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1 Douce France C. Trenet (1943) Il revient à ma mémoire Des souvenirs familiers Je revois ma blouse noire Lorsque j’étais écolier Sur le chemin de l’école Je chantais à pleine voix Des romances sans paroles Vieilles chansons d’autrefois Refrain Douce France, cher pays de mon enfance Bercée de tendre insouciance Je t’ai gardée dans mon cœur Mon village, au clocher aux maisons sages Où les enfants de mon âge Ont partagé mon bonheur Oui je t’aime, et je te donn’ ce poème Oui je t’aime, dans la joie ou la douleur Douce France, cher pays de mon enfance Bercée de tendre insouciance Je t’ai gardée dans mon cœur J’ai connu des paysages Et des soleils merveilleux Au cours de lointains voyages Tout là-bas sous d’autres cieux Mais combien je leur préfère Mon ciel bleu, mon horizon Ma grand’ route et ma rivière Ma prairie et ma maison Les Comédiens Par. J. Plante, mus. C. Aznavour (1962) Refrain Viens voir les comédiens Voir les musiciens Voir les magiciens Qui arrivent Viens voir les comédiens Voir les musiciens Voir les magiciens Qui arrivent 1) Les comédiens ont installé leurs tréteaux Ils ont dressé leur estrade Et tendu des calicots Les comédiens ont parcouru les faubourgs Ils ont donné la parade A grand renfort de tambour Devant l’église une roulotte peinte en vert Avec les chaises d’un théâtre à ciel ouvert Et derrière eux comme un cortège en folie Ils drainent tout le pays, les comédiens 2) Si vous voulez voir confondus les coquins Dans une histoire un peu triste Où tout s’arrange à la fin Si vous aimez voir trembler les amoureux Vous lamenter sur Baptiste Ou rire avec les heureux Poussez la toile et entrez donc vous installer Sous les étoiles, le rideau va se lever Quand les trois coups retentiront dans la nuit Ils vont renaître à la vie, les comédiens 3) Les comédiens ont démonté leurs tréteaux Ils ont ôté leur estrade Et plié les calicots Ils laisseront au fond du cœur de chacun Un peu de la sérénade Et du bonheur d’Arlequin Demain matin quand le soleil va se lever Ils seront loin, et nous croirons avoir rêvé Mais pour l’instant, ils traversent dans la nuit D’autres villages endormis, les comédiens La Varsovienne Waclaw Swiecicki (1878) 1) En rangs serrés l’ennemi nous attaque Autour de notre drapeau groupons-nous Que nous importe la mort menaçante Pour être forts soyons prêts à mourir Mais le genre humain courbé sous la honte Ne doit avoir qu’un seul étendard Un seul mot d’ordre travail et justice Fraternité de tous les ouvriers O frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs Frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs 2) Les profiteurs vautrés dans la richesse Privent de pain l’ouvrier affamé Ceux qui sont morts pour nos grandes idées N’ont pas en vain combattu et péri Contre les richards et les ploutocrates Contre les rois contre les trônes pourris Nous lancerons la vengeance puissante Et nous serons à tout jamais victorieux O frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs Frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs

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Douce France C. Trenet (1943) Il revient à ma mémoire Des souvenirs familiers Je revois ma blouse noire Lorsque j’étais écolier Sur le chemin de l’école Je chantais à pleine voix Des romances sans paroles Vieilles chansons d’autrefois Refrain Douce France, cher pays de mon enfance Bercée de tendre insouciance Je t’ai gardée dans mon cœur Mon village, au clocher aux maisons sages Où les enfants de mon âge Ont partagé mon bonheur Oui je t’aime, et je te donn’ ce poème Oui je t’aime, dans la joie ou la douleur Douce France, cher pays de mon enfance Bercée de tendre insouciance Je t’ai gardée dans mon cœur J’ai connu des paysages Et des soleils merveilleux Au cours de lointains voyages Tout là-bas sous d’autres cieux Mais combien je leur préfère Mon ciel bleu, mon horizon Ma grand’ route et ma rivière Ma prairie et ma maison

Les Comédiens Par. J. Plante, mus. C. Aznavour (1962) Refrain Viens voir les comédiens Voir les musiciens Voir les magiciens Qui arrivent Viens voir les comédiens Voir les musiciens Voir les magiciens Qui arrivent 1) Les comédiens ont installé leurs tréteaux Ils ont dressé leur estrade Et tendu des calicots Les comédiens ont parcouru les faubourgs Ils ont donné la parade A grand renfort de tambour Devant l’église une roulotte peinte en vert

Avec les chaises d’un théâtre à ciel ouvert Et derrière eux comme un cortège en folie Ils drainent tout le pays, les comédiens 2) Si vous voulez voir confondus les coquins Dans une histoire un peu triste Où tout s’arrange à la fin Si vous aimez voir trembler les amoureux Vous lamenter sur Baptiste Ou rire avec les heureux Poussez la toile et entrez donc vous installer Sous les étoiles, le rideau va se lever Quand les trois coups retentiront dans la nuit Ils vont renaître à la vie, les comédiens 3) Les comédiens ont démonté leurs tréteaux Ils ont ôté leur estrade Et plié les calicots Ils laisseront au fond du cœur de chacun Un peu de la sérénade Et du bonheur d’Arlequin Demain matin quand le soleil va se lever Ils seront loin, et nous croirons avoir rêvé Mais pour l’instant, ils traversent dans la nuit D’autres villages endormis, les comédiens

La Varsovienne Waclaw Swiecicki (1878) 1) En rangs serrés l’ennemi nous attaque Autour de notre drapeau groupons-nous Que nous importe la mort menaçante Pour être forts soyons prêts à mourir Mais le genre humain courbé sous la honte Ne doit avoir qu’un seul étendard Un seul mot d’ordre travail et justice Fraternité de tous les ouvriers O frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs Frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs 2) Les profiteurs vautrés dans la richesse Privent de pain l’ouvrier affamé Ceux qui sont morts pour nos grandes idées N’ont pas en vain combattu et péri Contre les richards et les ploutocrates Contre les rois contre les trônes pourris Nous lancerons la vengeance puissante Et nous serons à tout jamais victorieux O frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs Frères aux armes pour notre lutte Pour la victoire de tous les travailleurs

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La Complainte de Mandrin Nous étions vingt ou trente Brigands dans une bande Tous habillés de blanc A la mod’ des, vous m’entendez ? Tous habillés de blanc A la mod’ des marchands La première volerie Que je fis dans ma vie C’est d’avoir goupillé La bourse d’un, vous m’entendez ? C’est d’avoir goupillé La bourse d’un curé J’entrai dedans la chambre Mon dieu qu’elle était grande ! J’y trouvai mille écus Je mis la main, vous m’entendez ? J’y trouvai mille écus Je mis la main dessus J’entrai dedans une autre Mon dieu qu’elle était haute ! De rob’s et de manteaux J’en chargeai trois, vous m’entendez ? De rob’s et de manteaux J’en chargeai trois chariots Je les portai pour vendre A la foire en Hollande Les vendis bon marché Ne m’avaient rien, vous m’entendez ? Les vendis bon marché Ne m’avaient rien coûté Ces Messieurs de Grenoble Avec leurs longues robes Et leurs bonnets carrés M’eurent bientôt, vous m’entendez ? Et leurs bonnets carrés M’eurent bientôt jugés Ils m’ont jugé à pendre Ah ! c’est dur à entendre A pendre et étrangler Sur la place du, vous m’entendez ? A pendre et étrangler Sur la place du marché Monté sur la potence Je regardai la France J’y vis mes compagnons A l’ombre d’un, vous m’entendez ?

J’y vis mes compagnons A l’ombre d’un buisson « Compagnons de misère Allez dire à ma mère Qu’ell’ ne m’ reverra plus J’ suis un enfant, vous m’entendez ? Qu’ell’ ne m’ reverra plus J’ suis un enfant perdu »

La Java [de Mistinguett] Par. A. Villemetz et Jacques-Charles Mus. M. Yvain (1922) Quand arrive le sam’di Sans fout’ de vernis Ni fair’ de toilette Nous partons au galop Avec mon costaud Dans un bal musette Où nous nous retrouvons Rien qu’entre mec’tons Et vraies gigolettes Deux par deux on tourn’ on tourn’ et on Fredonne au son de l’accordéon Refrain Qu’est-ce qui dégot’ le fox-trot Et même le shimmy Les pas english, la scottish Et tout c’ qui s’ensuit C’est la java, la vieill’ mazurka Du vieux Sébasto J’ suis ta Méness’, Je suis ta gonzess’ Tu es mon Julot Tout contre moi, serre-moi Bien fort dans tes bras Je te suivrai, je ferai Ce que tu voudras Quand tu me prends Dans mon cœur je sens comme un vertigo J’aim’ ta casquett’, tes deux rouflaquett’s Et ton bout d’ mégot Mais boul’vard Saint-Germain Les gens du gratin Ils n’ont pas d’ principes Dès que les purotins Ont quelqu’ chos’ de bien Il faut qu’ils leur chipent A présent les mondains Essay’nt mais en vain De copier nos types Et les poul’s de lux’ dans les salons Chant’nt en se pâmant à leurs mich’tons

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Tout ça n’ vaut pas l’amour Par. F. Perpignan, mus. Trebitsch (1922) 1) J’ viens d’épouser L’tambour major d’ la tromp’ de Vienne Un beau garçon Fier comme un roi doux comm’ la crème Eh bien figurez-vous D’puis qu’il est mon époux Je vois combien Oh oui combien l’amour est doux Aussi maint’nant Il n’est plus rien qui m’asticote, Ni le ciel bleu, Les p’tits oiseaux ni les banknotes Quand on m’ parl’ du printemps, De plaisirs excitants En riant gaiement je réponds simplement Tout ça n’ vaut pas l’amour La belle amour, la vraie amour L’amour qui vous enchante quand le cœur Vous chante, la nuit et le jour Tout ça n’ vaut pas l’amour Les p’tits bécots Qu’on met autour Voilà pourquoi je chante toujours L’amour, l’amour, l’amour 2) J’aime les fleurs, Les di-amants et la toilette Tout ce qui fait enfin la joie D’une coquette J’aime avoir sur le Pô Un p’tit appartement Et tout c’ qu’il faut Pour vivre confortablement Aussi j’ vous l’ dis Sans peur qu’on me ridiculise Je donn’rais tout, Oui j’ donn’rais tout jusqu’à ma ch’mise Car tous ces beaux joujoux, Les fleurs et les bijoux Le mobilier, les bracelets, les colliers Tout ça n’ vaut pas l’amour La belle amour, la vraie amour L’amour qui fait revivre et qui vous Enivre encore et toujours Tout ça n’ vaut pas l’amour Les p’tits bécots Qu’on met autour Voilà pourquoi je chante toujours L’amour, l’amour, l’amour

Y’a d’ la joie Par. C. Trenet, mus. C. Trenet et M. Emer (1937) 1) Y’a d’ la joie Bonjour, bonjour les hirondelles Y’a d’ la joie Dans le ciel par-dessus le toit Y’a d’ la joie Et du soleil dans les ruelles Y’a d’ la joie, partout, y’a d’ la joie Tout le jour, mon cœur bat, chavire et chancelle C’est l’amour qui vient avec je ne sais quoi C’est l’amour, bonjour, bonjour, les demoiselles Y’a d’ la joie, partout, y’a d’ la joie Le gris boulanger bat la pâte à pleins bras Il fait du bon pain, du pain si fin que j’ai faim On voit le facteur qui s’envole là-bas, Comme un ange bleu portant ses lettr’s au Bon Dieu Miracle sans nom, à la station Javel, On voit le métro qui sort de son tunnel, Grisé de soleil, de chansons et de fleurs Il court vers le bois, il court à tout’ vapeur 2) Y’a d’ la joie La tour Eiffel part en balade Comme un’ folle Elle saute la Seine à pieds joints Puis ell’ dit : "Tant pis pour moi si j’ suis malade, J’ m’embêtais, tout’ seule, dans mon coin" Y’a d’ la joie, le percepteur met sa jaquette, Plie boutique, et dit d’un air très doux, très doux « Bien l’ bonjour, pour aujourd’hui finie la quête, Gardez tout, messieurs, gardez tout » Mais voilà qu’ soudain, je m’éveille dans mon lit, Donc j’avais rêvé, oui car le ciel est gris Il faut se lever, se laver, se vêtir, Et ne plus chanter si l’on n’a plus rien à dire Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon Car il m’a permis de faire une chanson Chanson de printemps, chansonnette d’amour Chanson de vingt ans, chanson de toujours 3) Y’a d’ la joie Bonjour, bonjour les hirondelles Y’a d’ la joie Dans le ciel par-dessus le toit Y’a d’ la joie Et du soleil dans les ruelles Y’a d’ la joie, partout, y’a d’ la... ah ! ah ! ah ! Tout le jour, mon cœur bat, chavire et chancelle C’est l’amour qui vient avec je ne sais quoi C’est l’amour, bonjour, bonjour, les demoiselles Y’a d’ la joie, partout, y’a d’ la joie

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Comm’ de bien entendu Par. J. Boyer, mus. G. van Parys (1939) Introduction Voici, contée sur un’ valse musette L’histoire en quelques mots Du beau roman d’une jeun’ midinette Et d’un p’tit parigot Tous les refrains d’amour sont un peu bêtes Celui-là l’est aussi Mais si vous r’prenez en chœur Ma chansonnette Je vous dirai : Merci ! 1) Elle était jeune et belle Comm’ de bien entendu Il eut l’ béguin pour elle Comm’ de bien entendu Elle était demoiselle Comm’ de bien entendu Il se débrouilla pour qu’elle ne le soit plus Comm’ de bien entendu 2) Ils se mir’nt en ménage Comm’ de bien entendu Elle avait du courage Comm’ de bien entendu Il était au chômage Comm’ de bien entendu Ça lui f’sait déjà un joli p’tit rev’nu Comm’ de bien entendu 3) Voulant faire un’ folie Comm’ de bien entendu Il offrit à sa mie Comm’ de bien entendu Un billet de lot’rie Comm’ de bien entendu Ça lui fit jamais que cent balles de perdues Comm’ de bien entendu 4) Mais il se mit à boire Comm’ de bien entendu Ell’ ne fit pas d’histoires Comm’ de bien entendu Mais pour pas être une poire Comm’ de bien entendu Ell’ se consola en le faisant cocu Comm’ de bien entendu 5) Il la trouva mauvaise Comm’ de bien entendu Mais elle ram’nait du pèze Comm’ de bien entendu Au lieu d’ ram’ner sa fraise

Comm’ de bien entendu Il se contenta d’ lui foutr’ le pied au cul Comm’ de bien entendu 6) Et, depuis l’on raconte Comm’ de bien entendu Qu’il y trouve son compte Comm’ de bien entendu Et, quand chez lui on monte Comm’ de bien entendu Il s’en va faire un p’tit tour au PMU Comm’ de bien entendu

C’est lui qu’ mon cœur a choisi Par. R. Asso, mus. M. d’Yresne (1939) 1) Je m’ rappell’ plus comment On s’était rencontrés Je n’ sais plus si c’est lui Qu’a parlé le premier Ou bien si c’était moi Qu’avais fait les avances Ça n’a pas d’importance Tout c’ que j’ veux me rapp’ler : Refrain C’est lui qu’ mon cœur a choisi Et quand il m’ tient contre lui Dans ses yeux caressants Je vois l’ ciel qui fout l’ camp C’est bon... c’est épatant Il a pas besoin d’ parler Il a rien qu’à m’ regarder Et j’ suis à sa merci Je n’ peux rien contre lui Car mon cœur l’a choisi 2) Je n’ sais pas s’il est riche Ou s’il a des défauts Mais d’ l’aimer comm’ je l’aime Un homme est toujours beau Et quand on va danser Qu’il pose sur mes hanches Ses belles mains si blanches Ça m’ fait froid dans le dos 3) J’ sais pas c’ qui m’arriv’ra Si ça dur’ pas longtemps Mais j’ me fich’ du plus tard J’ veux penser qu’au présent En tout cas il m’a dit Qu’il m’aim’rait tout’ la vi-e C’que la vie sera joli-e S’il m’ai-me pour tout l’ temps

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L’Accordéoniste M. Emer (1942) 1) La fill’ de joie est belle Au coin d’ la rue Labat Elle a un’ clientèle Qui lui remplit son bas Quand son boulot s’achève Ell’ s’en va à son tour Chercher un peu de rêve Dans un bal du faubourg Son homme est un artiste C’est un drôl’ de p’tit gars Un accordéoniste Qui sait jouer la java Elle écout’ la java Mais ell’ ne la dans’ pas Ell’ ne regarde mêm’ pas la piste Mais ses yeux amoureux Suivent le jeu nerveux Et les doigts secs et longs de l’artiste Ça lui rentr’ dans la peau Par le bas, par le haut Elle a envie d’ chanter, c’est physique Tout son être est tendu Son souffle est suspendu C’est une vraie tordue d’ la musique 2) La fill’ de joie est triste Au coin d’ la rue là-bas Son accordéoniste Il est parti soldat Quand il r’viendra d’ la guerre Ils prendront un’ maison Ell’ sera la caissière Et lui sera l’ patron Que la vie sera belle Ils s’ront de vrais pachas Et tous les soirs pour elle Il jouera la java Elle écoute la java Qu’ell’ fredonne tout bas Ell’ revoit son accordéoniste Et ses yeux amoureux Suivent le jeu nerveux Et les doigts secs et longs de l’artiste Ça lui rentr’ dans la peau Par le bas, par le haut Elle a envie d’ pleurer, c’est physique Tout son être est tendu Son souffle est suspendu C’est une vraie tordue d’ la musique 3) La fill’ de joie est seule Au coin d’ la rue là-bas

Les fill’s lui font la gueule Les hommes n’en veul’nt pas ! Et tant pis si ell’ crève Son homm’ ne r’viendra plus Adieu tous les beaux rêves Sa vie, elle est foutue Pourtant ses jambes tristes L’entraînent au boui-boui Où y’a un autre artiste Qui joue toute la nuit Elle écout’ la java... [accordéon] Elle entend la java... [accordéon] Elle a fermé les yeux... [accordéon] Les doigts secs et nerveux... [accordéon] Ça lui rentr’ dans la peau Par le bas, par le haut Elle a envie d’ gueuler, c’est physique Alors pour oublier Ell’ s’est mise à danser A tourner au son de la musique [accordéon] Arrêtez ! Arrêtez la musique !

Ballade irlandaise Par. E. Marnay, Mus. E. Stern (1958) Un oranger sur le sol irlandais On ne le verra jamais Un jour de neige embaumé de lilas Jamais on ne le verra Qu’est-ce que ça peut faire (bis) Tu dors auprès de moi Près de la rivière Où notre chaumière Bat comme un cœur plein de joie Un oranger sur le sol irlandais On ne le verra jamais Mais dans mes bras Quelqu’un d’autre que toi Jamais on ne le verra Qu’est-ce que ça peut faire (bis) Tu dors auprès de moi L’eau de la rivière Fleure la bruyère Et ton sommeil est à moi Un oranger sur le sol irlandais On ne le verra jamais Un jour de neige embaumé de lilas Jamais on ne le verra Qu’est-ce que ça peut faire (bis) Toi, mon enfant, tu es là

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Non, je ne regrette rien Par. M. Vaucaire, mus. Ch. Dumont (1961) Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal, Tout ça m’est bien égal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien C’est payé, balayé, oublié Je me fous du passé Avec mes souvenirs J’ai allumé le feu Mes chagrins, mes plaisirs Je n’ai plus besoin d’eux Balayées les amours Avec leurs trémolos Balayées pour toujours Je repars à zéro Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal, Tout ça m’est bien égal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Car ma vie, car mes joies, aujourd’hui Ça commence avec toi !

Besame Mucho Par. esp. C. Velasquez, Par. fr. F. Blanche, mus. C. Velasquez (1941) 1) Besame, besame mucho Embrasse-moi mon amour que je puisse oublier Besame, puisqu’on se quitte Tous les regrets d’un bonheur fait de tant de baisers Oui, je sais bien qu’un beau jour on revient, Mais j’hésite, ce jour est si loin N’y croyons pas, disons-nous toi et moi Qu’on se voit pour la dernière fois Besame, besame mucho Embrasse-moi mon amour que je puisse oublier Oublier le temps en fuite Et ma chanson n’aura plus qu’un seul mot : aimer 2) « Besame, besame mucho » Si tu entends ce refrain des pays où je vais

« Besame, besame mucho » Dis-toi que c’est la prière qu’au vent j’ai confiée Dis-toi que c’est le désir éternel Qui s’envole vers toi que j’appelle Les yeux ouverts dans la nuit, Malgré l’heure qui fuit Quand tout bas je te dis « Besame, besame mucho » Si je reviens mon amour, le bonheur va chanter « Besame, besame mucho » Et sa chanson n’aura plus qu’un seul mot : aimer 3) Besame, besame mucho Como si fuer’esta noche la ultima vez Besame, besame mucho Que tengo miedo perderte perdert’ otra vez Quiero tenerte muy cerca mirar mi’en tus Ojos verte junto’a mi Piensa que tal vez mañana Yo y’esta re lejos muy lejos de ti Besame, besame mucho Como si fuer’esta noche la ultima vez Besame, besame mucho Que tengo miedo perderte perderte amor

Chevaliers de la Table ronde 1. Chevaliers de la Table ronde Goûtons voir si ce vin est bon (bis) Goûtons voir, oui oui oui Goûtons voir, non non non Goûtons voir si ce vin est bon (bis) 2. S’il est bon, s’il est agréable J’en boirai jusqu’à mon plaisir 3. J’en boirai cinq à six bouteilles Une fille sur mes genoux 4. Si je meurs, je veux qu’on m’enterre Dans une cave où il y a du bon vin 5. Les deux pieds contre la muraille Et la têt’ sous le robinet 6. Et les quatre plus grands ivrognes Porteront les quatr’ coins du drap 7. Sur ma tombe je veux qu’on inscrive « Ici gît le roi des buveurs »

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La Java bleue Par. G. Koger et N. Renard, mus. V. Scotto (1938) Il est au bal musette un air rempli de douceur Qui fait tourner les têtes Qui fait chavirer les cœurs Tandis qu’on glisse à petits pas Serrant celui qu’on aime dans ses bras Tout bas l’on dit dans un frisson En écoutant jouer l’accordé-on Refrain C’est la java bleue, la java la plus belle Celle qui ensorcelle, Et que l’on danse les yeux dans les yeux Au rythme joyeux Quand les cœurs se confondent Comme elle au monde il n’y en a pas deux C’est la java bleue Chérie, sous ton étreinte, Je veux te serrer plus fort Pour mieux garder l’empreinte Et la chaleur de ton corps Que de promesses, que de serments On se fait dans la folie d’un moment Mais ces serments remplis d’amour On sait qu’on ne les tiendra pas toujours

Heure exquise Franz Léhar (1909) Refrain Heure exquise qui nous grise, lentement La caresse, la promesse, du moment ! L’ineffable étreinte de nos désirs fous Tout dit : gardez-moi puisque je suis à vous Sanglots profonds et longs Des tendres vi-olons Mon cœur chante avec vous Ah casse-cœur, ah casse-cou Brebis prends bien garde au loup Le gazon glisse et l’air est doux Et la brebis vous dit : je t’aime, loup ! Refrain Heure exquise qui nous grise, lentement La caresse, la promesse, du moment ! L’ineffable étreinte de nos désirs fous Tout dit : gardez-moi puisque je suis à vous

La Complainte de la Butte Par. J. Renoir, mus. G. van Parys (1954) Introduction En haut de la rue Saint-Vincent, Un poète et une inconnue, S’aimèr’nt l’espace d’un instant Mais il ne l’a jamais revue Cette chanson, il composa, Espérant que son inconnue Un matin d’ printemps l’entendra Quelque part au coin d’une rue 1) La lune trop blême Pose un diadème Sur tes cheveux roux La lune trop rousse De gloire éclabousse Ton jupon plein d’ trous La lune trop pâle Caresse l’opale De tes yeux blasés Princess’ de la rue Sois la bienvenue Dans mon cœur blessé Refrain Les escaliers de la Butte Sont durs aux miséreux Les ailes des moulins Protègent les amoureux 2) Petit’ mendigote Je sens ta menotte Qui cherche ma main Je sens ta poitrine Et ta taille fine J’oublie mon chagrin Je sens sur tes lèvres Une odeur de fièvre De goss’ mal nourrie Et sous ta caresse Je sens une ivresse Qui m’anéantit 3) Mais voilà qu’il flotte La lune se trotte La princesse aussi Sous le ciel sans lune Je pleure à la brune Mon rêve évanoui

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Mademoiselle de Paris Par. H. Contet, Mus. P. Durand (1948) 1) On l’appell’ Mad’moisell’ de Paris Et sa vie c’est un p’tit peu la nô-tre Son royaum’ c’est la rue d’ Rivoli Son destin c’est d’habiller les au-tres On dit qu’elle est petite main Et s’il est vrai qu’elle n’est pas gran-de Que de bouquets et de guirlan-des A-t-elle semés sur nos chemins Ell’ chante un air de son faubourg Ell’ rêve à des serments d’amour Ell’ pleure et plus souvent qu’à son tour Mad’moisell’ de Paris Ell’ donn’ tout le talent qu’elle a Pour faire un bal à l’Opéra Et file à la porte des Lilas Mad’moisell’ de Paris Il fait beau et là-haut Ell’ va coudre un cœur à son manteau 2) Mais le cœur d’une enfant de Paris C’est pareil aux bouquets de Violette On l’attache au corsage un sam’di Le dimanche on le perd à la fête Adieu guinguette, adieu garçon La voilà seule avec sa peine Et recommence la semaine Et recommence la chanson Ell’ chante un air de son faubourg Ell’ rêve à des serments d’amour Ell’ pleure et plus souvent qu’à son tour Mad’moisell’ de Paris Ell’ donne un peu de ses vingt ans Pour faire un’ collection d’ printemps Et seul’ s’en va rêver sur un banc Mad’moisell’ de Paris Trois p’tits tours, un bonjour Elle oublie qu’elle a pleuré d’amour Ell’ chante et son cœur est heureux Ell’ rêve et son rêve est tout bleu Ell’ pleur’ mais ça n’est pas bien sérieux Mad’moiselle de Paris Ell’ vole à petits pas pressés Ell’ court vers les Champs-Elysées Et donne un peu de son déjeuner Aux moineaux des Tuil’ries Ell’ fredonne, ell’ sourit Et voilà Mad’moisell’ de Paris

T’as pas, t’as pas tout dit B. Lapointe (1975) Di da di dou dan ding dang dang Di da di dou dan ding dang dang Refrain T’as pas, t’as pas, t’as pas tout dit T’as pas tout dit à ta Doudou T’as des doutes et t’y dis pas tout Et qui c’est qui l’a dans l’ dos Toi ! T’as pas, t’as pas, t’as pas tout dit T’as pas tout dit à ta doudou T’as des doutes et t’y dis pas tout Et c’est toi qui l’a dans l’ dos, Han ! 1) T’y as dit : "Je bouff’ rien que du caviar C’est des petits œufs, j’ les mange à la coque Je les fous en l’air quand ils sont trop noirs Et j’en achète d’aut’" Ben ! Si t’avais été moins vantard T’aurais dit : "Je bouff’ que des pommes de terre Et le soir s’il fait du vent tard Je prends un bol d’air" Han ! 2) T’y as dit : "Mon papa l’est riche Il a des dents d’or, il met des cravates Ma maman met des plum’s d’autriche Et s’épil’ les patt’s" Ben ! Si t’avais été plus modeste T’aurais dit qu’ ta mère elle est modiste Et que ton papa l’empeste Parce qu’il est lampiste Han ! 3) T’y as dit : "J’ai une maison Tapissée partout, mêm’ dans les toilettes Avec la télévision Montée sur roulettes" Ben ! Si t’avais été plus honnête Sans dire, des sornett’s sur ta maisonnette Elle aurait sonné ta sonnette Pour t’offrir son aide Han ! Pour finir : Di da di dou dan ding dang dang Di da di dou dan ding dang dang

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Padam… Padam… Par. H. Contet, mus N. Glanzberg (1951) 1) Cet air qui m’obsèd’ jour et nuit Cet air n’est pas né d’aujourd’hui Il vient d’aussi loin que je viens Traîné par cent mill’ musiciens Un jour cet air me rendra folle Cent fois j’ai voulu dir’ pourquoi Mais il m’a coupé la parole Il parle toujours avant moi Et sa voix couvre ma voix Padam… Padam… Padam… Il arrive en courant derrièr’ moi Padam… Padam… Padam… Il me fait le coup du « souviens-toi » Padam… Padam… Padam… C’est un air qui me montre du doigt Et je traîne après moi Comme un’ drôle d’erreur Cet air qui sait tout par cœur 2) Il dit : « Rappell’-toi tes amours Rappell’-toi puisque c’est ton tour Y a pas d’ raison pour qu’ tu n’ pleur’s pas Avec tes souv’nirs sur les bras » Et moi, je revois ce qui reste Mes vingt ans font battre tambour Je vois s’entrebattre des gestes Tout’ la comédie des amours Sur cet air qui va toujours Padam… Padam… Padam… Des « Je t’aim’ » de quatorze Juillet Padam… Padam… Padam… Des « toujours » qu’on achète au rabais Padam… Padam… Padam… Des « veux-tu », en voilà par paquet Et tout ça pour tomber Juste au coin d’ la rue Sur l’air qui m’a reconnue [Padam… Padam… Padam…] Ecoutez le chahut qu’il me fait [Padam… Padam… Padam…] Comm’ si tout mon passé défilait Padam… Padam… Padam… Faut garder du chagrin pour après J’en ai tout un solfèg’ Sur cet air qui bat Qui bat, comme un cœur de bois

Le Petit cordonnier Par. F. Lemarque, adapt. mus. Revil (1953) Un petit cordonnier, qui voulait aller danser Avait fabriqué des petits souliers Une belle est entrée, qui voulait les acheter Mais le cordonnier lui a déclaré Ils seront à vous sans qu’ils vous coût’nt un sou Mais il vous faudra danser avec moi Ils seront à vous sans qu’ils vous coût’nt un sou Mais il vous faudra danser avec moi Petit cordonnier t’es bête, bête Qu’est-c’ que t’as donc dans la tête, tête Crois-tu que l’amour s’achète, chète Avec un’ pair’ de souliers ? Mais la belle accepta, elle emporta sous son bras Les petits souliers, pour aller danser Cordonnier tout réjoui, a mis ses plus beaux habits Et s’est pomponné pour la retrouver Mais hélas quand il voulut la fair’ danser Elle lui rit au nez d’un p’tit air futé Mais hélas quand il voulut la fair’ danser Elle lui rit au nez d’un p’tit air futé Petit cordonnier t’es bête, bête Qu’est-c’ que t’as donc dans la tête, tête Crois-tu que mon cœur s’achète, chète Avec un’ pair’ de souliers ? Mais à peine la belle avait-elle fait trois pas Que ses p’tits souliers fur’nt ensorcelés Ell’ se mit à tourner, comme un’ toupie déréglée Et les musiciens n’y comprenaient rien Ell’ tourna, tourna jusqu’au petit matin Et tout épuisée se mit à pleurer Ell’ tourna, tourna jusqu’au petit matin Et tout épuisée se mit à pleurer Petit cordonnier arrête, rête Je me sens tourner la tête, tête Tu ne dois pas être bête, bête Pour m’avoir ensorcelée Petit cordonnier arrête, rête Que ta volonté soit faite, faite Tout’ la vie le cœur en fête, fête Dans tes bras je veux danser

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La Valse brune Par. G. Villard, mus. G. Krier (1909) 1) Ils ne sont pas des gens à valse lente Les beaux rôdeurs qui glissent dans la nuit Ils lui préfèrent la valse entraînante Souple et rapide, où l’on tourne sans bruit Silencieux ils enlacent leurs belles Mêlant la cotte avec le cotillon Légers, légers, ils partent avec elles Dans un gai tourbillon Refrain C’est la valse brune des chevaliers de la lune Que la lumière importune Et qui recherchent un coin noir C’est la valse brune des chevaliers de la lune Chacun avec sa chacune la danse le soir 2) Ils ne sont pas tendres pour leurs épouses Et quand il faut, savent les corriger, Un seul soupçon de leurs âmes jalouses Et les rôdeurs sont prêts à se venger Tandis qu’ils font à Berthe, à Léonore, Un madrigal en vers de leur façon Un brave agent de son talon sonore Souligne la chanson 3) Quand à la nuit le rôdeur part en chasse Et qu’à la gorge il saisit un passant Les bons amis pour que tout bruit s’efface Non loin de lui chantent en s’enlaçant Tandis qu’il pille un logis magnifique Ou d’un combat qu’il sait sortir vainqueur Les bons bourgeois, grisés par la musique, Murmurent tous en chœur

La jeune fille du métro (Idylle souterraine, L. Henneve et G. Gabaroche 1933, dernier couplet Renaud) 1) C’était un’ jeune fille simple et bonne Qui demandait rien à personne Un soir dans l’ métro y’avait presse Un jeune homm’ osa je l’ confesse Lui passer la main sur les... ch’veux Comme elle était gentille ell’ s’approcha un peu 2) Mais comme ell’ craignait pour ses robes A ses attaques ell’ se dérobe Sentant quelqu’ chos’ qui la chatouille Derrièr’ son dos ell’ tripatouille Et tomb’ sur une bell’ pair’ de... gants

Que l’ jeune homm’ à la main tenait négligemment 3) En voyant l’émoi d’ la d’moiselle Il s’approcha un p’tit peu d’elle Et comm’ en chaque homm’ tout de suite S’éveill’ le démon qui l’habite Le jeune homm’ lui sortit sa... carte Et lui dit j’ m’appelle Jules et j’habite rue Descartes 4) L’ métro continue son voyage Ell’ se dit c’ jeune homme n’est pas sage Je sens quelque chos’ de pointu Qui d’un air ferme et convaincu Cherche à pénétrer dans mon... cœur Ah qu’il est doux d’aimer, quel frisson de bonheur 5) Ainsi à Paris quand on s’aime On peut se le dir’ sans problème Peu importe le véhicule N’ayons pas peur du ridicule Dit’s lui simplement je t’en... prie Viens donc à la maison manger des spaghetti

La Vie en rose Par. E. Piaf, mus. Louiguy (1946) 1) Des yeux qui font baisser les miens Un rir’ qui se perd sur sa bouch’ Voilà le portrait sans retouch’ De l’homme auquel j’appartiens Refrain Quand il me prend dans ses bras Il me parle tout bas Je vois la vie en rose Il me dit des mots d’amour Des mots de tous les jours Et ça m’ fait quelque chose Il est entré dans mon cœur Une part de bonheur Dont je connais la cause C’est lui par moi, Moi par lui, dans la vie Il me l’a dit, l’a juré pour la vie Et dès que je l’aperçois Alors je sens en moi Mon cœur qui bat 2) Des nuits d’amour à en mourir Un grand bonheur qui prend sa place Les ennuis les chagrins s’effacent Heureux, heureux pour mon plaisir

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Coin de rue C. Trenet (1954) 1) Je m’ souviens d’un coin de rue Aujourd’hui disparu Mon enfance jouait par là Je m’ souviens de cela Il y avait une palissad’ Un taillis d’embuscad’s Les voyous de mon quartier Venaient s’y batailler A présent il y a un café Un comptoir flambant qui fait d’ l’effet Une fleuris-te qui vend ses fleurs aux amants Et mêm’ aux enterrements 2) Je revois mon coin de rue Aujourd’hui disparu Je m’ souviens d’un triste soir Où le cœur sans espoir Je pleurais en attendant Un amour de quinze ans Un amour qui fut perdu Juste à ce coin de rue Et depuis j’ai beaucoup voyagé Trop souvent en pays étrangers Mondes neufs, constructions et démolitions Vous m’ donnez des visions 3) Je crois voir mon coin de rue Et soudain apparus Je revois ma palissad’ Mes copains, mes glissad’s Mon muguet d’ deux sous d’ printemps Mes quinze ans, mes vingt ans Tout c’ qui fut et qui n’est plus Tout mon vieux coin de rue

La Romance de Paris C. Trenet (1941) Ils s’aimaient depuis deux jours à peine Y a parfois du bonheur dans la peine Mais depuis qu’ils étaient amoureux Leur destin n’était plus malheureux Ils vivaient avec un rêve étrange Et ce rêve était bleu comm’ les anges Leur amour était un vrai printemps, oui ! Aussi pur que leurs tendres vingt ans Refrain C’est la romance de Paris Au coin des rues elle fleurit Ça met au cœur des amoureux Un peu de rêve et de ciel bleu

Ce doux refrain de nos faubourgs Parle si gentiment d’amour Que tout le monde en est épris C’est la romance de Paris Que tout le monde en est épris C’est la romance de Paris La banlieue était leur vrai domaine Ils partaient à la fin d’ la semaine Dans les bois pour cueillir le muguet Ou sur un bateau pour naviguer Ils buvaient aussi dans les guinguettes Le vin blanc qui fait tourner la tête Et quand ils se donnaient un baiser, oui Tous les couples en dansant se disaient C’est ici que s’arrêt’ mon histoire Aurez-vous de la peine à me croire Si je vous dis qu’ils s’aimèr’nt chaque jour Qu’ils vieillir’nt avec leur tendre amour Qu’ils fondèr’nt un’ famille admirable Et qu’ils eur’nt des enfants adorables Qu’ils mourur’nt gentiment, inconnus, oui En partant comme ils étaient venus

Où sont tous mes amants Par. M. Vandair, mus. Charlys (1935) Refrain Où sont tous mes amants Tous ceux qui m’aimaient tant Jadis, quand j’étais belle Adieu les infidèles Ils sont je ne sais où, à d’autres rendez-vous Moi, mon cœur n’a pas vieilli pourtant Où sont tous mes amants 1) Dans la tristesse et la nuit qui revient Je reste seule, isolée, sans soutien Sans nulle entrave, mais sans amour Comme une épave, mon cœur est lourd Moi qui jadis ai connu le bonheur Les soirs de fête et les adorateurs Je suis esclave des souvenirs Et cela me fait souffrir 2) La nuit s’achève et quand vient le matin La rosée pleure avec tous mes chagrins Toux ceux que j’aime, qui m’ont aimée, Dans le jour blême sont effacés Je vois passer du brouillard sur mes yeux Tous ces pantins que je vois ce sont eux Luttant quand même, suprême effort, Je crois les étreindre encore

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Le Temps des cerises Par. J.-B. Clément (1866), mus. A. Renard (1868) Quand nous chanterons le temps des cerises Et gais rossignols, et merles moqueurs Seront tous en fête Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur Mais il est bien court le temps des cerises Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant Des pendants d’oreille Cerises d’amour aux roses pareilles Tombant sous la feuille en gouttes de sang Mais il est bien court le temps des cerises Pendants de corail qu’on cueille en rêvant Quand vous en serez au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d’amour Evitez les belles Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai pas sans souffrir un jour Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des peines d’amour J’aimerai toujours le temps des cerises C’est de ce temps-là que je garde au cœur Une plaie ouverte Et dame fortune en m’étant offerte Ne saura jamais calmer ma douleur J’aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur

Les Canuts (Aristide Bruant, 1894 – et non 1831) Pour chanter Veni Creator Il faut une chasuble d’or Pour chanter Veni Creator Il faut une chasuble d’or Nous en tissons Pour vous, grands de l’Eglise Et nous, pauvres canuts N’avons pas de chemise C’est nous les canuts Nous sommes tout nus Pour gouverner il faut avoir Manteaux ou rubans en sautoir Pour gouverner il faut avoir Manteaux ou rubans en sautoir Nous en tissons

Pour vous, grands de la terre Et nous, pauvres canuts, Sans drap on nous enterre C’est nous les canuts Nous sommes tout nus Mais notre règne arrivera Quand votre règne finira Mais notre règne arrivera Quand votre règne finira Nous tisserons Le linceul du vieux monde Car on entend déjà La tempête qui gronde C’est nous les canuts Nous n’irons plus nus

La Marseillaise Rouget de Lisle (1792) 1) Allons enfants de la Patrie ! Le jour de gloire est arrivé Contre nous de la tyrannie L’étendard sanglant est levé (bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Egorger vos fils, vos compagnes Refrain Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons ! Marchons ! Qu’un sang impur Abreuve nos sillons 2) Que veut cette horde d’esclaves De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves Ces fers dès longtemps préparés (bis) Français pour nous, ah quel outrage Quels transports il doit exciter ! C’est nous, qu’on ose méditer De-e rendre à l’antique esclavage ! 3) Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n’y seront plus Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus (bis) Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil Nous aurons le sublime orgueil De-e les venger ou de les suivre

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Sous le ciel de Paris Par. J. Dréjac, mus. H. Giraud (1951) Sous le ciel de Paris S’envole une chanson hum hum Elle est née d’aujourd’hui Dans le cœur d’un garçon Sous le ciel de Paris Marchent des amoureux hum hum Leur bonheur se construit Sur un air fait pour eux Sous le pont de Bercy Un philosophe assis Deux musiciens quelques badauds Puis les gens par milliers Sous le ciel de Paris Jusqu’au soir vont chanter hum hum L’hymne d’un peuple épris de sa vieille cité Près de Notre-Dame Parfois couve un drame Oui mais à Paname Tout peut s’arranger Quelques rayons du ciel d’été L’accordéon d’un marinier L’espoir fleurit Au ciel de Paris Sous le ciel de Paris Coule un fleuve joyeux hum hum Il endort dans la nuit Les clochards et les gueux Sous le ciel de Paris Les oiseaux du Bon Dieu hum hum Viennent du monde entier Pour bavarder entre eux Et le ciel de Paris A son secret pour lui Depuis vingt siècles il est épris De notre île Saint-Louis Quand elle lui sourit Il met son habit bleu hum hum Quand il pleut sur Paris C’est qu’il est malheureux Quand il est trop jaloux De ses millions d’amants hum hum Il fait gronder sur eux Son tonnerre éclatant (Monter d’un demi-ton) Mais le ciel de Paris N’est pas longtemps cruel hum hum Pour se fair’ pardonner Il offre un arc-en-ciel

Tourbillon Par. et mus. Bassiak (1962) 1) Elle avait des bagues à chaque doigt Des tas d’ bracelets autour des poignets Et puis elle chantait avec une voix Qui sitôt m’enjôla Elle avait des yeux des yeux d’opale Qui m’ fascinaient, qui m’ fascinaient Y avait l’ovale de son visage De femme fatale qui m’ fut fatale De femme fatale qui m’ fut fatale On s’est connu, on s’est reconnu On s’est perdu d’ vue, on s’est reperdu d’ vue On s’est retrouvé, on s’est réchauffé Puis on s’est séparé Chacun pour soi on est reparti Dans l’ tourbillon d’ la vie Je l’ai r’vue un soir, aïe aïe aïe, Ça fait déjà un fameux bail Ça fait déjà un fameux bail 2) Au son des banjos je l’ai reconnue Ce curieux sourire qui m’avait tant plu Sa voix si fatale, son beau visage pâle M’émurent plus que jamais Je m’ suis soûlé en l’écoutant L’alcool fait oublier le temps Je m’ suis réveillé en sentant Des baisers sur mon front brûlant Des baisers sur mon front brûlant On s’est connu, on s’est reconnu On s’est perdu d’ vue, on s’est reperdu d’ vue On s’est retrouvé, on s’est réchauffé Puis on s’est séparé Chacun pour soi on est reparti Dans l’ tourbillon d’ la vie Je l’ai r’vue un soir, ah la la, Elle est retombée dans mes bras Elle est retombée dans mes bras Quand on s’est connu, Quand on s’est reconnu Pourquoi s’ perdre de vue se reperdre de vue Quand on s’est retrouvé, Quand on s’est réchauffé Pourquoi se séparer ? Et tous deux on est reparti Dans l’ tourbillon d’ la vie On a continué à tourner Tous les deux enlacés Tous les deux enlacés

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Ta voix E. Recagno, R. Dumas (1930) 1) C’était par une nuit divine Que de ta voix câline Tu me pris jusqu’au jour Pour toi, ce n’était que foli-e Et je jurai, meurtri-e, D’oublier ton amour Mais quand j’entends ta voix Qui chante comme une berceuse J’adore malgré moi Tes paroles même trompeuses En rêve je revois Tes étreintes si langoureuses Et j’oublie ma vie douloureuse Lorsque j’entends ta voix 2) Souvent, seule avec ma souffrance J’ai rêvé de vengeance Avec un autre amant Lui dire à lui, bonheur suprême « Oui, c’est toi seul que j’aime » Voilà mon châtiment Mais quand j’entends ta voix Qui me prend et qui m’ensorcelle Remplie d’un fol émoi C’est toi seul que mon cœur appelle Et je m’en viens vers toi Comme un chien soumis et fidèle L’existence me semble belle Lorsque j’entends ta voix 3) Pourtant cette vie me tourmente Un noir dessein me hante Je voudrais en finir D’un coup... te tuer de cette arme Puis les yeux pleins de larmes Pleurer ton souvenir Mais quand j’entends ta voix De mon cœur s’efface la haine Et je sens malgré moi Que vers toi mon destin m’entraîne Je subirai ta loi Que tes bras me servent de chaîne Tu le vois je redeviens tienne Lorsque j’entends ta voix !

Ma môme Paroles: Pierre Frachet. Musique: Jean Ferrat (1968) Ma môme, ell' joue pas les starlettes Ell' met pas des lunettes De soleil Ell' pos' pas pour les magazines Ell' travaille en usine A Créteil Dans une banlieue surpeuplée On habite un meublé Elle et moi La fenêtre n'a qu'un carreau Qui donne sur l'entrepôt Et les toits On va pas à Saint-Paul-de-Vence On pass' tout's nos vacances A Saint-Ouen Comme famille on n'a qu'une marraine Quelque part en Lorraine Et c'est loin Mais ma môme elle a vingt-cinq berges Et j'crois bien qu'la Saint'Vierge Des églises N'a pas plus d'amour dans les yeux Et ne sourit pas mieux Quoi qu'on dise L'été quand la vill' s'ensommeille Chez nous y a du soleil Qui s'attarde Je pose ma tête sur ses reins Je prends douc'ment sa main Et j'la garde On s'dit toutes les choses qui nous viennent C'est beau comm' du Verlaine On dirait On regarde tomber le jour Et puis on fait l'amour En secret Ma môme, ell' joue pas les starlettes Ell' met pas des lunettes De soleil Ell' pos' pas pour les magazines Ell' travaille en usine A Créteil

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L’Air de Paris Par. F. Lemarque, Mus. M. Heyrai (1957) On ne saura jamais Si c’est en plein jour Ou si c’est la nuit Que naquit Dans l’Ile Saint-Louis L’ange ou bien le démon Qui n’a pas de nom Et que l’on appelle Aujourd’hui L’Air de Paris Peut-être est-il venu Au coin d’une rue Comme un enfant perdu L’Air de Paris Ou là-haut dans le ciel Passant d’un coup d’aile Est-il descendu Jusqu’à nous L’Air de Paris Toi tu es arrivée Deux mille ans après Moi je t’ai trouvée Simplement Sans te chercher Devant un café-crêm’ Dans le matin blêm’ Je t’ai dit « Je t’aim’ » Souviens-toi Nous étions là Deux ombres que la vie Avait réunies En plein cœur de Paris Tout endormi On s’est aimé d’amour Et depuis ce jour Tout notre passé S’est changé En avenir On ne saura jamais Si c’est en plein jour Ou si c’est la nuit Que naquit L’Air de Paris On ne saura jamais Si le même jour L’Amour vit le jour Avec lui Dans l’Ile Saint-Louis On ne saura jamais Si l’Air de Paris

Porte en lui tout l’amour Du monde entier Puisqu’il nous l’a donné A quoi bon chercher A quoi bon savoir Ce que l’on ne saura jamais

La Bicyclette Par. P. Barouh, mus. F. Lai (1968) 1) Quand on partait de bon matin Quand on partait sur les chemins A bicyclette Nous étions quelques bons copains Y’avait Fernand, y’avait Firmin Y’avait Francis et Sébastien Et puis Paulette On était tous amoureux d’elle On se sentait pousser des ailes A bicyclette Sur les petits chemins de terre On a souvent vécu l’enfer Pour ne pas mettre pied à terre Devant Paulette 2) Faut dire qu’elle y mettait du cœur C’était la fille du facteur A bicyclette Et depuis qu’elle avait huit ans Elle avait fait en le suivant Tous les chemins environnants A bicyclette Quand on approchait d’ la rivière On déposait dans les fougères Nos bicyclettes Puis on se roulait dans les champs Faisant naître un bouquet changeant De sauterelles, de papillons Et de reinettes 3) Quand le soleil à l’horizon Profilait sur tous les buissons Nos silhouettes On revenait fourbus, contents Le cœur un peu vague pourtant De n’être pas seul un instant Avec Paulette Prendre furtivement sa main Oublier un peu les copains, La bicyclette On se disait c’est pour demain J’oserai, j’oserai... demain Quand on ira sur les chemins A bicyclette

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Sous les toits de Paris Par. R. Nazelles, mus. R. Moretti (1930) 1) Quand elle eut vingt ans, sa vieille maman Lui dit un jour tendrement : « Dans notre log’ment, j’ai peiné souvent Pour t’él’ver fallait d’ l’argent Mais t’as compris, un peu plus chaque jour Ce que c’est le bonheur, mon amour Sous les toits de Paris, tu vois ma p’tit’ Nini On peut vivre heureux et bien unis Nous somm’s seul’s ici-bas On n’ s’en aperçoit pas On s’ rapproch’ un peu plus et voilà Tant que tu m’aim’s bien J’ n’ ai besoin de rien Près de ta maman Tu n’as pas d’ tourments C’est ainsi, qu’ cœur à cœur On cueill’, comme une fleur Sous les toits de Paris, le bonheur 2) Un jour sans façon un joli garçon Comme on chant’ dans les chansons Lui fit simplement Quelques compliments La grisa de boniments « Nini, j’ te jur’ ça s’ fait plus la vertu Je t’ador’, sois à moi, dis veux-tu ? Sous les toits de Paris Dans ma chambr’, ma Nini On s’aim’ra, c’est si bon d’être unis C’est quand on a vingt ans Quand fleurit le printemps Qu’il faut s’aimer, Sans perdre un instant » L’air était très pur Et le ciel d’azur Ell’ dit « Je n’ veux pas ! » Puis elle se donna C’est ainsi qu’en ce jour Le vainqueur, comm’ toujours Sous les toits de Paris, fut l’amour 3) Malgré les serments, Hélas son amant La quitta cruellement La pauvre Nini Pleura bien des nuits Un soir on f’rapp’, c’était lui Il supplia : « Ma chérie, j’ai eu tort, Pardonn’-moi, tu sais je t’aime encor » Sous les toits de Paris

Quelle joie pour Nini De r’trouver un passé tant chéri Quand il dit : « Maintenant Tu sais, c’est le moment Faut s’ marier tous les deux gentiment Car rien n’est cassé, tout est effacé Oublie le passé, et viens m’embrasser » Vit’ Nini pardonna Et l’ bonheur s’installa Sous les toits de Paris c’est comm’ ça

Accordéon S. Gainsbourg (1962) 1) Dieu que la vie est cruelle Au musicien des ruelles Son copain son compagnon C’est l’accordéon Qui c’est-y qui l’aide à vivre A s’asseoir quand il s’enivre C’est-y vous c’est moi, mais non C’est l’accordéon Refrain Accordez accordez accordez donc L’aumône à l’accordé l’accordéon 2) Ils sont comm’ cul et chemise Et quand on les verbalise Il accompagne au violon Son accordéon Il passe une nuit tranquille Puis au matin il refile Un peu d’air dans les poumons De l’accordéon 3) Quand parfois il lui massacre Ses petits boutons de nacre Il en fauche à son veston Pour l’accordéon Lui, emprunte ses bretelles Pour secourir la ficelle Qui retient ses pantalons En accordéon 4 ) Mais un jour par lassitude Il laiss’ra la solitude Se pointer à l’horizon De l’accordéon Il en tirera cinquante Centimes à la brocante Et on f’ra plus attention A l’accordéon

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Si tu veux... Marguerite Par. V. Telly, mus. A. Valsien (1912) 1) Connaissez-vous Marguerite Une femm’ ni grand’ ni p’tite Qu’a des yeux troublants Un teint rose et blanc Une petit’ bouch’ d’enfant Eh bien cett’ beauté suprême Quand je lui ai dit je t’aime M’a donné des fleurs Me disant farceur Je veux faire ton bonheur ! J’ lui dis merci du bouquet Mais c’ n’est pas ça qu’il faudrait : Refrain Si tu veux fair’ mon bonheur Marguerite, Marguerite Si tu veux fair’ mon bonheur Marguerit’ donn’ moi ton cœur 2) Ell’ me dit comm’ c’est dimanche Je vais mettr’ ma robe blanche Mes souliers d’ satin Et dans un sapin Nous filons à Tabarin Ell’ ne dansait pas en m’sure Ell’ piétinait ma chaussure Dans mon œil bientôt Ell’ me plant’ presto L’épingle de son chapeau Tu me crèv’s l’œil, c’est gentil Mais c’est pas ça qui m’ suffit ! 3) Le soir même sous sa fenêtre J’chantais pour la voir paraître Je suis malheureux Car tes jolis yeux Ont mis tout mon cœur en feu ! Alors elle par bonté d’âme M’envoie pour éteindr’ ma flamme Un seau d’eau viv’ment M’disant gentiment Es-tu plus heureux maint’nant ? J’ lui dis merci du seau d’eau Mais c’est pas ça qu’il me faut 4) Comm’ c’est un’ jeun’ fill’ bien sage Ell’ dit j’ connais que l’ mariage Je lui dis j’ veux bien Et dès l’ lendemain Son père m’accordait sa main

L’soir d’ la noce après la fête Ell’ me dit en tête à tête Toi tu m’as donné Ton nom à porter Moi j’ peux plus rien te r’fuser Ayant tiré les verrous Ell’ me dit mon cher époux Dernier refrain Maintenant pour ton bonheur Marguerite, Marguerite Maintenant, pour ton bonheur Marguerite te donn’ son cœur !

Les Amants d’un jour Par. C. Delecluse et M. Senlis, mus. M. Monnot (1956) Moi j’essuie les verr’s au fond du café J’ai bien trop à fair’ pour pouvoir rêver Et dans ce décor banal à pleurer Il me sembl’ encor’ les voir arriver Ils sont arrivés se tenant par la main L’air émerveillé de deux chérubins Portant le soleil ils ont demandé D’une voix tranquille, un toit pour s’aimer Au cœur de la ville et je me rappelle Qu’ils ont regardé d’un air attendri La chambre d’hôtel au papier jauni Et quand j’ai fermé la porte sur eux Y’avait tant d’ soleil au fond de leurs yeux Que ça m’a fait mal, que ça m’a fait mal Moi j’essuie les verr’s au fond du café J’ai bien trop à fair’ pour pouvoir rêver Et dans ce décor banal à crever C’est corps contre corps qu’on les a trouvés On les a trouvés se tenant par la main Les yeux refermés vers d’autres matins Remplis de soleil on les a couchés Unis et tranquilles dans un lit creusé Au cœur de la ville et je me rappelle Avoir refermé dans le petit jour La chambre d’hôtel des amants d’un jour Mais ils m’ont planté tout au fond du cœur Un bout d’ leur soleil et tant de couleurs Que ça me fait mal, que ça me fait mal Moi j’essuie les verr’s au fond du café J’ai bien trop à fair’ pour pouvoir rêver Et dans ce décor banal à pleurer Y’a toujours dehors la chambre à louer

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Pour une amourette Lény Escudéro (1962) Pour un’ amourette Qui passait par là, J'ai perdu la tête Et puis me voilà, Pour une amourette Qui se posait là, Pour un’ amourette Qui m’tendait les bras… Pour une amourette Qui me disait viens, J'ai cru qu'une fête Dans’ et tend les mains, Pour un’ amourette Qui f’sait du bonheur, J'ai fui la planète Pour la suivr’ ailleurs… Alors je m’ suis dit T'es au bout du chemin Tu peux t'arrêter là Te reposer enfin Et lorsque l'amour S'est noyé dans ses yeux J'ai cru que je venais D'inventer le ciel bleu… Pour un’ amourette Qui m'avait souri, Je m’ suis fait honnête J'ai changé ma vie, Pour un’ amourette Qui savait m’aimer, Pour un’ amourette Qui croyait m'aimer… Pour un’ amourette L'amour éternel, Dur’ le temps d'un’ fête Le temps d'un soleil, Et mon amourette Qui était trop jolie, Vers d'autres conquêtes Bientôt repartit… Le premier adieu A gardé son secret Ell’ emportait l'amour Me laissant les regrets Mais le dieu Printemps Au loin refleurissait Et tout contre mon cœur Déjà il me disait : Un’ p’tit’ amourette Faut la prendr’ comme ça, Un jour, deux peut-être

Longtemps quelquefois, Va sécher tes larmes A un nouvel amour, De jeter déjà Les peines d'un jour. Un’ p’tit’ amourette Un jour reviendra, Te tourner la tête Te tendre les bras, Chanter la romance Ou le rêve joli, Mais je sais d'avance Que tu diras oui… Alors les amours, Pour toi refleuriront Tu aimeras encore A la belle saison Un’ p’tit’ amourette Jamais trop jolie Quand on sait d'avance Ce que dure la vie…

J’ai deux amours Par. G. Keger et H. Varna, mus. C. Vence (1930) 1) On dit qu’au delà des mers Là-bas sous le ciel clair Il existe une cité Au séjour enchanté Et sous les grands arbres noirs Chaque soir Vers elle s’en va tout mon espoir Refrain J’ai deux amours Mon pays et Paris Par eux toujours Mon cœur est ravi Ma savane est belle Mais à quoi bon le nier Ce qui m’ensorcelle C’est Paris, Paris tout entier Le voir un jour C’est mon rêve joli J’ai deux amours Mon pays et Paris 2) Quand sur la rive parfois Au lointain j’aperçois Un paquebot qui s’en va Vers lui je tends les bras Et le cœur battant d’émoi A mi-voix Doucement je dis "emporte-moi !"

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Où est-il donc ? Par. A. Decaye et L. Carol, mus. V. Scotto (1925) 1) Y’en a qui vous parl’nt de l’Amérique, Ils ont des visions de cinéma ; Ils vous dis’nt "quel pays magnifique, Notre Paris n’est rien auprès d’ ça". Ces boniments-là rend’nt moins timide, Bref l’on y part, un jour de cafard... Ça f’ra un d’ plus qui, le ventre vide, A New York cherchera un dollar Parmi les gueuses et les proscrits, Des émigrants au cœur meurtri, Il dira, regrettant Paris Refrain Où est-il, mon Moulin d’ la Place Blanche ? Mon tabac et mon bistro du coin ? Tous les jours pour moi c’était Dimanche ! Où sont-ils, les amis, les copains ? Où sont-ils tous mes vieux bals musette ? Leurs javas au son d’ l’accordéon ? Où sont-ils tous mes r’pas sans galette ? Avec un cornet d’ frites à deux ronds Où sont-ils donc ? 2) D’autres croyant gagner davantage Font des rêves d’or encore plus beaux Pourquoi risquer un si long voyage Puisque Paris est plein de gogos ? On monte une affaire colossale, Avec l’argent du bon populo, Mais un jour, crac... c’est le gros scandale : Monsieur couch’ra ce soir au dépôt ! Et demain on le conduira Pour dix années à Nouméa Encor un de plus qui dira : 3) Mais Montmartre semble disparaître Car déjà de saison en saison Des Abbesses à la Place du Tertre, On démolit nos vieilles maisons. Sur les terrains vagues de la butte De grandes banques naîtront bientôt Où ferez-vous alors vos culbutes, Vous les pauvres gosses à Poulbot ? En regrettant le temps jadis Nous chant’rons, pensant à Salis Montmartre ton "De profundis" ! Dernier Refrain Où est-il, mon Moulin d’ la Place Blanche ? Mon tabac et mon bistro du coin ? Tous les jours pour nous c’était Dimanche ! Où sont-ils, nos amis, nos copains ?

Où sont-ils tous nos vieux bals musette ? Leurs javas au son d’ l’accordéon ? Où sont-ils tous mes r’pas sans galette, Avec un cornet d’ frites à deux ronds Où sont-ils donc ? Reprise à l’accordéon, puis : Où sont-ils tous mes vieux bals musette ? Leurs javas au son d’ l’accordéon ? Où sont-ils tous mes r’pas sans galette, Quand j’ bouffais même sans avoir un rond Où sont-ils donc ?

La Belle de Cadix Par. M. Vandair, mus. F. Lopez (1945) La Belle de Cadix a des yeux de velours La Belle de Cadix vous invite à l’amour Les caballeros sont là Si dans la posada On apprend qu’elle danse Et pour ses jolis yeux noirs Les hidalgos le soir Viennent tenter la chance Mais malgré son sourire et son air engageant La Belle de Cadix ne veut pas d’un amant Chica ! chica ! chic ! Ay ! Ay ! Ay ! (ter) Ne veut pas d’un amant La Belle de Cadix a des yeux langoureux La Belle de Cadix a beaucoup d’amoureux Juanito de Cristobal Tuerait bien son rival Un soir au clair de lune Et Pedro le matador Pour l’aimer plus encor Donnerait sa fortune Mais malgré son sourire et son air engageant La Belle de Cadix n’a jamais eu d’amant Chica ! chica ! chic ! Ay ! Ay ! Ay ! (ter) N’a jamais eu d’amant La Belle de Cadix est partie un beau jour La Belle de Cadix est partie sans retour Elle a dansé une nuit Dans le monde et le bruit Toutes les seguedillas Et puis dans le clair matin Elle a pris le chemin Qui mène à Santa-Filla La Belle de Cadix n’a jamais eu d’amant La Belle de Cadix est entré au couvent Chica ! chica ! chic ! Ay ! Ay ! Ay ! (ter) Est entrée au couvent

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Siffler sur la colline Paroles et Musique: Jean-Michel Rivat et Frank Thomas (1968) Oh oh, oh oh - Oh oh, oh oh Je l'ai vu près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche elle m'a dit C'est d'rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi Elle m'a dit ... Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue A la foire du village, un jour je lui ai soupiré Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier Et qu'à chaque fois qu'elle passe elle vienne me mordre dedans Mais elle est passée et tout en me montrant ses jolies dents Elle m'a dit ... Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue Zaï Zaï Zaï Zaï, Zaï Zaï Zaï Zaï (2x) Oh oh, oh oh (2x)

C’est si bon Par. A. Hornez, mus. H. Betti (1947) 1) Je ne sais pas s’il en est de plus blonde Mais de plus belle il n’en est pas pour moi Elle est vraiment toute la joie du monde Ma vie commence dès que je la vois Et je fais : Oh ! Et je fais : Ah ! C’est si bon de partir n’importe où Bras dessus bras dessous En chantant des chansons C’est si bon de se dir’ des mots doux Des petits riens du tout

Mais qui en disent long En voyant notre mine ravie Les passants dans la rue nous envient C’est si bon de guetter dans ses yeux Un espoir merveilleux Qui donne le frisson C’est si bon ces petit’s sensations Ça vaut mieux qu’un million Tell’ment, tell’ment c’est bon 2) Vous devinez quel bonheur est le nôtre Et si je l’aim’ vous comprenez pourquoi Elle m’enivre et je n’en veux plus d’autres Car elle est tout’s les femmes à la fois Ell’ me fait Oh ! Ell’ me fait Ah ! C’est si bon de pouvoir l’embrasser Et puis d’ recommencer A la moindre occasion C’est si bon de jou-er du piano Tout le long de son dos Tandis que nous dansons C’est inouï ce qu’elle a pour séduire Sans parler de c’ que je n’ peux pas dire C’est si bon quand j’ la tiens dans mes bras De me dir’ que tout ça C’est à moi pour de bon C’est si bon et si nous nous aimons Cherchez pas la raison C’est parc’ que c’est si bon C’est parc’ que c’est... trop... bon

La Javanaise S. Gainsbourg (1962) 1) J’avoue, j’en ai bavé, pas vous, mon amour Avant d’avoir eu vent de vous, mon amour Refrain Ne vous déplaise En dansant la Javanaise Nous nous aimions Le temps d’une chanson 2) A votre avis qu’avons-nous vu, de l’amour De vous à moi, vous m’avez eu, mon amour 3) Hélas avril en vain me voue à l’amour J’avais envie de voir en vous cet amour 4) La vie ne vaut d’être vécue sans amour Mais c’est vous qui l’avez voulu mon amour

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La Mattchiche Chanson populaire espagnole, par de Briollet et Léo Lelièvre, arr. Ch. Borel-Clerc (1924) 1) Un Espagnol sévère D’une ouvrière Au moulin d’ la Galette Fit la conquête Il dit à sa compagne Comme en Espagne Je m’en vais vous montrer Un pas à la mode Qui va vous charmer Amoureusement Laissez-vous conduir’ gentiment C’est la danse nouvelle Mademoiselle Ainsi qu’une Espagnole Lascive et folle Il faut cambrer la taille D’un air canaille Cett’ dans’ qui nous aguiche C’est la Mattchiche Allons douc’ment Ne pressons pas l’ mouv’ment C’est palpitant et ça dur’ plus longtemps 2) Adorant qu’on la frôle S’sentant tout’ drôle La jolie Montmartroise D’humeur grivoise Se faisant plus câline Tendre et féline Dit à son hidalgo J’ suis fatiguée, allons au dodo Mais vers les minuit Ils s’ réveillèr’nt en ch’mis’ de nuit Puis redoublant de zèle La demoiselle Dit cett’ dans’ est un rêve Faut que j’ me lève Elle est bien plus exquise Quand en chemise On saut’ comme une biche Viv’ la Mattchiche O mon Trésor, ma petit’ gueul’ en or, Encor, encor, je t’en prie serr’-moi fort 3) Depuis lors les p’tit’s femm’s Chaqu’ soir se pâment Pour cett’ danse espagnole Qui les rend folles La Mattchiche prenante Et délirante Maintenant fait fureur

Et mieux qu’ le cak’-walk Met l’amour au cœur Dit’s à vos amants De vous la montrer rapid’ment C’est la danse nouvelle Mesdemoiselles Dans les bras d’un homm’ tendre Il faut l’apprendre J’ vous souhait’ jusqu’à l’aurore D’danser encore Cett’ dans’ qui nous aguiche Viv’ la Mattchiche Tout doucement Sans presser le mouv’ment Ce s’ra charmant Car l’amour vous attend

Aux Champs-Elysées (Waterloo road, par. fr. de P. Delanoë, par. orig. et mus. M. Wilsh et M. Deighan, 1969) 1) Je m’ baladais sur l’Avenue Le cœur ouvert à l’inconnu J’avais envie de dire bonjour A n’importe qui N’importe qui et ce fut toi Je t’ai dit n’importe quoi Il suffisait de te parler Pour t’apprivoiser Refrain Aux Champs-Elysées (bis) Au soleil, sous la pluie, A midi, ou à minuit, Il y a tout c’ que vous voulez Aux Champs-Elysées 2) Tu m’as dit « J’ai rendez-vous Dans un sous-sol avec des fous Qui vivent la guitare à la main Du soir au matin » Alors je t’ai accompagnée On a chanté, on a dansé Et l’on n’a même pas pensé A s’embrasser 3) Hier soir deux inconnus Et ce matin sur l’Avenue Deux amoureux tout étourdis Par la longue nuit Et de l’Etoile à la Concorde Un orchestre à mille cordes Tous les oiseaux du Point du Jour Chantent l’Amour

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Ah ! le petit vin blanc Par. J. Dréjac, mus. J. Dréjac et Ch. Borel-Clerc (1943) 1) Voici le printemps La douceur du temps Nous fait des avances Partez mes enfants Vous avez vingt ans Partez en vacances Vous verrez agiles Sur l’onde tranquille Les barques dociles Aux bras des amants De fraîches guinguettes Des filles bien faites Y a des chansonnettes Et y a du vin blanc Refrain Ah ! le petit vin blanc Qu’on boit sous les tonnelles Quand les filles sont belles Du côté de Nogent Et puis de temps en temps Un air de vieille romance Semble donner la cadence Pour fauter pour fauter Dans les bois dans les prés Du côté du côté de Nogent 2) Suivons le conseil Monsieur le soleil Connaît son affaire Cueillons en chemin Ce minois mutin Cette robe claire Venez belle fille Soyez bien gentille Là, sous la charmille L’amour nous attend Les tables sont prêtes L’aubergiste honnête Y’a des chansonnettes Et y a du vin blanc 3) A ces jeux charmants La taille souvent Prend de l’avantage Ce n’est pas méchant Ça finit tout l’ temps Par un mariage Le gros de l’affaire C’est lorsque la mère

Demande sévère A la jeune enfant Ma fille, raconte, Comment, triste honte, As-tu fait ton compte, Réponds, je t’attends

Mon amant de Saint-Jean Par. L. Agel, mus. E. Carrara (1942) 1) Je ne sais pourquoi j’allai danser A Saint-Jean, au musette Mais il m’a suffi d’un seul baiser Pour que mon cœur soit prisonnier Comment ne pas perdre la tête Serrée par des bras audacieux Car l’on croit toujours Aux doux mots d’amour Quand ils sont dits avec les yeux Moi qui l’aimais tant Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean Je restais brisée sans volonté Sous ses baisers 2) Sans plus réfléchir je lui donnai Le meilleur de mon être Beau parleur chaque fois qu’il mentait Je le savais mais je l’aimais Comment ne pas perdre la tête Serrée par des bras audacieux Car l’on croit toujours Aux doux mots d’amour Quand ils sont dits avec les yeux Moi qui l’aimais tant Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean Je restais brisée sans volonté Sous ses baisers 3) Mais hélas à Saint-Jean comme ailleurs Un serment n’est qu’un leurre J’étais folle de croire au bonheur Et de vouloir garder son cœur Comment ne pas perdre la tête Serrée par des bras audacieux Car l’on croit toujours Aux doux mots d’amour Quand ils sont dits avec les yeux Moi qui l’aimais tant Mon bel amour, mon amant de Saint-Jean Il ne m’aime plus... c’est du passé... N’en parlons plus

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Bambino Nisa, J. Larue, G. Fanciulli (1956) 1) Les yeux battus, La mine triste et les joues blêmes Tu ne dors plus, Tu n’es que l’ombre de toi-même Seul dans la rue, Tu rôdes comme une âme en peine Et tous les soirs, Sous sa fenêtre on peut te voir Je sais bien que tu l’adores Et qu’elle a de jolis yeux Mais tu es trop jeune encor Pour jouer les amoureux Et gratte, gratte, sur ta mandoline Mon petit Bambino Ta musique est plus jolie Que tout le ciel de l’Italie Et chante, chante de ta voix câline Mon petit Bambino Tu peux chanter tant que tu veux Elle ne te prend pas au sérieux Avec tes cheveux si blonds Tu as l’air d’un chérubin Va plutôt jouer au ballon Comme font tous les gamins 2) Tu peux fumer Comme un monsieur des cigarettes Te déhancher Sur le trottoir quand tu la guettes Tu peux pencher Sur ton oreille ta casquette Ce n’est pas ça Qui dans son cœur te vieillira L’amour et la jalousie Ne sont pas des jeux d’enfant Et tu as toute la vie Pour souffrir comme les grands Et gratte, gratte, sur ta mandoline Mon petit Bambino Ta musique est plus jolie Que tout le ciel de l’Italie Et chante, chante de ta voix câline Mon petit Bambino Tu peux chanter tant que tu veux Elle ne te prend pas au sérieux Si tu as trop de tourment Ne le garde pas pour toi Va le dire à ta maman

Les mamans c’est fait pour ça Et là, blotti dans l’ombre de ses bras Pleure un bon coup et ton chagrin s’envolera

Aragon et Castille Par. B. Lapointe, mus. E. Lorin et Lapointe (1960) Refrain Au pays da-ga d’Aragon Il y’avait tu-gu d’une fill’ Qui aimait les glac’s au citron… et vanille Au pays de-gue de Castill’ Il y’avait tun-gun d’un garçon Qui vendait des glaces vanill’… et citron

1) Moi j’aime mieux les glac’s au chocolat, Poil aux bras Mais chez mon pâtissier il n’y en a plus, C’est vendu C’est pourquoi je n’en ai pas pris, Tant pis pour lui Et j’ai mangé pour tout dessert, Du camembert Le camembert c’est bon quand c’est bien fait, Viv’ l’amour A ce propos, rev’nons à nos moutons... 2) Vendre des glac’s c’est un très bon métier, Poil aux pieds C’est beaucoup mieux que marchand de mouron, Patapon Marchand d’ mouron c’est pas marrant, J’ai un parent Qui en vendait pour les oiseaux, Mais les oiseaux N’en achetaient pas, ils préféraient l’crottin, De mouton A ce propos, rev’nons à nos agneaux...... 3) Mais la Castill’ ça n’est pas l’Aragon, Ah ! Mais non Et l’Aragon ça n’est pas la Castille, Et la fill’ S’est passée de glac’s au citron, Avec vanille Et le garçon n’a rien vendu, Tout a fondu Dans un commerce, c’est moch’ quand le fond fond, Poil aux pieds A propos d’ pieds, chantons jusqu’à demain....

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Un Gamin d’ Paris Par. M. Micheyl, mus. A. Marès (1951) Un gamin d’ Paris C’est tout un poème Dans aucun pays Il n’y a le même Car c’est un titi Petit gars dégourdi Que l’on aime Un gamin d’ Paris C’est le doux mélange D’un ciel affranchi Du diable et d’un ange Et son œil hardi S’attendrit devant une orange Pas plus haut que trois pommes Il lance un défi A l’aimable bonhomme Qui l’appelait : "mon petit" Un gamin d’ Paris C’est une cocarde Bouton qui fleurit Dans un pot d’ moutarde Il est tout l’esprit L’esprit de Paris qui musarde Pantalons trop longs pour lui Toujours les mains dans les poches On le voit qui déguerpit Aussitôt qu’il voit un képi Un gamin d’ Paris C’est tout un poème Dans aucun pays Il n’y a le même Car c’est un titi Petit gars dégourdi Que l’on aime Il est héritier Lors de sa naissance De tout un passé Lourd de conséquences Et ça il le sait Bien qu’il ignore l’histoir’ de France Sachant que sur les places Pour un idéal Des p’tits gars pleins d’audace A leur façon fir’nt un bal Un gamin d’ Paris Rempli d’insouciance Gouailleur et ravi De la vie qui danse S’il faut, peut aussi Comm’ Gavroch’ entrer dans la danse

Un gamin d’ Paris M’a dit à l’oreille Si je pars d’ici Sachez que la veille J’aurai réussi A mettre Paris en bouteille

Pigalle Par. G. Ulmer et G. Koger, mus. G. Ulmer et G. Luypeerts (1946) C’est un’ ru-e, c’est un’ place C’est même tout un quartier On en parle, on y passe On y vient du monde entier Perchée au flanc de Paname De loin, el-le vous sourit Car el-le reflète l’âme La douceur et l’esprit de Paris Un p’tit jet d’eau, un’ station de métro Entourée de bistrots, Pigalle Grands magasins, ateliers de rapins Restaurants pour rupins, Pigalle Là, c’est l’ chanteur des carr’fours Qui fredonn’ les succès du jour Ici l’athlète en maillot Qui soulèv’ des poids d’ cent kilos Hôtels meublés discrèt’ment éclairés Où l’on n’ fait que passer, Pigalle Et vers minuit un refrain qui s’enfuit D’une boîte de nuit, Pigalle On y croise des visages Communs ou sensationnels On y parle des langages Comme à la tour de Babel Et quand vient le crépuscule C’est le grand marché d’amour C’est le coin où déambulent Ceux qui prennent la nuit pour le jour Girls et mann’quins, gitan’s aux yeux malins Qui lisent dans les mains, Pigalle Clochards, cam’lots, tenanciers de bistrots Trafiquants de coco, Pigalle Petit’s femm’s qui vous sourient En vous disant : « Tu viens chéri » Et Prosper qui dans un coin Discrèt’ment surveill’ son gagn’ pain Un p’tit jet d’eau, un’ station de métro Entourée de bistrots, Pigalle Ça vit, ça gueul’, les gens diront c’ qu’ils veul’nt Mais au monde y a qu’un seul Pigalle

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Le Clair de Lune à Maubeuge Par. P. Perrin, mus. P. Perrin et Cl. Blondy (1962) 3ème cplt : Cathy, Nadine, Elisabeth (mars 2000) Je suis allé aux fraises Je suis rev’nu d’ Pontoise J’ai filé à l’anglaise Avec une tonkinoise Si j’ai roulé ma bosse Je connais l’univers J’ai même roulé carrosse Et j’ai roulé les R Et je dis non, Non non non non Oui je dis non Non non non non non non non non Tout ça n’ vaut pas Un clair de lune à Maubeuge Tout ça n’ vaut pas Le doux soleil de Tourcoing Tout ça n’ vaut pas Une croisière sur la Meuse Tout ça n’ vaut pas Des vacances au Kremlin... Bicêtre J’ai fait toutes les bêtises Qu’on peut imaginer J’en ai fait à ma guise Et aussi à Cambrai Je connais toutes les mers La mer Rouge, la Mer Noire La Mer-diterranée La Mer de Charles Trenet Et je dis non, Non non non non Oui je dis non Non non non non non non non non Tout ça n’ vaut pas Un clair de lune à Maubeuge Tout ça n’ vaut pas Le doux soleil de Tourcoing Tout ça n’ vaut pas Une croisière sur la Meuse Tout ça n’ vaut pas Des vacances au Kremlin... Bicêtre J’ai vu tous les spectacles Qu’on peut imaginer Mais j’en ai eu ma claque Moi je préfèr’ chanter J’ai dîné chez Maxim’s J’ai soupé au Lido

Mais moi j’aime pas la frime J’ préfèr’ les p’tits bistrots Et je dis non, Non non non non Oui je dis non Non non non non non non non non Tout ça n’ vaut pas Un’ soirée Bachiques-Bouzou-kes Tout ça n’ vaut pas Chanter dans l’Jardin des Hall’s Tout ça n’ vaut pas Une bonn’ bouteill’, un cass’-croûte Tout ça n’ vaut pas Les copains autour d’un bar... à vins

Chez Laurette Par. M. Delpech, mus. R. Vincent (1965) 1) A sa façon de nous app’ler ses gosses On voyait bien qu’elle nous aimait beaucoup C’était chez elle que notre argent de poche Disparaissait dans les machines à sous Après les cours on allait boire un verre Quand on entrait Laurette souriait Et d’un seul coup nos leçons nos problèmes Disparaissaient quand elle nous embrassait C’était bien chez Laurette Quand on y f’sait la fête Elle venait vers nous, Laurette C’était bien, c’était chouette Quand on était fauché Elle payait pour nous, Laurette 2) Et plus encore afin qu’on soit tranquille Dans son café y’avait un coin pour nous On s’y mettait pour voir passer les filles Et j’en connais qui nous plaisaient beaucoup Si par hasard on avait l’âme en peine Laurette seule savait nous consoler Elle nous parlait et l’on riait quand même En un clin d’œil ell’ pouvait tout changer C’était bien, chez Laurette On y retournera Pour ne pas l’oublier, Laurette Ce s’ra bien, ce s’ra chouette Et l’on reparlera Des histoir’s du passé, chez Laurette Ce s’ra bien, ce s’ra chouette Et l’on reparlera Des histoir’s du passé, chez Laurette

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Mon Homme Par. A. Willemetz et J. Charles, mus. M. Yvain (1920) 1) Sur cette terr’, ma seul’ joie Mon seul bonheur C’est mon homme J’ai donné tout c’ que j’ai Mon amour et tout mon cœur A mon homme Et même la nuit Quand je rêve c’est de lui De mon homme Ce n’est pas qu’il est beau Qu’il est riche ni costaud Mais je l’aime, c’est idiot I’ m’ fout des coups I’ m’ prend mes sous Je suis à bout mais malgré tout Que voulez-vous Je l’ai tell’ment dans la peau Qu’ j’en d’viens marteau Dès qu’il s’approch’ c’est fini Je suis à lui Quand ses yeux sur moi se pos’nt Ça m’ rend tout’ chose Je l’ai tell’ment dans la peau Qu’au moindre mot I’ m’ f’rait faire n’importe quoi J’ tuerais ma foi J’ sens qu’il me rendrait infâme Mais je n’ suis qu’un’ femme Et j’ l’ai tell’ment dans la peau 2) Pour le quitter c’est fou C’ que m’ont offert D’autres hommes Entre nous, voyez-vous Ils ne valent pas très cher Tous les hommes La femme à vrai dir’ N’est faite que pour souffrir Par les hommes Dans les bals j’ai couru Afin d’ l’oublier j’ai bu Rien à faire, j’ai pas pu Quand i’ m’ dit « viens ! » J’ suis comme un chien Y a pas moyen c’est comme un lien Qui me retient Je l’ai tell’ment dans la peau Qu’ j’en suis dingo Que cell’ qui n’a pas aussi

Connu ceci Ose venir la première Me j’ter la pierre En avoir un dans la peau C’est l’ pir’ des maux Mais c’est connaître l’amour Sous son vrai jour Et j’ dis qu’il faut qu’on pardonne Quand un’ femm’ se donne A l’homm’ qu’elle a dans la peau

Rio L’incendie à Rio, par. M. Tézé, mus. G. Gustin (1966) 1) En pleine nuit, une sirène Appelle au feu tous les pompiers Et tout Rio qui se réveille Voit brûler l’usine de café Il n’y a pas de temps à perdre Sinon tout l’ quartier va brûler Oui, mais voilà, pendant c’ temps-là A la caserne on entend les pompiers crier Refrain Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux Des lanc’s et de la grande échelle Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux Pas de paniqu’ il nous les faut 2) Mais l’incendie là-bas fait rage Et le ciel est noir de fumée Et tous les gens dans les étages Se dis’nt "mais que font les pompiers ?" Il n’y a plus de temps à perdre Sinon tout l’ quartier va brûler Oui, mais voilà, pendant c’ temps-là A la caserne on entend les pompiers crier 3) Au p’tit matin on le devine Tout le quartier avait brûlé Il ne restait plus que des ruines Sur des centain’s de mètr’s carrés Quand tout à coup dans le jour blême On vit accourir un pompier Qui s’écria : "je viens d’ la part du capitain’ Vous dir’ de n’ pas vous énerver Dernier refrain On a r’trouvé les tuyaux Les lances et la grande échelle Mais on est en panne d’auto Et on cherch’ la manivelle"

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La Chansonnette Par. J. Dréjac, mus. P. Gérard (1966) 1) La, la, la, min’ de rien La voilà qui revient La Chansonnette Elle avait disparu Le pavé de ma rue Etait tout bête Les refrains de Paris Avaient pris l’ maquis Les forains, l’orphéon La chanson d’ Mackie Mais on n’oublie jamais Le flonflon qui vous met Le cœur en fête Quand le vieux musicien Dans le quartier Vient revoir les anciens Fair’ son métier Le public se souvient La Chansonnette... tiens, tiens... 2) Les titis, les marquis C’est parti mon kiki La Chansonnette A Presley fait du tort Car tous les transistors Soudain s’arrêtent Sous le ciel de Paris Un accordéon Joue la chanson d’ Mackie Comme avant l’ néon Cueilli par un flonflon Un têtard en blouson D’un franc d’ violettes Va fleurir sa Bardot Car malgré son Aigle au milieu du dos Le cœur est bon Et sous ses cheveux gris La Chansonnette... sourit 3) La, la, la, haut les cœurs Avec moi, tous en chœur, La Chansonnette Et passons la monnaie En garçon qui connaît La Chansonnette Il a fait sa moisson De refrains d’ Paris Les forains, l’orphéon, La chanson d’ Mackie

Car on n’oublie jamais Le flonflon qui vous met Le cœur en fête Il faut du temps, c’est vrai Pour séparer Le bon grain de l’ivraie Pour comparer Mais on trouve un beau jour Sa Chansonnette... d’amour

Tel qu’il est Par. M. Vandair et Charlys, mus. M. Alexander (1935) 1) J’avais rêvé de prendre un homme Un garçon chic et distingué, Mais je suis chipée pour la pomme D’un vrai tordu mal balancé Ce n’est pas un Apollon mon Jules, Il n’est pas taillé comme un Hercule Malgré qu’il ait bien des défauts, C’est lui que j’ai dans la peau Refrain Tel qu’il est il me plaît, Il me fait de l’effet Et je l’aime C’est un vrai gringalet Aussi laid qu’un basset Mais je l’aime Il est bancal du côté cérébral Mais ça m’est bien égal S’il a l’air anormal C’est complet, il est muet, Ses quinquets sont en biais Mais je l’aime, il me plaît tel qu’il est 2) Il est carré mais ses épaules Par du carton sont rembourrées Quand il est tout nu ça fait drôle On n’en voit plus que la moitié Il n’a pas un seul poil sur la tête Mais il en a plein sur les gambettes Et celui qu’il a dans la main C’est pas du poil, c’est du crin 3) Le boulot pour lui c’est la chose La plus sacrée, il n’y touch’ pas Pour tenir le coup il se dose De Phosphatine à tous les r’pas Ce qui n’est pas marrant c’est qu’il ronfle On dirait un pneu qui se dégonfle Et quand il faut se bagarrer Il est encore dégonflé

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Mexico Par. R. Vincy, mus. F. Lopez (1951) On a chanté les Parisiennes Leurs petits nez et leurs chapeaux On a chanté les Madrilènes Qui vont aux arènes Pour le torero On prétend que les Norvégiennes Filles du Nord, ont le sang chaud Et bien que les Américaines Soient les souveraines Du Monde Nouveau On oublie tout Sous le beau ciel de Mexico On devient fou Au son des rythmes tropicaux Le seul désir qui vous entraîne Dès qu’on a quitté le bateau C’est de goûter une semaine A l’aventure mexicaine Au soleil de Mexico Refrain Mexico, Mexico Sous ton soleil qui chante Le temps paraît trop court Pour goûter au bonheur de chaque jour Mexico, Mexico Tes femmes sont ardentes Et tu seras toujours Le Paradis des cœurs et de l’Amour Une aventure mexicaine Sous le soleil de Mexico Ça dure à peine une semaine Mais quelle semaine, et quel crescendo Le premier soir on se promène On danse un tendre boléro Puis le deuxième on se déchaîne Plus rien ne vous freine On part au galop On oublie tout Sous le beau ciel de Mexico On devient fou Au son des rythmes tropicaux Si vous avez un jour la veine De pouvoir prendre le bateau Allez goûter une semaine A l’aventure mexicaine Au soleil de Mexico A la fin : Mexico, Mexico, Mexico, Mexico !

Le Soleil et la lune C. Trénet, mus. C. Trenet et A. Lasry (1939) 1) Sur le toit de l’hôtel où je vis avec toi Quand j’attends ta venue mon amie Quand la nuit fait chanter Plus fort et mieux que moi Tous les chats, tous les chats, tous les chats Que dit-on sur les toits, Que répètent les voix De ces chats, de ces chats qui s’ennuient Des chansons que je sais, Que je traduis pour toi Les voici, les voici, les voilà Refrain Le soleil a rendez-vous avec la lune Mais la lune n’est pas là et le soleil attend Ici bas souvent chacun pour sa chacune Chacun doit en faire autant La lune est là, la lune est là, La lune est là mais le soleil ne la voit pas Pour la trouver, il faut la nuit Il faut la nuit, mais le soleil ne le sait pas et toujours luit Le soleil a rendez-vous avec la lune Mais la lune n’est pas là et le soleil attend. Papa dit qu’il a vu ça, lui. 2) Des savants, avertis par la pluie et le vent Annonçaient Un jour la fin du monde Les journaux commentaient En termes émouvants Les avis, les aveux des savants Bien des gens affolés Demandaient aux agents Si le monde était pris dans la ronde C’est alors que docteurs, Savants et professeurs Entonnèr’nt subito tous en chœur 3) Philosoph’s, écoutez, Cette phrase est pour vous Le bonheur est un astre volage Qui s’enfuit à l’appel De bien des rendez-vous Il s’efface, il se meurt devant nous Quand on croit qu’il est loin, Il est là tout près d’ nous Il voyage, il voyage, il voyage, Puis il part, il revient, Il s’en va n’importe où, Cherchez-le, il est un peu partout

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Le Galérien Par. M. Druon, mus. L. Poll (1947) Je m’ souviens, ma mèr’ m’aimait Et je suis aux galères Je m’ souviens ma mèr’ disait Mais je n’ai pas cru ma mère Ne traîn’ pas dans les ruisseaux T’bats pas comme un sauvage T’amus’ pas comme les oiseaux Ell’ me disait d’être sage J’ai pas tué, j’ai pas volé J’ voulais courir la chance J’ai pas tué j’ai pas volé J’ voulais qu’ chaqu’ jour soit dimanche Je m’ souviens ma mèr’ pleurait Dès qu’ je passais la porte Je m’ souviens comme ell’ pleurait Ell’ voulait pas que je sorte Je m’ souviens ma mère disait Suis pas les bohémiennes Je m’ souviens comme ell’ disait On ramass’ les gens qui traînent Un jour les soldats du roi T’emmèn’ront aux galères Ils vous mèn’ront trois par trois Comme ils ont emm’né ton père Toujours, toujours ell’ disait T’en va pas chez les filles Fais donc pas toujours c’ qui t’ plaît Dans les prisons y a des grilles J’ai pas tué j’ai pas volé Mais j’ai cru Madeleine J’ai pas tué, j’ai pas volé J’ voulais pas lui fair’ de peine Tu auras la tête rasée On te mettra des chaînes T’en auras les reins brisés Et moi j’en mourrai de peine Toujours, toujours tu ram’ras Quand tu s’ras aux galères Toujours, toujours tu ram’ras Tu pens’ras p’t’être à ta mère J’ai pas tué, j’ai pas volé Mais j’ai pas cru ma mère Et je m’ souviens qu’ell’ m’aimait Pendant qu’ je rame aux galères

Madelon Par. L. Bousquet, mus. C. Robert (1914) 1) Pour le repos, le plaisir du militaire, Il est là-bas, à deux pas de la forêt, Une maison aux murs tout couverts de lierre "Aux tourlourous", c’est le nom du cabaret. La servante est jeune et gentille, Légère comme un papillon, Comme son vin, son œil pétille, Nous l’appelons la Madelon. Nous en rêvons la nuit, Nous y pensons le jour, Ce n’est que Madelon, Mais pour nous c’est l’amour. Refrain Quand Madelon vient nous servir à boire, Sous la tonnelle, on frôle son jupon, Et chacun lui raconte une histoire, Une histoire à sa façon La Madelon pour nous n’est pas sévère Quand on lui prend la taille ou le menton Elle rit, c’est tout l’ mal qu’elle sait faire Madelon ! Madelon ! Madelon ! 2) Nous avons tous au pays une payse Qui nous attend et que l’on épousera Mais elle est loin, bien trop loin pour qu’on lui dise Ce qu’on fera quand la classe rentrera En comptant les jours on soupire, Et quand le temps nous semble long Tout ce qu’on ne peut pas lui dire On va le dire à Madelon. On l’embrasse dans les coins Elle dit : « – Veux-tu finir... » On s’ figur’ que c’est l’autr’ Ça nous fait bien plaisir 3) Un caporal en képi de fantaisie S’en fut trouver Madelon un beau matin Et fou d’amour, lui dit qu’elle était jolie Et qu’il venait pour lui demander sa main La Madelon, pas bête en somme, Lui répondit en souriant : « – Et pourquoi prendrais-je un seul homme Quand j’aime tout un régiment ? Tes amis vont venir, Tu n’auras pas ma main, J’en ai bien trop besoin Pour leur verser du vin »

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Le p’tit bal perdu Par. Robert Nyel, Mus. Gaby Verlor (1961) 1) C’était tout juste après la guerr’ Dans un p’tit bal qu’avait souffert, Sur une piste de misère Y en avait deux à découvert Parmi les gravats ils dansaient Dans ce p’tit bal qui s’appelait Qui s’appelait, qui s’appelait Qui s’appelait Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est de ces amoureux Qui ne regardaient rien autour d’eux Y avait tant d’insouciance Dans leurs gestes émus Alors quelle importance Le nom du bal perdu Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est qu’ils étaient heureux Les yeux au fond des yeux Et c’était bien, et c’était bien 2) Ils buvaient dans le même verre Toujours sans se quitter des yeux Ils faisaient la même prière D’être toujours, toujours heureux Parmi les gravats ils souriaient Dans ce p’tit bal qui s’appelait Qui s’appelait, qui s’appelait Qui s’appelait Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est de ces amoureux Qui ne regardaient rien autour d’eux Y avait tant d’insouciance Dans leurs gestes émus Alors quelle importance Le nom du bal perdu Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est qu’ils étaient heureux Les yeux au fond des yeux Et c’était bien, et c’était bien 3) Et puis quand l’accordéoniste S’est arrêté, ils sont partis

Le soir tombait dessus la piste Sur les gravats et sur ma vie Il était redev’nu tout triste Ce petit bal qui s’appelait Qui s’appelait, qui s’appelait Qui s’appelait Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est de ces amoureux Qui ne regardaient rien autour d’eux Y avait tant de lumière Avec eux dans la rue Alors la belle affaire Le nom du bal perdu Non, je n’ me souviens plus Du nom du bal perdu Ce dont je me souviens C’est qu’on était heureux Les yeux au fond des yeux Et c’était bien, et c’était bien

Le Plus beau tango du monde Par. H. Alibertet R. Vincy, mus. V. Scotto et R. Sarvil (1935) 1) Près de la grève, Souvenez-vous Des voix de rêve Chantaient pour nous Minute brève Du cher passé Pas encor’ effacé Refrain Le plus beau de tous les tangos du monde C’est celui que j’ai dansé dans vos bras J’ai connu d’autres tangos à la ronde Mais mon cœur n’oubliera pas celui-là Son souvenir me poursuit, jour et nuit Et partout je ne pense qu’à lui Car il m’a fait connaître l’amour Pour toujours Le plus beau de tous les tangos du monde C’est celui que j’ai dansé dans vos bras 2) Il est si tendre Que nos deux corps Rien qu’à l’entendre Tremblent encor’ Et sans attendre Pour nous griser Venez... venez danser

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Lili Marleen (Par. H. Leip 1915, mus N. Schultz 1938) Vor der Kaserne Vor dem grossen Tor Stand eine Laterne Und steht sie noch davor Dort wollen wir uns wiedersehn, Bei der Laterne woll’n wir stehn Wie einst Lili Marleen (bis) Uns’re beiden Schatten Sah’n wie einer aus Dass wir lieb’ uns hatten Das sah man leicht daraus Und alle Leute soll’n es seh’n, Wenn wir bei der Laterne steh’n Wie einst Lili Marleen (bis) Deine Schritte kennt sie Deinen schönen Gang, Alle Abend brennt sie Doch mich vergass sie lang Und sollte mir ein Leid gescheh’n, Wer wird bei der Laterne steh’n ? Mit dir Lili Marleen (bis) Phonétique : 1) Foa dea cazèné Foa dèm grosseun toa Chtant aïne latèné Ount chtét zi nor tafoa Toat voleun vir ouns videazén Baï dea latèné voln vir chtén Vi aïnst Lili Marlén (bis) 2) Ounzré baïdeun chateun Zan vi aïneur aous Das via lip ouns hateun Das za man laïcht daraous Ount allé loïte zoln es zén Vén vir baï dea latèné chtén Vi aïnst Lili Marlén (bis) 3) Daïne schrité ként zi Daïneun choïneun gang Alé abeunt brènt zi Dor mich fagas zi lang Ount zolte mia aïn laït guéchén Vea virt baï dea latèné chtén Mit dia Lili Marlén (bis)

(Traduction : Devant la caserne devant la porte cochère Y avait une lanterne qui est toujours là C’est là-bas que nous nous reverrons Auprès de la lanterne nous voudrions être Comme autrefois Lili Marlène Nos deux ombres avaient l’air d’une seule On voyait clairement que nous nous aimions Et tout le monde doit s’en apercevoir Quand nous sommes près de la lanterne Comme autrefois Lili Marlène Elle reconnaît tes pas, ta belle démarche Tous les soirs elle est allumée Mais moi elle m’a longtemps oublié Et si jamais un malheur devait m’arriver Qui serait auprès de la lanterne Avec toi Lili Marlène)

Quand on s’ promène au bord de l’eau Par. J. Duvivier, mus. M. Yvain (1936) 1) Du lundi jusqu’au samedi Pour gagner des radis Quand on a fait sans entrain Son boulot quotidien Subi le propriétaire, L’percepteur, la boulangère, Et trimbalé sa vie d’ chien : Le dimanche viv’ment, on file à Nogent, Alors brusquement, tout paraît charmant ! Refrain Quand on s’ promène au bord de l’eau, Comme tout est beau, quel renouveau ! Paris au loin nous semble une prison, On a le cœur plein de chansons L’odeur des fleurs nous met tout à l’envers Et le bonheur nous soûle pour pas cher Chagrins et peines de la semaine Tout est noyé dans le bleu dans le vert Un seul dimanche au bord de l’eau Aux trémolos des p’tits oiseaux Suffit pour que tous les jours Semblent beaux Quand on s’ promène au bord de l’eau 2) J’connais des gens cafardeux Qui tout l’ temps s’ font des ch’veux Et rêvent de filer ailleurs Dans un monde meilleur Ils dépensent des tas d’oseille Pour découvrir des merveilles, A moi ça m’ fait mal au cœur Car y a pas besoin pour trouver un coin Où l’on s’ trouve bien, de chercher si loin !

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Les amoureux des bancs publics Par. et Mus. G. Brassens (1952) 1) Les gens qui voient de travers Pensent que les bancs verts Qu’on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents ou les ventripotents Mais c’est une absurdité Car à la vérité Ils sont là, c’est notoir’ Pour accueillir quelque temps les amours débutant’s Refrain Les amoureux qui s’ bécot’nt sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics, En s’ foutant pas mal du r’gard oblique Des passants honnêtes Les amoureux qui s’ bécot’nt sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics, En s’ disant des « je t’aim’ » pathétiques Ont des p’tit’s gueul’s bien sympathiques ! 2) Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d’azur Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher Il se voient déjà, douc’ment, Ell’ cousant, lui fumant Dans un bien-être sûr Et choisissent les prénoms de leur premier bébé 3) Quand la saint’ famille Machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Ell’ leur décoch’ hardiment des propos venimeux N’empêch’ que tout’ la famille, Le pèr’, la mèr’, la fill’, le fils, le Saint-Esprit, Voudrait bien, de temps en temps, Pouvoir s’ conduir’ comme eux 4) Quand les mois auront passé Quand seront apaisés Leurs beaux rêves flambants Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds Ils s’apercevront, émus Qu’ c’est au hasard des rues Sur un d’ ces fameux bancs Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour

Java qu’est-ce que tu fais là Par. E. Marnay, mus. E. Stern (1955) Java qu’est-c’ que tu fais là Entre les deux bras d’un accordéoniste Faut pas t’ gaspiller comm’ ça Avec tous les gars Qui s’ prenn’nt pour des artistes Tu t’ ramèn’s et tu t’en vas A l’envers, à l’endroit Et tu miaules comme un chat Qui s’ bagu’naud’ sur les toits Java qu’est-c’ que tu fais là Entre les deux bras d’un accordéoniste Faut pas nous prendr’ pour des touristes On n’est pas des auvergnats T’en pinc’s un peu pour les ceuss’ Qui portent des bretelles Faut voir à voir à savoir Trier sa clientèle Quand les poulets à sifflets Te mettent tout en transes Tu leur donn’s la contredanse Et puis voilà Java qu’est-c’ que tu fais là Entre les deux bras d’un accordéoniste Faut pas t’ gaspiller comm’ ça Avec tous les gars Qui s’ prenn’nt pour des artistes L’ paradis tourne avec toi A l’envers, à l’endroit Viens donc voir un peu par là Qu’on profite de ça Java qu’est-c’ que tu fais là On n’attend que toi pour balayer la piste C’est pas joli d’être égoïste Avec tes p’tits pot’s à toi Java qu’est-c’ que tu fais là....... Avec ta mine triste Je cherche un accordéoniste Pour m’endormir dans ses bras

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Les Grands boulevards Paroles: Jacques Plante. Musique: Traditionnel russe (1951) J'aime flâner sur les grands boulevards Y a tant de choses, tant de choses Tant de choses à voir On n'a qu'à choisir au hasard On s'fait des ampoules A zigzaguer parmi la foule J'aime les baraques et les bazars Les étalages, les loteries Et les camelots bavards Qui vous débitent leurs bobards Ça fait passer l'temps Et l'on oublie son cafard Je ne suis pas riche à million Je suis tourneur chez Citroën J'peux pas me payer des distractions Tous les jours de la semaine Aussi moi, j'ai mes petites manies Qui me font plaisir et ne coûtent rien Ainsi, dès le travail fini Je file entre la porte Saint-Denis Et le boulevard des Italiens J'aime flâner sur les grands boulevards Y a tant de choses, tant de choses Tant de choses à voir On y voit des grands jours d'espoir Des jours de colère Qui font sortir le populaire Là vibre le cœur de Paris Toujours ardent, parfois frondeur Avec ses chants, ses cris Et de jolis moments d'histoire Sont écrits partout le long De nos grands boulevards J'aime flâner sur les grands boulevards Les soirs d'été quand tout le monde Aime bien se coucher tard On a des chances d'apercevoir Deux yeux angéliques Que l'ont suit jusqu'à République Puis je retrouve mon petit hôtel Ma chambre où la fenêtre donne Sur un coin de ciel D'où me parviennent comme un appel Toutes les rumeurs, toutes les lueurs Du monde enchanteur Des grands boulevards

Vesoul Jacques Brel (1968) T'as voulu voir Vierzon Et on a vu Vierzon T'as voulu voir Vesoul Et on on a vu Vesoul T'as voulu voir Honfleur Et on a vu Honfleur T'as voulu voir Hambourg Et on a vu Hambourg J'ai voulu voir Anvers Et on a revu Hambourg J'ai voulu voir ta sœur Et on a vu ta mère Comme toujours T'as plus aimé Vierzon Et on a quitté Vierzon T'as plus aimé Vesoul Et on a quitté Vesoul T'as plus aimé Honfleur Et on a quitté Honfleur T'as plus aimé Hambourg Et on a quité Hambourg T'as voulu voir Anvers On n'a vu qu'ses faubourgs T'as plus aimé ta mère Et on a quitté ta sœur Comme toujours

Mais je te le dis Je n'irai pas plus loin Mais je te préviens J'irai pas à Paris D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordéon T'as voulu voir Paris Et on a vu Paris T'as voulu voir Dutronc Et on a vu Dutronc J'ai voulu voir ta sœur J'ai vu le mont Valérien T'as voulu voir Hortense Elle était dans l'Cantal J'ai voulu voir Byzance Et on a vu Pigalle à la gare Saint-Lazare J'ai vu les Fleurs du Mal Par hasard

T'as plus aimé Paris Et on a quité Paris T'as plus aimé Dutronc

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Et on a quitté Dutronc Maintenant je confonds ta sœur Et le mont Valérien De ce que je sais d'Hortense J'irai plus dans l'Cantal Et tant pis pour Byzance Puisque j'ai vu Pigalle Et la gare Saint-Lazare C'est cher et ça fait mal Au hasard

Mais je te le redis chauffe Marcel Je n'irai pas plus loin Mais je te préviens kaï kaï Le voyage est fini D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordéon

T'as voulu voir Vierzon Et on a vu Vierzon T'as voulu voir Vesoul Et on on a vu Vesoul T'as voulu voir Honfleur Et on a vu Honfleur T'as voulu voir Hambourg Et on a vu Hambourg J'ai voulu voir Anvers Et on a revu Hambourg J'ai voulu voir ta sœur Et on a vu ta mère Comme toujours.

T'as plus aimé Vierzon Et on a quitté Vierzon... (chauffe... chauffe) T'as plus aimé Vesoul Et on a quitté Vesoul T'as plus aimé Honfleur Et on a quitté Honfleur T'as plus aimé Hambourg Et on a quité Hambourg T'as voulu voir Anvers Et on n'a vu qu'ses faubourgs Tu n'as plus aimé ta mère Et on a quitté sa sœur Comme toujours... Chauffez les gars

Mais mais je te le reredis ... Kaï Je n'irai pas plus loin Mais je te préviens J'irai pas à Paris D'ailleurs j'ai horreur De tous les flons flons De la valse musette Et de l'accordéon

T'as voulu voir Paris Et on a vu Paris T'as voulu voir Dutronc Et on a vu Dutronc J'ai voulu voir ta sœur J'ai vu le mont Valérien T'as voulu voir Hortense Elle était dans l'Cantal J'ai voulu voir Byzance Et on a vu Pigalle à la gare Saint-Lazare J'ai vu les Fleurs du Mal

Il est 5 heures, Paris s'éveille Paroles: Jacques Lanzmann & Anne Ségalen, mus. Jacques Dutronc (1968) Je suis l'dauphin d'la place Dauphine Et la place Blanche a mauvaise mine Les camions sont pleins de lait Les balayeurs sont pleins d'balais Refrain Il est cinq heures, Paris s'éveille Les travestis vont se raser Les stripteaseuses sont rhabillées Les traversins sont écrasés Les amoureux sont fatigués Le café est dans les tasses Les cafés nettoient leurs glaces Et sur le boulevard Montparnasse La gare n'est plus qu'une carcasse La tour Eiffel a froid aux pieds L'Arc de Triomphe est ranimé Et l'Obélisque est bien dressé Entre la nuit et la journée Les banlieusards sont dans les gares A la Villette on tranche le lard Paris by night, regagne les cars Les boulangers font des bâtards Les journaux sont imprimés Les ouvriers sont déprimés Les gens se lèvent, ils sont brimés C'est l'heure où je vais me coucher Dernier refrain Il est cinq heures, Paris se lève Il est cinq heures, Je n'ai pas sommeil

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Nathalie Par. Pierre Delanoë, mus. Gilbert Bécaud (1964) La place Rouge était vide Devant moi marchait Nathalie Il avait un joli nom, mon guide Nathalie La place Rouge était blanche La neige faisait un tapis Et je suivais par ce froid dimanche Nathalie Elle parlait en phrases sobres De la révolution d'octobre Je pensais déjà Qu'après le tombeau de Lénine On irait au café Pouchkine Boire un chocolat La place Rouge était vide J'ai pris son bras, elle a souri Il avait des cheveux blonds, mon guide Nathalie, Nathalie... Dans sa chambre à l'université Une bande d'étudiants L'attendait impatiemment On a ri, on a beaucoup parlé Ils voulaient tout savoir Nathalie traduisait Moscou, les plaines d'Ukraine Et les Champs-Élysées On à tout mélangé Et l'on a chanté Et puis ils ont débouché En riant à l'avance Du champagne de France Et l'on a dansé Et quand la chambre fut vide Tous les amis étaient partis Je suis resté seul avec mon guide Nathalie Plus question de phrases sobres Ni de révolution d'octobre On n'en était plus là Fini le tombeau de Lénine Le chocolat de chez Pouchkine C'est, c'était loin déjà

Que ma vie me semble vide Mais je sais qu'un jour à Paris C'est moi qui lui servirai de guide Nathalie, Nathalie

Le Métèque G. Moustaki (1969) Avec ma gueule de métèque De Juif errant, de pâtre grec Et mes cheveux aux quatre vents Avec mes yeux tout délavés Qui me donnent l’air de rêver Moi qui ne rêve plus souvent Avec mes mains de maraudeur De musicien et de rôdeur Qui ont pillé tant de jardins Avec ma bouche qui a bu Qui a embrassé et mordu Sans jamais assouvir sa faim Avec ma gueule de métèque De Juif errant, de pâtre grec De voleur et de vagabond Avec ma peau qui s’est frottée Au soleil de tous les étés Et tout ce qui portait jupon Avec mon cœur qui a su faire Souffrir autant qu’il a souffert Sans pour cela faire d’histoires Avec mon âme qui n’a plus La moindre chance de salut Pour éviter le purgatoire Avec ma gueule de métèque De Juif errant, de pâtre grec Et mes cheveux aux quatre vents Je viendrai, ma douce captive Mon âme sœur, ma source vive Je viendrai boire tes vingt ans Et je serai prince de sang Rêveur ou bien adolescent Comme il te plaira de choisir Et nous ferons de chaque jour Toute une éternité d’amour Que nous vivrons à en mourir Et nous ferons de chaque jour Toute une éternité d’amour Que nous vivrons à en mourir

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Etoile des neiges Par. J. Plante, mus. F. Winckler (1947) 1) Dans un coin perdu de montagne Un tout petit Savoyard Chantait son amour dans le calme du soir Près de sa bergère au doux regard Etoile des Neiges Mon cœur amoureux S’est pris au piège De tes grands yeux Je te donne en gage Cette croix d’argent Et de t’aimer toute ma vie je fais serment 2) Hélas, soupirait la bergère Que répondront nos parents Comment ferons-nous, Nous n’avons pas d’argent Pour nous marier dès le printemps Etoile des Neiges Sèche tes beaux yeux Le ciel protège Les amoureux Je pars en voyage Pour qu’à mon retour A tout jamais Plus rien n’empêche notre amour 3) Et quand les beaux jours refleurirent Il s’en revint au hameau Et sa fiancée l’attendait tout là-haut Parmi les clochettes des troupeaux Etoile des Neiges Tes garçons d’honneur Vont en cortège Portant des fleurs Par un mariage Finit mon histoire De la bergère Et de son petit Savoyard

Julie la Rousse R. L. Lafforgue (1956) Refrain Fais-nous danser Julie la Rousse Toi dont les baisers font oublier Petit’ gueule d’amour t’es à croquer Quand tu passes en tricotant des hanches D’un clin d’œil le quartier est dragué

C’est bien toi la rein’ de la place Blanche Petit’ gueule d’amour t’es à croquer Quand tu trimballes ton éventaire Ton arsenal sans fair’ de chiqué A vaincu plus d’un grand militaire Petit’ gueule d’amour t’es à croquer Les gens dis’nt que t’es d’ la mauvaise graine Parc’ qu’à chaque homme tu donn’s la becquée Et qu’ l’amour pour toi c’est d’ la rengaine Petit’ gueule d’amour t’es à croquer Chapeau bas, t’es une vrai citoyenne Tu soulages sans revendiquer Les ardeurs extra-républicaines Petit’ gueule d’amour t’es à croquer Car parfois tu travailles en artiste Ton corps tu l’ prêtes sans rien fair’ casquer A tous les gars qu’ont le regard triste Dernier refrain Dans tes baisers Julie la Rousse On peut embrasser le monde entier

Porque te vas Jose Luis (1974) Hoy en mi ventana brilla el sol Y el corazon Se pone triste contemplando la ciudad Porque te vas Como cada noche desperté Pensando en ti Y en mi reloj todas las horas vi pasar Porque te vas Todas las promesas de mi amor se iran contigo Me olvidaras, Me olvidaras Junto a la estacion lloraré igual que un niño Porque te vas, Porque te vas Bajo la penumbra de un farol Se dormiran Todas las cosas que quedaron por decir Se dormiran Junto a las manillas de un reloj Esperaran Todas las horas que quedaron por vivir Esperaran Todas las promesas de mi amor se iran contigo Me olvidaras, Me olvidaras Junto a la estacion yo lloraré igual que un niño Porque te vas, Porque te vas, Porque te vas

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Le P’tit bal du sam’di soir Mus. J. Delettre et Borel-Clerc Par. J. Dréjac et J. Delettre (1947) 1) Dans le vieux faubourg Tout chargé d’amour Près du pont de la Villette Un soir je flânais Un refrain traînait Un air de valse musette Comme un vieux copain Me prenait la main il m’a dit viens Pourquoi le cacher Ma foi j’ai marché, et j’ai trouvé Le p’tit bal du sam’di soir Où le cœur plein d’espoir Dansent les midinettes Pas de frais pour la toilette Pour ça vous avez l’ bonsoir Mais du bonheur dans les yeux De tous les amoureux Ça m’a touché c’est bête Je suis entré dans la fête L’air digne et le cœur joyeux D’ailleurs il ne manquait rien Y avait tout ce qu’il convient Des moul’s et du vin rouge Au troisièm’ flacon ça bouge Au quatrième ça va bien Alors il vaut mieux s’asseoir L’patron vient vous voir Il vous dit : « C’est la mienne » Et c’est comm’ ça tout’s les s’maines Au p’tit bal du sam’di soir 2) Vous l’avez d’viné, j’y suis retourné Maintenant j’ connais tout l’ monde Victor et Titi, Fernand le tout p’tit Nénette et Mimi la blonde D’ailleurs des beaux yeux Y en a tant qu’on veut Ils vont par deux Et blagu’nt dans les coins On est aussi bien qu’au Tabarin Au p’tit bal du sam’di soir Où le cœur plein d’espoir Dansent les midinettes Pas de frais pour la toilette Pour ça vous avez l’ bonsoir Mais du bonheur, des aveux Car tous les amoureux Se montent un peu la tête Quand l’accordéon s’arrête Ils vont s’asseoir deux par deux

De temps en temps un garçon Pousse un’ petit’ chanson Ça fait rêver les filles Dans l’ noir y a des yeux qui brillent On croirait des p’tits lampions Oui des lampions merveilleux Du carnaval joyeux D’une fête éternelle On serre un peu plus sa belle Au p’tit bal du sam’di soir 3) Un dimanche matin Avec Baptistin (C’est l’ patron de la guinguette) On s’est attablés Et on a joué Au ch’min d’ fer en tête à tête Comme il perdait trop Il a joué l’ bistrot J’ai dit banco J’ai gagné ma foi Et depuis trois mois il est à moi Le p’tit bal du sam’di soir Où le cœur plein d’espoir Dansent les midinettes Pas de frais pour la toilette Pour ça vous avez l’ bonsoir Mais du bonheur dans les yeux De tous les amoureux Vous pensez si c’est chouette Tout l’ monde perd un peu la tête Ça fait qu’ tout est pour le mieux Baptistin dans l’occasion Perdait sa situation En perdant sa boutique Mais comme il est sympathique Alors j’ l’ai pris comm’ garçon Et c’est lui qui sert à boire Aux amoureux dans l’ noir Dans ma baraque en planches Du samedi jusqu’au dimanche Au p’tit bal du samedi soir

Trois petites notes de musique Par. H. Colpi, mus. G. Delerue (1961) Trois petit’s not’s de musique Ont plié boutique Au creux du souv’nir C’en est fini d’ leur tapage Ell’s tournent la page Et vont s’endormir Mais un jour sans crier gare Ell’s vous revienn’t en mémoire

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38Toi, tu voulais oublier Un p’tit air galvaudé Dans les rues de l’été Toi, tu n’oublieras jamais Une rue, un été, Un’ fill’ qui fredonnait La, la, la, la, je vous aime Chantait la rengaine, La, la, mon amour Des parol’s sans rien d’ sublime Pourvu que la rime Amène "toujours" U-ne romanc’ de vacances Qui lancinante vous relance Vrai, elle était si jolie Si fraîche épanouie Et tu n’ l’as pas cueillie Vrai, pour son premier frisson Elle t’offrait une chanson A r’prendr’ à l’unisson Trois petit’s notes de musique Qui vous font la nique Du fond des souv’nirs Lèv’nt un cruel rideau d’ scène Sur mille et un’s peines Qui n’ veul’nt pas mourir

Un jour tu verras Par. Mouloudji, mus. G. van Parys (1954) Un jour, tu verras On se rencontrera Quelque part, n’importe où Guidés par le hasard Nous nous regarderons Et nous nous sourirons Et la main dans la main Par les rues nous irons Le temps passe si vite Le soir cachera bien nos cœurs Ces deux voleurs qui gardent leur bonheur Puis nous arriverons Sur une place grise Où les pavés seront doux à nos âmes grises Il y aura un bal Très pauvre et très banal Sous un ciel plein de brume Et de mélancolie Un aveugle jouera de l’orgu’ de Barbarie Cet air pour nous sera le plus beau l’ plus joli

Puis je t’inviterai Ta taille, je prendrai Nous danserons tranquill’s Loin des gens de la vil-le Nous danserons l’amour Les yeux au fond des yeux Vers une nuit profonde Vers une fin du monde Un jour tu verras On se rencontrera Quelque part, n’importe où Guidés par le hasard Nous nous regarderons Et nous nous sourirons Et la main dans la main Par les rues nous irons

Havanaise de Carmen (Georges Bizet, 1875) 1) L’amour est un oiseau rebelle Que nul ne peut apprivoiser Et c’est bien en vain qu’on l’appelle S’il lui convient de refuser Rien n’y fait, menace ou prière L’un parle bien, l’autre se tait Et c’est l’autre que je préfère Il n’a rien dit, mais il me plaît Refrain L’amour est enfant de Bohême Il n’a jamais, jamais connu de loi Si tu ne m’aimes pas, je t’ai-me Si je t’aime, prends garde à toi Prends garde à toi ! Si tu ne m’aimes pas, Si tu ne m’aimes pas, je t’aime Prends garde à toi ! Mais si je t’ai-me Si je t’aime, prends garde à toi ! 2) L’oiseau que tu croyais surprendre Battit de l’aile et s’envola L’amour est loin, tu peux l’attendre Tu ne l’attends plus, il est là Tout autour de toi, vite, vite Il vient, s’en va, puis il revient Tu crois le tenir, il t’évite Tu crois l’éviter, il te tient

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Les Enfants du Pirée Musique & paroles originales : Manos Hadjidakis Paroles françaises – Jacques Larue- 1960 (prononcer th comme en anglais) 1) Ap to parathiro mou steln(o) éna di-o Ké tria ké tesséra filia Pou ftanoun sto limani éna ké di-o Ké tria ké tesséra poulia Pos ithéla na ika éna ké dio Ké tria ké tesséra pédia Pou san tha mégalossoun ola na guinoun Lévendès guia kari tou Piréa Refrain Mon dieu que j'aime Ce port du bout du monde Que le soleil inonde De ses reflets dorés Mon dieu que j'aime Sous leurs bonnets oranges Tous les visages d'anges Des enfants du Pirée 2) Noyés de bleu sous le ciel grec, Un bateau, deux bateaux, trois bateaux S'en vont chantant Griffant le ciel à coups de bec, Un oiseau, deux oiseaux, trois oiseaux Font du beau temps Dans les ruelles d'un coup sec, Un volet, deux volets, trois volets Claquent au vent Et faisant une rond’ avec, Un enfant, deux enfants, trois enfants Dansent gaiement 3) Je rêv’ aussi d'avoir un jour, Un enfant, deux enfants, trois enfants Jouant comm’ eux Le long du quai, flânent toujours Un marin, deux marins, trois marins Aventureux De notr’ amour on se fera, Un amour, dix amours, mill’ amours Noyés de bleu Et nos enfants feront des gars, Que les filles, un beau jour, à leur tour Rendront heureux

Bandiera Rossa Carlo Tuzzi (1908) 1) Avanti o popolo, alla riscossa, Bandiera rossa, bandiera rossa Avanti o popolo, alla riscossa, Bandiera rossa trionferà. Refrain Bandiera rossa deve trionfar (ter) E viva il comunismo e la libertà. 2) Avanti o popolo, alla stazione, Rivoluzione, rivoluzione Avanti o popolo, alla stazione, Rivoluzione trionferà. 3) Non più nemici, non più frontiere : Sono i confini rosse bandiere. O proletari, alla riscossa, Bandiera rossa trionferà.

Carioca Par. L. Hennevé &L. Palex, mus. V. Youmans (1933) Connaissez-vous la Carioca ? C’est pas l’fox trot ni mêm’ la polka Sa musique au rythme nouveau Rit et soupire amoroso Avec un balanc’ment canaille Qui vous affole et vous tenaille C’est épatant de la danser En s’enlaçant sans se lasser Refrain Carioca ! ensorcelante et belle Carioca ! charmant refrain d’amour Carioca ! tu nous donnes des ailes Car la nuit, le jour ton rythme ardent grise toujours Quand on connaît la Carioca On n’dans’ plus ni fox-trot ni polka On ne trouv’ rien de plus charmant Que cette danse des amants L’on d’vient très vite et de tout son cœur Un intrépide carioqueur Quand un nouveau béguin vous prend C’est l’premier truc qu’on lui apprend

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Salade de fruits Par. N. Roux, mus. A. Canfora et N. Roux (1959) 1) Ta mère t'a donné comme prénom Salade de fruits, ah ! quel joli nom Au nom de tes ancêtres hawaïens Il faut reconnaître que tu le portes bien Refrain Salade de fruits, jolie, jolie, jolie Tu plais à mon père, tu plais à ma mère Salade de fruits, jolie, jolie, jolie Un jour ou l'autre il faudra bien Qu'on nous marie 2) Pendus dans la paillote au bord de l'eau Y a des ananas, y a des noix de cocos J'en ai déjà goûté je n'en veux plus Le fruit de ta bouche serait le bienvenu 3) Je plongerai tout nu dans l'océan Pour te ramener des poissons d'argent Avec des coquillages lumineux Oui mais en revanche tu sais ce que je veux 4) On a donné chacun de tout son cœur Ce qu'il y avait en nous de meilleur Au fond de ma paillote au bord de l'eau Le palmier qui bouge c'est un petit berceau Dernier refrain Salade de fruits, jolie, jolie, jolie Tu plais à ton père, Tu plais à ta mère Salade fruits, jolie, jolie, jolie C'est toi le fruit de nos amours ! Bonjour petit !

Le Chaland qui passe Par. it. E. Neri, par. fr. A. de Badet, Mus. C. A. Bixio (1932) 1) La nuit s’est faite, la berge S’estompe et s’endort Seule au passage une auberge Cligne ses yeux d’or Le chaland glisse et j’emporte D’un geste vainqueur Ton jeune corps qui m’apporte L’inconnu moqueur De son cœur Refrain Ne pensons à rien, le courant Fait de nous, toujours, des errants Sur mon chaland, sautant d’un quai

L’amour peut-être s’est embarqué Aimons-nous ce soir, sans songer A ce que demain peut changer Au fil de l’eau point de serments Ce n’est que sur terre qu’on ment ! 2) Pourquoi chercher à connaître Quel fut ton passé ? Je n’ouvre point de fenêtres Sur les cœurs blessés Garde pour toi ton histoire, Véridique ou non Je n’ai pas besoin d’y croire Le meilleur chaînon C’est ton nom 3) Ta bouche est triste et rappelle Ces fruits mal mûris Loin d’un soleil qui leur prête Leurs chauds coloris Mais sous ma lèvre enfiévrée Par l’onde et le vent Je veux la voir empourprée Comme au jour levant Fleur des champs

Sur l’ pont des Arts Le Vent, G. Brassens (1954) Refrain Si par hasard, sur l’ pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudence, prends garde à ton jupon Si par hasard, sur l’ pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde à ton chapeau 1) Les Jean-Foutre et les gens probes Médis’nt du vent furibond Qui rebrouss’ les bois, Détrouss’ les toits, retrouss’ les robes Les Jean-Foutre et les gens probes Le vent, je vous en réponds, S’en soucie et c’est justice Comme de Colin Tampon 2) Bien sûr, si l’on ne se fonde Que sur ce qui saute aux yeux Le vent sembl’ un’ brute Raffolant de nuire à tout l’ monde Mais une attention profonde Prouv’ que c’est chez les fâcheux Qu’il préfèr’ choisir les victimes De ses petits jeux

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La Tendresse Par. et mus. H. Giraud, N. Roux (1963) 1) On peut vivre sans richesse Presque sans le sou Des seigneurs et des princesses Y en a plus beaucoup Mais vivre sans tendresse On ne le pourrait pas Non, non, non, non, On ne le pourrait pas On peut vivre sans la gloire Qui ne prouve rien Etre inconnu dans l’histoire Et s’en trouver bien Mais vivre sans tendresse Il n’en est pas question Non, non, non, non, Il n’en est pas question Quelle douce faiblesse Quel joli sentiment Ce besoin de tendresse Qui nous vient en naissant Vraiment, vraiment, vraiment Le travail est nécessaire Mais s’il faut rester Des semaines sans rien faire Eh bien on s’y fait Mais vivre sans tendresse Le temps vous paraît long Long, long, long, long Le temps vous paraît long 2) Dans le feu de la jeunesse Naissent les plaisirs Et l’amour fait des prouesses Pour nous éblouir Oui mais sans la tendresse L’amour ne serait rien Non, non, non, non, L’amour ne serait rien Quand la vie impitoyable Vous tombe dessus Qu’on n’est plus qu’un pauvre diable Broyé et déçu Alors sans la tendresse D’un cœur qui nous soutient Non, non, non, non, On n’irait pas plus loin

Un enfant nous embrasse Parce qu’on le rend heureux Tous nos chagrins s’effacent On a les larmes aux yeux Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu Dans votre immense sagesse Immense ferveur Faites donc pleuvoir sans cesse Au fond de nos cœurs Des torrents de tendresse Pour que règne l’amour Règne l’amour Jusqu’à la fin des jours

Il n’y a plus d’après G. Béart (1959) 1) Maintenant que tu vis A l’autre bout d’ Paris Quand tu veux changer d’âge Tu t’offr’s un long voyage Tu viens me dir’ bonjour Au coin d’ la rue du Four Tu viens me visiter A Saint-Germain-des-Prés Refrain Il n’y a plus d’après A Saint-Germain-des-Prés Plus d’après-demain, plus d’après-midi Il n’y a qu’aujourd’hui Quand je te reverrai A Saint-Germain-des-Prés Ce n’ sera plus toi, ce n’ sera plus moi Il n’y a plus d’autrefois 2) Tu me dis « Comm’ tout change » Les rues te sembl’nt étranges Même les cafés-crème N’ont plus le goût qu’ tu aimes C’est que tu es une autre C’est que je suis un autre Nous sommes étrangers A Saint-Germain-des-Prés 3) A vivre au jour le jour Le moindre des amours Prenait dans ces ruelles Des allur’s éternelles Mais à la nuit la nuit C’était bientôt fini Voici l’éternité de Saint-Germain-des-Prés

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J’ai la mémoire qui flanche Par. C. Bassiak, mus. C. B. et F. Rauser (1963) J’ai la mémoire qui flanche J’ me souviens plus très bien Comme il était très musicien Il jouait beaucoup des mains Tout entre nous a commencé Par un très long baiser Sur la vein’ bleu-tée du poignet Un long baiser sans fin J’ai la mémoire qui flanche J’ me souviens plus très bien Quel pouvait être son prénom Et quel était son nom Il s’appelait, je l’appelais Comment l’appelait-on ? Pourtant c’est fou comme j’aimais L’appeler par son nom J’ai la mémoire qui flanche Je m’ souviens plus très bien De quell’ couleur étaient ses yeux J’crois pas qu’ils étaient bleus Etaient-ils verts, étaient-ils gris, Étaient-ils vert-de-gris ? Ou changeaient-ils tout l’ temps d’ couleur Pour un non, pour un oui ? J’ai la mémoire qui flanche Je m’ souviens plus très bien Habitait-il ce vieil immeuble Bourré de musiciens ? Pendant qu’il me, pendant que je, Pendant qu’on f’sait la fête, Tous ces saxos, ces clarinettes, Qui me tournaient la tête J’ai la mémoire qui flanche, Je m’ souviens plus très bien Lequel de nous deux s’est lassé De l’autre le premier Etait-ce moi, était-ce lui, Était-ce moi ou lui ? Tout c’ que je sais, c’est que depuis Je n’ sais plus qui je suis J’ai la mémoire qui flanche, Je m’ souviens plus très bien Voilà qu’après tout’s ces nuits blanch’s, Il ne reste plus rien Rien qu’un p’tit air qu’il sifflotait Chaqu’ jour en se rasant : Padoudoudi, doudadoudi, doudoudidoudida

La Mauvaise réputation G. Brassens (1952) Au village, sans prétention J’ai mauvaise réputation Qu’ je m’ démène ou qu’ je reste coi Je pass’ pour un je ne sais quoi Je ne fais pourtant de tort à personne En suivant mon ch’min de petit bonhomme Mais les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Tout le monde médit de moi Sauf les muets, ça va de soi Le jour du quatorze juillet Je reste dans mon lit douillet La musique qui marche au pas Cela ne me regarde pas Je ne fais pourtant de tort à personne En n’écoutant pas le clairon qui sonne Mais les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Tout le monde me montre au doigt Sauf les manchots, ça va de soi Quand j’ croise un voleur malchanceux Poursuivi par un cul-terreux J’ lanc’ la patte et, pourquoi le taire Le cul-terreux se r’trouv’ par terre Je ne fais pourtant de tort à personne En laissant courir les voleurs de pommes Mais les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Tout le monde se rue sur moi Sauf les culs-d’-jatt’, ça va de soi Pas besoin d’être Jérémie Pour d’viner l’ sort qui m’est promis s’ils trouv’nt une corde à leur goût Ils me la passeront au cou Je ne fais pourtant de tort à personne En suivant les ch’mins Qui n’ mèn’nt pas à Rome Mais les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les brav’s gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Tout l’ mond’ viendra me voir pendu Sauf les aveugl’s, bien entendu

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Le Jardin extraordinaire C. Trenet (1957) 1) C’est un jardin extraordinaire Il y a des canards qui parlent anglais J’ leur donn’ du pain Ils remuent leur derrièr’ En m’ disant : « thank you Very much Monsieur Trenet ! » On y voit aussi des statues Qui se tienn’nt tranquill’s tout le jour, dit-on Mais moi je sais que dès la nuit venue Ell’s s’en vont danser sur le gazon Papa, c’est un jardin extraordinaire Il y a des oiseaux qui tienn’nt un buffet Ils vendent du grain, Des p’tits morceaux de gruyèr’ Comme clients ils ont Monsieur l’ maire et l’ sous-préfet Il fallait bien trouver, Dans cette grand’ vill’ maussade, Où les tourist’s s’ennuient Au fond d’ leurs autocars, Il fallait bien trouver Un lieu pour la prom’nade J’avoue qu’ ce sam’di-là J’ suis entré par hasard Dans dans 2) Dans ce jardin extraordinaire Loin des noirs buildings et des passag’s cloutés Y avait un bal Qu’ donnaient des primevères Dans un coin d’ verdure, Des petit’s grenouilles chantaient Une chanson pour saluer la lune, Dès qu’ celle-ci parut, tout’ rose d’émotion Elles entonnèrent, je crois, la valse brune Un’ vieill’ chouett’ me dit : « quelle distraction ! » Maman dans ce jardin extraordinaire J’ vis soudain passer la plus bell’ des filles Elle vint près d’ moi Et là m’ dit sans manière : « Vous m’ plaisez beaucoup, J’aime les homm’s dont les yeux brill’nt » Il fallait bien trouver Dans cette grand’ vill’ perverse Une gentille amourette, Un p’tit flirt de vingt ans Qui me fasse oublier

Qu’ l’amour est un commerce Dans les bars d’ la cité, Oui mais, oui mais pas dans Dans dans 3) Dans mon jardin extraordinaire Un ang’ du bizarre, un agent, nous dit : « Etendez-vous Sur la verte bruyère J’ vous jouerai du luth Pendant qu’ vous s’rez réunis » Cet agent était un grand poète Mais nous préférions, Artémise et moi, La douceur d’une couchett’ secrète Qu’elle m’ fit découvrir au fond du bois Pour ceux qui veul’nt savoir Où c’ jardin se trouve Il est, vous l’ voyez, au cœur d’ ma chanson J’y vol’ parfois, Quand un chagrin m’éprouve Il suffit pour ça d’un peu d’imagination Il suffit pour ça d’un peu d’imagination

Fanchon Anonyme (18ème siècle) Amis, il faut faire une pause J’aperçois l’ombre d’un bouchon Buvons à l’aimable Fanchon Chantons pour elle quelque chose Refrain Ah ! Que son entretien est doux Qu’elle a de mérite et de gloire Elle aime à rire, elle aime à boire, Elle aime à chanter comme nous ! (ter) Oui, comme nous. Fanchon, quoique bonne chrétienne Fut baptisée avec du vin Un Bourguignon fut son parrain Une Bretonne sa marraine Fanchon préfère la grillade A tous les mets plus délicats Son teint prend un nouvel éclat Quand on lui verse une rasade Fanchon ne se montre cruelle Que lorsqu’on lui parle d’amour Mais moi je ne lui fais la cour Que pour m’enivrer avec elle

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La Butte rouge Par. Montehus, mus. G. Krier (1923) 1) Sur cette butte-là, y’avait pas d’ gigolet-te Pas de marlou ni de beau muscadin Ah ! c’était loin du moulin d’ la Galet-te Et de Paname qu’est le roi des patelins C’qu’elle en a vu, du beau sang, cette terre Sang d’ouvriers et sang de paysans Car les bandits qui sont cause des guerres N’en meurent jamais, On n’ tue qu’ les innocents La butte rouge, c’est son nom L’ baptêm’ s’ fit un matin Où tous ceux qui grimpaient Roulaient dans le ravin Aujourd’hui, y’a des vignes, Il y pouss’ du raisin : Qui boira d’ ce vin-là Boira l’ sang des copains 2) Sur cette butte-là, on n’y f’sait pas la noce Comme à Montmartre Où l’Champagn’ coule à flots Mais les pauv’ gars Qu’y avaient laissé des gosses Y f’saient entendre de terribles sanglots C’qu’elle en a bu, des larmes, cette terre, Larmes d’ouvriers, larmes de paysans, Car les bandits qui sont cause des guerres Ne pleurent jamais Car ce sont des tyrans La butte rouge, c’est son nom L’ baptêm’ s’ fit un matin Où tous ceux qui grimpaient Roulaient dans le ravin Aujourd’hui, y’a des vignes, Il y pousse du raisin Qui boit de ce vin-là Boit les larmes des copains 3) Sur cett’ butte-là, On y r’fait des vendanges On y entend des cris et des chansons Filles et gars doucement s’y échangent Des mots d’amour qui donnent le frisson Peuvent-ils songer Dans leurs folles étreintes Qu’à cet endroit Où s’échangent leurs baisers J’ai entendu, la nuit, monter des plaintes Et j’y ai vu des gars au crâne brisé ?

La butte rouge, c’est son nom L’ baptêm’ s’ fit un matin Où tous ceux qui grimpaient Roulaient dans le ravin Aujourd’hui, y’a des vignes, Il y pousse du raisin Mais moi, j’y vois des croix Portant l’ nom des copains

Amazing Grace Par. John Newton, ancien négrier devenu abolitionniste, 1779 ; mus. "New Britain," Mélodie américaine du 19ème siècle Amazing grace! How sweet the sound That saved a wretch like me! I once was lost, but now am found; Was blind, but now I see. ‘Twas grace that taught my heart to fear, And grace my fears relieved; How precious did that grace appear The hour I first believed. Through many dangers, toils and snares, I have already come; ‘Tis grace hath brought me safe thus far, And grace will lead me home. Phonétique (il faut rouler les r !): Eumeïzing’ greïss ! Haou souitt ze saound Zatt seïvd eu rouetch laïk mi Aï ouanz ouaz lost beutt naou am faound Ouaz blaïnd beutt naou aï si Touaz greïss zatt tott maï heurtt tou fir End greïss maï firz rilivd Haou précheuss did zatt greïss eupir Zi haour aï feurst bilivd Srou méni dennjeurz toïlz end snerz Aï hav olrèdi comm Tiz greïss haz brott mi seïf zeus far End greïss ouil lid mi homm (Traduction: Merveilleuse grâce ! Si doux est ton nom qu’il sauva un misérable tel que moi ; J’étais perdu, mais me voilà sauvé ; J’étais aveugle, mais maintenant je vois. Ce fut la grâce qui enseigna à mon cœur la peur, et ce fut elle qui la chassa. La grâce m’apparut si précieuse, dès qu’en elle je mis ma confiance. Malgré les dangers, les épreuves et les pièges que j’ai dû traverser, la grâce m’a toujours mené à bon port, et c’est elle qui me conduira à ma destination finale.)

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Ah ! que nos pères Ah ! que nos pères étaient heureux (bis) Quand ils étaient à table Le vin coulait à côté d’eux (bis) Ça leur était fort agréable Refrain Ils buvaient à pleins tonneaux Comme des trous Comme des trous morbleu Bien autrement que nous morbleu Bien autrement que nous Ils n’avaient ni riches buffets (bis) Ni verres de Venise Mais ils avaient des gobelets (bis) Aussi grands que leurs barbes grises Ils ne savaient ni le latin (bis) Ni la théologie Mais ils avaient le goût du vin (bis) C’était là leur philosophie Quand ils avaient quelque chagrin (bis) Ou quelque maladie Ils plantaient là le médecin (bis) Apothicaire et pharmacie Celui qui planta le Provins (bis) Au doux pays de France Dans l’éclat du rubis du vin (bis) Il a planté notre espérance

Paris Canaille Léo Ferré (1953) Paris marlou aux yeux de fille Ton air filou tes vieill’s guenilles Et tes gueulant’s d’accordéon Ça fait pas d’ rent’s mais c’est si bon... Tes gigolos te déshabillent Sous le métro de la Bastille Pour se soûler à tes jupons Ça fait gueuler mais c’est si bon... Brins des Lilas fleur de Pantin Ça fait des tas de p’tits tapins Qui font merveille en tout’ saison Ça fait d’ l’oseille et c’est si bon... Dédé la Croix, Bébert d’Anvers Ça fait des mois qu’y sont au vert Alors ces dam’s s’ font un’ raison A s’ font bigam’s et c’est si bon...

Paris bandit aux mains qui glissent T’as pas d’amis dans la police Dans ton corsage de néon Tu n’est pas sage mais c’est si bon... Hold-up savants pour la chronique Tractions avant pour la tactique Un p’tit coup sec dans l’ diapason Rang’ tes kopecks sinon t’es bon... A la la une à la la deux Fil’-moi trois tunes j’ te verrai mieux La tout’ dernièr’ des éditions T’es en galèr’ mais c’est si bon... A la la der à la la rien T’es un gangster à la mie d’ pain Faut être adroit pour fair’ carton La prochain’ fois tu s’ras p’têt’ bon Paris j’ai bu à la voix grise Le long des rues tu vocalises Y a pas d’espoir pour tes haillons Seul’ment l’ trottoir mais c’est si bon... Tes vagabonds te font des scènes Mais sous tes ponts coule la Seine Pour la romance à illusion Y a d’ l’affluence mais c’est si bon... Môm’s égarées dans les faubourgs Prairie pavée où pouss’ l’amour Ça pousse encore à la maison On a eu tort mais c’est si bon... Regards perdus dans le ruisseau Où va la rue comme un bateau Ça tangue un peu dans l’entrepont C’est laborieux mais c’est si bon... Paris je prends au cœur de pierre Un compt’ courant des bell’s manière Un coup d’ chapeau à l’occasion Il faut c’ qu’ y faut mais c’est si bon... Des sociétés très anonymes Un député que l’on estime Un p’tit mann’quin en confection C’est pas l’ bais’-main mais c’est si bon... Pass’ la monnaie v’là du clinquant Un coup d’ rabais and gentleman Un carnet d’ chèque sans provision Faut faire avec mais si c’est bon... Un p’tit Faubourg Saint-Honoré Trois petits fours et je m’en vais Surpris’-partie surpris’-restons On est surpris mais c’est si bon... Paris flonflon t’as l’âme en fête Et des millions pour tes poètes Quelques centimes à ma chanson Ça fait la rime et c’est si bon...

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Au Printemps Jacques Brel (1958) Au printemps, au printemps, Et mon cœur et ton cœur Sont repeints au vin blanc Au printemps, au printemps, Les amants vont prier Notre Dam’ du bon temps Au printemps, Pour un’ fleur un sourir’ un serment Pour l’ombre d’un regard En riant Tout’s les filles Vous donn’ront leurs baisers Et puis tous leurs espoirs Vois tous ces cœurs Comme des artichauts Qui s’effeuill’nt en battant Pour s’offrir aux badauds Vois tous ces cœurs Comm’ de gentils mégots Qui s’enflamm’nt en riant Pour les fill’s du métro Au printemps, au printemps, Et mon cœur et ton cœur Sont repeints au vin blanc Au printemps, au printemps, Les amants vont prier Notre Dam’ du bon temps Au printemps, Pour un’ fleur un sourir’ un serment Pour l’ombre d’un regard En riant Tout Paris Se chang’ra en baisers Parfois même en grand soir Vois tout Paris Se change en pâturages Pour troupeaux d’amoureux Aux bergères peu sages Vois tout Paris Joue la fête au village Pour bénir au soleil Ses nouveaux mariages Au printemps, au printemps, Et mon cœur et ton cœur Sont repeints au vin blanc Au printemps, au printemps, Les amants vont prier Notre Dam’ du bon temps Au printemps, Pour un’ fleur un sourir’ un serment

Pour l’ombre d’un regard En riant, Tout’ la terre Se chang’ra en baisers Qui parleront d’espoir Vois ce miracle Car c’est bien le dernier Qui s’offre encor à nous Sans avoir à l’app’ler Vois ce miracle Qui devait arriver C’est la première chance La seule de l’année Au printemps, au printemps, Et mon cœur et ton cœur Sont repeints au vin blanc Au printemps, au printemps, Les amants vont prier Notre Dam’ du bon temps Au printemps, au printemps, au printemps

Si toi aussi tu m’abandonnes High Noon, par. angl. N. Washignton, par. fr. M. François et H. Contet, mus. D. Tiomkin (1952) Si toi aussi tu m’abandonnes O mon unique amour, toi ! Nul ne pourra plus jamais rien, non, rien pou-our moi Si tu me quittes plus personne Ne comprendra mon désarroi Et je garderai ma souffrance Dans un silence Sans espérance Puisque ton cœur ne sera plus là C’est la cruelle incertitude Qui vient hanter ma solitude Que deviendrai-je dans la vie Si tu me fuis J’ai tant besoin de ta présence Tu restes ma dernière chance Si tu t’en vas, j’aurai trop peur Peur de ne plus vivre une heure Si toi aussi tu m’abandonnes Il ne me restera plus rien Plus rien au monde plus personne Qui me comprenne Qui me soutienne Ou qui me donn’ simplement la main Attends ! Attends ! Attends… demain !

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Le Poinçonneur des Lilas S. Gainsbourg (1958) 1) J’ suis l’ poinçonneur des Lilas Le gars qu’on croise et qu’on n’ regarde pas Y a pas d’ soleil sous la terre Drôle de croisière Pour tuer l’ennui j’ai dans ma vest’ Les extraits du Reader’s Digest Et dans c’ bouquin y a écrit Que des gars s’ la coulent douce à Miami Pendant c’ temps que je fais l’ zouave Au fond de la cave Paraît qu’y a pas d’ sot métier Moi j’ fais des trous dans des billets J’fais des trous, des p’tits trous Encor’ des p’tits trous Des p’tits trous, des p’tits trous Toujours des p’tits trous Des trous d’ second’ classe Des trous d’ premièr’ classe J’fais des trous, des p’tits trous Encore des p’tits trous Des p’tits trous, des p’tits trous Toujours des p’tits trous Des petits trous, des petits trous Des petits trous, des petits trous 2) J’ suis l’ poinçonneur des Lilas Pour Invalid’s changer à Opéra Je vis au cœur d’ la planète J’ai dans la tête Un carnaval de confettis J’en amène jusque dans mon lit Et sous mon ciel de faïence Je n’ vois briller que les correspondances Parfois je rêve, je divague Je vois des vagues Et dans la brume au bout du quai J’ vois un bateau qui vient m’ chercher Pour m’ sortir de ce trou Où je fais des trous Des p’tits trous, des p’tits trous Toujours des p’tits trous Mais l’ bateau se taille Et j’ vois qu’ je déraille Et je rest’ dans mon trou A fair’ des p’tits trous Des p’tits trous, des p’tits trous Toujours des p’tits trous Des petits trous, des petits trous Des petits trous, des petits trous

3) J’ suis le poinçonneur des Lilas Arts-et-Métiers direct par Levallois J’en ai marre, j’en ai ma claque De ce cloaque Je voudrais jouer la fill’ de l’air Laisser ma casquette au vestiaire Un jour viendra j’en suis sûr Où j’ pourrai m’évader dans la nature J’ partirai sur la grand’route Et coût’ que coûte Et si pour moi il n’est plus temps Je partirai les pieds devant J’fais des trous, des p’tits trous Encor’ des p’tits trous Des p’tits trous, des p’tits trous Toujours des p’tits trous Y a d’ quoi d’venir dingue De quoi prendre un flingue S’faire un trou, un p’tit trou Un dernier p’tit trou Un p’tit trou, un p’tit trou Un dernier p’tit trou Et on m’ mettra dans un grand trou Et j’ n’entendrai plus parler d’ trous Plus jamais d’ trous De petits trous, de petits trous, De petits trous

Syracuse Par. B. Dimey, mus. H. Salvador (1962) J’aimerais tant voir Syracuse L’île de Pâques et Kairouan Et les grands oiseaux qui s’amusent A glisser l’aile sous le vent Voir les jardins de Babylone Et le palais du grand Lama Rêver des amants de Vérone Au sommet du Fuji-Yama Voir le pays du matin calme Aller pêcher au cormoran Et m’enivrer de vin de palme En écoutant ..chanter le vent Avant que ma jeunesse s’use Et que mes printemps soient partis J’aimerais tant voir Syracuse Pour m’en souvenir à Paris

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La plus bath des javas Par. Georgius, mus. Tremolo (1925) 1) Je vais vous raconter Une histoire arrivée A Nana et Julot Gueul’ d’Acier Pour vous raconter ça Il fallait un’ java J’en ai fait un’ bath écoutez-la Mais j’ vous préviens surtout J’ suis pas poèt’ du tout Mes couplets n’ rim’nt pas bien Mais j’ m’en fous L’grand Julot et Nana Sur un air de java S’ connur’nt au bal musett’ Sur un air de javette Ell’ lui dit : "J’ai l’ béguin" Sur un air de javin Il répondit : "Tant mieux" Sur un air déjà vieux Refrain Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ecoutez ça si c’est chouette Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C’est la plus bath des javas 2) Ils partir’nt tous les deux Comme des amoureux A l’hôtel meublé du Pou Nerveux Le lendemain, Julot lui dit : "J’ t’ai dans la peau" Et il lui botta le bas du dos Ell’ lui dit : "J’ai compris, Tu veux d’ l’argent, chéri, J’en aurai à la sueur du nombril" Alors ell’ s’en alla Sur un air de java Boul’vard de la Chapelle Sur un air de javelle Elle s’ vendit pour de l’or Sur un air de javor A trois francs la séance Sur un air de jouvence 3) Son homm’ pendant ce temps, Ayant besoin d’argent Mijotait un vol extravagant Il chipa, lui, Julot Une ram’ de métro Qu’il dissimula sur son pal’tot Le coup était bien fait Mais just’ quand il sortait

Une roue péta dans son gilet Alors on l’arrêta Sur un air de java Mais rouge de colère Sur un air de javère Dans le ventre du flic Sur un air de javic Il plongea son eustache Sur un air de jeun’ vache 4) Nana ne sachant rien Continuait son turbin Six mois se sont passés...Un matin Ell’ rentre à la maison Mais elle a des frissons Elle s’arrête devant la prison L’échafaud se dress’ là L’bourreau qui n’ s’en fait pas Fait l’ coup’ret à la Pâte Oméga Julot vient à p’tits pas Sur un air de java C’est lui qu’on guillotine Sur un air de javine Sa têt’ roul’ dans l’ panier Sur un air de javier Et Nana s’évanouille Sur un air de javouille

Méditerranée Par. R. Vincy, mus. F. Lopez (1956) Sous le climat qui fait chanter tout le Midi, Sous le soleil qui fait mûrir les ritournelles, Dans tous les coins on se croirait au Paradis Près d'une mer toujours plus bleue, toujours plus belle Et pour qu'elle ait dans sa beauté plus de douceur Mille jardins lui font comme un collier de fleurs... Méditerranée Aux îles d'or ensoleillées Aux rivages sans nuages Au ciel enchanté Méditerranée C'est une fée qui t'a donné Ton décor et ta beauté Mé-di-terranée ! Au clair de lune, entendez-vous dans le lointain, Comme un écho qui, sur les vagues, s'achemine ? Entendez-vous le gai refrain des tambourins Accompagné du trémolo des mandolines ? C'est la chanson qui vient bercer, toutes les nuits, Les amoureux du monde entier qu'elle a séduits.

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Le Tord-Boyau Par. P. Perret, mus P. Perret et F. Charpin (1963) 1) Il s’agit d’un boui-boui bien crado Où les mecs par dessus l’ calendo Se rinc’nt la cloison au Kroutchev maison Un Bercy pas piqué des hann’tons D’ temps en temps y’a un vieux pue-la-sueur Qui s’offre un vieux jambon au vieux beurre Et puis un’ nana, un’ jolie drôless’ Qui lui vant’ son magasin à fess’s Au Tord-Boyaux le patron s’appell’ Bruno Il a d’ la graiss’ plein les tiffs Des gros points noirs sur le pif 2) Quand Bruno fait l’ menu et le sert T’as les premièr’s douleurs au dessert L’estomac à g’noux qui demand’ pardon Les boyaux qui tricotent des napp’rons Les rotules de Grand Mère c’est du beurre A côté du bifteck pomm’ vapeur Si avant d’entrer y t’ rest’ un’ molair’ Un conseil, tu la laisses au vestiaire Au Tord-Boyaux le patron s’appell’ Bruno Sa femme est mort’ y’a trois mois D’un ulcère à l’estomac 3) Dans l’ quartier mêm’ le mois le plus doux Tu n’ risques pas d’entendre « miaou » Des greffiers mignons, y’en a plus besef Ils sont tous dev’nus terrine du chef Je m’ souviendrai longtemps d’un gazier Qui voulait à tout prix du gibier Il chuta avant de sucer les os Les moustaches en croix sur le carreau Au Tord-Boyaux le patron s’appell’ Bruno Il envoie des postillons Ça fait des yeux dans l’ bouillon 4) Sois prudent, prends bien garde au fromage Son camembert a eu l’ retour d’âge Avant d’ le sentir j’ te jure que t’hésites Ou alors c’est qu’ t’as d’ la sinusite Comme Bruno a un gros panaris Le médecin a prescrit l’ bain-marie Et subreptic’ment en t’am’nant l’assiette Il le glisse au chaud dans la blanquette Au Tord-Boyaux le patron s’appell’ Bruno Rien qu’à humer l’ mironton T’as la gueul’ plein’ de boutons 5) Il s’agit d’un boui-boui bien crado Où les mecs par dessus l’ calendo Se rinc’nt la cloison au Kroutchev maison Un Bercy pas piqué des hann’tons

Cet endroit est tell’ment sympathiqu’ Qu’y a déjà l’ tout Paris qui rappliqu’ Un p’tit peu déçu d’ pas être invité Ni filmé par les actualités Au Tord-Boyaux le patron s’appell’ Bruno Allez vit’ le voir avant Qu’il s’achèt’ La Tour d’Argent

Le loup, la biche et le chevalier Par. M. Pon. Mus. H. Salvador (1950) Une chanson douce Que me chantait ma maman En suçant mon pouce J'écoutais en m'endormant Cette chanson douce Je veux la chanter pour toi Car ta peau est douce Comme la mousse des bois La petite biche est aux abois. Dans le bois, se cache le loup Ouh, ouh, ouh ouh ! Mais le brave chevalier passa Il prit la biche dans ses bras La, la, la, la La petite biche Ce sera toi, si tu veux Le loup, on s'en fiche Contre lui, nous serons deux Une chanson douce Que me chantait ma maman Une chanson douce Pour tous les petits enfants O le joli conte que voilà La biche, en femme, se changea La, la, la, la Et dans les bras du beau chevalier Belle princesse elle est restée A tout jamais La jolie princesse Avait tes jolis cheveux La même caresse Se lit au fond de tes yeux Cette chanson douce Je veux la chanter aussi Pour toi, ô ma douce Jusqu'à la fin de ma vie (bis)

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Ma liberté Georges Moustaki (1968) Ma liberté Longtemps je t'ai gardée Comme une perle rare Ma liberté C'est toi qui m'as aidé A larguer les amarres Pour aller n'importe où Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rêvant Une rose des vents Sur un rayon de lune Ma liberté Devant tes volontés Mon âme était soumise Ma liberté Je t'avais tout donné Ma dernière chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Tes moindres exigences J'ai changé de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance Ma liberté Tu as su désarmer Toutes mes habitudes Ma liberté Toi qui m'as fait aimer Même la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protégé Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures Ma liberté Pourtant je t'ai quittée Une nuit de décembre J'ai déserté Les chemins écartés Que nous suivions ensemble Lorsque sans me méfier Les pieds et poings liés Je me suis laissé faire Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière

La Marie vison Par. Roger Varnay, mus. Marc Heyral (1954) Refrain Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse Elle a plumé plus d'un pigeon La Marie-Vison Du côté d'la Chapelle C'est comm'ça qu'on l'appelle Même en été elle a sur l'dos Son sacré manteau Il est bouffé aux mites Et quand elle a la cuite Ell' n'peut pas s'empêcher de raconter Que la vie était belle Qu'ell' portait des dentelles Et tous les homm's, oui tous les homm's Etaient fous d'elle Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse Elle a plumé plus d'un pigeon la Marie-Vison Mais un soir, un soir ce fut plus fort qu'elle La v'la qui s'est mise à pleurer Et son secret, son secret trop lourd pour elle Dans un bistrot me l'a confié. Refrain Ell' n'a jamais cherché un p'tit cœur à aimer Ell' n'a choisi que des ballots Au cœur d'artichaut A jouer de la prunelle de Passy à Grenelle On perd son temps et ses vingt ans V'là qu'ils fich'nt le camp Pour ce sacré manteau Qu'ell' voulait sur son dos Elle a foutu au clou ses rêv's de gosse Et ce sacré manteau Qu'ell' a toujours sur l'dos Ca l'a mené A la Chapelle dans mon quartier Elle a roulé sa bosse elle a roulé carosse Elle a plumé plus d'un pigeon Coda La Marie-Vison Vous, les jouvencelles Ne fait's pas comme elle S'aimer d'amour, C'est ça qu'est bon Sacré nom de nom !

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Gloire au Dix-septième Par. Monthéus, mus. R. Chantelegret et P. Doubis (1907) 1) Légitime était votre colère Le refus était un grand devoir On ne doit pas tuer ses père et mère Pour les grands qui sont au pouvoir Soldats votre conscience est nette On n’ se tue pas entre français Refusant d’ rougir vos baïonnettes Petits soldats oui vous avez bien fait Refrain Salut, salut à vous, Braves soldats du dix-septième Salut, braves pious-pious Chacun vous admire et vous aime Salut, salut à vous A votre geste magnifique Vous auriez en tirant sur nous Assassiné la République 2) Comm’ les autres vous aimez la France J’en suis sûr même vous l’aimez bien Mais sous votre pantalon garance Vous êtes restés des citoyens La Patrie c’est d’abord sa mère Cell’ qui vous a donné le sein Et vaut mieux même aller aux galères Que d’accepter d’être son assassin 3) Espérons qu’un jour viendra en France Où la paix, la concord’ règnera Ayons tous au cœur cette espérance Que bientôt ce grand jour viendra Vous avez j’té la premièr’ graine Dans le sillon d’ l’humanité La récolte sera prochaine Et ce jour-là vous serez tous fêtés

Auprès de ma blonde A. Joubert (fin 17ème siècle) Dans les jardins d’mon père, les lilas sont fleuris (bis) Tous les oiseaux du monde vienn’nt y faire leurs nids Refrain Auprès de ma blonde Qu’il fait bon, fait bon, fait bon, Auprès de ma blonde qu’il fait bon dormir

La caill’, la tourterelle, et la jolie perdrix Et ma blanche colombe qui chante jour et nuit Ell’ chante pour les filles qui n’ont pas de mari Pour moi ne chante guère, car j’en ai un joli Mais dites-moi donc, belle, où est votre mari ? Il est dans la Hollande, les Hollandais l’ont pris Que donneriez-vous, belle, pour ravoir vot’ mari? Je donnerais Versailles, Paris et Saint-Denis Les tours de Notre-Dame, l’clocher de mon pays Et ma jolie colombe qui chante jour et nuit.

L’Internationale Par. E. Pottier (1871), mus. P. Degeyter (1888) 1) Debout les damnés de la terre Debout les forçats de la faim La raison tonne en son cratère C’est l’éruption de la fin Du passé faisons table rase Foule esclave, debout debout Le monde va changer de face Nous ne sommes rien, soyons tout Refrain C’est la lutte finale Groupons-nous et demain L’Internationale sera le genre humain (bis) 2) Il n’est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu, ni César ni tribun : Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! Décrétons le salut commun ! Pour que le voleur rende gorge Pour tirer l’esprit du cachot Soufflons nous-mêmes notre forge Battons le fer quand il est chaud ! 3) Hideux dans leur apothéose Les rois de la mine et du rail Ont-ils jamais fait autre chose Que dévaliser le travail ? Dans les coffres-forts de la bande Ce qu’il a créé s’est fondu En décrétant qu’on le lui rende Le peuple ne veut que son dû

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L’insurgé Paroles d'Eugène Pottier-musique de Pierre Degeyter. Après le vote de la loi d'amnistie, Eugène Pottier revient de son exil aux Etats-Unis. C'est en 1884 qu'il compose l'Insurgé en hommage à Blanqui et aux Communards

1) L’insurgé, son vrai nom, c’est l’Homme, Qui n’est plus la bête de somme Qui n’obéit qu’à la raison Et qui marche avec confiance Car le soleil de la science Se lève rouge à l’horizon.

Refrain Devant toi, misère sauvage, Devant toi, pesant esclavage, L’insurgé se dresse Le fusil chargé. 2) On peut le voir en barricades Descendr’ avec les camarades, Riant, blaguant, risquant sa peau. Et sa prunelle décidée S’allum’ aux splendeurs de l’idée, Aux reflets pourprés du drapeau. 3) Il comprend notre mèr’ aimante, La planète qui se lamente Sous le joug individuel. Il veut organiser le monde Pour que de sa mamell’ ronde Coul’ un bien-être universel.

Sur les quais du vieux Paris Par. L. Poterat, mus. R. Erwin (1939) Quand doucement tu te penches En murmurant « C’est dimanche : Si nous allions en banlieue faire un tour Sous le ciel bleu des beaux jours » Mille projets nous attirent Mais dans un même sourire Nous referons le trajet simple et doux De nos premiers rendez-vous Refrain Sur les quais du vieux Paris Le long de la Seine, le bonheur sourit Sur les quais du vieux Paris L’amour se promène en cherchant un nid Vieux bouquinistes, belles fleuristes Comme on vous aime, vivants poèmes Sur les quais du vieux Paris De l’amour bohème, c’est le paradis

Tous les vieux ponts nous connaissent Témoins de folles promesses Qu’au fil de l’eau, leur écho va conter Aux gais moineaux effrontés Et dans tes bras qui m’enchaînent En écoutant les sirènes Je laisse battre, éperdu de bonheur Mon cœur auprès de ton cœur

C’est un mauvais garçon Par. J. Boyer, mus. G. van Parys (1936) 1) Nous les paumés Nous ne sommes pas aimés Des bons bourgeois qui nagent dans la joie Il faut avoir, pour être à leur goût, Un beau faux-col et un chapeau mou Ça n’ fait pas riche une casquette Ça donn’ le genre malhonnête Et c’est pourquoi Quand un bourgeois nous voit Il dit en nous montrant du doigt C’est un mauvais garçon Il a des façons pas très catholiques On a peur de lui Quand on le rencontre la nuit C’est un méchant p’tit gars qui fait du dégât Sitôt qu’il s’explique Ça joue du poing, d’ la tête et du chausson Un mauvais garçon 2) Tout’s les bell’s dames Plein’s de perles et de diam’s En nous croisant ont des airs méprisants Oui, mais demain, peut-être ce soir Dans nos musettes ell’s viendront nous voir Elles guincheront comm’ des filles En s’enroulant dans nos quilles Et nous lirons dans leurs yeux chavirés L’aveu qu’elles n’osent murmurer C’est un mauvais garçon Il a des façons pas très catholiques On a peur de lui Quand on le rencontre la nuit C’est un méchant p’tit gars Qui fait du dégât sitôt qu’il s’explique Mais y a pas mieux Pour donner l’ grand frisson Qu’un mauvais garçon

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La Complainte des infidèles Par. C. Rim, mus. G.van Parys (1931) Bonnes gens, écoutez la triste ritournelle Des amants errants en proie à leurs tourments Parce qu’ils ont aimé des femmes infidèles Qui les ont trompés ignominieusement Méfiez-vous, femmes cruelles Qu’on vous en fasse tout autant La douleur n’est pas éternelle Même chez le meilleur des amants Vaincues par vos propres armes Vous connaîtrez à votre tour Et le désespoir et les larmes De la jalousie et de l’amour Refrain : Cœur pour cœur Dent pour dent, Telle est la loi des amants (bis) Bonnes gens, C’est le refrain des filles cruelles Sans foi, ni serment Trompées par leurs amants Parce qu’ils ont aimé des femmes infidèles, Ils se sont vengés victorieusement Ah ! souffrez mes tourterelles Vous voici en peine d’amant Des inquiétudes mortelles, C’est vous qui connaîtrez le tourment Répandez vos jolies larmes Oui, pleurez, c’est bien votre tour Vous avez dû rendre vos armes Et l’amour est mort, vive l’amour

Le Temps du muguet Par. fr. F. Lamarque, mus. et par. orig. B. Soloviev-Sodoï et M. Matoussovski 1) (Phonétique) Niè souichné v’sadou dajé chorori Fsio zdiès zamiérouo do outra Yesli bé znali, vé cac mnié darogui Padmaskofskié viétchiéra Yesli bé znali, vé cac mnié darogui Padmaskofskié viétchiéra 2) Il est revenu, le temps du muguet Comm’ un vieil ami retrouvé Il est revenu flâner le long des quais Jusqu’au banc où je t’attendais Et j’ai vu refleurir L’éclat de ton sourire Aujourd’hui plus beau que jamais

3) Le temps du muguet ne dure jamais Plus longtemps que le mois de mai Quand tous ses bouquets Déjà seront fanés Pour nous deux rien n’aura changé Aussi belle qu’avant Notre chanson d’amour Chantera comme au premier jour 4) Il s’en est allé le temps du muguet Comm’ un vieil ami fatigué Pour toute une année pour se faire oublier En partant il nous a laissé Un peu de son printemps Un peu de ses vingt ans Pour s’aimer, pour s’aimer longtemps

A Paris F. Lemarque (1948) 1) A Paris Quand un amour fleurit Ça fait pendant des s’main’s Deux cœurs qui se sourient Tout ça parce qu’ils s’aim’nt A Paris Au printemps Sur les toits, les girouett’s Tourn’nt et font les coquett’s Avec le premier vent Qui passe indifférent Nonchalant Car le vent Quand il vient à Paris N’a plus qu’un seul souci C’est d’aller musarder Dans tous les beaux quartiers De Paris Le soleil Qui est son vieux copain Est aussi de la fête Et comm’ deux collégiens Il s’en vont en goguett’ Dans Paris Et la main dans la main Ils vont sans se frapper Regardant en chemin Si Paris a changé 2) Y a toujours Des taxis en maraud’ Qui vous chargent en fraude Avant le stationn’ment Où y a encor’ l’agent

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54Des taxis Au café On voit n’importe qui Qui boit n’importe quoi Qui parle avec ses mains Qu’est là depuis l’ matin Au café Y a la Seine A n’importe quelle heure Elle a ses visiteurs Qui la r’gard’nt dans les yeux Ce sont ses amoureux A la Seine Et y a ceux Ceux qui ont fait leur lit Près du lit de la Seine Et qui s’ lav’nt à midi Tous les jours de la s’main’ Dans la Seine 3) Et les autres Ceux qui en ont assez Parc’ qu’ils en ont vu d’ trop Et qui veul’nt oublier Alors ils s’ jett’nt à l’eau Mais la Seine Ell’ préfère Voir les jolis bateaux Se promener sur elle Et au fil de son eau Jouer aux caravell’s Sur la Seine Les ennuis Y en a pas qu’à Paris Y en a dans l’ monde entier Oui mais dans l’ monde entier Y a pas partout Paris V’là l’ennui A Paris Au quatorze juillet A la lueur des lampions On danse sans arrêt Au son d’ l’accordéon Dans les rues Depuis qu’à Paris on a pris la Bastille Dans tous les faubourgs Et à chaque carr’four Il y a des gars et il y a des fill’s Qui sur les pavés Sans arrêt, nuit et jour Font des tours Et des tours A Paris

La Goualante du pauvre Jean Par. R. Rouzaud, mus. M. Monnot (1954) Esgourdez rien qu’un instant La goualant’ du pauvre Jean Que les femmes n’aimaient pas Et n’oubliez pas ! Dans la vie y a qu’un’ morale Qu’on soit riche ou sans un sou Sans amour on est rien du tout On est rien du tout Lui aussi était rupin Et fringué comme un gandin Il pionçait dans de beaux draps Mais n’oubliez pas Dans la vie on est peau d’ balle Quand notre cœur est au clou Sans amour on est rien du tout On est rien du tout Il guinchait dans les salons Il baffrait comm’ un cochon Et lichait tous les tafias Mais n’oubliez pas Rien ne vaut un’ bell’ fille Qui partag’ notre ragoût Sans amour on est rien du tout On est rien du tout Pour gagner des picaillons Il fut un méchant larron On le saluait bien bas Mais n’oubliez pas Un jour on fait la pirouette Et derrière les verrous Croyez-moi on est rien du tout On est rien du tout Esgourdez tous les galants Soyez fiers de vos vingt ans On ne les a qu’une fois Et n’oubliez pas Plutôt qu’une cordelette Mieux vaut un’ femme à son cou Sans amour on est rien du tout On est rien du tout Et voilà mes pauvres gens La goualant’ du pauvre Jean Qui vous dit en vous quittant « Aimez-vous ! »

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Le piano du Pauvre Léo Ferré (1954) Le piano du pauvre Se noue autour du cou La chanson guimauve Toscanini s'en fout Mais il est pas chien Et le lui rend bien Il est éclectique Sonate ou java Concerto polka Il aim' la musique Le piano du pauvre C'est l'Chopin du printemps Sous le soleil mauve Des lilas de Nogent Il roucoule un brin A ceux qui s'plais'nt bien Et fait des avances Ravel ou machin C'est déjà la fin Mais v'là qu'y r'commence Le piano du pauvre Se noue autour des reins Sa chanson guimauve Ça va toujours très loin Car il n'est pas chien Toujours il y r'vient Il a la pratique C'est pour ça d'ailleurs Qu'les histoir's de cœur Finiss'nt en musique Le piano du pauvre Est un joujou d'un sou Quand l'amour se sauve Y a pas qu'lui qui s'en fout Car on n'est pas chien On le lui rend bien On est éclectique Jules ou bien machin C'est déjà la fin Mais v'là qu'on y r'pique Le piano du pauvre C'est pas qu'il est voyou La chanson guimauve On en prend tous un coup Car on n'est pas chien On a les moyens Et le cœur qui plisse Quand Paderewsky Tir' de son étui

L'instrument d'service Le piano du pauvre N'a pas fini d'jacter Sous le regard fauve Des rupins du quartier Pendant qu'les barbus Du vieil Institut Posent leurs bésicles Pour entendre au loin Le piano moulin Qui leur fait l'article Le piano du pauvre Dans sa boîte à bobards S'tape un air guimauve En s'prenant pour Mozart S'il a l'air grognon Et joue sans façons Des javas perverses C'est qu'il est pas chien Et puis qu'il faut bien Fair' marcher l'Commerce...

Pour un flirt Michel Delpech (1971) La, la, la, la… Pour un flirt avec toi Je ferais n'importe quoi Pour un flirt avec toi Je serais prêt à tout Pour un simple rendez-vous Pour un flirt avec toi Refrain Pour un petit tour, un petit jour Entre tes bras Pour un petit tour, au petit jour Entre tes draps Je pourrais tout quitter Quitte à faire démodé Pour un flirt avec toi Je pourrais me damner Pour un seul baiser volé Pour un flirt avec toi Je ferais l'amoureux Pour te câliner un peu Pour un flirt avec toi Je ferais des folies Pour arriver dans ton lit Pour un flirt avec toi

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Emmenez-moi Par. G Aznavour, mus. G Garvarentz (1967) 1) Vers les docks ou le poids et l’ennui Me courbent le dos Ils arrivent le ventre alourdi De fruits, les bateaux. Ils viennent du bout du monde Apportant avec eux Des idées vagabondes Aux reflets de ciel bleu, De mirages. Traînant un parfum poivré De pays inconnus Et d’éternels étés Où l’on vit presque nu, Sur les plages Moi qui n’ai connu toute ma vie Que le ciel du Nord J’aimerais débarbouiller ce gris En virant de bord. Refrain Emmenez-moi au bout de la terre Emmenez-moi au pays des merveilles Il me semble que la misère Serait moins pénible au soleil. 2) Dans les bars à la tombée du jour Avec les marins Quand on parle de filles et d’amour Un verre à la main Je perds la notion des choses Et soudain ma pensée M’envole et me dépose Un merveilleux été Sur la grève, Où je vois tendant les bras L’amour qui comme un fou Court au devant de moi Et je me pends au cou De mon rêve Quand les bars ferment, que les marins Rejoignent leurs bords Moi je rêve encor’ jusqu’au matin Debout sur le port. 3) Un beau jour sur un rafiot craquant De la coque au pont Pour partir je travaillerai dans La soute à charbon. Prenant la route qui mène A mes rêves d’enfant Sur des îles lointaines

Où rien n’est important Que de vivre, Où des filles alanguies Vous ravissent le cœur En tressant m’a-t-on dit De ces colliers de fleurs Qui enivrent. Je fuirai laissant là mon passé Sans aucun remords Sans bagage et le cœur libéré En chantant très fort.

Les petits papiers S. Gainsbourg (1965)

Laissez parler les p’tits papiers A l’occasion papier chiffon Puissent-ils un soir papier buvard Vous consoler Laisser brûler les p’tits papiers Papier de riz ou d’Arménie Qu’un soir ils puissent papier maïs Vous réchauffer Un peu d’amour papier velours Et d’esthétique papier musique C’est du chagrin papier dessin Avant longtemps Laissez glisser papier glacé Les sentiments papier collant Ça impressionne papier carbone Mais c’est du vent Machin Machine papier machine Faut pas s’ leurrer papier doré Celui qu’y touche papier tue-mouches Est moitié fou C’est pas brillant papier d’argent C’est pas donné papier-monnaie Ou l’on en meurt papier à fleurs Ou l’on s’en fout Laissez parler les p’tits papiers A l’occasion papier chiffon Puissent-ils un soir papier buvard Vous consoler Laisser brûler les p’tits papiers Papier de riz ou d’Arménie Qu’un soir ils puissent papier maïs Vous réchauffer

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C’est une fleur de Paris Par. M. Vandair, mus. H. Bourtayre (1945) 1)Mon épicier l’avait gardée dans son comptoir Le percepteur la conservait dans son tiroir La fleur si belle de notre espoir Le pharmacien la dorlotait dans un bocal L’ex-caporal en parlait à l’ex-général Car c’était elle notre idéal C’est une fleur de Paris Du vieux Paris qui sourit Car c’est la fleur du retour Du retour des beaux jours, des beaux jours Pendant quatre ans, dans nos cœur Elle a gardé ses couleurs Bleu, blanc, rouge, avec l’espoir elle a fleuri C’est une fleur de Paris 2) Le paysan la voyait fleurir dans ses champs Le vieux curé l’adorait dans un ciel tout blanc Fleur d’espérance, fleur de bonheur Tous ceux qui se sont battus pour nos libertés Au petit jour, devant leurs yeux l’ont vue briller La fleur de France aux trois couleurs C’est une fleur de chez nous Elle est sortie de partout Car c’est la fleur du retour Du retour des beaux jours Pendant quatre ans, dans nos cœurs Elle a gardé ses couleurs Bleu, blanc, rouge, Avec l’espoir elle a fleuri C’est une fleur de Paris

Le Jazz et la java Par. C. Nougaro, mus. J. Datin d’après un thème de Haydn (1962) Refrain Quand le jazz est Quand le jazz est là La java s’en La java s’en va Il y a de l’orage dans l’air Il y a de l’eau dans le… gaz Entre le jazz et la java

1) Chaque jour un peu plus Y’a le jazz qui s’installe Alors la rage au cœur La java fait la malle Ses p’tit’s fess’s en bataille Sous sa jupe fendue Elle écrase sa Gauloise Et s’en va dans la rue

2) Quand j’écoute béat Un solo de batterie V’là la java qui râle Au nom de la patrie Mais quand je crie bravo A l’accordéoniste C’est le jazz qui m’engueule Me traitant de raciste 3) Pour moi jazz et java C’est du pareil au même J’ me saoule à la Bastille Et m’ noircis à Harlem Pour moi jazz et java Dans le fond c’est tout comme Le jazz dit " Go men " La java dit " Go home " 4) Jazz et java copains Ça doit pouvoir se faire Pour qu’il en soit ainsi Tiens, je partage en frère Je donne au jazz mes pieds Pour marquer son tempo Et je donne à la java… mes mains Pour le bas de son dos Et je donne à la java mes mains Pour le bas de… son dos

Marjolaine Par. F. Lemarque, mus. R. Revil (1957) Un inconnu et sa guitare Dans une rue pleine de brouillard Chantait, chantait une chanson Que répétaient deux autres compagnons Marjolaine, toi si jolie Marjolaine, le printemps fleurit Marjolaine, j’étais soldat Mais aujourd’hui Je reviens près de toi Tu m’avais dit : "Je t’attendrai" Je t’avais dit: "Je reviendrai" J’étais parti encore enfant Suis revenu un homme maintenant Marjolaine, toi si jolie Marjolaine, je n’ai pas menti Marjolaine, j’étais soldat Mais aujourd’hui Je reviens près de toi

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58J’étais parti pour dix années Mais dix années ont tout changé Rien n’est pareil et dans ta rue A part le ciel, je n’ai rien reconnu Marjolaine, toi si jolie Marjolaine, le printemps s’enfuit Marjolaine, je sais trop bien Qu’amour perdu Plus jamais ne revient Un inconnu et sa guitare Ont disparu dans le brouillard Et avec lui ses compagnons Sont repartis, emportant leur chanson Marjolaine, toi si jolie Marjolaine, le printemps fleurit Marjolaine, j’étais soldat

Les Filles du Bord de Mer Paroles et Musique: Salvatore Adamo 1964 Je me souviens du bord de mer Avec ses filles au teint si clair Elles avaient l'âme hospitalière C'était pas fait pour me déplaire Naïves autant qu'elles étaient belles On pouvait lire dans leurs prunelles Qu'elles voulaient pratiquer le sport Pour garder une belle ligne de corps Et encore, et encore… Z'auraient pu danser la java Z'étaient chouettes les filles du bord de mer Z'étaient faites pour qui savait y faire Y'en avait une qui s'appelait Eve C'était vraiment la fille d'mes rêves Elle n'avait qu'un seul défaut Elle se baignait plus qu'il ne faut Plutôt qu'd'aller chez le masseur Elle invitait le premier baigneur A tâter du côté de son cœur, En douceur, en douceur… En douceur et profondeur Z'étaient chouettes les filles du bord de mer Z'étaient chouettes pour qui savait y faire Lui pardonnant cette manie J'lui propose de partager ma vie Mais dès que revint l'été Je commence à m'inquiéter

Car sur les bords d'la Mer du Nord Elle se remit à faire du sport Je tolérais ce violon d'Ingres Sinon elle devenait malingre Puis un beau jour j'en ai eu marre C'était pis que la mer à boire J'lai refilée à un gigolo Et j'ai nagé vers d'autres eaux En douceur, en douceur… Z'étaient chouettes les filles du bord de mer Z'étaient bêtes pour qui savait leur plaire

A Joinville-le-Pont Par. R. Pierre, mus. E. Lorin (1952) 1) J’ suis un p’tit gars plombier zingueur J’fais des s’main’s de quarante-huit heures Et j’attends qu’ les dimanch’s s’amèn’nt Pour sortir ma grande Germaine Ou bien une autr’ ça r’vient au même Mais moi j’ préfère quand même Maimain’ A qui qu’un jour fougueux j’ai dit Si qu’on allait s’ prom’ner chérie Refrain A Joinville-le-Pont, pon pon Tous deux nous irons, ron ron Regarder guincher, chez chez chez Gégène Si l’cœur nous en dit, dit dit On pourra aussi, si, si Se mettre à guincher, chez chez chez Gégène 2) Au bord de l’eau y’a des pêcheurs Et dans la Marn’ y’a des baigneurs On voit des gens qui mang’nt des moul’s Ou des frit’s s’ils aiment pas les moul’s On mange avec les doigts c’est mieux Y’a qu’ les bell’s fill’s qu’on mang’ des yeux Sous les tonnelles on mang’ des glaces Et dans la Marne on boit la tasse 3) Et quand la nuit tombe à neuf heures Y’a p’us d’ pêcheurs, y’a p’us d’ baigneurs Y’a p’us d’ belles filles sous les ramures Y reste plus qu’ des épluchures Mainmain’ me dit j’ai mal aux pieds Sur mon vélo j’ dois la ram’ner Mais dès l’ lundi j’ pense au sam’di Quand vient l’ samedi, moi ça me dit

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Armstrong Par. Claude Nougaro, mus. trad. USA (1964) Armstrong, je ne suis pas noir, Je suis blanc de peau Quand on veut chanter l'espoir ? Quel manque de pot, Oui j'ai beau voir le ciel… l'oiseau… Rien, rien, rien ne luit là-haut… Les anges… zé-ro, Je suis blanc de peau Armstrong, tu te fends la poire, On voit toutes tes dents Moi, je broie plutôt du noir, Du noir en dedans, Chante pour moi, Louis… oh ! oui… Chante, chante, chante…ça tient chaud… J'ai froid… oh ! moi, Qui suis blanc de peau… Armstrong, la vie, quell’ histoire ? C'est pas très marrant Qu'on l'écrive blanc sur noir, Ou bien noir sur blanc On voit surtout du rouge…du rouge Sang, sang, sans trêv’ ni repos… Qu'on soit… ma foi, Noir ou blanc de peau Armstrong, un jour, tôt ou tard, On n'est que des os Est-c’ que les tiens seront noirs ? Ce s’rait rigolo Allez Louis, allé-luia… Au-delà de no-s oripeaux… Noir et blanc seront ressemblants… Comm’ deux gout-tes… d'eau…

Mon Manège à moi Par. J. Constantin, mus. N. Glanzberg (1958) Tu me fais tourner la tête Mon manège à moi c’est toi Je suis toujours à la fête Quand tu me tiens dans tes bras Je ferais le tour du monde Ça ne tourn’rait pas plus qu’ ça La terr’ n’est pas assez ronde Pour m’étourdir autant qu’ toi 1) Ah c’ qu’on est bien tous les deux Quand on est ensembl’ nous deux Quelle vie on a tous les deux Quand on s’aime comm’ nous deux

On pourrait changer d’ planète Tant qu’ j’ai mon cœur près du tien J’entends les flonflons d’ la fête Et la terr’ n’y est pour rien 2) Ah oui parlons-en d’ la terre Pour qui ell’ se prend la terre Ma parol’ y’a qu’elle sur terre Y a qu’ell’ pour fair’ tant d’ mystère Mais pour nous y a pas d’ problème Car c’est pour la vie qu’on s’aime Et si y avait pas d’ vie même Nous on s’aimerait quand même Car... Tu me fais tourner la tête Mon manège à moi c’est toi Je suis toujours à la fête Quand tu me tiens dans tes bras Je ferais le tour du monde Ça ne tourn’rait pas plus qu’ ça La terr’ n’est pas assez ronde Pour m’étourdir autant qu’ toi

Tchi-Tchi Par. R. Pujol, E. Audiffred et G. Koger, mus. V. Scotto (1936) 1) Tu n’as que seize ans et faut voir comme Tu affoles déjà tous les hommes Est-ce ton œil si doux Qui les mine ? Ou bien la rondeur de ta poitrine Qui les rend fous ? Refrain O Catarinetta bella Tchi-tchi Ecoute l’amour t’appelle, Tchi-tchi Pourquoi dire non, maintenant ? Ah Ah Faut profiter quand il est temps ! Ah Ah Plus tard quand tu seras vieille, Tchi-tchi Tu diras baissant l’oreille, Tchi-tchi Si j’avais su dans ce temps-là, Ah Ah O ma belle Catarinetta 2) Malgré les jolis mots, les invites Tu remets à demain, tu hésites… Ça c’est, en vérité, ridicule ! Dis toi bien, au fond, que tu recules Pour mieux sauter ! 3) Pourquoi donc te montrer si rebelle ? L’amour c’est une chose éternelle ! Demande-le, crois-moi, à ta mère : Elle l’a chanté, avec ton père, bien avant toi

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La Foule Par. M. Rivegauche, mus. A. Cabral (1953) 1) Je revois la ville en fête et en délire Suffoquant sous le soleil et sous la joie Et j’entends dans la musique les cris, les rires Qui éclatent et rebondissent autour de moi Et perdue parmi ces gens qui me bousculent Etourdie, désemparée, je reste là Quand soudain je me retourne, il se recule Et la foule vient me jeter entre ses bras Emportés par la foule qui nous traîne, Nous entraîne Ecrasés l’un contre l’autre Nous ne formons qu’un seul corps Et le flot sans effort Nous pousse enchaînés l’un et l’autre Et nous laisse tous deux Epanouis, enivrés et heureux Entraînés par la foule, qui s’élance Et qui danse une folle farandole Nos deux mains restent soudées Et parfois soulevés Nos deux corps enlacés s’envolent Et retombent tous deux Epanouis, enivrés et heureux 2) Et la joie éclaboussée par son sourire Me transperce et rejaillit au fond de moi Mais soudain je pousse un cri parmi les rires Quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras… Emportés par la foule qui nous traîne, Nous entraîne Nous éloigne l’un de l’autre Je lutte et je me débats Mais le son de ma voix S’étouffe dans les rires des autres Et je crie de douleur De fureur et de rage et je pleure Et traînés par la foule, qui s’élance et qui danse une folle farandole Je suis emportée au loin Et je crispe mes poings Maudissant la foule qui me vole L’homme qu’elle m’avait donné Et que je n’ai jamais retrouvé…

La Marine Georges Brassens (1953) On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours C'est là l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites chéries On accoste. Vite ! un bec Pour nos baisers, l'corps avec Et les joies et les bouderies Les fâcheries, les bons retours Il y a tout, en raccourci Des grandes amours dans nos p'tits On a ri, on s'est baisés Sur les neunœils, les nénés Dans les ch'veux à plein bécots Pondus comme des œufs tout chauds Tout c'qu'on fait dans un seul jour! Et comme on allonge le temps! Plus d'trois fois, dans un seul jour Content, pas content, content Y a dans la chambre une odeur D'amour tendre et de goudron Ça vous met la joie au cœur La peine aussi, et c'est bon On n'est pas là pour causer Mais on pense, même dans l'amour On pense que d'main il fera jour Et qu'c'est une calamité C'est là l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites chéries On s'accoste. Mais on devine Qu'ça n'sera pas le paradis On aura beau s'dépêcher Faire, bon Dieu ! la pige au temps Et l'bourrer de tous nos péchés Ça n'sera pas ça ; et pourtant Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours ! On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour...

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Le Déserteur Par. B. Vian, mus. B. Vian et H. Berg (1964) Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer de pauvres gens C’est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise, Je m’en vais déserter Depuis que je suis né J’ai vu mourir mon père j’ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Qu’elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers Quand j’étais prisonnier On m’a volé ma femme On m’a volé mon âme Et tout mon cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J’irai sur les chemins Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai aux gens Refusez d’obéir Refusez de la faire, N’allez pas à la guerre Refusez de partir S’il faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Monsieur le Président Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n’aurai pas d’armes Et qu’ils pourront tirer

L’homme à la moto Par. J. Dréjac, mus. Lieber, Stoller (1956) Refrain Il portait - des culottes Des bottes de moto Un blouson De cuir noir avec un aigle sur le dos Sa moto qui partait comm’ Un boulet de canon Semait - la terreur Dans toute la région Jamais il ne se coiffait, Jamais il ne se lavait Les ongles pleins de cambouis mais sur les biceps il avait Un tatouag’ avec un cœur Bleu sur la - peau blêm’ Et juste à l’intérieur On lisait : "Maman je t’aime" Il avait une petit’ amie Du nom de Marie-Lou On la prenait en pitié, Une enfant de son âge Car tout l’ mond’ savait bien Qu’il aimait entre tout Sa chienne de moto bien davantage... Marie-Lou la pauvre fille L’implora, le supplia, Dit : "Ne pars pas ce soir, Je vais pleurer si tu t’en vas..." Mais les mots furent perdus, Ses larm’s pareillement Dans le bruit de la machine et du tuyau d’échappement Il bondit comme un diabl’ Avec des flammes dans les yeux Au passage à niveau, Ce fut comme un éclair de feu Contre u-ne locomotiv’ Qui filait vers le midi Et quand on débarrassa les débris... On trouva - sa culotte, Ses bottes de moto Son blouson De cuir noir avec un aigle sur le dos Mais plus rien de la moto et Plus rien de ce démon Qui semait la terreur Dans toute la région...

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La Caissière du Grand café Par. L. Bousquet, M. L. Izoird (1914) V’là longtemps qu’après la soup’ du soir De d’ssus l’ banc ousque je vais m’asseoir Je vois une femme une merveille Qu’elle est brune et qu’elle a les yeux noirs En fait d’ femmes j’ m’y connais pas des tas Mais je m’ dis en voyant ses appas Sûrement que des beautés pareilles Je crois bien qu’y en a pas Elle est belle, elle est mignonne C’est un’ bien jolie personne De dedans la rue on peut la voir Qu’elle est assis’ dans son comptoir Elle a toujours le sourire On dirait d’un’ femme en cire Avecque son chignon Qu’est toujours bien coiffé C’est la caissièr’ du Grand café Entouré d’un tas de verr’s à pied Bien tranquill’ devant son encrier Elle est dans la caisse, la caissière Ça fait qu’on n’en voit que la moitié Et moi que déjà je l’aime tant J’ dis tant mieux qu’on cache le restant Car si je la voyais tout entière Je d’viendrais fou complèt’ment Elle est belle, elle est mignonne C’est un’ bien jolie personne Et quand j’ai des sous, pour mieux la voir Je rentre prendre un café noir En faisant fondre mon sucre Pendant deux trois heures je r’luque Avecque son chignon Qu’est toujours bien coiffé La bell’ caissière du Grand café C’est curieux comme les amoureux On s’ comprend rien qu’avecque les yeux Je la regarde, elle me regarde Et nous nous regardons tous les deux Quand ell’ rit c’est moi que je souris Quand je souris c’est elle qu’elle rit Maintenant je crois pas que ça tarde Je vais voir le paradis Elle est belle, elle est mignonne C’est un’ bien jolie personne Pour lui parler d’puis longtemps j’attends Qu’ dans son café y ait plus d’ clients Mais j’ t’en moqu’, c’est d’ pire en pire

On dirait qu’elle les attire Avecque son chignon Qu’est toujours bien coiffé La bell’ caissière du Grand café N’y tenant plus j’ai fait un mot d’écrit J’ai voulu l’ lui donner aujourd’hui Mais je suis resté la bouche coite Et je sais pas qu’est-c’ qu’elle a compris En r’gardant mon papier dans ma main Ell’ m’a dit avec un air malin Au bout du couloir, la porte à droite Tout au fond vous trouv’rez bien Elle est belle, elle est mignonne C’est un’ bien jolie personne Mais les femm’s, ça n’a pas de raison Quand ça dit oui, ça veut dire non Maint’nant elle veut plus que j’ l’aime Mais j’ m’en moque, j’ l’aimerai quand même Et j’ n’oublierai jamais Le chignon bien coiffé D’ la belle caissière du Grand café

J’attendrai Par. it. N. Rastelli, par. fr. L. Poterat Mus. D. Oliveri (1937) Les fleurs pâlissent, le feu s’éteint L’ombre se glisse dans le jardin L’horloge tisse des sons très las Je crois entendre ton pas Le vent m’apporte des bruits lointains Guettant ma porte, j’écoute en vain Hélas, plus rien, plus rien ne vient Refrain J’attendrai le jour et la nuit J’attendrai toujours ton retour J’attendrai car l’oiseau qui s’enfuit Vient chercher l’oubli dans son nid Le temps passe et court En battant tristement Dans mon cœur plus lourd Et pourtant j’attendrai ton retour Reviens bien vite, les jours sont froids Et sans limite, les nuits sans toi Quand on se quitte, on oublie tout Mais revenir est si doux Si ma tristesse peut t’émouvoir Avec tendresse reviens un soir Et dans mes bras tout renaîtra

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L’Orage G. Brassens (1960) Parlez-moi de la pluie, et non pas du beau temps Le beau temps me dégoûte et m’ fait grincer les dents Le bel azur me met en rage Car le plus grand amour qui m’ fut donné sur terr’ Je l’ dois au mauvais temps, je l’ dois à Jupiter Il me tomba d’un ciel d’orage Par un soir de novembre, à cheval sur le toit Un vrai tonnerr’ de Brest, avec des cris d’ putois, Allumait ses feux d’artifice Bondissant de sa couche en costume de nuit Ma voisine affolée, vint cogner à mon huis En réclamant mes bons offices. "Je suis seule et j’ai peur, ouvrez-moi par pitié Mon époux vient d’ partir faire son dur métier Pauvre malheureux mercenaire Contraint d’ coucher dehors quand il fait mauvais temps Pour la bonne raison qu’il est représentant D’une maison de paratonnerres " En bénissant le nom de Benjamin Franklin Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins Et puis l’amour a fait le reste Toi qui sèmes des paratonnerr’s à foison Que n’en as-tu planté sur ta propre maison ? Erreur on ne peut plus funeste. Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs La belle ayant enfin conjuré sa frayeur Et recouvré tout son courage Rentra dans ses foyers, fair’ sécher son mari En m’ donnant rendez-vous les jours d’intempéries Rendez-vous au prochain orage A partir de ce jour, j’ n’ai plus baissé les yeux J’ai consacré mon temps à contempler les cieux A regarder passer les nues A guetter les stratus, à lorgner les nimbus A faire les yeux doux aux moindres cumulus Mais elle n’est pas revenue Son bonhomm’ de mari avait tant fait d’affair’s Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer Qu’il était dev’nu millionnaire Et l’avait emmenée vers des cieux toujours bleus Des pays imbécil’s où jamais il ne pleut Où l’on ne sait rien du tonnerre

Dieu fass’ que ma complainte aille, tambour battant Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps Auxquels on a t’nu tête ensemble Lui conter qu’un certain coup de foudre assassin Dans le mill’ de mon cœur a laissé le dessin D’un’ petit’ fleur qui lui ressemble

La Chanson des blés d’or Par. C. Soubise - L. Lemaitre, mus. F. Doria (1882) Mignonne, quand la lu-ne éclai-re la plain’ Aux bruits mélodieux Lorsque – l’étoi-le du mystè-re revient Sourire aux amoureux As-tu parfois sur la colli-ne Parmi les souffles caressants Entendu la chanson divi-ne Que chantent les blés frémissants ? Refrain Mignonn’, quand le soir descendra sur la terre Et que le rossignol viendra chanter encor Quand le vent soufflera sur la vaste bruyère Nous irons écouter la chanson des blés d’or (bis) As-tu parfois sous la ramu-re à l’heure Où chantent les épis Ecouté leur joyeux murmu-re au bord Des vallons assoupis Connais-tu cette voix profon-de Qui revient au déclin du jour Chanter parmi la moisson blon-de Des refrains palpitants d’amour Mignonne, allons à la nuit clo-se rêver Aux chansons du printemps Pendant que des parfums de ro-se viendront Embaumer nos vingt ans Aimons sous les rameaux super-bes Car la nature aura toujours Du soleil pour dorer les ger-bes Et des ro-ses pour nos amours !

Jolie Môme L. Ferré (1961) T’es toute nue sous ton pull Y’a la rue qu’est maboul’ Jolie môme T’as ton cœur à ton cou Et l’bonheur par en-d’ssous Jolie môme

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64T’as l’ rimmel qui fout l’ camp C’est l’ dégel des amants Jolie môme Ta prairie ça sent bon Fais en don aux amis Jolie Môme T’es qu’un’ fleur du printemps Qui s’ fout d’ l’heure et du temps T’es qu’un’ rose éclatée Que l’on pose à côté Jolie môme T’es qu’un brin de soleil Dans l’ chagrin du réveil T’es qu’un’ vamp qu’on éteint Comme un’ lampe au matin Jolie môme Tes baisers sont pointus Comme un accent aigu Jolie môme Tes p’tits seins sont du jour A la coque à l’amour Jolie môme Ta barrière de frou-frou Faut s’ la faire mais c’est doux Jolie môme Ta violette est l’ violon Qu’on violente et c’est bon Jolie môme T’es qu’un’ fleur de pass’ temps Qui s’ fout d’ l’heure et du temps T’es qu’une étoile d’amour Qu’on entoile aux beaux jours Jolie môme T’es qu’un point sur les « i » Du chagrin de la vie T’es qu’une chose de la vie Qu’on arrose qu’on oublie Jolie môme T’as qu’une paire de mirettes Au poker des conquêtes Jolie môme T’as qu’une rime au bonheur Faut qu’ ça rime ou qu’ ça pleure Jolie môme T’as qu’un’ source au milieu Qu’éclabousse du bon dieu Jolie môme T’as qu’un’ porte en voil’ blanc Que l’on pousse en chantant Jolie môme

T’es qu’un’ pauvr’ petite fleur Qu’on guimauv’ et qui meurt T’es qu’une femme à r’passer Quand son âme est froissée Jolie môme T’es qu’un’ feuille de l’automne Qu’on effeuille monotone T’es qu’un’ joie en allée Viens chez moi la r’trouver Jolie môme T’es tout’ nue sous ton pull Y’a la rue qu’est maboul’ Jolie môme.... !

Passant par Paris Anonyme, antérieure à la Révolution 1) Passant par Paris Vidant la bouteille (bis par le chœur) Un de mes amis Me dit à l’oreille Chœur : BON BON BON Solo : Le bon vin m’endort L’amour me réveille Chœur : Le bon vin m’endort L’amour me réveille encor 2) Jean, prends garde à toi On courtis’ ta belle ... Courtis’ qui voudra Je me fie en elle 3) J’ai eu de son cœur La fleur la plus belle ...Dans un beau lit blanc Gréé de dentelles 4) J’ai eu trois garçons Tous trois capitaines ...L’un est à Bordeaux L’autre à La Rochelle 5) L’plus jeune à Paris Courtisant les belles ...Et l’ père est ici Qui hâl’ la ficelle

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Milord Par. G. Moustaki, mus. M. Monnot (1959) Allez venez ! Milord Vous asseoir à ma table Il fait si froid dehors Ici, c’est confortable Laissez-vous faire, Milord Et prenez bien vos aises Vos peines sur mon cœur Et vos pieds sur un’ chaise Je vous connais, Milord Vous ne m’avez jamais vue Je ne suis qu’une fill’ du port Une ombre de la rue... Pourtant, j’ vous ai frôlé Quand vous passiez hier Vous n’étiez pas peu fier Dame ! le ciel vous comblait Votre foulard de soie Flottant sur vos épaules Vous aviez le beau rôle On aurait dit le roi Vous marchiez en vainqueur Au bras d’une demoiselle Mon Dieu ! qu’elle était belle J’en ai froid dans le cœur... Allez venez ! Milord Vous asseoir à ma table Il fait si froid dehors Ici, c’est confortable Laissez-vous faire, Milord Et prenez bien vos aises Vos peines sur mon cœur Et vos pieds sur une chaise Je vous connais, Milord Vous n’ m’avez jamais vue Je ne suis qu’une fille du port Une ombre de la rue... Dir’ qu’il suffit parfois Qu’il y ait un navire Pour que tout se déchire Quand le navir’ s’en va Il emm’nait avec lui La douce aux yeux si tendres Qui n’a pas su comprendre Qu’ell’ brisait votre vie L’amour, ça fait pleurer Comme quoi l’existence Ça vous donn’ tout’s les chances Pour les reprendre après...

Allez venez ! Milord Vous avez l’air d’un môme Laissez-vous fair’, Milord Venez dans mon royaume Je soigne les remords Je chante la romance Je chante les milords Qui n’ont pas eu de chance Regardez-moi, Milord Vous n’ m’avez jamais vue... (pause) Mais vous pleurez, Milord Ça, j’ l’aurais jamais cru. Eh ! bien voyons…, Milord Souriez-moi, Milord Mieux que ça, un p’tit effort... Voilà, (voilà) c’est ça ! Allez riez ! Milord Allez chantez ! Milord Ta da da da, da da, Mais oui, dansez, Milord… La la la la…

A la Bastille A. Bruant (1910) Quand elle était p’tite, le soir elle allait A Sainte-Marguerite où qu’elle s’ dessalait Maintenant qu’elle est grande, elle marche le soir Avec ceux de la bande du Richard-Lenoir Refrain A la Bastille on aime bien Nini-Peau d’ Chien Elle est si bonne et si gentille Qu’on aime bien - qui ça ? Nini Peau d’ Chien - où ça ? A la Bastille Elle a la peau douce aux tâches de son A l’odeur de rousse qui donne un frisson Et de sa prunelle aux tons vert-de-gris L’amour étincelle quand ses yeux sourient Quand le soleil brille dans ses cheveux roux L’ génie d’ la Bastille lui fait les yeux doux Et quand elle s’ promène su’ l’ bout d’ l’Arsenal Tout l’ quartier s’amène au coin du canal Mais celui qu’elle aime, qu’elle a dans la peau C’est Bibi-la-crème le roi des costauds Parce que c’est un homme qui n’a pas l’ foie blanc Aussi faut voir comme Bibi l’a dans l’ sang

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Lily P. Perret (1977) On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d’émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris Elle croyait qu’on était égaux Lily Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily Mais pour Debussy en revanche Il faut deux noires pour une blanche Ça fait un sacré distinguo Elle aimait tant la liberté Lily Elle rêvait de fraternité Lily Un hôtelier rue Secrétan L(ui) a précisé en arrivant Qu’on ne recevait que des Blancs Elle a déchargé des cageots Lily Elle s’est tapé les sales boulots Lily Elle crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue ses frères de couleur L’accompagnent au marteau-piqueur Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily Elle se laissait plus prendre au piège Lily Elle trouvait ça très amusant Même s’il fallait serrer les dents Ils auraient été trop contents Elle aima un beau blond frisé Lily Qui était tout prêt à l’épouser Lily Mais la belle-famille lui dit nous Ne sommes pas racistes pour deux sous Mais on veut pas de ça chez nous Elle a essayé l’Amérique Lily Ce grand pays démocratique Lily Elle aurait pas cru sans le voir Que la couleur du désespoir Là-bas aussi ce fût le noir Mais dans un meeting à Memphis Lily Elle a vu Angela Davis Lily Qui lui dit viens ma petit’ sœur En s’unissant on a moins peur Des loups qui guettent le trappeur Et c’est pour conjurer sa peur Lily Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily Au milieu de tous ces gugus Qui foutent le feu aux autobus Interdits aux gens de couleur Mais dans ton combat quotidien Lily Tu connaîtras un type bien Lily Et l’enfant qui naîtra un jour Aura la couleur de l’amour Contre lequel on ne peut rien

On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d’émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris.

Le Chant des Partisans Par. M. Druon, J. Kessel, mus. A. Marly (1944) Ami entends-tu le vol noir des corbeaux Sur nos plaines Ami entends-tu ces cris sourds du pays Qu’on enchaîne Ohé ! partisans, ouvriers et paysans : C’est l’alarme Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang Et des larmes Montez de la mine descendez des collines Camarades Sortez de la paille les fusils, la mitraille, Les grenades Ohé ! les tueurs à la balle et au couteau Tuez vite Ohé ! saboteurs attention à ton fardeau D’ dynamite C’est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère Il y a des pays où les gens au creux des lits Font des rêves Ici nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève Ici chacun sait ce qu’il veut ce qu’il fait Quand il passe Ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre A ta place Demain du sang noir sèchera au grand soleil Sur les routes Chantez compagnons : dans la nuit la liberté Nous écoute Ami entends-tu les cris sourds du pays Qu’on enchaîne Ami entends-tu le vol noir des corbeaux Sur nos plaines

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Le petit bonheur F. Leclerc (1950) C’est un petit bonheur que j’avais ramassé Il était tout en pleurs sur le bord d’un fossé Quand il m’a vu passer Il s’est mis à crier Monsieur ramassez-moi Chez vous emmenez moi Mes frèr’s m’ont oublié je suis tombé je suis malade, Si vous n’ me cueillez point je vais mourir, quelle ballade ! Je me ferai petit tendre et soumis je vous le jure Monsieur je vous en prie délivrez moi de ma torture J’ai pris le p’tit bonheur L’ai mis sous mes haillons J’ai dit faut pas qu’il meure Viens-t-en dans ma maison Alors le p’tit bonheur A fait sa guérison Sur le bord de mon cœur Y avait une chanson Mes jours mes nuits mes peines mes deuils mon mal tout fut oublié Ma vie de traîne-misère j’avais dégoût d’ la recommencer Quand il pleuvait dehors ou qu’ mes amis m’ faisaient des peines J’ prenais mon p’tit bonheur et j’ lui disais c’est toi ma reine Mon bonheur a fleuri Il a fait des bourgeons C’était le paradis Ça s’ voyait sur mon front Or un matin joli, Quand j’ sifflais ce refrain Mon bonheur est parti Sans me donner la main J’eus beau le supplier le cajoler lui faire des scènes Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au fond du cœur Il s’en allait toujours la tête haute sans joie sans haine Comme s’il ne voulait plus voir le soleil dans ma demeure J’ai bien pensé mourir De chagrin et d’ennui J’avais cessé de rire C’était toujours la nuit

Il me restait l’oubli Il me restait l’ mépris Enfin que je me suis dit Il me reste la vie J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles Et je bats la semelle dans les pays de malheureux Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux (bis)

Avoir un bon copain Par. J. Boyer, mus. W. Heymann (1930) 1) C’est le printemps On a vingt ans Le cœur et le moteur battent gaiement Droit devant nous Sans savoir où Nous filons comme des fous Car aujourd’hui Tout nous sourit Dans une auto qu’on est bien entre amis Aussi chantons Sur tous les tons Le bonheur d’être garçons Refrain Avoir un bon copain Voilà c’ qu’il y a d’ meilleur au monde Oui car un bon copain C’est plus fidèle qu’une blonde Unis main dans la main A chaque seconde On rit de ses chagrins Quand on possède un bon copain 2) Les doux aveux Des amoureux Avouons-le maintenant c’est vieux jeu Sexe charmant Tes longs serments Ne sont que des boniments Foin des baisers Pour se griser Sur une route il suffit de gazer Le grand amour Ça dure un jour L’amitié dure toujours

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La rue de notre amour Par. M. Vandair, mus. Alexander (1940) 1 - Elle est pleine, pleine de cafard Des rengaines que chante un clochard Sur le toit d'une vieille maison Un moineau chante aussi sa chanson Le ciel porte ses rêves d'azur Sur les portes et sur les vieux murs C'est un coin romantique et fané Mais c'est là que notre amour est né. Refrain C'est la rue de notre amour Tout au fond d'un vieux faubourg On y voit roder le soir Des amoureux dans les coins noirs C'est la rue de nos désirs Où l'amour a su fleurir Tout au fond d'un vieux faubourg C'est la ruelle des cœurs fidèles Nous aimons toujours toujours La rue de notre amour 2 - Elle est belle quand le ciel est bleu Elle est belle même quand il pleut Mais le jour où je t'ai rencontré Le soleil avait tout éclairé Le jour même c'est toi qui m'a dit Je vous aime c'est pourquoi depuis Nous n'avons qu'un logis pour nous deux Dans la rue de nos premiers aveux. Parlez-moi d’amour Jean Lenoir (1930) Refrain Parlez-moi d’amour Redites-moi des choses tendres Votre beau discours Mon cœur n’est pas las de l’entendre Pourvu que toujours Vous répétiez ces mots suprêmes : Je vous aime 1) Vous savez bien Que dans le fond je n’en crois rien Mais cependant je veux encore Ecouter ce mot que j’adore Votre voix aux sons caressants Qui le murmure en frémissant Me berce de sa belle histoire Et malgré moi je veux y croire

2) Il est si doux Mon cher trésor, d’être un peu fou La vie est parfois trop amère Si l’on ne croit pas aux chimères Le chagrin est vite apaisé Et se console d’un baiser Du cœur on guérit la blessure Par un serment qui le rassure

Bella ciao Air traditionnel, paroles 1943 Una mattina, mi son’ svegliato, O bella ciao, bella ciao, Bella ciao, ciao, ciao, Una mattina mi son’ svegliato, E ho trovato l’invasor. O partigiano, portami via, O bella ciao, bella ciao, Bella ciao, ciao, ciao, O partigiano portami via, Che mi sento di morir. E se io muoio, da partigiano, O bella ciao, bella ciao, Bella ciao, ciao, ciao, E se io muoio da partigiano, Tu mi devi seppellir. E seppellire sulla montagna, O bella ciao , bella ciao, Bella ciao, ciao, ciao E seppellire sulla montagna, Sotto l’ombra d’un bel fior. Cosi le genti che passeranno, O bella ciao, bella ciao, Bella ciao, ciao, ciao, Cosi le genti che passeranno, Mi dirranno “che bel fior”. E quest’ è’l fiore del partigiano O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao ciao, E quest’ è’l fiore del partigiano Morto per la liberta. (Traduction : Ce matin, je me suis réveillé et l’envahisseur était là. Adieu ma belle ! O partisans, emportez-moi, je me sens le courage de mourir. Et si je meurs comme un partisan tu devras m’enterrer. M’enterrer dans la montagne, à l’ombre d’une belle fleur. Et les gens qui passeront diront ‘‘Quelle belle fleur’’. C’est la fleur du partisan mort pour la liberté)

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Je chante Par. C. Trenet, mus. C. Trenet et P. Misraki (1937) Je chante Je chante soir et matin Je chante Sur mon chemin Je chante Je vais de ferm’ en château Je chante pour du pain Je chante pour de l'eau Je couche La nuit sur l'herbe des bois Les mouches Ne me piqu ‘nt pas Je suis heureux J'ai tout et j'ai rien Je chante sur mon chemin Les elfes Divinités de la nuit Les elfes Couch’nt dans mon lit La lune Se faufil’ à pas de loup Dans le bois, pour danser Pour danser avec nous Je sonne Chez la comtess’aujourd’hui Personne Ell’ est partie Ell’ n'a laissé Qu'un plat d'riz pour moi Me dit un laquais chinois Je chante Mais la faim qui me poursuit Tourmente mon appétit Je tombe Soudain au creux d'un sentier Je défaill’ en tombant Et je meur’s à moitié "Eh, gendarmes Qui passez sur le chemin Gendarmes Je tends les mains Pitié, j'ai faim Je voudrais manger, Je suis tout léger, léger" Au poste D'autres moustaches m'ont dit Au poste "Ah ! mon ami C'est vous le Le chanteur vagabond

On va vous enfermer, Oui, votre compte est bon" Non ! Ficelle Tu m'as sauvé de la vie Ficelle Sois donc bénie Car, grâc’ à toi j'ai rendu l'esprit Je me suis pendu cett’ nuit Et depuis ! Je chante Je chante soir et matin Je chante Sur les chemins Je hante les fermes et les châteaux Un fantôme qui chant’ On trouv’ ça rigolo Et je couche Parmi les fleurs des talus Les mouches Ne me piqu’nt plus Je suis heureux Ca va, j'ai plus faim Et je chante Sur mon chemin

Framboise ! B. Lapointe (1960) 1) Elle s’appelait Françoise, Mais on l’appelait Framboise ! Une idée de l’adjudant Qui en avait très peu, pourtant, (des idées)... Elle nous servait à boire Dans un bled du Maine-et-Loire ; Mais c’ n’était pas Madelon... Elle avait un autre nom, Et puis d’abord pas question De lui prendre le menton... D’ailleurs elle était d’Antib’s ! Refrain Quelle avanie ! Avanie et Framboise Sont les mamelles du Destin ! 2) Pour sûr qu’elle était d’Antibes ! C’est plus près que les Caraïbes, C’est plus près que Caracas. Est-ce plus près que Pézenas ? (Je n’ sais pas) Et tout en étant Française, L’était tout de même Antibaise : Et bien qu’elle soit Française, Et, malgré ses yeux de braise,

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70Ça n’ me mettait pas à l’aise De la savoir Antibaise, Moi qui serais plutôt pour... 3) Elle avait peu d’avantages : Pour en avoir d’avantage, Elle s’en fit rajouter A l’institut de beauté (Ah ! ah ! ah ! ) On peut, dans le Maine-et-Loire, S’offrir de beaux seins en poire... Y a un institut d’Angers Qui opère sans danger : Des plus jeunes aux plus âgés, On peut presque tout changer, Excepté ce qu’on ne peut pas... 4) "Davantage d’avantages, Avantagent d’avantage" Lui dis-je, quand elle revint Avec ses seins Angevins... (deux fois dix ! ) "Permets donc que je lutine Cette poitrine angevine..." Mais elle m’a échappé, A pris du champ dans le pré Et j’ n’ai pas couru après... Je n’ voulais pas attraper Une Angevine de poitrine ! Moralité : Avanie et mamelles Sont les framboises du Destin !

Que reste-t-il de nos amours ? Par. C. Trenet, mus. C. Trenet et L. Chauliac (1942) 1) Ce soir, Le vent qui frappe à ma porte Me parle des amours mortes Devant le feu qui s’éteint Ce soir C’est une chanson d’automne Dans la maison qui frissonne Et je pense aux jours lointains Refrain Que reste-t-il de nos amours Que reste-t-il de ces beaux jours Une photo vieille photo de ma jeunesse Que reste-t-il des billets doux Des mois d’avril des rendez-vous Un souvenir qui me poursuit sans cesse Bonheur fané cheveux au vent Baisers volés rêves mouvants

Que reste-t-il de tout cela Dites-le moi Un p’tit village, un vieux clocher Un paysage, si bien caché Et dans un nuage Le cher visage de mon passé 2) Les mots Les mots tendres qu’on murmure Les caresses les plus pures Les serments au fond du bois Les fleurs Qu’on retrouve dans un livre Dont le parfum vous enivre Se sont envolés, pourquoi ?

Domino Par. J. Plante, mus. L. Ferrari (1950) 1) Domino, Domino Le printemps chante en moi Dominique Le soleil s’est fait beau J’ai le cœur comme un’ boîte à musique J’ai besoin de toi, de tes mains sur moi De ton corps doux et chaud J’ai envie d’être aimée Domino Méfie-toi mon amour Je t’ai trop pardonné J’ai perdu plus de nuits que tu n’ m’en as donné Bien plus d’heures à t’attendre Qu’à te prendre sur mon cœur Il se peut qu’à mon tour je te fasse du mal Tu m’en as fait toi-même et ça t’est bien égal Tu t’amuses de mes peines Et je m’use de t’aimer 2) Domino, Domino Le printemps chante en moi Dominique Le soleil s’est fait beau J’ai le cœur comme un’ boîte à musique J’ai besoin de toi, de tes mains sur moi De ton corps doux et chaud J’ai envie d’être aimée Domino Il est une pensée que je ne souffre pas C’est qu’on puisse me prendre ma place en tes bras Je supporte bien des choses Mais à force c’en est trop Et qu’une autre ait l’idée de me voler mon bien Je ne donne pas cher de ses jours et des tiens Je regarde qui t’entoure Prends bien garde mon amour

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713) Domino, Domino J’ai bien tort de me mettre en colère Avec toi, Domino, Je sais trop qu’il n’y a rien à faire T’as le cœur léger Tu ne peux changer Mais je t’aime, que veux-tu, Je ne peux pas changer moi non plus Domino, Domino Je pardonne toujours mais reviens Domino, Domino, Et je ne te dirai plus rien

Ça, c’est Paris Par. L. Boyer et J. Charles, mus. J. Padilla (1926) Refrain Paris, reine du monde, Paris, c’est une blonde Le nez retroussé, l’air moqueur Les yeux toujours rieurs Tous ceux qui la connaissent Grisés par ses caresses S’en vont mais revienn’nt toujours Paris, à tes amours 1) La p’tit’ femm’ de Paris Malgré ce qu’on en dit A les mêmes attraits Que les autres, oui, mais... Elle possède à ravir La manière d’ s’en servir Elle a perfectionné La façon d’ se donner Ça, c’est Paris ! Ça, c’est Paris ! 2) Mesdam’s, quand vos maris Vienn’nt visiter Paris Laissez-les venir seuls Vous tromper tant qu’ils veul’nt Lorsqu’ils vous reviendront J’ vous promets qu’ils sauront Ce qu’un homm’ doit savoir Pour bien fair’ son devoir Ça, c’est Paris ! Ça, c’est Paris !

Les Copains d’abord G. Brassens (1964) Non, ce n’était pas le radeau De la Méduse, ce bateau, Qu’on se le dise au fond des ports Dise au fond des ports Il naviguait en père peinard

Sur la grand’mare des canards Et s’app’lait Les copains d’abord, Les copains d’abord Ses fluctuat nec mergitur C’était pas d’ la littérature N’en déplaise aux jeteurs de sort Aux jeteurs de sort Son capitaine et ses matelots N’étaient pas des enfants d’ salauds Mais des amis franco de port Des copains d’abord C’étaient pas des amis de luxe Des petits Castor et Pollux Des gens de Sodome et Gomorrhe Sodome et Gomorrhe C’étaient pas des amis choisis Par Montaigne et La Boétie Sur le ventre ils se tapaient fort Les copains d’abord C’étaient pas des anges non plus L’Evangile ils l’avaient pas lu Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors Toutes voiles dehors Jean, Pierre, Paul et compagnie C’était leur seule litanie Leur credo, leur confiteor Aux copains d’abord Au moindre coup de Trafalgar C’est l’amitié qui prenait l’ quart C’est elle qui leur montrait le nord Leur montrait le nord Et quand ils étaient en détresse Leurs bras lançaient des SOS On aurait dit des sémaphores Les copains d’abord Au rendez-vous des bons copains Y’avait pas souvent de lapin Quand l’un d’entre eux manquait à bord C’est qu’il était mort Oui, mais jamais au grand jamais Son trou dans l’eau n’ se refermait Cent ans après, coquin de sort, il manquait encor Des bateaux, j’en ai pris beaucoup Mais le seul qui ait tenu le coup Qui n’ait jamais viré de bord, Mais viré de bord Naviguait en père peinard Sur la grand’mare des canards Et s’app’lait les copains d’abord Les copains d’abord

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Table

Accordéon 16 Accordéoniste (l’) 5 Ah ! le petit vin blanc 22 Ah ! que nos pères 45 Air de Paris (l’) 15 A Joinville-le-Pont 58 A la Bastille 65 Amants d’un jour (les) 17 Amazing Grace 44 Amoureux des bancs publics (les) 32 A Paris 53 Aragon et Castille 23 Armstrong 59 Au Printemps 46 Auprès de ma blonde 51 Aux Champs-Elysées 21 Avoir un bon copain 67 Ballade irlandaise (la) 5 Bandiera Rossa 39 Bambino 23 Bella ciao 68 Belle de Cadix (la) 19 Besame Mucho 6 Bicyclette (la) 15 Butte rouge (la) 44 Ça, c’est Paris 71 C’est lui qu’ mon cœur a choisi 4 C’est si bon 20 C’est un mauvais garçon 52 C’est une fleur de Paris 57 Caissière du Grand café (la) 62 Canuts (les) 12 Carioca (la) 39 Chaland qui passe (le) 40 Chanson des blés d’or (la) 63 Chansonnette (la) 27 Chant des Partisans (le) 66 Chevaliers de la Table Ronde 6 Chez Laurette 25 Clair de Lune à Maubeuge (le) 25 Coin de rue 11 Comédiens (les) 1 Comm’ de bien entendu 4 Complainte de la Butte (la) 7 Complainte de Mandrin (la) 2

Complainte des infidèles (la) 53 Copains d’abord (les) 71 Déserteur (le) 61 Domino 70 Douce France 1 Emmenez-moi 56 Enfants du Pirée (les) 39 Etoile des neiges 36 Fanchon 43 Filles du bord de mer (les) 58 Foule (la) 60 Framboise 69 Galérien (le) 29 Gamin d’ Paris (Un) 24 Gloire au Dix-septième 51 Goualante du pauvre Jean (la) 54 Grands boulevards (les) 33 Havanaise de Carmen 38 Heure Exquise (l’) 7 Homme à la moto (l’) 61 Il est 5 heures, Paris s’éveille 34 Il n’y a plus d’après 41 Insurgé (l) 52 Internationale (l’) 51 J’ai deux amours 18 J’ai la mémoire qui flanche 42 Jardin extraordinaire (le) 43 J’attendrai 62 Java bleue (la) 7 Java [de Mistinguett] (la) 2 Javanaise (la) 20 Java qu’est-ce que tu fais là 32 Jazz et la java (le) 57 Je chante 69 Jeune fille du métro (la) 10 Jolie Môme 63 Julie la Rousse 36

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Lili Marleen 31 Lily 66 Loup, la biche et le Chevalier (le) 49 Ma liberté 50 Ma môme 14 Madelon (la) 29 Mademoiselle de Paris 8 Marie vison (la) 50 Marine (la) 60 Marjolaine 57 Marseillaise (la) 12 Mattchiche (la) 21 Mauvaise réputation (la) 42 Méditerranée 48 Métèque (le) 35 Mexico 28 Milord 65 Mon amant de Saint-Jean 22 Mon homme 26 Mon manège à moi 59 Nathalie 35 Non, je ne regrette rien 6 Orage (l’) 63 Où est-il donc ? 19 Où sont tous mes amants ? 11 Padam 9 Paris Canaille 45 Parlez-moi d’amour 68 Passant par Paris 64 Petit bal du sam’di soir (le) 37 Petit bal perdu (le) 30 Petit bonheur (le) 67 Petit cordonnier (le) 9 Petits papiers (les) 56 Piano du pauvre (le) 55 Pigalle 24 Plus bath des javas (la) 48 Plus beau tango du monde (le) 30 Poinçonneur des Lilas (le) 47 Porque te vas 36 Pour un flirt 55 Pour une amourette 18

Quand on s’ promène 31 Que reste-t-il ? 70 Rio 26 Romance de Paris (la) 11 Rue de notre amour (la) 68 Salade de fruits 40 Si toi aussi tu m’abandonnes 46 Si tu veux... Marguerite 17 Siffler sur la colline 20 Soleil et la lune (le) 28 Sous le ciel de Paris 13 Sous les toits de Paris 16 Sur le pont des Arts 40 Sur les quais 52 Syracuse 47 T’as pas, t’as pas tout dit 8 Ta voix 14 Tchi-Tchi 59 Tel qu’il est 27 Temps des cerises (le) 12 Temps du muguet (le) 53 Tendresse (la) 41 Tord-Boyau (le) 49 Tourbillon (le) 13 Tout ça n’ vaut pas l’amour 3 Trois petites notes 37 Un jour tu verras 38 Valse brune (la) 10 Varsovienne (la) 1 Vesoul 33 Vie en rose (la) 10 Y’a d’ la joie 3