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N°2 13 spectacles du 17/12/09 au 21/01/10 | un gratuit qui se lit Les de Noël

zibeline cahier jeunesse

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Le supplement jeunesse de Zibeline

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N°2

13

spectacles

du 17/12/09 au 21/01/10 | un gratuit qui se lit

Les

de Noël

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IIIÉVÉNEMENTSAMARELLES | DRÔLES DE NOËLS

Scène conventionnée dès l’enfance etpour la danse, Théâtres en Dracéniea créé un temps fort pour le jeunepublic, Amarelles, conçu comme unrendez-vous festif et fédérateur à vivreen famille. En quelques semainesseulement, Amarelles révèle ladiversité des nouvelles écritures et desformes sans cesse réinventées :théâtre, marionnettes, théâtred’objets, ciné-concert, cirque,parcours-installation… Au menu de cette nouvelle édition,dans le désordre car les enfantspréfèrent souvent le sucré au salé, il ya la figure du Petit Chaperon rougeimpossible à détrôner : Ilka Schönbeinet Laurie Cannac revisitent le mondemerveilleux et terrifiant du conte dansFaim de loup, solo pour unecomédienne et tout un univers demarionnettes, quand la Cie Pipo, sousla plume de Jean-Claude Grumberg,chante dans Le petit chaperon Uf«une véritable ode à la liberté, uneallégorie sur l’intolérance». Les aventures d’Ali Baba et les 40voleurs seront à portée de mains dupublic grâce aux comédiens et musiciens de la Cie laCordonnerie qui, sur fond de projection du film muetde Samuel Hercule, interprèteront en direct lesdialogues et la bande-son au piano, guitares, batterieet harmonica. Les enfants devraient se reconnaîtredans la Storia di una famiglia racontée par lacompagnie italienne Rodisio qui met en scène autourd’une cuisine, un homme, une femme et leur fille, unetable et trois chaises. Un théâtre visuel et énergiquerécompensé par le Grand prix du 6e Tiba Festival de

Belgrade en Serbie en 2008. Les tout-petits dès 2 ans ne sont pas en reste avec86 cm de la Cie s’appelle Reviens, Molière Jeunepublic 2009, qui met à contribution avec ingénuitédessins, mimes, objets, suspensions et mobiles…Guère plus grands, les enfants dès 5 ansembarqueront avec la Cie le Fil rouge théâtre pourun voyage poétique et sensoriel, Poussières d’eau,création 2010 d’Amarelles. Pas de festival jeunepublic sans cirque ! La compagnie Le Cirque hirsute

revient à Draguignan avec une version longue et ensalle de son Bal caustique. Du pur absurde qui faitde la piste un espace totalement surréaliste. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Festival Amarellesdu 5 au 29 janvier7 spectacles à voir en familleThéâtres en Dracénie, Draguignanwww.theatresendracénie.com

Toute la ville d’Arles bruisse des rumeurs joyeuses deNoël qui volètent comme des flocons de neige : pasune place ni une chapelle, pas une rue ni une façadequi ne soit prise d’assaut par les artistes ! Circassiens,marionnettistes, magiciens, musiciens, conteurs etcomédiens se donnent le mot pour faire vivre auxArlésiens de Drôles de Noëls. Il revient à Skertzo,maîtres de l’illusion et du trompe-l’œil, d’ouvrir cette6e édition avec leur nouvelle création Éclats de neigeet la mise en lumière de l’Hôtel de ville (19 déc 19h),et aux Studios du cirque de finir en beauté avecTempêtes de plumes sur mer blanche (24 déc 18h).Entre les deux, place au Jardin musical d’ÉtienneFavre, aux contes de Jean Guillon, aux performancesmagiques de la Cie William Eston et Günther, aucirque Le Cubitus du Manchot, aux marionnettes deDaniel Raffel ou encore au théâtre forain desBonimenteurs. Place encore à Tutti Frutti et ses

ballades musicales dans la ville, Raymundo et sonthéâtre d’ombres portatif, Octopus et son mini cirqueen pâte à modeler, le Théâtre de l’Éléphant vert.Même si la manifestation dure moins longtemps cetteannée, Drôles de Noëls fédère de nombreusesinitiatives, traditionnelles ou novatrices, comme lesconcerts de Noël (Duo romance lyrique, AccoulesSax), les animations à la ludothèque Martingale, unevisite du Musée départemental de l’Arles antique encompagnie de Décor sonore, un Salon dessantonniers…MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Drôles de Noëlsdu 19 au 24 décembrewww.droles-de-noels.fr

Larguez les amarres !

Éclats de Noëls

Poussières d’eau © Jean-Franc�ois Lange

Éclats de neige © Cie Skertzo

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IV ACTIVITÉS CITÉ DU LIVRE | BALLET NATIONAL DE MARSEILLE

Pliés, fermés, dépliés, volumineux, inventifs, précieux,colorés, ludiques, poétiques : les livres pour enfantsde l’artiste japonais Katsumi Komagata n’ont plusde secrets ! La Cité du livre lui consacre une manifes-tation «encyclopédique», 1, 2, 3… Komagata, dontplusieurs pages sont écrites avec le Groupe Grenade,les Nuits pianistiques, le Grand théâtre de Provence,l’Institut de l’image, Fotokino et l’École d’art d’Aix-en-Provence. Car si les plus jeunes se plongent dans sonunivers où «le rêve et l’imaginaire sont rois», les jeunesplasticiens aussi sont séduits par ses livres, objets plas-tiques qui se déploient. Ses livres, nés en 1990 à lanaissance de sa fille, sont mis en scène à la galerieZola par l’association Les Trois ourses comme une évo-cation XXL de son univers fantaisiste et sensible :certains d’entre eux sont même agrandis, devenant devraies sculptures de papier… Alors, pour approcher auplus près son travail de déconstruction de l’objet-livreet faire toucher du doigt son univers tout entier, la Citédu livre favorise des approches transversales aussienrichissantes qu’inédites : ateliers depapier découpé et de créationmusicale, projections de films d’ani-mation, spectacle de conte etvidéos jeunesse. 1, 2, 3… c’estparti jusqu’à fin janvier ! M.G.-G.

1, 2, 3… Komagatajusqu’au 30 janvierCité du livre -bibliothèque Méjanes, Aix04 42 91 98 88www.citedulivre-aix.com

Le roiKomagata

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Little Tree © Katsumi Komagata, One Stroke-Les Trois Ourses, 2009,

diffusion Les Trois Ourses

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© Katsumi Komagata,

One Stroke, 1995,

diffusion Les Trois Ourses

Quand le ciel est bleu la mer est bleue elle aussi

© Katsumi Komagata, One Stroke,

diffusion Les Trois Ourses

Voilà 10 ans que le BNM a engagé des actions por-teuses auprès des publics scolaires et notammentdans les quartiers défavorisés. Zibeline s’est faitl’écho l’an dernier de l’action auprès de l’école Belle-vue (3e), qui a permis à deux classes de passer troisjours à Bruxelles. Cette action, appelée Entre(z)dans la danse, se développe cette année sur 15 éta-blissements : 8 écoles primaires, 5 collèges et 2lycées, soit un total de 509 élèves ! Chaque classevisite les locaux du Ballet, assiste à des répétitions età des spectacles, travaille avec des danseurs profes-sionnels et prépare un spectacle de fin d’année. Lethème du travail est en relation avec la création deFrédéric Flamand : cette année c’est «moi et mafamille» ; le chorégraphe prépare en effet un balletd’après Le baron perché. Un roman où Italo Calvinoraconte, avec une fabuleuse fantaisie philosophiqueinspirée du Siècle des Lumières, le destin d’un enfantfuyant les règles familiales et cherchant à trouverl’état de nature dans les arbres : l’année devrait être

riche en questionnements et débats... Mais le BNM a frappé encore plus fort en créant enseptembre, sous la sollicitation du Rectorat uneclasse à horaires aménagés danse (CHAD) dansles quartiers nord. C’est la première classe de ce typeouverte en Zone Prioritaire. Une classe de 6e forméede 18 élèves volontaires a été constituée au collègeArthur Rimbaud (15e). Prévue sur les 4 années ducollège, cette action leur permettra d’acquérir unemaîtrise du corps et une culture générale en musiqueet en chorégraphie. Un après-midi par semaine seraconsacré à la danse avec des interventions desdanseurs du BNM et de la compagnie Kelemenis,partenaire du projet. Une ouverture à suivre !CHRIS BOURGUE

Signalons la parution du très beau livre Des étoiles dans les yeux avec des photos du travailréalisé avec l’école Bellevue, en partenariat avec la Fondation Logirem

Approchez la danse !Depuis la rentrée des élèves des quartiers nord de Marseille se voient proposer une formation en danse grâce aux effortsconjugués du Ballet national deMarseille et du Rectorat

© Agnès Mellon

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VMUSÉE DES ALPILLES | LATERNA MAGICA ACTIVITÉS

À Saint-Rémy-de-Provence, le Muséedes Alpilles met tout en œuvre depuisdeux ans pour permettre aux enfantsde s’initier aux arts graphiques.Comment ? Par la découverte ludiquede leurs collections permanentes etde leurs expositions temporaires, et lapratique en atelier de création graphi-que. Une politique de sensibilisationau patrimoine et à la diversité cultu-relle conduite durant l’école et horstemps scolaire, car les vacances, c’estaussi fait pour s’amuser et apprendre!Actuellement, dans l’hôtel Mistral deMondragon où il est installé, le Muséedes Alpilles expose une sélection destéréoscopies de Frédéric George,Visages de Provence, où se mêlentpaysages, portraits individuels et degroupes, vues d’ateliers professionnels. Virginie Olier, chargée de l’éducation artistique, asouhaité valoriser ce témoignage de premier plan surl’histoire de la région au début du XXe siècle. Elle adonc conçu un atelier photographique ouvert aux7/13 ans, décliné exceptionnellement sur trois joursles 21, 22 et 23 décembre car l’exposition se prêteparticulièrement à la lecture des images, à la décou-

verte de la photographie et à un apprentissage plustechnique. Les photographies de Frédéric George se présententpour la plupart sous forme de positifs stéréosco-piques noir et blanc ou sépia : après avoir parcourul’exposition comme on remonte le fil du temps, lesenfants pourront découvrir la stéréoscopie, expéri-

menter la vision en relief de photo-graphies ; ils apprendront égalementà fabriquer un sténopé, à réaliser unreportage dans les rues de Saint-Rémypuis à développer leurs propres prisesde vue sous la houlette d’AlexaBrunet. Une photographe bourlin-gueuse qui a promené son appareil auCaire, vécu auprès des «habitantsatypiques» de France qui préfèrentsortir des sentiers battus, et partagéles insomnies des gens de la nuit. Querêver de mieux pour les jeunes qu’uneartiste qui aime transmettre sonsavoir-faire pour se frotter à la créationphotographique contemporaine ?MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Atelier photographiqueentre 7 et 13 anslundi 21 et mardi 22 décembre 14h30 à 17hmercredi 23 décembre 10h à 12h et 14h à 17hMusée des Alpilles, Saint-Rémy-de-Provence04 90 92 68 24www.ateliermuseal.net

Les vacances au Muse�e des Alpilles © X-D.R

Les vacances au musée

Comme chaque année Laterna Magica, organisé parFotokino, propose entre deux films, conférences etateliers des expositions d’illustrateurs particulière-ment soignées. À la galerie Montgrand de l’ESBAMtrois artistes en mettent plein les murs et les mirettes.Au premier étage, discret, Gianpaolo Pagni proposeplusieurs séries qui témoignent de sa «tentatived’épuisement» du monde : Mirandola veut prendrel’empreinte des petites pièces mécaniques : tampons,rouages et timbres en noir et blanc s’exposent dansdes tableaux techniques pseudo descriptifs, etironiques ; Double Face joue sur le plein et le vide, etcette capacité que nous avons d’identifier touteforme à un visage ; ailleurs des cow-boys, des imagesd’enfance apparaissent, peintes comme par de vieuxenfants sur les pages d’un magazine… Inventeur detraces, Gianpaolo Pagni met le monde à plat dans descollections infinies, comme un herbier de souvenirs. En bas, dans une petite salle, un film d’animation, etdes peintures très lyriques. Celles de l’illustratriceBetsy Dadd : ses Moving Drawings ont quelquechose d’automnal, couleurs délavées, ombres ocreset grises, brumes fantasques, grands arbres maigrespeuplent des paysages de citations, chevaux, char-rettes et paysans échappés d’un Breughel effacé,d’un monde renversé de la mémoire…Mais l’essentiel de l’espace est occupé par le travaild’Isidro Ferrer. Un grand maître du genre, qui a illus-tré les plus grands poètes, de Garcia Lorca à PabloNeruda (son anthologie poétique publiée en françaischez Gallimard jeunesse est un merveilleux exempled’intelligence poétique entre l’image et le texte). Il

parvient à caractériser en deux métaphores l’œuvrede Buñuel (un cadenas araignée en fil de fer…) etsublime les pratiques plastiques que l’on réserve auxenfants : pliages, collages, pochoirs, tampons, décou-pages… Des matériaux simples, cartons, papiers, filsde fer et boîtes récupérées sont assemblés dans unesprit surréaliste qui fait surgir des bulles descheminées des maisons, leur donne des racines encrayons, peuple les livres de personnages objets,d’escaliers en papiers, des pirouettes cacahouètes quiprennent vie onirique dans des œuvres qui ont l’épais-seur des rêves –plustout à fait planes, maispas vraiment sculpture.Et la couleur aussi s’épan-che entre deux mondes,surtout jaune et blancheavec un peu de noir, nuan-cier des pages que l’ontourne, des livres où le bleuet le rouge demeurent acci-dentels. Artiste invité, il a animé desateliers pour adultes : lesœuvres de ses stagiairessont exposées. Allez-y voir,avec vos mômes : sa poé-sie est contagieuse.AGNES FRESCHEL

Laterna MagicaExpositions jusqu’au 24 décembreGalerie Montgrand,Marseille04 91 33 11 99www.fotokino.org

La couleur des livres

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© Isidro Ferrer

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VI SPECTACLES AU PROGRAMME

La compagnie Arketal s’installe en janvier aux Salins avecÀ demain ou la route des six ciels, invitation à l’éveil,voyage magique à vivre du lever du jour à la tombée de la nuitau fil de six pays : Paupières, Dix heures et demie, Soleil,Parfait, Enfants des horloges,Plongeoir. Drôles de noms pourdes pays ! Sauf quand ce sont l’auteur Jean Cagnard qui en

invente la cartographie et la compagnie Arketal qui en façonneles habitants, d’étonnantes marionnettes manipulées à vuepar deux comédiens. Une rencontre poétique entre un texte,le temps et les marionnettes suivie d’une réflexion sur lafamille et son quotidien avec Les Verticaux. Surréaliste etburlesque, l’univers des Verticaux est baigné de tendresse etd’humour. Mais là encore, ce sont les marionnettes qui ontle premier rôle.M.G.-G.

À demain ou la route des six cielsJean Cagnard, Sylvie Osmande 6 à 9 ansmercredi 6 janvier 19h30

Les VerticauxFabienne Mounier, Sylvie Osmanà partir de 12 ansmercredi 13 janvier 19h30Les Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr

Marionnettissime

A� demain ou la route des six ciels © Brigitte Pougeoise

Fous de Nino Ferrer et de la «délicieuserugosité inhérente à son univers», LesNino’s inventent un show à sa déme-sure : J’avais pas vu Mirza… Exit lescuivres et l’artillerie rythm’n blues, le trioformé par Tom Poisson, Laurent Madiot,Benoit Simon garde l’esprit fantasquede Nino, sa poésie grinçante, par le tru-chement d’une orchestration dépouillée.Les trois solistes, drôlement attifés, n’ont

cependant rien perdu de l’ironie du grandblond, ses mots pétillants, grinçants.C’est sûr, ils ont retrouvé Mirza ! M.G.-G.

J’avais pas vu Mirza…Les Nino’sà partir de 8 anssamedi 23 janvier 21hThéâtre Marelios, La Valette-du-Var04 94 23 62 06

Inspiré

L’artiste plasticien Flop est fasciné parla lumière, l’ombre et l’image en mouve-ment au point de concevoir de drôles depetites machines à «allusions d’optique».Fasciné à son tour par ses talents d’illu-sionniste de la lumière, Théâtres enDracénie accueille son exposition Heu-reuses lueurs à l’occasion du FestivalAmarelles (voir page III). Une installationconstituée d’une vingtaine de construc-tions hybrides et fragiles, disposéesdans l’espace, qui projettent sur les

murs ou sur des écrans de tissu autantde paysages abstraits, d’images distor-dues, de jeux colorés… M.G.-G.

Heureuses lueursFlopdu 5 au 21 janviervisites de l’exposition et ateliermercredi 17h et samedi 15hThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatresendracenie.com

Lumineux

La compagnie Québécoise Ubus Théâ-tre promène son school-bus jaune àIstres pour un Périple intimiste au cœurde l’univers de la marionnette minia-ture et du théâtre de petits objets. DeLondres à Paris en passant par Mos-cou et le Liban, on y poursuit la vie d’unvieil homme, Antonios Youssef Zakaria,et d’un grain de sable. La jauge étantlimitée, pensez à réserver !DO.M.

Le PéripleUbus Théâtre19 janvier 18h30, 20 janvier 15h et 18h30, 21 janvier 18h30, 22 janvier 20h30Théâtre de l’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

Miniatures

MordantMolière du spectacle jeune public 2008, L’hiver 4 chiens mordent mes pieds etmes mains est un spectacle au pouvoir poétique fort. On y entre comme dans unlivre d’images, porté par la plume de Philippe Dorin et la mise en scène (et en ima-ges) de Sylviane Fortuny. Un hiver, un homme et une femme se rencontrent, luisort du bois, elle vient des pays de neige. Au printemps surgissent deux enfants.Quand vient l’automne, une vieille dame se présente, et l’été… Il faudra bien tout cetemps pour qu’ils apprennent à être parents, et se construisent une vie… M.G.-G.

L’hiver 4 chiens mordent mes pieds et mes mainsPhilippe Dorin et Sylviane Fortuny (Cie Pour ainsi dire)à partir de 8 ansmercredi 13 janvier 14h30 et 19h30, vendredi 15 janvier 20h30Théâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

Dans un cirque, trois comédiens et unemarionnette plus vraie que nature sedisputent l’amour d’un enfant, Pierrotle Chauve. Qui l’aime plus ? Qui l’aimele mieux ? Madame Ave, dompteuse etmère biologique, ou Madame Eva, équi-libriste et mère adoptive ? Inspirée dujugement de Salomon, la pièce écritepar Anne-Marie Collinet mise en scènepar André Loncin, Monsieur Salomon,prête à rire par son énergie débordantetout en abordant un sujet très actuel :comment l’enfant peut-il grandir sansêtre déchiré par les passions qui se-couent les adultes dans certainesfamilles «recomposées» ?M.G.-G.

Monsieur SalomonAndré Loncin (Cie Le Petit théâtre)à partir de 8 ansmardi 12 janvier 18h30Théâtre de Fos-sur-Mer04 42 11 01 99www.scenesetcines.fr

À venir au Théâtre de FosMon nezCie Objet sensibleà partir de 2 ansmercredi 20 janvier 10h30, 15h,16h30mercredi 27 janvier 10h et 15h

Freudien

Pas pareilsSi 9m2 suffisent à une piste de danse, il faut compter10 millions de km2 pourcirconscrire l’Europe : mais combien en faut-il pour se connaître, se comprendre,s’apprivoiser, se parler ? À moins d’inventer un langage neuf, difficile de danserensemble… Skappa  ! (compagnie bilingue franco-italienne) et l’EnsembleMaterialtheater (compagnie bilingue alémano-espagnole) le savent bien quiunissent leurs imaginaires pour créer un espace universel peuplé de spectateurs,d’un musicien régisseur, d’une machine de projection, de deux comédiens.D’étranges étrangers en terre étrangère.M.G.-G.

10 millions de km2Skappa ! & Ensemble Materialtheater à partir de 8 ansmardi 12 janvier 20h mercredi 13 janvier 15hThéâtre Massalia, Marseille04 95 04 96 06www.theatremassalia.commercredi 27 janvier 15hThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.com

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Dans la famille ARFI, le PôleJeunePublica choisi le trio L’Effet vapeur et sa miseen Bobines mélodies d’une dizainede films courts d’animations du studiode création Folimage. Un ciné-concertproposé par l’association Filmharmoniaqui colle pile poil à la musique toujoursludique et un rien délurée du trio. Puisla Cie italienne Rodisio s’invite à la fêteavec Storia di una famiglia, unehistoire de famille comme tant d’autreset des choses de tous les jours commepartout… Craquante de vérité, la familleitalienne ou française, c’est toujours lamême histoire ! Place enfin aux batte-ments vidéo de la Cie Contour progressifqui, dans Effet papillon, immerge lescorps des danseurs dans les univers dela réalité virtuelle (à voir également auCarré Sainte-Maxime et au ThéâtreDurance). M.G.-G.

Bobines mélodiesCollectif ARFIà partir de 7 ansmardi 5 janvier 19h30 et mercredi 6 janvier 15h

Storia di una famigliaCie Rodisioà partir de 6 anslundi 11 janvier 19h30 (séance en italien), mardi 12 janvier 19h30 et mercredi 13 janvier 15h (séances en français)

Effet papillonMylène Benoît (Cie Contourprogressif) à partir de 12 anslundi 18 et mardi 19 janvier 19h3004 94 98 12 10PôleJeunePublic, Le Revestwww.polejeunepublic.com

VII

Avec l’actrice italienne AlessandraBedino, Massimo Schuster, marion-nettiste, a brouillé les cartes du tragiqueet du comique de Shakespeare et s’estamusé en essayant de nous amuser.Mélangeant le théâtre d’acteurs en chairet en os, le théâtre de marionnettes etd’objets dans Othello & Iago, il réin-vente même le fil de la chronologie…Quand le commandant Othello est lourd,Iago est léger; quand Othello parle aupassé, Iago s’exprime au présent, maisleurs rapports sont plus complexesencore… Une adaptation à deux voixdu drame de Shakespeare, qui parle dela différence, de celui qui est autre, étran-ger. Une question très contemporaine.M.G.-G.

Othello & IagoMassimo Schuster (Théâtre del’Arc-en-terre)à partir de 15 ansjeudi 7 janvier 14h30, vendredi 8 et samedi 9 janvier 20h, dimanche 10 janvier 15hLa Minoterie, Marseille04 91 90 07 94www.minoterie.org

Terrain de jeu, terrain de lutte, entre lesdeux danseurs lancés dans la danse,face à face ou côte à côte, tels deuxfauves, tout est possible : dans un terri-toire vierge enveloppé des sons de Franck

II Louise, leur combat est un corps àcorps ininterrompu. Interprètes de lacompagnie Rêvolution, Jérôme Lucaet François Lamargot iront même jus-qu’au Clash sous l’œil d’Anthony Egéapassé maître dans l’art du hip hop avecTryptik, Amazones, Soli et Soli 2, Urbanballet. Une nouvelle fois, Anthony Egéafrotte le hip hop à d’autres gestuellesclassique et contemporaine dans un duo-duel harmonieusement déséquilibré.M.G.-G.

ClashAntoine Egéa, Cie Rêvolutionà partir de 15 ansmercredi 13 janvier 20h30Le Cadran, Briançon04 92 25 52 52www.theatre-le-cadran.eu

Multiformes

LépidoptèreVirtuel ? Réel ? Effet papillon s’inspiredes jeux vidéo et interroge les repré-sentations du corps dans des universque Lara Croft ou Tekken connaissentbien. Les trois danseuses, équipées decapteurs de sons, évoluent en apesan-teur, parfois, avec vitesse et puissanceaussi, dans un dispositif scénique signéMylène Benoît, plasticienne, vidéasteet chorégraphe. Trajectoires heurtées,boucles gestuelles, coups de pied cir-culaires : la danse joue de l’espace, de lalumière et du son, mettant à l’épreuvel’image d’un corps idéalisé, «perfec-

tible, immortel et tout puissant». Effetfrisson garanti pour ces papillons auxailes déployées.M.G.-G.

Effet papillonsamedi 23 janvier 20h30Le Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.comvendredi 2 avril 21hThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.com

Inspiré du Petit Chaperon rouge, Faimde loup de Ilka Schönbein joue avecles codes du conte, mais aussi avec lacouleur rouge, comme une pomme danslaquelle la jeune fille ne croque pas,comme les spaghettis à la sauce tomate,comme le vin qu’elle boit (quand on vousdit qu’il y a des entorses à l’histoire!), ouencore comme les chaussures qu’ellechausse pour crapahuter dans les rues,et non dans la forêt. Le Petit Chaperonest toujours rouge mais il a grandi, et nepense qu’à transgresser les interdits…DO.M.

Faim de loupIlka Schönbeinmercredi 13 janvier 18h30 dans le cadre du festival AmarellesThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatresendracenie.commercredi 20 janvier 15hEspace 233, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

Transgression

Quand les comédiens du théâtre desAteliers lisent Un bien mauvais pari, ilspassent instantanément du rôle d’ac-teur à celui de narrateur et «créent unthéâtre d’urgence, provisoire, spontané,fait de carton, de lumière et d’obs-curité». Cette saison, ils font entendredes contes des Balkans aux enfantsqui découvrent une autre culture, me-surent leur caractère universel tout enappréciant le goûter-rencontre qui suitla représentation, au plus proche des

acteurs, des décors, des accessoires.Au cœur du théâtre. M.G.-G.

Un bien mauvais pariLecture-rencontre à partir de 4-5 ansmercredis 13, 20 et 27 janvier 15hmercredi 3, mardi 9, mercredi 10 et jeudi 11 février 15hThéâtre des Ateliers, Aix-en-Provence04 42 38 10 45www.theatre-des-ateliers-aix.com

Shakespearien

Combatif

Balkanique

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Effet papillon © X-D.R.

Jusqu’au 15 février, les aspirants comé-diens de 18 à 25 ans justifiant d’uneformation initiale peuvent s’inscrirepour les sélections du concours d’entréeà L’École régionale des acteurs de Cannes(ERAC). Une des meilleures écoles deFrance, qui recrute bien sûr sur audi-tions, en plusieurs tours. Durant 3 ans

sous la direction de professionnels duspectacle, la quinzaine d’apprentis rete-nus travailleront corps, voix, espace etdramaturgie, mais aussi marionnettesou cirque... Statut d’étudiant et gratuité,et suivi à la sortie…

04 93 38 73 30www.erac-cannes.fr

L’ERAC recrute...

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SPECTACLES MÔMAIX | LE MERLAN | FOS-SUR-MERVIII

Depuis 20 ans Josette Baïz fait danser enfants etadolescents. En mêlant leurs cultures, elle a développéun langage chorégraphique original. Aujourd’hui leGroupe Grenade est constitué d’une soixantaine dejeunes.Pour sa nouvelle création elle a choisi de travailler auplus proche du roman de Charles Dickens, Oliver Twist,car l’enfance maltraitée est un thème qui l’a toujoursinterpellée. Le jour de la première un public de 1000scolaires trépigne dans la salle ! Josette Baïz prendla précaution de leur demander le respect du travaildes danseurs qui ont leur âge. Inutile ! Le jeune publicsera totalement acquis dès le premier tableau : lalumière, les costumes de Patrick Murruet le décor sontfondus dans une couleur grise et évoquent l’orphelinatoù vit Oliver (Camille Cortez). L’atmosphère, violente,frôle le cauchemar, la musique de Jean-Jacques Palixet Jean-Claude Camors scande les déplacementssaccadés. Une dizaine de tableaux se succédent dansla scénographie épurée de Dominique Drillot avecdes tables et des bancs évoquant tant les intérieursque la rue et ses dangers. Les gentils et les méchantss’affrontent, des couples évoluent avec une précisionet un métier impeccables : les interprètes sont saisis-sants de vérité, on en oublie leur jeunesse.... La tensionmonte, le drame se noue, le public exulte !CHRIS BOURGUE

Oliver Twist s’est dansé les 26 et 27 novembre au GTP dans le cadre de Mômaix

Émouvant comme Dickens

© Agnès Mellon

Öper Öpis est vraiment une œuvre ouverte. Étonnante, questionnante. Zimmer-mann et De Perrot formaient jusqu’alors un couple, l’un sorte de Buster Keatonacrobate filiforme et pince sans rire, l’autre musicien scratcheur capteur et mixeur desons. Pour cette création ils se sont adjoint une bande de circassiens surprenants,freaks de l’extrême : une très belle Vénus Callipyge qui exhibe ses formes géné-reuses avec grâce et énergie, dans un numéro longuet ; une contorsionniste donton ne sait pas par quel bout on la voit ; un hidalgo désenchanté ; une petite femmerigide et sèche comme un bâton et qui, au cœur du spectacle, avec son porteur auphysique d’Hercule peinard, fait un numéro de main à main proprement exception-nel. Avec sauts périlleux, équilibres lents, déploiements magiques, lâchersimpressionnants, et une ampleur peu commune. L’œuvre, hors ces numéros, étonne par sa scénographie si créative. Dans Gaff Aff,

la scène était transformée en tourne-disque. Ici le plateau tout entier prenddes allures penchées, renverse lesobjets, guide et contrarie les mouve-ments, ouvre des trappes. Rien n’estsûr, pas même le sol qui se dérobe, lesobjets qui s’échappent, les corps deboutqui ne sont plus verticaux. Commelorsque Buster Keaton se retrouvait,mine de rien, monte en l’air, à faire lefunambule dans un building en cons-truction. Sauf qu’ici le building penche,se redresse, et met à mal tous leséquilibres naturels. Vertigineux !AGNES FRESCHEL

Öper Öpis a été joué du 19 au 24 novembre au Merlan, scène nationale à Marseille

Callipyge et vertige

Ö� per Ö� pis © Mario del Curto

Il y a des mots qu’on entend, hors scène,un dialogue qui se noue entre ce jeunehomme, épée en bois fièrement bran-die -un chevalier ?- et cette voix d’unejeune fille qui reste cachée aux regards.Que se disent-ils ? De petites chosesessentielles, comme l’amour d’une sœurperdue. Et puis voilà que le jeune hom-me enfile la jupe de sa sœur et part àla recherche de la jeune fille… Commedans un vieux conte qui commence par«C’até un vieux roi qu’avions une jolie fille,mais personne ne l’eut vu. Elle até si belleet drôlement bien foutue, avec tous sespetitis trucs de fil dessus, qu’il la voulamontrer à personne […]». Le chevaliertrouve le château fort dans lequel la prin-cesse est retenue prisonnière par sonpère, lequel a fait coudre entre elles

toutes les robes de la belle pour qu’ellene s’enfuie pas. On discute, on parle-mente, on projette de s’échapper… Maisquelle sera la tenue adéquate ? La magnifique histoire inventée parPhilippe Dorin et mise en scène parSylviane Fortuny prend le conte àcontre pied, détourne les codes pouraborder la pudeur face à un corps nu,avec humour et poésie (comment unefille peut-elle sortir sans sac à main ?c’est comme si un garçon se prome-nait en jupe !). Et qui se concluraitsûrement par une fin heureuse…DOMINIQUE MARÇON

Abeilles, habillez-vous de moia été créé le 24 novembre au Théâtre de Fos-sur-Mer

Conte moderne

Abeilles, habillez moi de vous © X-D.R

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SPECTACLES IXLE LENCHE | GYPTIS | GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE

Dans la famille du Maquis, on choisitJeanne Béziers pour la conception,l’écriture et l’interprétation, et Martin,son frère, pour le chant, le piano et lamusique originale. Aux côtés de cesdeux champions du théâtre musical,un deuxième manipulateur-chanteur,Pierre-Yves Bernard, qui amplifie lecomique d’Une opérette de salle debain, drame aquatique en une bai-gnoire. Mais l’acteur principal est uncanard en plastique, pris d’angoissesmétaphysiques, qui «hait les écla-boussures malsaines et préfère resterseul sur le bord de la baignoire plutôtque de couler à pic !». L’incorrigibleronchonne tout le temps… Mais y’ena marre, marre de la complainte ducanard ! Que se passe-t-il donc der-rière le rideau de la salle de bains ?Deux hurluberlus coiffés d’un bonnet

de bain en latex et chaussés d’im-menses palmes s’amusent avec desbulles de savon, des brosses à reluire,des gants de toilette et un porte-savon

«mythomane» qui fait croire au canardque le voyage vers le large le sauvera.Ses aventures malheureuses et mous-seuses se bousculent au rythme des

refrains («à bas la toilette, à bas lesserviettes !», « pour l’aventure, faut desrayures») et des airs d’opérette, destours de magie et des lumières illu-soires qui, immédiatement, emportentl’empathie des enfants. Il faut les voir,ébahis, quand les serviettes de bain setransforment en serpents fantômes quidansent et sifflent dans l’obscurité :c’est magique.MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Une opérette de salle de bains a été joué du 9 au 12 décembre au Lenche à l’occasion de Minots, marmailles et Cie…jusqu’au 23 janvierwww.theatredelenche.info

Le vilain petit canard

Après le conte de Perrault et avant celuides Grimm, Madame de Beaumont écri-vit au 18e siècle un conte moralisateurdestiné à élever l’âme des jeunes fillesdont elle avait l’éducation en charge.En 1946 Jean Cocteau en fit un filmbrillant et délicat, séduisant par lajustesse des interprètes, l’esprit deliberté, la beauté des lumières de HenriAlekan, la musique de Georges Auric...Autres temps, autres moeurs ! WilliamMesguich, fils de Daniel, a commis unspectacle navrant où l’on ne retrouveplus rien du mystère et de la poésie dece film culte. Certes le choix de fairecoexister les deux lieux du conte sur lascène, l’espace familial et celui duchâteau de la Bête, donne lieu à quel-ques belles images comme ce granddrap qui tombe des cintres à la verti-

cale et contre lequel le Père s’appuieavec un oreiller. Quelques beaux mo-ments aussi grâce à la voix off de lanarration, et au jeu de Rebeca Stellaqui incarne recto/verso les deuxsoeurs grâce à un masque posé surl’arrière de son crâne. Malheureuse-ment les rugissements de la Bête etvilain son masque de silicone qui faitpenser à Eléphant Man sont nettementmoins convaincants. Plus ennuyeuxencore : les dialogues ne sont pastoujours très audibles, l’intrigue estratatinée et la métamorphose finale dela Bête en Prince suscite davantage lerire que la pâmoison. Bref le spectaclene tient pas. Empressons-nous de l’ou-blier... et projetons le film de Cocteau !CHRIS BOURGUE

La Belle et la Bêtea été joué au Gyptis les 8 et 9 décembre et au théâtre de Beaucaire le 11 décembre

Navrante adaptation

C’est déjà Noël au Grand théâtre deProvence ! Il y a un sapin décoré de guir-landes rouges, des branchages vertsqui bordent le plateau, des étoiles deneige qui dansent aux murs de scène…L’orchestre régional de Cannes est là,avec la maîtrise des Bouches-du-Rhôneemmenée par Samuel Coquart, et JanSöderblom, violoniste (sur un Galianode 1726) et chef… Une salle comble….Et un mythe vivant, Barbara Hendricks.Carte blanche est donnée à l’immenseartiste, esprit de Noël, chants tradition-nels, mélodies plus que connues, del’Ave Maria de Schubert au Stille Nachtde Gruber… Le propos étant d’offrir unesorte de communion avant la lettre, unetranche de magie servie aux petits et

grands, pour le simple bonheur d’enten-dre une voix sublime, aux phrasés d’unelégèreté et d’une subtilité merveil-leuses, des modulations d’une maîtriseextrême. Et quelle joie de redécouvrirdes morceaux si familiers qu’ils sem-blent faire partie de nous-mêmes… Voustrouvez le dithyrambe excessif ? Quoi,aucune réserve ? Et bien désolée pourles amateurs de fiel, la soirée était ani-mée par l’esprit de Noël ! Servez auxenfants les paillettes !MARYVONNE COLOMBANI

Barbara Hendricks chante Noëlau Grand théâtre de Provence le 11 décembre

We wish you a merryHendricks !

La Belle et la bê�te © Théâ�tre de l'Etreinte

© Agnès Mellon

© X-D.R

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Circhio est un condensé italien de cercle (cerchio)et de cirque (circo). Lume est la lumière qui éclaire,blafarde, l’incommunicabilité des subjectivités. Tourà tour pantin disloqué, puis marionnettiste se jouantdes deux autres, trois clowns-danseurs, comédiensde l’art, se cherchent sans vraiment vouloir setrouver. Ce que la conscience interdit de se dire, larencontre des corps qui se choquent, s’entremêlentpuis se séparent permet de le faire sentir. Entrevolonté de puissance et blessure narcissique, entreséparations impossibles et infinies retrouvailless’insinuent rire et poésie. Humour de dérision autourde la vaine quête de réconciliation des humains aveceux-mêmes, et de leur volonté d’être reconnu del’autre. Trois blancs clowns-comédiens rejouent deleurs corps l’éternelle comédie humaine, avec troisbancs, un tracé circulaire et quatre poursuites pourtout décor. Un minimalisme de la mise en scène quimet en exergue l’expression corporelle d’une valse-hésitation entre indécision et oscillation. Unspectacle de la compagnie Tardito-Rendina quiinterroge tout adultescent : le débat qui suit la représentation démontre qu’il s’agitbien ici d’une recherche théâtrale en évolution comme sait si bien en programmerle théâtre Massalia. Une production qui interroge l’esthétique avec une qualitéqu’il n’est pas donné de rencontrer souvent sur les scènes.YVES BERCHADSKY

Le Cercle éclaté a été présenté les 1er et 2 décembre au Massalia dans le cadre de Dansem.

SPECTACLESX MASSALIA | LE REVEST | STE MAXIME | LE MERLAN

Dense ta vie? Arrête ton cirque !

Le Cercle e�clate� © Cosimo Maffione

Pour le marionnettiste Jean-Pierre Lescot monterPinocchio est «à la fois un passage obligé et une pierrede touche artistique - un peu comme jouer Hamlet ouDom Juan quand on est un homme de théâtre». Carses aventures de mauvais garçon fragile et tendre àla fois parlent à toutes les oreilles, et son amour filialrésonne dans tous les cœurs. Piccolo Pinocchio estintemporel : alors, pourquoi ne pas en créer uneénième version, tout aussi singulière que les autres ?Plasticien, comédien et conteur, Jean-Pierre Lescotemprunte au théâtre d’ombres, de marionnettes etau théâtre de papier la richesse de leur vocabulairepour donner vie à l’enfant de bois, l’enfant des bois deCollodi dans Mon Pinocchio tout à fait remarquable.Si la linéarité du récit pouvait rebuter les enfants, telne fut pas le cas à la Maison des Comoni : l’écoutefut particulièrement belle grâce à une narrationlimpide, des dialogues rythmés, une histoire plusvraie que nature. La prouesse technique combinéeavec une évocation sensible de la figure rebelle dePinocchio a transporté les enfants dans le ventre dela baleine en un clin d’œil, heureux de retrouver

Gepetto vivant ! Happés par l’illusion théâtrale richede bruitages, de dessins ombrés, de projectionsd’images, de formes animées, touchés par la grâcedu pantin en «chair et en os», sûr qu’ils retiendront laleçon : «Pantin qui dort, matin sans or !».MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Mon Pinocchioa été présenté au PôleJeunePublic du Revest du 1er au 6 décembre

au Massalia à Marseille du 10 au 16 décembre

Il sera joué au Carré Ste-Maxime samedi 19 décembre 15h04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

© Michel Aumercier

De Florence à Lisbonne, de Ravenne à Istanbul enpassant par le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, lacompagnie Virgilio Sieni s’apprête à composer unparcours chorégraphique avec la complicité deshabitants de Marseille. Un long voyage à ladécouverte du geste poétique qui la conduira de 2010à 2013, année de création de L’Art du geste dans laMéditerranée. Mais pour mener à bien ce projet aulong cours, la compagnie recherche des enfants âgés

de 8 à 12 ans curieux et amusés à l’idée de participerà des «ateliers découvertes juniors» au studio duMerlan (de janvier à mars 2010) pour donner ensuitenaissance à une grande fresque chorégraphiquedans la ville (du 27 mars au 2 avril 2010). Pour parlerde son projet, la compagnie organise des temps derencontre et de pratique au studio du Merlan,partenaire de la compagnie. M.G.-G.

L’Art du geste dans la MéditerranéeParcours #1samedi 27 et dimanche 28 marsParcours #2 samedi 3 et dimanche 4 avrilLe Merlan, MarseilleRenseignements 04 91 11 19 30

Gestuel et poétique

Piccolo Pinocchio

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Jojo le récidiviste serait-il la réincarnation de JojoDanan et Jojo Jouanneau ? Ou l’enfant qu’ils rêvaientd’être sans se l’avouer ? Celui qui, dans sa chambrebric-à-brac, met un bordel tout à trac, inventant milleet une bêtises plus grosses que lui ! C’est que Jojo n’apas son pareil pour se retrouver dans des situationstragicomiques à partir de rien, un tambourin en bois,un cheval à bascule, un bouquet de fleurs enplastique, une mappemonde…, son imaginationfaisant le reste. C’est vrai aussi qu’il n’a pas la viefacile, prisonnier d’une mère abusive qui se prendpour une cantatrice hors pair, vocalisant à tue-tête etdistribuant les paires de claques à tour de bras. Onserait presque tenté de le plaindre et d’entonner aveclui une marche funèbre devant un si triste sort : Jojoest un irréductible de la bêtise exponentielle flanquéd’un mauvais génie, un clown facétieux, une sorte debrigadier de fanfare qui alterne pitreries et sottisescomme on enfile des perles ! Ce qui provoque desscènes d’anthologie, quand il rencontre une jeunez’amoureuse drôlement pimpante et entreprenante,ou quand sa mère, exaspérée, vêtue d’un képi etd’une tenue de camouflage entend bien imposerl’ordre. D’autres encore, car Joël Jouanneau aprivilégié dans sa mise en scène l’espièglerie de Jojoet la folie de sa mère plutôt que sa solitude et sacastration. Un parti pris suggéré par «une piècepresque exclusivement didascalienne», expliquel’auteur Joseph Danan : «Je cherchais une espècede raréfaction de la parole. Je m’étais lancé dans un

défi de l’extrême, une tentative de nettoyage par levide. Je ne suis pas prêt de réécrire une pièce commecelle-ci…». Dommage, on était prêt à rire avec unautre Jojo, quitte à risquer une bonne fessée !MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Jojo le récidiviste a été joué les 7 et 8 décembre au Jeu de Paume, Aix et le 11 décembre à Cavaillon, scène nationale

SPECTACLES XIAIX-EN-PROVENCE | CAVAILLON

Pour la seizième année, le théâtre des Ateliersouvre ses portes aux jeunes spectateurs avecses Lectures plus qui les entraînent joyeusementdans une découverte du monde à travers les contesdu monde entier. Cette année, les Balkans. Lesenfants assistent au passage entre la lecture et lamise en scène du récit. Celle-ci reste simple dans sesmoyens, abordable et judicieuse  : recours à desobjets usuels mais inattendus, jeux d’ombres,déguisements cocasses, instruments de musiquesimples. La vivacité séduit la foule enfantine, toute àl’excitation de la sortie du mercredi après midi.

«Est-ce que tout le monde est bien installé ?». Laformule rituelle est lancée, un «oui» tonitruant luirépond. Peu importe que le spectacle soit monté en5 jours, les enfants sont captivés, participent, lancentdes suggestions, obtiennent même parfois leredoutable privilège de se retrouver sur scène  !Quelle joie alors ! Supérieure sans aucun doute àcelle du goûter offert et à la discussion avec lescomédiens qui dévoilent leurs tours, les secrets dubisou donné en ombre chinoise, le rôle du bébé dansses langes, les premiers pas du prince…Alain Simon précise qu’il ne veut pas d’un «théâtrequi s’enferme dans un genre, une classe d’âge. Lavariété s’avère nécessaire, elle permet à tous lespublics de trouver leur compte dans ce théâtre.Amener les enfants jeunes rend la démarche naturelle,les faire participer leur rend enfin l’art accessible,familier»… Une merveilleuse école, qui amènesubtilement les spectateurs vers la pratique, un descredo du théâtre des Ateliers. MARYVONNE COLOMBANI

Les Lecture plus du théâtre des Ateliers (Aix) ont lieu plusieurs mercredis par mois, et d’autres joursdurant les vacances scolaires, toujours à 15hLes 20 et 27 janvier, les 3, 9 10 11 et 24 février, les 3, 10, 17, 24 et 31 mars 04 42 38 10 45 www.theatre-des-ateliers-aix.com

L’enfance de l’art

À PierreBotteroC’est le texte que l’on ne voudraitjamais écrire, celui que l’on ne cessede raturer, trop incomplet, superficiel,lointain ou trop pathétique, excessifde toute façon, et qui ne console nine satisfait personne. Car le mur au-quel on se heurte est celui de la mort.Pour les lecteurs, c’est une source debonheurs qui se tarit. Ceux qui ont eule privilège de l’approcher (il habitaitet animait le Pays d’Aix), de partagerquelques conversations (avec cettesympathie immédiate, même lors desmarathons de signatures !) savent quePierre Bottero transmettait sans comp-ter. Un regard, une phrase complice, etsa profonde humanité transparaissait… Pierre Bottero a été reconnu d’em-blée grâce à la qualité de son écriture,la justesse, la retenue, la pudeur, laforce des émotions, la capacité detisser des histoires, d’entraîner lejeune lecteur n’importe où, dans lemonde contemporain comme dansles méandres fantastiques, les contréesoù les dessins deviennent réalité…Chaque récit captive par ses qualitéspropres, mais dispense aussi uneleçon de vie. Ses livres de grandefantasy accompagneront encore longt-emps nos enfants, qui trouveront àleur tour les bonheurs que nous avonsgoûtés à la source de ses écrits. MARYVONNE COLOMBANI

Tête à claques

Jojo le re�cidiviste © J.Piffaut

© X-D.R

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LIVRESXII

Difficile de dire en quelques pages un continent quicompte 53 pays et près d’un million d’habitants surplus de 30 millions de km2 ! Pourtant Fabrice Her-vieu-Wane, auteur de L’Afrique de l’Algérie au Zim-babwe, réussit à rendre plus accessible ce vastecontinent aux enfants (à partir de la classe de 6e

conseille l’éditeur) en leur transmettant des informa-tions essentielles : cartes, chronologies, données éco-nomiques, rappels historiques, diversité des paysages,des cultures, des ethnies et des traditions, portraitsde personnalités. Sous la forme d’un abécédaire ri-chement imagé et documenté, découpé en cinqgrandes zones géographiques (Afrique du Nord, del’Ouest, de l’Est, Centrale et Australe) et ponctué detextes introductifs énoncés clairement.

Mais L’Afrique de l’Algérie au Zimbabwe va plus loin endonnant les clefs de compréhension de son histoire,ses mouvements politiques, ses modes de vie, son dé-veloppement économique, son passé chaotique. Fa-brice Hervieu-Wane aborde des questions actuellessur les démocraties contrariées et la démocratisationen marche, ou encore sur la mondialisation («adhérerou résister» ?). Pour que les jeunes lecteurs d’ici ap-prennent que l’Afrique est au cœur des enjeux du XXIe

siècle.MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

L’Afrique de l’Algérie au ZimbabweFabrice Hervieu-WaneÉd. Gallimard jeunesse, 24,50 euros

L’Afrique de A à Z

Le héros aux pouvoirs magiques a déjà séduit ungrand nombre de jeunes (et moins jeunes) lecteurs.Lanfeust de Troy et Lanfeust des étoiles sontdésormais des séries fleuves cultes que les adoslisent et relisent sans se lasser. D’où vient alors quece nouvel opus, première partie d’un diptyque intituléL’énigme Or-Azur, les laisse sur leur faim ?Est-ce le scénario de Christophe Arleston ? Peut-être. Dans cet épisode de Lanfeust Odyssey, le héros,comme Ulysse, revient enfin dans sa ville d’Eckmül.Pour lui, un an s’est écoulé ; en réalité 16 ans ontpassé et les choses ont bien changé dans la cité dessages et de la magie, tandis que lui affiche toujoursla candeur de ses 18 ans. On se moque de lui, on luivend son tröll, quelle sorte de héros est-ce là  ?L’intrigue se corse lorsqu’apparaît une Cixi qui n’estpas celle qu’on connaissait, bien qu’elle lui ressembleétrangement. Cette Cixi est maintenant fille de C’ianet petite-fille du sage Nicolède… On s’y perd  !Bizarrement, les dialogues et les traits d’humour sont,

eux, lourdement explicites, comme si les lecteursrisquaient de ne pas saisir. Du coup, l’humour, quiétait la marque des séries précédentes, est moinspercutant. Est-ce le dessin de Didier Tarquin ? Sans doute.Alors qu’on se plaisait à vagabonder sur les planchesprécises et finement coloriées de Mourier, celles deTarquin, malgré une composition toujours élaborée,déçoivent. Les traits sont sommaires, allusifs ougrossiers ; comme si cette nouvelle aventure n’étaitqu’une caricature de toutes les autres.À trop vouloir exploiter le filon Lanfeust, ses éditeursne seraient-ils pas en train de le tarir ?FRED ROBERT

Lanfeust OdysseyL’énigme Or-Azur, 1ère partieArleston et TarquinÉd. Soleil, 13,50 euros

La nuit qui fait grandirNocturnes ou les garçons perdus, écrit et illustrépar Mireille Loup, édité par la jeune maisonarlésienne Où sont les enfants ? devrait être offertà tous les enfants qui ont peur de la nuit, peur dumoment où il faut se séparer des parents pouraffronter seul le long tunnel sombre qui conduit àl’aube du jour suivant. Car Nocturnes… propose dessolutions, mots magiques à prononcer, détailsd’amour à se remémorer…, et surtout une bien jolieaventure dans le bleu de la nuit, racontée et illustréede façon poétique.Admirons d’abord l’objet : un bel album carré, à latranche entoilée de bleu azur et à la couverture desobre carton brut, au centre de laquelle est encadréeune petite photo carrée elle aussi. Mireille Loup,l’auteure, est d’abord photographe. Son jeune hérosse prénomme d’ailleurs Nicéphore, en hommagesans doute à l’inventeur de la photographie. Doncc’est l’histoire du jeune Nicéphore et de son aventureune nuit de pleine lune. Nuit étrangement lumineuse

que le petit garçon va traverser sans encombremalgré les pièges et les entorses à la logique, commeune Alice au masculin. Nicéphore suit un garçon plusgrand que lui, qui le guide et lui apprend à écouter lesconseils de la nuit, à chasser les cauchemars, àdevenir grand.De superbes photos pleine page, dans desdominantes bleu vert, mettent en scène chaqueépisode de cette épopée nocturne. Quelquesarchitectures humaines, le plus souvent des paysagesde bois et d’eau, de roche et de ciel, dans lesquels lesdeux garçons paraissent comme posés là, fragilespassagers de la nuit. Mireille Loup offre une visionsurréaliste et onirique de cet envers du jour queredoutent tant les petits.FRED ROBERT

Nocturnes ou les garçons perdusMireille LoupÉd. Où sont les enfants ?, 18 euros

Lanfeust, le retour

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XIII

Tourisme, famille, plaisirLes éditions Parenthèse verte ont eu, depuisseptembre dernier, l’intelligente initiative de proposerle début d’une série d’Escapades complices dansdiverses villes touristiques, dont la nôtre. Voici doncun duo guide consacré à Marseille et à sesalentours. C’est ici que réside l’originalité du projet :offrir pour chaque région deux petits guides vendusconjointement, le premier destiné aux parents, l’autreaux enfants. Deux livrets fins, souples, d’une petitecinquantaine de pages joliment illustrées et colorées,et d’un format facile à caser dans n’importe quelsvalise ou sac à dos. Marseille en famille, le guide des parents (que lesenfants peuvent lire aussi, c’est pas défendu  !),présente un tour d’horizon concis et plutôt completde la ville, avec des suggestions d’hébergement etde restauration et aussi des arrêts sur images àpropos de certaines spécialités, le savon et lapétanque par exemple. Son intérêt principal résidedans les trois parcours de découverte proposés, qui

permettent de se faire en peu de temps une bonneidée de la ville, ainsi que dans «les bons plans deshabitants», vivantes entrées en matière. Le carnet destiné aux enfants suit les trois parcoursdes parents (centre ville historique, mer, collines)en les agrémentant de conseils pratiques et dejeux, histoire de visiter Marseille en m’amusant.Surtout, il donne la parole à des enfants d’ici,qui enseignent aux jeunes visiteurs les règlesde la pétanque, celles de la manille, la recettede la soupe au pistou, ainsi que les bonsendroits pour pêcher, faire du skate ou del’escalade. Une collection pratique et plaisante, touten couleurs et en joie de vivre, qui devraitoffrir aux touristes de passage, petits etgrands, de bonnes raisons de revenirsouvent chez nous…FRED ROBERT

Escapades complicesDuo Guide consacré

à Marseille Éd. Parenthèse verte,

14,90 euros

Une vie de chienDrôle d’oiseau que cet Epictète, qui menace sonlecteur dès la quatrième de couverture : «Ami lecteur,le livre que tu tiens entre les mains est une merveilleéditoriale. Si tu le reposes nonchalamment et que turefuses de l’acheter, ta famille sera maudite jusqu’àla cinquième génération.» Drôle d’ouvrage aussi quecet album tout en longueur (40 cm pour une hauteurde 7 cm), dont chaque page est constituée d’un stripde 5 à 7 vignettes…Cette étrange BD retrace l’itinéraire d’un chien nonmoins étrange, de sa création à sa disparition. Et cefaisant propose une humoristique méditation sur lestatut bizarre du personnage de bande dessinée,prisonnier de ses vignettes, esclave de ses créateurset de leurs éventuelles pannes d’inspiration. Epictète semble avoir bien du mal à garder la posturestoïcienne du philosophe antique auquel il doit sonnom. Il ne cesse de vouloir s’évader de sa case,changer de forme ou de trait, bref de se révoltercontre le sort qui lui est fait. Fort peu stoïque tout ça !Mais plutôt réjouissant. Tout n’est pas égalementréussi dans cet album : certaines élucubrations du

protagoniste font à peine sourire. Mais il en estd’autres qui font mouche, car ce chien ne manquepas d’un don certain pour l’autodérision, comme sesauteurs, Algozzino et Bianco, qui jouent sans seprendre au sérieux avec les codes du genre et lesaffres de la création.On connaissait déjà Milou, Snoopy et surtout Kador,le chien philosophe au QI largement supérieur à celui

de ses Bidochon de maîtres. Bienvenue à Epictète,nouveau venu dans la tribu canine dessinée.FRED ROBERT

EpictèteBianco et Algozzino Éd. Soleil

Les contes enseignent la vie, c’est bien connu. Latransgression constitue la rupture nécessaire à lanaissance de l’histoire, aux traditionnelles épreuvesqui font grandir. Le très bel ouvrage de Bianco etAlmanza en suit les principes, et les renouvelle. Lajeune Eco s’ennuie, ses parents, riches et célèbrescouturiers, la délaissent. Un jour, Eco se voit confierune mission d’importance. La remplira-t-elle ? Quellesseront les conséquences ? Si vous vous doutez déjàqu’il y aura échec, vous n’en devinerez pas seuls lanature…Au cœur des métamorphoses la mutation des condi-tions sociales n’est pas la plus anodine. Le corps aussise modifie, préoccupation majeure des enfants. Lapremière partie s’achève sur une interrogation : com-

ment la toute jeune fille affronte-t-elle ces transfor-mations ? Un texte fin, poétique, servi par des illustrations su-perbes qui laissent à voir et imaginer en mêmetemps. Avec une palette toute de nuances, de subtilsclairs-obscurs, et un graphisme au service du sens,de l’émotion. Un très beau livre qui n’est pas que pourles petits…MARYVONNE COLOMBANI

La malédiction des SchaklebottECO Tome 1 Texte Guillaume Bianco, illustrations Jérémie AlmanzaÉd. Soleil, collection Métamorphoses, 14,90 euros

L’art de la métamorphose

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LIVRES XIV

L’action se passe à Port-au-Prince,capitale exsangue d’Haïti en proie à lacorruption, la drogue, la lutte armée.Une famille sans père, la mère, lesdeux soeurs Angélique et Joyeuse, lejeune frère Fignolé. Dans un quartierpauvre, un logement insalubre : onmanque d’air et on essaie de survivre.Un matin glauque comme les autresmais un constat et une angoisse :Fignolé n’est pas rentré. Le romanraconte les 24 heures suivantes. Deuxvoix se croisent, châpitre après cha-pitre, nous révèlant le quotidien,racontant la vie de la mère, ses croyan-ces vaudous, la naissance du jeunefrère, les émois érotiques, les décep-tions sentimentales, les frustrations.Angélique, l’aînée, infirmière dans unhôpital qui manque de tout et mèred’un enfant issu d’une seule expé-rience sexuelle, se réfugie dans lareligion chrétienne ; Joyeuse, 23 ans,se façonne une dureté de pierre et saitjouer de sa beauté sensuelle. Les deuxsoeurs n’ont pas choisi les mêmeschemins mais se retrouvent dans laprotection de la mère et la recherchede la vérité. Peu à peu se dessinent lesenjeux du pouvoir, la résistance des

étudiants, le portrait de Fignolé avecses redlocks, ses joints et sa musique.À quoi a-t-il pensé le petit frère aumoment de son martyre, commentsurvivra Mère ? Pour restituer la véritécinglante de ces âmes fières qui necourbent pas la tête, Yanick Lahensutilise une langue sensuelle comme leshabitants de l’île, dure comme le silexqui souligne la violence et le chaos dece pays qui n’a pas encore trouvé sonâme.CHRIS BOURGUE

La couleur de l’aubeYanick LahensÉd. Sabine Wespieser, 20 euros

Deux livres de la sélection pour le Prix littéraire des lycéens et des apprentis de la Région PACA : des univers où se mêlent l’intime et le politique.

Dans les mains du pèreSélectionné pour le Prix régional deslycéens et apprentis un premier livresobre et documenté, mais aussi trèslittéraire. Martine Sonnet, 20 ansaprès la mort de son père, s’est livréeà un travail de recherche dans lesarchives des établissements Renaultde Billancourt, la presse syndicale desouvriers L’Écho des Métallos Renault,quelques documents familiaux et privés.Elle connaît bien ce travail puisqu’elleest ingénieure de recherche en histoireet a publié de nombreux écrits surl’histoire des femmes et l’éducationdes filles.Dans Atelier 62elle adopte une démar-che plus personnelle, et superpose sessouvenirs d’un père aimé et la mé-moire des métallos, ces ouvriers du feuqui ont participé à l’envolée de Renaultet des Trente Glorieuses. Charron-forgeron en Normandie, le père né en1911 sentant le vent tourner, s’est faitembaucher à l’usine, quittant femme etenfants, ne revenant au foyer que leweek-end pendant 5 ans. Après la nais-sance de la petite dernière, Martine, lafamille ira s’installer dans une cité deClamart. Nouvelle vie de proximité etd’enfermement. Apprendre le voisinage,l’espace social, le retour ennuyeux auvillage en été.

Martine Sonnet a classé ses chapitresen binômes : les premiers évoquent lessouvenirs privés, les seconds traîtentde la vie professionnelle des ouvriers,de la dureté des conditions de travailet des règles de l’usine. Ils fonction-nent comme des flashes alternés,images sépia des étapes de la viescolaire et familiale, images en noir etblanc des forges et de leur fournaise,des accidents de travail, des mortsprématurées. L’émotion retenue sourd au fil des pages.Atteindra-t-elle les adolescents?CHRIS BOURGUE

Atelier 62Martine Sonnet Éd. Le temps qu’il fait, 12 euros

Le frère trahi

Ô Zibelecteur de 8 à 108 ans laisse-toi donc aller, ences fêtes natives et sylvestres, à la magie du talentlittéraire. Sous tes yeux émerveillés se déroulera leplus brillant des scenarii : tsa, tsa tsan !Les Arpenteurs du monde, Carl Friedrich Gauss(1777-1855) et Alexander Von Humboldt (1769-1859)se rencontrent au détour d’une incomparable biogra-phie comparée. À partir d’un travail de compilationexceptionnel sur l’œuvre des deux illustrissimes,Daniel Kehlmann trace d’un trait littéraire nerveuxet imaginatif le roman des vies du premier des géo-graphes-physiciens scientifique et d’un des plusgrands astrophysiciens mathématiciens de notrehistoire. Au rythme de leur névrose respective dansles dédales des temps économiques et politiquess’échafaude la plus certaine et improbable saga des

deux «savants». Au détour de la rencontre d’un vieuxmajordome décati, s’esquisse le portrait d’EmmanuelKant, cacochyme, uniquement préoccupé des sau-cisses qui garniront, au soir même, son ragoût…De l’amour, du sexe (une pincée bien chaste !), del’aventure, de la passion… et surtout un humourfulgurant qui ne nuit en rien à la véracité des faitshistoriques. Une façon de se cultiver sur l’histoire dessciences en se fendant la poire william et… la bûchede Noël !YVES BERCHADSKY

Les Arpenteurs du mondeDaniel KehlmannÉd. Actes Sud, 21euros

Intelligents diligents, et déjantés

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XV

On connaît peut-être mieux le travail de plasticiennede Laëtitia Bourget (vidéo, photo, sculpture, instal-lation) que ses albums pour enfants. Pourtant, de sarencontre avec l’illustratrice Emmanuelle Houdarten 2003, sont nés successivement Les Choses queje sais, L’apprentissage amoureux et Se faire des amis,tous parus au Seuil jeunesse. Leur nouveau bébé,Les heureux parents, s’inspire de leurs expériencesde vie respectives, des petites choses du quotidien etdes sentiments complexes de l’être humain empêtrédans ses nouvelles responsabilités. Sous les traits«d’une sublime princesse et d’un vaillant prince», ellesracontent leur long périple amoureux jalonné de«multiples épreuves», depuis leur première rencontrejusqu’au départ des enfants. Un vol de papillons suffit

alors à expliquer comment «il leur aura fallu desmontagnes d’amour et des puits de sagesse» pours’aimer éternellement. Les heureux parents est unecombinaison réussie de mots simples écrits à lamanière d’un conte et de dessins oniriques où leventre de la mère-sirène déborde d’une baignoireverte, où les canapés roses enchantent la maison etles hamburgers sont forcément géants. MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Les heureux parentsTextes de Laëtitia Bourget, illustrationsd’Emmanuelle Houdartà partir de 5 ansÉd. Thierry Magnier, 16 euros

Oh ! les heureux parents

Le chef d’œuvre de Prokofiev Pierre et le Loup, contemusical intemporel destiné aux enfants, a connu demultiples versions marquées par des narrateurs carac-téristiques : Gérard Philipe, Peter Ustinov, ClaudePiéplu, Jacques Brel, Jean Rochefort, Valérie Lemercier…Étonnamment Gallimard jeunesse ne possédait pasl’ouvrage à son catalogue ! Voici qui est réparé avecla collaboration d’un acteur à la voix chaleureuse : Ber-nard Giraudeau narre avec délice l’escapade dePierre et la colère de grand-père, la course désespéréedu canard, la capture du loup, le défilé final… L’Orches-tre national de France (dir. Thomas Fulton) colorevoluptueusement le récit et fait découvrir les instru-ments attachés aux personnages, le tout agrémentéde grandes illustrations signées Olivier Tallec.JACQUES FRESCHEL

Pierre et le LoupLivre-CD  «Grand format»Éd. Gallimard jeunesse, 22 euros

Nuit calmeAllons donc ! Bébé ne veut pas dormir… qu’à cela netienne ! Essayez donc ceci : c’est dans la collection desImagiers, succès de chez Gallimard pour la tranchedes bambins de 1 à 4 ans. Seize berceuses sont arrangéesou composées par Bernard Davois et Jean-PhilippeCrépin, dans des styles variés, joliment chantées pardes adultes et des enfants. Les comptines à dormirsont accompagnées par des instruments acoustiques(guitare, flûte, clarinette, percussions, accordéon…) etl’on trouve les traditionnels Dodo l’enfant do, Faisdodo Colas mon p’tit frère, une Berceuse cosaque, ouBonsoir Madame la Lune, Balalin Balalan… Et loupitchoun peut suivre le fil des chansons grâce à un livreépais cartonné et les illustrations nocturnes d’OlivierTallec.JACQUES FRESCHEL

Mon Imagier des berceusesLivre-CDÉd. Gallimard jeunesse, 14,50 euros

Pierre éternelVoici un assortiment de créations de Boby Lapointe(La maman des poissons), Henri Dès (Papa mon baiser),Alain Schneider (Les hippopotames), Bernard Davois(Mon arbre à chansons)… et de chansons tradition-nelles : Savez-vous planter les choux, Dans la forêtlointaine, Bonjour ma cousine, J’aime la galette… Unecompilation de 17 succès tirés d’ouvrages antérieurss’inscrivant dans la continuité de Mes plus bellescomptines (vendu à plus de 16000 exemplaires !). Lesplanches colorées sont signées par l’équipe desillustrateurs attachés à la collection et les textesmajoritairement chantés par de jeunes enfants. Ilssont accompagnés par de vrais instruments et nonde la soupe synthétique que l’on trouve trop souventdans les productions destinées au très jeune public…JACQUES FRESCHEL

Mes plus belles chansonsÉveil musical de 1 à 10 ansÉd. Gallimard jeunesse, 15,90 euros

Florilège pas toc

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Le Gyptis10 invitations par soirpour Hypatie ou la mémoire des hommesde Pan Bouyoucasmes Andonis Vouyoucasle 19 janv à 20h30le 23 janv à 20h30le 26 janv à 20h30le 30 janv à 20h30tarif réduit B (15€ au lieu de 24)à toutes les représentations04 91 11 00 91

Le Massalia10 invitationspour Victoria de la cie du zieu dans les bleusle 19 janv à 20h04 95 04 95 70

Compagnie ParnasTarif réduit 4€ pour les adhérentspour les représentations duBanquet fabulateurle 17 et le 18 déc à 20hà la Friche la Belle de Mai04 91 64 41 90

La Minoterietarif réduit pour toutes les représentations8€ au lieu de 12€

Théâtre de LencheTarif réduitpour toutes les représentations04 91 91 52 22

Les Bancs Publics1 place offerte pour 1 placeachetéepour tous les spectacles 04 91 64 60 00

3bisf (Aix)Entrées et visites gratuites sur réservations04 42 16 17 75

Théâtre Vitez (Aix)2 invitationspour Nous étions jeunes alorsde et mes par Frédéric Sonntagle 19 janv à 20h30le 20 janv à 19hau-delà de ce quota d’invitations,tarif réduit pour tous lesspectacles04 42 59 94 37

Le Pavillon Noir (Aix)4 invitationspour Monday in the sunchorégraphie de Berihan Dehmenet Safak Uysalle 28 janv à 20h3004 42 93 48 00

Les Salins (Martigues)6 invitations par soirpour Le Retour au désertde Catherine Marnasle 7 janv à 20h30le 8 janv à 20h30Réservation indispensable avantle 6 janvier04 42 49 02 00

Vélo Théâtre (Apt)2 invitationspour la Nuit de fête : concert du groupeAksak pour fêter leur 20 ansle 28 déc à 20h30le 29 déc à 20h3004 90 04 85 25

L’institut culturelitalienvous offre3 adhésions annuellesd’une valeur de 32 €, cette «carte adhérent»vous donnera accès à tous les services de l’Institut,médiathèque et programmeculturel.Demande par mail :[email protected] au 04 91 48 51 94

Librairie Maupetit(Marseille 1er)La Canebière5% de réduction sur tous les livres

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Librairie Imbernon(Marseille 8e)spécialisée en architectureLa Cité Radieuse

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La Pensée de MidiVous offre2 exemplaires de Istanbul, ville monde3 exemplaires du hors-série Bruno Etienne, sur les chemins de la pensée de midipar mail :[email protected]

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