1370 - Du 20 au 26 novembre 2020
Prix : 15 Dhs
GRAND ESPOIR, PETITES RĂSERVES
VACCIN COVID-19
La campagne de vaccination initiée par le RoiMohammed VI est sur les rails. Les deux vaccins sélectionnés
par le Royaume se rĂ©vĂšlent sĂ»rs et efficaces. RĂ©vĂ©lationset interviews exclusives sur les dessous dâune stratĂ©gie
qui sâannonce payante.
Dr Abdelhakim Yahyane,Directeur de la Direction
de la Population au ministÚre de la Santé.
Pr Bouchra Meddah,Directrice du Médicament et de la Pharmacie au ministÚre de la Santé.
OPĂRATION DES FAR Ă GUERGARAT
Le Polisario seul au monde
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Direct04 La cour de cassation algĂ©riennedĂ©cide de rejuger lâaffaire06 Atteinte de Covid, AminatouHaĂŻdar empĂȘchĂ©e dâembarquer dansun avion de la RAM
Couverture08 Grand espoir, petites rĂ©serves12 Pr Bouchra Meddah :âLes deux vaccins chinois et britanno-suĂ©dois sont efficaces et sĂ»rsâ15 Les surenchĂšres du vaccin miracle16 Dr Abdelhakim Yahyane :âLa stratĂ©gie de vaccinationest en cours de validation â18 Le vaccin chinois a Ă©tĂ© testĂ©Ă grande Ă©chelle20 Entretien avec Moulay Mustapha Ennaji22 Le vaccin chinois et nous !
Dossier24 Le Polisario seul au monde26 Que peuvent vraimentles sĂ©paratistes?28 Le Polisario agresseur Ă Guergarat30 La fin dâune dure nostalgie ?
32 La tentation aventuriste
Economie34 Partenariat CrĂ©dit Agricole du Maroc-SONACOS36 Un amendement de la PLF 2021prĂ©voit de dĂ©fiscaliser les intĂ©rĂȘts perçuspar les personnes physiques rĂ©sidentes39 Nouvelle politique dâimport-substitution
SociĂ©tĂ©40 TĂ©moignage dâune Marocaine quia perdu ses parents atteints de Covid-1942 UNICEF Maroc donnela parole aux enfants44 Maria OmnĂšs, une dame de cĆur
Culture46 Il y a un quart de siĂšcle,Mohammed Kheir Eddine est mort
Sport47 CAN 2022 : Les Lions en bonne voiepour le Cameroun
Chronique50 Lâhymne national, 50 ans de vieâŠUn symbole identitaire de haute valeur
SOMMAIRE
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GRAND ESPOIR, PETITES RĂSERVESVACCIN COVID-19
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Tariq Sijilmassi
Maria OmnĂšsrecevant un prix.
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A.A.
Afin dâaccompagner la dynamique et le dĂ©veloppement dâun secteur agricole fort et performant en Afrique francophone, i-confĂ©-rences organise la septiĂšme Ă©dition de lâAfrica Agri Forum les 9 et 10 dĂ©cembre 2020 Ă YaoundĂ©. Ce forum est organisĂ© en partenariat avec OCP Africa et avec lâappui de lâUnion Africaine. «Fort du succĂšs de ses prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions Ă Abidjan et Libreville et afin de tĂ©moigner de sa vocation rĂ©gionale et son intĂ©rĂȘt dâaccom-pagner les ambitions des pays de lâAfrique Centrale, lâAfrica Agri Forum 2020 a choisi comme destination YaoundĂ© pour offrir au Cameroun une plateforme B to B qui mettra sa capitale au cĆur des dĂ©bats visant le dĂ©veloppe-ment de ce secteur hautement stratĂ©-gique pour la rĂ©gion», dĂ©clarent les organi-sateurs.
«Le vol de lâĂ©lectricitĂ© coĂ»te au Maroc prĂšs de 1,2 milliard de dirhams par an. Un projet de loi pour lutter contre ce phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© au SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du gouvernement et sera bientĂŽt adopté».
Que se passe-t-il au juste dans le systĂšme politico-judiciaire al-gĂ©rien? La cour suprĂȘme algĂ©-
rienne a accepté, mercredi 18 novembre 2020, le pourvoi en cassation de Saïd Bouteflika, frÚre et ex- conseiller du président déchu Abdelaziz Boutefli-ka et de deux ex-patrons du renseigne-
ment, condamnĂ©s Ă 15 ans de prison pour «complot» contre lâarmĂ©e et lâEtat. Lâaffaire sera rejugĂ©e Ă la suite dâun pour-voi introduit par la dĂ©fense et le parquet gĂ©nĂ©ral militaire de la cour de Blida, prĂšs dâAlger, selon la cour suprĂȘme.La cour dâappel militaire de Blida nâa pas fixĂ© de date prĂ©cise pour le nouveau procĂšs de SaĂŻd Bouteflika, des gĂ©nĂ©-raux Mohamed MediĂšne, dit Toufik, et Athmane Tartag ainsi que de la militante trotskiste Louisa Hanoune qui, elle, a recouvrĂ© la libertĂ©. ArrĂȘtĂ©s en mai 2019,
les quatre accusĂ©s avaient Ă©tĂ© condam-nĂ©s en septembre de la mĂȘme annĂ©e Ă 15 ans dâemprisonnement lors dâun pro-cĂšs Ă©clair devant le tribunal militaire de Blida, pour complot contre lâautoritĂ© de lâEtat et de lâarmĂ©e. Ils Ă©taient accusĂ©s de sâĂȘtre rĂ©unis en mars 2019 pour Ă©laborer un plan de dĂ©stabilisation du haut com-
mandement de lâarmĂ©e, qui demandait alors publique-ment le dĂ©part du prĂ©sident Bouteflika pour sortir de la crise nĂ©e du «Hirak», sou-lĂšvement populaire qui a contraint lâancien chef de lâEtat Ă la dĂ©mission en avril 2019.Les peines de SaĂŻd Bou-teflika, de Toufik, lâancien chef du DĂ©partement du renseignement et de la sĂ©-curitĂ© (DRS), et de son ex-bras droit Athmane Tartag, qui lui avait succĂ©dĂ©, ont
Ă©tĂ© confirmĂ©es en appel en fĂ©vrier 2020. Louisa Hanoune, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du parti des travailleurs (PT, trotskiste), avait pour sa part vu sa peine rĂ©duite de quinze ans Ă trois ans de prison, dont neuf mois ferme. Elle a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e en fĂ©vrier 2020.La dĂ©cision de la cour suprĂȘme algĂ©rienne intervient Ă moment oĂč le prĂ©sident algĂ©-rien, Abdelmjid Tebboune, se trouve tou-jours hospitalisĂ© Ă lâĂ©tranger. Autant dire que tout le systĂšme algĂ©rien est plongĂ© dans le chaos et lâimprovisation l
La cour de cassation algĂ©riennedĂ©cide de rejuger lâaffaire
Aziz Rabbah, ministre de lâĂ©nergie et des mines
SaĂŻd Bouteflika,
Athmane Tartag et
Mohamed MediĂšne.
OCP AFRICA
Africa Agri Forum 2020 posera ses valises à Yaoundé
ProcÚs de Saïd Bouteflika et des généraux MediÚne et Tartag
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Denis François, 55 ans, nâest plus. Le consul gĂ©nĂ©ral de France Ă Tanger se serait suicidĂ©, ce jeu-
di 19 novembre 2020, dans sa rĂ©sidence dans la ville du DĂ©troit. On lâa retrouvĂ© pendu chez lui dans la matinĂ©e. Pour lâheure, les circonstances de son prĂ©-sumĂ© suicide demeurent indĂ©terminĂ©es. LâenquĂȘte est en cours. Il a pris ses fonc-tions le 15 septembre 2020, suite Ă sa nomination par dĂ©cret du prĂ©sident fran-çais Emmanuel Macron, soit seulement un peu plus de deux mois avant cet Ă©vĂ©-nement fĂącheux. Pour rappel, il a succĂ©-dĂ© Ă ce poste Ă Thierry Vallat. JusquâĂ sa rĂ©cente nomination, il Ă©tait conseiller
au Quai dâOrsay, en poste Ă Paris. Il oc-cupait le poste de conseiller des affaires Ă©trangĂšres au ministĂšre de lâEurope et des Affaires Ă©trangĂšres français. Il a dĂ©butĂ© a carriĂšre en janvier 1995 en qualitĂ© dâattachĂ© de lâadministration centrale Ă lâAgence pour lâenseignement français Ă lâĂ©tranger. Pendant de lon-gues annĂ©es, il a assurĂ© la fonction de membre du conseil dâadministration de la Caisse autonome de retraites complĂ©-mentaires et de prĂ©voyance du transport (CARCEPT) avant dâoccuper plusieurs postes de responsabilitĂ©, notamment au sein du ministĂšre de lâEurope et des Af-faires Ă©trangĂšres l
Un peu plus de deux mois aprÚs sa nomination, le consul généralde France à Tanger, Denis François, retrouvé pendu dans sa résidence
Drame
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Le SĂ©nĂ©gal appuie lâinterventiondu Maroc Ă El Guergarat
Soutien
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Atteinte de Covid, Aminatou HaĂŻdar empĂȘchĂ©e dâembarquer dans un avion de la RAM
La sĂ©paratiste Aminatou HaĂŻdar a Ă©tĂ© empĂȘchĂ©e dâembarquer sur le vol de ce mercredi 18 novembre 2020 Ă destination
de Las Palmas parce quâelle a Ă©tĂ© testĂ©e positive Ă la Covid-19.«Suite Ă la diffusion sur certains rĂ©-seaux sociaux dâinformations erronĂ©es concernant les conditions de vol dâune passagĂšre au nom de Aminatou HaĂŻdar, Royal Air Maroc a tenu Ă prĂ©ciser que, conformĂ©ment au protocole de lâĂ©tat dâurgence sanitaire, la compagnie natio-nale a Ă©tĂ© saisie par les autoritĂ©s sani-taires de LaĂąyoune, en vue de signaler
que la passagĂšre en question a Ă©tĂ© testĂ©e positive Ă la Covid-19», ajoutant que celle-ci a dĂšs lors Ă©tĂ© empĂȘchĂ©e dâem-barquer sur le vol.Cette coordination entre les autoritĂ©s sanitaires, les autoritĂ©s locales et la compagnie nationale, vise Ă prĂ©server la santĂ© des passagers et la sĂ©curitĂ© des vols, a soulignĂ© la mĂȘme source, rappe-lant que conformĂ©ment aux procĂ©dures de RAM et Ă celles de la quasi-totalitĂ© des compagnies aĂ©riennes, les per-sonnes positives Ă la Covid-19 ne peuvent logiquement accĂ©der Ă un vol et risquer de contaminer la totalitĂ© des passagers l
SĂCURITĂ
Dans une position franche, le président sénégalais, Macky Sall, a salué
dans une lettre adressĂ©e Ă S.M. Mohammed VI le sens de la mesure et de la retenue dont le Royaume du Maroc fait preuve, en vue de maintenir la stabilitĂ© de la zone tampon de Guergarat. «Dans lâesprit de sa position traditionnelle sur ce dossier, le SĂ©nĂ©gal rĂ©itĂšre son soutien au Royaume du Maroc dans la dĂ©fense de ses droits lĂ©gitimes», Ă©crit notamment le PrĂ©sident
Macky Sall. Câest probablement la premiĂšre fois quâune telle position diplomatique pro-Maroc est officiellement affichĂ©e par le SĂ©nĂ©gal alors quâil Ă©tait connu par le passĂ© pour adopter des positions plutĂŽt nuancĂ©es sur le dossier du Sahara pour ne pas froisser lâAlgĂ©rie. Mais la lettre envoyĂ©e au Souverain est venue marquer un changement important dans le rapprochement diplomatique qui se renforce entre les deux pays l
Un exemple Ă suivre. Depuis 2014, les jeunes du lycĂ©e Al Jabr, Ă FĂšs, sâactivent en faveur de leur communautĂ©.
Dans le cadre de leur club Interact Al Jabr, plusieurs actions sont menĂ©es pour venir en aide aux plus dĂ©munis et aux sans-abris Ă travers la distribution de paniers alimentaires ou de ftours en pĂ©riode de Ramadan. Des actions de nettoyage et de peinture sont Ă©galement effectuĂ©s au niveau des espaces verts de la ville de FĂšs, sans oublier leur militantisme en faveur de sujets sociĂ©taux comme la lutte contre la violence Ă lâencontre des femmes. Le club Interact Al Jabr fait partie des 14.911 clubs soutenus par lâorganisation Rotary au niveau de 145 pays l
Le club Interact Al Jabr de FĂšs sur tous les fronts
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PAR MAROUANE KABBAJ
La course mondiale effrĂ©nĂ©e pour se procurer les vaccins justifiela vision anticipative de la stratĂ©gie de vaccination initiĂ©e par le RoiMohammed VI. Les deux vaccins sĂ©lectionnĂ©s par le Royaume se rĂ©vĂšlent efficaces. Les rĂ©sultats des essais cliniques ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans desrevues scientifiques de renom. Des rĂ©vĂ©lations inĂ©dites qui rassurentet rassĂ©rĂšnent les Marocains. La confiance sâinstalle.
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EfficacitĂ© et importation des vaccins anti-Covid, lancement de la campagne nationaleâŠ
La brouille se dissipe. La confiance sâinstalle. Moins de flou et dâincomprĂ©hensions. Plus de clartĂ©. DĂ©sormais, on en sait un peu plus sur le comitĂ© national scientifique ad hoc pour lâĂ©labo-
ration de la stratĂ©gie vaccinale contre la Covid-19 dont lâobjectif premier et principal est dâĂ©laborer une stratĂ©gie de vaccination de la population marocaine et la soumettre pour approbation Ă la haute sphĂšre de lâautoritĂ© du pays mais aussi dâassurer le suivi des essais cliniques.Les propositions dâune stratĂ©gie de vaccination ont Ă©tĂ© faites. Seul le Roi Mohammed, en sa qualitĂ© de chef dâEtat, aura le dernier mot sur ce qui sera mis en Ćuvre, en partant du principe selon lequel câest la priorisation scientifique qui dĂ©terminera, notamment, les personnes pour lesquelles les vaccins pourraient ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques en prioritĂ© et qui courent un risque plus important, oĂč quâelles se trouvent, qui devraient y avoir accĂšs. Bien en-tendu, l'opĂ©ration touchera en premier lieu le personnel stratĂ©gique, ou le personnel de premiĂšre ligne, en lâoc-currence, le personnel de SantĂ©, les autoritĂ©s publiques, les forces de sĂ©curitĂ© et le personnel de lâĂ©ducation na-
tionale, ainsi que les personnes ĂągĂ©es et les personnes vulnĂ©rables au virus, avant de sâĂ©largir au reste de la population. La dĂ©cision reviendra au Roi, et câest naturel, Ă©tant donnĂ© quâil sâagit lĂ de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© de 25 millions de Marocains. Oui, finalement, ce sont 25 mil-lions dâĂąmes qui sont censĂ©es recevoir le vaccin anti-Co-vid. Sont inclues les personnes atteintes du Covid-19, asymptomatiques, mĂȘme si elles sont en bonne santĂ©, beaucoup plus pour une question dâĂ©thique, car au final, cette frange de la population peut ne pas ĂȘtre vaccinĂ©e, selon lâavis de grands experts scientifiques en la matiĂšre de par le monde. Ceci dit, elles conserveront leur droit Ă recevoir le vaccin.
Une vision anticipativeMais par quel vaccin les Marocains seront-ils vaccinés? Et quels critÚres, objectifs bien entendu, ont présidé au choix de tel ou tel autre vaccin? La réponse à ces deux questions capitales et vitales est apportée par la profes-seure Bouchra Meddah, directrice du Médicament et de
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la Pharmacie au ministĂšre de la SantĂ© (voir son interview dans ce mĂȘme dossier dĂ©diĂ© Ă la stratĂ©gie de vaccination natio-nale). En substance, il sâagit du vaccin chinois de Sinopharm et du vaccin britan-no-suĂ©dois dâAstraZeneca. Pourquoi ces deux-lĂ et pas dâautres? Tout bonnement, parce quâils sont efficaces et sĂ»rs. Mais pas seulement. Ils sont les plus avancĂ©s sur un plan chronologique. LâĂ©pidĂ©mie avance Ă grands pas. IrrĂ©ductible et im-placable. Et on craint pour la santĂ© des citoyens. Câest le souci lancinant du Roi Mohammed VI.
Essais cliniques concluantsAutre critĂšre de poids, non moins impor-tant, voire mĂȘme pesant dans la prise de dĂ©cision: les conditions de stockage et de distribution comme la conservation des vaccins entre 2 et 8°C. Cette donnĂ©e est cruciale en ce sens oĂč elle Ă©vite au Maroc des dĂ©penses faramineuses, se chiffrant vraisemblablement Ă des dizaines de millions de dollars, pour sâĂ©quiper en une chaĂźne de froid Ă -60 ou -70° que nĂ©ces-site la conservation dâautres vaccins, no-tamment amĂ©ricains. Et puis, admettons que le vaccin soit prĂȘt en dĂ©cembre 2020 ou janvier 2021. Il va falloir au minimum trois mois pour Ă©quiper 83 provinces, avec tout ce que cela induit comme grande mobilisation de ressources humaines for-mĂ©es et disponibles. Contrairement aux vaccins chinois et britanno-suĂ©dois, dont la conservation ne pose aucun problĂšme et nâexige point un investissement en temps et en argent. «Le ministĂšre de la SantĂ© dispose dâune chaĂźne de froid ef-ficace pour la conservation des vaccins de routine avec un volume de stockage de sĂ©curité», rassure Dr Abdelhakim Yahyane, directeur de la Direction de la
Population au ministĂšre de la SantĂ© (voir son interview Ă©galement). Pour ce qui est des essais cliniques concluants et dĂ©terminants dans le choix des deux vaccins pour la campagne de vaccination anti-Covid, la nouvelle est rĂ©-confortante. Les rĂ©sultats des Ă©tudes de la premiĂšre et la deuxiĂšme phases sont prometteurs et encourageants, de lâavis des deux membres du comitĂ© scientifique et technique ad hoc.Reste les rĂ©sultats des essais dans leur phase III. A ce propos, ce quâil faut rete-nir, câest que lâessai clinique de phase III du vaccin Sinopharm est une Ă©tude randomisĂ©e en double aveugle rĂ©alisĂ©e au Maroc (sur un Ă©chantillon de 600 vo-lontaires) mais aussi dans plusieurs pays au monde entier, dont les Emirats Arabes Unis, le Bahrein, lâEgypte et lâArgentine. Ces essais, qui doivent durer en principe un an, sont au troisiĂšme mois. Mais des rĂ©sultats prĂ©liminaires sont attendus dâici fin dĂ©cembre 2020.Cela coĂŻncidera fort probablement avec le dĂ©but de la campagne de vaccination au Maroc avec le vaccin chinois de Sino-pharm. LâĂ©tendue de la campagne sera fonction de lâarrivage du vaccin de Chine. DĂ©jĂ , un premier avion transportant le premier arrivage fera lâaller-retour de Chine au Maroc fin novembre courant. Ce dernier sera destinĂ© au personnel stra-tĂ©gique. Si les quantitĂ©s importĂ©es sont suffisantes, cette frange de la population sera vaccinĂ©e en deux semaines. Pour le reste de la population, au cas oĂč les doses nĂ©cessaires sâavĂšrent dispo-nibles en temps voulu, lâopĂ©ration nâexcĂš-dera pas un mois. Mais câest sans comp-ter avec les premiers arrivages du vaccin dâAstraZeneca, qui seraient acheminĂ©s courant janvier 2021.
En tout Ă©tat de cause, le Maroc a une ex-pĂ©rience probante en matiĂšre de vaccina-tion massive. Le pays est Ă©quipĂ© et prĂȘt Ă administrer jusquâĂ 500.000 doses par jour si toutefois toutes les conditions sont rĂ©unies et si tout se passe comme prĂ©vu. Informer, câest communiquer. Et commu-niquer, câest faire adhĂ©rer. Il est vrai que le ministĂšre de la SantĂ© a en partie failli Ă ce paradigme depuis le dĂ©but de lâĂ©pi-dĂ©mie, mais aujourdâhui, ce qui retarde la campagne de communication relative Ă la stratĂ©gie de vaccination est plus fort que le ministre de la SantĂ©, Khalid AĂŻt Taleb, ou du Chef de gouvernement, SaĂąd Eddine El Othmani. Câest une dĂ©cision souveraine qui revient au Roi Mohammed VI.
Une expĂ©rience probanteA ce stade, câest dĂ©jĂ un bon signe de rĂ©vĂ©ler ces informations stratĂ©giques et susceptibles de balayer dâun revers de la main les spĂ©culations inhĂ©rentes aux vaccins sĂ©lectionnĂ©s, leur efficacitĂ© et leur
EN SE VACCINANT ET EN FREINANT LA PROPAGATION DU NOUVEAU CORONAVIRUS,
VOIRE EN LâĂRADIQUANT, LA RELANCE DE LâĂCONOMIE NATIONALE SERA EFFECTIVE.
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LES DEMANDES SUR LES VACCINS SONT
PRESSANTES EN PROVENANCE DE
PLUSIEURS CONTRĂES.
innocuitĂ©. Sur ce dernier point, le vaccin chinois est actuellement en stade de fa-brication. En Chine, on lâa testĂ© sur des Chinois. Aucun effet secondaire grave Ă dĂ©clarer, pour lâheure. Un problĂšme hante, cependant, les res-ponsables marocains, comme leurs pairs de par le monde, les demandes sur les vaccins sont pressantes en provenance de plusieurs contrĂ©es. Si lâEurope a fait
son choix dâopter unanimement pour le futur et hypothĂ©tique vaccin de Sanofi (qui ne sera prĂȘt, selon le top management des laboratoires, quâen juin 2021), plu-sieurs pays ont commandĂ© Ă Sinopharm et Ă AstraZeneca comme Ă dâautres. Heureusement que le Maroc a pris lâini-tiative trĂšs tĂŽt. Et câest cette initiative, il faut en convenir, qui a suscitĂ© quelques apprĂ©hensions ci et lĂ sur lâefficacitĂ© et la
sĂ©curitĂ© du vaccin du moment que les es-sais cliniques ne sont pas terminĂ©s. Pour le moment, les rĂ©sultats des essais sont apaisants. Fallait-il attendre la fin des essais avant de le commander ou commander celui dâAstraZeneca? Câest lĂ toute la question. Mais, dâun point de vue de gouvernance et de santĂ© des Ma-rocains, le Souverain, comme tout citoyen marocain, observe avec inquiĂ©tude lâĂ©vo-lution ascendante plus ou moins effrĂ©nĂ©e de la courbe des contaminations et des dĂ©cĂšs Covid. A lui seul, cet argument peut convaincre et rassurer tout Marocain et le faire adhĂ©rer Ă cette vision anticipative qui, finalement, comme elle a Ă©tĂ© explici-tĂ©e dans les discours royaux, priorise la santĂ© des Marocains. Et puis, en se vacci-
nant et en freinant la propagation du nou-veau coronavirus, voire en lâĂ©radiquant, la relance de lâĂ©conomie nationale sera effective.Sans quoi, les restrictions de dĂ©place-ments et les contrĂŽles et la paralysie de secteurs dâactivitĂ© entiers empĂȘchera cette relance avec tout ce que cette situa-tion engendrera comme retombĂ©es Ă©co-nomiques et sociales fĂącheuses l
Signature dâun mĂ©morandum dâentente entre le Maroc le groupe R-Pharm
pour lâacquisition dâun vaccin anti Covid-19.
âLes deux vaccins chinois et britanno- suĂ©dois sont efficaces et sĂ»rs â
INTERVIEW DU PR BOUCHRA MEDDAH,Directrice du Médicament et de la Pharmacie au ministÚre de la Santé
Interview réalisée parMarouane KABBAJ
Faites-vous partie du comitĂ© scien-tifique et technique ad hoc? Si oui, qui sont ses autres membres et quel est son rĂŽle dans la prise des dĂ©cisions relatives, notamment, au protocole sanitaire? Il sâagit du ComitĂ© National Scien-tifique ad hoc pour lâĂ©laboration de la stratĂ©gie vaccinale contre la Co-vid-19. Ce ComitĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par une dĂ©cision ministĂ©rielle et a reçu un mandat du ministre de la SantĂ© pour Ă©laborer une stratĂ©gie de la vaccina-tion de la population marocaine. Ce comitĂ© technique et scientifique est chargĂ© Ă©galement dâassurer le suivi de lâessai clinique. Le comitĂ© tech-nique et scientifique est composĂ© dâun ensemble dâexperts Ă©minents dans diffĂ©rents domaines, Ă savoir en santĂ© publique, de mĂ©decins spĂ©-cialistes et professeurs universitaires en Ă©pidĂ©miologie, en rĂ©animation, en pneumologie, en pĂ©diatrie et en microbiologie-infectiologie, et des membres es qualitĂ© relevant du mi-nistĂšre de la SantĂ©, dont je fais partie.
Pouvez-vous dâabord expliquer les critĂšres sur lesquels le minis-
tĂšre de la SantĂ© a fait le choix des deux candidats vaccins de Sino-pharm et dâAstraZeneca en en Ă©cartant dâautres?De prime abord, il est clair que plu-sieurs pays sont en course depuis des mois et se bousculent pour trou-ver, les premiers, le vaccin qui fonc-tionne. Mais, il y a aussi une prise de conscience, parmi les gouverne-ments, quâil faut assurer lâaccĂšs au vaccin en quantitĂ© suffisante.Le Maroc a fait des efforts considĂ©-rables et a pu signer des contrats avec deux grands laboratoires producteurs de vaccins: Un premier contrat avec le laboratoire chinois Sinopharm et un second avec le laboratoire britan-no-suĂ©dois AstraZeneca. Le choix du vaccin par le Maroc se basait sur plusieurs critĂšres. Dâabord, deux critĂšres fondamentaux qui sont lâefficacitĂ© et la sĂ©curitĂ© des vaccins. En effet, le vaccin doit ĂȘtre efficace, câest-Ă -dire quâil doit permettre une meilleure immunisation contre le virus SARS-COV 2 et ne pas prĂ©sen-ter de toxicitĂ© ou dâeffets indĂ©sirables graves. Il faut souligner que jusquâĂ maintenant, les Ă©tudes cliniques ont prouvĂ© que les deux vaccins choisis par le Maroc remplissent ces deux conditions principales.Ensuite, il y a le recul dâexpĂ©rience, assez important avec la technologie utilisĂ©e pour le dĂ©veloppement et la fabrication de ces deux vaccins. Aus-si, il existe dâautres critĂšres de choix relatifs aux conditions de stockage et de distribution, comme la conserva-tion des vaccins entre 2 et 8°C. En
Pharmacienne spĂ©cialiste en pharmacie industrielle depuis 2007 et professeure de pharmacologie Ă la FacultĂ© de mĂ©decine et de pharmacie de Rabat depuis 2009, Pr Bouchra Meddah intĂšgre le ministĂšre de la SantĂ© en lâan 2000 et gravit les Ă©chelons jusquâĂ occuper son poste actuel. A cette dame, bosseuse infatigable, on confĂšre aussi une lourde responsabilitĂ©, celle dâĂȘtre inspectrice assermentĂ©e du ministĂšre de la SantĂ©. Dans cette interview exclusive, Pr Bouchra Meddah fait des rĂ©vĂ©lations inĂ©dites sur les vaccins sĂ©lectionnĂ©s par le Maroc, qui vont ĂȘtre la base de la campagne de vaccination programmĂ©e incessamment, et sur leur efficacitĂ© et leur innocuitĂ©.
â LES VACCINS CHINOIS ET BRITANO-SUĂDOIS SONT LES PLUS SĂRS EN TERMES DE PROCĂDĂS DE FABRICATION.â
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la SantĂ©, rassurĂ©s par rapport aux rĂ©sultats tirĂ©s jusque-lĂ ? Comment se portent les 600 volontaires maro-cains?Les rĂ©sultats des phases 1 et 2, qui sont publiĂ©s dans une des revues scienti-fiques internationales de renommĂ©e, telle JAMA pour le vaccin chinois, ont dĂ©montrĂ© que le vaccin est efficace et inoffensif. Cette efficacitĂ© est Ă©valuĂ©e selon deux critĂšres, lâascension des an-ticorps neutralisants et la comparaison entre le nombre de cas Covid-19 dans les groupes placebo et vaccin. Les effets secondaires apparus chez les volontaires marocains sont tous bĂ©nins comparativement Ă ceux observĂ©s avec la majoritĂ© des vaccins et aucun effet indĂ©sirable grave nâa Ă©tĂ© observĂ©. Nos volontaires se portent bien et seront sui-vis pendant une annĂ©e aprĂšs la fin du schĂ©ma vaccinal.
Quand prĂ©voyez-vous de terminer la phase III des essais cliniques de Si-nopharm?Des rĂ©sultats prĂ©liminaires seront dis-ponibles dâici fin de lâannĂ©e 2020, mais la phase III des essais cliniques durera une annĂ©e pour Ă©valuer le profil de sĂ©-curitĂ© par la dĂ©tection de lâapparition de nouveaux Ă©vĂšnements indĂ©sirables.
Comment les Marocains peuvent-il avoir confiance quand vous dĂ©clarez que la production en masse du vac-cin se fera dans les prochaines se-maines alors que le dĂ©lai prĂ©vu pour commencer la vaccination est trĂšs court?Câest un dĂ©fi que le laboratoire phar-maceutique doit surmonter dans une telle situation dâurgence sanitaire. Une augmentation progressive du processus de fabrication a eu lieu dans la plupart des pays producteurs de vaccins. Ces derniers ont multipliĂ© leurs sites de pro-duction afin de couvrir le marchĂ© de-mandeur.
Des rumeurs disent que le vaccin est dĂ©jĂ prĂ©parĂ© et quâil sera importĂ©
outre, ces deux vaccins sont parmi les plus avancĂ©s chronologiquement, com-parĂ©s Ă dâautres vaccins, et les plus sĂ»rs en termes de procĂ©dĂ©s de fabrication.
On dit candidat vaccin car les essais cliniques ne sont pas encore termi-nĂ©s et, par consĂ©quent, le vaccin nâest pas encore validĂ©. OĂč en sont aujourdâhui les essais du candidat vaccin de Sinopharm dans leur phase III?Lâessai clinique de phase III du vaccin de
Sinopharm est une Ă©tude multicentrique randomisĂ©e en double aveugle rĂ©alisĂ©e dans plusieurs pays au monde entier, Ă savoir les Emirats Arabes Unis, le Bahrein, lâEgypte, la Jordanie, le PĂ©rou et lâArgentine. Nous en sommes au 3e mois de la phase III, qui durera une an-nĂ©e, avec possibilitĂ© dâavoir des rĂ©sul-tats prĂ©liminaires en 2020. Les volon-taires de lâessai seront suivis pour une durĂ©e dâune annĂ©e.
Etes-vous, au niveau du ministĂšre de
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de la Chine prochainement. Quâen dites-vous?Dans lâurgence sanitaire que le monde entier subit, les phases des essais cli-niques sont menĂ©es en parallĂšle, tenant compte du besoin urgent dâun vaccin qui sâimpose. Par consĂ©quent, le la-boratoire pharmaceutique a dĂ©jĂ lancĂ© la production Ă grande Ă©chelle depuis quelques mois. Il faut noter que pour la premiĂšre fois, une production en masse est dĂ©marrĂ©e avant la finalisation des essais cliniques vu la situation pandĂ©-mique quâon vit actuellement.
Comment Ă ce jour aucune informa-tion nâa Ă©tĂ© divulguĂ©e au sujet des vaccins, alors quâen principe, la campagne de vaccination se projette dans le futur proche?Il faut rappeler que la phase III nâest pas encore finie et aucune information officielle nâest dĂ©clarĂ©e par les labora-toires pharmaceutiques. Le ministĂšre de la SantĂ© suit de prĂšs les actualitĂ©s mondiales au sujet des vaccins et en-tretient un contact permanent avec ses partenaires. Tout ce quâon peut com-muniquer comme information, câest que les rĂ©sultats des phases 1 et 2 sont prometteurs et encourageants en lâattente des rĂ©sultats prĂ©liminaires de la phase III. Dâun autre cĂŽtĂ©, chaque campagne de vaccination doit ĂȘtre prĂ©parĂ©e Ă lâavance. Pour cela, une campagne de communication a Ă©tĂ© lancĂ©e au niveau des mĂ©dias pour informer lâopinion pu-blique et Ă©viter la propagation des fake news sur les rĂ©seaux sociaux mais aussi pour rassurer les citoyens.
Concernant le candidat vaccin dâAstraZeneca, quâen est-il des es-sais cliniques? A quelle phase se trouvent-ils? Et oĂč se dĂ©roulent ces essais?Le vaccin candidat dâAstraZeneca est lâun des projets les plus avancĂ©s aussi, il est en phase III dâessai clinique dans plusieurs pays au monde, Ă savoir, le Royaume uni, les Etats unis, le BrĂ©sil, lâAfrique du Sud et le Japon⊠et plu-sieurs pays ont conclu des contrats pour mise sur le marchĂ© de ce vaccin, tel que les Etats unis, la Suisse, la France, lâAllemagne, lâItalie, les Pays bas et le Maroc.Il est Ă rappeler que les rĂ©sultats des phases 1 et 2 du vaccin dâAstraZene-ca sont publiĂ©s dans une des revues scientifiques internationales de renom-mĂ©e, The Lancet. Le candidat vaccin AstraZeneca donne Ă©galement des rĂ©-sultats promoteurs. La phase III des es-sais cliniques est toujours en cours, et les rĂ©sultats dĂ©finitifs sont prĂ©vus dâĂȘtre communiquĂ©s avant la fin de lâannĂ©e.
Quand aura-t-on les rĂ©sultats finaux des essais cliniques de ce vaccin? Les rĂ©sultats intermĂ©diaires seront com-muniquĂ©s fin novembre 2020, mais le suivi sera assurĂ© jusquâĂ lâannĂ©e pro-chaine (octobre 2021).
Y a-t-il dans le pipe dâautres vaccins en prospection?Il existe dâautres candidats vaccins dĂ©-veloppĂ©s aux diffĂ©rents pays au monde entier dont le projet est avancĂ© comme celui de CanSino Biological Inc (Chine), Gamaleya Reasearch Institute (Russie),
Janssen Pharmaceutical Companies (Belgique), Moderna (USA) et Pfizer (USA).
Quel message pouvez-vous donner, en tant que responsable du ministĂšre de la SantĂ©, pour rassurer les Maro-cains sur lâinnocuitĂ© des vaccins qui seront utilisĂ©s lors de la future cam-pagne de vaccination?Dâune part, il faut savoir que grĂące aux efforts et Ă la vision anticipative de Sa MajestĂ© le Roi Mohammed VI, le peuple marocain sera lâun des premiers au monde Ă avoir accĂšs au vaccin et tout cela pour sa protection et pour lui per-mettre de retourner Ă sa vie normale. Surtout que la situation Ă©pidĂ©miologique actuelle est alarmante et a engendrĂ© lâencombrement dont souffrent les ser-vices de santĂ© dans des rĂ©gions oĂč la situation est difficile. Dâautre part, du point de vue scienti-fique, le vaccin en phase III a rĂ©ussi des Ă©tudes prĂ©cliniques dâinnocuitĂ© sur 5 espĂšces animales. Les rĂ©sultats de ces essais ont dĂ©montrĂ© que le vaccin est tolĂ©rable et nâa engendrĂ© aucun effet indĂ©sirable grave. AprĂšs ces Ă©tudes prĂ©-cliniques, le vaccin a fait lâobjet de deux Ă©tudes cliniques sur lâHomme en phases I et II tout en vĂ©rifiant les diffĂ©rents schĂ©-mas de vaccination et la mesure du taux de production dâanticorps. La phase III a Ă©tĂ© entamĂ©e aprĂšs la rĂ©ussite du vac-cin candidat aux Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes chez lâHomme sur une population de volontaires des diffĂ©rents pays dans le monde. Aussi, la campagne de commu-nication sera lancĂ©e pour expliquer des aspects liĂ©s Ă la vaccination afin que les citoyens puissent en connaitre les bases, les orientations et le mode opĂ©-ratoire, le but Ă©tant dâassurer leur adhĂ©-sion Ă cette opĂ©ration et de garantir une «confiance collective» concernant la sĂ©curitĂ© et lâefficacitĂ© du choix marocain.Et, pour conclure, nous assurons que le vaccin ne peut ĂȘtre administrĂ© aux citoyens quâaprĂšs avoir eu les preuves scientifiques qui montrent son efficacitĂ© et sa sĂ©curitĂ© l
â LE VACCIN EST TOLĂRABLE ET NâA ENGENDRĂ AUCUN EFFET INDĂSIRABLE GRAVE.â
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Les surenchĂšres du vaccin miracleLA GUERRE DES LABOS PHARMACEUTIQUES AUTOUR DE LâEFFICACITE DES VACCINS
V isiblement dépassés par la crise sanitaire, les pays se sont lan-cés dans une course aveugle au vaccin, qui semble se dessiner
comme lâultime espoir pour lutter contre la pandĂ©mie. En face, les laboratoires pharma-ceutiques concoctent une surenchĂšre scienti-fique dans le but dâattirer le maximum de com-mandes. VoilĂ Ă quoi sâen tenir actuellement Ă lâheure oĂč la deuxiĂšme vague du virus sâavĂšre virulente. En une semaine, les annonces sur lâefficacitĂ© de projets de vaccin contre le Co-vid-19 se sont enchaĂźnĂ©es Ă une vitesse effrĂ©-nĂ©e. Cette surenchĂšre montre que les enjeux financiers de cette course planĂ©taire sont in-commensurables.Lâalliance amĂ©ricano-allemande Pfizer/BioN-Tech a dĂ©gaĂźnĂ© la premiĂšre en affirmant, le lundi 9 novembre 2020, que son vaccin Ă©tait efficace Ă 90%, selon des rĂ©sultats intermĂ©-diaires. Deux jours plus tard, les Russes de
lâinstitut GamaleĂŻa ont renchĂ©ri de 2% (92%).Lundi 16 novembre 2020, câest la sociĂ©tĂ© de biotechnologie amĂ©ricaine Moderna qui a assurĂ© que lâefficacitĂ© du sien Ă©tait de 94,5%. Puis, mercredi 18, le consortium Pfizer/BioN-Tech a annoncĂ© que les rĂ©sultats complets de son essai clinique Ă©taient meilleurs encore que les intermĂ©diaires, avec une efficacitĂ© de 95%.
Motif dâespoirMĂȘme si ces annonces successives poussent Ă lâoptimisme et boostent les bourses mon-diales, des questions scientifiques, notam-ment en rapport avec les effets secondaires des diffĂ©rents candidats vaccins, restent en-core pour le moment en suspens. Dâabord, on ne sait pas si ces vaccins empĂȘchent carrĂ©-ment lâinfection par le coronavirus, et donc la transmission du Covid-19, ou sâils rĂ©duisent seulement la sĂ©vĂ©ritĂ© de la maladie.
Depuis une semaine, les laboratoires pharmaceutiques rivalisent dâannonces mĂ©diatiques autour de lâefficacitĂ© de leurs vaccins contre la Covid-19.
Mais derriÚre ces annonces se cache une stratégie commerciale agressive.
Aissa AMOURAG
A LA DATE DU 12 NOVEMBRE,LâON RECENSE 48 CANDIDATS
VACCINS TESTĂS SUR LâHOMME.
Et, surtout, on ne sait pas pendant combien de temps ils protĂšgent, car on nâa pas le recul suffisant pour le dire : lâefficacitĂ© a Ă©tĂ© calcu-lĂ©e seulement une semaine aprĂšs lâinjection de la deuxiĂšme et derniĂšre dose du vaccin pour Pfizer/BioNTech, et deux semaines pour Moderna. Pfizer et Moderna sont dĂ©jĂ passĂ©s Ă lâĂ©tape de demande dâune autorisation de commercialisation Ă lâAgence amĂ©ricaine des mĂ©dicaments. DĂ©but septembre 2020, lâOMS avait indiquĂ©
ne pas sâattendre Ă une vaccination gĂ©nĂ©-ralisĂ©e contre le Covid-19 avant la mi-2021. Dans son dernier point, datĂ© du 12 novembre, lâOMS recense pas moins de 212 projets de vaccins en cours. Mais seulement 48 candi-dats vaccins sont actuellement Ă©valuĂ©s dans des essais cliniques sur lâHomme Ă travers le monde (contre 11 Ă la mi-juin). Onze en sont au dernier stade, la phase 3, oĂč lâefficacitĂ© du vaccin est mesurĂ©e Ă grande Ă©chelle sur des dizaines de milliers de volontaires rĂ©partis sur plusieurs continents.Parmi ces onze-lĂ , les plus avancĂ©s sont ceux de Moderna et de Pfizer/BioNTech. Egalement en phase 3, on trouve le Spoutnik V russe, le vaccin dâAstraZeneca et de lâUni-versitĂ© dâOxford ou encore plusieurs projets de diffĂ©rents laboratoires chinois (Sinovac, Sinopharm ou CanSino). Les 37 autres en sont encore Ă la phase 1, qui vise avant tout Ă Ă©valuer la sĂ©curitĂ© du produit; ou Ă la phase 2, oĂč on explore dĂ©jĂ la question de lâefficaci-tĂ©. Le premier essai clinique du vaccin contre la Covid-19 a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le monde le 15 mars 2020 alors que la pandĂ©mie venait de commencer en Europe et en Afrique l
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Faites-vous partie du comité scientifique ad hoc de vaccination anti-covid? Quel est son rÎle dans la prise des décisions relatives à la campagne de vaccination?Oui, je fais partie du comité ad hoc scien-tifique et technique de la vaccination anti-SARS COV 2. Ce comité a un rÎle important dans la préparation de la stratégie vaccinale et propose des recommandions
sur les mesures Ă prendre. Lâune de ses missions est dâapporter Ă lâautoritĂ© sanitaire une expertise collective mĂ©dicale et scien-tifique sur les mesures Ă mettre en Ćuvre pour lâĂ©laboration et la mise en Ćuvre de la campagne.
On avance que des essais sans placebo ont été effectués sur un échantillon de
NĂ© Ă Rabat en 1967, Dr Abdelhakim Yahyane est mariĂ© et pĂšre de deux enfants. DiplĂŽmĂ© de la FacultĂ© de mĂ©decine de Rabat, de lâISCAE et de lâUniversitĂ© Paris Est CrĂ©teil (les fondamentaux de la protection sociale), lâancien Chef de la Division de la SantĂ© Maternelle et Infantile, ex-DĂ©lĂ©guĂ© provincial du ministĂšre de la SantĂ© et membre du comitĂ© scientifique et technique de la vaccination anti-SARS COV 2, nous parle de la stratĂ©gie de vaccination tant attendue par les Marocains.
âLa stratĂ©gie de vaccinationest en cours de validation â
ENTRETIEN AVEC DR ABDELHAKIM YAHYANE,Directeur de la Direction de la Population au ministÚre de la Santé
600 volontaires. Est-ce vrai?Il nây a pas dâessais cliniques sans placebo et les protocoles Ă suivre sont trĂšs rigou-reux. Concernant les essais cliniques relatifs aux vaccins, ils sont en double aveugle, câest-Ă -dire que ni le bĂ©nĂ©ficiaire ni le mĂ©decin ne connaissent le produit ou le placebo. Toute information disant quâil nây a pas de placebo est non fondĂ©e et relĂšve de la rumeur.
Quels sont les dĂ©tails de la stratĂ©gie de vaccination nationale anti-Covid et de son dĂ©ploiement gĂ©ographiquement et en fonction des vaccins sĂ©lectionnĂ©s?Actuellement, la stratĂ©gie de vaccination est en cours de validation. Son dĂ©ploiement sera basĂ© sur la transparence et lâĂ©quitĂ©. Toutes les rĂ©gions et les provinces et prĂ©fec-tures recevront les quantitĂ©s de vaccins nĂ©cessaires dans les conditions optimales de conservation.
Quel est le calendrier de la campagne de vaccination? Et quelles populations re-cevront les vaccins par ordre de prioritĂ©?Les populations qui recevront les vaccins en premier sont celles soulignĂ©es dans le communiquĂ© du Cabinet royal. Il sâagit du personnel stratĂ©gique. Ensuite, dâautres tranches dâĂąges seront concernĂ©es, selon la priorisation scientifique, notamment les personnes pour lesquelles ils pourraient ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques, oĂč quâelles se trouvent, et dâabord celles pour qui les risques sont les plus grands, devraient y avoir accĂšs.
Comment annoncer une campagne de vaccination et échafauder une stratégie nationale alors que les essais cliniques
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â LE MINISTĂRE DE LA SANTĂ DISPOSE DâUNE CHAĂNE DE FROID EFFICACE
POUR LA CONSERVATION DES VACCINSDE ROUTINE.â
Propos recueillis par Marouane KABBAJ
sur les candidats vaccins chinois ou britannique ne sont pas encore achevĂ©s et lesdits vaccins validĂ©s?Il existe tout simplement une course effrĂ©-nĂ©e mondiale pour se procurer les vaccins. Ces derniers sont dans leurs derniĂšres phases des essais et bientĂŽt ils seront au-torisĂ©s. Donc, il faut se prĂ©parer bien avant lâarrivĂ©e des vaccins pour en bĂ©nĂ©ficier le plus tĂŽt possible.
Dispose-t-on Ă lâĂ©chelle nationale de la chaĂźne de froid nĂ©cessaire pour la conservation des vaccins?Le ministĂšre de la SantĂ© dispose dâune chaĂźne de froid efficace pour la conservation des vaccins de routine avec un volume de stockage de sĂ©curitĂ©. Mais, devant lâam-pleur de cette campagne de vaccination, il y aura besoin dâun volume supplĂ©mentaire de
stockage et les services compétents du mi-nistÚre de la Santé font le nécessaire pour la réception des vaccins dans les conditions optimales garantissant leur qualité en mobili-sant toute la chaßne logistique existante et supplémentaire.
En Europe, il y a actuellement un dĂ©bat sur lâincompatibilitĂ© du vaccin anti-Co-vid avec le vaccin anti-grippe. DâaprĂšs vous, quâen est-il alors que le ministre de la SantĂ© a dĂ©jĂ lancĂ© la campagne anti-grippe?
En gĂ©nĂ©ral et pour les vaccins de routine, tous les vaccins inactivĂ©s peuvent ĂȘtre ad-ministrĂ©s sans aucun intervalle Ă respecter entre deux vaccins sâils sont diffĂ©rents. La rĂ©ponse immunitaire des vaccins inactivĂ©s nâinterfĂšre pas avec celle dâautres vaccins du mĂȘme type. Lâintervalle de temps importe donc peu, mais, sur un plan immunitaire, il est prĂ©fĂ©rable dâespacer les vaccins. Cer-tains scientifiques proposent de respecter un intervalle de 2 Ă 3 semaines entre le vaccin anti-Covid et le vaccin anti-grippe l
âUn vaccin ne permettra pas Ă lui seul de mettre un
terme Ă la pandĂ©mieâ. Alors que le monde entier attend, impatiemment, un vaccin sal-vateur contre la pandĂ©mie du Covid-19, que la vie reprenne son cours normal, la dĂ©clara-tion de Tedros Adhanom Ghe-breyesus, DG de lâOMS, a pris tout le monde de court. Lors de son allocution Ă la 147e session du Conseil exĂ©cutif de lâOMS, tenue le 16 novembre 2020, le patron de lâOMS a affirmĂ© que «depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie, nous savions quâun vaccin serait essentiel pour parvenir Ă la maĂźtriser.Cela Ă©tant, il faut rappeler quâun vaccin viendra complĂ©-
ter les autres outils dont nous disposons, sans les remplacer pour autant». Pourquoi le vaccin ne permet-tra-t-il pas Ă lui seul de mettre un terme Ă la pandĂ©mie? Se-lon les dires du DG de lâOMS, au dĂ©part, les stocks seront limitĂ©s et la prioritĂ© sera donc donnĂ©e aux soignants, aux personnes ĂągĂ©es et aux autres populations Ă risque. «Cela devrait, espĂ©rons-le, entraĂźner une rĂ©duction du nombre de dĂ©cĂšs et permettre aux systĂšmes de santĂ© de faire face Ă la situation. Le virus conservera nĂ©anmoins une grande marge de manĆuvre», avertit Ghebreyesus. Il faudra donc poursuivre la surveillance, le dĂ©pistage,
lâisolement et les soins reste-ront nĂ©cessaires. Il faudra continuer de recher-cher les cas contact et de les mettre en quarantaine, selon lâOMS. «Il faudra encore et toujours associer la population aux mesures et chacun devra continuer de prendre ses prĂ©-cautions. Nous avons encore un long chemin Ă parcourir», poursuit Ghebreyesus. De mĂȘme, entre lâadministra-
tion du vaccin et une rĂ©ponse immunitaire, il faudra compter deux mois, nous confie Mou-lay Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de Virologie de lâUniversitĂ© Hassan II de Casa-blanca (Voir interview page 20 et 21). Un vaccin, câest bien, mais gare au relĂąchement, car nous ne serons pas, pour autant, sortis de lâauberge l
M. A. HAFIDI
MĂȘme avec un vaccin, nous neserons pas encore sortis de lâauberge
SELON LE DIRECTEUR GĂNĂRAL DE LâOMS :
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Le monde fait face Ă une crise sanitaire sans prĂ©cĂ©dent,il a fallu donc recourir Ă une procĂ©dure dâurgence
pour la validation des vaccins.
Depuis lâannonce par le Ma-roc de lâachat du vaccin chinois, tout un chacun y va de sa propre analyse. Les conjectures et les spĂ©-culations vont bon train. Il y
en a qui ont vu dans cette opĂ©ration un mar-chĂ© Ă bas prix, dâautres ironisant sur la qua-litĂ© du produit chinois⊠Ce nâest pas lâavis du Pr Azeddine Ibrahimi, directeur du labora-toire de biotechnologie mĂ©dicale Ă la facultĂ© de mĂ©decine Ă Rabat et membre du comitĂ© scientifique et technique ad hoc. Pour lui, il faut dâabord rappeler lâapproche marocaine, anticipative et participative, avec lâimplica-tion et le souci royal pour les professionnels de la santĂ©, notamment, en premiĂšre ligne dans la lutte contre le virus et lâĂ©laboration des stratĂ©gies adĂ©quates. «Lâapproche ma-rocaine se basait sur deux volets: le premier est non mĂ©dical et consiste Ă prendre toutes les dispositions pour bloquer lâĂ©volution de la pandĂ©mie et casser la chaĂźne de transmis-sion du virus, Ă travers le confinement, qui a Ă©tĂ© total puis partiel ou par rĂ©gion, voire par quartier, Ă travers aussi les mesures dâhy-giĂšne, gel hydro-alcoolique et lâobligation du port du masque. Ces gestes-lĂ doivent rester de rigueur le temps quâil faut. Le deuxiĂšme volet est mĂ©dical et, lĂ , le Maroc a Ă©tĂ© parmi les premiers pays au monde Ă avoir instau-rĂ© un protocole sanitaire, qui a Ă©voluĂ© pour arriver Ă la formule actuelle combinant lâanti-biotique, le zync, la vitamine C et un anticoa-gulant. Avec ce mode de combat, le Maroc a
Le vaccin chinois a été testé à grande échelle
LâAPPROCHE MAROCAINE DE LUTTE CONTRE LE COVID-19 EXPLIQUĂE PAR LE PR AZEDDINE IBRAHIMI
pu limiter sensiblement le nombre de morts comparativement dâailleurs Ă dâautres pays plus puissants», prĂ©cise Pr Ibrahimi dans un entretien avec Maroc Hebdo. Et dâajouter que, dans ce cadre, le Maroc a, depuis des mois, commencĂ© les contacts avec les grands laboratoires du monde, en Europe, en AmĂ©rique et en Asie et que les scientifiques marocains, prĂ©sents sur le terrain, ont multipliĂ© les efforts pour essayer de comprendre la nature de ce virus et com-ment agir pour endiguer la pandĂ©mie. Ain-si, il a Ă©tĂ© prĂ©conisĂ© depuis le mois dâavril que seule une vaccination de masse peut rĂ©pondre Ă lâurgence de la situation. Dâail-leurs le comitĂ© scientifique et technique est pluridisciplinaire, ouvert aux propositions de tous les spĂ©cialistes dans le cadre dâune dĂ©marche participative et transparente, sou-ligne M. Ibrahimi
Tarifs prĂ©fĂ©rentielsConcernant le choix du vaccin chinois et pas un autre, M. Ibrahimi explique que «ce vaccin a montrĂ© son efficacitĂ©, il est dĂ©jĂ uti-lisĂ© en Chine et aux Emirats arabes unis et plusieurs pays ont commandĂ© des millions de doses. Ensuite, câest un vaccin qui peut ĂȘtre stockĂ© entre 2 et 8°, contrairement Ă celui de Pfizer, qui doit ĂȘtre stockĂ© Ă -80°. Donc, sur le plan de la chaĂźne de froid, le vaccin chinois est le plus adĂ©quat. Enfin, et câest important Ă souligner, lâaccord entre le Maroc et la Chine porte aussi sur le transfert de technologie. Nous allons pouvoir produire
au sein de la CitĂ© technologique de Tanger ce vaccin, qui est basĂ© sur la technique du virus inactivĂ© et non pas attĂ©nuĂ©.» Le professeur Ă la facultĂ© de mĂ©decine prĂ©-cise Ă©galement que le vaccin chinois a fait lâobjet de plusieurs Ă©tudes publiĂ©es dans des magazines scientifiques de renom. Quant Ă son prix, le Maroc table sur des tarifs prĂ©fĂ©-rentiels, prĂ©cise M. Ibrahimi, sachant que la commande porte sur des millions de doses. Ceci sans oublier que le Maroc diversifie son approvisionnement en vaccins, pas unique-ment chinois. Lâachat de plusieurs millions de doses du vaccin dâAstraZeneca, qui est dĂ©veloppĂ© par une autre technologie, est en cours.Il faut dire quâactuellement que les deux vaccins sont Ă la derniĂšre phase des tests, la phase trois, et leurs producteurs ont dĂ©jĂ des commandes. Sauf pour Pfizer et Mo-derna, dont toute la production est vendue dâavance dans le cadre de lâapproche parti-cipative adoptĂ©e par les USA pour mettre au point le vaccin anti-Covid. Tous les vaccins attendent lâautorisation de mise sur le mar-chĂ©.A la question de savoir qui donne cette autorisation, un organisme international comme lâOMS ou chaque pays a sa propre
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Noureddine JOUHARI
rĂ©glementation, M. Ibrahimi lĂšve toute ambi-guĂŻtĂ© en disant que «lâOMS assure un suivi puisquâil sâagit dâune pandĂ©mie internatio-nale, mais ne donne pas dâautorisation de mise sur le marchĂ©. LâUnion europĂ©enne a son agence des mĂ©dicaments qui autorise la mise sur le marchĂ© des produits phar-maceutiques. Les USA ont leur puissante agence des mĂ©dicaments. Au Maroc, nous avons une direction au niveau du ministĂšre de la santĂ© qui seule est habilitĂ©e Ă donner le feu vert ou pas». Mais, ajoute-t-il, les pa-ramĂštres sont universels: pour quâun vaccin soit autorisĂ© Ă la vente sur le marchĂ©, il faut
quâil rĂ©ponde Ă trois critĂšres que sont lâinno-cuitĂ©, lâefficacitĂ© et un mode de fabrication rĂ©pondant aux normes.
Feu vertReste la question que tous les spĂ©cialistes se posent, Ă savoir la durĂ©e de lâimmunitĂ© acquise. Le monde fait face Ă une crise sanitaire sans prĂ©cĂ©dent, il a fallu donc re-courir Ă une procĂ©dure dâurgence pour la validation des vaccins. Il faut attendre un an avant de pouvoir se prononcer sur la durĂ©e de lâimmunitĂ© acquise par les patients ayant Ă©tĂ© traitĂ©s par ces vaccins. A partir de lĂ , les
scientifiques peuvent apporter des amĂ©lio-rations aux vaccins si toutefois cela sâavĂšre nĂ©cessaire.Quant Ă ce que lâon appelle les mĂ©dica-ments dâimmunothĂ©rapie comme moyen de mettre fin au virus, M. Ibrahimi est ca-tĂ©gorique: «Valeur aujourdâhui, il nây a pas de mĂ©dicaments dâimmunothĂ©rapie. Deux laboratoires amĂ©ricains ont sorti des Ă©chan-tillons Ă base dâanticorps de synthĂšse. Lâun dâeux, le laboratoire Eli Lilly dispose dâune autorisation provisoire aux USA, alors que celui de la sociĂ©tĂ© Regeneron a Ă©tĂ© dâail-leurs utilisĂ© par Donald Trump avec une «compassionate authorization». Mais il nây a pas de production Ă lâĂ©chelle commerciale. En plus de cela, le coĂ»t dâun traitement pa-reil est extrĂȘmement cher. Si cette technique Ă©tait abordable, pourquoi alors tout le monde cherche le vaccin?»M. Ibrahimi insiste sur lâengagement citoyen en ce sens que pour permettre de combattre efficacement la pandĂ©mie, un prĂ©alable sâimpose: le respect des mesures sanitaires dictĂ©es par les pouvoirs publics. Tout relĂą-chement peut conduire Ă une situation non maitrisable, avertit-il l
Pr Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnolo-gie médicale à la faculté de médecine de Rabat.
IL FAUT ATTENDRE UN AN AVANT DE POUVOIR SE PRONONCER SUR LA DURĂE DE LâIMMUNITĂ
ACQUISE PAR LES PATIENTS AYANT ĂTĂ
TRAITĂS PAR CES VACCINS.
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Les Marocains se posent beaucoup de questions concernant les vaccins, leur efficacitĂ© et le choix par le Maroc du vaccin chinois. Est-ce le bon choix, selon vous? Permettez-moi tout dâabord de planter le dĂ©cor. Actuellement, le Covid-19 se pro-page au Maroc Ă une grande vitesse, le facteur R avoisine dĂ©sormais 1,22, câest grave. Si on ne fait pas attention, la si-tuation risque dâĂȘtre trĂšs dangereuse. Il existe deux solutions, la premiĂšre est la protection grĂące aux mesures barriĂšres, la deuxiĂšme, la plus efficace, est la vac-cination. Si on atteint un taux dâimmunitĂ© de 80% de la sociĂ©tĂ© marocaine, on sera Ă©pargnĂ©s par ce danger. La course au
âSe faire vaccinerne veut pas dire ĂȘtreimmĂ©diatement immunisĂ©â
Comment avancent les essais cliniques? Comment se dĂ©roulera la campagne de vaccination? Quelle est la diffĂ©rence entre les vaccins chinois et britannique et pourquoi la vaccination nâest-elle pas suffisante pour mettre fin Ă la pandĂ©mie? Le point avec Moulay Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de Virologie de lâUniversitĂ© Hassan II de Casablanca.
ENTRETIEN AVEC MOULAY MUSTAPHA ENNAJI,directeur du laboratoire de Virologie de lâUniversitĂ© Hassan II de Casablanca
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Propos recueillis par Mohamed Amine HAFIDI
le nĂ©cessaire pour les personnes dĂ©favo-risĂ©s, mĂȘme si le prix ne va pas ĂȘtre cher.
Le Maroc acheminera par voie aĂ©rienne les premiĂšres doses de vaccins Ă par-tir de dĂ©cembre. Quand est-ce quâon pourra passer Ă la phase production? Est-ce quâon dispose des moyens hu-mains et technologiques pour le faire? Le Maroc compte effectivement produire le vaccin grĂące Ă un transfert de technolo-gie, mais on va y aller doucement car ça va ĂȘtre une premiĂšre pour le Maroc. So-thema pourrait sâoccuper de la phase pro-duction du vaccin Sinopharm, puisque le laboratoire marocain a dĂ©jĂ conclu un ac-cord avec le chinois pour gĂ©rer les essais cliniques au Maroc. Je pense que nous serons capables de relever ce challenge, car nous disposons, surtout, des moyens humains. MĂȘme si on nâa jamais produit de vaccins pour les humains, nous comp-
vaccin est Ă son apogĂ©e actuellement. Au dĂ©but, ils Ă©taient 200 laboratoire Ă travers le monde Ă annoncer leur travaux de re-cherche pour le dĂ©veloppement dâun vac-cin. A lâheure oĂč je vous parle, 15 vaccins ont atteint leur Ă©tape finale et 5 sont en phase de production. Parmi ces 5 vac-cins, figure celui du chinois Sinopharm, avec lequel le Maroc a signĂ© un accord.
Certains se demandent si le Maroc a fait le bon choix en optant pour le vac-cin chinois pour la premiĂšre Ă©tape de la campagne de vaccination. Que leur rĂ©pondez-vous?Je leur dirais tout simplement que la Chine dispose dâun trĂšs grande expertise avĂ©rĂ©e dans le domaine des vaccins. Elle dispose dâun histoire riche en rĂ©ussites et en exploits. Certains ne le savent pas, mais figurez-vous que de grands labo-ratoires tels que AstraZeneca, Pfizer ou encore Moderna, qui dĂ©veloppent actuel-lement des vaccins anti-Covid, disposent de partenariats avec les Chinois pour la production de leurs vaccins.
Un flou caractĂ©rise la campagne de vaccination au Maroc. Comment va-t-elle se dĂ©rouler?La campagne de vaccination va commen-cer le 1er dĂ©cembre 2020 et devra durer trois mois. Elle sera rĂ©partie en quatre Ă©tapes, chacune ciblant un groupe en fonction de sa vulnĂ©rabilitĂ© et le risque dâexposition au virus. La cadence de vac-cination sera de 200.000 personnes par jour au niveau urbain et rural. Toutes les infrastructures disponibles seront mises Ă lâoeuvre, comme les hĂŽpitaux communau-taires, les CHU, les universitĂ©s, en plus dâunitĂ©s mobiles.Le premier groupe ciblĂ© par la campagne sera constituĂ© par ce quâon appelle les «Frontliners», Ă savoir les mĂ©decins, les infirmiers, les forces de lâordre et le corps enseignant, ensuite ça sera au tour des personnes ĂągĂ©es de 65 et plus. Les en-fants de moins de 18 ans ne sont pas concernĂ©s par la vaccination. Pour le mois de dĂ©cembre, ce sont 5 millions de doses du vaccin Sinopharm qui seront concer-
nĂ©es par la campagne. Ensuite, Ă partir du 1er janvier, commencera la vaccination de 24 millions de Marocains par le vaccin dâAstraZeneca, et/ou dâautres vaccins.
Quelle est la diffĂ©rence entre le vaccin de Sinopharm et celui dâAstraZeneca?Le vaccin du chinois Sinopharm est de type «old fashion» qui ne prĂ©sente pas de problĂ©matique et qui donne une immunitĂ© sĂ»re. Pour le britannique AstraZeneca, il a dĂ©veloppĂ© ce quâon appelle les vaccins nouveaux, qui sont basĂ©s sur une nouvelle technologie. Le laboratoire travaille aussi sur un autre vaccin de type «old fashion» comme celui de Sinopharm. On peut lâac-quĂ©rir Ă©galement. Vous savez, ce qui est important Ă mes yeux, câest lâefficacitĂ© du vaccin et les deux laboratoires ont prouvĂ© lâefficacitĂ© de leurs vaccins. Maintenant, le Maroc ne va pas se contenter, Ă mon sens, de ces deux laboratoires. Il y aura
plusieurs autres offres de laboratoires qui ont avancĂ© dans leurs processus de dĂ©veloppement. Des laboratoires basĂ©s en France, Italie, Inde, CorĂ©e du sud, les Etats-Unis et mĂȘme IsraĂ«l.
Comment avancent actuellement les essais cliniques de Sinopharm au Ma-roc? Les essais cliniques auprÚs des 600 vo-lontaires ont été clÎturés avec succÚs.
Le vaccin sera-t-il gratuit? Obligatoire? Je ne pense pas que le vaccin sera obliga-toire. Mais lâobjectif est dâassurer une im-munitĂ© collective Ă hauteur de 80%. Pour ce qui est de la gratuitĂ©, je ne dispose pas dâinformations mais je ne pense pas que le prix sera une barriĂšre ou contrainte Ă une vaccination. Je pense que lâEtat fera
tons déjà deux laboratoires qui produisent des vaccins destinés aux animaux, Bio-pharma, à Rabat, et MCI, à Mohammedia.
Le directeur gĂ©nĂ©ral de lâOMS a alertĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de maintenir les me-sures barriĂšres et que le vaccin, seul, ne mettra pas fin Ă la pandĂ©mieâŠIl a raison. Ce que beaucoup ne savent pas, câest que dĂšs lâadministration du vaccin anti-Covid, il faudra compter deux mois pour que notre corps y rĂ©ponde et produise lâimmunitĂ© nĂ©cessaire pour faire face au Covid-19. En attendant cette rĂ©-ponse immunitaire, il faut continuer Ă adopter les mesures barriĂšres. Il faut faire attention, se faire vacciner ne veut pas dire ĂȘtre immĂ©diatement immunisĂ© l
â LâOBJECTIF EST DâASSURER UNE IMMUNITĂ COLLECTIVE Ă HAUTEUR DE 80% DE LA POPULATION MAROCAINE. â
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PAR ANASS DOUKKALI *
LE VACCIN CHINOIS ET NOUS !
E n annonçant le lancement im-minent dâune opĂ©ration mas-sive de vaccination contre le coronavirus, pendant que les essais cliniques sur un vaccin
chinois sont en cours dâachĂšvement au ni-veau de structures hospitalo-universitaires de Rabat et Casablanca, le Maroc revient en force sur la scĂšne internationale. Si le Maroc est lâun des premiers pays Ă mettre en place une stratĂ©gie de vaccination, câest quâil a fait le bon choix de se tourner dĂšs le dĂ©but de la pandĂ©mie vers la Chine, dont le soutien aux efforts du Royaume dans sa lutte anti-Covid-19 nâa jamais failli. Un soutien qualifiĂ© de prĂ©cieux, efficace et gĂ©nĂ©reux par le Maroc, qui rappelons-le, avait tenu Ă exprimer sa solidaritĂ© avec la Chine en envoyant des Ă©quipements mĂ©di-caux dont ce pays avait besoin au dĂ©but de lâĂ©pidĂ©mie. Des faits qui confirment lâadage chinois qui dit: «celui qui donne une goutte dâeau recevra lâeau de source». Plus encore, ce soutien de nos amis chinois sâinscrit dans un cadre de partena-riat bilatĂ©ral plus large et de haut niveau dans la lutte contre le Covid-19. Un par-tenariat sincĂšre et pragmatique portĂ© par les deux chefs dâĂtat, qui ont convenu le 31 aoĂ»t dernier du lancement au Maroc de la troisiĂšme phase des essais cliniques du vaccin, et de promouvoir la coopĂ©ration pour son dĂ©veloppement et sa production localement, dans le cadre de lâaccord sani-taire signĂ© auparavant entre les deux pays. Le Maroc pourra ainsi assurer sa propre fourniture en vaccin, et par la mĂȘme occa-sion celle dâautres pays, particuliĂšrement en Afrique. ConsidĂ©rĂ© comme lâun des plus avancĂ©s chronologiquement et le plus sĂ»r en termes dâessais, de preuves dâefficacitĂ© et de pro-
cĂ©dĂ©s de fabrication que tous les autres vaccins actuellement en prĂ©paration sur le marchĂ©, le vaccin chinois contre le Co-vid-19 devrait commencer Ă arriver chez nous avant la fin de lâannĂ©e. Dix millions de doses devraient ainsi ĂȘtre livrĂ©es au Royaume et administrĂ©es en deux doses de 21 jours dâintervalle aux populations prioritaires, constituĂ©es de personnel de premiĂšre ligne, de personnes ĂągĂ©es ou atteintes de maladies chroniques, avant lâĂ©largissement au reste de la population.En attendant une Ă©valuation objective et scientifique sur la base des rĂ©sultats prĂ©-liminaires des essais cliniques de phase 3 qui seront publiĂ©s trĂšs prochainement, la confiance et lâoptimisme Ă lâĂ©gard de la sĂ©-
curitĂ© et de lâefficacitĂ© du vaccin rĂšgnent au sein de nos experts. Cette phase qui sâest dĂ©roulĂ©e au Maroc et dans bien dâautres pays de la zone Mena et de lâAmĂ©rique la-tine ayant fait confiance Ă ce vaccin, vise Ă Ă©tudier lâimmunogĂ©nicitĂ©, qui correspond Ă lâaugmentation des anticorps neutralisants aprĂšs lâinjection des deux doses de vaccin. MenĂ©s sur de larges et diveres popula-tions de personnes (plus de 50.000 pour ce vaccin), ces essais multicentriques, rĂ©-alisĂ©s dans de nombreux centres dâĂ©tudes et hĂŽpitaux, permettent de comparer lâeffi-cacitĂ© du vaccin face Ă un placebo. Ni le
participant, ni lâĂ©quipe mĂ©dicale ne savent quel produit reçoit chacun des participants (essai en double aveugle), ce qui permet dâĂ©carter tout prĂ©jugĂ© ou jugement faussĂ© sur son efficacitĂ© ou ses effets indĂ©sirables, qui sont Ă©valuĂ©s dans les phases 1 et 2.Concernant les essais de phases 1 et 2 du vaccin chinois, les analyses des rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans des revues scienti-fiques. La premiĂšre phase permet de cer-ner la toxicitĂ© du vaccin Ă travers lâĂ©valua-tion de la sĂ©curitĂ© dâemploi, son seuil de tolĂ©rance ainsi que les effets indĂ©sirables. Elle permet aussi de dĂ©finir la dose et la frĂ©quence dâadministration qui seront re-commandĂ©es pour les phases suivantes. Pour la phase 2, le but est de dĂ©montrer lâefficacitĂ© du vaccin et dĂ©finir la dose opti-male par rapport Ă celle recommandĂ©e.Il est important de noter que le vaccin chinois est dĂ©veloppĂ© selon un procĂ©dĂ© classique et connu nâutilisant pas des tech-nologies innovantes, ce qui le rend plus sĂ»r. Il sâagit en effet dâun vaccin inactivĂ© qui utilise un virus «tué», ne se rĂ©pliquant pas dans les cellules humaines, dâoĂč la nĂ©ces-sitĂ© dâadministrer une deuxiĂšme dose pour maximiser la rĂ©ponse immunitaire.En faisant le choix de se tourner dâabord vers son nouveau partenaire stratĂ©gique que reprĂ©sente la Chine, le Maroc a vou-lu se soustraire aux consĂ©quences de la bataille acharnĂ©e que se livrent les grands laboratoires mondiaux, dans une compĂ©-tition planĂ©taire oĂč les enjeux financiers sont Ă©normes. En misant par contre sur ce Laboratoire chinois, il est en train de rĂ©us-sir plusieurs batailles, celles du temps, de lâapprovisionnement, du financement, du transfert technologique et de la souverai-netĂ© pharmaceutique l
COVID 19
LE MAROC POURRA ASSURER SA PROPRE
FOURNITURE EN VACCIN ET, PAR LA MĂME OCCASION,
CELLE DE PAYS AFRICAINS.
(*) Universitaire, Ancien ministre.
Le Maroc a fait le bon choix de se tourner dĂšs le dĂ©butde la pandĂ©mie vers la Chine, dont le soutien aux effortsdu Royaume dans sa lutte anti-Covid-19 nâa jamais failli.
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Comme lâavait pertinemment relevĂ© le roi Mohammed VIdans son dernier discours de la Marche verte, la partie sĂ©paratistese trouve actuellement dans un âscĂ©nario typiquedâune fuite en avantâ.
Cela faisait plus de quatre ans que le Maroc menaçait dâintervenir Ă Guergarat contre le Front Polisario, qui Ă maintes reprises pendant ce laps de temps
avait dĂ©ployĂ© ses miliciens dans cette zone situĂ©e Ă la frontiĂšre entre le Royaume et la Mauritanie et cherchĂ© Ă y entraver la circulation des biens et des personnes. Ă cet Ă©gard, le roi Mohammed VI, dans son dernier discours de la Marche verte du 7 novembre 2020, avertissait que si âle Ma-roc, fidĂšle Ă lui-mĂȘme, ne se dĂ©partira pas du bon sens et de la sagesse dont il a cou-tumeâ, il nâen restait pas moins que âcâest avec la derniĂšre vigueur et la plus grande fermetĂ© quâil sâopposera aux abus cher-chant Ă porter atteinte Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© de ses provinces du Sudâ, alors que le mouvement sĂ©paratiste venait en-core, depuis le 21 octobre, de revenir Ă la charge en procĂ©dant, cette fois, carrĂ©ment Ă la mise en place dâun bouclier humain constituĂ© dâune soixantaine de personnes.
Une solution diplomatiqueDe fait, il ne fallait pas sâĂ©tonner de lâan-nonce faite dans la matinĂ©e du 13 no-vembre par lâĂ©tat-major gĂ©nĂ©ral des Forces armĂ©es royales (FAR), via un com-muniquĂ©, de âla mise en placeâ pendant la nuit âdâun cordon de sĂ©curitĂ© en vue de sĂ©-curiser le flux des biens et des personnes Ă travers la zone tampon de Guergaratâ.
âCette opĂ©ration non offensive et sans aucune intention belliqueuse se dĂ©roule selon des rĂšgles dâengagement claires, prescrivant dâĂ©viter tout contact avec des personnes civiles et de ne recourir Ă lâusage des armes quâen cas de lĂ©gitime dĂ©fense,â soulignait lâĂ©tat-major gĂ©nĂ©ral des FAR. Plus tard dans la journĂ©e, ce dernier don-
nait, dans un deuxiĂšme communiquĂ©, plus de dĂ©tails en indiquant quââau cours de [lâ]opĂ©ration, la milice armĂ©e du Polisario a ouvert le feu sur les FAR qui ont pour leur part ripostĂ© et obligĂ© les miliciens Ă prendre la fuiteâ et quâen outre ces mĂȘmes miliciens âont volontairement incendiĂ© le camp de tentes quâils avaient Ă©rigĂ© et pris la fuite Ă bord de jeeps et de camions vers lâEst et vers le Sud, sous les yeux des ob-servateurs de la Minursoâ, la mission de paix des Nations unies au Sahara maro-cain. Pour sa part, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, Ă©galement dans un communi-quĂ©, se fĂ©licitait de ce que lâopĂ©ration des FAR âsâest dĂ©roulĂ©e de maniĂšre pacifique, sans accrochage ni menace pour la sĂ©cu-ritĂ© des civilsâ et rappelait, surtout, que le Maroc avait au prĂ©alable privilĂ©giĂ© âune solution diplomatique Ă travers les bons offices des Nations uniesâ Ă laquelle le Polisario est cependant restĂ© insensible puisquâil âa poursuivi ses actes de provoca-tion et dâintrusions illĂ©galesâ. âLe Polisario (...) assume, seul, lâentiĂšre responsabilitĂ©
Le Polisario seulau monde
OPĂRATION DES FAR Ă GUERGARAT
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cessez-le-feuâ quâelle considĂšre comme âgravesâ, nâa pas vraiment pris et fait et cause pour le Polisario. Au contraire, le communiquĂ© de son mi-nistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres âappelleâ ce quâil considĂšre comme Ă©tant âles deux partiesâ, Ă savoir le Maroc et le Polisario, âĂ faire preuve dâun sens de responsabilitĂ© et de retenue, et au respect, dans son intĂ©-gralitĂ©, de lâaccord militaire n°1â encadrant le cessez-le-feu du 6 septembre 1991.
ResponsabilitĂ© et retenueCe qui revient, de fait, de la part dâAlger Ă prendre officiellement ses distances avec toute vellĂ©itĂ© de la part du mouvement sĂ©-paratiste de ne plus se plier au dit accord. Car dĂšs le lendemain de lâopĂ©ration des FAR, le soi-disant âministreâ des Affaires Ă©trangĂšres de la soi-disant âRĂ©publique arabe sahraouie dĂ©mocratiqueâ (RASD), au nom de laquelle le Polisario revendique la partie du Sahara marocain ancienne-ment colonisĂ©e par lâEspagne, Mohamed Salem Ould Salek, dĂ©clarait dans des pro-pos relayĂ©s par lâAgence France-Presse (AFP) que le cessez-le-feu âappartient au passĂ©â. En mĂȘme temps, la soi-disant âArmĂ©e populaire de libĂ©ration sahraouieâ (APLS), qui reprĂ©sente en fait les milices du Polisario, effectuait Ă Mahbes, au ni-veau du mur de dĂ©fense marocain, des tirs de harcĂšlement, auxquels les FAR ont ripostĂ© âavec fermetĂ©, occasionnant la destruction dâun engin porte-armesâ se-lon les informations de la page Facebook FAR-Maroc. Le 9 novembre dĂ©jĂ , le soi-di-sant âgouvernement sahraouiâ, et aprĂšs quâil eut accusĂ© les forces marocaines de dĂ©guiser des groupes avec des habits ci-vils dans le but de les introduire Ă Guerga-rat, estimait que âlâentrĂ©e de tout Ă©lĂ©ment militaire, sĂ©curitaire ou civil marocain (...)
sera considĂ©rĂ©e comme une agression flagranteâ; ce qui est un comble sachant quâen soi, la prĂ©sence du Polisario dans la zone, quâil qualifie lui-mĂȘme de âzone tam-ponâ (un lapsus?), rompt lâaccord militaire nÂș1. DĂ©sormais, le mouvement sĂ©paratiste sâen trouve Ă saisir le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, Antonio Guterres, pour âintervenir dâurgenceâ, comme le met en exergue une lettre signĂ©e de la main de son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Brahim Ghali, sa-chant que câest ce que M. Guterres a jus-tement plus de trois semaines durant tentĂ© de faire, sans succĂšs toutefois. M. Guterres sâest dâailleurs vu remercier, au cours de lâappel tĂ©lĂ©phonique quâils ont eus ce 16 novembre, par le roi Mohammed VI pour ses âtentatives louablesâ. Pour lâanecdote, le Polisario a prĂ©sentĂ©, ce 17 novembre, cet appel et ainsi que lâattachement quây a exprimĂ© le Souverain au cessez-le-feu Ă un signe de âconfusionâ de lâĂtat maro-cain âsuite aux frappes incessantes des combattants de lâALPSâ, mais personne nâest dupe: le mouvement sĂ©paratiste est incapable aujourdâhui de soutenir une guerre contre le Maroc, contrairement par exemple Ă lâĂ©poque des annĂ©es 1970 et 1980 oĂč ses techniques de guĂ©rilla pou-vaient lui permettre encore, par Ă -coups, de faire mouche. En se faisant lâĂ©cho, le 16 octobre sur Ra-dio Alger, de lâintention des dirigeants poli-sariens de signer des âaccords de dĂ©fense mutuelsâ avec des âpaysâ et âpeuples amisâ, M. Ould Salek reconnaissait dâailleurs cet Ă©tat de fait, car pourquoi des accords si, comme il lâassure, le Polisario est Ă lui seul capable dâoccasionner aux FAR âdes dĂ©gĂąts humains et matĂ©rielsâ? En fait, il faudrait que lâAlgĂ©rie puisse intervenir pour parler vĂ©ritablement dâun conflit, et cela deux Ă©lĂ©ments pouvaient le laisser penser
LE CHEF DâĂTAT-MAJOR DE LâARMĂE ALGĂRIENNE NâEST AUTRE QUE SAĂD
CHENGRIHA, QUI APPELAIT LES MILICES SĂPARATISTES Ă ATTAQUER LE MAROC.
et les pleines consĂ©quences,â prĂ©venait le mĂȘme dĂ©partement dans un autre commu-niquĂ©. De partout, les soutiens ont plu en-vers le Maroc, notamment au niveau arabe oĂč lâon a vu la moitiĂ© des Ătats de la Ligue arabe (les six pays du Golfe que sont lâAra-bie saoudite, BahreĂŻn, les Ămirats arabes unis, le KoweĂŻt, Oman et le Qatar, en plus des Comores, de Djibouti, de la Jordanie, du YĂ©men et de la Somalie) apporter un appui affirmĂ© au Royaume. Au plan afri-cain, des pays comme le Gabon, la GuinĂ©e Ă©quatoriale, la RĂ©publique centrafricaine ou encore Sao TomĂ©-et-Principe ont Ă©ga-lement saluĂ© lâopĂ©ration des FAR. Globale-ment, il nây a que la Namibie qui sâest ins-crite en faux contre le Maroc, elle dont les dirigeants continuent malheureusement de mĂ©langer la lutte du peuple namibien pour son indĂ©pendance du rĂ©gime colo-nial sud-africain et le diffĂ©rend dâessence purement rĂ©gionale entre le Royaume et lâAlgĂ©rie autour du Sahara marocain. La voisine de lâEst elle-mĂȘme dâailleurs, si elle âdĂ©plore vivement les (...) violations du
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il y a quelques semaines encore: dâabord, le rĂ©cent changement de Constitution, qui autorise enfin lâarmĂ©e nationale populaire (ANP) algĂ©rienne Ă opĂ©rer Ă lâĂ©tranger, mĂȘme si câest un secret de polichinelle que cette derniĂšre Ă©tait directement intervenue au Sahara marocain pour appuyer le Po-lisario dans les deux batailles dâAmgala de janvier et fĂ©vrier 1976 et quâelle nâavait donc pas attendu la nouvelle loi fondamen-tale pour renoncer Ă sa soi-disant doctrine; ensuite, le fait que lâactuel chef dâĂ©tat-ma-jor de lâANP ne soit autre que SaĂŻd Chen-griha, dont tout le monde se rappelle les dĂ©clarations polĂ©miques rĂ©vĂ©lĂ©es en mars 2016 par MĂ©di1 TV, Ă lâĂ©poque oĂč il nâĂ©tait encore que commandant de la troisiĂšme rĂ©gion militaire algĂ©rienne, appelant les milices sĂ©paratistes Ă attaquer le Maroc. Mais la rĂ©action de la communautĂ© inter-nationale suite Ă lâopĂ©ration des FAR Ă Guergarat doit dĂ©sormais refroidir la junte algĂ©rienne, qui ne voudra sans doute pas se retrouver davantage isolĂ©e quâelle ne lâest dĂ©jĂ .
Sentiment de frustrationDe fait, et comme lâavait pertinemment re-levĂ© le roi Mohammed VI dans son dernier discours de la Marche verte, le Polisario se trouve actuellement dans un âscĂ©na-rio typique dâune fuite en avantâ. On peut mĂȘme, tout simplement, parler de frustra-tion, car mĂȘme la guerre juridique initiĂ©e au cours de la derniĂšre dĂ©cennie nâa pas portĂ© ses fruits, alors que le Polisario pensait par exemple exclure le Sahara marocain de lâaccord de fĂ©vrier 2012 avec lâUnion eu-ropĂ©enne (UE) sur les mesures de libĂ©rali-sation rĂ©ciproques en matiĂšre de produits agricoles et de produits de la pĂȘche, ou encore entraver lâexportation du phosphate saharien au prĂ©texte que ses revenus ne profiteraient pas Ă la population du Saha-ra marocain -ce qui est faux car ceux-ci sont intĂ©gralement rĂ©investis par le groupe OCP dans la rĂ©gion. Ă lâinternational, ils ne sont dĂ©sormais plus que 29 pays Ă conti-nuer de reconnaĂźtre la soi-disant âRASDâ, et on a mĂȘme vu ce 14 novembre le Guya-na de Cheddi Jagan et Walter Rodney, qui fut un bastion du sĂ©paratisme sahraoui Ă
lâĂ©poque de la guerre froide, couper tout lien avec lâentitĂ© polisarienne. De nombreux pays ont mĂȘme commen-cĂ©, Ă partir de dĂ©cembre 2019, Ă inaugu-rer des consulats au Sahara marocain en signe de reconnaissance de la souveraine-tĂ© du Royaume sur la rĂ©gion, et si Alger, au dĂ©part, Ă©voquait une âmesure dâune gravitĂ© exceptionnelleâ quand les Comores ouvraient le bal, elle sâest bien gardĂ©e toutefois par la suite de rĂ©agir surtout que dĂ©sormais un pays aussi puissant que les Ămirats est Ă©galement entrĂ© dans la danse. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres algĂ©rien, Sabri Boukadoum, ne semblait, ainsi, pas crĂ©dible quand il dĂ©clarait le 1er novembre, en marge du rĂ©fĂ©rendum constitutionnel, que ânous nâavons peur de personneâ. Dans des indiscrĂ©tions publiĂ©es en avril 2019 dans le mĂ©dia Ă©lectronique pa-narabe Rai Al-Youm, lâancien prĂ©sident mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a sans doute, in fine, le plus parfaitement synthĂ©tisĂ© le sentiment prĂ©gnant au sein des grands chancelleries en confiant que celles-ci âne veulent pas de lâĂ©tablissement dâun Ătat sĂ©parant la Mauritanie et le Ma-roc gĂ©ographiquementâ, lui qui ne fut pour-tant pas pendant son mandat un grand ami du Maroc, mais bien le contraire: il avait nommĂ©ment citĂ© les Ătats-Unis et lâEu-rope, ce qui devait sans doute se baser sur des Ă©changes quâil a eus avec leurs responsables. Il est, pour ainsi dire, plus que temps pour que le Polisario et lâAlgĂ©rie reviennent Ă la raison. Dans son discours de la Marche verte du 6 novembre 2018, le roi Moham-med VI avait proposĂ© la crĂ©ation dâun mĂ©-canisme politique conjoint de dialogue et de concertation avec la voisine de lâEst, et mĂȘme si bien sĂ»r cela nâest pas Ă©vident de changer de fusil dâĂ©paule aprĂšs plus de quarante-cinq ans Ă tenir un certain dis-cours hostile Ă lâintĂ©gritĂ© territoriale du Ma-roc, il en va de lâavenir du Grand Maghreb et de la sĂ©curitĂ© et de la prospĂ©ritĂ© de ses peuples. Aux uns de savoir de quel cĂŽtĂ© de lâHistoire ils souhaitent se ranger l
Wissam EL BOUZDAINI
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Les milices polisariennesne boxent absolument pasdans la mĂȘme catĂ©gorie queles Forces armĂ©es royales,et câest en fait insultant pources derniĂšres de les comparerĂ une simple bandede coupeurs de route.
Que peuvent vraiment les séparatistes?LE POLISARIO ROMPT LE CESSEZ-LE-FEU
Le roi Mohammed VI a Ă©tĂ© clair et net Ă ce sujet au cours de lâappel tĂ©lĂ©phonique quâil a eu le lundi 16 novembre 2020
avec le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, Antonio Guterres: lâinterven-tion des Forces armĂ©es royales (FAR) dans la zone de Guergarat, Ă la fron-tiĂšre maroco-mauritanienne, ne revient pas de la part de la partie marocaine Ă renoncer Ă lâaccord de cessez-le-feu signĂ© sous Ă©gide onusienne avec le Front Polisario en septembre 1991. â[Le Souverain] a rĂ©affirmĂ© Ă M. Gu-terres lâattachement constant du Maroc au cessez-le-feu,â a rĂ©vĂ©lĂ© le Cabinet royal dans un communiquĂ© publiĂ© dans la foulĂ©e dudit appel tĂ©lĂ©phonique. Sauf que le Polisario, donc, ne semble pas vouloir lâentendre de la mĂȘme oreille. Son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Brahim Ghali, a dĂšs aprĂšs lâintervention des FAR of-ficialisĂ© la rupture par le mouvement du cessez-le-feu, ce qui sâest notamment traduit par des tirs de harcĂšlement au niveau de la localitĂ© de MahbĂšs, que traverse le mur de dĂ©fense dĂ©ployĂ© dans les annĂ©es 1980 par le roi Has-san II pour protĂ©ger le territoire national des incursions polisariennes depuis lâAlgĂ©rie. Il a mĂȘme parlĂ©, dans une interview diffusĂ©e ce 18 novembre par Radio AlgĂ©rie internationale (RAI), de
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Que peuvent vraiment les séparatistes?LE POLISARIO ROMPT LE CESSEZ-LE-FEU
âpoursuivre la lutteâ jusquâĂ faire de la partie du Sahara marocain anciennement colo-nisĂ©e par lâEspagne, quâil revendique, un Ătat indĂ©pendant sous les auspices dâune soi-disant âRĂ©publique arabe sahraouie dĂ©-mocratiqueâ (RASD).
Ridicules gesticulationsEn a-t-il toutefois seulement les moyens? Car avec les FAR, on parle dâune armĂ©e rĂ©-guliĂšre classĂ©e septiĂšme du monde arabe et sixiĂšme en Afrique selon lâindice amĂ©ri-cain Global Fire Power. En termes de dĂ©-penses, seule lâAlgĂ©rie arrive Ă lui tenir la dragĂ©e haute dans la rĂ©gion, la voisine de lâEst sâaccaparant mĂȘme 44% du budget de dĂ©fense africain en 2019 selon le trĂšs crĂ©-dible Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) -10,3 milliards de dollars dâarmements achetĂ©s au cours de lâannĂ©e concernĂ©e-, mais avec ceci dit de nombreux contrats surfacturĂ©s permet-tant au commandement de lâarmĂ©e natio-nale populaire (ANP) algĂ©rienne de sâauto-graisser la patte en salĂ©es rĂ©trocomissions -comme lâavait rĂ©vĂ©lĂ© le scandale des 200 chars T-90 commandĂ©s en catimini Ă la Russie en 2014. Le Maroc sâest dâautant plus dotĂ©, en novembre 2017, dâun systĂšme satellitaire français de type PlĂ©iades lui ayant par exemple permis, en janvier 2018, dâimmĂ©diatement dĂ©celer des tentatives du Polisario de transfĂ©rer une soi-disant âstruc-ture administrativeâ de la partie de la zone tampon situĂ©e Ă lâEst du mur de dĂ©fense, dans la lignĂ©e de sa propagande tentant de prĂ©senter cette zone comme de soi-disant âterritoires libĂ©rĂ©sâ de la soi-disant âRASDâ, ainsi que lâinstallation, dĂ©jĂ , de soi-disant âpostes frontiĂšresâ Ă Guergarat en particu-lier.En dâautres termes, les milices sĂ©paratistes ne boxent absolument pas dans la mĂȘme catĂ©gorie que les FAR, et câest en fait insul-
tant en soi pour ces derniĂšres de les com-parer Ă ce qui constitue, en fin de compte, littĂ©ralement une simple bande de coupeurs de route. Suite aux tirs de harcĂšlement quâil a tentĂ© dâouvrir sur les FAR Ă MahbĂšs, le Polisario sâest ainsi vu rapidement neutra-liser et mĂȘme perdre un engin porte-armes dont le type nâa toutefois pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par la page Facebook du forum Far-Maroc, Ă lâorigine de lâinformation. Les gesticulations de ses dirigeants, M. Ghali en tĂȘte, frisent Ă cet Ă©gard le ridicule, et lâAlgĂ©rie elle-mĂȘme, qui pourtant le finance, lâabrite, lâarme et le soutient diplomatiquement, a aussitĂŽt fait de prendre ses distances avec lui, ne tenant visiblement pas Ă ĂȘtre mĂȘlĂ©e Ă une guerre oĂč elle se trouvera davantage marginalisĂ©e au sein de la communautĂ© internationale. Et sans lâAlgĂ©rie, le Polisario ne pourra bien sĂ»r rien, et il est le premier Ă le savoir. Câest pour cela que le soi-disant âministreâ des Af-faires Ă©trangĂšres de la soi-disant âRASDâ, Mohamed Salem Ould Salek, avait Ă©voquĂ© le 16 octobre sur Radio Alger la possibilitĂ© de signer des âaccords de dĂ©fenseâ avec des âpaysâ et des âpeuples amisâ, Ă un mo-ment oĂč la voisine de lâEst Ă©tait en passe de changer de Constitution pour autoriser enfin son armĂ©e Ă intervenir Ă lâĂ©tranger et donc Ă©ventuellement de prĂȘter main-forte au mouvement sĂ©paratiste dans une guerre contre le Maroc. Le Polisario avait mĂȘme, le 9 novembre, agitĂ© la menace de la fin
de lâaccord de cessez-le-feu si âlâentrĂ©e de tout Ă©lĂ©ment militaire, sĂ©curitaire ou civil marocainâ Ă©tait constatĂ©e Ă Guergarat, oĂč il avait dĂ©ployĂ© plusieurs de ses Ă©lĂ©ments Ă partir du 21 octobre. En termes dâĂ©qui-pements, le mouvement sĂ©paratiste peut seulement compter sur du vieux matĂ©riel dâorigine principalement soviĂ©tique, Ă sa-voir notamment des vĂ©hicules de combat dâinfanterie BMP-1 et des lance-roquettes multiple Katioucha ainsi que des obusiers 122 mm M1938, quâil utilise rĂ©guliĂšre-ment dans des manoeuvres depuis no-vembre 2014. Il nâa tout simplement pas les moyens de se renforcer, et en mĂȘme temps Alger garde Ă lâesprit lâexemple du Liban, oĂč le fait que lâOrganisation de libĂ©-ration de la Palestine (OLP) se soit retrou-vĂ©e totalement libre de ses mouvements avait amenĂ©, en avril 1975, au dĂ©clenche-ment de la guerre civile, ce que la capitale algĂ©rienne ne saurait bien sĂ»r jamais per-mettre. De fait, elle a, sciemment, toujours fait en sorte de limiter la force de frappe du Polisario, en circonvenant au surplus son action aux seuls camps de Tindouf, des-quels ne peuvent par ailleurs que diffici-lement sâextraire les milliers de Marocains quây sĂ©questre le mouvement sĂ©paratiste depuis plus de quarante-cinq ans. Le Ma-roc peut, si lâon peut dire, encore dormir sur ses deux oreilles l
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Le Polisario agresseur Ă Guergarat
La presse du voisin de lâEst et ses porte-voix, sĂ©paratistes et autres, sâĂ©chinent Ă mettre en cause le Royaume en faisant rĂ©fĂ©rence Ă son «agression militaire» Ă Guergarat. Quand
lâAlgĂ©rie fait Ă©tat dâune «large vague dâindigna-tion internationale» Ă ce sujet, voilĂ qui prĂȘte Ă sourire; lâon a affaire Ă une nouvelle posture... Plus intĂ©ressant est le communiquĂ© du minis-tĂšre algĂ©rien des Affaires Ă©trangĂšres, en date du 16 novembre 2020. Il nâa Ă©tĂ© publiĂ© que trois jours aprĂšs lâintervention marocaine pour
assurer et sĂ©curiser le trafic civil et commercial âon a vu Alger plus rĂ©active et plus prompteâŠRelevons le choix des termes: lâAlgĂ©rie «dĂ©-plore vivement», elle ne condamne pas -elle nâignore pourtant pas le factuel sur le terrain; elle constate de «graves violations» du ces-sez-le-feu sans incriminer spĂ©cialement le Ma-roc; elle appelle «les deux parties» Ă respecter lâaccord militaire N°1 et «à faire preuve dâun sens de responsabilitĂ© et de retenue...»Cela dit, quelles sont les responsabilitĂ©s rĂ©elles dans cette tension crĂ©Ă©e dans la zone tampon entre le Maroc et la Mauritanie? Le
Royaume a agi dans la lĂ©galitĂ© internationale. Il dispose pleinement du droit de dĂ©fendre son intĂ©gritĂ© territoriale et dâimposer in situ le res-pect des rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ©. LâopĂ©ration menĂ©e par les FAR, le vendredi 13 novembre, sâest dĂ©roulĂ©e de maniĂšre pa-cifique dans cette zone tampon; elle visait Ă rĂ©tablir la libre circulation au niveau de ce passage frontalier. Il nây a eu ni accrochage ni menace pour la sĂ©curitĂ© des civils. Sur place, les responsables de la MINURSO ont pu en prendre acte et rendre compte au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâONU. Tout le reste entretenu par le mouvement sĂ©paratiste nâest que pure dĂ©-sinformation Ă coup de fake news...
LĂ©galitĂ© internationaleQuâen est-il maintenant de lâaccord militaire N°1? Câest un document complĂ©mentaire Ă lâaccord de cessez-le-feu en date du 6 sep-
La prĂ©sente situation de tension crĂ©Ă©e par les milices armĂ©es du Polisario; tant Ă Guergarat que dans dâautres localitĂ©s, pose un problĂšme que ne saurait Ă©vacuer la communautĂ© internationale: elle est un recours illicite Ă la force. De quoi fonder le Maroc Ă exercer son droit de lĂ©gitime dĂ©fense.
UNE VIOLATION DU CESSEZ-LE- FEU ET DE LâACCORD MILITAIRE N°1
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Le Polisario agresseur Ă Guergarat
Le mouvementsĂ©paratiste nâest plus habilitĂ©Ă avoir quelque «statut» de partie dans le processus de rĂšglement politique.
Mustapha SEHIMI
tembre 1991. Il a Ă©tĂ© signĂ© par la MINURSO et transmis au Polisario en dĂ©cembre 1997 et aux FAR en janvier 1998. Il Ă©nonce les directives et les procĂ©dures prĂ©cises que les deux parties doivent suivre dans lâapplication du cessez-le-feu. Il rĂ©git les activitĂ©s relatives Ă la surveil-lance du cessez-le-feu; il dĂ©termine Ă©galement les droits des observateurs militaires de la MI-NURSO et les procĂ©dures Ă suivre en cas de violation du cessez-le-feu. Il dĂ©finit les termes gĂ©ographiques pertinents. Une zone tampon, dâune largeur de 5 kilomĂštres, court le long du mur de sable, au sud et Ă lâest de cette ligne. Les zones dâaccĂšs restreint se dĂ©couplent, elles, en deux zones dâune largeur de 30 km, la premiĂšre au nord et Ă lâouest du mur de sable, la seconde Ă lâest de celui-ci. A noter ici que le mur de sable relĂšve de la premiĂšre zone dâaccĂšs restreint, alors que la zone tam-pon fait partie de la deuxiĂšme. Enfin, les zones soumises Ă des restrictions limitĂ©es couvrent les bandes de terre situĂ©es des cĂŽtĂ©s nord et ouest de la premiĂšre zone dâaccĂšs restreint et des cĂŽtĂ©s sud et est de la seconde. Pour ce qui est des activitĂ©s militaires dans ces zones, lâaccord dĂ©finit les interdictions sui-vantes: entrĂ©e par voie terrestre ou aĂ©rienne
de personnel ou de matĂ©riel militaires, tirs dâarmes Ă lâintĂ©rieur ou au-dessus de cette zone. De tels actes «sont interdits en toute cir-constance et constituent des violations».
Politique dâimplantationLâAccord militaire N°1 prĂ©voit certaines excep-tions applicables Ă des activitĂ©s pouvant ĂȘtre autorisĂ©es le cas Ă©chĂ©ant mais aprĂšs notifica-tion prĂ©alable ou approbation par la MINUR-SO. Il permet et assure la circulation, le trafic civil et commercial, mais pas lâimplantation dans la zone tampon de Guergarat. En aucun cas, il ne peut sâagir de «territoires libĂ©rĂ©s», encore moins de frontiĂšre.Le mouvement sĂ©paratiste, lui, a multipliĂ© les violations de lâaccord militaire N°1. Il sâemploie Ă donner le statut de «capitale» Ă Bir Lahlou, en y recevant les «ambassadeurs» de Cuba, et de Namibie et en y organisant diverses manifestations administratives et politiques comme si la prĂ©tendue «RASD» Ă©tait une enti-tĂ© Ă©tatique reconnue par la communautĂ© inter-nationale -ce qui nâest le cas ni Ă lâONU, ni Ă la Ligue Arabe ni dans dâautres instances rĂ©gio-nales ou continentales -la seule exception est celle de lâOUA, qui lâa admise en 1984, dans des conditions connues de tous, avec le par-rainage de lâAlgĂ©rie et le concours coupable dâEdem Kodjo, alors secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de cette organisation continentale. Aujourdâhui, la «RASD» nâest pas reconnue par 165 pays... Le mouvement sĂ©paratiste a mis en place une politique dâimplantation, dĂ©plaçant ses structures de Tindouf Ă Bir Lahlou. Il a ain-si mis Ă profit le cessez-le-feu pour modifier le statu quo instituĂ© en septembre 1991 et violer lâaccord militaire N°1. Il faut ajouter le maintien de la prĂ©sence illĂ©gale dâĂ©lĂ©ments armĂ©s du Polisario dans la zone tampon de Guergarat, dâautres dans la zone de MahbĂšs, Ă proximitĂ© immĂ©diate du mur, dans une zone interdite. Cette violation a Ă©tĂ© commise le 29 mars 2018, avec des vĂ©hicules militaires -des tentes ont Ă©tĂ© dressĂ©es et des constructions ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es. Un processus de transfert a Ă©tĂ©, par ailleurs, engagĂ© pour implanter des structures administratives et militaires des camps de Tindouf vers la zone situĂ©e Ă lâEst du dispositif de sĂ©curitĂ© au Sahara marocain oĂč se trouvent les localitĂ©s de Bir Lahlou et de
Tifariti. Il y a lĂ une volontĂ© manifeste de modi-fication du statu quo et dâinstauration dâun fait accompli avec une partition du territoire. Une violation flagrante des accords avec lâONU.Le cessez-le -feu de 1991 est ainsi battu en brĂšche par le mouvement sĂ©paratiste. Son responsable, Brahim Ghali, est allĂ© plus loin encore en annonçant, voici quelques jours Ă peine, que le Polisario nâallait plus le respecter et quâil allait reprendre la guerre contre le Ma-roc. JusquâĂ prĂ©sent, ce cessez-le-feu, datant de vingt neuf ans, Ă©tait entendu comme une cessation des hostilitĂ©s durant un temps don-nĂ© et dans un espace donnĂ©. Il a Ă©tĂ© nĂ©gociĂ© sous les auspices de lâONU. Or, la prĂ©sente si-tuation de tension et de conflictualitĂ© crĂ©Ă©e par les milices armĂ©es du Polisario tant Ă Guerga-rat que dans dâautres localitĂ©s (MahbĂšs, ...) pose un problĂšme que ne sauraient Ă©vacuer ni la communautĂ© internationale ni le Conseil de sĂ©curitĂ©: elle est un recours illicite Ă la force. De jure, câest une violation des dispositions de lâarticle 2 de la Charte des Nations Unies sur le «non recours Ă la menace ou Ă lâemploi de la force, contre lâintĂ©gritĂ© territoriale ou lâindĂ©-pendance politique de tout Etat, soit de toute autre maniĂšre incompatible avec les buts des Nations Unies». De quoi fonder le Maroc Ă exercer son droit de lĂ©gitime dĂ©fense, au sens de lâarticle 51 de la Charte. Les actes du Polisario dans la zone tampon de Guergarat sont autant dâactions qui menacent la paix et la sĂ©curitĂ© internationales. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâONU a exprimĂ© sa «grave prĂ©occupation»; des puissances influentes aussi, ainsi que des organisations rĂ©gionales et internationales.«Le cessez-le-feu, câest fini», fanfaronne le prĂ©sident de la «RASD»! Il se disqualifie ainsi davantage et son mouvement et sĂ©paratiste nâest plus habilitĂ© Ă avoir quelque «statut» de partie dans le processus de rĂšglement politique du diffĂ©rend relatif au Sahara maro-cain. Les faux semblants et les leurres cĂšdent dĂ©sormais la place aux vĂ©ritables termes de cette question nationale impliquant au premier chef, et depuis quarante cinq ans, la seule par-tie vĂ©ritable - lâAlgĂ©rie! Une nouvelle donne, escamotĂ©e depuis des lustres... l
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La fin dâune durenostalgie ?Le prĂ©sident sud-africain a dĂ» clarifier sa position entre,dâune part, un Maroc assurant son destin, qui avance, qui construit; et, dâautre part, une AlgĂ©rie qui met ses plushauts dirigeants et cadres en prison pour corruption.
GUERGARAT ET AFRIQUE DU SUD
Par Driss ENNAHDIEL IDRISSI,ancien ambassadeur.
Le blocage opĂ©rĂ© Ă Guerguerat par une milice infĂ©odĂ©e au GĂ©-nĂ©ral Changriha nâest pas une affaire spontanĂ©e. Il fut dans les papiers bien avant lâĂ©viction du PrĂ©sident Bouteflika. Il a Ă©tĂ©
ficelĂ© du vivant de lâancien chef dâEtat-ma-jor algĂ©rien Ahmed Gaid Salah. Repris par lâactuel chef dâEtat-major par intĂ©rim, il a Ă©tĂ© repensĂ© Ă lâextrĂȘme.Pour en dĂ©coudre avec le Maroc, il fallait Ă©lire un PrĂ©sident conciliant, mobiliser les mĂ©dias et sceller la communication, en-voyer au charbon le personnel diploma-tique, et rameuter tous ses amis, des Etats, des ONG et aussi des oisifs de tous bords. Il fallait aussi garder la pression sur la RĂ©-publique Sud-Africaine pour lâaide pour le conseil, des chars et du satellite âŠ!Pour engager cette confrontation, des Ă©tapes ont Ă©tĂ© prĂ©vues, autant rapides quâĂ©lĂ©mentaires: une milice agitĂ©e; une rĂ©action Ă©nergique du Maroc, pensĂ©e sau-vage; crier au loup pour lâONU et ameuter la communautĂ© internationale.Mais⊠Patatras. Dâabord, malgrĂ© le tinta-marre de la milice et ses provocations, le Maroc nâa pas rĂ©agi et a laissĂ© du temps au temps; ensuite Le PrĂ©sident Tebboune sâest retrouvĂ© hospitalisĂ©; puis vint la rĂ©solution du Conseil de SĂ©curitĂ© avec une introuvable virgule qui aurait permis des interprĂ©tations divergentes.
Il reste, enfin, cette dĂ©convenue pour nos voisins, Ćuvre de lâAfrique du Sud, qui tout en ne se reniant pas, trouva des formules pour rester dans sa dignitĂ©. Et en effet, une premiĂšre formule consista en deux tweets du 11 octobre 2020, publiĂ©s par le ministre des finances de la RĂ©publique Sud-Africaine recommandant, dans un premier tweet, une alliance dâEtats pour en finir avec une «co-lonisation», puis, certainement, mieux rĂ©-instruit, souhaitant, dans un second tweet, lâintervention des anciens mouvements de libĂ©ration, lesquels sont soit caducs soit au pouvoir. Vaste programme!
DignitĂ© perdueToutefois, lâanalyse pointilleuse laisse ap-paraĂźtre que lâAfrique du Sud dit non au GĂ©nĂ©ral Changriha, pas de conseillers, pas de matĂ©riels. Elle laisse Ă penser, vu le ma-rasme Ă©conomique mondial, que lâAfrique du Sud refuse de se lancer dans une aventure douteuse avec ses dĂ©penses imprĂ©vuesâŠLa seconde formule tient au contenu du communiquĂ© de lâUnion Africaine. En fili-grane apparaĂźt la position sud-africaine, certainement motivĂ©e par le fait que le chef de lâEtat sud-africain, Cyril Ramaphosa, est aussi le PrĂ©sident de lâUA, et il serait bien singulier quâun tel prĂ©sident soutienne une guerre contre un membre de lâorganisation quâil prĂ©side.Il reste le plus dĂ©licieux intelligemment, une plausible explication dâune nature admirable, bien humaine: fort possible donc que ce soit une majeure raison intellectuelle qui a dictĂ© cette position responsable de lâAfrique du Sud en relevant que le PrĂ©sident de lâAfrique du SudâŠ. a construit son aura en Ă©tant le champion toutes catĂ©gories dans la lutte contre toute forme de corruption.Il a dĂ» donc se poser de drĂŽles de ques-tions sur nos voisins: le frĂšre du PrĂ©sident Bouteflika, deux premiers ministres, une bonne fourchette de ministres, un paquet de gĂ©nĂ©raux, des directeurs dâoffices pu-bliques, des patrons dâentreprises privĂ©es sont en prison pour corruption et dilapidation dâargent publique. Le prĂ©sident sud-africain a dĂ» apprendre aussi que, demain, il est fort possible que dâautres personnes influentes, dont des enfants des plus hauts respon-
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lâamour pour le peuple, de lâengagement pour la dignitĂ©, la justice, la droiture? Mâa-t-on racontĂ© des bobards pour des objectifs inavouĂ©s, paroles, gestes et actions contradictoires?Il a pu penser aussi aux agressions que lâon nous accole. FrontiĂšres? Mais il sait que lâUA est la garante de lâintangibilitĂ© des frontiĂšres, et donc le discours est di-latoire! Drogues? La lecture mĂ©diatique locale laisse apparaĂźtre quâavec les oa-sis, ce pays est dans lâauto-suffisance totale, et pour la dure, il est central, pas besoin du Maroc! Investissement? Mais cela dĂ©pend des choix de patrons cherchant sĂ©rieux, garantie, facilitĂ© et rapides dĂ©bouchĂ©s!...
Le prĂ©sident de la RĂ©publique sud-afri-caine a dĂ» solliciter sa destinĂ©e pour retenir le juste, et a certainement fait un examen de conscience pour clarifier sa position entre, dâune part, un pays assu-rant son destin, qui avance, qui construit, qui aide et soutient frĂšres et amis, dans le respect et surtout la discrĂ©tion; et, dâautre part, un Etat qui met ses plus hauts dirigeants et cadres en prison pour corruption et dilapidation, aprĂšs en avoir fait, dans des silences complices et des connivences coupables, des icones, tout en se servant du Maroc pour occuper son peuple.Si cet examen de conscience a Ă©tĂ© fait, câest tout Ă lâhonneur de lâAfrique du Sud, en ajoutant que le PrĂ©sident de lâAfrique de Sud peut ĂȘtre certain que lâaffaire du Sahara est un stupide montage: au mieux, une guerre pour des egos dĂ©me-surĂ©s contre le Maroc, au pire, le fertile terreau dâune souterraine corruption qui frappe Ă tous les Ă©tages dâun bizarre sys-tĂšme. Ni plus, ni moins l
sables en fonction actuellement, pour-raient ĂȘtre prĂ©sentĂ©s Ă la justice pour les mĂȘmes motifs.Le chef dâEtat de lâAfrique du Sud a ser-rĂ© les mains de ces prisonniers, a dĂ©-jeunĂ© ou dĂźnĂ© avec eux, a ri avec eux, a eu des accolades sans retenue avec eux. Il a surtout Ă©changĂ© religieusement, pensant partager avec eux la mĂȘme prĂ©-occupation.
Objectifs inavouĂ©sCe PrĂ©sident, propre et intĂšgre, Ă lâimage de son Mandela, a dĂ» se poser maintes questions. OĂč est lâerreur? Lâon mâa trompĂ© en me caressant la fibre pa-triotique, celle de lâauthenticitĂ©, celle de
Cyril Ramaphosa,chef de lâEtatsud-africain.
LâAFRIQUE DU SUD REFUSE DE SE LANCERDANS UNE AVENTURE DOUTEUSE AVEC
SES DĂPENSES IMPRĂVUES.
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LâĂ©tat des lieux dans le pays voisin mĂ©rite que lâon y revienne:il est rĂ©vĂ©lateur dâune situation dâimpasse intĂ©rieure qui nourrit lâhostilitĂ©de plus en plus marquĂ©e Ă lâendroit du Royaume.
Les provocations du mouvement sé-paratiste à Guergarat, zone tampon du Maroc et de la Mauritanie, re-montent à 2016; elles se sont pour-suivies en 2017 puis, à intervalles
frĂ©quents dans les annĂ©es suivantes. JusquâĂ ces deux derniers mois et de maniĂšre encore plus accentuĂ©e depuis le 23 octobre 2020. Il y avait lĂ un agenda liĂ© Ă la dĂ©libĂ©ration de la question du Sahara marocain par le Conseil de sĂ©curitĂ©; elle a Ă©tĂ© sanctionnĂ©e par la rĂ©solu-tion 2548 du 30 octobre. Celle-ci a fait droit Ă la position marocaine, Ă une large majoritĂ© de membres de cette haute instance onusienne, deux pays seulement sâĂ©tant abstenus (Russie et Afrique du Sud).LâĂ©chec est patent pour lâAlgĂ©rie. Le Conseil de sĂ©curitĂ© a en effet rĂ©itĂ©rĂ© sa position sur des points importants: un processus de nĂ©gocia-tion sur le format des deux tables rondes de GenĂšve (dĂ©cembre 2018 et mars 2019, avec quatre parties: Maroc, AlgĂ©rie, Mauritanie et Polisario); une solution de compromis politique rĂ©aliste; enfin, prĂ©valence de lâinitiative maro-caine du 11 avril 2007, continĂ»ment qualifiĂ©e de projet «sĂ©rieux crĂ©dible et rĂ©aliste». Ce mĂȘme texte insiste par ailleurs sur lâimplication de lâAlgĂ©rie, citĂ©e Ă cinq reprises, pour apporter son concours Ă ce processus.LâAlgĂ©rie, donc! Toujours! Elle porte le mou-vement sĂ©paratiste depuis quatre dĂ©cennies et demie; elle avait accueilli alors en 1973 un groupe de Sahraouis en rupture de ban au Maroc pour leurs idĂ©es et leurs menĂ©es sub-versives dans une certaine mouvance dâex-trĂȘme-gauche autour dâIla Al Amam et dâautres rĂ©seaux. Lâoccasion Ă©tait trop belle pour Bou-mĂ©diĂšne pour ne pas parrainer un tel mou-
vement anti-marocain derriĂšre le slogan de lâautodĂ©termination du peuple sahraoui. Mais quel peuple? Les camps de Tindouf ont Ă©tĂ© rapidement mis sur pied pour accueillir toutes sortes de rĂ©fugiĂ©s, ceux fuyant la sĂ©cheresse des pays sahĂ©liens voisins, ceux de lâex-Rio de Oro sous occupation espagnole, ceux, enfin, qui escomptaient dĂ©localiser leurs activitĂ©s il-licites de trafics de toutes sortes.LâAlgĂ©rie encore! Câest lâimplication directe de son armĂ©e Ă la fin janvier 1976, Ă Amgala I, si-tuĂ©e Ă 260 km de la frontiĂšre ouest algĂ©rienne. Câest une bataille militaire entre lâANP et les FAR qui se solde par une victoire marocaine (200 morts et 106 prisonniers du pays belligĂ©-rant voisin). Il y aura, trois semaines plus tard, Amgala II, rĂ©occupĂ©e par le Maroc quelques mois plus tard. LâAlgĂ©rie a soutenu alors quâelle apportait seulement du ravitaillement et de lâaide mĂ©dicale aux Ă©lĂ©ments sĂ©paratistes. De fait, il est Ă©tabli que ce sont des militaires algĂ©-riens qui Ă©taient sur le thĂ©Ăątre des opĂ©rations avec des canons de campagne, des mortiers, des canons anti- aĂ©riens, des batteries anti-aĂ©-riennes et mĂȘme des missiles SA-6. A la fin 1975, lâon comptait quelque 20.000 personnes ainsi regroupĂ©es dans les populations civiles (bĂ©douins, Ă©leveurs) et acheminĂ©es Ă Tindouf pour les prĂ©senter Ă lâONU comme des «rĂ©fu-giĂ©s» ayant fui les forces marocaines... LâhostilitĂ© au Royaume: voilĂ bien la clĂ© de lec-ture des relations conflictuelles dâAlger avec Rabat! DĂ©jĂ en octobre 1963 -un an aprĂšs lâin-dĂ©pendance du voisin de lâest- ce fut la Guerre des sables. Le projet maghrĂ©bin portĂ© par les trois pays durant la sĂ©quence prĂ©cĂ©dente de lâĂ©mancipation a avortĂ©; depuis, il nâa pas pu vraiment ĂȘtre rĂ©animĂ© et ravivĂ©. Cet affron-
LâALGĂRIE ET GUERGARAT
La tentation aventuriste
PAR MUSTAPHA SEHIMI
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tement a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par Ben Bella et BoumediĂšne. Le premier parce quâil Ă©tait confrontĂ© Ă une forte opposition intĂ©rieure (soulĂšvement en Kabylie sous la houlette de Hocine AĂŻt Ahmed, Ă la tĂȘte du nouveau parti FFS, dissidence au Sud avec le colonel ChaĂąbani,...). Ben Bella en a profitĂ© pour renforcer son pouvoir personnel en dĂ©met-tant Ferhat Abbas, prĂ©sident de la nouvelle AssemblĂ©e nationale; en interdisant le PRS de Mohamed Boudiaf, le PCA aussi; et en instituant le FLN comme seul parti lĂ©gal et national. Pour BoumĂ©diĂšne, alors ministre de la dĂ©fense, câĂ©tait une autre opportunitĂ©: celle dâaffirmer son autoritĂ© sur lâANP alors que des colonels historiques des wilayas du temps de guerre Ă©taient prĂ©sents et que les sĂ©quelles du coup de force de lâĂ©tat-major de Ghardimaou contre le GPRA un an aupa-ravant Ă©taient encore prĂ©gnantes. Lâ»union sacrĂ©e» contre le Maroc Ă©tait le mot dâordre de la propagande. Elle Ă©tait Ă©galement ins-trumentalisĂ©e au service dâun tiers-mon-disme progressiste quâa voulu incarner lâAl-gĂ©rie de Ben Bella, puis de BoumĂ©diĂšne et de Bouteflika dans les dĂ©cennies soixante et soixante-dix.LâaltĂ©ritĂ© avec le Maroc se dĂ©ployait aussi sur dâautres terrains de rivalitĂ© et dâhostilitĂ©. LâAlgĂ©rie se voulait un contre-modĂšle par rapport Ă un Maroc dont la forme de rĂ©gime Ă©tait monarchique, dont les options de dĂ©-veloppement Ă©taient libĂ©rales, alors quâelle proclamait dâabord lâautogestion puis le «so-cialisme». Aujourdâhui, quel est le solde? Une AlgĂ©rie faillie, un systĂšme Ă©conomique sinistrĂ©, un Etat entre les mains de mafias militaires et dâaffaires, une Ă©lite aux postes de dĂ©cision gĂ©rant ses intĂ©rĂȘts, ce qui nâex-clut pas au passage, diverses formes de purges comme câest le cas depuis un an.Sur quoi peut se retrouver lâhypothĂšse de la cohĂ©sion sociale? Pas sur les performances Ă©conomiques ni sociales du rĂ©gime de-puis prĂšs de soixante ans. Pas davantage sur la consolidation de lâEtat de droit, de la dĂ©mocratie ni des libertĂ©s! Pas plus sur un consensus social autour dâun modĂšle de dĂ©-veloppement inclusif et Ă©quitable! Ne reste que la maintenance et la polarisation sur
le Maroc. Le nouveau patron de lâarmĂ©e, SaĂŻd Chengriha, vient encore, ces jours-ci, Ă propos de Guergarat, de qualifier le Maroc «dâennemi traditionnel». Il avait dĂ©jĂ recouru Ă cette mĂȘme rhĂ©torique en 2016, alors quâil commandait le Sud-Tindouf. Il avait ainsi qualifiĂ© le Sahara marocain de territoire «injustement spoliĂ© par le tyran-nique occupant Maroc». Et il avait poussĂ© les milices armĂ©es du mouvement sĂ©para-tiste, Ă la mi-mars de cette mĂȘme annĂ©e 2016, Ă occuper Bir Lahlou et Tifariti, des localitĂ©s placĂ©es sous la supervision de la MINURSO. A cette date, des manĆuvres communes mĂȘme avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es par lâANP et le Polisario, Ă quelques kilo-mĂštres de la frontiĂšre est du Maroc...LâĂ©tat des lieux dans le pays voisin mĂ©rite que lâon y revienne: il est rĂ©vĂ©lateur dâune situation dâimpasse intĂ©rieure qui nourrit lâhostilitĂ© de plus en plus marquĂ©e Ă lâen-droit du Royaume. Une donnĂ©e que lâon peut prĂ©ciser Ă travers plusieurs Ă©lĂ©ments. La crise majeure de lâAlgĂ©rie nâoffre pas de piste de solution. La question dĂ©mocratique est stĂ©rilisĂ©e -on lâa vu lors de lâĂ©lection de Tebboune voici onze mois, puis avec le rĂ©fĂ©rendum sur la nouvelle Constitution le 1er novembre courant (40% de Oui, 23% du corps Ă©lectoral) et le spectre dâune crise Ă©conomique, sociale et financiĂšre condui-sant Ă lâinsolvabilitĂ© Ă terme. Le systĂšme, en lâĂ©tat, nâest pas rĂ©formable, les diri-geants sâagrippant Ă des «statuts» et Ă des rentes de toutes sortes.Lâoption aventuriste contre le Maroc est-elle Ă Ă©carter? Elle se cristalliserait non sur des frontiĂšres communes partagĂ©es de quelque 1.800 km mais autour du point de passage de Guergarat entre le Maroc et la Mauritanie, dans une zone tampon de 3,5 km. LâAlgĂ©rie ne se prĂ©sente pas ainsi officiellement et diplomatiquement en
«premiĂšre ligne» sur ce front, mais câest le mouvement sĂ©paratiste qui serait dans lâaffichage. LâopĂ©ration mettrait en cause la rĂ©action du Maroc avec des dĂ©veloppe-ments au sein de lâONU, de son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ainsi que dâautres puissances. Un processus dâinternationalisation, tentant de rebattre les cartes aprĂšs les rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© -dont la 2548 du 30 octobre. Pour lâheure, peine perdue: le Ma-roc a su dĂ©jouer ce plan et faire montre de retenue. De sagesse. De responsabilitĂ©. Et de fermetĂ©.Une montĂ©e des pĂ©rils nâest pas Ă exclure dâailleurs; elle provoquerait une rupture de la paix invoquĂ©e par lâAlgĂ©rie pour dĂ©non-cer les conditions dans lesquelles sâest dĂ©roulĂ©e lâintervention marocaine pour le rĂ©tablissement de la libertĂ© du trafic civil et commercial Ă Guergarat; elle serait Ă©gale-ment un facteur de resserrement des rangs au sein de lâANP et de la hiĂ©rarchie militaire aprĂšs tant de purges, de rĂšglements de comptes, de mises Ă la retraite et de peines de prison -une opportunitĂ© de susciter, autant que faire se peut, un semblant de consensus ou de collĂ©gialitĂ©. Enfin, le gel de la dynamique sociale et contestataire en marche dans lâAlgĂ©rie dâaujourdâhui, avec le hirak du 22 fĂ©vrier 2019, qui a conduit au dĂ©part de Bouteflika et qui nâa pas fini dâĂ©branler son successeur, Abdelmajid Te-bboune, et les hiĂ©rarques, militaires et civils et autres, qui soutiennent cet Ă©chafaudage prĂ©caire et rĂ©pressif. Et Guergarat, dans tout cela? Un poste avancĂ© dans la poli-tique dâhostilitĂ© fortement opĂ©rationnelle de lâAlgĂ©rie au Maroc, liĂ©e Ă une culture persistante de conflictualitĂ© pouvant don-ner forme et contenu Ă une tentation aven-turiste. Des consĂ©quences imprĂ©visibles, portant atteinte Ă la paix (relative) et Ă la sĂ©curitĂ© dans cette rĂ©gion⊠l
GUERGARAT? UN POSTE AVANCĂDANS LA POLITIQUE DâHOSTILITĂ FORTEMENT
OPĂRATIONNELLE DE LâALGĂRIE AU MAROC.
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& Fina
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Dans le but de faciliter le rÚglement des achats des intrants agricoles effectués par les agriculteurs au-prÚs des Centres Régionaux de
la SONACOS, le CrĂ©dit Agricole du Maroc (CAM) et la SONACOS ont dĂ©veloppĂ© un service de paiement digital Ă travers lâappli-cation tĂ©lĂ©phonique mobile «Imtiazat-e».Ainsi, Sonacos compte, Ă travers cette mo-dalitĂ© de paiements, faire bĂ©nĂ©ficier lâagricul-teur dâune meilleure sĂ©curitĂ© et commoditĂ© de paiement des achats effectuĂ©s auprĂšs de ses centres rĂ©gionaux sans avoir Ă se sou-cier de transporter et de manipuler lâargent liquide.Pour le CrĂ©dit Agricole du Maroc, ce partena-riat sâinscrit dans le cadre de lâengagement, ferme et volontariste, dans lâaccompagne-ment de «GĂ©nĂ©ration Green», pour laquelle le Groupe a mis en place un dispositif com-plet dâenvergure apportant des solutions in-novantes Ă lâensemble des composantes de la nouvelle stratĂ©gie. Il confirme Ă©galement la volontĂ© du CAM de servir au mieux les agri-culteurs et les ruraux en leur facilitant lâaccĂšs aux services bancaires et en assurant lâinclu-sion financiĂšre des populations les plus Ă©loi-gnĂ©es grĂące, notamment, aux opportunitĂ©s
Grace au savoir-faire et au profession-nalisme de ses dirigeants, et Ă leur tete le PrĂ©sident du Directoire, Tariq Suijilmassi, le CrĂ©dit Agricole du Maroc est devenu, au fil des temps, cette banque universelle qui sâadresse Ă tous les marchĂ©s et segments de clientĂšle : exploitations agricoles com-merciales, particuliers et professionnels, entreprises agro-industrielles, CorporateâŠ. Savoir-faire et professionnalisme A vocation de mission de service public, la banque universelle sâest, par ailleurs, atte-lĂ©e, tout au long de ces derniĂšres annĂ©es, Ă renforcer ses acquis et pĂ©renniser les perfor-mances rĂ©alisĂ©es jusque-lĂ . Par ailleurs, le Groupe CrĂ©dit Agricole du Maroc nâa eu de cesse de veiller Ă conso-lider sa croissance financiĂšre et a continuĂ© dâĆuvrer pour lâessor du monde agricole et rural Ă travers la promotion et la mise en Ćuvre dâactions garantissant son accom-pagnement aussi bien financier que non fi-nancier. Fort dâune approche innovante et de modes dâintervention adĂ©quats, le CAM nâen finit pas dâaccompagner, chaque fois que nĂ©-cessaire les acteurs du monde agricole, de lâagro-industrie et du monde rural. Il reste, ainsi, fortement et particuliĂšrement engagĂ© en faveur de lâagriculture et du dĂ©-veloppement socio-Ă©conomique en milieu rural. Principale banque de financement du secteur agricole au Maroc, le Groupe CrĂ©dit Agricole du Maroc travaille en coordination avec les pouvoirs publics afin de valoriser les activitĂ©s agricoles et stabiliser les popula-tions rurales en amĂ©liorant durablement leur niveau de vie.Aussi, Ă travers la mise en service de ce paiement mobile, le CAM vient, encore une fois, renforcer les efforts entrepris par le MinistĂšre de lâAgriculture, de la PĂȘche Ma-ritime, du DĂ©veloppement Rural et des Eaux et ForĂȘts pour la transformation digitale et la modernisation du secteur agricole, notam-ment dans le cadre de la nouvelle stratĂ©gie «GĂ©nĂ©ration Green 2020-2030» l
offertes par la digitalisation.Le paiement par tĂ©lĂ©phone mobile est dĂ©-sormais possible par simple scan du code QR sur le Bon de Commande de la Sona-cos. Lâagriculteur confirme le rĂšglement en toute sĂ©curitĂ© de ses factures auprĂšs des Centres RĂ©gionaux de la SONACOS sans avoir besoin de se munir, de transporter ou de manipuler de lâargent liquide. Pour rappel, «Imtiazat-e» est une applica-tion mobile gratuite dĂ©veloppĂ©e par le CrĂ©-dit Agricole du Maroc et faisant partie dâune large gamme de produits digitaux dĂ©ployĂ©s par la banque dans le cadre de ses efforts de digitalisation et dâinclusion financiĂšre.TĂ©lĂ©chargeable sur Google Play et installĂ©e directement sur le tĂ©lĂ©phone portable, lâap-plication permet aux agriculteurs de gĂ©rer leurs activitĂ©s Ă tout moment et en toute au-tonomie. Elle permet Ă©galement de consul-ter son compte, de renouveler les crĂ©dits Ă court terme, de suive les subventions de lâEtat (FDA), de souscrire Ă lâAssurance Mul-tirisque Climatique, dâinitier une demande de financement des intrants agricoles (se-mences, engraisâŠ) , de suivre ses engage-ments auprĂšs du CAM ainsi que ses rĂšgle-ments fournisseurs, âŠ
Le paiement sans cash,câest maintenant possible
PARTENARIAT CRĂDIT AGRICOLE DU MAROC-SONACOS
Un parcours 100% digital est dédié à la filiÚre céréaliÚreet permettant aux clients de disposer de leurs semences en quelques
minutes de façon rapide et sécurisée.
Seddik MOUAFFAK
le Groupe CrĂ©dit Agricoledu Maroc continue dâĆuvrer pour lâessor du mondeagricole et rural.
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Le stockage des aliments tireson Ă©pingle du jeu
teur en pĂ©riode post-Covid, la prĂ©sident de la commission logistique de la CGEM, compte sur «lâĂ©coute et le soutien» du gouvernement, en rĂ©pondant favora-blement aux dolĂ©ances des opĂ©rateurs. Il sâagit principalement dâaccompagner les professionnels dans leur processus de digitalisation, dâassurer plus de clartĂ© et dâefficacitĂ© par rapport Ă la prime Ă la casse, dâĂ©viter une Ă©ventuelle augmen-tation des prix par Autoroutes du Maroc et dâentamer une rĂ©flexion globale sur le gasoil, que ce soit sur le volet de la taxe intĂ©rieure de consommation ou de la taxe sur la valeur ajoutĂ©e l
C omme le BTP, la logistique et le transport sont des indicateurs dâune bonne ou mauvaise santĂ©
de lâĂ©conomie. ImpactĂ© par la crise du Covid-19, le secteur de la logistique Ă©volue actuellement en dents de scie et navigue Ă vue. «Nous avons enregistrĂ© une baisse dâactivitĂ© de 40% durant le deuxiĂšme tri-mestre. Nous avons ensuite repris Ă partir de juillet grĂące Ă la relance de lâĂ©cono-mie marocaine, mais actuellement nous ne disposons pas encore de visibilitĂ©, comme la grande majoritĂ© des secteurs. Nous sommes dans lâimprovisation», nous dĂ©clare Hicham Mellakh, prĂ©sident de la commission logistique de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des entreprises du Maroc (CGEM). A fin septembre, le secteur enregistre une baisse dâactivitĂ© comprise entre 15 et 20%, mais «heureusement», il nây a eu ni plans sociaux ni fermetures dâentreprises, nous fait savoir Mellakh. Si le secteur, dans sa globalitĂ©, a subi la crise du Covid-19, quelques segments ont toutefois Ă©tĂ© Ă©par-gnĂ©s et ont mĂȘme tirĂ© leur Ă©pingle du jeu.
Confinement oblige, lâe-commerce, la livraison et lâemballage ont vu leur acti-vitĂ© exploser, contribuant, en parallĂšle, Ă lâaugmentation dâactivitĂ© de quelques unitĂ©s de stockage. «Câest vrai que les unitĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans le stockage ont pu profiter du e-commerce, tirĂ© principalement par un ou deux opĂ©rateurs de la place. Mais ce quâil faut savoir, câest quâil ne sâagit prin-cipalement que du stockage alimentaire, celui industriel, par exemple, a vĂ©ritable-ment souffert en cette pĂ©riode», nuance toutefois Mellakh. Pour assurer une bonne reprise du sec-
CRISE LIĂE AU COVID-19
C asablanca Finance City (CFC) a annoncĂ©, lundi 16 novembre 2020, la signature dâun partenariat avec
le Belgian Finance Center (BFC) Ă©tablissant les bases dâune coopĂ©ration durable en vue de promouvoir les opportunitĂ©s dâinvestissement entre la Belgique, le Maroc et lâAfrique. Cet accord fournira dans une plate-forme dâĂ©change en vue dâencourager les meilleures pratiques
et le partage de connaissances dans les domaines du financement des PME et de la gouvernance dâentreprise, indique CFC dans un communiquĂ©. Câest Ă ce titre que le CEO de CFC, SaĂŻd Ibrahimi, nâa pas manquĂ© de faire part de sa joie de signer ce partenariat avec le Belgian Finance Center, soulignant que «celui-ci permettra de renforcer notre coopĂ©ration avec la Belgique qui est un partenaire historique du Maroc».Le partenariat couvre en particulier deux thĂ©matiques capitales dans le cadre de la relance post-Covid, Ă savoir le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et la gouvernance des entreprises, a-t-il ajoutĂ©, notant quâil «est Ă©galement un gage
de reconnaissance de lâexcellence des relations qui nous unissent».Pour sa part, le prĂ©sident du BFC, Bruno Colmant, nâa pas manquĂ© dâexprimer son souhait de promouvoir la coopĂ©ration de la Belgique avec le Maroc et lâAfrique.«Comme CFC, le BFC est membre fondateur de la World Alliance of International Financial Centers, ce qui prouve notre volontĂ© de dĂ©velopper lâaide mutuelle entre les pays», a-t-il dit, faisant savoir que les centres financiers ont la capacitĂ© de promouvoir la croissance Ă©conomique et la coopĂ©ration internationale grĂące aux liens quâils tissent entre eux et Ă leurs compĂ©tences technologiques l
M. A. HAFIDI
S. M.
CASABLANCA FINANCE CITY ET LE BELGIAN FINANCE CENTER SâALLIENT POUR LA PROMOTION DE LâINVESTISSEMENT : PARTENARIAT DURABLE
ECO
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Un emprunt national, pour quoi faire?
Pour permettre Ă lâEtat de se financer en mobilisant lâĂ©pargne publique, un amen-dement a Ă©tĂ© votĂ© Ă lâuna-nimitĂ© au sein de la com-mission des finances de la
premiĂšre chambre, apportant, ainsi, une dĂ©fiscalisation totale des intĂ©rĂȘts perçus par les personnes physiques rĂ©sidentes,
non soumises au rĂ©gime du rĂ©sultat net rĂ©el ou simplifiĂ©, sur les emprunts publics.Cet amendement exonĂšre, en effet, les particuliers, en leur donnant une sorte de carotte fiscale pour les encourager Ă souscrire aux emprunts dâEtat qui se-ront lancĂ©s Ă partir de 2021. Sauf quâau-jourdâhui, les particuliers ne peuvent acheter directement des bons du TrĂ©sor.
Ce qui a poussĂ© certains observateurs avertis Ă en dĂ©duire que lâEtat est en train de prĂ©parer le terrain pour lancer un emprunt qui ciblera cette catĂ©gorie de la population.Lâamendement, votĂ© Ă lâunanimitĂ© par les parlementaires la semaine derniĂšre, sâimpose plus que jamais surtout lors-quâon sait que la rĂ©cession Ă©conomique ne fait que rĂ©duire dramatiquement les recettes de lâEtat, et le besoin de financer de grands chantiers nationaux, comme la relance de lâĂ©conomie ou lâĂ©largissement de la couverture sociale. Ou mĂȘme pour financer la grande campagne de vaccina-tion contre la Covid dont on ne connaĂźt pas encore le coĂ»t.Rappelons que le Maroc avait dĂ©jĂ eu re-cours par le passĂ© Ă ce mĂ©canisme pour financer de grands projets ou de grands chantiers. Ainsi, la politique des grands barrages a Ă©tĂ© financĂ©e par des opĂ©ra-tions dâemprunts nationaux ouverts au grand public.
Marché des adjudicationsRappelons également les deux grands emprunts lancés par le Maroc pour le dé-veloppement des provinces du Sud pour
Pour rĂ©tablir la confiance en lâavenir, il ne reste quâune seulemaniĂšre de mobiliser les ressources nationales: celle qui permettraĂ lâEtat de financer des investissements productifs ou des chantierssociaux stratĂ©giques.
UN AMENDEMENT DE LA PLF 2021 PRĂVOITDE DĂFISCALISER LES INTĂRĂTS PERĂUSPAR LES PERSONNES PHYSIQUES RĂSIDENTES
SaĂąd EddineEl Othmani
et MohamedBenchaĂąboun.
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Seddik MOUAFFAK
une maturitĂ© de 15 ans. Le premier en 1975 et le second en 1985.Depuis, et surtout avec le programme dâajustement structurel (le PAS), le Maroc a lancĂ© plusieurs opĂ©rations similaires. CâĂ©tait dâailleurs une des recommanda-tions qui nous ont Ă©tĂ© faites par les ins-titutions financiĂšres internationales pour rĂ©duire notre endettement extĂ©rieur en le substituant par de la dette interne. Ces emprunts connaissaient de grands suc-cĂšs. A lâĂ©poque, les taux Ă©taient dâailleurs trĂšs attractifs, ça allait jusquâĂ 13%.DĂ©laissĂ©s depuis la fin des annĂ©es 1990, au profit des levĂ©es directes du TrĂ©sor sur le marchĂ© des adjudications, les em-prunts nationaux sont passĂ©s Ă lâoubli. Et câest sous Fathallah Oualalou, alors ministre des Finances du gouvernement El Youssoufi, que cette page a Ă©tĂ© tour-nĂ©e. Lâobjectif Ă©tant de participer au dĂ©ve-loppement des marchĂ©s financiers et de mobiliser lâĂ©pargne institutionnelle pour le financement des besoins du TrĂ©sor. Depuis, un particulier ne peut plus prĂȘter directement Ă lâEtat, sauf en passant par un intermĂ©diaire: en souscrivant Ă des OPCVM investis eux-mĂȘmes dans des bons de TrĂ©sor. Pour lâinstant, ce quâon peut dire câest que lâobjet du futur emprunt marocain nâest pas encore connu. Silence radio au ministĂšre des finances.
Montage financierOr, ce dernier a autant intĂ©rĂȘt Ă lancer cet emprunt que câest une occasion pour rĂ©duire la thĂ©saurisation et absorber la grande quantitĂ© de cash en circulation dans lâĂ©conomie. Une maniĂšre de la «blanchir» au nom de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de la nation. Reste toute la question de savoir quâest ce qui motivera les grands Ă©pargnants, les dĂ©tenteurs de capitaux, visibles ou cachĂ©s, Ă mettre leur argent dans un emprunt dâEtat ?Sur un autre plan, ce nouvel emprunt sera certainement diffĂ©rent des autres. En tout cas dans son montage financier. Selon lâavis de certains financiers des plus aver-tis, les emprunts des annĂ©es 1970 et des annĂ©es 1980 visaient la petite Ă©pargne.
Aujourdâhui, la situation est diffĂ©rente, puisquâavec la crise Ă©conomique, il serait difficile de mobiliser cette Ă©pargne. PlutĂŽt, câest la grande Ă©pargne qui sera visĂ©e. Et son montage ne sera que diffĂ©rent.En tous cas, lâEtat nâa pas besoin de re-courir Ă un grand emprunt national pour financer ses besoins, puisque le marchĂ© aussi bien intĂ©rieur quâextĂ©rieur est ac-cessible, liquide, et offre des taux trĂšs bas. Donc, lâobjectif nâest pas juste de le-ver de lâargent, mais de faire rentrer dans le circuit de lâargent qui dort jusque-lĂ , une Ă©pargne cachĂ©e. Surtout, fait-il le rap-peler, un emprunt dâEtat est trĂšs coĂ»teux par rapport Ă une levĂ©e classique sur le marchĂ© obligataire. Pour ces memes ex-perts financiers, câest peut-ĂȘtre aussi une maniĂšre de mobiliser la grande Ă©pargne, le grand capital, sans recourir Ă la fiscalitĂ© sur la fortune ou sur le patrimoine.Se pose, enfin, une autre question non moins importante, celle de la destination de cet emprunt national. Servira- t-il Ă fi-nancer lâinvestissement productif ou tout
simplement Ă faire face aux dĂ©penses de fonctionnement? Si cette deuxiĂšme option qui lâemporte, alors, lâemprunt na-tional sera de moindre importance et son impact sur lâĂ©conomie ne sera que margi-nal. Et ce dâautant plus que le Royaume nâa eu de cesse de recourir, jusquâici, aussi bien Ă lâendettement intĂ©rieur quâex-tĂ©rieur. Encore une fois, on est pas sorti de lâauberge. Surtout lorsquâon sait que lâexistence, aujourdâhui, dâune Ă©pargne de prĂ©caution non nĂ©gligeable par ces temps de crise, ne peut que reflĂ©ter, de la part des opĂ©rateurs Ă©conomiques, dâun certain manque de confiance en lâavenir.Pour rĂ©tablir cette confiance, il ne reste quâune seule maniĂšre de mobiliser ces ressources nationales pour les remettre dans le circuit Ă©conomique: celle qui per-mettra Ă lâEtat de financer des investisse-ments productifs ou des chantiers sociaux stratĂ©giques pour lâavenir de la nation l
LâOBJECTIF NâEST PAS JUSTE DE LEVERDE LâARGENT, MAIS DE FAIRE RENTRER
DANS LE CIRCUIT DE LâARGENT QUIDORT JUSQUE-LĂ
Bank Al Maghribveille au grain.
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S. M.
Des agences exclusivement professionnels et TPE
L a SGMB poursuit, plus que jamais, le dĂ©ploiement de son plan dâaccĂ©lĂ©ration destinĂ© Ă renforcer
son dispositif dâaccompagnement et de proximitĂ© en faveur dâun segment de clientĂšle des plus privilĂ©giĂ©s , celui des professionnels et des TPE. Un segment qui constitue un relai de croissance important. Elle vient, en effet, dâouvrir un espace leur exclusivement dĂ©diĂ©. Son premier dâune dizaine prĂ©vus dans les principales zones Ă©conomiques du pays. «BĂ©nĂ©ficiant dâun emplacement stratĂ©gique en plein cĆur du quartier Maarif, lâagence Twin Center de Casablanca fait peau neuve et devient une agence au service exclusif de la clientĂšle des Professionnels â professions libĂ©rales, dirigeants dâentreprises, commerçants, artisans â et TPE», dĂ©taille la banque dans son communiquĂ©.Le dispositif propose, ainsi, des «offres sur-mesure et un accompagnement complet» axĂ© sur la proximitĂ©, lâĂ©coute et le conseil. Il se veut un centre dâexpertise en termes de financement, leasing, assurances, services de banque au quotidien. «LâAgence 100% Pro-TPE est lâincarnation des valeurs du nouveau modĂšle relationnel mis en place dans le cadre de notre plan de transformation Avenir 2019-2022 qui vise, entre autres,
Ă rendre la banque encore plus simple et plus accessible avec plus de proximitĂ© pour une intensification de la relation client», indique Mehdi Benbachir, DGA â SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Maroc.Ă noter que suite au Discours Royal du 11 octobre 2019, la SGMB a mis en place un plan dâaccĂ©lĂ©ration dâaccompagnement des TPE et des jeunes crĂ©ateurs dâentreprises. Il est dĂ©clinĂ© autour de quatre composantes principales, sâinscrivant dans une dĂ©marche dâinclusion financiĂšre active, dâĂ©coute et de coopĂ©ration renforcĂ©e avec les petites structures. La premiĂšre composante consiste en la crĂ©ation dâespaces Pro/TPE dans les principales zones Ă©conomiques du pays. La deuxiĂšme a pour objectif le dĂ©ploiement dâun dispositif «rĂ©fĂ©rents TPE» dans la plupart des villes oĂč SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Maroc est prĂ©sente. Un road show sera programmĂ© dans les territoires pour aller Ă la rencontre des jeunes entrepreneurs, mieux apprĂ©hender leurs difficultĂ©s dans la concrĂ©tisation de leurs projets, mais aussi pour leur permettre dâĂ©changer avec des chefs dâentreprises, des experts en coaching et des experts bancaires qui partageront leurs expĂ©riences et bonnes pratiques l
LA SOCIĂTĂ GĂNĂRALE MAROC (SGMB) DĂMARRE SONPROGRAMME DâAGENCES DĂDIĂES AUX PROFESSIONNELS ET TPE
S. MOUAFFAK
L es salariĂ©s de la Samir nâen peuvent plus. Ils sont plus quâen colĂšre. Les derniers rescapĂ©s,
au nombre de 684, ne croient plus au miracle. Ils exigent, plus que jamais, une solution radicale Ă la crise qui secoue lâunique raffinerie du Royaume, Ă lâarrĂȘt depuis 5 ans et en liquidation depuis mars 2016. Aujourdâhui, ils attendent des responsables quâils se dĂ©cident une fois pour toutes: soit la reprise de lâactivitĂ©, soit la fermeture dĂ©finitive de lâentreprise. Dans ce cadre, une rĂ©union entre les reprĂ©sentants des salariĂ©s et le syndic est prĂ©vue pour les jours Ă venir.Câest quâau bout de cinq ans, ils ont tout donnĂ© pour maintenir Ă flot lâentreprise. Sans rĂ©sultat. Ainsi, dĂšs lâannonce de lâexploitation par lâONHYM des bacs de stockage de la Samir, ils sâĂ©taient dĂ©ployĂ©s pour lui baliser le terrain, menant travaux dâentretien et de rĂ©organisation du personnel. Six mois plus tard, le contrat de location nâa toujours pas Ă©tĂ© signĂ© et en interne, on pronostique dĂ©jĂ une suspension, voire une annulation de lâopĂ©ration. LâĂ©tĂ© 2015, ils Ă©taient prĂšs de 1.100 employĂ©s Ă vivre la mise Ă lâarrĂȘt du raffineur. Ils sont aujourdâhui 684 Ă subir de plein fouet sa dĂ©crĂ©pitude. Des rescapĂ©s qui se sentent «abandonnĂ©s» Ă la fois par le lâEtat et les organes chargĂ©s de la liquidation.Aussi bien le gouvernement, en privatisant, que le tribunal de commerce, en procĂ©dant Ă la liquidation de lâentreprise, se sont dĂ©robĂ©s Ă leurs responsabilitĂ©s ou se sont montrĂ©s impuissants dans la gestion de cet Ă©pineux dossier l
SYNDIC ET SALARIĂSSE RENCONTRENT POURDISCUTER DâUN ĂVENTUELACCORDLe cri de colĂšredes rescapĂ©s de la SAMIR
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Les milieux dâaffaires seront-ilsĂ la hauteur?
NOUVELLE POLITIQUE DâIMPORT-SUBSTITUTION
Cette annĂ©e encore, la balance commerciale devrait enregistrer, en fin dâexercice, un taux nĂ©-gatif. Rien quâĂ fin septembre,
le manque Ă gagner pour lâĂ©conomie na-tionale reprĂ©sentait, selon les derniĂšres statistiques disponibles de lâOffice des changes (OC), quelque 116 milliards de dirhams (MMDH), soit un taux de couver-ture des importations par les exportations de soixante pour cent seulement. Les rai-sons en sont multiples et dâaucuns citent notamment la multiplication des accords de libre-Ă©change, alors que le Maroc est actuellement engagĂ© avec 55 pays dans des accords de ce type, mais il y a aussi la question de la faiblesse de la structure de production marocaine, parfois mĂȘme inexistante malgrĂ© de fortes potentialitĂ©s en la matiĂšre et ce dans diffĂ©rents secteurs. Ă cet Ă©gard, le ministre de lâIndustrie, Moulay Hafid Elalamy, de passage le 9 juin 2020 Ă la Chambre des reprĂ©sentants, regrettait que le Royaume continue dâimporter des lits dâhĂŽpitaux et des tables dâĂ©coliers en mĂȘme temps quâil Ă©tait en mesure de sortir de ses usines des respirateurs et des rĂ©ac-teurs dâavion. âIls disent, et ceci vous lâavez entendu: il nây a rien Ă faire. Comment cela, il nây a rien Ă faire?,â sâĂ©tait-il insurgĂ©.
Banque de cent projetsLa deuxiĂšme phase du plan dâaccĂ©lĂ©ra-tion industrielle, dĂ©voilĂ© justement par M. Elalamy au cours du Conseil national de lâentreprise (CNE) organisĂ© le 24 sep-tembre par la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des entreprises du Maroc (CGEM) par voie dâinternet, vise notamment Ă parer Ă cet
Afin de rĂ©duire un dĂ©ficit commercial devenu chronique au fur et Ă mesure, il nâest nulle autre solution que de favoriser le made in Maroc. Une centaine de nouveaux projets seront lancĂ©s
dans les douze prochains mois, promet le ministre de lâIndustrie.
Wissam EL BOUZDAINI
ligne, le lendemain du CNE, dâune banque de cent projets sur le site du ministĂšre en question et couvrant huit filiĂšres au total. M. Elalamy en avait parlĂ© dĂšs sa sus-mentionĂ©e intervention Ă la Chambre des reprĂ©sentants de juin et avait alors promis que lâĂtat accompagnerait les porteurs des projets aussi bien avec des business plans dĂ©taillĂ©s, un accompagnement par le biais de Maroc PME ou encore une aide pour trouver des financements auprĂšs des banques. Ce quâil a rĂ©itĂ©rĂ© au moment de la signature des 17 conventions, en ajou-tant que lâobjectif Ă©tait que dâici 2021, 500 projets soient retenus, totalisant quelque 34 MMDH et permettant de rĂ©duire de plus de 18% les importations du Maroc dans lesdites filiĂšres. Aux milieux dâaffaires na-tionaux dâoser l
LâOBJECTIF ĂTAIT QUE, DâICI 2021, 500 PROJETS
SOIENT RETENUS, TOTALISANT
QUELQUE 34 MMDHĂ©tat de fait, et dans ce sens lâon a tous vu 17 conventions signĂ©es au siĂšge du minis-tĂšre de lâIndustrie Ă Rabat le 11 novembre pour rĂ©aliser des projets dâinvestissements dans les secteurs de lâagroalimentaire -huit conventions-, du textile et du cuir -quatre mĂ©morandums dâentente et deux conven-tions- et la plasturgie, de lâemballage et plasticulture et de lâĂ©lectrique et Ă©lectro-nique -trois conventions.Le choix de ces secteurs en particulier nâest pas fortuit et fait suite, au vrai, Ă la mise en
Moulay Hafid Elalamy.
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âLes cliniques privĂ©esont tuĂ© mes parentsâ
TĂMOIGNAGE DâUNE MAROCAINE QUI A PERDU SES PARENTS ATTEINTS DE COVID-19
âFaouzia Kada-ZaĂŻr, 67 ans et Ab-derrahim Bendjennat, 72 ans. Mes parents, ma seule source dâinspiration, ma joie de vivre, ma vie, viennent de dĂ©cĂ©der, le
mĂȘme jour, un samedi, Ă Casablanca, Ă cause du Covid-19. Mais pas seulement. Ils se sont Ă©teints Ă cause de lâincompĂ©tence et de lâaviditĂ© des cliniques privĂ©es. A cause de la gestion ca-tastrophique de cette pandĂ©mie. A cause dâun systĂšme pourri jusquâĂ lâos.Tout a commencĂ© le samedi 20 octobre Ă 21h. Suite Ă un coup de fatigue soudain ayant frappĂ© ma mĂšre, nous avons consultĂ© un mĂ©decin du Samu. Il se dĂ©place chez nous et soupçonne une atteinte au Covid-19. Il nous envoie en ur-gence vers une clinique privĂ©e dans le quartier Oasis afin dâeffectuer un scanner des poumons. Il nous rejoint par la suite, non pour sâassurer de lâĂ©tat de santĂ© de sa patiente, ma mĂšre, mais, en bon commercial, il est venu rĂ©cupĂ©rer sa commission sur le scanner et une Ă©ventuelle hospitalisation Ă la clinique. RĂ©sultat du scan-ner: 40 Ă 60% des poumons Ă©taient atteints. Notre course pour un lit dâhospitalisation a alors commencĂ©. Nous avons eu beau chercher par-tout, tous les Ă©tablissements de santĂ© Ă©taient saturĂ©s.
Manque dâhumanismeHeureusement, un ambulancier nous a dĂ©ni-chĂ© une place dans une clinique privĂ©e sur le boulevard Anoual. Ce qui nous a le plus mar-quĂ©s chez cette clinique, câĂ©tait leur manque dâhumanisme et non-assistance Ă ma mĂšre en situation de dĂ©tresse respiratoire. JâĂ©tais bloquĂ©e au rez-de-chaussĂ©e et je me sentais
Dans ce tĂ©moignage poignant et Ă©mouvant, Chafika Bendjennat nous retrace son calvaire avec les mĂ©decins et cliniques privĂ©s. Selon elle, ses parents atteints de Covid-19 auraient pu ĂȘtre sauvĂ©s,
mais lâincompĂ©tence, lâaviditĂ© et lâarrogance ont eu le dernier mot.
impuissante face aux appels tĂ©lĂ©phoniques de ma mĂšre, qui me demandait de lâaide. Jâai croi-sĂ© un rĂ©animateur Ă lâaccueil, il lâa examinĂ©e et a confirmĂ© le cĂŽtĂ© extrĂȘmement urgent de sa situation. Il a pu rejoindre, trois heures aprĂšs, les soins intensifs. AprĂšs nous avoir donnĂ© des ordonnances avec des mĂ©dicaments Ă 12.000 dirhams et une autre Ă 5.000 dirhams, câest le rĂ©animateur de cet Ă©tage qui prend la relĂšve. Sans lâapprocher, ni la toucher, il ne faisait que rĂ©pĂ©ter «Cette malade est fatiguĂ©e», sans nous renseigner efficacement. Face au manque de personnel et dâassistance, je nâai pas quittĂ© ma mĂšre. Je restais avec elle 12 heures par jour. Il faut savoir que dans ce service Covid, les 14 patients sont suivis par seulement 2 infirmiĂšres. Ma patience a toute-fois atteint sa limite, lorsque notre mĂšre nous
envoie un message de dĂ©tresse un samedi soir pour nous dire que sa bouteille dâoxygĂšne est vide depuis un moment, et que lâinfirmiĂšre lui a rĂ©pondu «Je ne peux rien faire pour toi. Tu nâas quâĂ patienter». Une attente qui a durĂ© 6 heures, alors quâelle Ă©tait en dĂ©tresse respiratoire. Dimanche, je fais un scandale, le propriĂ©taire de la clinique me rĂ©pond alors sans sourciller, «Je ne peux pas renvoyer mon infirmiĂšre», sans sâattaquer au vrai problĂšme. A partir du lundi, ma mĂšre commence Ă se remettre petit Ă petit, ses analyses sont plutĂŽt meilleures de jour en jour. AprĂšs 13 jours passĂ©s Ă la clinique, on nous demande de la faire sortir, mais ses poumons Ă©taient encore atteints Ă hauteur de 85%. Elle Ă©tait affaiblie et prĂ©sentait encore des risques. Ils nâont pas Ă©tĂ© du mĂȘme avis. Une facture de 140.000 dirhams nous a Ă©tĂ© prĂ©sen-
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TĂ©moignage recueilli par M. A. HAFIDI
tĂ©e, nous demandant de la faire sortir dâurgence pour libĂ©rer la place Ă dâautres «victimes». Jâai essayĂ© de nĂ©gocier ce montant exorbitant. On mâa sommĂ© de payer, sinon jâaurais dĂ» me diriger vers le secteur pu-blic. Une fois Ă lâextĂ©rieur de la clinique, ce que nous avons redoutĂ© arrive. Ma mĂšre a rechutĂ©. AprĂšs une autre hospitalisation, ils lâont laissĂ©e agoniser Ă une sa-turation de 65%, pendant plusieurs heures, sans que personne ne bouge le petit doigt. Jâai criĂ© pour quâon la fasse descendre en ranimation. Quelques heures aprĂšs, ma mĂšre a rendu son dernier soupir.
Message de dĂ©tressePendant ce temps, mon pĂšre Ă©tait, Ă son tour, hospi-talisĂ© dans une clinique Ă AĂŻn Borja. Il avait une satu-ration de 94% sans oxygĂšne et des poumons atteints Ă 10%, son cas nâĂ©tait pas grave. Mais ce qui a causĂ© sa mort, câest une femme mĂ©decin trĂšs mĂ©diatisĂ©e et qui se remplit bien les poches en cette pĂ©riode grĂące Ă ses consultations express Ă partir de 1.500 dirhams. AprĂšs 9 heures dâattente dans son cabinet, elle lui a prescrit un traitement sans anticoagulant en injection et sans antiviral alternatif Ă la chloroquine. Elle lui re-commande un confinement Ă domicile. Entre-temps, sa saturation a baissĂ© Ă 88, puis Ă 70, face au refus de mĂ©decins de se dĂ©placer jusquâĂ chez lui. Nous avons commencĂ© Ă louer 2 bouteilles dâoxygĂšne par jour, Ă raison de 1.800 dirhams la bouteille pour maintenir mon pĂšre en vie le temps de trouver une place dans une clinique. Il a Ă©tĂ© hospitalisĂ© 4 jours aprĂšs, jâĂ©tais soulagĂ©e car je croyais quâil Ă©tait enfin entre de bonnes mains. Mais malgrĂ© leur humanisme et attention, le staff mĂ©dical de la clinique sâest avĂ©rĂ© incompĂ©tent. Ils ne nous donnaient pas dâinformations fiables et Ă©taient dans lâapproximatif. On nous assurait quâil se portait beaucoup mieux et quâil a mĂȘme entamĂ© des exercices avec le kinĂ©. A notre grande surprise, on nous appelle quelques jours aprĂšs pour nous annonce son intubation, un jour aprĂšs il nous quittait. Le mĂȘme jour que ma mĂšre. Pour le faire sortir, il fallait rajouter un reliquat de 4.660 dirhams, en plus de 70.000.00 en-caissĂ©s dâailleurs le premier jour de son hospitalisation. Nous sommes face Ă des rĂ©animateurs et Ă un staff mĂ©dical incompĂ©tent en ce qui concerne le traitement du Covid-19, qui travaillent Ă lâaveuglette et qui nâont aucun recul, mĂȘme aprĂšs plusieurs mois de pandĂ©-mie. Jâai trĂšs mal pour mon pays. Je me dis que dans dâautres circonstances, mes parents seraient toujours en vie. Je sens Ă©normĂ©ment de frustration, de tristesse et de colĂšreâ l
Tu as raison Redouane Semlali, oui je te tutoie. Dans ta der-niĂšre sortie mĂ©diatique, aussi incomprĂ©hensive, maladroite et, le moins que lâon puisse dire, arrogante, tâas eu le culot de dĂ©biter: «Les cliniques privĂ©es ne peuvent pas gĂ©rer la
misĂšre et la pauvretĂ© des Marocains. Celui qui nâest pas satisfait par les tarifs nâa quâĂ aller se plaindre Ă Rabat». Non, vous ne rĂȘvez pas. Le prĂ©sident de lâAssociation nationale des cliniques privĂ©es a bien profĂ©rĂ© ces propos insultants. Il nâen est pas Ă sa premiĂšre bĂȘtise. Ce rĂ©cidiviste, en voulant esquiver la cupiditĂ© dâune profession, sâest tirĂ© une balle dans le pied.En insultant les Marocains qui ont fait sa richesse, Semlali fait preuve dâun grand manque de reconnaissance et dâune absence inouĂŻe du sens de la solidaritĂ© et dâentraide, en cette pĂ©riode exceptionnelle. «Notre raison de vivre, ce sont les malades», tu as raison. Les ma-lades sont ta raison de vivre, et ta source dâopulence. Tu as raison de les regarder de haut. Toi qui as Ă©tĂ© accueilli Ă bras ouverts, la semaine derniĂšre, par le ministre de SantĂ©. Tu as raison de nous insulter, notre ministre de tutelle ne nous dĂ©fend pas. Les conflits dâintĂ©rĂȘt et autres connivences sont monnaie cou-rante dans ce gouvernement. Tu as raison dâadmettre que vous recevez des chĂšques de garantie, pourtant interdits par la loi, dĂ©fiant les lois du pays. Car, tu le sais bien, tu ne seras pas traĂźnĂ© en justice. Tu as raison de nous mentir sur les prix de lâoxygĂšne. Dans un Ă©lan de mauvaise foi, tu avances le chiffre de 6.000 Ă 8.000 dirhams par jour en oxygĂšne, alors que les cliniques privĂ©es rechargent leurs bonbonnes Ă 600 dirhams, pour les facturer Ă 300 dirhams lâheure. Faisons le calcul, un patient en dĂ©tresse respiratoire a besoin de deux bonbonnes dâoxygĂšne par jour, ce qui coĂ»te 1.200 dirhams Ă la clinique. En lui facturant 300 dirhams par jour, la clinique se fait un bĂ©nĂ©ficie de 6.000 dirhams. Rien que ça.Tu as raison de tirer Ă boulets rouges sur lâEtat, qui tâas permis de tâengraisser, car absent dâun secteur vital pour les Marocains, les je-tant en pĂąture aux mafieux de la santĂ© et ouvrant ce secteur aux investisseurs peu scrupuleux dâĂ©thique et dâhumanisme. Des tĂ©moignages, nous en avons reçu des dizaines, oĂč le manque de professionnalisme, dâincompĂ©tence et de non-respect de la loi par des cliniques privĂ©es est avĂ©rĂ©, preuves Ă lâappui. Et ta derniĂšre sor-tie mĂ©diatique insultante et mĂ©prisante envers ce peuple nâest que la partie apparente dâun secteur qui se croit au-dessus des lois l
Redouane Semlali,tu as raison de nous insulter !
Mohamed Amine Hafidi
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UNICEF Maroc donnela parole aux enfants
ENFANTS VULNĂRABLES EN PĂRIODE DE COVID-19
Plus la crise du Covid-19 persiste, plus son impact sur les services de lâĂ©ducation, de la santĂ©, de la nutrition et sur le bien-ĂȘtre des
enfants, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, et leur ex-position Ă diffĂ©rentes formes de violence est profond. Pour plaider la cause des droits de lâenfant vulnĂ©rable en cette pĂ©-riode de crise et Ă lâoccasion de la jour-nĂ©e mondiale de lâenfance, lâUNICEF au Maroc lance la campagne «Visages et Histoires». Cette campagne donne la voix directement aux enfants vulnĂ©rables. Elle se dĂ©roule jusquâau 10 dĂ©cembre 2020, journĂ©e internationale des droits de lâHomme. «La fragilitĂ© des enfants sâest exaspĂ©rĂ©e avec la crise du Covid-19. Je fais rĂ©fĂ©-rence ici particuliĂšrement aux enfants en
situation de handicap, aux enfants en si-tuation de migration, aux enfants dans le milieu rural, aux enfants vivant dans les institutions, aux enfants privĂ©s de cadre familial et aux enfants issus de maniĂšre gĂ©nĂ©rale de familles pauvres, dont la fra-gilitĂ© a Ă©tĂ© accentuĂ©e Ă cause des effets secondaires et de lâimpact socio-Ă©cono-mique de cette crise», dĂ©clare Giovanna Barberis, reprĂ©sentante de lâUNICEF Ma-roc.
Des histoires partagĂ©es Selon elle, tout au long de la pandĂ©mie du Covid-19, «il y a eu un mythe persistant selon lequel les enfants sont Ă peine tou-chĂ©s par la maladie. Mais ce nâest que la pointe visible de lâiceberg. Les perturba-tions des principaux services et la montĂ©e
En cette période de crise de Covid19, les enfants en situation de vulnérabilité sont plus que jamais exposés à la violation de leurs droits. Pour plaider leur
cause, lâUNICEF au Maroc lance la campagne «Visages et Histoires».
Mohamed Amine HAFIDI
CHAQUE ENFANTA DROIT Ă TOUS SES
DROITS, QUEL QUE SOIT LE CONTEXTE.
en flĂšche des taux de pauvretĂ© constituent la plus grande menace pour les enfants», souligne Mme Barberis. Pour plaider publiquement leur cause, lâUNICEF Maroc a choisi de donner la parole directement aux enfants pour quâils exigent eux-mĂȘmes la protection de leurs droits. «Yassine, Fatima Zahra, Fadoua, Fatima, Aboubakar, Ahmed, Zineb, Ha-nane, Ghita, Hicham, Hasnaa ⊠sont des jeunes qui nous ont ouvert leur cĆur et ont acceptĂ© de partager avec nous leurs histoires. Ce sont des exemples vivants qui dĂ©montrent que venir Ă bout de la vulnĂ©rabilitĂ©, des dĂ©fis et privations des droits est possible sâil y a concours des ef-forts pour cela», prĂ©cise Meriam Amjoune, jeune dĂ©fenseur des droits de lâenfant au-prĂšs de lâUNICEF au Maroc. La campagne «Visages et Histoires», mise en place en association avec plu-sieurs partenaires de lâUNICEF au Ma-roc et bĂ©nĂ©ficiant du soutien financier de lâUSAID et de lâUnion europĂ©enne, consti-tue ainsi «une matĂ©rialisation de lâengage-ment des enfants dans la conception et la mise en Ćuvre des actions de plaidoyer les concernant. Elle associe des enfants en situation de handicap, de migration, des jeunes filles rurales, des enfants qui ont vĂ©cu lâexpĂ©rience de lâexploitation, des enfants en contact avec la loi ou privĂ©s de cadre familial et dâautres», souligne lâUNICEF. Son message central est que chaque enfant compte, chaque enfant a droit Ă tous ses droits, quel que soit le contexte et doit jouir des mĂȘmes opportu-nitĂ©s pour y accĂ©der l
SOCI
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Sant
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Driss Guerraoui Ă©lu prĂ©sident de la rĂ©gion MENACONSEIL INTERNATIONAL DâACTION SOCIALE
Le prĂ©sident du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui, a Ă©tĂ© Ă©lu rĂ©cemment, Ă lâunanimitĂ©, pour un quatriĂšme mandat, en tant
que membre du Conseil dâadministration du Conseil International dâAction Sociale (CIAS), prĂ©sident de la rĂ©gion Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Cette Ă©lection est intervenue Ă lâoccasion de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Conseil, tenue par visioconfĂ©rence le 8 novembre 2020 et qui a Ă©galement Ă©lu un nouveau prĂ©sident de cette instance, Ă savoir le Sud-CorĂ©en Sang-Mok Suh, ainsi que 8 prĂ©sidents rĂ©-gionaux: Taylor Nyanhette, du Zimbabwe, pour la rĂ©gion Afrique de lâEst et du Sud, Amacodou Diouf, du SĂ©nĂ©gal, pour la rĂ©gion Afrique centrale et occidentale, Suresh Pathare, de lâInde, pour la rĂ©gion
Asie du Sud et Chinchai Cheecharoen, de ThaĂŻlande, pour la rĂ©gion dâAsie du Sud-Est et Pacifique.Il sâagit aussi de Chua Hoi Wai de Hong Kong pour la rĂ©gion Asie du Nord-Est, Ronald Wiman de Finlande pour la rĂ©gion Europe, MichĂšle Matthews des Etats-Unis dâAmĂ©rique pour la rĂ©gion AmĂ©rique du Nord et CaraĂŻbes et Cristina Riscalla Madi du BrĂ©sil pour la rĂ©gion dâAmĂ©rique Latine.Organisation mondiale non gouvernemen-tale fondĂ©e en 1928, le Conseil Internatio-nal dâAction Sociale, qui siĂšge Ă Utrecht, aux Pays-Bas, est lâune des premiĂšres organisations internationales non gouver-nementales Ă obtenir le statut consultatif spĂ©cial auprĂšs des Nations-Unies et de ses Agences spĂ©cialisĂ©es, notamment le Conseil Ăconomique et social (ECOSOC),
lâOIT, lâUNESCO, lâOMS, la FAO ou encore lâUNICEF.Le Maroc a intĂ©grĂ© le conseil dâadministra-tion du CIAS en juin 2010, Ă la suite de son Ă©lection Ă lâunanimitĂ© par son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale tenue Ă Hong Kong l
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PORT
RAIT
Le bĂ©nĂ©volat est une seconde nature, une raison dâĂȘtre et la joie de vivre pour Maria OmnĂšs, nĂ©e Hajama. Cette franco-ma-rocaine est nĂ©e Ă Casablanca le 20 dĂ©cembre 1967. A lâĂąge
de 6 ans, Ă la suite du dĂ©cĂšs de son pĂšre, elle migre en France en compagnie de sa mĂšre et ses deux frĂšres. ArrivĂ©e Ă Toulon en 1976, elle sâest installĂ©e en 1984 Ă la Valette-du-Var, oĂč elle occupe, entre autres responsabi-litĂ©s, de 2008 Ă 2014 le poste de conseillĂšre municipale dĂ©lĂ©guĂ©e aux finances et de 2008 Ă 2020 le poste de conseillĂšre municipale affaires sociales. MĂšre dâune fille (Sophie), Maria concilie avec sĂ©rĂ©nitĂ© et bienveillance bĂ©nĂ©volat, mandat local, vie associative, vie de famille et vie professionnelle. Beaucoup plus en France mais aussi au Maroc, ses ac-tions sociales et humaines, sa prĂ©sence sur le terrain et son dĂ©vouement inconditionnel aux Marocains de France font parler dâelle. Des actions qui lui ont valu des distinctions Ă lâHexagone mais aussi dans son pays dâori-gine. DĂ©but novembre 2020, lâassociation «Les amis de lâĂ©tablissement Louis Le Cha-telier», Ă Sidi Slimane, partenaire privilĂ©giĂ© de lâInstitut français de la ville, lui dĂ©cerne un TrophĂ©e en guise de reconnaissance de ses conseils et de son accompagnement bĂ©nĂ©-vole sur les dĂ©marches juridiques et adminis-tratives visant Ă sâinstaller en France au profit de professeurs et de futurs Ă©tudiants.Elle a reçu, aussi, la MĂ©daille dâHonneur des services du bĂ©nĂ©volat- Echelon or, les palmes dâor du bĂ©nĂ©volat, en plus des tro-phĂ©es du Conseil National des Marocains de France et de la Maison du Maroc Ă Marseille.Le 10 mars 2019, madame Asma ChraĂŻbi,
directrice gĂ©nĂ©rale du Cabinet Conseil MDM Migration et dĂ©veloppement, Ă Kenitra, lui rend hommage Ă lâoccasion de la journĂ©e in-ternationale de la femme en reconnaissance de son excellent et parfait parcours profes-sionnel et de dĂ©vouement pour dĂ©fendre et porter aide et assistance aux personnes en situation de vulnĂ©rabilitĂ© et de prĂ©caritĂ©. Ce nâest pas tout. MalgrĂ© toutes ces distinctions et bien dâautres, Maria est connue pour ĂȘtre discrĂšte.
DisponibilitĂ© et dĂ©vouementSouvent, câest de bouche Ă oreille quâon noue contact avec elle. Et quand on fait appel Ă elle, elle se montre toujours dispo-nible, de jour comme de nuit. Anas, Ă©tudiant en deuxiĂšme annĂ©e dâun Master en finance Ă lâuniversitĂ© de Toulon, se rappelle encore des circonstances qui lâont conduit Ă faire la connaissance de Maria. «DĂšs que jâai mis les pieds pour la premiĂšre fois sur le terri-toire français, Ă lâaĂ©roport de Marseille, une bande de mineurs mâont volĂ© mon prĂ©cieux sac qui contenait tous mes papiers dâidenti-tĂ© et la somme de 1300 euros que mes pa-rents mâont donnĂ©e pour payer mon premier loyer et subvenir Ă mes besoins pendant mes premiĂšres semaines en France. Je me suis retrouvĂ© sans papiers et sans argent. Je me suis dirigĂ© alors au Consulat du Ma-roc Ă Marseille pour leur demander ce que je devais faire et si je pouvais refaire mon passeport notamment. Le personnel consu-laire Ă©tait accueillant mais il mâa dit quâil ne pouvait pas me refaire mon passeport avant de payer 120 euros. En mâapprĂȘtant Ă quit-ter le consulat, le responsable Ă lâaccueil me demande dâattendre et me chuchote quâune
dame nommĂ©e Maria viendra me chercher Ă la gare de Toulon. Une fois arrivĂ©e, elle me rĂ©conforte, mâouvre un compte bancaire en 30 minutes et intervient auprĂšs de la direc-tion de ma rĂ©sidence pour avoir les clĂ©s de mon logement. Elle a subvenu Ă mes be-soins durant une longue pĂ©riode et mâa aidĂ©e Ă refaire mes papiers».Mouncif Bouchareb, 47 ans, cadre bancaire, confie que Maria est une dame trĂšs influente et trĂšs respectĂ©e par les autoritĂ©s et a un imposant carnet dâadresses des hommes dâaffaires. Il raconte quâelle a Ă©tĂ© dâun grand soutien Ă titre personnel et a toujours rĂ©-pondu favorablement aux sollicitations des personnes en difficultĂ© ou dans le besoin qui passent par son truchement. Aussi, il se rap-pelle lâavoir aidĂ©e Ă faire la connaissance et ramener des clients importants Ă une filiale dâune banque marocaine Ă Toulon.Le cas social de Dounia Boulaid, 38 ans, qui habite dans la commune de Cogolin, si-tuĂ©e dans le dĂ©partement du Var, en rĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur, est un peu diffĂ©rent. Sa mĂšre, lui rendant visite en sep-tembre 2009, tombe gravement malade. On dĂ©couvre chez elle une tumeur cancĂ©reuse en stade final. Entre confusion et dĂ©sarroi, Dounia ne trouve rĂ©confort quâauprĂšs de Ma-ria, quâelle a connue par le biais dâune proche de sa famille. Cette derniĂšre lâaide Ă obtenir un titre de sĂ©jour provisoire, Ă lui organiser en urgence un rendez-vous avec un grand professeur spĂ©cialiste, supporte une partie des frais exorbitants de lâopĂ©ration, lui col-lecte le reste de la somme et lâassiste jusquâĂ rĂ©tablissement.Les premiers pas de Maria dans le bĂ©nĂ©vo-lat dĂ©butent en 1982, Ă lâĂąge de 15 ans. Elle
Maria OmnĂšs, une dame de cĆurDĂ©lĂ©guĂ©e rĂ©gionale de la Fondation du BĂ©nĂ©volat en France, volontaire Ă plusieurs associations,
à 52 ans, Maria OmnÚs, née Hajama, est le recours incontournable pour des milliers de Marocainsen France, jeunes, étudiants, familles démunies et personnes en détresse. Son parcours atypique
et sa discrétion sont exemplaires.
TRENTE-DEUX ANS DE BĂNĂVOLAT SANS FRONTIĂREAU SERVICE DES MAROCAINS DE FRANCE
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Maria OmnĂšs lors dâune activitĂ© officielle en France.
Marouane KABBAJ
sâest portĂ©e volontaire pour faire lâinterprĂšte de femmes marocaines rencontrĂ©es dans son entourage familial. TrĂšs vite, elle ressent le besoin dâaider ceux qui vivent des situa-tions difficiles.Durant cette mĂȘme annĂ©e et jusquâen 1984, Maria rĂ©pond Ă la demande de Mme Dou-mergue, professeur de français Ă Toulon, qui cherche des volontaires pour rendre visite Ă des professeurs retraitĂ©s, sans famille, le mercredi et le samedi aprĂšs-midi.
Ses premiers pas dans le bĂ©nĂ©volatDevenue adulte, elle poursuit son engage-ment en apportant aide, Ă©coute, conseil et soutien au service de la communautĂ© maro-caine et Ă tous ceux qui la sollicitent. Le tout Ă titre bĂ©nĂ©vole et gracieux.Elle Ă©largit le champ de ses actions pour ve-nir en aide aux femmes maltraitĂ©es, aux per-sonnes ĂągĂ©es, aux Ă©trangers ayant demandĂ© le droit dâasile, aux familles demandant le ra-patriement Ă lâĂ©tranger dâun dĂ©funt pour les-quelles elle sollicite une aide financiĂšre et les guide dans leurs dĂ©marches administratives, aux Ă©tudiants Marocains pour lesquels elle sollicite des aides financiĂšres et essaie de trouver un hĂ©bergement ou se porte caution. Elle effectue aussi des visites aux malades dans les hĂŽpitaux. Au Maroc, elle apporte son soutien aux plus dĂ©munis au Maroc,
notamment Ă des femmes sans ressources Ă qui elle envoie des mĂ©dicaments, des fau-teuils roulants, et des vĂȘtements, jouets et livres aux orphelinats de Casablanca et de ses environs, voire mĂȘme de lâaide pour des interventions mĂ©dicales ou chirurgicales en France ou lâaide au retour des retraitĂ©s vers le pays dâorigine⊠Maria mĂšne aussi un combat trĂšs personnel auprĂšs des femmes primo-arrivantes en France afin quâelles sâin-sĂšrent dans la sociĂ©tĂ© française ainsi quâau-prĂšs de leurs Ă©poux auxquels elle explique quâen France, la femme a les mĂȘmes droits que son conjoint. Depuis 2008 jusquâĂ ce jour, elle vient en aide aux Ă©tudiants dans
â AU FIL DES ANNĂES, SES ACTIONS LUI VALENT UNE RECONNAISSANCE MĂME DE
HAUTS RESPONSABLES FRANĂAIS.âleur recherche de stage et dâemploi. Elle Ćuvre pour lâobtention dâaides financiĂšres par le biais du large rĂ©seau de personnes quâelle sâest constituĂ© au fil des annĂ©es.Au fil des annĂ©es, ses actions lui valent une reconnaissance mĂȘme de hauts respon-sables français. En janvier 2011, le gĂ©nĂ©ral de Corps dâarmĂ©e Paul Rocher, PrĂ©sident des Saint-Cyriens de Toulon et maire-ad-joint au SĂ©nateur-Maire de la Valette-du-Var, Ă©crit dans une lettre: «Mme Maria conseil-lĂšre municipale Ă mes cĂŽtĂ©s et ConseillĂšre communautaire dans lâagglomĂ©ration Tou-lon Provence MĂ©diterranĂ©e se dĂ©voue sans compter auprĂšs des ressortissants maro-
cains de Provence Alpes CĂŽte dâAzur et de Languedoc-Roussillon pour les aider dans leurs dĂ©marches auprĂšs des autoritĂ©s admi-nistratives et judiciaires et auprĂšs des organi-sations de services publics et privĂ©s».Experte judiciaire prĂšs la Cour dâAppel dâAix en Provence, traductrice-interprĂšte du fran-çais Ă lâarabe littĂ©raire et lâarabe dialectal auprĂšs du Tribunal de grande instance de Toulon, du Tribunal pour enfants, des com-missariats et de la Gendarmerie du Var, Lieutenant dans la rĂ©serve citoyenne, PrĂ©si-dente des Amis de la Gendarmerie de Tou-lon-HyĂšres, sa formation et son expertise ju-ridique et judiciaire et son rĂ©seau bien Ă©toffĂ© Ă travers la France, elle le met au service des Marocains en difficultĂ© et en mal dâinsertion ainsi que tous ceux qui la sollicitent.«Je nâai quâune raison dâĂȘtre, ĂȘtre utile autant que possible Ă ceux qui me sollicitent», dit-elle l
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Le poĂšte solitaire
IL Y A UN QUART DE SIĂCLE, MOHAMMED KHEIR EDDINE EST MORT
Un chat passe a cĂŽtĂ© et câest toute une littĂ©rature dâici et dâailleurs qui me vint Ă lâes-prit; du Chat noir dâEdgar Allan Poe, au «chat poĂšte»
de feu Mohammed Kheir Eddine; cette petite crĂ©ature que le grand homme de lettres (mais aussi de litres, selon lâex-pression de feu Azizi, grand frĂšre de Tayeb Seddiki), tutoie un jour: «Tu com-prends la poĂ©sie, et Ă chaque fois que la plume court sur le papier tu te redresses comme pour applaudir, tu saisis tout rien quâĂ ce bruit insolite», dit lâauteur dâIl Ă©tait une fois un vieux couple heureux. Eh oui, Kheir Eddine a su donner une dimension autre Ă la poĂ©sie; il la transmet Ă lâanimal, qui en entend le son et qui sâen rĂ©jouit comme un humain, voire plus que lâhu-main.De ce fait magique du pouvoir du mot, je ne laisserais pas Ă©chapper ce quart de siĂšcle de sa disparition (dĂ©cĂ©dĂ© le 18 novembre 1995), sans me pencher sur quelques uns de ses vers tout en rendant hommage Ă son Ăąme errante qui apparte-nait dĂ©jĂ Ă cet ailleurs si prĂ©sent dans ses poĂšmes aux moments oĂč il les Ă©crivait.Dans La NausĂ©e noire, lâauteur poĂšte nous fait part dâune dĂ©tresse qui le plonge dans un nĂ©ant infini; un nĂ©ant qui rappelle ses «écrits sismiques», oĂč il pleure les restes dâune ville chĂšre.. une ville mĂšre..
Le 18 novembre 1995, lâĂ©crivain marocain Mohammed Kheir Eddine est mort. Ses livres continuent de faire dĂ©bat. Il est plus que
jamais vivant, diront certains. TĂ©moignage.
Houda ALFACHTALIEcrivaine et poétesse
TOUT CELA SE TERMINE PAR UN CRI DE COEUR; UN APPEL AUX MOEURS DâUN HOMME
SOLITAIRE QUI AIME SA SOLITUDE ET LA REVENDIQUE HAUT ET FORT.
son Agadir dĂ©truite en 1961 sous lâeffet dâun sĂ©isme qui restera gravĂ© dans la mĂ©-moire de tout un peuple. Dans ce poĂšme, Kheir Eddine nâa «nulle cause pour vivre»; un fait que seule une Ăąme dĂ©racinĂ©e, per-due dans les dĂ©bris de ses propres murs peut Ă©tablir, conclure et Ă©crire. Il sâen va donc errer dans cette ville dĂ©serte oĂč, Ă chaque angle, les rues le «croisent»; une image oĂč tout un ĂȘtre se bouscule et se jette dâun bout de la ville Ă lâautre telle une grosse pierre de sang dans un corps ma-lade. Cri de cĆurTout cela se termine par un cri de coeur; un appel aux moeurs dâun homme soli-taire qui aime sa solitude et la revendique haut et fort: «Laissez-moi seul avec mes risques, mes douleurs et mes cicatrices», son Ăąme trahie ne pouvait trouver son salut dans le bruit de la foule, sa plume rebelle devait prendre ses distances pour mieux sâĂ©loigner et pour mieux sâĂ©crire.Et le vin vint ...comme seul et unique re-fuge; ce fut son voyage, sa mĂ©taphore, sa musique de lâau-delĂ , son dĂ©fi de la sociĂ©tĂ©, de lâinstitution, des gens, de leur argent et de tous ses pouvoirs sur eux: «Je bois Ă la santĂ© de la mort», Ă©crit-il dans son poĂšme Temps MĂȘlĂ©s; il se rĂ©-volte et puis il se tait.. son silence est beau, rĂ©vĂ©lateur, essentiel, porteur de vĂ©-
ritĂ©s, diseur de pensĂ©es inouĂŻes et ĂŽ com-bien profondes!! Un silence que seul un bon entendeur saurait lire; et câest dans ce sens que Kheir Eddine vient lâimposer dans un ton impĂ©ratif oĂč il ordonne Ă son lecteur de se taire et de le lire: «Visez mon front entre les rides et regardez un autre dĂ©chiquetĂ© qui ne parle plus», des mots qui incitent Ă une Ă©coute attentive et profonde dâun silence absolu, intense et audacieux... un silence «plein», un acte de recul, une sorte de retrait quâil prend par rapport Ă une agitation sociĂ©tale futile quâun esprit rebelle et un corps fatiguĂ© ne peuvent tolĂ©rer.. Un silence qui marque la force dâune prĂ©sence inĂ©galable de lâhomme intelligent, sensible, penseur et diffĂ©rent quâil fut.Lire Kheir Eddine est une vraie transpor-tation vers des mondes oĂč lâĂȘtre, le lieu et le temps se croisent, se confondent et se compliquent ⊠le dire et le dĂ©crire en quelques mots reste donc une aventure trĂšs risquĂ©e faute de temps et dâespace suffisants pour lui consacrer un Ă©crit digne de son oeuvre et de sa personne l
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Le Maroc devrait officiellement, en mars prochain, rejoindre le SĂ©nĂ©gal, lâAlgĂ©rie, le Mali et la Tunisie Ă la prochaine Coupe
dâAfrique des nations (CAN) de football, prĂ©vue en janvier et fĂ©vrier 2022 au Ca-meroun, qualifiĂ© lui en tant que pays hĂŽte. Victorieux lors de sa double confronta-tion avec la RĂ©publique centrafricaine sur le score de 4-1 Ă Casablanca et de 2-0 Ă Douala -la ConfĂ©dĂ©ration africaine de football (CAF) avait dĂ©clarĂ©, le 21 oc-tobre, le Stade BarthĂ©lemy-Boganda de Bangui impraticable, ce qui a amenĂ© les Fauves du Bas-Oubangui Ă solliciter le Cameroun pour accueillir leur ren-contre-, il caracole dĂ©sormais en tĂȘte du groupe B des Ă©liminatoires et nâaura
besoin que dâun nul face Ă la Maurita-nie, son premier poursuivant avec cinq points de retard, pour assurer sa par-ticipation Ă la reine des compĂ©titions footballistiques africaines.
CharniĂšre centraleEt mĂȘme sâil se rate face Ă la voisine du Sud, quâil devra affronter chez elle, il pourra toujours se rattraper face au Burundi, quâil avait dĂ©jĂ dominĂ© en novembre 2019 Ă Bujumbura par trois buts Ă zĂ©ro. Il faudrait, ainsi, une vĂ©ri-table catastrophe pour que les Lions de lâAtlas ne participent pas Ă ce qui serait leur 17Ăšme CAN, eux dont le seul titre
voudra se rattraper de son penalty ratĂ© face au BĂ©nin en Ăgypte en quart de finale de la prĂ©cĂ©dente CAN -Ă©limina-tion du Maroc aux tirs aux buts-, ou encore Achraf Hakimi, Ă©tincelant au poste dâailier droit mĂȘme si dâhabitude il Ă©volue plus en arriĂšre dans son club de lâInter, en Italie.Globalement, âcoach Vahidâ semble avoir de plus en plus de certitudes sur son groupe, en dehors dâhĂ©sitations quant Ă la charniĂšre centrale, oĂč il a successivement associĂ© Samy Mmaee Ă Zouhair Feddal puis Ă Nayef Aguerd -ce dernier, qui monte en puissance au Stade Rennais depuis le dĂ©but de saison, a prouvĂ© quâil Ă©tait digne des comparaisons avec Medhi Benatia-, ainsi que pour le poste de buteur, bal-lotĂ© entre Youssef El-Arabi et Youssef En-Nesyri. Il a, en tout cas, quatorze mois encore devant lui pour peaufiner sa touche l
date de 44 ans dĂ©jĂ et le trophĂ©e rem-portĂ© en Ăthiopie en 1976 par la gĂ©nĂ©-ration des Faras et Acila. La sĂ©lection entraĂźnĂ©e par Vahid Ha-lilhodzic, en poste depuis aoĂ»t 2019 et qui a dĂ©jĂ dirigĂ© Ă la CAN la CĂŽte dâIvoire en 2010 -quart de finale- et lâAl-gĂ©rie en 2013 -premier tour-, fera tout, on peut le gager, pour rĂ©itĂ©rer lâexploit de ses aĂźnĂ©s. Elle pourra, dans ce sens, notamment compter sur les perfor-mances de ses Ă©lĂ©ments expatriĂ©s en Europe, Ă lâinstar du meneur de jeu de Chelsea, Hakim Ziyech, triple buteur et double passeur dĂ©cisif face Ă la RĂ©pu-blique centrafricaine et qui sans doute
Les Lions en bonne voie pour le CamerounĂLIMINATOIRES DE LA CAN 2022
La sĂ©lection entraĂźnĂ©e par Vahid Halilhodzic pourra compter sur les performances de Hakim Ziyechou encore Achraf Hakimi pour rĂ©Ă©diter lâexploit des Faras et Acila en Ăthiopie en 1976.
W. EL BOUZDAINI
Vahid Halilhodzic
GLOBALEMENT, âCOACH VAHIDâ SEMBLEAVOIR DE PLUS EN PLUS DE CERTITUDES
SUR SON GROUPE.
SPOR
T & Lo
isirs
COUR
RIER
& Web
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FOCUS
Ali Alaoui, Salé
Bravo pour votre dernier dossier consacrĂ© aux dĂ©passements des cliniques privĂ©es dans leur traitement des cas Covid-19. Je salue votre professionnalisme et votre courage.Nous ne pouvons plus nous voiler la face, ce secteur est corrompu et ne se soucie guĂšre des Marocains. Leur seul leitmotiv, câest le gain rapide.Ce qui me met le plus en colĂšre, câest lâinertie des pouvoirs publics face Ă des pratiques douteuses et illĂ©gales et trĂšs connues par tout le monde. Je me demande pourquoi le gouvernement ne fait rien pour sanctionner ces hors-la-loi l
R.J , Casablanca
Khalid Aït Taleb doit agir contre la pratique du chÚque de garantie dans les cliniques privées
Jâai vu le ministre de la santĂ©, Khalid AĂŻt Taleb, sâindigner par rapport aux chĂšques de garantie demandĂ©s aux patients par les cliniques privĂ©es. Un ministre ne sâindigne pas, il agit, il met fin Ă cette pratique et il doit tout simplement appliquer la loi. Le chĂšque de garantie est une pratique cou-rante dans le systĂšme privĂ© de santĂ©. Il est rĂ©guliĂšrement demandĂ© par les cliniques privĂ©es et personne nâose mettre fin Ă cette pratique financiĂšre illĂ©gale. Par ailleurs, lâancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de lâĂ©conomie et des finances, Zouheir Chorfi, avait fortement critiquĂ© les cliniques pri-vĂ©es en disant quâelles ne dĂ©clarent pas la totalitĂ© de leurs revenus Ă lâadministration fiscale l
Khalid El Hati, Marrakech
Dossier cliniques privées
Biden, wonderful and wise man
Joe Biden est si populaire et bon orateur quâon sâat-tend Ă son Ă©lection. Certes, je suis en Ă©tat dâĂ©crire que le Maroc est ravi de lâĂ©lection du prĂ©sident Biden (2021-2024) sans omettre dâindiquer le soutien du Maroc Ă la candidature de la dĂ©mo-crate Hillary Clinton en 2016. Avec Trump Ă la Maison Blanche, il faut reconnaĂźtre que la qualitĂ© et la dimension des relations entre le Maroc et lâAmĂ©rique se sont sensiblement renforcĂ©es Ă la diffĂ©rence de son prĂ©dĂ©cesseur, le dĂ©mocrate Barack Obama. Il mâest autorisĂ© de souligner que le Maroc a toujours Ă©tĂ© proche des rĂ©publicains, parti majoritaire au congrĂšs. Vu sa dĂ©mocratie et sa sagesse pour les plus justes causes, jâose espĂ©rer que la question de notre Sahara atlantique bĂ©nĂ©-ficiera Ă lâONU dâappui ferme de lâadministration amĂ©ricaine sous lâautoritĂ© du PrĂ©sident Biden. Pendant sa visite au Maroc, en qualitĂ© de Vice-prĂ©-sident amĂ©ricain, Biden dĂ©clarait que le Maroc jouit dâune grande place dans son cĆur, en tant que premier pays Ă reconnaĂźtre lâindĂ©pendance de son pays, apprĂ©ciant hautement le rĂŽle du Maroc dans le continent africain et la diplomatie maro-caine pour la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© dans lâAfrique. Compte tenu des relations sĂ©culaires qui lient, depuis 243 ans, le Maroc Ă lâAmĂ©rique, le Maroc Ă©tant le premier Ătat Ă avoir reconnue en 1777 lâindĂ©pendance des Ătats Unis dâAmĂ©rique sous le rĂšgne du Sultan Mohammed III (1757-1790) et George Washington, premier PrĂ©sident dâAmĂ©-rique (1789-1797). Cet Ă©vĂšnement demeure dans les mĂ©moires des deux pays comme une date fĂ©tiche oĂč le destin a Ă©tĂ© scellĂ©. A cet Ă©gard, je suggĂšre que le sage Biden en fasse autant, en deve-nant le premier prĂ©sident amĂ©ricain Ă reconnaĂźtre que le Sahara atlantique fait partie intĂ©grante du Maroc, quitte Ă ouvrir un consulat amĂ©ricain Ă LaĂąyoune. Biden sait fort bien que lâAlgĂ©rie cherche noise au Maroc, et que les troupes algĂ©-riennes crĂ©ent des troubles au Sahara marocain. A dire vrai, il est plus facile dâĂȘtre dictateur, mais il est trĂšs difficile dâĂȘtre dĂ©mocrate comme Biden, Ă qui je souhaite plein succĂšs⊠l
LES CLINIQUES PRIVĂESAU BOX DES ACCUSĂSLes cliniques privĂ©es ont montrĂ©, encore une fois, leur face abjecte de voracitĂ© et de cupiditĂ©. En exploitant la situation sanitaire et son aggravation dans le pays avec ce que cela a impliquĂ© comme la saturation de la capacitĂ© hospitaliĂšre dĂ©jĂ fragilisĂ©e par plusieurs dĂ©cennies de politique dâabandon et de nĂ©gligence de la part des pouvoirs publics, les cliniques privĂ©es se trouvent plus que jamais fortement critiquĂ©es par les Marocains. Ces derniers ne cessent, en effet, de dĂ©noncer, depuis dĂ©jĂ plusieurs annĂ©es, les abus et les comportements inadmis-sibles des dirigeants de ces cliniques qui courent derriĂšre lâargent. Une course effrĂ©nĂ©e et inhumaine vers le profit alors que le premier objectif dâune clinique privĂ©e est de soigner les malades. Or la situation actuelle, marquĂ©e par la crise sanitaire et ses consĂ©quences nĂ©gatives sur le pouvoir dâachat des Marocains, doit logiquement pousser les patrons des cliniques privĂ©es Ă adopter un compor-tement de solidaritĂ© avec les malades et leurs familles. Je ne dis pas quâil faut dispenser gratuitement les soins, mais il ne faut pas renchĂ©rir sur les prix et les honoraires. Je considĂšre cette clinique qui a demandĂ© 200.000 dirhams Ă un malade du Covid-19 comme une Ă©norme infraction Ă la loi. Dans un Etat de droit, cette clinique ne devrait pas Ă©chapper Ă la sanction.
Noufissa Abidi, Casablanca
COUVERTURE
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1370 - Du 20 au 26 novembre 2020
Jâai lu avec intĂ©rĂȘt votre article traitant des nominations Ă de hautes fonctions (Maroc Hebdo n°1367, du 30 octobre au 5 novembre 2020). Avant de donner mon avis, je me demande si la conjoncture actuelle, marquĂ©e par la crise Ă©co-nomique et sanitaire, permet ce genre de nomination surtout que les caisses de lâEtat sont presque taries. Par ailleurs, je mâinterroge sur les critĂšres de coopta-tion Ă ces postes de haute responsabilitĂ© pour dire que des militants des partis politiques ne sont pas dotĂ©s, dans la majoritĂ© des cas, des compĂ©tences requises pour la gestion de la chose publique. Le copinage et les intĂ©rĂȘts personnels des tĂ©nors des partis ne peuvent supplanter aux intĂ©rĂȘts suprĂȘmes du pays. De ce fait, le choix inappropriĂ© de responsables incompĂ©tents renforce la mauvaise gestion et pĂ©rennise la corruption et la tradition ancienne du «renvoi de lâascen-seur» Ă qui de droit l Said Jaid, SalĂ©
Nominations de hauts fonctionnaires
Jâai vu lâancienne candidate sicoaliste Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle, SĂ©golĂšne Royal, qui fut Ă©galement ministre dans le gouvernement de lâancien prĂ©sident, François Hollande, tenir des propos sensĂ©s et lucides sur la position dâEmmanuel Macron par rapport Ă lâislam. «Un chef dâEtat ne dit pas quâil va continuer avec les caricatures mais il va plutĂŽt continuer avec la libertĂ© dâexpression», avait-elle notamment dĂ©clarĂ© sur la chaĂźne dâinformation française CNews. SĂ©golĂšne Royal se dit choquĂ©e, au mĂȘme titre que les musulmans, par les caricatures insultantes du ProphĂšte Mohammed publiĂ©es dans des mĂ©dias français l
Aboubakr Zaki, Agadir
Quand SĂ©golĂšne Royal recadre Emmanuel Macron
Jâavais suivi la campagne Ă©lectorale dâEmmanuel Macron au moment oĂč ce dernier annonçait sa candidature Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle française en mai 2017. Pendant sa campagne, il ne cessait de soutenir les droits des musulmans de France
et de les dĂ©fendre contre la montĂ©e de lâextrĂȘme droite qui appelait Ă lâadop-tion dâune immi-gration sĂ©lective. Mais une fois au pouvoir, le mĂȘme Emmanuel Macron se dresse non seulement contre les musulmans de France mais contre
les musulmans du monde entier. Une position hostile qui nâhonore pas le chef dâEtat français, qui aspire Ă se prĂ©senter Ă un deuxiĂšme mandat. Mais je crains quâEmmanuel Macron ne subisse le mĂȘme sort que son ancien homologue amĂ©ri-cain, Donald Trump, qui sâaccroche au pouvoir et refuse de reconnaĂźtre sa dĂ©faite face Ă Joe Biden. Mais Macron peut toujours sauver sa rĂ©Ă©lection en sâexcusant aux musulmans du monde entier pour les caricatures insultantes quâil a ordonnĂ© de republier sur les bĂątiments publics l
Emmanuel Macron risque de connaĂźtre le mĂȘme sort que Donald Trump
Malika Rais, Agadir
CHRO
NIQU
E
50
30ANSENSEMBLE
Par AHMED ELMIDAOUI - PARIS
Alors que de nombreux pays dâEurope, dâAsieet dâAfrique ont modifiĂ© ou changĂ© leurs hymnes
nationaux, âManbita al ahrarâ a traversĂ© des dĂ©cennies sans une ride.
UN SYMBOLE IDENTITAIREDE HAUTE VALEUR
Ă gĂ© aujourdâhui de 50 ans, lâhymne national a Ă©tĂ© adoptĂ© par feu Hassan II en no-vembre 1970, lors dâune cĂ©rĂ©monie en hommage au poĂšte Ali Sqalli Houssaini, auteur de cette Ćuvre nationale qui continue de rĂ©sonner dâune maniĂšre tou-jours nouvelle dans la mĂ©moire collective des Marocains, comme un symbole
identitaire de haute valeur. Et câest en ce mĂȘme mois de novembre 2005 que le roi Mohammed VI a fixĂ© officiellement par dahir cet hymne qui sera au fil des annĂ©es notre symbole dâappartenance Ă une mĂȘme nation, animĂ©e par ce dĂ©sir mutuel de vivre ensemble et cette volontĂ© commune de faire de grandes choses ensemble. RĂ©digĂ© par le poĂšte Ali Sqalli Houssaini qui nous a quittĂ©s, lui aussi en ce mĂȘme mois de novembre (le 5 novembre 2018), jour oĂč le Maroc cĂ©lĂ©brait le 43Ăšme anniversaire de la Marche verte, une Ă©popĂ©e glorieuse chargĂ©e de hautes significa-tions en termes dâappartenance nationale, lâhymne marocain a Ă©tĂ© savamment choisi, parmi plusieurs textes, par feu Hassan II qui a bien tenu Ă lui apporter une touche particuliĂšre donnant tout son sens Ă lâappartenance identitaire et Ă la cohĂ©sion nationale, ainsi quâaux valeurs de paix et de tolĂ©rance qui font gloire Ă la nation marocaine. Et câest en 1970 Ă Mexi-co que âManbita al ahrarâ a Ă©tĂ© pour la premiĂšre fois chantĂ© et retransmis par les tĂ©lĂ©visions du monde entier, lors du match opposant le Maroc Ă la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale dâAllemagne qui sâest soldĂ© par une victoire peu mĂ©ritĂ©e des Allemands contre les Lions de lâAtlas (2-1).. Et nos jeunes des annĂ©es 50-60 retiennent toujours, en souvenir impĂ©rissable, cette image de notre onze national qui peinait Ă rĂ©citer les couplets dâAli Sqalli, essayant tant bien que mal de remuer les lĂšvres pour donner lâimpression quâil chante bien notre hymne national qui retentissait fort dans le grand stade de Mexico.La beautĂ© et la portĂ©e de notre hymne national, sa composition musicale originale, son rythme et surtout son contenu chargĂ© Ă la fois dâaffirmations identitaires et de valeurs dâou-verture et de paix, lui ont valu une distinction tout Ă fait particuliĂšre de la part des mĂ©dias Ă©trangers, notamment le quotidien britannique, Daily Telegraph, fondĂ© en 1855, qui lâa plĂ©-biscitĂ© en tant que meilleur hymne national (forme et contenu) interprĂ©tĂ© lors du dernier Mondial, Russie-2018. ManiĂšre de dire que si la compĂ©tition mondiale se jouait aussi sur le terrain des hymnes, le Maroc serait incontestablement champion du monde. ManiĂšre dâaf-firmer aussi quâil nâya pas un grand moment dâĂ©motion pour les joueurs mais aussi pour les supporters et les tĂ©lĂ©spectateurs, plus fort que celui de faire retentir les hymnes des nations. Alors que de nombreux pays dâEurope, dâAsie et dâAfrique ont modifiĂ©, voire mĂȘme changĂ© leurs hymnes nationaux, pour des raisons diverses, lâhymne national marocain, a traversĂ© des dĂ©cennies sans une ride, conservant ainsi toute son authenticitĂ© et son originalitĂ©.Et câest bien Abdeljalil Lahjomri, prĂ©sident de lâAcadĂ©mie royale du Maroc, qui a rĂ©sumĂ© si bien le sens et la portĂ©e de notre hymne national en apportant ce tĂ©moignage: âQuand on lit le texte de lâhymne national, on dĂ©couvre quâil a rĂ©sumĂ© avec Ă©lĂ©gance la quintessence de lâhistoire du Royaume, tout en renforçant son image identitaire Ă lâextĂ©rieurâ l
Lâhymne national, 50 ans de vieâŠ