1815-‐1870
La Révolu0on inachevée
Introduc)on
• Le premier XIXème siècle a longtemps été l’objet d’un certain discrédit, la Restaura0on étant la période la plus mal aimée. Ce retour manque vers le passe,, se clôt seulement et défini0vement, une République et un Empire plus tard, en 1870, par la IIIème République.
• Les années 1815-‐1848 ont tout d’abord connu une réhabilita0on par l’économie – l’histoire du libéralisme lui rendant hommage a travers ses penseurs et ses acteurs.
• Avec les débuts du Second Empire, l’idée de rupture est commode mais le Second Empire conserve le suffrage universel, poursuit les libertés économiques du premier XIXème, main0ent les sociétés mutuelles coopéra0ves, expression de l’organisa0on ouvrière qui traverse les régimes.
Chateaubriand dans le Génie du Chris)anisme
• « On a des devins quand on n’a plus de prophètes, des sor0lèges quand on renonce aux cérémonies religieuses, et l’on ouvre les antres des sorciers quand on ferme les temples du Seigneur. »
Le XIXème siècle démarre en 1786 avec le déménagement du cime9ère des Innocents.
• Tout va disparaître, s’effacer. Les cadavres de 22 paroisses absorbées pendant des siècles et des siècles par ce marécage généreux. La montagne vivante de la mort. Les putains au milieu des cadavres eux-‐mêmes a fleur de terre, les bou0ques, les trafics, les chiens, les enfants, les écrivains publics, la vie quo0dienne, les transac0ons pros0tu0onnelles, les coïts la nuit tout près des caveaux. On va déménager le cime0ère. Le XIXème siècle est l’entrée de la mort dans sa pompe. Tout cela s’effectue en douceur, prélude pianissimo aux violentes éradica0ons nécrophilies de la Révolu0on française et des autres révolu0ons.
• Il faut d’ailleurs noter qu’au début du chris0anisme, les païens, qui brulaient leurs morts, étaient scandalises par les premiers chré0ens qui voulaient absolument garder les leurs, les enterrer, laisser les tombeaux visibles.
• Le ne[oyage complet du terrain des Saints-‐Innocents sera termine en 1788, juste avant l’autre grande lessive, le vidage de la monarchie. On pavera le sol, on construira les Halles, on plantera une fontaine de Jean Goujon.
• Saint-‐Saëns, Chopin: le style du XIXème siècle est un style funéraire d’abord et avant tout, le style officiel.
• Paris, en se dotant de Catacombes ar0ficielles, s’inventant brusquement une recons0tu0on de Catacombes, affirme son inten0on de remplacer Rome. De reprendre Rome, de la ressusciter.
Catherine de Médicis
Michel de L’Hospital
Naissance aussi des musées
• Il est intéressant de se souvenir que c’est a la même époque qu’on se met en tète d’inventer le concept de musée. A l’occasion de la fête du 10 1793. Le Louvre, ancienne résidence des rois, devient cime0ère a œuvres d’art.
Kepler 9rait des horoscopes
• Kepler 0rait des horoscopes. Il prédisait une famine, une révolte de paysans, une guerre contre les Turcs. Ces évènements arrivaient. Galilée faisait de l’astrologie pour le grand-‐duc de Toscane.
• En ces temps lointains ou les grands esprits étaient persuades que les comètes et la lune, le soleil ou les étoiles exerçaient leur influence sur les êtres a la manière dont la pluie et le beau temps règlent le des0n des récoltes, on était déjà en route, encore maladroitement certes, encore bien silencieusement, vers l’affirma0on de ce[e chose capital, inséparable de tout progressisme, qui consiste a vouloir absolument que l’histoire de la pe0te famille humaine ait un sens et même une valeur, et même peut-‐être une beauté.
• Le délire astrologique annonce le culte sociolatrique.
Josèphe de Maistre et l’occul9sme
• En 1811, dans ses « Chapitres sur la Russie » rédigées pour le Tsar, il classe en 1811 les occul0stes en trois catégories: i) les simples francs-‐maçons, mar0nistes ou pié0stes, inoffensifs mais sujets éventuellement a la tenta0on; ii) ceux qui rhabillent le catéchisme pour prêcher « le règne de l’intérieur », l’amour, dont il déplore l’an0pathie pour le dogme et l’ordre sacerdotal; iii) « la philosophie moderne greffée sur le protestan0sme, « monstre compose de tous les monstres », qui invente la chimère d’un chris0anisme universel.
• D’ailleurs, l’occulte n’est-‐il pas la tenta0on? La tenta0on en fin de compte? Le vrai diable sexuel rep0lien…. Le serpent nu de la séduc0on. Qu’qu’ il propose a Eve ce serpent sinon le progrès expérimental et la connaissance des secrets de la créa0on? N’est-‐il pas le premier dans le Genèse a faire croire qu’il y a des secrets? De la magie?
• « Nous portons dans nos cœurs le cadavre pourri De la religion qui vivait dans nos pères » (Victor Hugo) Tout le XIXème siècle tourne autour de ce[e charogne qui prolifère a l’envers symétriquement d’un fantasme de grossesse et d’enfantement d’un monde nouveau.
Alexandre Ier
Joseph de Maistre
Le XIXème siècle: socialisme et occul9sme
• Comment une période de l’histoire est devenue un adjec0f et pas des plus fla[eurs, semble-‐t’il. L’occul0sme et le socialisme: ensemble ou alterna0vement rumines. Saint Simon tourne autour de la table en rêvant et en dictant. Et Auguste Comte qui n’a que 19 ans note au vol dans un émerveillement quo0dien la naissance des grands principes de la recherche de l’harmonie perdue. Il est en train d’écrire sous la dictée de Saint Simon le plan enflamme de la nouvelle société.
• On s’est débarrassé du catholicisme que pour être en rapport direct avec ce bruissement général stratosphérique qui est l’objet, depuis sous mille formes, de phobies et de désirs. Les penseurs du XIXème siècle vont grandir et traverser un temps étonnant dont l’idée de progrès sera le puissant opium. La philosophie posi0ve est la foi future du prolétariat, il faut enseigner aux ar0sans. Cercles spirites. Cercles révolu0onnaires. Ellipse a double foyer.
• L’occul0sme est en somme le cheminement de fantaisie du socialisme. L’occul0sme prend en effet les différentes formes des religions du progrès: saint simonisme, posi0visme… et également féminisme et an0sémi0sme.
• Le XIXème siècle est l’entrée de la mort dans sa pompe: Saint Saëns, Chopin. C’est un style funéraire d’abord et avant tout… le style officiel. La somme des malheurs du monde n’est rien d’autre que l’addi0on des vivants… véritable « summa summarum ».
• XVIIIème: illuminisme et lumière – XIXème siècle: occul0sme et socialisme . L’occulte est le corps glorieux du socialisme. Le socialisme l’incarna0on transitoire et décalée du corps glorieux. Les morts seront les vrais locuteurs de l’ère, ses vrais parlants. Leurs voix vont essayer de conjurer l’absence de l’Eglise.
• Avant Auguste Comte, les morts étaient depuis longtemps boucles, aphasiques. Apres lui, on ne va plus cesser d’entendre leur bavardage s’amplifier. « Les vivants sont de plus en plus gouvernes par les morts, qui représentent la meilleure por0on de l’humanité.
Saint Simon
Auguste Comte
Stendhal: une excep9on dix-‐hui9emiste imprévue.
• Stendhal, c’est l’excep0on dixhui0emiste au XIXème siècle.
Balzac: un légi9miste.
• Balzac était légi0miste. Sa grande œuvre est une élégie perpétuelle qui déplore la décomposi0on irrémédiable de la haute société: ses sympathies sont du cote de la classe condamnée a mourir.
• Balzac monarchiste et catholique raconte en fin de compte les tourmentes préliminaires a 1848, a l’histoire du socialisme, a la Commune et a la suite. Comme Dostoïevski orthodoxe et réac0onnaire fixe le ver0ge de la possession progressiste en train de s’emparer de la Russie.
• Chacun sait depuis que Baudelaire l’a indique avec force que Balzac n’est pas un observateur mais un visionnaire.
• Il y a une perpétuelle menace de déluge dans la Comédie Humaine, c’est-‐a-‐dire comme dans la tradi0on biblique une puni0on de l’insolence des hommes cherchant le moyen d’accoupler leurs filles aux fils de Dieu.
Swedenborg, « le prophète du Nord »
• Docteur en philosophie d’Uppsala, organiste, polyglo[e, il avait tout ce qu’il faut pour rester dans les mémoires comme une figure du savant. Il a fait quelques inven0ons a la Leonard de Vinci (machine volante a hélice, sous-‐marin, etc.)… A 45 ans, pourtant tout change et il compromet irréversiblement sa réputa0on. Le Seigneur vient de se révéler a lui, on a mis dans sa bouche des prières.
Auguste Comte et la naissance du totalitarisme
• Avant de connaître le futur grand prêtre du culte de l’Humanité, Caroline se pros0tuait. A peine les difficultés matérielles surgissent-‐elles dans la vie du couple qu’elle part retrouver ses anciens clients.
• Dans son genre, Auguste Comte est magnifique, il résume une grande par0e de l’histoire a venir du sexe masculin. C’est un veuf. Toujours déjà un veuf. Qui met a nu le veuvage fondamental futur. Il est toujours déjà qui[e. Et de toutes les façons. Par l’épouse lubrique d’abord. Par la ‘sainte’ ensuite qui ne 0ent pas du tout a laisser entamer sa sainteté, et qui l’abandonne encore d’une autre manière en mourant. Comte est en deuil. Il faut être en deuil pour imaginer que l’avenir est aux morts.
• Comte était bien sur terrifie d’ins0nct par les soulèvements populaires, mais il a[endait tout de même d’une alliance ouvriers-‐savants la poussée des forces vives de demain. Le socialisme scien0fique scien0fique en somme.
Le Brésil a adopte le sceau et la devise d’Auguste Comte sur son drapeau na?onal
Auguste Comte
Madame de Staël et « le congres des religions »
• Elle transforme son château de Coppet en congres des religions, applaudit a la confisca0on des biens du clergé réclame la fin de « la folie des vœux religieux » et du sinistre culte catholique de la douleur.
Château de Coppet
Viollet-‐le-‐Duc, la pierre de cathédrale angulaire
• Il est le restaurateur exemplaire de la pétrifica0on des styles. Traducteur architectural du socialo-‐syncré0sme, gérontologue de l’urbanisme, injecteur de cellules fraiches dans les vieilles pyramides gothiques.
Sherlock Holmes et le spiri9sme
• Quelqu’un qui a écrit une Histoire du Spiri0sme tout a fait complète, c’est Conan Doyle. Oui: le maitre de la déduc0on ra0onnelle extra lucide reprenant du service dans l’arrière monde… Sherlock Holmes sur la piste des esprits…
Les illumines du XIXème siècle
• Allan Kardec fonde la revue spirite en 1858. il compose son maitre ouvrage, Le Livre des Esprits, sous la dictée des revenants. En collabora0on étroite avec Socrate, Swedenborg et Napoléon. En France, le recrutement des mediums s’effectue sans surprise chez les rescapés de la révolu0on de 1848. On tripote beaucoup le spiri0sme dans les milieux révolu0onnaires. Jusqu’à Lénine qui pra0que les tables tournantes durant son exil a Paris.
• Louis Auguste Blanqui est l’inventeur du type moderne du « révolu0onnaire professionnel », théoricien avant Marx, de la lu[e des classes comme moteur de l’Histoire, libre penseur acharne, militant de l’athéisme, par0san de l’expulsion des prêtres et de l’aboli0on des cultes, sor0 de prison pour la dernière fois en 1879, fondant au terme de sa vie un journal in0tule « Ni Dieu ni maitre ».
• Armand Barbes, organisateur de nombreux complots sous Louis Philippe, surnomme par Proudhon le « Bayard de la démocra0e », ar0san de l’insurrec0on d’avril 1834, arrêté et libéré, conspirateur avec Blanqui, condamne a mort âpre l’insurrec0on de 1839, envoyé en déten0on perpétuelle, libéré en 1848, président du Club de la Révolu0on, député de l’Aude, siégeant a l’extrême gauche des socialistes, condamne a nouveau, gracie par Napoléon III, exile volontaire la Haye.
Louis Auguste Blanqui
Allan Kardec
Armand Barbes
Victor Hugo et l’orgie parisienne
• Au milieu du XIXème siècle, le débauche suprême, le prototype du liber0n sans scrupule, chef d’orchestre des orgasmes cyniques de Paris, c’est Napoléon III. L’idée que le Paris impérial est un enfer de libido quo0dien, un bordel de luxe, l’obscénité crépitant cheque soir rallumée dans les beaux quar0ers, cons0tue le meilleur résumé possible du grave et somptueux recueil des Châ0ments. Le sens du ver0ge jaloux, de la dégoûta0on fascinée, de la fureur sacrée qu’on y entend rugir.
• Hugo part pour Jersey – qui est une sorte d’ermitage pour anachorète – et immédiatement il est assiégé comme un saint Antoine par une ronde de visions sexuelles.
• Il y a sur l’i0néraire de Hugo une morte bien réelle qui le touche de près, c’est sa fille Léopoldine noyée a Villequier en 1843.
• Il ne faut pas oublier l’atmosphère du groupe de proscrits dont Hugo fait par0e. Exiles de l’Histoire aussi, rebelles au régime qui con0nue sans eux, loin des Français qui les oublient pendant que tombent les années, socialistes eux mêmes spectres de la révolu0on de 1848 ou est apparu le socialisme dans sa forme consciente. Il faut les imaginer là-‐bas, visualiser leurs rencontres, leurs querelles, leurs scènes sur ce minuscule plateau insulaire. Leurs conciliabules de fantômes autour d’un père effare, épouvanté d’horreur, obsédé par un seul projet: entrer en communica0on avec une morte.
Michelet et « ses morts »
• C’est aux environs de 1842 que les choses changent défini0vement. Le régime de Louis-‐Philippe s’est durci, la querelle de l’enseignement laïque déchainé contre l’école catholique fait rage. Michelet comme Quinet ou Cousin affronte le 0r de barrage du clergé.
• Michelet annonce le règne de l’Esprit-‐Saint-‐Liberté dans la pure et droite ligne dominante de l’hérésie millénariste: « Le Père a impose le travail et la Discipline, qui est la sagesse; le Saint-‐Esprit offre la liberté, qui est l’amour. » Le progressisme magique frémit en chaire et l’enthousiasme roule de banc en banc.
• Pour lui, le protestan0sme est l’ancêtre pitecanthropique de l’Homo sapiens socialoculte.
• En 1846, quand son père meurt, Michelet applique impitoyablement ses idées et le fait enterrer civilement. Nouveau cran dans la religion progressante de la mort. L’incinéra0on. On aime tellement le cadavre qu’on 0ent a le préserver des vers.
Zola et la maladie progressiste
• Zola répète la mésaventure inaugurale d’Auguste Comte (dont par ailleurs il s’est réclamé des le début de sa carrière). La précipita0on progressiste l’empêche, tout comme pour le Grand Prêtre du Culte de l’Humanité, de voir ce qui devrait lui sauter aux yeux: a quel degré son progressisme est fatalement infiltre de ce dont il croit en toute bonne foi être en train de débarrasser le genre humain pour faire place ne[e a l’esprit scien0fique… la religion.
• En 1900, Zola qui[e la France et c’est en Angleterre qu’il rédige les Quatre Evangiles… Fécondité, Travail, Vérité…
• On peut voir les Rougon-‐Macquart comme une saga occul0ste ou comme « histoire surnaturelle et socialiste d’une famille sous le Second Empire.
Eugene Sue et les mystères de Paris
• Eugene Sue est devenu socialiste en 1842. Tout le monde est cap0ve par les mystères. Happe, englou0 dans les tunnels du mystère. Les mystères de Paris, c’est un véritable roman policier du XIXème siècle. Les hommes noirs, la Compagnie de Jésus, cannibales de la société.
George Sand et Spiridion
• Spiridion est un roman qui enchanta Renan toute sa vie. Dans le livre, Jésus apparaît et recommande chaudement la lecture de saint Jean. « Le chris0anisme a eu trois époques et les trois époques se sont accomplies » annonce le Christ de George Sand. La troisième époque est celle du Saint Esprit et nous commençons tout juste a y entrer.
• Le culte du Paraclet sera purement spirituel, sans cérémonies, ni sacrements… Tout dans l’abstrait de la foi.
• Trois idées clefs a la base du romanesque de Sand: i) l’homme est perfec0ble, ii) c’est l’espèce qui est immortelle et non l’individu. Iii) la propriété individuelle doit être abolie au profit de la propriété collec0ve.
Barres et la patrie
• Barres: « Chaque individu possède la puissance de revivre dans ses courtes années tous les ba[ements dont fut agite le cœur de sa race. »… « L’âme qui habite en moi est faite de millions de morts »… « La patrie, c’est l’énergie de toutes les âmes addi0onnées des morts. »
Edmond Dantès, le héros du XIXème siècle
• Edmond Dantès, enferme pendant 14 ans derrière les murs du château d’If ne fait pas n’importe quoi, il profite de sa déten0on pour se faire ini0er par l'abbé Faria, un magicien mathéma0cien qui le métamorphose, lui donne la clef du trésor de Monte-‐Cristo et lui permet d’assouvir une vengeance gigantesque, proprement divine… Personne n’a l’air de s’étonner que l’occulte soit le carburant du ressen0ment.
Marianne, nouvelle Mithra
• Reference en passant au culte de Mithra, le grand totémisme phrygien des baptêmes dans le sang des taureaux.
L’Eglise sort de l’Histoire
• Elle se re0re derrière l’agita0on. Minuscule pour les contemporains. L’Eglise est une espèce d’œil de cyclone avec la ronde des puissances autour d’elle et des visions échevelées du monde.
• Le protestan0sme est l’affolement de la raison devant la folie catholique. Le monde est donc plein d’idées protestants raisonnables.
• Le Syllabus (dit des erreurs) explose a peu près au mi-‐temps du siècle, le 8 décembre 1864. Syllabus signifie sommaire, il s’agit bien en effet d’un résume de bévues. Dans le vrac des erreurs du temps, Pie IX en aligne deux brusquement et les met ensemble… socialisme et sociétés secrètes.
Les ferments de l’horreur du XXème siècle
• " On a souvent dit que le vieux monde du 19è avait sombré corps et biens dans la première grande boucherie mondiale. Dans la découverte ahurie d'épouvante que le moteur de l'Histoire n'était pas la lu[e des classes mais la rivalité de na0ons. Leur haine intes0ne. Leur mimé0sme d'intes0ns. La patrie, les fron0ères?
• Non : si on peut s'entretuer pour trois kilomètres de plus de territoire, c'est qu'il s'agit de trois kilomètres carrés de plus de morts. La terre, les morts, le sang. La religion des ancêtres. La guerre moderne repose sur le culte nécrophile qui n'a pas besoin d'être avoué pour être évident. Ce n'est pas le 19è siècle qui est mort en 1914, c'est le 20è qui, à peine né, a plongé dans la découverte de lui-‐même comme dix-‐neuvième en acte. A travers l'enfer de fer, de feu, de boue, du na0onal-‐occul0sme-‐socialisme universel. La na0onalisa0on intégrale de l'occulte dans sa socialisa0on achevée.
• Hitler n'est que la figure la plus cauchemardesque de tous les revivals dixneuvièmistes de notre temps. Comme socialiste d'abord, réalisateur et accomplisseur fana0que du marxisme ayant simplement pris au sérieux le programme envisagé 0midement par "ces âmes de pe0ts bou0quiers et de dactylos" qu'étaient à ses yeux les socialistes et donnant à leur "volonté de construc0on révolu0onnaire" la logique du meurtre intégral. »
• Qu'avons-‐nous besoin de socialiser les banques et les usines? s'écriait-‐il. Nous socialisons les hommes." Disons les choses brutalement qui[e à scandaliser : le marxisme, sous le Troisième Reich, a marché. Il a même couru comme la peste. Mais sans doute faudra-‐t-‐il des siècles pour adme[re que le nazisme a été bel et bien un marxisme non perver0... Le programme d'ex0rpa0on du chris0anisme en Allemagne n'a fait que relever le grand défi progressiste théorisé au 19è. Hitler a aussi son chapitre dans l'histoire des religions qui con0nue : "Nous sommes nous aussi une Eglise... » [...] "Un jour, la guerre sera finie. A ce moment, j'entreprendrai la dernière oeuvre de ma vie, la solu0on du problème religieux » Philippe Muray.
Socialisme et an9sémi9sme
• Le nazisme a été cela aussi, un baquet magique aimanté pour le ramassis des candidats à l'ini0a0on : "Tous les ambi0eux médiocres, tous ceux dont les aspira0ons n'ont pas trouvé sa0sfac0on, et qui naguère se faisaient nudistes, végétariens, édeniens, ennemis de la vaccina0on, an0cléricaux, fana0ques, biosophes, ces réformateurs de tout poil qui érigeaient leurs maro[es en systèmes ou fondement des religions de bazar, tous ces dévoyés s'entassent maintenant avec enthousiasme dans la nacelle du gigantesque ballon nazi..." Le ma0n des naziciens, c'est cela même. La rentabilisa0on de la magie par le tripotage des cadavres."
• " Inu0le de s'étonner que tout le monde achoppe sur ce[e ques0on du socialisme dans ses rapports à l'an0sémi0sme. Tant que l'on aura pas vraiment admis que l'universel désir d'Harmonie, de fusion obligatoire des jouissances égalisées, entraîne obligatoirement la folie de liquida0on d'un seul ou de quelques-‐uns, on n'aura pas beaucoup avancé du côté des véritables Lumières...
• "On croit chaque jour avoir tout lu sur le sujet, ne plus rien avoir à apprendre. On n'en finira pas, en réalité. On n'en finira jamais. On n'explorera jamais assez les tripes puantes de l'an0sémi0sme, son mystère d'infamie sans mesure. La bonne conscience générale en a fait une passion "de droite" pour bloquer l'enquête. C'est vrai, mais bien entendu à cinquante pour cent. L'an0sémi0sme de "gauche", lui, reste encore dans le brouillard. Archives planquées, illusions. La férocité an0juive inouïe de Luther commence à peine à émerger. "Luther inspirateur de Hitler" est une formule qui va sûrement me[re encore beaucoup de temps à être digérée. "Luther influenceur du socialisme" rencontre encore plus de résistances."
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• Louis de Bonald, un des principaux théoriciens de la Contre-‐Révolu0on, n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier le retour de la monarchie française. On y voit encore l’ombre portée de la Révolu0on et de l’Empire – ce[e Restaura0on ressemble trop a une « République couronnée de prudence ». Il s’agit d’une monarchie impossible.
• « La révolu0on avait eu la parole sous Robespierre; le canon avait eu la parole sous Bonaparte; c’est sous Louis XVIII et Charles X que vint le tour de la parole et de l’intelligence. (…) Cela alla jusqu’en 1830 furent un instrument de civilisa0on qui cassa dans les mains de la Providence. » Victor Hugo.
• La drôle de Restaura0on: la France vaincue et occupée: avril 1814-‐mars 1815: Le 1er janvier 1814, commence l’invasion de la France par 500.000 allies. L’Empereur abdique le 6 avril a Fontainebleau et doit prendre le chemin de l’ile d’Elbe.
• Les Allies ne sont pas d’accord entre eux. L’Autriche souhaite une régence de Marie-‐Louise, tandis que le tsar est favorable a l’ancien général Bernado[e. Tous veulent une France faible, placée sous la surveillance de l’Europe et s’accordent par défaut sur Louis XVII, l’héri0er légi0me du trône de France.
• Le traite de Paris ramené la France dans ses limites de janvier 1792. Louis XVIII a refuse d’accepter le projet de cons0tu0on rédigé a l’ins0ga0on de Talleyrand et approuve par le Senat au lendemain de l’abdica0on de Napoléon. Il prévoyait le main0en des deux assemblées qui partagent avec le souverain l’ini0a0ve des lois…
Louis de Bonald
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• Le texte adopte, la Charte, est bâ0 dans l’urgence, est rédigé en 5 jours. Dans la pensée du monarque, le terme de charte cons0tu0onnelle s’oppose clairement a l’esprit de la révolu0on.
• La restaura0on monarchique est affirmée, des l’ar0cle 1er, qui pose que le gouvernement français est monarchique et héréditaire de male en male par ordre de primogéniture.
• Le corps législa0f est élu par le pays tandis que le Senat est compose de membres héréditaires. La Chambre haute pérennise au sein même du principe d’une souveraineté na0onale, un principe inégalitaire qui apparaît au mieux comme anachronique.
• Le roi encadre le processus législa0f qui lui appar0ent par principe. La Charte ne permet pas aux Chambres d’imposer un ministre au roi sans son consentement.
• Le retour de l’Aigle conduit une seconde restaura0on: Le retour de l’Empire n’est pas seulement un espoir pour ses par0sans: des fédéra0ons se forment aux accents de la Marseillaise dans un esprit républicain.
• Comme Napoléon a renonce a la levée en masse, ce sont au total 340.000 Français qui sont présents sous les armes a la mi-‐juin… Le chiffre est insuffisant au regard des forces qui lui sont opposées.
La Charte de 1814
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• L’Empereur avait compte sur deux facteurs tac0ques qui se révèlent caducs: la surprise et la rapidité d’exécu0on, or ses plans sont vite compris et il se fait imposer a Waterloo un champ de bataille qui lui est défavorable.
La Charte de 1814
Charge de la cavalerie française
a Waterloo
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• La seconde restaura0on: La Chambre impose des lois d’épura0ons contre les complices des Cent-‐Jours. Des policiers et des magistrats sont révoqués et parfois inquiétés.
• Les allies qui occupent le pays sont inquiets de ce[e Terreur Blanche qui se poursuit partout. Ils imposent a Louis XVIII le duc de Richelieu, lie depuis l’Emigra0on au tsar de Russie. Il a servi dans l’armée russe et a été nomme par le tsar gouverneur de la Crimée.
• Le temps des doctrinaires: La nouvelle Chambre, élue en octobre en 1816 enregistre le recul des Ultras, ils ne sont plus que 90 sur 238 députés. Les « libéraux conservateurs », le duc de Richelieu, Decazes, Laine et Serre, sont hos0les a l’expression de la souveraineté du peuple. Ils sont en revanche favorables a une libéralisa0on du régime.
• Les doctrinaires veulent surtout moderniser la France, colber0sme moderne. La France prohibe les produits anglais mais laisse presque en franchise les ma0ères premières nécessaires a l’industrie. L’industrie cotonnière qui, se développe est protégé de la concurrence de la Grande Bretagne et part a la conquête du marche na0onal.
• Le gouvernement est successivement dirige par le duc de Richelieu et par Elie Decazes, qui incarnent le courant moderniste.
Dénoncia?on & Arresta?on
Le duc de Richelieu
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• La loi de Gouvion Saint-‐Cyr rétablit une forme de conscrip0on. La loi électorale de Laine, basée sur le cens, créé un pays légal au sein du pays réel, soit un corps électoral de 90.000 électeurs, composes de moyens propriétaires, de commerçants et de pe0ts industriels, les plus récep0fs aux idées libérales.
• 1820-‐1830: De la Restaura0on a la réac0on monarchique: En novembre 1820, la droite ob0ent la majorité de la Chambre. C’est non pas la Chambre introuvable mais la Chambre retrouvée… Plus que l’échec des doctrinaires, c’est un évènement qui a assure aux Ultras ce[e victoire: le 14 février 1820, le duc de Berry, le fils cadet du Comte d’Artois, est assassiné.
• La propagande Ultra se saisit des lors de cet assassinat pour dénoncer la poli0que menée par Decazes. La loi dite du double vote remplace la loi électorale de 1817. C’est la résurrec0on d’une idée chère aux Ultras: le suffrage a deux degrés. Ce système casse de fond en comble le principe de l'Egalite des suffrages. Le but est évidemment de favoriser les grands propriétaires terriens.
• L’année 1819 amorce un tournant économique: le prix du blé chute avec l’arrivée des blés russes sur le marche français. Le mécontentement populaire va progressivement enfler.
• L’influence des Ultras s’exerce par l’entremise de « l’enfant du miracle », le comte d’Artois, fils du duc de Berry, dont l’existence enlevé aux libéraux l'espérance de l’ex0nc0on naturelle de la branche ainée des Bourbons. La situa0on abou0t a la forma0on du ministère Villèle, compose uniquement d’Ultras en décembre 1821. Joseph de Villèle
Les derniers moments du duc de Berry au foyer de l’Opéra.
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• Le roi est mort, vive le roi!: Le roi Louis XVIII meurt en septembre 1824. La gangrène s’est généralisée – « Le roi a pourri sur son trône » (Heinrich Heine).
• Le comte d’Artois, son frère, lui succède. Le troisième pe0t-‐fils de Louis XV n’avait guère de chance de régner, d’ou peut-‐être l’idée d’un des0n guide par la Providence.
• La presse libérale exulte. Charles X semble prôner l’union des par0s et vouloir se placer en dehors des lu[es poli0ques. Symboliquement, il donne le 0tre d’Altesse royale au duc d’Orléans, le futur Louis-‐Philippe, fils du régicide, Philippe-‐Egalite.
• Pourtant, il fait voter en 1825 la loi d’indemnisa0on des émigrés dont les biens ont été confisques pendant la Révolu0on. Le débat parlementaire qui précède le vote de la loi est vif: « la juste répara0on du vol » commis pendant la Révolu0on. Pour ses détracteurs, indemniser les émigrés revient a spolier la France en faveur de ceux qui ont pris les armes contre elle aux cotes de ses ennemis.
• Le sacre de Charles X a lieu a Reims en mai 1825 semble renouer avec l’Ancien Régime par le retour de pra0ques comme le toucher des écrouelles et devient le symbole du retour de l’Eglise dans le gouvernement du pays.
Entrée de Charles X a Paris par la porte de la VilleUe.
Sacre de Charles X
Une filia9on consternante: Charles IX et Charles X
• Charles IX, ayant ordonné le massacre de la Saint-‐ Barthélemy -‐ contre son gré et sous la pression effrayante de sa dingue de mère, ses frères et quelques conseillers allumés -‐ devient fou, sanguinaire, paranoïaque. Une couleur, le rouge -‐ sang -‐, une obsession, la mort, des autres s’entend.
• Homme de le[res et de rimes, Charles IX se plaît en la compagnie de Ronsard, mais a soudain des envies de meurtre devant le bucolique poète amateur de chair très fraîche. Le roi aime la chasse à courre mais parfois, faute de gibier, il n’hésite pas à trucider toute la basse-‐cour d’un pauvre paysan, quand il ne poursuit pas le cerf dans les salles du Louvre, alors résidence royale. Il répugne à régner, mais abuse de tous les droits dus à son rang.
Charles IX, le prince de la saint Barthelemy
Charles X, dernier roi de France.
De Louis XVIII a Louis-‐Philippe: la monarchie limitée
• Les Libéraux se retranchent dans l’ac0on clandes0ne des société secrètes. La Charbonnerie, qui regroupe militaires bonapar0stes et civils républicains, défend les acquis de la Révolu0on et adopte le drapeau tricolore comme emblème.
Expansion des sociétés secrètes
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Le 2 mars 1830, lors du discours du trône pour l’ouverture de la session parlementaire, Charles X menace et fait allusion a de coupables manœuvres.
• Le 18, les députés votent une adresse dite des 221 (les contre ne sont que 181). Charles X tranche en dissolvant la Chambre et en réaffirmant sa préten0on a nommer seul les ministres.
• Les élec0ons de juillet 1830 donnent encore plus de force a ce[e opposi0on. Les ministres Polignac, Chantelauze (Jus0ce), et Peyronnet (Intérieur), préparent quatre ordonnances que le roi signe le 26 juillet : la première rétablit l’autorisa0on préalable pour les journaux, les autres dissolvent a nouveau la chambre et prévoient de nouvelles élec0ons, avec notamment une modifica0on du régime électoral qui exclut les patentes du calcul du cens – et donc, la bourgeoisie d’affaires. Le pays légal se réduit ainsi a l’aristocra0e foncière, seul sou0en du régime du moment.
Jules de Polignac
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Les trois glorieuses: Premiers touches par les ordonnances, les journalistes réagissent: Thiers rédige leur protesta0on en réponse aux ordonnances – c’est le premier appel a la révolte.
• Le lendemain, environ 5000 ouvriers imprimeurs se sentent menaces par le chômage. Les patrons ferment leurs ateliers et des ouvriers inves0ssent les bou0ques d’armurerie. Les étudiants et les typographes s’a[roupent au cri de: « A bas Polignac! A bas les ministres! Vive la charte! »
• Le 27 juillet, après la saisie des presses des imprimeries de journaux, l’interven0on populaire transforme ce[e réac0on hos0le en révolu0on. 3000 a 4000 jeunes républicains, étudiants, polytechniciens, entraines par Godefroy Cavaignac et Raspail entre autres, retrouvent les soldats de l’Empire. Invisible jusqu’alors, le peuple semble apparaître, alors que commencent les évènements les plus sanglants. A l’aube du 28, les quar0ers populaires du centre et de l’est sont couverts de barricades arborant le drapeau tricolore.
• Marmont évacue Paris par l’Etoile pour gagner Saint-‐Cloud ou est le roi.
Saisie des presses au Na?onal
Juillet 1830: le drapeau tricolore
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Charles X gagne l’Angleterre et alors que l’opposi0on républicaine est maitresse de la rue, une proclama0on rédigée par Thiers désigne le duc d’Orléans comme « roi citoyen ».
• Les députes proclament alors la déchéance de Charles X et offrent au duc d’Orléans la lieutenance générale sans condi0ons.
• Conscient du poids déterminant du soulèvement du peuple parisien dans son avènement, le duc d’Orléans se rend a l’Hôtel de Ville pour rencontrer La Faye[e et désarmer les ré0cences des républicains.
• Le 2 aout, Charles X abdique en faveur du duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry, et considère le duc d’Orléans comme le régent du royaume, en a[endant la majorité du prince qui n’a que 9 ans. S’opère alors la division entre les royalistes qui désormais défendent les droits de la branche ainée des Bourbons, les légi0mistes, et ceux qui sont rallies au duc d’Orléans, les orléanistes.
• Le 7 aout, les députés appellent au trône, Louis-‐Philippe Ier, roi des Français par la grâce de Dieu et de la volonté na0onale.
Louis-‐Philippe et La FayeUe
Louis-‐Philippe traverse les barricades.
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Une révolu0on escamotée: « Il y a de grandes choses qui ne sont pas l’œuvre d’un homme, mais d’un peuple. Les pyramides d’Egypte sont anonymes; les journées de Juillet aussi. » (Victor Hugo, Choses Vues). Pourtant, l’acteur principal, le peuple, semble très vite s’évanouir.
• Le 14 aout, la Charte révisée est promulguée et la royauté nouvelle est fondée: les Français n sont plus des sujets mais des citoyens, la religion catholique n’est plus d’Etat, la censure est formellement interdite, le droit de légiférer par ordonnances est supprime, les Chambres ont désormais comme le roi l’ini0a0ve des lois.
• La révolu0on n’est pas terminée (1830-‐1835): La révolu0on de 1830 se perpétue, jusqu’en 1835, dans un climat insurrec0onnel permanent.
• La loi électorale d’avril 1831 abaisse le cens de 300 a 200 francs d’impôts directs (foncier+patente). L’éligibilité passe a 30 ans et un cens abaisse de 1.000 a 500 francs d’impôts. Le pouvoir poli0que reste malgré tout étroitement limite car l’élec0on reste une fonc0on qui réclame des capacités, c’est-‐a-‐dire la richesse et la raison, et non un droit.
• Les deux grandes tendances poli0ques sont alors: le mouvement (Dupont de l’Eure, Lafi[e) et la résistance (Guizot, de Broglie).
Le Mouvement
Dupont de l’Eure
LafiUe
La Résistance Guizot de Broglie
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Les Légi0mistes, rallies au duc de Bordeaux, qui deviendra Henri V après la mort de Charles X en 1836, adoptent des modalités d’ac0on très variées d’ac0on. Certains se refugient dans un exil intérieur ou ils entendent cependant peser sur la vie locale.
• Les Bonapar0stes vivent dans la nostalgie de l’Empire. Ce[e légende doit beaucoup a Napoléon Ier lui-‐même, qui a largement recompose, en exil, son propre personnage dans « Le Mémorial de Saint Helene, dicte a Las Cases et qui est publie en !822 – 1823.
• Avec le rapatriement de ses cendres, le régime de Louis-‐Philippe a volontairement cherche la recueillir ce[e ferveur populaire en s’associant au culte impérial, plutôt qu’en le dénigrant. Il tente de dépoli0ser l’Empire en l’incluant dans un culte na0onal.
• La loi de 1835 sur l’offense au roi qui n’est plus un délit mais une a[einte a la sureté de l’Etat marque clairement la volonté de Louis-‐Philippe de comba[re a la fois légi0mistes, bonapar0stes et républicains.
• Le mécontentement populaire: Les incidents an0cléricaux et notamment les destruc0ons de croix se mul0plient sur le territoire. Face a ce[e agita0on, le gouvernement réprime: la loi du 10 avril 1831 contre les a[roupements est la première loi qui définit les formes de réunions sur la voie publique qui sont ou non permises. La révolte des canuts lyonnais montre que la situa0on dans la capitale n’est pas excep0onnelle et que la crise est autant sociale que poli0que. En novembre 1831, les patrons de la soie refusent d’observer la tarif négocié des salaires, ce qui provoque l’insurrec0on des canuts de Lyon et la violente répression qui s’ensuit.
Révolte des Canuts
Le retour des cendre de Napoléon en 1840
Le Mémorial de Sainte-‐Hélène
• Ce qui était le plus désirable et 0rait quelqu'un aussitôt hors de la ligne, c'était que chez lui l'esprit et le talent furent en équilibre avec le caractère ou le courage : c'est ce que j'appelle être carre autant de base que de hauteur. Quant au courage moral, celui de deux heures du ma0n ; c'est à dire le courage a l'improviste qui, en dépit des événements les plus soudains, laisse néanmoins la même liberté d'esprit, de jugement et de décision. Lannes, je lʼai pris pygmée, je lʼai perdu géant. Il n'est aucun de mes généraux dont je ne connaisse ce que j'appelle son 0rant d'eau.
• Le succès à la guerre 0ent tellement au coup d'œil et au moment que la bataille d'Austerlitz, gagnée si complètement, eut été perdue si j'eusse a[aqué 6 heures plus tôt. Les Russes s'y montrèrent des troupes excellentes qu'on nʼa jamais retrouvées depuis : l'armée Russe d'Austerlitz n'aurait pas perdu la bataille de la Moskova.
• Pendant la campagne d'Italie, jʼai pu suppléer à l'infériorité en nombre de l'armée française par la rapidité des marches, la nature des posi0ons et par le moral de nos troupes qui était excellent. Je voulais surprendre l'ennemi dès le début de la campagne, et l'étourdir par des succès éclatants et décisifs.
• À ses soldats : « Vous avez gagné des batailles sans canon, passe des rivières sans ponts, fait des marches forcées sans souliers, bivouaque sans eau-‐de-‐vie et souvent sans pain. Soldats ! Il ne faut pas vous le dissimuler, vous nʼavez rien fait puisqu'il vous reste encore à faire. Ni Milan, ni Turin ne sont à vous ! Je ne souffrirai pas que des brigands souillent vos lauriers, je ferai exécuter a la rigueur le règlement que jʼai fait me[re a l'ordre. »
• Ney : la bravoure que doit montrer un général en chef est différente de celle que doit montrer un capitaine de grenadiers. La campagne de 1813 : Les mauvaises inten0ons commençaient à glisser parmi nous ; la fa0gue, le découragement gagnaient le grand nombre ; mes lieutenants devenaient mous, gauches, maladroits et conséquemment malheureux ; ce n'était plus les hommes du début de notre Révolu0on, ni ceux de mes beaux moments. Le feu sacre s'éteignait : ils eussent voulu être des maréchaux de Louis XV.
Le Mémorial de Sainte-‐Hélène
• Ce fut le plus grand succès de librairies du début du siècle. Las Cases était un marquis dʼAncien Régime, qui avait par0cipe a plusieurs batailles navales pendant la guerre d'Amérique, et ne s'était à aucun moment illustre dans l'époque impériale. Il s'agit dʼune oeuvre de propagande des0née à faire oublier le César an0libéral contre lequel s'étaient soulevées Espagne et Allemagne, et à léguer à la postérité lʼimage dʼun Napoléon démocrate, soldat de la révolu0on et libérateur des peuples. Napoléon Ier, en dépit de ses affirma0ons a Las Cases, nʼa jamais songe à faire l'unité allemande ou italienne.
• « Les Anglais venaient se saisir de Toulon, on avait besoin dʼun officier d'ar0llerie dis0ngue pour diriger les opéra0ons du siège, Napoléon y fut envoyé. Là, le prendra histoire, pour ne plus le qui[er ; la commence son immortalité. Ce fut le résultat naturel de l'ascendant, du savoir, de l'ac0vité, de l'énergie sur l'ignorance et la confusion du moment. (...) Ce n'est qu'après Lodi qu'il me vint dans l'idée que je pourrais bien devenir, après tout, un acteur décisif sur notre scène poli0que.
• Avec l'armée d'Italie, c'est la première fois, dans histoire moderne, qu'une armée fournit aux besoins de la patrie, au lieu de lui être a charge. J'avais le goût de la fonda0on et non celui de la propriété.
• La Russie a le rare avantage d'avoir un gouvernement civilise et des peuples barbares : chez eux les lumières dirigent et commandent ; l'ignorance exécute et dévaste.
• La plupart de ceux qui mʼont abandonné, si j'avais con0nué d'être heureux, n'eussent peut-‐être jamais soupçonné leur propre défec0on. Il est des vices et des vertus de circonstance. L'opinion publique est une puissance invisible, mystérieuse, a laquelle rien ne résiste, rien n'est plus mobile, plus vague et plus fort ; et toute capricieuse quʼelle est, elle est cependant vraie, raisonnable, juste, beaucoup plus souvent qu'on ne le pense.”
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• L’a[entat de Fieschi en 1835 est l’occasion pour le gouvernement de faire voter une sérié de lois en septembre 1835 qui prévoient des peines sévères contre les délits de presse et font entrer dans l’illégalité les républicains.
• Une autre façon de moraliser les classes populaires et d’éloigner le danger révolu0onnaire est cependant mis en avant: ‘l’instruc0on. La loi Guizot du 28 juin 1833 impose l’ouverture et l’entre0en d’une école dans chaque commune. Un moralisme libéral et individualiste inspire la reforme.
AUentat de Fieschi
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Un roi qui gouverne (1835-‐1840): Louis-‐Philippe prenant de plus en plus gout au pouvoir, choisit donc un ministre docile et non pas un homme qui ferait évoluer le régime dans un sens plus libéral. Molé applique les volontés du roi. Peu a peu, la Chambre se cabre contre les interven0ons du roi et toutes les tendances de l’opposi0on s’opposent a ce[e tenta0ve de gouvernement personnel. Molé démissionne en mars 1839, il est remplace par un autre homme dévoué au roi: le maréchal Soult.
• Guizot et le gouvernement conservateur (octobre 1840-‐ poli0que 1848): Guizot, professeur d’histoire a la Sorbonne, doctrinaire du mouvement cons0tu0onnel, par0san de la Charte, puis après 1830, de la Resistance, a une longue expérience poli0que et gouvernementale. « Enrichissez-‐vous par le travail et l’épargne… et vous deviendrez électeurs. » est sa cita0on la plus célèbre.
• Pourtant la révolu0on industrielle ne l’intéresse guère, les ques0ons économiques et meme le grand débat sur la loi de construc0on des chemins de fer en 1842 ne sont jamais évoqués par Guizot dans ses Souvenirs.
• L’immobilisme est lie a des groupes de pression qui bloque la moindre reforme. La minorité possédant des intérêts dans l’exploita0on du sucre s’oppose ainsi au vote des lois abolissant l’esclavage en 1845.
• Les élec0ons de 1846 semblent consacrer le triomphe de Guizot, malgré les jugements sévères de l’opposi0on libérale. La réussite provisoire du libéralisme 0ent au fait qu’il a a[eint son but: séparer le social du poli0que, mais cela a entraine aussi sa cécité poli0qué.
Le maréchal Soult Comte Louis Mathieu Mole
Guizot par Daumier Louis-‐Philippe et ses fils
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• La Fabrique de l’opinion, le roi, les chambres, l’esprit public et la rue: Les années 1815-‐1848 inaugurent le gouvernement de l’opinion, c’est-‐a-‐dire que la poli0que ne relève plus d’un cercle étroit d’ini0es, mais n’appar0ent pas non plus a tous.
• Succès et échecs de la propagande royale: Le thème de la réconcilia0on des Français occupe une place centrale, de la mise en œuvre de la Charte jusqu'a premières années du règne de Louis-‐Philippe. Le roi doit dépasser les conflits.
• La monarchie sen0mentale s’appuie surtout sur les femmes qui incarnent la figure du malheur mais aussi celle de la con0nuité dynas0que a travers leur rôle de fille, mère et épouse. Semblables a des héroïnes classiques ou roman0ques du théâtre, elles sont l’objet de nombreuses ouvrages et images.
• Les acclama0ons de la foule donnent au roi des barricades « une onc0on populaire »lorsqu’il se rend en Normandie et en Picardie en 1831… Deux ans plus tard, en raison des a[entats, le roi ne qui[e plus ses palais franciliens et ses fils prennent peu a peu le relais.
• Une aristocra0e na0onale et cons0tu0onnelle: la pairie. Chateaubriand compare la chambre des pairs a une remise de vieillard. L’âge. L’esprit salonnier des pairs sont férocement brocardes. Pourtant la plupart des paris « historiques » nommes par Louis XVIII sont plus jeunes que les sénateurs de l’Empire.
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• Les députés: L’analogie Paris-‐na0on-‐abstrac0on s’oppose a Province-‐local-‐concret. A cote des ténors de la vie poli0que, la plupart des députes sont les representants des intérêts locaux, personnalités obscures qui incarnent la lente forma0on d’une classe poli0que liée au système parlementaire.
• Les armes de la chambre, l’éloquence, le droit de pé00on et d’adresse: La poli0que est un art oratoire, le « bien parler » est essen0el pour convaincre. Les textes de loi en ma0ère financière – notamment la loi des comptes qui arrête les comptes de l’Etat – sont l’occasion de véritables joutes. Le vote du budget est une arme poli0que.
• La pé00on devient un mode d’expression de grande importance. C’est sur l’examen des pé00ons que sont décidées les enquêtes qui cons0tuent une forme d’empiètement du législa0f sur l’exécu0f.
• Autre technique de contrôle des0née a se développer sous la Restaura0on l’adresse au roi est discutée puis votée, en réponse au discours du trône prononce par le roi devant les Chambres au début de la session parlementaire.
• Les salons: de la sociabilité mondaine a l’expression poli0que: Ancêtres des par0s, diverses formes de groupement réunissent les hommes poli0ques. Confiden0elle, comme la réunion chez un députe, ou brillante comme les salons, ce[e sociabilité joue un rôle moteur dans la matura0on des idées poli0ques et dans la prise de décision des hommes poli0ques.
• Apres 1830, la dispari0on de la vie de cour encourage a son tour la sociabilité salonnière et les échangés d’idées poli0ques dans ces espaces spécifiques. Dans le faubourg saint Germain, la haute noblesse se réunît chez la princesse de Tremoille chez qui les Ultras règnent en maitres. La duchesse de Broglie rallie une aristocra0e plus libérale autour des doctrinaires.
Princesse de Tremoille
Le ventre législa?f (les députés du centre) par Daumier
Princesse de Broglie
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• La Chaussée d’An0n, quar0er des banquiers et des financiers, groupe les salons ou se réunissent les libéraux, Lafi[e reçoit d’une manière beaucoup plus ostentatoire. Se retrouvant dans une commune opposi0on au régime, des libéraux et des bonapar0stes.
• Emergence d’une vie poli0que locale: A par0r de 1827, la société libérale animée par Guizot, « Aide toi et le ciel t’aidera », travaille a faire inscrire sur les listes électorales tous les électeurs qui doivent y figurer , et que l’administra0on s’efforce d’écarter.
• Les notables locaux sont les acteurs du réformisme et porteurs du discours de modernisa0on.
• Les banquets: Ce sont comme la Chambre les seuls lieux de parole a Paris et plus encore en Province. Des 1830, la campagne des banquets fait office de mobilisa0on électorale au moment de la dissolu0on de la Chambre. Les banquets relayent l’ini0a0ve parlementaire, et sont l’occasion de signature de pé00ons.
• Sociétés secrètes et complots: La majorité de ces sociétés secrètes sont des sociétés d’ac0on poli0que qui réunissent un certain nombre de caractères communs: l’ac0on illégale, hiérarchisa0on et cloisonnement. Leur but est clair: déstabiliser, voire renverser le gouvernement ou le régime en place
• La plus célèbre d’entre elles qui prend corps en 1821, est la Charbonnerie. Elle est organisée en ventes, pe0ts groupes de militants composes d’étudiants et de militaires et accueille alors des libéraux, des bonapar0stes.
Rite d’ini?a?on
Banquet républicain
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• La presse, la caricature et le théâtre: La presse est le moyen privilégié d’expression de l’opinion dans la première moi0e du XIXème siècle.
• Les Ultras confortent leur cohésion autour des journaux, la Gaze[e de France, la Quo0dienne, le Drapeau blanc. Cafés et cabinets de lecture souscrivent des abonnements qui perme[ent une diffusion plus large.
• Sous la monarchie de Juillet, le journalisme ouvre de plus en plus la voie du pouvoir. En 1836, Emile de Girardin lance la Presse. C’est un de ces nouveaux journaux qui amorcent une double transforma0on – l’abonnement passe de 80 francs a 40 francs par an et ils intègrent de la publicité pour subvenir a leurs frais.
• Meme l’audience de la Revue des Deux Mondes, proche du centre gauche et au contenu surtout li[éraire et culturel, inquiété le pouvoir qui songe, en 1841, a le racheter.
• La caricature: C’est le procédé qui se répand des la restaura0on par intermi[ence et plus encore sous la monarchie de Juillet pour exprimer une cri0que a l’égard du régime: elle s’en prend au roi, a la famille royale.
• Violence et poli0que:Durant l’été 1841, lors du recensement quinquennal de la popula0on, le gouvernement Soult Guizot organise parallèlement un recensement des portes et fenêtres, objet d’une taxa0on spécifique depuis le Directoire. L’opposi0on au recensement revêt alors différentes formes: résistance passive par refus de laisser les contrôleurs pénétrer dans les maisons (érec0on des barricades).
Louis-‐Philippe par Honore Daumier
1830: Une révolu)on et une monarchie au profit de qui?
• La Garde na0onale: La crainte est d’armer les citoyens sans droit de vote. • La place centrale accordée au garde na0onal dans la mise en scène du pouvoir
témoigne de la reconnaissance ambiguë d’un statut de citoyen sans droit de suffrage. La Garde na0onale est un lieu d’expression des aspira0ons mais surtout des frustra0ons tant poli0ques que sociales…
• La barricade est « une machine a produire ce peuple qui tout au long du XIXème siècle ne cesse d’advenir par l’insurrec0on avant de s’effacer des que retombe la violence ».
Mort de Gavroche -‐ Deuil des citoyens français a la mort du général Lamarque
La France des champs et l’industrialisa)on
• La période 1815-‐1848 est encore marquée par une forte croissance démographique. Si l’on excepte la Russie qui a 73 millions d’habitants au milieu du siècle, la France (30 millions en 1821, 35 en 1846) reste le pays le plus peuple d’Europe. Les séquelles de la période révolu0onnaire et des guerres de l’Empire sont toutefois présentes, par les pertes militaires qui ont fait 1,3 million de morts.
• La natalite (31/00 en 1821, 27/00 en 1846) ralen0t sérieusement: le nombre d’enfants par femme n’a[eint pas 4,5 alors qu’en Grande-‐Bretagne il est encore de 6.
• Le recensement en1821 établît que 41/00 des Français ont moins de 20 ans. Le partage entre ruraux et urbains est a l’avantage écrasant des premiers qui représentent 75% contre 25% de la popula0on en 1846. La France reste un pays de pe0tes villes.
• La culture intensive et l’élevage scien0fique se pra0quent sur quelques grands domaines comme Liancourt, domaine du duc de La Rochefoucauld.
• La vie au village, l’entre soi: l’alimenta0on s’améliore en quan0té, meme si hormis les périodes de fêtes religieuses ou privées, la nourriture reste monotone et la viande un met rare. L’usage des boissons alcoolisées est régional, plutôt le cidre et ses dérives que le vin.
Courbet – La femme aux bas blancs
La France des champs et l’industrialisa)on
• La sociabilité est animée par les cafés pour les hommes (jouer aux cartes et discuter) , les carnavals et les charivaris pour les jeunes qui défendent l’esprit de clocher.
• L’accès a la scolarisa0on et a l’alphabé0sa0on se renforce grâce a la loi Guizot de 1833, qui impose a chaque commune l’entre0en d’une école.
• Les principaux médiateurs entre ville et campagne sont les migrant. Cependant le terme exode est alors excessif ou anachronique.
• Le village contre le château? La communauté paysanne est encore fortement encadrée et soumise au châtelain, au régisseur du grand domaine, au cure, au médecin, au notaire, qui règle les héritages et les ventes de terre, au maire, enfin, qui est nomme par le préfet après 1831. Est notable celui qui concilie présence réelle et distance sociale au point de susciter la déférence.
• La situa0on de dépendance n’est pas homogène sur le territoire ni a l’intérieur meme du village: elle est plus forte pour les salaries agricoles soumis a la concurrence et a l’embauche que pour les métayers et les fermiers. Le salaire réel du journalier normand fléchît de 8% en 1840. la précarité s’accroit aussi avec l’âge et le sexe.
• En janvier 1847 éclatent les émeutes frumentaires, qui opposent les « blouses » et les « habits ». La popula0on qui s’est emparée des chariots des convoyeurs de blé entend imposer un tarif de vente aux notables de la pe0te ville.
Courbet – Paysans de Flagey revenant de la foire.
La France des champs et l’industrialisa)on
• Modernisa0on douce ou industrialisa0on sauvage? La révolu0on industrielle est décrite comme une triple muta0on par l’u0lisa0on des machines, le recours a des combinaisons produc0ves plus capitalis0ques et enfin la concentra0on des travailleurs dans des usines.
• Difficultés et faiblesses des échanges: On voyage toujours eu et mal, les transports sont lents: la moyenne horaire du roulage est de 4 km/h. Les 32.000 km de routes royales qui relient Paris aux grands ports et aux villes fron0ères sont mal entretenues. La voie fluviale reste souvent la plus rapide et la plus pra0cable.
• L’argent rare, le crédit et les banques: Le lourd héritage des Cent Jours et de la de[e de guerre est apurée des 1818, grâce a des emprunts émis auprès des grandes banques étrangères (Baring de Londres, Hope a Amsterdam).
• La Bourse de Paris se développe lentement, sept valeurs cotées en 1816, 38 en 1830. en France comme en Grande-‐Bretagne, ce sont, tardivement dans la période, les compagnies ferroviaires qui vont jouer le véritable rôle d’ini0ateur du marche financier moderne et de modele de financement des sociétés anonymes.
• Le protec0onnisme commercial: Si les produits manufactures cons0tuent la plupart des ventes françaises a l’étranger, ce sont surtout les produits d’origine agricole – vin ou soie et laine brute – qui augmente au rythme le plus rapide. Les soieries représentent un 0ers des exporta0ons industrielles.
Forges de Cha?llon sur Seine.
Le halage.
La France des champs et l’industrialisa)on
• Révolu0on industrielle ou industrialisa0on? Le secteur majeur de l’industrialisa0on est le tex0le et surtout le coton. Or, la ma0ère première n’est pas européenne et la fabrica0on des des cotonnades démarre comme une ac0vité dérivée du commerce colonial, en imitant les produits de l’Inde et en jouant sur les prohibi0ons d’importa0ons qui ne sont levées défini0vement en France qu’en 1846.
• L’essor du coton est lie a la mode des 0ssus imprimes que fabriquaient les 0sserands indiens. Devant l’ampleur de la demande, l’idée est venue de les fabriquer en Europe. L’impression sur étoffes se développe dans le Haut-‐Rhin notamment chez Dollfuss et Kœchlin.
• La proto-‐industrialisa0on ne disparaît en défini0ve jamais complètement et longtemps subsiste un dualisme entre ce[e pra0que et la concentra0on en usine. On assiste meme a des cas de renversement. C’est le cas de l’industrie de la soie ou, pour échapper aux revendica0ons des canuts, les industriels créent des ateliers ateliers couvents de jeunes filles dans la région lyonnaise et de Saint-‐E0enne.
• La technique, de l’inven0on a l’innova0on: Jusqu’à la deuxième moi0e du XIXème siècle, l’énergie hydraulique demeure la principale source d’énergie, tant que le cout de la machine a vapeur reste élevé.
• Les maitres de forge n’adoptent que lentement la technologie anglaise de la fonte au coke. L’usage du charbon de bois témoigne en fait du retard français.
• Le procédé Bessemer permet de produire directement de l’acier a par0r de la fonte n’apparaît qu’en 1855.
• Au total, on constate un lent mais véritable éveil industriel: 150 machines a vapeur en 1815 contre 625 en 1830.
La grande forge de Fourchambault.
La France des champs et l’industrialisa)on
• Le monde industrieux: Dans les années 1840, sur un total de 4,4 millions d’ouvriers, 1,2 million travaillent dans des manufactures qui ne sont pas des entreprises gigantesques.
• Les femmes et enfants a par0r de 6-‐7 ans, déjà tres présents dans la proto-‐industrialisa0on, vendent leur force de travail et « déqualifient » le travail des hommes. Les femmes, avec les enfants, représentent en 1840 près de 75% des effec0fs de l’industrie tex0le.
• Depuis 1803, il est fait défense au patron de recevoir comme ouvrier un appren0 non muni d’un cer0ficat de son ancien employeur. Sur ce livret, sont portes l’état-‐civil, le signalement, les entrées et sor0es d’un empois.
• Le paternalisme auquel on préfère le terme plus neutre et plus contemporain de patronage s’ar0cule autour de quatre domaines: le logement, l’instruc0on et l’éduca0on, l’assistance et la forma0on morale. Au Creusot, les Schneider ont créé un enseignement professionnel et un système de sante et de prévoyance par des dispensaires, hôpitaux, des caisses de secours et retraite.
• L’Etat reste absent pour réguler les rela0ons sociales, hormis son interven0on pour l’instruc0on.
• La guerre aux machines tueuses de bras: Dans le sillage des imprimeurs typographes qui protestent contre l’introduc0on de presses mécaniques, d’autres mé0ers s’opposent aux innova0ons techniques.
Four a plâtre a Montmartre.
La France des champs et l’industrialisa)on
• Le monde des villes: Entre 1831 et 1851, près de 800.000 personnes qui[ent la campagne. La capitale regroupe déjà 750.000 habitants. Le préfet de la Seine, Rambuteau, engage des travaux qui commencent a transformer la ville médiévale.
• Le faubourg Saint-‐Germain est le centre de la vie mondaine. Le Faubourg Saint-‐Honoré est le fief de la noblesse d’Empire. La chaussée d’An0n est le quar0er de la finance et de la grande bourgeoisie d’affaires.
• Une mobilité sociale accrue? La société est encore tres hiérarchisée et si la mobilité s’accroit, c’est par le biais de l’enrichissement et de la carrière administra0ve.
• La montée en puissance de la bourgeoisie est réelle, appuyée sur les nouvelles ac0vités économiques: banque, commerce et industrie. Les mariages sont essen0els dans le posi0onnement de ce[e bourgeoisie qui amalgame souvent des revenus de différente provenance.
• Le commerce est par excellence le moyen d’ascension sociale. Le déclassement social est objet de tant de romans c’est que la mobilité descendante est aussi un fait majeur, conséquence d’une forte précarité.
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• Le réformisme, le libéralisme a l’épreuve: Le libéralisme poli0que se fonde sur quelques principes: refus de l’absolu0sme, limita0on de l’Etat, reconnaissance d’une autonomie de la société par rapport a l’Etat, principe de souveraineté de la na0on exercée par l’intermédiaire de ses représentants, valorisa0on de l’individu et de ses libertés et enfin neutralité de l’Etat par rapport aux opinions religieuses et aux concep0ons morales, exigence de tolérance et de laïcité.
• Socialistes et utopistes: Le terme meme de « socialisme » est un néologisme dont l’acte de naissance est controverse. Il apparaît dans la correspondance saint-‐simonienne, vers 1832, mais Pierre Leroux prétend en être l’auteur.
• Les premiers théoriciens: Saint-‐Simoniens et fouriéristes pensent que l’on peut adopter, sous le régime tel qu’il existe, des lois pour améliorer le sort des plus pauvres. Ils souhaitent le développement de communautés indépendantes au sein desquelles la division du travail et les rela0ons sociales perme[ent l’épanouissement de chacun comme le phalanstère de Fourier.
• La restaura0on amène Saint Simon a miser sur l’alliance entre l’industrie et la science par l’industrialisme. Se proposi0ons en se radicalisant lui font perdre ses sou0ens, c’est une religion sociale qu’il tend a fonder dans son dernier ouvrage.
• Les réformateurs sociaux: Pierre Leroux, nourri de républicanisme, de Saint-‐Simonisme et Fouriérisme, veut a[ribuer a l’Etat tous les moyens de produc0on et élabore une synthèse originale entre chris0anisme et idéaux de progrès et d’égalité. Comme tous les successeurs de Fourier er de Saint Simon , il se veut a la fois un penseur et un expérimentateur. A Boussac dans la Creuse, il créé une colonie agricole qui rassemble de 80 disciples et ou fonc0onnent conjointement une imprimerie et une exploita0on rurale.
• Pour Louis Blanc, l’Etat joue un rôle majeur car il est charge de me[re en place des ateliers na0onaux dans les principales branches industrielles.
Pierre Leroux
Saint Simon
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• Dans sa philosophie de la Misère, Proudhon s’oppose a Max et a ses projets d’interven0ons de l’Etat dans la société. « L’anarchie est la condi0on d’existence des sociétés adultes comme la hiérarchie est la condi0on d’existence des sociétés primi0ves. »
• Le catholicisme social: La révolu0on de 1830 a comporte une dimension an0cléricale certaine, fruit d’une double désaffec0on, celle de la bourgeoisie dominant, sensible aux idées des Lumières et a celles de Voltaire, et celles des catégories populaires, qui ont mal toléré le retour en force de l’Eglise sous Charles X. Conscients de ce[e crise de l’Eglise, certaines prêtres et religieux tente de rénover le catholicisme et de lui donner un nouveau souffle.
• Depuis 1828, Félicité de Lamennais denonce une Eglise inféodée aux Ultras. Il souhaite que l’alliance entre le trône et l’autel soit rompue au profit d’une alliance avec le Pape. C’est la naissance du catholicisme libéral: Dieu délègue au peuple la souveraineté et la liberté na0onale n’est que l’exercice de celle-‐ci.
• Lamennais défend ses idées dans « Paroles d’un croyant », véritable best-‐seller écrit sur le modele des Evangiles et qui sera condamne par le Pape.
• Avec l’ac0on sociale, ce sont surtout les laïcs qui contribuent par leurs œuvres charitables a réintroduire la religion auprès du peuple. La Société de Saint Vincent de Paul est fondée a Paris en 1833.
Proudhon par Courbet
Félicité de Lamennais
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• Viollet-‐le-‐Duc: « Restaura0on: le mot et la chose sont modernes. Restaurer un édifice n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire; c’est le rétablir dans l’état complet qui peut n’avoir jamais existe a un moment donne. S’ouvre alors une vaste campagne de restaura0on des églises.
• On assiste également a l’émergence d’un catholicisme plus émo0onnel: le cure d’Ars incarne ce[e soif de consola0on de la religion.
• Au cœur de ce[e religisiosite portée par les femmes et les saintes, les appari0ons de la Vierge auprès des plus humbles se mul0plient. En 1854, le dogme de l’Immaculée concep0on est proclamé.
• L’esprit d’associa0on et la parole des ouvriers: La décision anglaise d’abolir l’esclavage en 1833 joue un rôle d’accélérateur, car sa volonté d’abolir progressivement l’esclavage dans ses colonies, fait, d’un coup, de la France un pays retardataire en ma0ère des droits de l’homme.
• La seule nouveauté dans le domaine de la vie ouvrière est la gogue[e. Il y en a près de 500 rien qu’a Paris en 1836. Ce sont au départ des sociétés chantantes et les gogue[es des poètes chansonniers.
• Inspirées souvent par le souvenir de l’Empereur et jugées trop fes0ves, les gogue[es ne sont pas du gout des ouvriers regroupes dans l’Atelier, qui défendent un mouvement associa0f plus ins0tu0onnalise.
• Apres l’échec des insurrec0ons du début des années 1830 et surtout du coup de main blanquiste de 1839, les ouvriers se détournent pour une bonne part de la violence et considèrent que seules l’éduca0on et la propagande peuvent créer les condi0ons d’un véritable changement social.
Cure d’Ars
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• Une période contrastée sur le plan intellectuel et ar0s0que: Le premier XIXème siècle est domine par l’émergence et l’affirma0on du roman0sme; s’affirment parallèlement dans le meme temps un bouveau regard scien0fique ainsi qu’un nouveau gout, que l’on qualifie de bourgeois.
• L’ Académie des sciences morales et poli0ques est fondée sous l’égide de Guizot. Elle est divisée en 5 sec0ons: philosophie, morale, législa0on et sciences sociales, économie poli0que, histoire philosophique.
• Les sciences appliquées au monde: C’est a ce[e époque que les savants 0ssent des liens de plus en plus étroits avec la société civile, et notamment avec l’industrie.
• La physique fait de gros progrès dont les applica0ons industrielles ne tarderont pas a voir le jour. L’électrodynamique est fondée en 1820 par Ampère dont les travaux seront poursuivis par Arago et l’anglais Faraday.
• Une bataille d’idées oppose en sciences naturelles Georges Cuvier, directeur du Muséum, qui défend la fixité des espèces, alors que Jean-‐Bap0ste Lamarck et Geoffroy Saint-‐Hilaire, fondateur de l’anatomie et de la physiologie comparées, prônent l’évolu0on des espèces sous l’influence du milieu.
Flora Tristan est l’une des figures
majeures du débat social dans les
années 1840, et par?cipe aux
premiers pas de l’interna?onalisme.
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• « Chacune de nos concep0ons principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents: l’état t h éo l o g i que , o u fi c0 f – l ’ é t a t métaphys ique, abst ra i t – l ’é tat scien0fique, ou posi0f. » Auguste Comte.
Le temps des possibles: réformistes, utopistes, novateurs et féministes
• Le grand schisme li[éraire, le roman0sme: Marque par l’émigra0on, l’expérience de l’exil, du voyage, la rencontre avec la li[érature anglaise et allemande, le roman0sme, qui vante le retour aux origines, se situe plutôt a droite. Il est marque par une nouvelle sociabilité li[éraire: le cénacle plus que le salon, lieu d’une in0mité créatrice mais collec0ve, celui de Charles Nodier en 1824, puis celui de Hugo.
• Les ar0stes, les auteurs roman0ques sont des acteurs de l’histoire immédiate. Châteaubriand est ministre, Hugo pair de France, Lamar0ne bientôt ministre des affaires étrangères et chef de gouvernement.
• Au début du siècle, le qualifica0f roman0que est plutôt péjora0f – Stendhal « Roman0sme – romans pour femmes de chambre ».
• La consécra0on du roman0sme: Lamar0ne entre a l’Académie, ce qui apparaît bien comme une forme de reconnaissance officielle. En mars 1830, Victor Hugo donne la première d’Hernani, au Théâtre Français.
• Victor Hugo: « Jetons bas ce vieux plâtrage qui masque la façade de l’art! Il n’y a ni règles, ni modèles, ou plutôt il n’y a d’autres règles que les lois générales de la nature qui planent sur l’art tout en0er. » (Preface de Cromwell).
La bataille d’Hernani
Le radeau de la Méduse par Géricault
• Superbe, stupéfiante histoire. En 1816, lʼobjet de lʼexpedi0on de la méduse avait pour objet de reprendre possession du Sénégal depuis 7 ans aux mains des Anglais. Avec un ins0nct sur, Géricault a tout de suite compris tout ce que ce drame pouvait représenter dʼun point de vue philosophique que du point de vue pictural. Il rencontre les survivants du naufrage, les interroge et se fait construire une maque[e de radeau.(Au sujet des soldats qui se rebellent sur le radeau) Il est aussi dangereux quʼinconsequent de reme[re les armes protectrices de la société a ceux que ce[e société meme a reje[e de son sein. Tout a coup un papillon blanc du genre de ceux qui sont si communs en France, nous apparut vol0geant au dessus de nos tètes, et se reposa sur notre voile. Jʼai remarque que les hommes les plus épuisés de lassitude étaient précisément ceux qui paraissaient les plus robustes. A leur figure et a leur force apparente, on les aurait cru infa0gables : mais la force morale leur manquait.(A leur retour au Sénégal face a lʼadmnistra0on coloniale du Roi qui les avait déjà trahi a bord) Pour la première fois, nous é0ons en guerre avec des Français et cela précisément parce que nous avions été malheureux. Schmaltz nʼa que de la superficie. Gardez-‐vous de creuser, il nʼa pas un pouce dʼepaisseur. Nous pensons quʼil ne serait pas tres difficile de conver0r les Noirs, sur lesquels la pompe de nos cérémonies religieuses fait une vive impression. Ils seraient bien plus portes au catholicisme, sʼils toléraient la polygamie, habitude devant laquelle échoueront infailliblement et de prime abord tous les efforts des missionnaires, tant quʼils commenceront leurs instruc0ons par en exiger lʼaboli0on. (...) Lʼaboli0on de la traite! Voilà le principe fécond en conséquence qui doit commander a tout gouvernement éclaire, de se hâter de changer tout son système colonial.Le capitaine de Chaumareys: la figure de lʼimmigre intriguant, cupide et incompétent. Cʼest lui qui envoie droit La Méduse au Banc dʼArguin.
La France, l’Europe et le Monde
• La fin du Premier Empire ouvre sur le plan des rela0ons interna0onales une longue et lente période de reconquête du pres0ge français en Europe, qui se fait en dehors du théâtre proprement européen: en Grèce, en Méditerranée, puis en Algérie, dans un contexte colonial renouvelé.
• La France sous tutelle: Le congres de Vienne inaugure une nouvelle diploma0e: il prévoit des réunions des diplomates des quatre grandes puissances: Grande-‐Bretagne. Russie, Autriche, Prusse. Il introduit l’idée neuve que des contacts fréquents et répétés peuvent servir au main0en de la paix. Des 1818, au congres d’Aix la Chapelle, le tsar, qui veut une France forte comme contrepoids aux deux autres puissances con0nentales, ob0ent l’entrée de la France dans l’Alliance qui devient la Quintuple alliance.
• C’est l’interven0on en Espagne qui marque le retour de la France sur la scène européenne. Les troupes françaises assiègent le fort de Trocadéro, au pied de la ville de Cadix ou le roi Ferdinand VII est prisonnier. Une fois libéré, il entreprend une vengeance terrible contre les libéraux, horrifiant meme les Français a ses cotes.
• La crise grecque: En 1821, éclate l’insurrec0on des Grecs contre la domina0on o[omane. Ce[e situa0on entraine une réac0on passionnelle, en France et en Europe, ou se développe un puissant mouvement philhellène, en faveur du peuple martyr.
• Villèle souhaitait rester neutre mais l’engagement de la Russie et de l’Angleterre l’oblige a intervenir. C’est la triple entente qui abou0t a la réorganisa0on de la Grèce en tant que pays indépendant.
Congres de Vienne
Siege du Trocadéro
La France, l’Europe et le Monde
• L’Europe en effervescence: Apres la révolu0on de 1830, les libéraux comme La Faye[e, les républicains comme Cavaignac sont hos0les a une poli0que de résigna0on qui renonce a défendre les libertés d’autres na0ons.
• En Belgique, un gouvernement provisoire convoque une congres na0onal qui détache la Belgique du royaume hollandais. En décembre 1830, l’indépendance de la Belgique est reconnue a Londres, un mois plus tard on fixe les fron0ères et on décide de sa neutralité. Les Pays-‐Bas ne l’entendent pas ainsi. La France envoie un corps expédi0onnaire qui est charge d’enlever au roi des Pays-‐Bas la forteresse d’Anvers toujours occupée par ses troupes. Le siège d’Anvers fut rapidement mené: la citadelle capitula en 1832.
• L’intérêt de la France n’étant pas directement en jeu, Louis-‐Philippe et son ministre Casimir Perier abandonnent dans le meme temps, a leur sort, deux autres peuples qui se soulèvent: les Polonais et les Italiens.
• L’image d’une Pologne sacrifiée par la diploma0e française cons0tue bientôt l’un des arguments majeurs pour la propagande républicaine. Des « comites polonais » vont se réunir, dans toute la France, recueillir des fonds, accueillir les refugies. Les couples Paix / Monarchie – Guerre / Révolu0on sont ne[ement établis et le pacifisme n’a pas alors bonne presse chez les républicains.
• Les troubles ibériques: C’est en Espagne que la rivalité franco-‐britannique s’exacerbe; en Espagne et au Portugal, deux jeunes reine, appuyées par les libéraux et l’Angleterre, sont menacées par des prétendants absolu0stes, soutenus par l’Autriche, la Prusse et la Russie.
Siege d’Anvers
Le Prométhée Polonais
La France, l’Europe et le Monde
• Les tensions autour de la Méditerranée: C’est surtout dans ce[e région que les tensions franco-‐anglaises sont fortes et s’expriment a travers la rivalité entre le Pacha d’Egypte, protège des Français, et la Turquie, proche des Anglais. En 1839, une grave crise éclate alors que le sultan turc lance une offensive pour récupérer la Syrie, sous domina0on de l’Egypte.
• Guizot tente d’établir l’entente cordiale avec l’Angleterre – mais les mo0fs de tension restent nombreux.
• Reprise d’une poli0que coloniale: A ce 0tre, l’Algérie n’est au départ qu’un enjeu dans la rivalité qui oppose les deux pays, mais devient un élément majeur de la poli0que intérieure française par l’envoi d’une armée, par le phénomène d’exploita0on et de migra0on qu’elle engendre.
• On le sait c’est un coup d’éventail donne par le Dey d’Alger au visage du consul de France qui fournit, en 1827, le prétexte a Charles X pour rompre ses rela0ons diploma0ques avec une province de l’Empire O[oman.
• Tocqueville: « Il existait en Algérie, un grand nombre de fonda0ons pieuses, ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité et de l’instruc0on publique. Partout, nous avons mis la main sur ces revenus en les détournant en par0e de leurs anciens usages: nous avons réduit les établissements charitables, laisse tombe les écoles, disperse les séminaires. Autour de nous les lumières sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cesse; c’est-‐a-‐dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître. »
• Le pillage des biens religieux et la spolia0on des terres entrainent une série de révoltes de tribus arabes, bientôt fédérées par Abd el Kader. La popula0on arabo berbères paient un lourd tribut lors de ce[e conquête: plusieurs centaines de milliers de morts du fait des combats, des raids de représailles, et surtout des famines.
Prise d’Alger en 1830
La France, l’Europe et le Monde
• Contrairement a l’œuvre dénoncée comme mercan0le de la Grande-‐Bretagne, la colonisa0on française se veut civilisatrice et vertueuse.
• L’ Algérie se présente aux yeux des socialistes, fouriéristes et saint-‐simoniens comme un vaste champ disponible pour l’expérimenta0on de leurs doctrines. Les républicains condamnent systéma0quement les exac0ons commises, prônent le respect de la liberté religieuse, mais ne reme[ent pas en cause la colonisa0on.
• L’Europe a la veille de 1848: Le moment « 48 » et la Deuxième République s’inscrivent dans l’Europe du Printemps des peuples. Les années qui précédent ce Printemps des Peuples sot marques par une tendance générale a la baisse du pouvoir d’achat, le déclin d’une économie agro ar0sanale et son remplacement par une économie industrialisée.
• Partout les muta0ons économiques s’accompagnent d’une plus forte éta0sa0on, c’est-‐a-‐dire d’une empreinte plus vive de l’Etat et notamment en termes de prélèvements. Pour de nombreux Européens, l’Etat c’est l’impôt, c’est la conspira0on.
• A cela s’ajoute le fait que de nombreux rois ou empereurs ont accru durant le premier XIXème siècle leur territoire aux dépens de popula0ons qu’ils connaissent mal et qui les connaissent mal. Ils font peser sur ces popula0ons des droits et redevances qui sont doublement mal perçus.
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• La révolu0on de Février a surpris les Français. Elle prend les traits anciens de la crise de subsistances et d’une sous produc0on agricole, et les aspects nouveaux de la crise industrielle, a savoir une situa0on de surproduc0on agricole.
• Au pouvoir depuis 18 ans, Louis-‐Philippe, le roi des Français, âgé de 74 ans, a perdu sa popularité. Deux scandales vont achever de discréditer la monarchie de Juillet. Une affaire de corrup0on éclate. Le duc de Choiseul-‐Praslin tue sa femme. Ce fait divers entache l’honneur de la Chambre des pairs. L’évènement déclencheur de la révolu0on, c’est l’interdic0on d’un banquet républicain a Paris. La campagne des banquets a commence le 9 juillet 1847.
• La deuxième république apparaît aujourd’hui, non comme une renaissance qui donne a la république une assise durable, mais comme un moment oublie, voire un décalque rate de la première. La révolu0on de février a marque a la fois la fusion possible, a chaud, d’un peuple citoyen et travailleur et de la bourgeoisie, mais elle montre tres vite les limites. La seconde république ne se résume cependant pas a ce constat d’échec; elle marque trois points fondamentaux: la fin de la royauté, l’aboli0on de l’esclavage, la fin de la guerre révolu0onnaire.
• Il est habituel de reprocher a la Révolu0on de 48 d’avoir été une révolu0on poli0que faite avec les moyens de la li[érature et de l’histoire, voire du théâtre. Tocqueville comme bien d’autres ironise sur ce[e façon de rejouer 89 comme une troupe de province, comme une farce.
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• Février: une révolu0on miracle comme 1830? La première journée du 22 février reste indécise: pourtant dans chaque quar0er, des heurts éclatent, parfois meme déjà sanglants. Les premières armureries sont pillées et les premières barricades sont élevées dans le quar0er du Marais.
• Au troisième jour, le pari républicain prend conscience que l’évènement dont il rêve, la fin de la monarchie et non plus seulement la chute du monarque, est a portée de main. A l’assemblée, la confusion règne, mêlant le public aux orateurs. Lamar0ne lance les noms de différentes personnal i tés proposées pour fa ire par0e d’un gouvernement provisoire: la foule les acclame ou les refuse.
Gouvernement provisoire du 24 février 1848 Lamar?ne repoussant le drapeau rouge devant l’Hôtel de Ville: « le drapeau rouge, faisant le tour du Champ de
Mars traine dans le sang du peuple. »
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• La proclama0on du droit du travail conduit a la créa0on des ateliers na0onaux le 25 février.
• La province en Révolu0on: Le télégraphe op0que invente par Claude Chappe permet désormais l’acheminement presque instantané des nouvelles. En Alsace, la violence touche des pe0tes villes comme Altkirch ou l’on saccage la synagogue et un certain nombre d’habita0ons juives: on se venge alors du créancier plus qu’on s0gma0se l’israélite.
• La révolu0on de la fraternité? Le clergé par0cipe aux planta0ons des arbres de la liberté et bénît ce symbole révolu0onnaire. Le 20 avril, une fête de la Fraternité rassemble a Paris, a l’image de la fête de Fédéra0on de 1790, près d’un million de personnes.
• La fraternité s’etend-‐t’elle aux femmes? Elles choisissent George Sand comme porte-‐parole mais celle-‐ci se récuse.
• L’embrasement de l’Allemagne et de l’Autriche débute des les premiers jours de mars 1848. Lamar0ne adresse le 4 mars aux agents de la République française, une circulaire qui rappelle le passe en soulignant que la France de 1848 n’est plus celle de 1792, et que la proclama0on de la république n’est pas un acte d’agression contre l’ordre européen.
• Des le 4 mars. Victor Schœlcher a engage le ministre de la Marine et des Colonies a faire adopter par le gouvernement le principe de ;’aboli0on, qui s’inscrit dans la logique humanitaire du régime.
Victor Schœlcher
Télégraphe op?que
George Sand
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• L’explosion de la liberté: Ce ne sont pas moins de 236 clubs parisiens, plus ou moins éphémères, qui naissent, regroupant plus de 50.000 personnes Les clubs ne sont pas seulement une spécificité parisienne et toutes les grandes villes en comptent plusieurs. La révolu0on provoque surtout l’essor de la presse.
• Il n’y a guère de peinture révolu0onnaire en 1848, mais les premiers mois voient s’accomplir une formidable révolu0on dans la peinture. On voit apparaître une peinture de reportage et d’émo0on, exécutée sur le vif, qui nait de la confronta0on de la peinture d’histoire avec l’évènement et qui annonce les développements ultérieurs de la photographie.
• Les mesures économiques d’urgence La panique des premiers jours puis l’a[en0sme provoquent une pénurie monetaire qui fige l’économie française. La Bourse est fermée jusqu’au 7 mars. Le 15 mars est créé l’impôt des 45 cen0me par franc d’impôt a payer au 0tre des quatre contribu0ons (contribu0on financière, contribu0on mobilière, portes et fenêtres et patentes). La résistance a l’impôt renait.
• Les élec0ons au suffrage universel: Le gouvernement réaffirme solennellement que le suffrage sera « universel et direct » sans la moindre condi0on de cens. En 1846, le corps électoral de la monarchie de Juillet est de 240.000 personnes; en avril 1848, c’est plus de 9 millions d’électeurs qui seront inscrits sur les listes. Le taux de par0cipa0on est tres élevé: 84% des inscrits.
• Hugo: « L’assemblée cons0tuante a de l’honnête et du courage. Son malheur est d’être médiocre, ce qui la fait hos0le aux grandes intelligences qu’elle con0ent. On sent que ce[e assemblée est d’hier et qu’elle n’est pas de demain. »
Jean-‐François Millet, Un Vanneur
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• Le 15 mai, l’invasion de la Chambre: L’invasion de l’assemblée prive les révolu0onnaires de leurs chefs car Albert et Blanqui sont emprisonnes et Louis Blanc échappe de justesse a l’arresta0on. En province, les commissaires nommes par Ledru-‐Rollin sont remplaces par des fonc0onnaires beaucoup plus modérés.
• Le brasier de Juin: Marx: « Les représentants officiels de la démocra0e française étaient tellement prisonniers de l’idéologie républicaine qu’il leur fallut plusieurs semaines pour commencer a soupçonner le sens du combat de Juin. Ils furent comme hébétés par la fumée de la poudre dans laquelle s’évanouissait une république imaginaire. » Les insurges ne se ba[ent pas seulement le main0en des ateliers na0onaux, mais pour une république démocra0que et sociale. Pourtant, ce qui cristallise la tension poli0que et sociale, c’est la ques0on des ateliers na0onaux. Le nombre des ouvriers qui y travaillent n’a cesse d’augmenter: ils sont 50.000 le 9 avril, 120.000 a la mi-‐juin.
• On décidé de me[re un terme a l’expérience des ateliers. Les ouvriers de moins de 25 ans doivent s’enrôler dans l’armée et les hommes plus âges par0r en province, sous peine de ne plus toucher leur solde quo0dienne. Tout de suite, les ouvriers des ateliers na0onaux vont exhorter les ouvriers parisiens a reprendre les armes.
• Cavaignac est nomme chef du pouvoir exécu0f avec les pleins pouvoirs. Dimanche 25, troisième jour d’insurrec0on, il lance dans le combat de toutes ses forces. Il y a probablement 4000 vic0mes. Les pertes sont énormes, rien de comparable avec juillet 1830.
Assemblée envahie en mai 1848
Cavaignac
Révolu)on et République: retrouvailles et ruptures
• La révolu0on est terminée: Le 6 juillet, a lieu une cérémonie générale en l’honneur de toutes les vic0mes de l’insurrec0on qui les honore sans dis0nc0on. La volonté de réconcilia0on est ainsi proclamée. Le grand vainqueur de juin est assurément un militaire plus qu’un républicain, Cavaignac. Le 28 juin, il remet ses pouvoirs a l’assemblée qui, en remerciement, le nomme président du Conseil.
• C’est volontairement mais pousses par le contexte économique et poli0que que sont par0s, par vagues successives, durant l’été et l’automne, 12.000 candidats a la colonisa0on.
Garde républicaine de 1848
Meissonnier, écrasement d’une barricade de la rue des Transnonains
Une république qui se défait
• Le gouvernement républicain qui avait semble contenir les forces libérales et conservatrices est progressivement inves0 par elles. Pourtant rien n’est encore joue: la République vit encore pendant deux ans et demi, qui ne sont pas une simple agonie.
• La cons0tu0on, l’équilibre des pouvoirs: Elle prévoit une forme classique de bienfaisance, non plus privée, mais publique et organisée par l’Etat, inspirée par le catholicisme social plus que par la démocra0e sociale des années 40.
• A unicité de l’Assemblée doit répondre l’unicité du pouvoir exécu0f. L’Assemblée décide d’une élec0on directe. De plus, elle vote l’aboli0on de l’esclavage et de la peine de mort.
• L’élec0on d’un Bonaparte: En exil, avec sa mère Louis Napoléon a mené une existence nomade qui les a conduit en Allemagne et en Suisse, puis en Angleterre. Apres l’échec de son coup de main a Boulogne, il est condamne a la déten0on perpétuelle a Ham. Il y écrit « L’ex0nc0on du paupérisme. » en mai 1849, il s’évade de Ham en habit d’ouvrier.
• Aux législa0ves de 1848, il est l’élu des ouvriers, mais aussi des campagnes. A l’élec0on présiden0elle de décembre 1848, il a pour adversaires quatre républicains notoires: Cavaignac, ’le sauveur de juin’, plus a gauche, se trouvent Raspail et Ledru-‐Rollin, et un électron libre, Lamar0ne. Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République par 5.344.000 voix contre 1.440.000 pour Cavaignac. Ledru-‐Rollin n’en recueille que 371.000, Lamar0ne 17.000.
Ratapoil (Daumier) Le colonel Ratapoil, sorte de demi-‐solde, d’agent provocateur et d’espion, représente la propagande qui est mise en place au service de la cause bonapar?ste.
Une république qui se défait
• Il prête serment le 20 décembre, « En présence de Dieu et devant le Peuple français représente par l’Assemblée na0onale » comme le s0pule l’ar0cle 47 de la Cons0tu0on
• En mars 1849, s’achève la répression des évènements de mai et de juin. Le procès fait aux responsables du 15 mai les condamne a de lourdes peines: Blanqui est condamne a 10 ans de déten0on, Albert et Barbes sont condamnes a la déporta0on.
• Les élec0ons législa0ves de mai 1849: Les élec0ons marquent la victoire des monarchistes et la poussée des rouges, soit de tous ceux qui cri0quent la république telle qu’elle a été mise en place et a évolué depuis février.
• La France rouge appar0ent a 3 ensembles géographiques: le Centre Ouest, les vallées de la Saône et du Rhône, et les départements alsaciens.
• La seconde insurrec0on de juin, juin 1849: Sur l’ini0a0ve d’ Alexandre Ledru-‐Rollin, les manifestants tentent vainement de cons0tuer une sorte de comite insurrec0onnelle au Conservatoire des Arts et Mé0ers, mais les ouvriers parisiens ne répondent pas a l’appel.
Ledru-‐Rollin
Une république qui se défait
• La république réduite: Apres juin 1849, on s’a[aque en premier lieu aux clubs dont l’interdic0on s’étend, en 1850, a l’ensemble des associa0ons de secours mutuels qui sont suscep0bles d’abriter en réalité une société sécrète.
• Louis Napoléon affermit parallèlement son pouvoir personnel par une serie d’actes et de lois. Il développe la propagande impériale et césarienne. A Lyon, il inaugure ainsi le 16 aout 1850 une Caisse de secours mutuels et de retraite pour les ouvriers de la soierie.
• La loi sur la liberté de l’enseignement, la loi Falloux, montre de façon éclatante, l’étroite alliance des conservateurs et de l’Eglise. Il établît la liberté de l’enseignement secondaire. Désormais, il suffit de posséder le baccalauréat pour ouvrir un collège secondaire et le brevet pour ouvrir une école primaire. Les ecclésias0ques sont dispenses de ces 0tres, s’ils ont obtenu une le[re d’obédience de leur évêque.
• Entre 1850 et 1852, les ins0tuteurs convaincus de socialisme sont systéma0quement révoqués. Ce[e mesure touche près de 4000 d’entre eux.
• Remise en cause du suffrage universel ou reforme électorale: Il ne suffit pas seulement de museler la presse, il faut s’en prendre au suffrage universel, le circonvenir, car il est « un point fixe » (Victor Hugo). S’y a[aquer, c’est a[aquer la République.
Un enterrement a Ornans (Courbet) A l’instar de la Comédie Humaine, c’est une vision panoramique, de l’horizon social d’une pe?te ville que donne a voir ce cortège funèbre.
Une république qui se défait
• La république réduite: Apres juin 1849, on s’a[aque en premier lieu aux clubs dont l’interdic0on s’étend, en 1850, a l’ensemble des associa0ons de secours mutuels qui sont suscep0bles d’abriter en réalité une société sécrète.
• Louis Napoléon affermit parallèlement son pouvoir personnel par une serie d’actes et de lois. Il développe la propagande impériale et césarienne. A Lyon, il inaugure ainsi le 16 aout 1850 une Caisse de secours mutuels et de retraite pour les ouvriers de la soierie.
• La loi sur la liberté de l’enseignement, la loi Falloux, montre de façon éclatante, l’étroite alliance des conservateurs et de l’Eglise. Il établît la liberté de l’enseignement secondaire. Désormais, il suffit de posséder le baccalauréat pour ouvrir un collège secondaire et le brevet pour ouvrir une école primaire. Les ecclésias0ques sont dispenses de ces 0tres, s’ils ont obtenu une le[re d’obédience de leur évêque.
• Entre 1850 et 1852, les ins0tuteurs convaincus de socialisme sont systéma0quement révoqués. Ce[e mesure touche près de 4000 d’entre eux.
• La force des bonapar0stes est de revendiquer, comme les républicains légalistes, le suffrage universel. Dans sa brochure in0tulée « La révision de la cons0tu0on », publiée au début de l’année 1850, un proche de l’Élysée établît les lignes directrices d’un projet cons0tu0onnel de bonapar0ste: le suffrage universel ne doit pas être supprime mais encadre.
• Franchir le Rubicon: Le coup d’Etat a été remis plusieurs fois et l’on cherche une date qui soit symbolique: c’est celle du 2 décembre qui est choisie, date qui place doublement le coup d’Etat sous les heureux auspices de Napoléon Ier en hommage a la bataille d’Austerlitz et au sacre.
De haut en bas, les complices du coup d’Etat: le maréchal de Saint-‐Arnaud, le duc de Persigny, le duc de Morny, Emile de Maupas.
Une république qui se défait
• « Le crime de décembre 1851 »: Au pe0t ma0n, les commissaires de police de Paris arrêtent une soixantaine de personnes. Le siégé des journaux d’opposi0on sont occupes par la troupe. Le télégraphe annonce alors a la France en0ère le coup d’Etat. Les Parisiens sont eux informes par des affiches placardées dans les rues qui annoncent la dissolu0on de l’Assemblée mais aussi le rétablissement du suffrage universel.
• Comment meurt une République? Louis Napoléon cons0tue un ministère qui compte de nombreux militaires. On parle meme de « révolu0on militaire » pour qualifier le coup de force.
• En province, les « jacqueries » ont entraine une répression massive. 32 départements sont mis en état de siège. Mais la répression n’est pas le seul moyen de faire accepter le régime, Louis Napoléon, a l’imita0on de son oncle, rétablît la pra0que du plébiscite, qui par le retour du suffrage universel devient une large consulta0on. En décembre 1851, on dénombre 7,5 millions de oui pour seulement 640.000 non, et près de 1,5 million d’absten0ons.
Le député Baudin sur la barricade du faubourg Saint-‐Antoine. « Vous allez voir comment on meurt pour
25 francs par jour »
L’autorite impériale
• Il faut souligner l’originalité d’un régime qui évoluerait vers une pra0que plus libérale alors que tradi0onnellement, les régîmes autoritaires, face a l’usure du pouvoir, l’érosion de l’autorite de leur chef et le développement de l’opposi0on, ont tendance a se raidir et a contrario a renforcer les verrous ins0tu0onnels plutôt qu’a les desserrer.
• « Je n’étais sor0 dans la légalité que pour entrer dans le droit » De la république présiden0elle a la l’Empire héréditaire il n’y a pas de différence considérable.
• La nouvelle cons0tu0on de janvier 1852 est fondée sur la souveraineté de la na0on qui peut être consultée par le plébiscite et choisir ses députés. Elle garan0t l’égalité des droits contre les nostalgiques de l’Ancien Régime, tout en proclamant également le respect de la propriété. La liberté bien sur fait problème. « On peut donc l’affirmer, la charpente de notre édifice social est l’œuvre de l’Empereur Napoléon Ier, et elle a résiste a sa chute et a 3 révolu0ons. »
• Tout député doit prêter serment de loyauté et de désobéissance au régime et ce[e pra0que freine considérablement et durablement la représenta0on d’une opposi0on. Les résultats des élec0ons de février 1852 sont un triomphe: le corps législa0f ne comprend que 3 opposants qui sont des légi0mistes.
• Le décret de mars 1852 favorise le développement des sociétés de secours mutuel, tout en les contrôlant. Le Second Empire ne tue pas le mouvement associa0onniste mais le dépoli0se.
• Le Prince Président s’est installe fin décembre 1852 aux Tuileries, dans la demeure des rois de France. Il ne reste plus a me[re en place que la maison de l’Empereur.
L’autorite impériale
• Discours de Bordeaux: « Moi je dis l’Empire, c’est la paix. C’est la paix, car la France le désire, et lorsque la France est sa0sfaite, le monde est tranquille… Nous avons d’immenses territoires a défricher, des routes a ouvrir, des ports a creuser, des rivières a rendre navigables, des canaux a terminer, notre réseau de chemins de fer a compléter. Nous avons, en face de Marseille, un vaste royaume a assimiler a la France. »
• Le 7 novembre 1852, l’Empire est établi par une simple modifica0on de la cons0tu0on et sonne fin sans surprise de la Présidence décennale. Le 21 novembre, Louis Napoléon devient empereur des Français, sous le nom de Napoléon III.
• « Le propre de la démocra0e est de s’incarner dans un homme» « Responsable devant le peuple signifie que le chef d’Etat a toujours le droit de faire appel au jugement souverain du peuple. »
• Les ministres ne sont pas responsables devant le Corps législa0f et ne viennent pas avant 1869 dans son enceinte; ils ne sont pas ainsi contraints de répondre a de « vaines interpella0ons ou a des accusa0ons frivoles ».
• La réussite de l’Empire 0ent a l’incapacité des forces monarchiques – moins réprimées que les forces républicaines a organiser une opposi0on unie et cohérente.
• Les voyages impériaux sont des plébiscites con0nus « établissant et maintenant tout au long du régime des liens directs ».
Napoléon III rendant visite aux vic?mes de l’inonda?on de
Tarascon en juin 1856.
L’autorite impériale
• Des 1853, a lieu « le couronnement de l’édifice autoritaire » par le mariage impérial, le 30 janvier, avec Eugénie de Mon0jo. L’Impératrice devient la grande ordonnatrice de la fête impériale.
• Les invita0ons aux « séries » de Compiègne et de Fontainebleau ou aux grands bals aux Tuileries rythment une vie de cour, qui a été abondamment décriée pour son médiocre gout ar0s0que, son clinquant, son immoralité.
• L’Eglise a immédiatement pris par0 en faveur du rétablissement de l’Empire et apparaît durant les premières années comme un de ses plus solides sou0ens. De plus, l’adhésion des campagnes prend corps dans une période de réelle prospérité et durant ces années, le développement des campagnes s’est accompagne d’une hausse des revenus et des salaires des paysans les plus pauvres comme les brassiers et manœuvriers.
• L’opposi0on muselée: Tout le régime repose sur la personne de Napoléon III et semble peu plausible que l’Empire, sans héri0er jusqu’en 1856, puisse lui survivre. Le tyrannicide est donc dans l’air, chez les opposants comme chez les représentants de l’ordre, qui le redoutent ou en font un instrument de surveillance et de répression.
L’empereur et les Français
• Le véritable socle sur lequel repose le régime est la peur du « spectre rouge » qui a jeté dans ses bras la majeure par0e des notables.
• Un empereur modernisateur? Il est a l’évidence le premier chef d’Etat français a s’intéresser véritablement aux ques0ons industrielles. On peut me[re au crédit de Napoléon III, et surtout a celui de son entourage, la construc0on du réseau de de chemin de fer en étoilé autour de Paris, la « révolu0on » du crédit et la créa0on des banques d’affaires et de dépôt, sous forme de sociétés par ac0ons, et l’adop0on d’une nouvelle législa0on économique qui structure l’ensemble.
• La poli0que de Napoléon III est plutôt classiquement dispendieuse e, pour combler le déficit budgétaire, sans créer d’impôts nouveaux impopulaires, le pouvoir fait largement appel au crédit.
• Le second Empire apparaît comme une période d’étroite rela0on, voire de collabora0on, entre l’Etat et la patronat. Eugene Schneider, patron du Creusot, la plus grande entreprise sidérurgique française, est vice-‐président du Senat et ce[e situa0on permet une alliance encore inédite au sein du Conseil supérieur de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics, entre des hauts fonc0onnaires, des économistes et des représentants du grand patronat et de la finance.
L’empereur et les Français
• Le Paris de Napoléon IIII Le Paris d’Haussmann est certainement ce qui nous reste aujourd'hui de plus tangible du second Empire. La ligne droite n’est pas seulement stratégique ou esthé0que; ces percées sont plus encore pensées comme un moyen de relier des gares entre elles et d’améliorer ce qui est au cœur du projet: la circula0on des hommes, de l’air, de l’eau, des marchandises.
Napoléon III et les souverains venus a Paris pour l’Exposi?on universelle de 1867.
L’empereur et les Français
• Le principal résultat est une ville saine, régulière qui reje[e peu a peu les entreprises polluantes vers l’extérieur mais qui ne chasse que tres lentement sa popula0on ouvrière, contrairement aux idées reçues.
• Une conjoncture favorable Les moyens monétaires se sont considérablement accrus en raison notamment de la découverte d’or en Californie en 1848, puis en Australie en 1851. A la baisse des prix sur une longue durée depuis 1815, succède alors une phase de hausse des prix qui s’étend sur tout le Second Empire de 1850a 1873.
• En janvier 1860, Napoléon III en finit avec la prohibi0on douanière et signe le traité de commerce avec l’Angleterre, « le coup d’Etat douanier ». En économie comme en poli0que étrangère, il pra0que la le[re ouverte pour annoncer ce[e nouvelle diploma0e douanière. Les industriels et les députés protec0onnistes vont la découvrir avec stupeur dans ce que l’on appelle la le[re a Fould. Le traite franco-‐anglais n’a pourtant pas les effets ravageurs que redoutent nombre de patrons. Certes un certain nombre de filatures disparaissent et la métallurgie au bois périclite. La balance des échanges commerciaux avec la Grande-‐Bretagne reste favorable a la France meme si celle-‐ci con0nue surtout a exporter des produits de luxe et de demi-‐luxe. Achille Fould, ministre des Finances.
L’empereur et les Français
• L’Empire et la guerre: une nouvelle diploma0e française La guerre de Crimée illustre les premiers pas de la nouvelle poli0que étrangère de la France. La première raison de ce[e interven0on est la querelle des lieux saints ou clergé catholique et clergé orthodoxe s’affrontent en Pales0ne pour la défense des Chré0ens d’Orient. En s’opposant a Nicolas Ier qui entend montrer que la Russie est la troisième Rome, Napoléon III, dans la con0nuité de la poli0que commencée en 1849, s’affirme le défenseur de la Sainte Eglise.
Prise de la tour de Malakoff qui ouvre la voie vers Sébastopol
L’empereur et les Français
• La poli0que italienne et ses conséquences intérieures: Cavour denonce dans un mémorandum la situa0on insupportable de l’Italie soumise a l’Autriche des Habsbourg.
• Le 27 avril 1859, les troupes autrichiennes pénètrent au Piémont. Napoléon III fait d’abord semblant de jouer les arbitres en proposant un congres, puis se décide a entrer en guerre. Les victoires sont rapides: Magenta le 4 juin, Solferino le 24. Napoléon III prend alors l’ini0a0ve de la signature de l’armis0ce de Villafranca.
• La ques0on italienne n’est pas pour autant réglée: la Véné0e reste autrichienne, le pape conserve ses Etats et son pouvoir temporel, réaffirme, est désormais l’un des principaux obstacles a l’unité italienne.
• La grande idée du règne: le Mexique La propagande joue sur plusieurs registres. Les Français vont croire un temps qu’ils mènent un aventure désintéressée au secours du Mexique et contre l’envahissant monde anglo-‐américain, en défendant un pays catholique.
• La France a cru pouvoir compter sur Maximilien, archiduc d’Autriche place sur le trône mexicain sous couvert d’une restaura0on monarchique. Le nouveau souverain se révèle peu docile aux décisions françaises et exacerbe le na0onalisme mexicain . Il tombe en juin 1867 sous les balles d’un peloton d’exécu0on de l’armée mexicaine.
Napoléon III a Solferino
Exécu?on de Maximilien par Manet
L’empereur et les Français
• Un jugement sévère sur la poli0que étrangère de Napoléon III, Karl Marx: « Napoléon Ier avait l’habitude d’entrer en vainqueur dans les capitales d’Europe moderne. Son successeur a, sous divers prétextes (protec0on du pape, du Sultan, du Roi des Hellènes), installe des garnisons françaises dans les capitales de l’Europe an0que, a Rome, a Constan0nople, et a Athènes; il n’en résulte aucun accroissement de forces, mais une diminu0on. L’art de Napoléon consistait a la concentra0on, celui de son successeur dans la dispersion. »
Les Français et l’Empire
• La France reste un pays rural meme si Paris focalise l’a[en0on. Elle est néanmoins de plus en plus urbanisée, et sa popula0on devient plus mobile géographiquement et socialement, meme si les élites anciennes s’y main0ennent.
• L’âge d’or des campagnes françaises L’agriculture augmente, c’est certain, ses performances, par une hausse de la produc0vité due encore toutefois a l’intensifica0on du travail humain plus qu’a la mécanisa0on.
• La campagne est encore peu frappée par l’exode rural qui n’a rien de massif et apparaît alors comme un fantasme d’administrateurs. L’a[rac0on urbaine est réelle mais reste souvent saisonnière.
• Vers un monde ouvrier La part de l’industrie est en 1866 de 28% de la popula0on ac0ve et assure un revenu a 29% de la popula0on totale. Le nombre des ac0fs ouvriers qui était de 1,3 million a la veille de 1848 frôle les 3 millions en 1870.
• La pe0te industrie ou l’atelier occupent toujours une place toujours considérable dans la produc0on industrielle de la ville. • Le Creusot, avec ses 5000 ouvriers en 1860, est un monstre atypique plus qu’un cas courant. • La part des dépenses alimentaires (60%) est toujours considérable et au détriment du loyer et des consomma0ons
industrielles; c’est ce qui explique le faible dynamisme de la consomma0on des classes populaires urbaines jusqu’à la fin des années 1860.
• La modernisa0on a créé des intermédiaires nouveaux, l’ingénieur et surtout le contremaitre charge de lu[er contre l’indiscipline, qui devient un bouc émissaire, lors des mouvements de contesta0on ouvrière.
Vue de l’exposi?on universelle de 1867
Les Français et l’Empire
• Interdites jusqu’à la loi de 1864, les grèves sont néanmoins fréquentes durant tout l’Empire. Le droit de grève reste néanmoins assor0 de condi0ons sévères: la grève doit respecter la liberté du travail, ce qui apparaît comme une contradic0on. Toutefois ce[e loi est importante. Les ouvriers en sont reconnaissants a l’Empereur.
• Les grèves deviennent vite offensives, avec des revendica0ons précises non plus sur les seuls salaires, mais sur la réduc0on du temps de travail.
• Napoléon III con0nue la poli0que de la main tendue, et montre un intérêt tout par0culier aux déléga0ons ouvrières a l’exposi0on universelle de 1867. L’empereur craint en effet que les ouvriers ne versent dans l’utopie socialiste et préfère créer un bien-‐être social qui les en éloigne.
• En 1863 et 1867, les sociétés anonymes, qui relevaient d’une autorisa0on accordée par l’Etat, bénéficient de plus grandes facilites de créa0on d’entreprises. Ces sociétés de capitaux peuvent drainer plus largement l’argent que les sociétés familiales.
Visite de Napoléon III a des ouvriers ardoisiers
Les Français et l’Empire
• Le style second empire, de la crinoline au pe0t journal: l’Impératrice n’est pas simplement Falbala Ier, ou la Fée Chiffon que la presse caricature a l’envi, elle est consciente aussi de son devoir d’encourager le commerce des tex0les français. Lorsqu’elle acheté ou accepte de porter une nouveauté, les maisons de couture qui naissent alors, savent faire valoir cet avantage dans leur publicité. Elle favorise par exemple la viole[e de Parme… La chimie n’est pas étrangère a ce choix. Perkin ob0ent en 1856 la mauvéine, couleur inédite.
• Par le décret du 6 janvier 1864, l’empire a instaure « la liberté des théâtres », me[ant fin a tout contrôle administra0f (hormis la censure) sur les spectacles.
Un atelier de fabrica?on de baleines: naissance de l’industrie et de la mode: entre 1858 et 1864: les usines Peugeot produisent
4.500.000 cages par an.
Un exemple de magasin de nouveautés: le Bon Marche, le
premier grand magasin du monde, ouvert en 1852.
Les Français et l’Empire
Le déjeuner sur l’herbe (Edgar Manet, 1863) Quelle indécence!
Une femme voilée entre deux hommes habilles.
Le pouvoir privilégie le recours a l’opinion publique, au plébiscite
ar?s?que. En désavouant l’ins?tu?on académique,
l’Empereur se posi?onne comme un protecteur des arts.
Les Français et l’Empire
Un atelier aux Ba?gnolles (Fan?n-‐Latour, 1870).
Les Français et l’Empire
Vues du Palais de l’Industrie, 1855
Les Français et l’Empire
• La propriété intellectuelle, au meme 0tre que la propriété industrielle, acquiert une dimension inédite. L’Empire lu[e contre les contrefaçons et la contrebande, certes pour éviter l’entrée de brochures et ouvrages subversifs, mais aussi pour affirmer les droits du public et de l’ar0ste.
• Camille Flammarion, proche des républicains, défend dans Le Siècle la vulgarisa0on scien0fique contre l’Académie – il bénéficié néanmoins du sou0en de l’Etat.
• Le gout pour l’académisme et un certain conformisme est un choix ar0s0que que le couple impérial partage avec le public. Ce dernier apprécie plus en musique Offenbach que Berlioz ou Wagner. 1861 est l’année ou naissent les concerts populaires de musique classique de Jules Pasdeloup.
Edgar Degas, Orchestre a la maison de l’Opéra
Les Français et l’Empire
• Le journal, l’opére[e, la librairie industr ie l le accompagnent l’émergence d’un nouveau public qui n’est peut-‐être pas en harmonie avec les intellectuels qui sont en train de naitre.
• Le Pe0t Journal ne parle pas de poli0que et ne risque donc pas tomber sous le coup du droit de 0mbre et de l’interdic0on. Lance par la réclame , vendu a un prix tres bas, adoptant un ton et un langage accessible a tous.
Les Français et l’Empire
• Apres la guerre d’Italie en aout 1859, Napoléon III amnis0e condamnes poli0ques et exiles républicains. Seule une poignée refuse avec éclat comme Hugo.
• Le monde étudiant sort de sa léthargie contrainte et contribue a la publica0on de journaux, souvent fort éphémères, qui conduit en prison ces jeunes gens, futurs avocats ou médecins. Parmi eux, Georges Clemenceau fait ses premières armes poli0ques.
• L’opposi0on est parfois violente avec la pra0que de l’a[entat.
AUentat d’Orsini en Janvier 1858
Les Français et l’Empire
• Les libertés revendiquées: A par0r de 1860, les opposants poli0ques et notamment les libéraux vont cesser d’être des états-‐majors sans troupes, qu’ils trouvent dans les catégories populaires mais aussi dans la classe moyenne bourgeoise, chez les industriels et les commerçants mecontents et et les catholiques.
• L’opposi0on est pour l’instant organisée au sein de l’Union Libérale, sorte de nouveau par0 de l’ordre ou se mêlent en 1861, des monarchistes, des chefs du « par0 catholique » comme Montalembert ou Falloux, quelques républicains modères. Le grand homme de cet ensemble hétérogène est Thiers qui a refuse de se rallier au régime impérial.
La cathédrale Sainte Clo?lde est l’un des manifestes parisiens de la nouvelle architecture ogivale, reflet d’un Moyen-‐Age retrouve.
Thiers
Les Français et l’Empire
• Le retour de Thiers: Dans un texte célèbre Thiers parle des 5 libertés nécessaires: 1. la sécurité, la liberté de propriété; 2. la liberté d’expression; 3. la liberté de vote; 4. liberté de déba[re au sein des assemblées; 5. liberté d’opinion.
• L’opposi0on ob0ent essen0ellement ses succès électoraux a Paris. Paris et sa banlieue n’élisent que des députes d’opposi0on qui sans être républicains sont élus grâce aux voix républicaines, ou des républicains modères comme Emile Olivier.
Courbet L’atelier du Peintre
Emile Olivier
Les dernières années, la fin du napoléonisme
• Les libertés accordées: Promise en janvier 1867, la loi sur la presse est votée en mai 68. La suppression de l’autorisa0on préalable et de l’aver0ssement permet aux journaux républicains et libéraux de se mul0plier.
• Mais c’est surtout l’hebdomadaire La Lanterne d’Henri Rochefort qui va apparaître comme le grand organe de l’opposi0on, le plus percutant et le plus lu. « La France con0ent 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »
• Les débuts de Gambe[a: Jeune avocat du Quar0er La0n, Gambe[a fait par0e de la généra0on des membres du barreau qui ont fait leurs armes au début des années 1860. Il incarne les nouvelles couches sociales montantes qui se lancent a l’assaut de l’Empire.
• Les élec0ons de 1869 et leurs conséquences: 1869 est l’année d’une spectaculaire réussite pour l’Empereur: l’ouverture du canal de Suez, « ce[e œuvre due a la persévérance et au génie français » comme il la nomme. Le cana, bien qu’inachevé encore, est inaugure par l’impératrice, en novembre 1869.
Les dernières années, la fin du napoléonisme
• C’est pourtant a ce[e date que s’élabore le premier programme républicain, le programme de Belleville, ou s’affirme tres ne[ement l’exigence d’un gouvernement démocra0que.
• Ce texte propose par les électeurs de Gambe[a, a par0r de « cahiers de doléances », est devenu le texte référence des républicains, pères fondateurs de la IIIème République. Il revendique l’applica0on la plus large du suffrage universel tant pour l’élec0on des maires que pour l’élec0on des députés et aussi la nomina0on de tous les fonc0onnaires publics par l’élec0on. Il réclame la liberté de réunion et d’associa0on.
• Pourtant, la France des campagnes reste globalement fidele au régime. Les élec0ons n’ont pas été non plus la victoire de l’Union Libérale qui périclite. Ce sont les bonapar0stes du Tiers Par0 les véritables gagnants. L’Empereur analyse avec justesse ce[e situa0on, c’est avec eux qu’il doit composer pour contenir Paris et les républicains.
• L’Empire libéral: Le Senat, a la demande de l’Empereur, modifie la Cons0tu0on de manière a ce que le Corps législa0f ait le pouvoir d’une assemblée parlementaire « classique ». Les députes ont sans restric0on le droit d’interpeller les ministres.
GambeUa
Les dernières années, la fin du napoléonisme
• L’agita0on de ce début d’année 1870 n’est pas seulement parisienne. En janvier 1870, c’est au tour du Creusot, la plus grande entreprise française employant près de 9000 ouvriers, de connaître une forte agita0on ouvrière.
• Les classes ouvrières se détournent clairement du bonapar0sme populaire. La « vieille garde » bonapar0ste, inquiète de l’évolu0on libérale, a suggère au souverain des 1869 de restaurer son autorite par l’appel au peuple. Approuve-‐t’il les reformes libérales faites depuis 1860?
• Le résultat de la consulta0on de 1870 semble fonder a nouveau l’Empire. Seulement deux départements ont vote non en majorité.
Les dernières années, la fin du napoléonisme
• « Sedan, la ou s’achève le crime de décembre » Victor Hugo: Le plébiscite semblait pourtant pouvoir, selon le mot d’Emile Ollivier, accorder a l’Empereur « une vieillesse heureuse », mais en moins de deux mois, la guerre va transformer radicalement la situa0on et conduire le pays a la défaite.
• Tout commence a Sadowa en 1866, a ce moment la Napoléon III ne semble pas sensible a la crainte française qui était déjà celle de Mazarin en 1648: éviter la naissance d’un grand ensemble unifie allemand. L’empereur peut difficilement en fait mener a l’égard de l’Allemagne une poli0que contraire a celle qui a favorise sa popularité dans le cas de l’Italie.
• L’entrée en guerre: A Berlin, Bismarck rédige alors la fameuse dépêche d’Ems, « ce chiffon rouge agite devant le taureau gaulois », comme l’appelle le chancelier allemand. Avec le ralliement des quatre Etats du sud de l’Allemagne a la Prusse, la guère devient franco-‐allemande et non plus un conflit entre la France et un Etat allemand, la Prusse.
• La défaite a déconcerté les Français habitues aux victoires impériales, hormis l’échec lointain, a[enue par la distance, de la guerre du Mexique.
Bataille de Reischoffen