Transcript
  • Le franais familierUne langue charge de sentiment

  • SOMMAIREDfinition Pourquoi le franais familier sest-il autant dvelopp? Argot et franais familier quelles diffrences? CaractristiquesLa situation de communicationLa morphosyntaxeSur le plan lexicalAu niveau de la prononciation

  • Dfinition Familier vs. soign : Toute langue employe en socit doit possder un registre soign et un registre familier. Le registre familier est celui que lon emploie dans la vie de tous les jours, quand on parle ses proches. Le registre soign est celui que lon emploie dans les situations formelles, lorsque lon veut bien parler . Le registre familier : Ces mots sont en effet trs frquents dans la langue franaise et leur mconnaissance peut vite constituer un obstacle la comprhension. Les dictionnaires mentionnent souvent le registre de langue dun mot, en particulier quand il est familier, vulgaire ou ordurier.

  • Dfinition

    C'est la langue utilise par l'ensemble des Franais, quels que soient leur ge et la classe sociale ou professionnelle laquelle ils appartiennent. Tout le monde emploie aujourd'hui des mots comme bistrot, flotte, fric ou flic. Ils apparaissent mme en littrature. Ce langage n'est ni vulgaire ni argotique. Il est chaleureux et souligne une connivence entre les interlocuteurs.

  • Pour quelles raisons le franais familier s'est-il autant dvelopp? Les origines du franais contemporain sont littraires et aristocratiques. Or, la belle langue manque parfois de convivialit. D'o l'emploi d'une langue de doublure, de source populaire. Le franais familier est un franais intime. Il n'a pas d'quivalent chez les voisins europens de la France. Ces derniers, pour dsigner l' eau, diront water, Wasser ou encore agua. Alors que le franais emploiera eau, flotte ou baille, en fonction de la situation. (daprs C. Duneton)

  • Quelle est la diffrence entre l'argot et le franais familier?

    Historiquement, l'argot est le langage de la dlinquance. Or, vers le milieu du XIXe sicle, la bourgeoisie triomphante tait dpourvue des attributs de la noblesse traditionnelle; elle avait besoin dune arme pour marquer sa diffrence avec le peuple, qu'elle mprisait. Elle a alors fait sienne la langue acadmique - le bon franais. Et tout ce qui relevait du langage familier est devenu de l'argot.

  • CONTEXTE

    Contrairement largot, le registre familier concerne non seulement le vocabulaire, mais aussi la prononciation ou la grammaire. Le choix de la part du locuteur dun terme familier est beaucoup moins conscient que celui dun mot dargot et dpend avant tout de la situation de communication dite familire; il sagit de situations o le locuteur est entour de personnes quil connat bien (amis, membres de sa famille, etc.) et avec qui il entretient des relations intimes ou dgalit.

  • La langue familire est donc le rsultat dune diminution de lattention porte sa faon de parler ou dcrire. Cependant, tant donn que les argots constituent une des sources essentielles du vocabulaire familier, il est souvent difficile de trancher si tel ou tel mot dorigine argotique largement diffus au niveau de la socit doit tre considr comme argotique ou comme familier.

  • CARACTERISTIQUES

  • 1. La situation de communication:

  • On le rencontre principalement dans les situations de communication o il ny a pas de contraintes importantes. Spontanit, intimit. Comme son nom lindique, ce registre est surtout employ entre proches, entre personnes appartenant une mme communaut sociale dans laquelle tout formalisme peut tre attnu, et il suppose, en principe, labsence de tout lien hirarchique rigide entre les interlocuteurs. Les "mots la mode" sont toujours du registre familier et, tout comme la mode vestimentaire, sont sujets ne durer qu'un temps (les "mots la mode" durent pourtant plus longtemps que telle ou telle mode vestimentaire et certains peuvent rsister trs longtemps). Typiques des "mots la mode" sont ceux qui expriment le trs bon (hyper, super, chouette, au poil, formidable, extra, A+) ou le trs mauvais (nul, chiant, pourri, minus).

  • 2. Une morphosyntaxe simplifie et souvent approximative, avec un grand nombre de liberts

  • des phrases courtes, parfois inacheves, ou au contraire, interminables; des phrases nominales, souvent asyntaxiques; des interjections frquentes; un grand usage de lellipse; des plonasmes; lutilisation de la juxtaposition.

  • Reprise du sujet par un pronom:

    Mon pre, il m'a bien engueul hier.Ton histoire, a fait pas rigoler.

  • Ngation: la suppression de ne Jai pas bien dormi cette nuit. pour : Je nai pas bien dormi cette nuit. Pourquoi tu veux pas bouffer ton croque-monsieur? pour : Pourquoi tu ne veux pas manger ton croque-monsieur?

  • Forme interrogative: -La forme interrogative directe (par changement intonatif, sans inversion ni mot interrogatif) : Tu mappelles do ? pour : Do est-ce que tu mappelles ? -La forme interrogative avec est-ce que au lieu de linversion : Est-ce quil est l ? pour : Est-il l ?

  • Troncation du sujet impersonnel

    Faudrait quil vienne.Y a pas de souci, t'inquite.Faut pas toucher ces cbles.Y avait un monde fou hier la teuf.Mfaudra un coup de pouce.

  • La rgularisation du verbe aller la 1re personne du singulier selon le modle de la 2e et de la 3e personne :

    Je vas fumer une clope.Je vas te dire quand arrter.Je vas tout te raconter.Je m'en vas, toute !

  • Le pronom il / elle peut signifier tu (ou vous, en cas de vouvoiement); le pronom nous peut signifier tu ou vous; le pronom ils / elles peut signifier vous.-Alors, il a bu son lait, mon gros bb? Pour signifier Alors, tu as bu ton lait, mon gros bb?. -Comment nous nous portons, ce matin? Notre nuit s'est bien passe? Pour signifier Comment vous vous portez, ce matin? Votre nuit s'est bien passe?. -Elles ont bien cout leur matresse, mes filles adores? Pour signifier Vous avez bien cout votre matresse, mes filles adores?.

  • Le pronom sujet on la place de nous:

    Nous, on viendra, mais eux y s'esquiveront pour : Nous, nous viendrons... On a t chercher les gosses lcole. pour: Nous avons cherch les enfants lcole.

  • 3. Sur le plan lexical

  • Des contractions et de nombreuses abrviations non encore lexicalises:

    Tes l ? / T'as rien pig, a s'voit / manif / phone / ptit dje / dg, dgueu / bourge pour : Tu es l ? / Tu n'as rien compris, a se voit / manifestation / tlphone / petit djeuner / dgueulasse / bourgeois

  • Suffixes spcifiques:

    - oche: tloche, cinoche, bidoche- os: calmos, gratos, matos, coolos, tranquillos- o: clodo=clochard, resto=restaurant, facho=fasciste, gaucho=gauchiste, colo=cologiste, alcoolo=alcoolique, - asse : blondasse, godasse- ouze : barbouze- aille : flicaille- ard : peinard

  • Litote: (figure de style qui consiste faire entendre plus pour en dire moins.)

    Pas chouette, ce qu'il m'a fait ! Elle est pas crade, leur barraque ! C'tait pas malin de poireauter une heure sous le soleil !Je t'trouve pas sympa, t'aurais d prvenir quand mme !

  • Redondances:

    Moi, mon avis, je pense que c'est louche, cette affaire. Lui, Jacques, je le rencontre souvent.

  • Plonasmes:

    Il est sorti dehors prvoir davance monter en haut

  • Un vocabulaire familier, relch, parfois charg de nuances affectives ou sociales diverses (voir la liste):

    Les guibolles / la frimousse / les quenottespour : Les jambes / le visage / les dents

  • Beaucoup demprunts de langues trangres:

    Arabe: toubib=mdecinTsigane: chourave=voler, craillav=manger, marav=frapper, pourav=pourriAnglais: cash=argent, flipper=avoir peur, go=allez, shit=drogue, sniffer=inhaler une drogue, boss, dealer, etc.Origine africaine: go=fille

  • Des interjections :

    Punaise ! Putain ! 'tain ! Mince ! Merde ! Hein ?Zut ! Saloperie ! Pure !

  • Emploi gnralis de pronoms indfinis:Punaise, mais c'est quoi ce travail ?On s'barre ou quoi ?Du jamais vu, a ! La chose sous toutes ses formes:T'as pris ton truc au cas o il pleut?Ce machin me donne mal la tte !Il a sorti son engin de sa poche et a commenc calculer le fric qu'on lui doit.

  • Lutilisation du prsent de lindicatif valeur de pass :

    Sil fait un pas de plus, le train lcrase. pour : Sil avait fait un pas de plus, le train laurait cras.

  • 4. Au niveau de la prononciation

  • Ellision de nombreuses voyelles : voil - v'lautre autpetit ptidj djjtais - jtais

  • Assimilation :

    Je suis mal parti Chuis mal barr.Je sais pas ce qu'il fait Chais pas c'qu'il fout.

  • Transformation de ils/il en y:

    Y sont venus mvoir hier soir. Y[z]taient vnre parce que la meuf ne leur a pas fil le pognon.

  • Faible frquence de liaisons facultatives: ce registre observe les liaisons obligatoires et interdites, mais pratique beaucoup plus rarement les liaisons facultatives:

    On_est..ensemble I_[z]ontattenduJ'les_ai pas vus arriver

  • La tendance marquer la liaison du pluriel par le son "z" et les autres par toute autre consonne tend se gnraliser. Ce qui explique des noncs du type: Cin-z-enfants attendaient lautobus au lieu de Cin-k-enfants attendaient lautous. Un gro-t-ours a grimp dans un arbre au lieu de Un gro-z-ours a grimp dans un arbre.

  • SITOGRAPHIE ETBIBLIOGRAPHIE

    Le dico franais-franais - Philippe Vandel, d. JC Latts, 1992Le dico de la banlieue, 1000 dfinitions pour tchatcher mortel - Philippe Pierre-AdolpheLe dictionnaire du franais non conventionnel - Jacques Cellard et Alain Rey, d. Hachette, 1991Comment tu tchatches-dictionnaire du franais contemporain des cits J.-P. Goudaillernevarchivum.klte.hu/szleng/egyeb/szabod03.htmlessard.iquebec.com/textelitteraire/norme.htmwww.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/jfdsq4let.htm http://fr.wikipedia.orgwww.lire.fr/entretien.asp?idC=34499&idR=201&idTC=4&idG= http://u2.u-strasbg.fr/fle/webl/wfletr/franfam/stand3.htm