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MISSIONNAIRES DâAFRIQUE
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Dans ce numéro 3, des formateurs des premiÚres étapes nous parlent de leur mis-sion dans les maisons de formation.
Câest dans la premiĂšre Ă©tape de la for-mation que certaines bases de la vie dans la SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique sont posĂ©es. Les confrĂšres formateurs ont la lourde et dĂ©licate charge de communiquer lâesprit notre SociĂ©tĂ© Ă des jeunes qui vien-nent de diffĂ©rents milieux, des jeunes pro-duits de leur Ă©poque.
Quels sont les défis auxquels les forma-teurs font face, et quels sont leurs espoirs pour ces nouvelles générations ?
Comme pour rassurer leurs formateurs et tous les confrĂšres qui ont posĂ© les bonnes bases de la mission, les jeunes nous disent ce qui les attire chez nous et surtout ce qui leur donne le goĂ»t dâĂȘtre missionnaires. Câest trĂšs rĂ©confortant de voir que le Christ continue Ă parler aux jeunes Ă travers nos vies et notre apostolat. Quâil fasse de nous de vĂ©ritables tĂ©moins de son Ăvangile
Freddy Kyombo
MOT DU RĂDACTEURDEPUIS DĂCEMBRE 1912
PETIT ĂCHO de la SociĂ©tĂ© des
Missionnaires dâAfrique
2021 / 03 n° 1119 DIX NUMĂROS PAR ANNĂE
SOUS LA DIRECTION DU CONSEIL GĂNĂRAL DE LA SOCIĂTĂ
Comité de rédaction Francis Barnes, Assist. gén. André Simonart, Sec. gén. Patient Bahati Freddy Kyombo Rédacteur en chef Freddy Kyombo [email protected] Traduction Jean-Paul Guibila Steve Ofonikot Jean-Pierre Sauge Secrétaire administratif Adresses et expédition Odon Kipili [email protected] Services rédactionnels Guy Theunis Dominique Arnauld Correspondants Les Secrétaires provinciaux Smnda, Rome Internet Philippe Docq [email protected] Archives Les photographies fournies par les archives M.Afr sont objets de permission préa-lable à leur publication. Adresse postale Padri Bianchi, Via Aurelia 269, 00165 Roma, Italia Téléphone **39 06 3936 34211
Stampa Istituto Salesiano Pio XI Tel. 06.78.27.819 E-mail: [email protected] Finito di stampare marzo 2021
Proverbe du Burundi : âLâexemple est la femme de la parole ; lâun sans lâautre nâengendre pasâ
Signification: La cohĂ©rence entre ce quâune personne vit et ce quâelle professe. Câest par notre vie que nous tĂ©moignons.
Couverture: LâĂ©glise de Mponda au Malawi
PHOTO M.AFR. BALAKA
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EDITORIAL
La formation au service de la mission
Dans le cadre de notre cheminement vers lâannĂ©e Jubilaire, le Petit Echo avait consacrĂ© un numĂ©ro de lâannĂ©e 2018, le n° 1087, Ă la forma-tion initiale en donnant la parole Ă certains formateurs pour quâils nous partagent leurs expĂ©riences. Dans lâĂ©ditorial dudit numĂ©ro que jâavais intitulĂ© « Notre Formation initiale au tournant du jubilĂ© des 150 ans de notre fondation », jâavais prĂ©sentĂ© de maniĂšre globale notre systĂšme de formation qui est divisĂ© en quatre Ă©tapes. Ce prĂ©sent numĂ©ro est consacrĂ© Ă la premiĂšre Ă©tape ; je voudrais emprunter les mots du pĂšre Dominique Arnauld, ancien secrĂ©taire Ă la Formation Initiale, pour dĂ©finir cette Ă©tape. Dans sa premiĂšre lettre comme secrĂ©taire, aux formateurs et can-didats en juillet 2003, il donnait sa vision de notre formation et voici ce quâil Ă©crivait sur la premiĂšre Ă©tape : « La premiĂšre Ă©tape me semble cor-respondre Ă lâĂ©vangile selon saint Marc. Câest le temps de lâattachement Ă JĂ©sus, son appel entendu, votre nom prononcĂ©, le « viens, suis-moi » et votre reconnaissance : « Oui, celui-lĂ est le Fils de Dieu ». Temps de dĂ©couverte de vous-mĂȘmes, du magnifique projet de Dieu pour lâhumanitĂ©, de lâappel du Christ Ă vous mettre Ă sa suite. Vous entendez cet appel Ă travers la SociĂ©tĂ© des M. Afr., des disciples comme vous, et dont vous essayez dâapprendre lâhistoire. »
La premiĂšre Ă©tape
Selon lui, notre systĂšme de formation sâinspire de la dy-namique des Ă©vangiles et chaque Ă©tape sâidentifie avec un des Ă©vangiles. LâĂ©vangile de saint Marc, en effet, nous apprend Ă suivre le Christ. Nous y dĂ©couvrons diffĂ©rents appels Ă des missions diffĂ©-rentes. Dans le premier cha-
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EDITORIAL
pitre, nous avons lâappel de Simon et dâAndrĂ© (Mc 1, 17); au deuxiĂšme chapitre, nous avons lâappel de LĂ©vi (Mc 2, 14). Marc, cependant, contraste ces deux rĂ©cits dâappels marquĂ©s par la spontanĂ©itĂ©, la dispo-nibilitĂ© et la gĂ©nĂ©rositĂ© des appelĂ©s Ă rĂ©pondre Ă lâinvitation avec le rĂ©cit de lâappel du jeune riche au chapitre 10, 21-22. Ce dernier est rempli de sa propre justice au point dâĂȘtre incapable de renoncer Ă ses richesses pour suivre JĂ©sus.
Les jeunes qui viennent chez nous en rĂ©ponse Ă lâappel quâils ont senti sont de diffĂ©rents contextes, de diffĂ©rentes approches Ă la vie reli-gieuse. Ils arrivent dans nos centres de formation de premiĂšre Ă©tape, por-teurs dâun rĂȘve et lâun des objectifs de cette Ă©tape est de les aider Ă vĂ©rifier si leur rĂȘve correspond au rĂȘve de Dieu pour eux. Il sâagit de les accompagner Ă discerner librement la volontĂ© de Dieu pour eux. Cela consiste Ă les aider Ă accueillir son amour, Ă se laisser bousculer comme le jeune homme riche et entendre dans le silence de leur cĆur lâinvitation de JĂ©sus Ă se rendre disponible Ă la volontĂ© de son PĂšre pour eux. Câest aussi le lieu de la formation Ă lâidentitĂ© personnelle et au sens de lâap-partenance Ă la SociĂ©tĂ© dans la rencontre du charisme de la SociĂ©tĂ© et le charisme personnel du jeune en recherche. Un aspect fondamental de la formation est, en effet, de vĂ©rifier si le dĂ©veloppement et lâaffirmation du charisme personnel du candidat sont en consonance avec le charisme de lâInstitut. Notre SociĂ©tĂ© prend au sĂ©rieux la formation et investit beau-coup, tant en structures quâen personnel, pour aider les jeunes candidats Ă rĂ©pondre Ă lâappel du Seigneur.
Situation actuelle
Nous avons, Ă travers le monde, onze maisons de premiĂšre Ă©tape, dont dix fonctionnelles. Bien entendu, la formation de la premiĂšre Ă©tape se faisant dans la province dâorigine, chaque province ou section a une maison de formation. Malheureusement, pour diverses raisons celle de la section de lâEthiopie et du Proche-Orient (lâEPO) qui se trouve Ă Adi-grat, est momentanĂ©ment fermĂ©e. Les deux candidats de la section sont Ă Jinja, la maison de formation de la province de lâAfrique de lâEst. La province de lâAfrique Centrale (PAC) a deux centres : la Ruzizi Ă Bukavu et Kimbondo Ă Kinshasa ; Ă Ouagadougou, se trouve la Maison
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EDITORIAL
Lavigerie pour la province de lâAfrique de lâOuest (PAO), Ă Ejisu pour la province du Ghana/Nigeria ; Ă Jinja pour la province de lâAfrique de lâEst (EAP) ; Ă Balaka pour la province de lâAfrique Australe (SAP) ; Ă Lublin pour la province de lâEurope (PEP); Ă Bangalore en Inde et Ă Cebu aux Philippines pour la section de lâAsie (SOA) ; Ă Guadalajara pour la province des AmĂ©riques (lâAMS).
Dans les pages qui suivent la parole est donnée à ces centres. Forma-teurs et candidats nous partagent leur vie et leur mission.
Le pĂšre Jean-Jacques, recteur de la Ruzizi nous partage ses joies et ses dĂ©fis en tant que formateur. Il nous fait entrevoir lâimmense respon-sabilitĂ© quâimplique la mission de formation, mais aussi la noblesse et la dĂ©licatesse de la tĂąche qui est de former Ă la libertĂ© responsable. Le pĂšre Prosper Harelimana est, quant Ă lui, formateur Ă Ejisu au Ghana. Il nous parle, lui aussi, de ses joies comme formateur, mais surtout des dĂ©fis de la formation dans un contexte post-moderne. Il cite, entre autres dĂ©fis, la communication digitale, lâesprit de compĂ©tition dans une sociĂ©tĂ© matĂ©rialiste, les conflits ethniques, nationaux et internationaux, le manque de modĂšles Ă suivre et Ă imiter, la pandĂ©mie. Dans un tel contexte, quelle formation pour les futurs pasteurs ? DĂ©couvrez des pistes de rĂ©ponse dans son article.
Ensuite, nous avons des candidats, qui de Cebu Ă Ouagadougou en passant par Kinshasa, nous racontent leur vie de formation. Enfin, nous avons lâarticle de Bernard Ugeux qui nous partage son tĂ©moignage sur lâimpact de lâintĂ©gritĂ© du ministĂšre dans notre pastorale. Certains se-raient tenter de chercher le lien entre cet article et le thĂšme de ce numĂ©ro du Petit Ăcho qui est consacrĂ© Ă la formation. La rĂ©ponse est tout sim-plement que la formation est au service de la mission et que lâintĂ©gritĂ© de vie est affaire de chaque instant pour tous. Nous espĂ©rons, Ă lâissue du parcours de formation, voir arriver des confrĂšres disponibles, gĂ©nĂ©reux, flexibles, joyeux et intĂšgres qui feront de nos communautĂ©s et nos missions des lieux surs pour tous.
OĂč que nous soyons, accompagnons les jeunes en formation de notre priĂšre fraternelle et que le Seigneur nous donne de nombreuses et saintes vocations.
Didier Sawadogo, Asistant général
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CONSEIL GĂNĂRAL
Surname First & Middle names
Country of Origin Mission
1. Akunga Calvin Kenya (2) MAGH 2. Somboro Vincent Mali
(6) EAP
3. Bahati Janvier RDC 4. Iranzi Innocent RDC 5. Br. Mwansa Rodgers Zambia 6. Nare Mohamadi Burkina 7. Niyonzima Emmanuel Burundi 8. Mugenyi Dhenga Justin RDC
9. Mare Pascal Burkina
(3) SAP 10. Matata Innocent RDC 11. Kambale Augustin RDC
12. Cebuluzi Pierre RDC
(6) PAO
13. Kabongo Katanga GĂ©rard RDC 14. Ijege Peter Nigeria 15. Paipi Paul Malawi 16. Mwapoteki Joseph Tanzania 17. Ndagijimana Lazare Rwanda
(4) PAC 18. Meda Jean de Dieu Burkina
19. Aondoer Cyprian Chia Nigeria 20. Mutekanga Major Ouganda 21. Gumanoshaba Paul Ouganda
(4) GhN 22. Cimanuka Patient RDC
23. Sawadogo Charles Burkina 24. Bashombana Jean-Pierre RDC 25. Lulenga Jean-Claude RDC
(1) PEP 26. Uzele Jean-Baptiste RDC
(1) EPO 27. Gachoki John Kenya
Rome, 24.02.2021
SIF: Robert Beyuo Tebri,
PremiĂšres nominations de jeunes confrĂšres
Nom PrĂ©nom Pays dâorigine Mission
Robert Beyuo Tebri, Secrétaire à la Formation initiale
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LA MISSION
La mission en maison de formation
Ma mission comme formateur au premier cycle, je la comprends comme une tĂąche particuliĂšrement dĂ©licate parce quâelle sâoccupe dâune vocation appelĂ©e Ă grandir ; dĂ©licate aussi parce quâelle engage lâavenir de notre SociĂ©tĂ© missionnaire : il sâagit de doter la SociĂ©tĂ© de personnes consacrĂ©es au Christ pour la mission en Afrique et dans le monde africain. Câest un service qui exige beaucoup de temps dâĂ©coute, de patience, et surtout de confiance en lâaction de lâEsprit.
Dans mon parcours personnel de formation, jâai eu des formateurs qui mâont fait confiance et qui mâont initiĂ© patiemment Ă la vie mission-naire ; je suis appelĂ© Ă mon tour Ă faire confiance Ă la jeunesse dâau-jourdâhui. Ma mission est donc dâĂȘtre Ă lâĂ©coute de leurs doutes, de leurs espoirs et maintenir un climat qui favorise le discernement vocationnel, aussi bien pour le staff que pour les jeunes eux-mĂȘmes.
Beaucoup de jeunes arrivent avec le dĂ©sir profond et sincĂšre, teintĂ© parfois dâillusions ; notre tĂąche est dâaider les jeunes Ă dĂ©couvrir les exi-gences dâune vie Missionnaire dâAfrique authentique et Ă©panouissante, Ă travers notre proposition de formation, exprimĂ©e dans les diffĂ©rentes activitĂ©s de la maison de formation.
Les joies de cette mission Ma joie est dâabord de voir quâil y a, encore aujourdâhui, des jeunes,
surtout en Afrique, qui sont attirés par notre charisme, enthousiasmés de
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LA MISSION
ce que nous vivons : la vie communautaire interculturelle, lâouverture aux autres religions, lâapostolat dans des zones pĂ©riphĂ©riques, etc. Ceci vient me conforter dans le choix de ma vie. Je rends grĂące Ă Dieu et je me rĂ©jouis de voir que notre charisme rĂ©pond aux appels du monde actuel. La vie Missionnaire dâAfrique donne sens Ă la vie de jeunes de notre temps.
Câest aussi une grande joie dâavoir une Ă©quipe unie autour dâun projet de formation oĂč chacun prend part. Lâexercice du discernement commu-nautaire dâune vocation missionnaire est difficile Ă porter seul, mais ac-ceptable quand on le porte avec les autres avec foi. Quand on doit
intervenir et dĂ©cider sur la vocation dâune autre personne, lâunanimitĂ© est un signe de lâEsprit. Quand les choses sont assez claires aussi bien pour le candidat que pour lâĂ©quipe de formateur dâarrĂȘter la formation dâun candidat, nous pouvons seulement, malgrĂ© un pincement au cĆur, rendre grĂące Ă Dieu pour le chemin parcouru ensemble.
Je suis impressionnĂ© de voir comment certains candidats, au bout de trois ans passĂ©s Ă la Ruzizi, grandissent humainement, spirituellement et comment leur vocation mĂ»rit. Nous les voyons de plus en plus Ă©pa-nouis et heureux de se donner totalement Ă lâaventure missionnaire. Câest vraiment un motif de joie que dâĂȘtre tĂ©moin de la maturation dâune vocation.
La chapelle de la Ruzizi Ă Bukavu
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LA MISSION
Les défis de la mission en maison de formation
Les candidats, mĂȘme sâils sont soumis aux mĂȘmes exigences, nây rĂ©-pondent pas toujours de la mĂȘme maniĂšre. Certains voient trĂšs vite ce Ă quoi ils sont appelĂ©s ; dâautres ont besoin de temps. Le dĂ©fi est de veiller Ă ce que, dans la marche gĂ©nĂ©rale de la maison, chacun des candidats fasse sa dĂ©marche personnelle. On peut arriver Ă aider chacun dans sa dĂ©marche en sâappuyant sur les activitĂ©s communes.
Il y a chez nous une ambiance caractĂ©ristique dâune maison de for-mation M. Afr. : priĂšre, rĂ©union, recrĂ©ation-dĂ©tente, Ă©tudes, travail, ac-cueil, simplicitĂ© des relations, bref une fraternitĂ© qui attire beaucoup de jeunes qui viennent chez nous. Je dĂ©couvre de plus en plus, surtout en premiĂšre Ă©tape, que lâexigence de modĂšle, non pas de lâextĂ©rieur mais de conviction, est de rigueur. Les candidats remarquent, au-delĂ de nos limites ou « les dĂ©fauts de nos qualitĂ©s », comme on le dit souvent, lâef-fort que nous fournissons, sur le chemin de la saintetĂ©, comme eux, avec eux et pour eux afin de leur transmettre âlâesprit missionnaire dâAfriqueâ. Ils sont marquĂ©s par des gestes simples dâaccueil, dâĂ©coute et dâaccom-pagnement.
Former Ă la libertĂ©-responsable oĂč le jeune peut par lui-mĂȘme perce-voir les exigences de la vie missionnaire et agir dâune maniĂšre respon-sable dans une situation donnĂ©e : permettre une adhĂ©sion, voire une conviction personnelle, de chaque Ă©tudiant dans une activitĂ© commu-nautaire aprĂšs un discernement communautaire (rĂ©union communau-taire). MĂȘme si parfois, Ă cette Ă©tape, on peut exiger certaines activitĂ©s en vue du bien commun, il reste quâil faut beaucoup de patience pour faciliter le discernement personnel du candidat.
Il peut y avoir des doutes, parfois mĂȘme des rĂ©sistances de certains candidats pour lâune ou lâautre dĂ©cision du staff ; le dĂ©fi est donc de maintenir lâĂ©quilibre entre la dimension contraignante de la formation (les aptitudes et conduites non nĂ©gociables de la formation) et la libertĂ© du candidat, ce qui lui permet de discerner. VoilĂ donc en quelques lignes, sans ĂȘtre exhaustives, les joies et dĂ©fis que nous partageons avec nos futurs confrĂšres.
Jean-Jacques Mukanga
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LA MISSION
«Les dos dâĂąne» sur la route qui mĂšne
Ă destination
Jâai rencontrĂ© des dos dâĂąne sur la route pour la premiĂšre fois, lorsque jâĂ©tais dans la pĂ©riode de stage, selon le systĂšme de la formation initiale, Ă la paroisse de Nkhata Bay au Malawi. Jâai rĂ©flĂ©chi plusieurs fois Ă leur utilitĂ©. Dans notre voyage pour atteindre notre destination, nous avons peut-ĂȘtre remarquĂ© des dos dâĂąne sur la route. Ils sont placĂ©s sur la route Ă un endroit idĂ©al pour que le conducteur ralentisse la vitesse de son vĂ©-hicule. Le conducteur se rend compte que les dos dâĂąne sont placĂ©s dans les zones dangereuses de la route et il prend la responsabilitĂ© de conduire avec une attention particuliĂšre afin de sauver sa propre vie, celle des passagers et celle des nombreux piĂ©tons qui traversent la route chaque jour. Ces signes routiers rappellent au conducteur quâil doit atteindre sa destination, sain et sauf.
Je fais une application de cette image des dos dâĂąne Ă mon voyage vers la prĂȘtrise et je vis ma mission en maison de formation pour la plus grande gloire de Dieu. Je suis convaincu que le Centre de Formation de la PremiĂšre Ă©tape Ă Bangalore (Inde) a posĂ© comme des dos dâĂąne dans notre voyage de vocation pour transformer une personne et de nombreux jeunes candidats pour le monde africain. SincĂšrement, jusquâĂ prĂ©sent dans le voyage vers la prĂȘtrise, en tant que formateur, il y a des dos dâĂąne dans lâexĂ©cution de la mission qui mâa Ă©tĂ© confiĂ©e dans la maison de
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LA MISSION
formation. Je deviens parfois tiĂšde dans la mission, mais il y a aussi tant dâenthousiasme, oĂč je ne me suis jamais senti seul grĂące Ă la prĂ©sence de JĂ©sus.
La formation en premiĂšre Ă©tape Il est Ă©vident que la formation en premiĂšre Ă©tape est trĂšs importante
dans le systĂšme de formation initiale des Missionnaires dâAfrique. Je suis convaincu que les centres de formation de la premiĂšre Ă©tape dans notre SociĂ©tĂ©, Ă diffĂ©rents endroits, sont Ă©tablis avec une attention particuliĂšre pour actualiser la mission pour la plus grande gloire de Dieu. Le Centre de formation de la premiĂšre Ă©tape en Inde est Ă©tabli et posĂ© comme ces âgendarmes couchĂ©sâ sur la route pour rĂ©aliser la mission. Câest le lieu oĂč la relation entre Dieu et tous les appelĂ©s se dĂ©veloppe avec des incer-titudes et des doutes au dĂ©but ; mais lentement, la vie des appelĂ©s Ă©volue vers un abandon total Ă Dieu. Sans faire dâhistoires, je dirais concrĂštement que câest le lieu oĂč jâapprends Ă me libĂ©rer des esclavages physiques, psy-chologiques, politiques, sociaux et spirituels. Je suis accompagnĂ© par JĂ©sus le formateur ; la vocation dâaccompagner nos candidats et aspirants est donc lâaction de JĂ©sus : telle est ma conviction.
Chaque soir, nous, confrĂšres (M. Afr.), regardons les nouvelles de la BBC et nous aimons tous regarder lâĂ©dition spĂ©ciale des nouvelles, âFocus in Africaâ. Câest ma cinquiĂšme annĂ©e loin de lâAfrique et je suis ici en Inde Ă travailler pour lâAfrique, accompagnant les jeunes candidats comme formateur. Beaucoup de jeunes gĂ©nĂ©reux de lâInde sont prĂȘts Ă vivre et Ă travailler avec nos frĂšres et sĆurs en Afrique en rĂ©alisant que nous sommes tous les enfants de Dieu : âcâest ma mission dans le centre de la premiĂšre Ă©tape en Indeâ. Je prĂȘche et jâenseigne aux candidats la bontĂ© de lâAfrique pour quâĂ travers notre travail missionnaire, la beautĂ© et le trĂ©sor cachĂ© Ă la surface de la terre quâest âlâAfriqueâ soient dĂ©-couverts. Câest exactement ce que notre fondateur, le cardinal Lavigerie, nous a dit de faire.
Lâanimation vocationnelle GrĂące Ă notre ministĂšre de promotion des vocations, des centaines de
familles connaissent la bontĂ© de lâAfrique. En visitant les diffĂ©rentes paroisses et en assistant aux ordinations de nos confrĂšres dans diffĂ©rents
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LA MISSION
Etats du sous-continent indien, des milliers de chrĂ©tiens et de non-chrĂ©-tiens connaissent la bontĂ© de lâAfrique. Beaucoup de gens ont des prĂ©jugĂ©s sur lâAfrique car ils en voient le nĂ©gatif Ă la tĂ©lĂ©vision ; en mâĂ©coutant et en Ă©coutant dâautres confrĂšres, beaucoup sont sortis de leurs prĂ©jugĂ©s. Câest ainsi que je vis ma vie missionnaire ; Ă cause de cette mission, je ne me sens jamais dĂ©tachĂ© de lâAfrique. Deux pĂ©riodes de mon ministĂšre sacerdotal dans deux paroisses diffĂ©rentes du pays
du Malawi (Afrique), avec de trĂšs bonnes expĂ©riences, continuent Ă rĂ©sonner dans mon esprit : âLâAfrique appelleâ (cette phrase est le titre de lâanimation des vocations en Inde).
Joie dâhĂ©riter et de transmettre lâhĂ©ritage JâĂ©tais autrefois Ă©tudiant dans le mĂȘme centre de formation de la pre-
miĂšre phase et je nâai jamais rĂȘvĂ© de devenir formateur ici. Je regarde le passĂ© avec gratitude et je me rĂ©jouis, car jâai hĂ©ritĂ© de lâesprit mission-naire des formateurs vĂ©tĂ©rans qui ont servi en Inde. Je me rĂ©jouis dâavoir hĂ©ritĂ© de lâengagement missionnaire de confrĂšres qui mâinspirent et me motivent Ă transmettre ce riche hĂ©ritage aux nombreux candidats. Je me rĂ©jouis parce que je vois les rayons dâespoir que beaucoup de jeunes gĂ©-
Formateurs et Ă©tudiants de âS.O.L.A. Study Houseâ Ă Bengaluru
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LA MISSION
nĂ©reux nous rejoignent, mais je rappelle constamment Ă nos candidats que notre voyage sera futile sans passer par les bandes rugueuses de la route pour atteindre la destination (lâAfrique). Je me rĂ©jouis que les Ă©vĂȘques de divers diocĂšses en Inde nous accueillent pour ĂȘtre des pĂȘcheurs dâhommes pour le bien de lâAfrique bien-aimĂ©e.
Quelques défis Je dois reconnaßtre que, pour un formateur idéal, il faut beaucoup de
renoncement et de discipline personnelle pour transmettre lâesprit mis-sionnaire aux candidats. Ceux qui ont suivi JĂ©sus nâont pas simplement fait un mouvement physique vers lui, mais ont dĂ©libĂ©rĂ©ment âlaissĂ© tout derriĂšre euxâ, pour ĂȘtre avec lui. Est-ce que je pratique la mĂ©thode du disciple âchoisi et mis Ă partâ ? Câest en effet un dĂ©fi pour moi. Pour transformer les candidats, je dois dâabord ĂȘtre une personne transfor-mĂ©e ; pour libĂ©rer, je dois ĂȘtre une personne libĂ©rĂ©e, ce qui est un grand dĂ©fi. Jâenseigne toujours la beautĂ© de notre vie communautaire intercul-turelle et internationale, mais elle nâest pas actualisĂ©e ici dans notre cen-tre, câest un autre dĂ©fi. Les dĂ©fis ne peuvent pas nous conduire au pessimisme, parce que nous sommes assurĂ©s de lâalliance de JĂ©sus avec nous : âRappelez-vous que je suis avec vous tous les jours jusquâĂ la fin des tempsâ.
Filiyanus Ekka
âS.O.L.A. Study Houseâ Ă Bengaluru
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LA MISSION
La formation missionnaire dans un monde post-moderne
Je choisis dâĂ©crire cet article avec joie et enthousiasme, mais non sans crainte. Avec joie et enthousiasme, parce quâĂȘtre prĂȘtre missionnaire et formateur donne de la joie et de lâardeur. Avec crainte, parce quâĂȘtre for-mateur dans notre monde post-moderne nâest pas facile. Cet article est prĂ©sentĂ© selon un triple schĂ©ma : la joie dâĂȘtre formateur Ă Ejisu, Ashanti, Ghana ; les imperfections de notre programme de formation mission-naire ; les remĂšdes pour une formation missionnaire solide.
La joie dâĂȘtre formateur Ă Ejisu, Ashanti, Ghana
Il est toujours exaltant de voir des jeunes hommes exprimer un pro-fond dĂ©sir de servir Dieu et lâhumanitĂ© en tant que prĂȘtres et frĂšres mis-sionnaires. Cela donne de lâespoir, ouvre de nouveaux horizons et offre diverses possibilitĂ©s Ă nous, les Missionnaires dâAfrique, et Ă lâEglise, lorsque des jeunes veulent encore vivre une vie totalement dĂ©diĂ©e Ă Dieu et Ă lâhumanitĂ©. Je vis et je vois le rĂȘve du cardinal Charles Lavigerie se dĂ©ployer progressivement dans la vie des jeunes gĂ©nĂ©rations. Le cha-risme de notre SociĂ©tĂ© a un avenir. Nous sommes pleinement vivants. Ătre pleinement vivant implique une grande responsabilitĂ© : former et façonner la vie de jeunes hommes qui choisissent de tout cĆur de nous rejoindre en vue de devenir missionnaires.
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LA MISSION
La joie dans le travail de formation provient de plusieurs sources. La premiĂšre est la personne de JĂ©sus-Christ. Le Christ appelle et forme ses disciples. Il les appelle pour leur transmettre finalement ce quâil a reçu du PĂšre, la Mission dâamour et de compassion. Avant le grand envoi, les disciples du Christ doivent lâĂ©couter, apprendre Ă faire ce quâil fait, Ă©cou-ter les gens, apprendre Ă accueillir des personnes de tous horizons et ac-cepter de souffrir pour lâautre. Pour cette raison, le Christ occupe une place importante dans notre programme de formation. La cĂ©lĂ©bration quotidienne de lâeucharistie devient un moyen appropriĂ© pour goĂ»ter concrĂštement la joie qui vient du Christ. Sa Parole, son Corps et son Sang nous nourrissent.
La deuxiĂšme source de joie est le processus de formation lui-mĂȘme. Voir nos jeunes frĂšres mĂ»rir selon les cinq piliers de notre programme de formation : formation humaine, spirituelle, intellectuelle et aposto-lique couplĂ©e Ă la vie communautaire, donne de la joie. Notre pro-gramme de formation est intĂ©gral, câest-Ă -dire quâil considĂšre la personne dans son ensemble. Il permet aux candidats de dĂ©voiler leurs talents et de sâĂ©panouir.
La troisiĂšme source de joie est lâenseignement de la philosophie. La lecture de la philosophie permet de se connaĂźtre et de se comprendre soi-
Prosper et des Ă©tudiants Ă Ejisu
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LA MISSION
mĂȘme, de façonner et dâorienter sa propre vie. La philosophie me permet Ă©galement de comprendre comment le monde est, comment il fonctionne et comment il devrait fonctionner. La philosophie purge et solidifie ma foi. La lecture couplĂ©e Ă lâenseignement de la philosophie me procure de la joie lorsque je vois nos jeunes frĂšres mĂ»rir progressivement en dĂ©veloppant leur intelligence.
DĂ©roulement de notre programme de formation missionnaire
Nos candidats viennent de deux pays : le Ghana et le Nigeria. Avec une vue synoptique, on constate que nos candidats Ă©mergent dâune so-ciĂ©tĂ© similaire : une sociĂ©tĂ© qui progresse technologiquement, mais de maniĂšre fluide ; les tĂ©lĂ©phones mobiles et intelligents avec toutes leurs nouvelles applications, Internet et les ordinateurs favorisent lâaccĂšs fa-cile et le partage de lâinformation, mais promeuvent une culture qui ne valorise pas la lecture des textes classiques en version papier. La culture Facebook devient peu Ă peu un point de rĂ©fĂ©rence, mĂȘme pour les tra-vaux universitaires sĂ©rieux.
Une sociĂ©tĂ© vulnĂ©rable aux prises avec des valeurs Ă©thiques, cultu-relles et religieuses Covid-19 et changeantes, câest-Ă -dire quâelle manque
Prosper avec dâautres Ă©tudiants dâEjisu
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LA MISSION
dâune rĂ©alitĂ© morale qui puisse servir de fil conducteur pour guider moralement les gens. Une sociĂ©tĂ© compĂ©titive marquĂ©e par un manque dâattention Ă lâĂ©gard des autres, câest-Ă -dire une sociĂ©tĂ© matĂ©rialiste et consumĂ©riste qui donne la prioritĂ© Ă la gratification immĂ©diate. Une sociĂ©tĂ© meurtrie par des conflits tribaux, ethniques, nationaux et inter-nationaux, une sociĂ©tĂ© qui a besoin de se rĂ©concilier avec elle-mĂȘme. Une sociĂ©tĂ© qui manque de modĂšles Ă suivre : parfois nos candidats sâidentifient Ă des personnes qui ne sont pas moralement correctes, etc. Une telle sociĂ©tĂ© dĂ©finit et affecte certainement la qualitĂ© des candidats inscrits dans notre programme de formation. Les dĂ©fis sociaux mention-nĂ©s sont des perturbateurs de notre programme de formation. Ils la ren-dent malsaine. DâoĂč la nĂ©cessitĂ© de trouver un antidote.
RemĂšdes pour une formation missionnaire solide
Pour assainir notre programme de formation des imperfections, nous proposons un double antidote : premiĂšrement, avoir une bonne sĂ©lection des candidats, câest-Ă -dire avoir des critĂšres dâadmission bien dĂ©finis et clairs ; avoir une prĂ©paration soigneuse des candidats avant leur admis-sion. Une admission hĂątive des candidats constitue un obstacle Ă lâen-semble du processus de formation. La motivation missionnaire de nos candidats devrait ĂȘtre clairement Ă©tablie Ă un stade prĂ©coce. Nous avons besoin dâhommes de foi, qui aiment Dieu et lâhumanitĂ©.
DeuxiĂšmement, la prĂ©sence de formateurs humains et zĂ©lĂ©s est nĂ©-cessaire. Quâest le formateur ? Est-ce un âcontrĂŽleur de camĂ©ra CCTVâ, toujours Ă lâaffĂ»t dâattraper un candidat qui fait une erreur ? Je ne le pense pas ! Un formateur est un homme de foi et de priĂšre, avec un haut degrĂ© de conscience de soi. Câest un homme qui aime le charisme de la SociĂ©tĂ©. Un tel homme aidera les candidats Ă grandir en vue de devenir de bons et heureux missionnaires, disponibles pour Dieu et lâhumanitĂ©.
Pour conclure, la formation missionnaire dans un monde post-mo-derne est un travail indispensable, non seulement pour les confrĂšres sĂ©-lectionnĂ©s, mais pour tous les Missionnaires dâAfrique. Nous avons tous une grande responsabilitĂ© dâĂ©duquer et de nourrir les futurs mission-naires, si nous voulons vraiment que le rĂȘve de Lavigerie pour lâAfrique continue. Ătes-vous prĂȘts Ă contribuer au succĂšs de cette noble tĂąche ?
Prosper Harelimana
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LA MISSION
Former les jeunes Ă devenir des missionnaires
compatissants, non des patrons
Sâil y a quelque chose dont nous pouvons nous vanter en tant que Mis-sionnaires dâAfrique, câest bien notre programme de formation. Câest lâun des meilleurs programmes que lâon puisse imaginer. MĂȘme ceux qui en sortent tĂ©moignent de ce fait. Il nâest pas Ă©tonnant que la plupart de nos ex-candidats aient rĂ©ussi dans leurs sociĂ©tĂ©s respectives. Notre programme de formation tente de toucher presque tous les aspects de la vie. Il met lâaccent sur la libertĂ© et la responsabilitĂ©. Sans libertĂ©, il nây a pas de crois-sance. Sans responsabilitĂ©, il nây a pas de maturitĂ©. Il existe donc une cor-rĂ©lation nĂ©cessaire entre la libertĂ© et la responsabilitĂ©.
Notre programme de formation vise Ă produire des missionnaires so-lides, dotĂ©s de valeurs spirituelles, intellectuelles et humaines. Certes, il comporte ses propres failles. Parfois, le rĂ©sultat contredit nos attentes. Au lieu de produire des jeunes gens simples et dĂ©vouĂ©s, nous nous re-trouvons avec des patrons et des personnages plutĂŽt indiffĂ©rents. Au lieu de produire des missionnaires terre-Ă -terre et compatissants, nous finis-sons par avoir des spĂ©culateurs et des personnes au tempĂ©rament phari-saĂŻque. NĂ©anmoins, le rĂ©sultat indĂ©sirable de notre programme de formation ne peut pas lâemporter sur les rĂ©sultats positifs que nous
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LA MISSION
connaissons aujourdâhui. Nous avons certainement suffisamment de rai-sons de nous rĂ©jouir dans le Seigneur pour le nombre croissant de voca-tions et pour le zĂšle apostolique et le dĂ©vouement de nos confrĂšres, jeunes et vieux. Il y a quelque chose en nous qui suscite gĂ©nĂ©ralement lâadmiration des autres, en particulier de lâĂglise locale. Serait-ce notre style de vie simple ou notre proximitĂ© avec les personnes auxquelles nous sommes envoyĂ©s ?
Mon expérience personnelle
Lorsque je suis arrivĂ© dans notre maison de formation Ă Ejisu-Ghana aprĂšs avoir servi dans nos maisons de formation respectives de Cebu-Philippines et Balaka-Malawi, jâai en quelque sorte choquĂ© certains can-didats lorsque je leur ai dit franchement que je suivais aussi une formation comme eux. Je suis allĂ© plus loin en disant aux membres de mon Ă©quipe que je nâĂ©tais pas venu pour leur enseigner quoi que ce soit, mais plutĂŽt pour les accompagner simplement dans leur parcours voca-tionnel. Je voulais quâils rĂ©alisent que la vie est un voyage, pas une des-tination, et que nous sommes tous des frĂšres appelĂ©s Ă nous accompagner et Ă nous aider les uns les autres Ă devenir de meilleurs chrĂ©tiens et mis-sionnaires chaque jour. Je voulais aussi que nos candidats rĂ©alisent quâen tant que formateur, je ne suis pas lĂ pour leur dire quoi faire ou leur transmettre mes connaissances, mais plutĂŽt pour les aider Ă donner le meilleur dâeux-mĂȘmes. Câest prĂ©cisĂ©ment lâun des aspects les plus difficiles de la formation du cĂŽtĂ© du formateur.
Dans mon mode de priĂšre, je me demande souvent : Comment puis-je aider ces jeunes hommes qui me sont confiĂ©s Ă devenir spirituelle-ment, intellectuellement et humainement aptes Ă relever les dĂ©fis de ce monde en constante Ă©volution ? Comment puis-je leur inculquer notre charisme de Missionnaires dâAfrique ? Comment puis-je les aider Ă de-venir christocentriques dans leurs pensĂ©es, leurs paroles et leurs actions ? Je dois admettre que ces questions mâinterpellent Ă©galement. On ne peut pas donner ce que lâon nâa pas. Un aveugle peut-il en guider un autre avec prĂ©cision (Luc 6, 39) ? Certainement pas ! Câest prĂ©cisĂ©ment la raison pour laquelle la formation continue est primordiale pour nous, formateurs.
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LA MISSION
Un autre aspect difficile de la formation est lorsque je suis confrontĂ© Ă un candidat, incroyablement dotĂ© dâaptitudes humaines et pastorales, mais faible sur le plan acadĂ©mique. Cela mâa toujours mis mal Ă lâaise de voir des missionnaires potentiels Ă qui lâon demande dâabandonner la formation pour des raisons acadĂ©miques. Certes, le monde dans lequel nous vivons exige un certain niveau de tĂ©nacitĂ© intellectuelle, raison pour laquelle certains candidats sont Ă©cartĂ©s. Mais ne pourrions-nous pas faire quelque chose [que je ne peux pas imaginer pour le moment] pour inclure ces candidats dans notre mission sâils le souhaitent ?
âUbuntuâ On sâest inquiĂ©tĂ© dâune tendance croissante parmi nous au clĂ©rica-
lisme et Ă ce que jâai appelĂ© le âbossismeâ. Certains de nos candidats et jeunes confrĂšres semblent ne pas ĂȘtre prĂȘts Ă âse salir les mainsâ (Conseil gĂ©nĂ©ral, Rome, 28 dĂ©cembre 2020). Cette prĂ©occupation mâa travaillĂ©. Le fait de ne pas ĂȘtre prĂȘt Ă se salir les mains est sans doute une attitude pharisaĂŻque. Comment pouvons-nous aider nos candidats Ă se dĂ©tourner de cette tendance ? Sans prĂ©tendre offrir une solution, je souhaite pro-poser humblement ce que je pourrais appeler une formation centrĂ©e sur
Formateurs et Ă©tudiants Ă la premiĂšre Ă©tape de Cebu
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LA MISSION
âUbuntuâ. Ses valeurs, comme nous le verrons, ne sont pas nouvelles pour la plupart dâentre nous. Mais je pense quâune analyse critique de ces valeurs pourrait attirer notre attention sur quelque chose de signifi-catif dans la formation de nos candidats.
Une formation centrĂ©e sur âUbuntuâ dĂ©crit un mode de formation qui vise Ă faire ressortir lâhumain (Ubuntu) dans une personne. Lâhumain dans une personne sâexprime dans un certain nombre de valeurs huma-nistes et spirituelles, telles lâamour, la compassion, lâengagement, la bienveillance, la comprĂ©hension, lâhospitalitĂ©, le pardon, la solidaritĂ©, etc. Cette approche de la formation dĂ©coule de la conviction que nous, ĂȘtres humains, que nous soyons immatures ou fĂ©roces, sommes fonda-mentalement dotĂ©s par Dieu dâune bontĂ© inhĂ©rente (Ubuntu) qui, lorsquâelle est soigneusement exploitĂ©e, peut engendrer des vibrations positives dans notre propre vie et dans celle des autres. Le terme âUbuntuâ est empruntĂ© aux langues bantoues dâAfrique orientale, cen-trale et australe. Ces langues sâappuient sur le mot ntu pour dĂ©signer un ĂȘtre humain (umuntu ou omuntu). Dâun point de vue pratique, lâUbuntu dĂ©crit une impulsion inhĂ©rente Ă la responsabilitĂ© ou une attitude de compassion envers les autres, en particulier ceux qui souffrent. Il dĂ©signe un âpouvoir spirituelâ ou un mode dâexistence qui caractĂ©rise ce que beaucoup considĂšrent comme lâessence de ce que signifie ĂȘtre vĂ©ritable-ment humain.
Une personne animĂ©e par lâesprit âUbuntuâ ne peut rester indiffĂ©rente lorsque des injustices ou des atrocitĂ©s sont commises Ă lâencontre de personnes innocentes. On peut dire, par exemple, que câest lâesprit dâUbuntu - un Ă©lan de compassion intĂ©rieur - qui a poussĂ© notre fonda-teur, le cardinal Charles Lavigerie, Ă lutter avec force et sans relĂąche contre le flĂ©au de lâesclavage humain en Afrique. De mĂȘme, dans son ministĂšre, JĂ©sus a toujours Ă©tĂ© animĂ© par la compassion, que ce soit en nourrissant les affamĂ©s (Mt 15, 34), en ressuscitant les morts (Luc 7, 13) ou en guĂ©rissant les malades (Mt 14, 14). Lâun des meilleurs exemples de la façon dont une personne animĂ©e par lâesprit âUbuntuâ peut facile-ment âse salir les mainsâ est prĂ©sentĂ© dans la parabole biblique du bon Samaritain (Luc 10, 29-37). Lorsque le bon Samaritain a vu la victime du banditisme, il a Ă©tĂ© Ă©mu de compassion et a spontanĂ©ment eu pitiĂ©
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LA MISSION
dâelle, tandis que les clercs ou patrons de lâĂ©poque - le prĂȘtre et le lĂ©vite - ont simplement âpassĂ© leur cheminâ.
En tant que formateurs, nâest-il pas de notre devoir de crĂ©er un envi-ronnement qui permette Ă nos candidats dâĂȘtre en contact avec leur moi intĂ©rieur et de nourrir cette impulsion de compassion, cette impulsion inhĂ©rente Ă la responsabilitĂ© ? Je crois fermement que si je suis vraiment en contact avec lâhumain en moi, lâessence de mon ĂȘtre humain (Ubuntu), je vais spontanĂ©ment âme salir les mainsâ en accomplissant la mission qui mâa Ă©tĂ© confiĂ©e. Nous avons la chance dâavoir des candi-dats gĂ©nĂ©reux et douĂ©s. Si seulement nous pouvions leur permettre de devenir des missionnaires compatissants, non des patrons.
Bonaventure B. Gubazire
Bonaventure et quelques Ă©tudiants Ă Ejisu
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LA MISSION
Centre de formation missionnaire
Saint Joseph Mukasa Kimbondo
Ce qui nous attire, nous, Ă©tudiants Missionnaires dâAfrique, et ce qui nous donne le goĂ»t dâĂȘtre missionnaires.
Revenir sur ce qui nous attire chez les Missionnaires dâAfrique et qui nous donne le goĂ»t de les devenir est un exercice dĂ©licat de remĂ©mora-tion et dâactualisation de nos diffĂ©rentes motivations vocationnelles. Câest dans cette perspective que nous avons recueilli les points de vue de tout un chacun de nous pour la bonne matĂ©rialisation de la rĂ©ponse Ă cette demande. Il sied de mentionner dĂšs le dĂ©part que la SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique, en tant quâInstitut de vie apostolique corres-pond Ă nos dĂ©sirs de servir le Christ, et cela grĂące aux multiples traits caractĂ©ristiques qui nous ont attirĂ©s chez ses membres et que nous vous prĂ©sentons dans les lignes qui suivent.
Formateurs et Ă©tudiants de la 1Ăšre Ă©tape de Kimbondo Ă Kinshasa
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LA MISSION
Avant de commencer la formation, nous nâavions pas de connais-sances approfondies sur la SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique. Pendant notre formation, nous voyons se concrĂ©tiser quelques aspects qui nous attirent.
La vie communautaire, le style de vie, lâapostolat et la vie de priĂšre La vie communautaire que nous menons dans une communautĂ© in-
ternationale et interculturelle aide chacun Ă sortir du Moi vers le cadre
du Nous. En fait, la vie communautaire donne Ă chacun une possibilitĂ© de vivre avec lâautre dans la comprĂ©hension mutuelle et lâamour frater-nel. De par cette expĂ©rience, nous dĂ©couvrons que lâhomme seul ne se suffit pas.
Notre esprit nâa pas Ă©tĂ© indiffĂ©rent devant le style de vie simple que nous remarquons chez les missionnaires dâAfrique en gĂ©nĂ©ral et chez nos formateurs en particulier. Cette simplicitĂ© sâobserve dans leur proxi-mitĂ© Ă toutes catĂ©gories de personnes, signe vivant de lâaction du Christ, humble et pauvre. Câest lâaspect qui les rend disponibles Ă plusieurs formes dâapostolat.
Les missionnaires dâAfrique ont un regard particulier pour les vul-nĂ©rables, les nĂ©cessiteux, les dĂ©munis, les malades, les opprimĂ©s, les pri-sonniers, etc. Cette vie apostolique demeure un grand point qui ramĂšne notre ĂȘtre missionnaires dâAfrique Ă sa vivacitĂ© premiĂšre. Ce genre
La chapelle de St Joseph Mukasa Ă Kimbondo, Kinshasa
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LA MISSION
dâapostolat est la spĂ©cificitĂ© des missionnaires dâAfrique. Dans leur simplicitĂ©, les missionnaires dâAfrique ont un attachement profond Ă la vie de priĂšre qui est rĂ©elle. Elle se dĂ©veloppe Ă travers les cĂ©lĂ©brations liturgiques et les exercices spirituels, en lâoccurrence les rĂ©collections, les retraites, etc.
Autres Ă©lĂ©ments En plus, sâagissant de ce qui nous donne le goĂ»t de devenir Mission-
naires dâAfrique, nous voyons en premier lieu la premiĂšre Ă©vangĂ©lisa-tion. Cet aspect apostolique de la SociĂ©tĂ© nourrit notre dĂ©sir dâaller avec zĂšle continuer cette Ćuvre. Comme le cardinal Lavigerie le disait : « Soyez apĂŽtres et rien que cela », nous voyons comment les missionnaires dâAfrique demeurent fidĂšles Ă cet appel du fondateur. Sans se laisser distraire par la beautĂ© de lâAfrique, ils exercent leur mission avec cou-rage et passion, tout en ayant un attachement au Christ en qui ils puisent toutes leurs forces. Tel est notre rĂȘve dâĂȘtre un jour apĂŽtres comme eux.
En deuxiĂšme lieu, la justice et paix, nous donne le goĂ»t de vouloir rĂ©pondre aux besoins des populations fragilisĂ©es par les injustices, la marginalisation, les crimes, les guerres et toutes les multiples formes de souffrance, en leur tĂ©moignant lâamour de Dieu qui nâabandonne jamais les siens. Sous cet angle, les missionnaires dâAfrique essaient de donner Ă lâhomme sa dignitĂ© dâĂȘtre crĂ©Ă© Ă lâimage et Ă la ressemblance de Dieu.
En dernier lieu, nous retenons le dialogue interreligieux, surtout avec les musulmans. Ce dialogue est une des spĂ©cificitĂ©s des missionnaires dâAfrique dans lâEglise universelle.
En somme, nous, Ă©tudiants missionnaires dâAfrique, aprĂšs avoir dĂ©-crit les aspects qui nous attirent et nous donnent le goĂ»t dâĂȘtre mission-naires dâAfrique, avons rĂ©alisĂ© que nos dĂ©sirs dâĂȘtre apĂŽtres se fondent sur le charisme de la SociĂ©tĂ©. Comme dit et soulignĂ© dans les para-graphes prĂ©cĂ©dents, le bon tĂ©moignage de nos prĂ©dĂ©cesseurs nous donne le goĂ»t de la vie missionnaire et affermit nos pas dans notre chemine-ment vocationnel, Ă la suite du Christ qui est notre maĂźtre et notre mo-dĂšle. Câest avec une joie immense que nous vous avons partagĂ© ce qui nous attire et ce qui nous donne le goĂ»t de devenir aussi missionnaires.
Par un groupe dâĂ©tudiants du Centre de formation Kimbondo Kinshasa
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LA MISSION
De la maison Lavigerie de Ouagadougou,
des étudiants témoignent
La SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique nous attire et nous donne le goĂ»t de nous engager, car plusieurs paramĂštres intĂ©ressants fondent son charisme.
Câest un attrait que lâon retrouve chez un jeune catholique qui voit un prĂȘtre revĂȘtu de ses ornements liturgiques ; il voudrait ĂȘtre comme lui. Cet ornement, chez les missionnaires dâAfrique, se retrouve plutĂŽt dans leur « style de vie simple ». BarthĂ©lĂ©my Sawadogo tĂ©moigne : « de-puis que jâai fait la connaissance des Missionnaires dâAfrique, ce qui mâa toujours frappĂ©, câest leur style de vie simple ».
Ă travers notre expĂ©rience en premiĂšre Ă©tape de formation, ce style de vie nous donne envie dâapprofondir notre dĂ©sir dâĂȘtre missionnaire dâAfrique un jour. Sâhabillant simplement, les missionnaires, pĂšres et frĂšres, se rendent ainsi plus proches de ceux qui les environnent. Blaise Bakouyoou remarque : « Jâaime bien voir un missionnaire dâAfrique qui porte le rosaire au cou, souvent sur lâaube, lors dâune cĂ©lĂ©bration. Câest une maniĂšre de traduire quâil donne une place Ă Marie, Notre-Dame dâAfrique, dans sa mission ».
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LA MISSION
Le premier accueil
Un autre aspect retient aussi lâattention quand nous envisageons de rejoindre les missionnaires dâAfrique, câest lâaccueil. En effet, lâaccueil que nous rĂ©servent les missionnaires dâAfrique, lors des premiers contacts, est vraiment encourageant. Il convient de le signaler. Ainsi Ful-gence Sanou tĂ©moigne : « Cet accueil est souvent dĂ©terminant et nous encourage Ă choisir ce chemin » En effet, les aspirants, lors des pre-miĂšres rencontres, que ce soit par tĂ©lĂ©phone ou dans le face Ă face, sont touchĂ©s par le respect profond quâon leur rĂ©serve. On les Ă©coute, on est attentif Ă leur dĂ©marche, on les encourage. »
Les premiĂšres rencontres avec les missionnaires dâAfrique sont joyeuses et familiales. Fulgence Sanou explique : « La premiĂšre fois, aprĂšs un petit coup de fil, je suis allĂ© rencontrer le pĂšre SosthĂšne Palm, Ă lâĂ©poque responsable de lâanimation vocationnelle Ă Bobo-Dioulasso. CâĂ©tait vraiment fraternel. Le pĂšre Ă©tait Ă lâĂ©tage et sâest prĂ©cipitĂ© pour venir Ă ma rencontre. On sâest donc croisĂ© dans lâescalier. Il a pris mon
Chapelle de la Maison Lavigerie Ă Ouagadougou
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LA MISSION
sac comme on le fait pour un ami. Il Ă©tait joyeux, accueillant, et attentif. DĂšs lors, je me suis senti vraiment accueilli et, en moi, je me disais : Jâaimerais bien rejoindre cette communautĂ© oĂč lâon me met Ă lâaise. »
La vie communautaire Il y a aussi la vie communautaire qui nous attire. Elle est un des as-
pects fondamentaux de la vie chez les missionnaires dâAfrique. Dans la communautĂ©, les formateurs partagent sans façon leur repas avec nous les jeunes. Ils sont aussi prĂ©sents lors des rĂ©crĂ©ations communautaires et participent aux diffĂ©rents jeux. Quelle simplicitĂ©, selon BarthĂ©lĂ©my Sawadogo. De la sorte, les formateurs se rendent trĂšs proches. Ainsi, Blaise Bakouyoou raconte sa propre expĂ©rience : « Pour moi, chaque rencontre au cours de cette premiĂšre Ă©tape de formation est trĂšs enri-chissante. Il y a toujours quelque chose de nouveau Ă apprendre et Ă partager en communautĂ©. Je trouve la joie de vivre en communautĂ© in-ternationale et interculturelle, oĂč jâapprends chaque fois des expĂ©riences des uns et des autres ».
Fulgence Sanou (3Úme année), Blaise Bakouyoou (3Úme année) et Sawadogo Barthelemy (2Úme année)
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La vie apostolique
La vie apostolique est un aspect du charisme des Missionnaires dâAfrique qui nous attire beaucoup. DĂšs la premiĂšre annĂ©e de formation, les nominations pour les apostolats nous apprennent Ă devenir dâauthen-tiques apĂŽtres. Ainsi, le fait dâĂȘtre aux cĂŽtĂ©s de personnes rejetĂ©es ou malades, dâĂȘtre avec les jeunes, câest ĂȘtre proche de tout le monde, comme le souhaitait le fondateur. Câest le fameux « Tout Ă tous ».
BarthĂ©lĂ©my Sawadogo tĂ©moigne de cet aspect apostolique : « Il me permet de toucher du doigt les rĂ©alitĂ©s que vivent toutes ces personnes ». Lâapostolat tĂ©moigne du don total du missionnaire Ă quitter son pays pour dâautres horizons, Ă sortir de lui-mĂȘme. Câest vĂ©cu dans notre communautĂ© entre les formateurs et nous, les candidats, venant de di-verses nationalitĂ©s et cultures. Les missionnaires sont disponibles comme les apĂŽtres du Christ, Ă embrasser dâautres cultures et Ă appren-dre dâautres langues. Ils vivent vraiment cet amour gratuit et universel proposĂ© par le Christ.
En conclusion
En somme, le charisme des missionnaires dâAfrique est une vie et un mystĂšre, un dĂ©vouement, un engagement, un service. Blaise Bakouyoou ajoute avec conviction : « Jâai trouvĂ© chez les missionnaires dâAfrique, le modĂšle de vie dâhomme consacrĂ© que je dĂ©sire devenir ». De ce fait, lâaccueil, la vie communautaire, lâapostolat sont autant de maniĂšres de vivre simplement dans la communautĂ©. Selon Fulgence Sanou, « ĂȘtre missionnaire, câest vivre en servant partout. On est vraiment mission-naire, si lâon vit simplement ». Enfin, la vie communautaire internatio-nale et interculturelle est lâune des particularitĂ©s des Missionnaires dâAfrique dĂšs le dĂ©part. Câest une grande richesse. BarthĂ©lĂ©my Sawa-dogo estime quâil faut garder cela comme un prĂ©cieux trĂ©sor. Nous sommes invitĂ©s Ă mettre tous nos efforts pour quâen devenant Mission-naires dâAfrique, nous ne perdions pas ces valeurs si caractĂ©ristiques de la SociĂ©tĂ© que nous formons.
Fulgence Sanou, Blaise Bakouyoou et Sawadogo Barthelemy
LA MISSION
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LA MISSION
La vie dans la communauté de formation de Cebu
En tant que candidats de notre SociĂ©tĂ©, nous sommes venus au centre de formation de Cebu, aux Philippines, ni par accident, ni parce que nous y Ă©tions obligĂ©s. Nous sommes venus de plein grĂ© pour rejoindre la communautĂ©, pour apprendre la vie missionnaire et pour discerner notre vocation. Ici, nous avons le privilĂšge dâĂ©tudier la philosophie Ă lâuni-versitĂ© de San Carlos, mais surtout, nous avons le temps et lâespace pour rĂ©flĂ©chir Ă notre vocation et Ă la façon dont Dieu nous appelle Ă le servir. Notre prĂ©sence ici est pour nous une invitation ouverte Ă vivre une vie qui prĂ©sente Ă la fois des dĂ©fis et des possibilitĂ©s. Tout cela se passe au sein dâune communautĂ© aimante et attentionnĂ©e.
Nos cours de philosophie Ă lâuniversitĂ© de San Carlos nous aident Ă penser le monde diffĂ©remment et selon des perspectives diffĂ©rentes. Par le biais de la philosophie, nous sommes invitĂ©s Ă partir Ă la recherche de connaissances, non seulement pour remplir notre esprit, mais aussi pour nous aider Ă construire des bases solides dans la vie, en cherchant des rĂ©ponses aux questions. Nos sessions internes sur diffĂ©rents sujets nous aident Ă regarder au plus profond de nous-mĂȘmes et Ă rĂ©flĂ©chir Ă notre situation actuelle et Ă ce qui se passe en nous. Ces sessions nous aident Ă ancrer nos connaissances philosophiques dans des situations concrĂštes.
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LA MISSION
Notre expĂ©rience pastorale dans une lĂ©proserie locale nous aide Ă ren-forcer la confiance en soi par lâinteraction avec les pensionnaires du cen-tre. Nous sommes attirĂ©s par notre expĂ©rience pastorale parce quâelle nous rappelle le genre de monde dans lequel nous vivons, un monde qui exclut certaines personnes. De telles expĂ©riences nous rapprochent du cĆur des gens, en particulier de ceux qui souffrent de la lĂšpre, des aban-donnĂ©s et des personnes ĂągĂ©es. Nos interactions avec les dĂ©tenus nous aident Ă acquĂ©rir des perspectives diffĂ©rentes de la vie et de ses dĂ©fis. Nous avons le privilĂšge dâĂȘtre parmi eux, de les Ă©couter et de partager leur vie. De telles activitĂ©s de service et de gĂ©nĂ©rositĂ© nous aident Ă approfondir notre relation Ă Dieu.
Une formation spirituelle et communautaire
Dans notre formation spirituelle, avec lâaide de nos compagnons spi-rituels et de nos formateurs, nous sommes constamment mis au dĂ©fi dâapprofondir notre relation Ă Dieu et Ă ceux qui nous entourent. Notre parcours spirituel nous aide Ă rĂ©flĂ©chir et Ă clarifier nos intentions et nos motivations, afin de mieux discerner oĂč se trouve Dieu dans nos vies en ce moment prĂ©cis. Notre vie communautaire est une vie de fraternitĂ©, avec nos formateurs comme frĂšres aĂźnĂ©s, toujours prĂȘts Ă nous aider et Ă nous mettre au dĂ©fi de grandir Ă©motionnellement, spirituellement et humainement.
Nous avons pris conscience que la vie communautaire est plus quâun groupe de personnes vivant sous le mĂȘme toit. La communautĂ© est un lieu qui nous aide Ă mieux comprendre ceux avec qui nous vivons et Ă trouver des moyens de transcender les diffĂ©rences entre nous. La vie en communautĂ© nous oblige Ă ĂȘtre flexibles et Ă pouvoir voir les choses avec les yeux de lâautre. Vivre en communautĂ© avec des personnes de diffĂ©rentes nationalitĂ©s, ayant des attitudes diffĂ©rentes et des expĂ©riences personnelles diffĂ©rentes est un grand dĂ©fi. Ă travers de tels dĂ©fis, nous grandissons non seulement pour devenir meilleurs, mais aussi pour ĂȘtre plus conscients des gens qui nous entourent, ce qui, nous lâespĂ©rons, nous aidera Ă ĂȘtre de bons missionnaires Ă lâavenir.
Câest dans nos rencontres quotidiennes normales que nous apprenons vraiment ce que signifie ĂȘtre missionnaire aujourdâhui. Lorsque nos
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LA MISSION
confrĂšres partagent leurs expĂ©riences personnelles de vie missionnaire, cela nous aide Ă ĂȘtre inspirĂ©s et Ă mieux comprendre ce que signifie ĂȘtre missionnaire et ce que signifie vivre en communautĂ©.
Nos formateurs nous guident chaque fois que nous en avons besoin. Ils nous mettent au dĂ©fi et nous poussent parce quâils se soucient de nous et veulent que nous progressions. Ils sâassoient avec nous Ă table pendant les repas et lavent les assiettes avec nous aprĂšs le repas. Ils sont avec nous pendant les loisirs. Ce sont des actes et des attitudes simples qui peuvent facilement ĂȘtre nĂ©gligĂ©s, mais ils sont trĂšs apprĂ©ciĂ©s. Nos for-mateurs travaillent dur, en nous fournissant les matĂ©riaux de rĂ©flexion et de discernement. Ă travers tout cela, nous avons le sentiment de ne pas ĂȘtre de simples Ă©tudiants qui passent du temps ici, jusquâĂ ce que nous passions Ă autre chose, mais nous Ă©prouvons un vĂ©ritable sentiment dâappartenance Ă la communautĂ© qui fait de plus en plus partie de notre famille.
En tant quâĂ©tudiants dans cette communautĂ©, nous nous sentons chan-ceux dâavoir ce type de formation qui nous traite comme des personnes.
La maison de Cebu aux Philippines
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LA MISSION
Il y a quatre choses principales pour lesquelles nous nous sentons re-connaissants : tout dâabord, lâensemble du programme de formation ; deuxiĂšmement, nos formateurs ; troisiĂšmement, les installations ; quatriĂšmement, les diffĂ©rentes expĂ©riences et occasions qui nous ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es. Lorsquâelles sont combinĂ©es, toutes ces choses assurent une bonne formation et nous continuons Ă nous sentir attirĂ©s parce que nous les avons toutes.
Chaque aspect de notre programme de formation nous met au dĂ©fi dâĂȘtre disciplinĂ©s et, avec lâaide et les conseils de nos formateurs, dâas-sumer pleinement la responsabilitĂ© de notre formation, grĂące Ă laquelle nous devenons plus confiants, ainsi que dâĂ©largir nos perspectives sur la vie, sur lâAfrique, sur le monde et sur la SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique.
Mark Brigole - Candidat de troisiÚme année Christian Limpangog - Candidat de deuxiÚme année
Les Ă©tudiants Christian Limpangog et Mark Brigole (Ă Cebu aux Philipines)
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LA MISSION
Quâest-ce qui nous attire chez les Missionnaires
dâAfrique ?
Nous, Ă©tudiants des Missionnaires dâAfrique Ă Balaka, aimerions rĂ©flĂ©chir et partager dans cet article sur âce qui nous attire chez euxâ.
La SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique a toute sa richesse dans son charisme et sa spiritualitĂ©. Ceci est non seulement Ă©vident Ă lâheure ac-tuelle, mais aussi tout au long de son histoire. LâĂ©vangĂ©lisation, Ă©tant lâun de ses charismes, est un grand stimulant pour nous. GrĂące Ă la premiĂšre Ă©vangĂ©lisation, lâĂvangile a atteint lâAfrique. Nous sommes conscients quâil a fallu tout dâabord que les missionnaires quittent leur patrie. Encou-ragĂ©s par la spiritualitĂ© et le charisme de la SociĂ©tĂ©, ils Ă©taient prĂȘts Ă re-lever de nombreux dĂ©fis, et certains ont mĂȘme Ă©tĂ© tuĂ©s ou sont morts jeunes. CâĂ©tait au nom de lâĂvangile et de lâamour de JĂ©sus. JusquâĂ au-jourdâhui, la SociĂ©tĂ© continue Ă se consacrer Ă lâĂ©vangĂ©lisation et Ă ĂȘtre prĂ©sente dans des endroits oĂč lâĂvangile nâa pas encore trouvĂ© de fortes racines. Cet esprit de mission et de mobilitĂ© nous attire vers la SociĂ©tĂ©. Nous souhaitons Ă©galement participer pleinement Ă cette mission dâĂ©van-gĂ©lisation partout oĂč notre prĂ©sence est nĂ©cessaire.
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LA MISSION
La SociĂ©tĂ© a pris une part essentielle dans la mission de lâEglise concernant le dialogue interreligieux. A cet Ă©gard, nous sommes attirĂ©s par son engagement en faveur de la promotion de la paix. En gĂ©nĂ©ral, notre expĂ©rience montre que, dans nos diffĂ©rents pays dâorigine, nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins dâun conflit continu entre les diffĂ©rentes croyances religieuses. Pour cela, les Missionnaires dâAfrique ont Ă©tĂ© un bon modĂšle pour nous. Nous voulons aussi participer Ă ce genre de dialogue pour
promouvoir la paix dans le monde. Nous avons la certitude que câest pour cela que le Christ est venu, et plus encore.
Lâinjustice, lâoppression des pauvres et dâautres problĂšmes sociaux sont courants dans notre monde contemporain. Les Missionnaires dâAfrique ont cependant pris part Ă la lutte contre les diffĂ©rentes formes dâinjustices en se basant sur la reconnaissance de la dignitĂ© humaine. Cela apparaĂźt clairement dans ce quâon appelle la campagne pour âla paix et la justiceâ. Nous sommes conscients quâil sâagit dâune mission fondamentale que JĂ©sus a commencĂ©e et laissĂ©e Ă lâEglise et Ă laquelle notre Institut participe. La SociĂ©tĂ© a toujours contribuĂ© de maniĂšre positive Ă la restauration de la dignitĂ© humaine dans diverses sociĂ©tĂ©s. En tant que futurs membres des Missionnaires dâAfrique, nous voulons utiliser notre Ă©nergie en prenant part Ă cette mission.
Lecture de la Parole de Dieu lors dâune cĂ©lĂ©bration eucharistique
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LA MISSION
Nous sommes Ă©galement sĂ©duits par le style de vie des Missionnaires dâAfrique, en voyant comment celui-ci est fondamentalement ancrĂ© dans lâimitation de JĂ©sus-Christ. Cela commence par lâaspect de la priĂšre qui est considĂ©rĂ© primordial, comme lâa soulignĂ© le Cardinal Lavigerie âsoyez des hommes de priĂšreâ. Leurs priĂšres communes signifient Ă©ga-
lement lâunitĂ© et lâunicitĂ©, comme lâa soulignĂ© le fondateur âne soyez pas seulement unis mais unâ. Cette phrase prĂ©cĂšde Ă©galement dâautres qui donnent une orientation Ă leur vie, comme âne soyez rien dâautre que des apĂŽtresâ et âsoyez tout Ă tousâ. Leur mode de vie inspirĂ© par ces phrases sont des Ă©lĂ©ments qui nous attirent Ă©galement vers les M.Afr.
La vie communautaire vĂ©cue par les Missionnaires dâAfrique suscite notre grande admiration. La vie communautaire permet aux Mission-naires dâAfrique de vivre et de travailler en harmonie. Nous sommes at-tirĂ©s par leur collaboration dans le travail pastoral, la conduite de projets, les rĂ©unions et la planification. Cette vie tĂ©moigne des valeurs de lâEvan-gile en action et de lâunitĂ© dans la diversitĂ©. Cette diversitĂ© sâexprime par une vie communautaire interculturelle et internationale.
PriĂšre dans la chapelle Ă Balaka
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LA MISSION
Les missionnaires dâAfrique ont une vie pastorale remarquable. Nous sommes attirĂ©s par leur maniĂšre dâĂȘtre prĂ©sents parmi les gens quâils ser-vent et la façon dont ils les servent. Cela implique leur style de vie simple et leur flexibilitĂ©. Ils sâidentifient aux personnes parmi lesquelles ils vivent et Ă qui ils rendent service. Lâadaptation Ă lâenvironnement local, lâap-prentissage de nouvelles langues, le respect de la culture locale et les bonnes relations avec les Ăglises locales sont des points forts dâattraction.
Le programme de notre maison de formation comprend la messe quo-tidienne, la rĂ©collection mensuelle, le travail pastoral, la vie en Ă©quipe, le travail manuel, pour ne citer que quelques Ă©lĂ©ments. LâexpĂ©rience de cette diversitĂ© nous donne lâoccasion de rencontrer de nouveaux phĂ©no-mĂšnes sociaux et culturels. En rencontrant de nouvelles personnes dans le travail pastoral, nous apprenons Ă ĂȘtre ouverts, Ă apprendre de nou-velles choses des autres et Ă expĂ©rimenter Dieu dans les autres, dâune maniĂšre unique. Ceci, entre autres, nous donne le âgoĂ»tâ de devenir Mis-sionnaires dâAfrique.
Ătudiants (2021), Maison de formation Lechaptois Balaka, Malawi.
Erasto Shayo (Ă gauche) avec les Ă©tudiants lors dâune excursion dâĂ©quipe
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LA MISSION
LâintĂ©gritĂ© dans le ministĂšre ses effets dans la pastorale.
Un changement culturel qui prendra du temps
On mâa demandĂ© de mâexprimer sur la façon dont lâintĂ©gritĂ© du minis-tĂšre est perçue par les diffĂ©rents confrĂšres sur le terrain. Il me semble que cela demanderait une enquĂȘte auprĂšs de chaque confrĂšre, afin de ne pas me limiter Ă des impressions subjectives, et de ne pas me situer en obser-vateur extĂ©rieur, sans pouvoir vraiment deviner ce que vivent rĂ©ellement les confrĂšres dans ce domaine. En effet comme nous le verrons, câest un sujet qui nâest pas souvent abordĂ©. De toute façon si enquĂȘte il y avait, je crains quâil nâaurait pas plus de 10 % de confrĂšres pour y rĂ©pondre.
Une évaluation délicate à réaliser
Quant Ă lâimpact de lâinvitation Ă un comportement particulier et la façon dont celle-ci est vĂ©cue, je ne puis que fournir des impressions Ă partir de mon contact habituel avec diffĂ©rents confrĂšres dans diffĂ©rents lieux au fil de mes formations et de mes rencontres. Ce qui veut dire quâil sâagit ici plutĂŽt dâun tĂ©moignage que dâun rapport, ce qui est donc
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LA MISSION
relatif ! En gĂ©nĂ©ral, je pense quâon Ă©vite de scruter les comportements des confrĂšres en ce qui concerne leurs relations avec des mineurs ou avec dâautres personnes vulnĂ©rables, et particuliĂšrement les jeunes filles, les femmes et les religieuses. Cette discrĂ©tion repose me semble-t-il sur une volontĂ© de (trop ?) grande discrĂ©tion Ă propos de la vie privĂ©e de nos frĂšres, malgrĂ© les tentations actuelles. Pourtant il est vrai que dans certaines communautĂ©s, il peut ĂȘtre fait allusion Ă des comportements qui posent question. Cela sera rarement abordĂ© de front, parfois sous forme dâhumour. Cette situation limite beaucoup une Ă©valuation de la façon dont les confrĂšres tiennent compte dans leur comportement des conseils qui ont Ă©tĂ© donnĂ©s Ă propos de lâintĂ©gritĂ© dans le ministĂšre.
Des réalisations discrÚtes, mais bien ciblées
Cela ne veut pas dire quâil nây a rien Ă dire dans ce domaine. Ayant donnĂ© un certain nombre de sessions sur le sujet, soit avec StĂ©phane Jou-lain (Ouagadougou, Nairobi) ou Ă titre personnel, que ce soit auprĂšs des Missionnaires dâAfrique ou de travailleurs sociaux, je me sens concernĂ© par la façon dont les participants Ă ces formations en ont tirĂ© des appli-cations dans la pastorale ou dont ils abordent ce sujet dans les conver-sations habituelles.
Jâai constatĂ© que, dans ma province par exemple, certains confrĂšres ont essayĂ© de diffuser lâinformation ou la formation quâils ont reçue. Tel confrĂšre a Ă©crit un trĂšs long article oĂč il dĂ©crit dans le dĂ©tail la formation quâil a reçue. Un autre, qui travaille en paroisse, sâest engagĂ© dans la sensibilisation dâenseignants, dans la formation des jeunes animateurs de colonie, ou dans des actions en justice en cas dâabus avĂ©rĂ©s, etc. Il y a aussi eu lâun ou lâautre apport dans des maisons de formation ini-tiale. Il y a sĂ»rement bien dâautres initiatives Ă mentionner dans dâautres provinces.
Un moment important, câest lorsquâil a Ă©tĂ© demandĂ© que tous les confrĂšres dans les diffĂ©rents secteurs signent un engagement par rapport Ă la protection des mineurs. Le sujet a donc Ă©tĂ© abordĂ© officiellement et la plupart des confrĂšres ont obtempĂ©rĂ©. Ă cette occasion, une petite for-mation a pu ĂȘtre donnĂ©e sur la question, diffĂ©rente selon les secteurs. Dans le mien, lâintroduction a surtout portĂ© sur point de vue lĂ©gal ou ca-
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LA MISSION
nonique. La souffrance des victimes comme des prĂ©dateurs nâa pas Ă©tĂ© abordĂ©e. Personnellement jâai voulu partager lâinterprĂ©tation que je donne Ă lâexpression « adulte vulnĂ©rable ». Je tiens Ă lâĂ©largir Ă la situa-tion des jeunes filles, des femmes avec des problĂšmes personnels ou des religieuses. Et cela Ă cause de la façon dont les femmes sont traitĂ©es dans certaines cultures africaines et des comportements clĂ©ricaux qui ont eu des effets nĂ©fastes, entre autres sur des religieuses.
Un sujet déjà passé de mode ?
Ayant Ă©tĂ© engagĂ© dans la formation permanente depuis pas mal dâan-nĂ©es, jâai lâimpression quâil y a des cycles ou des modes selon certaines pĂ©riodes de lâhistoire de notre SociĂ©tĂ©. Sans remonter au-delĂ de quelques dĂ©cennies, jâai vu se succĂ©der lâengouement pour le dĂ©velop-pement (câĂ©tait bien vu de creuser des puits, de lancer des coopĂ©ratives, etc.), il y a eu ensuite lâinculturation (dont on a du mal parfois a retrouvĂ© des traces de nos jours), puis justice et paix (je me souviens que dans les annĂ©es 80, jâai suivi plusieurs sessions sur le sujet, sans que cela ait eu beaucoup dâimpact sur notre pratique pastorale) ; ces derniers temps, il a Ă©tĂ© question des intĂ©gritĂ©s (avec un moindre impact en ce qui concerne lâĂ©cologie), et aujourdâhui, il est plutĂŽt question de comptabi-litĂ©, management, de mise en place de projets gĂ©nĂ©rateurs de revenus (dont il faut bien prĂ©ciser les destinataires).
Cela peut expliquer en partie pourquoi aujourdâhui la dimension de lâintĂ©gritĂ© nâest plus tellement abordĂ©e, comme si le sujet Ă©tait clos, et quâil valait mieux ĂȘtre discret Ă ce propos. Câest plutĂŽt quand un « cas » est mentionnĂ© quâon aborde briĂšvement le sujet, parfois avec un certain agacement Ă propos de lâattitude de Rome en ce qui concerne les ques-tions de paternitĂ©.
Une évolution progressive des mentalités
MĂȘme si le tableau que je prĂ©sente â et qui est certes subjectif â ap-paraĂźt mitigĂ©, je crois quâil ne faut pas sous-estimer des prises de conscience qui ont vu le jour chez les confrĂšres, qui ont eu un certain impact sur leur vision et leur comportement. Lors des sessions de for-mation, ce qui apparaissait comme surprenant pour beaucoup, câĂ©tait de
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LA MISSION
dĂ©couvrir la profondeur de la blessure dâun mineur victime de violence, et le fait que celui-ci continuerait Ă en souffrir toute sa vie sâil nâest pas soignĂ© un jour.
Un autre aspect, ce sont les mesures de prudence par rapport aux en-fants, alors que dans notre pastorale, nous sommes en contact avec des mouvements de jeunesse, des familles nombreuses, et que des gestes dâaffection tout Ă fait irrĂ©prochables ou le fait dâaccueillir un enfant dans son bureau, quand il est de passage, ne nous posait aucun problĂšme jusquâĂ prĂ©sent. De mĂȘme, dans la construction de nos missions, notre bureau ouvert vers lâextĂ©rieur donnait directement sur notre chambre Ă lâarriĂšre, ce qui nâĂ©tait pas perçu comme un problĂšme. Depuis lors, on a commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir Ă des mesures de prĂ©caution.
Par ailleurs, la sensibilisation qui commence Ă se rĂ©pandre, dans lâEglise et la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral, Ă propos des abus (mĂȘme si lâomerta est encore assez gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans nos Eglises locales), le fait que lâUISG ait demandĂ© au SupĂ©rieures majeures de ne plus occulter les abus sur leurs SĆurs comme ce fut le cas durant des dĂ©cennies, et le dernier Motu proprio du pape François demandant que chaque diocĂšse ait un lieu dâac-cueil oĂč on pourrait confidentiellement porter plainte, tout cela apparaĂźt comme une invitation ou un avertissement pour nous tous.
Je crois que beaucoup dâentre nous se rendent compte de leur res-ponsabilitĂ© au niveau de leur tĂ©moignage : il devient assez risquĂ© dâen-freindre dĂ©sormais un certain nombre dâinterdits ou de lois. Ce nâest quâun dĂ©but, et je crois aussi que la qualitĂ© de notre priĂšre personnelle et de notre façon de vivre les conseils Ă©vangĂ©liques, avec lâaide de notre communautĂ©, aura un impact positif sur lâavenir de lâEglise et de notre SociĂ©tĂ©.
Bernard Ugeux
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LA MISSION
JĂ©sus-Christ, aujourdâhui, pourquoi faire ?
En avril 2020, le pape François a dit une parole qui mâa fait rĂ©flĂ©chir : « Le coronavirus nous pousse Ă prendre au sĂ©rieux ce qui est sĂ©rieux ».
Dans cette pandĂ©mie, quâest le coronavirus, nous dĂ©couvrons notre responsabilitĂ© vis-Ă -vis de nous-mĂȘme et du voisin. Il y a un appel Ă la rĂ©flexion de ce quâon est, de nos valeurs, de ce quâest la planĂšte, etc. Un appel Ă©galement Ă penser Ă lâautre, Ă mon voisin dâĂ cĂŽtĂ©, Ă mon voisin dâen face, lâautre quâon a un peu oubliĂ©.
Au milieu de cette tempĂȘte inattendue, Ă©tant dans le mĂȘme bateau, il y a une invitation lancĂ©e Ă nous tous, dâessayer de ramer dans la mĂȘme direction. Nous sentons le besoin de nous rĂ©conforter les uns les autres.
Me vient Ă lâesprit cette question que lâon retrouve dans la Bible, en IsaĂŻe 6,8 : « Qui enverrais-je ? » pour rĂ©conforter lâautre, les autres ? Jâentendais un jour, quelquâun rĂ©pondant Ă cette question de cette façon : « Me voici, Seigneur, sans retard, sans rĂ©serve, sans retour ».
JĂ©sus-Christ, aujourdâhui, pourquoi faire ? Eh bien, câest Lui et Lui seul qui nous a appris que nous appartenons
Ă la mĂȘme famille de Dieu qui est un PĂšre qui nous aime incondition-nellement et gratuitement. Câest lui qui nous a aimĂ©s le premier. Nous pouvons souvent penser que ce qui est premier et fondamental dans la
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LA MISSION
vie chrĂ©tienne, câest dâaimer Dieu et son prochain ; ce nâest pas vrai ! Ce qui est premier et fondamental dans la vie chrĂ©tienne, câest la dĂ©cou-verte formidable que le Dieu de JĂ©sus-Christ mâaime le premier. Il mâaime comme je suis aujourdâhui, il mâaime tout le temps et pas seulement moi, mais les 8 milliards et demi dâhumains sur la terre.
Câest lui, JĂ©sus-Christ, qui dans les Ă©vangiles de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean nous rĂ©pĂšte sur tous les tons que le nom de Dieu est AMOUR et quâil ne peut quâaimer. « Et nous, nous avons reconnu lâamour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (1 Jn 4,16). St Paul dit la mĂȘme chose, en ses mots :« Je poursuis ma course, laissant tout derriĂšre moi, parce que jâai Ă©tĂ© saisi par JĂ©sus-Christ. Jâessaie de le saisir Ă mon tour » (Phil 3,7-14).
Parce que jâai expĂ©rimentĂ© lâamour du Dieu de JĂ©sus-Christ pour moi, je suis capable de rĂ©pondre aujourdâhui Ă cette question : « qui enver-rais-je ? » « Me voici, Seigneur, sans retard, sans rĂ©serve et sans retour. » Câest la gratuitĂ© de son amour qui nous saisit, qui nous sĂ©duit ; câest ça qui nous prend au cĆur et qui nous invite Ă rĂ©pondre Ă son amour.
Une fois que nous avons dĂ©couvert lâamour profond que le Dieu de JĂ©sus-Christ a pour nous, dans notre vie dâaujourdâhui, nous savons pourquoi nous croyons, pourquoi nous espĂ©rons, pourquoi nous aimons. Cela nous donne une raison de vivre aujourdâhui. Cela donne un sens, une direction Ă notre vie ; cela met notre vie en mouvement ; cela nous rend libres en-dedans ; cela nous rend confiants ; cela nous donne du souffle ; cela nous rend heureux par en-dedans, quelles que soient les tempĂȘtes en-dehors : les jugements des autres, les Ă©preuves, les mauvais souvenirs, les rancunes, etc.
Heureux par en-dedans, cela transparaĂźt au-dehors. Nietzche avait rai-son de dire : « Moi, je croirai quand les chrĂ©tiens auront lâair plus vi-vants, plus ressuscitĂ©s ».
Cela rejoint un commentaire quâune dame mâavait fait aprĂšs une re-traite paroissiale au Lac Bouchette dans le diocĂšse de Chicoutimi : « Vous avez une foi dĂ©constipĂ©e, vous avez lâair heureuse dans votre peau ». Cette expression mâavait fait sourire et mâavait fait du bien.
Lâessentiel et lâaccessoire
Dans notre monde moderne, la foi en JĂ©sus-Christ semble parfois Ă©trangĂšre ; nous avons lâimpression que nous perdons parfois le sens, la
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LA MISSION
direction. Nous nous demandons si lâĂglise est en train de sâeffondrer. Devant la montĂ©e des courants spirituels de toutes sortes, des religions « Ă la carte » oĂč chacun choisit les croyances qui lui conviennent, la question se pose : est-ce la religion qui sâeffondre ou la foi ? La religion, comprise comme un ensemble de croyances et de pratiques et la foi comme une dĂ©cision personnelle de suivre JĂ©sus-Christ. Oui, est-ce lâessentiel qui sâeffondre ou lâaccessoire ?
Jâaime bien ce quâĂ©crit Madame Marie Gendron en parlant des per-sonnes qui souffrent dâAlzheimer : « Jâaime ces gens Ă©tranges, leur rai-son dĂ©raisonne. Ils sont les dĂ©linquants de la comĂ©die humaine. Le cĆur ne souffre pas dâAlzheimer, il capte lâĂ©motion et oublie lâĂ©vĂšnement. Il saisit lâESSENTIEL et nĂ©glige lâACCESSOIRE ; il sent la faussetĂ© des gestes et des paroles, fuit le pouvoir et rĂ©clame la tendresse ».
Je nâoublie pas facilement cette parole prononcĂ©e par le cardinal Rat-zinger, devenu le pape BenoĂźt XVI, sâadressant Ă une AssemblĂ©e synodale de 300 Ă©vĂȘques en 2001 ; il avait dit : « LâĂglise parle trop dâelle-mĂȘme et pas assez de Dieu. Notre problĂšme actuel est dâavoir vidĂ© la figure de JĂ©sus-Christ ». Intervention, semble-t-il, qui fut trĂšs remarquĂ©e.
En lisant et relisant chaque jour la parole de Dieu dans un des quatre Ă©vangiles, en essayant de la mettre en pratique, nous dĂ©couvrons gra-duellement Ă quoi sert JĂ©sus-Christ : pour quoi faire JĂ©sus-Christ ? JĂ©sus-Christ, qui Ă©tait continuellement en contact avec son PĂšre se savait aimĂ©. Il nous aide Ă saisir ce qui est le plus important aujourdâhui. Ce nâest pas lâargent, lâavoir, le savoir, le pouvoir ; câest de se savoir aimĂ© par le Seigneur et par les autres.
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LA MISSION
JĂ©sus-Christ : pour quoi faire ? Nous, gens du 21Ăšme siĂšcle, nous sommes un peu comme Thomas
qui, dâune certaine façon, encourage lâintelligence de la foi, nous invite Ă poser des questions, Ă avoir le droit de douter, Ă fuir les demi-mesures, quoi ! Mais, nous pouvons aussi tomber dans lâexcĂšs du doute, lâexcĂšs des questions et le Seigneur peut nous dire : « Cessez dâĂȘtre incrĂ©dules ; soyez croyants ».
Les grandes questions que nous nous posons : Pourquoi vivons-nous ? Pour qui vivons-nous ? Ă quoi sert-il de vivre ? Ces questions peuvent trouver leurs rĂ©ponses en regardant « Celui qui est la Voie, la VĂ©ritĂ©, la Vie ». En regardant « Celui qui est passĂ© partout en faisant le bien et en guĂ©rissant » (Ac 10, 38), en essayant de lui ressembler comme le dit le beau chant de Patrice VallĂ©e : « Te ressembler chaque jour un peu plus, te continuer dans nos maisons, nos rues, Ătre ton corps qui revit aujourdâhui, Ă chaque endroit oĂč servent tes amis ».
Une autre chose importante que JĂ©sus-Christ nous enseigne, câest dâessayer de passer partout en faisant le bien. Il parcourait la GalilĂ©e, enseignait dans les synagogues, proclamait lâĂ©vangile du Royaume de Dieu et guĂ©rissait toute maladie et infirmitĂ© dans le peuple. Il vit la veuve de NaĂŻm et ressuscita son fils ; il choisit ses apĂŽtres ; il regarde la veuve qui met des piĂ©cettes dâargent pour le culte ; il entend le lĂ©preux qui le supplie de le guĂ©rir ; il dĂ©nonce les hypocrites ; il se retire souvent Ă lâĂ©cart pour prier, etc.
Le chant de Robert Lebel « Fais de ta maison » rejoint bien cette in-vitation de Jésus : fais de ta maison une auberge qui accueille, reçois les gens, comme ils sont, sans distinction.
Je me sens souvent interpellĂ©e par cette parole que jâai lue un jour, parole que je trouve trĂšs belle et aussi trĂšs exigeante : « Va donner Ă mon peuple une idĂ©e de qui je suis » semble me dire, semble nous dire : JĂ©sus-Christ aujourdâhui.
Sr Gaby Lepage, Smnda
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LECTURES
A lâheure de la rĂ©cente Encyclique « Fratelli Tutti » du Pape François, nous accueillons trĂšs favorablement ce dernier livre du PĂšre Henri de La Hougue. Il nous offre un livre trĂšs pĂ©-dagogique, facile Ă utiliser et que lâon peut mettre presquâen toutes les mains. Il utilise pour cela le format « Ques-tions-RĂ©ponses » nous rappelant ainsi nos catĂ©chismes. Ce livre pourra ĂȘtre la base ou le socle en vue dâune bonne ca-tĂ©chĂšse dans les Ă©coles ou encore pour les groupes de rencontres interreli-gieuses, spĂ©cialement islamo chrĂ©-tiennes.
Ce livre cherche à répondre aux questions que pourrait se poser toutch-rétien « lambda » face à la pluralité re-
ligieuse dans laquelle nous sommes immergés de nos jours. Son premier chapitre se penche sur les ressources bibliques. DÚs la
page 33, il nous laisse entrevoir quâil y a peut-ĂȘtre eu une RĂ©vĂ©lation « uni-verselle » câest-Ă -dire non exclusivement limitĂ©e au peuple juif de Pales-tine : « On peut repĂ©rer dans lâA.T. de maniĂšre implicite et explicite les traces dâune rĂ©vĂ©lation adressĂ©e Ă lâensemble de lâunivers ». Il prĂ©cise aussi que JĂ©sus Christ admirera non pas tellement la foi des non-juifs (les paĂŻens) mais « leur capacitĂ© Ă accueillir sa Parole » (p. 36).
Son chapitre 2 relĂšve quelques temps forts de lâhistoire de lâEglise, no-tamment le fameux adage « Hors de lâEglise point de salut ! » (p. 50) Il fait un survol du Concile Vatican 2 et du dĂ©cret « Nostra Aetate ». Et tout cela trouvera un dĂ©but de rĂ©alisation dans les non moins fameuses rĂ©unions dâAssise promues par Jean Paul 2, durant lesquelles on affirmera lâunitĂ© du genre humain non pas tellement en priant ensemble mais en « Ă©tant en-semble pour prier », chacun Ă sa maniĂšre, dans son lieu spĂ©cifique. (p. 66)
Henri de La Hougue, LâEglise et la diversitĂ© des Religions, Salvator â 2020 â 187 pages â 18.80âŹ
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LECTURES
Les formes et conditions du dialogue inter-religieux
Le 3Ăšme chapitre aborde les formes et conditions de dialogue. Il ex-plore les diffĂ©rents buts du dialogue que ce soit un dialogue de vie, dia-logue de projets communs, dialogue spirituels et finalement dialogue thĂ©ologique (p. 78-80). Tout ceci ne se fera pas sans provoquer un certain dĂ©pouillement et mĂȘme nous mettre face Ă des risques dont nous devons ĂȘtre conscients. Le premier de ces dialogues pourra concerner notre conception de la VĂ©ritĂ© (p. 82) ce qui nous amĂšnera Ă Ă©voquer lâexistence de Dieu. Oui, de quel Dieu parlons-nous ? (p. 91). Si lâon se rĂ©fĂšre aux relations islamo chrĂ©tiennes, on ne pourra pas ignorer toute cette histoire conflictuelle entre musulmans et chrĂ©tiens ; ce qui nous fait souligner les divergences « aux dĂ©pens des Ă©lĂ©ments communs » (p. 99) Finale-ment les priĂšres inter religieuses seront-elles possibles ? Pourquoi pas ? Elles pourraient prendre des formes variĂ©es et surtout auront Ă ĂȘtre le fruit « dâune dĂ©marche dâhumilitĂ© et dâamour devant Dieu et devant les autres. » (p. 103)
Le dernier chapitre se concentre sur quelques dĂ©bats thĂ©ologiques ac-tuels. Pour notre auteur, le dialogue interreligieux nâest pas le fruit dâun choix mais une obligation surtout quand on considĂšre que numĂ©riquement la plus grande partie des habitants de la planĂšte ne sont pas chrĂ©tiens (p. 109/110). Il est difficile de rĂ©sumer les 60 pages du chapitre. Il nous faut bien comprendre « le socle identitaire de la foi chrĂ©tienne » (p. 121) ; il faut rĂ©aliser que nous aurons parfois Ă faire face Ă des « impasses » (p. 132), Ă des problĂšmes « extrĂȘmement complexes » (p.143) et mĂȘme Ă des tensions (p. 153). MalgrĂ© tout, nous pourrons faire nĂŽtre cette conclu-sion du chapitre : « Le tĂ©moignage le plus puissant est souvent donnĂ© au moment oĂč le chrĂ©tien est le plus dĂ©semparĂ©, ne sachant que faire ni que dire, mais oĂč il reste fidĂšle. » (p. 162)
En conclusion finale, le PĂšre de La Hougue nous souligne ce quâa Ă©tĂ© sa perspective : « donner quelques points de repĂšres et susciter le dĂ©sir. » (p. 165) Nul doute quâil y a rĂ©ussi ! Car son livre est une base solide qui fourmille de points de repĂšres en vue dâun dialogue inter religieux. Câest un livre qui devrait se trouver dans les bibliothĂšques de toutes les maisons de formation religieuse.
Gilles Mathorel
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NOTICES
Jan Hoogmartens 1932 - 2021
Jan est né le 12 mai 1932 à Tongres,
dans la province du Limbourg. Son pĂšre enseignait Ă lâathĂ©-nĂ©e, mais il mourut en 1947, lorsque Jan faisait encore les hu-manitĂ©s classiques au collĂšge Notre-Dame de sa ville na-tale. En septembre 1951, il entre chez les PĂšres Blancs Ă Boechout. AprĂšs le noviciat Ă Varsenare, il fait la thĂ©o-logie Ă Heverlee. Le 6 juillet 1957 il y prononce son serment missionnaire et est ordonnĂ© prĂȘtre le 6 avril 1958. Jan est un jeune homme enthousiaste et optimiste. Ce nâest pas un grand intellectuel, mais il a beaucoup de savoir-faire. En tout travail manuel, il est dans son Ă©lĂ©ment. Serviable et gĂ©nĂ©reux, il est apprĂ©ciĂ© en commu-nautĂ©. Il a beaucoup de bon sens et est bon organisateur. Il sâexprime sans dĂ©tours et risque donc de blesser de temps en temps.
AprÚs avoir accompli ce qui était considéré comme service militaire (et qui comportait un cours fort ap-précié sur les maladies tropicales),
Jan part le 1er avril 1959 Ă moto pour Marseille, oĂč il em-barque pour Dakar ; lĂ il prend le train pour ce qui sâappe-lait encore la âprĂ©-fecture apostolique de Kayesâ. Jan est nommĂ© Ă Guene-Gore, Ă 300 km au sud de Kayes. Cette paroisse ne compte alors, aprĂšs dix ans
dâexistence, quâun seul baptisĂ© et un groupe de âsympathisantsâ. Jan ap-prend la langue, le MalinkĂ© ; le centre de langues nâexistait pas encore⊠La population : de simples paysans, pauvres, mais ouverts et hospitaliers. LâactivitĂ© principale des pĂšres consiste en Ćuvres sociales : un dispensaire â oĂč Jan passe beaucoup de temps -, des Ă©coles, horticulture et pĂ©piniĂšres. Au dispensaire, son âservice militaireâ tombe Ă point. Beaucoup de âtour-nĂ©esâ, la plupart Ă pied dans les mon-tagnes. Les deux premiĂšres annĂ©es, la paroisse ne dispose pas de vĂ©hicule ; chaque confrĂšre a une moto ou une bicyclette. Jan publie un livret avec les priĂšres des dimanches de lâannĂ©e, ensuite un livret de chants.
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En 1963, une Ă©glise est construite. En 1965, Jan est nommĂ© curĂ©. Il construit un internat pour les enfants des villages Ă©loignĂ©s ; les parents payent en grains et en cacahouĂštes. LâĂ©cole primaire se dĂ©roule dĂšs le premier jour en français. Jan commence trĂšs tĂŽt Ă enseigner la lec-ture de leur langue Ă des jeunes qui ne vont pas Ă lâĂ©cole ; Ă cet effet, il compose un livret oĂč il Ă©crit la langue, non Ă la française, mais phonĂ©tique-ment, avec succĂšs. Un peu partout, de petits groupes propagent ainsi la lecture. âJâai toujours continuĂ© Ă faire de lâalphabĂ©tisation, note Jan, et jây ajoutai plus tard le calculâ.
En 1970, Jan est nommĂ© Ă Kas-sama, en haut de la âfalaiseâ, avec un climat plus clĂ©ment. Il dĂ©bute comme vicaire, puis Ă partir de 1974, il y est curĂ©. Pendant son congĂ© en 1973, Jan sâinscrit pour des cours de pilote dâavion. Il rĂȘve, note le pĂšre Antoine Paulin, rĂ©gional, dâun avion au service du diocĂšse ; heureusement il abandonne lâidĂ©e. A cette Ă©poque, le Sahel est frappĂ© dâune terrible sĂ©-cheresse. Jan est chargĂ© dâun pro-gramme de creusements de puits. Il avait dĂ©jĂ de lâexpĂ©rience dans la matiĂšre depuis Guene-Gore, oĂč un confrĂšre hollandais avait lancĂ© un projet dans ce sens. Ils disposent dâun compresseur, de marteaux perforateurs et de dynamite. Jan a un collaborateur hollandais et forme sur place un ancien Ă©lĂšve de Guene-Gore. Les
pĂšres construisent Ă©galement des routes et des ponts. De petites commu-nautĂ©s chrĂ©tiennes voient le jour. Quelques jeunes sont prĂ©parĂ©s Ă de-venir âchefs de priĂšreâ. Durant ses congĂ©s, Jan donne des soirĂ©es de dia-positives, âqui connaissent un franc succĂšs â. Mais il constate aussi quâavec les confrĂšres dâAfrique centrale âlâin-comprĂ©hension de part et dâautre est totaleâ.
DĂ©but 1978, Jan est nommĂ© Ă la capitale Kayes ; on y parle le bambara, assez proche du MalinkĂ©. La sĂ©che-resse lâoblige Ă intensifier le creuse-ment de puits. De LiĂšge, il reçoit un camion, de la Hollande un second compresseur. Des techniciens français lui apprennent comment on peut, Ă partir de photographies aĂ©riennes, dĂ©-couvrir des fractures tectoniques dans lesquelles les puits donneront une eau plus abondante⊠A cette Ă©poque Jan se lance de plus en plus dans les traductions. Les pĂšres construisent de nouvelles routes dans les mon-tagnes ; la population des villages intĂ©ressĂ©s est payĂ©e par une organi-sation âWork for Foodâ. Lâentente de Jan avec son curĂ© malien nâest pas optimale. En 1982, on lui permet de retourner Ă Kassama comme curĂ©, mais il se sent vexĂ©. Depuis ce mo-ment, il trouve toujours une raison pour ne plus assister aux rĂ©unions et rencontres. En septembre 1981, Jan participe Ă la session-retraite Ă JĂ©ru-salem. Vers cette Ă©poque les Ă©coles
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sont reprises par lâEtat, Ă lâexception de lâinternat.
AprĂšs son congĂ©, en 1985, Jan est nommĂ© Ă Sagabari. On y parle un autre dialecte du MalinkĂ©. Le travail des traductions continue encore tou-jours Ă lâaide de stencils⊠Mais voilĂ quâen 1989 il revient de congĂ© avec un ordinateur portable et une impri-mante qui marchent sur 12 volts, grĂące Ă un panneau solaire et une batterie de voiture. âNous publions une synopse des quatre Ă©vangiles, des cĂ©lĂ©brations en lâabsence du prĂȘtre et les lectures pour tous les dimanches de lâannĂ©eâŠâ. En octobre 1990 Jan est en congĂ© de maladie : il souffre de troubles dâĂ©quilibre. Mais il reprend le travail. Quand il apprend en 1994 â Jan a alors 62 ans â que lâon cherche quelquâun Ă la procure dâAnvers, Jan pose sa candidature.
AprĂšs le Mali, la Belgique
Câest ainsi que Jan aboutit, dĂ©but 1996, Ă la procure. Pour nombre de commandes fort techniques, câest lâhomme quâil faut. Il introduit le premier ordinateur dans les bureaux de la procure. Il fait aussi partie de ceux qui estiment que la procure clas-sique a fait son temps⊠AprĂšs trois ans de loyaux services, il prĂ©fĂšre re-joindre la communautĂ© de Genk.
Quand Gérard Haels de notre ser-vice de mutualité quitte Bruxelles pour regagner le Congo, Jan est nommé
Ă sa place, dĂ©but mai 2001. Fin 2003, quand ANB-BIA ferme, Madame Ca-tho Schoofs, vient travailler avec lui. Lorsquâelle est pensionnĂ©e en 2006, Madame Anne De Corte la remplace. Jan amĂ©liore sensiblement le service sur le plan technique. En 2007, câest au tour de Jan Ă passer le flambeau Ă Hugo Mertens et il retourne Ă Anvers. Pendant plusieurs annĂ©es, il est lâas-sistant apprĂ©ciĂ© de plusieurs Ă©conomes et le prĂ©cieux homme-Ă -tout-faire de la communautĂ© : Ă©lectricitĂ©, tĂ©lĂ©phonie, installations dâordinateurs, commis-sions Ă vĂ©lo pour les confrĂšres et toutes sortes de rĂ©parations dans lâate-lier quâil a installĂ© dans lâancienne procure. Sans compter les innom-brables ordinateurs quâil a portĂ©s chez son ami Bob Van Houtven pour les ramener aprĂšs rĂ©paration ! Jan compte encore parmi les plus actifs de la communautĂ© dâAnvers.
Le 30 dĂ©cembre 2020, Jan tombe sĂ©rieusement malade et une ambulance doit venir le chercher. Lâinsufflation ne rĂ©ussit guĂšre. Dans lâavant-midi du 4 janvier 2021 Jan dĂ©cĂšde aux soins palliatifs de lâhĂŽpital Saint-Vin-cent Ă Anvers.
Les funĂ©railles, compte tenu des circonstances de la pandĂ©mie, ont lieu dans lâintimitĂ©, le vendredi 8 janvier 2021, dans notre chapelle Ă Varsenare, suivies de lâinhumation dans notre cimetiĂšre.
Jef Vleugels
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RĂ©al Tardif 1934 - 2020
Réal est né le 29 novem-
bre 1934 Ă St-Eleu-thĂšre, dans le Dio-cĂšse de Ste-Anne de la PocatiĂšre, dans la province de QuĂ©bec. Il est le fils de Joseph Tar-dif et dâAlice Ray-mond.
Il a fait ses Ă©tudes primaires Ă St-EleuthĂšre et ses Ă©tudes secondaires au SĂ©minaire Ste-Anne de la PocatiĂšre oĂč il a obtenu son baccalaurĂ©at Ăšs-arts. Durant ces huit annĂ©es de cours classique, il est apparu jovial, sim-ple, actif et apprĂ©ciĂ© en commu-nautĂ©. Il a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©reux au travail et persĂ©vĂ©rant dans lâeffort. Il est volontaire et il doit chercher Ă ĂȘtre toujours plus rĂ©aliste car il est trĂšs idĂ©aliste. On ne peut pas dire quâil est intellectuel, mais il a un bon jugement, pratique et droit. Il sâest montrĂ© dĂ©vouĂ© pour les Ćuvres dâAction catholique. Il a, entre autres, Ă©tĂ© responsable de la JEC diocĂ©saine.
A la fin de son cours classique, il demande Ă entrer chez les PĂšres Blancs, car cette SociĂ©tĂ© apostolique semble le mieux correspondre Ă lâin-vitation que lui fait le Seigneur.
Le 8 août 1955, il entreprend son noviciat chez les
Missionnaires dâAfrique Ă Laval. Durant cette annĂ©e, il sâest vraiment donnĂ©, tant pour le travail intellec-tuel que manuel.
Il est nommĂ© Ă âs-Heerenberg, aux Pays-Bas, pour ses Ă©tudes thĂ©o-logiques. Il y fait deux ans. On lâaime bien en communautĂ©. Il est gai, dĂ©licat, ouvert. Sur le plan in-tellectuel, il a manifestĂ© des capa-citĂ©s suffisantes pour faire ses Ă©tudes, mais il assimile lentement.
Il est alors envoyĂ© Ă Totteridge, en Angleterre, pour sa troisiĂšme annĂ©e. Encore ici, on trouve quâil nâest pas un intellectuel. Il comprend bien les cours, mais ça lui prend un peu de temps pour vraiment
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saisir Ă fond. Il a un caractĂšre agrĂ©able et on aime travailler avec lui. Il est retardĂ© au sous-diaconat pour raison de santĂ© ; il accepte bien lâĂ©preuve.
Il revient au Canada, Ă Vanier, pour faire sa quatriĂšme annĂ©e de thĂ©ologie. Il prononce son serment le 27 janvier 1960 et est ordonnĂ© prĂȘtre, le 30 janvier de la mĂȘme annĂ©e.
Une fois ordonnĂ©, il fait une premiĂšre annĂ©e comme professeur dâanglais au noviciat de St-Martin de Laval. Quelques mois plus tard, le 16 janvier 1961, on le trouve au Rwanda, Ă Nyundo, toujours comme professeur dâanglais.
Au Rwanda
En 1965, le voilĂ vicaire Ă Nya-masheke ; lâannĂ©e suivante, il vient en congĂ©. Ce congĂ© est suivi de la Grande Retraite quâil fera Ă Rome. Il retourne ensuite au Rwanda, Ă Mururu, puis Ă Busasamana, Ă Mu-ramba et Ă Nyundo oĂč il est vicaire jusquâen 1970.
Sur sa demande, pour appro-fondir sa foi, il va Ă Rome pour des Ă©tudes de thĂ©ologie post conci-liaire jusquâen 72. AprĂšs un congĂ© au Canada, le voilĂ de nouveau au Rwanda dans un autre diocĂšse, Ă Rwamagana, comme vicaire, puis comme curĂ©. Malheureusement, il
doit changer de paroisse Ă cause dâun conflit avec les paroissiens. Il devient donc vicaire Ă Nyamata, puis en 82, Ă Nyumba.
Il prend une annĂ©e sabbatique sur place pour poursuivre la rĂ©-daction dâun livre. Il dĂ©sire traduire pour le niveau des catĂ©chĂštes le message de la Bible, surtout le Nouveau Testament. Mais il nâa pu en terminer la composition.
En 1983, tout en Ă©tant vicaire Ă Nyamiyaga, le voilĂ professeur Ă lâInstitut CatĂ©chĂ©tique Africain (ICA), Ă Butare, et au Grand sĂ©mi-naire de Nyakibanda, et cela jusquâen 1988. Mais dĂ©jĂ en 84, les Ă©vĂȘques le remercient du Grand sĂ©minaire. La vie communautaire ne lui est pas facile ; on trouve quâil a la critique facile. De 1988 Ă 1992, il continue son travail Ă lâIns-titut catĂ©chĂ©tique de Butare.
Un accident
En 1992, il vient en congĂ©. Un accident survient : en train de nager au lac Nominingue, un bateau Ă moteur tirant un skieur le frappe de plein fouet sur le cĂŽtĂ© droit et le blesse sĂ©rieusement au bras, au bassin et Ă lâabdomen. Heureuse-ment, les occupants le retirent de lâeau au moment oĂč il allait se noyer. Il fait 50 jours Ă lâhĂŽpital. AprĂšs plusieurs opĂ©rations, il se
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remet. Mais la rĂ©cupĂ©ration prendra plus dâune annĂ©e. Suite Ă un procĂšs Ă cause de cet accident, il reçoit un montant substantiel quâil remet Ă la maison provinciale en recon-naissance pour lâaccueil et lâaide reçus des confrĂšres... Sur ce mon-tant, il offre Ă chaque confrĂšre de la maison un livre de son choix.
Va et vient Rwanda - Canada
Il repart pour le Rwanda en oc-tobre 1993. En avril 1994, les troubles graves et les Ă©vĂšnements sanglants qui sĂ©vissent dans le pays le forcent Ă revenir au Canada. LâannĂ©e suivante, on le retrouve au Grand sĂ©minaire de Nyakibanda comme professeur ; il revient Ă MontrĂ©al fin 1995.
En 1997, il est de retour au Grand sĂ©minaire et Ă lâInstitut Ca-tĂ©chĂ©tique Africain de Butare. Mal-heureusement, Ă la fin de lâannĂ©e, la ConfĂ©rence Ă©piscopale lui retire son poste. Il ne pourra plus ensei-gner au Grand sĂ©minaire. Il est vrai que ces derniĂšres annĂ©es, RĂ©al a souvent Ă©tĂ© source de conflit et de tension en communautĂ©.
Il revient donc au Canada le 1er octobre 2001, blessĂ©, aigri et un peu amer. Avant son dĂ©part du Rwanda, il fait quelques dons, en particulier sa voiture et ses livres. Et il Ă©crit aussi une lettre aux Ă©vĂȘques du pays pour exprimer ses dolĂ©ances.
NommĂ© alors Ă la province de lâAMS, il prend rĂ©sidence Ă la mai-son provinciale. Revenu au pays, il espĂšre continuer Ă Ă©crire ce livre quâil avait commencĂ©.
Les derniÚres années
En 2008, Ă la vente de la maison provinciale du boulevard de lâAca-die, il est nommĂ© Ă QuĂ©bec. Petit Ă petit, devant sa perte dâautonomie sur tous les plans, on le prĂ©pare Ă aller Ă Lennoxville. Ce fut pour lui une dĂ©chirure bien difficile Ă ac-cepter.
Finalement, en septembre 2015, devant la dégradation de sa santé, il est nommé dans un Centre Hos-pitalier de Soins de Longue Durée de la région. Il décÚde le 5 janvier 2021.
Jacques Charron
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Bernard Soliveret 1928 - 2021
Be r n a r d est né le 25 mars
1928 Ă Dieppe, dâune maman nor-mande et dâun papa espagnol de Ma-jorque (BalĂ©ares). TrĂšs jeune, il entend lâappel du Seigneur et entre au petit sĂ©-minaire local Voici comment lui-mĂȘme raconte la suite :
« A 17 ans, le moment Ă©tait venu dâorienter ma vie. MâintĂ©ressant Ă lâAfrique, jâai dĂ©cidĂ© dây rejoindre les missionnaires qui dans certaines contrĂ©es, baptisaient les premiers convertis. Leur tĂąche Ă©tait considĂ©-rable. Quand jâai appris quâil Ă©tait possible de prĂȘter main forte aux prĂ©dicateurs de lâEvangile, je sentis que cela correspondait Ă mon cha-risme, Ă mon attrait pour le service. Ma dĂ©cision Ă©tait prise : je serai FRERE missionnaire dâAfrique. Dieu mâappelait Ă son service dans les tĂąches matĂ©rielles. La procla-mation de la Bonne Nouvelle peut se faire par la parole et lâadminis-
tration des sacre-ments par les prĂȘtres, elle peut se faire aussi par le tĂ©moignage dâune vie consacrĂ©e Ă Dieu dans les tĂąches matĂ©rielles, avec courage et dis-crĂ©tion. Le FRERE considĂšre les chrĂ©-tiens comme ses frĂšres et ne cherche pas Ă sâimposer ».
Il entre au postulat des PĂšres Blancs Ă Antilly. Il y prend le nom de FrĂšre Jean-François. DĂšs son serment (1948), il reste en France (chauffeur du provincial), puis fait partie de lâĂ©quipe du noviciat Ă Mai-son-CarrĂ©e oĂč il travaille spĂ©ciale-ment Ă la cuisine. Ses qualitĂ©s per-mettent la propretĂ© de la cuisine et donnent un modĂšle de fidĂ©litĂ© aux novices.
Depart au Mali
Il est nommĂ© Ă Sikasso, au Mali en 1955. LĂ , il reprend son nom de Bernard. Il sâoccupe des construc-tions, du lancement de lâĂ©lectricitĂ©.
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Puis il est chargĂ© de lâĂ©conomat du diocĂšse et de tous les ateliers : me-nuiserie, soudure. Tout en servant les besoins du diocĂšse, il initie les ouvriers pour quâils prennent un jour leur autonomie. Peu Ă peu, de nouvelles occupations sâajoutent : il crĂ©e une librairie, une imprimante offset. Son calme, sa patience, son sens de la fraternitĂ©, sa prĂ©cision en tout ce quâil fait, font quâil se sent tout Ă fait Ă lâaise dans sa conception de frĂšre telle quâil lâavait envisagĂ©e.
Il lui arrive dâĂȘtre en retard. En fait, il est assez lent, mais câest le versant nĂ©gatif de son exigence de prĂ©cision et de fidĂ©litĂ© : on peut lui faire confiance pour tout ce qui concerne le travail bien fait, mĂȘme sâil lui faut du temps. Sâil sent quâon ne lui fait pas confiance ou quâon le mĂ©prise, il souffre beaucoup, car il aime la vie de communautĂ© et vivre dans une atmosphĂšre frater-nelle.
Bernard a un jugement calme et posĂ©. Il fait deux fois partie du Conseil du Mali. Homme de bon conseil, sa finesse lui permet de sentir profondĂ©ment les choses, tout Ă lâintĂ©rieur. Câest sa richesse et sa force, mais aussi sa faiblesse. Il peut parfois ĂȘtre susceptible ; pour-tant il cherche toujours Ă faire plaisir et reste attachĂ© Ă ceux quâil aime.
Sa santĂ© lui joue des tours : il souffre souvent dâinsomnies. La musique et le soin des fleurs lui servent de dĂ©rivatif.
Une aventure particuliĂšre
TrĂšs Ă lâaise dans un travail bien organisĂ©, il sait aussi varier et prendre des initiatives. Quand lâĂ©vĂȘque de Sikasso, Mgr de Montclos, fut proche de mourir, on le porte Ă Bobo-Diou-lasso, au Burkina. Et lĂ , il meurt. Cela complique les choses. Il fallait lâenterrer Ă Sikasso, au Mali. Mais franchir une frontiĂšre avec un ca-davre nâest pas Ă©vident. Bernard en prend le risque : il place le corps de Mgr de Montclos Ă lâintĂ©rieur de son camion, et revient au Mali, sa-luant les policiers et les douaniers au passage. Il les connaissait et tout se passe bien.
Signe de son honnĂȘtetĂ©, le len-demain, il revient saluer les policiers et explique ce quâil a fait la veille. Il nây a pas eu de problĂšme car tous le connaissaient comme un ami. Homme de dĂ©cision, honnĂȘte, il est ce serviteur heureux sur qui son maĂźtre peut compter, mĂȘme dans les moments difficiles. Tout le dio-cĂšse compte sur lui, spĂ©cialement, les deux Ă©vĂȘques quâil a servis : Mgr de Montclos et Mgr CissĂ© qui se sont appuyĂ©s sur lui.
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Désirant un service plus spirituel, avec moins de lourdes responsabi-lités, Bernard est nommé à Koutiala comme vicaire à la paroisse et or-ganisateur des finances dans cette partie nord du diocÚse de Sikasso.
Service en France
Mais en 1998, il doit quitter le Mali pour la France. Sa santĂ© nâa jamais Ă©tĂ© excellente mais elle sâamĂ©-liora un peu Ă Paris. Son amabilitĂ© et son organisation conviennent bien au service de lâaccueil Ă la rue Friant, oĂč passent beaucoup de confrĂšres venant dâAfrique.
Il aime beaucoup sa famille, et les visite Ă partir de Paris : sa maman ĂągĂ©e dans une maison de repos Ă cĂŽtĂ© de Dieppe, et sa sĆur, SĆur Blanche, Ă Sceaux. Tant quâil reste valide, il aime passer ses congĂ©s en famille, dans les BalĂ©ares. Il aime ces sĂ©jours, et en revient avec des
produits typiques de cette rĂ©gion. Tous lâapprĂ©cient, aussi bien sa fa-mille que ses confrĂšres pĂšres blancs, et lui aussi les aime en retour.
En 2016, vient le temps de la re-traite : il tombe plus souvent malade et est nommĂ© Ă BillĂšre (Ă cĂŽtĂ© de Pau, au sud de la France). MalgrĂ© la qualitĂ© des soins mĂ©dicaux dans cette maison, on le sent souffrir beaucoup, souvent tendu en arriĂšre sur son fauteuil. Il ne se plaint pas mais, soit dans sa chambre, soit Ă lâhĂŽpital, il souhaite seulement la prĂ©sence de confrĂšres pour lutter contre la solitude.
Nous gardons le souvenir dâun confrĂšre trĂšs agrĂ©able, facile Ă vivre, tout Ă fait Ă lâaise dans sa vocation de frĂšre pĂšre blanc. Il a bien rempli son projet de vie, tel quâil lâavait Ă©noncĂ© au noviciat. Merci, Ber-nard !
Jean Cauvin
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Paul Geers 1931 - 2021
Malgré u n e c h i -
miothĂ©rapie sĂ©vĂšre, Paul est dĂ©cĂ©dĂ© Ă lâhĂŽpital Saint-Jean Ă Bruges le 13 jan-vier 2021.
Paul est nĂ© Ă Bruges le 2 juin 1931. Il fit ses Ă©tudes primaires et secondaires au col-lĂšge Saint-Louis dans sa ville natale. En septembre 1951 il entre chez les PĂšres Blancs Ă Boechout. AprĂšs le noviciat Ă Varsenare, suivent les Ă©tudes de thĂ©ologie Ă Heverlee, oĂč il prononce son serment mission-naire le 6 juillet 1957. Il y est or-donnĂ© prĂȘtre le jour de PĂąques, le 6 avril 1958. CaractĂšre enjouĂ© et optimiste, dâune bonne humeur Ă©gale, il aime raconter des blagues. Facile dans les rapports, de per-sonnalitĂ© Ă©quilibrĂ©e, suffisamment ferme, il âsait ĂȘtre sĂ©rieux en sou-riant, et constructifâ, un peu sus-ceptible parfois⊠En derniĂšre annĂ©e il demande lâAfrique du Nord.
En septembre de cette mĂȘme annĂ©e 1958 Paul, premier PB non-
français en Tunisie, dĂ©bute comme Ă©conome et profes-seur au âLycĂ©e agricole de Thibarâ que les PĂšres Blancs ont commencĂ© dans les bĂątiments de lâan-cien scolasticat. La Tunisie est indĂ©-pendante depuis 1956. Les 30 Ă©tu-diants de premiĂšre
annĂ©e regardent, au dĂ©but, les pĂšres comme de âmaudits chrĂ©tiensâ, mais sâamadouent vite grĂące Ă lâes-prit de famille que les confrĂšres rĂ©ussissent Ă crĂ©er. De 1959 Ă 1961 Paul fait des Ă©tudes Ă Tunis, Ă la Manouba (Institut pontifical des Ă©tudes arabes), oĂč il apprend Ă lire et Ă parler lâarabe. En 1961, il de-vient professeur Ă lâĂ©cole secondaire El Menzah, dirigĂ©e par les PĂšres Blancs Ă Tunis. Il en assure la di-rection Ă partir de 1965.
En juillet 1969, El Menzah est fermĂ©. Pour sâassurer de lâobtention du permis de travail annuel, Paul fait sur place une licence en âGes-tion et MarchĂ©s internationauxâ.
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Une sociĂ©tĂ© qui veut dĂ©velopper le tourisme offre Ă Paul un poste im-portant. Câest ainsi que Paul commence sa âcarriĂšreâ de âcoo-pĂ©rantâ. Il sait grĂ© Ă la SociĂ©tĂ© dâavoir pris la dĂ©fense des confrĂšres Ă lâencontre des Ă©vĂȘques, qui les voulaient dans les paroisses compo-sĂ©es de chrĂ©tiens expatriĂ©s. Paul travaille de plus en plus pour le ministĂšre national de lâĂ©conomie. Souvent il devient lâhomme de confiance de ses collĂšgues musul-mans. Jacques Remy, rĂ©gional, lâap-pelle un âprĂȘtre-fonctionnaire dans un service dâadministrationâ, mais reconnaĂźt que son travail le met en contact avec un grand nombre de Tunisiens. âDâautres religions mâont aidĂ© Ă©normĂ©ment Ă vivre avec des hĂ©tĂ©rodoxes ; nous nâavons pas le monopole de la vĂ©ritĂ© Ă©ternelleâ, tĂ©moigne Paul.
Régional Vicaire général
En septembre 1979, il est nommĂ© rĂ©gional et il sera reconduit pour un deuxiĂšme mandat. On retient surtout son affabilitĂ©, sa largueur dâesprit et sa finesse psycholo-gique.
En 1988, Paul travaille pour le Centre dâEtudes de Carthage, câest-Ă -dire, en fait, la bibliothĂšque de lâuniversitĂ©. Mais voilĂ quâen 1990, lors du dĂ©cĂšs de Mgr Callens, le 19 aoĂ»t, il est nommĂ© administrateur
diocĂ©sain âsede vacanteâ. LâEglise de Tunisie compte alors une cin-quantaine de prĂȘtres, quelque 170 religieuses et aides laĂŻcs, qui se dĂ©pensent dans lâenseignement, la santĂ© publique, le service des han-dicapĂ©s et le domaine du dĂ©velop-pement. Paul reconnaĂźt quâil sâagit dâune modeste contribution de lâEglise, âprĂ©sence discrĂšte sans grands rĂ©sultats tangiblesâ.
En juin 1992, Mgr. Fouad Twal du patriarcat latin de JĂ©rusalem (mais nĂ© Ă Mabada en Jordanie) est nommĂ© Ă©vĂȘque de Tunis. Rome demande Ă Paul de devenir vicaire gĂ©nĂ©ral et dâintroduire son Ă©vĂȘque dans ce pays qui lui est encore in-connu. La mĂȘme annĂ©e, Paul devient prĂ©sident du Centre dâEtudes de Carthage. Le 28 novembre 1994, il est nommĂ© PrĂ©lat honoraire de Sa SaintetĂ© et porte dorĂ©navant le titre de Monseigneur. Une annĂ©e plus tard, le 6 mars 1995, il reçoit Ă©ga-lement une distinction belge : âChe-valier de lâOrdre de la Couronneâ. Depuis 1995 Paul est aussi vice-prĂ©sident de lâassociation, fondĂ©e par les SĆurs de Sion, âEs Salemâ, qui vise le dĂ©veloppement Ă©cono-mique et social de la jeunesse.
En janvier 2003, il reçoit sa derniÚre nomination sur le sol tunisien : curé à La Goulette. Lors de son congé en Belgique, en 2006, il confie in-
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cidemment au provincial, le pĂšre Luc Lefief, quâĂ lâoccasion de son jubilĂ© de cinquante ans de sacerdoce, il rentrerait dĂ©finitivement en Bel-gique. Aussi, en juillet 2007, Luc demande-t-il au provincial du Ma-ghreb que Paul soit nommĂ© en Bel-gique. RĂ©action du pĂšre rĂ©gional du Maghreb, Francisco Donayre : âPaul va laisser un grand vide et on ne va pas le combler. Ce quâil faisait demande une trĂšs longue prĂ©sence dans le pays.â
En juillet 2008, Paul rentre donc en Belgique et au mois de novembre, il devient responsable de notre mai-son dâaccueil Ă Bruxelles. En prin-cipe on attend davantage de lui. Luc Lefief Ă©crit : âEn plus, il y a un besoin Ă©norme dâavoir Ă Bruxelles un confrĂšre qui pourra suivre ce qui se fait au point de vue islam. Il y a lâinstitut El Kalima, fondĂ© par un PB, oĂč pendant des annĂ©es il nây a plus la prĂ©sence dâun confrĂšre.â Paul est un bon supĂ©rieur attentionnĂ© pour ses confrĂšres de la rue de Linthout ; il accueille volontiers les confrĂšres des autres communautĂ©s de Bruxelles et les hĂŽtes venus dâailleurs.
Son insertion dans le monde musulman bruxellois, est moins Ă©vidente. La collaboration avec El Kalima nâest guĂšre un succĂšs. Paul
donne quelques confĂ©rences fort apprĂ©ciĂ©es, Ă©crit quelques articles⊠Son intĂ©rĂȘt pour le monde arabe reste entier, mais lâislam Ă Bruxelles prĂ©sente tellement de visages⊠Il note : âCe que le monde musulman, et spĂ©cialement le monde arabe, vit aujourdâhui est loin dâun prin-temps, câest une tragĂ©die. La tra-gĂ©die est celle-ci : lâislam a perdu son identitĂ© rigide et aucune autoritĂ© nâest en mesure de dĂ©cider ce quâest le âvrai islamâ.â
En 2014, il participe Ă Rome Ă la session de transition 60+. En fĂ©-vrier 2016, il rejoint la communautĂ© de Varsenare, prĂšs de la ville de Bruges quâil aime tant. Il reste lâhomme aimable, le confrĂšre agrĂ©able, mais surtout une personne reconnaissante : âJe rends grĂące pour les musulmans avec lesquels jâai vĂ©cu. Ils mâont obligĂ© Ă ap-prendre lâhumilitĂ©.â - âJe rends grĂące pour les musulmans qui mâont fait dĂ©couvrir que je ne possĂ©dais pas la vĂ©ritĂ©, quâeux non plus nâavaient pas la vĂ©ritĂ©, et que Dieu seul est vĂ©ritĂ©â.
A cause de la pandĂ©mie, les funĂ©railles se dĂ©roulĂšrent dans lâintimitĂ© le mardi 19 janvier 2021 en notre chapelle, Ă Varsenare, suivi de lâenterrement dans notre cimetiĂšre.
Jef Vleugels
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Marcel Boivin 1936 - 2021
Marcel e s t né le
3 septembre 1936, Ă St-Cajetan dâAr-magh, dans la pro-vince de QuĂ©bec. Il est le fils de Jo-seph Boivin et de Clara GiguĂšre. Il fit ses Ă©tudes pri-maires en partie Ă QuĂ©bec et en partie sur lâĂle dâOrlĂ©ans. Ses Ă©tudes secondaires, il les a vĂ©cues Ă LĂ©vis durant quatre ans et Ă Ste-Anne de La PocatiĂšre pour les quatre autres annĂ©es. Ă 17 ans, il a eu un accident de travail oĂč il perdit trois doigts de la main droite.
Il entre chez les PĂšres Blancs, Missionnaires dâAfrique en 1956. Il vit une pĂ©riode de formation fort enrichissante de cinq ans : « Câest surtout Ă Eastview que je fis lâexpĂ©-rience dâune vie de fraternitĂ© qui me combla, tout en mâadonnant Ă des Ă©tudes thĂ©ologiques dâun ca-libre supĂ©rieur Ă ce que je trouverais plus tard Ă Rome » Ă©crit-il plus tard. Il est ordonnĂ© prĂȘtre Ă Eastview,
le 28 janvier 1961. En septembre sui-vant, Rome lâac-cueille pour pour - suivre ses Ă©tudes thĂ©ologiques.
Mission en Tan-zanie, au Mozam-bique et ailleurs.
Sa premiĂšre no-mination en Afrique le dirige vers la
Tanzanie, dans le diocÚse de Bu-koba. Durant trois ans, il est profes-seur au Grand séminaire de Ntungamo, soit de 1964 à 1967.
Son sĂ©jour en Afrique est bref. DĂšs 1967, on le retrouve Ă Totte-ridge oĂč il enseigne jusquâen 1972. Il est ensuite envoyĂ© au scolasticat de Vanier pour poursuivre son ser-vice dâenseignement en 1973 et 1974. Puis il se retrouve aumĂŽnier des Forces ArmĂ©es Canadiennes durant une annĂ©e.
En 1975, le voilĂ de nouveau en Tanzanie oĂč il apprend dâabord la langue Ă Tabora et devient vicaire, puis supĂ©rieur Ă Ngote, diocĂšse de Tabora et Ă Ngara, diocĂšse de Ru-
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lenge. En 81, il est nommĂ© profes-seur au Grand sĂ©minaire de Kipala-pala ; en 84, on le retrouve au Mozambique, Ă Maputo, toujours comme professeur. LĂ , il participera Ă la remise en marche du Grand sĂ©-minaire qui avait bien souffert de la guerre civile. Suite Ă cette Ă©tape de sa vie, il Ă©crit : « Au total, jây passai dix heureuses annĂ©es, possiblement les plus fructueuses de ma vie. »
Mission au Canada, en Tanzanie et ailleurs
En 1986, il est de retour au Ca-nada, Ă Thornhill en Ontario, pour lâanimation missionnaire. LâannĂ©e suivante, on le choisit comme Su-pĂ©rieur provincial de la province du Canada et trois ans plus tard, il est rĂ©Ă©lu pour un second mandat.
On lui fait remarquer souvent que le trait dominant de son ap-proche aux multiples tĂąches qui lui sont confiĂ©es sâavĂšre ĂȘtre une forme dâenseignement. Il en est de mĂȘme pour les quelques annĂ©es, trop peu nombreuses dâailleurs, quâil a vĂ©-cues dans le ministĂšre paroissial.
En 1993, il repart en Tanzanie. Durant ce sĂ©jour, on lâinvite Ă JĂ©ru-salem pour accompagner les confrĂšres durant la grande retraite. De retour en Tanzanie, il est vicaire Ă Makokola, dans le diocĂšse de Ta-
bora. LâannĂ©e suivante, il se re-trouve encore comme professeur Ă Kipalapala. En 1998, il est nommĂ© par le Conseil gĂ©nĂ©ral pour trois ans Ă Sainte-Anne de JĂ©rusalem, comme accompagnateur des retrai-tants. Il retourne en Tanzanie en 2001, prenant rĂ©sidence Ă Atiman House.
Câest lĂ , en 2003, que sa voix se brise... Quel drame pour un profes-seur ! On lui confie alors un minis-tĂšre auprĂšs des malades Ă Dar-Es-Salaam : « On cherchait un aumĂŽnier pour visiter les malades des trois grands hĂŽpitaux de Dar-Es-Salaam, dont lâun spĂ©cialisĂ© pour les malades atteints du cancer ; un ministĂšre qui dura sept ans » Ă©crit-il plus tard. Il anime aussi plu-sieurs retraites pour les confrĂšres et les communautĂ©s paroissiales du-rant cette pĂ©riode.
Marcel rentre dĂ©finitivement au Canada en 2010. Un ami mĂ©decin lâaide Ă gĂ©rer ses Ă©pisodes de dĂ©-pression, qui heureusement nâest pas profonde. Il nâaccepte plus de ministĂšre que selon ses moyens.
Il passe dâabord trois ans Ă To-ronto. LâannĂ©e suivante, il Ă©crit sa mĂ©ditation du souvenir ; Ă partir de 2013, il vit pendant six ans dans la communautĂ© de QuĂ©bec. On peut noter le caractĂšre missionnaire de
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cette derniĂšre nomination, selon la lettre du provincial en 2013, rappe-lĂ©e en 2016 : « La communautĂ© est un champ de mission fertile. Tu sauras avec toute ton expĂ©rience y semer cet enthousiasme dont nous avons besoin pour porter le flam-beau... toujours allumĂ©. Cette prĂ©-sence en communautĂ© est ta premiĂšre mission. Mais tu auras la latitude dâoffrir encore dâautres ser-vices selon tes capacitĂ©s et tes goĂ»ts. »
Du talent pour lâĂ©criture Marcel avait un talent et un goĂ»t
marquĂ©s pour lâĂ©criture, aussi bien en anglais quâen français. Plusieurs fois, alors quâil Ă©tait professeur, il contribua par des articles bien rĂ©flĂ©-chis Ă des revues thĂ©ologiques de renom.
En 2014, il manifeste au provin-cial son désir de retourner en Afrique, à Nairobi, pour se mettre à la disposition des confrÚres qui connaissent des problÚmes person-nels. Mais ce désir ne sera pas exaucé.
Toujours en 2014, il Ă©crit un texte qui invite la SociĂ©tĂ© Ă se met-tre toujours plus Ă lâĂ©coute de lâEs-
prit. « Lâessentiel ? Ă©crit-il, câest une spiritualitĂ© Ă©mancipĂ©e et remise en mode de maturation, renouvelĂ©e par la Parole que le Seigneur nous adresse aujourdâhui, animĂ©e par lâEsprit quâil ne cesse de faire des-cendre sur nous. Il faut sây mettre. Il en va dâabord de lâauthenticitĂ© de notre mission. »
En 2016, il fait une proposition, celle de garder la maison de QuĂ©-bec, plutĂŽt que celle de Lennox. En 2017, il Ă©crit un long article dâune vingtaine de pages sur « Le droit Ă la libertĂ© dâexpression. »
Avec tous les confrĂšres de la communautĂ© de QuĂ©bec, le 4 mars 2017, il dĂ©mĂ©nage Ă notre nouvelle pension, la RĂ©sidence Cardinal Va-chon. Sa santĂ© se dĂ©tĂ©riore de plus en plus. Il souffre dâun cancer gĂ©-nĂ©ralisĂ©. En fin dĂ©cembre 2020, un confrĂšre le veille le jour comme la nuit. Selon son plus vif dĂ©sir, le 11 janvier, il est accueilli Ă la Maison Michel Sarrazin.
Câest lĂ quâil dĂ©cĂšde le 19 jan-vier 2021 Ă lâĂąge de 84 ans aprĂšs 60 ans de vie missionnaire en Italie, en Tanzanie, en IsraĂ«l, en Grande Bretagne, au Mozambique et au Canada.
Jaques Charron
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R I P
PĂšre Fernand Lambert, du diocĂšse de Mechelen-Bruxelles, Belgique, dĂ©-cĂ©dĂ© Ă Bruxelles, Belgique, le 25 fĂ©vrier 2021, Ă lâĂąge de 91 ans, dont 66 ans de vie missionnaire en RD Congo, au Rwanda et en Belgique.
PĂšre Georg Luckner, du diocĂšse de Freiburg, Allemagne, dĂ©cĂ©dĂ© Ă Heckingen, Allemagne, le 1er mars 2021, Ă lâĂąge de 86 ans, dont 60 ans de vie missionnaire au Burundi, au Canada et en Allemagne.
PĂšre Marcel Mangnus, du diocĂšse de Breda, Pays-Bas, dĂ©cĂ©dĂ© Ă Dar es Salaam, Tanzanie, le 7 mars 2021, Ă lâĂąge de 82 ans, dont 58 ans de vie missionnaire en Tanzanie et aux Pays-Bas.
PĂšre Hans Schmidt, du diocĂšse de Munich, Allemagne, dĂ©cĂ©dĂ© Ă Soest, Allemagne, le 8 mars 2021, Ă lâĂąge de 80 ans, dont 52 ans de vie missionnaire en RD Congo et en Allemagne
PĂšre Friedrich Stenger, du diocĂšse de WĂŒrzburg, Allemagne, dĂ©cĂ©dĂ© Ă Munich, Allemagne, le 17 mars 2021, Ă lâĂąge de 78 ans, dont 50 ans de vie missionnaire au Canada, Ethiopie, Zambie, Italie et en Allemagne.
SĆur Anne Mellerio (Sr AgnĂšs). EntrĂ©e dans la Vie Ă Paris, France, le 19 fĂ©vrier 2021, Ă lâĂąge de 104 ans, dont 75 ans de vie religieuse missionnaire au Mali, au Burkina et en France
SĆur Monique Heon (Marthe). EntrĂ©e dans la Vie Ă Paris, France, le 20 fĂ©vrier 2021, Ă lâĂąge de 99 ans, dont 74 ans de vie religieuse missionnaire en AlgĂ©rie, en Tunisie, au Burkina Faso et en France.
SĆur Bernadette Piron (Paule de BethlĂ©em). EntrĂ©e dans la Vie Ă Evere, Belgique, le 21 fĂ©vrier 2021, Ă lâĂąge de 86 ans, dont 61 ans de vie religieuse missionnaire en RD Congo et en Belgique.
SĆur Beatrijs ten Hagen (Christophorus). EntrĂ©e dans la Vie Ă Boxtel, Pays-Bas, le 25 fĂ©vrier 2021, Ă lâĂąge de 90 ans, dont 69 ans de vie religieuse missionnaire en Tanzanie et aux Pays-Bas.
SĆur Gerda Slaghekke (Sr. Gertrude). EntrĂ©e dans la Vie Ă Boxtel, Pays-Bas, le 4 mars 2021 Ă lâĂąge de 89 ans, dont 66 ans de vie religieuse missionnaire en Tanzanie et aux Pays-Bas.
SĆur Marie-JosĂšphe Dor. EntrĂ©e dans la Vie Ă Villeurbanne, France, le 18 mars 2021, Ă lâĂąge de 95 ans, dont 67 ans de vie religieuse missionnaire en AlgĂ©rie, en Italie et en France.
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Missionnaires dâAfriqueMissionnaires dâAfrique
Soeurs Missionnaires de Notre Dame Soeurs Missionnaires de Notre Dame dâAfriquedâAfrique
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SOMMAIRE ĂDITO 131 ROME La formation au service de la mission,
Didier Sawadogo, Assistant général.
CONSEIL GĂNĂRAL 134 ROME PremiĂšres nominations de jeunes confrĂšres,
Robert Beyuo Tebri, SecrĂ©taire Ă la Formation initiale. LA MISSION 135 PAC La mission en maison de formation, Jean-Jacques Mukanga. 138 SOA âLes dos dâĂąneâ sur la route qui mĂšne Ă destination,
Filiyanus Ekka. 142 GhN La formation missionnaire dans un monde post-moderne,
Prosper Harelimana. 146 GhN Former les jeunes Ă devenir des missionnaires compatissants,
non des patrons, Bonaventure Gubazire. 151 PAC Centre de formation missionnaire Saint Joseph Mukasa,
Kimbondo, Etudiants de Kimbondo, Kinshasa. 154 PAO De la maison Lavigerie de Ouagadougou, des Ă©tudiants
témoignent, Fulgence Sanou, Blaise Bakouyoou et Sawadogo Barthelemy.
158 SOA La vie dans la communauté de formation de Cebu, Mark Brigole et Christian Lampangog.
162 SAP Quâest-ce qui nous attire chez les Missionnaires dâAfrique ?, Ătudiants (2021), Maison de formation Lechaptois, Balaka
166 PAC LâintĂ©gritĂ© dans le ministĂšre, ses effets dans la pastorale., Bernard Ugeux.
170 SMNDA JĂ©sus-Christ, aujourdâhui, pourquoi faire ?, Sr Gaby Lepage. LECTURES 174 LâĂglise et la diversitĂ© des Religions, de Henri de la Hougue,
Gilles Mathorel. NOTICES 176 Jan Hoogmartens 179 RĂ©al Tardif 182 Bernard Soliveret 185 Paul Geers 188 Marcel Boivin
R. I. P.
191 ConfrÚres et SMNDA décédés récemment
https://mafrome.orghttps://mafrome.org http://www.msolafrica.orghttp://www.msolafrica.org
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