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Federale Overheidsdienst Financiën - België Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

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40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

Effets de composition et impulsions discrétionnaires en recettes publiques: une synthÚse théorique et appliquée au cas belge

Réginald SAVAGE Conseiller général des Finances

This study has as main analytical topic the breakdown of the global tax bur-den developments between non discretionary incidences (the so-called

“composition” or “structure” effects) on the one hand, and “discretionary” im-pulses relating to the fiscal and parafiscal policy, on the other hand.

This breakdown at the aggregate level is based on the globalisation of partial results already obtained and published to date, within an identical methodo-logical and theoretical framework, per main and broad categories of public rev-enues.

A first conceptual and methodological part explains the theoretical background of this breakdown and the empirical approach developed here in order to de-velop and quantify a new “primary structural budgetary effort” indicator, in particular with respect to public revenues. It also more broadly compares the new methodology which is here adopted and used with other more traditional approaches as regards “structural or cyclically corrected budgetary balances”. In many cases, on the basis of those traditional structural fiscal indicators, it is indeed not possible either to measure correctly the discretionary budgetary or fiscal efforts stricto sensu (expansive or restrictive impulses), or to separate and quantify distinctly the respective “revenues” and “primary expenses” compo-nents of those global budgetary efforts.

The conceptual proposed approach used here makes it feasible to measure the extent of non discretionary – and non-cyclical - macroeconomic “composition effects” on the revenue side. This factual analysis also confirms our theoretical hypothesis that there is no significant correlation between the aggregate cycli-cal developments and the effective aggregate tax burden developments. From an empirical point of view, we can identify, within a framework of unchanged fiscal or parafiscal legislation, the occurrence of multiannual periods charac-terised by persistent composition or “structural revenue” effects. Those are, as far as public finance is concerned, sometimes favourable (as in the 70’s, the respective periods of 1988-1993, 1996-2001, 2005-2008), sometimes unfavour-

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able (strongly in 1981-1988, to a lesser extent in 1993-1996, 2001-2005). On the whole, the non discretionary ex ante global elasticity of the tax burden remains significantly higher than 1, however with a visible weakening of this elasticity at the end of the period.

Finally, the approach developed here makes it possible to identify and quantify in the last 20 years a very clearly restrictive fiscal discretionary episode (+3.9% of gdp) on the public revenue side in 1992-1998. This is symmetrically followed by a quite strongly and long expansionary period (a discretionary decrease of the global tax share up to 5.4% of gdp) over the years 1999-2010. This expan-sionary orientation on the revenue side explains in a large manner the massive deterioration of the Belgian effective structural primary balances in the same period.

Keywords: tax policy, government receipts, structure effects, discretionary impulses, public finance, elasticity, Belgium

JEL Classification Code: H22, H30

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Table des matiĂšres

Introduction 115

1 Cadre théorique général et effets de structures en recettes publiques: éléments méthodologiques 118

1.1 Les recettes publiques dans la construction et l’analyse des indica-teurs budgĂ©taires « structurels » 118

1.1.1 Une analyse comparative des principales méthodologies exis-tantes 118

1.1.2 La méthode désagrégée du SEBC 121

1.1.3 Les rĂ©sultats empiriques de l’application de la mĂ©thodologie SEBC 125

1.1.4 Une formalisation et description d’une mĂ©thodologie alternative de mesure des soldes (primaires) structurels 127

1.2 Effets de structures et composantes en recettes publiques (prélÚve-ments obligatoires): Effets de structures « purs » et effets « progressi-vité (pure) » 133

1.3 Une quantification illustrative à partir de l’analyse des recettes d’IPP 1970-2010 137

2 Politique fiscale et parafiscale belge en longue pĂ©riode ( 1970-2010) – Effets de structures agrĂ©gĂ©s et impulsions discrĂ©tionnaires 142

2.1 Trajectoire non-discrétionnaire agrégée et principales composantes 142

2.1.1 Trajectoires non-discrétionnaires globales 142

2.1.2 Effets de structures comparés avec des études antérieures 145

2.1.3 Les effets de structures par grands types de recettes 146

2.1.4 Effets de structures annuels et composantes « fonctionnelles » 154

2.1.5 Conclusions intermédiaires: Elasticité globale ex ante et degré de cyclicité des effets de composition 157

2.2 Impulsions discrétionnaires de politique fiscale et parafiscale 160

2.2.1 Evaluation globale 160

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2.2.2 Impulsions discrétionnaires par regroupement fonctionnel des recettes 163

2.3 Incidences non-discrétionnaires et discrétionnaires comparées 170

2.4 Une analyse plus détaillée des prélÚvements obligatoires par grandes catégories « fonctionnelles » 174

2.4.1 Les prélÚvements sur les revenus socioprofessionnels des mé-nages 174

2.4.2 Les prélÚvements sur les revenus et transactions patrimoniales 184

2.4.3 Base imposable consolidée patrimoniale (revenus et transactions) et taux de prélÚvements associés (effectifs, non-discrétionnaires, discrétionnaires) 191

2.4.4 Un essai d’estimation en « forme rĂ©duite » des Ă©lasticitĂ©s par grandes sous-pĂ©riodes des prĂ©lĂšvements consolidĂ©s sur le capi-tal ou la propriĂ©tĂ© 196

2.4.5 Les autres prélÚvements autres que sur les facteurs de production primaires (travail et capital) 197

3 SynthĂšse et conclusions 204

4 Annexe 1 – DĂ©composition formalisĂ©e des effets de structures totaux en effets de structure « purs » et effets « progressivitĂ© » (pure) 209

5 Annexe 2 – Impulsions discrĂ©tionnaires comparĂ©es 212

6 Bibliographie 213

7 Abréviations 216

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Introduction

Cette contribution de synthĂšse vise Ă  donner une vue globale ou agrĂ©gĂ©e, ainsi que semi-agrĂ©gĂ©e dans une optique fonctionnelle, des effets de structures (ou de composition) et des impulsions discrĂ©tionnaires de politique fiscale (et parafiscale) que l’on peut dĂ©gager de la juxtaposition des analyses dĂ©sagrĂ©gĂ©es et approfondies qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es et publiĂ©es prĂ©cĂ©demment par types de recettes publiques. Ces analyses partielles concernaient la mise Ă  jour la plus prĂ©cise possible des trajectoires non-discrĂ©tionnaires et discrĂ©tionnaires respectivement au niveau de:

▾ les cotisations sociales obligatoires effectives perçues par les apu ( cotisations salariĂ©es patronales, personnelles, des indĂ©pendants)

▾ la tva pure

▾ les droits d’accises et taxes assimilĂ©es

▾ l’ensemble des autres impĂŽts indirects (exceptĂ© les impĂŽts immobiliers – prĂ©comptes, droits d’enregistrement etc. – ainsi que les diverses taxes courantes ou en capital sur les transactions mobiliĂšres) ainsi que les impĂŽts directs autres que sur les revenus des men, assimilĂ©s aux impĂŽts indirects

▾ l’isoc

▾ l’ipp (y compris les additionnels des pl)

▾ le prĂ©compte mobilier Ă  charge des mĂ©nages

L’objectif visĂ© est de mieux identifier et mesurer, derriĂšre l’apparence – parfois trompeuse - des Ă©volutions effectives enregistrĂ©es en matiĂšre de ratio effectif des prĂ©lĂšvements obligatoires au bĂ©nĂ©fice des Pouvoirs publics, ce qui peut ĂȘtre imputĂ© aux Ă©volutions « endogĂšnes » ou Ă  politique et lĂ©gislation (fiscale) inchangĂ©e ou constante, d’une part, et aux impulsions de politique fiscale discrĂ©tionnaire Ă  proprement parler, d’autre part.

Cette analyse s’inscrit dans le cadre d’une recherche empirique plus large relative au cas belge en longue pĂ©riode, couvrant Ă©galement le volet « dĂ©penses primaires » de la politique budgĂ©taire en plus du volet « recettes publiques » analysĂ© ci-aprĂšs. Il existe certes des indicateurs traditionnels communĂ©ment utilisĂ©s par les institutions internationales – en particulier les services de la Commission europĂ©enne – pour l’analyse de l’orientation budgĂ©taire, Ă  savoir les indicateurs « cycliquement corrigĂ©s ». Par rapport Ă  ces indicateurs, il s’agit ici d’affiner et de complĂ©ter l’analyse par un effort de quantification des incidences non-discrĂ©tionnaires et non-cycliques, gĂ©nĂ©ralement nĂ©gligĂ©e Ă  tort dans l’analyse et la construction d’indicateurs budgĂ©taires dits structurels. Parmi

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les principales influences non-discrĂ©tionnaires et non-cycliques sur les soldes budgĂ©taires (primaires), les effets de structures ou de composition endogĂšnes en recettes occupent une place privilĂ©giĂ©e, comme cela ressort de l’analyse qui suit.

La prise en compte correcte de ces incidences non-discrĂ©tionnaires mais aussi non-cycliques, tant en recettes (effets de composition) qu’en dĂ©penses primaires (effets prix-relatifs et incidences socio-dĂ©mographiques (1)) est un point de passage obligĂ© pour une analyse correcte en termes d’effort budgĂ©taire ( primaire) discrĂ©tionnaire. Il s’agit ainsi d’éviter l’erreur d’analyse communĂ©ment commise lorsque les soldes (primaires) « structurels » - en fait les soldes cycliquement corrigĂ©s hors mesures non-rĂ©currentes ou incidences « one-shots » – sont interprĂ©tĂ©s – le plus souvent Ă  tort – comme reflĂ©tant a priori correctement l’orientation discrĂ©tionnaire ou dĂ©libĂ©rĂ©e de la politique budgĂ©taire et fiscale (fiscal stance).

Or ces soldes mĂȘme « corrigĂ©s » restent affectĂ©s par des incidences structurelles non-discrĂ©tionnaires (et non-cycliques) potentiellement significatives qui ne peuvent pas ĂȘtre imputĂ©es telles quelles a priori Ă  la composante discrĂ©tionnaire.

Le texte qui suit sera structuré en deux parties distinctes:

▾ La premiĂšre partie sera thĂ©orique. Elle consistera dans une premiĂšre Section Ă  positionner conceptuellement la dĂ©marche entreprise ici dans l’abondante littĂ©rature (tant thĂ©orique qu’empirique) relative aux indica-teurs budgĂ©taires « structurels » ou « corrigĂ©s ». Il s’agira donc de situer la mĂ©thodologie gĂ©nĂ©rale retenue ici par rapport aux autres approches mĂ©-thodologiques gĂ©nĂ©ralement retenues (Commission europĂ©enne et sebc principalement). Dans une seconde Section, on abordera les fondements analytiques et formalisĂ©s de l’approche retenue en matiĂšre de mesure des effets dits « de structures » ou « de composition » en recettes. On sera aussi amenĂ© Ă  distinguer les effets « de structures purs » et les effets dits « de progressivitĂ© » (Ă©cart d’élasticitĂ© par rapport Ă  l’unitĂ©). On traitera aussi de la question de l’imputation des inĂ©vitables effets dits « mixtes » ou « conjoints » (problĂšme de sĂ©parabilitĂ© en systĂšme dynamique) et des solutions empiriques retenues.

▾ La seconde partie sera descriptive et empirique. Elle globalisera les rĂ©sul-tats empiriques obtenus dans les diffĂ©rentes analyses partielles dĂ©jĂ  rĂ©a-lisĂ©es et publiĂ©es et les commentera, d’abord au niveau global ou agrĂ©gĂ© (premiĂšre Section), ensuite (seconde Section) en opĂ©rant une classifica-tion transversale et fonctionnelle en trois grands groupes de recettes: les prĂ©lĂšvements dits « socioprofessionnels » (facteur travail), les prĂ©lĂšve-ments sur les revenus du capital ou de la propriĂ©tĂ© et sur les transaction immobiliĂšres et mobiliĂšres ( facteur capital), les autres recettes enfin, prin-

1 Voir notamment: R. Savage, « Les dépenses primaires publiques belges dans une pers-pective historique longue (1953-2007) : déterminants non-discrétionnaires et discrétion-naires », Bulletin de Documentation, spf Finances, 68Úme année, n°4, 4Úme trimestre 2008.

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cipalement sur la consommation et les produits (impÎts indirects « par-tim » - tva, accises, etc. et impÎts directs autres que sur les revenus). Une analyse un peu plus détaillée sera ensuite développée (trois derniÚres Sections) pour chacun de ces trois grands groupes de recettes.

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1 Cadre théorique général et effets de structures en recettes publiques: éléments méthodologiques

1.1 Les recettes publiques dans la construction et l’analyse des indicateurs budgĂ©taires « structurels »

Dans l’analyse des finances publiques et des politiques budgĂ©taires, il existe une dĂ©jĂ  longue tradition de construction et d’utilisation d’indicateurs de soldes budgĂ©taires structurels. Dans une trĂšs grande majoritĂ© de cas, ces indicateurs sont plus prĂ©cisĂ©ment des indicateurs budgĂ©taires « cycliquement corrigĂ©s », c’est-Ă -dire corrigĂ©s pour l’incidence budgĂ©taire mesurĂ©e ou estimĂ©e des Ă©carts conjoncturels. Ceux-ci sont mesurĂ©s par rapport Ă  une croissance tendancielle ou potentielle non observĂ©e mais estimĂ©e au dĂ©part de techniques statistiques (trend log-linĂ©aire, tendance estimĂ©e par filtrage de type Hodrick-Prescott) ou alternativement de fonctions de production.

1.1.1 Une analyse comparative des principales méthodologies existantes

Une trĂšs grande majoritĂ© des Ă©tudes empiriques consacrĂ©es Ă  l’estimation d’indicateurs budgĂ©taires « structurels » ou « cycliquement corrigĂ©s » fait partie de la famille des indicateurs agrĂ©gĂ©s, en ce sens que ces Ă©tudes se basent sur l’esti-mation d’un indicateur agrĂ©gĂ© et unique de position cyclique (rĂ©elle) de l’écono-mie par rapport Ă  son trend ou Ă  son potentiel de croissance. Les mĂ©thodologies utilisĂ©es par le fmi, l’ocde et la Commission europĂ©enne font partie de cette catĂ©gorie d’indicateurs. Parmi les approches alternatives dites « dĂ©sagrĂ©gĂ©es » appartenant Ă  la seconde catĂ©gorie d’indicateurs, celle utilisĂ©e par la la bce ou plus prĂ©cisĂ©ment le sebc est sans aucun doute la plus connue et Ă©laborĂ©e (2).

Les approches agrégées

Traditionnellement, l’incidence budgĂ©taire cyclique est une proportion – le plus souvent fixe – de l’écart cyclique de pib par rapport Ă  son niveau potentiel.

2 Bouthevillain C. et al (2001), « Cyclically adjusted budget balances: an alternative ap-proach », ecb Working Paper n° 77; et Kremer J. et al “A disaggregated framework for the analysis of structural developments in public finance”, ecb, Working Paper Series n° 579, January 2006.

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En notant par:

Dans certaines rares variantes (3), le coefficient cyclique V n’est pas fixe ou constant dans le temps, mais peut varier en fonction de certaines modifications dans la composition (et pas seulement le niveau) de la croissance, et plus prĂ©cisĂ©ment de facto dans les trajectoires cycliques spĂ©cifiques des principales bases imposables (4).

Un problĂšme important avec les mĂ©thodes de corrections cycliques agrĂ©gĂ©es telles que celles utilisĂ©es par la Commission europĂ©enne (notamment) est qu’elles n’intĂšgrent pas spĂ©cifiquement les effets « de composition » ou l’impact budgĂ©taire d’autres incidences non-cycliques et non-discrĂ©tionnaires qui influencent nĂ©anmoins les rĂ©sultats budgĂ©taires effectifs et ne peuvent ĂȘtre imputĂ©s Ă  la composante explicitement discrĂ©tionnaire.

Leur coefficient de sensibilitĂ© budgĂ©taire peut certes rĂ©sulter d’une moyenne pondĂ©rĂ©e – mais unique et constante - de coefficients partiels spĂ©cifiques Ă  diffĂ©rentes bases imposables (et/ou catĂ©gories de dĂ©penses). Mais ces coefficients partiels (5) sont estimĂ©s rĂ©trospectivement par rapport Ă  un « output gap » commun et identique et non par rapport Ă  un « Gap » cyclique particulier associĂ© Ă  chaque base imposable (ou catĂ©gorie de dĂ©pense). En d’autres termes, le Gap associĂ© Ă  chaque composante est supposĂ© se confondre avec l’output gap agrĂ©gĂ© gĂ©nĂ©ral. En d’autres termes encore, la base imposable de chaque recette particuliĂšre, affectĂ©e certes d’une Ă©lasticitĂ© spĂ©cifique, est supposĂ©e Ă©voluer de maniĂšre par-faitement identique Ă  la trajectoire du pib, rĂ©el mais aussi de facto nominal (6). Les effets de composition liĂ©s aux trajectoires spĂ©cifiques et diffĂ©renciĂ©es des di-verses bases imposables ou des catĂ©gories de dĂ©penses cycliquement sensibles ne sont donc pas pris en compte. Ceci pourrait en principe ĂȘtre partiellement

3 Voir Bouthevillain et al (2001), op. cit.4 Ainsi que des dépenses de chÎmage, seules dépenses considérées comme affectées direc-

tement par les Ă©volutions cycliques.5 Par exemple en matiĂšre d’impĂŽts personnels, de cotisations sociales, d’impĂŽt des sociĂ©tĂ©s

ou encore d’impĂŽts indirects pour les recettes, de dĂ©penses de chĂŽmage sur le versant dĂ©penses.

6 Ce qui suppose de facto une constance dans le temps des pondérations des diverses bases imposables prises en considération.

b = le solde budgétaire effectif, exprimé en pourcentage du pib « Y »

bs le solde budgĂ©taire structurel (en % du pib) = b – c

avec c = la correction cyclique (en % du pib) = V * Ăœ

avec Ăœ = (Y – Y)/ Y = (Y/ Y) – 1, et Y = le pib potentiel (ou tendanciel)

V reprĂ©sentant en quelque sorte la sensibilitĂ© ou l’élasticitĂ© du solde budgĂ©-taire (en % du pib) Ă  l’écart cyclique.

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corrigĂ© en adoptant un systĂšme de pondĂ©rations variables (plutĂŽt que fixes, basĂ©s sur une moyenne historique). Mais cette correction ne serait encore que partielle – et statique – en n’intĂ©grant pas la possibilitĂ© supplĂ©mentaire d’une variabilitĂ© dans le temps des divers coefficients d’élasticitĂ©s partiels des recettes par rapport aux Ă©carts de pib.

En opĂ©rant de la sorte, les effets de composition, qu’ils soient cycliques et transitoires ou plus permanents ou structurels de long terme sont « refoulĂ©s » dans la composante structurelle, cette derniĂšre Ă©tant dĂ©finie de maniĂšre rĂ©siduelle en quelque sorte ou « par solde » (Ă©volutions effectives moins incidences cycliques). C’est Ă  tort dĂšs lors qu’on interprĂšte l’évolution du solde structu-rel ainsi construit comme un indicateur de « fiscal stance » ou d’impulsions discrĂ©tionnaires (expansives ou au contraire restrictives), ou encore « d’effort fiscal ». Car l’évolution du solde structurel reflĂšte alors tant l’impact d’éven-tuelles impulsions discrĂ©tionnaires que l’influence possible – et probable - d’autres influences non-cycliques, mais non-discrĂ©tionnaires, de nature plus structurelle (comme en recettes d’éventuels effets de composition tant cycliques ou de court terme que plus permanents et structurels).

Plusieurs auteurs ont ainsi insistĂ© sur le fait que ce type d’approches standards (mĂȘme semi-dĂ©sagrĂ©gĂ©es) pouvaient prĂ©senter un certain nombre de biais et imperfections liĂ©es notamment Ă  la non prise en compte de certains lags fis-caux (7), notamment du fait de dĂ©calages entre les faits gĂ©nĂ©rateurs d’impĂŽts et le recouvrement effectif de ceux-ci, ou de certaines caractĂ©ristiques non-linĂ©aires spĂ©cifiques des systĂšmes fiscaux (8). En particulier, ces approches standards ne sont pas en mesure de traiter de maniĂšre satisfaisante les impacts budgĂ©taires diffĂ©renciĂ©s liĂ©s Ă  des chocs macroĂ©conomiques d’ampleur comparable mais de nature trĂšs diffĂ©rente (par exemple un choc d’offre liĂ© aux termes d’échanges, versus un choc de demande liĂ© par exemple Ă  une modification subite de taux d’épargne domestique).

En rĂ©sumĂ©, l’approche standard en matiĂšre de corrections cycliques (en recettes publiques) peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme fondĂ©e sur nombre d’hypothĂšses simplificatrices trĂšs discutables tant sur le plan thĂ©orique qu’empirique:

▾ hypothĂšse que l’écart de pib (tendanciel ou potentiel) rĂ©el – Ă  prix constants – est parfaitement ou suffisamment reprĂ©sentatif de l’écart correspondant de base imposable agrĂ©gĂ©e;

▾ hypothĂšse implicite d’une Ă©lasticitĂ© tendancielle unitaire des recettes publiques au pib tendanciel ou potentiel en niveau. Les Ă©lasticitĂ©s ( agrĂ©gĂ©es ou semi-agrĂ©gĂ©es) des recettes, utilisĂ©es par les mĂ©thodologies

7 S. Duchene et D. Levy (2003), « Solde « structurel » et « effort structurel »: un essai d’éva-luation de la composante « discrĂ©tionnaire » de la politique budgĂ©taire », dp, Analyses Economiques, n°18, novembre 2003; et J-F. Ouvrard et D. Levy, « Structural balance and « structural effort » », Public Finance Workshop of the Banca d’Italia, Proceedings on Indi-cators of structural budget balances (1998).

8 G. P. Kiss and G. Vadas, “Filling the Gap measurement of the cyclical effect on budgets”, Banca d’Italia Workshop on Public Finance (2007).

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standards, sont en effet des Ă©lasticitĂ©s marginales en termes d’écarts de croissance – par dĂ©finition rĂ©versibles – par rapport au trend;

▾ hypothĂšse de constance dans le temps de cette(s) Ă©lasticitĂ©(s), ce qui suppose soit une parfaite invariance des structures Ă©conomiques (constance des poids relatifs des bases imposables au sein du pib), soit des variations qui se neutralisent mutuellement de maniĂšre instantanĂ©e et parfaite;

▾ l’impact des prix et de plus des prix relatifs (des diverses composantes imposables) est supposĂ© parfaitement neutre et sans incidence en termes de recettes cycliques, ce qui suppose une Ă©lasticitĂ© unitaire aux prix ( hypothĂšse dĂ©jĂ  intrinsĂšquement invalidĂ©e dans le cas des droits d’accises, des droits d’enregistrement et de l’ipp – du moins jusqu’à la fin des annĂ©es 90). Cette hypothĂšse est particuliĂšrement peu rĂ©aliste dans le cas de petites Ă©conomies trĂšs ouvertes et donc trĂšs sensibles Ă  des chocs exogĂšnes de termes d’échanges externes et internes

1.1.2 La méthode désagrégée du SEBC

C’est la mĂ©thode sebc qui manifestement, parmi celles des principales institutions internationales, va le plus loin dans la prise en compte des effets de composition liĂ©s aux modifications de composition du pib (tant dans l’optique dĂ©pense que revenus) et principalement la prise en compte de modifications de pondĂ©rations des principales bases imposables au sein de ce dernier.

Cette prise en compte reste cependant incomplĂšte mĂȘme si en nette progrĂšs par rapport aux mĂ©thodologies standard agrĂ©gĂ©es (Commission europĂ©enne) ou semi-agrĂ©gĂ©es (ocde). Ce qui est mesurĂ© ici cependant, ce n’est pas l’impact induit des modifications de composition du pib nominal, indĂ©pendamment des fluctuations cycliques de sa composante rĂ©elle (en volume) ainsi que de celles des prix relatifs, mais bien l’impact combinĂ© (ou rĂ©-additionnĂ©) des Ă©carts cycliques rĂ©els (en volume) des diffĂ©rentes composantes principales du pib, en utilisant un Ă©cart cyclique par composante dĂ©sagrĂ©gĂ©e plutĂŽt qu’un Ă©cart cyclique commun relatif au seul pib.

L’approche sebc reste donc une approche de correction cyclique ( partiellement) dĂ©sagrĂ©gĂ©e. Elle permet la mise en Ă©vidence d’effets de composition « cycliques » – donc par dĂ©finition rĂ©versibles et non structurels –, et non celle d’effets « structurelle » et/ou de compositions non-cycliques Ă©ventuellement permanents et potentiellement non-rĂ©versibles.

Ceci tient au fait que dans l’approche sebc, la correction cyclique par composante partielle s’opĂšre en appliquant l’élasticitĂ© partielle spĂ©cifique Ă  l’écart cyclique de la base imposable rĂ©elle (en volume) par rapport Ă  son Ă©volution tendancielle

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de long terme propre (9), et non Ă  l’écart d’évolution nominale effective de la base imposable par rapport Ă  l’évolution du pib nominal effectif (c’est-Ă -dire par rapport Ă  l’évolution du ratio nominal effectif de la base imposable « j » par rapport au pib).

En notant par Bjl la base imposable « j » en valeur, Bj

v la mĂȘme base en termes rĂ©els (en volume ou Ă  prix constants), Bj

v la mĂȘme base mais tendancielle en termes rĂ©els et pBj le dĂ©flateur de cette mĂȘme base imposable, on dĂ©finira un « Ă©cart cyclique de base imposable ‘j’ « zj » .

Dans l’approche sebc, nous aurons donc que la composante cyclique Rcj de la recette Rj sera directement fonction de (ςj * zj), avec ςj = l’élasticitĂ© de la recette Rj Ă  zj (le « gap » spĂ©cifique de base imposable rĂ©elle, et non l’output gap agrĂ©gĂ©).

Comme les divers zj peuvent par ailleurs non seulement diffĂ©rer de Ăœ ( l’output gap agrĂ©gĂ©) mais Ă©galement prĂ©senter des signes ponctuellement diffĂ©rents, les effets de composition cycliques de la mĂ©thodologie sebc peuvent sensiblement modifier la quantification de l’effet cyclique « de base » en recettes publiques.

Notons cependant que la quantification empirique des Ă©lasticitĂ©s fiscales partielles ςj selon la mĂ©thodologie sebc reste problĂ©matique:

▾ d’abord parce qu’elle reste fort agrĂ©gĂ©e (4 catĂ©gories de recettes publiques seulement, comparativement Ă  11 catĂ©gories dans l’analyse dĂ©sagrĂ©gĂ©e dĂ©veloppĂ©e ci-aprĂšs), ensuite

▾ parce que l’estimation Ă©conomĂ©trique des Ă©lasticitĂ©s « marginales » reste rĂ©alisĂ©e au dĂ©part des recettes effectives (ex post) et non des recettes Ă  lĂ©gislation constante, sans isoler ou prendre en considĂ©ration les impulsions discrĂ©tionnaires (cumulĂ©es) et les biais potentiels que ces derniĂšres peuvent introduire dans l’estimation (diffĂ©rence conceptuelle centrale entre Ă©lasticitĂ©s ex ante et ex post). En d’autres termes, la procĂ©dure Ă©conomĂ©trique suivie ne permet pas d’exclure que les coefficients d’élasticitĂ©s estimĂ©s ne soient des coefficients ex post (influencĂ©s par la politique fiscale) plutĂŽt que des coefficients ex ante ( non-discrĂ©tionnaires) comme cela est logiquement requis.

9 Mesurée par rapport à sa propre évolution filtrée par application de la méthode HP.

zj = (Bjv - Bj

v) / Bjv

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Pour poursuivre la comparaison entre différentes approches, notons par ailleurs

a. par b°jl le taux de croissance (nominal) de la base imposable Bj

l,

b. par b°jr le taux de croissance rĂ©el de la mĂȘme variable,

c. par y°l le taux de croissance nominal du pib et

d. par y°r le taux de croissance réel du pib.

Notons enfin par les mĂȘmes conventions mais en italique gras les taux de croissance des mĂȘmes variables mais cette fois-ci « trendĂ©es » ou tendancielles.

Soit b°jr et y°r respectivement le taux de croissance réel tendanciel (ou lissé par

filtre hp) de la base imposable Bj et du pib.

Dans notre approche, et Ă  la diffĂ©rence de l’approche sebc, les effets de composition, pour ce qui est de la base imposable Bjl, seront dĂ©terminĂ©s de maniĂšre synthĂ©tique par:

et ℼj dĂ©signant l’élasticitĂ© non-discrĂ©tionnaire ou ex ante – potentiellement variable dans le temps - de la recette Bjl au diffĂ©rentiel de croissance nominale « d°j »de cette base imposable relativement au pib en valeur, c’est-Ă -dire Ă  l’évolution de sa pondĂ©ration au sein du pib.

(b°jl - y°

l) = d°j peut Ă  son tour ĂȘtre (approximativement) dĂ©composĂ© en divers Ă©lĂ©ments additifs:

1. La premiĂšre composante (1) du diffĂ©rentiel nominal est l’écart de croissance rĂ©elle de la base effective Bj

v par rapport à la base réelle tendancielle ou lissée Bj

v correspondante. Il s’agit donc d’un Ă©cart « cyclique » partiel, directe-ment reliĂ© Ă  la variable zj ci-avant identifiĂ©e dans la mĂ©thodologie sebc. En d’autres termes, il s’agit de la composante partielle « cyclique » (au sens de rĂ©versible) des effets de composition ou de structures, Ă  l’exclusion des effets plus permanents (de moyenne non-nulle). Par construction, cette composante s’annule en longue pĂ©riode.

∑jn [αj * ((ℼj -1)* (b°jl - y°

l)] Avec αj = bjl / Yl

Soit d°j = (b°jr - b

°jr) + (b°j

r – y°r) – (y°r - y°r) + (p°b – p°y)

(1) (2) (3) (4)

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2. La seconde composante (2) de ce diffĂ©rentiel est l’écart de croissance rĂ©elle entre la composante partielle tendancielle Bjv et le pib tendanciel lui-mĂȘme. Il s’agit donc ici d’une composante (potentiellement) permanente et non-rĂ©versible des effets de composition en recettes. Elle peut ĂȘtre importante et persistante en moyenne-longue pĂ©riode.

3. La troisiĂšme composante (3) de ce diffĂ©rentiel est l’écart de croissance traditionnel du pib par rapport Ă  son propre trend, soit une variable proche de l’évolution dans le temps de l’output gap agrĂ©gĂ©, que l’on retrouve dans la mĂ©thodologie de la Commission europĂ©enne notamment comme aussi dans celle du sebc (Ă©cart cyclique « pur »).

4. La quatriĂšme (4) et derniĂšre composante est un Ă©ventuel diffĂ©rentiel d’évolution des prix ou des dĂ©flateurs des composantes spĂ©cifiques du pib par rapport au dĂ©flateur agrĂ©gĂ© du pib agrĂ©gĂ© lui-mĂȘme. Dans la mĂ©thodologie sebc, il est supposĂ© par simplification que l’élasticitĂ© de chaque recette publique par rapport Ă  sa base macroĂ©conomique imposable (partielle) Bj est la mĂȘme lorsque celle-ci est dĂ©finie en termes rĂ©els que si elle l’était en termes nominaux. Il s’agit clairement d’une hypothĂšse discutable et problĂ©matique, notamment pour ce qui est des accises ou d’autres recettes – comme pour l’ipp – oĂč l’élasticitĂ© nominale ex ante s’écarte trĂšs largement de l’unitĂ©, et oĂč les Ă©lasticitĂ©s Ă  la base nominale et Ă  la base rĂ©elle respectivement ne se confondent pas.

On peut voir clairement de ce qui prĂ©cĂšde que l’approche de type sebc des effets de composition Ă  proprement parler ne concerne de facto que la seule premiĂšre composante du diffĂ©rentiel nominal, Ă  l’exclusion des trois autres. L’approche sebc traite par consĂ©quent des effets de composition « cycliques » ou transitoires, Ă  la marge ou en termes diffĂ©rentiels, et non pas d’éventuels effets de composition « structurels » ou plus permanents et persistants.

Les effets induits notamment par des modifications structurelles ou durables de composition du pib rĂ©el (10), ainsi que par les modifications parfois persistantes de prix relatifs, ne sont pas pris en considĂ©ration dans l’approche sebc. Ceci a d’ailleurs Ă©tĂ© explicitement reconnu par la bnb, dans un article dĂ©taillant la mĂ©thodologie utilisĂ©e par cette derniĂšre pour l’évaluation des soldes structurels belges (11).

L’étude empirique qui suit, relative au cas belge 1970-2010 (40 ans), montrera cependant que ces derniers peuvent s’avĂ©rer importants voire considĂ©rables et

10 Des modifications durables dans la structure des revenus macroĂ©conomiques primaires tels une hausse ou baisse de la part salariale – ou dans celle des dĂ©penses – tels une hausse du degrĂ© d’ouverture ou d’extraversion Ă©conomique, ou encore une baisse de la part des dĂ©penses intĂ©rieures imposables Ă  la tva – ne seront par consĂ©quent pas prises en compte. Seuls seront pris en compte les effets des variations significatives de court terme par rap-port Ă  ces Ă©volutions structurelles plus permanentes ou de long terme.

11 Voir G. Langenus, « The nbb’s work on structural or cyclically-adjusted fiscal indicators », Public Finance Workshop of the Banca d’Italia, Proceedings on Indicators of structural budget balances (1998). Citation: “Composition effects are only included to the extent that they are cyclical, i.e. that they correlate with the business cycle.” (p. 105)

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variables en moyenne ou longue pĂ©riode, et qu’il importe donc de les prendre en considĂ©ration et de les quantifier correctement si l’on veut Ă©viter des biais interprĂ©tatifs dans l’évaluation des impulsions discrĂ©tionnaires rĂ©elles en matiĂšre de recettes et plus largement en matiĂšre « d’effort budgĂ©taire et fiscal ».

1.1.3 Les rĂ©sultats empiriques de l’application de la mĂ©thodologie SEBC

Dans une étude plus récente (12), la bce opÚre une désagrégation des évolutions observées dans les ratios structurels (13) des prélÚvements obligatoires (taxes ans social contributions) en 4 composantes additives:

1. le « fiscal drag », dĂ©fini de maniĂšre large comme dĂ©coulant des Ă©carts Ă  l’unitĂ© des Ă©lasticitĂ©s fiscales endogĂšnes des diffĂ©rentes recettes considĂ©rĂ©es, que celles-ci soient progressives avec une Ă©lasticitĂ© supra-unitaire (comme pour les impĂŽts professionnels personnels) ou au contraire rĂ©gressives (comme pour les accises par exemple). Nous aurons donc pour chaque recette spĂ©cifique R, avec gt = la croissance nominale tendancielle (et non effective) de la base fiscale correspondante, et rt-1 le ratio retardĂ© effectif de cette recette au pib nominal tendanciel (et non effectif) « Y »:

2. le « dĂ©couplage » des bases fiscales par rapport au pib, ce qu’on pourrait aussi qualifier d’effets « de composition purs » (14), et qui est dĂ©fini formellement comme:

3. les mesures discrĂ©tionnaires de nature permanente, libellĂ©es « modifications lĂ©gislatives », et qui sont principalement quantifiĂ©es par la voie directe sur base des informations officielles disponibles, le cas Ă©chĂ©ant corrigĂ©es sur base d’informations ex post quand disponibles. L’article rĂ©fĂ©rencĂ© reconnaĂźt que l’estimation des incidences fiscales des changements lĂ©gislatifs est parfois sujette Ă  des incertitudes considĂ©rables.

12 J. Kremer et al, « A disaggregated framework for the analysis of structural developments in public finances », ecb Working Paper n° 579, January 2006.

13 Défini comme étant hors incidences transitoires liées au cycle économique et hors mesures temporaires prises par les gouvernements (voir J. Kremer et al, op. cit., p. 5)

14 Sauf qu’ici, Ă  la diffĂ©rence de notre approche, ces effets « de composition » sont dĂ©finis hors composante cyclique et ne comprennent que la partie structurelle, car le diffĂ©rentiel pris en compte dans la dĂ©finition formelle est l’écart entre les croissances nominales tendancielles respectives de chaque base imposable et le pib, et non les croissances nominales effectives comme dans notre approche.

fd = [(Δ - 1) * gt * Rt-1] / Yt = [(Δ - 1) * (gt / (1 + yt ))] * rt-1

db = [(gt – yt) * Rt-1] / Yt = [(gt – yt) / (1 + yt)] * rt-1

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4. une composante rĂ©siduelle non attribuable aux trois facteurs quantifiĂ©s ci-dessus, et comprenant notamment l’impact de certains « Ă©vĂšnements particuliers non-systĂ©matiques ».

Cette approche, Ă©tendue par ailleurs aux dĂ©penses primaires, prĂ©sente un intĂ©rĂȘt incontestable, notamment liĂ© Ă  la cohĂ©rence de son cadre conceptuel et analytique, ainsi qu’au caractĂšre gĂ©nĂ©ralisable de son approche mĂ©thodologique et empirique. Ce dernier permet notamment une assez grande comparabilitĂ© internationale et intra-europĂ©enne.

L’inconvĂ©nient principal de cette approche est que son souci de gĂ©nĂ©ralitĂ© du cadre conceptuel et de comparabilitĂ© internationale la conduit Ă  une standardisation des procĂ©dures qui implique la non-prise en compte des facteurs nationaux spĂ©cifiques, notamment et principalement en matiĂšre fiscale. Les procĂ©dures d’estimations des Ă©lasticitĂ©s fiscales restent donc relativement indiffĂ©renciĂ©es nationalement et donc « rudimentaires ». Ceci se traduit, comme cela est d’ailleurs explicitement reconnu dans l’article, Ă  des composantes rĂ©siduelles qui se rĂ©vĂšlent dans certains significatives voire mĂȘme prĂ©pondĂ©rantes. Comme l’admet l’article, ceci peut reflĂ©ter des erreurs d’estimations dans la mesure directe des incidences discrĂ©tionnaires complĂ©mentaires, des biais ou imprĂ©cisions de spĂ©cifications dans la mesure des Ă©lasticitĂ©s fiscales, des dĂ©lais mal pris en compte dans les modalitĂ©s de perception de certaines recettes (entre le revenu gĂ©nĂ©rateur d’impĂŽt et l’imputation effective de la recette en systĂšme sec95), etc.

Dans le cas belge notamment, l’analyse opĂ©rĂ©e par la bce pour la pĂ©riode 1997-2004 (sept ans) aboutit Ă  une composante rĂ©siduelle considĂ©rable (1,6 % de pib) et mĂȘme prĂ©pondĂ©rante par rapport Ă  des incidences macro-fiscales endogĂšnes combinĂ©es de -0,8 % de pib (15), Ă  des impulsions discrĂ©tionnaires directes estimĂ©es de -1,1 % de pib (seulement), et Ă  une Ă©volution structurelle globale de -0,3 % de pib.

OĂč le mieux mesurer les incidences cycliques: en recettes publiques ou en dĂ©penses primaires?

A son tour, ceci reflĂšte largement certains aspects techniques de la mĂ©thodologie globale habituellement retenue par la plupart des instances internationales. Les incidences cycliques sont principalement apprĂ©hendĂ©es via les recettes publiques (et particuliĂšrement les principaux prĂ©lĂšvements obligatoires) et beaucoup plus marginalement via les dĂ©penses primaires – seules les dĂ©penses de chĂŽmage sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme « cycliquement sensibles ».

15 Résultant de la combinaison des facteurs (1) et (2) précités.

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Les incidences cycliques en recettes sont en rĂšgle gĂ©nĂ©rale dĂ©finies soit comme une fonction directe, agrĂ©gĂ©e ou semi-agrĂ©gĂ©e et pondĂ©rĂ©e ( mĂ©thode de la Commission), de l’écart de pib en volume, soit, en cas d’approche semi-dĂ©sagrĂ©gĂ©e de type sebc, comme une fonction des Ă©carts cycliques de chaque base imposable par rapport Ă  son propre trend (non-linĂ©aire) de long terme. Ces Ă©carts cycliques de recettes (principalement) sont d’abord mesurĂ©s en niveaux (en Euros), puis transposĂ©s ou rapportĂ©s au pib tendanciel (et non pas effectif).

En notant respectivement par iCYr et iCYd les incidences cycliques (en niveaux) en recettes publiques et en dépenses primaires (chÎmage), nous aurons que le solde primaire « structurel » (plus précisément cycliquement corrigé) SPRs correspond au solde effectif déduction faite des incidences cycliques, soit:

1.1.4 Une formalisation et description d’une mĂ©thodologie alternative de mesure des soldes (primaires) structurels

Dans cette approche standard dĂ©crite ci-avant, l’essentiel des corrections cycliques se situe donc en recettes publiques (sensibilitĂ© Ă  l’output gap) et non en dĂ©penses (primaires), oĂč seule joue en principe l’élasticitĂ© des dĂ©penses de chĂŽmage Ă  l’écart de cycle.

L’approche gĂ©nĂ©rale que nous avons retenue ici est par contre assez fondamentalement diffĂ©rente en ce que les incidences cycliques sont intĂ©gralement mesurĂ©es au niveau des dĂ©penses primaires et aucunement en recettes, et ce du fait qu’elles sont directement captĂ©es ou exprimĂ©es en pourcentage du pib effectif courant (et non indirectement en millions d’euros rapportĂ©s par la suite seulement au pib tendanciel).

En notant par R les recettes publiques effectives, DPRc les dépenses primaires cycliquement corrigées (16) et CHOcy les dépenses cycliques de chÎmage, nous aurons:

16 C’est-Ă -dire corrigĂ©es pour les dĂ©penses cycliques de chĂŽmage, ce dernier Ă©tant lui-mĂȘme supposĂ© fonction (Ă©ventuellement partiellement retardĂ©e) de l’écart cyclique de pib.

SPRs = SPRe – iCYr – iCYd (avec SPRe = le solde budgĂ©taire primaire effectif).

En pourcentage du PIB (notation en minuscules), nous aurons:

sprs = spre – cyr - cyd

SPR = R – (DPRc + CHOcy)

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Et, en pourcentage du pib effectif (avec une notation en miniatures pour ces ratios):

En notant par Pr = Pc / Py les prix relatifs de la dépense primaire (indexée sur Pc) en termes du déflateur du pib Py, et en supposant ici pour simplification que Pr = 1 (invariant)

En notant par icy l’indicateur cyclique inversĂ© yv, / yv = [yv - (yv – yv)] / yv

= [(yv - yv) / yv] + (yv / yv) = (-cyv / yv) + 1 = 1 + y’ (17),

nous aurons aussi, avec (-cyv / yv) = y’ ( et donc –y’ = [(yv - yv) / yv]:

Nous noterons (DPRcv / yv) = dprcv = le ratio structurel (cycliquement corrigĂ©) des dĂ©penses primaires en volumes (prix constants), soit le ratio corrigĂ© pour l’effet-dĂ©nominateur (18) liĂ© Ă  l’écart de pib par rapport Ă  son trend, ou encore le ratio cycliquement corrigĂ©, en volume, et en % du pib tendanciel.

Nous aurons donc deux composantes cycliques en matiÚre de solde primaire, toutes deux en dépenses (primaires) exclusivement:

Puis en finale:

17 En l’occurrence, Ăœ est l’écart de pib (mesurĂ© en % du pib effectif et non tendanciel).18 Le ratio dprc = DPR / Y sera cycliquement influencĂ© par tout Ă©cart du pib en volume (donc

aussi en valeur) par rapport Ă  son niveau tendanciel ou potentiel de plus long terme sup-posĂ©. Il convient donc de neutraliser cette influence cyclique et rĂ©versible, non-discrĂ©tion-naire, sur le ratio pour en mesurer le niveau structurel. Il conviendra par ailleurs dans un second temps de corriger Ă©galement ce ratio pour l’incidence des prix relatifs, c’est-Ă -dire pour l’impact de diffĂ©rentiels Ă©ventuels d’évolutions entre les prix Ă  la consommation (au numĂ©rateur du ratio) sur lesquels une majeure partie des dĂ©penses primaires est indexĂ©e, et le dĂ©flateur du pib influençant le dĂ©nominateur de ce mĂȘme ratio.

spr = r – (dprc + chocy)

spr = r – [(DPRcv / yv) * ICY] - chocy = r – [(DPRcv / yv) * (1 + Ăœ)] – chocy

cyt = chocy + (Ăœ * dprc) = chocy + dprc’

avec: chocy < 0 si yv > yv

avec: dprc’ < 0 si yv > yv ( ou y’ < 0)

sprcc = spr – cyt = r – dprc

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Le solde primaire cycliquement corrigé est égal au ratio effectif des recettes publiques moins le ratio cycliquement corrigé des dépenses primaires.

Cette approche méthodologique est fondée à ce stade sur deux hypothÚses implicites:

1. dprc est un indicateur du ratio structurel ou discrĂ©tionnaire des dĂ©penses primaires cycliquement corrigĂ©es (hors chĂŽmage cyclique); ceci suppose Ă  ce stade – abstraction faite de l’incidence potentielle des prix relatifs - que les dĂ©penses primaires non-discrĂ©tionnaires Ă©voluent en phase avec la croissance du pib tendanciel – d’oĂč un ratio non-discrĂ©tionnaire constant – et que tout Ă©cart Ă  la hausse ou Ă  la baisse du ratio structurel traduit de facto une orientation discrĂ©tionnaire respectivement expansif ou au contraire restrictif;

2. le ratio nominal ou apparent « r » des recettes publiques au pib ( nominal) est Ă  priori indĂ©pendant ex ante des fluctuations cycliques ou conjoncturelles. En d’autres termes, et indĂ©pendamment prĂ©cisĂ©ment des effets de composition (non strictement cycliques) en recettes, l’élasticitĂ© marginale des recettes publiques agrĂ©gĂ©es Ă  tout Ă©cart de croissance (rĂ©el et donc aussi nominal) du pib effectif est supposĂ©e unitaire.

Il ne dĂ©coule cependant nullement de ce dernier point que l’évolution du ratio « r » des recettes publiques puisse ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un indicateur des impulsions discrĂ©tionnaires en recettes publiques. Ce ratio peut en effet ĂȘtre influencĂ©, tant Ă  la hausse qu’à la baisse, par des influences structurelles non-discrĂ©tionnaires et non-cycliques (au sens conjoncturel du terme) liĂ©es au contenu (Ă  la structure) de la croissance, et plus prĂ©cisĂ©ment aux modifications incessantes de pondĂ©rations des diffĂ©rentes bases imposables au sein du pib, tant dans l’optique « revenus » que dans l’optique « dĂ©penses ». Ces effets « de composition » peuvent ĂȘtre de plus ĂȘtre amplifiĂ©s ou au contraire restreints par des Ă©lasticitĂ©s spĂ©cifiques (et diffĂ©renciĂ©es voire variables) des diverses recettes Ă  leur(s) base(s) macro-Ă©conomiques correspondantes.

L’analyse empirique consistera alors Ă  tenter, dans l’analyse de l’évolution du ratio « r » des recettes publiques, de dĂ©partager respectivement 1) les « effets de composition », non-discrĂ©tionnaires, 2) des impulsions discrĂ©tionnaires « pures » de politique fiscale.

Soit:

r = r * iDIr

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Avec r = le ratio « structurel » non-discrĂ©tionnaire des recettes publiques, effets de « structures » ou « de composition » inclus, et iDIr = l’indicateur agrĂ©gĂ© (et pondĂ©rĂ©) d’impulsions discrĂ©tionnaires (19) cumulĂ©es depuis une annĂ©e de base.

En termes différentiels dans le temps (cad en évolution, en pourcentages du pib), nous aurons:

Dans cette approche, il n’y a pas d’incidences strictement cycliques sĂ©parables sur le ratio nominal apparent des recettes publiques, en partie parce que les Ă©las-ticitĂ©s fiscales partielles s’appliquent en principe (20) Ă  des bases imposables nomi-nales (et non fictivement « rĂ©elles » ou « hors inflation »). Dans les effets de com-position, les effets de bases rĂ©elles et de prix relatifs sont intriquablement mĂȘlĂ©s, de sorte qu’il est artificiel et discutable, comme dans la mĂ©thodologie sebc, de les sĂ©parer fictivement en postulant l’identitĂ© des Ă©lasticitĂ©s aux Ă©carts rĂ©els et nominaux de base imposable (par rapport Ă  leur trend de long terme). DĂšs lors les effets de composition tels que mesurĂ©s sur base des Ă©volutions nominales ef-fectives du pib et de ses diverses composantes imposables, regroupent de facto de maniĂšre indissociĂ©e des Ă©lĂ©ments de court terme de nature « cyclique » ou rĂ©versibles et des Ă©lĂ©ments plus permanents et durables qu’ont peut qualifier de structurels au sens strict du terme.

L’analyse alternative adoptĂ©e ici attache Ă©normĂ©ment de soins Ă  une spĂ©cification aussi prĂ©cise que possible des Ă©lasticitĂ©s fiscales structurelles ou non-discrĂ©tionnaires, ainsi qu’à une vĂ©rification empirique de la validitĂ© des indicateurs discrĂ©tionnaires dĂ©rivĂ©s des estimations directes ou officielles, de maniĂšre Ă  limiter au maximum la composante rĂ©siduelle.

Un des avantages majeurs de la mĂ©thodologie proposĂ©e ici pour la construction d’un indicateur agrĂ©gĂ© d’impulsions discrĂ©tionnaires ou de « fiscal stance » en recettes est qu’elle permet de court-circuiter au niveau des recettes toute nĂ©cessitĂ© de passer par l’estimation dĂ©licate (21) de bases imposables spĂ©cifiques tendancielles ou « trendĂ©es », ainsi que « d’écart cycliques » partiels correspondants. Cette nĂ©cessitĂ© de rĂ©fĂ©rence Ă  un output gap estimĂ© rĂ©apparaĂźt

19 En fonction d’une annĂ©e de base ou initiale servant d’amorçage pour la prise en compte des modifications de pondĂ©rations des bases imposables partielles.

20 Sauf pour les droits d’accises et autres droits spĂ©cifiques.21 L’utilisation de techniques de filtrage de type « HP » est d’autant plus problĂ©matique que

l’incertitude est grande quant aux Ă©volutions futures des sĂ©ries statistiques Ă  filtrer. Pour qu’il n’y ait pas de biais trop systĂ©matique en « queue d’information » (les derniĂšres an-nĂ©es pour lesquelles des observations rĂ©elles sont disponibles), il est important de disposer d’estimations relativement fiables quant aux Ă©volutions probables attendues des sĂ©ries Ă  filtrer, et ce de maniĂšre Ă  ne pas surpondĂ©rer les derniĂšres observations connues, qui ne se situent pas nĂ©cessairement en « milieu de cycle ». Or, en matiĂšre de prĂ©visions macro-Ă©co-nomiques Ă  court et surtout moyen terme, l’incertitude et les risque d’erreurs sont d’autant plus grands que le niveau de dĂ©sagrĂ©gation augmente.

∆r = ∆ r + ∆iDIr

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certes au niveau de l’évaluation des impulsions discrĂ©tionnaires en dĂ©penses primaires et pour celle de l’effet cyclique dit « dĂ©nominateur » Ă  leur niveau – soit l’incidence des fluctuations de l’Output-gap estimĂ© sur le ratio nominal des dĂ©penses primaires. Mais la nĂ©cessitĂ© d’une approche dĂ©sagrĂ©gĂ©e Ă  ce niveau disparaĂźt, la seule composante cyclique spĂ©cifique Ă  ce niveau Ă©tant constituĂ©e des dĂ©penses de chĂŽmage ou plus largement de sous-emploi. Pour le reste, la rĂ©fĂ©rence Ă  un indicateur d’Outptut-Gap agrĂ©gĂ© (au niveau du pib) suffit, Ă©liminant les risques d’erreurs liĂ©s Ă  des prĂ©visions et Ă  un filtrage de variables macro-Ă©conomiques plus dĂ©sagrĂ©gĂ©es.

Encadré 1

Ces incidences non-discrĂ©tionnaires en recettes publiques peuvent ĂȘtre dĂ©finies comme suit, Ă  partir d’une dĂ©finition conventionnelle du taux de prĂ©lĂšvement obligatoire total implicite « r » = TPO = R/Y = ∑Ri / Y (R= le total des recettes spĂ©cifiques Ri).

Chacune des recettes spĂ©cifiques peut ĂȘtre dĂ©finie comme correspondant au produit d’une base imposable (macro-Ă©conomique) « Bi » et d’un taux d’imposition implicite (ou moyen) « ti » associĂ©. Soit ∑Ri = ∑ ti * Bi.

En définissant par αi = Bi / Y les pondérations respectives des diverses bases imposables au sein du pib « Y », et

En dĂ©finissant le taux d’imposition implicite effectif comme correspondant au produit d’un taux implicite « non-discrĂ©tionnaire » (ex ante) « tndi » et d’un indicateur d’impulsions non-discrĂ©tionnaires « idi » (soit ti = tndi * idi), nous aurons en finale:

r = TPO = ∑ ( idi * tndi * αi ). (1) (2) (3)

En termes diffĂ©rentiels (par rapport au temps), la composante (3) pourra ĂȘtre associĂ©e aux effets de structure « purs », et le produit des composantes (2 et 3) aux effets de structures totaux (y compris l’effet « taux d’imposition moyen implicite non-discrĂ©tionnaire » Ă  structures macro-Ă©conomiques ou macro-fiscales inchangĂ©es ou invariantes, encore appelĂ© « effet progressivitĂ© pure » ou « effet Ă©lasticitĂ© pure (ex ante) »).

En notant ici par « r‘ » le diffĂ©rentiel d’une variable quelconque « r » par rapport au temps, et en rappelant que le diffĂ©rentiel (par rapport au temps) d’un produit de trois variables se dĂ©finit comme suit:

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Une critique que l’on pourrait adresser Ă  l’approche utilisĂ©e ici est que les bases imposables Bi utilisĂ©es pour dĂ©finir les taux d’imposition non-discrĂ©tionnaires (et par ricochet aussi les taux discrĂ©tionnaires 
) sont des bases effectives ou observĂ©es (ex post) qui ne sont pas elles-mĂȘmes totalement exogĂšnes ou indĂ©pendantes des politiques budgĂ©taires et fiscales menĂ©es. Cette option retenue se distingue sur ce point de la mĂ©thodologie de la sebc. Cette derniĂšre prenait en effet soin d’essayer d’exclure de ses bases imposables tendancielles les composantes les plus susceptibles d’ĂȘtre influencĂ©es par les orientations de politique budgĂ©taire discrĂ©tionnaire – Ă  savoir notamment la consommation intermĂ©diaire publique (Ă©lĂ©ment de la base tva), l’emploi public, la masse salariale des apu (base imposable Ă  l’ipp). Cette option du sebc se dĂ©fendait pleinement dans la mesure oĂč, Ă  l’exclusion des dĂ©penses de chĂŽmage ou de sous-emploi, aucun effet de composition spĂ©cifique (non-discrĂ©tionnaire) n’était pris en compte dans la mĂ©thode sebc sur le versant « dĂ©penses primaires ».

Dans l’approche proposĂ©e ici par contre, les incidences non-discrĂ©tionnaires, tant cycliques – liĂ©es aux Ă©volutions de l’effet-dĂ©nominateur via l’output gap – que plus structurelles (22) sont explicitement traitĂ©es au niveau des dĂ©penses primaires elles-mĂȘmes, ce qui justifie d’exclure de les prendre en compte une seconde fois au niveau mĂȘme des bases imposables effectives des recettes non-discrĂ©tionnaires. Comme dans le cas des travaux de la dgtpe française (23), on distinguera explicitement un « effort structurel » (discrĂ©tionnaire) en recettes publiques, d’une part, et en dĂ©penses (primaires), d’autre part; les incidences

22 Principalement les effets « prix relatifs » et les incidences socio-démographiques.23 Voir notamment D. Levy et S. Duchene (2003), ainsi que D. Levy et J-F. Ouvrard (1998),

op. cit.

dt.(a * b * c) = (a * b * c)’ =

[(a’ *{b*c}) + (b’ *{a*c}) + (c’ *{a*b})], nous aurons, en simplifiant, que les effets de structures totaux en recettes peuvent se dĂ©finir comme :

∆ESTRr = ∑i [ (tndi * αi)’ * idi ].

Et, complĂ©mentairement, les impulsions discrĂ©tionnaires en recettes IDIr se-ront dĂ©finies comme ∆TPO – ∆ESTRr, ou encore :

∆IDIr = ∑i [ (tndi * αi) * idi’ ]

Nous aurons ainsi en finale: ∆r = ∆ESTRr + ∆IDIr

La variation (absolue) du taux de prélÚvements obligatoires tpo au cours du temps correspondra à la somme des effets de structures (en recettes) et des impulsions discrétionnaires.

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non-discrétionnaires, tant cycliques ou réversibles que plus « structurelles » ou sous-jacentes se trouvent dÚs lors traitées spécifiquement à part sur chaque versant des soldes primaires analysés.

Il n’en reste pas moins bien sĂ»r que l’analyse reste « statique » dans sa dĂ©marche statistique, les ratios des bases imposables en recettes Ă©tant supposĂ©s donnĂ©s (exogĂšnes), ceci postulant a priori l’absence au niveau agrĂ©gĂ© de rĂ©tro-bouclage, en pourcentage du pib effectif !, entre impulsions discrĂ©tionnaires et effets de composition. De maniĂšre indirecte, cette hypothĂšse a pu ĂȘtre testĂ©e, certes de maniĂšre assez rudimentaire, sur base des rĂ©sultats agrĂ©gĂ©s mis Ă  jour et dĂ©veloppĂ©s ci-aprĂšs). Ceci est traitĂ© ultĂ©rieurement (voir la Section 2.3).

1.2 Effets de structures et composantes en recettes publiques (prélÚvements obligatoires): Effets de structures « purs » et effets « progressivité (pure) »

L’étape suivante consiste, dans le prolongement de l’EncadrĂ© n°1, Ă  poursuivre plus loin la dĂ©composition des effets « de structures », de maniĂšre Ă  mieux faire ressortir les contributions (additives) respectives des effets « de structures purs » (Ă  Ă©lasticitĂ© ex ante supposĂ©e unitaire) des effets complĂ©mentaire « d’élasticitĂ© pure » (Ă  pondĂ©rations des bases imposables nominales supposĂ©es inchangĂ©es). Cette distinction est Ă©videmment essentiellement opĂ©ratoire en ce qui concerne les recettes publiques pour lesquelles les Ă©lasticitĂ©s partielles ex ante Ă  leur base imposable principale respective sont a priori trĂšs significativement diffĂ©rentes de l’unitĂ©, Ă  savoir principalement l’ipp et les droits d’accises.

En notant par Rnit la recette publique non-discrétionnaire (ex ante) « i » au temps t

rni°t = le taux de croissance nominal de la recette non-discrétionnaire « i » au temps t

Yt le pib nominal au temps t

y°t: le taux de croissance nominal du pib au temps t

rnit le ratio de la recette publique i au pib nominal au temps t = Rnit / Yt

Bit la base imposable correspondant Ă  la recette publique Rnit

bi°t: le taux de croissance de cette base imposable au temps t

αi = le poids de la base imposable Bit au sein du pib nominal au temps t = Bit / Yt

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eit = l’élasticitĂ© ex ante de la recette publique Rnit par rapport Ă  sa base imposable Bit, soit:

pnit = le taux de prélÚvement implicite (non-discrétionnaire) de la recette publique Rnit au temps « t » par rapport à sa base imposable Bit, soit:

Nous aurons donc que rnit = (Rnit / Bit) * (Bit / Yt) = pnit * αit

D’oĂč: rnt = ÎŁi rnit = ÎŁi (pnit * αit)

Sur base des notations ci-dessus, nous aurons que :

(2)

Une maniĂšre de dĂ©composer les effets de structures en recettes publiques peut ĂȘtre formalisĂ©e comme suit.

Elle scinde l’évolution dans le temps du ratio non-discrĂ©tionnaire des recettes publiques en deux composantes additives:

1. Un effet de structures « pur » qui, Ă  taux de prĂ©lĂšvement implicite ( non-discrĂ©tionnaire) supposĂ© inchangĂ© pour chaque recette Rni, mesure l’impact, en % du pib, des modifications du poids des bases imposables (les variations des αi, ou les Δαi) sur leur ratio non-discrĂ©tionnaire au pib;

2. Un effet dit de « progressivitĂ© pure » (24), qui, Ă  pondĂ©rations supposĂ©es inchangĂ©es des bases imposables respectives en % du pib nominal, mesure l’impact des modifications de taux d’impositions implicites non-discrĂ©tionnaires, soit les Δpni, sur l’évolution des ratios des recettes publiques. Ces modifications de taux d’impositions sont mesurĂ©es par le biais des Ă©lasticitĂ©s implicites (non-discrĂ©tionnaires) ou structurelles de chaque recette publique par rapport Ă  sa base imposable spĂ©cifique.

Il faut dĂ©composer l’évolution d’une pĂ©riode Ă  l’autre du ratio des prĂ©lĂšvements obligatoires, ou de chaque recette considĂ©rĂ©e sĂ©parĂ©ment, soit:

24 Y compris une composante résiduelle mixte trÚs marginale.

eit = rnit° / bi°t

pnit = Rnit / Bit

Rnit = Rnit-1 * (1 + rni°t) = Rnit-1 * [1 + (eit * bi°t)]

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Deux modalitĂ©s empiriques lĂ©gĂšrement distinctes d’imputation de la composante rĂ©siduelle mixte (a priori non-sĂ©parable) sont possibles, et chacune d’elles sera prĂ©sentĂ©e sĂ©parĂ©ment dans ce qui suit.

Une premiÚre formalisation part de la décomposition suivante:

rnit - rnit-= [(Rnit / Bit) * (Bit / Yt)] – [[(Rnit-1 / Bit-1) * (Bit-1 / Yt-1)]

= (pnit * αit) – (pnit-1 * αit-1)

= [αit-1 * (1+ αi°t) * pnit)] - (αit-1 * pnit-1)

avec αi°t = (αit / αit-1) –1 = [(Bit / Yt) / (Bit-1 / Yt-1)] – 1

= [{Bit-1 * (1+bi°t)}/ {Yt-1 * (1+y°t)}] * [(Yt-1 / Bit-1)] – 1

= [(1+bi°t) / (1+y°t)] –1 = [(1+bi°t) - (1+y°t)] / (1+y°t)

= (bi°t - y°t) / (1+y°t)

= le différentiel annuel de croissance nominal corrigé (par (1+y°t )) entre la base imposable Bit et le pib nominal Yt

Nous avons donc aussi que:

Nous aurons donc aussi que:

1. αit-1 * [ (pnit - pnit-1) = l’effet de progressivitĂ© « pure », directement liĂ© Ă  l’écart annuel de taux de prĂ©lĂšvement endogĂšne ou non-discrĂ©tionnaire par rapport au ratio de la base imposable αit. Cet Ă©cart est Ă©videmment nul lorsque pnit = pnit-1, c’est-Ă -dire lorsque nous avons affaire Ă  une Ă©lasticitĂ© ex ante unitaire du prĂ©lĂšvement Rnit par rapport Ă  sa base im-posable αit, ou encore lorsque eit = (rni°t / bi°t) =1. AprĂšs de multiples transformations (voir Annexe), et en dĂ©finissant Δit = (eit – 1) nous arri-vons Ă  Ă©tablir aussi que:

rnit - rnit-1 = (Rnit / Yt) – (Rnit-1 / Yt-1)

(1+ αi°t) = [(1+bi°t) / (1+y°t)]

rnit - rnit = αit-1 * [ (pnit - pnit-1) + (αi°t * pnit )], avec

(1)=EPRG-1 (2)=ESTR-2

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L’effet de progressivitĂ© pure sera nul si eit = 1 ou si Δit = 0, cad si rni°t = bi°t

2. αit-1 * (αi°t * pnit ) = αi°t * (αit-1 * pnit ) = l’effet de structure « pur », liĂ© au diffĂ©rentiel corrigĂ© αi°t de croissance nominale (entre Bit et Yt), effet qui est Ă©videmment nul lorsque αi°t = 0 (lorque bi°t = y°t). Nous avons aussi que:

Une seconde dĂ©composition, lĂ©gĂšrement diffĂ©rente de la prĂ©cĂ©dente, avec une imputation marginalement distincte de la composante rĂ©siduelle mixte, peut ĂȘtre obtenue au dĂ©part de la formulation suivante:

En dĂ©finissant par: Δit = (eit – 1) = l’écart Ă  l’unitĂ© de l’élasticitĂ© ex ante de la recette Rnit par rapport Ă  sa base imposable Bit, soit:

Nous aurons:

rαit-1 * [ (pnit - pnit-1) = rnit-1 * Δit * [bi°t / (1 + bi°t )]

= rnit-1 * [ (rni°t -bi°t) /(1 + bi°t)]

rnit - rnit-1 = (Rnit / Yt) – (Rnit-1 / Yt-1)

= [{Rnit-1 * (1 + rni°t)} / { Yt-1 * (1+y°t)}] – (Rnit-1 / Yt-1)

= rnit-1 * [ (eit * bi°t) – y°t] / (1+y°t)}

Δit = (rni°t / bi°t ) –1 = (rni°t - bi°t ) / bi°t

rnit - rnit-1 = rnit-1 * [{( Δit + 1) * bi°t} – y°t] / (1+y°t)}

= rnit-1 * [(bi°t – y°t) + (Δit * bi°t)] / (1+y°t)}

= [rnit-1 * {(bi°t – y°t) / (1+y°t)}] + [rnitt-1 * {( Δit * bi° t) / (1+y°t)}]

(3) = ESTR-2 (4 )= EPRG-2

(αit-1 * pnit ) = [(Bit-1 / Yt-1) * (Rnt / [Bit-1 * (1+ bi°t)] = [rnit * (1+y°t)] / (1+bi°t)

D’oĂč : αi°t * (αit-1 * pnit ) = [(bi°t - y°t) / (1+y°t)] * [rnit * (1+y°t)] / (1+ bi°t)

= rnit * [(bi°t - y°t) / (1+ bi°t)] = rnit * Ύi°t

= le ratio non-discrétionnaire de prélÚvement de la recette « i » au temps « t », multiplié par le différentiel corrigé Ύi°t = * [(bi°t - y°t) / (1+ bi°t)]

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3. L’effet de structure « pur » est liĂ© Ă  nouveau au diffĂ©rentiel de croissance nominal entre la base imposable et le pib nominal (donc Ă  l’évolution du ratio de cette base de prĂ©lĂšvement au pib dans le temps);

4. L’effet de progressivitĂ© est directement liĂ© Ă  l’écart (Ă  l’unitĂ©) de l’élasticitĂ© ex ante ou non-discrĂ©tionnaire de la recette « i » par rapport Ă  sa propre base imposable.

Les Ă©carts entre les deux procĂ©dĂ©s de dĂ©composition se situent uniquement au niveau des facteurs de corrections rĂ©siduels, et donc des procĂ©dures d’imputation ou de rĂ©partition des facteurs rĂ©siduels mixtes ou conjoints ( non-sĂ©parabilitĂ© stricte) entre les deux composantes « pures ».

1.3 Une quantification illustrative à partir de l’analyse des recettes d’IPP 1970-2010

Les recettes d’ipp se prĂȘtent particuliĂšrement bien Ă  un exercice illustratif de dĂ©composition formalisĂ©e de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire en une composante « de structure » pure et une autre de « progressivitĂ© (pure)». En effet, la base imposable Ă  l’ipp a historiquement enregistrĂ© d’importantes modifications structurelles, Ă  la fois quant Ă  son poids relatif global au sein du pib mais aus-si quant Ă  sa composition interne (entre revenus professionnels salariaux ou non-salariaux et prestations sociales thĂ©oriquement imposables). De plus, cet impĂŽt se caractĂ©rise, plus que tout autre, par une Ă©lasticitĂ© intrinsĂšque ou ex ante trĂšs largement supra-unitaire Ă  sa base macro-Ă©conomique imposable, variant de 1,47 Ă  1,68 selon les grandes sous-pĂ©riodes (hors indexation des barĂšmes et autres paramĂštres fiscaux) et selon les techniques d’estimations Ă©conomĂ©triques utilisĂ©es.

Cette Ă©lasticitĂ© ex ante se trouve cependant trĂšs fortement rĂ©duite si l’on dĂ©finit Ă  partir de l’an 2000, comme cela sera le cas dans l’analyse quantifiĂ©e qui suit, le rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire de base en matiĂšre d’ipp comme un rĂ©gime avec indexation des barĂšmes et autres paramĂštres fiscaux, et ce a contrario de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente (y compris la pĂ©riode intermĂ©diaire 1989-1999).

Dans ce cas, l’élasticitĂ© nominale de l’ipp Ă  la hausse annuelle des prix Ă  la consommation (et Ă  sa contrepartie en terme de croissance nominale des revenus imposables indexĂ©s par tĂȘte) est en principe unitaire. L’élasticitĂ© de l’ipp Ă  la hausse globale des revenus imposables nominaux devient alors d’autant plus faible (se rapprochant de l’unitĂ©) que la composante inflationniste de cette hausse nominale est Ă©levĂ©e et que la croissance rĂ©elle des revenus imposables (par tĂȘte est faible). Ainsi, sur la pĂ©riode 2000-2010, cette Ă©lasticitĂ© moyenne ex ante en rĂ©gime d’indexation des barĂšmes Ă  l’ipp serait tombĂ©e Ă  1,1 Ă  peine.

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L’analyse des recettes d’ipp, et notamment de leur trajectoire non-discrĂ©tionnaire et impulsions discrĂ©tionnaires, a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e et publiĂ©e (25). La Section qui suit se contente, dans le cadre de la trajectoire non discrĂ©tionnaire en base segmentĂ©e, de procĂ©der Ă  une dĂ©composition de cette trajectoire en ses deux principaux Ă©lĂ©ments.

Un premier commentaire se base sur les Ă©volutions en niveaux de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire (en base segmentĂ©e) et de ses deux principales composantes mesurĂ©es selon la procĂ©dure [1]. A titre informatif, la composante rĂ©siduelle mixte (Ă©cart entre les deux procĂ©dures de dĂ©composition), s’avĂšre totalement marginale (-0,09 % de pib au maximum en niveau, en 1980-81).

On relĂšve (cf. Graphique 1 ci-aprĂšs) que les effets « progressivitĂ© » sont trĂšs largement dominants et assez homogĂšnes (haussiers), alors qu’à l’inverse les effets « de structure » se caractĂ©risent par une succession de phases haussiĂšres (annĂ©es 70 surtout, 1991, 2001 et 2008-09 de maniĂšre plus ponctuelle et limitĂ©e) et surtout baissiĂšres (1981-89, 1993-2000 et finalement 2003-2007). En dĂ©finitive, les effets de structures se greffent sur la tendance haussiĂšre lourde des effets « de progressivitĂ© ».

25 Voir F. Denil, « Estimation des trajectoires non discrĂ©tionnaires en matiĂšre d’impĂŽt des personnes physiques », Bullettin de Documentation du spf Finances, 71Ăšme annĂ©e, n°1, 1er trimestre 2011.

Evolut. en % du PIB 1970-76 1976-81 1981-87 1987-92 1992-98 1998-04 2004-10

Effets de structures ( STR1) 0,9 % 0,6 % -1,8 % -0,2 % -0,6 % -0,2 % 0,2 %

Effets de progressivité (PROG1) 3,6 % 2,3 % 1,3 % 1,7 % 1,3 % 0,8 % 0,3 %

Total IPP non-discrét., dont: 4,5 % 2,9 % -0,5 % 1,5 % 0,7 % 0,7 % 0,5 %

Tableau 1: Composantes de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire Ă  l’IPP

-0,12

-0,06

0,00

0,06

0,12

0,18

0,24

0,30

0,36

0,42

0,48

0,54

0,60

70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10

Log I

ndice

s des

ratio

s au P

IB - 1

970 =

100%

IPP non-discrét. (base segm.) (1)=(2+ 3) Effets de Struct. (2)

Effets Progressivité (3) PROG (lissé) - (3-Bis)

Graphique 1: Tajectoire non-discrĂ©tionnaire Ă  l’IPP fĂ©dĂ©ral et composantes

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Quantitativement, l’effet « progressivitĂ© » non-discrĂ©tionnaire Ă  l’ipp est considĂ©rable en longue pĂ©riode, puisqu’il atteint 11,5 % de pib (plus qu’un triplement du ratio initial 1970 de l’ipp en % du pib) au bout de prĂšs de 40 ans. MesurĂ© en pourcentage du pib (en termes de ratios), la contribution de l’effet « progressivitĂ© » reste importante aprĂšs 1980, mĂȘme si elle se rĂ©duit significativement en termes annuels. On passe en effet d’une contribution annuelle de 0,6 % de pib Ă  la hausse du ratio non-discrĂ©tionnaire de l’ipp ( fĂ©dĂ©ral) pendant les annĂ©es 70 (1970-79) Ă  0,24 % de pib l’an « seulement » en moyenne les 20 annĂ©es suivantes (1979-1999) et enfin moins de 0,1 % de pib en moyenne annuelle (0,08 % de pib exactement) les 10 derniĂšres annĂ©es (1999-2009), soit la pĂ©riode en rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire hors indexation des barĂšmes fiscaux Ă  l’ipp.

Plus prĂ©cisĂ©ment, en termes d’effets dits « de structures purs », les inflexions les plus marquantes interviennent en 1970-80, avec une contribution haussiĂšre cumulĂ©e de 1,5 % de pib en 10 ans, puis inversement en 1981-90 avec une contribution nĂ©gative ou baissiĂšre cumulĂ©e de 2,3 % de pib en moins de 10 ans. AprĂšs une brĂšve phase lĂ©gĂšrement haussiĂšre en 1991, on assiste nouveau Ă  un lent dĂ©clin tendanciel sur la pĂ©riode 1993-2008, se traduisant par une contribution nĂ©gative de plus de 1,0 % de pib malgrĂ© le rebond temporaire et limitĂ© de 2001. La contribution structurelle haussiĂšre de 2008-2009 pour sa part apparaĂźt vigoureuse, avec une contribution haussiĂšre estimĂ©e de 0,8 % de pib en 2 ans, particuliĂšrement en 2009, avec un impact de 0,6 % de pib en une seule annĂ©e, (annĂ©e de rĂ©cession et de remontĂ©e sensible de la part salariale).

Globalement, l’effet « progressivitĂ© pure » tend Ă  s’affaiblir dans le temps en termes relatifs et en longue pĂ©riode et ce pour deux raisons principales:

▾ le ralentissement progressif du rythme annuel de croissance nominale de la base macro-Ă©conomique imposable, surtout Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 80 (politiques d’austĂ©ritĂ© salariale et sociale), puis Ă  nouveau Ă  partir de 1992-93 (nouvelle phase de rigueur salariale et sociale), combinĂ©e avec une accentuation de la dĂ©sinflation et du ralentissement de la croissance nominale des revenus socioprofessionnels (26);

▾ le passage en 2000, au niveau de l’ipp, Ă  un rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire structurel d’indexation des barĂšmes et autres paramĂštres.

Cette double rupture est encore plus visible si l’on raisonne non en niveaux (ratios en % du pib) mais en Ă©volutions logarithmiques de ces ratios, comme ci-aprĂšs.

26 Période appelée « période de la grande modération ».

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L’interprĂ©tation des deux graphiques ci-avant est relativement claire:

▾ Jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 80, la hausse du ratio non-discrĂ©tionnaire de l’ipp fĂ©dĂ©ral (soit +7,3 % de pib) est largement dominĂ©e par les effets

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

1970

-74

1974

-78

1978

-81

1981

-85

1985

-88

1988

-92

1992

-97

1997

-01

2001

-05

2005

-10

En %

du

PIB

Progressivité (2) Structure pur (3) Total non-discrét. (1)=(2+3)

Graphique 2: Contributions Ă  l’évolution du ratio non-discrĂ©tionnaire de l’IPP fĂ©dĂ©ral

Hors indexation post-1999

-2,1%

-1,4%

-0,7%

0,0%

0,7%

1,4%

2,1%

2,8%

3,5%

4,2%

4,9%

70-7

6

76-8

1

81-8

7

87-9

2

92-9

8

98-0

3

03-1

0

En %

du

PIB

Effet Progressivité (2) Effet de Structure pur (3)Total non-discrét. (1)=(2+3)

Graphique 3: Contributions Ă  l’évolution du ratio non-discrĂ©tionnaire de l’IPP fĂ©dĂ©ral

Hors indexation post-1999

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

« de progressivité » (prÚs de 80 % du total), amplifiés par les effets « de structure » purs néanmoins également haussiers (+1,5 % de pib en 11 ans);

▾ De 1981 jusqu’à la fin des annĂ©es 90, les effets « de structures » purs nĂ©gatifs Ă  l’inverse sont assez largement dominants par rapport aux effets « de progressivitĂ© » qui restent logiquement haussiers, de sorte que les Ă©volutions non-discrĂ©tionnaires en matiĂšre d’ipp fĂ©dĂ©ral s’avĂšrent nettement baissiĂšres. Sur la pĂ©riode 1981-88 par exemple ( pĂ©riodes 1981-85 et 1985-88 combinĂ©es), les effets « de progressivitĂ© » ne compensent qu’un peu moins de 70 % (+1,4 % de pib) de effets « de structures » nĂ©gatifs (-2,1 % de pib) de sorte que par solde la trajectoire ex ante de l’ipp se trouve baissiĂšre (-0,7 % de pib);

▾ A partir de lĂ  les Ă©volutions deviennent plus erratiques et les configura-tions plus variĂ©es ou alternĂ©es selon les sous-pĂ©riodes concernĂ©es et leur longueur. Dans l’ensemble, les effets de « progressivitĂ© » haussiers (sauf en 2005-2010, oĂč ils sont nettement plus modestes) l’emportent nettement sur des effets « de structures » qui ne s’avĂšrent trĂšs nettement baissiers qu’en 1992-97 (ou 1992-98) ainsi qu’en 2001-2005.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

2 Politique fiscale et parafiscale belge en longue pĂ©riode ( 1970-2010) – Effets de structures agrĂ©gĂ©s et impulsions discrĂ©tionnaires

2.1 Trajectoire non-discrétionnaire agrégée et principales composantes

2.1.1 Trajectoires non-discrétionnaires globales

Cette section synthĂ©tise et consolide les diffĂ©rentes trajectoires non-discrĂ©tionnaires mises Ă  jour lors de l’analyse dĂ©taillĂ©e rĂ©alisĂ©e au niveau de chaque type de recette fiscale et parafiscale considĂ©rĂ©e sĂ©parĂ©ment. Ceci permet de quantifier l’évolution endogĂšne ou non-discrĂ©tionnaire rĂ©trospective du taux de prĂ©lĂšvement fiscal et parafiscal global, et donc d’identifier par lĂ -mĂȘme le jeu des effets de structures ou de composition au niveau pertinent, c’est-Ă -dire agrĂ©gĂ©.

Un premier graphique retrace la trajectoire estimĂ©e de ce ratio des recettes non-discrĂ©tionnaires et de ses principales composantes, en pourcentage du pib effectif, celle-ci retraçant par la-mĂȘme aussi celle des effets de composition (tant de court terme et rĂ©versibles que plus permanents et structurels).

Il faut rappeler que le champ couvert ici est celui de l’ensemble des recettes fiscales et parafiscales en sec95, Ă  l’exclusion donc des recettes non fiscales (ventes de biens et services, revenus de la propriĂ©tĂ©, transferts courants et en

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

du P

IB

Total (1)=(2+3) Fiscales (2)

IPP+ISOC+PR-MEN (2a) Indir. + Assim. (2b)

Cotisations (3)

Graphique 4: Trajectoire des prélÚvements obligatoires non-discrétionnaires

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

capital reçus). Les deux seules exceptions sont d’une part les recettes fiscales transfĂ©rĂ©es Ă  l’ue (principalement les droits de douane et une partie limitĂ©e de la tva), qui sont ici prises en compte, et d’autre part les droits de succession et de donation (principale recette en capital), qui sont ici laissĂ©s hors champ (27). Les donnĂ©es utilisĂ©es sont pour la pĂ©riode 1970-2009 celles dĂ©taillĂ©es des Comptes nationaux 2010, et pour l’annĂ©e 2010 les donnĂ©es des Comptes synoptiques (provisoires) publiĂ©es par belgostat (bnb et icn) fin mars 2011, complĂ©tĂ©es par des donnĂ©es sec95 plus dĂ©taillĂ©es mises Ă  disposition par le bfp (28).

Les donnĂ©es principales sont prĂ©sentĂ©es en rĂ©gime (non-discrĂ©tionnaire) d’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp aprĂšs 1999 ( derniĂšre annĂ©e de la mini-indexation), ce qui ralentit la progression des recettes non-discrĂ©tionnaires. Les lignes en continu (aprĂšs 1999) prĂ©sentent Ă  titre illustratif les variables correspondantes mais sans indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux aprĂšs 1999. Cette indexation est dans ce cas alternatif considĂ©rĂ©e comme de nature discrĂ©tionnaire.

La tendance de long terme est globalement mĂȘme si irrĂ©guliĂšrement ascendante, en dĂ©but de pĂ©riode principalement et ce de maniĂšre prononcĂ©e (annĂ©es 70) ainsi qu’en fin de pĂ©riode (15 derniĂšres annĂ©es environ). Elle n’est clairement descendante qu’au cours de la premiĂšre partie des annĂ©es 80 (de 1982 Ă  1986) et stagnante de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 80 jusqu’au milieu des annĂ©es 90. Il se vĂ©rifie que le rĂŽle de l’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’Ipp (en ce y compris les impacts dĂ©rivĂ©s sur les additionnels des pl via les effets sur l’impĂŽt global fĂ©dĂ©ral) est loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable dans l’évolution (et l’évaluation) de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire, avec un Ă©cart cumulĂ© en 10-11 ans (1999-2010) de 2,5 % de pib.

La composante de loin la plus dynamique et haussiĂšre est reprĂ©sentĂ©e par les impĂŽts directs sur les revenus (variable 2a, composĂ©e de l’isoc, de l’ipp et du prĂ©compte mobilier mĂ©nages principalement), alors que les impĂŽts indirects (et directs assimilĂ©s) ainsi que les cotisations sociales prĂ©sentent une tendance nettement baissiĂšre, mĂȘme si de maniĂšre attĂ©nuĂ©e en fin de pĂ©riode.

L’inversion nĂ©gative ou baissiĂšre marquĂ©e des effets de composition au cours de la pĂ©riode 1982-86 principalement est trĂšs largement imputable Ă  la trajectoire non-discrĂ©tionnaire des cotisations sociales, alors que les recettes fiscales non-discrĂ©tionnaires totales enregistrent plutĂŽt une stabilisation tendancielle aprĂšs leur trĂšs forte progression des annĂ©es 70 voire au-delĂ  (une progression de prĂšs de 6 % de pib au total en 1970-82). A partir du milieu des annĂ©es 90, c’est de nouveau sous l’impulsion des recettes fiscales principalement que les effets de composition repartent significativement mĂȘme si irrĂ©guliĂšrement Ă  la

27 Car difficilement modélisables compte tenu de la non- ou sous-déclaration assez massive des actifs financiers.

28 Ces donnĂ©es provisoires pour 2010 s’écartent dans certains cas quelque peu des donnĂ©es dĂ©finitives publiĂ©es fin septembre 2011 par l’icn et Belgostat. La dĂ©composition estimĂ©e pour l’annĂ©e 2010 doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e Ă©galement comme provisoire et dans certains cas approximative.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

hausse, cette hausse Ă©tant cependant freinĂ©e par le retour au principe de base d’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp.

En finale, le niveau des recettes non-discrétionnaires retrouve en fin de période (2009-2010) son niveau de la fin des années 70, soit un niveau à peine inférieur au pic atteint au tout début des années 80 (1981-82).

Le graphique qui suit illustre les effets de composition ou de structures globaux mais exprimés en incidences annuelles (en écarts de pib) ou moyennes lissées sur 3 ans.

24%

26%

28%

30%

32%

34%

36%

38%

40%

42%

44%

46%

1970

1973

1976

1979

1982

1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

En %

du PI

B

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

18%

20%

22%

Total (1)=(2+3) Id., hors Indexat. Post-99Fiscales cour. (2) Cotisations (3) (E.Dr.)

Graphique 5: Trajectoires non-dscrétionnaires,suite

-0,9%

-0,6%

-0,3%

0,0%

0,3%

0,6%

0,9%

1,2%

1,5%

1,8%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

En %

du PI

B

Total (1) Id, lissé 3 ans (2)

Graphique 6: Effets de structures annuels et lissés sur 3 ans

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MĂȘme si ces effets de composition peuvent paraĂźtre parfois erratiques et assez volatiles, leur analyse en termes de moyenne mobile centrĂ©e sur 3 ans permet de faire ressortir clairement quelques cycles bien identifiables:

▾ Les annĂ©es 70 sont le thĂ©Ăątre d’effets de composition assez systĂ©matiquement favorables (haussiers en termes de ratio des prĂ©lĂšve-ments obligatoires consolidĂ©s non-discrĂ©tionnaires). C’est l’inverse au cours des annĂ©es 80, pour lesquelles les effets nĂ©gatifs (baissiers en termes de rendement des recettes) sont Ă  l’inverse assez largement nĂ©gatifs (sauf en 1987 et plus marginalement 1981-82).

▾ On assiste Ă  un retournement progressif au cours de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 80 et Ă  une brĂšve inversion haussiĂšre au dĂ©but des annĂ©es 90 avant un nouveau plongeon dĂ©favorable assez bref vers le milieu des annĂ©es 90.

▾ A partir du milieu des annĂ©es 90 et jusqu’au dĂ©but de la dĂ©cennie suivante on assiste Ă  une nouvelle inversion et Ă  la mise en place d’un rĂ©gime d’effets de composition favorables et haussiers pour les recettes. Celui-ci est briĂšvement interrompu dans la phase d’aprĂšs crise financiĂšre et krach de la « nouvelle Ă©conomie » (2001-2004) avant de repartir Ă  la hausse, mĂȘme si plus modestement, dĂšs le milieu de la dĂ©cennie 2000.

2.1.2 Effets de structures comparés avec des études antérieures

Le graphique 7 présente une comparaison des effets de composition sur la pé-riode 1985-2005 avec ceux estimés dans deux études antérieures (29).

29 F. Denil (2007), op. cit, et R. Savage (2006), estimation non-publiée.

-2,0%

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

En %

PIB -

Base

1985

=0%

Est. 2007 (FD) (1) Est. 2006 (RS) (2) Est. 2011 (3)

Graphique 7: Effets de structures comparés 1985-2005

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Le profil gĂ©nĂ©ral de ces effets de structures est assez bien corrĂ©lĂ©, mĂȘme si pour certaines annĂ©es des diffĂ©rences ponctuelles significatives (supĂ©rieures Ă  0,5 % de pib) peuvent apparaĂźtre. On notera surtout un Ă©cart plus persistant et croissant en fin de pĂ©riode, dĂ©jĂ  Ă  partir de 2002 entre les estimations (1) et (3), mais sur-tout dĂšs 1999-2000 entre les estimations (2) et (3).

Sur plus longue pĂ©riode, on voit apparaĂźtre des Ă©carts d’estimations plus persistants entre la quantification opĂ©rĂ©e ici et la derniĂšre Ă©valuation prĂ©cĂ©dente (30) rĂ©alisĂ©e en longue pĂ©riode (1970-2005).

▾ De 1970 Ă  1985, la nouvelle estimation donne des effets de structures un peu moins prononcĂ©s (en Ă©volution) que prĂ©cĂ©demment, avec un Ă©cart cumulĂ© (en Ă©volution) progressivement croissant atteignant -2,4 % de pib en 15 ans, soit un peu plus de 0,15 % de pib en moyenne annuelle;

▾ Par la suite (1985-2005), on observe des fluctuations d’une certaine amplitude de cet Ă©cart d’estimation (de l’ordre de 1 % de pib sur plusieurs annĂ©es), mais sans trend clairement Ă©tabli.

2.1.3 Les effets de structures par grands types de recettes

Dans l’analyse plus dĂ©taillĂ©e qui suit, l’examen des effets de structures sera dĂ©veloppĂ© sur base d’un regroupement transversal et d’une semi-agrĂ©gation des

30 Il s’agit d’une estimation non-publiĂ©e rĂ©alisĂ©e au sed sur base du sec95 juste avant l’intro-duction des rĂ©visions mĂ©thodologiques importantes de 2005 (notamment l’introduction des SIFIMs).

35%

36%

37%

38%

39%

40%

41%

42%

43%

44%

45%

46%

47%

1970

1973

1976

1979

1982

1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

En %

PIB

-5%

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

Nouveau (2010) Ancien (2005)

Ecart (2010 - 2005) (E. Dr.) Id. moy.mob. "3 ans" (E. Dr.)

Graphique 8: Effets de structure comparés en longue période

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recettes analysĂ©es en trois grandes catĂ©gories, en fonction d’une classification de nature fonctionnelle.

Pour des raisonnements de cohĂ©rence avec les regroupements partiels dĂ©jĂ  opĂ©rĂ©s en vue de l’analyse Ă©conomĂ©trique et quantitative des recettes considĂ©rĂ©es sĂ©pa-rĂ©ment, ce regroupement « fonctionnel » ne recouvrera pas parfaitement la clas-sification europĂ©enne officielle entre prĂ©lĂšvements sur le travail, sur le capital et sur la dĂ©pense (consommation et investissements non-productifs).

Les trois champs considérés distinctement seront:

1. Les prĂ©lĂšvements obligatoires sur les revenus socioprofessionnels (au sens large (31), ceux-ci regroupant a) l’ipp (yc. les additionnels Ă  l’ipp des pl et/ou rĂ©gionaux), b) l’ensemble des cotisations sociales obligatoires et 3) les autres impĂŽts courants non-mobiliers (prĂ©compte) sur les revenus des mĂ©nages (32);

2. Les impĂŽts dits sur les « capital » ou la « propriĂ©tĂ© », comprenant les impĂŽts directs sur les revenus des sociĂ©tĂ©s (sqs) et du patrimoine mobilier des mĂ©nages (prĂ©compte mobilier), ainsi que l’ensemble des impĂŽts (directs ou indirects) affectant d’une part les revenus ou le patrimoine immobilier (prĂ©compte immobilier etc.) ainsi que les transactions immobiliĂšres (droits d’enregistrement), d’autre part les impĂŽts divers (courants en capital, en capital hors droits de succession ou de donation, et enfin indirects) sur les transactions financiĂšres ou la constitution d’épargne (33);

3. Les impĂŽts indirects « non-patrimoniaux » (voir ci-dessus), principalement la tva pure, les accises (et taxes assimilĂ©es), les droits de douane et autres impĂŽts indirects rĂ©trocĂ©dĂ©s Ă  l’ue, les autres impĂŽts indirects nda, ainsi que les impĂŽts directs autres que sur les revenus (notamment certaines taxes « automobiles » Ă  charge des men, assimilĂ©s aux impĂŽts indirects de mĂȘme nature Ă  charge des entreprises), ainsi qu’une partie de la redevance de radio-tĂ©lĂ©vision. Cette rubrique « indirecte Ă©largie » contient une sĂ©rie de taxes indirectes ou redevance « sectorielles » Ă  la production qui dans une logique strictement fonctionnelle pourraient ĂȘtre assimilĂ©es Ă  des impĂŽts

31 Ceux-ci dĂ©passant dans une certaine mesure la dĂ©finition traditionnelle des revenus « sur le travail », puisqu’ils incluent les cotisations sociales et les impĂŽts personnels (ipp) sur les revenus de remplacement (pensions, prĂ©pensions, allocations de chĂŽmage etc.), mais sont aussi dĂ©finis nets des rĂ©ductions d’impĂŽts et dĂ©penses fiscales Ă  l’ipp obtenues Ă  l’occasion de dĂ©ductibilitĂ©s hypothĂ©caires (intĂ©rĂȘts et capital) et financiĂšres (Ă©pargne-pension, assu-rance-vie) qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es du point de vue fonctionnel comme des impĂŽts nĂ©gatifs (ou subventions fiscales) sur le capital et ses revenus.

32 Il s’agit principalement (par ordre d’importance dĂ©croissant) de 1) la cotisation spĂ©ciale de sĂ©curitĂ© sociale (ainsi antĂ©rieurement de la cotisation sur les hauts revenus), de la taxe annuelle sur les participations bĂ©nĂ©ficiaires ainsi que de la taxe sur la participation des travailleurs aux bĂ©nĂ©fices ou au capital de la sociĂ©tĂ©.

33 On relĂšvera ici surtout: parmi les impĂŽts courants sur le capital: les taxes sur le patrimoine (terrains et bĂątiments) et les asbl, la taxe annuelle sur les titres cĂŽtĂ©s en bourse et la taxe annuelle sur les opc, etc.; parmi les impĂŽts en capital: la taxe sur l’épargne Ă  long terme et les dĂ©clarations libĂ©ratoires uniques (dlu et celle du secteur diamant); parmi les impĂŽts indirects nda sur le patrimoine: la taxe sur les opĂ©rations de bourse et de reports, la taxe sur la livraison des titres au porteur.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

(indirects) sur le facteur « capital », mais qui ici ne sont pas imputés à la catégorie 2) (34).

Dans une trĂšs large mesure, la classification retenue ici recoupe la classification fonctionnelle traditionnelle, hormis principalement le traitement de l’impĂŽt ( professionnel) sur les revenus mixtes des travailleurs indĂ©pendants, professions libĂ©rales et sociĂ©tĂ©s de personnes, qui est assimilĂ© par la Commission europĂ©enne (Taxation trends in the European Union) Ă  un impĂŽt sur les revenus de l’entreprise (ebe des mĂ©nages) et Ă  ce titre assimilĂ© aux impĂŽts sur les profits et revenus de l’entreprise et de la propriĂ©tĂ© au sens large (catĂ©gorie 2) ci-avant).

Dans ce qui suit, comme dans l’analyse plus dĂ©taillĂ©e entreprise par catĂ©gorie d’impĂŽt ou de prĂ©lĂšvement, les recettes seront considĂ©rĂ©es a priori nettes des rĂ©ductions au titre de subventions dites « salariales » ou Ă  l’emploi. Ceci concerne principalement les cotisations sociales obligatoires, qui seront dĂ©finies nettes des principales catĂ©gories de rĂ©ductions de cotisations sociales (35) et autres subventions salariales (36) qui rĂ©duisent les ressources sociales et parafiscales disponibles pour le financement des prestations sociales traditionnelles. Ceci concerne aussi (plus rĂ©cemment) les rĂ©ductions de prĂ©compte professionnel Ă  charge du Pouvoir fĂ©dĂ©ral, en faveur du travail d’équipe et de nuit ainsi que des chercheurs universitaires. Sur certains points de dĂ©tails, relatifs Ă  l’imputation de certains impĂŽts indirects Ă  la production (D.29.h), la classification fonctionnelle retenue ici diffĂšre de celle utilisĂ©e par la Commission europĂ©enne ou par C. Valenduc (37).

Un premier graphique illustre l’évolution des trois principales composantes de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire globale (et des effets de composition associĂ©s) dans cette perspective « fonctionnelle ».

34 Il s’agit Ă  titre illustratif (et sans exhaustivitĂ©) de : BĂ©nĂ©fices de monopoles fiscaux (loterie nationale), Cotisation sur le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique, Redevance sur certains produits pharmaceutiques, taxe sur les centres de coordination, Rentes de monopole (belgacom, Loterie nationale), Cotisations unique ou exceptionnelle Ă  charge (
 des sociĂ©tĂ©s, du secteur gaziez, du secteur pĂ©trolier, des producteurs d’électricitĂ©, des exploitants nuclĂ©aires, etc.).

35 Principalement le Maribel social et réductions de cotisations en faveur des contractuels des hÎpitaux.

36 Principalement les subventions salariales (rĂ©ductions de cotisations) liĂ©es aux chĂšques-services et au plan d’activation des chĂŽmeurs.

37 Valenduc C. (2004), « Les taux d’imposition implicite du travail, du capital, de la consom-mation et des transferts sociaux », Bulletin de Documentation du SPF Finances, n°5, pp. 147-199.

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16%

19%

22%

25%

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31%

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1970

1973

1976

1979

1982

1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

En %

PIB

- Moy

. Mob

. 3 an

s

3%

6%

9%

12%

15%

18%

21%

24%

27%

30%

Total (1) Socio-Profess. (°) (2) (E.Dr.)

Propriété (3) (E.Dr.) Indirects (part.)+ Div. (4) (E.Dr.)

Graphique 9: Trajectoires non-discrétionnaires en classification <<fonctionnelle>>

Incidences en % du PIB 70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

Fiscaux 3,1 % 2,5 % -0,3 % -0,2 % -0,2 % 0,7 % 0,8 %

Directs Reven. (IPP, ISOC, PRM) 4,6 % 3,5 % 1,1 % 0,7 % 0,5 % 0,7 % 0,6 %

Indirectes & Dir. Autres -1,5 % -1,1 % -1,3 % -0,8 % -0,7 % -0,0 % 0,3 %

Parafiscales (cotisations) 0,3 % -0,0 % -1,9 % 0,3 % -0,3 % 0,2 % 0,4 %

Total PrélÚvem. non-discrétionn. 3,4 % 2,4 % -2,2 % 0,1 % -0,5 % 0,9 % 1,2 %

Socio-Profess. (IPP + Cotisat.) 5,0 % 2,9 % -2,6 % 2,0 % 0,4 % 1,1 % 0,9 %

IPP yc. Addit. 4,7 % 3,0 % -0,7 % 1,7 % 0,7 % 0,8 % 0,6 %

Div. RĂ©sid. MEN -0,0 % -0,0 % -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,0 %

Cotisations sociales 0,3 % -0,0 % -1,9 % 0,3 % -0,3 % 0,2 % 0,4 %

Propriété (courants) -0,2 % 0,4 % 2,0 % -1,0 % -0,1 % -0,0 % 0,4 %

ISOC -0,2 % -0,2 % 1,5 % -0,9 % 0,3 % 0,1 % -0,0 %

PRM, ENREG., Autres 0,1 % 0,5 % 0,4 % -0,1 % -0,5 % -0,1 % 0,4 %

Div. SQS et sect. nda & ISBL -0,1 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 %

TVA + ACC.+Douanes -1,4 % -1,0 % -1,6 % -0,9 % -0,6 % -0,1 % -0,1 %

TVA -0,0 % -0,3 % -0,9 % -0,4 % -0,2 % 0,3 % 0,4 %

Accises (et Douanes) -1,4 % -0,7 % -0,7 % -0,5 % -0,4 % -0,4 % -0,5 %

Autres Dir. & Indir. 0,0 % 0,1 % 0,1 % -0,0 % -0,1 % -0,0 % 0,0 %

Total PrélÚvem. non-discrétionn. 3,4 % 2,4 % -2,2 % 0,1 % -0,5 % 0,9 % 1,2 %

pm. Indirects (part.) + Directs nda -1,4 % -0,9 % -1,5 % -0,9 % -0,7 % -0,1 % -0,1 %

pm. Autres que socio-professionnels -1,6 % -0,5 % 0,5 % -1,9 % -0,9 % -0,1 % 0,3 %

Tableau 2: Effets de composition non-discrétionnaires par sous-périodes

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150

Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

-3,2%

-2,4%

-1,6%

-0,8%

0,0%

0,8%

1,6%

2,4%

3,2%

4,0%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

Evolu

tions

en %

PIB

Socio-Profess. (2) ISOC, Mobil & Immob. (3)

TVA, ACC & Div. nda (4) Total (1)=(2 Ă  4)

Graphique 10: PrélÚvements courants non-discrétionnaires - Effets de structures

Evolutions en % du PIB 70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

Fiscaux 1,7 % 2,9 % 1,0 % -0,4 % 0,2 % -0,2 % -0,4 % 1,3 % 0,1 % 0,5 %

Directes Reven. (IPP, ISOC, PRM)

3,1 % 3,3 % 1,8 % 0,8 % 0,3 % 0,7 % 0,1 % 1,4 % 0,0 % 0,3 %

Indirects & Dir. Autres -1,4 % -0,3 % -0,8 % -1,2 % -0,1 % -0,8 % -0,6 % -0,1 % 0,0 % 0,2 %

Parafiscaux (cotisations) 0,2 % -0,0 % 0,1 % -1,2 % -0,7 % 0,3 % -0,3 % 0,4 % -0,3 % 0,4 %

Total PrélÚvements (Nouv.) Non-discrét.

1,9 % 2,9 % 1,0 % -1,7 % -0,5 % 0,1 % -0,8 % 1,8 % -0,2 % 0,9 %

IPP + Cotisat. Soc. (Socio-Profess.) h.Index.>.99

3,1 % 3,3 % 1,5 % -1,6 % -1,0 % 2,0 % 0,1 % 1,7 % -0,3 % 0,9 %

IPP yc. Addit. (hors index. post-99)

3,0 % 3,3 % 1,5 % -0,4 % -0,3 % 1,7 % 0,4 % 1,2 % -0,0 % 0,5 %

Div. RĂ©sid. MEN -0,1 % 0,1 % -0,0 % -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,0 %

Cotisations sociales 0,2 % -0,0 % 0,1 % -1,2 % -0,7 % 0,3 % -0,3 % 0,4 % -0,3 % 0,4 %

Propriété 0,3 % -0,1 % 0,0 % 1,2 % 0,8 % -1,0 % -0,3 % 0,2 % 0,2 % 0,1 %

ISOC 0,2 % -0,4 % -0,2 % 0,8 % 0,7 % -0,9 % 0,1 % 0,3 % 0,1 % -0,1 %

PRM, ENREG., Autres 0,0 % 0,4 % 0,2 % 0,3 % 0,1 % -0,1 % -0,4 % -0,1 % 0,1 % 0,2 %

Div. SQS et sect. nda & ISBL 0,0 % -0,1 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 %

TVA + ACC.+Douanes -1,5 % -0,3 % -0,6 % -1,3 % -0,4 % -0,9 % -0,5 % -0,2 % 0,0 % -0,1 %

TVA -0,3 % 0,2 % -0,2 % -0,7 % -0,1 % -0,4 % -0,1 % 0,0 % 0,3 % 0,2 %

Accises (et Douanes) -1,2 % -0,6 % -0,4 % -0,5 % -0,2 % -0,5 % -0,4 % -0,2 % -0,3 % -0,3 %

Autres Dir. & Indir. -0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % 0,1 % -0,0 % -0,1 % 0,1 % -0,1 % 0,0 %

Propriété (bis) 0,3 % -0,1 % 0,0 % 1,2 % 0,8 % -1,0 % -0,3 % 0,2 % 0,2 % 0,1 %

Sur revenus mobil. & immob. 0,2 % -0,2 % 0,3 % 1,2 % 0,6 % -1,1 % -0,4 % 0,2 % -0,0 % -0,1 %

Sur transactions 0,1 % 0,1 % -0,3 % -0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,2 % 0,2 %

Total PrélÚvements (Nouv.) Non-discrétionn.

1,9 % 2,9 % 1,0 % -1,7 % -0,5 % 0,1 % -0,8 % 1,8 % -0,2 % 0,9 %

pm. Indirects (part.) + Directs nda -1,5 % -0,3 % -0,5 % -1,2 % -0,3 % -0,9 % -0,6 % -0,1 % -0,1 % -0,1 %

pm. Autres que socio-professionnels

-1,2 % -0,4 % -0,5 % -0,1 % 0,5 % -1,9 % -0,9 % 0,1 % 0,1 % 0,0 %

Tableau 3: Effets de structures par sous-périodes et catégories de recettes

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

En matiĂšre d’effets de structures, on peut dĂ©gager les principales informations suivantes des graphiques et du tableau qui prĂ©cĂšde:

▾ Au cours des annĂ©es 70 et jusqu’en 1981 inclus, les effets de structures en recettes publiques fiscales et parafiscales sont assez massivement favorables (haussiers, de prĂšs de 6 % de pib au total en 11 ans Ă  peine), particuliĂšrement au niveau des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels oĂč ils atteignent mĂȘme prĂšs de 8 % de pib sur la mĂȘme pĂ©riode). Ceci rĂ©sulte principalement de la forte progression endogĂšne de l’ipp, dans un contexte d’abord de progression soutenue de la part imposable Ă  l’ipp (suite notamment Ă  la hausse marquĂ©e de la part salariale au sein du pib), ensuite d’effet « progressivitĂ© » marquĂ© en situation Ă  la fois d’inflation Ă©levĂ©e, de rythmes de progression Ă©levĂ©s des bases im-posables nominales et d’absence d’indexation des barĂšmes fiscaux. Il en rĂ©sulte un « fiscal drag » prononcĂ© ponctionnant les revenus socioprofessionnels rĂ©els des mĂ©nages et alimentant le rendement fiscal. La hausse de la part salariale tend Ă©galement Ă  soutenir l’évolution des cotisations sociales non-discrĂ©tionnaires, compensant ainsi l’élasticitĂ© intrinsĂšquement infra-unitaire du systĂšme de prĂ©lĂšvement parafiscal en rĂ©gime dit plafonnĂ© (jusqu’en 1982). Les autres effets de structures sont soit lĂ©gĂšrement haussiers (sur le facteur « propriĂ©tĂ© »), soit franchement baissiers (-2,3 % de pib en 1970-81) au niveau de la derniĂšre catĂ©gorie ( impĂŽts indirects « partim » et directs nda). Par ailleurs, on assiste dĂ©jĂ  Ă  un certain affaiblissement des effets de structures favorables ( haussiers) Ă  la fin des annĂ©es 70 et le dĂ©but des annĂ©es 80 (pĂ©riode 1978-81) par rapport aux Ă©volutions haussiĂšres rapides des deux sous-pĂ©riodes antĂ©rieures (1970-74 et 1974-78).

▾ Une vĂ©ritable rupture et inversion intervient dĂšs 1982-83 avec l’apparition d’effets de structures devenus nĂ©gatifs (baissiers) dans le sillage de la dĂ©valuation de 1982 et de la mise en place d’une vigoureuse politique de restrictions salariales, budgĂ©taires et sociales en vue de rĂ©tablir la compĂ©titivitĂ© des entreprises et d’assainir les finances publiques. Cette politique pĂšse lourdement sur la demande intĂ©rieure finale (les principales bases imposables soumises Ă  l’imposition indirecte) Ă  l’avantage des exportations et des investissements productifs (dĂ©taxĂ©s Ă  la tva), et provoque une inversion Ă  la baisse de la part salariale, pesant sur l’évolution endogĂšne des cotisations sociales et de l’ipp. Sur la pĂ©riode 1981-88 (7 ans), les effets de structures s’avĂšrent largement nĂ©ga-tifs (-2,1 % de pib, soit un recul annuel moyen de 0,3 % de pib), avec des reculs marquĂ©s tant au niveau des recettes socioprofessionnelles (-2,6 % de pib, surtout en cotisations sociales) qu’au niveau des recettes indirectes et directes nda (-1,5 % de pib, en tva et accises). Par contre, les effets de structures en recettes au niveau des revenus de la propriĂ©tĂ© (au sens large) deviennent largement positifs (haussiers, avec + 1,9 % de pib, dont +1,5 % de pib Ă  l’isoc). Ceci provient de l’élargissement consĂ©quent des bases imposables tant Ă  l’isoc (hausse du poids des profits imposables des sqs) qu’au niveau des revenus mobiliers ou financiers des mĂ©nages (intĂ©rĂȘts et dividendes perçus).

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

Les deux graphiques qui suivent dĂ©taillent plus avant les Ă©volutions non-discrĂ©tionnaires (effets de composition « larges », y compris l’effet « progressivitĂ© ») et, par confrontation aux Ă©volutions effectives, permettront d’identifier la trajectoire discrĂ©tionnaire globale.

On relĂšvera quelques observations principales:

▾ certaines sous-pĂ©riodes, les effets de composition en recettes sont substantiels et dĂ©passent 0,4 Ă  0,5 % de pib par an en valeur absolue –

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

8%

70-78 78-85 85-92 92-00 00-10 70-85 85-10

Evolu

tions

en %

PIB

Socio-Profess. (2) ISOC, Mobil & Immob. (3)

TVA, ACC & Div. nda (4) Total (1)=(2 Ă  4)

Graphique 11: Effets de structures par sous-périodes

-5%

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

Evolu

tions

en %

PIB

Socio-Profess. (2) ISOC, Mobil & Immob. (3)

TVA, ACC & Div. nda (4) Total (1)=(2 Ă  4)

Graphique 12: Effet de structures par sous-périodes

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

comme en 1970-74 et 1974-78 (impacts positifs pour les finances publiques), 1981-85 (impacts négatifs), 1997-01 (impacts positifs à nouveau);

▾ pendant la pĂ©riode de forte dĂ©gradation des finances publiques ( 1974 -81), les effets de composition en recettes sont favorables ( haussiers), alors qu’à l’inverse ils sont dĂ©favorables (baissiers) pendant la phase d’assainissement budgĂ©taire 1981-88, Ă  concurrence de 2,4 % de pib environ. Pendant la pĂ©riode d’assainissement budgĂ©taire belge en vue de l’accession Ă  l’euro, ils s’avĂšrent Ă©galement dĂ©favorables, quoique plus modestement (0,6 % de pib en 5 ans);

▾ les effets de composition sont assez largement dominĂ©s par les contribu-tions globalement haussiĂšres des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels (ipp et cotisations sociales);

▾ par contre, les incidences des principaux impĂŽts indirects (tva, accises, douanes etc.) sont inversement baissiĂšres, et ce pour toutes les pĂ©riodes;

▾ en matiĂšre d’impĂŽts sur les revenus de la propriĂ©tĂ© et d’impĂŽts sur les transactions mobiliĂšres et immobiliĂšres, les effets de composition sont favorables pendant l’essentiel des annĂ©es 80, puis Ă  nouveau baissiers en 1988-92, et significativement haussiers au cours des 10 derniĂšres annĂ©es (+0,3 % de pib environ);

▾ depuis 1997-98, les effets de composition sont Ă  nouveau nettement haussiers (+1,8 % de pib en 11 ans, soit un impact annuel moyen de l’ordre de 0,16 % de pib), plus qu’intĂ©gralement localisĂ© au niveau des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels (1,9 % de pib); et encore ces chiffres sont-ils mesurĂ©s en rĂ©gime rĂ©fĂ©rentiel d’indexation des paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp depuis 2000, sans quoi ils seraient beaucoup plus Ă©levĂ©s (2,5 % de pib en plus en 10 ans au bas mot);

▾ par rapport Ă  une autre pĂ©riode de 11 ans d’effets de composition Ă©galement structurellement haussiers (1970-81, avec +6,0 % de pib en termes cumulĂ©s), on observe nĂ©anmoins une composition interne sensiblement diffĂ©rente. En contexte de hausse importante de la part salariale ( surtout en 1975-76) et de « fiscal-drag » considĂ©rable liĂ© au contexte inflationniste de l’époque (et d’absence d’indexation des paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp), la hausse endogĂšne estimĂ©e des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels en 1970-81 est massive (+8,0 % de pib), soit plus de 4 fois celle de la pĂ©riode 1998-2009. Mais elle est en partie neutralisĂ©e par la contribution ex ante baissiĂšre des autres prĂ©lĂšvements (-2,0 % de pib, dont -2,4 % de pib en impĂŽts indirects) alors qu’à l’inverse en 1998-2009 cette derniĂšre n’est plus que marginalement dĂ©favorable (-0, % de pib au total) et mĂȘme modestement favorable en 1997-2009;

▾ depuis le dĂ©but des annĂ©es 90, les effets de « structures » en recettes non socioprofessionnelles tendent Ă  devenir moins baissiers qu’auparavant. Ceci ressort clairement du dernier graphique ci-aprĂšs, reprenant la dĂ©composition des effets de structures par pĂ©riodes plus longues de 7 Ă  9 ans, voire carrĂ©ment d’une quinzaine d’annĂ©es.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

2.1.4 Effets de structures annuels et composantes « fonctionnelles »

Les graphiques qui suivent retracent les effets de structures annuels totaux ainsi que leurs composantes (additives) selon le regroupement fonctionnel adopté en 3 grandes catégories.

Chacun des 4 graphiques couvre une période de 10 à 12 ans.

-0,8%

-0,4%

0,0%

0,4%

0,8%

1,2%

1,6%

2,0%

2,4%

1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981

En %

du P

IB - A

nnue

l

Indir. & dir.nda (4) Propriété (3)

Socio-professionnels (2) Effet de structures (1)=(2 Ă  4)

Graphique 14a: Effets de structues annuels et commposantes <<fonctionnelles>> additives

-0,6%

-0,4%

-0,2%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1,2%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

En %

du P

IB -M

oy. M

ob. C

entré

e 3 an

s

Total (1) Socio-Profess. (2) Autres (3)

Graphique 13: Effets de structures annuels (lissés) et composantes

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

-1,0%

-0,8%

-0,6%

-0,4%

-0,2%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1,2%

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

En %

du

PIB

-Ann

uel

Indir. & dir.nda (4) Propriété (3)

Socio-professionnels (2) Effet de structures (1)=(2 Ă  4)

Graphique 14c: Effets de structures annuels et composantes <<fonctionnelles>> additives

-1,0%

-0,8%

-0,6%

-0,4%

-0,2%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989

En %

du

PIB

- Ann

uel

Indir. & dir.nda (4) Propriété (3)

Socio-professionn. (2) Effet de struct. (1)=(2 Ă  4)

Graphique 14b: Effets de structures annuels et composantes << fonctionnelles >> additives

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

▾ Pendant les annĂ©es 70, les effets de structures sont systĂ©matiquement et nettement « positifs » (haussiers), sauf marginalement en 1976. les annĂ©es oĂč ces effets sont les plus marquĂ©s sont, par ordre dĂ©croissant: 1975 (+1,7 % de pib), 1977 (+1,2 %), 1971 (+0,8 %) et 1979 (+0,8 %). Les effets de structures annuels socioprofessionnels sont assez massivement dominants (et haussiers), alors qu’à l’inverse les effets en impĂŽts indirects et directs nda (sur la dĂ©pense) sont baissiers (sauf en 1975).

▾ Pendant les annĂ©es 80 sauf en 1980 ainsi qu’en 1987, ces effets de structures annuels sont Ă  l’inverse baissiers (1983-86 et 1988-89) ou quasi-neutres (1981-82). De 1982 Ă  1989 inclus, la composante socioprofessionnelle est clairement baissiĂšre, alors qu’à l’inverse celle sur la propriĂ©tĂ© est symĂ©triquement haussiĂšre (sauf marginalement en 1989). La troisiĂšme composante (impĂŽts indirects autres que patrimoniaux et directs nda) est Ă©galement assez systĂ©matiquement baissiĂšre, sauf en 1987 (et beaucoup plus marginalement en 1982).

▾ Pendant les annĂ©es 90, le profil gĂ©nĂ©ral est plus irrĂ©gulier que pendant les deux dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes, les annĂ©es 1990-91 et 1993, ainsi que 1998-99 Ă©tant clairement haussiĂšres, sous l’influence dominante de la composante socioprofessionnelle, alors que les autres annĂ©es (1992, 1994-96) Ă  l’inverse s’avĂšrent baissiĂšres. La composante socioprofessionnelle n’est baissiĂšre (et significativement) qu’en 1994, alors que la somme des deux autres composantes n’est vraiment fortement baissiĂšre (un impact annuel dĂ©passant –0,5 % de pib) qu’en 1991-92. Dans l’ensemble, les annĂ©es 1992-97 sont globalement baissiĂšres (Ă  l’exception de 1993) alors qu’aux deux extrĂ©-mitĂ©s de la dĂ©cennie (1991-92 et 1998-99) les effets de structures sont clai-rement haussiers.

▾ On retrouve Ă©galement un profil irrĂ©gulier au cours de la derniĂšre dĂ©cennie (annĂ©es 2000-09), avec deux annĂ©es haussiĂšres en dĂ©but de pĂ©riode (2000-01, dans le prolongement des annĂ©es Ă©galement haussiĂšres 1998-99), deux

-0,6%

-0,4%

-0,2%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

En %

du PI

B -An

nuel

Indir. & dir.nda (4) Propriété (3)

Socio-professionnels (2) Effet de structures (1)=(2 Ă  4)

Graphique 14d: Effets de structures annuels et composantes <<fonctionnelles >> additives

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

annĂ©es baissiĂšres (2003-04), suivies de 3 annĂ©es plutĂŽt modĂ©rĂ©ment haus-siĂšres (2005-07) et d’une annĂ©e fortement haussiĂšre (2008, avec +0,7 % de pib). La fin de la dĂ©cennie se solde cependant par un retournement baissier, malgrĂ© une composante socioprofessionnelle qui reste haussiĂšre.

En conclusion, on voit se dessiner des phases pluriannuelles plus ou moins ho-mogĂšnes d’orientation tantĂŽt haussiĂšres (annĂ©es 1971-80, 1998-2001), tantĂŽt bais-siĂšres (1983-89, 1992-97), le plus souvent briĂšvement interrompues par des « out-liers » comme en 1987 et 1993, voire les annĂ©es 1991-92.

Il est Ă  relever par ailleurs que l’on n’observe aucune corrĂ©lation statistique signi-ficative entre les impulsions discrĂ©tionnaires annuelles et les effets de structures correspondants, mesurĂ©s en % du pib. Il est Ă©galement intĂ©ressant de noter que les effets de structures annuels atteignent 0,4 % de pib en valeur absolue moyenne (Ă©cart-moyen), comparativement Ă  prĂšs de 0,7 % de pib pour l’écart-moyen annuel (en % du pib Ă©galement) de l’évolution du ratio effectif de recettes. Ceci tĂ©moigne de l’importance relative de ces effets de composition comme facteur explicatif non-discrĂ©tionnaire des variations effectives observĂ©es de ce ratio.

2.1.5 Conclusions intermédiaires: Elasticité globale ex ante et degré de cyclicité des effets de composition

La dĂ©finition d’une trajectoire de l’ensemble agrĂ©gĂ© des prĂ©lĂšvements obligatoires non-discrĂ©tionnaires (ex ante) permet d’estimer les Ă©lasticitĂ©s implicites ex ante de ces recettes en termes du pib nominal. C’est cette sĂ©rie calculĂ©e qui est reprise dans le graphique ci-dessous.

▾ on observe que cette Ă©lasticitĂ© globale annuelle est assez variable, se situant aux extrĂȘmes Ă  0,65 (1994) et 1,65 (2008);

▾ en moyenne sur l’ensemble de la pĂ©riode, elle se situe Ă  1,07 (moyenne arithmĂ©tique) ou 1,06 (moyenne gĂ©omĂ©trique). L’écart moyen d’élasticitĂ© se situe Ă  0,18 (soit 17 % de la moyenne); cette variabilitĂ© traduit l’importance relative des effets de structures annuels, autour d’une Ă©lasticitĂ© structu-relle ou sous-jacente, elle-mĂȘme Ă©volutive;

▾ si l’on prend l’élasticitĂ© annuelle moyenne glissante sur les 5 derniĂšres annĂ©es, on obtient bien entendu une Ă©lasticitĂ© moins variable, se situant dans un couloir compris entre 0,8 et 1,25. On retrouve alors ici sous une forme complĂ©mentaire les principaux cycles dĂ©jĂ  observĂ©s en matiĂšre d’ef-fets de structures favorables ou haussiers (Ă©lasticitĂ© supra-unitaire) ou au contraire baissiers (Ă©lasticitĂ© infra-unitaire);

▾ enfin, un lissage de type polynomial (de rang 4) des Ă©lasticitĂ©s annuelles permet de dĂ©gager une trajectoire en matiĂšre d’élasticitĂ© sous-jacente. Celle-ci se caractĂ©rise par une Ă©rosion progressive au dĂ©part de niveaux largement supra-unitaires (prĂšs de 1,1 au dĂ©but des annĂ©es 70) avant de

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

retrouver une trajectoire progressivement ascendante dĂšs la fin des annĂ©es 80 ou le dĂ©but des annĂ©es 90. Cette remontĂ©e vers un niveau proche de 1,2 semble cependant plafonner voire commencer Ă  s’inverser en fin de pĂ©-riode (2008-2010). Cette Ă©lasticitĂ© sous-jacente reste ainsi comprise dans un « couloir » allant de 0,95 Ă  1,2, avec cependant une pĂ©riode intermĂ©diaire au cours de laquelle elle reste clairement infra-unitaire (1983-1995).

Le tableau ci-aprÚs reprend les élasticités implicites ex ante (moyennes géométriques) pour différentes sous-périodes, ainsi que ses déterminants nominaux.

Ici aussi il s’avĂšre que l’élasticitĂ© non-discrĂ©tionnaire moyenne en fin de pĂ©riode (dĂ©cennie 2000-2010 ou pĂ©riodes 1998-2004 et 2004-2010) est largement supra-unitaire, ceci tĂ©moignant d’une structure de la croissance Ă©conomique favorable Ă  une croissance endogĂšne soutenue des recettes publiques. Cette fin de pĂ©riode est cependant influencĂ©e par l’élasticitĂ© ex ante spĂ©cialement Ă©levĂ©e

y = -2E-06x4 + 0,0002x3 - 0,0028x2 - 0,0013x + 1,2114R2 = 0,1645

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

2007

2010

Par r

appo

rt au

PIB n

omina

l

Annuelle (1) Moy. 5 ans (3) Polynomial (rang 4)

Graphique 15: Elasticité implicite ex ante des prélÚvements obligatoires

Moyennes ann. par sous-pér. 1970-80 1980-90 1990-00 2000-10 1970-10 1980-10

Croissance nominale PIB 10,5 % 6,3 % 4,2 % 3,4 % 6,1 % 4,6 %

PrélÚvem. obligat. ex ante ( % Var.) 12,2 % 5,8 % 4,3 % 3,7 % 6,4 % 4,6 %

Elasticité implicite ex ante 1,16 0,92 1,03 1,09 1,06 0,99

Ecarts de croiss. (PrélÚv. - PIB) 1,7 % -0,5 % 0,1 % 0,3 % 0,4 % -0,0 %

Moyennes ann. par sous-pér. 1970-78 1978-85 1985-92 1992-98 1998-04 2004-10

Croissance nominale PIB 11,2 % 8,0 % 6,6 % 3,7 % 4,0 % 3,2 %

PrélÚvem. obligat. ex ante ( % Var.) 0,13 0,08 0,06 0,04 0,04 0,04

Elasticité implicite ex ante 115,3 % 97,9 % 94,2 % 94,4 % 110,1 % 115,6 %

Ecarts de croiss. (PrélÚv. - PIB) 1,7 % -0,2 % -0,4 % -0,2 % 0,4 % 0,5 %

Tableau 4: Elasticités globales implicites ex ante par sous-périodes

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de l’annĂ©e 2008, Ă  la veille du krach financier et de la rĂ©cession de 2009. Ceci pourrait marquer la fin d’un cycle favorable en matiĂšre d’effets de structures, ainsi que la convergence vers une situation d’affaiblissement des effets de structures favorables.

Une autre question importante consiste Ă  dĂ©terminer rĂ©trospectivement si on peut dĂ©tecter une composante cyclique dans le signe et l’importance quantitative des effets de structures. Pour ce faire, on essaie de vĂ©rifier s’il existe une corrĂ©lation significative en base annuelle entre:

▾ d’une part les Ă©carts annuels (t moins t-1) d’output gap, comme indicateur de variation annuelle de la position cyclique;

▾ et d’autre part les Ă©carts annuels mesurĂ©s des effets « de composition » en recettes.

Le graphique qui suit montre que cette corrĂ©lation est trĂšs faible et de plus statistiquement non-significative (grande dispersion des observations autour du trend). En termes statistiques, le RÂČ (coefficient de dĂ©termination) dĂ©passe Ă  peine 6 %, et la constante est non-significative, de mĂȘme d’ailleurs que le coefficient de corrĂ©lation (-0,0755).

Les rĂ©sultats sont encore plus mauvais si l’analyse est menĂ©e en niveaux ( plutĂŽt qu’en Ă©carts annuels). Ceci vient valider l’hypothĂšse de travail initiale selon laquelle les effets de composition en % du pib, qui affectent directement le niveau des prĂ©lĂšvements obligatoires, sont indĂ©pendants des Ă©volutions cycliques. Ceci est Ă©videmment et logiquement confortĂ© par l’absence de relation statistique

y = -0,0755x + 0,0013R2 = 0,0624

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

-5% -4% -3% -2% -1% 0% 1% 2% 3% 4%

Ecarts annuels d'Output-Gap

Effets

de co

mpos

it. an

nuels

Graphique 16: Relations entre Ă©volutions cycliques et effets de composition

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

significative entre l’élasticitĂ© ex ante des prĂ©lĂšvements obligatoires et les modifi-cations de positions cycliques rĂ©elles. De plus, dans ce dernier cas, le coefficient de corrĂ©lation (insuffisamment significatif) entre Ă©lasticitĂ© ex ante et Ă©volutions cycliques est nĂ©gatif, ce qui est en contradiction avec l’hypothĂšse alternative qu’en cas de corrĂ©lation significative, celle-ci devrait logiquement ĂȘtre positive (Ă©lasticitĂ© supra-unitaire au cycle rĂ©el).

2.2 Impulsions discrétionnaires de politique fiscale et para-fiscale

L’approche sera d’abord ici globale (ensemble des prĂ©lĂšvements obligatoires) avant d’ĂȘtre davantage dĂ©sagrĂ©gĂ©e par grandes catĂ©gories fonctionnelles de recettes et de dĂ©boucher enfin sur une analyse intĂ©grĂ©e pour chacune de ces 3 catĂ©gories fonctionnelles.

2.2.1 Evaluation globale

Un premier graphique ci-aprÚs présente une synthÚse agrégée des évolu-tions effective, non-discrétionnaire et discrétionnaire en matiÚre de ratio des prélÚvements obligatoires.

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

30%

32%

34%

36%

38%

40%

42%

44%

46%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

PIB

-198

2=0%

Non-discrétionn. (2) Effectif (1) Discrétionn. (3)=(1-2) E.Dr. (*)

Graphique 17: Impulsions discrétionnaires et évolutions effectives

(*) Hors indexation post-1999

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Ce graphique central de synthĂšse illustre clairement les grandes phases de la politique fiscale discrĂ©tionnaire menĂ©e globalement par les Pouvoirs publics belges au cours des 4 derniĂšres dĂ©cennies. On relĂšve en finale trois phases restrictives d’envergure successives, entrecoupĂ©es de deux phases « expansives » intermĂ©diaires et aboutissant en finale sur une longue phase expansive en fin de pĂ©riode.

▾ Les trois grandes phases « restrictives » (indicateur discrĂ©tionnaire global haussier) ne sont pas exactement de mĂȘme nature. La premiĂšre phase (1970-1978) correspond Ă  une phase de dĂ©veloppement accĂ©lĂ©rĂ© du secteur public et d’extension du systĂšme de protection sociale, nĂ©cessitant un renforcement des ressources collectives dans un contexte de dĂ©but de dĂ©gradation structurelle des finances publiques suite au premier choc pĂ©trolier et au ressac de croissance de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 70. Sur cette pĂ©riode de 8 ans, la hausse discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements obligatoires atteint 4,0 % de pib (soit 0,5 % de pib en moyenne annuelle).

▾ Les deux autres grandes phases « restrictives » (hausses discrĂ©tionnaires du ratio) se situent en 1981-1987 et 1992-98. Elles correspondent Ă  deux phases importantes d’assainissement budgĂ©taire avec une contribution significative de la composante « recettes publiques » tout comme de la composante « dĂ©penses primaires ». La hausse discrĂ©tionnaire en 1981-87 approche les 5 % de pib (4,9 % de pib plus exactement) en 6 ans Ă  peine, et ce dans un contexte d’un effort considĂ©rable de consolidation budgĂ©taire en vue de maĂźtriser l’emballement du taux d’endettement (effet « Boule de neige » explosif) et de rĂ©duire un dĂ©ficit considĂ©rable (prĂšs de 14 % de pib en 1981). La hausse discrĂ©tionnaire de la pĂ©riode 1992-1998 atteint pour sa part 4 % de PIB en 7 ans, soit un montant Ă©ga-lement important s’inscrivant dans le cadre de l’effort de convergence budgĂ©taire europĂ©enne en vue de l’accession Ă  l’euro (respect des critĂšres budgĂ©taires de Maastricht).

▾ Les deux premiĂšres phases « expansives » sont d’ampleur – et de durĂ©e - plus limitĂ©es. La baisse de 1980-81 correspond Ă  la rĂ©forme fiscale « Eyskens » et est d’ampleur plutĂŽt restreinte (-0,6 % de pib en 2 ans); elle est assez vite inversĂ©e par le tournant fiscal restrictif imposĂ© dĂšs 1982. Celle des annĂ©es post-1987 est plus importante et s’inscrit dans un cadre pluriannuel initiĂ© dĂšs 1985-86, mais initialement masquĂ© par l’impact du troisiĂšme saut d’index de 1987 (38). La baisse discrĂ©tionnaire des annĂ©es 1988-91 est non-nĂ©gligeable puisqu’elle atteint 2,6 % de pib, soit plus de la moitiĂ© du resserrement inversement restrictif intervenu en 1982-87. Elle s’inscrit Ă©galement dans le cadre d’un net assouplissement de la politique budgĂ©taire et fiscale en contexte favorable de contre-choc Ă©nergĂ©tique (baisses simultanĂ©es du cours du pĂ©trole et du dollar us) et de forte reprise Ă©conomique (fin des annĂ©es 80).

▾ La derniĂšre phase (post-1998) est assez remarquable car elle se traduit par une longue phase de baisse discrĂ©tionnaire cumulĂ©e importante des prĂ©lĂšvements obligatoires, Ă  concurrence de pas moins de 5,2 % de pib en

38 Converti de facto comme les deux précédents (1984-1985) en alourdissement des cotisa-tions patronales de sécurité sociale, mais à charge des salariés et non des employeurs.

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11 ans, et ceci avec un palier intermĂ©diaire au cours de la pĂ©riode 2001-2004. La baisse se concentre donc de facto sur 8 ans (-0,65 % de pib par an en moyenne). Ce chiffrage par ailleurs ne comprend pas le coĂ»t de l’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp, qui peut ĂȘtre estimĂ© Ă  2,4 % de pib en plus (effets induits sur l’ipp des pl inclus) sur la pĂ©riode correspondante. Il inclut par contre le coĂ»t cumulĂ© sur la mĂȘme pĂ©riode de la progression des subventions salariales de l’EntitĂ© I (baisses ciblĂ©es de cotisations sociales et de prĂ©compte professionnel au profit des employeurs) pour un total de prĂšs de 1,1 % de pib.

▾ En finale, comme le graphique ci-avant l’indique clairement, l’indicateur discrĂ©tionnaire cumulĂ© global retrouve en 2009 un niveau identique 
 Ă  celui de 1982 voire de 1978-79. Ceci implique que la baisse discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements obligatoires orchestrĂ©e depuis l’entrĂ©e de la Belgique dans l’Euro aurait intĂ©gralement neutralisĂ© les efforts de consolidation fiscale entrepris depuis la fin des annĂ©es 70 ou le dĂ©but des annĂ©es 80. Sur l’ensemble de la pĂ©riode 1970-2009, la hausse discrĂ©tionnaire cumulĂ©e des prĂ©lĂšvements obligatoires belges se limiterait ainsi aux 4 % de pib d’alourdissement discrĂ©tionnaire mis en Ɠuvre au cours des annĂ©es 70 dans une logique de financement de l’extension de la sphĂšre publique (premiĂšre moitiĂ© des annĂ©es 70) et de couverture financiĂšre des mesures anti-crise et de relance Ă©conomique keynĂ©sienne de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 70.

Le graphique qui suit prĂ©sente les mĂȘmes Ă©volutions globales, mais cette fois-ci exprimĂ©es en termes d’évolutions moyennes annuelles (lissĂ©es et centrĂ©es sur 3 ans) des trajectoires effectives, non-discrĂ©tionnaire et discrĂ©tionnaire des ratios des po en % du pib.

On retrouve ici, en termes différentiels lissés, les grands cycles non-discrétionnaires et discrétionnaires précédemment décrits.

-0,9%

-0,6%

-0,3%

0,0%

0,3%

0,6%

0,9%

1,2%

1,5%

1,8%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

Evolu

t. ann

. en %

du PI

B -M

oy. M

ob. C

entré

e 3 an

s

Effectives (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 18: Ratio des prélÚvements obligatoires et déterminants annuels lissés

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2.2.2 Impulsions discrétionnaires par regroupement fonctionnel des recettes

Les graphiques qui suivent procÚdent pour leur part à une désagrégation ( partielle) des impulsions discrétionnaires cumulées par sous-périodes de longueur diverse en trois composantes distinctes, selon la clé de partition fonctionnelle déjà utilisée en trois grands groupes de recettes:

1. les prĂ©lĂšvements (fiscaux et parafiscaux) explicitement socioprofessionnels, reprenant principalement l’ipp (yc les additionnels communaux), les cotisations sociales obligatoires (Ă  charge des salariĂ©s, indĂ©pendants et employeurs ainsi plus marginalement que des « inactifs ») ainsi que les autres impĂŽts sur les revenus socioprofessionnels (cotisations spĂ©ciales etc.);

2. tous les prĂ©lĂšvements directs clairement identifiables sur les profits des entreprises (isoc) et les revenus de la propriĂ©tĂ© mobiliĂšre des mĂ©nages (prĂ©compte mobilier des men), les impĂŽts immobiliers Ă  charge des sqs et des men, les impĂŽts directs et indirects, courants et en capital, sur les transactions mobiliĂšres et immobiliĂšres (droits d’enregistrement, prĂ©comptes immobiliers, etc.), bref, l’ensemble des impĂŽts directs et indirects identifiĂ©s sur les revenus du « capital » et de la « propriĂ©tĂ© » ainsi que sur les transactions mobiliĂšres et immobiliĂšres; seuls les droits de succession et de donation (impĂŽts en capital) ne sont pas pris en compte ici;

3. l’ensemble des impĂŽts indirects autres que ceux intĂ©grĂ©s dans la rubrique ci-avant (droits d’enregistrement, prĂ©comptes immobiliers, et diverses taxes sur les transactions ou services financiers notamment), complĂ©tĂ©s par les autres impĂŽts directs autres que sur les revenus des men et des sqs. On retrouve ici pour l’essentiel la tva, les droits d’accises et assimilĂ©s, les droits Ă  l’importation (droits de douane) et assimilĂ©s, d’autres impĂŽts ou taxes Ă  la production (sectorielles, environnementales, diverses).

Ce type de dĂ©composition permet de synthĂ©tiser les lignes de force par sous-pĂ©riodes en matiĂšre de contenu des orientations discrĂ©tionnaires mises en Ɠuvre en matiĂšre de recettes, que celles-ci soient restrictives (haussiĂšres) ou au contraire « expansives » (baissiĂšres).

Ainsi par exemple, avec une pĂ©riodisation par groupes de 7 Ă  9 ans (partie gauche du graphique), les observations suivantes peuvent ĂȘtre mises en exergue:

▾ Au cours des deux premiĂšres sous-pĂ©riodes, l’orientation discrĂ©tionnaire est clairement restrictive (haussiĂšre), Ă  concurrence de 7,9 % de pib au total en 15 ans. PrĂšs de 60 % de cet alourdissement discrĂ©tionnaire se si-tue au niveau des revenus socioprofessionnels (et mĂȘme 77 % au niveau des seules cotisations sociales !) et prĂšs de 40 % au niveau des impĂŽts indirects (partim) et assimilĂ©s (groupe 3); les impulsions discrĂ©tionnaires

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au niveau du facteur « capital » et des revenus de la propriété sont quasi-neutres;

▾ En 1985-92, Ă  cheval sur la fin de la vague d’austĂ©ritĂ© de l’aprĂšs-dĂ©valuation (de 1982) et les vellĂ©itĂ©s de retour du cƓur budgĂ©taire et fiscal de la fin des annĂ©es 80 et du dĂ©but des annĂ©es 90, l’orientation dominante rede-vient expansive sauf en impĂŽts indirects et assimilĂ©s;

-8%

-6%

-5%

-3%

-2%

0%

2%

3%

5%

6%

8%

70-78 78-85 85-92 92-00 00-10 70-85 85-10

Evolu

tions

en %

PIB

IPP + Cotis. (1) ISOC, Mobil. & Imm. (2)

TVA, ACC. &Div. Nda (3) Total (4)=(1 Ă  3)

Graphique 19: Impulsions discrétionnaires et composantes <<fonctionnelles>>

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

IPP + Autres / revenus + Cotisat. Soc. 1,0 % 1,5 % -1,7 % 3,3 % 0,0 % -1,9 % 0,3 % -1,5 % -0,9 % -2,0 %

IPP + Addit., h. Subvent. Salar., h.Index.>.99 -0,1 % 0,5 % -1,9 % 0,3 % -0,9 % -2,1 % 0,3 % -0,8 % -0,7 % -1,6 %

Autres sur revenus des MEN 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,0 % -0,1 % 0,2 % 0,0 % 0,1 % -0,1 %

Cotisat., nettes de RĂ©duct. 1,1 % 1,0 % 0,2 % 2,9 % 0,9 % 0,3 % -0,2 % -0,7 % -0,3 % -0,3 %

ISOC + PRM-MEN + ENR&IMM. 0,3 % -0,0 % -0,3 % -0,0 % -0,6 % -0,4 % 2,0 % -0,2 % 0,2 % -0,7 %

ISOC + PRM-MEN 0,3 % -0,1 % -0,3 % -0,2 % -0,6 % -0,4 % 1,5 % -0,0 % 0,1 % -0,4 %

ISOC 0,4 % -0,1 % -0,3 % -0,4 % -0,5 % 0,1 % 1,2 % -0,0 % 0,0 % -0,4 %

PRM-MEN -0,0 % 0,0 % -0,1 % 0,2 % -0,1 % -0,5 % 0,4 % -0,0 % 0,0 % -0,0 %

Autres (Financ., Immob. - yc indirects) -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,2 % -0,1 % -0,1 % 0,4 % -0,1 % 0,0 % -0,2 %

Autres dir.& indirects sur la product. -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,1 % -0,0 % 0,1 % -0,1 %

TVA + ACC.+ Douanes 0,7 % 0,6 % 0,5 % 1,0 % 0,2 % 0,7 % 0,9 % 0,0 % 0,3 % -0,1 %

TVA 0,2 % 0,2 % 0,3 % 0,4 % 0,2 % 0,1 % 0,3 % 0,1 % -0,1 % -0,1 %

Accises 0,5 % 0,5 % 0,2 % 0,6 % 0,0 % 0,7 % 0,6 % -0,0 % 0,4 % 0,0 %

Douanes 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 %

Autres Indirects (hors Propr.) et Directs nda -0,4 % 0,3 % 0,4 % 0,1 % -0,0 % -0,0 % 0,4 % -0,2 % -0,2 % -0,1 %

Total, Ă©volutions en % du PIB, dont: 1,5 % 2,4 % -1,1 % 4,3 % -0,5 % -1,6 % 3,6 % -1,8 % -0,5 % -2,8 %

pm. TVA + ACC + Autres div. 0,2 % 0,9 % 0,9 % 1,0 % 0,1 % 0,7 % 1,2 % -0,2 % 0,2 % -0,2 %

pm. Total hors socio-professionnelles 0,5 % 0,9 % 0,6 % 1,0 % -0,5 % 0,3 % 3,3 % -0,3 % 0,4 % -0,9 %

Tableau 5: Impulsions discrétionnaires par types de recettes et composition fonctionnelle

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▾ De 1992 Ă  2000 inclus (veille de la rĂ©forme fiscale Ă  l’ipp de 2001-2002), l’orientation fiscale est clairement restrictive (hausse du ratio discrĂ©tionnaire Ă  concurrence de 2,6 % de pib). Ceci rĂ©sulte cependant de la combinaison d’une hausse discrĂ©tionnaire de 3,5 % de pib sur les facteurs de production et bases imposables autres que les revenus socioprofessionnels, partiellement neutralisĂ©e – pour 0,9 % de pib ou un peu plus d’un quart – par une baisse discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements sur ces derniers.

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

Evolu

tions

en %

PIB

IPP + Cotis. (2) ISOC, Mobil. & Imm. (3)

TVA, ACC. &Div. Nda (4) Total (1)=(2 Ă  4)

Graphique 20: Impulsions discrétionnaires et composantes <<fonctionnelles>>

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

Evol

utio

ns en

% P

IB

IPP + Cotis. (2) ISOC, Mobil. & Immob. (3)

TVA, ACC. &Div. Nda (4) Total (1)=(2 Ă  4)

Graphique 21: Impulsions discrétionnaires et compsantes <<fonctionnelles>>

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

▾ Au cours de la derniĂšre grande phase (pĂ©riode 2000-2009), la baisse discrĂ©tionnaire est trĂšs consĂ©quente (-3,5 % de pib, sans prise en compte du coĂ»t de l’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp). Elle se concentre sur les prĂ©lĂšvements affectant les deux grands facteurs de production – travail et capital -, avec une quasi-neutralitĂ© au niveau des impĂŽts indirects (partim) et assimilĂ©s.

▾ Si l’on considĂšre l’ensemble de la pĂ©riode 1985-2009, l’orientation fiscale discrĂ©tionnaire est globalement expansive, malgrĂ© les Ă©pisodes restrictifs 1985-87 et surtout 1992-98, avec une baisse discrĂ©tionnaire du ratio global des prĂ©lĂšvements Ă  concurrence de 3,2 % de pib. Celle-ci rĂ©sulte pour sa part de la combinaison en sens opposĂ© d’une forte rĂ©duction discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements sur le facteur « travail » (-5,5 % de pib depuis 1985, sans compter l’impact de l’indexation fiscale Ă  l’ipp), d’une part, et d’un alourdissement partiellement compensatoire des impĂŽts indirects (partim) et assimilĂ©s, Ă  concurrence de 2,4 % de pib au total).

▾ Pour ce qui est de l’analyse prĂ©cise des Ă©pisodes fiscaux fortement restrictifs, soit respectivement 1981-87 et 1992-98, on relĂšvera une nette diffĂ©renciation au niveau de leur contenu. Le premier Ă©pisode, avec une coalition de centre-droit Ă  participation libĂ©rale, se caractĂ©rise par un alourdissement discrĂ©tionnaire de prĂšs de 5 % de pib avec une contribution fortement dominante des revenus socioprofessionnels (3,9 % de pib ou prĂšs de 80 % du total), le reste Ă©tant assurĂ© plus qu’intĂ©gralement par les impĂŽts indirects (et directs assimilĂ©s) autres que sur la propriĂ©tĂ©. Le second grand Ă©pisode restrictif au contraire (un alourdissement de 4,0 % de pib) est assurĂ© par une coalition de centre-gauche et se caractĂ©rise par une contribution relative marginale des revenus socioprofessionnels (0,2 % de pib ou moins de 5 % du total) alors que celle portant sur le « capital » ( revenus et transactions) atteint au total 2,3 % de pib ou plus de 55 % du total, le reste Ă©tant assurĂ© par les autres impĂŽts indirects (ou directs assimilĂ©s, autres que sur les revenus primaires).

▾ On relĂšvera aussi que l’alourdissement discrĂ©tionnaire des impĂŽts in -directs (autres que sur les services immobiliers et les transactions patrimoniales) est quasi-constant depuis 1970 et jusqu’à la fin des annĂ©es 90, hormis prĂ©cisĂ©ment la pĂ©riode 1985-88, qui est pourtant celle du contre-choc pĂ©trolier et monĂ©taire majeur faisant suite aux deux chocs pĂ©troliers de 1973 et 1979, amplifiĂ©s en 1982 par la dĂ©valuation officielle du fb et en 1980-1984 par le « choc-dollar » (39). Cette poussĂ©e restrictive en impĂŽts indirects (partim) disparaĂźt cependant pratiquement dĂšs la fin des annĂ©es 90. De mĂȘme, on peut observer que l’alourdissement discrĂ©tionnaire restrictif sur le facteur travail ou les revenus socioprofessionnels cesse pratiquement aprĂšs 1987 (impact du 3Ăšme saut d’index converti en majoration de cotisations sociales), hormis le bref Ă©pisode liĂ© au Plan global des annĂ©es 93-95 (cotisation spĂ©ciale et trois centimes additionnels de crise), vite compensĂ© par l’amplification des programmes de rĂ©duc-

39 Forte hausse internationale du dollar dans le sillage de la libĂ©ralisation des rĂ©gimes de changes (flottement du $) et de la hausse considĂ©rable des taux d’intĂ©rĂȘt amĂ©ricains suite au tournant monĂ©tariste vigoureusement anti-inflationniste imposĂ© dĂšs fin 1979 par le PrĂ©-sident de la fed, Volcker, aux Etats-Unis.

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tions, ciblĂ©es ou non, des cotisations sociales (surtout patronales) dans le cadre des mesures « pour l’emploi et la compĂ©titivitĂ© ».

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%19

7019

72

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

PIB -

Moy

. Mob

. 3 an

s - Ba

se 19

81=0

%

Total (1) Socio-Profess. (h. Index. >.99) (2)

Propriété (3) Indirects (partim) (4)

Graphique 22: Impulsions discrétionnaires (cumulées) lissées par catégories fonctionnelles de prélÚvements

70-78 78-85 85-92 92-00 00-10 70-85 85-10

IPP + Autres / revenus + Cotisat. Soc. 2,5 % 1,6 % -1,9 % -1,0 % -3,0 % 4,1 % -5,9 %

IPP + Addit., h. Subvent. Salar., h.Index.>.99

0,4 % -1,6 % -3,0 % -0,4 % -2,4 % -1,2 % -5,8 %

Autres sur revenus des MEN 0,0 % 0,1 % -0,1 % 0,2 % 0,0 % 0,1 % 0,2 %

Cotisat., nettes de RĂ©duct. 2,1 % 3,1 % 1,2 % -0,7 % -0,7 % 5,2 % -0,3 %

ISOC + PRM-MEN + ENR&IMM. 0,2 % -0,3 % -1,1 % 2,0 % -0,7 % -0,1 % 0,3 %

ISOC + PRM-MEN 0,2 % -0,6 % -1,0 % 1,6 % -0,5 % -0,3 % 0,1 %

ISOC 0,3 % -0,7 % -0,4 % 1,3 % -0,5 % -0,4 % 0,4 %

PRM-MEN -0,0 % 0,1 % -0,6 % 0,3 % 0,0 % 0,1 % -0,3 %

Autres (Financ., Immob. - yc indirects) 0,0 % 0,2 % -0,1 % 0,4 % -0,3 % 0,2 % -0,1 %

Autres directs & indir.sur la product. et les entrepr.

-0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % 0,2 %

TVA + ACC.+ Douanes 1,3 % 1,4 % 0,9 % 1,0 % 0,1 % 2,7 % 2,1 %

TVA 0,4 % 0,7 % 0,2 % 0,5 % -0,3 % 1,1 % 0,4 %

Accises 0,9 % 0,8 % 0,7 % 0,5 % 0,5 % 1,7 % 1,7 %

Douanes 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 %

Autres Indirects (hors Propr.) et Directs nda -0,1 % 0,5 % -0,1 % 0,2 % -0,2 % 0,3 % -0,1 %

Total, Ă©volutions en % du PIB, dont: 3,9 % 3,1 % -2,1 % 2,3 % -3,9 % 7,1 % -3,7 %

pm. TVA + ACC + Douanes + Autres div. 1,2 % 1,9 % 0,9 % 1,2 % -0,1 % 3,1 % 1,9 %

pm. Total hors socio-professionnelles 1,4 % 1,6 % -0,2 % 3,2 % -0,8 % 3,0 % 2,2 %

Tableau 6: Impulsions discrétionnaires par sous-périodes

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Ce graphique met l’accent sur les Ă©volutions discrĂ©tionnaires post-1981 par pĂ©riodes plus courtes de 4 Ă  3 ans. Plusieurs constats peuvent ĂȘtre mis en Ă©vidence:

▾ Pendant les annĂ©es 80, les orientations fortement restrictives des annĂ©es 1982 Ă  1985 (+4,2 % de pib) se trouvent neutralisĂ©es pour prĂšs de la moitiĂ© par l’inversion expansive des 4 annĂ©es suivantes (1986 Ă  1989 inclus), principalement la rĂ©forme Grootjans Ă  l’ipp ainsi que le dĂ©but de la rĂ©forme fiscale Maystadt.

▾ Les annĂ©es 1990 Ă  1992 inclus sont quasi-neutres en matiĂšre d’impulsions discrĂ©tionnaires en recettes, la rĂ©forme fiscale Maystadt sur cette pĂ©riode Ă©tant assez largement compensĂ©e par des hausses d’impĂŽts indirects (et assimilĂ©s) ainsi que certaine majorations de cotisations sociales.

▾ Pendant la phase d’assainissement budgĂ©taire 1992-1998, l’essentiel de l’effort restrictif en recettes se situe au cours des 3 premiĂšres annĂ©es ( pĂ©riode 1992-95), avec des alourdissements significatifs en matiĂšre d’impĂŽts directs socioprofessionnels (centimes additionnels Ă  l’ipp), d’impĂŽts indirects et assimilĂ©s, et surtout en matiĂšre d’impĂŽts sur les profits et les revenus de la propriĂ©tĂ© (40).

▾ Pour ce qui est des annĂ©es post-1998, il importe de noter que ce n’est pas la pĂ©riode 2001-2004, couvrant le lancement initial de la rĂ©forme fiscale Reynders Ă  l’ipp, qui est la plus expansive, bien au contraire. Deux autres sous-pĂ©riodes se caractĂ©risent par leur orientation fortement expansive: 1998-2001 et 2004-2007. La premiĂšre cumule des impulsions significativement

40 Il s’avĂšre notamment que cette pĂ©riode bĂ©nĂ©ficie avec retard de l’impact diffĂ©rĂ© de cer-taines mesures de limitation de l’engineering fiscal mises en place les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, mais qui n’avaient pu ĂȘtre rendues effectives et opĂ©rationnelles qu’aprĂšs avoir Ă©tĂ© complĂ©-tĂ©es.

Graphique 23: Impulsions discrétionnaires par sous-périodes de 3-4 ans

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expansives Ă  tous les niveaux (sauf en impĂŽts indirects), pour un total de 2,1 % de pib, principalement en allĂšgements socioprofessionnels (41).

▾ La seconde, qui couvre la seconde phase de la rĂ©forme Ă  l’ipp, se traduit Ă©galement par un allĂšgement discrĂ©tionnaire important (2 % de pib), principalement au niveau socioprofessionnel (cotisations incluses). Dans les deux cas, des allĂšgements discrĂ©tionnaires significatifs apparaissent Ă©galement en matiĂšre d’isoc et de d’impĂŽts sur les revenus de la propriĂ©tĂ©, mais ils sont non compensĂ©s par des hausses en matiĂšre d’impĂŽts indirects.

▾ Au cours de la derniĂšre pĂ©riode de 3 ans (2007-2010), l’orientation fiscale gĂ©nĂ©rale reste expansive, mais de maniĂšre plus limitĂ©e (-1,2 % de pib), principalement en matiĂšre d’impĂŽts socioprofessionnels.

▾ Au total, sur les annĂ©es post-1998, l’orientation discrĂ©tionnaire globale en matiĂšre de prĂ©lĂšvements obligatoires apparaĂźt comme assez massivement expansive, avec un total cumulĂ© de pas moins de 5,4 % de pib (toutes rĂ©ductions de cotisations sociales incluses). Une part prĂ©pondĂ©rante (4,2 % de pib) de ces allĂšgements se situe en prĂ©lĂšvements socioprofessionnels (impĂŽts directs sur les revenus des men et cotisations sociales). Mais sur ces 4,2 % de pib, 1,6 % de pib correspondent de fait Ă  des rĂ©ductions de cotisations patronales et des rĂ©ductions de prĂ©compte professionnel (ipp) qui ne bĂ©nĂ©ficient pas directement au salaire net ou au revenu disponible rĂ©el des men (sauf partiellement et indirectement via d’éventuelles crĂ©ations nettes d’emplois, hors effet d’aubaine), mais bien aux entreprises. En sus de cela, 0,7 % additionnel de pib correspond Ă  des subventions salariales Ă  l’emploi dans le secteur non-marchand ou subventionnĂ© (aele). Par consĂ©quent, seul 2,9 % de pib peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une rĂ©duction discrĂ©tionnaire effec-tive de l’imposition socioprofessionnelle au sens strict sur les men.

▾ Quant Ă  l’allĂšgement de l’imposition globale sur les profits des entreprises et les revenus de la propriĂ©tĂ© et du capital (ainsi que sur les transactions financiĂšres et immobiliĂšres), il atteint en 1998-2010 1,1 % de pib en 12 ans, soit prĂšs de 45 % de l’alourdissement inversement enregistrĂ© en 1992-98 (+2,4 % de pib) comme contribution Ă  l’assainissement budgĂ©taire en vue d’assurer le ticket d’entrĂ©e dans l’euro. Ce chiffre ne comprend par dĂ©finition pas la partie de la rĂ©duction inconditionnelle de cotisations sociales patronales et/ou de prĂ©compte professionnel au bĂ©nĂ©fice des employeurs qui n’est pas effectivement rĂ©investie (hors effets d’aubaine et/ou de substitution) dans la crĂ©ation nette et durable d’emplois additionnels. En matiĂšre d’impĂŽts indirects et assimilĂ©s, l’orientation n’est que marginalement expansive, avec des hausses d’accises (et recettes assimilĂ©es) Ă  concurrence de 0,5 % de pib plus que neutralisĂ©es par des baisses de tva et d’autres impĂŽts Ă  la production.

▾ En finale, sur les 5,4 % d’impulsions discrĂ©tionnaires expansives (hors indexation post-1999 des barĂšmes Ă  l’ipp), 1,8 % de pib (soit un tiers) correspondent Ă  des subventions salariales fiscales et parafiscales, et le reste Ă  des rĂ©ductions effectives de prĂ©lĂšvements obligatoires.

41 Il faut rappeler ici qu’à partir de 1999, l’indexation des barĂšmes et autres paramĂštres fis-caux Ă  l’ipp n’est plus prise en compte dans la composante discrĂ©tionnaire mais bien dans le rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire de rĂ©fĂ©rence.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

2.3 Incidences non-discrétionnaires et discrétionnaires comparées

La section qui suit fournit un certain nombre de comparaisons commentées des incidences non-discrétionnaires et impulsions discrétionnaires correspondantes par grandes sous-périodes, et ce au niveau agrégé.

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

En %

du PI

B

Effets de Struct. (2) Discrétionn. (3)=(1-2) Effectives (1)

Graphique 25: Incidences non-discrétionnaires et impulsions discrétionnaires

-3,6%

-2,4%

-1,2%

0,0%

1,2%

2,4%

3,6%

4,8%

6,0%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

En %

du

PIB

Effets de Struct. (2) Discrétionn. (3)=(1-2) Effectives (1)

Graphique 24: Incidences non-discétionnaires et impulsions discrétionnaires

(*) Hors indexation IPP post-1999

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

Ces deux graphiques tĂ©moignent de ce que les effets de structures peuvent s’avĂ©-rer un co-dĂ©terminant important des Ă©volutions haussiĂšres ou baissiĂšres des ratios effectifs de prĂ©lĂšvements obligatoires (po).

▾ Dans certains cas (1970-74, 1974-78 et 1970-76 surtout, 1985-88 et 2001-05 plus accessoirement), ces effets « de composition » amplifient les orientations discrĂ©tionnaires;

▾ Mais dans un nombre de cas plus important, les effets de composition neu-tralisent une part, parfois trĂšs significative (1978-81, 1981-85, 1981-88, 1992-97, 1998-03 et surtout 1997-01) de ces impulsions discrĂ©tionnaires;

▾ A titre exemplatif, pendant la phase d’assainissement budgĂ©taire 1981-88, les incidences non-discrĂ©tionnaires dĂ©favorables (effets de structures bais-siers Ă  concurrence de 2,1 % de pib) neutralisent plus de 55 % des impul-sions discrĂ©tionnaires (restrictives) mises en Ɠuvre au cours de la pĂ©riode correspondante. Et au cours de la pĂ©riode 1997-2001 Ă  l’inverse, des effets de composition haussiers (favorables) Ă  concurrence de 1,7 % de pib contreba-lancent ou neutralisent la quasi-intĂ©gralitĂ© des impulsions discrĂ©tionnaires expansives (avec des effets baissiers de 1,8 % de pib sur le ratio effectif des po).

Le graphique suivant, de type « X-Y », prĂ©sente Ă©galement par sous-pĂ©riodes les deux dĂ©terminants complĂ©mentaires et additifs (non-discrĂ©tionnaire et discrĂ©tionnaire) des Ă©volutions effectives des ratios des po. La diagonale « Nord-Ouest / Sud-Est » reprĂ©sente le lieu topologique de constance ( invariance) des taux de prĂ©lĂšvements obligatoires, c’est-Ă -dire l’ensemble des « coordonnĂ©es X-Y» ou configurations pour lesquelles les impulsions discrĂ©tionnaires ( expansives ou au contraire res-trictives) sont exactement contrebalancĂ©es ou compensĂ©es par des incidences non-discrĂ©tionnaires (effets de composition) symĂ©triques et de signe inverse (respecti-vement favorables et haussiĂšres ou dĂ©favorables et baissiĂšres).

Graphique 26: Déterminants des ratios effectifs des PrélÚvements obligatoires

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

Tous les points ou tout le champ situĂ©s Ă  droite de la diagonale correspondent Ă  des configurations de hausse du ratio des po, et inversement pour tous les points (ou le champ) situĂ©s sous (ou Ă  gauche de) cette diagonale. L’importance quantitative des variations (positives et haussiĂšres ou nĂ©gatives et baissiĂšres) des ratios de po peut ĂȘtre mesurĂ©e prĂ©cisĂ©ment par la distance orthogonale (perpendiculaire) sĂ©pa-rant la configuration « X-Y » observĂ©e ou mesurĂ©e de la diagonale d’invariance en question.

▾ Dans le graphique ci-avant, on peut relever que ce sont les pĂ©riodes 1970-81 (11 ans) et 1974-78 (4 ans) qui reprĂ©sentent les hausses les plus prononcĂ©es du ratio des po, suivies par la pĂ©riode 1970-74. Ces diffĂ©rentes sous-pĂ©riodes se caractĂ©risent toutes par la combinaison d’une orientation discrĂ©tionnaire globalement restrictive (incidences haussiĂšres sur le ratio des po) et d’effets de composition ou « de structures » non-discrĂ©tionnaires Ă©galement haus-siers.

▾ A l’inverse, ce sont les Ă©pisodes rĂ©cents 2000-09 et 2005-09 qui se caractĂ©risent par les baisses les plus prononcĂ©es du ratio des po, les incidences non-dis-crĂ©tionnaires modĂ©rĂ©ment haussiĂšres (favorables) ne compensant que trĂšs partiellement une orientation discrĂ©tionnaire expansive (baissiĂšre) assez marquĂ©e.

▾ A titre exemplatif toujours, on retrouve logiquement la pĂ©riode 1997-01 prati-quement « Ă  cheval » sur l’horizontale dans le quadrant « Sud-Est », la baisse discrĂ©tionnaire du ratio des po Ă©tant en effet quasiment neutralisĂ©e par des effets de composition ou de structures non-discrĂ©tionnaires symĂ©triques (et de signe inverse) haussiers quasiment comparables en valeur absolue.

Quelle corrélation entre impulsions discrétionnaires et incidences non-discrétionnaires(effetsdestructures)?

Nous avons vu dans la Partie thĂ©orique que la mĂ©thodologie gĂ©nĂ©rale de dĂ©composition des trajectoires de prĂ©lĂšvements obligatoires Ă©tait fondĂ©e sur l’hy-pothĂšse d’indĂ©pendance de principe entre impulsions discrĂ©tionnaires et inci-dences structurelles (non-discrĂ©tionnaires). Il convient maintenant de vĂ©rifier si cette hypothĂšse est bien empiriquement vĂ©rifiĂ©e.

Encadré

L’analyse est rĂ©alisĂ©e d’abord au moyen d’une rĂ©gression statistique simple des deux variables mesurĂ©es ex post en niveaux sur l’ensemble de la pĂ©riode 1970-2010. La variable dĂ©pendante « Y » est constituĂ©e des effets de composition en recettes, avec comme variable indĂ©pendante « X » l’indicateur des impulsions discrĂ©tion-naires, le tout en % du pib en base 1980. Cet exercice indique une corrĂ©lation faiblement positive (coefficient de 0,18), Ă  la limite de la significativitĂ© (Student de 2,02), et avec un RÂČ faible (10,4 %). L’introduction d’un retard d’un an rend la rela-tion non-significative. Par contre, la restriction du test statistique en niveau aux pĂ©riodes plus courtes 1976-2010 ou mĂȘme la pĂ©riode 1979-2009 rend les rĂ©sultats

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

(42)

42 Pour la pĂ©riode 1979-2010, une impulsion discrĂ©tionnaire restrictive de 1% de PIB cor-respondant en moyenne Ă  une baisse concomitante du ratio non-discrĂ©tionnaire Ă  concur-rence de 0,42 % de PIB. Statistique de Student significative de –7,29 et un RÂČ de 63,9%.

nettement plus significatifs, avec des coefficients devenus nĂ©gatifs (de -0,32 (42) et –0,42 respectivement) et un RÂČ plus Ă©levĂ© (44,2 % et 63,9 % respectivement).

Ceci n’est cependant pas anormal. En effet, certaines mesures discrĂ©tionnaires ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre, notamment pendant les annĂ©es 80, tant en matiĂšre de recettes (hausses discrĂ©tionnaires de cotisations sociales) qu’en matiĂšre de dĂ©penses pri-maires (blocage salarial public, sauts d’index, etc.) et mĂȘme plus largement encore en matiĂšre de rĂ©partition macro-Ă©conomique des revenus primaires (modĂ©ration salariale structurelle).

Elles ont eu pour conséquence de modifier durablement la structure du revenu et de la dépense nationale dans un sens défavorable à une hausse endogÚne des recettes.

En ce sens, il n’est pas anormal qu’apparaisse lors de certains Ă©pisodes spĂ©cifiques une corrĂ©lation nĂ©gative entre impulsions discrĂ©tionnaires et effets de composi-tion, et ce indĂ©pendamment des effets « de retour » supposĂ©s sur le niveau (et non la composition ou la structure) du pib lui-mĂȘme (et donc de l’output gap associĂ©).

La mĂȘme relation statistique, mais testĂ©e en Ă©carts annuels cette fois sur la pĂ©riode 1971-2010, donne ici des rĂ©sultats non-significatifs, qu’elle soit ou non retardĂ©e d’un an. Sur la pĂ©riode 1980-2010 par contre, et en Ă©carts annuels (avec retard d’une annĂ©e ici), elle redevient significative avec un coefficient de -0,27 (Student de 3,31) et un RÂČ faible de 26,7 %.

Si corrĂ©lation (et indĂ©pendance incomplĂšte) il y a entre effets de composition et impulsions discrĂ©tionnaires, celle-ci reste trĂšs partielle (faible RÂČ) et peu impor-tante.

y = -0,273xR2 = 0,2675

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

-1,5% -1,0% -0,5% 0,0% 0,5% 1,0% 1,5%

Impuls. Discrétionn. Ann. (retard d'1 an); "+" = Restrictif

Effets

de st

ructu

res (a

nnue

ls)

Graphique 27: Corrélation entre impulsions discrétionnaires et effets de structures annuels

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2.4 Une analyse plus détaillée des prélÚvements obligatoires par grandes catégories « fonctionnelles »

L’analyse dĂ©veloppĂ©e ci-aprĂšs portera essentiellement sur les deux premiers grands regroupements « fonctionnels » de prĂ©lĂšvements obligatoires, ceux portant sur les revenus socioprofessionnels (sp) ou le facteur travail (au sens large), d’une part, et sur le capital et la propriĂ©tĂ© (ainsi que les transactions affĂ©rentes), d’autre part. La troisiĂšme catĂ©gorie fonctionnelle, relative aux impĂŽts indirects (hormis sur les services locatifs et transactions patrimoniales) et aux impĂŽts directs (assimilĂ©s) autres que sur les revenus, sera traitĂ©e de maniĂšre moins approfondie, car elle a dĂ©jĂ  fait l’objet d’une analyse de synthĂšse dans l’article consacrĂ© aux impĂŽts indirects (et assimilĂ©s) autres que la tva et les droits d’accises.

2.4.1 Les prélÚvements sur les revenus socioprofessionnels des ménages

Les principaux prélÚvements pris en compte ici sont:

1. les cotisations sociales effectives (Ă  l’exclusion donc des cotisations fictives et imputĂ©es), qui ont Ă©tĂ© analysĂ©es dans une Ă©tude Ă  part entiĂšre (43)

2. les impĂŽts directs sur les revenus socioprofessionnels et assimilĂ©s, dont le principal est l’ipp (en ce y compris les additionnels communaux), qui a pour ce dernier Ă©tĂ© l’objet d’une analyse rĂ©cente approfondie.

Ces prĂ©lĂšvements ont reprĂ©sentĂ©e en moyenne au cours des 3 annĂ©es 2007-2009 24,6 % de pib, soit prĂšs de 60 % (58 %) du total des prĂ©lĂšvements effectifs pris en compte dans l’analyse menĂ©e ici. Il importe de rappeler cependant que ces deux prĂ©lĂšvements sur le facteur travail ne sont pas de mĂȘme nature dans le

43 Voir: Savage R. (2010), « Les cotisations sociales 1970-2008 : trajectoires non-discrétion-naires et impulsions discrétionnaires », Bulletin de Documentation du spf Finances, 70Úme année, n°2, 2Úme trimestre 2010.

Sur une sous-pĂ©riode tronquĂ©e mais nĂ©anmoins suffisamment longue de 30 ans environ, la corrĂ©lation statistique entre effets de composition (estimĂ©s) et impulsions discrĂ©tionnaires (Ă©galement estimĂ©es) n’est pas nulle mais reste faible et trĂšs partielle. Ceci se traduit graphiquement par une assez forte dispersion des observations annuelles du graphique ci-dessus dans le champ « XY » autour de leur droite de rĂ©gression estimĂ©e. Rien ne permet non plus Ă  ce stade d’affirmer sans plus que cette corrĂ©lation trĂšs partielle traduise bien l’effectivitĂ© d’une relation de causalitĂ© univoque, et non pas l’influence de facteurs tiers.

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circuit Ă©conomique. L’ipp et les impĂŽts assimilĂ©s sont des prĂ©lĂšvements fiscaux au sens strict, servant normalement Ă  financer les biens collectifs. Les cotisations sociales obligatoires s’en distinguent nettement en constituant de fait un salaire ou revenu diffĂ©rĂ©, c’est-Ă -dire des contributions constituant la contrepartie Ă  l’ouverture de droits sociaux lĂ©galement Ă©tablis – notamment des droits d’accĂšs Ă  des revenus de remplacement ou de complĂ©ment. A ce titre, les cotisations sociales (salariales) reprĂ©sentent bien davantage un transfert (ou un mĂ©canisme de redistribution horizontal) intra-salarial (pour une part intergĂ©nĂ©rationnelle, pour ce qui est des pensions notamment) qu’un prĂ©lĂšvement « externe » ou une « ponction » sur le facteur travail. Elles doivent davantage ĂȘtre assimilĂ©es Ă  des « primes d’assurances collectives contre les risques sociaux », dans le cadre d’un systĂšme de rĂ©partition national fondant une sorte de contrat social. On notera aussi que ces deux sources de recettes « sur le facteur travail » ne sont pas mutuellement totalement indĂ©pendantes, puisque l’ipp est en partie prĂ©levĂ© sur des revenus sociaux (de remplacement) eux-mĂȘmes directement financĂ©s par des cotisations sociales

Du point de vue d’un regroupement des prĂ©lĂšvements sur une base fonctionnelle, ces diverses ressources ayant les revenus socioprofessionnels comme base lĂ©gale de perception ont Ă©tĂ© prises en compte globalement ici.

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

12%

14%

16%

18%

20%

22%

24%

26%

28%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

du P

IB

Effectifs (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionn. (3)=(1-2) (E.Dr.)

Graphique 28: PrélÚvements socioprofessionnels et déterminants

(*) Hors indexation IPP post-1999

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Les deux graphiques ci-avant sont trĂšs instructifs:

▾ La hausse du ratio non-discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements fiscaux et parafiscaux (cotisations) sur les revenus sp est considĂ©rable au cours des annĂ©es 70 et jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 80: une progression de prĂšs de 8 % de pib ou prĂšs de 50 % en termes relatifs en 11 ans Ă  peine. MalgrĂ© l’existence du rĂ©gime de plafonnement en vigueur en matiĂšre de cotisations sociales, la combinaison d’une progression forte de la part salariale (44) et d’un vigoureux « fiscal drag » dĂ» notamment Ă  l’absence d’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp en contexte de forte croissance no-minale et inflationniste des revenus conduit Ă  cette progression endogĂšne trĂšs marquĂ©e des recettes sp non-discrĂ©tionnaires.

▾ La pĂ©riode 1981-1989 (8 ans) se caractĂ©rise par une inversion remarquable et soutenue en la matiĂšre, malgrĂ© le dĂ©plafonnement introduit dans le rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire des cotisations sociales (45). En pourcentage du pib, le recul non-discrĂ©tionnaire se limite cependant Ă  2,6 % de pib, n’effaçant qu’un tiers environ de la hausse intervenue la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente.

▾ Au cours des 20 annĂ©es qui suivent, le trend non-discrĂ©tionnaire est Ă  nouveau clairement haussier (+4,2 % de pib en 20 ans), mĂȘme si de maniĂšre irrĂ©guliĂšre avec 3 sous-pĂ©riodes d’accĂ©lĂ©ration cyclique ( 1990-93, 2000-2001 et 2008-2009) et deux phases de tassement ou de repli cyclique (1994-96 et 2003-2007). Au total, le niveau non-discrĂ©tionnaire global de 2009 ne dĂ©passe « que » de 1,8 %-1,9 % le pic cyclique atteint en 1981 (et aussi en 1993). En termes relatifs par contre, la hausse cumulĂ©e en longue pĂ©riode reste considĂ©rable (+9,5 % de pib ou +57,6 % en termes relatifs par rapport

44 Certes atténuée par le recul partiellement symétrique de la part relative des revenus du travail indépendant (revenus mixtes).

45 Pour rappel, ce basculement de rĂ©gime non-discrĂ©tionnaire est supposĂ© intervenir en 1983, avec un impact de facto trĂšs limitĂ© avant la fin des annĂ©es 80 (remontĂ©e progressive de la croissance des revenus sp rĂ©els et surtout de l’inflation aprĂšs le niveau trĂšs bas enregistrĂ© en 1986-87 dans le sillage du contre-choc pĂ©trolier et monĂ©taire de cette pĂ©riode.

-0,9%

-0,6%

-0,3%

0,0%

0,3%

0,6%

0,9%

1,2%

1,5%

1,8%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

Evolu

t. ann

. en %

du PI

B -M

oy. M

ob. C

entré

e 3 an

s

Effectives (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 29: Evolutions annuelles des prélÚvements socioprofessionnels

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au niveau initial de 1970), mĂȘme si cela ne correspond aprĂšs tout sur prĂšs de 40 ans qu’à un diffĂ©rentiel annuel moyen de croissance « que » de 1,2 % (46).

▾ En termes discrĂ©tionnaires, on retrouve un profil dans les grandes lignes proches du profil discrĂ©tionnaire gĂ©nĂ©ral (toutes recettes confondues): 1) Largement restrictif jusqu’en 1987(+4,8 % de pib cumulativement), avec un bref intermĂšde expansif ou neutre en 1979-81; 2) Largement expansif ou baissier par la suite (-6,1 % de pib sur la pĂ©riode 1987-2009), avec nĂ©anmoins un intermĂšde modĂ©rĂ©ment restrictif ou neutre au cours des annĂ©es 1993-98. L’orientation expansive (baissiĂšre) en matiĂšre de prĂ©lĂšvements sociopro-fessionnels (47). En finale, les orientations restrictives de la pĂ©riode 1970-1987 se trouvent plus qu’intĂ©gralement neutralisĂ©es par les allĂšgements discrĂ©tionnaires expansifs ou baissiers des annĂ©es 1988-91 (-2,6 % de pib) et 1999-2009 (-3,9 % de pib, hors indexation ipp post-1999).

▾ La combinaison effective des Ă©volutions non-discrĂ©tionnaires (Ă  politique ou lĂ©gislation fiscale et parafiscale inchangĂ©e) et des impulsions discrĂ©tionnaires ou dĂ©libĂ©rĂ©es de politique fiscale conduit aux Ă©volutions effectives observĂ©es. On note la forte progression effective des prĂ©lĂšvements sp effectifs sur la pĂ©riode 1970-84 voire 1970-97 (sauf en 1980-81), puis une assez longue pĂ©riode de quasi-stabilisation tendancielle Ă  haut niveau (1984-2001), hormis un bref creux en 1988-92, puis enfin un recul assez net au cours des annĂ©es 2003-2007 (-2,5 % de pib). En 2006-2009, le ratio effectif retrouve grosso modo son niveau de 1977, ainsi que celui du creux de 1989-90.

46 Entre les recettes sp non-discrétionnaires ou ex ante et la croissance nominale moyenne du pib, mais ce sur une période de prÚs de 40 ans.

47 Y compris les baisses de cotisations sociales gĂ©nĂ©rales ou sĂ©lectives (dont les subventions salariales ou Ă  l’emploi), mais non compris le coĂ»t de l’indexation des barĂšmes et para-mĂštres fiscaux Ă  l’ipp aprĂšs 1999.

-3,6%

-2,4%

-1,2%

0,0%

1,2%

2,4%

3,6%

4,8%

6,0%

7,2%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

Evolu

tions

en %

du PI

B

Discrét. Cotisat. (3b) Discrét. Fiscaux (3a) Non-Discrétionn. (2)

Effectifs (1) Discrétionn. Tot. (3)=(1-2)

Graphique 30: PrélÚvements socioprofessionnels sur les MEN et déterminants

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-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

70-78 78-85 85-92 92-00 00-10 70-85 85-10

Evolu

tions

en %

du

PIB

Discrét. Cotisat. (3b) Discrét. Fiscaux (3a)Non-Discrétionn. (2) Effectifs (1)Discrétionn. Tot. (3)=(1-2)

Graphique 31: PrélÚvements socioprofessionnels sur les MEN et déterminants

-3,0%

-2,4%

-1,8%

-1,2%

-0,6%

0,0%

0,6%

1,2%

1,8%

2,4%

3,0%

3,6%

4,2%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10

Evol

utio

ns en

% d

u PI

B

IPP (hors Index.) & Div. (2) Indexat. avt.1999 (3)Subvent. Salar. Tot. (4) Cotisat. (brutes) (5)Total (1)=(2 Ă  5)

Graphique 32: PrélÚvements socioprofessionnels sur les MEN et déterminants

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Total - Evolutions par sous-périodes En % du PIB 70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10 70-85 85-10

Effectifs, hors subvent. salar. tot. (SECU + PF) 4,1 % 4,8 % -0,2 % 1,7 % -1,0 % 0,2 % 0,5 % 0,2 % -1,2 % -1,1 % 10,4 % -2,5 %

Non-discrétionn. (hors indexat. Post-99) 3,1 % 3,3 % 1,5 % -1,6 % -1,0 % 2,0 % 0,1 % 1,7 % -0,3 % 0,9 % 6,3 % 3,4 %

Discrétionnaires (yc. subventions salariales 1,0 % 1,5 % -1,7 % 3,3 % 0,0 % -1,9 % 0,3 % -1,5 % -0,9 % -2,0 % 4,1 % -5,9 %

IPP (hors indexat. & subvent.) & divers (yc. PL)

-0,1 % 0,5 % -1,9 % 0,3 % -0,9 % -1,2 % 0,6 % -0,5 % -0,6 % -1,0 % -1,2 % -3,7 %

IPP PF (yc. 4,5 % addit. ND PL) -0,1 % 0,4 % -1,9 % 0,1 % -0,9 % -1,2 % 0,5 % -0,5 % -0,7 % -1,0 % -1,4 % -3,8 %

PL (additionnels) & C&R -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,2 % -0,0 % -0,0 % 0,1 % -0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % 0,1 %

Indexat. avant 1999 (yc. Indirect PL) 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,9 % -0,3 % -0,3 % -0,0 % 0,0 % 0,0 % -1,5 %

Div. / revenus MEN nda (yc. titrisat.) 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,0 % -0,1 % 0,2 % 0,0 % 0,1 % -0,1 % 0,1 % 0,2 %

Subvent. Salariales tot. (yc. SECU) 0,0 % -0,0 % -0,0 % -0,1 % -0,0 % 0,1 % -0,0 % -0,2 % -0,2 % -1,0 % -0,1 % -1,3 %

Cotisations hors subvent. SECU 1,1 % 1,0 % 0,2 % 3,0 % 0,9 % 0,2 % -0,2 % -0,5 % -0,2 % 0,1 % 5,4 % 0,4 %

pm. Tot. IPP (yc. subv. salar.) et autres / revenus

-0,1 % 0,5 % -1,9 % 0,3 % -0,9 % -2,1 % 0,3 % -0,8 % -0,7 % -1,6 % -1,2 % -5,8 %

Pouvoir fédéral -0,1 % 0,4 % -1,9 % 0,1 % -0,9 % -2,1 % 0,2 % -0,8 % -0,7 % -1,6 % -1,4 % -5,9 %

PL et C&R propres -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,2 % -0,0 % -0,0 % 0,1 % -0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % 0,1 %

pm. Cotisations nettes (corr. subvent. Salar.) 1,1 % 1,0 % 0,2 % 2,9 % 0,9 % 0,3 % -0,2 % -0,7 % -0,3 % -0,3 % 5,2 % -0,3 %

pm. Indexation post-1999 (yc. indir. via PL) 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,3 % -0,8 % -1,4 % 0,0 % -2,5 %

pm. Indexation Totale (yc. via PL) 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,9 % -0,3 % -0,6 % -0,8 % -1,4 % 0,0 % -4,0 %

Tableau 7: PrélÚvements socioprofessionnels sur les MEN: effets de structures et impulsions discrétionnaires

-7%-6%-5%-4%-3%-2%-1%0%1%2%3%4%5%6%

70-78 78-85 85-92 92-00 00-10 70-85 85-10

Evol

utio

ns en

% d

u PI

B

IPP (hors Index.) & Div. (2) Indexat. avt.1999 (3)Subvent. Salar. Tot. (4) Cotisat. (brutes) (5)Total (1)=(2 Ă  5)

Graphique 33: PrélÚvements socioprofessionnels sur les MEN et déterminants

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Un autre constat révélateur, sur base des graphiques par sous-périodes ci-avant (graphiques supérieurs), est le suivant.

Dans une mesure significative voire prĂ©pondĂ©rante, Ă  partir de la fin des annĂ©es 70 ou du dĂ©but des annĂ©es 80 et hormis sans doute la pĂ©riode 1992-98, les impulsions discrĂ©tionnaires (restrictives ou Ă  l’inverse expansives) en matiĂšre de prĂ©lĂšvements sur les revenus sp sont au moins en partie neutralisĂ©es ou absorbĂ©es par des Ă©volutions endogĂšnes non-discrĂ©tionnaires (effets de composition) symĂ©triques ou de signe inverse. On pourrait presque parler d’orientations discrĂ©tionnaires « contra-structurelles », la pĂ©riodisation des effets de composition se distinguant en effet clairement des traditionnels cycles conjoncturels de court terme par leur durĂ©e « de vie » nettement plus longue.

▾ de 1970 Ă  1981, les effets de composition en recettes sp sont massivement dominants et haussiers (prĂšs de 8 % de pib) avec des impulsions restrictives en finale modĂ©rĂ©ment restrictives (moins de 1 % de pib) compte tenu de l’opĂ©ration Maribel (48) et des allĂšgements fiscaux substantiels Ă  l’ipp des annĂ©es 1980-81;

▾ tant en 1981-88 qu’en 1988-92, les effets de structures (tantĂŽt dĂ©favorables et baissiers, tantĂŽt favorables ou haussiers), exercent trĂšs majoritairement des effets inverses aux orientations discrĂ©tionnaires mises en Ɠuvre (plus de 75 % dans le premier cas, plus de 100 % dans le second);

▾ ceci est encore clairement le cas tant en 1992-2000 (certes avec des incidences de moindre amplitude de part et d’autre) qu’en 1998-2003 (des effets de composition, haussiers ou favorables absorbant plus de 80 % des baisses discrĂ©tionnaires mises en Ɠuvre.

On ne peut Ă©videmment ici Ă©voquer d’éventuels « effets retour » automatiques favorables des politiques fiscales (le cas Ă©chĂ©ant expansives et baissiĂšres) mises en Ɠuvre, dans la mesure oĂč le raisonnement s’opĂšre ici en termes de ratios au pib et oĂč l’argument de l’effet retour ne pourrait ĂȘtre Ă©voquĂ© qu’en postulant explicitement que cet effet Ă©voquĂ© se traduirait par un impact ciblĂ© et direct systĂ©matiquement plus Ă©levĂ© (plus que proportionnel) sur la base imposable spĂ©cifique elle-mĂȘme que sur le pib. Or, l’effet retour souvent Ă©voquĂ©, dont l’ampleur est largement discutĂ© voire contestĂ© dans le cadre de petites Ă©conomies ouvertes Ă  coefficients de fuite Ă©levĂ©s, n’est gĂ©nĂ©ralement en partie admis que parce qu’il postule prĂ©cisĂ©ment des effets indirects substantiels induits via l’impact expansif sur d’autres bases imposables (mais l’impact induit sur toutes les bases imposables ne peut logiquement dĂ©passer proportionnellement en mĂȘme temps celui sur la croissance du pib lui-mĂȘme).

Enfin, selon une approche complémentaire et plus détaillées des impulsions discrétionnaires sur les revenus socioprofessionnels (voir les deux graphiques

48 Du nom du modĂšle Ă©conomĂ©trique utilisĂ© Ă  l’époque par le bfp pour tester des variantes de politique Ă©conomique.

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infra ci-avant), on observe des évolutions contrastées pour ce qui est du contenu de ces impulsions:

▾ jusqu’en 1988 voire 1992 les impulsions restrictives rĂ©pertoriĂ©es se situent massivement en cotisations sociales (salariales), avec un alourdissement discrĂ©tionnaire cumulĂ© de prĂšs de 6,5 % de pib (1970-88, dont 3,9 % de pib rien qu’au cours de la pĂ©riode 1981-88), alors que sur la mĂȘme pĂ©riode on relĂšve des allĂšgements discrĂ©tionnaires Ă  l’ipp (pf + pl) Ă  concurrence de -4,2 % de pib (en ce y compris le coĂ»t de l’indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux sur les annĂ©es 1986-92). Les baisses discrĂ©tionnaires Ă  l’ipp absorbent ainsi Ă  plus de 65 % (prĂšs des deux tiers) les alourdissements discrĂ©tionnaires en matiĂšre de cotisations sociales, mĂȘme s’il est tout aussi exact de dire aussi que ces allĂšgements discrĂ©tionnaires en matiĂšre d’ipp ne neutralisent sur la mĂȘme pĂ©riode qu’un peu moins de la moitiĂ© des alourdissements non-discrĂ©tionnaires estimĂ©s (+8,7 % de pib) liĂ©s Ă  la progressivitĂ© de l’ipp et au « fiscal-drag » des annĂ©es 70 (surtout);

▾ en 1992-98, l’orientation discrĂ©tionnaire en matiĂšre de prĂ©lĂšvements sp sont marginalement restrictifs (+0,2 % de pib), des alourdissement Ă  l’ipp (les 3 centimes additionnels de crise notamment) et d’autres alourdissements sur les revenus sp (l’introduction de la cotisation spĂ©ciale de crise), Ă  concurrence de prĂšs de 0,9 % de pib, Ă©tant assez largement compensĂ©s par le coĂ»t de la mini-indexation Ă  l’ipp (indexation partielle seulement) et d’un lĂ©ger renforcement des baisses de cotisations sociales (au total des baisses discrĂ©tionnaires de 0,6 % de pib);

▾ pour ce qui est des annĂ©es post-1998 (ou post-convergence Maastrichtienne), l’orientation dominante est clairement expansive (-3,8 % de pib, hors coĂ»t de l’indexation Ă  l’ipp post-1999), tant en matiĂšre d’ipp et assimilĂ©s (-2,5 % de pib, soit 65 % du total) qu’en matiĂšre de rĂ©ductions de cotisations sociales (ou subventions Ă  l’emploi assimilĂ©es), pour un total de -1,4 % de pib.

Dans les dĂ©veloppements qui suivent, l’analyse est Ă©tendue Ă  celle des taux de prĂ©lĂšvements socioprofessionnels consolidĂ©s (fiscaux + parafiscaux) implicites (ou moyens) correspondants, exprimĂ©s en pourcentage d’une base imposable commune Ă©galement consolidĂ©e.

Deux « candidats » possibles se profilent pour représenter cette base macro-économique socioprofessionnelle commune:

1. Les revenus macroĂ©conomiques productifs (optique pib) consolidĂ©s bruts du travail, soit la somme des rĂ©munĂ©rations des salariĂ©s (49), toutes cotisations sociales incluses, ainsi que des revenus mixtes (des travailleurs non-salariĂ©s ou indĂ©pendants). Ces revenus sont bien entendu dĂ©finis avant toute dĂ©duction de cotisations ou d’impĂŽts directs, ce qui conduit Ă  dĂ©terminer un taux de prĂ©lĂšvement « en dedans » (le numĂ©rateur Ă©tant

49 (D1.) dans la nomenclature des Comptes nationaux.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

inclus au dĂ©nominateur). Ceci n’est ni incohĂ©rent ni illogique si on se rappelle que les cotisations sociales s’apparentent davantage Ă  une redistribution (principalement intra-salariale) horizontale plutĂŽt qu’à un prĂ©lĂšvement « externe » sur les revenus socioprofessionnels au sens large. Les cotisations sociales sont en effet « prĂ©levĂ©es » sur le facteur travail mais intĂ©gralement et instantanĂ©ment rĂ©injectĂ©es en tant que re-venus sociaux dans les revenus socioprofessionnels des mĂ©nages sous forme de revenus de remplacement « professionnels » (assez largement imposables) ou de complĂ©ment (allocations familiales par exemple) plu-tĂŽt non-imposables.

2. C’est d’ailleurs ce qui permet de faire le lien avec le second indicateur possible de base macro-Ă©conomique imposable commune pour le total des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels, Ă  savoir tout simplement la base macro-Ă©conomique imposable Ă  l’ipp, constituĂ©e de la somme des revenus professionnels semi-bruts imposables (revenus primaires du travail nets de toutes cotisations sociales fictives ou obligatoires) et des revenus de remplacement thĂ©oriquement imposables). Ce second indicateur tient compte prĂ©cisĂ©ment du fait qu’une partie du coĂ»t macro-Ă©conomique du travail, constituĂ© de cotisations sociales obligatoires (tant Ă  charge des employeurs que des salariĂ©s, indĂ©pendant et accessoirement allocataires sociaux), et qui n’est thĂ©oriquement pas imposable Ă  l’ipp, se retrouve bien effectivement dans cette mĂȘme base sous forme de revenus de remplacement imposables que ces mĂȘmes cotisations servent directement Ă  financer.

Ce sont ces deux bases imposables interconnectĂ©es que l’on retrouve dans le premier graphique ci-aprĂšs. On peut relever que ces deux bases sont trĂšs Ă©troitement corrĂ©lĂ©es, avec des Ă©carts cumulĂ©s ne dĂ©passant pas 6-7 % sur des pĂ©riodes de 10 ans ou plus, ainsi qu’une trĂšs grande stabilitĂ© relative au cours des 20 derniĂšres annĂ©es.

70%

75%

80%

85%

90%

95%

100%

105%

110%

115%

52%

54%

56%

58%

60%

62%

64%

66%

68%

70%

1970

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1976

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1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

PIB

(E.G

.)

Rev. Primaires Travail (1) Revenus socio-profess. Imposables (2)

Ratio (3)=(2/1) - (E.Dr.)

Graphique 34: Bases imposables socioprofessionnelles comparées des MEN

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Sur cette base, il est aisĂ© d’établir, comme dans le graphique ci-aprĂšs (n° 35) des trajectoires de taux de prĂ©lĂšvements socioprofessionnels implicites consolidĂ©s, tant effectifs que non-discrĂ©tionnaires et discrĂ©tionnaires. Ces taux ont Ă©tĂ© dĂ©finis ici par rapport Ă  la premiĂšre des deux bases imposables consolidĂ©es (soit les revenus macro-Ă©conomiques bruts du travail salariĂ© et non-salariĂ© dans l’optique pib). Un taux non-discrĂ©tionnaire croissant implique bien entendu une Ă©lasticitĂ© consolidĂ©e ex ante supra-unitaire par rapport Ă  cette base imposable, ce qui est le cas sur pratiquement l’ensemble de la pĂ©riode couverte, sauf briĂšvement en 1984-1987.

Le graphique suivant reprĂ©sente, en moyennes mobiles centrĂ©es de 3 ans, les taux de croissance nominaux respectifs de la base imposable macro-Ă©conomique et des prĂ©lĂšvements sp ex ante ou non-discrĂ©tionnaires associĂ©es, ainsi que les Ă©lasticitĂ©s implicites correspondantes. A titre illustratif, les Ă©carts de croissance entre prĂ©lĂšvements sp ex ante et base imposable correspondante ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s. On observe ici une Ă©lasticitĂ© des prĂ©lĂšvements socioprofessionnels fluctuant tendanciellement autour de 1,2, avec un creux marquĂ© au milieu des annĂ©es 80 et un tassement marquĂ© aussi en fin de pĂ©riode. Ce dernier cependant peut ĂȘtre attribuĂ© au moins en partie au changement de rĂ©gime de rĂ©fĂ©rence non-discrĂ©tionnaire en matiĂšre d’indexation des barĂšmes et paramĂštres Ă  l’ipp (pĂ©riode post-1999).

-6%

-3%

0%

3%

6%

9%

12%

15%

18%

21%

24%

27%

30%

12%

15%

18%

21%

24%

27%

30%

33%

36%

39%

42%

45%

48%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

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1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

rev.

prim

aires

(tra

vail)

Taux effectif (1) Taux non-discrétionnaire (2)

Taux discrétionnaire (3)=(1-2) (E.Dr.)

Graphique 35: Taux de prélÚvements socio-professionels effectifs (*), ex ante (non-discrétionnai-res) et discrétionnaires

(*) Cotisations + impĂŽts directs

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D’un point de vue Ă©conomĂ©trique, l’élasticitĂ© ex ante des prĂ©lĂšvements fiscaux et parafiscaux sur les revenus sp consolidĂ©s est trĂšs stable sur la pĂ©riode 1970-09:

▾ Elle est de 1,23 en taux de variation annuel (sans constante), avec un RÂČ de 97 % et un coefficient de Student (significativitĂ© statistique) Ă©levĂ© de 34,8;

▾ Elle est de 1,212 en formulation bi-logarithmique (en niveau), avec un RÂČ de 99,4 % et un coefficient de Student trĂšs Ă©levĂ© de 247,6;

▾ Un test statistique en niveau bi-logarithmique sue une pĂ©riodisation plus courte (1985-2009) ne donne pas de rĂ©sultat trĂšs diffĂ©rent (Ă©lasticitĂ© de 1,238).

2.4.2 Les prélÚvements sur les revenus et transactions patrimoniales

Une dĂ©marche de regroupement « fonctionnel », analogue Ă  la prĂ©cĂ©dente sur les revenus sp, est rĂ©alisĂ©e ici en matiĂšre de prĂ©lĂšvements totaux sur les revenus de la propriĂ©tĂ© ou du capital ainsi que sur les transactions dites « patrimoniales » (mobiliĂšres et immobiliĂšres), Ă  l’exception des droits de succession et de donation (qui restent hors champ). Il s’agit ici d’un regroupement assez hĂ©tĂ©roclite de prĂ©lĂšvements fiscaux concernant tant les entreprises ou les sqs (avec l’isoc principalement), que les mĂ©nages (men), avec le prĂ©compte mobilier principalement, mais aussi certains impĂŽts directs (courants en capital) ou indirects affectant tant le patrimoine immobilier rĂ©sidentiel des men ( prĂ©compte immobilier mais aussi les droits d’enregistrement lors de mutations immobiliĂšres) que les transactions financiĂšres de ces derniers.

-0,2

0,1

0,4

0,7

1,0

1,3

1,6

1,9

2,2

-3%

0%

3%

6%

9%

12%

15%

18%

21%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

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1991

1993

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1999

2001

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2007

2009

Elas

ticité

ex an

te (m

b 3 an

s)

% Va

riat. -

Moy

. mob

. cen

trée 3

ans

% Variat. Base imposable primaire (1) % Variat. Prélévem. non-discrét. (2)% Ecart (4)=(2-1) Elasticité ex ante (3)=(2/1)Idem, Polynomial (3bis)

Graphique 36: Elasticité socioprofessionnelle ex ante (non-discrétionnaire)

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En gros, ces divers prĂ©lĂšvements peuvent ĂȘtre regroupĂ©s comme suit:

1. PrélÚvements directs (courants) sur les revenus (privés) de la propriété et des sociétés

▻ isoc (impĂŽt des sociĂ©tĂ©s) ▻ PrĂ©compte mobilier des mĂ©nages (prm-men)

2. Taxes directes et indirectes immobiliĂšres (hors ipp) ▻ Taxes sur les terrains et bĂątiments (impĂŽts courants en capital) Ă 

charge des men ▻ PrĂ©compte immobilier (Ă  charge des men et sqs) – impĂŽts indirects

(sec95) ▻ Taxe rĂ©gionale (rb-c) – impĂŽt indirect ▻ Droits d’enregistrement, d’hypothĂšque et de greffe – impĂŽts indi-

rects

3. Autres taxes directes (sur les revenus ou courantes en capital) et indirectes sur le patrimoine

▻ ImpĂŽts courants sur le capital (D.59.A) sur les sqs (50) (cad. autres que sur les terrains et bĂątiments, Ă  charge des men);

▻ Les prĂ©lĂšvements sur le capital (D.91.B) (51), cad les impĂŽts en capital (D.91) autres que les impĂŽts sur les transferts en capital (D.91.A) que sont les droits de succession et de donation Ă  charge des men;

▻ Les impĂŽts (indirects) sur les transactions mobiliĂšres (D.214.C, partim) tels que la taxe sur les opĂ©rations de bourse et de report, ainsi que la taxe sur la livraison des titres au porteur

▻ La taxe sur les centres de coordination

D’autres prĂ©lĂšvements indirects, principalement sectoriels (sur les bĂ©nĂ©fices et la rente de monopole de la Loterie nationale, sur la rente de monopole de Belgacom) ou encore d’autres cotisations dites uniques ou exceptionnelles ( Cotisation unique des sociĂ©tĂ©s, Contribution de rĂ©partition Ă  charge des exploitants nu-clĂ©aires, Cotisations uniques Ă  charge du secteur pĂ©trolier, du secteur gazier, des producteurs d’électricitĂ© etc.) pourraient Ă©galement en principe ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme Ă  charge du facteur primaire « Capital », mais il y a aussi de fortes prĂ©-somptions que ce type de prĂ©lĂšvements Ă  la production soient de facto internali-sĂ©s dans les prix et donc mis Ă  charge des utilisateurs ou consommateurs.

Les graphiques qui suivent illustrent les évolutions effectives, non-discrétionnaires et par solde discrétionnaires enregistrées pour le total de ces recettes.

50 Il s’agit de 1) la taxe sur les opc (Organismes de placement collectif), 2) la taxe annuelle sur les titres cĂŽtĂ©s en bourse, 3) le prĂ©lĂšvement sur la non-utilisation d’un site de production (2006-2008) et 4) le transfert au fonds des accidents de travail (fat).

51 On retrouve ici la taxe sur l’épargne Ă  long terme (Ă  charge des men), la dlu (dĂ©claration libĂ©ratoire unique), la dlu du secteur diamant.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

On observe (Graphiques ci-avant) des fluctuations d’une amplitude relative certaine en matiĂšre de recettes « patrimoniales » (au sens large), et ce tant au ni-veau de leur trajectoire effective qu’au niveau des trajectoires non-discrĂ©tionnaires (endogĂšnes ou ex ante) que discrĂ©tionnaires.

▾ La tendance gĂ©nĂ©rale en matiĂšre de recettes patrimoniales effectives est clai-rement haussiĂšre, mĂȘme si on enregistre Ă  l’occasion des phases ponctuelles de recul brutal et prononcĂ© (comme en 1991-92 et plus rĂ©cemment en 2009). Entre le maximum de 6,6 % de pib atteint en 2007, et le minimum de 1970, on relĂšve une progression relative de plus de 50 %. Et entre la moyenne

-0,6%

-0,5%

-0,4%

-0,3%

-0,2%

-0,1%

0,0%

0,1%

0,2%

0,3%

0,4%

0,5%

1971

1973

1975

1977

1979

1981

1983

1985

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1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

En %

du PI

B -M

oy. M

ob. C

entré

e 3 an

s

Effectives (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 38: Evolutions annuelles lissées de ces prélÚvements

-1,2%

-0,6%

0,0%

0,6%

1,2%

1,8%

2,4%

3,0%

3,6%

4,2%

4,8%

5,4%

6,0%

6,6%

7,2%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

du PI

B

Effectifs (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionn. (3)=(1-2)

Graphique 37: PrélÚvements directs et indirects sur les revenus et transactions patrimoniales (*)- Niveaux

(*) Sauf droits de succession et donations

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des 5 premiĂšres annĂ©es (1970-74) et celle des 5 derniĂšres annĂ©es, pourtant marquĂ©es par l’effondrement relatif de 2009, il y encore une progression relative de plus de 33 % (on passe de 4,7 % de pib Ă  6,3 % de pib).

▾ En matiĂšre de recettes non-discrĂ©tionnaires, la tendance est Ă©galement clai-rement ascendante, mĂȘme si de maniĂšre beaucoup plus prononcĂ©e lors des deux premiĂšres dĂ©cennies (1970-89) que les deux suivantes, pour les-quelles la tendance est plutĂŽt en recul (on passe de 6,1 % de pib en 1988-90 Ă  5,6 % de pib en 2007-09).

▾ En termes discrĂ©tionnaires, on relĂšve une orientation plutĂŽt haussiĂšre (restrictive) sur la pĂ©riode 1970-75, puis tendanciellement modĂ©rĂ©ment baissiĂšre (expansive) en 1975-84 (-0,5 % de pib, principalement en 1980), et beaucoup plus franchement baissiĂšre sur la pĂ©riode 1984-92 (-1,4 % de pib). La pĂ©riode 1992-98 Ă  l’inverse est vigoureusement haussiĂšre ( restrictive), Ă  concurrence de pas moins de 2,3 % de pib en 6 ans Ă  peine, et ce sur toile de fond d’une tendance non-discrĂ©tionnaire qui reste Ă  l’érosion (surtout en 1996). Sur la pĂ©riode 1997-2006, on observe une quasi-stabilitĂ© discrĂ©tionnaire (un recul nĂ©anmoins de 0,3 % de pib par rapport au « pic » discrĂ©tionnaire de 1998), suivie d’une rupture Ă  la baisse (expansive) les 3 derniĂšres annĂ©es (2006-09), avec un recul consĂ©quent de 0,9 % de pib ou 14 % en termes relatifs en 3 ans Ă  peine.

Les Graphiques et tableaux ci-aprĂšs donnent des indications plus prĂ©cises quant au contenu des impulsions discrĂ©tionnaires en matiĂšre de recettes dites patrimoniales (sur les revenus et les transactions), et ce sur base d’une rĂ©partition de ces recettes en trois sous-groupes bien distincts (voir la ventilation proposĂ©e ci-avant). Sans entrer dans trop de dĂ©tails, on relĂšvera nĂ©anmoins les principaux Ă©lĂ©ments suivants:

▾ Jusqu’en 1981, les effets de structures en la matiĂšre sont globalement plu-tĂŽt favorables, et les impulsions discrĂ©tionnaires plutĂŽt expansives et bais-siĂšres (en tout cas aprĂšs 1974-75);

▾ Pendant la pĂ©riode d’assainissement budgĂ©taire 1981-85, les orientations discrĂ©tionnaires en matiĂšre de recettes patrimoniales sont globale-ment neutres, mais ceci masque une orientation baissiĂšre (expansive) en matiĂšre d’isoc, contrebalancĂ©e par des impulsions restrictives ( haussiĂšres) tant en matiĂšre immobiliĂšre qu’au niveau des autres recettes mobiliĂšres ( prĂ©compte mobilier des men et autres recettes de nature financiĂšre). Sur cette pĂ©riode, la hausse effective substantielle enregistrĂ©e (+1,1 % de pib) est donc purement non-discrĂ©tionnaire.

▾ En 1985-88 par contre, l’orientation discrĂ©tionnaire effective est expansive (baissiĂšre) aux trois niveaux de recettes patrimoniales (surtout l’isoc) et celle-ci vient globalement neutraliser prĂšs de 85 % de la hausse non-discrĂ©tionnaire estimĂ©e (-0,7 % de pib comparativement Ă  0,8 % de pib). Au total, lors de la premiĂšre grande phase d’assainissement budgĂ©taire 1981-88, les impulsions expansives et baissiĂšres en matiĂšre d’isoc (-0,7 % de pib) ne sont compensĂ©es que pour un peu plus d’un tiers (0,25 % de

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pib) par des impulsions discrĂ©tionnaires inversement restrictives au niveau des autres ressources dites « patrimoniales ». Par ailleurs les incidences non-discrĂ©tionnaires fortement favorables (+2,1 % de pib en 7 ans), liĂ©es principalement Ă  la forte dĂ©formation des revenus macro-Ă©conomiques primaires Ă  l’avantage des revenus du capital et de la propriĂ©tĂ© du secteur privĂ© (men + sqs) (52), se retrouvent absorbĂ©es pour plus d’un tiers (0,7 % de pib) par la baisse discrĂ©tionnaire globale des recettes dites patrimoniales. La hausse effective se limite donc alors Ă  1,2 % de pib.

▾ En 1988-92, l’orientation discrĂ©tionnaire reste baissiĂšre (expansive) en ma-tiĂšre de recettes patrimoniales (-0,5 % de pib), mais ceci est cette fois-ci plus qu’intĂ©gralement imputable aux recettes mobiliĂšres des mĂ©nages (baisse du prĂ©compte mobilier principalement) alors qu’on assiste Ă  un dĂ©but d’inver-sion discrĂ©tionnaire restrictif en matiĂšre d’isoc. Globalement, la baisse des recettes patrimoniales est importante pendant la phase transitoire 1988-92, de l’ordre de 1,5 % de pib, dĂ©passant en importance la hausse observĂ©e en 1981-88 (+1,2 % de pib). Et cette baisse est pour un tiers au moins imputable Ă  l’orientation discrĂ©tionnaire expansive et baissiĂšre en la matiĂšre.

▾ On observe une configuration trĂšs diffĂ©rente lors de la seconde grande phase de consolidation budgĂ©taire, Ă  savoir celle de 1992-97 ou 1992-98. Ici, les incidences non-discrĂ©tionnaires patrimoniales ne sont que modeste-ment dĂ©favorables ou baissiĂšres (-0,1 Ă  -0,3 % de pib selon la pĂ©riodisation). Par contre, l’orientation discrĂ©tionnaire est systĂ©matiquement et substan-tiellement restrictive et haussiĂšre, Ă  concurrence de 2,0 % de pib voire plus (si 1998 est inclus). Cet alourdissement discrĂ©tionnaire restrictif est de plus prĂ©sent aux trois niveaux de prĂ©lĂšvements dĂ©finis: sur la pĂ©riode 1992-98, l’isoc se taille une place prĂ©pondĂ©rante (+1,5 % de pib), suivi par la hausse du prĂ©compte mobilier des men et des autres recettes financiĂšres (+0,5 % de pib, neutralisant la baisse discrĂ©tionnaire des annĂ©es 1981-92) ainsi que par l’alourdissement des impĂŽts immobiliers (yc sur les mutations).

▾ Jusqu’en 2008 inclus, les effets de composition en recettes patrimoniales restent favorables et haussiers (+0,8 % de pib), en particulier sur la pĂ©riode 2003-2008 (+0,9 % de pib). Sur ces 10 annĂ©es 1998-2008, les recettes patri-moniales restent tendanciellement stables Ă  un haut niveau, la hausse non-discrĂ©tionnaire (effets de composition) prĂ©mentionnĂ©e, liĂ©e pour moitiĂ© environ aux dĂ©veloppements favorables du marchĂ© immobilier, absor-bant des impulsions discrĂ©tionnaires larvĂ©es mises en Ɠuvre sur la mĂȘme pĂ©riode (-0,8 % de pib, dont la moitiĂ© Ă  l’isoc). La rupture de 2009 vient perturber cet Ă©quilibrage fragile oĂč des effets de composition favorables et rĂ©versibles financent de maniĂšre apparemment indolore des allĂšgements discrĂ©tionnaires structurels (notamment l’introduction des intĂ©rĂȘts notion-nels). En un an seulement, la baisse des recettes patrimoniales atteint 1 % de pib, dont l’essentiel (0,9 % de pib) Ă  l’isoc. Cette baisse se rĂ©partirait grosso modo moitiĂ©-moitiĂ© entre baisse endogĂšne (non-discrĂ©tionnaire, dont 0,3 % de pib Ă  l’isoc) et baisse discrĂ©tionnaire (intĂ©gralement Ă  l’isoc).

▾ Au total (voir Tableau 8, ci-aprĂšs derniĂšre colonne), depuis 1998 et y inclus l’annĂ©e 2009, on relĂšve une baisse de 1,0 % de pib des recettes effectives

52 Voir Ă  ce propos la sous-section qui suit.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

dites patrimoniales, ceci s’expliquant intĂ©gralement par des allĂšgements discrĂ©tionnaires cumulĂ©s Ă©quivalents en matiĂšre d’isoc. Pour ce qui est des autres recettes dites patrimoniales, on relĂšve essentiellement des allĂšgements discrĂ©tionnaires cumulĂ©s en matiĂšre de recettes immobiliĂšres, de l’ordre de 0,3 % de pib, financĂ©es ou couvertes par des hausses non-dis-crĂ©tionnaires ou endogĂšnes Ă©quivalentes.

-1,8%-1,5%-1,2%-0,9%-0,6%-0,3%0,0%0,3%0,6%0,9%1,2%1,5%1,8%2,1%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

En %

du PI

B

Discr. ISOC (3a) Discr.Mobil. MEN etc. (3b)Discr. Immobil. (3c) Non-discrétionnaires (2)Effectifs (1) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 39: Recettes sur les revenus et transactions << patrimoniales>> & déterminants

-1,8%-1,5%-1,2%-0,9%-0,6%-0,3%0,0%0,3%0,6%0,9%1,2%1,5%1,8%2,1%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

En %

du PI

B

Discr. ISOC (3a) Discr.Mobil. MEN etc. (3b)Discr. Immobil. (3c) Non-discrétionnaires (2)Effectifs (1) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 40: Recettes sur les revenus et transactions << patrimoniales >> et déterminants

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Evolutions en % du PIB 70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

ISOC 0,6 % -0,5 % -0,4 % 0,4 % 0,2 % -0,7 % 1,3 % 0,3 % 0,1 % -0,5 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) -0,1 % 0,3 % 0,4 % 0,6 % -0,1 % -0,8 % 0,0 % -0,2 % -0,0 % -0,1 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) 0,5 % -0,1 % -0,0 % 0,9 % 0,0 % -1,5 % 1,2 % 0,1 % 0,1 % -0,6 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) 0,1 % 0,1 % -0,3 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,3 % -0,0 % 0,2 % -0,0 %

Divers dir. & indir. Nda 0,0 % -0,1 % 0,0 % 0,1 % -0,0 % 0,0 % 0,1 % -0,0 % 0,1 % -0,1 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. 0,1 % -0,0 % -0,3 % 0,2 % 0,1 % 0,1 % 0,5 % -0,1 % 0,3 % -0,1 %

PrélÚvements effectifs (A) 0,6 % -0,1 % -0,3 % 1,1 % 0,1 % -1,4 % 1,7 % 0,1 % 0,4 % -0,6 %

ISOC 0,2 % -0,4 % -0,2 % 0,8 % 0,7 % -0,9 % 0,1 % 0,3 % 0,1 % -0,1 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) -0,0 % 0,3 % 0,5 % 0,4 % -0,0 % -0,2 % -0,4 % -0,1 % -0,1 % -0,1 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) 0,2 % -0,1 % 0,3 % 1,2 % 0,6 % -1,1 % -0,4 % 0,2 % 0,1 % -0,1 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) 0,1 % 0,1 % -0,3 % -0,1 % 0,2 % 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,2 % 0,2 %

Divers dir. & indir. Nda 0,0 % -0,1 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 % 0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. 0,1 % -0,0 % -0,3 % -0,0 % 0,2 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 %

PrélÚvements non-discrétionn. (B) 0,3 % -0,1 % 0,0 % 1,2 % 0,8 % -1,0 % -0,3 % 0,2 % 0,2 % 0,1 %

ISOC 0,4 % -0,1 % -0,3 % -0,4 % -0,5 % 0,1 % 1,2 % -0,0 % 0,0 % -0,4 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,2 % -0,1 % -0,6 % 0,5 % -0,0 % 0,0 % 0,0 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) 0,3 % -0,1 % -0,3 % -0,2 % -0,6 % -0,4 % 1,5 % -0,0 % 0,1 % -0,4 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,2 % -0,1 % -0,0 % 0,3 % -0,1 % 0,0 % -0,2 %

Divers dir. & indir. Nda -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,1 % -0,0 % 0,1 % -0,1 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,2 % -0,0 % -0,0 % 0,5 % -0,1 % 0,2 % -0,3 %

Impulsions discrétionn. (C)=(A-B) 0,3 % -0,0 % -0,3 % -0,0 % -0,6 % -0,4 % 2,0 % -0,2 % 0,2 % -0,7 %

Tableau 8: PrélÚvements directs et indirects sur les revenus et transactions patrimoniales

Evolutions en % du PIB 70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10 70-81 81-98 98-10

ISOC 0,3 % -0,6 % 0,5 % -0,7 % 1,8 % -0,3 % -0,4 % -0,3 % 1,0 % -0,7 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) -0,0 % 0,7 % 0,5 % -0,8 % -0,0 % -0,2 % 0,0 % 0,7 % 0,3 % -0,2 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) 0,3 % 0,1 % 1,0 % -1,5 % 1,6 % -0,4 % -0,4 % 0,3 % 1,2 % -0,8 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) -0,0 % 0,7 % 0,5 % -0,8 % -0,0 % -0,2 % 0,0 % 0,7 % 0,3 % -0,2 %

Divers dir. & indir. Nda 0,0 % -0,1 % 0,2 % 0,1 % 0,4 % 0,0 % 0,1 % -0,1 % 0,5 % 0,1 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. -0,1 % -0,1 % 0,3 % 0,1 % 0,7 % 0,2 % -0,1 % -0,2 % 0,9 % 0,1 %

PrélÚvements effectifs (A) 0,2 % -0,0 % 1,3 % -1,4 % 2,3 % -0,2 % -0,5 % 0,1 % 2,1 % -0,7 %

ISOC -0,2 % -0,2 % 1,5 % -0,9 % 0,3 % 0,1 % -0,0 % -0,3 % 0,8 % 0,1 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) 0,0 % 0,7 % 0,3 % -0,2 % -0,5 % -0,2 % 0,0 % 0,7 % 0,3 % -0,2 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) -0,1 % 0,5 % 1,8 % -1,1 % -0,2 % -0,1 % 0,0 % 0,4 % 1,1 % -0,1 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) 0,0 % -0,2 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,4 % -0,1 % 0,1 % 0,5 %

Divers dir. & indir. Nda -0,1 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % 0,0 % -0,0 % -0,0 % -0,1 % 0,0 % -0,0 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. -0,0 % -0,2 % 0,2 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,4 % -0,2 % 0,1 % 0,5 %

PrélÚvements non-discrétionn. (B) -0,2 % 0,4 % 2,0 % -1,0 % -0,1 % -0,0 % 0,4 % 0,2 % 1,2 % 0,4 %

ISOC 0,4 % -0,4 % -1,0 % 0,1 % 1,5 % -0,4 % -0,3 % 0,0 % 0,2 % -0,7 %

PRM-MEN + Div. Financiers (yc. indir.) -0,0 % -0,0 % 0,1 % -0,6 % 0,5 % 0,1 % -0,0 % -0,1 % 0,0 % 0,0 %

Tot. sur rev. Mobil. (ISOC + PRM-M) 0,4 % -0,5 % -0,8 % -0,4 % 1,8 % -0,3 % -0,4 % -0,1 % 0,1 % -0,7 %

Immobil. Tot. (yc. sur mutations) -0,0 % 0,0 % 0,1 % -0,0 % 0,3 % -0,1 % -0,3 % 0,0 % 0,4 % -0,4 %

Divers dir. & indir. Nda -0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % -0,2 % 0,0 % 0,2 % 0,0 %

Autres yc. Indirects & sur Transact. -0,1 % 0,1 % 0,2 % -0,0 % 0,6 % 0,1 % -0,5 % 0,0 % 0,8 % -0,4 %

Impulsions discrétionn. (C)=(A-B) 0,3 % -0,4 % -0,7 % -0,4 % 2,4 % -0,2 % -0,9 % -0,1 % 0,9 % -1,1 %

Tableau 9: PrélÚvements directs et indirects sur les revenus et transactions patrimoniales

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2.4.3 Base imposable consolidée patrimoniale (revenus et transactions) et taux de prélÚvements associés (effectifs, non-discrétionnaires, discrétionnaires)

Les rĂ©sultats analysĂ©s ci-avant sont tous exprimĂ©s en pourcentage du pib et dĂ©coulent, pour leur composante non-discrĂ©tionnaire Ă  tout le moins, de la combinaison d’effets « de base » ou de composition « purs » et d’effets « de taux de prĂ©lĂšvements implicites ». Les divers prĂ©lĂšvements « patrimoniaux » pris en compte ici sont trĂšs hĂ©tĂ©roclites et disparates quant Ă  leur nature (directs ou indirects, sur les revenus ou sur les transactions, etc.) ainsi que quant aux bases imposables prises en compte: revenus macro-Ă©conomiques du capital et/ou de la propriĂ©tĂ© pour ce qui est de l’isoc et du prĂ©compte mobilier des men, services locatifs rĂ©els ou imputĂ©s consommĂ©s pour ce qui est du prĂ©compte immobilier, valeur des transactions sur le marchĂ© immobilier rĂ©sidentiel secondaire principalement pour les droits de mutation immobiliĂšre, patrimoine financier imposable des men comme base proxy de diverses taxes financiĂšres (autres que le prm-men) ou sur les transactions financiĂšres, etc.

Il est a priori particuliĂšrement difficile et problĂ©matique de ramener ces divers prĂ©lĂšvements hĂ©tĂ©rogĂšnes sur les revenus de la propriĂ©tĂ© et les transactions mobiliĂšres et immobiliĂšres Ă  une seule base imposable « macro-patrimoniale » qui soit commune et consolidĂ©e – ceci pour Ă©viter les doubles comptages en cas de transferts primaires de revenus de la propriĂ©tĂ© entre macro-agents privĂ©s imposables (par exemple entre les sqs et les men. Parmi ces transferts primaires de revenus de la propriĂ©tĂ© internes au secteur privĂ© consolidĂ© (men + sqs), on relĂšvera notamment:

▾ la part des dividendes des sqs qui est versĂ©e aux mĂ©nages rĂ©sidents, et qui est thĂ©oriquement imposable tant dans le chef des sqs (Ă  l’isoc) que dans celui des men (imposable au prĂ©compte mobilier men);

▾ les revenus de la propriĂ©tĂ© (intĂ©rĂȘts) versĂ©s par les men, logiquement aux sqs (en particulier financiĂšres) en contrepartie de leur endettement hypothĂ©caire, professionnel (entrepreneurs individuels ou indĂ©pendants) ou Ă  la consommation.

Il y a aussi le problĂšme du traitement des SIFIMs, qui dorĂ©navant sont intĂ©grĂ©s dans les intĂ©rĂȘts totaux versĂ©s ou reçus par les divers macro-agents institution-nels, mais qui sont dans une large mesure « fictifs » et imputĂ©s et ne sont pas effectivement imposables.

La voie retenue ici est de dĂ©finir une base imposable « patrimoniale » macro-Ă©conomique agrĂ©gĂ©e entiĂšrement basĂ©e sur les seuls revenus primaires de la propriĂ©tĂ© et du capital du secteur privĂ© dans l’optique « pib » ( productive). Ce revenu consolidĂ© « macro » est dĂ©fini Ă  la fois de maniĂšre large, sans prise en compte des possibilitĂ©s lĂ©gales de dĂ©duction ou d’exemption (dans le

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

chef des sqs comme des men), mais aussi de maniĂšre exclusive (sans prise en compte de possibles bases transactionnelles ou de « stocks » - patrimoniaux – additionnelles (53)). L’idĂ©e de base derriĂšre cette option est simple. Toute forme de prĂ©lĂšvement indirect sur l’acquisition, la dĂ©tention ou la vente d’un patrimoine financier (mobilier) ou immobilier sera ici considĂ©rĂ©e comme affectant le rendement Ă©conomique (et financier) net dudit patrimoine, et sera de facto assimilĂ© ou traitĂ© de maniĂšre Ă©quivalente Ă  un prĂ©lĂšvement sur les reve-nus Ă©conomiques primaires de ce mĂȘme patrimoine (mobilier ou immobilier). Un bel exemple de cette Ă©quivalence de fait peut ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă  partir du prĂ©-compte immobilier. Ce dernier Ă©tait en effet en systĂšme sec79 considĂ©rĂ© comme un impĂŽt direct (courant) sur les revenus immobiliers primaires des men, et est dorĂ©navant traitĂ© en comptabilitĂ© nationale comme un impĂŽt indirect sur la pro-duction (de services locatifs ou immobiliers consommĂ©s).

DÚs lors, au niveau privé agrégé, la base imposable macro consolidée des prélÚvements sur la propriété (revenus et transactions) sera définie au départ de deux composantes essentielles:

▾ l’ene global privĂ© (des sqs et des men), se confondant pratiquement avec l’ene macro-Ă©conomique national agrĂ©gĂ© (car l’ene des apu est quasi-nul)

▾ les intĂ©rĂȘts effectifs (hors SIFIMs) consolidĂ©s perçus par le secteur privĂ©, avec neutralisation des flux intra-privĂ©s. Les intĂ©rĂȘts nets Ă  charge des sqs non-financiĂšres sont en effet en principe dĂ©ductibles, alors qu’inversement les intĂ©rĂȘts nets perçus par les sqs financiĂšres – sauf ceux perçus Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre national privĂ© en provenance des men – sont en principe imposables.

Les dividendes nets (versĂ©s moins reçus) versĂ©s par les sqs globalement aux autres agents Ă©conomiques nationaux (men et apu) ainsi qu’aux actionnaires non-rĂ©sidents (rdm) sont a priori considĂ©rĂ©s comme imposables ( non-dĂ©ductibles), avec une partie imposable commune aux men et aux sqs (les dividendes perçus par les men, supposĂ©s provenir intĂ©gralement des sqs.

On peut donc ventiler « fictivement » cette base imposable agrĂ©gĂ©e totale en deux composantes additives (sqs et men), pour autant que les dividendes perçus par les men soient dĂ©duits de la base imposable (ene) des sqs et leur soient affectĂ©s, et que le total des revenus d’intĂ©rĂȘts effectifs privĂ©s (nets) soit rĂ©parti entre sa composante sqs (sans les intĂ©rĂȘts reçus des men) et sa composante men (uniquement les intĂ©rĂȘts reçus, sans dĂ©duction des intĂ©rĂȘts versĂ©s).

C’est cette double ventilation ou rĂ©partition que l’on retrouve dans le tableau ci-aprĂšs ainsi que dans les deux graphiques qui suivent.

53 Comme par exemple les transactions immobiliĂšres sur le marchĂ© rĂ©sidentiel secondaire, en tant que base proxy des droits d’enregistrement et d’hypothĂšques, ou certains indicateurs de flux (achats ou ventes) ou de stocks (patrimoines) financiers, en tant que bases proxy de taxes financiĂšres (sur l’acquisition ou la dĂ©tention de valeurs mobiliĂšres).

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

Base macro corrigée dividendes & SIFIMs En % PIB - moyennes tri-annuelles

1970-72 1971

1979-81 1980

1988-90 1989

1998-00 1999

2008-10 2009

ENE (SQS + MEN&ISBL) 12,8 % 9,4 % 16,3 % 13,4 % 13,4 %

ENE MEN&ISBL 1,4 % 2,4 % 2,7 % 3,2 % 2,6 %

Dividendes SQS 2,7 % 2,2 % 2,9 % 4,4 % 7,1 %

Perçus par les MEN (intra-privés) 2,2 % 1,4 % 2,1 % 3,3 % 3,9 %

Versés aux APU et au RDM (nets) 0,4 % 0,8 % 0,8 % 1,1 % 3,2 %

Autres SQST (ENE hors Dividendes) 8,7 % 4,9 % 10,7 % 5,8 % 3,8 %

IntĂ©rĂȘts effectifs imposables (SQS + MEN ) 3,1 % 5,2 % 10,1 % 8,7 % 6,5 %

Total revenus macro privés propriété 15,9 % 14,6 % 26,4 % 22,1 % 19,9 %

SQST 10,3 % 5,4 % 14,9 % 12,0 % 14,0 %

ENE 11,4 % 7,0 % 13,6 % 10,2 % 10,8 %

IntĂ©rĂȘts effectifs (h. SIFIMs) h. reçus MEN -1,0 % -1,6 % 1,3 % 1,7 % 3,2 %

MEN&ISBL 5,6 % 9,1 % 11,5 % 10,1 % 5,9 %

ENE 1,4 % 2,4 % 2,7 % 3,2 % 2,6 %

IntĂ©rĂȘts effectifs reçus (hors SIFIMs) 4,2 % 6,8 % 8,8 % 6,9 % 3,3 %

Total - Autre répartition 15,9 % 14,6 % 26,4 % 22,1 % 19,9 %

pm. MEN&ISBL yc. Divid. 7,8 % 10,5 % 13,6 % 13,4 % 9,8 %

pm. MEN&ISBL yc. Divid. 8,1 % 4,1 % 12,8 % 8,6 % 10,1 %

Tableau 10: Base imposable macro - Revenus privés consolidés de la propriété

0%

4%

8%

12%

16%

20%

24%

28%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

du P

IB

Tot. consol. nets (MEN + SQS) (1) ENE Tot. (SQS + MEN) (2)

IntĂ©rĂȘts privĂ©s nets (3)=(1-2)

Graphique 41: Base imposable consolidée (SQS + MEN) des revenus primaires privés imposables de la propriété

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

Les changements intervenus dans l’évolution de la base imposable consolidĂ©e privĂ©e des revenus de la propriĂ©tĂ© sont considĂ©rables dans le temps.

▾ Entre le creux observĂ© en 1975-77 (12,7 % de pib) et le pic relevĂ© en 1988-90 (26,4 % de pib), on enregistre plus qu’un doublement de cette part des revenus privĂ©s de la propriĂ©tĂ© au sein du pib, ou encore un dĂ©placement de revenus de 13,7 % de pib!

▾ Le recul enregistrĂ© par la suite entre ce pic de 1988-90 et la toute fin de pĂ©riode (annĂ©es 2007-09) n’est certes pas nĂ©gligeable, de prĂšs de 25 % en termes relatifs, mais ne reprĂ©sente en termes de dĂ©placement de part relative « que » -6,2 % de pib. En finale, le niveau moyen de fin de pĂ©riode dĂ©passe encore de plus d’un quart (4,2 % de pib) le niveau moyen observĂ© en tout dĂ©but de pĂ©riode (annĂ©es 1970-72 d’avant-crise).

▾ Cette progression globale est beaucoup plus marquĂ©e au niveau des revenus effectifs privĂ©s consolidĂ©s d’intĂ©rĂȘts (un quasi-doublement, +94 %) qu’au niveau de l’ene privĂ© consolidĂ© (+10 % « seulement »), cette augmentation Ă©tant pour sa part entiĂšrement imputable Ă  la seule composante « men ». La base imposable « large » (54) des sqs augmente pour sa part nettement plus (+36,0 %) que la seule composante ene (+0 %) qui s’effrite nettement en fin de pĂ©riode. Ceci est dĂ» au jeu des intĂ©rĂȘts dĂ©ductibles qui enregistrent une inversion spectaculaire, passant de -1,0 % de pib en 1970-72 (et mĂȘme -1,6 % de pib en 1975-77) Ă  +2,7 % de pib en fin de pĂ©riode (2007-09).

54 Avant déduction des dividendes versés aux men, qui sont aussi imposables dans leur chef.

0%

4%

8%

12%

16%

20%

24%

28%19

70

1972

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1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

du PI

B

Tot. Reven. propr. nets privés (1) Imposable SQS (2)

MEN h. Divid. SQS (3)=(1-2) MEN (yc. Divid.)(3a)

Graphique 42: Base imposable consolidée (SQS + MEN) des revenus primaires privés imposales de la propriété

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

Le graphique 43 reprend cette base imposable macro privĂ©e consolidĂ©e des revenus de la propriĂ©tĂ© pour mesurer le taux de prĂ©lĂšvement moyen ( direct + indirect), tant effectif que non-discrĂ©tionnaire et discrĂ©tionnaire, sur le capital ou la propriĂ©tĂ©. Pour rappel, sont ici exclus des prĂ©lĂšvements sur le capital certains impĂŽts (indirects) Ă  la production (diverses taxes sectorielles spĂ©cifiques ou « uniques », ainsi que certaines taxes routiĂšres voire environnementales) qui dans d’autres approches (55) sont inclus dans une dĂ©finition plus large qu’ici des prĂ©lĂšvements sur le capital.

▾ Relevons d’abord que les trajectoires effectives et non-discrĂ©tionnaires sont globalement positivement corrĂ©lĂ©es (56), les impulsions discrĂ©tionnaires amplifiant en quelque sorte dans l’ensemble les orientations ou fluctuations de taux de prĂ©lĂšvements non-discrĂ©tionnaires ou endogĂšnes (liĂ©s aux interactions complexes des effets de composition « purs » et d’élasticitĂ© ex ante).

▾ On observe Ă©galement de trĂšs amples fluctuations de moyen voire de long terme dans la trajectoire non-discrĂ©tionnaire, tantĂŽt tendanciellement en hausse (jusqu’à la fin des annĂ©es 70), tantĂŽt structurellement baissiĂšre (du dĂ©but des annĂ©es 80 au dĂ©but des annĂ©es 90 voire la fin de celles-ci), puis Ă  nouveau tendanciellement haussiĂšre (de la fin des annĂ©es 90 jusqu’à la fin de la dĂ©cennie suivante).

▾ La trajectoire discrĂ©tionnaire en matiĂšre de taux de prĂ©lĂšvement composite et agrĂ©gĂ© – et non plus en % du pib – suit grosso modo un profil assez proche, avec cependant une diffĂ©renciation interne Ă  la troisiĂšme grande pĂ©riode (post-1992). Le taux de prĂ©lĂšvement discrĂ©tionnaire se relĂšve

55 Notamment les travaux de la Commission européenne relatifs aux taux de taxation impli-cites sur les facteurs de production.

56 Avec sur l’ensemble de la pĂ©riode un coefficient trĂšs significatif de 1,44, et un RÂČ de 80,3 %.

-8%

-4%

0%

4%

8%

12%

16%

20%

24%

28%

32%

36%

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1970

1972

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1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

En %

Base

prim

aire (

prop

riété

privé

e)

Taux effectif (1) Taux non-discrét. (ex ante) (2)Discrétionn. (3)=(1-2) Discrét. Transact. (3a)

Graphique 43: Taux de prélÚvements effectifs, non-discrétionn. et discrétionn. tot. (yc indirects) sur le capital ou la base imposable << propriété>>

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

fortement (impulsion restrictive) sur la pĂ©riode 1992-98 alors que le taux non-discrĂ©tionnaire reste globalement stagnant sur la mĂȘme pĂ©riode, et Ă  l’inverse le taux discrĂ©tionnaire ne baisse que marginalement sur la pĂ©riode 1998-2006 alors mĂȘme que c’est le taux non-discrĂ©tionnaire (ex ante) qui prend le relais haussier jusqu’en 2008-09.

▾ Enfin, sur la pĂ©riode 2006-2009, on enregistre une forte baisse discrĂ©tionnaire du taux implicite moyen (de 4,3 % de base ou pas moins de 13 % en termes relatifs) alors mĂȘme que le taux non-discrĂ©tionnaire se caractĂ©rise pour sa part par une quasi-stabilisation sur la mĂȘme pĂ©riode (une augmentation limitĂ©e Ă  0,3 % de base ou 1,1 % en termes rela-tifs). En finale, c’est environ la moitiĂ© de la hausse discrĂ©tionnaire des annĂ©es 1992-98 (6 ans) qui est neutralisĂ©e au cours des 3 derniĂšres annĂ©es ( 2006-09).

2.4.4 Un essai d’estimation en « forme rĂ©duite » des Ă©lasticitĂ©s par grandes sous-pĂ©riodes des prĂ©lĂšvements consolidĂ©s sur le capital ou la propriĂ©tĂ©

L’idĂ©e de base de l’exercice proposĂ© ici est de quantifier sous une forme « rĂ©duite » et directe les Ă©lasticitĂ©s temporelles sous-jacentes (par rapport Ă  la base imposable consolidĂ©e et commune) Ă  la trajectoire non-discrĂ©tionnaire des prĂ©lĂšvements agrĂ©gĂ©s sur le facteur capital, de mĂȘme d’ailleurs que de formaliser la trajectoire des taux de prĂ©lĂšvements non-discrĂ©tionnaires elle-mĂȘme.

Pour l’estimation de la trajectoire non-discrĂ©tionnaire agrĂ©gĂ©e par sous-pĂ©riodes, les tests statistiques rĂ©alisĂ©s indiquent que la pĂ©riodisation la plus indiquĂ©e est la suivante: 1970-1978-1996-2009, couvrant trois phases de longueur inĂ©gale ( respectivement 8 ans, 18 ans et 13 ans). Il s’avĂšre aussi que les rĂ©sultats sont

Estimation avec var. Struct. Cst. 1970-78 1978-96 1996-09 DIR/TOT.

Coefficients Est. 0,61 0,83 % -0,57 % 0,37 % -0,43

Err. Standard 0,05 0,09 % 0,03 % 0,06 % 0,06

Statist. de Student 11,7 8,9 -18,7 6,0 -6,9

Statistiques RÂČ

93,49 %

Err.Std.

0,30 %

Err.Moy.

2,37 %

DW

0,77

pm. Coefficients Estim. sans var. «DIR/TOT»

Coefficients Estimés 0,26 0,63 % -0,62 % 0,74 %

Err. Standard 0,01 0,13 % 0,04 % 0,07 %

Statist. de Student 29,4 5,0 -14,6 11,0

Statistiques RÂČ

86,68 %

Err.Std.

0,61 %

Err.Moy.

3,96 %

DW

2,26

Tableau 11: Estimation économétrique réduite du taux de prélÚvement implicite non-discrétionnaire sur la propriété

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

significativement amĂ©liorĂ©s (57) par l‘adjonction d’une variable structurelle additionnelle « Dir./Tot.», Ă  savoir la part des deux principaux impĂŽts directs (non-discrĂ©tionnaires) sur les revenus privĂ©s du capital et de la propriĂ©tĂ© dans le total (direct et indirect) des prĂ©lĂšvements sur le capital. Le seul inconvĂ©nient de la variable structurelle additionnelle est qu’elle introduit de l’auto-corrĂ©la-tion des erreurs (mesurĂ©e par le « dw ») lĂ  oĂč il n’y en avait pas dans la formu-lation de base.

Le graphique qui suit retrace la trajectoire estimĂ©e ainsi obtenue, ainsi que l’écart annuel relatif (en %) d’estimation.

2.4.5 Les autres prélÚvements autres que sur les facteurs de production primaires (travail et capital)

Par définition, ces prélÚvements sont constitués de tous les impÎts, indirects (surtout) et directs (plus marginalement) autres que sur les revenus socioprofessionnels ou que sur la propriété et le capital (revenus et transactions).

Il s’agit principalement:

1. des impĂŽts indirects Ă  l’importation (droits de douane principalement), Ă  la consommation (tva et droits d’accises ou assimilĂ©s) et Ă  la production,

57 L’erreur standard de l’estimation est rĂ©duite de prĂšs des deux tiers et le RÂČ passe de 86,31 % Ă  95,21 %.

-12%

-8%

-4%

0%

4%

8%

12%

16%

20%

24%

28%

32%

36%

1970

1973

1976

1979

1982

1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

En %

Base

mac

ro

Effectif (1) Simulé (2) % Ecart résid. (3)=(1-2)/1

Graphique 44: Taux de prélÚvement non-discrétionnaire effectif et estimé en << forme réduite>> sur la popriété (revenus)

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

autres que ceux sur les services ou transactions immobiliĂšres ainsi que sur les services financiers et transactions mobiliĂšres;

2. des impĂŽts directs autres que sur les revenus et que les impĂŽts (directs) courants en capital, qui sont repris parmi les impĂŽts sur le patrimoine. Il s’agit ici principalement des taxes automobiles directes Ă  charge des men (taxe de circulation et taxe assimilĂ©e aux droits d’accises), de la redevance rt (partim) et des taxes sur les dĂ©chets mĂ©nagers.

Parmi les taxes indirectes du point 1) ci-dessus, de moindre envergure et autres que les droits de douane et assimilĂ©s (transfĂ©rĂ©s Ă  l’ue), la tva et les droits d’accises et assimilĂ©s, on relĂšvera quelques rubriques principales:

▾ les taxes liĂ©es Ă  la circulation des entreprises, qui sont Ă  la frontiĂšre (mal dĂ©limitĂ©e) des impĂŽts Ă  la production et des impĂŽts en capital (sur l’outil de travail)

▾ les taxes sur les contrats d’assurance

▾ les taxes « mixtes » sur les paris et les jeux, les appareils de divertissement, les bĂ©nĂ©fices (et la rente de monopole) de la Loterie nationale, etc., la redevance rt (partim)

▾ les taxes sur la pollution et l’affichage

▾ les taxes sectorielles spĂ©cifiques (Ă  la production) nda et les annuitĂ©s de brevets

▾ les autres impîts divers à la production nda (principalement au niveau des pl)

Une analyse a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© consacrĂ©e (58) Ă  l’ensemble des impĂŽts indirects (yc sur la propriĂ©tĂ©) et directs assimilĂ©s autres que sur les revenus (y compris les impĂŽts directs courants en capital). La seule diffĂ©rence de champ couvert concerne ici les impĂŽts indirects sur le patrimoine (dĂ©tention et transactions), principalement immobilier (prĂ©comptes et droits d’enregistrement, etc.) ainsi que les impĂŽts directs sur le capital et autres que sur les revenus). Pour cette raison, l’analyse se contera ici des conclusions principales.

Le rendement gĂ©nĂ©ral de cette catĂ©gorie de recettes reste remarquablement stable au cours du temps (entre 10,6 et 12,2 % de pib), malgrĂ© des Ă©volutions non-discrĂ©tionnaires clairement dĂ©favorables ou baissiĂšres, non seulement en matiĂšre de droits d’accises (intrinsĂšquement rĂ©gressifs) mais aussi en matiĂšre de tva (Ă©rosion tendancielle du poids de sa base imposable domestique). Cette

58 Voir la Section IV (SynthĂšse : le total des impĂŽts indirects et directs (autre que sur les reve-nus assimilĂ©s), de l’article: Savage R. (2011), « Autres impĂŽts indirects et assimilĂ©s – Effets de structures et impulsions discrĂ©tionnaires indirectement estimĂ©es (1970-2009) », Bulletin de Documentation du spf Finances, 2011 n°1.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

stabilitĂ© relative du rendement s’explique par le rĂŽle compensatoire jouĂ© par une orientation discrĂ©tionnaire symĂ©trique assez systĂ©matiquement restrictive ou haussiĂšre.

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

Evolu

tions

en %

du PI

B

Effectis (1) Non-discrétionnaires (2) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 45: Trajectoires comparĂ©es en matiĂšre d’impĂŽts indirects et directs (autres que sur les revenus) autres que sur la propriĂ©tĂ© (IIDh) - Niveaux

-0,6%

-0,5%

-0,4%

-0,3%

-0,2%

-0,1%

0,0%

0,1%

0,2%

0,3%

0,4%

0,5%

1971

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

2004

2007

2010

En %

du PI

B -M

oy. M

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entré

e 3 an

s

Effectives (1) Non-discrétionn. (2) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 46: Evolutions tri-annuelles des trajectoires en matiùre d’impîts à la consommation et à la production autres que sur le patrimoine

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200

Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

Cette orientation structurellement restrictive en matiĂšre d’impĂŽts sur la dĂ©pense (et assimilĂ©s), qui s’attĂ©nue transitoirement une premiĂšre fois lors du contre-choc pĂ©trolier et monĂ©taire des annĂ©es 1985-88 (1986-87 surtout) (59) s’interrompt plus durablement voire s’inverse au cours des dix derniĂšres annĂ©es, dans un contexte

59 Il s’agit paradoxalement du seul Ă©pisode oĂč aucun relĂšvement discrĂ©tionnaire en matiĂšre d’accises – notamment sur les produits Ă©nergĂ©tiques – n’intervient alors que l’effondre-ment des prix pĂ©troliers offrait une opportunitĂ© exceptionnelle aux pouvoirs publics de capter par la voie fiscale une part du gain de revenu rĂ©el national associĂ© Ă  la forte amĂ©lio-ration des gains de termes d’échanges externes et internes associĂ©s.

-2,0%

-1,6%

-1,2%

-0,8%

-0,4%

0,0%

0,4%

0,8%

1,2%

70-74 74-78 78-81 81-85 85-88 88-92 92-97 97-01 01-05 05-10

Evol

utio

ns en

% d

u PI

B

Non-discrétionnaires (2) Discr. TVA (3a) Discr. Accises (3b)

Discr. Autres (3c) Effectives (1) Discrétionnaires (3)=(1-2)

Graphique 47: Trafectoires en matiĂšre d’impĂŽts indirects et directs assimilĂ©s (autres que sur le patrimoine) et dĂ©terminants

-3,2%

-2,4%

-1,6%

-0,8%

0,0%

0,8%

1,6%

2,4%

3,2%

4,0%

70-76 76-81 81-88 88-92 92-98 98-04 04-10 70-81 81-97 97-10

Evol

utio

ns en

% d

u PI

B

Non-discrétionn. (2) Discr. TVA (3a) Discr. Accises (3b)Discr. Autres (3c) Effectives (1) Discrétionn. (3)=(1-2)

Graphique 48: Trajectoires en matiĂšre d’impĂŽts indirects et directs assimilĂ©s (autres que sur le patrimoine) et dĂ©terminants

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

oĂč par ailleurs les effets de structures dĂ©favorables s’affaiblissent eux-mĂȘmes trĂšs sensiblement.

Sur la pĂ©riode post-1997, l’orientation discrĂ©tionnaire en matiĂšre d’impĂŽts sur la dĂ©pense devient mĂȘme marginalement expansive (voir graphiques ci-avant).

C’est au cours de la phase d’assainissement budgĂ©taire « Maastrichtienne » de 1992-97 que le relĂšvement discrĂ©tionnaire des impĂŽts sur la dĂ©pense est la plus marquĂ©e (+1,5 % de pib en 5 ans Ă  peine). C’est surtout au niveau des droits d’accises et autres impĂŽts spĂ©cifiques que le relĂšvement discrĂ©tionnaire (y compris via de nouvelles taxes indirectes) est quantitativement le plus marquĂ©, la hausse en matiĂšre de tva n’intervenant qu’en troisiĂšme position.

TauxdeprélÚvementsindirectseffectifs,non-discrétionnairesetdiscrétionnairessur la dépense

La dĂ©finition d’une base imposable de rĂ©fĂ©rence commune aux divers impĂŽts indirects (partim, hors base patrimoniale) et directs nda n’est pas chose aisĂ©e. A l’analyse, il semble cependant que la base imposable macro (restreinte) retenue en matiĂšre de recettes de tva puisse ĂȘtre adoptĂ©e ici comme un point de dĂ©part acceptable, car elle regroupe les principales dĂ©penses intĂ©rieures finales qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme potentiellement imposables en la matiĂšre. Ceci est d’autant plus vrai que les impĂŽts indirects patrimoniaux, en particulier immobiliers, sont exclus du numĂ©rateur (les recettes) et que la base (tva) restreinte ne comprend pas au dĂ©nominateur ni les dĂ©penses locatives de consommation (loyers rĂ©els et imputĂ©s), ni les dĂ©penses (privĂ©es) de consommation de soins de santĂ©.

Les dĂ©penses de consommation (privĂ©e) de produits d’assurance sont cependant exclues de cette base restreinte, alors qu’ils constituent la base de prĂ©lĂšvement macro « proxy » pour la perception des diffĂ©rentes taxes sur les primes d’assurance (D.214.G) qui pour leur part sont comprises au numĂ©rateur du ratio. Il convient par consĂ©quent de rajouter cette rubrique dans la base imposable ainsi partiellement Ă©largie (soit une rajoute de 1 % du total en 1970, 3 % en 1995 et 4 % en 2009). Cette base imposable des prĂ©lĂšvements qui peuvent ĂȘtre dĂ©finis par approximation comme des impĂŽts (indirects essentiellement) sur la dĂ©pense (et non sur les revenus socioprofessionnels ou sur la propriĂ©tĂ© et le capital) reste bien entendu une base « proxy » et non pondĂ©rĂ©e. Certains Ă©lĂ©ments ( notamment Ă©nergĂ©tiques) de cette base sont soumis Ă  plusieurs prĂ©lĂšvements juxtaposĂ©s (tva, accises, etc.) alors que par contre certains prĂ©lĂšvements indirects (notamment certains droits d’accises) ont pour base des consommations intermĂ©diaires « professionnelles » qui ne sont pas reprises dans la base « finale » dĂ©finie ci-avant.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

Le graphique ci-avant présente classiquement le rendement effectif des impÎts sur la dépense, en % du pib, comme le produit de leur base macro imposable (également en % du pib) et du taux de prélÚvement moyen ou implicite correspondant, selon la formule:

On observe d’ailleurs graphiquement un jeu de symĂ©trie ou « effet de miroir » prononcĂ© entre taux de prĂ©lĂšvement effectif (en hausse sur la pĂ©riode 1980-2000) et ratio de la base imposable (dĂ©penses) macro et nette Ă©rosion sur la mĂȘme pĂ©riode.

Le graphique 50 retrace les trois trajectoires habituelles (effective, non-discrétionnaire et discrétionnaire), mais en matiÚre de taux de prélÚvements cette fois et non plus en termes de ratios au pib (indépendamment des effets dits « de base imposable »).

L’information principale qui en dĂ©coule est la quasi-stabilisation tendancielle qui apparaĂźt Ă  partir de 1986 en matiĂšre de taux de prĂ©lĂšvement impli-cite non-discrĂ©tionnaire consolidĂ©, et ce aprĂšs 15 ans de baisse tendancielle avĂ©rĂ©e (un recul relatif de prĂšs d’un quart en 15 ans Ă  peine). L’impact rĂ©gres-sif exercĂ© par les accises et autres droits spĂ©cifiques se trouve en effet amoin-dri en contexte de dĂ©sinflation renforcĂ©e (Ă  partir du contre-choc pĂ©trolier et monĂ©taire du milieu de la dĂ©cennie, et ce alors mĂȘme que l’érosion de la base imposable domestique Ă  la tva (en % du pib) tend Ă  se ralentir et que les effets

32%

36%

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1970

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2000

2002

2004

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2008

2010

En %

base

(TVA

) nett

e

TPO effectif sur la 'dépense' (1)=(2/3) Recettes (effect.) (2)

Base Macro imposable (3) (E. Dr.)

Graphique 49: Taux de prélÚvement implicite effectif sur la dépense finale (intér.)

R = Base * TPO (ou TPO = R / Base)

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transitoires et permanents haussiers liĂ©s Ă  l’extraversion croissante de l’économie ( exportations) commencent Ă  prendre le relais.

En termes discrĂ©tionnaires, on retrouve le trend haussier (restrictif) Ă  partir du milieu des annĂ©es 70 et jusqu’à la fin des annĂ©es 90, avec nĂ©anmoins un certain plateau au cours de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 80. Les dix derniĂšres annĂ©es, la stabilisation discrĂ©tionnaire est confirmĂ©e.

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) nett

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Effectif (1) Non-discrétionn. (2)Discrétionn. (3)=(1-2) Idem, lissé 3 ans (4)

Graphique 50: Trajectoires comparées en termes de taux de prélÚvements sur la dépense

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3 SynthĂšse et conclusions

Cette Ă©tude fait partie d’une analyse plus large portant sur la dĂ©finition d’un indicateur d’impulsions discrĂ©tionnaires primaires en finances publiques belges, comportant Ă  la fois un volet « recettes publiques », traitĂ© ici, et un volet dĂ©penses primaires (60). Elle synthĂ©tise et agrĂšge diffĂ©rentes Ă©tudes partielles et spĂ©cifiques qui ont Ă©tĂ© menĂ©es au prĂ©alable, selon une mĂ©thodologie gĂ©nĂ©rale commune, au niveau des principales catĂ©gories de prĂ©lĂšvements obligatoires ou « po »: les cotisations sociales effectives obligatoires, l’ipp, l’isoc, le prĂ©compte mobilier des men, la tva, les droits d’accises et assimilĂ©s, les autres impĂŽts indirects et directs nda.

Au niveau global, l’hypothĂšse mĂ©thodologique de base – qui est ici validĂ©e et confortĂ©e au plan empirique – est que le ratio effectif des prĂ©lĂšvements obligatoires (po) en pourcentage du pib effectif nominal (et non du pib potentiel ou tendanciel) est a priori indĂ©pendant des fluctuations cycliques ou Ă©volutions conjoncturelles. En d’autres termes, l’élasticitĂ© du ratio des po aux fluctuations cycliques du pib rĂ©el (et nominal) autour de sa trajectoire potentielle ou tendancielle est supposĂ©e unitaire.

Dans ce cas, les Ă©volutions dans le temps du taux agrĂ©gĂ© des po, en % du pib effec-tif, peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©es en deux Ă©lĂ©ments additifs:

1. les effets de compositions ou de structures « non cycliques », liĂ©s aux diffĂ©rences « d’intensitĂ© en recettes » des diverses bases imposables macro-Ă©conomiques, ainsi qu’à l’impact des modifications des poids respectifs de ces bases sur l’évolution endogĂšne ou ex ante (Ă  lĂ©gislation fiscale ou parafiscale inchangĂ©e) de ces recettes.

2. Les impulsions discrétionnaires (expansives ou au contraire restrictives) de politique fiscale et parafiscale, résultant directement ou plus indirectement de modifications législatives.

Une premiĂšre partie conceptuelle et mĂ©thodologique explicite les fondements thĂ©oriques et formalisĂ©s de cette dĂ©composition. Elle montre en quoi l’approche dĂ©veloppĂ©e ici se distingue aux plans thĂ©orique et empirique de celles dĂ©veloppĂ©es par la Commission europĂ©enne et par le sebc principalement. L’approche alter-native proposĂ©e ici permet en particulier de dĂ©gager un nouvel indicateur « d’ef-fort structurel primaire », en particulier en matiĂšre de recettes publiques, qui se distingue sur plusieurs points des approches traditionnelles ou standard de la plupart des institutions internationales en termes de « soldes (primaires) cycli-quement corrigĂ©s ou structurels (61) ». Pour des raisons comprĂ©hensibles de stan-

60 Ce dernier a été traité dans une étude de 2008: R. Savage, « Les dépenses primaires pu-bliques belges dans une perspective historique longue (1953-2007): déterminants non-dis-crétionnaires et discrétionnaires », Bulletin de Documentation, spf Finances, 68Úme année, 2008 n° 4. Il sera réactualisé,pour la période 1990-2011, dans une étude ultérieure à paraßtre en 2012.

61 Egalement corrigés pour certaines mesures dites « one-shots » ou non-récurrentes.

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dardisation ou de simplification mĂ©thodologique ainsi que de comparabilitĂ© internationale aisĂ©e, ces approches internationales comparatives ne distinguent pas, au niveau des soldes (primaires) structurels, les Ă©lĂ©ments qui relĂšvent effec-tivement de modifications discrĂ©tionnaires de politique budgĂ©taire et fiscale au sens strict, d’une part, d’autres Ă©lĂ©ments non-discrĂ©tionnaires ou structurels mais non-cycliques, parfois de nature persistante, qui d’autre part affectent Ă©galement les soldes structurels estimĂ©s (62). Ces derniers Ă©lĂ©ments, parfois d’ampleur non-nĂ©gligeable et non-rĂ©versible, sont alors erronĂ©ment assimilĂ©s Ă  la composante discrĂ©tionnaire et interprĂ©tĂ©s tels quels.

L’approche mĂ©thodologique dĂ©sagrĂ©gĂ©e retenue par le sebc est celle qui se rapproche le plus de celle adoptĂ©e ici. Elle s’en distingue cependant sur un point central. Si son approche semi-dĂ©sagrĂ©gĂ©e, en recettes publiques principalement, permet effectivement de dĂ©gager des « effets de composition » clairement distincts des traditionnels effets cycliques (63), la mĂ©thodologie sebc retenue (64) aboutit de facto Ă  ce que seuls les effets de composition transitoires et rĂ©versibles soient pris en compte, et non les effets de composition plus persistants ou permanents, cad les effets non (complĂštement) rĂ©versibles, pourtant biens prĂ©sents et identifiables historiquement dans le cas belge.

En conclusion, ces différentes approches « standards » ne permettent par conséquent pas, dans de nombreux cas, de mesurer correctement les efforts (ou impulsions expansives) budgétaires au sens strict, ni de séparer ou quantifier adéquatement les composantes « recettes » et « dépenses primaires » respectives (et additives) en la matiÚre.

Les rĂ©sultats de la partie empirique viennent montrer Ă  quel point, en matiĂšre de prĂ©lĂšvements obligatoires, la prise en compte des effets de structures est incon-tournable pour dĂ©terminer correctement la contribution des impulsions discrĂ©-tionnaires effectives Ă  l’effort budgĂ©taire primaire global, surtout dans une pers-pective de court et moyen terme.

L’analyse permet notamment de confirmer l’absence de corrĂ©lation significative entre les Ă©volutions cycliques agrĂ©gĂ©es et celles des ratios effectifs des prĂ©lĂšvements obligatoires (en % du pib nominal). Sur le plan empirique, on observe, Ă  lĂ©gisla-tion fiscale ou parafiscale inchangĂ©e, des phases le plus souvent pluriannuelles d’effets de composition persistants. Ces effets de composition sont tantĂŽt haus-siers: les annĂ©es 70 massivement avec +5,8 % de pib, la pĂ©riode post-1997 plus modĂ©rĂ©ment avec +2,4 %, tantĂŽt baissiers: par exemple -2,8 % de pib en 1982-96, dont –2,5 % en 1982-89.

62 Parmi ceux-ci, on notera principalement en dĂ©penses primaires l’impact de certaines Ă©vo-lutions sociodĂ©mographiques (par exemple en matiĂšre de dĂ©penses dites « de vieillisse-ment ») ainsi que celui des modifications de prix relatifs, importants en petite Ă©conomie ouverte, et parallĂšlement en recettes publiques l’incidence des effets asymĂ©triques dits « de composition ou de structures ».

63 ... gĂ©nĂ©ralement quasi-proportionnels aux Ă©volutions en matiĂšre d’output gap.64 Par lissage (filtres hp) des principales bases imposables retenues ainsi que des dĂ©penses de

chĂŽmage.

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On distingue donc trois grandes phases de 10 Ă  14 ans, dont certaines entrecoupĂ©es de « pauses » ou mĂȘme de lĂ©gĂšres inversions transitoires ( haussiĂšre en 1990-93 dans la longue phase baissiĂšre 1982-96, baissiĂšre en 2003-2004 dans la longue phase haussiĂšre 1998-2008). La forte phase haussiĂšre des annĂ©es 70 est la plus spectaculaire, avec une progression endogĂšne du tpo de plus de 15 % en 10 ans Ă  peine.

Ceci s’explique essentiellement par un double phĂ©nomĂšne au cours de cette pĂ©-riode:

▾ Une dĂ©formation trĂšs prononcĂ©e 1) de la structure des revenus primaires en faveur d’une hausse majeure de la part salariale (et donc aussi de la base imposable affectĂ©e d’une Ă©lasticitĂ© trĂšs fortement supra-unitaire), ainsi que 2) de la structure macroĂ©conomique des dĂ©penses en faveur de la dĂ©pense intĂ©rieure de consommation et d’investissements rĂ©sidentiels imposables, et symĂ©triquement au dĂ©triment des exportations (nettes) et des investis-sements productifs non assujettis;

▾ Un puissant phĂ©nomĂšne de « fiscal drag » en contexte inflationniste prononcĂ©, liĂ© Ă  la non-indexation des barĂšmes et paramĂštres fiscaux Ă  l’ipp alors mĂȘme que les revenus imposables, indexĂ©s pour leur part sur les prix Ă  la consommation dopĂ©s par l’inflation Ă©nergĂ©tique importĂ©e, progressent vigoureusement en termes nominaux.

A l’inverse, pendant la majeure partie des annĂ©es 80, ces « effets de leviers » fiscaux s’inversent, structurellement avec le tournant majeur de politique macro-Ă©conomique de 1982. Celui-ci se traduit 1) par une forte contraction de la part salariale et une hausse spectaculaire des profits et revenus privĂ©s de la propriĂ©tĂ©, 2) par la mise en place d’un rĂ©gime de dĂ©sinflation nominale rĂ©duisant drasti-

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Annuel Lissé 3 ans

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Graphique 51: SynthĂšse des effets de structures globaux

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quement le « fiscal-drag », et enfin 3) par l’adoption d’un modĂšle de croissance « export-led » peu favorable Ă  une intensitĂ© Ă©levĂ©e en recettes publiques (notam-ment d’impĂŽts indirects).

Dans l’ensemble l’élasticitĂ© globale ex ante (non-discrĂ©tionnaire) de long terme des prĂ©lĂšvements obligatoires reste significativement supra-unitaire, avec cependant un affaiblissement apparent de cette Ă©lasticitĂ© en fin de pĂ©riode.

L’approche dĂ©veloppĂ©e ici permet enfin d’identifier et de quantifier, au cours des 20 derniĂšres annĂ©es, une phase discrĂ©tionnaire trĂšs nettement restrictive en recettes publiques en 1992-98, suivie d’une longue pĂ©riode assez massivement expansive, avec des allĂšgements discrĂ©tionnaires de prĂ©lĂšvements obligatoires Ă  concurrence de 5,4 % de pib entre 1998 et 2010. Ces derniers expliquent une large part de la dĂ©tĂ©rioration massive des soldes primaires structurels belges au cours de la mĂȘme pĂ©riode.

En l’absence de prise en compte des effets de composition ou de structures, cette impulsion expansive en recettes en 1998-2010 aurait Ă©tĂ© sous-Ă©valuĂ©e Ă  concurrence de 2,2 % de pib au minimum, soit pas moins de 40 % de l’impulsion expansive estimĂ©e 5,4 % de pib.

La prise en compte des effets de structures en recettes permet enfin de déterminer et de localiser plus précisément le contenu des impulsions discrétionnaires.

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En %

du PI

B

+4,8%

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Graphique 52: SynthÚse des impulsions discrétionnaires

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Ainsi par exemple, l’analyse de l’effort restrictif de la pĂ©riode 1992-1998 per-met de montrer que l’effort restrictif global en recettes (soit 3,8 % de pib) ne porte que trĂšs marginalement sur les revenus socioprofessionnels (Ă  peine 0,2 % de pib ou 5 % Ă  peine du total). Il est par contre singuliĂšrement concentrĂ© sur les revenus du capital et de la propriĂ©tĂ© au sens large (en ce y compris sur les transactions financiĂšres et immobiliĂšres, ainsi qu’au niveau de certains impĂŽts Ă  la production), avec une contribution (65), totalisant 2,4 % de pib ou 63 % du total. Les divers impĂŽts indirects Ă  la consommation (ou plus largement sur la dĂ©pense intĂ©rieure finale) reprĂ©sentent pour leur part 1,2 % de pib ou 32 % du total.

Par contre, au cours des 12 annĂ©es suivantes (1998-2010), l’allĂšgement discrĂ©tionnaire cumulĂ© consenti se concentre au plan formel assez massivement sur les revenus socioprofessionnels (revenus du travail plus exactement). Mais ceci s’opĂšre pour une part non-nĂ©gligeable sous forme de rĂ©ductions de cotisations sociales patronales et en subventions Ă  l’emploi (1,6 % de pib au total sur prĂšs de 4,3 % de pib) qui ne bĂ©nĂ©ficient pas totalement et/ou directement aux revenus disponibles des mĂ©nages, mais bien pour une part Ă  ceux des entreprises voire Ă  leur profits. Ceci dĂ©coule du fait que la forme ou la nature fonctionnelle que revĂȘt une rĂ©duction de prĂ©lĂšvements (par exemple sur le travail) ne correspond pas nĂ©cessairement Ă  son bĂ©nĂ©ficiaire final supposĂ© (le revenu disponible des mĂ©nages).

En 1998-2010, les prélÚvements sur les profits et revenus de la propriété et assimilés sont également substantiellement abaissés (-1,1 % de pib), le tout sans pratiquement de relÚvement compensatoire des impÎts indirects ou à la consommation.

65 Tant en impĂŽts directs et indirects, tels ici les droits d’enregistrement, prĂ©comptes immo-biliers et diverses taxes boursiĂšres.

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4 Annexe 1 – DĂ©composition formalisĂ©e des effets de structures totaux en effets de structure « purs » et effets « progressivitĂ© » (pure)

En reprenant les notations prĂ©cĂ©dentes (voir Section I.2), cette dĂ©composition s’effectue formellement comme suit:

Les effets de « structures purs » (EStrP) entre deux dates (t et t+1) peuvent ĂȘtre mesurĂ©s de deux maniĂšres alternatives trĂšs proches:

▾ Soit EStrP1 = Δαit * pnit = (αit * pnit) – (αit-1 * pnit) (66)

▾ Soit EStrP2 = Δαit * pnit-1 = (αit * pnit-1) – (αit-1 * pnit-1)

Les effets de « progressivitĂ© pure » (EPrP) entre deux dates (t et t+1) peuvent ĂȘtre mesurĂ©s de deux maniĂšres Ă©galement trĂšs proches:

▾ Soit EPrP1 = Δpnit * αit-1 = (pnit * αit-1) – (pnit-1 * αit-1)

▾ Soit EPrP2 = Δpnit * αit = (pnit * αit) – (pnit-1 * αit) (67)

Nous aurons au total que:

Δrni = (EStrP1 + EPrP1) = (EStrP2 + EPrP2) = (αit * pnit) – (pnit-1 * αit-1)

Avec Δrni = (Δαit * pnit) + (Δpnit * αit-1), ou alternativement:

= (Δαit * pnit-1) + (Δpnit * αit)

Les deux mĂ©thodes de mesures ne diffĂšrent que par l’imputation de la composante « mixte » rĂ©siduelle res = (Δαit * Δpnit), soit Ă  la composante « effet de structure pur », soit Ă  la composante « progressivitĂ© pure ».

La variable intermĂ©diaire « Δαit » (Ă©volution des pondĂ©rations des bases imposables, en % du pib nominal) peut elle-mĂȘme ĂȘtre dĂ©composĂ©e comme suit:

66 Dans ce cas, la composante rĂ©siduelle mixte est comprise dans l’effet de structure « pur ».

67 Dans ce cas, la composante rĂ©siduelle mixte est comprise dans l’effet de progres-sivitĂ© « pur ».

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Δαit = (Bit / Yt) – (Bit-1 / Yt-1) = {[Bit-1 * (1+bi°t)] / [Yt-1 * (1+y°t)]} - (Bit-1 / Yt-1)

= {[Bit-1 * (1+bi°t)] – [Bit-1 * (1+y°t)]} / [Yt-1 * (1+y°t)]

= [(Bit-1 * bi°t) – (Bit-1 * y°t)] / [Yt-1 * (1+y°t)]

= (Bit-1 / Yt-1) * [(bi°t – y°t) / (1+y°t)]

La composante (2) correspond au différentiel (corrigé) de croissance (nominale) entre la base imposable Bi et le pib Y.

Nous aurons donc que EStrP2 = Δαit * pnit-1 = (αit-1 * pnit-1) * [ÎŽit / (1+y°t)]

= [(Bit-1/ Yt-1) * (Rnit-1 / Bit-1)] * [Ύit / (1+y°t)]

= rnit-1 * Ξit (le différentiel corrigé)

L’autre variable intermĂ©diaire « Δpnit » (Ă©volution des taux d’imposition impli-cites non-discrĂ©tionnaires) peut pour sa part ĂȘtre dĂ©composĂ©e comme suit:

Δpnit = (Rnit / Bit) – (Rnit-1 / Bit-1)

= {[Rnit-1 * (1+ (eit * bi°t))] – [Rnit-1 * (1+bi°t)]} / [Bit-1 * (1+bi°t)]

Avec Rnit = Rnit-1 * [1+ (eit * bi°t)] et Bit = Bit-1 * (1+bi°t)

= {[Rnit-1 * (eit * bi°t)] – (Rnt-1 * bi°t)]} / [Bit-1 * (1+bi°t)]

= {Rnit-1 * [(eit * bi°t) – bi°t]} / [Bit-1 * (1+bi°t)]

= (Rnit-1 / Bit-1) * {[(eit * bi°t) – bi°t] / (1+bi°t)}

= pnit-1 * {[bi°t * (eit-1)] / (1+bi°t)} = pnit-1 * (eit-1) * [bi°t / (1+bi°t)]

(3) (4) (5)

Avec (4) = l’écart Ă  l’unitĂ© de l’élasticitĂ© ex ante de la recette publique Rni

Avec (5) = la croissance corrigée de la base imposable Bi

= αit-1 * [ÎŽit / (1+y°t)] = αit-1 * Ξit, avec ÎŽit = bi°t – y°t , et Ξit = [ÎŽit / (1+y°t)]

(1) (2)

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Nous aurons donc que l’effet « progressivitĂ© pure » (68) EPrP2 = Δpnit * αit se dĂ©finit comme:

EPrP2 = αit * pnit-1 * (eit-1) * bic°t Avec bict = bi°t / (1+bi°t)

={[Bit-1 * (1+bi°t)] / [Yt-1 * (1+y°t)]} * pnit-1 * (eit -1) * bic°t

= (αit-1 * pnit-1) * (eit-1) * [(1+bi°t) * bi°t / [(1+bi°t)*(1+y°t)]

= rnit-1 * (eit-1) * [bi°t / (1+y°t)] = rnt-1 * (eit-1) * bic°t

si eit = 1 -> EPRP2 = 0

Nous aurons donc en finale: Δrni = (EStrP2 + EPrP2)

= rnit-1 * {[Ύit / (1+y°t)] + [(eit -1) * [bi°t / (1+y°t)]}

= rnit-1 * {Ύit + [(eit-1) * bi°t]} / 1+y°t

= (rnit-1 * Ξit ) + [rnit-1 * (bi°t * Δit )]

ESTR2 + EPRG2

Une autre maniĂšre de dĂ©composer ou de mesurer l’effet de progressivitĂ© pure est le suivant

αit-1 * [ (pnit - pnit-1) = l’effet de progressivitĂ© « pure », avec:

(pnit - pnit-1) = (Rnit / Bit) – (Rnit-1 / Bit-1)

= [{Rnit-1 * (1+rni°t)} / { Bit-1 * (1+bi°t)}] – (Rnit-1 / Bit-1)

= [{Rnit-1 * (1+rni°t)} - {Rnit-1 * (1+bi°t)}] / [Bit-1 * (1+bi°t)]

= [Rnit-1 * (rni°t - bi°t)] / [Bit-1 * (1+bi°t)]

= pnit-1 * [(rni°t - bi°t) / (1+bi°t)]

Nous aurons donc:

αit-1 * [ (pnit - pnit-1) = (Bit-1 / Yt-1) * (Rnit-1 / Bit-1) * [(rni°t - bi°t) / (1+bi°t)]

= rnit-1 * [(eit * bi°t) - bi°t ] / (1+bi°t)

= rnit-1 * [bi°t / (1+bi°t)] * Δit avec: Δit = eit –1

68 Composante résiduelle mixte incluse.

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Et avec: Δit = eit –1 = (rni°t - bi°t) / bi°t, et [(rni°t - bi°t) / (1+bi°t)] = dit, nous aurons :

5 Annexe 2 – Impulsions discrĂ©tionnaires comparĂ©es

Par rapport aux Ă©tudes antĂ©rieures (notamment une analyse non publiĂ©e rĂ©alisĂ©e en 2005 sur base des Comptes nationaux SEC95 (1985-2003) avant leur rĂ©vision pour la prise en compte des SIFIMs), l’approfondissement et la dĂ©sagrĂ©gation accrue de l’analyse des effets de composition par type de recettes conduit globalement Ă  revoir en baisse la progression endogĂšne des recettes non-discrĂ©tionnaires (rĂ©duction des effets de composition haussiers), et symĂ©triquement aussi Ă  revoir en hausse (jusqu’en 2005) la trajectoire des mesures discrĂ©tionnaires cumulĂ©es.

αit-1 * [ (pnit - pnit-1) = rnit-1 * [(rni°t - bi°t) / (1+bi°t)]

= rnit-1 * di°t

Graphique 53: Impulsions discrétionnaires comparées

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

SAVAGE R., « Droits d’accises et taxes assimilĂ©es: Effets de structures et impulsions discrĂ©tionnaires en longue pĂ©riode (1970-2009) », Bulletin de Documentation du SPF Finances, 71Ăšme annĂ©e, n°1, 1er trimestre.

SAVAGE R., « Autres impÎts indirects et assimilés: Effets de structures et impulsions discrétionnaires indirectement estimées (1970-2009) », Bulletin de Documentation du SPF Finances, 71Úme année, n°1, 1er trimestre.

SAVAGE R., « Effets de composition et impulsions discrĂ©tionnaires Ă  l’impĂŽt des sociĂ©tĂ©s (ISOC) en moyenne et longue pĂ©riode (1970-2009) », Bulletin de Documentation, SPF Finances, 71Ăšme annĂ©e, 2011 n°3.

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011

7 Abréviations

AM Amortissements (Consommation de capital fixe)

APU Administrations publiques

BCE Banque centrale européenne

BFP Bureau fédéral du Plan

BNB Banque nationale de Belgique

DLU Déclaration libératoire unique

EBE ExcĂ©dent brut d’exploitation

ENE ExcĂ©dent net d’exploitation = EBE - AM

HP Hodrick-Prescott (filtre)

ICN Institut des comptes nationaux

IPP ImpĂŽt des personnes physiques

ISBL Associations sans but lucratif

ISOC ImpÎt des sociétés

FAT Fond des Accidents de travail

FMI Fonds Monétaire international

MEN MĂ©nages

Nda Non définis ailleurs

NR Non-résidents

OCDE Organisation de Coopération au Développement Economique

OPC Organismes de Placements Collectifs

PIB Produit intérieur brut

PF Pouvoir fédéral

PL Pouvoirs locaux

PO PrélÚvements obligatoires

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Documentatieblad 71e jaargang, nr. 4, 4e kwartaal 2011 40 ans de politique fiscale et parafiscale en Belgique (1970-2010)

PRM-MEN Précompte mobilier ménages

RT Radio-Télévision (redevance)

SEBC SystÚme européen des banques centrales

SIFIMs Services d’intermĂ©diation financiĂšre indirectement mesurĂ©s

SP Socio-professionnel

SPF Service public fédéral

SQS Sociétés et quasi-sociétés

TPO Taux des PrélÚvements obligatoires = PO / Y

TVA Taxe sur la valeur ajoutée

Y PIB (en valeur)

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