Analyse contextuelle
Document préliminaire à l’établissement du
schéma de développement du territoire
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
3.
Table des matières
Contexte général................................................................................................................................... 5
Introduction ........................................................................................................................................ 5
Méthodologie générale .................................................................................................................... 5
1. Le positionnement de la Wallonie .............................................................................................. 7
L’insertion de la Wallonie à l’échelle suprarégionale .................................................................. 7
La Wallonie dans son contexte transfrontalier et transrégional............................................... 14
2. La dimension démographique et sociale ................................................................................ 28
Constats ........................................................................................................................................... 28
Enjeux territoriaux de la dimension démographique et sociale ............................................... 35
3. La dimension économique ........................................................................................................ 37
Constats ........................................................................................................................................... 37
Enjeux territoriaux de la dimension économique ....................................................................... 52
4. La dimension patrimoniale et environnementale ................................................................... 53
Constats ........................................................................................................................................... 53
Enjeux territoriaux de la dimension patrimoine et environnement .......................................... 60
5. La dimension mobilité et transport ........................................................................................... 61
Constats ........................................................................................................................................... 61
Enjeux territoriaux de la dimension mobilité ............................................................................... 68
6. La structuration interne du territoire wallon ............................................................................ 69
Aires .................................................................................................................................................. 69
Constats ........................................................................................................................................... 69
Armature urbaine ............................................................................................................................ 73
Constats ........................................................................................................................................... 73
Infrastructures de communication et de transport (axes) ......................................................... 75
Constats ........................................................................................................................................... 75
Enjeux territoriaux de la structuration interne du territoire wallon ........................................... 78
7. Atouts – Faiblesses - Opportunités - Menaces ...................................................................... 79
ANALYSE CONTEXTUELLE
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5.
Contexte général
Introduction
La Wallonie se doit de construire et d’affirmer une vision stratégique de son territoire. C’est
dans ce but que la Déclaration de Politique régionale (DPR) 2014-2019 a inscrit à son
agenda la révision du SDER (Schéma de Développement de l’Espace Régional). Ce
nouveau document s’appellera le SDT : le Schéma de Développement du Territoire.
Son établissement nécessite d’abord une analyse contextuelle du territoire à l’échelle
régionale. Celle-ci est prévue par l’article D.II.2 §1 du CoDT : Le schéma de développement
du territoire définit la stratégie territoriale pour la Wallonie sur la base d’une analyse
contextuelle, à l’échelle régionale. L’analyse contextuelle comporte :
les principaux enjeux territoriaux,
les perspectives et les besoins en termes sociaux, économiques, démographiques,
énergétiques, patrimoniaux, environnementaux,
les potentialités et les contraintes du territoire.
Méthodologie générale
Expose la méthodologie générale et la structure de l’analyse contextuelle
L’analyse contextuelle se structure comme suit :
1. Le positionnement de la Wallonie dans son environnement suprarégional et
transfrontalier. Cette partie analyse l'inscription actuelle de la Wallonie dans un
contexte suprarégional et transfrontalier et les perspectives. Elle permet de
déterminer les opportunités et les menaces de ce positionnement.
2. La dimension démographique et sociale. Cette partie traite de la situation
existante et les perspectives concernant le logement, les services à la population, les
équipements collectifs, le commerce, le cadre de vie et la sécurité.
3. La dimension économique. Cette partie traite de la situation existante et des
perspectives de la Wallonie au regard de l’emploi, de la mondialisation, de l’économie
productive et résidentielle, du tourisme, des aspects productifs de l’agriculture, de la
sylviculture, de l’exploitation des ressources du sous-sol, de l’économie circulaire, de
la production de l’énergie, des TIC, du transport de fret et de la valorisation du
patrimoine bâti, naturel et paysager.
4. La dimension patrimoniale et environnementale. Cette partie examine la situation
existante et les perspectives de la Wallonie en ce qui concerne la protection du
patrimoine bâti, naturel et paysager, la problématique air-climat et la protection des
ressources du sous-sol.
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6.
5. La dimension mobilité et transport. Cette partie se penche sur la situation
existante et les perspectives de la région en matière de mobilité des personnes et de
transport des marchandises.
6. La structuration interne du territoire wallon. Enfin, cette partie traite de la
structuration interne du territoire wallon.
Sur base de la situation existante et des perspectives dégagées pour les 4 dimensions
(points 2 à 5 ci-dessus) et la structuration interne du territoire wallon (point 6), des
besoins territoriaux sont formulés au regard desquels les potentialités et les fragilités du
territoire sont examinées.
ANALYSE CONTEXTUELLE
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7.
1. Le positionnement de la Wallonie
Cette partie traite des dynamiques et des projets aux échelles suprarégionale et transfrontalière. L’échelle suprarégionale est délimitée par
les grandes aires métropolitaines mondiales qui entourent la Wallonie et qui agissent dans l’économie globale (l’Île de France, le bassin
Londonien, la Randstad, la Ruhr, l’aire métropolitaine1 Rhin-Main). L’échelle transfrontalière correspond aux interdépendances de la
Wallonie avec ses territoires voisins dans un rapport de proximité. Elle s’écarte de la notion habituelle de la distance de 20 kilomètres de
part et d’autre de la frontière traditionnellement employée dans le cadre des conventions sur le travail transfrontalier pour s’élargir aux
influences régionales et aux aires métropolitaines et rurales en connexion avec la Wallonie (Bruxelles, Lille, Luxembourg, Maastricht –
Liège–Aix-la-Chapelle).
L’insertion de la Wallonie à l’échelle suprarégionale
La politique territoriale européenne se fonde sur le Schéma de Développement de l’Espace
Communautaire (SDEC) adopté en 1999 ainsi que sur la politique de cohésion sociale et
économique depuis la ratification de l’Acte Unique (1986). Le traité de Lisbonne (2008) a
rajouté une troisième dimension à la politique de cohésion : la cohésion territoriale. Divers
documents ont été également approuvés depuis le SDEC. Ces documents ont des
incidences plus ou moins importantes sur les politiques territoriales comme la Charte de
Leipzig (2007) et le Pacte d’Amsterdam (2016) qui défendent le modèle de la ville
européenne. L’Agenda Territorial (2011) définit des principes de développement territorial
pour la politique de cohésion en relation avec les objectifs de l’Agenda 2020 de l’Union
européenne.
L’Europe du Nord-Ouest concentre les principales portes d’entrées continentales de la
mondialisation que sont les ports, les aéroports, les centres de commandements des
entreprises, les centres administratifs et politiques. Elles sont les moyeux dans les échanges
financiers, de marchandises, de personnes qui rayonnent sur de larges territoires. Ces
portes d’entrées s’inscrivent dans la structure spatiale héritée de l’Europe du Nord-Ouest,
que ce soit les villes (Paris, Londres), les axes (le Rhin, l’Escaut et la Meuse) ou les aires (la
Randstad et la Ruhr). La Wallonie est au cœur de cette structure mais en étant sur une ligne
de fracture. Le Brabant wallon, au nord du territoire, se rattache à l’aire métropolitaine
bruxelloise et par-delà à la grande zone de développement reprenant le diamant flamand et
s’étendant à la Randstad. La fracture de cette large aire est matérialisée par l’axe sambro-
mosan et ses anciennes vallées industrielles qui sont toujours en reconversion. Au-delà de
ces vallées qui marquent le début du plateau fagnard, du Condroz, de la Famenne, du
plateau ardennais, se déploie une aire rurale de faible densité. Cette zone rurale s’insère
dans un large espace peu peuplé et largement ouvert qui débute à l’ouest avec la
Champagne-Ardenne et qui s’étire jusqu’à la vallée du Rhin en englobant le nord du Grand-
Duché de Luxembourg.
1 L’aire métropolitaine est un espace réticulaire polycentrique organisé autour d’un pôle métropolitain. Le pôle
métropolitain concentre les activités, la population et les équipements rayonnant sur l’ensemble de l’aire métropolitaine. La métropole comprend des lieux de commandement de vastes espaces. Elle est un système urbain dont la configuration rend possible l’accès à un niveau d’excellence à l’échelle mondiale (Levy J., 1996, Paris métropolitain. Réseaux et territoires dans l’espace parisien, dans Leresche J.-P. & al., Métropolisation. Interdépendances mondiales et implications lémaniques). La métropole est un espace urbain qui, tout en permettant la participation des acteurs aux processus d’échelle mondiale, reste une société locale (Ascher F., 2013 dans Lévy J. & Lussault M., ss. la dir., Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Belin).
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8.
Constats
Dimension démographique et sociale
1. Dans l’Europe du Nord-Ouest, la croissance démographique est plus forte dans les
aires métropolitaines que dans les autres espaces.
2. La principale cause de croissance de la population est la migration internationale
constatée au sein des aires métropolitaines et des grandes villes.
Carte. Evolution de la population entre 2008 et 2015 par NUTS 3.
3. Les ségrégations socio-spatiales au sein du territoire européen se renforcent en
accentuant les inégalités entre les aires métropolitaines et les espaces qui leurs sont
extérieurs aux bénéfices des espaces métropolitains. Comme dans d’autres
territoires européens, des poches de pauvreté et de moindre développement tant
économique que démographique s’observent également dans les régions de tradition
industrielle telle que les grandes agglomérations du sillon Sambre et Meuse. Les
régions rurales éloignées des pôles métropolitains, à l’image en Wallonie de toute la
bordure frontalière avec la France entre les aires métropolitaines de Lille et de
Luxembourg, ne bénéficient pas ou peu des retombées métropolitaines.
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9.
Dimension économique
1. Les pôles métropolitains s’appuient sur les réseaux pour s’affirmer dans la hiérarchie
mondiale. Les réseaux contribuent à l’insertion de la (très) grande ville en tant que
nœud d’accessibilité internationale ; (la très grande ville) comme nœud dans les
réseaux internationaux et des services financiers, juridiques, de marketing,
techniques, de commandement de l’économie transnationale ; comme lieu de
production ou en tout cas de production technologique ; comme lieu culturel majeur2.
Carte. PIB par habitant et de son évolution entre 2008 et 2013 par NUTS 3.
2. Les aires métropolitaines structurées autour de Paris, Londres, la Randstad,
Bruxelles… sont les plus dynamiques du continent européen. La croissance du
produit intérieur brut (PIB) y est nettement plus forte que dans les autres espaces.
Cette concentration de richesse est à mettre en contraste avec le faible
développement voire la décroissance de certaines zones rurales et des anciennes
régions de tradition industrielle.
3. Les aires métropolitaines jouent un rôle majeur dans la structuration de l’Europe du
Nord-Ouest et ont des impacts directs sur le développement territorial de la Wallonie.
Elles entretiennent des relations privilégiées avec des parties du monde. Londres et
la Randstad sont tournées vers l’Amérique du Nord, le Luxembourg vers l’Asie, Paris
et Bruxelles vers l’Afrique et la Ruhr vers la Russie3. L’importance des connexions
2 Vandermotten C. (2014), Structures et armatures urbaines, EchoGéo [En ligne], 27 | 2014, mis en ligne le 20
mars 2014. URL : http://echogeo.revues.org/13793 ; DOI : 10.4000/echogeo.13793 3 Van Hamme G. & al. (2013), Territorial Impact of Globalization for Europe and its Region, Final Report, ESPON.
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Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
10.
aériennes intercontinentales de ces pôles mondiaux avec ces différentes parties du
monde sont le reflet de l’intensité de ces échanges.
4. Tout comme aux autres échelles, les concurrences sont de plus en plus vives entre
les aires métropolitaines qui cherchent à valoriser et à renforcer leurs dotations
spatiales (universités, aménités, offres résidentielles,…)4. En outre, l’économie de la
connaissance (centres de recherche, universités, entreprises regroupés dans les
pôles de compétitivité wallons et soutenus par le plan Marshall) construit les nœuds
qui permettent à la Wallonie d’utiliser ses atouts pour mieux se situer dans l’économie
mondiale. Cependant la Wallonie a une densité d’activités métropolitaines faible à
l’exception du Brabant wallon qui est inclus dans l’aire métropolitaine bruxelloise5.
Dimension patrimoniale et environnementale
1. Les réseaux culturels avec les métropoles européennes (le partenariat entre le
musée de la Boverie à Liège et le musée du Louvre à Paris par exemple) et la
reconnaissance d’ensembles patrimoniaux par l’UNESCO (les beffrois, les sites
miniers) sont des manifestations des dynamiques en présence à l’échelle
suprarégionale.
2. Les grands territoires sont l’objet de projets à large échelle qui sont déjà effectifs (le
cœur de la Randstad, le Emscher Park, le parc régional Rhin-Main…) ou qui seront à
terme plus structurants comme la Marque Ardenne qui forme un croissant entre
Charleville-Mézières, l’axe sambro-mosan, le Luxembourg et les Hautes-Fagnes.
Dimension mobilité et transport
1. Les aéroports, au même titre que les ports majeurs (Anvers et Rotterdam) et les
gares TGV, sont par ailleurs des infrastructures stratégiques pour insérer les
territoires dans leurs échelles suprarégionales d’autant plus que l’on prévoit un
doublement des passagers aériens d’ici 2030. Les développements des aéroports
wallons de Liège (fret) et de Charleroi (passagers) les ont confortés comme points
d’ancrage très importants articulant la Wallonie avec le reste du continent.
2. Cependant la Wallonie n’ayant pas sur son territoire de hubs de transport
multimodaux majeurs, elle est fortement dépendante des portes qui lui sont
extérieures.
3. Les performances et les capacités des réseaux font partie des défis auxquels sont
confrontés les aires métropolitaines, aires qui subissent les externalités négatives de
leur attractivité avec une congestion automobile en augmentation et une forte
pollution atmosphérique.
4. Le projet de remettre en exploitation la ligne Thalys, entre Liège et Paris via Namur,
Charleroi et Mons sans toutefois être intégrée au réseau grande vitesse, a pour
objectif de contribuer au désenclavement de la Wallonie. Il est vrai que la Wallonie ne
compte en son sein qu’une gare TGV, à Liège-Guillemins, qui permet de connecter
4 La dotation spatiale est composée d’infrastructures, d’équipements, des caractéristiques environnementales… qui composent un territoire et qui constitue ses atouts.
5 Les activités suivantes constituent la nomenclature des fonctions métropolitaines : activités des sièges
sociaux ; conseil de gestion ; recherche-développement scientifique ; télécommunications ; programmation, conseil et autres activités informatiques ; services d’information ; activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite ; assurance, réassurance et caisses de retraite, à l’exclusion des assurances sociales obligatoires ; activités auxiliaires de services financiers et d’assurance ; activités des organisations et organismes extraterritoriaux.
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11.
l’agglomération liégeoise directement à de grandes métropoles européennes par le
rail.
5. Deux faisceaux du Réseau de Transeuropéen de Transport (RTE-T) majeurs
traversent la Wallonie (Mer du Nord – Méditerranée et Mer du Nord – Baltique). Par
contre, l’axe Atlantique contourne la Wallonie sur son flanc sud. Les RTE-T se
traduisent concrètement par les lignes à grande vitesse (LGV) Bruxelles-Cologne et
Bruxelles-Paris et par la réalisation du projet de Magistrale Eco-Fret entre
Dunkerque/Calais-Metz-Lyon ainsi que par la LGV Paris-Strasbourg.
6. En ce qui concerne le fret, la ligne Athus-Meuse se situe sur l’axe RTE-T Mer du
Nord – Méditerranée et la ligne Anvers-Montzen-Rhin est sur l’axe Mer du Nord –
Baltique.
7. Les projets de longue date comme EuroCapRail entre Bruxelles, Luxembourg et
Strasbourg ou la ligne de fret EURO CAREX qui relierait les plateformes logistiques
aériennes par les lignes à grandes vitesses restent des projets cruciaux pour le
développement de la Wallonie. Le futur canal Seine-Nord-Europe, outre son
prolongement via la Lys desservant les terrains portuaires wallons de Warneton,
insérera l’ensemble des voies navigables wallonnes dans le réseau Grand Gabarit
européen. Le canal Albert, avec le développement du Trilogiport à Liège, et le canal
Seine-Nord-Europe constituent des atouts pour capter les flux de la mondialisation.
Potentialités et contraintes du territoire
Le principal moteur de la croissance démographique wallonne est l’apport de
population extérieure à son territoire.
Depuis le SDER de 1999 les aires métropolitaines de Bruxelles, Luxembourg, Lille
ainsi que celles de l’Île de France, de Londres, de la Randstad, le bipôle Cologne-
Düsseldorf ou la métropole Rhin-Main… ont continué à monter en puissance au
détriment des aires rurales et des régions de tradition industrielle.
Les portes d’entrée de la mondialisation que sont les ports et les aéroports sont des
moteurs économiques qui irriguent de larges territoires. Chaque région se dote
d’infrastructures pour capter les flux en provenance de ces portes d’entrée (canal
Seine-Nord-Europe, aéroports régionaux, lignes ferroviaires à grande vitesse…). Les
grandes infrastructures de transport de personnes et de marchandises structurent les
liens entre les métropoles européennes. La Wallonie est dotée d’infrastructures de
transports longues distances performantes qui la relient à de nombreux pôles
européens tout en étant située au centre d’un système métropolitain d’échelle
mondiale, mais des projets d’infrastructures de transports contournent le territoire
wallon.
La société de la connaissance est bien ancrée dans le paysage économique et a
construit un écosystème à partir des universités et les parcs scientifiques sur lesquels
viennent se greffer les pôles de compétitivité (RWTH, TU Eindhoven, Belval ou de
l’UCL). Le versant wallon de l’aire métropolitaine bruxelloise est la partie du territoire
wallon qui bénéficie le plus des retombées suprarégionales alors que les autres
parties de la Wallonie sont globalement en déficit de compétitivité par rapport aux
régions voisines situées au nord ou à l’est.
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12.
La Wallonie a une densité d’activités économiques à vocation métropolitaine faible6.
Au sein du territoire wallon, cette densité est concentrée surtout en Brabant wallon,
aux portes de la capitale. Aux abords de la Wallonie, ce type d'activités est
particulièrement présent au niveau de Bruxelles et de Luxembourg-ville.
CaCarte. Densité d’activités économiques à vocation métropolitaine au km² en 2016.
6 Les activités économiques à vocation métropolitaine qui ont été sélectionnées sont : activités des sièges sociaux ; conseil de gestion ; recherche-développement scientifique ; télécommunications ; programmation, conseil et autres activités informatiques ; services d’information ; activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite ; assurance, réassurance et caisses de retraite, à l’exclusion des assurances sociales obligatoires ; activités auxiliaires de services financiers et d’assurance ; activités des organisations et organismes extraterritoriaux.
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13.
Enjeux territoriaux à l’échelle suprarégionale
I. Mieux profiter de la position d'arrière port vis-à-vis des grands ports maritimes de la
mer du Nord et de la bonne connexion de la Wallonie à ceux-ci via les réseaux
fluvial et routier et via deux corridors fret ferroviaire dans un contexte de forte
concurrence avec les régions voisines sachant que les grandes surfaces
disponibles bénéficiant d'une desserte multimodale optimale sont des ressources
rares.
II. Une meilleure attractivité économique et résidentielle des grandes villes wallonnes
afin d’y favoriser l’installation des acteurs de la classe créative et de la société de la
connaissance, ce qui implique une amélioration de la mobilité dont le renouveau
des liaisons ferroviaires internationales (cf. Thalys wallon et projet EurocapRail).
III. Dans un contexte concurrentiel fort au sein de l'Europe du Nord-Ouest, une
maximalisation du rôle de portes d’entrée des deux aéroports wallons sur leur
hinterland par une sélection des activités en lien avec l’échelle de l’Europe du Nord-
Ouest, tant en captant les retombées directes dans un rayon proche des
infrastructures aéroportuaires que par l’irrigation de l’ensemble du territoire wallon
avec des effets sur le tourisme régional et sur l'attractivité des villes wallonnes dont
Charleroi et Liège.
IV. Une meilleure insertion de la Wallonie dans l'économie de la connaissance dans un
certain nombre de secteurs de pointe nécessitant une masse critique d'acteurs
concentrés sur des espaces limités regroupant parcs scientifiques, centres de
recherche et universités.
V. L’établissement de stratégies métropolitaines en s’appuyant sur les aires
métropolitaines voisines pour bénéficier des effets positifs et pallier l'absence de
réelle métropole au sein du territoire wallon.
VI. Le renforcement de l'attractivité des pôles économiques, culturels et touristiques
wallons tant urbains que ruraux afin de profiter de la position centrale de la Wallonie
au sein de la zone de chalandise de l’Europe du Nord-Ouest.
ANALYSE CONTEXTUELLE
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14.
La Wallonie dans son contexte transfrontalier et transrégional
La Wallonie est entourée de sept régions (la Flandre et la Région Bruxelles-Capitale pour la
Belgique, le Limbourg pour les Pays-Bas, la Rhénanie du Nord Westphalie et la Rhénanie
Palatinat pour l’Allemagne, le Grand-Est et les Hauts-de-France pour la France) et du Grand-
Duché de Luxembourg. Chacun de ces territoires est caractérisé par des dynamiques qui lui
sont propres et qui sont décrites ci-dessous. Cette diversité se retrouve également dans les
projets qui y sont développés.
Depuis 1990, les politiques européennes soutiennent financièrement les projets
transfrontaliers via le FEDER avec notamment le programme INTERREG A. L’Union
européenne a instauré un cadre institutionnel permettant d’encadrer les coopérations
transfrontalières, suprarégionales et transnationales en adoptant en 2006 le règlement sur
les Groupements Européens de Coopérations Territoriales (GECT). Plusieurs territoires
wallons sont impliqués dans des structures de coopération transfrontalière fonctionnant en
GETC ou non (Eurégio Meuse-Rhin, Grande Région, Eurométropole Lille-Tournai-Courtrai).
La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) promulguée le 7 août
2015 a modifié en profondeur le contour des régions françaises frontalières à la Wallonie. La
fusion des régions Nord-Pas de Calais et Picardie a donné naissance à la région Hauts-de-
France tandis que la région Grand Est est le résultat de la fusion des régions Champagne-
Ardenne, Lorraine et Alsace.
Constats
Dimension démographique et sociale
1. La Flandre bénéficie d’une croissance démographique dynamique (augmentation
prévue de 1 million d’habitants entre 2015 et 2040). Cette pression démographique
risque d'influencer à la hausse les mouvements de population au départ
principalement du Brabant flamand et à destination de la Wallonie. Actuellement cela
concerne environ 1.800 personnes par an. Le vieillissement de la population en
Wallonie est à la base d’un autre type de migration plus marginal puisque certains
ménages âgés wallons s’installent sur la côte belge.
2. La croissance démographique, due à un solde migratoire international très positif, est
un enjeu important de la Région de Bruxelles-Capitale. On prévoit une augmentation
de plus de 89.000 ménages à l’horizon 2040. Il est constaté également la poursuite
de la migration résidentielle vers la Flandre et la Wallonie qui a pour conséquence
une pression foncière accrue sur le Brabant wallon et qui se répercute à présent sur
une aire de plus en plus large. En moyenne annuelle, le solde migratoire annuel aux
dépens de Bruxelles est d’environ 4.600 personnes, dont 2.500 migrent vers le
Brabant wallon.
3. Deux tendances sont perceptibles dans les transferts de population entre Bruxelles et
la Wallonie. La première tendance se manifeste par l’installation sur le versant wallon
de l’aire métropolitaine bruxelloise d’une population bruxelloise et d’origine
internationale ayant des revenus élevés. La deuxième tendance a des incidences sur
les anciennes villes industrielles wallonnes via la migration résidentielle de ménages
à faible revenu principalement issus de l’immigration internationale.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
15.
Carte. Influence probable des pôles extérieurs de la Wallonie et des migrations entre
arrondissements sur l’évolution du nombre de ménage à l’horizon 2030.
4. Le Plan Régional de Développement Durable de la Région de Bruxelles-Capitale
(PRDD) programme la construction de 90.000 logements à l’horizon 2040 en
développant de nouveaux quartiers et en densifiant de manière maîtrisée.
5. Aux Pays-Bas, la démographie du Sud-Limbourg est en déclin significatif depuis une
dizaine d'années suite principalement à la migration de jeunes ménages vers la
Randstad et les autres grandes villes néerlandaises. Seule la ville de Maastricht
maintient sa population à un niveau quasi constant. Le flux migratoire des ménages
néerlandais vers la Wallonie durant les années 1990 et 2000 s'est brutalement
interrompu au tournant de 2010 (restrictions en matière d’aides fiscales liées à
l’accès à la propriété et crise financière de 2008).
6. Jusqu'en 2012 et l'arrivée massive de migrants qui a culminé en 2015 lors de la crise
des réfugiés, la démographie des territoires frontaliers allemands a connu un déclin
significatif pendant une dizaine d'années et est caractérisée par un vieillissement
important de la population (grave déficit des naissances). La ville d'Aix-la-Chapelle se
distingue, à l’instar de beaucoup de grandes villes allemandes, en gardant une
population en légère croissance grâce, d’une part, aux migrations de jeunes adultes à
l'issue des études et, d’autre part, par l’arrivée d'une population d'origine étrangère.
Par contre les communes de la banlieue aixoise et les communes rurales de l'Eifel
étaient jusqu'il y a peu en net déclin démographique. Les migrations résidentielles en
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
16.
provenance d'Allemagne vers le Nord-Est de la province de Liège ont donc diminué
ces dernières années.
7. Au sein de l'Union européenne, le Grand-Duché de Luxembourg est le territoire qui
connait la plus forte croissance relative tant au niveau démographique que de
l'emploi. Cette grande attractivité du Grand-Duché de Luxembourg a d'importantes
répercussions sur une vaste partie du territoire wallon.
8. La croissance démographique y est très soutenue avec un taux moyen annuel de
+2,5% (+12.657 habitants/an) de 2010 à 2017 et devrait atteindre 1.051.255
habitants en 2050 (590.667 habitants en 2017). Le moteur principal de cette
croissance est l’arrivée massive de populations étrangères provenant majoritairement
du sud de l'Europe et de la France. Pour faire face à cette croissance, le Grand-
Duché de Luxembourg dispose d'un solde de disponibilités foncières assez limité
(3.914 ha en 2013) mais affiche sa volonté d’assurer une production endogène de
logements suffisante pour rencontrer la demande (IVL, 2004, Pacte logement, 2008).
9. L’attractivité du pôle métropolitain luxembourgeois génère également côté wallon une
forte croissance démographique liée à des migrations résidentielles venant
principalement du reste du territoire belge et s’installant dans le sud de la province du
Luxembourg. Cette aire sous orbite grand-ducale en forte croissance démographique
s’étend sur un espace de plus en plus large (croissance particulièrement forte dans le
triangle Arlon-Libramont-Bastogne et de façon plus large le long des axes E411 et
E25). Par ailleurs, on constate au niveau de la bande frontalière s’étendant
d’Aubange à Bastogne l'arrivée depuis le Luxembourg et la France, d’une population
d'origine tant belge que française, luxembourgeoise ou portugaise.
10. La métropole lilloise rayonne au-delà du territoire français et est une des métropoles
d’attraction pour la Wallonie. La population du Nord Pas-de-Calais devrait croître de
3,2% d'ici 2040 (+ 127.000 unités pour atteindre 4.149.00 habitants). Dans ce
contexte, l’aire métropolitaine lilloise connait une croissance démographique
significative qui déborde sur le versant wallon. Comines, Estaimpuis, Mouscron et
Tournai connaissent un solde migratoire international de l’ordre de 1.200 personnes
par an dont plus de 500 pour la seule commune de Mouscron. L’essentiel de ces flux
venant de France. Ces migrations s’opèrent dans un contexte de raréfaction rapide
du foncier disponible, surtout au niveau de Mouscron où les flux migratoires sont les
plus intenses.
11. Depuis les bords sud de l’aire métropolitaine lilloise jusqu’aux abords de l’aire
métropolitaine de Luxembourg, on observe côté français un déclin démographique
(diminution de la population en Champagne-Ardenne de 2% et augmentation en
Lorraine de 2%) et un vieillissement important.
12. Au total en 2014, 230.203 personnes habitant en Wallonie travaillent en dehors du
territoire wallon. Ils représentent 17,4% de l’ensemble de la population active
occupée résidant sur le territoire wallon. Ce volume augmente graduellement depuis
plusieurs décennies. Ainsi, entre 1999 et 2014, ce volume a augmenté de 45.663
unités, soit de 25%. Dans l’autre sens, un total de 76.718 travailleurs actifs en
Wallonie réside en dehors du territoire wallon, soit un volume 3 fois inférieur au
volume de la navette sortante. Rapporté au nombre total d’emplois présents en
Wallonie, cette navette frontalière entrante s’élevait à 6,6% en 2014. Ce flux entrant
provient essentiellement de 3 territoires : de la France (37,4%), de la Flandre (32,8%)
et de Bruxelles (28,3%). Les flux en provenance d’Allemagne et, plus encore, du
Grand-Duché de Luxembourg et des Pays-Bas restent quant à eux plutôt
anecdotiques.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
17.
Carte. Distribution spatiale des flux domicile-travail transrégionaux et transfrontaliers
entrants au lieu de travail en Wallonie
13. En 2014, 49.553 résidents en Wallonie vont travailler en Flandre. Dans le sens
inverse, on compte 25.170 emplois en Wallonie qui sont occupés par des travailleurs
domiciliés en Flandre (EFT-DG SIE).
14. La Région de Bruxelles-Capitale reste un bassin d’emploi important pour la Wallonie
(129.935 résidents wallons travaillent à Bruxelles en 2014) même si on constate une
récente diminution des postes de travail occupés par les Wallons. En sens inverse, et
la tendance est en croissance, 21.676 travailleurs Bruxellois sont occupés en
Wallonie, essentiellement dans le Brabant wallon (EFT-DGSIE).
15. Au sein des flux dirigés depuis la Wallonie vers Bruxelles, on observe depuis 2001
une nette réduction de la part que représentent dans cette navette les communes du
Brabant wallon (de 40,2% à 33,5% du total). Cette réduction est particulièrement
sensible au niveau des communes les plus proches de Bruxelles et plus largement
au niveau des communes desservies par le futur RER. Ceci résulte conjointement du
fort développement de l’emploi au centre et à l’ouest du Brabant wallon, de l’écart qui
s’accentue entre les prix de l’immobilier brabançons et le reste de la Wallonie ainsi
que de la raréfaction des disponibilités foncières qui y est observé au niveau des
zones d’habitat en comparaison du reste du territoire wallon. Il en résulte un fort
allongement de la navette vers Bruxelles.
16. Les mouvements de travailleurs transfrontaliers sont faibles entre la Wallonie et les
Pays-Bas et en diminution depuis 2010 (1.228 unités en 2015). Ils concernent
principalement des néerlandais résidant en Wallonie et travaillant aux Pays-Bas. Le
marché de l’emploi néerlandais pourtant proche du plein emploi (6,5% de chômage)
n’attire pas les travailleurs liégeois.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
18.
17. Le nombre de transfrontaliers Wallons travaillant en l’Allemagne est relativement
important (5.402 travailleurs en 2015 au total pour la Wallonie). Les emplois se
concentrent principalement dans cinq communes wallonnes (quatre communes du
nord de la Communauté germanophone et Plombières). Les mouvements vers
l’Allemagne ne concernent quasi que des personnes de nationalité allemande ou des
belges germanophones. Ces travailleurs rejoignent à près de 75% la région d'Aix-la-
Chapelle, le reste se dispersant jusqu’à la vallée du Rhin et la Ruhr. Dans l'autre
sens, le flux entrant est très faible (658 individus travaillant surtout à Eupen).
Carte. Distribution spatiale au lieu de résidence des flux domicile-travail
transfrontaliers sortants par arrondissement
18. Le volume d’emploi total au Grand-Duché de Luxembourg augmente dans les
mêmes proportions que la population avec une croissance moyenne de postes de
travail de +2,89% depuis 2010 (+10.437 unités/an avec 430.862 unités en 2016). Les
emplois y sont occupés à 42,5% par les frontaliers (25% de belges, 25% d’allemands
et 50% de français). Avec une croissance moyenne annuelle de +2,44% entre 2010
et 2016, le volume de wallons travaillant au Luxembourg atteint 42.340 travailleurs en
2016 (76% issus de la province du Luxembourg et 19% de celle de Liège). La
proportion de travailleurs frontaliers dépasse les 20 % dans tout le sud-Luxembourg
belge et la région de Neufchâteau, Bastogne et Vielsalm. Ce taux voisine 50% dans
tout l'arrondissement d'Arlon. Le sud de la Communauté germanophone obtient
partout aussi un score supérieur à 20 %.
19. Au sein du Grand-Duché de Luxembourg, si une partie importante de l'emploi
transfrontalier se dirige vers la ville de Luxembourg (environ 36%), le reste se
disperse dans la proche périphérie de Luxembourg-Ville et, plus encore, dans un
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
19.
grand nombre de communes qui bordent la frontière, particulièrement dans le nord du
Grand-Duché (Troisvierges, Weiswampach, Clervaux, Wiltz…) ou dans le sud
(Pétange, Differdange, Esch-sur-Alzette…). Dans le nord du Grand-Duché, cet
emploi est surtout le fait soit de développements commerciaux localisés de façon à
capter la clientèle wallonne, soit d'entreprises ayant effectué un transfert depuis la
Wallonie pour des raisons principalement fiscales.
20. Contrairement aux autres versants, vis-à-vis de la France, les flux dominants sont
ceux entrants en Wallonie et le nombre de travailleurs transfrontaliers sortants est
modéré. Ainsi 29.600 Français viennent travailler en Wallonie pour 6.000 travailleurs
habitant la Wallonie employés en France. L’essentiel de ces flux tant entrants que
sortants se concentrent entre la métropole lilloise et l’ouest de la Wallonie picarde
avec une forte proportion à Mouscron. Le sud de la province du Luxembourg est
aussi fort concerné par la navette entrante de travailleurs français.
21. Des interdépendances entre la Wallonie et la France sont particulièrement
perceptibles dans les domaines des soins de santé, des maisons de repos et des
structures d’accueil des personnes handicapées. Ainsi, 20.000 patients par an
provenant de France se font soigner dans les structures hospitalières wallonnes
(25% sont des usagers de l’hôpital de Mont-Godinne) avec une fréquentation en
croissance (+ 24% entre 2008 et 2012). Ces flux pourraient s’affaiblir à court termes
suite aux décisions françaises de limiter fortement le remboursement de soins
dispensés à l’extérieur du territoire si ceux-ci peuvent être rencontrés par l’offre
disponible en France.
22. La différence du nombre de lits par 1.000 habitants dans les structures d’accueil pour
personnes âgées entre les deux versants de la frontière franco-belge explique en
grande partie les flux transfrontaliers liés au vieillissement (39,5 lits pour 1.000
seniors du côté français et entre 73,4 et 92,5 lits pour 1.000 seniors du côté wallon).
Dimension économique
1. Les provinces flamandes ne présentent pas toutes le même profil économique. Le
Brabant flamand bénéficie, tout comme le Brabant wallon, de son intégration dans
l’aire métropolitaine bruxelloise et de la présence d’un important pôle universitaire et
de recherches auquel est joint un parc scientifique, ce qui génère un PIB/habitant
nettement supérieur à la moyenne belge. Par contre le Limbourg est toujours en
reconversion et doit absorber, entre autre, le contre coup de la fermeture de Ford
Genk. Le développement de la Flandre orientale s’organise autour de Gand (pôle
universitaire en croissance, renouvellement urbain, infrastructures logistiques…)
tandis que Courtrai et Roulers jouent un rôle moteur pour la Flandre occidentale.
L’influence de ces deux polarités se renforce sur la Wallonie et illustre la
concrétisation de la stratégie poursuivie en Flandre depuis le Ruimetlijk Structuurplan
Vlaanderen (RSV) structurant la Flandre par ses pôles métropolitains.
2. Le projet Strategisch Actieplan (SALK) et le Territorial Ontwikkelingprogramma
(T.OP) sont appliqués au Limbourg pour poursuivre la reconversion. L’agglomération
Hasselt-Genk est le cœur du T.OP Limburg tandis que le Gouvernement flamand
soutient avec le SALK des projets à court terme (p.e. : marché de l’emploi,
reconversion des terrains de Ford Genk, projets de développement touristique) et à
moyen terme (développement de projets autour de l’économie manufacturière, de la
logistique et de la mobilité, des loisirs, de l’économie créative, de l’agriculture, de la
santé et des biotechnologies).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
20.
3. De manière générale, l’écart entre la compétitivité flamande et wallonne a tendance à
augmenter au détriment de la Wallonie7.
4. L’indice synthétique de compétitivité est similaire pour le Hainaut, le Nord Pas-de-
Calais et la Champagne-Ardenne. Il faut toutefois noter que l’indice d’innovation est
favorable à la Wallonie par rapport au versant français8.
5. La politique territoriale poursuivie en France a pour objectif de renforcer les
métropoles que ce soit par un financement du redéploiement des universités (de gros
investissements sont consentis dans le pôle universitaire lillois et le pôle transport de
Valenciennes2), le renforcement des réseaux de transports collectifs comme le train,
le tramway, les bus à haut niveau de service et de transports de marchandises, les
pôles de compétitivité (logistique, automobile…), les grands équipements et de
connecter de l’ensemble des territoires avec le très haut débit.
6. L'Université de Maastricht, ouverte en 1976 pour accompagner la reconversion du
bassin minier du Sud-Limbourg, est devenue un pilier majeur permettant d’insérer
pleinement le Limbourg néerlandais dans la société de la connaissance.
7. La volonté de Maastricht de rejoindre le projet ELAT (Eindhoven-Leuven-Aachen
Triangle) confirme l’importance accordée aux réseaux transfrontaliers de coopération
universités/entreprises dans le développement du territoire limbourgeois. Ce réseau
comprend les trois universités qui figurent, dans leur pays respectif, dans le top des
universités les plus performantes au niveau des sciences appliquées et de
l'innovation technologique (RWTH Aachen, TU Eindhoven, KULeuven) et a pour
objectif de faire de ce territoire une European technological top region. Liège et son
université restent à la marge ce réseau reliant les Brabant néerlandais et flamand, les
Limbourg néerlandais et flamand ainsi que la région d’Aix-la-Chapelle.
8. Les coopérations universitaires s’illustrent également dans la Transnational
Universiteit Limburg (TUL) qui regroupe les universités de Hasselt et de Maastricht.
9. L’université Technique de Rhénanie du Nord Westphalie d’Aix-la-Chapelle (RWTH)
est dans le top 3 allemand des universités techniques dispensant un cursus
d’ingénieur. Près de 10% des ingénieurs faisant de la recherche-développement en
Allemagne se concentrent dans cette région qui compte moins d'1,5% de la
population du pays.
10. Des clusters technologiques se sont développés autour de la RWTH (présence
d'importants centres de recherche tant publics que privés associés à des
multinationales). Ceux-ci continuent à croitre avec l’aménagement d’un nouveau
campus proche du point des trois frontières (Allemagne, Wallonie, Pays-Bas) sur les
sites de la gare d'Aachen-West et de Melaten. Le parc scientifique de la Haute-Borne
(140 ha) à Villeneuve d’Ascq déploie la même stratégie dans l’aire métropolitaine
lilloise tout comme le projet Euratechnologie et les rives de la Haute-Deûle qui
constitue un des 6 pôles d’excellences métropolitains de Lille.
11. L’aire métropolitaine bruxelloise concentre des parcs scientifiques d’envergure avec
une reconstitution des relations entre l’UCL et la KUL. La collaboration entre IBA,
l’UCL et la KUL dans le domaine de la protonthérapie est en passe de déboucher sur
l’installation d’une première unité à Leuven. Le TechLane Ghent Science Park qui
regroupe sur 52 ha des laboratoires de l’Université de Gand, les centres de
7 Annoni & al. (2017), The EU Regional Competitiveness. Index 2016, WP 02/2017, Regional and
Urban Policy.
8 Annoni & al. (2017), The EU Regional Competitiveness. Index 2016, WP 02/2017, Regional and
Urban Policy.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
21.
recherches-développement internationaux et des entreprises High-Tech témoigne du
dynamisme du chef-lieu de la province de Flandre Orientale.
12. Après avoir basé son développement économique sur la sidérurgie puis sur la
finance, le Grand-Duché cherche à présent à diversifier son économie en s’inscrivant
dans la société de la connaissance. Il investit des sommes très importantes pour se
doter d’un pôle universitaire de niveau européen (l’Université de Luxembourg) à
Belval. Celle-ci noue des partenariats transfrontaliers au travers de l’Université de la
Grande Région dans laquelle l’Université de Liège est impliquée du côté wallon.
13. Les concurrences entre les versants wallons, flamands, néerlandais et
luxembourgeois sont bien présentes notamment dans les secteurs logistiques. En ce
qui concerne la logistique Venlo possède sensiblement les mêmes atouts que Liège
et le Limbourg flamand : situation d'arrière port vis-à-vis d'Anvers et de Rotterdam et
intermédiaire entre ceux-ci et le grand pôle industriel que constitue la Ruhr. La
logistique reste également un moteur puissant du développement économique
flamand avec les deux principales portes d’entrées que sont le port d’Anvers (relié
aux canaux à grands gabarits : canal Albert, Gand-Terneuzen, de la Lys et l’Escaut)
et l’aéroport de Zaventem. Dans cet ordre d’idée, le projet de liaison de fret ferroviaire
Rhin d’Acier entre Anvers et la Ruhr est toujours d’actualité même si les freins
néerlandais ne sont pas levés. L’activité logistique en province du Luxembourg
souffre également de la concurrence de la plate-forme de Bettembourg.
14. Dans le secteur commercial, selon les enquêtes menées sur les achats
transfrontaliers au sein de l’Euregio Meuse-Rhin, le Limbourg néerlandais est le
principal gagnant au sein des quatre composantes qui constituent cet espace
transfrontalier. Ce solde positif bénéficie surtout aux centres-villes, en particulier celui
de Maastricht. L'offre périphérique est classiquement destinée uniquement aux
achats pondéreux à l’image du Meubelboulevard d'Heerlen.
15. Les concurrences sont vives entre France et Wallonie dans le secteur commercial,
que ce soit au niveau de l’aire métropolitaine lilloise ou entre Maubeuge et la région
de Mons ou encore sur les différents versants de l’aire métropolitaine
luxembourgeoise au niveau du Pôle Européen de Développement (Aubange en
Wallonie, Mont-Saint-Martin en France et Pétange au Grand-Duché de Luxembourg).
Cette concurrence est également intense entre Grand-Duché et Wallonie à l’image
des pôles de Schmiede, Pommerloch ou de Sterpenich et Messancy.
16. D’une année à l’autre, la Belgique est avec l'Allemagne, le premier ou le second pays
investissant au Grand-Duché de Luxembourg, bien loin devant la France. Ces
transferts d'activités et l'attractivité des salaires Luxembourgeois limitent fortement la
croissance de l'activité dans tout l'Est de la Wallonie depuis la région liégeoise
jusqu'à celle d'Arlon. Les activités grandement consommatrices d’espaces au regard
du volume d’emploi généré ou répondant strictement aux besoins locaux sont
toutefois moins concernées par ce type de transfert.
17. Vu la pression de l’urbanisation au Grand-Duché, des agriculteurs luxembourgeois
viennent acquérir des terrains agricoles en Wallonie pour garantir la pérennité de
leurs exploitations. Ce faisant, ils viennent concurrencer les agriculteurs locaux dans
l’accès à la terre.
18. On constate une valorisation fréquente des ressources primaires wallonnes en
Flandre. Cela est vrai pour les pierres extraites des carrières mais également dans le
secteur agricole où les produits wallons sont vendus dans les criées flamandes et en
partie transformés dans l’industrie agro-alimentaire flamande.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
22.
19. Dans le domaine énergétique et environnemental, les forces vives d'Aix-la-Chapelle
sont les principaux opposants à la poursuite de l'activité de la centrale de Tihange.
Les craintes à ce sujet sont aussi importantes du côté grand-ducal et néerlandais.
20. Une nouvelle ligne électrique haute tension transfrontalière entre la Belgique et
l'Allemagne est en cours de projet entre Oupeye et Raeren (projet Alegro). La
transition vers les énergies renouvelables est déjà très avancée en Allemagne. Les
excédents de production générés par les pics d’activités du renouvelable sont
potentiellement exportables vers l'étranger.
21. Entre la France et la Wallonie, les réseaux de transport d’électricité sont déjà bien
dimensionnés et calibrés en fonction de l’importance de l’exportation de l’énergie
nucléaire produite par les centrales françaises. Entre la Wallonie et le Grand-Duché
de Luxembourg, l'interconnexion des réseaux haute tension s'opère uniquement au
départ du poste relais d'Aubange à l'extrême sud-Luxembourg même si les lignes à
(très) haute tension provenant de la région liégeoise (poste relais de Rimière) et de la
Centrale de Coo longent à faible distance une grande partie la frontière commune sur
le versant belge.
Dimension patrimoniale et environnementale
1. En Flandre, le WitBoek adopté fin 2016 prévoit l’arrêt de l’artificialisation du sol
flamand à l’horizon 20401. Cette mesure s’appuie sur la densification de l’urbanisation
autour des gares ainsi que sur le recyclage du bâti et la réversibilité des nouvelles
constructions. Ces différentes mesures visent également à diminuer les émissions de
CO2 et donc de lutter contre le réchauffement climatique qui avec la montée des mers
a des conséquences importantes sur les espaces côtiers.
2. La Rhénanie du Nord-Westphalie, tend vers une consommation d'espace par
l'urbanisation nulle. Les politiques privilégient la reconstruction de la ville sur la ville et
la densification pour rencontrer les besoins en logement et en activités économiques.
3. Depuis l’adoption du Plan Directeur d’Aménagement du Territoire, le Luxembourg
vise à organiser l’aménagement de son espace intérieur ainsi que ses relations avec
les territoires voisins dans une structure polycentrique. L’objectif est de diminuer les
externalités négatives de son développement dont les principales sont la congestion
automobile et la pression foncière générée par sa croissance.
4. L’amélioration du cadre de vie doit permettre à la Région Bruxelles-Capitale de
conserver la population fiscalement contributive sur son territoire (p.e., la forêt de
Soignes et le bassin hydrographique de la Senne situé sur les trois régions).
5. Le projet de Parc des trois Pays n'a guère eu jusqu'ici de conséquences majeures sur
l’augmentation de nuitées touristiques dans le nord de la province de Liège.
6. Tant Aix-la-Chapelle que l'Eifel constituent des pôles fréquentés massivement par les
touristes notamment par l'importante population de la métropole Rhin-Ruhr (11
millions d'habitants). La Communauté germanophone parvient à capter un volume
significatif de cette clientèle touristique sans toutefois irriguer significativement le
reste du territoire de la province de Liège et encore moins au-delà en Wallonie. Le
parc naturel transfrontalier des Hautes-Fagnes-Eifel est à ce titre un levier pour
favoriser l’attractivité de la Wallonie vis-à-vis de la population allemande.
7. Entre la France et la Wallonie, le nord de l’espace transfrontalier est l’objet de
coopérations solides et qui ont tendance à se renforcer dans les secteurs de
l’environnement (parc naturel transfrontalier du Hainaut), du patrimoine (sites
UNESCO des beffrois et des sites miniers) et culturel (Manège de Maubeuge et
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
23.
MARS de Mons). Ces liens sont nettement moins présents dans l’aire rurale entre
Maubeuge et Virton.
8. Concernant le barrage de la Haute-Sûre, servant notamment à la production d’eau
potable au Grand-Duché de Luxembourg, des efforts de protection particuliers sont
nécessaires au niveau de la partie wallonne du bassin versant de ce cours d’eau à
cheval sur Martelange, Fauvillers et Vaux-sur-Sûre.
Dimension mobilité et transport
1. Le Gouvernement flamand prévoit la généralisation des voitures électriques en 2050.
2. La concentration des emplois sur la Région Bruxelles-Capitale, et plus largement sur
l’aire métropolitaine bruxelloise, génère une congestion automobile importante des
entrées à Bruxelles qui sont déjà saturées à plus de 85%9.
3. A Bruxelles, au travers du PRDD, un objectif est de faire de la mobilité un facteur de
développement urbain durable en limitant les externalités négatives
environnementales (émissions de CO2, bruits…) générées par le transport. Pour
diminuer l’usage de la voiture à Bruxelles, il est prévu de créer des parkings relais et
de transformer les accès autoroutiers (E40 à Reyers par exemple) en boulevards
urbains. La finalisation du RER autour de Bruxelles dont la mise en service est
prévue actuellement pour 2027-2028 serait de nature à favoriser l’accès au pôle
d’emploi bruxellois.
4. La communauté métropolitaine telle que prévue par la 6ème réforme de l’Etat est un
outil de concertation à l’échelle de l’aire métropolitaine bruxelloise fortement attendu
par la Région Bruxelles-Capitale afin de mieux coordonner les politiques bruxelloises,
flamandes et wallonnes en vue de répondre par la négociation à la congestion
automobile
5. En Allemagne, l’attractivité résidentielle des villes et l’amélioration de la qualité de vie
sont recherchées en interdisant l’accès au centre des villes, dont Aix-la-Chapelle, aux
véhicules ne disposent pas d'une vignette environnementale (norme diesel EURO4
pour avoir un accès libre à l’ensemble de la ville).
6. Le développement des transports en commun et des modes doux est poursuivi en
Flandre. Le réseau de tramway rapide Spartacus qui comprend la ligne Hasselt-
Maastricht ainsi que le réseau cyclable Fietsnet en sont des exemples.
7. La relation ferroviaire entre Maastricht et Liège fait l’objet de fortes attentions de part
et d'autre de la frontière avec des attentes divergentes. Les néerlandais sont surtout
intéressés par une liaison directe de type IC entre Maastricht et Bruxelles via Leuven,
Liège-Guillemins et Visé ainsi que la connexion à la gare TGV de Liège-Guillemins.
Les études du Plan Urbain de Mobilité de l’arrondissement de Liège et du volet
wallon du plan ANGELIC optent pour une offre cadencée de type RER à Charleroi et
à Liège. En outre, une nouvelle offre à l'initiative de la Province de Limbourg
concédée à un opérateur privé est à l’étude dans le cadre du projet Eurekarail.net.
8. Le Réseau Express Grand Lille prévu pour 2025-2030 devrait améliorer fortement les
connexions entre Courtrai et Lille au bénéfice de Mouscron. Les résultats du débat
public de 2015 ont rajouté la connexion Lille-Tournai au projet (renforcement de trois
relations journalières prévues).
9. La LGV Bruxelles – Cologne relie Liège à l'Allemagne avec un cadencement de onze
trains à grande vitesse par jour et par sens (5 Thalys et 6 ICE). L’offre locale entre les
9 PRDD (2016), Un territoire au service des Bruxellois – document soumis à l’enquête publique,
Perspective.brussels
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
24.
localités wallonnes dans l’orbite d’Aix-la-Chapelle s’est renforcée. L’Euregiobahn
envisage de s’étendre vers Eupen par la réouverture de la ligne 49 en direction de
Stolberg via Raeren.
10. En Rhénanie-Palatinat est mis en œuvre le chainon autoroutier manquant sur la E42
Verviers-Prüm (projet Hochmoselbrücke). Ce viaduc sur la Moselle va rapprocher
Liège de Francfort et accroitre légèrement l'attractivité du sud-est de la province de
Liège au niveau économique. Il va également étendre un peu vers la Wallonie la
zone de chalandise de l'aéroport de Francfort-Hahn concurrent du Brussels-South-
Charleroi-Airport.
11. Au Grand-Duché de Luxembourg, face à la croissance rapide du trafic routier et à ses
nuisances, les stratégies IVL puis MODU visent à porter à terme à au moins 25% la
part des déplacements en transports en commun en développant l’offre et en
concentrant les bureaux sur les sites très bien desservis en transport en commun.
Les Schémas de mobilité transfrontaliers (SMOT) sont un autre moyen de contribuer
à cet objectif (cf. projet d'aménager un P+R au niveau de la gare de Viville à Arlon). A
ce stade, seuls 12% des travailleurs frontaliers wallons utilisent les transports en
commun.
12. Depuis la province de Liège et l’arrondissement de Bastogne, les 13.600 travailleurs
qui rejoignent leur lieu d’emploi vers le Grand-Duché du Luxembourg sont quasi
totalement dépendants de la voiture (part des TC < 2%).
13. Malgré la modernisation en cours de la ligne Namur-Luxembourg, les performances
de cette ligne resteront modérées en termes de vitesse commerciale au niveau des
relations Bruxelles-Luxembourg. Enfin l’inauguration récente de la seconde partie de
la LGV Est en France en avril 2016 a eu pour effet de faire cesser la relation entre
Bruxelles et Bâle via Namur, Luxembourg et Strasbourg.
14. Que ce soit dans les Hauts-de-France ou dans le Grand Est, des réouvertures de
lignes ferroviaires sont en projet ou souhaitées côté français : la ligne Valenciennes –
Mons pour du transport de fret ou la ligne Givet – Dinant pour le transport de
passagers. Le projet de RER lillois concerne également directement la Wallonie
picarde avec le renforcement des liaisons entre Tournai, Mouscron et Lille.
15. La future E420 entre Charleroi et Charleville-Mézières devrait désenclaver le sud-
ouest de la province de Namur qui présente un déficit d’emplois et une stagnation
démographique. Cette route rapide devrait contribuer à augmenter de façon
significative le nombre de travailleurs frontaliers résidant dans les Ardennes et
travaillant dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et du côté de Charleroi.
16. De gros investissements sont programmés côté français pour la réalisation du canal
Seine-Nord-Europe et les plateformes multimodales qui l’accompagnent.
Potentialités et contraintes du territoire
Les dynamiques en présence dans les Hauts-de-France et le Grand Est se
distinguent par l’importance de Lille et de son aire métropolitaine dans le cadre des
Hauts-de-France tandis le Grand Est se développe sur ses versants transfrontaliers
non reliés à la Wallonie. Metz-Nancy sont tournés vers le Luxembourg, Strasbourg
vers le Rhin, Mulhouse vers Bâle. L’aire rurale du Grand Est qui s’étend de la
Champagne-Ardenne à la Lorraine présente des difficultés de développement
similaires au versant wallon qui lui fait face. Les infrastructures de transports sont un
des moyens utilisés par la région du Grand Est pour désenclaver ces territoires
notamment par les projets ferroviaires. L’opportunité de raccrocher la Wallonie à ces
projets doit encore faire l’objet d’analyse approfondie. Les projets de développement
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
25.
transfrontaliers wallons devront tenir compte de la diversité des trajectoires deux
grandes régions françaises.
Actuellement, à défaut d’autres instruments, les outils qui restent le mieux adaptés
pour favoriser l’intégration des aires rurales transfrontalières sont les parcs naturels
et la gestion des bassins hydrographiques (commissions internationales de la Meuse
et de l’Escaut, contrats de rivière). Un potentiel de développement de parcs naturels
transfrontaliers est présent sur l’ensemble des versants (l’Avesnois et le Haut-Pays,
la Forêt d’Anlier et la Haute-Sûre, le Parc des Trois Pays, la forêt de Soignes…). Les
contrats de rivière transfrontaliers comme celui de la Semois-Chiers sont également
un vecteur intéressant dans la mise en valeur de la trame bleue et du développement
des aires rurales transfrontalières.
L’obligation de réaliser un schéma de développement territorial transfrontalier suite à
la loi sur la Modernisation de l’Action Publique Territoriale et l’Affirmation des
Métropoles française sur l’aire métropolitaine lilloise est une opportunité à saisir pour
mieux insérer l’ouest de la Wallonie picarde dans cette aire métropolitaine.
Les freins concernant l’artificialisation des territoires sont généralisés avec des
objectifs parfois très précis et ambitieux qui sont à présents portés par les différents
territoires. La lutte contre l’étalement urbain par la densification des activités
humaines (logements, emplois, services) autour des gares est devenue une priorité.
La demande résidentielle résultant des perspectives démographiques sera
importante dans les régions voisines sauf aux Pays-Bas et en Allemagne. Un volume
croissant des ménages installés en Flandre, à Bruxelles ou au Grand-Duché de
Luxembourg risquent de ne plus trouver de réponses à leur besoin résidentiel dans
leur région d’origine (rareté foncière et augmentation du coût de l’accession au
logement).
Les mouvements migratoires déjà existants ont pour conséquence des effets rebonds
sur les populations à revenu faible ou moyen qui ont plus de difficultés à accéder au
logement sur les versants wallons des aires métropolitaines. Cette fuite de jeunes
autochtones au profit de ménages davantage fortunés migrant depuis les territoires
voisins est particulièrement intense dans le centre et l'ouest du Brabant wallon et
dans quelques communes du Nord-Est du Hainaut avec pour conséquence des
difficultés rencontrées par les ménages autochtones pour accéder au logement. Ils
s'installent dès lors à distance de plus en plus grande des bassins d’emploi
métropolitains qu’ils soient bruxellois, lillois ou luxembourgeois, ce qui aggrave les
problèmes de mobilité.
La compétition reste très vive dans les aires métropolitaines et rurales
transfrontalières. Les concurrences sont fortes en matière économique (commerce,
logistique, parcs d’activité) tandis que les coopérations sont davantage présentes
dans le domaine des services (culture, patrimoine, santé). La compétition a des
influences également sur le secteur primaire avec une concurrence sur la mise en
place des chaînes de valeurs à partir des ressources lithiques et agricoles en
Flandre. Les transformations des matières se font généralement à l’extérieur de la
Wallonie tout en créant des débouchés pour les produits agricoles. Cette
concurrence se traduit également sur le foncier agricole où les luxembourgeois
s’accaparent des terres du côté wallon tandis que les agriculteurs wallons cultivent
des terres sur le versant français.
Les externalités environnementales négatives dues à la voiture (congestion et
pollution) obligent à mettre en place des politiques de mobilité très ambitieuses. Le
Luxembourg, les villes allemandes, Bruxelles et certaines villes flamandes prennent
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
26.
des mesures très strictes qui vont fortement restreindre l’accès à leur territoire pour la
voiture à moteur thermique voire à l’automobile en général pour Bruxelles et
Luxembourg-ville.
Des projets d’amélioration de l’offre en transport en commun lourd de forte capacité
(tramway et train) sont conçus dans l’ensemble des régions voisines avec ou sans
connexion à la Wallonie. Ils ont pour objectifs de raccrocher des pôles secondaires
aux pôles métropolitains en offrant une alternative à la voiture. La SNCB est peu
présente dans ces projets et les moyens disponibles empêchent à court ou moyen
terme toute remise en exploitation d’anciennes lignes du réseau ferré belge et a
fortiori toute extension.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
27.
Enjeux territoriaux à l’échelle transfrontalière et transrégionale
I. L’inscription et l’affirmation de la Wallonie dans les dynamiques et les réseaux des
métropoles et territoires voisins qu’ils soient économiques, culturels, de recherches,
d’enseignement et d’infrastructures.
II. L’accentuation prévisible de la pression immobilière dans les aires métropolitaines
suite aux objectifs de limitation de l’artificialisation du sol entraînant une croissance
des migrations résidentielles vers la Wallonie.
III. Le maintien de l’accessibilité des bassins d’emplois métropolitains de Bruxelles, de
Luxembourg, de Lille, de la Flandre, de l’Eurégio pour les Wallons alors que des
mesures limitant les accès à ces pôles sont ou seront prochainement d’application.
IV. La maximalisation des atouts qui positionnent la Wallonie favorablement dans le
secteur des services (soins de santé, culture, enseignement) tout en tenant compte
des risquent liés à des mesures de restrictions qui se mettent en place notamment
en France et qui freinent l’accès à certains de ces services.
V. Le renforcement des complémentarités entre fonctions dans une vision intelligente
de la Wallonie connectée au monde et sans développer les concurrences
infrarégionales tout en confortant sa position dans les réseaux de la société de la
connaissance.
VI. Le développement des territoires ruraux du sud-ouest de la Wallonie en s’appuyant
sur la coopération avec les départements français et en mobilisant ou créant des
outils de développement territorial (parcs naturels, contrats de rivière, schéma de
développement territorial transfrontalier).
VII. La gestion des secteurs fortement concurrentiels (commerces, logistiques…) dans
un contexte de compétition exacerbée au sein des territoires transfrontaliers.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
28.
2. La dimension démographique et sociale
Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant le logement, les services à la population, les équipements
collectifs, le commerce, le cadre de vie et la sécurité des personnes. Sur cette base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de
ceux-ci, les potentialités et les fragilités du territoire dans sa capacité à y répondre.
Constats
1. La démographie wallonne est le résultat de trois dynamiques interdépendantes : la
croissance de la population, son vieillissement et l'instabilité structurelle des ménages.
2. Le Bureau fédéral du Plan envisage une croissance importante de la population à
l'horizon 2060. Par rapport à 2015, l’accroissement serait de 85.000 personnes en 2020,
229.000 en 2030 et 357.000 en 2040. Très important à court terme (17.000/an), il
retrouverait un rythme plus moyen (14.400/an) entre 2020 et 2030 et baisserait
légèrement (12.800/an) de 2030 à 2040. En termes de ménages, la croissance moyenne
annuelle passerait ainsi de 12.300 entre 2015 et 2020 à 10.000 entre 2020 et 2030 puis
8.900 de 2030 à 2040. Sur l'ensemble de cette période la Wallonie compterait 250.000
ménages supplémentaires.
3. La période actuelle se marque par un accroissement très important des effectifs de la
classe d'âge de 60 à 79 ans. Cette dynamique d'évolution de la pyramide des âges, qui
se manifeste depuis 2005, devrait se poursuivre jusque vers 2025. Le phénomène le plus
significatif de cette décennie est l'arrivée à l'âge de la retraite d'un grand nombre de
travailleurs. À partir de 2026 la vague du papy-boom atteindra la tranche d'âge des 80
ans et + dont le nombre augmentera de manière très importante jusqu'en 2050.
Figure. Evolution et projection de population par grandes classes d’âge (CPDT, CREAT-
UCL, 2017).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
29.
4. À l’horizon 2040, l’instabilité structurelle des ménages devrait se poursuivre avec comme
principal effet l’augmentation du nombre de personnes isolées et, dans une moindre
mesure, des familles monoparentales et des cohabitants avec enfants. Après plusieurs
décennies de diminution continue, la taille des ménages s'est stabilisée ces dernières
années, mais elle devrait recommencer à diminuer dans les années qui viennent en
raison de la forte augmentation attendue des ménages d'une seule personne.
5. En 2014, 18% des Wallons vivaient en-dessous du seuil de pauvreté (contre 10 % en Flandre)10 et 8% vivaient un état de privation matérielle (contre 3 % en Flandre)11. Ce constat de pauvreté s’explique principalement par le non-emploi, la croissance des emplois précaires ou mal payés, le coût du logement et l’instabilité structurelle des ménages. Si l'on se base sur les "facteurs de risque" en termes de cohésion sociale définis par l'IWEPS dans son Indicateur synthétique d’accès aux droits fondamentaux – ISADF (familles monoparentales, isolés âgés de 65 ans et plus, demandeurs d’asile), on voit qu'au-delà des variations conjoncturelles, le risque d'un accroissement de la précarité au cours des années à venir est réel par le simple fait du vieillissement et de l'instabilité des ménages.
Figure : Indicateur d’accès aux droits fondamentaux en Wallonie (IWEPS, 2013)
6. Le revenu moyen par habitant a augmenté de 64% entre 1991 et 2014 hors inflation (SPF-DGS Statbel). De manière globale, le pouvoir d'achat des ménages est donc en
10
Le taux de risque de pauvreté mesure le pourcentage de la population vivant dans un ménage dont le revenu disponible équivalent est inférieur à 60 % du revenu médian national (seuil de pauvreté), soit moins de 1083
euros nets par mois pour un isolé et de 2274 euros net par mois pour un ménage de 2 adultes et 2 enfants de moins de 14
ans. Source : https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-risque-de-pauvrete/ 11 Soit une incapacité à couvrir au moins quatre des neuf « biens et services » suivants : payer à temps le loyer, l’emprunt
hypothécaire, les charges du logement et les crédits à la consommation, chauffer correctement son logement, faire face à
des dépenses inattendues (d’environ 1000€), manger des protéines tous les deux jours, partir une semaine en vacances une
fois par an (pas nécessairement à l’étranger), posséder une télévision, posséder un lave-linge, posséder une voiture et
posséder un téléphone. (https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-deprivation-materielle-severe/)
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
30.
augmentation en dépit des fortes inégalités relevées dans le point précédent. Après une stagnation entre 2010 et 2012, le revenu moyen hors inflation est reparti à la hausse.
7. En Wallonie, le prix des habitations présente des variations spatiales considérables et l’accès à la propriété peut se révéler difficile. Cependant, après un accroissement spectaculaire entre 2000 et 2008, le prix moyen de l’immobilier suit à présent le même rythme d’accroissement que le revenu moyen par habitant. Les perspectives à court terme tablent sur une relative stabilité immobilière à l'échelle régionale - en raison d'une production importante de logements ces dernières années et de la remontée des taux d'intérêt. Toutefois, la raréfaction du foncier disponible dans des zones de forte dynamique démographique (nord du sillon, sud Luxembourg) risque localement de créer des tensions engendrant une hausse des prix.
Carte. Rapport entre le prix moyen de l’immobilier et le revenu moyen par habitant entre
2009 et 2013.
Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux
identifiés sont les suivants :
Besoins en logement :
i. La croissance démographique et l’évolution des ménages entraineront un besoin
quantitatif de logements supplémentaires, de l'ordre de 13.000 nouveaux logements
par an d’ici 2040 sans tenir compte des efforts nécessaires concernant la mise en
adéquation du parc existant pour répondre à la performance énergétique, à l’évolution
sociodémographique, à la diminution de la dépendance à la voiture…
ii. Le vieillissement de la population et l’augmentation des ménages isolés engendrent un
besoin en petits logements.
iii. La diminution du revenu des personnes âgées au moment de la retraite, comme celle
des ménages isolés, entraîne un risque accru de précarité et une diminution globale du
pouvoir d'achat ce qui induit un besoin de logements abordables.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
31.
iv. La Wallonie fait face depuis longtemps à un manque de logements à loyer modéré,
mais aussi à l’insuffisance de la croissance du parc de logements publics qui pourrait
réduire ce manque. Si l’on vise à ce que chaque commune atteigne l’objectif régional
de 10% de logement public, il faudrait créer 97.000 logements publics à l’horizon
2035.
v. Le vieillissement de la population et l’augmentation des ménages isolés induisent
également une propension à la sous-occupation de logements dans certaines
communes. Le manque de maisons familiales libres sur le marché résidentiel s’en voit
accentué ce qui renforce les difficultés d’accès au logement ainsi que le phénomène
de périurbanisation et d’étalement urbain. Il en résulte un besoin de faciliter la
migration résidentielle des personnes âgées et des ménages isolés vers des
logements adaptés et accessibles.
vi. Le vieillissement de la population appelle un besoin de logements adaptés aux
personnes âgées : besoins de petits logements, équipés, accessibles, abordables,
intégrés spatialement et connectés (domotique-monitoring de santé) assurant leur
autonomie, leur qualité de vie et leur inclusion sociale.
vii. De manière générale s'exprime le besoin d'une plus grande flexibilité des
logements (résilience), de manière à répondre à des besoins familiaux et sociétaux de
moins en moins figés.
viii. Les nouveaux logements produits devraient être le moins énergivores possible, afin
de faire baisser la consommation énergétique du secteur logement et de réduire
l’impact des fluctuations des prix sur les ménages. L’essentiel de l'effort de réduction
de la consommation d’énergie doit porter sur les rénovations des logements existants.
On peut percevoir ici le défi qualitatif adressé au secteur résidentiel, qui est celui d’un
renouvellement accéléré du parc de logements.
ix. Ajoutons que l’accès à l’énergie à un prix abordable est également un besoin qui
doit être rencontré par le secteur du logement, mais aussi par celui de l’aménagement
du territoire.
Potentialités et contraintes du territoire par à rapport à ces besoins
Le parc de logements évolue très lentement :
o Il s'accroît d'environ 0,8% par an (moyenne 2006-2015), avec une création
nette annuelle de 13.700 logements dont les trois-quarts proviennent de
nouvelles constructions, le reste étant issu d'aménagement ou de rénovation
de bâtiments existants. o Les rénovations faisant l'objet de permis d'urbanisme concernent en moyenne
annuelle 0,6% du parc de logements (SPF-DGS Statbel).
Le parc de logements se caractérise par la très nette prédominance des habitations
unifamiliales qui représentaient plus de 80% du parc en 2015. Mais la tendance a
fortement évolué au cours des dernières années, les appartements représentant 56%
de la création nette de logements entre 2012 et 2015. Ces tendances devraient se
poursuivre à l’avenir.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
32.
Figure. Comparaison entre la structure du parc de logement en 2015 et celle des
logements créés entre 2005 et 2015 (CPDT, CREAT-UCL, 2017).
À l’échelle wallonne, la superficie urbanisée chaque année au bénéfice de la fonction
résidentielle décroit depuis une vingtaine d’années. Une certaine densification
résidentielle semble à l’œuvre, principalement dans la partie nord de la région où le
taux de remplissage des zones d'habitat est localement très important. À l’inverse, de
grandes disponibilités foncières subsistent au sud du sillon, sauf en Lorraine, et
entrainent la poursuite d’une surconsommation foncière résidentielle.
La périurbanisation, par sa dispersion, demande des besoins matériels pour la
distribution de l’énergie toujours plus élevés, avec des reports sur la facture des
clients par les coûts de distribution croissants.
En Wallonie, près de 40% des logements ont été construits avant 1919. Ce parc bâti
ancien éprouve quelques difficultés à répondre aux besoins qualitatifs en matière de
normes PEB, incendie, accessibilité PMR, de nouvelles technologies etc. Néanmoins,
la qualité patrimoniale de ce parc de logement représente un potentiel pour la
création d’un cadre de vie de qualité reposant entre autres sur un tissu d’habitat
structuré.
Le parc résidentiel est dans l’ensemble très énergivore, induisant des contraintes
importantes sur les budgets des ménages pour l’éclairage et le chauffage.
Besoins en services à la population et en équipements collectifs
i. Des carences en termes d’équipements et de services (crèches, établissements
scolaires…) sont observées et attendues de manière variable sur le territoire. Elles
appellent le besoin d’une programmation territoriale adéquate dans le temps et en
termes de localisation.
ii. Le vieillissement de la population induit un besoin de services et d’équipements
collectifs diversifiés et adaptés aux personnes âgées : espaces publics, loisirs,
services de santé, structures d’hébergement, services à domicile, etc. Il faudra répondre
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
33.
à ce besoin de manière souple et réversible afin d’éviter de se retrouver avec un
suréquipement pour les ainés au-delà de 2050.
iii. La diminution du pouvoir d'achat d’une partie de la population (personnes âgées,
ménages isolés et monoparentaux…) entraîne comme conséquence un besoin de
services et d’équipements collectifs abordables.
iv. La diminution de la part de la population active (et donc imposable) engendre une
baisse de la base taxable pouvant impacter le budget des collectivités, leur
fonctionnement et la bonne exécution de leurs missions de services publics (gestion des
équipements collectifs, etc.). Il en résulte un besoin d’établir de nouvelles stratégies
de financement, de rationalisation et d’organisation territoriale des services et des
équipements.
v. La pression foncière observée dans les villes peut entrainer la relégation d’une série de
services et d’équipements publics hors des centres villes, ce qui engendre une
accessibilité dépendante de la voiture individuelle et une dynamique d’étalement urbain.
Il sera nécessaire pour la Wallonie de se doter d'une stratégie de gestion foncière
adaptée à cette problématique.
vi. Le développement et la généralisation dans l’usage quotidien des technologies de
l’information et de la communication, renforcent la nécessité d'en permettre l'accès à
l’ensemble des citoyens. Pour que cela soit possible à prix raisonnable, l’aménagement
doit veiller à ce que la structure de son territoire, par sa densité et sa mixité, permette de
limiter les moyens techniques à mettre en œuvre pour une desserte complète de la
population.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
Dans les zones de faible densité d’activités humaines (résidence, emploi…), le
maintien ou la création d'équipements et de services destinés à répondre à ces
besoins peut poser problème en raison d'un nombre insuffisant de personnes
susceptibles de bénéficier de ces services (qu'il s'agisse d'un problème de rentabilité
ou de respect de normes légales).
A contrario, la Wallonie dispose d’un réseau relativement dense de villes "moyennes
à grandes" bien équipées, sur lequel l’offre en services et en équipements publics
pourrait s’articuler.
En Wallonie comme ailleurs, l'évolution sociétale tend vers une individuation
croissante et une diminution progressive des mécanismes de solidarité. Cette
évolution s'inscrit dans les territoires, notamment via une diminution de la
mutualisation des espaces et des équipements.
La périurbanisation et la dispersion des logements telle qu’observée en Wallonie
impose des moyens techniques importants pour desservir l’ensemble de la
population, notamment en énergie et en communications. Des coûts de distribution
élevés sont ainsi répercutés sur la facture d’électricité des ménages, tandis que
certaines sous-régions restent à l’écart des infrastructures supportant des flux
d’information et de communications soutenus. Les deux constats mentionnés
pourraient s’amplifier dans le futur.
Besoins relatifs aux commerces
i. Actuellement, la superficie commerciale par habitant est suffisante mais ce constat
global masque des disparités importantes sur le territoire, avec une offre commerciale
très développée dans certaines communes à population relativement faible, tandis que
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
34.
certaines communes très peuplées ne présentent pas une bonne santé commerciale.
L’augmentation de l’offre commerciale devrait se faire au prorata de l’évolution
démographique. Cet état de chose met en lumière la nécessité d'une gestion
territoriale adaptée.
ii. Le taux de vacance commerciale a crû ces dernières années. Le taux de cellules vides
est ainsi particulièrement important au niveau des anciens pôles commerciaux des
agglomérations. Il en résulte un besoin de reconversion de ces surfaces
abandonnées. Le commerce localisé en milieu urbain dense participe à l’attractivité de
ce milieu, ainsi que le cadre de vie. Par cette localisation, il peut tirer profit de la
présence d’autres fonctions telles que l’habitat, les bureaux, les administrations, les
infrastructures culturelles et aux activités économiques. Le commerce fait ainsi partie du
« marketing territorial ».
iii. La diminution du territoire de vie des personnes âgées entraîne une demande croissante
en commerces et services de proximité.
iv. Les concentrations commerciales ont un besoin d’accessibilité par différents modes
de transport, qu’il s’agisse de la route ou des transports publics, à destination
notamment des personnes les plus précarisées ou ne pouvant se déplacer aisément.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
La Wallonie dispose d’un Schéma de développement commercial qui répond déjà en
partie au besoin de gestion des implantations commerciales. Selon le décret y relatif,
l’implantation de nouvelles surfaces de vente de plus de 400 m² doit répondre aux
critères suivants : (i) protection du consommateur, (ii) protection de l’environnement
urbain, (iii) objectifs de protection sociale (iv) contribution à une mobilité plus durable.
Actuellement, l'activité commerciale préfère la proximité des flux (nœuds de
communication, axes structurants) et de ce fait s’éloigne de l’habitat. Il en résulte une
consommation foncière importante et des déplacements motorisés élevés. Les
infrastructures commerciales deviennent moins accessibles aux personnes
marginalisées par le vieillissement ou la précarité.
Besoins relatifs au cadre de vie et à la sécurité
i. La densification accrue de l'habitat et la diminution de l'espace privé induisent un besoin
plus important d'espaces publics de qualité et notamment d'espaces verts. En plus
d'être des lieux d'activité physique et de reconnexion à la nature, ces espaces ont tout
intérêt à être conçus comme des lieux d'échange qui favorisent les rencontres
informelles.
ii. Les espaces publics sont confrontés à une érosion du sentiment de sécurité de leurs
utilisateurs ; leur conception doit favoriser le contrôle social.
iii. Tant les risques d’origine naturelle (contraintes physiques, inondations) que ceux
d’origine anthropique (SEVESO, nucléaire, canalisations, pollutions) peuvent affecter le
territoire et donc l’espace de vie des individus. Pour se prémunir de tels dangers, une
connaissance plus détaillée et objective du terrain et des activités humaines à risque
(par exemple au travers de cartographies) faciliterait les autorisations et les décisions en
matière d’aménagement du territoire.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
35.
La qualité des espaces publics est très variable - qu'il s'agisse des voiries, trottoirs,
parkings, places, espaces verts... - et partout se pose la question du coût de leur
entretien.
Dans nombre de quartiers, les seuls espaces publics sont des voiries qui ont pour
unique fonction la circulation et le stationnement automobile. C'est le cas dans
beaucoup de noyaux ruraux et dans les lotissements résidentiels. La réponse
apportée aux besoins relatifs au cadre de vie sera plus complexe dans ce type de
tissu.
L'exposition aux risques est très variable selon les endroits du territoire, en fonction
notamment de la topographie, du sous-sol et de la proximité d'activités à risque. Ces
risques peuvent se superposer et se combiner en certains lieux : à situation
complexe, réponse complexe aussi en matière de prévention.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
36.
Enjeux territoriaux de la dimension démographique et sociale
I. Le développement d'un parc de logements accessibles, diversifiés, modulables et
adaptés aux besoins de populations vieillissantes et précarisées, en minimisant
les coûts collectifs.
II. La prise en compte des tendances émergentes pour répondre à la diversité des
besoins en logements, que ce soit en termes d'habitat, de mode d'habiter, de
gestion du foncier et de facilitation des migrations résidentielles
III. La restructuration du parc de logements existants et des tissus bâtis résidentiels
afin de les adapter aux besoins actuels et futurs, notamment en termes de
dimensionnement, de qualité environnementale, de consommation d’énergie et
d'accessibilité financière.
IV. Le développement de services, d'équipements et d'espaces publics ou
communautaires rencontrant les besoins actuels et prévisibles de la population en
fonction de ses spécificités sous-régionales.
V. Le renforcement de l'attractivité résidentielle des centres urbains et ruraux face au
phénomène de l'étalement urbain qui se poursuit dans une grande partie du
territoire wallon.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
37.
3. La dimension économique Traite de la situation existante et des perspectives concernant l’emploi, la mondialisation, l’économie productive et résidentielle, le
tourisme, les aspects productifs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’exploitation des ressources du sous-sol, l’économie circulaire, la
production de l’énergie, les TIC, le transport de fret et la valorisation des patrimoines bâti, naturel et paysager. Sur cette base, des besoins
territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les fragilités du territoire dans sa capacité à y répondre.
Constats
1. La Wallonie totalisait environ 1.234.000 emplois en 2015, principalement concentrés
dans les secteurs publics (administration, défense, enseignement…), le commerce, le
transport, l'horeca et les activités spécialisées (scientifiques, services…). De tradition
industrielle, elle connait une transformation progressive de son économie, avec un
affaiblissement des secteurs primaire et secondaire (notamment l’industrie lourde) et
une tertiarisation accrue, l’industrie manufacturière et extractive ne représentant plus
que 12% du total. Toutefois, l’industrie wallonne de pointe s’est renforcée en ayant
réussi à maintenir sa compétitivité face à la concurrence de l’étranger, notamment
dans les secteurs de l’aéronautique, du spatial, des biotechnologies, de l’aciérie de
pointe et de la pharmaceutique.
2. La mondialisation – et la métropolisation qui en résulte – concernent l’ensemble des
systèmes économiques. Ces phénomènes s’appuient sur un réseau de nombreuses
villes internationales et attractives, notamment présentes au sein des régions
limitrophes ; ces dynamiques ont des conséquences variables sur le territoire wallon
vu sa position en bordure de la « Dorsale européenne » s’étendant de la mer du nord
à la Méditerranée via le Rhin. De manière générale, les espaces métropolitains
facilitent les rencontres et interactions entre les acteurs et les idées et constituent un
vivier favorable à la création d’activités nouvelles et un marché en perpétuel
renouvellement.
3. Pour autant, les tendances et dynamiques récentes montrent que le système
économique mondialisé commence à être remis en question. En réponse à la
mondialisation, il existe un retour vers des processus de proximité, de développement
endogène et d'économie circulaire. Face aux fluctuations et dérégulation de
l’économie internationale, au changement climatique et au besoin de cohésion
sociale, l'intérêt de la résilience économique des territoires est de plus en plus prise
en compte dans les programmes de soutien à l’activité économique. Le
développement local, le recentrage et la mobilisation des ressources du territoire
s’inscrivent notamment dans cette démarche.
4. La concurrence entre la Wallonie et les autres régions s'illustre notamment par la
volatilité des capitaux internationaux qui tendent à se concentrer dans les régions
compétitives et fiscalement attractives, c’est-à-dire dans des régions en bonne santé
économique ou connaissant une croissance soutenue.
5. Selon les atouts des territoires, on observe une spécialisation, voire une mutation, de
leur économie. Les régions d'ancienne tradition industrielle connaissent ainsi un
déclin de l'industrie lourde plus ou moins compensé par le développement du secteur
tertiaire ou par un renouvellement industriel de type « high tech ». Ces dynamiques
sont également observées en Wallonie, avec une intensité variable en fonction des
lieux. L’évolution suscitée provoque par contre des mutations en regard des besoins
en main d’œuvre car nécessitant des profils généralement qualifiés. Une partie de la
population active inoccupée ne profite pas de ces changements économiques, faute
de qualification suffisante.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
38.
6. Les évolutions technologiques (automatisation, robotisation, révolution numérique…)
imposent de nouveaux défis à l'économie wallonne, celle-ci étant appelée à se
transformer plus ou moins fortement en conséquence. Elles permettent aussi une
forme d’ « affranchissement » de l'économie vis-à-vis du territoire, mais qui n’est
qu’apparente vu le rôle croissant des interconnexions et des réseaux. L’accès et la
maîtrise des TIC's semble se présenter de plus en plus comme un élément
nécessaire mais non suffisant au développement économique.
7. En 2016, la Wallonie dispose de 28.091 ha de zones d’activités économiques (ZAE =
ZAEI + ZAEM + ZACCE). Les intercommunales de développement économique
gèrent pour leur part environ 14.300 ha, dont 13.200 sont en ZAE au sens large
(ZAEI + ZAEM + ZACCE). Pour leur part, les ports autonomes gèrent 1.054 ha de
ZAE. La SOWAER dispose avec la SPI d’un total de 466 ha autour de Liège Airport.
Les parcs communaux et les parcs d’initiative privée couvrent 635 ha et 84 ha de
ZAE. Le solde, soit 12.600 ha environ, n’est géré collectivement par aucun opérateur.
Derrière ces derniers se cachent tant de nombreux sites déjà occupés par des
entreprises, des réserves foncières appartenant à certaines d'entre elles et des
terrains non encore mis en œuvre, qu'ils soient concernés par de fortes contraintes à
l'urbanisation ou aptes à être urbanisés.
8. Un suivi régulier de l’état du marché (tant au niveau de l’offre disponible que de la
demande) pour ces divers types de zones d’activités est en mesure de permettre aux
acteurs et aux autorités régionales d’anticiper les situations de pénurie qui sont
parfois rencontrées dans certaines sous-régions tout en garantissant une gestion
rationnelle du sol. Depuis 2002, sur base de données objectivées, le Gouvernement
s'est lancé dans la mise en œuvre de deux plans prioritaires ZAE pour répondre aux
besoins des opérateurs.
9. Depuis 2008, la superficie des terrains vendus par les intercommunales de
développement économique a diminué : elle s’établit, à l’échelle de la région, à 123,6
ha par an sur la période 2009 – 2015, contre 204,4 ha par an de 2002 à 2008.
Derrière cette diminution se cachent des causes tant conjoncturelles (la crise et,
localement, une raréfaction temporaire relative aux terrains de grandes dimensions
disponibles dans certaines sous-régions) que structurelles (changement dans la
nature des activités, croissance du rôle du marché de seconde main,
renchérissement des prix de vente, nouvelles pratiques des opérateurs pour
compactifier les parcs d'activités...). Sur la période 2009 – 2015, 96,8 ha ont été
vendus par an en parc généraliste et 26,5 en parc spécialisé. A noter que la baisse a
été observée uniquement dans les parcs généralistes. Les parcs spécialisés ont
connu une légère croissance des ventes.
10. Les comportements des entreprises wallonnes évoluent. Une partie d’entre elles tend
à préférer la réutilisation de l’offre immobilière existante pour y développer leurs
activités. Les PME cherchent à louer des espaces au sein de bâtiments flexibles et
s’approchant le plus possible de leurs besoins. 11. Dans le secteur du commerce au détail, en Wallonie, sur la période 2010-2014, la
surface de vente nette mise sur le marché a augmenté de 473.055 m² (pour un total
de plus de 6 millions de m²), soit plus 7,3% pour une croissance démographique sur
cette même période de 2,2%. En parallèle, le taux moyen de cellules progresse
rapidement et dépasse désormais les 16%. Cela témoigne d’une saturation de l’offre
en immobilier commercial mais, également d’une inadéquation de celle-ci,
singulièrement en centre-ville, en regard des attentes du secteur, notamment du point
de vue de la taille des cellules.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
39.
12. La compétitivité d’une partie de l'économie wallonne est très dépendante de l'énergie
et de la fluctuation de son coût. De plus, la lutte contre le réchauffement climatique et
l’indispensable transition énergétique imposent aux différents secteurs de l'économie
une efficacité énergétique accrue.
13. Le développement des énergies renouvelables et l’abaissement des coûts de
production du photovoltaïque et de l’éolien offrent des perspectives de plus en plus
intéressantes, aussi bien pour une production domestique qu’industrielle.
L’émergence des batteries et l’utilisation d’autres moyens de stockage physiques ou
chimiques laissent entrevoir la possibilité, au travers des smart grids, d’une profonde
métamorphose des systèmes de production et de transport de l’électricité et, dès lors,
des territoires.
14. Des initiatives et des stratégies pour une utilisation rationnelle des ressources se
mettent progressivement en place. Le recyclage, qui en est une manifestation, tend à
prendre une part de plus en plus importante dans les cycles de production
économique. L’économie circulaire s’inscrit également dans une perspective de
circuits courts, de mutualisation et de réutilisation des ressources et des biens.
15. Il peut résulter des incompatibilités locales entre les activités économiques et les
autres affectations du territoire wallon en raison de la dangerosité et des nuisances
engendrées par ces activités.
16. Les objectifs Europe 2020 assignent aux Etats membres et assimilés d’atteindre un
taux d’emploi précis. Pour la Belgique, les objectifs sont les suivants : un taux
d’emploi de 73,2%, un taux de diplômés de l'enseignement supérieur de 47%
minimum parmi les 30-35 ans, un taux de moins de 9,5% de sortie précoce du
système scolaire et enfin, 3% du PIB consacré à la recherche.
Carte : Ecart du taux d'emploi par rapport aux objectifs nationaux Europe 2020 selon la
méthode BIT (Bureau International du Travail)
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
40.
17. Les capacités d'investissement dont disposent les autorités publiques sont fortement
limitées en raison des normes comptables européennes. En outre, la solidarité
interrégionale est remise en question et les politiques économiques en pâtissent en
conséquence. Ainsi, dès 2024, les montants que reçoit la Wallonie dans le cadre de
la solidarité fédérale se réduiront de 10% par an, jusqu’à leur disparition en 2034.
Sans relance économique d’ici là, les moyens d’action financiers des pouvoirs publics
régionaux seront de plus en plus limités.
18. Le tourisme est actuellement souvent considéré comme une matière économique
(6,12% du PIB en 2012, soit plus de 5 milliards d’euros), mais ses liens avec les
domaines culturel et social sont fondamentaux. L’emploi global de ce secteur en
Wallonie est estimé à environ 42.000 effectifs en 2010 en pleine saison (juillet). En
termes de fréquentation, la Wallonie et les destinations proches12 qui ont des
caractéristiques similaires représentent 3,2% (soit plus de 92 millions) de l’ensemble
des nuitées du tourisme européen. La Wallonie apparaît en cinquième position avec
7,1% des nuitées réalisées.
Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux
identifiés sont les suivants :
Besoins propres à la dimension économique dans son ensemble
i. Pour tirer pleinement profit de la mondialisation, la Wallonie a besoin de renforcer
son inscription dans les grandes dynamiques économiques européennes et
mondiales et d’une ouverture internationale plus affirmée sous risque d’une
marginalisation croissante.
ii. Afin d’améliorer la compétitivité de son économie, le territoire wallon est confronté à
différents besoins :
a. Un déploiement plus important encore des réseaux économiques régionaux
au sens large, c’est-à-dire une mise en relation accrue des acteurs des
différents secteurs de l’économie productive à travers le territoire. Les
activités économiques ont besoin d'ancrage territorial, générateur d’avantages
non-monétaires afin de s’inscrire davantage dans l’économie de la
connaissance et de l’innovation.
b. La mobilisation accrue des atouts locaux et équipements du territoire
afin de renforcer l’économie présentielle et des développements locaux.
Différents secteurs comme les services aux personnes, le tourisme mais aussi
l’agriculture en évolution constante sont particulièrement visés dans ce cadre.
c. Le renforcement des dynamiques de circuits courts et d’économie
circulaire en valorisant les infrastructures de transport existantes (voies
d’eau, chemin de fer…) afin d’inscrire l’économie wallonne dans une logique
de développement davantage durable et peu délocalisable.
d. Un besoin d’attention particulier aux territoires en difficulté comme les
quartiers urbains des villes de l’ancien sillon industriel ou les îlots de précarité
en zone rurale marginalisée à l'aide de différents outils et mécanismes
capables de compenser leurs défaillances ou de restaurer leur attractivité.
12
Limbourg (BEL), Lorraine (FR), Champagne-Ardenne (FR), Alsace (FR), Limbourg (NL), Rheinland-Pfalz (ALL), Saarland (ALL), Nordrhein-Westfalen (ALL), Grand-Duché de Luxembourg
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
41.
iii. L’attractivité économique et le développement du territoire appellent également le
besoin de structurer le territoire :
a. L’attractivité urbaine et la qualité de vie sont nécessaires pour assurer le
redéploiement prospère des agglomérations wallonnes, et notamment de
leurs centres vu le rôle croissant de ces facteurs vis-à-vis de la localisation
des activités de pointe et des acteurs de la classe créative, vecteur potentiel
d’un développement économique endogène.
b. Différents déséquilibres sont observés entre les centres des villes et leurs
périphéries (accessibilité, attractivité, foncier disponible et coût de celui-ci) au
bénéfice des secondes. Or, les villes constituent un moteur du développement
régional et apparaissent susceptibles de réduire les besoins en déplacements
individuels. Maintenir le dynamisme des noyaux urbains, limiter la
concurrence avec la périphérie et éviter la dilution des fonctions est de
nature à favoriser un développement économique davantage inclusif et
économe des ressources du territoire.
c. La structuration du territoire, à travers une localisation des équipements
davantage efficiente et proche des bassins de main d’œuvre, répond à un
autre besoin, celui de la maximisation des retombées sur la Wallonie en
matière d’emploi et de réduction du nombre des inactifs wallons par la
localisation des infrastructures destinées à accueillir le développement
économique.
d. Elle chapeaute également un autre besoin, celui de la pérennisation du
développement économique de nos territoires les plus dynamiques et
dont l’influence s’exerce au-delà du niveau local.
e. La structuration du territoire implique également le besoin de mise en œuvre
d'une logique visant à mettre la bonne entreprise au bon endroit. Une
partie importante des activités cherchant une nouvelle implantation ne
génèrent que peu de nuisances et sont compatibles dans une large mesure
avec un voisinage résidentiel. Renforcer l'attractivité des pôles urbains peut
passer par l'aménagement de plus en plus fréquent d'une nouvelle offre à
vocation économique tant immobilière que foncière au sein ou à proximité des
tissus urbains denses (qu'il s'agisse de sites déjà préalablement urbanisés à
l'image des SAR ou de projet d'urbanisation nouvelle mêlant à faible distance
activités et résidences).
f. Conjointement à une compactification des espaces voués à ce type
d'activités, cette localisation optimale d'une partie significative des nouvelles
entreprises peut contribuer à répondre aux besoins visant à limiter la
dépendance à la voiture, à améliorer l'image de marque des villes, à
favoriser les interactions nécessaires à la société de la connaissance, à
limiter la pression sur les espaces agricoles et à minimiser une série de
coûts pour la collectivité générés par l'étalement urbain. g. La requalification des sites d’ancienne activité à réaménager (SAR) doit
permettre de répondre à une partie des besoins en matière de développement
économique ou de logement.
h. Une attitude préventive apparaît nécessaire à l’égard de la formation de
friches, notamment dans le cadre de transfert d’activités au sein de parcs
d’activités. Cela pose la question de la nécessaire dynamisation du marché de
seconde main à vocation économique.
i. Concernant l’accessibilité, il existe un besoin d’une multimodalité de plus en
plus importante, résultant des besoins de lutte contre le changement
climatique et de diminution de la consommation énergétique. Cela implique
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
42.
une organisation des activités économiques, mais aussi de leurs
infrastructures d’accueil, selon les réseaux existants, et si possible au
croisement de plusieurs types de réseaux. Ce besoin s’adresse également à
la mobilité des personnes engendrée par la localisation des activités
économiques ; il existe un besoin de synergie spatiale entre ces dernières et
des transports en commun à fréquence soutenue, c’est-à-dire la recherche
d’une bonne adéquation entre les profils et contraintes des acteurs
économiques et leur localisation.
iv. Il existe un besoin de renforcement de l’accessibilité, tant physique que virtuelle,
là où elle contraint les échanges et les flux, matériels et immatériels. Les Plans
Infrastructures et Numérique vont dans ce sens.
v. Le secteur économique, notamment les activités fortement consommatrices, a besoin
d’un accès sûr et peu onéreux à l’énergie. À cet égard, il existe un besoin de
synergie territoriale plus importante entre la politique économique et la politique
énergétique.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
D’emblée, signalons que la Wallonie en général n’atteindra probablement pas tous
les objectifs Europe 2020 en matière d’emploi et d’enseignement malgré les efforts
observés depuis plus d’une décennie. Les Plans Marshall ont ainsi permis de
quasiment atteindre l’objectif concernant la recherche et le développement (2,9% du
PIB en 2016). Une grande part de cette croissance provient du secteur privé.
L’économie wallonne se transforme, marquée par une désindustrialisation continue et
qui cède progressivement la place à une économie s’articulant autour d’une industrie
à plus haute intensité technologique et des services avancés (services aux
entreprises, banques, assurances,…), compatibles avec l’environnement urbain.
Il existe néanmoins des disparités à travers le territoire. Ainsi, le nord de la région voit
se développer une économie présentielle de plus en plus forte en lien avec la
métropolisation bruxelloise, doublée par une économie productive de plus en plus
affirmée dans le Brabant wallon et qui tend à se propager vers les provinces voisines
via les grands axes de transport.
À l’inverse, le sud des provinces du Luxembourg et de Liège ne profitent pas de la
métropolisation luxembourgeoise en termes de création d’emploi, avec une activité
productive défaillante et une économie présentielle de plus en plus mise en
concurrence. Ces manquements sont liés aux dynamiques et aux politiques du
Grand-Duché de Luxembourg.
Entre ces deux influences, le sillon wallon stagne, la transformation du tissu
économique n’y étant pas encore achevée.
À l’opposé, il existe des régions en marge de toute dynamique, notamment le long
des frontières française et, dans une moindre mesure, allemande hors pôles précités.
La métropole constitue le lieu de concentration de la main d’œuvre qualifiée, des
institutions, des aménités, des services et des activités économiques qui, par leur
proximité, génèrent des interactions positives et des économies d’échelle. Pour
autant, le mouvement de dilution et de périurbanisation des activités économiques
telles qu’observées en Wallonie apparait susceptible de diluer la maximisation de ces
retombées à travers une plus grande part du territoire en limitant les effets
démultiplicateurs.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
43.
D’une manière générale, on peut constater que la Wallonie n’a pas encore pu
réorienter suffisamment son économie de façon à générer les avantages
différenciatifs qui accentueraient son redéploiement, notamment au niveau de
l’industrie. La reconversion de son économie semble s’effectuer de manière moins
soutenue que le rythme des transformations observées dans les autres régions
européennes de tradition industrielle et se fait de manière différenciée au sein du
territoire régional. Signalons toutefois que la Wallonie se trouve dans la moyenne en
termes de PIB par habitant lorsqu’elle est comparée avec les RETI (régions
européennes de tradition industrielle) comparables en termes de population et de
superficie. Par contre, elle se trouve sous cette moyenne en termes de taux d’emploi
(voir figures ci-dessous).
Comparaison des régions européennes de tradition industrielle.
Graphique 1. PIB par habitant à pouvoir d’achat équivalent (PPA) en 2015 (Source : Eurostat, 2016)
Graphique 2. Taux d'emploi en 2015 (Source : Eurostat, 2016)
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
0
10
20
30
40
50
60
70
80
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
44.
Les (r)évolutions technologiques présentent une série d’opportunités et de défis pour
l'économie wallonne. Ces évolutions entraînent, entre autres, un relâchement des
contraintes liées à l’espace (grâce à la facilitation des contacts) mais également un
phénomène de polarisation des connaissances et des activités (les contacts se font
de plus en plus dans des lieux très accessibles et bien équipés) et pour lequel le
positionnement de la Wallonie semble encore insuffisant.
Les technologies de l’information et de la communication sont inégalement
accessibles à travers le territoire. Elles deviennent de plus en plus discriminantes en
termes d’attractivité territoriale et de potentiel de développement.
Le territoire wallon fait face à des clivages socio-économiques au niveau du marché
du travail et de la cohésion sociale. Les dynamiques de développement régional et la
ségrégation favorisent la concentration de ces problématiques dans plusieurs
espaces urbains, périurbains et ruraux wallons. Ils renvoient une image dégradée
ayant des répercussions sur leur attractivité et donc sur leur potentiel de
redéploiement économique.
Carte : Evolution 2008-2014 du taux de chômage selon la méthode BIT (Bureau International du Travail)
Les villes wallonnes, singulièrement de l’ancien sillon industriel, souffrent d’un déficit
d’attractivité vis-à-vis des acteurs économiques et les politiques et actions mises en
place apparaissaient encore insuffisantes que pour inverser durablement cette
tendance.
Les villes wallonnes comptent bon nombre d’espaces à l’abandon (SAR et dents
creuses) ou en cours de dégradation (bâti insalubre) mobilisables pour la mise en
place d’opérations de redéploiement de l’attractivité urbaine et du cadre de vie. La
Politique de la Ville s’inscrit également dans ce schéma, et l’on constate que les
opérations de rénovation urbaine permettent de redéployer les centres urbains.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
45.
Toutefois, la concurrence centre/périphérie joue en défaveur des premiers. Les
causes sont multiples : les contraintes liées au foncier en ville, les coûts des
opérations d’assainissement, l’accessibilité parfois moindre et la fiscalité pénalisante.
À l’inverse, la périphérie présente un foncier moins contraint et cette dernière offre
une meilleure accessibilité routière. De plus, on observe depuis plusieurs années
déjà le mouvement centrifuge d’activités, pourtant conciliables avec l’environnement
urbain et dont l’implantation en périphérie apparaît inadéquate, notamment du point
de vue de la mobilité, et hypothèque la dynamique économique des centres villes. En
parallèle, on constate ainsi, en Wallonie, l’implantation en périphérie d’activités
compatibles avec un environnement urbain dense (bureaux, centres commerciaux…).
La Wallonie profite d’une bonne accessibilité dans l’ensemble, dont il conviendrait
cependant de renforcer les connexions et d'en tirer un meilleur profit. Le territoire
wallon est en effet situé à proximité de carrefours importants mais les retombées ne
se font pas sentir sur l’ensemble de l’espace régional.
La Wallonie possède un réseau de voies d’eau et de chemin de fer dense propice à
l’économie des boucles ou toute autre activité générant un transport massifié (pour
autant que les autres entreprises de la chaîne de production/transformation soient
également desservies de la sorte).
Pour autant, il est constaté que les développements d’infrastructures d’accueil des
activités économiques se font encore souvent en tenant essentiellement compte de la
seule accessibilité routière, alors qu’une partie de la population éprouve des
difficultés à se déplacer, faute de revenus suffisants.
La périurbanisation et la dilution des activités économiques les éloignent des nœuds
de transport en commun où la desserte et l’accessibilité par ces modes est maximale.
La mise en place d’une desserte efficace de ces activités dispersées est souvent trop
onéreuse.
La Wallonie a mis sur pied une stratégie visant à réduire la dépendance de l’extérieur
pour les ressources, donc d’intensifier le recyclage des matériaux, la réutilisation des
déchets et l’économie circulaire.
La dépendance énergétique, vis-à-vis de l’extérieur pour une partie de la production,
et la fluctuation des prix font peser de grosses incertitudes sur les secteurs
nécessitant une utilisation importante d'énergie. Les arrêts réguliers des réacteurs
nucléaires et leur mise hors service définitive prévue par le Gouvernement fédéral
dans le courant de la prochaine décennie ne font que renforcer ces incertitudes, alors
que le développement des énergies renouvelables ou autres (centrales turbine-gaz-
vapeur…) capables de les suppléer ne suit pas la demande.
La Wallonie est cependant entrée dans la transition énergétique qui lui permettrait, à
long terme, de diminuer sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière de
production électrique.
Signalons aussi les coûts de distribution élevés de l’électricité, en lien avec la
dispersion des activités et la périurbanisation.
Besoins du secteur primaire
i. Le code wallon de l’agriculture plaide pour la préservation maximale des terres
agricoles. La préservation des sols de meilleure qualité pour les cultures, des
prairies permanentes, des grandes plages de terres agricoles d’un seul tenant et des
terres remembrées accessibles doit être considérée comme un besoin prioritaire si
l'on veut garantir la pérennité des exploitations. En outre, l’accès financier doit
également être examiné.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
46.
ii. Depuis les années 2000, les exploitations agricoles s’inscrivent dans des filières
spécifiques de transformation et de commercialisation. Cette tendance conduit à un
besoin accru d’optimiser les filières de production agricole à l’aide d’une
stratégie planologique adaptée permettant aux agriculteurs de disposer de terres à
proximité de ces filières mais également d’envisager et de faciliter l’implantation de
ces filières à proximité des exploitations agricoles (zone d’activité thématique).
iii. En outre, les nouvelles perspectives d’usages en zone agricole impliquent
d’encadrer les constructions et activités en zone agricole (bâtiment de stockage,
manèges, bâtiments de vente, éoliennes…) en favorisant leur plurifonctionnalité.
iv. Pour préserver la diversité et la multifonctionnalité de son agriculture et assurer son
développement durable, le code wallon de l'agriculture a identifié la nécessité de
maintenir une agriculture familiale, à « taille humaine », rentable, pourvoyeuse
d'emplois et d’évoluer vers une agriculture écologiquement intensive. Cela se traduit
par le besoin de prendre en compte et d’adapter la stratégie territoriale non
seulement en fonction de la diversité des potentiels agronomiques et
économiques des régions agricoles (projet de diversification, productions
spécifiques...) mais également des services écosystémiques fournis par
l’agriculture.
v. Un nouveau Code forestier est entré en vigueur en 2009. Il inscrit le besoin d’une
gestion durable et multifonctionnelle des forêts wallonnes. La forêt remplit dès
lors les fonctions suivantes à titre principal : écologique, sociale et économique.
Comme le prévoit le CoDT, cette diversification réglementaire de l’usage de la forêt
amène à encadrer et éventuellement à arbitrer les implantations autorisées en zone
forestière (production et valorisation d’électricité ou de chaleur à partir de biomasse,
cultures de sapins de Noël, activités d’accueil du public à des fins didactiques,
activités récréatives ou touristiques, parcs animaliers…).
vi. À proximité des grands massifs forestiers, la création de nouvelles zones d’activités
économiques spécialement dévolues à la filière bois est susceptible de favoriser
la synergie entre la première et la seconde transformation du bois. Comme pour
l’agriculture, des besoins fonciers découlent de la nécessité de maximiser la création
en Wallonie de la valeur ajoutée liée à la transformation des produits issus du secteur
primaire régional, dans l'intérêt notamment des acteurs relevant de ces filières.
vii. L’exploitation des carrières implique une consommation continue d’espace et de
ressources. Le secteur revendique un besoin de terrains dédiés à l’exploitation du
sous-sol. Actuellement, afin de garantir les trente prochaines années d’exploitation,
les besoins fonciers ont été estimés à 1.285 ha.
viii. L’amélioration de la compétitivité du secteur carrier et l’utilisation rationnelle des
ressources impliquent un besoin d’optimisation de cette filière économique par la
mise en place d’une meilleure synergie concernant la localisation des acteurs et par
l’articulation des transports plus respectueux de l’environnement.
ix. Il existe également une demande de disposer d’une meilleure connaissance des
gisements potentiels (importance en volume et superficie).
x. La fin d’activité des sites carriers offre plusieurs scénarios de réaffectation, ce qui met
en lumière le besoin d’une stratégie concernant le réaménagement des sites
carriers.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
L’exploitation des ressources naturelles et renouvelables, activité non délocalisable,
regroupe principalement l'agriculture et la sylviculture. Ces deux activités occupent
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
47.
respectivement 732.690 ha (2015) et 480.000 ha13 (soit près de la moitié et un tiers
du territoire). Près de la moitié de la superficie forestière (48%) est détenue par le
secteur public (communes et Région principalement). En termes d’emplois, la main
d’œuvre agricole s’élevait à 23.000 personnes en 2013 (l’industrie agro-alimentaire
employait quant à elle 22.960 travailleurs) tandis que la filière bois représentait un
peu plus de 18.000 emplois directs.
Les superficies agricoles subissent une érosion au cours du temps. L’artificialisation
des terres (liée aux pressions résidentielle et économique notamment) se fait
majoritairement au détriment des terres agricoles. Le nombre d’exploitations diminue
également de manière constante. Néanmoins, la zone agricole du plan de secteur
couvre plus de 836.000 ha14, soit davantage que les 732.690 ha effectivement dédiés
actuellement à l’agriculture. Au niveau du secteur sylvicole, contrairement aux terres
agricoles, les superficies boisées évoluent relativement peu dans le temps. 100.000
ha de bois sont néanmoins situés en dehors de la zone forestière au plan de secteur
et sont susceptibles de subir davantage de pressions (urbanisation notamment).
L’agriculture wallonne reste fortement dépendante des aides européennes ; les
montants de ces aides orientent les productions et induisent des effets sur le foncier.
Ainsi, les progrès technologiques, les caractéristiques territoriales et la politique
agricole commune ont encouragé la spécialisation des exploitations agricoles vers les
grandes cultures au nord et l’élevage au sud de la région.
La qualité de certains sols amène la Wallonie à se classer dans le top 3 des meilleurs
rendements européens en céréales et en pommes de terre.
La densité inégale de la population et l’éparpillement de l’habitat causent toujours de
et de manière croissante certaines difficultés quant à l’acceptation des activités
agricoles (nuisances sonores, olfactives, visuelles…) et/ou sylvicoles.
Le soutien à l’élevage maintenu pour la période 2015-2020 pourrait disparaitre dans
le futur avec pour conséquence une diminution du cheptel bovin.
Le sous-sol de la Wallonie offre un large éventail de matières premières minérales
aux secteurs de la construction, du génie civil et de l’industrie des minéraux non
métalliques. Au plan de secteur, les zones d’extraction couvrent 15.000 ha, soit 0,9%
du territoire wallon. Le nombre d’exploitations diminue (75% de réduction entre 1970
et 2010) au profit de grandes exploitations. Les ressources du sous-sol n’étant pas
renouvelables, le développement de la filière du recyclage permet de diminuer la
consommation de ces ressources.
Besoins du secteur secondaire
i. Il existe un besoin de renouvellement constant du stock de foncier équipé à
vocation économique, de manière à éviter une pénurie. Vis-à-vis de certains
secteurs et demandes spécifiques, ce foncier devrait si possible être desservi par
différents types de réseaux (route, rail, voie d’eau). La création de nouvelles zones
d’activité aux dépens de la zone agricole se heurte dans certaines sous-régions à
une hostilité croissante tant de la population riveraine que du milieu agricole. Cette
résistance complexifie et allonge singulièrement les procédures de mise en œuvre
malgré les efforts de simplification administrative permises par le CoDT et le nouveau
Décret Infrastructures. Dans le respect d’une logique de gestion rationnelle du sol, il
est de plus en plus nécessaire de mobiliser les autres pistes possibles pour répondre
aux besoins des entreprises.
13
L’ensemble des terres agricoles recouvre 878.200 ha ; l’ensemble des terres boisées recouvre 495.100 ha. 14
Ceux-ci sont cependant partiellement utilisés par des usages non agricoles.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
48.
ii. Toutefois, les besoins en foncier à vocation économique dans l'ensemble sont
actuellement moins importants que ceux d’avant-crise. Vu que cette baisse a
aussi pour partie des causes structurelles indépendantes de la crise, il n'est guère
aisé de faire des prévisions sur le rythme des besoins futurs en foncier économique.
Cela ne remet toutefois pas en question le besoin d'anticiper les problèmes de
saturation attendues à court ou moyen terme dans certaines régions.
iii. La croissance économique est de plus en plus soutenue par l’émergence de TPE
souvent peu génératrices de nuisances, aux besoins logistiques réduits et ne
disposant pas toujours des ressources suffisantes pour construire leur propre
bâtiment. Outre l’offre de seconde main, les micro-zones d’activité économique, les
centres d’entreprises et les bâtiments relais peuvent constituer une alternative pour
l'implantation de ces entreprises, y compris dans le tissu urbanisé.
iv. Il faut cependant tenir compte du fait que, exceptionnellement, des ventes concernent
des terrains de plusieurs hectares d’un seul tenant. Il existe donc un besoin de
conservation de terrains de grande dimension dans le stock de foncier à
vocation économique.
v. Certaines activités sont incompatibles avec l’habitat, et il est dans ce cas nécessaire
d’envisager une localisation en périphérie lorsque les nuisances sont trop
importantes ou lorsque les besoins des entreprises le justifient.
vi. L’activité même de production d’électricité adresse divers besoins surfaciques
à l’aménagement du territoire. Qu’elle soit domestique ou industrielle, l’utilisation des
énergies renouvelables nécessite des localisations bien particulières. Le
photovoltaïque est peu consommateur d’espace et produit relativement peu de
nuisances là où l’éolien est généralement peu accepté lorsqu’il est proche de zones
d’habitation. Les nouvelles centrales thermiques, fonctionnant à la biomasse ou au
gaz, nécessitent d’être situées près de cours d’eau pour leur refroidissement. Enfin,
les unités de production industrielles doivent être localisées à proximité du réseau de
transport d’énergie, celui-ci devant présenter des réserves de capacité.
vii. Le secteur de la production électrique adresse aussi des besoins en espace
pour le stockage ou la transformation de l’énergie, de même que des adaptations
du réseau de transport qui devrait évoluer vers une configuration de type smart-grids.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
La politique menée par la Wallonie (Plans Marshall, Stratégie de Spécialisation
Intelligente…) s’inscrit dans un développement régional passant par la structuration
de l’attractivité productive et par la mise en réseau des acteurs économiques,
notamment dans les secteurs à haute technologie, émergents ou déjà bien implantés
en Wallonie.
Une saturation du foncier à vocation économique a été identifiée dans des régions
confrontées à des besoins importants. La production de ce foncier continue à se faire
principalement à partir de terres prises au détriment des zones agricoles et est de
moins en moins acceptée par la population voisine et le secteur agricole. Les friches
industrielles présentent ainsi un bon potentiel pour régénérer le stock de foncier
nécessaire aux besoins identifiés.
Au sein des ZAE qui ne sont gérées collectivement par aucun opérateur, il subsiste,
sur base des données cadastrales, 4.087 ha non urbanisés d’une superficie
supérieure à 1 ha et 2.534 ha d’une superficie supérieure à 5 ha. Une part importante
de ce potentiel est non mobilisable par les opérateurs car, soit il appartient déjà à des
entreprises, soit il présente des contraintes qui le rend quasi non valorisable (relief,
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
49.
accessibilité...). Cette réserve foncière, qu’elle soit mobilisable pour l’accueil
d’entreprises ou pour des compensations planologiques, n’est cependant pas répartie
de façon homogène au sein du territoire wallon. Elle est très faible au nord du sillon
Sambre et Meuse, particulièrement au sein du Brabant wallon ainsi qu’en Wallonie
picarde, ce qui contrarie singulièrement la mise en œuvre de nouvelles zones
d’activité économique nécessitant une compensation planologique, de plus en plus
difficile à mener à l’échelle communale, voire sous-régionale.
La récente actualisation de l’inventaire des Sites à Réaménager faite en 2015 a
permis d’identifier 2.213 sites couvrant 3.795 ha répondant potentiellement aux
critères requis. Parmi ceux-ci, 1.147 sites ont été nouvellement repérés par rapport
au précédent inventaire. La production de nouvelles friches reste dès lors abondante
tandis que la question de la prévention des SAR via la remobilisation de l’immobilier
de seconde main à vocation économique dès qu’il est disponible se pose avec acuité.
Si ces SAR sont de taille et de nature variable (fermes, garages automobiles,
grandes surfaces commerciales, petites et grandes industries, anciens dépôts
ferroviaires, maison de repos…), ils ont toujours tendance à se concentrer dans le
sillon industriel et dans les vallées secondaires, notamment au niveau de quartiers de
gare où ils participent à une dégradation du cadre de vie et nuisent à l’attractivité du
territoire. Ces sites représentent par contre une opportunité pour répondre à de
multiples besoins tant en termes de résidence, de commerce, de services publics ou
de micro-zones d’activités. Notons que sur les 8.105 ha de sites jadis repris en SAR
et qui ne répondent plus aux critères car les chancres présents ont été éliminés, il
existe plusieurs centaines d’ha en attente d’une nouvelle affectation et qui sont
susceptibles d’être mobilisées à relativement brève échéance pour divers projets.
La Wallonie dispose de 21.600 ha en zone d’aménagement communal concerté
(ZACC), dont 77% ne sont pas encore urbanisés. Une partie d’entre elles présentent
un potentiel notamment pour de l’activité économique à faible nuisance pour autant
que ces sites soient bien localisés en termes d’accessibilité, que le voisinage le
permette et que le pouvoir communal concerné soit enclin à ce type de
développement.
Les intercommunales de développement économique orientent progressivement une
partie de leurs activités vers la création de micro-zones d’activités économiques. Les
friches industrielles de taille moyenne et bien localisées présentent ainsi dans
certaines régions un potentiel important pour le développement de ces
infrastructures.
Il semble également subsister des terrains sous-utilisés dans les parcs d’activité
économique existants, c’est-à-dire acheté par les entreprises mais non totalement
mis en œuvre. Le nouveau décret infrastructures permet de soutenir les opérateurs
dans la remobilisation à l'amiable de ce potentiel.
Le foncier qui est mis à disposition en périphérie des villes est régulièrement alloué à
des activités peu nuisibles, principalement tertiaires, qui sont compatibles avec un
voisinage résidentiel. Comme ces activités qui s’y installent effectuent souvent un
transfert, ce mouvement participe à la dévitalisation des centres urbains.
Pour une même quantité de valeur ajoutée créée, la Wallonie souffre d’une
consommation de superficie à vocation économique plus importante que dans
d’autres régions de l’Europe du Nord-Ouest. Ce phénomène est à la fois dû à une
densification insuffisante, mais aussi aux spécialisations sectorielles observées dans
la région.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
50.
La dispersion des activités à travers le territoire, notamment l’habitat, est source de
conflits potentiels entre les sites de production d’énergie (éoliennes, centrales
TGV…) et les autres affectations.
Besoins du secteur tertiaire
i. Les besoins en superficies de bureau, bien qu’existants, doivent être de plus en
plus relativisés avec le développement du télétravail et des bureaux partagés et, de
manière générale, le déclin du bureau fixe.
ii. D’une manière générale, les besoins en milieu urbain sont davantage qualitatifs
que quantitatifs; le parc actuel commençant à vieillir devient de moins en moins
adapté à la demande actuelle. Dès lors, le développement de superficie de bureau en
périphérie induit des transferts d’activités au détriment de la vitalité des tissus urbains
et accroissent la dépendance à la voiture individuelle.
iii. Les interdépendances entre les différents secteurs de l’économie sont fortes. Ainsi,
les concentrations d'activités tertiaires de service (bureaux, administrations…)
peuvent avoir un impact positif sur d’autres secteurs comme l’horeca ou les
commerces, qui à leur tour participent à l’animation et à la qualité de vie des noyaux
urbains.
iv. Le secteur du tourisme et des loisirs peut sortir renforcé d’une logique d’intégration et
de mise en réseau accrues des diverses activités de récréation, de visite ou d’intérêt
offertes par un même territoire. À cette fin, le besoin de renforcer la coopération
territoriale (mise en réseau des acteurs, mutualisation des infrastructures…) en vue
de créer des synergies entre les acteurs touristiques et les autres secteurs
semble primordial.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
La poursuite de la multiplication de projets de bureaux en périphérie des villes risque
de mener au déplacement des occupations depuis les centres urbains. Outre la
question de la requalification des immeubles ainsi délaissés, ce déplacement a pour
effet indirect de réduire la fréquentation d’autres fonctions présentes dans les centres
urbains tels que les transports en commun, les commerces, l’horeca…
Il existe un risque de poursuite du départ des commerces depuis les centres en
direction de la périphérie, où la périurbanisation des résidences et des autres
activités dope la fréquentation de la grande distribution et où la production de
grandes surfaces commerciales s’avère une opération peu coûteuse en comparaison
de leur équivalent en centre-ville.
Il en résulte une dégradation socio-économique sensible des centres, dont il devient
difficile d’enrayer le déclin sans y consacrer des moyens financiers importants.
Le maintien de l’activité économique et commerciale au sein des centres urbains
nécessite une adaptation de la trame immobilière qui implique remembrement urbain
et reconstruction de la ville sur la ville. Ceci nécessite des besoins financiers très
élevés tant de la part du privé que du public qui ne peuvent être disponibles si les
activités les plus compatibles avec des localisations centrales poursuivent leur
mouvement vers la périphérie.
Concernant le tourisme, il existe en Wallonie une concentration d’activités et de
points d’intérêt qui impliquent de poursuivre la mise en réseaux des acteurs et
équipements.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
51.
Le Plan de Secteur dispose encore de 5.389 ha non urbanisés en zone de loisir sur
un total de 8.613 ha, soit 63%. Toutefois, la majorité de ce potentiel apparaît inadapté
à une mise en œuvre (aléa d’inondation par exemple) et des sites comportant
plusieurs dizaines d’hectares d’un seul tenant sont très rares. Ceci contraint le
développement d’infrastructures touristiques ou de loisirs d’importance.
La structuration spatiale du tourisme wallon repose sur une série de pôles15 et une série d’aires (vallées, massifs forestiers). Face aux évolutions en termes d’offre et de demande, la capacité de résistance des pôles touristiques wallons dépendra de leur adaptation à ces changements. On peut déjà identifier les infrastructures de loisirs vétustes qui ne répondent plus aux besoins des opérateurs touristiques. Le renouvellement de celles-ci ou le développement de nouveaux équipements passent par un besoin d’encadrement en termes d’intégration paysagère et environnementale.
Carte – structuration spatiale du secteur touristique
Les patrimoines bâtis, naturels et paysagers wallon à travers leur valorisation touristique constituent des ressources économiques.
15
Les pôles touristiques principaux ont été identifiés en croisant les données relatives aux infrastructures d’hébergement et celles relatives aux attractions touristiques : - Nuitées dans les établissements d’hébergement collectif (hôtels et établissements assimilés, campings touristiques, parcs de vacances, autres établissements non classés ailleurs pour l’essentiel auberges de jeunesse et logements de groupes, à l’exception des nuitées effectuées dans des infrastructures de tourisme de terroir (telles que gîtes, chambres d’hôtes, etc.) en 2015 ; - Capacité d’accueil (camping, hôtellerie, tourisme de terroir) opérationnelle (reconnue et non-reconnue par le CGT) en 2015 ; - Nombre de résidences secondaires en 2015 ; - Fréquentation des attractions touristiques (avec droit d’entrée) en 2015 ; - Attractions mentionnées (nombre de lignes) dans les guides de voyage afin de tenir compte également des attractions sans droits d’entrée qui génèrent un flux touristique.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
52.
Enjeux territoriaux de la dimension économique
I. La capitalisation au sein du territoire wallon des dynamiques économiques des
aires métropolitaines voisines afin d’accentuer les effets d’entrainement
positifs sur le développement régional, à l'instar du processus observé au niveau
du Brabant wallon vis-à-vis de Bruxelles.
II. Le nécessaire renforcement des dynamiques métropolitaines à travers la
concentration d’acteurs et d’équipement qui favorise les interactions nécessaires
aux processus d’innovation et de création d’entreprises en vue de poursuivre
positivement la mutation des tissus économiques.
III. Le renforcement des dynamiques de valorisation des ressources locales afin
d’inscrire la Wallonie dans une logique de développement durable et d’économie
de proximité et de consolider sa résilience économique aux fluctuations de
l’économie mondiale.
IV. Une anticipation des besoins en matière de foncier et d’immobilier à vocation
économique couplée à la gestion et au recyclage du stock existant, tout en tenant
compte des changements observés dans le comportement des entreprises des
différents secteurs de l’économie en matière de structures d’accueil.
V. L’amplification de la mixité des fonctions et le maintien d’activités économiques en
milieu urbain et de l’attractivité des anciens tissus économique en reconversion,
notamment à travers la requalification de l'immobilier et du foncier à caractère
économique dans les centres-villes et les quartiers de gare.
VI. La favorisation de la mutation des tissus économiques ainsi que de la base
productive, l’inscription des entreprises wallonnes dans la société de la
connaissance et l’assurance d’une desserte optimale aux technologies de
l’information et la communication.
VII. La conciliation entre développement économique, mutation de la base productive
déjà en cours et respect des contraintes et engagements environnementaux.
VIII. Le renforcement des réseaux d'acteurs, initiés à travers les pôles de compétitivité
et autres réseaux d'acteurs, favorisant le développement de l’économie de la
connaissance génératrice d’innovation au sein de l’ensemble du territoire wallon.
IX. La maîtrise des coûts et de l’indépendance énergétique en faveur des acteurs
économiques tout en s’insérant dans la transition énergétique.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
53.
4. La dimension patrimoniale et environnementale
Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant la protection des patrimoines bâti, naturel et paysager, de la
problématique air climat, du traitement des déchets et de la protection des ressources du sous-sol (eau, minéraux et roches). Sur cette
base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les contraintes du territoire dans sa capacité à y
répondre.
Cette dimension peut être abordée selon trois regards ou trois types d'approches distincts. Bien qu'elles soient interdépendantes et
complémentaires, ces trois approches peuvent être associées à des types de besoins spécifiques :
• Une approche patrimoniale, qui veille à la transmission de l’héritage du passé et des interventions actuelles vers les générations futures ;
• Une approche fonctionnaliste, qui envisage le cadre environnemental comme un facteur d'attractivité du territoire, possédant un
ensemble de ressources valorisables et de services à développer en faveur de la collectivité ;
• Une approche plus "défensive" et systémique, qui envisage les risques et les contraintes des systèmes naturels et humains, ainsi que les
incidences des fonctions du territoire sur le système environnemental.
Constats
1. La Wallonie jouit d’une importante diversité paysagère identifiée au sein de 13 grands
ensembles et 79 territoires paysagers selon des critères essentiellement d’occupation du
sol. Le patrimoine paysager, composante essentielle du cadre de vie et facteur
d’attractivité économique des territoires, est majoritairement pris en compte à l’échelle
locale au travers notamment de chartes et de programmes de gestion et de
sensibilisation (via les parcs naturels et/ou les Groupes d’Actions Locale). En outre,
certaines de ces actions ont une dimension transfrontalière.
Carte. Identification des paysages de Wallonie - Les informations suivantes peuvent être ajoutées à
cette carte : les ensembles paysagers, n’ayant pas encore fait l’objet d’un atlas, les collaborations frontalières existantes et potentielles (Cf. Etat du territoire wallon, 2016 - : « Dynamiques de projet des territoires ruraux », reprenant les parcs naturels (et équivalents dans les régions voisines + collaborations transfrontalières), les GAL et les PCDR).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
54.
2. Les activités humaines exercent une pression sur le patrimoine naturel, ce qui se traduit
par le déclin de la biodiversité à l’échelle mondiale : le rythme d’extinction des espèces
s’accélère et est de 100 à 1.000 fois supérieur au rythme naturel, menant à la disparition
d’un quart des 3,6 millions d’espèces vivantes à l’horizon 2050. Ce déclin est également
lié à la dégradation des habitats (62% des habitats protégés en Europe sont dans un état
de conservation défavorable). À l’échelle wallonne, 31% des espèces sont menacées
d’extinction à court ou moyen terme.
3. Une série d’objectifs à atteindre à l’horizon 2020 pour la biodiversité ont été fixés par des
stratégies nationales, européennes et internationales. Parmi ces dernières, les objectifs
d’Aichi (2010) tentent d’intégrer la diversité biologique dans le quotidien des personnes ;
souhaitent réduire les pressions subies et améliorer l’état général de la biodiversité ;
renforcent les connaissances, la protection et le bon usage des capacités et services
fournis par les écosystèmes.
4. L’urbanisation croissante ainsi que les infrastructures de transport participent fortement à
la fragmentation structurelle du territoire (estimée à 30% à l’échelle européenne). Par
ailleurs, l’évolution du système économique mondial (délocalisations et ce, tant à
l’échelle régionale qu’internationale) entraîne la production de friches. La conjugaison de
ces phénomènes amène à une dégradation du paysage, ainsi qu’un délaissement du bâti
ancien.
5. Le parc de bâtiments wallons est ancien : un bâtiment sur deux a plus de 70 ans et près
de 40% ont plus de 100 ans. Ces constructions présentent une large gamme
d'implantations, de gabarits et de matériaux qui sont le reflet de la diversité des terroirs.
Ce parc témoigne également de l'évolution des modes de vie et des besoins, et, à
travers les époques, de diverses formes architecturales. La mise en valeur de ce
patrimoine passe à la fois par des mesures de protection, de gestion et de sensibilisation.
6. Les changements environnementaux sont de plus en plus systémiques et cumulatifs. Ils
ne dépendent plus uniquement d’actions menées localement mais d’un contexte plus
large et se caractérisent par leur complexité. Dès lors, la prise en compte des problèmes
environnementaux se fait désormais d’une manière multiscalaire et holistique.
7. Le changement climatique se poursuit. En 2012, la température moyenne mondiale a été
plus élevée que celle de 1880 (+ 0,85°C). L’Europe s’est en moyenne réchauffée de
1,3°C entre les périodes 1850-1899 et 2002-2011. L’accord de Paris (COP 21) impose
de limiter la croissance des températures à +2°C (voire +1,5°C si possible) par rapport
aux niveaux préindustriels. Les efforts à mener en termes de réduction des émissions de
gaz à effet de serre ont été traduits dans différents textes européens et nationaux.
8. La qualité de l’air, élément indispensable d’un cadre de vie de qualité, bien que
globalement en amélioration dans certains territoires (ex : en Wallonie), affiche
régulièrement de mauvais indices dans les grandes agglomérations où l’on enregistre par
ailleurs des îlots de chaleur. La pollution atmosphérique (provoquée notamment par les
particules émises par les moteurs thermiques) constitue le premier risque sanitaire
d'origine environnementale en Europe occidentale, causant ainsi une mortalité
significative dans les territoires densément habités.
9. L’eau est une ressource naturelle importante dont dispose la Wallonie. Chaque année,
380 millions de m3 d’eau (80% d’eaux souterraines) sont prélevés pour la distribution
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
55.
publique (60% est consommée en région wallonne, le solde est exporté en Flandre et à
Bruxelles) et 1.941 millions de m3 (97% d’eaux de surface) sont prélevés pour l’activité
économique, industrielle et la production d'énergie. Selon les normes européennes en
vigueur, l’état chimique et quantitatif de la majorité des eaux souterraines est jugé bon.
En revanche, l’état écologique ainsi que l’état chimique de la majorité des eaux de
surface wallonnes étaient qualifiés de mauvais à moyens en 2013. Le traitement des
eaux urbaines – qui fait l’objet d’une directive européenne – est variable sur le territoire
wallon : l’ensemble des agglomérations wallonnes de plus de 10.000 équivalents-
habitant et 80% des agglomérations de plus de 2.000 équivalents-habitant ont atteint les
objectifs; par contre, seules 30% des agglomérations de moins de 2.000 équivalents-
habitant sont équipées de stations d’épuration et moins de 10% des équivalents-
habitants en zones d’assainissement autonome sont correctement traités.
10. Les croissances démographiques et économiques observées ces dernières décennies
entrainent un important prélèvement de ressources non-renouvelables (tels que les
minéraux), ainsi que le rejet d’éléments nocifs notamment après leur usage. La poursuite
de l’artificialisation des territoires contribue également à la consommation d’une
ressource non-renouvelable, le sol. Pour enrayer ces phénomènes, les nouvelles
politiques européennes visent davantage l'utilisation rationnelle des ressources.
11. En matière de déchets, une double tendance s'opère depuis plusieurs années : la
réduction, à l'échelle européenne, de la quantité de déchets produite par les ménages
(avec des disparités rencontrées d'un territoire à l'autre) et l'augmentation de la
revalorisation de la plupart des déchets. Bien qu'il s'agisse d'une évolution positive, les
objectifs visés par les différentes politiques européennes ne sont pas encore atteints par
la plupart des pays. À l’échelle wallonne, le traitement des déchets (ultimes) s’effectue
dans différents sites disséminés sur le territoire (incinérateurs et centres de
regroupement essentiellement dans la province du Hainaut ; centres d’enfouissement
technique sur une plus grande partie du territoire). Les déchets dangereux de classe 1
sont quant à eux envoyés dans des centres situés en Flandre.
Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux
identifiés sont les suivants :
Besoins relatifs aux patrimoines naturels, bâtis et paysager
i. La perte de biodiversité et l’uniformisation des paysages révèlent le besoin de
préservation de la diversité des patrimoines naturels et paysager.
ii. Pour atteindre les objectifs d’Aichi en matière de biodiversité (notamment, d'ici à
2020, au moins 17% des zones terrestres conservées au moyen de réseaux
écologiquement représentatifs et au moins 15% des écosystèmes dégradés
restaurés), la planification territoriale – en concertation avec la politique de
conservation de la nature – est appelée à réserver des espaces destinés à la mise
en réseau et à l’extension des aires protégées.
iii. Pour renforcer la résilience écologique, l’aménagement du territoire est appelé à
contribuer à la mise en œuvre de corridors écologiques, en assurant leur
continuité sur le territoire, en luttant contre la fragmentation du territoire ou en
prévoyant la mise en place de passages à faune pour restaurer les connexions
perdues.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
56.
iv. Concilier densification urbaine et qualité du cadre de vie implique le développement
de la nature en ville, à travers la mise en place d’espaces verts et de couloirs de
liaisons favorisant la biodiversité et le contact avec la nature.
v. Afin de renforcer l'identité et l'attractivité des territoires, le patrimoine bâti ainsi que
le patrimoine paysager sont à valoriser, à la fois via la sensibilisation, l'entretien, la
protection et la réaffectation. Ce besoin implique celui de valoriser les métiers du
patrimoine, notamment à travers des dynamiques comme l'Alliance Emploi
Patrimoine.
vi. Au-delà de la simple transmission du patrimoine bâti hérité, il est également
nécessaire d'inscrire, sur le territoire, des réalisations de qualité qui soient
représentatives des techniques, des demandes et des goûts de la société actuelle, ce
qui se traduit par le besoin de créer le patrimoine de demain.
vii. Préserver la qualité des paysages wallons implique de mieux les connaître mais
aussi d’intégrer le paysage dans toutes les politiques qui touchent au territoire
(ainsi que le recommande la Convention européenne du paysage).
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
Tant les patrimoines bâtis que naturels et paysagers wallon peuvent constituer des
ressources économiques, notamment à travers leur valorisation touristique. De
surcroît, leur développement, entretien et rénovation participent à l’amélioration du
cadre de vie.
L’existence de diverses initiatives (Atlas des paysages, actions et chartes paysagères
des Parcs Naturels, actions/projets des GAL, …), leur maintien et leur poursuite
permettent de rencontrer les exigences de la Convention européenne du paysage.
Environ 13% du territoire wallon est couvert par un type d’aires protégées (Natura
2000, réserve naturelle…) pour 14,3% (en moyenne) dans les territoires voisins. Les
superficies du réseau Natura 2000 en région wallonne comprennent une proportion
élevée de surfaces forestières (75%) et agricoles (12%). Les Sites de Grand Intérêt
Biologique constituent un potentiel pour augmenter le pourcentage d’aires protégés
(superficies et degrés de protection).
Les perspectives en termes de croissance démographique annoncent, de manière
générale, une augmentation des pressions sur l'environnement (utilisation des
ressources, production de déchets, mobilité, …) et constituent une contrainte au
niveau de la stabilisation voire de la diminution de la fragmentation du territoire (la
Belgique est le deuxième état le plus fragmenté de l’UE).
Faisant suite à l’adoption du CoDT, un nouveau code du patrimoine wallon (CoPat) a
été rédigé. Celui-ci apporte un nouveau cadre pour la gestion, la protection et la mise
en valeur du patrimoine. Actuellement, ce sont près de 4.000 biens bâtis qui sont
classés en Wallonie et 17 sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
51.500 biens sont par ailleurs recensés dans l'IPIC (Inventaire du patrimoine
immobilier culturel).
La valorisation du patrimoine urbain et rural pose souvent la question de la
réaffectation de bâtiments (publics, économiques, agricoles...) qui n'ont pas été
conçus à l'origine pour le nouvel usage que l'on souhaiterait leur donner, ou qui n'ont
pas été pensés selon les standards actuels. Cela peut dresser des obstacles
financier, technique ou administratif à leur reconversion.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
57.
Besoins relatifs à la protection de l’air et du climat
i. La qualité de l'air est un facteur prépondérant dans le domaine de la santé publique.
L'augmentation importante des maladies et des décès liés à des facteurs
environnementaux démontre la nécessité de poursuivre les mesures destinées à
améliorer la qualité de l'air. C’est le cas en particulier dans le domaine des
transports, où les améliorations technologiques sont plus que contrebalancées par
l'augmentation globale des flux de déplacements. Ce besoin répond également à des
considérations économiques, à l'image des restrictions – de plus en plus importantes –
d'activités imposées lors des épisodes de pics de pollution dans les grandes
métropoles. De par son champ d’action, l’aménagement du territoire doit participer à la
concrétisation des plans air-climat décidés à différents niveaux de pouvoir.
ii. Face aux effets attendus du changement climatique (risques accrus d’inondation,
risques karstiques, vagues de chaleur), la réponse territoriale passera par la mise en
œuvre de plans, règlementations et mesures ainsi qu’une gestion plus globale du
risque.
iii. Face aux effets imprévisibles du dérèglement climatique, les besoins s'évaluent à la
fois en termes de prévention et d'adaptation :
iv. La prévention englobe tous les processus de "décarbonation" de la société et du
système territorial, qu'il s'agisse d'utilisation rationnelle de l'énergie, de développement
du renouvelable, de valorisation de circuits courts, etc.
v. L'adaptation consiste à intégrer les aléas climatiques dans la gestion des territoires,
ainsi que dans la conception urbanistique et architecturale.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
Outre les effets négatifs du changement climatique sur les activités humaines,
d’importants impacts sont attendus sur la faune, la flore et le paysage (évolution de la
composition des peuplements forestiers notamment).
À l’échelle urbaine, la présence d’une infrastructure verte est une potentialité en
terme d’atténuation des effets négatifs du changement climatique (régulation
thermique, réduction de la pollution de l’air, prévention des inondations, connections
des habitats naturels des espèces vers les espaces périurbains et ruraux…).
La diffusion de plus en plus rapide et importante des TIC – mais insuffisamment
développée dans certaines parties plus rurales du territoire – offre une opportunité
d’amoindrir les impacts sur l’environnement (amélioration des déplacements,
domotique…).
L’état du bâti wallon, en moyenne énergivore, constitue une pierre d’achoppement
importante dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l’utilisation
rationnelle des ressources d'énergie. Une politique de rénovation ambitieuse, outre la
création d’emplois, transformerait cette faiblesse en une opportunité importante, le
potentiel de réduction de la consommation énergétique devenant alors important.
L’étalement urbain et la faiblesse de la mixité des fonctions génèrent des contraintes
en termes de mobilité et une consommation énergétique accrue. La configuration des
zones d'habitat au plan de secteur, avec une relative raréfaction du foncier disponible
à proximité des gares (< 1km : 9,1% de l'ensemble des disponibilités en ZH) et une
abondance à l'écart de ces dernières, est un facteur favorisant le renforcement de la
dépendance à la voiture. A contrario, les SAR – potentiellement reconvertibles en
logements – ont une propension à se concentrer aux abords des gares (27% de leur
superficie se localise à moins d'un kilomètre de celles-ci).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
58.
La Wallonie possède un potentiel important pour se diriger vers une décarbonation
massive. Toutefois, le rythme actuel des projets de développement des énergies
renouvelables reste relativement lent. En 2013, la production nette d’électricité
renouvelable s’élevait à 11% de la production totale générée en Wallonie. Dans le
même temps, la consommation finale brute d’énergie renouvelable ne représentait
que 10,8 % du total.
Besoins relatifs aux déchets et à la protection des ressources du sous-sol (eau, roches et
minerais)
i. Les fortes pressions exercées par l’exploitation du sous-sol sur l’environnement
(eaux, paysage, bruit, effondrements karstiques…) imposent une vigilance accrue
lors de la délivrance du permis tant de l’exploitation elle-même que des autres
demandes (habitations notamment) autour d’un site carrier (actif ou) potentiel.
ii. La nécessité de garantir un approvisionnement durable en eau potable de qualité pour
la Wallonie et ses régions voisines impose de maintenir des surfaces et dispositifs
de protection des eaux, à la fois en ce qui concerne la protection des captages et des
zones vulnérables pour les eaux souterraines, et le maintien de la qualité des eaux de
surface.
iii. Outre la préservation de l’écosystème, la protection qualitative des ressources
hydriques répond à des besoins importants à la fois en termes économique
(agriculture, industries…) et récréatif (baignade, pêche…).
iv. L’objectif du traitement des eaux urbaines des agglomérations de moins de 10.000
équivalents-habitant n’est pas encore atteint et requiert donc l’aménagement de
stations d’épuration dans ces territoires.
v. Bien que les déchets wallons soient de plus en plus recyclés (ce qui nécessite
d'ailleurs le développement de nouvelles unités de bio-méthanisation pour les déchets
organiques), il existera toujours des déchets ultimes que l’on ne pourra pas valoriser.
Dès lors, il convient de veiller à conserver des capacités suffisantes dans les
Centres d’Enfouissement Technique : en dehors des CET de classe 3 dont la
capacité résiduelle est suffisante à court terme (2028), une attention régulière doit être
portée à l’égard des CET de classe 2 et une réflexion doit être menée sur les déchets
de classe 1.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
Les principaux gisements de ressources du sous-sol (calcaire, sable, argile, eau) se
trouvent dans des parties densément occupées du territoire, ce qui limite la longueur
des circuits d'approvisionnement mais pose des problèmes de cohabitation avec les
autres fonctions du territoire (protection de captages, risques karstiques...).
À l’horizon 2025, le cadastre du réseau d’assainissement devrait être terminé ; il
permettra un meilleur suivi de l’état des eaux. Actuellement l'assainissement des
eaux wallonnes n’atteint pas les obligations européennes, en raison de problèmes de
raccordement à l’égout, de la faible gestion des eaux usées par temps de pluie, et de
la faible urbanisation de certaines parties du territoire (zones d’assainissement
autonome).
La Wallonie est dépendante des territoires frontaliers pour le traitement des déchets
de classe 1. Les déchets dangereux sont appelés à augmenter, notamment avec le
développement des nouvelles technologies et de nouveaux matériaux. Leur
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
59.
recyclage en fin de vie imposera le développement de nouveaux savoir-faire en la
matière.
Dans l’optique d’une intensification de l’usage des voies navigables, la poursuite des
importants travaux de dragage – relancés récemment – est nécessaire, notamment
au regard de la liaison Seine-Nord-Europe.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
60.
Enjeux territoriaux de la dimension patrimoine et environnement
I. Une diversification nécessaire des usages des espaces urbanisés et non
urbanisés dans une optique de multifonctionnalité environnementale et sociale qui
ne menace pas la fonction première de la zone.
II. En vertu d'engagements internationaux, la préservation et la restauration des
patrimoines menacés, naturels et paysagers, bâtis ou non bâtis, y compris en
limitant les pressions d'origine anthropique qu'ils subissent.
III. La (re)mobilisation/valorisation des patrimoines de qualité naturels et paysagers,
bâtis et non bâtis afin de renforcer l'attractivité (y compris économique) aux
différentes échelles territoriales et ainsi que la qualité du cadre de vie.
IV. La restauration et la préservation de la biodiversité animale et végétale à travers
un maillage écologique suffisamment étendu et fin du territoire.
V. L'intégration des risques et nuisances au sein des politiques d’aménagement du
territoire dans le contexte du changement climatique et des transitions énergétique
et technologique, en tenant compte du principe de précaution et de la diversité des
espaces wallons.
VI. L'utilisation plus rationnelle et la meilleure valorisation des ressources naturelles
du territoire en prenant en compte les risques de façon raisonnée pour permettre
leur renouvellement ou éviter leur épuisement, et sans pénaliser d’autres
potentialités.
VII. La limitation très forte du phénomène de périurbanisation pour répondre aux défis
environnementaux (tels que la préservation de la ressource « sol », la transition
énergétique, la fragmentation du territoire...) dans un contexte territorial qui est à
la raréfaction du foncier à proximité des infrastructures de transport public.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
61.
5. La dimension mobilité et transport
Cette partie traite de la situation existante et des perspectives concernant la mobilité des personnes et du transport des marchandises. Sur
cette base, des besoins territoriaux sont identifiés et au regard de ceux-ci, les potentialités et les contraintes du territoire dans sa capacité
à y répondre.
Constats
1. Les nouveaux processus économiques (mondialisation, globalisation,
métropolisation) ont entrainé ces dernières décennies une forte intensification du
transport des personnes et des marchandises. La spécialisation, concentration et
délocalisation des productions ainsi que la croissance démographique attendue
laissent présager que le transport de marchandises va continuer à se développer
dans les prochaines années. Concernant la demande de mobilité des individus, bien
que celle-ci n’ai fait qu’augmenter ces dernières décennies, le rythme de croissance
devrait diminuer. Il n’en demeure pas moins que les pressions engendrées par la
mobilité sur les réseaux d’infrastructures de transport, sur l’environnement et sur
l’espace public demeurent importantes.
2. Au vu des progrès technologiques, de l’évolution des modes de production et de
consommation ainsi que de la modification des rythmes de vie, une évolution
conséquente visant l’optimalisation et la diversification du secteur du transport tant
des voyageurs que des marchandises est à envisager. Le contrôle du trafic en temps
réel, la mise en commun de l’offre et de la demande via des applications API16, les
véhicules autonomes, les véhicules électriques combinés au just-in time ou aux
achats en ligne renforceront et diversifieront les activités de logistiques et de
consommation (envois plus fréquents, moins lourds, plus nombreux).
3. La commission européenne relève une série de facteurs déterminants sur la nature
ainsi que sur le type de demande et d’offre de mobilité, tels la croissance
démographique, le vieillissement de la population, la modification des rythmes de vie
et des lieux d’activités notamment en lien avec le télétravail.
4. L’Union européenne est un territoire de libre circulation des personnes et des
marchandises. Dès les traités de 1951 (CECA) et de 1957 (CEE), les États membres
se sont accordés sur la libre circulation des biens et des personnes. Plus récemment,
l’Union Européenne s’est dotée comme objectif la mise en place d’infrastructures de
transport durables, efficaces et interconnectées, qui doivent rendre la circulation des
personnes et des marchandises dans toute l’Europe aisée et rapide (notamment par
la mise en place des RTE-T). La stratégie wallonne de développement durable
confirme cette volonté de permettre à tous de se déplacer quelles que soient les
conditions physiques, géographiques ou financières. Toutefois elle met désormais
l’accent sur les modes doux, le covoiturage et les transports en commun.
5. En vue de réaliser un marché européen unique, le secteur des transports a été
profondément modifié depuis les années 1990, avec l’adoption de multiples actes
législatifs menant à la libéralisation progressive des différents modes de transport. Ce
processus d’ouverture à la concurrence se poursuit à une vitesse variable mais
concerne désormais l’ensemble des modes de transport.
16
API ou Applications Programming Interface. L'API peut être résumée à une solution informatique qui permet à des applications de communiquer entre elles et de s'échanger mutuellement des services.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
62.
6. Afin d’accroître l'efficacité des transports et l'usage des infrastructures, la commission
européenne préconise de « Progresser vers la pleine application des principes de «
l’utilisateur payeur » et du « pollueur payeur » et d’impliquer le secteur privé afin
d'éliminer les distorsions, y compris les subventions préjudiciables, de produire des
recettes et d'assurer le financement de futurs investissements dans les transports. ».
7. La pression environnementale engendrée par le secteur du transport n’est pas
nouvelle. Responsables de 20% des émissions de CO2, de particules fines et/ou à
l’origine de nuisances sonores, les différents modes de transport sont contraints par
les directives européennes d'améliorer leurs performances environnementales.
8. Tenant compte des contraintes budgétaires et afin d’assurer l’accessibilité des lieux
et des territoires et une mobilité fluide des personnes et des marchandises, la plupart
des politiques au niveau mondial ou européen insistent sur la nécessité d’optimiser
l’offre d’infrastructures et de services, de l'associer à la demande de déplacements et
de faire baisser les volumes de trafic par des stratégies adaptées et liées entre autre
à l’aménagement du territoire.
9. À l’échelle nationale, le Bureau fédéral du Plan prévoit que la demande continuera à
croître d’ici 2030 : + 10% du nombre total de trajets des personnes ; + 40% du
nombre de tonnes de marchandises.
10. Le mode routier devrait rester majoritaire à l’horizon 2030 tant pour les personnes
que pour les marchandises, entrainant une augmentation de la congestion (+ 22% de
véhicules-km) et une diminution de la vitesse (de -10 à -24%) sur les routes.
11. En outre, les distances moyennes parcourues devraient augmenter tant pour les
personnes (+ 5 à 8% pour les trajets domicile - travail / école) que pour les
marchandises (+ 3 à 10% pour des parcours nationaux) (Bureau fédéral du Plan,
2015).
12. La croissance de la demande en mobilité des personnes à l’horizon 2030 s’explique
en grande partie par l’augmentation d’autres motifs de déplacement (achats, loisirs,
etc.) (+ 27%) que par les déplacements domicile-travail (+10%) et domicile-école
(+16%).
13. À plus long terme, il est délicat de se prononcer sur l’importance des flux et les
modes de déplacement qui seront privilégiés. S’il s’agit davantage de prospective,
l’Union européenne s’accorde sur le fait que les tendances actuelles ne pourront se
poursuivre au même rythme. En effet, d’ici à 2050, les transports émettraient des taux
de CO2 toujours supérieurs à ceux de 1990, 90% du transport devraient être encore
dépendant du pétrole, l’accessibilité entre les zones centrales et les zones
périphériques devrait s’amenuiser, la saturation des réseaux de transport et ses coûts
induits ainsi que les coûts sociaux découlant des accidents et de la pollution
devraient augmenter.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
63.
Tenant compte de ces dynamiques et de ces perspectives, les besoins territoriaux
identifiés sont les suivants :
Besoins concernant la mobilité :
i. Afin d’assurer l’attractivité et la compétitivité du territoire wallon, il est important de
préserver et de renforcer les points de connexion à l’échelle internationale et
suprarégionale, ainsi que l’accessibilité multimodale des liaisons entre les
principaux pôles wallons ;
Carte. Échelle régionale : Réseaux de transport des personnes
ii. La croissance de la demande en mobilité, la complexification des chaînes de
déplacement, les pressions environnementales ainsi que les coûts induits liés aux
systèmes actuels de transport nécessitent :
a. La définition et la spécification de stratégies de mobilité et
d’organisation spatiale adaptées aux types, aux rythmes et à l’intensité de
flux en lien avec les spécificités territoriales (métropolitain – ville moyenne et
territoires ruraux), en se basant sur une connaissance précise des mobilités
des Wallons ;
b. L'articulation des politiques et la concertation des acteurs de la mobilité
et de l’aménagement du territoire et ce aux différents niveaux de
gouvernance et à chaque échelle territoriale ;
c. D'optimiser l’utilisation des infrastructures de transport (limiter
l’autosolisme, etc.) et de favoriser la mutualisation des déplacements en
favorisant des systèmes de mobilité basés sur l’usage et non plus sur la
propriété individuelle.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
64.
iii. Les pressions environnementales ainsi que les coûts sociétaux induits liés aux
systèmes actuels de transport entrainent le besoin de limiter activement les
systèmes de transport dépendant des énergies non-renouvelables et de
favoriser leur transition énergétique ;
iv. Les progrès technologiques relevant de la mobilité nécessitent un suivi et la mise en
place de stratégies adaptées quant à leur intégration dans les pratiques de
mobilité ;
v. L’entretien, l’amélioration et la sécurisation des nombreuses infrastructures des
différents réseaux induisent des efforts financiers conséquents. Or les budgets
affectés pour mener à bien les tâches susmentionnées sont inférieurs aux budgets
requis. Établir de nouvelles modalités de financement est nécessaire de même
que rejoindre la volonté européenne d’instaurer le principe d’utilisateur-payeur pour
les transports.
Besoins concernant la mobilité des personnes :
i. La croissance de la demande en mobilité, la multiplication des motifs de déplacement
en lien avec la complexification des chaînes de mobilité aura pour conséquence un
besoin accru de flexibilité et d’adaptabilité des systèmes de transport au regard
de l’organisation territoriale et des nouveaux modes et rythmes de vie ;
ii. Pour accroître l'efficacité des transports (flexibilité, adaptabilité) et limiter les
pressions environnementales ainsi que les coûts induits, il faudra :
a. Favoriser l’alternance (pluri-modalité) et l’enchainement des modes (co-
modalité) pour les déplacements quotidiens tout en réduisant les pénalités
dues aux ruptures de charges ;
b. Entretenir et compléter l’infrastructure existante au regard des stratégies
définies par le Gouvernement (DPR, plan air-climat, plan Wallonie-cyclable,
SDT, etc.) ;
c. Raisonner en termes de gestion des réseaux et de niveau de services de
manière à répondre aux principes d’interopérabilité, d’accessibilité,
d’attraction, de sécurité et de confort ;
d. Simplifier la lisibilité des services de mobilité à destination des usagers
à l’aide d’un marketing adapté ;
iii. L'augmentation future de la part des personnes âgées dans la structure de la
population entraine un besoin accru de transports qui offrent un niveau de
confort, de sécurité et de fiabilité plus élevé et nécessite des solutions adaptées
aux personnes à mobilité réduite. En outre, la demande pourrait survenir hors des
heures de pointes actuelles ;
iv. La diminution du revenu des personnes âgées au moment de la retraite et celle des
ménages isolés entraînent un risque accru de précarité et de marginalisation, et
concomitamment un besoin d’une mobilité accessible et abordable ;
v. Afin de favoriser les modes actifs (marche, vélo) pour les déplacements courts et de
réduire la pression automobile, il est nécessaire d’adapter l’espace public tout en
garantissant la fluidité, l’accès à tous et la qualité du cadre de vie ;
vi. L’émergence de modes alternatifs de déplacement (flexibles et plus respectueux de
l’environnement) entraine la nécessité d’offrir et/ou d’adapter les infrastructures
(bornes de recharge, réseaux de distribution d’énergie et infrastructures dédiées,
parkings adaptés, autoroutes cyclables, etc.) de manière à répondre aux principes de
continuité, d’accessibilité, d’attraction, de sécurité et de confort.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
65.
Besoins concernant le transport des marchandises :
i. Consolider l’attractivité de la Wallonie impliquera de travailler à son intégration dans
les grands réseaux de transport européens.
Carte. Échelle suprarégionale : Réseaux de transport des marchandises
ii. De l'augmentation des tonnages transportés, de la mondialisation des échanges et
de la complexification attendue des chaînes logistiques, on peut d'ores et déjà
déduire qu'il sera nécessaire de :
a. Diversifier l’offre de services en matière de transport ;
b. Fluidifier les échanges et les connexions entre les grandes plateformes
logistiques ;
c. Faciliter voire optimiser la circulation et la distribution des marchandises au
regard des infrastructures existantes ;
d. Faciliter la concertation entre acteurs de la logistique et du transport de
marchandises.
iii. La viabilité des modes alternatifs au mode routier nécessite une massification des
flux, ce qui entraine un besoin :
a. De terrains à destination des secteurs économiques primaire et secondaire à
proximité du rail et des voies de navigation ;
b. D’une gestion régionale des terrains de grandes dimensions et à fort potentiel
intéressant les modes de transport alternatifs à la route.
iv. Garantir un approvisionnement performant et durable des villes et des centres
urbains ne pourra se faire sans la mise en place de solutions innovantes en matière
de logistique urbaine.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
66.
Potentialités et contraintes du territoire par rapport à ces besoins
La Wallonie présente une grande densité d’infrastructures autoroutières
(5,2km/100km²) relativement bien réparties sur son territoire et lui assurant une
intégration optimale au réseau européen ;
La densité du réseau routier wallon a permis de maintenir jusqu’à présent une
certaine fluidité du trafic mais a aussi favorisé la dispersion de l’urbanisation et des
activités économiques sur tout le territoire, renforçant par-là la complexification des
chaines de déplacements ;
Cependant plusieurs contraintes liées à l’infrastructure routière peuvent être
observées :
o La saturation ponctuelle des axes routiers wallons et des pôles voisins (ex :
vers Bruxelles, Anvers et GD Luxembourg) ;
o Le réseau à grand gabarit autoroutier présente également plusieurs goulots
d’étranglement qui réduisent le niveau de service : sur l’E19 au niveau de
Nivelles, sur l’E42 au niveau de Mons et sur le contournement de Liège ;
o Les infrastructures de transport wallonnes sont vieillissantes et nécessitent un
coût d’entretien important.
La Wallonie jouit d'une grande couverture ferroviaire et de multiples connexions avec
les métropoles et régions voisines.
En 2016, la Wallonie disposait d’une gare TGV (Liège-Guillemins) qui propose
plusieurs liaisons internationales (Paris, Luxembourg, Francfort, Cologne). D’autres
lignes assurent le lien entre la Wallonie et les villes voisines frontalières. Au niveau
régional, les flux de voyageurs sont essentiellement orientés vers Bruxelles. Les deux
autres lignes structurantes (la dorsale wallonne et l’axe Namur-Luxembourg) sont
moins fréquentées. Le transport du fret est assuré via trois grands axes ferrés : la
route de Montzen (Anvers-Allemagne) – la plus importante en terme de tonnages
transportés, le corridor entre Anvers et Luxembourg via l’axe Athus-Meuse et la
dorsale wallonne entre Lille et Montzen.
Cependant plusieurs contraintes liées au transport ferroviaire sont relevées :
o Desserte/fréquence faible en dehors des grandes villes;
o Offre insuffisante sur les axes structurants et la zone suburbaine de Bruxelles;
o Temps de parcours peu concurrentiels vis-à-vis de la route;
o Développement et entretien ralentis par manque de moyens suffisants;
o Faiblesse des liaisons rapides vers les territoires voisins;
o Peu de terrains sont réservés pour des activités économiques utilisant le rail;
o Coûts d’exploitation largement supportés par le secteur ferroviaire;
o Au niveau du transport des marchandises, présence de plateformes
multimodales dans les régions limitrophes;
o Report de la mise en service complète du RER bruxellois.
La Wallonie dispose de deux infrastructures aéroportuaires majeures : l’aéroport de
Charleroi (Brussels-South Charleroi Airport) et l’aéroport de Liège (Liège Airport). Le
premier a pour vocation le transport des personnes ; le second est dédié au transport
des marchandises. Notons l’absence de connectivité de ces deux aéroports avec le
rail.
Si la Wallonie n’a pas de façade maritime, elle dispose d’un port accessible à des
navires de mer (Liège)17 et est relativement bien reliée aux principaux ports maritimes
des régions limitrophes. Ainsi, le réseau fluvial wallon se connecte à Anvers via
Bruxelles (canal Charleroi-Bruxelles) ou à partir de Liège (canal Albert) et à Gand (et
17
Troisième port intérieur d’Europe (20 millions de tonnes en 2015).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
67.
de là aux ports de Zeebrugge et des Pays-Bas) à partir de Tournai. Vers l’ouest, le
réseau permet de connecter la Wallonie à Dunkerque et, dans le futur, au bassin de
la Seine et du Havre. Enfin, l’accès au port de Rotterdam et de là au Bassin rhénan
peut se faire par Liège ou via la zone estuaire de l’Escaut.
Quatre ports autonomes existent en Wallonie. Leur mission principale est la gestion,
l’aménagement et l’équipement de zones portuaires afin de les mettre à la disposition
de tiers.
L'offre du Groupe TEC couvre les grands pôles urbains de Wallonie ainsi que la
majorité du territoire wallon. Cependant, cette large couverture, associée à la
structure spatiale de la Wallonie et à une clientèle essentiellement scolaire ou
captive, révèle de fortes disparités territoriales en termes de fréquence. Des
compagnies d’autocars internationales privées connectent certaines villes wallonnes
(Liège, Mons, Charleroi) à de nombreuses villes européennes.
Concernant les infrastructures destinées aux modes actifs (marche, vélo), la faible
qualité et le mauvais état des trottoirs et des pistes cyclables et le manque de
sécurisation pour les usagers pourraient en partie expliquer leurs parts modales
relativement faibles.
Indispensables à l’articulation et aux transferts entre les différents modes de
transport, une douzaine18 de plateformes multimodales existent en Wallonie. Elles se
situent majoritairement sur l'ancien axe industriel et au-delà, depuis Liège (Trilogiport)
jusqu'à Mouscron, le long des infrastructures ferroviaires et fluviales. Pour le
transport des personnes, les principaux nœuds intermodaux structurant le territoire
sont les gares ferroviaires et les gares de bus ;
L’offre actuelle en service de transport est relativement homogène mais peu adaptée
aux spécificités hétérogènes du territoire et des besoins en mobilité. Ces spécificités
font essentiellement référence aux variations de la répartition de la population et des
activités sur le territoire ainsi qu’aux évolutions des modes et rythmes de vie.
18
Le nombre de plateformes varie selon la définition retenue. La liste des plateformes du secteur public est disponible auprès de la DPVNI.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
68.
Enjeux territoriaux de la dimension mobilité
I. La préservation, le renforcement et l’amélioration de l’accessibilité du territoire.
Cet enjeu d’accessibilité du territoire se décline à deux échelles :
- La préservation, le renforcement et l’amélioration des points de connexion de la
Wallonie depuis et vers l’international à l’échelle internationale et suprarégionale ;
- La préservation, le renforcement et l’amélioration des liaisons entre les principaux
pôles wallons à l’échelle régionale.
II. La préservation, le renforcement et l’amélioration de la complémentarité des
réseaux.
III. Le développement des systèmes de mobilité adaptés aux types, aux rythmes et à
l’intensité des flux en fonction des spécificités de la structure spatiale (aires
métropolitaines, zones urbaines et rurales). Cet enjeu découle de la nécessité
d’accroitre l’efficacité des systèmes de mobilité en termes d’utilisation des
infrastructures et du matériel roulant, de financement public, de pressions
environnementales ;
IV. Le développement d’un urbanisme et d’une structure territoriale favorable au report
de mode.
V. Le financement de l’entretien, de l’amélioration et de la sécurisation des systèmes
de transport.
VI. L’atténuation des externalités négatives des systèmes de mobilité.
Cet enjeu se décline par :
- La transition énergétique des systèmes de transport ;
- La valorisation des modes actifs ;
- La préservation et l’amélioration du cadre de vie.
VII. L’intégration des technologies et outils de l’information dans la gestion de la
mobilité.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
69.
6. La structuration interne du territoire wallon1920
Cette partie traite de la situation existante de la structuration interne du territoire wallon ainsi que des potentialités et contraintes du
territoire.
Aires
Constats
1. La dichotomie zones urbaines-zones rurales s’estompe au regard des mutations,
notamment socio-économiques, observées. Ruralité n’est plus synonyme
d’agriculture. L’économie s’appuie de plus en plus sur les secteurs tertiaires tant
publics que privés et les campagnes deviennent multifonctionnelles (habitat, PME
locales, centres de loisirs ou sportifs, tourisme, énergie, etc.) et la part d’actifs dans
l’agriculture au sein des espaces ruraux est en constant déclin. Les modes de vie et
comportements contemporains se sont répandus partout (démultiplication des lieux
de vie pour les achats, les loisirs, développement du travail sans bureau fixe,
croissance des néo-ruraux, émergence du consommateur millennial (né entre 1980
et 2000), …).
2. Sur le plan social, les processus de fragilisation et de marginalisation de certaines
personnes sont globalement similaires pour les zones urbaines et rurales
(bénéficiaires d’allocations sociales, ratio d’emploi intérieur, quartiers en difficultés).
Toutefois, certains quartiers de ville se singularisent par la concentration de la
précarité amplifiant les disparités socio-économiques et la dégradation du cadre de
vie.
3. Un découpage du territoire a été réalisé sur base des matrices origine-destination
relatives aux déplacements domicile-travail. Les résultats ne tenant pas compte des
flux transrégionaux/transfrontaliers indiquent que le territoire wallon a peu évolué
entre 2004 et 2014, si ce n’est un déclin de l’attractivité de certaines petites villes.
Les résultats tenant compte des flux transrégionaux révèlent un bouleversement lié
aux flux à destination de Bruxelles et de sa périphérie flamande et, dans une moindre
mesure, vers Luxembourg, ces deux métropoles ayant tendance à élargir leur aire de
rayonnement. Cela concerne un large territoire faisant partie des provinces du
19
Deux cartes de synthèse pour illustrer la structure de fait peuvent être réalisées lorsque le contenu de AC aura été validé. Elles reprendraient la superposition des informations suivantes : les 35 pôles urbains potentiels, les flux sortants de travailleurs et entrants vers les pôles extérieurs sur une carte et les flux entrants de travailleurs et sortants vers les pôles extérieurs sur l’autre carte, les 10 zones rurales et les communes rayonnants sur elle-même ou rayonnement faiblement au-delà d’elle-même (hors pôles urbains potentiels). 20
Précision sémantique, le terme commune est employé au sens d'unité administrative au niveau local de la Wallonie; une ville est un lieu qui se caractérise, d’une part, spatialement par une certaine concentration de l’habitat, une population relativement nombreuse et un aspect morphologique dense et, d’autre part d’un point de vue fonctionnel comme un nœud ou lieu d’échanges de personnes, de capitaux, de marchandises, de « culture », d’informations, d’idées, etc.; un pôle est partie de territoire (sans seuil de superficie ou de population) située tant en milieu rural qu’en milieu urbain ou périurbain et dotée d’activités exerçant une attractivité sur les personnes à l’échelle suprarégionale, régionale, supra-locale ou locale, caractérisée par sa mixité sociale et fréquentée par un nombre de personnes suffisamment important pour permettre une sociabilité anonyme.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
70.
Brabant wallon, de Liège, de Namur et, plus encore, du Hainaut ainsi que tout le sud-
est de la Wallonie.
4. L’analyse des flux témoigne de comportements de plus en plus erratiques et d’une
tendance à l’allongement des distances.
5. Les flux de périphérie à périphérie augmentent de façon significative car l’emploi se
développe plus particulièrement dans le Brabant wallon et les communes situées au
nord de la dorsale wallonne alors que la croissance démographique est davantage
constatée aux zones de superposition des aires d’influence de Bruxelles, Liège et
Namur et au sud du sillon.
6. Le découpage spatial des espaces ruraux wallons, réalisé en 2015 sur base
notamment d’une analyse de variables socio-économiques, a permis l’identification
de dix zones pour lesquelles une série d’enjeux communs semblent émerger et qui
sont globalement cohérentes en termes de particularités internes mais dont les
contours peuvent varier selon les caractéristiques. Les ressources économiques de
chaque zone ont été spécifiées en 2017.
Carte - Découpage spatial en 10 zones en fonction de l’analyse de données statistiques,
des structures fonctionnelles territoriales et des dynamiques territoriales observées ou
pressenties (CPDT, 2015)
Ce découpage met en évidence :
- l’importance de l’axe industriel historique avec des communes rurales ou semi-
rurales21 entourant des communes urbaines, une agriculture orientée vers les
21 Définies sur base de la classification DGO3 – PWDR 2014-2020 (occupation du sol et densité)
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
71.
grandes cultures et une base économique résidentielle22 marquée ; les aires au
sud de cet axe étant plus forestières avec des territoires peu denses, ponctués de
villes centres et avec une activité touristique ;
- un axe Bruxelles-Namur-Luxembourg avec une première zone fortement
urbanisée dans l’aire métropolitaine bruxelloise, une deuxième centrée sur
Namur, une troisième regroupant des communes rayonnant largement au-delà
d’elles-mêmes et une quatrième zone sous l’influence du Grand-Duché de
Luxembourg ;
- quatre aires différenciées en dehors de ces deux grands axes : une aire
constituée de communes sous l’influence de Tournai ou Bruxelles, une aire
composée de communes caractérisées par la migration alternante vers Bruxelles
ou Liège, une aire de communes avec une faible densité de population le long de
la frontière française présentant une urbanisation en déclin (zones urbanisées et
niveau de services) et une aire avec des communes ayant une dynamique
d’urbanisation positive et en forte croissance au sud de Liège, le long de la
frontière allemande et luxembourgeoise.
- Les ressources en eau souterraine (hors eaux minérales), le potentiel de
production d'énergie (renouvelable) et les grandes exploitations du sous-sol se
retrouvent principalement sur ou au nord du sillon où leurs valorisations rentrent
en concurrence avec les cultures céréalières, de pommes de terre, de betteraves,
la fruiticulture et l’horticulture au sein d’un territoire fortement urbanisé. La
ressource touristique se localise sur la quasi-totalité de la Wallonie, avec des
concentrations plus marquées dans le sud. La biodiversité, les forêts (pour le
bois-énergie, les matériaux ou comme support de base aux activités récréatives)
et l’élevage bovin caractérisent notamment le sud du territoire. L’extrême sud
présentant des caractéristiques mixtes.
7. Certaines communes23 se retrouvent impliquées dans plusieurs dynamiques de projet
alors que d’autres ne sont impliquées dans aucune. Les parcs naturels et les groupes
d’action locale (GAL) favorisent la supra-communalité à travers les partenariats et
synergies entre acteurs locaux. Les GAL, liés à une programmation européenne
quinquennale, connaissent un taux de pérennité satisfaisant démontrant l’ancrage
local de leur projet de territoire.
8. Dans la pratique, les espaces ruraux participent peu aux pôles de compétitivité.
Potentialités et contraintes du territoire
Les dynamiques supra-communales permettent potentiellement la mise en place
de projets de territoire bénéficiant d’une certaine pérennité.
Les très petites entreprises localisées en nombre au sein des espaces ruraux
participent au développement économique des zones rurales et sont
potentiellement intégrables à la politique des pôles de compétitivité.
22
La base d’une économie locale peut être découpée en quatre bases : productive, publique, sociale et résidentielle. Cette
dernière reprend les revenus des actifs résidant en un lieu donné mais qui travaillent ailleurs, les revenus des retraités et les dépenses des touristes et des habitants de secondes résidences dans ce lieu donné. 23
Possibilité d’ajouter une carte à cet endroit : Dynamiques de projet des territoires ruraux (CPDT, 2016)
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
72.
Un déficit de développement en matière de NTIC et de « tiers-lieux24 » dans
certaines zones rurales constitue une opportunité de développement de ces
territoires.
Le cadre régional relatif à la production de logements publics25 est une contrainte
qui ne permet pas actuellement de tenir compte des spécificités démographiques,
socio-économiques et culturelles des différents territoires.
Certaines communes (villes et villages) disposent d’infrastructures et de services
de base permettant d’accueillir prioritairement en ces lieux de nouveaux
logements.
La Wallonie dispose d’un potentiel en matière d’activité touristique et d’activité
hôtelière.
Le développement de la multifonctionnalité des campagnes est contraint par
l’usage du sol (réversibilité et mono-activité).
24
Espace de travail partagés et souvent collaboratifs 25
10% de logements publics par commune
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
73.
Dynamiques urbaines
Constats
1. Le Gouvernement wallon a retenu 12 villes dans le cadre de la programmation 2014
– 2020 des fonds FEDER et de l’instauration du Programme de Développement
Urbain (PDU).
2. L’analyse de la hiérarchie urbaine réalisée en 2011 démontre que 23 communes
rayonnent largement autour d’elles (pôles rayonnant). La plupart (16) sont situées le
long des deux axes principaux qui structurent le territoire wallon.26
Carte – Degré de rayonnement ou de dépendance des communes en Wallonie (CPDT, 2016)
3. Au départ des options du Gouvernement wallon, de l’analyse de la hiérarchie urbaine
et de la caractérisation socio-économique de celle-ci, il a été retenu une liste de 35
pôles urbains éventuels considérés comme structurants et potentiellement attractifs.
26
L’analyse de la hiérarchie urbaine réalisée en 2011 s’appuie sur la méthodologie consistant à déterminer pour chaque fonction prise en compte et chaque commune un score d’équipement rapporté à sa population pour déterminer le degré de rayonnement. Un indice global synthétique est ensuite produit tenant compte du poids proportionnel à l’importance de chaque groupe de fonctions/services dans le cadre des déplacements quotidiens afin de distinguer les communes qui rayonnent largement autour d’elles des communes qui dépendent d’autres pour la plupart des fonctions. Cette classification permet de distinguer 5 types de communes : 1. celles qui rayonnent largement au-delà d’elles-mêmes ; 2. celles qui rayonnent faiblement au-delà d’elles-mêmes ; 3. celles qui rayonnent sur un volume de population comparable à leur propre poids démographique ; 3. celles qui rayonnent sur un volume de population comparable à leur propre poids démographique ; 4. celles qui sont faiblement polarisées par une (ou plusieurs à autre(s) commune(s) ; 5. celles qui sont fortement polarisées par une (ou plusieurs) autre(s) commune(s).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
74.
4. La réalité des dynamiques urbaines est cependant plus complexe et des pôles
localement structurants comme certains pôles secondaires des grandes villes ou
certains pôles ruraux ne sont pas repris dans la liste évoquée.
5. Au niveau de la structuration des agglomérations pluri-communales, on distingue les
communes « rayonnantes » (pôle d’appui au pôle principal) des
communes « dépendantes » (rôle résidentiel).
6. Il existe un décalage entre les limites administratives et les limites des polarités
urbaines et une hétérogénéité quant à l’ampleur des fusions des communes : les
grandes communes issues d’une fusion généreuse présentent un moindre
rayonnement au niveau relatif tandis que celles issues d’une fusion plus limitée
présentent des ratios plus élevés concernant l’emploi et divers services mais, d’un
autre côté, peuvent voir certaines fonctions ou équipements localisés sur le territoire
de communes voisines.
7. Hormis Arlon, Mouscron et Namur, les 12 villes FEDER ont été confrontées à un
contexte de déclin urbain qui s’est caractérisé par une stagnation de la population et
des activités, plus ou moins accentué par la dynamique de périurbanisation et une
dégradation de certains quartiers :
- emploi : les 12 villes FEDER affichent une croissance de l’emploi de 5% contre
13% en Wallonie (période 2001-2014) avec 0,1% pour Charleroi et 0,4% pour
Liège (alors que sur la même période Gand enregistrait une hausse de 18,4%).
- population : les 12 villes FEDER ont vu leur population diminuer de 4% depuis la
fusion des communes en 1977 alors que la Wallonie enregistrait un gain de
population de 12%. Les seules villes de Liège et Charleroi, ont perdu 55.937
habitants sur la même période. La croissance démographique soutenue concerne
principalement les communes dépendantes et la hausse de population
caractérisant les pôles largement rayonnants est en général inférieure à celle
connue par une majorité des communes à vocation résidentielle qui les entoure, à
l’exception du Brabant wallon.
- social : les 12 villes concentrent 57% des bénéficiaires d'un revenu d’intégration
sociale pour 29% de la population et Charleroi et Liège comptent à elles seules
29% du total wallon pour 11% de la population.
8. L’emploi augmente plus particulièrement dans les communes dotées de parcs
d’activité non saturés (petits pôles urbains dans l’orbite élargie de Bruxelles ou
communes périurbaines des grandes agglomérations situées sur les axes
autoroutiers principaux). L’emploi progresse surtout (mais pas uniquement) au niveau
des services à la personne (soins de santé et titres services). Au niveau des villes,
cette croissance peine à compenser le déclin de l’emploi dans l’industrie, les services
financiers et les administrations fédérales ou régionales.
9. Le tourisme (hébergements et attractions) ne se concentre généralement pas dans
les principaux pôles urbains et les communes rayonnant largement au-delà d’elles-
mêmes.
Potentialités et contraintes du territoire
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
75.
La Wallonie dispose d’un maillage urbain très dense avec une grande diversité de
pôles potentiellement suffisants pour structurer et desservir le territoire (au niveau
des activités économiques, des services, de l'éducation, de la culture,…).
Les petites villes témoignent souvent d’un contexte socio-économique plus favorable
que les grandes et certaines peuvent apparaître particulièrement attractives.
Le réseau urbain se caractérise par l’absence de métropole régionale de niveau
européen, contrairement aux régions voisines.
Les contrastes et disparités socio-économiques ont tendance à s’accroître à toutes
les échelles, que ce soit entre bassins, villes ou quartiers avec un risque de
marginalisation de certains lieux.
Les différentes villes/pôles ont des spécificités et atouts pouvant être valorisés.
L’amélioration de la qualité de vie (espaces publics, aménités, services de proximité)
est susceptible de renforcer l’attractivité résidentielle des villes qui pâtissent souvent
d'une image négative.
Le développement de complexes de bureaux et parcs commerciaux en-dehors des
centres-villes, favorisant la périurbanisation induit une concurrence entre la
périphérie et les centres urbains en matière d’accueil d’activité économique, bien
souvent au détriment de ces derniers.
Le processus de distanciation entre le lieu de résidence et les multiples lieux
d’activités induit un accroissement des besoins de mobilité.
Les nouvelles dynamiques économiques (économie de la connaissance, économie
présentielle, circuits courts, recyclage, …) apparaissent susceptibles de compenser
partiellement les emplois (notamment industriels) perdus.
La rénovation des quartiers permet d’accroître l’intensité urbaine (densité et mixité), à
commencer par les quartiers de gare qui doivent apparaitre comme des lieux
stratégiques structurants.
Un déficit est constaté en matière de desserte en transports en commun pour
certains pôles rayonnant.
Les restructurations avec concentration des services dans un nombre plus réduit de
polarités en cours ou à attendre dans différents domaines (agences bancaires,
justices de paix, services décentralisés du SPF Finances, hôpitaux) risquent de
pénaliser les communes situées en position intermédiaire dans l’armature urbaine
tout en touchant aussi des communes davantage rayonnantes.
Infrastructures de communication et de transport (axes)
Constats
1. Les quatre modes de transport principaux (routier, ferroviaire, fluvial et aérien)
structurent la Wallonie selon deux schémas principaux : la dorsale wallonne de
Mouscron à Verviers en passant par Namur et les radiales entre Bruxelles et la
dorsale wallonne qui peuvent se poursuivre vers les principaux pôles extérieurs à la
Wallonie. L’axe Namur-Luxembourg est fortement structurant pour le sud du territoire.
2. Le territoire est desservi27 :
27
Une carte reprenant le transport des personnes et des marchandises (lignes de chemin de fer, voies navigables et routes et autoroutes) pourrait être ajoutée si nécessaire – et si non redondant avec les illustrations de la dimension mobilité
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
76.
- par le transport aérien : à travers les deux aéroports Brussels South Charleroi
Airport et Liège Airport qui constituent deux véritables portes d’accès à
l’international pour la Wallonie ;
- par le réseau routier structurant : fortement maillé et connecté au réseau
secondaire ;
- par le réseau ferroviaire : organisé en radiales depuis et vers Bruxelles,
longitudinalement au niveau de la dorsale wallonne et permettant le transport de
personnes et de marchandises à l’échelle internationale - A l’échelle de la
Wallonie, le rôle majeur des gares (nœuds multimodaux, accueil d’activités, de
services et de logements à proximité), et à défaut des points d’arrêts, en zones
rurales est à souligner.
- par le réseau fluvial : essentiellement situé le long du sillon Sambre et Meuse,
principalement utilisé pour le transport de marchandises mais également, à
moindre échelle, à des fins touristiques ;
- par un réseau de bus dont certaines lignes rapides apparaissent de plus en plus
structurantes en complément avec le train ;
- par le réseau cyclo-pédestre : le RAVeL qui permet les activités de loisir tout en
ayant un usage utilitaire et multimodal localement.
3. Le réseau centralisé à très haute tension connecté avec les territoires voisins
constitue l’épine dorsale du réseau de transport d’électricité.
Carte - Transport d’électricité à (très) haute tension (cette carte devra être complétée pour
mieux y inclure les connexions frontalières)
4. La Wallonie dispose d’un réseau de canalisations souterraines permettant le
transport régional et le transit international d’énergie (gaz, carburant liquide) et de
produits à usages industriels.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
77.
Carte - Transport des fluides et d’énergie par canalisation (cette carte devra être complétée pour mieux y inclure les connexions frontalières)
5. La Wallonie est dotée d’un réseau de fibres optiques qui dessert les principales villes
et parcs d’activité économique.
Potentialités et contraintes du territoire
La Wallonie dispose de canalisations souterraines inutilisées sur quelques grands
axes, dont certains frontaliers, et sur de multiples tronçons locaux.
Certains travaux d’infrastructure permettraient d’améliorer le réseau routier
wallon (« chainons autoroutiers manquants »).
Le déficit de liaisons entre les pôles qui structurent le territoire wallon inhibe le
potentiel les échanges entre ces pôles.
La modification de l’offre ferroviaire (liaisons rapides, fréquences,) ainsi que la
diminution des services aux voyageurs (qui se réduisent avec le remplacement
progressif des gares par de simples arrêts en dehors des grandes villes) contraint
l’accessibilité du territoire wallon.
La non adaptation du réseau électrique contraint le développement des énergies
éoliennes et photovoltaïques et ne permet pas de renforcer les interconnexions
avec les pays voisins.
La couverture des réseaux 4G et Internet à haut débit est insuffisante en-dehors
des zones densément urbanisées contraint l’attractivité du territoire wallon.Les
nouvelles formes de mobilité autorisent le développement potentiel des
infrastructures (bornes de recharge, parkings, voies rapides cyclables, …).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
78.
Enjeux territoriaux de la structuration interne du territoire wallon
I. L’intégration, vu la propagation des modes de vie et comportements
contemporains, de la diversité socio-économique des espaces wallons tant urbains
que ruraux, dans une structure territoriale régionale multipolaire suffisamment
dense que pour desservir le territoire en services et équipements.
II. Le renforcement de la cohésion sociale, tant en zone urbaine que rurale, vu la
croissance des disparités et clivages, que ce soit entre régions ou quartiers, et la
lutte contre l’émergence d’îlots de précarité où se conjuguent dégradation du cadre
de vie, marginalisation sociale et déclin économique.
III. L'accroissement de l’attractivité des pôles urbains vis-à-vis de l’accueil tant des
activités économiques que des habitants à travers une amélioration du cadre de vie
et une régénération accrue du bâti afin de répondre aux attentes des entreprises et
des citoyens d'aujourd'hui et que l'urbain soit davantage un espace choisi plutôt
qu'un espace subi.
IV. Une couverture territoriale optimale des réseaux et des services afférents (mobilité,
énergie, numérique …) tenant compte de la diversité des espaces wallons et des
interconnexions frontalières afin de renforcer l'accessibilité, tant physique que
virtuelle, aux lieux d'échanges et de flux, matériels et immatériels.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
79.
7. Atouts – Faiblesses - Opportunités - Menaces
Positionnement /
Dimensions/Structure
interne
Atouts Faiblesses Opportunités Menaces
Positionnement de la
Wallonie - La Wallonie
dans son contexte
suprarégional
Deux aéroports régionaux
qui ont une zone de
chalandise au-delà limites
régionales et qui connectent
la Wallonie avec l'Europe
pour le trafic passagers
(Charleroi) et le monde pour
le trafic fret (Liège).
Bon positionnement et
bonnes connexions avec les
grands ports de la mer du
Nord.
Connexions avec deux
métropoles mondiales (Paris
et Londres)
Un bon équipement des
infrastructures liés à
l’économie de la
connaissance (universités,
Hautes-Ecoles, parcs
scientifiques, centres de
recherches) avec un capital
humain d’un très bon niveau
Absence de réelle métropole
interne au territoire et
servant de moteur
économique pour la
croissance régionale
En dehors de la gare TGV
de Liège, disparition de toute
liaison internationale longue
distance au départ des
grandes villes wallonnes
(effet tunnel du réseau TGV
et faible poids de leur cœur
en activités métropolitaines)
Proximité d'importants
gisements de clientèle pour
les pôles touristiques
wallons tant urbains que
ruraux qui peuvent
davantage être mobilisés à
certaines conditions
(attractivité,
multilinguisme...).
Fortes concurrences entre
les pôles logistiques au sein
de l’Europe du Nord-Ouest
qui bénéficient des mêmes
atouts de localisation et
d’équipements.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
80.
de compétence.
Insertion de la Wallonie dans
des réseaux mondiaux
(économiques, culturels,
UNESCO)
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
81.
Positionnement de la
Wallonie - La Wallonie
dans son contexte
transfrontalier et
transrégional
Attractivité résidentielle de la
Wallonie.
Rééquilibrages en cours au
sein de l’aire métropolitaine
bruxelloise entre le Brabant
wallon et Bruxelles.
Bon positionnement de la
Wallonie dans le secteur des
services (soins de santé).
Connections ferroviaires
importantes avec les
grandes villes voisines.
Fort développement
économique de la frange
wallonne de la métropole
lilloise pour partie alimentée
par des investisseurs
flamands.
L'interconnexion au niveau
réseau électrique haute
tension avec les territoires
voisins sont soit très bonnes
et de grande capacité (avec
la Flandre, Bruxelles et la
France), soit bonnes (avec le
Dépendance à sens unique
vis-à-vis du Grand-Duché de
Luxembourg en partie
favorisée par de simples
transferts motivés par des
raisons fiscales.
Difficultés de positionnement
des grandes villes wallonnes
dans la dynamique
métropolitaine.
Valorisation des ressources
primaires produites en
Wallonie en dehors du
territoire restant importante
A l'image du futur RER
autour de Bruxelles, les
connections ferroviaires
avec les pôles extérieurs
méritent d'être améliorées
(capacité, fréquence,
ponctualité, vitesse,
nouvelles connections,
tarification...)
Migration de ménages
fiscalement contributifs
venant des pôles
métropolitains extérieurs à la
Wallonie.
Développement à proximité
de réseaux entre les pôles
de la société de la
connaissance offrant
l'opportunité de s'y inscrire
(ELAT, UniGR).
Forte concurrence avec les
régions voisines dans les
domaines de la logistique,
du commerce de détail et du
foncier à vocation
économique.
Risque de contournement de
la Wallonie par d'importants
flux de marchandises.
Volonté croissante des
grandes villes voisines de
restreindre l'accès en
automobile dans le centre-
ville.
Raréfaction des
disponibilités foncières aux
abords des métropoles
voisines là où la pression
migratoire est la plus intense
ce qui allonge les distances
à parcourir
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
82.
Grand-Duché de
Luxembourg) soit en cours
de développement (projet
Alegro avec l'Allemagne)
Dimension démographique
et sociale
Parc de logements
globalement de bonne
qualité constructive
La production récente de
logements répond aux
besoins quantitatifs et aux
évolutions démographiques
qui se profilent
L’offre en logements ne
rencontre pas les besoins
dans certaines parties du
territoire.
Conception peu modulable
et forte inertie du parc global
de logements, qui s'adapte
très lentement aux
tendances émergentes de la
société et à l'évolution des
ménages
La modularité des logements
produits récemment reste
très faible, avec difficulté de
leur adaptation en cas
d'évolution future des
besoins
Le parc de logements est
très énergivore, à la fois par
ses caractéristiques
constructives et
urbanistiques
Développement de quartiers
nouveaux dans des sites
bien localisés par rapport
aux centralités et services
Restructuration de tissus
bâtis via les outils du CoDT
Poursuite de l'étalement
urbain encouragée par la
localisation excentrée de
nombreuses réserves
foncières
Résistance aux
changements dans les choix
résidentiels et contradictions
entre les différentes normes
qui sont d’application
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
83.
L'accès au logement reste
souvent problématique, en
particulier dans les zones de
forte pression immobilière
Dimension économique Croissance continue de
l'emploi (mais incertitude)
Situation de la Wallonie au
sein de l’ENO et ouverture
aux marchés extérieurs
Mise en réseau des acteurs
économiques via les pôles
de compétitivité et clusters
(Plan Marshall)
Bonne accessibilité
multimodale
Dynamisme économique de
certaines petites villes
Plans prioritaires ZAE
permettant de combler les
principaux déficits
Politique volontariste
Reconversion lente de
l’économie
Coût de l’énergie
(partiellement expliqué par la
dispersion des affectations
urbanisées)
Faible densité d’activités
métropolitaines
Saturation des disponibilités
foncières au sein des zones
à forte demande
Saturation commerciale :
friches, cellules vides,
concurrences croissante
centre – périphérie
Taux d’emploi faible (sauf
Brabant wallon)
Déploiement territorial des
pôles de compétitivité en
zones rurales (potentiel non
capté actuellement)
Relocalisation de
dynamiques de
développement de services
et d’artisanat
Facilitation des procédures
de mise en œuvre des
nouvelles ZAE
Regain d'intérêt des acteurs
privés vis-vis des SAR
(surtout en zone de
raréfaction foncière et de
forte demande)
Opportunité des SAR pour
un redéploiement d’activités
économiques légères en
milieu urbain
Poursuite de
l'affaiblissement de la base
économique productive dans
les pôles urbains wallons
(Liège-Charleroi…)
Marginalisation par rapport
aux dynamiques de
métropolisation
Concurrence entre les
nouvelles ZAE et le
recyclage des SAR (souvent
plus couteux)
Mauvaise couverture des
technologies de l’information
et de la communication en
zones peu densément
peuplées en raison du coût
des équipements
Concurrence entre
l’économie et les autres
affectations pour l’acquisition
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
84.
d'assainissement et de
requalification des SAR
(Plans Marshall)
Nombreuses ressources
(minéraux, terres…) pour les
secteurs carriers, agricoles
et sylvicoles
Richesse et diversité
d'acteurs et équipements y
compris entreprises à la
pointe dans différents
secteurs à haute technologie
Déficit d’activités
économiques dans les
centres urbains (Liège, La
Louvière, Charleroi...)
Absence de véritable
métropole wallonne (malgré
des espaces métropolitains
émergeants).
Nouvelles perspectives en
lien avec de nouvelles
valeurs (circuits courts,
produits locaux, recyclage,
…)
Rééquilibrage entre
Bruxelles et sa périphérie
80 % de l’emploi en dehors
des ZAE (usage
parcimonieux du sol)
Emergence du « triangle
wallon » (espace
métropolitain lié à Bruxelles).
Réseau d’infrastructures
(transport multimodal et
ZAE) disponible pour une
optimisation des circuits
courts et un développement
durable
du foncier.
Concurrence entre le secteur
primaire et les autres
secteurs pour l’usage du sol.
Zones périphériques aux
aires métropolitaines
délaissées par les
entreprises et attractivité des
métropoles frontalières (ex :
G-D Luxembourg)
Désindustrialisation et
accroissement des disparités
socio-économiques
Réticence croissante des
populations et du monde
agricole vis-à-vis de la mise
en œuvre de nouvelles
zones d'activité
Dépendance extérieur pour
l’énergie, incertitudes liées à
la production wallonne
(Tihange…).
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
85.
Dimension patrimoniale et
environnementale
Grande diversité paysagère
et programmes de gestion et
de sensibilisation relatifs au
patrimoine paysager (parfois
avec une dimension
transfrontalière)
Important patrimoine bâti de
qualité, dont une partie est
protégée
Services éco-systémiques,
en particulier l’eau
(ressource abondante)
Dégradation du paysage
(banalisation)
Déclin de la biodiversité
animale et végétale
Délaissement du bâti ancien
et état du bâti très
énergivore
Mauvais indices de qualité
de l’air
Infrastructures de traitement
des eaux insuffisamment
développées pour les
agglomérations de moins de
2.000 équivalents-habitant
Etalement urbain, faiblesse
de la mixité des fonctions,
faible disponibilité foncière à
proximité des infrastructures
de transport public
Rythme actuel de
développement des énergies
renouvelables lent
Intégrer la dimension
paysagère dans toutes les
politiques qui touchent au
territoire
Diffusion des TIC permettant
d’amoindrir certains impacts
sur l’environnement
Mise en œuvre d’un maillage
écologique fin et étendu,
développement de la nature
en ville
Mesures de protection, de
gestion et de sensibilisation
du patrimoine (dans le cadre
du nouveau CoPat),
réaffectation du bâti et
création du patrimoine de
demain
Politique de rénovation
énergétique ambitieuse du
bâti, dans le respect de sa
qualité
Amélioration de la qualité de
l’air
Croissance démographique
avec urbanisation diffuse
(fragmentation du territoire,
artificialisation des sols,…)
Poursuite du déclin de la
biodiversité avec perte de
services écosystémiques
Raréfaction/épuisement de
ressources non
renouvelables suite à des
prélèvements trop
importants
Effets du changement
climatique (inondations,
vagues de chaleur, etc.)
Régression des
identités/spécificités
patrimoniales locales
Dépendance de la Wallonie
vis-à-vis des territoires
transfrontaliers pour le
traitement des déchets de
classe 1.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
86.
Atteindre les objectifs
d’épuration des eaux par la
mise en place de petites
stations d’épuration et de
l’épuration individuelle
Mise en place de mesures
de prévention et d’adaptation
vis-à-vis des risques liés au
changement climatique et
aux transitions énergétiques
et technologiques
Dimension mobilité et
transport
Réseau routier et autoroutier
dense et bien répartit sur le
territoire
Présence d’un port maritime
majeur
Présence de voies
navigables
Présence de deux aéroports
internationaux
Présence d’une gare TGV
Saturation ponctuelle des
différents réseaux wallons et
des pôles voisins
Les infrastructures
vieillissantes et nécessitant
un coût d’entretien important
Externalités négatives fortes
du secteur des transports
sur l’environnement et le
cadre de vie, dues
notamment à un déséquilibre
modal (prépondérance du
mode routier)
Complémentarité potentielle
entre les réseaux
Trois RTE-T traversent la
Wallonie
Connexions aux grands
ports européens
(actuellement 78% de la
navigation intérieure de l’UE
se réalise au sein du
Benelux)
L’émergence des nouvelles
technologies facilitant la
gestion des systèmes de
Saturation structurelle des
différents réseaux wallons et
des pôles voisins
Manque de stratégie à long
terme
Compétition accrue avec les
régions voisines sur le
développement des pôles
logistiques
Complexification croissante
des flux de mobilité
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
87.
Intégration des réseaux au
niveau européen
Présence de plateformes
multimodales
Offre actuelle en service de
transport relativement
homogène mais peu
adaptée aux spécificités
hétérogènes du territoire et
des besoins en mobilité
Raréfaction des
financements
mobilité sur le territoire et
leur financement
Développement de modes
alternatifs au moteur à
combustion
ANALYSE CONTEXTUELLE
Annexe à la décision du Gouvernement wallon du 8 juin 2017
88.
Structuration interne du
territoire wallon
(Cf. la dimension mobilité et
transport pour les axes et les
nœuds de transport de
marchandises et de
personnes)
Maillage urbain très dense et
très diversifié
Diversité des espaces ruraux
et urbains participant à
l’attractivité territoriale
(ressources naturelles,
biodiversité, tourisme…)
Dynamiques de projets
supra-communaux (Parc
naturel, GAL…)
Réseau de distribution
d’électricité à très haute
tension - également
connecté aux territoires
voisins
Disparités territoriales
discriminantes (emploi,
contexte socio-économique,
aménités
environnementales, mobilité,
réseaux numériques…)
Emergence d'îlots de
précarité, tant en zone
urbaine que rurale
Possibilité d’une structuration pluri-communale via les outils du CoDT (SDP) et existence de groupements de forces vives pour porter des projets de territoires à l’échelle supra communale
Regain d'intérêt pour les
tissus urbains
Poursuite de l’adaptation du
réseau de distribution
d’électricité
(décentralisation) à la
production dispersée
d’énergie renouvelable
Réseau de canalisations
souterraines (gaz, fluides
liquides) sous-utilisé
Poursuite de la non-
reconnaissance de la
diversité des espaces ruraux
et urbains
Poursuite de la spirale
négative de la dégradation
des quartiers précarisés
Poursuite de l'éparpillement
des activités au détriment de
l'attractivité des pôles
urbains
Déficit de moyen public à
consacrer à la requalification
des tissus urbains dégradés
Non-pérennité des dispositifs
soutenant les dynamiques
de projet (GAL)
2017
Recherche R5 : Schéma de développement du territoire
Etape 1A – Spécificités des espaces ruraux et urbains wallons
Version du 21 avril 2017
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-
LONS – NOTE DE TRAVAIL
CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
2
Table des matières 1
1. Avant-propos ................................................................................................................................... 3 2
2. Proposition d’identification des pôles urbains potentiels ................................................................. 3 3
2.1 Considérations méthodologiques ............................................................................................ 3 4
2.2 Identification des pôles urbains potentiels ............................................................................... 3 5
2.3 Canevas théorique d’organisation des pôles .......................................................................... 6 6
3. Caractérisation des pôles urbains potentiels ................................................................................... 7 7
3.1 Concentration et hiérarchisation .............................................................................................. 7 8
3.2 Dynamiques socio-économiques ............................................................................................. 8 9
3.3 Approche dynamique basée sur les flux de travail (matrice O – D ONSS) ........................... 19 10
3.4 Focus sur le contexte social à l’échelle infra-communale ..................................................... 22 11
4. Spécificités des espaces ruraux .................................................................................................... 23 12
4.1 Considérations méthodologiques .......................................................................................... 23 13
4.2 Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales ............................................. 25 14
Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales ......................................................... 41 15
4.3 Caractérisation sur la base de l’économie locale .................................................................. 47 16
Caractérisation sur la base de l’économie locale .............................................................................. 48 17
4.4 Spécification des communes rayonnantes (non étudiées au niveau des pôles urbains) au 18
sein des zones rurales ....................................................................................................................... 50 19
5. Bibliographie (à compléter) ............................................................................................................ 59 20
6. Annexes ......................................................................................................................................... 61 21
1. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des ressources naturelles locales ...... 61 22
2. Services écosystémiques présents en Wallonie – Intérêts pour la caractérisation économique 23
des espaces ruraux ........................................................................................................................... 66 24
3. Schéma cartographique des 10 zones rurales .......................................................................... 73 25
4. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des productions agricoles ................... 73 26
5. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du bois ................................................ 76 27
6. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’eau ............................................... 76 28
7. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’énergie ......................................... 77 29
8. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du tourisme ......................................... 78 30
9. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de la biodiversité ................................ 79 31
32
33
Responsable scientifique 34
Pour l’IGEAT-ULB : Marie-Françoise GODART 35
Chercheurs 36
Pour l’IGEAT-ULB : Michèle HAINE 37
Pour l’IGEAT-ULB : Tristan ROBERTI 38
Pour le Lepur-Ulg : Bruno BIANCHET 39
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-
LONS – NOTE DE TRAVAIL
CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
3
1. Avant-propos 1
2
Cette note est un document de travail qui a pour vocation à apporter des éclairages sur les spécificités des 3
espaces ruraux et urbains wallons dans le cadre de l’élaboration du Schéma de Développement du Territoire. 4
Ce document est destiné dans la version actuelle aux techniciens, rédacteurs du SDT. 5
2. Proposition d’identification des pôles urbains potentiels 6
2.1 Considérations méthodologiques 7
Identifier des pôles urbains apparait comme une démarche à géométrie variable et à finalités multiples. Dès 8
lors, généralement, les objectifs conditionnent choix méthodologiques et critères. Globalement, on peut viser à 9
rencontrer deux grands principes : 10
la concentration de population, d’emplois, de fonctions, … afin d’économiser de l’espace et des dépla-11
cements, de rationaliser certains investissements mais aussi de bénéficier d’économies 12
d’agglomération, c’est-à-dire d’effets démultiplicateurs dus aux interactions entre agents ; 13
la diffusion au sein des territoires environnants de prestations et services les rendant ainsi accessibles 14
au plus grand nombre en évitant la démultiplication. 15
L’identification de pôles s’accompagne généralement d’une hiérarchisation de ceux-ci qui peut résulter d’une 16
observation de la situation existante ou constituer un objectif à atteindre afin de tendre vers un optimum. 17
A ce stade de notre réflexion, nous proposons de nous limiter au premier aspect, c’est-à-dire l’identification 18
des pôles sans les classer, et d’esquisser une « hiérarchie théorique », l’exercice d’ordonnancement étant con-19
ditionné par les objectifs et ambitions territoriales qui restent à préciser. 20
Une autre question est celle des zones d’influence ou bassins. Soulignons d’abord que ce concept basé sur le 21
modèle gravitaire apparait de moins en moins pertinent, les limites étant de plus en plus perméables vu 22
l’évolution des comportements et techniques, même si l’on constate une certaine rémanence de celles-ci 23
(Boussauw K & Al., 2013 ; Van Hecke E et& Al, 2009 et Van Meerteren & Al., 2016). Par ailleurs, nous renvoyons 24
à l’analyse de la structure territoriale de fait de l’Etat du Territoire wallon (CPDT 2016) pour une définition des 25
bassins d’emploi. Enfin, rappelons que la Plate-forme d’Intelligence territoriale doit aussi proposer son propre 26
découpage. Cette question ne sera, dès lors, pas abordée à ce stade de la réflexion. 27
2.2 Identification des pôles urbains potentiels 28
Rappelons d’abord que l’examen étant mené à l’échelle communale, ce découpage est susceptible 29
d’intrinsèquement conditionner le résultat. Par ailleurs, l’identification de pôles urbains ne peut en aucun cas 30
s’appuyer sur un seul critère. Ainsi, à titre d’exemple, si l’on examine la distribution de la population des com-31
munes wallonnes (figure 1), elle apparait relativement régulière même si deux « seuils » sont visibles à 95.000 32
et 40.000 habitants. Une telle approche, qui pourrait être reproduite avec bien d’autres variables, n’est nulle-33
ment satisfaisante car le rayonnement d’une ville est conditionné, non seulement par la concentration, mais 34
également par l’attractivité et la nature des activités présentes. 35
36
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1
Figure 1. Répartition de la population des communes wallonnes 2
Ainsi, certaines communes sont densément peuplées mais témoignent d’un déficit d’attractivité vu la faiblesse 3
ou l’absence de certaines fonctions. 4
Dès lors, pour l’identification des pôles, nous avons procédé par différentes étapes et critères. 5
1° étape : les villes FEDER 6
Dans le cadre de la programmation FEDER 2014 – 2020, le Gouvernement wallon a identifié 12 villes considé-7
rées comme prioritaires (Wallonie-2020.EU, Gouvernement wallon, 2016) qui sont également les bénéficiaires 8
du Programme de Développement Urbain (note du Gouvernement wallon du 12 novembre 2015). Ces entités 9
constituent la première couche de notre sélection. 10
Tableau 1. Villes FEDER 11
Arlon Mouscron
Charleroi Namur
Herstal Sambreville
La Louvière Seraing
Liège Tournai
Mons Verviers
12
2° étape : les villes très rayonnantes 13
Dans le cadre de l’analyse spatiale menée lors de l’élaboration du Diagnostic territorial de 2011, un examen de 14
l’attractivité des villes a été réalisé sur base de l’importance de la présence de différentes fonctions qui a per-15
mis d’identifier 23 « communes rayonnant largement au-delà d’elles-mêmes » (Bazet-Simoni C. & Al., 2011) 16
dont 13 supplémentaires par rapport à la première étape (en italique dans le tableau 2). Cette sélection consti-17
tue notre deuxième critère d’identification, avec, bien évidemment, des recoupements avec le premier critère. 18
Tableau 2. Villes rayonnant largement au-dessus d’elles-mêmes (CPDT 2011) 19
Arlon Huy Nivelles
Ath La Louvière Ottignies-Louvain-la-N.
Bastogne Libramont-Chevigny Tournai
Charleroi Liège Verviers
Ciney Malmedy Virton
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5
Dinant Marche-en-Famenne Waremme
Eupen Mons Wavre
Herstal Namur
1
3° étape : les villes à forte concentration d’activités 2
Vu l’objectif majeur du Gouvernement wallon de soutenir le développement économique, qui transcende toute 3
la DPR de 2014, nous avons réalisé une analyse complémentaire afin d’identifier des pôles à forte concentra-4
tion d’activités et de population qui, éventuellement, n’auraient pas été retenus lors de l’étape précédente vu 5
leur rayonnement plus limité. Nous avons appliqué une simple classification ascendante hiérarchique de 9 6
variables et cumulé la somme des points (population, emploi total, ratio d’emploi intérieur, emploi dans les 7
services aux entreprises, nombre d’étudiants de l’enseignement secondaire, nombre d’étudiants de 8
l’enseignement supérieur, nombre de lits d’hôpitaux, nombre de commerces des nodules centraux et part de 9
buildings et immeubles à appartements dans le bâti résidentiel). De cette analyse, élémentaire, nous avons 10
retenu les 29 premières communes dont 6 supplémentaires par rapport à l’étape précédente (en italique dans 11
le tableau 3). 12
13
Tableau 3. Villes à forte concentration d’activités 14
Arlon Gembloux Nivelles
Ath Huy Ottignies-Louvain-la-N.
Bastogne La Louvière Saint-Ghislain
Braine-l'Alleud Libramont-Chevigny Soignies
Charleroi Liège Tournai
Ciney Marche-en-Famenne Verviers
Dinant Mons Waremme
Eupen Mouscron Waterloo
Fleurus Namur Wavre
15
4° étape : au moins un pôle par arrondissement et bassin d’emploi 16
Afin de rencontrer la vocation de desserte des pôles urbains, un dernier critère a été retenu : avoir au moins un 17
pôle par arrondissement et par bassin d’emploi, ce qui nous amène à ajouter Couvin et Chimay (les mieux clas-18
sés dans l’étape précédente en regard de leur arrondissement respectif) ainsi que Saint-Vith, eu égard à son 19
propre bassin d’emploi dépourvu de pôle sur base des trois premières étapes. 20
In fine, 35 pôles urbains potentiels ont été retenus. 21
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6
1
Figure 2. Pôles urbains potentiels 2
2.3 Canevas théorique d’organisation des pôles 3
Notre proposition est d’esquisser un canevas théorique afin de hiérarchiser les pôles urbains qui peut consti-4
tuer une typologie vers laquelle les villes pourraient tendre. Cette approche repose notamment sur le constat 5
que le développement territorial urbain est passé d’une logique de production de richesses à une logique de 6
captation des richesses dans un contexte de société postindustrielle (Vera Büchel N. et Crevoisier O., 2017), ce 7
qui implique un autre regard sur la production de valeur ajoutée au sein des villes (en termes, notamment, de 8
maîtrise et échange des connaissances, de créativité, d’accès et positionnement au sein des réseaux sociaux ou 9
d’acteurs, d’échanges de biens et services, … mais aussi de qualité de vie), ce qui n’est nullement antinomique 10
avec la reconstruction de la base économique industrielle. Ainsi, la ville apparait davantage comme un lieu de 11
concentrations et d’échanges immatériels qui irrigue son hinterland, où se situe aujourd’hui la base productive, 12
dans son bassin d’emploi mais pas forcément au sein de la commune centrale. Cette option méthodologique a 13
notamment été adoptée par la Flandre (Witboek, 2017). Cette organisation pourrait comprendre trois 14
échelles : 15
Métropolitain : concentration d’activités liées à la connaissance et à la recherche, services aux 16
entreprises à haute valeur ajoutée, centres de décision, services exceptionnels à la population (santé, 17
loisirs,…) rayonnement culturel international, hub de transport international, … c’est-à-dire avec une 18
vocation d’entrainement de la dynamique économique à l’échelle régionale ; 19
Régional : présence d’un large éventail d’équipements et de services tant pour la population 20
(enseignement, santé, justice, culture, …) que pour les entreprises (financiers, formation, 21
accompagnement administratif, …), inter et multimodalité, … c’est-à-dire avec une vocation de 22
rayonnement au sein d’un hinterland nettement plus large ; 23
Supralocal : présence des services de base pour la population et les entreprises, activités culturelles 24
diversifiées, mixité de fonctions, c’est-à-dire avec une vocation de desserte au sein d’une aire 25
d’influence supra-locale. 26
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7
3. Caractérisation des pôles urbains potentiels 1
Nous proposons une caractérisation des pôles potentiels suivant différentes dimensions de la dynamique ur-2
baine. 3
3.1 Concentration et hiérarchisation 4
Tableau 4. Classement ordinal des pôles par variable 5
No
m
Ran
g
Po
pu
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on
-
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tal
Liège 1 261 262 249 262 262 262 262 262 260 2342
Namur 2 260 260 254 260 260 260 260 260 258 2332
Charleroi 3 262 261 226 261 261 257 261 261 246 2296
Mons 4 259 259 238 259 258 259 257 259 247 2295
Tournai 5 257 258 248 256 259 258 259 258 227 2280
Ottignies-LLN 6 248 252 257 251 247 261 254 245 262 2277
Wavre 7 250 256 262 258 253 233 239 257 256 2264
Nivelles 8 242 250 258 257 254 252 227 251 261 2252
Verviers 9 254 254 218 253 257 254 253 256 238 2237
Huy 10 226 245 250 249 252 248 246 253 252 2221
Arlon 11 245 248 236 242 250 249 244 248 257 2219
Braine-l'Alleud 12 253 249 230 248 246 233 250 243 250 2202
Mouscron 13 255 255 223 252 255 240 248 252 218 2198
La Louvière 14 258 257 179 255 256 247 258 255 230 2195
Ath 15 244 247 240 243 251 251 238 234 234 2182
Herstal 16 252 253 252 254 241 233 237 223 225 2170
Eupen 17 222 244 256 245 248 233 233 249 239 2169
Seraing 18 256 251 177 247 249 256 249 208 254 2147
Waterloo 19 246 243 219 246 238 233 219 254 242 2140
Marche-en-F. 20 212 246 260 244 240 233 231 237 231 2134
Gembloux 21 237 237 205 250 239 238 211 219 248 2084
Saint-Ghislain 22 233 236 212 238 245 239 242 220 211 2076
Ciney 23 205 231 237 229 236 242 211 241 243 2075
Fleurus 24 231 242 239 241 231 250 212 215 191 2052
Bastogne 25 202 221 214 226 234 245 220 247 233 2042
Libramont-Ch. 26 166 229 259 230 209 255 235 231 221 2035
Waremme 27 199 217 211 217 237 233 232 228 259 2033
Soignies 28 240 239 201 196 244 233 241 224 197 2015
Dinant 30 187 216 225 189 223 233 240 244 244 2001
Malmedy 35 179 212 224 219 181 233 228 238 249 1963
Sambreville 36 241 227 133 228 229 237 247 218 200 1960
Virton 40 169 211 233 204 235 253 222 203 201 1931
Saint-Vith 49 145 208 245 186 210 233 229 221 208 1885
Chimay 59 148 199 229 209 214 233 224 233 100 1789
Couvin 79 192 204 182 141 205 233 211 180 91 1639
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Le tableau 4 est celui qui nous a permis d’identifier les villes à très forte concentration. Il reprend le classe-1
ment, de 1 à 262, des pôles au sein de la hiérarchie wallonne suivant 9 variables, en mettant l’accent sur la 2
dimension économique. La troisième colonne indique le rang occupé par chaque pôle. Ainsi, comme déjà souli-3
gné, nous obtenons un continuum jusqu’à Soignies. Par contre, on note que les trois derniers retenus, afin 4
d’assurer la complétude du maillage, présentent un classement beaucoup plus bas, singulièrement pour Cou-5
vin. 6
On peut également noter que : 7
Liège arrive au sommet de la hiérarchie pour 6 des 9 variables ; 8
Charleroi témoigne d’un plus faible niveau des points de vue de l’emploi intérieur et de 9
l’enseignement supérieur ; 10
Le taux d’emploi intérieur témoigne d’une hiérarchie spécifique, la deuxième localité, Seneffe, n’étant 11
même pas reprise dans la liste des pôles ; 12
Les différents classements permettent d’identifier des forces, mais aussi, des faiblesses spécifiques 13
comme celles de Seraing et La Louvière vis-à-vis de l’emploi intérieur ou de Soignies et Dinant vis-à-vis 14
de la part de l’emploi dans les services aux entreprises. 15
16
3.2 Dynamiques socio-économiques 17
Afin d’appréhender les dynamiques socio-économiques nous avons retenu quelques variables considérées 18
particulièrement révélatrices des différents contextes et dimensions. Ces variables permettent une comparai-19
son par groupe en distinguant : 20
Villes Politique wallonne de la Ville c’est-à-dire les 12 villes FEDER, 21
Villes PWV plus Villes largement rayonnantes (23) (SDT 2011), 22
Villes wallonnes retenues (35), 23
Villes wallonnes retenues sauf villes PWV, 24
Villes flamandes de référence (Roulers, Gand, Hasselt). 25
Nous proposons également, afin d’appréhender les dynamiques, une représentation croisée sous la forme de 26
« nuages de points ». 27
28
Population 29
Tableau 5. Importance et évolution de la population 30
Population 2016
Population 2001 - 2016 en
%
Population 2009 - 2016 en
%
Villes PWV 1.028.167 5,0 2,4
Villes Hiérarchie DT 1.303.753 6,3 2,8
Villes wallonnes 1.505.437 6,6 3,0
Villes W hors PWV 477.270 10,1 4,2
Villes FL référence 394.713 13,6 6,8
Wallonie 3.602.216 7,6 3,6
Source : DGSIE – SPF Economie 31
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9
1
Figure 3. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution de la population (DGSIE – SPF Economie) 2
3
Nous constatons que (tableau 5 et figure 3) : 4
Les 35 pôles urbains potentiels représentent 42 % de la population wallonne, dont 29 % pour les pôles 5
FEDER et 11 % pour les seules villes de Liège et de Charleroi ; 6
De manière générale, les plus gros pôles et, plus particulièrement Charleroi et Liège, présentent un dé-7
ficit de croissance démographique, contrairement aux villes flamandes de référence ; 8
L’ensemble des 35 pôles, durant la période 2001 – 2016, affiche une croissance démographique de 6,6 9
%, inférieure à la moyenne wallonne (7,6 %) avec une valeur plus faible encore pour les pôles FEDER ; 10
Chimay, se singularise par une croissance quasi nulle. 11
12
Revenu moyen 13
Tableau 6. Importance et évolution du revenu moyen par habitant 14
Revenu moyen/hab
2014
Revenu muyen/hab
2001 - 2014 en %
Revenu moyen/hab
2009 - 2014 en %
Villes PWV 14.992 56,3 11,2
Villes Hiérarchie DT 15.588 57,8 11,8
Villes wallonnes 15.929 58,4 12,1
Villes W hors PWV 17.946 62,4 13,8
Villes FL référence 18.444 52,4 13,1
Wallonie 16.671 65,3 13,7
Source : DGSIE – SPF Economie 15
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1
Figure 4. Pôles urbains potentiels - Population et revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 2
3
4
Figure 5. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 5
6
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Figure 6. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du revenu moyen (DGSIE – SPF Economie) 2
Nous constatons que (tableau 6 et figures 4 à 6) : 3
Les grandes villes, à commencer par Liège et Charleroi et Namur excepté, témoignent d’un faible ni-4
veau de revenu ; 5
Ce sont les villes à plus haut niveau de revenu qui, généralement, présentent la plus forte croissance, 6
ce qui signifie que les disparités tendent à se creuser ; 7
Avec 14.992 €, les 12 villes FEDER affichent une moyenne nettement inférieure à celle du total des 8
pôles, elle-même plus faible que la référence wallonne ; 9
Les villes flamandes de référence présentent une moyenne nettement au-dessus de celle des pôles 10
wallons ; 11
Arlon, vu son contexte spécifique, présente une croissance de revenu exceptionnelle. 12
13
14
Taux de chômage administratif 15
Tableau 7. Importance et évolution du taux de chômage administratif 16
Tx chômage admi 2014
Tx chômage admi 2001 -
2014 solde en %
Tx chômage admi 2009 -
2014 solde en %
Villes PWV 22 1,8 0,3
Villes Hiérarchie DT 21 1,9 0,4
Villes wallonnes 20 1,9 0,3
Villes W hors PWV 14 2,1 0,3
Villes FL référence 11 -0,2 1,2
Wallonie 16 1,2 0,2
Source : Steunpunt WSE 17
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Figure 7. Pôles urbains potentiels - Population et taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 2
3
4
Figure 8. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 5
6
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
0 50000 100000 150000 200000
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Population 2016
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Figure 9. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du taux de chômage administratif (Steunpunt WSE) 2
Nous constatons que (tableau 7 et figures 7 à 9) : 3
Les grandes villes, à commencer par Liège et de Charleroi, présentent généralement un taux de chô-4
mage administratif élevé ; 5
L’évolution du taux de chômage administratif est assez disparate, les grandes villes témoignant plutôt 6
d’une tendance haussière ; 7
Avec une valeur de 22 %, les 12 villes FEDER affichent une moyenne nettement supérieure à celle du 8
total des pôles, 20 %, elle-même au-dessus de la référence wallonne, 16 % ; 9
Les trois villes flamandes présentent une moyenne nettement inférieure aux valeurs wallonnes ; 10
Saint-Vith et Libramont, avec respectivement 5 % et 9 %, présentent des situations particulièrement 11
favorables. 12
13
Emploi total (salariés et indépendants à titre principal) 14
Tableau 8. Importance et évolution de l’emploi 15
Emploi total 2014
Emploi total 2001 – 2014 en
%
Emploi total 2009 – 2014 en
%
Villes PWV 457.684 4,5 -0,6
Villes Hiérarchie DT 608.305 8,6 0,7
Villes wallonnes 685.775 9,5 0,8
Villes W hors PWV 228.091 21,0 3,7
Villes FL référence 263.414 16,4 4,5
Wallonie 1.196.882 12,6 -0,2
Source : ONSS & INASTI 16
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1
Figure 10. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution de l’emploi total (ONSS & INASTI) 2
3
Nous constatons que (tableau 8 et figure 10) : 4
De manière générale, les grandes villes, à commencer par Liège et Charleroi, présentent générale-5
ment un déficit de croissance de l’emploi ; 6
Avec une croissance, entre 2001 et 2014, de 4,5 %, les 12 villes FEDER affichent un gain nettement in-7
férieur à celui du total des pôles, 9,5 %, lui-même en dessous de la référence wallonne, 12,6 % ; 8
Les pôles wallons hors ceux FEDER affichent une très forte croissance de l’emploi, supérieure même à 9
la moyenne des trois villes flamandes de référence ; 10
Quelques pôles affichent des croissances exceptionnelles : Wavre :47 %,Ath : 46 %, Gembloux : 36 %, 11
Herstal : 34 % et Waremme : 33 % ; 12
13
Emploi intérieur (ratio emploi total / population de 15 à 64 ans) 14
Tableau 9. Importance et évolution de l’emploi intérieur 15
Ratio emploi intérieur 2014
Ratio emploi intérieur 2001 - 2014 solde en
%
Ratio emploi intérieur 2009 - 2014 solde en
%
Villes PWV 68 -0,5 -0,6
Villes Hiérarchie DT 72 1,6 0,2
Villes wallonnes 71 1,8 0,0
Villes W hors PWV 78 8,1 1,8
Villes FL référence 102 4,5 1,4
Wallonie 55 2,5 -0,7
Source : IWEPS 16
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1
Figure 11. Pôles urbains potentiels - Population et ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 2
3
4
Figure 12. Pôles urbains potentiels - Population et évolution du ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 5
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1
Figure 13. Pôles urbains potentiels - Importance et évolution du ratio d’emploi intérieur (IWEPS) 2
3
Nous constatons que (tableau 9 et figures 10 à 13) : 4
Les plus fortes valeurs d’emploi intérieur s’observent au niveau des pôles de taille moyenne, inférieure 5
à 50.000 habitants ; 6
Ce sont ces mêmes localités qui enregistrent les plus fortes croissances, avec une amplification des 7
disparités ; 8
Si les villes FEDER présentent un ratio moyen de 68, supérieur à la référence wallonne (55), il est ce-9
pendant en deçà de la moyenne des pôles hors FEDER, 78 ; 10
Ces villes FEDER affichent en moyenne un léger déclin durant la période 2009 – 2014, de l’emploi inté-11
rieur, tout comme la Wallonie (mais pas les pôles hors FEDER) ; 12
Wavre (111), Marche-en-Famenne (103), Libramont – Chevigny (99), Nivelles (98) et Ottignies – Lou-13
vain-la-Neuve (95) enregistrent des valeurs particulièrement élevées. 14
15
Emploi des secteurs des services aux entreprises 16
Tableau 10. Importance et évolution de la part de l’emploi dans les services aux entreprises 17
Part des secteurs des services aux entreprises dans
l'emploi 2014
Villes PWV 12,0
Villes Hiérarchie DT 12,0
Villes wallonnes 12,0
Villes W hors PWV 12,0
Villes FL référence 15,6
Wallonie 13,0
Source : IWEPS 18
19
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1
Figure 14. Pôles urbains potentiels - Population et part de l’emploi dans les services aux entreprises (IWEPS) 2
Nous constatons que (tableau 10 et figure 14) : 3
De manière générale, la distribution de la part relative de l’emploi dans les services aux entreprises 4
parait assez disparate et les différents agrégats de pôles présentent tous la même valeur 12 %, bien in-5
férieure à la référence flamande (15,6 %) ; 6
Quelques pôles apparaissent véritablement spécialisés dans le domaine : Gembloux (25 %), Nivelles 7
(17 %) et Wavre (17 %). 8
9
Bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale ou son équivalent (RIS ou ERIS) 10
11
Tableau 11. Importance et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale dans la 12
population de 18 à 64 ans 13
%(E)RIS 18-64 ans 2003
% (E)RIS 18-64 ans 2014
% (E)RIS 18-64 ans 2003-2014
Solde
Villes PWV 3,4 4,5 1,1
Villes Hiérarchie DT 3,1 4,0 0,9
Villes wallonnes 2,9 3,6 0,7
Villes W hors PWV 1,8 1,8 -0,1
Wallonie 2,1 2,3 0,2
Source : IWEPS 14
15
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1
Figure 15. Pôles urbains potentiels - Population et part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale (IWEPS) 2
3
4
Figure 16. Pôles urbains potentiels - Population et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration 5 sociale (IWEPS) 6
7
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1
Figure 17. Pôles urbains potentiels - Population et évolution de la part de bénéficiaires d'un revenu d’intégration 2 sociale (IWEPS) 3
Nous constatons que (tableau 11 et figures 15 à 17) : 4
De manière générale, les grandes villes, et singulièrement Liège et, dans une moindre mesure Charle-5
roi, présentent une part importante de bénéficiaires d'un revenu d’intégration sociale ; 6
Et c’est au sein de ces mêmes grandes villes que la croissance de la part de bénéficiaires d'un revenu 7
d’intégration sociale est la plus forte ; 8
Dès lors, il n’est pas étonnant que les villes FEDER présentent une moyenne de 3,4 % nettement plus 9
élevée que celle de l’ensemble des villes wallonnes, 2,9 %, elle-même au-dessus de la référence wal-10
lonne ; 11
C’est aussi au sein de ces pôles FEDER que la croissance est la plus élevée ; 12
A contrario, les pôles non FEDER se distinguent par une valeur moyenne de 1,8 %, soit nettement plus 13
faible. 14
15
3.3 Approche dynamique basée sur les flux de travail (matrice O – D ONSS) 16
Le tableau 12 et les figures 18 et 19 sont basés sur la matrice origine – destination de l’ONSS. Nous avons 17
considéré comme flux tout mouvement de minimum 200 travailleurs d’une entité à une autre. La part de 18
l’emploi local correspond à la part de travailleurs résidants et actifs dans la même entité. 19
20
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Tableau 12. Flux sortants et entrants de travailleurs 1
Nom Part em-ploi local
(%)
Nbre flux sortants internes
Nbre flux sortants externes
Nbre flux entrants internes
Nbre flux entrants externes
Soldes flux entrants - sortants
Liège 48 21 3 57 2 35
Wavre 23 2 1 22 2 21
Namur 51 16 2 38 0 20
Charleroi 47 25 2 41 2 16
Ottignies-Louvain-la-N. 25 3 1 19 1 16
Mons 38 13 1 26 2 14
Herstal 24 5 0 19 0 14
Arlon 63 0 1 13 1 13
Nivelles 23 5 1 17 1 12
Saint-Ghislain 20 2 1 9 1 7
Ath 30 4 1 10 1 6
Eupen 67 1 2 9 0 6
Tournai 54 9 2 15 1 5
Marche-en-Famenne 49 2 1 8 0 5
Dinant 31 3 0 8 0 5
Braine-l'Alleud 16 5 1 10 1 5
Saint-Vith 63 0 0 5 0 5
Huy 27 5 0 9 0 4
Libramont-Chevigny 43 1 1 6 0 4
Seraing 22 7 1 11 0 3
Bastogne 54 0 1 4 0 3
Ciney 34 3 0 6 0 3
Gembloux 16 4 1 7 1 3
Virton 46 1 1 3 1 2
Waterloo 14 2 1 4 1 2
Fleurus 17 2 1 5 0 2
Chimay 41 2 0 3 1 2
Couvin 37 2 0 3 1 2
Waremme 22 1 1 3 0 1
Soignies 28 3 1 5 0 1
La Louvière 32 10 1 10 1 0
Mouscron 56 3 3 5 1 0
Malmedy 37 2 1 3 0 0
Sambreville 18 5 1 5 0 -1
Verviers 37 19 1 13 0 -7
Source : ONSS 2015 2
3
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1
Figure 18. Pôles urbains potentiels – Flux sortants de travailleurs et entrants vers les pôles extérieurs (ONSS) 2
3
4
Figure 19. Pôles urbains potentiels – Flux entrants de travailleurs et sortants vers les pôles extérieurs (ONSS) 5
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Nous constatons que (tableau 12 et figures 18 et 19) : 1
Au sein des pôles urbains potentiels ayant une vocation de pôles économiques, il apparait logique que 2
le nombre de flux entrants soit, parfois très nettement, supérieur au nombre de flux sortants; 3
Toutefois, ce constat s’inverse vis-vis des pôles extérieurs à la Wallonie, ce qui témoigne d’un déficit 4
d’attractivité à l’échelle métropolitaine ; 5
Deux pôles, Sambreville et Verviers affichent un nombre de flux sortants supérieurs aux entrants ; 6
Wavre et Ottignies – Louvain-la-Neuve présentent un nombre de flux entrants particulièrement élevé 7
en regard de celui des sortants ; 8
Eupen, Arlon et Saint-Vith affichent une part d’emploi local particulièrement élevée. 9
10
3.4 Focus sur le contexte social à l’échelle infra-communale 11
La figure 20 propose une identification des quartiers socio-économiquement défavorisés sur base de l’indice 12
synthétique de difficulté basé sur l’analyse d’une vingtaine de variables (CPDT 2016) et nous renvoyons au 13
rapport d’étude pour une présentation détaillée de l’indice. 14
D’un point de vue territorial, la carte met en évidence deux dynamiques. La première est la concentration des 15
quartiers considérés en difficulté au sein des villes du sillon Sambro-Mosan et, plus particulièrement de Liège et 16
Charleroi. La seconde est la présence isolée de quartiers considérés en difficulté au sein de l’ensemble du terri-17
toire wallon. 18
Soulignons le biais au niveau des communes de l’extrême sud-est de la Wallonie qui résulte du fait que les 19
données proviennent de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale qui ne prend pas en considération les reve-20
nus perçus à l’étranger. 21
22
Figure 20. Identification des quartiers en difficulté (CPDT 2016) 23
24
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23
4. Spécificités des espaces ruraux 1
4.1 Considérations méthodologiques 2
Dans l’état du territoire (CDPT 2016), les espaces ruraux ont été déterminés sur base de critères d’occupation 3
du sol et de densité de population (fig.21) et le territoire rural wallon a été découpé en 10 zones (fig.22) pour 4
lesquelles une série d’enjeux spécifiques a été mise en évidence (sur base de l’étude CPDT « défis des espaces 5
ruraux », 2015). Les grandes caractéristiques de ces zones ont été relevées au sein de la note explicative ac-6
compagnant la structure territoriale de fait de l’état du territoire : localisation au sein de l’armature urbaine et 7
des infrastructures de communication et de transport wallons ; occupation du sol ; positionnement en termes 8
d’émission de GES, énergétique et de biodiversité ; enjeux en liens avec les 10 dynamiques étudiées en 2015. 9
Les dynamiques institutionnalisées de projet de territoire – y compris trans-communales - affectant les espaces 10
ruraux (fig.23) ont été relevées. L’armature urbaine (communes rayonnantes) est celle qui avait été réalisée 11
pour le diagnostic territorial de 2011 (fig.24). Elle avait été établie en prenant en compte la présence, 12
l’importance et le rayonnement d’un certain nombre de service/d’équipement (y compris de transport) et le 13
poids de l’emploi en fonction de l’importance de la population de chaque commune. 14
Figure 21. : Communes rurales, semi-rurales et urbaines, DGO3 - PwDR 2014-2020
Figure 22. Découpage spatial en 10 zones en fonction de l’analyse de données statistiques, des structures fonction-
nelles territoriales et des dynamiques territoriales observées ou pressenties (CPDT, 2015)
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24
Figure 23. : Armature urbaine wallonne (CPDT, 2011)
Figure 24. : Dynamiques de projet des territoires ruraux (CPDT, 2016)
1
Au sein de la DPR 2014-20191, les espaces ruraux sont considérés comme des ressources de développement
économique à valoriser. Cette présente note a donc pour objet, en ce qui concerne les espaces ruraux, d’une
part, de compléter l’identification des spécificités des espaces ruraux wallons d’un point de vue économique
et plus particulièrement leurs atouts et leurs faiblesses et, d’autre part, de spécifier les communes rayon-
nantes non étudiées au niveau des pôles urbains.
Cette caractérisation économique a été envisagée selon trois types d’analyse : sur base
- des ressources naturelles locales, - des services écosystémiques
2 (SE),
- de l’économie locale (productive, résidentielle, publique, sociale) des communes wallonnes.
2
Six ressources naturelles locales ont été retenues pour être analysées (Cf. Annexe 1): 3
- le sol et les productions agricoles, 4
- le bois (hors énergie) et la sylviculture, 5
- le sous-sol et les carrières, 6
- l’eau (hors énergie) en termes d’approvisionnement, 7
- l’énergie, 8
- et le tourisme y compris via la composante paysagère. 9
10
Les résultats sont présentés sous la forme de schémas cartographiques3 (les tableaux multicritères ayant servi à 11
1 Point XVIII. Le tourisme – Faire de la Wallonie une destination touristique d’excellence : « … Le territoire wallon dispose de
nombreux atouts touristiques qu’il convient de promouvoir et de soutenir : appuyer la stratégie touristique régionale sur les maitres-atouts de la Wallonie, à savoir les sites naturels (notamment les massifs forestiers, les plans d’eaux et vallées et les parcs naturels), … ».
Point XVII. Développement territorial - Réponses à apporter aux défis et aux besoins de la ruralité: « …. Les espaces ruraux où vivent près 40% des wallons constituent une ressource importante pour le développement économique de notre ré-gion : agriculture, transformation agro-alimentaire, secteur du bois, biomasse, tourisme, etc. … »
Point XXI. Environnement – Renforcer la biodiversité, protéger la nature: « … La nature et la biodiversité contribuent à notre qualité de vie et offrent de nombreux « services collectifs » et des ressources qui doivent rester accessibles à chacun (es-paces naturels, fourniture d’alimentation et de matières premières, épuration de l’eau et de l’air, contrôle de l’érosion, stabilisation et modération du climat, etc.) … ».
Point IV. Agriculture - Introduction: « … L’agriculture constitue un potentiel d’emplois en zone rurale … ». « … Les agricul-teurs remplissent aujourd’hui des missions essentielles à la société comme la préservation et la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité et des sols, du territoire et la préservation ainsi que la gestion du territoire et des paysages… » « … Le Gvt développe une politique agricole régionale qui poursuit quatre axes stratégiques : assurer un revenu équi-table aux agriculteurs, faciliter l’installation et garantir un accès durable à la terre, consolider et développer l’emploi agri-cole, valoriser l’agriculture et les produits du terroir. »
2 Les services écosystémiques sont la contribution des écosystèmes au bien-être humain. Ils représentent les flux partant
des écosystèmes vers la société humaine. L'analyse des services écosystémiques révèle la multifonctionnalité des écosys-tèmes et la diversité des bénéficiaires.
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25
établir ces schémas sont placés en annexe) et de tableaux atouts/faiblesses présentés par sous-ressource et/ou 1
ressource accompagnés d’un texte de contextualisation. 2
3
Après de premières investigations4, il est rapidement apparu qu’aucune caractérisation économique géo-4
localisée des services écosystémiques (SE) n’existe à l’échelle de la Wallonie ou ne couvre l’entièreté du terri-5
toire wallon (à l’échelle communale par exemple). La soixantaine de SE présents en Wallonie 6
(http://webserver.wal-es.be/fr/typologie-des-se consulté le 07/03/2017) se répartissent entre les SE de pro-7
duction, de régulation et culturels. Une trentaine d’entre eux - majoritairement au sein des SE de production et 8
culturels - semble intéressante en termes de potentialité d’impacts territoriaux pour la caractérisation des 9
zones rurales (Cf. Annexe 2). Une quinzaine de SE seront indirectement traités dans la caractérisation des res-10
sources naturelles locales (Cf. Annexe 1) et un point relatif à la biodiversité a été ajouté à la caractérisation des 11
ressources naturelles locales. 12
13
Il n’y a jamais eu d’actualisation de l’étude réalisée en 2007 (données 2001) par la CPDT sur la caractérisation 14
des communes wallonnes sur la base de l’économie locale. Ce point a cependant été abordé via la caractérisa-15
tion des ressources naturelles locales et les enseignements de la recherche espaces ruraux en ce qui concerne 16
la base productive, la base résidentielle et la base sociale. 17
18
Les principaux enseignements tirés de cette spécification des espaces ruraux sont dégagés 19
- d’un point de vue territorial - les dix zones rurales faisant l’objet d’un tableau atouts/faiblesses repre-20
nant leurs 3 à 5 spécificités principales ; 21
- d’un point de vue régional, avec la mise en exergue des éléments transversaux primordiaux, dans une 22
optique d’explicitation des éléments dynamisants pour le territoire wallon. 23
4.2 Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 24
a. Le sol - les productions agricoles 25
Onze critères5 ont servi de base à la caractérisation de la production agricole des 10 zones rurales (Cf. Annexe 26
4). Le schéma cartographique de synthèse (fig. 25) qui en résulte nuance la traditionnelle opposition entre le 27
nord de la région wallonne dominé par les cultures et le sud caractérisé par les herbages et l’élevage bovin en 28
mettant en évidence la mixité cultures/élevage (avec un gradient variable) pour une bonne partie du Hainaut et 29
du Brabant wallon. Le lien entre élevage et mode de production biologique apparaît clairement. La majorité des 30
cultures industrielles6 (auquel on a joint les pommes de terre) se concentrent sur les terres fertiles du nord-31
ouest de la Wallonie. Les betteraves sucrières et le colza représentent plus de 80% (respectivement 64% et 32
19%) des surfaces réservées aux plantes industrielles en Wallonie (8,5% de la SAU soit +/-60.000ha en 2014). 33
Les pommes de terre occupent 4,8% de la SAU (soit +/-35.000ha en 2014). 34
Les productions agricoles font partie du secteur primaire et occupaient un peu moins de 23.000 personnes en 35
2013 (exploitants, conjoints aidants, autres membres de la famille et main d’œuvre non familiale) soit 31% de 36
la main d’œuvre agricole nationale. Le secteur agricole wallon est moins consommateur en main d’œuvre que 37
la Flandre (6,6 unités de travail pour 100ha en Flandre pour 2,3 UTA en Wallonie) où l’horticulture est plus 38
développée. Ceci explique en partie aussi la faiblesse de la main d’œuvre non familiale en Wallonie (13,4%). 39
40
3 La carte schématique est une représentation simplifiée du réel qui vise à représenter les traits essentiels d’un territoire
dans une intention de communication (Cf. annexe 3).
4 Sur base d’une recherche rapide de références et de la consultation de deux experts dans le domaine (Pr. Nicolas Den-
doncker (Unamur) et Pr. BAULER Tom (ULB).
5 Tirés des publications suivantes : évolution de l'économie agricole et horticole de la Wallonie en 2014-2015, DGO3 et note
de recherche de la CPDT n°47 Biocarburants, territoires et agriculture octobre 2014
6 Les cultures industrielles sont celles qui ne peuvent pas être utilisées directement sur l’exploitation et doivent subir une
transformation importante par des procédés élaborés nécessitant de lourds investissements (betteraves sucrières, lin, chicorée à café ou à inuline, oléagineux, tabac, houblon, …).
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26
Figure 25. : Caractérisation des espaces ruraux sur la base des productions agricoles (CPDT, 2017) 1
Selon la filière de l’industrie alimentaire wallonne7, en 2015, le secteur occupait 20.642 travailleurs à temps 2
plein, soit 17,2% de l’emploi industriel wallon essentiellement au sein de PME (secteur secondaire). Les quatre 3
plus grands sous-secteurs en termes d’emploi (70,8%) sont les boulangeries-pâtisseries-biscuiteries, la trans-4
formation et conservation des fruits et légumes (y compris la pomme de terre), la viande et la fabrication de 5
boissons. 6
7
En Wallonie, la production de pommes de terre est destinée majoritairement à l’industrie de la transformation 8
(75%), à la vente via la grande distribution (10-15%), aux circuits courts et à la vente directe (5-10%) (Fiwap). En 9
Belgique (Belgapom), le secteur de la transformation de la pomme de terre est florissant et en croissance de-10
puis plusieurs années (exportation de produits finis, importation de pommes de terre, investissement, emploi). 11
En Wallonie (1/3 de l’industrie belge), ce secteur est concentré en Wallonie picarde (Mydibel et Roger&Roger à 12
Mouscron, Clarebout Potatoes à Commines-Warmeton, Lutosa/Mc Cain à Leuze-en-Hainaut et Ecofrost à Per-13
wez). La production de pommes de terre y est conséquente car le coût du transport est un facteur important. 14
Les modalités de fonctionnement du secteur (transformation toute l’année) font que les besoins de stockage 15
sont notables : soit directement chez les producteurs, soit chez des négociants intermédiaires. A côté de cette 16
production industrielle liée à la transformation, il existe une production destinée à la consommation directe 17
dispersée au sein des espaces ruraux. Une variété particulière fait l’objet d’une Indication Géographique Pro-18
tégée8 (I.G.P.) : la Plate de Florenville sur l’aire géographique incluant, outre Florenville, les anciennes commu-19
nes comprises dans le triangle Muno – Vance et Châtillon – Dampicourt. 20
21 Tableau 13 – Atouts/faiblesses – Pommes de terre 22
Pommes de terre
Zones 1, 2, 3, 4 (sauf ouest), 5 (nord), 6 (ouest)
ATOUTS FAIBLESSES
- Conditions physiques idéales : qualité des terres et climat adapté (non délocalisable)
- IGP Plate de Florenville - 1/3 de l’industrie de transformation belge con-
centrée en Wallonie picarde
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre
- Impact du coût élevé des charges salariales et so-ciales sur les coûts de transformation
- Impact du coût élevé de l’énergie (y compris pour le transport)
- Rachat de terres agricoles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs
- Besoin notable de lieux de stockage répartis plus particulièrement à proximité des lieux de produc-tion ou de transformation
En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 23
7 Rapport économique annuel 2015 de la Fevia
8 Produit pour lequel il existe un lien géographique au moins à l´un des stades de la production, préparation ou transforma-
tion.
Pdts et betteraves
xxxxxxx xxxxxx xxxxx Pdts, betteraves et colza
xxxxxxx xxxxxx xxxxx Betteraves et Colza
xxxxxxx xxxxxx xxxxx Colza
xxxxxxx Pdts, betteraves et horticulture
xxxxx xxxxxxx xxxxxxx xxxxxxxxxx Mode de production biologique
xxxxxxxxxxxxxx xxxxxx Cultures
xxxxxxx xxxxxx Cultures/bovins-lait
xxxxxxx xxxxxx Elevages
xxxxxxx xxxxxx Bovins-lait
Bovins-viande
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27
1
La Hesbaye est la zone la plus hautement spécialisée en betteraves de Belgique. Deux groupes sucriers (Iscal 2
Sugar et la Raffinerie Tirlemontoise) se partagent le marché belge de la transformation du sucre. Avec pour le 3
premier une sucrerie établie à Fontenoy (zone d’approvisionnement principalement en Flandres Occidentale et 4
Orientale et en Wallonie Picarde) et pour le deuxième (zone d’approvisionnement en Brabant flamand, Lim-5
bourg et solde de la Wallonie) une sucrerie à Tirlemont et une seconde à Wanze qui est alimentée via pipe-line 6
par le jus dense provenant de la râperie de Longchamps. En 2015/2016, 83% du sucre produit en Belgique 7
l’était sous quota (soit 676.000 tonnes), 10% exporté hors de l’UE, 4% de sucre industriel (36.000 tonnes desti-8
nées principalement pour la production de bioéthanol par Biowanze), 2% reporté sur la campagne 2016/2017 9
et 1% encore à valoriser. Le secteur a subi une première restructuration importante en 2007/2008. Il a ainsi 10
perdu 33% du nombre de planteurs et les emblavements ont baissé de 25% pour l’ensemble de la Belgique 11
(baisse plus importante en Flandre qu’en Wallonie). A partir du 1er
octobre 2017, les quotas disparaissent. Les 12
betteraves de 2017 seront les premières betteraves produites sans quota et sans prix minimum garanti pour la 13
betterave. Le secteur9 est toutefois assez confiant en ce qui concerne l’après-quota à condition de ne pas tom-14
ber dans la dérive dans laquelle est tombée le secteur laitier à la fin des quotas : produire pour produire. 15
16 Tableau 14 – Atouts/faiblesses – Betteraves 17
Betteraves
Zones 1, 2, 3, 4 (sauf ouest), 5 (nord), 6 (ouest), 7 (nord-ouest) et 8 (nord-ouest)
ATOUTS FAIBLESSES
- Conditions physiques idéales : qualité des terres et climat très adapté (non délocalisable)
- Efficacité du secteur : rendement betteraviers des planteurs parmi les meilleurs d’Europe, groupes su-criers toujours en bénéfice dans un secteur en diffi-culté
- Situation centrale en Europe (et proximité du port d’Anvers, plaque tournante du commerce du sucre)
- Organisation interprofessionnelle entre planteurs et fabricants
- Impact du coût très élevé des terres et des fermages sur les coûts de production des betteraves
- Impact du coût élevé des charges salariales et sociales sur les coûts de transformation
- Structure des sucreries belges (usines pri-vées)
10
En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 18
19
Le colza est cultivé pour ses graines qui permettent de produire de l’huile riche en oméga-3. L’huile de colza 20
peut aussi bien être consommée directement en alimentation humaine que transformée en biodiesel sans 21
perte de matière car elle est extraite de la même manière et à partir des mêmes variétés. En pratique, la valori-22
sation énergétique du colza wallon peut varier de 0 à 100 % car celle-ci dépend du marché de l’énergie, du 23
diesel, du soja et de la palme (autres matières premières pour le biodiesel), ainsi que des politiques nationales 24
en faveur des biocarburants locaux, etc. (APPO, 2015, communication personnelle ; Sillon Belge, 2009). Au 25
niveau wallon, sa production est concentrée dans le namurois. 26
27
Afin de préciser la spécificité des espaces ruraux wallons, d’autres sous-secteurs liés à la production agricole 28
sont brièvement évoqués pour leurs potentialités de développement et/ou parce qu’ils ont peu ou pas été 29
abordés au sein du diagnostic territorial de la Wallonie en 2011 et de l’état du territoire wallon en 2016 de la 30
CPDT. Il s’agit de la culture du vin, du chanvre, de la production de fruits et de la pisciculture. D’autres produc-31
tions plus alternatives comme le miel, les « viandes originales » (canard/foie gras, escargot, autruche, …), … 32
n’ont pu être approchées vu les délais impartis pour la réalisation de cette note complémentaire. Le secteur de 33
la production viandeuse et laitière, le secteur de l’horticulture (productions maraichères, cultures sous serres, 34
pépinières et cultures ornementales, sapins de Noël) ou encore la culture du Miscanthus ou de légumes 35
(15.000 ha en 2014) ont été traités dans les diagnostics précités. Leurs participations aux atouts et faiblesses du 36
territoire rural wallon ont été repris de ces études et intégrés à cette note (dans le tableau AF des productions 37
agricoles). 38
39
9 Rapport 2015 de la Confédération des betteraviers belges.
10 Ailleurs, coopératives plus représentées.
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En 2013, la Wallonie comptait 16 exploitations viticoles professionnelles soit 55 ha productifs auxquels il 1
convient d’ajouter les surfaces plantées par les nombreux amateurs non reprises au sein du recensement agri-2
cole. Historiquement, en raison d’une exposition idéale, les vignobles étaient particulièrement présents sur les 3
coteaux de la vallée de la Meuse (de Namur à Liège en passant par Huy). Ils existent toujours, se trouvent plu-4
tôt en milieu urbain et sont le plus souvent le fait d’amateurs avertis. Aujourd’hui encore, la seule appellation 5
d’origine contrôlée restreinte géographiquement en Wallonie, celle des « Côtes de Sambre et Meuse », 6
concerne le bassin hydrographique de la Meuse. Depuis les années 2000, de nouveaux terrains plus vastes hors 7
zone urbanisée ont été conquis : plaines alluviales évasées, versants doux et plateaux. De nouvelles espèces 8
interspécifiques s’accordent à notre climat. Certains types de sol (crayeux notamment) sont bien adaptés à la 9
production de vin effervescent. La culture des vignes est toujours en phase d’expansion (plusieurs dizaines 10
d’hectares ces dernières années). Le développement de l’œnotourisme, piste pour améliorer la rentabilité des 11
installations professionnelles, pourrait entraîner la mise en valeur des vignobles et des outils de production 12
(construction de chais contemporains, balisage de routes des vins…). 13
14
La culture du chanvre en Wallonie date d’il y a moins de 10 ans mais a connu une croissance importante. De 30 15
ha et +/- 10 d'agriculteurs en 2009, elle est passée en 2015 à 400 ha de chanvre cultivés par une septantaine 16
d'agriculteurs (avec un objectif régional d’atteindre une fourchette entre 700 et 1.000 ha en 2020). Cette cultu-17
re est quasi absente de Flandre et se concentre actuellement dans les provinces de Namur et de Luxembourg 18
mais elle est possible dans toutes les régions agricoles wallonnes. Si les premières années, la production wal-19
lonne était destinée à des lignes de défibrage en Flandre ou à l’étranger, rapidement des investissements ont 20
été réalisés dans les outils de transformation. Ainsi, une unité de défibrage s’est créée à Marloie en 2016. Cette 21
culture a un large potentiel de valorisation : bioplastiques, écoconstruction et écorénovation et alimentation. Il 22
s’agit toutefois d’une culture de complément (rendement faible) surtout pratiquée par des éleveurs. 23
24
Le verger wallon (un peu moins de 1.500 ha) représente 8 à 9% du total de la production belge. 61 exploitations 25
sur 150 (41%) sont spécialisées en arboriculture fruitière (seule source de revenu). La production de fruit wal-26
lonne comprend majoritairement la culture des pommes et des poires au sein de vergers quasi exclusivement 27
constitués de basses tiges menés en culture intégrée11
et localisés essentiellement en Hesbaye, dans les régions 28
de Liège, Visé, Hannut, Waremme, Namur, Charleroi et Mons. Les pommiers (+/-600 ha pour une centaine de 29
producteurs) et les poiriers (+/-700 ha pour une centaine de producteurs) se répartissent à peu près d’égale 30
façon. C’est une production fortement dépendante de l’exportation. Depuis de nombreuses années, les planta-31
tions de pommiers (concurrencées par la production polonaise et impactées par l’embargo russe) diminuent 32
alors que celles des poiriers augmentent. A côté de cette culture de pommiers et de poiriers, il existe une petite 33
culture de cerisiers (+/- 130 ha) et de pruniers (+/- 20 ha). En 2016, on comptait 45 producteurs wallons de 34
petits fruits (essentiellement des fraises et dans une moindre mesure des framboises - les groseilles rouges, les 35
cassis et les mûres étant cités pour mémoire - dont 74% ne produisent que des fraises, 19% des fraises et des 36
petits fruits et 2% que des petits fruits - +/- 70 ha de fraisiers pour 30 ha de petits fruits). Les fraisiéristes wal-37
lons pratiquent la culture en pleine terre. La région de Wépion est spécialisée dans cette production. C‘est 38
d’ailleurs là qu’est localisée la seule criée wallonne. De nombreux produits dérivés de bouche sont produits, à 39
partir des fruits, de façon artisanale ou plus industrielle, directement chez le producteur ou pas, avec des cir-40
cuits de commercialisation variés. Citons les producteurs de cidre et de poiré (3 producteurs importants en 41
Wallonie), de confitures et de jus (un producteur au niveau européen). 42
43 Tableau 15 – Atouts/faiblesses – Fruits 44
Fruits
Zones 2 (ouest), 3, 5 (nord et centre), 4 (nord-est), 6 (nord)
ATOUTS FAIBLESSES
- Un des principaux pays producteurs de poires en Europe (15% des parts de marché)
- Pionnière dans la culture intégrée fruitière en Eu-rope (99% des pommes)
- Impact du coût élevé des charges salariales et sociales sur les coûts de production (concur-rence de la Pologne)
- Dépendance vis-à-vis des marchés d’exportation (1/3 production belge des
11 La culture intégrée fruitière implique notamment un aménagement spécifique des abords des vergers : haies d’espèces indigènes, nichoirs et perchoirs, bandes fleuries et herbacées, et zones de compensation écologique pour accueillir la faune utile et maintenir la biodiversité.
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pommes – impact de l’embargo russe en 2014) - Toutes les criées du secteur sont localisées en
Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises)
- Manque d'outils de transformation et d’outils logistiques en Wallonie
En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 1
2
Une quarantaine de pisciculteurs existent en Wallonie (dont une part importante en activités secondaires), 3
localisés principalement dans les cantons de l’est, la Botte du Hainaut, la Province de Namur et du Luxembourg, 4
là où les précipitations sont plus importantes. 80 % de la production sont des truites essentiellement destinées 5
au repeuplement des eaux de surface (rivières et étangs de pêche). Une dizaine de producteurs (employant 6
une cinquantaine de personnes) transforment et vendent leurs produits de bouche. En termes de standard 7
qualitatif, citons la truite d‘Ardenne (min. 4 sem. dans des eaux ardennaises) et l’Escavèche de Chimay qui vient 8
de recevoir son IGP. 9
10 Tableau 16 – Atouts/faiblesses – Le sol - les productions agricoles : synthèse 11
Le sol - les productions agricoles : synthèse
Atouts Faiblesses
- Des ressources (partiellement) non délocali-sables ayant dans certains cas une implication foncière (protection/concurrence)
Des productions reconnues / en cours de reconnaissance par des « labels » avec des indications géographiques Des conditions physiques idéales (qua-lité des terres et climat adapté) pour un cer-tain nombre de productions donnant des rendements concurrentiels sur les marchés mondialisés
- Une culture intégrée fruitière développée (ayant des besoins fonciers spécifiques) permettant un retour pour la biodiversité (aménagement spéci-fique des abords des vergers)
- Augmentation progressive de la taille des exploi-tations pour atteindre une dimension écono-mique viable
- Concentration spatiale des productions bovine et laitière (développement des marchés aux bes-tiaux)
- Disponibilité de terres à l’épandage (pour pro-duction wallonne locale)
- Emergence et développement de nouvelles acti-vités agricoles et non agricoles sur le site de l’exploitation (productions alternatives, agrocar-burants, horticulture, circuits courts, services à l’environnement, au cadre de vie, au tourisme)
- Potentiel de développement des filières porcine, avicole, ovine, caprine
- Une certaine inadéquation entre les disponibili-tés foncières et les contraintes liées aux condi-tions techniques et/ou des prescriptions zonales et/ou leur accessibilité
en lieux de stockage directement chez les producteurs (à la ferme comme pour les pommes de terre ou les céréales par exemple ou sur les champs pour les bette-raves) ou dans des centres temporaires de regroupement en outils de première / deuxième transformation voire de commercialisation en liens avec les différentes échelles de pro-duction (producteur/transformateur, arti-san, coopérative, PME, etc.) avec la difficulté du saut quantitatif impliquant souvent une délocalisation
- Un foncier de moins en moins disponible (rareté) et de moins en moins accessible (fermage élevé, rachat de terres par des transformateurs) en lien avec la concurrence des fonctions y compris au niveau des productions agricoles
- Des productions agricoles avec une utilisation moins intensive de main d’œuvre que la Flandre (secteur horticole moins développé)
- Fragilité de certains sous-secteurs spécialisés (viande et lait) et de certaines régions (Herba-gère, Ardenne et Haute Ardenne)
- Dispersion spatiale importante des productions horticoles et animales alternatives
- Cohabitation agriculteurs et non agriculteurs dif-ficile (NIMBY)
En italique, les atouts et les faiblesses ayant moins de liens directs avec le territoire 12 En vert, les atouts et les faiblesses issus du diagnostic territorial 2011 13
14
b. Le bois (hors énergie) et la sylviculture 15
La superficie forestière couvre un tiers du territoire wallon (près de 554.000 hectares). Près de la moitié (48 %) 16
est détenue par le secteur public et bénéficie du régime forestier prescrit par le Code forestier tandis que 17
l’autre moitié (52 %), souvent très morcelée, est partagée entre une multitude de propriétaires privés, dont le 18
nombre est estimé à près de cent milles. La couverture forestière est inégalement répartie sur le territoire 19
wallon (Cf. fig. 26). La région la plus boisée (58%) est l’Ardenne. Le nouveau Code forestier (2009) inscrit la 20
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gestion durable et multifonctionnelle dans la politique forestière wallonne. La fonction sociale et la fonction 1
écologique ont été partiellement abordées dans le point tourisme et le point biodiversité (30% des superficies 2
forestières sont concernées par des mesures liées à Natura 2000). De façon simpliste, on peut réduire la fonc-3
tion économique à la production de bois - en tant que matériaux ou en tant que combustible énergétique 4
(brièvement approchée dans le point énergie) - auquel on peut y ajouter les revenus de la chasse (location des 5
terrains, vente du gibier). Une part non négligeable des rentrées financières des communes propriétaires de 6
bois est constituée des ventes de bois et de location du droit de chasse, leur offrant un avantage important 7
(rentrées régulières importantes) dans la gestion de leur budget. La filière forêt-bois offrait en 2015 près de 8
18.380 emplois directs y compris les indépendants. Les activités sylvicoles (gestion et exploitation forestière) et 9
de sciage sont principalement présentes au sud du sillon. Il existe une tension entre l’offre et la demande tant 10
en bois résineux (diminution des surfaces de pessières) qu’en bois feuillus (concurrence des acheteurs étran-11
gers pour les grumes de qualité). Les entreprises de seconde transformation du bois (fabrication de charpentes 12
et de menuiseries, de panneaux en bois, de pâte à papier…), productrices de matériaux à plus haute valeur 13
ajoutée, admettent un rayon d’approvisionnement plus étendu. Elles sont peu présentes en Wallonie, ne pro-14
duisant que 24 % de la valeur ajoutée de l’industrie belge. Ces dernières années, diverses actions de soutien à 15
la filière-bois wallonne ont été développées afin de contribuer à maintenir dans les territoires ruraux une acti-16
vité économique de base et de s’inscrire dans la logique des circuits courts. La création de nouvelles zones 17
d’activité économique spécialement dévolues à la filière-bois à proximité des massifs forestiers et de liaisons 18
routières ou multimodales (route-rail) – à l’instar des parcs de Vielsalm-Burtonville et du Pôle Ardenne Bois de 19
Gouvy –, sont aussi susceptibles de favoriser la synergie entre première et seconde transformation du bois en 20
Wallonie. Un équilibre doit être préservé entre le bois-énergie et le bois en tant que matière premiè-21
re/matériaux. 22
Deux critères ont servi de base à la caractérisation des espaces ruraux au niveau de la ressource bois : 23
l’importance des boisements et le nombre d'industries de première et deuxième transformation (Cf. tableau 24
explicatif en annexe 5). 25
26
Figure 26. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau de la ressource bois (CPDT, 2017) 27
28
Le schéma cartographique de synthèse (fig. 26) qui en résulte montre une corrélation évidente entre localisa-29
tion de la ressource et des industries de première et deuxième transformation. Trois points peuvent être mis 30
en évidence : l’hyperspécialisation de la zone 9, la possibilité de développer l’industrie de transformation en 31
zone 10 au regard de la ressource présente, un développement relatif (en regard de la taille de la zone) des 32
industries de transformation en zone 5. 33
34
Tableau 17 – Atouts/faiblesses – Bois - sylviculture 35
Bois et sylviculture
Atouts Faiblesses
Zones 1 et 3
- Ressource faible
Zone 2 et 4
- Ressource moyenne à faible
Zone 5 et 6
Boisement très élevé
Boisement très élevé à élevé
Boisement élevé
Boisement moyen
Boisement moyen à faible
Boisement faible
1 à 5 - Nombre d'industries de transformation
6 à 20 - Nombre d'industries de transformation
Plus de 21 - Nombre d'industries de transformation
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- Ressource moyenne -
Zone 7, 8 et 10
- Ressource très élevée à élevée - Possibilité de développer l’industrie de trans-
formation en zone 10 au regard de la ressource
Zone 9
- Ressource très élevée - Un certain développement de l’industrie de
transformation
Bois et sylviculture
- Ressource importante au sud du sillon - Rentrées financières non négligeable pour les
communes propriétaires de bois
- Tension entre l’offre et la demande tant en bois résineux qu’en bois feuillus
- Faiblesse au niveau de la seconde transforma-tion (nbre et type d’entreprise)
1
c. Le sous-sol et les carrières 2
Le lecteur est invité à se référer à la note de recherche concernant le secteur « sous-sol » établie dans le cadre 3
de l’établissement de l’état du territoire wallon par la CDPT en 2016 ainsi que la recherche « Méthode pour la 4
révision des plans de secteur (R.2.) - Zones d'extraction » également en 2016 pour appréhender cette res-5
source. 6
7
Tableau 18 – Atouts/faiblesses – Le sous-sol et les carrières 8
Le sous-sol et les carrières
Atouts Faiblesses
- Grande diversité géologique du sous-sol wallon, offrant un large éventail de matières premières à l’industrie, à la construction et au génie civil
- Localisation des plus grandes exploitations (cal-caire, dolomie) dans le Hainaut (zones 1 et 2 - moitié de la production wallonne + zone 7 - botte) et dans le sillon mosan (zones 5 et 6) avec présence ponctuelle de cimenterie ou d’industrie d’extraction de la chaux
- Carrières de sable dans le Brabant wallon (zone 2)
- Carrières de taille moyenne et petites exploita-tions familiales produisant plutôt des roches or-nementales à haute valeur ajoutée (zones 3, 7, 8, 9 et 10)
- Certains liens entre lieux de production (produits pondéreux), l’exploitation et la consommation locales (distances de rentabilité)
- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (particulièrement au nord du Sillon sambro-mosan). Source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification.
9
d. L’eau (hors énergie) en termes d’approvisionnement 10
La ressource eau douce est importante en Wallonie (13 milliards de m³/an). Elle le doit surtout à son régime de 11
précipitations qui est régulier et abondant. Les caractéristiques variées de son sous-sol sont globalement favo-12
rables à la capitalisation de cette eau dans les nappes souterraines sur l’ensemble du territoire wallon. Tous les 13
aquifères12
wallons ne présentent toutefois pas les mêmes capacités d’exploitation (tel aquifère sera suffisant 14
pour permettre à un éleveur d’abreuver son bétail mais pas pour un producteur d’eau d’alimenter une grande 15
ville). 16
17
12 Le terme d'aquifère désigne une formation suffisamment perméable et poreuse permettant d'exploiter des quantités appréciables d'eaux souterraines. L'aquifère contient une nappe d'eau souterraine (ou nappe aquifère), cette dernière étant constituée de l'eau qui circule dans l'aquifère. Les termes d'aquifère et de nappe ne sont donc pas synonymes : le premier désigne le contenant, le second le contenu. http://environnement.wallonie.be/cartosig/cartehydrogeo/concepts.htm
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Tableau 19 – Caractéristiques d’approvisionnement en eau 1
Principales formations aquifères Capacité de
production Qualité de l’eau
Quantité
prélevée
(%)
Zones rurales
Les formations calcaires et crayeuses Très bonne Bonne (varia-
ble)
72,4% 1, 3, 4, 5, 6, 7
(nord), 8 (nord)
Les formations secondaires du Jurassiques Bonne Bonne 3,4% 10, 7 (extrême
sud)
Les sables tertiaires et les dépôts du quaternaire Bonne Moindre qualité 14,7% 2, 5, 6
Les formations schisto-gréseuses du Dévonien
(pouvant s’assécher en été) et du socle cambro-
silurien (présence de venues d’eau plus profon-
des carbo-gazeuse à l’origine de sources minéra-
les)
Faible
Bonne 6.8% 7, 8, 9
2
79% des prélèvements souterrains sont destinés à l’eau potable (eau de distribution et embouteillage – 1%), 3
9% pour les mines et carrières, 6% pour les industries et autant pour l’agriculture et les secteurs particuliers. 83 4
sites de production (pouvant regrouper plusieurs captages) totalisent à eux-seuls 68,6% de la production d’eau 5
souterraines (dont 10 pour les carrières et 5 pour les activités industrielles). 22% de l’eau de distribution en 6
Wallonie provient de captages d’eau de surface (concentrés en 5 lieux). 7
39% (149 millions de m³) de l’eau potable produite en Wallonie est exporté en Flandre ou à Bruxelles. 8
La gestion durable de l’eau souterraine wallonne consiste à définir, à tout moment, des limites à ne pas dépas-9
ser dans les prélèvements afin de garantir la ressource en eau souterraine13
. Si les quantités prélevées sont 10
bien connues, l’évolution de la ressource est difficile à évaluer. La plupart des nappes aquifères sont loin d’être 11
surexploitées. Une exception : la nappe des calcaires carbonifères du Tournaisis (zone rurale 1), exploitée de-12
puis longtemps par la France, la Flandre et la Wallonie qui a fait l’objet de mesures conjointes afin de réduire 13
les prélèvements au sein de celle-ci (notamment via la mise en œuvre du centre de production de la Transhen-14
nuyère qui récupère les eaux d’exhaure des carrières du Tournaisis). En termes d’aménagement du territoire, 15
chaque captage – selon son importance stratégique et sa localisation - peut faire l’objet d’une triple zone de 16
protection local (zone de prise d’eau, de prévention et de surveillance). Des périmètres de protection des eaux 17
souterraines contre les nitrates d’origine agricole - appelés zones vulnérables – ont aussi été définis (toute la 18
Wallonie est concernée à l’exception des 2/3 sud des zones 7 et 8 et des zones 9 et 10). 19
20
Figure 27. : Caractérisation des espaces ruraux en termes d’approvisionnement en eau (CPDT, 2017) et annexe 6 21
22 Tableau 20 – Atouts/faiblesses – Approvisionnement 23
Approvisionnement en eau
Atouts Faiblesses
Zone 1
- Très bonne capacité de production des aquifères
- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
13 Volume d’eau souterraine effectivement disponible à plus ou moins long terme compte tenu de toute une série de con-traintes d’exploitation, socio-économiques, environnementales ou politiques
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Approvisionnement en eau
Atouts Faiblesses
trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-
blique, industries et carrières) - Ancienne surexploitation de la nappe des cal-
caires carbonifères du Tournaisis (surveillance)
Zone 2
- Bonne capacité de production des aquifères - Eaux minérales existantes et potentielles (Céroux-
Mousty, Genval)
- Mauvais état des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-
blique, industries et carrières)
Zone 3
- Très bonne capacité de production des aquifères
- Mauvais état des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
trates d’origine agricole - Prélèvements moyens (distribution publique)
Zone 4
- Très bonne capacité de production des aquifères
- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-
blique, industries et carrières)
Zone 5
- Bonne à très bonne capacité de production des aquifères
- Captage d’eau de surface (Tailfer) - Eaux minérales potentielles (Spontin)
- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
trates d’origine agricole - Prélèvements importants (distribution pu-
blique, industries et carrières)
Zone 6
- Bonne à très bonne capacité de production des aquifères
- Eaux minérales existantes et potentielles (Chaud-fontaine)
- Etat variable des masses d’eau souterraine - Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-
trates d’origine agricole - Prélèvements moyens (distribution publique,
industries et carrières)
Zone 7
- Bon état des masses d’eau souterraine - Bonne (nord) à très bonne capacité (extrême sud –
non exploitée) de production des aquifères - Captage d’eau de surface (Barrage du Ry de Rome) - Eaux minérales existantes et potentielles (Villers-
le-Gambon)
- Faible capacité de production des aquifères (centre)
- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole (partie nord)
- Prélèvements importants (distribution pu-blique) et moyens (industries et carrières) – sud-ouest
Zone 8
- Bon état des masses d’eau souterraine - Captage d’eau de surface (Barrage de Nisramont)
- Faible capacité de production des aquifères (sauf au nord bonne)
- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole (partie nord)
- Risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non connectée)
Zone 9
- Bon état des masses d’eau souterraine - Captage d’eau de surface (Barrage de la Gileppe,
Barrage de la Vesdre) - Eaux minérales existantes et potentielles (Spa,
Stoumont, Erezée)
- Faible capacité de production des aquifères - Risque ponctuel de pénurie en été (pour petite
régie non connectée)
Zone 10
- Bon état des masses d’eau souterraine - Bonne capacité de production des aquifères (non
exploitée) permettant de répondre au dévelop-
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Approvisionnement en eau
Atouts Faiblesses
pement résidentiel - Eaux minérales existantes et potentielles (Etalle)
Wallonie
- Autosuffisance en eau (potable, industrielle, agri-cole) souterraine et de surface
- Aquifères sur l’ensemble du territoire wallon avec des potentialités d’exploitation supplémentaires pour certains (amortir le développement résiden-tiel, exportation)
- Image forte (exportation d’eau potable, eaux mi-nérales)
- Vulnérabilité des eaux souterraines aux ni-trates d’origine agricole pour la moitié nord de la Wallonie
1
e. L’énergie 2
Le secteur de l’énergie a été investigué par de nombreuses recherches CDPT. Nous reprenons ici plusieurs de 3
leurs conclusions : 4
- La vulnérabilité des espaces ruraux en termes énergétiques (dépendance au pétrole) tant au niveau 5
des déplacements que du logement a déjà été mise en évidence (recherche CPDT 2010 – « Anticipa-6
tion des effets du pic pétrolier sur le territoire wallon ») particulièrement pour les zones 3 (transports), 7
4 (sud-ouest – transports) 7, 8 et 9. 8
- Le secteur agricole présente une certaine capacité d’adaptation à l’augmentation du prix du pétrole 9
via notamment l’utilisation rationnelle de l’énergie dans l’exploitation. L’agriculture se modifiera pour 10
répondre aux enjeux énergétiques. Cela pourrait passer par la culture d’agrocarburants (1, 2, 3, 4, 5 et 11
6 - ouest), le bois-énergie (6 - est, 7, 8, 9 et 10) ou par la mise en place de circuits courts qui suppose-12
rait une réorientation partielle vers le maraîchage (1, 2, 3, 4 - ouest et 6 - nord-ouest) mais aussi par 13
les cultures céréalières de manière intensive (1, 2, 3, 4, 5 et 6 - ouest et 10) pour l’approvisionnement 14
(et à proximité) des grandes agglomérations et de manière extensive pour l’approvisionnement local. 15
- Certaines zones rurales sont très mal/pas raccordées au réseau de gaz naturel (7, 8 et 9). 16
- Les territoires ruraux sont considérés comme des espaces de ressources pour la production 17
d’énergie renouvelable (recherche CPDT 2014 – Territoire et énergie 2050) : une répartition des pro-18
ductions par espace est proposée (certaines productions peuvent être affectées à plusieurs espaces) : 19
o au sein de l’espace agricole, on peut trouver 20
les cultures agricoles - produits alimentaires (blé, maïs, betteraves, colza) issues de 21
l’agriculture (biocarburant de première génération) ; 22
les cultures agricoles - biomasse lignocellulosique issue de l’agriculture (biocarburant 23
de seconde génération) : les résidus agricoles (maïs, colza), les haies et les cultures 24
dédiées (ce sont des cultures exclusivement dédiées à la production d’énergie com-25
prenant les cultures annuelles - sorgho, blé, lin, orge, triticale… -, les cultures pé-26
rennes - miscanthus, phalaris, dactyle, luzerne… - et les taillis à courte rotation - 27
saules, peupliers) ; 28
l’agroforesterie 29
le stockage de l’énergie 30
le transport de l’énergie 31
la biométhanisation (en lien avec l’élevage pour partie) 32
les éoliennes 33
le solaire 34
o Espace forestier : la biomasse forestière pour l’énergie et, avec le nouveau CoDT, les éo-35
liennes 36
o Espace non bâti : l’hydroénergie, la géothermie (région de Mons) et les micro-algues (stade 37
expérimental) 38
- Des conflits territoriaux peuvent apparaître suite à la production d’énergie (recherche CPDT 2014 – 39
Territoire et énergie 2050) : 40
o Concurrence avec les productions alimentaires, les biomatériaux, le bois (matériau), 41
o Nuisances visuelles et atteinte à l’intégrité du paysage, 42
o Diminution de la biodiversité, 43
o Atteinte aux valeurs patrimoniales de certains éléments bâtis, 44
o Nuisances sonores, 45
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35
o Modification du régime hydrique des cours d’eau et de l’eau souterraine, 1
o Diminution du taux de matières organiques et perte de fertilité des sols, 2
o Nuisances olfactives, 3
o Transfert ou changement d’affectation du sol, 4
o Diminution de la qualité des coproduits pour l’alimentation animale, 5
o Modification des prix du foncier, 6
o Acquisition de terres par des entreprises investisseuses (Land grabbing), 7
o Problème de stabilité des sols et de vibrations, 8
o Phénomènes d’ombrage, 9
o Atteinte aux activités de loisirs. 10
Trois critères ont servi de base à la caractérisation au niveau énergétique des espaces ruraux : le risque conflic-11
tuel agrégé par commune (Cf. tableaux explicatif ci-dessous) qui comprend le risque territorial conflictuel et le 12
niveau de risque conflictuel. C’est un indice qui permet de faire le lien entre les caractéristiques d’un territoire 13
donné (occupation du sol, type d’agriculture, …), les différents types de production énergétiques potentielles et 14
les conflits qui peuvent en découler ; le potentiel de production énergétique ; et, de façon plus anecdotique, 15
les zones qui à court terme sont saturées en termes de production verte (réseau pas en état de recevoir plus 16
d’énergie électrique – mais projets de renforcement des infrastructures programmés à court terme) (Cf. An-17
nexe 7). 18
19
Le risque conflictuel agrégé par commune
Chaque espace (agricole, forestier, résidentiel et naturel) est caractérisé par plusieurs usages (usages pro-
ducteurs d’énergie et autres usages) et donc par plusieurs conflits potentiels. Les types et l’importance des
relations conflictuelles connues entre les usages producteurs d’énergie et entre les usages producteurs
d’énergie et les autres usages du sol ont été déterminés. Cela permet de définir les risques territoriaux
conflictuels. En termes de risque territorial, la Wallonie est divisée en deux : des risques territoriaux conflic-
tuels moins importants au nord (importance relativement plus faible de l’espace agricole) et plus importants
au sud. Les liens entre caractéristiques socio-économiques d’un territoire et les conflits liés à un usage du sol
producteur d’énergie permettent de déterminer le niveau de risque d’un conflit. La situation est renversée :
le sud de la Wallonie présente un risque conflictuel moyen tandis que le nord présente un risque fort (espa-
ce agricole cultivé où l’agriculture est intensive à revenu élevé). Le potentiel conflictuel est très faible dans
une partie de la Famenne, du Condroz et du Hainaut occidental). Quand on agrège le risque territorial
conflictuel et le niveau de risque conflictuel, on définit un risque conflictuel agrégé par commune. Deux
conditions principales sont nécessaires pour qu’un conflit émerge : un espace agricole ouvert relativement
important et des activités humaines suffisamment présentes à proximité de l’espace agricole. L’importance
des enjeux énergétiques dans les communes présentant ces deux conditions s’intensifieront avec
l’augmentation des activités humaines et l’artificialisation des terres.
20
Figure 28. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau énergétique (CPDT, 2017) 21 22
Le schéma cartographique de synthèse (fig. 28 – annexe 7) qui en résulte montre une répartition assez décou-23
pée au niveau du risque conflictuel agrégé: les communes avec un potentiel conflictuel fort malgré un risque 24
territorial moyen à faible (zones 1, 2, 3, 4, 5 – nord et 6 – ouest), les communes avec un potentiel conflictuel 25
variable avec un risque territorial moyen (zones 1 – sud-ouest, 5, 6 – est, 7 – nord botte, 8 – nord et est, 9 – 26
Potentiel conflictuel fort malgré un risque territorial moyen à faible
Potentiel conflictuel variable avec un risque territorial moyen
Potentiel conflictuel moyen à faible malgré un risque territorial fort
Potentiel énergétique moyen
Potentiel énergétique faible
Zone saturée en production verte à CT
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excepté centre et est) et les communes avec un potentiel conflictuel moyen à faible malgré un risque territorial 1
fort (zones 7, 8 – sud, 9 – centre et est et 10). Aucune zone rurale ne présente un potentiel énergétique fort ni 2
même moyen dans sa globalité à l’exception de la zone 1. Le potentiel énergétique est moyen dans le sud-est 3
de la zone 2, le centre et le sud de la zone 5, la botte en zone 7, la moitié de la zone 8 avec une répartition 4
géographique variable, le sud-ouest de la zone 9. A l’avenir, Les communes devront trouver le juste équilibre 5
entre les projets de production énergétique dont le nombre est corrélé à l’importance du potentiel territorial 6
communal et les conflits engendrés par ces projets. Les enjeux conflictuels liés à la production énergétique 7
seront importants dans la zone 1 (et plus ponctuellement ailleurs). Le développement prioritaire des énergies 8
locales pourrait être envisagé dans la botte (zone 7) et plus ponctuellement dans des zones essentiellement 9
situées en Ardenne (8 et 9) (potentiel et risque conflictuel faible). Il y a cinq lieux qui, à court terme, ne pour-10
raient pas augmenter leur production énergétique verte pour des raisons infrastructurelles. Cela est sans doute 11
le plus gênant, là où le développement des énergies locales est envisageable (la botte en zone 7 et l’ouest en 12
zone 9). 13
14 Tableau 21 – Atouts/faiblesses – Energie 15
Energie
Atouts Faiblesses
Zone 1
- Potentiel énergétique moyen - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-
carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive
- Enjeux conflictuels importants liés à la produc-tion énergétique
Zone 2
- Potentiel énergétique moyen (sud-est) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-
carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive
-
Zone 3
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières de manière intensive
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements
Zone 4
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts (ouest) et cultures céréalières de manière inten-sive
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements (sud-ouest)
Zone 5
- Potentiel énergétique moyen (centre et sud) Ca-pacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts (nord) et cultures céréalières de manière inten-sive
Zone 6
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants (ouest), mise en place de circuits courts (nord-ouest) et cultures céréalières de manière intensive (ouest)
Zone 7
- Potentiel énergétique moyen (botte) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-
énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive
- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (botte)
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement
- Problème de raccordement au réseau de gaz na-turel
Zone 8
- Potentiel énergétique moyen (moitié de la zone avec une répartition géographique variable) Ca-pacité d’adaptation du secteur agricole : bois-énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive
- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement)
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement
- Problème de raccordement au réseau de gaz na-
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turel
Zone 9
- Potentiel énergétique (sud-ouest) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-
énergie et cultures céréalières de manière ex-tensive
- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement)
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement
- Problème de raccordement au réseau de gaz na-turel
Zone 10
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : bois-énergie et cultures céréalières de manière inten-sive
Energie
- Espaces de ressources pour la production d’énergie renouvelable
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, bois-énergie, mise en place de cir-cuits courts (maraîchage) cultures céréalières de manière intensive et extensive
- Conflits territoriaux d’usage du sol - Problème de raccordement au réseau de gaz na-
turel (principalement sud du sillon) - Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau
des déplacements et/ou du logement (principa-lement sud du sillon)
1
f. Le tourisme y compris via la composante paysagère 2
Depuis plus d’une vingtaine d’années, il y a une réelle volonté politique de faire participer le secteur du touris-3
me au développement économique de la Wallonie. Les maitres-atouts de la Wallonie (les sites naturels - no-4
tamment les massifs forestiers, les plans d’eaux et vallées et les parcs naturels, les villes, le tourisme d’affaires 5
et de congrès, le patrimoine matériel et immatériel, les évènements culturels et folkloriques, la gastronomie) 6
doivent être valorisés et promus (DPR2014-2019). 7
Les attraits naturels du sud du sillon (rivières, relief, paysages, forêts…) ont, depuis l’émergence du tourisme, 8
toujours été le support d’activités ludosportives diversifiées : d’abord la promenade, la baignade et la petite 9
navigation (barque, pédalo, kayak) à proximité des rivières ardennaises et des plans d’eau pour s’élargir, ces 10
dernières années, à un tourisme sportif de nature (VTT, trail, accrobranche, …). Initialement peu présente au 11
sud du sillon, les attractions touristiques14
se sont développées dans cette région dans le but de diversifier 12
l’offre, de se détacher des contraintes climatiques et d’ainsi allonger la saison touristique. 13
Le tourisme (d’un jour – excursionnisme – ou de séjour) est aujourd’hui considéré comme un vecteur du déve-14
loppement d’un territoire rural par une série d’acteurs supra-locaux (GAL, PN). Leur stratégie repose encore 15
toujours sur le tourisme vert : mise en valeur touristique des paysages et de la biodiversité – la confusion entre 16
la qualité écologique d’un site et sa qualité paysagère étant souvent de mise -, développement de la randonnée 17
(à pied, à vélo, …), redécouverte de la pêche, valorisation du terroir via les hébergements et les producteurs 18
locaux, etc. Ce tourisme vert a gagné l’ensemble de la Wallonie. Les attractions touristiques peuvent être direc-19
tement liées à un territoire quand il s’agit de la mise en tourisme du patrimoine (château, grotte, … mais aussi 20
industriel) ou indépendant de celui-ci (souvent le cas des parcs à thèmes) et dans ce cas répondre plus à une 21
opportunité foncière et/ou à une localisation proche d’un marché. 22
Une région peut être victime de son succès touristique, subir certaines pressions sur son milieu naturel (com-23
paction du sol, altération du milieu aquatique, dégradation du paysage) et sur le plan humain. Une augmenta-24
tion de la concentration en hébergements touristiques peut en effet impacter la population locale tant positi-25
vement (maintien de certains services et commerces) que négativement (inflation immobilière, vivre ensemble 26
difficile). C’est partiellement le cas de certaines communes de l’Ardenne centrale15
. 27
14 Au sens du code wallon du tourisme, on entend par "attraction touristique", le lieu de destination constitué d'un en-semble d'activités et de services intégrés clairement identifiables, exploité de façon régulière comme pôle d'intérêt natu-rel, culturel ou récréatif et aménagé dans le but d'accueillir touristes, excursionnistes et visiteurs locaux sans réservation préalable, à l'exclusion des activités foraines. Ne constituent pas, au sens du Livre II du code wallon du tourisme, une at-traction touristique les lieux offrant une simple location de matériel, les paysages, les villes, les sites librement accessibles et les lieux destinés à la pratique sportive pure, à l'organisation de spectacles, d'événements culturels, sportifs ou festifs.
15 L’ampleur de la pression touristique peut être estimée par le rapport entre le nombre de lits touristiques et les habitants - REAL (2009). Le tourisme en province de Luxembourg – Chiffres et réalités.
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Trois dynamiques relatives au domaine touristique ont été analysées lors de la recherche CPDT sur les « défis 1
des espaces ruraux » : 2
- l’attractivité résidentielle des ressources naturelles qui postule que la migration pour les aménités 3
naturelles (comme la tranquillité, les espaces verts, des paysages de qualité, …) est un levier qui peut 4
amener au développement socio-économique d’une région rurale. Cette dynamique participe partiel-5
lement à l’explicitation de la périurbanisation ou du phénomène des résidences secondaires. Là où la 6
pression du marché immobilier est forte, les résidences secondaires, autrefois nombreuses, sont rem-7
placées par des résidences principales (zones 2 et 3). 8
- les résidences secondaires : phénomène multiforme et assez peu connu (notamment statistiques offi-9
cielles en Wallonie lacunaires), quelques caractéristiques peuvent toutefois être mises en évidence : 10
Une forte concentration en province de Luxembourg (40%) et en province de Namur (30%) est consta-11
tée. Leur nombre a décru à proximité des villes importantes entre 1981 et 2004 (muées en résidences 12
principales - Cf. ci-dessus). La possession d’une résidence secondaire a augmenté de 38 % entre 2000 13
et 2010 (en Belgique) alors que durant la même période, le nombre de résidences secondaires est res-14
té stationnaire en province de Luxembourg. La province ne capte donc pas la part qui pourrait théori-15
quement lui revenir dans cette croissance (zones 7 - pour partie, 8, 9 - pour partie et 10). Le phéno-16
mène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels est présent au sein des zones 7 (partie 17
botte) et 9. 18
- la réaffectation des infrastructures d'hébergement héritées du passé (établissements hôteliers et les 19
grandes infrastructures) : la petite hôtellerie familiale en milieu rural subit à la fois la concurrence du 20
tourisme de terroir (les gîtes et chambres d’hôte) et des « destinations soleil à bon marché » et vit une 21
période de déclin. Les grandes infrastructures de masse (villages de vacances, tourisme social) sont au-22
jourd’hui vieillissantes et doivent affronter une diminution de leur fréquentation. La majorité se re-23
trouve aujourd’hui face aux mêmes défis (pour partie) que la petite hôtellerie familiale. Deux grandes 24
voies d’intervention sont possibles pour contrer le phénomène : développer des actions pour favoriser 25
la poursuite de l’activité d’hébergement ou envisager la réaffectation des infrastructures. 26
27
Quatre critères ont servi de base à la caractérisation au niveau touristique des espaces ruraux : la Touristicité 16
28
des communes wallonnes qui est un indice synthétique assez complet ; le nombre moyen d’établissement 29
d’hébergement touristique et le nombre d’attraction touristique par commune par rapport à la moyenne wa l-30
lonne pour mettre en évidence leur spécialisation ; enfin, les attractions touristiques attirant plus de 100.000 31
visiteurs (massification de flux) (Cf. Annexe 8). 32
33
34 Figure 29. : Caractérisation des espaces ruraux au niveau touristique (CPDT, 2017) 35
Le schéma cartographique de synthèse (fig. 29) qui en résulte doit être interprété avec précaution. Une partie 36
importance de l’hébergement (et particulièrement les hôtels d’une certaine capacité) est localisé dans les vil-37
16 La Touristicité des communes wallonnes est calculée sur base de l’emploi salarié dans la restauration ; de la capacité en restaurants ; de la capacité en hébergements touristiques (hôtels et campings) ; des arrivées et des nuitées touristiques, de la présence et de la fréquentation d’un site touristique ; de la densité de résidences secondaires. (Source : Institut Destrée – Forem 2012).
Peu touristique
Moyennement touristique
Très touristique
Spécialisation en hébergements touristiques
Spécialisation en hébergements et activités touristiques
0 -1 Attraction touristique - sup à 100.000 visiteurs
2 -3 Attractions touristiques - sup à 100.000 visiteurs
4 Attractions touristiques - sup à 100.000 visiteurs
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les. Or certaines villes sont des communes urbaines au sens de la DGO3 (Liège, Charleroi ou Namur) et ne sont 1
donc pas prises en compte alors que d’autres semi-rurales ou rurales le sont bien (Tournai, Mons). Deux parti-2
cularités peuvent être mises en évidence au sein des zones considérées comme peu touristique : la spécialisa-3
tion relative de la zone 5 au niveau de l’hébergement et la présence d’attraction de masse en zones 1, 2 et 4. La 4
zone 10, pourtant assez touristique, ne base pas son développement sur la présence d’attraction de masse. Les 5
zones très touristiques ont peut-être atteint leur sommet : victime de leur succès (zone 9) ou en déprise (zone 6
7). 7
8
Tableau 22 – Atouts/faiblesses – Tourisme 9
Tourisme
Atouts Faiblesses
Zone 1
- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques
- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)
Zone 2
- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)
- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde- ville)
Zone 3
- Faiblesse en termes d’hébergement Zone 4
- Présence d’attraction de masse (zone faiblement touristique)
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques
- Vallée touristique - Présence d’un aéroport (porte d’entrée)
- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)
- Présence d’un aéroport (charters, citytrips - porte de sortie)
Zone 5
- Spécialisation relative (zone faiblement touris-tique) au niveau de l’hébergement
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques
- Vallée touristique
Zone 6
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques
- Vallée touristique - Présence d’un aéroport (porte d’entrée)
- Faiblesse en termes d’hébergement (attention à la mise en garde - ville)
- Présence d’un aéroport (charters - porte de sor-tie)
Zones 7, 8, 9 et 10
- Attraits naturels (rivières, relief, paysages, fo-rêts…)
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques (Botte)
- Bon équipement touristique (Horeca, héberge-ments variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions) bien utilisé
- Peu d’attraction de masse (en zone 10 - assez touristique)
- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (Botte, ponctuellement en zone 9)
- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires (Lux)
- Présence d’une zone touristique en déclin (Se-mois)
- Pression touristique localement importante (en zone 9)
Tourisme
- Patrimoine matériel et immatériel (y compris in-dustriel et Unesco), évènements culturels et fol-kloriques – plutôt au nord du sillon
- Attraits naturels (rivières, relief, paysages, fo-rêts…) – plutôt au sud du sillon
- Ponctuellement des faiblesses en termes d’hébergement, de pression touristique locale-ment importante, phénomène local de résidence permanente au sein des parcs résidentiels
- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-
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- Bon équipement touristique (Horeca, héberge-ments variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions) bien utilisé – plutôt au sud du sillon
- Porte d’entrée : 2 aéroports
condaires (Lux)
1
g. La biodiversité 2
Pour rappel, la ressource biodiversité a été ajoutée pour mieux prendre en compte les SE. La biodiversité dé-3
pend de la disponibilité, en termes de superficies dédiées, de connectivité spatiale et d’intégrité environne-4
mentale, des espaces qui lui est alloué. L’intérêt biologique d’un territoire varie principalement en fonction des 5
caractéristiques physiques (sol, sous-sol, hydrographie, …) et de l’occupation du sol (culture/bois, présence de 6
l’homme passée et présente). Il est aussi intéressant de réfléchir par rapport à l’échelle à laquelle on évalue la 7
biodiversité. Ainsi, si on compare la Wallonie avec d’autres régions du globe, la Wallonie présente un territoire 8
fortement artificialisé. Beaucoup d’espaces intéressants d’un point de vue biologique y ont été façonnés par 9
l’activité humaine et doivent être entretenus (fagnes, carrières, marais, …). 10
Cinq critères ont servi de base à la caractérisation de la biodiversité : la part de la superficie communale cou-11
verte par Natura 2000 et le taux de participation global des MAE ont contribué à préciser l’accueil actuel de la 12
biodiversité tandis que la portance écologique17
, le taux d’artificialisation des terres et le degré de fragmenta-13
tion des habitats naturels ont aidé à définir la capacité de développement de la biodiversité (Cf. Annexe 9). Le 14
schéma cartographique de synthèse (fig. 30) qui en résulte met en évidence une dichotomie importante au 15
niveau de l’accueil de la biodiversité : très faible à faible au nord du sillon et bon à fort au sud. Ce constat est 16
notamment à mettre en relation avec le degré de terrains disponibles et l’intensité de l’agriculture pratiquée. 17
La relation entre accueil actuel et degré de potentialités de développement de la biodiversité varie : si là où la 18
biodiversité est déjà bien présente, son maintien et son développement présentent un grand potentiel, par 19
contre lorsque l’accueil de la biodiversité est faible à très faible, les possibilités de développement peuvent 20
varier en fonction des conditions locales. 21
22
Figure 30. : Caractérisation des espaces ruraux sur la base de la biodiversité (CPDT, 2017) 23
24 Tableau 23 – Atouts/faiblesses – Biodiversité 25
La biodiversité
Zone 1
Atouts Faiblesses
- Potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de pro-tection et d’une diminution de la fragmentation)
- Très faible accueil actuel de la biodiversité
La biodiversité
Zones 2,3
17 La portance écologique traduit le niveau effectif de support à la biodiversité assumé par le territoire eu égard à son po-tentiel actuel et futur (la biodiversité sous l’angle des dynamiques écosystémiques co-évolutives, CPDT 2013).
Très faible accueil
Faible accueil
Acceuil moyen
Fort accueil
Faible potentiel de développement
Potentiel moyen de développement
Fort potentiel de développement
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Atouts Faiblesses
- Très faible accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de développement de la biodiversité
faible (notamment à cause des potentialités agronomiques des sols et du degré d’artificialisation des sols)
La biodiversité
Zones 4, 5, 6, 9 (nord)
Atouts Faiblesses
- Potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de pro-tection et d’une diminution de la fragmentation)
- Faible accueil actuel de la biodiversité
La biodiversité
Zones 7
Atouts Faiblesses
- Très haut accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de préservation et développement de
la biodiversité haut (portance écologique la plus haute de Wallonie)
La biodiversité
Zones 8, 9 (centre et sud), 10
Atouts Faiblesses
- Accueil actuel de la biodiversité - Potentiel de développement de la biodiversité
haut (notamment en termes de participation aux MAE)
La biodiversité
Atouts Faiblesses
- Nombreux SGIB pouvant constituer un potentiel d'extension du réseau écologique
- Haut potentiel d’une partie du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la biodiversité au regard de la diversité des caractéristiques physiques
- Développement potentiel de nombreux services écologiques (SE): lutte contre les inondations, lutte intégrée, potabilité de l’eau, fertilité des sols, etc.
- Degré de fragmentation du territoire élevé - Peu de zones sous statut de protection (surface
totale faible) - Pressions sur le patrimoine naturel (et poursuite
de l’érosion en termes de biodiversité, de frag-mentation de l’espace)
1
h. Synthèse par zone - Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 2
3
Tableau 24 – Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 4
Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales
Atouts Faiblesses
Zone 1
- Eau : très bonne capacité de production des
aquifères
- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique). Patrimoine maté-
- Bois : étendue faible - Etat variable des masses d’eau souterraine. Vul-
nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements importants (dis-tribution publique, industries et carrières). An-cienne surexploitation de la nappe des calcaires carbonifères du Tournaisis (surveillance)
- Faiblesse en termes d’hébergement18
18 Une partie importance de l’hébergement (et particulièrement les hôtels d’une certaine capacité) est localisée dans les villes. Or certaines villes sont des communes urbaines au sens de la DGO3 (Liège, Charleroi ou Namur) et ne sont donc pas prises en compte alors que d’autres semi-rurales ou rurales le sont (Tournai, Mons).
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riel et immatériel (y compris industriel et Unes-co), évènements culturels et folkloriques. Pré-sence de Parcs naturels
- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation). Présence de Parcs naturels
- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. 1/3 de l’industrie de transformation belge concentrée en Wallonie picarde (Pdt). Zones de grandes cul-tures céréalières
- Sous-sol : concentration de la moitié de la pro-duction wallonne dans le Hainaut (Tournai / Soi-gnies) - grandes exploitations de calcaire (Tour-nai) avec présence de cimenteries
- Potentiel énergétique moyen - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-
carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives
- Très faible accueil actuel de la biodiversité
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-
mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves. Rachat de terres agri-coles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs
- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification
- Enjeux conflictuels importants liés à la produc-tion énergétique
Zone 2
- Eau : bonne capacité de production des aqui-
fères, eaux minérales existantes et potentielles (Céroux-Mousty, Genval)
- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique)
- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. Zones de grandes cultures céréalières
- Présence de culture intégrée fruitière – ouest
- Sous-sol : concentration de la moitié de la pro-duction wallonne dans le Hainaut (Tournai / Soi-gnies) - grandes exploitations de calcaire (Soi-gnies) et carrières de sable dans le Brabant wal-lon
- Potentiel énergétique moyen (sud-est) - Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-
carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives
- Bois : étendue moyenne à faible - Mauvais état des masses d’eau souterraine. Vul-
nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements importants (dis-tribution publique, industries et carrières)
- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)
- Biodiversité : très faible accueil actuel de la bio-diversité. Potentiel de développement de la bio-diversité faible (notamment à cause des poten-tialités agronomiques des sols et de leur degré d’artificialisation
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves. Rachat de terres agri-coles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs
- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)
- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises par une forte dispersion de l’habitat (source d’effets NIMBY et de fréquents conflits sectoriels de planification)
Zone 3
- Eau : très bonne capacité de production des
aquifères
- Bois : faible étendue - Mauvais état des masses d’eau souterraine. Vul-
nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements moyens (distri-bution publique)
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- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT. Zones de grandes cultures céréalières
- Spécialisation en horticulture. Présence de cul-ture intégrée fruitière
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants, mise en place de circuits courts et cultures céréalières intensives
- Biodiversité : très faible accueil actuel de la bio-diversité. Potentiel de développement de la bio-diversité faible (notamment à cause des poten-tialités agronomiques des sols et de leur degré d’artificialisation)
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves (centre-est)
- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements
Zone 4
- Eau : très bonne capacité de production des
aquifères
- Tourisme : présence d’attractions de masse (zone faiblement touristique – indice de touristi-cité). Patrimoine matériel et immatériel (y com-pris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques. Vallée touristique. Présence d’un aéroport
- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)
- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (centre-est), adapté pour Colza (est). Zones de grandes cultures céréalières
- Présence de culture intégrée fruitière (nord-est)
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agro-carburants (y compris colza), mise en place de circuits courts (ouest) et cultures céréalières in-tensives
- Bois : étendue moyenne à faible - Etat variable des masses d’eau souterraine. Vul-
nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole et prélèvements importants (distribution publique, industries et carrières)
- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)
- Faible accueil actuel de la biodiversité
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves (centre-est). Rachat de terres agricoles et culture directe de pommes de terre par les transformateurs (centre-est)
- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)
- Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements (sud-ouest)
Zone 5
- Bois : étendue moyenne. - Eau : bonne à très bonne capacité de production
des aquifères, réservoir d’eau, eaux minérales potentielles (Spontin)
- Tourisme : spécialisation touristique relative (zone faiblement touristique) au niveau de l’hébergement. Patrimoine matériel et immaté-riel (y compris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques. Vallée touristique
- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)
- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (nord),
- Etat variable des masses d’eau souterraine, vul-
nérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole avec prélèvements importants (distribution publique, industries et carrières)
- Faible accueil actuel de la biodiversité.
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes
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adapté pour Colza (centre et sud). Zones de grandes cultures céréalières (nord et centre)
- Présence de culture intégrée fruitière (nord et centre)
- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie) dans le sillon mosan
- Potentiel énergétique moyen (centre et sud)
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agrocarburants (y compris colza), mise en place de circuits courts (nord) et cultures céréalières intensives
de terre et des betteraves (nord)
- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)
- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises (vallées)
Zone 6
- Bois : étendue moyenne - Eau : bonne à très bonne capacité de production
des aquifères, eaux minérales existantes et po-tentielles (Chaudfontaine)
- Tourisme : patrimoine matériel et immatériel (y compris industriel et Unesco), évènements cul-turels et folkloriques (Botte). Vallée touristique et présence d’un aéroport
- Biodiversité : potentiel de développement de la biodiversité moyen (notamment au niveau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation)
- Sol : qualité des terres et climat très adapté pour la culture de la betterave et de la PdT (ouest) et adapté au Colza (ouest). Zones de grandes cul-tures céréalières (ouest)
- Présence de culture intégrée fruitière (nord)
- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie) dans le sillon mosan avec présence ponctuelle d’industries d’extraction de la chaux
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : agrocarburants (ouest), mise en place de circuits courts (nord-ouest) et cultures intensives (éner-gie) (ouest)
- Etat variable des masses d’eau souterraine qui
sont vulnérables aux nitrates d’origine agricole. Prélèvements moyens (distribution publique, in-dustries et carrières)
- Faiblesse en termes d’hébergement (voir note zone 1)
- Faible accueil actuel de la biodiversité – ouest
- Impact du coût très élevé des terres et des fer-mages sur les coûts de production des pommes de terre et des betteraves – ouest
- Toutes les criées du secteur sont localisées en Flandre (à l’exception de la criée de Wépion pour les fraises). Manque d'outils de transforma-tion et d’outils logistiques en Wallonie (fruits)
- Possibilités d’extension des sites d’extraction compromises (vallée)
Zones 7
- Bois : étendue très élevée à élevée avec un cer-tain développement de l’industrie de transfor-mation et possibilité d’une valorisation plus poussée du bois-énergie
- Eau : capacité de production des aquifères très variable (faible au centre, bon au nord et très bon extrême sud), bon état des masses d’eau souterraine, réservoir d’eau de surface, eaux mi-nérales existantes et potentielles (Villers-le-Gambon)
- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Patrimoine matériel et immaté-riel (y compris industriel et Unesco), évènements culturels et folkloriques (Botte). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris résidences secondaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions). Pré-
- Vulnérabilité des eaux souterraines aux nitrates d’origine agricole (partie nord) et prélèvements importants (distribution publique) et moyens (industries et carrières) – sud-ouest
- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (Botte), perte d’attractivité au niveau des résidences secondaires (Lux) et présence d’une zone touristique en déclin (Se-mois)
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sence de Parcs naturels - Biodiversité : très haut accueil actuel avec un
haut potentiel de préservation et de dévelop-pement de la biodiversité (portance écologique la plus haute de Wallonie). Présence de Parcs na-turels
- Sol : qualité des terres et climat très adapté (nord-ouest) notamment pour la culture de la betterave
- Sous-sol : concentration de grandes exploita-tions (calcaire, dolomie)
- Potentiel énergétique moyen (botte)
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : cul-tures céréalières extensives (énergie), mode de production biologique développé
- Energie : enjeux conflictuels faibles liés à la pro-duction énergétique (Botte), vulnérabilité (dé-pendance au pétrole) au niveau des déplace-ments et du logement et problème de raccor-dement au réseau de gaz naturel
Zone 8
- Bois : étendue très élevée à élevée avec possibi-lité de développer l’industrie de transformation et le bois-énergie
- Eau : bon état des masses d’eau souterraine, ré-servoir d’eau de surface
- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris rési-dences secondaires et nombreuses activités tou-ristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels
- Biodiversité : bon accueil actuel avec un haut potentiel de développement de la biodiversité (notamment en termes de participation aux MAE). Présence de Parcs naturels
- Sol : qualité des terres et climat très adapté (nord-ouest) notamment pour la culture de la betterave
- Potentiel énergétique moyen (moitié de la zone avec une répartition géographique variable)
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières exten-sives (énergie) et au colza (nord-ouest, mode de production biologique développé (centre et sud)
- Faible capacité de production des aquifères (sauf au nord bonne), vulnérabilité des eaux souter-raines aux nitrates d’origine agricole (partie nord) et risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non interconnectée)
- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires (Lux)
- Energie : enjeux conflictuels faibles liés à la pro-duction énergétique (ponctuellement) et satura-tion à court terme de l’infrastructure de trans-port d’énergie (ponctuellement). Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des dépla-cements et du logement et problème de raccor-dement au réseau de gaz naturel
Zone 9
- Bois : étendue très élevée avec un certain déve-loppement de l’industrie de transformation et possibilité d’une valorisation plus poussée du bois-énergie
- Eau : bon état des masses d’eau souterraine, ré-servoirs d’eau de surface et eaux minérales exis-tantes et potentielles (Spa, Stoumont, Erezée)
- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…). Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris rési-dences secondaires et nombreuses activités tou-
- Mais faible capacité de production des aquifères et risque ponctuel de pénurie en été (pour petite régie non interconnectée)
- Phénomène de résidence permanente au sein des parcs résidentiels (ponctuellement), perte d’attractivité au niveau des résidences secon-daires (Lux) et pression touristique localement
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ristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels
- Biodiversité : bon accueil actuel (sauf le nord) avec un haut potentiel de développement de la biodiversité dans le centre et le sud (notamment en termes de participation aux MAE) et un po-tentiel moyen dans le nord (notamment au ni-veau des pratiques agricoles, du développement des zones de protection et d’une diminution de la fragmentation). Présence de Parcs naturels
- Potentiel énergétique (sud-ouest)
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières exten-sives (énergie), mode de production biologique développé (centre et sud)
importante
- Enjeux conflictuels faibles liés à la production énergétique (ponctuellement) et saturation à court terme de l’infrastructure de transport d’énergie et problème de raccordement au ré-seau de gaz naturel. Vulnérabilité (dépendance au pétrole) au niveau des déplacements et du logement
Zone 10
- Bois : étendue très élevée à élevée avec possibi-lités de développer l’industrie de transformation et le bois-énergie
- Eau : bonne capacité de production des aqui-fères, bon état des masses d’eau souterraines et eaux minérales existantes et potentielles (Etalle) avec possibilités de répondre localement au dé-veloppement résidentiel voire de développer la valorisation de la ressource
- Tourisme : attraits naturels (rivières, relief, pay-sages, forêts…) reconnus et valorisés touristi-quement. Bon équipement touristique (Horeca, hébergements variés y compris résidences se-condaires et nombreuses activités touristiques y compris attractions). Présence de Parcs naturels
- Biodiversité : bon accueil actuel au regard de la ressource, haut potentiel de développement notamment en termes de participation aux MAE. Présence de Parcs naturels
- Capacité d’adaptation du secteur agricole : pos-sibilité de passer aux cultures céréalières inten-sives et au colza (énergie), mode de production biologique développé
- Perte d’attractivité au niveau des résidences se-condaires et peu d’attraction de masse (dans un objectif d’étendre la saisonnalité)
1
Tableau 25 : Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales 2
Caractérisation sur la base des ressources naturelles locales
ATOUTS FAIBLESSES
- Diversité des territoires ruraux - Abondance et qualité des ressources non déloca-
lisables (eau, sol, sous-sol, bois, biodiversité, paysages naturels)
- Multifonctionnalité existante, encouragée et po-tentielle de la forêt et des espaces agricoles.
- Haut potentiel du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la production d’énergies renouve-lables (y compris de l’espace)
- Qualité générale et diversité du cadre de vie (y compris en termes de paysage et de patrimoine)
- Nombreux équipements de tourisme et de loisirs (hébergement /attractions)
- Haut potentiel du territoire (rural) wallon pour l’accueil de la biodiversité au regard de la diver-sité des caractéristiques physiques
- Activités de transformation des ressources, pro-ductrices des plus hautes valeurs ajoutées, peu développées
- Concurrence dans un même espace entre activi-tés rurales traditionnelles /anciennes (agricul-ture, sylviculture, sous-sol, tourisme), activités nouvelles (traitement des déchets, énergie, …) et activités économiques non rurales (de type « zo-nings », appartements)
- Poursuite de la banalisation du bâti et du pay-sage
- Pressions sur le patrimoine naturel (et poursuite de l’érosion en termes de biodiversité, de frag-mentation de l’espace, de pollution des sols et de l’eau, …)
- Fragilité de certaines régions agricoles (herba-
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- Développement potentiel de nombreux services écologiques (SE) : lutte contre les inondations, lutte intégrée, potabilité de l’eau, fertilité des sols, etc.
gères, Ardenne et Haute Ardenne) - Vulnérabilité économique accrue face au coût de
l’énergie/dépendance au pétrole (chauffage, dé-placements)
- Besoin notable de lieux de stockage répartis plus particulièrement à proximité des lieux de pro-duction ou de transformation
1
4.3 Caractérisation sur la base de l’économie locale 2
La caractérisation des espaces ruraux wallons sur la base de l’économie locale (Cf. encadré ci-dessous) pourrait 3
offrir un angle original pour aider à préciser les moteurs du développement économique de ceux-ci. Mais la 4
caractérisation des communes wallonnes sur la base de l’économie locale réalisée en 2007 (sur base de don-5
nées 2001) commence à dater. 6
7
La base d’une économie locale est découpée en quatre bases (Veltz et Davezies, 2004) :
- la base productive qui comprend les revenus du travail dans les secteurs agricole, commercial et industriel exportant
hors du territoire considéré ;
- la base résidentielle reprenant les revenus des actifs résidant en ce lieu mais qui travaillent ailleurs, les revenus des
retraités et les dépenses des touristes et des habitants de secondes résidences ;
- la base publique avec les traitements des personnes du secteur public ;
- la base sociale qui comprend les allocations sociales (allocations de chômage, revenu d’intégration, allocations familia-
les et mutuelle).
8
Cette caractérisation est très sensible au choix de l’échelle : si la base sociale évolue peu avec les changements 9
d’échelle, les bases publiques et productives augmentent avec la taille du territoire en raison de la mobilité des 10
voyageurs. La base résidentielle et particulièrement sa composante salaire importé varie significativement 11
suivant l’échelle. 12
13 Figure 31 - Décomposition de la base économique par arrondissement (CPDT 2007) 14
15
Il est dès lors délicat de simplement agglomérer les communes au sein d’une zone rurale sans recalculer les 16
critères pour la zone ce qui nécessite une étude en tant que tel. A titre illustratif, la carte reprenant la différen-17
ciation de la base économique au niveau des communes wallonnes est reprises ci-dessous. 18
19
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1 Figure 32 - Différenciation de la base économique au niveau des communes wallonnes (CPDT 2007) 2
3
En ce qui concerne la base productive, le secteur primaire (agriculture, sylviculture et carrières) et les industries 4
qui y sont associés a brièvement été abordé pour chaque zone rurale dans la partie ressources naturelles loca-5
les. Sur base des dynamiques analysées dans l’étude CPDT « Défis des espaces ruraux », les atouts et faiblesses 6
des zones concernant, l’accessibilité, la desserte en gaz et en haut débit (fibre optique/4G), leur positionne-7
ment au sein des pôles de compétitivité et en termes de tiers-lieux ont été mis en évidence (Cf. tableau 26) 8
notamment au niveau des potentialités de développement de l’emploi (souligné dans le tableau). 9
En ce qui concerne la base résidentielle, l’apport des touristes et des secondes résidentes a été traité pour 10
chaque zone rurale dans la partie ressources naturelles locales (Cf. le point touristicité notamment). Le tableau 11
atouts/faiblesses ci-dessous reprend les potentialités de développement économique liées, d’une part, aux 12
soins et services à destination des seniors et, d’autre part, à l’adaptation du parc de logement (notamment en 13
lien avec la PEB). 14
On peut faire référence à la figure 20 – identification des quartiers en difficulté pour localiser la base sociale. 15
16
Tableau 26 : Caractérisation sur la base de l’économie locale 17
Caractérisation sur la base de l’économie locale
Atouts Faiblesses
Zone 1
- Inclus ou à potentiel d’insertion dans 4 des 6 pôles de compétitivité
- Bonne desserte du réseau autoroutier, de trans-ports en commun et connectée au réseau fluvial
- Opportunité de développement des tiers-lieux (présence d’atelier rural, dynamiques supra-communales, distance et temps de parcours domicile-travail élevés à l’est)
- Réseau haut débit peu développé (extrême est) - Manque de certains types d’établissements pour
personnes âgées (centre d’accueil de jour et Résidences de services - part des plus de 80 ans importante)
Zone 2
- Zone très bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité
- Réseaux de transports (routes et TC) et de gaz très développés
- Opportunité de développement des tiers-lieux (temps de parcours domicile-travail élevés, im-portante proportion d’emplois dans le secteur TIC)
- Réseau à haut débit peu développé (extrême ouest)
- Manque d’établissements pour personnes âgées (population âgée principalement localisée à la frontière avec la Flandre et avec un taux de mi-gration des plus de 75 ans élevé)
Zone 3
- Bonne desserte routière et autoroutière
- Zone située en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à Bio WIN)
- Réseau de fibres optiques quasi absent malgré l’augmentation de la population attendue
- Adaptation du parc de logement existant motivé par l’augmentation et la diversification du
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Caractérisation sur la base de l’économie locale
Atouts Faiblesses
nombre de ménages à venir et la mauvaise PEB du parc actuel
- Territoire présentant un décalage particulière-ment important entre l’offre et la demande de logement social
Zone 4
- Territoire très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables, aéroport, gaz, fibres optiques, (rôle de nœud logistique)
- Zone très bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité wallons
- Remplit toutes les conditions pour le dévelop-pement d’espaces de tiers-lieux
- Bien desservie au niveau des établissements pour personnes âgées
- Faiblesse de la connexion du réseau internet mobile (frontière française)
- Capacité d’accueil de jour à augmenter et offre à adapter en fonction des besoins et des moyens spécifiques des personnes âgées (mauvais profil de santé et social)
- Décalage important entre l’offre et la demande (forte) de logement social
Zone 5
- Accès aux services de santé pour les personnes âgées relativement aisé
- Territoire très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables, fibres op-tiques, internet mobile) en faisant un nœud lo-gistique intéressant
- Bonne dynamique des pôles de compétitivité wallons (inclus ou à potentiel d’insertion dans 4 pôles sur 6)
- Rempli la majorité des conditions pour le déve-loppement d’espaces de tiers-lieux
- Adaptation du parc de logement existant motivé par l’augmentation et la diversification du nombre de ménages à venir et la mauvaise PEB du parc actuel
Zone 6
- Très bien desservi (réseau routier et autoroutier, TC, voies navigables et port, aéroport, gaz, fibres optiques, internet mobile) en faisant un nœud logistique intéressant
- Zone bien intégrée à la dynamique des pôles de compétitivité (en particulier la région urbaine de Liège)
- Zone relativement bien desservie au niveau des établissements pour personnes âgées
- Zone qui n’est pas propice au développement des tiers-lieux (faible distance des déplace-ments)
- L’offre d’établissements pour personnes âgées pourrait être adaptée en fonction des besoins et des moyens spécifiques de ces personnes (mau-vais profil de santé et social)
Zones 7
- Forte densité d’entreprises individuelles par ha-bitant
- Forte implication dans les dynamiques supra-communales (partie sud)
- Opportunité de développement des tiers-lieux (distance et temps de parcours domicile-travail élevés (partie nord) et peu d’EPN sur le terri-toire)
- Faiblesse du réseau à haut débit (au sud) - Mal desservie par les transports en commun et
le gaz - Située en dehors de la dynamique des pôles de
compétitivité (potentiel d’insertion à WagrALIM) - Diversification de l’offre en services de santé à
envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents et au vieil-lissement marqué de la population - surtout au sud - avec un renforcement en termes de per-sonnel (nombre d’établissements a priori suffi-sant) et d’offre en soins à domicile
- Adaptation du parc de logement existant moti-vée par la mauvaise PEB du parc actuel
Zone 8
- Bon réseau (auto)routier et desserte correcte en TC (potentialité logistique)
- Mal desservie par le gaz - Décalage particulièrement important entre
l’offre et la demande de logement social - Adaptation du parc de logement à envisager
(mauvaise PEB, diversification et augmentation du nombre de ménages – surtout au sud)
- Diversification de l’offre en services de santé à
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Caractérisation sur la base de l’économie locale
Atouts Faiblesses
envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents (taux très élevés de migration interne des 50-69 ans).
- Située en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à WagrALIM et Skywin)
- Développement du réseau à haut débit (fibre op-tique et internet mobile) déficient (centre de la zone)
Zone 9
- Zone à la marge de la dynamique des pôles de compétitivité (à l’exception du nord) mais avec une potentialité d’insertion (3/9)
- Développement des tiers-lieux envisageable (plutôt à l’ouest de la zone - distance et temps de parcours plus élevés)
- Développement déficient du réseau à haut débit (fibre optique et internet mobile)
- Territoire mal desservi par le gaz - Diversification de l’offre en services de santé à
envisager pour répondre à l’arrivée de migrants retraités aux profils sociaux différents (taux très élevés de migration interne des 50-69 ans dans le tiers ouest de la zone) et au nombre élevé de personnes de plus de 60 ans
Zone 10
- Territoire bien desservi en gaz, avec un bon ré-seau (auto)routier et une desserte moyenne en TC (potentialité logistique)
- Très bon candidat pour le développement d’espaces de tiers-lieux (rempli toutes les condi-tions)
- Espace situé en dehors de la dynamique des pôles de compétitivité wallons (potentiel d’insertion à GreenWin et Logistics in Wallonia)
- Adaptation du parc de logement à envisager (di-versification et augmentation du nombre de ménages)
- Un renforcement du nombre d’établissements pour personnes âgées est peut-être à envisager (offre trop faible actuellement même si la pro-portion de personnes âgées est la plus faible de Wallonie) - indice d’intensité du vieillissement important
1
4.4 Spécification des communes rayonnantes (non étudiées au niveau des pôles 2
urbains) au sein des zones rurales 3
Les tableaux ci-dessous visent à identifier, parmi les 10 zones issues du découpage spatial des espaces ruraux, 4
les communes identifiées comme « rayonnant sur elles-mêmes » et les communes identifiées comme « rayon-5
nant faiblement au-delà d’elle-même » sur la base de la hiérarchie urbaine. Il s’agit également d’identifier leurs 6
spécificités, c’est-à-dire les dynamiques et vocations qui les caractérisent. 7
8
Les informations contenues dans les tableaux sont issues des documents suivants : 9
- Dessoy, A., Erauw, A.-L., Rombouts, W., 2007. Typologie socio-économiques des communes, 10
in La note trimestrielle « Finances locales », Dexia. 11
- M.-L. De Keersmaecker, N. Bailly, H. Barth-Batsalle, A. Bellayachi, E. Carlier, P. Neri, F. Noël, V. Rous-12
seaux (2007). Economie résidentielle et compétitivité des territoires. Territoire(s) wallon(s), hors-série 13
2007. 14
- CAPRU (2016) La rurbanisation en Région wallonne. Cellule CAPRU 15
- CPDT (2015). Rapport scientifique intermédiaire – R3 Défis des espaces ruraux – IGEAT/CREAT 16
- CPDT (2016). Rapport final R1 – Rapport scientifique partie 3/3 : structure territoriale de fait. 17
IGEAT/CREAT/LEPUR 18
- J-M Lambotte, A. Leclercq, C. Bazet-Simoni (2011). Hiérarchie urbaine et aires d’influence. CPDT, n°25 19
novembre 2011 20
21
22
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51
Les tableaux sont présentés de la manière suivante : 1
Commune Spécificités
Nom de la commune
Si une commune se trouve sur plusieurs zones, elle n’est
détaillée que dans la première zone.
Catégorie de commune (étude Dexia 2007)
Economie résidentielle et compétitivité des ter-ritoires (étude Territoires(s) wallon(s) 2007)
CapRuralité (étude CAPRU 2004)
Performances (étude Hiérarchie urbaine et aires d’influence 2011) – si la commune est dans la moyenne pour tous les axes (santé, emploi, achat, enseignement secondaire, …), aucune in-formation n’est reprise
Caractéristiques diverses (diverses sources)
2
Zone 1 3
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4
Commune Spécificités
Lessines Commune avec des activités économiques en zones urbaines ou d’agglomération
Productif
Type rural en déclin
Performance faible enseignement secondaire
Performance faible achats courants
Carrières de Porphyre
Leuze-en-Hainaut
(à cheval sur zone 2)
Communes avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Productif
Type rural en déclin
Performance moyenne enseignement secondaire
Performance faible desserte SNCB
Péruwelz Commune semi-urbanisée
Social Public
Type urbain en stagnation
Concentre un grand volume de population
Est à la fois rayonnante sur elle-même et dépendante des pôles voisins
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5
Commune Spécificités
Enghien Petite ville
Résidentiel
Type urbain en stagnation
Performance bonne desserte SNCB
Croissance démographique plus élevée que communes voisines
Saint-Ghislain
(à cheval sur zone 4)
Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d’agglomération
Social
Type rural en déclin
Performance forte TEC
Mouscron Commune urbaine
Grande ville
Social Public
Type urbain en stagnation
Performance faible enseignement supérieur
Performance faible hôpitaux
Histoire, musées, folklore
6
Zone 2 7
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 8
Commune Spécificités
Tubize Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Résidentiel Social
Type rural en croissance
Performance faible achats courants
Anciennes forges de Clabecq
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52
Seneffe
(à cheval sur zone 4)
Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine
Résidentiel
Type rural en croissance
Performance bonne emploi (présence d’un parc d’activités industrielles pour en-treprises SEVESO)
Performance bonne enseignement pour adultes (centre de formation)
Jodoigne
(à cheval sur zone 3)
Petite ville
Résidentiel
Type rural à dynamique modérée
Croissance de la population
Aire d’influence de taille très limitée
Pas d’offre ferroviaire
La Hulpe Commune résidentielle à niveaux de revenus élevés
Résidentiel
Type rural à dynamique modérée
Performance bonne emploi (présence de l’entreprise SWIFT)
Performance bonne desserte SNCB
Rixensart Commune urbaine
Commune résidentielle à niveaux de revenus élevés
Résidentiel
Type urbain en stagnation
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1
Commune Spécificités
Soignies Petite ville
Social Public
Type rural ou mixte à forte croissance
Grande commune issue d’une fusion généreuse
Performance bonne hôpitaux
Centre européen de la pierre de taille
Braine-l’Alleud Villes moyennes à revenus élevés
Résidentiel
Type urbain à urbanisation intense
Tourisme : site du champ de bataille 1815
Gembloux
(à cheval sur zone 4)
Petite ville
Résidentiel
Type rural ou mixte à croissance modérée
Croissance de la population
Performance forte enseignement supérieur
Institution publique (siège du CRA-W)
Performance bonne pour adultes (présence d’un centre FOREM ou IFAPME)
Performance forte desserte SNCB
Braine le Comte Petite ville
Résidentiel
Type rural à très forte croissance
Performance forte desserte SNCB
Performance bonne enseignement pour adultes (centre de formation)
Plan incliné de Ronquières
Waterloo Commune urbaine
Commune résidentielle à niveau de revenus élevés
Résidentiel
Type urbain en stagnation
Pôle rayonnant au sein de son aire d’influence
Performance bonne achats semi-courants (fonction commerciale domine)
Tourisme : musées et sites 1815
2
Zone 3 3
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4
Commune Spécificités
Jodoigne
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53
(à cheval sur zone 2)
Hannut Petite ville
Résidentiel
Type rural ou mixte à croissance modérée
Croissance de la population
Aire d’influence de taille très limitée
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1
NEANT 2
3
Zone 4 4
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 5
Commune Spécificités
Quiévrain Commune semi-urbanisée
Social
Type urbain en stagnation
Dispose d’une gare
Commerces fréquentés par clientèle française (alcool, tabac).
Seneffe
(à cheval sur zone 2)
Binche Pôle urbain périphérique
Social
Type rural ou mixte à forte croissance
Evolution démographique négative entre 1930 et 2000 (légère reprise depuis)
Carnaval et architecture
Fleurus Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Social
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée en matière d’emploi (parc industriel entreprises SEVESO)
Performance bonne pour l’enseignement supérieur
Institut national des radioéléments
Montigny-le-Tilleul Commune urbaine
Communes résidentielles à niveau de revenus élevés
Résidentiel
Type rural en croissance
Performance élevée TEC
Performance très élevée hôpitaux (Vésale)
Châtelet Commune urbaine
Pôle urbain périphérique
Résidentiel Social
Type urbain en croissance
Démographie stable depuis 1945
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 6
Commune Spécificités
Saint-Ghislain
(à cheval sur zone 1)
Lobbes Commune rurale à dominante agricole et à faible activités touristiques
Résidentiel
Type rural à dominante agricole
Performance élevée emploi (présence d’un hôpital)
Performance très élevée hôpitaux
Gembloux
à cheval sur zone 2)
Boussu Commune urbaine
Pôle urbain périphérique
Résidentiel Social
Type rural en croissance
Performance élevée hôpital
Croissance démographique légèrement négative
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54
Sambreville Commune urbaine
Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Social
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance bonne enseignement supérieur
1
Zone 5 2
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 3
Commune Spécificités
Andenne Commune semi-urbanisée
Social
Type urbain à urbanisation intense
Performance bonne desserte SNCB
Centre culturel, légère croissance démographique continue
Floreffe Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine
Résidentiel
Type rural en déclin
Abbaye
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 4
Commune Spécificités
Yvoir Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières
Résidentiel
Type rural en croissance
Performance élevée desserte SNCB
Performance très élevée hôpitaux (Mont-Godinne)
5
Zone 6 6
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 7
Commune Spécificités
Tinlot Commune résidentielle en zones rurales
Résidentiel
Type urbain en déclin prononcé
Performance très élevée hôpitaux
Herve Petite ville
Productif
Type rural en déclin
Pas de desserte SNCB
Fromages
Grâce-Hollogne Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Productif
Type rural en déclin
Performance bonne emploi (parc d’activités, aéroport de Liège)
Performance élevée enseignement pour adulte (centre de formation)
Awans Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières
Résidentiel
Type rural en croissance
Engis Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine
Résidentiel-social
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance bonne emploi (parc d’activités le long de la rive droite de la Meuse et bénéficie des voies multimodales de transport)
Fléron Commune urbaine
Pôle urbain périphérique
Résidentiel
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée TEC
Performance élevée achats semi-courants
Flémalle Commune urbaine
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Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Social
Type rural dynamique modérée
Performance bonne desserte SNCB
Grottes et musée de la préhistoire
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1
Commune Spécificités
Visé Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Social
Type urbain en stagnation
Performance bonne enseignement secondaire
Ans Commune urbaine
Commune avec activités économiques en zones urbaines ou d'agglomération
Résidentiel
Type rural ou mixte à fort croissance
Seraing Commune urbaine
Grande ville
Social
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée enseignement supérieur
Performance moyenne enseignement pour adultes
Performance élevée TEC
2
Zone 7 3
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4
Commune Spécificités
Florennes Communes centre et centres touristiques
Social
Type rural en déclin
Base aérienne militaire
Philippeville Communes centre et centres touristiques
Social
Type rural à dynamique modérée
Croissance démographique
Performance très élevée pouvoirs supralocaux
Froidchapelle Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Social Public
Type rural à dynamique modérée
Performance très élevée tourisme (Aquacentre, Eau d’Heure)
Couvin Commune centre et centres touristiques
Social Public
Type rural ou mixte à croissance modérée
Tourisme : Brasserie des Fagnes, Karting, …
Gedinne Communes rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type rural en croissance
Performance élevée pouvoirs supralocaux
Vresse-sur-Semois Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Social Public
Type urbain à urbanisation intense
Performance élevée tourisme
Bouillon Commune centre et centres touristiques
Social Public
Type rural à dynamique modérée
Performance élevée tourisme (château fort)
Absence de desserte SNCB
Paliseul Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type urbain en déclin prononcé
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56
Performance élevée emploi (parc d’activités, Thomas et Piron)
Bertrix Communes centre et centres touristiques
Productif
Type urbain à urbanisation intense
Performance bonne tourisme (château des fées, rallye Trompes des Ardennes, …) b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1
Commune Spécificités
Chimay Commune centre et centres touristiques
Productif Public
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance bonne pouvoir supralocaux
Pas de desserte SNCB
Performance bonne hôpitaux
Tourisme : Espace Chimay, château
Beauraing
à cheval sur zone 8)
Commune centre et centres touristiques
Social Public
Type rural en croissance
2
Zone 8 3
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 4
Commune Spécificités
Tellin Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Résidentiel
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée tourisme
Saint-Hubert Commune centre et centres touristiques
Type productif public
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance bonne tourisme
Performance bonne pouvoir supralocaux
Performance bonne TEC
Grande forêt de Saint-Hubert, chasse
Saint-Ode Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance élevée hôpitaux
Neufchâteau Communes centre et centres touristiques
Productif
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance très élevée pouvoir supralocaux (tribunal d’arrondissement)
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5
Commune Spécificités
Rochefort Commune centre et centres touristiques
Social Public
Type rural en croissance
Tourisme : Grottes de Han-sur-Lesse, Festival de Rochefort
Beauraing
à cheval sur zone 7)
6
Zone 9 7
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 8
Commune Spécificités
Aubel Commune avec activités économiques en zones rurales ou semi-urbaine
Productif
Type rural à dynamique modérée
Performance élevée emploi (entreprise Bonten)
Centre économique du Pays de Herve
Theux Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières
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Résidentiel
Type rural à très forte croissance
Performance élevée enseignement supérieur
Stavelot Commune centre et centres touristiques
Productif
Type rural en croissance
Performance élevée enseignement pour adultes
Pas de desserte SNCB
Faiblesse achats semi-courants
Performance bonne tourisme
Tourisme : Plopsa Coo (cascade de Coo)
Waimes Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type rural en croissance
Performance bonne tourisme (signal de Botrange)
Trois-ponts Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type urbain en stagnation
Performance bonne tourisme
Stoumont Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type urbain en stagnation
Performance bonne tourisme
Performance élevée hôpitaux
Eau Bru
Durbuy Commune centre et centres touristiques
Productif
Type rural à dynamique modérée
Croissance démographique
Performance élevée tourisme (Durbuy Aventures, développements touristiques «Marc Coucke »
Rendeux Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance élevée tourisme (arboretum Robert Lenoir)
Lierneux Commune rurale à dominante forestière avec activités touristiques
Productif
Type urbain en stagnation
Performance élevée hôpitaux
Houffalize Commune centre et centres touristiques
Productif
Type urbain en déclin prononcé
Performance élevée tourisme
Ferrières Commune résidentielle en zone rurale
Résidentiel
Type rural en croissance
Performance élevée tourisme
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 1
Commune Spécificités
Welkenraedt Petite ville
Productif
Type urbain en déclin
Performance bonne emploi
Spa Villes "centre" en milieu rural
Social Public
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée tourisme
Thalasso, eaux
Saint-Vith Villes "centre" en milieu rural
Productif Public
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Type urbain en déclin prononcé
Vielsalm Communes centre et centres touristiques
Productif Public
Type rural ou mixte à croissance modérée
Performance élevée pouvoir supralocaux
Performance très élevée tourisme
Zoning industriel à Burtonville
Aywaille Communes centre et centres touristiques
Social
Type rural ou mixte à forte croissance
Tourisme : Monde sauvage, Grottes de Remouchamps
La Roche-en-Ardenne Commune centre et centres touristiques
Productif Public
Type urbain en stagnation
Performance élevée tourisme
1
Zone 10 2
a. Communes rayonnant sur elles-mêmes 3
NEANT 4
b. Communes rayonnant faiblement au-delà d’elles-mêmes 5
Commune Spécificités
Messancy Commune résidentielle en zones péri-urbaines ou frontalières
Résidentiel
Type rural ou mixte à forte croissance
Performance élevée achats semi-courants (petite zone industrielle et zone com-merciale « Le triangle des 3 frontières »)
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59
5. Bibliographie (à compléter) BAZET-SIMONI C., LAMBOTTE J.-M., LECLERCQ A., DEVILLET G., MALHERBE A. et VANDERMOTTEN Ch. (2011)
Structure fonctionnelle du territoire wallon : hiérarchie urbaine et aires d’influence, in : Diagnostic territorial de
la Wallonie, 2011, CPDT, pp. 261-275
BiANCHET B. (dir.), BASTIN F., LACROIX G., MAY X. & WILMOTTE, P.-F. (2016a). Politique de la Ville -
Dynamisation des coeurs de ville. Notes de recherche n° 63. Namur : CPDT.
BIANCHET B. (dir.), BASTIN F., CLAEYS D., DESCAMPS J., MERCENIER C., RUELLE C. & WILMOTTE P.-F. (2016b).
Recherche R.4. Localisations prioritaires en matière de dynamisation et de rénovation des quartiers urbains
existants, rapport à l'attention du Gouvernement wallon. Namur : CPDT.
BOUSSAUW, K. and WITLOX, F., 2013. Colouring inside what lines? Interference of the urban growth boundary
and the political–administrative border of Brussels. European Planning Studies 21(10): 1509-1527.
CPDT (2009). Evaluation du potentiel énergétique en énergies renouvelables de la Région wallonne - Rapport
final, Septembre 2009
CPDT (2011). Actualisation du SDER - Rapport scientifique final – Annexe thématique « agriculture », Octobre
2011
CPDT (2015). R.3 : Défis des espaces ruraux - Rapport scientifique intermédiaire, Avril 2015 13 et Rapport
scientifique final, Juin 2015.
CPDT (2016). R.1 : Etat du territoire wallon - Rapport scientifique final – Partie 2/3 : Dynamiques sectorielles
territorialisées, Décembre 2016
Coppens A., Dawance B., Grandjean M., Haine M., Harou R., Martin N., Meuris C, Tauvel C. Sous la direction
scientifique de Godart M.-F. et Hanin Y. (2016). Note de recherche CPDT 65 - Les 17 défis des espaces ruraux :
analyse de dix dynamiques
GRIPPA T., MARISSAL P., MAY X., WERTZ I., VAN HAMME G. & LOOPMANS M. (2015). Dynamique des quartiers
en difficulté dans les régions urbaines belges. Bruxelles : SPP Intégration sociale.
HANSSENS, H., DERUDDER, B., AELST, S. et WITLOX, F., 2014. Assessing the Functional Polycentricity of the
Mega-City-Region of Central Belgium Based on Advanced Producer Service Transaction Links. Regional Studies
[en ligne]. 2014. Vol. 48, n° 12, pp. 1939-1953.
Hendricks S. (2011). Notes de Recherche CPDT 31 - Biodiversité et aménagement du territoire : quels
indicateurs pour la Wallonie ?
Hendricks S. (2013). Note de recherche CPDT 44 - Dynamiques écosystémiques co-évolutives: Portance
écologique du territoire wallon
Quadu F. Sous la direction scientifique de T. Bréchet (2014), Note de recherche CPDT n°47 Biocarburants,
territoires et agriculture
Service Public de Wallonie (2016). Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie 2014-2015
THEURILLAT, T., VERA BÜCHEL, N. et CREVOISIER O., 2016. From capital landing to urban anchoring: The
negotiated city. Urban Studies. 2016. Vol. 53 No. 7, p. 1509 – 1518.
VAN HECKE, E., HALLEUX, J.M., DECROLY, J.M. et MÉRENNE-SCHOUMAKER, B., 2009. Noyaux d’habitat et
Régions urbaines dans une Belgique urbanisée. Bruxelles.
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WAL-
LONS – NOTE DE TRAVAIL
CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
60
http://webserver.wal-es.be/fr/typologie-des-se consulté le 07/03/2
VAN MEERTEREN, M., BOUSSAUW, K., DERUDDER, B. et WITLOX, F., 2016. Flemish Diamond or ABC-Axis ? The
spatial structure of the Belgian metropolitan area. European Planning Studies [en ligne]. 2016. Vol. 24, No. 5, p.
974-995.
VERA BÜCHEL, N. et CREVOISIER O., 2017. La programmation créatrice de valeur, Fonciers en débat, Université
de Lausanne, 16 et 17 février 2017.
WITBOEK, Beleidsplan Ruimte Vlaanderen, 2017.
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6. Annexes 1
1. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des ressources naturelles locales 2 3
Caractéristique Significatif Source SE
1. SOL - Productions agricoles
Notes explicatives :
- L’importance des différents secteurs agricoles dans les communes wallonnes est qualifiée selon six classes statistiques. La caractéristique a été retenue comme significative pour les 2
classes supérieures. Le pourcentage varie d’un secteur à l’autre selon son importance au sein du secteur agricole wallon.
- Localisation des cultures « industrielles » : l’importance des cultures industrielles a été évaluée par la concentration géographique des zones emblavées (analyse visuelle).
Importance du secteur des grandes cultures
dans les communes wallonnes en 2014
supérieur à 50 % SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Cultures com-
merciales d'alimentation
Importance du secteur horticole dans les
communes wallonnes en 2014
supérieur à 15% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Cultures com-
merciales d'alimentation
Importance du secteur de la viande bovine
dans les communes wallonnes en 2014
supérieur à 60% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Elevage com-
mercial
Importance du secteur laitier dans les commu-
nes wallonnes en 2014
supérieur à 60% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Elevage com-
mercial
Importance du secteur des granivores dans les
communes wallonnes en 2014
supérieur à 15% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Elevage com-
mercial
Importance des prairies dans la SAU communa-
le en 2014
supérieur à 90% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Elevage com-
mercial
Importance du mode de production biologique
dans les communes wallonnes en 2014
supérieur à 10% SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Cultures com-
merciales d'alimentation
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CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
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Caractéristique Significatif Source SE
Orientation des communes wallonnes selon les
productions agricoles
1 Spécialisation cultures agrico-
les, 2 Bovins-Spécialisation lait,
3 bovins - dominance lait, 4
bovins-spécialisation éleva-
ge/viande, 5 bovins - dominan-
ce élevage/viande, 6 Combinai-
sons de productions végétales
et animales, 7 combinaison
cultures agricoles et horticultu-
re, 8 combinaisons de produc-
tions végétales, 9 polyélevage -
dominance bovins lait, 10
polyélevage - dominante herbi-
vores autres que laitiers, 11
cultures agricoles et bovins
laits, 12 cultures agricoles et
bovins élevage-viande, 13
granivores et bovins lait
SPW, Evolution de l'économie agricole et horti-
cole de la Wallonie en 2014-2015
SE de production - Alimentation - Elevage com-
mercial et cultures commerciales d'alimentation
Localisation des cultures industrielles - Bette-
raves - 2010
Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,
territoires et agriculture octobre 2014, Qua-
du/Bréchet
SE de production - Alimentation - Cultures com-
merciales d'alimentation (partiellement)
Localisation des cultures « industrielles » -
Pommes de terre - 2010
Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,
territoires et agriculture octobre 2014, Qua-
du/Bréchet
SE de production - Alimentation - Cultures com-
merciales d'alimentation (partiellement)
Localisation des cultures industrielles - Colza-
2010
Concentration CPDT, Note de recherche n°47 Biocarburants,
territoires et agriculture octobre 2014, Qua-
du/Bréchet
SE de production - Energie - Matière organique
issue de l'agriculture à des fins énergétiques (par-
tiellement)
2. BOIS (hors énergie) - Sylviculture
Nombre d'industries de transformation 1 à 5, 6 à 20 et plus de 21
CPDT, Note de recherche sylviculture - état du
territoire 2016
SE de production - Matériaux - Bois
Taux de boisement
Recherche « Défis des espaces
ruraux » (CPDT, 2015)
Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,
2015)
SE de production - Matériaux - Bois
4. EAU (hors énergie) - Approvisionnement
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Caractéristique Significatif Source SE
Présence des principaux captages d'eau de
surface A faire
Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,
SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine
Présence des principaux captages d'eau sou-
terraine pour la distribution publique A faire
Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,
SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine
Présence des principaux prélèvements des
industries et des carrières A faire
Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,
SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine
Eaux minérales A faire Etat des nappes d’eau souterraine en Wallonie,
SPW, déc. 2016 SE de production - Eau de surface et souterraine
5. ENERGIE
Potentiel énergétique A faire CPDT, Note de recherche n°51 2014 les conflits
liés aux espaces producteurs d'énergie
SE de production
Potentiel conflictuel A faire CPDT, Note de recherche n°51 2014 les conflits
liés aux espaces producteurs d'énergie SE de production
Zone saturée en production verte A faire CPDT, Note de recherche energie et climat - état
du territoire 2016 p
SE de production
6. TOURISME/PAYSAGE
Nombre moyen d'établissements d'héberge-
ment touristique par commune
A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,
2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état
du territoire 2016
SE culturels
Nombre moyen d'attractions touristiques par
commune
A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,
2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état
du territoire 2016
SE culturels
Touristicité des communes wallonnes A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,
2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état
du territoire 2016
SE culturels
Nombre d'attractions touristiques importantes
(sup à 100.000 visiteurs)
A faire Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT,
2015), CPDT, Notes de recherche Paysage - état
du territoire 2016
SE culturels
7. BIODIVERSITÉ
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Caractéristique Significatif Source SE
Haute capacité de développement de la biodi-versité au regard de la diversité de la géogra-phie physique
Faible - majorité de facteurs (portance-fragmentation-taux d’art.) très négatifs Moyen - majorité de facteurs (portance-fragmentation-taux d’art.) négatifs / dans la moyenne Fort - majorité (portance-fragmentation-taux d’art.) de facteurs positifs
Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)
SE culturels
Accueil de la biodiversité Très faible - majorité de fac-teurs (MAE-Natura 2000) très négatifs Faible - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) négatifs / dans la moyenne Moyen - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) négatifs / dans la moyenne Haut - majorité de facteurs (MAE-Natura 2000) positifs
CPDT 2017 SE culturels
Taux de participation global des MAE Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (54,1%) Faible - moyenne communale de la zone entre 30% et à la moyenne wallonne (54,1%) Très faible - moyenne commu-nale de la zone inf. à 30 %
Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)
SE culturels
Indicateur de portance écologique Recherche « Défis des espaces ruraux » (CPDT, 2015)
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SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL
CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
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Caractéristique Significatif Source SE
Part de la superficie communale couverte par Natura 2000
Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (13,1%) Faible - moyenne communale de la zone entre 4 % et à la moyenne wallonne (13,1%) Très faible - moyenne commu-nale de la zone inf. à 4 %
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Taux d'artificialisation des terres Elevé - moyenne communale de la zone sup. à la moyenne wallonne (10,4%) Moyenne – moyenne commu-nale de la zone dans la moyen-ne wallonne (10, 4%) Très faible – moyenne commu-nale de la zone inf. à la moyen-ne wallonne (10,4%)
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2. Services écosystémiques présents en Wallonie – Intérêts pour la caractérisation économique des espaces ruraux 1
Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
SE de production
Alimentation
Cultures commerciales
d'alimentation
Ensemble des productions agricoles végétales (céréales, bettera-
ves sucrières, pommes de terre, légumineuses, chicorée, légu-
mes, fruits, …) ou de champignons destinées à être commerciali-
sées sous forme d'aliments pour la consommation humaine
Oui DGO3 - évolution de l’économie agricole et horticole
de la Wallonie (chiffres 2014) : grandes cultures,
secteur horticole + production biologique par com-
mune / regroupement par zone + sous-spécialisation
(pdt, betteraves, colza) (CPDT) + vergers
Cultures non commer-
ciales d'alimentation
Potagers et vergers mis en place par des particuliers ou des
collectivités comme source d'appoint de nourriture (humaine)
/
Elevage commercial Elevage d’animaux pour ensuite les commercialiser à destination
de l'alimentation humaine (viande, lait, œufs ou de miel) +
prairies et cultures fourragères (partiellement redondant avec
autres matériaux végétaux)
Oui DGO3 - évolution de l’économie agricole et horticole
de la Wallonie (chiffres 2014) : viande bovine, sec-
teur laitier, secteur des granivores, importance des
prairies + orientation selon les productions agricoles
+ production biologique par commune / regroupe-
ment par zone
Potentiellement intéressant mais non abordé par
manque de temps : Miel, escargot, autruche, …
Elevage non commer-
cial
Elevage d’animaux par des particuliers ou des collectivités com-
me source d'appoint de nourriture (viande, lait, œufs ou miel -
humaine)
/
Animaux sauvages
terrestres
Animaux sauvages chassés pour la consommation humaine Potentiellement intéressant ( y
compris loisirs) mais non abordé
par manque de temps
Plantes et champi-
gnons sauvages ter-
restres comestibles
Végétaux et champignons sauvages collectés par l'être humain
pour sa propre consommation
/
Poissons, crustacés et
mollusques élevés
dans les eaux douces
Aquaculture (poissons, crustacés et mollusques) destinée à la
consommation humaine
Oui Via la filière piscicole wallonne
Poissons, crustacés et
mollusques sauvages
d'eau douce
Poissons, crustacés et mollusques pêchés par l'être humain pour
sa propre consommation
Potentiellement intéressant ( y
compris loisirs) mais non abordé
par manque de temps
Plantes d'eau douce Végétaux aquatiques (ex : lentille d'eau) collectés par l'être /
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
comestibles humain pour sa propre consommation
Matériaux
Plantes ornementales Végétaux, sauvages ou cultivés, servant à embellir les maisons et
les jardins
/
Animaux ornemen-
taux
Décorations intérieure et extérieure trouvant leur origine dans
les animaux sauvages ou domestiques (ex. : trophée de chasse,
animaux empaillés, objets de décoration réalisés à partir de
plumes)
/
Bois Tout produit ligneux utilisé comme matériau de construction, de
structure, pour l'ameublement, la production de papier, d'em-
ballages, d'ustensiles de cuisine, d'instruments de musique, de
jeux, etc. à l'exception du bois énergie.
Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016)
Autres matériaux
végétaux
Matériaux et composés biochimiques, trouvant leur origine dans
les végétaux cultivés ou sauvages, intervenant dans la fabrica-
tion de nombreux objets allant du textile aux peintures en pas-
sant par les produits de nettoyage. Ce service comprend égale-
ment les matériaux végétaux utilisés comme fourrage pour
l'alimentation animale (partiellement redondant avec élevage
commercial)
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Plantes, animaux et
microorganismes
médicinaux
Plantes, animaux et microorganismes utilisés pour la prévention,
le diagnostic ou le traitement de maladies physiques et psychi-
ques
/
Matière organique
issue de l'agriculture
pour l'amélioration
des sols
Sous-produits agricoles (effluents d'élevage et rémanents des
cultures) épandus sur les sols pour en améliorer la qualité
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Matière organique
issue des déchets pour
l'amélioration des sols
Déchets organiques industriels, ménagers et forestiers épandus
sur les sols pour en améliorer la qualité
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Matériaux provenant
des animaux et des
microorganismes
Animaux domestiqués ou sauvages ainsi que des microorganis-
mes à l'origine de toute une série de matériaux et de composés
biochimiques utilisés dans la fabrication de nombreux objets
comme le textile ou le cuir
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Matériel génétique de
tous les organismes
Matériel génétique des êtres vivants présentant 2 types d'appli-
cation : sa diversité permet l'amélioration de certains traits des
/
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
vivants espèces domestiques tandis que sa variabilité assure la décou-
verte de nos nouveaux composés utilisés en industrie ou en
médecine
Eaux
Eau de surface potable Eau douce des plans d'eau et des zones humides, source d'eau
potable
Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016). Ce service peut
être exprimé par les stocks et prélèvements en eau
potable
Eau souterraine pota-
ble
Eau douce souterraine, source d'eau potable Oui Doc CPDT (diagnostic 2011 et 2016). Ce service peut
être exprimé par les stocks et prélèvements en eau
potable
Eau de surface à des
fins autres que la
consommation
Eau douce des plans d'eau et des zones humides utilisée pour
l’irrigation des cultures, l'hygiène, les procédés industriels, etc.
(les ménages, les agriculteurs, les industries)
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps (sauf si il y a quelque
chose dans CPDT diagnostic)
Eau souterraine à des
fins autres que la
consommation
Eau douce souterraine utilisée pour l’irrigation des cultures,
l'hygiène, les procédés industriels, etc. (les ménages, les agri-
culteurs, les industries)
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps (sauf si il y a quelque
chose dans CPDT diagnostic)
(localisation des captages)
Energie
Matière organique
issue de l'agriculture à
des fins énergétiques
Certains produits agricoles (cultures énergétiques, effluents
d'élevage, etc.) brulés pour en faire de l'énergie
Oui, partiellement abordé Via études CPDT
Matière organique
issue des déchets à
des fins énergétiques
Certains déchets organiques qu'ils soient ménagers ou indus-
triels brûlés pour en faire de l'énergie
Oui, partiellement abordé
Arbres et résidus
ligneux à des fins
énergétiques
Bois employé comme source d'énergie que ce soit sous forme de
chaleur ou d'électricité en brûlant sa biomasse ligneuse (bois
coupé en buches, en quartiers, déchiqueté en plaquettes ou
compacté en pellets et destiné à être brûlé ou transformé en
charbon de bois ou gazéifié) y compris le taillis
Oui, partiellement abordé Via études CPDT
Ressources énergéti-
ques mécaniques des
animaux
Traction animale, source d'énergie mécanique en agriculture ou
en foresterie
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
SE de régulation
Régulation des Bioremédiation des Ecosystèmes (y compris le sol) et les êtres vivants qui les consti- /
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
pollutions diver-
ses
sols pollués tuent intervenant dans la dépollution des sols en stockant, di-
luant, filtrant et dégradant les polluants
Purification de l'eau
de surface et oxygéna-
tion
Ecosystèmes et leurs êtres vivants responsables de l'oxygéna-
tion, de la filtration, de la séquestration et de la dégradation des
polluants, participant ainsi à la purification de l'eau de surface
/
Purification de l'eau
souterraine et oxygé-
nation
Ecosystèmes édaphiques et leurs êtres vivants responsables de
l'oxygénation, de la filtration, de la séquestration et de la dégra-
dation des polluants, participant ainsi à la purification de l'eau
souterraine
/
Capture des poussiè-
res, des produits
chimiques et des
odeurs
Ecosystèmes et leurs êtres vivants captent et séquestrent une
partie des poussières, des polluants et des odeurs maintenant
ainsi une certaine qualité de l'air
/
Mitigation du bruit et
des impacts visuels
La végétation réduit le bruit et les impacts visuels issus des
activités et infrastructures humaines.
/
Régulation des
évènements
extrêmes
Protection contre
l'érosion
Ecosystèmes régulant les phénomènes d'érosion en limitant les
pertes de sols. Plus précisément, le couvert végétal protège le
sol d'une partie des précipitations et du vent tandis que les
racines participent à sa stabilisation.
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps.
A contrario via les zones d’érosion connues
Maintien du cycle
hydrologique et des
flux d'eau
Ecosystèmes influençant le cycle de l'eau en participant à la
formation des nuages via l'évapotranspiration des végétaux et
du sol, en stockant l'eau dans leurs sols et rivières et en indui-
sant son transfert à travers l'infiltration et le ruissellement
/
Protection contre les
inondations
Ecosystèmes réduisant les risques d'inondation et leur intensité
en servant de réservoir temporaire aux eaux de précipitation et
de ruissellement, en stockant une partie de ces eaux dans leur
sol, en l'interceptant par la végétation, etc.
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps.
A contrario via les ZIP, les prairies humides
Protection contre les
tempêtes
Ecosystèmes réduisent les risques de tempête et leur intensité
en diminuant la vitesse du vent grâce à leur végétation
/
Prévention et contrôle
des feux
Ecosystèmes régulant l'intensité et la fréquence des feux en
fonction de plusieurs de leurs propriétés intrinsèques
/
Contrôle des
processus biolo-
giques
Pollinisation Fécondation des plantes à fleurs à la base du maintien et de la
diversification des populations
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps.
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
Dispersion des graines / /
Maintien des habitats
tout au long du cycle
de vie
/ /
Contrôle biologique / /
Régulation des mala-
dies humaines
/ /
Processus d'altération,
de décomposition et
de fixation des sols
/ /
Régulation du
climat
Régulation du climat
global par séquestra-
tion des gaz à effet de
serre
Ecosystèmes participant à la régulation des gaz à effet de serre
en séquestrant une partie du dioxyde de carbone lors de la
photosynthèse, en dégradant le méthane et l'oxyde d'azote par
l'activité microbienne, etc.
Potentiellement intéressant mais
partiellement abordé par man-
que de temps (sauf si il y a quel-
que chose dans étude CPDT)
Etude CPDT
Régulation du climat
régional
Ecosystèmes participant à la régulation du climat régional en
influençant les variables climatiques telles que la température,
l'humidité de l'air, la vitesse du vent à travers l'évapotranspira-
tion des végétaux et du sol, la modification de l'albédo (propor-
tion de rayonnement solaire réfléchi), la production d'aérosols,
etc.
/
Régulation du micro-
climat
Ecosystèmes créant un microclimat en jouant localement sur les
variables climatiques telles que la température, l'humidité de
l'air, la vitesse du vent en créant de l'ombre par le couvert végé-
tal, en jouant un rôle de brise-vent, en évapotranspirant, etc.
/
SE culturels
Environnement
de la vie courante
Environnement biolo-
gique des lieux de vie,
travail et étude
Proximité d'espaces ou d'éléments naturels par rapport au bâti,
permettant une perspective sur ceux-ci, une expérience visuelle
ou sonore, sans utilisation ou occupation directe de l'espace
naturel en question
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Environnement biolo-
gique des institutions
de santé et de réhabi-
litation
Aménagements spécifiques comme les jardins et les potagers
thérapeutiques réalisés dans les institutions de santé et de
réhabilitation pour faciliter et accélérer la guérison
/
Espace naturel non Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et Potentiellement intéressant mais
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
exclusif adapté aux
activités quotidiennes
de plein air
qui fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques
permettent l'exercice d'activités humaines quotidiennes en plein
air
non abordé par manque de
temps
Espace naturel exclusif
adapté aux activités
quotidiennes de plein
air
Espace de nature dont l'usage est réservé à certains utilisateurs
ou à leurs propriétaires comme les jardins privés, les parcs d'en-
treprises privées, ...
/
Environnement
pour les loisirs
Espace naturel non
exclusif pour les loisirs
de plein air
Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et
qui fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques
permettent l'exercice d'activités humaines de loisirs et de tou-
risme en plein air comme la randonnée, le vélo, le kayak, ... Ce
sont par exemple les forêts, les paysages agricoles, les cours
d'eau, les infrastructures aménagées dans la nature (manèges,
circuits de vtt ou mot, ...), ...
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère
Espace naturel exclusif
pour les loisirs de
plein air
Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est exclusif et qui
fournissent un cadre dont les conditions et caractéristiques
permettent l'exercice d'activités humaines de loisirs et de tou-
risme en plein air comme les parcs animaliers, les jardins bota-
niques, les golfs, les parcs d'aventures, ...
Oui Partiellement repris dans thématique touristique
Espace naturel non
exclusif pour des
activités de loisirs
productives
Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est partagé et
qui permettent de réaliser des activités qui permettent à la fois
de profiter des espaces tout en assurant une récolte de biens de
production. C'est par exemple le cas de la pêche en rivière, la
récolte de champignons, de fruits sauvages, ... dans les espaces
d'accès public
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de temps
Espace naturel exclusif
pour des activités de
loisirs productives
Espaces naturels ou semi-naturels dont l'usage est exclusif et qui
permettent de réaliser des activités qui permettent à la fois de
profiter des espaces tout en assurant une récolte de biens de
production. C'est par exemple le cas de la chasse de location, la
coupe de bois de chauffage, de fruits, ... dans les espaces privés
ou d'accès réservé
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Sources d'expé-
rience et de
connaissance
Espace naturel et
biodiversité servant
de support à l'expé-
Espaces naturels ou semi-naturels qui permettent l'observation
de la nature, d'espèces ou de communautés végétales ou anima-
les, ... ainsi que des interactions avec la nature. Points de vue et
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère
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Catégorie de SE SE Description du SE
Intérêt (potentiel) pour la carac-
térisation des zones rurales
(Impacts territoriaux)
SE abordé via la caractérisation économique (res-
sources) des zones rurales sur base des sources
potentielles suivantes
rience de la nature régions d'une beauté naturelle exceptionnelle (réserve naturel-
le, source, lac, rivière, espèces rares, ...), expériences sonores
(brame du cerf, chant des oiseaux ou des insectes, …), odeurs
particulières, espèces attirantes et charismatiques, ...
Espace naturel et
biodiversité servant
de support à l'éduca-
tion
Espace naturel ou semi-naturel et éléments de la biodiversité
qui sont utilisés pour des activités de découverte de la nature
comme les classes vertes, les stages à la campagne, les fermes
pédagogiques, ...
Potentiellement intéressant mais
non abordé par manque de
temps
Espace naturel et
biodiversité servant
de support à la re-
cherche scientifique
Espace naturel ou semi-naturel et éléments de la biodiversité
qui sont utilisés pour la recherche scientifique pour mieux com-
prendre le fonctionnement et la dynamique des populations
d'espèces, des écosystèmes, des paysages, ...
/
Sources d'inspira-
tion et de valeurs
Espace naturel et
biodiversité sources
d'inspiration et de
divertissement
Espaces naturels et semi-naturels inspirant une représentation
ou une expression de sentiments, de la beauté, ... via la peintu-
re, la sculpture, des films, des documentaires, la photographie
naturaliste, ...
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère
Espace naturel et
biodiversité sources
de valeurs patrimonia-
les et sentimentales
Espaces naturels ou semi-naturels, éléments de la biodiversité
emblèmes d'un patrimoine collectif, familial ou individuel ayant
une valeur sentimentale et affective
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère
Espace naturel et
biodiversité sources
de valeurs symboli-
ques et culturelles
Paysages typiques de tourbières, de landes, de pelouses calcai-
res, de forêts cathédrales, de bocages, ... ou espèces embléma-
tiques ayant des valeurs symboliques et culturelles
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère
Espace naturel et
biodiversité sources
de valeurs sacrées et
religieuses
Lieu ou espèce ayant une valeur sacrée ou religieuse /
Espace naturel et
biodiversité sources
de valeurs intrinsè-
ques d'existence et
d'héritage
Espaces naturels et formes de vie à qui on reconnaît une valeur
intrinsèque d'existence et une valeur de legs pour les futures
générations. Cela concerne notamment les espaces protégés, les
paysages extraordinaires, les espèces protégées, ...
Oui Partiellement repris dans thématique touristique /
paysagère / environnement (biodiversité)
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3. Schéma cartographique des 10 zones rurales 1
2
4. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base des productions agricoles 3
Notes explicatives : 4
- Le but est de faire ressortir les spécificités des zones rurales. Une certaine simplification a donc été opérée pour mettre en avant les caractéristiques d’une zone en gommant la sin-5 gularité d’une commune au sein de celle-ci. 6
- L’importance des différents secteurs agricoles dans les communes wallonnes : pour chaque zone, l’analyse s’est faite à l’échelle des communes rurales et semi-rurales. Le critère 7 était considéré comme significatif pour la zone si la moitié minimum des communes rurales et semi-rurales y répondait. Lors d’une concentration plus locale, le même principe a été 8 appliqué au niveau du bloc. Pour les critères non significatifs à l’échelle de la zone ou du bloc, le nombre de commune concernée a été repris. En ce qui concerne l’orientation des 9 communes wallonnes selon les productions agricoles
19, le regroupement suivant a été réalisé : Bovins/viande reprend majoritairement les classes 4, 5. Bovins/lait reprend majoritai-10
rement les classes 2,3. Cultures reprend majoritairement les classes 1 et 6. Cultures/bovins lait reprend majoritairement la classe 11. Elevages reprend majoritairement la classe 9. 11
- Localisation des cultures « industrielles » : le même principe a été appliqué sur base de la concentration géographique des zones emblavées (analyse visuelle). 12 13
19 Service Public de Wallonie (2016). Evolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie 2014-2015
ZONE 1 Bloc 1 Bloc 2
Bloc 3 Bloc 4
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Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
PRODUCTIONS AGRICOLES
Importance du secteur des grandes cultures dans les communes wallonnes en 2014
Est Blocs 3 et 4, moitié est
Disparate, frange sud
Blocs 1, 2 Blocs 1, 2, 3
Importance du secteur horticole dans les com-munes wallonnes en 2014
1 2 6 2 3 5
1
Importance du secteur de la viande bovine dans les communes wallon-nes en 2014
Blocs 8, 9, 10, 11, 12
Blocs 6, 7, 8
Importance du secteur laitier dans les commu-nes wallonnes en 2014
1
Blocs 2, 4
Sauf blocs 6, 7, 9, 10,12
Importance du secteur des granivores dans les communes wallonnes en 2014
4 2 2 2 2 8 1
3
Importance des prairies dans la SAU communale en 2014
Blocs 2, 4
Blocs 10, 11, 12, 13
Sauf blocs 1, 2, 3 ,4
Bloc 1
Importance du mode de production biologique dans les communes wallonnes en 2014
1
Blocs 8 À 14 (moitiés
communes)
Petite moitié mais éparpil-lement géogr.
Moitié des communes sauf blocs 1
et 2
Orientation des com-munes wallonnes selon les productions agricoles
Cultu-res/bovins lait
Cultu-res/bovins lait
blocs 1 et 2 Cultures
Cultu-res/bovins lait
Elevages blocs 5, 6
Bovins/lait blocs 2, 4, 5
Bo-vins/viande blocs 8, 9,
10
Bovins/viande autres Blocs
Bovins/lait sauf
Bo-vins/viande blocs 1, 3
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Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
Cultures blocs ,1 2
Elevages bloc 3
Cultures blocs 3 et 4
Cultu-res/bovins lait
blocs 3, 4 Cultures bloc 1
Bovins/lait autres Blocs
Bovins/lait blocs 1,3,5
Bovin/viande bloc 12
Bovins/lait bloc 2
Localisation des cultures industrielles - Betteraves - 2010
Sauf bloc 1 Blocs 1, 2 Nd E42 Blocs 1 à 3 Blocs 1, 2
Localisation des cultures industrielles - Pommes de terre - 2010
Sauf blocs 1 et
3 Blocs 1, 2 Nd E42
Localisation des cultures industrielles - Colza- 2010
Extrême est
Blocs 3 et 5 Blocs 3, 4, 5
Entre E42 et Meuse, entre Andenne et
Flemalle
Blocs 1 à 3 Blocs 1, 2
Léger
1
2
3
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5. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du bois 1
Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
BOIS
Nombre d'industries de transformation
2 3 0 3 5 5 30 18 41 2
Taux de boisement Faible Faible à moyen
Faible Faible à moyen
Moyen Moyen Elevé à très élevé
Elevé à très élevé
Très élevé Elevé
2
3
6. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’eau 4
Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
EAU
Présence des principaux captages d'eau de surface
0 0 0 0 1 0 1 1 2 0
Présence des principaux captages d'eau souterrainne pour la distribution publique
1 1 2 3 3
Présence des principaux prélèvements des industries et des carrières
4 4 4 1 mais impt 1 petit 1 moyen
Eaux minérales
Céroux-Mousty -
OLLN (STY) Genval - Rixensart
(sous-exploitée)
Spontin -
Yvoir (sous-exploité)
Chaudfontaine
Villers-le-Gambon -
Philippeville (Villers mo-
nopole)
Spa, Stou-mont (Bru),
Fisenne - Érezée (Eaux du Val d'Ais-
ne)
Etalle (Val-vert)
5
SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL
CPDT – Subvention 2017 – IGEAT/Lepur – 21 avril 2017
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7. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de l’énergie 1
Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
ENERGIE
Potentiel énergétique
Moyen (moi-tié commune
moyen ou elevé
Moyen (moi-tié commune
moyenne) bloc 4 faible blocs 1, 2, 3
Faible (majo-rité commu-
ne faible)
Saible Sauf au nord et au sud Moyen
Moyen blocs 1 et 2 faible blocs 3,4,5,6
Faible
Moyen blocs 1,2,4,5,6,7
faible pour le solde
Moyen blocs 2,3,4,7 solde
Faible
Moyens blocs 8,9,11 faible
solde Faible
Potentiel conflictuel Fort Blocs
1,2,4 bloc 3 jaune Moyen
Fort Fort Au nord et au
sud
Fort blocs 1 et 2 Moyen
blocs 3,4,5,6
Blocs 1,3 Fort; Blocs
2,4,5 Moyen
Blocs 1,2 Moyen Solde
Faible
Faible blocs 4,5,6 Moyen
soldes
Moyen blocs 1,3,5,8,11
soldes faible Faible
Zone saturée en production verte à CT
Blocs 2,3, 4 Blocs 1, 4, 5,
6 Bloc 6
Blocs 4, 5, 7, 8
2
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SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL
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8. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base du tourisme 1
Caractéristique Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
TOURISME/PAYSAGE
Nombre moyen d'établissements d'hébergement touristique par commune
Nombre moyen d'attractions tou-ristiques par commune
Touristicité des communes wallon-nes
quelques communes en 2 (5-7)
1
F blocs 1 , fort 2 (Namur (faible sinon) et moyens 3
(Très frontiè-re française entre Vresse
et Meix - vallée Se-
mois)
bloc 1 faible, 9 fort, solde
moyen
4 communes en 2
Nombre d'attractions touristiques importantes (sup à 100.000 visi-teurs)
2 3 0 2 1 0 3 4 2 0
2
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SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE– SPÉCIFICITÉS DES ESPACES RURAUX ET URBAINS WALLONS – NOTE DE TRAVAIL
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9. Caractérisation qualitative des zones rurales sur base de la biodiversité 1
Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10
BIODIVERSITÉ
Haut potentiel de déve-loppement de la biodi-versité au regard de la diversité de la géogra-phie physique
Moyen Faible Faible Moyen Moyen Moyen Haute Haute Haute (sauf bloc 1,2,3 Moyen)
Haute
Accueil de la biodiversité Très faible Très faible Très faible Faible Faible Faible Haute Moyen Moyen (sauf
bloc 1,2,3 Faible)
Moyen
Taux de participation global des MAE
Très faible Très faible Très faible Faible (Moyen
4) Faible Faible Elevé
Elevé (1,2, 3,4,5) Moyen
(6,7,8) Elevé Moyen
Indicateur de portance écologique
Faible à moyen Faible Faible Faible à moyen Faible Faible à moyen Très élevé Elevé Elevé Moyen à élevé
Part de la superficie communale couverte par Natura 2000
Très faible (blocs 3, 4
Faible)
Faible (centre moyen)
Très faible Faible (Moyen
4) Faible (Moyen
3) Faible Elevée Elevée
Faible (1,2,3) Elevée (4 à 12)
Très élevé
Degré de fragmentation des habitats naturels
Elevé Elevé Elevé Elevé Elevé Elevé Faible Faible à Moyen
Faible Faible
Taux d'artificialisation des terres
Elevé Elevé Moyen Elevé Moyen Elevé Très faible Très faible Elevé (1,2,3)
Faible(4 à 12) Faible
2
3
2015 – 2016
Recherche R1 : ETAT DU TERRITOIRE WALLON
Note complémentaire – Benchmark des documents stratégiques
des régions voisines
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 2
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
Chercheur : Alain Malherbe (CREAT-UCL)
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 3
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
Table des matières 1. PRÉAMBULE : LE SDT – OUTIL STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT
RÉGIONAL .................................................................................................................................. 5
2. MÉTHODE D’ANALYSE........................................................................................................... 8
3. CONCEPTS UTILISÉS ........................................................................................................... 10
4. LA FABRICATION DE LA PLANIFICATION RÉGIONALE A BRUXELLES, EN
FRANCE, AU LUXEMBOURG ET EN FLANDRE ............................................................. 11
4.1. BRUXELLES ET LE PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ............................... 11
4.1.1. Le contexte bruxellois ................................................................................................ 11
4.1.2. Contenu du PRD et méthodologie ............................................................................ 11
4.1.3. L’élaboration du PRDD ............................................................................................... 12
4.1.4. Le mode de représentation du PRDD version du 18 octobre 2016 ..................... 16
4.1.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon .... 17
4.2. LA FRANCE : DU SRADDT AU SRADDET EN PASSANT PAR LE SCOT .................. 19
4.2.1. Le contexte français .................................................................................................... 19
4.2.2. Le contenu du SRADDT et les modifications introduite dans la loi NOTRe
instaurant le SRADDET .............................................................................................. 19
4.2.3. L’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais ...................................................... 22
4.2.4. Les préliminaires du SRADDET Hauts de France ................................................. 24
4.2.5. Les modes de représentation du SRADDT Nord-Pas de Calais.......................... 25
4.2.6. Identification des éléments susceptibles d’être intégré dans le SDT wallon ..... 28
4.3. LE PROGRAMME DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’IVL
LUXEMBOURGEOIS ........................................................................................................................ 30
4.3.1. Le contexte luxembourgeois ...................................................................................... 30
4.3.2. Contenu du PDAT et méthodologie ......................................................................... 30
4.3.3. L’élaboration du PDAT ............................................................................................... 33
4.3.4. Les modes de représentation du PDAT et de l’IVL ............................................... 36
4.3.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon .... 37
4.4. LE DÉVELOPPEMENT SPATIAL EN FLANDRE ................................................................ 38
4.4.1. Le contexte flamand .................................................................................................... 38
4.4.2. Le RSV .......................................................................................................................... 40
4.4.3. Du RSV au BRV .......................................................................................................... 42
4.4.4. Les modes de représentation .................................................................................... 45
4.4.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon 46
5. SYNTHÈSE DE LA COMPARAISON DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION
RÉGIONALE ANALYSÉS ...................................................................................................... 48
5.1. LES PROCESSUS DE FABRICATION DES SCHÉMAS DE PLANIFICATION RÉGIONALE .......... 48
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 4
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5.2. TABLEAU COMPARATIF DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION ............................................... 49
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 50
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 5
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1. PRÉAMBULE : LE SDT – OUTIL STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT
RÉGIONAL
Le Gouvernement wallon a demandé à la CPDT des notes complémentaires préparatoires à
la confection du futur schéma de développement territorial. Le cahier des charges de la re-
cherche sur l’analyse contextuelle du schéma de développement territorial stipule qu’un ben-
chmarking synthétique des documents stratégiques des régions voisines et de leurs représen-
tations graphiques sera réalisé. Nonobstant cette analyse comparative qui suit, les choix dif-
férents opérés entre les modes de représentation du Schéma de Développement de l’Espace
Régional (SDER) de 1999 et du projet de SDER de 2014 sont déjà substantiels. Au-delà des
évolutions imputables aux changements de style dans les lignes graphiques entre les deux
versions, ces choix témoignent de partis pris divergents concernant la vision politique de l’es-
pace wallon. L’analyse qui suit dresse quelques balisent pour distinguer ces modes de faire et
les rapprocher de tendances à l’œuvre dans des régions voisines de la Wallonie.
L’objet de la présente note est donc d’analyser l’organisation et les modes de représentation
qui se retrouvent dans les documents stratégiques des régions voisines à la Wallonie. Les
modes de représentation des territoires se distinguent en deux catégories, les représentations
graphiques (schémas, cartes, tableaux …) et l’écriture textuelle. Les relations entre les élé-
ments dessinés et écrits sont plus ou moins ténues en fonction des documents analysés. L’in-
tensité de ces interdépendances est liée à la culture de planification de chaque territoire selon
le degré d’abstraction des figures (cartes, plans ou schémas). Il est important de rajouter à ces
deux catégories une compréhension de la profondeur temporelle qui est envisagée et qui se
traduit sous forme d’échéance à des horizons que les territoires se déterminent comme par
exemple à 10 ans, 15 ans voire sans date de péremption figée comme le Schéma de Déve-
loppement de l’Espace Communautaire (SDEC) ou le SDER de 1999.
Les schémas territoriaux visent à définir des stratégies et sont l’expression des objectifs poli-
tiques des territoires (Dürh S., 2007). Les représentations schématiques ou cartographiques
figurent donc un souhait de développement. Les stratégies sont déjà perceptibles au travers
des formes mobilisées pour convaincre des objectifs. Dans certains cas les outils pour at-
teindre les objectifs définis peuvent avoir une portée normative. On rangera l’Allemagne dans
cette catégorie avec une hiérarchie établie dans la planification qui oblige à une conformité
entre les plans dressés à différentes échelles.
Cependant on constate que la plupart de ces exercices de planification ne fixent pas un cadre
de règles à respecter. Les trajectoires qui y sont proposées induisent une inscription des ter-
ritoires soit dans la bifurcation, soit dans la continuation de stratégies antérieures. Dans ce
cadre le territoire est le support nécessaire, le mode d’inscription physique de ces change-
ments. Il enregistre l’impact des mutations économiques, sociales et politiques, et il en offre
une représentation (Wachter S. &al., 2002 : 10).
La réflexion stratégique concernant les territoires est assez récente puisqu’elle apparaît à la
fin des années 1980 avec les premières réflexions initiées par l’Europe pour aboutir à des
projets à l’échelle supranationale comme les esquisses du BENELUX (1986 & 1998) et le
SDEC (1999). Depuis lors les territoires infranationaux (régions, supracommunalités, com-
munes…) se sont saisis de cette méthodologie pour chercher à dégager des visions com-
munes de développement. Le trait commun à l’ensemble des régions analysées est la con-
temporanéité des exercices de planification avec l’émergence du fait régional. La Wallonie est
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également dans ce cas de figure puisqu’elle lance dès 1984, c’est-à-dire quatre ans après la
régionalisation, un avant-projet de plan mené par la Société de Développement Régional Wal-
lonne (Rousseaux & al., 2010).
Les stratégies reprises dans les schémas des territoires visent à les redéployer, les reconvertir
et/ou organiser leur croissance. En outre les territoires cherchent d’une part à valoriser leur
capital territorial en mettant en évidence leur diversité et les ressources qui leurs sont propres
afin de leur assurer un avantage comparatif tout en visant à atteindre plus de justice spatiale
(Knieling, J. & Othengrafen F., ed., 2012 ; Camagni R., 2009 ; Camagni R. & Capello R., 2013 ;
Malherbe A., 2015). Ces stratégies se traduisent en plans et en schémas qui témoignent la
manière dont se représente les territoires. Les formes de communication utilisées illustrent la
compréhension de leurs questions éthiques, identitaires et des relations qui se tissent entre
les différentes parties prenantes (Huxley M., 2000). Il est dans ce contexte fondamental de
prendre en compte les différences culturelles et de gouvernances entre les régions pour éclai-
rer la manière dont elles définissent leur avenir. Aborder la gouvernance revient à interroger
sur le rôle qui est attribué à la planification stratégique des espaces dans l’organisation des
territoires au travers de la gouvernementalité conceptualisée par Michel Foucault, c’est-à-dire
les processus de décisions et de gestion entre les acteurs des différents niveaux de pouvoir.
Stéfanie Dühr, en s’appuyant sur les cas anglais et allemand, distingue deux modes de faire
dans la planification européenne : un qui est artistique et l’autre qui relève de l’approche scien-
tifique (Dühr S. 2004). Les cartes qui présentent une grande abstraction, voire qui utilisent des
figurent comme les chorèmes1 sont plus créatives avec une finalité de communication et d’ap-
propriation des stratégies tant par les parties prenantes au processus que vers l’extérieur. Les
représentations scientifiques défendent une approche rationnelle et plus précise dans les re-
présentations. Le choix de l’un ou l’autre parti est à remettre dans un contexte plus large dé-
pendant de la formation des bureaux d’études ou des fonctionnaires qui sont les auteurs des
plans. La culture de planification en vigueur dans le territoire concerné a donc une incidence
importante sur les choix qui seront opérés en termes de représentation et par-delà de la vision
territoriale qui s’en dégagera.
Ces divergences sont toutefois à mettre en relation avec la mobilisation de concepts globaux
génériques comme le développement durable, la globalisation, les smarts… qui uniformisent
ou normalisent les fabrications des territoires. Ce champ de recherche nécessite un approfon-
dissement méthodologique peu compatible avec le résultat attendu de cette note afin de con-
fronter les approches théoriques et épistémologiques construites dans le domaine de l’étude
comparative des processus de planification.
Les modalités de participation illustrent également les tensions entre la diversité et l’uniformité
des modes de représentations lors de leur application dans l’exercice de planification. Elles se
traduisent dans les représentations adoptées ainsi que les façons d’aborder les structures des
documents. Au final, le processus de construction du plan ou du schéma se retrouve dans le
1 Les chorèmes sont des modélisations de structures spatiales élémentaires pouvant se combiner pour
appréhender la complexité de la réalité (Levy J. & Lussault M., ed., 2013 : 175-176). Ils sont caracté-ristiques de l’école française de cartographie. Ce concept a été mis au point par Roger Brunet en 1980 (Brunet R., 1980). Il l’a appliqué lors de la réflexion sur la Banane bleue, aire de développement majeur à l’intérieur du territoire européen. La DATAR s’est largement servie de ce type de cartes pour illustrer les scénarios de développement du territoire français à l’horizon 2040 lors de son dernier exercice de prospective (http://territoires2040.datar.gouv.fr/).
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format du document qui facilite ou non son appropriation par l’ensemble des parties prenantes.
Le processus d’élaboration de la stratégie territoriale est partie intégrante de cette appropria-
tion et a autant d’importance que le schéma ou le plan dans la médiation, c’est-à-dire les arbi-
trages et les accords pour aboutir à une stratégie et à une culture territoriale commune (Fürst
D., 2012). La forme de la représentation par son degré d’abstraction témoigne de l’assiette de
l’accord des parties prenantes sur leur territoire et illustre les modalités d’instauration d’un
langage commun (Dühr S., 2007). L’exemple de la méthode employée dans le cadre du
Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) du Pays de Brest illustre l’importance de cette mé-
diation dans le processus d’élaboration de la stratégie2. L’étude du SCoT du Pays de Brest a
débuté en 2004 et a été approuvé en 2011 puis a été mis révision en 2014. Un comité d’éva-
luation se réunit tous les ans pour poursuivre le débat. Le schéma n’est donc pas une finalité
en soi mais c’est le processus d’élaboration, de médiation et d’évaluation qui est le véhicule
de la stratégie territoriale dans un processus itératif d’action collective quasi permanent (Pin-
son G., 2004). Il est ainsi le support à un dialogue continu entre les acteurs.
Cependant plusieurs écueils sont à relever dans cet exercice complexe dégageant des stra-
tégies tout en essayant de largement les diffuser. Un des obstacles est la clarté avec laquelle
les concepts sont utilisés (Markusen, A., 2003 ; Pendall R. & al., 2010). En effet, l’urbanisme
et le développement territorial utilisent abondamment des concepts flous, des mots valises
dont l’avantage est d’assoir des consensus sur base de leur polysémie, mais à contrario celle-
ci est responsable de malentendus freinant la mise en place d’un langage commun. Cette
compréhension est d’autant plus complexe lors de la mise en relation des systèmes de plani-
fication agissant sur des territoires souverains distincts (Zonneveld, 2000 ; Dühr S. 2007 ; Mal-
herbe A. & al., 2015).
En conséquence, la question n’est pas tant le contenu des plans stratégiques analysés mais
la manière dont ils sont produits et organisés pour en dégager des enseignements méthodo-
logiques en fonction des objectifs recherchés. Ces objectifs consistent à mettre en place un
référentiel dans le cadre de l’élaboration du SDT wallon. Pour les méthodes d’analyses de
contenu on se réfèrera aux travaux antérieurs de la CPDT (Lejeune Z. & Teller J., 2012 ; Mal-
herbe & al., 2015). Dans cet ordre d’idée, chaque stratégie est amenée répondre à une (des)
question(s) ou défi(s) que le(s) territoire(s) se pose(nt) ou auxquels ils sont confrontés. Il est
évidement fondamental de se fixer un ou des objectifs à atteindre avant de mettre en place
une stratégie territoriale qui a pour fonction de baliser le chemin à parcourir pour tenter de
rencontrer le but à atteindre.
Pour procéder à cet exercice de comparaison des processus de planification, seuls seront
investigués les documents produits pour établir des stratégies sur :
Le Nord Pas de Calais ;
Le Luxembourg ;
Bruxelles ;
La Flandre.
2 A partir du témoignage de Jean-Pierre Carroff (vice-président de la Communauté urbaine de Brest)
et de la consultation du site internet du SCoT de Brest (http://www.pays-de-brest.fr/le-scot).
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 8
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2. MÉTHODE D’ANALYSE
L’observation et les échanges sur les processus de planification stratégique a été largement
encouragé lors des programmes INTERREG I (1991-1993), II (1994-1999) et III (2000-2006)
et dans une moindre mesure avec lors d’INTERREG IV (2007-2014). Le Conseil de l’Europe
et la Conférence Européenne des Ministres en charge de l’Aménagement du Territoire (CE-
MAT) a également produit ces quarante dernières années des travaux tendant à favoriser la
compréhension des différents systèmes de planification employés par les pays et régions eu-
ropéens. Malgré ces efforts, force est de constater que les incompréhensions dans les sys-
tèmes spatiaux entre régions subsistent encore fortement (Malherbe A. & al., 2015). Les chan-
gements législatifs réguliers et les redécoupages territoriaux infranationaux ou régionaux ren-
forcent la difficulté de mettre en place une intelligence territoriale partagée. La méthode n’a
dès lors pas pour objectif d’élaborer une analyse comparative entre des processus de planifi-
cation déployant des modes de fabrication dans des systèmes institutionnels et politiques trop
divergents (During R. & van Dam R. ed, 2007).
Un autre obstacle dans cette mise en place d’un langage commun est la prégnance de la
souveraineté dans le développement des territoires et le peu de projets concrets de dévelop-
pement dépassant les limites territoriales nationales ou régionales. Les dialectiques entre une
politique territoriale mercantiliste, d’instrumentalisation ou de mutualisation contribuent à ex-
pliquer le contenu des stratégies et les ouvertures de coopération interterritoriales qui sont
présentent ou non dans les stratégies territoriales régionales. La concurrence reste vive entre
les régions.
C’est à cette aune que la méthode d’analyse a été construite en introduisant brièvement le
contexte d’élaboration des stratégies territoriales, les questions ou défis que les territoires ont
identifiés et les réponses qu’ils y apportent par la fixation d’objectifs et ensuite les modes opé-
ratoires envisagés pour rencontrer ces objectifs.
Pour comprendre ces modes opératoires, il sera distingué les variables d’influence externe au
schéma ou au plan qu’il soit institutionnel, administratif ou à la base du cadre normatif. Les
formes que prennent la formulation des changements dans les stratégies territoriales et qui
sont susceptibles d’induire des changements de comportements sont également envisagées
(Fürst D., 2012 : 27). Par contre, les relations entre les orientations stratégiques et leurs tra-
ductions dans le champ de l’urbanisme normatif ne feront pas l’objet de la présente analyse.
La méthode utilisée pour dégager des comparaisons pertinentes entre les documents se dé-
roule comme suit :
Une remise dans le contexte régional du document analysé
Contenu du document
Historique de l’élaboration du document
Les représentations utilisées dans les schémas, leur mode de construction, leur de-
gré d’abstraction et les échelles territoriales mobilisées argumentant les stratégies.
Une identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon
Le travail s’est essentiellement appuyé sur les documents disponibles et les publications scien-
tifiques de référence mobilisables. Lorsque cela a été possible, le résultat de l’analyse a été
confronté aux représentants des administrations régionales impliqués dans l’élaboration des
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schémas territoriaux. Nous remercions Benoit Périlleux (Région bruxelloise) ; Philippe Bou-
chez, Benoit Guinamard et Philippe Petit (Région Hauts de France) ; Marie-Josée Vidal, My-
riam Bentz et Frank Vansteenkiste (Ministère du Développement durable et des infrastructures
Luxembourgeois) ; Peter Cabus (Secrétaire général de l’administration flamande de l’aména-
gement du territoire) d’avoir accepté de participer par leur accueil et leur ouverture au présent
travail. La note intègre leur propos dans le texte.
Les interviews ont été réalisées de manière semi-directive sur base du questionnaire qui se
retrouve en annexe de la note.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 10
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3. CONCEPTS UTILISÉS
Schéma : le schéma représente de manière abstraite et simplifiée une stratégie à atteindre,
une action à mener qui ont une certaine envergure. Il projette ce qui est souhaitable
et est souvent accompagné d’un scénario ou d’un récit pour illustrer le futur figuré
dans le schéma. La représentation schématique est autant utilisée par des secteurs
(mobilité, environnement, paysage, économie…) que pour mettre en évidence les
interactions des secteurs sur un territoire et ce quelle que soit l’échelle employée.
Plan : contrairement au schéma qui synthétise un futur souhaité le plan est doté d’une forte
intentionnalité. Le plan fixe des objectifs précis et établis les moyens nécessaires
pour les rencontrer en décrivant les différentes phases à franchir pour y parvenir.
L’objectif de la planification spatiale est de mettre en place des modalités précises
et les instruments à mobiliser pour exploiter, attribuer et répartir les ressources ter-
ritoriales ainsi que les formes d’occupation des espaces (l’équité des territoires ou
l’urbanisation en sont des exemples). Le plan d’urbanisme détermine les actions à
mener et affecte à une échelle très fine les fonctions à l’espace. Il est de portée
normative en spatialisant les règles à appliquer et est opposable aux tiers.
Stratégie territoriale : La stratégie territoriale concerne un espace délimité approprié par un
groupe d’individu qui détermine un but à atteindre pour leur territoire. Le terme stra-
tégie tel qu’il est utilisé dans un contexte territorial est apparu dans les années 1950
aux Etats-Unis comme outil mobilisé par le secteur privé pour déterminer des lignes
de conduites permettant d’apprivoiser les incertitudes dans des contextes de chan-
gements récurrents. Au début des années 1970, le gouvernement américain a repris
à son compte les méthodes du privé pour déterminer des lignes politiques suite à la
crise pétrolière, à la croissance démographique, aux changements de valeurs et aux
incertitudes économiques. La définition de stratégies par les acteurs des territoires
a pour finalité de dresser des trajectoires à long terme. Pour qu’un territoire définisse
sa stratégie, celle-ci doit être sélective, partagée entre les acteurs, intégrative, vi-
sionnaire et conduire à des actions opérationnelles. Le projet stratégique conduit à
mettre en évidence les nouvelles tendances pour s’en saisir afin de construire col-
lectivement de nouvelles politiques territoriales sur un espace donné à partir des
ressources disponibles (Albrechts L. 2006).
Représentation : Le territoire est un espace socialisé, une construction sociale, consolidée
par l’histoire, qui contribue à le fonder comme un espace identifié, caractérisé par
des pratiques et des représentations (Jean Y. & Vanier M., 2008).
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 11
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4. LA FABRICATION DE LA PLANIFICATION RÉGIONALE A BRUXELLES,
EN FRANCE, AU LUXEMBOURG ET EN FLANDRE
4.1. BRUXELLES ET LE PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
4.1.1. Le contexte bruxellois
La Région bruxelloise a inscrit dans le Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire (CO-
BAT) les attendus concernant le Plan Régional de Développement (PRD). Dans l’Ordonnance
de la planification et de l’Urbanisme (OOPU) du 29 août 1991, qui servira de base au COBAT
de 2004, le PRD devait être à l’origine un plan de législature. Pour ce faire le Gouvernement
issu des élections fixe un programme de développement avec des aspects d’aménagement
du territoire en intégrant également les autres secteurs pour lesquels le gouvernement régional
a eu une compétence : l’emploi, la mobilité, l’économie… avec des options à moyen et long
terme assorti d’un programme de mise en œuvre pour la législature. Il évalue de manière
annuelle la mise en œuvre des plans.
Dès le départ, ces principes de l’OOPU ne sont pas respectés puisque le premier projet de
PRD est lancé en 1993 pour être approuvé en 1995, ce qui correspond à la fin de la législature
et ne peut donc servir de base à l’action territoriale du Gouvernement bruxellois pour la légi-
slature concernée. Les évaluations des plans approuvées par le Gouvernement n’auront lieu
qu’en 1996 et 1997 pour le premier PRD. Malgré des rapports rédigés les années suivantes
par l’administration, l’évaluation du PRD ne sera plus approuvée par le Gouvernement bruxel-
lois. Compte tenu des obligations européennes sur les évaluations environnementales le
PRDD devrait être évalué plus régulièrement pour les respecter. Enfin, selon Benoit Périlleux,
la révision en cours du COBAT prévoir que le PRDD ne pourrait faire l’objet d’une enquête
publique lors de modifications minimes que dans les communes concernées par cette révision.
4.1.2. Contenu du PRD et méthodologie
L’article 17 du COBAT spécifie que le PRD pour répondre à l’objectif de planification globale
du territoire bruxellois doit comprendre :
1. Les objectifs généraux et sectoriels ainsi que les priorités de développement, en ce
compris d'aménagement du territoire, requis par les besoins économiques, sociaux,
culturels, de déplacement et d'environnement;
2. Les moyens à mettre en œuvre de manière transversale et sectorielle pour atteindre
les objectifs et priorités ainsi définis, notamment par l'expression cartographiée de cer-
taines de ces mesures;
3. La détermination des zones d'intervention prioritaire de la Région;
4. Le cas échéant les modifications à apporter aux dispositions normatives, plans et pro-
grammes applicables en Région de Bruxelles-Capitale en fonction des objectifs et des
moyens ainsi précisés.
L’article 17 ne précise donc pas le contenu des études préalables au PRD. En outre l’article
16 du COBAT laisse au Gouvernement le choix de réviser ou d’actualiser le PRD pour autant
que le Gouvernement informe de ses intentions le Conseil de la Région Bruxelles-capitale
dans les six mois de l’installation.
Dès son adoption le premier PRD a été remis en question suite à un changement de majorité
avec l’entrée des Libéraux au Gouvernement bruxellois. Ces derniers marquent leur désac-
cord notamment sur les options concernant la mobilité. La révision de compromis en 2002
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entre socialiste et libéraux illustre ces difficultés au sein de la majorité. Cette révision a néan-
moins ajouté au plan, à l’initiative des libéraux, le principe des zones leviers. Dans le même
temps, alors que le Plan Régional d’Affectation des Sols (PRAS) a été approuvé en 2001 alors
qu’il devrait selon l’OOPU répondre aux objectifs du PRD. Des incohérences sont apparues
entre les deux plans suite à cette inversion de calendrier d’adoption comme la gare Josaphat
qui était une Zone d’Intérêt Régional dans le PRAS, mais non reconnue comme zone levier
dans le PRD. Ce hiatus entre les deux plans sera répété en 2012 avec l’entrée en vigueur le
21 décembre 2013 du PRAS démographique alors que le PRDD a été approuvé le 17 octobre
2017. Ce non-respect de la hiérarchie prévue dans le texte régissant l’organisation de la pla-
nification (OOPU puis COBAT) ainsi que le processus d’élaboration des plans démontrent
toute la difficulté de correspondre au prescrit du législateur.
4.1.3. L’élaboration du PRDD
En préalable aux élections régionales de 2009 des Etats Généraux sont tenus entre octobre
2008 et avril 2009. Initiative de la société civile portée par 10 associations et réuni autour de
la revue scientifique Brussels Studies, ils se sont déroulés en trois étapes. Les résultats du
premier temps sont l’édition de notes de synthèse sur l’état des connaissances sur Bruxelles
produites par les universités bruxelloises. Le second temps a consisté en de larges débats de
la société civile autour de 16 thèmes nourris par les notes des chercheurs3 (Etats généraux de
Bruxelles, 2010). In fine lors de la dernière étape 10 associations et les trois universités ont
métabolisé l’ensemble des deux premières phases. Le tout a abouti en 2010 à l’édition de ces
travaux et a largement contribué à la sensibilisation des acteurs bruxellois et de la société
civile aux enjeux de la Région. Cependant ces travaux n’ont pas ou très peu été suivis par le
Gouvernement.
Cinq grands chantiers sont identifiés par la Etats généraux : profiter du city boom pour faire de
Bruxelles une ville durable ; réussir la ville en réduisant la fracture sociale ; une vision pour
Bruxelles : devenir la capitale de l’Europe ; vers une nouvelle gouvernance : efficacité et con-
fiance ; miser sur le meilleur atout pour Bruxelles : ses jeunes. Chacun de ces chantiers se
décline en sous-thématiques.
Le Gouvernement Picqué IV (PS, Ecolo, CDH) issu des élections de 2009 partage les constats
sur les changements importants dans les enjeux territoriaux de la Région bruxelloise générés
par la forte croissance démographique à partir de 2006 qui s’accentue encore entre 2010 et
2014. D’une région en perte de population, Bruxelles devient une ville résidentielle attractive
avec en corolaire l’adaptation du calibrage des équipements qui n’avait pas été anticipé. A
partir de 2008-2009 un phénomène connexe apparaît avec une inversion de valeurs entre le
secteur résidentiel et de bureaux avec pour conséquence que les logements deviennent plus
attractifs que les bureaux qui sont à présent excédentaires.
Une dualisation dans le secteur résidentiel privé accompagne cette forte demande. Cela en-
traîne la nécessité d’accroitre l’offre de logement accessible dont notamment dans le secteur
3 Les thématiques étaient : la mobilité à, de, vers et autour de Bruxelles ; la sécurité à Bruxelles ; la
population bruxelloise : un éclairage démographique ; Bruxelles, ville durable ; l’enseignement à Bruxelles ; le logement, la maîtrise foncière et l’espace public ; l’économie bruxelloise ; Bruxelles et la culture ; les jeunesses bruxelloises : inégalité sociale et diversité culturelle ; le développement de la Zone métropolitaine de Bruxelles : constats et perspectives ; santé et qualité de vie à Bruxelles ; Bruxelles, région de la connaissance ?; Bruxelles, ville internationale ; les institutions bruxelloises ; inégalités sociales ; finances publiques, financement et fiscalité à Bruxelles.
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du logement public. La dualisation se marque également au travers d’une distorsion entre le
PIB bruxellois et le revenu des habitants. Elle se traduit également dans les performances du
système de formation excluant une partie de la population de l’insertion dans l’emploi. La Ré-
gion bruxelloise a dû palier dans ces domaines aux déficiences du pouvoir communautaire et
inclure cette priorité dans le PRDD.
La thématique environnementale a pris également de l’importance avec la participation des
écologistes au gouvernement. En outre Bruxelles est sur le podium des villes mondiales qui
subissent le plus la congestion automobile. Parallèlement la part modale du transport public
est en forte augmentation sur la dernière décennie. Cette croissance de la demande de mobi-
lité est une autre priorité du PRDD.
Les 5 nouveaux défis du PRDD de 2009 sont directement issus de ces constats : l’essor dé-
mographique ; l’emploi, la formation et l’enseignement ; la lutte contre la dualisation de la ville
et la pauvreté ; la mobilité ; l’internationalisation. Ces défis ont trouvé un consensus assez
rapide au sein du Gouvernement Picqué IV. La prise en compte de ces défis a motivé la refonte
complète du Plan Régional de Développement. Le chapitre 5 de la Déclaration de Politique
Régionale bruxelloise de 2009-2014 insiste d’ailleurs sur l’importance de ce chantier (Gouver-
nement bruxellois, 2009). La première démarche a été de réaliser un état des lieux de la Ré-
gion par l’ensemble de l’administration piloté par l’ADT-ATO (Agence de Développement Ter-
ritorial). Cette dernière sera l’auteur de projet de l’ensemble du PRDD. L’état des lieux se
divise en 8 thématiques qui se distinguent clairement des Etats généraux et des défis bruxel-
lois en ne mettant pas en avant les matières communautaires. L’enseignement est ainsi inclus
dans la thématique du cadre de vie4.
Cet état des lieux a été précédé de novembre à décembre 2011 par des ateliers participatifs
prospectifs organisés autour des 5 défis bruxellois et regroupant les forces vives (acteurs pu-
blics et parapublics, acteurs privés et les membres de la société civile, les académiques et les
Cabinets régionaux et les autres niveaux de pouvoir (ADT-ATO, 2011)). Un panel représentatif
d’habitants issus des 19 communes bruxelloises a constitué le deuxième volet de ces ateliers
participatifs prospectifs. Ils se sont déroulés en trois phases : dégagement d’une vision, déter-
mination d’une stratégie, propositions d’actions. Les 19 communes de la Région bruxelloise
ont également participé à la démarche en 2012 au travers de trois groupes de travail théma-
tique (cadre de vie, planologie stratégique, enseignement/emploi/économie). En outre d’autres
études alimentent la compréhension des dynamiques bruxelloises comme celle réalisée par
le consultant Hinterland sur l’espace métropolitain bruxellois ainsi que des études thématiques
sur l’intégration des bâtiments de grandes hauteurs, les lieux de densification, l’amélioration
des espaces publics ou encore sur la question des infrastructures scolaires5. L’état des lieux
comprend 318 pages et est illustré de cartes et graphiques analytiques.
Ensuite la démarche Bruxelles 2040 sera développée à partir de la fin 2010 jusqu’en 2012. Un
livre de synthèse en 89 pages identifie les grands enjeux métropolitains bruxellois vu par les
4 Les thématiques sont : l’aménagement du territoire, le cadre de vie, l’économie-emploi, l’environne-
ment, finance-budget, fonctions internationales, logement, la mobilité. 5 Pour plus d’informations : http://www.prdd.be/le-prdd-mode-demploi/proc%C3%A9dure-
d%C3%A9laboration.
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trois consortiums ayant participés à la consultation internationale Bruxelles 20406. Il reprend
les visions des bureaux d’étude sous la forme d’une synthèse et d’échanges. Il est introduit
par le diagnostic à l’échelle de l’aire métropolitaine bruxelloise réalisé par l’ICEDD et la KUL.
Celui-ci déborde sur les deux autres régions, Wallonie et Flandre (Dejemeppe & Périlleux,
coord, 2012). En outre, les résultats de la consultation internationale feront l’objet courant 2012
d’une exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
La méthode employée sous le cabinet Picqué IV se base donc sur deux fils rouges important :
la prise en compte de l’échelle métropolitaine et les ateliers participatifs prospectifs transdisci-
plinaires. Les ateliers ont été également alimentés par des travaux scientifiques à l’instar de
la démarche des Etats généraux. Selon Benoit Périlleux l’appropriation de ces travaux par le
Gouvernement ne fut cependant pas optimale même si le processus a pu générer des interac-
tions positives.
Les 5 défis ont déterminé les 4 objectifs prioritaires de la Région bruxelloise : une production
ambitieuse de logements adaptés ; le développement d’équipements et d’un cadre de vie
agréable et attractif ; le développement de secteurs et de services porteurs d’emplois ; d’éco-
nomie et de formation ; l’amélioration de la mobilité comme facteur de développement durable.
Le Plan Régional de Développement Durable (PRDD) de Bruxelles, qui est à présent finalisé,
s’est déroulé en plusieurs étapes et a débuté en 2009 pour être adopté à l’automne 2016. Les
études préparatoires se sont étalées sur un an et demi pour aboutir à leur finalisation avant
les élections communales de 2012. Il sera mis au frigo durant la période précédent ces élec-
tions pour ressortir en 2013. Un premier projet de PRDD et l’étude d’incidence qui l’accom-
pagne est approuvé par le Gouvernement bruxellois le 12 décembre 2013. Le projet de PRDD
de 2013 servira de base aux recueils d’une première salve d’avis. Il est remis en question par
la nouvelle majorité sortie des urnes dans laquelle ne se retrouve ni les écologistes, ni Charles
Picqué qui n’a pas souhaité se représenter aux élections régionales de 2014. Sous la prési-
dence de Rudy Vervoort, le gouvernement approuve une nouvelle version du projet de PRDD
le 12 décembre 2015.
La dernière phase a consisté en la rédaction d’une synthèse de 125 pages du projet de PRDD
fusionnant ses deux parties : le projet de ville et les politiques sectorielles. Elle a été approuvée
par le Gouvernement bruxellois le 18 octobre 2016. La structure du document final est décrite
ci-après.
Ainsi les grandes étapes du PRDD sont :
Un état des lieux des politiques régionales et les études complémentaires qui l’accom-
pagnent ;
Une concertation des forces vives avec la constitution d’ateliers participatifs prospec-
tifs ;
Des études prospectives à l’échelle métropolitaine qui ont alimenté la réflexion au tra-
vers notamment de la consultation internationale Bruxelles 2040 ;
La rédaction du projet en tant que tel et de l’étude d’incidence qui l’accompagne sous
le gouvernement Picqué IV ;
6 Les trois consortiums étaient : Studio 012 Secchi-Vigano en collaboration avec le CREAT, Egis mobi-
lité, l’université technique de Munich, Idea Consult, Karbon’, Ilan Weiss – 51N4E/BBS/L’AUC en col-laboration avec Mint, Laboratoire Choros/INTER/ENAC, Urban solutions – KCAP en collaboration avec ARUP, Systematica, ZUS.
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La rédaction de la nouvelle version du projet de PRDD sous le gouvernement Vervoort ;
La rédaction de la synthèse d’une centaine de page qui est en cours qui sera soumis
à enquête publique.
Le parcours du PRDD reflète une méthode d’élaboration tendue entre la réalité bruxelloise et
son intégration dans la globalisation au travers, entre autres, des fonctions internationales
implantées dans la capitale. Cette tension est un des éléments clés que la Région a relevé et
qui dépasse le simple constat. Elle sert de fil conducteur à l’ensemble de l’élaboration du projet
en entrecroisant ateliers participatifs prospectifs, consultations internationales (Bruxelles
2040) et regards des témoins privilégiés bruxellois. Elle se décline en 6 thématiques : densifier,
rendre durable, entreprendre, imaginer, intégrer, planifier (Corijn E., réd., 2013). L’ensemble
de ces composantes ont animé un débat riche autour de l’élaboration du PRDD. In fine, il se
structure autour de deux axes soulignant les réalités diverses de la Région bruxelloises : la
ville multipolaire et la ville des proximités en renforçant les services dans les quartiers ainsi
que leurs identités.
Le développement territorial bruxellois s’appuie sur les travaux préalables énoncés plus haut
pour déterminer le projet de ville plus transversal avec les 5 leviers d’action à caractères spa-
tiaux qui sont : l’organisation multipolaire et mosaïque ; le paysage, la nature en réseau ; l’ar-
mature de développement économique ; l’armature des déplacements ; le développement ter-
ritorial dans sa dimension métropolitaine. La deuxième partie du PRDD reprend les politiques
sectorielles territorialisées qui doivent être appliquées pour répondre à la stratégie bruxelloise
de développement territorial.
Schéma de synthèse de l’élaboration du PRDD (CREAT - CPDT, 2016)
Le PRDD vise à répondre à deux horizons temporels en déterminant les grandes priorités et
les actions à mettre en œuvre à l’horizon 2020 et de tracer les évolutions souhaitables du
territoire bruxellois à l’horizon 2040. Le PRDD correspond à la structure imposée par le légi-
slateur bruxellois (cfr. supra). La structure du document détermine d’abord quels sont les ob-
jectifs que la région bruxelloise se fixe et ensuite quels outils sont activables au travers de
stratégies pour les rencontrer (multipolarité du territoire bruxellois, le paysage et la nature, la
structuration du développement économique et de la mobilité et enfin l’articulation avec les
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autres parties de l’aire métropolitaine bruxelloise). Le projet de ville apporte donc une vision
transversale pour répondre aux défis bruxellois.
Enfin la dernière partie au travers de l’approche sectorielle définit les actions prioritaires à
mener par secteurs. Elles sont introduites par un résumé des constats, problématiques et ob-
jectifs qui ont été relevés dans le projet de ville. L’approche sectorielle a fait l’objet de débats
dès 1995. Selon ces discussions le PRD devait réaliser les interactions entre les secteurs sans
rentrer dans les détails opérationnels qui étaient réglés par les plans spécifiques (mobilité,
eau…). Or le projet de PRDD reprend l’ensemble des politiques sectorielles en leur attribuant
un volet opérationnel très précis. La complexité s’accentue dans l’articulation entre un projet
territorial et les politiques sectorielles avec l’adaptation de plan comme par exemple le Pacte
de Croissance Urbaine Durable (PCDU) signé le 29 avril 2011 entre les acteurs sociaux et le
Gouvernement bruxellois qui est orienté sur les politiques d’économie et d’emploi. On verra
que cette difficulté à articuler objectifs de planification et leurs déclinaisons en politique secto-
rielle restent problématiques au travers de l’ensemble des méthodes déployées dans les ré-
gions étudiées.
4.1.4. Le mode de représentation du PRDD version du 18 octobre 2016
Le projet de PRDD est essentiellement représenté et décrit sous la forme textuelle. Des cartes
et graphiques interviennent de manière ciblée dans le document et principalement à l’échelle
bruxelloise. Sept cartes accompagnent le PRDD : une carte de synthèse du projet de ville, une
carte du cadre de vie, trois cartes sur la mobilité et sur les infrastructures viaires, une carte sur
le développement économique et enfin une carte sur la rénovation urbaine. Ces cartes ont été
réalisées par un consultant extérieur à l’administration (le bureau BUUR). Chaque carte se
décline en sous-carte thématique approfondissant l’un ou l’autre aspect. La structure spatiale
souhaitée de la région bruxelloise est reprise ainsi de manière synthétique au travers de la
hiérarchie des pôles et de politiques spécifiques à conduire (densification, rénovation urbaine,
mobilité – axes et nœuds de transport, les développements locaux à préconiser…). Vu le ter-
ritoire très réduit de la Région bruxelloise, le degré de détail des cartes vont jusqu’à la parcelle
avec pour objectif d’anticiper les conflits lors de l’enquête publique et d’être en coordination
avec le PRAS.
La version approuvée du PRDD par le Gouvernement bruxellois le 18 octobre 2016 est cons-
truite en 4 axes d’actions :
1. Mobiliser le territoire pour développer de nouveaux quartiers et assurer une production
ambitieuse de logement ;
2. Mobiliser le territoire en vue du développement d’un cadre de vie agréable, durable et
attractif ;
3. Mobiliser le territoire pour le développement de l’économie urbaine ;
4. Mobiliser le territoire pour faire de la mobilité un facteur de développement urbain du-
rable
Chacun des axes fait l’objet d’un développement en stratégie à poursuivre, par exemple pour
l’axe 1 la première stratégie est de mobiliser le potentiel et les ressources foncières. Les stra-
tégies se déclinent en programmation précises comme la détermination de l’opérationnalisa-
tion du potentiel foncier avec le gisement de logement correspondant et puis la description des
objectifs par pôle et les moyens ou outils à mettre en place pour parvenir à assurer le succès
des opérations. Les besoins du territoire bruxellois en fonction des thématiques développées
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dans chacun des axes sont appuyés pour certains de ces besoins par des supports cartogra-
phiés (p.e. places d’accueil pour la petite enfance)
Les cartes de l’axe 1 localisent précisément les projets à réaliser ou les périmètres des opé-
rations à mener sur le territoire bruxellois pour répondre à la croissance démographique. Des
schémas définissent les attendus notamment en termes de morphologie (gabarit) de la densité
à atteindre et du type de construction à mettre en œuvre (p.e. tours d’ampleur locale ou tours
d’ampleur régionale). Par contre, l’axe 2 fait l’objet de moins d’illustrations cartographiées. Les
représentations utilisées sont fines (possibilité d’identifier la parcelle) avec dans certains cas
des superpositions entre une représentation schématique et cette finesse de détails. Le PRDD
est donc dans un mode de représentation analytique à l’échelle bruxelloise.
Carte de la zone de carence en espaces verts accessibles au public à Bruxelles (source PRDD, 2016)
4.1.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon
Le contexte qui a entouré le PRDD est révélateur de la culture bruxelloise où la société civile
est très active depuis les années 1980. Ayant vécu les dérives de l’urbanisation de Bruxelles
dans les années 1960 illustrant l’utilitarisme de la capitale belge par le reste du royaume, des
citoyens fédérés depuis lors dans un secteur associatif extrêmement vivant ont joué, au travers
des Etats généraux, un rôle prépondérant dans la prise de conscience des enjeux du territoire
régional. Le débat sur son avenir est devenu incontournable face aux mutations qu’il traversait.
D’autre part, les partis politiques ont également pris la mesure de ces mutations lors de la
campagne électorale de 2009. Parmi ces enjeux, la définition d’une stratégie bruxelloise à
l’intérieur de son aire métropolitaine se retrouve dans les études préalables.
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Force premièrement est de constater que malgré l’installation d’une réflexion commune ap-
propriée par l’ensemble des acteurs en première phase du PRDD lors de l’état des lieux, celle-
ci n’a pu se transformer en coalition de développement lors du projet. Cela a entraîné énor-
mément de frustrations dans la société civile. Les tensions à l’intérieur du Parti Socialiste
bruxellois lors du passage de témoin entre l’ancien président de l’exécutif bruxellois Charles
Picqué et le nouveau Rudy Vervoort ont également pesé dans les bifurcations qui ont été
prises entre le projet de départ et ce qui a été in fine approuvé pour le Gouvernement. En ce
qui concerne la stratégie métropolitaine, la non-concrétisation de la communauté métropoli-
taine bruxelloise prévue dans la 6ème réforme de l’Etat fédéral en contrepartie de la scission de
l’arrondissement judiciaire de Bruxelles Halle-Vilvorde ainsi que les tensions entre la Région
bruxelloise et la région flamande expliquent l’abandon de cette échelle de réflexion et d’action
dans la version finale du projet de PRDD.
Outre les caractéristiques institutionnelles de la Région bruxelloise, le PRDD pourrait servir
d’inspiration dans l’organisation de la mobilisation des forces vives bruxelloises autour des
questions de développement territorial régional. L’articulation entre les constats et réflexions
de la société civile, une analyse scientifique accompagnée de représentations cartographiques
puis la mise en débat de perspectives au travers de la consultation internationale, la rédaction
du projet de PRDD sur ces bases ont permis d’alimenter la synthèse approuvée par le Gou-
vernement bruxellois. L’ensemble des travaux et les représentations qui les ont accompagnés
servent de socle à une connaissance fine des dynamiques territoriales bruxelloises.
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4.2. LA FRANCE : DU SRADDT AU SRADDET EN PASSANT PAR LE SCOT
4.2.1. Le contexte français
Les enjeux principaux de la France dans son développement territorial se situent dans les
déséquilibres entre l’Île de France et le reste du pays. Depuis la parution en 1947 du livre de
Jean-François Gravier, Paris et le désert français, les politiques d’aménagement n’ont eu de
cesse d’essayer de mieux diffuser la dynamique parisienne vers les autres territoires, que ce
soit au travers des métropoles d’équilibre, des scénarii de la DATAR dans l’exercice Territoires
2040 ou encore plus récemment avec la création des grandes régions française.
Le médium utilisé, le schéma d’aménagement, visant à appliquer cette stratégie d’équilibre se
distingue de la hiérarchie fonctionnelle allemande (lieux centraux). Le schéma d’aménagement
apparaît sous De Gaule en 1967 avec la loi d’orientation foncière instaurant des schémas
directeurs. Ils sont réalisés sur base de scénarii prospectifs (Levy J. & Lussault M., ed., 2013 :
895). Les SCoT sont les héritiers de cette pratique française qui utilise le schéma comme
médiation pour fédérer un grand nombre d’acteurs sur le devenir d’un territoire, et ce quelle
que soit l’échelle.
Ce contexte explique que la pratique française se fonde sur une abstraction plus grande de la
représentation des stratégies territoriales illustrées par la conceptualisation des chorèmes de
Roger Brunet dont il a été fait allusion plus haut. La vision européenne de l’aménagement se
situe dans cette ligne dont le SDEC en est le résultat le plus parlant au travers les vignettes
concepts du polycentrisme, des réseaux… plutôt que dans la tradition allemande (Faludi A. &
Waterhout B., 2002). Dans le même ordre d’idée, le rôle des outils de stratégies territoriales
est d’orienter les plans normatifs. Ils n’ont donc pas eu de valeur prescriptive jusqu’à la création
du SRADDET en 2015 (Schéma Régional de Développement Durable et d’Egalité des Terri-
toires).
4.2.2. Le contenu du SRADDT et les modifications introduite dans la loi NOTR instaurant le
SRADDET
La France s’est dotée d’un outil stratégique à l’échelle régionale lors de l’adoption de la loi dite
Pasqua du 4 février 1995 (Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du terri-
toire –LOADT) qui contient en son article 5 le dispositif du Schéma Régional de d’Aménage-
ment et de Développement Durable du Territoire (SRADDT) mais qui n’a pas été suivi d’arrêté
d’application7. Elle remet néanmoins le schéma régional au-devant de l’actualité. Les schémas
précédents menés par les Organisations d’Etudes et d’Aménagement des Aires Métropoli-
taines (OREAM) pilotés par l’Etat français au travers du ministère de l’Equipement et de la
DATAR lors du Vème Plan français (1966-1970) ont été les derniers instruments de planification
régionale avant la loi Pasqua. Un OREAM a été réalisé dans le Nord-Pas de Calais et a été
un outil important dans la planification de cette région (Dormard S., 2001).
La loi LAODT a par la suite été revu le 25 juin 1999 lors de l’adoption de la loi dite Voynet en
déléguant la mise en œuvre de la planification régionale aux Régions. Les régions doivent
élaborer un schéma de développement régional territorial (SRADDT). C’est donc la loi Voynet
qui est le point de départ de la nouvelle génération des schémas régionaux en France.
Le SRADDT a eu un succès variable dans son utilisation par les régions françaises. Le dispo-
sitif du SRADDT a récemment été revu en profondeur dans le cadre de la loi NOTR de juillet
7 Le D de durable est intégré en par la loi Voynet de 1999 (Alexandre S., Schmit P. (coord.) & Thibault J.-P. 2014).
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2015 réorganisant et fusionnant les régions. Cependant, il n’est pas inutile de présenter les
grandes lignes du SRADDT pour comprendre son objet et son rôle. Cela permet de le resituer
dans la hiérarchie et les articulations des documents d’aménagement actuellement produits
par les régions et les intercommunalités françaises. Le SRADDT doit reprendre légalement
trois parties8 :
Un rapport établissant un diagnostic de l’état actuel du territoire régional et présentant,
dans ses dimensions interrégionales, nationales et européennes, l’évolution écono-
mique, sociale et environnementale sur vingt ans de ce territoire.
Une charte régionale qui définit les orientations fondamentales à dix ans du dévelop-
pement durable de ce territoire et fixe à cet effet les principaux objectifs d’aménage-
ment et d’équipement en cohérence avec les politiques de l’Etat et les différentes col-
lectivités territoriales. Ce deuxième volet aborde donc l’aspect le plus opérationnel du
schéma, comprenant en principe de véritables programmes d’équipements publics.
Des documents cartographiques, traduction spatiale de la charte régionale et des choix
qu’elle comporte.
Par ailleurs, le SRADDT est susceptible d’intégrer un quatrième volet, correspondant au
schéma régional des transports (SRT), établi en application de la loi d’orientation des trans-
ports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982. Par son contenu, le SRADDT se rapproche
ainsi d’autres schémas régionaux prescrits par le code de l’urbanisme français, tels que le
schéma directeur d’île de France (SDRIF) ou le programme d’aménagement et de développe-
ment durable (PADD) pour la Corse. Il convient d’ailleurs de souligner que l’adoption de ces
schémas tient lieu de SRADDT pour ces collectivités qui les établissent (îles de France et
Corse). Le parallèle établi entre ces différents instruments rencontre toutefois une limite ma-
jeure en ce qui concerne leur portée normative ou indicative respective.
Le SRADDT est de portée indicative et n’est pas opposable aux tiers. Il détermine les orienta-
tions de financements étatiques dans le cadre des Contrats de Projets Etat Région (CPER).
Le contenu et les conclusions du SRADDT ne s’imposent pas aux SCoT ou au Plan Local
d’Urbanisme (PLU). Le SRADDT est donc plus un outil stratégique permettant de définir le
programme pouvant être financé par les CPER tout en n’étant pas obligatoire pour les obtenir.
Par exemple la Région Alsace n’a pas souhaité mettre en place un SRADDT tandis que la
Lorraine et la Champagne-Ardenne n’ont pu faire aboutir leur SRADDT. La région Nord-Pas
de Calais a finalisé un SRADDT adopté en 2006 et actualisé le 26 septembre 2013. Ce qui
distingue, selon Philippe Petit, le Nord-Pas de Calais des autres régions est sa grande stabilité
politique depuis 1999 et la volonté dès le départ de constituer sa propre administration alors
que d’autres régions recevaient avant 2004 les dotations de l’Etat sans les gérer en interne.
La conscience du fait régional dans le Nord-Pas de Calais (NPDC) se forge dès la fin des
années 1970 avec les débuts de la reconversion industrielle.
La loi NOTR du 7 août 2015 (Nouvelle organisation territoriale de la République) transforme
le SRADDT en Schéma de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET)
qui devient prescriptif. Il intervient dans un contexte de simplification administrative en oc-
troyant un pouvoir prescriptif en matière d’aménagement du territoire ainsi qu’en rationalisant
les schémas sectoriels pour les fusionner dans le SRADDET9. Le SRADDET intègre : le
schéma régional d’infrastructure et de transport (SRIT), le schéma régional de l’intermodalité
8 CERTU : http://www.outils2amenagement.certu.fr/schema-regional-d-amenagement-et-a575.html 9 https://blog.landot-avocats.net/2016/08/02/sraddet-et-autres-schemas-prpgd-srit-sri-srcae-lordon-nance-du-27-juillet-2016-promulguee/
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(SRI), le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE), le schéma de cohérence
écologique (SRCE), le plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) 10.
En outre il ne définit pas les options de développement territorial à l’échelle du SCoT ou en
dessous. L’application de ces principes doit être précisée dans une ordonnance d’application
et reste encore à tester dans les exercices de planification régionale qui vont être lancés. Seul
le fascicule du SRADDET sera prescriptif et comportera des règles en s’imposant aux plans
et schémas inférieurs (SCoT, PLU…). Le SRADDET doit être adopté dans les 18 mois de
l’installation des conseils régionaux. La loi pose également le cadre de l’organisation intercom-
munale du territoire en fixant à 15 000 le seuil d’habitants, sauf dérogation prévue, permettant
de créer un Etablissement Public de Coopération Intercommunal (EPCI) à fiscalité propre.
Cette politique a pour objectif de structurer le territoire régional en bassins de vie. L’article 10
définit le champ d’application assez étendu du SRADDET français qui coordonne et fixe les
objectifs d’aménagement des infrastructures et des équipements à l’échelle régionale. Ces
objectifs sont représentés par une carte synthétique illustrative. A l’instar des autres régions,
la nouvelle région des Hauts de France doit sortir son SRADDET en 2019.
Plus précisément, le contenu de l’article 10 de a loi NOTR détermine que ce schéma fixe les
objectifs de moyen et long termes sur le territoire de la région en matière d'équilibre et d'égalité
des territoires, d'implantation des différentes infrastructures d'intérêt régional, de désenclave-
ment des territoires ruraux, d'habitat, de gestion économe de l'espace, d'intermodalité et de
développement des transports, de maîtrise et de valorisation de l'énergie, de lutte contre le
changement climatique, de pollution de l'air, de protection et de restauration de la biodiversité,
de prévention et de gestion des déchets. Elles sont regroupées dans un fascicule du schéma
régional qui comprend des chapitres thématiques. Le fascicule indique les modalités de suivi
de l'application des règles générales et de l'évaluation de leurs incidences. L’enquête publique
doit être par ailleurs réalisée dans les trois ans de l’adoption du SRADDET.
Le SRADDET intègre donc à présent les 6 plans ou schémas régionaux sectoriels (climat
air/énergie, cohérence écologique, prévention et gestion des déchets, développement de la
biomasse, de l’intermodalité et la stratégie de cohérence sur l’aménagement numérique).
Seules les règles figurant dans le fascicule du SRADDET seront opposables. A côté du SRAD-
DET, la loi NOTR prévoit la réalisation par les régions d’un schéma de développement écono-
miques, d’innovation et d’internationalisation avec lequel le SRADDET devra s’articuler.
Le nouveau dispositif de planification régional SRADDET n’ayant pas encore trouvé d’applica-
tion, une analyse du SRADDT du Nord-Pas de Calais dans son contenu et modes de repré-
sentation pose l’hypothèse de ce que pourrait être à l’avenir le schéma régional français. En
effet, avant la procédure du SRADDET, ce y compris les modalités d’association des parte-
naires et d’élaboration du SRADDET, n’est pas encore arrêtée car la loi NOTR prévoit qu’un
10 Le concept de la prescribilité du SRADDET a été précisé dans l’ordonnance du 27 juillet 2016. Le
fascicule du SRADDET sera prescriptif dans les compétences couvertes par les schémas sectoriels repris dans le SRADDET. Une autre prescription de la loi NOTR qui intéresse directement la Wallonie est la possibilité que les aires métropolitaines de Lille et de Strasbourg puissent réaliser un schéma territorial transfrontalier. Les éléments prescriptifs devraient être également représentés sous forme d’une carte sans aller dans la représentation graphique d’un SCoT et sans également avoir de cartes d’affectation des sols. Par contre les intentions y figureront éventuellement avec des objectifs chiffrés à atteindre. L’affectation des sols reste à l’échelle des bassins de vie au travers des SCoT, Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et PLU intercommunaux.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 22
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débat soit organisé au sein d’une Conférence Territoriale d’Action Publique (CATP)11 qui sera
mise en place en automne 2016 avant d’adopter la motion d’élaboration du SRADDET.
4.2.3. L’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais
Le Nord Pas-de-Calais est un territoire de 4 millions d’habitants et qui devrait atteindre
4.125.000 habitants en 2040. La métropole de Lille est la première agglomération du Nord-
Pas de Calais (plus d’un millions d’habitants regroupant 85 communes). Le Nord-Pas de Ca-
lais est un territoire en reconversion depuis la fin des années 1970 ce qui a constitué la ques-
tion centrale du SRADDT en 2001-2003. Cette question glisse à présent avec la troisième
révolution industrielle de Jeremy Rifkin sur le concept de résilience associé au thème de la
croissance.
La position du Nord-Pas de Calais entre le bassin parisien, Londres et l’aire métropolitaine
bruxelloise fait que la Région accorde une grande importance à ses relations transfrontalières
et son rôle d’interface entre l’Îles de France et l’Europe du Nord-Ouest.
Le SRADDT du Nord-Pas de Calais version loi Voynet, est le résultat d’un travail participatif
de co-construction ayant concerné plus de 500 acteurs. Ce processus participatif a été ali-
menté par des études et expertises externes. Cette large consultation se retrouve dans les
exigences méthodologiques des SRADDT (Behar D. & Estebe P., 2006). Conformément à la
loi Voynet, l’horizon temporel du SRADDT de 2006 est de 20 ans pour l’horizon prospectif et
de dix ans pour la charte régionale d’aménagement qui détermine les enjeux, priorités et ob-
jectifs de mises en œuvre. Les stratégies et les priorités sont donc conçues pour la décennie
qui suit l’adoption du SRADDT. Le premier SRADDT a été lancé en novembre 2001. Il devait
initialement se clôturer fin 2003 mais son adoption a été reportée suite aux élections régionales
de 2004 pour être finalement voté le 22 novembre 2006.
Historiquement Michel Delebarre (président du Conseil régional de 1998 à 2001) a mis en
œuvre une stratégie visant d’abord à signer le CPER, ce qui sera fait en 2000, avant le lance-
ment du SRADDT. Une équipe technico-administrative est constituée dès 1999. Celle-ci lance
néanmoins un premier diagnostic du territoire et édite un guide de prospective encadré par
des experts. Il est le fruit dès 2000 d’une première démarche avec les autres services régio-
naux12. Ce lancement se déroule fin des années 1990 dans un contexte politique délicat :
l’exécutif picard ainsi que d’autres conseils régionaux s’installent avec l’appui du Front Natio-
nal, la DATAR peine à reconnaitre ce qui se passe dans le Nord de la France, un dynamisme
Eurorégional est encore actif suite à l’ouverture du tunnel sous la Manche.
Dans un premier temps un Benchmark est organisé avec les régions de Poitou-Charentes,
Rhône Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur en vue de préparer le SRADDT. Il en ressort que
les situations sont contrastées dans les trois régions qui développent trois visions. La région
Poitou-Charantes met en place un exercice prospectif en club sous la présidence de Jean-
Pierre Raffarin (vision experte), un exercice participatif des forces vives a lieu dans la région
Rhône-Alpes (vision participative) et enfin dans la région Provence Alpes Côte d’Azur le
SRADDT est un moyen de reconnaissance du fait régional vis-à-vis des départements (vision
politique). Jean-François Carron (vice-président écologiste du Conseil régional de NPDC,
1998-2004) s’appuie sur ces trois dimensions pour lancer le SRADDT en novembre 2001. Des
11 La CATP comprend 70 membres qui sont essentiellement institutionnels (Région, communes…) et
qui correspond à une conférence des territoires. 12 Cfr. Stevens J.-F. (2000), Petit guide de prospective Nord-Pas de Calais, L’Aube.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 23
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moyens conséquents y sont consacrés. Les premiers résultats de ces réflexions guideront les
investissements du CPER 2004-2008 et les grandes orientations stratégiques des pro-
grammes européens en NPDC au travers des programmes opérationnels du FEDER. Daniel
Percheron (président socialiste du Conseil régional 2001-2015) suit le travail du SRADDT et
reprend le projet après les élections de 2004 suite au départ de Jean-François Carron du
Conseil régional. Progressivement en utilisant les trois visions, les acteurs du NPDC ont réussi
à dépasser une approche exclusivement localiste pour resituer leurs enjeux à l’échelle régio-
nale et créer les conditions de politiques territoriales spécifiques en fonction des caractéris-
tiques de chaque territoire.
Les premiers travaux ont identifiés six familles d’enjeu qui ont servi de fondation aux groupes
de travail participatif13. Huit bureaux d’études ont été désignés pour accompagner ces groupes
de travail. Outre les experts-animateurs des six thématiques, deux autres bureaux ont été
chargés, pour l’un de la méthodologie prospective et pour l’autre de la communication. Les
défis ont été identifiés lors de ces démarches prospectives et participatives avec des réunions
qui ont intéressés 500 à 600 personnes durant deux ans à raison de 6 réunions par groupe
pour la partie prospective auquel se sont ajoutés des réunions transversales de mutualisation.
Cette opération a bénéficié d’une large communication et s’est déroulée de fin 2001 à l’été
2003.
Deux règles ont été édictées : les personnes participantes s’exprimaient en leur nom et donc
ne représentaient pas leurs institutions ; un engagement à participer personnellement à l’en-
semble du processus. Les groupes ont fabriqué la charte à 10 ans et le contenu prospectif à
20 ans, soit la balise à l’horizon 2020. Les défis ont été croisés et appropriés avec et par les
élus régionaux en parallèle au travail des groupes. Il est donc intéressant de relever la co-
construction de l’avenir du territoire en partenariat. Dès le départ le processus du schéma
comme élément fédérateur du NPDC est aussi important que le contenu. Il se veut également
être un changement par rapport à une approche traitant exclusivement des infrastructures et
des équipements du territoire comme elle était pratiquée précédemment par l’Etat français.
Le bilan de cette large opération de fabrique du territoire a instauré une culture participative et
prospective qui perdure à présent dans le projet de troisième révolution industrielle. Les acquis
partenariaux de la démarche ont d’ailleurs rendu possible cette nouvelle étape dans le proces-
sus de reconversion du NPDC. Le processus du SRADDT a aussi contribué à la prise de
conscience du capital territorial du NPDC et de sa valorisation en atouts. La reconnaissance
de la rareté du sol et de ses qualités, selon les porteurs du projet du SRADDT, est à présent
ancrée dans la culture des acteurs et constitue un terreau fertile pour entamer le SRADDET.
Cela ne prévient toutefois pas les conflits sur les seuils de consommation de terre agricole qui
sont perçus différemment dans une région en retard de développement comme l’Avesnois et
les zones déjà densément urbanisées comme la métropole lilloise. Enfin, le SRADDT a installé
les fondations des mutations territoriales actuelles par notamment le concept de transforma-
tion écologique et sociale de la région. Reste à voir comment les nombreuses questions qui
sont encore à investiguer dans le cadre de la mise en œuvre du SRADDET, comme le carac-
tère prescriptif des principes, vont être arbitrées et comment la transversalité tout comme l’ap-
proche territoriale englobant les questions sociétales vont continuer à se développer.
13Les six familles d’enjeux étaient : la région et l’Europe ; la région urbaine ; l’économie, la recherche et
le développement ; l’environnement et ressources ; institutions, association et participation ; modes de vie, individus et société.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 24
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Schéma de synthèse de l’élaboration du SRADDT Nord-Pas de Calais (CREAT - CPDT, 2016)
4.2.4. Les préliminaires du SRADDET Hauts de France
Dans un avenir proche la réalisation du SRADDET va se dérouler en trois grandes phases :
2016-2017 la définition des grandes orientations de développement durable et d’aménage-
ment du territoire ; 2017-2018 élaboration de la notion d’opposabilité en associant les acteurs
du secteur de l’aménagement. Cette opposabilité devrait être co-construite ou consentie avec
et par les acteurs pour éviter une nouvelle couche règlementaire. L’intention est que l’opposa-
bilité ne devrait pas s’imposer au territoire mais être au service du territoire. Enfin la phase de
consultation règlementaire est programmée pour 2019.
A l’aube de la nouvelle démarche de planification régionale voulue par la loi NOTR, beaucoup
d’incertitudes subsistent. La gouvernementalité qui a été appliquée lors du SRADDT de 2006
associant les visions expertes, politiques et participatives, puis les acquis du SRADDT de 2013
ont forgé une culture du développement territorial forte en Nord-Pas de Calais où les enjeux
ont été appropriés par l’ensemble des acteurs. Néanmoins NPDC affronte des modifications
importantes : la mise en place de la fusion avec la Picarde pour constituer la région des Hauts
de France, des changements de majorité dans les exécutifs et enfin des restrictions budgé-
taires importantes.
Elle se traduit par des représentations graphiques issues d’un travail de plus de 15 ans. Les
tournées de territoire réalisées par Emmanuel Cau au cours de 2013 et 2014 (vice-président
du groupe des verts au Conseil régional de 2010 à 2015) sont dans cette tradition pédagogique
et intégrative qui a été construite dans le NPDC. Le consensus politique obtenu sur les cartes
(schémas des enjeux en 2013) témoigne de cette réussite basée sur des recherches appro-
fondies sur les représentations articulant une certaine abstraction à partir de couches précises
générées par les systèmes d’information géographique. L’approche française privilégiant la
fabrication de stratégies territoriales par la prospective constitue les fondamentaux de cette
culture territoriale.
Par ailleurs, le positionnement stratégique de la Région Hauts-de-France devrait se retrouver
dans le SRADDET. Un travail préliminaire est cours dans ce sens. L’administration régionale
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 25
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de l’aménagement du territoire du Nord Pas-de Calais rédige des notes à destination des élus
sur les enjeux du voisinage pour la partie Belgique et la Normandie tandis que la Picardie
examine les enjeux de voisinage avec le Grand-Est et l’Île-de-France.
L’élaboration du SRADDET devrait associer les 7 grands espaces de dialogues correspon-
dants à des espaces départementaux pour la Picardie (Somme, Oise et Aisne) et les pôles
métropolitains pour le NPDC (Lille ; littoral ; Hainaut-Cambraisis ; Artois et Artois-Douaisis).
Ces espaces de dialogues réuniront les acteurs déjà institutionnalisés (EPCI, agences d’urba-
nisme, Communautés de communes…) et des représentants de la société civile. Les 7 es-
paces de dialogues ont été dessinés d’abord au départ des données statistiques puis ils ont
été adaptés de manière pragmatique après discussions avec les élus, sur des territoires insti-
tutionnels au sud et sur les pôles métropolitains au nord. La vocation de ces espaces est
d’initier le débat. Ils pourraient être à terme redéfinis dans le SRADDET. Des ateliers régionaux
devraient réunir des acteurs de différents horizons (comme par exemple : les entreprises, la
poste, les agents consulaires…) sur des questions plus transversales comme l’égalité des
territoires et la mobilité. Enfin, des débats publics devraient s’adjoindre à l’élaboration du
SRADDET sur base de l’expérience de la mise en place d’une instance régionale de débat
public calquée sur la commission nationale de débat public qui a eu lieu en NPDC. Un exemple
de sujet récemment traité par la commission régionale de débat public du NPDC est l’alimen-
tation.
Actuellement l’administration régionale prépare les éléments de base pour mettre en place le
SRADDET avec en appui une consultation d’une quarantaine d’experts pour dégager des
pistes prospectives et recueillir des points de vue sur la Région. Des bureaux d’études de-
vraient être mandatés par la suite pour accompagner le travail de l’administration.
4.2.5. Les modes de représentation du SRADDT Nord-Pas de Calais
Lors du vote du SRADDT en 2006 le principe d’une actualisation dans les 5 ans du document
a été acté pour correspondre aux pas de temps des grands programmes d’investissement
français et européens. Il met en place également le concept de SRADDT évolutif qui installe
une démarche permanente. Le travail sur le SRADDT a débuté en 2011 pour être adoptée le
26 septembre 2013. Cette actualisation a été précédée de travaux préparatoires dès 2007. Il
n’a cependant pas été jugé pertinent de reprendre lors de l’actualisation de 2013 le dispositif
participatif complexe mis au point pour le SRADDT de 2006.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 26
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Carte de mise en œuvre du SRADDT (source : SRADDT, 2006).
L’actualisation du SRADDT de 2013 débute en 2011 par un exercice prospectif qui mobilise
un panel d’experts français et internationaux dont certains vont influencer la compréhension
des enjeux par les élus et dégager une nouvelle vision à 2040. Les thèmes qui y ont été abor-
dés traduisent les enjeux identifiés en 2011 pour construire le SRADDT dont découlent les
questions de base14. Une publication de 8 cahiers reprend l’ensemble des résultats obtenus
lors de ces ateliers prospectifs (Percheron D. & Cau M., 2013).
Le SRADDT de 2013 est donc structuré autour de quatre questions qui traversent le dia-
gnostic :
Quelles identités et quelles appartenances pour les habitants de la région ?
Comment les habitants de la région pourront-ils mieux vivre ensemble ?
Quel modèle de développement pour la région ?
Quel rôle pour l’action publique de la région ?
De ces questions découlent une analyse des tendances et dynamiques territoriales par aire
de coopération (aire de coopération métropolitaine du Littoral et aire de coopération métropo-
litaine de Lille) au sein desquelles des pôles métropolitains sont identifiés. Le SRADDT de
2006 avait identifié les espaces de coopération qui étaient effectifs de ceux qui étaient en
projet. Le diagnostic de 2011 s’est décomposé en trois briques : la brique Evaluation, la brique
Observation, la brique Prospective. La brique Observation au départ d’une analyse sur les
emplois métropolitains a dégagé les aires et les pôles qui structurent le NPDC en relation avec
les dynamiques métropolitaines transfrontalières. Des enjeux ont ainsi pu être mis en évidence
à l’échelle des aires métropolitaines. In fine, la partie du diagnostic se conclut par trois pers-
pectives qui vont guider le projet territorial par la suite : la résilience territoriale, la transition
écologique et sociale, la mise en œuvre interterritoriale.
14Les thèmes sont : #1 Connaissance / Territoires apprenants / Egalité des chances… ; #2 Ouverture /
Monde / Cultures / Mobilités/Europe… ; #3 Développement économique / Capital humain / Ser-vices… ; #4 Disparités / Lien social / Précarité / Santé… ; #5 Biodiversité / Adaptation / Changement climatique / Robustesse… ; #6 Citoyenneté / Innovation sociale / Démocratie / Participation…
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 27
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La seconde partie du SRADDT développe les six enjeux du Nord-Pas de Calais :
Faire de la connaissance un bien partagé
Valoriser notre ouverture au monde
Conforter les dynamiques territoriales au service du développement régional
Promouvoir le bien-être et le mieux vivre ensemble
Engager la région dans la transition écologique
Mobiliser les ressorts de la citoyenneté et favoriser les pratiques interterritoriales
Les six enjeux sont présentés en reprenant la formulation qui avait été adoptée lors de la
première version du SRADDT de 2006 en intégrant les évolutions constatées depuis lors pour
aboutir à l’actualisation de ces enjeux en 2013. La représentation cartographique sert essen-
tiellement de support pour comprendre la position du Nord-Pas de Calais dans l’Europe du
Nord-Ouest et l’insertion des dynamiques territoriales, la cohésion régionale, la structure terri-
toriale et les coopérations interterritoriales du Nord-Pas de Calais en articulation avec son
contexte transfrontalier. Un consensus des acteurs du territoire du NPDC s’est dégagé sur
cette base.
Carte des enjeux 6 avec les aires coopération interterritoriales (source : études pros-
pectives régionales, hors-série SRADDT, 2012).
La dernière partie du SRADDT dresse les recommandations pour la mise en œuvre, la gou-
vernance et le suivi du projet territorial. Un instrument propre au SRADDT Nord-Pas de Calais
est mis en place : la Directive Régionale d’Aménagement (DRA). Les DRA se répartissent en
deux thématiques : la Trame verte et bleue et la maîtrise de l’urbanisation. La DRA vise à
établir un cadre de référence partagé pour les acteurs facilitant la contractualisation entre eux.
Cela a permis ainsi d’assurer une concrétisation des objectifs du SRADDT par la coordination
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 28
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et la convergence des politiques publiques tout en mutualisant les moyens. Le SRADDT se
clôture par une série d’indicateurs de suivi.
4.2.6. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon
La planification régionale dans le NPDC qui a déjà une longue expérience qui débute avec les
OREAM à la fin dans les années 1970, connait actuellement des transformations importantes
avec l’application de la loi NOTR. Le SRADDT puise fortement son inspiration dans la culture
française du schéma et dans les techniques de la prospective. Il bénéficie en outre de la pra-
tique de partenariats et d’échanges tant à l’interne de l’administration que dans l’ouverture
vers la participation associant des acteurs extérieurs à l’institution régionale. L’ensemble de
ces acquis ont permis, selon l’équipe du SRADDT, de travailler sur des stratégies régionales
et locales et de les mettre en résonnance. L’évolution des représentations entre le schéma de
2006 et les cartes de 2013, qui sont plus fouillées, illustrent les transformations qui agissent
dans la manière de comprendre le territoire et les complexités en présence. La question de la
prise en compte des dynamiques transfrontalières comme atout pour le territoire du NPDC est
un exemple de cette nouvelle complexité comme représenté dans la carte ci-dessous.
Carte de l’enjeu n°2 : Intérêt régional et régions voisines (source : SRADDT, 2013).
En outre, le SRADDT a développé une méthode de découpages spatiaux thématiques qui
agrège des données statistiques. Cette méthode révèle plus la diversité des approches qu’une
uniformité d’organisation fonctionnelle du territoire. Les découpages spatiaux décrivent les
évolutions du territoire selon les thématiques comme la mise en place d’un indicateur du dé-
veloppement humain. Ces travaux d’agrégation de données statistiques en vue de les repré-
senter en dynamiques spatiales ont nécessité plusieurs années d’élaboration. Ils sont toujours
en cours. Ils avaient pour objectifs de s’affranchir des aires institutionnelles figées en intégrant
le concept de l’interterritorialité. La fabrication de ces représentations s’inscrit dans l’école
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 29
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française qui croise des schémas faisant ressortir des enjeux avec des observations scienti-
fiques analytiques. Une collaboration structurelle avec un professeur de géographie détaché
à temps partiel à l’administration régionale a visé à mettre l’accent sur la portée pédagogique
de la production de ces représentations cartographiques.
In fine l’approche par questions en 2013 a remis en perspectives le SRADDT de 2006 en
l’évaluant et le complétant par un travail très approfondi sur les représentations. Des trajec-
toires prospectives ont ainsi pu être dégagées. Comme on l’a déjà évoqué, l’ensemble de ces
travaux a installé une culture territoriale partagée par les parties-prenantes du Nord-Pas de
Calais. Elle a servi de socle à la construction de stratégies dans d’autres champs du dévelop-
pement du territoire.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 30
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
4.3. LE PROGRAMME DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET L’IVL LUXEMBOUR-
GEOIS
4.3.1. Le contexte luxembourgeois
Le Programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT) a été finalisé en 1999. Il a été
adopté après consultations et amendements le 27 mars 2003. Il est le document faîtier de
l’aménagement du territoire luxembourgeois. L’article 3 de la Loi du 30 juillet 2013 concernant
l’aménagement du territoire précise que le territoire luxembourgeois se répartit en un nombre
limité de régions d’aménagement définies dans le programme directeur, qui en désigne éga-
lement les centres de développement et d’attraction respectifs (CDA). Il confirme l’encourage-
ment à une intégration territoriale des communes au sein de ces régions d’aménagement. Le
Programme directeur constitue ainsi un cadre de référence orientant de manière souple la
politique nationale d’aménagement luxembourgeois. Ce document avait une échéance de 10
ans et aurait donc déjà dû faire l’objet d’une actualisation.
L’objectif du gouvernement luxembourgeois sous cette législature est d’évaluer le PDAT et
l’Integratives Verkehrs- und LandesentwicklungKonzept für Luxemburg (IVL) adopté en 2004
en vue de préciser les orientations et les objectifs de l’aménagement du territoire à l’horizon
202015. Il prévoit par ailleurs l’entrée en vigueur des plans sectoriels (zones d’activités écono-
miques, logement, transport, paysage) avant la fin de la législature. Les dernières orientations
du Gouvernement luxembourgeois soulignent la volonté de lier l’aménagement du territoire et
le développement économique (Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, 2015).
4.3.2. Contenu du PDAT et méthodologie
Le découpage qui est issu PDAT a défini six zones de développement : Région Nord, Région
Centre-Nord, Région Est, Région Centre-Sud, Région Sud, Région Ouest. Pour le rendre opé-
rationnel, il se décline en plan directeurs sectoriels primaires (transports, logement, zone d’ac-
tivités économiques, paysages), en plans sectoriels secondaires (Lycée, décharges et dé-
chets, installations téléphonies mobiles) et en plans directeurs régionaux (Diederich R.,
2011b ; Lejeune Z. & Teller J., 2012). Le PDAT se structure en trois champs d’actions qui
constituent l’armature de toute la stratégie territoriale luxembourgeoise : développement ur-
bain et rural, transport et télécommunication, environnement et ressources naturelles. Il s’ins-
pire directement des trois principes du SDEC : développement spatial polycentrique et nou-
velle relation ville-campagne, accès équivalent aux infrastructures de savoirs, gestion pru-
dente de la nature et du patrimoine culturel (OCDE, 2007).
Il doit répondre à deux questions prioritaires qui avaient été identifiées lors de débats publics :
Comment influencer la croissance future de la population, de la surface bâtie, de l’éco-
nomie et des transports dans un cadre territorial défini en vue d’assurer le bien-être de
la population ?
Comment garantir à chaque région un développement dynamique et harmonieux reflé-
tant la cohésion économique, sociale et territoriale en réduisant la consommation
d’énergie et des ressources naturelles non bâties ? (Ministère de l’Intérieur – Grand-
duché du Luxembourg, 2003 : 18).
15 Cfr le programme gouvernemental adopté en 2013 (https://www.gouvernement.lu/3322796/Pro-gramme-gouvernemental.pdf).
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 31
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Le programme directeur est donc un document transversal devant renforcer la coordination
interministérielle. Il est de nature stratégique. Le PDAT avait pour objectif de répondre à la
croissance démographique du Luxembourg, d’examiner le nombre d’habitants supplémen-
taires acceptables tout examinant les conséquences de cette croissance de population sur la
soutenabilité du système de pension et de la sécurité sociale dans son ensemble.
Il s’appuie sur une méthodologie en trois volets : coordination – coopération – participation. La
coordination agit horizontalement en approchant la politique d’aménagement du territoire de
manière transversale via une intégration sectorielle. Un comité interministériel d’aménagement
du territoire (CIAT) a été chargé d’assurer cette transversalité. Cette transversalité se situe
également dans une dynamique verticale emboitant les différentes échelles. Dans cette con-
figuration le niveau régional est le pivot d’articulation entre le national et le local. L’élaboration
du programme directeur a nécessité une large consultation des acteurs et d’experts et s’est
déroulée en quatre phases : le cadre d’orientation, le cadre d’action, le projet de programme
directeur, la mise en œuvre.
Le cadre d’orientation a permis de déterminer les trois champs d’action (cfr. supra) sur base
des objectifs et critères de durabilité du territoire. Il constitue le pendant spatial du Plan national
de développement durable, d’une intégration territoriale pour compléter l’approche sectorielle
par une intégration multisectorielle et enfin la contribution à la mise en œuvre des objectifs
politiques de l’aménagement du territoire. Le cadre d’orientation a été rédigé par l’administra-
tion luxembourgeoise. Il a fait l’objet de discussions et de consultations informelles des repré-
sentants sectoriels et de la société civile. Ce cadre d’orientation a également fait l’objet de
débat avec les communes.
Le cadre d’action a été construit sous la direction du ministère de l’aménagement du territoire
en regroupant les ministères sectoriels. Pour le surplus des groupes de travail thématiques
ont ciblé les trois champs repris ci-avant. Un forum élargit comme lors de la première phase a
été réuni pour débattre du cadre d’action.
Le projet a été défini au sein de la CIAT et a également fait l’objet d’une consultation des
pouvoirs locaux et auprès du Conseil Supérieur de l’Aménagement du Territoire. Une évalua-
tion de la mise en œuvre du Programme directeur doit être réalisée annuellement.
Le programme directeur se structure en deux parties :
Vers un développement durable des territoires ;
La mise en œuvre par un catalogue des mesures détaillées, des actions et projets.
Ces deux parties principales sont articulées autour des trois champs d’action repris plus haut.
La première partie dans son premier chapitre identifie six grandes tendances du développe-
ment luxembourgeois :
La démographie,
Les facteurs principaux de l’attractivité du Luxembourg (économie et marché de l’em-
ploi),
Le logement et l’habitat (lieu de vie de la population),
La mobilité,
Le développement spatial et l’organisation territoriale,
Les espaces naturels – qualité de vie et modes d’utilisation.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 32
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
Schéma de synthèse de l’élaboration du PDAT et de l’IVL au Grand-Duché du Luxembourg (CREAT -
CPDT, 2016)
Ce premier chapitre fixe également les cadres qu’ils soient opérationnel, administratif et spa-
tial. Enfin, il resitue le Luxembourg dans les échelles européennes, de coopérations et trans-
frontalières. Le second chapitre de cette première partie détermine à partir des trois champs
d’action les objectifs politiques. Le dernier chapitre fixe les priorités à rencontrer pour atteindre
la durabilité du territoire luxembourgeois. Cette première partie détermine un cahier des
charges devant orienter le contenu des plans sectoriels. La seconde partie précise les trois
champs d’actions par des objectifs politiques en y attribuant des mesures. Le programme di-
recteur ne se conclut pas par une structure territoriale souhaitée. Il passe le relai pour ce faire
à l’IVL.
La stratégie de l’IVL (approuvée en 2004) est l’application conceptuelle du Programme direc-
teur sur base de l’articulation entre le transport et le développement spatial. Il est en donc un
des moyens de le concrétiser. L’IVL a été évalué et actualisé en 2008. En effet, le levier prin-
cipal qui permet de rencontrer les champs d’action du programme directeur est une meilleure
adéquation entre les infrastructures de transport et l’urbanisation afin, entre autre, de diminuer
la consommation de la ressource foncière.
L’IVL a été réalisé à la suite du PDAT. Il est le résultat d’un processus d’études confrontant
l’avis de trois sphères : le consortium de bureaux chargés de l’étude (AS&P, R+T Partners,
L.A.U.B.) ; un groupe de travail interministériel ; un accompagnement par des experts indé-
pendants. L’IVL reprend les trois champs d’action du programme directeur au travers des ob-
jectifs d’aménagement du territoire :
L’étalement urbain, le mitage des espaces, habitat individuel, l’artificialisation du sol ;
La croissance démographique engendrant des déséquilibres spatiaux, la polarisation
économique sur Luxembourg ville entrainant des déséquilibres entre les régions ;
L’accroissement de la demande de mobilité suite à l’évolution de la structure spatiale
(Diederich R., 2011a).
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Les trois degrés de hiérarchie à partir des centres de développement et d’attraction (CDA) du
PDAT sont repris : centre de développement et d’attraction d’ordre supérieur, centre de déve-
loppement et d’attraction d’ordre moyen, centre régional avec leurs espaces d’actions (es-
paces à structurer, espaces à régénérer, espaces à développer). Cette structuration vise à
appliquer le principe de déconcentration concentrée à partir des CDA (objectif politique V du
champ d’action urbain/rural du Programme directeur). Cette structure territoriale a pour finalité
de rééquilibrer le territoire luxembourgeois dont la ville de Luxembourg concentre la très
grande proportion des activités économiques au détriment des autres territoires Grand-du-
caux. Les CDA ont servi également de base à la réforme sur la fiscalité communale. Le déve-
loppement de Belval et l’amélioration des infrastructures de mobilité sur la partie nord du
Grand-duché sont deux illustrations de l’application de cette politique polycentrique dont l’axe
nord-sud est la colonne vertébrale urbaine. Des études de monitoring sur la structuration des
centralités ont été initiées et sont menées par l’observatoire du développement spatial regrou-
pant le centre de recherche du LISER et l’administration de l’aménagement du territoire du
Luxembourg. L’observatoire sera également chargé de l’évaluation du futur PDAT avec des
indicateurs scientifiques.
Deux scénarios ont été élaborés, un scénario frontaliers et un scénario résidents, dans le cadre
de l’IVL. Ils sont destinés à répondre d’une part à la croissance démographique et d’autre part
au besoin de main-d’œuvre nécessaire au fonctionnement de l’économie luxembourgeoise
ainsi qu’à l’augmentation importante des besoins de mobilité qui sont liés. L’IVL est bien un
document stratégique et donc n’a pas de finalités opérationnelles concrètes. Il fixe néanmoins
des objectifs à atteindre en termes de part modale ou de densité d’urbanisation. Il cartographie
au travers d’un concept de planification la structure du territoire correspondant au PDAT. Cette
structure souhaitée préconise une diversification de développement selon les six régions iden-
tifiées par le PDAT. L’outil de l’IVL ne sera plus réactualisé. Les scénarios seront intégrés dans
le futur PADT. Les principes de l’articulation aménagement du territoire / mobilité de l’IVL et
resteront la base du PADT.
4.3.3. L’élaboration du PDAT
L’aménagement du territoire luxembourgeois est le résultat d’un processus de plus de 15 ans.
Il a débuté avec le lancement d’une nouvelle version du PDAT, équivalent du SDER et du futur
SDT wallon. La rencontre des trois champs d’action déterminés en 1999 et approuvés en 2003
s’est opérée au travers des différents exercices stratégiques et de planifications. La finalisation
des plans sectoriels devrait être l’aboutissement des démarches entreprises à la fin des an-
nées 1990. Enfin, deux plans directeurs régionaux sur six ont été initiés dont un a été finalisé :
la vision spatiale Côte du Sud (2007-2008) et l’autre n’a pu se concrétiser au-delà d’une pre-
mière réflexion en 2006 (région Ouest). L’outil des plans directeurs régionaux n’ont plus été
repris dans la loi de 2013 car les expériences antérieures n’ont pas été concluantes, notam-
ment en ce qui concerne les délais de réalisation de ces plans. Cependant la coopération
supra-communale est encouragée au travers de conventionnements entre les communes et
l’Etat. Les parcs naturels qui couvrent plus de 50 % du territoire luxembourgeois en sont un
exemple. In fine seulement deux communes restent en dehors de l’un ou l’autre dispositif de
coopération supra communale.
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Carte des regroupements de communes sous conventionnement avec l’Etat
Luxembourgeois (source : MDDI).
Le nouveau PDAT comprendra après sa révision actuelle des objectifs chiffrés déclinant les
besoins que les communes devront rencontrer dans leurs plans d’aménagement. En effet la
loi de 2013 impose le respect par les communes des objectifs du Plan Directeur d’Aménage-
ment du Territoire luxembourgeois. Le texte du PDAT doit être revu pour assurer une appro-
priation effective de ses objectifs. Ils seront exprimés par des quantifications qui guideront
l’action des pouvoirs locaux pour les dix prochaines années (nombre de logements, affectation
des surfaces…). Un équilibre doit encore être trouvé entre le degré de précisions de ces ob-
jectifs et l’autonomie communale, très forte au Grand-Duché. Les communes transposeront
les prescriptions chiffrées au travers de leurs plans d’aménagement généraux. La concrétisa-
tion de ces objectifs par les communes sera évaluée par le Gouvernement.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 35
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Le PDAT a donc pour vocation de déterminer, sous forme de textes, la répartition des objectifs
d’aménagement par commune. La nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, par son dispo-
sitif de hiérarchisation des objectifs entre le PDAT et les plans généraux d’aménagement,
donne au PADT une portée normative et contraignante en imposant le respect des objectifs
chiffrés. C’est une nouveauté importante dans le système d’aménagement luxembourgeois
fondé jusqu’à présent uniquement sur le Plan d’Occupation du Sol comme unique document
opposable.
De plus il sera tenu compte de l’échec relatif des CDA dans le nouveau PDAT. En effet, l’éva-
luation du PDAT précédent a conclu que les communes rurales bénéficiaient d’une plus grande
croissance démographique que les pôles reconnus comme centre de développement et d’at-
tractivité. La question des CDA reste dès lors centrale tout en remettant en cause la pertinence
de garder des CDA couvrant l’ensemble des communes. Des précisions seront ici aussi ap-
portées en délimitant les CDA sur base du découpage cadastrale luxembourgeois pour éviter
des développements périurbains dans les périphéries des pôles (p.e. les CDA peuvent ac-
cueillir des projets de bureaux de plus de 3.500m² alors qu’ils sont refusés en commune ru-
rale).
La volonté actuelle est de mettre le futur PADT en débat et de sensibiliser la population et de
l’intégrer au processus de réalisation du document. La participation sera un axe fort dans la
méthodologie qui sera appliquée dans la réalisation du PADT avec pour objectif de favoriser
une appropriation importante du programme directeur par la population et les forces vives.
Cette participation s’appuiera sur un diagnostic scientifique et alimentera les discussions poli-
tiques. Les arbitrages entre les politiques sectorielles et les demandes de la population seront
effectués par l’administration. L’enjeu de l’importance de défendre un développement soute-
nable du Luxembourg est à présent largement partagé par la société luxembourgeoise et cons-
titue un terreau pour les réflexions à venir. Les organes de suivi ont également évolué depuis
2003. La nouvelle loi sur l’aménagement du territoire de 2013 a fusionné le Conseil Supérieur
de l’Aménagement du Territoire (CSAT) et la CIAT en une seule entité : le CSAT.
En ce qui concerne les anciens plans sectoriels (transport, paysage, logement, activités éco-
nomiques), ils ont été retirés et retravaillés suite aux avis émis par les pouvoirs locaux. Ils sont
actuellement adaptés en conséquence. Les nouveaux plans sectoriels devraient être soumis
en procédure d’approbation fin 2016. Leurs évolutions sont substantielles. Par exemple le plan
sectoriel transport dans la version précédente comprenait trois volets (la réservation de cou-
loirs, la gestion du stationnement et la mobilité douce). Il ne va à présent reprendre que la
réservation de couloirs pour des infrastructures de transports. La gestion du stationnement
précédemment traitée par l’IVL se retrouve à présent intégrée dans la loi sur l’aménagement
du territoire.
Parallèlement à la mise en place du nouveau PDAT, le ministre luxembourgeois de l’économie
a mandaté Jeremy Rifkin pour déterminer les branches économiques du futur en tenant
compte de la contrainte de la rareté foncière du Luxembourg. En outre les thématiques éner-
gétiques et transfrontalières seront abordées dans le nouveau PDAT alors que cela n’avait
pas été abordé en 2003. La cohésion sociale sera également un sujet important à traiter no-
tamment avec la présence de plus en plus grande de l’immigration et des inégalités territo-
riales.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 36
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Le délai de pertinence pour le PDAT serait de 25 ans selon Frank Vansteenkiste. Il devrait être
accompagné d’une évaluation avec phase intermédiaire (12 ans) sans devoir revoir le docu-
ment en entier de manière régulière. Le PDAT précédent avait comme fonction de programmer
les infrastructures majeures mais cela n’a pas été suivi d’effets. A présent, les projets d’inves-
tissements seront inscrits dans les plans sectoriels. La concordance de ces projets avec le
PDAT sera évaluée lors de la présentation d’un rapport bisannuel au ministre de tutelle.
4.3.4. Les modes de représentation du PDAT et de l’IVL
Les documents luxembourgeois ont utilisé deux modes de représentation en fonction de la
portée des documents.
Le PDAT de 2003 s’était appuyé sur des représentations schématiques. Son rôle stratégique
et de recommandations n’imposait pas d’affectations ou de zones de projet nécessitant une
cartographie précise. La représentation textuelle prend le dessus pour énoncer les lignes di-
rectrices du projet de développement territorial luxembourgeois.
Espaces d’action du PDAT (source PDAT, 2003).
Les représentations analytiques ont été mobilisées dans l’IVL pour dessiner les stratégies à
mettre en œuvre pour les zones de développement. L’IVL ainsi que lors des premières ver-
sions des plans sectoriels primaires décrivaient de manière précise l’application de la stratégie
du PDAT sur les espaces concernés. Le PDAT oriente ainsi l’ensemble des politiques secto-
rielles qui figurent dans l’articulation urbanisme transport de l’IVL et dans les plans sectoriels
primaires. L’IVL cible par exemple des zones précises d’enjeu de développement avec des
leviers adaptés à chacune des zones de développement16.
16 Le développement du sud-ouest de Luxembourg-ville par de la planification intégrative // l’articula-
tion urbanisme-transport collectif pour la croissance résidentielle du Sud // le parc régional Zone Verte Interurbaine, le plan de développement de la Nordstad, des instruments spécifiques pour les zones
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 37
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Concept de développement luxembourgeois (source IVL, 2003)
4.3.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon
A l’instar du SRADDT Nord-Pas de Calais, le PDAT se fonde sur les questions qui se posent
au territoire luxembourgeois. Si la structure est claire dans la relation entre les politiques sec-
torielles et la stratégie de développement territorial, le calendrier de l’adoption des plans sec-
toriels primaires ne pourra respecter le schéma théorique de départ, puisqu’ils seront approu-
vés avant la révision du PDAT. Par contre la mission assignée aux différents documents se
retrouve dans les choix graphiques (schématique ou analytique) avec un niveau de précision
en cohérence avec le rôle qui leur est assigné. Le PDAT étant stratégique et donnant des
orientations générales, il dresse des grandes orientations sur base de schémas pour énoncer
les grands principes et options du développement territorial luxembourgeois. A charge de l’IVL
et des plans sectoriels primaires d’affecter à la parcelle ou à l’axe les options d’aménagement
du territoire. En synthèse le PDAT remplit sa mission stratégique de développement territorial
et l’IVL et les plans sectoriels dressent les projets d’aménagement du territoire en respect des
options du PDAT.
rurales notamment par la réaffectation des bâtiments agricoles, des approches ciblées pour les es-paces urbains et ruraux.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 38
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4.4. LE DÉVELOPPEMENT SPATIAL EN FLANDRE
4.4.1. Le contexte flamand
L’aménagement du territoire est régi par les décrets adoptés les 24 juillet 1996 et 18 mai 1999.
Le nouveau CODEX (code de l’aménagement du territoire flamand) devrait être approuvé au
mois de mars 2017. Il intégrera les résultats des travaux du Beleidsplan Ruimte Vlaanderen
(BRV). Jusqu’à l’approbation par le parlement de la vision stratégique qui sera la dernière
partie du BRV, le RSV (Ruimetlijk Structuurplan Vlaanderen) reste d’application. Il a été adopté
en 1997 et a fait l’objet d’une première actualisation en 2003. Une dernière version coordonnée
a été éditée en 2011 après le vote du décret du 25 février 2011.
Lorsque le Gouvernement flamand décide d’entamer une nouvelle procédure de révision en
2011, celui-ci remet profondément en question le système de planification existant en souhai-
tant passer d’un document d’orientation contraignant à un document stratégique non contrai-
gnant fixant des modalités d’opérationnalisation de la vision territoriale. Ainsi le plan de struc-
ture spatiale flamand devient le plan de politique spatiale pour la Flandre (Beleidsplan Ruimte
Vlaanderen ou BRV). Cette nouvelle approche doit pouvoir prendre en compte et s’adapter
aux facteurs d’incertitudes qui caractérisent le contexte de la métropolisation (Bousbauw K &
Boelens L., 2014). Le BRV s’écarte de l’approche rigide et statique qui avait prévalu pour le
RSV et dont l’actualisation s’est révélée trop lourde pour pouvoir répondre aux évolutions des
enjeux territoriaux flamands face à la rapidité des changements sociétaux.
La méthode qui a été appliquée pour construire le BRV s’inspire des pratiques européennes
en élaborant d’abord un livre vert qui dresse les premières propositions générales suivant les
tendances qui ont été observées, puis un livre blanc qui détermine des options stratégiques et
des modalités opérationnelles et pour conclure une vision stratégique augmentée d’une des-
cription des politiques à mener sur les thématiques permettant de rencontrer les objectifs qui
ont été cernés au préalable. Le BRV a pour intention de retrouver la méthodologie de structure
de planification cyclique qui avait été mise en place en Flandre dans les années 1970. Elle
était caractérisée par une plus grande flexibilité dégageant une meilleure congruence entre le
développement territorial et l’évolution du territoire. Cependant, selon Peter Cabus, le principal
écueil qui devra être surmonté avec le BRV sera la tension entre les besoins d’indications
claires avec un système juridique sûr dans la gestion du territoire qui est souhaité par les
administrations ainsi que par le pouvoir politique et la souplesse nécessaire pour rencontrer
les attentes sociétales. Pour ce faire le BRV distingue, à l’inverse du RSV qui globalisait les
deux approches, ce qui relève du stratégique à long terme et ce qui est du court terme devant
être abordé avec une certaine souplesse.
L’accord du gouvernement flamand 2014-2019 fixe comme objectifs au BRV de s’appuyer sur
les lignes directrices du RSV pour élaborer un document non contraignant avec une méthodo-
logie bottum up comprenant un fort accent participatif. La coopération supra-locale y est en-
couragée. L’optique est de rendre les communes responsables de leur aménagement suivant
le principe de subsidiarité tout en rencontrant les défis supra-communaux de l’aménagement
du territoire qui souvent se situent entre l’échelle communale et provinciale. Le BRV devra
viser à une utilisation parcimonieuse du sol et à la compatibilité des fonctions pour assurer une
intensification de l’utilisation de l’espace par la densification.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 39
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
La prise de conscience de la rareté du sol, qui a été grignoté par l’urbanisation, est particuliè-
rement vive en Flandre où l’étalement urbain a profondément transformé l’organisation spa-
tiale. Cet étalement urbain a des conséquences sur la biodiversité (fragmentation), la mobilité
(congestion automobile), la gestion d’un bâti résidentiel et économique énergivore… C’est par
un meilleur usage du sol qu’une réduction de l’emprise de l’artificialisation sera atteinte, en
intensifiant son occupation et en créant les conditions de la réutilisation des surfaces (réversi-
bilité). In fine l’objectif est de ne plus urbaniser de nouveaux espaces à l’horizon 2040.
Pour y faire face des balises sont dressées concernant les espaces ouverts, les espaces dé-
diés au logement, les espaces pour les entreprises, l’artisanat et le commerce. Le plan régional
d’exécution spatiale s’articulera aux options stratégiques du BRV pour dégager une approche
zonale intégrée combinée à des instruments de planification axés sur l’exécution et des ins-
truments d’accompagnement. Le BRV vise également à instaurer un partenariat horizontal
avec les communes tout en renforçant leur autonomie. Reste à déterminer les modalités rela-
tionnelles entre le pouvoir régional et local et ce qui doit être imposé comme mesure à l’en-
semble du territoire flamand.
La mise en route du BRV est officialisée par une décision du Gouvernement flamand du 28
janvier 2011 décidant d’entamer les travaux qui conduiront à la publication du Livre Vert : La
Flandre en 2050, une métropole à l’échelle humaine. Une vaste enquête est réalisée entre
2011 et 2012 pour déterminer les priorités à accorder au Livre Vert. Celui-ci fera l’objet de
consultations et de débats qui enregistreront plus de 10 000 réactions via une enquête internet
auquel il faut rajouter des réactions de parties prenantes. Le Livre Vert fixe à une décennie la
pertinence des options du BRV ce qui n’implique pas pour autant la nécessité d’une actualisa-
tion. Le Livre Vert a été approuvé le 4 mai 2012. Le Gouvernement flamand a adopté le Livre
Blanc le 30 novembre 2016. Lorsque le BRV pour la Flandre sera approuvé, chaque Gouver-
nement qui suivra devra au moins l’évaluer une fois en cours de législature.
Schéma de synthèse de l’élaboration du BRV (CREAT - CPDT, 2016)
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 40
CPDT – Subvention 2015-2016 – CREAT-UCL
4.4.2. Le RSV
Pour comprendre les modifications apportées dans l’approche flamande du développement
spatial, il est intéressant de reprendre rapidement l’organisation du RSV et les modes de re-
présentations qui avaient été privilégiées dans la dernière version de 2011. De portée contrai-
gnante, le RSV s’organise en trois parties : informative, indicative et obligatoire. Il reprend six
thèmes principaux : le logement, l’emploi, les infrastructures linéaires, le tourisme, la récréa-
tion et les sports, l’agriculture, la nature et la forêt et enfin la politique foncière et immobilière.
Une zone stratégique est identifiée : la partie flamande de l’aire métropolitaine bruxelloise.
Ainsi la démarche des territoriaal ontwikkelingsprogramma (T. OP) va déterminer une stratégie
de développement de la périphérie Nord de Bruxelles (T. OP. Noordrand) mais aussi pour la
côte ainsi que pour la partie centrale du Limbourg suite à la fermeture de Ford Genk.
Le document est exhaustif et décrit en 493 pages la structure spatiale souhaitée du Gouver-
nement flamand sur laquelle va s’appuyer la démarche conduisant au BRV. L’actualisation de
2011 se fonde sur le RSV de 1997 en reprenant la même structure illustrée par une iconogra-
phie similaire. La carte de la vision spatiale de 1997 est également reprise telle quelle dans
l’actualisation de 2011.
La section informative reprend le diagnostic du RSV qui se distingue en deux parties, l’une
décrivant la structure spatiale de la Flandre (armature urbaine, structure des espaces ouverts,
espaces économiques, les réseaux à toutes les échelles – suprarégionaux, transfrontaliers,
régionaux, infrarégionaux), l’autre dégageant une évolution prospective (démographie, déve-
loppement sectoriel, développement spatial). L’analyse reprend les différents indicateurs clas-
siques de diagnostic territorial : occupation du sol, activités de la construction, l’environne-
ment… Elle dégage également des dynamiques sous-régionales structurées autour de pôles
urbains. Celles-ci sont cartographiées et seront reprises dans les travaux préparatoires du
Livre Blanc. La structure spatiale s’est construite au départ des constats du diagnostic en re-
prenant dans ses lignes directrices l’organisation urbaine, les fonctions que doit remplir les
espaces ouverts, les infrastructures économiques et les réseaux. Les influences sociodémo-
graphiques des régions voisines sur la Flandre sont également analysées. Hormis une carte
schématique de la structure spatiale, il n’y a pas d’illustrations et de figures en appoint du texte
de diagnostic de la situation existante. La partie prospective reprend les tendances démogra-
phiques par province en mettant en rapport les capacités du territoire flamand à répondre à
ces tendances. Les autres thématiques font également l’objet d’une analyse approfondie et de
représentations cartographiques avec des tableaux et des options claires.
La partie indicative dresse la vision territoriale qui est précisée au travers de schémas con-
cepts. La hiérarchie urbaine est développée sous la forme de tableaux avant d’être cartogra-
phiée. Le contenu du tableau permet de comprendre quel rôle est attendu de chaque ville
flamande en fonction de sa position dans la structure spatiale. La carte spatialise et synthétise
ensuite le rôle attribué à chaque ville flamande. Cette synthétisation cartographique a égale-
ment été mobilisée pour spatialiser les options en ce qui concerne les activités économiques.
Les réseaux de transports ont fait l’objet par contre d’une représentation cartographique plus
complète.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 41
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Schéma de synthèse de la vision spatiale du RSV
Un schéma de synthèse explique la méthodologie qui a été appliquée pour déterminer les
délimitations des aires et comment le rôle que chaque aire et du pôle ou des pôles qui sont
compris dans l’aire et qui l’organise a été construit. Ce schéma fait l’objet également d’un
descriptif textuel détaillé. Tant l’aire structurée par le réseau de villes du diamant flamand qui
joue un rôle d’envergure internationale (Anvers, Gand et la périphérie flamande de Bruxelles)
que les réseaux de villes de hiérarchie inférieure ou les villes inscrites dans les aires métropo-
litaines transfrontalières font l’objet d’options de développement en cohérence avec la vision
de la structure spatiale de la Région flamande.
Carte de synthèse des régions urbaines et des réseaux de villes (RSV, 2011 : 213).
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 42
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Ensuite une répartition des logements à construire est effectuée entre les villes (60 % mini-
mum) et les espaces ouverts (40 % maximum) avec des options de densification et de multi-
fonctionnalité. Cette répartition a été réalisée à partir des besoins identifiés par province en
logement suite à la croissance démographique. Cette option sera reprise par le Livre Vert et
confirmée par le Livre Blanc. Les autres options fondamentales comme par exemple les portes
d’entrées et les plateformes logistiques ont fait également l’objet d’un traitement équivalent
suivant leur spécificité.
Les dispositions contraignantes de la dernière partie du RSV reprennent les objectifs de la
partie précédente comme le ratio d’urbanisation entre les espaces ouverts et urbains par pro-
vince, la spécificité et la typologie des terrains affectés aux activités économiques, la hiérarchie
des infrastructures… sans illustrations cartographiques ou schématiques.
Le RSV est donc très précis sur les options d’aménagement du territoire sur l’ensemble des
thématiques du développement du territoire avec l’intensification de l’utilisation du sol et l’op-
timalisation de l’organisation spatiale, la localisation des activités en fonction de la desserte
en transport collectif (bureaux p.e.), les politiques à mener suivant les secteurs (commerce
p.e.) etc. La description littérale des différents éléments du RSV est privilégiée avec relative-
ment peu d’illustrations cartographiques et schématiques. Le Livre Vert et surtout le Livre
Blanc vont accentuer ce parti pris en ne spatialisant pas la structure spatiale souhaitée.
4.4.3. Du RSV au BRV
Le Livre Vert est l’étape intermédiaire entre le RSV et le Livre Blanc de 2016. Le point de
départ du Livre Vert est d’adapter le RSV aux défis démographiques et du changement clima-
tique. En effet les projections démographiques évaluent à huit cent mille le nombre d’habitants
supplémentaires en Flandre à l’horizon 2060. Se rajoute à ces deux défis, deux objectifs à
long terme : mettre en place les conditions territoriales pour un progrès social équilibré et arri-
ver à transformer intelligemment l’espace en atténuant les fragmentations spatiales tout en
s’inspirant de la feuille de route européenne sur l’utilisation efficace des ressources. A partir
de ces défis et en tenant compte des deux objectifs à long terme, le Livre Vert construit la
vision de la métropole flamande à l’horizon 2050 en trois parties (la Flandre aujourd’hui, la
vision territoriale 2050, les thèmes stratégiques) qui sont complétées par deux parties déve-
loppant les pistes de coopération et les étapes ultérieures dans la construction du BRV.
Trois principes clés constituent l’armature de la vision spatiale du Livre Vert. Ils sont les atouts
identifiés par la Flandre pour se positionner dans les concurrences mondiales. Le premier de
ces principes est de renforcer les allures métropolitaines de la Flandre. Le réseau des villes
flamandes doit constituer une structure polycentrique capable de s’inscrire dans la compétition
entre les régions métropolitaines et de créer des alliances avec des régions métropolitaines
équivalentes. Le cadre de vie est le deuxième atout et est valorisé au travers du principe de
l’échelle humaine afin de conserver l’attractivité de la Flandre. Enfin le troisième principe est
l’espace résilient face aux conséquences du changement climatique.
Le Livre Blanc se décompose en deux sections : la vision stratégique et le programme opéra-
tionnel reprenant les objectifs opérationnels et les actions. La vision stratégique est décompo-
sée en trois parties (l’état du développement spatial de la Flandre, les perspectives d’avenir
avec l’ambition fixée à l’horizon 2050 et les principes de développement spatiaux, les projets
de développement spatial à mener). L’opérationnalisation reprend : le cadre de l’action poli-
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tique ; l’intensification spatiale ; l’armature spatiale pour une économie concurrentielle interna-
tionale ; le réseau logistique ; l’espace pour l’énergie ; la robustesse et la cohérence de l’es-
pace ouvert ; la programmation provinciale, supra-locale et locale.
Pour mettre en œuvre la vision du Livre Vert, douze groupes de travail régionaux et théma-
tiques (nature, économie, social…) vont élaborer des questions concrètes pour la tester. Ces
groupes de travail constitueront autant de boites à idées pour dégager des pistes de réalisation
des options politiques du Livre Vert au travers de réflexions sur les infrastructures multifonc-
tionnelles. Le Bouwmeester est intégré au dispositif pour définir et accompagner des projets
pilotes appliquant les principes du BRV. L’intégration des secteurs et des pouvoirs locaux con-
cernés par l’aménagement du territoire comme les associations environnementales, le secteur
de la construction… poursuit la dynamique de partenariat qui a été mobilisée dès l’entame de
la révision du RSV et qui doit faciliter la concrétisation de la vision stratégique du plan de
politique spatiale. Dix territoires, déjà en projet, ont été choisis entre les deux étapes (Livre
Vert et Livre Blanc) pour tester pendant un an (d’octobre 2014 à novembre 2015) les possibi-
lités de consensus par les parties prenantes au départ des principes du Livre Vert (par exemple
les T.OP, le Leiedal…). C’est sur base de ce processus que les discussions ont eu lieu, d’abord
entre administration et cabinet ministériel, puis au sein du Gouvernement flamand pour aboutir
à l’adoption le 30 novembre 2016 du Livre Blanc par le Gouvernement.
La première section du Livre Blanc établit le diagnostic de l’état du développement spatial de
la Flandre via l’évolution des espaces bâtis, des espaces ouverts et de la cohérence spatiale
en remettant en perspective les impacts des politiques européennes (stratégie 2020, feuille de
route sur l’utilisation efficace des ressources, la politique de cohésion et les fonds FEDER, le
réseau RTE-T…). Le diagnostic relève la nécessité d’inscrire la Flandre dans les politiques de
développement des régions transfrontalières et des macro-régions. Ce diagnostic reprend les
défis rencontrés par les thématiques de la globalisation, de la démographie, de la mobilité, du
climat, de l’énergie, de l’innovation technologique, de la production de la biodiversité. Il est
construit suivant les modalités d’occupation du sol et les évolutions attendues en ce qui con-
cerne la croissance démographique, l’artificialisation du sol, de l’espace ouvert et de son oc-
cupation fonctionnelle (agriculture, forêt, loisirs, services écosystémiques…) ou encore les in-
frastructures et le système spatial permettant de positionner la Flandre dans la compétition
mondiale. Ce dernier aspect se traduit par la mise en réseaux des portes d’entrées de la
Flandre vers le monde (ports d’Anvers et de Gand, aéroport de Zaventem, gares TGV) et par
l’organisation de l’espace fonctionnel où les fonctions résidentielles, de travail et de loisirs sont
accessibles dans des temps de transport de maximum 70 à 90 minutes.
Les perspectives de développement à l’horizon 2050 sont dressées en remobilisant les trois
principes de la vision dégagée lors de la rédaction du Livre Vert (les allures métropolitaines de
la Flandre, l’échelle humaine et l’espace résilient). Les objectifs sont d’atteindre une artificiali-
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 44
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sation nulle à l’horizon 2040, d’utiliser les nœuds de transports collectifs internationaux et mé-
tropolitains comme colonne vertébrale de l’urbanisation en localisant les logements ainsi que
les zones d’emplois dans un rayon de 1 000 mètres desservis par les transports en commun
et en renforçant ainsi les aires fonctionnelles, en améliorant le cadre et la qualité de vie, en
rendant robuste les espaces ouverts, en valorisant et protégeant les trames vertes et bleues
et en encourageant la coopération dans les zones de développement. Pour atteindre ces ob-
jectifs les principes spatiaux de développement tiennent compte du contexte flamand de raré-
faction du sol en intensifiant son usage et en faisant plus avec moins d’espace disponible pour
atteindre l’objectif de ne plus consommer d’espace en 2040. Dans la même lignée, l’espace
ouvert doit répondre à une demande sociale plus complexe en développant sa multifonction-
nalité.
La dernière partie de la première section détermine le rôle du développement spatial dans
l’inscription de la Flandre dans la concurrence mondiale. La place de Bruxelles dans cette
stratégie ainsi que la logistique et la transition énergétique constituent les leviers à activer pour
mieux positionner la Flandre à cette échelle. Cependant l’échelle suprarégionale est encore
assez succincte et devrait faire l’objet, selon Peter Cabus, d’un approfondissement lors de
l’établissement de la vision stratégique. Cette troisième partie accorde également une place
importante à l’espace ouvert en lui attribuant les fonctions qu’il doit remplir et les outils d’éva-
luation de l’évolution de l’occupation du sol. Enfin, les attentes de la coopération avec les
pouvoirs locaux et provinciaux ainsi que les autres parties prenantes sont clairement définies
à la fin de cette troisième partie.
La deuxième section approfondi l’opérationnalisation des principes de la vision du Livre Vert
qui ont été déclinés dans la partie stratégique du Livre Blanc (intensification/densification, po-
sitionnement de la Flandre dans la concurrence mondiale, les réseaux logistiques, l’énergie,
les espaces ouverts et enfin la coopération avec les autres niveaux de pouvoirs). Un lexique
clôture le Livre Blanc.
L’ensemble du document traduit bien son orientation politique et ne détermine pas de structure
spatiale flamande cartographiée. Il s’attache à décrire les attentes du Gouvernement flamand
sur le développement spatial en décrivant de manière générale les modalités d’application de
la stratégie sans définir, par sous-territoires flamands ou par une hiérarchie urbaine ou encore
par la cartographie de réseaux, l’organisation spatiale souhaitée.
La dernière étape du BRV sera l’adoption en 2017 par le parlement flamand de la vision stra-
tégique et par le Gouvernement le cadre de l’action politique en ce qui concerne l’intensifica-
tion du sol pour répondre : aux besoins démographiques, à la transition énergétique, au déve-
loppement de la logistique, au renforcement des trames vertes et bleues. La programmation
du développement du territoire aux échelles supra-communales et communales y est égale-
ment préconisée. Ce cadre politique fixera des objectifs chiffrés à atteindre. Cette dernière
étape se construira également au travers des groupes de travail sectoriels dans la même li-
gnée de la consultation entre le Livre vert et le Livre blanc. Cependant, si les groupes de travail
sont sectoriels, une confrontation intersectorielle est insérée dans la consultation.
Un dispositif d’évaluation du BRV est prévu et se focalisera sur l’évolution de l’occupation du
sol afin de vérifier si l’objectif de la fin de l’artificialisation des sols à l’horizon 2040 sera res-
pecté.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 45
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La vision stratégique ne sera pas spatialisée mais énoncera les grands principes à respecter
et leurs modalités opérationnelles de mises en œuvre tels qu’ils ont été énoncés dans les
exercices des Livres Vert et Blanc. Elle reprendra par exemple les systèmes des périmètres
d’intensification des activités humaines autour des 1 000 mètres des pôles modaux de trans-
ports en commun. Le cadre de l’action politique qui traduit les intentions du BRV doit encore
être écrit afin de mieux percevoir le degré d’imposition qui sera effectivement appliqué.
Cependant pour Peter Cabus cette option méthodologique pose deux problèmes de fond,
d’une part le fait que 80 % des déplacements ne se font pas en transport en commun et d’autre
part quel sort sera réservé aux zones déjà existantes qui sont situées en dehors de ces noyaux
d’intensification ou de densification. En ce qui concerne la mobilité, l’impact du vélo électrique
qui double les distances parcourues par rapport au vélo (respectivement 10 et 5 km) n’est pas
intégré dans ce système de noyaux alors que les autoroutes pour vélo électriques sont en
cours de construction. Les lignes directrices de mise en œuvre des noyaux prévues dans la
partie opérationnelle de la vision stratégique de par la précision de ce qui est attendu en termes
de densité, de connexion, de formes urbains sans toutefois faire l’objet de schéma d’organi-
sation spatiale, risque d’être en contradiction avec la volonté de garder une certaine souplesse
au BRV. La précision graphique du RSV pourrait dès lors se retrouver malgré elle dans la
description textuelle du BRV en ce qui concerne les objectifs à rencontrer dans les périmètres
d’intensification.
Enfin, l’administration de l’aménagement du territoire a été l’auteur de projet du BRV avec en
soutien des bureaux de consultance qui ont fourni des expertises ciblées.
4.4.4. Les modes de représentation
Les deux documents faîtiers du plan de politique spatiale ont des modes de représentation
distincts suivant leur statut. Le Livre Vert qui développe la vision reste essentiellement sur un
développé textuel illustré de photographies neutres. Il est à dessin abstrait dans son langage
correspondant à la vision qu’il doit dégager. Le Livre Blanc qui a une portée stratégique et
opérationnelle est illustré de schémas concepts qui tendent à montrer les options à mettre en
place notamment dans l’intensification de l’espace pour atteindre l’objectif de la fin de l’artifi-
cialisation des sols à l’horizon 2040.
Schémas de principe d’aménagement spatial (Livre Blanc, 2016 : 31)
La première vignette ci-dessus illustre l’intensification du sol ou la densification par la cons-
truction d’habitat collectif. La deuxième vignette met en scène le principe de mixité fonction-
nelle, la troisième le recyclage des espaces et la dernière les aménagements réversibles.
L’usage des illustrations est donc très limité dans l’ensemble du Livre Blanc qui mobilise la
forme textuelle pour décrire l’ensemble de la stratégie spatiale flamande et son opérationnali-
sation. La hiérarchie urbaine n’est pas cartographiée mais expliquée sous forme de tableaux
déterminant les attentes de chaque catégorie de pôle.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 46
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Principes de développement des pôles (Livre Blanc, 2016 : 41)
Il est à remarquer qu’entre les différentes versions du Livre Blanc, on assiste à une abstraction
des représentations surtout en ce qui concerne la partie diagnostic. Celle-ci est relativement
succincte (8 pages) et ne reprend plus les cartes qui illustraient les constats dans les versions
de travail antérieures en se limitant à des schémas concepts. En se limitant aux schémas de
principes le BRV ne comprendra donc pas un schéma de structure spatiale de la Flandre
comme le RSV. Il est à relever que certaines communes se saisissent déjà de la méthodologie
du BRV dans leur planification. Une fois le CODEX approuvé, elles devront toutes se confor-
mer au BRV.
In fine le Plan de politique spatiale constituera un cadre politique pour l’aménagement du ter-
ritoire flamand avec une volonté de coopérer avec les pouvoirs provinciaux et locaux plutôt
que d’instaurer des relations hiérarchiques. Cette volonté se traduit dans les modes de repré-
sentation du Livre Blanc qui ne souhaite pas anticiper par des schémas trop précis l’application
des orientations politiques par les niveaux de pouvoirs inférieurs. Il dresse plutôt une boite à
outils de principes d’aménagement illustrant par des concepts l’intensification de l’utilisation
du sol, le recyclage et la réversibilité des espaces.
4.4.5. Identification des éléments susceptibles d’être intégrés dans le SDT wallon
La structure spatiale flamande étant urbaine et la problématique de l’artificialisation des sols
cruciale ainsi que les conséquences du réchauffement climatique sur le territoire flamand, tant
le RSV que les documents du BRV insistent sur ces trois enjeux. Les attentes entre les es-
paces ouverts et urbains sont très précises de telles sortes à préserver les espaces non-bâtis
et de ne plus artificialiser de terrains à l’horizon 2040.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 47
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La méthodologie de construction du Livre Vert fondée sur des enquêtes composées de ques-
tions suscitant un débat est particulièrement intéressante. Elle a permis de recueillir et de con-
cerner un public plus large que les procédures habituelles. La poursuite de cette démarche
participative lors de l’élaboration du Livre Blanc par l’organisation de débats ouverts a conduit
à dégager des pistes innovantes et à favoriser la compréhension des enjeux par les parties
prenantes au projet spatial flamand.
Dans le même ordre d’idées, la volonté de construire un large partenariat avec les pouvoirs
locaux et provinciaux qui ont leurs propres outils de structuration de leur espace permet d’en-
visager une application plus efficace du projet spatial tout en permettant la prise en compte
d’un contexte incertain. La Région flamande n’exercerait plus une tutelle sur les communes
concernant leur développement territorial et leur urbanisation mais chercherait à installer un
dialogue entre les différents niveaux de pouvoirs. Le caractère non-contraignant du document
sera à évaluer dans l’application de ses principes par les autres entités. Par contre, dans l’état
actuel de l’élaboration du BRV, la manière de concrétiser les intentions restent encore assez
tenues. Il est vrai que la méthode utilisée qui repose fortement sur la capacité des pouvoirs
locaux à concrétiser les intentions du BRV. L’application du principe de subsidiarité combiné
à une volonté de mettre sur le même pied le pouvoir régional et local dans la co-création du
projet territorial devra encore être évaluée dans son efficacité à implémenter un projet territorial
cohérent.
Le BRV, tant dans sa philosophie libérale que dans son approche radicale du développement
territorial fondé sur les principes européens de cohésion territoriale abandonnant la conception
classique de l’aménagement du territoire du RSV, devra démontrer que la méthode stratégique
permet de rencontrer les objectifs politiques. L’équilibre entre l’intention d’orientation et l’inter-
prétation normative du document sera encore à démontrer. La forme que prendra la vision
stratégique qui est construite durant l’année 2017 sera pour cela bien sûr déterminante.
L’obligation d’évaluer une fois par législature le projet spatial est susceptible de favoriser son
appropriation par les gouvernements successifs. La technique de l’évaluation n’engage pas le
gouvernement en place à de longue procédure de révision mais détermine la pertinence du
cadre stratégique vis-à-vis de la ligne politique recherchée.
ETAT DU TERRITOIRE WALLON – BENCHMARKING DES DOCUMENTS STRATÉGIQUES DES RÉGIONS VOISINES 48
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5. SYNTHÈSE DE LA COMPARAISON DES SYSTÈMES DE PLANIFICA-
TION RÉGIONALE ANALYSÉS
5.1. LES PROCESSUS DE FABRICATION DES SCHÉMAS DE PLANIFICATION RÉGIONALE
La comparaison des différentes méthodologies et des systèmes de représentations appliqués
lors de l’élaboration des schémas et plan régionaux des régions bruxelloise, flamande, Nord-
Pas de Calais, Hauts de France et du Grand-Duché du Luxembourg permet de retenir les
points suivants :
Chaque territoire a identifié et déterminé des questions clés ou défis auxquels le plan
ou le schéma doit répondre. C’est sur base de l’identification de ces questions et défis
que les objectifs seront fixés ;
Certains plans et schémas ont un horizon temporel sur lequel le territoire se projette
ainsi qu’une durée de validité des principes qui y sont exposés. Les objectifs à atteindre
correspondent à ces temporalités ;
Le processus d’élaboration du plan ou du schéma est aussi important que la stratégie
elle-même. C’est durant la phase de réflexion et de construction de la stratégie que
s’élabore le consensus sociétal et se solidifie l’appropriation future du document. L’en-
quête lors du Livre Vert a construit la vision puis les débats à la base du Livre Blanc
ont établi la stratégie et l’opérationnalisation. Parallèlement la prise en considération
des pouvoirs locaux et provinciaux comme partenaires de la réalisation du projet en
Flandre ouvrent des perspectives quant à la transposition des principes dans les sché-
mas des autres niveaux de pouvoirs. En ce qui concerne la France, la culture prospec-
tive est la base méthodologique de la construction de la stratégie ;
La stratégie spatiale s’élabore autour d’un nombre limité d’axes, par exemple Bruxelles
(la ville multipolaire et la ville des proximités). Cela clarifie les fondements qui vont
permettre d’atteindre les objectifs fixés. Cette grande lisibilité renforce la compréhen-
sion de la trajectoire dressée par un plus grand nombre de parties-prenantes ;
Le passage du contraignant au non contraignant, ou du prescriptif à l’orientation, est
une tendance générale, à l’exception de la France. Les SRADDET ont pour objectifs
de mettre de l’ordre dans le mille feuilles français en coordonnant mieux les plans sec-
toriels régionaux ainsi que les plans stratégiques et normatifs aux échelles inférieures.
L’évolution des modes de représentations accompagne cette tendance privilégiant le
principe de subsidiarité par l’emploi de schémas concepts pour illustrer les stratégies
plutôt qu’une spatialisation précise des projets à réaliser. L’importance de la lisibilité
du texte reste un fondement dans les applications futures des stratégies.
L’ensemble de ces points, sans être une recette à appliquer, constitue des éléments d’atten-
tion à examiner lors de la construction de la méthodologie qui sera appliquée pour élaborer le
schéma de développement du territoire wallon.
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5.2. TABLEAU COMPARATIF DES SYSTÈMES DE PLANIFICATION
Région bruxelloise Nord-Pas-de-Calais Hauts de France Grand-Duché du Luxembourg
Dénomination du plan
analyséPRDD SRADDT SRADDET PDAT/IVL RSV BRV
Population 1.187.890 au 1.1.16 (source IBSA) 4.060.741 en 2013 (source INSEE) 5.987.883 en 2016 (source INSEE)576.200 en 2016 (source
statistique.public.lu)
Habitants/km² 7.390,82 hab/km² 327,1 hab/km² 180 hab/km² 222,81 hab/km²
Début de la procédure octobre 2008 novembre 2001 décembre 2016 1999 1997 2011
Date d'approbation 18 octobre 201622 novembre 2006 actualisé le
26 septembre 2013
2003 (PDAT) actualisation en cours
2004 (IVL) actualisé en 20081997 (actualisation en 2003 & 2011)
2012 (Livre Vert) 2016 (Livre Blanc)
2017 (Vision stratégique)
Horizon 2020 et 2040 2020 et 2040 2020 Non déterminé 2050
Durée de validité Une législature Actuallisation tous les 5 ans10 ans (25 ans et évaluation après 12
ans du futur PDAT)Non déterminé
Jusqu'au remplacement du
document + évaluation à chaque
législature
Statut Orientation Indicatif Prescriptif
Document stratégique de
coordination (PDAT) et
d'aménagement du territoire (IVL)
Contraignant Non-contraignant
Objectifs
1. Nouveaux quartiers
2. Cadre de vie attractif
3. Développement de l'économie urbaine
4. Mobilité durable
1. Connaissance d'un bien partagé
2. Ouverture au monde
3. conforter les dynamiques régionales
4. Bien-être et vivre ensemble
5. Transition écologique
6. Coopération
1. L'étalement urbain
2. Croissance démographique et
déséquilibres territoriaux
3. Accroissement de la mobilité
1. Concentration déconcentrée
2. Les portes (ports, aéroports…) comme
moteur de développement
3. Localisation des activités à partir des
infrastructures de transports
4. Un système physique structurant
(hydrographie, espaces ouverts)
1. Renforcer les allures métropolitaines
de la Flandre
2. Développer un aménagement du
territoire à l'échelle humaine valorisant le
cadre de vie
3. Rendre l'espace résilient
Questions clés
1. Démographie
2. Emploi/formation/ enseignement
3. Lutte contre la dualisation
4. Mobilité
5. Internationalisation
1. La Région et l'Europe
2. La région urbaine
3. L'économie et les R.& D.
4. Environnement et ressources
5. Institutions, associatons, participations
6. Modes de vies, individus et société
1. Comment influencer la croissance
future de la population, de la surface
bâtie, de l'économie et des transports
dans le cadre territorial défini en vue
d'assurer le bien-être de la population ?
2. Comment garantir à chaque région un
développement dynamique et harmo-
nieux ?
1) Renforcement de la structure urbaine
2) Préservation des espsaces ouverts
3) Renforcement de la structure
économique de la Flandre par la
concentration des activités
4) Optimalisation de la mobilité en
structurant l'urbanisation sur les réseaux
de transports collectifs et publics.
1. Croissance démographique sans
urbanisation supplémentaire et mettant en
place un progrès social équilibré
2. Réchauffement climatique et atténuer
les fragmentations spatiales
ParticipationConsultation internationale
Ateliers prospectifs
Ateliers de co-construction
Expertises externes
Ateliers prospectifs
Consultations règlementaires
Ateliers prospectifs
Démarche de voisinage
Coordination par le Comité interministériel
d'aménagement du territoire
Coopération supra-communale
Débats de sensibilisation de la population
(nouveau PDAT)
Enquêtes (10 000 répondants)
Débats
Partenariats et coopérations avec les
pouvoirs locaux et provinciaux
Mode de représentation
Principalement textuel
Sept cartes dont une carte de projets
Détails à la parcelle
Schémas concepts
Schématique et textuel
Textuel
Cartographique et détaillé
Schéma de synthèse des espaces
d'actions
Textuel
Cartographique et schématique
Principalement textuel illustré par des
schémas concepts
Cohérence des réflexionsDifficulté d'articuler les réflexions de
planification régionale aux procédures
normatives et sectorielles.
Démarche continue sur plus de dix ans
Difficulté d'articuler les réflexions de
planification régionale aux procédures
normatives sectorielles.
Flandre
6.471.996 au 1.1.16 (source Statbel)
478,63 hab/km²
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