BANC NATIONAL d’éPREUVE SAINT-éTIENNE
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LOGO BANC NATIONAL D’EPREUVE ET ENDOSSEMENT CCI
Hier Banc Offi c ie l d ’épreuve , aujourd’hui Banc National d’épreuve, cet établissement unique en France présente plus de 200 ans d’expérience dans le domaine de l’arme.Cette institution essentielle pour la sécurité des utilisateurs d’armes à feu est gérée depuis 1856 par la CCI Saint-étienne Montbrison.Si cette activité autour de l’arme reste majeure, le Banc National d’Epreuve a su se diversifier en orientant ses activités vers un créneau porteur, celui des essais de résistance des matériaux. Son savoir-faire appliqué à une activité nouvelle lui permet aujourd’hui de travailler avec de grands donneurs d’ordre. Labora-toire indépendant accrédité ISO 17025, employant des techniciens assermentés, le Banc National d’Epreuve compte des clients dans le monde entier.
depuis 1782
une référence
Un laboratoire d’essais
unique en France,
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Prix
: 10
,00
€
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BANC NATIONAL d’éPREUVE SAINT-éTIENNE
depuis 1782
une référence
Un laboratoire d’essais
unique en France,
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directeur de collection denis Tardy
RédactionSylvain Perret
IconographieAngel Sanheza - Banc d’épreuve de Saint-étienne
Composition graphique Jérôme dufêtre
avec la collaboration de Mélaine Brunel
Préface
nationales et internationales les plus sévères
en termes d’épreuve, de neutralisation, d’ho-
mologation et de résistance. L’investissement
constitue le deuxième volet de cette stratégie. Il
a notamment pour but de conforter le position-
nement du Banc sur la résistance balistique des
matériaux et, spécialité de niche à fort potentiel,
les tests aux armes blanches. Certification et
innovation, épreuve et résistance font le Banc
d’aujourd’hui et de demain. Il est tel que le sou-
haitent les élus de la Chambre de Commerce
et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison : une
entreprise pleinement consciente que son ave-
nir passe par une maîtrise toujours renforcée de
ses savoir-faire de base ainsi que sur une straté-
gie de diversification.
André Mounier, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie
Saint-étienne Montbrison
Le Banc National d’épreuve fait partie des établisse-
ments gérés par la Chambre de Commerce et d’Industrie
de Saint-étienne Montbrison. Plus de 150 années de vie
consulaire ne doivent pas masquer une origine plus loin-
taine encore, qui remonte à 1782.
Avec ses 232 années d’expérience industrielle dans la
très haute précision, le Banc National d’épreuve occupe
toute sa place au sein du tissu économique stéphanois :
celle d’un établissement high-tech, unique en France et
reconnu en Europe pour l’épreuve des armes, son sec-
teur d’activité traditionnel. Celle aussi d’une entreprise
qui, à partir de savoir-faire de pointe, se positionne
comme un grand de la résistance balistique des maté-
riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National
d’épreuve s’appuie d’abord sur un personnel hautement
qualifié, dépositaire de deux siècles de maîtrise tech-
nique qu’il perpétue en améliorant sans cesse l’image de
qualité attachée au Banc National d’épreuve. Celui-ci
s’appuie également sur deux outils : les certifications/
accréditations et l’innovation, c’est-à-dire la veille techno-
logique, la politique commerciale et l’investissement.
Les certifications et accréditations permettent de valider
des compétences de haut niveau et de fédérer dans
l’excellence l’équipe des salariés. Elles indiquent le haut
degré de technicité du Banc, qui satisfait aux normes
Le Banc National d’épreuve : plus de 150 ans d’innovation
6 7
SommaireRemerciements
À Patrice Renaudot, directeur, et à l’ensemble
du personnel du Banc National d’épreuve de
Saint-étienne.
À la ville de Saint-étienne et au Musée d’art
et d’industrie, en particulier à Nadine Besse,
conservateur en chef, et éric Perrin, attaché de
conservation, pour l’aide à la documentation.
À Maurice Forissier, historien de l’arme.
Préface André Mounier 5
Remerciements 6
Avant- Propos 8-9
L’HISTOIRE dU BANC d’éPREUVE 10-27
À l’épreuve du pouvoir... 12-15
… et des évolutions technologiques 16-21
Une démarche qualité avant l’heure 22-27
AUJOURd’HUI ET dEMAIN 28-51
L’épreuve : certifier la conformité de l’arme 30-31
Neutraliser en préservant l’esthétique de l’arme 32-35
Une diversification réussie 36-51
ANNExES 52-61
8 9
Avant-propos
est gérée depuis 1856 par la Chambre de Commerce
et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison. Mais l’origine
de l’épreuve remonte bien au-delà. On peut même dire
que dès qu’il y a eu fabrication d’armes, celles-ci ont été
éprouvées, au besoin devant le client, pour attester de
leur solidité.
Si la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-
étienne Montbrison a reçu la charge d’administrer le
Banc d’épreuve et d’apposer sur les armes le poinçon
permettant de les commercialiser, c’est afin d’améliorer
les garanties offertes aux utilisateurs d’armes à feu. À la
mort de Merley-duon, troisième éprouveur des armes
de commerce, fonction instituée en 1782 par une ordon-
nance royale, les instances professionnelles et certains
fabricants manifestent leur souhait de voir l’épreuve
gérée par la ville. Mais le maire d’alors sollicite l’assem-
Une institution unique en FranceAucune arme civile produite en France ne peut
être commercialisée sans avoir subi avec succès
« l’épreuve », c’est-à-dire un tir d’essai destiné
à vérifier la solidité de l’arme, et en particulier
celle du canon, de la bascule et du bloc de
culasse. Ainsi, chaque année, le Banc National
d’épreuve de Saint-étienne teste-t-il quelque
60 000 armes. Une partie, importante, sont des
armes d’importation dont l’épreuve du pays
d’origine n’est pas reconnue en France ; comme
par exemple les états-Unis ou la Chine.
Cette institution, unique en France et essentielle
pour la sécurité des utilisateurs d’armes à feu,
blée consulaire, estimant qu’elle était la mieux placée
pour gérer cette institution. Cette solution est entérinée
par l’état au moyen d’un décret en date du 30 août
1856. Un siècle et demi plus tard, il s’avère que ce choix
a été le bon. A côté du poinçon de l’épreuve standard,
s’est imposé, y compris à l’étranger, celui réservé aux
armes produites à Saint-étienne comme signe de qua-
lité. La Chambre de Commerce et d’Industrie a égale-
ment su maintenir cette institution malgré les tergiversa-
tions législatives sur le caractère obligatoire ou non de
l’épreuve des armes de commerce, et en faisant face
aux soubresauts de l’histoire. Les périodes de guerre
ont effectivement suspendu provisoirement l’activité du
Banc d’épreuve, centrée sur les armes civiles, à l’excep-
tion notable de la guerre de 1870 où, au contraire, le
savoir-faire du Banc d’épreuve a été largement exploité
puisque des millions de fusils destinés aux
troupes sont passées par Saint-étienne pour y
être éprouvés.
La Chambre de Commerce et d’Industrie est
surtout parvenue à maintenir une dynamique
à cette institution qui, si elle avait dû se conten-
ter de la seule épreuve des armes à feu de
petit calibre aurait du voir son activité réduite
à peau de chagrin. Bien au contraire, le Banc
d’épreuve, qui emploie aujourd’hui 25 per-
sonnes, a su développer de nouvelles activités,
que ce soit dans le domaine de l’armement ou
de la résistance balistique des matériaux.
1110
L’HISTOIRE dU BANC d’éPREUVE
Alors que certaines vénérables institutions n’ont que peu souffert des vicissitudes de l’histoire d’autres, comme le Banc National d’épreuve de Saint-étienne, ont connu une trajectoire beaucoup moins linéaire, ayant à faire face aux tumultes de l’Histoire, petite ou grande.
L’activité concernée explique cette situation : domaine jugé stratégique par l’état, la fabrication des armes, son contrôle, et le suivi de sa qualité ont fait l’objet d’innombrables textes de loi, allant du régime de sur-veillance le plus strict à une grande liberté offerte aux fabricants et artisans. Le Banc National d’épreuve a du s’adapter à ces multiples changements législatifs et règlementaires, en même temps qu’il a su intégrer et ac-compagner les évolutions techniques dans le domaine de l’armurerie.
À l’épreuve du pouvoir…
… Et des évolutions technologiques
Une démarche qualité avant l’heure
12 13
ser dans la durée. Ainsi, après que le comte de Verdun,
commandant du Lyonnais, ait imposé cette obligation
en 1700, l’épreuve retrouve son caractère facultatif un
quart de siècle plus tard. Pourtant, en 1741, le comman-
dant du Lyonnais produit une ordonnance rétablissant
l’obligation de l’épreuve qui perdurera plus d’un demi-
siècle. La Révolution française vient y mettre un terme.
durant quelques temps, seule la fabrication des armes
de guerre est autorisée…
Si l’épreuve des armes de commerce n’est pas remise
en cause avant 1789, un événement majeur intervient
en 1782 : par ordonnance du roi, l’épreuve des armes
de guerre sera désormais différente de celle des armes
bourgeoises. Cette décision vise notamment à pacifier
les relations entre les fabricants d’armes et l’état. Ceux-ci,
depuis que le pouvoir a rendu obligatoire l’épreuve des
armes du commerce, n’ont eu de cesse d’obtenir le réta-
À l’épreuve du pouvoir…L’histoire du Banc d’épreuve, et de l’épreuve
en général est largement marquée de l’em-
preinte du pouvoir étatique, et pour cause. Le
pouvoir, royal à l’époque, porte une attention
toute particulière à la fabrication des armes,
qu’il contrôle en fait totalement, y compris celles
destinées à la chasse. Ainsi dans la seconde
moitié du xVIIe siècle, le contrôle de la solidité
des canons est-il assuré par « l’éprouveur de la
ville de Saint-étienne », dépendant directement
du commissaire du roi. Celui-ci assure indifférem-
ment l’épreuve des armes de guerre comme
celle des armes dites bourgeoises.
Pour autant, l’obligation de l’épreuve pour les
armes du commerce aura grand mal à s’impo-
blissement de son caractère facultatif, expliquant notam-
ment que la charge utilisée pour éprouver les armes
civiles était trop forte puisque identique à celle fixée pour
l’épreuve des armes de guerre, plus résistantes. Il en résul-
tait pour eux un taux important de canons abîmés lors de
l’épreuve et donc une augmentation très sensible des
coûts de production.
Augustin Merley, canonnier de son état, sera le premier
éprouveur des armes du commerce. Nommé à cette
fonction le 30 août 1782, il l’assumera, malgré une inter-
ruption durant la période révolutionnaire (il doit livrer en
1789 la poudre et le plomb en sa possession), jusqu’en
1811.
Rétablie en 1797 après une période de liberté quant à
la manière de tester la résistance des canons, l’obligation
de l’épreuve s’interrompra à nouveau en 1870, lorsqu’un
décret libéralisera la fabrication, le commerce et la vente
des armes. L’état entre alors de nouveau dans
une période d’hésitation puisque quelques mois
plus tard, en 1871, ces dispositions sont abro-
gées. Finalement, en 1885, sous la pression des
armuriers, le Parlement libéralise la fabrication
et le commerce des armes civiles. Et l’administra-
tion considère, en 1889, que ce texte supprime
également l’obligation de l’épreuve. Au grand
damne des fabricants qui, même s’ils protestent
souvent jusqu’à cette date contre le caractère
excessif de la charge utilisée pour l’épreuve,
n’auront de cesse de réclamer le rétablissement
de celle-ci. Ils obtiennent partiellement gain de
cause en 1895, lorsqu’un décret vient rendre
l’épreuve non pas obligatoire mais officielle.
Il s’agissait alors de redorer le blason du
poinçon stéphanois à l’étranger. En même L’H
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Statut du Banc d’épreuve…Le Banc d’épreuve est un établissement public géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison qui en assure la gestion depuis 1856. Mais compte tenu de la mission régalienne assurée par la structure –épreuve des armes, contrôle de la fabrication des cartouches et neutralisation- celle-ci est placée sous la tutelle de l’état, et plus particulièrement du ministère de l’économie, des Finances et de l’Industrie. d’ailleurs, l’en-semble des textes régissant le fonctionnement du Banc
temps que l’état renouvelle à la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Saint-étienne
Montbrison son autorisation de gérer le Banc
d’épreuve (ce qu’elle fait déjà depuis 40 ans), il
autorise la Chambre de Commerce de Paris à
créer une structure identique.
Les armuriers devront attendre l’arrêté du 2
juillet 1960 pour voir rétablie l’épreuve obli-
gatoire. En 1973, le Banc d’épreuve parisien
revient dans le giron stéphanois. La Chambre
de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne
Montbrison, à la demande de celle de Paris,
en assure la gestion. Finalement, la décision
est prise en 1978 de le fermer pour ne conser-
ver que le Banc d’épreuve de Saint-étienne
qui retrouve ainsi son rayonnement national.
d’épreuve, comme ceux précisant les procédures à suivre pour la vérification des armes comme pour leur neutrali-sation sont soit des lois votées par le Parlement, soit des décrets ou arrêtés signés du Gouvernement. Toutefois, une partie de ce travail de normalisation n’est en fait qu’une retranscription, en droit français, des règles éla-borées au niveau international par la CIP, la Commission Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu portatives.
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charge cinq à six fois supérieure à celle recommandée
aux chasseurs. Ces derniers pouvaient, par manque
d’attention ou de savoir-faire, mettre trop de poudre et
ainsi risquer de voir le canon de leur fusil leur exploser
entre les mains. Ainsi l’épreuve fonctionna-t-elle durant
des siècles.
Mais avec l’apparition des armes se chargeant par la
culasse, comme les fusils de type Lefaucheux, l’épreuve
des armes de commerce a dû évoluer afin de continuer
de garantir aux consommateurs un niveau de sécurité
optimum dans l’utilisation de leur fusil. Il a également été
nécessaire de revoir la puissance de l’épreuve afin de la
mettre en adéquation avec le nouveau mode de char-
gement et l’utilisation de cartouches. Si l’affaire paraît
aujourd’hui évidente, le chemin fut long pour aboutir et il
s’écoula une trentaine d’années avant que ne se mette en
place ce qui deviendra l’épreuve des armes finies.
En effet, dès le début des années 1860 un
certain nombre d’acteurs de l’armurerie sté-
phanoise attirent l’attention de la Chambre
de Commerce et d’Industrie, alors toute jeune
responsable de l’épreuve des armes, de la
nécessité d’adapter cette dernière aux nou-
velles évolutions techniques. S’il est nécessaire
d’éprouver la solidité du canon, il devient aussi
indispensable de tester celle du mécanisme de
fermeture de l’arme qui, jusqu’alors était inexis-
tant.
En outre, de nouvelles interventions ont lieu
postérieurement à l’épreuve des canons en
jambe, comme le fraisage des chambres. Cette
opération consiste à usiner l’espace dans
lequel va se loger la cartouche en enlevant
au canon environ un millimètre de métal. Or il se doc
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… Et des évolutions technologiquesSi l’état, à travers son pouvoir législatif et régle-
mentaire, a joué un rôle déterminant dans l’his-
toire de l’épreuve des armes bourgeoises, les
évolutions techniques ont également influé de
manière extrêmement forte sur l’épreuve, dont
l’objectif est d’assurer la sécurité de l’utilisateur
de l’arme.
Ainsi, dans le cas des canons à baguette,
c’est-à-dire ceux se chargeant par la bouche,
la préoccupation de l’institution en charge
de l’épreuve était de vérifier s’ils étaient en
mesure de résister à une surcharge de poudre
accidentelle. C’est dans cette perspective que
l’épreuve de ces canons se faisait avec une
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les canons ont donc du évoluer. Une autre évolution, beaucoup plus récente, est l’utilisation -rendue obliga-toire- de billes d’acier et non plus de plomb pour les tirs effectués en zones humides, afin de préserver l’envi-ronnement. Le Banc d’épreuve de Saint-étienne a une nouvelle fois eu un rôle important à jouer pour tester la résistance d’anciens canons à cette nouvelle contrainte et ainsi garantir la sécurité des chasseurs.
L’unité géographique autour de l’épreuveLongtemps la production de canons s’est dévelop-pée, sur Saint-étienne et sa région, le long des berges du Furan, les artisans utilisant l’eau de ce dernier pour entraîner leurs meules et martinets. Mais cette « orga-nisation » de fabrication s’est vite posée en obstacle à un véritable contrôle de la part de l’état sur la qualité
trouve que c’est justement cet endroit (le ton-
nerre) qui doit résister à l’explosion de poudre
devant permettre l’éjection de la munition.
Par ailleurs, l’usage d’une charge de poudre
extrêmement forte ne se justifie plus dans la
mesure où les chasseurs utilisent, avec les fusils
de type Lefaucheux, des cartouches dont l’une
des qualités est de limiter à leur propre conte-
nance la quantité de poudre pouvant être
utilisée. Il devient dès lors inutile d’employer de
fortes charges, causant par ailleurs un taux de
réformes important de canons lors de l’épreuve.
La Chambre de Commerce et d’Industrie était
en passe de parvenir à imposer auprès des
pouvoirs publics cette réforme de l’épreuve
lorsque le Parlement adopta la loi de 1885 sur
la libéralisation du commerce et de la fabrica-
tion des armes, dont la conséquence fut de supprimer
le caractère obligatoire de l’épreuve… Et malgré un
nouveau rapport en date de 1893, elle ne parvint pas
à obtenir le rétablissement de l’épreuve obligatoire des
armes finies.
Pour autant, l’organisation consulaire organisa à ses frais
(recherche et développement, achat de matériel) une
épreuve des armes finies se chargeant par la culasse,
avec un protocole de charge de poudre spécifique,
l’idée étant d’accompagner l’industrie de l’armurerie
dans ses mutations.
de la même manière, l’évolution des techniques et pro-
duits utilisés dans la confection des cartouches ont-ils
influencé l’épreuve des armes. La première mutation
importante à prendre en compte fut l’utilisation de la
poudre sans fumée, plus puissante que la poudre noire.
Les pressions d’épreuve auxquelles devaient être soumis
des armes fournies au Roi. C’est ainsi que les
différents corps de métiers intervenant dans
le processus de fabrication des canons vont
être regroupés, en l’occurrence à proximité de
l’Heurton, lieu où étaient éprouvées les armes.
Et toute la vie artisanale va s’articuler autour de
ce qui devient le Banc d’épreuve. Les allers et
retours entre les artisans eux-mêmes, mais éga-
lement avec le Banc d’épreuve, sont nombreux
et il convient, pour des questions de délais et
de coût de fabrication que cette production
soit organisée avec une certaine unité géogra-
phique.
La création, dans les années 1880 -1885 des
grandes sociétés d’armurerie va changer la
donne et avec l’arrivée d’entreprises comme
Manufrance, darne, ou plus tard Verney-
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autour d’un mandrin une bande de métal, pour ensuite la souder à la forge. Cette seconde technique permet de gagner en solidité grâce d’une part à l’utilisation d’une bande de métal beaucoup moins large que la précé-dente – donc qualitativement plus homogène - et d’autre part à la forme de la soudure. Une variante réside dans la technique du damas, consistant à mélanger des fers de nature différente, mêlant souplesse et rigidité.A la fin de la première moitié du xIxe siècle, alors que la révolution industrielle bat son plein dans le bassin sté-phanois, de grosses acieries développent un nouveau procédé de fabrication, d’abord pour les canons d’artil-lerie : on fond une barre d’acier que l’on fore ensuite en son centre. dès 1856, ce procédé est adapté aux canons destinés aux armes à feu portatives, avec une pleine fiabilité technique grâce aux travaux de Frédéric-Guil-laume Kreutzberger, ingénieur mécanicien au service de l’Artillerie et des maîtres de forge Hyppolite Pétin et
Carron, on passe de la production purement artisanale à une production mécanisée, regrou-pant par ailleurs au sein d’une même entité, les différents corps de métiers. Entre les quartiers de Chavanelle et Saint-Roch, où s’est organisé le quartier des armuriers, la place manque. Ces grande sociétés s’éloignent donc un peu, pour bénéficier de davantage d’espace, et vont s’installer cours Fauriel. En même temps qu’elles quittent le quartier des armuriers, elles s’éloignent du Banc d’épreuve. Toutefois, l’aug-mentation des volumes leur permet de s’affran-chir de la nécessaire proximité avec celui-ci dans le cas d’une production artisanale.Cette évolution a trouvé son terme avec la localisation actuelle de l’épreuve des armes. Après s’être installé en 1782 place Chavanelle, puis en 1797 rue de l’Heurton, où il sera recons-
truit en 1903 pour accompagner son développement, le Banc Officiel d’épreuve des armes à feu a été démé-nagé en 1988 dans la zone industrielle de Molina-La Chazotte, en périphérie de la ville. Les artisans armuriers stéphanois sont désormais peu nombreux et le Banc d’épreuve ayant un rayonnement national, il lui fallait gagner en accessibilité.
Les trois âges du canonL’évolution des méthodes de fabrication des canons a eu une influence sur l’épreuve.Les premiers canons étaient forgés à chaud suivant deux techniques différentes. La première, dite « à la tuile », consistait à refermer, dans le sens de la longueur, une bande de métal autour d’un mandrin, pour la sou-der ensuite à la forge. Vers 1760, apparaît la seconde technique de forgeage à chaud avec les canons dits « à ruban », pour lesquels on enroule de manière hélicoïdale
Jean-Marie Gaudet. Cette nouvelle méthode sera mise en application à grande échelle avec le fusil Chassepot, modèle réglementaire 1866. Elle permet de gagner à nouveau en solidité grâce à l’absence de soudure.Enfin arrive le procédé de l’étirage à froid. Le fabri-cant part d’une petite barre de métal qu’il fore en son centre, pour ensuite la passer dans une marteleuse permettant d’arriver, à froid et sans opération complémentaire, à un canon fini. C’est la technique utilisée aujourd’hui pour la fabrication des canons.
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Les armuriers prennent l’initiativeL’épreuve des armes à feu est aussi ancienne que leur fabrication, les armuriers ayant, dès l’origine, perçu la nécessité de vérifier la résistance des canons. Exerçant ainsi un contrôle qualité de leurs produits, ils offraient en outre aux acheteurs des garanties sur l’arme acquise. Si canonniers et marchands ont souvent été en désaccord avec les autorités en charge de l’épreuve, principale-ment pour des questions de coût et de force de charge, ils se sont rapidement rendus compte de l’intérêt que représentait l’apposition sur les canons de leurs armes du poinçon de l’épreuve de Saint-étienne.Un premier exemple est fourni par la demande des canonniers et marchands stéphanois faite en l’An V (1797), après que le conseil municipal ait interdit toute forme d’épreuve en ville compte tenu des pratiques anarchiques s’étant développées. des témoignages relatent ainsi que les armuriers allaient jusqu’à tirer par la fenêtre de leurs ateliers ou appartements pour éprou-ver leurs armes. Les acheteurs réclamaient que figure
Une démarche qualité avant l’heure d’abord imposée par l’état afin de contrôler la qualité de la fabrication des armes à feu et d’asseoir plus fermement sa mainmise sur cette production, l’épreuve a ensuite été uti-lisée par les fabricants comme un label de qualité, devant faciliter le rayonnement de la production stéphanoise à l’étranger. Les Bancs d’épreuve de divers pays européens - il en existait en France mais également en Bel-gique, en Angleterre ou en Italie - ont en outre été à l’origine d’un des tous premiers systèmes normatifs internationaux avec la CIP (Commis-sion Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu portatives), préfigurant ainsi ce que sera ultérieurement la coo-pération européenne dans bien d’autres domaines.
sur leur arme le poinçon de l’épreuve stéphanoise… Un autre exemple est donné avec le vote de la loi de 1885 sur la libéralisation de la fabrication et de la vente des armes à feu. L’interprétation qui en fut faite en 1889 par l’administration suscita un vaste mouvement de protesta-tion chez les armuriers. Celle-ci jugea effectivement que ce texte, en même temps qu’il enlevait toute contrainte en matière de fabrication et de vente des armes à feu, supprimait l’obligation de l’épreuve. Les professionnels jugèrent qu’une telle position portait préjudice à leur acti-vité et tentèrent, vainement, de faire rétablir l’obligation de l’épreuve.A l’époque déjà, les armes circulaient en Europe et des pays tels que l’Angleterre ou la Belgique imposaient la double épreuve des canons, sans pour autant fixer plus de contraintes qu’en France en matière de fabrication et de vente. dans un rapport remis en 1893 aux membres du Comité consultatif des arts et manufactures, les diri-geants de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison expliquent que « si nous n’avons pas d’épreuve officielle en France, toute exporta-
tion nous devient impossible […] Les armes fran-çaises seront tenues de subir partout l’épreuve officielle imposée aux produits indigènes. Il n’est pas besoin de vous démontrer que cette épreuve faite sans soin et par des concurrents intéressés à démontrer que les produits français sont de qualité inférieure donnerait des résul-tats tels que nos fabricants seraient désormais obligés de renoncer à toute exportation et de se contenter du marché national ».Convaincue de la nécessité de l’épreuve, la Chambre de Commerce et d’Industrie a donc maintenu le Banc placé sous sa responsabilité en 1856. Son activité est d’ailleurs restée soute-nue puisqu’à cette époque, la structure vérifiait annuellement 6 000 à 7 000 armes finies. des chiffres prouvant l’attachement des armuriers stéphanois au poinçon du Banc d’épreuve de leur ville. Cette obstination leur a d’ailleurs permis d’obtenir, en 1895, une demi victoire puisqu’à cette date est publié un décret rendant L’
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T), une marque symbolisait également l’épreuve supé-rieure, une autre celle des armes finies, et ainsi de suite. Aujourd’hui, le tableau des poinçons du Banc d’épreuve de Saint- étienne compte pas moins de dix-huit poinçons différents, allant de l’épreuve ordinaire à l’épreuve billes d’acier, et de l’arme à canon rayé au canon lisse. Mais la fonction du poinçon a également évolué vers une sorte de garantie d’appellation d’origine, témoignant que l’arme a bien été fabriquée à Saint-étienne. Si en 1782, lorsqu’est institué le poinçon de l’épreuve stéphanoise, il n’existait qu’une seule marque d’épreuve portant les armes de Saint-étienne ainsi que les initiales de l’éprou-veur, les fabricants d’armes foréziens finissent un siècle plus tard, par demander que ce poinçon aux armes de la ville soit réservé à la production locale. Les importa-tions d’armes étrangères se multipliaient et les armuriers stéphanois ne voulaient plus que cette production venue d’ailleurs porte le même label.Ainsi en 1879, un poinçon spécifique est-il créé pour les armes étrangères (palmes accompagnées des lettres
l’épreuve non pas obligatoire mais officielle. Vingt ans plus tard, en 1914, la Convention internationale de Bruxelles viendra mettre un terme, au moins partiellement à cette situation ambiguë. La signature de ce traité –dont la mise en œuvre sera interrompue par la Première Guerre mondiale– prévoit la reconnaissance réciproque des poinçons de l’épreuve dans chaque pays signataire.
Le poinçon Initialement conçu comme preuve du passage de l’arme à l’épreuve, le poinçon a vu son rôle s’enrichir considérablement au fil des années. Ainsi les marques d’épreuve se sont-elles mul-tipliées en même temps que se diversifiaient les types d’épreuve : un poinçon indiquait l’épreuve des canons en jambe à l’état brut, d’autres faisaient apparaître le type de poudre utilisée (poudre noire, poudre pyroxilée, poudre
AE), comme pour les armes françaises autres que celles fabriquées à Saint-étienne (palmes accompagnées de lettres AF). A compter de cette date, seule la production locale pouvait bénéficier du poinçon aux armoiries de la ville suivi de la mention Saint-étienne.M. Gras, ancien secrétaire général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne Montbrison témoigne ainsi que « cette empreinte était connue des peuples les plus étrangers à notre langue et aux carac-tères de notre écriture. Elle pouvait à elle seule rappeler à un grand nombre de consommateurs l’ancienne répu-tation de nos fabriques »,
Un effort de normalisation internationaleL’instauration de normes internationales pour l’épreuve des armes à feu civiles préfigure d’une certaine manière les efforts déployés par la suite par les pays européens pour apporter davantage de fluidité dans les échanges commerciaux et offrir davantage de garanties aux
consommateurs dans le cadre de la CEE puis de l’Union européenne. C’est dans un pre-mier temps de manière informelle, au cours du xIxe siècle, qu’un certain nombre d’états euro-péens ont reconnu, sur leur territoire, la validité de l’épreuve appliquée aux armes importées de pays voisins. Mais compte tenu de l’évolu-tion des échanges, des techniques et surtout des exigences croissantes en matière de sécu-rité, il devenait nécessaire de donner un cadre formel à ces accords.C’est ainsi que quelques états, à travers leurs bancs d’épreuve respectifs, ont voulu créer une norme qualité internationale. Cette volonté a débouché en 1910 sur la réunion, à Bruxelles, du premier Congrès international des Bancs d’épreuve des armes à feu. Sept pays se retrouvent ainsi réunis et formulent, à l’issue de leurs travaux, les trois objectifs suivants : com-parer les appareils de mesure des pressions L’
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portatives (CIP). La première session de cette organisation ne se tiendra qu’en 1929, avec sept pays autour de la table. Mais là encore, les vicissitudes de l’histoire viennent perturber son fonctionnement. La quatrième session, qui devait se dérouler en Italie en 1933 n’a finalement pas lieu. Elle se tiendra vingt-trois ans plus tard à Bruxelles et sera l’occasion d’initier un toilettage du texte de 1914, dont la nouvelle mouture sort en 1969.Les deux guerres mondiales n’auront donc pas eu raison de la CIP, dont le siège est en Belgique, à Bruxelles très exactement, et qui compte aujourd’hui quatorze membres : la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Fédé-ration de Russie, la Slovaquie, la République Tchèque, l’Autriche, la Finlande, le Chili et les émirats Arabes Unis.Non seulement ces pays, en signant la convention de Bruxelles, reconnaissent mutuellement la validité, sur leur territoire, des poinçons d’épreuve des autres états signataires, mais en plus ils ont choisi de déléguer à la CIP le soin de fixer les règles de l’épreuve des armes à
auxquelles sont soumises les armes lors de l’épreuve ; fixer quelles doivent être ces pres-sions minimales ; et déterminer le nombre, le genre et la nature des épreuves à pratiquer.L’année suivante, lors de la première réunion de la Commission technique internationale des Bancs d’épreuve des armes à feu, les représen-tants des états engagés dans cette démarche se livrent, durant plus d’un mois, à de multiples essais et mesures, avec l’idée d’aboutir rapide-ment à une série de conclusions devant servir à la rédaction d’une convention internatio-nale. Les bases de cette dernière sont jetées l’année suivante et débouchent sur la signature d’un traité par quatre pays le 15 juillet 1914 : la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie.La Première Guerre mondiale vient jeter le trouble et empêche toute nouvelle réunion de ce qui a été baptisé Commission Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu
feu portatives civiles. Les états ne font donc désormais qu’intégrer dans leur législation nationale les nouvelles normes produites par la CIP. C’est ainsi que les bancs d’épreuve, dont celui de Saint-étienne, se retrouvent à l’origine d’une initiative avant-gardiste de création d’un système de normes qualité à l’échelle internationale, dont la finalité est de protéger les utilisateurs d’armes à feu civiles que sont notamment les chasseurs.
Les modèles français, belges et anglaisLa France fut l’un des tous premiers pays à se doter d’un Banc d’épreuve avec la Belgique et l’Angleterre. Si l’acte de naissance du Banc d’épreuve de Saint-étienne est fixé à 1782 avec la nomination d’Augustin Merley, celui du Banc d’épreuve de Liège, en Belgique, remonte à 1672, année où le prince-évêque Maximilien rend obligatoire l’épreuve des canons équipant les armes bourgeoises. Ces trois pays ont très tôt servi de référence en matière de contrôle des canons et des armes, influençant au fil des siècles de nombreux autres pays, principalement
européens. Aujourd’hui, les institutions de ce type se sont multipliées et quatorze pays adhèrent à la CIP. Mais certains possèdent plusieurs bancs d’épreuve, contrairement à la France ou à la Belgique qui ont fait le choix d’une structure unique. Ainsi la Grande-Bretagne en compte-t-elle deux (Birmingham, le plus ancien, et Londres), tout comme l’Autriche, La Fédération de Russie compte quatre bancs d’épreuve alors qu’en Allemagne on en dénombre pas moins de sept ! Mais d’autres pays, bien que gros pro-ducteurs d’armes, ne possèdent pas de banc d’épreuve. On peut citer, dans cette catégo-rie, les états-Unis, acteur majeur de ce secteur d’activité, la Chine ainsi que la Turquie. Leur pro-duction, afin d’être distribuée dans l’Hexagone, doit donc passer avec succès l’épreuve à Saint-étienne.
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AUJOURd’HUI ET dEMAIN
depuis 1856 et le rattachement du Banc National d’épreuve à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne, l’activité de l’institution a notablement évolué afin de s’adapter aux nouvelles normes légis-latives et règlementaires, mais aussi pour compenser la forte baisse de volume en matière d’épreuve des armes à feu. Ainsi, en un siècle, le nombre d’armes éprouvées dans la capitale forézienne est-il passé d’en moyenne 70 000 en 1905 à 400 000 en 1978. Une évolution due à la baisse importante du nombre d’ar-muriers dans la région stéphanoise qui ne compte plus aujourd’hui qu’une dizaine d’artisans, quelques répara-teurs et moins de dix industriels ou importateurs, quand en 1950, 110 à 120 fabricants étaient inscrits sur les registres de la Chambre syndicale de l’arme et qu’une centaine d’autres travailleurs indépendants produi-saient eux aussi quelques armes. Les compétences ac-quises en 150 ans au sein du Banc National d’épreuve lui ont permis, moyennant une réflexion prospective sur les nouveaux marchés à conquérir, d’élargir son offre, que ce soit dans le domaine de l’armement ou bien en dehors, pour tout ce qui touche à la résistance balis-tique des matériaux.
L’épreuve : certifier la conformité de l’arme
Neutraliser en préservant l’esthétique de l’arme
Une diversification réussie
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L’épreuve : certifier la conformité de l’armeRégie par un cadre réglementaire strict,
l’épreuve des armes du commerce n’a, finale-
ment, que peu varié au fil des siècles. Les prin-
cipaux changements ont principalement visé à
utiliser les avancées technologiques, mais les
contrôleurs, tous assermentés, ont dû intégrer
un savoir-faire traditionnel encore très présent.
Enregistrées à leur arrivée au Banc Natio-
nal d’épreuve, les armes subissent un premier
contrôle avant tir : il s’agit de vérifier le calibre
des canons et de rechercher, visuellement,
d’éventuels défauts à l’intérieur de ceux-ci et
qui ne peuvent être repérés qu’ainsi, en faisant
appel à un jeu d’ombre et de lumière. Pour les
contrôleurs, il s’agit d’un apprentissage long,
fruit de plusieurs années de pratique.
L’arme passe ensuite au stand de tir, où deux
cartouches sont tirées pour chaque canon.
Celles-ci contiennent une charge supérieure
à celles disponibles dans le commerce. Cette
étape réalisée, l’arme retourne auprès du
contrôleur pour une nouvelle vérification de
visu des canons, afin de détecter par exemple
une éventuelle déformation.
L’utilisation de calibres vérificateurs permet
d’observer si les cotes de sécurité sont res-
pectées. Par ailleurs, le tir permet de tester
la percussion, le chambrage et de détecter
d’éventuelles fuites de gaz à l’arrière de l’arme.
Autrefois, les contrôleurs « sonnaient » aussi les
canons. Il s’agissait d’un contrôle à l’oreille per-
mettant de détecter, suivant la sonorité émise,
une éventuelle faiblesse. Là encore, une longue
expérience était requise…
L’épreuve subie, l’arme passe ensuite au
marquage où elle reçoit le poinçon du Banc
National d’épreuve. Le contrôleur utilise une
machine effectuant de la micro-percussion
pour toutes les séries, moyennes ou grandes. Le
marquage manuel n’est maintenu que pour les
petites séries ou les pièces unitaires. Un certificat
d’épreuve est enfin délivré.
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Neutraliser en préservant l’esthétique de l’armedepuis près de trente ans, le Banc National
d’épreuve de Saint-étienne assume une autre
mission régalienne à côté de celle du contrôle
des canons : la neutralisation des armes de
première et quatrième catégories (A et B), c’est-
à-dire des armes de tir et de défense. Suivant
une procédure étroitement encadrée par la loi,
il s’agit pour les techniciens du Banc National
d’épreuve affectés à cette tâche de rendre
l’arme inapte au tir sans en changer l’aspect,
ceci afin de préserver l’esthétique de l’arme
qui, bien souvent rejoint une collection. Car en
dehors de quelques cas limités où une auto-
risation de détention a été accordée, peu de
particuliers en France sont aujourd’hui autorisés
à posséder de telles armes en état de fonction-
nement. Or, il n’est pas rare qu’au sein d’une
famille se transmette par voie d’héritage tel fusil
datant de la Première Guerre mondiale ou tel
pistolet que le grand-père avait soigneusement
conservé dans une malle au grenier.
Généralement, les armes sont adressées par
la poste au Banc National d’épreuve, démon-
tées et, comme le précisent les textes, dans deux
colis différents expédiés à 24 heures d’écart.
Pour les armes de poing, de type revolver, les
techniciens du Banc National d’épreuve pro-
cèdent en quatre grandes étapes : le canon
est obstrué à l’aide d’un bouchon à bille, les Neu
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même occasion toute entrée de munition ; une entaille
en « V » est pratiquée sous la chambre accompagnée
d’un point de soudure dans l’âme du canon et enfin, le
système de percussion (percuteur, extracteur et éjecteur)
est neutralisé. Chacune des pièces traitées reçoit un
poinçon.
chambres du barillet sont alésées par fraisage
afin d’élargir leur diamètre, le percuteur est sup-
primé et le canal de percussion bouché.
Pour les armes d’épaule, la première opération
consiste à rendre solidaires canon et carcasse
grâce à une goupille soudée interdisant par la
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Une diversification réussie
Le domaine de l’armementTrès tôt, les techniciens et ingénieurs du Banc National d’épreuve, très spécialisés dans leur domaine d’activité, s’imposent comme des partenaires de choix auprès des armuriers, notamment dans la phase de mise au point de nouveaux produits. Le Banc National d’épreuve des armes doit également répondre, dès la première moitié du xxe siècle, à des sollicitations de fabricants de cartouches afin d’effectuer des tests sur les munitions, accessoires indispen-sables de l’arme. Cette mission, d’abord déve-loppée dans un cadre purement commercial de prestation de service, s’inscrit dès 1981 dans un processus légal et réglementé puisque le Banc National d’épreuve se voit attribuer très officiel-lement le contrôle des munitions.Suivant le volume produit annuellement par le fabricant, il peut soit contrôler un échantil-lon de chaque nouveau lot produit lorsqu’il s’agit de petites quantités, soit homologuer le laboratoire de contrôle que le fabricant aura aménagé au sein même de l’usine, moyennant une visite régulière de ces installations. L’objectif est, comme les annexes qui ont pu être créées chez les plus gros industriels pour l’épreuve des armes, de réduire le va-et-vient des produits et les coûts de fabrication. Pour les munitions importées, le mode de fonctionnement est identique à celui des armes et il n’y a contrôle Un
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que lorsque celles-ci proviennent de pays non signataires de la convention de Bruxelles.Le Banc National d’épreuve de Saint-étienne qui neutralise depuis 30 ans des armes de pre-mière et de quatrième catégorie rajoute une corde à son arc en mai 2006 avec la neutra-lisation des armes embarquées. Il s’agit pour le Banc National d’épreuve de mettre en œuvre la législation sur les armes de deuxième caté-gorie, à l’instar des chars d’assaut dotés d’un canon. Ces dernières, qui bénéficiaient d’un certain flou réglementaire, ne doivent désor-mais plus être en mesure de tirer de munitions.Enfin, le ministère de la défense s’intéresse de près aux compétences développées par le Banc National d’épreuve puisque celui-ci est chargé d’assurer les tests de compatibilité entre les armes règlementaires équipant les troupes françaises, et les munitions achetées par l’Armée auprès de différents fournisseurs.
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Ouverture à de nouveaux champs d’activité La diversification du Banc National d’épreuve dans
le domaine de l’armement était naturelle parce que
connexe à son activité historique. Mais le savoir-faire
accumulé au fil des décennies a été adapté, avec succès,
à d’autres activités, notamment dans le domaine de la
résistance balistique des matériaux. Le virage, d’ailleurs
essentiel à l’équilibre économique de la structure, a été
amorcé au tout début des années 1990 et concerne des
activités purement civiles ou presque.
Essais de résistance de matériauxLes spécialistes du Banc National d’épreuve ont ainsi
pu réaliser des essais de résistance de peinture sur la
carrosserie des TGV pour le compte de la SNCF, mais
également des essais de tenue de vitres de sécurité équi-
pant des véhicules de transport public à l’instar des trains
express régionaux, des tramway ou des métros. Ces com-
pétences ont aussi été déclinées autour des pare-brise
de voitures, ou des capotages de machines-outils.
dans le domaine civil toujours et en liaison très étroite
avec les savoir-faire développés pour l’armement, le
Banc National d’épreuve assure le contrôle de pistolets
un peu particuliers tels que ceux destinés à l’abattage
des animaux ou bien ceux utilisés pour fixer des matériaux.
d’autres applications ont rapidement été trouvées dans
le domaine de la sécurité des personnes avec la réali-
sation d’essais de résistance de textiles techniques à la
pénétration des armes blanches ou encore de blindages de véhicules.Es
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Avoir développé une offre de services en matière civile a permis au Banc National d’épreuve de Saint-étienne de retenir l’attention des industriels du secteur de la défense. Ainsi l’établissement stéphanois met-il au service des armées ses compétences en matière d’essais de résistance des blindages de véhicules ou d’engins, qu’ils soient terrestres, marins ou aériens, ainsi que des éléments d’équipement des militaires à l’instar des gilets pare-balles, des lunettes et des casques. Les applications sont donc extrêmement larges et le Banc National d’épreuve s’est équipé
d’outils très spécifiques afin de les mettre en œuvre et d’explorer de nouveaux champs de développement. Il possède par exemple trois canons pneumatiques per-mettant d’envoyer de multiples projectiles en maîtrisant leur vitesse et la distance à laquelle ils doivent être pro-jetés.Au final, peu de concurrents peuvent se targuer d’avoir ainsi développé de telles compétences en Europe ; une petite moitié des Bancs d’épreuve existants ainsi que quelques rares laboratoires privés, peuvent se flatter de disposer de telles infrastructures.
Essais pour la protection des personnesCeux-ci se révèlent d’ailleurs aujourd’hui fort utiles pour asseoir le développement du Banc d’épreuve sur ce marché en croissance qu’est la protection des personnes.Que ce soit l’opérateur sur machine-outil qu’il convient de mettre à l’abri d’une projection de pièce, ou le passager de train, mais également l’agent des forces de l’ordre ou le militaire en opération, le Banc d’épreuve essaie de répondre au mieux aux attentes des industriels soucieux de placer leurs produits auprès d’un public exigeant. des industriels qui, d’ailleurs, sont pour un tiers d’entre eux étrangers.
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Expertise sur la résistance des gilets pare-ballesL’activité du Banc National d’épreuve liée à la résis-
tance balistique des matériaux s’est développée dans
des domaines extrêmement variés, mais l’institution sté-
phanoise travaille beaucoup pour les fabricants de gilets
pare-balles. Le marché est en pleine expansion, que ce
soit dans le domaine privé, pour fournir, par exemple les
sociétés de transport de fonds ou public pour les policiers
et militaires désormais largement dotés de cet équipe-
ment.
La mission du Banc National d’épreuve est d’attester,
à partir d’un échantillon de la production, d’un niveau
de résistance du gilet pare-balles, que ce soit contre
des munitions projetées par des armes de poing ou
des armes longues. Les essais réalisés à Saint-étienne
prennent en compte soit les exigences fixées par le cahier
des charges du client final, soit une norme américaine
appelée N.I.J.
Pour réaliser ces opérations de test, le Banc National
d’épreuve a travaillé durant près de deux ans à peaufi-
ner une méthodologie permettant de garantir le niveau
de fiabilité maximum. Les opérations d’épreuves sont
effectivement réalisées dans des conditions de mise en
œuvre particulièrement délicates, compte tenu du fait
que les tests sont effectués sur des gilets posés sur un bloc
de pâte. L’existence ou non de déformations permet de
déterminer l’efficacité du gilet pare-balles.
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Essais de résistance à l’arme blancheLes menaces d’agression par armes blanches augmen-tant, la protection individuelle des forces de l’ordre et de sécurité ne doit plus seulement présenter de très bonnes performances balistiques mais aussi des propriétés anti-perforation aux couteaux, pointes et objets tranchants.Le Banc National d’épreuve a donc investi dans un équi-pement permettant de réaliser ces essais à différents niveaux d’énergie et de certifier les produits de ses clients selon les normes britannique et nord-américaine faisant référence dans le domaine.
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ANNExESLes archives du Banc National d’Epreuve renferment des trésors d’histoire, des déclarations de marchands d’armes à l’arrêt du Conseil d’Etat du roi de 1782 ou encore le décret impérial de 1856
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- Vérifiez que votre arme soit éprouvée par un Banc d’épreuve de la C.I.P.
- Toute modification ou réparation d’une pièce de sécurité rend la réépreuve obligatoire et, en cas de doute, le Banc National d’épreuve peut à tout moment tester votre arme ; ce der-nier conseille une réépreuve après 30 ans.
- N’utilisez que les cartouches dont l’emballage arbore le sigle « C.I.P. » avec le nom du Banc National d’épreuve qui a réalisé l’homologa-tion du fabricant.
- Si vous rechargez vous-même vos cartouches, suivez scrupuleusement les instructions des manuels de rechargement ; pour plus de sécu-rité, le Banc National d’épreuve est à même de contrôler les pressions sur un échantillon-nage de vos munitions et de les comparer aux spécifications CIP.
- Le Banc National d’épreuve reste à votre dis-position pour toute information complémen-taire.
Plus d’informations sur le site internet du Banc National d’épreuve : www.banc-epreuve.fr
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Conseils aux chasseurs et tireurs sportifs
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5. 2e et 3e al., d’une part, que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective” et, d’autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustrations, “toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou
de ses ayants droit ou ayants cause est illicite” ( Art. 1-L.22-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants
du Code de la propriété intellectuelle.
Achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie Chirat en 2014
© - 1er édition
N° ISBN : 978-2-35740-370-3