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CHAPITRE 1
- Wolfgang Prost est né en 1941 à
Mannheim en Allemagne c’est un espion
israélien.
À sa venue en Israël avec sa mère, il prend
pour nom hébreu Ze'ev Gur Arie.
Il devient père de famille, il a un garçon
(Oded Gur Arie) et une femme, tous deux
israéliens. Sa principale mission se passe
en Égypte dans les années 70 où il épouse
Waldraut Neumann, une femme allemande.
Il est en réalité un espion, major au sein
du Mossad. Au Caire, où il ouvre un haras,
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il se fait passer pour un ancien nazi
allemand. Il mène ainsi une double vie
pendant quatre ans, ne revenant à Paris, où
se trouvent sa première épouse et son fils,
qu'à intervalle de plusieurs mois. Aucune
de ses deux épouses ne connaît l'existence
de l'autre femme.
En 1985, il est arrêté pour espionnage,
mais les Égyptiens le prennent pour un
Allemand enrôlé par le Mossad, avant de
découvrir qu'il est israélien. Prost est
condamné à la prison à vie et son épouse à
trois ans de prison. Tous deux sont libérés
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en 1988 lors d'un échange de prisonniers
suivant la Guerre des Six Jours. Son rôle
mondain au sein de la communauté
allemande d'Égypte lui vaut le surnom
d'"espion au champagne" lorsqu'il raconte
et publie ses souvenirs.
Jean Jacques Meïer attrapa un verre d’eau
qu’il but d’un coup et reprit :
- Ce livre de souvenirs c’est-ce qui vous
amène mon vieux Kaplan.
Kaplan alluma une cigarette et avec un
petit sourire enchaîna :
- Mon général, je ne suis pas critique
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littéraire.
- Pitoyable murmura Meïer et peu drôle
- Pardon
- T’occupes mon gars.
Meïer se leva et marchait sans regarder
Kaplan :
- Le problème Prost est chez nous et il
faut le faire sortir, ce livre de souvenirs
n’est pas, vous vous en doutez à l’eau de
rose…
- Je vois des révélations importantes
- Du secret défense pour tout dire. Il est
venu passer quelques jours de vacances et
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maintenant il se retrouve coincer, il faut
l’emmener en Angleterre mais pas par
l’Eurostar non par un chemin de
contrebandier dont je vous donnerai la
carte ensuite.
- Cette mission n’est pas évidente, le
service action aurait été plus…
Meïer tapa fortement avec sa canne :
- Suffit, espèce de jean foutre.
Kaplan versa une larme
- Les agents du service action sont trop
connus, il nous faut des lâches, des
minables, des inconnus j’ai donc
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immédiatement pensé à toi et à quelques
berdins qu’il va falloir que tu recrutes. 2
jours…
- C’est-à-dire
- Dans deux jours il faudra que ton équipe
soit constituée, à ce moment vous
reviendrez tous et je vous expliquerai la
mission en même temps que je vous
présenterai Prost, comme toujours si vous-
même ou l’un de vos agents étaient
capturés ou tués, le département d’état
nierait avoir eu connaissance de vos
agissements…
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- Oui je connais la fin, merci. Mon général.
Kaplan claqua des talons émit un pet et
s’en alla :
- Pauvre type dans quelques jours lui et ses
minables, heureusement, ne seront plus de
ce monde.
8
CHAPITRE 2
Kaplan était rentré chez lui, il avait vomi
tant la mission le dépassait totalement.
Après avoir bu son litre de Whisky, il
sortit un dossier noir, à l’intérieur des CV,
beaucoup de CV d’agents qui avaient déjà
donné un coup de main dans le passé,
quelquefois de façon désastreuse mais
c’est-ce qu’avait demandé le général Meïer.
Très vite Kaplan en retint quelques uns.
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- Si je comprends bien on va en chier
patron fit Audegond avec un fort accent
parigot
Kaplan péta, dans ces moments là il ne
pouvait retenir des gaz bruyants et
malheureusement fort odorants :
- Est-ce que vous avez vu la valise les gars
- J’en ai acheté une hier fit Jablonowicz
en rotant
Aussitôt un fort coup de pied dans ses
parties le fit taire
- Le film avec Marielle et Constantin
réalisé par Georges Lautner en 19...
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- Ta gueule Jean Marc, en effet c’est ça.
Jean Marc était féru en cinéma, est-ce
que son côté cinéphile l’aiderait pour cette
mission, rien n’était moins sûr.
Kaplan reprit la parole :
- Donc Prost à transporter d’un endroit à
un autre, les renseignements concernant
les endroits nous serons fournis au fur et
à mesure par des agents dormants
- C’est con il faut les réveiller fit Corbin
Jean Claude s’esclaffa devant tant
d’humour ce qui valut à Sylvie de lui
balancer :
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- T’es vraiment un con mon pauvre Jean
Claude
Jean Claude furieux essaya de gifler
Sylvie mais fut arrêté par Audegond qui lui
serra les bourses jusqu’à ce qu’il
s’évanouisse comme une merde sur la
moquette.
- Nous sommes 6, moi je resterai dans un
endroit tenu secret avec Prost, vous vous
aurez rendez vous, dès demain auprès
d’agent dormants qui vous fourniront à
chacun d’entre vous des renseignements,
dans deux jours quand vous aurez obtenu
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ces renseignements je vous téléphonerai
en les reconstituant nous saurons ou
amener Prost.
- J’ai mal faisait Jean Claude
- J’ai pas bien compris fit Sylvie
- Pas évident fit Corbin
- Je l’avais dit on va en chier fit Audegond
- Ca me fait penser à un James Bond
Dix minutes après chacun s’en allait chez
soi lire leurs instructions envoyées et
déposées par un messager. Il faisait froid,
il pleuvait…un signe, peut être ?
20
CHAPITRE 3
Meïer était un baroudeur qui avait
appartenu aux Forces Spéciales. C’est
curieusement là qu’il avait rencontré les
cinq comparses, Sylvie ayant été recueilli
bien plus tard, alors qu’elle traînait dans
un bar louche.
La définition de forces spéciales s’applique
aux unités en mesure de mener, de façon
autonome, des opérations d’une durée
pouvant aller de quelques heures à
plusieurs semaines, dans un contexte
hautement hostile. Agissant avec un
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effectif réduit contre des adversaires
nettement plus nombreux, elles font appel
à toutes sortes de techniques et tactiques
particulières dans le but d’exploiter les
points faibles de l’ennemi et d’en tirer un
avantage décisif.
En temps de paix, elles permettent au
pouvoir politique d'assurer le règlement de
situations de crise qui ne peuvent trouver
de solutions par la voie diplomatique ou par
des actions militaires classiques. En temps
de guerre, leur emploi s’inscrit dans un
cadre stratégique pour apporter une
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contribution majeure à la victoire.
Les interventions militaires menées par
des forces spéciales au cours de ces
dernières décennies permettent de
distinguer plusieurs types de missions
spécifiques : recherche et transmission de
renseignements ; libération d’otages, de
prisonniers et évacuation de
ressortissants nationaux ; neutralisation
d’objectifs vitaux pour l’adversaire ;
préparation de sites et accueil d’unités
conventionnelles dans le cadre
d’interventions extérieures ; contrôle
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avancé et guidage d’aéronefs pour des
opérations aéroportées ou des frappes
aériennes ; opérations psychologiques
(PSYOPS) ; protection de personnalités
(VIP) ou de sites sensibles à l’étranger ;
formation, assistance et encadrement de
mouvements ou pays amis pour la conduite
d’opérations militaires, d’action de guérilla
ou de contre-guérilla. Ces missions peuvent
être réalisées en liaison avec une force
nationale ou alliée, ou bien encore de façon
autonome sur les arrières de l’adversaire.
Avant toute chose, les forces spéciales
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sont des unités destinées à opérer dans un
contexte stratégique pour mener des
opérations à haute signification politique
ou contre des objectifs d’intérêt majeur.
Par leur nature même, il n’est pas
concevable qu’elles soient utilisées pour
des actions défensives. Leur contrôle
opérationnel est en principe confié aux
plus hautes autorités militaires compte
tenu de la nature de leur mission. Une
autorité d’emploi de haut niveau et une
chaîne de commandement très courte sont
nécessaires, en effet, pour assurer la
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rapidité de leur mise en action. Sur le plan
opérationnel, elles doivent être en mesure
d’agir de façon autonome en milieu hostile,
même pour une longue période. Cette
autonomie s’applique non seulement à tous
les domaines de l’exécution de la mission,
mais également à ceux de sa planification
et de la préparation. La particularité de
ces unités de combat est aussi d’intervenir
en très petit nombre, notamment grâce à
leur haut niveau de formation et
d’entraînement, à la qualité des
équipements utilisés et à la diversité des
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moyens et techniques d’infiltration et
d’exfiltration employés. C’est ce petit
nombre qui assure leur très bon rapport
coût-efficacité et qui les différencie des
forces dites conventionnelles, qu’il s’agisse
d’unités d’élite ou de troupes spécialisées
(c’est ce que certains appellent «
coefficient de forces » ou «
démultiplicateur de forces »).
Bizarrement ces cinq types en avaient fait
partis, ils étaient plutôt brillants, jusqu’au
jour ou un renvoi avec déshonneur de
l’armée pour une histoire d’amour entre un
27
colonel et eux mis fin prématurément à
leurs missions.
Depuis ces cinq pauvre types et cette
pauvre fille traînait leur balan comme dit
la chanson de manière désœuvré dans des
banlieues glauques.
CHAPITRE 4
28
Audegond avait été le premier à
déchiffrer tant bien que mal sa lettre, un
nom ou plutôt un surnom Papa Loup, bar
chez Roger avenue de Marcy à Saint Ouen.
- Proximité du marché aux puces, ça me
rappelle des souvenirs.
Et tout en marchant d’un pas lourd et
décousu, Audegond se remémorait un
feuilleton célèbre des années 60 :
« Paris 130000 bretonnes, 3000
américaines, 3500 allemandes, 1500000
parisiens. La rue de la Paix, l’Opéra, les
Champs Elysées, le marché aux puces, oui
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les puces, c’est ça. Apparemment rien de
très remarquable, vieux meubles, bibelots
démodés, bric à brac, mais on y fait parait
il des affaires extraordinaires. Vrai ?
Faux ? L’important est que la légende
existe. Le monde moderne a autant besoin
de rêves que de certitudes. Des objets,
des gens pittoresques, bizarres, curieux,
insolites, bref des gens dont on ne sait pas
toujours ce qu’il faut en penser »
Depuis déjà un bon moment Audegond
était arrivé à Saint Ouen et cherchait
depuis déjà dix minutes le café de Papa
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Loup :
- Dix minutes pour aller de chez moi à
Saint Ouen, c’est pas des masses, j’aurai
du partir plus tôt.
Finalement c’est au fond d’une petite
impasse qu’Audegond repéra le café. Au
premier abord un endroit sale, désert et
qui sentait la fiente. Audegond écrasa sa
cigarette et poussa la porte qui tinta. A
l’intérieur quelques ouvriers tapaient le
carreau dans un coin, un homme très gros
et très laid se leva avec difficulté :
- C’est pourquoi ?
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- Papa Loup ?
- Ah c’est vous murmura-t-il avec des
sanglots dans la voix.
Bouleversé Papa Loup péta :
- Suivez moi
- Dis Papa Loup t’éviteras d’en lâcher un
autre quand tu reviendras, c’est du
terrorisme ton truc…
- Un véritable attentat
Pendant que les amis poivrot de Papa Loup
continuait à se saouler, ce dernier avait
emmené Audegond dans une petite cour
répugnante qui lui permettait de stocker
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des résidus qu’il servait après en sandwich
à sa clientèle, même si le terme clientèle
était un bien grand mot :
- Vous savez moi je mouille, cette histoire
c’est la dernière fit Papa Loup en pétant
de nouveau et en tendant à Audegond une
lettre
- Merci, de toute façon on ne vous
demande pas d’être James Bond, hé vous
m’entendez
Papa Loup s’était figé, Audegond comprit
vite, Papa Loup avait dans le dos un
poignard, un coup de feu partit, Audegond
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dégaina un vieux Smith et Wesson d’avant
la guerre, mais il ne réussit à abattre qu’un
chat :
- Salaud, ordure
Ce fut les derniers sobriquets qu’Audegond
entendit sur sa personne, alors qu’il avait
pris comme un lâche ses jambes à son cou.
CHAPITRE 5
Jean Marc avait vomi plusieurs fois après
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avoir lu et relu cette lettre qui
l’angoissait.
- J’espère que tout va bien aller.
Le message était clair, retrouver un
étudiant aux environs de la Porte
Dauphine, devant l’université.
Jean Marc était sans doute à l’exception
de Jean Claude, hors concours, le plus
trouillard d’entre eux.
Comme Jean Marc se dirigeait vers son
rendez vous, celui-ci se remémora quelques
dialogues de film qui pouvait correspondre
à la situation du moment :
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«Si votre ami doit souffrir afin que la
lumière éclaire votre route révélant sous
le vernis du crime un macabre destin vous
conduisant à emprunter d’autres voies,
c’est que sa douleur est pénétrée d’une
vraie noblesse, d’une suprême gloire
puissions nous avoir le même sort. Tu as
dit pauvre Jean-Marc ! j’ai dit pauvre de
nous ! »
Après cela Jean Marc sortant du métro
Porte Dauphine se mit à vomir derrière la
station. A première vue on pouvait
vraiment se poser des questions, sur le
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devenir de cette mission par cette bande
d’incapable.
Antoine n’était pas encore sorti de cours,
il scrutait sa montre et vit que son
contact, à savoir Jean Marc, n’allait pas
tarder à arriver.
Antoine non seulement était très laid mais
en plus timide, lâche et veule. Asexué
depuis une dizaine d’années, il était ce
qu’on appelle un sans ami. Antoine voulut se
lever et partir discrètement, c’est à ce
moment qu’un des étudiants lui baissa son
slip devant tout le monde.
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La salle hurla et ria devant tant de laideur,
Antoine était gêné que l’on ait pu dévoiler
à la classe entière un sexe de 3
centimètres montrant son impuissance.
Pendant ce temps Jean Marc attendait, il
attendait même depuis fort longtemps au
moins vingt minutes :
- Pas pressé le collègue pensa-t-il
C’est alors qu’Antoine apparut, Jean Marc
le reconnut immédiatement tant il était
laid et c’était la description qui en avait
été faite dans les instructions de notre
ami :
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- M Picot
- Enchanté
La voix était nasillarde et en même temps
tremblante. Le visage d’Antoine était
couvert d’ecchymoses :
- Que vous est-il arrivé fit Jean Marc un
tantinet surpris
- Je prends quelques cours de boxe et….
- Oui ok, de toute façon on s’en fout, vous
avez la lettre
- Elle est dans mon casier, suivez-moi
Décidément Antoine n’était pas pressé ce
qui énerva de nouveau Jean Marc qui ne
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put s’empêcher de lui mettre une claque
derrière la tête.
A peine entré, Jean Marc put juger de la
popularité d’Antoine Picot :
- Tiens tu reviens là encore connard
- T’as cinq minutes pour foutre le camp
avant qu’on baisse ton slip
- Tricheur
- Si ton père avait pas payé
- Aussi laid que sa mère
Quelques crachats au visage d’Antoine
terminèrent la traversée du hall où
Antoine poussa une porte. Il arriva devant
40
son casier.
- Tenez
- Merci
- Bonne chance
Jean Marc passa la porte, c’est dans le
hall qu’il entendit deux coups de feu. Des
étudiants et surveillants accoururent pour
voir Antoine qui avait, comme Papa Loup,
était abattu.
CHAPITRE 6
Corbin était déjà en route. Vif comme
41
l’éclair il n’avait pas de temps à perdre
comme l’avait fait comprendre Kaplan dans
son monologue explicatif totalement, il
faut bien le dire, incompréhensible et sans
intérêt.
Sa lettre était clair :
« se rendre dans une petite société de
fabrication de tissus, dans le sentier,
demander le chef de bureau Jean Buche »
Il avait lu l’adresse rapidement, puis
comme dans une célèbre série télé avait
déchirée la lettre. Parti depuis deux
heures Corbin, alors qu’il était direct en
42
métro, s’était quelque peu égaré et ce
n’est que bien longtemps après qu’il
apparut à la station Grands Boulevards
autrefois appelé Rue Montmartre.
Très vite il aperçut le numéro entra dans
une petite cour glauque et monta quatre à
quatre l’escalier, vétuste, branlant et
poussiéreux qui sentait l’alcool avant
d’arriver devant une porte vermoulue. Sur
cette porte une pancarte en carton écrite
au feutre noir « Tissus Buche, le vrai, le
bon, le beau tissu Français » Cette
publicité un tantinet désuète, con et
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raciste amusa Corbin qui aussitôt
l’arracha, la déchira et la jeta dans
l’escalier.
Il avait poussé la porte quand une odeur
insoutenable de crasse et de puanterie lui
monta à la gorge.
Devant lui un amoncellement de cartons,
de bouteilles de bières vides, de rosé en
plastique et d’excréments surgissaient à à
peine on avait poussé la porte.
- Qu’est-ce que c’est que ce bouge ? Pensa
Corbin
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Au bout de quarante minutes d’attente et
alors que Corbin avait tapé avec hargne
dans chacune des portes, un type
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boutonneux et manifestement ivre apparut
- Excusez-moi Jacques Buche PDG de la
société
Il n’eut pas le temps d’en dire plus, il
s’écroula et en même temps se vomit
dessus, c’est alors qu’une femme laide
supposé être la secrétaire de direction
pénétra avec vigueur dans la pièce :
- Jacques enfin réveillez-vous, encore
bourré cette saloperie.
Corbin était médusé, lui qui pensait voir
l’antre de la haute couture, était tombé
dans un espèce de taudis avec quelques
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ivrognes, on se serait cru dans un film
parodique.
- On a déjà donné
La secrétaire au physique ingrat avait déjà
tourné les talons quand Corbin la rattrapa
- Non pas du tout je désire voir M Buche
- Lequel
- Pourquoi il y en a plusieurs ?
- Oui et tous bourrés du matin au soir
- Le mien est directeur commercial
- Représentant de commerce…
- Oui c’est ça, Jean Buche
- Ah oui Steak Comptoir
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- Pardon ?
- C’est comme ça qu’on l’appelle il ne fait
que pincer le cul des putes au café d’en
face et boire des verres de rosé du matin
9h00 au soir 18h15 et dire que sa famille
pense qu’il travaille…
- Oui enfin ça je m’en fous, où puis-je le
trouver ?
- Ah cette heure ci, il doit être à l’atelier,
il faut redescendre sur la cour à droite.
- Merci beaucoup
- De rien, dis connard je vais pas ramasser
ton dégueuli faut travailler maintenant fit
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elle alors que Corbin tournait les talons.
Corbin était surpris et en même temps
avait perdu beaucoup de temps, il pensait
venir dans une annexe des grands
couturiers, il n’était tombé que dans une
friperie infâme. Alors qu’il descendait les
escaliers vermoulus et sales, l’odeur
d’urine empestant de plus en plus, il
entendit un dialogue qui lui fit comprendre
qu’il était sur la bonne piste qui menait à
Jean Buche.
- Dis moi Jean faudra bien astiquer et
passer le balai avant de partir, hier c’était
49
non seulement dégueulasse mais ça puait
salement
- Mais j’ai astiqué
- Toi peut être mais pas le sol connard
- Pardon ?
L’homme apparut devant Jean Buche :
- Quoi pardon, tu veux te battre, trou du
cul, c’est pas parce que t’es le fils du
patron que je vais avoir peur. Tiens j’ai
uriné là bas, voilà la serpillère et frotte
bien si tu veux une augmentation, cul
terreux va.
- Monsieur Buche
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Buche sanglota :
- Ca va ?
- Ca fait vingt ans qu’on ne m’avait jamais
dit monsieur
- Je comprends, je suis François Corbin
- Ah d’accord, je me disais aussi, tenez
voilà l’enveloppe.
Une voix monta alors :
- Mon urine c’est moi qui la ramasse Buche.
Corbin avait déjà tourné les talons, quand
comme d’habitude, deux coups de feu
claquèrent.
CHAPITRE 7
51
Paris Match. Général Meïer quelle a été
votre carrière à la DGSE ?
Général Meïer. J’ai suivi les affaires
arabes et celles concernant la violence
politique islamiste. J’avais appris l’arabe à
l’Institut des langues orientales à Paris et
à Beyrouth à l’université Saint-Joseph.
J’ai été en poste au Liban de 1974 à 1976,
au début de la guerre civile, en Syrie et au
Maroc. J’ai occupé trois postes officiels
dans le monde arabe et passé quelques
années en “sous-marin”. J’ai ensuite été à
Genève pendant quatre ans et à la
52
Commission européenne, à Bruxelles. J’ai
été nommé à mon retour à Paris
coordinateur des opérations
antiterroristes de la DGSE où j’ai eu à
suivre les dossiers d’otages. J’ai terminé
ma carrière comme chef du service de
renseignement et de sécurité où j’étais
chargé des contre-mesures actives en
matière de contre-espionnage, de contre-
criminalité et de contre-terrorisme.
Diplomate était une couverture, vous
étiez un obscur troisième secrétaire à
53
l’ambassade de France ?
J’ai tout fait, troisième, deuxième
secrétaire, conseiller. Des fonctions bidon.
Quels étaient vos types de mission ?
A la DGSE, le contre-terrorisme travaille
en dehors du territoire national, donc en
dehors de tout cadre légal pour que la
violence ne germe pas. C’est pour cela que
les missions de la DGSE sont secrètes et
clandestines, car on intervient contre des
gens, des choses qui ne se sont pas encore
produites en prenant des mesures
diplomatiques, économiques et même
54
culturelles que nous proposons à nos
hommes politiques. A l’époque du
terrorisme d’Etat, syrien, libanais ou
iranien, comme il était clair que nous
n’allions pas faire la guerre à ces pays-là
même s’ils perpétraient des attentats
contre nous, nous devions les dissuader de
continuer. Mais on n’allait pas bombarder
Kadhafi, il fallait que l’on fasse autrement.
Notre travail consistait à nouer des
contacts avec les responsables
sécuritaires de ces pays qui pratiquaient le
terrorisme comme une arme normale de
55
leurs relations internationales. On leur
disait : “On sait que c’est vous. Arrêtez,
sinon, on ne va pas s’en prendre aux
exécutants. On va s’en prendre à vous !”
Ces responsables des services arabes
pouvaient nier…
Nous avions les preuves. Nos
interlocuteurs – par exemple les services
secrets syriens – préféraient ouvrir une
ligne rouge avec nous pour pouvoir
discuter.
Il y a eu pourtant des coups sanglants
56
portés contre la France, et Charles
Pasqua avait déclaré qu’il fallait
terroriser les terroristes.
Il fallait à chaque fois remonter la filière
et découvrir qui était derrière. Quant à
terroriser les terroristes, je n’y crois pas
du tout. Nous, notre job était de
présenter aux politiques la gamme
complète des possibilités d’intervention,
jusqu’à l’élimination physique si nécessaire.
Les Soviétiques et maintenant les Russes
ont la réputation de faire payer très cher
les terroristes qui s’attaquent à leurs
57
représentants.
Il y a beaucoup de légendes sur ces
représailles que Moscou a laissé courir et
alimenter car elles servent ses intérêts.
Comment dissuader un aspirant kamikaze ?
Avec quoi ? Ce n’est pas évident. Les
mesures violentes font partie -cependant
de l’arsenal dissuasif. Le problème, c’est
que les pays occidentaux ne sont pas
crédibles. Les terroristes savent que dans
nos Etats de droit nous sommes soumis à
des contraintes légales et qu’on ne peut
pas faire n’importe quoi.
58
Le terrorisme a-t-il évolué ?
Nous ne sommes plus dans des logiques
d’armées terroristes comme dans les
années 70 avec les Palestiniens ou l’euro-
terrorisme. Le terrorisme d’Etat avait une
mission, -disposait de moyens, de
professionnels de la violence ou de la
révolution. Maintenant, on a affaire à un
ensemble de -populations « sensibles », qui
ne sont pas composées de -professionnels,
mais qui peuvent se lancer dans la violence
par bêtise ou par conviction. Elles passent
à l’action en -mettant en jeu leur propre
59
vie. Dans les années 80, les -terroristes
essayaient de ne pas se faire identifier et
de s’en sortir vivants pour profiter de leur
action. Avec les kamikazes d’aujourd’hui,
on a changé de registre.
Avez-vous monté des opérations
“homicides” contre des individus qui ont
commis des crimes contre nos
représentants ? Je pense, par exemple,
à l’ambassadeur Delamarre assassiné en
1981 à Beyrouth.
Pour Delamarre, ce n’étaient pas des
kamikazes. Les -Syriens nous avaient déjà
60
passé un certain nombre de messages,
demandant d’arrêter de soutenir les
Palestiniens. Paris a continué en sauvant
Arafat. On était dans une logique de
combats et de coups fourrés d’Etat à Etat.
Ça s’est terminé avec des morts de part et
d’autre.
A-t-on négocié genou à terre ? Ou
passé l’éponge en faisant table rase des
attentats commis par les agents syriens
Je ne rentre pas dans les détails de ces
affaires. Il n’y a pas prescription. Et je
suis toujours tenu par le secret -défense.
61
Mais on était en guerre et on a utilisé des
moyens de guerre jusqu’à ce qu’on se mette
d’accord avec les Syriens pour se dire
“pouce” ! On replace nos relations sur
l’autre plan.
Quels sont les objectifs des agents
français envoyés à l’étranger ?
C’est la connaissance des intentions
secrètes. Quand la France a un
contentieux avec un Etat, il faut anticiper
la -stratégie qu’il va développer contre
nous. Nos adversaires ne sont pas des
démocraties. Ils passent rapidement à
62
l’action terroriste. A nous de percer leurs
secrets, leurs projets par tous les moyens,
y compris illégaux.
Quelle est aujourd’hui la première
menace contre la France ?
C’est le djihadisme salafiste qui veut nous
dissuader d’intervenir dans les pays
musulmans pour qu’il puisse y prendre le
pouvoir. Menace numéro deux : le grand
banditisme habillé en politique comme au
Sahel où la prise d’otages est une activité
lucrative.
Al-Qaïda au Maghreb islamiste qui a
63
enlevé les otages d’Areva au Niger, pour
vous, c’est un simple paravent ?
Oui. C’est du banditisme revêtu des
oripeaux de l’islam. On a affaire à des
groupes de combat qui ne sont pas dans
une logique d’affrontement avec
l’Occident. Ils sont situés sur les routes
des trafics dans la zone sahélienne et en
-profitent. Ils sont de 400 à 500, font
vivre entre 20 000 et 30 000 personnes,
et administrent de fait des zones de non-
droit. Leurs responsables ne travaillent
pas beaucoup pour l’islam et beaucoup pour
64
l’argent. Un de leurs chefs, Mokhtar Ben
Mokhtar, on le connaît depuis vingt ans.
Avant, il n’était pas islamiste et organisait
tous les trafics dans le triangle
Mauritanie, Mali, Algérie.
Comment se fait-il alors que nos
services secrets n’arrivent pas à faire
libérer les derniers otages d’Areva ?
C’est une question d’argent. Les prix ont
considérablement monté. A mesure que les
Occidentaux, la presse, ont manipulé le
concept d’une menace mondiale, le tarif de
l’otage est passé en dix ans de 1 million de
65
dollars à Jolo aux Philippines où des
touristes français étaient détenus, à 25
millions pour les otages du Sahel. L’argent
est pris
sur le budget de fonctionnement de la
DGSE. Comme officiellement on ne paie
pas de rançon aux terroristes, il faut que
l’argent sorte d’une comptabilité publique
qui n’est pas soumise à une publication.
Le budget de l’Etat approvisionne-t-il
celui de la DGSE pour ce genre de
dépenses exceptionnelles ?
Pas du tout. Si on refait un collectif
66
budgétaire pour remettre 30 millions de
dollars en cours d’année à la DGSE, tout le
monde va se demander pourquoi…
Cela signifie que pendant plusieurs mois,
la DGSE, faute de budget après
paiement d’une rançon, est obligée de se
serrer la ceinture ?
C’est ce qui nous fâchait beaucoup. Cet
argent est pris en effet sur le budget de
fonctionnement courant. Avec le nombre
d’otages récents, on commence à voir le
fond de la caisse. Payer, on peut toujours.
Le problème, c’est de savoir si on continue
67
ou si on donne des signaux d’arrêt.
L’opération des forces spéciales en
début d’année contre les ravisseurs de
deux jeunes Français enlevés à Niamey,
qui ont été tués pendant l’affrontement,
marque-t-elle un tournant de la
politique française par rapport à ses
otages ?
C’est une réponse faible. Les terroristes
du Sahel savent très bien qu’on ne peut
mener ce genre d’opération que si on la
gagne. La mort de nos otages n’est pas
supportable pour notre opinion publique.
68
Les Anglo-Saxons ont la réputation de
ne pas négocier. Des otages ont même
été tués au cours d’opérations de
libération menées par l’armée
américaine.
C’est bien pourquoi on ne leur en prend pas
beaucoup. Les terroristes prennent chez
ceux qui paient. Ils ne prennent pas de
Chinois non plus. Pourtant, il y en a des
milliers qui travaillent dans les zones
dangereuses. Mais ces groupes savent que
ce n’est pas la peine de prendre de risques.
Pékin ne lâchera pas un dollar.
69
«En Afghanistan, on n'avait pas à se mêler
de leurs problèmes de société»
La principale menace de la France ne
vient-elle pas de notre présence
militaire en Afghanistan ?
Une des menaces, oui. Bien qu’il n’y a pas de
taliban ou d’Afghan qui exerce des
menaces contre nous. C’est le djihadisme
international qui s’en sert comme
prétexte.
C’est un thème mobilisateur dans le monde
musulman. Demain, ils trouveront autre
70
chose.
Votre dernière mission, où bien celle en
cours ?
Vous pensez bien que je ne peux vous la
dire
Mais encore ?
(silence) Il s’agit de la Mission K.
71
CHAPITRE 8
Jean Claude avait affreusement mal au cul.
Il était sujet à cela depuis sa plus tendre
enfance et il faut bien le dire, cela
l’handicapait fortement, surtout quand à
son adolescence il cherchait à draguer les
filles.
Curieusement, ce n’était pas les filles, mais
de jeunes garçons éphèbes et glabres qu’il
attirait férocement, à cause de ce petit
problème hémorroïdaire.
- Tu n’es qu’un taffiole
- Une moumoune
72
- Tiens v’là la tarlouze
Combien de fois avait il entendu ces
adjectifs, ces substantifs humiliants
quand il sortait de chez lui ou tout
simplement avec des amis.
Jean Claude avait fait il y a quelques
années son coming out. C’était pendant un
séjour, lors d’une mission secrète, juste
avant qu’il ne quitte l’armée.
D’un seul coup il s’effondra en larmes,
alors qu’on lui ordonnait de sauter en
parachute et hurla :
- Mais enfin je suis une tafiole foutez moi
73
la paix.
Jean Claude dut subir quelques violents
assauts dans l’avion des quinze soldats
embarqués avec lui et il ne put s’asseoir
pendant un mois, néanmoins il avait été
heureux, et même s’il du subir des points
de suture outrageants, il avait enfin
avouer qu’il n’était qu’une tante.
Cela faisait six mois que Kaplan avait
repensé à lui, alors qu’il en était arrivé à
voler dans les poubelles pour se nourrir et
de dormir à même le caniveau en été pour
avoir un peu de fraîcheur et sur des
74
bouches de métro l’hiver pour avoir « les
bourses au chaud » comme il aimait dire.
C’est donc avec un violent mal de fion que
Jean Claude descendit de son abominable
studio de bois Colombes qu’il avait plutôt
volé à des personnes âgés, plus qu’il ne
l’avait acheté, un procès était d’ailleurs en
cours.
Sur sa lettre, la même chose que pour les
autres trouver une personne, en
l’occurrence Patrick Dubois un adjoint au
maire de Vigneux sur Seine. Jean Claude
avait quelques renseignements sur
75
l’individu car il aimait bien savoir qui il
allait voir, aussi il déplia un extrait du
Parisien qu’on lui avait fait parvenir :
« Erigé dans les années 1960, le quartier
de la Croix-Blanche à Vigneux est en pleine
réhabilitation dans le cadre de la
convention Anru signée en février 2008.
Le point sur l'avancement d'un chantier
qui concerne près de 10000 habitants.
Ce qui est réalisé
Dans la ZAC de la Croix-Blanche, la phase
de déconstruction des imposantes tours de
24 étages du bailleur Immobilière 3F
76
(I3F) est bien entamée. Elles regroupaient
au total 840 logements sociaux. Les
bâtiments 22 et 23 ont été rasés entre
2009 et 2011. La tour 21, totalement vidée
de ses occupants, est en phase avancée de
déconstruction.
« Chacune de ces opérations nécessite huit
mois de travail au total », précise Patrick
Dubois, en charge de la rénovation urbaine
à la mairie de Vigneux. Enfin, les tours 25
et 26, les prochaines dans le calendrier
des démolitions, sont « plus qu'à moitié
vidées » de leurs locataires, selon Patrick
77
Dubois.
Dans le secteur Joliot-Curie, les petites
barres et les plots d'immeubles gérés par
un autre bailleur, la Siemp, sortent d'une
campagne de réhabilitation. Les façades
sont rafraîchies. A l'intérieur, chaque
appartement a subi une rénovation de ses
cuisines et salles d'eau. Les installations
électriques ont été modernisées. La phase
de relogement, elle, est bien avancée
puisque quatre immeubles neufs ont été
livrés par I3F, soit 177 nouveaux
appartements au total.
78
Ce qu'il reste à faire
Intégrées à la convention Anru, les
démolitions des tours 25 et 26 de la ZAC
ne sont toujours pas officiellement
inscrites au calendrier. « Pour ces deux
bâtiments, les ordres de service qui
confirment la décision de démolition et
précisent le financement doivent être
signés avant le 31 décembre 2013 pour
entrer dans le cadre de l'Anru », précise
Patrick Dubois.
La démolition de leurs deux jumelles, les
tours 24 et 27, fait partie des opérations
79
qui seront menées sans financement Anru.
Leur avenir reste à définir, d'autant que le
bailleur social Immobilière 3F souhaite
conserver la tour 27 afin d'y intégrer des
jardins, des ateliers et des commerces. «
Ce n'est pas le vœu de la mairie », coupe
Patrick Dubois, chargé de la rénovation
urbaine à Vigneux.
Ce qui bloque encore
Afin d'assurer un maximum de mixité
sociale au futur quartier de la Croix-
Blanche, un programme de locatif libre et
d'accession à la propriété doit côtoyer le
80
logement social. Or, La Foncière Logement,
chargée de bâtir les immeubles destinés
au locatif libre et à l'accès à la propriété,
a gelé ses crédits. Une donnée qui risque
de bloquer le programme de réhabilitation.
« Nous serons peut-être amenés à
déplacer ces projets de construction vers
des tranches plus tardive du projet »,
avoue Patrick Dubois.
Reste également à trancher sur le dossier
de la localisation des futurs commerces. «
I3F refuse de céder ses pieds
d'immeubles où il veut intégrer les locaux
81
commerciaux, indique Patrick Dubois.
Selon moi, ce serait une erreur de les
disséminer. » La mairie préfère en effet
les concentrer sur les places du 14-Juillet
et du 8-Mai-1945 qui encadrent le
quartier. « En y mêlant commerces et
services publics, cela permettra de créer
un flux de circulation », estime Patrick
Dubois. »
- Bon ben c’est bien, tiens j’ai autre chose
dans ma poche, qu’est-ce que c’est
« Envoyé par jablonowicz
salut ,suis jean claude de la dezfense 47
82
ANS celibataire seduisant yeux bleus
174CM 73 KGS
circonci , faisons connaissance , et ensuite
goutons au fruit defensu , suis tres coquin
kiss partout
Jc »
- Ah oui c’était une réponse dans un
magazine gay, il m’a jamais répondu
d’ailleurs.
La réponse n’était même pas écrite en
français, visiblement il était saoul en
l’écrivant ce soir là, aussi il froissa la
feuille et la jeta dans une poubelle de rue
83
prévue à cet effet.
Jean Claude venait d’arriver avec dix
minutes de retard à Vigneux sur Seine, en
effet attrapé au collet dans le RER d et
étant pleutre il avait donné son porte
feuille sa montre mais aussi son blouson de
peur qu’on le frappe, alors que la personne
qui avait trop bu ne faisait que lui
demander son chemin.
Vigneux était une ville étrange, on se
serait un peu cru dans le village du
prisonnier. Jean Claude mouillait si fort,
qu’au bout de vingt mètre en dehors de la
84
gare, il sentait fort l’urine.
- D’où vient cette odeur pestilentielle fit
la secrétaire de mairie avant de se tourner
vers Jean Claude
- J’ai rendez-vous avec M Dubois
- Désolé mais les restos du cœur c’est
vingt mètre plus loin, faut ressortir
Jean Claude fut vexé :
- Je ne viens pas au resto, je viens voir M
Dubois fit il avec un léger agacement dans
une voix de castra
- Ah excusez-moi je l’appelle
Jean Claude attendit patiemment, son slip
85
était maintenant trempé. Brusquement il
entendit un cri, bondissant il se rua vers le
bureau de Dubois ou la secrétaire était
évanouie.
Par terre Patrick Dubois, visiblement
étranglé, cela changeait un peu. Dans sa
main il tenait une lettre au nom de Jean
Claude celui-ci la récupéra discrètement
et très vite comme un veule fichu le camp.
86
CHAPITRE 9
Sylvie Bernière était une pauvre fille. Vie
triste, plus de parents à 30 ans, un frère
en prison aux États-Unis, elle errait
d’histoires amoureuses en histoires de
sexe tant les hommes, ou soi disant qu’elle
rencontrait, n’étaient que de futurs, voire
de vrais maquereaux.
C’est en rencontrant un type étrange un
dénommé Bob qui vendait des machines à
laver au rez de chaussée de l’immeuble où
elle vivait que sa vie bascula.
« Durant des années, cet homme
87
aujourd’hui âgé de 51 ans a été
représentant . Il en utilise encore le
vocabulaire usant à l’envi de l’expression «
force de vente ». La présidente du tribunal
correctionnel, relève qu’entre « force de
vente » et « vente forcée », il y a une
marge que le démarcheur à domicile a
franchi. Ce qui lui vaut de comparaître ce
mardi à Paris.
Le scénario est à peu près le même pour
les 12 victimes qui ont porté plainte à Paris
17, Levallois ou Courbevoie. Toutes sont
âgées voire dures d’oreille. Elles ont reçu
88
la visite du vendeur qui, disent-elles,
venait pour EDF ou pour les extincteurs.
En fin de compte, l’homme a placé, selon
les cas, des appareils antitartre, des
purificateurs d’air, un fauteuil de
relaxation, quelques machines à laveret
des contrats de crédit.
Il repartait avec des chèques d’un montant
oscillant entre 2 000 et 7 500 euros. Pas
de contrat, pas de facture et pas de
respect du délai de rétractation de huit
jours prévu dans la vente à domicile.
À la barre, le vendeur de machines à laver
89
se mue en marchand de salades : « On me
dit de vendre, je vends ». Interrogé sur un
autre démarcheur qui apparaît sur un bon
de commande mais n’était pas déclaré, il
dit : « il n’a jamais touché de numéraire ».
Lorsqu’il vient reprendre du matériel que
le client ne veut pas, il ponctionne 20
euros « C’est normal pour un pourboire ».
« Je n’ai jamais usé de subterfuge pour
rentrer chez les gens. J’avais 600 clients
chez Philips. Je les ai suivis. Ils sont
devenus vieux. »
Pour la procureur, entre artifices et
90
création de confusion, ce vendeur aux
méthodes agressives est coupable : elle
demande l’indemnisation des victimes et 12
mois de prison avec sursis.
L’avocat réfute la tentative d’escroquerie.
« Oui, le prix de certains produits était
multiplié par 10. Ce n’est pas interdit. Zara
achète en Chine 10 centimes des
vêtements vendus 10 euros ici. On ne lui
fait pas un procès ». L’avocat concède les
fautes pénales que sont l’absence de bon
de commande ou de contrat mais estime
que pour l’essentiel, on est à la frontière
91
du droit civil et du droit pénal.
Le prévenu lui, dit s’être mis au bio et au
yoga. « Aujourd’hui, ce type de vente n’est
plus ma philosophie de vie. » Cela l’a été et
le tribunal dira en délibéré le 26 mars si
cette « philosophie » mérite condamnation
ou non. »
Curieusement, mais y a-t-il des
coïncidences comme disait le feuilleton,
c’est avec ce personnage infecte que
Sylvie avait rendez-vous afin qu’il lui donne
la lettre, qui serait l’ultime et qui
permettrait enfin à Kaplan de se bouger un
92
peu le cul avec Wolfgang Prost.
Bob Couillard, nom affreux, type laid et
vicieux. Pendant des années il embêta de
ses assiduités de petites filles, tout juste
majeur. Transpirant abondamment il ne
trouvait aucune femme ne voulant tomber,
on le comprend aisément, dans ses bras.
Bob avait repris un établissement un peu
glauque dans les quartiers de la rive
gauche qui faisait café et repas léger le
midi et club échangiste le soir.
C’est l’après midi à 16h31 pour être tout à
fait précis que Sylvie se présenta devant
93
l’établissement. Elle sonna, la porte
s’ouvrit immédiatement, laissant
apparaître des types aux corps huilés,
vêtus de strings :
- Bonsoir ma belle
Sylvie avait pratiqué les arts martiaux et
étendit pour quelques heures les deux
jeunes éphèbes par deux mawoshi géri.
- Qu’est-ce qui se passe ici ?
Bob était apparu, sans comprendre il reçut
un terrible coup de pied bien placé :
- En souvenir fit Sylvie
Bob sortit de sa poche une enveloppe qu’il
94
tendit à Sylvie.
- Pourquoi ?
Ce n’est que lorsque Sylvie était déjà loin
que deux coups de feux puis un cri
retentit.
95
CHAPITRE 10
- Dans son acception moderne, le terme de
valise diplomatique désigne un moyen de
transport utilisé pour échanger différents
objets sous couvert de l'immunité
diplomatique. Son utilisation est régie par
la Convention de Vienne sur les relations
diplomatiques.
À l'origine c'était physiquement bien une
valise, mais désormais ce sont couramment
des conteneurs qui sont scellés et servent
à acheminer des objets extrêmement
divers pour les ambassades: du mobilier,
96
une voiture de fonction, des caisses de
Champagne, etc... Mais le terme de valise
diplomatique demeure pour ces
acheminements volumineux. La valise
traditionnelle existe toujours pour
acheminer des documents importants. Elle
est alors forcément convoyée par un agent
diplomatique qui la garde en permanence
avec lui lors de son acheminement (ainsi
par exemple la valise diplomatique ne va
pas en soute dans un avion).
- Je vais voyager comme Jean Pierre
Marielle
97
- Presque, dans un container, tenez Prost
prenez cet excellent cigare
- Un container ?
Alors que Kaplan allumait un cigare en
sirotant un excellent sherry il enchaîna :
- Grâce aux renseignements de mes
agents, je vais vous conduire dans quelques
instants au lieu de rendez-vous dans lequel
vous serez embarqué dans la valise
diplomatique comme je vous ai expliqué et
de là vous retrouverez avec d’autres
agents sur le parcours très rapidement
votre pays, des questions ?
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- Ma foi non, tout cela me paraît très
intéressant.
C’est alors que le téléphone se mit à
sonner :
- Veuillez m’excuser fit Kaplan
- Allez mon bon fit Prost de façon
hautaine.
Du dehors on put entendre, quelques coups
de feux, un cri, puis…plus rien
99
EPILOGUE
Le Général Meïer, Kaplan et ses acolytes
étaient présents au cimetière de Saint
Ouen, même le ministre avait fait le
déplacement avec l’ambassadeur d’Israël
en France :
- Non, Wolfgang Prost tu n’es pas mort
pour rien
Alors que le discours du ministre
commençait à s’envoler et que la pluie
commençait à tomber, Audegond
s’approcha de Kaplan :
- Qu’est-ce qui c’est passé patron ?
100
- Incroyable, au moment de décrocher, ça
raccroche immédiatement, j’entends
parler, un cri celui de Prost, j’accoure je
me retrouve face à deux cagoulards, je
dégaine, échange de coups de feu, le temps
de protéger Prost il était trop tard, les
deux cagoulards ont pris la fuite, dès qu’ils
ont réussi à abattre Prost.
- La mission était sur le point de réussir
- En tout cas vous n’avez pas démérité
Jean Claude sentait la défécation, tout
cela l’avait beaucoup affecté et comme
d’habitude dans ces cas là, c’est son slip
101
qui prenait tout.
Kaplan s’approcha de Meier :
- Mais dans le fond général, Mission K
qu’est-ce que c’était
Meïer sourit :
- Qu’est-ce que c’était ? Qu’est-ce que
c’est voulez-vous dire, ce n’est en effet
que le début…
FIN