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AVRIL 2011AVRIL 2011

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

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-CHEVALIERS DE COLOMB

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a r t i c l e s

Par ses parolesDans ses nombreux messages Ă  l’intention deChevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa recon-naissance, sa solidaritĂ© et ses conseils de pasteur.PAR LA RÉDACTION DE COLUMBIA

Le chemin Ă  la canonisationLa bĂ©atification de Jean-Paul II est riche de senspour le monde, l'Église et les Chevaliers de Colomb.PAR LE CARDINAL STANISƁAW DZIWISZ

Des Ă©coles de lanouvelle Ă©vangĂ©lisationLes JournĂ©es mondiales de la jeunesse tĂ©-moignent du gĂ©nie pastoral de Jean-Paul IIainsi que de la vitalitĂ© de l’Église.PAR LE PÈRE THOMAS ROSICA

Le bienheureux Jean-Paul,Ă©vangĂ©lisateurJean-Paul II a laissĂ© un hĂ©ritage trĂšs diversifiĂ© etde trĂšs grande envergure qui profitera Ă  l’Égliseet au monde pendant des annĂ©es Ă  venir.PAR GREG BURKE

Voyages au fond de nos coeursAu cours de ses visites aux pays oĂč se trouvent desChevaliers de Colomb, Jean-Paul II a rejoint lesgens dans leurs vies et les a inspirĂ©s dans leur foi.PAR BRIAN CAULFIELD

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s e c t i o n s

Construire un monde meilleurLe bienheureux Jean-Paul II nous aconfiĂ© la tĂąche d’une nouvelleĂ©vangĂ©lisation.PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiEn paroles et en actions, le pape Jean-Paul II a enseignĂ© sur la charitĂ©, la fra-ternitĂ©, l’unitĂ© et le patriotisme.PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Une conversation avec ColumbiaL’ex-Chevalier suprĂȘme Virgil C.Dechant raconte ses rencontres per-sonnelles avec le pape Jean-Paul II.

Application de nos degrés

Nouvelles des ChevaliersLe premier congrĂšs des aumĂŽniersd’État ‱ Le Service d’informationcatholique offre des ressources en ligne‱ Inauguration Ă  HaĂŻti d’un laboratoireprothĂ©tique parrainĂ© par les Chevaliers‱ Le musĂ©e des Chevaliers de Colombrend hommage Ă  Jean-Paul II ‱ Dire «Merci » au pape Jean-Paul II

JournĂ©e mondiale de la jeunesse Les Chevaliers et les SƓurs de la vieprĂ©pare un pĂšlerinage sur le site, Ă Madrid.PAR L’ÉQUIPE DE RÉDACTION DE COLUMBIA

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Les rayons de la Divine MisĂ©ricorde irradient derriĂšre le pape Jean-Paul II, sur cette peinture rĂ©alisĂ©e en 2007 par l’artiste polonaise TeresaSliwka-Moskal. L’oeuvre est actuellement en montre au musĂ©e desChevaliers de Colomb de New Haven, au Connecticut.

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ÉDITORIAL

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MÊME S’IL EST vrai que, au cours deses 26 ans de pontificat, les contribu-tions thĂ©ologiques et pastorales du papeJean-Paul II ont Ă©tĂ© diverses et d’unegrande portĂ©e, ses enseignements et sesactions Ă©taient fondĂ©s sur une base com-mune : une confiance inĂ©branlable en laDivine MisĂ©ricorde et en Marie, MĂšrede la MisĂ©ricorde.Dans sa deuxiĂšme encyclique, Dives

in Misericordia (Dieu riche en misĂ©ri-corde), Jean-Paul II mĂ©dite sur l’impor-tance de la misĂ©ricorde, dont lasignification ultime se trouve en JĂ©susChrist. En 1993, le pape bĂ©atifiait sainteFaustina Kowalska (1905-1938), la re-ligieuse polonaise dont il estimait que lemessage sur la Divine MisĂ©ricorde estuniversel et essentiel pour notre Ă©poque.Sept ans plus tard, il canonisera Faustinaen tant que premiĂšre sainte du nouveaumillĂ©naire et dĂ©clarera que le DeuxiĂšmedimanche de PĂąques serait dĂ©sormais re-connu comme le Dimanche de la Di-vine MisĂ©ricorde. Le message demisĂ©ricorde Ă©tait tellement central aupontificat de Jean-Paul II que plusieursen sont venus Ă  le connaĂźtre comme le «pape de la misĂ©ricorde ». Il adoptera la priĂšre d’abandon toute

simple associĂ©e Ă  la dĂ©votion envers laDivine MisĂ©ricorde : « Jezu ufam tobie »(JĂ©sus, j’ai confiance en toi), priĂšre quiservait bien de complĂ©ment Ă  sa devise :« Totus Tuus » (Tout Ă  Toi). Comme saconfiance en la Divine MisĂ©ricorde, ladĂ©votion du pape Ă  Marie est apparueclairement dĂšs le dĂ©but de son min-istĂšre. AprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ© par balle surla place Saint-Pierre, le 13 mai 1981, enla fĂȘte de Notre Dame de Fatima, Jean-Paul II attribuait sa survie Ă  l’interces-sion de Marie, convaincu que « ce fut lamain d’une mĂšre qui guida la trajectoire

de la balle ». Pendant une visite Ă  Fa-tima, au Portugal, un an aprĂšs l’assassi-nat manquĂ©, il consacrait le mondeentier au CƓur immaculĂ© de Marie.Souvent, aussi, le pape offrait des rĂ©flex-ions sur le rĂŽle irremplaçable de NotreDame au sein de l’Église, comme ce futle cas dans son encyclique sur Marie etsa lettre apostolique sur le rosaire.Alors que Jean-Paul II arrivait au dĂ©-

clin de sa vie, et qu’il souffrait sur lascĂšne mondiale, il a sans doute faitappel Ă  JĂ©sus et Marie pour qu’ils leconsolent. Finalement, il a rendu l’e-sprit le 2 avril 2005. Selon la volontĂ© dela Divine Providence, c’était la veille dupremier samedi du mois — jour qui estassociĂ© de prĂšs au CƓur immaculĂ© deMarie, et Ă  Notre Dame de Fatima —ainsi qu’à la vigile du Dimanche de laDivine MisĂ©ricorde. Évidemment, il ne relĂšve en rien

d’une coĂŻncidence que le pape BenoĂźtXVI prĂ©side Ă  la bĂ©atification de sonprĂ©dĂ©cesseur, le Dimanche de la DivineProvidence, le 1er mai prochain. Le pre-mier jour de mai marque Ă©galement lafĂȘte de saint Joseph ouvrier, journĂ©e trĂšssignificative dans l’esprit du peuplepolonais, sans compter qu’il inaugureĂ©galement le mois de Marie. En prĂ©vi-sion de la bĂ©atification de Jean-Paul II,nous nous arrĂȘtons sur la significationde l’enseignement et le tĂ©moignage dece pape. Et, notamment, nous rap-pelons sa relation trĂšs intime aux Cheva-liers de Colomb, alors qu’en nous nousconfions nous-mĂȘmes et notre Ordre Ă la Divine Providence, et que nous jetonsdans les bras remplis de tendresse deNotre Dame.♩

ALTON J. PELOWSKICOORDONNATEUR

Le pape de la miséricordeCOLUMBIA

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ÉDITEURSChevaliers de Colomb

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ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Dennis A. SavoieSECRÉTAIRE SUPRÊME

Emilio B. MoureTRÉSORIER SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.AVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONCOORDONNATEUR

Alton J. [email protected]ÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Patrick [email protected]

ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE

Brian [email protected]

ARTS GRAPHIQUESDESIGN

Michelle McCleary

El L’abbĂ© Michael J. McGivney (1852-90),ApĂŽtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights of Columbus1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:

203.752.4398TÉLÉPCOPIEUR:203.752.4109

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Copyright © 2011Tous droits réservés

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EN PAGE COUVETURELe pape Jean-Paul II tandis qu’il se trouvait en France, en 1986.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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LA BÉATIFICATION du pape Jean-Paul II se prĂ©sentera comme un tempsde rĂ©flexion sur les rĂ©alisations de sonpontificat et la saintetĂ© de sa vie. Pour-tant, pour les Chevaliers de Colomb, ilne suffira pas de procĂ©der Ă  une rĂ©tros-pective ou Ă  un rappel historique. Sinous allons continuer d’avoir confianceen notre grand ami et saint homme,nous devons nous tourner vers l’avenir.À la recherche de cet objectif, nous

devrions nous demander : « Que nousdirait le bienheureux Jean-Paul II au-jourd’hui? » Nous avons lachance d’avoir des milliers depages de ses Ă©crits qui nousinterpellent encore claire-ment, et aucun d’entre euxn’est plus pertinent pourl’Ɠuvre des Chevaliers de Co-lomb que son exhortationapostolique de 1999, intitulĂ©eEcclesia in America. À la lec-ture de ce document, on al’impression que Jean-Pauls’adresse Ă  nous directement.Il y Ă©crit : « Le renouveau de

l’Église en AmĂ©rique ne sera pas pos-sible sans la prĂ©sence active des laĂŻcs.C’est pourquoi la responsabilitĂ© del’avenir de l’Église retombe en grandepartie sur eux » (44). De nos jours, il n’existe aucun autre

organisme laĂŻc dans le pays oĂč noussommes Ă  l’Ɠuvre qui surpasse les Che-valiers de Colomb au chapitre de la cha-ritĂ©, de la promotion des vocations et del’évangĂ©lisation. C’est donc dire quel’ampleur de notre Ɠuvre au nom del’Église ne peut, dans un certain sens, se

mesurer que par l’ampleur de notre res-ponsabilitĂ© quant Ă  l’avenir de l’Église.Peut-ĂȘtre plus que nulle part ailleurs,

ce fut dans Ecclesia in America que Jean-Paul II a proclamĂ© le besoin d’une nou-velle Ă©vangĂ©lisation. Il y notait : « Entant que Pasteur suprĂȘme de l’Église, jedĂ©sire ardemment inviter tous les mem-bres du peuple de Dieu, particuliĂšre-ment ceux qui vivent dans le continentamĂ©ricain (
) Ă  faire leur ce projet et Ă y collaborer » (66).Le pape comprenait qu’il y a un fon-

dement chrĂ©tien commun au sein de lanouvelle civilisation qui s’est construitedans l’hĂ©misphĂšre occidental au coursdes cinq derniers siĂšcles. Ce fondementcommun offre, pour l’avenir, la pro-messe plus grande encore de solidaritĂ©,de communautĂ© et de charitĂ©, Ă  lacondition seulement que nous manifes-tions la dĂ©termination d’Ɠuvrer en vued’une telle transformation.Le bienheureux Jean-Paul II prĂ©voyait

que la tĂąche qui nous attend n’en est passimplement une « rĂ©-Ă©vangĂ©lisation » —soit une reprise de ce qui s’est dĂ©roulĂ©dans le passĂ©, mais « d’une nouvelle Ă©van-

gĂ©lisation. Nouvelle en son ardeur, dansses mĂ©thodes, dans son expression » (6).D’une maniĂšre importante, cette

nouveautĂ© dĂ©pend de la crĂ©ativitĂ© etdĂ©vouement des fidĂšles laĂŻques dispo-sĂ©s Ă  engager leurs vies personnelles,leurs familles et leurs organismes dansle tĂ©moignage de la bonne nouvellede l’Évangile. « En acceptant cette mission, a notĂ©

Jean-Paul II, que chacun se souvienneque le nƓud vital de la nou-velle Ă©vangĂ©lisation doit ĂȘtrel’annonce claire et sans Ă©qui-voque de la personne deJĂ©sus Christ » (66).Pour les Chevaliers de Co-

lomb, la béatification du papeJean-Paul II, constitue une oc-casion historique de réfléchiraux moyens précis qui nouspermettront, en fidélité ànotre engagement envers nos

principes de charitĂ©, d’unitĂ© et de fra-ternitĂ©, de fournir une « annonce claireet sans Ă©quivoque de la personne deJĂ©sus Christ ».En tĂ©moignant avec confiance de cette

rĂ©alitĂ©, tant sur le plan personnel que parle truchement de l’Ɠuvre des milliers denos conseils actifs, non seulement nousassumerons un rĂŽle plus vigoureux dansl’Ɠuvre de la nouvelle Ă©vangĂ©lisation,mais nous rendrons encore plus concrĂštela vision qu’avait l’abbĂ© Michael McGiv-ney d’un organisme totalement consacrĂ©au service de l’Église.Vivat Jesus!

Accepter la missionLe bienheureux Jean-Paul II nous a confié

la tĂąche d’une nouvelle Ă©vangĂ©lisation

par le Chevalier SuprĂȘme, Carl A. Anderson

Ce fondement commun offre, pour l’avenir, la promesse plusgrande encore de solidaritĂ©, de communautĂ© et de charitĂ©

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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LE PAPE JEAN-PAUL II a souventmanifestĂ© sa grande affection pour leChevaliers de Colomb. Mais par sonexemple de prĂȘtre et ses vastes efforts envue d’enseigner JĂ©sus Christ Ă  toutes lesnations, il a beaucoup mis en lumiĂšre lesvertus colombiennes.

UNIS DANS LA CHARITÉComme beaucoup d’autres, j’ai eu le pri-vilĂšge de participer Ă  des cĂ©lĂ©brations eu-charistiques prĂ©sidĂ©es par Jean-Paul II,dans la chapelle privĂ©e. AprĂšs avoirrevĂȘtu nos vĂȘtements liturgiques,nous prenions place pour nous ren-dre compte que le pape Ă©tait dĂ©jĂ prĂ©sent absorbĂ© en priĂšre. La vie deprofonde priĂšre de Jean-Paul II,fondĂ©e sur l’Eucharistie et sa cĂ©lĂ©-bration frĂ©quente du sacrement depĂ©nitence, fut une abondantesource de charitĂ© pastorale. Le papeaimait son troupeau rĂ©pandu dansle monde entier, nous consolant etnous enseignant la vĂ©ritĂ© sur Dieu et surl’ĂȘtre humain. Notamment, il aimait lespauvres et les ĂȘtres vulnĂ©rables, commenous nous en rendions compte dans sadĂ©fense des enfants Ă  naĂźtre et des per-sonnes ĂągĂ©es et des condamnĂ©s Ă  mort.En vue de mettre en pratique le pre-

mier principe de l’Ordre, nous devons,Ă  notre tour, prier chaque jour et faire del’Eucharistie et de tous les sacrements lefondement de notre vie dans le Christ.En d’autres termes, avant de nous mon-trer charitables envers les autres, nous de-vons accueillir la misĂ©ricorde et l’amourdu Christ. Toutes nos Ɠuvres de charitĂ©ne sont que le tĂ©moignage que cet amourprend racine dans notre cƓur.La vie d’ardente priĂšre du pape Jean-

Paul II servait Ă©galement de source Ă  saperspicacitĂ© et sa force, alors qu’il s’effor-çait sans cesse « d’avoir Ă  cƓur de garderl’unitĂ© dans l’Esprit par le lien de lapaix » (Eph 4, 3). Ses homĂ©lies, des dis-cours et ses Ă©crits Ă©taient envahis et façon-nĂ©s par la doctrine de la Sainte TrinitĂ© —source de la communion de l’Église et lefondement dĂ©finitif de l’unitĂ© de la fa-mille humaine.Jean-Paul II enseignait aux Ă©vĂȘques et

aux prĂȘtres que l’unitĂ© de l’Église Ă©tait au

cƓur de leur ministĂšre. Il a parcourujusqu’aux confins du monde en vued’unir le peuple de Dieu et il a ƓuvrĂ©constamment Ă  l’unitĂ© des chrĂ©tiens, no-tamment avec les diverses communautĂ©sorthodoxes. Il se tournait Ă©galement versla communautĂ© juive et les autresgroupes religieux. L’unitĂ© Ă  laquelle il in-citait Ă©tait bĂątie non pas sur le compro-mis, mais sur la vĂ©ritĂ© sur Dieu et lapersonne pleinement rĂ©vĂ©lĂ©e dans leChrist. ProfondĂ©ment philosophe lui-mĂȘme, Jean-Paul II dĂ©fendait le principeselon lequel la raison pouvait en arriverĂ  la vĂ©ritĂ©. Il fut tĂ©moin de la vĂ©ritĂ© selonlaquelle les droits et la dignitĂ© de la per-sonne sont enracinĂ©s dans la personne etsur laquelle peut se construire une civi-

lisation de l’amour au sein de diversescultures du monde. Le tĂ©moignage de l’unitĂ© dans la vĂ©ritĂ©

du pape devrait nous inciter Ă  prier et Ɠu-vrer pour l’unitĂ© au sein de notre Ordre,de l’Église et dans le monde. Notre unitĂ©ne jaillit pas simplement de notre proprebonne volontĂ©, mais est plutĂŽt enracinĂ©een Dieu. Ce sens profond de l’unitĂ© doit

s’étendre Ă  toutes nos relations.

AMOUR DES FRÈRES, AMOUR DE LA PATRIEReliĂ©e de prĂšs Ă  l’unitĂ©, setrouve la fraternitĂ©, ce que Jean-Paul II nommait solidaritĂ©. Lepape entendait que ce termecomprenait beaucoup plusqu’un simple regroupement degens aux intĂ©rĂȘts communs. Ila souvent enseignĂ© que, au

cƓur de la vĂ©ritable fraternitĂ© univer-selle, repose le fait que le Christ a as-sumĂ© notre humanitĂ©. En devenanthomme, le Christ s’est, d’une certainemaniĂšre, uni Ă  chaque personne. Lepape enseignait aussi que la famille, fon-dĂ©e sur l’amour du mari et de la femme,se trouve le lieu oĂč d’abord, s’appren-nent d’abord la dignitĂ© humaine, lesvertus et l’amour fraternel. GrĂące au baptĂȘme, nous devenons les

enfants adoptifs du PĂšre et ainsi, les frĂšreset sƓurs de JĂ©sus. Notre fraternitĂ© avec leChrist est constamment rĂ©tablie et ren-forcĂ©e chaque fois que nous commu-nions Ă  son corps dans l’Eucharistie.Ainsi, avec le pape Jean-Paul II, nouspouvons dire que notre foi au Christ est

Le tĂ©moignage de l’unitĂ© dans lavĂ©ritĂ© du pape devrait nous inciter Ă  prier et Ɠuvrer pour l’unitĂ© au sein de notre Ordre, de l’Église et dans le monde.

Nos principes en actionEn paroles et en actions, le pape Jean-Paul II

a enseignĂ© sur la charitĂ©, la fraternitĂ©, l’unitĂ© et le patriotisme

par l’évĂȘque William E. Lori, AumĂŽnier SuprĂȘme

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Offertes en solidarité avec lepape Benoßt XVI

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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source de notre fraternité. Cette foi estexprimée dans la maniÚre dont nousnous soutenons les uns les autres dansnotre profession et notre vécu de la foi etdans la maniÚre dont nous secourons lesuns les autres en période de difficultés.Notre fraternité comprend nos fa-

milles et toutes les personnes qui parta-gent notre foi catholique. Elle s’étendĂ©galement aux personnes qui ont besoind’ĂȘtre aidĂ©es ou qui espĂšrent atteindre laplĂ©nitude de la vĂ©ritĂ©. Nous manifestonsnotre fraternitĂ© en nous plaçant « au ser-vice de l’un, au service de tous ». C’estainsi que, en nous accueillant en nousappelant « frĂšre », rappelons-nous quenous sommes frĂšres dans le Christ.

Durant le pontificat du Jean-Paul II,le monde a Ă©tĂ© tĂ©moin de la chute ducommunisme en Europe de l’Est. MĂȘmealors, pourtant, le pape ne trouvait pas Ă se reposer. Dans son amour pour lemonde, il a enseignĂ© le rapport entre lavĂ©ritĂ© et la libertĂ©. L’amour vĂ©ritable dela patrie exige que ses citoyens profitentdu don de la libertĂ© accordĂ© par Dieupour protĂ©ger la dignitĂ© humaine et as-surer le bien commun.Depuis leur fondation, les membres

des Chevaliers ont Ă©tĂ© des patriotes,mĂȘme alors que leur amour de la patrien’était pas apprĂ©ciĂ© de leurs concitoyens.Certes, le fait de bĂątir une culture quirespecte la vie et aime la justice n’est pas

du tout tĂąche facile. NĂ©anmoins, nom-breux sont nos frĂšres Chevaliers qui ytravaillent inlassablement, certains auprix mĂȘme de leur vie. Parce que nous souhaitons ce qu’il a

de mieux pour notre pays et que notrepatriotisme est enracinĂ© dans la charitĂ©,l’unitĂ© et la fraternitĂ©, nous voulons quenos propres pays respectent les autres na-tions et qu’ils soient des forces de justiceet de paix dans le monde. ReliĂ© Ă  un telpatriotisme authentique se trouve l’espĂ©-rance de notre vĂ©ritable patrie au ciel.Que le bienheureux pape Jean-Paul IIcontinue de nous inciter Ă  vivre selon lesprincipes de notre Ordre et nous fortifiepar ses priĂšres.♩

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

Saint Albert Chmielowski(1845-1916)

FĂȘte liturgique: 17 juin

des pauvres. Plus tard, il a fondĂ© lesFrĂšres du TroisiĂšme Ordre de saint Fran-çois, ou serviteurs des pauvres —connus Ă©galement sous le nom de FrĂšresgris ou FrĂšres albertins — et, Ă  l’aide deces derniers, a Ă©tabli, jusqu'a sa mort en1916, prĂšs d’une douzaine de maisonspour les pauvres. Le pape Jean-Paul II a prĂ©sidĂ© Ă  la bĂ©a-

tification du frĂšre Albert, en 1983, et l’acanonisĂ© six ans plus tard. Durant l’Eu-charistie de sa canonisation, le pape notaitcomment le frĂšre Albert a trouvĂ© sa voca-tion grĂące Ă  ses aspirations artistiques etsa compassion pour les pauvres, en ajou-tant que, « par son service infatigable ethĂ©roĂŻque, il a fini par dĂ©couvrir son che-min. Il a dĂ©couvert le Christ. »♊

GÉNÉRALE : Pour qu’à traversl’annonce crĂ©dible de l’Evangile,l’Eglise sache offrir aux nouvellesgĂ©nĂ©rations des raisons toujours nou-velles de vie et d’espĂ©rance.

MISSIONNAIRE : Pour qu’à tra-vers la proclamation de l’Evangile etle tĂ©moignage de leur vie, les mission-naires sachent porter le Christ Ă  ceuxqui ne le connaissent pas encore.

À 25 ANS, durant sa derniĂšre annĂ©e ausĂ©minaire de Cracovie, en Pologne,Karol WojtyƂa a Ă©crit une piĂšce de thĂ©Ăą-tre intitulĂ©e Le frĂšre de notre Dieu. LapiĂšce racontait l’histoire du frĂšre AlbertChmielowski, artiste et moine en quiWojtyƂa reconnaissait un modĂšle extra-ordinaire de charitĂ©.À la naissance, Adam Hilaire Bernard

Chmielowski, le frĂšre Albert Ă©tait issud’une famille aristocrate dans les environsde Cracovie. Adolescent, il a participĂ© Ă la rĂ©bellion de 1863 contre l’empire deRussie. AprĂšs des Ă©tudes Ă  Varsovie, Mu-nich et Paris, il se taillait une place parmiles artistes de Cracovie. Alors qu’il prĂ©pa-rait son Ɠuvre la plus cĂ©lĂšbre, un tableauinachevĂ© intitulĂ© « Ecce Homo », AdamChmielowski est entrĂ© chez les jĂ©suites en1880. Il a quittĂ© le noviciat en moinsd’un an et entreprenait une vie de mis-sionnaire franciscain laĂŻc.Chmielowski est retournĂ© Ă  Cracovie

en 1884 en ressentant que le Seigneurl'appelait Ă  secourir les pauvres et lessans-abri. En 1887, revĂȘtant un habit degrosse toile, il a pris le nom de « FrĂšreAlbert » et s’est mis Ă  quĂȘter en faveur

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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« LES CHEVALIERS DE Colomb etleurs dirigeants se sont engagĂ©s Ă  fairede l’Ordre et de ses membres des parti-cipants actifs dans le grand renouveaude l’Église catholique », a dĂ©clarĂ© leChevalier suprĂȘme Carl A. Andersonaux aumĂŽniers d’État rĂ©unis pour leurtout premier congrĂšs.Soixante-six aumĂŽniers provenant de

58 juridictions — y compris cinqĂ©vĂȘques des États-Unis, du Canada etde Porto Rico — se sont rassemblĂ©s Ă New Haven pour leur congrĂšs, du 1erau 4 mars.« En tant que Chevaliers, nous de-

vons adhĂ©rer au renouveau mis enƓuvre au sein de l’Église catholiqueet ensuite l’amener plus loin et enfaire la promotion », a dit le Cheva-lier suprĂȘme, qui a ajoutĂ© que les

Chevaliers de Colomb doivent reprĂ©-senter plus qu’un lieu de rassemble-ment pour les hommes catholiques ;l’Ordre doit proposer un cadre de viequi incite ses membres Ă  devenir demeilleurs catholiques.« Nous allons aider notre Église Ă  de-

meurer forte grĂące Ă  nos Conseils Ă©ta-blis dans les paroisses, a poursuivi CarlAnderson. Ces Conseils et leurs mem-bres vont garder les paroisses actives eten santĂ©, reprĂ©sentant le laĂŻcat en unionavec les curĂ©s et les prĂȘtres. »L’AumĂŽnier suprĂȘme, l’évĂȘque Wil-

liam E. Lori de Bridgeport, au Connec-ticut, a abordĂ© le mĂȘme thĂšme endĂ©clarant pour sa part : « Plus nous vi-vons authentiquement nos vies sacer-dotales, plus nos membres ainsi queleurs familles seront forts [...] Mieux les

laĂŻcs vivent-ils leur foi, et plus fort leclergĂ© sera. »Lors de la messe d’ouverture,

l’évĂȘque Lori a dit que le fondateur del’Ordre, l’abbĂ© Michael J. McGivney, abien saisi le passage de l’Évangile danslequel JĂ©sus, en route pour JĂ©rusalem,annonce Ă  ses disciples ses prochainespassion, mort et rĂ©surrection. JĂ©sus leurdemande s’ils sont prĂȘts « Ă  boire sacoupe » et enfin Ă  livrer le message desa mission rĂ©demptrice voulant qu’il« n’est pas venu pour ĂȘtre servi, maispour servir ». Ce passage Ă©claire le rĂŽlejouĂ© par les aumĂŽniers de Conseil,d’ajouter l’évĂȘque Lori, eux qui don-nent suite Ă  la parole et Ă  la bontĂ© del’abbĂ© McGivney.Le pĂšre augustinien John Grace, di-

recteur des programmes et du dĂ©velop-pement pour les aumĂŽniers, a animĂ© lesdĂ©bats de ce congrĂšs. Le pĂšre Grace saitpertinemment bien Ă  quel point ce typede rĂ©union peut ĂȘtre utile et fructueux.« Lorsque je suis arrivĂ© ici Ă  New HavenvoilĂ  bientĂŽt deux ans, j’ai pu assister Ă la rĂ©union d’orientation Ă  l’intentiondes dĂ©putĂ©s d’État, dit-il. Le contenuĂ©tait trĂšs dĂ©taillĂ© et ça m’a impressionnĂ©.C’est lĂ  que je me suis demandĂ© : “Y au-rait-il lieu de faire la mĂȘme chose pourles aumĂŽniers d’État ?” »En convoquant ce congrĂšs, ajoute le

pĂšre Grace, le Chevalier suprĂȘme etl’AumĂŽnier suprĂȘme ont rĂ©pondu Ă cette derniĂšre question. Parmi les su-jets abordĂ©s lors du congrĂšs, notonsceux-ci: les quatre principes de l’Or-dre, la promotion de la confrĂ©rie, lacomprĂ©hension intellectuelle de la foiet les clĂ©s du succĂšs, en tant qu’aumĂŽ-nier des C de C.♩

Le premier congrùs des aumîniers d’État

Des aumĂŽniers de 58 juridictions, rĂ©unis ici pour la messe en l’église St. Mary’s, s’étaient rassem-blĂ©s Ă  New Haven, au Connecticut, pour un congrĂšs du 1er au 4 mars.

LE SITE INTERNET nouvellement rĂ©amĂ©nagĂ© du Serviced’information catholique de l’Ordre, Ă  kofc.org/sic, offre dĂ©sor-mais une variĂ©tĂ© de nouvelles et conviviales fonctionnalitĂ©s des-tinĂ©es Ă  ceux qui veulent en apprendre davantage sur la foicatholique. Le SIC propose en ligne deux formations basĂ©es surles populaires livrets des sĂ©ries Luke E. Hart et Veritas.

Les visiteurs ont accÚs sur le site à des versions PDF de ces li-vrets. On peut aussi commander, moyennant des frais minimes,des exemplaires imprimés.Enfin, le site Internet du SIC propose des versions virtuelles

de brochures telles que le « Guide prĂ©paratoire Ă  la confession »et « Comment rĂ©citer le chapelet ».♩

Le Service d’information catholique offre des ressources en ligne

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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Pour une gĂ©nĂ©ration entiĂšre, il a Ă©tĂ© un leader inspirant etle seul pape qu’ils auront connu. Aujourd’hui, les Cheva-liers de Colomb, par le truchement de leur site de nou-velles en ligne Headline Bistro, donnent aux membres dela gĂ©nĂ©ration JP II l’occasion de dire merci.Pour participer, il suffit de visiter le headlinebistro.com

ou kofc.org et utiliser le lien proposĂ© pour soumettre sonmessage de remerciement Ă  Jean-Paul II et Ă  son pontificat(en 500 mots ou moins, si possible). Tous les messagesreçus seront imprimĂ©s et dĂ©posĂ©s prĂšs de la tombe du papeJean-Paul II, durant la semaine de sa bĂ©atification, Ă  RomeĂ  compter du 1er mai.♩

Dire « Merci » au pape Jean-Paul II

En prĂ©cision de sa bĂ©atification le 1er mai prochain, le musĂ©edes Chevaliers de Colomb prĂ©sente l’exposition « Bienheu-reux : Un hommage Ă  Jean-Paul II ».DestinĂ©e Ă  rappeler la vie et l’hĂ©ritage du pape Jean-Paul II

et Ă  les cĂ©lĂ©brer, l’exposition qui se tient du 2 avril au 30 juinmet en vedette certains effets personnels du regrettĂ© Saint-PĂšre, de mĂȘme que des souvenirs liĂ©s Ă  ses voyages aposto-liques en sol nord-amĂ©ricain.De plus, on peut y admirer une sĂ©lection de tableaux

peints par l’artiste italien Franceso Guadagnuolo (nĂ© en1956) et qui mettent en relief le tĂ©moignage fidĂšle et coura-geux livrĂ© par Jean-Paul II, Ă  la fin de son pontificat.♩

Le musée des Chevaliers de Colombrend hommage à Jean-Paul II

PLUS D’UN AN APRÈS le sĂ©isme dĂ©vastateur qui a se-couĂ© HaĂŻti, les enfants blessĂ©s lors de cette calamitĂ© ont unnouvel espoir, grĂące aux efforts combinĂ©s du projet Medi-share, des Chevaliers de Colomb, d’Össur et de la Challen-ged Athletes Foundation.GrĂące au programme « GuĂ©rir les enfants haĂŻtiens » mis sur

pied par les Chevaliers de Colomb et l’organisme Medisharel’an dernier, chaque enfant qui a perdu un membre par suite dutremblement de terre est admissible Ă  un traitement d’une durĂ©ede deux ans qui comprend une prothĂšse gratuite et de la rĂ©Ă©du-cation physique.Le 5 mars dernier Ă  Port-au-Prince, les diverses organisations

engagĂ©es ont inaugurĂ© un laboratoire prothĂ©tique et orthopĂ©-dique dernier cri, lors d’une cĂ©rĂ©monie officielle Ă  l’hĂŽpital Ber-nard Mevs du projet Medishare.Le laboratoire est un don de l’entreprise de technologie ortho-

pĂ©dique Össur, et une partie de l’équipement a Ă©tĂ© financĂ© parles Chevaliers de Colomb. La Challenged Athletes Foundations’est elle aussi engagĂ©e dans le programme de rĂ©habilitation, veil-lant Ă  ce que les traitements permettent aux jeunes patients d’ĂȘtre,Ă  terme, capables de bonnes performances physiques et sportives.Lors de la grande cĂ©rĂ©monie d’inauguration, oĂč on a coupĂ© le

ruban symbolique, le fondateur de Össur, Össur Kristinsson —lui-mĂȘme un amputĂ© — a annoncĂ© le don au projet Medisharede quelque 600 prothĂšses modulaires.« Fournir des membres de remplacement, de la thĂ©rapie et

du soutien Ă  ces enfants change rĂ©ellement leurs vies, noussommes trĂšs fiers d’ĂȘtre associĂ©s Ă  ce formidable cadeau enpartenariat avec Medishare et avec l’aide de la ChallengedAthletes Foundation et de la sociĂ©tĂ© Össur », a indiquĂ© le Che-valier suprĂȘme Carl A. Anderson.Le nouveau laboratoire constituera une sorte de plaque tour-

nante en matiĂšre d’éducation et de production de prothĂšses etd’orthĂšses en HaĂŻti. On y trouvera du matĂ©riel et de l’équipe-ment, et il servira en outre de lieu de formation pour les HaĂŻtiens

qui seront embauchĂ©s Ă  titre de techniciens prothĂ©tiques.De plus, le labo promet d’offrir une alternative durable, nĂ©-

cessaire et de pointe en termes de soins prodiguĂ©s Ă  tous les am-putĂ©s haĂŻtiens, ce qui faisait dĂ©faut Ă  ce pays auparavant.♩

Inauguration Ă  HaĂŻti d’un laboratoire prothĂ©tique parrainĂ© par les Chevaliers

La petite Anaika Pierre, trois ans, marche sur deux jambes pour la premiÚrefois depuis janvier 2010 et le tremblement de terre qui a dévasté Haïti.Elle vient tout juste de recevoir une prothÚse de jambe financée par lesChevaliers de Colomb et installée par le prothésiste Adam Finnieston.

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Dans ses nombreux messages Ă  l’intention de Chevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa reconnaissance, sa solidaritĂ© et ses conseils de pasteur

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Depuis son Ă©lection en 1978, jusqu’ Ă  sa morten 2005, le pape Jean-Paul II a envoyĂ© plusd’ une vingtaine de messages aux Chevaliers

de Colomb. Autant par ses dialogues avec les mem-bres du conseil d’administration des Chevaliers, quedans ses lettres envoyĂ©es au CongrĂšs suprĂȘme an-nuel, les paroles du pape apportaient, d’ une part,une marque de reconnaissance et d’ admiration pourl’ Ɠuvre de l’ Ordre, que de rĂ©flexions portant sursa mission au sein de l’ Église et dans le monde d’aujourd’ hui.La haute estime que le pape portait aux Cheva-

liers Ă©tait l’ Ă©vidence mĂȘme, tout autant que l’ amourdes Chevaliers pour le pape s’ est concrĂ©tisĂ© en d’ in-nombrables gestes de soutien Ă  son Ă©gard. S’ adres-sant au conseil d’ administration en septembre1987, il lançait cette pointe : « Ce fut une bonneidĂ©e qu’ a eue Christophe Colomb en dĂ©couvrant l’AmĂ©rique, car cela a permis l’ Ă©tablissement desChevaliers de Colomb ». Nous prĂ©sentons ci-dessous quelques extraits ty-

piques que Jean-Paul adressait aux Chevalier durantson pontificat. Bien que des annĂ©es se soient Ă©coulĂ©esdepuis que ces paroles furent livrĂ©es, leur pertinencene s’ est pas attĂ©nuĂ©e, de sorte qu’ elles sont source decourage et d’ inspiration encore aujourd’ hui.

QUE LE SEIGNEUR vous rĂ©compense, et que, grĂące Ă  vos effortsadviennent au sein de l’Église des fruits abondants au sein del’Église. Qu’à leur tour, vos activitĂ©s de dĂ©vouement vous aidentĂ  dĂ©velopper en vous-mĂȘmes les attitudes intĂ©rieures sans les-quelles personne ne peut vraiment Ă©vangĂ©liser : la confiance enl’Esprit Saint, la vĂ©ritable saintetĂ© de la vie, une profonde prĂ©oc-cupation pour la vĂ©ritĂ©, et un amour toujours plus grand pour lesenfants de Dieu.Que la bĂ©nĂ©diction du Seigneur soit sur vous, vos familles et

tous les Chevaliers de Colomb.— Discours de Jean-Paul II aux Chevaliers de Colomb, Washing-

ton, 7 octobre 1979

CHAQUE FOIS QUE je pense au Chevaliers de Colomb, je mesouviens avec joie d’un riche hĂ©ritage de foi, de fraternitĂ© et de

service, ainsi que d’un brillant exemple de laĂŻcat catholique engagĂ©dans la mission de l’Église. Et donc (
), je vous encourage Ă  por-ter les dignes traditions que sont les vĂŽtres, Ă  la suite de saint Paulqui dit : « Faites donc de nouveaux progrĂšs » (1Th 4, 1), cherchantĂ  ĂȘtre toujours plus attentif Ă  la parole de Dieu et totalement dis-ponibles pour faire la volontĂ© de Dieu.— Message au 101e CongrĂšs suprĂȘme, Columbus, Ohio, 1983

JE VOUS RECOMMANDE vivement de persĂ©vĂ©rer dans vosbonnes Ɠuvres et de demeurer solides dans la foi catholique quivous a Ă©tĂ© lĂ©guĂ©e par l’Église. Un passage de saint Jean exprimebien mes sentiments
 « Je ne vous dis pas que vous ignorez lavĂ©ritĂ©, mais je vous dis : “Vous la connaissez” ». Que la vĂ©ritĂ© quevous possĂ©dez depuis les premiers temps soit constamment dansvos cƓurs.— Message au 103e CongrĂšs suprĂȘme, Washington, 1985

AUJOURD’HUI, l’Église se prĂ©occupe particuliĂšrement dubien-ĂȘtre de la famille. MĂȘme si nous pouvons ĂȘtre rassurĂ©s quede nombreuses familles soient vivantes et solides, et source demultiples grĂąces et de bĂ©nĂ©dictions, on n’est pas sans ĂȘtreconscient Ă  quel point la vie familiale est la cible de nom-breuses menaces provenant de la sociĂ©tĂ© contemporaine. S’ilest vrai que l’Église cherche Ă  rĂ©pondre aux besoins des couplesmariĂ©s et des familles, cependant, elle compte dans une grandemesure sur des organismes comme les Chevaliers de Colombpour affronter les problĂšmes urgents et les besoins pressants,afin que soient sauvegardĂ©es et promues les valeurs familiales.Je suis au courant des nombreux programmes que vous avezentrepris Ă  cet Ă©gard
 Je vous en offre mon soutien le plus re-connaissant et vous incite Ă  ne jamais perdre courage. Car, lafamille est la cellule fondamentale de la sociĂ©tĂ© humaine. Surelle dĂ©pendent la stabilitĂ© et la santĂ© de nos communautĂ©s, etmĂȘme de l’avenir du monde.— Message au 104e CongrĂšs suprĂȘme, Chicago, 1986

PENDANT PLUS DE CENT ANS, les Chevaliers de Colomb sesont distinguĂ©s par leur amour du Christ et leur fidĂ©litĂ© Ă  l’Église,par leur service auprĂšs des pauvres et des dĂ©munis, par leur dĂ©fensedes personnes handicapĂ©es et des enfants Ă  naĂźtre, et par le soutiensolide de la vie familiale. Vous personnifiez brillamment un exem-ple du rĂŽle des laĂŻques dans la vie et la mission de l’Église. Le fi-nancement de la rĂ©novation et de l’entretien de la façade de labasilique Saint-Pierre, et les statues colossales qui la couronnent,constitue un nouveau symbole de l’esprit de dĂ©vouement de votreorganisme rĂ©putĂ©, ainsi que votre dĂ©vouement et votre fidĂ©litĂ© ausuccesseur de saint Pierre.— Discours de Jean-Paul II durant la cĂ©rĂ©monie marquant la

fin des rénovations de la façade de la basilique Saint-Pierre, le 23février 1987

Lors de son premier voyage Ă  l’étranger en tant que pape, Jean-Paul II s’étaitrendu au Mexique pour l’ouverture, en janvier 1979, de l’assemblĂ©e desĂ©vĂȘques d’AmĂ©rique latine.

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LES CHEVALIERS DE COLOMB constituent un excellent exem-ple de contribution Ă  laquelle les laĂŻques peuvent arriver grĂące Ă  lacollaboration. Le genre de bonnes Ɠuvres que vous accomplissezse multiplie ensuite par ceux et celles qu’incite votre exemple. C’estainsi que vous manifestez comment ĂȘtre fidĂšle envers ce comman-dement considĂ©rable
 « De mĂȘme, que votre lumiĂšre brille de-vant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ilsrendront gloire Ă  votre PĂšre qui est aux cieux » Mt 5, 16.— Message au 105e CongrĂšs suprĂȘme, La Nouvelle-OrlĂ©ans, 1987

EN RAISON DE VOTRE record remarquable atteint au chapitredu souci des pauvres, des dĂ©munis et notamment des enfants Ă naĂźtre, j’ai confiance que les Chevaliers de Colomb continuerontd’ĂȘtre Ă  l’avant-garde des efforts de l’Église en vue de la promotionde la « culture de la vie » (cf. Centesimus Annus, 39), une culturequi respecte pleinement la dimension spirituelle de l’existence hu-maine et la sublime dignitĂ© de chaque individu crĂ©Ă© Ă  l’image deDieu et destinĂ© Ă  la vie Ă©ternelle dans le Christ.— Message au 109e CongrĂšs suprĂȘme, St. Louis, 1991

PARCE QUE L’ÉGLISE reconnaĂźt son Sauveur comme Seigneurde l’histoire, elle a perçu, dĂšs le dĂ©but, la dĂ©couverte du NouveauMonde comme un appel neuf et urgent Ă  poursuivre la missionconfiĂ©e Ă  ses ApĂŽtres : « Allez donc! De toutes les nations faitesdes disciples, baptisez-les au nom du PĂšre, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19).Aujourd’hui, cinq cents ans aprĂšs les dĂ©buts de cette premiĂšre

Ă©vangĂ©lisation des AmĂ©riques, une nouvelle proclamation du mes-sage de salut proclamĂ© par l’Évangile est requise. Je sais que lesChevaliers de Colomb sont profondĂ©ment conscients de ce dĂ©fi.— Message au 110e CongrĂšs suprĂȘme, 1992

À gauche : la silhouette du pape Jean-Paul II sur un fond ensoleillĂ© sur laplace Saint-Pierre, alors qu’il arrive pour cĂ©lĂ©brer la messe le jour de son80e anniversaire de naissance. Ci-contre : Le pape Jean-Paul II embrasse un bĂ©bĂ© en 1986, dans le cadred’une audience tenue en France.

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Vous trouverez ci-dessous les princi-paux jalons ayant marqué la relationunissant les Chevaliers de Colomb aupape Jean-Paul II. On trouvera unechronologie plus complÚte en ligne àkofc.org/jpii.

1978 – L’Ordre finance l’établissement deliaisons satellites afin de tĂ©lĂ©diffuservers des pays en dĂ©veloppementl’installation du pape Jean-Paul II ;l’Ordre finance ensuite un film surle premier voyage du pape en solmexicain.

1979 – En octobre, l’Ordre collabore avec laConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiquesdes États-Unis au financement d’unfilm sur la tournĂ©e du pape Jean-Paul II en sol amĂ©ricain.

1981 – L’Ordre institue le fonds VicariusChristi des Chevaliers de Colomb,dotĂ© d’un montant initial de 10 mil-lions $ et dont les revenus seront sys-tĂ©matiquement remis au pape pourses Ɠuvres caritatives.

1983 – L’Ordre aide financiùrement le pape

afin d’aider Ă  couvrir le budget d’ex-ploitation annuel du Centre jeunesseinternational de San Lorenzo, Ă Rome. Cet Ă©tablissement sert no-tamment de lieu de rassemblementpour les jeunes qui se rendent dansla capitale italienne.

1984 – Le Conseil suprĂȘme autorise le prĂ©-lĂšvement d’une somme de 1 $ parmembre canadien afin d’aider laConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catho-liques du Canada Ă  prendre encharge les dĂ©penses liĂ©es Ă  la visitede Jean-Paul II dans ce pays.

CHRONOLOGIE ♩ Les Chevaliers de Colomb et Jean-Paul II

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1985 – L’Ordre aide le Centre de tĂ©lĂ©visiondu Vatican (CTV) Ă  acheter unstudio de production mobile, quipermettra d’enregistrer les paroleset les gestes de Jean-Paul II puis demettre ensuite ces documents Ă  ladisposition de la presse Ă  travers lemonde. Le CTV pourra Ă©galementproduire des Ă©missions sur lesvoyages du pape, ses discours et di-verses autres activitĂ©s.

1985 – À l’instigation du pape et par le tru-chement de la Fabrique de Saint-Pierre, l’Ordre se voit donnerl’occasion de faire restaurer toute lafaçade de la basilique Saint-Pierre,

qui n’avait pas Ă©tĂ© retouchĂ©e depuis350 ans.

1986 – Le pape Jean-Paul II fait don aumusĂ©e des Chevaliers de Colombde New Haven de la croix en cuivrequi, depuis 1614, Ă©tait posĂ©e dansles bras de la statue du Christ, auplus haut sommet de la façade dela basilique Saint-Pierre. Le cadeauest un signe de reconnaissance pourl’action des Chevaliers de Colombdans la restauration de la façade dela basilique.

1989 – Les Chevaliers de Colomb financentla publication de Le pape s’adresse à

l’Église des États-Unis (en anglais), lacollection complĂšte des discoursadressĂ©s aux AmĂ©ricains par le papeentre 1979 et 1988.

1990 – L’Ordre dĂ©veloppe et distribue unguide d’étude pour mieux compren-dre « Christifideles Laici », l’exhorta-tion apostolique du pape publiĂ©e en1989 et traitant de la vocation et lamission des laĂŻcs.

1991 – En aoĂ»t, les Chevaliers lancent Ă  tra-vers l’Ordre un service de priĂšre ducinq centiĂšme anniversaire axĂ© surles rĂ©pliques de la croix remise par lepape Jean-Paul II aux Ă©vĂȘques des

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Amériques, en 1984, en Républiquedominicaine.

1995 – Le 5 octobre, le pape Jean-Paul IIbĂ©nit les nouveaux quartiers gĂ©nĂ©-raux de l’Observateur permanent duSaint-SiĂšge aux Nations Unies, Ă New York, financĂ©s par l’Ordre. LesChevaliers et le diocĂšse de Brooklyncoaniment la messe cĂ©lĂ©brĂ©e par lepape le 6 octobre, Ă  l’hippodromeAqueduct.

1996 – L’Ordre publie un guide d’étude surl’encyclique de Jean-Paul II « Evan-gelium Vitae » (L’Évangile de la vie).

1997 – Le Chevalier suprĂȘme et Mme Vir-gil C. Dechant reprĂ©sentent l’Or-dre Ă  la ConfĂ©rence internationalede Rio de Janeiro sur la famille, Ă laquelle participe le pape Jean-PaulII en octobre.

1997 – Jean-Paul II reçoit en audience lesOfficiers suprĂȘmes, en dĂ©cembre. Unbouquet spirituel de priĂšres est remisau souverain pontife par les Cheva-liers pour cĂ©lĂ©brer le 50e anniversairede son ordination sacerdotale.

1998 – L’Ordre donne en janvier une aide à

la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catho-liques de Cuba, afin d’aider Ă  dĂ©-frayer les dĂ©penses du sĂ©jour sur l’üledu pape Jean-Paul II.

1998 – Le pape reçoit en audience le conseild’administration de l’Ordre, le 15octobre. Il bĂ©nit une mosaĂŻque deNotre-Dame de Guadalupe com-mandĂ©e par l’atelier de mosaĂŻque duVatican exprĂšs pour le musĂ©e desChevaliers de Colomb.

1999 – En janvier, l’Ordre annonce le fi-nancement de la restauration del’atrium Maderno du 17e siùcle et

AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS, l’apostolat de l’Église des-tinĂ©e aux familles doit ĂȘtre soutenu par chacun de ses membreset, avant tout, par les familles elles-mĂȘmes. Je suis profondĂ©mentreconnaissant envers les Chevaliers de Colomb du soutien qu’ilsont accordĂ© Ă  l’Église dans sa mission de la promotion de la viede famille catholique. Au cours de cette AnnĂ©e de la famille, jevous incite Ă  renouveler vos efforts pour que les familles soientconfirmĂ©es dans leur tĂ©moignage de foi et d’amour, et qu’ainsivous leur permettiez de remplir leur rĂŽle dans la construction d’unordre social juste et moralement en santĂ©. Je vous recommandevivement de continuer de vous faire le porte-parole Ă  l’Évangilede l’amour conjugal chrĂ©tien, en exigeant avant tout de la part «des autoritĂ©s publiques, le respect de ses droits qui, en sauvant lafamille, sauvent la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme » (Christifideles Laici, 40).— Message au 112e CongrĂšs suprĂȘme, 1994

LA GRANDE DIVERSITÉ de bonnes Ɠuvres entreprise au ser-vice du Christ et de son Église par les Chevaliers de Colomb ma-nifeste la vitalitĂ© spirituelle de votre Ordre dans ses efforts depoursuivre la vision de son fondateur, l’abbĂ© Michael McGivney.J’espĂšre que les Chevaliers seront toujours Ă  l’avant-garde des ef-forts de l’Église en vue de la prĂ©paration de la venue du TroisiĂšmemillĂ©naire chrĂ©tien, en apportant la lumiĂšre de la foi aux questionset aux problĂšmes sociaux urgents de notre temps.— Discours de Jean-Paul II devant les membres du conseil d’ad-

ministration, 1995

INSPIRÉS PAR LEUR FOI CATHOLIQUE, les Chevaliers deColomb sont Ă  l’avant-garde du mouvement qui sous-tend le ca-ractĂšre sacrĂ© de la vie humaine et attire l’attention sur l’urgent be-soin d’un dĂ©bat public rĂ©flĂ©chi concernant les questions Ă©thiquesqui ont des rĂ©percussions sur l’avenir de la sociĂ©tĂ©. Alors que larĂ©alitĂ© des menaces contre la vie humaine, notamment contre lavie des enfants Ă  naĂźtre, devient de plus en plus flagrante, je vousencourage Ă  poursuivre vos efforts Ă  Ɠuvrer en vue d’un rĂ©veil desconsciences gĂ©nĂ©ral Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. De tels efforts,notamment quand ils sont associĂ©s Ă  des initiatives de charitĂ© en

faveur des femmes et des enfants dans le besoin, se prĂ©sententcomme une affirmation hors pair de « L’Évangile de la vie » quel’Église entiĂšre est appelĂ©e Ă  proclamer et cĂ©lĂ©brer
 En tant qu’église domestique au sein de laquelle le Seigneur est

prĂ©sent Ă  ses enfants amoureux, la famille chrĂ©tienne enseigne Ă ses membres Ă  percevoir, Ă  la lumiĂšre de la foi, l’authentique sensde notre vocation humaine, les exigences d’un ordre social sain etdurable, ainsi que le besoin d’une gĂ©nĂ©reuse collaboration au ser-vice de la vĂ©ritĂ© et de l’établissement d’une sociĂ©tĂ© vraiment dignede l’ĂȘtre humain. Je vous fĂ©licite pour vos efforts en vue d’aiderles familles Ă  comprendre leur rĂŽle crucial dans la vie de la sociĂ©tĂ©et dans la croissance de la civilisation de l’amour. — Message au 114e CongrĂšs suprĂȘme, Boston, 1996

DANS UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE par la propagation des mes-sages opposĂ©s Ă  la rĂ©vĂ©lation dans le Christ, de l’amour rĂ©dempteurdu PĂšre, l’esprit de votre Ordre vous convoque Ă  rendre un tĂ©moi-gnage clair et actif Ă  la victoire finale du royaume de Dieu sur ladomination du pĂ©chĂ© et de la mort. Vos vies devraient ĂȘtre rem-plies de la certitude de l’espĂ©rance annoncĂ©e par l’Évangile de JĂ©susChrist (cf. Rm 5, 5).Il est clair que, si l’Église doit rĂ©ussir le renouveau envisagĂ© par le

Concile Vatican II, ses membres ont besoin d’ĂȘtre catĂ©chisĂ©s et for-mĂ©s davantage aux fondements de la foi. Ils devraient devenir deplus en plus conscients de leur dignitĂ© baptismale, plus assidus Ă  lapriĂšre et Ă  la recherche de la saintetĂ©, et plus courageux dans leurdĂ©fense de la vĂ©ritĂ© morale. C’est pourquoi j’incite les Chevaliers Ă fournir, tant aux anciens membres qu’aux nouveaux, une formationcatĂ©chĂ©tique propre Ă  approfondir leur connaissance de la foi et leurengagement dans la vie et la mission de l’Église. Au centre d’un teleffort devrait se trouver le recours au CatĂ©chisme de l’Église catho-lique. C’est seulement grĂące au fondement clair et solide de l’intel-ligence de la doctrine chrĂ©tienne que vous pourrez en arriver Ă relever les dĂ©fis spirituels et Ă©thiques de notre temps. J’ai confianceque les Chevaliers dĂ©couvriront des moyens pratiques de faire ensorte que le CatĂ©chisme soit plus largement connu et utilisĂ©.— Message au 115e CongrĂšs suprĂȘme, MontrĂ©al, 1997

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de la Porte sainte, Ă  la basiliqueSaint-Pierre, en guise de cadeau aupape et Ă  l’Église universelle pour leJubilĂ© de l’an 2000.

2000 – Le 21 mai, le pape Jean-Paul II ca-nonise 25 martyrs mexicains, vic-times de persĂ©cution religieuse dansles annĂ©es 1920. Six des prĂȘtres ca-nonisĂ©s Ă©taient membres des Cheva-liers de Colomb. Ils avaient Ă©tĂ©bĂ©atifiĂ©s le 22 novembre 1992.

2000 – L’Ordre finance la tĂ©lĂ©diffusion de lavisite du pape en Terre sainte, enmars.

2000 – L’Ordre investit 400 000 $ pour ap-puyer le film documentaire basĂ© sur« TĂ©moin de l’espĂ©rance », la biogra-phie de Jean-Paul II Ă©crite parGeorge Weigel et trĂšs bien accueillieĂ  travers le monde.

2001 – Le 29 avril, Jean-Paul II bĂ©atifie Car-los Manuel Rodriguez, un membreportoricain des Chevaliers de Co-lomb.

2002 – En signe de solidaritĂ© avec le pape,l’Ordre institue en mars le fondsPacem in Terris dotĂ© de 2 millions $,et dont les revenus serviront Ă  pro-

mouvoir des initiatives de paix enTerre sainte ainsi qu’à appuyer lacommunautĂ© chrĂ©tienne lĂ -bas etson patriarche latin.

2002 – Le Chevalier suprĂȘme Anderson sevoit accorder en avril une audienceprivĂ©e avec le pape Jean-Paul II, aucours de laquelle ils discutent de lacause pour la canonisation de l’abbĂ©Michael J. McGivney.

2002 – Pour NoĂ«l, l’Ordre collabore avec leConseil pontifical pour les commu-nications sociales Ă  la productiond’une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision spĂ©ciale

UNE JOYEUSE ESPÉRANCE, enracinĂ©e dans la vie nouvelleversĂ©e dans nos cƓurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), se trouvela marque distinctive de ceux qui croient au Christ. En rayon-nant de cette espĂ©rance, les Chevaliers ont recours Ă  l’un desmoyens les plus efficaces de contribuer activement Ă  la nouvelleĂ©vangĂ©lisation. De fait, le tĂ©moignage d’espĂ©rance constituel’un des signes les plus puissants et les plus engageants du salutqu’offre l’Évangile aux femmes et aux hommes de notre temps,si souvent tentĂ©s par le dĂ©senchantement et le dĂ©sespoir. J’in-cite tous les Chevaliers, notamment les jeunes et les chefs dejeunes foyers, Ă  s’efforcer Ă  devenir de plus en plus des pharesde joie et d’espĂ©rance chrĂ©tiennes au cƓur de leurs vies quoti-diennes : au foyer, au travail et dans la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral. Pendant des gĂ©nĂ©rations, les Chevaliers de Colomb ont

concouru Ă  rĂ©pandre le message Ă©vangĂ©lique manifestant leursolidaritĂ© avec les gens dans le besoin. Ainsi, votre Ordre a-t-ilcontribuĂ© Ă  cette « histoire extraordinaire de la charitĂ© » (cf.Evangelium vitae, 87) par laquelle les disciples du Christ de tousles temps ont cherchĂ© Ă  le servir dans les moindres de ses frĂšresĂ©tĂ© sƓurs.— Message au 116e CongrĂšs suprĂȘme, Cincinnati, 1998

Le pape Jean-Paul II bĂ©nit une image de la Divine MisĂ©ricorde lors d’une ren-contre avec le Chevalier suprĂȘme, Mme Carl Anderson et le Dr Stanislaw Gry-giel. L’image a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e Ă  un programme de priĂšre des C de C qui s’estĂ©chelonnĂ© sur un an, Ă  compter d’octobre 2003. ApparaĂźt Ă©galement sur la photo,Ă  gauche, le secrĂ©taire du pape, l’évĂȘque (Ă  l’époque) Stanislaw Dziwisz.

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commémorant le 25e Noël de Jean-Paul II à titre de pape.

2003 – En rĂ©ponse Ă  l’appel du pape en faveurdu soutien aux vocations, l’Ordre metde l’avant un programme axĂ© sur la40e JournĂ©e mondiale de la priĂšrepour les vocations, observĂ©e le 11 mai.

2003 – Le 11 mai, le musĂ©e des Chevaliersde Colomb inaugure une expositionintitulĂ©e « Jean-Paul II – Une pas-sion pour la paix ». Beaucoup desobjets qui font partie de l’exposition

sont prĂȘtĂ©s par le Vatican.

2003 – En octobre, l’Ordre entame un pro-gramme de priĂšre d’une durĂ©e de unan en l’honneur de Jean-Paul II etdes prĂȘtres. Le programme, baptisé« Service de priĂšre de la Divine Mi-sĂ©ricorde », met en vedette uneimage de la Divine MisĂ©ricordebĂ©nie par le pape.

2003 – À l’occasion du dĂ©but de l’annĂ©e sco-laire 2003, le Conseil suprĂȘme distri-bue Ă  quelque 4 000 sĂ©minaristes des

exemplaires d’une Ă©dition spĂ©ciale dulivre de Jean-Paul II Ma vocation -Don et MystĂšre. L’ouvrage marque le50e anniversaire de l’ordination sacer-dotale du Saint-PĂšre, cĂ©lĂ©brĂ© en 1996.

2005 – Le Chevalier suprĂȘme Anderson,l’ex-Chevalier suprĂȘme Dechant,leurs Ă©pouses, ainsi que le comteEnrico Demajo (directeur du bu-reau romain de l’Ordre) reprĂ©sen-tent les Chevaliers de Colomb lorsdes funĂ©railles du pape Jean-Paul II,le 8 avril.♩

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CHACUN D’ENTRE VOUS, tant dans vos familles, que dansvos lieux de travail et dans la grande diversitĂ© de situations quivous permet d’interagir avec d’autres, a l’occasion remarquabled’attirer d’autres personnes Ă  faire l’expĂ©rience de l’amour puissantet fidĂšle du PĂšre cĂ©leste. Au sein d’une sociĂ©tĂ© qui a un besoin ur-gent de redĂ©couvrir le vĂ©ritable visage de la virilitĂ©, l’exemple dis-cret d’hommes plus matures peut devenir un tĂ©moignageĂ©vangĂ©lique trĂšs efficace, surtout s’il vient d’individus dont les viessont formĂ©es aux vertus de foi, d’intĂ©gritĂ©, de fidĂ©litĂ©, de travailrobuste et de souci gĂ©nĂ©reux pour les autres. Je vous encourage Ă rĂ©flĂ©chir sĂ©rieusement Ă  l’importance de cette forme particuliĂšrede tĂ©moignage chrĂ©tien, notamment quand il s’agit de jeunes quiviennent Ă  peine d’entreprendre leur parcours dans la vie
L’histoire des Chevaliers de Colomb dĂ©montre Ă  quel point

un petit groupe d’hommes inspirĂ©s par la foi chrĂ©tienne et lesouci de la charitĂ© sont arrivĂ©s Ă  inspirer un immense mouve-ment de fĂ©conditĂ© en vue de l’avancement du Royaume de Dieusur la terre.— Message au 117e CongrĂšs suprĂȘme, St. Paul, Minnesota, 1999

LES DÉFIS DU MOMENT PRÉSENT et les vastes horizons ou-verts par le nouveau millĂ©naire invitent dĂšs maintenant les Che-valiers, tant individuellement qu’en tant que corps, Ă  songer Ă  desfaçons nouvelles et efficaces de rendre tĂ©moignage Ă  l’Évangile etĂ  rĂ©sister Ă  la « culture de la mort » qui menace les vies de la plupartde nos frĂšres et sƓurs sans dĂ©fense, tout comme elle rejette les vĂ©-ritĂ©s les plus fondamentales se rapportant Ă  la dignitĂ© humaine :la vĂ©ritĂ© selon laquelle chaque homme et chaque femme sont crĂ©Ă©sĂ  l’image et Ă  la ressemblance de Dieu et appelĂ©s Ă  la destinĂ©etranscendante dans le Christ.— Message au 118e CongrĂšs suprĂȘme, Boston, 2000

À LA FIN DU 19E SIÈCLE, l’abbĂ© McGivney prĂ©voyait l’impor-tance d’un laĂŻcat uni et informĂ© en vue d’assurer le progrĂšs del’Évangile dans le Nouveau Monde. PrĂšs d’un siĂšcle avec leConcile Vatican II, il cherchait Ă  donner aux laĂŻcs catholiques lapossibilitĂ© de vivre selon leur vocation baptismale, soit de « cher-cher le rĂšgne de Dieu prĂ©cisĂ©ment Ă  travers la gĂ©rance des chosestemporelles qu’ils ordonnent selon Dieu » (Lumen Gentium, 31).Au cƓur de la culture contemporaine de plus en plus sĂ©cularisĂ©equi rejette, voire ridiculise la croyance religieuse, ainsi que lesnormes fondamentales de la loi morale, les Chevaliers de Colombpeuvent jouer un rĂŽle fondamental dans l’enseignement et laconcrĂ©tisation de l’idĂ©al religieux et civique pouvant façonner unavenir d’espĂ©rance et de promesse pour des gĂ©nĂ©rations Ă  venir. — Message au 119e CongrĂšs suprĂȘme, Toronto, 26 juin 2001

QU’UNE DÉVOTION PROFONDE et constante Ă  JĂ©sus ChristprĂ©sent dans le TrĂšs Saint-Sacrement de l’autel, soit la marque dela vie spirituelle de chaque conseil, l’inspiration d’un apostolat deplus en plus vigoureux au service de l’Église et de la communautĂ©,

et qu’elle suscite la transformation de la sociĂ©tĂ© selon la volontĂ©de Dieu, ce qui est l’essence mĂȘme la vocation des laĂŻques. (
)Alors que l’Église en AmĂ©rique cherche Ă  avancer d’une foi

sincĂšre et qu’elle se confie Ă  la grĂące constante du Seigneur, jerecommande vivement que tous les Chevaliers et leurs famillesintensifient leurs priĂšres aux intentions du renouveau authen-tique de la vie ecclĂ©siale et de la sauvegarde de « l’unitĂ© dans l’Es-prit par le lien de la paix » (Eph 4, 3). Dans ce contexte, je rĂ©itĂšrema reconnaissance envers Chevaliers pour leur engagement inĂ©-branlable Ă  promouvoir les vocations Ă  la prĂȘtrise et Ă  la vie re-ligieuse. L’expĂ©rience a dĂ©montrĂ© que plus se dĂ©veloppel’apostolat des laĂŻques, plus le besoin d’avoir des prĂȘtres se faitressentir; et plus les laĂŻques se conscientisent profondĂ©ment ausens de leur vocation propre, plus l’apprĂ©ciation de l’unique rĂŽledes prĂȘtres s’approfondit.C’est dans cet esprit que je prie pour que, en fidĂ©litĂ© indĂ©fectible

Ă  la vision de l’abbĂ© Michael McGivney, les Chevaliers de Colombfassent tous les efforts nĂ©cessaires en vue d’attirer les jeunes gensĂ  JĂ©sus Christ et de les aider Ă  comprendre que le sens authentiquede la vie se trouve dans le gĂ©nĂ©reux don de soi-mĂȘme au Seigneuret aux autres. C’est ainsi qu’une nouvelle gĂ©nĂ©ration dĂ©couvriraau cƓur de l’Église les ressources spirituelles nĂ©cessaires pour bĂątirune sociĂ©tĂ© marquĂ©e par la libertĂ© authentique, le respect pour lesexigences de la vĂ©ritĂ© et le souci dĂ©sintĂ©ressĂ© du bien de tous, no-tamment des pauvres et des personnes dĂ©favorisĂ©es.— Message au 120e CongrĂšs suprĂȘme, Anaheim, Californie, 2002

L’ENGAGEMENT À BÂTIR un monde Ă  l’enseigne de la justiceet de la misĂ©ricorde, de la libertĂ© et de la paix se trouve, depuisleur fondation, un signe distinctif des Chevaliers de Colomb. L’hĂ©-ritage spirituel de votre fondateur, l’abbĂ© Michael McGivney, aportĂ© des fruits abondants, grĂące Ă  un rĂ©seau impressionnant deservices sociaux, d’Ɠuvres de charitĂ©, de programmes Ă©ducatifs etde formation religieuse, ainsi que de gĂ©nĂ©reuses contributions auxƓuvres apostoliques de l’Église, et ce, qu’il s’agisse de l’Église localeou universelle. La vision de l’abbĂ© McGivney demeure toujoursaussi pertinente que jamais, mĂȘme au milieu des changementssurvenus tant au sein de l’Église que de la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral. Encette pĂ©riode oĂč de nombreuses personnes partout dans le mondevivent dans l’incertitude et la crainte de l’avenir, et qu’on est for-cĂ©ment de plus en plus d’avis que la foi chrĂ©tienne appartienneuniquement dans la sphĂšre de la croyance privĂ©e ou la vie person-nelle, les Chevaliers de Colomb sont mis au dĂ©fi de rĂ©affirmerleurs attentes selon lesquelles la puissance de la Parole de Dieu rĂ©-pandra sa lumiĂšre sur les graves problĂšmes Ă©branlant individus etsociĂ©tĂ©s et leur proposera des solutions.GrĂące Ă  leur exemple comme individus, maris et pĂšres catho-

liques, leur tĂ©moignage d’amour pour l’Église et leur fidĂ©litĂ© Ă  sonenseignement, les Chevaliers contribuent considĂ©rablement au re-nouveau intĂ©rieur de l’Église et Ă  sa mission Ă©vangĂ©lisatrice. Je suisreconnaissant, notamment, pour le soutien que les Chevaliers ontapportĂ© sur la place publique en faveur de la libertĂ© en Ă©ducation,de la vĂ©ritĂ© sur le mariage et la famille, et le besoin de respecter ladignitĂ© et les droits de chaque personne, depuis sa conceptionjusqu’à sa mort naturelle.♩— Message au 121e CongrĂšs suprĂȘme, Washington, 2003

Le pape Jean-Paul II marchant et récitant le chapelet lors de sa visite de1984 au Canada.

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Chemin

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La bĂ©atification de Jean-Paul II est riche de sens pour le monde, l’Église et les Chevaliers de Colomb

par le cardinal StanisƂaw Dziwisz

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NOTE DE L’ÉDITEUR : La lettre reproduite ici, Ă©crite Ă  l’origine enpolonais et destinĂ©e aux Chevaliers de Colomb, a Ă©tĂ© envoyĂ©e le 21 fĂ©vrier2011 par son Éminence le cardinal Stanislaw Dziwisz.

La bĂ©atification du pape Jean-Paul II constituera un impor-tant Ă©vĂ©nement pour l’Église et pour le monde, en ce qu’elle

rappellera le caractĂšre et les activitĂ©s apostoliques du pape « qui venaitd’une terre lointaine » et qui a hardiment prĂȘchĂ© le Christ jusqu’auxconfins de la terre. Ce pape nous a rappelĂ© que JĂ©sus Ă©tait le Sauveurde l’humanitĂ© et qu’il reprĂ©sentait l’espoir pour toutes les personnesde bonne volontĂ©. Il a Ă©galement rĂ©veillĂ© dans nos cƓurs le dĂ©sirapostolique d’apporter l’Évangile — la Bonne Nouvelle — aux in-dividus de diverses races et cultures.En temps normal, un processus de bĂ©atification peut commencer

cinq ans aprĂšs la mort du candidat. Or par dĂ©cision du Saint-PĂšreBenoĂźt XVI, le processus de bĂ©atification de Jean-Paul II s’est entamĂ©un mois seulement aprĂšs sa mort. BenoĂźt XVI a pris cette dĂ©cisionaprĂšs avoir Ă©tĂ© tĂ©moin d’évĂ©nements qui sont survenus lors des fu-nĂ©railles de Jean-Paul II, alors que des participants s’étaient sponta-nĂ©ment Ă©criĂ©s : « Santo Subito ! » (« Saint, tout de suite ! »).L’imposante foule qui a veillĂ© la tombe du Saint-PĂšre dans la basi-lique Saint-Pierre aura constituĂ© une formidable expression de res-pect et de vĂ©nĂ©ration Ă  l’égard de Jean-Paul II et de sa vie de saintetĂ©.Les Chevaliers de Colomb, qui ont appuyĂ© son ministĂšre apos-

tolique dĂšs le tout dĂ©but, ont toujours fait preuve de dĂ©fĂ©rence Ă l’endroit de Jean-Paul II.

LA BÉATIFICATIONLa bĂ©atification est une action juridique et liturgique en vertu delaquelle l’Église reconnaĂźt qu’un candidat Ă  la canonisation bĂ©nĂ©-ficie dĂ©jĂ  de la gloire cĂ©leste. Aux premiers siĂšcles du christianismeet jusqu’au Moyen Âge, la bĂ©atification Ă©tait spontanĂ©ment confĂ©-rĂ©e par l’évĂȘque d’un endroit donnĂ© oĂč le peuple de Dieu vĂ©nĂ©raitdĂ©jĂ  un candidat Ă  la canonisation. Plus tard dans l’histoire chrĂ©-tienne, le consentement du synode des Ă©vĂȘques et du Saint-SiĂšgeest devenu nĂ©cessaire. Depuis 1634, la bĂ©atification et la canoni-sation sont approuvĂ©es par le pape.Le processus de bĂ©atification de Jean-Paul II a commencĂ© Ă  la

basilique Saint-Jean-de-Latran, sous la fĂ©rule du diocĂšse de Rome.Une partie du processus s’est dĂ©roulĂ©e Ă  Cracovie, oĂč le cardinalKarol Wojtyla a servi comme archevĂȘque avant de devenir pape.Durant l’enquĂȘte, plus d’un millier de tĂ©moins ont Ă©tĂ© interviewĂ©set quantitĂ© de documents acheminĂ©s Ă  la CongrĂ©gation pour lescauses des saints. Celle-ci a ensuite rĂ©digĂ© un positio— un docu-

ment de plusieurs milliers de pages — qui se penche sur la vie deJean-Paul II Ă  la lueur des vertus thĂ©ologiques (foi, espĂ©rance,amour) et cardinales (prudence, justice, courage, tempĂ©rance). Àla fin du processus, le pape BenoĂźt XVI a signĂ© le dĂ©cret de vertuhĂ©roĂŻque du pape Jean-Paul II, en dĂ©cembre 2009.La prochaine Ă©tape du processus aura Ă©tĂ© la reconnaissance d’un

miracle accompli grĂące Ă  l’intercession de Jean-Paul II. Parmi lesnombreuses grĂąces extraordinaires, la CongrĂ©gation a choisi la guĂ©-rison de SƓur Marie-Simon Pierre, atteinte de la maladie de Par-kinson. AprĂšs avoir conclu cette procĂ©dure concernant un miracle,le pape BenoĂźt XVI a fixĂ© le jour de la bĂ©atification au 1er mai, di-manche de la Divine MisĂ©ricorde. Il s’agit lĂ  d’une date important,dans la mesure oĂč Jean-Paul II a toute sa vie Ă©tĂ© un ApĂŽtre de laDivine MisĂ©ricorde.Le processus de bĂ©atification de Jean-Paul II aura durĂ© prĂšs de 6

ans. Il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire d’examiner attentivement sa riche existence,son enfance, sa jeunesse, ses Ă©tudes thĂ©ologiques durant la SecondeGuerre mondiale, son travail comme jeune prĂȘtre et comme pro-fesseur, ainsi que le temps qu’il a passĂ© comme archevĂȘque de Cra-covie puis pape. Bien que le sentiment de la saintetĂ© de Jean-PaulII se soit rĂ©pandu dĂšs le tout dĂ©but, la CongrĂ©gation pour les causesdes saints a choisi de suivre toutes les procĂ©dures habituelles, afinde lever tous les doutes qui auraient pu faire croire que le processusavait Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© et menĂ© de maniĂšre superficielle.La bĂ©atification de Jean-Paul II sera cĂ©lĂ©brĂ©e par le pape BenoĂźt

XVI, qui d’habitude ne cĂ©lĂšbre que les cĂ©rĂ©monies de canonisation.Le pape veut tĂ©moigner ainsi du grand respect qu’il voue Ă  son prĂ©-dĂ©cesseur, auquel toute l’Église catholique voue une dĂ©votion.

LE TÉMOIGNAGE DE FOI DES CHEVALIERSLes Chevaliers de Colomb, fidĂšles au Christ et Ă  l’Église et en ac-cord avec la volontĂ© de leur fondateur, le Serviteur de Dieu l’abbĂ©Michael J. McGivney, participent au renouveau du monde grĂąceaux services charitables qu’ils rendent aux dĂ©munis ainsi qu’auxpersonnes aux prises avec la maladie.Dans ses discours, Jean-Paul II a maintes fois soulignĂ© que les

Chevaliers de Colomb reprĂ©sentaient un formidable exemple departicipation laĂŻque Ă  la mission Ă©vangĂ©lisatrice de l’Église. Connuspour leur solide position Ă  la dĂ©fense de la foi catholique de mĂȘmeque pour leur engagement caritatif, les Chevaliers tĂ©moignent pu-bliquement de la foi, contribuant ainsi Ă  la transformation de lasociĂ©tĂ© en une seule famille de Dieu. GrĂące Ă  leur activitĂ© aposto-lique, ils sont fidĂšles Ă  l’esprit d’amour chrĂ©tien ainsi qu’à la doc-trine de l’Église catholique.Jean-Paul II, remerciant alors les Chevaliers de Colomb pour

leur engagement dans les affaires de l’Église et du monde, avait diten 1988 : « La plus grande joie et le plus grand rĂ©confort que vousapportez au cƓur du pape est le fruit de votre action Ă  la dĂ©fensede la famille chrĂ©tienne et du droit Ă  la vie depuis la conceptionjusqu’à la mort naturelle, ainsi que de vos efforts pour la promotion

Le pape Jean-Paul II ferme la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, le 6 janvier2001. Le pape a mis fin Ă  l’annĂ©e du JubilĂ© en fermant le portail et en cĂ©lĂ©brantla messe devant plus de 100 000 personnes rĂ©unies sur la place Saint-Pierre.

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de l’évangĂ©lisation, de l’éducation catholique, de l’épanouissementde la vie paroissiale et de la promotion des vocations au sacerdoceet Ă  la vie religieuse. »La relation qu’entretenaient les Chevaliers avec Jean-Paul II s’est

manifestĂ©e Ă  travers de nombreuses initiatives mises sur pied pourl’Église. L’Ordre a ainsi appuyĂ© le pape dans les grandes Ɠuvres deson apostolat, par exemple lors de ses voyages pastoraux ou de sonaide apportĂ©e aux populations victimes de dĂ©sastres naturels. L’or-ganisation a Ă©galement aidĂ© au dĂ©veloppement de la tĂ©lĂ©vision va-ticane, permettant Ă  celle-ci de diffuser les grands Ă©vĂ©nements del’Église, tels que les JournĂ©es mondiales de la jeunesse, les anniver-saires et la rencontre mondiale de priĂšre, Ă  Assise.Les Chevaliers de Colomb, durant le pontificat de Jean-Paul II,

ont Ă©tĂ© l’un des principaux commanditaires de projets de rĂ©nova-tion et de construction entrepris Ă  la basilique Saint-Pierre. Entreautres choses, les Chevaliers ont participĂ© Ă  la rĂ©novation des grottesdu Vatican ainsi qu’à l’expansion de la chapelle de Notre-Dame deCzestochowa. L’Ordre a Ă©galement financĂ© la rĂ©novation de la fa-çade de la basilique Saint-Pierre et de la Porte sainte en vue duGrand JubilĂ© de l’an 2000. Enfin, il importe de mentionner la crĂ©a-tion du fonds Vicarius Christi en 1981, lequel a notamment per-mis d’appuyer l’Église catholique de l’Europe orientale.En plus de leur soutien financier, les Chevaliers ont rĂ©pondu Ă 

l’appel du Saint-Pùre pour un engagement actif des laïcs dans la

nouvelle Ă©vangĂ©lisation. Les Chevaliers modulent leur action en cesens selon leur condition sociale et leur profession, imprĂ©gnantleurs faits et gestes de la morale et de la doctrine sociale catholiques.La multiplicitĂ© et la diversitĂ© des Ɠuvres entreprises par les Che-

valiers de Colomb au service du Christ et de son Église sont lesfruits de la vitalitĂ© et de la spiritualitĂ© inspirĂ©es par leur fondateur,l’abbĂ© Michael McGivney. Le pape Jean-Paul II, lors d’une ren-contre le 6 novembre 1995 avec le Chevalier suprĂȘme d’alors, VirgilC. Dechant, ainsi que le conseil d’administration des Chevaliersde Colomb, avait dĂ©clarĂ© : « J’espĂšre que les Chevaliers de Colombvont toujours demeurer Ă  l’avant-plan des efforts menĂ©s par l’Église[...] en apportant l’éclairage de la foi sur les cruciaux problĂšmes etenjeux sociaux de notre Ă©poque. »Aujourd’hui, les Chevaliers de Colomb s’acquittent fidĂšlement de

cette tĂąche en instaurant dans les villes et villages « la culture de lavie », au sein de laquelle doit Ă©voluer chacun de nous en tant qu’en-fant de Dieu. Aujourd’hui, je voudrais donc vous remercier cordia-lement pour votre courageuse et vigoureuse position en faveur de lavie et de sa dĂ©fense, de la conception jusqu’à la mort naturelle. Je suisconvaincu que le travail commencĂ© par l’Ordre durant le pontificatde Jean-Paul II se poursuivra et se dĂ©veloppera en Pologne, rappro-chant toujours plus l’Église d’un laĂŻcat entiĂšrement dĂ©diĂ© au servicede Dieu et de son Église. Je prie pour que la joie et la paix du Christremplissent vos cƓurs de Chevaliers de Colomb dĂ©vouĂ©s enversl’Église comme envers l’humanitĂ©. Dieu vous bĂ©nisse !♩

LE CARDINAL STANISLAW DZIWISZ, archevĂȘque de Cracoviedepuis 2005, a Ă©tĂ© le secrĂ©taire personnel de Jean-Paul II durant prĂšsde 40 ans.

Le Chevalier suprĂȘme Carl A. Anderson, prenant la parole lors d’une messecĂ©lĂ©brĂ©e pendant le Synode des Ă©vĂȘques, en 2001, a participĂ© en tant qu’au-diteur Ă  ce rassemblement qui a durĂ© un mois. Il avait Ă©tĂ© nommĂ© Ă  ce postepar le pape Jean-Paul II.

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Les JournĂ©es mondiales de la jeunesse tĂ©moignent du gĂ©nie pastoral de Jean-Paul II ainsi que de la vitalitĂ© de l’Église

par le pĂšre Thomas Rosica

Tout au long de son pontificat, le pape Jean-Paul II a bĂ©nĂ©-ficiĂ© d’une incroyable popularitĂ© auprĂšs des jeunes catho-

liques. Cet engouement s’explique en bonne partie par l’importancequ’il accordait aux JournĂ©es mondiales de la jeunesse (JMJ), uneinitiative qu’il avait lancĂ©e en 1985. Durant ces rassemblements na-tionaux et internationaux, Jean-Paul II a clairement insistĂ© sur cepoint : les jeunes sont non seulement l’avenir de l’Église, ils en sontaussi le prĂ©sent.Face au cynisme, au dĂ©sespoir et au

vide de sens si rĂ©pandus dans lemonde aujourd’hui, la nouvelle Ă©van-gĂ©lisation qui est au cƓur des ensei-gnements de Jean-Paul II infuse del’espoir et de la vitalitĂ© dans l’Église.Le pape savait trĂšs bien que le mondese caractĂ©rise souvent par la sĂ©para-tion, la fragmentation et la solitude.GrĂące aux JournĂ©es mondiales de lajeunesse, il a offert Ă  une multitudede gens de trĂšs bonnes occasions dedevenir des porteurs d’espĂ©rance, desagents de changement au sein de leurcommunautĂ© et des instrumentsd’une globalisation morale.La bĂ©atification du pape Jean-Paul

II nous incite Ă  faire le bilan des bĂ©-nĂ©dictions qu’il nous aura rĂ©servĂ©es,et Ă  examiner en quoi sa vision et son espĂ©rance ont eu un impactsur nos propres efforts en matiĂšre de ministĂšre pastoral auprĂšs desjeunes adultes.

FORMER UNE GÉNÉRATIONParmi les Ă©lĂ©ments centraux des JournĂ©es mondiales de la jeunesseon trouve l’adoration, les saintes Écritures, la catĂ©chĂšse, les sacre-ments, la croix, les saints, le pĂšlerinage, le service et les vocations.Chacune de ces composantes contribue grandement Ă  l’efficacitĂ©du ministĂšre pastoral auprĂšs des jeunes — et chacune, du mĂȘmecoup, doit en faire partie.La prĂ©paration en vue des JournĂ©es mondiales de la jeunesse pro-

cure à l’Église d’intenses moments lui permettant d’approfondir la

piĂ©tĂ© et la dĂ©votion chrĂ©tiennes. Tous Ă  travers le Canada se sou-viendront des puissantes images de la croix des JMJ lors de son pĂš-lerinage historique en 2002. GrĂące Ă  l’aide des Chevaliers deColomb, la croix a traversĂ© plus de 350 villes et villages d’un ocĂ©anĂ  l’autre. Par la suite, lors des JournĂ©es elles-mĂȘmes Ă  Toronto, lamagnifique prĂ©sentation du Chemin de croix a constituĂ© un pĂ©nĂ©-trant tĂ©moignage de l’histoire chrĂ©tienne en marche au cƓur d’unecitĂ© moderne.

Les jeunes adultes ont besoin dehĂ©ros et d’hĂ©roĂŻnes de leur Ă©poque. Orle pape Jean-Paul II aura Ă©tĂ© un mo-dĂšle de saintetĂ© et d’humanitĂ©. Du-rant son pontificat, il a canonisĂ© 482saints et proclamĂ© 1338 bienheureux.Quel bon choix, dĂšs lors, que d’avoirle bienheureux Jean-Paul II commel’un des principaux patrons des Jour-nĂ©es mondiales de la jeunesse qui auralieu en aoĂ»t prochain, Ă  Madrid.Beaucoup de jeunes prĂȘtres et de

jeunes religieux ont dit « oui » Ă  leurvocation prĂ©cisĂ©ment en raison du tĂ©-moignage de Jean-Paul II, qui les aexhortĂ©s : « N’ayez pas peur ! » Beau-coup de jeunes hommes et de jeunesfemmes, qui ont trouvĂ© un sens danssa thĂ©ologie du corps, sont dĂšs lors en-

trĂ©s dans le mariage animĂ©s d’une foi et d’une conviction profondes.Et beaucoup de gens ordinaires ont rĂ©alisĂ© des choses extraordinairesgrĂące Ă  son influence, ses enseignements et mĂȘme ses gestes.Or le formidable impact qu’a eu Jean-Paul II sur les jeunes gĂ©nĂ©-

rations se poursuit avec son successeur. Dans ses remarques pro-noncĂ©es lors de la messe de clĂŽture des JournĂ©es mondiales de lajeunesse 2008, le cardinal George Pell, de Sydney, a remerciĂ© le papeBenoĂźt XVI dans ces mots : « Votre SaintetĂ©, les JournĂ©es mondialesde la jeunesse ont Ă©tĂ© l’invention du pape Jean-Paul le Grand. Cellesde Cologne avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© annoncĂ©es avant votre Ă©lection. Vousavez dĂ©cidĂ© de poursuivre la tradition et de tenir celles qui prennentfin ici aujourd’hui, Ă  Sydney. Nous sommes profondĂ©ment recon-naissants pour cette dĂ©cision, qui montre que le concept n’appar-

Une chose est certaine : personne n’a pu quitter

Toronto, Cologne ou Sydney en pensant qu’il Ă©tait

possible de compartimenter sa foi ou de la réduire à quelques rÚgles et

observances dominicales.

DES ÉCOLES de la NOUVELLEEVANGÉLISATION

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tient pas Ă  un seul pape ou mĂȘme Ă  une seule gĂ©nĂ©ration, mais qu’ilfait plutĂŽt partie intĂ©grante de la vie de l’Église. La gĂ©nĂ©ration Jean-Paul II — les jeunes comme les moins jeunes – est fiĂšre d’ĂȘtre Ă©ga-lement les fils et les filles du pape BenoĂźt XVI. »

UNE ÉGLISE JEUNEUne personne peut dĂ©crire son expĂ©rience aux JournĂ©es mon-diales de la jeunesse comme un Ă©vĂ©nement qui a apportĂ© de lalumiĂšre et rompu la monotonie de la vie lors d’un glorieux mo-ment dans l’histoire. On pourrait, toutefois, adopter une autreperspective. L’Évangile invite constamment les chrĂ©tiens Ă  adop-ter l’hymne de louange et de remerciement de Marie pour lesmoyens que prend Dieu Tout-Puissant pour intervenir dans l’his-toire humaine — ici et maintenant. Autrement dit, la vie chrĂ©-tienne ne se nourrit pas que de souvenirs, aussi bons et beauxsoient-ils. La rĂ©surrection de JĂ©sus n’est pas un souvenir rappelantun Ă©vĂ©nement du lointain passĂ©, mais plutĂŽt la Bonne Nouvellequi continue Ă  se rĂ©pandre et se rĂ©aliser.Nous devons ĂȘtre honnĂȘtes et reconnaĂźtre que les JournĂ©es mon-

diales de la jeunesse ne constituent pas une panacĂ©e ni une solutionrapide aux problĂšmes de notre Ă©poque ou aux dĂ©fis qui se posent Ă l’Église prĂ©sentement, tandis qu’elle cherche Ă  se rapprocher desjeunes. Ce type d’évĂ©nement nous fait voir l’Église et le monde sousun autre angle, nous permettant de construire un futur commun.Une chose est certaine : personne n’a pu quitter Toronto, Cologneou Sydney en pensant qu’il Ă©tait possible de compartimenter sa foiou de la rĂ©duire Ă  quelques rĂšgles et observances dominicales.Je ne peux que me rappeler les paroles Ă©mouvantes du cardinal

James Francis Stafford prononcĂ©es aux innombrables jeunes gensrassemblĂ©s sur et autour de la place Saint-Pierre, lors des cĂ©rĂ©moniesd’ouverture des JournĂ©es mondiales de la jeunesse du JubilĂ©, le 15aoĂ»t 2000. S’adressant Ă  un pape Jean-Paul II visiblement Ă©mu etvieillissant, le cardinal Stafford avait dit : « Saint-PĂšre, vous-mĂȘme,alors que vous participiez aux sessions du concile [Vatican II], vousĂȘtes exprimĂ© sur le mystĂšre d’une Église sans cesse rajeunie. Au-jourd’hui, nous prions tous pour que vous ressentiez Ă  nouveau lemĂȘme bonheur. Car tous ces jeunes devant nous, eux aussi entourĂ©spar les bras de saint Pierre, reprĂ©sentent les tĂ©moins vivants de l’es-poir soulevĂ© par le concile et qui est Ă©galement le vĂŽtre. »En disant cela, le cardinal a magnifiquement exprimĂ© la mission

et l’objectif des JournĂ©es mondiales de la jeunesse, qui sont une sorted’instantanĂ© de la joie, l’espĂ©rance et l’unitĂ© auxquelles l’Église estappelĂ©e. Comme l’a indiquĂ© pour sa part le pape BenoĂźt XVI lors deson homĂ©lie inaugurale, en 2005, « [L’] Église est vivante. Et l’Égliseest jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi ellemontre aussi Ă  chacun de nous le chemin vers l’avenir. » Les JournĂ©esmondiales de la jeunesse sont lĂ  pour nous rappeler cette vĂ©ritĂ©.♩

LE PÈRE BASILIEN THOMAS ROSICA, membre du Conseil 1388Toronto, a été directeur national et président des Journées mondiales de lajeunesse 2002, à Toronto. Il est, depuis 2003, président de la fondation ca-tholique Sel et LumiÚre média.

Des milliers de jeunes gens acclament le pape Jean-Paul II lors des Journéesmondiales de la jeunesse de 1991, à Czestochowa, en Pologne.

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JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE ♩ Les Chevaliers et les SƓurs de la vie prĂ©pare un site pour pĂšlerins anglophones Ă  Madrid

DES CENTAINES DEmilliers de pĂšlerinsen provenance de pays du monde entier sesont inscrits Ă  la 26e JournĂ©e mondiale de lajeunesse qui se tiendra Ă  Madrid, en Es-pagne. Du 16 au 21 aoĂ»t, les Chevaliers deColomb joueront un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dansles activitĂ©s fĂ©briles de cette rencontre, enpartageant l’accueil dans un centre majeurdestinĂ© aux pĂšlerins de langue anglaise. Eneffet, en compagnie des SƓurs de la vie,l’Ordre servira d’hĂŽte au site de langue an-glaise, au Palacio de Deportes, stade de 15000 siĂšges situĂ© Ă  Madrid.Plusieurs organismes nous assisteronst Ă 

l’accueil, entre autres, les Holy Cross FamilyMinistires, l’Apostleship of Prayer, l’Institutpontifical Jean-Paul II des Ă©tudes sur le ma-riage et la famille, ainsi que le rĂ©seau de TĂ©-lĂ©vision Sel + LumiĂšre.« Nous sommes honorĂ©s de pouvoir par-

ticiper Ă  la crĂ©ation d’un pied-Ă -terre pourles pĂšlerins de langue anglaise, notait le Che-valier suprĂȘme, Carl A. Anderson. Il s’agitd’une activitĂ© remplie de grĂąces pour plu-sieurs personnes, et nous nous attendons Ă vivre une semaine inoubliable et une effu-sion de foi spectaculaire. » Toute la semaine durant, le centre servira

aussi de pied-Ă -terre confĂ©renciers catho-liques, et aussi de sites de programmes catĂ©-chĂ©tiques, de spectacles de musique, dediscussions et d’autres activitĂ©s.« Les activitĂ©s diverses, telles que confĂ©-

rences, expositions et concerts, susciterontdes questions sur le cƓur humain : le dĂ©sirde libertĂ©, l’amitiĂ©, l’amour, la guĂ©rison et lavĂ©ritable communion avec Dieu, relevaitmĂšre Agnes Donovan, des SƓurs de la vie.Il y aura Ă©galement plusieurs occasions pourprier, afin que les pĂšlerins puissent avoir desrencontres personnelles avec le Seigneur. »La 26e JournĂ©e mondiale de la jeunesse a

pour thĂšme : « EnracinĂ©s et fondĂ©s enChrist, affermis dans la foi » (Col 2, 7).Dans son message livrĂ© relativement Ă  l’évĂ©-nement, le pape BenoĂźt XVI rĂ©flĂ©chit sur lebesoin qu’a l’Europe de redĂ©couvrir ses ra-cines chrĂ©tiennes. Il ajoutait : « Et je vou-drais que tous les jeunes (
) puissent vivrecette expĂ©rience qui peut ĂȘtre dĂ©cisive pourleur vie: faire l’expĂ©rience du Seigneur JĂ©susressuscitĂ© et vivant, et de son amour pourchacun de nous. »MĂȘme les catholiques plus ĂągĂ©s et les gens

qui ne peuvent pas se rendre Ă  Madrid peu-vent toutefois participer Ă  la rencontre. LesChevaliers sont incitĂ©s Ă  parrainer Ă  titre depĂšlerins, leurs enfants, leurs petits-enfants etles jeunes de leur communautĂ©, et Ă  prierpour les pĂšlerins et les responsables de l’or-ganisation, alors que ceux-ci se prĂ©parent Ă la rencontre. À cette fin, les Holy Cross Fa-mily Ministries sont Ă  mettre sur pied unecampagne de rĂ©citation du chapelet aux in-tentions de la JournĂ©e mondiale de la jeu-nesse, intitulĂ©e « Solides dans la foi encompagnie de Marie » qui doit ĂȘtre inaugu-rĂ©e le premier mai.La JournĂ©e mondiale de la jeunesse a

d’abord Ă©tĂ© instituĂ©e par le pape Jean-Paul II,Ă  la suite du succĂšs qu’ont connu les rassem-blements de jeunes Ă  Rome, en 1984 et1985. Bien qu’elle soit soulignĂ©e sur le plandiocĂ©sain chaque annĂ©e Ă  l’occasion du di-manche des Rameaux, elle a inclus des cĂ©lĂ©-brations internationales majeures, tous lesdeux ou trois ans, Ă  partir de 1987, Ă  BuenosAires, en Argentine.Les Chevaliers de Colomb ont Ă©tĂ© prĂ©-

sents Ă  chacune des JournĂ©es mondiales dela jeunesse, depuis que Jean-Paul II s’estrendu Ă  Denver, en 1993. C’est alors que lesChevaliers ont garanti leur soutien de di-verses façons, par leur bĂ©nĂ©volat et en dis-tribuant aux pĂšlerins des milliers dechapelets, de bouteilles d’eau potable et bro-

chures traitant de ressources catholiques. ÀToronto, en 2002, l’Ordre Ă©tait reprĂ©sentĂ©par une dĂ©lĂ©gation de Chevaliers universi-taires — tout comme ce fut le cas Ă  Paris etĂ  Rome — et par le financement du pa-villon des vocations et le parc Duc in altum,oĂč des milliers de pĂšlerins ont cĂ©lĂ©brĂ© le sa-crement de rĂ©conciliation.Quand la derniĂšre JournĂ©e mondiale de

la jeunesse eut lieu Ă  Sydney, en Australie, en2008, les Chevaliers collaboraient avec lesSƓurs de la vie et l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les Ă©tudes sur le mariage et la fa-mille, en vue d’assurer l’hospitalitĂ© au site« Amour et vie », sur le campus local. Deconcert avec les SƓurs de la vie, plus de 30Chevaliers universitaires ont souhaitĂ© labienvenue Ă  quelque 12 000 pĂšlerins sur cesite de catĂ©chisation qui prĂ©sentait des confĂ©-rences et des spectacles traitant des enseigne-ments de l’Église sur la vie et l’amour. LesuccĂšs de cette Ɠuvre de collaboration a Ă©tĂ©tel qu’on s'est mis Ă  planifier dĂšs lors pourassurer l’hospitalitĂ© sur le site de langue an-glaise de premiĂšre envergure Ă  la JournĂ©emondiale de la jeunesse de Madrid, en 2011.« Nous avons l’intention de crĂ©er une am-

biance dynamique dans laquelle peuvents’intĂ©grer les jeunes et vivre l’espĂ©rance et lajoie provenant de la connaissance du Christet de l’appartenance Ă  la famille de Dieu,»explique mĂšre AgnĂšs.♩

A la fin de la messe de clĂŽture de la JournĂ©e Mondiale de la Jeunesse 2008 Ă  Sydney, des pĂšlerins es-pagnoles manifeste leur joie Ă  l’annonce par le pape BenoĂźt XVI que Madrid va accueillir la prochaineJournĂ©e Mondiale de la Jeunesse.

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L’ex-Chevalier suprĂȘme Virgil C. Dechantraconte ses rencontres personnelles avec le pape Jean-Paul II

L e plus long mandat jamais rĂ©alisĂ© par un Chevalier su-prĂȘme (1977-2000) correspond presque Ă  la durĂ©e du

deuxiĂšme plus long pontificat de l’histoire (1978-2005). Au coursde cette pĂ©riode, l’ex-Chevalier suprĂȘme Virgil C. Dechant a ren-contrĂ© le pape Jean-Paul II des dizaines de fois, dĂ©veloppant ainsiun lien personnel tout en affermissant les liens de l’Ordre avec leSaint-SiĂšge.« En remplissant ses responsabilitĂ©s, M. Dechant n’a jamais dĂ©-

rogĂ© Ă  une loyautĂ© engendrĂ©e par l’amour », avait dit Jean-Paul IIdans son message aux dĂ©lĂ©guĂ©s du 118e CongrĂšs suprĂȘme, en2000, « et il a mis ses talents et son expĂ©rience au service tant desChevaliers de Colomb que de l’Église dans son ensemble. »Columbia s’est rĂ©cemment assis en compagnie de l’ex-Chevalier

suprĂȘme, qui nous a racontĂ© les faits saillants de cette longueproximitĂ© avec le pape.

NOUS TENIONS une rĂ©union du conseil d’administrationau Canada lorsque nous avons appris qui venait d’ĂȘtre Ă©lupape. Le conseil vota pour que nous nous rendions lĂ -bas, etnous avons dĂ» partir sur-le-champ afin d’arriver Ă  Rome Ă temps. L’un de nos membres avait une Ă©pouse polonaise, la-quelle me conseilla de saluer le pape dans sa langue natale aumoyen de la phrase « LouĂ© soit JĂ©sus-Christ ! » Ayant moi-mĂȘme des ancĂȘtres europĂ©ens, allemands plus prĂ©cisĂ©ment,j’étais dĂ©jĂ  habituĂ© Ă  aborder les prĂȘtres de la sorte. Maiscomme je ne parlais pas le polonais, l’épouse en questionm’aida dans ma prononciation. Si bien que lorsque j’ai ren-contrĂ© le pape trois jours aprĂšs son installation, je lui ai dit :« Niech bedzie pochwalony Jezus Chrystus ! » Alors il s’est ex-clamĂ© : « Oh, vous ĂȘtes polonais », ce Ă  quoi j’ai rĂ©pondu :« Non, Saint-PĂšre, mais mes ancĂȘtres Ă©taient allemands. »

L’ÉVÊQUE QUI Ă©tait toujours avec le pape, responsable de lamaison pontificale, Ă©tait français. Il Ă©tait toujours trĂšs gentil avecmoi, et il croyait que j’étais français moi aussi. Il fut donc trĂšs sur-pris quand je lui appris que j’étais d’origine allemande. VoilĂ  com-ment a commencĂ© ma relation avec Jean-Paul II. TrĂšs peu detemps aprĂšs il commença Ă  voyager, sa premiĂšre visite Ă  Saint-Do-mingue, en RĂ©publique dominicaine. Le cardinal de Santo Do-mingo, comme on dit en espagnol, nous invita lĂ -bas et je m’ysuis rendu en compagnie de l’aumĂŽnier suprĂȘme et du trĂ©soriersuprĂȘme. Nous Ă©tions donc lĂ  pour cette premiĂšre grande incur-sion du Saint-PĂšre Ă  l’extĂ©rieur de Rome.

IL SE RENDIT ensuite au Mexique [toujours en 1979], et cette foisnous l’avons suivi Ă  distance [depuis New Haven]. Bien entendu, lavisite papale connut un immense succĂšs. Les gens affluaient, lemonde fut bouleversĂ©.

NOUS AVONS PAR la suite Ă©tĂ© approchĂ©s pour savoir si nousconsentirions Ă  dĂ©frayer la production d’un film sur la visite de Jean-Paul II au Mexique. Nous avons acceptĂ©, le film a Ă©tĂ© traduit en po-lonais puis introduit en douce en Pologne — Ă  l’époque, le Rideaude fer existait encore. Le film fut montrĂ© clandestinement dans di-verses paroisses de ce pays, dans le but d’encourager les citoyens Ă bien accueillir leur pape quand il allait se prĂ©senter. Or ça a marchĂ©.Nous avons contribuĂ© au succĂšs de la visite du pape dans son paysnatal, quelques mois plus tard.

LE PÈRE John McGuire dirigeait Ă  l’époque le Service d’informationcatholique ainsi que notre programme de vocations. Lui et moiavions Ă©tĂ© invitĂ©s au CongrĂšs mondial sur les vocations, Ă  Rome.C’était un mercredi, je me souviens, et nous sommes allĂ©s Ă  l’au-dience papale en compagnie du comte Enrico Galeazzi [le reprĂ©sen-tant de l’Ordre Ă  Rome] et de l’archevĂȘque Lino Zanini. Nous Ă©tionsassis tout Ă  fait Ă  l’avant, et nous attendions que le pape fasse son en-trĂ©e. Quand nous sommes ensuite sortis Ă  l’extĂ©rieur, nous avons en-tendu les coups de feu. Les pigeons se sont envolĂ©s en grand nombre,nous savions que le pape venait d’ĂȘtre attaquĂ©. Je me souviens trĂšsbien de tout ça.

NOUS AVONS vu le pape qui Ă©tait emmenĂ© dans une jeep. L’ar-chevĂȘque Zanini a alors dit : « Allons-y. Nous allons rentrer et de-mander Ă  voir l’archevĂȘque Deskur. » Le cardinal [Andrzej Maria]Deskur Ă©tait ami avec le pape, et il a prĂ©cĂ©dĂ© le cardinal [John Patrick]Foley Ă  titre de prĂ©sident du Conseil pontifical pour les communi-cations sociales. Nous sommes donc allĂ©s le voir, et avons alors ren-contrĂ© les religieuses polonaises rattachĂ©es Ă  la maison pontificale.Durant environ une heure, nous sommes restĂ©s assis avec elles Ă  Ă©cou-ter un petit poste de radio, et Ă  prier. Au bout d’un moment, le car-dinal a levĂ© les yeux vers une image de Notre-Dame de Czestochowaet dit : « Aujourd’hui c’est la fĂȘte de Fatima. La Vierge va le sauver. »Les sƓurs et tout le monde dans la salle se mirent Ă  sourire. Ce futtoute une expĂ©rience...

LES CHEVALIERS DE COLOMB entretenaient, depuis plus de50 ans, des liens avec le Vatican grĂące aux terrains de jeux que nous

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commanditions, Ă  Rome. À l’époque, par ailleurs, l’Église avaitd’énormes problĂšmes budgĂ©taires, et je m’étais dit que nous de-vrions penser Ă  une formule qui lierait les Chevaliers, pour tou-jours, au Saint-SiĂšge. Ainsi, lors du congrĂšs suprĂȘme de Louisville[Kentucky], en 1981, nous avons adoptĂ© une rĂ©solution qui Ă©ta-blissait l’objectif de rĂ©unir des fonds pour servir Ă  des fins carita-tives, Ă  travers le monde ; or personne ne connaĂźt mieux les besoinsdu monde que le pape lui-mĂȘme. En Ă©tablissant le fonds VicariusChristi, les Chevaliers poursuivaient deux buts : donner au Saint-PĂšre des fonds afin qu’il puisse combler n’importe quel besoin sansexplication, et raffermir les liens entre l’Ordre et le pape, puisquechaque annĂ©e nous allions nous rendre Ă  Rome pour remettre Ă  cedernier les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par le fonds.

L’UNE DES AUDIENCES les plus courtes mais les plus chaleureusesque j’ai eues avec le pape Jean-Paul II, c’est en septembre, alors qu’ilĂ©tait en convalescence Ă  Castel Gandolfo. Mon Ă©pouse, le comte Ga-leazzi et moi-mĂȘme sommes allĂ©s voir le Saint-PĂšre. Il n’avait pas re-pris encore beaucoup de poids, mais son sourire Ă©tait chaleureux, onvoyait bien qu’il Ă©tait en voie de rĂ©cupĂ©rer.

LORS DU 100e congrĂšs suprĂȘme [Ă  Hartford, au Connecticut, en1982], j’ai pu organiser un lunch privĂ© avec le prĂ©sident Reagan, lesecrĂ©taire d’État du Vatican le cardinal [Agostino] Casaroli, le cardinalPio Laghi, le dĂ©lĂ©guĂ© apostolique aux États-Unis, M. William Wil-son, qui reprĂ©sentait le prĂ©sident Reagan au Vatican, ainsi qu’une oudeux autres personnes. Ils se sont rencontrĂ©s dans ma suite, mais sansque je sois prĂ©sent. Lors de cette rĂ©union, ils ont discutĂ© de la futurerelation diplomatique entre les États-Unis et le Vatican. Dans l’annĂ©equi suivit, les parties s’entendirent et le cardinal Laghi devint nonce,tandis que M. Wilson devint le premier ambassadeur des États-UnisauprĂšs du Saint-SiĂšge.

L’UN DES MOMENTS les plus mĂ©morables, c’est quand on nousa demandĂ© de coanimer la messe Ă  Brooklyn, en 1995. Jamais aupa-ravant une organisation laĂŻque n’avait jouĂ© un tel rĂŽle. Mais nous

avions entendu dire que le Saint-PĂšre lui-mĂȘme voulait que nousjouions ce rĂŽle. Il voulait qu’une organisation catholique et familiales’engage, et nous avons Ă©tĂ© choisis.

LA DERNIÈRE FOIS oĂč j’ai vu le Saint-PĂšre, c’est dans le cadred’une audience suivant un concert. Il m’a aperçu dans la file etm’a souri. L’évĂȘque, maintenant cardinal, Donald Wuerl a plai-santĂ© par la suite : " Quand il vous a vu, c’est comme si nousn’existions plus ! "

NOUS NOUS SOMMES rapprochĂ©s, nous avons communiquĂ©.Tout aura Ă©tĂ© affaire de confiance. Le Saint-PĂšre avait confiance ennous. Il savait que nous n’allions pas lui rĂ©server des surprises. Toutrepose sur la qualitĂ© de notre prĂ©sence Ă  Rome et notre modus ope-randi : nous leur faisons savoir que nous sommes lĂ  pour servir, etquand ils ont besoin de nous, ils n’ont qu’à nous faire signe.

LES FUNÉRAILLES EN 2005 auront reprĂ©sentĂ© l’une des raresfois oĂč j’ai pu servir en ma qualitĂ© de Gentilhomme de Sa Sain-tetĂ©. J’avais dĂ©cidĂ© de me joindre au personnel du Vatican et d’ai-der au dĂ©placement des dignitaires venus assister aux obsĂšques,en guise d’hommage rendu au Saint-PĂšre. Pratiquement tous leschefs d’État du monde Ă©taient lĂ . Nous Ă©tions une vingtaine demon groupe Ă  les escorter jusqu’à leur place. J’ai eu le privilĂšged’escorter ainsi le [prĂ©sident George W. Bush] et la premiĂšredame, puis les prĂ©sidents George Herbert Bush et Clinton, quiĂ©taient de la dĂ©lĂ©gation eux aussi. Cela fut toute une expĂ©rience— assister Ă  cette messe ; voir le vent faire voleter les pages dulivre posĂ© sur le magnifique cercueil en pin, comme si les Ă©tapesde la vie dĂ©filaient ; et voir la foule incroyable, des gens Ă  n’enplus finir. Le monde a Ă©tĂ© conquis.♩

L’ex-Chevalier suprĂȘme Virgil Dechant, en compagnie du conseil d’admin-istration de l’Ordre, rencontre Jean-Paul II Ă  l’ambassade de la nonciatureapostolique du Saint-SiĂšge, en 1979.

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Jean-Paul II a laissĂ© un hĂ©ritage trĂšs diversifiĂ© et de trĂšs grande envergure qui profitera Ă  l’Église et au monde

pendant des années à venir

par Greg Burke

Lorsque le pape Jean-Paul II a Ă©tĂ© atteint de balles le 13mai 1981, il a failli se vider de son sang en route vers l’hĂŽ-

pital. Il a qualifiĂ© sa survie de miraculeuse. Que serait-il arrivĂ© si,de fait, les balles qui ont atteint le pape l’eussent tuĂ©?Certes, l’histoire aurait Ă©tĂ© quelque peu diffĂ©rente si Jean-Paul

II Ă©tait mort martyr. Le Mur de Berlin serait quand mĂȘme tombĂ©et le communisme se serait quand mĂȘme Ă©croulĂ©, mĂȘme s’il eĂ»tfallu beaucoup plus de temps. Je note ces faits non pas pour dimi-nuer le rĂŽle qu’a jouĂ© Jean-Paul II dans la chute de l’Union SoviĂ©-tique, mais simplement pour insister sur le fait qu’il ne s’agit pasde son exploit le plus important.Il faudrait des volumes pour Ă©valuer en dĂ©tail l’impact qu’a eu

Jean-Paul II sur l’Église. Pourtant, nous pouvons noter un nombrede thĂšmes rĂ©currents dans la vie et l’enseignement extraordinairesde Jean-Paul II qui se font encore ressentir de nos jours.

UNE NOUVELLE ÉVANGÉLISATIONPar-dessus tout, le pape Jean-Paul II s’est avĂ©rĂ© un Ă©vangĂ©lisateurĂ©nergique et infatigable. Ce dynamisme de sa vie est devenu clairdĂšs les premiĂšres paroles que prononçait l’ancien archevĂȘque deCracovie, au moment de son Ă©lection comme pape en 1978.« FrĂšres et sƓurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’ac-

cepter son pouvoir! » a proclamĂ© Jean-Paul II dans l’homĂ©lie del’Eucharistie inaugurale de son pontificat. « N’ayez pas peur! Ou-vrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ! À sa puissance sal-vatrice, ouvrez les frontiĂšres des États, les systĂšmes Ă©conomiques

ÉVANGÉLISATEUR

jean-paul,Le bienheureux

Le pape Jean-Paul II salue la foule en route pour la cathédrale de Oaxaca,au Mexique, le 31 janvier 1979.

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et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation,du dĂ©veloppement. N’ayez pas peur! » Ces paroles donnaient le ton Ă  tout le pontificat de Jean-Paul II.

« Permettez donc — je vous prie, je vous implore avec humilitĂ© etconfiance, — permettez au Christ de parler Ă  l’homme. Lui seul ales paroles de vie, oui, de vie Ă©ternelle! » Ce message serait concrĂ©tisĂ©de façon plus intellectuelle dans sa premiĂšre encyclique, RedemptorHominis (Le RĂ©dempteur de l’homme), tandis que dans ses homĂ©liesil serait exprimĂ© un peu plus simplement.Il n’y a pas longtemps, j’ai dĂźnĂ© avec un groupe d’amis, tous dans

la trentaine, qui se rĂ©clamaient de la « GĂ©nĂ©ration de Jean-Paul II ».Ce sont des gens intelligents, raffinĂ©s, dont la vie a Ă©tĂ© transformĂ©epar l’ancien pape. Tout en tenant compte du fait que cette attituderelevait de la JournĂ©e mondiale de la Jeunesse — initiative de Jean-Paul II, le pontife avait le tour d’attirer Ă  lui les jeunes, tout en lesmettant au dĂ©fi, et ce, dĂšs le dĂ©but de son pontificat.Quand Jean-Paul II a prĂ©sidĂ© l’Eucharistie au « Boston Com-

mon », le 1er octobre 1979, il lançait un appel particulier auxjeunes AmĂ©ricains : « À chacun d’entre vous je dis donc : Ă©coutezl’appel du Christ quand vous l’entendez vous inviter : “Viens Ă  masuite! Engage-toi sur mon sentier! Marche Ă  mes cĂŽtĂ©s! Demeuredans mon amour!” Il y a un choix Ă  faire : un choix pour le Christ,pour son style de vie et son commandement d’amour. »Le pape ajoutait que, en dĂ©pit, du progrĂšs technologique et des

biens matériels que peut offrir le monde, les gens aspirent toujours

Ă  « plus de vĂ©ritĂ©, plus d’amour, plus de joie ». Autant de valeursqui se trouvent dans le Christ et son style de vie.

UN MESSAGE CLAIRMalgrĂ© la densitĂ© thĂ©ologique des encycliques de Jean-Paul II, sonmessage en gĂ©nĂ©ral a Ă©tĂ© simple, clair et exigeant — ce qui avaitprobablement comme rĂ©sultat que les jeunes s’y sentaient tellementattirĂ©s.L’Église catholique se rĂ©sume, en fin de compte, Ă  suivre le

Christ, c’est-Ă -dire faire allĂ©geance Ă  son l’Église et Ă  l’enseignementque celle-ci propage. C’est une dĂ©claration en elle-mĂȘme fort sim-ple. Toutefois, Jean-Paul II se rendait compte qu’il y a beaucoupd’ignorance dans le monde, mĂȘme concernant les principes chrĂ©-tiens les plus fondamentaux, et il s’est Ă©vertuĂ© Ă  la combattre.Le pape n’a jamais hĂ©sitĂ© Ă  prĂ©senter les enseignements catho-

liques Ă©pineux concernant la conduite sexuelle, le mariage et lecaractĂšre sacrĂ© de la vie. Au contraire, il faisait son possible pourles exposer de maniĂšre attrayante. C’était lĂ  l’un des secrets deJean-Paul II : les gens pouvaient percevoir son authenticitĂ©. Ilspercevaient quelqu’un qui pouvait se montrer exigeant pour lesautres, parce qu’il Ă©tait exigeant pour lui-mĂȘme. Ils ressentaientĂ©galement chez lui la joie de quelqu’un qui Ă  tout abandonnerpour suivre le Seigneur.L’un des messages persistants qu’adressait le pape touchait le res-

pect de la vie humaine. Cette constance s’est avĂ©rĂ©e de plus en plusimportante dans un monde oĂč l’avortement devenait des plus enplus rĂ©pandu, oĂč le dĂ©veloppement scientifique conduisait Ă  la ma-nipulation de la vie mĂȘme Ă  ses tout premiers stages, oĂč se rĂ©pan-dait de plus en plus un mouvement de promotion de l’euthanasie.Par de nombreux moyens, le pape Jean-Paul II a battu la marche

pour la dĂ©fense de la vie contre de nombreuses menaces qui pe-saient sur elle. Dans son encyclique Evangelium Vitae (L’Évangilede la vie), il a favorisĂ© la promotion d’une culture respectueuse detoute vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.ReliĂ©e Ă  cette premiĂšre lettre il y a l’exhortation Familiaris Consor-tio, dans laquelle le pape mettait au point le rĂŽle central de la famillecomme Ă©cole de la vie et de l’amour. De mĂȘme, en explicitant une« thĂ©ologie du corps », il prĂ©cisait que le fait d’ĂȘtre crĂ©Ă©s homme etfemme incite Ă  cet appel de bĂątir une culture de la vie. Parmi les marques distinctives de la papautĂ© de Jean-Paul II, on

remarque le CatĂ©chisme de l’Église catholique, parue d’abord en1992. Essentiellement, le CatĂ©chisme constitue un sommaire del’enseignement de l’Église, et aurait pu s’intituler « Voici ce quenous sommes, voici ce que nous croyons ». Bien qu’il s’agisse d’untome Ă©toffĂ© et dĂ©taillĂ©, le CatĂ©chisme est toutefois accessible et pro-met d’ĂȘtre un important ouvrage de rĂ©fĂ©rence pour de nombreusesgĂ©nĂ©rations de catholiques Ă  venir. Qu’on s’approche de la foi pourla premiĂšre fois, ou qu’on y revienne aprĂšs plusieurs annĂ©es, ou en-core qu’on dĂ©sire mettre au point une doctrine ou un enseignementquelconque, le document tout dĂ©signĂ©, c’est le CatĂ©chisme.

UN PAPE AUX NOMBREUSES SURPRISESDurant son long pontificat, le pape a surpris de nombreuses per-sonnes, y compris les prĂ©lats qui travaillaient de prĂšs avec lui. Cessurprises n’étaient souvent que des banalitĂ©s, par exemple, lorsque,au cours de ses voyages, il traversait l’avion pour rĂ©pondre aux ques-

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tions de chaque journaliste, ou quand il s’esquivait du Vatican pourprendre un congĂ© de ski. Par ailleurs, certaines surprises Ă©taient de plus grande envergure,

et il en surprit plus d’un quand il a exprimĂ© son mea culpa durantl’AnnĂ©e du JubilĂ©, en 2000, pour toutes les fois que, au cours dessiĂšcles, l’Église catholique a failli Ă  sa mission comme tĂ©moin duChrist. Bien que cette dĂ©marche en surprĂźt beaucoup de monde,pourtant, dans l’esprit de Jean-Paul II elle Ă©tait tout Ă  fait logique.En effet, nous sommes une Église de pĂ©cheurs. Chacun, chacune,nous reconnaissons nos fautes chaque fois que nous nous prĂ©sen-tons au Sacrement de rĂ©conciliation, nous nous devons Ă©galementde les reconnaĂźtre en tant que communautĂ©.Sans rien enlever Ă  toutes les gloires dont s’est signalĂ©e l’Église

au cours des siĂšcles — parmi celles-ci, des exemples extraordinairesde charitĂ© chrĂ©tienne, d’hĂ©roĂŻsme et de saintetĂ© — la demande depardon publique du pape s’est avĂ©rĂ©e une sorte de purification.Une telle dĂ©marche a dĂ» ĂȘtre providentielle, puisque, dans le sillagedes agressions sexuelles perpĂ©trĂ©es au sein de l’Église, elle a prĂ©parĂ©

la route Ă  une purification plus profonde encore.C’est avec difficultĂ© que nous avons observĂ© le dĂ©clin de la santĂ©

du pape Jean-Paul II, notamment pour ceux et celles qui avaient,de lui, le souvenir d’un robuste athlĂšte. Pourtant, il fut Ă©galementun exemple frappant de quelqu’un qui se place entiĂšrement entreles mains du Seigneur. Ce fut pour nous un rappel que, en fin decompte, personne n’a d’emprise sur rien, mĂȘme pas le pape. Le pape Jean-Paul II croyait Ă  la divine providence pas et s’aban-

donnait aux mains aimantes de Notre Dame, celle qui Ă©tait prĂ©-sente pour le protĂ©ger, non seulement quand il fut presqueassassinĂ©, en 1981, mais Ă  chaque jour de sa vie. Sa devise — TotusTuus (Tout Ă  Toi) — se rapportait Ă  la dĂ©votion profonde, presqueenfantine qu’il avait pour Marie. Cette dĂ©votion se voyait dans samaniĂšre de prier le chapelet et d’avoir constamment recours Ă  l’aidede Notre Dame. Un de mes amis m’a fait remarquer que, dans 500 ans, nous ne

parlerons plus de Jean-Paul II et son rĂŽle dans la chute du com-munisme. Il soutenait plutĂŽt que le souvenir de Jean-Paul II se rap-porterait au fait qu’il ait instituĂ© cinq nouveaux mystĂšres duRosaire, les MystĂšres de la LumiĂšre. Quoi qu’il en soit, une choseest certaine : la contribution Jean-Paul II Ă  l’Église et au monde aucours de ses 27 ans comme pape, et que les gĂ©nĂ©rations Ă  venirconserveront de lui un chaleureux souvenir.♩

GREG BURKE est correspondant du réseau Fox News, à Rome

Les gens pouvaient percevoir son authenticitĂ©. Ils percevaient quelqu’unqui pouvait se montrer exigeant pour les autres, parce qu’il Ă©tait exigeant pour lui-mĂȘme. Ils ressentaient Ă©galement chez lui la joie de quelqu’un qui Ă  tout abandonner pour suivre le Seigneur.

Ci-contre : le pape Jean-Paul II rend visite Ă  son agresseur Mehmet AliAgca dans sa prison romaine, le 27 dĂ©cembre 1983. La rencontre avaitlieu deux ans aprĂšs l’arrestation d’Agca pour avoir fait feu sur le souverainpontife, sur la place Saint-Pierre.Ci-dessus : le pape Jean-Paul II durant sa visite en Pologne, en 1983.

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Voyages au fondde nos coeurs

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Au cours de ses visites aux pays oĂč se trouvent des Chevaliers de Colomb,Jean-Paul II a rejoint les gens dans leurs vies et les a inspirĂ©s dans leur foipar Brian Caulfield

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Parmi tous les voyages que le pape Jean-Paul II a entreprisau cours de son long pontificat, se rendant dans 129 pays

et s’adressant Ă  des centaines de milliers de personnes en 27ans, une petite promenade dans les rues de New York peut ser-vir Ă  repĂ©rer l’esprit et l’objectif de ses voyages. En 1995, aprĂšsavoir prĂ©sidĂ© une veillĂ©e de priĂšre, Jean-Paul II sort de la ca-thĂ©drale St. Patrick pour accueillir la foule immense massĂ©esur la CinquiĂšme Avenue et passe outre Ă  la « voiture papale »pour rejoindre la foule debout derriĂšre les barricades de sĂ©cu-ritĂ©. En compagnie du cardinal John O’Connor, archevĂȘquede New York, le pape se promĂšne tranquillement parmi lafoule, accueillant et bĂ©nissant les gens, jusqu’à ce que les deuxarrivent Ă  la rĂ©sidence du cardinal.En cette soirĂ©e d’octobre, la petite promenade dans la rue Ă 

travers les rues a envahi les manchettes imprimĂ©es et sonori-sĂ©es, dĂ©montrant aux mĂ©dias de New York que le pape n’étaitpas un vieillard ignorant de l’AmĂ©rique, mais plutĂŽt un maĂźtrede la scĂšne et de son message bien Ă  lui. Le geste improvisĂ©soulignait Ă©galement que la mission que se donnait Jean-PaulII lors de ses voyages c’était d’ĂȘtre parmi les gens, d’ĂȘtre prĂšsd’eux, de les bĂ©nir et les regarder tout droit dans les yeux avecune foi inĂ©branlable dans le Christ. On estime que plus de gensl’ont vu en personne que toute autre figure de l’histoire, etpourtant ceux et celles qui ont eu la chance de l’approcher du-rant ses manifestations publiques, avaient l’impression qu’iln’était lĂ  que pour eux.« Cela a Ă©tĂ© l’expĂ©rience de ma vie, de le rencontrer en per-

sonne, de lui serrer la main et de baiser sa bague » se rappelleJames A. Foy, ancien dĂ©putĂ© d’état de New York (1995-1997).La journĂ©e prĂ©cĂ©dant la veillĂ©e de priĂšre de 1995 Ă  la cathĂ©-

drale St. Patrick, James Foy et sa femme, Dorothy, avaientportĂ© les offrandes durant l’Eucharistie coparrainĂ©e par lesChevaliers qu’avait prĂ©sidĂ©e Jean-Paul II Ă  l’hippodrome Aqua-duct. Le pape Ă©tait accompagnĂ© Ă  l’autel de l’aumĂŽnier su-prĂȘme d’alors, Mgr Thomas V. Daily, Ă©vĂȘque de Brooklyn,New York. Durant la cĂ©lĂ©bration, un grand cortĂšge de Cheva-liers du QuatriĂšme DegrĂ© de New York servait de garde d’hon-neur et le pape avait accueilli et remerciĂ© l’Ordre nommĂ©ment.« À genoux devant lui, nous Ă©tions intimidĂ©s, jusqu’à ce qu’il

nous demande d’oĂč nous venions, manifestant ainsi son grandtalent Ă  faire en sorte que les gens se sentent Ă  l’aise en sa prĂ©-sence, ajoute James Foy. C’était le successeur de Pierre, et ilnous parlait comme Ă  des amis. »

L’ARMÉE DU PAPEDurant ses voyages, Jean-Paul II a Ă©tĂ© accueilli Ă  plusieurs oc-casions par des membres des Chevaliers de Colomb. Au coursde visites aux États-Unis, au Canada, au Mexique, Ă  PortoRico, aux Philippines, Ă  Guam, dans les Antilles et mĂȘme Ă Cuba — autant de parties du monde oĂč sont prĂ©sents desconseils des Chevaliers de Colomb — les Chevaliers comp-taient parmi les millions de personnes qui se pressaient pourle rencontrer, s’associant aux gardes d’honneur du QuatriĂšmeDegrĂ© pour former une « armĂ©e » de foi pacifique.Felipe G. Solis, ancien dĂ©putĂ© d’état du Mexique (1983-

1985), se souvient de la visite de Jean-Paul II au Yucatan. Felipe

Solis, qui organisa le sĂ©jour et l’horaire du pape, note le dĂ©tailsuivant : « J’ai Ă©tĂ© honorĂ© d’une bĂ©nĂ©diction. Il s’est adressĂ© Ă moi directement, me fixant des yeux, tout saint qu’il Ă©tait. Jen’oublierai jamais ses yeux, sa voix, son doigt dont il me pointaiten disant : “Je te bĂ©nis
” J’ai pleurĂ© en silence alors que je mesentais aimĂ© par un saint. Jamais je n’oublierai ce moment. »En 1979, Jean-Paul II faisait le premier de ses cinq voyages aux

États-Unis, suscitant un Ă©lan d’énergie dans l’Église, notammentchez les jeunes. Lors d’un rallye jeunesse au Madison Square Gar-den, site d’évĂ©nements sportifs et de concerts « rock », le pape aoccupĂ© le devant de la scĂšne, rĂ©pondant Ă  l’exubĂ©rance de la foulepar des « Ou, ou, ou », ce qui ravissait les cƓurs des jeunes. CetteannĂ©e-lĂ , il a transportĂ© cet enthousiasme dans ses autres desti-nations Ă  travers les États-Unis, parmi lesquelles Boston, Wash-ington et Des Moines, en Iowa.Une visite de Jean-Paul II n’avait pas seulement un aspect

religieux et spirituel. En effet, parfois il influençait le cours del’histoire du pays. Par exemple, en janvier 1981, alors qu’il des-cendait aux Philippines, le pays vivait sous la loi martiale dĂ©-clarĂ©e par le prĂ©sident Ferdinand Marcos. Cinq ans plus tard,Marcos Ă©tait dĂ©posĂ© par la rĂ©volte tranquille de la « RĂ©volutiondu pouvoir populaire » guidĂ©e par des chefs de l’Église et lamajoritĂ© catholique du pays. Peut-ĂȘtre n’y a-t-il pas de lien di-rect entre les deux Ă©vĂ©nements, notait Mgr Pedro Quitorio,qui venait d’ĂȘtre ordonnĂ© diacre lors de la premiĂšre visite dupape en son pays, mais Pedro Quitorio rappelle avoir entendudire que le prĂ©sident Marcos avait suspendu la loi martiale pen-dant la visite du pape. « Le peuple Ă©tait tellement fatiguĂ© et opprimĂ© sous la loi

martiale que, lorsqu’on eut entendu dire que Marcos avait levĂ©la loi mariale — en thĂ©orie, mais on en pratique — il y eut unsouffle d’espoir extraordinaire au sein de l’Église et du pays »,note Mgr Quitorio, qui maintenant agit comme directeur descommunications de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiques desPhilippines et comme aumĂŽnier d’état de la juridiction deLuzon. « Nous avons ressenti aux Philippines la puissance dela foi et d’un nouvel esprit. » Le pape Ă©tait descendu Ă  Cebu City, dans la rĂ©gion centrale

de Visayas, lĂ  mĂȘme oĂč Ferdinand Magellan avait d’abord in-troduit le christianisme en Asie.« AprĂšs la messe, le pape s’est rendu Ă  la rĂ©sidence de l’ar-

chevĂȘque pour se reposer, mais des milliers de personnes sontdemeurĂ©es sur la place devant la rĂ©sidence, attendant qu’il lesaccueille par la fenĂȘtre », se souvient Eduardo G. Laczi, anciendĂ©putĂ© d’état de Visayas (2003-2007), qui Ă©tait chef de la cou-verture mĂ©diatique de la visite pour une station de tĂ©lĂ©visionrĂ©gionale. « DĂšs quatre heures le lendemain matin, les gens fai-saient de nouveau la queue dans les rues. Pour les gens d’Iloiloet les provinces voisines, c’était l’évĂ©nement de leur vie, qui ja-mais ne se rĂ©pĂ©terait ».

Double page prĂ©cĂ©dente : des serpentins tombent par milliers sur Jean-PaulII lors du dĂ©filĂ© en son honneur, en 1979, le long de l’avenue Broadway,dans le bas Manhattan.Ci-contre: Jean Paul II sort de la cathĂ©drale St. Patrick au cours de sonpremier voyage aux États-Unis en 1979.

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Jean-Paul II rendait visite aux Philippines une seconde foisen janvier 1995, Ă  l’occasion de la JournĂ©e mondiale de la Jeu-nesse qui, selon les estimations, a rassemblĂ© 5 millions de per-sonnes Ă  l’immense Luneta Park sur la baie de Manille. Àl’époque, ce rassemblement d’humains aurait Ă©tĂ© le plus nom-breux jamais attestĂ©.

PÉPINIÈRES DE VOCATIONSLe Saint-PĂšre a laissĂ© une impression durable sur l’Ordre et surles Chevaliers partout oĂč il s’est rendu, et dans certains cas,changĂ© des vies et inspirĂ© des vocations.Au cours de la JournĂ©e mondiale de la Jeunesse de 2002, Ă 

Toronto, beaucoup de jeunes ont Ă©tĂ© inspirĂ©s de chercher s’ilsavaient une vocation religieuse. Parmi ce groupe, le frĂšre Da-niel Tourigny, de la SociĂ©tĂ© de Marie. Membre du Conseil2527, de Plessisville, QuĂ©bec, le frĂšre Tourigny affirme que,pour lui, l’évĂ©nement de Toronto « a Ă©tĂ© le moment dĂ©cisif »qui l’a menĂ© Ă  songer Ă  entrer en religion. Il a ajoutĂ© : « C’estla JournĂ©e mondiale de la Jeunesse qui a inaugurĂ© mon admi-ration pour Jean-Paul, et voilĂ  oĂč j’en suis aujourd’hui ».Par la mĂȘme occasion, Justin Deges a trouvĂ© une autre vo-

cation — celle du mariage. Il rappelle : « J’ai aperçu ma futurefemme debout seule dans le froid, alors je l’ai prise dans mesbras et l’ai protĂ©gĂ©e du froid et de la pluie durant la messe. Cefut un moment trĂšs Ă©mouvant entre nous, comme si Dieul’avait planifiĂ© ainsi ». Ils se sont mariĂ©s en 2006 et viventmaintenant au Kansas, oĂč Justin Deges est employĂ© comme

agent d’assurance pour les Chevaliers de Colomb.Évidemment, le pays oĂč, du point de vue de l’histoire, les

visites du pape ont eu le plus grand impact se trouve la Po-logne, oĂč il a fait huit visites pastorales durant son pontificat.Sa premiĂšre visite, en 1979, aurait provoquĂ© le bouleversementdu rĂ©gime communiste, d’une part et, d’autre part, l’inspira-tion du mouvement SolidaritĂ© qui a aidĂ© Ă  provoquer le ren-versement de l’Union soviĂ©tique.« GrĂące Ă  ses visites, nous avons pu dĂ©couvrir qui nous

sommes comme peuple, comme nation, comme catholiques »,a notĂ© l’abbĂ© Witold Kania qui est aumĂŽnier du conseilMatki Boskiej Piekaskiej 14883, de Tychy, en Pologne. « Jeme souviens de sa deuxiĂšme visite, en 1993. J’étais adoles-cent au rassemblement de jeunes de Jasna Gora. Nous Ă©tionssi nombreux Ă  nous entasser que nous ne pouvions pas tom-ber par terre. » OrdonnĂ© en 1992, l’abbĂ© Kania affirme qu’il est maintenant

en mesure de communiquer l’esprit de solidaritĂ© Ă  ses frĂšresChevaliers.« Vous entrez dans n’importe quel foyer en Pologne et chacun

a une photo de Jean-Paul II, explique-t-il. À nos yeux, il est de-venu notre frĂšre, notre invitĂ©, un membre de notre famille.C’est ainsi que les Chevaliers le considĂšrent Ă©galement. » ♩

BRIAN CAULFIELD est spécialiste en communications pour lesChevaliers de Colomb et responsable du site Internet « Des pÚres pourbien faire » (fathersforgood.org).

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APPLICATION DE NOS DEGRÉS

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LES MEMBRES du Conseil HolyCross 4104, Ă  Laguna, dans l’üle deLuçon, aux Philippines, distribuent dela soupe Ă  des enfants dĂ©munis dans lecadre d’un Ă©vĂ©nement parrainĂ© parleur Conseil. Les Chevaliers, conjoin-tement avec l’universitĂ© polytechniqueLaguna State, ont en plus de la nour-riture distribuĂ© des produits d’hygiĂšnepersonnelle ainsi que des livres et dumatĂ©riel de lecture.

Charité

Unité

ERIK VAZQUEZ RODRIGUEZ (Ă gauche), du Conseil 14104 Juan PabloII, au Mexique, aide un patient Ă  senourrir dans un hĂŽpital de Tepexpan.Les Chevaliers ont distribuĂ© de lanourriture et organisĂ© un taquiza (unbuffet de tacos) Ă  l’hĂŽpital mĂȘme et auprofit tant des bĂ©nĂ©ficiaires que dupersonnel. Les membres du Conseilont pris soin d’apporter des alimentspour bĂ©bĂ© afin de nourrir ceux qui nepouvaient ingĂ©rer de solides, en plusde les promener ensuite dans lesjardins extĂ©rieurs de l’établissement. LeConseil 14104 est un Conseil Ă©tudiantcomposĂ© d’étudiants frĂ©quentant di-verses universitĂ©s de la rĂ©gion.

Patriotisme

LE CAPITAINE Marlon Gomez, duLOGCAP (un programme de soutiencontractuel aux forces armées) deKandahar, en Afghanistan, montrecertains cadeaux que contenaient lestrousses de soins envoyées par le Con-seil 12553 St. Mark, de Denton, auTexas. Les Chevaliers texans ont as-semblé les paquets qui ont ensuite étépostés à la Table ronde St. Michael theArchangel, à la base aérienne Bagrande Parvan, en Afghanistan. CettederniÚre est parrainée par le Conseil11229 Msgr. Robert D. Goodill andSt. Luke, de Erie, en Pennsylvanie. Lestrousses ont été remises en mains pro-pres aux troupes stationnées à traversla région.

Fraternité

LARRY CANNON (au centre), del’AssemblĂ©e Bishop Joseph Durick, Ă Adamsville, en Alabama, observe PattyWehby et Douglas Blanchard en traind’allumer un cierge commĂ©moratiflors d’une messe spĂ©ciale organisĂ©e parle Conseil 10567 St. Patrick. LesChevaliers et leurs Ă©pouses se sontrassemblĂ©s pour rendre hommage aux27 membres du Conseil dĂ©cĂ©dĂ©s.Toutes les veuves et tous les membresdes familles concernĂ©es avaient Ă©tĂ© in-vitĂ©s pour l’occasion.

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Aaron et Alex McKenney du conseil FourChaplains 10652 Ă  la base commune Lewis-McChord dans l’état de Washington avec lesdrapeaux des Chevaliers de Colombe, desChevaliers de Colomb et du Vatican qu’ils ontportĂ©s au sommet du Mont Rainier. Ces frĂšresjumeaux sont d’anciens chevaliers universitairesqui servent actuellement comme militaires dansl’armĂ©e des États-Unis. RĂ©cemment Aaron estretournĂ© d’une annĂ©e de service en Iraq et Alexa servi une annĂ©e en Afghanistan. Lorsque lesfrĂšres sont retournĂ©s chez eux aprĂšs leur service,ils ont fait ensemble l’escalade du Mont Rainier(4 393 mĂštres) avec les trois drapeaux.

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Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.Chaque jour, les Chevaliers à travers lemonde ont la possibilité de faire une dif-férence, que ce soit à travers le service à lacommunauté, la collecte de fonds ou lapriÚre. Nous célébrons chaque et toutChevalier pour sa force, sa compassion, etson dévouement à vouloir construire unmonde meilleur.

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ƒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE

ENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

CHEVALIERS DE COLOMB

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VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

GARDER LA FOI VIVANTE

‘LE CHRIST M’AAPPELÉ À LE

SERVIR ENTANTQUE PRÊTRE’

On me demande souvent, surtout les jeunesgens, pourquoi je suis devenu prĂȘtre. Peut-ĂȘtreque certains d’entre vous, aujourd’hui, seposent la mĂȘme question. Permettez-moi d’yrĂ©pondre briĂšvement.Je dois toutefois commencer en disant que

cela ne s’explique pas entiĂšrement, parce quecela demeure un mystĂšre, mĂȘme Ă  mes yeux.Comment expliquer les voies de Dieu ? Il n’em-pĂȘche qu’à un certain moment dans ma vie, jesuis devenu persuadĂ© que le Christ me disait cequ’il avait dit Ă  des milliers d’autres avant moi :« Venez, suivez-moi ! » Il Ă©tait clair dans monesprit que cette voix qui rĂ©sonnait dans moncƓur n’était pas humaine, ni une idĂ©e que jeme serais forgĂ©e. Le Christ m’appelait rĂ©elle-ment Ă  servir Ă  ses cĂŽtĂ©s en tant que prĂȘtre.Comme vous pouvez l’imaginer, je suis pro-

fondĂ©ment reconnaissant Ă  Dieu pour ma vo-cation sacerdotale. Rien ne signifie plus pourmoi et ne me procure une plus grande joie quede cĂ©lĂ©brer la messe chaque jour et de servir lepeuple de Dieu dans l’Église. Or cela est vraidepuis le tout premier jour de mon ordination.Rien n’a pu changer cette rĂ©alitĂ©, pas mĂȘme lefait de devenir pape.

PAPE JEAN-PAUL II Los Angeles, le 15 septembre 1987

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