Brochure réalisée par l’association prévention routière et son conseil Médical, avec le soutien de la MacsF, Mutuelle d’assurance des proFessionnels de la santé.
Le médecin
et son patient
conducteur
Comprendre les ri
sques et la réglem
entation selon le
s pathologies
pour une meilleu
re prévention
ÉDITION AVRIL 2
018
2 Connaître et comprendre les risques et la réglementation selon les pathologies pour de meilleurs conseils et une meilleure prévention / ÉDITION AVRIL 2018
Le médecin
et son patient c
onducteur
sommaireSommaire 02
introduction 03
les différents permis de conduire 05
la réglementation du contrôle médical des conducteurs en France 06
responsabilité médicale et aptitude à la conduite 08
classe i : les pathologies cardio-vasculaires 09
classe ii : appareil oculaire et vision 14
classe iii : orl et pneumologie 17
classe iv : pratiques addictives, neurologie, psychiatrie 19
abus d’alcool ou usage nocif et dépendance 21
Médicaments et conduite 23
neurologie psychiatrie 25
troubles du sommeil 27
epilepsie 29
classe v : l’appareil locomoteur 30
pathologies métaboliques et transplantations 32
classe vi : le diabète 33
le médecin et la demande de dispense 35 de port de ceinture de sécurité
le médecin et le patient candidat au permis de conduire 36
le médecin et le patient conducteur professionnel 37
le médecin et le retrait ou l’annulation du permis de conduire 38
le médecin et le conducteur âgé 40
le médecin et la femme enceinte 42
Bibliographie sommaire 43
3 Connaître et comprendre les risques et la réglementation selon les pathologies pour de meilleurs conseils et une meilleure prévention / ÉDITION AVRIL 2018
Le médecin
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introduction
Diagnostiquer, traiter mais aussi prévenir
Lemédecin,quellequesoitsaspécialisation:médecinegénérale,spécialitémédicale,médecinedepréventionoudutravail,estnécessairementconcernéparlapréventiondesaccidentsdelaroutetantvis-à-visdespatients,quedelasociété.
àcôtédudiagnosticetdutraitementdespathologies,lemédecinassureunemissiondepréventionauprèsdespatients,missionquienglobelaréductiondurisqued’accidentsdelaroute.
Connaître, informer, conseiller, aider
Afindevousaiderdansvotrerôled’acteurdeprévention,voustrouverezdanscettebrochuredesaspectsréglementairesetdesconseilsafind’être,entantquemédecin,plusfamilieraveclesquestionsrelativesàl’aptitudeàlaconduite.
Vousavezunrôlepourégalementêtreàmêmed’informervotrepatientsurlesrisquespourlaconduiteliésàsapathologieouauxtraitementsmisenœuvre.
Votrerôleestaussideconseillerpourlimiteraumaximuml’impactd’unepathologiesurlaconduite,l’aideràassumerunepathologieinvalidanteouunesituationdehandicapenl’orientantverslesstructuresd’aideàlaconduiteadaptée.
Ilestpréférable,danscertainscas,del’aideràassumerunecessationprogressivedeconduiteliéeàl’âgeouàunepathologie.Ilvousseraenfinutiled’avoirunminimumd’informationssurlesaspectsprofessionnelsdelaconduitedemanièreàpouvoirinformerunpatientconducteurprofessionnelsurl’impactdespathologiesetdestraitementsentermesd’aptitudeàlaconduite.
Encasdedoutesurlacapacitédevotrepatientàconduire,n’hésitezpasàdemanderconseilauprèsd’unmédecinagréépourlespermisdeconduire,voireàorientervotrepatientversunmédecinagréé.
Les implications pour le patient conducteur
Trèspeud’affectionsentraînentunevéritableinaptitudetemporaireoudéfinitiveàlaconduitemaisdenombreusespathologiesnécessitentdesconseils,unepriseenchargeadaptéeet,lecaséchéant,l’avisd’unmédecinagrééparlapréfecturepourl’évaluationdel’aptitudedesconducteursafind’êtreenrègleaveclalégislationdespermisdeconduire.
Beaucoupdepatientsetdemédecinsnesaventpasquecertainespathologiesimposentl’avisformeld’unmédecinagrééparlapréfecturepourl’évaluationdel’aptitudedesconducteurssouspeined’encouriruneresponsabilitépénaleencasd’accident,ainsiqu’uneperteaumoinspartielledelacouvertured’assurance.
Silescandidatsaupermisdeconduiredoiventremplirunedéclarationsurl’honneurmentionnantcertainsantécédents(épilepsie,pensiond’invalidité,portdelunettes),peudepatientssaventqu’ilssonttenusdesignaleràleurassureuretauservicedespermisdeconduirelasurvenuedetoutepathologiesusceptibled’altérerleurcapacitédeconduite.
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Le médecin
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introduction
Plusieurspaysontmisenplaceuncontrôlemédicalsystématiquedel’aptitudedesconducteurs,etlaFranceaenvisagéuntempsdemettreenplaceunteltypedecontrôle,confiéauxmédecinstraitants.L’expérienceinternationalen’apaspermisderetenirunbénéficeréelàunetellerèglementation.
Parcontre,lafacilitationdesprocéduresd’alerteencasdepathologieavérée,l’informationdespatientsparleursprofessionnelsdesanté,laformationdesmédecinsvis-à-visdesconséquencesdespathologiesetdestraitementssurlaconduite,sontdesélémentsindispensablesàunemeilleureprévention.
Pourquoi ce document ?
Cedocumentapourobjectifdecontribueràl’informationdesmédecins:vousdonnerdesinformationspratiquessurlamanièred’aborderlesaspectsmédicauxliésàlaconduite,desrappelssimplesdelaréglementation,desrecommandationspourvotrepratiqueetpourl’informationdevospatients.
Ilviseégalementàfaciliterledialogueavecvotrepatientetàleguiderdanssesdémarchesauprèsdesmédecinsagrééspourl’évaluationdel’aptitudedesconducteurs.L’autreobjectifestdeluipermettredeseprésenteràcetteévaluation,quandelles’avèrenécessaire,munidesexamensetdesavisspécialiséssusceptiblesdefaciliterleurdécision.
La base réglementaire
Labaseréglementaireprésentéedanscedocumentreposesur:-l’arrêtédu21décembre2005modifiéfixantlalistedesaffectionsmédicalesincompatiblesavecl’obtentionoulemaintiendupermisdeconduireoupouvantdonnerlieuàladélivrancedepermisdeconduirededuréedevaliditélimitée.
Les recommandations
Lesrecommandationssont,elles,faitessurlabasedesourcesfrançaisesouinternationalesquandcelles-ciontétéjugéesintéressantesouutiles.-Rapportsdesgroupesdetravailmisenplaceen2003et2004parleministèredelaSantésouslaprésidenceduPrDOMONT(Contre-indicationsmédicalesàlaconduiteautomobile)etduPrHAMARD(Aptitudemédicaleàlaconduite).
-Recommandationsdessociétéssavantes.-ConclusionsdesgroupesdetravaildelaCommissionEuropéenne(projetsImmortal,AgilenDruid).
-RecommandationsdelaCanadianmedicalassociation,Nationalhighwaytransportationsafetyadministration(USA),Driversmedicalgroup(GB),LandTransportSafetyAuthorities(NZ),SweedishNationalRoadAdministration(S),Austroads(Australie).
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Les diFFérentspermis de conduire
Permis VéhiculesÂge minimum,particularités*
Aptitude médicale préalable** et examen médical périodique
BSR, AM Cyclomoteurs de cylindrée maximale de 50 cm³ ou quadricycles légers
14 ans Non
A1 Motocyclettes de cylindrée maximale de 125 cm³
16 ans Non
A2 Motocyclettes d’une puissance n’excédant pas 35 kW
18 ans Non
A Toutes les motocyclettes
Être titulaire de la catégorie A2 depuis au moins 2 ans
Non
B Voitures et camionnettes 18 ans Non
B1 Quadricycles lourds à moteur
16 ans Non
BE Voitures avec remorques de plus de 750 kg
18 ans Non
Permis VéhiculesÂge minimum,particularités*
Aptitude médicale préalable** et examen médical périodique
C1, C1E, C, CE Poids lourds 18 à 21 ans selon permis
Oui
D1, D1E, D, DE Transports en commun 21 à 24 ans selon permis
Oui
Enseignants d’auto-école, Taxi, VTC, Ambulances, Ramassage scolaire, Transport public de personnes
Véhicules légers Selon la profession Oui
Permis Du grouPe Léger Permis Du grouPe LourD
* Certains permis peuvent être préparés dans le cadre d’un apprentissage anticipé (conduite accompagnée, encadrée…). Source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N530
** Dans certains cas, les candidats au permis de conduire doivent néanmoins se soumettre à un contrôle médical :
• candidat aux catégories A et B du permis de conduire délivrées pour la conduite de véhicules spécialement aménagés pour tenir compte du handicap ; • candidat aux catégories A et B atteint d’une incapacité a priori incompatible avec l’obtention du permis de conduire ; • candidat aux catégories A1, A2, A, B et B1 titulaires d’une pension d’invalidité à titre civil ou militaire ; • candidat atteint d’une affection a priori incompatible avec la délivrance du permis ; • candidat ayant fait l’objet d’une demande de contrôle médical par l’examinateur lors de l’épreuve pratique de l’examen ; • dans le cadre de certaines activités (cf. tableau des permis du groupe lourd).
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Quand l’exaMen Médical est-il reQuis ?
Un examen médical par un médecin agréé est obligatoire :
- en cas de candidature au permis de conduire pour les véhicules du groupe lourd (C, D, moniteur d’auto-école, enseignant de la conduite) ;
- pour l’utilisation de véhicules légers dans le cadre de certaines activités (taxi, ambulance, VTC, transport public de personnes).
Cetexamenmédicalestensuitequinquennaljusqu’àsoixanteans,puisannuel(permisD)outouslesdeuxans(autrespermisdugroupelourd,taxi,ambulance,VTC,transportpublicdepersonnes).PourlespermisA(motocyclette)etB(voiture),unexamenmédicalparunmédecinagrééestobligatoiresiuneaffectionmédicalegraveestsignaléeparlecandidatlorsdesademandeousil’inspecteurdespermisdeconduireconstateuneanomalie.
Danscertainscasdifficiles,unauditdeconduiteparuneauto-écolepeutêtredemandéparlemédecinagrééouparlacommissionmédicale.
Unexamenmédicaldevantlacommissionmédicalepréfectoraleestobligatoireencasderetraitoud’annulationdepermisdeconduireliéàunealcoolémieouàunusagedestupéfiantsauvolant.
Qu’est-ce Qu’un Médecin agréé pour le perMis de conduire ?
-C’estunmédecinchargéducontrôlemédicaldel’aptitudeàlaconduite,formépourcettemission,etagrééparlepréfetdudépartement.
-Ilreçoit,àleurdemande,lesconducteursoulescandidatsaupermis.-Suiteàl’examenetsibesoin,auxautresexamenscomplémentaires,
ilémetunavismédicalportantsurl’aptitudeàlaconduite,laduréedecetteaptitudeetéventuellementlesrestrictionsquis’appliquentàcetteaptitude.
-Ilpeutdemanderaupréfetdeconvoquerlapersonneexaminéedevantlacommissionmédicaleprimairedudépartement.
-Lecoûtdel’examenestàlachargeduconducteurouducandidataupermis.
Arrêté du 31 juillet 2012 relatif à l’organisation du contrôle médical de l’aptitude à la conduite.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026310765&-
categorieLien=id
La conduite est généralement considérée comme un droit rattaché à la liberté de circuler.Même si la mobilité est un élément majeur de la liberté de tout citoyen,
ce droit reste toutefois subordonné à deux principes.
La réGLementationdu contrÔLe médicaL
des conducteurs en France
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LA RÉGLEMENTATION DU CONTRÔLE MÉDICAL DES CONDUCTEURS EN FRANCE
Qui sont les diFFérents intervenants et Quels sont leurs rôles ?
Les médecins agréés peuvent décider d’une aptitude, d’une aptitude temporaire, d’une inaptitude, ou adresser le conducteur ou le candidat devant la commission médicale préfectorale.
Ilspeuventpréalablementdemanderunavisspé-cialisépourasseoirleurdécision.Ilssonthabilitésàretirerunementionspécialetellequeleportdeverrescorrecteurs.
Ilspeuventrestitueruneaptitudemédicaleaprèsunretraitouuneannulationdepermisdeconduire,saufdanslescasderetraitoud’annulationlié(e)àunealcoolémieouàunusagedestupéfiantsauvolant.
Lacommissionmédicalepeuts’appuyersurl’avisd’unspécialiste.
Ellepeutdemanderdesexamenscomplémentaires,voireconditionnersadécisionàl’avisd’unspécialisteagréé.Lespécialisterépondraauxquestionsposéesparlemédecinagrééoulacommission,sanspréjugerd’unedécisiond’aptitude.
Qui délivre le certiFicat Médical ?L’établissement du certificat médical relève de la seule compétence du méde-cin agréé ou de la commission médicale (arrêté du 8 février 1999, art. 5).
Cecertificatpeutcomporter,àlademandedumédecinagrééoudelacommissionmédicale,unementionaddition-nelleourestrictivequiseraportéeparlapréfecturesurlepermisdeconduiresousformecodifiée(arrêtédu8février1999,art.12-3).
l’aptitude Médicale : pour coMBien de teMps ?
L’aptitude médicale peut être temporaire, de principe pour les retraits liés à l’alcool, aux stupéfiants, à certaines pathologies, ou sur décision du médecin agréé ou de la commission médicale.
Uneaptitudetemporairepourraisonmédicalenepeutpasêtreinfé-rieureà6mois,nisupérieureà5ans.
le suivi Médical : dans Quel cadre ?
Le suivi médical des conducteurs et la concertation avec les différents acteurs de la décision se font dans le respect des lois et règlements relatifs au secret professionnel et médical.
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- Au niveau de son aptitude à la conduite, il doit respecter deux obligations :
1 |Lapremière,vis-à-visdelaréglementationdupermisdeconduire,l’obligeàsignaleràl’administrationtoutepathologieouhandicapsusceptiblederetentirsursacapacitédeconduite.
2 |Laseconde,vis-à-visdesonassureur,lecontraintàapportertouteinformationsurunepathologieouunhandicapsusceptibledemodifierlesclausesducontratqu’ilasigné.
Entantquemédecin,vousavez,devotrecôté,undoublerôled’information,biendéfinidanslaloi,etquiinduitunedoubleresponsabilité.
Si,jusqu’àlafindesannées1990,ilappartenaitaupatientd’apporterlapreuvequ’ilavaitétémalinforméparsonmédecin(lequelétaitenquelquesorteprésuméavoirfaitconvenablementsontravail),laCourdecassationestrevenuesurcettepositiondedroitparunarrêtdu25février1997affirmantque:
le médecin est tenu d’une obligation d’information particulière (d’un risque) vis à vis de son patient et il lui incombe de prouver qu’il a informé son patient.
- Ce déplacement d’une partie de la responsabilité implique donc de nouvelles obligations pour le médecin :
1 |Vousavezundevoird’informationàproposdelapathologie.Vousdevezexpliqueraupatientlesconséquencesdesapathologieoudesonhandicapsurlaconduite,etdel’informer,sinécessaire,desonobligation,entantqueconducteur,deseprésenterdesapropreinitiativedevantunmédecinagréépourlepermisdeconduire.
2 |Notezquecetteobligationdesconducteursàsesignalerconcernenonseulementlescandidatsaupermis,maisaussil’ensembledesconducteurs.Ceux-cirisquentencasd’omissionunesanctionpénale,voiredenepasêtrecouvertsparleurassuranceencasd’accidentresponsable.
3 |Vousrestezsoumisausecretprofessionneldanslamesureoùlelégislateurn’apasprévud’exceptionausecretprofessionnelpourlesignalementdesconducteursàrisque.Cesignalementrestedoncrépréhensibleàl’heureactuelle.
Onpeuts’interrogersurlapertinenced’uneadaptationdestextessurceplan,maisl’onobservequelaloiobligeunmédecinàsignalerunpatientsportifquiprendraitdesproduitsdopants(nocifsuniquementpourlui-mêmeetpourl’éthiquesportive),alorsqu’iln’autorisepaslesignalementd’unconducteurdecarscolairequiseraitdiabétique,
épileptiqueoutoxicomane.Entoutétatdecause,surleplandelaresponsabilitémédicale,lemédecindoitêtreàmêmedepouvoirapporterlapreuvequ’ilafaittoutsonpossiblepourconvaincrelepatientdesignalersapathologie.Ildoits’appuyer,parexemple,surunementiondansledossiermédical,surl’informationdonnéedevantuntémoin(confrèreassocié,collaborateur,membredelafamilleprésent).
4 |Vousdevezexpliqueraupatient,danscertainessituations,quelaconduiteserapossiblesousconditions(visitemédicaleparunmédecinagréé,appareillage,aménagementduvéhicule,traitementmédicaladapté,etc.).
5 |Votreresponsabilitépourraitêtreengagéeencasdedéfautd’informationauprèsdupatient.
Lemédecinestaujourd’huidansl’obligationd’informersonpatientsurlesrisques,mêmeexceptionnels,liésàlamiseenœuvred’untraitement.Ilnepeuts’endispenserquedanslescasd’urgence,d’impossibilitéderecueillirleconsentement,derefusd’informationdelapartdupatient,ainsiquedanslescasoùcetteinformationpeutnuireaupatient.
Silesdécisionsdejusticen’ont,jusqu’àprésent,concernéquedestraitementsinvasifsouchirurgicaux,riennes’oppose,enprincipe,àcequ’ellessoienttransposéesaudomainedelaprescriptionmédicamenteuse.Onpeutpenser,enparticulier,quedanslecasd’ungraveaccidentdelaroute,impliquantunconducteurayantreçuuneprescriptioninduisantdeseffetssurlaconduite,lemédecinpourraitêtrepoursuivi,lecaséchéant,pourdéfautd’information.Cetteévolutionestprévisibleauxyeuxdenombreuxjuristesetpourraitvraisemblablements’appliquer,dansunpremiertemps,encasd’accidentmorteloud’accidentauxconséquenceslourdes.
Dans le cadre de la conduite automobile, qu’elle soit à titre privé ou professionnel, le conducteur reste le premier responsable de ses actes et de ses décisions.
responsaBiLité médicaLeet aptitude À La conduite
De nombreuses sociétés savantes ont commencé à mettre en place des informations écrites (ne pas conduire en quittant un établisse-ment de soins après une anesthésie, après une dilatation pupillaire pour examen du fond d’œil, etc.). en tant que médecin, vous pouvez établir de telles recommandations écrites pour vos patients, même si elles n’apportent pas une certitude d’opposabilité aux poursuites, la jurisprudence recommandant toujours une information claire, adaptée à chaque patient, et donc orale. il apparaît logique de joindre les deux types d’informations dans les cas difficiles.
CONS
eIL
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Danstouslescasoùlapathologieprésentéeposeunproblèmed’aptitudeàlaconduite,lemédecintraitant,avecl’aideducardiologuelecaséchéant,doitrecueillirlesélémentsdedossierquipermettrontdeprésenterlecasdupatientdevantlemédecinagrééoulacommissionmédicaledanslesmeilleuresconditionspossibles,sansretarderinutilementladéterminationdel’aptitude.
réglementation et recommandationsLespathologiescardiovasculaires suivantespeuventêtreunmotifderestrictionstemporairesoupermanentesàlaconduite.Danscessituations,lacompatibilitéaveclemaintien,ladélivranceoulerenouvellementdupermisdeconduirenepeutêtrevalidéqu’àconditiond’uncontrôledecespathologiesassurantdesconditionsdeconduitecompatiblesaveclesimpératifsdesécuritéroutière.
-Pourladélivranceoulemaintiendupermisdeconduire: •Lemédecinagréés’appuiepourrendresonavissurlesdonnées
anamnestiquesetcliniquesetsurlesavisdesspécialistesquias-surentlesuividelapathologie.
•Unavisd’aptitudeàduréelimitéepeutêtrerendudanslessituationsrequérantunsuivimédicalrégulier.
-Pourlesmédecinsintervenantdansleparcoursdesoins: •Cesmêmescritèresdoiventguiderlesrecommandationsàleurs
patientssurlacompatibilitédeleurpathologieaveclaconduiteetl’orientationversunmédecinagréépourévaluerl’aptitude.
-Pourlespermislégers: •àtitreexceptionneldanscertainessituationsoùl’inaptitudeàla
conduiteseraitdemise,lepermisdeconduirepeutêtredélivréourenouveléàconditionquelesmotifsdérogatoiressoientdûmentjustifiésparunavismédicalautorisé.Danscescas,l’avisd’aptitudeétabliparunmédecinagréépréciseuneduréelimitée.
les coronaropathies
Que dit la réglementation ?Encasdesyndromecoronaireaigu:infarctusaigudumyocardeet/ouanginedepoitrineinstable.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.Lareprisedelaconduitene
peutêtreautoriséeavantundélaiminimumde4semainesencasd’atteintemyocardiquesignificative.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialiséàlareprisedelaconduite,
délivranceourenouvellementdepermisdeconduire.Encasd’atteintemyocardiquesignificative,lareprisedelaconduitenepeutêtreautoriséequ’aprèsundélaiminimumde6semaines.
Encasdecoronaropathieasymptomatiqueetanginedepoitrinestable.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitétantquepersisteunesymptomatologiesurvenantaurepos,àl’effortlégeroulorsdel’actiondeconduiteendépitdutraitementmisenœuvre.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitésisymptomatiqueaurepos,àl’effortlégeroulorsde
l’actiondeconduite.
•Compatibilitéselonavisspécialiséattestantdelastabilisationdelapathologie.
Encasd’angioplastiehorssyndromecoronaireaigu.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialiséattestantd’unbonrésultatclinique.
-Pourlespermislourds: •Lareprisedelaconduitenepeutêtreautoriséequ’aprèsundélai
minimumde4semainesaprèsréalisationdel’angioplastie.
•Compatibilitéselonavisspécialiséattestantdelarécupérationetdesrésultatssatisfaisants.
Encasdepontagecoronaire.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialiséattestantd’unbonrésultatclinique.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéàlareprisedeconduiteselonl’avisspécialisé.
nos recommandationsIlvousfautrecueillir l’avisécritducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutiles,principalementlestraitementsmisenplace,l’ECGd’effortetl’échographiecardiaqueavecmesuredelafractiond’éjectionsystolique.Vouspourrezrédiger,sinécessaire,uncourrierdesynthèseàl’intentiondumédecinagréé.
Le risque le plus évident lié aux pathologies cardio-vasculaires est celui de malaise au volant, mais ces pathologies peuvent également être à l’origine d’états de fatigue incompatibles avec certaines formes de conduite. Les traitements mis en œuvre peuvent également jouer un rôle sur la capacité de conduite et leur
prescription doit être évaluée en tenant compte de la situation de conduite des patients. en tant que médecin vous devez également évaluer les autres facteurs de risque associés (métaboliques, pondéraux, tabac).
cLasse i : Les patHoLoGies cardio-VascuLaires
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les trouBles du rythMe
Que dit la réglementation ?Encasdetachycardiesupraventriculaireparoxystique.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitétantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitéencasdesignesfonctionnelssévères(lipothymies,
syncopes…)jusqu’aucontrôledessymptômes.
•Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspourraêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
Encasdefibrillationoudeflutterauriculaire.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitétantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitéencasdesignesfonctionnelssévères(lipothymies,
syncopes…)jusqu’aucontrôledessymptômes.
•Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonl’avisspécialisé.
Encasd’extrasystolesventriculairessurcœurpathologique.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonleséventuellesrestrictionsliéesàlacardiopathie
sous-jacente.Encasdetachycardieventriculairenonsoutenuesurcœursain.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialiséaprèscontrôledelacause.
•Incompatibilitétantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitétantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
Encasdetachycardieventriculairenonsoutenuesurcoeurpathologique.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitétantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitétemporairejusqu’àavisspécialisé,ettantqueles
symptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothymiesetsyncopes).
•Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
Encasdetachycardieventriculairesoutenueoufibrillationventriculaireenrapportavecunecauseaiguëetcurable.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéaveclaconduiteselonavisspécialisé.
•Incompatibilitéencasdetachycardieventriculairesoutenueet/outantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothy-miesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitétemporairejusqu’àavisspécialiséetcontrôledela
cause.Puiscompatibilitéaprèscontrôledelacauseetselonavisspécialisé.
Encasdetachycardieventriculairesoutenueoudefibrillationventricu-laireenrapportavecunecausechronique.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéaveclaconduiteselonavisspécialisé.
•Incompatibilitéencasdetachycardieventriculairesoutenueet/outantquelessymptômesnesontpascontrôlés(notammentlipothy-miesetsyncopes).
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitéjusqu’àavisspécialisé.
•Siconfirmationd’unecausenoncurable:incompatibilitépermanente.
Encasdemiseenplaced’undéfibrillateurautomatiqueimplantable.
-Pourlespermislégers: •Chezlespatientsporteursd’undéfibrillateurimplantable,unavis
d’aptitudelimitéeàcinqanspeutêtrerendu,selonavisspécialisé,etsousréserved’unsuivispécialisérégulier.Lareprisedelaconduitenepeutêtreautoriséeavantundélaiminimumde3moisencasdeprimo-implantation(réduità2semainesenpréventionprimaire)oudechocélectriqueappropriédélivré.
•Encasdechocélectriqueinapproprié,incompatibilitéjusqu’àcorrectiondelacause.Lareprisedeconduiteaprèsremplacementdematérielestdéterminéeselonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Avisspécialiséobligatoire.Incompatibilitésiconfirmationdel’indi-
cationd’uneposed’undéfibrillateur.Encasderefusd’implantationparlepatient,maintiendel’incompatibilité.
Encasdedéfibrillateurexterneportable(gilet).
-Permislégersetlourds:incompatibilité.Encasdedysfonctionsinusaleoudeblocauriculo-ventriculaire.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,notammentsurl’indicationde
posed’unstimulateurcardiaque.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etabsenced’indicationdepose
d’unstimulateurcardiaque.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
CLASSE I : LES PATHOLOGIES CARDIO-VASCULAIRES
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Encasdeposedestimulateurcardiaque.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudelimitéeàcinq
anspeutêtrerenduetsousréserved’unsuivispécialisérégulierselonlessymptômesetlerisqued’évolution.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etaprèsundélaiminimumde2
semainessuivantl’implantationouleremplacementdustimulateur.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier,selonlessymptômesetlerisqued’évolution.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirl’avisécritducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutiles,principalementlestraitementsmisenplace,l’ECGdereposet/oud’effort,leHolteretl’échographiecardiaquelecaséchéant.Vousdevrezégalementdécrirelasurveillanceetlesmesureshygiéno-diété-tiquesmisesenplaceetapprécier,dansvotrecourrieràlacommissionmédicale,leretentissementdutroubledurythmesurlaviecourante.
les syncopes
Que dit la réglementation ?Encasdesyncopeuniquesanspathologiesous-jacente.
-Pourlespermislégers: •Incompatibilitétantquelerisqueévolutifn’apasétéapprécié.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitéjusqu’àl’évaluationdurisqueévolutifparunspécialiste.
Encasdesyncoperécurrente.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéaveclaconduiteselonavisspécialisé.Unavis
d’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitésaufavisspécialiséfavorableprécisantnotamment
l’efficacitédutraitementéventueletl’absencederisquederécidive.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirtouteinformationdiagnostiqueutileetfaireuncourrierdesynthèseàl’intentiond’unmédecinagréé.
l’hypertension artérielle
Que dit la réglementation ?EncasdeHTAmaligneetHTAgradeIII.
-Pourlespermislégers: •Incompatibilitéencasdesignesd’hypertensionartériellemaligne.
•Compatibilitéaveclaconduiteselonavisspécialisé,aprèscontrôledel’HTAmaligne.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitéencasd’HTAgradeIII(pressionartériellesystolique
supérieureà180mmHget/ousilapressionartériellediastoliqueestsupérieureà110mmHg)ouencasdesignesd’hypertensionartériellemaligne.
•Compatibilitéselonavisspécialisépourl’HTAmaligne,et/ouaprèsstabilisationdel’HTAsouscesseuils.Unavisd’aptitudeaveclimita-tiondansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivimédicalrégulier.
nos recommandationsEnraisondelagrandefréquencedelapathologiehypertensive,ilestimportantdeprocéderàundiagnosticde«gravité»etundiagnosticétiologiquedel’hypertension,enrecueillantl’avisducardiologue,desmesurestensionnellesréaliséesdansdifférentesconditions,unHoltertensionnelsinécessaire,etuneéchographiecardiaque.
Lechoixdutraitementdevratenircompte,danslamesuredupossible,deseffetssecondairespotentielssurlaconduite.
l’insuFFisance cardiaQue chroniQue
Que dit la réglementation ?Encasd’insuffisancecardiaquechroniqueNYHAIVpermanent.
-Pourlespermislégersetlourds:incompatibilité.Encasd’insuffisancecardiaqueclassesNYHAIII.
-Pourlespermislégers: •StadeIIIpermanent:compatibilitéselonavisspécialisé.Unavis
d’aptitudepeutêtrerendulimitédansletempsselonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilité.
Encasd’insuffisancecardiaqueclassesNYHAI,II.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•IncompatibilitésiFE35%,unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillir l’avisécritducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutiles,principalementlestraitementsmisenplace,l’échographiecardiaqueavecmesuredelafractiond’éjectionsystolique.Vouspourrezrédiger,sinécessaire,uncourrierdesynthèseàl’intentiondumédecinagréé.
les valvulopathies
Que dit la réglementation ?Encasdevalvulopathieavecrégurgitationaortique,sténoseaortique,régurgitationmitraleousténosemitrale.
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-Pourlespermislégers: •Compatibilitésuravisspécialisé.
•Incompatibilités’ilestestiméquelacapacitéfonctionnellecorrespondàlaclasseNYHAIVousidesépisodesdesyncopeontétérapportés.Danslesautrescasunavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitésilacapacitéfonctionnellecorrespondàlaclasse
NYHAIIIouIV,ousidesépisodesdesyncopeontétérapportés.
•Compatibilitédanslesautrescas,suravisspécialisé.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
Encasdevalvulopathietraitéechirurgicalement.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedemanifestations
cliniquespouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitéencasdemanifestationscliniquespouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirl’avisécritducardiologue,ainsiquelesexamensjugés utiles, dont l’échographie cardiaque et apprécier lesconséquencesdestraitementsanticoagulants.
l’anévrisMe aortiQue connu et/ou traité
Que dit la réglementation ?-Pourlespermislégers: •Incompatibilitélorsquelediamètreaortiquemaximalexposeàun
risqueélevéderupturesoudaine.Aprèsintervention,compatibilitéselonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilitésidiamètresupérieurà5,5cm.
•Compatibilitédonnéeaprèsintervention,sousréserveselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirl’avisécritduchirurgienouducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutiles,dontl’artériographie,lescanneroul’échographie.
les sténoses
Que dit la réglementation ?Encasdesténosecarotidienneserrée.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudeaveclimitation
dansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
la transplantation cardiaQue
Que dit la réglementation ?-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedesymptômes
pouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudelimitéeàcinqansmaximumpeutêtrerenduetsousréservedesuivispécialisérégulier.
-Pourlespermislourds: •Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,
sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirl’avisécritduchirurgien,ducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutilespourladéterminationdel’aptitude(échographie, fractiond’éjection systolique, retentissementpulmonaire,périphériqueetviscéral).
les cardioMyopathies structurelles et électriQues
Que dit la réglementation ?Encasdecardiomyopathiehypertrophique.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedesymptômes
pouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.
•Incompatibilitésiantécédentsdesyncopeoulorsqu’aumoinsdeuxdesconditionsci-aprèssontréunies:épaisseurdelaparoiduventriculegauche>3cm,tachycardieventriculairenonsoutenue,antécédentsfamiliauxdemortsubite(parentdupremierdegré),pasd’élévationdelapressionartérielleàl’effort.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
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EncasdesyndromeduQTlongavecsyncope,torsadedepointesetQTc>500ms.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedesymptômes
pouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilité.
EncasdesyndromedeBrugada,avecsyncopeoumortsubitecardiaqueavortée.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedesymptômes
pouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilité.
Dans lesautres casdecardiomyopathies : cardiomyopathieventriculairedroite arythmogène, cardiomyopathieparnoncompaction,tachycardieventriculairepolymorphecatécholaminer-giqueetsyndromeduQTcourt,parexemple,oucardiomyopathiesnonconnuesquipourraientêtredécouvertes.
-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé,etenl’absencedesymptômes
pouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudepeutêtrerendulimitédansletemps,selonavisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé,notammentsurlerisque
d’événementinvalidantsoudainetenl’absencedesymptômespouvantavoirunretentissementsurlesimpératifsdesécuritéroutière.Unavisd’aptitudeaveclimitationdansletempspeutêtrerendu,sousréserved’unsuivispécialisérégulier.
nos recommandationsIlvousfautrecueillirl’avisécritducardiologue,ainsiquelesexamensjugésutiles,dontl’échographiecardiaqueetlafractiond’éjectionsystolique.Vousdevrezégalementprépareruncourrierdécrivantleretentissementdelapathologie(malaises)etlestraitementsmisenœuvre.
l’accident vasculaire céréBral
Que dit la réglementation ?Encasded’accidentischémiquetransitoire,d’infarctuscérébral,encasd’accidentavechémorragiqueetmalformationsvasculairescérébrales.Seréférerparailleursauchapitresurlesaffectionsneurologiques.
la cardiopathie congénitale
Que dit la réglementation ?-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudepeutêtrerendu
limitédansletemps,selonl’avisspécialisé.
-Pourlespermislourds: •Compatibilitéselonavisspécialisé.L’avisd’aptitudepeutêtrerendu
limitédansletemps,selonl’avisspécialisé.
les dispositiFs d’assistance cardiaQue
Que dit la réglementation ?-Pourlespermislégers: •Compatibilitéselonavisspécialisé.Unavisd’aptitudelimitédansle
tempspeutêtrerendu,etsousréservedesuivispécialisérégulier.
-Pourlespermislourds: •Incompatibilité.
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l’acuité visuelle en vision de loin
Que dit la réglementation ?-Pourlespermisdugroupeléger: •L’aptitudepeutêtredonnéesil’acuitébinoculaire
estégaleousupérieureà5/10.
•Siundesdeuxyeuxauneacuitévisuellenulleouinférieureà1/10,l’autreœildoitavoiruneacuitévisuelleégaleousupérieureà5/10.
-Pour les conducteurs du groupe 1 qui nesatisfontpasauxnormesrelativesauchampvisuelouàl’acuitévisuelle,avisspécialiséavecmesuredelasensibilitéàl’éblouissement,delasensibilitéauxcontrastesetdesavisioncrépus-culaire.
Sileseuild’acuitévisuellenepeutêtreobtenuqu’avecl’aided’unecorrectionoptique,unementionseraportéesurlepermisdeconduirementionnantl’obligationdecorrectionoptique.
Sil’acuitévisuelleestlimitéeparrapportauxnormesci-dessus,laduréedel’aptitudepeutêtrelimitéedansletempsparlemédecinagrééouparlacommissionmédicale.
-Pourlespermisdugroupelourd,l’aptitudepeutêtredonnéesil’acuitévisuelleestauminimumde8/10pourl’œillemeilleuretà1/10pourl’œillemoinsbon.
Sicesvaleurssontatteintesparcorrectionoptique,ilfautquel’acuiténoncorrigéedechaqueœilatteigneauminimum1/20,ouquelacorrectionoptiquesoitobtenueàl’aidedeverrescorrecteursd’unepuis-sancenedépassantpas8dioptries,ouàl’aidedelentillescornéennes.Lacorrectiondoitêtrebientolérée.Vouspouvezdemanderunavisspécialisésinécessaire.
Sileseuild’acuitévisuellenepeutêtreobtenuqu’avecl’aided’unecorrectionoptique,unementionseraportéesurlepermisdeconduireindiquantl’obligationdecorrectionoptique.
Sil’acuitévisuelleestlimitéeparrapportauxnormesci-dessus,laduréedel’aptitudepeutêtrelimitéedansletempsparlemédecinagrééouparlacommissionmédicale.
Aprèsunepertebrutaledelavisiond’unœil(moinsde1/10),laconduiteestcontre-indiquéependantsixmoispourlespermislégers.Lacommissionmédicalepeutéventuellementprolongercedélaietdemanderl’obligationderétroviseursbilatéraux.
Lacontre-indicationàlaconduiteestdéfinitivepourlespermislourds.
Aprèsuneinterventionchirurgicalemodifiantlaréfractionoculaire,lamention«verrescorrecteurs»nepeutêtresuppriméequ’aprèsavisdelacommissionmédicale.L’avisdelacommissionestobligatoirepourreprendrelaconduiteavecunpermisdugroupelourd.
nos recommandations● Bien évaluer l’acuité visuelle. L’acuitévisuelledeloinestjugéeenutilisantlesdeuxyeux
ensemble, après correction éventuelle (lunettes, lentillescornéennes).Cettevisiondeloinestàétudieràl’aided’uneéchelledeMonoyer,échelledeSnellenoutouteautreéchellehomologuée.
Lesujetestplacéà4mètresdecetteéchelle.Lavisionestàvérifierenmonopuisenbinoculaireavantetaprèscorrectionéventuelle.Sonniveauenregarddescritèresd’aptitudeestàdiscuteraveclepatientetvouspouvezprendreunavisophtalmologiquelecaséchéant.
la Question du chaMp visuel
Que dit la réglementation ?-Pourlespermisdugroupeléger: •Laconduiten’estpossiblequesilechampvisuelbinoculaire
horizontalestégalousupérieurà120°,à50°verslagaucheet
La vision représente certainement la fonction physiologique la plus importante pour la conduite. Si la plupart des patients ressentent la nécessité de faire évaluer et corriger un trouble de la vision en cas
d’apparition brutale ou de gêne importante, de nombreux troubles visuels ne sont pas perçus comme gênants par le patient, surtout s’ils sont d’apparition progressive ou permettent une vision « utile »
suffisante pour la vie de tous les jours, alors même qu’ils sont de nature à compromettre la sécurité sur la route.
cLasse ii : appareiL ocuLaire et Vision
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ladroiteetà20°verslehautetlebas.Aucundéfautnedoitêtreprésentdansunrayonde20°parrapportàl’axecentral.
•Laconduiten’estpaspossibleencasd’atteintenotableduchampvisueldubonœilsil’acuitéd’undesdeuxyeuxestnulleouinférieureà1/10.Unavisspécialiséestnécessaire.
-Pourlespermisdugroupelourd: •Lechampvisuelbinoculairehorizontaldesdeuxyeuxdoitêtreégal
ousupérieurà160°,à70°verslagaucheetladroiteetà30°verslehautetlebas.Aucundéfautnedoitêtreprésentdansunrayonde30°parrapportàl’axecentral.
nos recommandationsLechampvisuelpeutêtreétudiésommairementaudoigt,enseplaçantfaceaupatientetenlefaisantréagiravecunestimulation(mouvementdudoigtdel’examinateur),danslesanglesrequis.
la capacité de vision nocturne
Que dit la réglementation ?-Pourlespermisdugroupeléger: •Encasd’absencedevisionnocturne,l’avisd’unophtalmologisteet
celuidelacommissionmédicalesontnécessaires.Celle-cipourraaccorderuneaptitudetemporaireavecmentionrestrictive«conduitedejouruniquement»,silechampvisuelestnormal.
-Pourlespermisdugroupelourd: •Lacommissionstatueraenfonctiondel’avisspécialiséquiest
obligatoire.Encasdeconfirmationdel’absencedevisionnocturne,l’aptitudenepourrapasêtredonnée.
nos recommandationsCetypedetroubleestdifficileàdétecteràl’interrogatoire.Encasdesuspicion,prendrel’avisophtalmologiqueestcrucial,sachantquelarestrictionàlaconduitedejour,stipuléedansl’arrêté,estdifficileàmettreenœuvreauplanpratique.
Faut-il voir les couleurs pour conduire ?
Que dit la réglementation ?Lestroublesdelavisiondescouleurssontcompatiblesaveclaconduite.Lecandidatenseraaverti.
nos recommandationsBienquespectaculaires,lestroublesdelavisiondescouleursnereprésententpasunrisquenotableauvolant.Votrerôleestalorssurtoutd’informeretderassurerlepatient.
les antécédents de chirurgie oculaire
Que dit la réglementation ?Unavisophtalmologiqueestsouhaitable,ilserademandépourlespermisdugroupelourd.
nos recommandationsVousdevezinformerlepatientnotammentdansdeuxcas.•Sicelui-cisouhaitepasserunpermisdugroupelourdetqu’ilaunantécédentdecetype;
•Siunpatienttitulaired’unpermislourdestopérédesyeux.
les trouBles de la MoBilité
Que dit la réglementation ?L’avisophtalmologiqueestobligatoire.
-Encasdeblépharospasmesacquisconfirmé: •Incompatibilitéaveclaconduitepourtouslestypesdepermis.
-Encasdediplopiespermanentesnerépondantàaucunethérapeutiqueoptique,médicamenteuseouchirurgicale:
•Contre-indicationàlaconduitepourtouslestypesdepermis.
-Encasdestrabismesouhétérophoriesdécompensées: •Compatibilitéaveclaconduitepourlesgroupeslégeretlourd
sil’acuitévisuelleestsuffisante.
le nystagMus
Que dit la réglementation ?-Pourlespermisdugroupeléger: •Compatibilitéaveclaconduitesilesnormesd’acuitévisuellesont
atteintesaprèsavisophtalmologique.
-Pourlespermisdugroupelourd: •Inaptitudesil’affectionestconfirmée.
nos recommandations L’examendelamobilitéoculaire,faitendéplaçantundoigtouunepointedestylodevantleregarddupatientquidoitsuivrel’objet,permetdedétecteraisémentlesdiplopiesetlesnystagmus.
après la chirurgie réFractive
La technique utilisée détermine le temps d’attente nécessaire avant la reprise de la conduite de jour : de 2 jours (premier contrôle postopératoire) à 5-6 jours.
Lareprisedelaconduitedenuitrequiertuntempsd’attenteplusimportantquivarieselon:lesexe,l’âge,letyped’amétropieetsapuissance.Lasensibilitéàl’éblouissementresteperturbéepluslongtemps.Aprèslachirurgie,ilestobligatoiredefairemodifierlepermisdeconduireensupprimantlamentionrelativeauportobligatoiredeverrescorrecteurs.
CLASSE II : APPAREIL OCULAIRE ET VISION
Vous devez informer préalablement votre patient que ce type d’intervention n’est pas pris en charge par la sécurité sociale et ne permet pas la prescription d’un arrêt de travail.i
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la cataracte en cas de modification de la transparence du cristallin, la décision opératoire dépend de la diminution de l’acuité, du type d’activité et de la valeur fonctionnelle de la rétine et du nerf optique. Enconséquence,iln’estpaspossibledefixerunevaleurd’acuitépourdéciderd’unedateopératoire.Ilestimportantdebiencommuniquersurcepointavecvotrepatient.Laposed’unimplantnecontreindiquepaslaconduite.Toutefois,laplusgrandeprudenceestdemisesiladifférenced’acuitéentrelesdeuxyeuxestimportanteetqu’elleentraîneunemauvaiseperceptiondesdistances.Laposed’implantsmultifocauxnécessiteuntempsd’adaptationpluslong,maisautoriselaconduite.
CLASSE II : APPAREIL OCULAIRE ET VISION
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Que dit la réglementation ?Unedéficienceauditivedoitêtreévaluéedelafaçonsuivante:voixchuchotéeperçueounonà1mètre,voixhauteperçueounonà5mètres,valeurscorrespondantà35décibels.Encasdedéficitnotable,lepatientdevraêtreadresséàunmédecinagrééquijugeradelanécessitédesrétroviseursbilatéraux.
- Pourlesconducteursdugroupelourd: •Encasdebaisseprogressiveouancienned’audition:l’aptitudesera
donnéedefaçontemporairesurlabased’unseuild’auditionde35décibelsavecmentiondesrétroviseursbilatérauxobligatoireslecaséchéant…
•Encasdebaissebrutaled’audition:l’avisd’aptitudereposerasurunavisORL.
nos recommandationsEncasdedéficienceauditivechezunpatientconducteur,réalisezuntestsimpled’audition:voixchuchotéeperçueounonà1mètre,voixhauteperçueounonà5mètres,valeurscorrespondantà35décibels.
●en cas de confirmation du déficit. Faitesréaliserunaudiogrammeavantdeconseilleraupatient
dedemanderl’avisd’unmédecinagréé(cetavisestimpératifencasdeconduitedugroupelourd).
les trouBles de l’éQuiliBre et/ou vertiges
La survenue de vertige pose un problème de capacité de conduite lors des phases aiguës.
S’ilestlogiqued’interdirelaconduitelorsdelasurvenuedevertiges,ilconvientavanttoutderetrouverlacausedestroublespourjugerdurisquederécidiveetproposeruntraitementadapté(entenantcomptedurisqued’effetsédatifsaveccertainsanti-vertigineux).
Lesrisquesliésauxpermisdugroupelourdjustifientlanécessitéd’unavisspécialiséavantdelaisserreconduirelepatient.
Que dit la réglementation ?•Encasdevertigeparoxystiquebénin:unavisORLestrecommandépourmettreenplaceunsuiviencasdenouvellecrise.Laconduiterestepossibleendehorsdesépisodesaigus(groupelégeretgroupelourd).
•EncasdemaladiedeMénière,l’avisORLestrecommandépourlegroupeléger,etobligatoireavantlareprisedelaconduitepourlegroupelourd,avecavisd’unmédecinagréé(l’aptitudeétantensuitetemporaire).
•Encasdevertigesdetypelabyrinthique,laconduiteestinterditeenphaseaiguë,etsoumiseàunavisspécialiséensuite,avecavisd’unmédecinagréépourlesconducteursdugroupelourd.
•Encasd’instabilitéchronique,uneinaptitudepourraêtreprononcéeparlemédecinagrééencasdeconfirmationdel’affection.
nos recommandations●en cas d’antécédent de vertige. Lespatientsconducteursdoiventfairel’objetd’undiagnosticde
confirmationdanslamesuredupossible.
L’avisd’unORLdoitêtredemandéimpérativementpourlesconducteursprofessionnels.
Les déficiences auditives ne sont pas une contre-indication à la conduite sauf pour les formes sévères non appareillables chez les conducteurs du groupe lourd.
Si une perte auditive persiste avec ou sans prothèse, une obligation d’équipement du véhicule avec des rétroviseurs bilatéraux est simplement mentionnée sur le permis de conduire.
Il n’y aura pas lieu de prévoir de validité temporaire si l’audition est stable dans le temps.
cLasse iii : orL et pneumoLoGieLa déFicience auditiVe
Les déficiences auditives sévères ou profondes sans gain prothétique notable restent une contre-indication à la délivrance ou au renouvellement des permis du groupe lourd.
i
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●en cas de survenue d’un épisode de vertiges. Lepatientdoits’abstenirdeconduireenphaseaiguëetdans
les24heuresquisuivent(oujusqu’àunavisspécialisépourlegroupelourd).
àl’exceptiondesépisodesisolésdevertigesparoxystiquesbénins,unavisORLdoitêtredemandéeninformantlepatientvis-à-visdelaréglementation.
le port d’une canule trachéale
Laconduiteestpossibledanslamajoritédescas,avecavisspécialiséobligatoirepourlesconducteursdugroupelourd.Laphonationpeutêtreunélémentimportantpourlesprofessionnels(transportsencommun)etpeutnécessiterunerééducationouleportd’uneprothèsephonatoire.
asthMe, Broncho-pneuMopathie chroniQue oBstructive, aFFections dyspnéisantes avec appareillage respiratoire
Peu d’affections respiratoires posent un problème de conduite. Lesrisquessontprincipalementliésauxaltérationsdelacapacitéd’oxygénationdusangetàdestauxélevésdedioxydedecarboneavecrisqued’hypovigilance,d’altérationdujugementetdetroublescardiaquessecondaires.
Que dit la réglementation ?Encasdepathologierespiratoireavecdéficitpotentielouavéréd’oxygénation,unavispneumologiqueestrecommandépourtouslespatientsconducteurs.Ilestobligatoirepourlegroupelourd.
Siuneaffectionsévèreestconfirmée,l’inaptitudeseraprononcéeparlemédecinagréé.
nos recommandations● en cas d’affection dyspnéisante. Ilvousfautapprécierlacapacitéd’oxygénationetl’étatcognitifau
momentdesépisodesaigus,et,lecaséchéant,àl’étatbasal.
● en cas d’oxygénothérapie permanente qui peut être admise à bord.
Ilestrecommandédeprendreunavisspécialisé(aveccertificatremisaupatientattestantdel’intérêtdel’oxygénothérapiepour
améliorersonétatcognitif).Labouteilled’oxygèneoutoutautredispositifd’oxygénationdevraêtreinstallédemanièreàn’entraîneraucunrisquesupplémentaireencasd’accident(unteldispositifestincompatibleavecunpermisdugroupelourd).
Les syndromes d’apnée du sommeil sont traités dans le chapitre neurologie. (Cf-CLASSE IV : PRATIQUES ADDICTIVES, NEUROLOGIE, PSYCHIATRIE -p19)
CLASSE III : ORL ET PNEUMOLOGIE - LA défICIENCE AUdITIvE
Pensez à bien prendre en compte les risques d’effets sédatifs lors de la mise en place d’un traitement.
CONS
eIL
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consoMMation régulière ou dépendance aux drogues, Mésusage de MédicaMents
Bienqueletextedel’arrêtésoitpeuprécissurladistinctionentreproduitsillicitesetmédicamentsdétournésdeleurusage,onpeutdistinguer,selonleurseffetscliniques:
- Lesproduitssédatifs:opiacés,tranquillisantsetsomnifères.- Lesproduitsstimulants:cocaïne,amphétamines.- Lesproduitspsychodysleptiques:cannabis,LSD,autreshallucinogènes.●il n’y a pas de drogue inoffensive au volant.
Depuislesannées2000,denouvellesproblématiquesapparaissent.
- LecannabisestdeloinlasubstanceillicitelaplusconsomméeenFrance.Parmiles18-64ans,42%l’ontdéjàexpérimentéet11%déclarentenavoirconsomméaucoursdel’année(source:OFDT).à17ans,prèsd’unjeunesur2adéjàexpérimentélecannabis(47,8%en2014).
- LateneurenTHCdesrésinesdecannabisadoubléen10ans(23%en2016)(source:OFDT).
- Ledépistagedesdrogueschezlesconducteurssesystématiseencasd’accidentcorporel,etsedéveloppeàtitrepréventif,notammentgrâceàl’usagedetestssalivaires.
Que dit la réglementation ?Ilyaincompatibilitéavecl’aptitudeàlaconduiteencasd’étatdedépendance vis-à-vis des substances psychotropes ou encas d’abus ou de consommation de telles substances sans
justificationthérapeutique.Lerecoursàdesexamensbiologiques(détectionoudosagedeproduits)estpossible.
Uneaptitudetemporairedesixmoisàunanpeutêtreprononcée, renouvelablependantdeuxans.Ultérieurement, lapériodicitédesvisitesmédicalesestmoduléeaveclimitationdeladuréed’aptitudeàl’appréciationdelacommissionmédicale.
-Pourlespermislourds: •Ilyaincompatibilitéencasdeconsommation
desubstancespsychotropes.Ultérieurement,ilpeutyavoircompatibilitétemporairedeunan,renouvelablependanttroisans.Ultérieurement,ilyamodulationdelapériodicitédesvisitesmédicalesaveclimitationdeladuréed’aptitude.
•UneincompatibilitépourlescatégoriesD,E(C),E(D)pourraêtreprononcée.
Lesrisquesadditionnelsliésauxconditionsdetravailsontenvisagésavecuneextrêmeprudence.
nos recommandationsBienquecedomainesoitdifficileàaborderavecdespatientsquin’avouentquerarementleurconsommation,etquilaminimisentdanslesautrescasoularéduisentàunnombredeproduits
inférieuràlaréalité,vousdevez,autantquepossible,remplirunrôledeprévention,enparticulierauprèsdesjeunes.
● grâce à la méthode de la HAs « repérage précoce, intervention Brève ».
5minutesd’entretiensuffisentpoursensibiliserlespatientsàl’intérêtderéduiresesconsommationsàrisque.
Ce chapitre recouvre des domaines qui relèvent des affections médicales et d’autres qui relèvent des comportements à risque. Leur prise en charge sera naturellement très différente selon les cas.
cLasse iV : pratiQues addictiVes,neuroLoGie, psYcHiatrie
20 Connaître et comprendre les risques et la réglementation selon les pathologies pour de meilleurs conseils et une meilleure prévention / ÉDITION AVRIL 2018
Le médecin
et son patient c
onducteur
Cetentretiendoitavoirlieuidéalementaumoinsunefoisparan,oudanscertainessituationsparticulières:grossesse,précarité,conduitedevéhicules,échecscolaire,examens,changementdetravail,retraite,divorce,deuil,etc.
● Vous devez mettre sur un même plan médical les fumeurs de cannabis, les consommateurs chroniques de tranquillisants, les patients soumis à un traitement de substitution.
Votremissionestdeleurexpliquerquelssontlesrisquespénauxsurlaroute,lesinciterausevrageavecuneaideadaptée,etd’êtreparticulièrementactifsvis-à-visdesconducteursprofessionnels.
● L’usage de tests de dépistage urinaire ou salivaire est souvent utile.
àlaconditionderespecterdesrègleséthiquesenfacedeparentsoud’employeurstrèsdemandeursd’information.
L’usagedetelstestsdevraitêtresystématiquepourlesuividesconducteursprenantuntraitementdesubstitution.
● Certains médicaments, dont les traitements de substitution, sont susceptibles d’entraîner un dépistage positif en cas de contrôle.
Ilestimportantdeconseilleraupatientconducteurdeconserversaprescriptionavecluiafinqu’ilpuissesignalersontraitementthérapeutiqueauxforcesdel’ordre.
CLASSE IV : PRATIQUES ADDICTIVES, NEUROLOGIE, PSYCHIATRIE
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Consommées par près de 9 Français sur 10, les boissons alcoolisées ont un fort impactsur la capacité de conduite et le comportement au volant. Une alcoolémie illégale du conducteur
est présente dans près d’un accident mortel sur trois en France.
aBus d’aLcooLou usaGe nociF et dépendance
les eFFets de l’alcool sur l’individu
les eFFets sur la conduite
Voici quelques exemples de situations de conduite relatives à la consommation excessive d’alcool :
-Nondétectiond’unobstaclesurvenantlatéralement(champvisuelrétréci).
-Perceptionerronéedesdistances(visionstéréoscopiquemodifiée).-Freinagetardif(tempsderéactionallongé).-Sortiederoute(faiblerésistanceàlafatigue).-Erreurdemanœuvre(coordinationdesmouvementsperturbée).-Accroissementdelaprisederisque(désinhibition).
Que dit la réglementation ?Outrelalégislationinterdisantdeconduireavecuntauxd’alcooldanslesangégalousupérieurà0,5grammeparlitredesang(0,2gdanslecasd’unconducteurenphaseprobatoireoud’unconducteurdetransportencommun),laréglementationconcerneprincipalementlesconducteurs
quifontl’objetd’unretraitoud’uneannulationdepermispouralcoolauvolant.
Lesmêmescritèresmédicauxs’appliquenttoutefoisàtoutconducteuroucandidataupermisdeconduireseprésentantdevantunmédecinagrééouunecommissionmédicale,quelquesoitlemotifdelavisite.
- Pourtous: •Incompatibilitépendantlapérioded’alcoolisation.Avantautorisation
dereprisedelaconduite,évaluationobligatoireparlacommissionmédicale.Celle-ciprendraencomptelesélémentscliniquesetsociaux,et,sinécessaire,lesélémentsbiologiquesainsiqu’unavisspécialisé.
- Pourlespermislégers: •àl’issued’unpremierexamenjustifiéparouobjectivantun
mésusaged’alcool,l’aptitudenepourraêtresupérieureàunanafind’évaluerlesmodificationsducomportementd’alcoolisation.Leséchéancespeuventêtreraccourcies,notammentencasderécidiveet/oudementionsrestrictives.
- Pourlespermislourds: •àl’issued’unpremierexamenjustifiéparouobjectivantun
mésusaged’alcool,l’aptitudenepourraêtresupérieureàsixmoisafind’évaluerlesmodificationsducomportementd’alcoolisation.Danslecasdedépendanceavecsignesdedépendancephysique,unavisd’inaptitudeestprononcédèslorsquel’étatmédicaln’estpascompatibleaveclesexigencesdelasécuritéroutière.Danscecasoudanslescasderécidive,unefoisquelesconditionsmédi-cales,établiesauvudesélémentsmédicauxprésentés-lesquelscomprennentobligatoirementunavisspécialisé-permettentdeprononcerunavisd’aptitudemédicaleàlaconduite,lasitua-tionseraréévaluéetouslessixmoispendantlestroispremièresannéesaumoins.Ultérieurement,lapériodicitédesexamensseraàl’appréciationdelacommissionmédicale.Lesrisquesadditionnelsliésauxconditionsdetravailserontenvisagésaveclaplusextrêmeprudence.
nos recommandationsLaconsommationd’alcoolresteunproblèmedifficileàaborder,lanotionde«normalité»étanttrèssubjectiveetlespatientsadmettantmall’interventiondumédecindanscedomaine.
Silapriseenchargedespatientsayanteudesproblèmesd’alcoolauvolantesttraitéeplusloin,ilrestenécessairedesavoirquelsoutilsutiliserpourreconnaîtreuneconsommationàrisqueou
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unedépendancechezunpatientsansantécédentsdesanction.
● La méthode de la HAs. «Repérageprécoce,InterventionBrève»permet,en5minutes
d’entretiendesensibiliserlespatientsàl’intérêtderéduiresesconsommationsàrisque.Cetentretiendoitavoirlieuidéalementaumoinsunefoisparan,oudanscertainessituationsparticulières:grossesse,précarité,conduitedevéhicules,échecscolaire,examens,changementdetravail,retraite,divorce,deuil,etc.
● Les questionnaires type DeTA-CAge et les questions sur les modes de consommation permettent de se faire une idée.
Maisuntestutileconsisteàmettreenplaceunsevraged’essaid’unedizainedejours,parexempleàl’occasiond’unbilansanguindesanté,etd’observeraveclepatientlesdifficultésquipourraientseprésenter.Uneimpossibilitéouunedifficultéàréalisercesevragecourtpermetsouventd’entamerledialogueaveclepatient.
● L’utilisation des marqueurs biologiques. Estutilepourpréparerlerenouvellementpériodiquedespermis
chezlesconducteursdugroupelourd.
abus d’alcool ou usage nocif et dépendance
Les Gamma GT conservent un faible intérêt du fait de leur manque de spécificité
Le dosage du CDT est plus fiable dans la détermination réelle de la consommation d’alcool. Certains reprochent à ce dosage de varier rapidement en cas de chute de la consommation mais cette évolution reflète justement la capacité du sujet à stopper temporairement sa consommation.Le VGM et les transaminases n’ont plus lieu d’être utilisés dans ce contexte.Le couplage Gamma GT et CDT permet dans la majorité des cas de se faire une opinion sur l’état de la consommation usuelle d’alcool.
Pratique
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La relation entre le médecin généraliste et son patient est entièrement tournée vers le patient en tant qu’individu porteur d’une pathologie. Il est souvent difficile de dépasser ce cadre et d’influer sur
le patient en tant que sujet à risque pour les autres risques, en particulier sur la route ou au travail.
médicaments et conduite
Leproblèmeestencorepluscomplexequandlemédecindoitprendreunrisquevis-à-visdelacollectivitéenprescrivantdesmédicaments,utilesindividuellementpourlepatient,maisfacteursderisquepotentielpourlesautresparleurseffetssurlavigilanceoulecomportement.
Uneinformationprécisedupatientsurleseffetsdesmédicamentss’avèreenconséquencenécessaire,ced’autantplusquelalistedesmédicamentsprésentantdesrisquespourlaconduiteaétérécemmentétendue.
MédicaMents et conduite : les nouvelles proBléMatiQues
-18%des18-75ansdéclarentavoirprisaumoinsunmédicamentpsychotropeaucoursdes12derniersmois(10%ontconsomméunanxiolytiqueaucoursdel’année,6%unhypnotique,6%unantidépresseur,0,7%unrégulateurdel’humeuret0,9%unneuroleptique).(SourceOFDT)
-3,3%desaccidentsmortelsdelarouteseraientattribuablesàuneprisedemédicaments.(ÉtudeCESIR-A,2010)
-Depuis un arrêté du ministère de la santé de 2017, tous les tranquilisants et anxiolytiques de la famille des benzodiazépines se sont vus attribuer un pictogramme rouge (niveau 3).
la conFiance, la coMpétenceet les connaissances au service du patient
Le médecin peut être amené à faire prendre conscience à son patient de ses facteurs de risques liés à la consommation de médicaments et de psychotropes.
Cetteapprochenedoitpassefaired’unemanièrepaternalisteoumoralisatrice,etdoit,aucontraire,sebasersurlacompétenceprofessionnelledumé-decin,sesconnaissancesdeseffetsdesproduitspsychotropes«parintention»,ceuxliésàdeseffetssecondairesdecertainsmédicaments,toutenprenantencomptelesproblèmesmédicauxspécifiquesàchaquepatient(âge,troublesvisuelsouneurologiques,troublesdusommeil,etc.).
Celaconcernelespatientsâgés(souventconsommateursdeplusieursmédicamentsàpotentielsédatif),maisaussilespatientsconduc-teursprofessionnelspourlesquelsondoitadopterdesstratégiesthérapeutiquesspécifiques.
s’appuyer sur la classiFication des eFFets secondaires
Danscedomaine,lamiseenplace,suruneinitiativedel’associationPréventionRoutièrerepriseparl’AFSSAPS,d’undispositifdegraduationdeseffetssecondairesdesmédicamentssurlacapacitédeconduiteaumoyendepictogrammesspécifiquesestuneinnovationmajeuresusceptibled’aiderlemédecin,lepharmacienetlepatientàmieux
prendreencompteleseffetssecondairesdecertainsmédicamentsetàétablirundialogueutileentreeux.
Vousdevezvoustenirprêtàexpliqueraupatientlesconséquencesdecettegraduationetàluidonnerdesconseilsadaptés.
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Que dit la réglementation ?Concernantlesmédicamentssusceptiblesd’altérerlacapacitédeconduiteoulecomportementdesconducteurs(cf.chapitre«Troublesdusommeil»).•Laconsommation,quandlanatureduproduitoulaquantitéabsorbéeentraînentunrisquepourlaconduite,estincompatibleavecl’aptitudeàconduire.
Encasdeconsommationrégulière,unavisspécialiséserademandé,entenantcomptedesautresélémentsd’aptitudemédicale.
•L’évaluationdescapacitésmédicalesàlaconduite,encasdeprescriptiondetraitementsdesubstitutionàdesétatsdedépendance,nécessitel’avisdelacommissionmédicale(cf.arrêtédu18juillet2005).
•Lesrisquesadditionnelsliésàlaconduitedecetypedevéhicule,enparticulierpardesprofessionnels,notammentpourlescatégoriesD,E(C),E(D)sontenvisagéssoigneusement.
nos recommandations● Contrairement à l’alcool et aux produits illégaux ou détournés
de leur usage, le rôle des médicaments dans la détermination de l’aptitude à la conduite doit être évalué en tenant compte du rapport bénéfice-risque.
Certainespathologiesimposentlaprised’untraitementpourpouvoirconduire,mêmeauprixd’effetssecondairespotentielsouavérés.D’autresentraînentuneprescriptioninutilementprolongéedemédicamentspsychotropes,avecdesphénomènesdedépendance.
● Vous pourrez proposer un sevrage dans certains cas, et limiter, le cas échéant, la durée de l’aptitude.
Vousdevrezapprécierlanécessitédutraitement,lebénéficesurl’aptitudeàlaconduite,etleseffetssecondairespotentiels.
● Vous devrez également vous assurer que le traitement choisi est le moins susceptible d’entraîner des effets secondaires au sein de la classe thérapeutique concernée.
L’avisduspécialistepourraêtredemandé.
● enfin, vous devrez être d’autant plus attentif à évaluer l’impact des traitements sédatifs chez les patients âgés et chez ceux soumis à plusieurs traitements concomitants et délivrer des conseils adaptés : durée des trajets, conduite de nuit, association à l’alcool ou à des traitements occasionnels.
MédicaMents et conduite
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Les affections neurologiques interfèrent souvent avec la capacité de conduite. Il convient de distinguer les pathologies qui touchent principalement la mobilité, et qui autorisent souvent
la conduite avec aménagement du véhicule, et celles qui ont un retentissement cognitif plus difficile à compenser. Dans tous les cas, le problème d’aptitude médicale à la conduite se complique d’une demande
de reconnaissance de l’autonomie, demande qui doit être évaluée objectivement au cas par cas.
neuroLoGie psYcHiatrie
Lesaffectionspouvantexposeruncandidatouconducteuràunedéfaillanced’ordreneurologiqueoupsychiatriquedenatureàprovoquerunealtérationsubitedesfonctionscérébralesconstituentundangerpourlasécuritéroutière.Laplusgrandevigilanceestrecommandéeétantdonnél’importanceetlagravitéduproblèmeenmatièredesécuritéroutière.Sinécessaire,avoirrecoursàunavisspécialiséenvuedesoinsspécifiques.
en cas de trouBles neurologiQues,coMporteMentaux et cognitiFs
Que dit la réglementation ?Pourlesconducteursdetoustypesdevéhicules,lestroublesneurolo-giques,comportementaux,cognitifsoulestroublesdelasénescence,dusàdesaffections,desséquelleschirurgicalesauniveaudusystèmenerveuxcentraloupériphérique,extérioriséspardessignesmoteurs,sensitifs,sensoriels,trophiques,perturbantl’équilibreetlacoordina-tion,doiventfairel’objetd’uneévaluationentermesdepossibilitésfonctionnelles.
en cas de trouBles perManentsde la coordination, de la Force et du contrôle Musculaire
Que dit la réglementation ?Laconduitedetouttypedevéhiculesestcontre-indiquéeavantavisd’unmédecinagréé.Unavisspécialisé,unbiland’évaluationdescapacitéscognitivesetcomportementalesetuntestdeconduitesontnécessairesavantd’accorderuneaptitudetemporaired’unan,avecuneattentionparticulièreapportéeauxconducteursdevéhiculesdugroupelourdetàleursconditionsdetravail.
en cas de trouBles cognitiFs et psychiQues
Que dit la réglementation ?Lacapacitédeconduiteestfonctiondesrésultatsdel’évaluationneurologiqueougériatrique.
- Encasdedémencedocumentée,laconduiteestcontre-indiquéeaprèsunavisspécialisééventuel.
après un trauMatisMe crânien
Que dit la réglementation ?Lapossibilitédeconduiredépenddesséquellesneurologiqueséven-tuelles.L’avisd’unspécialisteseranécessairepourévaluerl’importancedeslésions,dessignescliniques,entenantcomptedesdifférentsexa-mensparacliniquesetdutraitementenvisagé.
après un accident vasculaire céréBral
Que dit la réglementation ?- Encasd’hémorragieet/oudemalformationsvasculaires(anévrismes,
angiomes). Selonlanaturedudéficit,laconduitepeutêtrecontre-indiquée
dansl’attented’unavisspécialisé.Cetavisspécialiséetceluid’unmédecinagréésontobligatoirespourreprendrelaconduited’unvéhiculedugroupelourd.Uneaptitudetemporairepourraalorsêtreprononcéeentenantcompteavecuneextrêmeprudencedescontraintesspécifiquesaugroupelourdetauxconditionsdetravail.
- Encasd’accidentischémiquetransitoire. Unavismédicalestnécessairepréalablementàtoutereprisede
laconduite.Encasd’examenparunmédecinagréé,uneaptitudetemporaired’unanpeutêtreaccordée.Unavisspécialiséestdeplusobligatoirepourlespermislourds.
- Encasd’infarctuscérébral. Laréglementationestanalogueàcelleconcernantleshémorragies
etlesmalformationsvasculaires.
La reprise de la conduite automobile après une lésion cérébrale acquise non évolutive fait l’objet de recomman-dations de bonne pratique labellisées par la HAs (Haute Autorité de santé).
i
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en cas de psychose aiguë et chroniQue.
Que dit la réglementation ?- Encasdemanifestationscliniquespouvantinterféreravecla
conduiteautomobile,celle-ciestcontre-indiquée.Unavisd’unmédecinagrééestnécessaire,permettantéventuellementuneaptitudetemporaireencasderémissionconfirméepardesexamensrégulièrementrenouvelés.
- Touttroublementalayantentraînéunehospitalisationd’officenécessitel’avisd’unpsychiatreagréé(autrequeceluiquisoignelesujet),préalablementaupassagedel’intéressédevantunmédecinagréé.
- Pourlesconducteursdugroupelourd.CesaffectionssontincompatiblesaveclaconduitedesvéhiculesdugroupeD,E(C),E(D)etCsupérieurà7,5tonnes.
en cas d’analphaBétisMe
Que dit la réglementation ?- Encasd’incapacitéd’apprendreàlireparinsuffisancepsychique(etnon
parillettrisme),unavisspécialiséestnécessairepourtouslestypesdepermis.Ilenestdemêmepourlesdéficiencesmentalesmajeures,lesaltérationsmajeuresdescapacitésdesocialisation.
NEUROLOGIE PSYCHIATRIE
Nos recommandations générales en cas d’affections neuro-psychiatriques
Dans tous les cas de figure, l’altération des capacités de conduite doit être évaluée non seulement sur le plan médical (possibili-té de percevoir l’information, de prendre les bonnes décisions, d’effectuer les actes moteurs d’une manière suffisamment efficace), mais aussi en termes de réadaptation, d’ergonomie et de réapprentissage de la conduite. L’avis d’un moniteur d’auto-école sera un préalable à la constitution du dossier médical qui sera soumis par le patient au médecin agréé.
CONS
eIL
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Un sommeil de bonne qualité est essentiel pour une bonne vigilance et une attention soutenue lors de la conduite. Plus le temps de conduite quotidien est important
(conducteurs professionnels, groupe lourd) plus la qualité du sommeil est nécessaire. C’est pourquoi il est important d’interroger systématiquement vos patients sur leur sommeil et de dépister
les troubles du sommeil et de la vigilance sévères qui sont responsables d’un pourcentage élevéd’accidents mortels sur le réseau autoroutier et routier.
trouBLes du sommeiL
Lasomnolenceexcessiveetl’insomniesévèresontrelevéescommedescausesd’inaptitudeàlaconduite.
la soMnolence excessive
elle peut être d’origine médicale. La cause la plus fréquente est le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) qui s’accompagne d’un sommeil non récupérateur et d’une somnolence souvent sévère dans la journée.
UneinaptitudetemporaireàlaconduiteestconseilléeauxconducteursprofessionnelsprésentantunSAS.Dèslorsqueletraitement,leplussouventparpressionpositivecontinue,estmisenplace,larestaurationd’unbonéveilpeutêtrevérifiéeparletestdemaintiend’éveil(TME).Cetestestréaliséencentredusommeil.IlestrecommandéstrictementpourlesconducteursprofessionnelsetconseillépourlesconducteursdevéhiculespersonnelstraitésparPPC.D’autrespatientsprésententégalementdeshypersomniesd’originecentralequiméritentunepriseenchargedanslesréseauxdescentresd’hypersomniesrares.
Maislasomnolenceexcessivepeut-êtreaussiliéeàuneprivationdesommeild’origineprofessionnelle(travaildenuitouposté)ouperson-nelle;àlaprisedenombreuxmédicaments(cf.chapitreMédicaments et conduite)etaggravéeparlaprised’alcooloudetoxiques.
Que dit la réglementation ?Concernantlasomnolenceexcessived’originecomportementale,organique,psychiatriqueouiatrogène(4.3.1).
Lareprisedelaconduitepourraavoirlieuunmoisaprèsl’évaluationdel’efficacitéthérapeutique(pressionpositivecontinue,chirurgie,prothèse,drogueséveillantes...).Cetterepriseseraproposéeà
l’issuedubilanspécialisé.Pourlespermisdugroupelourd,untestélectroencéphalographiquedemaintiendel’éveilTMEdevraêtreréaliséencomplément.
L’aptitudepourraêtredonnéespourunepériodedetroisanspourlespermislégers,etdeunanpourlespermislourds.
L’inaptitudeestderègletantquepersisteunesomnolencemalgréletraitement.Lemédecinayantprisenchargeletraitementdelasomnolencedécideradesinvestigationsnécessaires.
Concernantlaconduitenocturne,l’avisspécialiséestnécessairepourlespermisdugroupelourdavantsonautorisationéventuelle.Pourcespermis,lesrisquesadditionnelsliésauxconditionsdetravailsontàenvisageravecuneextrêmeprudence.
l’insoMnie sévère
L’insomnie est définie par la présence de troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, éveils nocturnes répétés, réveil trop précoce) au moins trois fois par semaine depuis au moins trois mois avec des conséquences dans la journée qui suit. Près de 20 % des français souffrent d’insomnie et 10 % prennent un traitement régulièrement pour dormir.
Ilestdoncrecommandéd’interrogerlespersonnesprésentantuneinsomniepoursavoirs’ilsontdespériodesdesomnolencedanslajournée.Cettesomnolencepeutêtreliéesoitàl’insuffisancedusommeil,soitàl’effetrésidueldetraitementshypnotiques.
Certainstraitementsprésentéscommeanodins(antihistaminiquesvendussansprescription)ontunedemi-vielonguequialtèredurablementlavigilance.Encasd’insomniechronique(plusde6mois),ilestrecommandéd’adresserlespatientsàunspécialistedusommeil.
Que dit la réglementation ?Concernantl’insomnied’originecomportementale,organique,psychiatriqueouiatrogèneentraînantunesomnolenceexcessive(4.3.2).
il est recommandé d’interroger les patients sur leurs antécédents d’endormissement au volant, d’accidents ou de presqu’accidents liés à la somnolence. s’être déjà endormi au volant augmente par 10 le risque de s’endormir à nouveau.
CONS
eIL
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Lareprisedelaconduitepourraavoirlieudeuxsemainesaprèsdisparitiondetoutesomnolenceetconstatcliniquedel’efficacitéthérapeutique(unmoispourlespermisdugroupelourd).
Ilyainaptitudetantquepersisteunesomnolencemalgréletraitement.L’aptitudepourraensuiteêtreprononcéedanslesmêmesconditionsquepourlessomnolencesexcessives,c’est-à-direaprèsbilanparlemédecinayantprisenchargeletraitementdelasomnolenceincluant,pourlespermisdugroupelourd,untestélectro-encéphalographiquedemaintiendel’éveil.
L’aptitudepourraêtredonnéepourunepériodedetroisanspourlespermislégers,etdeunanpourlespermislourds,sousréserved’unsuivispécialisé.
Concernantlaconduitenocturne,l’avisspécialisérestenécessairepouruneéventuelleautorisationdesconducteursdugroupelourd,quiprésententdesrisquesadditionnelsliésauxconditionsdetravailàenvisageravecuneextrêmeprudence.
troubles du sommeil
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L’épilepsie est une des affections qui doivent être signalées lors du passage d’un permis de conduire. Jusqu’à l’avis d’un médecin agréé ou de la commission médicale, elle reste une contre-indication à la
conduite de tous les véhicules. Un conducteur déjà titulaire d’un permis de conduire chez qui apparaît cette pathologie doit obligatoirement la signaler au service des permis de conduire et à son assureur.
épiLepsie
Lacommissionmédicalepeutcependantautoriserlaconduitedansuncertainnombredecas.
Que dit la réglementation ?- Permisdugroupeléger: •L’aptitudepeutêtredonnéeaprèsavisspécialiséetenfonctiondela
formeclinique,destraitementssuivisetdesrésultatsthérapeutiques. •Aprèsunepériodede5anssanscrise,ladélivranced’unpermisde
conduirepeutêtredonnéesanslimitationdedurée. •Letraitementanti-épileptiqueestcompatibleaveclaconduite. •Aprèsunecrised’épilepsieprovoquéeparunfacteurcausalidentifiable
etpeususceptibledesereproduireauvolant,leconducteurpeutêtredéclaréapteàlaconduiteaucasparcasetaprèsavisd’unneurologue.
•Aprèsunepremièrecrisenonprovoquéeouunecriseunique,lecandidatpeutêtredéclaréapteaprèsunepériodedesixmoissansaucunecrise,àconditionqu’unexamenmédicalappropriésoiteffectué.
Lesconducteursdontlesindicateurspronostiquessontbonspeuventêtreautorisésàconduireplustôt,c’est-à-direavantl’expirationcecettepériodedesixmois,aprèsunavismédicalapproprié.
- Permisdugroupelourd: •Unesurveillancemédicaleaccrueestexigée. •Letraitementantiépileptiqueestincompatibleaveclaconduite. •L’EEGetlebilanneurologiquedoiventêtrenormaux. •Sanssuivrelemoindretraitementantiépileptique,leconducteurne
doitplusavoireudecrisespendantdixans. Lesconducteursdontlesindicateurspronostiquessontbonspeuvent
êtreautorisésàconduireplustôt,c’est-à-direavantl’expirationdecettepériodededixans,aprèsunavismédicalapproprié.Celas’appliqueaussiàcertainscasd’épilepsiedite«juvénile».
nos recommandations● Tout patient conducteur chez qui est découvert une
épilepsie ou un antécédent d’épilepsie doit faire l’objet d’un avis spécialisé tenant compte de l’activité de conduite. CebilandoitcomporterunEEGavectestdestimulationetuneimagerieselonnécessité.Lesenjeux,entermesdetraitement,doiventêtreclairementexpliquésaupatient.Sonaptitudeàlaconduitedoitêtrevalidéeparunmédecinagrééouparlacommissionmédicale.Lemédecintraitantdoitprépareruncourrierremisaupatientaveclesrésultatsdesexamensrécents,l’avisduneurologueetles
modalitésdetraitement.
- Permisdugroupelourd: Malgrél’évolutionspectaculairedestraitementsanti-épileptiques
(dontl’efficacitépermetdesupprimerlescriseschezlaplupartdespatients),laréglementationdespermisdeconduire,bienqu’assouplieparl’arrêtédu30/08/2010,estrestéetrèsrestrictivepourlegroupelourd.
Ilestdoncnécessaire,avanttoutedécisionhâtiveetpresquedéfinitivedumédecinagrééoudelacommissionmédicale,d’explorersoigneusementetavecunspécialistedel’épilepsieautravail(centresderéférencerégionaux),touteslespossibilitésqu’offreunelecturesoigneusedelaréglementation(survenuededeuxcrisesouplusenmoinsde5ans,bonsindicateurspronostiques,antécédentsd’épilepsiedite«juvénile»,crised’épilepsieprovoquéeparunfacteurcausalidentifiablequiestpeususceptibledesereproduireauvolant).
Dansuncertainnombredecas,undossierbienargumentépermetderestitueruneaptitudeàlaconduitemêmepourlegroupelourd.
Concernant les permis de conduire, la définition réglementaire de l’épilepsie repose sur la survenue de deux crises ou plus en moins de 5 ans.
i
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Les atteintes de l’appareil locomoteur entraînent des limitations de la capacité de conduite qui varient selon le type de véhicule. Les membres supérieurs doivent pouvoir permettre de tenir
le guidon d’une moto, de le manœuvrer et d’utiliser les commandes au guidon. en dehors du cas des deux roues, de nombreux aménagements restent possibles pour permettre la conduite.
cLasse V : L’appareiL Locomoteur
Avantdedéfinirlesaménagementséventuelsduvéhicule,unexamendevantunmédecinagrééestnécessairedanslescasd’amputationd’unmembreoud’unsegmentdemembre,d’uneraideurarticulaireimportante,d’uneankyloseoud’uneparalysie.
Que dit la réglementation ?L’évaluationdesincapacitésphysiquesdoitreposeressentiellementsurdesobservationspermettantdedéterminersil’incapacitéconstatéerisqued’empêcherunemanœuvreefficaceetrapideetdegênerlemaniementdescommandesentoutescirconstances,notammentensituationd’urgence.Sinécessaire,untestpratiquesera,effectué.
- PourlespermisA1,A2,Aetlespermisdugroupelourd: •L’aptitudemédicalenepeutêtreenvisagéequedansdescas
exceptionnels,aprèsavisd’unmédecinagrééetavisdel’inspecteurdupermisdeconduireetdelasécuritéroutière.Ilsserontrecueillislorsd’untestpratiquepréalableàl’examen,ouàlarégularisationdupermisdeconduireavanttoutedécisiond’aménagement.
L’efficacitédesappareilsdeprothèseet l’aménagementduvéhiculeconseilléparlesmédecinssontappréciésetvérifiésparl’experttechnique.Ils’assurequ’avecl’aidedecesdispositifs,laconduiten’estpasdangereuse.Uneconcertationentrelemédecinagrééetcelui-ci,préalableàtouteslesdécisionsd’aménagementestparfoisnécessairedanslescasdifficiles(voireencasd’avisdivergents).
Lorsquelehandicapeststabilisé,etenl’absencedetouteautreaffectionpouvantdonnerlieuàunpermistemporaire,lepermisestdélivréàtitrepermanent.
handicap des MeMBres supérieurs
Que dit la réglementation ?Lemédecinagréétientcomptedelavaleurfonctionnelledumembresupérieurdanssonensemble.
- Encasd’amputation: •laqualitédesmoignonsbienétoffésetnondouloureux,lejeuactif
etpassifdesdifférentesarticulationsetleurcoordinationdoiventpermettreuneprisefonctionnelleavecpossibilitéd’oppositionefficace.
en cas d’atteinte des doigts, ou des mainsQue dit la réglementation ?- PourlespermisA1,A2etA(motos): •L’aptitudenepeutpasêtredonnéepourtoutelésiongênant