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Stanislas Antczak

PHYSIQUE

Préparation au double cursus Architecte-Ingénieur

2020-2021

L2PREMIÈRE PARTIE

MÉCANIQUE – THERMODYNAMIQUE

Version complĂšte

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czakIntroduction

Présentation du cours

Le cours de physique qui suit a Ă©tĂ© Ă©crit par moi, Stanislas Antczak, pour la deuxiĂšme annĂ©e de la prĂ©parationau double-cursus Architecte-IngĂ©nieur Ă  l’École nationale supĂ©rieure d’architecture de Lyon. Il a bĂ©nĂ©ficiĂ© descorrections et suggestions de Clarisse Guichardant, qui assure les TD.

La durĂ©e totale de l’enseignement, temps d’examen compris, est de cinquante heures, rĂ©parties en deuxsemestres. Ce document n’est qu’une premiĂšre partie pour la L2.

Comme en premiĂšre annĂ©e, l’objectif de ce cours est en premier lieu d’acquĂ©rir des bases en physique gĂ©nĂ©rale,tant au niveau des mĂ©thodes que du contenu.

Dans ce cours du premier semestre

Cette année seront poursuivies les études de la mécanique générale et de la thermodynamique, au traversdes chapitres suivants :

— les changements de rĂ©fĂ©rentiel permettent de sortir du cadre un peu contraignant des Ă©tudes mĂ©ca-niques dans les rĂ©fĂ©rentiels galilĂ©ens ;

— les oscillations mĂ©caniques libres puis forcĂ©es prennent la suite de la mĂ©canique de premiĂšre annĂ©e,en introduisant les Ă©quations diffĂ©rentielles d’ordre deux ;

— enfin, le chapitre sur la diffusion thermique donne une premiĂšre approche des mĂ©thodes d’établissementd’équations aux dĂ©rivĂ©es partielles spatio-temporelles, omniprĂ©sentes en physique.

La suite de l’annĂ©e sera consacrĂ©e Ă  la physique ondulatoire, avec de petites incursions en dynamiquedes fluides.

Mode d’emploi

Ce document est un cours Ă  trous. La version complĂšte, destinĂ©e Ă  s’assurer que l’on a bien pris le cours ouĂ  le remplir en cas d’absence, est disponible en ligne sur

http://santczak.free.fr/ensal/cours_l21_2021.pdf

Chaque chapitre contient un ou deux exercices résolus qui sont destinés à acquérir en autonomie les bonnespratiques. Les autres exercices seront, pour certains, corrigés en classe.

À toutes fins utiles, les corrigĂ©s de tous les exercices se trouvent Ă©galement en ligne sur

http://santczak.free.fr/ensal/corriges_l21.pdf

Toute suggestion, remarque, demande d’aide, pourra ĂȘtre adressĂ©e Ă 

[email protected] [email protected]

Toute reproduction totale ou partielle de ce document n’est pas autorisĂ©e Ă  moins d’un accord de l’auteur.J’ai composĂ© ce document en LATEX sous Linux Ubuntu, logiciels libres.

Stanislas Antczak

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czakTable des matiĂšres

1 Changements de rĂ©fĂ©rentiel 5I Vecteur rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6II Cas particulier des rĂ©fĂ©rentiels en translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6III Cas particulier de la rotation autour d’un axe fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8IV Statique des fluides en rĂ©fĂ©rentiels non galilĂ©ens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2 Oscillateurs mĂ©caniques libres 17I Un oscillateur harmonique : le pendule Ă©lastique horizontal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18II Oscillateurs mĂ©caniques amortis avec frottement visqueux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21III Énergie des oscillateurs libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es 31I SystĂšmes oscillants en rĂ©gime forcĂ© . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32II Étude des solutions pour le dĂ©placement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34III Solutions pour la vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

4 Diffusion thermique 41I DensitĂ© de courant thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42II Établissement de l’équation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42III RĂ©solution en rĂ©gime stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44IV Isolation d’un tuyau de chauffage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45V Ondes de chaleur dans un milieu homogĂšne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47VI TempĂ©rature au toucher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

A Changements de référentiel 59

B Équadifs linĂ©aires d’ordre deux 63

C Diffusion de particules 67

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czakChapitre 1

Changements de référentiel

On le sait depuis la classe de seconde, un rĂ©fĂ©rentiel est un solide que l’on prend comme rĂ©fĂ©rence pourobserver un mouvement. Pour repĂ©rer des coordonnĂ©es d’un point, on a besoin de munir ce rĂ©fĂ©rentiel d’unrepĂšre, c’est-Ă -dire une origine, point fixe dans le rĂ©fĂ©rentiel, et une base de vecteurs unitaires, le plussouvent orthonormĂ©e.

On peut choisir plusieurs rĂ©fĂ©rentiels pour dĂ©crire le mĂȘme phĂ©nomĂšne, en fonction des besoins et de ladifficultĂ©. Mais on garde Ă  l’esprit qu’à priori, tout dĂ©pend du rĂ©fĂ©rentiel : coordonnĂ©es des points et desvecteurs, et mĂȘme la dĂ©rivĂ©e par rapport au temps d’un vecteur, comme on va le voir ci-dessous.

Dans le cadre de la mĂ©canique classique, en revanche, le temps est absolu et ne dĂ©pend pas du rĂ©fĂ©rentield’étude. Ce n’est pas le cas dans le cadre de la mĂ©canique relativiste, mais on n’en fera pas ici.

Les lois de la mĂ©canique ne sont pas les mĂȘmes dans tous les rĂ©fĂ©rentiels : il existe des rĂ©fĂ©rentiels particuliersappelĂ©s rĂ©fĂ©rentiels galilĂ©ens. Mais ils ne sont pas toujours les rĂ©fĂ©rentiels les plus simples pour l’étude, d’oĂčl’intĂ©rĂȘt de savoir traduire les relations d’un rĂ©fĂ©rentiel Ă  l’autre.

On verra donc les lois de composition des vitesses et des accĂ©lĂ©rations, limitĂ©es ici aux cas simples de latranslation ou de la rotaton autour d’un axe fixe. Les formules gĂ©nĂ©rales sont dĂ©montrĂ©es en annexe.

Et on les appliquera à quelques cas simples de statique du solide ou statique du fluide dans desréférentiels non galiléens.

Les sensations offertes par les montagnes russes viennent du caractÚre non galiléen du référentiel du wagonnet.

Source : Wikimedia commons

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

I Vecteur rotation

1 DĂ©rivĂ©e d’un vecteur dans deux rĂ©fĂ©rentiels

ConsidĂ©rons un rĂ©fĂ©rentiel R muni d’une base orthonormĂ©e (−→i ,

−→j ,

−→k ). Soit un vecteur

−→Q dont les coordon-

nĂ©es dans cette base sont (x, y, z) : on peut donc Ă©crire−→Q = x

−→i + y

−→j + z

−→k

Ce vecteur est quelconque : ses coordonnées x, y et z sont donc des fonctions du temps. La dérivée par

rapport au temps de ce vecteur dans le rĂ©fĂ©rentiel R, oĂč les vecteurs−→i ,

−→j et

−→k sont fixes, est

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣R

=dxdt

−→i +

dydt

−→j +

dzdt

−→k

ConsidĂ©rons Ă  prĂ©sent un autre rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č que l’on peut choisir d’utiliser pour dĂ©crire les phĂ©nomĂšnes

physiques. On peut le munir Ă©galement d’une base orthonormĂ©e (−→iâ€Č ,

−→jâ€Č ,

−→kâ€Č ). Dans cette base, on peut appeler

(xâ€Č, yâ€Č, zâ€Č) les coordonnĂ©es du vecteur−→Q : ce sont des fonctions du temps Ă  priori diffĂ©rentes de x, y, z. On a

−→Q = xâ€Č

−→iâ€Č + yâ€Č

−→jâ€Č + zâ€Č

−→kâ€Č et sa dĂ©rivĂ©e dans Râ€Č

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

=dxâ€Č

dt

−→iâ€Č +

dyâ€Č

dt

−→jâ€Č +

dzâ€Č

dt

−→kâ€Č

Ce vecteur dĂ©rivĂ©e est un vecteur en gĂ©nĂ©ral diffĂ©rent du vecteur « dĂ©rivĂ©e temporelle de−→Q dans R ».

2 Relation entre les dérivations de vecteurs dans les deux référentiels

On peut montrer qu’il existe un vecteur vitesse de rotation instantanĂ©e d’un rĂ©fĂ©rentiel par rapport Ă 

un autre. On notera−→Ω(Râ€Č/R) le vecteur rotation instantanĂ© du rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č par rapport au rĂ©fĂ©rentiel R. Ce

vecteur permet de relier les dĂ©rivĂ©es du vecteur−→Q dans chacun des rĂ©fĂ©rentiels par la relation suivante :

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω(Râ€Č/R) ∧ −→

Q

Cette relation est appelĂ©e formule de Bour ou relation de dĂ©rivation dans une base mobile. Souvent eneffet, on dissymĂ©trise le problĂšme en considĂ©rant R comme le rĂ©fĂ©rentiel fixe et Râ€Č comme le rĂ©fĂ©rentiel mobile.Pour une dĂ©monstration gĂ©nĂ©rale, on consultera l’annexe A.

Remarque : de cette relation dĂ©coule immĂ©diatement que−→Ω(Râ€Č/R) = −−→

Ω(R/Râ€Č).

II Cas particulier des référentiels en translation

1 Vecteur rotation

Si le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č est en translation par rapport au rĂ©fĂ©rentiel R, alors le vecteur rotation est nul :−→Ω(Râ€Č/R) =

−→0

On peut choisir des bases identiques pour Râ€Č et R : on prend donc−→iâ€Č =

−→i ,

−→jâ€Č =

−→j et

−→kâ€Č =

−→k . En revanche,

les origines des repĂšres O et Oâ€Č sont diffĂ©rentes.

−→j

−→k

−→i

O

−→j

−→k

−→i

Oâ€Č

Puisque le vecteur rotation est nul, alors la dĂ©rivation par rapport au temps est identique dans R et Râ€Č.

2 Vecteur position

On étudie le mouvement du point matériel M.

Le vecteur position dans R est−−→OM, le vecteur position dans Râ€Č est

−−→Oâ€ČM. Par simple relation de Chasles,

−−→OM =

−−→OOâ€Č +

−−→Oâ€ČM

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel

3 Composition des vitesses

Exprimons la vitesse de M dans R en utilisant la relation de Chasles ci-dessus :

−→v (M/R) =d−−→OMdt

∣∣∣∣∣∣R

=d−−→OOâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

terme ①

+d−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣R ou Râ€Čïžž ïž·ïž· ïžž

terme ②

Le terme ① est la vitesse de Oâ€Č dans le rĂ©fĂ©rentiel R. C’est ce que l’on appelle la vitessed’entraĂźnement du rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č par rapport au rĂ©fĂ©rentiel R.

Comme les dĂ©rivĂ©es dans les deux rĂ©fĂ©rentiels sont identiques, le terme ② est Ă©galement la

dĂ©rivĂ©e de−−→Oâ€ČM dans Râ€Č, c’est-Ă -dire la vitesse du point M par rapport au rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č. C’est

ce que l’on appelle la vitesse relative.Ainsi, on a la loi de composition des vitesses pour des rĂ©fĂ©rentiels en translation :

−→v (M/R) = −→v (Oâ€Č/R) + −→v (M/Râ€Č)

soit vitesse « absolue » = vitesse d’entraĂźnement + vitesse relative

4 Composition des accélérations

DĂ©rivons une fois de plus la relation ci-dessus, pour obtenir l’accĂ©lĂ©ration de M dans R :

−→a (M/R) =d−→v (M/R)

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→v (Oâ€Č/R)

dt

∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

terme ①

+d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣R ou Râ€Čïžž ïž·ïž· ïžž

terme ②

Le terme ① est l’accĂ©lĂ©ration de Oâ€Č dans le rĂ©fĂ©rentiel R. C’est l’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźne-ment du rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č par rapport au rĂ©fĂ©rentiel R.

Le terme ②, lui, est l’accĂ©lĂ©ration du point M dans le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č, appelĂ©e accĂ©lĂ©rationrelative.

Voici donc la loi de composition des accĂ©lĂ©rations pour des rĂ©fĂ©rentiels en translation :−→a (M/R) = −→a (Oâ€Č/R) + −→a (M/Râ€Č)

soit accĂ©lĂ©ration « absolue » = accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement + accĂ©lĂ©ration relative

5 Lois de la dynamique

On Ă©tudie un point matĂ©riel M de masse m. On considĂšre deux rĂ©fĂ©rentiels d’étude :— le rĂ©fĂ©rentiel R, supposĂ© galilĂ©en ;— le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č, en translation quelconque par rapport Ă  R.On appellera −→ae l’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement de Râ€Č par rapport Ă  R.On notera

−→F la somme de toutes les forces subies par M.

La deuxiĂšme loi de Newton dans le rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en R s’écrit, comme d’habitude,

m −→a (M/R) =−→F

En utilisant la loi de composition des accĂ©lĂ©rations −→a (M/R) = −→ae + −→a (M/Râ€Č), elle devient

m −→ae + m −→a (M/Râ€Č) =−→F que l’on peut Ă©crire m −→a (M/Râ€Č) =

−→F − m −→ae

On reconnaĂźt une relation du type masse fois accĂ©lĂ©ration Ă©gale somme des forces... mais ilfaut ajouter un terme du cĂŽtĂ© des forces. Ce terme est appelĂ© force d’inertie d’entraĂźnement :

−→Fie = −m −→ae

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

L’expression de la deuxiĂšme loi de Newton dans un rĂ©fĂ©rentiel en translation parrapport Ă  un rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en est donc

m −→a (M/Râ€Č) =−→F +

−→Fie avec

−→Fie = −m −→ae

masse × accĂ©lĂ©ration relative = somme des forces + force d’inertie d’entraĂźnementLa force d’inertie d’entraĂźnement est une pseudo-force, dans le sens oĂč ce n’est pas la modĂ©lisation de

l’action d’un objet extĂ©rieur sur le systĂšme Ă©tudiĂ©, mais un artifice de calcul, un vecteur dont la norme s’exprimeen newtons et qui apparaĂźt quand on cherche Ă  Ă©crire la deuxiĂšme loi de Newton dans un rĂ©fĂ©rentiel en translationpar rapport Ă  un rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en.

Remarque : dans le cas particulier d’une translation rectiligne et uniforme, la vitesse d’entraĂźnementest un vecteur constant. Donc l’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement est nulle. On peut donc conclure que l’accĂ©lĂ©rationde M est la mĂȘme dans tous les rĂ©fĂ©rentiels en translation rectiligne et uniforme les uns par rapportaux autres.

La deuxiĂšme loi de Newton est donc la mĂȘme dans tous ces rĂ©fĂ©rentiels. Et en particulier, tous les rĂ©fĂ©rentielsgalilĂ©ens sont en translation rectiligne et uniforme les uns par rapport aux autres. Exercices 1 Ă  6, exercice rĂ©solu 1

III Cas particulier de la rotation autour d’un axe fixe

1 Vecteur rotation dans le cas particulier de la rotation autour d’un axe fixe

Prenons le cas particulier d’un rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č en rotation par rapport Ă  R autour d’un axe ∆ fixe dans R.

Choisissons (O−→k ) = ∆ : l’axe de rotation est l’axe des z. Alors les deux axes (O

−→k ) et (O

−→kâ€Č ) sont identiques.

−→k

−→i

−→j

−→jâ€Č

−→iâ€Č

O

∆

Ξ

Ξ

⑱

perspective

Ξ

Ξ

−→i

−→iâ€Č

−→j−→

jâ€Č

O

plan (O,−→i ,

−→j )

On va mettre en Ă©vidence−→Ω . Pour cela, on exprime

−→iâ€Č = cos Ξ

−→i + sin ξ

−→j

−→jâ€Č = − sin Ξ

−→i + cos ξ

−→j

Puis on dérive ces vecteurs dans R :

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= −ξ sin ξ−→i + ξ cos ξ

−→j

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= −ξ cos ξ−→i − ξ sin ξ

−→j

qui s’écrit

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= ξ−→jâ€Č

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= −ξ−→iâ€Č

Or,−→jâ€Č =

−→k ∧

−→iâ€Č et

−→iâ€Č = −−→

k ∧−→jâ€Č puisque la base (O,

−→iâ€Č ,

−→jâ€Č ,

−→k ) est orthonormĂ©e directe.

On peut donc Ă©crire

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= ξ−→k ∧

−→iâ€Č

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= ξ−→k ∧

−→jâ€Č

soit, en posant−→Ω = Ξ

−→k ,

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

=−→Ω ∧

−→iâ€Č

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

=−→Ω ∧

−→jâ€Č

Par ailleurs, comme le vecteur−→k est un vecteur constant Ă  la fois dans R et dans Râ€Č, sa

dĂ©rivĂ©e par rapport au temps dans ces deux rĂ©fĂ©rentiels est nulle. Or,−→Ω ∧ −→

k est Ă©galement unvecteur nul puisque

−→Ω et

−→k sont colinĂ©aires. On peut donc bien Ă©galement Ă©crire

d−→k

dt

∣∣∣∣∣∣R

=−→Ω ∧ −→

k

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel

Le vecteur rotation−→Ω a pour expression dans ce cas

−→Ω = Ξ

−→k ou, en posant ω = Ξ,

−→Ω = ω

−→k

La norme de−→Ω est

∣∣∣Ξ∣∣∣ = |ω|, en radians par seconde : c’est une vitesse angulaire.

La direction de−→Ω est

−→k , c’est-à-dire l’axe de rotation ∆.

On a démontré ici la formule de dérivation dans une base mobile dans le cas particulier du mouvement

autour d’un axe fixe, seulement pour les vecteurs unitaires−→iâ€Č ,

−→jâ€Č et

−→k . Resterait Ă  la dĂ©montrer pour tout

vecteur−→Q. C’est ce qui est fait en annexe A. Ici, on l’admettra.

2 Composition des vitesses

DĂ©rivons le vecteur position−−→OM dans R et utilisons la formule de dĂ©rivation dans la base

mobile :

−→v (M/R) =d−−→OMdt

∣∣∣∣∣∣R

=d−−→OMdt

∣∣∣∣∣∣Râ€Čïžž ïž·ïž· ïžž

vitesse relative

+−→Ω ∧ −−→

OMïžž ïž·ïž· ïžžvitesse d’entraĂźnement

On trouve ainsi, comme prĂ©cĂ©demment, la loi de composition des vitesses pour desrĂ©fĂ©rentiels en rotation autour d’un axe fixe :

−→v (M/R) = −→v (M/Râ€Č) + −→ve avec −→ve =−→Ω ∧ −−→

OM

3 Composition des accélérations pour une rotation uniforme

On se placera ici dans le cas particulier oĂč la rotation autour de l’axe fixe est uniforme, donc−→Ω est un vecteur constant dans R et Râ€Č

Pour obtenir la loi de composition des accélérations, dérivons la loi de composition des vitesses dans R :

−→a (M/R) =d−→v (M/R)

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

terme ①

+d(

−→Ω ∧ −−→

OM)dt

∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

terme ②

Regardons les deux termes un par un.

Terme ①d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č)

On reconnaĂźt l’accĂ©lĂ©ration −→a (M/Râ€Č) dans le premier terme du membre de droite.

Et terme ②d(

−→Ω ∧ −−→

OM)dt

∣∣∣∣∣R

=d−→Ω

dt

∣∣∣∣∣R

∧ −−→OM +

−→Ω ∧ d

−−→OMdt

∣∣∣∣∣R

Or,−→Ω est constant dans ces rĂ©fĂ©rentiels, donc sa dĂ©rivĂ©e est nulle. Et dans le deuxiĂšme terme du membre

de gauche apparaüt −→v (M/R) que l’on peut exprimer à l’aide de la loi de composition des vitesses. Il vient doncpour le terme ②

d(−→Ω ∧ −−→

OM)dt

∣∣∣∣∣R

=−→Ω ∧

[−→v (M/Râ€Č) +−→Ω ∧ −−→

OM]

=−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č) +

−→Ω ∧

(−→Ω ∧ −−→

OM)

Tout ceci mis ensemble donne la loi de composition des accélérations

−→a (M/R) = −→a (M/Râ€Č)ïžž ïž·ïž· ïžžterme ①

+ 2−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č)ïžž ïž·ïž· ïžž

terme ②

+−→Ω ∧

(−→Ω ∧ −−→

OM)

ïžž ïž·ïž· ïžžterme ⑱

Il y a cette fois-ci trois termes :— le terme ① est l’accĂ©lĂ©ration relative, accĂ©lĂ©ration de M dans le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č ;— le terme ② est appelĂ© accĂ©lĂ©ration de Coriolis ;— le terme ⑱ est l’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement.

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

4 Cas particulier oĂč le point Ă©tudiĂ© est fixe dans le rĂ©fĂ©rentiel en rotation uniforme

Si M est fixe dans Râ€Č, alors la vitesse relative −→v (M/Râ€Č) est nulle et l’accĂ©lĂ©ration relative−→a (M/Râ€Č) est nulle. La relation prĂ©cĂ©dente devient

−→a (M/R) =−→Ω ∧

(−→Ω ∧ −−→

OM)

En utilisant des coordonnĂ©es cylindriques, on a−−→OM = r −→ur + z

−→k et

−→Ω = ω

−→k , d’oĂč

−→a (M/R) = ω−→k ∧

[ω

−→k ∧ (r −→ur + z

−→k )]

= ω−→k ∧ ω r −→uΞ = −r ω2 −→ur

On retrouve l’expression de l’accĂ©lĂ©ration obtenue au chapitre de cinĂ©matique dans le casd’un mouvement circulaire uniforme Ă  distance constante de l’axe.

En notant H le projetĂ© orthogonal de M sur l’axe de rotation ∆,on peut Ă©crire ceci

−→a (M/R) = −ω2−−→HM ‱M

‱H

ω

5 Loi de la statique dans un rĂ©fĂ©rentiel en rotation uniforme autour d’un axe fixedans un rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en

On Ă©tudie un point matĂ©riel M de masse m. On considĂšre deux rĂ©fĂ©rentiels :— le rĂ©fĂ©rentiel R est supposĂ© galilĂ©en ;— le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č est en rotation uniforme autour d’un axe fixe du rĂ©fĂ©rentiel R.Soit

−→F la somme des forces subies par le systĂšme. La deuxiĂšme loi de Newton dans R s’écrit

m −→a (M/R) =−→F

Or, on vient de voir que −→a (M/R) = −ω2−−→HM avec les notations ci-dessus. On peut Ă©crire

−m ω2−−→HM =

−→F ou bien

−→F + m ω2

−−→HM =

−→0

On obtient bien une relation du type premiĂšre loi de Newton : somme des forces Ă©gale vecteurnul... mais en ajoutant une force

−→Fie = m ω2

−−→HM nommĂ©e force d’inertie d’entraĂźnement.

Comme cette force est colinĂ©aire à−−→HM et de mĂȘme sens, certains l’appellent parfois force

centrifuge (qui fuit le centre). Mais c’est une pseudo-force, un simple artifice de calcul. Exercices 7 Ă  12, exercice rĂ©solu 2

IV Statique des fluides en référentiels non galiléens

Section à faire aprÚs avoir traité le chapitre de statique des fluides.En mécanique des fluides, on procÚde exactement comme en mécanique du point sauf que ce sont des forces

volumiques d’inertie qui s’additionnent aux autres forces. Puisque la force d’inertie d’entraĂźnement s’écrit−m−→ae , la force volumique d’inertie d’entraĂźnement est −ρ−→ae , oĂč ρ est la masse volumique du fluide.

Ainsi, dans le cas d’un fluide Ă  l’équilibre soumis uniquement Ă  la pesanteur, la relation fondamentale de la

statique des fluides, qui s’écrivait dans un rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en R −−→grad p = ρ−→g , s’écrit dans Râ€Č :

−−→grad p = ρ−→g − ρ−→ae

On rappelle qu’en coordonnĂ©es cartĂ©siennes,−−→grad p =

∂p

∂x∂p

∂y∂p

∂z

.

Exercices 13 Ă  16

10

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czakExercices résolus

ÉnoncĂ©

1 On démarre

Un chargement est posĂ© sur la plate-forme d’un camion. Le camion dĂ©marre et accĂ©lĂšre avec une accĂ©lĂ©rationhorizontale. Le coefficient de frottement statique entre le chargement et la plate-forme est ”0.

Exprimer en fonction de ”0 et g l’accĂ©lĂ©ration maximale que le conducteur peut donner au camion s’il veutĂ©viter le glissement du chargement. (Photo Wikimedia Commons.)

2 Un anneau sur un cerceau

Un cerceau est placĂ© dans un plan vertical et on le fait tourner autour d’un axe vertical passant par soncentre, Ă  la vitesse angulaire constante ω.

O

ω

M

Ξ

Un anneau de masse m peut coulisser sans frottements sur le cerceau. DĂ©terminer ses positions d’équilibre.

11

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

Corrigé

1 On démarre

On étudie le chargement dans le référentiel du camion, non galiléen.

Il subit son poids−→P = m−→g , la rĂ©action normale du support

−→N et les frottements solides

−→F .

−→P

−→N

−→F

Tant que le chargement est Ă  l’équilibre, la premiĂšre loi de Newton s’écrit

−→0 =

−→P +

−→N +

−→F −m−→a

En projection horizontale, cela donne F = ma. En projection verticale, N = mg.Il n’y a pas de glissement tant que F 6 ”0 N, c’est-Ă -dire tant que a 6 ”0 g.

2 Un anneau sur un cerceau

On Ă©tudie l’anneau dans le rĂ©fĂ©rentiel tournant, non galilĂ©en.

Il subit son poids−→P = m−→g et la rĂ©action normale du cerceau

−→N.

O

ω

M

Ξ

−→P

−→N

❯

−→ur

−→uξH

−→i

−→j

L’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement est axifuge : −→ae = −ω2−−→HM, avec HM = R sin Ξ.

Puisque l’on ne s’intĂ©resse qu’à l’équilibre, appliquons la premiĂšre loi de Newton dans le rĂ©fĂ©rentiel d’étude :

−→0 =

−→P +

−→N −m−→ae

ce qui donne, en projection,

sur−→i : 0 = −N sin Ξ +mω2 R sin Ξ et sur

−→j : 0 = N cos ξ −mg

Si sin Ξ = 0, alors N = mg : il y a toujours deux positions d’équilibre possibles, pour Ξ = 0 ou Ξ = π.

Et si sin Ξ 6= 0, on a N =mg

cos Ξet N = mR ω2

qui fournit la conditionmg

cos Ξ= mR ω2 d’oĂč l’on extrait cos Ξ =

g

R ω2

Ceci donne une troisiĂšme position d’équilibre possible, Ă  condition que le membre de droite puisse ĂȘtre lecosinus d’un angle, c’est-Ă -dire s’il est infĂ©rieur Ă  1. La troisiĂšme position d’équilibre n’existe donc que si

g

R ω2< 1 soit ω >

√g

Ret alors Ξ = Arccos

g

R ω2

12

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czakExercices

Référentiels en translation

1 Dans un ascenseur

Un Ă©tudiant en architecture soucieux de sa ligne ne se dĂ©place jamais sans son pĂšse-personne. Il monte dessusĂ  tout propos, mĂȘme dans l’ascenseur. (Son ascenseur a une accĂ©lĂ©ration et une dĂ©cĂ©lĂ©ration de 1,0 m.s−2.)

Dire ce qu’indiquera la balance :

a. au dĂ©but d’une ascension ;

b. à la fin d’une ascension ;

c. au dĂ©but d’une descente ;

d. à la fin d’une descente ;

e. lorsque le cñble est rompu et l’ascenseur est en chute libre.

S’il est si soucieux de sa ligne, pourquoi l’étudiant prend-il l’ascenseur ?

2 Pendule dans une voiture

DĂ©terminer l’angle que fait avec la verticale un pendule dans une voiture :

a. qui va de 0 à 100 km.h−1 en 12 s ;

b. lancĂ©e Ă  100 km.h−1 qui s’arrĂȘte en une distance de 100 m.

Les accélérations seront supposées constantes.

3 Traverser la riviĂšre

Une riviĂšre de largeur L = 10 m coule Ă  la vitesse vr = 3,0 m.s−1. Un bateau veut la traverser et peut allerĂ  une vitesse de norme vb = 5,0 m.s−1 par rapport Ă  l’eau. DĂ©terminer quel cap il faut choisir, c’est-Ă -dire avecquel angle α incliner −→vb par rapport au rivage, pour :

a. minimiser la durĂ©e de traversĂ©e (dĂ©terminer alors oĂč le bateau accoste) ;

b. accoster en face du point de départ (déterminer alors la durée de traversée).

4 DĂ©collement

Un plateau horizontal oscille verticalement Ă  la frĂ©quence f avec l’amplitude z0 = 4,0 cm : son mouvementpeut ĂȘtre repĂ©rĂ© par sa coordonnĂ©e verticale ascendante z(t) = z0 cos(2π f t).

Un point matériel de masse m est posé sur le plateau. Déterminer une condition sur f et z0 pour que lepoint ne décolle pas.

5 Le plan qui bouge

Un plan inclinĂ© d’un angle α par rapport Ă  l’horizontale est animĂ© d’un mouvement horizontal uniformĂ©mentaccĂ©lĂ©rĂ© (l’accĂ©lĂ©ration du plan est dans le plan vertical contenant la ligne de plus grande pente).

DĂ©terminer le mouvement d’un point matĂ©riel posĂ© sur le plan, initialement immobile dans le rĂ©fĂ©rentiel duplan, si son dĂ©placement se fait sans frottements. Discuter des diffĂ©rents cas possibles.

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

6 Tir en accéléré

DĂ©terminer les Ă©quations horaires du mouvement d’un projectile dans un rĂ©fĂ©rentiel en translation unifor-mĂ©ment accĂ©lĂ©rĂ©e avec une accĂ©lĂ©ration horizontale contenue dans le plan de tir, dans le sens de l’axe de tir.

En dĂ©duire la portĂ©e du tir et dĂ©terminer l’angle de tir pour lequel elle est maximale.

RĂ©fĂ©rentiels en rotation uniforme autour d’un axe fixe

7 Virage d’un train

Un train aborde Ă  la vitesse v un virage de rayon r dans lequel lestraverses des rails sont inclinĂ©es d’un angle α par rapport Ă  l’horizontale.

On considùre qu’un passager immobile dans le train ressent le plusde confort lorsqu’il ne subit, de la part du sol, aucune force tangentielle.

Déterminer une relation entre r, v, α et g permettant le confort dupassager.

Calculer α pour v = 250 km.h−1 et r = 5,0 km.

Source : Wikimedia commons

8 Verticale sur un manĂšge

Sur un manĂšge en rotation uniforme de vitesse angulaire ω, on suspend Ă  une distance r0 de l’axe un pendulede longueur L. Le pendule fait un angle α avec la verticale.

Exprimer ω en fonction de g, r0, α et L.

Application : Ă©valuer la vitesse de rotation du manĂšge de la photo ci-aprĂšs et en dĂ©duire une Ă©valuation dela durĂ©e d’un tour.

Source : pixabay.com

9 Ramasser les tickets sur un manĂšge

Le propriĂ©taire d’un manĂšge en rotation uniforme de vitesse angulaire ω se trouve Ă  la distance r de l’axede rotation du manĂšge.

DĂ©terminer la force qu’il doit exercer sur le sol pour rester en place.

10 Sur un tourne-disque

Une souris a posĂ© un morceau de fromage sur le plateau d’un tourne-disque, Ă  une certaine distance ducentre. Elle fait tourner le tourne-disque Ă  une vitesse angulaire contrĂŽlĂ©e.

Elle constate que pour une certaine vitesse angulaire, le fromage se met Ă  glisser. Comment utilise-t-elle cecipour mesurer le coefficient de frottement fromage-plateau ?

14

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel

11 Pesanteur et gravitation

Le champ de gravitation prend en compte l’attraction gravitationnelle terrestre seule. Le champ de pesanteur−→g , lui, prend Ă©galement en compte la rotation de la Terre sur elle-mĂȘme.

a. Faire un schéma introduisant les différentes grandeurs utiles.

b. Écrire les coordonnĂ©es du vecteur −→g en fonction de ω, vitesse de rotation de la Terre sur elle-mĂȘme, R rayonde la Terre (R = 6,38 × 103 km), M masse de la Terre (M = 5,98 × 1024 kg), G constante de la gravitationuniverselle (G = 6,67 × 10−11 m3.s−2.kg−1) et la latitude λ (angle par rapport Ă  l’équateur).

c. On dit parfois que si la Terre tournait dix-sept fois plus vite, on serait en impesanteur Ă  l’équateur. Justifiercette affirmation.

d. DĂ©terminer l’angle entre −→g et le champ de gravitation, en fonction de λ et des autres paramĂštres. À quellelatitude est-il maximal ? Le calculer Ă  cet endroit.(On pourra utiliser l’approximation des petits angles ou la relation des sinus : dans un triangle quelconque ABC,

on aBC

sin A=

AC

sin B=

AB

sin C.)

12 Le retour de l’anneau sur le cerceau

On reprend l’exercice rĂ©solu « Un anneau sur un cerceau », mais avec un axe de rotation vertical qui nepasse pas par le centre du cerceau mais Ă  une certaine distance horizontale de celui-ci.

DĂ©terminer une relation donnant les positions d’équilibre de l’anneau.Le rayon du cerceau est R = 0,50 m, la distance horizontale entre l’axe de rotation et le centre de l’anneau

est d = 30 cm et on constate que l’anneau s’écarte de la position verticale sous le centre du cerceau de Ξ = 30.DĂ©terminer ω.

O

ω

M

Ξ

Statique des fluides en référentiels non galiléens

Dans les exercices qui suivent, la surface de l’eau est dĂ©terminĂ©e comme le lieu oĂč la pression dans l’eau estĂ©gale Ă  P0, pression atmosphĂ©rique de l’air.

13 Camion-citerne

DĂ©terminer l’inclinaison de la surface du liquide dans une citerne lorsque le camion qui la porte accĂ©lĂšre.

14 Surface de l’eau

Un bĂ©cher contenant de l’eau tourne sur lui-mĂȘme autour de son axe fixe, Ă  vitesse de rotation ω constante.

a. DĂ©terminer la forme de la surface de l’eau.

b. Exprimer en fonction de ω, g et du rayon du bĂ©cher, la diffĂ©rence de hauteur d’eau au centre lorsque çatourne par rapport au cas immobile.

15 Un tube coudé qui tourne

Un tube coudĂ© plonge dans l’eau et tourne Ă  vitesse constante.DĂ©terminer la pression dans l’air de la branche horizontale du tuyau, puis en dĂ©duire h.Application numĂ©rique : ω = 50 tours.s−1, ℓ = 10 cm.

15

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1. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

h

ℓ

ω

16 Tube en U tournant

Un tube en U carrĂ© tourne autour d’un axe dĂ©centrĂ© Ă  une vitesse constante. Il contient une certainequantitĂ© d’eau, dont on repĂšre la position grĂące Ă  l’ordonnĂ©e z par rapport Ă  la position d’équilibre en l’absencede rotation.

ω

h

a

D

z

Exprimer ω2 en fonction de z. On distinguera plusieurs cas, suivant que les deux surfaces libres du liquidesont dans les branches verticales ou non.

Le tracĂ© de z en fonction de ω2 est donnĂ© ci-dessous. InterprĂ©ter la courbe obtenue en dĂ©crivant ce qui sepasse lorsqu’on augmente progressivement ω, puis lorsqu’on le rediminue.

0 500 1000 1500 2000 2500

omega^2 (rad^2.s^-2)

0

0,02

0,04

0,06

0,08

0,1

0,12

0,14

z (

m)

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czakChapitre 2

Oscillateurs mécaniques libres

Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.

Je plie, et ne romps pas. Le roseau, citĂ© par Jean de la Fontaine, Le ChĂȘne et le Roseau

Qu’elles soient macroscopiques et dues au vent ou aux sĂ©ismes, ou microscopiques (acoustiques) et liĂ©es aufonctionnement des appareils, les vibrations mĂ©caniques sont partout dans les bĂątiments.

Elles sont la plupart du temps indĂ©sirables, aussi cherche-t-on Ă  les prĂ©voir pour les Ă©viter. Mais il fauttrouver un compromis : un bĂątiment souple bouge sous l’effet du vent, certes (au sommet d’une haute tour, lesdĂ©placements par vent violent peuvent atteindre plusieurs mĂštres), mais un bĂątiment trop rigide peut rompre.

Ce chapitre étudie divers aspects des oscillateurs mécaniques libres.

À gauche, en haut : la tour Taipei 101, Ă  Taiwan, par C. Y. Lee andpartners Architects, 2004. 509 m de haut, 101 Ă©tages.Ci-dessus : schĂ©ma du pendule d’amortissement des vibrations installĂ©au sommet.À gauche, en bas : photo dudit pendule de 660 tonnes.

Source : Wikipedia.

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

I Un oscillateur harmonique : le pendule Ă©lastique horizontal

1 Oscillateurs mécaniques : définitions

Un oscillateur mĂ©canique est un systĂšme mĂ©canique connaissant des mouvements de va-et-vient autourd’une position d’équilibre. On parle d’oscillateur non amorti ou oscillateur harmonique lorsque sonmouvement a une amplitude constante et peut ĂȘtre dĂ©crit par une fonction sinusoĂŻdale du temps.

2 Position du problĂšme

Soit un solide de masse m pouvant glisser sans frottements sur un plan horizontal. Il est attachĂ© Ă  un ressortde raideur k et de longueur Ă  vide ℓ0, vĂ©rifiant la loi de Hooke. Le solide peut se dĂ©placer sur un axe (Ox).Toute action de l’air est nĂ©gligĂ©e.

On Ă©carte le solide de sa position d’équilibre en allongeant le ressort d’une longueur x0, puis, Ă  un instantchoisi comme origine des dates, on le lĂąche sans vitesse initiale.

Déterminer son mouvement ultérieur.

3 Obtention de l’équation diffĂ©rentielle du mouvement

ℓ0

−→i x

O

x

G

ℓ−→F

−→P

−→N

On Ă©tudie le solide ramenĂ© Ă  son centre d’inertieG dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre supposĂ© galilĂ©en.

Il subit son poids−→P , la rĂ©action normale du

support−→N et la force de rappel du ressort

−→F .

Celle-ci s’écrit−→F = −k (ℓ − ℓ0)

−→i

Or, si l’on choisit l’origine O de l’axe (Ox) comme la position d’équilibre (qui est aussi laposition oĂč le ressort n’est pas Ă©tirĂ©), l’élongation ℓ − ℓ0 est prĂ©cisĂ©ment Ă©gale Ă  la position x.

D’oĂč−→F = −k x

−→i . La deuxiĂšme loi de Newton, qui s’écrit

m −→a =−→P +

−→N +

−→F devient, sur

−→i , m x = −k x

On pose ω0 =

√k

m. L’équation devient

x = −ω02 x ou x + ω0

2 x = 0

On appelle cette équation différentielle équation harmonique.

4 L’équation harmonique

Une Ă©quation harmonique est l’équation gĂ©nĂ©rale des oscillateurs mĂ©caniques non amortis. C’est uneĂ©quation diffĂ©rentielle de la forme

x = −ω02 x ou x+ ω0

2 x = 0

oĂč la fonction inconnue est x(t) et le paramĂštre ω0 est appelĂ© pulsation propre de l’oscillateur harmonique.Ses solutions sont de la forme

x(t) = A cos(ω0 t) + B sin(ω0 t) ou x(t) = C cos(ω0 t+ ϕ)

oĂč les constantes A et B, ou C et ϕ, s’obtiennent en gĂ©nĂ©ral Ă  l’aide de la connaissance des conditions initialessur x et x.

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 2. Oscillateurs mĂ©caniques libres

5 RĂ©solution du problĂšme

On cherche les solutions sous la forme

x(t) = A cos ω0 t + B sin ω0 t avec ω0 =

√k

m

de dĂ©rivĂ©e x(t) = −A ω0 sin ω0 t + B ω0 cos ω0 t

Les conditions initiales du problĂšme posĂ© sont :— Ă©longation initiale de x0 dans le sens de l’étirement : x(0) = x0 ;— mobile lĂąchĂ© sans vitesse initiale : x(0) = 0.

Cela s’écrit A = x0 et B ω0 = 0 d’oĂč B = 0

La solution est donc x(t) = x0 cos ω0 t

Autre forme possible : x(t) = C cos(ω0 t + ϕ), de dĂ©rivĂ©e x(t) = −C ω0 sin(ω0 t + ϕ).Les conditions initiales donnent C cos ϕ = x0 et −C ω0 sin ϕ = 0.La deuxiĂšme Ă©quation impose, comme C 6= 0 et ω0 6= 0, que sin ϕ = 0, ce qui, sur [0, 2 π[,

donne deux possibilitĂ©s : ϕ = 0 ou ϕ = π.— Si ϕ = 0, la premiĂšre condition donne C = x0, d’oĂč finalement x(t) = x0 cos ω0 t.— Si ϕ = π, la premiĂšre condition donne C = −x0, d’oĂč x(t) = −x0 cos(ω0 t + π). Comme

cos(Ξ + π) = − cos Ξ quel que soit Ξ, on retrouve bien la mĂȘme chose.

6 Étude de la solution

x

t

x0

−x0

T0

x

t

x0 ω0

−x0 ω0

T0

Ci-contre on a tracé

x(t) = x0 cos ω0 t et x(t) = −x0 ω0 sin ω0 t

La pĂ©riode du mouvement T0 est appelĂ©e pĂ©-riode propre de l’oscillateur harmonique. Pour laconnaĂźtre, on cherche la plus petite valeur de T0 vĂ©-rifiant pour tout t, x(t + T0) = x(t), soit

cos(ω0 t + ω0 T0) = cos ω0 t

La fonction cosinus Ă©tant 2 π-pĂ©riodique, la pluspetite valeur de T0 permettant cette Ă©galitĂ© vĂ©rifieω0 T0 = 2 π, donc la pĂ©riode propre est

T0 =2 π

ω0

= 2 π√

m

k

D’oĂč la frĂ©quence propre f0 =1

T0

=ω0

2 π=

12 π

√k

m

Analyse dimensionnelle :

[k] =[F]L

=M.L.T−2

L= M.T−2 et [m] = M

donc[√

m

k

]=

√M

M.T−2= T ce qu’il fallait dĂ©montrer

Exercices 1 Ă  3

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

7 Variante : le pendule Ă©lastique vertical

Un solide de masse m pend verticalement, accrochĂ© Ă  un ressort de longueur Ă  vide ℓ0 et de raideur k. OnnĂ©gligera toute influence de l’air.

À l’instant initial, le solide est Ă©cartĂ© de sa position d’équilibre d’une longueur x0, vers le bas, et lĂąchĂ© sansvitesse initiale. On cherche son mouvement ultĂ©rieur.

x

−→i

GxO

−→P

−→F

On Ă©tudie le solide ramenĂ© Ă  son centre d’inertie G, dans le rĂ©fĂ©rentielterrestre supposĂ© galilĂ©en. Il subit son poids

−→P = m −→g et la force de rappel

du ressort−→F .

En munissant l’espace d’un axe (Ox) vertical vers le bas, on peut Ă©crire−→P = m g

−→i et

−→F = −k (ℓ − ℓ0)

−→i , oĂč ℓ est la longueur du ressort pour une

position donnée.

La deuxiĂšme loi de Newton s’écrit

m −→a =−→F +

−→P soit, en projection sur

−→i , m x = m g − k (ℓ − ℓ0)

Deux chemins sont possibles Ă  partir de lĂ , en fonction du choix de la position de O.

Origine de l’axe Ă  la position d’équilibreChoisissons O Ă  la position d’équilibre de G. À cette position, le ressort est dĂ©jĂ  Ă©tirĂ©, sa

longueur est â„“Ă©q diffĂ©rente de ℓ0. Et la coordonnĂ©e x est l’écart Ă  cette position, x = ℓ − â„“Ă©q.Cette longueur Ă  l’équilibre se connaĂźt Ă  l’aide de la deuxiĂšme loi de Newton lorsque x = 0 :

elle vérifie donc

0 = m g − k (â„“Ă©q − ℓ0) d’oĂč â„“Ă©q = ℓ0 +m g

k

On en dĂ©duit que ℓ = x + â„“Ă©q = x + ℓ0 +m g

k, donc l’équation diffĂ©rentielle devient

m x = m g − k(

x + ℓ0 +m g

k− ℓ0

)soit m x = −k x

On retrouve bien l’équation harmonique obtenue prĂ©cĂ©demment avec le pendule Ă©lastiquehorizontal, x + ω0

2 x = 0, avec ω20 = k/m. La suite est identique.

Origine de l’axe à la position à videSi maintenant O est la position de G lorsque le ressort est à vide, on a directement x = ℓ−ℓ0,

mais la position x = 0 n’est pas la position d’équilibre. L’équation diffĂ©rentielle devient

m x = m g − k x ou encore x + ω02 x = g avec ω0 =

√k

m

PremiÚre méthode : utilisation de la solution particuliÚreLa solution générale de cette équation différentielle non homogÚne est la somme de la solution

gĂ©nĂ©rale de l’équation homogĂšne et de la solution particuliĂšre xpart =g

ω02

=m g

k: on

applique les conditions initiales avec

x = A cos ω0 t + B sin ω0 t +m g

k

Il faut prendre garde, car x(0) n’est pas x0 ici : x(0) = x0 + m g/k.DeuxiĂšme mĂ©thode : changement de fonctionOn Ă©crit l’équation diffĂ©rentielle Ă  l’équilibre : elle devient ω0

2 xĂ©q = g. Puis on soustraitmembre Ă  membre l’équation diffĂ©rentielle avec ceci : cela donne

x + ω02 (x − xĂ©q) = 0 qui donne y + ω0

2 y = 0 en posant y = x − xĂ©q

On retrouve l’équation diffĂ©rentielle homogĂšne. Exercices 4 Ă  9

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 2. Oscillateurs mĂ©caniques libres

II Oscillateurs mécaniques amortis avec frottement visqueux

On consultera avec profit l’Annexe B pour tous les dĂ©tails mathĂ©matiques.

1 Équation diffĂ©rentielle d’un oscillateur amorti

Reprenons le systÚme solide-ressort, mais cette fois considérons une force de frottements fluides avec modÚle

de Stokes :−→f = −λ −→v , oĂč λ est le coefficient de frottement fluide et −→v la vitesse du solide.

−→i x

O

x

ℓ−→F

−→f

−→P

−→N

On Ă©tudie le solide ramenĂ© Ă  son centre d’inertieG dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre supposĂ© galilĂ©en.

Comme prĂ©cĂ©demment, on choisit un axe (Ox)d’origine la position d’équilibre de G.

Le solide subit comme prĂ©cĂ©demment son poids−→P , la rĂ©action normale du support

−→N et la force de

rappel du ressort−→F . Celle-ci s’écrit

−→F = −k x

−→i .

En plus, il subit Ă©galement la force de frottements fluides−→f = −λ −→v = −λ x

−→i .

La deuxiĂšme loi de Newton, qui s’écrit m −→a =−→P +

−→N +

−→F +

−→f donne, sur

−→i ,

m x = −k x − λ x soit x +λ

mx +

k

mx = 0

ou x +1τ

x + ω02 x = 0 en posant τ =

m

λet ω0 =

√k

m

2 Exemple de résolution dans le cas faiblement amorti (régime pseudo-périodique)

C’est le cas oĂč τ est assez grand pour que le discriminant ∆ de l’équation caractĂ©ristique soit nĂ©gatif (voirl’Annexe B).

Prenons le cas oĂč le mobile est lĂąchĂ© sans vitesse initiale, d’un allongement x0 positif.

On cherche les solutions sous la forme

x(t) = e −t/(2 τ) (A cos ωp t + B sin ωp t) avec ωp =

√

ω02 − 1

4 τ 2

de dĂ©rivĂ©e x(t) = e −t/(2 τ)

((− A

2 τ+ B ωp

)cos ωp t +

(−A ωp − B

2 τ

)sin ωp t

)

Les conditions initiales x(0) = x0 et x(0) = 0 donnent

A = x0 et − A2 τ

+ B ωp = 0 d’oĂč B =A

2 ωp τ=

x0

2 ωp τ

La solution est donc, avec ces conditions initiales,

x(t) = x0 e −t/(2 τ)

(cos ωp t +

12 ωp τ

sin ωp t

)

Remarque : si l’amortissement est vraiment trĂšs faible, donc τ trĂšs grand devant 1/ω0, onpeut Ă©crire que ωp ≃ ω0 et que ωp τ â‰Ș 1, donc la solution est simplement

x(t) = x0 e −t/(2 τ) cos ω0 t

21

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

3 CaractĂ©ristiques d’un oscillateur libre faiblement amorti

On parle de régime pseudo-périodique ou de régime sinusoïdal amorti. Voici une courbe typique :

t (s)

x (m)

— La pulsation propre de l’oscillateur est ω0 =

√k

m: c’est la pulsation des oscillations sans frottements.

— De mĂȘme, la frĂ©quence propre de l’oscillateur est f0 = ω0/(2π) et sa pĂ©riode propre est T0 = 2π/ω0.

— La constante de temps de l’oscillateur τ =m

λdĂ©termine la rapiditĂ© de l’amortissement : plus τ est

petite, plus l’amortissement est rapide.— Le facteur de qualitĂ© de l’oscillateur est Q = ω0 τ . C’est un nombre sans dimension caractĂ©risant le

taux d’amortissement de l’oscillateur. Dans le cas de l’oscillateur faiblement amorti donnant lieu Ă  unrĂ©gime pseudo-pĂ©riodique, Q est supĂ©rieur Ă  1/2.

— La pseudo-pulsation de l’oscillateur amorti est ωp = ω0

√1 − 1

4 Q2=

√ω0

2 − 14 τ2

.

— On dĂ©finit Ă©galement la pseudo-pĂ©riode de l’oscillateur amorti comme Tp =2πωp

. On utilise le qualificatif

de « pseudo » car le rĂ©gime n’est pas pĂ©riodique. De mĂȘme, la pseudo-frĂ©quence est fp = ω/(2π).— Si l’amortissement est faible (Q trĂšs grand devant 1/2 ou τ trĂšs grande devant 1/ω0), alors le rĂ©gime est

presque pĂ©riodique et ωp est trĂšs proche de ω0 (et Tp trĂšs proche de T0 = 2π/ω0).

Exercices 11 Ă  14

III Énergie des oscillateurs libres

Ci-aprĂšs sont reprĂ©sentĂ©es les courbes de position x(t), de vitesse vx(t) et d’énergies de quelques oscillateurslibres faiblement amortis. On a considĂ©rĂ© des pendules Ă©lastiques horizontaux ou verticaux, Ă©ventuellementamortis avec frottement fluide de Stokes. La position x est comptĂ©e par rapport Ă  la position d’équilibre dupendule, la vitesse vx Ă©valuĂ©e dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre. Les Ă©nergies sont :

— l’énergie cinĂ©tique Ec =12mx2 ;

— l’énergie potentielle Ă©lastique EpĂ© =12k x2 ;

— l’énergie potentielle de pesanteur Epp = −mg x, qui ne varie que pour le pendule vertical, et dont larĂ©fĂ©rence est la position d’équilibre du pendule (il y a un signe moins car l’axe x est comptĂ© positif dansle sens de l’allongement du pendule, donc vers le bas pour un pendule Ă©lastique vertical) ;

— l’énergie mĂ©canique Em = Ec + EpĂ© + Epp, constante lorsque l’amortissement est nul.

Exemples d’expressions de l’énergie pour un pendule Ă©lastique horizontal sans frottements :on se place dans le cas d’un pendule Ă©lastique de raideur k, de masse m, Ă©tirĂ© Ă  l’instant initial de la longueurx0 et lĂąchĂ© sans vitesse initiale. On a montrĂ© les expressions de sa position et de sa vitesse :

x(t) = x0 cosω0 t et x(t) = −x0 ω0 sinω0 t

On en déduit les expressions de son énergie cinétique et de son énergie potentielle élastique :

Ec =12mx2 =

12mx0

2 ω02 sin2 ω0 t et EpĂ© =

12k x2 =

12k x0

2 cos2 ω0 t

L’énergie potentielle de pesanteur Ă©tant constante pour un oscillateur horizontal, on en dĂ©duit l’expressionde l’énergie mĂ©canique (sans oublier que ω0

2 = k/m, donc que mω02 = k) :

Em = Ec + Epé =12k x0

2 sin2 ω0 t+12k x0

2 cos2 ω0 t soit Em =12k x0

2

On constate bel et bien qu’en l’absence de frottements l’énergie mĂ©canique est constante, Ă©gale Ă  l’énergiedonnĂ©e par l’étirement initial du pendule.

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 2. Oscillateurs mĂ©caniques libres

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

Oscillateur horizontal non amorti Oscillateur horizontal non amortix0 > 0 et x0 = 0 x0 = 0 et x0 > 0

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

Oscillateur horizontal non amorti Oscillateur vertical non amortix0 > 0 et x0 > 0 x0 > 0 et x0 = 0

23

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

Oscillateur horizontal amorti Oscillateur horizontal amortix0 > 0 et x0 = 0 x0 > 0 et x0 < 0

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

t

x

t

vx

t

EcEpéEppEm

Oscillateur vertical amorti, x0 > 0 et x0 < 0 Oscillateur vertical amorti, x0 < 0 et x0 = 0

Exercice 10

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czakExercice résolu

ÉnoncĂ©

Un architecte Ă©pris des choses de la mer bĂątit une maison Ă©tanche en forme de cube de cĂŽtĂ© a = 10,0 m,qu’il immerge dans l’ocĂ©an.

La maison et tout l’équipement minimal qu’elle contient a une masse m = 100 tonnes. La masse volumiquede l’eau salĂ©e de l’ocĂ©an est ρ = 1,07 × 103 kg.m−3. Tous les frottements Ă©ventuels seront supposĂ©s vĂ©rifier laloi de Stokes, quelle que soit la direction du mouvement ; le coefficient de proportionnalitĂ© entre la force et lavitesse est λ = 2,00 × 10−2 kg.s−1.

La maison est arrimĂ©e au fond de l’eau par l’intermĂ©diaire du cĂąble de raideur k = 9,00 × 105 N.m−1.Un gros poisson espiĂšgle et curieux prend idĂ©e de jouer avec. La maison Ă©tant Ă  sa position d’équilibre,

le gros poisson espiùgle et curieux la pousse verticalement et vers le bas, en lui donnant une vitesse initialev0 = 5,00 m.s−1. La maison se met à osciller verticalement, le cñble restant toujours tendu.

a. DĂ©terminer l’équation diffĂ©rentielle du mouvement. L’écrire en faisant apparaĂźtre la constante de temps del’amortissement et la pulsation propre de l’oscillateur non amorti, dont on donnera les expressions.b. Calculer les valeurs de ces paramĂštres, ainsi que la pĂ©riode propre de l’oscillateur non amorti.c. DĂ©terminer le mouvement de la maison et montrer que l’on peut considĂ©rer la pseudo-pulsation de l’oscillateuramorti comme Ă©gale Ă  la pulsation propre de l’oscillateur non amorti.d. Calculer l’amplitude initiale du mouvement ainsi que la durĂ©e au bout de laquelle l’amplitude aura Ă©tĂ©divisĂ©e par dix. Commenter ces valeurs du point de vue du confort de la maison.e. Parmi les courbes ci-dessous, dĂ©terminer celle qui peut reprĂ©senter le mouvement de la maison et donner lesarguments qui Ă©liminent les autres.

t

y

A

t

y

B

t

y

C

t

y

D

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

Corrigé

a. On Ă©tudie la maison ramenĂ©e Ă  son centre d’inertie G dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre supposĂ© galilĂ©en. OnrepĂ©rera la position de G sur un axe (Ox) vertical vers le haut, d’origine sa position d’équilibre, muni d’un

vecteur unitaire−→i .

x

−→i

Gx

O −→F

−→P

−→Π−→

f

La maison subit :— son poids

−→P = m−→g ;

— la poussĂ©e d’ArchimĂšde−→Π = −ρ a3 −→g ;

— les frottements fluides−→f = −λ x−→

i ;

— la force de rappel du cñble−→T = −k (ℓ− ℓ0)

−→i .

La deuxiĂšme loi de Newton s’écrit m−→a =−→P +

−→Π +

−→T +

−→f ou, en projection sur

−→i ,

mx = −mg + ρ a3 g − k (ℓ− ℓ0) − λ x

À l’équilibre, cette relation devient 0 = −mg + ρ a3 g − k (â„“Ă©q − ℓ0)

oĂč â„“Ă©q est la longueur du cĂąble Ă  l’équilibre. En soustrayant les deux Ă©galitĂ©s membre Ă  membre, il vient

mx = −k (ℓ− â„“Ă©q) − λ x

Or, ℓ− â„“Ă©q est la diffĂ©rence entre la longueur du cĂąble et sa longueur Ă  l’équilibre, donc c’est Ă©gal Ă  x.On en dĂ©duit l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par x :

mx = −k x− λ x qui s’écrit aussi x+1τx+ ω0

2 x = 0 en posant τ =m

λet ω0 =

√k

m

b. On calcule τ = 5,00 × 106 s et ω0 = 3,00 rad.s−1 puis T0 =2πω0

= 2,09 s.

c. On cherche les solutions sous la forme

x(t) = e −t/(2 τ) (A cosωp t+ B sinωp t) oĂč ωp =

√ω0

2 − 14 τ2

En calculant ωp on constate que ωp = ω0 avec la prĂ©cision disponible dans les donnĂ©es, donc on fera cetteapproximation lĂ©gitime par la suite.Comme x(0) = 0, on a A = 0, donc

x(t) = B e −t/(2 τ) sinω0 t d’oĂč x(t) = B e −t/(2 τ)

(ω0 cosω0 t− 1

2 τsinω0 t

)

La condition x(0) = −v0 (un moins car la vitesse initiale est vers le bas) donne −v0 = Bω0, d’oĂč B = − v0

ω0.

Finalement on a x(t) = − v0

ω0e −t/(2 τ) sinω0 t

d. L’amplitude initiale du mouvement estv0

ω0= 1,67 m. C’est trĂšs grand et on doit avoir sacrĂ©ment le mal de

mer dans cette maison.L’amplitude des oscillations est

v0

ω0e −t/(2 τ). Elle est divisĂ©e par dix lorsque e −t/(2 τ) est infĂ©rieur Ă  1/10, donc

lorsque t est supĂ©rieur Ă  2 τ ln 10 = 2,31 × 107 s, soit prĂšs de neuf mois... c’est absolument insupportable etinconfortable ; il faut absolument augmenter l’amortissement par un moyen ou un autre.

e. La position initiale est la position d’équilibre, ce qui Ă©limine la courbe A.La vitesse initiale est vers le haut, donc x(0) est nĂ©gative, ce qui Ă©limine la courbe D.Le mouvement a un amortissement trĂšs faible, trĂšs long par rapport Ă  la pseudo-pĂ©riode, donc sur quelquespseudo-pĂ©riodes il ne se voit quasiment pas, ce qui Ă©limine la courbe B.La bonne courbe est la courbe C.

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czakExercices

Oscillateurs harmoniques

1 Pendule Ă©lastique horizontal : autres conditions initiales

Reprendre l’étude du pendule Ă©lastique horizontal (Ă©tude mĂ©canique, tracĂ© de la solution) pour les conditionssuivantes :a. Le pendule est comprimĂ© d’une longueur d et lĂąchĂ© sans vitesse initiale.b. Le pendule n’est pas comprimĂ© et est lancĂ© avec une vitesse de norme v0 dans le sens de l’étirement.c. Le pendule n’est pas comprimĂ© et est lancĂ© avec une vitesse de norme v0 dans le sens de la compression.d. Le pendule est Ă©tirĂ© de x0 et est lancĂ© avec une vitesse de norme v0 dans le sens de l’étirement.

2 Petites oscillations d’un pendule simple

Un point matériel de masse m est accroché à un fil inextensible de longueur L attaché à un point fixe à sonautre extrémité.

On nĂ©gligera toute action de l’air et on considĂ©rera que les oscillations sont de petite amplitude (si Ξ estpetit et en radians, alors sin Ξ ≃ tan Ξ ≃ Ξ).

a. On Ă©carte un peu ce pendule simple de la verticale d’un angle Ξ0 et on le laisse osciller.DĂ©terminer le mouvement du point en traçant Ξ(t), angle entre le pendule et la verticale, au cours du temps.b. Faire de mĂȘme dans le cas oĂč le pendule est lancĂ©, Ă  partir de sa position d’équilibre, avec une vitessehorizontale de norme v0.

3 Taipei 101

L’oscillation d’un pendule de longueur L dans le champ de pesanteur de norme g a pour pulsation propre

ω0 =√g

L. L’immeuble Taipei 101, prĂ©sentĂ© en introduction, contient un pendule destinĂ© Ă  limiter les oscillations

du sommet de la tour. Pour ĂȘtre efficace, ce pendule doit avoir une pĂ©riode propre T0 = 6,8 s.DĂ©terminer sa longueur.

4 Mouvement circulaire d’un satellite

Soit un satellite de masse m (ramenĂ© Ă  son centre d’inertie G) en mouvement circulaire de rayon R autourd’un astre attracteur de masse M centrĂ© en O.

La force gravitationnelle exercĂ©e par l’astre sur le satellite s’écrit−→F = −G mM

R3

−−→OG, oĂč G est la constante

de la gravitation universelle.

a. DĂ©terminer l’équation diffĂ©rentielle vectorielle vĂ©rifiĂ©e par−−→OG, puis la rĂ©soudre sur chacun des axes.

b. Déterminer la période T du mouvement et la vitesse du satellite ; retrouver la troisiÚme loi de Kepler.

5 Le bouchon

Un cylindre de masse m flotte Ă  la surface d’une grande Ă©tendue d’eau. On notera S la superficie de la basedu cylindre, x la hauteur de cylindre immergĂ©e, ρ la masse volumique de l’eau. On supposera que l’axe ducylindre reste toujours vertical au cours du mouvement et que le cylindre n’est jamais totalement immergĂ© nijamais hors de l’eau. On nĂ©gligera tout frottement fluide.

À un instant donnĂ©, on enfonce le cylindre d’une hauteur h par rapport Ă  sa position d’équilibre, puis on lelĂąche sans vitesse initiale. DĂ©terminer l’expression de x(t).

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

6 Et que ça saute

Un plateau horizontal de masse M est posĂ© sur un ressort de raideur k et de longueur Ă  vide ℓ0. Sur leplateau est posĂ© un objet de masse m.

À un instant donnĂ©, on appuie sur le plateau pour comprimer le ressort d’une longueur x0, puis on le lĂąchesans vitesse initiale. On veut savoir Ă  quelle condition il y a dĂ©collage de l’objet posĂ© sur le plateau au cours dumouvement de celui-ci. On supposera que le mouvement du plateau reste vertical.

a. Étudier le mouvement du systĂšme plateau+objet en supposant que l’objet reste en permanence en contactavec le plateau : Ă©tablir l’équation diffĂ©rentielle du mouvement puis la rĂ©soudre.b. Étudier ensuite le mouvement de l’objet seul lorsqu’il reste en contact avec le plateau, de maniĂšre Ă  exprimerla norme N de la rĂ©action du plateau.c. La condition de non-dĂ©collement s’écrit N > 0 : en dĂ©duire un majorant de x0.

7 Dans un tunnel

Une planĂšte sphĂ©rique homogĂšne de masse volumique ρ est percĂ©e d’un tunnel rectiligne ne passant pasforcĂ©ment par son centre. À l’intĂ©rieur de la planĂšte, Ă  la distance r de son centre, le champ de gravitation,

radial et dirigĂ© vers son centre, a pour norme g =43π ρG r.

Un objet glisse sans frottements dans le tunnel. On repĂšre sa position sur un axe (Ox).

C

O x

a. Établir l’équation diffĂ©rentielle de la position de l’objet.b. DĂ©terminer l’expression de la pĂ©riode de ses oscillations.c. La comparer Ă  la pĂ©riode de rĂ©volution d’un satellite Ă©voluant trĂšs prĂšs de la surface de la planĂšte.

8 Une planche sur des cylindres tournants

Une planche est posĂ©e sur deux cylindres identiques horizontaux, en rotation Ă  vitesse constante, en sensinverse l’un de l’autre. On supposera qu’il y a glissement de la planche en permanence sur les deux cylindres ; lecoefficient de frottement sera notĂ© ”. On supposera que la planche ne bascule jamais. On notera 2 ℓ la distanceentre les axes des deux cylindres. On se place dans le cas oĂč les deux rotations ont pour effet de ramener laplanche vers le centre.

2 ℓ

Gx

O

a. En introduisant les forces nĂ©cessaires, faire l’étude mĂ©canique de la planche : Ă©crire la deuxiĂšme loi de Newton,la loi de Coulomb de glissement pour les deux contacts et l’équilibre en rotation.b. En dĂ©duire l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par la position x du centre de gravitĂ© de la planche.c. Montrer que celle-ci subit un mouvement oscillant de pulsation

√” g/ℓ.

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 2. Oscillateurs mĂ©caniques libres

9 Le funiculaire de FourviĂšre

Lyon a Ă©tĂ© la premiĂšre ville au monde Ă  se doter, en 1862, d’un funiculaire urbain, allant de la rue Terme Ă la Croix-Rousse, arrĂȘtĂ© en 1967. On compta Ă  Lyon jusqu’à cinq funiculaires ; il en reste deux aujourd’hui, sanscompter celui de la place Croix-PĂąquet Ă  la Croix-Rousse, transformĂ© en mĂ©tro C. Outre celui de la rue Terme,celui de Saint-Paul Ă  FourviĂšre a Ă©galement disparu. Il reste en fonctionnement le funiculaire de Saint-Jean Ă Saint-Just et le funiculaire de Saint-Jean Ă  FourviĂšre, dont il est question ici.

Le funiculaire de FourviÚre, reliant le Vieux-Lyon à la colline de FourviÚre, présente une longueur de 427 mpour une déclivité totale de 116 m. La masse maximale de la voiture en exploitation est m = 13 tonnes, lamasse de la voiture à vide est m0 = 7,0 tonnes. On négligera tout frottement solide ou fluide.

Le cñble de traction est en acier, de constante de raideur k = 2,3 × 105 N.m−1.

a. En supposant les rails rectilignes, dĂ©terminer leur inclinaison α par rapport Ă  l’horizontale.b. La voiture est Ă  la station basse, Ă  l’équilibre, et les passagers y montent, jusqu’à atteindre la masse maximaleadmissible. DĂ©terminer de quelle distance la position d’équilibre est dĂ©placĂ©e.c. La voiture Ă©tant chargĂ©e Ă  bloc, descend la pente et arrive Ă  la station basse. En supposant qu’elle arrive Ă  savitesse maximale v0 = 16 km.h−1, dĂ©terminer l’amplitude des oscillations qui rĂ©sulteraient de son arrĂȘt brutal.Conclure sur la nĂ©cessitĂ© d’un arrĂȘt progressif.

10 Ça oscille dans l’ascenseur

Un ressort de longueur Ă  vide ℓ0 et de raideur k est accrochĂ© au plafond d’un ascenseur. On y suspend unobjet de masse m. L’ascenseur dĂ©marre avec l’accĂ©lĂ©ration de norme a1 constante vers le haut.

L’objet Ă©tant initialement immobile, dĂ©terminer son mouvement dans le rĂ©fĂ©rentiel de l’ascenseur.

11 Énergie d’un pendule pesant

Un pendule pesant est constituĂ© par un point matĂ©riel de masse m fixĂ© au bout d’une tige rigide sans massede longueur L pouvant pivoter sans frottement autour d’un point fixe. Toute action de l’air est nĂ©gligĂ©e. Lependule est repĂ©rĂ© par l’angle Ξ par rapport Ă  l’horizontale.

a. Écrire l’expression en fonction de Ξ des Ă©nergies potentielle de pesanteur, cinĂ©tique et mĂ©canique.b. Retrouver l’équation diffĂ©rentielle du mouvement en dĂ©rivant l’énergie mĂ©canique par rapport au temps.c. DĂ©terminer la vitesse Ă  donner au pendule initialement Ă  l’équilibre pour lui faire faire un quart de tour.MĂȘme question pour un demi-tour.d. Le pendule est lĂąchĂ© d’un angle Ξ0 sans vitesse initiale. DĂ©terminer sa vitesse au passage Ă  la positiond’équilibre.e. Tracer l’expression de l’énergie potentielle de pesanteur en fonction de Ξ. En fonction des diffĂ©rentes valeursde l’énergie mĂ©canique, dĂ©terminer les cas possibles.

Oscillateurs amortis

12 Pendule Ă©lastique amorti

RĂ©soudre le problĂšme du pendule Ă©lastique horizontal amorti avec les paramĂštres suivants : raideur du ressortk = 4,0 N.m−1, coefficient de frottement fluide λ = 0,010 kg.s−1, masse m = 6,0 kg.

À l’instant initial l’ensemble est Ă  la position d’équilibre et est lancĂ© avec une vitesse initiale v0 = 0,50 m.s−1

dans le sens de la compression du ressort.On donnera la position x(t) du pendule et on tracera la courbe.

13 Pendule pesant amorti

Une sphĂšre de rayon r = 5,0 cm et de masse volumique ρ = 1,2×103 kg.m−3 est suspendue Ă  une ficelle reliĂ©eĂ  un point fixe. L’ensemble constitue un pendule de longueur L = 1,0 m. On supposera le modĂšle de frottementsfluides de Stokes valide (coefficient de frottements Ă©gal Ă  6π η r, la viscositĂ© de l’air Ă©tant η = 1,8 × 10−5 Pa.s).

À un instant choisi comme origine des dates, le pendule est Ă©cartĂ© de sa position d’équilibre d’un angleΞ0 = 10 et lĂąchĂ© sans vitesse initiale. On donne le volume d’une boule de rayon r : V = 4π r3/3.

a. Établir l’équation diffĂ©rentielle du mouvement en faisant l’approximation des petits angles.b. La rĂ©soudre littĂ©ralement et tracer Ξ(t) pour dix pseudo-pĂ©riodes.c. Au bout de combien de temps l’amplitude des oscillations est-elle infĂ©rieure Ă  1 ?

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2. Oscillateurs mĂ©caniques libres Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

14 On s’accroche

En escaladant un toit, une Ă©tudiante maladroite tombe. Heureusement, elle Ă©tait encordĂ©e et, aprĂšs unehauteur ℓ0 de chute, la corde se tend.

On notera m la masse de l’étudiante, −→g le champ de pesanteur uniforme. Toute action de l’air sera nĂ©gligĂ©e.

a. Montrer que la vitesse acquise par l’étudiante lorsque la corde se tend est v0 =√

2 g ℓ0.b. La corde d’escalade vĂ©rifie la loi de Hooke et peut ĂȘtre assimilĂ©e, lorsqu’elle est tendue, Ă  un ressort de raideurk et de longueur Ă  vide ℓ0. Les dissipations au sein de la corde seront modĂ©lisĂ©es par une force de frottementfluide supposĂ©e proportionnelle Ă  la vitesse de l’étudiante et on notera λ le coefficient de proportionnalitĂ©.On notera ℓ la longueur de la corde au cours du mouvement de l’étudiante. Montrer qu’elle vĂ©rifie l’équation

diffĂ©rentielle md2ℓ

dt2= mg − k (ℓ− ℓ0) − λ

dℓdt

.

c. On pose y = ℓ − â„“Ă©q, oĂč â„“Ă©q est la longueur de la corde Ă  l’équilibre. Montrer que l’équation diffĂ©rentiellevĂ©rifiĂ©e par y est de la forme y + y/τ + ω0

2 y = 0, oĂč l’on prĂ©cisera les expressions de τ et ω0.d. On supposera que ω0 τ est suffisamment grand pour que l’on puisse rechercher les solutions, lorsque la cordeest tendue, sous la forme y(t) = e −t/(2 τ) (A cosω0 t+ B sinω0 t), oĂč t = 0 s est l’instant oĂč la corde se tend.En utilisant les conditions initiales, exprimer A et B.e. Dessiner l’allure de y(t) si l’on suppose que la corde reste toujours tendue.f. À quelle condition cette hypothĂšse est-elle vĂ©rifiĂ©e ? Vous paraĂźt-elle rĂ©aliste ici ?

15 Décrément logarithmique

On considÚre un oscillateur amorti de faible amortissement, repéré par sa grandeur vibratoire x(t), vérifiant

l’équation diffĂ©rentielle x+1τx+ ω0

2 x = 0. Il est en régime pseudo-périodique de pseudo-période T.

On appelle décrément logarithmique la quantité Ύ = lnx(t)

x(t+ T).

a. Exprimer ÎŽ en fonction de ω0 et τ . Exprimer ensuite le facteur de qualitĂ© Q = ω0 τ en fonction de ÎŽ.b. Mesurer sur le graphe ci-dessous T et ÎŽ le plus prĂ©cisĂ©ment possible. En dĂ©duire Q, ω0 et τ pour cet oscillateur.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

t (s)

−1

−0,5

0

0,5

1

x (

m)

16 Oscillateur amorti avec frottements solides

Un pendule Ă©lastique horizontal comporte un ressort de raideur k = 10 N.m−1 et de longueur Ă  vide ℓ0,auquel est accrochĂ© d’un cĂŽtĂ© une masselotte de masse m = 50 g, glissant sur le support horizontal. On supposerales frottements fluides nĂ©gligeables, mais pas les frottements solides. Le coefficient de frottement est ” = 0,50 (onsupposera que ” est Ă  la fois le coefficient de frottement statique et le coefficient de frottement de glissement).

a. Établir l’équation diffĂ©rentielle du mouvement en distinguant deux cas, selon que le ressort voit sa longueurdiminuer ou augmenter. On fera apparaĂźtre d = ” g/ω0

2, oĂč ω0 =√k/m est la pulsation propre du systĂšme.

b. À l’instant initial, on allonge le ressort de x0 = 20 cm et on lĂąche le tout sans vitesse initiale. Montrer quejusqu’à t = T0/2 (oĂč T0 = 2π/ω0), l’élongation du ressort vĂ©rifie x = (x0 − d) cosω0 t+ d.DĂ©terminer x(T0/2) en fonction de x0 et d, puis calculer sa valeur numĂ©rique.c. DĂ©terminer de mĂȘme x(t) pour T0/2 6 t 6 T0. En dĂ©duire x(T0).d. Faire de mĂȘme pour T0 6 t 6 3 T0/2. Calculer x(3 T0/2). Puis pour 3 T0/2 6 t 6 2 T0 ; calculer x(2 T0).e. Calculer, Ă  t = 2 T0, la norme de la force de frottements solides et la norme de la force de rappel du ressort.Expliquer pourquoi le mouvement s’arrĂȘte Ă  ce moment-lĂ .f. Tracer ainsi l’évolution de x(t).

30

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czakChapitre 3

Oscillations mécaniques forcées

Un oscillateur est en rĂ©gime forcĂ© si un excitateur force les oscillations de l’oscillateur Ă  se produire Ă une frĂ©quence imposĂ©e. Il peut en rĂ©sulter un phĂ©nomĂšne de rĂ©sonance dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© pour les sĂ©ismes.

Le Millenium bridge, passerelle pié-tonne franchissant la Tamise à Londres,a ouvert en 2000 et a été fermé troisjours aprÚs son utilisation.

En effet, il fut constatĂ© que le pontse balançait latĂ©ralement et que les piĂ©-tons, pour ne pas se casser la figure etaussi par adaptation naturelle au mou-vement, se mettaient Ă  marcher avec lamĂȘme cadence que les oscillations. Celaconstituait un excitateur de la mĂȘmefrĂ©quence que la frĂ©quence propre dupont, conduisant Ă  une amplification dumouvement.

Le pont a dĂ» ĂȘtre fermĂ© deux anspour travaux d’installation de lest et devĂ©rins hydrauliques.

Ci-dessus, le Millenium bridge aujourd’hui (Wikimedia Commons).Ci-dessous, le mĂȘme lors de sa destruction par les mangemorts dans Harry Potter et le Prince de sang-

mĂȘlĂ©. Noter qu’en rĂ©alitĂ©, les vibrations constatĂ©es lors de la premiĂšre ouverture n’étaient pas verticales maishorizontales.

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3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

I SystÚmes oscillants en régime forcé

1 Équation diffĂ©rentielle d’un oscillateur forcĂ©

−→i x

‱O

x

vibreur

e(t)ℓ

−→F

−→f

−→P

−→N

On considĂšre un pendule Ă©lastiquehorizontal amorti, mais l’extrĂ©mitĂ© duressort est reliĂ©e Ă  un vibreur dont ledĂ©placement horizontal est e(t).

On Ă©tudie le solide ramenĂ© Ă  soncentre d’inertie G dans le rĂ©fĂ©rentielterrestre supposĂ© galilĂ©en.

O est la position d’équilibre de G.Le solide subit son poids

−→P , la rĂ©action normale du support

−→N, les frottements

−→f = −λ x

−→i

et la force de rappel du ressort−→F = −k (ℓ − ℓ0)

−→i .

La deuxiùme loi de Newton m −→a =−→P +

−→F +

−→N +

−→f s’écrit, en projection sur

−→i ,

m x = −k (ℓ − ℓ0) − λ x

La longueur ℓ du ressort pour une position quelconque est ℓ = ℓ0 + x − e. D’oĂč

m x = −k x + k e − λ x ou encore x +1τ

x + ω02 x = ω0

2 e

oĂč l’on a posĂ© comme d’habitude τ =m

λet ω0 =

√k

m.

Plaçons-nous dans le cas oĂč l’excitation est sinusoĂŻdale, de pulsation ω imposĂ©e par l’opĂ©-rateur : on pose e(t) = E cos ω t, oĂč E est l’amplitude de l’excitation, Ă©galement imposĂ©e parl’opĂ©rateur. L’équation Ă  rĂ©soudre est donc

x +1τ

x + ω02 x = E ω0

2 cos ω t

2 Solutions de l’équation diffĂ©rentielle en rĂ©gime permanent

Les solutions de l’équation diffĂ©rentielle homogĂšne, c’est-Ă -dire de l’équation sans second membre

x+x

τ+ ω0

2 x = 0

sont, on l’a vu, toutes des solutions tendant vers zĂ©ro pour les temps trĂšs longs, et ce quelles que soient lesconditions initiales et quel que soit le rĂ©gime envisagĂ©. Une fois le rĂ©gime transitoire terminĂ©, ces solutionspropres ne se font plus sentir.

On admettra alors qu’une fois le rĂ©gime transitoire terminĂ©, l’oscillateur connaĂźt une vibration de mĂȘmepulsation que l’excitation, avec seulement un certain dĂ©phasage ϕ. L’amplitude X de cette solution, ainsique ϕ, dĂ©pendent de la pulsation excitatrice ω et sont Ă  dĂ©terminer.

On cherche donc les solutions sous la forme

x(t) = X cos(ω t+ ϕ)

3 RĂ©solution

En injectant cette forme de solution dans l’équation diffĂ©rentielle, il vient

−ω2 X cos(ω t+ ϕ) − ω

τX sin(ω t+ ϕ) + ω0

2 X cos(ω t+ ϕ) = Eω02 cosω t

soit (ω02 − ω2) X cos(ω t+ ϕ) − ω

τX sin(ω t+ ϕ) = Eω0

2 cosω t

Ceci est vrai pour tout t. On peut choisir en particulier ω t = −ϕ et ω t = −ϕ+π

2, ce qui donne les égalités

(ω02 − ω2) X = Eω0

2 cosϕ et −ω

τX = Eω0

2 sinϕ

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es

Ces deux conditions fournissent bien la mĂȘme valeur de X si la phase ϕ satisfait Ă  la relation obtenue en lesdivisant l’une par l’autre :

tanϕ =−ω

τω0

2 − ω2

Les amplitudes X et E Ă©tant, par convention, des quantitĂ©s positives, la relation donnant sinϕ Ă©crite ci-dessus nous indique que sinϕ est nĂ©gatif. Parmi les solutions de l’équation avec tanϕ ci-dessus, nous devonsdonc choisir celles qui sont comprises entre −π et 0 : ainsi, sinϕ reste nĂ©gatif (mais pas tanϕ).

Nous obtenons la valeur de l’amplitude X en Ă©levant au carrĂ© les relations avec cosϕ et sinϕ ci-dessus, eten les additionnant membre Ă  membre. Ainsi, ϕ disparaĂźt car cos2 ϕ+ sin2 ϕ = 1. Cela donne

[(ω0

2 − ω2) X]2

+[−ω

τX]2

= E2 ω04

On en dĂ©duit X2 =E2 ω0

4

ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2

d’oĂč il vient X =Eω0

2

√ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2

4 Autre résolution avec utilisation du formalisme complexe

On va « passer en complexes », c’est-Ă -dire remplacer la fonction inconnue rĂ©elle x(t) par lafonction inconnue complexe x(t), avec x(t) = Re (x(t)).

Comme cos ω t = Re (e i ω t), l’équadif vĂ©rifiĂ©e par la fonction complexe x est donc

x +1τ

x + ω02 x = E ω0

2 e i ω t

Au lieu de chercher des solutions en x(t) = X cos(ω t + ϕ), cherchons-les sous la forme

x(t) = X e i ω t oĂč X = X e i ϕ

Les dérivées de x sont

x(t) = i ω X e i ω t et x(t) = −ω2 X e i ω t

En injectant ceci dans l’équation diffĂ©rentielle modifiĂ©e, il vient

−ω2 X e i ω t +1τ

i ω X e i ω t + ω02 X e i ω t = E ω0

2 e i ω t

qui donne X(

(ω02 − ω2) + i

ω

τ

)= E ω0

2

d’oĂč l’amplitude complexe X =E ω0

2

(ω02 − ω2) + i

ω

τL’amplitude rĂ©elle est X = |X|, soit

X =E ω0

2

√

(ω02 − ω2)2 +

ω2

τ 2

Pour obtenir la phase ϕ = arg(X), il faut manipuler un peu : on a X de la forme

X =c

a + i bou encore X =

c (a − i b)a2 + b2

c’est-à-dire X =c a

a2 + b2+ i

−c b

a2 + b2

Or, X = X (cos ϕ + i sin ϕ) d’oĂč X cos ϕ =c a

a2 + b2et X sin ϕ =

−c b

a2 + b2

ce qui donne tan ϕ = − b

asoit ici tan ϕ =

−ω

τω0

2 − ω2si ω 6= ω0

Si ω = ω0, a = 0 donc cos ϕ = 0, et b est positif donc sin ϕ est nĂ©gatif. Donc ϕ = −π

2.

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3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

II Étude des solutions pour le dĂ©placement

1 Solutions pour le déplacement

On a montrĂ© que les solutions de l’équation diffĂ©rentielle d’un oscillateur forcĂ©

x+1τx+ ω0

2 x = Eω02 cosω t

sont, en rĂ©gime permanent, de la forme x(t) = X cos(ω t+ ϕ)

avec X =Eω0

2

√ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2

et tanϕ =−ω

τω0

2 − ω2

On peut tout rĂ©Ă©crire en faisant intervenir le facteur de qualitĂ© Q = ω0 τ et en faisant apparaĂźtre u =ω

ω0:

XE

=1√

u2

Q2+ (1 − u2)2

et tanϕ = − 1Q

11u

− u

2 Pulsation de résonance

X est maximale si la quantité figurant sous la racine carrée au dénominateur est minimale : X est maximale

si la quantitĂ© Y =ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2 est minimale.

DĂ©rivons cette quantitĂ© par rapport Ă  ω2 pour savoir pour quelle valeur de ω2 elle est minimale :

dYdω2

=1τ2

− 2 (ω02 − ω2)

Cette dĂ©rivĂ©e est nulle si ω2 = ω02 − 1

2 τ2, donc l’amplitude X est maximale pour ω = ωr telle que

ωr =

√ω0

2 − 12 τ2

RĂ©Ă©crit avec le facteur de qualitĂ© Q = ω0 τ , ceci s’écrit

ωr = ω0

√1 − 1

2 Q2

C’est la pulsation pour laquelle l’amplitude X est maximale. Cette pulsation ωr est nommĂ©e pulsation derĂ©sonance. Si on excite un oscillateur Ă  sa pulsation de rĂ©sonance, son amplitude devient trĂšs Ă©levĂ©e : c’est lephĂ©nomĂšne de rĂ©sonance.

RĂ©onance pour un oscillateur non amorti

Pour un oscillateur non amorti, les frottements sont nuls donc τ est infini (ou Q est infini).Alors la rĂ©sonance a lieu pour ωr = ω0 exactement. On constate que X, pour ω = ω0, devient infini dans

ce cas : si l’on excite un oscillateur non amorti Ă  sa pulsation propre, l’amplitude des oscillations rĂ©sultantesdevient infinie.

Ceci n’est en toute rigueur qu’une vue de l’esprit. En effet, d’une part les oscillateurs non amortis n’existentpas vraiment. Et d’autre part, si l’amplitude des oscillations devient trop grande, il est inĂ©vitable que les loislinĂ©aires utilisĂ©es (comme la loi de Hooke dans le cas du systĂšme solide-ressort) ne sont pas valables.

RĂ©sonance pour un oscillateur trĂšs faiblement amorti

Pour un amortissement faible mais non nul, c’est-Ă -dire pour τ trĂšs Ă©levĂ© (ou Q trĂšs Ă©levĂ©), on constate belet bien que X devient trĂšs grand autour de la pulsation de rĂ©sonance ωr, qui est voisine de la pulsation propreω0 de l’oscillateur.

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es

3 Amplitude maximale à la résonance

Pour ω = ωr =

√ω0

2 − 12 τ2

, l’amplitude des oscillations prend la valeur maximale

Xmax = X(ωr) =Eω0

2

√ωr

2

τ2+ (ω0

2 − ωr2)2

Plaçons-nous dans le cas oĂč l’amortissement est trĂšs faible. Alors τ est trĂšs grand, Q est trĂšs grand et ωr

est environ Ă©gal Ă  ω0. Il vient

Xmax = Eω0 τ ou encoreXmax

E= Q

On voit ici que le facteur de qualitĂ© est une mesure de la rĂ©ponse maximale de l’oscillateur Ă  la rĂ©sonance.

4 Acuité de la résonance

En outre, on peut chercher Ă  quel point la rĂ©sonance est large, c’est-Ă -dire si le pic d’amplitude est fin oularge. Pour cela, calculons les valeurs de ω pour lesquelles X vaut une fraction de Xmax donnĂ©e. Par convention,on recherche ω pour lesquelles

X(ω) =Xmax√

2c’est-à-dire

Eω02

√ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2

=Eω0 τ√

2

D’oĂčω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2 =2ω0

2

τ2ou encore ω4 + ω2

(1τ2

− 2ω02

)+ ω0

4 − 2ω0

2

τ2= 0

Cette Ă©quation du deuxiĂšme degrĂ© en ω2 a pour solutions

ω2 = ω02 − 1

τ2+

√1

4 τ2+ω0

2

τ2et ω2 = ω0

2 − 1τ2

−√

14 τ2

+ω0

2

τ2

Mais ceci peut se simplifier lorsqu’on suppose τ est trĂšs grand : les solutions approchĂ©es sont donc

ω2 = ω02 +

ω0

τet ω2 = ω0

2 − ω0

τ

qui s’écrit aussi ω2 = ω02

(1 +

1Q

)et ω2 = ω0

2

(1 − 1

Q

)

En prenant la racine carrée de ces deux solutions, et compte tenu du fait que Q est trÚs grand, on faire ledéveloppement limité suivant :

ω = ω0

(1 +

12 Q

)et ω = ω0

(1 − 1

2 Q

)dont la diffĂ©rence est ∆ω =

ω0

Q

On peut ainsi en dĂ©duire une mesure de l’acuitĂ© de la rĂ©sonance, d’autant plus grande que le pic derĂ©sonance est fin :

ω0

∆ω= Q

On le voit, dans le cas d’un oscillateur trĂšs faiblement amorti, on a montrĂ© que le facteur de qualitĂ© estune mesure de l’acuitĂ© de la rĂ©sonance.

5 Phase

On l’a vu, tanϕ =−ω/τ

ω02 − ω2

et ϕ varie entre −π et 0.

Pour ω → 0, ϕ → 0− car tanϕ est alors nĂ©gative. Pour les faibles pulsations excitatrices, la rĂ©ponse dupendule est donc une oscillation de mĂȘme amplitude que l’excitation (car X → E pour ω → 0) et en phase aveccelle-ci (car ϕ → 0).

Pour ω → +∞, ϕ → −π+ car tanϕ est alors positive. Comme par ailleurs X → 0, pour les trĂšs grandespulsations excitatrices, la rĂ©ponse du pendule est donc une oscillation de trĂšs faible amplitude et en oppositionde phase avec l’excitation.

Pour ω = ω0, sa tangente devient infinie, donc ϕ est Ă©gale Ă  −π/2. On en dĂ©duit qu’à la rĂ©sonance, larĂ©ponse en amplitude de l’oscillateur est en quadrature de phase avec l’excitation (quand l’excitation est Ă un maximum, le pendule passe par l’équilibre, et vice-versa).

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czak

3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

6 Courbes

Ci-aprĂšs, les courbes de X/E et ϕ en fonction de ω/ω0 pour diffĂ©rentes valeurs de Q.

0,5 1 1,5 2

w/w00

2

4

6

8

10

X/EQ=0,6

Q=2

Q=4

Q=10

Q=1000

0,5 1 1,5 2

w/w0

3,14

1,57

,00phi

III Solutions pour la vitesse

On dĂ©termine de mĂȘme en dĂ©rivant x(t) l’amplitude et la phase de la vitesse. En notant x = V cos(ω t+ψ),le calcul donne

V =Eω ω0

2

√ω2

τ2+ (ω0

2 − ω2)2

ouV

Eω0=

1√1

Q2+(

1u

− u

)2et tanψ =

ω02 − ω2

ω

τ

= Q(

1u

− u

)

La vitesse admet Ă©galement une rĂ©sonance (Ă  ω = ω0 exactement) et est en avance de phase par rapport Ă la position : ψ = ϕ+ π/2. Ci-aprĂšs, les courbes de V et ψ en fonction de ω/ω0 pour diffĂ©rentes valeurs de Q.

0,5 1 1,5 2

w/w0

V

Q=0,6

Q=2

Q=4

Q=10

Q=1000

0 0,5 1 1,5 2

w/w0

1,57

,00

1,57

psi

Exercices 1 Ă  4

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czakExercice résolu

ÉnoncĂ©

Les structures rĂ©guliĂšres de gĂ©nie civil peuvent ĂȘtre modĂ©lisĂ©es par un modĂšle dit « de brochette ». Il consisteĂ  rĂ©duire les structures Ă  des masses concentrĂ©es, reliĂ©es entre elles par des Ă©lĂ©ments sans masse reprĂ©sentant larigiditĂ© latĂ©rale de la structure.

Ainsi, un immeuble, une tour, une cheminĂ©e, peuvent ĂȘtre modĂ©lisĂ©es en premiĂšre approche comme illustrĂ©ci-dessous, au repos et en dĂ©placement latĂ©ral de valeur x (Ă  gauche, un schĂ©ma des situations rĂ©elles pour unimmeuble, Ă  droite la modĂ©lisation). Le but de l’exercice est d’étudier le comportement d’un tel oscillateur, enoscillations libres d’abord, puis en oscillations forcĂ©es sous l’effet d’un sĂ©isme.

m x

La masse Ă©quivalente sera notĂ©e m. Les effets de rigiditĂ© du bĂątiment se manifestent par une force de rappelhorizontale que l’on considĂšre comme proportionnelle au dĂ©placement x ; sa norme est donc k |x|, oĂč k est unesorte de constante de raideur dont la valeur dĂ©pend des matĂ©riaux utilisĂ©s et de la gĂ©omĂ©trie du bĂątiment. LarĂ©action normale du sol sera modĂ©lisĂ©e par une force verticale.

1. On se place d’abord dans le cas fictif oĂč aucun frottement ou amortissement ne s’exercerait.

a. Établir l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par x(t). On exprimera ω0, pulsation propre du systĂšme.

b. Une rafale de vent donne, Ă  un instant choisi comme origine des dates, une vitesse latĂ©rale de norme v0 aubĂątiment qui Ă©tait Ă  sa position d’équilibre. DĂ©terminer x(t) et tracer les allures de x(t) et x(t).

c. Soit un immeuble pour lequel m = 10 kilotonnes et k = 8,1 × 106 N.m−1. DĂ©terminer sa pĂ©riode propre T0

et sa fréquence propre f0.

2. On complĂšte Ă  prĂ©sent le modĂšle en tenant compte des frottements. Dans le modĂšle de brochette, tous lesfrottements fluides ou solides sont modĂ©lisĂ©s par un modĂšle de Stokes, c’est-Ă -dire une force horizontale opposĂ©eau mouvement, proportionnelle Ă  la vitesse dans le rĂ©fĂ©rentiel du sol x. Le coefficient de proportionnalitĂ© cdĂ©pend de la gĂ©omĂ©trie du bĂątiment et des matĂ©riaux employĂ©s, entre autres.

a. Établir l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par x(t). On exprimera τ , constante de temps de l’amortissement.

b. DĂ©terminer x(t) dans le cas de la question 1.b ci-dessus, mais cette fois avec amortissement supposĂ© faible(de sorte que le rĂ©gime sera pseudo-pĂ©riodique de pulsation presque Ă©gale Ă  ω0).

3. Sous l’effet d’un sĂ©isme, le sol bouge horizontalement. On modĂ©lisera les dĂ©placements horizontaux du solpar un dĂ©placement u(t) = U cosω t du rĂ©fĂ©rentiel du sol par rapport au rĂ©fĂ©rentiel terrestre.

a. Montrer que l’équation diffĂ©rentielle du mouvement s’écrit x+ x/τ + ω02 x = Uω2 cosω t.

b. On Ă©crit la solution rĂ©elle en rĂ©gime permanent sous la forme x(t) = X cos(ω t + ϕ). Par une mĂ©thode devotre choix, dĂ©terminer les expressions de X et de tanϕ en fonction de ω, ω0, τ et U.

c. Tracer l’allure de X en fonction de ω.

d. Dans le cas d’un oscillateur non amorti, dire pour quelles pulsations d’excitation le bñtiment vibre enopposition de phase avec le sol.

e. Les fréquences courantes des séismes se situent entre 0 Hz et 35 Hz. Comment choisir les paramÚtres deconstruction du bùtiment ?

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czak

3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

Corrigé

1. a. On Ă©tudie la masse m reprĂ©sentant l’immeuble, dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre supposĂ© galilĂ©en. Elle subit la

force de rappel−→F horizontale, de norme k |x|, son poids

−→P et la rĂ©action normale du sol

−→N, supposĂ©e verticale.

La deuxiĂšme loi de Newton s’écrit m−→a =−→F +

−→P +

−→N ce qui, en projection sur un axe horizontal, s’écrit

mx = −k x. On peut l’écrire x+ ω02 x = 0, en posant ω0 =

√k/m.

b. On cherche les solutions sous la forme x(t) = A cosω0 t+B sinω0 t. À l’instant initial t = 0 s, le dĂ©placementest nul, donc x(0) = 0 = A. On a donc x(t) = B sinω0 t. La vitesse est x(t) = Bω0 cosω0 t. À l’instant initial,x(0) = v0, ce qui donne B = v0/ω0. La solution est donc finalement x(t) = (v0/ω0) sinω0 t.Les tracĂ©s de x(t) et x(t) peuvent ĂȘtre trouvĂ©s dans le cours du chapitre sur les oscillateurs libres, le deuxiĂšmeensemble de courbes (oscillateur horizontal non amorti avec x0 = 0 et x0 > 0).

c. La pĂ©riode propre de l’oscillateur est T0 =2πω0

= 2π√m

k= 7,0 s.

La frĂ©quence propre de l’oscillateur est f0 =1

T0= 0,14 Hz.

2. a. À l’étude ci-dessus, on ajoute une force supplĂ©mentaire−→f de frottements de Stokes. La deuxiĂšme loi de

Newton projetĂ©e horizontalement s’écrit Ă  prĂ©sent mx = −k x− c x. On en dĂ©duit l’équation diffĂ©rentielle

x+1τx+ ω0

2 x = 0 oĂč l’on a posĂ© τ =m

c

b. On cherche Ă  prĂ©sent les solutions sous la forme x(t) = e −t/(2 τ) (A cosω0 t+ B sinω0 t). Comme prĂ©cĂ©dem-ment, la condition x(0) = 0 donne A = 0. On dĂ©rive ensuite pour obtenir la vitesse

x(t) = B e −t/(2 τ)

(− 1

2 τsinω0 t+ ω0 cosω0 t

)

et la condition initiale x(0) = v0 donne lĂ  aussi B = v0/ω0. On en dĂ©duit finalement que

x(t) =v0

ω0e −t/(2 τ) sinω0 t

3. a. Cette fois-ci le rĂ©fĂ©rentiel du sol n’est pas galilĂ©en. Il subit une accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement u par rapportau rĂ©fĂ©rentiel terrestre. Dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre supposĂ© galilĂ©en, l’expression de la deuxiĂšme loi de Newton

de l’étude ci-dessus reste valable : m−→a =−→P +

−→N +

−→F +

−→f . Mais cette fois-ci, en projection sur l’axe horizontal,

l’accĂ©lĂ©ration ax dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre est Ă©gale Ă  x (accĂ©lĂ©ration dans le rĂ©fĂ©rentiel du sol non-galilĂ©en)plus l’accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement u. En revanche, l’amortissement dĂ©pend de la vitesse relative x et pas de lavitesse absolue x+ u.

Cela donne m (x+ u) = −k x− c x d’oĂč x+x

τ+ ω0

2 x = −u = Uω2 cosω t.

b. On passe en complexes pour rechercher x(t) sous la forme de la partie rĂ©elle de x(t) = X e i ω t. Alorsx = iωX e iω t et x = −ω2 X e i ω t.

L’équation diffĂ©rentielle devient(ω0

2 − ω2 + iω

τ

)X = Uω2

ce qui donne finalement X, puis

X = |X| =Uω2

√(ω0

2 − ω2)2 +ω2

τ2

et tanϕ = tan(arg X) =−ω

τω0

2 − ω2

c. TracĂ© de l’allure de X, voir le cours (ce n’est pas tout Ă  fait l’allure du cours, car X → 0 quand ω → 0 etX → 1 quand ω → +∞, mais il y a une rĂ©sonance voisine de ω = ω0).

d. Si l’oscillateur est non amorti, alors X est rĂ©el et vautUω2

ω02 − ω2

. Il y a opposition de phase entre x et u

lorsque X est rĂ©el nĂ©gatif, donc quand ω > ω0, donc aux hautes frĂ©quences.

e. Il faut choisir les paramĂštres de construction de maniĂšre Ă  ne jamais atteindre la rĂ©sonance, donc de sorteque ω0 soit loin des valeurs de ω correspondant Ă  des frĂ©quences de sĂ©ismes.

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czakExercices

1 Principe d’un sismographe

Un sismographe est modĂ©lisĂ© par une masse m, pendue Ă  un ressort de raideur k et de longueur Ă  vide ℓ0,liĂ© Ă  son extrĂ©mitĂ© haute Ă  un bĂąti solidaire du sol. La masse tient le stylo qui Ă©crit sur le papier enregistreur.On supposera que l’ensemble n’est soumis Ă  aucun frottement.

Dans le rĂ©fĂ©rentiel terrestre, le sol et le bĂąti sont mis en mouvement sous l’effet d’un sĂ©isme. On noteraY(t) l’écart vertical entre la position du bĂąti et sa position d’équilibre. On modĂ©lise la vibration du sol parY(t) = Y0 cosω t.

On notera y(t) l’altitude du stylo au-dessus du sol.

a. DĂ©terminer l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par y.

b. On note yĂ©q la valeur de y Ă  l’équilibre en l’absence de sĂ©isme. En posant z = y− yĂ©q, dĂ©terminer l’équationdiffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par z.

c. En notation complexe, on pose z = z0 e i ω t. DĂ©terminer l’expression du module et de l’argument de z0.

d. Discuter de la meilleure maniĂšre de choisir les paramĂštres pour que ce dispositif fonctionne en sismographe.

2 Un jeu d’enfant

Un jeu de jardin d’enfants est constituĂ© d’un rail en arc de cercle, sur lequel coulisse une planche oĂč montel’enfant, qui peut ensuite s’agripper Ă  un pilier vertical pour crĂ©er un mouvement. (photo C. Ursini 2016).

On notera R le rayon du rail, O le centre du cercle formĂ© par le rail, m la masse de l’ensemble enfant+planche, qui sera ramenĂ© Ă  un point M glissant sur le rail sans frottements solides. La position du point M serarepĂ©rĂ©e par l’angle Ξ entre (OM) et la verticale descendante.

On supposera dans un premier temps que tout frottement fluide est nĂ©gligeable et que l’enfant n’a pas decontact avec le pilier vertical.

a. Faire un schéma de principe avec toutes les grandeurs utiles.

b. Établir l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par Ξ. On fera l’approximation des petits angles tan Ξ ≃ sin Ξ ≃ Ξ enradians.DĂ©terminer la pĂ©riode propre T0 pour R = 5,0 m.

c. En tentant d’entretenir son mouvement par contact avec le pilier vertical, l’enfant crĂ©e une force supplĂ©men-taire ; il s’agit en fait d’un couple, mais on modĂ©lisera cela par une force orthoradiale de coordonnĂ©e orthoradialeF cosω t.Établir l’équation diffĂ©rentielle du mouvement dans ce cas.

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3. Oscillations mĂ©caniques forcĂ©es Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

d. DĂ©terminer l’expression de l’amplitude et de la phase du mouvement en rĂ©gime permanent.

e. Que manque-t-il Ă  cette modĂ©lisation pour ĂȘtre plus rĂ©aliste ?

3 Bateau sur l’eau

Un bateau sur la mer est modĂ©lisĂ© par un parallĂ©lĂ©pipĂšde de masse m, de section horizontale S et de hauteurH. On supposera que son mouvement reste vertical, la face de section S restant toujours horizontale. On noteraρ la masse volumique de l’eau. On repĂ©rera la position verticale du bateau par la profondeur y de sa faceinfĂ©rieure, comptĂ©e par rapport Ă  la surface de l’eau lorsque le temps est calme.

Lorsqu’il y a des vagues de pulsation ω, l’altitude de la surface de l’eau varie. On la repĂ©rera par sa hauteurz(t) = Z cosω t au-dessus de la surface de temps calme. Tout frottement sera nĂ©gligĂ©.

On supposera le parallélépipÚde toujours partiellement immergé.

a. Faire un schéma présentant toutes les grandeurs utiles.

b. Établir l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par y.

c. La transformer par changement de variable au besoin, puis la résoudre en régime permanent.

d. Discuter sur la bonne maniùre de choisir les paramùtres pour que le bateau soit bien stable sur l’eau.

e. Formuler des critiques sur le caractÚre réaliste des hypothÚses formulées.

4 Le Salaire de la peur

Dans Le Salaire de la peur, film français de Henri-Georges Clouzot de 1953 (affiche source Allocine), deuxcamions de nitroglycĂ©rine sont conduits sur une route ondulĂ©e. Pour Ă©viter l’explosion, les conducteurs dupremier camion dĂ©cident de rouler trĂšs lentement, ceux du deuxiĂšme de rouler trĂšs vite. D’oĂč un suspenshaletant : vont-ils se percuter avant la fin de la « tĂŽle ondulĂ©e » ?

M

hk

O

au repos

M

hk

O

z0(t)

z(t)

en mouvement

On modĂ©lise un camion par une masse M reliĂ©e Ă  une roue par l’intermĂ©diaire d’un essieu. Celui-ci estmodĂ©lisĂ© par un ressort de raideur k et un amortisseur Ă  frottements fluides (modĂšle de Stokes, coefficient defrottement notĂ© h). À tout instant l’ensemble reste vertical.

Le camion roule sur la route ondulĂ©e, ce qui fait que la roue oscille verticalement. On modĂ©lisera la routepar une surface d’altitude z0 = Z0 cos(2π x/λ), oĂč λ est la longueur d’une oscillation de la route et Z0 sonamplitude.

On repĂ©rera la position verticale du centre d’inertie du camion par une coordonnĂ©e ascendante z, dontl’origine est positionnĂ©e Ă  la hauteur d’équilibre du centre d’inertie (c’est-Ă -dire sa hauteur lorsque le camionroule sur une route non ondulĂ©e).

a. Exprimer l’ordonnĂ©e z0 de la roue en fonction de t lorsque le camion roule Ă  la vitesse v sur la route.

b. Montrer que la force de frottements fluides à laquelle est soumis le camion est−→f = −h (z− z0)

−→j , oĂč

−→j est

un vecteur unitaire vertical ascendant.

c. En dĂ©duire l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par z.

d. DĂ©terminer l’amplitude du mouvement en rĂ©gime permanent.

e. Expliquer les choix faits par les conducteurs des camions dans Le Salaire de la peur.

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czakChapitre 4

Diffusion thermique

Pour que la thermodynamique soit rĂ©ellement de la thermodynamique et non de la thermostatique, ilconvient de prendre en compte le facteur temps, ce qu’on n’a pas vraiment fait jusqu’à prĂ©sent dans le cadre dece cours. Les Ă©changes thermiques mettent du temps Ă  se faire, on l’expĂ©rimente tout le temps.

Cette question est dĂ©licate est on doit Ă  Joseph Fourier (1768–1830) l’invention de techniques mathĂ©ma-tiques nouvelles pour en faire l’étude. L’analyse de Fourier, la transformation de Fourier, sont aujourd’huiutilisĂ©es dans tous les domaines de la physique.

On fera dans ce chapitre l’établissement de l’équation de la chaleur, qui appartient Ă  un type d’équationsdiffĂ©rentielles nommĂ©es Ă©quations de diffusion et qui rĂ©git de nombreux phĂ©nomĂšnes diffusifs du mĂȘme type :diffusion de particules (vu en annexe), diffusion de quantitĂ© de mouvement dans les fluides visqueux, diffusionde charges Ă©lectriques dans les conducteurs, etc.

La rĂ©solution de l’équation de la chaleur ne sera Ă©tudiĂ©e en dĂ©tails qu’au travers du cas particulier du rĂ©gimestationnaire. Trois cas particuliers intĂ©ressant le bĂątiment seront Ă©galement Ă©tudiĂ©s : l’isolation d’un tuyau dechauffage, les ondes de chaleur dans un matĂ©riau et la tempĂ©rature ressentie au toucher.

On pourra Ă©galement consulter l’Annexe C, qui prĂ©sente la question de la diffusion de particules, vasteet centrale et oĂč apparaĂźt une Ă©quation de mĂȘme forme.

Un toit mal isolé... Source : Wikimedia Commons

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

I Densité de courant thermique

1 Puissance, flux, courant thermiques

Une puissance thermique P, en watts (W), est un transfert thermique échangé par unité de temps entre

deux systĂšmes : P =ÎŽQdt

.

Un flux thermique Ί n’est rien d’autre qu’une puissance thermique Ă©changĂ©e Ă  travers une surface decontrĂŽle donnĂ©e.

Le vecteur densitĂ© de courant thermique−→j est une puissance surfacique Ă©changĂ©e ; ce vecteur est orientĂ©

dans la direction et le sens du transfert.Pour une surface orientée

−→dS, le flux Ă©lĂ©mentaire traversant la surface est donc dΊ =

−→j · −→

dS.

La norme de−→j est en watts par mĂštre carrĂ©. Si

−→j est uniforme sur toute la surface S, alors Ω = j S.

2 Loi de Fourier

Soit un milieu repĂ©rĂ© par les coordonnĂ©es cartĂ©siennes d’espace x, y et z et par le temps t. Le champ detempĂ©rature T(x, y, z, t) dans ce milieu n’est Ă  priori ni uniforme ni constant. On introduit le vecteur gradient

de tempĂ©rature−−→grad T, qui reprĂ©sente les variations spatiales de T sur chacune des coordonnĂ©es.

−−→grad T =

∂T∂x

∂T∂y

∂T∂z

Dans ce milieu s’établit un champ vectoriel de densitĂ© de courant thermique−→j (x, y, z, t), qui n’est pas Ă 

priori non plus constant ou uniforme.La loi de Fourier est une loi phĂ©nomĂ©nologique (c’est-Ă -dire issue de l’expĂ©rience) reliant le courant ther-

mique−→j Ă  sa cause, l’inhomogĂ©nĂ©itĂ© de tempĂ©rature

−−→grad T. C’est une loi linĂ©aire au premier ordre, valable

dans les cas courants mais non valable pour les forts gradients. Elle s’écrit

−→j = −λ

−−→grad T soit

jx = −λ∂T∂x

jy = −λ∂T∂y

jz = −λ∂T∂z

Le signe moins rend compte du fait que la chaleur va du chaud vers le froid.Le coefficient λ est la conductivité thermique du milieu, en

Matériau Acier Cuivre Béton Bois sec Neige PSE Verre Laine de verre Paille

λ en W.m−1.K−1 50 399 1,1 0,1 0,11 0,033 0,87 0,046 0,04

II Établissement de l’équation de la chaleur

1 Bilan thermique dans un milieu Ă  une dimension

Soit une barre solide de section S parfaitement isolée sur ses cÎtés.

ConsidĂ©rons un systĂšme constituĂ© par unetranche de barre entre x et x + h, l’épaisseurh Ă©tant aussi petite que nĂ©cessaire.

Faisons un bilan thermique sur ce systĂšmeentre la date t et la date t+τ , la durĂ©e τ Ă©tantaussi petite que nĂ©cessaire.

x

−→i

x x + h

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 4. Diffusion thermique

On considĂ©rera que toutes les grandeurs sont homogĂšnes sur une section de la barre, donc laseule variable d’espace Ă  prendre en compte est x. La tempĂ©rature est donc T(x, t) et le vecteur

densitĂ© de courant thermique−→j (x, t) = jx(x, t)

−→i .

Puisque τ est petite, on peut considĂ©rer que jx varie peu pendant l’expĂ©rience, aussi letransfert thermique par conduction sur la paroi de gauche est jx(x, t) S τ .

De mĂȘme, ce qui sort Ă  droite est jx(x + h, t) S τ .La variation d’énergie interne du systĂšme pendant l’expĂ©rience est donc

∆U = jx(x, t) S τ − jx(x + h, t) S τ

Comme h est petite, on peut considĂ©rer la tempĂ©rature comme Ă  peu prĂšs homogĂšne sur labarre, aussi cette variation d’énergie interne peut-elle s’écrire

∆U = m c (T(x, t + τ) − T(x, t))

oĂč c est la capacitĂ© thermique massique de la barre et m est la masse du systĂšme. En introduisantρ, masse volumique de la barre, on peut Ă©crire m = ρ S h.

On en dĂ©duit l’égalitĂ©

ρ c S h (T(x, t + τ) − T(x, t)) = −S τ (jx(x + h, t) − jx(x, t))

ou ρ cT(x, t + τ) − T(x, t)

τ= −jx(x + h, t) − jx(x, t)

h

Par passage aux limites τ → 0 et h → 0, on reconnaĂźt Ă  gauche une dĂ©rivĂ©e temporelle, Ă droite une dĂ©rivĂ©e spatiale. Il vient

ρ c∂T∂t

(x, t) = −∂jx

∂x(x, t)

2 À la maniùre du physicien

Le physicien, au lieu de considĂ©rer une tranche d’épaisseur finie pendant une durĂ©e finie, puis de passer Ă la limite en zĂ©ro, sait Ă  l’avance qu’il va passer Ă  la limite et considĂšre directement une tranche d’épaisseurinfinitĂ©simale dx pendant une durĂ©e infinitĂ©simale dt. Alors il Ă©crit directement

dU = ρS dx c (T(x, t+ dt) − T(x, t)) et dU = S jx(x, t) dt− S jx(x+ dx, t) dt

d’oĂč ρ cT(x, t+ dt) − T(x, t)

dt= −jx(x+ dx, t) − jx(x, t)

dx

Les quotients de cette égalité sont déjà des dérivées, puisque les éléments dx et dt sont infinitésimaux. Celarevient donc bien à écrire

ρ c∂T∂t

(x, t) = −∂jx

∂x(x, t)

3 Équation de la chaleur

Si l’on ajoute à cela la loi de Fourier

jx(x, t) = −λ∂T∂x

(x, t) il vient ρ c∂T∂t

(x, t) = −∂

(−λ

∂T∂x

)

∂x(x, t)

d’oĂč ρ c∂T∂t

(x, t) = λ∂2T∂x2

(x, t) ou∂T∂t

=λ

ρ c

∂2T∂x2

C’est l’équation de la chaleur, ou Ă©quation de diffusion thermique Ă  une dimension.C’est une Ă©quation aux dĂ©rivĂ©es partielles, linĂ©aire, Ă  coefficients constants.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

4 Coefficient de diffusion thermique

On appelle coefficient de diffusion thermique ou diffusivité thermique le coefficient

D =λ

ρ c

Alors l’équation de la chaleur est∂T∂t

= D∂2T∂x2

oĂč D est en m2.s−1

Matériau Cuivre Verre Béton LiÚge PVC Laine de verre

Masse volumique ρ en 103 kg.m−3 8,93 2,48 2,4 0,19 1,38 0,12

CapacitĂ© thermique massique c en kJ.K−1.kg−1 0,382 0,70 0,88 1,88 0,96 0,66

ConductivitĂ© thermique λ en W.K−1.m−1 399 0,87 1,1 0,041 0,15 0,046

DiffusivitĂ© thermique en 10−6 m2.s−1 117 0,50 0,54 0,115 0,11 0,58

III Résolution en régime stationnaire

1 Profil de température

En rĂ©gime stationnaire, toutes les fonctions sont indĂ©pendantes du temps. Donc∂T∂t

= 0.

L’équation de la chaleur devientd2Tdx2

= 0

dont les solutions sont de la forme T(x) = a x + b

Les constantes d’intĂ©gration a et b s’obtiennent Ă  l’aide des conditions aux limites. Si parexemple la barre de longueur e a ses extrĂ©mitĂ©s maintenues Ă  T1 et T2, alors en x = 0, T = T1

et en x = e, T = T2. Cela donne

T1 = b et T2 = a e + b d’oĂč a =T2 − T1

e

D’oĂč le profil de tempĂ©rature T(x) =T2 − T1

ex + T1

2 RĂ©sistance thermique d’une paroi plane

Une paroi plane de grande superficie S se comporte comme une barre calorifugée puisqueseule une dimension x de profondeur dans la paroi est à prendre en compte.

Le flux surfacique Ă  travers la paroi est jx = −λdTdx

= −λT2 − T1

e.

Le flux total est Ί = jx S =λ Se

(T1 − T2). Si T1 > T2, Ω est positif.

On dĂ©finit alors la rĂ©sistance thermique d’une paroi plane, Rth, par la relation

T1 − T2 = Rth Ί d’oĂč Rth =T1 − T2

ΊoĂč T1 et T2 sont les tempĂ©ratures de surface de la paroi (avec T1 > T2) et Ί est le fluxtraversant comptĂ© positif.

C’est une grandeur positive, en K.W−1. Elle s’exprime par Rth =e

λ S, oĂč e est l’épaisseur

de la paroi, S sa superficie et λ la conductivité thermique du matériau qui la compose.

Exercices 1 Ă  11

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 4. Diffusion thermique

IV Isolation d’un tuyau de chauffage

1 Position du problĂšme et hypothĂšses de travail

On considĂšre un tuyau de chauffage dans lequel circule de l’eau, qui sort Ă  une tempĂ©rature constante T1

d’une chaudiĂšre, puis est vĂ©hiculĂ©e jusqu’aux installations (radiateurs, robinets).On se pose la question de savoir comment varie la tempĂ©rature de l’eau dans le tuyau au cours de son

transport, du fait des pertes thermiques par les parois du tuyau. On veut en particulier Ă©tudier l’influence, surla chute de tempĂ©rature Ă  une distance donnĂ©e de la chaudiĂšre, de l’isolation du tuyau par une gaine.

On se placera en rĂ©gime permanent, la circulation de l’eau chaude produite en permanence par la chaudiĂšregarantissant ce rĂ©gime.

0 x

T1a

b

x x+ dx

r

a

b

r

On considĂ©rera un tuyau rectiligne, de section circulaire, de rayon intĂ©rieur a et de rayon extĂ©rieur b. OnrepĂ©rera la position le long du tuyau par l’abscisse x et on cherche la tempĂ©rature de l’eau T(x). L’abscissex = 0 est la sortie de la chaudiĂšre, lĂ  oĂč la tempĂ©rature est T(0) = T1.

On notera v la vitesse de l’eau, supposĂ©e constante et uniforme tout au long du trajet. On nĂ©gligera laconduction thermique dans l’eau : en effet, il y a bien transferts de chaleur au sein de l’eau, mais c’est avanttout la circulation de l’eau qui en est responsable, pas la conduction. La masse volumique de l’eau est notĂ©e ρ. LedĂ©bit massique de l’eau est donc ρ v π a2, en kilogramme d’eau par seconde. On notera c la capacitĂ© thermiquemassique de l’eau.

La conduction dans la paroi du tuyau, elle, est en revanche Ă  prendre en compte, car c’est elle qui estresponsable des pertes sur les cĂŽtĂ©s. On notera λ la conductivitĂ© thermique dans le tuyau. On considĂ©rera que latempĂ©rature extĂ©rieure au tuyau est constante et uniforme, de valeur T0. On nĂ©gligera tout transfert convectifaux surfaces intĂ©rieures et extĂ©rieures au tuyau.

2 Établissement de l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par la tempĂ©rature de l’eau

ConsidĂ©rons une tranche d’eau dans le tuyau, entre les abscisses x et x+ dx. Ce systĂšme est ouvert : il entrede l’eau en x et en sort en x+ dx.

Pendant la durĂ©e dt, il entre dans la tranche considĂ©rĂ©e une masse dm d’eau Ă  l’abscisse x, cette eau ayantla tempĂ©rature T(x). L’apport Ă©nergĂ©tique correspondant est dmcT(x). À l’abscisse x + dx, il sort la mĂȘmemasse dm d’eau, Ă  la tempĂ©rature T(x+ dx). La perte Ă©nergĂ©tique correspondante est dmcT(x+ dx).

Et par ailleurs, le systĂšme perd de l’énergie par conduction Ă  travers la gaine. En notant j(r) le courantthermique sortant Ă  une distance r de l’axe du tuyau, on peut Ă©crire que le flux sortant du systĂšme par la paroiest dΊ = j(a) 2π adx. Pendant la durĂ©e dt, cela fait une perte Ă©nergĂ©tique dΊ dt = j(a) 2π adxdt.

En rĂ©gime permanent, l’énergie interne de ce systĂšme est constante, donc le transfert thermique entrant estĂ©gal au transfert thermique sortant. Cela donne l’égalitĂ©

dmcT(x) = dmcT(x+ dx) + j(a) 2π adxdt

Or, pendant la durĂ©e dt, la masse dm d’eau qui entre ou sort de la tranche est ρ v π a2 dt d’aprĂšs l’expressiondu dĂ©bit massique Ă©crite plus haut. La relation devient

ρ v π a2 dt c (T(x+ dx) − T(x)) = −j(a) 2π adxdt

En divisant par dx, on reconnaßt à gauche la dérivée spatiale de T. En simplifiant, il vient donc

ρ v a cdTdx

= −2 j(a)

3 Flux thermique Ă  travers la paroi

Pour poursuivre l’établissement de l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par la tempĂ©rature de l’eau, il faut Ă prĂ©sent connaĂźtre j, le courant thermique Ă  travers la paroi. ConsidĂ©rons une tranche de tuyau, d’épaisseur dxĂ©galement, dans laquelle la chaleur est conduite.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

Tout le flux thermique venant de l’eau en r = a se retrouve Ă  la sortie en r = b. En fait, le flux sortant dΊne dĂ©pend pas de r. On peut donc Ă©crire que j(r) 2π r dx est indĂ©pendant de r, valant donc j(a) 2π adx. Celas’écrit donc

j(r) =a j(a)r

Or, la loi de Fourier est vĂ©rifiĂ©e dans la gaine :−→j = −λ −−→

grad Ξ, oĂč on a notĂ© Ξ(r) la tempĂ©rature dans lagaine Ă  la distance r de l’axe (pour la distinguer de T(x) tempĂ©rature de l’eau Ă  l’abscisse x).

Le gradient n’a ici qu’une coordonnĂ©e radiale, ce qui permet d’écrire l’égalitĂ©

j(r) = −λ dΞdr

On obtient donc la relation

−λ dΞdr

=a j(a)r

soitdΞdr

= −a j(a)λ

1r

Ceci s’intĂšgre en Ξ(r) = −a j(a)λ

ln r + K

Or, en r = a, la tempĂ©rature de la gaine est supposĂ©e Ă©gale Ă  celle de l’eau : Ξ(a) = T. Cela donne

K = T +a j(a)λ

ln a d’oĂč Ξ(r) = T +a j(a)λ

lna

r

À la surface extĂ©rieure de la paroi du tuyau, on suppose que Ξ(b) = T0. Cela donne la contrainte supplĂ©-mentaire

T +a j(a)λ

lna

b= T0 ce qui donne j(a) =

λ

a lnb

a

(T − T0)

Ceci est une relation du type « T1 − T2 = Rth Ί », que l’on a utilisĂ©e pour dĂ©finir une rĂ©sistance thermique.

4 Retour Ă  l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par la tempĂ©rature de l’eau

Cette Ă©quation s’écrit donc ainsi

ρ v a cdTdx

= −2λ

a lnb

a

(T − T0) ou encoredTdx

= −k (T − T0) en posant k =2λ

ρ v a2 c lnb

a

Les solutions sont de la forme

T(x) = T0 + A e −k x avec T(0) = T1, donc A = T1 − T0 donc T(x) = T0 + (T1 − T0) e −k x

Il y a bien une décroissance de la température, exponentielle.

5 Chute de température

ConsidĂ©rons un tuyau de longueur L = 50 m, dans lequel l’eau circule Ă  la vitesse v = 1,0 m.s−1. La capacitĂ©thermique massique de l’eau est c = 4,18 kJ.kg−1.K−1, sa masse volumique est ρ = 1,0 × 103 kg.m−3.

En considĂ©rant que la tempĂ©rature de l’eau Ă  la sortie de la chaudiĂšre est T1 = 60 C et que la tempĂ©ratureextĂ©rieure du tuyau est T0 = 20 C, voici quelques valeurs de la chute de tempĂ©rature T1 − T(L), oĂč T(L) =T0 + (T1 − T0) e −k L, pour plusieurs valeurs de λ.

On a choisi pour le tuyau de cuivre et le tuyau de PVC un diamĂštre intĂ©rieur a = 1,0 cm et un diamĂštreextĂ©rieur b = 1,2 cm. Pour les tuyaux de cuivre isolĂ©s, on a choisi a = 1,0 cm et b = 2,0 cm pour le tuyau 1, soitune Ă©paisseur d’isolant de b− a = 1,0 cm, et b = 3,0 cm pour le tuyau 2, soit une Ă©paisseur d’isolant de 2,0 cm.L’isolant est de la laine de verre, et le calcul a Ă©tĂ© fait sans tenir compte de la conduction dans le cuivre, donccomme si l’isolant Ă©tait le seul constituant de la paroi du tuyau.

Matériau cuivre PVC cuivre isolé 1 cuivre isolé 2

λ en W.m−1.K−1 399 0,15 0,046 0,046

T1 − T(L) en C 40 7 1 0,4

On constate que le cuivre laisse tout passer, puisque la chute est Ă©gale au maximum possible. Mais en l’isolantun peu avec de la laine de verre, la chute est minime.

Exercice 9

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 4. Diffusion thermique

V Ondes de chaleur dans un milieu homogĂšne

1 Position du problĂšme

Soit un milieu semi-infini homogĂšne, Ă  l’extrĂ©mitĂ© duquel il y a une condition aux limites oscillante.Cela peut ĂȘtre le sol, dont la tempĂ©rature de surface oscille sous l’effet des variations jour-nuit, ou sous l’effet

de l’alternance des saisons.On peut par exemple se poser la question suivante : on dĂ©sire construire une cave enterrĂ©e pour y conserver

du vin, de telle sorte que la tempĂ©rature y soit constante au degrĂ© prĂšs.À quelle profondeur minimale doit-on la placer ?

On dispose, pour le sol, du coefficient de diffusionλ

ρ c= 7,5 × 10−7 m2.s−1.

2 Mise en place de la résolution

On considĂ©rera que l’espace est dĂ©coupĂ© en deux parties, l’unique coordonnĂ©e Ă©tant x. Le demi-espace x < 0est l’air, le demi-espace x > 0 est le sol. Et x dĂ©signe la profondeur dans le sol.

La tempĂ©rature en profondeur du sol va varier sous l’effet des variations de la tempĂ©rature de surface. Orcelle-ci va grosso-modo osciller en fonction de la position du Soleil lors de sa course quotidienne d’une part, enfonction des saisons d’autre part.

On va donc modéliser la température de surface comme

T(0, t) = T0 + Ξ0 cosωt

oĂč T0 est une tempĂ©rature moyenne, Ξ0 l’amplitude des variations et ω la pulsation. Ces trois paramĂštrespourront ĂȘtre diffĂ©rents selon que l’on Ă©tudie l’influence des variations sur la journĂ©e ou sur l’annĂ©e.

Reste Ă  connaĂźtre T(x, t) pour x > 0, oĂč x est la profondeur dans le sol. D’aprĂšs la mĂ©thode vue dans le casdes oscillations forcĂ©es, on est conduit Ă  supposer que les oscillations de T(x, t) seront de forme sinusoĂŻdales, depulsation ω imposĂ©e par la condition aux limites.

3 Recherche des solutions

On cherchera donc les solutions avec un formalisme complexe : on posera T = Re (T) et on cherchera T sousla forme

T(x, t) = T0 + Ξ(x) e i ω t

L’équation de la chaleur s’écrit

λ∂2T∂x2

= ρ c∂T∂t

ou D∂2T∂x2

=∂T∂t

en posant D =λ

ρ c

En injectant la forme proposée dans cette équation, il vient

Dd2Ξ

dx2= iω Ξ ou encore

d2Ξ

dx2− iω

DΞ = 0

On reconnaßt une équation différentielle linéaire du deuxiÚme ordre, dont la fonction inconnue est Ξ, devariable x. La solution générale est de forme exponentielle : on cherchera donc les solutions sous la forme

Ξ(x) = A e r x

4 Équation caractĂ©ristique

Ceci, mis dans l’équation diffĂ©rentielle, donne l’équation caractĂ©ristique

r2 − iωD

= 0 ou encore r2 =iωD

Pour trouver la « racine carrĂ©e de i », on remarque que i = e i π/2, et donc que i1/2 = ± e i π/4. On en dĂ©duitdonc les deux solutions possibles de l’équation caractĂ©ristique

r = e i π/4

√ω

Det r = −e i π/4

√ω

D

ou encore r = (1 + i)√

ω

2 Det r = −(1 + i)

√ω

2 D

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

5 Retour au réel

Finalement, la tempĂ©rature complexe s’écrit sous la forme

T(x, t) = A e (1+i) k x e i ω t + B e −(1+i) k x e i ω t

oĂč on a posĂ© k =√

ω

2 Det oĂč A et B dĂ©signent des constantes d’intĂ©gration, Ă  dĂ©terminer Ă  l’aide des conditions

aux limites, initiales ou asymptotiques. En réarrangeant les termes, on peut écrire

T(x, t) = T0 + A e k x e i (ω t+k x) + B e −k x e i (ω t−k x)

dont la partie rĂ©elle est T(x, t) = T0 + A e k x cos(ω t+ k x) + B e −k x cos(ω t− k x)

6 Conditions aux limites et conditions asymptotiques

On dispose d’une condition asymptotique : si x tend vers +∞, la tempĂ©rature ne diverge pas. Cette derniĂšrecondition impose nĂ©cessairement que A = 0. La solution avec l’exponentielle croissante est donc une solutionau problĂšme mathĂ©matique posĂ© par l’équation diffĂ©rentielle, mais pas une solution au problĂšme physique.

Et par ailleurs on dispose de la condition aux limites en x = 0 : pour tout t, T(0, t) = T0 + Ξ0 cos(ω t). Celadonne B = Ξ0. D’oĂč finalement la solution

T(x, t) = T0 + Ξ0 e −k x cos(ω t− k x) avec k =√

ω

2 D

7 Étude des solutions et rĂ©ponse au problĂšme

On cherche alors la profondeur x pour laquelle les variations de température sont inférieures au degré Celsius,donc on cherche les x tels que

ξ0 e −k x < ∆ξ = 1 C soit x >1k

lnΞ0

∆ξ

Alternance jour-nuit

La pĂ©riode de la condition aux limites est un jour, donc ω =2π

1 jour=

2π86 400 s

= 7,27 × 10−5 rad.s−1.

On considÚre une amplitude de variation à la surface Ξ0 = 10 C. Le calcul donne x > 0,3 m.

Alternance hiver-été

La pĂ©riode de la condition aux limites est une annĂ©e, donc ω =2π

1 an=

2π365 × 86 400 s

= 1,99×10−7 rad.s−1.

En moyenne entre hiver et Ă©tĂ©, la variation moyenne de tempĂ©rature est Ă©galement Ξ0 ≃ 10 C. Le calculdonne donc x > 6 m.

Courbes

Ci-dessous, des courbes obtenues pour diffĂ©rentes dates (en jours) dans le cas de l’alternance des saisons. Lescourbes ont la mĂȘme forme pour le problĂšme avec alternance jour-nuit, mais les Ă©chelles de temps et d’espacene sont pas les mĂȘmes.

0 2 4 6 8 10 12

x (m)

5

10

15

20

25

T (

°C

)

10

40

120

240

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VI Température au toucher

1 Position du problĂšme

On souhaite savoir, entre divers matériaux, lequel apparaßt le plus chaud au toucher à température identique.Pour cela, on considérera la situation suivante.

L’espace est sĂ©parĂ© en deux parties, x < 0 pour la main initialement Ă  la tempĂ©rature T1, x > 0 pour lematĂ©riau touchĂ©, initialement Ă  T2, et on considĂ©rera qu’une tempĂ©rature stationnaire T0, appelĂ©e tempĂ©ratureapparente, est immĂ©diatement Ă©tablie au contact des matĂ©riaux.

Pour x → −∞, on considĂ©rera que la tempĂ©rature est en permanence Ă©gale Ă  T1, et de mĂȘme elle vaut T2

pour x → +∞.

2 Forme des solutions

On déterminera dans chaque demi-espace le profil de température sous la forme

T(x, t) = a+ b f(x, t) oĂč f(x, t) = Erf(αx√t

)

La fonction Erf, nommée fonction erreur, est

Erf(u) =2√π

∫ u

0

e −y2

dy avec ici u =αx√t

Le coefficient α est Ă  exprimer en fonction des paramĂštres physiques du milieu.Noter que Erf(+∞) = 1 et Erf(−∞) = −1.

3 Équation de la chaleur

La tempĂ©rature vĂ©rifie, dans chacun des deux milieux, l’équation de la chaleur

∂T∂t

=λ

ρ c

∂2T∂x2

Par la suite, les indices 1 et 2 dĂ©signeront respectivement les milieux de gauche (la main) et de droite (lematĂ©riau). La forme proposĂ©e pour T(x, t) impose que f(x, t) soit solution de l’équation de la chaleur :

∂f

∂t=

λ

ρ c

∂2f

∂x2

La premiÚre chose à faire est de déterminer α pour que ceci soit vérifié. On calcule

∂f

∂t=∂f

∂u

∂u

∂t=

2√π

e −u2

(−1

2

)αx

t3/2= − 1√

πe −α2 x2/t αx

t3/2

et∂f

∂x=∂f

∂u

∂u

∂x=

2√π

e −u2 α√t

=2√π

e −α2 x2/t α√t

puis∂2f

∂x2= − 2α√

π te −α2 x2/t 2α2 x

t

On constate que∂2f

∂x2= 4α2 ∂f

∂t

ce qui impose que 4α2 =ρ c

λdonc que α =

√ρ c

4λ

4 Conditions aux limites en température

DĂ©terminons ensuite les coefficients a et b pour chaque milieu. La condition aux limites en x = 0 s’écritT(0, t) = T0 pour les deux cĂŽtĂ©s, ce qui donne a1 = a2 = T0 puisque f(0, t) = 0.

La condition aux limites en x → −∞ s’écrit T(−∞, t) = T1, ce qui donne a1 − b1 = T1, d’oĂč l’on dĂ©duitb1 = T0 − T1. Et la condition aux limites en t → +∞ donne b2 = T2 − T0. On a donc

T(x, t)=T0 + (T0 − T1) f1(x, t) pour x 6 0T(x, t)=T0 + (T2 − T0) f2(x, t) pour x > 0

On vérifie au passage que T(x, 0) vaut bien T1 pour x < 0 et T2 pour x > 0.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

5 Continuité du flux thermique

Pour dĂ©terminer T0, il faut Ă©tudier ce qui se passe Ă  l’interface. Il est temps pour cela d’écrire la continuitĂ©

du flux thermique en calculant j = −λ ∂T∂x

de chaque cÎté :

j(x, t)=−λ1 (T0 − T1)1√π t

e −α12 x2/t

√ρ1 c1

λ1pour x 6 0

j(x, t)=−λ2 (T2 − T0)1√π t

e −α22 x2/t

√ρ2 c2

λ2pour x > 0

La continuité en x = 0 impose

(T0 − T1)√ρ1 c1 λ1 = (T2 − T0)

√ρ2 c2 λ2

soit, en posant E =√λ ρ c pour chaque milieu, la relation

T0 =E1 T1 + E2 T2

E1 + E2

6 Effusivité thermique

On a fait apparaĂźtre ci-dessus le coefficient d’effusivitĂ© thermique E =√λ ρ c, dont les valeurs sont donnĂ©es

ci-dessous pour divers matériaux.

Matériau acier béton bois plastique alvéolaire peau

E en U.S. I. 1,4 × 104 2,0 × 103 6,5 × 102 30 4,0 × 102

7 Température apparente

On l’a vu, la tempĂ©rature apparente est la moyenne des tempĂ©ratures asymptotiques des deux matĂ©riaux,pondĂ©rĂ©es par l’effusivitĂ© thermique de chaque matĂ©riau.

T0 =E1 T1 + E2 T2

E1 + E2

On calcule les tempĂ©ratures apparentes suivantes pour les interfaces main-matĂ©riau, en considĂ©rant la maininitialement Ă  T1 = 37 C et le matĂ©riau Ă  T2 = 20 C. C’est Ă©videmment l’acier qui paraĂźt le plus froid.

Matériau acier béton bois plastique alvéolaire

T0 en C 20,5 22,8 26,5 30,9

8 Courbes

Ci-dessous, pour plusieurs dates (en secondes), le profil de tempĂ©rature pour un contact main-bois. LamodĂ©lisation ci-dessus n’est pas rĂ©aliste car la main n’est pas un matĂ©riau inerte : le sang qui circule constitueun apport thermique qui permet en rĂ©alitĂ© de maintenir la tempĂ©rature de la main jusqu’à des positions les plusextĂ©rieures.

0,01 0,005 0 0,005 0,01

x (m)

20

25

40T (°C)

1

20

200

1000

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czakExercice résolu

ÉnoncĂ©

Une vitre qui absorbe la lumiĂšre

On considĂšre une vitre plane d’épaisseur e et de superficie S, en verre de conductivitĂ© thermique λ, de capacitĂ©thermique massique c et de masse volumique ρ. L’une de ses faces est Ă  la tempĂ©rature de l’air extĂ©rieur, Text ;l’autre Ă  la tempĂ©rature de l’air intĂ©rieur, Tint.

Les maçons et tailleurs de pierre, vitrail (absorbant) de la cathédrale de Chartres (cathedrale-chartres.fr)

Cette vitre est éclairée par le soleil, uniformément, et reçoit la puissance surfacique solaire p par rayonnement.Elle ne laisse pas tout passer et en absorbe une proportion α, uniformément, de sorte que la puissance reçuepar la vitre par unité de volume est αp/e.

On considĂ©rera la vitre suffisamment grande pour que la tempĂ©rature en son sein ne dĂ©pende que de laprofondeur dans la vitre et du temps. On dĂ©finit la coordonnĂ©e x, profondeur dans la vitre. La paroi extĂ©rieureest x = 0, la paroi intĂ©rieure x = e. On notera T(x, t) la tempĂ©rature dans la vitre en x et Ă  t. On dĂ©finit jx(x, t)la coordonnĂ©e sur l’axe x du flux thermique surfacique en x Ă  t, comptĂ©e positive dans le sens des x croissants.On considĂ©rera comme valide la loi de Fourier.

e = 5,0 mm, Text = 10 C, Tint = 20 C, p = 300 W.m−2, S = 4,0 m2, λ = 0,83 W.m−1.K−1, α = 0,50.

a. Montrer que l’équation de la chaleur dans la vitre s’écrit

ρ c∂T∂t

= λ∂2T∂x2

+αp

e

b. DĂ©terminer l’expression de T(x) en rĂ©gime permanent.c. En dĂ©duire que le flux surfacique reçu par conduction Ă  l’intĂ©rieur est

jx(e) = −λ Tint − Text

e+αp

2

d. Écrire l’expression de la rĂ©sistance thermique Rth de la vitre avec la dĂ©finition habituelle ne tenant pascompte de l’absorption des rayonnements.e. Calculer le flux total reçu Ă  l’intĂ©rieur de la piĂšce, en additionnant le flux reçu par conduction Ίc et le fluxreçu par rayonnement (1 − α) pS. Le comparer Ă  la valeur que l’on obtiendrait si la vitre n’absorbait pas.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

Corrigé

a. ConsidĂ©rons une tranche de verre entre x et x+ dx, lors d’une expĂ©rience entre t et t+ dt. La variation del’énergie interne de ce systĂšme est

dU = ρS dx c (T(x, t+ dt) − T(x, t)) soit dU = ρS dx c∂T∂t

dt

Ce systĂšme reçoit de la partie de la vitre avant x la puissance jx(x, t) S, cĂšde Ă  la partie de la vitre aprĂšs x+ dxla puissance jx(x+dx, t) S et reçoit par rayonnement la puissance S dxα p/e. Sa variation d’énergie interne peutdonc Ă©galement s’écrire

dU = dt (jx(x, t) S − jx(x+ dx, t) S + S dxα p/e) ou encore dU = S dt(

−∂jx

∂xdx+ dx

α p

e

)

Ceci donne ρS dx c∂T∂t

dt = S dt(

−∂jx

∂xdx+ dx

α p

e

)soit ρ c

∂T∂t

= −∂jx

∂x+αp

e

D’aprĂšs la loi de Fourier, jx = −λ ∂T∂x

donc finalement ρ c∂T∂t

= λ∂2T∂x2

+αp

e

b. En régime permanent cela donned2Tdx2

= −αp

λ e. On en déduit que la température T est de la forme

T(x) = − αp

2λ ex2 + Ax+ B

oĂč A et B sont des constantes dĂ©terminĂ©es Ă  l’aide des conditions aux limites.Ces conditions sont T(0) = Text, qui donne B = Text, et

T(e) = Tint qui donne Tint = − αp

2λ ee2 + A e+ Text d’oĂč A =

Tint − Text

e+αp

2λ

Il vient donc T(x) = − αp

2λ ex2 +

(Tint − Text

e+αp

2λ

)x+ Text

c. Le flux surfacique conductif est

jx(x) = −λ dTdx

=αp

ex− λ

Tint − Text

e− αp

2qui vaut, en x = e, jx(e) = −λ Tint − Text

e+αp

2

d. L’expression de la rĂ©sistance thermique de la vitre est

Rth =Tint − Text

Ί0=

e

λS

oĂč Ί0 est le flux conductif ne tenant pas compte de l’absorption des rayonnements.

e. Le flux total reçu Ă  l’intĂ©rieur est

Ί = jx(e) S + (1 − α) pS = −λSTint − Text

e+ pS

(1 − α

2

)= −5,74 kW

Si la vitre n’absorbait pas, le flux total reçu Ă  l’intĂ©rieur serait

pS − Tint − Text

Rthsoit −λS

Tint − Text

e+ pS = −5,44 kW

En diminuant le flux entrant par rayonnement, le fait que la vitre absorbe rend la vitre encore moins résistanteque sans absorption.

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czakExercices

RĂ©sistances thermiques

1 Les maisons des trois petits cochons

La Réglementation thermique 2012 (RT2012) impose aux nouveaux logements une consommation maximalede 50 kWh par an et par mÚtre carré habitable.

ConsidĂ©rons les maisons des trois petits cochons, supposĂ©es carrĂ©es de 10 m × 10 m × 3,0 m, sans fenĂȘtreset parfaitement isolĂ©es au sol et au plafond. Elles sont installĂ©es dans un pays oĂč il fait constamment 10 C Ă l’extĂ©rieur et les cochons sont au mieux de leur confort Ă  20 C Ă  l’intĂ©rieur.

a. DĂ©terminer l’épaisseur que doivent avoir les murs de leurs maisons, respectivement en paille, bois et brique.

b. Le grand mĂ©chant loup, lui, a une maison en cuivre. Faire le mĂȘme calcul.

ConductivitĂ©s thermiques en W.m−1.K−1 : paille compressĂ©e 0,080, bois 0,15, brique 0,84, cuivre 390.

2 Association de résistances thermiques

a. Soit une paroi composée de plusieurs couches de résistances thermiques R1, R2, R3... accolées. Déterminerla résistance thermique équivalente Réq (association de résistances thermiques en série).

b. Soit une paroi d’une Ă©paisseur, mais composĂ©e d’un patchwork de matĂ©riaux diffĂ©rents, chacun des Ă©lĂ©-ments de paroi ayant la rĂ©sistance thermique R1, R2, R3... DĂ©terminer la rĂ©sistance thermique Ă©quivalente RĂ©q

(association de résistances thermiques en parallÚle).

3 Une paroi (à faire aprÚs avoir fait le précédent)

Soit une paroi d’un appartement donnant sur l’extĂ©rieur, de longueur L = 5,0 m et de hauteur h = 3,0 m.Calculer la rĂ©sistance thermique totale de la paroi dans les cas suivants. (Voir les valeurs de λ dans le cours.)

a. La paroi entiĂšre est en bĂ©ton nu d’épaisseur e1 = 15,0 cm.

b. La paroi prĂ©cĂ©dente comporte une fenĂȘtre bouchĂ©e par un simple vitrage d’épaisseur e2 = 12,0 mm et desuperficie S2 = 2,5 m2.

c. La configuration est la mĂȘme que la prĂ©cĂ©dente, mais la fenĂȘtre est Ă  double-vitrage d’épaisseurs e3 = 4,0 mmet e4 = 8,0 mm, sĂ©parĂ©es par une Ă©paisseur d’air e5 = 1,0 cm. L’air enfermĂ© sera considĂ©rĂ© comme immobile etvĂ©rifiant la loi de Fourier, avec une conductivitĂ© thermique λair = 0,026 2 W.m−1.K−1.

d. On ferme cette fois-ci toute la paroi avec une baie Ă  double-vitrage de mĂȘmes caractĂ©ristiques qu’à laconfiguration prĂ©cĂ©dente.

e. Reprendre la configuration c en collant au mur en béton une épaisseur e6 = 1,0 cm de polystyrÚne expansé.

4 Murs en bois ou en béton

La conductivitĂ© thermique du bois est λ1 = 0,20 W.m−1.K−1, celle du bĂ©ton λ2 = 1,7 W.m−1.K−1.On rĂ©alise une paroi en bĂ©ton de superficie S = 10 m2 et d’épaisseur e2 = 20 cm. La tempĂ©rature intĂ©rieure

est maintenue à T1 = 20 C, alors que la température extérieure est T2 = 14 C.

a. DĂ©terminer le flux thermique Ă  travers cette paroi.

b. DĂ©terminer l’épaisseur e1 d’une paroi de bois qui donnerait le mĂȘme flux.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

5 RĂ©sistance thermique d’une paroi

La Réglementation thermique 2012 (RT2012) impose aux nouveaux logements une consommation maximalede 50 kWh par an et par mÚtre carré habitable. Pour cela, la RT2012 impose des valeurs minimales pour lesrésistances thermiques surfaciques des murs, des combles, etc.

Ainsi, pour une habitation Ă  moins de 800 m d’altitude, la rĂ©sistance thermique surfacique minimale d’unmur extĂ©rieur est 2,3 m2.K.W−1.

a. DĂ©terminer le lien entre la rĂ©sistance thermique surfacique rth d’une paroi et sa rĂ©sistance thermique Rth etsa superficie S.

b. Une salle de superficie S = 27 m2 est chauffĂ©e Ă  l’aide de deux radiateurs Ă©lectriques de puissance P = 1,0 kWchacun. Avant chauffage, la piĂšce est Ă  T1 = 17 C.Les radiateurs fonctionnent pendant 2 h et 30 min, ce qui monte la tempĂ©rature de la piĂšce Ă  T2 = 22 C. Enattendant encore 2 h et 30 min aprĂšs extinction des radiateurs, on constate que la tempĂ©rature est retombĂ©e Ă T1 = 17 C.Cette piĂšce respecte-t-elle la RT2012 ?

c. Deux murs donnant sur l’extĂ©rieur font 25 m2 en tout. On mesure Ă  travers ces murs un flux thermique de100 W lorsque la tempĂ©rature intĂ©rieure est 20 C et la tempĂ©rature extĂ©rieure 8 C.Cette paroi respecte-t-elle la RT2012 ?

6 Pertes dans un thermos

Avant de partir en randonnĂ©e, un randonneur se demande si son thermos pourra conserver son thĂ© chaud letemps d’arriver Ă  la pause de midi. Pour cela, il rĂ©alise quelques expĂ©riences.

Il se trouve dans une piĂšce oĂč la tempĂ©rature est T0 = 25,0 C, qu’il suppose constante et homogĂšne. IlpĂšse m = 500,0 g d’eau Ă  la tempĂ©rature T1 = 90,0 C, et les introduit dans le thermos. Il homogĂ©nĂ©ise trĂšsrapidement et mesure la tempĂ©rature T2 = 84,8 C. Dix minutes plus tard, la tempĂ©rature est T3 = 83,9 C.

CapacitĂ© thermique massique de l’eau (indĂ©pendante de la tempĂ©rature) : c = 4,18 kJ.K−1.kg−1.

a. Expliquer sans calcul la baisse de température de T1 à T2, puis celle de T2 à T3.

b. Déterminer la capacité thermique du thermos, notée Ccal.

c. En supposant que le flux thermique Ă  travers les parois du thermos, notĂ© Ί0, est constant pendant les dixpremiĂšres minutes, et en dĂ©finissant cette rĂ©sistance thermique Rth, supposĂ©e constante, avec la mĂȘme relationque pour une paroi plane, dĂ©terminer Rth.

d. En rĂ©alitĂ©, le flux thermique Ă  travers les parois du thermos n’est pas constant car la tempĂ©rature de l’eaune l’est pas. On notera T(t) la tempĂ©rature de l’eau, supposĂ©e homogĂšne, U(t) l’énergie interne de l’eau et duthermos, et Ί(t) le flux thermique Ă  travers les parois du thermos.

① Montrer qu’il est possible d’écrire

dUdt

(t) = CdTdt

(t)

en notant C la capacitĂ© thermique globale de l’ensemble eau-thermos.

② Exprimer d’autre part Ω(t) en fonction de Rth, T(t) et T0 en supposant Rth constante.

⑱ En dĂ©duire qu’il est possible d’écrire

dTdt

(t) = −T(t) − T0

Rth C

④ VĂ©rifier que la fonction T(t) = T0+k e −t/(Rth C) est solution de l’équation diffĂ©rentielle donnĂ©e Ă  la questionprĂ©cĂ©dente, quelle que soit la valeur de k.

â‘€ Exprimer ensuite k en fonction de T0 et T2.

â‘„ Tracer T(t) pour t allant jusqu’à dix heures.

e. Le randonneur veut que son demi-litre de thĂ© initialement Ă  90 C avant d’ĂȘtre mis dans le thermos, aitencore au bout de sept heures de randonnĂ©e une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  50 C. Est-ce le cas ?Aurait-il conclu de mĂȘme s’il avait supposĂ© le flux thermique Ă©gal Ă  Ί0 pendant toute cette durĂ©e ?

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Équation de la chaleur

7 Barre calorifugée

On maintient les extrĂ©mitĂ©s d’une barre calorifugĂ©e Ă  tempĂ©ratures fixes. La barre est conductrice du courantĂ©lectrique et a pour rĂ©sistivitĂ© ρ. Elle est parcourue par un courant d’intensitĂ© I.

DonnĂ©e : un conducteur ohmique de section S et de longueur ℓ construit dans un matĂ©riau de rĂ©sistivitĂ© ρa la rĂ©sistance R = ρ ℓ/S. Puissance dissipĂ©e par effet Joule pour un courant d’intensitĂ© I : P = R I2.

a. Établir l’équation de la chaleur tenant compte de l’effet Joule dans le conducteur ohmique.

b. Déterminer, en régime permanent, le profil de température dans la barre T(x).

c. À quelle condition y a-t-il un maximum de tempĂ©rature Ă  l’intĂ©rieur de la barre ?

8 Croissance d’une couche de glace sur un lac

C’est l’hiver, il fait froid. La tempĂ©rature de l’air est Ta = −10,0 C. Un lac de grand volume, de superficieS, oĂč l’eau est Ă  tempĂ©rature uniforme Te = 0,0 C, se couvre progressivement de glace. On note ℓ(t) l’épaisseurde la glace sur le lac. On note T0(t) la tempĂ©rature de surface de la glace, diffĂ©rente de Ta du fait des Ă©changesthermiques conducto-convectifs Ă  la surface.

a. À l’aide de l’équation de la chaleur en rĂ©gime permanent, dĂ©terminer Ă  tout instant le profil en tempĂ©raturedans la glace, supposĂ© atteint instantanĂ©ment. En dĂ©duire une expression du flux thermique Ί Ă  travers la glace.

b. Par convection, il se produit Ă  la surface de la glace en contact avec l’air un Ă©change thermique conducto-convectif vĂ©rifiant la loi de Newton : la puissance surfacique dissipĂ©e Ă  l’interface glace-air est h (T0(t) − Ta) oĂčh = 41,8 W.m−2.K−1.DĂ©terminer une autre expression de Ί.

c. À l’interface glace-eau, pendant dt, il se produit une Ă©paisseur dℓ de glace.En dĂ©duire une autre expression de Ί.

d. À l’aide des trois expressions de Ί, Ă©liminer T0(t) et dĂ©terminer une Ă©quation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par ℓ(t).

e. Intégrer cette équation différentielle. En combien de temps atteint-on 10 cm de glace ?

On donne :— masse volumique de la glace ρ = 9 × 102 kg.m−3 ;— conductivitĂ© thermique de la glace λ = 2,1 W.m−1.K−1 ;— chaleur latente massique de fusion L = 334 kJ.kg−1 ;— capacitĂ© calorifique de la glace Ă  peu prĂšs nulle ;

9 TempĂ©rature de fonte d’un cĂąble gainĂ©

Un cĂąble Ă©lectrique en cuivre de rĂ©sistivitĂ© Ă©lectrique ρ et de rayon r1 est protĂ©gĂ© par une gaine isolante deconductivitĂ© thermique λ, de rayon extĂ©rieur r2.

Pour ne pas fondre, le fil ne doit pas dĂ©passer la tempĂ©rature T1 lorsque la tempĂ©rature extĂ©rieure est T2.DonnĂ©e : un conducteur ohmique de section S et de longueur ℓ construit dans un matĂ©riau de rĂ©sistivitĂ© ρ a

la rĂ©sistance R = ρ ℓ/S. La puissance Joule dissipĂ©e par un conducteur ohmique de rĂ©sistance R parcouru parun courant Ă©lectrique d’intensitĂ© I est P = R I2.

L’opĂ©rateur gradient en coordonnĂ©es cylindriques s’écrit−−→grad = −→ur

∂

∂r+ −→uξ

1r

∂

∂ξ+

−→k

∂

∂z.

a. En rĂ©gime permanent, le flux thermique sortant Ă  travers la gaine est le mĂȘme sur un cylindre quel que soitson rayon r. En dĂ©duire que la norme j du courant thermique dans la gaine est proportionnelle Ă  1/r.

b. Déterminer le profil en température dans la gaine, T(r), en fonction de T1, T2, r1 et r2.

c. Calculer la rĂ©sistance Ă©lectrique R d’une longueur ℓ de fil de cuivre, puis la puissance dissipĂ©e par effet Joule.

d. En dĂ©duire j(r1), puis exprimer l’intensitĂ© I maximale pour Ă©viter la fonte du cuivre. Exprimer Ă©galementl’intensitĂ© surfacique du courant Ă©lectrique.

e. Faire les applications numĂ©riques. La section de cuivre est 2,5 mm2, le rayon extĂ©rieur est R2 = 3,2 mm,ρ = 1,7 × 10−8 Ω.m, λ = 3,5 × 10−3 W.m−1.K−1 ; T1 = 50 C et T2 = 20 C.

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4. Diffusion thermique Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

10 Refroidissement d’une plaque par une ailette

Une plaque mĂ©tallique chaude, de tempĂ©rature Tm, est refroidie par une longue ailette mĂ©tallique cylindrique,de rayon a = 1,0 mm, fixĂ©e perpendiculairement Ă  la plaque. Autour de l’ailette se trouve de l’air Ă  tempĂ©raturesupposĂ©e constante et uniforme, T0.

La conduction thermique du mĂ©tal est λ = 300 W.m−1.K−1. Les Ă©changes convectifs entre un mĂ©tal Ă  latempĂ©rature T et l’air Ă  la tempĂ©rature T0 sont caractĂ©risĂ©s par la puissance thermique surfacique h (T − T0),oĂč h = 15 W.m−2.K−1.

a. Établir l’équation de la chaleur dans l’ailette.

b. La rĂ©soudre en rĂ©gime permanent, en considĂ©rant l’ailette semi-infinie (T → T0 quand x → +∞).

c. Exprimer le courant thermique sortant de la plaque dans l’ailette, j0.

d. En imaginant qu’on a placĂ© n ailettes de cette sorte sur une plaque de superficie totale S, exprimer l’efficacitĂ©du dispositif (quotient de la puissance Ă©vacuĂ©e avec ailettes par la puissance qui serait Ă©vacuĂ©e sans ailette).

e. Commenter le fonctionnement de ce radiateur, utilisĂ© par exemple pour refroidir certains appareils Ă©lectriques,ou les microprocesseurs d’ordinateur.

11 Radiateur de microprocesseur

Un radiateur visant Ă  refroidir un microprocesseur est constituĂ© d’ailettes en aluminium de formes variables,nombreuses, sortant d’une plaque fixĂ©e sur le microprocesseur.

Source : pixelinformatique.fr ; dimensions du radiateur 52 mm × 52 mm × 26 mm

L’ensemble est souvent complĂ©tĂ© par un ventilateur forçant la circulation d’air dans le radiateur.DonnĂ©es :— densitĂ© de l’aluminium d = 2,7 ;— capacitĂ© thermique massique de l’aluminium c = 897 J.kg−1.K−1 ;— conductivitĂ© thermique de l’aluminium λ = 237 W.m−1.K−1 ;— Ă©changes conducto-convectifs entre une paroi Ă  Tp et l’air Ă  Ta : la puissance surfacique Ă©changĂ©e est, en

valeur absolue, h |Ta − Tp|, oĂč h est un coefficient d’échange ;— coefficient d’échange conducto-convectif avec l’air : entre 5 et 25 W.m−2.K−1 si l’air est immobile ; entre

10 et 500 W.m−2.K−1 en convection forcĂ©e.On notera T0 la tempĂ©rature de l’air, T1 la tempĂ©rature du microprocesseur (donc de la base de l’ailette),

x la coordonnĂ©e d’espace telle que x = 0 est la base de l’ailette et x = L son extrĂ©mitĂ©. On notera T(x, t) latempĂ©rature dans l’ailette en x Ă  la date t, jx(x, t) le flux thermique surfacique.

a. Évaluer la longueur L, l’épaisseur e et la largeur ℓ de chaque ailette.

b. Montrer que l’équation de la chaleur dans une ailette s’écrit

ρ c∂T∂t

= λ∂2T∂x2

− 2he

(T − T0)

c. En dĂ©duire l’équation diffĂ©rentielle vĂ©rifiĂ©e par T(x) en rĂ©gime permanent. On posera ÎŽ =

√λ e

2h.

d. On cherchera les solutions sous la forme T(x) = T0 + A e x/ή + B e −x/ή.Écrire et exploiter la condition à la limite x = 0.

e. La condition aux limites en x = L est une condition de continuitĂ© du flux surfacique : montrer qu’elle s’écritjx(L) = h (T(L) − T0) et l’exploiter pour donner finalement l’expression de T(x).

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Annexes

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czakAnnexe A

Changements de référentiel

I Vecteur vitesse de rotation instantané

Pour fixer les idĂ©es, dans la suite, on dira que le rĂ©fĂ©rentiel R est « fixe » et que le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č est « mobile ».Mais ça n’a pas de sens absolu de faire cette dissymĂ©trie, il n’existe pas de rĂ©fĂ©rentiel plus absolu ou plus lĂ©gitimequ’un autre. C’est simplement un raccourci.

L’objectif des dĂ©monstrations fastidieuses qui suivent est l’établissement de la formule de dĂ©rivation dansune base mobile dans le cas gĂ©nĂ©ral et de l’existence du vecteur rotation. On reprend pour cela le cadre Ă©noncĂ©dans le cours du chapitre correspondant.

1 Dérivée des vecteurs unitaires mobiles

Les vecteurs mobiles−→iâ€Č ,

−→jâ€Č et

−→kâ€Č sont des vecteurs mobiles dans R. Ils ont donc chacun une dĂ©rivĂ©e temporelle

dans R, qui est un vecteur. Ce vecteur a des coordonnĂ©es, que l’on peut exprimer dans R ou dans Râ€Č, commepour tout vecteur. On pose ci-dessous des noms pour les coordonnĂ©es dans Râ€Č des dĂ©rivĂ©es par rapport au tempsdans R des vecteurs unitaires mobiles :

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= a1

−→iâ€Č + a2

−→jâ€Č + a3

−→kâ€Č

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= b1

−→iâ€Č + b2

−→jâ€Č + b3

−→kâ€Č

d−→kâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= c1

−→iâ€Č + c2

−→jâ€Č + c3

−→kâ€Č

Or, ces coordonnées a1, a2, etc., ne sont pas quelconques et ont des relations entre elles.

2 Utilisation du caractĂšre unitaire des vecteurs mobiles

Chaque vecteur−→iâ€Č ,

−→jâ€Č et

−→kâ€Č est unitaire, c’est-Ă -dire que sa norme est 1. On peut ainsi Ă©crire que

−→iâ€Č

2

= 1.

Puisque−→iâ€Č

2

est une constante, sa dérivée par rapport au temps dans R est nulle :

d−→iâ€Č

2

dt= 2

−→iâ€Č · d

−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= 0

On voit ainsi qued−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

est orthogonal à−→iâ€Č puisque leur produit scalaire est nul. Donc la coordonnĂ©e de

ce vecteur sur−→iâ€Č est nulle : a1 = 0.

On montre de mĂȘme que b2 = 0 et c3 = 0. Il reste alors

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= a2

−→jâ€Č + a3

−→kâ€Č et

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= b1

−→iâ€Č + b3

−→kâ€Č et

d−→kâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= c1

−→iâ€Č + c2

−→jâ€Č

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A. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

3 Utilisation du caractÚre orthonormé de la base mobile

Comme la base (−→iâ€Č ,

−→jâ€Č ,

−→kâ€Č ) a Ă©tĂ© choisie orthonormĂ©e, alors

−→iâ€Č est orthogonal Ă 

−→jâ€Č et Ă 

−→kâ€Č , et

−→jâ€Č est orthogonal

à−→kâ€Č . Par consĂ©quent :

−→iâ€Č ·

−→jâ€Č = 0 et

−→iâ€Č ·

−→kâ€Č = 0 et

−→jâ€Č ·

−→kâ€Č = 0.

Dérivons ces égalités par rapport au temps. La premiÚre donne

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

·−→jâ€Č +

−→iâ€Č · d

−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= 0 soit a2 + b1 = 0 donc b1 = −a2

De mĂȘme, les deux autres Ă©galitĂ©s donnent a3 = −c1 et c2 = −b3. Il ne reste plus que trois paramĂštres surles neuf initiaux. Posons pour simplifier b3 = α, c1 = ÎČ et Îł = a2. On a ainsi

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= γ−→jâ€Č − ÎČ

−→kâ€Č et

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= −γ−→iâ€Č + α

−→kâ€Č et

d−→kâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

= ÎČ−→iâ€Č − α

−→jâ€Č

4 Apparition du vecteur vitesse de rotation instantanée

Si l’on pose−→Ω = α

−→iâ€Č + ÎČ

−→jâ€Č + Îł

−→kâ€Č

alors on remarque que−→Ω ∧

−→iâ€Č =

(α

−→iâ€Č + ÎČ

−→jâ€Č + Îł

−→kâ€Č

)∧

−→iâ€Č = Îł

−→jâ€Č − ÎČ

−→kâ€Č

donc que−→Ω ∧

−→iâ€Č =

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

et de mĂȘme pour−→jâ€Č et

−→kâ€Č .

5 Démonstration de la formule de dérivation en base mobile

Revenons Ă  notre vecteur−→Q quelconque du dĂ©but. On avait Ă©crit ses coordonnĂ©es dans R et Râ€Č

−→Q = x

−→i + y

−→j + z

−→k et

−→Q = xâ€Č

−→iâ€Č + yâ€Č

−→jâ€Č + zâ€Č

−→kâ€Č

Et on avait écrit les dérivées par rapport au temps de ce vecteur dans les deux référentiels :

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣R

=dxdt

−→i +

dydt

−→j +

dzdt

−→k et

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

=dxâ€Č

dt

−→iâ€Č +

dyâ€Č

dt

−→jâ€Č +

dzâ€Č

dt

−→kâ€Č

Calculons Ă  prĂ©sent la dĂ©rivĂ©e par rapport au temps de−→Q dans R en utilisant les coordonnĂ©es dans Râ€Č :

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣R

=d(xâ€Č

−→iâ€Č + yâ€Č

−→jâ€Č + zâ€Č

−→kâ€Č )

dt

∣∣∣∣∣∣R

=dxâ€Č

dt

−→iâ€Č + xâ€Č

d−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+dyâ€Č

dt

−→jâ€Č + yâ€Č

d−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+dzâ€Č

dt

−→kâ€Č + zâ€Č

d−→kâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

=dxâ€Č

dt

−→iâ€Č +

dyâ€Č

dt

−→jâ€Č +

dzâ€Č

dt

−→kâ€Č

ïžž ïž·ïž· ïžžterme ①

+xâ€Čd−→iâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+ yâ€Čd−→jâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+ zâ€Čd−→kâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

terme ②

Le terme ① est la dĂ©rivĂ©e de−→Q dans Râ€Č. Et les Ă©lĂ©ments du terme ② peuvent ĂȘtre rĂ©Ă©crits en utilisant le

vecteur−→Ω comme on l’a montrĂ© plus haut. Cela donne

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+ xâ€Č−→Ω ∧

−→iâ€Č + yâ€Č

−→Ω ∧

−→jâ€Č + zâ€Č

−→Ω ∧

−→kâ€Č

=d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω ∧

(xâ€Č

−→iâ€Č + yâ€Č

−→jâ€Č + zâ€Č

−→kâ€Č

)=

d−→Q

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω ∧ −→

Q

On retrouve bien la formule de dérivation dans une base mobile donnée dans le cours.

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 A. Changements de rĂ©fĂ©rentiel

II Relations générales de composition des vitesses et des accéléra-tions

1 Composition des vitesses

Vitesse dans deux référentiels

Soit un point M en mouvement dans le rĂ©fĂ©rentiel R. On appellera −→v (M/R) sa vitesse dans ce rĂ©fĂ©rentiel.Soit un point O fixe dans R. On peut alors Ă©crire

−→v (M/R) =d−−→OMdt

∣∣∣∣∣R

Soit un rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č en mouvement par rapport Ă  R. On notera Oâ€Č un point fixe dans Râ€Č. Ce rĂ©fĂ©rentiel

peut ĂȘtre en mouvement quelconque par rapport Ă  R : il peut y avoir translation (auquel cas−−→OOâ€Č n’est pas

un vecteur constant) et rotation (auquel cas−→Ω(Râ€Č/R) n’est pas un vecteur nul).

La vitesse de M dans le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č, appelĂ©e parfois vitesse relative, est

−→v (M/Râ€Č) =d−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣Râ€Č

Loi de composition des vitesses

En utilisant une relation de Chasles, on peut Ă©crire

d−−→OMdt

∣∣∣∣∣R

=d−−→OOâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+d−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣R

En utilisant la relation de dérivation dans une base mobile, on a ensuite

d−−→OMdt

∣∣∣∣∣R

=d−−→OOâ€Č

dt

∣∣∣∣∣∣R

+d−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω(Râ€Č/R) ∧

−−→Oâ€ČM

Dans les trois termes de droite, on reconnaĂźt d’abord la vitesse de Oâ€Č dans R, puis la vitesse de M dans Râ€Č,vitesse relative. Le troisiĂšme terme traduit les rotations d’un rĂ©fĂ©rentiel par rapport Ă  l’autre. Ceci se rĂ©Ă©crit :

−→v (M/R) = −→v (M/Râ€Č) + −→v (Oâ€Č/R) +−→Ω(Râ€Č/R) ∧

−−→Oâ€ČM

Les deux derniers termes sont regroupĂ©s sous le vocabulaire vitesse d’entraĂźnement, tenant compte Ă  lafois de la translation d’un rĂ©fĂ©rentiel par rapport Ă  l’autre et de la rotation.

On Ă©crit −→v (M/R) = −→v (M/Râ€Č) + −→ve en posant −→ve = −→v (Oâ€Č/R) +−→Ω(Râ€Č/R) ∧

−−→Oâ€ČM

2 Composition des accélérations

On dĂ©finit de mĂȘme l’accĂ©lĂ©ration dans les deux rĂ©fĂ©rentiels :

−→a (M/R) =d−→v (M/R)

dt

∣∣∣∣∣R

et −→a (M/Râ€Č) =d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

Pour allĂ©ger un peu on Ă©crira dans la suite−→Ω tout court et pas

−→Ω(Râ€Č/R), c’est dĂ©jĂ  bien assez compliquĂ©.

En dérivant dans R la relation obtenue pour la composition des vitesses, cela donne

−→a (M/R) =d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

①

+d−→v (Oâ€Č/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

②

+d−→Ω

dt

∣∣∣∣∣R

∧−−→Oâ€ČM

ïžž ïž·ïž· ïžžâ‘ą

+−→Ω ∧ d

−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣Rïžž ïž·ïž· ïžž

④

RĂ©Ă©crivons les termes du membre de droite.

①d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣R

=d−→v (M/Râ€Č)

dt

∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č) = −→a (M/Râ€Č) +

−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č)

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A. Changements de rĂ©fĂ©rentiel Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

②d−→v (Oâ€Č/R)

dt

∣∣∣∣∣R

= −→a (Oâ€Č/R)

⑱d−→Ω

dt

∣∣∣∣∣R

∧−−→Oâ€ČM, on n’y touche pas

â‘Łâˆ’â†’Î© ∧ d

−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣R

=−→Ω ∧

d

−−→Oâ€ČMdt

∣∣∣∣∣∣Râ€Č

+−→Ω ∧

−−→Oâ€ČM

=

−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č) +

−→Ω ∧

(−→Ω ∧

−−→Oâ€ČM

)

On obtient alors

−→a (M/R) = −→a (M/Râ€Č) + −→a (Oâ€Č/R) +d−→Ω

dt

∣∣∣∣∣R

∧−−→Oâ€ČM +

−→Ω ∧

(−→Ω ∧

−−→Oâ€ČM

)+ 2

−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č)

Le premier terme −→a (M/Râ€Č) est l’accĂ©lĂ©ration de M dans le rĂ©fĂ©rentiel Râ€Č, appelĂ©e parfois accĂ©lĂ©rationrelative. Les trois suivants mis ensemble sont appelĂ©s accĂ©lĂ©ration d’entraĂźnement. Le dernier terme, quiest nul lorsque M est immobile dans Râ€Č (entre autres), est appelĂ© accĂ©lĂ©ration de Coriolis ou accĂ©lĂ©rationcomplĂ©mentaire. On peut donc Ă©crire

−→a (M/R) = −→a (M/Râ€Č) + −→ae + −→aC

en notant −→ae = −→a (Oâ€Č/R) +d−→Ω

dt

∣∣∣∣∣R

∧−−→Oâ€ČM +

−→Ω ∧

(−→Ω ∧

−−→Oâ€ČM

)et −→aC = 2

−→Ω ∧ −→v (M/Râ€Č)

III Dynamique du point dans un référentiel non galiléen

1 DeuxiÚme loi de Newton en référentiel non galiléen

Soit un systĂšme rĂ©ductible Ă  un point matĂ©riel M de masse m. On peut l’étudier dans un rĂ©fĂ©rentiel galilĂ©en

R, comme d’habitude. Il est soumis Ă  des forces extĂ©rieures (−→Fi) et la deuxiĂšme loi de Newton s’écrit

m−→a (M/R) =∑i

−→Fi

Il peut ĂȘtre plus commode de l’étudier dans un rĂ©fĂ©rentiel non galilĂ©en Râ€Č. Soit donc un tel rĂ©fĂ©rentiel, enmouvement quelconque dans R. En utilisant les lois de composition des accĂ©lĂ©rations Ă©crites plus haut, celadonne une autre expression de la deuxiĂšme loi de Newton :

m−→a (M/Râ€Č) +m−→ae +m−→aC =∑i

−→Fi que l’on peut rĂ©Ă©crire en m−→a (M/Râ€Č) =

∑i

−→Fi −m−→ae −m−→aC

On a donc obtenu une relation du type « masse fois accĂ©lĂ©ration Ă©gale somme des forces », mais avec uneaccĂ©lĂ©ration prise par rapport Ă  un rĂ©fĂ©rentiel non-galilĂ©en. C’est l’expression de la deuxiĂšme loi de Newton enrĂ©fĂ©rentiel non-galilĂ©en.

2 Forces d’inertie

Il faut ajouter aux forces dont on a fait le bilan comme d’habitude, deux termes, −m−→ae et −m−→aC, qui sontbien homogùnes à des forces et qu’on a coutume de nommer forces d’inertie :

— la force d’inertie d’entraĂźnement, aussi appelĂ©e parfois force centrifuge, est−→Fie = −m−→ae ;

— la force d’inertie de Coriolis, nulle quand le point est immobile dans Râ€Č, est−→FiC = −m−→aC.

Ce ne sont pas des forces au sens oĂč on l’entend habituellement en mĂ©canique classique, c’est-Ă -dire desmodĂ©lisations d’actions extĂ©rieures. Il n’y a aucun objet qui exerce la force d’inertie sur le systĂšme Ă©tudiĂ©.

La force d’inertie d’entraĂźnement est connue dans le langage « auto-Ă©cole » sous le nom de force centrifuge.En effet, quand une voiture prend un virage, le passager se sent projetĂ© vers l’extĂ©rieur du virage, d’oĂč lequalificatif de centrifuge, qui fuit le centre.

Mais ce n’est qu’un raccourci de calcul ! Il n’y a aucune force qui s’exerce sur le passager et qui le poussevers l’extĂ©rieur du virage. Au contraire, la rĂ©action du support sur lequel il est assis, la tension exercĂ©e par saceinture de sĂ©curitĂ©, sont des forces qui le ramĂšnent vers l’intĂ©rieur du virage, donc centripĂštes.

Mais comme le mouvement naturel du passager est le mouvement rectiligne et uniforme, il tend Ă  le conserver.Comme la voiture, elle, tourne, et que le passager continuerait volontiers Ă  aller tout droit, il se sent projetĂ©vers l’extĂ©rieur du virage.

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czakAnnexe B

Équadifs linĂ©aires d’ordre deux

I Équations diffĂ©rentielles linĂ©aires homogĂšnes du deuxiĂšme ordre

1 Forme générale

La forme gĂ©nĂ©rale d’une Ă©quation diffĂ©rentielle linĂ©aire homogĂšne du deuxiĂšme ordre vĂ©rifiĂ©e par x(t) est

x+1τx+ ω0

2 x = 0

oĂč τ (homogĂšne Ă  une durĂ©e) sera appelĂ©e constante de temps et ω0 (homogĂšne Ă  l’inverse d’une durĂ©e,souvent exprimĂ©e en radians par seconde) sera appelĂ©e pulsation propre. Dans la suite ces deux grandeursseront considĂ©rĂ©es comme des nombres rĂ©els positifs, ce qui est souvent le cas en physique.

Note : le terme homogĂšne signifie que le second membre de l’équation est nul. Si c’est un terme constantnon nul, on peut, par changement de variable x, se ramener Ă  une Ă©quation homogĂšne. On verra plus tard cequi se passe dans le cas oĂč il y a un terme variable.

2 Équation caractĂ©ristique

Les équations différentielles linéaires en général ont pour solution des fonctions exponentielles. On re-cherchera donc les solutions sous la forme

x(t) = A e r t

oĂč r est un nombre rĂ©el ou complexe (homogĂšne Ă  l’inverse d’une durĂ©e) dĂ©pendant de l’équation diffĂ©rentielleet A une amplitude non nulle homogĂšne Ă  x. En injectant cette solution dans l’équation diffĂ©rentielle, il vient

r2 A e r t +r

τA e r t + ω0

2 A e r t = 0

En divisant par A e r t, non nul, on obtient l’équation caractĂ©ristique vĂ©rifiĂ©e par r :

r2 +1τr + ω0

2 = 0

Cette équation du deuxiÚme degré admet divers régimes de solutions suivant le signe de son discriminant :

∆ =1τ2

− 4ω02

3 Forme canonique

Il arrive aussi que l’on mette les Ă©quations diffĂ©rentielles linĂ©aires du deuxiĂšme ordre sous leur forme ca-nonique, en introduisant un autre facteur nommĂ© facteur de qualitĂ© et notĂ© Q. Son expression est Q = ω0 τ(on verra pourquoi) et c’est un nombre positif sans dimension. L’équation diffĂ©rentielle devient alors

x+ω0

Qx+ ω0

2 x = 0 et l’équation caractĂ©ristique r2 +ω0

Qr + ω0

2 = 0

Le discriminant s’écrit alors ∆ =(ω0

Q

)2

− 4ω02 ou ∆ = ω0

2

(1

Q2− 4)

Dire que ∆ > 0 revient donc à dire que Q <12

. Cette grandeur Q est une mesure du taux d’amortissement

de l’oscillateur, et prendra du sens lors de l’étude des oscillateurs forcĂ©s.

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B. Équadifs linĂ©aires d’ordre deux Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

II Cas des régimes fortement amortis

1 Solution générale

Quand ∆ est strictement positif, c’est-Ă -dire1τ2

> 4ω02 ou ω0 <

12 τ

ou τ <1

2ω0

l’équation caractĂ©ristique admet deux racines rĂ©elles :

r1 =− 1τ

+√

∆

2et r2 =

− 1τ

−√

∆

2

qui s’écrivent aussi r1 = − 12 τ

+√

1(2 τ)2

− ω02 et r2 = − 1

2 τ−√

1(2 τ)2

− ω02

La solution de l’équation diffĂ©rentielle sera donc de la forme

x(t) = A1 e r1 t + A2 e r2 t

oĂč les constantes rĂ©elles A1 et A2 sont dĂ©terminĂ©es en gĂ©nĂ©ral par les conditions initiales du problĂšme physiqueconsidĂ©rĂ©, c’est-Ă -dire la donnĂ©e de x(0) et x(0).

En posant ÎČ =√

1(2 τ)2

− ω02, on peut Ă©crire aussi la solution de la maniĂšre suivante :

x(t) = e −t/(2 τ)(A1 e ÎČ t + A2 e −ÎČ t

)

de dĂ©rivĂ©e x(t) = e −t/(2 τ)

([− 1

2 τ+ ÎČ

]A1 e ÎČ t +

[− 1

2 τ− ÎČ

]A2 e −ÎČ t

)

Note : on peut aussi rĂ©Ă©crire ceci en utilisant le facteur de qualitĂ© Q avec τ =Qω0

et ÎČ = ω0

√1

4 Q2− 1.

2 Exemple

Mettons que l’on ait affaire Ă  un pendule Ă©lastique amorti avec un frottement visqueux de Stokes. Alorsx(t) est l’élongation du ressort. Mettons que le pendule soit Ă  l’instant initial Ă©cartĂ© de sa position d’équilibrede x0 positif et qu’il soit lĂąchĂ© sans vitesse initiale. Donc les conditions initiales s’écrivent x(0) = x0 et x(0) = 0.Compte tenu des formes Ă©crites prĂ©cĂ©demment, ceci donne

A1 + A2 = x0 et[− 1

2 τ+ ÎČ

]A1 +

[− 1

2 τ− ÎČ

]A2 = 0

La résolution de ce systÚme fournit ainsi A1 et A2 :

A1 =x0

2

(1 +

12ÎČ Ï„

)et A2 =

x0

2

(1 − 1

2ÎČ Ï„

)

D’oĂč x(t) =x0

2e −t/(2 τ)

([1 +

12ÎČ Ï„

]e ÎČ t +

[1 − 1

2ÎČ Ï„

]e −ÎČ t

)

Ceci peut aussi s’exprimer (mais ce n’est pas du tout obligĂ© !) Ă  l’aide des fonctions cosinus hyperbolique

ch u =e u + e −u

2et sinus hyperbolique sh u =

e u − e −u

2:

x(t) = x0 e −t/(2 τ)

(ch ÎČ t+

12ÎČ Ï„

sh ÎČ t

)

Ci-aprÚs, x(t) et la dérivée x(t) pour une telle situation, avec un facteur de qualité Q = 0,3.

t

x

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Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021 B. Équadifs linĂ©aires d’ordre deux

III RĂ©gime critique

Le rĂ©gime critique est obtenu pour ∆ = 0 ou Q = 1/2. L’équation caractĂ©ristique admet une racine double

r = − 12 τ

ou r = −ω0. Alors la solution gĂ©nĂ©rale est de la forme

x(t) = e −t/(2 τ) (A1 t+ A2)

Les constantes d’intĂ©gration A1 et A2 s’obtiennent Ă  l’aide des conditions initiales.Les courbes ressemblent beaucoup Ă  celles du rĂ©gime apĂ©riodique et, de plus, ce rĂ©gime est quasiment

impossible à observer en pratique (cependant il a une grande importance théorique et pratique).

IV Cas des régimes faiblement amortis (régimes pseudo-périodiques)

1 Solution générale

Quand ∆ est strictement nĂ©gatif, c’est-Ă -dire1τ2

< 4ω02 ou ω0 >

12 τ

ou τ >1

2ω0

l’équation caractĂ©ristique admet deux solutions complexes conjuguĂ©es

r1 =− 1τ

+ i√

−∆

2et r2 =

− 1τ

− i√

−∆

2

qui s’écrivent aussi r1 = − 12 τ

+ i√ω0

2 − 1(2 τ)2

et r2 = − 12 τ

− i√ω0

2 − 1(2 τ)2

En posant ωp =√ω0

2 − 1(2 τ)2

, la solution de l’équation diffĂ©rentielle sera donc de la forme

x(t) = e −t/(2 τ)(A1 e i ωp t + A2 e −i ωp t

)

oĂč les constantes A1 et A2 sont dĂ©terminĂ©es grĂące aux conditions initiales. Ces constantes sont a priori complexes.

2 CaractÚre réel de la solution générale

Contrairement aux apparences, les constantes A1 et A2 assureront nĂ©cessairement que x(t) soit une fonctionĂ  valeurs rĂ©elles. Pour en avoir le cƓur net, mettons que l’on dispose des conditions initiales, Ă  savoir de ladonnĂ©e de x(0), que l’on notera x0, et de la donnĂ©e de x(0), que l’on notera x0. Ces deux nombres sont rĂ©els.

DĂ©rivons d’abord x(t) pour obtenir x(t) :

x(t) = e −t/(2 τ)

(A1 e i ωp t

(− 1

2 τ+ iωp

)+ A2 e −i ωp t

(− 1

2 τ− iωp

))

Les conditions initiales x(0) = x0 et x(0) = x0 imposent donc

A1 + A2 = x0 et A1

(− 1

2 τ+ iωp

)+ A2

(− 1

2 τ− iωp

)= x0

On voit tout de suite que puisque A1 + A2 est un nombre réel, alors A1 et A2 sont forcément des complexesconjugués. La résolution de ce systÚme donne

A1 =x0

2+

12 iωp

(x0 +

x0

2 τ

)et A2 =

x0

2− 1

2 iωp

(x0 +

x0

2 τ

)

La solution peut donc s’écrire

x(t) = e −t/(2 τ)

([x0

2+

12 iωp

(x0 +

x0

2 τ

)]e i ωp t +

[x0

2− 1

2 iωp

(x0 +

x0

2 τ

)]e −i ωp t

)

En regroupant les termes, cela donne

x(t) = e −t/(2 τ)

(x0

e i ωp t + e −i ωp t

2+

1ωp

(x0 +

x0

2 τ

) e i ωp t − e −i ωp t

2 i

)

On reconnaĂźt ainsi les expressions complexes de cosωp t et sinωp t, ce qui donne finalement la fonctionrĂ©elle :

x(t) = e −t/(2 τ)

(x0 cosωp t+

(x0

ωp+

x0

2 τ ωp

)sinωp t

)

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B. Équadifs linĂ©aires d’ordre deux Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

3 Autres formes de la solution générale

Constatant ce qui précÚde, on peut également rechercher les solutions sous les formes équivalentes suivantes :

x(t) = e −t/(2 τ) (A cosωp t+ B sinωp t) ou x(t) = C e −t/(2 τ) cos(ωp t+ ϕ)

En effet, comme on l’a montrĂ© ci-dessus, on a directement A = x0 et B =x0

ωp+

x0

2 τ ωp.

Pour la deuxiĂšme forme, il faut remarquer que cos(ωp t+ ϕ) = cosωp t cosϕ− sinωp t sinϕ, ce qui donne

A = C cosϕ et B = −C sinϕ

ou, dans l’autre sens C =√

A2 + B2 et ϕ = Arctan−BA

si A 6= 0

En pratique, on fait Ă  chaque fois la recherche des constantes d’intĂ©gration sous l’une ou l’autre des troisformes possibles et on ne retient pas du tout la forme gĂ©nĂ©rale donnĂ©e Ă  la section prĂ©cĂ©dente.

Note : on peut aussi rĂ©Ă©crire tout ceci en utilisant le facteur de qualitĂ© Q avec τ =Qω0

et ωp = ω0

√1 − 1

4 Q2.

4 Exemple

En prenant l’exemple du pendule Ă©lastique amorti avec frottement visqueux, avec Q = 5, on obtient lescourbes d’élongation et de vitesse ci-aprĂšs.

t

x

t

v

5 Cas non amorti

Lorsque l’amortissement est nul ou nĂ©gligeable, l’équation diffĂ©rentielle devient x + ω02 x = 0, appelĂ©e

équation harmonique, dont la solution générale est

x(t) = A1 e i ω0 t + A2 e −i ω0 t ou x(t) = A cosω0 t+ B sinω0 t ou x(t) = C cos(ω0 t+ ϕ)

V Équation non homogùne

Soit une l’équation diffĂ©rentielle linĂ©aire d’ordre deux est non homogĂšne, de la forme x+1τx+ ω0

2 x = K.

On a vu ci-dessus comment traiter l’équation homogĂšne. Pour rĂ©soudre cette Ă©quation non-homogĂšne, ilsuffit d’ajouter Ă  la solution gĂ©nĂ©rale de l’équation homogĂšne (c’est-Ă -dire avant prise en compte des conditions

initiales) la solution particuliĂšre : xpart =Kω0

2. Il faut ensuite utiliser les conditions initiales.

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czakAnnexe C

Diffusion de particules

En complĂ©ment du chapitre sur la diffusion thermique, on va ici aborder la question de la diffusion departicules. Il s’agit d’étudier comment des particules sont diffusĂ©es Ă  travers un milieu sous l’effet de leuragitation thermique, entre autres. Le contexte peut ĂȘtre trĂšs variĂ© : diffusion d’un polluant Ă  travers un sol, devapeur d’eau dans l’air, d’un pigment dans un enduit, de dioxygĂšne dissous dans l’eau, etc.

I Équation de diffusion de particules

On n’abordera ici la question que de maniĂšre Ă©lĂ©mentaire, en une dimension cartĂ©sienne d’espace, repĂ©rĂ©epar la coordonnĂ©e x. Dans toute la suite, on utilisera les notations suivantes :

— la densitĂ© de particules n(x, t) en nombre de particules par mĂštre cube (attention, ce n’est pas unequantitĂ© de matiĂšre mĂȘme si l’usage fait qu’on utilise la mĂȘme notation) ;

— la densitĂ© de courant de particules dans le sens des x croissants jx(x, t), en nombre de particulesqui passent par mĂštre carrĂ© de surface Ă  travers laquelle elles passent et par seconde.

1 Équation de conservation

Soit un milieu de section S, à une dimension danslequel la densité de particules est inhomogÚne et danslequel ces particules se déplacent.

Considérons un systÚme infinitésimal constituépar une tranche entre x et x+ dx.

x

−→i

x x+ dx

Faisons un bilan de particules sur ce systĂšme entre la date t et la date t+ dt.Le volume du systĂšme Ă©tant S dx, le nombre de particules Ă  la date t dans le systĂšme est n(x, t) S dx ; le

nombre de particules Ă  t+ dt est n(x, t+ dt) S dx.Le nombre de particules qui entrent en x entre t et t+dt est jx(x, t) S dt ; le nombre de particules qui sortent

en x+ dx entre t et t+ dt est jx(x+ dx, t) S dt.Écrire la conservation du nombre de particules revient à dire que la variation du nombre de particules

contenues dans le systÚme est égale aux entrées moins les sorties, soit

n(x, t+ dt) S dx− n(x, t) S dx = jx(x, t) S dt− jx(x+ dx, t) S dt

En divisant par S dxdt, on reconnaĂźt les dĂ©rivĂ©es temporelle et spatiale et on obtient l’équation de conser-vation de particules suivante :

∂n

∂t= −∂jx

∂x

2 Loi de Fick

Comme la loi de Fourier relie la cause (inhomogĂ©nĂ©itĂ© de tempĂ©rature) Ă  la consĂ©quence (courant thermique),la loi de Fick relie l’inhomogĂ©nĂ©itĂ© de densitĂ© particulaire au courant de particules. Elle s’écrit, en une dimension :

jx = −D∂n

∂x

Le coefficient de diffusion D, en m2.s−1, est une caractĂ©ristique du type de particule et du type de milieu.Pour la diffusion d’un gaz dans un gaz, son ordre de grandeur est 10−5 m2.s−1, pour la diffusion d’un solutĂ©dans un liquide ce sera plutĂŽt 10−9 m2.s−1, pour la diffusion d’un solide dans un solide 10−30 m2.s−1.

Comme pour la loi de Fourier, le signe moins traduit l’irrĂ©versibilitĂ© du processus d’homogĂ©nĂ©isation.

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C. Diffusion de particules Stanislas Antczak – ÉNSAL, DCAI2 2020-2021

3 Équation de diffusion

On a∂n

∂t= −∂jx

∂xet jx = −D

∂n

∂xd’oĂč

∂n

∂t= −

∂

(−D

∂n

∂x

)

∂x

d’oĂč l’équation de diffusion∂n

∂t= D

∂2n

∂x2

En régime permanent, cela donned2n

dx2= 0, donc n est une fonction affine de x.

II Exemple : Ă©vaporation

1 ÉnoncĂ©

Un tube initialement rempli d’une hauteur h0 = 15 cm d’eau a une hauteur totale L = 20 cm.DĂ©terminer la durĂ©e nĂ©cessaire Ă  l’évaporation de toute l’eau.DonnĂ©es : masse molaire de l’eau M = 18,0 g.mol−1 ; masse volumique de l’eau ρ = 1 000 kg.m−3 ; co-

efficient de diffusion de la vapeur d’eau dans l’air à 20 C : D = 2,6 × 10−5 m2.s−1. La pression de vapeursaturante Ps de la vapeur d’eau à 20 C est Ps = 23,4 hPa : c’est la pression de la vapeur d’eau au voisinage dela surface de l’eau liquide. La constante d’Avogadro est NA = 6,022 × 1023 mol−1, la constante des gaz parfaitsR = 8,314 J.K−1.mol−1.

2 RĂ©solution

Appelons h(t) la hauteur d’eau dans le tube.La densitĂ© volumique de particules de vapeur d’eau dans l’air surmontant le liquide dans le

tube est notĂ©e n(z, t), oĂč z est un axe vertical ascendant d’origine le bas du tube.Supposons que la convection en haut du tube fait que la vapeur est chassĂ©e. On a donc en

permanence n(L) = 0 m−3.0

h(t)

Lz

En supposant que la durĂ©e caractĂ©ristique de diffusion de particules est courte devant la durĂ©e caractĂ©ristiquede la variation de la hauteur h, on peut dire qu’un rĂ©gime quasi-permanent est Ă©tabli. On peut donc dire quen est indĂ©pendant du temps, donc n(z) = a z + b, avec n(L) = 0, ce qui donne n(z) = a (z − L). Le coefficient adĂ©pend lentement du temps.

Au voisinage de h, la pression de vapeur d’eau dans le gaz est Ă©gale Ă  Ps. On peut donc Ă©crire que

Ps =n(h) R T

NAoĂč NA est la constante d’Avogadro

Cela donne n(h) =Ps NA

R T= a (h− L) d’oĂč a =

Ps NA

R T (h− L), puis n(z) =

Ps NA

R Tz − Lh− L

Le flux sortant de particules est j = −D S∂n

∂zd’aprùs la loi de Fick, avec S la section du tube. On obtient

j = −D SPs NA

R T1

h− L

Ce flux est Ă©gal Ă dNdt

, oĂč dN est le nombre de particule s’évaporant pendant dt. On peut Ă©crire

dN = −S dh ρNA

Mce qui donne finalement −D S

Ps NA

R T1

h− L= −S ρNA

Mdhdt

Cela donnedhdt

(h− L) =D M Ps

ρR Tqui s’intĂšgre en

12h2 − Lh =

D M Ps

ρR Tt+

12h0

2 − Lh0

La durĂ©e tf d’évaporation totale s’obtient pour h = 0 m, ce qui donne

tf =ρR T

D M Ps

(Lh0 − 1

2h0

2

)

Le calcul donne tf = 4,2 × 107 s, soit prùs de cinq cents jours.

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Alphabet grec

Minuscule Majuscule Équivalent français Nom Utilisation usuelle

α A a alpha angle, 42He, nombre

ÎČ B b bĂȘta angle, particules, nombre

Îł Γ g gamma angle, conductivitĂ©, accĂ©lĂ©ration, nombre

ή ∆ d delta distance, variation

Δ E é epsilon petite quantité, distance

ζ Z z dzéta petite quantité

η H Ăš ĂȘta rendement, quotient, petite quantitĂ©

Ξ Θ th thĂȘta angle, tempĂ©rature en C

Îč I i iota

Îș K k kappa

λ Λ l lambda longueur d’onde, probabilitĂ©, conductivitĂ©

” M m mu micro-, masse volumique...

Îœ N n nu frĂ©quence

Ο Ξ x ksi petite quantitĂ©, avancement

o O o omicron

π Π p pi 3,14..., produit, poussĂ©e d’ArchimĂšde (maj.)

ρ P r rhĂŽ masse volumique, rĂ©sistivitĂ©

σ, ς ÎŁ s sigma conductivitĂ©, somme (maj.)

τ T t tau durĂ©e, quotient, taux

υ ΄ u upsilon

φ, ϕ Ί f phi angle, phase, flux (maj.)

χ X kh chi ou khi Ă©lectronĂ©gativitĂ©, susceptibilitĂ© magnĂ©tique

ψ Κ ps psi angle, phase

ω Ω o omĂ©ga vitesse angulaire, pulsation, Ohm (maj.)

Six dimensions de base du systĂšme international d’unitĂ©s

Grandeur Longueur Masse Durée Intensité* Température Quantité de matiÚre

Notation de la dimension L M T I Θ n

Unité internationale m kg s A K mol

* IntensitĂ© est lĂ  pour intensitĂ© d’un courant Ă©lectrique

Préfixes à connaßtre

Nom déca hecto kilo méga giga téra déci centi milli micro nano pico

Symbole da h k M G T d c m ” n p

Valeur 101 102 103 106 109 1012 10−1 10−2 10−3 10−6 10−9 10−12

De rayon R...

PĂ©rimĂštre du cercle Aire du disque Aire de la sphĂšre Volume de la boule

2πR πR2 4πR2 43πR3

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« Il faut que les formes qui dessineront l’ouvrage expriment le cheminement des efforts, la façon dont les

charges – qui sont considĂ©rables – passent du tablier dans les piles et les fondations, en passant, quand la

portĂ©e l’exige, par des cĂąbles ou des haubans.

« La fantaisie gratuite doit ĂȘtre proscrite, de mĂȘme que les formes qui se justifieraient par des discours

ronflants. L’élĂ©gance doit venir de la structure elle-mĂȘme, de la façon dont les efforts ont Ă©tĂ© organisĂ©s,

dominĂ©s, canalisĂ©s. La beautĂ© d’un pont vient de l’évidence de son apparente simplicitĂ©. »

Michel Virlogeux

Huffington post, « Notre ancĂȘtre le Pont du Gard », octobre 2013

Un gros résonateur mécanique, le viaduc de Millau, par Michel Virlogeux et Norman Foster, 2004Photo C. Ursini