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ORIGINEET SIGNIFICATION DU SERPENT BICEPHALE BAMOUN

LE ROYAUME BAMOUN

UN SEUL PEUPLE, UNE SEULE LANGUE, UN SEUL TRONE

DEVISE: Honneur Travail PatrieLes origines du peuple Bamoun

Le pays Bamoun est une grande fdration de peuples qui a forg son unit au cours des sicles .Deux cent ethnies, les Te, qui soumises par la ruse ou la force sont devenus Bamoun, parlant une seule langue. Les Bamoun sont dirigs par un Roi, membre de la dynastie de Nchare Yen venue de Rifum ( Mbankim ) il y a sept sicles.

Les croyances religieuse en vigueur dans cette rgion sont lislam,,le christianisme, et un fond ancestral de religion que les monothistes qualifient de paganisme ou de culte de crnes. Lactuel territoire des Bamoun a t occup par les immigrs Tikar en plusieurs tapes.

On suppose que 200 300 personnes, femmes et enfants compris, ont franchis le fleuve la suite du prince Nchare. Celui-ci soumit quelques sept principauts avant de stablir dans un premier temps Njimom. LEtat Bamoun y est proclam et Djimom devient la premire capital du royaume.

Le pacte fondamental scell sous larbre, Sp au lieu dit Smba Ngo stipule que:

L Etat Bamoun est n et Nchare en est le roi. Il dsignera librement son hritier parmi ses fils.

Les sept compagnons Kom (Nkom au singulier), cosignataires sont les conseillers intronisateurs de Roi, chargs de garder la loi fondamentale de ltat et de veiller son application. Leur fonction est hrditaire et ils sont autonomes. Ils ont le privilge de se donner la mort qils sont condamns la peine capitale par la justice pour haute trahison, par exemple.,

De Djimom, Nchare conquiert une dizaine dautres ethnies et tablie sa nouvelle capital Foumban aprs y avoir vaincu les Pa Mben quil rinstalle dans un quartier de la ville

( Mamben). Le royaume a alors une dimension presque circulaire dont le diamtre est de 30 Km environ entre Djimom et Kundm. On croit que la population se situe autour de 25 000 mes.

Quand Mboumbouo Mand devint le onzime monarque vers la fin du XVIIIe sicle il entreprend de grandes conqutes aux frontires naturelles du Mbam, de la Map et du Noun. Le territoire est multipli par quatre.

La population a plus que doubl. On valuait la population Bamoun 60 000 habitants au dbut du sicle pour une superficie de 7 700 Km2 environ.

Ce royaume est constitu dun haut plateau (700m) louest, surmont de trois massifs aligns Mbapit, Nkogham et Mbam (2200. m) et dune plaine encaisse au pied de la falaise lEst de Foumban; cette plaine longe la rive du Mbam jusquau point de confluence avec le Noun prs de Bafia.

SA. Dr NJI NJIASSE NJOYA

ADMINISTRATION TRADITIONNELE ET ORGANISATION

DE LA SOCIETE BAMOUN

A premire vue, lorganisation de la socit Bamoun donne limpression dtre pyramidale et complexe. La multiplicit des lignes hirarchiques entre le sommet de la pyramide et la base laisse penser une inextricable toile, difficile drouler et pntrer. En ralit il nen est rien.

Si leffectivit du pouvoir est dtenue par le Mfon ( roi ), il y a au-del, un agencement de lautorit hirarchique en sous-ensembles concentriques de responsabilit qui fait que tout le monde participe lexercice du pouvoir.

Il sagit donc dun pouvoir communuel anim par diffrents acteurs (nobles ou notabilits ) qui reprsentent autant de centres de dcision. Les fonctions de chacun sont prcises, ses relations avec les autres galement. Cette rpartition des rles est ncessaire afin de maintenir la dynamique indispensable lquilibre sociale, avec comme point de focalisation, la primaut du Roi.

NJI MOULIOM Adamou

COMMENT NSHARE ORGANISA LA SUCCESSION ROYALE

Les incertitudes du prsent font ressusciter lhistoire et en particulier lhistoire des homes qui nous ont prcds. Lhistoire ne dit peut-tre pas o nous allons, mais elle indique do nous sommes partis et le cheminement suivi. Elle donne cet effet des repres et aide mieux comprendre les hommes afin dviter toute confusions, les vnements et respecter les lois prtablies.

Nchare Yn venu de Rifum en 1394 ordonne que la succession royale soit choisi dans sa famille. Seule la famille paternelle est digne de rgner. lhritier du roi quelques soient les circonstances ne doit jamais sortir ni de la famille des kom, ni des chefs vassaux, ni de la famille des kom sh sht, de la famille des gens du roi, ni dune famille trangre. Cette organisation successorale tait mise sur pied par Nchare parce quil craignait que lun des descendants parvenu au pouvoir nabandonnt les coutumes des Bamoun venues de Rifum pour prendre celle de sa famille maternelle. Cette famille pouvait se venger contre les Bamoun qui autrefois avaient vaincu leurs ascendants. Cette organisation na pas failli jusquau roi Mbiekouo. Aprs sa mort, NGOUHOUO profita des troubles qui svissaient dans le royaume usurpa le trne. Or NGOUHOUO avait t grand serviteur du Roi MBOUEMBOUE.

Il ntait pas prince du sang ni apparent la famille royale.

Ctait un vritable esclave.

NSANGOU, fils de NGOUNGOURE et neveu du roi MBOUEMBOUE se rvolta, guerroya contre NGOUHOUO et hrita du trne des roi Bamoun.

Depuis cette tragdie, aucun roi na eu ni son frre, ni un esclave pour lui succder.

Issah VESSAH NJOYA

LA DYNASTIE DU ROYAUME BAMOUNNNOMS DES ROISREGNE

1erNCHARE YEN1394 - 1418

2meNGOUOPOU1418 - 1461

3meMONJOU1461 1498

4meMENGAP1498 1519

5meNGOUH I1519 1544

6meFIFEN1544 1568

7meNGOUH II1568 1590

8meNGAPNA1590 1629

9meNGOULOURE1629 1672

10meKOUOTOU1672 1757

11meMBOUOMBOUO1757 1814

12meGBETKOM1814 1817

13meMBIEKOUO1817 1818

14meNGOUHOUO1818 1863

15meNGOUNGOURE1863 (30 minutes )

16meNSANGOU1863 1889

17meNJOYA1889 1933

18meNJIMOLUH NJOYA1933 1992

19meMBOMBO NJOYA1992

LES RESPONSABLES DU GOUVERNEMENT ROYAL BAMOUNTITRES NOBILAIRESTRADUCTION LITTERALEROLES OU FONCTIONSNOMINATIONS

ET SUCCESSIONS

MFON

KOM

NAFOM

NJI NGBETGNI

POM MAFON

NJI FON FON

TITA NFON

TITA NGU

TUPANKA

KOM SHU MSHUT

MANSHUT

MFONTUE

SHUNSHUT

KPENRoi, Sultan

Ministre (co-fondateur)

Mre du roi ou reine mre

Nji adjoint

Frre ou sur

Nji des rois

Pre du roi

Pre du pays

Tte de Panka

Compagnon gardien du palais

Grand du palais

Roi soumis

Gardien du palais

Esclave Souverain bamoun

Conseillers intronisateurs

Equilibre du pouvoir

Vice-roi

Utrin du roi

Premier Ministre

-

Chef de la justice

Chef de larme royale

Conseiller du roi

Personnalit du royaume

Chefs Vassaux

Divers services

Serviteur Charge hrditaire

Nomm, puis hrditaire

Nomm

Hrditaire

Nomm

Nomm

Nomm

Nomm

Nomm

Hrditaire

Nomm

Hrditaire

Hrditaire

Hrditaire

SYMBOLES ET ARMOIRIES

ORIGINE ET SIGNIFICATION DU SERPENT BICEPHALE BAMOUN

Des rumeurs malveillantes ont accrdit lide que les Bamoun sont reprsents par le symbole du serpent deux ttes parce quils sont particulirement faux et tiennent le double langage. On ignore la source exacte de cette explication qui, srieusement, ernit limage de marque du peuple Bamoun. Il faut dire que certains Bamoun peuvent avoir contribu rependre cette explication fallacieuse du symbole du serpent bicphale.

Certes, les traditionalistes locaux se sont efforcs de rtablir la vrit depuis des annes. Des intellectuels comme Tita Isaac PARe ont aussi tent de restituer lorigine exacte du symbole du serpent bicphale.

Nous allons retracer lorigine du serpent Bamoun une fois de plus pour nos lecteurs.

En effet, le serpent bicphale trouve naissance de la guerre de MAPOU qui a lieu vers le dbut du XIX sicle entre le roi MBUEMBUE dune part et les POU de lautre qui occupaient toute la zone situe entre le centre commercial de Malentuen et la rive droite du fleuve Mbam jusqu Ripa dans la rgion qui ferait face la ville dite Ngamb Tikar.

Les Bamoun se battaient contre les POU depuis quelques annes. Mais ceux-ci rsistaient farouchement. De plus, ils disposaient dun monstre effrayant conu pour semer la terreur dans le camp adverse chaque fois que ces envahisseurs acculaient les autochtones dans leur dernier retranchement. Le monstre tait appel Snumpt (haut jusqu mordre le ciel). Comme son nom lindique, il sagissait dun reptile artificiel gant quon utilisait de telle sorte quil passait la tte au del des branches pour descendre menacer les guerriers Bamoun.

Comme on peut limaginer, la bte des POU les sauva dune dbcle plusieurs reprises. Mais un jour, MANCHOU, le serviteur du roi de MAPOU qui avait conu lengin infernal fut svrement rprimand par son roi cause dune vague histoire de repas au palais.

MANCHOU, vex et bris dans son amour propre fit dfection et passa un jour dans sans le camp du roi MBUEMBUE a qui il dvoila le secret du Snumpt et lui fit la dmonstration devant les guerriers au palais de Foumban.

Lanne suivante, quand les pluies cessrent, le Roi MBUEMBUE repris sa campagne contre les MAPOU. Cette fois-ci aucun attaquant Bamoun ne recula quand on sortit le Snumpt. Les POU furent vaincus. Comme rcompense, MANCHOU devint un grand notable du palais Bamoun. Le roi MBUEMBUE linstalla au quartier MANKA a quelques cent mtres de lactuel site de lhtel Beauregard. Chaque fois que le roi nomme un nouveau Tupnka, chef de larme traditionnelle, cest chez MANCHOU quon le conduit pour faire la fte et offrir un grand festin la population. Le nom de MANCHOU fut aussi introduit dans la musique de guerre dite MBANSIE dont les cloches" parlent" en ces termes MANCHOU fe Nguon ne? MANCHOU de la campagne".

Au moment o les MAPOU taient sur le point de perdre cette guerre, on vint annoncer au roi MBUEMBUE que dautres peuples lavaient attaqu sur la frontire Ouest au bord du NOUN. Il sagissait des Mgbtnka appuys par les Mre. Le roi envoya un contingent de ce ct-l pour stabiliser la situation. Quand in battit le roi Pou qui traversa le Mbam dans une pirogue pour sinstaller au del de la rive gauche, le Roi se porta sur les bords du Noun avec le gros des forces et il battit lalliance Mgbetnka et Mre. Ceci donna naissance au proverbe Bamoun qui dit Mgbtnka ka f nz Mre" (les deux peuples qui furent vaincu)"

Cest la suite de cette double victoire que le roi Mbuembue eut lide de clbrer son triomphe par un symbole qui reprsenterait sa double victoire.

Nous pensons que le monstre reptile de Snumpt inspira lide dun serpent bicphale plutt que dun lion ou dune panthre deux ttes.

On sculpta dsormais ce symbole sur les lits, les siges et dautres objets royaux exclusivement. A notre avis ce serpent ntait initialement que le symbole dune seule personne, le roi des Bamoun et non de toute la population. Par ailleurs, si quelquun dautre samuse porter ce symbole sur une de ses objets il courait le risque dtre condamn mort.

Le serpent bicphale est le symbole de la double puissance du roi MBUEMBUE. Toute autre interprtation de ce signe est fausse et mal venue.

SA. Dr NJIASSE NJOYA

LE NKINDI

Le NKINDI est un grand tambour dappel de forme cylindrique. Il a une envergure de 6 mtres et un diamtre de 1,50 m. environ.

Lorsque le roi fait frapper le NKINDI, cest convoquer ses sujets pour leur dire de se prparer pour la campagne arme. Les gens prvoient des produits quil consommeront au cours de la guerre: farine de mas, bananes sches (mbguom) et ptes de toutes sortes.

Il nexiste quun seul NKINDI dans le royaume bamoun. Ce sont des enfants qui jouent de ce tambour avec des pierres.

Huit jeunes gens dsigns frappent ce tambour avant le lever du jour. Les guerriers affluent vers le palais ds quils entendent lappel du NKINDI et ils se massent par quartier en un grand arc de cercle autour de lentre principale du palais pour attendre le roi. Celui-ci sort plus tard, suivi par de nombreux guerriers arms jusquaux dents. Les prix reines dites NEH MGBIEFON cheftaines du harem se tiennent aux cts du roi selon leur origine gographique (les trois Reines habitant laile Nord du palais la gauche du roi et les trois de laile sud la droite du souverain).

La cloche de guerre MUNJEMDU est porte devant le roi par un notable. Lorsque le roi sort du palais, les troupes des 8 quartiers de Foumban viennent tour de rle lui prsenter les armes dans lordre suivant:

1- Quartier NUIYOUOM

2- Quartier MANKA

3- Quartier MFENTAIN

4- Quartier MAMBEN

5- Quartier NJINKA

6- Quartier NJINTUT

7- Quartier NKOUNGA

8- Quartier NJISSE

Aprs la revue des troupes, le roi entonne le chant de guerre puis il sonne le cloche MUNJEMDU. Les guerriers poussent des cris et heurtent leurs machettes pour mimer le combat. Il arrive aussi que le mme jour les bamoum chantent aussi NGU PA MBAM (NGU des gens de NDITAM), leurs frres partis de RIFUM en mme temps que le fondateur du royaume bamoum.

LECRITURE SH-MOM DES BAMOUN

Entre Culture et Mythe Incontestablement, lcriture Sh-mom demeure la manifestation la plus clatante et la plus extraordinaire de la culture Bamoun.

En effet, et bien que jalonne de nombreux symboles forts, lHistoire du peuple Bamoun a, grce lcriture invente par le roi Njoya, acquis une aura et clat qui en font lune des plus vivantes et des plus prestigieuses de lhistoire de notre pays.

En ralit, le Roi Njoya avait voulu riger la culture Bamoun en une donne qui simpose par elle-mme avec la force de ses ralisations et qui, au-del de lespace et par-del le temps, sillustre comme lment de la civilisation universelle. Lcriture quil a invente allait savrer tre une des manifestations majeures de sa grande gnrosit intellectuelle.

De ce point de vue, Njoya, incontestablement, fut un grand homme, affichant la face du monde, son intelligence et sa grande crativit.

De ce fait, ce qui impressionnait le plus chez Njoya, ctait son imagination fertile. Son propre systme dcriture qui avait pris naissance avant larrive des Allemands, fit dautant plus de sensation que lon ne connaissait, au Sud du Sahara, que trs peu de peuples ayant conu un systme approchant.

On doit Bernard Struck le tmoignage ci-aprs paru en 1908 dans le Journal Globus: Njoya fut sans doute un des Africains de lOuest les plus intelligents et les plus nergiques; de mme, son criture quil a invente symbolise-t-elle lvolution spirituelle du pays Bamoun.

Pareil hommage, de la bouche de lautorit coloniale, dordinaire peu incliner unetelle loge pour les valeurs culturelles des peuples domins, ne peut que conforter dans lide de la grandeur de luvre de Njoya.

Cest dire galement combien cette invention fut accueillie en son temps comme un vnement culturel majeur, dont la contribution fut dun rapport hautement significatif et positif lavnement de la civilisation universelle.

Ici, lcriture cesse dtre culture. Elle devient mythe, la fois comme mode dorganisation de la socit; ensuite comme moyen de communication, voire de communion; enfin comme facteur vital de prennisation des modles culturels et philosophiques propres au peuple Bamoun.

Dans sa fonction ducative et pdagogique, lcriture simpose comme socle unificateur dune socit Bamoun, en qute dune identit, tiraille entre linfluence de la culture originaire Tikar, et les apports des coutumes locales demprunt hrites des populations soumises.

Le Sh-mon se place donc entre culture et mythe.

Culture dun peuple la recherche dun mythe; mythe dun homme fidle une culture et son peuple, et, tout entier engag la promotion dun idal inspir des pures traditions du terroir.

Telle fut luvre de Njoya, Roi crateur dun devenir, et mme dun avenir pour les seins.

ET SI LE SH MOM SORTAIT DU MUSEE

Pour rpondre cette proccupation, il faut dabord connatre ce quest le Sh Mom, sa gense, son volution, pourquoi il est entr au muse, quels efforts ont dj t fournis pour ly sortir. Malgr ces efforts, pourquoi reste t-il dans le Muse et quelle stratgie faut il finalement adopter?

Le Sh-Mom est la fois une criture et une langue invente par le roi NJOYA en 1896. Dabord une criture pour conserver lhistoire, les cultures, les us et coutumes de son royaume qui perdaient progressivement sa substance initiale par le systme de tradition orale. Une langue pour tenter de substituer le Sh-Pamben langue du peuple Mbn conquit en 1394 par le roi NCHARE YEN, fondateur de la dynastie.

Le roi Njoya se dit continuer utiliser cette langue serait rester sous la domination linguistique dun peuple qui pourtant a t militairement ou diplomatiquement soumis.

Crer une langue en substitution du Sh Pamben serait donc enfin une victoire ou une autonomie linguistique et une soumission totale du peuple Mbn; voil les motivations de la cration de la langue Sh - Mom par le roi NJOYA.

En 1896, le roi NJOYA met sur pied un systme dalphabet compos de 510 signes qui sont des pictogrammes ( sorte de dessins significatifs qui pourraient soit dire un mot ou une expression). Quelques annes aprs NJOYA entreprend une srie de signification de son alphabet. Passant 70 signes composs de 5 voyelles et des phonmes syllabiques.

Il faut rappeler que ces phnomnes taient obtenus sur la base de la langue Sh - pambn et du Sh Mom, lorsque le Roi a eu contact avec les autres langues trangres. Les phnomnes de son alphabet tait devenu insuffisant pour faire de son criture une criture universelle. Cest alors quil continua analyser et tudier son systme dcriture. Il a donc jet la base dune grammaire qui devrait lui permettre dobtenir dautres phonmes et reprsenter des sons nouvellement dcouverts dans dautres langues. Cette base de grammaire comporte tous les lments qui peuvent permettre toutes les gnrations de dvelopper lcriture au fur et mesure quelles sont en contact avec de nouvelles langues et qui prsentent des sons nouveaux.

La plupart des langues africaines sont des langues ton. La grammaire de Njoya tient compte de tout cela. Des accents et des signes ont t cres pour marquer les diffrentes intonations

( Haut, bas modul haut-bas, modul bas-haut etc.). Sans hsitation, nous pouvons confirmer que cette criture est scientifique.

La langue Sh-Mom quant elle a t un certain moment donne vivante et utilise par une grande partie de la population entre 1912 et 1914. Njoya avait donc cr sur ltendu du royaume 48 coles et avait amorc une espce de colonisation en instaurant dautres coles dans les rgions Bamilks avec une inspection scolaire Ban dans le Haut-Nkam. Cest cette sorte de colonisation qui, partir de 1920 commence inquiter ladministration coloniale Franaise. Aussi faut-il savoir que laction coloniale qui passait par les coles tait un peu compromise par celle de Njoya, au dtriment des coles franaises. Ladministration franaise ferma donc les portes toutes les coles de Njoya et interdit lenseignement du Sh Mom sur toute ltendue du territoire. Voil comment le Sh Mom est entr dans le muse.

Le roi Njoya meurt en 1933.Son successeur le Sultan NJIMOLUH NJOYA Seidou ne croise pas les bras. Il fera enseigner clandestinement le Sh-Mom dans lenceinte du palais royal aux notables, aux princes et aux serviteurs.

En 1978, un groupe dlves du Lyce de Foumban contactera le Sultan et manifestera son dsir dapprendre le Sh-Mom. Une confrence fut organise cet effet et a donn naissance une association post et priscolaire dnomme Club Sh-Mom dont le but principal tait lapprentissage et la vulgarisation de lcriture et de la langue Sh-Mom.Le Club a bien fonctionn jusqu la mort du Sultan NJIMOLUH Sidou.

A travers ce Club, un certain nombre de jeunes parmi les quels lactuel Directeur de lEcole a t form. Le vritable problme actuellement est celui de la continuit. Tous ceux qui viennent apprendre le Sh-Mom ( membre du Club Sh-Mom ) sont des lves.

Aprs lobtention du Baccalaurat, ils quittent la ville Lon ne sait plus ce quils deviennent Yaound, Douala ou ailleurs. Ceux parmi eux qui ont tent dinstaurer lenseignement du Sh-Mom au sein de la communaut Bamoun de leur ville se plaignent de ne rencontrer le soutien de personne.

S.M le Sultan Ibrahim MBOMBO NJOYA a le souci de rhabiliter lcriture. Dj il a construit un btiment ultramoderne qui sert dcole de Sh-Mom. Il reste intresser les Bamoun cela. En suite, il amorc des dmarches pour avoir une autorisation denseigner le Sh-Mom dans les coles Si cette autorisation est acquise, le Sh-Mom sera t-il enseign dans les coles et par quI? Le problme trs urgent actuellement est celui de la formation des formateurs.

La Direction de lcole Sh-Mom propose donc dans un premier temps que chaque village du Noun envoie deux trois personnes en formation la maison de la culture du Palais des roi Bamoun. Ces personnes aprs leur formation rentreront enseigner dans leurs villages respectifs.

Diverses propositions peut-tre beaucoup plus concrtes sont faites loccasion des rencontres et changes afin que tout le monde prenne conscience de cette grande richesse culturelle.

NCHARE Oumarou

RYTHMES ET GENRES DU ROYAUME BAMOUN

Un fond musical riche

Dans les formes visibles et audibles de la culture du peuple bamoun, la musique est le registre le plus prsent car toujours plaisant, lart le plus pratique par profession ou par tradition. Elle est consolatrice en temps de tristesse et dlictueuse en temps de joie.

Par les chants, elle est prsente partout: la rivire, au champ, au mariage ou mme aux funrailles.

Dans la tradition Bamoun, la musique est dinspiration populaire, donc anonyme. Il ny a pas de droit dauteur, mais de patrimoine collectif lgu et excute avec toujours le souci dexactitude dans le texte, le son et le rythme.

Plus quune tradition, elle est le ferment de prennisation de la sagesse. Parfois musique de classe ou de caste, elle est toujours musique de circonstance. Le Nguri par exemple est la musique de la socit des princes et traduit la noblesse de sang, le Mbansi, celle de serviteurs du roi.

En plus des musiques rserves, il existe une multitude de musique populaire, mais toujours lies aux quartiers ou aux villages. Kurun est ladresse du quartier Nkunga, Kpalm laffaire le nfetin, Mesh la fiert de Maktam.

Dune faon gnrale, le fond musical Bamoun est trs riche. Il compte plus dun centaine de rythmes qui hlas se meurent faute dexploitation.

En voici du reste la liste pas exhaustive des musique Bamoun identifies jusquici Par Le Prince NJI GNAMBI NFOUAPON YAYAdu Palais des Rois Bamoun:

1.Nsoro24.Ngou feyouom47.Kamna ai vm pagbaja70.Nkamkou

2.Youop25.Mbadap48.S71.Rigoum

3.Nguri26.Bel ou Belkup49.Ngacha72.Latuen

4.Nbansi27.Megnawa50.Nvuegnam73.Jognem nji pepouna

5.Ngb28.Nguba Nji monti51.Njamari74.Njimagoum Paju fopou

6.Patmbuo29.Medu gbara52.Mekuen75.Nfegui fopalap

7.Wm30.Kna53.Nkbum76.Nun

8.Nja tum-tum31.Ngg54.Yaya77.Ntamchich

9.Mutgu32.Nfu55.Ngba ou mapu78.Pkfon

10.Mufongnam33.Mechep56.Moki79.Kmdap

11.Ykue34.Nguassa57.Ndumj80.Gwamaki fejenkouet Magba

12.Moki35.Ton des pitme et des passoure58.Mechago81.Kyou

13.Ndang36.Ngouba baju tikar59.Nkuegnamsi82.Sri

14.Monguom ou Nk37.Nbadap60.Nbaji83.Majon

15.Pechala38.Mebwum61.Ngbayi84.Ngi de ferik

16.Ngbam39.Ngmamdu62.Kloh85Nchen

17.Nguen40.Kpamum63.Gaahoum86.Mikep

18.Nke Vht41.Nkrm64.Nbutt87.Ntera

19.Latie de magbasa42.Mumpajuom65.Nsisen88.Mfonyom

20.Babaru43.Chanson des pasariki66.Vum paguren89.Ntentie

21.Ngh44.Madu67.Lya rifum

22.Fokgni45.Claw ladiem68.Kmuom

23.Njiemessari46.Medou gbara69.Nbene

PRESENTATION DE QUELQUES RYTHMES

MEDU GBARA

CHant de la jeunesse, sobre par sa partie instrumentale constitue (Mvet: sorte de guitare des potes Bamoun) dune raclette et dun hochet. Cest la chanson populaire par excellence, accessible a tous, elle est aussi la plus dynamique, car cest elle qui offre le rpertoire le plus vari. dans la socit Bamoun ancienne.

Avant la dcouverte de lcriture, ces chants populaires constituaient les lments fondamentaux de lducation parce quil taient les plus riches. On y trouvaient des lments dhistoire, des information politiques et toutes sortes dinformation traitant de la vie sociale et quotidienne.

Le Prince NJI GNAMBI NFOUAPON YAYA

ME NSUT RO LUM NJA

Le chant Me nsut ro- lum - Njanous laisse au centre de son histoire. Le 11me roi des Bamoun Mbouombouo de son vrai nom Monfpa stait rendu en guerre contre les Bangurn (un village situe 50 km de Foumban). Les combats furent si rudes que le roi battit en retrait

Apres mures rflexions, le roi Mbouombouo fit battre le grand tambour de rassemblement

NKINDI.Lorsque les combattants Bamoun furent rassembls en bataillon la grande cour du palais, le roi leur annona encore la guerre contre les Bangurn car guerrier de sang, il nacceptait pas de pareil forfait.

Las et inquiet parce quils savaient que les bagurn taient des braves guerriers, les Bamoun hsitaient suivre leur monarque. Alors, le roi ordonna que tous ceux qui ne participeront pas cette expdition seront jugs et punis par le Mutngu.( socit secrte de la justice Bamoun).

Arrivs sur le champs de bataille, les hsitations dattaques se firent sentir et le roi convoquant secrtement Ndam Nkam-Nkam ( le joueur de Munjem ndu ( double cloche de guerre) et lui dit: tu profiteras de la nuit pour aller te cacher au milieu du village Bagurn cest - - dire dans le camp adverse; puis au lever du jour tu sonnera le Munjemndu a partir de ta cachette.

Le lendemain heure convenue Ndam Nkam-Nkam joua linstrument de guerre. Entre temps le roi MBOUOMBOUO stait aussi trouv une cachette sans que ses combattants ne sachent; lorsquil entendirent le son de la cloche, ils saffolrent et crurent que le roi tait dj entrain de combattre les Bangurn tout seul. Les Bangurn aussi pensrent quils taient dj encercls par lennemi; pris de panique, ils levrent pieds et senfuirent. Pendant ce temps, les Bamoun les poursuivirent, les turent et finalement remportrent la victoire.

Tout en combattant, le roi entonna cette chanson pour encourager ses combattants:

ME NSUT RO LUM NJA mot mot signifie:livre, feu de brousse, Nja ( lan ) sorte dantilope gant grand comme un cheval .

En dautres termes, le livre selon la tradition bamoun est un animal trs intelligent que les bamoun considrent comme le roi des animaux cause de sa sagesse.

Nja (lan) est aussi un animal trs puissant, fort et intelligent aussi parce que quand les chasseurs mettent une brousse feu, ou quand il est bless, il se couche parfois et fait le mort jusqu' ce que le chasseur imprudent sapproche et dun coup de patte ou de corne lventre.

Dans ce rcit, le roi Mbouombouo est considr comme le livre ( animal intelligent) parce quil avait eu lintelligence de se retirer quand il avait compris quil ne vaincrait pas les Bangurn .

Il est aussi vu comme llan ( puissant et intelligence) parce quil a mri son ide pendant deux ans et surprend enfin lennemi qui le croyait dj battu. Il a ainsi vaincu les Bangurn grce la ruse et la force .

NB: Seul le roi des Bamoun entonne cette chanson et sonne enfin le Munjemndu qui parle aussi ceux qui savent lcouter.

Zakariaou NGOUCHEME NSANGOU


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