Franço is Tison
É CHAN T ILL ON GRAT UIT
N E PE UT Ê TRE VE N DU
mai 2015
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J’ai sous les yeux une petite araignée descendue de son fil, un groupe de
tracteurs et leurs outils, une lentille dépolie, d’autres travaux, les sept mille
sollicitations du jour, simples couleurs, logos, jingles, quatre-par-trois roulants,
quatre-par-trois lumineux des murs, des abribus, des bas-côtés. Les foins sont
faits, le calme revient, l’andaineur et la presse à balles se replient. Je suspends un
peu plus loin le fil et l’araignée. Je suis de retour. Le soir tombe. Des hommes
circulent, stationnent, boivent un verre, gagnent une année de shopping, ne
s’attardent pas, s’attardent, terrasse ombragée. La bouche du métro souffle son
air sec jusque-là. J’accède au communiqué de presse en flashant le code. Une
femme enceinte, bienheureuse en bas de pyjama, en débardeur trop court, le
sourire vide, descend sur la place en soutenant des mains son ventre sans nom-
bril. Elle n’a besoin que de choses bonnes et confortables. Je tiens dans mes
mains mon ventre. Je tiens une carte d’état-major, je la modifie, déplace un tas
de gravier. J’en étale au sol et nous marchons dessus, il nous rappelle un
chemin. Je me tourne vers mes terres, d’un geste du bras, l’autre autour d’une
épaule. Nous investissons dans le bonheur nature, une station familiale, un
cadre de vie unique, un charme patrimonial, un financement authentique, un
programme de gestion ski aux pieds, en pleine copropriété, construit sans
compromis, le choix d’Ashton T. Staedter, basketteur professionnel, mon fils,
notre priorité numéro un.
Nous comprenons vos succès et vos attentes. Une philosophie d’investis-
sement sans pareille. Une gestion de fortune indépendante. Une tradition
bancaire suisse. Un alpage, la figure de Jean-Jacques Rousseau. Un ERP
performant, vous êtes curieux de voir un ERP performant, nos clients sont
passés à l’étape suivante. Une bergère. Le numéro 49 de Poker magazine, de
Passion gourmette, de L’Officiel de la console. Une autre bergère en maillot de bain.
Les paysans passent en sautillant sur leur fauteuil, déménagent quelques bœufs
premium terroir. Une courbe de croissance, une courbe d’utilité, la colline du
plaisir. Au-delà du premier regard, le terroir au cœur de la ville, le bœuf corps et
âme. Un grand couturier en homme libre, en punk. Un bœuf s’enrhume. La
bétaillère les prend par quatre.
La Lune est levée sur les rues. Il est question de lui trouver de la compagnie.
Les galeries sont ponctuées à hauteur d’homme, on le suppose parfois capable
d’une longue lecture. Un publireportage et je deviens biomagnétiseur, draino-
lymphologue, biochirurgien, surprenants moyens du futur très efficaces. La
médecine à mains nues ne coûte rien. Mais, voir nos conditions. Il est riche de
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ses expériences. Il ne se passe rien. Le voisin répare la clôture, le portail, des
poteaux neufs, du barbelé, mais laisse ouvert deux jours puis ferme pour
l’année. L’expérience, la différence. La nuée d’étourneaux quitte l’arbre avec un
grand froissement, s’en éloigne, revient, s’effiloche jusqu’à l’arbre où elle
disparaît. Tout a changé. On n’entend que la pluie, sur le sol, sur les toits,
disparaître dans les réseaux des eaux grises. Les collecteurs, les salles, les voûtes
en berceau comptent avec la hauteur, les crânes de quelques mètres s’évasent
tout en fronts, en cheveux, ou se penchent sur les passants, ou s’adressent à
l’autre quai. Le port du casque n’est pas obligatoire. Les tunnels comptent avec
la vitesse, la fenêtre s’ouvre sur un ruban de photogrammes lu depuis
l’intérieur : elle nage dans l’eau bleue. Elle attend cahotée dans l’inox et le néon.
On annonce le record de boudin, le loto de la paroisse, un alpiniste dévisse.
Comme hommage à sa grande aînée alors en son croissant, c’est à un annon-
ceur de sport que la Spatiale de communication accorde son premier panneau
satellite, au diamètre apparent comparable à celui de la Lune.
Moi, je me ressource dans mon nid douillet. L’été je trouve enfin la paix, la
chapelle ravagée de glycines et de rhododendrons. Entrez dans la modeste ruine
en poussant un figuier. Sous une niche vide, sous le seul cul-de-four encore
debout, devant un bassin de carpes japonaises et de crocodiles véritables, un
transatlantique laissé dans le chœur tourne vers la nef découverte, vers le ciel
d’août, les chauves-souris, les crapauds sonneurs et l’effraie des clochers, la Nuit
des étoiles filantes, notre rendez-vous. La rotation de la Terre et son orbite,
l’orbite du Soleil dans la Voie lactée, la marche de la Voie lactée même, l’heure est
quatre fois venue de vous laisser transporter. Vous ne regarderez plus le ciel
comme avant. En règle générale, bel et inutile effort, chacun sur Terre identifiant
sans faute et quelle que soit sa position le swoosh de l’équipementier, jusqu’à ce
que les autres débris de l’orbite basse le réduisent en miettes. Vous ne regarderez
plus le ciel. Goûtez la saveur intacte. Il est plus que jamais temps. Retrouvez votre
minisite haut et fort, mode d’emploi. Comment reconnaître les plantes, les
animaux qui fonctionnent véritablement, petite visite guidée.
Et comme dessert ? Trois générations la perche à la main poussent une
quinzaine de veaux et leurs mères, entre deux prés, sur la route. On patiente, on
corne, on ouvre la fenêtre. Escroquerie, pas de météore, de feu Saint-Elme, de
vision nouvelle de notre bâtiment, façon arche. Un problème ? Pas de
problème. On se figure wagon-lit, voiture-bélier. Les chaussures équipées de la
technologie avec système de déplacement d’air aident à sculpter fesses, cuisses
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et mollets à chaque pas. Les quatre circulations de notre bolide même, aller,
venir, se tenir, peu importe, circuler, stationner se valent pour nous. Parmi nos
indispensables santé, libérer notre nez, fatigue, teint brouillé, mauvaise haleine.
Il n’y a pas de vague d’étrave, il n’y a pas d’en-dehors, d’alternative, d’échappa-
toire, d’âge d’or, de lendemains, de guerre froide, propre, sainte, même civile, il
n’y a rien au-delà des murs, il y a le cap que j’ai fixé. Au contraire, nous devons
aller plus vite et plus loin. Davantage de Barbies chauves seront distribuées aux
enfants atteints du cancer. Cellules et panels par trois quatre, cousus main,
responsables d’actions proagrégeantes, mon concentré d’équilibre au cartilage
de requin, au champ magnétique pulsé, cliniquement prouvé. Un veau s’égare
dans un soupirail, on l’appelle, on l’encourage. Les plus pauvres et les enfants
atteints du cancer seront sanctuarisés, mon cercueil personnalisable. Tous lieux
se valent tout entiers, une simple pression, une larme dans le creux de la paume,
matière noire à tous les étages, tous publics, et tout seuls. Quand des mineurs
chiliens sont ensevelis dans le boyau, on leur envoie des chaussettes Cu3+ pour
améliorer leur bien-être : les bienfaits du cuivre pour une peau jeune, belle et
saine. Formule huileuse non synthétique encore plus concentrée. Je sors, elle
sort d’un nuage de petites bulles. Elle porte une suite de bain Synergie d’action
aux patchs détoxinants, elle n’a pas les talons calleux, elle estompe les outrages
du temps. Nous sommes entre nous. Rien n’est moins sûr, je suis elle, ici et là.
Elle est née des îles. Une association optimale d’actifs, nos astuces pour voyager
fashion et léger. Oser l’infini. Oser briser les limites, épouser des femmes
extérieures, quelles qu’elles soient, augmentées, diminuées, quel que soit l’un, il
existe l’autre tel que l’un l’autre. Il ne reste plus qu’à choisir. Bien manger,
donner la vie, le centre d’information des viandes. L’aventure à trois heures de
Munich. Mais ce complexe multinutritionnel, ce bouquet détonnant de services,
ces cadeaux gratuits soulagent efficacement depuis plus de cinquante ans.
•
Un homme minuscule se jette aux pieds d’une femme costumée en gnou.
Seul le nom change, pas la formule. Il organise le hasard. Elle est couverte de
sable blanc et d’écume, elle avance une jambe, quoi de plus naturel. Un
spécialiste des raids en quad et en buggy au Maroc et des raids en buggy au
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Brésil donne le meilleur à son enfant, la technologie du cylindre à la demande.
Huit pour une performance extrême, quatre pour une efficience maîtrisée. Le
montant de la tirelire redémarre, l’isolement, l’endettement. Une machine grince
de loin en loin, une autre, une bétonnière tonne. Le vent est fort, turbulences
dans les arbres. Elle ne fait pas la moue, elle donne un élan à sa carrière, un
monde qui lui va bien. Le chaos n’est plus un inconvénient. Elle se donne
carrière, elle n’a plus sa raison. Elle pilote la piscine à distance. Elle assassine le
photographe et le patron. Les appels inarticulés d’un idiot. L’hypersalivation
peut être responsable de complications psychosociales, même de décès. L’ami
fidèle de votre nuque. Il est fan. Pour découvrir pourquoi il est fan, visitez notre
store. Le pas dans le gravier d’un autre idiot, chaussé de petit point marqué à la
flamme, Limoges, le luxe n’est pas une qualité, un cocon pour votre bien-être.
Deux bœufs se répondent du haut et du bas de la colline. Le bonheur, c’est
faire fondre. C’est une effusion de bien-être, la plus spectaculaire toute l’année,
l’océan céleste, la mer de sable, le tartare Signature d’or, le cocktail
professionnel. Une girouette, une petite éolienne, une balançoire vide crient
doucement. Un grand couturier en chroniqueur de la campagne. Il se trouve
tout à fait normal. C’est lui qui fera la différence, qui fera l’élu. Les Grandes
Écuries de Chantilly sont le cadre idéal pour apprécier son élégance innée, le
pack Faveur d’argent, qui comprend la finition chêne laqué, le pavillon de toit
Morzine Jumbo-Jet et le poste de conduite, tout le raffinement, la grâce et les
innovations techniques que vous attendez de lui. Elle part à la découverte du
lagon, elle fait danser ses papilles gourmandes avec style, rires et jeux d’enfants
au loin, elle plonge dans un océan de tranquillité. Les transferts en limousine
privée sont offerts sous réserve. Une petite fille chante et cueille des pavots de
Californie. Un compresseur, vraiment plus intense. Un voisin jardine raisonné.
Un autre est bien informé, il sait le prix des choses. Le lait de suite, une poudre
à doser, diluer, tiédir, verser, succède au lait maternel : depuis trois générations,
notre utérus de suite est prêt à l’emploi. Êtes-vous un bébé utérus de suite ?
Mais il ignore que nos tondeuses sont abordables, il regarde sous la porte du
garage. Elle prévient, identifie, traite. Mais plus près, par intervalles, ça ne peut
être un bœuf qui hurle de la sorte, un grand prédateur, un dents-de-sabre. Elle
privilégie le naturel sans souhaiter se passer de résultats. Un éditeur de papiers
peints décide, et si je prenais soin de moi ? Vous avez rendez-vous avec vous. Il
est naturellement responsable, passe d’un outil à l’autre en un rien de temps, il
est paysagiste par nature. Il est totalement adapté. Nous manquaient le savoir-
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faire, l’outillage, le temps pour le réaliser, ça change tout. Le voir se construire
sous nos yeux, c’est très émouvant, profiter, se détendre, jouer, partager, rêver
entre la piscine, les buis en boules, le péristyle. Il est livré avec son harnais
confort. Des enfants poussent un ballon. Une égérie ayant trashisé sa mise se
fait remercier, nous sommes la confiance depuis quatre générations de sels de
bains. Nous nous adressons à la famille. Vivre la maison. Vivre jeune, pour la
vie, saveurs et santé. Elle est forgée dans l’aluminium. Elle manipule le
glyphosate avec précaution. Athlète, esthète. Elle est plus légère de cent
quarante kilos. Elle réalise la rencontre de la sportivité et de la beauté. Elle est
plus performante, elle offre des sensations exceptionnelles. À l’arrêt, ses lignes
et son regard fascinent. Allumée, vous êtes décuplé. Elle est conçue pour
stimuler votre cortex moteur. Être en symbiose avec vous. Provoquer une
intense réaction dans le cerveau, dans la partie appelée très judicieusement
cortex moteur ou homoncule du même nom. En un mot, elle n’est pas une
machine sans âme. Elle est aussi vivante que vous, aussi différente que vous.
Un homme, une machine. Découvrez-la, laissez-vous emporter et demandez-
vous combien vous êtes vivant. Une fleur de grande valeur, non contractuelle,
commence toujours par une rencontre, elle est faite pour vous, au-delà de la
rencontre. C’est comme si c’était fait.
•
Il est compact et dynamique, la liberté est sa seule destination, la petite robe
noire, les trois talents. Le nouveau regard griffé. Il a sens entre les mains d’un
héros moderne, un athlète d’exception. Comment participer ? Il fait voyager
son véhicule. Il descend dans le parking en vis. Au-dessus, le théâtre, le public
dedans et dehors, la fontaine et les camélias tremblent. Un garçon dégage trop
fort, la balle renverse un service à café. Personne ne proteste. Ils se sont dit oui.
Cascades et éclats d’agrumes à ne pas rater. Devinez. Provoquez la passion, le
hâle unique, durable, la nature du refroidissement. Faites une cure de raisin. Un
bœuf tousse, deux coups de pioche dans la craie et leur écho. Le tractopelle
passe avec une lenteur grave, les godets levés. Il s’en envoie à l’infini. Ces quatre
technologies sont couplées à des systèmes haute définition. Il ose refaire sa vie,
plus ferme, plus élastique, hésite, fortifie, répare et restructure. Les glaçons tin-
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tent dans le verre à moutarde. Le samovar circule de l’un à l’autre sur son petit
châssis. Il s’applique comme un shampooing. Eau sosie de l’eau. Les chiffres
sont là. Après un an de romance, on peut se les faire offrir, jolis et pratiques,
une fois entamés, l’ail, l’oignon, la tomate, le citron, la crème d’amande au
citron. C’est le caprice du mois, maintenant disponible, idéal pour se réchauffer
les fesses à la fin de l’été. Êtes-vous prêt ? Pensez en bleu. Ne soyez plus girly,
soyez femme en exclusivité pour la première fois, intense, formulée sans
combleurs, sans conservateurs, sans ammoniaque. Soyez bouchons antibruit.
Il renforce son employabilité, il a craint pour son emploi, pour les siens. La
réaction ne s’est pas fait attendre. Trois corbeaux harcèlent en vol une buse. Je
retrouve le sex-appeal. Le progrès au rendez-vous. La vie est belle. Lumière in-
fusée, révélateur des poudres, des peaux initiales. Écrivez la vôtre. Je suis beau,
entouré, comme on les aime. Le temps passe. J’ai ma nuance éclat. Oui, et
alors ? Je cabotine tout l’été. Des résultats tenaces, de nouveaux agents
optiques. Je parais reposé, je vaincs la peur, je suis plus foncé, souligné, expres-
sion de l’imperfection, du faux pas, unique zone fragile du meilleur contour,
dans la dignité. Rien d’autre qu’un peu de noces, de continuelles fiançailles
fondues sur une plage de couleur, une campagne vallonnée. Elle est lancée cette
semaine. Une seule fois par foyer, une large palette de mailles valables. Il souffle
un insecte sur sa main. Ça reste entre nous. Il respecte un strict cahier des
charges. Il sauve la face, se mure dans le silence. Il brille de tous ses feux. Rien
n’a changé. Il s’explique dans son autobiographie. Il succombe, il se punit en
ramassant les feuilles dans la cour. Il renonce maintenant, sous condition de
reprise. Il est mis à nu. Fraîcheur d’une fille très haut de gamme, impertinente et
nature. Il cède à son tour, avec puissance et sobriété, avec ligne. Mais l’offre est
réservée. Il s’évade à table. Il est le moteur de la croissance. Un fermier pousse
à pas lents une grange, un pauvre diable. Il cultive un authentique esprit rétro, il
retrouve nos parfums. Il faut se faire à l’évidence, il ira loin, très loin. Il parti-
cipe à l’effort de guerre civile, les gerçures aux lèvres. Un sportif des plus mâles,
les cors, un baume en stick. En tenue de ville, il nettoie les bordures un bras
dans le rotofil, un arbre abattu. D’autres se font laver les pieds, prennent le frais
fenêtres fermées. Je vais être très clair, laissez-moi être très clair avec vous. Un
éternel garçon d’écurie. Il remercie pour ces années d’aventure. Il transpire sur
la piste de danse. Il se jette des anathèmes à la figure. Un homme comme un
homme. D’autres distribuent des tracts. Il revisite les valeurs du général. Elle
avale des cotillons. Cinq pourcents d’ingrédients d’origine artificielle. Elle
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écoute les confidences du patron de l’Intérieur. Le pronostic vital est engagé. Je
m’y mets. Je réveille mon côté depuis cent ans. Une fillette en gilet de fausse
fourrure apporte une touche ludique.
Cette famille, c’est la vôtre. C’est dans l’air. Un homme. On ne fera jamais
trop de place pour un homme, à partir de trois cents mètres carrés et six mille
références de grandes marques. Il grandit en confiance. Le pire est prévisible, il
prévient la catastrophe. Il s’installe dans un mobilier signé. Choisissez le vôtre.
Concevez autrement. Repensez ce qui existe. Je peux apprendre à dessiner en
deux semaines. Je peux souscrire au programme de rééducation alimentaire.
Dois-je préférer un site de rencontres pour personnes laides ? Êtes-vous certain
de bien protéger vos enfants ? Quoi d’autre ? Rome, début de l’hiver. Succès
d’un huis-clos sexuel façon Patagonie. Ayez l’esprit canif. Vous êtes face à la
mer, vous contemplez le sable toute l’année. Un couple de promeneurs en
congé descend dans le hameau. Vous êtes sur mesure, les pores dilatés en
moins d’une minute. Toutes les occasions sont prétexte, sérum précieux de
l’âme. Le chapeau, donc, bombe d’hippodrome, vous sera offert. Ce n’est peut-
être pas assez onctueux, battre encore, plus de fermeté, traces de fatigue dès la
première nuit. Ma sœur, j’ai ce qu’il te faut. Le premier jour à tout moment, en
toute situation, partout, par tous les temps. Je te renouvelle, pour lui et pour
elle, te sublime et te repulpe. Une démarche plus caoutchouc, plus trophée,
perfore les membranes qui empêchent la respiration, tous les jours, toute la vie,
huit années en quatre semaines seulement. Pour le reste, vous pouvez agir,
hautement accumulé, n’êtes forme rien qu’à vous. Beauté des profondeurs, le
temps d’un court ou d’un long séjour.
•
Rien n’est plus sacré. Il s’offre et se dérobe entre les arbres, il contient du
malt, un soupçon, des articles sympas comme le shampooing à la myrtille, une
astuce indécidable. Il n’est pas donné à tous de shampooiner un chevreuil, il se
soustrait, tout doit disparaître. Il est bien là, tout est là, mais il est entièrement
liquide. Je ne lève pas le regard. Il ne se laisse pas dévisager, ça ne se fait pas
comme ça. C’est l’événement food du jour, l’extrait luxure, l’extrait nerveux. Je
m’inocule de nouveaux besoins, je souffre tôt ou tard, neuf personnes sur dix
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souffrent tôt ou tard, huit sont inquiètes, simplement je veux dire une chose, je
râpe une volée de demi-noisettes. Je retrouve en un coup de collier les rêves
immémoriaux de l’homme sur le terrain, sur le dos de la main. Mes yeux, mes
mains, mes chevilles dans la pierraille, mes bêtes. Le bélier se détourne. Un
drain verse un jus de bile calcinée dans le fossé, quelles qu’en soient la hauteur,
la vétusté, la dégradation. Un chat cherche les caresses. Mon chenil, ma maison
de pauvres araignées. Son alpha s’abonne pour recevoir chaque mois un flori-
lège de jouets et de friandises, de produits de soin ou de beauté, attentivement
sélectionnés pour lui. Je le consulte avant de valider son choix. Il se dresse dans
un ramequin. Je ne suis pas le premier à observer que les maisons des pauvres
sont pleines d’araignées.
Je veux jouer le match de vivre, vivre ensemble. Je veux en découdre. Je
retrouve l’empreinte ou la circonférence, le creux où il se met. Je lui trouve un
emploi. Je choisis un aliment pour chat stérilisé, un slogan qui divise. Je suis
étroitement cerné. Je cerne. J’observe une distance constante. Je ne suis pas
fuyant. Je me réjouis quatorze fois la norme. Les détenus pourront également
jouir. La victoire, la confluence et la concertation comme matrices, les résultats
seront pris en compte. Je fais un peu de jungle, mais avez-vous fait Bornéo ? Elle
pique ma curiosité. Je me pique de curiosité. Je suis sans cesse à l’affût. Il se
sauve, rien ne m’arrête. Je prête le flanc, me tiens à la marge. Je me retire,
invisible. Il pulvérise les cadences. Je cherche le dialogue avec lui. Je suis invité à
dire mon avis. Je le place en nourrice, lui offre de rencontrer ses petits copains, de
renseigner des questionnaires étalonnés. Il ne s’en laisse pas conter. Il rime avec
toujours. Rien n’a plus de succès, toujours plus de succès, mais le logo dissimule
le mot pharaon. Le toilettage mutuel réduit le stress et crée du lien. Je brûle cent
deux tonnes de charbon dans la journée, autant d’huiles, de bains et de
manucures. Je suis prêt à jouer la carte du temps. À cette occasion, la compagnie
décide de repeindre le fuselage entier de quarante appareils. J’aime tirer le meilleur
parti de la puissance de l’eau. Car, nous aimons tous partager ces moments. Je
suis copensé par une équipe pluridisciplinaire, sous le haut patronage d’un
médaillé olympique, j’incarne le courage et le déplacement. Je répands les
nouvelles du voisinage. Rien de neuf qui ne passe par moi. Je suis une foule de
véhicules. Je me donne cinq ans pour détruire le maximum de forces ennemies.
Mes commères et compères, nous échangeons de petits coups de langue. Nous
créons du lien, procurons bien-être et chaleur au donneur et au receveur,
favorisons la coopération, décourageons la transgression, participons à la
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régulation de manière efficace et pour un coût essentiellement nul. Rien n’est
impossible à rassasier. Quatre morts illustrent le fait.
Nous sommes amenés vers un hangar de poutrelles et de tôle. Je suis milliar-
daire, le roi du cuivre ou de la viande en conserves. Les filles sont belles, les
perspectives claires, le confort inégalé, les soldes monstres. La guerre est à mes
portes. Notre premier débouché, la clientèle du rebouteux, les défis de l’avenir,
des technologies pour la vie. Un effort de convivialité, des fonctionnalités
attrayantes les feront supportables. Les procédés les plus récents d’embaume-
ment laissent espérer d’autres expositions, l’infiltration de matière plastique et le
thermodurcissement. La première n’a laissé personne indifférent, tous ont pris
position pour ou contre les écorchés, plus réalistes et saisissants que l’art du
bitume et des aromates. Les enfants se restaurent d’ores et déjà via leur mobile.
Mais pourquoi resquiller ? Le portique n’est pas dupe, et toute faim sera satis-
faite ou coupée. Je stimule ma routine. Je consulte les lignes et les colonnes de
couleur. Les cannibales sont à nos portes. Je suis le guide, je ne lève pas la main,
pas les yeux vers les poutrelles, les tuyaux de poêle. J’identifie avec soin les
causes, je pose un diagnostic. J’adopte en profondeur les bons réflexes. Les
cannibales sont parmi nous, toujours plus nombreux. Je camoufle, je bluffe. Ils
seront bientôt les plus nombreux, ils ne se contenteront plus de prélèvements
sauvages et cuisinés à la hâte, au hasard de la chasse, nous négocierons les
conditions d’élevage, de gavage et d’abattage. Mon voisin en est peut-être. Les
tracteurs se recyclent de nouveau comme tanks. La phytopharmacie se tourne
de nouveau vers l’arme bactériologique. Ne soyez pas la proie. Suscitez l’envie.
Je suis peut-être aussi du nombre. J’excite le désir. J’ai cet air d’invite. Évitez les
fuites d’eau. Compensez vos fuites, soyez plus avantageux. Compensez votre
pédagogie de petit lapin rigolo. Prenez démesure. J’ai le pied dans la porte. Je
soutiens l’effort. Je choisis l’harmonie qui me va. J’assume ma fonction, je
l’applique dans le bon ordre, je lisse et atténue. J’utilise une moustiquaire. Je
mate les frisottis, j’ai mes hommes en main. J’imagine une distinction sans la-
quelle j’ajoute, j’abandonne, j’augmente et je survis. Je ne peux plus m’imaginer
m’en passer. Je choisis n’importe quoi. Il ne faut pas se laisser distancer. Ils
savent que nous sommes hantés.
•
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Ça n’est pas négociable. Invisible, une basse de diesel annonce le bac du
jour. Les cigales sont encore silencieuses. Je n’entends que le chemin. Il y va de
la survie. Mais c’est un cargo. La baigneuse revient de la crique. À l’abri des
regards, elle nage nue dans l’eau claire, elle frissonne, la baigneuse qui tient ses
promesses. On distingue la chair de poule. Mais elle est suivie. Sur le pont d’un
yacht ou d’un porte-avions, elle paraît en deux-pièces. Elle est protégée, elle ne
cède pas à la peur, elle a la banane rebelle. Elle remporte un téléviseur, un
ordinateur portable, quatre bons d’achat, une tireuse, un appareil à soufflé, deux
poubelles garnies, deux jambons désossés et de nombreux autres lots. Elle
chiale en lisant le scénario. La flotte terrestre reprend le chemin et fait jaillir les
pierres. Il s’effondre après son passage. Elle avale le raidillon, abolit les dis-
tances, contourne le port, lui barre la route. Elle inverse la filière. C’est à elle de
choisir le premier, l’élu de son cœur, puis l’ordre des suivants des hommes de
main. Elle élit sa recette préférée. Elle participe à l’hymne du matin. Elle sait gré
de l’instant, friande, elle approuve et salue la nature. Elle connaît la transe
panique. Elle rejoint le périple sabbatique d’un cyclotouriste et professeur
d’économie. Je retrouve la prière. Mais c’est un porte-avions. Je suis le fils de
tous les pères. J’ai l’esprit nomade moderne. Le couloir des avions de chasse ne
regarde pas le public. Je lui trouve un usage. Je fais le plein de désirs les plus
profonds. J’actionne la porte. Je choisis les escaliers. Je fais la route. Je passe à
faible altitude, je traverse des guerres de basse intensité. Dans une petite jupe
aux notes de fruits, dans une blouse claire et fonctionnelle, un casque adapté,
elle réduit son équipement au minimum, choisit une assurance spécialisée tour
du monde. J’aime mieux le fait main. Il faut aussi compter avec les exhausteurs
de goût, le mélange des acides l’habille. Je gagne l’espace corporate, gagne
l’espace besoins naturels. Ces toilettes se louent. Toutes sont respectueuses.
Elle cherche l’art de vivre, elle rencontre l’autre. Elle aussi est ressortissante.
Elle profite à tous. J’éternise la mort. Treize morts, un peu plus tard. Elle aussi
se rapatriera en cas de coup dur. J’établis le budget d’une année pour sept.
Treize victimes. C’est elle qui fait l’opinion. Elle examine les chaînes de produc-
tion, manœuvre sa jeunesse, préfère mûrement. Elle n’est pas un appendice.
Est-elle un héritage vivant ? Une aubaine, bien sûr, à l’heure de la flambée. Au
fil de l’histoire, je décrypte avec l’historien, j’améliore son état sanitaire, son
remembrement. Pour qu’elle participe activement, je lui affecte un cadre, limite
les problèmes de coulées depuis maintenant trois ans. Je dessine son itinéraire.
Et ce n’est qu’un début. Animations loisirs, fanfares anniversaires, comités de
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pilotage, salons du modélisme, de l’érotisme et de l’emploi, ateliers dégustation,
rencontres champignons, cabarets des années cinquante et filles pas farouches,
rallyes découvertes, bourses d’échange, banquets et pots citoyens, programmes
complets, concours d’élégance, temps de dialogue et de concertation enrichi-
ront l’offre des territoires. Une caméra frontale sera sa compagnie. Les études
portent sur la définition du plan et les jalons de sa réalisation. Je contribue
également aux corridors, à la majorité de ses actions. Je soutiens la plupart de
ses initiatives, je les conserve, les restaure, les entretiens et les reconstitue. Je les
appuie sur une émanation de l’union, sur l’intérêt que chacun peut avoir, siècle
après siècle, le regain d’intérêt. Elles présentent aussi l’avantage de pouvoir être
utilisées. Face à ces enjeux, la chambre des expulsés a un coût, nous souhaitons
les informer. Je détermine avec elle chacune des étapes du circuit, la première
fera recette, le Grand Embouteillage, le rendez-vous désormais incontournable,
bretelles et itinéraires bis compris. On est heureux nationale 7. Toute la région
débraye pour manifester et décorer les vitrines sur le tas. Les commerçants
passent leur costume d’époque. Un spectacle guinguette écarte les aigres et les
chatouilleux. Enfin, le quatrième rassemblement géant de véhicules promet une
reconstitution complète et longue de cent kilomètres. La route est un produit,
que l’on soit deux, trois, quatre, cinq, six, sept, où tout le monde se reconnaît.
Elle met encore du ciel d’été, une issue favorable. Une belle concentration
automobile et de bonne humeur la première quinzaine.
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Le plafond n’est pas exploité. Je prolonge les vacances, je suis prêt à tout.
Pas besoin de penser tenue, la plus simple convient encore. Poutrelles et venti-
lation ne sont pas dissimulées. Et comment ! Des planches campagnardes, des
tablettes, un bleu propriétaire, des tenseurs sensoriels. Notre compétence au
service de votre respiration. Le mot bonheur est aussi la propriété de nos par-
tenaires. Le vendredi je suis plus décontracté, plus sport. Un gratuit fait sa une
d’une gelée d’août, drôle d’août. Une prune glacée sur la branche. Je suis plus
fantaisie. Un preneur de sons chausse le micro de sa peau de chat. Une jeune
femme propose des sans-abri. Pour une aspiration confortable et garantie, je
viens avec mon skate. Je garde mes écouteurs au cou. L’autopsie, c’est super.
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J’ai mes adresses. Je m’adapte, je manage mes émotions. La relation médecin-
malade est au plus fort dans l’autopsie. Un couple mécontent traverse la foule
d’un carnaval. Permettez que je rebondisse. Un autre, aux vestes assorties,
pratique la marche nordique et dit chaque pas, je suis plein d’allant. Le garçon
se donne de l’activité au bout du comptoir, puis il agite le shaker avec
suffisance. A-t-il assez d’attitude ? Des grilles de fer forgé défendent des
couloirs condamnés, au sol de terre battue. Les moines ont la classe, grand
retour de la robe et des manches longues. Je lis la légende du thé. J’ai mon
capital cool, mon capital jeunesse, nouveau nu plus que parfait. Plus d’infos. Je
reçois très vite mon jouet à roulettes. Plats et goujons cisaillés des ouvrages de
génie représentent une menace pour tous, même testés en incendie réel, même
avec la vigilance la plus implacable, l’affaire de tous, l’assemblage tube-tube
réduit les états limites ultimes. Une chaîne cliquette. Je pousse avec peine mon
vélo dans la petite pente, me retourne, enfourche et descends doucement sans
pédaler. Je recommence. Ma longue barbe, pour tirer la langue sans être vu.
Mes pieds encastrés et articulés, mousse recouverte de tissu. Sous le vent, sous
chargement dynamique, les sifflets continus des éoliennes, le souffle de chaque
pale quand elle longe le mât. Je suis le feuilleton budgétaire, facile à faire pour
une fin d’été. Les salles sont pavées de dalles carrées de deux pieds, d’un pied
en cas de grande presse. Des gages sont demandés. Je n’ai pas le temps de les
lire. D’autres pieds ne respectent pas la mosaïque, elle se renouvelle trop vite.
Pour paraître à cet emplacement, une scie circulaire, filtrée par la distance des
collines, des couloirs. Mon écran revient plus loin, sous des pieds inconnus.
Nous faisons connaissance. Eux aussi porteront ma barbe, ma veste à longues
basques, ma tronçonneuse intratonale. Ils découvriront mes actions belle peau,
mes cheveux. Ils sont les bienvenus dans mon monde, je serai déjà au-delà, une
gamme de chaussures italiennes pour le skate, un ensemble réticulé de bielles et
de tirants. Je crée dans le créé. Je renforce, accroche, étends, surélève poteaux,
murs, planchers. Tout chaud, je remets aux normes des enveloppes. Je suis le
principal intéressé. Je construis des verrières sur l’existant. Mon attache fusible,
ma crème d’absolu font section nette, efficace. Mon revers de col aspect drap
de laine, mes chaussons fourrés. Je souligne l’apparition du fil barbelé. Je laisse
une note de service au patron sur la fontaine, pourquoi ne pas remplir ce truc
de tisane glacée au ginseng ? Je passe sous l’arche d’éveil, évolutif, multiportion,
riche de plusieurs siècles. Quatre musiques me récompensent de mon effort.
C’est aussi l’occasion de découvrir un film sur le processus. Je suis ironique, je
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décale le goût. Je suis en vingt-quatre heures chez moi. Je me fais comparse des
premiers, des derniers jeux, d’un infime pourcentage. L’illustration troisième
âge dans tous ses états. Chaque impact du piston dans le cylindre au loin se noie
dans une trame épaisse, instable, réfléchie dans le relief. Il participe de la valeur
paysagère. Je communique viral. Moi, l’agent du changement, classique instan-
tané. C’est moi l’intrépide. J’épouse la nouveauté, je reviens sur le kitsch, me
moque, travaille jusqu’au petit matin. Un esprit nounours amovible avec fausse
fourrure et petites oreilles pour me protéger des frimas de l’automne à venir. Je
vais donner de la couleur à cet automne. Je me tortille, me tire et me dandine. Je
me flatte d’exigences, je recrute un groupe témoin. Je réponds à des besoins
identifiés. Un courant vagabond de la charpente claque au sol, ici et là. La
foudre ou l’éclair ? Personne ne s’effondre. Mon nom remplace le leur. Ces
avantages sont exclusivement réservés à mes amis. La voûte ondule et tremble,
efforts critiques en compressions complexes, en flambages et en déversements.
Je partage ma passion du métal, du pneu, même des articles volumineux.
Devenez sapeur-pompier, enfin sans ordonnance. Je profile l’allure familière de
la déformée. Je contrôle en service et hors service, j’exécute l’extrémité des
goussets, des raidisseurs, des anguillés, mon univers chambre.
•
Autre point marquant, ce qui vous fait broyer du noir ? Je ne supporte pas
l’injustice. Des clefs pour approcher du total, du cœur au ventre, favorisent les
défenses, formulons le vœu que ces escaliers grillés eux aussi, qui ne font pas
l’objet d’une revue minutieuse, trouvent les clefs d’une rentrée euphorisante. Des
clefs pour se rendre compte. C’est un métier difficile. Il demande beaucoup de
générosité. Mais il faut plutôt s’attendre au pire de la part de ces couloirs
condamnés. Il y a à la fois une pudeur et une sensibilité qui se dégagent. Votre
principale qualité ? La franchise. Votre principal défaut ? La franchise. Choc dans
l’opinion. Un élagueur s’immole par le gibet. Je peux dire que je n’ai pas de
regrets. J’explore avec finesse et sensibilité les affres et les joies, mais joie après
joie, affre sur affre, je crée des dynamiques sur le territoire, une coopération
intense dans le domaine de l’ensemble de la force. Les escaliers en service, les
vestibules d’orientation connaissent une moindre fréquence de proposition que
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les couloirs et les salles, car l’attention balistique est à son comble, les fenêtres
d’opportunité, étroites, les frais tactiques, multipliés. Je reste susceptible de
recevoir des offres et des informations, un thème illustré, une collection bien
pensée de concepts et d’expériences, d’avantages tout doux, de conjuguer l’avant-
texte avec sa foncière forte. Il faut rappeler que le meilleur équipement s’y trouve,
les canaux logistiques les plus minces, les voies aériennes bouchées. Tout est
d’une complexité extrême, on n’aborde pas le processus de désengagement en
claquant des doigts, ce sont des manœuvres délicates, une nécessité longtemps
attendue. Tout ça sera bien organisé, le cours général des événements, l’accé-
lération du mouvement, du calendrier. C’est sans la moindre surprise que le
calendrier sera respecté. Ceux qui n’ont pas pu entrer le suivent sur un écran
géant. Maintenant, deux remarques. Vous me demandez le livre, le disque de l’île
déserte. Pas un coup de feu n’a été tiré. Je n’ai pas offert prise. J’ai pour moi le
bon sens de l’histoire, j’ai le temps pour moi, verrou de l’axe de pénétration. Un
million d’heures de lecture. Dix millions d’heures de musique. C’est plus que vous
n’écouterez jamais. Je n’ai pas pris le bus, pour arriver en sueur et plonger dans
l’eau fraîche. Ça ne se refuse pas. Ce qui compte, avoir des émotions au quoti-
dien. Nos solutions de stockage dépassent l’entendement. Je balaie d’un revers de
main. Je dors dans un bosquet, sur un banc, entre la chapelle et le muret. Nos
panneaux solaires offrent dix, vingt mille heures d’autonomie. Sans équivalent
dans le monde, l’éclairage nécessaire pour comprendre, vivre et transmettre. Une
élégance épurée, douce et subtile. Une montagne de batteries et de contre-
batteries. Laissez-vous surprendre. En fait, il s’agit d’un échange. On ne vous le
répétera jamais assez. Et Dieu a fait un miracle, j’ai commencé à aimer l’opéra. J’ai
suscité des critiques, voire des sarcasmes, des veillées à la bougie et des
processions un peu partout. Deux sur trois ont réclamé un référendum. Je me
suis retiré dans le creux de prairies engourdies, où j’apporte le poisson cru ou cuit,
frais ou séché, sur de nouveaux chemins. Je bois une bière sous l’eucalyptus,
écrasé de chaleur. Elle exige de moi des mutations, en témoignent les enjeux
formidables. L’initiative est vouée à l’échec, sauf à installer le dispositif en quête
de repères. Je crée mon dossier. Je m’inflige un terrible camouflet. Je m’établis
dans le premier garage, la première grotte disponible, la ferme de perches et de
feuilles. J’étudie jour et nuit, je dors au son des gamelans et de la grande musique,
à titre d’exemple, celle des séniors aussi bien que des plus jeunes d’entre nous,
l’essentiel, c’est de bien profiter de ses loisirs, à peine de nullité du contrat. Ces
statistiques n’entrent pas en discordance, la liste est encore longue. Commence
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une vie de labeur et d’humiliation, elle ne contribue pas au fonctionnement
normal. Je me donne les moyens. Face à l’ampleur du chantier, le maître mot,
c’est la confiance, l’alliée de la caféine. Elle fait alors l’objet d’un acte, lequel doit
être de qualité. Le philosophe, le moraliste s’en émeuvent. Je suis le saint de la
semaine. Je veux être missionnaire et martyr. Je jette de l’huile sur le feu. Les deux
sont gagnants, les opinions ne sont pas prêtes. Je regagne le continent, la
réglementation en vigueur. Mais, ma bible ? L’inutile, l’indispensable ? Mon livre
d’heures de chevet, dans une ferveur palpable, dégage un charme fou. Il en fait
plus pour moi, voilà mon coup de cœur pour le quotidien de la semaine, parfait
pour mon profil. Mon supplément détachable. Le disque de l’arbre où se pendre,
le livre du pont d’où se jeter ? Toujours davantage. Je désire rencontrer le
conseiller le plus proche. Il est le fruit de vingt ans de recherches, producteur
inventif de fruits. C’est lui qui plafonne, qui détient les clefs des caves. Il est au
centre de mes convictions. Il ne présage pas des taux à venir, ce n’est qu’un
simple fascicule, mais ode intemporelle à la dignité, c’est lui qui pointe comme
potentiellement stigmatisante la visite des ossuaires. Que faut-il penser des
stigmates ? C’est lui qui ouvre les portes des journées patrimoine, prévient les
comportements à risque. Pour un enfant, naître constitue donc un handicap. Mais
il n’a pas dit son dernier mot ! Il regorge de situations, il entre à fond dans cet
élan. Ses travaux sont aujourd’hui primés. Je le parcours et oui ! je réponds sous
dix jours. J’ai bien noté. Son portrait profondément humain, partager le goût des
autres, répondre à toutes vos questions. Il soulève de nombreuses questions.
Soucieux d’approfondir, pour en tirer le meilleur bénéfice. Je choisis le versement.
Pourtant, la vie y bruisse chaque fin de semaine, programme antigrisaille garanti.
Paix, solidarité, abondance. On aura aussi noté l’enterrement annoncé. Je règle en
douceur. Les conclusions du rapport d’enquête sont claires, ça ne peut être exigé
qu’au décès. Je reçois en cadeau les soixante plus belles. Les lois de la nature
changent radicalement, inversibles, bifaces, microencapsulées, si je l’avais dit à ma
grand-mère, elle m’aurait ri au nez. Une certaine souplesse de gestion est
facultative. On s’inscrit, il fait froid, on se lasse. On s’alimente clandestinement.
Une génération optimale de principes bouscule les vieilles gloires du cinéma,
l’intestin, le second cerveau. Elle anime enfin un club de progrès, elle exige le
remboursement de son vivant. Sur les marchés comme dans les cœurs, vous
voulez être nourri chaque semaine ? Touché chaque semaine ? Prenez les bonnes
décisions. Comme un garçon. Ça ne coûte pas un bras.
16
•
Ça ne mange pas de pain. C’est source naturelle. L’importance de faire des
choix, comme, dire la vérité, trouver les mots justes, oser s’engager, se former à
tout âge. La première fois qu’il l’a vue, il l’a trouvée belle, un soupçon sensuelle,
il l’a d’abord prise pour un accessoire. Il l’a aussitôt enregistrée. Pour être
honnête, les qualités des cartouches Babines rassurent, obtenues à partir de
poissons. Mais quand ça coince, il existe des compléments, deux heures avant la
dernière. Il ne savait pas qu’elle allait lui devenir essentielle, son bras droit en
toutes choses, son autre moitié en moins d’une minute. Vous êtes d’autant plus
serein. Vous n’avez qu’à essayer. Sa solution potable est conforme à la
réglementation, évolutive, adaptée à chaque étape de l’enfant, de son dévelop-
pement, à l’entente des couples, à la température idéale. Vous ne vous brûlerez
plus le poignet. Les experts sont unanimes, cinq gestes suffisent. Elle peut
encore bercer, chanter, changer, se faire douce, câline, pressée, aimante, heu-
reuse, fatiguée, mémoriser dix itinéraires. Il ne reste que le plaisir. Un jeu
d’enfant. Nourrir l’enfant n’a plus rien d’impressionnant, il adore sa nouvelle
machine, comme son père, ses manches de complet antiadhésives. Ils peuvent
en prendre plus. Son habillage tiède, son tendre moelleux, sa muqueuse cousine
pour embrasser. Sa rondeur laiteuse, convenable. Préparer d’une seule main le
biberon et le café, avec ceci ? Je trouve enfin ma place. Mais que faire hors de la
maison ? Que faire en pratique lors du changement d’humeur ? Quand l’enfant
a un accès ? Le kit Ritaline et son caisson d’insonorisation pour les coups durs,
pour faire face. Ne pas perdre la face. Il y a simplement le nouvel âge que nous
devons préparer. Je fais figure de pionnier, je bascule dans une nouvelle ère,
marquée par de réels gains de productivité, très fidèle à l’esprit, le contrôle total
et l’information permanente, du jamais-vu dans mon métier. Vous aider à vivre.
Réaliser le rêve. Réaliser pleinement sa vie. Trois cents clients ont surgi dans le
grand vide. Le silence a remplacé le brouhaha. Un document sur mesure et
respectueux, un langage témoin. Rien ne lui échappe. En amont, le robot de
traite libère d’une astreinte quotidienne, sépare automatiquement des vaches le
lait, les nutriments, les graisses et les toxines. Sans eau, sans alcool, sans
conservateur, sans colorant. Les vaches se rendent désormais sans résistance.
Surtout, elles sont équipées d’un collier. Il est assorti, les belles montbéliardes à
la robe pie rouge, les charolaises blanches. En moins d’une minute, d’une seule
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main, que dis-je, d’un seul doigt, au doigt et à l’œil. Je commande en ligne. Vous
avez dit d’un seul doigt ? Elle voulait les bras, il me fallait mes deux mains.
Robuste, empilable, facile à marquer. Je pars le cœur léger, je rentre sans
inquiétude, responsable de quatre kilos. Je sais que je serai à la hauteur. Je
partage mon handicap, ma force. Les comportements sont assez bons. Vous
vous êtes battu. Vous avez longtemps senti vos membres fantômes. Vous êtes
stressé, épuisé ? Vous vous sentez seul, menacé, diminué, amputé de vous-
même ? Vous avez besoin d’évasion, d’authenticité et d’harmonie ? Pour
contribuer efficacement à ce combat, une vaste étude menée sur un échantillon
de nos plus fidèles arrive à coucher avec une extrême justesse, dans un livre
confession entre colère et joie de vivre, la forme la plus développée, la plus
appropriée aux besoins de tous.
Mise en ampoules buvables, pastilles, gélules, comprimés, cristaux vert pâle,
en spray ou en gouttes, en suppositoires, par voie orale, cutanée ou en
diffusion, en intraveineuse, en intramusculaire, en intracardiaque, en patchs ou
en implants, la Létadone vous promet une nouvelle vie. Ma nostalgie a un nom.
Elle est inodore, fiable à cent pourcents. Elle est directement issue de la
technologie aérospatiale. Je ne choisis plus la futilité, je demande conseil. Les
résultats sont là. Une agonie douloureuse de cinquante-cinq minutes, les plus
précieuses, cinq minutes de vives souffrances des articulations et de l’abdomen,
une mort clinique nette et garantie une heure. Après quoi le réveil est brusque,
palpitations, bouffées au visage, bouche sèche, alarmes et tiraillements ne sont
pas à exclure, mais sa formule antioxydante libère des médiateurs de
l’apaisement en constante augmentation, des somnifères si besoin, des
régulateurs de l’humeur ainsi qu’un équivalent salivaire en sachet-dose. Le
spleen qui cabossait ma vie, c’est terminé ! Elle unifie les sens et corrige toutes
les imperfections, efficacité démontrée, adaptée à toute la famille. C’est le
moment de faire le point. Différentes concentrations pour différents effets
recherchés, simple recadrage, prise de recul ou réforme complète. Vous ne
prendrez plus les transports en commun, vous retrouverez les essentiels de
votre existence. Vous tournerez le dos au superflu, les substances responsables
de l’être s’ordonnent à nouveau. Nettoyées, purifiées, délavées. Mais il est sage
de souscrire dès à présent un abonnement chez nos partenaires, de lourdes
désappétences étant fréquemment observées. La Létadone est reconnue pour
soulager dès la première prise. Elle vous permet de traverser dans les meilleures
conditions. Vos greffes ne vous pèsent plus. J’ai fait la paix avec moi-même,
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mes substituts, une solution à tous les désagréments du quotidien. Elle est
recommandée par les professionnels. Le réel, la vérité s’offrent à nouveau. La
vérité nue, la Létadone n’est pas un médicament. Elle n’est pas reconnue
d’utilité publique. Elle ne peut pas vous être délivrée par votre pharmacien. La
Létadone est une drogue. Il faut bien comprendre qu’en réalité, la Létadone est
une drogue. Il faut que tous l’entendent. Même minidosée, la mythologie
associée n’est pas acceptable. Dans les cinq jours succédant à l’oubli, ses ardents
promoteurs l’appellent la résurrection. Notez l’heure de leur apparition. Ils se
dégagent de tout, multiplient les provocations. Et quel succès en attendre, per-
sonne ne se soucie de saper son bien-être, un équilibre chèrement conquis. De
plus, la molécule est instable. La distinction de l’unité d’infiltration et de la
chambre de dissolution n’assure qu’en apparence le meilleur terrain sanitaire,
immunitaire. C’est grotesque, comment un laboratoire aussi excédentaire pourrait
avoir le toupet de commercialiser des produits réputés dangereux, réputés sans
public, vous me voyez recevoir une enveloppe d’un fabricant de pompes funè-
bres. C’est grotesque, je n’ai pas d’autre mot. Il y a d’autres vies à sauver. Il y a
d’autres manières de muscler son esprit. D’autres régimes contribuent au bon
fonctionnement, prenez l’extrait de tomate, l’extrait de poisson. De vous à moi,
d’autres assortiments, d’autres coffrets de pensée clefs en main, de chapelles, de
groupes de parole, de cercles de l’âme, de soulèvements d’équilibre, de
développements personnels, de dépistages précoces, de méditations pour aider
les défunts, de coups de main de l’éther, de programmes détox garnis et
d’exercices complémentaires sont déjà disponibles par correspondance et
téléchargement. Vous voulez voir le réel ? Posez-vous cinq minutes par jour,
jusqu’à ce qu’enfin les signes apparaissent. Le carton d’emballage peut être
recyclé. Une philosophie particulièrement ergonomique, une mise en train
rapide et intuitive, un grand choix d’arômes. Bientôt à cours ? On vous alerte. À
la recherche d’un point ? On vous guide. Les capsules peuvent être détruites par
le feu et produire de l’énergie. Elles contiennent l’exact nécessaire. Réglez la
température d’un simple effleurement, la machine libère la quantité de
combustible requise. Lancez l’opération d’une légère pression, suivez-la au jour
le jour sur le tableau de bord interactif de croissance, de disposition et de
besoin. L’utilisation du présent incinérateur domestique se fait à vos propres
risques et périls, à l’exclusion de toute autre condition. Dix engagements qui
font la différence.
19
•
C’est vous qui voyez, glissez-vous dans votre peau. Allez où vos envies vous
portent, toutes les envies, vous. Vraiment vous. Tout le monde, personne. L’al-
liance unique et l’exception. Elles n’attendent que vous, ciré, patiné, intemporel.
Prenez. Devenez vous-même, la joie et l’effervescence. Un browning est caché
dans la grange, dans un râtelier. Une histoire vraie. Faites escale en Orient le
temps d’une grande carte de dhals. Tous les signes vous sont destinés. Ils vous
donnent bonne mine. Barbouillés de cendre, révulsés, les maîtres de vos nuits
blanches. Un vent d’exotisme et de magie souffle une explosion de couleurs, de
mouvements et de sons. Goûtez un repos bien mérité. Un soin répare l’incurie de
nos prédécesseurs. On n’arrive pas à chasser la chouette. Les chats disparaissent.
Le bon ordre, au millilitre près. La piste interrompue sous l’arbre mort, la vieille
muette ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Séduisez également par votre
sagesse, audacieux, calme, frais, sensuel, bien frappé. Vous êtes partout. Décuplez
votre potentiel, décimez l’ennemi. Consultez-vous. Ne passez pas derrière.
J’ose, je me suis senti un peu d’essence, une douceur de la chair de la mangue.
Santé, densité, frein de l’icône, le visage du futur, mon basique de l’œil concentre
ma puissance. Je passe l’hiver, je pulvérise trois à quatre jours. Je suis multifacette,
je suis susceptible d’évoluer. J’ai l’astuce éclat mat et bien net. Hâtez-vous tant
qu’il est temps ! J’en ai assez, je repars à zéro. Je m’applique pour la gestuelle. Je
suis touché au cœur, doublement étoilé. Sous le ciel encore noir, je me présente à
la ferme, ma casquette à la main. Les rouges font la loi, bordeaux, chocolat ou
prune au long cours ? Le troisième jour, je survole la région en hélico. La masse
grasse s’étale, tout particulièrement sur le ventre, l’huile issue comme de l’intérieur
au petit pinceau plat. On vous dit laquelle il vous faut. Je déguste un pape-
clément. Je suis champion du monde, comme après une bonne nuit de sommeil.
Je suis une cure de force. Je gagne une tartelette. Je quitte mes sabots, entrouvre
ma veste pour montrer mon ceinturon. Je lance mes sabots d’un coup de pied, je
vais pieds nus dans le pré. Je repique des godets. Je jeûne, mon réflexe santé. Moi,
instantanément plus beau. Dans un écrin à mon image, ma vie entre mes mains,
j’utilise mes sourcils. Un succès fou, à l’épreuve du temps, très sophistiqué, très
glam rock dans une formule unique, beaucoup plus fun. Je m’en mets jusque-là, je
bâfre, goinfre sans me soucier. Un moteur passe couvert par le hurlement de
quatre pneus. Le dernier insecte se pose. Pas un bruit. Je retrouve immédiatement
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ma forme. J’ai toujours refusé les diktats, vécu la montagne autrement. Allons
plus loin, je me dope et m’upgrade par nature, j’ai toujours tout pour faire
sensation, agir sur tous les fronts, admirable vaisseau de brassées de jasmin. Entre
tradition et modernité, je me mets classique et contemporain. Je ne néglige aucun
détail. J’éclate de jeunesse, action magistrale sur tous les signes. Le sujet phare, le
point culte encore dans la rosée du matin. La beauté, la jeunesse, la perfection,
même à froid. Je consulte mon huître perpétuelle, je suis généreux, six en un,
généreux avec moi-même. Mon musée intime, ma librairie géante, mon hôtel
mythique, ma promenade pour l’amertume, mon restaurant préféré. Six vertus,
zone qui prends le plus le soleil, mon âme d’auberge, reçois les plaisirs purs sous
les oliviers. Je suis toujours avec vous, un rêve éveillé, soucieux de me simplifier,
vous simplifier, même en terrasses, en espaliers de roses. Je ne me reconnais plus.
Elle est toujours à mes côtés, mais elle n’a qu’un défaut, elle est hors de
portée du commun, toute en variance, un cas de figure, un kamikaze en attente.
Elle rayonne, toujours dans mon sac, un grand verre de smoothie à la main.
C’est elle qui réactive le regard acéré. C’est elle le monstre sacré. Elle a trois
façons de commander, aux hommes, aux biens, aux éléments, quintessence du
sublime au sein de l’acide. Il est difficile, il ne craque pas. Il peut avoir l’esprit
libre. Il est difficile de ne pas craquer. Dans des nuances d’automne et de
musique méditerranéenne, dans le chant du grillon, elle réanime l’absolu, la
magie pourpre, rouge liquide à jamais, elle défroisse délicieusement ses seins.
On aime. On a hâte. On l’aime version réglable. On y va vite. Son nouveau
système d’intelligence saisit le degré. Plus indispensable, il n’y a pas. Elle est
musculeuse, on peut toucher. Elle se tourne vers le régime de l’être depuis
1240. Elle garantit l’excellence et la renaissance à chaque cycle, elle est la femme
révolue, la vie future. Elle est immobile et majestueuse en son sanctuaire, sans
un mot, mais elle s’évanouit aussitôt qu’apparue au premier coup d’œil. Elle ne
passe pas de petites robes blanches, de soie ni de polyamide, tachées de seize
types de taches. Elle se voile dans ses cheveux, lissée, veloutée, affirmée,
fraîche, robuste. Elle pourrait provoquer. Elle réforme, réinvente, complice de
mes désirs, de mes besoins, mes problèmes. Créée par la mer et le talent des
hommes, le meilleur de la mer, la mer autrement, elle est à sa toilette, délicate,
précieuse, elle baigne la scène. Elle adapte automatiquement son parfum, la
délicatesse de ses lignes, un rien de préciosité. Elle pose un petit pied sur le
podium des nouvelles. Elle occupe le treizième éon, son lieu dans les hauteurs.
Elle fait la volonté du bien. Je suis prêt à affronter la douceur. Je pratique cinq
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activités physiques par jour. Elle procure d’infinis bénéfices. Depuis la nuit des
temps, dans une atmosphère cristalline, elle se livre à l’huile d’immortelle, à la
fève tonka, au santal qu’elle pile et mélange, au-delà de l’huile, de l’algue, nouvel
eldorado, elle tourne la page d’un air de pudeur et comme de chasteté. Elle est
bientôt labellisée spécialité traditionnelle garantie. Elle se multiplie, se rédu-
plique, subtile, infusée dans un fluide sans matière, effet perfecteur de sa propre
haleine, elle s’engendre et se décline en géométries énergiques, elle se livre à
chacun, elle ne se livre qu’à moi.
•
Le saviez-vous ? Elle me prévient, moi son mari devant la loi, que demain
matin, il y aura une autre femme dans mon lit. Elle. Une femme d’apparence
plus jeune. Peut-être une petite fille. Elle se donne vigueur et coup d’éclat, coup
de théâtre, de nombreux universitaires l’attestent. Elle déclare le sinistre. Je serai
son ogre. J’accueille l’idole. Il y a ce goût des petites filles, des jeunes filles,
d’une approche plus respectueuse. Autre piste dévoilée, le cheminement dans la
vie de tous les jours, chineur dans l’âme, de plus en plus pointu. Les services
sont sur les dents, les jeunes garçons peuvent dormir tranquilles, ne les laissez
plus vous gâcher la vie, le baromètre des préoccupations. Elle imite le corps hu-
main. Je serai maître des lieux. Le masque Source de nuit mime quasi l’originel.
Surprenant ! Dès la première nuit, les résultats sont visibles. Elle fore ses ma-
tières premières. Manon, jeune usagère convaincue. Des millénaires de savoir-
faire, d’extraction noble à l’action renforcée, d’entretien de l’os, la seule activité
efficace in vivo. Elle se falsifie ou se métamorphose, elle ne cesse de s’incarner,
de s’épargner, cela reste une injustice et une violence. Il n’est pas souhaitable
d’épouser de gré ou de force une mineure de moins de quinze ans, même pour
satisfaire son hôte le rajah, la petite est maquillée comme un cheval volé, mais
on se rassasie pour l’œil de ses délices exclusifs pro, de sa richesse fabuleuse.
Les actes de malveillance se multiplient sur une fausse idée de l’égalité, soulevez
le voile, soulevez le tabou, entrez dans le showroom. Il ne doit pas y avoir de
tabou. En un seul geste, elle est ma mère et ma sœur, ma fille, elle est tous les
enfants de sept à soixante-dix-sept ans selon le modelé de la peau, les arômes
de plantes fraîches et d’humus, de jaune d’œuf, de cuir et d’étable, les notes
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légères comme celles des pois de senteur, avec une goutte d’eau de poire, trois
de vanille et des muscs blancs à profusion, ma tête sur le billot, mon oiseau des
îles.
Je ne me le fais pas dire. Mais bientôt, ce soir, brusquement, elle quitte ses
airs, elle se fait salope, courte et transparente, résille dans l’escalier, un peu
soûle, revenue des caves, avec en plus un très joli poster à afficher. Elle tire un
accroc de ses bas, fourre le doigt et tire pour un effet pulpy de sa propre cuisse
qui fait saillie. Elle souffle une brume sèche, elle est à la fois ludique et péda-
gogique, elle tranquillise. Elle me gifle pour m’apprendre. Elle ne porte pas de
bottes, en première mondiale, mais elle m’écrase le visage au talon, elle existe
considérablement, intratissulaire ou d’inspiration inca. Choisissez votre offre.
Qu’attendez-vous pour profiter de son offre, prenez, attrapez, dégrafez, déchi-
rez, arrachez, ligotez, laissez-vous ligoter sans rinçage, appliquez de la base des
seins vers le cou, raclez et redéfoliez, giflez à pleines mains, recevez son
frôlement, recevez ses gifles, laissez-vous surprendre. Renouvelez la boîte à
outils. Entrez en lice. Névrosez-vous, névrosez-la, affolez-vous de sortilèges à
consommer immédiatement, de salissures, de petits inventaires des babioles à
glisser dans sa trousse, des piques à chignon, des correcteurs fondamentaux, des
pinceaux éponymes, des panoplies chien et chat, des masques de frelon, des
matraques télescopiques. Car, un petit coup vite fait, c’est excellent pour le
couple. Elle tient les clefs du cabinet, incontournable. Elle est indémodable,
indéformable, malfaçon luxe et fétiche. Mettez notre expertise au service de sa
domination, de sa soumission. Arrachez ses aveux. Votre nouvel art de vivre
prêt à savourer, votre nouvelle obsession, le rituel beauté signé La Garde-Robe
active en surfaces modulées, bien entendu. Exprimez l’évidence. Soyez votre
ordre souverain, soyez le commandement bref, pratique, l’impératif du style,
recevez le bâillon-mors. Prenez les devants, prenez une commission. Quittez
l’espace jeu. Pressez-la de questions, pressez-lui les mains. Reprenez-en. Il n’y a
pas de limites. Couvrez-vous d’elle et de sang, couvrez-la du vôtre, mais du
meilleur, écrasez le malfamé, restez câlin, irrésistible, cochez. Devenez le pre-
mier. Soyez discret. Mes choix sont pleinement miens, mes biens sont miens,
mes choix. Je me bouscule pour me féliciter. C’est ma cage de chasteté inté-
grale, au design simple et fonctionnel, c’est mon parachute de bondage. Mon
plug d’urètre au grand jour, mon droit de cité, notre longue marche pour la
reconnaissance, l’identité. Sain, sauf, consensuel. Pour un effet granité, elle me
prive de la structure classique, elle me donne une vertu inouïe.
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Un exosquelette à ta portée, c’est plus de la SF ! Glissez-vous encore. Une
énergie centuplée, une puissance record. Dès qu’on l’enfile, c’est une manière
d’être plus à l’aise sur le plateau. Un armement embarqué sans rival,
électrostimulation, tonfa et machette proportionnelles, roulette crantée double,
jus intégral de grenade à fragmentation, mitrailleuse lourde et lance-flammes,
autres organes sur demande, c’est fort, très fort. C’est dans ma nature. Et ce
n’est que justice ! En cas de facteur de risque, il fait peser une lourde menace. Il
n’y a pas de petites réussites. C’est un don de soi, un don d’amour. Déposez
vos statuts. Surprenez vos enfants. Joyau de panache, nous alternons les rôles à
cru, nous nous passons le spéculum, nos neurones miroirs, maîtresse, esclave,
esclave de l’esclave, outil de l’outil, chose de la chose pour un examen
approfondi. Le latex, bien sûr, les jouets, le pouvoir, la possession totale un
temps, des règles qui répondent aux aspirations, une discipline sans exception,
des semelles orthopédiques personnalisées, des accidents corporels, l’échec de
la fusion. La cravache, incontestablement, le knout. L’acier chirurgical, notre
métier. Cela dit, j’adore les menottes, le regard bleu piscine, très zorro en noir et
or, le trio gagnant, le bandeau satin et dentelle rembourré, sensuel et élégant.
Soyez réaliste, exigez la qualité. Toute la famille va adorer. Protégez-vous. Des
solutions existent. Depuis quelques années, il existe aussi une lotion sans
engagement, d’autres questions ? Mais attention, vous avez le droit de solliciter
des garanties, des assurances décès, et pour pimenter, des jouets soft,
crescendo, hard, pour faire les gros yeux, fesser comme plâtre, laisser pour
mort. Une séance par semaine vous fera le plus grand bien, main basse sur les
pinces crocodiles lestées. Prenez soin de vous, l’univers vous aime, la force
vitale sereine, d’une actualité totale, un moment gratuit d’allégresse, votre
prothèse. Demandez vos trois cadeaux. Demandez la seule cagoule étanche
avec contrainte cervicale et son galon d’asphyxie pour faire monter la pression,
pour réduire au silence, demandez le sac Spartacus sous pli discret, votre panier
est vide. Ce sac ne doit pas être avalé.
•
J’ai trois bonnes nouvelles, la première, c’est que la persistance rétinienne n’a
pas été mise en jeu, royaume des enfants oblige. Contre le goût de trop ou de
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trop peu, j’engage toute ma responsabilité sociétale, je la mets sur la table tout
entière. J’affiche un chiffre de dingue, une tuerie. Je découpe le disque, je perce
deux trous opposés, j’attribue les bouteilles d’eau et les languettes pH. C’est
d’abord une belle rencontre humaine, en termes d’homme. Nouer un élastique
dans chaque trou, saisir l’occasion ou jamais. Un autocollant indique sa durée. Le
concept n’appartient à personne. Tous les enfants aiment faire semblant, se faire
photographier à leurs côtés. Il s’agit donc d’une activité scientifique, le fait est là
tout nu, la loyauté se construit dès le plus jeune âge, elle suffit souvent à ravir.
Tourner vivement. Les deux faces se superposent comme par magie ! Plus déten-
dues, rassurées. Nous sommes invités à observer. Les attestations de foudroie-
ment font foi auprès de toutes les compagnies. Traiter la masse des données,
prendre le temps des questions. Oser la confrontation. Il n’y a pas d’âge précis.
C’est là que notre vocation devient évidente, apprendre que ça ne pousse pas
dans les arbres. Nous sommes surexcités. Définir les secteurs, croiser les ré-
ponses, un festival de concepts bien formés, seuls biens dont la distribution mul-
tiplie la valeur, nous n’en sommes pas privés. Mon bonheur, ou celui de mon kid.
Mais attention, en cas d’absence d’impact, c’est un non-certificat qui est délivré.
En plus, c’est très facile, tout est rangé par univers. J’ai eu de bons moments,
d’autres plus difficiles, d’autres plus tristes. C’est un ensemble. Et à la fin, nous
repartons les bras chargés de pourcents de fonds propres, sans chichis, sérénis-
simes, le cœur pur. Et quand nous sommes hospitalisés, nous disposons d’un
accès illimité, sésame de la décoration, mine d’or de notre naissance, mais la
demande est au plus bas. Rien n’est trop beau pour nos amis. Le site est sous la
protection de saint Antoine de Padoue. Nous sommes porteurs de la carte. Je
nous rejoins. Nouvelle rentrée, nouveaux souliers. Mon nouvel anticapiton, mon
pilulier sans pétrole, mon salon du très-bien-être, carré pour moi tout seul. Je
n’oublie pas non plus ma sélection, l’adversaire ni les mis en cause. C’est mon
contrat fraternité, ce qui me tenaille, me sous-traite, sans mon trouble spécifique,
mon propre pronom, sans parler des dizaines d’espèces d’oiseaux, sa majesté la
plante, par ici la sortie.
La preuve de cette union ? Je me régale. Je m’assure la recrue des sens, pop,
chic et romantique jusque dans l’adversité. J’ai mes techniques de soi, mon ex-
périence. D’autres plus. Comment ne pas tomber sous le charme, ne pas entrer
en transe. Mais mon corps et ma tête me disent que ma fin est proche. Mon
corps souffre, mais l’enthousiasme est là, dans le respect des orangs-outans. Je
ne suis pas inquiet, je suis le premier aficionado. La riposte, je sais ce que c’est.
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Dans des hôtels minables, j’ai ruminé ma décision, le trou dans mon dossier.
J’ai été opéré trois fois en début de présaison. En tenant compte des diffé-
rences, c’est un changement compliqué. L’hiver aussi est compliqué. Il serait
prématuré. Seul le plaisir compte, l’occasion de dresser le bilan provisoire, les
perspectives, je continuerai. Je ne sais pas encore. Psychologiquement, je ne
vois pas. Mon dernier grand objectif, redoubler de masse musculaire, à com-
mencer par le sourcilier, l’orbiculaire et le ventre frontal avant l’été. Je me
condamne à l’exploit. Il est temps, il faut le temps, il faut prendre la mesure,
c’est une lourde responsabilité. Le diagnostic est d’aller à l’essentiel, d’établir un
idéal qui réponde à toutes les normes. Il n’est pas à exclure qu’un léger
hématome apparaisse.
Juste parfait. Je sens venir la mort. Dopé par les déclarations, j’inverse la
courbe sous trois trimestres. Je me retourne vers les miens, me positionne plus
favorablement, sous le coup des aménagements, pour être administrable, pour
l’heure à demi satisfait par la réforme de la grande rotation. J’ai campé sur mes
positions, j’ai pris part à la journée de la politesse. J’ai discuté à bâtons rompus.
J’ai travaillé sans compter, intégré la dimension, le barème en vigueur. J’ai pu
tirer parti de modèles, me donner des repères au cœur. J’ai procédé à un suivi.
Les indicateurs restent décevants, plombent l’exercice concerné, je les impacte,
sans surenchère lyrique aucune, je les canalise et les débouche, je les regorge
pour assainir la sphère et les personnes physiques. J’ai de la chance. J’ai envie de
dire une chose, l’aventure collective porte ses fruits, le plus grand nombre. C’est
elle qui fait chavirer l’authentique trésor haute fréquence, le premier antichute
du marché, sans nul doute. Sur le long terme, mon défaut de jeunesse, à l’heure
actuelle, porte un regard extrêmement tendre sur la géographie, une totale
liberté de mouvements jusqu’à trente mètres.
Les bras ne m’en tombent plus. J’ai même le temps de faire du sport. Le
tour est joué ! Je change de vie. Je change d’avenir. J’articule mes temps de vie.
Je disparais un an, quatre ans, comme disparu volontaire. Je m’abonne au forfait
prolongation. Je fais valoir mon droit à l’oubli. Je navigue entre dix propositions
pour la question de la solitude. Du coup, qu’est-ce que ça change à la maison ?
Mais tout, l’énergie, les valeurs saines. Leur stabilité. Avant tout, en ne répon-
dant pas, je transmets les valeurs saines, dites dégénératives. Ils pourront me
visionner. Tout sera prêt, décelé et mesuré quand viendra l’heure. C’est dur
d’expliquer, surtout quand on n’a pas les réponses. Encore faut-il que l’effort
soit compatible, depuis ce temps reculé. Je m’implique, je m’explique. Je re-
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trouve la simplicité. Je suis miraculé. Je sauvegarde plus souvent ma mémoire.
Je n’ai pas de fausse honte à m’équiper d’un monte-escaliers. Je deviens coach
de vie, je suis l’aspirant futurologue. Je n’attends plus, m’archive et me nettoie,
je suis pris en charge. Je fais appel à des légistes qualifiés. Tout est approprié, les
miens me diront merci, moi leur mentor d’opinion, mon propre bassin de
capture, mon propre créateur de recette, l’acteur de la fabuleuse filière. Mon
histoire ne me correspondait plus. Je n’étais plus moi, cruelle illusion, plus mon
profil type, quelque chose de meilleur. Je me faisais appeler mon oncle Jean.
J’aligne aujourd’hui mes coquets rayonnages, fidèle à mes fondements, mes
contenus jusqu’à ce que mort s’ensuive, mes osselets et reliques, arrivage per-
manent de tresses et de postiches. Si un jour je refais surface, mes biens me
seront restitués. Aucun autre générateur breveté. Autant de granules et de liens.
Alors, bien sûr, quand on ferme doucement la porte, dans la nuit, mais que le
pêne claque dans le silence, on est près de regretter son geste. Mais je me
prends en main, je me dresse sur ma tête de bois. Il était nécessaire que je me
retrouve, toutes ces épreuves, ces périodes. Des corbeaux téléphonaient. Je pré-
sentais une faible stabilité, il faut croire, je n’étais pas instantané. J’ai abandonné
toute trace, sauf liquide, mon amour même. Je l’ai gardé dans mon cœur. J’ai
dégivré mes marques. J’ai bénéficié d’une invisibilité unique, exclusivement. Je
suis entré dans l’espace et le temps privilégiés du premier anniversaire de ma
demi-vie, un peu diminué. Je n’écoute pas les conseils de Viêt-Nam ou de Méla-
nésie, je néglige l’offre aéroport, je ne m’exile que dans l’arrondissement, notre
cage d’escalier, discret scandale posthumain. Je ne transhume pas, ils ne me
chasseront pas, une audience CSP+ sans équivalent, un territoire de croissance,
sous leurs yeux, ma ville la plus réaliste possible, élue ville préférée des élec-
teurs. Je me conjugue, une avance riche, des formes d’expression, d’exposition,
de marche à thème, d’installation, de flashmob gel, situ, zombie, cascade,
d’atout majeur, d’éphémère, d’éternel bêta. Je m’appuie sur l’inédit, la modula-
rité de ma situation, sur la pointe de mes doigts, la fracture réduite, la singularité
d’ores et déjà. C’est là, c’est alors que je suis seul en temps réel, déclaré juridi-
quement mort, que je m’implante, que je peux, entre autres, m’adresser aux
aériens dans leur langue et dans leur zone, dans leur parcours, au sein de
l’homogène inusable. Rien de boutiquaire, de serviciel, de dédié, sur un caprice,
qui ne soit capable de tout, qui ne me soit natif, l’idée est stipulée. Il n’y a plus
rien que moi et lui, retoqué, augmenté, c’est tout moi, réconcilié, toxique, de
plain-pied, calme, lumineux. Ça ne demande que ça. Tout a dû disparaître. Ça
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ne durera pas, le remords, le retour, la maladie encore, le retour, ma cure, ma
croisade. La greffe prise, ma souche de porte-à-porte. Ils ne m’en voudront pas,
c’est tout naturel, je me serai racheté. Ils auront vieilli, ils auront grandi, ils
seront morts sans moi. Qu’est-ce que ça veut dire, ça veut dire que ma présence
est désormais la présence monumentale d’émotions, de fresques digitales, de
totems, d’événements à l’intégration parfaite, à la proximité parfaite, l’adhé-
sivage intime, l’âme même. Tout est là, les doigts dedans. Quant à la grande
ambition, elle n’est pas oubliée, je sais, je saisis, maître de moi, le réel embarqué,
les prix sacrifiés, ma résidence, la main dans la main.