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Page 1: EHS, nouvelle susceptibilité biologique

98 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2013 - N°456

bien que déjà reconnus comme maladie dans certains pays… même si en France l’ANSES ait conclu à l’absence de risque sanitaire.

Conclusion que la réponse ministérielle reprend quoique l’expo-sition individuelle aux CEM émis par les téléphones mobiles, les études biologiques, cliniques et épidémiologiques montrent que l‘hypothèse d’un risque ne peut être totalement exclue pour des utilisateurs excessifs de téléphone mobile… qui les exposeraient à des expositions supérieures à celles des antennes-relais. Quant aux souffrances rapportées par les personnes rapportant être hypersensibles aux CEM, elles ne peuvent être ignorées. C’est pourquoi une étude visant à définir une prise en charge adaptée a été lancée en juillet 2012 par le Service de pathologie profession-nelle de l’Hôpital Cochin à Paris. Il s’agit d’une étude pilote d’une durée de quatre ans financée par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC). Les patients sont reçus à la consulta-tion de pathologie professionnelle et de l’environnement de leur région. Le suivi des symptômes est effectué sur une année.

Déserts médicaux : être coercitif ?Question du député Olivier Marleix au ministère de la Santé sur le problème des déserts médicaux. Il souhaite savoir si le gouverne-ment est favorable à la mise en place de mesures contraignantes de garde, voire d’installation, afin de lutter contre la désertification médicale.

Le ministère rappelle l’annonce du Pacte territoire santé pour faire face à ce problème récurrent. Les difficultés d’accès aux soins, dus aux délais de rendez-vous longs ou à l’éloignement géogra-phique d’un professionnel, accroissent le sentiment de désertifica-tion médicale, alors que, en matière de densité médicale, la France vit un paradoxe : le nombre de médecins n’a jamais été aussi élevé (densité médicale : +30 % en 20 ans) alors que les inégalités ter-ritoriales par déficit d’installation des professionnels demeurent importantes. En outre, les zones rurales ne sont pas seules concer-nées : on constate qu’il manque des professionnels de santé dans les banlieues et même dans certaines villes qui enregistrent une baisse du nombre de médecins [par non remplacement de ceux qui partent en retraite].

Le Pacte territoire santé vise à faciliter l’installation des jeunes médecins en les incitant à faire un stage de formation à l’exercice en cabinet avant l’internat. La création d’une garantie de revenu devrait permettre à 200 praticiens territoriaux de médecine géné-rale de s’implanter à partir de cette année dans les territoires défa-vorisés où un référent-installation devrait les accompagner lors de leur installation. Le ministère souhaite accélérer le développement du travail en équipes de professionnels de santé (médicaux et paramédicaux), déjà amorcé et de l’équipement en télémédecine. Enfin des investissements spécifiques sont prévus dans les terri-toires-cibles, dont on n’a pas le détail. Dans ce plan, il est prévu d’ici 2015, on s’en souvient, de permettre aux patients de n’être jamais à plus de 30 minutes d’un service d’urgence.

J.-M. M

C’est la saison d’Aedes albopictusRoland Courteau, sénateur, signale au ministère de la Santé qu’A. albopictus est présent depuis 2004 en métropole et qu’à la différence de nos autres moustiques, il est vecteur de maladies graves tels

dengue et chikungunya. Or la période à laquelle il est le plus actif va de mai à novembre. Implanté dans le

sud de la France, il pourrait remonter au nord et à l’ouest. Quelles mesures de maîtrise du vecteur pour stopper sa propaga-tion et protéger l’Homme ?

A. albopictus est doté d’une forte capacité invasive, note le minis-tère, présent notamment dans les départements du pourtour méditerranéen et en Italie depuis 1990. La surveillance entomo-logique a montré sa progression dans le sud de la France, Alpes-Maritimes (2004), Haute-Corse (2006), Var (2007), Corse-du-sud (2007), Bouches-du-Rhône (2009), Alpes-de-Haute-Provence, Gard, Hérault et Vaucluse (2010), en 2012 dans le sud-ouest (Lot-et-Garonne). Le Plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue élaboré dès 2006 renforce la surveillance épidé-mio-entomologique et évalue le risque de dissémination des virus dont il est vecteur pour détecter au plus tôt sa présence et celle de patients virémiques.

Ce plan fait l’objet d’un guide, sa dernière version est annexée à la circulaire N° DGS/RI1-3/2012/168 du 23/4/2012. Dès qu’A. albo-pictus est implanté dans un département, celui-ci est classé par arrêté comme département où le moustique constitue une menace pour la population. Autorités et collectivités territoriales visent alors à réduire au minimum la population de moustiques. Pour détermi-ner les zones emmoustiquées, la DGS finance les EID, Ententes interdépartementales pour la démoustication chargées de la sur-veillance entomologique et de la lutte antivecteur, celle-ci permet-tant de ralentir l’expansion du moustique vers d’autres zones : en 2012 des départements non classés l’ont repéré, Aude, Ardèche et Drôme, où la lutte antivecteur sera appliquée.

EHS, nouvelle susceptibilité biologiqueL’EHS, c’est l’électro-hypersensibilité, une sensibilité exacerbée aux champs électromagnétiques (CEM), dont l’intensité dans l’environnement augmente avec le développement du wifi, de la 4 G, la multiplication des téléphones portables et des antennes-relais. Ce problème de santé émergent est évoqué par 5 députés, qui rappellent au ministère de la Santé que des recherches sur les effets biologiques des CEM émis par les antennes-relais ont été menées par l’INERIS (Institut national de l’environnement indus-triel et des risques) et l’Université Jules-Verne de Picardie et ont conclu que la régulation thermique, le comportement alimentaire et le sommeil sont impactés par les radiofréquences… chez l’ani-mal alors que ces effets sont encore mal connus chez l’humain,

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