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Page 1: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

Etude d’un ensemble documentaire

Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

Document 1 Document 2

Page 2: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

3 La Grande Rivière Artificielle Amy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. Des années peuvent passer sans que tombe une seule averse sur le Sahara libyen, l’un des déserts

les plus inhospitaliers du monde, couvrant 90% du pays. Des plaques de grès brûlantes, plates et craquelées y cèdent la place à des dunes ridées par le vent, seule touche de douceur dans un paysage aride où un arbre rabougri rayonne par le seul défi de sa survie. Sous cette croûte de terre cuite au soleil, il y a de l’eau. Dernier filet d’un oued presque tari? Non. Des réserves d’eau phénoménales, infiltrées dans quatre formations aquifères gréseuses: elles pourraient remplir une piscine profonde de plusieurs centaines de mètres et grande comme... l’Allemagne. Ces nappes sont l’héritage liquide d’un climat disparu. Il y a environ 10 000 ans, le désert du Sahara était une savane verdoyante, peuplée de crocodiles, de girafes et d’éléphants. Des forêts tropicales recouvraient les montagnes et, dans les plaines, les hommes du néolithique moissonnaient une sorte de blé. Des pluies abondantes remplissaient les fleuves et les lacs. Elles s’infiltraient aussi sous terre, saturant les couches de grès jusqu’au moment où elles rendaient l’eau. Au fond de ces nappes, dont la profondeur atteint parfois quatre kilomètres, se trouve de l’eau «vieille» de plusieurs millions d’années.Il subsiste peu de chose de cette période verte. Il y a environ 3 000 ans, un brusque changement climatique a chassé les pluies. Pendant des millénaires, les nappes aquifères sont presque restées intactes. Selon les scientifiques, peu d’eau y est entrée ou en est sortie. Aujourd’hui, la plupart des Libyens boivent ces «eaux fossiles» d’une extraordinaire pureté. Les autorités de Tripoli ont ouvert les premiers robinets du Projet de la Grande Rivière artificielle (PGRA) en 1991. Considérée comme la plus gigantesque entreprise de génie civil du monde, la Grande Rivière est encore en chantier. Mais déjà, un demi-million de mètres cubes d’eau coulent chaque jour dans deux énormes pipelines souterrains qui relient les aires de forage en plein désert à la bande côtière où vit 90% de la population.

La découverte des immenses ressources pétrolières du pays au milieu des années 60 a conduit les géologues à explorer les réserves aquifères, parce que les forages pétroliers exigent de l’eau. Mais un changement d’échelle s’est produit dans les années 70, au moment du boom pétrolier: l’augmentation de la population (de 1,5 million à 5 millions d’habitants aujourd’hui) et de son niveau de vie ont fait planer la menace d’une crise de l’eau.

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Les autorités avaient de quoi redouter une baisse du niveau des nappes phréatiques, attaquées de surcroît par la Méditerranée. Une guerre d’usure a lieu entre la terre et la mer, toujours affamée de nouveaux territoires. Les nappes phréatiques renforcent la résistance de la terre aux assauts de la mer. Une baisse brutale de leur niveau invite donc ouvertement l’eau de mer à s’engouffrer dans le sous-sol. Aujourd’hui, elle infiltre chaque année 100 mètres de terrain supplémentaires. Ce flux salé contamine l’eau douce restante et ravage la mince couche ocre du sol : les racines des orangers sont si gorgées de sel que beaucoup ne donnent plus qu’un fruit vert de la taille d’une balle de ping-pong.Après avoir soupesé les diverses options, le gouvernement a exclu le dessalement, jugé trop cher et trop risqué. Avec d’aussi fabuleuses réserves sous le Sahara (estimées très grossièrement à 120 000 kilomètres cubes), il fallait soit amener la population à l’eau, soit l’eau à la population. Comme la vie dans le désert tentait peu de familles, le gouvernement a choisi la seconde solution en 1983 : il a commencé à construire la Grande Rivière artificielle, à la fois vantée en Libye comme la huitième merveille du monde et raillée comme «le rêve chimérique» du colonel Kadhafi.On pourrait paver une route de Tripoli à Bombay avec les cinq millions de tonnes de ciment qui ont servi à fabriquer les pipelines, longs au total de 3 500 kilomètres. Si l’on transposait ce réseau en Europe, le pipeline commencerait au sud de la Suisse, traverserait l’Allemagne, poursuivrait en Pologne et obliquerait vers l’ouest jusqu’au nord de l’Ecosse. Il faut en moyenne neuf jours à chaque goutte d’eau pour aller des aires de forage sahariennes jusqu’à la côte.

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4 Les résultats de La GRAAmy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. La Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins (Algérie,Niger, Tchad et Egypte). Deux problèmes majeurs se posent alors : il y a pour commencer un risque important d’abaissement du Fezzan et du Nil ainsi que de leurs nappes aquifères (du fait des pompages excessifs) ce qui mettrait en grande difficulté ces pays dont la population vit grâce à ces fleuves, mais aussi le fait qu’ils n’ont pas pour objectif la gestion de l’eau et n’ont pas non plus les moyens de s’en préoccuper.La Grande Rivière ne coule qu’au dixième environ de sa capacité pour satisfaire les besoins de la population de la côte. L’Etat doit maintenant décider de l’utilisation du reste. Doit-il le consacrer entièrement à de vastes plans d’irrigation, ou satisfaire d’abord les besoins en eau potable (avec des mesures anti-gaspillage) et ceux de l’industrie, qui en consomme beaucoup moins que l’agriculture?Officiellement, la grande priorité est l’agriculture. Dans les 50 prochaines années, le projet devrait fournir environ six millions de mètres cubes d’eau par jour, dont 75 à 80% iraient aux fermes, précise le ministre de l’Agriculture Ali Guima. L’espérance de vie de tout grand projet d’infrastructure est d’environ 50 ans. Les nappes aquifères ne seront alors pas à sec mais risquent d’être bien plus difficiles à pomper. «Dans les deux ou trois prochaines années, précise-t-il, nous projetons d’ajouter 150 000 hectares à l’actuelle superficie irriguée, qui est de 500 000 hectares environ.» Les fruits et légumes ne manquent pas en Libye, qui doit cependant compter sur les importations pour satisfaire 60% de sa demande intérieure de blé et d’orge. Afin de rétablir l’équilibre, des fermes parrainées par l’Etat commencent à se multiplier autour de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi, et de Benghazi.Les terres plates qui entourent Benghazi donnent l’image parfaite d’une immense plaine à blé. La surface rouge du sol est labourée avec soin, et les coupoles blanches des réservoirs d’eau couronnent chacune des 520 nouvelles fermes que l’Etat se prépare pratiquement à donner: 2 000 dinars seulement pour 10 hectares (1 000 dollars au taux de change du marché noir). La Grande Rivière artificielle coule tout près, passant par deux bassins grands comme un terrain de football.

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L’abondance apparente de l’eau d’irrigation fait oublier qu’on est en zone aride, où l’eau s’évapore à des taux de 40 à 60%. La moitié de toute celle qu’on utilise aujourd’hui pour l’irrigation est perdue, estime Ayad S. Kaal, hydrogéologue au Centre de recherche sur l’agriculture. Il espère que les agriculteurs apprendront à utiliser des techniques plus efficaces, comme l’irrigation au goutte à goutte.La décision d’investir dans l’agriculture laisse de nombreux experts occidentaux perplexes. Puisqu’il y a actuellement trop de céréales sur le marché international, pourquoi ne pas importer du blé et économiser le précieux liquide pour l’industrie, qui en utilise moins et crée des emplois mieux payés ? «Acheter du blé à l’étranger coûterait moins cher, bien sûr, répond Ibrahim Salem Haffala, économiste au Centre de recherche agricole. Mais s’il y avait un autre embargo sur ce produit ?» Les principes économiques occidentaux, poursuit-il, ne tiennent pas compte du contexte politique et culturel. Les autorités admettront peut-être bientôt ce que les experts comme Philippe Pallas considèrent comme évident, en se référant aux projections effectuées avec l’Autorité générale des eaux libyennes: «Il faudrait à la Libye deux ou trois Grandes Rivières artificielles pour être autosuffisante en agriculture». En 2025, la population du pays devrait compter quelque 12 millions d’habitants (non-nationaux compris), et les besoins en eau des ménages absorberont environ 55% du débit total de la Grande Rivière. Même si l’on consacrait exclusivement à l’agriculture toute l’eau restante (celle du PGRA, celle des sources renouvelables et l’eau recyclée), la Libye aurait besoin, malgré tout, d’importer près de la moitié de son alimentation.

Première partie : Etude des documents1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

2. Quels aménagements sont réalisés ou en cours de réalisation afin d’exploiter cette ressource ? (doc.1-3)

3. Les objectifs escomptés par l’Etat libyen ont-ils été atteints ? (doc. 2-4)4. Quels risques sont liés à l’exploitation de l’eau du désert ? (doc. 4)

 Deuxième partie : rédiger une réponse organisée

En vous appuyant sur les réponses aux questions, sur le contenu des documents et vos connaissances, rédigez une réponse organisant sur le sujet suivant : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

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Comme toutes les réponses aux questions se trouvent dans les documents, je surligne dans les textes ce qui correspond à chacune d’entre elles.

1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

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3 La Grande Rivière Artificielle Amy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. Des années peuvent passer sans que tombe une seule averse sur le Sahara libyen, l’un des

déserts les plus inhospitaliers du monde, couvrant 90% du pays. Des plaques de grès brûlantes, plates et craquelées y cèdent la place à des dunes ridées par le vent, seule touche de douceur dans un paysage aride où un arbre rabougri rayonne par le seul défi de sa survie. Sous cette croûte de terre cuite au soleil, il y a de l’eau. Dernier filet d’un oued presque tari? Non. Des réserves d’eau phénoménales, infiltrées dans quatre formations aquifères gréseuses: elles pourraient remplir une piscine profonde de plusieurs centaines de mètres et grande comme... l’Allemagne. Ces nappes sont l’héritage liquide d’un climat disparu. Il y a environ 10 000 ans, le désert du Sahara était une savane verdoyante, peuplée de crocodiles, de girafes et d’éléphants. Des forêts tropicales recouvraient les montagnes et, dans les plaines, les hommes du néolithique moissonnaient une sorte de blé. Des pluies abondantes remplissaient les fleuves et les lacs. Elles s’infiltraient aussi sous terre, saturant les couches de grès jusqu’au moment où elles rendaient l’eau. Au fond de ces nappes, dont la profondeur atteint parfois quatre kilomètres, se trouve de l’eau «vieille» de plusieurs millions d’années.Il subsiste peu de chose de cette période verte. Il y a environ 3 000 ans, un brusque changement climatique a chassé les pluies. Pendant des millénaires, les nappes aquifères sont presque restées intactes. Selon les scientifiques, peu d’eau y est entrée ou en est sortie. Aujourd’hui, la plupart des Libyens boivent ces «eaux fossiles» d’une extraordinaire pureté. Les autorités de Tripoli ont ouvert les premiers robinets du Projet de la Grande Rivière artificielle (PGRA) en 1991. Considérée comme la plus gigantesque entreprise de génie civil du monde, la Grande Rivière est encore en chantier. Mais déjà, un demi-million de mètres cubes d’eau coulent chaque jour dans deux énormes pipelines souterrains qui relient les aires de forage en plein désert à la bande côtière où vit 90% de la population.

La découverte des immenses ressources pétrolières du pays au milieu des années 60 a conduit les géologues à explorer les réserves aquifères, parce que les forages pétroliers exigent de l’eau. Mais un changement d’échelle s’est produit dans les années 70, au moment du boom pétrolier: l’augmentation de la population (de 1,5 million à 5 millions d’habitants aujourd’hui) et de son niveau de vie ont fait planer la menace d’une crise de l’eau.

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Les autorités avaient de quoi redouter une baisse du niveau des nappes phréatiques, attaquées de surcroît par la Méditerranée. Une guerre d’usure a lieu entre la terre et la mer, toujours affamée de nouveaux territoires. Les nappes phréatiques renforcent la résistance de la terre aux assauts de la mer. Une baisse brutale de leur niveau invite donc ouvertement l’eau de mer à s’engouffrer dans le sous-sol. Aujourd’hui, elle infiltre chaque année 100 mètres de terrain supplémentaires. Ce flux salé contamine l’eau douce restante et ravage la mince couche ocre du sol : les racines des orangers sont si gorgées de sel que beaucoup ne donnent plus qu’un fruit vert de la taille d’une balle de ping-pong.Après avoir soupesé les diverses options, le gouvernement a exclu le dessalement, jugé trop cher et trop risqué. Avec d’aussi fabuleuses réserves sous le Sahara (estimées très grossièrement à 120 000 kilomètres cubes), il fallait soit amener la population à l’eau, soit l’eau à la population. Comme la vie dans le désert tentait peu de familles, le gouvernement a choisi la seconde solution en 1983 : il a commencé à construire la Grande Rivière artificielle, à la fois vantée en Libye comme la huitième merveille du monde et raillée comme «le rêve chimérique» du colonel Kadhafi.On pourrait paver une route de Tripoli à Bombay avec les cinq millions de tonnes de ciment qui ont servi à fabriquer les pipelines, longs au total de 3 500 kilomètres. Si l’on transposait ce réseau en Europe, le pipeline commencerait au sud de la Suisse, traverserait l’Allemagne, poursuivrait en Pologne et obliquerait vers l’ouest jusqu’au nord de l’Ecosse. Il faut en moyenne neuf jours à chaque goutte d’eau pour aller des aires de forage sahariennes jusqu’à la côte.

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Comme toutes les réponses aux questions se trouvent dans les documents, je surligne dans les textes ce qui correspond à chacune d’entre elles.

1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

2. Quels aménagements sont réalisés ou en cours de réalisation afin d’exploiter cette ressource ? (doc.1-3)

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3 La Grande Rivière Artificielle Amy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. Des années peuvent passer sans que tombe une seule averse sur le Sahara libyen, l’un des

déserts les plus inhospitaliers du monde, couvrant 90% du pays. Des plaques de grès brûlantes, plates et craquelées y cèdent la place à des dunes ridées par le vent, seule touche de douceur dans un paysage aride où un arbre rabougri rayonne par le seul défi de sa survie. Sous cette croûte de terre cuite au soleil, il y a de l’eau. Dernier filet d’un oued presque tari? Non. Des réserves d’eau phénoménales, infiltrées dans quatre formations aquifères gréseuses: elles pourraient remplir une piscine profonde de plusieurs centaines de mètres et grande comme... l’Allemagne. Ces nappes sont l’héritage liquide d’un climat disparu. Il y a environ 10 000 ans, le désert du Sahara était une savane verdoyante, peuplée de crocodiles, de girafes et d’éléphants. Des forêts tropicales recouvraient les montagnes et, dans les plaines, les hommes du néolithique moissonnaient une sorte de blé. Des pluies abondantes remplissaient les fleuves et les lacs. Elles s’infiltraient aussi sous terre, saturant les couches de grès jusqu’au moment où elles rendaient l’eau. Au fond de ces nappes, dont la profondeur atteint parfois quatre kilomètres, se trouve de l’eau «vieille» de plusieurs millions d’années.Il subsiste peu de chose de cette période verte. Il y a environ 3 000 ans, un brusque changement climatique a chassé les pluies. Pendant des millénaires, les nappes aquifères sont presque restées intactes. Selon les scientifiques, peu d’eau y est entrée ou en est sortie. Aujourd’hui, la plupart des Libyens boivent ces «eaux fossiles» d’une extraordinaire pureté. Les autorités de Tripoli ont ouvert les premiers robinets du Projet de la Grande Rivière artificielle (PGRA) en 1991. Considérée comme la plus gigantesque entreprise de génie civil du monde, la Grande Rivière est encore en chantier. Mais déjà, un demi-million de mètres cubes d’eau coulent chaque jour dans deux énormes pipelines souterrains qui relient les aires de forage en plein désert à la bande côtière où vit 90% de la population.

La découverte des immenses ressources pétrolières du pays au milieu des années 60 a conduit les géologues à explorer les réserves aquifères, parce que les forages pétroliers exigent de l’eau. Mais un changement d’échelle s’est produit dans les années 70, au moment du boom pétrolier: l’augmentation de la population (de 1,5 million à 5 millions d’habitants aujourd’hui) et de son niveau de vie ont fait planer la menace d’une crise de l’eau.

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Les autorités avaient de quoi redouter une baisse du niveau des nappes phréatiques, attaquées de surcroît par la Méditerranée. Une guerre d’usure a lieu entre la terre et la mer, toujours affamée de nouveaux territoires. Les nappes phréatiques renforcent la résistance de la terre aux assauts de la mer. Une baisse brutale de leur niveau invite donc ouvertement l’eau de mer à s’engouffrer dans le sous-sol. Aujourd’hui, elle infiltre chaque année 100 mètres de terrain supplémentaires. Ce flux salé contamine l’eau douce restante et ravage la mince couche ocre du sol : les racines des orangers sont si gorgées de sel que beaucoup ne donnent plus qu’un fruit vert de la taille d’une balle de ping-pong.Après avoir soupesé les diverses options, le gouvernement a exclu le dessalement, jugé trop cher et trop risqué. Avec d’aussi fabuleuses réserves sous le Sahara (estimées très grossièrement à 120 000 kilomètres cubes), il fallait soit amener la population à l’eau, soit l’eau à la population. Comme la vie dans le désert tentait peu de familles, le gouvernement a choisi la seconde solution en 1983 : il a commencé à construire la Grande Rivière artificielle, à la fois vantée en Libye comme la huitième merveille du monde et raillée comme «le rêve chimérique» du colonel Kadhafi.On pourrait paver une route de Tripoli à Bombay avec les cinq millions de tonnes de ciment qui ont servi à fabriquer les pipelines, longs au total de 3 500 kilomètres. Si l’on transposait ce réseau en Europe, le pipeline commencerait au sud de la Suisse, traverserait l’Allemagne, poursuivrait en Pologne et obliquerait vers l’ouest jusqu’au nord de l’Ecosse. Il faut en moyenne neuf jours à chaque goutte d’eau pour aller des aires de forage sahariennes jusqu’à la côte.

Page 12: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

Comme toutes les réponses aux questions se trouvent dans les documents, je surligne dans les textes ce qui correspond à chacune d’entre elles.

1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

2. Quels aménagements sont réalisés ou en cours de réalisation afin d’exploiter cette ressource ? (doc.1-3)

3. Les objectifs escomptés par l’Etat libyen ont-ils été atteints ? (doc. 2-4)

Page 13: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

4 Les résultats de La GRAAmy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. La Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins (Algérie,Niger, Tchad et Egypte). Deux problèmes majeurs se posent alors : il y a pour commencer un risque important d’abaissement du Fezzan et du Nil ainsi que de leurs nappes aquifères (du fait des pompages excessifs) ce qui mettrait en grande difficulté ces pays dont la population vit grâce à ces fleuves, mais aussi le fait qu’ils n’ont pas pour objectif la gestion de l’eau et n’ont pas non plus les moyens de s’en préoccuper.La Grande Rivière ne coule qu’au dixième environ de sa capacité pour satisfaire les besoins de la population de la côte. L’Etat doit maintenant décider de l’utilisation du reste. Doit-il le consacrer entièrement à de vastes plans d’irrigation, ou satisfaire d’abord les besoins en eau potable (avec des mesures anti-gaspillage) et ceux de l’industrie, qui en consomme beaucoup moins que l’agriculture?Officiellement, la grande priorité est l’agriculture. Dans les 50 prochaines années, le projet devrait fournir environ six millions de mètres cubes d’eau par jour, dont 75 à 80% iraient aux fermes, précise le ministre de l’Agriculture Ali Guima. L’espérance de vie de tout grand projet d’infrastructure est d’environ 50 ans. Les nappes aquifères ne seront alors pas à sec mais risquent d’être bien plus difficiles à pomper. «Dans les deux ou trois prochaines années, précise-t-il, nous projetons d’ajouter 150 000 hectares à l’actuelle superficie irriguée, qui est de 500 000 hectares environ.» Les fruits et légumes ne manquent pas en Libye, qui doit cependant compter sur les importations pour satisfaire 60% de sa demande intérieure de blé et d’orge. Afin de rétablir l’équilibre, des fermes parrainées par l’Etat commencent à se multiplier autour de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi, et de Benghazi.Les terres plates qui entourent Benghazi donnent l’image parfaite d’une immense plaine à blé. La surface rouge du sol est labourée avec soin, et les coupoles blanches des réservoirs d’eau couronnent chacune des 520 nouvelles fermes que l’Etat se prépare pratiquement à donner: 2 000 dinars seulement pour 10 hectares (1 000 dollars au taux de change du marché noir). La Grande Rivière artificielle coule tout près, passant par deux bassins grands comme un terrain de football.

Page 14: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

L’abondance apparente de l’eau d’irrigation fait oublier qu’on est en zone aride, où l’eau s’évapore à des taux de 40 à 60%. La moitié de toute celle qu’on utilise aujourd’hui pour l’irrigation est perdue, estime Ayad S. Kaal, hydrogéologue au Centre de recherche sur l’agriculture. Il espère que les agriculteurs apprendront à utiliser des techniques plus efficaces, comme l’irrigation au goutte à goutte.La décision d’investir dans l’agriculture laisse de nombreux experts occidentaux perplexes. Puisqu’il y a actuellement trop de céréales sur le marché international, pourquoi ne pas importer du blé et économiser le précieux liquide pour l’industrie, qui en utilise moins et crée des emplois mieux payés ? «Acheter du blé à l’étranger coûterait moins cher, bien sûr, répond Ibrahim Salem Haffala, économiste au Centre de recherche agricole. Mais s’il y avait un autre embargo sur ce produit ?» Les principes économiques occidentaux, poursuit-il, ne tiennent pas compte du contexte politique et culturel. Les autorités admettront peut-être bientôt ce que les experts comme Philippe Pallas considèrent comme évident, en se référant aux projections effectuées avec l’Autorité générale des eaux libyennes: «Il faudrait à la Libye deux ou trois Grandes Rivières artificielles pour être autosuffisante en agriculture». En 2025, la population du pays devrait compter quelque 12 millions d’habitants (non-nationaux compris), et les besoins en eau des ménages absorberont environ 55% du débit total de la Grande Rivière. Même si l’on consacrait exclusivement à l’agriculture toute l’eau restante (celle du PGRA, celle des sources renouvelables et l’eau recyclée), la Libye aurait besoin, malgré tout, d’importer près de la moitié de son alimentation.

Page 15: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

Comme toutes les réponses aux questions se trouvent dans les documents, je surligne dans les textes ce qui correspond à chacune d’entre elles.

1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

2. Quels aménagements sont réalisés ou en cours de réalisation afin d’exploiter cette ressource ? (doc.1-3)

3. Les objectifs escomptés par l’Etat libyen ont-ils été atteints ? (doc. 2-4)

4. Quels risques sont liés à l’exploitation de l’eau du désert ? (doc. 4)

Page 16: Etude d’un ensemble documentaire Sujet : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

4 Les résultats de La GRAAmy Otchet, journaliste au Courrier de l’UNESCO. La Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins (Algérie,Niger, Tchad et Egypte). Deux problèmes majeurs se posent alors : il y a pour commencer un risque important d’abaissement du Fezzan et du Nil ainsi que de leurs nappes aquifères (du fait des pompages excessifs) ce qui mettrait en grande difficulté ces pays dont la population vit grâce à ces fleuves, mais aussi le fait qu’ils n’ont pas pour objectif la gestion de l’eau et n’ont pas non plus les moyens de s’en préoccuper.La Grande Rivière ne coule qu’au dixième environ de sa capacité pour satisfaire les besoins de la population de la côte. L’Etat doit maintenant décider de l’utilisation du reste. Doit-il le consacrer entièrement à de vastes plans d’irrigation, ou satisfaire d’abord les besoins en eau potable (avec des mesures anti-gaspillage) et ceux de l’industrie, qui en consomme beaucoup moins que l’agriculture?Officiellement, la grande priorité est l’agriculture. Dans les 50 prochaines années, le projet devrait fournir environ six millions de mètres cubes d’eau par jour, dont 75 à 80% iraient aux fermes, précise le ministre de l’Agriculture Ali Guima. L’espérance de vie de tout grand projet d’infrastructure est d’environ 50 ans. Les nappes aquifères ne seront alors pas à sec mais risquent d’être bien plus difficiles à pomper. «Dans les deux ou trois prochaines années, précise-t-il, nous projetons d’ajouter 150 000 hectares à l’actuelle superficie irriguée, qui est de 500 000 hectares environ.» Les fruits et légumes ne manquent pas en Libye, qui doit cependant compter sur les importations pour satisfaire 60% de sa demande intérieure de blé et d’orge. Afin de rétablir l’équilibre, des fermes parrainées par l’Etat commencent à se multiplier autour de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi, et de Benghazi.Les terres plates qui entourent Benghazi donnent l’image parfaite d’une immense plaine à blé. La surface rouge du sol est labourée avec soin, et les coupoles blanches des réservoirs d’eau couronnent chacune des 520 nouvelles fermes que l’Etat se prépare pratiquement à donner : 2 000 dinars seulement pour 10 hectares (1 000 dollars au taux de change du marché noir). La Grande Rivière artificielle coule tout près, passant par deux bassins grands comme un terrain de football.

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L’abondance apparente de l’eau d’irrigation fait oublier qu’on est en zone aride, où l’eau s’évapore à des taux de 40 à 60%. La moitié de toute celle qu’on utilise aujourd’hui pour l’irrigation est perdue, estime Ayad S. Kaal, hydrogéologue au Centre de recherche sur l’agriculture. Il espère que les agriculteurs apprendront à utiliser des techniques plus efficaces, comme l’irrigation au goutte à goutte.La décision d’investir dans l’agriculture laisse de nombreux experts occidentaux perplexes. Puisqu’il y a actuellement trop de céréales sur le marché international, pourquoi ne pas importer du blé et économiser le précieux liquide pour l’industrie, qui en utilise moins et crée des emplois mieux payés ? «Acheter du blé à l’étranger coûterait moins cher, bien sûr, répond Ibrahim Salem Haffala, économiste au Centre de recherche agricole. Mais s’il y avait un autre embargo sur ce produit ?» Les principes économiques occidentaux, poursuit-il, ne tiennent pas compte du contexte politique et culturel. Les autorités admettront peut-être bientôt ce que les experts comme Philippe Pallas considèrent comme évident, en se référant aux projections effectuées avec l’Autorité générale des eaux libyennes: «Il faudrait à la Libye deux ou trois Grandes Rivières artificielles pour être autosuffisante en agriculture». En 2025, la population du pays devrait compter quelque 12 millions d’habitants (non-nationaux compris), et les besoins en eau des ménages absorberont environ 55% du débit total de la Grande Rivière. Même si l’on consacrait exclusivement à l’agriculture toute l’eau restante (celle du PGRA, celle des sources renouvelables et l’eau recyclée), la Libye aurait besoin, malgré tout, d’importer près de la moitié de son alimentation.

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1. Pourquoi l’eau est-elle une ressource vitale pour la Libye ? (doc. 1-3)

Des années peuvent passer sans que tombe une seule averse sur le Sahara libyen, l’un des déserts les plus inhospitaliers du monde, couvrant 90% du pays.l’augmentation de la population (de 1,5 million à 5 millions d’habitants aujourd’hui) et de son niveau de vie ont fait planer la menace d’une crise de l’eau.Les autorités avaient de quoi redouter une baisse du niveau des nappes phréatiques, attaquées de surcroît par la Méditerranée. Une guerre d’usure a lieu entre la terre et la mer, toujours affamée de nouveaux territoires. Les nappes phréatiques renforcent la résistance de la terre aux assauts de la mer. Une baisse brutale de leur niveau invite donc ouvertement l’eau de mer à s’engouffrer dans le sous-sol. Aujourd’hui, elle infiltre chaque année 100 mètres de terrain supplémentaires. Ce flux salé contamine l’eau douce restante et ravage la mince couche ocre du sol : les racines des orangers sont si gorgées de sel que beaucoup ne donnent plus qu’un fruit vert de la taille d’une balle de ping-pong.

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2. Quels aménagements sont réalisés ou en cours de réalisation afin d’exploiter cette ressource ? (doc.1-3)

Sous cette croûte de terre cuite au soleil, il y a de l’eau. Des réserves d’eau phénoménales, infiltrées dans quatre formations aquifères, profondes de plusieurs centaines de mètres et grande comme... l’Allemagne. Au fond de ces nappes, dont la profondeur atteint parfois quatre kilomètres, se trouve de l’eau «vieille» de plusieurs millions d’années. Les autorités de Tripoli ont ouvert les premiers robinets du Projet de la Grande Rivière artificielle (PGRA) en 1991. Considérée comme la plus gigantesque entreprise de génie civil du monde, la Grande Rivière est encore en chantier. Après avoir soupesé les diverses options, le gouvernement a exclu le dessalement, jugé trop cher et trop risqué. Avec d’aussi fabuleuses réserves sous le Sahara (estimées très grossièrement à 120 000 kilomètres cubes), il fallait soit amener la population à l’eau, soit l’eau à la population. Comme la vie dans le désert tentait peu de familles, le gouvernement a choisi la seconde solution. Actuellement, il existe deux pipelines longs au total de 3 500 kilomètres, qui relient le désert de Libye aux villes de Syrte et Benghazi, et le désert de Fezzan à Tripoli. (sur le littoral où vit la population) Ont été également construits des réservoirs d’eau près des villes. Il faut en moyenne neuf jours à chaque goutte d’eau pour aller des aires de forage sahariennes jusqu’à la côte.

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Enfin, pour développer l’agriculture, des oasis et des zones irriguées par pivots ont été réalisées près des zones de forage.

3. Les objectifs escomptés par l’Etat libyen ont-ils été atteints ? (doc. 2-4)

Les objectifs de l’Etat libyen sont de subvenir aux besoin en eau de la population (usage domestique) etde développer l’agriculture (Officiellement, la grande priorité est l’agriculture) pour rendre le pays autosuffisant. On constate que les résultats sont mitigés. Les progrès agricoles sont indéniables. Par exemple, Les terres plates qui entourent Benghazi donnent l’image parfaite d’une immense plaine à blé. La surface rouge du sol est labourée avec soin, et les coupoles blanches des réservoirs d’eau couronnent chacune des 520 nouvelles fermes que l’Etat se prépare pratiquement à réaliser. Mais « Il faudrait à la Libye deux ou trois Grandes Rivières artificielles pour être autosuffisante en agriculture ». Dans les deux ou trois prochaines années, 150 000 hectares seront ajoutés à l’actuelle superficie irriguée, qui est de 500 000 hectares environ.De plus, même si les fruits et légumes ne manquent pas en Libye, le pays doit cependant compter sur les importations pour satisfaire 60% de sa demande intérieure de blé et d’orge. Afin de rétablir l’équilibre, des fermes parrainées par l’Etat commencent à se multiplier autour de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi, et de Benghazi.Par ailleurs, La Grande Rivière ne coule qu’au dixième environ de sa capacité pour satisfaire les besoins de la population de la côte. L’Etat doit maintenant décider de l’utilisation du reste. Doit-il le consacrer entièrement à de vastes plans d’irrigation, ou satisfaire d’abord les besoins en eau potable (avec des mesures anti-gaspillage) et ceux de l’industrie, qui en consomme beaucoup moins que l’agriculture ?

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Les risques liés à la Grande Rivière artificielle sont multiples :- La Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins (Algérie,Niger, Tchad et Egypte). Deux problèmes majeurs se posent alors : il y a pour commencer un risque important d’abaissement du Fezzan et du Nil ainsi que de leurs nappes aquifères (du fait des pompages excessifs) ce qui mettrait en grande difficulté ces pays dont la population vit grâce à ces fleuves, mais aussi le fait qu’ils n’ont pas pour objectif la gestion de l’eau et n’ont pas non plus les moyens de s’en préoccuper.- L’espérance de vie de tout grand projet d’infrastructure est d’environ 50 ans. Or les nappes aquifères ne seront alors pas à sec mais risquent d’être bien plus difficiles à pomper. - Par ailleurs l’eau s’évapore à des taux de 40 à 60%. La moitié de toute celle qu’on utilise aujourd’hui pour l’irrigation est perdue. - En 2025, la population du pays devrait compter quelque 12 millions d’habitants (non-nationaux compris), et les besoins en eau des ménages absorberont environ 55% du débit total de la Grande Rivière. Même si l’on consacrait exclusivement à l’agriculture toute l’eau restante (celle du PGRA, celle des sources renouvelables et l’eau recyclée), la Libye aurait besoin, malgré tout, d’importer près de la moitié de son alimentation.

4. Quels risques sont liés à l’exploitation de l’eau du désert ? (doc. 4)

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Deuxième partie : rédiger une réponse organiséeEn vous appuyant sur les réponses aux questions, sur le contenu des documents et vos connaissances, rédigez une réponse organisant sur le sujet suivant : L’eau, une ressource vitale et durable pour la Libye ?

Remarque : L’étude ici se situe à une échelle locale (la Libye) ; or le chapitre dresse un tableau de l’eau dans le monde à l’échelle mondiale (en dehors de l’étude de cas ; mais il s’agit de l’Inde). Par conséquent,On ne peut pas répondre en réutilisant les connaissances vues en classe. Cela aurait été possible si le sujet avait été :A partir de l’exemple de la Libye, montrer en quoi l’eau est une ressource vitale pour la planète.Par conséquent, ici, il s’agit de sélectionner et de classer les informations des documents. Vos connaissances vous permettent de bien comprendre les documents. On ne rajoute des connaissances que si elles sont liées Directement au cas libyen.

Priorité : respecter la méthode vue en module pour répondre à la question.

Introduction : - présentation du sujet et problématique.

Développement : un plan. Chaque partie du plan correspond à un thème permettant de répondre à la problématique. Elle se compose d’idées et d’exemples/preuves précis.

Conclusion : réponse à la problématique

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La question de l’eau est une question cruciale pour la Libye, pays dont 90% du territoire est aride et dont la population augmente. La ressource en eau est insuffisante et c’est pour cette raison que le pays a entrepris des travaux gigantesques pour résoudre ce problème. Les résultats obtenus sont inégaux et on peut se demander s’ils sont durables ? 

L’eau est rare en Libye car le pays est à 90% désertique et les précipitations sont faibles et très inégalement réparties. Il ne pleut que sur les côtes au Nord du pays (climat méditerranéen) et ces précipitations restent insuffisantes pour pratiquer l’agriculture. On constate aussi que la population a fortement augmenté depuis 40 ans (multipliée par 3,5), il faut à la fois assurer l’approvisionnement en eau de ces populations et leur procurer une nourriture suffisante. Les villes, toutes situées sur le littoral (comme Tripoli ou Benghazi), demandent quotidiennement de fortes quantités d’eau. Ensuite, le seul moyen d’améliorer l’agriculture en pays sec est l’irrigation. On peut penser que la Libye a atteint le seuil de pénurie et risque à terme d’atteindre le seuil critique du manque d’eau comme au Proche-Orient. Le pays doit donc chercher des solutions pour pallier à l’insuffisance de ses ressources en eau. C’est pour cette raison que le gouvernement libyen a créé le projet de « Grande Rivière Artificielle ». 

Ce projet mobilise les eaux des nappes souterraines fossiles du Sahara Il a coûté des sommes astronomiques. Elles sont enfouies à de grandes profondeurs et ont une origine ancienne. Il a fallu d’abord effectuer des forages profonds pour capter l’eau puis celle-ci est acheminée par de grandes conduites (pipelines) sur des milliers de kilomètres vers les côtes au Nord. Là de gigantesques réservoirs ont été créés. Cette eau est destinée à la population des zones côtières mais aussi à l’agriculture. Des périmètres irrigués par pivots ont été créés dans le désert et il existe aussi des oasis irrigués. Le projet prévoyait d’irriguer une surface de 150000 hectares à terme et de distribuer 20000 exploitations de 5 hectares. Pour le moment, ce projet n’est pas achevé, la « Grande Rivière Artificielle » doit être étendue et complétée à l’Ouest et à l’Est du pays. Les deux zones de forages doivent aussi être connectées, il s’agit de relier les canalisations venant des nappes souterraines du Fezzan à celles du désert libyen. Malgré ces aménagements pharaoniques, la Libye n’a pas résolu tous ses problèmes et certaines questions restent en suspens. 

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Ce projet ne résout pas la question de l’insuffisance de la ressource en eau, la GRA ne couvrirait qu’un tiers des besoins en eau du pays ce qui est largement insuffisant. L’eau souterraine des nappes du désert ne se renouvelle que lentement voire ne se renouvelle pas à l’échelle du temps humain et d’ici 50 à 100 ans, elles seront peut-être épuisées. Les pays voisins (Egypte et Algérie) sont inquiets pour leurs propres ressources en eau qui seraient menacées par la surconsommation libyenne. L’utilisation de l’eau et les moyens mis en œuvre par la Libye ne sont pas toujours réalistes. Les productions agricoles obtenues grâce à l’eau de la GRA sont très coûteuses et on peut se demander s’il n’aurait pas été plus raisonnable d’acheter le blé à l’étranger.

Ensuite, l’utilisation de la ressource est très discutable, l’irrigation par pivot dans le désert gaspille beaucoup d’eau par évaporation et on peut faire la même remarque pour les gigantesques réservoirs côtiers à ciel ouvert. Dès lors, ne faudrait-il pas revoir toute la politique de l’eau en Libye ? 

La Libye, pays aux conditions hydriques très défavorables, a essayé de résoudre son manque d’eau par un projet très ambitieux la GRA. La GRA permet d’approvisionner les hommes en eau et participe au développement d’une agriculture irriguée. Le bilan reste aujourd’hui très contrasté et inquiétant, car la GRA ne remplit pas tous les objectifs qui lui ont été assignés. Aujourd’hui, se pose donc la question d’une nouvelle orientation de la politique libyenne de l’eau, il faudrait songer à économiser cette ressource rare et précieuse.