HISTORIQUE DU DOMAINE
DE CHARENTAIS
Hors Série : N° 5
Monsieur Georges COLLINET
AMICALE DES ANCIENS DE LA C.R.S. n° 41
SAINT-CYR-SUR-LOIRE
Le Domaine de CHARENTAIS
( ou Grand Charantais)
Bâti sur la commune de saint-cyr-sur-loire, ce domaine appartient aujourd’hui au Ministère de l’Intérieur,
Où il abrite divers services de police, avec essentiellement la C.R.S n° 41.
Nous relatons dans ce document l’historique de ce vaste domaine à travers les siècles.
Dans une première partie, nous suivrons l’évolution de cette histoire jusqu’au terme de la seconde guerre
mondiale.
La deuxième partie retracera plus particulièrement la vie de la C.R.S. N° 41, désormais liée à celle de ce
domaine.
Nous tenons à remercier pour leur précieux concours Madame Michèle DAVENIER et monsieur Patrick
RANGER de l’Association « Hommes et Patrimoine « de Saint-Cyr-sur-Loire sans lesquels ce travail ne
serait pas réalisé.
Nous remercions également les collègues de l’Amicale de la C.R.S. n° 41 qui ont su nous apporter leur
témoignage et leurs souvenirs matériels, et enfin les quelques anciens habitants qui depuis leur installation dans
le voisinage du domaine nous ont éclairé sur la dimension géographique, jadis plus importante, de l’objet de ce
document, sans oublier Madame Madeleine TROSSEAU née VALADE, qui jeune fille, habitait le domaine dans
la période de l’entre-deux guerres.
Ce travail, réalisé grâce à la volonté du Commandant Alain JACKEL, vous est maintenant proposé, mais nous
souhaitons qu’il soit une étape qui ne pourra être qu’enrichie.
Espérons qu’à sa lecture, d’autres témoignages, d’autres documents, d’autres recherches viennent ensuite
nourrir des connaissances forcément parcellaires et jamais définitivement comblées.
Gérard Montigny et Claude Bachet Janvier 2007
Histoire du Domaine de Charantais des origines à 1945
Relevé par Carré De Busserolle dans son célèbre Dictionnaire d’Indre-et-Loire et de Touraine paru en 1878,
Charantais tirerait son nom de « Champnantais « au XII éme
siècle.
D’autres sources le fait naître du latin « Cariantacus « signifiant « domaine appartenant à Carentus.
Mais aucune trace de l’existence du nommé Carentus n’a pu être établie à ce jour dans la région.
Plus surprenant , l’orthographe de Charantais ou de Charentais varie selon les siècles. Toutefois l’origine semble
s’écrire avec un « a » , l’apparition du « e » étant probablement due à une erreur de transcription sur un
document officiel et qui s’est perpétué dans le temps.
A – Les Propriétaires successifs
1285 Jean de Charentais
1516 Jean Ruzé , échevin de Tours
1520 Louis Ruzé
1526 Jacques de Beaune
1528 Philibert Bault
1600 François Peguineau
1659 Charles Peguineau
1674 Alexandre de la Forge, seigneur de la Martinière
1677 Philippe Peguineau
1696 Nicolas Peguineau
vers 1700 Gilles Douineau
1735 Gilles Douineau, fils du précédent
Pierre-Olive-Martin Douineau
Pierre-Gilles Douineau de Charentais
Henri-Stanislas-Cyr-Oliver Douineau de Charantais
Ernest-François-Louis de Courtilloles
Jacques-François-Louis de Courtilloles
vers 1935 G.Bain-Thouverez
1951 Ministère de l’Intérieur
►En 1285 , le propriétaire se nomme Jean de Charantais .
Il faut arriver en 1516 , pour retrouver le titre de propriété aux mains de Jean Ruzé, échevin de Tours.
en 1520 , à Louis Ruzé
►En 1526 , à Jacques de Beaune
Baron de Semblancay, vicomte de Tours, seigneur de la Carte à Ballan, de la Grange , la Crouzillère, l’Epan, Bois-Héry et le
Porteau à Joué, d’Argy à Montrichard, de Taillé et Châtigny à Fondettes , des Petites-Hayes et de la Prévôté à Neuvy , de
Vaumorin à Montlouis, de la Championnière à Veigné, de la Roche-Buard à Charentilly, de Ronnay et Charentais à Saint-
Cyr et des Ortières à Monts. Né à Tours en 1445, fils de Jean de Beaune, il épousa Jeanne Ruzé. D’abord marchand de
soierie (1482), il succéda à son père à la tête de la boutique de l’argenterie du roi (1487.Sans renoncer à son activité
commerciale, il fut ensuite receveur général des finances d’Anne de Bretagne (1491), général de Languedoc et receveur de
l’hôtel de la reine (1495), maire de Tours (1498-1499), surintendant des finances à la mort de son beau-frère Briçonnet
(1516) et bailli-gouverneur de Touraine (1519. Banquier du roi et au faîte de sa puissance, il s’attira la haine de la reine
mère Louise de Savoie qui profita de l’absence de François 1er, en Italie, pour réclamer 700 000 livres qu’il avait, disait-elle,
détournées à son profit. Mis en demeure de produire ses comptes, il fut mis en arrestation en 1527, jugé, condamné (9 août
1527) et exécuté deux jours plus tard, à l’âge de 82 ans. En 1529,on reconnu son innocence et ses biens, qui avaient été
confisqués, furent rendus à sa famille. Jacques de Beaune, qu’on surnomma « le roi de Tours », fut victime de sa trop grande
réussite. Un contemporain put écrire : « C’était un homme fort sage, gracieux aux gentilshommes comme au peuple et
avant tout, grand amateur d’art » Durant son activité municipale, il fit ériger, de ses deniers, en 1519, une fontaine en
marbre blanc au carroi de Beaune (carrefour des actuelles rues Colbert et Nationale)
►En 1528-1568, à Philibert Bault
Le 9 novembre 1585, Philibert Bault était toujours sieur de Charentays.(REC-CTN)
Le 22 septembre 1595, naissance de Françoise, fille de Nicolas Pequineau, éc., sieur de le Fresnaye et de
Charantais.(REC-CTN)
Au XVIéme
siècle, la justice du fief de Charentais était rendue au Palais-Royal de Tours.
►En 1600 , à François Peguineau
Le 16 janvier 1617, Charles Pequineau, éc.,sieur de Charantais, était parrain d’un enfant baptisé à Saint-Cyr-sur-
Loire. (REC-CTN)
►En 1659, à Charles Pequineau, conseiller du roi, juge et lieutenant particulier aux bailliage et siège présidial de
Tours, maire de cette ville de 1636 à 1637 (serment du 1er novembre 1636. Il mourut en 1662 et fut inhumé dans
l’église Saint-Hilaire de Tours.
►par acte du 16 septembre 1674, Nicolas Pequineau, Ecuyer, héritier du précédent, vendit ce domaine à
Alexandre de la Forge, seigneur de la Martinière, demeurant à Tours.
Charentais revint ensuite dans la famille Peguineau
►En 1677 , il appartenait à Philippe Pequineau
Le 23 janvier 1694 , baptême de Nicolas-Joseph, fils de Nicolas Pequineau, éc., sgr de Charantais, etc.,
Et de dame Anne Robin de Lambre. .(REC-CTN)
►En octobre 1704 , Nicolas Pequineau est toujours sgr de Charantais. .(REC-CTN)
►Vers 1700 , Gilles Douineau, Ecuyer , ancien échevin de Blois, était seigneur de Charentais.
►Son fils , Gilles Douineau, Ecuyer , conseiller du roi, président-trésorier de France et grand-voyer de la
généralité de Touraine, possédait le même fief en 1735.Il vivait encore en 1748.
►Son successeur, Pierre-Olivier-Martin Douineau, Ecuyer, président-trésorier de France à Tours
rendit hommage au roi le 4 avril 1783.Il achète comme bien national la Métairie du Petit Charentais qui
appartenait au Chapitre de Saint-Martin.
►Pierre-Gilles Douineau de Charentais fut créé baron héréditaire par lettre patente du 7 septembre 1826 donnée
par le roi Charles X en son château de Saint-Cloud, enregistrées à la cour royale d’Orléans et au tribunal de
première instance de Tours les 9 et 14 novembre de la même année. Des lettres récognitives de noblesse lui
avaient été délivrées le 2 décembre 1815 par ordonnance de Louis XVIII, roi de France, avec règlement
d’armoiries :
d’or , à une face d’azur , chargée d’un croissant d’or et accompagnée en chef de deux étoiles de gueules, et en pointe, d’une étoile d’azur.
En 1826 , le domaine se composait d’un principal corps de bâtiments, deux pavillons y attenant, bâtiments en
retour, cour d’honneur fermée de grilles en fer, chapelle, puits à pompe, autres cours et bâtiments, deux pressoirs,
cinq caves, écuries et celliers, bûchers, remises, abreuvoirs, etc. une troisième cour, la buanderie, logement et
jardin ; au midi un grand jardin, bassin et pompe, petits jardins enclos de murs ; haies et fossé ; une avenue , un
verger, une pièce d’eau et autres dépendances, plus un parc en bois futaie, clos de haies vives avec ses fossés,
contenant trois hectares soixante deux ares soixante treize centiares, une pièce de terre en verger, vignes, ardins et
bâtiments de quatre vingt douze ares soixante quatorze centiares ; les près de la Noue, du bois et de la Bréhérie ;
un autre à Charcenay ensemble trois hectares quatre vingt un ares cinquante un centiares.
Il est décédé le 9 décembre 1846 dans une maison située à Tours, rue Rapin n° 4 , où il demeurait
momentanément (il était domicilié en son château de Charantais)
A cette époque, le château se composait d’un vestibule avec treize cadres renfermant treize portraits de famille,
une salle à manger, un salon, une chambre à côté du salon, une autre chambre en suite, un cabinet de toilette, un
cabinet servant de bibliothèque, un petit cabinet éclairé au couchant, formant l’aile droite du château, une
chambre à côté du cabinet, une autre chambre à coucher ; au premier, quatre chambres à coucher, une salle de
billard, grenier au-dessus ; une pièce donnant sur la cour et une cuisine.
Collection Patrick RANGER
Henry –Stanislas –Cyr –Olivier Douineau de Charantais fit reconstruire le château dès 1858.
L’architecte retenu fut Jean-Charles JACQUEMIN –L’édifice réalisé est composé d’un grand corps de
bâtiment à 5 rangées de fenêtres, encadré par deux pavillons ornés chacun de deux poivrières en
encorbellement munies d’ oeils de bœuf. Les parterres à la française et le bassin circulaire sont l’œuvre du
paysagiste Louis DECORGES.
5 mai 1883 Henri Douineau, baron de Charentais, achète le domaine à deux sœurs,
Marie Désirée et Léonie Honorine Des Hayes
3 juin 1908 Au décès de ce dernier, la succession échoit à sa sœur, Madame
De Courtilloles, née Clara Douineau de Charentais
19 juillet 1922 Jacques de Courtilloles reçoit le domaine de sa mère, par donation entre vifs.
La superficie était de 36 Ha 92
6 octobre 1934 Acquisition du domaine par Louis Charles Bain et Germaine Thonier son épouse
31 Juillet 1939 La Société S.K.F. procédera à l’acquisition d’un partie du Domaine.
Pour un ensemble de 19 Ha 89 a .
Le 31 août 1939 une acquisition complémentaire sera effectuée pour une valeur de 15 a 15 ca . Septembre 1939
Réquisition du château par le conseil supérieur de la guerre
1er
mars 1941- 1944 Occupation du Château par le commandement allemand de l’aviation- section technique
(Fliegerhorstkommandantur –Tours- Tech.Leitung)
Réquisition des garages de la ferme par l’armée de terre allemande
(Feldkommandantur 788)
Octobre 1944 Inventaire du matériel militaire par un groupe des Forces Françaises de l’Intérieur ,
Logement de sinistrés des bombardements américains.
8 décembre 1944 Création des Compagnies Républicaines de Sécurité
Par décret du gouvernement provisoire
10 février 1945
Le ministère de l’Intérieur réquisitionne le domaine.
10 mai 1951 Acquisition du domaine par l’Etat..
B- LES GRANDES FAMILLES
PECQUINEAU ou PEGUINEAU ,Ec.,Sgrs de la Fresnaye , de Purnay, des Grand et petit
Charentais,Paroisse de St-Cyr ,---de Vaudésir, la Crouzillière, la Villaumaire, la Motte (du XVI é au XVIII è
siècle.)
Au XVIIè siècle, cette famille formait deux branches, l’une résidant à Tours, l’autre à Huismes.
Elle a fourni un chevalier de Malte, reçu en 1609.
Charles Peguineau , conseiller du roi, juge et lieutenant particulier aux bailliages et siège présidial de Tours, fut
maire de cette ville en 1636.
François-Pierre PEGUINEAU de Charentais , chanoine , puis trésorier de l’église métropolitaine de Tours ,
mourut le 28 avril 1766.
DOUINEAU de CHARENTAIS , barons de Charentais.
En 1735, Gilles Douineau remplissait à Tours les fonctions de conseiller du roi, président, trésorier de France,
général des finances et grand-voyer de la généralité ---,Michel Douineau, conseiller du roi ,procureur au siège de
la Monnaie de Tours , est mentionné dans les actes de 1750-80--- A la même époque vivait Michel Douineau,
chanoine de l’église de Tours.
Un acte de 1780 fait mention de Pierre -Olivier-Martin Douineau ,trésorier de France au bureau des finances
de la généralité de Tours.
Pierre-Gilles Douineau de Charentais, fut créé baron héréditaire par lettres patentes du 7 septembre 1826,
Enregistrées à la cour royale d’Orléans et au tribunal de première instance de Tours les 9 et 14 novembre de la
même année. Des lettres recognitives de noblesse lui avaient été délivrées le 2 décembre 1815.L’enregistrement
de ces lettres à la cour d’Orléans eut lieu le 14 mars 1816.
Transmission des titres et majorat de baron héréditaire conférés à Pierre Gilles Douineau de Charentais, par lettres
patentes du 27 septembre 1826, confirmée en faveur de son fils unique Henry -Stanislas- Cyr -Olivier Douineau de
Charentais ,Baron Douineau de Charentais, maire de Saint-Cyr-sur-Loire, fut confirmé ,à la mort de son père, dans la
transmission du titre de baron héréditaire ,et du majorat, y attaché, par ordonnance du 8 novembre 1847.
COURTILLOLES (de)
Titre de baron, sur promesse d’institution de majorat, par ordonnance du 28 septembre 1820, en faveur de
François-Louis de Courtilloles.
La famille Courtilloles, originaire de Saint-Germain de Clairfeuille, portait anciennement le nom de Le Prieur,
Dit Chausson, qu’elle a quitté pour prendre celui de la seigneurie de Courtilloles.
Elle a pour auteur Jacques (Le Prieur, dit) Chausson, piqueur au premier vol pour la corneille de la grande
fauconnerie du roi, en 1698, puis conseiller secrétaire du roi en la chancellerie du parlement de Rouen (1718),
Décédé le 11 janvier 1720.
Un de ses petits-fils, François-Louis Chausson, seigneur de Courtilloles, des Orgeries, Monlioux, etc., président
Au bailliage et siège présidial d’Alençon, obtint des lettres de confirmation de noblesse, le 9 mai 1772 ; né le 27
septembre 1717 , mort le 14 mars 1791, il épousa Françoise-Madeleine de Fleuriel, dont trois fils : 1° François-Louis qui suivra ; 2° Pierre -Jacques- François, mousquetaire de la garde royale ,né le 25 avril 1751, mort le 1er août 1785, sans postérité ;
3° Alexandre – François – Louis , officier au régiment de Condé (1797), né le 18 octobre 1754, mort…, marié et ayant laissé postérité,
représenté de nos jours.
François-Louis de Courtilloles, baron de Courtilloles, lieutenant général en l’amirauté d’Alençon, fût créé
baron, sur promesse d’institution de majorat, par ordonnance du 28 septembre 1820 .né à …le 21 décembre 1747,
Mort le 29 mai 1822, il épousa Marie- Victoire- Antoinette de Vaucelles de Ravigny, dont quatre enfants : 1° Louis- Victor- Auguste , officier de cuirassiers né le 4 février 1785 , mort le 28 février 1845 ; marié à Marie- Françoise- Eugénie Pichon,
veuve de M.Duchesne de Chédouet ; sans postérité ;
2°Emmanuel- Alexandre ,officier de chasseurs à pied, né le 25 février 1786, mort le 11 août 1821, sans postérité ;
3°Emmanuel-Alexandre , qui suivra ; 4°Victorine - Julie, née le 10 mars 1790 , mariée à Narcisse Guesdon de Beauchesne , inspecteur de l’enregistrement et des domaines.
Emmanuel-Alexandre de Courtilloles, lieutenant au 56° d’infanterie (1812) , né le 7 octobre 1788, mort… ;
Epousa , le 13 octobre 1828 , Thaïs-Maria Esnaut , dont trois enfants : 1°Ernest -François-Louis, qui suivra ;
2°Elisabeth -Clémentine, mariée le 24 avril 1854 , à Augustin- Georges de Jourdan de Savonnières.
3°Pierre , né le 25 avril 1839 , mort en bas- âge ;
Ernest –François – Louis de Courtilloles , maire de Saint -Rigomer- des-Bois , né le 21 décembre 1834, mort
au château de Courtilloles (Sarthe) le 10 mars 1889 ; épousa Clara Douineau de Charantais , fille du baron ,
dont deux fils : 1° François-Louis ;
2° Jacques -François-Louis.
En 1922 , Jacques -François-Louis de Courtilloles sera le dernier propriétaire issu d’une grande famille.
Il est né le 28 février 1885 .Il se séparera du Domaine en 1934 . Ruiné , il sera alors accueilli par le baron Robert de La Bouillerie au château d’Hodebert à Saint-Paterne-Racan. Il décèdera le 12 septembre 1975 et
sera inhumé au cimetière de Saint-Paterne dans le caveau de famille des La Bouillerie .
C- Documents divers 1°) Acte de naissance (1811) de Henri Stanislas Douineau de Charantais
2°) Contrat de Mariage (1872) entre François -Louis de Courtilloles
et Clara Douineau
3°) Acte de décès (1902 ) de Joséphine- Clara DOUINEAU de Charantais
4°) Acte de propriété par voie de succession de Clara Douineau de
Charantais ( 3 juin 1908)
5°) Charantais d’après des recensements.
En 1881
Mme Clara Provost Baronne de Charantais et son fils Henri Baron de Charantais,
François Carayon 64 ans domestique, valet de chambre
Mathias Ciran 18 ans domestique ,valet
Ulisse M…… 38 ans cuisinière
Marie Molette 38 ans cuisinière
Charles Preland 15 ans aide
Marie Froger 62 ans femme de chambre
Désiré Hubert 32 ans jardinier
Marie Sanary 22 ans
Athènes Hubert 3 ans
En 1886
Joséphine Baronne de Charantais 66 ans
Henri Baron de Charantais 40 ans
Gabrielle Fouret 25 ans femme de chambre
Duruisseau Toussains 19 ans cuisinier
Jules Chalois 18 ans valet de chambre
Pierre Gagnaux 40 ans (suisse) valet de chambre
François Carayon 67 ans valet de chambre
Pierrette Foyer 66 ans cuisinière
Pierre Richer 50 ans , vigneron , sa femme Anne Amirault 49 ans et son fils Paul Richer 10 ans
Louis Cruet 46 ans , vigneron, sa femme Adelaïde Trian 41 ans et son fils Louis Cruet 18 mois
Jules Boulay 28 ans , distillateur, et sa femme Léontine Besnard 20 ans , ménagère
Symphorien Boulay 39 ans , jardinier et sa femme Marie Avenat 24 ans , lingère
En 1891
Joséphine de Charantais 71 ans
Henri Baron de Charantais 39 ans
François Carayon 72 ans cuisinier
Louis Coudray (veuf) 32 ans cocher
Alfred Maurice 28 ans cuisinier
Pierrette Foyer 70 ans femme de chambre Louis Véron 47 ans charretier
Pierre Gagneaux 45 ans cocher
Pierre Desré 30 ans jardinier et sa femme Armandine Phéllion 24 ans
Victor Demofond 35 ans vigneron , sa femme Rosalie Porcher 30 ans , journalière, et ses enfants
Léon 8 ans , Angèle 7 ans , Marthe 3 ans
En 1896 Joséphine de Charantais 76 ans - Henri de Charantais 44 ans
Jacques de Courtilloles 11 ans
Pierre Gagnaux 46 ans vacher
Hyacinthe Berthelot 28 ans cocher
François Richard 80 ans cocher
Emile Bertin 29 ans valet de chambre
Maria épouse Bertin 20 ans gagiste
Charles Breton 38 ans cuisinier
Louis Véron 52 ans laboureur
Gabrielle Poucet 36 ans gagiste
Marie Leroucel 32 ans gagiste
Henri Lepec 35 ans professeur, précepteur
En 1901, le château était habité par
Mme Joséphine - Clara Provost- Dumarchais, Baronne de Charantais et son fils Henri ;
Louis Teron 58 ans gagiste
Emile Bertin 34 ans valet de chambre
Maria Marchais 25 ans couturière
Gabrielle Fouret 40 ans femme de chambre
Charles Breton 43 ans cuisinier
Marie Lerouxel 37 ans couturière
Camille Bertin 17 ans aide de culture
Hervé Maurice 26 ans, cocher , sa femme Marie Malmache 24 ans ,couturière et sa fille Yvonne 9 mois.
En 1921 Clara de Courtilloles née en 1847
Jacques de Courtilloles né en 1885
Eugène Vincent né en 1852 cocher
Louis Gabilly né en 1868 cultivateur et Marie Gabilly sa femme née en 1870
Gabrielle Fouret née en 1859 (à Séez) femme de chambre
Perrine Diniel née en 1898,domestique et Gaston Diniel, son fils né en 1920
Louis Valade né en 1884 , sa femme Marie née en 1892 et sa fille Denise née en 1913
Marie Louise Nouris née en 1864 femme de chambre
Isidore Renault né en 1881 forgeron
Henri Métivier né en 1863 jardinier
Et sa femme Marie née en 1869 et ses enfants Roger ,né en 1905,Octelle 1908 , Paulette 1912
En 1926 Jacques de Courtilloles né en 1885 Eugène Fleuriau, né en 1902 chauffeur
Gabrielle Fouret ,née en 1859 femme de chambre
Mariez Audueza, né en 1900 bûcheron
Miquel Albizu, né en 1902 bûcheron
Louis Gabilly, né en 1868 cultivateur
Et son épouse Marie Duret
Fernand Brault , né en 1902 , sa femme Marie Reverault (1905) et leur fille Jacqueline (1925)
Louis Valade , né en 1884 valet de chambre
Son épouse Marie, née en 1892 cuisinière et sa fille Madeleine (1919)
Marie Noury (veuve Valade), née en 1866 femme de ménage
En 1931 Frédéric Benoit né en 1873 journalier
Avec sa femme Adeline Cliquet née en 1877
Victor Demonfond né en 1855 jardinier
Gabrielle Fouret ,née en 1859 femme de chambre
Ludovic Defas, né en 1906 jardinier
Et son épouse Marie Royer (1906) ,son fils Ludovic (1927) et sa fille Paulette (1928)
Louis Boilleau, né en 1895 (à Ancinnes) charpentier
Georges Gauet, né en 1911 charron
En 1936 Fernand Maillère , né en 1906 domestique
Et sa femme Marie , née en 1902
Louis Puiseau , né en 1924
6°) Diplôme d’horticulture (1894)
7°) Carte-Postale (environ 1900) de Gabrielle FOURET
D- LA CHAPELLE
Le château possédait une chapelle domestique.
Dans les registres de l’ Etat- Civil du canton de Tours-Nord publiés par L. de Grandmaison en 1905
(Mémoires de la S.A.T.) , on trouve, à la date du 22 août 1780 : « Mariage par Me Cuisnier, curé-chanoine
de Saint-Venant, oncle de l’époux, dans la chapelle de la seigneurie de Charentais, de M.Joseph-Pierre-
Sylvain, fils de M.Joseph Cartier, marchand-fabricant et de dame Marie Cuisnier des Blinières, de la
Riche, avec demoiselle Jeanne, fille de Mess. Pierre -Olivier -Martin Douineau , éc.,sgr de Charentais,
Trésorier de France au bureau de la généralité de Tours, et de dame Marie -Anne-Renée Le Bon , de
Saint -Pierre -le- Puellier, en présence du s. François Cartier marchand-fabricant ,oncle de l’époux,
de dame Charlotte Roze , son épouse, du s. André Cartier de Saint-René, « cousin ayant de germain de
l’époux », de dame Marie-Anne Rocher, veuve de Me Michel Douineau, procureur du Roi de Tours,
aïeule de l’épouse, de Mess. Jacques -Nicolas Nepveu (alias, Neveu) , chev, sgr de Bellefille , chev. de Saint
-Louis , ancien lieutenant de vaisseaux de S.M., de dame Françoise-Madeleine Le Bon , son épouse,
sa tante et marraine, de dame Louise Douineau, veuve de Mess. Claude Bouet de la Noue, chev. de Saint
-Louis , sgr de Saint-Georges, ancien capitaine de grenadiers au régiment de Bourbonnais, sa grand-tante,
de Mess. Gilles-Louis Taschereau des Pictières, éc.,chanoine vétéran et prévôt de Leré en l’église Saint
Martin de Tours, « cousin ayant le germain sur l’épouse » , de dame Charlotte Feudrix de Brétigny ,épouse
De Mess. Pierre Taschereau des Pictières , chev. de Saint-Louis , ancien capitaine de hussards au régiment
De Ferrary , « cousin ayant le germain sur l’épouse » ,de Mess. Emery-Toussaint Le Tort , éc., trésorier de
France au bureau des finances de Tours, son grand-oncle, à cause feu Martine Le Bon , son épouse. »
Elle est mentionnée dans le Registre de visite des chapelles du diocèse de Tours , en 1787, comme
étant en bon état.
Le décret impérial du 1er août 1857 l’autorisa, à nouveau, pour l’usage du Sr Douineau de Charantais
et des personnes de sa propre maison .
Pierre-Gilles Douineau, baron de Charentais voulut s’y faire enterrer, selon ses dernières volontés exprimées
dans son testament daté du 22 juin 1846 : « Si mon fils me fait enterrer dans la chapelle de Charentais , il
sera prélevé sur ma succession la somme nécessaire pour faire mettre les ossements de ma mère dans un
cercueil de plomb , me déposer sous la même tombe qu’elle et y faire graver l’inscription suivante :
Ici repose aussi Pierre Gilles, son fils,
Qui du plus tendre amour l’aima toute sa vie,
Et voulu qu’à sa mort auprès d’elle il fut mis
Pour être uni toujours à sa mère chérie. »
Dans son testament, Pierre-Gilles Douineau précisait également : « Je donne à prendre sur ma succession à la cure de Saint Cyr sur Loire, une somme de mille francs
une fois donnée à la charge par le curé de cette paroisse ou tout autre ecclésiastique de venir dire
pendant cinq dimanches dans les mois de septembre et octobre et particulièrement dans le temps des
vendanges à la chapelle de Charantais une messe basse dite chacune pour le repos des âmes de ma
famille, et ce , à perpétuité, et dans le cas ou pour quelque raison que ce soit on cesserait de venir dire
les dites messes les mille francs retourneront de plain droit au propriétaire du château de Charantais
à moins qu’il n’existât plus de chapelle au château dans ce cas les mille francs resteront à la cure de
Saint Cyr sur Loire ».
Après le décès de Pierre-Gilles Douineau, il restait dû , entre autre, au Sieur Clément, marchand
ferblantier à Tours, la somme de 110,50 fr pour la fourniture d’un cercueil en plomb, au Sieur
Labrunerie, menuisier à Tours, la somme de 30 fr pour la fourniture d’un cercueil en bois de chêne
pour M.Le baron de Charantais, au Sieur Rabusseau, marbrier à Tours, la somme de 184,35 fr pour
le monument funèbre de M.Le baron de Charantais, à Mr Tonnellé, docteur en médecine, 90 fr pour
les soins donnés à Mr le baron de Charantais, et à Mr le docteur Herpin de Tours , la somme de 12 fr
pour quatre visites…
Le 9 mai 1872 , Joséphine- Clara Provost-Dumarchais demanda l’autorisation d’inhumer son époux,
Henry-Stanislas-Cyr-Olivier Douineau décédé la veille, dans la chapelle ; autorisation qui lui sera
accordée.
Lorsque la chapelle fut détruite, les corps qui reposaient dans celle-ci furent transférés et inhumés
dans deux sépultures au cimetière de Saint-Cyr-sur-Loire, avenue de la République.
Henri Douineau de Charentais y avait acheté une concession le 25 avril 1894 pour la famille
Carayon (François Carayon était domestique au château).
On trouve encore ces deux sépultures où reposent :
Demande d’inhumation (1872) d’Henri DOUINEAU de Charantais
E-CHARANTAIS PENDANT LA GUERRE 1939-1945
Dès 1939 , le château est réquisitionné par le Conseil Supérieur de la Guerre.
A l’exode, le château est brusquement abandonné et tous les meubles, linge, literie, complètement pillés.
Réquisition allemande pendant 4 ans puis installation de sinistrés.
Un lot de baraques pour le logement des sinistrés était libre et à la disposition de la commune, mais une
Question de transport l’empêchait d’en disposer. Le propriétaire du château propose alors l’implantation
de ces baraques dans la grande allée d’ S.K.F.
D’après le propriétaire, deux femmes sinistrées, logeant dans le château, ne cachaient pas leur préférence
pour une installation en baraque, car la perspective de ce « familistère-caserne » ne les enchantés pas.
Courrier de Monsieur Bain-Thouverez de juillet ou août 1944
(doc.n° 1)
23 et 24 septembre 1940 ,
Réparation de la toiture du château et des huit tourelles. Travaux exécutés par M.Martin,
Couvreur , sur réquisition des autorités allemandes.
(doc.n° 2)
Château entièrement occupé du 1er
mars 1941 au 31 décembre 1941 par la Commandantur de
L’aviation , Section Technique
(Fliegerhorstkommandantur A 10/XIII Tours- Tech.Leitung)
(doc.n° 3)
Emploi du personnel civil par les autorités allemandes au château de Charentais
En 1940-1941 En octobre 1940 , Marie Martin de Saint Cyr et Madeleine Martin de Tours En novembre 1940, Madame Mignon y travaillait 8 heures par jour, du lundi au dimanche,
Pour 5 francs de l’heure.
(doc.n° 6 et 6 A)
En avril 1941, sont employés :
André Gagboraud Madeleine Martin
Emile Tendron Marcelle Hemon de la rue Sarrail
Léon Fanon Louise Chalot
Marie Mignon de la rue Foch Odette Régis
Marie Martin
Les ouvriers occupés au château sont tous des spécialistes. Les femme ont à faire toutes sortes de
Travaux et surtout les raccommodages et la couture. Le salaire est de 7 francs de l’heure pour les Hommes et de 5.50 francs pour les femmes.
(doc.n° 7 et 8 )
En juillet 1941,Sofie Kopies , née le 28 avril 1914 à Janow, est employée au château et elle parle et
écrit le français et l’allemand.
(doc.n°9)
En octobre 1941,Marcelles Besnard, occupée au château, perçoit journellement 10 francs pour son
déjeuner et 5.40 francs pour son transport.
(doc.n°10)
En septembre et octobre 1941 , importants travaux de réparation du chauffage central :
La chaudière et toutes les tuyauteries du sous-sol à remplacer. Dans les étages, des radiateurs ont été
Supprimés. Le chauffage n’existe que dans la moitié nord du château.
L’installation existante n’est prévue que pour la demi-saison et ne peut assurer des températures
Normales par grands froids.(travaux exécutés par A.Bonneau de Tours)
(doc.n° 4 et 5)
Mars 1942 à août 1943 : occupé par les troupes d’occupation
(suivant courriers de la Compagnie Générale du Gaz)
(doc.n° 11)
15 août 1943 : Réquisition des garages de la ferme de Charentais pour l’armée allemande.
(Feldkommandantur 788)
(doc.n° 12 et 13)
19 octobre 1943 : Réquisition de la ferme du château de Charentais et du par à autos y attenant.
(Feldkommandantur 788)
(doc. n°14)
5 novembre 1943 : A la ferme Charentais, 7 chambres pour emmagasiner du matériel et 1 remise
sont réquisitionnées pour les besoins militaires.
(Feldkommandantur 788)
(doc.n°15)
23 novembre 1943 : A la ferme Charentais, les locaux d’habitation de Mesdames Simone Elie et
Simone Chicault sont réquisitionnés. Ces personnes seront logées ailleurs
(Feldkommandantur 788)
(doc.n° 16)
8 janvier 1944 : réquisition au profit de la Préfecture de Tours de tout immeuble, logement ou
château (vide ou meublé) pouvant être disponible sur la commune.
(doc.n°18)
Un état des lieux a été effectué par la mairie de Saint-Cyr-sur-Loire, en octobre 1944 (parquet en mauvais état, voire défoncé, cheminée démolie, marbre de cheminée cassé,
tablier de cheminé brisé, carreaux cassés, trous dans les fenêtres pour passer les fils, trous
dans les murs, papiers et peintures abîmés, etc) ainsi qu’un inventaire du mobilier civil.
L’inventaire militaire du château a été fait par le Groupe des Forces Françaises de l’Intérieur.
(doc.n° 17,17A,17B,17C)
(doc.n° 19)
Quelques locataires habitant le château :
à partir du 15 octobre 1944 Jeanne Théodet
à partir du 20 octobre 1944 Louis Chanard,Thérèse Lonail, Louis Rossignol
à partir du 1er novembre 1944 Raoul Vallon, Marcel Vallon
à partir du 5 novembre 1944 Alphonse Lelong
à partir du 20 novembre 1944 André Préville
à partir du 27 novembre 1944 Roger Bigot
à partir du 10 décembre 1944 Maurice Jeauneau
(doc.n°19B)
Novembre et décembre 1944 – Electrification du château.
Les allemands, pour desservir cette propriété, très provisoirement d’ailleurs, avaient utilisé les supports
des lignes téléphoniques, dont ils avaient purement et simplement supprimés les conducteurs.
Afin de permettre le logement des sinistrés, le service du Contrôle des Distributions d’Energie Electrique
autorisa la remise en état provisoire de la ligne allemande, sous réserve de l’établissement d’une ligne
réglementaire, dès ce travail possible.
(doc.n°20 et 20A)
Afin d’utiliser le château pour le relogement des sinistrés de Saint-Cyr-sur-Loire en 1945, des travaux de
Réfections ont été nécessaires, le local ayant été « bouleversé » par l’occupant et les bombardements.
Coût des travaux effectués de novembre 1944 à janvier 1945 :
Serrurerie (Entreprise R.Cormery) 1261.75 fr.
Electricité (Entreprise J.D.Signolet) 2045.00 fr.
Toiture (Entreprise E.Martin) 2773.75 fr.
En mai 1946, ces factures n’étaient toujours pas réglées…La compagnie de C.R.S., qui a depuis occupé le
Local, refusant de les payer (sa réquisition ayant porté sur des locaux déjà remis en état).
(doc.n°21,21A,21B,21C,21D)
Propriété du Ministère de l’Intérieur depuis 1951, il abrite une Compagnie Républicaine de Sécurité.
Doc.n° 1
Doc n° 2
Doc n° 3
Doc n° 3 bis
Doc n° 4
doc.n°6
Doc n° 6 A
Doc n° 7
Doc n° 8
Doc n° 9
Doc n° 10
Doc n° 11
Doc n° 12
Doc.n°13
Doc n° 14 et 15
Doc n° 16 et 17
Doc n° 17A
Doc n° 17 B
Docn° 17 C
Doc n° 18
Doc n° 19
Doc n° 19A
Doc n° 19B
Doc n° 20
Doc n°21A
Doc n° 21B
Doc n° 21C
Doc n° 21D
F- Bibliographie
Archives Départementales de Touraine
Archives Départementales série 1159-Vente Biens Nationaux R.Caisso.
Archives Municipales de Saint-Cyr-sur-Loire
Armorial Général de la Touraine J.-X. Carré de Busserolle
Société Archéologique de Touraine 1867/Réimpression de 1978
Armorial général , ou registres de la noblesse de France
D’Hozier , Paris 1741
Arrêt demandé
Denis Jeanson éditeur 1994
Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle
Gustave Chaix d’Est-Ange – Editions Vendôme ,Paris , 1983
Dictionnaire géographique historique et biographique d’Indre-et-Loire
J.-X. Carré de Busserolle
Société Archéologique de Touraine 1879/Réimpression de 1966
Patrimoine des Communes d’Indre-et-Loire –Editions FLOHIC , avril 2001
Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration – 1814-1830
Vte Alfred Révérend /Paris 1902
Titres et Confirmations de Titres – 1830-1908
Vte Alfred Révérend /Paris 1909