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Pastel

RascalL E M O N D E D E

Entretiens avec Maggy Rayet

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Vacances d’étĂ© Ă  la mer du Nord.Avec mes sƓurs, Christine et Nathalie.Ne manque que mon jeune frĂšre,StĂ©phane

À la ferme, chez mon pĂ©pĂ© Fernand

Avec ma mĂšre, Yvette

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Pascal Nottet est nĂ© Ă  Namur le 24 juillet 1959. Laplupart de ses albums, de ses textes, de ses dessins portentla signature de Rascal, un pseudonyme qui doit fairesourire les anglophones. Mais l’artiste aime Ă  rappelerque le P de son prĂ©nom s’était transformĂ© en R bien avantce qu’il appelle le temps des livres.

«Nous Ă©tions quatre enfants Ă  la maison. Mes parentsĂ©taient aimants et bienveillants. TrĂšs peu parents poules.J’ai eu la chance de ne pas avoir Ă©tĂ© trop Ă©levĂ©.

Mes plus vieux souvenirs sont des souvenirs d’images.La boĂźte Ă  couture de ma mĂšre ou les murs du salon denos voisins. Reproductions de toiles de Gauguin,Vermeer, Rembrandt, La Descente de croix de Rubens.Reproductions donnĂ©es en Ă©change de points dĂ©coupĂ©ssur des emballages de produits alimentaires.J’aimais regarder ces images des heures durant. Toutcomme j’adorais feuilleter cette encyclopĂ©die aujourd’huisurannĂ©e : Tout l’univers.

Enfant, j’aimais un peu dessiner.Un tout petit peu plus que les autres.GuĂšre plus
 Mais ce que je prĂ©fĂ©raispar-dessus tout, c’était aller jouerdehors, comme on disait Ă  l’époque.

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ance

La premiĂšre fois que je suis allĂ©au cinĂ©ma, j’avais 4 ans. BlancheNeige de Disney Ă  l’affiche...AccompagnĂ© par ma mĂšre, suisrestĂ© trois sĂ©ances consĂ©cutives,accrochĂ© de toutes mes forcesaux accoudoirs

Images chocolat Jacques

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Je me rĂ©galais des dessins d’humour de Bosc, de Chaval,de SempĂ©, de Testu dans les vieux Paris Match entreposĂ©sau grenier. J’aimais y lire les reportages sur des alpinistesqui avaient grimpĂ© l’Everest et qui en Ă©taient redescendusles doigts gelĂ©s, l’évasion d’un prisonnier Ă  Alcatraz, lespremiers pas sur la lune de Neil Armstrong, l’assassinatde Kennedy, le procĂšs des bourreaux nazis en terred’IsraĂ«l.

Il y avait peu ou pas d’albums Ă  la maison. Mes sƓursavaient quelques Martine. Je n’en garde qu’un lointainsouvenir esthĂ©tique, proche des images pieuses que l’onnous donnait au catĂ©chisme.

Mon pĂšre nous emmenait rĂ©guliĂšrement au MusĂ©e dela forĂȘt oĂč Ă©taient exposĂ©s des animaux empaillĂ©s, descollections d’insectes et d’immenses tranches d’arbresdĂ©coupĂ©s comme du saucisson.Au cirque et aux fĂȘtes foraines, aussi.»

Bosc et Chaval

Image pieuse

Ted et Tomet le grand prix Europe-Afrique

Planche anatomique

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Masque de carnaval en papier

Image extraite

Les GĂ©ants de Wetteren

Gille de Binche

Chaplin m’a fait rire et rĂȘver. Peud’enfants le connaissent aujourd’hui.À redĂ©couvrir d’urgence !

< d’un jeu de sociĂ©tĂ©

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Il est souvent Ă©clairant d’interroger quelqu’un sur sesannĂ©es d’école et d’apprentissage. Non seulement pourcomprendre son cheminement et l’origine de sa vocation,mais aussi pour percevoir son rapport au monde et Ă  lasociĂ©tĂ©. À l’entendre, la scolaritĂ© de Rascal fut houleuse,souvent buissonniĂšre et s’acheva sur ce verdict : â€œĂ©lĂ©mentnon scolarisable”.

«Ce que l’on dĂ©sirait m’apprendre ne m’intĂ©ressait pas.Mon envie de connaissances Ă©tait bien prĂ©sente, maishors des matiĂšres obligatoires. J’aurais aimĂ© que l’école,Ă  l’instar de certaines Ă©coles du nord de l’Europe, soitun lieu d’apprentissage Ă©largi. Construire une chaise,apprendre Ă  jouer d’un instrument, allumer un feu sousune pluie battante, se servir d’une perceuse, apprendrele nom des Ă©toiles, des oiseaux et des arbres, inventerune poĂ©sie, dĂ©couvrir la peinture Ă  l’huile, faire du pain,crĂ©er un herbier, Ă©lever des poules ou des lapins, rĂ©ussirune mayonnaise


l’éco

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CĂŽtĂ© littĂ©rature, je ne lisais pas grand-chose. Rien de ceque l’on me proposait Ă  lire Ă  l’école ne faisait Ă©cho. J’aiadorĂ© apprendre La Ballade des pendus de Villon lorsquej’avais 12 ans. Cette figure du poĂšte marginal, humaniste,contestataire, ami et compagnon des victimes, metouchait. Puis il y a eu le merveilleux Paroles de JacquesPrĂ©vert, donnĂ© par un proche. Construite avec les motsde tous les jours, sa poĂ©sie me plaisait. D’emblĂ©e, j’aiaimĂ© son impertinence, ses questions laissĂ©es sansrĂ©ponses et son anarchisme doux.J’ai vĂ©ritablement aimĂ© lire grĂące Ă  une voix, celle ĂŽcombien truculente de Michel Simon lisant les premiĂšrespages du Voyage au bout de la nuit. J’y suis tombĂ© toutentier, dans CĂ©line. Il reste mon Ă©crivain prĂ©fĂ©rĂ©. AvecRimbaud, au rayon poĂštes.

J’aime lire des interviews, des rĂ©flexions, des pensĂ©es,la correspondance des artistes que j’aime.C’est tout aussi nourrissant que la gelĂ©e royalepour les abeilles.

Extrait d’un manuel de lecture

Couverture de Pierre Faucheuxpour Paroles

PrĂ©vert d’aprĂšs un dessinde Maurice Henry

CĂ©line

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Voyant mon peu d’intĂ©rĂȘt pour les Ă©tudes, mes parentsm’ont inscrit Ă  l’Institut Saint-Luc de Tournai. Et ce dĂšsl’ñge de 12 ans. Il y avait lĂ  de bons professeurs. Tousavaient une vie professionnelle en dehors de l’école. L’und’entre eux, un peintre, Ă©tait un professeur singulier. Pourlui tous les traits Ă©taient bons. La gomme Ă©tait proscriteĂ  ses cours. S’il en voyait une, il s’en emparait et la jetaitpar la fenĂȘtre grande ouverte, en jurant ! Cet hommeĂ©tait capable de tracer un cercle parfait Ă  main levĂ©e,au diamĂštre choisi par un de ses Ă©lĂšves. Au millimĂštreprĂšs ! Je pense souvent Ă  lui. À ce qu’il m’a donnĂ©. C’étaitgĂ©nĂ©reux, intuitif, bousculant ! Si peu pĂ©dagogique quec’en Ă©tait totalement rĂ©jouissant !

J’étais bien trop jeune pour Ă©tablir toutes les connexions.Mais tout fait chemin avec les ans !

Publicité pour un cours de dessindonné par correspondance

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L’école enfin derriĂšre moi, j’ai fait une tonne de petitsboulots. Facteur, ouvrier d’usine, employĂ©, plongeur,vendeur de cartes pour les aveugles


Sur le cĂŽtĂ©, je faisais un peu de peinture. Ces toiles m’ontdonnĂ© l’occasion de travailler dans le monde de l’affiche.L’affiche culturelle. Le thĂ©Ăątre principalement. C’est untravail de collaboration. Il faut ĂȘtre Ă  l’écoute de l’Ɠuvreet des intentions du metteur en scĂšne. Du cahier descharges, de l’imprimeur


les d

Ă©but

s

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On oublie parfois ce talent d’affichiste lorsqu’on Ă©voqueaujourd’hui le parcours de Rascal, prĂ©fĂ©rant mettrel’accent sur son travail d’auteur et, de plus en plus,d’auteur-illustrateur. Pourtant l’artiste maĂźtrise un autredomaine de l’illustration, proche de l’affiche, celui de lacouverture. Ici aussi “l’écoute de l’Ɠuvre” joue un grandrĂŽle : la couverture doit rendre l’esprit d’un contenu, letemps d’un regard.

«Il y a pour moi un fort lien de parentĂ©. Je conçois lescouvertures de la mĂȘme maniĂšre qu’une affiche : entermes d’efficacitĂ© visuelle. Il y a un long support-textequ’il faut rĂ©duire Ă  une seule image mĂȘlĂ©e de typographie.DĂ©gager une image aprĂšs lecture. Donner forme Ă  cetteidĂ©e. La faire tenir dans un format prĂ©cis. Choisir unetechnique appropriĂ©e.»

Je me souviens encore de la joie de voir mon travailplacardĂ© sur les murs de Bruxelles. De cette chouettesensation d’ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©. Si l’image ne s’offre pasimmĂ©diatement, le passant ne prendra pas le temps dela dĂ©crypter. Elle se fera dĂ©vorer par la ville.Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus d’affiches dessinĂ©essur nos murs. Rien que des images anonymement photo-shopĂ©es. Les seules images urbaines qui m’interpellentsont celles des artistes graffeurs. J’apprĂ©cie particuliĂšre-ment le travail de Bonom, Banksy et Blu.»

Banksy, Londres

Bonom, BruxellesBanksy, Palestine

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“Rencontre” et “collaboration” sont des mots quiaccompagnent l’itinĂ©raire de Rascal. Collaboration avecles mĂ©tiers du thĂ©Ăątre lorsqu’il dĂ©couvre l’art de l’affiche.Rencontre avec des dessinateurs lorsqu’il se passionnepour la sĂ©rigraphie et dĂ©barque dans le monde de lapublicitĂ©. Rencontre dĂ©cisive avec l’Ɠuvre de TomiUngerer, dont il dĂ©couvre America, un recueil de dessinspour adultes, avant d’ĂȘtre Ă©bloui par Les Trois brigands !Rencontre avec un Ă©diteur jeunesse dont il pousse toutnaturellement la porte. En ce dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt-dix, Pastel Ă©tait une toute jeune maison d’édition.

«Je pense ĂȘtre nĂ© sous une bonne Ă©toile. J’ai rencontrĂ©la bonne personne au bon moment. Je parle ici deChristiane Germain, ma premiĂšre Ă©ditrice. Tout au longde ces annĂ©es collaboratives, elle a jouĂ© un rĂŽle essentiel :celui d’accompagnatrice.»

Ses trois premiers livres sont crĂ©Ă©s en solo. Ensuiteparaissent deux albums rĂ©alisĂ©s en collaboration avec desillustrateurs : le dĂ©licieux Djabibi avec Mario Ramos etle flamboyant Escales avec Louis Joos, qui fut primĂ© Ă  laFoire internationale de Bologne.Ils sont Ă  prĂ©sent une vingtaine Ă  avoir travaillĂ© sur sestextes, chez Pastel : Gert Bogaerts, Isabelle Chatellard,Nicolas de CrĂ©cy, Neil Desmet, Claude K. Dubois, Edith,Peter Elliott, Stephane Girel, RenĂ© Hausman, Jean-ClaudeHubert, Émile Jadoul, Louis Joos, Jean-Louis Lejeune,RĂ©gis Lejonc, Pascal Lemaitre, Ian Pollock, Mario Ramos,Riff, Sophie, Suzanne Strub et Rita Van Bilsen.

Les trois premiers livres

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les r

enco

ntre

s

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Partitions à 4 mains


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Toutes mes histoires n’existeraient pas sans l’autre.Sans les autres. Il y a autant de Louis Joos dans Levoyage d’Oregon que de moi. Ce livre n’existeraitpas sans notre rencontre.

«Je n’ai pas une maniĂšre de travailler avec des illu-strateurs. Il y en a autant que j’ai eu de collaborations.Des constances par contre, oui. Je n’ai jamais Ă©crit untexte sans savoir Ă  qui j’allais le donner.Dans d’autres maisons d’édition, le rĂŽle de l’auteur seborne Ă  Ă©crire une histoire. C’est son Ă©diteur qui sechargera de trouver un illustrateur. Aucun contact n’auralieu entre les deux crĂ©ateurs.Si je devais travailler de la sorte, j’arrĂȘterais net. Il mefaut le ou la rencontrer physiquement. Et une bonne dosed’admiration pour son talent au point de dĂ©part. TraĂźneret discuter ensemble. Le temps d’un verre, d’un repas ouplus. Sentir, deviner
 Trouver un intĂ©rĂȘt, dĂ©gager uneenvie commune.Certains sont devenus des amis. D’autres sont restĂ©s descollaborateurs. La plupart du temps, l’histoire voit lejour grĂące Ă  cet autre en face de moi. Mes histoires sontautant inspirĂ©es par ce que je suis que par ce qu’ils sont.Sans eux, je suis persuadĂ© qu’elles n’existeraient pas. Oudu moins pas sous cette forme-lĂ .Avec Louis Joos, il y a rarement d’histoire avant l’arrivĂ©edes derniers dessins. Je lui propose une balade en camion,

TĂȘte utilisĂ©e en phrĂ©nologie,XIXe siĂšcle

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dans la ville, Ă  travers les États-Unis d’AmĂ©rique. Dictecertaines images. D’autres non. Sans trop savoir oĂč jevais. Cela doit ressembler un peu Ă  ce que font desmusiciens de jazz.Lorsque tous les dessins sont lĂ , je tente de mettre desphrases dessus. J’écris Ă  voix haute (seul avec mon chat).Tant que la premiĂšre phrase n’est pas lĂ , assez forte pourentraĂźner avec elle la suite de l’histoire, je ne vais pasplus loin.»

Je n’ai jamais babillĂ© dans mes histoires. Je n’aimepas cela. Dans les livres comme dans la vie.Je considĂšre l’enfant comme un ĂȘtre complet.En construction, mais complet. Tout comme moi.

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dées

Comment trouvez-vous les idĂ©es de vos histoires ? Laquestion est trop souvent posĂ©e par des lecteurs de tousĂąges pour ne pas s’y attarder un peu. Rascal avoue qu’ilprĂ©fĂšre rĂ©flĂ©chir sur un sujet tĂ©nu ou dĂ©fini par avance.Qu’il ferre assez vite un sujet. Qu’aprĂšs, les chosesarrivent sans douleur, accompagnĂ©es de beaucoup de joie.Et qu’alors, comme lorsqu’il Ă©tait enfant, le temps n’existeplus. Le point de dĂ©part d’une histoire peut ĂȘtre un dessin,une phrase, une peinture, une chanson, un univers, unpersonnage, un souvenir personnel, un objet


«Un objet peut m’inspirer une histoire. Quel qu’il soit :caillou blanc, panneau routier, arrosoir ou tenaille »

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Avec prĂšs de quatre-vingt-dix albums publiĂ©s chezPastel - en solo ou avec des illustrateurs- , il n’est sansdoute pas plus facile d’en choisir trois que de dĂ©signerson prĂ©fĂ©rĂ©.

«À la question souvent posĂ©e - Quel est le livre que jeprĂ©fĂšre ?- je rĂ©ponds la plupart du temps que c’est celuique les gens aiment le moins.Longtemps ce fut Eva ou le pays des fleurs. TroisiĂšmealbum rĂ©alisĂ© avec Louis Joos. Eva est un livre gris.

À brĂ»le-pourpoint, Ă  quoi pourrait ressembler, parexemple, une histoire dont le point de dĂ©part serait uncaillou blanc ?

«J’ai dĂ©jĂ  Ă©crit une histoire mettant en scĂšne des caillouxblancs. Cric-Crac, c’est le titre. Album illustrĂ© parStephane Girel. À rĂ©flĂ©chir vite autour d’un unique cailloublanc, je partirais sur l’idĂ©e d’un cabinet de curiositĂ©s.Sur les Ă©tagĂšres et dans les armoires de ce cabinet, desobjets relatifs Ă  des histoires, des contes, des fables.Un des cailloux blancs du Petit Poucet. La chaussure deverre de Cendrillon. La chevillette de la mĂšre-grand duChaperon rouge. Un morceau du nez de Pinocchio. Leharicot magique de Jack. Des poils de Barbe bleue. UnePeau d’Âne. Le Chat bottĂ© naturalisĂ©. Une tuile en sucred’HĂ€nsel et Gretel. Et cĂŠtera
Ce cabinet serait la propriĂ©tĂ© d’un vieil homme quiraconterait Ă  un enfant sa singuliĂšre collection.Patchwork d’histoires entremĂȘlĂ©es.»

Me suis mis Ă  Ă©crire parce que je ne trouvais personneautour de moi pour s’en charger. Ce sont les peursqui nous empĂȘchent de faire. Qui nous entravent.Lorsque j’ai rangĂ© celles-ci au placard, je me suismis Ă  Ă©crire trĂšs facilement.

La crĂ©ation est chez moi intimement liĂ©e Ă  la joie.À la joie de donner forme Ă  ce qui Ă©tait cachĂ©.J’avance pas Ă  pas
 Ligne aprĂšs ligne.

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Les adultes prĂ©sents n’y sont ni bons ni mauvais.Eva est rempli de voies sans issue oĂč il faut au lecteursans cesse revenir sur ses pas. ComplĂ©ter les scĂšnesmanquantes entre deux pages et se faire sa propre fin.Ce livre est aussi important car il m’a permis de dĂ©finirla marge de libertĂ© dont j’allais pouvoir user tout aulong des annĂ©es suivantes. J’avais repoussĂ© les murs auplus loin qu’un Ă©diteur puisse accepter. Je connaissaismon territoire !S’il m’en fallait trouver un second, ce serait Cassandre.Album dessinĂ© par Claude K. Dubois. C’est l’histoireque j’ai Ă©crite le plus rapidement. D’un seul jet. CommecrachĂ©e. C’est Ă©galement la plus intime. Et mĂȘme si c’estune petite fille qui nous raconte ses histoires, c’est ellequi me ressemble le plus dans ce que je suis et Ă©tais.

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lbum

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Et pour le troisiĂšme, comme il me faut choisir, je citeraisaujourd’hui Ogre noir. Pas tant pour mon histoire quepour sa conjugaison avec les dessins de Pascal Lemaitre.Il y a dans ce livre foule d’images archĂ©typales. Je saisqu’il m’aurait marquĂ© au fer rouge si on me l’avait donnĂ©Ă  lire enfant.»

Dans un premier temps, Rascal a dĂ©signĂ© trois albums“qui n’existeraient pas sans les autres”. Quand on luidemande de retenir trois albums “rien qu’à lui”, le choixn’est guĂšre plus aisĂ©. Et il n’est mĂȘme pas certain qu’ilaurait Ă©tĂ© le mĂȘme si la question lui avait Ă©tĂ© posĂ©e unesemaine plus tĂŽt ou un mois plus tard.

«Le Petit Chaperon rouge. J’aime l’histoire de Perrault.La vraie. Celle que l’on me racontait lorsque j’étais enfantet qui me tenait Ă©veillĂ© une partie de la nuit. Et nonl’accommodĂ©e des frangins Grimm.Difficile de passer aprĂšs Gustave DorĂ©, Arthur Rackham,Sarah Moon, Warja Lavater et tant d’autres dessinateurs.Et mĂȘme si c’est la version des Grimm, ma prĂ©fĂ©rĂ©e restecelle de Lavater. C’est elle qui a poussĂ© au plus loin lareprĂ©sentation de cette terrible histoire. Comme le livrede Warja Lavater, ma version existe sans les mots. Desimages-jalons aideront le jeune enfant Ă  raconterl’histoire. C’est avant tout un livre pour prendre la parole.Tout s’apprend.

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Comme mon pĂšre me l’a appris. Pour ce livre, je dĂ©siraisparler de la transmission. De la filiation.Mes fils sont adultes ou proches de la fin de l’adolescence.Je dĂ©sirais parler de ce que l’on va tenter de lĂ©guer,d’inscrire en tant que pĂšre, tout au long des annĂ©esĂ©ducatives. PassĂ© le temps, que reste-t-il comme tracesde ces valeurs ?J’ai situĂ© l’action au pĂŽle Nord. Sans dĂ©cor distrayant.Rien que du blanc silencieux et des ĂȘtres vivants. PensĂ©Ă  ce que mes parents, grands-parents, m’ont transmisau fil de ma construction d’ĂȘtre humain. À ce qui s’estancrĂ©. À ce qui a pris racine. À ce qui est restĂ©. À ce quej’ai fait mien et tentĂ© de transmettre Ă  mon tour.

Mon pÚre, René

Bien entouréde mes quatre fils et de ma fille

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Nos amies les bĂȘtes. Celui-ci parce que c’est le premierrĂ©alisĂ© avec mon fils Lucas. Sous le pseudo commun deLĂ©o Rau.J’aime dessiner les animaux. Lapin, paon, gorille,mĂ©duse, chauve-souris
 Me suis amusĂ© Ă  en dessinerpendant un Ă©tĂ©. De quoi remplir une petite arche de NoĂ©.Sans trop savoir oĂč j’allais. Juste un format de livredĂ©coupĂ© dans une feuille de carton fort. Un peu Ă©troit etbien dressĂ© verticalement pour faire naĂźtre des imagesmoins Ă©videntes. Une trentaine de dessins plus tard, nousnous sommes demandĂ© ce que l’on pouvait bien racontercomme histoires avec, en guise de support, une seuleimage pour chacune. Parfois naturaliste. Parfois non.Nous avons gardĂ© les plus inspirantes. C’est de l’écriture

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Ă  deux cervelles et non Ă  quatre mains. Ces histoiressont teintĂ©es d’humour et je pense qu’au final, ce livrenous ressemble. AprĂšs les avoir donnĂ©es Ă  lire, un amiproche me disait : C’est toi en plus lĂ©ger ! En espĂ©rantqu’un jour prochain, on ne dise Ă  mon fils : C’est toi, enun peu plus lourd !»

Lorsque Rascal travaille en collaboration avec un autrecrĂ©ateur - un illustrateur -, il raconte “des vraieshistoires”. Et quand il travaille seul, il offre une suiteĂ©blouissante de sĂ©quences, comme dans En 2000 troploin ; ou une sorte de kalĂ©idoscope : des lettres dans Jet’écris, des comptines ou des chansons dans Au son dela fanfare, des visages dans Au monde


«Dans mes derniers livres, nous sommes dans un autregenre d’aventure. Cela s’éloigne Ă  petits pas del’illustration telle qu’on l’entend. Et cela s’accentue delivre en livre. Je m’en rends compte. J’adore le dĂ©sordre.Tout autant que l’imprĂ©vu. De travailler sans histoireou sur un thĂšme me permet de puiser dans un registregraphique trĂšs large et de rĂ©gurgiter dans ces images toutce que j’ai aimĂ© jusqu’à hier.Le goĂ»t de dessiner des visages est arrivĂ© de maniĂšrefortuite dans Je t’écris. Sur la suggestion de PascalLemaitre pour ĂȘtre tout Ă  fait prĂ©cis. Lorsqu’un peu plustard, le Conseil gĂ©nĂ©ral de l’ArdĂšche m’a demandĂ© depenser un livre de naissance, une suite de visages s’est

LĂ©o Rau, jeune

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Imaginons la situation inverse : Rascal aimerait-il illustrerun rĂ©cit ou un roman Ă©crit par un autre auteur ? Serait-ilheureux de collaborer Ă  la crĂ©ation d’un album dont ilserait, non pas l’auteur, mais l’illustrateur ?

vite imposĂ©e. Figures du grand cercle familial aperçuespour la premiĂšre fois par le nouveau-nĂ©. Chacun d’euxcommentant au fil des pages leurs ressemblances avec lenourrisson. Tenter de dessiner la tendresse, la joie, laretenue, la sĂ©duction m’intĂ©resse. Bien plus que d’ĂȘtredans des proportions justes.J’écris avec toutes les voyelles et consonnes que comportel’alphabet. J’essaie de faire pareil lorsque je dessine.»

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«Je prĂ©fĂšrerais travailler avec un auteur mort. Cela mesemble bien plus commode. Et parmi les chers disparus,il y a Collodi et son merveilleux Pinocchio. C’est cettehistoire qui me ferait le plus envie. MĂ©daille d’or de monpodium. Et pour les autres disparus : Perrault, Jean deLa Fontaine et Andersen.»

Dans la plupart de ses albums, Rascal prend soin dechoisir un exergue. Petit Ă  petit, le lecteur attentif repĂšrece vers ou cet extrait de phrase avant de se plonger dansl’album. Au point qu’à prĂ©sent, quand l’exergue estabsent, il ressent comme un manque.

«J’ignorais tout des us et coutumes de l’album jeunesseĂ  l’époque. Et j’ai voulu faire comme dans les romansqui traĂźnaient sur ma table de nuit. Bien naĂŻvement


Jacques Peltier<

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La premiĂšre fois que j’ai placĂ© un exergue, c’était dansToto, album dessinĂ© par Claude K. Dubois. Une petitepoignĂ©e de vers du poĂšte LĂ©opold SĂ©dar Senghor. MonĂ©ditrice l’a acceptĂ© Ă  ma grande insistance, mais peuconvaincue.La plupart de mes livres s’ouvrent sur d’autres phrasesque les miennes. Je m’efforce de ne pas mettre RimbaudĂ  chaque fois ! Ce sont des regards croisĂ©s.Ces phrases Ă©clairent les livres d’une autre lumiĂšre. Detoutes celles ainsi placĂ©es en sentinelles, ma prĂ©fĂ©rĂ©e estcelle de Vian.

Je n’ai pas assez de goĂ»t pour les livresEt je songe trop Ă  vivre / Et je pense trop aux gensPour ĂȘtre toujours content / De n’écrire que du vent.»

En tee-shirt Rimbaud XL

Boris Vian

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ConnaĂźt-on l’importance des “retours” dans le travaild’un artiste ? Gratifiants sont parfois les prix rĂ©com-pensant un album ou l’ensemble d’une Ɠuvre. Et plusprĂ©cieux qu’on ne l’imagine, le simple compliment lorsd’une sĂ©ance de dĂ©dicaces.

«Je suis bien Ă©videmment touchĂ©, lorsque l’on me ditavoir Ă©tĂ© Ă©mu par une de mes histoires. Que ce lecteursoit enfant ou adulte. Le simple fait de m’en faire partme touche infiniment. Il y a trop de silence autour denous. De prendre place ainsi dans la mĂ©moire des gens,c’est une façon de ne pas mourir me disait RenĂ© Hausmanlors de la rĂ©alisation de Loup blanc.»

Face Ă  la critique, Rascal garde Ă  l’esprit une phrase deMichel Simon: «Il faut ĂȘtre mĂ©diocre pour plaire Ă  toutle monde ». Que rĂ©pond-il aux voix qui craignent queson humour ne soit trop noir, que certaines histoires nesoient trop sombres et qui regrettent que les questionsque posent ses histoires restent parfois sans rĂ©ponse ?

«Je pense que mes histoires ne sont pas si sombres quecertains le prĂ©tendent. Face aux histoires de Perrault, deWilhelm Busch, d’Andersen
 mes histoires sont Ă  rangerdans la catĂ©gorie bluette ! Dures et tendres me sembleplus juste pour certaines. J’écris les choses. Sans tralala,ni fioritures, ni mensonges, je l’avoue.L’enfant n’est pas dupe de la duretĂ© du monde. De lacomplexitĂ© des sentiments. Il sait qu’au bout de la vie ily a la mort, qu’il est plus riche de donner que de recevoir.Il sait que sa vie passera par des choix. Petits ou grands.Mon pĂšre Ă©tait moqueur. Ma mĂšre davantage. Cela doitĂȘtre gĂ©nĂ©tique ! Si mon humour se fait parfois noir, c’estla faute Ă  Reiser ! Si l’on pense Ă  Poussin noir rĂ©alisĂ©avec mon ami Peter Elliott, il n’y a que l’adulte quilabellisera cette histoire d’humour noir. L’enfant rigolerade la fin tragique, s’il veut la lire ainsi, ou fera en sortede la comprendre autrement, si cette fin lui estinsupportable.Une jeune lectrice m’a dit un jour qu’elle aimait meshistoires parce qu’elles Ă©taient tristes et gaies Ă  la fois.

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Comme je feignais de ne pas comprendre son propos,elle m’a dit encore : “HĂ©, Rascal ! T’es bĂȘte ou quoi ?C’est comme dans la vie !” Sachant que l’on ne me diraitjamais plus beau compliment sur mes histoires, je lui aidemandĂ© si je pouvais l’embrasser sur les deux joues.Quant aux rĂ©ponses, c’est bien simple, je n’en ai pas.J’ai quelquefois les miennes et comme je les saismouvantes, je n’ai pas l’envie de les faire imprimercomme des sentences ou des vĂ©ritĂ©s immuables.»

C’est Ă  travers un long Ă©change de courriels - mode decommunication souple, non intrusif et permettant detravailler dans la durĂ©e - que ce livret s’est construit.

«L’ordinateur est entrĂ© dans ma vie, il y a une quinzained’annĂ©es. Ce fut une vĂ©ritable libĂ©ration, comme le futl’arrivĂ©e de la machine Ă  laver pour ma mĂšre dans lesannĂ©es soixante. J’ai relĂ©guĂ© mon Olivetti CollĂšge Ă  lacasse le jour mĂȘme. La transformant, d’un coup de masse,en Ɠuvre Ă  mi-chemin entre CĂ©sar et Arman. Depuis, jeme sers quotidiennement de mon ordinateur et n’oseimaginer mon activitĂ© sans lui. Écriture, lecture, banqued’images, correspondances, musiques, films, bloc-notes,agenda, achats divers
Depuis quelques annĂ©es, je l’utilise Ă©galement pour mesimages. Pour celles-ci, j’utilise Photoshop. Logiciel quej’emploie de façon empirique, hasardeuse, anarchique.Tout comme l’aquarelle, le crayon fusain ou la plume.»

Je ne veux pas dire ou raconter, j’espĂšre juste ĂȘtre capablede transmettre une Ă©motion. C’est mon seul souci. J’écrisdes histoires d’enfance. BrĂšves et poĂ©tiques comme lesont les saisons qui passent.

Autoportrait

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Mon atelier ordonné comme rarement


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BibliographieAlbums parus chez Pastel, l’école des loisirs

Rascal, auteur & illustrateur1, 2, 3 Cachez tout, la voilĂ  !, 1992. Ă©puisĂ©A, B, C De quoi rĂȘver, 1992. Ă©puisĂ©De toutes les couleurs, 1992. Ă©puisĂ©Le petit prince des marais, 1995Petit fantĂŽme, 1998. Ă©puisĂ©Petit squelette, 1998. Ă©puisĂ©BoĂźte Ă  outils, 2001. Ă©puisĂ©Au point du cƓur, 2002. Ă©puisĂ©Boucle d’or & les trois ours, 2002Le Petit Chaperon rouge, 2002Zig-Zag, 2003Le vent m’a pris, 2004Bonhomme pendu, 2005Pip & Pop, 2005Monsieur Casimir, 2007Comme mon pĂšre me l’a appris, 2009En 2000 trop loin, 2009Je t’écris, 2010Au monde, 2012

Rascal, auteurDjabibi, illustrations de Mario Ramos, 1992. épuisé

Escales.Carnet de croquis, illustrations de Louis Joos,1992. épuisé

Jaune d’Ɠuf, illustrations d’Edith, 1992. Ă©puisĂ©

Joyeux Noël, Maßtre Renard !, illustrations de Ian Pollock,1992

Socrate, illustrations de Gert Bogaerts, 1992

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Toto, illustrations de Claude K. Dubois, 1992Sur le bout de la
, illustrations de Jean-Louis Lejeune,1992. épuisé

Cassandre, illustrations de Claude K. Dubois, 1993. Ă©puisĂ©NoĂ«l, illustrations d’Edith, 1993Orson, illustrations de Mario Ramos, 1993. collection LutinPoche

PrivĂ©s de vacances, illustrations d’Edith, 1993Le voyage d’Oregon, illustrations de Louis Joos, 1993.Ă©galement en Lutin Poche

Eva ou le pays des fleurs, illustrations de Louis Joos, 1994Loup blanc, illustrations de René Hausman, 1994. épuiséMoun, illustrations de Sophie, 1994. également en Lutin Poche

Novembre au Printemps, illustrations de Mario Ramos,1994

Petit lapin rouge, illustrations de Claude K. Dubois, 1994.collection Lutin Poche

L’arbre aux jouets, illustrations de Sophie, 1995Le corbeau de paradis, illustrations d’Isabelle Chatellard,1996

Joli, illustrations de Gert Bogaerts, 1996. Ă©puisĂ©Mon doudou, illustrations d’Edith, 1996. collection Lutin PocheJ’ai dĂ©jĂ  donnĂ©, illustrations d’Edith, 1996. Ă©puisĂ©Olivia Ă  Paris, illustrations d’Isabelle Chatellard, 1996Prunelle, illustrations de Stephane Girel, 1996. Ă©puisĂ©

De ma fenĂȘtre, illustrations d’Edith, 1997Fanchon, illustrations de Sophie, 1997. Ă©puisĂ©

Mademoiselle Plume, illustrations de Rita Van Bilsen,1997 


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Pied d’or, illustrations d’Isabelle Chatellard, 1997. Ă©puisĂ©

Poussin noir, illustrations de Peter Elliott, 1997La route du vent, illustrations de Stephane Girel, 1997Sur mon trĂŽne, illustrations d’Edith, 1997Blanche Dune, illustrations de Stephane Girel, 1998Plume de vache, illustrations d’Edith, 1998La nuit du grand mĂ©chant loup, illustrations de Nicolasde CrĂ©cy, 1998. Ă©puisĂ©Le rĂȘve d’Icare, illustrations de Jean-Claude Hubert, 1998.Ă©puisĂ©

Si tu aimes avoir peur, illustrations de Riff, 1998. Ă©puisĂ©La chasse aux poux, illustrations d’Edith, 1999Cric-Crac, illustrations de Stephane Girel, 1999. Ă©puisĂ©Et ta sƓur, illustrations d’Émile Jadoul, 1999Maman Bobo, illustrations d’Edith, 1999Mon papou, illustrations d’Émile Jadoul, 1999Le navet, illustrations d’Isabelle Chatellard, 1999.collection Lutin Poche

Si je te dis
, illustrations de Jean-Claude Hubert, 1999C’est l’histoire d’un loup et d’un cochon, illustrations dePeter Elliott, 2000. Ă©puisĂ©

CĂŽtĂ© cƓur, illustrations de Stephane Girel, 2000Une cuillĂšre pour
, illustrations d’Émile Jadoul, 2000Ma maman, illustrations d’Émile Jadoul, 2000. Ă©puisĂ©Barbedure, illustrations de Peter Elliott, 2001. Ă©puisĂ©

C’est un papa
, illustrations de Louis Joos, 2001.Ă©galement en Lutin Poche

Ami-Ami, illustrations de Stephane Girel, 2002. Ă©galementen Lutin Poche

Feu, illustrations de RĂ©gis Lejonc, 2005

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Le loup dans la bergerie, illustrations de Pascal Lemaitre,2006

Ogre noir, illustrations de Pascal Lemaitre, 2006.Ă©galement en Lutin Poche

Le sourire du roi, illustrations de Neil Desmet, 2006Le calendrier des tĂąches, illustrations de Riff, 2007Ce jour-lĂ  sur la terre, illustrations de Neil Desmet, 2007Ma mĂšre est une sorciĂšre, illustrations de Neil Desmet,2007

Marilyn Rouge, illustrations de Louis Joos, 2009Étoile. Le Petit Cirque, illustrations de Peter Elliott, 2010.collection Mille bulles

Étoile. L’Homme -chien, illustrations de Peter Elliott, 2011.collection Mille bulles

Les histoires de l’Oncle Tatoo, illustrations de Peter Elliott,2011

Tout le monde fait caca !, illustrations de Pascal Lemaitre,2011

Sous le nom de Pascal NottetLes bigarreaux noirs, illustrations de Suzanne Strub, 1993.épuisé

La Princesse de Neige, illustrations de Stephane Girel, 1997.Ă©galement en Lutin Poche

Rascal, illustrateurDeux liĂšvres Ă  la fois, proverbes du monde, 2008Au son de la fanfare, comptines populaires, 2011Nos amies les bĂȘtes, texte de LĂ©o Rau, 2011

février 2012 ...

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Pour en savoir plus...www.ecoledesloisirs.frwww.ecoledesmax .com

Page 3Points Artis © Éditions ArtisChromos © Chocolaterie JacquesPage 4Dessin de Bosc © BoscChaval, L’homme © 1983, Éditions Albin Michel, ParisTed et Tom et le grand-prix Europe-Afrique © 1957,SociĂ©tĂ©s d’éditions pĂ©riodiques, BruxellesPage 7Jacques PrĂ©vert, Paroles © 1948, Le club français du livre,ParisPage 8Almanach © 1924, Éditions HachettePage 9Affiche pour Amnesty international © 1988, AmnestyinternationalAffiche de Jacques et son maĂźtre © ThĂ©Ăątre les Tanneurs,BruxellesPage 10Banksy, Londres, 2004 et Palestine, 2005 © Banksyimage, courtesy of Pest Control OfficePage 12Tomi Ungerer, Les trois brigands © 1968, l’école des loisirs,Paris, pour la premiĂšre Ă©dition françaisePage 16Illustration du Petit Chaperon rouge © 1906,Ullman Mfg. co., New YorkPage 19Photo de famille : Sacha NottetPage 23Illustration de Pinocchio, Jacques Peltier © 1924 ,Éditions de l’Églantine, BruxellesPage 24Boris Vian, Les poĂštes ont toujours raison © 2011,Éditions l’ÉdunePhoto de Rascal : Christine RazetPage 26Autoportrait, in L’AbĂ©cĂ©daire : D © 2007, Éditions l’Édune

Les dĂ©tenteurs de droits que, malgrĂ© nos recherches,nous n’aurions pas pu retrouver, sont priĂ©sde se faire connaĂźtre.

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