JOUFFE Chloé ROLLAND Thomas AMIOT Océane AUDOIRE Hélène ADAM Marie DURAND Pauline
Le harcèlement scolaire
IRSS Rennes année 2018-2019 Travailleurs sociaux
Sommaire
Introduction………………………………………………………………………….3
I. La construction du projet…………………………………………….…..…..5
A. L’émergence du projet……………………………………………………….…..5
B. Élaboration du diagnostic......................................................................................6
C. Evolution du projet et réajustements..................................................................7
II. Le déroulement de notre action..................................................................9
A. La méthodologie de notre action………………………………………………9
B. Les interventions aux collèges...........................................................................10
C. L’intervention à l’école primaire.......................................................................12
III. Évaluation du projet......................................................................................13
A. Effets positifs.........................................................................................................13
B. Difficultés rencontrées.........................................................................................14
C. Améliorations possibles.......................................................................................15
Conclusion.................................................................................................................17
Table des annexes
Introduction
Nous sommes six étudiants souhaitant devenir travailleurs sociaux : une
assistante de service social, deux éducateurs de jeunes enfants et trois éducatrices
spécialisées.
L’orientation de notre projet d’engagement citoyen se porte sur le harcèlement scolaire.
En effet, ce sujet nous a tous fait échos, de manière différente, mais avec un besoin,
celui de prévenir. Ainsi, nous avons axé notre réflexion vers la construction
d’interventions au sein de différents établissements scolaires notamment le collège
auprès des élèves de 6ème et à l’école primaire auprès des classes de CE2,CM1 et CM2,
puisque ce sont les publics les plus concernés par le harcèlement scolaire.
Océane : “J’ai décidé de porter mon attention sur le harcèlement car c’est un sujet
d’actualité. Tout le monde y est confronté de quelque manière qu'il soit, sans pour
autant s’en rendre compte. Une des missions des travailleurs sociaux est la prévention et
je pense qu’il est juste et nécessaire d’informer les élèves sur ce qu’est le harcèlement,
les conséquences et les solutions afin que ce phénomène décroît.”
Thomas : “Ce sujet m’a particulièrement intéressé car c’est quelque chose que j’ai vécu
dans le passé. Pouvoir faire un projet contre cette forme de harcèlement me tenait donc
à cœur, d’autant plus que le harcèlement scolaire est loin d’être en baisse, il fallait donc
agir au moins à notre échelle.”
Chloé : “J’ai choisi de m’investir dans un projet contre le harcèlement scolaire car c’est
un phénomène qui ne cesse d’être présent et je pense qu’il est important de sensibiliser
les jeunes afin de leur faire comprendre les conséquences que peuvent avoir leurs actes
mais aussi d’inciter les victimes à en parler pour que ça cesse. C’est un projet qui me
tient à cœur car au collège, j’ai pu être témoin de ces scènes sans agir. De plus, avec les
réseaux sociaux actuellement, je pense que le risque de se retrouver face à ce genre de
situation s’accroît.”
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Pauline : “J’ai choisi comme projet le harcèlement scolaire car c’est un phénomène de
violence bien présent dans notre société mais trop peu de moyens sont mis en œuvre
pour empêcher ce fléau. Notre projet a pour but de faire avancer les choses et la
prévention dans les établissements scolaires est la première démarche à effectuer.”
Marie : “J’ai décidé de m’investir dans un projet sur le thème du harcèlement scolaire,
car c’est un sujet qui me tient à cœur puisque j’ai des proches qui y sont confrontés.
Selon moi, c’est important d’en parler, de sensibiliser, de mettre des mots clairs sur ce
qu’est le harcèlement scolaire ainsi que ses conséquences. Il faut inciter les victimes à
en parler, et donner aux adultes les outils nécessaires pour agir face à ces situations.”
Hélène : “J'ai choisi le thème du harcèlement scolaire pour le projet citoyen car c'est un
sujet actuel auquel beaucoup de personnes sont confrontées. En ayant pu voir certaines
situations et ne sachant pas quoi faire ni quoi dire, je me suis sentie impuissante. C'est
pour cela que je trouve important de mettre au courant le plus de personnes, les
sensibiliser et leur dire, comment faire et comment s'en sortir.”
Dans un premier temps, nous évoquerons la construction du projet en
commençant par l’émergence, le diagnostic et enfin l’évolution du projet. Nous verrons
dans une deuxième partie le déroulement de notre action avec la méthodologie et
l’analyse de nos interventions dans les collèges et à l’école primaire. Pour finir, nous
évoquerons l’évaluation du projet avec les effets positifs, les difficultés que nous avons
rencontrés et les améliorations possibles.
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I- La construction du projet A) L’émergence du projet
Au départ, nous avons choisi d’orienter notre projet vers la thématique du.
harcèlement sans définir quel type de harcèlement. En effet, c’est un phénomène social
présent au quotidien dans de nombreuses situations ( dans la rue, au travail, à l’école...)
et dont plusieurs membres du groupe avaient déjà présenté un exposé sur le harcèlement
au travail. C’est pourquoi ce sujet nous est rapidement venu à l’esprit.
Nous avons d’abord pensé nous aiguiller vers le harcèlement de rue notamment celui
des femmes. Cependant, après réflexion, nous nous sommes rendus compte que cela
était très compliqué. En effet, c’est un sujet récent avec une prise de conscience tardive
donc nous n’avions pas assez de recul sur la situation en particulier sur les études faites.
Par la suite, nos pensées se sont dirigées vers le harcèlement scolaire car nous avons
remarqué que nous y avions tous été confrontés dans notre scolarité aussi bien en tant
que témoin ou que victime pour certains. Nous en avons donc déduit que notre action
allait porter sur ce sujet. De plus, de nombreux travaux et études sont disponibles sur
différents supports nous permettant de nous informer plus aisément sur ce sujet. De ce
fait, notre action nous paraissait réalisable.
La pertinence de notre action est pour nous le rôle préventif. En effet, nous
voulions intervenir dans le but d’informer les élèves d’abord de l’existence de ce
phénomène et des moyens pour le repérer. Nous voulions leur faire comprendre la
différence entre des brimades et le harcèlement scolaire pour qu’ils sachent identifier
leur situation afin de ne pas amplifier ou au contraire minimiser les faits. Qu’ils
prennent conscience de ce qu’ils subissent ou de ce que leurs actes peuvent engendrer.
Enfin, nous souhaitions insister sur la nécessité d’en parler malgré la réticence souvent
présente dans ces moments.
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B) Élaboration du diagnostic.
Plusieurs questionnements sont apparus, notamment sur les différents
établissements. Allons nous intervenir dans tous types d’établissements scolaires ? Dans
les écoles primaires, les collèges, les lycées ou dans l’enseignement supérieur ? Ou au
contraire nous concentrer sur un niveau scolaire particulier ?
Après plusieurs discussions argumentées, nous avons estimé que notre action de
prévention devait d’abord porter sur le public que nous estimions le plus concerné par le
harcèlement scolaire : le collège.
De plus, nous avons réfléchi sur l’apprentissage du bien vivre ensemble. Ne s’apprend t-
il pas dès le plus jeune âge ?
Ainsi, nous avons étendu notre projet sur les écoles primaires en raisonnant sur le fait
que s’ils apprenaient à reconnaître le harcèlement scolaire, ils sauront identifier leurs
places et/ou rôles s’ils y sont confrontés.
Après différentes recherches (Cf. Annexe n°1), nous avons pu constater que c’était le
niveau le plus concerné par ce phénomène (12% d’élèves touchés par le harcèlement à
l'école primaire contre 10% au collège).
Après avoir débattu sur le type d’établissement, notre réflexion s’est alors
développée sur le public et notamment son âge. En ce qui concerne l’école primaire,
nous en avons discuté avec le directeur qui nous à conseillé d’intervenir sur les élèves
les plus âgés car il a estimé que les élèves de maternelle étaient trop jeunes et que ça
pouvait leur faire peur.
Concernant, les collèges, nous avons décidé d’interagir avec les élèves de sixième en
accord avec les deux établissements scolaires contactés, toujours sur la réflexion du bien
vivre ensemble. En effet, ils entrent tout juste dans ce système et nous pensons qu’il faut
agir le plus tôt possible. Ainsi, il nous apparaissait plus logique d’intervenir sur ce cycle
qui découvre encore le monde du collège plutôt que les autres niveaux déjà habitués.
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Une fois que nous avions ciblé le public avec lequel nous voulions intervenir,
nous nous sommes concentrés sur la recherche d’établissement et plus particulièrement
la zone géographique. Nous avons rencontré l’association rennaise Marcelement qui
nous a déconseillé de prendre contact avec les établissements du bassin rennais.
Effectivement, ils nous ont expliqué qu’ils avaient eux même tenté une approche sans
succès malgré qu’ils avaient les compétences et l’expérience pour ce type
d’intervention.
Par conséquent, nous nous sommes orientés vers nos différents réseaux c’est-à-dire nos
anciens établissements scolaires ainsi que par le biais de connaissances, personnel dans
un collège.
C) Évolution du projet et réajustements.
Dans un premier temps, nous voulions organiser une journée dans les collèges
sous forme de forum, agrémenté de quatre ateliers :
‣ Un atelier débat sur la définition du harcèlement scolaire à l’aide de petits papiers
dans une boîte. Chaque papier aurait amené à une discussion de quelques minutes.
‣ Un atelier témoignage et débat sur les conséquences du harcèlement.
‣ Deux ateliers identiques pour permettre à toutes les classes de participer, avec l’idée
d’un jeu grandeur nature.
Nous voulions de plus, ajouter un panneau d’affichage sous forme d’exposition avec les
mots clés, les chiffres importants, les numéros et les associations à contacter.
Ensuite, nous avons pensé à insérer de l’art dans notre intervention. C’est-à-dire,
que nous voulions exposer de jeunes artistes (étudiants en cursus d’art ou non) avec des
dessins et des peintures et distribuer une petite bande dessinée à tous les élèves présents.
Après mûre réflexion, nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas le meilleur
outil pour traiter de ce sujet.
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Puis, nous avons décidé de contacter une association sur le harcèlement pour
savoir si notre projet était réalisable et nous informer. De ce fait, nous avons rencontré
l’association Marcelment à Rennes le 2 octobre 2018. De cet échange, nous avons
retenu qu’il fallait que l’on se mette à la place des élèves pour une meilleure
compréhension et aussi que nous fassions preuve d’organisation au moment de prendre
contact avec les établissements scolaires. L’association nous a offert l’opportunité de
publier un post sur leur page Facebook pour nous faire connaître et trouver des
personnes intéressées par notre projet.
Après cette publication et des débuts de contact, nous avons réajusté notre
intervention au vu des attentes des établissements.
Premièrement, nous avons élargi notre champs d’action en incorporant différents types
d’établissements scolaires tels que les écoles primaires et maternelles.
Deuxièmement, nous avons modifié la forme de notre intervention. En effet, elle se
ferait sous 3 temps :
‣ un échange pour définir le harcèlement avec les élèves,
‣ un cœur d’intervention qui présenterait 3 cas (victime, agresseur et témoins),
‣ une conclusion exprimant les solutions et informations importantes à connaître
comme le nombre d’élèves harcelés en France.
Concernant le cycle des maternelles, nous avions pour ambition de présenter notre
intervention en organisant un jeu de l’oie à taille humaine ou encore un mémory.
Troisièmement, nous avons déterminé une période d’intervention que nous avons fixé
courant janvier à la reprise des vacances scolaires. En effet, cela nous paraissait
pertinent pour avoir le temps de finaliser nos interventions, de contacter les
établissements et de répondre correctement à leurs attentes.
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Enfin, une fois le contenu de l’intervention abouti, nous avons avons pu
travailler notre présentation et la modeler en fonction du type d’établissement et ses
attentes. Concernant notre réflexion et l’organisation de notre travail de groupe, nous
avons d’abord réfléchi ensemble sur les recherches à effectuer telles que le contexte, les
lois, les chiffres ou encore les témoignages. Nous nous sommes par la suite partagés les
tâches à effectuer. Nous avons en revanche constitué l’intervention et le dossier final
ensemble.
II- Le déroulement de notre action A) La méthodologie de notre action
Nous avons commencé notre intervention en nous présentant ce qui a permis une
inclusion. Nous avons également mis un cadre notamment sur la prise de parole et le
tutoiement. Nous leur avons demandé de mettre une pancarte avec leur prénom afin
d’interagir plus facilement.
Pour définir le harcèlement, nous avons utilisé une carte mentale (Cf. Annexe
n°2). Nous avons placé au centre du tableau le terme “harcèlement scolaire” autour
duquel nous avons noté les premières idées des élèves. Ceci a permis de construire
ensemble la définition.
Ensuite, pour leur présenter les différents acteurs du harcèlement scolaire, nous
nous sommes appuyés sur des mises en situation sous forme de photographies. En effet,
ces dernières (Cf. Annexe n°3) illustrent la position de la victime, du harceleur et du
témoin. L’intervention s’est majoritairement construite autour d’un échange. D’un côté,
avec une description des photographies, les menant à définir, reconnaître les différents
acteurs, profils et rôles. D’un autre côté, les conséquences pour chacun.
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En ce qui concerne l’école primaire, nous avons rassemblé toutes ces
informations sur un tableau récapitulatif pour laisser une empreinte visuelle (Cf. Annexe
n°4). En effet, une trace écrite en complément de la parole permet de stimuler la
mémoire visuelle et auditive des élèves afin que les informations soient plus facilement
assimilées pour tous.
Pour conclure notre intervention, nous leurs avons demandé comment ils
réagiraient s’ils étaient témoins d’une situation de harcèlement scolaire. Les réponses,
commentaires et témoignages des élèves ont permis d’aborder les solutions. Ces
dernières étant regroupées sur un panneaux synthétiques (Cf. Annexe n°5), présentant
les chiffres du harcèlement scolaire, les sanctions judiciaires, les numéro verts, les
associations, et des sources sous différents formats sur la prévention (films, vidéos you
tube et livres).
Nous avons laissé ce panneaux à disposition des élèves dans chaque établissement ainsi
qu’une bande dessinée (Cf. Annexe n°6) à l’école primaire.
B) Les interventions aux collèges.
Dans l’ensemble, les interventions se sont très bien déroulés et les élèves étaient
très réceptifs. Néanmoins, nous avons pu remarquer que l’environnement scolaire et le
rapport au harcèlement entre les deux établissements étaient différents.
En effet nous avons eu au préalable plusieurs échanges téléphoniques et par
courrier électronique avec le collège de Plouër-sur-Rance. À notre arrivée, le vendredi
11 janvier, nous avons été très bien accueillis par la directrice du collège. Elle nous a
présenté les différents membres de l’équipe éducative et nous a accompagné vers notre
salle. Elle a pris le temps de nous interroger sur nos projets professionnels et a échangé
sur ses expériences. Nous avons pu constater une réelle implication pour notre projet. Ils
ont su nous mettre à l’aise notamment en nous servant du café, des gâteaux et en nous
invitant à déjeuner le midi. Le Conseiller Principal d’Éducation ( CPE) a assisté à notre
première intervention afin d’en découvrir le déroulement et le contenu.
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De plus, le sujet du harcèlement scolaire avait déjà été étudié en cours d’éducation
civique. Ayant déjà des connaissances, les élèves ont alors rythmé l’intervention. Ainsi,
l’échange a été remarquablement fluide. Nous avons senti une réelle implication de leur
part. Leur réflexion a été portée vers des questionnements notamment sur le sujet de la
discrimination ou encore du caractère potentiellement sexuel des faits de harcèlement.
Concernant l’établissement de Plancoët, nous avons été recontactés un peu
tardivement pour le déroulement de l’intervention. En effet, nous avions pris contact
avec la CPE pour organiser les modalités de l’intervention et la directrice adjointe nous
a appelée deux jours avant notre arrivée pour s’informer sur le contenu de notre projet.
Le vendredi 25 janvier, nous avons été accueillis par la CPE qui nous a dirigé vers
l'amphithéâtre et nous a fourni les informations sur les horaires et les classes que nous
allions rencontrer.
Nous nous sommes ensuite organisés seuls pour la disposition des tables, la connexion
aux ordinateurs et la fourniture du matériel dont nous avions besoin. Le déjeuner au sein
de l’établissement nous a été proposé à 11h30.
Lors des interventions, nous avons pu observer que dans certaines classes, les élèves
étaient plus attentifs que participatifs. En effet, seulement quelques élèves dans chaque
classe ont pris la parole à plusieurs reprises. De plus, nous avons dû faire face à certains
manque d’attention de la part de quelques groupes. Ceci pourrait s’expliquer par le fait
que les élèves n’avaient eu qu’une représentation théâtrale du sujet mais cela n’a pas été
abordé en cours. Néanmoins, nous avons tout de même vu que certains se sentaient
vraiment concernés notamment de part leurs témoignages.
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C) L'intervention au primaire
Nous sommes intervenus au sein de l’école primaire publique de Pluduno le
vendredi 18 janvier. D’abord, nous avions déjà eu deux rendez-vous préalables avec le
directeur de l’école, professeur des classes de CE2-CM1 et la professeure des classes de
CM1-CM2. Un premier entretien au mois de novembre pour présenter notre projet et un
second entretien le 19 décembre afin de voir les modalités de l’intervention et les
derniers détails à régler. Nous avons apprécié le suivi des enseignants nous permettant
de nous aiguiller particulièrement sur la façon de s’exprimer avec les enfants et la
manière de gérer la classe. Ils nous ont donné des conseils, comme faire un signe de la
main pour avoir la parole. Nous avons pu échanger sur les quelques attentes de leur part,
notamment des éléments sur lesquels insister ou bien ceux à seulement évoquer sans
trop d’insistance. Les professeurs ont souhaité que l’on développe en particulier les trois
acteurs du harcèlement et ses conséquences.
Concernant les élèves, nous avons pu remarquer que les classes étaient très
dynamiques, il était donc nécessaire de fixer un cadre pour ne pas se laisser déborder
par les prises de parole afin de leur communiquer tous les éléments de l’intervention.
Nous avions donc mis en place un geste simple qui signifiait qu’on reprenait la parole,
et qu’ils pourraient poser leurs questions à la fin.
Nous avons rencontré des difficultés avec les CE2, car ils participaient peu, ils devaient
avoir moins de connaissances et étaient surtout dans l’écoute. En ce qui concerne les
CM2, nous avons découvert des enfants participatifs posant de nombreuses questions.
Nous avons ressentis une curiosité d’apprendre. Il était même parfois complexe de
pouvoir tous les entendre. Nous avons donc pris un temps à la fin pour répondre à leurs
interrogations.
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III) Évaluation du projet A) Effets positifs
Dans l’ensemble les élèves ont été réceptifs, nous les avons sentis concernés et
intéressés par le harcèlement scolaire. Ce ressenti a été confirmé en fin d’intervention
quand les élèves nous posaient des questions ou dans la journée sur leur temps de pause
quand ils venaient échanger avec nous. Dans le collège de Plancoët, certains élèves ont
réussi à exprimer leurs problèmes dans la classe permettant d’ouvrir la porte à des
futures discussions au sein de l’établissement ainsi qu’une prise de conscience de la part
des jeunes potentiellement harceleurs. Notamment des élèves entraînés par l’effet de
groupe n’ayant pas conscience de leurs actes.
De plus, nous avions mis en place une bonne méthode d'interaction lors des
interventions avec les élèves. En effet, les équipes pédagogiques ont été très satisfaites
du contenu mais aussi de l’échange permanent mis en place. D’abord au début avec
l’idée de la carte mentale pour construire ensemble la définition du harcèlement scolaire
et ensuite par le fait que nous les interrogions à chaque fois sur les situations avant
d’apporter les éléments de réponses. En effet, cette méthode a permis aux élèves
d’assimiler plus facilement les informations en pensant apporter eux même les éléments
de réponses.
Pour finir, la constitution diverse du groupe, autant dans les parcours que dans
les projets professionnels, nous a permis d'avoir une vision complète de la
problématique abordée.
Cette complémentarité a été bénéfique dans la construction de l’action notamment dans
nos questionnements internes mais aussi lors de nos interventions. Effectivement, lors
de ces dernières quand un des membres se trouvait en difficulté dans la prise de parole,
un autre pouvait alors intervenir permettant ainsi un échange fluide. De plus, grâce à
notre cohésion de groupe, lorsqu’un membre était absent lors d’une intervention nous ne
nous sommes pas retrouvés en difficulté pour nous réapproprier sa partie étant donné
que nous connaissions tous l’ensemble du contenu.
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B) Difficultés rencontrées
Tout d’abord, nos premières difficultés sont apparues lors de nos premiers
contacts concernant nos lieux d’intervention. Suite à notre annonce sur la page
Facebook de Marcelment, une professeure d’un collège aux alentours de Rennes nous a
joint par courrier électronique afin d’en savoir plus sur nos modalités d’actions. Nous
lui avons donc répondu et n’avons pas été recontactés ensuite. Étant donné que c’était
un de nos premiers contacts, nous nous sommes rendus compte que nos recherches
seraient plus rudes que ce que nous pensions. En effet, nous avions aussi été contacté
par un étudiant qui, dans le cadre de son cursus, aurait souhaité que l’on intervienne en
partenariat avec son projet dans son établissement scolaire à Rennes. Toutefois la
réponse de la direction a été négative et a donc confirmé les dires de Marcelment sur les
complexités à intervenir sur le bassin rennais.
De ce fait, nous avons étendus nos recherches à une zone géographique plus large nous
confrontant à de nouvelles modalités d’organisation notamment concernant nos
déplacements.
Ensuite, nous avons rencontré plusieurs difficultés durant les interventions.
D’une part des difficultés physiques avec des maux de dos et de la fatigue en fin de
journée. D’autre part, des difficultés d’ordre affectives lorsque les élèves nous
témoignaient de leur vécu. Comment réagir ? Que répondre ? Quel positionnement à
avoir ?
À certains moments, nous avons dû sortir avec des élèves très touchés par cette
situation. En effet, c’était compliqué pour la personne accompagnante qui sortait avec
l’élève concerné car nous ne savions pas quel comportement adopter. Cependant, nous
avons essayé de faire au mieux en étant attentif et rassurant mais nous savons que le
cœur du problème n’a pas été réglé.
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Aussi, le reste du groupe qui devait continuer l’intervention s’est retrouvé en difficulté
notamment quand il a fallu faire preuve de non jugement. Les auteurs des faits étant
l’ensemble de la classe, ce n’était pas évident de continuer l’intervention car il était
important de parler de la situation sans pour autant les réprimander.
La gestion du temps a pu nous poser problème lors de certaines interventions.
D’un côté, avec quelques classes très actives et curieuses, nous nous sommes parfois
laissés dépasser par le temps. Nous avons dû écourter la présentation du panneau à
quelques reprises, restant tout de même à leur disposition à la fin. D’un autre côté, pour
les classes plus passives, il nous est arrivé d’avoir 10 à 15 minutes de flottement vers la
fin de l’intervention. Nous avons dû combler le temps restant en échangeant sur les
films vus, les livres lus ou encore les professions du social.
De plus, en fonction des établissements que nous avons rencontrés, nous avons
pu constater que le travail avec les différents partenaires pouvait impacter nos
interventions. En effet, nous avons constaté que le comportement des élèves diffère si
l’équipe pédagogique est sensibilisée au sujet ou non.
Pour finir, avant d’avoir été en accord et en cohésion, nous avons tout de même
dû faire face à quelques divergences d’opinion qui ont donné lieu à plusieurs débats et
de longues discussions. Aussi, un membre du groupe a quitté le projet avant la dernière
intervention, ce qui a perturbé l’organisation globale.
C) Améliorations possibles
Nous avons décidé de laisser un tableau dans chaque établissement scolaire afin
que tout le monde puisse venir s’informer. Pour que les personnes n’ayant pas pu
assister aux interventions et celles qui n’ont pas osé prendre la parole puissent aller se
documenter plus tard sur le sujet. Il est vrai que tout dépend où le tableau est ensuite
affiché dans l’établissement. En effet, certaines personnes hésiteront peut être à aller le
regarder s’il est disposé de sorte à ce que les autres élèves le remarquent.
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Nous aurions pu émettre l’hypothèse aux établissements de le positionner dans
l’infirmerie. D’une part, en principe, de nombreux documents y sont accrochés au mur
et cela aurait donc été plus discret que dans le milieu du hall d’entrée par exemple.
D’autre part, l’infirmière peut être une personne ressource pour accompagner le jeune et
il est aussi possible qu’une assistante de service social soit présente dans l’aile médico-
sociale.
Aussi, nous aurions pu laisser une trace numérique de l’intervention via un lien
qui aurait été accessible à tous les élèves sur leur plate-forme scolaire. Celle-ci aurait
aussi pu nous permettre d’y déposer un questionnaire d’évaluation afin de connaître le
ressenti des élèves et les apports de notre action.
Enfin, du fait de notre partenariat avec Marcelment au début de l’année, malgré
que nous ayons trouvé nos lieux d’interventions seuls, nous aurions pu rester en contact
avec eux afin de proposer à certains témoins de l’association de participer.
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Conclusion
Nous sommes tous satisfaits de notre projet car nous avons réussi à élaborer des
interventions dynamiques, interactives tout en partageant aux élèves les éléments
essentiels à mémoriser. Nous avons aussi pu percevoir le réel impact de la prévention
sur ce sujet. Cette expérience nous a tous permis de cultiver notre confiance en nous.
C’était pour nous une responsabilité qu’il fallait que l’on mène avec sérieux. Chacun à
su trouver sa place dans le groupe et nous avons su tirer le meilleur de chacun de nous
en développant ou acquérant des capacités.
Concernant nos capacités rédactionnelles pour construire le dossier, nous nous
sommes rapidement accordé sur l'ordre de nos parties et leur contenu. Cependant nous
avons rencontrés quelques difficultés à mettre des mots et donc à rédiger certaines
situations vécues ou ressentis.
Chloé : “Cet exercice a été très enrichissant de mon point de vue personnel. D’une part
grâce au travail d’équipe mené tout au long de l’année. J’ai pu constater les bienfaits
des divergences d’opinions dans un groupe nous permettant de construire des
interventions cohérentes et enrichissantes pour tous. De plus ce projet m’a permis de
prendre confiance en moi dans ma prise de parole face à un public inconnu et j’ai aussi
perçu un réel intérêt pour les élèves qui ont dans l’ensemble vivement participé aux
interventions. Ils nous ont partagé leurs expériences passées ou actuelles ainsi que leurs
connaissances. Grâce à ce projet, j’ai pu échanger avec un jeune public avec qui je me
suis sentie à l’aise et je pense que cela peut être bénéfique pour mon futur projet
professionnel étant donné que je souhaite davantage découvrir le milieu de la protection
de l’enfance. ”
Hélène : “J'ai pu remarqué que le public était réceptif et avait des connaissances sur le
sujet. J’ai été surprise par les mots qu'ils employaient. J’ai pu faire face à des élèves qui
nous avouaient avoir été harcelés ou le subissaient encore avec les réactions qui s’en
suivent. Cela m'a apporté de la confiance en moi, de l'expérience sur le fait de
m'exprimer devant un jeune public. Grâce à notre travail d’équipe, j’ai pu faire preuve
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d’adaptation durant les interventions. Cette expérience m’a permis d’apporter de ma
personne et cela correspond à mon projet professionnel, d'accompagner et d’aider des
personnes qui en ressentent le besoin tel que les enfants.”
Marie : “La réalisation de ce projet a été enrichissant pour moi. En effet, nos
interventions se sont inscrites dans une démarche d’information et de sensibilisation
afin que chacun se sente concerné face au harcèlement scolaire. En encourageant la
parole, nous avons eu plusieurs témoignages ce qui a permis d’alerter les autres élèves,
et aux adultes référents d’intervenir par la suite. De plus, le travail d’équipe est un
tremplin à la fois enrichissant et stimulant. J’ai pu me confronter à des opinions
différentes des miennes, et ainsi faire preuve d’ouverture d’esprit et d’adaptabilité. Le
travail en équipe est également vecteur de valeurs positives tel que l’entraide et la
solidarité. Mon désir de devenir assistante de service social, dans le domaine de la
protection de l’enfance, est confirmé.”
Thomas : “Ce projet m’as permis de gagner en maturité et en confiance en moi. Nos
discussions m’ont permis de mieux comprendre le rôle de chacun dans ce projet. Le
travail d’équipe m’a permis de me confronter à des avis différents du mien. Nos
interventions ont eu un réel impact sur les élèves, peut-être pas immédiatement mais je
pense que plus tard dans leur scolarité ils seront en mesure d’avoir les bons réflexes face
à du harcèlement scolaire. Pour moi le projet est réussi car mon but était de réussir à
toucher un public et d’agir pour que moins d’élèves souffrent.”
Océane : “Ce projet d’engagement citoyen m’a montré que la prévention est
primordiale. C’est-à-dire que le but de nos interventions étaient de prévenir, de réduire
son développement et d’éviter toute récidive car le harcèlement scolaire est très présent
de nos jours. De plus, de nature curieuse, la multiplicité de notre action m’a permis de
côtoyer la diversité humaine. D’une part, avec les différents établissements scolaires et
classes avec leurs particularités. D’autre part, avec le travail en équipe qui s'oriente vers
un but commun mais avec des avis divergents. Cet ensemble est une voie qui nous
amène à une ouverture d’esprit et une adaptabilité de chacun.”
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Table des annexes
Annexe n°1 : documentations
Annexe n°2 : carte mentale
Annexe n°3 : photographies illustrant les trois acteurs du harcèlement
Annexe n°4 : tableau récapitulatif école primaire
Annexe n°5 : panneau laissé aux établissements
Annexe n°6 : bande dessinée laissée à l’école primaire
Annexe n°1 : Documentation
Source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985
Source : https://www.lemonde.fr/education/article/2017/11/09/harcelement-scolaire-un- eleve-sur-dix-est-concerne_5212707_1473685.html?
S o u r c e : h t t p s : / /www.unicef . f r / s i tes /default/files/userfiles/ 06_HARCELEMENT_SCOLAIRE_EN_FRANCE.pdf? fbclid=IwAR2f_kJWU_YeDS7COUY0FJX9xtH0Zrtnc2KlnpEMOz2qn8SW-Kw-HtzonoQ
Annexe n°2 : Carte mentale
Annexe n°3 : Photographies illustrant les trois acteurs du harcèlement
Situation des harceleurs
Le cyber-harcèlement
Situation des témoins
Situation de la victime
Annexe n°4 : Tableau récapitulatif école primaire
Annexe n°5 : Panneau laissé aux établissements
Annexe n°6 : Bande dessinée laissée à l’école primaire