Download pdf - le MES dans Supply chain

Transcript
  • 56

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    Le MES sinvitedans

    la SupplyChain

    Longtemps considrs comme des botes noires, isoles du reste de la Supply Chain, les outils de pilotage et de suivi

    de la production (MES) commencent sortir de leur carcan. Ces passerellesentre linformatique de gestion (ERP) et les systmes

    de contrle-commande peuvent aussi dans certains cas jouer un rle central pour tout ce qui concerne la gestion des alas et laide la prisede dcision en temps rel au niveau des ateliers. La nouvelle gnrationde solutions, davantage porte sur une rflexion globale de lintgration

    du MES dans la Supply Chain, tient compte de ces volutions.

    A

    rtec

    hniq

    ue /

    Trix

    ell

  • ntre le marteau et len-clume. Voil rsumela position quoccu-pent la plupart desoutils de MES (Manu -facturing ExecutionSys tem) installs sur

    les postes de travail des chanesdassemblage, pris en sandwichentre lERP et la couche desmachines de production. Doun sentiment confus de botenoire , cloisonne, isole dureste de la Supply Chain. Cettat de fait na rien danormal,puisque ces logiciels sont desti-ns principalement collecterdes informat ions ( temps 57

    SEPTEMBRE 2008 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N27

    Emachine, temps de cycle, tauxde panne, etc.), pour suivre aumieux la production au niveaudes ateliers, et consolider etremonter les donnes verslERP. Mais depuis quelquesannes, les offres, trs souventmodulaires, se sont toffes pourcouvrir diverses problmatiques :traabilit, suivi de la qualit,ordonnancement, suivi de per-formances des quipements etdes quipes, gestion de la main-tenance, etc. De manire plusgnrale, lide fait son chemindlargir le champ dapplicationdu MES, en lintgrant plus t ro i t emen t avec l ERP (voir encadr page 58), maisaussi avec dautres applicationstransversales comme les outilsde PLM (gestion de cycle de vie des produits), les WMS (gestion dentrepts) et les APS(planification).

    Une nouvelle vague de MESLes grands cabinets dtudeamricains comme AMRResearch, Gartner ou encoreARC Advisory Group nhsi-

    tent pas parler de nouvellegnration (voir interview page60), baptise selon les casMOM (Manufacturing Opera -tion Management), OES (Ope -ra tion Execution System) ouencore CPM (CollaborativePro duction Management). Pre -mier constat : cette nouvellevague est principalement soute-nue par des diteurs provenantnon pas de linformatiqueindustrielle mais de linforma-t ique plus t radi t ionnel le(comme CDC Software) ou dela Supply Chain Execution(Apriso, HighJump, RedPrairie). Cela dit, les acteursvenant du monde de lautoma-tisme, comme Camstar ouRockwell Automation, sy met-tent galement. Tout comme lesditeurs dERP, qui commen-cent sintresser de prs aumonde des MES, limagedOracle et de SAP. Ce derniera ainsi annonc avant lt sonintention de racheter Visiprise.Rien dtonnant cela, lestudes de march promettentdes croissances annuelles deux chiffres, alors mme que

    EDI/Internet

    Fourn

    isse

    urs

    Cli

    en

    t

    Stratgie

    Anne

    Mois

    Semaines

    Jours

    Temps rel

    Tactique

    Oprationnel

    Excution

    ACHETER FABRIQUER STOCKER LIVRER VENDRE

    Optimisation du rseau logistique

    PrvisionATP/CTP

    Gestiondes achats

    Gestiondes stocks

    GPAOordonnan-cement

    PlanificationProduction

    PlanificationDistribution

    PlanificationTransport

    Gestiondes

    transports

    Adminis-tration

    des ventes

    AdvancedOrder

    Management

    Supply ChainManagementMESMES SCESCE

    ERPERP

    APSAPS

    WMSWMS

    Sour

    ce :

    CX

    P

    Classiquement, le MES se situe auniveau excution,

    avec une mailletemps compriseentre le jour et

    le temps rel.Certains diteurs

    cherchent tendreses interfaces

    au-del de lERP,vers les applications

    de PLM, de WMS,voire dAPS.

  • 58

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    le segment des ERP commence ralentir. Selon une rcentetude ARC Research, le marchdes outils de gestion des opra-tions de production slevait 8 milliards de dollars en 2007,et devrait atteindre les 14,5 mil-liards en 2012.

    Un mouvement pluttorient grands comptesA quoi correspond cette ten-dance au MES largi , qui nevise plus seulement les respon-sables de production, maisaussi et surtout les DSI et lesdirections gnrales ? A noyerle poisson, et tenter de gom-mer les mauvais souvenirs des dus des projets MES ,rpon dent les plus mfiants. Apasser dun systme de gestionde lexcution un suivi globalet transversal en temps rel auniveau entreprise, en tenantcompte de la logistique, de lamaintenance, de la gestion destemps et des activits ainsi quede la qualit, rtorquent les plusenthousiastes. Il existe effecti-vement une tendance rappro-cher le MES des autres l-ments de la Supply Chain et lintgrer plus troitement aveclERP, le WMS et le LIMS (pro-giciel de gestion de labora-toire), mais cela concerne plu-tt les industries de 500 3.000 per sonnes et au-del,tempre Nicolas Stori, Respon -sable solutions logicielles chezCour bon. Paralllement, il y aune autre tendance dans lesPME qui est de rester sur desfonctionnalits de base, fonc-tion par fonction : gestion de laqualit, performances, traabi-lit . Manuel Venchiarutti, Res -pon sable daffaires en charge duMES chez lintgrateur Acte -mium, fait la mme analyse surle segment des PME : Le fullMES avec toutes les fonctionna-lits traabilit, ordonnance-ment, etc., on en est revenu.Cest compliqu vendre, ra-liser, cest presque une utopie.Nos clients ont tendance serecentrer sur des besoins trs

    Lintgration entre MES et ERP est trop souvent

    minimale Jobserve quentre lERP et le MES, les entreprises en res-tent le plus souvent au simple change des ordres de fabri-cation alors que lon pourrait, et lon devrait, aller beau-coup plus loin. Il ne s'agit pas ncessairement d'un maillageplus fin de la planification (suivi au niveau de l'opration,pas seulement l'ordre de fabrication), du suivi de l'utilisa-tion des machines, des temps opratoires, de la qualit, etc.permettant une supervision plusanalytique ou une meilleurevision de lutilisation des capaci-ts de production. Ceci d'ailleursne concerne pas ncessairementl'interface entre l'ERP et le MES :l'accs l'information et sa gra-nularit doivent tre dfinis parrapport des responsabilitsbien tablies entre la gestion etl'excution, et les systmes dci-sionnels adapts aux besoins correspondants du gestionnaireou de l'exploitant. Au del del'change d'information entre MES et ERP, c'est de la robustesse de l'interface dont dpend la prise de bn-fice dune dmarche d'intgration de la production dans lachane logistique et la valorisation de l'outillage MES. Ainsi,on doit pouvoir travailler avec latelier comme sil sagissaitdun sous-traitant, en sentendant sur des lments de pro-cessus standardiss, des donnes de rfrence bien gres,des mtriques, etc. Au lieu de cela, lintgration est souventaborde de manire pragmatique , au moindre cot ini-tial, sans considration du dphasage obligatoire des cyclesde vie des produits, des processus physiques, de l'ingnierieet des systmes informatiques et de l'volution ncessaireet permanente de la stratgie et des pratiques de gestionindustrielle. Rsultat, la moindre volution (modificationdes processus physiques, gestion dun nouveau produit,dune nouvelle machine, volution du MES ou de lERP...), ilest ncessaire de resynchroniser les systmes informatiquesde gestion et de production. Une intgration mal penseinduit des contraintes qui rduisent d'autant les bnfices fonctionnels attendus, voire pire... En fait, les entre-prises rechignent pousser plus loin leur rflexion enmatire de gestion et de pilotage de la production et gar-dent une vision simpliste en considrant qu'il s'agit d'un problme informatique . La norme ISA S95 dispose desmodles ncessaires, mais n'offre pas de directives de miseen uvre, de sorte quelle nest que trs partiellement miseen pratique. La difficult n'est pas de relier les systmes,mais de les rendre coopratifs/collaboratifs, c'est--direcoupls mais indpendants: rflchir sur la dimension infor-mationnelle/orga nisa tionnelle de l'entreprise en amont dela ralisation purement informatique des interfaces.

    Jean Vieille,Consultant MESet fondateur de Control ChainGroup

    C

    ontr

    ol C

    hain

    Gro

    up

  • 60

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    concrets, avec une rentabilitimmdiate : gestion des perfor-mances (TPM/TRS, ...), suivitemps rel de l'avancement des ordres de fabrication dansles ateliers et la partie rgle-mentation, traabilit notam-ment en pharmacie et en agroali men taire .

    Le WMS, une intgration qui a du sensSans matrise de lapprovision-nement et de la rception dematires premires et de com-posants, pas de production effi-cace. Do lintrt de certainsditeurs de MES pour lesaspects de logistique, non seu-lement pour grer les en-courset les matires premires, maisaussi les produits finis et semi-finis. Cest notamment lun desdiffrenciateurs historiquesdApriso, dont le MES a descapacits de WMS pour grerles flux matires (tiquetage,gestion des contenants, etc.) enmme temps que lexcution dela production. Largument delditeur : lintgration nativeavec les processus de produc-tion permet dliminer lesinventaires statiques, fournitune traabilit complte tout lelong de la production et de laSupply Chain, et accrot la qua-lit et le niveau de ractivit auxchangements de la demande. Ds que des oprations detype Manufacturing sont nces-saires dans de la diffrencia-tion retarde, du kitting parexemple, le choix dune solu-tion comme la ntre pour leWMS se justifie pleinement parnotre capacit couvrir lint-gration Warehouse avec la par-tie production, affirme RmyVernet, Manager avant-ventesEMEA chez Apriso. Notam -ment dans lautomobile, pourrpondre des besoins de ges-tion doptions, dappairage decomposants ou de gestion desquence pour lapprovisionne-ment des cons tructeurs. High Jump et Red Prairie, qui

    La troisime gnration de MESaide coordonner toutes

    les oprations de production SCMag - Comment analysez-vous lvolution des MES ?Greg Gorbach - Au pralable, jaimerais insister sur le fait quil en existe unegrande diversit sur le march aujourdhui. Et que mme si globalement leursorientations futures sont assez similaires, notamment en ce qui concerne unemeilleure connectivit entre la production et la Supply Chain, les points dedpart et les options choisies sont assez diffrentes. Disons que le MES de pre-

    mire gnration tait une application isole,spcifique un secteur particulier. Les fabricantsde semi-conducteurs et lindustrie pharmaceu-tique se sont rendus compte de la ncessit detelles solutions pour grer la complexit ou seconformer aux rglementations. Puis il y a envi-ron dix ans, le terme MES a commenc sap-pliquer une multitude dapplications placesjuste au-dessus de la couche des systmes dau-tomatismes, cest ce que jappelle parfois lesMES Gen 2. Mais prsent, les industriels ontbesoin dun logiciel qui les aide coordonnerleur production travers toutes les oprations,depuis le quai de dchargement, jusqu lex-pdition en passant par la fabrication, et depuisla conception du produit jusqu sa mainte-nance et sa fin de vie en passant par la planifi-cation du processus de fabrication et produc-tion. Les solutions de troisime gnration illus-trent cette conception largie du logiciel. Nousles appelons solutions de management des

    oprations (Operation Management) plutt que MES, parce quelles ontun champ daction beaucoup plus large. Elles englobent souvent desapplications telles que le WMS ou la GMAO (gestion de la maintenance),des moyens de synchroniser les processus entre les applications et desoutils pour grer des oprations de fabrication mondiale de manire dis-tribue. Les industriels peuvent assembler eux-mmes ces systmes demanagement des oprations partir des offres dditeurs diffrents, oubien choisir des logiciels tout intgrs.

    SCMag - Aujourdhui les MES sont principalement connects aux ERP. Etdemain ? Quelles sont les principales applications qui seront concernes ?G.G. - Chez ARC Advisory Group, notre modle Collaborative Manufacturingplace le management des oprations lintersection de trois axes : la SupplyChain, la gestion du cycle de vie des produits et des processus, et lactivit delentreprise (Business-to-Plant Floor). Tout cela va devenir de plus en plus int-gr parce que les industriels ne peuvent plus se permettre les dlais et les pro-blmes de qualit quils peuvent rencontrer actuellement. Et ce nest pas justeune vision, cela se produit dj dans plusieurs domaines. Par exemple, il y aune reconnaissance croissante du besoin de mieux grer les flux internes dematriaux. Un systme de management des oprations coordonne les activi-ts WMS, MES et EAM (gestion des actifs et de la maintenance), non seule-ment pour affecter les commandes une ligne de production, mais aussi poursynchroniser le travail de loprateur dentrept qui doit amener les bons com-posants en pied de ligne au bon moment, le tout en sassurant que les calen-driers de maintenance ne vont pas impacter la production.

    A

    RC A

    dvis

    ory

    Gro

    up

    Greg Gorbach, Vice-prsident CollaborativeManufacturing du cabinet de conseilamricain ARC Advisory Group

  • production temps rel, djmise en uvre dans lindustrieau tomob i l e no tamment ,entrane de nouveaux besoinsen termes de visibilit, de colla-boration transversale entre lesdiffrentes applications poursynchroniser la production et la

    logistique avec la demande desclients. Il faut tre capable deragir le plus rapidement pos-sible au moindre ala de pro-duction dans latelier et en dis-posant de toutes les informa-tions permettant de prendre labonne dcision. Dans ce con -

    viennent du monde des WMS,commencent adopter la mmeapproche. Courbon a galementsorti lanne dernire unmodule gestion des flux et desstocks. Nous visons deux mar-chs : le Midmarket, pour grerle stock intermdiaire et lesstocks usine, et la PME qui napas les moyens de se payer unWMS, pour la gestion du stockmatires premires, embal lages,produits finis, exp dition et tra-abilit , dtaille Nicolas Stori(Courbon).

    Mieux adapt au temps rel que lERPLvolution du MES ne sarrtepas l. Dans de nombreux sec-teurs industriels, les flux sontdavantage tirs par la demandeclient, et le fonctionnement tra-ditionnel en squence (approvi-sionnement, production, distri-bution), avec une fabricationsur stocks, nest plus adapt. La

    Manuel Venchiarutti,Responsable daffaires chez lintgrateur Actemium : Nos clients ont tendance se recentrer sur desbesoins trs concrets, avecune rentabilit immdiate :gestion des performances(TPM/TRS...), suivi tempsrel de l'avancement desordres de fabrication dansles ateliers et la partierglementation, traabilitnotamment en pharmacieet en agroalimentaire .

    A

    ctem

    ium

  • 62

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    texte temps rel, le MES peutjouer un rle moteur. Avec ungros avantage sur lERP (quifonctionne en mode transac-tionnel) si lon en croit lesexperts : son mode de fonction-nement vnementiel lappa-rition de tel vnement condi-tionne lvnement suivant est parfaitement adapt autemps rel. Si on change delot de matires premires lentre et que cela engendre unproblme de performances, onle verra tout de suite avec leMES, mais seulement le lende-main avec lERP, ce nest pas la mme maille de temps ,indique Dominique Kaiser,Consultant avant-ventes chezCDC Software. Par ailleurs, lagranularit dinformations nestpas non plus la mme, puisquelERP ne reoit que des syn-thses (comme par exemple,lindicateur de taux de rende-ment synthtique, le TRS), de lapart du MES. En temps rel, leMES peut trs bien faire lappelen squence au fournisseur pourapprovisionner telle ou tellepice, mme si on a toujoursbesoin de lERP pour planifiersur la base prvisionnelle ,reconnat Rmy Vernet.

    Un outil damliorationcontinue Lun ne remplace pas lautre,mais lun ne va pas sans lautrenon plus. LERP gre desEuros, le MES du temps, desquantits consommes et de laqualit, sans notion de valori-sation , souligne Nicolas Stori(Courbon). Sur ce point prcis,lditeur CDC Software adopteune position un peu dcale. Cest lun des points diffren-ciateurs de notre MES, CDCFactory, de pouvoir mettre enrelation les donnes physiquesavec les donnes conomiquesde la socit, pour responsabili-ser les oprateurs dans le cadrede plans damlioration , lanceDominique Kaiser. En clair, leMES va rcuprer de lERPnon seulement les informations

    main duvre) permettantdvaluer limpact conomiquede certaines actions. Avant, leMES tait plac en dessous delERP. Maintenant, dans cer-tains cas de figure, il est ct ,ajoute-t-il. Lobjectif : aider ledirecteur de site ou le respon-sable de production mieuxvoir o en sont ses plans dam-lioration continue, Six sigma ouLean Manufacturing, par rap-port des objectifs chiffrs.Mme sans intgrer cettenotion de cots, les autres di-teurs de MES insistent de plusen plus sur laspect gestion delamlioration continue. Cestle cas par exemple dElanSoftware, dont loutil XFP-MES fait appel des technolo-gies de Workflow pour aiderlindustrie pharmaceutique optimiser ses processus defabrication selon une dmarchePAT (Process Analyt icalTechno logy) ou Six Sigma.

    Collecter cest bien, analyser cest mieux Les MES ont du mal appor-ter de la valeur au client car ilsne sont pas assez connects ausystme dinformations. Ex -cuter le processus de produc-tion, cest bien, mais tirer len-seignement de ce qui ntait pasprvu, cest mieux. Sinon, onprive le MES dune grande par-tie de sa valeur, de tout ce qui

    Nicolas Stori, Responsable solutions logicielles chez Courbon : Longtemps, le MES sest attach rpondre desproblmatiques de temps rel de collectes de donnes,dindicateurs, en dlaissant la porte de Reporting.Aujourdhui, il y a une vraie demande pour aller au-delde lanalyse temps rel .

    concernant les nomenclatures,les gammes de produits, et bienentendu les ordres de fabrica-tion, mais aussi des informa-tions financires (cot desmatires premires, cots de

    C

    ourb

    on

    Fa

    bien

    Ler

    ault

    Foto

    lia

  • 64

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    peut aider rduire les stocks,les dlais de fabrication et amliorer le service client ,constate pour sa part AmlieFaure, PDG Europe dIntercim.Cest dans cette mme optiqueque SAP propose son cata-logue le module xMII (Manu -facturing Integration and Intel -ligence), issu du rachat en 2005de Lighthammer, spcialistedes logiciels dEMI (Enter priseManufacturing Intel ligence).Cet outil intgre les donnesgres au niveau de lERP pourfaire de la modlisation et de lasimulation. Oracle a fait demme en lanant en avril 2008sa plate-forme Oracle Manu -facturing Operation Center. Longtemps, le MES sest atta-ch rpondre des problma-

    Chez Marie, le MES est un carrefour du systme

    dinformationRepli sur lui-mme le MES ? Pas chez Marie en tout cas.Dbut juillet, la filiale du groupe anglais Uniq a officielle-ment cltur la phase projet, qui aura dur prs de cinqans. Le producteur de plats cuisins frais et surgels aimplant le MES Producim de Courbon sur ses six usines,(trois de produits frais et trois de surge-ls). En tout, plus de 1.000 personnes ontt formes lutilisation de loutil. Dslorigine, dans notre cahier des charges,en 2003, nous navons jamais considr leMES comme un outil isol qui se contentede mesurer un taux de rendement syn-thtique, mais comme un centre de pilo-tage et de management, qui commu-nique avec lERP (SAP R/3), le WMS(Reflex), le LIMS (Unilab de Siemens) et lelogiciel de gestion des temps et des activi-ts (ADP-GSI) , explique Pierre Druet, leChef de projet qui a pilot le programmepour la DSI. Ct dcisionnel, toutes lesdonnes qui concernent le bilan matire(consommation relle, dchets, rebuts, surdosage, cartsdheures, de cadence) issues du MES sont remontes dansle module BW de SAP pour analyser et croiser les donnesselon trois axes (temps, produits, ressources). Maintenantque le MES est en place, les travaux portent sur unemeilleure fluidification de la chane logistique en revisitantles processus en amont comme la planification court termeou lordonnancement.

    par exemple, afin damliorerconstamment loutil de produc-t ion , confi rme ManuelVenchiarutti.

    Un rapprochement avec les outils de PLMCest la raison dtre de lafusion lanne dernire entrelditeur amricain de MESIntercim et le franais Perti -

    nence, spcialiste de l'optimisa-tion de processus industriels.Depuis, les produits ont trunis dans une mme suitelogicielle comprenant sixmodules, Pertinence Suite, quiassocie des capacits de capturede donnes, de suivi et de plani-fication de la production avec

    tiques de temps rel de collectesde donnes, dindicateurs, endlaissant la porte de Repor -ting. Aujourdhui, il y a unevraie demande pour aller au-del de lanalyse temps rel ,affirme Nicolas Stori, de Cour -bon dont le MES devrait pro-chainement stoffer de capaci-ts dcisionnelles. On constatela mme tendance par exemplechez Elan Software ou CDCSoftware. La perce de laBusiness Intelligence corres-pond bien une tendance, cellede ne pas cantonner le MES aucomptage bte et mchant et la remonte dinformationsvers lERP mais de lutiliseraussi pour capitaliser sur lex-prience acquise sur les para-mtres de rglage du procd

    Rmy Vernet,Manager

    avant-ventesEMEA

    chez Apriso : En temps rel,le MES peut trs

    bien faire lappel

    en squence aufournisseur pour

    approvisionnertelle ou telle

    pice, mme sion a toujours

    besoin de lERPpour planifier

    sur la base prvisionnelle .

    M

    arie

    Gro

    upe

    Uni

    q

    Apr

    iso

  • 65

    SEPTEMBRE 2008 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N27

    des capacits d'analyse et d'op-timisation de processus.Dautre diteurs de MES,comme Aspentech ou Rock -well Automation, semblentsuivre le mme chemin. Inter -cim va mme plus loin puisque,en vertu dun accord avecDassault Systmes, son MESpeut rcuprer les modlisa-tions 3D dans les outils Delnia(processus de fabrication) etCatia (produits) de Dassaultpour les mettre disposition dupersonnel de latelier. Avec lapossibilit, en sens inverse, defaire remonter la R&D desinformations sur les change-ments qui ont pu survenir entrele modle et la ralit de lusine. Il sagit de casser les barriresentre Design et Manufacturing,de crer une boucle de retourdexprience qui nexiste pasaujourdhui, avec la cl desgisements de productivit etdamliorations , senthou-

    siasme Amlie Faure. Mais cerapprochement entre les outilsde PLM et de MES, que lonconstate aussi chez Siemens(avec le rachat dUGS), ne cible

    pas toutes les industries. Cestun march de niche quiconcerne des secteurs o lim-pact financier de la qualit desprocds peut tre trs impor-

    Amlie Faure, PDG Europe dIntercim : Les MES ont du mal apporter de la valeur auclient car ils ne sontpas assez connectsau systme dinformations.Excuter le processus de production, cest bien, mais tirerlenseignement de ce qui ntait pasprvu, cest mieux .

    In

    terc

    im

  • 66

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    tant, comme dans les semi-conducteurs ou laronautique,mais pas dans la pharmacie ou la chimie , considre JeanVieille, Fon dateur du cabinet de consultants MES ControlChain Group. Ce qui nem-pche pas dautres diteurs de sintresser la question. Lintgration avec le PLM,cest ltape suivante. Nous tra-vaillons des partenariats.Cest un peu tt pour en parler,mais on va faire des choses,avoue Rmy Vernet dApriso.Flexnet, le MES de lditeurcalifornien, est dj capabledaller chercher certains sch-mas dans le PLM pour afficheren temps rel sur le poste detravail lopration excuter,avec quels outils. Cest dau-tant plus utile quil y a de plusen plus de lignes multi produitset que loprateur est parfois un peu perdu dans la squencedes oprations quil doit effec-tuer , ajoute-t-il.Lordonnancementprend du galonCertains MES cherchent gale-ment saffirmer dans un autredomaine, celui de lordonnan-cement. Mme si cette fonc-tionnalit fait thoriquement

    partie intgrante ds loriginedu primtre du MES, beau-coup dditeurs se contententde squenceurs, plus simplescar ne tenant pas compte detoutes les contraintes possibles capacits finies, paramtreren fonction de critres de per-formances. Certains font parailleurs appel ponctuellement des spcialistes de lordonnan-cement. Wonderware travaillepar exemple avec Preactor,Siemens et Elan Software avecOrtems. Apriso se contente leplus souvent dun ordonnan-cement manuel permettant demodifier la squence initialesil manque un composant,mais travaille aussi avec despartenaires comme Preactor etGreycon. IBM, qui commercia-

    lise le MES SIView pour lin-dustrie des semi-conducteurs, asign en 2006 un accord avecIlog (quil vient de racheter cett) pour lintgrer dans sagamme loutil dordonnance-ment de production Fab Power -Ops. Lobjectif est clairementde traiter les problmes dor-donnancement sur la base dustatut rel de lenvironnementde production, y compris lesvnements imprvus commeles interruptions-machines, leschangements de recettes ou leslots urgents, afin de gagner enproductivit et en ractivit. Trs peu de clients ontaujourdhui un module dor-donnancement, reconnatDomi nique Kaiser, mais la pro-grammation capacitaire dunERP nest pas forcment adap-te pour suivre en temps rel cequi se passe au niveau de latelier. Lordon nancement auniveau du MES est beaucoupplus ractif, on peut juger plusrapidement des consquencesdun ala. Si par exemple uneligne sarrte trois heures parcequil manque un composant, lemodule dordonnancement estthoriquement capable de dca-ler une production pendantcette courte priode, alors

    Ollivier Gorre( droite) en chargede la partie commerciale de loffre MES chez Atos Origin : 90% des projetsMES sur lesquelsnous travaillonssont multi sites etlun des objectifsest bien de savoirsur quel site vousproduisez et quel cot .Jean-PhilippeMartin ( gauche), consultant MES chez Atos Origin : Depuis quelquesannes, de nom-breux industrielsqui ont un MESveulent mettre en place unordonnanceur

    A

    tos

    Orig

    in

    G

    rzeg

    orz

    Kw

    olek

    Fot

    olia

  • 68

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    quune nouvelle planificationau niveau de lERP ou de lAPS(Advanced Planning & Sche -duling) ne pourra tre effectueque le lendemain. Cest effec-tivement une tendance assezrcente : depuis quelquesannes, de nombreux indus-triels qui ont un MES veulentmettre en place un ordonnan-ceur , concde Jean-PhilippeMartin, Consultant MES chezAtos Origin. De son ct,Nicolas Stori na pas le mmesentiment : Chez Courbon,nous avons des ordonnanceursdepuis 1999 dans notre offre,mais je ne vois aucune volu-tion ct client. Lordon -nancement au niveau de late-lier concerne lautomobile etlindustrie manufacturire,avec un nombre doprationsimportant et un besoin de pilo-tage de latelier en temps rel.En pharmacie ou en agroali-mentaire, on ne retrouvera pasdu tout ce besoin .

    Une volution vers le multi sitesUn cran plus haut, les quipescharges de la planification, surdes outils de type APS, pour-raient galement tre intres-ses de connatre les statutsactuels de chaque atelier pourfaire des simulations, choisir lemeilleur site de production ouanalyser limpact de nouvelles

    La GPAO bouge encoreCest un fait, lacronyme GPAO(gestion de production assiste parordinateur), qui date dune tren-taine dannes, semble un peu envoie de disparition. Mme sil restedes outils spcifiques, la plupart des diteurs dERP ont intgr des fonctionnalits de GPAO dansleur offre : gestion des donnestechniques, des gammes et desnomenclatures, dclenchement etsuivi des ordres dapprovision-nement, dachats et de fabrication,ordonnancement, calcul desbesoins, gestion du ProgrammeDirecteur de Production (PDP), etc.A tel point que certains observa-teurs nhsitent pas affirmer que

    la GPAO en tant que telle nexiste plus. Je vous rassure, laGPAO vit toujours, car au-del des phnomnes de mode, lebesoin est bien l, rcuse Amor Bekrar, DG France de lditeursudois IFS. Peut-tre est-elle moins apparente du fait delvolution des modles de fonctionnement des entreprises,qui sont passs dun mode silos la gestion dun flux trans-verse dinformations dans le cadre dune Supply Chain glo-bale . IFS Manufacturing, lun des huit domaines de son ERPIFS Applications, a notamment la particularit de savoir grertous les modes de fabrication, que ce soit sur stocks, mais aussi la commande (Make to Order, Configure to Order, ouAssemble to Order), ou en conception la commande(Enginer to Order), ce qui suppose une connexion des sys-tmes de CAO, PLM et PDM (gestion des donnes produits). Dans ce cas, on va plus loin que les outils de GPAO ; cest unedemande de plus en plus pressante des industriels europensde disposer de la capacit de produire quelque chose de par-ticulier, vite et au meilleur prix , explique Amor Bekrar.

    Amor Bekrar, Directeur gnral France dIFS : La GPAO vit toujours, car au-del des phnomnes de mode, le besoin est bien l .

    C

    orbo

    nSA

    IF

    S

  • 69

    SEPTEMBRE 2008 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N27

    commandes. Dans la versionde CDC Factory qui va sortirau premier trimestre 2009, ondevrait avoir des liens beau-coup plus forts avec les APS,via notre module dordon-nancement , nous confieDominique Kaiser. Dautresditeurs se concentrent pluttsur les potentialits dune utili-sation multi sites dun MES,(mme si la vision dun MESpermettant de rorienter imm-diatement la production vers unautre site en cas dalas relvetoujours de la science-fiction).Apriso, par exemple, en a faitson fonds de commerce : 80 %des dploiements de Flexnetseffectuent sur 20 80 sites( c o m m e c h e z Va l e o p a rexemple). Appa rem ment, com-parer les performances dechaque usine et sassurer queles processus sont excuts dela mme manire est une idequi sduit les directions gn-

    rales des grands comptes. En ce qui nous concerne, 90 %des projets MES sur lesquelsnous travaillons sont multi sites,et lun des objectifs est bien desavoir sur quel site vous produi-

    sez et quel cot. Or si ce sontdes MES diffrents sur chaquesite, vous tes sr de ne pascomparer les mmes choses :taux de rebuts, performances,cot moyen de production, etc. ,

    Sa

    psiw

    ai F

    otol

    ia

  • 70

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    explique Ollivier Gorre encharge de la partie commercialede loffre MES chez AtosOrigin. En outre, installer lemme MES sur dautres sitespeut faire gagner du temps audmarrage, en profitant desbonnes pratiques tablies sur lessites prcdents.

    Un portail ouvert aux fournisseursLouverture du MES vers lesfournisseurs fait galement par-tie de cette volution vers laSupply Chain. Le sujet intresseau premier chef des industries deproduits complexes, qui dl-guent de nombreux lments des partenaires, avant de lesassembler. Il y a des limites

    dfinir, car les industriels sontassez frileux sur le fait deconnecter leur MES avec ceuxde leurs fournisseurs pour desquestions de secret de fabrica-tion, de cycle de vie du produit,etc. , souligne Jean-PhilippeMartin. La tendance qui se dessine aujourdhui est de don-ner accs certaines informa-tions et de faire remonter desalertes en cas de problme parle biais dun portail. Dansnotre MES, le module EPM(Emer gent Pro cess Manage -ment) est un portail accessibleaux fournisseurs. Sil y a desproblmes, si quelque chosenest pas conforme au plan, onvient noter sur ce portail les dif-frences (alertes, non conformi-

    ts). Ainsi, avant que cela nar-rive chez lensemblier, il y a unsuivi, on peut traiter les difficul-ts en amont pour viter les pro-blmes au moment de lassem-blage , explique Amlie Faure.

    Qui pour piloter le projet ?Les possibilits offertes pour lesMES de nouvelle gnrationsont nombreuses. Mais le mou-vement est assez lent, il faut pou-voir adapter lorganisation pourtirer rellement partie de lint-gration de loutil dans la SupplyChain. Les quipes informa-tiques, dingnierie et de pro-duction devront travailler defaon plus troite. Il y a unschma de gouvernance quireste dfinir, construire, entrele CIO (Chief Information Offi -cer), le comit industriel et levice prsident Manufac turing ,fait remarquer Rmy Vernet. Dans lusine, il man que sou-vent un homme cl fdrateurqui suit toutes les tapes du pro-cessus de A Z du point de vuede la circulation des informa-tions, pour faire travailler tout lemonde en harmonie : la mainte-nance, la production, la logis-tique, lenvironnement, et les RH , estime pour sa part Domi -nique Kaiser (CDC Software).Et si cet homme tait justementle Supply Chain Manager ?

    Jean-Luc Rognon

    Cor

    bonS

    A

    D

    R

  • 72

    N27 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2008

    D O S S I E R P r o d u c t i o n

    Trixell passe ses flux de productionaux rayons X

    Spcialise dans la fabrication de dtecteurs radiologiquesnumriques, la filiale de Thals Electronic Devices a mis enplace un MES pour optimiser ses processus de fabrication etsuivre le rythme de sa croissance.

    Dans le monde, un dtec-teur radiologique num-rique sur deux est fabri-q u M o i r a n s , p r s d eGrenoble, par la socit Trixell.Ce type dappareil prend pro-gressivement la relve, dans leshpitaux, des anciens disposi-tifs utilisant des films expossaux rayons X. Avec des avan-tages tant au niveau du stockagedes images qu celui de la pro-tection de lenvironnement.Do la croissance soutenue decette filiale 51 % de ThalesElectronic Devices : entre 2001et 2007, la production annuelleest passe de 80 2.000 units,fabriques en 3 x 8, 24 h/24.Lobjectif est datteindre unrythme de 10.000 dtecteurspar an en 2010. Le laboratoireinitial, qui comptait une dizainede personnes en 1997, sestainsi transform en une start-upde 80 employs en 2001, puisen une structure industrielle de

    plus de 400 personnes aujour-dhui. La mutation industriellesaccompagne videmmentdune augmentation de la sur-face de production, mais aussidune volution des exigencesde qualit et de fiabilit. Trixellna pas le choix car la produc-tion dun dtecteur numriqueseffectue dans un environne-ment de salle blanche danslequel il est inenvisageabledaugmenter les cadences sansoptimiser les processus defabrication. Cest pourquoi lasocit sest mise en qute ds2004 dun systme MES. Notre principale problma-tique, ctait la matrise et lavisibilit en temps rel de notreen-cours, afin dtre plus rac-tifs dans nos prises de dci-sion en fonction des alas techniques et des pannes ,explique Jean-Philippe Pierre,Directeur de projet informa-tique chez Trixell.

    Pallier les limites de SAP R3En filigrane, ce que Trixellrecherche galement, cest lamatrise de ses rendements etloptimisation de ses res-sources. La fabrication dundtecteur numrique seffectueen deux grandes tapes rpar-ties sur quatre six semaines.Dune part, il y a le scintillateur,une plaque en aluminium surlaquelle est vapor un produitphosphorescent, liodure decsium (CsI), qui ragit auxrayons X. Pour ce produit semi-fini, qui doit tre dune qualitextrme, le taux de rendementest faible, de lordre de 50 %.Ensuite, il faut lassembler une dalle en silicium dote de photodiodes dans laquelleseront intgres des cartes lec-troniques. Lopration a un ren-dement suprieur, comprisentre 70 et 80 %. Durant tout leprocessus, la moindre informa-tion sur la qualit et le suivi duprocessus peut viter unepice daller au rebut. Fin 2001,Trixell sattendait ce que lamise en place de SAP R/3 (y

    A

    rtec

    hniq

    ue /

    Trix

    ell

  • 73

    SEPTEMBRE 2008 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N27

    compris les modules Manu -facturing PP et MM) au sein dugroupe Thals lui permettedatteindre cet objectif, mais lessaisies davancement dopra-tions ne sont pas faites en tempsrel. SAP na pas du tout tadopt par les oprationnels etle management. Il sest rvlpeu adapt au suivi dateliertant en termes dergonomie,que pour ses limitations enReporting de lactivit de pro-duction, et pour le suivi de latraabilit. Il nous fallait unoutil ct , se souvient Jean-Philippe Pierre. Dautant quilsemble impensable de faire vo-luer lERP uniquement pour lesbesoins de Trixell, car il est grde manire centralise parThals, et hberg en rgionparisienne. Autre inconvnient :la manire de grer lERP nestpas adapte aux contraintes de laproduction 24 h/24, 7 jours/ 7,puisque loutil est arrt pourmaintenance deux samedis parmois. Il nous fallait un outil nous, maintenu de manirelocale, avec un taux dindisponi-bilit infrieur 5 minutes paran et une ractivit importantepar rapport aux modificationsdemandes par les utilisateurs .

    Apriso pour le cot, la facilit dinstallationet dutilisationSix mois plus tard, quatre di-teurs de MES se retrouvent enshort list : Apriso, OrdinalTechnologies, Brooks Softwareet Camstar. Cest finalementApriso qui sera retenu, pourtrois raisons principales. Lapremire est conomique. Ctait lun des rares diteurs rentrer dans lenveloppe bud-gtaire que lon stait fixe, demoins de 100 K pour leslicences , constate Jean-Phi -lippe Pierre. Les deux autressont essentiellement dordretechnique : la facilit dimpl-mentation et dutilisation deFlexNet ne ncessitait pas deformations supplmentairespour la partie base de donnes

    et lintgration avec SAP, avecdes interfaces certifies, nous aaid convaincre les adminis-trateurs SAP de Thals . Lamise en uvre stale sur 10 mois, de juin 2006 la mi-avril 2007.Interfac avec SAP, FlexNetindique aux oprateurs quellesactions spcifiques doivent tre ralises, dans lordrencessaire loptimisation des processus de production. Paralllement, une quantitsuffisante de donnes est collec-te afin de permettre une traa-bilit complte, ce qui simplifieconsidrablement le processusde mise en conformit avec lesdiffrentes rglementations ,souligne le directeur du projet. ... et les conomies de papier !Au total, prs de 200 personnessont concernes de prs ou deloin par la mise en place duMES. Deux mois aprs le

    dmarrage du MES, Trixell aloccasion de mettre son outil lpreuve. Nous avons tra-vers une grosse crise de ma-trise de procd, avec la pertedes paramtres dune des tapescls de notre process, ce quientranait des pertes impor-tantes de rendement. Grce auMES, nous avons mis deux foismoins de temps cibler la causede la drive, car sur une seuleapplication, nous avions len-semble des volumes et des para-mtres du procd . Par ail -leurs, la mise en place du MES alimin les dossiers papier de 80pages ncessaires auparavantpour la fabrication de chaqueproduit. Une conomie substan-tielle de plus de 500.000 feuillesde papier par an. La prochainetape : dvelopper des interfaceset modifier les quipements exis -tants pour automatiser le proces-sus de collecte de donnes dans leMES, actuellement assur 95 %par des saisies manuelles. JLR

    A

    rtec

    hniq

    ue /

    Trix

    ell


Recommended