Le shiatsu et le bégaiement
Un parcours de vie…
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT PROFESSIONNEL DE PRATICIEN – FEDERATION NATIONALE FRANCE SHIATSU
William MAGGIORE
Début de la formation : septembre 2012
Professeur : Dorothée MARCETTEAU
Maison du Shiatsu – 28110 Lucé
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Contentez‐vous de vivre…et vous vivrez content… Baruch Spinoza – L’Ethique Qui vit selon le manque, ignore la richesse qu’il a sous la main… Selon l’œuvre de Spinoza – à la lecture de l’Ethique Percevoir … sans juger, sans lutter, sans fuir… Proverbe dans la philosophie du Tao
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Sommaire Introduction : …tiens je trébuche… page 4
I – Notre respiration : le fonctionnement page 8
1/ la respiration naturelle page 8 2/le phénomène respiratoire page 8 3/comment l’air rentre et sort page 9 4/vivre avec l’air page 11 5/autour du buste page 12 6/le cerveau et la volonté page 13
II – Les problèmes de voix d’origine posturale ou statique page 14 III‐ Le bégaiement, un ensemble de facteur page 15 1/être bègue de naissance page 15 2/un trouble neurodévelppe‐mental page 15 3/trop dopé page 16 4/une vision d’ensemble page 17 5/le trans générationel page 17 6/ un évènement déclenchant page 18 IV – Causes et conséquences page 19 1/réactions en chaîne page 19 2/ signal de détresse page 19 3/une insécurité page 19 V‐ Une approche mécanique page 20 1/pressions de l’air page 20 2/les muscles page 20 3/ le bon alignement du corps page 20 4/l’articulation page 20 VI – la rencontre…les rencontres page 21 VII – les bégaiement et moi page 25 1/le méridien du cœur page 25 2/le méridien du triple réchauffeur page 26 3/le TR, oui…mais alors… page 26 4/une bonne récupération page 26
5/ Ming men et le Tai Chi Chuan page 27 Conclusion page 28 Bibiographie page 29 Annexes
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Introduction …tiens, je trébuche…
Je suis né en fin de soirée, au beau milieu du printemps 1965, ma première respiration
s’est manifestée au cœur du sud‐ouest dans une petite sous‐préfecture du Tarn‐et‐
Garonne, Castelsarrasin. Mon enfance et mon adolescence, je les ai passés juste à côté,
dans la ville de Moissac. Cette région, décorée de vergers, de vignes et de forêts va bercer
toutes les premières années de ma vie, au gré de mes escapades dans cette nature d’eau
et de verdure. La rivière du Tarn sera omniprésente, et imbibera tout mon être pendant
cette période de mon existence.
Le printemps était coloré d’arbres fruitiers fleuris : des cerisiers, des pruniers, des pêchers,
des pommiers, des poiriers…je comprends pourquoi la culture japonaise s’attarde sur ce
spectacle de la nature rempli d’odeurs et de paysages envoutants.
Cette nature sera une de mes références permanentes, elle me permettra de détourner un
malaise résistant et puissant car persistant en moi, comme une sorte de mauvais sort,
revenant en pleine figure lorsqu’il avait l’occasion de me piéger : le bégaiement…
Mes parents, nés en France, sont issus de familles ibériques et italiennes. Mes grands‐
parents maternels étaient du nord de l’Espagne et mes grands‐parents paternels étaient à
la fois originaire de Rome et d’une région du centre de l’Italie, en bordure de l’Adriatique.
Cet héritage, « ce ciel antérieur », je l’ai toujours ressenti en moi. Malgré mes questions et
mes curiosités généalogiques, des zones d’ombres subsistent quant à mes origines.
Probablement beaucoup de stress cumulé lors des périples des réfugiés de l’époque au gré
des changements de régime politique du moment entre 1930 et 1940.
Le cadre familial était teinté de morosité et d’une pesanteur désagréable, très « métal » et
calibré, certes attentionné, mais où la joie de vivre était mise de côté au profit d’une
organisation rigide, autoritaire. La communication était peu présente.
Je voulais aller prendre l’air, fuir chez mes grands‐parents maternels voisins pour retrouver
l’odeur du jambon Serano séchant dans la cuisine, le contact de ce grand‐père maternel,
travailleur, entreprenant, et charismatique, buvant « a chorro » du vin vieux espagnol
(dans une sorte de carafe permettant de boire à distance sans contact avec la bouche,
c’est un peu technique) et l’odeur de cette cuisine espagnole, que ma grand‐mère faisait à
toute occasion.
Ma scolarité, je l’ai suivi avec difficulté, j’étais très rêveur. J’avais un malaise à apprivoiser,
c’était bien trop difficile pour que je sois vraiment attentif en cours et j’avais du mal à
rajouter une couche de difficulté supplémentaire qu’impose l’apprentissage scolaire. Je
m’échappais dans des songes, ça me soulageait…malgré tout j’ai réussi à suivre un cursus
moyen avec quelques redoublements et des efforts.
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Le rugby, sport de contact traditionnel de la région et d’origine anglaise, dont j’ai vite palpé
l’éventuel traumatisme pour les corps si la préparation n’est pas adaptée et les règles non
respectées.
Néanmoins, (et ceci est vrai pour d’autres activités qu’elles soient sportives ou pas
d’ailleurs), entre 10 et 20 ans j’ai trouvé le moyen de m’exprimer au cœur d’un projet avec
des copains et des aventures à vivre au grès des déplacement en bus dans les villes
voisines du département et des chants d’après match entre copains. Ces petites escapades
étaient libératrices d’autant plus que j’avais quelques qualités dans ce jeu. Mon
bégaiement était bien là mais l’intensité de l’activité et l’attention quasi « familiale » de
l’encadrement pour chacun d’entre nous m’a touché particulièrement. Je ressentais très
profondément la sincérité dans les relations, et une présence humaine chaleureuse, de la
dérision, de la bonne humeur et une force positive dans le collectif, une union, la puissance
du groupe ramené à soi.
Mais, arrivant à mes 20 ans à l’aube de ma vie active, j’ai démarré « affolé », me
demandant si j’arriverai à trouver du travail, à fonder une famille, à gagner ma vie.
Malheureusement, et c’est logique, ce genre de dysfonctionnement, génère un regard sur
la nature humaine orienté : les relations sont tellement difficiles et la concurrence féroce
que la moindre faiblesse est exploitée et utilisée contre soi. Avec mon bégaiement tenace,
j’étais « mal barré »…
Je ne m’attarderai pas sur les origines de mon ouverture d’esprit ou de mon goût pour
trouver les solutions ou la solution à mon problème. Le fait est que j’ai découvert dans la
pratique des arts martiaux externes et internes le début d’une réponse dès l’âge de 20 ans.
Après avoir fait une école de commerce, (très paradoxal, à priori… pour un bègue), et
après avoir fait mon service militaire, j’ai commencé une psychothérapie au moment de
ma première embauche dans une importante imprimerie de Cahors en 1990. Cette
embauche débouchera vers un poste de commercial en 1995 avec des déplacements très
fréquents sur Paris à la rencontre d’éditeurs de livre, nos clients.
Heureusement, je pratiquais déjà le tai chi chuan. Je n’ai jamais lâché cette pratique. Elle
va m’accompagner tout au long de ma vie, et de par ce réseau, je vais découvrir très vite,
le shiatsu et la médecine traditionnelle chinoise.
Mes déplacements professionnels très fréquents sur Paris, vont me donner l’occasion
d’être en contact avec des personnes très ouvertes d’esprit où mon bégaiement va
s’avérer secondaire.
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Parallèlement, je vais pratiquer intensément le tai chi chuan, dans un club de la ville où je
vivais à l’époque et où j’ai vécu longtemps d’ailleurs (27 ans) : Cahors dans le Lot au milieu
du sud‐ouest de la France.
D’une façon surprenante, notre professeur nous invitera à participer à des démonstrations
fréquentes avec des préparations appropriées. Son but : nous faire ressentir la force
interne de cet art martial, même pour les débutants.
Ma pratique va en être bouleversé car très régulière (et même intensive) et dans le sens de
la méditation en mouvement, au plus profond de nous‐même et en insistant sur le
bienêtre. L’omniprésence du vocabulaire de la MTC, nous aidera à visualiser et à ressentir
la circulation de l’énergie au sein des méridiens d’acupuncture et très vite l’idée de profiter
de chaque mouvement, sans exception, sera présente.
Cet art martial interne va imprégner mon corps et me donner l’occasion d’un regard décalé
sur moi‐même. Cette nouvelle vision allait me remplir différemment. Je ressentais le côté
nourricier du yin, et par conséquence, la mauvaise énergie remplacée par une meilleure.
Je saisissais la nuance entre « maitriser » et « soutenir ». Au lieu de contenir à
l’occidentale, soit maîtriser (ou mettre un chapeau sûr…), j’ai découvert la possibilité de
renforcer l’énergie de ses organes internes afin de mieux réagir face à une situation de
stress, de crainte ou de difficulté. Le dysfonctionnement du bégaiement était en voie de
réparation, le soulagement était palpable. Il était moins question de maitriser le
bégaiement mais plutôt de « soutenir » par la fabrication de l’énergie de mes organes
internes afin de libérer une énergie convenable et mieux gérer ainsi mon
dysfonctionnement verbal .
C’est au cours de la vie de ce groupe de tai chi chuan à Cahors que j’ai découvert le shiatsu.
Une praticienne était inscrite à nos cours et j’ai, parallèlement à mes psychothérapies, fait
une dizaine de séance avec elle.
Il y a eu comme une révélation. C’était bien ça…j’ai vite ressenti les bienfaits de cette
technique. Elle me concernait au plus profond de moi, j’avais trouvé le « graal »…ce trésor,
je me suis promis de ne jamais le lâcher, j’allais l’inclure dans ma vie comme j’avais inclut
le Tai Chi Chuan .
La sensation d’autonomie m’a beaucoup touché. Une fois les déblocages vécus, le corps
mémorise ces sensations et même si le système nerveux orthosympathique suscite la
protection dans certain situation, l’ouverture se refait plus facilement. Un vent d’oxygène
s’invite et le meilleur des souvenirs sensoriels refait surface, comme un nouveau
printemps. La mise en mouvement généré par le système méridien « foie/vésicule
biliaire » en est bonifié.
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La vie m’a amené à Chartres et j’ai eu l’occasion, enfin, de faire cette formation de
praticien shiatsu. De suite, le ton a été donné : « …vous faites cette formation pour devenir
praticien shiatsu mais aussi, vous là faite pour vous… » Nous avait précisé très justement
notre formatrice.
Effectivement, durant ces années de formations, j’ai observé des changements non
seulement sur ma personne mais aussi sur les personnes de mon groupe. Les échanges
permanents dans les cours, favorisés par notre formatrice, nous ont permis, non
seulement d’apprendre les techniques, les concepts de la MTC mais aussi de les éprouver
sur nous, au moment et pendant le cours. Et tout ceci a fait son chemin tout au long de la
formation, il y avait comme une présence permanente. Des liens se sont créés, des amitiés
naissent.
Merci pour cet enseignement au combien bénéfique.
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I ‐ Notre respiration : le fonctionnement…
Les dysfonctionnements de la parole sont inhérents la plupart du temps, à une mauvaise
utilisation de la respiration.
Pourquoi?
Respirer est un réflexe de survie chez les êtres vivants. Il existe un potentiel d'adaptation
de sa façon de respiration en fonction d'une situation particulière. L'aller‐retour de
l'inspire et l'expire, ce yin yang respiratoire sera respecté coute que coute mais avec une
intensité différente liée au vécu du moment.
Chez l'homme, le cerveau très sophistiqué nous permet de varier notre rythme
respiratoire, nous avons la possibilité de profiter des expériences mémorisées d'une façon
puissante, négative ou positive que nous utiliserons au gré des moments variés de notre
vie. Cette faculté nous permet l'adaptation à partir de ces expériences.
1/ la respiration naturelle : le système respiratoire fonctionnement en principe, d’une
façon automatique. Il s’adapte à notre rythme de vie, du repos à l’activité.
Nous pouvons intervenir lors d'exercice de Qi‐Gong par exemple ou par notre guidance
dans une séance de shiatsu pour l'amplifier mais sitôt après, le patient retrouve son propre
rythme mais il est dès lors, un peu plus à l'écoute de sa respiration, et plus en consciente
des sensations reliées à ce système. Il en éprouvera de la détente, et ressentira un
relâchement.
Au niveau technique : la respiration assure, perpétuellement les échanges gazeux
oxygènes/gaz carbonique à l’intérieur du corps. L’apport en oxygène nourrit le sang qui lui‐
même nourrit tous les tissus de notre organisme : peau, muscles, os, tendons, viscères,
cerveau, cartilages. Le sang chargé des déchets est le sang bleu, le sang veineux qui est
aussi le sang de retour. Trois éléments sont indispensables à notre survie sanguine : les
poumons, le cœur et le diaphragme.
En MTC, nous savons déjà que l'élément cœur est le support de la voix et s'il y a un
dysfonctionnement de celle‐ci, une porte d'entrée existe pour initier le traitement. Ce choix
dans la stratégie de soin s'avère pertinent.
2/ le phénomène respiratoire :
Les poumons se trouvent dans la cage thoracique, à laquelle ils adhèrent par une
membrane, la plèvre.
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Ils n’ont aucune autonomie ; ce sont des sacs formés de milliers d’alvéoles, reliées par des
tas de minuscules capillaires. Pour pouvoir être utiles à quelque chose, il faut une aide
extérieure afin de dilate l'ensemble.
Cette aide provient de la plèvre qui englobe le poumon, et qui repose sur la partie interne
des côtés et la partie haute du diaphragme.
Toute la « magie » s'exprime là. Cette matière englobante, lubrifiante, visqueuse et molle
permet au poumon de se poser sans crainte contre les parois costales et contre le
diaphragme. Les poumons peuvent donc naviguer au rythme du va et vient de la
respiration en toute douceur et quiétude.
Le yin et le yang sont là aussi bien présents. Dans le concept de la philosophie du TAO,
fidèle à l'observation du fonctionnement de la nature, nous pouvons constater que même
et surtout dans ce qui est décrit dans cette partie 2, il y a :
‐ complémentarité : la plèvre et les poumons sont complémentaires,
‐ interdépendance : l'un ne pourrait pas fonctionner sans l'autre,
‐ transformation : le mouvement de remplissage est suivi d'un mouvement de vidage de
l'air,
‐ opposition : ils sont en permanence en contact et bien distinct l'un de l'autre.
Encore une fois, nous pouvons constater que la grande nature est en nous et que l'interne
de l'être humain et l'externe (son environnement) se confondent. Le microcosme et
semblable au macrocosme.
3/ Comment l’air entre et sort ?
C’est procédé qui fonction en coupe pour assurer cet aller‐retour pour le maintien de la
vie, rappelons qu'un être humain qui ne respire plus pendant plus de 3 minutes met sa vie
en danger et encours de graves séquelles. Le phénomène respiration s'articule autour de la
contraction/détente du diaphragme et les contractions successives des divers muscles
intercostaux. Bien d’autres muscles peuvent entrer dans le phénomène respiratoire, mais
leur rôle dans ce cas est plus perturbateur ou compensatoire ; ce sont des béquilles qui
surviennent lorsqu’il y a déséquilibre, statique, postural ou émotionnel, ce qui est assez
fréquent.
Le shiatsu permet de travailler sur les dysfonctionnements en général et favorise le
réalignement du corps, la détente musculaire et l'équilibrage énergétique. Déjà, en
préliminaire il est bon de travailler sur la personne en repérant se genre de
dysfonctionnement respiratoire, essentiel, nous l'avons dit, en soutien de la voix.
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Le diaphragme est un grand couvercle à deux niveaux, le gauche est plus bas que le droit à
cause de la présence du cœur juste au‐dessus de lui. Ces couvercles sont constitués, dans
la partie supérieure d’un tissu tendino‐membraneux et, dans les parties latérales et
postérieures, de tissu musculaire.
Le diaphragme est accroché de toutes parts à la cage thoracique, à l’avant, la face interne
du sternum, puis il suit le trajet des quatre fausses côtes en s’accrochant sur le cartilage
qui les relie entre elles, avant d’arriver aux deux dernières côtes flottantes dont il épouse
les formes jusqu’à la colonne vertébrale pour s’arrimer enfin par ses piliers aux deuxième
et troisième vertèbres lombaires. C’est notre plus grand muscle et plus il est très solide. Il
peut être perturbé, bloquer par des réactions physiques ou psychiques, il continuera son
mouvement tout au long de la vie grâce à aux commandes du système nerveux végétatifs.
Son travail consiste à nous faire capturer l’air extérieur, mais aussi il contribue à notre
équilibre statique et postural. Il a un rôle de régulateur en adaptant la pression interne de
l'air en fonction de la situation de la vie. De la parole au chant, en passant par l'ouverture
du parasol sur la plage ou du mouvement de tai chi chuan, le diaphragme soutient le
quotidien en harmonies avec les muscles intercostaux.
Quand le diaphragme est en action, il se contracte et ouvre la cage thoracique en relation
intelligente avec les muscles intercostaux.
En s’abaissant et en s'ouvrant, le diaphragme agit sur les viscères abdominaux qu’il
comprime. Comme tout élastique, dès que l'étirement se termine, avec ici l’inspire, le
diaphragme reprend sa place initiale et ainsi les viscères se retrouvent à leur place. Sous
cette poussée, le diaphragme remonte, les muscles intercostaux se referment et l'air est
expulsé.
En shiastu, nous pouvons adoucir ce phénomène et ainsi le rendre plus fluide. En effet
lorsque nous travaillons sur le hara, tous les viscères concernés par cette zone vont se
caler encore mieux dans leur emplacement approprié et ainsi, favoriser ce rythme
respiratoire dans son ensemble, sa globalité. Encore un fois, cette vision d'ensemble que
propose cette technique holistique profite au corps tout entier. La parole en sera plus
fluide.
Ces mouvements de base peuvent subir toutes les variantes d’intensité possible. Par
exemple, dans le jogging, la phase expiratoire ne sera pas un simple retour à la case départ
mais elle deviendra active. Les muscles abdominaux iront jusqu’à la contraction car le
simple relâchement ne serait pas suffisant pour accompagner l’effort musculaire,
respiration et cardiaque imposé.
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4/ Vivre avec l'air :
Le mécanisme respiratoire n'est pas volontaire mais nous pouvons y mettre de la
conscience en fonction d'un besoin soit d'ordre vocal ou d'ordre corporel ou les deux.
L’air contenu dans les poumons, sans intervention volontaire, vous permet de mener à
bien toute action pendant que le corps s’oxygène en fonction de l’effort. De même, lors de
la phase expiratoire, l’air sort passivement de votre bouche ou de votre nez.
Le débit d'air peut être variable en agissant sur les orifices de sortie : nez, bouche, pharynx,
larynx ou sur les autres parties du corps en lien direct avec le système respiration. Pour la
parole cela peut‐être le cas. Si un dysfonctionnement existe provoquant un bégaiement,
une correction sera possible en agissant sur le corps dans son ensemble. Ainsi, une
rééducation du souffle est possible. Un nouveau rythme respiratoire peut être proposé au
corps en fonction du dysfonctionnent verbal. Cette intention, une fois enregistré par le
corps, favorisera le meilleur débit d'air possible par rapport à l'émotion et la formulation
des mots.
Le shiatsu, permet le rééquilibrage. Après une séance, le corps découvre des sensations
plus élargies et l'enregistre. Ce potentiel mis à jour va donner une puissance de vie
supplémentaire à la personne et donc une puissance de souffle évidente, nécessaire pour
un langage oral fluide et clair. De plus, l'énergie dépensée au service de la parole sera
amoindrie, le côté yin sera moins sollicité et même réparé au service d'une meilleure
expression orale, la partie yang de la sphère du langage.
Pour la parole, deux éléments intervienne au niveau de l’expire : l’articulation et la
vibration des cordes vocales. Plus ils seront sollicités, plus l'expiration sera ralentie. En
fonction du lieu géographique d'expression, de la nature des mots employés (consonnes,
voyelles), de la puissance de la voix nécessaire, de l'émotion du moment, du public
présent, de notre motivation...tout ceci représente un processus complexe que le corps
sait gérer tout seul à condition de lui laisser faire son travail. Mais parfois, des éléments
perturbateurs viennent dérégler ce processus comme le bégaiement et son lien avec le
système nerveux orthosympathique qui va générer des blocages car l'état de stress de la
personne bègue génère une mise en danger et déclenche un processus de protection,
dévoreur d'énergie et déséquilibrant.
Le shiatsu permet de passer de l'orthosympathique au parasympathique. L'action de
pression de paume et de pouces des mains agit comme une pompe qui va favoriser la
circulation de l'énergie dans le corps à travers les méridiens d'acupuncture, ces pressions
suivent le rythme de l'inspire et de l'expire.
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5/ Autour du buste, des compensations gênantes :
Un mauvais positionnement du corps peut donner une mauvaise poussé de l'air. Surtout
au niveau des flancs. Juste une petite mise en garde : ce n’est pas parce que vous sentez
une poussée latérale au niveau des flancs que vous exercez un soutien vocal. Cet effet peut
provenir :
‐ D’un léger affaissement au niveau du buste qui provoque une compression
apparente des muscles abdominaux et sur le potentiel du diaphragme,
‐ D’une paroi abdominale trop raide,
La voix dans ces cas‐là, manquera de souplesse et paraîtra dure.
La terre et le ciel : le shiatsu permet cet étirement énergétique qui va soulager cette partie
centrale du corps puisque toute l'énergie va être diffusée aux extrémités. Le sang va se
remettre à circuler d'une façon mieux équilibré et il va transporter l'énergie dans tous les
coins du corps. Ce phénomène permettra de soulager la partie du buste et participera à la
libération du potentiel du langage. Ainsi la fluidité de voix s'en trouvera amélioré.
6/ Le cerveau et la volonté, comment donc ça fonctionne :
Nous captons l'information et le cerveau prévoit l'action. Ce potentiel est possible par la
prise en charge par les circuits cérébraux qui analysent et envoient des solutions pour la
finalisation de l'acte. Il adapte la puissance, la durée...en fonction du capital corporel et de
la mission à accomplir.
Lorsque l'on mange par exemple, nous allons capter s'il s'agit d'une viande ou d'un fruit, il
s'en suit que la commande cérébrale de mastication ne sera pas la même et des
phénomènes de gestion de salive vont se manifester en fonction de la nature de ce que
l'on mange. Et ça, bien évidemment en dehors de notre volonté.
Parler, c'est aussi mastiquer des mots…
Le système foie/vésicule‐biliaire. Comment ne pas évoquer le lien existant en MTC entre
l'énergie circulant dans le méridien de la vésicule‐biliaire et la capacité de jugement et de
prise de décision. Certes, le lien est plus facile dans les prises de décisions conscientes,
mais il ne fait pas de doute que lorsque cette énergie circule bien à ce niveau, il apparaît
évident que toutes les décisions qui se prennent en dehors de notre volonté en seront
améliorés. « Mastiquer » des mots avec cette capacité, permettra de bien les choisir en
fonction des situations. Le potentiel de jugement réhabilité, l'énergie nécessaire dans le
choix des mots et leur expression en sera mieux dosée. La gestion de la salive, le
positionnement des mâchoires, de la langue, comme pour manger, sera mieux
appréhendée.
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Par rapport à la volonté d’action dans ce cas, les possibilités analytiques volontaires étant
très faibles, moins vous en ferez, mieux ce sera.
Le lâcher prise : immense chance proposer par le shiatsu de par le touché bienveillant et
de par l'invitation au relâchement corporel. La confiance en général et la confiance en soi.
Le corps sait ce qu'il doit faire, son potentiel d'auto‐guérison est large, autant lui confier
cette mission sans crainte. Notre volonté ne fera que rajouter de l'énergie inutilement
utiliser et embarrassante pour le bon déroulement de l'action. Le mécanisme de la voix
fonctionne de cette manière. La technique du shiatsu permet cette prise de conscience de
ce potentiel de réparation puissant qu'offre notre corps.
C’est une des raisons pour laquelle il est conseillé de manger dans le calme et dans la
conscience de ce que l’on fait.
Lors de la phonation, le phénomène est identique au fait de manger. Le cerveau capte qu'il
y a quelque chose à gérer dans la boite vocale qui correspond à l'espace de la bouche et
déboucher par une « vibration » dans le cas de la voix Dans le cerveau, la matière solide ou
vibrante est la même chose à gérer, il s’agit de concevoir, mettre dans la bouche et
concrétiser par la vibration en ce qui concerne la voix : mots ou phrases courtes ou
longues, intensité, engagement énergétique dans l'élaboration du phrasé. Le cerveau sait
doser toutes ces possibilités, il a cette compétence.
Pour favoriser ce phénomène, il est préférable de se détendre, de relâcher le ventre, de
mettre de la souplesse dans l'élargissement des côtes.
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II ‐ Les problèmes de voix d’origine posturale ou statique :
Une vision globale. Le dysfonctionnement vocal peut survenir suite à un déséquilibre
osseux, même léger. Ceci peut être dû à une mauvaise posture récurrente, un mauvais
mouvement, une tension de muscles en raison d'une compensation de la posture,
également une tension due à un problème au niveau des organes.
Le « tout », critère de référence de la MTC et du shiatsu. Visualiser le corps dans son
ensemble. Soulager avec les points distaux, en faisant appel à l'énergie circulant d'une
façon complémentaire d'un méridien à l'autre afin de régler les déséquilibres liés à la
compensation. Être bien conscient que si une partie du corps est touché cela aura un écho
avec une autre partie du corps.
Le corps est construit de tissus osseux, tendineux, cartilagineux, musculaire, viscéraux..
Unis entre eux par des membranes de constitution différente, les fascias, ainsi que par les
circuits sanguins et nerveux.
Ces derniers nourrissent respectivement les tissus, les organes et les viscères qui peuvent
fonctionner grâce aux nefs, végétativement (sans intervention de la volonté), de façon
motrice (en agissent volontairement), et sensitive (en faisant percevoir les sensations
venant du monde extérieur et de l’univers intérieur). Ces tissus, en communication
permanente les uns avec les autres, sont solidaires.
Il réunit un ensemble osseux articulé. S'y ajoute des membres qui permettent de se
mouvoir, de marcher dans tous les sens.
Survol descriptif de l’appareil vocal :
Les cordes vocales sont au nombre de deux. Elles forment deux plus en V servant, lors de la
fermeture, de sphincter à l’entrée de la trachée.
‐ Lors de la déglutition, elles sont totalement et souplement accolées,
‐ Lors de la toux, elles sont très fermement accolées,
‐ Lors du raclement, elles se frottent de façon intensive l’une contre l’autre
(irritation),
‐ Lors d’un effort musculaire (soulèvement d’un poids), elles obturent l’embouchure
de façon hermétique. Elles créent de cette façon une compression de l’air qui aide à
soutenir un effort intense,
‐ Lors de la phonation, les cordes vocales fermement jointes à leurs extrémités,
s’ouvrent et se forment rythmiquement en leur centre, de façon plus ou moins
rapide en fonction des paramètres hauteur/intensité, mécanisme léger (voix de
tête), mécanisme lourd (voix de poitrine).
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III ‐ Le bégaiement, un ensemble de facteur :
Le bégaiement n'est pas la conséquence d'un seul élément, mais du à un ensemble de
causes :
1/ Être bègue de naissance :
La sphère du facteur génétique. Un enfant a deux ou trois fois plus de risque de
bégaiement lorsqu'un parent du premier degré est touché. Une recherche américano‐
pakistanaise (D. Draynal) menée en 2010, a mis en évidences des mutations génétiques sur
trois gènes au niveau du chromosome 12, mutation retrouvées chez environ 9% des
personnes bègues étudiées. Selon cette étude, le but n'est pas d’identifier le gène du
bégaiement mais de rechercher l’existence de gènes de prédisposition au bégaiement, en
considérant que ces gênes se manifesteront ou non en fonction des situations de vie et de
l'environnement dans lequel l'individu évolue. Le but n'est pas non plus de stresser le
parent qui bégaie par peur de le transmettre à son enfant mais simplement de proposer
une veille pour détecter des signaux éventuels et agir en conséquence avant qu'il ne soit
trop tard.
2/ Un trouble neurodéveloppe‐mental :
Le bégaiement est parfois défini comme un trouble neurodéveloppemental, La
conséquence de problèmes structuraux et de fonctionnement du cerveau. Des études ont
montré des problèmes vers les zones frontales inférieures gauches, celles qui sont en
charge de la planification et de la synchronisation de la parole. La compensation va se faire
par l'intermédiaire de l'hémisphère cérébral doit, qui intervient beaucoup mois sur le
langage. Son intervention va nécessiter une énergie supplémentaire engagée mais peu
convaincante quant à son efficacité.
Il est toujours compliquer de faire la part de ce qui est d'origine constitutionnelle de ce qui
peut être la conséquence d'un trouble. Surtout s'il s'agit d'un blocage relevant d'un choc
psychologique, il peut sembler anodin. Les troubles de la parole se déclarant suite à un
accident corporel ou un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) par exemple seront, de par
leurs histoires, mieux repérés, mieux appréhendés.
En agissant sur l'énergie liée à la parole et aux zones relatives à l'hémisphère gauche, il
retrouve une meilleure capacité et l'acte de la parole est beaucoup mieux soutenu.
L'hémisphère droite sera moins sollicité et retrouvera sa place.
Le Ciel Antérieur dans la philosophie du TAO désigne ce qui préexiste à l’Univers. L’Univers
dans sa totalité macrosmique et microscopique, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Le Ciel Postérieur fait suite au Ciel Antérieur originel. De ce Ciel Antérieur, on ne sait rien
sinon que nous, en tant qu’élément du tout, nous en procédons. Dans la tradition de la
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MTC en thérapie, il s’agit de l’ensemble des lois fondamentales de la vie, des symboles,
signes et nombres transmis depuis La nuit des temps pour permettre au praticien
d’entretenir la vie au profit d’une meilleure santé.
3/ Trop dopé ?
Le rôle des neurotransmetteurs. Leur rôle est de faire remonter l'information au cerveau.
Les chercheurs ont relevé que la dopamine, importante dans la mise en œuvre des
mouvements, était trop importante chez les personnes bègues. La relation serait liée à un
dysfonctionnement au niveau des centres sous‐corticaux ou ganglions de la base (en
particulier les noyaux gris centraux) impliqués dans la maîtrise des mouvements. Ils sont en
interaction avec le système limbique (liés aux émotions), l’hippocampe (impliqué dans la
mémoire et les apprentissages) et le cortex cérébral, par le biais de ces messagers que sont
les hormones et les neurotransmetteurs. La prise en compte de cet ensemble interactif
permet de mieux comprendre l’importance de l’impact de l’excitation ou de la fatigue, des
émotions, des expériences négatives…Les ganglions de la base seraient alors débordés par
une trop forte réaction en dopamine, d’où l’apparition de mouvements incontrôlés. Les
recherches sont en cours et continuent à progresser sur ce point en particulier comme sur
d’autres. Ce terrain de recherche est perfectible mais c'est une piste qui permet de
pouvoir, éventuellement, expliquer les mouvements incontrôlés et répétitifs de la
personne bègue.
Si la porte d'entrée privilégie certains gènes et zones cérébrales, il bien bon de rappelé que
cela concerne aussi et surtout un ensemble d'éléments cérébraux interactifs. Différents
facteurs jouent un rôle majeur : environnementaux, psychologiques, linguistiques.
En MTC, le physique et le mental ne sont pas dissociés, les symptômes physiques autant
que psychiques sont mise en compte. Depuis le départ de la MTC, les fonctions cérébrales,
cognitives et émotionnelles ne sont pas logées dans notre tête, mais dans notre ventre,
associées étroitement aux organes.
Ainsi pour rappel, le Cœur en Médecine chinoise est le siège de l’intelligence. Il représente
à la fois tout ce qui est intuition, capacité de réflexion, mais aussi sagesse. Le Foie est le
siège de l’intelligence émotionnelle et du rationnel. Le Poumon est le siège du système
nerveux autonome, des réflexes, de l’instinct. La Rate gouverne le raisonnement et la
mémoire, le sens pratique. Enfin, le Rein abrite la prise décision, la volonté d’agir ou de
faire des choix, mais aussi la créativité.
Cette conception est moderne, aujourd’hui de récentes découvertes médicales ont pu
prouver que notre tube digestif est tapissé d’un réseau de centaines de milliers de
neurones, qui ont une structure comparables aux neurones du cerveau. Notre ventre
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abrite un second cerveau, baptisé le système nerveux entérique, dont le rôle principal est
de régir la digestion. Autrement dit, la vie, puisque l’assimilation des aliments et de l’air
que nous respirons est notre condition première d’existence. Les échanges entre système
nerveux entérique et système nerveux central sont assurés en particulier grâce au nerf
vague et aux neurotransmetteurs.
Soigner le ventre permet bien de soulager l’esprit. Un neurotransmetteur, la sérotonine,
connue dans son rôle de gestion des émotions serait finalement produite à 95 % dans
l’intestin. Ce lien ventre‐émotions‐mental est exploré depuis longtemps en MTC. Le shiatsu
permet de stimuler énergétiquement chacun des organes et chacune des viscères du corps
pour apaiser, détendre et harmoniser. Le hara, permet une détente très profonde et
durable. Une trace est laissée dans le corps et dorénavant, les déblocages sont en cours et
le mieux‐être s’installe.
Ce tout ainsi réactivité va se mettre au service du langage et soutenir l’élément cœur avec
son représentant sensoriel « la langue » pour une gestion de la parole plus souple et plus
en pleine conscience tranquille.
4/ une vision d’ensemble :
A l'apparition du bégaiement chez l'enfant, les parents sont sensibles à ce signal et ils se
posent des questions quant à l'origine de ce phénomène gênant. Avant que l'enfant
intègre ce dysfonctionnement avec toutes les difficultés liées, il convient de réagir. Ce
symptôme va orienter les recherches aussi bien au niveau du mécanisme du langage que
sur des facteurs plus globaux pouvant atteindre l'enfant et le perturber dans ses moments
de développement cognitif. Ce trouble du bégaiement apparaît en principe, avant 7 ans.
5/ Le Trans générationnel : Il existe un héritage récupéré des générations précédentes : stress lié au déplacement des
populations, habitudes, traditions, rythmes de vie…. La famille est imprégnée de ce jus du
passé et on peut parier que cela a une importance dans la présence du bégaiement chez
une personne. Dans les diverses origines pouvant causer ce dysfonctionnement verbal, la
pression tient un rôle majeur. L'enfant est soumis à des rythmes souvent intensifs et
toxiques. Il est perturbé par ce fonctionnement qui ne correspond en rien à son rythme de
développement normal, il est inondé d'informations et la fatigue s'installe. Il devient plus
vulnérable et son corps s'affaibli.
Encore une fois, comme ne pas évoquer ici aussi la présence forte de ce que l'on définit
comme « le ciel antérieur » en MTC. Nous naissons avec un potentiel, un héritage.
L'influence de ce phénomène sur la personnalité de l'individu va être marquée. Il convient
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de ne pas le négliger lors de la prise en charge en shiatsu dans le but de soulager un
trouble et comme celui, notamment relatif à la personne bègue.
Les cinq éléments relatifs aux saisons selon la MTC : il est aberrant, lorsque l'on connaît le
calendrier physiologique de l'évolution de l'enfant, de lui imposer un rythme effréné
d'activités. Cet emploi du temps chargé, la plupart du temps en dehors des règles
d'hygiène de vie de base relatives à la bonne circulation de l'énergie selon le TAO, vont
contribuer à accentuer un déséquilibre existant comme le bégaiement.
Au départ, l'adulte adopte un langage à la portée du tout petit, mais lorsque celui‐ci grandi
et parle mieux, l'adulte oubli souvent qu'il n'est encore qu'en phase d'apprentissage et
qu'il ne peut pas tenir une conversation au même niveau qu'un adulte. Son apprentissage
est en cours, il a besoin de repère pour continuer de grandir.
Si la pression sur l'enfant est importante, elle peut entraîner des déséquilibres. Malgré
tout, il va chercher à s'adapter en fournissant un effort non approprié, notamment au
niveau du langage. Il n'est pas, dans ce cas, en harmonie avec son développement naturel.
De plus, si un aîné est brillant, il va, par réflexe, essayer de le rattraper pour être bien vu
par ses parents, et sa fatigue va s'avère plus forte et les dysfonctionnements vont
apparaître ou s'aggraver.
6/ un événement déclenchant :
Un bégaiement survient parfois à l’occasion d’un événement qui entraine un changement,
une rupture dans la vie quotidienne, susceptible en particulier de réveiller un sentiment
d’angoisse : un déménagement, la naissance d’un puiné, l’entrée à l’école, le passage en
cours préparatoire. Ce peut‐être moins fréquemment, un fait plus traumatisant tel un
accident, un deuil. Ces évènements, qui ne sont pas la cause du bégaiement, viennent
révéler une tendance préexistante sans laquelle ils n’auraient pas en cet impact.
Les enfants qui bégaient semblent particulièrement sensibles à la stabilité de leur cadre de
vie. Il est important de trouver un équilibre entre des repères rassurants (d’où la nécessité
d’un rythme adapté où ils puissent avoir des repères stables, et les changements inhérents
à la vie. Les échanges autour d’évènements perturbants sont rassurants, mais,
parallèlement, trop anticiper un changement à venir produit parfois l’effet inverse.
L’enfant qui bégaie est particulièrement sensible aux pressions qui l’entourent. On veillera
à adapter un rythme de vie, les exigences langagières et éducatives à son niveau de
développement. Aussi, un bégaiement apparaît parfois à l’occasion de moments où
l’enfant sent que sa mère n’est plus disponible pour lui (maladie, deuil…). Les accidents de
parole peuvent être interprétés comme une tentative – inconsciente – pour rappeler son
attention.
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IV ‐ Causes et conséquences : Se manifestant généralement tôt au cours du développement de l’enfant, le bégaiement
est étroitement lié à la personnalité de celui qui bégaie. Il est difficile de départager ce qui
peut être constitutif de ce qui se met en place en réaction à ce trouble.
1/ réactions en chaîne :
Le bégaiement est comme une stratégie mal venue dans la mise en place et la
concrétisation du langage. Le corps va réagir et mettre en place des réactions qui
accentuent le phénomène du bégaiement. La mise en place de ce dysfonctionnement
apparait lors de l’encrage du langage, les saccades apparaissent à ce moment‐là. Le corps
va mettre en place des compensations afin de limiter la souffrance lié à ce
dysfonctionnement : isolement, évitement de prise de parole, improvisation limité,
contrôle permanent. Les traces de cette adaptation vont être profondément ancrées dans
l’individu et la blessure risque de s’avérer profonde, sournoise, subtile. Petit à petit, la
socialisation devient compliquée, une peur s’installe face à l’autre et les conséquences
psychologiques sont de l’ordre de la perte de confiance en soi, la honte et la dévalorisation
permanente jusqu’à la névrose.
2/ signal de détresse :
Lorsque le bégaiement se manifeste, il peut être considéré comme le signal d’un
déséquilibre allant à l’encontre de la bonne évolution de l’enfant. Il exprime un état
dépressif qu’il n’arrive pas à distinguer. Il y a somatisation. Les mots ainsi construits sont le
signe du ressenti du problème. Le rôle de la mère est souvent évoqué car elle est à
l’origine de toutes les réponses aux besoins de son enfant. Sans, évidemment, le vouloir,
elle peut créer de la confusion, ce qui provoque une révolte de l’enfant quand il s’aperçoit
que celle‐ci ne peut répondre à tous ses besoins. L’enfant va s’en trouver perturber avec
l’ambivalent désir de détruire sa mère mais aussi de la sauvegarder car elle est la garante
directe de sa survie. Elle verbalise tout, nomme son environnement, et des confusions
peuvent naître à ce moment‐là. Plus tard les mots proposés par la mère pour identifier les
émotions seront d’un grand recours pour l’enfant afin de favoriser la séparation. Il s’agit
donc d’une relation quasi fusionnelle et très délicate où la psychologie de l’enfant futur
adulte se façonne. La mère sait comment parler à son enfant, instinctivement, mais si pour
une raison ou une autre, un malaise certain vient encombrer cette communication vitale,
le bégaiement peut apparaitre.
3/ une insécurité :
Il est possible, au titre d’éléments favorisant le bégaiement, qu’un bègue a connu des
moments d’insécurité affective, réels ou imaginaires, et qu’il n’a pas trouvé dans le
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langage, celui de sa mère et ensuite le sien, un moyen suffisant pour se rassurer. L’idée
que les personnes bègues seraient plus émotives est souvent évoquée. Il semble qu’il y ait
plutôt une méconnaissance, une difficulté à mettre des mots sur des ressentis non
identifiés, qui se transforment alors en angoisse et viennent faire irruption dans la parole.
V ‐ Une approche mécanique
1/ ‐ Pression de l’air : lorsque les cordes vocales sont proches pour fabriquer un son, une
tension se crée. L’air est refoulé vers le diaphragme au lieu de sortir par la bouche. Les
viscères sont donc comprimés sur les côtes flottantes, comme à l’inspire ainsi que sur les
abdominaux. Dans le cas où les stress, par une non connaissance du mécanisme, ou par
une évolution dans l’élocution inadaptée, les abdominaux sont contractés outre mesure et
il y aura probablement, si de plus le mental est affaibli, de bloquer sur les sons. Les cordes
subissent deux informations contradictoires : se rapprocher pour fabriquer le son,
s’éloigner pour que l’air qui pousse sorte, libérer une pression. Si ce mécanisme est
perturbé, la parole dysfonctionne.
Un tonus général bien équilibré et en adéquation avec la musculature sans volonté, la
parole se placera correctement, le corps sait faire.
2/ ‐ Les muscles : une structure abdominale mal équilibrée, perturbe l’aisance verbale. La
relaxation de cette partie du corps permettra de réduire la pression sur le ventre et les
côtes par une conscience pour grande.
3/ ‐ Le bon alignement du corps : la tête légèrement en avant provoquée par une
intention, va solliciter les vertèbres cervicales outre mesure. Toutes les chaînes de muscles
vont être reliés et trop tendus pour émettre une parole fluide : des bretelles musculaires à
la base du crâne en passant par les maxillaires intérieures, par le thorax, la ceinture
scapulaires, le diaphragme, les poumons…si dans un coin il y a une pression inutile, tout le
reste suit.
La voix est la vitrine qui représente l’étant du moment de la personne. Il est nécessaire de
libérer cette parole afin de la créativité s’installe et que ce réflexe de la parole
s’épanouisse en même temps que la personne.
4/ ‐ L’articulation : une langue et une mâchoire raidies, les lèvres sont sans énergie, des
accidents de parole apparaissent. La parole n’est plus connectée au corps. Une respiration
trop haute déconnecte la parole de l’ensemble du corps. Le fait de réaligner le corps,
réduira ces tensions articulatoires et améliorera l’émission du son.
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La rencontre et les rencontres… L’opportunité m’a été donné de suivre cinq personnes souffrant de bégaiement par
l’intermédiaire d’une orthophoniste de Metz, Mme Marie‐Pascale Darnis‐Paradis.
Ayant, moi‐même été gêné par ce dysfonctionnement étant enfant, adolescent et tout au
long de mes premières années de vie d’adulte jusqu’à bien au‐delà de mes quarante ans,
j’ai recherché des solutions en dehors de l’orthophonie qui s’est avérée utile et efficace
mais pas suffisante. J’ai beaucoup pratiqué le tai‐chi‐chuan, pendant longtemps, et j’en ai
mesuré les effets profitables, notamment dans la gestion du souffle et son rythme indexé
sur le concept du yin/yang. Mais aussi, j’ai eu l’opportunité de rencontrer une praticienne
shiatsu, il y a environ quinze ans. Elle m’a beaucoup aidé. Cette circulation de l’énergie,
déjà bien régulé par le tai‐chi‐chuan, s’est vue confortée avec les séances de shiatsu que
me proposait cette praticienne. Le temps de « parole » avant et après les séances étaient
très bien venues. J’ai rarement ressenti une attention aussi précise, soulageant par rapport
à mon problème de parole. A mon tour, fort de cette expérience, je peux, à mon tour,
proposer cette précieuse possibilité que représente le shiatsu, à des personnes souffrant
du bégaiement.
Les cinq personnes que j’ai reçues à Metz, quatre hommes et une femme. J’ai pratiqué des
shiatsu sur chacun d’entre eux et j’ai animé, pour ce même groupe, une séance de tai chi
chuan.
Belles expériences d’échanges.
Gérald :
Le plus jeune, un apprenti plombier de 16 ans. Il a été ravi de recevoir un shiatsu et les
effets ont été visible, m’a‐t’il dit et bien dit, durant les jours suivant les séances. Il est très
intéressant de voir des adolescents s’ouvrir à ce genre de technique. Il a également été
très attentif au cours de tai chi chuan et a fait des liens très pertinents entre les deux
disciplines. Il est déjà prêt à recourir à ce genre d’activité tout au long de sa vie. Il témoigne
de son soulagement déjà par le fait que ce genre de disciple existe.
Les personnes souffrant de bégaiement sont souvent effacés en public et dans la vie en
général. Ils se retirent dans une solitude de protection et évitent les conversations par
peur des moqueries et également, par soucis d’économie d’effort nécessaire pour parler.
En MTC, le langage est lié au système méridien cœur/gros intestin. J’ai pris la précaution,
lors de mes shiatsu, d’insister sur ces deux méridien de bras en m’arrêtant sur le point GI4,
point du lâché prise.
L’équilibrage énergétique issu du premier shiatsu est vécu comme une phase de
décompression. En effet, le bégaiement a pour effet de concentrer l’énergie dans le haut
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du corps. Ils sont souvent en excès de yang avec pour conséquence, des migraines et des
tensions au niveau des clavicules et de la trachée. En répartissant l’énergie du corps d’une
façon équilibrée, ces personnes se sentent de suite mieux encré dans le sol. Le côté
« aérien pervers » sera très atténué et annulé. Le bénéfice de l’enracinement dans la terre
est ressenti très fortement avec un bénéfice immédiat.
Etant mieux en conscience avec l’élément « terre », le soutient à l’élément « poumon » est
mieux assuré, dans le concept des cinq éléments en MTC. Désormais, le souffle, vital pour
tout et aussi pour la parole, soutiendra mieux la parole facilitant la fluidité. La passage en
force sera amoindri, la fatigue également.
Pierre
Dans ce groupe, il y avait également un Assistant Maternel travaillant en école. Cet
homme, d’une trentaine d’année, très courageux, exerce un métier avec beaucoup de
contact verbal, tout en étant bègue…
Son rôle est d’être présent auprès des enfants en soutien des institutrices et instituteurs et
il a aussi un rôle d’accueil par rapport aux parents. Il est donc doublement sollicité : sa
journée avec les enfants dont il a sa part de responsabilité et le lien avec les parents
venant les récupérer en fin de journée. Les sources de fatigues sont nombreuses et son
dysfonctionnement de parole l’épuise.
Ce monsieur est néanmoins jovial et bavarde bien en groupe. Son visage écarlate et sa
position avec les bras serrés et croisés étaient très révélatrices de sa volonté inconsciente
de maitrise au mieux la surchauffe de l’énergie gérée par le cœur. L’impression était qu’il
avait envie de s’exprimer mais qu’une autre partie de lui l’en empêchait, cherchait à
l’emprisonner. Une libération était possible.
Le mélange du shiatsu et du tai chi chuan lui a fait beaucoup de bien. Il a osé lâcher ses
bras. Il a travaillé avec les mouvements yin/yang d’ouverture et de fermeture des
techniques de tai chi chuan. Les bienfaits ont été vivement ressentis chez lui.
Il s’est rendu compte, juste après, qu’il était plus aisé de parler avec les bras souples et
relâchés, en faisant participer le corps d’une façon interne et fluide, sans que cela soit
forcément visible, en continuant à faire circuler l’énergie déjà relancé et débloqué par le
shiatsu. Ainsi, les efforts initialement employés pour fabriquer de la parole sont
énormément amoindris.
Très volontaire et participatif dans les groupes de paroles, il témoigne d’un déclic très net
vers le mieux‐être suite aux séances de shiatsu.
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Henri
Ce douanier de métier de 27 ans, très discret et le visage fermé mais un air serein et un
brin fataliste. Il se décrit comme un solitaire assumé. Amateur de grande balade et
randonnée en solitaire, il est sensible aux beaux paysages et se ressource au contact de la
nature. Il travaille dans un bureau, pas isolé, mais il bénéficie d’une logique de
fonctionnement professionnel qui lui permet de ne pas trop être sollicité verbalement.
Déjà très au courant des alternatives de santé, il est ouvert et il cherche, en marge de
l’orthophonie, des moyens de se détendre et de mieux se connaitre pour être soulagé.
Il connaissait le shiatsu et il a vécu notre séance comme une confirmation de ce vers quoi il
s’oriente pour traiter son bégaiement.
J’ai travaillé sur le point GI4 en tonification pour la confiance en soi, j’ai travaillé aussi sur
le méridien de la vésicule biliaire pour les prises de décision juste. Sur la face avant, au
cours de la partie sur le grill costal, j’ai légèrement travaillé sur le VC17, situé à mi‐distance
entre les deux mamelons, en pression très légèrement de tonification pour traiter cette
sensation d’oppression qu’il pouvait ressentir de temps en temps.
Sophie
Cette maman de 23 ans, d’origine slave est marié à un fonctionnaire d’état et maman de
deux petites filles. Elle ne travaille pas et s’ouvre du bégaiement depuis environ l’âge de 5
ans dit‐elle. Elle s’est heurté à l’indifférence de ses proches, elle a senti une minimisation
de son dysfonctionnement et la désolante sensation de ne pas être comprise ni prise au
sérieux.
Son mari, finira par l’entendre et elle prendra rendez‐vous avec une orthophoniste. Là, elle
va découvrir le Qi‐Gong, le Tai Chi Chuan et le Shiatsu.
Pendant la séance, est va éclater en sanglot, les émotions ont fait surface. Elle a bien vécu
ce relâchement, m’a‐t’elle dit lors du temps de parole de fin de séance. D’un caractère
bien trempé et d’une assurance visible, elle m’a fait part de ses fragilités en confiance en
soi. Depuis qu’elle fait de l’orthophonie et qu’elle touche aux pratiques alternatives, elle
arrive désormais à sortir de cette logique de fonctionnement familial pour se retrouver et
se ressourcer. Elle est plus disponible ensuite pour ses enfants et sa famille. Lors du cours
de Tai Chi Chuan que fait donné le lendemain des séances de shiatsu, je l’ai trouvé très à
l’aise dans cette discipline et très présente dans les mouvements. Je voyais de l’extérieur
la présence sincère de la pratique au niveau interne, dans ce regard intérieur générant de
la détente et de l’attention tourné vers soi pour mieux allé vers les autres ensuite, soit
mieux communiquer.
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Arièle
A 47 ans, cette femme dynamique en enthousiaste n’a jamais pu résoudre son problème
de dyslexie. Souffrant de problème de rétention d’eau, elle se dit fatigué mais dans la vie.
Elle travaille depuis 20 ans dans une importante société privé de mutuelle de santé.
Elle est très investie dans son poste d’employée administrative et aussi dans ses mandats
de représentante du personnel.
Elle est intéressée par les alternatives de santé pour gérer sa récupération, n’étant pas
trop orienté vers des disciplines sportives, qu’elle trouve plus éprouvantes que
récupératrices.
Elle va vivre le shiatsu comme une révélation car elle ne connaissait pas. Très certainement
de par sa maturité, elle me témoigne d’une sensation déclic et de révélation qui la rend
autonome pour pérenniser les sensations. Elle décide de suite de s’inscrire à mon cours de
Tai Chi Chuan pour cette année mais elle essaiera aussi le yoga et d’autres disciplines
similaires qu’elles soient de sources orientales ou occidentales. Le regard intérieur, la
méditation, proposées par ces disciplines lui permettent de mieux dormir et ainsi de
reconstituer son yin.
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VII ‐ Le bégaiement et moi…
Comme je l'ai expliqué dans la partie relative à mon parcours, en rentrant dans l'âge adulte,
je me suis senti affolé par les défis à relever dans la vie : trouver un travail, fonder une
famille…
Le dysfonctionnement de la fluence de la parole me coûtait déjà beaucoup en énergie. Sans
avoir de connaissance en MTC, j'ai cherché des solutions au‐delà de la prise en charge en
orthophonie et en psychologie. J'ai suivi un cycle de relaxation et je pratiquais un art matial
externe, ce qui me permettait de sollicité le corps dans son tout. C'est là que j'ai découvert
le tai chi chuan et je me suis mis à le pratiquer régulièrement et même intensément à des
périodes, par passion pour cet art mais aussi parce que je sentais une influence positive sur
ma personne. Les séances étaient (et sont) toujours précédé d'une série de Qi Gong, faisant
aussi circuler l'énergie d'une façon globale dans le corps.
J'ai remarqué et apprécié au cours des années de pratiques l’enracinement à la terre et la
connexion avec le ciel. Cette diffusion de l'énergie dans mon corps selon cette méditation
me permettait (et me permet toujours) de ne pas focaliser sur la zone de la gorge (lieu de
blocage du langage) mais d'utiliser mon corps dans son ensemble pour faciliter le débit de
parole en économisant de l'énergie. Cette découverte m'a soulagé et c'est à partir de cette
prise de conscience que j'ai pu avancer d'une façon plus canalisé. J'avais trouvé enfin un
chemin, une voie, favorable, comme une révélation.
Des années plus tard, agrémenté par la formation en shiatsu et en MTC, je me rends
compte à quel point j'ai eu de la chance de tomber sur cette et ces disciplines.
1/ le méridien du cœur :
Entre autre, le méridien du cœur est en charge de l'énergie qui anime la voix.
En ce qui me concerne, effectivement, lorsque je prenais la parole, j'avais le coeur qui
s'accélérait. Ce phénomène connu par beaucoup, était, dans mon cas, très perturbant.
J'avais comme un immense instrument de percussion dans le torse, « une grosse caisse ».
Envahissant pour mon être et paralysant en même temps. Je ressentais une forte fatigue
après coup, tout était mélangé : déception, mauvaise image de soi, dépense d'énergie
excessive…
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Dans ma stratégie de soin pour traiter mon dysfonctionnement de parole, j'ai choisi cette
porte d'entrée. Bien évidemment, comme il s'agit de traiter le tout, je vais, dans le temps
être attention aux relations entre les différents éléments, d'abord avec les cycles
physiologiques (sheng et ko) et ensuite avec les cycles pathologiques (de rébellion et de….).
2/ le méridien du triple réchauffeur :
Entre autre, pour ma part, je vais travailler sur ce méridien en Qi‐Gong mais aussi en Do‐In.
Pour le
Qi‐Gong, un mouvement existe dans la série des huits pièces de Brocart « doubles mains
soutiennent le ciel pour réguler le San Jiao (triple réchauffeur) ».
En Do‐In, je vais travailler directeur sur le méridien pour favoriser la circulation de l'énergie
ancestrale « yuan qi » dans les trois foyers.
3/ le TR oui, dans le système nerveux autonome mais alors le mériden du Maître Coeur ? :
La personne bègue va se mettre en protection d'une façon plus appuyée et donc le système
nerveux orthosympathique va entraîner des blocages plus fréquents et de façons continues
favorisant des déséquilibres et des dysfonctionnements. En effet, la personne bègue est en
permanence (ou presque) en insécurité. La parole est un élément vital dans la
communication en société. Cet outil de base n'étant pas bien maîtrisée, la personne va se
sentir vulnérable, susceptible d'être mise en difficulté dans sa vie. Un phénomène de repli
sur soi va s'installer avec des risques de dépression.
Il convient donc de rééquilibrer le couple parasympathique et orthosympathique, de
manière à favoriser un meilleur comportement au contact de la vie en société et diminuer
les craintes (parfois inutiles) au contact des autres. En travaillant sur les deux méridiens
Triple‐Réchauffeur (en charge de la partie orthosympathique) et du Maitre Cœur (en charte
du parasympathique), le bon fonctionnement de l'un agira sur le bon fonctionnement de
l'autre.
4/ une bonne récupération :
Comme pour d'autres dysfonctionnements ou pour un bon fonctionnement en général, je
vais favoriser la récupération et le repos. En effet, étant donné que j'ai tendance à dépenser
un peu plus d'énergie pour m'exprimer, il convient de ne pas négliger le repos.
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Petit rappel, « la capacité à bien se reposer » fait partie des principales conditions à la
bonne santé selon la MTC (avec celle de bien respirer et de bien se nourrir).
Je vais donc travailler sur les points relatifs aux deux trésors Yin Keo et Yang Keo afin de
favoriser l'endormissement.
Également, comme les méridiens du Triple Réchauffeur et du Maitre Cœur sont en
plénitudes de 19 à 23 heures, je vais plutôt dîner juste avant afin de bien profiter de la
détente et ne pas trop dépenser de l'énergie pour la digestion. L'endormissement avant
minuit me sera favorable car sinon, j'ai une mise en mouvement le matin qui est plus
difficile. Si possible, il est préférable que l'énergie circule au repos dans les méridiens de la
Vésicule Biliaire et du Foie pour avoir un réveil moins « dans le brouillard ». Il convient de
favoriser la montant de l'énergie yang du foie dans les meilleurs conditions possibles.
Bien évidemment, la voix c'est le souffle, donc comment ne pas aussi faire référence au
mériden du poumon qui se recharge entre 3 et 5 heures du matin. Dans le cycle nourricier,
l'élément bois étant la mère de l'élément feu, l'énergie du méridien du poumon permettra
également un soutien nécessaire à l'énergie circulant dans le méridien du cœur, nécessaire
pour un meilleur fonctionnement de sa voix.
5/ Ming men et le Tai Chi Chuan :
Le point Ming men situé au niveau du point VG4 (entre la 2ème et 3ème vertèbres lombaire),
est en charge de la bonne diffusion de l'énergie yang du cœur. Le tai chi chuan est un bon
associé au shiatsu. En effet, aprés avoir travaillé allongé sur le réalignement du corps, je
peux continuer à imprimer ce bénéfice en travaillant debout.
Le bassin étant la roue du mouvement dans le tai chi chuan en connexion avec la terre et le
ciel, l'antéversion et de rétroversion du bassin réaliser d'une façon harmonieuse et en
conscience (le plus possible), favorise le travail à partir de VG4, en lien direct avec VC4 sur
l'avant du corps (le Dan Tian inferieur). Cette pompe à énergie est une base riche dans la
diffusion de l'énergie vitale, de par les ondulations et les spirales du corps. Les essences
subtiles fabriquées par les organes et les entrailles seront encore mieux quintessenciées
avec ces mouvements initiés par le bassin et dans la lenteur, favorisant le travail sur le yin,
c'est à dire, le côté nourricier, avant d'exprimer le yang sur de meilleures bases.
Ce langage non verbal du corps debout, à travers cette disciple, va m'aider dans l'exercice
du langage oral car tous les mouvements sont ouverts et favorisent la bonne circulation de
l'énergie dans le corps et de ce fait, le soutien à la parole en sera plus fort.
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Conclusion :
La pratique régulière et même intensive du tai chi chuan avec l’association des
connaissances liés au shiatsu et à la MTC m’ont permis d’enrichir cette discipline.
Il est quelques expériences que je me tente de témoigner à l’occasion de la conclusion de
ce mémoire. Ces expériences ne sont pas du tout inédites dans le milieu de la méditation
et viennent ajouter au côté bien être et mieux être, une conscience améliorer de notre
être et une vision intérieure claire et finalement joyeuse et apaisante.
En effet, lorsque nous avions l’occasion de pratiquer plus intensément lors de stage et
autre regroupement, nous pouvions toucher à quelque chose de profond et puissant à la
fois.
Lorsque les heures d’entrainements se succédaient au rythme des mouvements du tai chi
chuan et des respirations yin/yang, j’ai pu ressentir cet effet d’unité autour des polarités.
J’avais les mains à leur bonne place par rapport à mes jambes, à ma plante de pied (autour
de Rn1), à mon sommet du crâne (autour de VG20). J’ai éprouvé une forme de globalité
dans laquelle certaines conceptions n’avaient pas de significations. Cette communion avec
la nature et donc avec la nature humaine ouvre les yeux sur l’essentiel.
La raison nous permet, par la réflexion, de corriger une mauvaise décision ou direction,
mais également la méditation provoque des déclics en réalisant, par exemple, à quel point
la discrimination entre les hommes parait aberrante. Une cohésion existe bien entre tous
les êtres humains au‐delà des différences apparentes. Une sensation de paix se dégage de
cette expérience de méditation. Il ne s’agit pas là d’un code de conduite guidé par une
quelconque morale mais bien d’une éthique naturelle fabriquée par chacun d’entre nous
et perceptible par tous à condition de se donner les moyens de la regarder.
Le shiatsu, également et évidemment, de part un accompagnement bienveillant guide la
personne au cœur de son être, il va la reconnecter avec sa nature profonde et donc avec la
nature en général, favorisant, comme le disait Spinoza, notre « puissance d’agir » au
service du meilleur.
Il est probable, comme cela a été mainte fois écrit au cours des âges et partout sur terre, à
l’initiative de chacun d’entre nous et si nous le souhaitons, que la pratique généralisée de
ces techniques puisse améliorer la situation périlleuse de notre terre.
Nous pouvons y croire et avoir confiance en nous puisque nous avons déjà inscrit en nous,
ce potentiel de regard profond et néanmoins tellement accessible finalement si nous y
sommes attentifs. Osons ce regard, il ouvre à la beauté de la vie…
Ce mémoire est l’origine d’une action qui me tient à cœur pour l’avenir. J’ai l’idée de
fonder une association qui aurait la vocation de proposer l’alternative du shiatsu aux
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personnes souffrant de problèmes de bégaiement. Ce projet je le réaliserai dans le temps,
sans précipitation. Il sera nourrit des rencontres au fil du temps afin de monter une équipe
de praticiens pour des interventions sous forme de stage résidentiel. Cette initiative sera
précédée d’une démarche de reconnaissance administrative.
…qu’ainsi s’exprime la beauté de chaque personne dans son potentiel intérieur, complexe
et riche. Cette puissance finalement trop peu regardé et pourtant ne parlons pas là
d’écologie ? déjà… puisque nous touchons à la nature humaine ?
Il s’agit très certainement d’une écologie intérieure. Ce respect de cette nature, ne serait‐
elle pas une des pistes à suivre pour régler quelques problèmes de notre société ?...
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Bibliographie
Ammann Isabelle, de la voix en orthophonie, 1999, Editions Solal
Appuho Charles, Spinoza Ethique, réédition permanente, GF Flammarion
Eugène Hervé, perfectionnement au kenko shiatsu, 2009, Ed Chiron
Lenoir Frédéric, du bonheur, un voyage philosphique, 2014, Ed Fayard
Kreler Jean‐Marc Kremer, Emmanuelle Lederlé, L’orthophonie en France, 2012, Ed des PUF
Vincent Elisabeth, Le bégaiement, 2013, Editions Milan
Association Parole et bégaiement, information permanente et actions, 2016, site internet
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ANNEXES
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