1
Ministère de l'Enseignement Supérieure et la Recherche Scientifique
Université Dr: Yahia Fares de Médéa
Facultés des Lettres et des Langues Etrangères, des Sciences Humaines et
Sociales.
Institut des Lettres et des Langues Etrangères.
Département de Français;
Mémoire de fin d'études pour l'obtention d'une licence français
(Système LMD)
THEME:
Travail proposé par: Encadré par:
- M. Elhachemi OULD MEDJEBER _ M. Med Rafik BENOUDDA
- M. Lakhdhar YEDDOU. Maître assistant des
conférences en STL
2008-2009
Les aspects philosophiques et naturels dans l'épître
de "Hay Ibn Yakdhan" d'Ibn Toufail et le roman
d'aventures "Robinson Crusoé" de Daniel Defoe
2
3
Les aspects philosophiques et naturels dans l'épître
de "Hay Ibn Yakdhan" d'Ibn Toufail et le roman
d'aventures "Robinson Crusoé" de Daniel Defoe
4
Dédicace:
Ce travail n’est qu'un fruit mûrit à la bénédiction du Dieu, que
Dieu merci.
Grâce à l'invocation de mes parents que Dieu les préserve afin
que je réussisse.
A mes amis qui m'ont encouragé à chaque fois que je voulais
renoncer.
Je leurs offre ce modeste travail et que Dieu les bénisses
5
REMEIRCEIMENT:
Reconnaissance que nous avouons ici, ce travail n'a été accompli,
qu'aux instructions de nos professeurs, et spécialement notre cher
encadreur M, MOHAMED RAFIK BENNOUDA.
Notre fidèle et généreux ami Mohamed Maaloume, qui nous a
beaucoup aidés.
A nos parents qui font leurs possibles pour qu'on puisse suivre
nos études.
6
Plan de travail
Introduction:
1- Partie1: la biographie et la bibliographie des auteurs et la diègèse
des oeuvres
Chapitre1: la biographie et la bibliographie.
-Ibn toufail:le vivre et le livre.
-Daniel Defoe:le vivre et le livre.
Chapitre2: l'Histoire des œuvres.
Le contexte historique et social de "Hayy Ibn Yakdhan".
Le contexte historique et social de "Robinson Crusoé".
2- Partie2: la comparaison
Chapitre1: les aspects philosophique et naturels dans
l'épître "Hayy Ibn Yakdhan"et "robinson Crusoé"
Les sous-entendus philosophiques et l'interprétation de la
nature chez "Hayy Ibn Yakdhan"
Les sous-entendus philosophiques et l'interprétation de la
nature chez"Robinson Crusoé"
Chapitre2: Hayy Ibn Yaqdhan et Robinson Crusoé
3-Conclusion:
7
Introduction:
Au début de XXI 'eme
siècle, le monde vue l'un parmi les plus grands conflits dans son
histoire moderne, ce conflit n'est plus un conflit des idéologies (la 2'emme
guerre mondiale),
ni des intérêts (la guerre de l'Opium), ni des sources d'énergie, mais il s'agit d'un conflit des
civilisations et des religions (G.W. Bush après le 11 septembre 2001). A cause de ce conflit
le monde vu deux terribles guerres, l'une contre l'Afghanistan, et l'autre contre l'Iraq ce deux
derniers pays fait partie de l'identité islamique dans le monde entier.
Vers l'an 1996, Samuel Huntington et autres ont publié un œuvre qui s'intitule "the
clash of civilisation"(le choc des civilisations), ce livre était une tentation d'anticiper l'avenir
du monde après la chute de la muraille de Berlin et l'idéologie communiste, ce livre était
une anticipation sombre mais réelle de relations politiques, culturelles et sociales entre les
pays qui forme la communauté internationale
Selon Huntington le monde est exposé de confronter un choc entre la civilisation
occidentale représenté par les états unis et la civilisation orientale représenté par les pays
islamiques. Cinq ans après le monde a vue l'élément qui déclanche cette confrontation (11
septembre 2001) qui a dévoilé la mal compréhension entre deux civilisations qui contient
plusieurs variantes.
Malgré la vision sombre de Huntington et la réalisation de ces idées sur la vie
politique mondiale, mais il y a des appels pour le dialogues entre les civilisations et la pais
pour éviter un autre choc plus terrible que le premier, ces appels ont lancés par des savants
et hommes de politiques appartient aux deux civilisations.
La majorité de ces appels se base sur le contenu des religions qui ordre ces fidèles de
croire et vivre en coexistence avec l'autre, de plus c'est comprendre l'autre et ses notions
comment il est, sans l'intention de changer l'autre ou changer ses idées.
Ces événements se reflètent à travers les relations entre les civilisations et la relativité
entre eux. De notre part d'un point de vue littéraire il sera légitime de poser la question
suivante:
Comment peut-on dégagé l'intertextualité entre deux civilisations en passant à
travers la littérature?
8
Pour répondre à cette problématique il faut connaître les rôles de la littérature dans la
société, de même, il faut avoir des chefs d'œuvres de son époque, car souvent la littérature
c'est le miroir qui reflète l'image de la société
Atteindre cette objective exige l'analyse de deux œuvres chacun fait partie de l'une
des deux civilisations, en plus, chaque œuvre doit être une inspiration de son ère.
De notre part on a choisi l'épître "Hay Ibn Yakdhan" pour représenter la civilisation
islamique à l'Andalousie, cette épître écrit par Abu Bakr Ibn Toufail l'un parmi les érudits
de la pensée islamique au XII' mme
siècle, aux jours de la domination de l'Andalousie
islamique sur l'Europe féodale;
Concernant l'œuvre, il s'agit d'un œuvre philosophique où son écrivain (Ibn Toufail)
expose ses théories et opinions concernant des problématiques fait partie du sujet
philosophique islamique.
Pour le représentant de la civilisation occidentale on a choisis le premier roman de la
littérature anglaise "Robinson Crusoé" de son écrivain Daniel Defoe, ce roman d'après une
lecture balayage semble que nous somme entrains de traiter et analyser un roman
d'aventures mais Defoe n'était pas seulement au auteur, il était un homme de politique et
lutta plusieurs pamphlets de plus il était un commerçant, ces caractères nous donne l'idée
qu'il n'as pas écrits seulement un roman d'aventures.
Pour faire ce travail il est obligatoire de poser les questions suivantes pour faire une
analyse globale sous l'intention de dévoiler tout ce qu'il entoure les deux romans, les
problématiques sont comme suit:
Tout d'abord, il est faut comprendre et connaître la biographie, la bibliographie et
l'entourage de chaque écrivain, puis jeter un clin d'œil sur le contexte historique et sociale
de chaque œuvres. Pour donner la valeur juste aux œuvres, cette activité va projeter la
lumière sur les œuvres d'une manière rigoureuse pour réunir une idée constat sur les
circonstance de la genèse des nos œuvres.
Ensuite nous allons appeler de faire une approche sur deux axes, le premier c'est l'axe
naturel où les deux écrivains emploient la nature comme entourage pour s'exprimer leurs
idées. Le deuxième axe c'est l'axe philosophique, c'est le plus important car la philosophie
c'est l'en cheminement pour comprendre ces deux œuvres, de même c'est aussi comprendre
la relation entre la philosophie et la littérature et la littérature dans chaque civilisation.
9
Enfin, dans étape de notre modeste travail on va faire sortir les points où Defoe il
empreinte dans l'écriture de son roman de "Hay Ibn Yakdhan" pour expliquer la continuité
des savoirs acquises de chaque civilisation à l'autre.
Comprendre le cercle de la vie scientifique demande fait appel à la connaissance des
sciences ancêtres pour comprendre la continuité des sciences à travers chaque civilisation.
10
1'ere partie:
la biographie et la bibliographie des auteurs et la diègèse des
œuvres.
11
1'er Chapitre :
La biographie et la bibliographie.
12
Puisque l'auteur historie et socialise ce dont il parle, on ne peut pas séparer l'auteur de
sa société ou l'auteur de son époque. On voudrait donc présenter nos deux érudits; les
circonstances et les influences de la société sur eux et ses réflexions sur les œuvres; le
contexte historique où il y a eu l'essor de leurs œuvres.
Afin qu'on fasse une bonne présentation de notre modeste travail, on a l'intention de
présenter chaqu'un des deux écrivains et des deux œuvres à part, afin de donner une image
claire qui peut nous servir à avoir une idée globale et nette concernant notre objet d'étude.
On va présenter l'ensemble des informations qui entourent la vie de chaque auteur,
en se limitant à trois points majeurs.
1- la biographie: comment il a vécu? Les événements qui ont marqué sa période? Ses
influences sur sa société, Puis l'univers tout entiers?
2- La bibliographie: tout les œuvres qui a fait à travers sa vie avec une petite définition de
ces œuvres.
3- L'influence et la tendance: on va traiter dans ce point la tendance philosophiques et les
inspirations, qui ont laissé sur les autres écrivains, philosophes et sur la vie humaine.
La naissance, la vie et la mort d'Ibn Toufail (vers1100-1185)
Il s'agit d’Abu Baker Mohamed Ben Abdel Malek Ben Mohamed Ibn Tofaïl al-Qaïsi
al-Andalousi, par référence à la tribu arabe de Beni Qaïs. Né dans un village qui se trouve à
soixante kilomètres prés de Grenade à Guadix (Oued Ache)1. Toutes les sources disent que
la naissance de notre philosophe était à l’aube du XIIeme
siècle (le VI de l'hégire).2
Cet homme tire son origine d'une tribu de Yémen. Après les conquêtes islamiques à
l’Andalousie (l’Espagne aujourd’hui) sa famille fût s’installée à Grenade.
L’histoire de son enfance et sa jeunesse est totalement inconnue dans les livres de
l’histoire, à l'exception du fait qu'il a étudié auprès des savants et des érudits de son époque
comme Ibn Bajjah (Avempace) qui a pris en charge sa formation. Il possédait des
connaissances exhaustives dans tous les domaines scientifiques- en particulier la médecine-
philosophiques et astronomiques, un homme de littérature en prose : «Murajaat wa
Mabahith» (Examens et recherches) effectués conjointement avec Ibn Roshd (Averroès),
1 ,11، ؿ١٩٨٧، داس اىزبة اقش، امبشح، ايجؼخ اغبثؼخ"فغفخ اث ىف١"ػجذ اؾ١ ؾد،
2, 249اخبغخ ػؾش، اغضء اغبدط، ؿ ، ايجؼخ 2002، داس اؼ ال١٠، ث١شد، ب "األػال" خ١ش اذ٠ اضسو،
13
dans «Rasme al-Dawaa», et en vers : «Urjuzah fil Tibb» (Poème en médecine) : conservé à
la bibliothèque de l'Université al-Qaraouiyine, à Fès, Royaume du Maroc1.
Durant sa vie Ibn Toufail occupa plusieurs fonctions: en premier lieu, il était le
secrétaire du gouverneur de Grenade, puis à la cour de l'Emir Abu Saïd Ben Abdel
Moumen, gouverneur de Tanger. En deuxième lieu, le médecin-conseil, le conseiller
scientifique et l'ami le plus proche du Calife "Almohade Abu Yacoub Youssef", le
gouverneur de Maroc, et son ministre principale (vizir), Ibn Tofaïl aurait eu -semble-t-il-
une grande influence sur le Calife, ce dont il profita pour faire venir les savants à la cour, en
particulier le philosophe et médecin Ibn Roshd (Averroès).2 Et l'encourage à résumer et
expliquer les œuvres d'Aristote. Le fruit de cet encouragement c'était le célèbre œuvre qui
s'intitule "les commentaires aristotiens"
Plusieurs historiens comme EL Merrakchi, disent qu'Ibn Toufail était un admirateur
de la littérature arabe. De plus, il a mémorisé des livres d'El hadith lors de la vie de son père
après avoir appris le Saint Coran auparavant, comme il était un connaisseur en astronomie,
en philosophie et en pharmacie.
Ibn Tofaïl demeura à la cour du Calife (Abu Yacoub Youssef) jusqu'à la mort du
Calife en 1184 (580 de l'hégire), puis il a eu le même respect du nouveau Calife (Elmansour
Ibn abi Yacoub), il décidé une année après son ami le Calife en 1185, Ibn Toufail a été
inhumé à Marrakech au Maroc.
L'héritage écrit d'Ibn Toufail:
Ibn Toufail comme la majorité des savants de la civilisation islamique n'as jamais un
domaine bien précis dans ces recherches et ces écrits, on peut noter cette notion dans ces
écrits comme:
1- En médecine: «Urjuzah fil Tibb» (Poème en médecine) c'est œuvre pour la médecine
où Ibn Toufail mentionne les découverts scientifiques, les maladies et les traitements
de son époque.
2- En philosophie: «Rissalat fil Nafs» (Traité sur l'âme) c'est un livre parle de l'âme
humaine, et tout ce qu'il entoure cet âme.
1 ARKOUNE, M, "Représentation d'Ibn Toufail, pour une critique islamique", maison neuve et La Rose Paris 1984 p
335. 2ARKOUNE, M, "Représentation d'Ibn Toufail, pour une critique islamique", maison neuve et La Rose Paris 1984 p
336.
14
3- Une œuvre en collaboration avec Ibn Roshd (Averroès): «Murajaat wa Mabahith»
(Examens et recherches) c'est un contient plusieurs domaines en même temps,
entamé dans la série des livres qui s'intitule "Elkulliyate".
4- En littérature: «Hayy Ibn Yaqdhan», plus important ouvrage d'Ibn Tofaïl. Il s'agit
d'une épître ou un roman philosophique où il expose ses idées philosophiques sur un
fond narratif, dans une tentative visant à concilier la religion avec la philosophie. Ce
roman fut connu à l'Occident dès le XVIIe siècle et traduit en plusieurs langues,
notamment, le latin, l'hébreu, l'anglais, le français, l'allemand et le néerlandais.1
L'héritage expérimental d'Ibn Toufail:
Ibn Roshd et l'historien arabe Elbetrougi mentionnent qu'Ibn Toufail réussit à créer
un système astronomique différent de celui qui a été inventé par Ptolémée (Ptolemaeus),
mais aucune information signalée sur la fonction de ce système. 2
Les influences d'Ibn Toufail sur son entourage et sur le monde entiers:
La vie d’Ibn Toufail était consacrée pour la science et la littérature. Il a laissé
plusieurs influences dans son entourage, ces influences commencent dans la cour où il a
vécu, en premier lieu, c’était le Calife, puis le savant Ibn Roshd (Averroès), de plus,
l’influence d’Ibn Toufail dépasse son ère, surtout la philosophie et ses pensées concernant
le soufisme.
De même, son mode de vie donne un nouveau sens pour la philosophie du Soufisme
car il a pu regrouper entre la vie dans la cour du Calife et la vie d'un croyant qui prend la vie
comme un moyen pour acquérir l'au-delà, au contraire à la majorité des autres soufistes qui
ont choisis de s'exiler pour vivre une pureté totale3, c'était le modèle de l'équilibre entre
l'esprit et la matière.
Résumé de l'épître:
L’expérience de pensée : sur une île déserte perdue dans l’Océan Indien, un amas de
glaise génère spontanément un corps humain dans lequel Dieu insuffle une âme. Nourri par
une gazelle, l’enfant acquiert petit à petit les moyens de sa survie physique. Puis, selon une
succession parfaitement naturelle, il progresse de la simple survie à la science suprême :
1 Encyclopédie arabe simplifiée, éditions Dar elkitab Elloubnani, p. 20.
2. 13ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
3 ARKOUNE, M, "Représentation d'Ibn Toufail, pour une critique islamique", maison neuve et La Rose Paris 1984 p
336.
15
disciplines techniques, logique et physique, astronomie et cosmologie pour arriver, à l’âge
de trente-cinq ans, à la métaphysique, l’apogée théorique de son parcours…
Mais non pas sa fin, tant s’en faut : par imitation de l’objet le plus pur de la
connaissance – le premier principe (ou encore Dieu) – l’homme désormais mûr en vient à
développer une éthique de la contemplation philosophique. Il a cinquante ans lorsque se
produit un changement radical dans son existence : la rencontre avec un autre être humain,
arrivé par hasard sur son île. Après lui avoir appris à parler, ce voyageur le convainc de
l’accompagner en son pays, où l’on pratique assidûment une religion révélée.
Notre Robinson le suit et connaît alors son premier échec : réalisant que les vérités
qu’il avait acquises de manière totalement naturelle ne se distinguent pas de celles que la
religion révélée évoque à travers des images, il tente de partager son expérience. Mais le
message ne passe pas – au contraire, plus il s’efforce d’expliquer, plus il se voit rejeté.
Résigné, il décide alors de retourner sur son île pour y reprendre sa vie contemplative.
16
La naissance, la vie et la mort de Daniel Defoe (1660-1731):
Daniel Defoe, de son vrais nom Daniel Foe, un aventurier, commerçant et agent
politique qui fut aussi un homme de littérature, prolifique et laborieux né le 10 octobre 1660
à Stoke Newington (près de Londres) , n'est plus guère connu aujourd'hui que par ses
romans "Robinson Crusoé" et "Moll Flanders".
Il descend d'une famille originaire des Flandres, ou son père James, tenait une
boutique dans le quartier populaire de Cripplegate étais un protestant qui se tenait à l'écart
des puritains. Le père confia l'éducation de son fils au sage et habile révérant, dirigeant
d'une institution privée à Newington Green (près de Londres) qui suivit ses études durant
dix ans, de 1675 à 1685.
Emporté par son capricieux et délicieux goût pour la politique et la littérature, il ne
s'occupa guère que d'écrie. Appartenant au parti des Whigs et des non-conformiste. Il lutta
dans plusieurs pamphlets farouches le gouverne ment impopulaire de Jacques II
D'Angleterre et s'apprêta de tout son pouvoir la glorieuse révolution de 1688. Il jouit de
quelques privilèges auprès Guillaume III d'Orange et acquit alors des emplois avantageux. Il
procura à Robert Harley, comte d'Oxford et speaker des communes, un projet de services
secrets: l'esquisse d'une police politique qui accorderait au gouvernement l'état de l'opinion
publique.
Mais sous la monarchie moins libérale de la reine Anne, il fut condamné en 1704 au
pilori et mis en prison pour avoir écrit contre l'intolérance de l'église anglicane. Durant la
période de son emprisonnement, il publia une Revue, un périodique qui eut un grand débit
entre 1704 et 1713. Une fois que Defoe eut reconquit sa liberté, Harley l'envoie dans tout le
pays durant l'été 1704 sous le pseudonyme d'Alexandre Goldsmith. Deux ans plus tard, le
même Harley lui confie la sueur capitale de travailler à l'union de l'Ecosse et de l'Angleterre,
son devoir est de se rendre à l'Edinburgh pour agencer les négociations de l'union des
parlementaires anglais et écosses. Defoe, presbytérien comme beaucoup d'Ecossais, devient
rapidement un <ami de l'Ecosse> et réussie dans cette mission. D'autres missions lui seront
attribuées par la suite en tant qu'agent secret. Il organisera l'infiltration réussie de jacobites.
C'est lui également qui préviendra en 1717 le ministre Townshend de l'imminence de
l'insurrection dans laquelle est impliqué la Suède. 1
1 Seaver. "Robinson, Crusoé", Paris, Librairie de Fermin Didot Frères, 1850..p., 4
17
L'héritage écrit de "Daniel Defoe"
Parvenu à l'age de cinquante-six ans, il renonça ou acquitta la violence des
pamphlets qui lui ayant attiré la disgracie, il fut alors agacé de la politique et ne s'occupa
plus que de la littérature et il publia le premier roman écrit en anglais " Robinson Crusoé".
Mais remontant au tout début, commençant dès le commencement: Defoe publia une œuvre
très en avance à son époque : "An essay upon projects", " Un essais sur divers projets",
(1697), il y prône l'éducation des femmes et des filles.
Il encaissa une fameuse et royale faveur par le biais de son poème satirique "The true
born english man ", "l'anglais bien né", (1701), il écrit son célèbre pamphlet "The shortest
way of dessidance ", "la plus courte façon d'entrer en dissidence", où il en fait partie lui-
même; il mime de l'extrême attitude des Anglicans, par la suite, le gouvernement l'en
considère comme étant un désobéissant et le mit en prison, dont il publia un poème satirique
lyrique "Hymne to The Pilori", "L'Hymne au Pilori", (1703), ce poème a été vendu dans les
rues .
Defoe était un des premiers qui ont écrit des histoires autour des personnages de la
vie réelle, dans des situations réalistes fictives en une simple prose, il atteignit une littérarité
éternelle quand il publia en avril 1719, le roman de "Robinson Crusoé", qui était
partiellement fondé sur des histoires de voyageurs et des naufragés, tel Alexandre Selkirk,
"Mémoires d'un cavalier" édité en 1720 et "le capitaine Singleton" en même année, "le
capitaine Jack" (1722);
Durant ses dernières années, notre écrivain se contente d'écrire des romans que des
brochures, parmi ses travaux : "Moll Flanders", fut inspiré d'un personnage historique, Moll
la coupeuse de bourse, il publia son roman "The fortune and mis fortune of Moll Flanders",
" les fortunes et les infortunes de Moll Flanders" en 1722 et "A journal of the Plague year",
" un quotidien de l'année empestée" entre 1723 et 1724). Son dernier grand roman de
fiction, "Roxana", histoire d'une aventurière de grand champ apparut en 1724.
Au cours des années vingt, il fut le controversé politique parmi ses compatriotes qui
surgissent devant ses écrits, il s'en délivra après et publia plusieurs œuvres historiques,
comme "The great low of Subordination considered"(1724), et "A tour through the whole
Island of Great Britain" (1724-1727 ), "Un tour à travers l'entier Island de la Grande
Bretagne", Histoires générale des plus fameux pirates"," A general history of the pirates",
18
1724-1728, dans lequel il fait un récit complet de la république de Libertia," The Complete
English Tradesman", (1725-1727).1
Robinson Crusoé le nom du héros d'un des plus célèbres romans de Daniel Defoe
publié en 1719, que certains le considèrent comme le premier roman écrit en anglais. Le
titre complet de l'ouvrage est traduit en français comme suit, "la vie et les aventures
étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York", marin, qui vécut 28 ans sur une île
déserte sur la cote de l'Amérique –près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque– suite à
un naufrage où tous l'équipage périt à l'exception de lui, et comment il fut délivré d'une
manière tout aussi étrange par des pirates? C'est une question à laquelle répond la narration
de Defoe, voilà un petit résumé de l'histoire.
Résumé de l'histoire:
Robinson Crusoé quitte York – en Angleterre – en 1651 pour naviguer contre la
volonté de ses parents qui voulaient qu'il devienne avocat. Le navire est arraisonné par de
pirates et Crusoé devient l'esclave d'un Maure. Il parvient s'évader sur un bateau et ne doit
son salut qu'a un navire portugais qui passait au large de la côte ouest de l'Afrique. Arrivé
au Brésil, Defoe devient propriétaire d'une plantation.
En 1659, alors qu'il a que vingt ans, il se joint à une expédition partie à la recherche
d'esclaves africains, mais suite à une tempête il est naufragé sur une île à l'embouchure de
l'Orénoque en Amérique de sud. tous ses compagnons étant morts sauf lui épargné, il se
retrouve seul à l'île, il commence à récupérer des armes et des outils de l'épave, il fait la
découverte d'une grotte, il en construit son habitation et confectionne un calendrier en
faisant des entailles sur un morceau de bois. Il chasse des bêtes et cultive le blé, il apprend
à fabriquer de la poterie et élève des chèvres.
Il lit la Bible et rien ne lui manque, si ce n'est la compagnie des hommes. Il aperçoit
que l'île qu'il appelée Désespoir reçoit périodiquement la visite des cannibales, qui viennent
y tuer et manger leurs prisonniers. Crusoé juge leurs comportements abominables, il songe à
les exterminer, mais il se rend compte qu'il n'en a pas le droit, puisque les cannibales ne l'ont
pas agressé et ils ne savent que leur acte est criminel, il rêve de se procurer un ou deux
serviteurs en libérant des prisonniers et de fait, quand l'un d'eux parvient à s'échapper, ils se
rencontrent et deviennent amis, Robinson nomme son compagnon Vendredi, du jour de la
1 Seaver. "Robinson, Crusoé", Paris, Librairie de Fermin Didot Frères, 1850..p., 4
19
semaine où il lui a rencontré, il lui apprend l'anglais et le convertit au Christianisme, quant à
Vendredi, il lui apprend la vie dans une île déserte
Après avoir vécu vingt huit ans dans l'île, un navire anglais survient ; une mutinerie
vient d'éclater et des rebelles veulent abandonner leur capitaine sur l'île, le capitaine et
Crusoé réussirent à reprendre le navire et retourner à l'Angleterre avec Vendredi (serviteur
dévoué pour toujours). Sa plantation a été bien entretenue et il est devenu riche. Il voyage en
Espagne et en France, où il est attaqué par des loups dans les Pyrénées. Il vend sa plantation
pour ne pas se convertir au catholicisme et retourne en Angleterre dont il finit sa vie.
20
2'eme Chapitre :
L'Histoire des œuvres.
21
Le contexte historique et social de "Hayy Ibn Yakdhan":
L'histoire de "Hay Ibn Yakdhan" était abordée par plusieurs savants de la civilisation
islamique entre le X' e et le XIII'
e siècle, le premier qui a écrit cette histoire et ceux qui le
suivent seront présentés en ordre chronologique :
Avicenne :
L’histoire de Hay Ibn Yakdhan commence avec le père spirituel de la médicine
Avicenne (Ibn Sina 980-1037), en 1018 et durant son emprisonnement à « Château
Nirdwan » près d’El-Ahwaz (l’Iran actuellement).
L’intrigue d’Avicenne qui s'appelle "Elraîs" est différente de celle d’Ibn Toufail en
plusieurs points. L’histoire d’Avicenne est une intrigue d’origine des coutumes persane.
L’objet de son histoire est la compréhension du monde d’un point de vue spirituel pur; de
plus vouloir dire que la raison et la pensée humaine peut découvrir l'intrigue de son
existence seul sens aucun soutien, cette idée est développé dans son histoire d’une manière
philosophique très compliqué mais non vulgarisée, pour expliquer ses pensée concernant la
religion et la philosophie de son époque1.
Dans cette épître, Avicenne comme Ibn Toufail explique ces points de vue et ses
théories philosophiques dans un récit imaginaire contiennent des éléments qui furent
étranges à la logique humaine à cette époque, comme le phénomène de la foudre et le
tonnerre.2
Ibn Nafiss et sa narration de « Hay Ibn Yakdhan »
Il s'agit de Alaa-ud-eddine Ali Ibn Abi al-Hazm al-Quraiîshi, surnommé Ibn al-Nafis,
est né dans les environs de Damas en 1210, où il a grandi et fait ses études. Il apprit la
médecine auprès de Dakhour, médecin-chef de l'hôpital al-Nouri, ainsi qu'auprès de grands
maîtres tels que Amraan l'israélite et Radi Ed-Dine al-Réhabi. Il a enseigné, à son tour, la
médecine, et supervisé un pavillon de l'hôpital al-Nouri. Il se rendit ensuite au Caire où il
travailla à l'hôpital al-Nassiri, montant en grade jusqu'à devenir le médecin-chef de toute
l'Egypte.3
Ibn Nafiss était un médecin hors pair en son temps, et l'un des plus célèbres médecins
de Damas. Il était le précurseur dans la découverte de la circulation sanguine pulmonaire,
1 GAUTHIER, L, « Hayy ben Yaqdhan. Roman philosophique d’ibn thofail. Texte arabe avec les variantes manuscrits
et de plusieurs édition et traduction arabe.2édition revue, augmenté et complètement remanié » impremerie catholique,
Beyrouth, Liban, 1936. P120. 2 IBID.p 124.
3 HUNKE, S, " le soleil d'Allah qui brille sure l'Occident", édition Albin Michel, Beyrouth, Liban, p. 320.
22
qu'il décrivit de manière scientifique et correcte, précédant de la sorte Miguel Servede
auquel les Européens attribuent cette découverte.1
Ibn Nafiss traite son roman "Hay Ibn Yakdhan" d'une manière scientifique pur, car il
utilisé les théories expirementales pour expliquer les effets de la nature qui face le héro Hay
dans ça vie actuelle. De plus Ibn Nafiss était un philosophe donc il a ajouté c'est point de
vue philosophique concernant des problématique qui fait partie de la philosophie islamique
comme la création du monde et la vie après la mort de l'être humain.2
Shihab Edine Sehrourdi:
Il s’agit de Abou Elfetouh Yahia Ibn Habach Ibn Amirek reconnue sous le nom de
Chiheb Eddine Sehrourdi, un philosophe musulman né 1155 à Sahroured (région de l’Iran
actuellement).
La tendance philosophique s’appelle « el ichrakiya » fait partie de la grande pensée
de Sehrourdi, c’est une tendance philosophique qui se base sur la philosophie persane qui
cherche de projeter l’attention sur une problématique philosophique et essayer de simplifier
cette problématique pour la comprendre.
Vers l’an 1179, écrit une épître philosophique qui s’intitule «ghoubate elgheriba » où
Sehrourdi a empreinte son histoire de Hay.
L'intrique de Sehrourdi rendre compte à justifier le choix de la doctrine
philosophique de l'auteur lui même, de plus l'épître «ghoubate elgheriba »joue un rôle très
importants dans l'explication d'"El ichrakia".3
La genèse de l'épître:
Il ne s'agit pas de la genèse du récit dans cette étude, mais d'un constat d'une œuvre
en genèse. "Hayy ibn Yaqdhan" est un récit ouvert à différentes réceptions qui alimentent de
nouveau une écriture jamais close. Chaque lecteur participe à régénérer un texte qui remonte
des sources de l'écriture absolue.
En effet, c'est là le voyage d'une oeuvre à travers huit siècles, une sorte d'archéologie
du savoir où se superposent commentaires, traductions et interprétations, tous issus de
statuts différents.
1 Hunke, S, op.cité, p. 231
2 Gauthier, L, op. Cité, p 115.
3Gauthier, L, op. Cité, p 117.
23
Le travail réalisé par Léon Gauthier est d'une exhaustivité inégalable, quant à son
érudition dans la matière. Il est le premier à avoir remis à jour les manuscrits Ibn Toufail et
permis à la recherche de s'y intéresser d'une manière scientifique et objective.1
L'étude de la genèse du récit d'Ibn Toufail a fait l'objet de remarquables travaux; elle
nous a permis de comprendre la première intention de l'auteur qui voulait perpétuer la
pensée d'Ibn Sina (Avicenne) qu'on appelait « le Raïs », c'est à dire le « gouverneur de la
pensée mystique ». Léon Gauthier a dit :
« Pour construire son roman, Ibn Toufail a fait certains emprunts à ses prédécesseurs,
c'est un point que, d'abord ne saurait faire aucun doute. Sans parler des doctrines, dont il
déclare avoir emprunté, sinon le mode d'expression, du moins, les éléments essentiels, à
Ibn Sina (Avicenne), à El Ghazali et aux motafalsifa, ses contemporains, il dit lui même
que, pour les personnages, il doit quelque chose à Ibn Sina »2
Il fallait comprendre, par le fait qu'Ibn Toufail ait mis son épître sous le patronat
d'Ibn Sina, que l'auteur perpétue par ce geste, une tradition séculaire d'éthique : Dans la
tradition des Saints connaissants, « arifûn », chaque maître mystique doit être redevable
de tous ses prédécesseurs, si l'on croit à cette formule d'allégeance « nahnû tabi'un wa la
badi'un » c'est à dire nous « sommes dans la lignée sans rénover dans la voie ».
Le mystique de son temps, « sâhibu waqtihi » peut toutefois rénover la méthode, la
forme du discours sans modifier le contenu de la sagesse des anciens. C'est ce qu'Ibn
Toufail voulait dire par l'expression « par la grâce du langage ».
C'est de cette rénovation dans l'écriture de la foi qu'il s'agira dans notre étude
puisqu'il s'agit d'étudier les aspects naturels et philosophiques dans la tradition
théosophique de l'Islam.
Ce roman fut publié, selon Léon Gauthier en 1169. Depuis sa première traduction
hébraïque commentée en 1349 par Moise de Narbonne, le débat sur la question n'a pu
trancher ni en faveur des partisans de la philosophie ni en faveur de ceux de la théologie.
Nous situons l'oeuvre, pour notre part, dans son véritable contexte : La théosophie
musulmane, car elle développe le discours des soufis en empruntant, pour le besoin de la
cause, tantôt les concepts aux philosophes, tantôt aux théologiens en les agençant dans une
texture que l'on appelle ésotérisme.
Aussi bien dans la tradition musulmane que Judéo-chrétienne, cette oeuvre
magistrale nous interpellons tous, à comprendre sa fonction dans la phénoménologie de
l'esprit humain.
1 Gauthier, L, op. Cité p 210.
2 GAUTHIER, L, " Ibn Toufail, sa vie, ses œuvres", Paris, Ernest Leroux, éditeur, p.67
24
Sur le plan de l'histoire, cette oeuvre est l'expression d'une époque (12° siècle) où
l'occident, comme Labika dit:
" Se trouve prêt à recevoir des mains des penseurs musulmans espagnols, une initiation
aux trésors de la culture musulmane. Liberté de recherche et de penseurs dont Ibn
Toufail a peut être donné l'expression la plus complète dans son roman philosophique,
Hayy ibn Yaqdhan "1
Sur le plan de l'écriture, serait-il légitime de dire que ce roman est le premier dans
son genre à tenter une expérience mystique par le biais de la littérature? Si l'on croit l'auteur,
nous serions tentés d'adhérer à cette thèse car tous les composants du roman y sont présents
(motifs, diégèse, personnages, structures narratives, transformations narratives et effet
romanesque).
Notre corpus nous dictait davantage la démarche à suivre, et c'est ainsi que notre
projet se voyait converger vers les aspects philosophiques et naturels du romans
Quant à l'événement qui a engendré l'écriture de Hayy Ibn Yaqdhan, il est
l'aboutissement de plusieurs événements qui ont marqué la vie d'Ibn Toufail.
D'autres événements intérieurs dans la vie de l'auteur vont aussi surgir dans son
écriture; ce sont toutes les questions qui se posaient sur l'âme, les révélations, Dieu et ses
attributs, la raison humaine et ses possibilités à comprendre tous les phénomènes de
l'univers.
Les événements intérieurs et extérieurs vont donc constituer la première instance
narrative du récit d'Ibn Toufail. Tout le procédé narratif va nécessairement interpeller le
narrataire potentiel puisqu'il s'agit de ses histoires et de ses événements. Cette instance
provoquera la rencontre de la quête de l'histoire avec celle de l'homme.
Par conséquent, nous étudierons les différentes réceptions tout en essayant d'évacuer
progressivement les champs de la philosophie que les différentes lectures ont essayé de
donner à cette œuvre. Disons tout de suite que la lecture de ce récit engage un contrat entre
une instance narrative et des narrataires. Il établit le procès de la mémoire historique en
quête de l'homme Archétype sur le terrain de la langue.
1 LABIKA, G, " Ibn Toufail, le philosophe sans maître", E.N.L, Alger, 1988. P.5.
25
LES TRADUCTIONS :
La première traduction hébraïque:
Elle a été faite par un auteur anonyme au début du 13° siècle. Nous n'avons trouvé
aucune indication sur ce traducteur, si ce n'est par l'intermédiaire du commentaire de Moïse
de Narbonne fait sur cette même traduction. Les indices sur les conditions des penseurs juifs
ouverts à la réflexion sur l'averroïsme nous sont donnés dans le commentaire de Moïse
lorsqu'il dit dans son introduction :
« Nous avions déjà promis ce commentaire de Hayy à la fin de notre explication de l'épître sur
la possibilité de la conjonction avec l'intellect agent d'Averroès mais nous en fûmes empêchés
par des vicissitudes et par d'autres sujets de la spéculation »1
La première traduction latine
Elle de Pocoke Edward (1671 et 1700), elle comporte le texte en arabe du récit de
notre auteur sous le titre: " philosphus auto-didactus, sive epistola Abi jafar ebn thouphail
de hai ebn yakdhan".
Cette traduction a été considérée comme très illisible puisqu'il fallait recourir à
l'arabe pour comprendre le contenu. Selon Léon Gauthier, il la d'exacte, mais d'une fidélité
qui a causé la perte du contenu véritable du texte.
La première traduction hollandaise:
Elle fut réalisée à partir de la traduction de Pococke en 1672 sous ce titre : » Het
Leeven Van Hai Ebn Yakdhan, in het arabissch beschreeven door abu jaafar ebn thophaïl,
en uit de latynsche overzettinge van Eduard Pocock, A.M, in het nederduitsch vertaald. »
Concernant ces dernières initiales données à la fin de la deuxième traduction, elles
demeurent une énigme car lues de droite à gauche, elles désignent Benedict de Spinoza.
Hayy ibn Yaqdhân et les Quakers:
C'est en 1674 que parut la traduction de George Keith à partir de celle de Pococke. Elle fut
intitulée sous l'explication suivante : « an account of the oriental philosophy sheiwing the
wisdom of some renanned men of the east and particulary the profound wisdom of hay ben
Yaqdhân, both in natural and devine things which men perfection writ originally in arabic
by abi jaafâr ebn thophaïl, a philosopher by profession and mohametan by religion is
demostrated by what steps and degrees, human reason, improved by dilligent observation
1 GAUTHIER, L, op. Cité, p. 135.
26
and experience, may arrive at the knowledge qf natural things and from thence to dicovery
of supernaturals, more especially of god the concenments of the word.»1
Les quakers avaient trouvé dans l'oeuvre d'Ibn Toufail un topos commun avec leur
vision mystique chrétienne qui conçoit la vérité en dehors de toute hiérarchie ecclésiastique,
et que seule la lumière de l'esprit peut guider l'homme à rentrer en union avec Dieu.
Robert Barcaly avait, dans son ouvrage, « the apology », trouvé un exemple à suivre dans
l'expérience mystique. Il y avait trouvé des arguments convaincants pour soutenir la thèse de
« la lumière de l'esprit » qu'il avait développée dans son ouvrage. Il avait obtenu que
l'exemple de Hayy Ibn Yaqdhan fût une idée qu'il avait développée dans la doctrine des
quakers : L'homme sincère et pur de son esprit, dont le coeur est ouvert à la réflexion
profonde, parvient aux lumières divines sans avoir recours à la tradition religieuse héritée. Il
peut se dispenser de la pensée sociale qui ne voit que l'intérêt du groupe dominant. Seule la
lumière intérieure présente dans chaque âme peut appréhender ses vérités.
Cependant, les quakers, pour des raisons que l'on ignore, se sont réunis en 1779 et ont
décrété une loi intérieure qui interdit la lecture du roman de Hayy ibn Yaqdhân. Ils ont
supprimé ainsi « le rapport » de Barclay dans les éditions suivantes de son ouvrage « the
apology » dans lequel il incitait à la lecture de l'oeuvre d'Ibn Toufail.2
En 1686 apparut une autre traduction en anglais. Elle fut faite à partir de celle de Pococke
par George Achwell sous le titre et l'explication suivante:
« the history of haï ebn yokdhan, the indian prince or the self taught philosopher, written
originally in arabic by abi jaafar ebn Tophail, a philosopher by profession and mohametan
by religion is demostrated by what steps and degrees, human reason improved by diligent
observation and experience, may arrive at the knowledge of natural things and from thence
to discovery of supernaturals, more especialy of gold the concenments of the world ».3
A la suite de cette traduction, Achwell, Keith et Barcaly se sont mis d'accord sur le
contenu doctrinal de Hayy qui ne contredit pas les révélations ni ne s'éloigne des religions
d'Abraham, sauf qu'il expose une expérience mystique dans laquelle il montre la possibilité
d'accéder à la connaissance divine par l'expérimentation et l'intuition dans le régime du
solitaire.
1 GAUTHIER, L, op. Cité, p. 148
2. 38، 35. ، ؿ1970، داس األفبق ىزبة، ث١شد، " إث ىف١، ؽ ث ٠مظب"فبسق عؼذ،
3 GAUTHIER, L, op. Cité, p. 150.
27
La traduction allemande:
Faite sur la version latine de Pococke et sur la version anglaise de Simon Ockley par
J.George. Elle fut intitulée : «der von sich sebt gelehrte weltweise. Fransfort, 1726 ».
La deuxième traduction allemande
Fut par J.G. Eichlorn intitulée: « der naturmensch, oder geschichte des hai ebn joktan,
berlin, 1783 ».1
La traduction française de Léon Gauthier:
Faite en 1900 (première édition) puis en 1936 (deuxième édition).
Cette deuxième édition plus exhaustive et érudite nous renseigne sur la réception de l'oeuvre
d'Ibn Toufail par l'occident et sa compréhension à partir des connaissances compilées dans
les différentes universités européennes. Léon Gauthier apporte deux rectifications capitales,
la dernière nous semble très importante: Il s'agit de la confusion longtemps entretenue dans
le discours interprétatif entre la notion de « fitra » et celle de « raison » sur les rapports de
la religion et de la philosophie.
Hayy était en parfaite situation de solitaire, l'instance narrative qui a mis en présence
ce personnage matriciel conçoit son projet en le polarisant sur ce seul personnage; les deux
autres personnages, Açal et Salaman dont nous étudierons les fonctions dans notre étude,
n'interviennent que pour la cause de la diégèse et n'éclairent en rien la quête de Hay.
La traduction espagnole:
Elle est faite à partir des textes arabes par D. Francisco Pons Boigues, publiée en
1900 sous le titre : « el filosofo autodidactico de aben Tofail»2.
Selon ce qu'on a dit auparavant, nous avons noté l'importance d'une épître
philosophique.
Ces traditions mets l'accent sur l'importance d'un œuvre qui fait partie d'une
philosophie musulmane de plus il devient un œuvre sources pour un groupe des philosophes
comme les quakers.
1 IBIB, P. 151
2 GAUTHIER, L, op. Cité, p. 152.
28
Le contexte historique de "Robinson Crusoé":
"Robinson Crusoé" est le premier roman de la littérature anglaise, il représente l'essor
d'un nouveau genre distinct de ceux qui existaient auparavant et il achève la dominance du
théâtre qui envahit la littérature anglaise, en s'interrogeant sur la paternité des histoires et en
s'achevant sur le changement de nom du héro devenu "auteur". Foe, écrivain prolifique et
pauvre: perpétuel créateur et perpétuel victime de ces propres productions; inventeur du
roman anglais et solitaire parmi ses contemporains, l'apparition de ce nouveau genre a
donné lieu à une controverse si rigoureuse au sein de ses compatriotes. A l'époque de
l'arriver de ce roman, le lectorat n'y vit qu'une fiction amusante, et n'aperçut point la
philosophie cachée sous l'attrait de l'histoire.
C'est la figure de l'auteur innovateur, tentant de vivre de sa plume et hanté par son
œuvre, c'est pourquoi ce roman renvoie à l'ensemble de ses œuvres, il s'agit de situer le
personnage dans un intertexte plus que dans un contexte, les principaux traits de l'histoire
sont empruntés du véritable corsaire "Alexandre Selkirk", mais "Defoe" avec son style qui
lui est propre, il a pu développer cette histoire du cadre simple et évident et qui n'attire
aucune importance en une histoire narrative ambitieuse dans un cadre d'un roman
d'aventure, il est utile, soit pour l'honneur du romancier, soit pour l'appréciation du mérite de
son œuvre, de savoir à quoi s'en tenir ces différentes allégations.
Des curieux chercheurs d'anecdotes littéraires, sont parvenus à éclaircir la question
dans un examen lumineux, et à faire la part des secours que De Foe avait à sa disposition, et
des ressources qu'il n'as pu trouvé que dans son chef-d'oeuvre "Robinson Crusoé", ce
derniers est l'ouvrage favori des savants et des ignorants, de l'enfance et de la jeunesse, il
offre un nouveau point de vue à la nature humaine, mais pris dans une situation réelle. Ce
tableau d'éducation personnelle (le roman), d'études sur soi même, de bonheur individuel, et
à peine une fiction.
Ils entrent ensuite dans quelques détailles historiques pour prouver que, si De Foe a
emprunté l'idée fondamentale de son ouvrage, il n'est redevable qu'a lui seul des heureux
développements dont il a su l'enrichir.
Les aventures de Selkirk connues en Angleterre, dès l'an 1712, par la relation des
voyages de Woodes Rogers (capitaine du bâtiment), qui découvrit ce marin dans une île
déserte (Juan Fernandez en Amérique méridionale) de la mer du Sud suite à une querelle
29
avec son capitaine ,et publia à son retour les principales circonstances de la merveilleuse
histoire de son compatriote en revenant à l'Angleterre en 1707, il a communiqué son journal
à Defoe1, un autre critique anglais, M. Maltebrun a cherché ailleurs la première source de
l'ouvrage et trouvé qu'elle se trouve chez un écrivain espagnol, Garcillaso de la Vega,né a
Cusco dans l'Amérique méridionale descendant d'une famille des Incas où il a écrit sont
roman "histoire des Incas" où l'histoire se déroule dans une île appelée Serrana située entre
Carthagène et Jamaïque qui a eu sa dénomination d'un naufragé espagnol, Pedro Serranao y
séjournait plusieurs années, l'île était presque entièrement entourée de sables, que les
navigateurs l'évitèrent et se tenaient le plus loin d'elle et ils refusaient d'en approcher malgré
ses appelles aux secours, huit ans après, il fut délivré par un bateaux conduit par la
Providence à leur liberté.2
Au reste, même si Defoe avait tiré le fonds de son ouvrage de l'histoire de Garcillaso
ou de celles d'autres voyageurs, cela n'enlèverait rien à l'intérêt de son histoire ou à son
talent comme écrivain. Il aura toujours le mérite d'avoir développé les détailles de son
roman, suivi les progression de l'esprit de son Héro dans un bain naturel et philosophique
vraisemblable et mis en œuvre l'étrange apparition d'un homme inapprivoisé, revêtu de peau
de chèvres, ses huttes une pour la conservation de ses provisions, l'autre pour son dormir, sa
souffrance; faute de pain et de sel jusqu'à ce qu'il parvint à s'en passé; son expédient pour se
faire des savates et réparer ses vêtements; sa précaution d'apprivoiser de chevreau; sa
coutume de chanter des psaumes et de réciter ses prières avec ferveur, afin d'entretenir
l'instinct religieux et d'adoucir l'ennui de solitude; enfin, une description de sa rustique
habitation, parmi des rochers et au sein d'un épais bocage.
c'était une chose fort curieuse que d'entendre cet homme de bon sens rendre compte
des différentes impression de son esprit durant cette longue solitude, si nous songeons
combien est pénible à la plupart des gens l'absence de toute société, même pour un seul soir,
nous comprendrons combien devait être insupportable cette perpétuelle et inévitable
solitude pour un marin, pour un homme habitué dès long temps à s'amuser ou à souffrir, à
manger, boire et dormir; en un mot, à remplir tous les offices de la vie parmi ses camarades
et ses compagnons. Il fut conduit dans cette île déserte par un navire démoli par une violente
tempête.
1 1Pellis G,"Vie et aventures de Robinson Crusoé".Paris: Quai des Augustins.1980, p, .18
2 Op.cit, pp, .19-25
30
L'histoire de cet homme simple prouve, par un mémorable exemple, que le plus
heureux est celui qui borne son ambition aux besoins naturels, et que personne n'étend ses
désires au delà accroît ses inquiétudes en même temps que ses acquisitions, ou bien, pour
me servir de ses propres paroles:" je possède maintenant huit cents livres sterling; mais je
ne serais jamais si heureux que quand je n'avais pas un sou."1
Il faut observer aussi que De Foe s'éloigne à certains égards, et avec beaucoup de
sagesse, du récit de ses devanciers. Il se garde bien, par exemple, d'attribuer à son
personnage l'indifférence profonde pour le monde et la parfaite renonciation de Selkirk; en
revanche, il suppose chez Robinson Crusoé cette impatiente ardeur pour sa délivrance, qui
devient une source de tentatives de désappointements, de projets continuels, et par-là même
d'intérêt pour les lecteurs. Les ressources de tout genres qu'il a pu recueillir parmi les débris
de son naufrage lui fournissent des moyens d'entreprendre sans invraisemblable une foule
des curieux travaux, et d'exécuter des prodiges d'industrie dont Selkirk ne pouvait même
concevoir la pensée dans sans dénuement absolu; enfin, le long séjours de Robinson Crusoé
dans son île, permet à l'auteur une plus grande variété d'incidents et une peinture plus
complète de la situation de son héros.
La critique judicieuse des curieux investigateurs que nous avons cité ailleurs, nous
paraient avoir expliqué vraisemblablement et ingénieusement l'origine du roman de
Robinson. Ce chef d'œuvre, ne fut pas une conception soudaine; longtemps engagé dans une
querelle politique, condamné à subir un emprisonnement, et frappé à la fin d'une attaque de
controverse, cet homme de génie inconnu et malheureux fut réduit, après sa guérison dans
un état d'isolement. Dans l'amertume de son sort et dans ses méditation solitaires, l'île
déserte de Selkirk est le tableau inspirateur de Richard Steele revinrent plus d'une fois à sa
mémoire et nous devons peut être à tout cela le récit agréable et instructif qui montre ce que
l'homme peut pour lui-même, et ce que peut pour l'homme le courage de la piété. Robinson
Crusoé ne parut qu'en 1719, sept ans après la publication de Selkirk.
Celui-ci n'avait rien à réclamer à De Foe; car il avait fournis uniquement à l'homme
de génie des matériaux à la disposition de tout le monde, et que nul autre ne peut l'être que
De Foe lui-même n'aurait pu convertir en cette merveilleuse histoire que nous possédons
aujourd'hui .Si De Foe n'avait écrit Robinson, le nom et l'aventure de Selkirk n'auraient
point laissé de traces, non plus que tant d'autres du même genre. Pourtant, Selkirk a eu le
1 De Foe, D, "The Englishman", Londres: Penguin, 1978. P. 26
31
mérite de redire les détailles de son histoire d'une manière assez attachante pour éveiller
l'attention de Steele et inspirer le génie de De Foe.
Le contexte social de "Robinson Crusoé":
Dès les premières pages du roman, on est surpris par le ton de naïveté et de simplicité
qui transforme en évènements probables et naturels une suite d'aventures aussi
extraordinaires dans une fiction qui offre assez d'intérêt aux lecteurs afin de réconcilier avec
le merveille du sujet. Le début de Robinson dans ses voyages et sa passion de courir le
monde sont décrits avec beaucoup de vraisemblance; il y a dans cette impérieuse vocation
de marin, dans cet incorrigible instinct d'aventurier, qui résiste au remontrances paternelles,
aux conseils de la sagesse et aux rudes leçons de l'expérience, quelque chose de conforme
au génie national en Angleterre.
On sait que plusieurs écrivains de ce pays ont excellé à peindre des marins; ils ont eu
l'avantage inappréciable d'étudier un plus grand nombre de modèles, et de pouvoir copier
aisément d'après nature: Swift dans son "Gulliver“, Defoe dans “Robinson“, Smollett dans
la plupart de ses romans1, et ils ont reproduit le caractère du marin avec une justesse de
détails et une vérité de ton que les observateurs attentifs ne s'ennuient point d'en admirer.
Smollett surtout a réussi à saisir non seulement la physionomie, les habitudes et les
coutumes des marins, mais aussi leur dialecte et leurs manières inconscientes. Dans un
genre plus sérieux, Defoe n'est pas moins fidèle ni moins original ; on devine qu'il avait dû
vivre dans le voisinage de la mer, s'entretenir avec des marins, et s'enquérir de leurs usages,
de leurs mœurs, de leurs menaces et de leurs aventures.
Peu de livres sont assez propres que ce roman à donner des notions authentiques sur
la véritable valeur des choses, et à prémunir contre les erreurs vulgaires et les préjugés de
l'éducation ou de la coutume, il y a dans ce roman une leçon éducative plus pratique, réelle,
efficace et plus instructives que tous les enseignements des philosophes de son époque ne
l'offrirent pas, s'il y en a un qui fournissait des notions philosophiques instructives et
éducatrices, il ne l'offrirait pas de tel délice et de tel texture de narration que Defoe a pu
singulièrement exceller en réalisant son chef d'œuvres .
Il fut alors tellement goûté par le publique, qu'on l'accorda au célèbre chevalier
Richard Selkirk. D'autres crurent y reconnaître l'empreinte particulière de Lord Oxford, et
1 Mézières. M. L. "Histoire critique de la littérature Anglaise".Paris: Baudry, à la librairie européenne. 1834.
p.262
32
prétendirent qu'il l'avait composé pour se distraire, durant son emprisonnement dans la tour
de Londres1. Mais le mérite et la faveur en reviennent à Defoe qui nous a offert une illusion
fictionnelle complète et universel sur la vérité de son tableau.
Un tel sujet était incontestablement capable de susciter l'intention de toutes les
classes de lecteurs, Robinson privé d'assistance et de toutes forces, se conduit aux seules
tournures d'intelligence, se présume qu'il faut se diriger aux ressources innombrables de l'île
et du navire pour s'asservir des autres êtres et se triompher de la nature, il offre par cela un
exemple très utile à la jeunesse, se bénéficier de son adresse et de son intelligence pour se
débrouiller des situations difficiles qui peuvent être fatales et achevantes.
De plus, il peut rendre service aux instituteurs chargés de l'enseignement, si l'enfant
comprenait ce besoin de l'intelligence, les études seraient moins pénibles et plus
productives, le personnage Robinson, en analysant tout lui-même et en réfléchissant, il
append à la jeunesse de l'imiter; en réfléchissant, il apprend à réfléchir et accoutume les
jeunes gents à focaliser leur attention sur un seul objet. Appliquer ce procédé sur toutes les
sciences et celle la plus indispensable de toute, la morale, nous offrira un principe
réformateur qui referme dans son sein le germe de toutes les améliorations futures d'une
société.
Le Robinson fut presque immédiatement après son apparition traduit en plusieurs
langues, et traduit en français MM.St.Hyacenthe et Van Effens2, c'est cette traduction,
imprimée à la première fois en 1720 que nous avons opté pour, afin de faire notre lecture
comparée, une autre traduction était faite en 1766 par Feutry qui fut loin d'être mérité son
nom, parce que retranchements que le traducteur crut devoir faire dans l'original anglais,
firent un nouvel ouvrage qui n'a plus la physionomie naïve et caractéristique du romans
original. Une autre traduction plus récente nous a été donnée par Mme de Montmorency
Laval récemment en 1797, une version fort estimable et très fidèle. Mais, en effet la
traduction de St Hyacinthe est encore, à tout prendre, la plus exacte et la meilleure, surtout
depuis les nombreuses corrections faites à l'édition de Panckoucka3
1Pellis G,"Vie et aventures de Robinson Crusoé".Paris: Quai des Augustins.1980, .p, 18
2 Op., cité. p16.
3 Op., cité. p.17.
33
2'eme
partie:
La comparaison.
34
1'er chapitre:
Les aspects philosophique et naturels dans l'épître "Hayy Ibn
Yakdhan"et "robinson Crusoé"
35
La nature chez "Hay Ibn Yakdhan"
Dans son texte, Ibn Toufail utilisa plusieurs notions qui représente la nature de l'île
où Hay est survécus, cette nature a joué plusieurs rôles l'un parmi ces importants rôles
c'est créer un aire mystérieux pour raconter l'histoire dans une île où elle est presque
comme le paradis décrit dans le Saint Coran.
Tout d'abord Ibn Toufail mentionne très biens le lieu de son île, cette description
contient trois points majeurs.
Description géographique:
Ibn Toufail dans le début de son histoire mentionne un lieu géographique, ce lieu ce
trouve selon notre auteur, aux îles de l'Inde sous l'équateur reconnus dans plusieurs lieux
et histoires sous le nom "les îles de Wakwak", ces îles c'était la scène des plusieurs
grandes histoires dans un autre célèbre œuvre qui s'intitule "mille nuit et nuit",
أ عض٠شح عضائش اذ، از رؾذ خو االعزاء، اغض٠شح از ٠زذ ثب اإلغب ثب غ١ش "
أ ال أة، ثب ؽغش ٠ضش غبء، از روش اغؼد أب عض٠شح الاق أل ره اغض٠شح أػذي
1."ثمبع األسك اء
Description climatique:
Selon cette citation Ibn Toufail donne des détailles climatiques concernant son île,
ces détailles sont utiles pour expliquer la création de cette personnage, donc l'auteur a
choisi une climat équilibré où l'être humain peut vivre, de plus cette climat offre des fruits
durant toute l'année, cette description renvoie en premier lieu aux îles tropicales.
Description de lieu:
Ibn Toufail utilisa les signes coraniques dans cette description pour met l'accent et
conduire la pensée de lecteur vers la description du paradis dans le Saint Coran, cette
description apparaît dans l'île de Hay " غزسح ػ اش٠بػ ايش، ؾغثخ ػ اؾظ، رضاس ػب إرا ىؼذ، (...)
"2 ر١ إرا غشثذ
Après cette description, l'auteur commença à raconter son histoire dans un entourage
naturelle pure où les animaux et les plantes faits partie principale de la scène.
Les animaux:
Ibn Toufail nomme plusieurs animaux dans cette épître, d'une manière anarchique
sous le besoin de Hay à se défendre, de s'habiller, ou de se nourrir, mais l'animal
1, 83ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
2. 86ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
36
principale dans l'histoire c'est la mère de Hay (une antilope) cette dernière est reconnue
dans la civilisation arabe désertique par sa chaleureuse tendresse vers ses daneaux.
ىالب، فمذد ظج١خ أر ف فر فلغ اؾشوخ، ػبظ اعزغبس ثى ايف، ثزه اغع أؽزذ فب "
ؽز ىالب رزخ١ اقد فززجؼذذب ظز اقد عؼذ فب اؼمبة، فؾ وبع خشط
ػ ازبثد ػ ىبس ؽز داخ، ٠ئ ٠ء ثأظالفب ػ ففؾقذ ازبثد، إ فذ
رشث١ رزؼذ بصاذ عبئغب جب أسر ؽزب أم ث، سأفذ ػ١ ؽذ اظج١خ فؾذأػال
1األر ػ رذفغ "
Hay et le feu :
Dès l'aube de l'Histoire humaine, l'homme connaît le feu comme un outil servir à se
réchauffer, cuire sa nourriture, s'éclaircir, et se défendre contre les bêtes féroces.
Ibn Toufail rétablis la relation entre l'homme et le feu, cette relation commence le
jour où Hay regarde la foudre qui enflamme un tronc d'arbre sec, dans le début il avait
peur de cet étrange phénomène, faute de curiosité il l'a touché avec sa main, il a reçu des
brûlures, il a apprit la leçon de cette expérience, puis il commence à découvrir les
bénéfices du feu et sa faisabilité dans plusieurs manufactures.
ؽ١ئب ب ٠ذ بصاي ١ب، ب ٠زؼغت فلف لج، ٠ؼذ خمب ب، ظشا سأ ثبثقش فب" ف رؼب اهلل سوت ثب ثب اؼغت فؾ، فغب، إ أؽبز ػ١ أرذ إال ثؾء رؼك ال (...)فؾ١ئب
٠غزيغ ف ٠ذ أؽشلذ ثبؽشب فب ؽ١ئب ب ٠أخز أساد أ إ١ب، ٠ذ أ ػ امح، اغشاءح ىجبػ
ىشف ف ابس اغ١ ثيشف فأخز ع١ؼ، ػ ابس رغزي لجغب ٠أخز أ إ فبزذ ػ١ب امجل
2"إ١ ٠أ وب از مؼ إ ؽ ره فزبر ا٢خش،
Les sous-entendus philosophiques :
La problématique de la connaissance:
Selon Ibn Toufail, la problématique de la connaissance, pose plusieurs questions
concernant le limite de la pensée humaine dans les connaissances du monde métaphysique,
les problèmes des comportements, et est ce que l'âme peut accéder et comprendre ce
monde mystérieux.
De plus, quelle est la position de la religion concernant la quête de l'âme dans le
monde métaphysique, ou cette idée faite interdit par les décrits de la religion.
Selon la pensée d'Ibn Toufail, il y a deux opinions qui essayent de comprendre le
monde métaphysique;
- la tendance logique (etayar ela'akli): cette tendance cherche de comprendre ce
monde et penser pour arriver à cette compréhension, ses avantages sont des versets
coranique supporte et ordre les musulmans de chercher la vérité telle qu'il est, par contre
1. 90ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ،
2. 99ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ،
37
aux plusieurs philosophes qui ont dit que la religion islamique bannir de poser des
questions concernant le monde métaphysique car il contient des composants l'âme ne
peut pas le comprendre.
- La deuxième tendance (eltayar elichraki):c'est une tendance suppose que la
logique humaine est très faibles pour comprendre la métaphysique, donc l'homme besoin
des supports métaphysique pour comprendre cette problématique, selon les penseurs de
cette tendance, les rêves fait partie de ces outils, car (selon eux) il est une vision de futur
interprète des situations vraiment vont passer dont le futur (elrou'aya),
ػذب اجيؼ، لخ اؼذ، مؼف اغالػ، ػذ اؼش ث ب ف١ش فغ، إ ٠شعغ ص"
ػ اذافؼخ ٠غزي١غ فال ػ١ب، رغج د، ثب رغزجذ اضشاد، أو اؽػ وبذ ربصػ
أ ثؼذ لش، ب رجزذ لذ اظجبء، أالد أرشاث ٠ش وب ب ؽء افشاس ػ ال فغ،
٠ذس ال ره ف ٠فىش فىب ره ؽ١ئب فغ ٠ش اؼذ ف مؼفب ثؼذ ل٠خ فبسد رى،
"عجج ب1
Les sentiments comme un élément d'expriment:
Après la jeunesse de Hay dans son île, son mère adoptive (l'antilope) devenu
vieillesse, et ne peut pas courir comme elle était à sa jeunesse, Hay par son instinct prend
soin de sa mère jusqu'à le jour de sa mort, Hay à ce jour la mort c'était pour lui un cas
récent, il essaya de l'appelle comme c'était l'habitude mais l'antilope ne réponds pas, il
commence de chercher son mal, de quoi elle souffrit, de plus, il a fait une autopsie à son
cadavre pour trouver le problème de sa mère. Puis il a découvrit que le cœur c'est le noyau
du corps
A ce point là, Ibn Toufail emprunte de l'histoire des fils d'Adan, il raconte l'histoire
des deux corbeaux, qui se battrent, l'un a tué l'autre, donc il a fait un trou dans la terre et mis
le cadavre du corbeau dans ce trou.
ػ اقج سآب فب أفؼبب ع١غ رؼيذ ثبغخ، ربؽشوب فغىذ اد، أدسوب أ إ"
وبذ از ثبقد ٠بد٠ب فىب ػ١ب أعفب رف١ل فغ وبدد ؽذ٠ذا، عضػب عضع اؾبخ، ره
فىب رغ١١شا ال ؽشوخ ره ػذ ب فال ػ١، ٠مذس ب ثأؽذ ٠ق١ؼ عبػ، ػذ رغ١ج أ دربػب
٠ش فال أػنبئب ع١غ إ ٠ظش وب وزه ظبشح، آفخ ب ٠ش فال ػ١١ب ا أر١ب إ ٠ظش اعغ فذسب، ف إب ا٢فخ ث ضذ از اؼن ثب اؾى عض فب(…) آفخ ب ثؾء
فؼ فظ ٠ى أ خبف ا ص ف١ض٠ب آفز ٠ش ث، ٠ظفش ؼ ػ، ازم١ش ػ١ اجؾش ػ
ب رفز١ؼ فذسب ؽك ػ فؼض(...)ػ١ب عؼ١ أال ف١ى ثب ضذ از ا٢فخ أػظ زا
".ف١2
1, 91ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
2, 94، 93ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
38
Les outils dans la vie de Hay:
Selon la pensée de Ibn Toufail, le besoin c'est le motif pour l'invention, donc cette
idée projeter sur la vie de Hay dans plusieurs lieu, même c'est outils sont primitives mais se
sont très faisable pour lui-même.
اؾذد امقت ام اؾن خيبى١ف ػ اؾفبء أخز أ ره، إ ازذائ أف وب" ؽق غزائ، فنخ ث١زب خضب فبرخز اخيبى١ف فؼ سأ ثب اجبء إ ازذ. اؾغبسح ػ
ره ػ غ١ج ػذ اؾ١ابد ؽء إ١ ٠ق ئال ثؼل، إ ثؼن اشثه امقت ثجبة ػ١
ارخز اشبػ، ؽج فبسد ؽز اؾغبسح، ثؾشف ثببس ره ف اعزؼب(...)ؽؤ ثؼل ف اغخ
اجش٠خ خ١ اغض٠شح ثزه وب(...)ايج١ؼ اغالػ ػذ سأ ب ره ونبػخ عد رشع
اؾشن ػ١ب ػ غشم، ثب و ؽز سامب ، ٠قؼ ب ب فبرخز ؽؾ١خ، ؽش
ف اؾ١خ ػ١ فؼجذ از اؾ١ابد ىشد ب أ ثزه فزبر اغشط اؾىبئ أضبي اغد
1"أخزب
Les genres:
Après une longue période, Hay commence à classifier les créatures selon la nature
de cette créature, donc par son âme Hay Ibn Yakdhan découvert qu'il y a trois types des
créatures, les animaux, les plantes et les inactifs, de plus il a réalisé qu'il est différent de
tout ces genres, il était un genre unique pour lui-même.
ف١ وب ا ثبؾم١مخ، اؽذ اؾ١ا عظ غ١غ از اؾ١ا اشػ أ ازأ، ثزا فظش"
اظش اع ثزا اؽذا و اؾ١ا عظ ٠ش فىب(...)ع د ع ث اخزـ ٠غ١ش، اخزالف
ف ثؼنب ثؼنب أؽخبف رؾج ب ع و ف١شاخزالفب ػ اجبد أاع إ ٠شعغ وب ص
ثؾغت ثبرؾبد ف١ؾى و، اجبد عظ إ ٠ظش وب وزه(...)، اضش اضش اسق، األغقب،
ر، ال رغزز ال رؾظ ال از األعغب إ ٠ظش ص(...)٠ ٠زغز أ ف فؼ ارفبق ٠شا ب
ػك ػشك ايي ب مذس أعغب بأ ف١ش ات، ااء، ابء، ازشاة، اؾغبسح،
ثبسد ا٢خش ؽبس ثؼنب ال ثؼنب ر ثؼنب أ إال ال رخزف، أب
L'astronomie:
Comme l'Homme primitive. Hay découvert le système solaire et la l'enjeu de la
succession du jour et nuit et les saisons, de plus il a découvrit la notion du temps.
اؼشك، ايي،اضالصخ األليبس ف زذح بأل األعغب، واوت ف١ب ب اغبء إ فؼ"
وب إر ف عغ؛ ف اقفخ، ز ػ ٠فه ال ب و اقفخ، ز ػ ب ؽء ٠فه ال اؼك؛
٠خ،ب ال ب إ اؼك اؼشك ايي ف أثذا راجخ ٠خ،ب ال ب إ زذح رفىش صأعغب
ا ص(...)االزذاد ؽء ساءب ٠ى أ ٠ى ال ػذب، رميغ ثؾذد ؾذدح زب١خ أ
٠ؼم، ال ؼ ٠ى، ال ؽء ثبى، أش ٠خب ال عغب أ سأ خبىش، روبء فيشر، ثمح
ف اغب اغغ أبلبي أ ره فغ ث١ ث١ عؾذ وض١شح، ثؾغظ ػذ اؾى زا رم
أب ثجقش، أدسو أل ف١ ؽه ال فزا ؽغ، ػ١ب لغ از ابؽ١خ ر١ از اغخ زب غ١ش إ رزذ أ اؾبي أػ أ٠نب فب اؾه، ف١ب ٠ذاخ از اغخ، ز رمبث از اغخ
3"٠خب
1. 102ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
2. 106 104،105ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
3. 115،116ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
39
Le Dieu chez Hay ibn Yakdhan:
A l'age de Quarante ans Hay commence à penser au propriétaire de son monde, et
après une longue contemplation, il a découvert la réalité qu'il y a un Dieu (même s'il ne le
nomme par son nom) qui gère ce monde, de plus il a trouvé plusieurs notions concernant ce
monde, comme la réalité de la mortalité, le Dieu est parfait, le cercle vicieux de la vie…etc.
ثب ٠زق ب األعغب ع١غ أ غ١ش زب١خ، لذسر أ رجش لذ وزه ٠ى ال و١ف"
األسك اغباد ف ثب و اؼب فئرميغ زب ازؼك، ثؼل ،ثب ٠زؼك أ
غ١ش وبذ ا ثبزاد، ػ١ زأخش خم؛ فؼ رؾزب، ب فلب، ب ث١ب، ب اىاوت
اهلل ثغ صب ثغ١ش افبػ زا خق ؼي و، اؼب فىزه، ثبضب ػ١ب بخشح
"اؼظ١ اهلل فذق "ف١ى و ٠مي أ ؽ١ئب أساد إرا أش إباشؽ١ اشؽ1
1. 123، 122ػجذ اؾ١ ؾد، شعغ عبثك، ؿ
40
L'interprétation des signes de l'offre la nature:
Le choix du lieu :
Robinson est un personnage conceptuel : à partir d'un point de départ lui même
variable, oscillatoire, la solitude, il éclaire les différentes séries de l'origine (sociale,
historique, psychologique, passionnelle, économique), mais il montre surtout l'offrande et le
don que la nature offre.
Le choix du lieu où se déroulent les aventures de Robinson est bien signifiant, un
naufragé qui se trouve seul sur une île déserte suite à une tempête, sera le seul survivant que
les périrent dans la navire, ce lieu sera pour lui une nouvelle naissance, sera comme un
nouveau Adam ou un nouveau prométhéen, condamné a guérir contre les menaces qui
l'encerclent.
"La première chose que je fis après cet heureux débarquement fut d'aller
reconnaître le pays et de chercher un lieu pour mon convenable à ma demeure,
ainsi pour serrer mes effets et, et les mettre en sûreté contre tout accident" 1
L'île est considérée comme un nouveau royaume qui obéit à ses vœux et à ses
ambitions, et reproduit à la fois l'histoire de l'Angleterre, l'éloignement sur une île déserte
en refusant les contreparties idéologiques dans son pays, ainsi l'écart du système
économique adopté en Angleterre qui fut empesté par le capitalisme qui saccage les
commerçants de leurs droits
Le travail innocenté :
Dès le lendemain de son naufrage, Robinson entreprend de s'approprier les ressources
de l'épave: armes et poudres, graines et outils, afin d'assurer sa sécurité, construire son abri
et le meubler en fabricant les premiers objets manufacturés dans l'île. Les efforts de
Robinson l'aident à se débarrasser de son dilemme.
"Je me barricadai le mieux que je pus avec les coffres et les planche que
j'avait amenés à terre, et je me fut une espèce de hutte pour me loger au moins
cette nuit-là? Pour ce qui est de la nourriture que l'île me fournirait, je ne
concevais pas encore d'où elle pourrait venir, si ce n'est que j'avais vu deux ou
trois animaux semblables à des lièvres courir hors du bois où je tirai l'oiseau"2
Il retrouve une grotte bien positionnée en la montagne, afin d'éviter la chaleur, la
pluie et les bêtes féroces, la reconstruit par des pieux du navire et l'embellit par des
meubles qu'il a construits lui-même du bois de la forêt avec une hache, un couteau; il fit la
1 Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères. 1850. p. 48
2 Idem. P, 51
41
chasse, accueillit les fruits et les expose au soleil décida d'apprivoiser des chevreaux pour
en assurer la continuité de la nourriture fraîche et avoir les fruits comme provision pour les
saisons froides. Tous ces travaux étaient faits d'une manière rudimentaire, l'auteur nous
montre ici la facilité de vivre en bénéficiant des ressources de la nature.
La réhumanisation de Robinson :
L'établissement d'un calendrier, lui permet de se réinscrire dans une durée
signifiante, ponctuée du jour de repos et d'anniversaires, le jour du débarquement sur l'île,
le jour de la rencontre de Vendredi qui porta ensuite le nom de ce jour, n'oubliant pas qu'il
s'est servi d'un mat du bois et d'un couteau pour se faire, la production de l'encre locale
tout, en mêlant le cendre avec la graisse des chevreaux pour rédiger son journal quotidien.
"Dix ou douze jours après il me vint dans l'esprit que tôt ou tard que ne
pourrais calculer la marche du temps faute de papier, de plumes et d'encre, et
que je ne pourrais plus distinguer les dimanches des jours de travail, si je ne
m'avisais de quelque expédient. Pour prévenir une si fâcheuse confusion j'érigeai
près du rivage, à l'endroit où j'av ais pris terre pour la première fois, un grand
poteau carré dont je fis une croix, et sur lequel je traçai cette inscription."1
Il fit aussi des anniversaires symboliques, tel le jour du naufrage, sa deuxième
naissance, la pratique de ce bilan personnel, bien dans la manière des pratiques puritaines
d'introspection lui permet de balancer les biens et les maux, et bien d'en tirer la leçon même
dans la plus affreuses des conditions, il est toujours bien possible d'accorder quelques
bienfaits au crédit de son compte.
Sa situation sans l'offre de la nature :
Avec le temps, il pense à sa situation qui se présente devant lui sous un aspect
terrible, non pas le naufrager sur une île déserte, mais comment eut été sa situation s'il n'eut
pas trouvé le navire, emporté les outils du travail, sans habillements, sans la tente de
l'habitation, il jouissait alors des offres de la nature, il a pu construire son habitation et se
protéger des bêtes farouches et des orages grâce à la grotte qu'il a découvert, se protéger de
rats des qui envahissaient son habitation en nourrissant des chats sauvages qui leur mettent
fin.
"Ma position se présentait à mes yeux sous un aspect terrible. Mais je
considérais comme une consolation combien j'étais avantageusement pourvu pour
ma subsistance; quel eût été mon sort s'il ne fût pas arrivé, par un coup qui
n'arrivera pas une fois sur cent, que le vaisseau flottât du banc où il avait échoué
d'abord, et dérivât tellement vers la terre, que j'eusse le temps d'en tirer tout ce que
j'avais par devers moi? Qu'aurais-je fait si j'avais été obligé de demeurer dans
1 Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères. 1850. p60
42
l'état de dénuement où je me trouvais lorsque je fus jeté sur la plage, privé de
toutes les choses nécessaires aux premiers besoin de la vie?"1
Les sous-entendus philosophiques :
L'individualisme et la solitude :
Robinson Crusoé orchestre la solitude, elle s'entend en termes moraux et religieux : c'est
une retraite, une disposition au commerce avec Dieu. Robinson est le récit de la bonne
solitude, une solitude où le monde est embarqué, l'affairement de Robinson dessine une
solitude pragmatique, loin de la solitude métaphysique qui porte l'âme à la mélancolie,
lorsque nul ne la soutient.
La tempérance, la modération, la tranquillité, la santé, la société, tous les agréables
divertissements et tous les plaisirs désirables sont les bénédictions réservées à cet ordre.
Parce que l'homme ordinaire est le plus enclin aux relations sociales il ne peut demeurer
seul. C'est pourquoi l'humanisation progressive vient rétribuer la condition moyenne de
Robinson et faire la démonstration du caractère premier du social chez l'homme. Or, le
ressort de cette humanisation est le sentiment de sympathie dont la philosophie anglaise a
encore une fois, exalté les valeurs et que nous ne pouvons former aucun désir qui ne se
réfère pas à la société.
Robinson est aussi un livre de la source des sentiments moraux, où le moi social, est
immanent au moi individuel. En vain on essaie de se représenter un individu dégagé de
toute vie sociale. Même matériellement, Robinson dans son île déserte reste en contact
avec les autres hommes, car les objets fabriqués qu'il a sauvés du naufrage, et sans lesquels
il ne se tirerait pas d'affaire, le maintiennent dans la civilisation et par conséquent dans la
société. Mais un contact moral lui est plus nécessaire encore, car il se découragerait vite s'il
ne pouvait opposer à des difficultés sans cesse renaissantes qu'une force individuelle dont il
sent les limites
"Il faut observer que parmi le grand nombre de choses que je tirai du vaisseau;
dans les différents voyages que j'y fis, il s'en trouva beaucoup de moins
considérables à la vérité que celle dont j'ai parlé, mais qui pourtant ne m'étaient
point d'un moindre usage; comme par exemple, des plumes, de l'encre et du papier,
et plusieurs objets que je trouvai dans les cabanes du capitaine, du maître et du
charpentier; trois ou quatre campas, des instruments de mathématique, des
cadrons, des lunette d'approche, des cartes et des livres de navigation. J'avais pris
ces choses pêle-mêle, sans me donner le temps d'examiner ce qui pourrait me
1 IDEM, P 59.
43
servir ou non. Je trouvai aussi trois Bible, que j'avais reçues de ma cargaison
d'Angleterre."1
L'asservissement de Vendredi:
L'illusion d'une violence originelle qui serait la source de l'exploitation, cette sorte
de 'chute originelle' par laquelle Robinson s'asservit Vendredi est à l'origine de son
soulagement, après qu'il le délivre de la prison des cannibales, il commence par l'apprendre
à parler l'anglais et le convertit au christianisme, quant à Vendredi il lui apprend comment
vivre sur une île déserte, ce que Defoe montre ici est que c'est avec la sympathie que
l'exploitation doit être faite et non pas par la violence et ce n'est que petitement qu'il a pu
rendre Vendredi un instrument de production fécond et fidèle et réussira de jouir de sa
confiance .
"Enfin, étant arrivé prés de moi, il se jette à mes genoux, il baise la terre, il prend
un de mes pieds et le pose sur sa tète, pour me faire comprendre sans doute qu'il
me jurait fidélité, et qu'il me rendait hommage en qualité d'esclave. Je le relevai en
lieu faisant des caresses pour l'encourager de plus en plus; mais l'affaire n'était
pas encore finie: je vis bientôt que le sauvage que j'avais fait tomber d'un coup de
crosse n'était pas mort, et qu'il n'avait été qu"étourdi; je le fis remarquera mon
prisonnier, qui là-dessus prononça quelques mots que je n'entendis pas, mais qui
ne laissèrent pas de me charmer, car c'était le premier son d'une voix humaine qui
eût frappé mes oreilles depuis vingt-cinq ans." 2
La violence n'est pas la vraie cause de l'exploitation, un esclave ne fait pas l'affaire
de tout le monde, pour pouvoir en utiliser un, il faut disposer de deux choses : d'abord des
outils et des objets nécessaires au travail de l'esclave, Deuxièmement, des moyens de
l'entretenir petitement. Donc, avant que l'esclavage soit possible, il faille déjà qu'un certain
niveau dans la production ait été atteint et qu'un certain degré dans l'inégalité soit intervenu
dans la répartition. Malgré Robinson a utilisé la violence pour s'asservir de Vendredi, mais
elle est innocente, par rapport aux circonstances qu'il vécut dans l'île ou devient toléré
l'utilisation de la force pour l'instruction et que cela ne veut pas dire qu'elle tolérée en tout
cas, mais seul si elle la seule solution.
La distinction des biens et des maux:
La solitude n'est pas une situation immuable, c'est un milieu corrosif qui agit sur le
"moi" lentement mais sans relâche et dans un sens purement destructif, ce que c'est arrivé à
Robinson après avoir contesté qu'il est seul dans l'île, menacé par des monstres animaux et
1 Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères. 1850. p.61
2 IDEM, P. 161.
44
humaines, une descendance d'un niveau de l'homme commerçant, riche et populaire à un
homme cherche de la compagnie même chez les animaux pour qu'il oubliasse son chagrin,
en marchant une fois au rivage, il présuma que son sort n'est pas le plus pire: il s'imagina
qu'il eut pu périr sur le bâtiment comme le fissent tout l'équipage et que s'il a survécu, ce
n'est qu'à la volonté de la Providence et qu'il doit en remercie afin qu'il trouve sa
délivrance.
En feuilletant une fois les livres qu'il embarqua du bateau, il prend la Bible et
comme au hasard il tombe sur un versé de l'ancien testament qui dit "appelle moi, je serais
à ta délivrance", et il comprend qu'il ne fallait pas se désespérer ou abandonner l'aide de
Dieu, parce qu'il bien le mal et le bien pour son être.
"Etant descendu de la colline , et me trouvant dans un endroit où je n'avais jamais
été, je fus pleinement convaincu qu'une vestige d'hommes n'était pas une chose fort
rare dans mon île, et que si la Providence ne m'avait pas jeté du côté où les
sauvages ne venaient jamais, j'aurais su qu'il était très ordinaire aux canots du
continent de chercher une rade dans cette île quand ils se trouvaient trop avant
dans la haute mer,j'aurais appris encore qu'après quelques combats entre les
canots des différentes peuplades, les vainqueurs menaient leurs prisonniers sur
mon village pour les tuer et pour les manger"1
Et par cela, Robinson devient un personnage de situations expérimentales et un
personnage romanesque et fictif, il thématise différents degrés de solitude, naufrage et
sortie de l'île, et personnifie différentes situations initiales d'une série d'idéologies
La masse considérable des réécritures du Robinson Crusoé de Defoe (1719)
circonscrit le domaine précis de la situation expérimentale: le naufrage, Si toutes les
réécritures sont critiques à l'égard du personnage thématique et des paramètres de
l'expérience, elles ne désavouent jamais la fonction opératoire et démonstrative de
Robinson. Mais la critique et l'entreprise de démystification de l'ancêtre thématique étaient
déjà à l'œuvre chez Defoe. Il semble que Robinson prélude à l'ensemble de l'instruction du
procès de l'origine : il est le personnage d'une critique d'anticipa
1 Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères. 1850. , p.138
45
2eme
Chapitre
Hayy Ibn Yaqdhan et Robinson Crusoé
46
Daniel de Foe a-t-il été influencé par Hayy Ibn Yaqdhan ?
Cette question est toujours à l'ordre du jour dans le discours littéraire comparatif.
Farouk Saad rapporte dans son introduction au récit d'Ibn Toufail (texte arabe) que c'est
Léon Gauthier qui fut le premier à tenter de répondre à cette question, il conclut, souligne
cet auteur que:
" L'auteur anglais qui avait publié son roman en 1719 avait été inspiré par
la lecture de Hayy ibn Yaqdhan. Daniel de Foe aurait lu la traduction
anglaise de George kheith. De Poer avait conclu que Crusoé incarne le
personnage « factis » alors que Hayy incarne celui de « spiritis »"1.
Nous voyons comment, en effet, l'histoire de ces deux romanciers pose un grave
problème en littérature comparée. Pour notre part, dans tout ce débat, nous rejoignons la
thèse de Malek Ben nabi qui dit que:
« Hayy et Robinson sont tous les deux mis en régime du solitaire. Tous les
deux se sentent assaillis d'un vide cosmique et ontologique. Chacun va
essayer de remplir ce vide et ainsi déterminer son type de personnage. Il y
a dans les deux cas deux manières de combler cette vacuité : Observer les
objets, trouver leur fonction et leur donner un nom ou lever les yeux vers le
ciel et spéculer sur l'invisible afin de comprendre le visible. L'un peuplera
sa solitude de choses et donc son regard dominateur veut posséder ; l'autre
peuplera sa solitude d'idées, son regard interrogateur et en quête de vérité.
Ainsi naissent deux types de récits : un récit de réification et un récit de
quête ontologique »2
C'est donc à partir d'une table pleine d'idées que commence l'aventure du héros d'Ibn
Toufail, tandis que Robinson Crusoé arrive d'un naufrage et emporte avec lui toutes les
idées du siècle. Ce qui lui manque, ce sont les objets. Voici l'emploi du temps d'une
journée de Robinson Crusoé sur l'île où il échoue:
« je commençais, écrit-il dans son journal de bord à régler mon temps de travail et
de sortie, mon temps de repos et de récréation, et suivant cette règle que je
continuais d'observer, le matin, s'il ne pleuvait pas, je sortais avec mon fusil pour
deux ou trois heures , je travaillais ensuite jusqu'à onze heures, puis je mangeais
ce que je pouvoir avoir, de midi à deux heures, je me couchais pour dormir à
cause de la chaleur accablante et dans la soirée, je me remettais à l'ouvrage. Tout
mon temps de ce jour là et du suivant fut employé à me faire une table; car je
n'étais alors qu'un triste ouvrier mais bientôt après, le temps et la nécessité firent
de moi un parfait artisan »3
Nous voyons là comment Robinson Crusoé surmonte l'angoisse de sa solitude par le
travail, pendant ce temps, tout cet univers d'idée s'est centré autour d'une « chose » : la
table qu'il voulait faire
1 De Boer," Ibn Toufail et les sphères de la connaissance musulmane", Cité par Farouk Saad op. Cité p.42
2 BEN NABI, M, "le problème des idées dans le monde musulman", éd. El bayinnate. Alger, 1990. PP.8,10
3 Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères. 1850. , p 221
47
Pour Hayy Ibn Yaqdhan, l'aventure de sa solitude a toute autre tournure. Sa véritable quête
commence avec la mort de l'antilope, mère adoptive de l'enfant solitaire:
« Quand il la vit dans cet état, le jeune garçon fut saisi d'une émotion
violente, et de douleur, peu s'en fallut que son âme s'exhalât (...) il lui
examinait les oreilles et les yeux sans y apercevoir aucun dommage
apparent; il lui examina tous ses membres sans en trouver aucun qu'il ne
fut endommagé. Il désirait ardemment découvrir la place du mal pour l'en
délivrer afin qu'elle revint à l'état où elle se trouvait auparavant, mais rien
de tel ne s'offrait à lui, et il était impuissant à lui porter secours »1
le motif de chaque héros.
C'est à partir de cette impuissance face à la mort que l'initiation de Hayy débuta et se
poursuivit dans le monde des idées et des perceptions intuitives. Ce qui lui permettra
d'accéder à une vision intérieure de son être puis à l'idée de l'unité éternelle du monde.
Hayy partit d'une idée afin de surmonter l'angoisse du vide cosmique tandis que Robinson
se transposa vers l'univers des choses à partir d'une table. Faut-il parler d'une influence
quelconque si on adopte cette vision du type de personnage?
Concernant notre corpus, le régime du solitaire est sous-tendu par une quête de soi
provoquée par une absence d'idées. Le récit de notre auteur va fonctionner à combler ce
vide en quête de l'absence. C'est cette quête qui permettra l'initiation, partagée entre le
narrateur et son narrataire, de se réaliser, et ainsi rejoindre l'idée fondatrice du soufisme:
" wahdât-el-wûjûd ", littéralement, unité de l'existence. C'est à dire qu'il n'y a pas Dieu
d'une part, et la création d'autre part, mais que Dieu est lui même la création en perpétuelle
évolution. Son essence est immuable dans l'éternité du monde. Cette tendance se base sur
plusieurs versets du Saint Coran:« Ne donne point d'associé à Dieu, il n'y a de divinité que
la sienne, toute chose est périssable sauf sa face » Saint Coran, 88.28
« Il est le premier et le dernier, l'extérieur et l'intérieur, et il a science de toute chose »
Coran 3.57
Parler d'influence en littérature comparée n'est pas une tâche facile surtout lorsque
les deux écrivains étudiés ne vivent ni la même époque, ni sont de la même race, ni de la
même religion ni de la même civilisation.
La Genèse du personnage:
Ibn Toufail fait naître son personnage dans un univers mythique. Il rapporte dans son récit
deux versions relatives à cette naissance: la première développe la thèse de la naissance
spontanée à partir de l'argile en fermentation dans une île en Inde nommée « Waq Waq ».
1 GAUTHIER, L, op. Cité, p.189
48
Cette région, rapporte l'auteur, est située sous l'équateur et sous l'influence du quatrième
climat.
Quant à sa deuxième naissance, « on » rapporte qu'en face de cette île il y avait un roi
hautain et jaloux. Ce roi avait une soeur qu'il empêchait de se marier. Or, elle avait un
voisin du nom de Yaqdhan, qui l'épousa secrètement. De cette union est né un garçon.
Craignant le scandale dans sa famille et surtout la colère de son frère, elle le livra aux flots
en prenant soin de le mettre dans un coffre. Il fut emporté par le courant jusqu'aux rivages
d'une île voisine. Il fut miraculeusement poussé par les vagues vers un fourré et, le reflux
permit au coffre de demeurer dans un coin isolé à l'abri du flux et des intempéries
En revanche Defoe, son personnage fait naître dans un monde civilisé (Angleterre),
il vit une vie régulière, travailler comme un marin, il apprit des connaissances de son
siècle, et il eut des compétences, puis il a débarqué dans une île déserte, après l'immersion
de son bâtiment.
Le cycle de l'âme.
Introduit par la découverte du feu et sa fonction dans la sphère de la corporéité, ce
cycle dont la relation est conjonctive va permettre tant au personnage qu'au récit de passer
à la deuxième instance narrative, celle du narrateur initié. La voix de l'instance narrative se
constitue dans un espace mythique; « un jour », et introduit la transformation de l'instance
suivante :
"Un jour, il arriva que le feu prit dans les broussailles de férule par voie de
frottement. Quand il l'aperçut, ce fut pour lui un spectacle effrayant, un
phénomène de nature inconnue, il s'arrêta longtemps devant lui, saisi
d'étonnement, mais il ne se lassa pas de s'en approcher. Il constata la
lumière éclatante du feu, son action irrésistible, par laquelle il se
communiquait à tout objet auquel il se rattachait, et le convertissait à sa
propre nature" 1
On voit que les préconnaissances donne le besoin à “Robinson Crusoé" pour survit
dans son île donc, son problème c'était le manque des objets qui servir à facilité son tache
de vivre sur cette île.
le cycle de la quête de l'essence:
La première initiation de Hayy dans le cycle de l'âme s'achève dans les limites de ce
que le discours philosophique et religieux puisse atteindre. Au delà tout est pure
spéculation et métaphore sous-tendus par la simple intuition littéraire.
1 GAUTHIER, L, op. Cité, p.231
49
Nous expliquons cette intuition littéraire par le mode spéculatif de l'écriture. Car
dans la tradition mystique, rappelons que la quête de l'essence ne se fait que par les
exercices mystiques dont l'abstinence, la danse mystique, la marginalisation et l'écartement
le plus sévère de l'univers des sens. Or il s'agit ici d'un simple récit qui ne peut rendre
compte de cette quête puisqu'elle relève du domaine de la contemplation extatique en
dehors du champ de la langue.
La quête de l'essence n'est pas une pratique mystique propre aux soufis; elle fut
depuis des millénaires, la pratique des hommes de culte quelle que soit leur croyance. Les
exercices spirituels nous sont définis par Aldous huxley:
« Tous les rites, les sacrements, les cérémonies, les liturgies tout cela fait
partie du culte public, ce sont des procédés au moyen desquels les membres
individuels d'une assemblée de fidèles se voient rappeler la véritable nature
des choses et leurs rapports convenables, les uns envers les autres, envers
l'univers et envers Dieu. Ce qu'est le rituel au culte public, les exercices
spirituels le sont à la dévotion privée. Ils sont des procédés que doit utiliser
l'individu solitaire lorsqu'il pénètre dans son cabinet, ferme la porte, et fait
des prières à son père, en secret »1
Pour Defoe il ne s'agit pas d'une tendance philosophique religieuse mais, il s'agit
d'une quête pour comprendre la notion de la religion hors la vision de l'église qui fait les
maux de l'Europe feudale à l'âge des ténèbres, c'est plus descriptif de dire que "Robinson
Crusoé", est un appel pour une contemplation approfondis dans la religion pour
comprendre et connaître la pureté de cette religion hors les décrits de l'église. Pourtant la
vision de Defoe c'était de chercher le soi-même mais il a donné une grande importance à
Dieu dans le christianisme.
- Le cycle du langage:
Ce cycle introduit la dynamique de l'échec de Hayy à pouvoir initier les hommes à
la connaissance intuitive. La transformation narrative qui engage ce conflit entre la langue
exotérique et l'intuition ésotérique intervient avec la venue d'Açal dans l'île de Hayy.
Il lui enseigna le langage en « lui montrant les objets mêmes en prononçant leurs
noms; il les lui répétait en l'invitant à les prononcer. Celui-ci les prononçait à son tour en
les montrant. Il arriva de la sorte à lui enseigner tous les noms, et petit à petit il parvint, en
temps très court, à le mettre en état de parler »2
1 Huxley, A, "la philosophie éternelle", librairie Plon, édition du Seuil, 1977. P. 325
2 GAUTHIER, L, op. Cité, p. 234
50
Toute la dynamique du récit est engagée à ce niveau et provoque aussi sa perte car il
réalise la disjonction de Hayy avec ses semblables et donc du discours ésotérique avec le
discours exotérique.
Dans la tradition soufie, il nous est arrivé de visiter l'un des plus grands maîtres de la
mystique musulmane, Sidi Benaouda (cité supra) et nous lui avons posé cette question :
Quelle est la fonction du langage dans l'initiation du « mûrid », c'est à dire celui qui
demande son initiation par un maître ?
Il nous répondit que: « la langue est un des voiles les plus sombres de l'essence de la
connaissance, mais elle nous permet au moins de nous référer au sens par simple
allégorie », puis d'ajouter que: « la vérité est muette et aveugle ».
Le cycle de la conjonction:
S'agissant d'un récit de fiction, la conjonction ou l'union avec Dieu ne peut se
réaliser et avoir un sens dans la littérature que si nous la concevons dans son aspect
esthétique.
Sur le plan thématique et par référence à la tradition théosophique, le narrateur de
Hayy authentifie son dire par le discours extra-textuel en rapportant l'explication d'Ibn Sina
(p.5). Rappelons pour le besoin de notre cause, que cette notion très complexe est très
réprimée par la doxa religieuse. Elle fut la cause de l'exécution de plusieurs mystiques
condamnés pour avoir osé théophaniser leur moi .El Hallaj fut décapité puis brûlé pour
avoir prononcé ces paroles : " je suis l'être véritable et ce que vous adorez est sous mon
talon"
La tradition rapporte qu'il avait dit ces propos dans un état de parfaite conjonction,
elle explique que El hallaj était arrivé à une union telle avec Dieu qu'il s'est substitué à lui
par amour et parla par sa langue aux hommes afin de valider la wilaya, c'est à dire la
sainteté de son sujet.
L'orthodoxie musulmane condamne radicalement cet état d'adoration et le considère
comme la plus grande et la plus dangereuse hérésie. La raison est qu'elle ne peut concevoir
l'idée que l'homme puisse s'attribuer les fonctions divines ni que Dieu puisse s'exprimer par
la bouche d'un mortel. C'est pour cette raison qu'Ibn Toufail s'est réfugié dans le discours
littéraire et ainsi exprimer autrement sa conjonction a lui.
Il faut comprendre bien que la littérature comparée c'est pas une science exacte où le
résultat est toujours satisfaisante, car pour chaque auteur et chaque œuvre il y a la relation
51
secrète entre l'auteur et son œuvre, donc cette relation joue le rôle de chiffre anonyme dans
notre équation pour faire une comparaison parfaite des deux œuvres où les circonstances se
diffère entre l'ère, la civilisation, la société, la doctrine et la tendance philosophique opté
par l'auteur lui-même.
52
Conclusion:
En clôturant, nous avons bien comprirent que la civilisation d'un peuple et d'une
époque se mire à travers l'histoire et la littérarité d'une œuvre, "Hay Ibn Yakdhan" est un
chef d'œuvres dans lequel se reflète d'un coté, des aspects de l'idéologie, la pensée et la
tendance de l'auteur, Abu Bakr Ibn Toufail, dans son épître rend hommage aux précurseurs
qui l'ont précédé, c'est lui qui a dit :"sommes dans la lignée sans rénover dans la voie ",
s'en aller dans la voie qu'ils ont tracé en présentant ses idées innovatrices avec un grand
respect à ses ancêtres, d'un autre coté, des aspects de l'idéologie de la société où il a vécu,
la ferveur ardée du Dieu, la , contemplation à travers son univers, afin d'atteindre la sagesse
et atteindre la satisfaction de Dieu.
ce roman est un manuel éducatif présenté dans un contexte narratif si délicat qu'il
jouit à son hommage et son honneur , et fait de son livre un pigeon qui a parcouru tout le
monde et acharné de nombreux auteurs qui s'y sont inspiré, comme Daniel Defoe qui a eu
ses principaux traits de son roman "Robinson Crusoé" de l'épître d'Ibn Toufail. Opter pour
un personnage mythique et romanesque, pour en offrir une exploitation à la foule; refuser
un système politique ravageux et démontrer ses idéologies et ses tendances.
On parvient ainsi, à affirmer que la civilisation n'est pas un héritage partagé entre les
individus d'un telle où telle société, mais c'est une star qui doit éclaircir le monde entier.
Quant aux romanciers qui nous ont offert des véritables fanaux littéraires, ornés et
agrémenté de délicieux et agréable style de rédaction; une combinaison si équivalente et si
bruyante, entre la littérarité, la philosophie, la religion, l'individu et la société, le "moi" et
l'image de l'autrui, la sagesse et l'ignorance, la simplicité et la complication, un grand salut
à ces érudits de ce qu'ils ont découvert et affirmer : " c'est à Dieu et à Dieu seule l'autorité
parfaite, et que c'est à lui qu'il faut revenir pour trouver son chemin et qu'il faut obéir à ses
ordres et le remercier quelque soit son sort, pire ou bon.
Malgré les efforts que nous avons sacrifies afin de pouvoir en dégager et comparer
les aspects philosophiques et naturelles de ces deux oeuvres, mais nous n'avons eu ni le
temps ni l'espace, pour cerner comme il fallait, la variété et fécondité expérimentale et
analytique existante à travers les attraits des histoires, qu'aussi nous n'avons pas eu la
chance de le repérer entièrement.
53
Ce sujet fera un bonne thème d'une étude plus approfondis qui serve aux institutions
d'enseignement et d'instructions un programme d'étude bien équilibré, en résoudre tout ces
problèmes et ses obstacles d'apprentissage et offre à l'apprenant une productivité fertile.
54
Glossaire:
1-théosophie: (n.f) doctrine fondée sur la théorie d'une sagesse divine, omniprésente dans
l'univers et dans l'homme.
2- théologie: (n.f) (Gr, theos, Dieu, et logos science)
1- Etude concernant la divinité et, plus gêner la religion ♦théologie naturelle: théodicée
2- CHRIST: Etude portant sur Dieu et les choses divines à la lumière de la révélation♦
théologie de la libération.
3- Doctrine religieuse d'un auteur ou d'une école.
3-Soufisme: (n.m) courant mystique et ascétique de l'Islam, qui met l'accent, sur
l'expérience intérieure.
VI en Iraq au VIII siècle, le soufisme se développa, à partir des l'exemple de Mohamed,
dans le multiples "voies initiatiques" ou confréries, ses membres, sous la conduite d'un
guide spirituel pratiquent notamm l'invocation du Dieu, parmi les principaux maîtres
soufis, on peut citer al-Halladj (858-922), Ibn Arabi (1165-1240) et Djalal al-Dine Rumi
(1207-1273).
4- ésotérisme:(n.m)
1- partie des certaines philosophies anciennes qui devait rester inconnue des non-initié.
2- caractère ésotérique, obscur de quelque chose.
5-phénoménologie:(n.f) PHILOS
1- Etude descriptive des phénomènes, d'un ensemble des phénomènes.
2- Méthode philosophique développé par Husserl et visant à fonder la philosophie comme
science rigoureuse (elle possède par un retour aux donnés immédiat de la conscience,
permettant de saisir les structures transcendants de celle-ci et les essences des êtres) –
mouvement philosophique que s'inspirant de cette méthode (s'y rattachent Merleau-Ponty,
Sartre, Levinas)♦ phénoménologie de l'esprit chez Hegel: étude du devenir de la
conscience, de son élévation de la sensation individuelle au savoir absolu.
6-Quakers: secte religieuse fondée au XVII° siècle et répandue principalement en Ecosse et
aux Etats-Unis.
7- Individualisme: (n.m) 1- tendance à s'affirmer indépendamment des autres.
2- tendance à privilégier la valeur et les droits des groupes sociaux PHILOS- doctrine qui
accorde la primauté à l'individu placé au fondement de toute les valeurs en conçu comme la
seule réalité véritable, et le principe ultime d'explication des phénomènes collectifs
55
SOCIO individualisme méthodologique: méthode consistant à analyser les phénomènes
collectifs comme le résultat d’un ensemble.
56
BIBLIOGRAPHIE:
En arabe:
، داس اىزبة اقش، امبشح، ايجؼخ "فغفخ اث ىف١"ػجذ اؾ١ ؾد، -1
. ١٩٨٧اغبثؼخ
، ايجؼخ 2002، داس اؼ ال١٠، ث١شد، ب "األػال" خ١ش اذ٠ اضسو، -2
.اخبغخ ػؾش، اغضء اغبدط
1970، داس األفبق ىزبة، ث١شد، " إث ىف١، ؽ ث ٠مظب"فبسق عؼذ، -3
En français:
1- Huxley, A, "la philosophie éternelle", librairie Plon, édition du Seuil,
1977. P. 325
2- De Boer," Ibn Toufail et les sphères de la connaissance musulmane",
3- BEN NABI, M, "le problème des idées dans le monde musulman",
éd. El bayinnate. Alger, 1990
4- Seaver. "Robinson Crusoé".Paris: Librairie de Firmin Didot Frères.
1850
5- Pellis G,"Vie et aventures de Robinson Crusoé".Paris: Quai des
Augustins.1980
6- Mézières. M. L. "Histoire critique de la littérature Anglaise".Paris:
Baudry, à la librairie européenne. 1834.
7- LABIKA, G, " Ibn Toufail, le philosophe sans maître", E.N.L, Alger,
1988
8- GAUTHIER, L, " Ibn Toufail, sa vie, ses œuvres", Paris, Ernest
Leroux, éditeur
9- GAUTHIER, L, « Hayy ben Yaqdhan. Roman philosophique d’ibn
thofail. Texte arabe avec les variantes manuscrits et de plusieurs
édition et traduction arabe.2édition revue, augmenté et
57
complètement remanié » impremerie catholique, Beyrouth, Liban,
1936
10- HUNKE, S, " le soleil d'Allah qui brille sure l'Occident", édition
Albin Michel, Beyrouth, Liban
11- Encyclopédie arabe simplifiée, éditions Dar elkitab Elloubnani
12- ARKOUNE, M, "Représentation d'Ibn Toufail, pour une critique
islamique", maison neuve et La Rose Paris.
En anglais:
1- De Foe, D, "The Englishman", Londres: Penguin, 1978.
58
SITOGRAPHIE:
http://www.dahsha.com/viewarticle.php?id=33619
http://www.journalsoufi.com/index.php?option=com_content&task=view&id=234&Itemid=52
http://www.elwatan.com/Demi-teinte
http://www.google.dz/archivesearch?hl=fr&client=firefox-
a&channel=s&rls=org.mozilla:fr:official&hs=dvv&q=robinson+crusoe&lr=lang_fr&um=1&ie=UT
F-8&scoring=t&ei=2IBHSvz8JMvOjAep16li&sa=X&oi=timeline_result&ct=title&resnum=11
59
TABLES DES MATIERES
Titre page
Introduction:
La naissance, la vie et la mort d'Ibn Toufail (vers1100-
1185)
L'héritage écrit d'Ibn Toufail:
L'héritage expérimental d'Ibn Toufail:
Les influences d'Ibn Toufail sur son entourage et sur le
monde entiers:
Résumé de l'épître:
La naissance, la vie et la mort de Daniel Defoe (1660-
1731):
L'héritage écrit de "Daniel Defoe"
Résumé de l'histoire:
Le contexte historique et social de "Hayy Ibn
Yakdhan":
Avicenne :
Ibn Nafiss et sa narration de « Hay Ibn Yakdhan »
Shihab Edine Sehrourdi:
La genèse de l'épître:
LES TRADUCTIONS :
La première traduction latine
La première traduction hollandaise:
Hayy ibn Yaqdhân et les Quakers
La traduction allemande:
La deuxième traduction allemande
La traduction française de Léon Gauthier:
La traduction espagnole:
Le contexte historique de "Robinson Crusoé":
Le contexte social de "Robinson Crusoé":
La nature chez "Hay Ibn Yakdhan"
Description géographique:
Description climatique:
Description de lieu:
Les animaux:
Hay et le feu :
Les sous-entendus philosophiques
07
12
13
14
14
14
16
17
18
21
21
25
25
25
27
27
27
27
28
31
35
35
35
35
35
36
36
36
37
38
60
La problématique de la connaissance:
Les sentiments comme un élément d'expriment:
Les outils dans la vie de Hay:
Les genres:
L'astronomie:
Le Dieu chez Hay ibn Yakdhan:
L'interprétation des signes de l'offre la nature:
Le choix du lieu :
Le travail innocenté :
La réhumanisation de Robinson :
Sa situation sans l'offre de la nature :
Les sous-entendus philosophiques :
L'individualisme et la solitude :
L'asservissement de Vendredi:
La distinction des biens et des maux: Daniel de Foe a-
t-il été influencé par Hayy Ibn Yaqdhan ?
le motif de chaque héros.
La Genèse du personnage:
Le cycle de l'âme.
le cycle de la quête de l'essence:
Le cycle du langage:
Le cycle de la conjonction:
Conclusion:
Glossaire:
BIBLIOGRAPHIE:
SITOGRAPHIE:
TABLES DES MATIERES
38
38
39
40
40
40
41
41
42
42
43
43
46
47
47
48
48
48
49
59
51
54
56
58
59