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EST-IL DĂJĂ LĂ ?LE FUTUR
LâHOMME BIONIQUE EST PARMI NOUS
CLONAGE LâUNIVERS DES POSSIBLES
JEUNESSE ĂTERNELLELA QUĂTE DU GRAAL
MAISON 2.0LâINTELLIGENCEĂ DOMICILE
LA RĂVOLUTION ALIMENTAIRE
Les documents de
Comprendre un monde qui changeN°8 ⹠OCTOBRE 2013 ⹠DIRECTEUR DE PUBLICATION ABDELMOUNAIM DILAMI
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ĂDITO
LES DOCUMENTS DE LâECONOMISTE
Président Directeur Général & Directeur de Publication
AbdelmoumaĂŻn DILAMI
Directeur Général Khalid BELYAZID
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Directeur Stratégie & Développement Muriel FLORIN
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Les Documents de LâEconomiste Octobre 2013
DépÎt légal : 100/1991
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QUEL MONDE POUR DEMAIN ?
Parfois lâavenir de lâespĂšce humaine nous semble incertain tant les prĂ©dictions sont pessimistes. Heureusement, lâHumanitĂ© reste imaginative. Depuis toujours, la fabuleuse capacitĂ© de lâhomme Ă inventer le futur a ouvert le champ de tous les possibles. Jules Verne nâavait-il pas imaginĂ© le sous-marin et les voyages sur la lune un siĂšcle avant que cela ne fĂ»t envisageable ?
Kubrick, la vie dans lâespace ? Et combien dâautres gĂ©nies visionnaires ont anticipĂ© les rĂ©alitĂ©s dâaujourdâhui. Mais, comment vivront les 9 milliards de Terriens que comptera la planĂšte en 2050 ? Comment lâhomme sâapprĂȘte-t-il Ă relever les dĂ©fi s dâune planĂšte pas si inusable que cela ? Comment notre mode de vie est-il dĂ©jĂ bouleversĂ© ? Les avancĂ©es de la science et de la technologie, mises au service de lâhomme, nous promettent un monde meilleur. Demain, peut-ĂȘtre, nous ne serons plus malades (ou presque), nos capacitĂ©s physiques et mentales seront dĂ©cuplĂ©es, la science nous permettra dâenvisager, sinon lâimmortalitĂ©, la jeunesse Ă©ter-nelle, de remplacer nos organes usĂ©s par des tout neufs issus de nos propres gĂšnes. Demain, encore, nous vivrons sur des Ăźles fl ottantes, dans des maisons intelligentes avec des robots infatigables pour satisfaire nos moindres dĂ©sirs.Les aveugles pourront voir, les travailleurs seront virtuels, nous passerons nos vacances dans lâespace et nos voitures voleront. En revanche, nous mangerons, paraĂźt-il, des insectes. Alors le meilleur des mondes serait-il celui de demain ? n
Obtobre 2013 3
SOMMAIRE
30MODE DE VIE
Habiter une autre planĂšte. Possible...
dans quelques siĂšcles !
4 Octobre 2013
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GRAND ANGLE LâHOMME, CE GENIE VISIONNAIRE 6
MEDECINE LâHOMME BIONIQUE EST PARMI NOUS! 10JEUNESSE ĂTERNELLE, LA QUĂTE DU GRAAL 14CLONAGE, LâUNIVERS DES POSSIBLES 18MERVEILLEUSE MĂDECINE CHINOISE⊠MĂDECINE DâAVENIR ? 22
MODE DE VIE TRANSPORTS DU FUTUR, CâEST DĂJĂ UNE RĂALITĂ 24HABITER UNE AUTRE PLANĂTE POSSIBLE... DANS QUELQUES SIĂCLES 30TOURISME SPATIAL, LâODYSĂE PREND VIE 34VIVRE AUTREMENT⊠LES VILLES DU FUTUR 38MAISON 2.0⊠LâINTELLIGENCE Ă DOMICILE 42LA RĂVOLUTION EST DANS NOS ASSIETTES 46
SCIENCES & TECHNO LA TECHNO DANS TOUS SES ĂTATS 50LA GUERRE DES ĂTOILES AURA-T-ELLE LIEU ? 54CRYOGĂNISATION, LES CLĂS DE LâIMMORTALITĂ ? 58
RESSOURCES CES NOUVELLES ĂNERGIES QUI VONT FAIRE PARLER DâELLES 60
LEXIQUE LE FUTUROLOGUE DICO 64
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LâHOMME, CE GENIE VISIONNAIRELĂ©onard de Vinci, Jules Vernes, Gutenberg, Stanley Kubrick, Edison⊠Ecrivains, cinĂ©astes ou chercheurs de gĂ©nie, tous ont dĂ©montrĂ© une formidable capacitĂ© Ă inventer lâavenir. Tous sont
morts sans jamais savoir que leur imaginaire bouillonnant a donné maissance aux plus grandes innovations technologiques du monde de demain.
PAR KARIM DRONET
Si le nom de lâhomme qui a inventĂ© la roue sâest perdu dans la nuit des temps, il faut reconnaĂźtre que, sans cette invention rĂ©volutionnaire, le monde aurait Ă©vo-luĂ© dâune maniĂšre totalement diff Ă©rente. Lâinvention de la roue a non seulement rĂ©volutionnĂ© lâavenir des transports et du dĂ©placement des personnes, mais
aussi elle a contribuĂ© Ă lâĂ©mergence de la rĂ©volution industrielle, avec notamment la cĂ©lĂšbre roue dentĂ©e servant de base aux en-grenages. La roue est une invention trĂšs ancienne qui date de 3500 avant JĂ©sus-Christ Ă Summer, en MĂ©sopotamie. Toutefois, son origine prĂ©cise demeure encore assez fl oue. Le pot de Brono-cice, dĂ©couvert en Pologne, prĂ©sente ainsi un pictogramme gravĂ© semblant ĂȘtre la reprĂ©sentation dâun chariot. Cette dĂ©couverte remettrait ainsi en cause lâorigine mĂ©sopatamienne de la roue. En tout cas, elle constitue assurĂ©ment un fondement de nos tech-nologies du transport. Elle a ainsi permis de dĂ©placer sur terre des charges importantes, en rĂ©duisant les forces de frottement. Elle est dĂ©sormais indispensable dans la plupart des moyens de transports terrestres.
DE LA RENAISSANCE AU SIĂCLE DES LUMIĂRESAu siĂšcle de la Renaissance, vers lâan 1400, le gĂ©nie humain sâest fortement illustrĂ© avec, notamment, LĂ©onard de Vinci. Ce Flo-rentin fut un homme dâesprit universel, Ă la fois artiste, scien-tifi que, ingĂ©nieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poĂšte, philosophe et Ă©crivain. Comme ingĂ©nieur et inventeur, LĂ©onard de Vinci a dĂ©-veloppĂ© des idĂ©es trĂšs en avance sur son temps, comme lâavion, lâhĂ©licoptĂšre, le sous-marin et mĂȘme jusquâĂ lâautomobile. TrĂšs peu de ses projets furent rĂ©alisĂ©s ou mĂȘme seulement rĂ©alisables lors de son vivant, mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite Ă©lastique dâun cĂąble sont entrĂ©es dans le monde de la manufacture. En tant que scien-tifi que, LĂ©onard de Vinci a beaucoup fait progresser la connais-sance dans les domaines de lâanatomie, du gĂ©nie civil, de lâoptique
et de lâhydrodynamique. A la mĂȘme pĂ©riode, il y a eu lâinvention gĂ©niale de Johannes Gutenberg, un imprimeur allemand dont lâinvention des caractĂšres mĂ©talliques mobiles a Ă©tĂ© dĂ©terminante dans la diff usion des textes et du savoir. Lâimprimerie, aurait se-lon les Ă©conomistes permit la premiĂšre rĂ©volution industrielle. Le gĂ©nie humain connut aussi son apogĂ©e au siĂšcle des LumiĂšres. Comme son nom lâindique bien, cette pĂ©riode Ă©clairĂ©e a mis Ă jour de nombreuses inventions qui ont rĂ©volutionnĂ© la vie des hommes et surtout leur rapport avec les choses. Le siĂšcle des LumiĂšres est un mouvement intellectuel initiĂ© en Europe du XVIIIe siĂšcle, dont le but Ă©tait de dĂ©passer lâobscurantisme et de promouvoir les connaissances. Des philosophes et des architectes intellectuels ont ainsi encouragĂ© la science et lâĂ©change intellec-tuel, en sâopposant Ă la superstition, lâintolĂ©rance et les abus de lâĂglise et de lâĂtat. Cette pĂ©riode fut donc propice au fourmille-ment des idĂ©es. Parmi les inventions les plus notables de cette pĂ©riode, on rappellera tout dâabord le 25 avril 1783, le premier vol dâun ballon Ă air chaud : la Montgolfi Ăšre rĂ©alisĂ©e par Joseph et Ătienne Montgolfi er. Dans ce siĂšcle des LumiĂšres, Benjamin Franklin est Ă©galement particuliĂšrement cĂ©lĂšbre pour ses travaux dans le domaine de lâĂ©lectricitĂ©, notamment ses expĂ©riences sur la foudre. En 1752, il fi t une expĂ©rience cĂ©lĂšbre sur la foudre en attachant une clef Ă un cerf-volant. Ceci mena Ă lâinvention du para-tonnerre. A la mĂȘme Ă©poque les travaux de Lavoisier ont eu une grande importance dans lâhistoire de la chimie comme par exemple ses travaux sur la combustion, lâanalyse de lâair et lâidenti-
LâINVENTEUR DE LA ROUE, 3500 ANS AVANT JĂSUS-CHRIST, NâAURAIT JAMAIS IMAGINĂ QUâIL POSERAIT LA BASE DES TRANSPORTS ET DE LA RĂVOLUTION INDUSTRIELLE
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GRAND ANGLE
6 Octobre 2013
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fi cation de lâoxygĂšne et de lâazote, ses travaux sur le diamant et lâĂ©tablissement de la composition du gaz carbonique. Toujours en France, Nico-las Appert fut lui le premier Ă mettre au point une mĂ©thode de conservation des aliments en les stĂ©rilisant par la chaleur dans des conte-nants hermĂ©tiques (bouteilles en verre, puis des boĂźtes mĂ©talliques en fer-blanc). Il crĂ©a ainsi la premiĂšre usine de conserves dans le monde. Dans le domaine de la mĂ©decine et de la biolo-gie, on enregistre aussi des progrĂšs notables. En 1764, la facultĂ© de Paris approuva notamment lâinnoculation de la variole pour immuniser un patient. Le vaccin sera dĂ©fi nitivement prĂȘt Ă la fi n du siĂšcle. En 1769, lâingĂ©nieur Cugnot construisit un lourd fardier Ă vapeur, ancĂȘtre de la locomotive et de lâautomobile. Pendant ce temps, en Angleterre, Newcomen dĂ©veloppa sa machine Ă vapeur avec son associĂ© Th omas Sa-very en 1712. En 1732, Newcomen mit au point une pompe Ă eau pour les mines fonctionnant Ă la vapeur. En 1780, toujours en Angleterre, James Watt perfectionna les systĂšmes existants,
et il inventa sa machine Ă vapeur. Enfi n, on ne peut pas parler de la nourriture de lâesprit sans celle du corps. En 1762, le Britannique John Montagu, 4e Comte de Sandwich a donnĂ© son nom au plat, le sandwich. John Montagu Ă©tait un grand joueur et, un jour, lancĂ© dans une de ses parties de cartes interminables, un serveur lui apporta deux tranches de pain garnies de viande froide et de fromage. Aujourdâhui, des millions de personnes, et notamment les Bri-tanniques, se restaurent Ă lâheure du dĂ©jeuner de sandwiches riches et variĂ©s.
DE JULES VERNE Ă STEVE JOBS EN PASSANT PAR EDISON.Au fi l du temps, lâhomme nâa cessĂ© dâinnover et de perfectionner ces dĂ©couvertes scientifi ques et technologiques. La fĂ©e Ă©lectricitĂ© et le roi PĂ©-trole ont assurĂ©ment contribuĂ© Ă façonner notre monde moderne. Certains, dans lâHistoire des hommes, se sont distinguĂ©s par leur vision du monde futur. Câest notamment le cas du cĂ©lĂšbre Ă©crivain nantais, Jules Verne et de son roman
«De la Terre Ă la Lune». LĂ oĂč Jules Verne a Ă©tĂ© un visionnaire, câest lorsquâil a considĂ©rĂ©, dĂšs 1860, que ce serait les AmĂ©ricains qui iraient en premier sur la Lune et que cette conquĂȘte viendrait de la guerre. A lâĂ©poque, Jules Verne estimait que la guerre de SĂ©cession ferait faire un bond en avant Ă la recherche balistique. Or, il se trouve, primo, que ce sont bien les AmĂ©ricains qui ont beaucoup investi dans la recherche techno-scientifi que militaire, et ont eff ectivement acquis, par la mĂȘme, les moyens technologiques pour voyager sur la Lune, mĂȘme sâils sây sont intĂ©ressĂ©s tardivement. Se-condo, câest bien la Seconde Guerre mondiale qui a dĂ©clenchĂ© une course Ă lâarmement et aux missiles intercontinentaux. De Jules Verne, on retiendra aussi le cĂ©lĂšbre Nautilus du capitaine NĂ©mo, ancĂȘtre des sous-marins modernes, ou encore les faisceaux lasers dĂ©crits dans « LâĂźle mystĂ©rieuse » pour chasser les naufragĂ©s indis-crets. La liste de ces visionnaires ne sâarrĂȘtent Ă©videmment pas lĂ . Dans le monde du cinĂ©ma, quelques auteurs cĂ©lĂšbres nous ont dĂ©jĂ donnĂ© un avant-goĂ»t de notre futur comme George Lucas dans « La Guerre des Etoiles » ou Stan-ley Kubrick dans «2001, lâOdyssĂ©e de lâEspace». Mais aujourdâhui, la rĂ©volution numĂ©rique et informatique enclenchĂ©e Ă la fi n du XXe siĂšcle a visiblement bouleversĂ© la face du monde. De Jack Kilby et Robert Noyce, gĂ©niaux inventeurs des premiers circuits imprimĂ©s, Ă Steve Jobs, fondateur dâApple et inventeur de lâi-Phone, en passant par Bill Gates, rĂ©volutionnaire de la mi-cro-informatique pour tous avec Microsoft , ou Mark Zuckerberg, fondateur du premier rĂ©seau social mondial Facebook, lâhistoire de lâhuma-nitĂ© est assurĂ©ment façonnĂ©e par des hommes exceptionnels pour des hommes et des femmes, tout aussi, exceptionnels. n
Ph. D
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LĂONARD DE VINCI AVAIT DĂVELOPPĂ DES IDĂES TRĂS EN AVANCE SUR SON TEMPS, COMME LâAVION, LâHĂLICOPTĂRE ET MĂME LâAUTOMOBILE
GUTENBERG SAVAIT-IL QUE SON INVENTION DES CARACTĂRES MĂTALLIQUES MOBILES SERAIT DĂTERMINANTE DANS LA DIFFUSION DES TEXTES ET DU SAVOIR ?
GRAND ANGLE
Jules Vernes, pĂšre de la fusĂ©e spatiale, du sous-marin et des faisceaux lasers plus dâun siĂšcle avant leur avĂšnement.
8 Septembre 2013
LâHOMME BIONIQUE EST PARMI NOUS!
Steve Austin, lâhomme qui valait trois milliards, nâest peut-ĂȘtre plus un simple hĂ©ros de sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e. Depuis des annĂ©es, les greff es dâorganes bioniques se multiplient
et les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en biotechnologie devraient ouvrir le champ Ă la conception dâorganes humains en grand nombre. En fĂ©vrier dernier, les scientifi ques ont prĂ©sentĂ© Rex,
le premier homme entiĂšrement bionique.PAR KARIM DRONET
Rex est aff ublĂ© dâun rein, dâun pancrĂ©as, dâune trachĂ©e et dâune rate. Il possĂšde un systĂšme de circulation sanguine, des membres et mĂȘme un visage. FinancĂ©e par une association caritative, la construction de Rex a coĂ»tĂ© la modique somme dâun million de dollars. Aucun tissu humain nâa Ă©tĂ© utilisĂ© pour le concevoir
et pourtant, il apparaĂźt plus vrai que nature. Rex est ainsi le fruit dâun travail de dĂ©monstration eff ectuĂ© par une Ă©quipe dâexperts en robotique qui ont rĂ©alisĂ© un assemblage dâinnovations techno-logiques dĂ©jĂ existantes. Pour le socio-psychologue suisse Bertolt Meyer, lui-mĂȘme Ă©quipĂ© dâune prothĂšse articulĂ©e remplaçant sa main gauche, Rex est incontestablement une merveille de tech-nologies assemblĂ©es : «Soudain, on en arrive Ă un point oĂč on est capable de fabriquer un corps qui est gĂ©nial et beau, Ă sa façon», a-t-il notamment dĂ©clarĂ©. Depuis des annĂ©es, la recherche en biotechnologie travaille ar-demment pour dĂ©velopper des solutions capables de se substi-tuer Ă des membres endommagĂ©s ou amputĂ©s. Fini le temps des jambes de bois et des bras en cire inerte. Mains, bras, jambes, yeux ont dĂ©jĂ fait lâobjet de greff es rĂ©ussies. Des chercheurs fran-çais ont mĂȘme mis au point un cĆur artifi ciel complet dont la greff e permettrait de sauver la vie de patients en insuffi sance car-diaque pour lesquels la transplantation nâest pas possible. (Voir encadrĂ©)Plusieurs entreprises ont rĂ©ussi Ă Ă©laborer des prothĂšses de der-niĂšre gĂ©nĂ©ration dont les matĂ©riaux sont extrĂȘmement lĂ©gers, rĂ©sistants et trĂšs maniables grĂące Ă la mise en place dâun systĂšme hydraulique au niveau des articulations. Mais la rĂ©volution bio-
nique rĂ©side dans la rĂ©alisation de nombreux mouvements com-mandĂ©s aujourdâhui par⊠le cerveau.Depuis 2001, une vĂ©ritable avancĂ©e sâest produite dans ce do-maine et elle vient des Etats-Unis. Un Ă©lectricien, Jesse Sullivan, avait perdu ses deux bras suite Ă un accident du travail. LâInstitut de rĂ©habilitation de Chicago lui a greff Ă© deux bras bioniques quâil peut contrĂŽler grĂące Ă des signaux Ă©lectriques envoyĂ©s par son cerveau. Il commande ainsi ses bras artifi ciels par la pensĂ©e.
UN BRAS QUI OBĂIT AU DOIGT ET Ă LâOEILLors dâune confĂ©rence de presse Ă Washington en 2006, Claudia Mitchell, totalement amputĂ©e du bras gauche suite Ă un accident de moto, a pu montrer quâavec sa nouvelle prothĂšse, elle pouvait saisir une tasse et la porter Ă sa bouche ou encore tourner les pages dâun livre⊠Tous ses gestes familiers, elle peut les com-mander, comme son ancien membre disparu, par la pensĂ©e. Les moteurs Ă©lectriques de la prothĂšse sont impulsĂ©s par des signaux myoĂ©lectriques envoyĂ©s par le cerveau aux muscles restant au-dessus du membre amputĂ©.
OBJECTIF : REMPLACER LES ORGANES DĂFICIENTS ET ĂLARGIR LES CAPACITĂS HUMAINES.
MĂDECINE
10 Octobre 2013
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FLORIAN, LâHOMME Ă LA MAIN BIONIQUE
Cet employĂ© municipal français, handi-capĂ© aprĂšs la perte de trois doigts, nâen revient toujours pas. Il a pu retrouver son travail grĂące Ă sa prothĂšse high-tech. Il est ainsi le premier en France Ă avoir Ă©tĂ© appareillĂ© avec cette mer-veille technologique. La prothĂšse fonc-tionne avec les pulsions musculaires du patient. RĂ©alisĂ©e en silicone sur mesure et adaptĂ©e au moignon de Flo-rian Lopes, elle compte deux Ă©lectrodes et deux batteries en lithium. Les Ă©lec-trodes transforment la pulsion gĂ©nĂ©rĂ©e par les muscles de Florian en Ă©nergie Ă©lectrique. Sâil lĂšve le poignet, la main sâouvre. Sâil le rabat, elle se ferme. RĂ©sultat : une pression de 17 kg dans chaque doigt, ou 60 kilos dans la main ! Cette prothĂšse myoĂ©lectrique a coĂ»tĂ©
27000 euros au lieu de 42.000 âŹ. La so-ciĂ©tĂ© Touch Bionics ayant consenti un effort important sur le prix initial pour cette premiĂšre en France. En 4 ans, plus de 500 prothĂšses de ce type ont Ă©tĂ© vendues dans le monde, mais toujours posĂ©es en Ecosse ou aux Etats-Unis. MĂȘme si le montant reste important, par rapport Ă toute une vie, ce nâest fi -nalement pas grand-chose.
En juin 2013, le jeune Florian Lopes a eu la main gauche greffée avec une main bionique. Il a deux doigts à lui et trois doigts artifi ciels qui fonctionnent grùce à des électrodes activées par le cerveau.
Pour permettre au patient dâexĂ©cuter plusieurs mouvements Ă la fois, Ă une vitesse rapide, le Rehabilitation Institute of Chicago a ici aussi fait preuve dâingĂ©niositĂ©. Les terminaisons nerveuses coupĂ©es qui innervaient le bras ont ainsi Ă©tĂ© dĂ©rivĂ©es vers le thorax et rattachĂ©es aux muscles. A cet endroit, les scientifi ques apposent tout un mĂ©canisme de capteurs, no-tamment des Ă©lectrodes, qui vont enregistrer les infl ux nerveux Ă©mis par le cortex moteur, le centre de la motricitĂ© de notre cerveau, vers ces terminaisons des nerfs du bras disparu. Le membre artifi ciel est ainsi capable de distin-guer les informations Ă©mises par le cerveau et de savoir sâil faut tourner le poignet ou encore contracter tel ou tel muscle. Une puce Ă©lectro-nique analyse ainsi une centaine de signaux Ă©lectriques et commande 22 mouvements possibles de la prothĂšse. La prochaine avancĂ©e technologique devrait permettre de crĂ©er une interface entre la prothĂšse et le reste du corps humain afi n de permettre Ă la personne am-putĂ©e dâĂ©prouver Ă nouveau de vĂ©ritables sen-sations humaines, comme la tempĂ©rature ou
Rex, premier «homme bionique» qui préfi gure les transplantations du futur, montre ce que la science peut réaliser dans un avenir trÚs proche.
«SOUDAIN, ON EN ARRIVE Ă UN POINT OĂ ON EST CAPABLE DE FABRIQUER UN CORPS QUI EST GĂNIAL ET BEAU»
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UN CĆUR POUR TOUSLe cĆur artifi ciel «Carmat» est le premier coeur artifi ciel français, pro-totype mis au point par le Pr. Alain Carpentier et la sociĂ©tĂ© EADS. Le prin-cipe du coeur artifi ciel totalement implantable est dâoffrir au patient la mĂȘme libertĂ© quâavec un vrai coeur, sans ĂȘtre reliĂ© Ă une grosse machine externe pour faire fonctionner la pompe. Normalement, plusieurs pa-thologies comme lâhypertension artĂ©-rielle, le diabĂšte ou une hĂ©patite em-pĂȘchent la transplantation cardiaque mais le cĆur artifi ciel a un Ă©norme avantage : il ne peut pas provoquer de rejet et ne nĂ©cessite pas la prise de traitements immunosuppresseurs pour Ă©viter les rejets.
UNE OREILLE BIONIQUE Ă PARTIR DâUNE IMPRIMANTE 3D
Une Ă©quipe de chercheurs de Princeton dirigĂ©e par Michael McAlpine a rĂ©ussi lâimpression 3D dâune oreille bionique fonctionnelle qui devrait pouvoir res-taurer une Ă©ventuelle ouĂŻe dĂ©fi ciente, voire lâamĂ©liorer pour entendre au-delĂ des frĂ©quences humainement normales. ComposĂ©e dâun tissu entremĂȘlant cel-lules et nanoparticules, lâoreille a Ă©tĂ© fa-çonnĂ©e par une imprimante 3D avant de subir une phase de culture cellulaire pour construire une petite antenne de car-tilage. Si lâon entend dĂ©sormais rĂ©guliĂš-rement parler dâimpression 3D dâorganes, câest la premiĂšre fois que cette technique est utilisĂ©e en entrelaçant tissus cellu-laires et composĂ©s Ă©lectroniques. Bien que lâĂ©quipe annonce quâune batterie de tests soient encore nĂ©cessaires, lâoreille devrait pouvoir se brancher au systĂšme nerveux humain. Les sons sont captĂ©s par lâantenne reliĂ©e Ă des Ă©lectrodes et pourrait donc se connecter comme un kit audio pour personnes malentendantes.
LA RĂVOLUTION BIONIQUE RĂSIDE DANS LA RĂALISATION DE MOUVEMENTS COMMANDĂS PAR LE CERVEAU
la pression. Des Ă©tudes sont Ă©galement menĂ©es pour doter aujourdâhui les futures prothĂšses de capacitĂ©s supĂ©rieures Ă celles des hommes. Des concepts dâexo-squelettes capables de soulever des charges trois fois supĂ©rieures Ă celles que portent aujourdâhui des ĂȘtres humains ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s par des laboratoires de recherches. AprĂšs Steve Austin, Bio man et Iron Man pour-raient bientĂŽt ĂȘtre parmi nous !
UN OEIL BIONIQUE POUR LES AVEUGLESArgus 2, le premier Ćil bionique amĂ©ricain, a Ă©tĂ© greff Ă© chez une soixantaine dâaveugles dans le monde qui ont pu ainsi retrouver une vision partielle. Il est composĂ© dâĂ©lectrodes im-plantĂ©es dans la rĂ©tine et de lunettes Ă©quipĂ©es dâune camĂ©ra miniaturisĂ©e. DĂ©jĂ approuvĂ© par les autoritĂ©s europĂ©ennes, cet Ćil bionique est le premier au monde Ă ĂȘtre commercialisĂ© et bĂ©nĂ©fi cie aux personnes souff rant dâune rĂ©tino-pathie pigmentaire, une maladie gĂ©nĂ©tique rare qui entraĂźne une dĂ©gĂ©nĂ©rescence des photorĂ©-cepteurs de la rĂ©tine. Le procĂ©dĂ© permet Ă lâĆil
de capter la lumiĂšre et des rĂ©cepteurs la conver-tissent en signaux Ă©lectro-chimiques qui sont transmis au cerveau par le nerf optique. Les essais cliniques avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur 30 per-sonnes de 28 Ă 77 ans totalement aveugles. Ces patients ont gĂ©nĂ©ralement retrouvĂ© une acuitĂ© de 0,17/10e qui leur permet de distinguer des formes en noir et blanc, comme des ombres sans pour autant pouvoir reconnaĂźtre le vi-sage. Certains ont mĂȘme pu lire les gros titres des journaux, dâautres ont pu voir en couleur. Argus 2 serait disponible dans plusieurs pays europĂ©ens pour 73.000 euros.En 2002 dĂ©jĂ , le docteur Mark Humayun avait rĂ©ussi Ă implanter un premier dispositif de ce genre Ă six patients atteints de rĂ©tinopathie pigmentaire. Une minuscule camĂ©ra placĂ©e sur des lunettes et reliĂ©e Ă un processeur qui transmet des signaux Ă©lectriques Ă une puce placĂ©e sur la rĂ©tine. Cette puce stimulant le nerf optique donne un semblant de vision, avec des images en noir et blanc dont la rĂ©so-lution augmente avec le nombre dâĂ©lectrodes prĂ©sentes sur la puce. n
MĂDECINE
En novembre dernier, Zac Vawter, un Américain, avait grimpé en 53 minutes et 9 secondes les 103 étages (442 m) de la Willis Tower à Chicago, grùce à une jambe bionique contrÎlée par des nerfs repositionnés sur sa cuisse pour améliorer la transmission des signaux.
Ph. D
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12 Septembre 2013
MEDECINE
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Des octogĂ©naires aux allures de trentenaires⊠Si les promesses de jeunesse Ă©ternelle des scientifi ques devaient se rĂ©aliser, câest un peu le genre dâhybrides que nous deviendrions
dans les annĂ©es Ă venir. NĂ©anmoins, les avancĂ©es de la mĂ©decine gĂ©nĂ©tique sont considĂ©rables. MĂ©decine rĂ©gĂ©nĂ©ratrice, biologie molĂ©culaire⊠Un premier pas vers lâimmortalitĂ© ?
PAR RADIA LAHLOU
La quĂȘte de la fontaine de jouvence est perpĂ©tuelle, mais jamais tota-lement aboutie, un peu comme le mythe de Sisyphe, condamnĂ© pour lâĂ©ternitĂ© Ă rouler un rocher jusquâau sommet dâune mon-
tagne⊠Pourtant une avancĂ©e certaine, dans le domaine de la biologie cellulaire, opĂ©rĂ©e par des scientifi ques français ouvre la porte Ă tous les espoirs: le vieillissement des cel-lules ne serait plus irrĂ©versible grĂące Ă la dĂ©-couverte de lâĂ©quipe de recherche du CNRS, de lâInserm et de lâUniversitĂ© de Montpellier. Ces scientifi ques ont pu rajeunir des cellules vieilles dâune centaine dâannĂ©es en les ren-dant des cellules souches pluripotentes ca-pables de donner tous les types cellulaires. En dâautres termes, ils leur ont fait rĂ©ac-quĂ©rir leurs caractĂ©ristiques originelles de cellules souches embryonnaires rĂ©ussissant Ă eff acer les traces de vieillissement. Des cellules qui ont la capacitĂ© de donner nais-sance Ă plusieurs types de cellules (osseuses, cardiaques, neuronales..). Des mĂ©thodes de reprogrammation permettent aussi de crĂ©er de nouvelles cellules souches qui pourraient amĂ©liorer les capacitĂ©s de rĂ©paration ou de rĂ©gĂ©nĂ©ration des tissus endommagĂ©s. Une dĂ©couverte qui porte de nombreux espoirs thĂ©rapeutiques, mĂȘme si certains
semblent hors de portĂ©e⊠du moins pour lâinstant. TrĂšs rĂ©cemment, la trĂšs sĂ©rieuse sociĂ©tĂ© Cel-lectis, pionniĂšre et leader dans lâingĂ©nierie du gĂ©nome, annonçait une autre premiĂšre mondiale, le lancement dâune banque de donnĂ©es gĂ©nĂ©tique permettant de conserver son ADN afi n dâavoir accĂšs Ă la mĂ©decine rĂ©gĂ©nĂ©ratrice de demain. Une sauvegarde faite des cellules en pleine forme, qui aprĂšs avoir bĂ©nĂ©fi ciĂ© de la technologie IPS (Fa-brication de cellules pluripotentes induites) pourraient Ă la demande ĂȘtre rediff Ă©renciĂ©s et utilisĂ©es pour rĂ©parer les organes endom-magĂ©s ou dĂ©velopper des mĂ©dications per-sonnalisĂ©es. Chacun, ou tout au moins dans un premier temps les plus riches dâentre nous (lâaccĂšs au service est de 47.000 âŹ, puis 400 ⏠par mois), pourrait ainsi constituer sa propre banque de « cellules mĂ©dicaments » afi n de se « rĂ©initialiser ». Le mode opĂ©ra-toire assez simple : un prĂ©lĂšvement de peau de quelques millimĂštres de diamĂštre eff ec-
tuĂ© chez un dermatologue agrĂ©Ă©. Les cellules du derme sont ensuite traitĂ©es et cryogĂ©ni-sĂ©es pour ĂȘtre conservĂ©es. Une partie dâentre elles est aussi reprogrammĂ©e pour donner naissance aux fameuses IPS, qui ont lâADN de leur propriĂ©taire mais ont retrouvĂ© toutes les caractĂ©ristiques de cellules souches em-bryonnaires et peuvent donc muter Ă la de-mande en cellules de peau, de sang, des os ou de cerveau. Retrouver la peau, les yeux, les os ou les neu-rones de ses vingt ans serait donc Ă terme possible. PrĂ©server son capital jeunesse et lutter contre les maladies dĂ©gĂ©nĂ©rescentes de la vieillesse aussi. En eff et, lâon considĂšre que le vieillissement est une dĂ©gradation ac-cĂ©lĂ©rĂ©e des fonctions cellulaires qui conduit Ă diverses maladies puis Ă la mort, et ce pour toutes les espĂšces. Il rĂ©sulterait de la dĂ©tĂ©rio-ration progressive des protĂ©ines, liĂ©e Ă lâoxy-dation. Les protĂ©ger de cette oxydation per-mettrait de vieillir moins vite et de rester en bonne santĂ©. La recherche scientifi que tra-
JEUNESSE ĂTERNELLE, LA QUĂTE DU GRAAL
RETROUVER LA PEAU, LES YEUX, LES OS OU LES NEURONES DE SES VINGT ANS SERAIT DONC Ă TERME POSSIBLE
14 Octobre 2013
HeLa, pour Henrietta Lacks. Une jeune femme noire amĂ©ricaine morte dans la misĂšre en 1951, mais connue des laboratoires du monde entier pour lâhĂ©ritage inestimable quâelle Ă lĂ©guĂ© Ă son insu Ă la science : Les premiĂšres et uniques cellules humaines immortelles au monde ! Beaucoup de vaccins et de mĂ©dicaments ont Ă©tĂ© testĂ©s et des milliers dâessais thĂ©rapeutiques eff ectuĂ©s Ă partir des cellules dâHenrietta Lacks, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă 31 ans dâun cancer du col de lâutĂ©rus. Elles ont Ă©tĂ© envoyĂ©es dans lâespace, exposĂ©es aux radiations atomiques, ont contribuĂ© Ă la mise au point de vaccins, favorisĂ© le clo-nage, la thĂ©rapie gĂ©nĂ©tique, la lutte contre le VIH et aidĂ© Ă comprendre les processus de cancĂ©risation et la fonction de nombreux gĂšnes. Ses cellules, prĂ©levĂ©es quelques mois avant sa mort nâont depuis lors cessĂ© de se multiplier, une gĂ©nĂ©ration nouvelle apparait toutes les 24 heures. « AlignĂ©es bout Ă bout, les cellules HeLa produites depuis le dĂ©but de leur mise en culture, feraient au moins trois fois le tour de la Terre, sâĂ©tirant sur plus de cent mille km. Impressionnant pour un petit bout de femme dâun mĂštre cinquante » Ă©cri-vait Rebecca Skloot. Les cellules HeLa - câest sous ces deux syllabes que les scientifi ques dĂ©signent ce matĂ©riel biolo-gique - ont prospĂ©rĂ© de maniĂšre fulgurante au point dâĂȘtre, encore aujourdâhui, diff usĂ©es dans tous les laboratoires de la planĂšte. Une contribution inestimable pour la communautĂ© scientifi que qui lui voue une reconnaissance Ă©ternelle. Nous aussi. Merci Henrietta. n
HELA, LES CELLULES IMMORTELLES
Lâincroyable histoire Henrietta Lacks a fait lâobjet dâun roman « La vie immortelle dâ Henrietta Lacks » par Rebecca Skoot (Calman-Levy, 2011). Un fi lm sera bientĂŽt tirĂ© de cette biographie.
vaille actuellement sur la production dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration dâantioxydants inspirĂ©e de ceux de microorganismes robustes qui rĂ©-sistent Ă des conditions extrĂȘmes. Ils ne rem-placent pas leurs cellules mais les rĂ©gĂ©nĂšrent en rĂ©parant leurs protĂ©ines et leur ADN. La fabrication de cocktails antioxydants de ce type, ingĂ©rĂ©s assez tĂŽt, permettrait de prĂ©ve-nir les maladies et jeunesse. Pris plus tard, ils enclencheraient mĂȘme peut-ĂȘtre un certain rajeunissement de lâorganisme par la rĂ©gĂ©nĂ©-ration molĂ©culaire des cellules.
IMPITOYABLE MIROIRSi aucune potion magique nâest en mesure dâaugmenter lâespĂ©rance de vie au-delĂ dâun siĂšcle, ni dâamĂ©liorer lâapparence physique (les outrages du temps sont irrĂ©mĂ©diables et le miroir impitoyable), en attendant de pouvoir bĂ©nĂ©fi cier des multiples applica-tions off ertes par la biogĂ©nĂ©tique, dâautres avancĂ©es de la mĂ©decine conjuguĂ©es Ă des techniques de mĂ©decine esthĂ©tique de plus en plus sophistiquĂ©es peuvent permettre de gagner le pari du rajeunissement physique. ParaĂźtre moins que son Ăąge, mĂȘme si cer-taines techniques sont coĂ»teuses, est actuel-lement Ă la portĂ©e du plus grand nombre. Sâil y a quelques annĂ©es, dans le top ten du palmarĂšs fi gurait la chirurgie esthĂ©tique, moyen radical mais parfois dangereux, au-jourdâhui on parle dâune nouvelle mĂ©decine esthĂ©tique avec moins de bistouri Ă la clef. On se «botoxe», on « sâinjecte » de lâacide, on se « lazerise ».Parce que cette mĂ©decine de la beautĂ© dispose de plus de trente ans de recul et dâexpĂ©rience, elle propose dĂ©sormais un maximum de rĂ©sultats avec un minimum dâinconvĂ©nients, les produits injectĂ©s Ă©tant naturellement Ă©liminĂ©s par lâorganisme et les ratages rĂ©versibles. Les techniques sont si
PRĂSERVER SON CAPITAL JEUNESSE ET LUTTER CONTRE LES MALADIES DĂGĂNĂRESCENTES DE LA VIEILLESSE
MEDECINE
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16 Octobre 2013
RADIOFRĂQUENCE Les lasers de type radiofrĂ©quence pour raf-fermir la peau et stimuler la synthĂšse du collagĂšne. Câest lâeff et « skin tightening » dont on rĂȘve, en alternative au lift ing. Lâajout dâune vi-bration qui permet de diminuer la douleur et de rendre le traitement plus agrĂ©able diff Ă©rencie ce soin nouvelle gĂ©nĂ©ration (sorti en 2010) des anciens. Mais Ă prendre avec prudence car les rĂ©sultats du Th er-mage restent dĂ©cevants indiquent des spĂ©cialistes. Tous les patients ne sont pas rĂ©pondeurs, et on ne sait pas encore bien les sĂ©lectionner. Quand ça marche, on obtient une amĂ©lioration de 35 % Ă 50 % sur la texture de la peau et les ridules. Mais le traitement est trĂšs coĂ»teux.
SELPHYLÂź OU LIFTING DU VAMPIRE Le traitement SelphylÂź vise Ă combler les rides et les dĂ©pressions cutanĂ©es, dont les pattes-dâoie et les creux sous les yeux. Sa particularitĂ©? Le recours Ă des fac-teurs de croissance humains Ă©laborĂ©s Ă partir de notre propre sang, dont une petite quantitĂ© est prĂ©levĂ©e. Le sang est ensuite placĂ© dans une centrifugeuse, qui eff ectue la sĂ©paration des globules blancs et des globules rouges du plasma, Ă lâintĂ©rieur duquel se trouvent les plaquettes. Puis les plaquettes intactes sont rĂ©injectĂ©es dans lâorga-nisme.
BODYTITE Câest un appareil de liposuccion qui bouleverse toutes les pratiques en cours. Cette technique utilise la radiofrĂ©quence afi n de stimuler le collagĂšne, faire fondre le gras et coaguler les vais-
seaux sanguins, ce qui Ă©vite les ecchymoses tout en raff ermissant les parties traitĂ©es. Comme pour la liposuccion traditionnelle, la pro-cĂ©dure comporte quelques minutes dâinconfort, mais cela demeure supportable grĂące Ă lâanesthĂ©sie locale.
FRAXEL LASER RESURFACING CO2 Plus performant que les lasers prĂ©cĂ©dents, il accomplit sensiblement la mĂȘme chose, mais avec plus de rapiditĂ© et moins de risques dâeff ets secondaires. Une heure avant le traitement, on applique sur la peau un anesthĂ©sique local, qui rend la procĂ©dure trĂšs supportable.
LE BOTOX EN CRĂME Des crĂšmes Ă lâeff et «Botox like», se dĂ©ve-loppent aux Ătats-Unis et pourraient mĂȘme remplacer les injections. Pour lâheure, elles sont destinĂ©es aux pattes-dâoie, et lâapplication se fera en cabinet mĂ©dical.
LE TRAITEMENT PAR LE FROID Ce traitement sâeff ectue avec un appareil qui rĂ©frigĂšre le nerf frontal. AutorisĂ©e par la FDA agrĂ©ment FDA, cette pratique devait arriver en France en 2013.
DES INJECTIONS ANTI-DOUBLE MENTON Les laboratoires Bayer ont mis au point un agent injectable (ATX-101, à base de déoxycholate) qui permettrait de dissoudre les petits amas graisseux situés sous le menton. Les études sont encore en cours. n
RĂVOLUTIONNAIRES, MAIS PAS ENCORE PROUVĂESâŠ.
La nouvelle mĂ©decine esthĂ©tique : Botox, acide, laser. Un maximum de rĂ©sultats avec un minimum dâinconvĂ©nients.
performantes que certains actes de chirur-gie ont purement et simplement disparu, comme le lift ing frontal, supplantĂ© par la toxine botulique. Elle permet aujourdâhui de lisser, «dĂ©friper», restructurer la peau en profondeur grĂące Ă certains lasers, gommer les vergetures grĂące aux appareils Ă©mettant des lumiĂšres diodeâŠPas de cicatrice, pas dâanesthĂ©sie et trĂšs peu dâeff ets secondaires. Peu de femmes et dâhommes hĂ©sitent aujourdâhui Ă sauter le pas. Et demain ? Les spĂ©cialistes estiment que lâoff re dâacide hyaluronique continuera de sâĂ©tendre vers des produits encore plus effi caces, plus durables tout en Ă©tant rĂ©sor-bables bien sĂ»r. Il en va de mĂȘme pour les technologies laser qui seront encore plus performantes dans les techniques anti-Ăąge... la mĂ©decine de la beautĂ© continue de peau-fi ner son credo, le risque zĂ©ro mille fois plus vendeur que la chirurgie esthĂ©tique. En attendant ces fameuses cellules souches capables de nous rendre notre jeunesse⊠n
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CLONAGE, DE LA BREBIS Ă LâHOMME, LâUNIVERS
DES POSSIBLESDepuis la naissance de la brebis Dolly en 1996, les expérimentations sur le clonage repoussent
plus loin les limites du possible. Le premier humain ne serait plus quâune question dâannĂ©es, si ce nâest pas dĂ©jĂ secrĂštement fait. Au-delĂ du dĂ©bat scientifi que, une bataille musclĂ©e se joue entre
les dĂ©fenseurs de la libertĂ© de la recherche et les garants de lâĂ©thique et de la moralitĂ©.PAR AMIN RBOUB
Peut-on cloner des humains ? La possibilitĂ© du clonage humain enfl amme depuis toujours lâimaginaire. DĂ©jĂ en 1810, Frankenstein sorti de lâimagination de la romanciĂšre Mary Shel-ley Ă©tait lâĆuvre dâun savant (fou ?) soucieux de donner vie Ă une crĂ©ature Ă partir de son image.
La question ne se pose plus en fait depuis le clonage de la brebis Dolly. De lâanimal Ă lâhumain, il nây a quâun pas que la science peut franchir, mais que la morale rĂ©prouve. Au-delĂ du caractĂšre surrĂ©aliste et des capacitĂ©s scientifi ques, le dĂ©bat Ă©thique sur le clonage humain soulĂšve lâire des dĂ©-fenseurs de la moralitĂ© qui prĂŽnent lâintĂ©gritĂ© de lâĂȘtre hu-main et appellent Ă lâencadrement, voire le contrĂŽle du bon usage des recherches. Sans oublier le discours des religieux qui rejettent catĂ©goriquement lâidĂ©e mĂȘme dâun dĂ©bat jugĂ© «blasphĂ©matoire». En mĂȘme temps, ce sujet passionne les dĂ©fenseurs «de lâimpĂ©ratif de la libertĂ© de la recherche». La communautĂ© scientifi que en quĂȘte dâavancĂ©es rapides est dĂ©terminĂ©e Ă pousser plus loin les limites du possible et de lâinterdit. Dâailleurs, depuis ce dĂ©but du siĂšcle, le rythme dâex-pĂ©rimentations et de dĂ©couvertes scientifi ques va crescendo. Du coup, des idĂ©es et des concepts, relevant il y a encore quelques annĂ©es de lâunivers de la science-fi ction devien-nent des sujets rĂ©els de recherche. Panayiotis Zavos, mĂ©de-cin dâorigine chypriote, assure mordicus que le premier bĂ©bĂ© clonĂ© pourrait naĂźtre dans quelques annĂ©es! Selon le profes-seur Zavos, «cela ne fait pas le moindre doute, le bĂ©bĂ© clonĂ©
arrive. Il est absolument impossible que cela nâarrive pas». En fait, câest lui qui est allĂ© plus loin que les expĂ©riences passĂ©es, brisant des tabous, en crĂ©ant des embryons hybrides spĂ©cia-lement dĂ©diĂ©s Ă la reproduction humaine, mais uniquement Ă des fi ns de recherche. Il y a 4 ans, le Dr Zavos a affi rmĂ© avoir clonĂ© 14 embryons humains, dont 11 ont Ă©tĂ© implantĂ©s sans succĂšs dans lâutĂ©rus de femmes dĂ©sireuses dâavoir un en-fant. Des embryons hybrides humain-vache crĂ©Ă©s Ă partir des cellules de trois personnes dĂ©cĂ©dĂ©es. En mai 2013, ce qui est vĂ©ritablement le premier clonage hu-main est presque passĂ© totalement inaperçu. Mais la dĂ©cou-verte, aprĂšs sa publication dans la revue scientifi que « Cell » a rapidement fait le tour du monde. Une Ă©quipe de chercheurs, Masahito Tachibana et son Ă©quipe en Oregon aux Etats-Unis, ont rĂ©ussi ce que plusieurs avaient tentĂ© sans succĂšs aupara-vant : produire une cellule souche embryonnaire Ă partir dâun ovule et dâune cellule de peau humains. La technique utilisĂ©e, le transfert du noyau dâune cellule somatique Ă un ovule, est en fait la mĂȘme technique qui a permis le clonage de la brebis Dolly et dâautres animaux par la suite.
LE PRIX NOBEL DE MĂDECINE 2012, JOHN GURDON, AFFIRME QUE LE CLONAGE HUMAIN SERAIT POSSIBLE DâICI 50 ANS!
MĂDECINE
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18 Octobre 2013
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Obtobre 2013 19
MĂDECINE
DU CLONAGE DE LâANIMAL Ă LâHUMAIN, IL NâY A QUâUN PAS QUE LA SCIENCE PEUT FRANCHIR, MAIS QUE LA MORALE RĂPROUVE
LA RĂVOLUTION DOLLY La naissance en 1996 dâune brebis clonĂ©e, conçue sans cellules embryonnaires, dĂ©-clencha un vif dĂ©bat de sociĂ©tĂ©. Le clonage humain serait proche... La polĂ©mique autour de la manipulation du vivant fait passer au second plan une premiĂšre scientifi que. La brebis Dolly de Ian Welmut a Ă©tĂ© «crĂ©Ă©e» sur la base dâun animal adulte. Une rĂ©volution qui a eu lâeff et dâune bombe Ă lâĂ©poque, ou-vrant tous les champs des possibles. MenĂ©es dans la discrĂ©tion, voire la clandestinitĂ© dans des laboratoires tenus secrets, les recherches sur le clonage humain se sont depuis cette date intensifi Ă©es. DĂšs 1998, la mĂ©thode du scientifi que Ă©cossais, Ian Welmut, est reprise par des chercheurs amĂ©ricains qui rĂ©ussis-sent la toute premiĂšre mise en culture de cellules souches humaines prĂ©levĂ©es sur un embryon. Depuis, de nombreux chercheurs biomĂ©dicaux se sont lancĂ©s dans le clonage expĂ©rimental, plus communĂ©ment appelĂ© «thĂ©rapeutique». Ils sâappuient sur la tech-nique du clonage pour obtenir des cellules
souches embryonnaires destinĂ©es Ă la re-cherche et Ă des fi ns thĂ©rapeutiques. Mais comme la notion «thĂ©rapeutique » a une connotation positive et suggĂšre des appli-cations bĂ©nĂ©fi ques, les instances de contrĂŽle ont recommandĂ© aux scientifi ques dâutiliser une terminologie plus neutre, Ă savoir «le clonage Ă des fi ns de recherche». Mais câest surtout la caution scientifi que du prix Nobel 2012 qui vient confi rmer la possibilitĂ© du clonage humain: «La technologie du clonage humain pourrait apparaĂźtre au cours dâun demi-siĂšcle», a annoncĂ© le biologiste molĂ©-culaire britannique John Gurdon, prix No-bel de physiologie et de mĂ©decine en 2012. «Le mĂ©canisme du clonage est trĂšs simple, estime Gurdon. «Il sâagit dâun clonage de ce que la nature a dĂ©jĂ créé». BĂBĂS SUR MESURE !Une chose est sĂ»re, tout prĂȘte Ă croire que les techniques et expĂ©rimentations de clonage humain seront rĂ©solues avec le temps. Si lâob-jectif des chercheurs est de toute Ă©vidence
thĂ©rapeutique et non reproductif, sauf que la technique est la mĂȘme, certains voient la production dâembryons clonĂ©s dans les labo-ratoires comme Ă©tant une Ă©tape vers le clo-nage reproductif et appellent Ă lâinstauration dâune loi aux Ătats-Unis interdisant ce type de clonage (60 autres pays lâont dĂ©jĂ banni). On pourrait craindre des dĂ©rives surtout si les dons dâovules ne sont pas vraiment des dons, mais quâil y a transaction monĂ©taire. Cela Ă©tant, de nombreuses questions restent en suspens: le clonage ne ferait-il pas lâobjet de manipulations au service de couples stĂ©-riles ou homosexuels qui veulent une des-cendance biologique. Lâenfant mis au monde par reproduction asexuĂ©e serait-il un indi-vidu unique ou un prisonnier gĂ©nĂ©tique ? Dâautres pensent quâun enfant clonĂ© ne pour-ra ĂȘtre que le jumeau de son donneur gĂ©nĂ©-tique, mais avec un dĂ©calage dans le temps et lâespace. Le clonage risque aussi de donner la possibilitĂ© aux « parents » de composer les caractĂ©ristiques de leur futur enfant⊠Au-
LEVISTO ALPHA Z, mĂ©daillĂ© au championnat 2013 de Belgique, est un pur produit du clonage dâĂ©quidĂ©. Si le 1er cheval clonĂ© est nĂ© en 2003, aujourdâhui, le clonage dâĂ©quidĂ©s est sans doute, dâun point de vue commercial et Ă©conomique, lâun des plus actifs qui soit dans le monde. Produire un cheval identique Ă son modĂšle est le rĂȘve de celui qui espĂšre obtenir un champion en utilisant la copie gĂ©nĂ©tique de son performer.
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20 Octobre 2013
DOLLY, UN CLONE DEVENU STAREn fĂ©vrier 1997, tĂ©lĂ©visions, journaux et magazines du monde entier nâont
dâyeux que pour Dolly, une jeune agnelle nĂ©e sept mois plus tĂŽt, le 5 juillet 1996, dans les locaux de lâinstitut Roslin, prĂšs de la ville Ă©cossaise dâĂdim-
bourg. Et pour cause : lâanimal nâest pas le fruit de lâaccouplement dâune brebis et dâun mouton, ni mĂȘme de la fĂ©condation in vitro. Elle nâa pas de pĂšre, elle est la copie gĂ©nĂ©tique de sa mĂšre, autrement dit son clone !Lâannonce de lâĂ©vĂ©nement dĂ©clenche immĂ©diatement une violente polĂ©mique. Le dĂ©bat se concentre sur le clonage humain, prĂ©sentĂ© comme imminent. Scien-tifi ques, philosophes, politiques, reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile, et mĂȘme hommes dâĂglise prennent position sur le clonage humain. Les comitĂ©s dâĂ©thique en France, en Angleterre, aux Ătats-Unis, ainsi que ceux du Conseil de lâEurope, de lâUnesco et de lâONU se prononcent pour lâinterdiction, au moins provisoire, de toute recherche sur le clonage humain. Que des chercheurs manipulent le vi-vant et parviennent Ă rĂ©aliser des animaux autrement que par la reproduction sexuĂ©e fait peur. Lâimportance scientifi que de Dolly passe au second plan.Au dĂ©part, nombre de biologistes sont sceptiques. Ian Wilmut et ses collĂšgues analysent les gĂ©nomes de Dolly et de sa mĂšre Finn Dorset, et montrent quâils sont identiques : lâagnelle est bien son clone issu dâune cellule diff Ă©renciĂ©e. Un point alors diffi cile Ă admettre puisquâil bouscule lâun des dogmes de la biologie, celui de lâirrĂ©versibilitĂ© du temps biologique. On pensait quâune fois une cellule diff Ă©renciĂ©e, tout retour en arriĂšre Ă©tait impossible. Or Dolly apporte la preuve que, transplantĂ© dans une cellule sexuelle, le noyau dâune cellule adulte peut ĂȘtre reprogrammĂ© et retrouver sa pluripotence. Un exploit donc qui soulĂšve bien des questions, lâexistence de cellules souches dans les tissus nâĂ©tant alors pas confi rmĂ©e. Les 277 fusions rĂ©alisĂ©es nâont donnĂ© que 29 embryons, dont un seul a survĂ©cu, celui de Dolly. Atteinte dâarthrite et dâune maladie pulmonaire Ă©volutive, la brebis est euthanasiĂ©e le 14 fĂ©vrier 2003 aprĂšs avoir donnĂ© naissance Ă quatre brebis par reproduction sexuĂ©e, preuve quâun animal clonĂ© nâest pas stĂ©rile. n
tant de questions et dâhypothĂšses qui prĂ©oc-cupent certains scientifi ques, lesquels voient dans le clonage une mise en danger de lâiden-titĂ© humaine. Face Ă ces prĂ©occupations et compte tenu du fl ot de dĂ©couvertes, le clonage fait lâobjet dâexamens et de contrĂŽles dâinstances inter-nationales. A leur tĂȘte fi gurent lâOMS et des organisations des Nations unies (notamment lâUnesco). Objectif : parer aux dĂ©rives par la mise en place dâun cadre Ă©thique et juridique international. Dâailleurs, au lendemain de la naissance de Dolly en 1997, lâAssemblĂ©e de lâOrganisation mondiale de la SantĂ© sâest em-pressĂ©e de prendre des rĂ©solutions Ă travers lesquelles elle a affi rmĂ© que : «Le clonage pour la reproduction dâĂȘtres humains est inacceptable sur le plan Ă©thique et contraire Ă la dignitĂ© et Ă lâintĂ©gritĂ© de la personne humaine». Mais est-ce que les enjeux de la science sont Ă©thiques ? De lâavis des experts, au-delĂ des dĂ©bats sur la rĂ©glementation des techniques de clonage, les recherches de reproduction Ă©branlent la signifi cation mĂȘme de «la vie». La notion de la vie, les valeurs et principes ainsi que les rĂšgles sĂ©culaires Ă©tablies dans les sociĂ©tĂ©s sont ancrĂ©s dans la culture, les traditions et les principes religieux. En mĂȘme temps, les fondamentaux du progrĂšs scientifi que et de la recherche transcendent les frontiĂšres na-tionales et font souvent fi des valeurs. Câest dire lâurgence face Ă ce dilemme de parvenir Ă des rĂšglementations internationales dans le domaine du clonage humain. Ceci Ă©tant dit, il y a un dogme. Celui de la valeur fonda-mentale de la dignitĂ© humaine. n
LâOBJECTIF DES CHERCHEURS EST DE TOUTE ĂVIDENCE THĂRAPEUTIQUE ET NON REPRODUCTIF. SAUF QUE LA TECHNIQUE EST LA MĂME
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Obtobre 2013 21
MERVEILLEUSE MĂDECINE CHINOISEâŠ
MĂDECINE DâAVENIR ?
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22 Octobre 2013
Ah ! La célÚbre et millénaire médecine chinoise ! Ne guérit-elle pas tout ?! Sans eff ort, sans investissement ... Millénaire ? Multimillénaire⊠Mais quel ùge a-t-elle donc ?
Câest lĂ que le bĂąt blesse, elle nâa pas dâĂąge parce que⊠parce quâelle nâen a pas. PAR NADIA SALAH
Câest une invention rĂ©cente, peut-ĂȘtre pas plus ancienne que Mao lui-mĂȘme. En fait, tout repose sur un Ă©norme quiproquo, qui vient dâĂȘtre identifi Ă© Ă lâUniversitĂ© de Berlin, par une Ă©quipe de sinologues et de cher-cheurs en histoire des sciences. Leurs tra-
vaux croisent ceux de chercheurs amĂ©ricains et aussi ceux de lâUniversitĂ© de Lille en France.Qui donc sâest amusĂ© Ă mystifi er ainsi des milliers de gens de ce cĂŽtĂ©-ci de la planĂšte pour leur faire croire quâil y avait une merveilleuse mĂ©decine chinoise traditionnelle, et leur vendre toute une panoplie de remĂšdes rares et bien chers? En fait, personne. Câest un malentendu. Et voici la vraie histoire. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, les autoritĂ©s chinoises tentent de lutter contre un art mĂ©dical transmis oralement pour lâessentiel et que rien nâa jamais Ă©tayĂ© sur le plan scientifi que. La lutte sâexpliquait par les risques encourus par la population. Puis lâhistoire chinoise a fourni dâautres soucis que la moder-nisation mĂ©dicale. Câest Mao qui relance le travail. Autori-taire certainement, mais pas assez naĂŻf pour comprendre que son rĂ©gime ne devait pas heurter frontalement les croyances de ses ouailles en matiĂšre mĂ©dicale. Donc il y va mais lente-ment⊠et malicieusement.
La propagande offi cielle est chargĂ©e de mener le combat. Elle dit et rĂ©pĂšte Ă des milliards dâexemplaires, la taille de la com-munication moyenne en Chine, quâon valorise la mĂ©decine traditionnelle. Et sous couvert de cette valorisation, on ar-rache discrĂštement les pratiques les plus dangereuses.LĂ -dessus, la Chine commence Ă sâentre-ouvrir, sĂ©lection-nant ses visiteurs, lesquels dĂ©couvrent la « mise en valeur
de la mĂ©decine traditionnelle », dont ils nâavaient aucune raison de douter⊠et voilĂ , le tour fut jouĂ©, le coup est parti. Trop tard pour des explications. Et puis qui y aurait cru, alors que la lĂ©gende est si magnifi que⊠Et quâelle commence Ă enrichir quelques praticiens qui aiment Ă engager leur foi dans tout ce qui peut atti-rer la clientĂšle.Lâaff aire nâaurait aucun intĂ©rĂȘt si elle ne dĂ©-gĂ©nĂ©rait pas aujourdâhui en un problĂšme
dĂ©licat. La demande mondiale en poudre de perlimpinpin Ă©puise des ressources animales rares. Celle qui fait le plus rĂȘ-ver pour ses vertus aphrodisiaques est la corne de rhinocĂ©ros. Et puis, la Chine est en train de devenir une grande puis-sance scientifi que⊠Câest vexant dâavoir lâimage dâignares plus ou moins charlatans, Ă cause de ces bĂȘtises de mĂ©decine traditionnelle.Ah, vous connaissez quelquâun chez qui ça marche ? Surtout ne lui dites rien de cet historique quiproquo. Laissez placebo agir. n
VOUS CONNAISSEZ QUELQUâUN CHEZ QUI ĂA MARCHE ?
Septembre 2013 23
TRANSPORTS DU FUTUR, CâEST DĂJĂ
UNE RĂALITEEncombrement du trafi c, pĂ©nurie de pĂ©trole, pollution, croissance dĂ©mographiqueâŠ
Les ingĂ©nieurs rivalisent dâingĂ©niositĂ© pour rĂ©soudre une des Ă©quations les plus complexes de notre temps. Comment allons-nous voyager demain ? De nombreuses prouesses technolo-giques sont nĂ©es ou en passe de lâĂȘtre et prĂ©fi gurent dĂ©jĂ ce que seront les transports du futur.
Voyageurs ou marchandises, que vous optiez pour la voie des airs, des mers ou de la terre, demain câest dĂ©jĂ aujourdâhui. Embarquement immĂ©diat !
PAR JAD MASDAR
MODE DE VIE
24 Octobre 2013
DĂ©rive en U, ailes incurvĂ©es, structure bio-nique, moteurs intĂ©grĂ©s au fuselage⊠Un rĂȘve dâingĂ©nieur, et de passager, qui pour-rait embarquer en prĂ©sentant simplement la paume de sa main. Dans cet avion de 2050, imaginĂ© par Airbus, la cabine serait Ă©gale-ment transformĂ©e. Le passager prendrait place sur un « siĂšge vitalisant » qui sâadapte
DĂ©but mai, le «Flying Test Bed», le 1er avion civil pilotĂ© depuis le sol, a eff ectuĂ© son vol initial dans le ciel britannique. Il prĂ©fi gure ce que pourrait ĂȘtre, dâici quelques dĂ©cennies, le transport aĂ©rien mondial : lâautomatisation totale du systĂšme, appareils et trajectoires. Une solution qui prĂ©senterait dâĂ©normes avantages en termes dâoptimisation du trafi c (plus de saturation) et de sĂ©curitĂ© (le facteur humain Ă©tant Ă©liminĂ©). Les avions seraient capables de dĂ©coller et atterrir sans interven-tion humaine Ă bord, pourraient prendre des dĂ©cisions par eux-mĂȘmes et communiquer entre eux en cas de changement de trajectoire ou dâincident de vol.Yâa-t-il un pilote dans lâavion, la rĂ©ponse sera donc trĂšs bientĂŽt dĂ©-fi nitivement non !
Ă sa morphologie, propose des boissons sâil sent que son occupant est dĂ©shydratĂ©, voire transforme lâĂ©nergie quâil dĂ©gage en Ă©lectri-citĂ©. La membrane biopolymĂšre de lâappareil laisserait passer la lumiĂšre naturelle et per-mettrait de voir le paysage. Un espace central permettrait de tenir des visioconfĂ©rences ou de jouer au golf⊠Virtuellement, bien sĂ»r.
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LE CONCEPT PLANE UN VOL 5 ĂTOILES
FLYING TEST BED LâAVION SANS PILOTE
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Issu de la collaboration entre Boeing et la NASA, ce gĂ©ant des airs dâune envergure de 80m, peut transporter 1000 passagers et dispose dâun rayon dâaction de 16.300 km Ă 1.046 km/h. En adoptant la forme dâaile volante, Boeing veut crĂ©er un avion avec une portance accrue et dâun poids infĂ©rieur Ă celui de lâAirbus A380, ce qui permettrait dâac-croĂźtre les performances en diminuant la consommation de carburant. Avec lâaugmentation croissante du trafi c, les super-gĂ©ants des airs pourraient trĂšs bien devenir indis-pensables pour Ă©viter lâencombrement de lâespace aĂ©rien.
Totalement silencieux, extrĂȘmement stable, le Fanwing surpasse les hĂ©licoptĂšres en pou-vant soulever avec une puissance Ă©quivalente des charges 4 Ă 5 fois supĂ©rieures. IdĂ©al pour les missions de surveillance urbaine ou mili-taire, de secours en montagne ou mer et plus effi cace que les avions pour la lutte contre les incendies de forĂȘts ou lâĂ©pandage agricole. Sa capacitĂ© de dĂ©collage avec trĂšs peu dâĂ©lan et son faible coĂ»t en fait aussi une vĂ©ritable al-ternative pour les transports urbains. De 2 Ă 20 places, il pourrait vous permettre de vous rendre Ă votre bureau en tournant Ă droite aprĂšs le 3e nuage. Alors oubliez votre voiture ou le bus et prenez lâavion !
GrĂące Ă deux moteurs essence associĂ©s Ă deux batteries Ă©lectriques, ces dirigeables du futur dĂ©jĂ en activitĂ© atteignent les 280 km/h. Leur consommation de carburant est infĂ©rieure de 50% Ă celle des avions pour une capacitĂ© Ă©qui-valente. Ils nâont, de plus, pas besoin dâaĂ©ro-ports pour dĂ©coller, peuvent faire du surplace et ne produisent aucune nuisances sonore.
MODE DE VIE
AIR
TrĂšs stables et rĂ©sistants aux intempĂ©ries, ils fonctionne Ă lâhĂ©lium, un gaz parfaitement inoff ensif et ininfl ammable (il est mĂȘme uti-lisĂ© pour Ă©teindre les incendies !). Demandant trĂšs peu de maintenance et off rant une grande autonomie (24 heures de vol ou 4450 km), ces gĂ©ants des airs sont une belle alternative aux Boeing ou Airbus pour les moyens courriers.
LâAILE VOLANTE B797LE GĂANT EN FORME DâAILE VOLANTE
LE FANWING LE TRANSPORT URBAIN DE DEMAIN
LES AĂROSTATSLES DIRIGEABLES HAUTES PERFORMANCES
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26 Septembre 2013
MODE DE VIE
TERRE
AprĂšs les Google-cars, ces voitures sans pilote, high-tech, bardĂ©es de capteurs, camĂ©ras, lasers et radars en tout genre, de vrais constructeurs se lancent Ă leur tour : Toyota et Audi ont prĂ©-sentĂ© rĂ©cemment des prototypes de voitures qui se conduisent toutes seules. Nissan travaille sur un systĂšme de voitures communicantes Ă gestion subsidiaire de lâĂ©nergie. Le conducteur est non seulement informĂ© en permanence de la distance qui le sĂ©pare des bornes les plus proches mais il sait Ă©galement en temps rĂ©el si ces bornes sont libres. Ford va tester des voitures communicantes, capables dâinteragir
Plus rapide que le TGV, le Magnetic Levita-tion Train (Maglev), propulsĂ© par sustentation magnĂ©tique, fait donc de la lĂ©vitation. La rĂ©-sistance avec les rails rĂ©duite Ă zĂ©ro augmente lâeffi cacitĂ© Ă©nergĂ©tique. Sa consommation ne reprĂ©sente quâun tiers de celle dâun avion. Sa vi-tesse de pointe est de 500 km / heure. Le proto-type avait mĂȘme atteint lors des essais de 2011 plus de 580 Km/heure. JusquâĂ prĂ©sent utilisĂ© pour le transport de marchandises, la nouvelle version, testĂ©e fi n aoĂ»t, pourra dĂšs 2017 trans-porter plus de 1.000 passagers et relier Tokyo Ă Osaka en moins de 40 minutes au lieu des 4h habituellement nĂ©cessaires.
entre elles et avec les infrastructures routiĂšres afi n dâamĂ©liorer la sĂ©curitĂ© et le confort de conduite des conducteurs. En cas dâaccident, elles envoient automatiquement un signal dâalerte aux services de secours et aux vĂ©hi-cules suivants, indiquent Ă©galement en perma-nence le meilleur itinĂ©raire pour arriver Ă des-tination et, cerise sur le gĂąteau, vous rĂ©servent, en fonction de votre heure probable dâarrivĂ©e, une place de parking et la rĂšglent automatique-ment. Les voitures seront aussi de plus en plus connectĂ©es : lâĂ©quipementier Visteon imagine pour 2020 une voiture bardĂ©e dâĂ©lectronique. Il
est mĂȘme possible de faire son shopping de-puis un Ă©cran situĂ© sur le volant. Les voitures sâinspireront des Smartphones. Qualcomm, spĂ©cialiste de la tĂ©lĂ©phonie mobile, imagine des voitures Ă©lectriques qui se rechargent par induction, comme certains Smartphones rĂ©-cents. Plus besoin de prise Ă©lectrique, il suffi t de se garer pour que la voiture fasse le plein. En matiĂšre de vĂ©hicules propres (voitures Ă©lectriques, voitures Ă hydrogĂšne, hybrides), tous les grands constructeurs nippons, Mit-subishi, Nissan, Toyota, rĂ©fl Ă©chissent aussi Ă de nouveaux concepts pour accĂ©lĂ©rer lâutili-sation des voitures 0 pollution. Et pour fi nir, si vous en avez marre dâĂȘtre coincĂ© dans les bouchons, lâarrivĂ©e de a voiture volante est Ă©minente. Le Pal-v, un vĂ©hicule hybride au design unique Ă 3 roues, permet de voler (Ă une hauteur de 4 000 pieds) ou de rouler (Ă plus de 120 km) suivant lâenvie. Le «TF-X» de lâamĂ©ricain Terrafugia est aussi un hybride es-sence-Ă©lectrique qui permet de rouler Ă terre mĂȘme aprĂšs avoir Ă©puisĂ© la rĂ©serve de carbu-rant. DotĂ© dâun moteur de 300 chevaux et de propulseurs de 600 chevaux pour assurer le dĂ©collage, il atteint une vitesse de croisiĂšre maximale de plus de 300 km / H. Ses ailes fl exibles lui permette de rentrer aisĂ©ment dans votre garage. Le modĂšle Transition, dĂ©veloppĂ© par le mĂȘme constructeur, a dĂ©jĂ reçu lâagrĂ©ment de la Federal Motor Vahicule Safety. Il est autorisĂ© Ă rouler sur lâensemble du rĂ©seau et Ă atterrir ou dĂ©coller de plus de 5.000 aĂ©roports publics aux Ătats-Unis. Com-mercialisĂ© dĂšs 2015 au prix de 211 000 âŹ.
LES VOITURES DU 3E MILLĂNAIRE AUTONOMES, CONNECTĂES, VOLANTES ET PROPRES
MAGLEVLE TRAIN VOLANT JAPONAIS
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28 Octobre 2013
Un mĂ©tro qui pourrait relier Los Angeles Ă San Francisco en seulement 30 minutes ? Câest pos-sible ! Et peut-ĂȘtre pour bientĂŽt. LâHyperloop off rira la possibilitĂ© de voyager Ă la mĂȘme vi-tesse quâun avion de chasse pour un coĂ»t et une dĂ©pense dâĂ©nergie minimes. A son bord, une vingtaine de passagers prendront place dans des capsules posĂ©es sur des coussins dâair pres-surisĂ©, qui voyageront Ă une vitesse de 1.200 km/h, dans des gros tubes Ă basse pression. Toute force de frottement pouvant ralentir le vĂ©hicule Ă©tant Ă©liminĂ©e, on se retrouve avec des conditions de dĂ©placement proches de celles quâon trouve en orbite. De plus, les capsules in-sĂ©rĂ©es et propulsĂ©es dans le tube Ă la demande permettraient aux voyageurs de partir Ă tout moment sans horaire imposĂ© comme pour le train ou lâavion. Bienvenue Ă bord du 5e moyen de transport !
VĂ©ritable sous-marin de luxe personnel de 460 m2, 65 mĂštres de long, 1.500 tonnes, le Phoenix 1000 peut plonger jusquâĂ 700 m de profondeur et fonctionne en surface comme un super yacht. Sa vitesse de croisiĂšre est de 30 km/h et de 17 km/h sous lâeau. DotĂ©e dâune coque entiĂšrement en aluminium de 50 mm dâĂ©paisseur, (Ă lâinstar des sous-marins mili-taires), le PhĆnix 1000, vĂ©ritable bijou de technologie, dispose de tous les Ă©quipements Ă la pointe : GPS, sonar haute rĂ©solution, radar, traceurs, dispositifs vidĂ©o. Les communications sont assurĂ©es par satellite et frĂ©-quences radio. En bonus, un mini-submersible, arrimĂ© au pont arriĂšre, pour les excursions sous-marines. Niveau de sĂ©curitĂ© maximum assurĂ© par une rĂ©serve de 30 jours dâoxygĂšne, doublĂ©e dâune rĂ©serve de secours de 10 jours. Un systĂšme dâair conditionnĂ© reliĂ© Ă la surface est prĂ©vu sĂ©parĂ©ment. MĂȘmes prĂ©cautions concernant les incendies, un accident redoutĂ© par les sous-mariniers. Un bouton permet dâisoler automatique-ment une partie du submersible qui aurait pris feu. Un joyau de 65 mil-lions dâeuros tout de mĂȘme.
Ou plus prĂ©cisĂ©ment le BGV (Bateau Ă grande vitesse), ce nouveau concept est en passe de rĂ©volutionner le transport maritime. Disponibles en 4 tailles de 137 Ă 263 m de long, les BGV sont dĂ©jĂ en circulation. No-tamment le BGV C160 qui assure la liaison entre Boulogne et Drammen (en NorvĂšge). Il mesure 160 m de long et 51 m de large, et atteint Ă pleine charge les 60 km/h. Un record, pour un bateau de ce gabarit, qui permet dâassurer la traversĂ©e entre les 2 ports (1.230 km) en 21 heures au lieu des 42 en temps normal. EquipĂ© dâun moteur diesel qui fonctionne au fuel lourd et ne demande quâun minimum dâentretien, sa consommation est remarquablement faible (180 g de diesel/kWh, soit moitiĂ© moins quâune petite voiture !). Une liaison vers Casablanca pourrait bientĂŽt voir le jour, pour acheminer des produits de la mer et des fruits et lĂ©gumes. Pour cette liaison, câest le C230 qui serait alors utilisĂ©. Un gĂ©ant des mers de 263 m de long qui peut embarquer 176 Ă 230 containers, soit 6.300 tonnes de marchandises.
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HYPERLOOPLE MĂTRO SUBSONIQUE
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LE TGV DES MERS
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HABITER UNE AUTRE PLANĂTE POSSIBLE... DANS
QUELQUES SIĂCLES !Les annonces rĂ©centes de la dĂ©couverte de trois planĂštes situĂ©es dans la «zone dâhabitabilité»,
(presque) tout prĂšs de la Terre, font fantasmer. Elles relancent les chances de rĂ©vĂ©ler, un jour peut-ĂȘtre, lâexistence dâun monde comparable Ă celui de la Terre.
Mythe ou réalité lointaine ? PAR LANDRY BENOIT
LâidĂ©e que lâĂȘtre humain puisse un jour se rendre sur une autre pla-nĂšte relĂšve de moins en moins de lâutopie. Si les premiers scĂ©-narios de lâhomme colonisant lâespace ont Ă©mergĂ© de lâesprit fĂ©-
cond des Ă©crivains de science-fi ction du XXe siĂšcle, les images de la planĂšte Mars que nous renvoie aujourdâhui en direct le robot Curio-sity sont bien rĂ©elles. Au vu des connaissances et moyens technologiques actuels, Mars reste la cible numĂ©ro 1 des programmes spatiaux mais lâexploration de la planĂšte rouge ne fait que com-mencer. Plusieurs missions y sont programmĂ©es dâici 2020 avant que les premiers vols habitĂ©s ne soient envisagĂ©s. Les conditions qui doivent ĂȘtre rĂ©unies pour quâune planĂšte soit «habitable» par lâhomme sont connues : une taille et une atmos-phĂšre similaire Ă celle de la Terre, la prĂ©sence dâeau sous forme liquide, une bonne distance entre la planĂšte et son Ă©toile ou son soleil.
AU-DELĂ DE NOTRE SYSTĂME SOLAIRELâunivers compte selon les scientifi ques plus de mille milliards dâĂ©toiles. Plusieurs mil-liards de planĂštes seraient donc potentielle-ment habitables Ă travers lâespace, bien que les moyens technologiques actuels ne per-mettent pas dâĂ©tudier ce qui se passe au-delĂ de notre galaxie, la Voie lactĂ©e.
Les astronomes auraient donc dĂ©couvert trois nouvelles planĂštes habitables au-delĂ de notre systĂšme solaire, Gliese 667C c, Gliese 667C f et Gliese 667C e. Des exo-planĂštes qui semblent avoir les mĂȘmes caractĂ©ristiques que la Terre (atmosphĂšre, tempĂ©rature, taille, etc.) mais qui sont situĂ©es bien trop loin pour ĂȘtre explorĂ©es : la plus proche se trouve Ă 20,5 annĂ©es-lumiĂšres de la Terre, soit 200 000 mil-liards de kilomĂštres ! Il faudrait donc attendre pour en avoir confi rmation.
MARS, EUROPE ET TITANAu sein de notre systĂšme solaire, les choses sont relativement plus «faciles». La plupart des planĂštes ne remplissent pas les conditions nĂ©cessaires : trop proches ou trop Ă©loignĂ©es du soleil, planĂštes gazeuses, etc.Seuls trois planĂštes ou satellites ont retenu lâattention des scientifi ques : Titan, un satellite de Saturne Ă lâatmosphĂšre intĂ©ressante (azote, mĂ©thane, hydrogĂšne). Une sonde amĂ©ricano-europĂ©enne (CassiniâHuygens) y a atterri en 2004 aprĂšs un voyage de 7 ans, afi n dâĂ©tudier Saturne et ses satellites. Ensuite « Europe », un
NOTRE GALAXIE CONTIENDRAIT PLUS DE 60 MILLIARDS DâEXOPLANĂTES HABITABLES
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satellite de Jupiter qui pourrait disposer dâun immense ocĂ©an dâeau liquide sous son sol.Mais câest bien Mars, la planĂšte rouge, qui sus-cite le plus dâintĂ©rĂȘt au vu de ses caractĂ©ristiques. Les premiĂšres sondes Viking ont Ă©tĂ© lancĂ©es par la Nasa, lâagence spatiale amĂ©ricaine, dĂšs 1975 afi n dâanalyser lâatmosphĂšre de la planĂšte. Aujourdâhui, le Programme dâExploration de Mars (MEP), lancĂ© en 1993, regroupe les diff Ă©-rentes missions dâexploration qui se succĂšdent sur Mars, comme celle du robot Curiosity, qui a atterri en aoĂ»t 2012 et qui retransmet en direct des images de la planĂšte rouge.Ce programme de la Nasa a quatre objectifs globaux : dĂ©terminer si la vie a existĂ© sur Mars, Ă©tudier le climat, Ă©tudier la gĂ©ologie puis prĂ©pa-rer lâexploration humaine de la planĂšte.
LA NASA, VICTIME DE LA CRISE En 2004, le prĂ©sident amĂ©ricain de lâĂ©poque, George W. Bush sâĂ©tait montrĂ© particuliĂšre-ment ambitieux en annonçant un premier vol habitĂ© pour Mars vers 2015. Il faut dire que les donnĂ©es rĂ©cupĂ©rĂ©es par les robots et sondes sur place lors de la premiĂšre exploration gĂ©o-
MODE DE VIE
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EN 2004, GEORGE W. BUSH SâĂTAIT MONTRĂ PARTICULIĂREMENT AMBITIEUX EN ANNONĂANT UN PREMIER VOL HABITĂ POUR MARS VERS 2015
logique (dont la mission Rover, lancĂ©e en 2003) ont permis de franchir une Ă©tape importante en rĂ©vĂ©lant des traces dâeau sur la planĂšte rouge remontant Ă prĂšs de 3 milliards dâannĂ©es.Mais les moyens colossaux que nĂ©cessite la recherche spatiale constituent un frein cer-tain, notamment depuis la crise de 2008. Sur lâexercice fi scal 2013, la Nasa a vu son bud-get fondre de 40% ! ConsĂ©quence : le projet «Mars Orbiter» prĂ©vu en 2016 a Ă©tĂ© annulĂ©. La prochaine mission de la Nasa, annoncĂ©e en dĂ©cembre dernier, pourrait nâavoir lieu quâen 2020 et ne prĂ©voit pas encore de vol habitĂ© : il sâagirait dâune simple dĂ©clinaison du robot Curiosity. Un nouveau plan de dĂ©-veloppement couvrant les prochaines dĂ©cen-nies est actuellement en cours dâĂ©laboration par la Nasa.AprĂšs les explorations gĂ©ologiques, lâagence spatiale europĂ©enne (ESA) prĂ©voit de son cĂŽtĂ© une premiĂšre mission astro-biologique en 2016 (mission ExoMars) afi n dâĂ©tudier la composition chimique de la planĂšte rouge. Ce nâest quâensuite que les premiers vols habi-tĂ©s pourraient ĂȘtre envisagĂ©s.La Nasa et lâESA collaborent par ailleurs sur un projet commun qui consiste Ă ramener sur Terre un Ă©chantillon du sol de Mars. Le projet est estimĂ© Ă 5 milliards de dollars et prendrait prĂšs de 10 ans.
Que de rĂȘves entretenus depuis le ler pas de lâhomme sur la Lune en 1969. Neil Amstrong, le chef de la mission Apollo XI (dĂ©cĂ©dĂ© en 2012), dĂ©clarait alors : « Un petit pas pour lâhomme, un grand pas pour lâhumanitĂ© ». Les 3,5 milliards de terriens de lâĂ©poque se projetaient dĂ©jĂ dans la galaxie.
TRANSFORMER MARS POUR LA RENDRE HABITABLE ?«Aller sur Mars signifi e rester sur Mars», ex-pliquait lâancien astronaute amĂ©ricain Buzz Aldrin dans une tribune du New York Times en juin dernier. Lâobjectif Ă travers les diff Ă©-rentes missions dâexploration est bien Ă terme
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LA VIE SUR MARS, SIMULĂE Ă ERFOUDAprĂšs le dĂ©sert de Mojave, au sud de la Californie, câest dans le Sahara, plus prĂ©-cisĂ©ment Ă Erfoud, que la Nasa a lancĂ© en fĂ©vrier dernier lâun de ses programmes les plus ambitieux dâexpĂ©rimentations et simulations dâactivitĂ©s martiennes. Une expĂ©rience scientifi que de grande envergure menĂ©e par le Forum autri-chien de lâespace, en partenariat avec le Centre Ibn Battuta de Marrakech dans le cadre du programme de recherche PolAres. Cette mission de simulation martienne sur site servira Ă la prĂ©paration de futures missions martiennes habitĂ©es. La zone Ă proximitĂ© dâErfoud a Ă©tĂ© retenue pour ses importantes similitudes avec les diffĂ©rents types caractĂ©ristiques gĂ©olo-giques martiennes ainsi que sa grande diversitĂ© de signatures microbiologiques provenant de lâEre PalĂ©olithique. Elle prĂ©sente par ailleurs une topographie simi-laire aux dĂ©serts martiens et, du fait de sa surface importante, permet une trĂšs grande variĂ©tĂ© dâexpĂ©rimentation. Une centaine de scientifi ques, venus du monde entier, ont ainsi pu tester des instruments scientifi ques, des concepts dâinteraction Homme/Robot et rĂ©aliser des essais opĂ©rationnels.
dâinstaller une colonie humaine sur la planĂšte rouge. Mais si de lâeau coulait sur Mars il y a 3 milliards dâannĂ©es, aujourdâhui la planĂšte est inhabitable : la tempĂ©rature de surface reste en moyenne bien en dessous de zĂ©ro, la pression de lâatmosphĂšre est faible et la planĂšte ne dis-pose pas dâune couche dâozone pour fi ltrer les rayons ultraviolets du soleil. Les scientifi ques parlent donc depuis quelques annĂ©es de «terraformage», qui consiste Ă mo-difi er les caractĂ©ristiques de la planĂšte pour la rendre habitable par lâhomme. Mais Ă ce stade, et en attendant les rĂ©sultats des prochaines mis-sions dâexploration, nous sommes encore dans la science-fi ction... n
MODE DE VIE
32 Octobre 2013
TOURISME SPATIALLâODYSĂE PREND VIE
Boire un thé glacé dans la galaxie et observer 16 couchers de soleil en moins de 24h sera bientÎt possible ! Le premier hÎtel spatial verra le jour dans 3 ans. En attendant, réserver son billet pour
faire un tour dans lâespace nâest plus de la science-fi ction. EnquĂȘte. PAR LANDRY BENOIT
Le tourisme spatial nâest plus un mythe. Si lâon est encore loin de sa banalisation et du tourisme de masse, câest grĂące Ă lâinitiative des responsables du programme spatial russe, alors Ă la recherche de nouvelles sources de fi nancement, au lendemain de la rĂ©cession Ă©conomique russe des annĂ©es 90,
que sâouvrait alors lâĂšre du tourisme spatial. Quelques richis-simes tycoons eff ectuĂšrent un sĂ©jour de quelques jours dans la station spatiale internationale (ISS), entre 2001 et 2009 pour une coquette somme comprise entre 20 et 35 millions de dol-lars. Mais depuis, la crise est passĂ©e par lĂ et les entreprises privĂ©es ont changĂ© la donne. Tout commence vĂ©ritablement en juillet 2011. Quelques jours aprĂšs lâarrĂȘt du programme des navettes par le gouvernement amĂ©ricain, la Nasa dĂ©cide de sous-traiter le transport de lâes-pace. Une brĂšche est alors ouverte. Dix mois plus tard, le 22 mai 2012, pour la premiĂšre fois de lâhistoire, une fusĂ©e dâune sociĂ©tĂ© privĂ©e, SpaceX, dĂ©colle de Cap Canaveral pour convoyer la cap-sule de fret vers la Station spatiale internationale. Et comme du transport de fret au transport de voyageurs, il nây a quâun tout petit pas, une dizaine de sociĂ©tĂ©s privĂ©es Ă travers le monde se sont lancĂ©es dans lâaventure avec un seul objectif en tĂȘte : ĂȘtre la premiĂšre Ă envoyer des touristes dans lâespace Ă prix « low cost ». Leur credo : dĂ©montrer quâune maĂźtrise technologique et un pouvoir fi nancier suffi sent Ă rĂ©volution-ner le voyage de demain. Parmi elles, deux font fi gure de favo-ris : Virgin Galactic, menĂ©e par le pugnace Richard Branson, qui a mis au point dĂšs 2010, un vaisseau touristique spatial, SpaceShipTwo, pour un premier vrai vol habitĂ© et XCOR. SpaceX semble en revanche abandonner son vĆu dâouvrir lâespace au commun des mortels pour se concentrer sur lâenvoi de capsules de fret.
VIRGIN GALACTIC VS XCOR, OBJECTIF 2014Il existe deux points communs Ă ces deux sociĂ©tĂ©s. Le pre-mier, elles sont amĂ©ricaines. Le deuxiĂšme, elles se situent au mĂȘme endroit : le dĂ©sert de Mojave, en Californie (Ătats-Unis). Mais Virgin Galactic et XCOR sont deux rivaux aux approches bien diff Ă©rentes. Virgin Galactic a fait le choix de miser sur la communication. Une stratĂ©gie bien connue de son fondateur le milliardaire britannique Richard Bran-son. XCOR de son cĂŽtĂ© a choisi de rester Ă lâabri des regards. Choix payant ? Les prochains mois le diront. Câest en 2014 que les deux entreprises prĂ©voient dâenvoyer leurs premiers touristes dans lâespace.Chez Virgin Galactic, prĂšs de 600 personnes ont dĂ©jĂ rĂ©servĂ© leurs billets, parmi lesquelles Tom Hanks, Paris Hilton ou le physicien Stephen Hawking. 200 tĂ©mĂ©raires ont optĂ© pour XCOR. Et pour chacune des deux compagnies, le voyage dans lâespace sera diff Ă©rent.Virgin vous proposera de vous faire grimper jusquâĂ 100 km au-dessus de la Terre - soit Ă la porte de lâespace â Ă bord dâune fusĂ©e ailĂ©e. Celle-ci sera placĂ©e sous les ailes dâun avion puis larguĂ©e une fois la stratosphĂšre atteinte. Vous pourrez alors vivre quatre minutes dâapesanteur avant un retour en vol planĂ© sur Terre. Prix de vol : 200 000 dollars. XCOR de son cĂŽtĂ© vous suggĂ©ra son vaisseau nommĂ© le Lynx. Son prix est beaucoup plus attractif - 95 000 dollars - et ses promo-
EN 2001, LE MILLIARDAIRE AMĂRICAIN FUT LE PREMIER Ă SâOFFRIR POUR 20 MILLIONS DE DOLLARS UNE SEMAINE DANS LâESPACE
MODE DE VIE
34 Octobre 2013
teurs ne cessent de vanter les avantages de leur systĂšme. Le Lynx est composĂ© de quatre moteurs-fusĂ©es dâun nouveau type qui peu-vent ĂȘtre Ă©teints et rĂ©enclenchĂ©s Ă souhait en vol. Un atout en cas de dĂ©faillance. Pendant que chez Virgin, on essuie quelques revers et complications. Un accident dans lâusine dâassemblage a fait trois morts en 2007 et le seul vol ayant fonctionnĂ© jusque lĂ a durĂ© 16 secondes. CâĂ©tait au mois dâavril !
RUSSES ET EUROPĂENS CONTRE-ATTAQUENTLes AmĂ©ricains ne sont pas les seuls Ă se mettre au tourisme spatial. Dâautres concur-rents, principalement europĂ©ens, se sont immiscĂ©s dans la course : les Suisses de S3, associĂ©s au français Dassault, ou encore As-trium, constructeur de satellites et concep-teur dâAriane. Mais il leur sera diffi cile dâen-visager de dĂ©coller avant 2020.Astrium, numĂ©ro un europĂ©en de lâindus-trie spatiale, a imaginĂ© â comme XCOR - un vaisseau Ă peine plus gros quâun jet dâaff aires qui partira de nâimporte quel grand aĂ©roport du monde, avec une capacitĂ© de vol quasi quotidienne.De leurs cĂŽtĂ©s, les Russes ambitionnent de
dĂ©passer le simple voyage et de proposer des sĂ©jours dans lâespace. La sociĂ©tĂ© Orbital Technologie, spĂ©cialisĂ©e dans le dĂ©veloppe-ment des systĂšmes et infrastructures spa-tiales, dĂ©sireuse dâouvrir lâespace au marchĂ© global et aux entreprises privĂ©es, vient de dĂ©voiler la premiĂšre station spatiale en or-bite basse Ă vocation commerciale. Un hĂŽ-tel de 4 chambre pouvant accueillir jusquâĂ 7 personnes, dont lâouverture est prĂ©vue en 2016. BaptisĂ© HĂŽtel du Paradis, cet hĂŽtel de lâespace off re tout le confort dâun 5 Ă©toiles : repas gastro prĂ©parĂ©s sur terre et rĂ©chauff Ă©s au micro-onde, thĂ© glacĂ©, cocktail de fruits, tĂ©lĂ© par satellite ou encore Wi-Fi⊠Enfi n presque, puisquâil faudra dormir en position verticale et nâen parlons mĂȘme pas pour la douche⊠Que ce soit pour une Lune de miel ou un luxueux voyage Ă 350 km dâaltitude au dessus de la Terre, vous pourrez moyennant 574 000 ⏠le voyage et 115 000 ⏠supplĂ©men-taires pour un sĂ©jour de 5 jours, vous off rir lâinoubliable : Un tour de la terre en 90 mi-nutes pendant 24 heures, afi n dâobserver 16 couchers et 16 levers de soleil. Attention, pour espĂ©rer passer quelques jours Ă bord de cet hĂŽtel de lâespace, il faudra au minimum 3 mois de prĂ©paration physique.
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LA MONNAIE INTERGALACTIQUE BIENTĂT DISPONIBLE
Son nom est peu connu : Elon Musk est lâinventeur du premier programme de paiement en ligne et co-fondateur du site Paypal. Le milliardaire sud-africain compte cette fois dĂ©passer les frontiĂšres dâInternet pour celles de lâespace. Il vient dâannoncer que son cĂ©lĂšbre site de paiement plan-chait sur la crĂ©ation dâune monnaie intergalactique. « Les astronautes qui vivent dans la Station spatiale inter-nationale doivent payer des factures, mĂȘme sâil ne sâagit que de livres ou de musique numĂ©rique. Les touristes seront deux fois plus dĂ©pensiers ! » affi rme-t-il. DâoĂč lâidĂ©e dâune monnaie utilisable dans lâespace. PayPal est en train de faire Ă©quipe avec le SETI Institute, la Space Tourism Society et lâastronaute dâApollo 11 Buzz Aldrin pour lancer ce projet. Elon Musk a bien la tĂȘte dans les Ă©toiles. Câest aussi le patron de SpaceX.
Pour 2014, Virgin Galactic propose le vol Ă bord du vaisseau SpaceShipTwo + promenade en apesanteur Ă 200 000 dollars.
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UN MARCHĂ ATYPIQUELe tourisme spatial est donc Ă portĂ© de main, mais pas pour tous les porte-feuilles. Lâan dernier, une analyse du consultant Tauri Group estimait Ă 8 000 le nombre de Terriens prĂȘts Ă aller dĂ©crocher leurs ailes dâastronautes. LâĂ©tude prenait en compte les personnes riches dâau moins cinq millions de dollars. Une autre Ă©tude en 2001 Ă©valuait Ă 20 000 le nombre de clients possibles.Au total, le secteur pourrait gĂ©nĂ©rer sur dix ans des revenus allant de 600 millions Ă 1,6 milliard de dollars. Certains observateurs craignent que ces sociĂ©tĂ©s privĂ©es qui vi-vent uniquement parce quâelles se trouvent sous perfusion fi nanciĂšre dâun seul mĂ©cĂšne, tel Richard Branson avec Virgin Galactic ne puissent de ce fait survivre aux crises fi -nanciĂšres. En 2010, la sociĂ©tĂ© Rocketplane a dâailleurs Ă©tĂ© contrainte de fermer faute dâat-tirer peu dâinvestisseurs. Il nâest cependant
Cet hĂŽtel de lâespace amenĂ© Ă devenir une destination touristique de luxe pourra Ă©galement ĂȘtre une escale pour les voyages habitĂ©s au delĂ de lâorbite terrestre. Il off rira aussi de nombreuses possibilitĂ©s, cette fois pour les scientifi ques, telles que lâĂ©tude de la micro-gravitĂ© ou le dĂ©veloppement de produits en environnement spatial.
SINON IL Y A TOUJOURS LâHĂTEL SPATIAL... Ă BARCELONE
Imaginez un complexe hĂŽtelier de 300 mĂštres de haut reliĂ© Ă la Terre par une passerelle. A lâintĂ©rieur, les visiteurs y trouveraient une souffl erie verticale permettant de sâexercer Ă la chute libre et dâun spa Ă zĂ©ro-gravitĂ©. Câest le projet fou quâun promoteur immo-bilier souhaite faire construire au large de Barcelone. Lâentreprise amĂ©-ricaine Mobilona est prĂȘte Ă mettre 1,5 milliard dâeuros sur la table. Le complexe proposerait 2.000 suites. Il faudrait dĂ©bourser entre 300 et 1.500 euros par nuit. Chaque mur de lâhĂŽ-tel proposera une vue sur lâespace en 3D. ProblĂšme : le maire actuel de Barcelone y est opposĂ©. Il faudra donc patienter...
LES RUSSES AMBITIONNENT DE DĂPASSER LE SIMPLE VOYAGE ET OFFRENT DĂS 2016 DES SĂJOURS DANS LâESPACE, Ă LâHĂTEL DU PARADIS, POUR 680 000 EUROS
MODE DE VIE
pas Ă exclure que les potentialitĂ©s off ertes attirent dans le futur les gros fonds dâinves-tissement.MĂȘme si Virgin peut se rĂ©jouir dâune par-ticipation du Fonds AABAR dâAbu Dhabi â400 millions de dollars investis â Richard Branson a compris quâil ne fallait pas uni-quement miser sur le tourisme spatial. Il a ainsi fait le choix de se diversifi er et de dĂ©velopper des avions-fusĂ©es pour des re-cherches en microgravitĂ©, voire pour lancer des satellites. Virgin Galactic vient dâannon-cer le dĂ©veloppement du modĂšle Launcher One destinĂ©, dĂšs 2016, Ă mettre des engins robotisĂ©s en orbite basse pour 10 millions de dollars seulement. Une stratĂ©gie dĂ©jĂ initiĂ©e par le sud-africain Elon Musk, co-fondateur de Paypal et patron de SpaceX. Au dĂ©but du mois dâaoĂ»t, le gouvernement allemand lui a passĂ© commande pour trois satellites de reconnaissance radar Sarah. n
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36 Septembre 2013
MODE DE VIEPh
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38 Octobre 2013
VIVRE AUTREMENTâŠImaginer et construire des villes souterraines ou fl ottantes. Si lâidĂ©e nâest pas nouvelle, elle est
dâune actualitĂ© impĂ©rieuse face aux enjeux dĂ©mographiques, climatiques et Ă©nergĂ©tiques. Dâici Ă 2050, les deux tiers des 9 milliards dâhabitants vivront en ville.
Les urbanistes se tournent vers le sous-sol ou misent sur lâĂ©tendu des ocĂ©ans pour imaginer la ville de demain. Des solutions innovantes, Ă©cologiques et autosuffi santes en Ă©nergie.
Alors oĂč vivra-t-on en 2030 ? PAR FAIĂAL FAQUIHI
LILYPAD, LE PROJET DâĂLE FLOTTANTE
POURRAIT ACCEUILLIR 50 000 PERSONNES
Obtobre 2013 39
Achaque Ă©poque, ses dĂ©fi s. Les nĂŽtres sont multiples. Le spectre dâun changement cli-matique dangereux, brandi par le rapport mondial sur le dĂ©veloppement humain, est
une rĂ©alitĂ© suprĂȘme de notre temps, les scien-tifi ques prĂ©voient une montĂ©e du niveau des ocĂ©ans, due aux dĂ©rĂšglements climatiques, qui devrait provoquer dâici la fi n du siĂšcle lâexode de millions de personnes. En matiĂšre dĂ©mographique, la croissance de la planĂšte en est une autre. La population mondiale pas-sera, selon les prĂ©visions des Nations unies, de 7,2 milliards Ă 8,1 milliards en 2025 et Ă 9,6 milliards en 2050. Dâici lĂ , les deux tiers des habitants de la terre vont vivre en ville.Une problĂ©matique que lâUnion europĂ©enne synthĂ©tise Ă sa maniĂšre dans une projection du «Monde en 2025»1. Il est question de tensions entre le mode actuel de production, de consommation et la disponibilitĂ© des res-sources. Mais aussi de tensions entre proxi-mitĂ© spatiale dans le contexte dâune urbanisa-tion accĂ©lĂ©rĂ©e⊠Une grande transition est en marche: «Profi ter des dĂ©fi s Ă©cologiques et dĂ©mographiques pour inventer un nouveau modĂšle de dĂ©veloppe-ment», pronostique lâĂ©tude de la Commission europĂ©enne. Câest un nouveau monde qui est en train (et qui doit ĂȘtre) rĂ©inventĂ©. Urba-nistes, architectes, ingĂ©nieurs, sociologues⊠rĂ©fl Ă©chissent sur des nouveaux modes de vie: Investir les sous-sols ou les ocĂ©ans afi n dây bĂą-tir les zones urbaines du futur.
MODE DE VIE
EARTHSCRAPER, APRĂS LES GRATTE-CIEL, LES GRATTE-TERRE!UA Mexico, pour faire face Ă la pĂ©nurie du foncier tout en prĂ©servant le centre historique, protĂ©gĂ©, une agence dâurbanisme et dâarchitecture a imaginĂ© un nouveau concept de building inversĂ© « Earthscraper ». Il se prĂ©sente sous la forme dâune pyramide inversĂ©e disposant de 65 Ă©tages et plongeant Ă plus de 300 mĂštres sous la surface du sol. Au centre de lâinfrastructure, on trouve un puits de jour ouvert permettant aux usagers de lâEarthscraper de bĂ©nĂ©fi cier de la lumiĂšre du soleil et dâune ventilation naturelle. A lâintĂ©rieur de cette structure creusĂ©e sous terre, des ponts sâentendent vers le centre pour admirer ce qui se passe plus bas. Sous son plafond de verre, la pyramide abriterait un musĂ©e, des bureaux, des com-merces et des appartements. «Une ville entiĂšre sous la surface du sol», selon les architectes Christophe de Wallambras et Guillaume Beaufi ls.
VILLES SOUTERRAINES, NOUVEL ELDORADO DES ARCHITECTES ?Lâhomme nâa pas attendu le 21e siĂšcle pour utiliser les sous-sols comme habitat. CâĂ©tait mĂȘme dans certaines rĂ©gions du globe, les lieux de vie privilĂ©giĂ©s des habitants de lâĂ©poque. Cappadoce en Turquie, recensait il y a plus de 100.000 ans, plus de 200 villes souterraines. Des citĂ©s englouties, construites sur plusieurs niveaux avec systĂšme dâaĂ©ration, dâassainissement, escaliers et ruelles, qui au-raient abritĂ© plus de 200.000 Ăąmes.Au moyen-Ăąge, les sous-sols faisaient offi ce de catacombes. Plus tard, ils ont servi pour les rĂ©seaux dâĂ©vacuation des eaux. En 1836, le 1er mĂ©tro au monde sâimplanta dans les sous-sols londoniens. Mais câest vĂ©ritablement Ă partir des annĂ©es 30 que sous lâimpulsion de lâarchitecte visionnaire Edouard Utudjian les sous-sols sâurbanisent totalement et devien-nent un peu partout dans le monde des voies ferroviaires et routiĂšres, des parkings, des entrepĂŽts, des usines, des tunnels, des bases militaires (souvent secrĂštes), des salles dâex-position... La vie souterraine contemporaine sâorganise dans ce qui fut alors appelĂ© la 3e di-
mension. Celle-ci prĂ©sentant dâinnombrables atouts : Ă©conomie de matĂ©riaux, propriĂ©tĂ©s thermiques grĂące Ă un environnement clima-tique constant, rĂ©sistance aux sĂ©ismes⊠Une nouvelle alternative est nĂ©e. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960, certains se sont lancĂ©s dans la construction de vĂ©ri-tables villes souterraines. MontrĂ©al a creusĂ© sous ses Ă©glises des buildings pour crĂ©er ce quâon appelle «la ville intĂ©rieure». 1.500 lo-gements mais surtout des restaurants et des commerces. Aujourdâhui, cette ville souter-raine couvre 12 km2 et accueille chaque jour 500.000 personnes. Lâexemple a Ă©tĂ© suivi a New York, Helsinki ou Tokyo comme par-tout dans le monde, le sous-sol est devenu une mine de projets urbains. Mais plus en-core, une ressource stratĂ©gique, car dâici Ă 2050, les deux tiers des 9 milliards dâhabitants vivront en ville.
LES CITĂS FLOTTANTES DU FUTURSi comme le craint le GIEC 2, le niveau des ocĂ©ans monte de 20 Ă 90 cm au cours du XXIe, beaucoup de villes seront anĂ©anties et des mil-lions de personnes devront ĂȘtre relogĂ©es.
LES SCIENTIFIQUES PRĂVOIENT UNE MONTĂE DU NIVEAU DES OCĂANS, QUI DEVRAIT PROVOQUER DâICI Ă LA FIN DU SIĂCLE LâEXODE DE MILLIONS DE PERSONNES
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40 Octobre 2013
citĂ© fl ottante bĂątie dans les eaux chaudes des mers Ă©quatoriales. Dâune hauteur de 1.000 m, elle sâĂ©tend sur 3 km de diamĂštre et peut accueillir dĂšs 2025 plus de 40.000 personnes. SurmontĂ©es dâentonnoirs qui rĂ©gulent la chaleur, Ă©quipĂ©e dâune tour, sorte de ferme gĂ©ante produisant la nourriture nĂ©cessaire pour lâĂźle, elle est autosuffi sante en Ă©nergie et ne rejette aucun dĂ©chet. Plusieurs citĂ©s pour-raient ĂȘtre regroupĂ©es et formĂ©es ainsi que des Etats fl ottants.ImaginĂ© par lâarchitecte Vincent Callebaut en 2009, Lilypad, autre vĂ©ritable Ăźle fl ottante de 500.000 mÂČ pourra accueillir 50.000 ha-bitants en 2050. Cette Ă©co-pole en forme de nĂ©nuphar gĂ©ant est organisĂ©e en trois mon-tagnes dĂ©diĂ©es au travail, au commerce et aux loisirs. Les logements, bĂątis sur les fl ancs des montagnes sont agrĂ©mentĂ©s de potagers bios. Eoliennes, hydroliennes, photovoltaĂŻque et biomasse fournissent lâĂ©nergie nĂ©cessaire. La structure en polyester et dioxyde absorbe la pollution atmosphĂ©rique extĂ©rieure et intĂ©-rieure. La partie immergĂ©e est vĂ©gĂ©talisĂ©e afi n de faciliter la fi xation de la fl ore et de la faune sous-marine et favoriser la pĂšche. Un lagon central rĂ©cupĂšre et fi ltre lâeau de pluie. Une vĂ©ritable prouesse archĂ©ologique. n
1 Commission europĂ©enne, Direction gĂ©nĂ©rale de la recherche, «Le Monde en 2025: La montĂ©e en puissance de lâAsie et la tran-sition Ă©cologique»2 Groupement intergouvernemental dâexperts sur lâĂ©volution climatique
PROFITER DES DĂFIS ĂCOLOGIQUES ET DĂMOGRAPHIQUES POUR INVENTER UN NOUVEAU MODĂLE DE DĂVELOPPEMENT
Le cas de Bangkok est assez rĂ©vĂ©lateur. Construite sur des terrains marĂ©cageux, la ville est, selon lâONU, une des plus menacĂ©es par les inondations cĂŽtiĂšres dans le monde. Un cabinet dâarchitecture a imaginĂ© un projet de ville fl ottante, baptisĂ©e «Wetropolis» pour pallier lâenlisement progressif de la capitale thaĂŻlandaise. BĂątie il y a 300 ans, la ville sâen-foncerait dâ1 Ă 2 centimĂštres chaque annĂ©e, ce qui pourrait amener Ă un enlisement total dâici Ă 2050. MĂȘme si les spĂ©cialistes ne sont pas tous dâaccord sur les dates, ils sâaccordent cependant pour dire que la ville qui compte plus de 10 millions dâhabitants serait, Ă terme, submergĂ©e. Et Bangkok ne serait pas la seule ville mena-cĂ©e. Câest pourquoi architectes, urbanistes, ingĂ©nieurs ont imaginĂ© des solutions in-novantes, Ă©cologiques et autosuffi santes en Ă©nergie. De vĂ©ritables villes fl ottantes. LâidĂ©e nous rappelle le roman fantastique de Jules Verne portant le mĂȘme nom et paru en 1871. Deux siĂšcles plus tard, les Pays-Bas se jettent
Ă lâeau. Un quartier rĂ©sidentiel dâAmsterdam a Ă©tĂ© entiĂšrement bĂąti sur lâeau. IJburg est la mer intĂ©rieure sur laquelle a Ă©tĂ© construit un quartier rĂ©sidentiel fl ottant. ComposĂ© de quatre Ăźles artifi cielles, il abrite quelques 16.000 personnes. A Waterbuurt, un de ses quartiers, les habitants vivent dans des mai-sons fl ottant sur une mer intĂ©rieure. Green Float, le projet de lâentreprise japonaise Shimizu est nĂ© avant le tsunami de 2011. Une
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MASDAR, LA VILLE VERTE AU PAYS DE LâOR NOIR
CrĂ©er une ville de toutes piĂšces en plein milieu du dĂ©sert. Une ville qui hĂ©bergerait 50.000 personnes de maniĂšre totalement Ă©cologique. Une ville qui recyclerait tous ses dĂ©chets et qui fonctionnerait entiĂšrement aux Ă©nergies renouvelables. Ce projet fou de la taille dâun grand quartier de Casablanca (7 km2), initiĂ© par le Sultan Ahmed Al Jaber et confi Ă© au ca-binet dâarchitecture britannique Foster and Partners en 2008, nĂ©cessite un budget pharao-nique de 10 milliards de dollars. Masdar (source en arabe) est une expĂ©rience unique, gĂ©ante qui requiert les compĂ©tences des meilleurs scientifi ques du monde. LâĂ©conomie circulaire est mise en avant Ă tous les niveaux. Elle abritera la plus grande ferme photovoltaĂŻque au monde et un systĂšme de recyclage des eaux ultra-sophisti-quĂ©. Dans le premier quartier Ă©rigĂ©, les bĂątiments de lâInstitut de Science et de technologie (Masdar Institute), spĂ©cialisĂ© dans les Ă©nergies renouvelables, sont disposĂ©s de façon trĂšs resserrĂ©e pour crĂ©er de lâombre. Une tour en acier recyclĂ© de 45 mĂštres de haut, sur le modĂšle des tours Ă vent locales, permet, grĂące Ă un systĂšme de clapets et Ă un brumisateur, de climatiser natu-rellement cours et rues. Les Ă©clairages naturels sont privilĂ©giĂ©s, les façades recouvertes dâune superposition de revĂȘtements destinĂ©s Ă rejeter la lumiĂšre, et le placement des persiennes est calculĂ© selon les points et durĂ©es dâensoleillement. Une centrale solaire de 22 hectares pouvant produire jusquâĂ 10 MW dâĂ©lectri-citĂ© en plein rendement est construite Ă proximitĂ©.On y circule en PRT (transport rapide et personnel), vĂ©hicule original autoguidĂ© qui fonctionne au solaire, et 2013 devrait y voir lâouverture de lâune des plus grosses centrales solaires ther-miques au monde.
En plein cĆur du DĂ©sert dâAbu Dhabi, Masdar un modĂšle Ă©cologique unique qui devrait permettre au pays de lâor noir de prĂ©parer lâaprĂšs-pĂ©trole.
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MODE DE VIE
MAISON 2.0⊠LâINTELLIGENCE
Ă DOMICILEElles parlent, allument le four en votre absence, servent votre
tasse de cafĂ© avant mĂȘme que vous nâouvriez lâĆil. Aux frontiĂšres de lâirrĂ©el, les maisons du futur, pensĂ©es pour vous obĂ©ir au doigt et Ă lâĆil, anticiper vos dĂ©sirs et faciliter votre confort, tout en vous gratifi ant dâaimables Ă©conomies
dâĂ©nergie, se plient Ă vos exigences et vos envies⊠Visite guidĂ©e dâune rĂ©alitĂ© pas si lointaine.
PAR CHARLOTTE SIMONART
Imaginez. Il est 7 heures du matin. Un jour de semaine. Encore transportĂ© par vos rĂȘves, les volets de votre chambre sâouvrent doucement. La lumiĂšre du jour caresse votre visage. Vous ouvrez un Ćil. Les lampes de votre chambre sâallument
petit Ă petit, comme la radio branchĂ©e sur votre chaĂźne prĂ©fĂ©rĂ©e. De quoi vous lever dâun bon pied. La salle de bains est dĂ©jĂ chauff Ă©e pour vous accueillir. Sous la douche, un simple geste sur lâĂ©cran tactile faisant offi ce de rideau de douche vous permet de sĂ©lectionner votre musique ou mĂȘme de regarder la tĂ©lĂ©vision... tout en vous savonnant. Le temps de vous sĂ©-cher et de vous habiller que lâodeur du cafĂ© frais Ă©moustille dĂ©jĂ vos papilles. Il ne vous reste quâĂ mettre les pieds sous la table sans avoir fait le moindre eff ort. Bonheur absolu, nâest-ce pas ? Eh bien, rĂ©jouissez-vous, câest le rĂ©veil matin du futur⊠un futur pas si lointain.
DE LA SCIENCE-FICTION AU RĂELLes robots Ă©lectromĂ©nagers, toujours plus per-formants, toujours plus « tendance » sont dĂ©-
sormais programmables et communicants... presque intelligents. Pour peu, on se croirait dans « Intelligence Artifi cielle », ce fi lm de Ste-ven Spielberg oĂč les robots sâattĂšllent Ă toutes les tĂąches mĂ©nagĂšres et services du quotidien. De la science-fi ction ? Non. Une rĂ©alitĂ© baptisĂ©e Domotique. Une technologie rĂ©volutionnaire permettant de contrĂŽler Ă distance des appa-reils Ă©lectriques, mais aussi de les automatiser en fonction de vos besoins, tout cela Ă partir de votre ordinateur, de votre tablette ou mĂȘme
LES SERVICES «INTELLIGENTS» QUE POURRAIT NOUS RENDRE APRĂS-DEMAIN UNE «SMART HOME » SONT MULTIPLES Ph
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42 Octobre 2013
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MODE DE VIE
Les tablettes tactiles en mettant le contrĂŽle de votre maison Ă portĂ©e de doigt ont fortement contribuĂ© Ă lâessor de la domotique et lâon rendu fi nanciĂšrement plus abordable.
DâICI 2017, 90 MILLIONS DE RĂSIDENCES SERONT ĂQUIPĂES DE TECHNOLOGIE DOMOTIQUE DANS LE MONDE
de votre Smartphone. Comment ? GrĂące Ă une installation cĂąblĂ©e ou par ondes radio. Les tĂ©-lĂ©commandes au placard, la domotique fait le reste. Ainsi, votre futur frigo aura commandĂ© dans la journĂ©e ce quâil vous manque. Ă votre retour dâune dure journĂ©e de labeur, votre bain sera dĂ©jĂ coulĂ© pour un moment de pure dĂ©tente. Votre four se mettra en marche dĂšs que votre pied se posera sur le paillasson. Des gestes du quotidien sans intervention humaine. Et plus besoin de lire des manuels dâutilisation aussi complexes quâinterminables. Tout est de-venu naturel. La nouvelle gĂ©nĂ©ration dâenfants, celle du high-tech et des nouvelles technolo-gies, ne sâĂ©tonne mĂȘme plus de cette « magie technologique ». La maison de demain pourra ainsi, sitĂŽt aprĂšs avoir mĂ©morisĂ© vos habitudes de compor-tement, se charger de rĂ©gler toute seule le chauff age en fonction des prĂ©visions mĂ©tĂ©o, le couper avant que vous ne sortiez et le rĂ©acti-ver avant votre retour, boucler les entrĂ©es Ă lâap-proche de tout inconnu, dĂ©tecter la moindre fuite de gaz ou dâeau et en avertira qui de droit par mail ou SMS, appeler le rĂ©parateur en cas de panne dâun appareil Ă©lectromĂ©nager, affi -cher des menus light sur lâĂ©cran du rĂ©frigĂ©ra-teur quand le pĂšse-personne lui aura signalĂ© une prise de poids prĂ©occupante... Comptez
aussi sur elle pour conformer lâambiance lumi-neuse Ă vos humeurs. Les capteurs sauront in-terprĂ©ter, analyser et prendre des dĂ©cisions. Ils Ă©teindront une lampe aprĂšs sâĂȘtre assurĂ©s quâil nây a plus personne dans la piĂšce, contrĂŽleront la teneur en CO2 et ouvriront les fenĂȘtres pour aĂ©rer, vous alerteront si lâun de vos enfants sâapproche trop prĂšs dâune plaque de cuisson⊠Il ne sâagira plus de monotechniciens âbĂȘtes et mĂ©chantsâ. Ils dialogueront non-stop entre eux, via des liaisons sans fi l. »
UNE RĂPONSE AUX DĂFIS ĂNERGĂTIQUESâŠLongtemps considĂ©rĂ©e comme un gadget pour geeks confi rmĂ©s, la domotique rĂ©pond au-jourdâhui Ă lâun des enjeux majeurs du 21Ăšme siĂšcle : la maĂźtrise de la consommation dâĂ©ner-gie. Selon le dernier rapport de lâAgence Inter-nationale de lâEnergie, la consommation Ă©lec-trique mondiale augmentera de 70 % dâici 2035. Lâhabitat fait fi gure dâogre Ă©nergĂ©tique. Le dĂ©fi est Ă©norme. La domotique se pose ainsi comme une des solutions Ă mettre en Ćuvre pour opti-miser sa consommation. Les exemples parlent dâeux-mĂȘmes. Ainsi, la rĂ©gulation du chauf-fage est possible piĂšce par piĂšce, des capteurs permettent de lâarrĂȘter lorsque vous ouvrez une fenĂȘtre, la tempĂ©rature se rĂ©duit automa-
tiquement lorsque vous quittez votre domicile. Toujours dans la mĂȘme optique, les fenĂȘtres deviennent plus ou moins opaques en fonc-tion de la puissance des rayons du soleil. MĂȘme principe pour lâĂ©clairage : la lumiĂšre sâĂ©teint et sâallume selon ce que les capteurs de prĂ©sence lui indiquent. RĂ©sultat : jusquâĂ 30% dâĂ©cono-mie dâĂ©nergie estimĂ©e par an.
⊠ET SĂCURITAIRELâautre atout de la domotique, qui sĂ©duit de plus en plus de foyers, câest la sĂ©curitĂ©. Surveiller votre maison Ă distance devient un jeu dâenfant. Une camĂ©ra vidĂ©o placĂ©e dans chaque piĂšce et vous voilĂ maĂźtre de ce qui se passe chez vous pendant votre absence⊠depuis votre ordina-teur, voire votre tĂ©lĂ©phone portable. Dâautres fonctions permettent de simuler une prĂ©sence en cas de mouvement dĂ©tectĂ© aux alentours de la maison, comme une lumiĂšre qui sâallume au salon par exemple. Il vous est Ă©galement pos-sible de communiquer avec votre domicile. Un appel tĂ©lĂ©phonique automatique peut ĂȘtre programmĂ© afi n de contacter le propriĂ©taire ou une entreprise de sĂ©curitĂ© en cas dâintrusion. Sans parler des sirĂšnes hurlantes qui peuvent sâactiver Ă tout moment. De quoi faire dĂ©guer-pir les curieux et convaincre les plus sceptiques dâinstaller ces bijoux technologiques.
UN MARCHĂ EN PLEINE EXPANSIONDâici 2017, 90 millions de rĂ©sidences seront Ă©quipĂ©es de technologie domotique dans le monde, selon une Ă©tude publiĂ©e en mai dernier par lâagence ABI Research, spĂ©cialisĂ©e dans la prĂ©diction de tendances. Cela reprĂ©sente une hausse de 60% de la demande en systĂšmes do-motiques par rapport Ă aujourdâhui, toujours selon cette Ă©tude. Une croissance qui sâexplique notamment par lâexpansion du marchĂ© des Smartphones. Il sâen est vendu 225 millions dans le monde au deuxiĂšme trimestre de cette annĂ©e, dĂ©passant pour la premiĂšre fois la vente des portables classiques, selon le cabinet Gar-tner. Les Smartphones sâaccaparent dĂ©sormais 51,8% des ventes dâappareils de tĂ©lĂ©phonie mo-bile. Rien de plus simple, dĂšs lors, que dâadop-ter la domotique. Si le prix de ces installations reste Ă©levĂ© (entre 4 et 10% du prix de vente dâune maison neuve), celles-ci seront de plus en plus abordables Ă mesure que la demande augmente.
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44 Octobre 2013
MAROC TELECOM, RĂSOLUMENT FUTURISTE
Le nouveau siĂšge de Maroc Telecom, inaugurĂ© en juin dernier, est totalement prĂ©curseur en matiĂšre de construction intelligente. Dâune hauteur de 91 m et dâune superfi cie de 5 hectares, le site est rĂ©solument tournĂ© vers le futur. Sa conception architecturale singuliĂšre harmonise avec perfection lâintĂ©rieur et lâextĂ©rieur. Moderne et Ă©cologique, le projet rĂ©alisĂ© par lâarchitecte Jean-Paul Viguier en collaboration avec Omar KobbitĂ©, in-tĂšgre toutes les technologies permet-tant une meilleure effi cacitĂ© Ă©nergĂ©-tique. RĂ©duction de la consommation dâĂ©nergie, gestion optimale de lâeau, confort acoustique et thermique et sĂ©-curitĂ© sont les principaux points obser-vĂ©s dans la conception de cet imposant building. Ainsi, des dĂ©tecteurs de prĂ©sence dans les salles de rĂ©union ont Ă©tĂ© mis en place pour limiter les besoins en climatisation. Pour rĂ©duire la facture Ă©nergĂ©tique, Maroc Telecom a optĂ© pour un Ă©clairage naturel grĂące aux vitrages et lâutilisation des Ă©nergies renouvelables pour la production dâeau chaude. Projet Ă©co-responsable et citoyen, source de technologie et dâinnovation, la Tour Maroc Telecom a reçu la mention spĂ©ciale du jury pour le «Grand Prix des bĂątiments de trĂšs grande hauteur» au forum Ecobuilding Ă Paris.
DOMOTIQUE ET INTELLIGENCE ARCHITECTURALE, LA RĂVOLUTION MAROCAINELes entreprises immobiliĂšres du Royaume ont dĂ©jĂ bien compris le potentiel que reprĂ©sente la domotique. Certaines misent dĂ©jĂ sur cette technologie pour attirer de nouveaux clients. Câest le cas notamment de la Compagnie GĂ©-nĂ©rale ImmobiliĂšre Ă travers le projet « Casa Green Town ». Une premiĂšre tranche de 600 villas et dâune centaine dâappartements Ă©qui-pĂ©s en domotique, avec les Ă©clairages extĂ©-rieurs sâallumant progressivement au moment du coucher du soleil et sâĂ©teignant au lever du jour. Le groupe Palmeraie DĂ©veloppement sâengouff re Ă©galement dans la brĂšche avec le « California Golf Resort ». Des rĂ©sidences 2.0 dans la banlieue de Casablanca munies dâun systĂšme de simulation de prĂ©sence en cas dâabsence prolongĂ©e des propriĂ©taires. Alors, comment rĂ©sister au confort high-tech ? Seule ombre au tableau : le prix. Il faut dĂ©bourser au minimum 4,5 millions de dirhams pour lâune de ces villas et 1,8 million de dirhams pour un appartement. La domotique nâest pas encore Ă la portĂ©e de tous.A cĂŽtĂ© de la domotique qui fait ses premiers pas dans le pays, une autre rĂ©volution est en marche dans le secteur du bĂątiment : lâarchitec-ture intelligente. Ainsi, Casablanca verra dans quelques annĂ©es pousser dâimmenses tours vĂ©-gĂ©tales de 16 Ă©tages au milieu dâun parc. Une premiĂšre dans le Royaume. Allier architecture et nature, câest le pari fou que sâest lancĂ© lâarchi-tecte français Edouard François, prĂ©curseur en matiĂšre dâĂ©cologie, en partenariat avec Yasmine Immobilier. Dâici 2016, il sâagit de transformer 50.000 mĂštres carrĂ©s en un gigantesque espace vert au cĆur du futur quartier Anfa Club, sur le site de lâancien aĂ©roport. La chasse au bĂ©ton est donc lancĂ©e. Ici, les façades seront ornĂ©es de bougainvilliers blancs, un arbuste grimpant trĂšs rĂ©sistant qui apprivoisera la structure du bĂątiment et lui donnera une allure Ă©lĂ©gante et organique.
Lâintelligence architecturale rĂ©side ici Ă trois niveaux. PremiĂšrement, une intĂ©gration indĂ©-niable dans lâenvironnement qui lâentoure. Lâim-meuble, en vrai camĂ©lĂ©on, se fondra dans ce dĂ©cor de verdure. Un parc dans le parc. « Une attitude symbiotique », expliquait Edouard François lors du lancement du projet en juin dernier. Lâautre intĂ©rĂȘt est Ă©cologique. Les plantes absorbent le CO2 dans lâair pour se dĂ©-velopper et rejettent ensuite de lâoxygĂšne. VoilĂ qui rendra ce lieu davantage agrĂ©able pour ses rĂ©sidents et visiteurs de passage. AlliĂ© contre la pollution par excellence, particuliĂšrement intĂ©ressant dans les grandes villes comme Ca-sablanca. Enfi n, la faune et la fl ore y trouveront Ă©galement leur compte pour sây dĂ©velopper dans une capitale Ă©conomique oĂč les espaces verts se font rares.Un projet qui allie donc dĂ©veloppement dĂ©mographique et Ă©cologie. Deux enjeux ĂŽ combien actuels⊠câest ça aussi lâintelligence architecturale. n
LE MAROC NâĂCHAPPE PAS Ă LA VAGUE DOMOTIQUE
Les bonnes fées high-tech, jouant philanthropiquement des bras et des pattes, astiqueront les vitres aprÚs un orage, transporteront les courses du coff re de la voiture au frigo, repasseront le linge, sortiront le chien⊠sans jamais se plaindre !
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En 2050, la planĂšte comptera 9 milliards dâindividus et pas assez de matiĂšres premiĂšres pour les nourrir tous. Les spĂ©cialistes de lâagro-alimentaire et de la nutrition planchent
sur les nouvelles possibilitĂ©s off ertes par la science. De la cuisine molĂ©culaire Ă la bio-gĂ©nĂ©tique, en passant par les OGM ou lâĂ©levage intensif dâinsectes,
la gastronomie vit dĂ©jĂ aujourdâhui sa propre rĂ©volution. PAR KARIM DRONET
Le cinĂ©ma nous a dĂ©jĂ donnĂ© plu-sieurs aperçus sur ce que pourrait ĂȘtre lâalimentation des gĂ©nĂ©rations futures. Dans «Le CinquiĂšme Ă©lĂ©-ment» de Luc Besson, Leeloo, lâĂȘtre suprĂȘme, verse dans son assiette
quelques gĂ©lules, puis aprĂšs un passage dans une sorte de micro-ondes du futur en sort un plat garni de poulet rĂŽti et son accompagne-ment de lĂ©gumes. Dans « Lâaile ou la cuisse », Louis de FunĂšs et Coluche dĂ©noncent la cui-sine express du gĂ©ant de la restauration sur autoroute, Tricatel, oĂč les aliments Ă©laborĂ©s Ă base de formule chimique et de pĂ©trole sor-tent des chaĂźnes de fabrication dâune usine ul-tra-moderne. Aujourdâhui, la rĂ©alitĂ© est sans doute en train de rattraper, voire de dĂ©passer la fi ction.Il nâen demeure pas moins que le sujet reste grave. Comment nourrir les 9 milliards dâindi-vidus que comptera la planĂšte en 2050 ?
DES PROTĂINES Ă BASE DâINSECTESPendant les prochaines dĂ©cennies, pour nour-rir des milliards dâĂȘtres humains, lâindustrie agro-alimentaire devra revoir ses modes de fonctionnement pour produire plus et mieux. Un troupeau de bĆufs dâĂ©levage consomme dâĂ©normes quantitĂ©s de fourrages et dâherbe tout en rejetant dans lâatmosphĂšre de grandes
quantitĂ©s de mĂ©thane, aggravant ainsi le trou dans la couche dâozone. Ces Ă©levages produi-sent aussi une grande quantitĂ© dâammoniac (NH3) responsable de lâacidifi cation et de la nitrifi cation des sols. De plus, Ă lâhorizon 2050, les surfaces agricoles risquent dâĂȘtre insuffi -santes pour nourrir plus de 9 milliards dâĂȘtres humains. Pour pouvoir fournir Ă lâhumanitĂ© les protĂ©ines dont elle aura besoin demain, de nombreuses expĂ©riences sont aujourdâhui me-nĂ©es en Afrique, notamment Ă Madagascar, ou en Asie, pour substituer Ă la protĂ©ine dâorigine animale celle des insectes. Des fermes de cri-quets ou autres vers fournissent, une fois dĂ©s-hydratĂ©s, moulus et parfois mĂȘme aromatisĂ©s, les protĂ©ines nĂ©cessaires Ă lâorganisme humain. DâaprĂšs des Ă©tudes scientifi ques, le taux de pro-tĂ©ines des insectes comestibles est supĂ©rieur Ă celui des vĂ©gĂ©taux ainsi quâĂ celui des viandes, Ćufs et volailles vendus dans le commerce. Il peut atteindre 75% sur extrait sec. Produire un kilo de vers de farine entraine lâĂ©mission de 10 Ă 100 fois moins de gaz Ă eff et de serre que
produire un kilo de viande de porc. A poids Ă©gal, le cochon produit 8 Ă 12 fois plus dâam-moniac que les criquets et jusquâĂ 50 fois plus que les sauterelles. Enfi n, autre avantage, et non des moindres, de ces protĂ©ines Ă base dâin-sectes, câest aussi leur sĂ©curitĂ© alimentaire. Il y a moins de risques de consommer des insectes que de la viande animale. Il suffi t notamment de se rappeler des Ă©pidĂ©mies de vache folle, de grippe porcine, etc. Plusieurs Ă©tudes scienti-fi ques ont aussi permis de mettre en Ă©vidence des liens entre lâentomophagie et le maintien de la biodiversitĂ©. Au Malawi, la consomma-tion et la rĂ©colte contrĂŽlĂ©e dâune espĂšce de chenille ont permis la sauvegarde de leur arbre hĂŽte et ainsi la prĂ©servation de la chenille.
VOUS REPRENDREZ BIEN UNE PETITE SAUTERELLE !La consommation dâinsectes ne date pas dâau-jourdâhui. On trouve en eff et des traces de cette pratique depuis lâAntiquitĂ©. Le philosophe grec Aristote (384-322 av. J.-C.) faisait dĂ©jĂ
LA RĂVOLUTION EST DANS NOS ASSIETTES
EN 2050, LES SURFACES AGRICOLES SERONT INSUFFISANTES POUR NOURRIR PLUS DE 9 MILLIARDS DâĂTRES HUMAINS
MODE DE VIE
46 Octobre 2013
IL Y A MOINS DE RISQUES DE CONSOMMER DES INSECTES QUE DE LA VIANDE ANIMALE
lâĂ©loge des nymphes de cigales en les dĂ©crivant comme ayant une saveur exquise. Les Romains se dĂ©lectaient des larves de scarabĂ©es. La Bible et le Saint Coran mentionnent Ă©galement la consommation dâinsectes. Au 18e siĂšcle, on estimait que la consommation de certains in-sectes avait des vertus mĂ©dicinales. Et surtout nâayez pas cette moue de dĂ©goĂ»t : les insectes peuvent en rĂ©alitĂ© rĂ©inventer la cuisine de de-main. Fourmis, termites, grillons, criquets, che-nilles et sauterelles sont par exemple des mets de choix dans de nombreux pays. Les insectes peuvent ĂȘtre dĂ©clinĂ©s Ă toutes les sauces : vivant, nature, frits ou bouillies, caramĂ©lisĂ©s, seuls ou accompagnĂ©s. On leur associe des goĂ»ts trĂšs diversifi Ă©s, allant de la noix pour les vers de farine au gorgonzola pour les nĂšpes. Dans le nord-est de la Th aĂŻlande, une Ă©tude rĂ©vĂšle que 75% des personnes interrogĂ©es invoquent le goĂ»t comme principales raisons de manger des insectes. De la fourmi minuscule Ă la punaise dâeau gĂ©ante, la taille et la forme des insectes comestibles est dâune richesse incomparable.
Seule lâimagination peut limiter les combi-naisons de goĂ»t et de formes qui peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©es. IngrĂ©dients dans de nombreux plats, les insectes comestibles se retrouvent comme condiments, en apĂ©ritifs, en plats principaux ou en dessert. Dans lâĂźle de BornĂ©o, des fourmis sont mĂ©langĂ©s avec du chili et du sel pour ĂȘtre utilisĂ©es comme condiments de certains plats.
LES CELLULES SOUCHES, UNE VOIE DâAVENIR ? Le premier hamburger « in vitro» produit en laboratoire Ă partir de cellules souches est nĂ©. PrĂ©sentĂ© cet Ă©tĂ© Ă Londres par son crĂ©ateur, le scientifi que nĂ©erlandais Mark Post, ce « Labburger » pesait quelques 250 grammes et, dâaprĂšs les personnes qui ont eu le privilĂšge de le goĂ»ter, il est relativement goĂ»teux mais pas suffi samment juteux. En revanche, sa fabrica-tion a tout de mĂȘme coĂ»tĂ© la juteuse somme de 250 000 euros. Selon Mark Post, « nous utilisons 70% de nos capacitĂ©s agricoles Ă la production de viande.
Il va falloir trouver des alternatives. Si nous ne faisons rien, la viande va devenir un pro-duit de luxe. La plupart des gens ne rĂ©alisent pas que la production de viande classique est Ă son maximum et quâon ne pourra pas four-nir suffi samment de viande pour rĂ©pondre Ă la demande croissante dans les 40 prochaines an-nĂ©es ». Dans le cas de ce Labburger, lâĂ©labora-tion sâest faite Ă partir de la culture des muscles de squelettes de bovins dans du sĂ©rum fĆtal de veau. La chair produite prĂ©sente les mĂȘmes qualitĂ©s nutritives que la viande de consom-mation courante, mais sans un gramme de
Outre le fait quâils prolifĂšrent, les insectes sont source de fer, dâacides aminĂ©s et de vitamines. Une nourriture potentielle abondante et peu onĂ©reuse, diĂ©tĂ©tique, idĂ©ale en temps de crise alimentaire. Vous laisseriez-vous tentez par un souffl Ă© Ă la crĂšme de fourmi ?
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Les Organismes gĂ©nĂ©tiquement modifi Ă©s (OGM) sont encore souvent considĂ©rĂ©s comme lâun des moyens les plus prometteurs pour rĂ©soudre les problĂšmes de la faim et de la malnu-trition dans le tiers-monde en permettant aux agriculteurs dâaccroĂźtre leurs rendements. Mais lorsque lâon sait que lâinnovation est structurĂ©e autour de grandes fi rmes, lâon est en droit de se poser la question. IntĂ©rĂȘt collectif ou intĂ©rĂȘt particulier ?Lâessentiel des recherches sur les biotechnologies agricoles est menĂ© par le secteur privĂ©. De grands groupes, souvent constituĂ©s autour de lâindustrie chimique des pesticides y voient de possibles dĂ©bouchĂ©s en matiĂšre de protection des plantes. 90% des OGM commercialisĂ©s sont produits par Monsanto. A ses cĂŽtĂ©s, cinq autres groupes dominent lâinnovation dans ce do-maine : Dupont-Pioneer et Dow, pour les Etats-Unis ; Syngenta, Bayer et BASF, pour lâEurope. Ensemble, ces six multinationales totalisent prĂšs de 80% des ventes de pesticides. Le principal intĂ©rĂȘt des OGM serait en fait de diminuer les coĂ»ts de production et non dâaccroĂźtre la pro-ductivitĂ© Ă lâhectare. En outre, leurs cultures bĂ©nĂ©fi cient essentiellement aux clientĂšles des pays riches. Un peu plus de la moitiĂ© des surfaces cultivĂ©es se situe aux Etats-Unis et au Canada. La seconde moitiĂ© est localisĂ©e dans les pays en dĂ©veloppement (PED) mais destinĂ©e Ă lâex-portation : culture de soja pour lâalimentation animale en Argentine, au BrĂ©sil et au Paraguay; culture de coton en Inde, en Chine et en Afrique du Sud, dont lâusage est, par dĂ©fi nition, non alimentaire.Si rien nâindique que les OGM ne constituent pas une clĂ© essentielle pour garantir la sĂ©curitĂ© alimentaire de demain, pourquoi dĂšs lors pose-t-on si (trop) souvent la question de leur intĂ©rĂȘt pour nourrir le monde ?
BIO-AGRICULTURE, LA RIPOSTE SâORGANISELâĂ©ternel dĂ©bat entre partisans de lâutilisation des pesticides et dĂ©fenseurs de la bio-agriculture se poursuit. En attendant, de nombreux agriculteurs ont renoncĂ© Ă lâutilisation de ces insecti-cides et pesticides dont les coĂ»ts indirects colossaux - pollution, Ă©nergie et santĂ© publique - ne sont jamais pris en compte. Pluriculture au Mexique ou au Japon, agroforesterie au Malawi, mĂ©thode du push-pull au Kenya - des plantes repoussent herbes et insectes nuisibles au maĂŻs, quand dâautres les attirent... Les bĂ©nĂ©fi ces seraient multiples : lutte contre lâĂ©rosion, la pollution et les Ă©missions de gaz Ă eff et de serre, fertilisation des sols, mais aussi rendements nettement accrus au fi l des annĂ©es. Tous plaident et sâorganisent pour lâautosuffi sance et la souverainetĂ© alimentaire, Ă travers des circuits courts, tandis que se dessine une nouvelle alliance entre producteurs et consommateurs. De leur cĂŽtĂ©, les experts insistent : lâagroĂ©cologie de demain devra mĂȘler savoir-faire paysan et savantes innovations dans cette rĂ©volution nĂ©cessaire pour nourrir la planĂšte. n
PEUT-ON NOURRIR LE MONDE AVEC LES OGM ?
graisse. Le procĂ©dĂ© aurait de plus le mĂ©rite dâĂ©viter la consommation excessive dâeau et de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales nĂ©cessaires Ă lâĂ©levage animalier. Une rĂ©ponse crĂ©dible Ă la problĂ©-matique environnementale de la consom-mation de viande et lâhĂ©catombe animale provoquĂ©e par lâĂ©levage industriel ? Selon des chercheurs de lâuniversitĂ© dâOxford, la viande synthĂ©tique nĂ©cessite 99% moins de terre que la viande de bĂ©tail. Une prouesse dont la production conduirait Ă des rĂ©duc-tions dâĂ©missions de gaz Ă eff et de serre os-cillant entre 78 et 95%Les cellules souches seraient-elles alors une façon Ă©thique et Ă©cologique de produire de la viande ? A suivreâŠ
DE LA CHIMIE DANS NOTRE CUISINEDepuis longtemps, les besoins essentiels Ă la survie de lâhomme, les aliments et la cuisine en gĂ©nĂ©ral, ont focalisĂ© lâattention des cher-cheurs et des scientifi ques en tous genres. A lâĂ©poque pharaonique, des papyrus illustrent que les Egyptiens Ă©tudiaient dĂ©jĂ le principe de la fermentation des viandes, certaine-ment dans un souci de conserver au mieux les aliments. Plus tard, en 1789, le biologiste français Antoine Lavoisier se pencha sur lâĂ©tude du bouillon de bĆuf. Puis vinrent les premiĂšres approches de lâart culinaire, consistant notamment Ă transformer les pro-duits alimentaires de base pour leur donner de nouvelles saveurs. Le cĂ©lĂšbre Parmentier rĂ©volutionna, en son temps, la façon de dĂ©-guster la pomme de terre. Plus rĂ©cemment, la cuisine molĂ©culaire a donnĂ© une approche plus scientifi que Ă notre maniĂšre de cuisi-ner. Le terme «gastronomie molĂ©culaire et physique» a Ă©tĂ© proposĂ© en 1988 par Nicho-las Kurti, physicien dâOxford, et HervĂ© Th is,
LA GASTRONOMIE MOLĂCULAIRE CONTRIBUERAIT Ă RENFORCER LA SĂCURITĂ ALIMENTAIRE
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48 Octobre 2013
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physico-chimiste français, aujourdâhui cher-cheur Ă AgroParisTech. La gastronomie molĂ©-culaire a de nombreuses applications. Elle mo-dĂ©lise les rĂ©actions chimiques spĂ©cifi ques de la cuisine, ainsi dâailleurs que divers phĂ©nomĂšnes physiques qui interviennent dans lâĂ©mulsion, la fl oculation, la cuisson Ă cĆur, la convection, les eff ets tensio-actifs⊠Par exemple lâĆuf est un aliment intĂ©ressant au niveau physico-chi-mique : il prĂ©sente un pouvoir Ă©mulsifi ant, moussant et coagulant. Dans la prĂ©paration dâun fl an, lâĆuf est un coagulant qui peut ĂȘtre substituĂ© par de lâagar-agar, une substance mu-cilagineuse extraite de certaines algues rouges, car il prĂ©sente des propriĂ©tĂ©s comparables. La gastronomie molĂ©culaire permet de chercher des substituts adĂ©quats Ă partir de lâĂ©tude des propriĂ©tĂ©s physico-chimiques des aliments. Dans le cas de lâĆuf, Ă lâorigine de 40% des cas de salmonellose en Europe, lâusage de la gas-tronomie molĂ©culaire contribue ainsi Ă renfor-cer la sĂ©curitĂ© alimentaire. n
Mark Post, lâinventeur du hamburger «éprouvette» estime arriver Ă une production industrielle dans 15 ans. Si cette rĂ©volution bio-gĂ©nĂ©tique pose question, elle ouvre nĂ©amoins dâĂ©tonnantes perspectivesâŠ
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DANS TOUS SES ĂTATSLA TECHNO
Robotique, nanotechnologie, domotique⊠la révolution technologique est en marche et nous off re des merveilles qui vont radicalement transformer notre mode de vie. Si certaines, encore
en gestation dans les labos, ne seront commercialisées que dans quelques années, la plupart sont déjà sur le marché. Préparez-vous à entrer dans la 5Úme dimension !
PAR LANDRY BENOIT & JAD MASDAR
Les Google Glass est le projet actuel le plus prometteur de la fi rme de Mountain Wiew. Lâinnovation introduite est telle quâil en est mĂȘme trĂšs diffi cile dâen apprĂ©hender, dĂšs maintenant, tous les usages potentiels. Elles intĂšgrent un appareil photo, une camĂ©ra, un haut-parleur, deux microphones, un accĂ©-lĂ©romĂštre, un gyroscope, un compas et un systĂšme Bluetooth vous permettant dâĂȘtre connectĂ© Ă Internet via votre smartphone ou directement Ă un spot wi-fi . Bien plus quâun accessoire, elles vous permettront dâinteragir avec votre environnement et vous connecte-ront en direct non seulement Ă un ensemble de donnĂ©es mais aussi Ă vos proches. Les in-
DES LUNETTES QUI MONTRENT, ĂCOUTENT ET VOIENT
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formations seront affi chĂ©es en surimpression de ce que vous voyez rĂ©ellement, appel dâun correspondant, guidage GPS, traduction si-multanĂ©e, informations sur les objets et per-sonnes qui vous entourent, envois de textos et tweets en parlant, sans oublier prises de photos, enregistrement vidĂ©o et connexion par webcam en direct. Les Google Glass vous permettront de voir la vie de vos proches en simultanĂ©s Ă travers leurs yeux ! La rĂ©alitĂ© va ainsi ĂȘtre « augmentĂ©e ». Les informations, la communication sera instantanĂ©e. De quoi vous rendre dĂ©pendant ? CommercialisĂ©es dĂšs 2014, elles en auront mĂȘme droit Ă leur App Store. Leur prix : 1.300 euros.
SCIENCES & TECHNO
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50 Octobre 2013
Si vous ĂȘtes fan de cinĂ©ma, vous vous souvenez sans doute des hologrammes apparus dans Star Wars ou Star Trek. Ce qui Ă©tait hier encore de la science-fi ction est depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ une rĂ©alitĂ©. Les aĂ©roports amĂ©ricains, britanniques ou français proposent les services dâhĂŽtesses virtuelles qui vous renseigne sur les horaires, ou contrĂŽle vos tickets dâembarquement. Infati-gables, toujours souriantes et aimables ces charmantes crĂ©atures qui peuvent assurĂ©ment trouver leur place dans les magasins ou autres lieux dâaccueil intĂ©ressent de plus en plus de secteurs. En eff et, leurs nombreuses qualitĂ©s, notamment celles de ne rĂ©clamer aucune rĂ©tribution ni dâavoir de rĂ©criminations dâaucune sorte, de nâĂȘtre jamais ĂȘtre absentes et de ne pas faire grĂšve, pourraient en faire le travailleur idĂ©al de demain. La technologie utilisĂ©e permet-tant aux hologrammes de reproduire Ă lâidentique nâimporte quel physique, on peut aussi imaginer dans le futur quâils pourraient nous permettre de nous dĂ©multiplier. Lâhologramme au bureau et nous Ă la plage. GĂ©nialissime !
DES HOLOGRAMMES Ă VOTRE SERVICE !
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Il existe des mĂ©thodes pour acquĂ©rir des supers pouvoirs qui nâin-cluent pas de mutations gĂ©nĂ©tiques. Vous vous rĂȘvez en Musclor capable, malgrĂ© votre silhouette « Taillefi ne » de soulever des mon-tagnes ou comme Asterix dopĂ© Ă la potion magique, de pulvĂ©riser le quidam qui vous ennuie (heu⊠non ça dĂ©ontologiquement, ce nâest pas prĂ©vu !). Et bien, câest possible, grĂące Ă lâexosquelette, version grand public de lâarmure dâIron Man. DĂ©jĂ expĂ©rimentĂ©s par les mi-litaires et lâindustrie, ces exosquelettes biomĂ©caniques ou motorisĂ©s vous permettront trĂšs prochainement de dĂ©cupler vos forces. Que ce soit Hercule, dĂ©veloppĂ© en France, ou Power Jacket MK3, conçu au Japon, ils vous permettront de soulever jusquâĂ 100 kg de charge ou de courir sans eff ort ! Leur prix : 20.000 ⏠pour le modĂšle français et 95.000 ⏠pour son concurrent japonais.
LâEXOSQUELETTE, 100 KG AU BOUT DU PETIT DOIGT !
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Tupac Shakur récussité lors du concert de Coachela en 2012. Son hologramme avait fait sensation en interprétant en direct 2 titres avec le chanteur Snoop. Une nouvelle Úre est ouverte pour les artistes qui pourront maintenant se produire virtuellement.
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Ils existent dĂ©jĂ pour de nombreux jeux vidĂ©o. Parmi de nombreux modĂšles permettant de contrĂŽler les jeux par la pensĂ©e, LâOculus Rift est aujourdâhui le modĂšle le plus dĂ©veloppĂ©. Lâillusion 3D est crĂ©Ă©e en projetant deux images diff Ă©rentes, lâune sur la lentille de gauche, lâautre sur celle de droite. En bougeant la tĂȘte, le joueur dirige le regard et oriente ainsi la camĂ©ra. Lâim-mersion est totale. On pourrait imaginer de-main une extension de la technologie Ă dâautres applications : allumer la tĂ©lĂ©, dĂ©crocher son tĂ©-lĂ©phone, ouvrir la porte du garageâŠ
LES SMARTPHONES PLIABLES
LE CASQUE DE RĂALITĂ VIRTUELLE
FIN 2013
DĂJĂ LĂSi le monde attend avec impatience les « Goo-gle Glass », certains travaillent dĂ©jĂ Ă leurs remplaçants⊠Dont le principal concurrent de la fi rme amĂ©ricaine : Samsung ! Le conglo-mĂ©rat sud-corĂ©en, en collaboration avec plu-sieurs universitĂ©s dans le monde, a prĂ©sentĂ© en dĂ©but dâannĂ©e un prototype de lentilles connectĂ©es qui permettront Ă terme dâaffi cher des informations de gĂ©olocalisation, de navi-gation ou de messagerie au sein mĂȘme de la lentille. Pour lâinstant, le processus ne permet cependant pas dâaffi cher plus dâun pixel de donnĂ©es dans la lentille. Mais il sera trĂšs pro-chainement possible de recevoir et de lire tous types dâinformations et surtout, de permettre la circulation dâinformations entre ces lentilles et votre smartphone. Il vous faudra cependant attendre 2018, date de sortie estimĂ©e, pour lire vos SMS sur votre rĂ©tine !
LES LENTILLES DE CONTACT
CAPTEURS
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SCIENCES & TECHNO
On en parle depuis des annĂ©es, Samsung et LG lâont fait. Ils auraient dĂ©jĂ dĂ©butĂ© la production en masse des Ă©crans fl exibles qui devraient ĂȘtre commercialisĂ©s trĂšs bien-tĂŽt. Paradoxalement, les premiers Ă©crans fl exibles ne pourront pas se plier et se dĂ©-plier Ă volontĂ©, comme le laissaient le sug-gĂ©rer les premiĂšres images de prototypes. Ce nâest donc pas encore demain que vous pourrez rouler votre tĂ©lĂ©phone autour de lâoreille, mais en revanche, grĂące Ă la tech-nologie OLED, vous pourrez disposer de terminaux plus rĂ©sistants, et surtout beau-coup plus autonomes. Fini les pleurs quand votre smartphone derniĂšre gĂ©nĂ©ration vous Ă©chappe des mains.
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52 Octobre 2013
Un petit bijou de haute technologie qui permet, tenez-vous bien, de reproduire une multitude de choses en 3 dimensions, objets, aliments et mĂȘme des organes vivants. Comment ? Par succession de couches de nâimporte quelle ma-tiĂšre jusquâĂ ce que le produit souhaitĂ© prenne forme. Vous pourrez ainsi fabriquer chez vous en quelques clics nâimporte quel objet Ă partir dâun modĂšle numĂ©rique. Et si vous ne disposez
Lâinventeur des Google Glass prĂ©voit aus-si de faire parler les chiens. Une Ă©quipe du Georgia Institute of Technology, com-portant parmi ses Ă©minents membres, Th ad Charner, le directeur technique du projet Google Glass, travaille sur des technologies intĂ©grĂ©es aux vĂȘtements (wearables technologies) pour chiens qui
LâIMPRIMANTE 3D FABRIQUE TOUT Ă LA DEMANDE
ET GOOGLE FIT⊠PARLER LES ANIMAUX
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pas de votre propre imprimante, vous pourrez toujours vous rendre dans des boutiques de fabrication numĂ©rique. Dâici 10 ans, les « Fab Lab » seront aussi banals que les Copy-shop dâaujourdâhui. Une rĂ©volution en passe de bou-leverser totalement la production industrielle existante. Mais mieux encore, ses applications dans le domaine mĂ©dical sont prodigieuses. Dents, os, tissus, muscles⊠tous les organes peuvent ĂȘtre reproduits par les nouvelles gĂ©-nĂ©rations de ces petites merveilles. On attend aussi avec impatience celle qui reproduira des lingots dâor !
Parce quâils ont une composition qui leur per-met de rĂ©agir Ă une stimulation externe afi n de produire un eff et particulier, ces textiles intel-ligents vous font maigrir, vous protĂšge des UV, analyse votre pouls et vous permettent mĂȘme avec lâintĂ©gration dâun clavier numĂ©rique sur une partie dâun vĂȘtement, dâutiliser votre smartphone en mode «vraiment» mains libre. Dâautres, Ă©quipĂ©s de microcapsules libĂšrent du parfum en cas de mauvaise odeur corporelle, diff use progressivement des mĂ©dicaments ou emmagasinent la chaleur pour vous la res-tituer quand la tempĂ©rature se refroidit. Les bios textiles pourraient off rir une utilisation encore plus prometteuse : crĂ©er des membres artifi ciels. Les tissus mailles (tricots) servent dĂ©jĂ Ă fabriquer des artĂšres artifi cielles qui sont implantĂ©es dans des ĂȘtres humains. Le textile Ă©lectronique utilisĂ© dans le domaine militaire permet de savoir si un soldat est blessĂ©, de connaĂźtre la gravitĂ© de son Ă©tat et, grĂące Ă un repĂ©rage GPS, de le localiser. Il peut appeler la police en cas dâagression et mĂȘme envoyer une dĂ©charge Ă©lectrique Ă votre agresseur. La recherche travaille sur les textiles de lâavenir qui pourraient notamment permettre de rĂ©a-liser des tenues de camoufl age intĂ©gral qui nous rendraient presque invisibles. Ă quand ceux qui pourraient Ă©galement accomplir des tĂąches utilitaires, nous distraire et soigner nos Ă©tats dâĂąme ? Pas plus tard que demain! LâĂšre des textiles interactifs est arrivĂ©e.
LES TEXTILES INTELLIGENTS
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leur permettraient de communiquer avec lâHomme. Le chien Ă©quipĂ© dâun harnais et dâun mors comportant des capteurs pourrait en les activant envoyer des si-gnaux Ă un humain, lui-mĂȘme Ă©quipĂ© de sa propre wearable technologie qui les dĂ©-crypterait. Les premiers utilisateurs visĂ©s seraient les chiens dâaveugles ou policiers. Mais Ă long terme, si la technique fonc-tionne, elle pourrait permettre Ă tous les chiens (et autres animaux Ă 4 pattes) de communiquer avec leurs maĂźtres. Vous avez dit miaou ?
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LA GUERREAURA-T-EL
De tout temps, lâarmĂ©e a Ă©tĂ© Ă la pointe de la recherche et trĂšs souvent prĂ©curseur dâinnovations technologiques qui ont rĂ©volutionnĂ© la science. Des catapultes des lĂ©gions romaines Ă la nais-sance dâInternet, en passant par le dĂ©veloppement des armes nuclĂ©aires, chimiques et biolo-
giques, les Ă©tats-majors des armĂ©es du monde ont toujours Ă©tĂ© Ă la recherche de lâarme qui leur donnerait la suprĂ©matie sur leurs adversaires. Aujourdâhui, dans les laboratoires secrets des
militaires, on développe déjà les armes de demain. PAR KARIM DRONET
SCIENCES & TECHNOPh
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DES ĂTOILES LLE LIEU ?
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LES ITALIENS ONT INVENTĂ UN GILET QUI RĂAGIT Ă LâIMPACT DES BALLES EN SE GONFLANT INSTANTANĂMENT POUR STOPPER LâHĂMORRAGIE
La course aux armements a connu cette derniĂšre dĂ©cennie un net ra-lentissement. Crise Ă©conomique oblige, les gouvernements nâhĂ©sitent plus aujourdâhui Ă puiser sur les budgets de la dĂ©fense, dont le taux
de croissance sâest rĂ©duit de maniĂšre drastique dans certains pays. A lâexception de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis, la prolifĂ©ration des conventions internationales, la fi n de la Guerre froide et la crise Ă©conomique ont contribuĂ© Ă la rĂ©duction des budgets de la dĂ©fense dans les pays europĂ©ens. A titre dâexemple, en France, en valeur absolue, le budget de la dĂ©fense est passĂ© dâun plus de 36 milliards dâeuros en 1991 Ă un plus de 29 milliards en 2002, pour remonter Ă environ 32 milliards en 2010, soit le budget de 1981. En valeur relative, la dĂ©fense est passĂ©e de 14 % du budget de lâĂtat français en 1981 Ă 9,5 % en 2010 et de 3,3 % du PIB Ă 1,7 %. Il faut dire aussi quâen termes dâarmes de destruction massive, les Ă©tats-majors disposent aujourdâhui dâun armement considĂ©rable, capable de ba-layer toute vie sur terre. DĂ©sormais, les Ă©tudes militaires se penchent davantage sur le dĂ©veloppement dâoutils et dâin-novations permettant dâamĂ©liorer lâeffi cacitĂ© des armĂ©es sur le champ de bataille. Michel Asencio, un ancien gĂ©nĂ©ral de corps dâarmĂ©e aĂ©rien et chercheur associĂ© Ă la Fondation pour la recherche stratĂ©gique, dĂ©clarait rĂ©cemment que les Ă©tats-majors ont dĂ©jĂ Ă leur disposition des armes trĂšs sophistiquĂ©es, parfaitement lĂ©-tales : « un simple fantassin peut aujourdâhui indiquer en toute simplicitĂ© une cible qui sera frappĂ©e dans les deux minutes par un avion, un hĂ©licoptĂšre ou une piĂšce dâartillerie. La prĂ©ci-sion atteint un niveau inĂ©galĂ© : il peut localiser un bĂątiment, un Ă©tage ou une fenĂȘtre Ă prendre pour cible. Parmi les eff orts de recherche, il y a beaucoup dâaspects dĂ©fensifs. La dĂ©tection des engins explosifs improvisĂ©s reste une prioritĂ©. La dĂ©fense des hĂ©licoptĂšres contre les armes lĂ©-gĂšres en est une autre. La logistique reprĂ©sente aussi une discipline dans laquelle beaucoup de progrĂšs peuvent ĂȘtre eff ectuĂ©s : la piĂšce de re-change, la munition, le carburant pourraient arriver plus facilement auprĂšs du combattant ».Dans cet entretien, cet ancien haut gradĂ© de lâarmĂ©e française rĂ©vĂšle aussi lâapparition des premiers camoufl ages intelligents dans les armĂ©es occidentales. La tenue du militaire
sâadapte et change de couleur, selon le terrain dans lequel il Ă©volue. Les Italiens ont mĂȘme inventĂ© un gilet qui rĂ©agit en cas de blessure. Si une balle touche le soldat qui le porte, il se gonfl e instantanĂ©ment pour stopper lâhĂ©mora-gie, en attendant les premiers secours. De leur cĂŽtĂ©, les AmĂ©ricains cherchent aujourdâhui Ă dĂ©velopper des munitions intelligentes qui tou-chent Ă coup sĂ»r leur cible. Mais plus que ces dĂ©veloppement intelligent des armements, la rĂ©fl exion des Ă©tats-majors sâoriente aujourdâhui vers lâintelligence artifi cielle.
QUAND LA RĂALITĂ REJOINT LA SCIENCE-FICTIONLes robots vont-ils demain envahir le champ de bataille ? La question ne date pas dâaujourdâhui, mais au fi l des annĂ©es, elle sâaffi rme de plus en plus comme une possibilitĂ©. DĂ©jĂ lorsque Do-nald Rumsfel Ă©tait secrĂ©taire dâEtat Ă la dĂ©fense, en pleine guerre du Golfe, lâarmĂ©e amĂ©ricaine
semblait avoir opter pour une guerre totale-ment technologique. Aujourdâhui, les AmĂ©ri-cains utilisent ainsi des drones armĂ©s capables de tirer sur une cible situĂ©e au Pakistan alors que lâengin est pilotĂ© depuis les Etats-Unis. Les drones commencent Ă apparaĂźtre dans les autres secteurs. De premiers navires sans pi-lotes apparaissent. Des sous-marins aussi. En logistique aussi, lâautomatisation fait son che-min.Les puces Ă©lectroniques envahissent Ă©gale-ment, de plus en plus, les Ă©quipements mili-taires. MĂȘme si les machines restent encore moins effi caces que les hommes au combat, les coĂ»ts imposĂ©s par lâentretien des Ă©quipements militaires obligent aujourdâhui les Ă©tats-majors Ă revoir leurs prioritĂ©s. Selon un spĂ©cialiste amĂ©ricain des questions dâarmement, au vu de lâĂ©volution des dĂ©penses militaires, lâarmĂ©e de lâOncle Sam nâaura plus les moyens de payer les coĂ»ts dâentretien de ses avions en 2050. Il
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LS3, le robot de lâarmĂ©e amĂ©ricaine, possĂšde des caractĂ©ristiques trĂšs intĂ©ressantes. Dâune extrĂȘme prĂ©cision et bardĂ© de capteurs, il obĂ©it aux ordres vocaux de son leader, dĂ©cide seul de la meilleure trajectoire et peut se relever pour se remettre en marche. IdĂ©al pour les missions dâinfi ltrations ou de dĂ©minage. En plus il ne saigne pas !
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56 Octobre 2013
faut ainsi savoir, Ă titre dâexemple, que le coĂ»t de maintien en condition opĂ©rationnelle a Ă©tĂ© multipliĂ© par quatre entre le F-15 et le F-22 Raptor. Cet avion coĂ»te 60.000 euros par heure de vol. En France, le coĂ»t de lâheure de vol est passĂ© de 5.000 euros pour un Mirage 2000 Ă 10.000 euros pour un Rafale. Michel Asencio affi rme ainsi que « le combat de demain, câest dâĂȘtre capable de contenir les coĂ»ts de dĂ©velop-pement et surtout de soutien de ces matĂ©riels ».
LâINFORMATION, LE 4E POUVOIR DES MILITAIRESDans le futur, les enjeux de la guerre repose-ront certainement ainsi sur un recourt accru aux rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communications. Les AmĂ©-ricains, plus que les EuropĂ©ens, dĂ©fendent une robotisation massive. DĂ©jĂ la Russie construit aujourdâhui le plus grand polygone numĂ©rique du monde Ă lâintention des unitĂ©s et sections des troupes terrestres et aĂ©roportĂ©es. Ce po-lygone permettra lâentraĂźnement simultanĂ© de 4.500 militaires. Ce champ de bataille vir-tuel pour lâinfanterie, les forces de missiles, les blindĂ©s et les troupes aĂ©roportĂ©es, sera situĂ© dans la rĂ©gion de Nijni Novgorod sur une su-perfi cie de 100.000 hectares. Cet Ă©quipement comprend des appareils dâexercice, des classes informatisĂ©es, ainsi que des simulateurs de tir laser. Les simulateurs les plus rĂ©cents imitant les armes les plus modernes permettent ainsi de simuler, comme si vous y Ă©tiez, une vĂ©ri-table bataille terrestre. Les stratĂšges militaires mettent aujourdâhui lâaccent sur la prĂ©paration des troupes au combat en milieu urbain. De-puis 2007, la population mondiale a dĂ©passĂ© 50% de citadins et les mĂ©galopoles de plus de 10 millions dâhabitants vont se multiplier. Dans ces zones, oĂč sâenchevĂȘtrent les ruelles exiguĂ«s, les habitations de plusieurs Ă©tages, la libertĂ© de manĆuvres des militaires et leur effi cacitĂ© est restreinte. Lâusage de la force doit ĂȘtre ciblĂ©e car
LA RĂFLEXION DES ĂTATS-MAJORS SâORIENTE AUJOURDâHUI VERS LâINTELLIGENCE ARTIFICIELLE
il nâest plus question aujourdâhui de raser des villes entiĂšres comme cela fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. Les armĂ©es de de-main doivent donc se doter des Ă©quipements et des hommes capables de circonscrire une guĂ©rilla urbaine. Lâespace, aussi, est un enjeu du futur. Les ca-pacitĂ©s des armĂ©es doivent dans ce domaine passer du stratĂ©gique au tactique. MĂȘme si les AmĂ©ricains semblent aujourdâhui avoir aban-donnĂ© lâidĂ©e dâun bouclier anti-missile spatial.
LâInitiative de dĂ©fense stratĂ©gique (IDS), dite aussi Guerre des Ă©toiles, fut un projet lancĂ© le 23 mars 1983 par le prĂ©sident Ronald Reagan durant la Guerre froide. Il sâagissait de rĂ©seaux de satellites dont le rĂŽle devait ĂȘtre la dĂ©tection et la destruction de missiles balistiques lancĂ©s contre les Etats-Unis, notamment par lâennemi notoire de lâĂ©poque, lâempire soviĂ©tique. Un projet qui a dĂ©couragĂ© lâennemi au point que lui-mĂȘme sâest transformĂ© : lâURSS nâayant pas Ă lâĂ©poque la puissance Ă©conomique nĂ©cessaire
pour tenir la distance. Elle a essayĂ© de se rĂ©for-mer par la cĂ©lĂšbre peresroika qui a entrainnĂ© sa disparition en tant que telle.En revanche, la bataille du renseignement, via satellite, bat son plein. Lâobjectif est dĂ©sormais dâapporter le maximum dâinformations fi ables, en un minimum de temps, aux combattants dĂ©ployĂ©s sur le champ de bataille. Si prĂ©venir, câest guĂ©rir, dans le domaine militaire lâantici-pation est considĂ©rĂ©e comme un atout stratĂ©-gique pour remporter la bataille. Dans sa lutte
contre le terrorisme, Washington sâest ainsi ap-puyĂ© sur les prĂ©cieuses informations recueillies par lâAgence amĂ©ricaine du renseignement, la NSA, pour localiser et espionner les rĂ©seaux terroristes. MĂȘme si les rĂ©vĂ©lations de lâagent Snowden ont mis quelque peu Ă mal lâimage de lâAmĂ©rique, espionne du monde, Big Brother a encore de beaux jours devant lui car celui qui dĂ©tient lâinformation, dĂ©tient non seulement le 4e pouvoir, mais aussi les clĂ©s de la victoire. n
LES AMĂRICAINS UTILISENT DES DRONES ARMĂS CAPABLES DE TIRER SUR UNE CIBLE SITUĂE AU PAKISTAN ALORS QUE LâENGIN EST PILOTĂ DEPUIS LES ETATS-UNIS
Les lasers de combat sont prĂȘts Ă entrer en action. Le canon laser Ă©quipera dĂšs 2014 lâUSS Ponce. Economique -moins dâ1 ⏠le tir- puisquâil fonctionne avec une source dâĂ©nergie trĂšs faible, le laser se propage Ă la vitesse de la lumiĂšre et son action est immĂ©diate. Plus besoin de calculs, il suffi t de viser la cible et de la suivre jusquâĂ destruction.
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CRYOGĂNISATION, LES CLĂS DE LâIMMORTALITĂ ?
Lâ espoir de la vie Ă©ternelle pousserait certains Ă opter pour un congĂ©lateur comme cercueil. PersuadĂ©s que sâil est dĂ©sormais possible de congeler du sperme, des ovules ou des embryons
et de les maintenir en vie, les progrĂšs de la science permettront de le faire avec un corps entier. Ces adeptes de la cryogĂ©nisation dont dâĂ©minents scientifi ques programment, au nom de
découvertes encore incertaines, leur réveil⊠au 25e siÚcle ! PAR LAURELINE SAVOYE
I l Ă©tait une fois la Belle au Bois Dormant⊠TombĂ©e dans un profond sommeil, elle ne se rĂ©veilla que quelques annĂ©es plus tard sans rien nâavoir perdu de sa beautĂ© et de sa jeunesse. Ce conte de Charles Per-rault en a fait rĂȘvĂ© plus dâun, et notamment de nom-breux crybiologistes qui espĂšrent ressusciter un corps
dĂšs que les progrĂšs technologiques nĂ©cessaires auront Ă©tĂ© accomplis. Les plus ambitieux espĂšrent que la mĂ©decine sera en mesure dâassurer la vie Ă©ternelle.Ironie de lâhistoire, Walt Disney, qui avait adaptĂ© Ă lâĂ©cran le cĂ©lĂšbre conte, a demandĂ© Ă ĂȘtre cryogĂ©nisĂ© aprĂšs sa mortâŠ
UN RĂVE⊠POUR LâINSTANT ESSENTIELLEMENT AMĂRICAIN Aujourdâhui, 150 AmĂ©ricains dĂ©cĂ©dĂ©s ont confi Ă© leur corps Ă quatre instituts de cryogĂ©nisation. La mĂ©thode : les corps sont maintenus, tĂȘte en bas, dans de lâazote liquide Ă â 196 degrĂ©s aprĂšs que des antigels ont Ă©tĂ© injectĂ©s. Le principe re-pose sur certaines lois scientifi ques observĂ©es dans le monde animal. Durant lâhiver, certains animaux nâhĂ©sitent pas Ă se laisser congeler entiĂšrement et se rĂ©veillent au moment du dĂ©gel. Câest le cas de certaines espĂšces de grenouille ainsi quâune race de salamandre vivant en SibĂ©rie. En 1964, un AmĂ©ricain, Robert Eltinger, a pensĂ© que cette technique de conservation pouvait ĂȘtre appliquĂ©e aux ĂȘtres humains. Dans son livre « lâHomme est-il immortel ? », il est le pre-mier Ă employer le terme de « cryogĂ©nisation ». Depuis, des sociĂ©tĂ©s en ont fait leur business. Parmi elles, lâAlcor Life Extension Foundation, crĂ©Ă©e en 1972, se targue dâavoir dĂ©jĂ
congelĂ© 117 patients et de compter prĂšs de 1.000 membres prĂȘts Ă rejoindre le programme; une fois passĂ©e la grande faucheuse.James Bedford fut le premier patient Ă faire le grand saut cryogĂ©nique. AmĂ©ricain professeur de psychologie, il est congelĂ© quand un cancer lâemporte en 1967. Depuis, sans parler dâengouement, plusieurs ont dĂ©cidĂ© de tenter lâaven-ture, Ă leur mort ! Actuellement, lâancienne star du baseball, Ted williams, est en suspension.En juin dernier, trois Ă©minents chercheurs de lâUniversitĂ© dâOxford, Nick Bostrom, Anders Sandberg et Stuart Arms-trong, ont prĂ©vu de se faire cryogĂ©niser Ă leur mort dans lâespoir de ressusciter lorsque les progrĂšs de la science le per-mettront. Deux dâentre eux confi eront uniquement leur tĂȘte Ă la science, lâoption de la neuroconservation Ă©tant moins coĂ»teuse. Anders Sandberg est persuadĂ© que les prochaines gĂ©nĂ©rations dĂ©velopperont des techniques capables de lui rat-tacher un nouveau corps, et de « tĂ©lĂ©charger » ses souvenirs et sa personnalitĂ©... Une Ă©ventuelle rĂ©surrection mais Ă quel prix ? Stuart Armstrong affi rme que cette congĂ©lation future lui coĂ»te 30 euros par mois pour couvrir les frais de cryocon-servation. Au total, globalement, le coĂ»t varie entre 20.000 et 150.000 euros, une somme versĂ©e ad vitam aeternam.
LA CRYOGĂNISATION COĂTERAIT ENTRE 20.000 ET 150.000 EUROS
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58 Octobre 2013
AU-DELĂ DES CONSIDĂRATIONS SCIENTIFIQUES, SE POSE LA QUESTION ĂTHIQUE
TROIS ĂMINENTS CHERCHEURS DâOXFORD, ONT PRĂVU DE SE FAIRE CRYOGĂNISER Ă LEUR MORT, DANS LâESPOIR DE RESSUSCITER LORSQUE LA SCIENCE LE PERMETTRAFROZEN OR NOT FROZEN, THAT IS THE QUESTION?Tous ces adeptes de la cryogĂ©nisation ont Ă©tĂ© congelĂ©s quand leurs certifi cats de dĂ©cĂšs ont Ă©tĂ© signĂ©s, parfois rongĂ©s par la maladie. Comment donc espĂ©rer rĂ©veiller un ĂȘtre dĂ©-clarĂ© cliniquement mort et lui assurer que sa nouvelle vie ne comportera aucunes sĂ©-quelles de ce passage Ă la glace? Si la science parvient Ă trouver les moyens de maintenir les cellules du corps humain intactes mal-grĂ© la congĂ©lation et la dĂ©congĂ©lation, si des techniques comme le clonage ou la nano-technologie permettent la rĂ©gĂ©nĂ©ration des tissus endommagĂ©s, reste quâil est diffi cile de concevoir que le mort puisse renaĂźtre parmi les vivants. Le seul Ă lâavoir fait est Ă©rigĂ© au rang de Dieu par les chrĂ©tiens⊠Et si la congĂ©lation nâĂ©tait lĂ quâun nouveau rite funĂ©raire? AprĂšs lâinhumation, lâincinĂ©ration, voici la cryogĂ©nisation. Les Pharaons Ă©taient bien embaumĂ©s. Durant lâEgypte antique, on considĂ©rait que personne ne pouvait accĂ©der Ă la vie Ă©ternelle si le corps nâĂ©tait pas conservĂ©. Le frigo devient donc un nouveau tombeau qui permettra aux corps de traverser intacts les millĂ©naires, Ă dĂ©faut dâĂȘtre le lit dâhibernation vers des lendemains plus radieux.Au-delĂ des considĂ©rations scientifi ques, se pose la question Ă©thique. La cryogĂ©nisa-tion et sa fi nalitĂ©, la vie Ă©ternelle, sont-elles souhaitables ? Comment garantir que la mĂ©-moire du crypatient sera intacte ? Comment savoir de quelle façon son cerveau rĂ©agira au rĂ©veil ? Comment prĂ©voir sa rĂ©action Ă un environnement inconnu ? Qui peut assu-rer que derriĂšre lâexcitation de lâimmortalitĂ©
ne se cache pas lâangoisse dâavoir contredit les lois de la nature que sont la mort et le rapport gĂ©nĂ©rationnel ?Des questionnements qui continuent dâali-menter les fantasmes, inspirant le cinĂ©ma. Forever Young avec Mel Gibson, Abre los ojos de Alejandro Amenabar (dont Came-
ron Crowe a fait un remake intitulé Vanilla Sky) abordent le sujet de la cryonie. Selon les rumeurs, Britney Spears et Paris Hilton auraient émis le souhait de se faire cryogéniser. Les détracteurs du procédé ont là un nouvel argument : le futur aura-t-il réellement besoin de leurs talents ! n
Lâ Alcor Life Extension Foundation, fondĂ©e en 1972, se targue dâavoir dĂ©jĂ congelĂ© 117 patients et de compter prĂšs de 1.000 membres prĂȘts Ă rejoindre le programme, une fois passĂ©e la grande faucheuse !
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CES NOUVELLES ĂNERGIES QUI VONT FAIRE PARLER DâELLES
AnnoncĂ©e depuis des dĂ©cennies, la fi n des Ă©nergies fossiles se prĂ©cise, alors que la demande mondiale ne cesse dâaugmenter. Quelles seront les alternatives pour demain ?
Solaire, éolien, biomasse, géothermie, gaz de schiste⊠Les puissances mondiales et la communauté scientifi que poussent les recherches mais les avis divergent. Un futur plus
lointain nous rĂ©serve aussi dâautres surprises. Tour dâhorizon. PAR KARIM DRONET
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60 Octobre 2013
Dans cette course Ă lâĂ©nergie, ac-cĂ©lĂ©rĂ©e par lâĂ©puisement annon-cĂ© des Ă©nergies fossiles, dans au maximum une quarantaine dâannĂ©es, les biocarburants et lâexploitation du gaz de schiste
sont aujourdâhui au cĆur des rĂ©fl exions de la communautĂ© scientifi que et des dĂ©cideurs de la planĂšte. Ainsi, pour contribuer Ă diver-sifi er les sources dâĂ©nergie, notamment dans les transports qui dĂ©pendent Ă 97 % du pĂ©-trole, et rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă eff et de serre, les biocarburants, câest-Ă -dire ces carburants dâorigine vĂ©gĂ©tale, off rent un rĂ©el potentiel. Ces biocarburants, de 1re gĂ©nĂ©ra-tion, sont produits Ă partir de sources agri-coles variĂ©es. Betterave, cĂ©rĂ©ales, colza, tour-nesol, palme, soja. Le biodiesel, (pour les moteurs diesel) est issu de la transformation chimique de plantes contenant de lâhuile (colza, tournesol, soja, palme). LâĂ©thanol, pour les vĂ©hicules Ă essence, est un alcool produit par fermentation du sucre issu de plantes (betteraves, cannes Ă sucre), ou de lâamidon extrait de cĂ©rĂ©ales (blĂ©, maĂŻs).Mais, si des biocarburants de premiĂšre gĂ©-nĂ©ration Ă ceux du futur, les fi liĂšres sont nombreuses, leurs bilans Ă©nergĂ©tique et en-vironnemental font, cependant, aujourdâhui lâobjet de nombreux dĂ©bats. Seuls les biocar-burants compatibles avec un dĂ©veloppement durable devraient ĂȘtre ainsi promus. Par exemple, la fabrication de biodiesel Ă partir dâhuile de palme permet, certes, de rĂ©duire de façon importante les Ă©missions de CO2 par rapport aux ressources fossiles. Mais si les palmiers sont cultivĂ©s sur des terres ar-rachĂ©es Ă la forĂȘt tropicale, le bilan devient alors trĂšs nĂ©gatif. A lâheure actuelle, les chercheurs mettent au point une deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de biocarburants qui utilisent une matiĂšre vĂ©gĂ©tale diff Ă©rente de la 1re gĂ©-nĂ©ration : vĂ©gĂ©taux non alimentaires comme les rĂ©sidus agricoles, les dĂ©chets forestiers, la paille, etc. Enfi n, des biocarburants de 3me gĂ©nĂ©ration sont aussi Ă lâĂ©tude au niveau de la recherche en laboratoire. Il sâagit de
la production de biodiesel Ă partir dâalgues lipidiques qui produisent naturellement des lipides (huiles). Câest aujourdâhui la fi liĂšre prĂ©sentant le plus dâintĂ©rĂȘt. Leur teneur en huile pouvant aller jusquâĂ 80 % de la ma-tiĂšre sĂšche et leur croissance nĂ©cessitant aussi dâimportantes quantitĂ©s de CO2 per-mettrait Ă©galement de recycler le CO2 Ă©mis par des usines ou des centrales thermiques. Les rĂ©sultats obtenus laissent Ă©galement es-pĂ©rer une productivitĂ© Ă©levĂ©e estimĂ©e entre 20 et 80 tonnes dâhuile par hectare, contre deux Ă peine pour le colza ou le tournesol. Enfi n, les algues se dĂ©veloppent beaucoup plus rapidement que les plantes terrestres et sur des surfaces qui nâentrent pas, ou peu, en compĂ©tition avec les surfaces agricoles.
LE GAZ DE SCHISTE, LE DĂBAT FAIT RAGEAlertĂ© par les dĂ©gats environnementaux provoquĂ©s par lâexploitation du gaz de schiste au Dakota du Nord, les mouvements Ă©cologistes fustigent le recours au gaz de schiste pour pallier lâextinction programmĂ©e des Ă©nergies fossiles traditionnelles comme le pĂ©trole. En France, si les fervents partisans de la com-pĂ©titivitĂ© et de lâĂ©nergie Ă tout prix sont en train de mener un lobbying dâenfer pour que la fracturation hydraulique soit autorisĂ©e et que lâon exploite cette «manne (soi-disant) providentielle»: le gaz de schiste, le pays balance entre espoir Ă©nĂ©rgĂ©tique et prin-
LE GAZ DE SCHISTE UNE RESSOURCE MIRACLE POUR LES UNS, UN CAUCHEMAR ĂCOLOGIQUE POUR LES AUTRES
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cipe de prĂ©caution. Et mĂȘme si, aujourdâhui, les Etats-Unis visent lâindĂ©pendance Ă©nergĂ©tique grĂące Ă lâexploitation du gaz de schiste, beaucoup dâautres pays semblent y renoncer tant lâimpact sur lâenvironnement et les populations locales est considĂ©rable. Cette industrie utilise, en eff et, la technolo-gie de la fracturation hydraulique qui contamine les nappes phrĂ©atiques et fait courir aussi aux habitants des risques de maladies graves. Lâexploitation du sable de schiste dans la rĂ©-gion canadienne dâAlberta a notamment mis en lumiĂšre les ravages provoquĂ©s par cette industrie. Pour exploiter le gaz de schiste, il faut ainsi injecter une grande quantitĂ© dâeau (15 Ă 35 millions de litres par cycle de fracturation) sous de fortes pressions avec du sable et des produits chimiques (entre 500 et 600 produits chimiques), dont plus de trente sont haute-ment toxiques et cancĂ©rigĂšnes. Une technologie remise en question car elle encourage le gaspillage dâeau au moment oĂč la pression sur les ressources dâeau ne cesse dâaugmenter en raison de la croissance de la population mondiale. «Actuel-lement, nous constatons que plusieurs rĂ©gions connaissent dĂ©jĂ une pression sur les ressources en eau Ă cause de lâex-plosion dĂ©mographique mondiale», a soulignĂ© Stephan Sin-ger, responsable des politiques Ă©nergies au Fonds mondial pour la nature (WWF). Le Maroc nâĂ©chappera pas lui aussi
au dĂ©fi cit hydrique. Selon le Plan bleu, il devrait aff ronter une pĂ©nurie dâeau Ă lâhorizon 2025. De-vant les inquiĂ©tudes suscitĂ©es par le lan-cement de projets dâexploration de gaz
de schiste au Maroc, le ministre de lâEnergie et des Mines, Fouad Douiri, a tentĂ© de rassurer lâopinion publique sur cette question : «Nous sommes loin de lâexploration et de lâexploi-tation du gaz de schiste. Aujourdâhui, nous sommes dans une phase des Ă©tudes gĂ©ologiques. Ces Ă©tudes nous permet-tront dâĂ©valuer les potentialitĂ©s nationales dans ce domaine». Vu le danger reprĂ©sentĂ© par les gaz de schiste, plusieurs pays comme lâAllemagne, la Suisse, la SuĂšde, le QuĂ©bec, lâĂtat de New York ont interdit son exploitation sur leur territoire. En France, le prĂ©sident François Hollande a Ă©galement dĂ©clarĂ©, lors de sa confĂ©rence de presse Ă lâoccasion de la FĂȘte nationale du 14 juillet dernier : «Tant que je suis prĂ©sident, il nây aura pas dâexploration de gaz de schistes». Aujourdâhui, les rĂ©serves sont pourtant estimĂ©es Ă environ 5.000 milliards de mĂštres cubes dans lâHexagone et entre 380.000 et 920.000 dans le monde. A contrario, dâaprĂšs la British Petroleum Statistical Review, la durĂ©e des rĂ©serves des Ă©nergies fossiles rĂ©pertoriĂ©es Ă ce jour sâamenuise. Elle serait de 42 ans pour le pĂ©trole et de 62 ans pour le gaz naturel. La question du gaz de schiste continuera donc dâanimer les dĂ©bats pendant encore quelques temps.n
LE MAROC NâĂCHAPPERA PAS LUI AUSSI AU DĂFICIT HYDRIQUE
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DES ARBRES LAMPADAIRES POUR ĂCLAIRER LES RUESLâĂ©clairage public reprĂ©senterait 8% de la consommation Ă©lectrique mon-diale. Des Ă©tudiants de lâUniversitĂ© de Cambridge ont imaginĂ© le remplace-ment des lampadaires par... des arbres lumineux. Ils ont rĂ©ussi Ă introduire dans le gĂ©nome dâune cellule un gĂšne issu de la luciole ou dâune bactĂ©rie sous-marine, capable de restituer de la lumiĂšre. DâaprĂšs leurs calculs, un arbre ne consommerait ainsi que 0,02% de lâĂ©nergie quâil absorbe par photosynthĂšse pour Ă©mettre suffi samment de lumiĂšre afi n dâĂ©clairer une rue. Le projet a remportĂ© le premier prix de la compĂ©tition IGEM 2010, qui rĂ©compense les meilleures innovations en gĂ©nie gĂ©nĂ©tique.
UNE MINI-CENTRALE NUCLĂAIRE Ă DOMICILELâĂ©nergie nuclĂ©aire est Ă lâheure actuelle rĂ©servĂ©e Ă la production de grande ampleur. La puissance dâune centrale classique sâĂ©lĂšve ainsi Ă plus de 1.000 mĂ©gawatts et sa construction se chiffre en milliards dâeuros. DâoĂč lâidĂ©e de dĂ©velopper des «mini-centrales», adaptĂ©es Ă une production dĂ©centralisĂ©e ou mĂȘme rĂ©servĂ©es Ă des groupes privĂ©s. La sociĂ©tĂ© amĂ©-ricaine Babcock & Wilcox Nuclear Energy a ainsi mis au point un modĂšle compact de rĂ©acteur (150 MW), dont la commercialisation pourrait dĂ©bu-ter avant 2020. Il serait aussi possible de mettre en rĂ©seau ces rĂ©acteurs pour fabriquer une centrale en «kit» et rĂ©duire ainsi considĂ©rablement les coĂ»ts de construction. En 2050, le nuclĂ©aire sera-t-il Ă portĂ©e de tous ? Possible !
LA CENTRALE SOLAIRE SPATIALE EST DĂJĂ SUR LES RAILSDDans lâespace, le rayonnement solaire est 8 Ă 10 fois plus important que sur Terre. De plus il nâest occultĂ© ni par lâatmosphĂšre ni par les nuages et garantit un ensoleillement constant. DâoĂč lâidĂ©e de dĂ©ployer des panneaux solaires dans lâespace. LâĂ©nergie gĂ©nĂ©rĂ©e serait transformĂ©e en faisceau laser ou micro-ondes pour ĂȘtre acheminĂ©e vers la Terre, oĂč elle serait cap-tĂ©e par une antenne parabolique. Deux projets sont en cours : il sâagit dâun projet amĂ©ricain et de celui de lâAgence spatiale japonaise (Ajax) dĂ©velop-pĂ© en collaboration avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Cette derniĂšre table sur une premiĂšre entrĂ©e en service en 2030 et chiffre son coĂ»t Ă 21 milliards de dollars. Le principal problĂšme nâest pas technique mais celui de lâencombrement de lâorbite gĂ©ostationnaire. Il convient ainsi de rĂ©gler la problĂ©matique des nombreux satellites gravitant dans lâespace.
LA FUSION NUCLĂAIRE, LE GRAAL DU SECTEUR ĂNERGĂTIQUEUne source dâĂ©nergie presque inĂ©puisable, sans dĂ©chets et sans gaz Ă effet de serre, câest le graal de la fusion nuclĂ©aire. Et il se trouve en France, Ă Cadarache, oĂč se conçoit le plus grand rĂ©acteur de fusion du monde : ITER, qui devrait entrer en service en 2018. Dans une enceinte en forme dâanneau mise sous ultravide, les particules seront chauffĂ©es Ă environ 1 million de degrĂ©s et chargĂ©es de plasma. Elles entreront alors en fusion, libĂ©rant de lâĂ©nergie. Si le processus de fusion arrive Ă ĂȘtre stabilisĂ©, la phase de pro-duction pourra ĂȘtre envisagĂ©e. Les scientifi ques dâITER estiment possible la commercialisation dâĂ©lectricitĂ© issue de la fusion dĂšs 2040.
LES PISTES FUTURISTES
62 Octobre 2013
LES SCĂNARIOS PROPOSĂS PAR LA FRANCE LâĂNERGIE DE DEMAIN
NuclĂ©aire, gaz de schiste, Ă©nergies renouvelables ou rĂ©-duction de la consommation : le Conseil français du dĂ©-bat sur la transition Ă©nergĂ©tique a explorĂ© quatre scĂ©na-rios de transition Ă©nergĂ©tique dâici Ă 2050.
R Ă©unis le 23 mai dernier Ă Paris, les 50 membres du groupe de travail chargĂ© dâĂ©tudier «les trajectoires pour atteindre le mix Ă©nergĂ©tique en 2025» ont
certes affi ché leurs désaccords et leurs divergences mais ont aussi trouvé plusieurs points de consensus et sont ainsi par-venus à défi nir quatre hypothÚses de transition énergétique. Bien diff érenciées par la place accordée au nucléaire, mais aussi par la vision que les uns et les autres peuvent avoir des changements de société dans les quarante prochaines an-nées.
LE SCĂNARIO «DĂCARBONATATION »Soutenu par lâUFE et les distributeurs dâĂ©lectricitĂ©, ce scĂ©-nario sâappuie dâabord sur lâhypothĂšse que la rĂ©novation de lâhabitat est modĂ©rĂ©e et tempĂšre seulement les besoins de chauff age. Les vĂ©hicules Ă©lectriques et les transports en commun couvrent 40 % des besoins en mobilitĂ©. Dans ce cadre, la demande en Ă©lectricitĂ© double ! Pour rĂ©pondre Ă ces besoins, la production sâappuie sur un doublement du parc nuclĂ©aire qui garde ainsi son hĂ©gĂ©monie, une crois-sance limitĂ©e des Ă©nergies renouvelables et une stabilitĂ© de la consommation de pĂ©trole, gaz et charbon. Les gaz de schiste sont Ă©videmment exploitĂ©s.
LE SCĂNARIO «DIVERSIFICATION »Cette hypothĂšse dĂ©veloppĂ©e par lâAlliance nationale de coor-dination de la recherche sur lâĂ©nergie et RĂ©seau de trans-port de lâĂ©lectricitĂ© (RTE) table sur une croissance modĂ©rĂ©e, un prix de lâĂ©nergie Ă©levĂ© et lâintroduction dâune fi scalitĂ© du type taxe carbone. Dans ce scĂ©nario, 70 % du parc immobi-lier sont rĂ©novĂ©s en 2050. En matiĂšre de chauff age, le fuel et le gaz sont remplacĂ©s par le bois et les rĂ©seaux de cha-leur. Les besoins de dĂ©placement des personnes augmentent faiblement mais le transport de marchandises double. Les
véhicules de 2 litres au cent kilomÚtres se généralisent dÚs 2030 et un quart des voitures sont électriques. En matiÚre de production, les investissements sont trÚs importants dans les énergies renouvelables et les réseaux de distribution de cette énergie. Le parc nucléaire est partiellement renouvelé.
LE SCĂNARIO « EFFICACITà »Ce scĂ©nario portĂ© par lâADEME et en partie par lâANCRE utilise les mĂȘmes paramĂštres de croissance Ă©conomique que la «diversifi cation» mais accentue les politiques de rĂ©duction des consommations dâĂ©nergie. Ainsi, lâĂ©talement urbain est maĂźtrisĂ©, le programme de rĂ©novation des bĂątiments est plus ambitieux et la diff usion des appareils Ă©lectriques peu gour-mands amĂšne Ă rĂ©duire de moitiĂ© la demande des mĂ©nages et du tertiaire tandis que le dĂ©veloppement des transports en commun rĂ©duit lâutilisation de la voiture individuelle. Lâusage de lâĂ©lectricitĂ© se dĂ©veloppe pour reprĂ©senter 40 % du bilan Ă©nergĂ©tique (notamment par lâessor du vĂ©hicule Ă©lec-trique). La part accordĂ©e aux Ă©nergies renouvelables devient prĂ©pondĂ©rante, la proportion du nuclĂ©aire est rĂ©duite et le recours aux Ă©nergies fossiles diminue signifi cativement.
LE SCĂNARIO « SOBRIĂTà »Câest lâhypothĂšse portĂ©e par les ONG environnementales. Câest celle qui pousse le plus loin les logiques de transition Ă©nergĂ©tique : sobriĂ©tĂ© de la consommation fi nale en biens et services, dĂ©veloppement de lâagriculture biologique et des circuits courts, arrĂȘt progressif de lâĂ©talement urbain. Ce scĂ©-nario sâappuie beaucoup sur la volontĂ© de changement des individus, nettement moins marquĂ©e dans les autres scĂ©na-rios. La volontĂ© de sobriĂ©tĂ© est autant individuelle que col-lective : rĂ©duction des vitesses des voitures, biens durables, urbanisme dense, dĂ©veloppement du recyclage et de lâĂ©co-logie industrielle, relocalisation des productions, rĂ©novation lourde de tous les bĂątiments. Câest Ă©videmment le schĂ©ma le plus radical de sortie du nuclĂ©aire (possible dĂšs 2034 selon Negawatt avec une pĂ©riode de transition assurĂ©e par le gaz). Les Ă©nergies renouvelables assurent la grande part de la pro-duction dâĂ©lectricitĂ©. n
Obtobre 2013 63
Ph. D
R
DUALSUN Câest un nom commercial pour dĂ©signer un panneau solaire hybride photo-voltaĂŻque et thermique en mĂȘme temps. Il permet de produire Ă la fois de lâĂ©lectricitĂ© et de lâeau chaude. Conçu et commercialisĂ© par la sociĂ©tĂ© Solaire 2G, cette technologie breve-tĂ©e est promise Ă un bel avenir.
BIONIQUE Etude des systĂšmes biologiques chez les ĂȘtres vivants visant Ă dĂ©velopper des technologies adaptables Ă lâorganisme. Les premiers yeux bioniques greff Ă©s sur des aveugles leur ont permis de retrouver partiel-lement la vue.
TWITTER Envoyer des tweets avec Twitter. Traduit en français ou en arabe (gazouillis), ça ne fait pas du tout sĂ©rieux⊠surtout quand des tĂȘtes de linottes sâamusent avec (cĂ©lĂšbre aff aire des deux amies du prĂ©sident Hollande).
SOLAR IMPULSE Nom commercial de lâavion fonctionnant sans carburant. PropulsĂ©
par lâĂ©nergie solaire, il est capable de voler de jour comme de nuit. Il Ă©tait de passage au Maroc en juin 2012. On le voit ici avec ses deux pilotes, sur la gauche en costume, Mus-tapha Bakkouri de Masen. Un tour du monde est prĂ©vu en 2015 .
ORDINATEUR QUANTIQUE Câest une su-per-machine avec des capacitĂ©s de calcul non encore imaginables, mais qui sera toute petite.
LEXIQUE
LE FUTUROLOGUE DICOLe futur a aussi ses mots. Pour faire face à ces néologismes linguistiques et rester « on touch »,
voici un fl orilĂšge des mots de demain. PAR JĂRĂMIE BOURRUT
DRONALISTE Journaliste qui utilise un drone pour eff ectuer ses reportages. Le nom a Ă©tĂ© of-fi cialisĂ© au printemps 2013 Ă Paris par lâassocia-tion professionnelle Global Editors Network.
POWERPOINTITE Maladie contagieuse, dont le virus est prĂ©sent dans les salles de rĂ©u-nion et de confĂ©rence. Elle se dĂ©clare quand lâorateur fait un usage immodĂ©rĂ© et addictif de son PowerPoint.
NANOTECHNOLOGIE Technologie dont la taille caractĂ©ristique est extrĂȘmement petite : elle se mesure en nanomĂštre, soit 0,000.000.001 mĂštre, soit 10.000 fois plus petit quâun cheveu. A Rabat, il y a une pĂ©piniĂšre, aidĂ©e par la CDG et le ministĂšre de lâIndustrie, pour les start-up de ce domaine tout Ă fait nouveau. On sâen sert dĂ©jĂ pour enrichir des cosmĂ©tiques et des pom-mades mĂ©dicales. On pense que les nanoparti-cules pourront par exemple dĂ©truire un virus en lâattaquant physiquement. En attendant, on lira avec des frissons de dĂ©lice le roman de Mi-chael Crichton «La proie», chez Pocket.
BLACK-OUT Le cauchemar des techni-ciens! Câest quand plus rien ne fonctionne : on ne peut pas recourir Ă la technologie pour rĂ©soudre le problĂšme technologique⊠A lâheure oĂč nous mettions sous presse, le plus gros black-out est celui de la compagnie de tĂ©lĂ©com française, Orange: câĂ©tait le blocage total, y compris pour des organes de sĂ©curitĂ©, si bien que le gouvernement lui-mĂȘme a dĂ» se fendre dâune dĂ©claration.
Ph. L
âEco
nom
iste
SCUPIDITĂ MĂ©lange de cupiditĂ© et de stupiditĂ© qui aboutit Ă la bĂȘtise collective. Pas encore entrĂ© dans le dictionnaire, mais pourtant trĂšs usitĂ© dans les milieux politiques. Est certainement Ă lâorigine de la crise fi nanciĂšre mondiale.
uuu
64 Octobre 2013
HASHTAGS : Apparu avec les rĂ©seaux so-ciaux, le hashtag est un marqueur (en bon français « la marque du hachage»⊠ce qui ne veut rien dire !), commençant par le symbole # (Ă ne pas confondre avec le signe musical «diĂšse», qui sâĂ©crit penchĂ©). # sâemploie pour signaler quâen appuyant lĂ -dessus, on aura des infos supplĂ©mentaires. COGNITIQUE DĂ©fi ni en 1983 par Jean-Mi-chel Truong Ă partir des termes « connais-sance » et « automatique », la cognitique dĂ©signe « la science du traitement automa-tique de la connaissance et des relations entre lâHomme et les technologies de lâinformation et de la communication ». Une curiositĂ©: bien quâune Ă©cole dâingĂ©nieur française de Bor-deaux en ait fait sa spĂ©cialitĂ©, la cognitique nâest toujours pas dans le dictionnaire!
CRYOGĂNIE DĂ©signe lâĂ©tude des cryo-tempĂ©ratures, tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă 153°C, afi n dâen comprendre les phĂ©nomĂšnes physiques. Outre ses applications actuelles dans le domaine de la supraconductivitĂ© ou du stockage de gaz liquĂ©fi Ă©s, la cryogĂ©nie permet Ă©galement de ralentir les rĂ©actions chimiques. Et il y a des gens assez malins pour vendre, trĂšs cher, des places surgelĂ©es, avec la promesse de rĂ©chauff er lâacheteur dans un siĂšcleâŠ
TĂLĂPORTATION Moyen de transport permettant de faire disparaĂźtre une personne ou une chose pour la transporter instantanĂ©-ment ailleurs. Pour lâinstant, la tĂ©lĂ©portation est rĂ©servĂ©e aux photons, des particules lumi-neuses, infi niment petites.
ALUNIR Se poser sur le sol de la Lune. La Lune est privilĂ©giĂ©e, puisque ni lâacadĂ©mie française, ni le dictionnaire ne reconnaissent le terme «amarsissage» pour la planĂšte Mars. Pourtant il y a eu des tas dâamarsissages: les sondes Curiosity, PhoenixâŠ
HOLOGRAMME Selon le Larousse, lâho-logramme est un « clichĂ© photographique transparent ayant enregistrĂ© un phĂ©nomĂšne de diff raction de la lumiĂšre au contact dâun ob-jet Ă trois dimensions, et qui, illuminĂ© sous un certain angle par un faisceau de lumiĂšre, resti-tue une image en relief de lâobjet photographiĂ©.
» Vous aurez bien Ă©videmment devinĂ© quâil sâagit en fait dâune image en trois dimensions, fl ottant dans lâair, tout simplement !
EXOPLANĂTE PlanĂšte, hors de notre sys-tĂšme solaire, en orbite autour dâune Ă©toile autre que le soleil. De toute façon câest trop loin.
PICOPROJECTEUR VidĂ©oprojecteur de trĂšs petite taille, pouvant tenir dans la main. GrĂące Ă la course Ă la miniaturisation, ces picoprojec-teurs pourront ĂȘtre intĂ©grĂ©s directement dans vos Smartphones pour en partager le contenu.
INTERSIDĂRAL Du latin sideralis, «relatif aux astres» donc, intersidĂ©ral signifi e entre deux astres ! Pour mĂ©moire, le verbe sidĂ©rer et le nom sidĂ©rurgie ont la mĂȘme origine, qui vient de mĂ©tĂ©ores tombĂ©s sur terre et qui Ă©taient Ă certains endroits la seule source de mĂ©tal⊠On dit mĂȘme quâen tombant sur la tĂȘte des gens, ces mĂ©tĂ©ores les frappaient de⊠sidĂ©ration ! Non, ça câest faux ; câest sim-plement parce ces mĂ©tĂ©ores tombaient dâentre les Ă©toiles.
HUMANOĂDE De forme humaine. De P1 (1993) Ă Nao (2006) en passant par Asimo (2005), les robots humanoĂŻdes se multiplient et deviennent de plus en plus intelligents. DĂ©-sormais capables de vous reconnaĂźtre lorsque vous rentrez chez vous ou bien de vous don-ner la mĂ©tĂ©o, ils seront dâune vĂ©ritable aide au
quotidien. En attendant de prendre le pou-voir sur les vrais humains, ils donnent des sujets infi nis pour les romans et les fi lms de science-fi ction.
GOOGLER Faire des recherches avec Google, le plus célÚbre des moteurs de re-cherche sur internet. On parle aussi de Google-mania pour les addicts.
DOMOTIQUE Câest pour faire fonctionner la maison Ă distance : fermer les volets, mettre le cafĂ© en route, brancher les camĂ©ras de sur-veillance. On ne sait pas encore si on pourra caresser le chat aussi.
RĂALITĂ AUGMENTĂE Environnement gĂ©nĂ©rĂ© par ordinateur dans lequel cohabitent des Ă©lĂ©ments virtuels avec le monde qui nous entoure.
3D Technologie permettant de prendre en compte les trois dimensions : hauteur, largeur et profondeur. De plus en plus utilisĂ©e dans lâindus-trie cinĂ©matographique : regarder des vidĂ©os en 3D au cinĂ©ma ou mĂȘme devant votre tĂ©lĂ©viseur.
4D UtilisĂ©e dans le vocabulaire cinĂ©matogra-phique, la quatriĂšme dimension consiste Ă ajouter la dimension sensorielle Ă la 3D. En raison du coup de production de telle salle de cinĂ©ma, la 4D est principalement utilisĂ©e dans les parcs dâattraction.
SI ON NE PEUT PAS PRĂDIRE LE FUTUR, ON PEUT LâINVENTER. LES MĂTIERS DU FUTUR EN SONT LA PREUVE.
ENVERDEUR IntĂ©griste de lâĂ©cologie qui critique en permanence les pratiques pas assez vertes de ses prochesĂPOLLINFOTEUR Professionnel de lâĂ©limination des informations virtuelles qui sâaffi chent dans notre quotidien NOMADEUR SpĂ©cialiste des ressources humaines, chargĂ© de gĂ©rer le travail Ă dis-tance des salariĂ©s.NOMOPHOBEUR Praticien spĂ©cialisĂ© dans le traitement de la nosophobie, ou la peur dâĂȘtre sĂ©parĂ© de son mobile ou de tout outil connectĂ©.NUMĂROPHATE Praticien qui observe, analyse et soigne les dommages commis par lâabus du numĂ©riqueDâautres mĂ©tiers paraissent encore relever dâun avenir plus lointain, câest le cas du lĂ©gisboteur, spĂ©cialiste du droit des robots, ou de lâeaubaniste, «urbaniste spĂ©cia-lisĂ© dans lâengloutissement des villes» qui, espĂ©rons-le, nâaura pas trop de travail.
LEXIQUE
66 Octobre 2013