Brochure2002 fr
Les politiques structurelles et lesterritoires de l’EuropeCoopération sans frontières
La Commission européenne souhaite remercier tous les organismes publics (nationaux, régionaux, locaux), les
associations et le secteur privé qui ont permis de rassembler toute l’information nécessaire à cette publication
Crédits photos (pages): Mike St Maur Sheil (1, 2-3, 4, 8, 11, 13, 15, 17, 18, 21, 26, 31, 39, 40, 43), LODIS (6, 11),
Université de Valenciennes (7), Euregio Egrensis (12) Salzburg AG (14), Finnish Rail Administration (16), Région
autonome du Val d’Aoste (19), Vienna-Györ Cooperation (20), Fachhochschule Münster (22), Gilbert Heymes (23),
Per Pettersson (24), Institución Ferial de Zafra (25), Sächsisches Staatsministerium für Wirtschaft und Arbeit (27),
Association Espoir (28), Öresund Komiteen (29), Provincie Oost-Vlaanderen (30), Regione Autonoma Friuli–Venezia
Giulia (33), David Suwala (34), Vision Planet (35, 45), Provincie Limburg (36), CBPHC (37), SNCB (38), Camara Navarra
(39), CCI Auvergne (42), Chris Heymans (41, 44).
Couverture: le pont du Guadiana unit l'Espagne et le Portugal.
De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet via le serveur Europa
(http://europa.eu.int) et sur le site Inforegio (http://europa.eu.int/comm/regional_policy/index_fr.htm).
Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 2002.
ISBN
© Communautés européennes, 2002.
Reproduction autorisée, moyennant mention de la source
Conception, réalisation: AEIDL
Journalisme: Pierre Ergo, Jean-Luc Janot, Eamon O’Hara
Printed in Belgium
IMPRIMÉ SUR PAPIER BLANCHI SANS CHLORE
Préface de Michel Barnier 5
Coopération transfrontalière et transnationale 6
Des outils au service d’une intégration régionale toujours
plus poussée dans l’Union et au-delà 7
Les défis particuliers aux frontières extérieures 11
Transports et télécommunications 14
Environnement sans frontières 18
Coopération économique 22
Formation et emploi 26
Culture, tourisme, information 30
Administration et gestion communes 34
Coopération transnationale 38
Petit glossaire de la coopération transfrontalière,
interrégionale et transnationale 47
Sommaire
4 Coopération sans frontières
5Coopération sans frontières
Préface
Les régions frontalières, aux marches de l’Europe, ont longtemps porté le sceaude son histoire: traditionnellement isolées des capitales, elles étaient souvent lesymbole des divisions du Vieux Continent, au centre des querelles territorialesqui le déchiraient.
La construction européenne a contribué à changer leur statut. La suppressiondes frontières économiques au sein de l’Union européenne, la liberté decirculation ont donné aux régions frontalières de nouvelles opportunités decoopération au-delà des limites nationales. La politique régionale européennes’attache plus particulièrement à limiter les «effets frontière», et une initiativecommunautaire spécifique, Interreg, est consacrée à la coopération entrerégions situées de part et d’autre des frontières nationales.
Élu pendant vingt-six ans en Savoie, région frontalière avec le Piémont et le Vald’Aoste en Italie, je suis particulièrement sensible à l’importance des actions de
coopération entre voisins appartenant à des pays différents. Malgré des différences de culture, de langue ou desystèmes administratifs et juridiques, avec l’appui de l’Europe, nous avons réussi ensemble à mettre en place desprojets communs au grand bénéfice de la population de chaque côté de la frontière entre la France et l’Italie.
Avec l’élargissement de l’Europe, un nouveau défi se pose aux régions frontalières dans certains États membresde l’Union actuelle ainsi qu’aux régions avoisinantes des pays candidats. Ce changement géopolitiquefondamental en Europe nécessite une bonne préparation, ce qui explique pourquoi, même avant leuradhésion, les actions de coopération ont commencé à travers les frontières avec les pays candidats. Un soutienfinancier spécifique destiné aux pays candidats a été introduit avec la création du volet «coopérationtransfrontalière» du programme Phare. Plus récemment, ces actions ont été renforcées dans le cadre d’unprogramme spécial d’action transfrontalière adopté par la Commission en 2001, à l’initiative de GunterVerheugen et de moi-même, avec des moyens supplémentaires et une attention toute particulière, afin depromouvoir l’intégration et d’exploiter au maximum les avantages de l’élargissement.
La prise en compte de ces nouvelles frontières et la continuation d’une coopération entre régions d’Europe quiporte ses fruits figurent au cœur du grand débat que j’ai lancé en 2001 sur l’avenir de la politique de cohésionen Europe.
Dans le contexte de ce débat, il est essentiel de faire la preuve de l’utilité de cette coopération après plus dedix ans d’existence d’Interreg. Les projets présentés dans cette brochure sont la démonstration de cette utilitéet de la volonté des régions de toute l’Europe d’échanger leurs meilleures pratiques, d’apprendre à mieux seconnaître, de travailler ensemble et de gérer des projets en commun. Elles ont ainsi apporté une formidablevaleur ajoutée à l’Union européenne. Parmi toutes ces expériences, les projets sélectionnés sont de ceux quisont les plus aboutis, les plus novateurs et les plus enthousiasmants.
Michel BarnierCommissaire européen responsable de la politique régionaleet de la réforme des institutions
6 Coopération sans frontières
Les régions frontalières représentent 40 % du territoire desQuinze et 25 % de sa population (1). Leur développementconstitue un facteur clé de l’intégration européenne et dela cohésion économique et sociale, et des progrèsconsidérables y ont été accomplis ces dernières années,sous l’effet du marché unique et de l’Union économique etmonétaire ainsi que grâce aux programmes dedéveloppement régional et de coopérationtransfrontalière.
Les régions situées aux frontières internes de l’Union, soitaux frontières entre les Quinze, sont un groupe hétérogènequi représente 27 % du territoire et 18 % de la population.On y trouve des zones prioritaires pour la politiquerégionale européenne [dites «objectif n° 1» des Fondsstructurels (2)], comme par exemple les zones à faibledensité de population du nord de la Suède et de laFinlande ou les zones rurales de la partie sud de la frontièreentre le Portugal et l’Espagne. On y trouve également desnoyaux urbanisés d’industrie traditionnelle aux frontièresentre les pays du Benelux et avec l’Allemagne.
Les régions situées aux frontières extérieures de l’Unionfigurent, pour la plupart, parmi les régions les moinsfavorisées, et un grand nombre d’entre elles bénéficient del’objectif n° 1 des Fonds structurels. Ainsi, par exemple,dans certaines régions d’Allemagne limitrophes de laPologne, le taux de chômage est deux fois plus élevé quela moyenne européenne. Il existe cependant desexceptions: dans les régions italiennes jouxtant la frontièreslovène, ce taux est deux fois moindre.
Les régions frontalières connaissent d’autre part desdifficultés spécifiques liées à leur caractère périphérique, àune faible densité de population (75 habitants par km2 enmoyenne dans les régions frontalières contre 145 dans lereste de l’Union), à des handicaps naturels (zonesmontagneuses ou côtières) ainsi qu’à des infrastructures detransport plus limitées. À ces difficultés s’ajoute unmanque de cohérence dans la gestion des écosystèmestransfrontaliers — l’eau et l’air ignorant les tracés sur lacarte.
Aujourd’hui, dans l’Europe de l’euro et du marché unique,aucune région ne peut concevoir son développement dans
un cadre strictement national. Il lui faut tenir compte,pour assurer son avenir, non seulement des régionsvoisines, mais aussi d’autres plus éloignées et coopérer auniveau transfrontalier, transnational et interrégional. Lespolitiques de transport, la gestion de l’environnement etdes ressources naturelles ou la disponibilité des servicesd’intérêt général et des technologies ont desconséquences qui dépassent largement les frontières etqui ont de fortes répercussions sur le développementrégional.
Demain, des régions situées actuellement à l’extérieur desfrontières feront partie du marché unique et connaîtrontdes écarts de développement importants par rapport auxrégions des Quinze. Dans le même temps, de nouvellesrégions extérieures à l’Europe élargie, moins favoriséesencore, seront aux frontières de l’Union (l’élargissementprévu donnera lieu à 15 nouvelles frontières externes et à9 frontières internes).
Coopération transfrontalièreet transnationale
(1) Les régions frontalières sont définies au niveau NUTS 3 (voir glossaire).(2) Fonds structurels et objectifs prioritaires: voir glossaire.
7Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
Des outils au service d’une intégrationrégionale toujours plus poussée dans l’Unionet au-delà
Projets transfrontaliers: le défi de la gestion commune
La coopération sans frontières est un processus difficile etrarement spontané. Longtemps, les autorités et structuresconcernées, à différents niveaux de pouvoir et decompétence, n’ont pas eu l’habitude de travaillerensemble. Même lorsque les préjugés réciproques héritésde l’histoire ont été dissipés, d’importants obstacles restentà surmonter. Ils tiennent aux différences des institutionspolitiques, des systèmes administratifs et des procédures,des structures juridiques et des dispositions légales, desnormes techniques ou environnementales, tout celas’ajoutant bien sûr aux différences linguistiques etculturelles et aux obstacles physiques tels que lesmontagnes, les fleuves ou la mer.
L’aide financière européenne à la coopération par-delà lesfrontières a débuté dans les années 70, dans des régionssituées le long du Rhin, entre les États du Benelux, laFrance et l’Allemagne, puis s’est développée au fur et àmesure de l’approfondissement des liens entre paysd’Europe et des élargissements successifs de l’Union.
L’initiative communautaire Interreg a été lancée en 1990.Sa particularité était la suivante: les subventionseuropéennes ne devaient pas nécessairement être allouées
séparément à des États ou des régions mais pouvaient allerà des structures spécifiquement transfrontalières commepar exemple les «eurorégions» ou «euregios» (trèsdéveloppées entre la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, leLuxembourg et la France).
L’un des aspects les plus importants de la coopération sansfrontières est l’«effet de levier» que ses résultats ontsuscité, les énergies qu’elle a mobilisées et l’expériencequ’elle a permis d’engranger. Après dix ans de mise enœuvre d’Interreg, le succès d’ensemble de la coopérationest évident.
Cependant, des difficultés subsistent dans la définition destratégies communes ou de coordination pratique,notamment en ce qui concerne les aspects juridiques oufinanciers. Le défi principal consiste donc aujourd’hui àmettre en place de véritables structures de coopérationcommunes et intégrées, destinées à gérer des programmesélaborés et mis en œuvre en commun.
Une série d’outils européens au service de la coopérationsans frontières
Pour assurer la compétitivité des régions frontalières et lesaider à tirer parti des opportunités qu’offre la coopérationtransfrontalière, l’Union met à leur disposition une séried’outils. Dans les plus défavorisées, les grands objectifs dela politique régionale, poursuivis avec le soutien financierdes Fonds structurels, prennent en compte la situation
Conception de produits à distance: Transtech a mis en réseau des entreprises innovantes d'Allemagne, de Grèce, de France et du Portugal.
8 Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
géographique spécifique des zones frontalières. Plusparticulièrement, l’initiative communautaire Interreg vise àatténuer l’«effet frontière», à favoriser un développementintégré des zones transfrontalières et un aménagement duterritoire européen plus harmonieux. Elle est l’un desinstruments principaux de la coopération entre régions.
L’initiative Interreg a vu s’élargir progressivement sonchamp d’action ainsi que sa dotation financière. AvecInterreg III (pour la période 2000-2006), cette dotationatteint 5,180 milliards d’euros (prix 2002). Plus qu’une aideuniquement financière, les interventions proposent aussiun soutien méthodologique permettant d’élaborer et demener à bien des projets en phase avec les prioritéseuropéennes telles que l’égalité des chances, ledéveloppement durable ou l’innovation. Elles favorisent enoutre l’utilisation optimale des ressources (financières,institutionnelles, techniques, humaines) ainsi que laparticipation efficace d’une large variété de partenaires.
L’aide à la coopération transfrontalière: Interreg III A
La coopération entre régions frontalières — Interreg III,volet A — demeure la pièce maîtresse de l’initiative enraison de son rôle intégrateur primordial pour l’Union etles futurs États membres. Elle met en œuvre des stratégiescommunes qui permettent de développer des régions oudes districts économiques et sociaux transfrontaliers.
Les territoires concernés sont des zones situées le long desfrontières terrestres intérieures et extérieures de l’Unionainsi que certaines zones côtières. Des mesures peuventaussi être financées dans certaines zones non frontalièresmais adjacentes aux précédentes. En règle générale, unseul programme est établi par frontière entre deux États.
Interreg III A soutient 53 programmes pour 2000-2006,dont 14 aux frontières des pays candidats.
D’autres niveaux de coopération: Interreg III B et C
Si la coopération transfrontalière représente pour l’Unionun enjeu prédominant et bénéficie de la plus grosse part
du budget d’Interreg (environ 67 % des créditsdisponibles), les deux autres volets de l’initiativecommunautaire concernent également l’ensemble deszones frontalières ainsi que d’autres territoires. Ils peuventcompléter les projets transfrontaliers dans deux domainesspécifiques: la coopération transnationale (volet B, environ27 % des crédits disponibles) et la coopérationinterrégionale (volet C, 6 % des crédits disponibles).
Interreg III B regroupe désormais toutes les actions decoopération transnationale impliquant les autoritésnationales, régionales et locales et les autres acteurs socio-économiques. L’objectif est de promouvoir l’intégrationterritoriale au sein de grands groupes de régionseuropéennes y compris au-delà de l’Union des Quinze, demême qu’entre les États membres et les pays candidats ouautres pays voisins, et à favoriser ainsi un développementdurable, équilibré et harmonieux de l’Union. Uneattention particulière est accordée notamment aux régionsultrapériphériques et insulaires.
Aménagement du territoire européen: coordonner les
politiques
En mai 1999, les États membres ont adopté un schéma dedéveloppement de l’espace communautaire (SDEC) (1) destiné àfournir aux différents responsables nationaux et régionaux unoutil de réflexion européen sur l’aménagement du territoire etdes orientations en matière de développement territorial. Eneffet, si l’aménagement du territoire ne relève pas de lacompétence directe de l’Union, il constitue un enjeu grandissantde l’intégration européenne. Le SDEC n’implique pasd’orientations politiques contraignantes pour les Étatsmembres, mais il peut aider à mieux harmoniser les politiquessectorielles appliquées sur un même territoire, à mieux tenircompte de la continuité géographique ou des similitudeséconomiques, environnementales, sociales et culturelles decertains espaces communs qui dépassent l’échelle régionale etnationale.
(1) Voir glossaire.
L’aide d’Interreg III B s’applique à tout le territoire de l’Union, etles régions des pays voisins peuvent également participer. Unseul programme est établi pour chacun des 13 groupements derégions définis:
— Méditerranée occidentale,— Europe du Sud-Ouest,— espace alpin,— Europe du Nord-Ouest,— espace atlantique,— mer du Nord,— mer Baltique,— périphérie septentrionale,— Cadses (Europe centrale, Adriatique, Danube et Europe du
Sud-Est),— Archimed (Grèce, Sicile, Calabre, Pouilles et Basilicate),— espace Açores-Canaries-Madère,— espace Caraïbe (Guadeloupe, Guyane, Martinique),— espace Océan Indien (La Réunion).
Toutes les régions européennes, y compris les zones frontalières,trouvent ainsi leur place dans ce contexte.
Boulogne-sur-Mer participe au Réseau des Villes fortifiées.
9Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
1. FIN/RU - Karelia2. FIN/EE - Suomi-Finland/Eesti3. FIN/S - Kvarken-Mittskandia4. FIN/S - Skärgården5. FIN/RU - South-East Finland/Russia6. S/NO - Sverige/Norge7. FIN/S/NO/RU - Nord8. DK/S - Öresund9. DK/D - Fyn/KERN
10. DK/D - Storstrøm/Ostholstein undHansestadt Lübeck
11. DK/D - Sønderjylland/Shleswig12. IRL/UK - Ireland/Northern Ireland13. IRL/UK - Ireland/Wales14. D/NL - Ems-Dollart Region15. D/NL - EUREGIO/Euregio Rhein-Waal/
Euregio Rhein-Maas-Nord16. B/NL - Grensregio Vlaanderen-Nederland17. B/D/NL - Euregio Maas-Rhein
18. B/F/L - Wallonie/Lorraine/ Luxembourg19. B/D/L - Deutschland/Luxembourg/
Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens20. B/F - France/Wallonie/Vlaanderen21. F/UK - Kent - Sussex/Nord Pas-de-Calais -
Picardie22. D/F - PAMINA23. D/F/CH - Oberrhein-Mitte-Süd24. D/F - Saar/Lor/Westpfalz25. D/PL - Mecklenburg-Vorpommen/Polska26. D/PL - Brandenburg/Polska27. D/PL - Sachsen/Polska28. D/CZ - Sachsen/Ceska Republika29. D/CZ - Bayern/ Ceska Republika30. D/A - Bayern /Österreich31. D/A/CH - Alpenrhein-Bodensee-Hochrhein32. A/CZ - Österreich/Ceska Republika33. A/SK - Österreich/Slovenska Republika34. A/HU - Österreich/Magyarorszag
35. A/SI - Österreich/Slovenija36. I/A - Italia/ Österreich37. I/SI - Italia/ Slovenija38. I/CH - Italia/Switzerland39. F/I (Alpes) - ALCOTRA 40. F/CH - France/Suisse41. F/I - Italia/France (îles)42. E/F - España/France43. E/P - España/Portugal44. E/MA - España/Maroc45. UK/MA - Gibraltar/Maroc46. Italia/Balkans47. I/AL - Italia/Albania48. EL/I - Ellada/Italia49. EL/AL - Ellada/Albania50. EL/MK - Ellada/PJRM51. EL/BG - Ellada/Balgarija52. EL/CY - Ellada/Kypros53. EL/TR - Ellada/Türkiye
© EuroGéographics Association for the administrative boundaries
10 Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
Les 13 progammes INTERREG 3B 2000-2006
11Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
Interreg III C soutient la coopération entre acteurs danstoute l’Europe et pas nécessairement localisés dans desrégions contiguës. Ce volet permet d’améliorer l’efficacitédes politiques et des outils de développement régional parun vaste échange d’informations, le partage desexpériences et la mise en place de structures decoopération entre les régions.
Des acteurs provenant de l’ensemble des régions del’Union peuvent bénéficier de cette aide. Les actions sontmises en œuvre au travers de quatre programmes: Nord,Est, Ouest et Sud. Les régions des pays candidats etd’autres pays tiers sont également invitées à participer auxprogrammes.
Les autres initiatives communautaires et les programmesrégionaux des actions innovatrices
En plus d’Interreg III, d’autres initiatives communautairesjouent un rôle particulier dans les régions frontalières:URBAN, Leader+ et EQUAL. Les programmes régionaux desactions innovatrices permettent d’expérimenter les idéesles plus récentes (voir glossaire).
Les défis particuliers aux frontières extérieures
L’ensemble des régions des pays d’Europe centrale etorientale (PECO) candidats à l’adhésion présente un niveaude revenu par habitant [produit intérieur brut (PIB)] et unniveau de productivité nettement plus faibles, à quelquesexceptions près, que dans la plupart des régions desQuinze.
Dans les régions situées aux frontières des Quinze, leniveau moyen de développement est inférieur de moitié àcelui de leurs voisines de l’Union. De plus, leursinfrastructures de base (transports, énergie, gestion deseaux usées et des déchets) souffrent de grandesinsuffisances.
Rénovation du centre historique de Chester dans le cadre du projet européen LODIS.
Le "Train Vert" contribue au développement touristique de la Sardaigne.
12 Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
L’aide aux pays d’Europe centrale et orientale
Les PECO bénéficient déjà de trois instruments importantsd’aide à leur développement jusqu’à leur adhésion (aidede «préadhésion»). Le principal est Phare, créé en 1990pour soutenir ces pays dans leur transition économique etpolitique et centré aujourd’hui sur le développement desinstitutions, l’aide à l’investissement et la cohésionéconomique et sociale. Depuis 2000, l’Instrument spécialde préadhésion (ISPA) cofinance les infrastructuresmajeures d’environnement et de transport, tandis que leprogramme spécial d’adhésion pour l’agriculture et ledéveloppement rural (SAPARD) agit plus spécifiquementdans les campagnes.
Le programme Phare-CBC (Cross-Border Cooperation)constitue le pendant financier d’Interreg pour la partie desprojets de coopération transfrontalière située dans les payscandidats.
La mise en œuvre des programmes transfrontaliers entreles régions de l’Union et leurs voisines dans les payscandidats (mais aussi entre régions des pays candidats)constitue une expérience nouvelle qui, d’année en année,effectue de réelles avancées. Ainsi, les aides aux PECO et àleurs régions frontalières de l’Union constituent uneoccasion concrète de se familiariser avec les méthodes etles règles de la programmation communautaire, et doncd’être prêts à gérer, après l’adhésion, les futursprogrammes de coopération transfrontalière et dedéveloppement régional.
Les régions de l’Union frontalières des pays candidats
C’est dans les régions de l’Union aujourd’hui limitrophesdes pays candidats — en Allemagne, Autriche, Finlande,Grèce et Italie — que les échanges vont s’intensifier avecles nouvelles régions de l’Union élargie. Aussi, laCommission européenne a présenté, en juillet 2001, unplan d’action complémentaire aux programmestransfrontaliers existants (voir encadré).
Plan d’action communautaire en faveur des régions de l’Unionfrontalières des pays candidats
Dans sa communication sur l’impact de l’élargissement dans lesrégions limitrophes des pays candidats, la Commissioneuropéenne a prévu la coordination d’actions spécifiques enfaveur des régions concernées ainsi que la diffusion d’unemeilleure information sur les objectifs et les avantages del’élargissement dans ces régions. Le plan d’action en faveur dudéveloppement harmonieux des régions frontalières est doté de245 millions d’euros au total, dont 50 millions sontspécifiquement réservés aux régions frontalières des payscandidats.
Les mesures proposées se répartissent en quatre catégories:
— 150 millions d’euros seront affectés à la mise en place denouvelles liaisons dans le cadre des réseaux transeuropéens;
— une aide financière supplémentaire de 15 millions d’euros iraaux échanges d’expériences et à des projets de tutoratconduits par des PME des régions situées de part et d’autredes frontières. Une augmentation de 10 millions d’euros dubudget du programme européen d’aide à la jeunesse devraitêtre consacrée aux projets prévus dans ces régions;
— des moyens financiers disponibles seront réaffectés. Il s’agiten particulier d’offrir aux États membres, au cours de lapériode 2003-2006, la possibilité d’apporter une aide accrueaux régions frontalières pour les préparer à l’élargissement.De plus, une part de 20 millions d’euros des ressourcesd’Interreg prévues pour la mise en réseau sera réservée auxprojets de coopération dans ces régions;
— une meilleure coordination des différentes politiqueseuropéennes eu égard aux besoins spécifiques des régionsfrontalières sera assurée: meilleure coordination entre Phare-CBC et Interreg, possibilité pour les États membresd’accorder des aides d’État ciblées à ces régions, en accordavec la Commission et conformément aux règles dans cedomaine.
En complément de ces subventions, la Banque européenned’investissement octroiera des prêts supplémentaires pourencourager les investissements liés à l’environnement et auxinfrastructures de transport dans les régions frontalières despays candidats. Un montant de 50 millions d’euros sera alloué àcette fin au titre du programme Phare.
Sybillenbad: le projet Euregio Egrensis a permis de moderniser quatre stationsthermales en Bavière et en Bohême.
13Coopération transfrontalière et transnationaleCoopération sans frontières
La coopération avec d’autres pays tiers
Pour les régions de l’Union situées aux frontières d’autrespays tiers (Albanie, ancienne République yougoslave deMacédoine, Croatie, Maroc, Russie et Yougoslavie), lesenjeux de la coopération transfrontalière sont d’unenature très différente: d’abord, il ne s’agit pas de payscandidats; ensuite, les régions concernées présentent desécarts de développement beaucoup plus grands que dansles PECO; enfin, l’approfondissement des relations entrel’Union et d’autres pays voisins, dont ceux du bassinméditerranéen, revêt une importance politique croissante.
Les instruments financiers de cette coopération sontnotamment le programme d’assistance technique à la
Communauté des États indépendants (Tacis), l’accord dedéveloppement méditerranéen (MEDA) pour appuyer lesréformes économiques et sociales dans les pays tiers dubassin méditerranéen et les aides communautaires pour lareconstruction, le développement et la stabilité (CARDS)des pays de l’ancienne Yougoslavie.
Les 32 exemples de coopération sans frontières cités danscette brochure (24 pour la coopération transfrontalière, 8pour la coopération transnationale) donnent une idéeconcrète de la grande diversité des programmes et de lasomme d’énergies et de ressources humaines qu’ilsmettent en action.
La construction de barrages sur le fleuve Nestos pour l'énergie et l'irrigation abénéficié d'une coopération INTERREG entre la Grèce et la Bulgarie .
14 Transports et télécommunicationsCoopération sans frontières
Transports et télécommunications
Créée dès 1995 (l’année même de l’adhésion de l’Autriche
à l’Union européenne), l’euregio Salzbourg–Land de
Berchtesgaden–Traunstein possédait tous les atouts d’une
zone transfrontalière attractive et dynamique. L’idée a
aussitôt germé d’intégrer les réseaux de transports des
deux côtés de la frontière. L’entreprise était d’envergure,
s’agissant de deux systèmes de transports complètement
différents, gérés, côté autrichien, par le Salzburger
Verkehrsverbund et, côté allemand, par le Regionalverkehr
Oberbayern–Betrieb Berchtesgaden. Un accord entre les
deux régions a débouché sur la création, en 1997, d’une
association transfrontalière de transports, sans qu’il fût
nécessaire de signer un accord au niveau national.
Aujourd’hui, un seul ticket délivré à n’importe quel point
vous permet de parcourir l’euregio en changeant de bus
autant de fois que vous voulez, en passant et repassant la
frontière à votre guise. L’initiative a eu pour effets un
accroissement du nombre d’usagers des transports publics,
une mise en valeur des avantages géographiques et
touristiques de l’euregio et un renforcement des liens de
coopération.
Pour obtenir ce résultat, il a fallu installer des distributeurs
de tickets communs dans tous les bus et guichets de
l’euregio, coordonner des itinéraires et des
correspondances le long d’un réseau comprenant des
milliers de routes, mettre en place un système standardisé
de zones tarifaires et harmoniser diverses dispositions
juridiques, financières et fiscales. Hormis certains
problèmes d’infrastructures, tout cela s’est pourtant fait
sans trop de difficultés; les deux sociétés de transports
partenaires se sont notamment très bien accordées sur la
fixation des tarifs. Le système a d’abord inclus les bus et
trains du Land autrichien de Salzbourg (avec une partie du
Land de Haute-Autriche), les bus du Land allemand de
Berchtesgaden et s’est étendu ensuite au Landkreis
(arrondissement) de Traunstein, intégrant également les
chemins de fer allemands. Le parc national du Land de
Salzbourg a été doté d’une ligne de bus transfrontalière
pour les visiteurs, tandis que des bus de nuit assurent aux
jeunes un service de transport à bon marché pour les
discothèques et événements culturels.
Ticket pour l’euregio
ContactEuRegio Salzburg–Berchtesgadener Land–TraunsteinSägewerkstr. 3D-83395 FreilassingTél. (49-8654) 49 71 81Fax (49-8654) 49 71 89E-mail: [email protected] Internet: www.euregio.sbg.at
Programme: Interreg II A, Allemagne-Autriche
Projet: Transports publics Salzbourg-Land de Berchtesgaden
Coût total: 630 000 euros
Participation de l’Union européenne: 315 000 euros
15Transports et télécommunicationsCoopération sans frontières
Train transfrontalier:la coopération, ça roule!Il y a quelques années, la perspective d’un voyage en train
entre Belfast et Dublin suscitait un soupir de résignation,
tant la ligne était inconfortable et le service déficient.
Aujourd’hui, le trajet est plus rapide et le voyage sûr et
agréable, dans des wagons modernes et propres, ce qui se
traduit par un nombre croissant d’usagers.
Soucieuses d’améliorer et d’intégrer la liaison entre les
deux capitales, les deux compagnies de chemins de fer
(Iarnrod Eireann en République d’Irlande et Northern
Ireland Railways) ont entrepris en 1988 une étude
conjointe afin d’élaborer un plan d’investissement. Le
projet n’a pu être mis sur ses rails au début des années 90
que grâce à l’allocation d’une aide financière européenne
destinée au développement des infrastructures de
transport dans le cadre du réseau transeuropéen.
Le projet a nécessité la réfection des voies sur 182 km et
notamment la modernisation des rails (désormais soudés
en continu), l’installation de systèmes de signalisation
informatisés performants, le remplacement de 50 ponts,
passages à niveau et croisements dans les gares ainsi que la
rénovation des gares de Drogheda et de Dundalk. La ligne
est dotée de nouvelles voitures entièrement automatisées
et climatisées. Les trains roulent jusqu’à 150 km/h sur
certains tronçons, et la durée du voyage a été réduite
d’environ un quart d’heure, atteignant 1h50 avec un arrêt
et quelque 2 heures en desservant toutes les gares. Malgré
deux nouvelles motrices plus puissantes, il n’est pas
possible d’atteindre des vitesses de pointe sur l’ensemble
du trajet en raison d’obstacles géographiques tels que
tranchées, viaducs et virages serrés ainsi que de limitations
de vitesse imposées à Drogheda et entre Lisburn et la
frontière. La fréquence journalière du service a néanmoins
augmenté et le nombre annuel de voyageurs, de 400 000
en 1993, est passé à environ 700 000 en 1997 et à 950 000
actuellement. Un accroissement équivalent du trafic
intérieur est enregistré de part et d’autre de la frontière
par chacune des deux compagnies.
Un aspect significatif du projet est l’homogénéisation du
service: système d’exploitation commun, marketing
commun, même uniforme pour l’ensemble du personnel.
Créé en 1997, le nouveau service «Enterprise» représente
un modèle de coopération transfrontalière et constitue
l’épine dorsale du développement ferroviaire de l’île. Du
point de vue tant humain qu’économique, cette opération
technique d’envergure illustre bien les résultats possibles
de la coopération transfrontalière, améliorant non
seulement les débouchés commerciaux des deux côtés de
la frontière, mais resserrant également les liens sociaux
entre les deux capitales et les villes desservies par la ligne.
ContactDepartment of Public EnterpriseSetanta Centre — 4th FloorNassau St.Dublin 2IrelandTél. (353-1) 604 16 29Fax (353-1) 604 16 57Internet: http://www.irlgov.ie/tec
Programme: Interreg II A, Irlande-Irlande du Nord
Projet: Enterprise
Coût total: 154 908 000 euros
Participation de l’Union européenne: 131 672 000 euros
16 Transports et télécommunicationsCoopération sans frontières
Helsinki plus prochede Saint-PétersbourgHelsinki - Saint-Pétersbourg, la plus importante des liaisons
ferroviaires traversant la frontière finlando-russe, draine
un trafic de passagers et de marchandises en croissance
constante. En 2010, le nombre annuel de passagers de
l’une à l’autre des deux villes, qui dépassait à peine 93 000
en 1992, pourrait, selon les prévisions, atteindre 1 700 000
et, sur la future ligne directe Helsinki-Lahti, en Finlande
même, la fréquentation devrait friser les 4,3 millions.
Quant au trafic de marchandises avec Saint-Pétersbourg, il
a triplé en 25 ans pour stationner actuellement à
10 millions de tonnes.
La ligne directe Helsinki-Kerava-Lahti, partie intégrante du
réseau transeuropéen de transports, est en cours
d’aménagement et sera terminée en 2006. Elle sera
dépourvue de passages à niveau et bordée de barrières
dans les zones peuplées. Sur la plus grande partie du
parcours, elle longera l’autoroute de Lahti, ce qui réduira
les nuisances environnementales. L’amélioration des
connexions sur cette ligne favorisera en outre le
développement des centres économiques de l’est de la
Finlande. En direction de la Russie, de Lahti à Vainikkala,
l’amélioration de la ligne est programmée et contribuera,
elle aussi, à accélérer le trajet. Cela inclut la mise à deux
voies électrifiées du tronçon Luumäki-Vainikkala. Plus loin,
entre les gares de Vainikkala en Finlande et Buslovskaja en
Russie (dans lesquelles d’importants travaux
d’infrastructures seront nécessaires pour désengorger ces
points de passage frontaliers), le projet est encore à
l’examen.
L’ensemble des mesures d’amélioration engagées ou
prévues concernent l’écartement des voies (légèrement
différent entre les deux pays), leur doublement, leur
protection physique, leurs connexions, l’électrification et
notamment la signalisation et la sécurité, le contrôle ou
encore le mobilier ferroviaire. À un stade ultérieur, il est
prévu d’aménager une voie séparée pour les trains à
grande vitesse. D’autres travaux sont envisagés pour mieux
desservir les alentours de Saint-Pétersbourg.
À l’achèvement de ce vaste chantier, la durée du trajet
entre Helsinki et Saint-Pétersbourg, qui est déjà passée de
6h30 à 4h20 à la fin de 2000, doit être réduite à 3 heures
en 2006. En termes d’environnement, différentes études
d’impact ont été réalisées, y compris en ce qui concerne
deux sites finlandais inclus dans le programme Natura
2000: la vallée d’Ohkola et la forêt primaire de Vähäjärvi.
ContactsRegional Council of South KareliaRaatimiehenkatu 18FIN-53100 TappeenrantaTél. (358-5) 613 02 10Fax (358-5) 613 02 50E-mail: [email protected]: http://www.kaakkoissuomen-interreg.fihttp://www.rhk.fi/english/projects/Directl.pdf
Finnish Rail AdministrationPL 185 (Kaivotaku 6)FIN-00101 HelsinkiTél. (358-9) 58 40 51 11Fax (358-9) 58 40 51 00E-mail: [email protected]/defeng.htmInternet: http://www.rhk.fi/defeng.htm
Ministry of the InteriorPO Box 257FIN-00171 HelsinkiTél. (358-9) 160 45 09Fax (358-9) 160 46 50 (29 12)E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Finlande du Sud-Est
Projets: 1) Développement du point de passagetransfrontalier de Vainikkala;2) Étude sur le développement de la liaisontransfrontalière Vainikkala-Buslovskaja—Luzaika
Coût total: 1 805 262 euros
Participation de l’Union européenne: 334 308 euros
Une ligne intégrée au réseau européen de transports.
17Transports et télécommunicationsCoopération sans frontières
Téléformation transfrontalièreConjuguer toute la gamme des technologies de
télécommunication, télé-enseignement et télétravail pour
permettre aux étudiants des universités de deux régions
d’accéder aux programmes académiques de chacune
d’elles dans un contexte interactif: c’est l’idée réalisée
grâce au projet Euvikon (réseau de compétence virtuelle
eurorégionale) dans l’euregio Rhein–Maas-Nord. Mené à
bien de 1998 à la fin de 2000, le projet a eu pour
partenaires l’Open Universiteit (OU) de Venlo aux Pays-Bas,
la FernUniversität (FU) ou télé-université de Hagen en
Allemagne ainsi que les communes néerlandaise de Venlo
et allemande de Krefeld. Les objectifs pour la zone
transfrontalière étaient d’intensifier la fréquentation des
programmes universitaires et des formations continues,
d’élever le niveau général des compétences et de favoriser
ainsi l’emploi qualifié dans l’euregio.
Les deux universités offrent aux particuliers comme aux
entreprises de l’euregio, en allemand, néerlandais ou
anglais, un large éventail d’études supérieures dispensées,
selon le cas, par l’un ou par l’autre des établissements. Des
programmes combinés germano-néerlandais sont prévus
dans certains domaines. L’OU a en outre instauré une
section de formation à la gestion environnementale
transfrontalière et la FU a créé un institut d’études de droit
européen.
Étudiants et entreprises peuvent par ailleurs suivre des
formations continues modulées en fonction de leurs
besoins et notamment des exigences de qualité des
entreprises. Un service d’orientation et de conseil
personnalisé pour les étudiants est disponible en
permanence, et ils ont la possibilité de participer à des
stages. Ils disposent d’un environnement internet complet,
et des CD-ROM interactifs de démonstration leur sont
fournis. Formés à distance, ils peuvent également à
distance bénéficier de l’aide de tuteurs, participer à des
forums électroniques et même télétravailler comme
«employés virtuels» pour des entreprises.
Les conditions d’inscription sont déterminées par chaque
établissement selon des critères plus souples qu’ailleurs.
Les études supérieures comme les formations et stages
donnent accès à des diplômes ou certificats mutuellement
reconnus. Cette formule d’enseignement résolument
innovante porte largement ses fruits et la réputation
d’Euvikon ne cesse de grandir; de nombreux contacts
s’établissent avec les entreprises et les chambres de
commerce ou d’industrie.
ContactsStudienzentrum KrefeldTannenstr. 79D-47798 KrefeldFax (49-2151) 78 72 07E-mail: [email protected]@euregio.krefeld.schulen.netInternet: http://euregio.krefeld.schulen.net
Studiecentrum VenloBegijnengang 45911 JL VenloNederlandTél. (31-77) 351 61 66Fax (31-77) 351 36 91E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Allemagne - Pays-Bas (euregioMaas-Rhein)
Projet: Euvikon
Coût total: 278 500 euros
Participation de l’Union européenne: 139 250 euros
18 Environnement sans frontièresCoopération sans frontières
Environnement sans frontières
Notre vieille Europe perdrait beaucoup de ses charmes si
ses paysages ruraux continuaient de se dégrader. C’est ce
qu’ont bien compris, en Allemagne, les éleveurs de la
coopérative agricole Sächsiche Schweiz e.G (Suisse saxonne
Coop), du nom de la zone de conservation de la nature où
ils comptaient entreprendre l’élevage d’un troupeau
d’ovins et qui comprend un parc régional. Cet espace
naturel, véritable mosaïque de niches écologiques de
grand intérêt, de zones boisées diversifiées, de plateaux et
de chaînes de basse montagne, se prolonge de l’autre côté
de la frontière. Désireux de renforcer leurs contacts avec
leurs voisins tchèques pour échanger des expériences en
matière de reconversion agricole et de conservation des
paysages, les éleveurs ont bénéficié de l’aide d’Interreg.
C’est ainsi qu’a été lancé, en 1998, un projet de gestion
productive respectueuse de l’environnement des prairies,
qui fait partie d’une série de projets liés à la protection de
l’environnement dans l’eurorégion Elbe-Labe.
Conçu pour une durée d’au moins dix ans, le projet
comprenait aussi la restructuration de la coopérative et la
création d’emplois permanents dans la région. Les
installations nécessaires à l’entretien des animaux à
Saupsdorf sont achevées, un silo a été converti en parc à
moutons, un nouveau bercail a été construit et du
personnel a été embauché pour la tonte des bêtes. Plus de
350 mérinos ont ainsi pu jouir d’un vaste pâturage
comprenant 80 hectares situés dans la partie la plus
extrême du parc national de la Suisse saxonne et 240
autres dans la zone de conservation contiguë. Un autre
volet du projet a porté sur la commercialisation de la
viande d’agneau, afin que le financement de l’initiative
puisse se poursuivre une fois épuisé le capital de départ.
Du côté tchèque, où quatre troupeaux d’une cinquantaine
de moutons chacun paissent désormais sur les terres
frontalières, les actions de coopération comportent
notamment une initiative de formation professionnelle
destinée à permettre aux élèves du collège de Decin de
tirer parti de l’expérience de Saupsdorf dans le domaine de
la commercialisation des ovins.
Ces paysages qui font l’Europe
ContactEuroregion Elbe-LabeKommunalgemeinschaft EuroregionOberes Elbtal/Osterzgebirge e.V.Dr.-Wilhelm-Külz-Str. 6D-01796 PirnaTél. (49-3501) 52 00 13Fax (49-3501) 52 74 57E-mail: [email protected]: www.euroregion-elbe-labe.de
Programme: Interreg II A, Allemagne-République tchèque
Projet: Élevage ovin
Coût total: 581 319 euros
Participation de l’Union européenne: 335 275 euros
19Environnement sans frontièresCoopération sans frontières
D’une vallée à l’autreRendre la frontière plus ouverte à travers les Alpes franco-
italiennes et valoriser leur riche patrimoine naturel et
culturel tout en respectant les impératifs de protection du
milieu, tel est l’enjeu des actions menées avec le soutien
d’Interreg dans les territoires qui entourent le Mont-Blanc.
La montagne, c’est la nature. L’encouragement d’un
tourisme alpin respectueux de l’environnement est l’une
des missions de la conférence transfrontalière Espace
Mont-Blanc, organisme fondé par la région autonome
italienne du Val d’Aoste, le syndicat intercommunal Espace
nature Mont-Blanc, du côté français, et le canton suisse du
Valais. Cinquante sentiers pédestres transfrontaliers autour
du Mont-Blanc ont ainsi été sélectionnés, suivant les
itinéraires thématiques destinés à valoriser les différents
attraits de la montagne: les glaciers, la forêt, les marais, les
mines, les alpages, l’architecture traditionnelle... Ils font
l’objet d’un guide de promotion publié en été 2001 en
deux éditions, l’une française et l’autre italienne. Il s’agit à
la fois de protéger l’écosystème, en répartissant mieux les
flux touristiques pour décharger les circuits les plus
fréquentés, et de sensibiliser les randonneurs.
La montagne, ce sont aussi les dangers encourus par ceux
qui se mesurent à elle. Depuis le 30 juin 2001, dans le Val
d’Aoste, le Valais et en Haute-Savoie, les frontières
n’existent plus pour les secours en montagne. En effet,
dans le cadre d’une convention générale pour la
protection civile et les secours en montagne signée en
1997, les appels d’urgence passent désormais par un canal
radio unique, avec les mêmes modalités d’emploi et la
même fréquence sur les trois territoires. Une brochure très
simple, contenant les consignes d’utilisation de ce nouveau
système d’alerte, est distribuée aux randonneurs de haute
montagne. En outre, les centrales de réception des alertes
et d’engagement des secours ont été mises en connexion
et la couverture radio de la zone dépasse désormais 90 %
du territoire.
La montagne, ce sont également les citoyens qui y vivent.
Le partage de l’identité frontalière autour du Mont-Blanc
est au cœur du projet «Coopération journalistique dans la
zone du Mont-Blanc». La longue collaboration entre deux
hebdomadaires régionaux, La Vallée Notizie (Val d’Aoste)
et Le Messager (Haute-Savoie), pour informer les citoyens
frontaliers sur ce qui se passe de l’autre côté des Alpes, a
abouti à la réalisation en commun d’un cahier de quatre
pages, «InfoMontBlanc», inséré chaque semaine dans les
deux journaux. Un site internet a en outre été mis en
place.
ContactRégion autonome du Val d’Aoste2, place Académie de Saint-AnselmeI-11100 AosteTél. (39) 01 65 27 57 11Fax (39) 01 65 27 57 44E-mail (secrétariat Interreg Vallée d’Aoste):[email protected]: www.regione.vda.it
Programme: Interreg II A, France-Italie (Alpes)
Projets: 1) Sentiers pédestres transfrontaliers; 2) Secours enmontagne; 3) Coopération journalistique
Coût total: 3 635 566 euros
Participation de l’Union européenne: 1 355 886 euros
Une coopération trilatérale pour préserver le milieu alpin.
20 Environnement sans frontièresCoopération sans frontières
«Plus-value verte» pour les industriesDans les régions de tradition
industrielle comme celle de
Vienne en Autriche et de Györ
en Hongrie, l’activité
économique est longtemps allée
de pair avec la dégradation du
milieu naturel. Les exigences
grandissantes de protection de
l’environnement trouvent
cependant un écho dans un
certain nombre d’entreprises,
pour lesquelles des pratiques
plus écologiques apportent une
valeur ajoutée à leur image tout
en assurant des conditions plus
durables de développement.
Mais pour porter pleinement ses
fruits, cette démarche doit être
suivie de manière intégrée — y
compris dans un contexte
transfrontalier —, grâce à la coopération entre les
administrations publiques, les entreprises et les cabinets
d’experts-conseils. C’était l’objectif du projet
transfrontalier «Écoprofit Vienne-Györ».
«Écoprofit» est l’un des modules de conseil issus de
l’initiative viennoise pour la protection entrepreneuriale
de l’environnement. Conçu spécialement pour les PME du
secteur productif, il consiste à sensibiliser les entrepreneurs
aux principes de base de la gestion des matériaux et de
l’énergie, en les incitant à participer à des groupes de
travail et à des sessions de consultation individuelle. Il
s’agit ainsi de les convaincre qu’il est possible non
seulement de maintenir, mais de renforcer leur
compétitivité dans le respect de l’environnement, en
faisant le pari de l’innovation et en gérant les coûts de
manière efficace.
Mis en œuvre jusqu’en 2001 dans le cadre d’Interreg II,
«Écoprofit Vienne-Györ» s’est principalement développé à
Vienne où, de 15 entreprises participantes lors de la
première année du projet, ce nombre est passé à 40
l’année suivante. Parallèlement, les spécialistes viennois
ont établi des contacts avec l’administration de la ville de
Györ en vue de la mise sur pied d’une initiative analogue
du côté hongrois, et un matériel d’information en langue
hongroise a été élaboré. Le projet a ainsi contribué à la
mise en place, à plus long terme, d’un système de gestion
environnementale conforme à la réglementation
européenne dans la zone économique située entre les
deux villes (ce qui implique notamment l’adaptation des
normes hongroises dans ce domaine).
Avec Interreg III, la coopération se poursuit depuis 2000 sur
une base élargie: le projet «EcoBusinessPlan» (EBP). Ce
dernier comprend l’ensemble des modules existants
[écoprofit, protection du climat, entreprises touristiques,
EMAS et ISO 14.001 (1)] et prévoit le développement d’un
module supplémentaire visant à réduire les déchets dans
les petites entreprises.
(1) Voir glossaire.
ContactVienna-Györ CooperationTél. (43-1) 400 08 83 35Fax (43-1) 40 00 72 22E-mail: [email protected] (EBP Vienne): www.oekobusinessplan.wien.at
Programme: Interreg II A, Autriche-Hongrie
Projet: Écoprofit Vienna-Györ
Coût total: 40 365 000 euros
Participation de l’Union européenne: 11 399 000 euros
Un business plan écologique récompensé par le label ISO 14.001.
21Environnement sans frontièresCoopération sans frontières
La qualité des eaux,un enjeu sans frontièresPas de frontière pour la pollution sur le lac de Constance,
dont la qualité des eaux a souffert des méthodes de
production agricole intensive. Pour les autorités des
régions riveraines, la coopération transfrontalière est
d’autant plus indispensable que les enjeux écologiques
vont de pair avec les intérêts économiques communs de ces
régions. Le projet germano-suisse lancé en 1994 par
l’université allemande de Hohenheim (Ratisbonne) et
l’Eidgenössische Technische Hochschule de Zurich a permis,
avec l’appui d’Interreg, de préparer l’avenir à long terme.
Il s’agissait d’étudier et de promouvoir des méthodes de
culture de fruits et légumes respectueuses de
l’environnement, tout en élaborant de nouvelles stratégies
de commercialisation afin de consolider la compétitivité de
la zone du lac de Constance au niveau européen.
Pour assurer la viabilité économique de ces cultures sans
nuire à l’environnement, les promoteurs du projet ont
résolument pris la seule voie possible: rendre la production
moins intensive en utilisant une plus grande superficie de
terres et en réduisant le recours aux pesticides et
herbicides. L’action comprenait donc l’aménagement d’une
zone transfrontalière d’agriculture extensive. Il a fallu aussi
étudier les moyens d’harmoniser les méthodes de culture
des côtés suisse et allemand et mener des recherches sur
des questions spécifiques telles que, par exemple, le
traitement biologique des concombres sous abri. Les
structures agricoles et commerciales des deux côtés de la
frontière ont également fait l’objet d’analyses, dans le but
d’anticiper l’évolution générale de l’agriculture
européenne (réformes de la politique agricole commune,
globalisation des échanges et accords au sein de
l’Organisation mondiale du commerce...) et dans le
contexte du rapprochement entre la Suisse et l’Union
européenne.
Les différentes études ont abouti à une série de
recommandations pour la poursuite de la coopération
transfrontalière. Cela comprend la mise en place d’un
nouveau réseau de coopération incluant la Bavière et la
région autrichienne de Vorarlberg, l’amélioration de
l’échange d’informations et de connaissances agricoles et
scientifiques, la création d’un système de détection des
maladies ou des insectes nuisibles ainsi que la suppression
des obstacles administratifs et juridiques à la coopération.
ContactUniversité de HohenheimInstitut für ObstbauSchuhmakerhof 6D-88213 Ravensburg-BavendorfTél. (49-751) 790 33 11Fax (49-751) 790 33 22E-mail: [email protected]: www.uni-hohenheim.de/bavendorf
Programme: Interreg, programme «Bodensee-Hochrhein»
Projet: Méthodes environnementales de culture des fruits etlégumes
Coût total: 759 219 euros
Participation de l’Union européenne: 288 198 euros
Des fruits testés en laboratoire.
22 Coopération économiqueCoopération sans frontières
Coopération économique
Le terme anglais fuzzy désigne quelque chose de confus,
de flou. On l’utilise pour qualifier ce qui ne doit pas être
calculé avec précision. Les maîtres allemands de
l’imprécision sont installés à Steinfurt (Rhénanie du
Nord–Westphalie). C’est là, dans cette euregio germano-
néerlandaise, qu’un projet particulièrement innovant a vu
le jour: le Neuro-Fuzzy-Centrum (NFC), fruit de la
coopération entre la Fachhochschule de Munster et
l’université de Twente, avec le soutien d’Interreg.
Les systèmes «Neuro-Fuzzy» constituent l’évolution la plus
récente des systèmes de commande et de réglage
intelligents, où les chercheurs en ingénierie tentent de
reproduire les modes de fonctionnement du cerveau
humain. De la transmission de données à la reconnaissance
vocale ou d’images en passant par les machines à laver, les
applications pratiques de la technologie floue sont
multiples.
À côté de ses activités de recherche, le NFC agit également
comme centre de développement, aidant les PME de
l’euregio qui ne possèdent pas de département propre de
recherche-développement à mettre en œuvre ces
technologies novatrices. Pour une centaine d’entreprises
de la région, les besoins en ce domaine sont réels. Un
exemple: la société Teupen Maschinenbau GmbH, de
Gronau, voulait mettre au point un monte-charge doté
d’un système de démarrage et de freinage plus doux pour
ne pas endommager les biens transportés (meubles et
autres objets lourds) et pour accroître la sécurité. Il
s’agissait en outre d’assurer l’exactitude du
positionnement et de simplifier le dispositif de commande;
le tout pour un coût de fabrication inchangé. Grâce à de
simples capteurs, le nouveau monte-charge conçu avec
l’aide du NFC est capable d’exécuter des tâches à partir
d’informations peu précises sur le plan informatique, telles
que «la charge est moyennement lourde«, «le monte-
charge est légèrement incliné». Il s’agit d’une innovation
mondiale.
La technologie floue a également permis d’obtenir des
résultats concrets dans un tout autre domaine, celui de
l’emploi. Peu de temps après la mise en œuvre du projet,
plus de 200 postes de travail ont ainsi pu être préservés ou
créés du côté allemand grâce à l’appui du NFC. Ce dernier
a en outre été sélectionné parmi de nombreux concurrents
pour présenter ses projets novateurs lors de l’exposition
universelle d’Hanovre, en 2000.
Les effets bien concretsde la technologie floue
ContactFachhochschule MünsterHüfferstr. 27D-48149 MünsterTél. (49-251) 830Fax (49-251) 836 40 15E-mail: [email protected]: www.fh-muenster.de
Programme: Interreg II A, Allemagne-Pays-Bas (euregio EmsDollart)
Projet: Centre des technologies «Neuro-Fuzzy» pour les PME
Coût total: 1 929 786 euros
Participation de l’Union européenne: 914 109 euros
Robot mis au point par le Fuzzy Centrum.
23Coopération économiqueCoopération sans frontières
Deux régions soudées par la plasturgieL’industrie du plastique représente plus de 2 000 emplois
dans la zone transfrontalière de la Sarre et de la Lorraine,
notamment dans les entreprises du secteur automobile. Le
pôle de la plasturgie de l’Est (PPE), centre technologique
spécialisé situé à Saint-Avold en Lorraine, et le Zentrum für
Innovative Produktion (ZIP) de Sarrebruck, en Sarre, ont
uni leurs compétences avec le soutien d’Interreg afin de
consolider cette industrie et d’élargir leur offre de services
et de conseils.
Le PPE est un centre de ressources technologiques
spécialisé dans la transformation des matières plastiques et
composites. Il répond aux besoins des entreprises en
matière d’information (documentation technique,
fournisseurs...), de conseil (sur la composition des
matériaux de base, les procédés de fabrication...) et
d’analyse (essais et expérimentations). Le ZIP est un centre
d’ingénierie dépendant de l’université de Sarrebruck, qui a
pour mission de soutenir les entreprises dans les domaines
tels que la recherche-développement, les systèmes
d’automation, la gestion de la production, la qualité ainsi
que les systèmes d’information et de communication.
Malgré une forte demande en technologie des matières
plastiques, il n’existait pas en Sarre d’institut comparable
au PPE qui aurait offert au ZIP plus de débouchés dans le
secteur de la plasturgie, notamment en ce qui concerne les
projets de calcul et les simulations. Quant aux entreprises
lorraines, elles avaient besoin des compétences du ZIP en
matière de calcul numérique, de robotisation, de
conception de moules assistée par ordinateur, de
simulation par éléments finis des procédés de
transformation ainsi que de fabrication d’outils.
La mise en commun de leur savoir-faire permet aux deux
centres d’élargir leur offre de services et de conseils. Il
s’agit en particulier de proposer un accompagnement
(ingénierie, expertise, conseil et assistance technique) de
projets industriels liés à l’utilisation des matériaux
polymères et composites. Avant de lancer les projets
pilotes, le ZIP et le PPE ont présenté les résultats de projets
communs tels que, par exemple, la fabrication d’une porte
à la demande d’une firme spécialisée dans l’aménagement
de fourgonnettes: l’analyse approfondie des matériaux et
des procédés a permis de diminuer le poids des
composants de plus de 50 % et de réduire le temps de
montage.
ContactsPôle de plasturgie de l’Est (PPE)BP 20718, avenue du Général PattonF-57500 Saint-AvoldTél. (33) 387 92 93 94Fax (33) 387 92 92 92E-mail: [email protected]: www.ppe.asso.fr
Zentrum für Innovative Produktion (ZIP)Gebäude B.2.Postfach 151150D-66041 SaarbrückenTél. (49-681) 30 20 00 75
Programme: Interreg II A, Allemagne-France (Saarland-Moselle-Westpfalz)
Projet: Mise en commun des compétences techniques dansle domaine de la transformation plastique
Coût total: 296 350 euros
Participation de l’Union européenne: 104 550 euros
Le site de St-Avold (Lorraine, France).
24 Coopération économiqueCoopération sans frontières
PME du grand nordcherchent marchés européensDans les régions septentrionales où les conditions
climatiques sont rudes, la population très disséminée, les
distances longues et les entreprises éloignées des marchés
européens, la coopération est plus qu’ailleurs encore une
condition du développement. Lancé en 1997 dans les
provinces finlandaise de Laponie, suédoise de Nordbotten,
norvégiennes de Nordland, Troms et Finnmark, le projet
«Calotte nordique» a débouché sur une centaine de
projets concrets et a aidé au démarrage d’activités
nouvelles, à l’échelle nationale ou internationale.
Améliorer les conditions de vie de la population, créer des
emplois, accroître la compétitivité internationale des
entreprises, réduire les effets des handicaps naturels tout
en protégeant l’environnement et améliorer le trafic est-
ouest: tels étaient les objectifs de ce programme géré avec
le soutien financier d’Interreg II par le Conseil «Calotte
nordique» (CCN), responsable de la coopération entre les
trois pays. Le CCN a été créé dès 1967 à la suite de la crise
qui avait affecté l’agriculture et la production de bois,
entraînant un important exode rural vers des villes ou vers
d’autres pays et un niveau de chômage deux fois plus élevé
que les moyennes nationales.
En ce qui concerne les PME, une série d’actions ont permis
de renforcer leur coopération pour les aider à atteindre les
marchés européens. À titre d’exemple, des entreprises de
Laponie et du Finnmark ont uni leurs efforts dans le
domaine de la fabrication de cadeaux et souvenirs
nordiques. Trois organismes des villes de Boden (SKAPA
Företagsby), Alta (IT-House) et Rovaniemi (Regional
Business Incubator) ont eu pour mission de stimuler les
relations entre les entreprises grâce aux technologies de
l’information. Ou encore, trois entreprises ont constitué un
réseau de services en relations publiques et
communication proposant notamment la promotion de
projets touristiques ou d’exportation: Partners Reklambyrå
AB (Luleå, Suède), Jabba Corporation Oy (Rovaniemi,
Finlande) et Media Økonomi AS (Bodø, Norvège). Le
programme «Calotte nordique» se poursuit et s’élargit
dans le cadre d’Interreg III.
ContactNorth Calotte CouncilStationsgatan 5SE-971 86 LuleåTél. (46-920) 960 00Fax (46-920) 22 84 11E-mail: [email protected]: www.nordkalottradet.nu
Programme: Interreg II A, Suède-Finlande-Norvège-Russie duNord
Projet: Calotte nordique
Coût total: 6 686 157 euros
Participation de l’Union européenne: 5 014 618 euros
Objectif: transcender l'éloignement.
25Coopération économiqueCoopération sans frontières
Interreg renforce une tradition séculaireAu XIIIe siècle, les foires au bétail de Zafra en Estrémadure
(Espagne) et de Beja dans l’Alentejo (Portugal) étaient les
points de rencontre des principaux acteurs économiques
régionaux. La tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours:
Zafra accueille toujours le plus grand marché au bétail de
l’Europe méridionale. Quant à Beja, elle organise la foire
Ovibeja, l’un des événements agricoles les plus importants
du sud du Portugal. Pourquoi, dès lors, ne pas s’organiser
par-delà la frontière?
La première foire soutenue par Interreg a eu lieu en 1994.
L’objectif était d’intensifier les relations entre les deux
régions en matière agricole et de favoriser la
commercialisation des produits extensifs. Depuis lors, les
foires sont devenues des événements transfrontaliers
réguliers, organisés tous les six mois à Zafra ou à Beja.
Le volet central et traditionnel de chaque foire, c’est
l’exposition d’animaux et de produits de l’Alentejo et
d’Estrémadure. Toutes les races de bétail (ovins, bovins,
porcins, équidés...) sont représentées. Un autre volet a
pris de plus en plus d’importance aux yeux des
professionnels: ce sont les ateliers techniques. Des
solutions et des positions communes y sont définies dans
des domaines comme la promotion du bétail et des
produits issus de l’élevage extensif, les circuits de
commercialisation, le potentiel d’offres des produits
extensifs de chaque région, les labels de qualité, le
développement du monde rural, etc.
Le troisième volet concerne la promotion des produits
gastronomiques de qualité des deux régions. C’est là que
se retrouvent les hôteliers, restaurateurs et gourmets sans
frontières ainsi que la presse spécialisée.
Les activités culturelles ou de loisirs organisées autour de
ces événements ainsi que la vente de produits locaux ont
permis à la fois d’accroître l’activité économique de la zone
transfrontalière et de développer l’offre culturelle au
bénéfice de l’ensemble des communautés locales.
ContactInstitución Ferial de ZafraMercado Nacional de GanadoE-06300 MadridTél. (34) 924 55 07 81Fax (34) 924 55 36 13
Programme: Interreg II A, Espagne-Portugal
Projets: Foires au bétail de Zafra et de Beja
Coût total: 21 000 euros
Participation de l’Union européenne: 15 750 euros
Le plus grand marché au bétail del'Europe méridionale.
26 Formation et emploiCoopération sans frontières
Formation et emploi
Pour répondre aux besoins exprimés par son personnel
navigant, la compagnie irlandaise Irish Ferries a décidé, en
1996, de mettre en place, avec plusieurs partenaires, un
programme de formation en parfaite adéquation avec les
conditions du travail en mer. Soutenu par Interreg, le
programme devait aussi être applicable sur d’autres ferries
dans l’Union européenne.
La compagnie, qui assure entre autres le transport de
passagers entre l’Irlande (Dublin et Rosslare) et le pays de
Galles (Holyhead et Pembroke), a mené son projet en
partenariat avec le Dublin Institute of Technology (Irlande)
et le Coleg Menai (pays de Galles). Le choix du programme
de formation s’est porté sur le British System of National
Vocational Qualification (NVQs), une méthode
standardisée considérée comme la plus appropriée, car
fondée sur des situations réelles de travail en mer. Ce
programme prévoit aussi que les candidats sont évalués en
fonction de leurs prestations effectives, en prouvant qu’ils
ont les qualifications requises au cours d’épreuves à
différents niveaux.
Deux enquêtes ont été menées avant le commencement
du projet, l’une auprès des clients et l’autre auprès des
participants. Et, dès 1996, trois programmes ont été
développés dans trois domaines complémentaires: la
préparation des repas et l’hygiène alimentaire, le service à
la clientèle, la gestion et le contrôle. Au cours de cette
année et de la suivante, 167 diplômes NVQs ont été
délivrés.
L’amélioration des qualifications de base et du niveau de
compétence du personnel des ferries a immédiatement eu
un impact positif sur l’image de la compagnie. Sur la
lancée de ce succès, la formation s’est étendue à de
nouveaux participants, et les partenaires se sont penchés
plus particulièrement sur le caractère transférable du
projet. Un système irlandais équivalant au NVQs
britannique a été mis à l’étude et des enquêtes qualitatives
ont été menées auprès des clients et des participants.
Formations à bord
Contacts«Celtic Knots»Tourism Research Centre, Dublin Institute of TechnologyCathal Brugha StreetDublin 1IrelandTél. (353-1) 874 60 58Fax (353-1) 874 85 72E-mail: [email protected]: www.dit.ie
Coleg MenaiBangorGwynedd LL57 2TPWalesUnited KingdomTél. (44-1248) 37 01 25Fax (44-1248) 37 00 52E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Royaume-Uni (pays de Galles) -Irlande
Projet: Celtic Knots
Coût total: 1 682 352 euros
Participation de l’Union européenne: 887 374 euros
Un impact positif sur l’image de la compagnie.
27Formation et emploiCoopération sans frontières
Des voisins autour d’une (bonne) tableS’il est un domaine où la diversité européenne prend toute
sa saveur, c’est bien la gastronomie. Pour les professionnels
et les aspirants cordons bleus des régions frontalières,
pourquoi donc ne pas partager cet art avec leurs voisins?
C’est l’idée qui a conduit à réaliser, de 1996 à 1999, ce
projet de coopération transfrontalière pour la formation
professionnelle, mis en place avec l’aide financière de
l’Union. Une école allemande spécialisée de Pirna, la
Hotelfachschule Pirna-Sonnenstein, a ainsi organisé pour
une centaine d’élèves allemands et tchèques de
l’eurorégion Elbe-Labe une formation technique commune
en restauration et gestion hôtelière, comportant aussi des
cours d’assistants aubergistes ainsi qu’une formation
touristique. À cela s’est ajoutée une formation continue
sur les aspects économiques des secteurs concernés. Sur le
plan linguistique, les étudiants tchèques ont bénéficié,
pendant la première année, de l’aide d’interprètes, afin
d’être à même de suivre entièrement en allemand la suite
du programme.
Au terme de cette formation de trois ans, l’ensemble des
élèves a eu la possibilité de suivre un an de cours à la
chambre de commerce et d’industrie de Dresde et de
décrocher un diplôme délivré par celle-ci. Pour les
étudiants tchèques, la formation à l’école de Pirna
comprenait une semaine de cours par mois en République
tchèque, ce qui leur a facilité, après une autre année de
cours à Usti nad Labem et Templice, l’obtention d’un
diplôme reconnu par ce pays.
Vivant ensemble en internat, participant à des ateliers
communs, les élèves ont eu l’occasion d’établir pendant
plusieurs années des relations tant professionnelles que
personnelles où la dimension culturelle a également eu sa
place. En plus des compétences professionnelles acquises
en matière culinaire et hôtelière, ils ont disposé d’un
bagage socioculturel et linguistique ainsi que d’une
préparation à la mobilité transfrontalière qui leur ont
facilité la recherche d’un emploi. Des échanges de
professeurs des deux côtés de la frontière ont par ailleurs
favorisé une approche commune, par les systèmes de
formation des deux pays, du contenu et de l’organisation
des cours.
ContactsSächsisches Staatsministerium für Wirtschaft und ArbeitWilhelm-Buck-Str. 2 (Ecke Carolaplatz)D-01073 DresdenTél. (49-351) 56 40Fax (49-351) 564 81 89E-mail: [email protected] Pirna: www.hotelfachschule-pirna.de
Komunálni spolecenstviEuroregion LabeLidické námesti 8CZ-40001 Ustí nad LabemTél. (420-47) 524 14 37–8Fax (420-47) 521 16 03E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Allemagne-République tchèque
Projet: Formation transfrontalière en hôtellerie etrestauration
Coût total: 2 153 052 euros
Participation de l’Union européenne: 1 399 484 euros
28 Formation et emploiCoopération sans frontières
Des deux côtés du Rhin, une même lutte contre l’exclusion socialeDans la zone transfrontalière formée par le Centre-Alsace
en France, la ville de Fribourg et le district de Brisgau –
Haute Forêt-Noire en Allemagne, trois institutions d’aide
sociale se sont posé une double question: comment cela se
passe-t-il de l’autre côté du Rhin, et comment tirer parti de
l’expérience des uns et des autres pour agir ensemble?
Après avoir noué des premiers contacts en 1996-1997, les
trois partenaires — l’association «Espoir» du côté français,
le «Netzwerk Diakonie e. V. im Landkreis Breisgau-
Hochschwarzwal» et le «Diakonieverein beim
Diakonischen Werk Freiburg» du côté allemand — ont
lancé un projet visant à créer un réseau franco-allemand
de lutte contre l’exclusion sociale et le chômage de longue
durée. Concrètement, il s’agissait de proposer à des
chômeurs une qualification et des emplois à travers un
réseau transfrontalier de vente d’occasion et de prestation
de services aux populations à faible revenu. La structure de
coopération devait en même temps favoriser un échange
régulier d’informations entre les acteurs des différents
projets existants de lutte contre le chômage dans les
régions concernées.
Grâce à des groupes de travail souples, des stages sur des
thèmes spécialisés et l’échange de collaborateurs, en
passant par la participation à des activités festives, les
partenaires ont pu, à force de dialogues, surmonter les
difficultés liées à la langue, au contexte institutionnel et
aux modes de pensée. Ils se sont forgé une identité
commune dans le respect de leurs différences. Le sens de
leur coopération, incertain au départ, n’a désormais plus
fait de doute. Les idées conductrices du projet ont été
formulées à la base par les collaborateurs des trois
organisations, fortement motivés par des défis
professionnels nouveaux et la possibilité d’apporter à leurs
publics une aide plus efficace.
La mise en réseau est allée de pair avec le développement
des activités existantes, à Fribourg, Volgelsheim, Mülheim,
Colmar et Brisach. Les réalisations comprennent
l’agrandissement ou la création de magasins de vêtements
de seconde main et de centres de vente de meubles,
articles électrotechniques et autres marchandises
d’occasion, l’achat d’outils et de machines pour le
recyclage de matériel électroménager, l’offre d’un service
de réparation de bicyclettes et le développement, grâce
aux ressources du réseau, d’un large éventail de
prestations générales à bon marché. À Brisach, par
exemple, il a fallu répondre à des demandes comme l’aide
au déménagement ou les travaux de rénovation: il s’agit
de petites commandes qui n’entrent pas en concurrence
avec les entreprises locales; un agrément pour la «cession
non commerciale de personnel salarié» permet d’ailleurs
de mettre ce personnel à la disposition d’entreprises, en
renforçant ainsi sa motivation et sa qualification.
En termes d’emploi et dans le cadre de législations
différentes en matière de contrats de travail, ces activités
ont entraîné en deux ans la création, côté français, de 7
emplois fixes et de 36 emplois dans le cadre de mesures de
soutien social et de 124 postes de travail à durée
déterminée côté allemand. Mis en œuvre de janvier 1998 à
mars 2000 avec l’aide d’Interreg, le projet a permis
d’institutionnaliser la coopération, qui se poursuit au-delà
de la période subventionnée.
ContactsVerein Netzwerk Diakonie e. V.Am Fischerrein 1D-79199 KirchzartenTél. (49-7661) 938 40Fax (49-7661) 93 84 40
Association «Espoir»78a, avenue de la RépubliqueF-68000 Colmar CEDEXTél. (33) 389 41 50 93Fax (33) 389 23 12 46E-mail: [email protected]
Diakonieverein beim Diakonischen Werk Freiburg I. Br.Dreisamstr. 3-5D-79098 FreiburgTél. (49-761) 36 89 10Fax (49-761) 36 89 11 34
Programme: Interreg II A, France-Allemagne (Haut-Rhincentre et sud)
Projet: Réseau franco-allemand de lutte contre la pauvreté etl’exclusion sociale
Coût total: 1 335 638 euros
Participation de l’Union européenne: 500 000 euros
29Formation et emploiCoopération sans frontières
Copenhague-Malmö: un pont pour l’emploiDepuis juillet 2000, le Danemark et la Suède sont reliés par
le pont sur l’Öresund (détroit de l’Öre), emprunté
aujourd’hui quotidiennement par des milliers de
personnes. Nombre d’entre elles sont des travailleurs qui
font la navette entre les deux pays. La zone de l’Öresund
(3,5 millions d’habitants) forme en effet un vaste bassin
d’emploi transfrontalier qui possède un potentiel de
développement considérable tout en étant confronté à un
problème de sous-emploi. C’est dans ce contexte qu’en
1996 a été mis sur pied un projet Interreg en faveur du
marché de l’emploi dans la zone de l’Öresund ainsi que de
la coopération transfrontalière entre l’île danoise de
Sjaetland et la région suédoise de Scanie. L’enjeu était
d’intégrer les marchés de l’emploi pour permettre aux
deux zones frontalières, qui avaient jusqu’alors évolué
séparément, de se développer de manière conjointe et de
valoriser leurs atouts respectifs au bénéfice des entreprises,
de l’échange de biens et services et des possibilités de
formation et d’emploi pour les habitants.
Le comité Öresund, qui représente l’ensemble des acteurs de
la coopération transfrontalière, a confié la gestion du projet
au AF-Storkøbenhavn (services publics de l’emploi du Grand
Copenhague), et une structure administrative commune a
été créée dès 1996. D’autres organismes de coopération qui
jouent un rôle clé dans le projet sont l’Öresund Labour
Market Council (ÖAR), regroupant les services publics de
l’emploi des différentes parties de la zone transfrontalière,
et les quatre Öresund Employment Centres établis à
Copenhague, Malmö, Helsingborg et Helsingør, destinés à
coordonner les services aux demandeurs d’emploi et aux
employeurs dans toute la zone.
La zone de l’Öresund constitue par ailleurs l’un des
partenariats transfrontaliers EURES comme il en existe
dans diverses régions d’Europe, dont le rôle spécifique est
de faciliter la mobilité professionnelle transfrontalière. Elle
a en outre bénéficié de l’expérience des pactes territoriaux
pour l’emploi (PTE), larges partenariats régionaux et
locaux instaurés à travers toute l’Union pour dynamiser les
politiques de l’emploi à l’échelle de bassins d’emplois. La
moitié des 20 projets mis en œuvre par le PTE d’Öresund
ont bénéficié du soutien d’Interreg II.
On le voit, ce n’est pas l’armature institutionnelle qui
manque dans la zone de l’Öresund pour faire flèche de
tout bois pour l’emploi. La mise en œuvre du projet
Interreg II a connu un succès complet et les partenaires
disposent aujourd’hui d’un système efficace de
coordination des marchés du travail qui fait de l’Öresund
un modèle en cette matière, sur la base d’accords entre
deux pays, sept régions et plus de 20 organisations. Ce
vaste dispositif a permis de développer un ensemble de
compétences, outils et méthodes pour agir en première
ligne sur le front de l’emploi et de la formation
professionnelle.
Tout ne va pourtant pas sans difficultés, dont la principale
est le temps: les attentes suscitées par le pont sur l’Öresund
et par la coopération transfrontalière ont été si fortes que
le rythme du processus mis en route n’a pas encore permis
de les satisfaire toutes. D’ores et déjà pourtant, sous
l’égide de l’Öresund Labour Market Council, des stratégies
sont établies pour les prochaines années dans le cadre
d’Interreg III, avec pour priorité la création d’emplois dans
trois domaines: l’industrie informatique, le secteur médico-
biotechnologique et le tourisme.
ContactÖresund KomiteenInterreg-sekretariatetGammel Kongevej 1DK-1610 København VTél. (45) 33 22 00 11Fax (45) 33 22 00 23E-mail: interreg@oresundskomiteenInternet: www.oresundskomiteen.dk
Programme: Interreg II A, Danemark-Suède (Öresund)
Projet: Marché de l’emploi dans la région de l’Öresund
Coût total (1996-1998): 444 253 euros
Participation de l’Union européenne: 363 480 euros
Côté danois, l'Agence pour l'emploi de Kultorvet à Copenhague.
30 Culture, tourisme, informationCoopération sans frontières
Culture, tourisme, information
Dans le triangle Londres-Lille-Bruges, de nombreuses villes
fortifiées témoignent d’une histoire tourmentée qui
remonte au Moyen-Âge. Elles sont désormais des lieux de
rencontre d’une tout autre sorte, à travers un réseau de 17
sites historiques mis en place avec le soutien d’Interreg par
les régions du Kent (Royaume-Uni), du Nord – Pas-de-Calais
(France) et de Flandre-Occidentale (Belgique) afin de
mettre en valeur cet héritage commun. En créant ce
nouveau produit touristique, les partenaires avaient pour
but d’augmenter le nombre de visiteurs et de nuitées dans
les trois régions et de favoriser le développement et
l’emploi autour des sites concernés, tout en stimulant les
échanges culturels. La coordination générale est assurée
par le syndicat mixte de la Côte d’Opale, de la province de
Flandre-Occidentale et du Kent County Council.
Par son concept novateur, le réseau des places fortes répond
aux tendances actuelles de la demande touristique (voyages
de week-end, circuits organisés...). Il permet d’accroître
l’attractivité des trois régions et de mieux répartir les flux
touristiques entre les sites connus, généralement
surfréquentés, et ceux qui le sont moins. La généralisation
des explications multilingues incite les voyageurs à visiter
l’ensemble des sites et, à cette fin, les partenaires comptent
également intensifier les activités des compagnies de
transport transfrontalier. Sur le plan culturel, la
collaboration d’historiens et d’archéologues avec les
professionnels du tourisme permet de sensibiliser les
visiteurs et les habitants à la richesse du patrimoine commun
des trois régions et de stimuler les échanges entre celles-ci.
Concrètement, le réseau organise des actions telles que la
création de circuits de découverte (promenades dans et
autour de chaque ville) ou une exposition itinérante pour
les salons touristiques, édite un dépliant promotionnel
trilingue de présentation générale, une brochure culturelle
et touristique en trois versions (anglaise, française et
néerlandaise) et anime des campagnes médiatiques. Des
actions propres à chaque ville — restauration de sites
architecturaux, expositions, produits audiovisuels,
publications... —, sont également mises en œuvre.
Des places fortes pour garderla mémoire de l’histoire
ContactsSyndicat mixte de la Côte d’OpaleHôtel communautairePertuis de la MarineBP 5-530F-59386 DunkerqueTél. (33) 328 58 06 30Fax (33) 328 59 04 27
Province de Flandre-OccidentaleKoning Leopold III-laan 41B-8120 Sint Andries, BruggeTél. (32-50) 40 34 38Fax (32-50) 40 31 00E-mail: [email protected]
Kent County CouncilSpringfields — MaidstoneKent ME14 2LXUniteg KingdomTél. (44-1622) 22 19 07Fax (44-1622) 69 14 18E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, France - Royaume-Uni et France-Belgique
Projet: Réseau des places fortes
Coût total: 874 504 euros
Participation de l’Union européenne: 407 572 euros
Ypres (Flandre, Belgique).
31Culture, tourisme, informationCoopération sans frontières
Collegium Polonicum, Collegium UniversalumTraverser chaque matin, carte d’étudiant à la main, la
frontière entre l’Allemagne et la Pologne sur le fleuve
Oder et partager sa vie et ses études entre les deux pays,
telle était déjà depuis longtemps la réalité vécue par les
étudiants de l’université européenne Viadrina à Francfort-
sur-Oder, fondée en 1991. L’union s’est faite encore plus
proche de la Pologne avec l’ouverture, en 1993, du
Collegium Polonicum à Slubice, où les étudiants allemands
pouvaient s’inscrire à un programme de cours
complémentaire consacré au droit polonais. L’idée était
née dès 1991 de créer, en collaboration avec l’université
Adam Mickiewicz, à Poznan, un institut d’études et de
recherches sur les cultures, les langues, l’économie et la
société de l’Europe orientale.
Le Collegium Polonicum comporte, outre les salles de cours
et le foyer d’étudiants Amicus, des locaux pour les travaux
dirigés et une bibliothèque forte de 6 000 ouvrages et 260
périodiques, consacrée à l’Europe orientale: une véritable
mine d’or pour les étudiants et les scientifiques. Les cours
dispensés visent à compléter les programmes organisés par
les deux universités fondatrices. Les étudiants analysent
ainsi les problèmes des régions frontalières ou l’impact des
bouleversements économiques sur les pays d’Europe
centrale et orientale, étudient les différents droits
constitutionnels de ces pays ainsi que le droit international
et peuvent également suivre des cours de langues.
Cette formation transfrontalière leur ouvre des
perspectives d’emploi optimales dans des organismes
internationaux, dans des entreprises, dans les médias ou
dans le domaine de l’aménagement urbain et régional. Les
questions liées au marché de l’emploi de part et d’autre de
l’Oder sont d’ailleurs traitées par le centre de coopération
«Science et monde du travail» de l’université européenne
Viadrina, toute proche. Il s’agit notamment de suivre
l’évolution des relations transfrontalières et d’assurer la
collaboration entre les syndicats allemands et polonais
dans le cadre du conseil syndical interrégional.
Le nouveau collège attire des étudiants et professeurs
originaires non seulement d’Allemagne et de Pologne,
mais aussi de la République tchèque, de France, d’Italie ou
encore de Russie et de nombreux autres pays. Il représente
ainsi un important point de rencontre scientifique et
culturel et un foyer de rayonnement intellectuel et humain
pour l’Europe.
ContactsUniversytet A. Mickiewicza skr.Poczt 35PL-69100 SlubiceTél. (48-95) 758 72 33Fax (48-95) 759 24 55
Europa Universität ViadrinaPostfach 776D-15207 Frankfurt/OderTél. (49-335) 553 42 03E-mail: [email protected]: www.cp.euv-frankfurt-o.de/
Programme: Interreg II A, Allemagne-Pologne
Projet: Collegium Polonicum
Coût total: 48 000 000 euros
Participation de l’Union européenne: 8 850 000 euros
Etudiants polonais à Francfort-sur-l'Oder (Allemagne).
32 Culture, tourisme, informationCoopération sans frontières
Deux îles sœurs vous invitent au voyageAu centre de la Méditerranée occidentale, la Corse et la
Sardaigne bénéficient d’un climat méridional, de beautés
naturelles et d’un patrimoine culturel et historique dont la
réputation n’est plus à faire. L’invitation au voyage reste
pourtant à l’ordre du jour pour ces deux îles dont
l’isolement géographique relatif est une cause de
difficultés économiques et dont le tourisme est l’une des
principales ressources. La coopération entre elles dans ce
domaine favorise l’organisation coordonnée du réseau des
bassins maritimes et des ports en liaison avec le tourisme
nautique, le développement de pratiques touristiques
diversifiées et respectueuses de l’environnement ainsi que
la commercialisation conjointe des produits touristiques en
vue de tirer parti d’une clientèle commune.
Parmi les nombreux échanges touristiques entre les deux
îles financés avec l’aide du programme Interreg pour la
période 1994-1999 figurent des échanges sportifs tels que
les 2es et 3es jeux des îles, le 11e rallye «Terre de Corse», la
«Bonifacio Classic» ou encore les régates de «Vela Latina»
(voile latine) entre Ajaccio et Stintino. Les échanges
culturels ont comporté une trentaine d’activités dans les
domaines de la musique (festival musical interrégional),
des chants polyphoniques, du théâtre ou de la danse,
tandis que l’artisanat îlien a été à l’honneur dans le cadre,
par exemple, de la 9e foire de Porto-Vecchio ou des
journées médiévales de Bonifacio (parade historique et
marché médiéval costumé). D’autres initiatives ont porté
sur les itinéraires archéologiques et historiques, la
promotion du patrimoine et culturel de la province sarde
de Sassari et du département de la Corse du Sud, ou
encore les sentiers de découverte de la nature.
La Toscane, toute proche, a pris part à une série de ces
échanges, et toute une gamme d’activités touristiques et
culturelles communes aux trois régions est au programme
d’Interreg III pour la période 2000-2006.ContactsCollectivité territoriale de CorseMission coopération décentralisée22, cours GrandvalBP 215F-20187 Ajaccio CEDEX 1Tél. (33) 495 51 64 25Fax (33) 495 51 44 62E-mail: [email protected]
Regione Autonoma di SardegnaUfficio CEEViale Trento, 69I-09123 CagliariTél. (39) 07 06 06 45 14Fax (39) 07 06 06 45 01E-mail: [email protected]: www.regione.sardegna.it
Programme: Interreg II A, France-Italie (Corse-Sardaigne)
Projet: Culture et tourisme
Coût total: 13 401 000 euros
Participation de l’Union européenne: 6 584 000 euros
33Culture, tourisme, informationCoopération sans frontières
On en parle dans les journaux...et même à la télévisionInterrogez les gens autour de vous sur ce qu’ils pensent de
la «coopération transfrontalière» et vous constaterez que,
pour nombre d’entre eux, ces mots sont abstraits voire
même ennuyeux. Pourtant, derrière ce concept, se cachent
des réalisations multiples qui, souvent, touchent
concrètement la vie des populations des zones frontalières
et peuvent s’avérer très intéressantes pour peu que l’on
soit informé. Informer, c’est justement le but d’un projet
mis en œuvre depuis 1998 dans la région italienne du
Frioul – Vénétie-Julienne, qui s’est réservé une page
bimensuelle dans cinq quotidiens régionaux parmi lesquels
le Primorski Dnevnik, journal de la minorité slovène
d’Italie.
Toutes les deux semaines, les lecteurs de ces cinq journaux,
dont le tirage total est de 120 000 exemplaires, ont ainsi
l’occasion de connaître ce qui se fait en matière de
coopération transfrontalière et ce qui est en préparation.
Les articles sont également traduits en allemand pour être
publiés dans la presse autrichienne. Ils ont également été
rassemblés dans trois recueils. En été 1999, chacun des cinq
journaux a consacré cette page d’information à un
sondage d’opinion dont les résultats ont été fort utiles
pour améliorer la conception et le contenu de la rubrique.
La démarche ne s’est pas limitée à la presse écrite et un
accord conclu au début de 2000 avec le siège régional de la
radiotélévision italienne a permis la réalisation d’une
version télévisée (12 programmes, émissions bimensuelles)
et radiodiffusée (24 programmes, émissions
hebdomadaires) de cette rubrique d’information.
La poursuite de l’initiative dans le cadre des programmes
Interreg III Italie-Slovénie et Italie-Autriche est
actuellement à l’étude et il est prévu qu’elle soit conduite
par le nouveau service autonome pour les relations
internationales (SARI).
ContactRegione Autonoma Friuli–Venezia GiuliaUfficio di Collegamento — BruxellesRue Wiertz 50/28B-1050 BruxellesTél. (39) 04 03 77 50 78/04 03 77 50 25Fax (39) 33 57 58 54 48E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Italie-Slovénie
Projet: Interreg News
Coût total: 438 988 euros
Participation de l’Union européenne: 219 494 euros
INTERREG fait aussi l'objet d'émissions radiophoniques .
34 Administration et gestion communesCoopération sans frontières
Administration et gestion communes
Les populations frontalières n’ont pas attendu le marché
unique pour faire fi des frontières lorsque la situation était
propice aux échanges. C’est le cas au Pays basque, côté
espagnol et côté français, où une culture commune a
favorisé les flux transfrontaliers de part et d’autre du
fleuve Bidasoa, dans la baie de Txingudi. Le programme
Interreg II se trouvait là en terrain conquis pour soutenir
des initiatives qui répondaient à des besoins profonds.
Aujourd’hui, le fleuve Bidasoa n’est plus une frontière. Il est
enfin vraiment ce à quoi la nature le destinait: une voie de
communication pour la zone de Hendaye, Irún et
Hondarribia. Dès 1993, des activités communes ont
rapproché les habitants des deux rives, d’abord en dehors
de tout cadre formel. Une navette maritime et terrestre a
été organisée pour faciliter la mobilité des personnes et des
biens. Une publication annuelle trilingue répertorie les
activités culturelles et sportives. Les terrains de coopération
sont nombreux et, en 1995, les trois villes ont décidé de se
doter d’une structure juridique commune pour travailler
dans le cadre d’une véritable intercommunalité. La
signature du traité de Bayonne en 1995 a rendu possible la
création de l’eurodistrict Bidasoa-Txingudi, sous forme de
consorcio, structure juridique de droit espagnol.
Depuis, les initiatives se sont multipliées. Des journées
d’animation se déroulent chaque année durant le
deuxième week-end d’octobre avec un succès grandissant.
Entre les compétitions sportives, les expositions d’art ou le
corso fleuri, les occasions d’aller voir «de l’autre côté» ne
manquent pas. À Hendaye, un laboratoire de langues
permet aux résidents espagnols de perfectionner leur
connaissance du français. Des cours d’espagnol et de
basque sont également organisés. Deux projets majeurs
ont été mis en œuvre, le plan local de l’habitat (PLH) et la
reconversion économique et sociale sur les deux rives du
Bidasoa: réhabilitation d’immeubles d’habitation à Irún et
revitalisation des centres historiques de Hendaye et de
Hondarribia. Quant à l’aéroport, désaffecté depuis
l’ouverture de la frontière, il est peu à peu transformé en
zone industrielle avec l’installation d’entreprises françaises
et espagnoles. Il héberge par exemple une imprimerie, une
coopérative de meubles de
bureau et une manufacture
de capsules et bouchons.
La Diputación foral de
Guipúzcoa et le district de
Bayonne-Anglet-Biarritz
ont par ailleurs entrepris
l’aménagement du vaste espace urbain qui s’étend sur 50
km entre Bayonne et San Sebastian. Cette conurbation de
quelque 600 000 habitants a des besoins particuliers en
termes de structuration du territoire. Le projet comporte la
mise en place d’un observatoire transfrontalier pour faire
des propositions dans ce domaine.
Villes sans frontières
ContactSecrétariat général aux affaires régionalesPréfecture de la Région Midi-PyrénéesCoordination du programme Interreg France-EspagneF-31500 ToulouseTél. (33) 534 45 34 45Fax (33) 534 45 33 05E-mail: [email protected]: www.bidasoa.net
Programme: Interreg II A, France-Espagne
Projets: Différents projets dans le bassin de Txingudi
Coût total: 2 484 919 euros
Participation de l’Union européenne: 1 079 339 euros
Les toits du vieux Hondarribia.
35Administration et gestion communesCoopération sans frontières
Un portail pour la coopérationAux frontières de l’Autriche, de la Hongrie, de la
République tchèque et de la Slovaquie, l’intensification des
relations avec les pays candidats à l’adhésion à l’Union a
transformé une vaste zone, autrefois traversée par le
«rideau de fer», en un espace de convergence au centre de
l’Europe, qui recèle un énorme potentiel de
développement. Dans ce contexte, l’information et la
communication ont un rôle clé à jouer. De là est née l’idée
du projet «Planning the Gateway», système complet
d’information transfrontalière télématique sur toutes les
initiatives qui touchent au développement régional et à la
planification territoriale et urbaine dans la zone de
Vienne-Brno-Bratislava-Györ.
Commencée en 1997 et réalisée par un institut d’études
autrichien sous l’égide de la ville de Vienne, la collecte
d’informations a donné corps à une base de données qui
répertorie actuellement près de 200 projets variés
(notamment les projets cofinancés par Interreg et Phare-
CBC), dont la description résumée et l’état d’avancement
sont régulièrement remis à jour. On y trouve aussi des listes
d’adresses, des informations cartographiques ou des
études sur les questions régionales. Librement accessible, la
base de données est disponible en cinq langues (allemand,
anglais, hongrois tchèque et slovaque) et conçue pour être
conviviale: le menu de recherche propose divers critères de
sélection (région, thème, période, nouveaux projets) et les
internautes sont conviés à communiquer les changements
survenus dans les projets, les nouvelles actions mises sur
pied ainsi que leurs critiques et suggestions.
Son caractère systématique et la diversité de son contenu
font de «Planning the Gateway» un outil précieux pour les
administrateurs, experts, investisseurs et acteurs locaux et
pour toute personne intéressée par la coopération
transfrontalière. Véritable plate-forme de communication,
il n’est pas seulement une source abondante
d’informations, mais en même temps un instrument pour
l’échange d’expériences, le développement des réseaux et
l’impulsion de nouveaux projets de coopération.
ContactsÖIR — Österreichisches Institut für RaumplanungAustrian Institute for Regional Studies and Spatial Planning(OIR)Franz-Josefs-Kai 27A-1010 WienTél. (43-1) 53 38 74 70Fax (43-1) 533 87 47 66E-mail: [email protected]: http://www.viennaregion.net
http://www.oir.at
Magistratsabteilung 18 — Stadtentwicklung undStadtplanungder Stadt WienRathausstrasse 14-16,A-1082 WienTél. (32-1) 40 00 80 18Fax (43-1) 40 00 99 80 18E-mail: [email protected]: http://www.magwien.gv.at/VTS/
Programme: Interreg II A, Autriche-Hongrie, Autriche-République tchèque et Autriche-Slovaquie
Projets: «Planning the Gateway» I et II
Coût total : 123 326 euros
Participation de l’Union européenne (I et II): 61 663 euros
Le Danube à Visegrad (Hongrie).
36 Administration et gestion communesCoopération sans frontières
Sur les routes du «narcotourisme»:travail de rue transfrontalier
Dans une zone transfrontalière comme l’euregio Meuse-
Rhin, entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne,
l’approche des problèmes de toxicomanie est compliquée
par le «narcotourisme», c’est-à-dire l’arrivée de touristes
étrangers, consommateurs de drogues à titre récréatif,
venus chercher un coin de paradis artificiel. Souvent, ils
ignorent les risques encourus dans tel quartier où l’on
passe facilement des drogues légères aux dures, où les
seringues disponibles ne sont pas sûres. Ils ne connaissent
pas les services d’aide ou croient à tort qu’aux Pays-Bas
tout est permis. De plus, il y a quelques années encore, les
services sociaux des différentes régions appliquaient des
méthodes disparates, les autres acteurs de la lutte
antidrogue (communes, polices, services généraux de santé
publique) agissaient en ordre dispersé selon leurs propres
intérêts, si bien que telle action contrariait parfois telle
autre.
À l’époque du lancement, en 1996, du «plan Delta»
d’approche de la toxicomanie dans l’euregio, le taux de
consommateurs de drogues n’ayant pas de contact avec
des services d’aide atteignait 54 %. La situation est
largement différente aujourd’hui. La plupart des
consommateurs locaux connaissent les travailleurs de rue
des services eurorégionaux. Les voyageurs sont mieux
informés. Le ramassage des seringues est mieux organisé,
souvent avec l’aide des consommateurs eux-mêmes. Les
différents intervenants se connaissent mieux et
coordonnent plus efficacement leur action. Achevé en
juillet 2000, le plan Delta laisse derrière lui des structures
de concertation qui continuent de fonctionner, des
relations de travail qui perdurent, des intervenants plus
conscients des aspects sociaux du problème de la drogue.
Le premier axe du plan Delta était le travail de rue
transfrontalier. La méthode développée n’est tirée d’aucun
manuel. En multipliant les occasions de contact et les
situations de convivialité avec les consommateurs, en se
faisant connaître par le milieu environnant (commerçants,
policiers, balayeurs...), en établissant des liens avec les
services d’aide, en diversifiant les formes de prévention
(discussions dans les trains, journaux de consommateurs...),
les travailleurs de rue ont peu à peu mis sur pied un réseau
d’action à différents niveaux, y compris le niveau politique.
Ce travail de proximité a contribué au deuxième axe
d’action, la coordination de la prise en charge, depuis les
centres de premier secours jusqu’à l’aide psychosociale. Il a,
de même, favorisé les activités intersectorielles et
l’approche politique globale qui constituaient le troisième
axe. Le plan Delta s’est aussi appuyé à cet égard sur une
coopération active avec le forum européen de la sécurité
urbaine, présent notamment dans les zones frontalières.
L’une des conclusions de l’expérience est que les effets du
projet transfrontalier doivent se manifester à la fois dans
les relations entre les deux côtés de la frontière et dans la
politique et la pratique locales: les partenaires locaux se
sont en effet trouvés grâce au plan Delta.
ContactStichting euregio Maas-RijnPostbus 57006202 MA MaastrichtNederlandTél. (31-43) 389 73 41Fax (31-43) 389 72 87E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II A, Allemagne-Belgique-Pays-Bas(euregio Maas-Rhein)
Projet: Plan de lutte contre la toxicomanie (plan Delta)
Coût total: 1 366 194,05 euros
Participation de l’Union européenne: 673 126,37 euros
37Administration et gestion communesCoopération sans frontières
Coopération médicale gréco-balkaniqueLes bouleversements politiques dans les Balkans ont
entraîné une dégradation des services de santé publique
des pays frontaliers de la Grèce, avec des conséquences sur
le territoire hellénique en raison des flux migratoires. Face
à cette situation, le ministère grec de la santé a pris
l’initiative de mettre sur pied, avec l’aide d’Interreg, des
centres transfrontaliers de santé publique [Cross-border
Public Health Centres (CBPHC)], destinés à répondre aux
besoins immédiats tout en promouvant la coopération et
les échanges d’expériences avec les pays concernés dans les
domaines de la recherche médicale et de l’éducation à la
santé. Dans une première phase, des CBPHC ont été mis en
place aux frontières de l’Albanie et de la Bulgarie, où les
migrations non contrôlées et un manque de conscience des
risques sanitaires ont posé des problèmes aigus.
Une série de 76 études sur les risques majeurs en matière
de santé, menées dans le cadre du projet, ont permis de
jeter les bases d’une coopération et d’établir une charte de
santé publique pour les zones frontalières grecques.
L’accent est mis en particulier sur le contrôle des maladies
transmissibles et de la pollution des eaux de surface, le
suivi des affections tant humaines qu’animales et
l’amélioration des infrastructures sanitaires. Diverses
activités internationales ont en outre été menées en vue
de favoriser une approche commune des problèmes de
santé actuels et futurs ainsi que la mise en place de
dispositifs appropriés pour faire face aux situations
d’urgence. Des experts en santé publique de tous les pays
concernés ont ainsi participé à 35 événements qui ont
débouché sur la création d’un réseau de communication et
de coopération gréco-balkanique. Aujourd’hui, de
nombreux experts communiquent par le biais d’un forum
électronique et échangent des données médicales ou
techniques grâce à un réseau intranet.
En Grèce, plus de 200 personnes ont suivi une formation
sur les principales questions sanitaires, telles que la
protection et la prévention épidémiologiques, afin de
doter les services médicaux de ressources humaines
suffisantes pour mettre en œuvre l’ensemble des réformes
nécessaires en matière de santé publique.
Pour la nouvelle période (2000-2006), le programme
financé dans le cadre d’Interreg III comprend notamment
le développement des CBPHC existants et la mise en place
de cinq autres aux frontières des zones macédoniennes
devenues éligibles à l’aide européenne, l’édition de
publications spécialisées ou de vulgarisation sanitaire, des
programmes éducatifs et des transferts de savoir-faire.
ContactMinistère de l’économie nationaleDirection des initiatives communautairesPlace SyntagmaGR-10180 AthènesTél. (30-1) 03 33 24 46Fax (30-1) 03 33 23 67
Programme: Interreg II A, Grèce-Albanie, Grèce-Bulgarie etGrèce-ancienne République yougoslave deMacédoine
Projet: Cross-border Public Health Centres (CBPHC)
Coût total: 5 300 000 euros
Participation de l’Union européenne: 3 700 000 euros
Les Centres de santé transfrontaliers répondent aux besoins sanitairesimmédiats.
38 Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Coopération transnationale
Le train à grande vitesse (TGV) représente une alternative au
trafic automobile et aérien de moyenne et de longue
distance, dont la croissance constante pèse de plus en plus
sur la qualité de la vie. C’est particulièrement vrai dans des
espaces fortement urbanisés comme la zone métropolitaine
du Nord-Ouest, qui comprend une partie de l’Allemagne, des
Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la France ainsi que toute la
Belgique et compte un total de 75 millions d’habitants. C’est
pourquoi Interreg a financé, de 1998 à 1999, le projet
«Réseau des TGV», destiné à améliorer le réseau ferroviaire
de cette zone. À travers une série de projets pilotes, il
s’agissait d’optimiser l’impact économique du réseau,
notamment en diversifiant les connexions avec d’autres voies
de communication. L’initiative englobait les régions
couvertes par les lignes à grande vitesse «Thalys», «Eurostar»,
«TGV» et «ICE». Elle a démarré par une enquête à tous les
points d’arrêt des régions traversées, qui a permis de dresser
un tableau de la situation des différents sites et d’établir les
bases d’une coopération. Une série de projets pilotes ont
ensuite été décidés et progressivement mis en œuvre.
C’est ainsi qu’une étude des terminaux routiers et de leur
connexion au réseau des TGV a été menée en vue
d’améliorer la complémentarité entre les gares TGV et les
autres voies de communication terrestres. Une autre étude
a porté sur la mise en place d’un système international
susceptible d’améliorer les sources d’information des
voyageurs: centrales d’appel, information électronique ou
imprimée.
Les aéroports de Heathrow à Londres, de Bruxelles-
National ainsi que ceux de Cologne et de Charleroi ont
développé le projet pilote «Aéroport TGV» pour améliorer
le transfert des avions vers les trains, les procédures
douanières, la manutention des bagages ainsi que la
logistique. Le projet «Service TGV» visait, quant à lui, les
équipements existants et leur intégration dans le contexte
local en tenant compte des nouveaux marchés et des
nouveaux types d’infrastructures de gare.
Dans les villes d’Utrecht, d’Arnhem et de Düsseldorf, une
analyse des facteurs de réussite et d’échec ainsi qu’une
recherche détaillée des relations du réseau avec le commerce
high-tech, les équipements de loisirs et les infrastructures
touristiques et culturelles ont eu pour but de tracer des pistes
de développement. Enfin, le transport de fret à grande
vitesse dans les régions des aéroports de Schiphol, de
Bruxelles, de Liège et de Cologne a fait l’objet d’une étude
de faisabilité dans le cadre du projet «Fret TGV».
Rassemblés, les résultats de ces projets permettent d’avoir
une meilleure vue d’ensemble et de poser d’autres jalons
pour les années qui viennent.
Faire du TGV un accélérateurdu développement
ContactProvincie GelderlandTél. (31-30) 27 28 019Fax (31-30) 27 28 050E-mail: [email protected]: www.hst-network.net
Programme: Interreg II C, aire métropolitaine Europe duNord-Ouest (AMNO)
Projet: Réseau des TGV
Coût total: 650 000 euros
Participation de l’Union européenne: 325 000 euros
39Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Sciences et technologies: un océand’information pour les régions atlantiquesLes régions du littoral atlantique occupent une position
excentrée par rapport aux principaux centres économiques
européens. Il en résulte des désavantages en ce qui
concerne, notamment, l’accès des industries et en
particulier des PME aux ressources scientifiques et
technologiques. Le réseau Atlantec, mis en place de 1997 à
1999, a pour objectif général de promouvoir la
coopération transnationale entre acteurs scientifiques et
acteurs industriels dans six régions de la partie sud de
l’espace atlantique: l’Aquitaine, la Navarre, le Pays basque,
la Galice, l’ensemble du Portugal et l’Andalousie. Il met à
leur disposition des outils destinés à faciliter l’information,
les rencontres, les échanges et les initiatives au sein de
communautés scientifiques et techniques dans des
domaines d’intérêt commun, la connaissance des milieux
d’excellence et l’application des technologies clés qui ont
un impact sur l’économie et la société. Il favorise ainsi la
mise en valeur des potentiels régionaux.
Parmi les actions menées en commun figure l’élaboration
d’un outil de communication sur l’internet, dédié en
particulier aux technologies de l’environnement
(traitement des résidus industriels). Différentes sources
d’information, complémentaires mais souvent dispersées, y
sont regroupées. La diffusion d’informations nouvelles
(législation, offres et demandes de technologies, brevets,
publications, événements...) auprès des différentes
communautés d’experts est assurée par une messagerie
électronique accessible aux utilisateurs inscrits. Un serveur
de canaux, combiné avec un serveur de listes de
distribution, sert d’intermédiaire entre les utilisateurs, dans
les quatre langues disponibles. Il effectue des recherches
systématiques sur une série de sites web pour y détecter les
nouveautés. La messagerie électronique permet à
l’utilisateur d’être informé automatiquement sur les
thèmes qui l’intéressent et d’envoyer des commentaires
qui seront reçus par tous les autres destinataires de la liste
de distribution. Des forums électroniques sont également
organisés. Le site internet d’Atlantec contient en outre, à
l’attention des entreprises, une base de données
régulièrement mise à jour sur les centres et les
équipements technologiques des régions partenaires.
Pour faciliter le lancement de projets de coopération
(transferts de technologie, projets de recherche-
développement), leurs promoteurs au sein du réseau
ATLANTEC peuvent bénéficier d’un système d’aide
financière directe et d’assistance logistique et technique,
destiné aux déplacements de chercheurs et d’industriels.
ATLANTEC organise aussi des échanges technologiques
entre PME (produits, équipements, logiciels...), des
échanges d’expériences et de bonnes pratiques dans les
domaines de compétences de ses membres, des séminaires
de formation lorsqu’il s’agit de faire appel à des
compétences externes; participe à des événements tels que
le salon international de l’environnement «PROMA 2001»
à Bilbao; anime des «veilles technologiques», etc.
ContactCámara Navarra de Comercio e IndustriaDepartamento Comercio Exterior y CooperaciónC/General Chinchilla, 4E-31002 PamplonaTél. (34) 948 07 70 70/948 07 70 69Fax (34) 948 07 70 82E-mail: [email protected]
Internet: www.atlantec.org
Programme: Interreg II C, espace atlantique
Projet: Atlantec
Coût total: 278 720 euros
Participation de l’Union européenne: 158 510 euros
Atelier informatique à Aveiro (Portugal).
40 Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Autour de la Baltique, une palette derégions pour peindre l’avenirComme autant de couleurs sur la palette d’un peintre, la
mer Baltique centrale est entourée de dix régions faisant
partie de cinq pays: les régions de Stockholm-Malär en
Suède, Häme et les îles Åland, la Finlande du Sud-Ouest et
Helsinki, la ville de Saint-Pétersbourg et la région de
Leningrad en Russie, la ville de Tallinn et la région de Harju
en Estonie et, enfin, la région de Riga en Lettonie. Dix
régions qui possèdent un remarquable potentiel de
développement par leur tissu économique, leurs ressources
humaines, le dynamisme de leurs zones métropolitaines,
leurs attraits touristiques et culturels et leur situation
géographique de plaque tournante au cœur de l’espace
transnational baltique. Ce contexte favorable s’inscrit dans
une période de changements rapides marqués par la
multiplication des échanges internationaux, l’ouverture de
l’Union européenne à l’Est et l’essor de la société de
l’information.
Le projet transnational «Baltic Palette», lancé en janvier
1999 avec l’aide d’Interreg dans les deux États membres,
de Phare dans les deux pays candidats à l’adhésion et de
Tacis en Russie, visait à valoriser ces atouts dans une
perspective, une vision, une stratégie et un plan d’action
communs. Doté d’un secrétariat réparti dans les cinq
capitales et d’une task-force d’experts, il a été mis en
œuvre à travers huit groupes d’action dans les domaines
suivants: zones métropolitaines (coopération et
compétition, développement polycentrique,
développement durable), «corridors» de développement,
relations maritimes et ports, réseaux télématiques,
développement durable dans les archipels et les îles,
tourisme durable. Le développement durable, c’est-à-dire
équilibré et respectueux de l’environnement, constitue
pour les partenaires un enjeu qui engage leur
responsabilité en raison des risques réels que l’évolution
économique en cours comporte pour le riche patrimoine
naturel des régions baltiques.
À la clôture du projet, à la mi-2001, un réseau est en place
et des documents communs sont publiés, outils pour
poursuivre la réflexion et l’action. «Baltic Palette I» se
prolonge d’ailleurs dans «Baltic Palette II» qui met l’accent
sur quatre nécessités: un effort en matière de
commercialisation pour promouvoir l’image de la «région
palette baltique» et en faire un symbole de coopération
sans frontières, l’orientation des investissements dans les
infrastructures vers des projets pouvant bénéficier du
soutien d’institutions financières internationales, la
création de nouveaux réseaux de coopération dans les
domaines touristique, environnemental et culturel et,
enfin, l’établissement de programmes communs
d’éducation, de formation et d’échange d’expériences.
ContactCouncil for the Stockholm-Mälar RegionHantverkargatan 3HSV-10535 StockholmTél. (46-18) 27 12 80Fax (46-18) 27 12 80E-mail: [email protected]: www.balticpalette.com
Programme: Interreg II C, région de la mer Baltique
Projet: Baltic Palette
Coût total: 1 609 447 euros
Participation de l’Union européenne: 804 724 euros
Promenade en aéroglisseur dans les îles Aland (Finlande).
41Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Périphéries urbaines: bâtir des politiques coordonnéesQui n’a été frappé, à l’entrée ou à la sortie de nombreuses
villes, par la prolifération des grands centres de commerce
de détail, et notamment des magasins d’usine, qui
viennent s’installer à leur périphérie? Dans bien des cas, ce
processus a des effets négatifs pour l’équilibre urbain et
régional ainsi que pour l’environnement: déclin des
centres-villes, accroissement du trafic, empiétements
successifs sur les espaces verts, dégradation du paysage.
Ces conséquences ne se limitent plus aux territoires
nationaux mais peuvent se répercuter sur les régions
frontalières dans les pays voisins. Pour limiter ces
implantations et assurer leur cohérence, une coordination
des politiques d’aménagement du territoire dans les zones
transfrontalières est indispensable et doit s’inscrire dans
une approche transnationale à long terme. C’est pour
avancer dans cette voie que les autorités régionales
compétentes de Rhénanie-du-Nord – Westphalie
(Allemagne), de la province de Limbourg (Pays-Bas), de la
Région wallonne et de la Région flamande (Belgique) ainsi
qu’une organisation non gouvernementale allemande ont
mené à bien, d’août 1998 à mars 2001, le projet TRADE.
Une telle coordination des politiques ne va pas de soi, et
l’objectif de TRADE consistait à établir les critères et le
cadre institutionnel nécessaires pour la rendre possible. Un
groupe de travail transfrontalier a rassemblé les
connaissances requises pour l’évaluation des demandes des
promoteurs de centres commerciaux de détail, mis en place
un système de consultation et élaboré des méthodes de
travail communes. Il a comparé les expériences des
autorités respectives et étudié les retombées de
l’implantation des centres, notamment dans les zones
frontalières. Il a enfin défini des principes directeurs,
applicables par tous, qui ont été adoptés par les autorités
partenaires. Parallèlement, des ateliers ont été organisés,
réunissant l’éventail des acteurs concernés (commerçants,
autorités locales et autres institutions), pour les informer
sur la situation en matière d’aménagement de centres
commerciaux de détail et recueillir leurs avis sur TRADE.
Le résultat, c’est que les autorités des quatre régions
disposent à présent de principes et de critères communs
pour éviter que les implantations de grands centres de
commerce de détail se fassent au préjudice des centres des
communes, des communes voisines et de l’environnement;
et donc pour attribuer ou non les permis de bâtir en
fonction de ces références. Très concrètement, la création
envisagée dans ces régions de 7 magasins d’usine (Factory
Outlet Centres), représentant une surface totale de
100 000 m2, a été soumise à ces principes et le nombre
d’implantations a été ramené à 2, sur des surfaces de vente
plus limitées. Considéré comme un projet transnational
pilote, TRADE débouchera sur la création d’un réseau
transnational pour la coordination des politiques
régionales en cette matière.
ContactCoordination du projet TRADETél. (32-2) 358 24 75Fax (32-2) 358 24 75E-mail: [email protected]: www.deutscher-verband.org/seiten/dv-ev-
projekte/trade.asp
Programme: Interreg II C, aire métropolitaine du Nord-Ouest(AMNO)
Projet: TRADE
Coût total: 176 500 euros
Participation de l’Union européenne: 85 000 euros
TRADE vise à préserver la qualité de vie dans les banlieues.
42 Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Conjuguer «vivre au pays» en français,en espagnol et en portugaisL’espace géographique constitué par les régions
d’Auvergne en France, de Castille-Léon en Espagne et du
Centre au Portugal comprend de nombreux territoires
ruraux confrontés à la diminution de leur population et au
déclin de leur économie. C’est pour porter remède à cette
situation qu’un projet de coopération transnationale,
«Organisation et revitalisation des territoires ruraux», a
été lancé en juillet 1999 sous la conduite des chambres
consulaires et des universités de la région d’Auvergne ainsi
que de Salamanque et Zamora pour l’Espagne et de
Coimbra pour le Portugal. Il s’agissait, à partir de l’analyse
des problèmes communs et des conditions de
développement de ces territoires, de favoriser leur
revitalisation et donc le maintien et la création d’activités
durables en milieu rural, seules à même d’inverser la
tendance au déclin et d’inciter les habitants à «vivre au
pays». Cet objectif passe par la mise en valeur des
potentiels de développement local et des expériences les
plus avancées en ce domaine. Sa réalisation coordonnée
par les trois régions implique la mise en place d’un pool de
compétences ainsi que d’une méthodologie commune.
Le projet comportait un volet d’études et un volet
d’échange et de transfert d’expériences. Les études
menées par une équipe de l’université Blaise Pascal de
Clermont-Ferrand visaient la connaissance des processus de
développement des espaces ruraux, en particulier dans les
zones de moyenne montagne, autour des activités de
services (qui ont tendance à se concentrer dans des entités
urbaines importantes au détriment des autres zones). À
Salamanque et à Coimbra, la recherche s’est portée plus
spécifiquement sur les possibilités d’implantation de points
multiservices (PMS) dans des commerces ou autres lieux
publics locaux, à l’instar de ceux qui existaient déjà en
Auvergne. Ces travaux interuniversitaires ont été menés en
coopération avec les chambres de commerce et les
associations d’entreprises.
Les échanges d’expériences ont confirmé l’intérêt suscité,
chez les partenaires espagnols et portugais, par les PMS
auvergnats, qui s’avéraient répondre à leurs
préoccupations immédiates. Au Portugal, à partir des
résultats des études, une carte des espaces bien ou mal
servis a été établie, qui présente de grandes similitudes
avec la carte des densités de population. Ces résultats ont
permis de choisir cinq cantons situés dans deux districts
(Guarda et Castelo Branco) où des enquêtes ont ensuite
été menées auprès des commerçants afin de déterminer les
lieux d’accueil des futurs PMS. La même démarche a
conduit en Espagne à l’identification de dix lieux d’accueil
possibles, dont cinq prioritaires. Alors que le projet ne
visait pas l’ouverture immédiate de ces sites, un premier
PMS a vu le jour dès novembre 2000 à Pinzio (Portugal), un
village de 1 200 âmes où le propriétaire d’un bar-
restaurant a souhaité mettre lui-même en œuvre ce
concept auquel la presse locale avait fait écho.
D’ici à 2006, l’initiative se poursuit dans le cadre d’Interreg
III et s’élargit à d’autres actions selon la démarche adoptée
pour la création de PMS: analyse, adaptation, transfert,
puis construction d’un réseau transnational.
ContactChambre régionale de commerce et d’industrieAéroport d’AulnatBP 25F-63510 AulnatTél. (33) 473 60 46 35Fax (33) 490 89 22E-mail: [email protected]
Programme: Interreg II C, Europe du Sud-Ouest
Projet: Organisation et revitalisation des territoires ruraux
Coût total: 372 000 euros
Participation de l’Union européenne: 237 198 euros
PMS à Pinzio (Portugal):ce restaurant hébergeun télécentre.
43Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Des petites villes en lignepour ne pas être en margeDans les petits centres urbains marginalisés parce que
situés à l’écart des grands axes d’activité économique et
d’échange, les nouvelles technologies de communication
ont un rôle névralgique à jouer pour assurer l’accès des
populations à une vaste gamme d’informations,
connaissances et services. Encore faut-il que ces localités
soient dotées d’infrastructures télématiques et de sites
internet appropriés aux besoins, mis à la portée de publics
souvent dépourvus d’équipement informatique ou de
l’aptitude à l’utiliser efficacement. C’est dans cette optique
qu’a été lancé en 1999 le projet «Réseau des espaces
fragiles», soutenu par Interreg et coordonné par la région
Ombrie, dans une série de régions de l’espace de
coopération transnationale comprenant la Méditerranée
occidentale et les Alpes latines. Il s’agit de sept régions
italiennes (Sardaigne, Sicile, Basilicate, Ligurie, Ombrie,
Latium et Val d’Aoste) et de la région de Murcie en
Espagne.
L’objectif premier était l’implantation de «portes
télématiques d’accès» (PTA). C’est chose faite à l’heure
actuelle pour les sites d’Arbus (Sardaigne), Accettura
(Basilicate), Esperia et Lenola (Latium), Petralia Sottana
(Sicile), Rhêmes-Notre-Dame, Saint-Pierre Castello et Saint-
Pierre Pain de Coucou (Val d’Aoste) ainsi que Tuoro Sul
Trasimeno en Ombrie. Un autre site ombrien, celui de
Colfiorito dans la commune de Foligno affectée par les
séquelles d’un tremblement de terre, a d’abord été installé
dans un bâtiment d’accueil provisoire et sera implanté
dans un immeuble en cours de restauration (les travaux
sont cofinancés par l’État italien et l’Union européenne, et
les personnes sinistrées ont reçu un ordinateur en plus des
dédommagements classiques). La région de Murcie, de son
côté, a mené des actions pour valoriser, via la télématique,
les ressources humaines et locales dans le domaine de
l’artisanat.
Les PTA fournissent deux types de services: la consultation
et l’aide en ligne. La consultation couvre des domaines
incluant le tourisme, le commerce, l’enseignement et la
formation professionnelle, la police et la protection civile,
l’emploi et les entreprises, etc. L’aide en ligne concerne le
courrier électronique, les vidéoconférences ou les
programmes multimédias, les services à différents groupes
de population (jeunes, femmes, personnes âgées ou
handicapées), l’assistance juridique, fiscale ou syndicale, le
télétravail ou encore la participation aux programmes
européens. La structure des sites est conçue pour faciliter
la navigation à un large public.
Il s’agit ensuite de favoriser, grâce à la télématique,
l’approche interactive des problématiques des différentes
régions, l’échange d’expériences et de compétences et la
stimulation d’initiatives. C’est d’ailleurs l’enjeu du «Réseau
pour le développement économique», un nouveau projet
financé à partir de 2000 par Interreg III pour renforcer
l’utilisation des services télématiques, parmi lesquels les
PTA dont l’expérience sera mise en valeur dans ce cadre.
ContactRegione UmbriaDirezione Regionale Politiche Territoriali, Ambiente edInfrastruttureVia M. Angeloni, 62 Sede BrolettoI-06100 PerugiaTél. (39) 07 55 04 59 31Fax (39) 07 55 04 55 67E-mail: [email protected]: www.spazifragili.it
Programme: Interreg II C, Méditerranée occidentaleet Alpes latines
Projet: Réseau des espaces fragiles
Coût total: 598 000 euros
Participation de l’Union européenne: 362 000 euros
Matera (Basilicate, Italie).
44 Coopération transnationaleCoopération sans frontières
À vélo autour de la mer du NordLe vélo, moyen de transport peu coûteux, peu exigeant en
infrastructures et d’un faible impact sur l’environnement,
est aussi de plus en plus populaire sur le marché des loisirs.
Six pays riverains de la mer du Nord se sont associés pour
aménager une piste cyclable continue le long du littoral,
avec liaisons par ferry, et favoriser ainsi le cyclotourisme. Le
projet s’est appuyé sur un très large partenariat
comprenant les autorités locales et régionales, les offices
du tourisme, les transporteurs et de nombreuses
organisations d’Allemagne, du Danemark, de Norvège, des
Pays-Bas, du Royaume-Uni et de Suède.
Les projections effectuées dans le secteur touristique ont
permis de prévoir une forte augmentation des vacances
consacrées aux randonnées à vélo, ce qui pourrait
présenter à terme des retombées économiques
importantes. Lancé en 1998, le projet transnational de
piste cyclable comportait le transfert par ferry de manière
à constituer un circuit continu tout autour de la mer du
Nord. Parmi les avantages escomptés figurent la création
et le maintien d’emplois dans des activités touristiques
durables à petite échelle, la promotion d’autres activités
dans le cadre du tourisme culturel et la sensibilisation au
patrimoine naturel et culturel des régions visitées.
L’initiative a démarré par une étude de faisabilité à partir
des liaisons par ferry et des pistes existantes, afin de définir
les besoins de liaisons supplémentaires. Forts de ces
données, les partenaires ont approuvé, à la fin de mai
1999, une stratégie d’ensemble fondée notamment sur
l’idée que la promotion internationale du circuit devrait
permettre une pénétration du marché plus forte que celle
que chacun des pays ou régions pourrait escompter
séparément.
Basée pour une grande part sur des itinéraires existants, la
piste cyclable de la mer du Nord a été accessible dès 2000.
Une course inaugurale sur l’ensemble de la piste, de
Hambourg (Allemagne) à Aberdeen (Écosse), a été
organisée pour marquer l’ouverture officielle du circuit
complet, au milieu de l’année 2001. Une brochure
promotionnelle, publiée en six langues (allemand, anglais,
danois, néerlandais, norvégien et suédois), comprend une
carte permettant de planifier ses vacances et un guide
donnant des informations sur les grandes destinations, les
sites pittoresques et les attractions culturelles. La
promotion du circuit est également assurée par le biais de
l’internet, où l’on trouve un calendrier des activités.
ContactRogaland FylkeskommuneRegionalplanavdelingenPostboks 798N-4001 StavangerTél. (47) 51 51 66 81Fax (47) 51 51 66 74E-mail: [email protected]: www.northsea-cycle.com
Programme: Interreg II C, région de la mer du Nord
Projet: North Sea Cycle Route
Coût total: 770 960 euros
Participation de l’Union européenne: 385 480 euros
45Coopération transnationaleCoopération sans frontières
Onze pays à travers l’Europe: une première vision territoriale communeL’espace transnational Cadses (Europe centrale, Adriatique,
Danube et Europe du Sud-Est) traverse en diagonale le
centre de l’Europe et regroupe l’Allemagne, l’Autriche,
l’Italie et huit pays candidats à l’adhésion (Estonie,
Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque,
Slovaquie et Slovénie). En lançant le projet «Vision Planet»,
soutenu financièrement par Interreg et Phare, les onze
pays partenaires ont voulu se doter d’un cadre d’analyse et
de prospective en vue de renforcer l’intégration spatiale et
le développement cohérent de leurs régions dans cet
ensemble géographique. La méthode: l’établissement
progressif d’un cadre de dialogue et de coopération entre
les autorités chargées de la planification territoriale.
Par la mise en place de ces structures, ils entendaient
aboutir à plus de transparence et à une vision commune de
base pour définir la stratégie à plus long terme en matière
d’aménagement du territoire. Contrairement à
l’expérience acquise dans le cadre d’autres projets
transnationaux, cette démarche était toute nouvelle dans
le contexte politique du CADSES.
Malgré cela, «Vision Planet» a pu engranger des résultats
intéressants qui permettent d’affirmer qu’il exerce une
influence réelle sur l’élaboration des politiques
territoriales. Ainsi, les participants ont dressé la carte des
régions plus avancées en matière de planification
territoriale, établi un état des lieux de la diversité qui
caractérise l’espace du projet, mis au jour des situations
critiques et mis en relation diverses administrations
régionales en fonction de leurs compétences respectives.
Clôturé à la fin de 2000, le projet a débouché sur un
dossier comparatif des différentes politiques
d’aménagement du territoire, permettant aux
administrations de voir dans quels domaines elles
progressent et où des efforts doivent être déployés dans
l’immédiat. Les pays dans lesquels la mise en place de ces
politiques est récente peuvent tirer parti des résultats de
«Vision Planet» pour définir plus finement leur politique
de développement régional et pour explorer des méthodes
nouvelles. Le projet a également influencé les décisions
relatives à l’utilisation des crédits européens dans les pays
candidats à l’adhésion. Par exemple, la participation au
projet a aidé les autorités roumaines et hongroises à
mettre en œuvre la programmation transnationale de
Phare.
La poursuite de l’approche commune doit aboutir à la
publication d’un premier document d’orientation sur les
priorités d’aménagement du territoire dans les pays
partenaires.
ContactFederal Office for Building and Regional PlanningAm Michaelshof 8D-53177 BonnTél. (49-228) 86 23 10Fax (49-228) 82 62 66E-mail: [email protected]: www.bbr.bund.de
Programme: Interreg II C, Cadses (Europe centrale,Adriatique, Danube et Europe du Sud-Est)
Projet: Vision Planet
Coût total (Interreg II C): 987 495 euros
Participation de l’Union européenne (Interreg II C): 540 602 euros
Vision Planet en réunion au châteaude Stirin (République tchèque).
46 InterregCoopération sans frontières
L’initiative communautaire Interreg III (2000-2006)Interreg III est une initiative communautaire de
coopération transeuropéenne mise en œuvre dans le cadre
du FEDER (Fonds européen de développement régional)
pour la période 2000-2006. Cette initiative, dont les
orientations ont été approuvées par la Commission le 28
avril 2000 [JO C 143 du 23 mai 2000], dispose d’un budget
total de 4,875 millions d’euros (coûts 1999).
Quels objectifs généraux poursuit Interreg III?
La nouvelle phase de l’initiative Interreg vise à renforcer la
cohésion économique et sociale de l’Union européenne en
veillant à promouvoir la coopération transfrontalière,
transnationale et interrégionale ainsi qu’un développement
équilibré du territoire européen. Les actions consacrées aux
frontières ou aux zones frontalières internes et externes de
l’Union européenne s’inscrivent donc au cœur même de
l’initiative. Une attention privilégiée est accordée aux
frontières extérieures de l’UE, notamment dans la
perspective de son élargissement, ainsi qu’à la coopération
relative aux régions ultrapériphériques de l’Union.
En quoi consiste cette initiative?
Reposant sur l’expérience acquise durant les deux phases
précédentes de l’initiative, Interreg III est mise en œuvre
dans le cadre des trois volets suivants:
– volet A — Coopération transfrontalière visant à
promouvoir un développement régional intégré entre les
régions frontalières contiguës, y compris dans le cas des
frontières extérieures et de certaines zones maritimes,
dans le but d’instaurer une coopération économique et
sociale transfrontalière à l’aide de stratégies et de
programmes de développement communs;
– volet B — Coopération transnationale visant à accroître
le degré d’intégration territoriale de vastes
groupements de régions européennes, en vue d’assurer
un développement durable, harmonieux et équilibré au
sein de l’Union ainsi que de garantir une meilleure
intégration du territoire, notamment avec les pays
candidats et les autres pays voisins;
– volet C — Coopération interrégionale dans l’ensemble
du territoire européen (et des pays voisins) visant à
améliorer le développement régional et la cohésion
communautaire.
Quels principes régissent la mise en œuvred’Interreg III?
La mise en œuvre conjointe de stratégies et de
programmes de développement
transfrontaliers/transnationaux suppose:
– l’établissement d’un vaste partenariat réunissant —
selon une approche ascendante — différents niveaux
administratifs, divers acteurs socio-économiques et
d’autres partenaires compétents;
– l’instauration d’une complémentarité avec les principales
interventions des Fonds structurels (objectifs nos 1, 2 et 3);
– un renforcement de l’approche intégrée dans la mise en
œuvre des initiatives communautaires — conformément
aux nouveaux règlements des Fonds structurels
[règlement (CE) n° 1260/1999 du Conseil du 21 juin
1999], cette initiative peut financer des mesures de
développement rural (éligibles au titre du FEOGA), des
mesures de développement des ressources humaines
(éligibles au titre du FSE) et des mesures d’adaptation
des structures de la pêche (éligibles au titre de l’IFOP);
– une coordination effective entre Interreg III et les
instruments de politique extérieure de l’Union
européenne (Phare, Tacis, MEDA, FED, ISPA, Sapard et
CARDS), notamment en vue de l’élargissement.
Quelles sont les zones européennesconcernées par Interreg III?
Coopération transfrontalière (volet A): les zones situées le
long des frontières terrestres intérieures et extérieures de
l’UE ainsi que certaines zones maritimes.
Coopération transnationale (volet B): toutes les régions de
l’Union européenne sont concernées par ce volet, certaines
d’entre elles étant éligibles dans le cadre de deux, voire
même dans certains cas, de trois domaines de coopération.
Coopération interrégionale (volet C): l’ensemble du
territoire européen est éligible au titre de ce volet.
Interreg III: participation de l’Union européenne
Répartition financière indicative par État membre (en millions d’euros, prix 1999)
B DK D EL E F IRL I L NL A P FIN S UK Réseaux UE
104 34 737 568 900 397 84 426 7 349 183 394 129 154 362 47 4 875
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez consulter le site internet de la Commission à l’adresse suivante:
http://europa.eu.int/comm/regional_policy/interreg3/index_fr.htm
47Petit glossaire de la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationaleCoopération sans frontières
Petit glossaire de la coopérationtransfrontalière, interrégionale ettransnationaleAides de préadhésion: soutien fourni par trois instruments financiers (voir: Phare, ISPA, Sapard) à chaque pays candidat
d’Europe centrale et orientale (PECO), jusqu’à son adhésion à l’Union européenne. Après l’adhésion, le nouvel État membre
bénéficiera de toutes les aides structurelles de l’Union (voir: Fonds structurels, Fonds de cohésion). La quasi-totalité du
territoire des nouveaux États membres sera couverte par l’objectif n° 1 des Fonds structurels.
CARDS: aides communautaires pour la reconstruction, le développement et la stabilité des pays issus de l’ancienne
Yougoslavie actuellement non candidats à l’adhésion à l’Union européenne.
Développement durable: concept fondé sur le choix d’une croissance économique équilibrée qui tient compte des exigences
de l’emploi et de l’insertion sociale, des besoins des entreprises, de la santé et du bien-être de tous ainsi que de la protection
de l’environnement. Il s’agit ainsi de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs.
Développement rural: développement équilibré et diversifié des activités rurales. Il s’agit de renforcer le tissu économique et
social des territoires ruraux et d’enrayer l’exode rural, en assurant le maintien d’un secteur agricole viable et varié tout en
développant des activités complémentaires ou alternatives (tourisme vert, loisirs, services...), ainsi que de préserver
l’environnement, les ressources naturelles, les paysages et le patrimoine culturel des zones rurales. Une vaste gamme de
mesures de développement rural sont mises en œuvre en partie dans le cadre de la PAC sur tout le territoire de l’Union
(programmes de développement rural), dans le cadre de l’initiative communautaire Leader+ et en partie dans le cadre de la
politique régionale. Voir: Politique agricole commune, Fonds européen d’orientation et de garantie agricole, Leader+.
EMAS (Environmental Management and Audit Scheme): règlement européen, également appelé «éco-audit», qui définit une
ligne de conduite pour toute entreprise ou organisation désireuse de mener une gestion respectueuse de l’environnement
sur une base volontaire. Depuis 2000, EMAS inclut la norme internationale ISO 14001 comme outil de gestion de
l’environnement, en y ajoutant des exigences spécifiques.
EQUAL: initiative communautaire visant à combattre les facteurs qui sont à l’origine des inégalités et des discriminations
dans l’accès au marché du travail et à la formation.
EURES: réseau européen regroupant des partenaires tels que des services publics de l’emploi, des syndicats et des
organisations patronales et coordonné par la Commission européenne, en vue de faciliter la libre circulation des travailleurs
dans les 17 pays de l’Espace économique européen (EEE) et plus particulièrement dans les zones transfrontalières. Plus de 500
conseillers EURES fournissent informations et conseils tant aux travailleurs et demandeurs d’emploi qu’aux employeurs.
48 Petit glossaire de la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationaleCoopération sans frontières
Fonds de cohésion: Fonds créé en 1993 pour compléter les aides structurelles de l’Union européenne dans les quatre États
membres les moins prospères (Espagne, Grèce, Irlande, Portugal) par le financement de projets relatifs à la protection de
l’environnement et aux réseaux européens de transport.
Fonds structurels: les quatre principaux instruments financiers de l’aide consacrée aux actions structurelles de l’Union, c’est-à-
dire celles qui visent à réduire les disparités économiques et sociales. Les Fonds structurels complètent les financements
d’origine nationale ou privée pour mettre en œuvre des grands programmes qui couvrent un éventail très étendu d’actions
locales, régionales ou nationales. Ils combinent leurs interventions selon les besoins. Ces Fonds sont les suivants:
– Fonds européen de développement régional (FEDER). Il soutient la mise en place d’infrastructures, les investissements
productifs et créateurs d’emplois, les projets de développement local et les aides aux PME dans les régions désavantagées;
– Fonds social européen (FSE). Il soutient des actions de formation et des systèmes d’aide à l’embauche et favorise l’insertion
sociale et professionnelle des chômeurs et des groupes défavorisés;
– Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA). La section «Orientation» soutient les mesures de
développement rural et d’aide aux agriculteurs dans les régions en retard de développement (objectif n° 1) ainsi que
l’initiative Leader+ dans toute l’Union. La section «Garantie» soutient les mêmes mesures en dehors de l’objectif n° 1 ainsi
que certaines mesures spécifiques dans toute l’Union;
– Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP). Il soutient l’adaptation et la modernisation des équipements de ce
secteur. Voir: Objectifs prioritaires des Fonds structurels.
Initiative communautaire: programme proposé aux États membres par la Commission européenne pour compléter les
interventions des Fonds structurels dans certains domaines, puis mis en œuvre par les États. Quatre initiatives
communautaires sont mises en œuvre au cours de la période 2000-2006 (voir: Interreg, URBAN, Leader+, EQUAL).
Interreg: initiative communautaire du Fonds européen de développement régional (FEDER) en faveur de la coopération
entre régions de l’Union européenne. L’objectif d’Interreg III (2000-2006) est de renforcer la cohésion économique et sociale
dans l’Union européenne en promouvant la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale ainsi que le
développement équilibré du territoire. Une attention particulière est accordée à l’implication des régions ultrapériphériques
et des régions situées aux frontières externes de l’Union avec des pays candidats à l’adhésion.
ISO 14001: voir: EMAS.
ISPA (Instrument structurel de préadhésion): Fonds européen créé pour aider les dix pays candidats d’Europe centrale et
orientale (PECO) à préparer leur adhésion (aides de préadhésion) en finançant des projets dans les domaines de la protection
de l’environnement et des réseaux de transports. Il intervient suivant le modèle du Fonds de cohésion.
Leader+ (liaison entre actions de développement de l’économie rurale): initiative communautaire qui a pour but de soutenir
des actions innovantes de développement rural dans toutes les régions désavantagées de l’Union, à partir de groupes
d’action locale (GAL) réunissant des partenaires économiques et sociaux publics et privés. Après Leader I (1991-1994) et
Leader II (1994-1999), Leader+ (2000-2006) est centré sur le développement de stratégies intégrées de développement des
territoires ruraux et l’échange d’expériences et de savoir-faire entre ces derniers à l’échelle européenne.
MEDA: accord de développement méditerranéen destiné à accompagner la réforme des structures économiques et sociales
dans les pays tiers du bassin méditerranéen actuellement non candidats à l’adhésion à l’Union européenne.
Natura 2000: réseau écologique européen visant à promouvoir la conservation des sites naturels et des habitats de la faune
et de la flore sauvages, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que des particularités
régionales et locales de chaque État membre. Ce réseau est issu de plusieurs directives relatives à la conservation des habitats
et des espèces, adoptées par la Commission européenne dans la foulée de la conférence de Rio de 1992 pour faire face à la
régression inquiétante de la biodiversité.
NUTS (nomenclature des unités territoriales statistiques): nomenclature établie par Eurostat (office statistique des
Communautés européennes) afin de disposer d’un schéma unique et cohérent de répartition territoriale. La nomenclature
actuelle subdivise les pays de l’Union européenne en 78 territoires de niveau NUTS 1 (les Länder allemands, les régions en
Belgique, etc.), 210 territoires de niveau NUTS 2 (les communautés autonomes en Espagne, les régions françaises, les régions
italiennes, les Länder autrichiens, etc.) et 1 093 territoires plus petits de niveau NUTS 3. Dans les programmes de
développement régional, l’objectif n° 1 des Fonds structurels couvre principalement des territoires de niveau NUTS 2 et
49Petit glossaire de la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationaleCoopération sans frontières
l’objectif n° 2 des territoires de niveau NUTS 3.
Objectifs prioritaires des Fonds structurels: objectifs auxquels les Fonds structurels consacrent la plus grande part (94 %) de
leurs ressources. Objectif n° 1 (territorial): aide au rattrapage des régions en retard de développement, en les dotant des
infrastructures de base qui leur font défaut et en soutenant les investissements dans les entreprises pour permettre le
décollage des activités économiques. Objectif n° 2 (territorial): aide aux zones confrontées à des difficultés de reconversion
économique et sociale (zones urbaines, industrielles, rurales ou dépendantes de la pêche). Objectif n° 3 (thématique):
mesures pour moderniser les systèmes de formation et promouvoir l’emploi. L’objectif n° 3 couvre toute l’Union hormis les
régions de l’objectif n° 1 où ces mesures sont comprises dans les programmes de rattrapage.
PAC (politique agricole commune): politique européenne en matière d’agriculture et de développement rural. La PAC relève
de la compétence exclusive de l’Union. Son premier pilier est l’organisation des marchés agricoles et la politique des prix. La
PAC compense la réduction des prix d’intervention par un accroissement des aides directes aux agriculteurs, favorise une
agriculture de qualité et respectueuse de l’environnement ainsi que la mise en place d’une véritable politique intégrée de
développement rural, qui est devenue son deuxième pilier. Voir: Développement rural.
Pactes territoriaux pour l’emploi: accords entre partenaires locaux publics et privés pour mettre en œuvre, à un niveau
territorial approprié, de nouvelles méthodes d’utilisation de toutes les ressources (financières, administratives, humaines,
techniques) qui peuvent contribuer à la création d’emplois et au développement économique et social. L’expérience des
89 pactes mis en place dans l’Union entre 1994 et 1999 a servi de base pour favoriser une meilleure utilisation des Fonds
structurels.
Partenariat: principe d’action des Fonds structurels qui implique la concertation la plus étroite possible, dans la préparation
des programmes, entre la Commission européenne et les autorités compétentes des États membres aux niveaux national,
régional et local. Le principe de partenariat suppose aussi la coopération d’un large éventail d’acteurs publics et privés, y
compris les partenaires sociaux (syndicats et organisations patronales) et les organismes compétents en matière
d’environnement, dans la mise en œuvre des programmes.
Programmation: principe d’action des Fonds structurels qui vise à l’élaboration de programmes pluriannuels de
développement. La programmation suit un processus de décision en partenariat, en plusieurs étapes jusqu’à la prise en
charge des programmes par les porteurs de projets publics ou privés. La période de programmation actuelle couvre les
années 2000 à 2006.
Programme de développement régional: programme adopté par la Commission européenne sur la base des plans présentés
par les États membres et des orientations de la politique régionale européenne. Le détail du programme (mesures, projets)
est ensuite élaboré de façon autonome par les autorités nationales ou régionales et mis en œuvre, sous leur responsabilité,
par les organismes qu’ils ont sélectionnés à partir d’appels d’offres. Voir: Programmation.
Programmes régionaux des actions innovatrices: programmes financés par le Fonds européen de développement régional
(FEDER), à côté des grands programmes de développement régional et des initiatives communautaires, afin d’expérimenter
des méthodes nouvelles. Les actions innovatrices disposent d’une enveloppe financière plus limitée, mais permettent de
mettre en pratique les idées les plus récentes souvent insuffisamment exploitées. Pour la période 2000-2006, ces programmes
concernent principalement l’économie régionale fondée sur la connaissance et l’innovation technologique, la société de
l’information dans le développement régional ainsi que l’identité régionale et le développement durable.
Phare: Fonds européen créé en 1990, initialement pour soutenir le processus de réforme en Pologne et en Hongrie.
Actuellement, il soutient la préparation à l’adhésion des dix pays candidats d’Europe centrale et orientale (PECO). Centré sur
l’édification institutionnelle, le soutien des investissements et la cohésion économique et sociale, il couvre tout l’éventail des
mesures correspondant à celles que les Fonds structurels financent dans les États membres et constitue le principal
instrument d’aide aux PECO. Phare-CBC (Cross-Border Co-operation) soutient la partie des actions transfrontalières ou
transnationales qui concerne les territoires situés dans ces pays.
Réseaux transeuropéens (RTE): ensemble d’infrastructures transfrontières dans les domaines des transports, de l’énergie, des
télécommunications et de l’environnement, articulées avec les réseaux nationaux, afin d’optimiser les avantages du marché
unique tout en assurant l’accessibilité et la répartition équilibrée des infrastructures sur tout le territoire européen.
Sapard (Special Action Programme for Agriculture and Rural Development): Fonds européen créé pour aider les dix pays
candidats d’Europe centrale et orientale (PECO) à préparer leur adhésion (aides de préadhésion) dans les domaines de
50 Petit glossaire de la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationaleCoopération sans frontières
l’ajustement des structures agricoles et du développement rural. Sa gestion est entièrement décentralisée vers chaque pays
candidat, ce qui constitue une première historique en matière d’aides financières européennes à des pays tiers.
SDEC (schéma de développement de l’espace communautaire): document informel adopté par les États membres en 1999,
qui propose des analyses et des orientations en vue de renforcer la coordination des politiques nationales en matière
d’aménagement du territoire. Il vise à favoriser un développement équilibré et polycentrique de l’espace européen, une
planification urbaine appropriée, une nouvelle relation entre villes et campagnes, l’accès égal aux infrastructures, aux
communications (notamment grâce aux nouvelles technologies) et à la connaissance, ainsi qu’une gestion prudente de
l’environnement, des ressources naturelles et du patrimoine, dans une perspective de développement durable sur les plans
économique, social et environnemental.
Services d’intérêt général: activités considérées comme étant d’intérêt général par les autorités publiques et soumises, pour
cette raison, à des obligations spécifiques de service public. Elles comprennent des activités de service non économique
(scolarité, protection sociale, etc.) ainsi que les services d’intérêt économique général (transports, énergie,
communications...). Le traité instituant la Communauté européenne reconnaît (article 16) le rôle que ces services jouent en
faveur de la cohésion sociale et territoriale de l’Union. La Communauté et les États membres, chacun dans les limites de ses
compétences, veillent à ce que ces services fonctionnent selon des principes et dans des conditions qui leur permettent
d’accomplir leurs missions. L’article 86 du traité établit le cadre dans lequel les États membres soumettent les services
d’intérêt économique général à des obligations de service public.
Tacis: programme d’assistance technique pour la Communauté des États indépendants (CEI) et les pays d’Asie centrale issus
de l’ex-Union soviétique ainsi que pour la Mongolie. Tacis-CBC (Cross-Border Co-operation) soutient la partie des actions
transfrontalières ou transnationales qui concerne la Biélorussie, la Moldavie, la Russie et l’Ukraine.
URBAN: initiative communautaire qui vise la réhabilitation des quartiers urbains en crise et l’amélioration des tissus urbains
dégradés ainsi qu’à promouvoir le développement urbain durable.
Commission européenne
Les politiques structurelles et les territoires de l’Europe — Coopération sans frontières
Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes
2002 — 50 p. — 21,0 x 29,7 cm
ISBN
BELGIQUE/BELGIË
Jean De LannoyAvenue du Roi 202/Koningslaan 202B-1190 Bruxelles/BrusselTél. (32-2) 538 43 08Fax (32-2) 538 08 41E-mail: [email protected]: http://www.jean-de-lannoy.be
La librairie européenne/De Europese BoekhandelRue de la Loi 244/Wetstraat 244B-1040 Bruxelles/BrusselTél. (32-2) 295 26 39Fax (32-2) 735 08 60E-mail: [email protected]: http://www.libeurop.be
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DANMARK
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FRANCE
Journal officielService des publications des CE26, rue DesaixF-75727 Paris Cedex 15Tél. (33) 140 58 77 31Fax (33) 140 58 77 00E-mail: [email protected]: http://www.journal-officiel.gouv.fr
IRELAND
Alan Hanna’s Bookshop270 Lower Rathmines RoadDublin 6Tel. (353-1) 496 73 98Fax (353-1) 496 02 28E-mail: [email protected]
ITALIA
Licosa SpAVia Duca di Calabria, 1/1Casella postale 552I-50125 FirenzeTel. (39) 055 64 83 1Fax (39) 055 64 12 57E-mail: [email protected]: http://www.licosa.com
LUXEMBOURG
Messageries du livre SARL5, rue RaiffeisenL-2411 LuxembourgTél. (352) 40 10 20Fax (352) 49 06 61E-mail: [email protected]: http://www.mdl.lu
NEDERLAND
SDU Servicecentrum Uitgevers
Christoffel Plantijnstraat 2Postbus 200142500 EA Den HaagTel. (31-70) 378 98 80Fax (31-70) 378 97 83E-mail: [email protected]: http://www.sdu.nl
PORTUGAL
Distribuidora de Livros Bertrand Ld.ª
Grupo Bertrand, SARua das Terras dos Vales, 4-AApartado 60037P-2700 AmadoraTel. (351) 214 95 87 87Fax (351) 214 96 02 55E-mail: [email protected]
Imprensa Nacional-Casa da Moeda, SA
Sector de Publicações OficiaisRua da Escola Politécnica, 135P-1250-100 Lisboa CodexTel. (351) 213 94 57 00Fax (351) 213 94 57 50E-mail: [email protected]: http://www.incm.pt
SUOMI/FINLAND
Akateeminen Kirjakauppa/Akademiska Bokhandeln
Keskuskatu 1/Centralgatan 1PL/PB 128FIN-00101 Helsinki/HelsingforsP./tfn (358-9) 121 44 18F./fax (358-9) 121 44 35Sähköposti: [email protected]: http://www.akateeminen.com
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BTJ AB
Traktorvägen 11-13S-221 82 LundTlf. (46-46) 18 00 00Fax (46-46) 30 79 47E-post: [email protected]: http://www.btj.se
UNITED KINGDOM
The Stationery Office Ltd
Customer ServicesPO Box 29Norwich NR3 1GNTel. (44) 870 60 05-522Fax (44) 870 60 05-533E-mail: [email protected]: http://www.itsofficial.net
ÍSLAND
Bokabud Larusar Blöndal
Skólavördustig, 2IS-101 ReykjavikTel. (354) 552 55 40Fax (354) 552 55 60E-mail: [email protected]
SCHWEIZ/SUISSE/SVIZZERA
Euro Info Center Schweiz
c/o OSEC Business Network SwitzerlandStampfenbachstraße 85PF 492CH-8035 ZürichTel. (41-1) 365 53 15Fax (41-1) 365 54 11E-mail: [email protected]: http://www.osec.ch/eics
B@LGARIJA
Europress Euromedia Ltd
59, blvd VitoshaBG-1000 SofiaTel. (359-2) 980 37 66Fax (359-2) 980 42 30E-mail: [email protected]: http://www.europress.bg
CYPRUS
Cyprus Chamber of Commerce and Industry
PO Box 21455CY-1509 NicosiaTel. (357-2) 88 97 52Fax (357-2) 66 10 44E-mail: [email protected]
EESTI
Eesti Kaubandus-Tööstuskoda
(Estonian Chamber of Commerce and Industry)Toom-Kooli 17EE-10130 TallinnTel. (372) 646 02 44Fax (372) 646 02 45E-mail: [email protected]: http://www.koda.ee
HRVATSKA
Mediatrade LtdPavla Hatza 1HR-10000 ZagrebTel. (385-1) 481 94 11Fax (385-1) 481 94 11
MAGYARORSZÁG
Euro Info ServiceSzt. István krt.12III emelet 1/APO Box 1039H-1137 BudapestTel. (36-1) 329 21 70Fax (36-1) 349 20 53E-mail: [email protected]: http://www.euroinfo.hu
MALTA
Miller Distributors LtdMalta International AirportPO Box 25Luqa LQA 05Tel. (356) 66 44 88Fax (356) 67 67 99E-mail: [email protected]
NORGE
Swets Blackwell ASHans Nielsen Hauges gt. 39Boks 4901 NydalenN-0423 OsloTel. (47) 23 40 00 00Fax (47) 23 40 00 01E-mail: [email protected]: http://www.swetsblackwell.com.no
POLSKA
Ars PolonaKrakowskie Przedmiescie 7Skr. pocztowa 1001PL-00-950 WarszawaTel. (48-22) 826 12 01Fax (48-22) 826 62 40E-mail: [email protected]
ROMÂNIA
EuromediaStr.Dionisie Lupu nr. 65, sector 1RO-70184 BucurestiTel. (40-1) 315 44 03Fax (40-1) 312 96 46E-mail: [email protected]
SLOVAKIA
Centrum VTI SRNám. Slobody, 19SK-81223 BratislavaTel. (421-7) 54 41 83 64Fax (421-7) 54 41 83 64E-mail: [email protected]: http://www.sltk.stuba.sk
SLOVENIJA
GV ZalozbaDunajska cesta 5SLO-1000 LjubljanaTel. (386) 613 09 1804Fax (386) 613 09 1805E-mail: [email protected]: http://www.gvzalozba.si
TÜRKIYE
Dünya Infotel AS100, Yil Mahallessi 34440TR-80050 Bagcilar-IstanbulTel. (90-212) 629 46 89Fax (90-212) 629 46 27E-mail: [email protected]
ARGENTINA
World Publications SAAv. Cordoba 1877C1120 AAA Buenos AiresTel. (54-11) 48 15 81 56Fax (54-11) 48 15 81 56E-mail: [email protected]: http://www.wpbooks.com.ar
AUSTRALIA
Hunter PublicationsPO Box 404Abbotsford, Victoria 3067Tel. (61-3) 94 17 53 61Fax (61-3) 94 19 71 54E-mail: [email protected]
BRESIL
Livraria CamõesRua Bittencourt da Silva, 12 CCEP20043-900 Rio de JaneiroTel. (55-21) 262 47 76Fax (55-21) 262 47 76E-mail: [email protected]: http://www.incm.com.br
CANADA
Les éditions La Liberté Inc.3020, chemin Sainte-FoySainte-Foy, Québec G1X 3V6Tel. (1-418) 658 37 63Fax (1-800) 567 54 49E-mail: [email protected]
Renouf Publishing Co. Ltd5369 Chemin Canotek Road, Unit 1Ottawa, Ontario K1J 9J3Tel. (1-613) 745 26 65Fax (1-613) 745 76 60E-mail: [email protected]: http://www.renoufbooks.com
EGYPT
The Middle East Observer41 Sherif StreetCairoTel. (20-2) 392 69 19Fax (20-2) 393 97 32E-mail: [email protected]: http://www.meobserver.com.eg
MALAYSIA
EBIC MalaysiaSuite 45.02, Level 45Plaza MBf (Letter Box 45)8 Jalan Yap Kwan Seng50450 Kuala LumpurTel. (60-3) 21 62 92 98Fax (60-3) 21 62 61 98E-mail: [email protected]
MÉXICO
Mundi Prensa México, SA de CVRío Pánuco, 141Colonia CuauhtémocMX-06500 México, DFTel. (52-5) 533 56 58Fax (52-5) 514 67 99E-mail: [email protected]
SOUTH AFRICA
Eurochamber of Commerce in South AfricaPO Box 7817382146 SandtonTel. (27-11) 884 39 52Fax (27-11) 883 55 73E-mail: [email protected]
SOUTH KOREA
The European Union Chamber ofCommerce in Korea5th FI, The Shilla Hotel202, Jangchung-dong 2 Ga, Chung-kuSeoul 100-392Tel. (82-2) 22 53-5631/4Fax (82-2) 22 53-5635/6E-mail: [email protected]: http://www.eucck.org
SRI LANKA
EBIC Sri LankaTrans Asia Hotel115 Sir ChittampalamA. Gardiner MawathaColombo 2Tel. (94-1) 074 71 50 78Fax (94-1) 44 87 79E-mail: [email protected]
T’AI-WAN
Tycoon Information IncPO Box 81-466105 TaipeiTel. (886-2) 87 12 88 86Fax (886-2) 87 12 47 47E-mail: [email protected]
UNITED STATES OF AMERICA
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