Marignano 1515: la svoltaAtti del congresso internazionale
Milano, 13 settembre 2014
a cura di Marino Viganô
Fondazione Trivulzio
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Atti del congresso intetnazionaleMilano, 13 settembrc 2014
a. crtrz- di Marino Viganè
Fondazione Trivulzio
Sessione terza
Labattaglra
I
Les précédents: la bataille de Ravenna (1512)
Jonathan Dumont
LabatailTe de Ravenne (11 avd 1512) constitue l'un des tournants
des ptemières «g-uerres d'Italie». À h suite de cette coûteuse victoirehançaise contre les ttoupes coalisées du pape et de Ferdinand u (irt)dâragon, c'est en effet tout léchiqüer politique italien, dominé pen-
dant plus <le dix ans par la Frunce, qui se trouve chamboulé. Or, si le
déroulement de la bataille semble aujourd'hü telativement bien connu,
notamment gtâce aux travaux de Stefano Meschinil, un âspect en parti-culier mériterait davantage d'attention de la patt des spécialistes. Nous
voulons pader des multiples relectures dont fit l'obiet la bataille, im-
médiatement aptès qu'elle eut lieu. En effet, les Français prirent soin,
dans les jous qui suivirent leru victoite, d'otganiser un ensemble de
cétémonies tenant à la fois de la célébtation et des funérailles de Gas-
ton de Foix, duc de Nemours (1489-1512),le gén&al français mott à
Ravenne2. Cet ensemble de relectures symboliques s'avère paticuliète-ment intéressant pow comprendre le sens que les Ftançais entendent
donner à leur victoit e et, pattaît, à leurs conquêtes italiennes. Mais les
suiets de Loüs xtt ne soflt pas les seuls à tenter de s'appropriet l'événe-
ment. Les pattisans du pape et du roi d'Aragon publient, dans les mois
qui suivent, de nombreuses pièces de circonstance qü infotment le
lecteur sur l'événement tout en l'interprétant en faveur de leur camp.
Nos propos sur la bataille de Ravenne seront ainsi diviser en trois
points. Dans un ptemiet temps, il sera question de l'engagement mi-litaire qui eut lieu le 11 avtil 1.512 devant la cité de Ravenne. Seront
ensuite présentées les telectutes symboliques que mirent en scène les
Ftançais après l'événement et, flotâmment, la cétémonie funèbre qui se
déroula dans la cathédrale de Milan Le25 avri1.51'2.Fnfri, nous décri-
rons la lutte toute médiatique qü frtrage dans les mois et les années qui
126 MARIGNANO r5r5: LA SVOLTA
suivirent. C'est donc une bataille en trois actes qui se iouerâ ici et quisera, in fne, mise en patallèle avec cet autre affrontement d'envergureque fut la bataille t1e Marignan.
Acte 1: la baTaille
Les événements contlüsant à la bataille de Ravenne preflflent plâcedans un conflit plus important opposânt Louis xrr, roi de France, aupapeJules t t et à sa Sainte lipSre, entre 1 510 et 1,514. Après la victoire desFrançais coût{e 1es Vénitiens à Agnadel en 1509, le souvetain pontifecraint que l'affaiblissement de la Sérénissime ne renforce ttop les Fran-
çais en Italie. Il entreptend dès lors de se réconcüer âvec Venise (24février 1510), püs rallie à sâ cause les princrpales puissances chrétien-nes. Le 5 octobre 1511, il proclame une Sainte ligue, alliance miütaieanti-française rassemblant les États pontiÊcaux, l'Espagne, Veoise, lesSuisses, plus tard rejoints par lângleterre (13 novembre) et, l'annéesüvante, par l'Empire (19 novembre 1512). Jules tt n'avùt pourtzrfltpas tatdé à passer à l'offensive. Dès l'été 1510, il attaquattles États duduc de Fetare, fidèle allié des Français, et se râpprochait dangereuse-ment du Milanais. En téponse, Louis xtr envoyâ en Italie son neveu,Gaston de Foix, duc de Nemours (i11. 1), à la tête d'une importantearmée et paré du titre de lieutenant-général dans la Péninsule, et ce afinde succéder à Chades l d'Amboise (11 févriet 1511)3. Gaston enlèveBologne au pape (mai 15i 1), puis se porte victorieusement contre lesVénitj.ens et leut reprend Brescia (19 févriet 1512)4.
Mais Lours xIt ne se contente pas de s'opposer à Jules tt nzanu mi-lirai. Il recourt également à l'arme spirituelle. Lots d'une assembléedu clergé cle France tenue à Tours (septembre 1510), les prélats enappellent à l'organisation d'un Concile qü examinerait les crimes com-mis par le pape, avec pour ambition finale de le destituer. Ce conciles'ouvre officiellement l'année suivante à Pise (5 novembre 1511), maisrencontre peu de succès. En effet, ne s'y reftouvent presque que desecclésiastiques français. Confrontés à lire populaire, les prélats sontrapidement forcés d'évacuer la ville pour se réfugier à Milan (1,2 r,o-vembre), tandis qu'en réponseJules rr convoque un contre-concile auLatran (19 avrtl 1512)5. Ce sont pourtânt les événements miütaires quivont mettle un terme à cet intbroglio conciliaire. Après la reprise deconmôle sur le Milanais, süte à la reconquête de Brescia, Gaston de
JONATHAN DU
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JONATHAN DUMONT t27
Foix pénètre en Romagne, terte pontificale, af,n de l'enlever à la Ligue,
laquelle l'y rejoint pour l'affronter (clébut avril1512).L'armée française est forte de 30.000 hommes, tant allemands et
gascons, que français, italiens et picards, parmi lesquels il faut comp-ter un fort contingent ferrarais dingé par le duc de Ferrare, Alphonset"' d'Este (1.476-1.534)6, le tout assisté cl'environ 50 pièces d'artillerie.On notera que cette armée est princrpalement composée de vétéransdes précédentes campagnes italiennes. Pourtant, la situation des forcesfrançaises n'est pas aussi favorable qu'il y paraît. À .urrr. de l'allonge-ment des Lgnes de l2vilqillement et, surtout, cle la pression qu'exer-cent sur celles-ci les Vénitiens, les vivres viennent en effet à manquercruellement. En face, l'armée de la Iigue semble plus faible, à tout lemoins sur le papier. Menée par le vice-roi de Naples, donÿtan RamônFolch ry de Cardooa y Urgel, t"' duc de Cartlona (ca. 1,446-1.513)7, elle
comprend environ 20.000 hornmes assistés de 24 pièces d'artillerie,soit un tiers moins d'hommes et moitié moins de bouches à feu que lecamp français8.
Les stratégies des deux camps sont quant à elles diamétralementopposées. Gaston de Forx entend obtenir une victoire rapide et dé-cisive sur la ligue, laquelle pourrait enttaîner son implosion, poussercertains de ses membres, notâmment les Suisses, à se rapprocher de laFrance, et d'autres âcteurs plus hésitants, Nfaximilien t" de Habsbourgsurtout, à conserver leur alliance française. De plus, vaincre rapidementc'est aussi avoir l'assurance que I'armée souffrira moins longtemps des
problèmes d'intendance qü risquent, s'ils se prolongent, d'entraîner de
nombteuses défections.
Quant à Cardona, il sait pertinemment que son rnfériorité numé-rique joue en sa défaveu. Il entend dès lors temporiser et fatiguer ses
ennemis, tandis que la ligue, sur ordre de Ferdinand II d'Âragon, porteses efforts ailleurs, dans les Pyrénées et âu nord du duché de Milan.C'est d'ailleurs ce choix tactique qui est la cause principale de l'infé-riorité numérique dans laquelle se üouve Cardona en Romagne, sonarmée ayant été drvisée. Cardona doit lui aussi faire face aux défections,notarnment celle de Francesco Maria t" della Rovere, duc d'Urbino(1490-1538). Celur-ci avait en effet estimé que le vent était en trainde tourner en faveut des Français et avait préîéré se rapprochet de
Louis xrr. Si l'on ajoute à cela des brouilles internes entre les capitainesdu vice-roi, Fabrizio I"' Colonna, connétable du royaume de Naples etcomte de Tagliacozzo (ca. 1.450/1460-1520)'q, et don Pedro Navarro,
t28 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTA
comte d'Oliveto (ca. 1460-1528)10 en premier lieu, on s'expüque mieux
l'attitude prudente et tempodsaftice de Cardona. Pourtant, au sein de
la ligue, tous ûe font de la prudence leur vettu première. Au cows des
semaines précédant la bataille, le bouillonnant et belliqueux pape JulesIr presse sans relâche Catdona d'attaquer les Fraaçais11.
Ravenne, capitale de la Romagne, constitue une place essentielle
pour le contrôle de la région. I1 était donc tout naturel que Gaston de
Foix tente de l'emporter. II l'assiège dès le 9 avril et, le lendemain, à la
suite de cette attaque particulièrement brutâle, la cité est sur le point de
tomber. C'est ce qui décide Ramôn de Cardona à passer à l'offensive.
Il ordonne à son armée, campâtt à quelques milles de Ravenne, de se
rapprocher. Craignant que les coalisés cherchent à pénétrer dans la vil-le, Gaston de Foix redirige ses troupes vers celles de la ligue. Le lende-
main, 11 avril, les deux atmées sont face à face. Ayant traversé la rivière
Ronco, oon loin de la cité, les forces ftançaises ont été déployées pourl'offensive. À dtoit., on trouve 1.500 lances, divisées en deux grou-
pes, l'un commandé par le duc de Fertare etJacques tt de Chabannes,
seigneur de La Palisse (ca. 1,470-1,525)1', l'autre par Loüs deBrézé,comte de Maulévrier et sénéchal de Notmandie (L463-'t531)13. Au cen-
tre se tient l'infanterie composée de Français, de Gascons, d'Italiens et
de lansquenets allemands, tandis qu'à gauche se présente la cavalerie
légète. L'artillerie est, dans un premier temps, disposée au-devant de
la ligne de front. L'amière gardg commatdée par Yves de Tourzel,
seigneur dâllègre (1452-1512)1a, demeure en retrait, derrière le Rooco.
Gâstofl de Foir ne semble pas avoir eu de rôle précis à iouer dans ce
dispositif, se destinant certaiaement à être mobile af,n d'apporter de
l'aide là où celle-ci serait nécessaire.
Iiatmée de la ligue s'organise différemment. À gauche, face à la
cavalerte ftançaise, se tient celle des coalisés commandée pat Colonna,
Àlfonso Carvajal et le vice-toi Cardona. Au centre, on tetlouve l'infan-terie dirigée par Pedro Navarro et, à droite, la cavaleite légète de Fet-
nando Francisco de Âvalos, marquis de Pescata (1'489-1525)15. Mais la
grande originalité de ce déploiement réside dans son caractère défensif.
En effet, l'armée a été déployée detdère un fossé, tandis que l'infanterie
et une troupe d'arquebusiers à cheval bénéfcient de la ptotection d'unmur constitué de chariots renvetsés. Uensemble se veut ainsi dissuasif,
Cardona restant fidèle à son plan: tempodser et fatiguer l'ennemi16.
Mars la mâflæuvre décisive, qü décida du sort de la bataille, revientau duc de Ferrare. Peu avant le début des hostilités, celui-ci déplaça
JONATHAN DUI
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I5: LA SVOLTA
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bataille, tevientcdui-ci déplaça
JONATHAN DUMONT 129
plusieurs pièces d'artillerie sur 1e flanc gauche de l'armée de manièreà ce qu'elles menaceflt \a cavalene lourde des coalisés. Éprouvé parles tirs fratçais, un premier groupe de cavaliers de la ligue se jette surle flanc français abandonnant ainsi leur position défensive et mertantà mal le plan de Cardona. Ce groupe est vite rejoint par le reste des
cavaliers lonrds et parla cavalelrrc légère. Tous se reftouveflt alors auxprises avec la cavalerie ftançaise, les Gascons et les lansquenets. À ce
moment, Yves de Tourzel, commandant de l'arrière garde, choisit deftanchir le Ronco et de fondre sur le flanc de la cavalerie espagnole,laquelle, totalement brisée, s'enfüt. Au centre, pff contre, les chosesévoluent différemment. L'infanterie et les arquebusiers de la ligue, pro-tégés pat leurs chadots, pârviennent à contenir l'infanterie ennemie età lui infliger de lourdes pertes. Signe de Ia graité de la situation, Gas-ton de Foix et sa garde rapprochée sont forcés d'intervenir pour teflterd'infléchir le rapport de force. La débandade de la cavalede espagnoleva jouer en leur faveur. Désormais exposée sur ses flancs, l'infanteriecoalisée se trouve dans une position précaire. Elle choisit donc un replitactique plutôt que de risquer l'annihjlation totale. À sa süte, c'est toutle resfe de l'armée qui bat cn reffaite.
De pnme abord, la bataille de Ravenne prend la forme d'une bellevictoire pour les Français. L'armée de la ltgue a subi de nombreusespertes et est en déroute. Plusieurs prisonniers de matque ont été faitset on peut en espéret de belles rânçofls. Le butrn amassé est particuliè-remeflt important: tous les chariots, bannières et pièces d'artillerie des
coalisés ont été récupérés. Enfin, le jour suivant, Ravenne elle-mêmeest livrée au pillage. Pourtant, les pertes françaises ont été au moinsaussi importantes que celles de la ligue. De surcroîq maints capitai-nes de renom, tous vétérans des «guerres d'Italie», ont perdu la vie:Yves de Tourzel Sofftey Alleman, seigneur de Mollart et capitaine des
Gascons,Jacob Empser, capitaine des lansquenets, et, surtout, de Foix,lui-même, abatttpar l'infanterie ennemie, soit en pleine mêlée, soit aucours de la poursüte àLa frn de la bataillelT.
Les chroniqueurs français, tels Pierre de Bourdeille, seigneur deBrantôme (ca. 1,540-1614) ou Symphorien Champier (1.471/1472-1538), ont abondamment commenté l'attitude de Gaston de Foix à
Ravenne, la jugeant ttop téméraire, trop emportée et, donc, prompte àcoûrmettre des erreursls. Une image qui correspond assez mal au pro{ilde <<gérue tactique» que l'on accole généralement au duc de Nemours. Ilsemble en effet que la cause de sa mort soit davantage le résultat d'un
130 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTA
choix tactique réfléchi que d'un emportement que certâins n'ont pas
hésité à qualif,er d'immaturele. C'est ce qu'affirme en tout cas Fran-cesco Guicciardilrtt (1483-1540) dans sa Sloria d'Itdlia. Pour l'historio-graphe, Nemours savait très bien que la victoire ne serait totale que si
l'infanterie ennemie, le cceur et l'âme même de L'armée des coalisés,
était décrmée2o. En ce sens, si le duc de Nemours est mort c'est surtoutparce qu'il chetchait à appJiquer son plan de bataille afin d'obtenir une
victoire tapide, totâle et décisive sur ses ennemis.
Quoi qu'il en soit, le succès ftançais à Ravenne a davantage le goûtamer d'une rcvictoire à la Pyrrhus». Affaiblis numériquement et privés
de leurs plus brillants capitaines, Gaston de Foix en premiet lieu, les
Français voient leut chance tourûer. Le nouveau lieutenant-général duroi, Jacques de Chabannes, doit se résoudte à abandonnet le Milanais(uin 1512). Par l'entremise des Süsses, le pape place alors sur le trônede Milan le fils de Ludovico Sfona, Massimiliano. Ce dernier fait son
entrée dans la ville le 29 décembre. Louis xtt ne s'avoue pourtant pas
vaincu. Il lève I'année süvante une nouvelle arrnée. Après avoir passé
les monts en mai, les Français obtiennent la teddition de Milan, puismettent le siège devant Novare où Sforza s'est téfugié. Mais dans la
nuit du 5 au 6 juin, les Sui.sses âttâquerit par sutptise le camp français
et metteflt l'armée en déroute. Ayant désormais les cartes en main, la li-gue porte l'estocade en France. Des troupes anglo-autrichieffres pren-nent Thérouarne (23 aoûrt 1513) tandis que les Suisses envahisseût la
Bourgog'ne et mettent le siège devant Dijon. Le plan d'encerclementimagrné par Ferdinand rt d'Aragon se concrétise ainsi d'une manièrebien plus ambitieuse que celle imaginée er.15'12. La mort deJules u (21
février) et l'électj.on du cardinal Giovanni de' Medici (1475-1521), sous
le nom de Léon x (11 mars)2l, apaisent quelque peu les tensions. A Ia
fin de l'automne 1513, le roi se réconcilie finalement avecla papauté
(19 décembre) ce qui entraîne de facto la dislocation de la Sainte ligue.
Il faudra encore attendre lannée suivaate pour que 1^ pn soit signée
avec l'Espagne, l'Angleterre et l'Empire.
Aüe 2: célébration ü synbolique
Restés maîttes du champ de bataille, les Ftançais font main basse suttout ce que contient le camp ennemi âmassant un impressionnant bu-tin dont l'étendard du roi d'Âragon et l'épée pontificale que potait le
.IONATHAN DUI
vice-roi Cardoo,l
quels Pedro Napontifical en Fnvenne est égalerque parmi les clieutenant-géoérCes trois élémer
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Dans ies heuun cortège semb
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Ces célébrati,d'abotd, il sembl
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I5: LA SVOLTÀ
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xès avoir passé
de I'{ilan, puisê }{ais dans la: camp ftançais:s enmain, lali-ichiennes pren-l envahissent lad'eacerclementd'uoe manière
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l7ai521), sous
s teosions. Â larvec la papaatéla Sainte ligue.
paix soit signée
m^in basse suressionnant bu-e que portait le
JONATHAN DUMONT
vice-roi Cardona. À ceci s'ajoute des pdsonniers de marque parmi les-quels Pedro Navarrq trabrizio Colonna et Giovanni de' Medici, légatpontifical en Émiüe-Romagne et futur pape Léon x. Mais on le sait Ra-venne est également une bataille coûteuse pout l'armée ftançaise püs-que parmi les capitaines et les soldats tombés on tïouve le cotps dulieutenant-général du roi en Italie, Gaston de Foix, duc de Nemours.Ces ttois éléments, le butin, les prisonniers, le corps du général, vontptendre place au sein d'une cérémonie grandiose chatgée de ptoposer,par un foisonnement de symboles, ufle interprétation politique cl,unebataille que les F'rançais entendent réclamer comme leur.
Dans les heures qui suivent la fin des combats et le pillage de la cité,un cortège semble s'être mis ea route à destination de Milan (ill. 2). Unepremière cérémonie a tout d'aborci lieu à Saint-Pétrone de Bologne. Lecorps de Gaston de Foix, recouvert d'un drap de brocatd d'ot, pénètredans l'édilice,précédé de l'épée pontificale et de nombreuses bannières(espagnoles surtout, dont celle du roi d'Espagne) qur ftaînent sut le solafin d'expdmer la défaite de l'ennemi. Le défunt est égâlement accom-pagné des pièces d'honneur: son ârmure, son épée, ses chevaux, tantet si bien que certaines sources n'hésitent pas à qualifier la cérémoniede tnomphale. Le 19 avril, le coîtège, rejoint pat les prisonniers, gagneModène. Ici encore, épée et bannières sont bien mises en évidence. Le24 avd,,le convoi funéraire artve à Lodi, où une entrée sirnilafue lü estréservée, avant de gâgner Milan le lendemain. Accueilli par l'ensembledu haut clergé de la ville, les cardinaux et les évêques en tête, etparlapopulâtion milanaise accompagnée de tous les gentilshommes et of-ficiers de sa maison, ainsi que des pièces d'honneuq des bannières etdes prisonniers, Gaston de Foix est entetré dans la cathédrale âu coursd'une cérémonie gtandiosez.
Ces célébratioris peuvent ême interprétées de plusieurs façons. Toutd'abord, il semble clair que si Gaston est à ce point honoré, c'est pârcequT est le neveu du roi de France Loüs xrr, particulièrement chéripuisque ce detniet n'a pas de fils. En ce sens, certâins auteurs n,hésitentd'ailleurs pas à le présenter colnme un individu hors-notme. Lors dela cérémonie milanaise, par exemple, le chroniqueur Giovanni AndreaPrato2s rappelle que plusieurs textes écrits pour l'occasion et pronon-cés dans la cathédrale ou aux abords qualif,aient le défunt de «Marte interra>>24 . Cette statue quasi divine qü est conférée au duc s'expüque parle fait que beaucoup d'auteurs, français cofirme italiens, s'imaginaientque Gaston de troix auraient pu coiffer ure couronne royale. En effet,
l3l
132 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTAJONATHAN
la France er
qui composrvenne et la d:
pour les Frar
de lutter porFranco-Ilalia.
Acte 3: hiÿoi
Ce n'est r
la lutte pourcoûünence r(
écrites en façlie» corresporelativementdéroulemenrd'informatiorles véhiculesil s'agit d'ouoce qui concer
tairement d'osante édition,Rappelons, tc
ensemble de
de la ligue enticulier, dans .
vue de la ligurLe premie
ment été écnque l'on peurdoni, autour e
taire, un cerrat
se souvenir d,
Pourrait-oo er
La question d,
que le fait c1u'
(1,s23-1$a) pRavenne une r
pout ceux-ci, si Nemours n était pas mort à Raveflne' il serait descendu
I* Ro-., puis sur Naples, ""t't dt recevoir l-e titre de roi de Naples
ou po.rtqrài pas d'unJ lt,li" to't entière unifiée par sa main2t' Ctly
;;;;;r'..dle le plus clair à ce suiet reste le chroniqueurJacques de
tituill.., dit le <<Loyai Serviteun>, qü déclare que.Louis xil' secrètement'
,*ui o.aorré à plusieurs reprises que tout- soit fait pour que Gaston
de Foix devienne le flouveau roi de Nap1es26'
Mais une intetprétation plus génétale peut être également pro-
p";;.'èo*. noirs l'avons démàntré ailleurs' durant les premières
Ig.r"rr.. d'Italie» (1'494-1,525),les 1ut9ur1 proches de la cour de France
éiÀot".tt une idéàlogie ,la Éranco-Ilalia,laquelle vise à tégitimer f inté-
;;;;; à.s t.r..s itili.,,,'"t conquises âu royâume de Ftance' Dans
ine certaine mesure' iI nous "tblt possible de voir dans la cérémo-
nie milanaise l'expression d'une telle idée27' En effet' à l'issue de la
bataille de Ravenie, le corps de Gaston de Foix est ramené à Milan'
dans la cathédrale, pÉcédi px les ennemis capturés'^ainsi que pâr les
;;.rg"* ..r.r.-i.r' et fépéL du vice-roi.de Naples' Ses. funérailles se
doirrerrt donc de manerl, loi" dut" la célébtation de la victoire au cha-
grin causé par lâ mott. C'est bien l'ambiance dans laquelle se meuvent
Ï", ltilrrrri, réunis dans la cathédrale, si l'on en croit l'aute,t ânonyrne
de Ln Journée fu la baraille faicte pres ÿ ÿuan&.8 ' Dans le récit qu'il livre
d.. érri.r.-.nts, le contiriuateur de la chronique latine de Robert Ga-
gr- 1f+:A-f S0i;, Pi.r," Desrey, développe cette clescription2e' Outre
i..f-rrg.. d.. ,oidut. de France, il évoque celü des Italiens alors que
;hi;L. éloges du tléfunt sont pfollorrcés3o' Le chtoniqueur millats
Prato en retient deux, I'un "ottÿ-t, l'autre attribué à un certain Dio-
mededaPô'Lesdeuxpiècesinsistentsutuntraitessentiel:GastondeFok se setait sacrif,é i R,t"tt"", non seulement pour la France' mais
^r..i po* tous les Lombards3l' I1 apparaît comme une pure.-colombe
qri u téursi à conserver f intégrité clÀ la patrie en combattanÉ2'
Ces quelques textes pÏop-osent doni -une
vision coflvergente des
funérailles de Gaston a. f.i" dans laquelle les captifs, l'épée pontifi-
cale, les étendards espagnols et le corps du défunt duc transforment les
diffârentes cérémonies"en âutâflt cle commémorations de la üctoire.
Les célébrations symbolisent, qui plus est' l'alliance ente l'Italie et la
France. Les soldats, français-càmme lombatds' y fêtent leut victoire
comlnune à Ravenne tout en pleurant d'une seule voix leur défunt chef'
Les éloges funèbres interprèient sa mort comme un sacrif,ce pour lâ
p*i., !o"..pt hybride dàns le cas présent puisqu'il désigne à la fois
b
A SVOLTA
t descendude Naplesrin5. Celui
Jacques de
crètement,pe Gaston
ment Pro-premières
r de Ftanôe
imer l'inté-ance. Danslt cérémo-'Lssue de la
oé à N[ilan,
que pat les
6[lailles se
oire au cha-
se 0euveflt,rr aûoflymeit qu'il üvreRobert Ga-
ioore. Outreûs alors que
eur milanais
certain Dio-[: Gaston de:rance, mais
rre colombe,oC2.
:ergente des
ipee pontifi-sforment les
e la victoire.: l'Italie et la
leur victoiredéfunt chef.
i6ce pour lagae à la fois
JONATHAN DUMONT
la France et la Lombardie fiançaise. Cet enchevêtrement de symboles
qui compose ces cérémonies permet de rérnterpréter la bataille de Ra-
venne et la disparition du duc de Nemours colnme une victoire à la foispour les Français et les Italiens. Elle renforce, polrr tous, le sentimentde lutter pour urre cause coflrmune: celle d'une Italie française, d'une
Franco-Italia.
Acte 3: historiogrEhie imnédiaTe
Ce n'est qu'une fois le corps du duc de Nemours mis en terre que
la lutte pour la possession de l'événement qu'est la bataille de Ravenne
commence réellement à ftavers les nombteuses pièces de circonstance
écrites en faveur d'un camp ou de l'autre. La période des «guertes d'Ita-üe» correspond en effet à l'apparition d'un genre de textes imprimés,relativement courts et peu coûteux, rra:r ttt dans différentes langues le
déroulement des batailles et des entrevues princières. Mais ces feuilles
d'information, eue l'on pourtait quaüf,et de proto-presse, sont surtoutles véhicules de points de r,'ue généralement très orientés. Clairement,il s'agit d'outils de communication politique, sinon de propagande. Ence qui concetne les pièces favorables à la ligue, celles-ci sont majori-tairement d'origine italienne et soflt bien connues gràce à une impo-sante éütion, datant des années 1980, intituléeles Guerre in olTaua rimà3.
Rappelons, tout d'abotd, que ces pièces, huit en tout, s'intègrent à unensemble de textes plus important relâtant l'ensemble des campagnes
de la ligue en Italie3l. Nous avons choisi d'en corrmenter deux en par-ticulieq dans Ia mesure où celles-ci semblâiett révélauices du point de
vue de la ligue sur l'événement.Le premier texte, El fafio d'arme falto in Ronagna (ill. 3), a certâifle-
ment été écrit quelques années après la bataille. La ptemière éditionque l'on peut dater atratt été imprimée à Venise, chez Âgostino Bin-doni, autour de 152515. L'auteur afloûyme en appelle à son commandi-taire, un certain «Signor clemente iusto bono e pio»36. Il lü demande de
se souvenir des événements de Ravenne, présentés coûune anciens3T.
Pourrait-on en conclure que ce cornmanditaire est le Pape Clément vil?La question demeure posée, mais 1e ton pro-pontifical de la pièce ainsi
que le fait qu'elle semble avot été publiée durant le règne du pontife(1523-1534) permet de le suggérer. De plus, Ie texte fait de la bataille de
Ravenne une opposition eritre le pape Jules tI, Loüs xtt, roi de France,
134 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTA JONATHAN DU
meflts de blarorIl est néanmoioqui teçoive le pdont les chokrale, le texte se
utiüse à l'enri le
- donc les Frarsâuts s'épuisentcomportementdinales - et l'is{tappelant l'éreaet la décision &son atmée d'unrpièce, c'était lïdtificale qui dompar ses ressords
s'étoffe qui phr.s
incatnent lIdÉalpar les humanist
De telles intrd'une France italanaise d'avril l5françaises que l'italien, les texter1512 sont oomlbut est de justifPise-Milan53. À Ien patticulieg Lavant tout d'uo t
La première est ravril 1512, que-len Milanais, ecrSuit un secoûd (
reprend les termde Ftance56. I-a 1
Nenours dcdan-c Itroix déjà signalé
Concentroo-srendu de du Ples
Fetdinand tt d'Aragon et son vice-roi Cardona n'étant ici que les ins-
truments de la volonté pontif,cale. Jules II s'allie aux Espagnols afin de
«tuor de ltaha/l,Re de Francia cofl sua gente gallia>38.
Le pape est donc présenté cofilme le protecteur de l'Italie contre
les visées expansionnistes françaises, idée qui n'est pas sans rappeler
la polinque de Clément vll. Uû autre élément important réside dans
l. rapp,rit qu'entretient le texte avec le concile, ou plutôt les conciles
qü se déroulent au momeflt de la bataille de Ravenne @ise-Milan et
Latan). L'auteut présente les cités d'Imola, Faenza et Fodi qü conti-
nuent de résistet aux Français malgré la défaite de la ligue. Les Français
pour leur part sont ptésentés comme faisant partie du camp du «conci-
üo [dei] ribelli>3e. La pièce présente donc la bataille de Ravenne colnme
l'opposition entre deux visioos très différentes de lltalie et de l'Eglise'
L'une, considérée comme positive et défendue pat Jules tt, est celle
d'une Italie libre de toute tutelle étrangère au sein d'une Église dirigée
par le souverain pontife. L'aufte, perçue colnme négative et incarnée
par les Français, est celle d'une Italie dominée par les étrangers - Fran-
çars ici - et d'une Église aux mains dun concile schismatique.
Le second texte qü nous intéress e, La Rolla di Rauenna (ill. 4), du
poète Cristofoto Fiorentino (t1515), possède un ton quelque peu dif-lérentao. Plus proche des événements - elle paraît en effet à Florence,
chez Àlessandro Rossegli, vers 1516 -, l'tpuvre transforme la bataille
en un conflit entre, d'une part, les <<gente d'Italia e di Spagna», et
d'autre part, les «Francesi»al. Très vite, on coristate que l'auteur adopte
le point de vue italo-espagnol en décrivant les événements depuis le
«campo SpagnuoL>a2. Il entend en effet mootrer qu'à Ravenne, It'aliens
et EspaS,nols se baftaienr pour la liberté de l'Italie. Il loue ainsi tant
les Itaüens que les Espagnols en érigeant en héros un représentaot de
chaque groupe, l'espagnol Pedro Navarro et l'italien Fabrizio Colonna'
Les ihoix tactiques du premier sont encensés, notarnmett celü de se
tetirer <<in orditanz»> et non de manière désordonnée, ce qü permet
au vice-roi Cardona de se sortir indemne de l'engagement. Cet acte est
empreint de uirTù,autïement dit de force morale, puisque le persoffrage
gartle la tête froide face aux assauts brutaux de l'ennemi et prend une
décisioo réfléchiea3.
Colonna, pour sa patt, est hautement estimé pout sa bravoureaa; ilest cl'ailleurs mis sut le même pied que Gaston de Foixas' Reconnais-
sons toutefois que l'auteur n'est pas totalement manichéen dans sa des-
cdpuon des événements. Les capitaines français ont droit à leurs mo-
I5: LA SVOLTA
r ici que les ins-spagnols afin de
b l'Italie contreLi sâns rappelerrrnt réside dans
ütôt les conciles
c @ise-Milan et
Forü qui conti-
;ue. Les Français
camp du «conci-
taYeone cofiunelie et «le l'Église.
ules tt, est celleÉr'le Egllse üflgee
rdve et incarnéeEeogers - Fran-oarique.
annna (tlJ. 4), d'o
quelque peu dif-sffet à Florence,lôrme la bataille: di Spagna>, et
: l'auteut âdopte
ments depuis lelarenne, ItaliensI loue ainsi tantreprésentant de
rbdzio Colonna.meat celui de se
i ce qui permetrcûL Cet âcte est
oe le personnagemi et prend une
sa bravoureaa; ilris*i. Reconnais-
réen dans sa des-
lroit à leurs mo-
JONATHAN DUMONT
ments de bravoure46 et Gaston jouit d'un portïait relativement nuancéa7.Il est néanmoins assez révélateur que le capitaine de l'armée ftançaiseqü reçoive le plus d'attention soit le duc de Ferrare, un Italien donc,dont les choix tactiques s'avèrent décisifsas. Enf,n, de manière géné-rale, ie texte se veut une justification de la défaite espagnole. L'auteurutilise à l'envi le thème de la <<fuÀa francese>>4e, selon lequel les Gaulois
- donc les Français - particuliùemeflt sauvages lors des ptemiers as-sauts s'épüsent vite contre un adversaite qü leur résiste. Il oppose cecomportement à l'intelligence,la prudence - pterniète des vettus car-dinales - et l'ingéniosité des Italiens et des Espagnols, notamment entappelant l'étection du mut de chariots destiné à protéger l'infanteties0et la décision de Cardona, homme çtudenti in questi cas|>, de retirerson armée d'une bataille aussi cofiteusesl. Àlots que dans la précédentepièce, c'était l'idée d'une Italie et d'une Égtse unie sous la tutelle pon-tificale qü dominait, ici c'est davantage celle de la défense de l'Italiepar ses tessortissants, épaulés des Espagnols, qui émerge. Le ptoposs'étoffe qui plus est d'un jugement civilisationnel: les soldats de la Lgueincarnent lldéal de (§irtù)), cher aux Romains de lântiquité et exaltépar les humanistes italiens, contre labarbane d'oufte-monts2.
De telles interprétations de la bataille se siruent à des lieu-x de I'idéed'une France italienne, ou Franco-Italia, que suggérait la cérémonie mi-lanaise d'avrt71512. C'est bien entendu dans les pièces de circonstancefrançaises que l'on retrouve une telle idée. Tout colnme dans le casitalien, les textes qui commentent les campâgnes françaises de 1510-1512 sont nombreux et s'intègrent à un ensemble plus large dont lebut est de juxifiet les actions de Loüs xrr à l'époque du concile dePise-Milans3. À propor de la bataille de Ravenne, on connaît une pièceen pârticulier, I-^a journée d.e la bataillefaicte pret de Rauane (i11. 5). 11 s'agtâvant tout d'un texte hybdde puisque formé de trois parties distinctes.La premiète e§t un compte rendu de la bataille5a, daté deRavenne, le 17avr:[ 1512, queJean du Plessis, dit Courcou, commissaire des guerresen N{ilanais, envoie à Louis rr de Chandieu, gouverneur de Gênesss.Suit un second document du même âuteur âu même destinataire qüreprend les termes d'un traité de paix en devenir entre le pape et le roide Ftance56. La plaquette s'achève sur ufle Enlree du corps ù monrieur d.e
Nemoun dedans Millan, soit la description des obsèques de Gaston cleFox déjà signalée plus hauC7.
Concentrons-ûous sur la première patie du document, le compterendu de du Plessis. Il ne s'agit pas dans ce câs du técit d'un littéraire,
r35
t36 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTA
mais de celui d'un homme de guerre. L'auteur énonce sa pensée, sans
aucun effet de style, ce qui ne veut pas dire quï n'interptète pas les
événements. Après quelques très brèves explications sur le déroule-meflt et l'issue de la batailless, l'auteur laisse en effet filtrer une visiontoute personnelle. I1 s'âmuse, par exemple, du vice-roi Catdona qui«c'est saulvé et s'est mis en met pour s'en aller a Naples», sans qu'il ne
soit ici question de retraite statégique5e. D'ailleurs, il est clair qu'auxyeux de du Plessis, malgré l'importance des pertes françaises, Ravenne
est une grande victoire car «toute la fleur des gens d'Espaigne et de Na-ples ÿ] est demiouree»60. Là où l'auteur d'Elfatto d'armefalto in Romagna
louait la tésistance des cités romagnoles face àI'armée des schismati-
ques, du Plessis aflnonce que ces mêmes places seront bientôt mises <<a
l'obeissance du consille»61.
I1 érige donc clairement le concile de Pise-Milan en bénéficiaire de
la victoire: Iabataile aurait été livrée afin que soient mises en æuvre les
üsées réformatrices du concile jugées bien entendu positives. Enfn,là où les deux précédeflts textes faisaient des Italiens et des Espagnols
des alliés dans un combat pour la liberté de l'Italie, du Plessis se plaît à
évoquer ces <<v"illains du pays» de Romagne qü harcèlent l'armée enne-
mie en détoute jusqu'à lui faite petdre environ 500 hommes de plus62.
Ainsi, son témoignage adopte un point de r,'ue très clifférent des deux
précédents, tout entiet dévoué à la défense de la cause française, duconcile de Pise-Milan et de l'Italie française elle-même. Trois textes,
trois intetprétations diffétentes du même événement, reflet de cette
bataille des mots qut perdute longtemps après que le lracas des armes
ait cessé de tésonneq preuve de l'importance de la bataille de Ravenne
dans cette Europe du début du xvr' siècle.
Dans les pages qü précèdent, nous nous solnmes efforcé de démon-trer que la bataille de Ravenne s'est déroulée en trois actes: celui de
l'événement, celui de Ia célébration de la victoire française et celü des
intetprétations littétaires. À ce dtre, les comparaisons efltre cette ba-
taille et celle de Marignan sont nombreuses.
Sut le plan des événements, Ravenne et Marignan sont comparables
à tout le moins sur un point: le rôle détetminaflt que joua l'attillerie en
ces deux occasions. Dans les deux cas, c'est une utilisation judicieuse
de l'arme à feu qui décida en gtande partie du cours des événements.
JONÀTHAN DUMO
Mais il semble que
ont âvâncé que Ra'
déjà, f infanterie rque ce n'est pas râbinaison d'un moucavalerie lourde dele plan de la symhx
et Marignan se resr
Marignan a permicela n'avait plu-s aquelque sorte, l'idétrouvait au momeoles auteurs ftancaiscivilisée sut des St
Si le détoulement r
âcteurs - les Fraoçpurement intellecndonnet un seûs etd'Itaüe» où -ils viçer
Note
1. On pense surtotrt i( 499-1 51 2) - Tan t
declino e rollo ùi,h2. On ne possède pas
préciew our-rage d(Gaslon v dc Gniiet Ané, 1979, tæFoix,FoLj Gadnr.
3. Gaston devient offc}rni, I-^aFraniia ul
4. Pourunpointdennées 1510114: F. L
t5: LA svoLTA
sa pensee, safls
[erprète pas les
sur le déroule-Itrer une visionoi Cardona qui§', saûs qu'il ne
est clair qu'aux,caises, Ravenne
raigne et de Na-
'_l'dtto in Romagna
e des schismati-
bientôt mises «a
r bénéficiaire de
ses en ceuvte les
rcsitives. Enfin,'t des EsPagnols
Plessis se plaît à
nt l'armée enne-,mmes de plus62.
[férent des deux
r-se ftançaise, dune Trois textes,
I reflet de cette
fracas des atmeseille de Ravenne
iorcé de démon-Ls actes: celui de
caise et celui des
s eûtre cette ba-
oot comparablesoua l'attillerie en
-.ation judicieuse
des événements.
JONATHAN DUMONT t37
Mais il semble que la compataison doit s'attêter 1à. En effet, cettains
ont ayancé que Ravenne avait pÉfrgué Marignan dans la mesure où,
déjà, l'rnfantene y avait occupé une place déterminante63. 17 apparaltque ce n'est pas réellement le cas. A Ravenne, c'est avant tout la com-binaison d'un mouvement ingénier:x de l'artillerie et d'une charge de la
cavalerie lourde de réserve qui fut déterminante. C'est donc surtout sur
le plan de la symbolique et des intetptétations littéraires que Ravenne
et Madgnan se tessemblent le plus6a. En effet, la victofue française de
Marignan a permis de réaff,tmer i'idée d'une Franco-Italia, te17e que
cela davait plus été fait depuis Ravenne. Par ailleurs, técupérant, en
quelque sorte, l'idée d'une lutte entre civilisation et barbarie, que l'ontrouvait âu moment de Ravenne, flotamment dans I'a Rotta di Rauenna,
les auteuts français célèbrent, après Matignan, la victoire d'une France
civiüsée sur des Suisses batbares, âyânt mis l'Italie à feu et à sang65.
Si le déroulement de ces deux batailles se révèle assez différent, leurs
acteurs * les Français en ptemiet üeu - établissent volontiers un lienpulement intellectuel, voire idéologique, efltre elles de manière à leurdonnet ufl sefls et ainsi à expliquer - ou à s'expüquet - ces «guerres
d'Itaüe» où ils vivent... et meurent.
Note
1 . On pense surtout à S. Mescliti, Ltt Francia nel Dtcato di Mikno. I tr ltolitica di Luigi nr(1499-15/ 2) -Tonor. Dall'occupaqione ddDucato alla L,ega di Cambrai,etTono n. Apr4eo
d.ecüno e rollo del doninio francese in I.onbardia, Milan, FrancoAngeü, 2006.
On ne possède pas à proprement parier de biographie sur ce persoflnâfJe, outre le
précierx ouvrage de Meschini citê supra, on consultera:J.-Ch. Roman d'Amtt,Pbix
(Gaston v de Grailly, Ga:ton dQ, tn Dicîionnaire de biogrEbie;t'rançaise, Paris, Letouzey
et Anê, 1,979, tome xrv, co17.209-210, püs, avec prudence, A. Rebouleg Caston de
Foix, F otx, G rdr* Atnê, 19 1 3.
Gaston devient officiellement üeutenant-génétal du Milanais le 25 jün 1511: Mes-
cliti, L,a Francia nel Ducato ü Milano [...] Tomo n, cit., pp. 843-845.
Pout un point de r-ue général sur les événements diplomatiques et miütaires des an-
nées 1510-'14: F-.J. Baumgartner, Lnuit xtt, NewYotk, Ptaeger, 1994,pp.209-234;
4.
138 MARTGNANO r5r5: LA SVOLTA
M. Gattoni, Leone x e la geo-pzlitiîa delk stato pontifco (15/ r-1521), Città del Vaticano,
Archivio Segreto Vaticano, 2000, pp. 57-105; H. I-emonniet, Charles vtn, ltuis xn et
l;rançoit f'. L-es Gueres d'Italie, I 492-1 517, Paris, 'Ihllandier, 1.982'z, pp. 107-130; Mes-
chini,l-aFranria nel Dacato di Milano [...] Tono u, cit.,pp.743-1.101,;8. Qrilltct,l,nuisfl4 ?ère du Peil?le, Paris, Fayard, 1986, pp. 394-428; L. Vissière, «Sans poinct sortir hors
de I'orniere». Inuis rt deIuTrénoilb (a60-l 525), Paris, Champion,2008, pp.218-2301'
sur l'épisode sanglant de la teprise de Brescia voir, outte les ouvrages cités sapra,
S. D Bowd, Wnicel no.ü lryal C;ry Ciaic Identity in Renaissance Brucia, CrmbÀdge
(Mass.)-Londres, Flatvard University Press, 2010, pp. 202-21,3.
Sur les événements liés aux dcux conciles concurtents: C.-J. Flefele -J. Hergenroether,
Hi.çtoire des condles d'aprù les documents originarx, trad. H. l,ecletcq, Patis, l,etouzey et
Ané, 1921, vol. rr:r/1,pp.297-445; O. de La Brosse -J. kclet - H. Holstein - C. Lefe-
bvre, Lztran v et Trente , Paris, Édrtion de l'Otante, 1975, vol. r, pp. 35-68; Lemonnier,
Charles wn, lttuis xrr et [mnçois t", cit., pp. 120^123; L. von Pastot, Llistoire des Papu
depilis ta fn du Mrfen zîg,, ttad. F. Raynaud, Paris, Plon, 1898, vol. w, pp. 298-424.
Sur Alphonse r"' d'Este et son rôle à Ravenne: R. Q.atzzt,Alfon.çl1 dEire, duca di Ferrara,
in Diqionaio Biografa degli ltaliani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiânâ, 1960, vo1.
n, pp. 332-337 ; Meschini, Lz Francia ne l D acato di Mi kno [...] Ton o n, cit., pp. 992-99 4.
Sur I'action cle ce capitaine espagnol à l'époque de Ravenne: C. B. Fernândez, Folch
de Carulonal Llrgel, Juan Ramôn,in Diccionario biognifim eEaiîol,Madrid, Real Academia
de la Flistoria, 2009, vol. xx, p. 34i; Meschini, L,z Fraxcia nel Dacato di Mikno [...]Tono tr, cit.,pp. 881 ,921,928,942,944,945,948,951,,978, 981, 983, 984, 987, 988,
991-993, 1.000.
Meschini, I-a llrancia nel [)ucato di Mikno [...] Tomo n, cit., pp. 982-983.
Sur ce personnagg condoTTiere italien au service dcs Atagonais de Naples et lieute-
nant général des forces espagnoles en Italie, voir, en patticuJier sur les événements
üés à la bataille de Ravenne et à ses suites: Meschini, Ltt. Prancia rcl Dacato di Milano
1...J 1-ono n, cit., pp. 77 5, 77 9, 7 80, 7 82, 7 87, 7 91, 822, 866, 928, 984, 991-994, 1.008,
1.019, 1.057, 1.086; F. Petrucci, Coknna, Fabiqio,rn DiTionaio Biografru degli ltaliani,
Rome, Istituto dell'Enciclopedia ltalian4 1982, vol. )ixvn, pp. 288-2931' A. Serio,
Una gloiosa vonf.ua. I Colonna tra p@ato e impero nella pina üà noderna,Rome,Ytella,
2008, pp. 17 4, 1,7 5, 180-182, 186-188.
JONATHAN I
1.
8.
o
Universitair
lano [...] Ta
13. Sur ce per*
du cottrilbthèses' 19&
Tono t, qt-14. Sur cet imf
bu t (dSi
coll. 1.38&
100, n- 1'11
15. Sur le marq
n Diqioaat
vol. n', pp928,997,9
16. Meschioi, I
17. Meschini, I
18. <<Et, saos «
d'honneste
pouvoieat r
voit descer
passer: si q
eurert liermeût, eut Ide coups, r
motD.'. cr72
L-deI-}n'cheret, Bar
xÿ7 iè,*,i<ô{ons"igo
hardiesse,
aiospr: S (Paris, lry(Slnpbaia
19. On retmu
un <<Geoer
solle,roP-l
Genère, f20. <<IV[a oon
1
quasi coo
1 0 . À propos de ce lieutenant espagnol et commândant de l'infanterie à Ravenne, voir
surtout I". del Campo lesûs, Pedro Na»arro, conde dc Oliueto, Pampelune, G6mez,
19833; Meschini, I-.a Francia nel Ducato di Mikno [...] Tono n, cit., pp. 855, 928,929,
943, 944, 984, 991, 994, 995.
11. Meschini, Lz bmncia xel Ducato di Mikno [...] Tomo n, cit., pp. 983-984.
12. Sur Chabannes et, en particulier, sur son implication à Ravenne: R.J. Knecht,/ar-
qaet rr de (,habannes, in L.es conseil/er.ç de François 1", ê.d. C. Michon, Rennes, Presses
r5I5: LA SVOLTA
î2î l, Città del Vaticanq
t ( ktrlts :Iil, bili.r xII et
,*I, pp. 107-130; Mes-
- l. 101 ; B. Qttiüet, ltaisæ- ".|ans ?oincl sortir hort
mrq 2008, pp. 218-230;
hs ousra4;es cités .ruitra,
'.trt B re s ci a, Cambridge
:t -1.
Ietele - -f
. Hergenroethet,
ercq, Paris, Letouzey et
: - H. Hoistein - C. Lefe-
r. pp. 35-68; Lemonnier,
H<tor, I listoire des P@et
r-ol. rr, pp. 298-424.
w t dEste, daca di Frrara,
rtdie ltaliana, 1960, vol.
)o It, ot.,pp.992-994.
: C B. FetniLndez, Fobb
\tadrid, Real Academia
ui Drculo di Milano [...]/8 r, 983, 984, 987, 988,
,82-983.
ù de Naples et lieute-
rEer sur les événements
xia nel Dacato di Milano
11. 984, 991 -994, 1.008,
æ Biografco degli ltaliani,
pp.288-293; A. Serio,
i sdat4 Rome, Viella,
intcrie à Ravenng voir
r. Pampelune, G6mez,
<:t-, pp. 855, 928,929,
983-984.
ennc: R- J. Knecht, Jac-
rhoq Rennes, Presses
JONATHAN DUMONT 139
UniversitairesdeRennes,2011,,pp. 1,63-1,70;Meschiai, IaFrandanelD&carldiMi-
lano [...] Tono n, crt., pp. 982,983, 988-990, 993.
13. Sur ce persoffrâge et son rôle à Ravenne, voir M. Harsgor, Ilccherches sur /e personnel
da conyi/ da rui sous Charlet t m et Llxli:i xll,Paris, Atelier national de reproduction des
thèses, 1980, tome tl, pp. 1.467-1..473; Meschini, I-z l]runda nel Duailo di Mibna [...]Tono t, cit., p. 477 , n. 340, et Tomo n, cit., pp. 988-990.
14. Sur cet importânt câpitâine de Louis xrr et son rôle à Ravenne: M. Dousse, Alègre
Yues u (d), rn Diûionnaire de liographie Jiungaiv, Prtis, Letouzey et Ané, 1933, vol. t,
coll. 1.386-1.388; Meschini, l-a Frranda nel l)atato di Milano 1...1 Tono t, cit., pp. 99-
100, n. 143, et'l'omo u, cit., pp. 875, 877.
15. Sur le marquis de Pescara: R. 'Zzppei, Arulo5 t;mnæsto l';brdinando, marchete di Pescara,
rn DiTjonaio BiograJin degli ltaliani, Rome, Istiruto dell'Enciciopedia knhal*, L962,
vol. w, pp. 627-635; Meschin, La ]';runda nel Dacalo di Milana [...] Tomo tt, cit., pp.
928, 991, 994, 1.008, 1.0i9, 1.020.
16. Meschini, l t Francia nel Dacato di Milano [...] T ono tt, ci:t., pp. 990-992.
17. Meschini, Iz Francia nel Dacuto di Mikno [...] Tomo rt, cit.,pp. t1t12-9t1r.
1 8. «Et, sans regarder derrière soy qui le suivoiq donne, suiry pourtant rl'une vingtaine
d'homestes hommes, et charge en un lieu si désadvantageux que bonnement ne s'y
pouvoient remuer; car la chaussée estoit estroicte du costé du canal, où I'on ne pou-
voit descendre, et de l'autre costé y âvoit un merveilleux fossé où l'on ne pouvoit
passer: si que les Espagnolz zyrtt rechargé leurs harquebuz, et les picqucs baissées,
erxent biertost raison des trostres et de M. de Nemours, qui, combanant vaillam-
ment, eut ies ,ârretz de son cheval couppez, tumbâ pâr tere, où il fut blessé dc tant
de coups, que, despuis le meaton iusques au fronq en avoit quatorze, et puis iaissé
mofi» Grands ca?ituinesfrançois,rn P de Bourdeille de Brantôme, (Euures comphtes,ôd.
L. <le Lalanne, Paris, Renouarrl, 1867, vol. lr, pp. 13-14, et sur cet auteur: É. Vatr
chuet, BranTôme (Pierre de lïourdeille, :eigneur de), it Dictionnaire des lellres Jlançaites. lLxv't' siècle, éd. G. Grente - M. Simonin, Patis, Le Livre de Poche,2001, pp. 183-189;
<À4onseilyreur le duc de Nemours, nepveu du roy Loys, lequel, par sa tropt Éîraflde
hardiesse, fut tué en icelle bataille, et s'il eust creu le noble bayard, ne fut pas mort
ainsp>: S. Champier, I-zrgestes ensenble h rie du preulx Cheualier bayrd, éd. D. Crouzet,
Paris, Imprimerie Nationale, 1,992, p. 1,7 5, et sur cet ^,rt"*'
É. Vaucheret, Cltanpicr
(ÿnpltoien), rn Dictionnuire de: lefires Jiançaisu, ctt., pp. 245-248.
19. Oa retrouve un tel portrait chez Gringore, dans lequel Nemours est dépeirt tel
un «General d'Enfance», geignant et pleurnichant l-,e J eu du pi næ des .\' ot'i el de m ere
solle,itP. Gringore, O)awupo/éniques rédigéet srns h règne de Loais xu, éd. C.J. Brown,
Genève, Dtoz, 2003, pp. 259 -260, w. 1 04-1 1 9.
20. <À,{a non potendô comportâre Fois che quella fanteria spagnuola se ne andasse,
quasi come viflcitrice, salva nell'ordinanza sua, e cofloscendo non essere pqfetta la
140 MARIGNANO I5I5: LA SVOLTA
vittoriâ se questi come gli altri non si rompevanq andô furiosamente âd âssaltargli
con urla squadra di cavalli, percotendo negü ultimi; da'quali attorniato e gittato
da cavallo o, come alcuni dicono, essendogli caduto mentre combatteva il cavailo
addosso, ferito d'una lancia in uno fianco fu arnmazzato: e se, come si ctede, è
desiderabile il morire a chi è nel colmo della maggiore prosperità, morte certo
fclicissima, morendo acquistata già si gloriosa vittoria. Mori di età molto giovane, e
cor fima singolare per tutto il mondq avendo in manco di tre mesi, e prima quasi
capitaao che soldato, con incredibile celerità e ferocia ottenuto t^fte\ittoi,e>». Sloria
d'halia (libi Lx), i, p' Çgiçsi21clini, Opere. Tome u, Turin, Unione Tipografico-Edi-
trice Torinese, 1,987, p. 1.025; sut cet historiographe et chancelier florentin, voir,
parmi f immense bibliographie qui lui est consacrée: P. Jodogne - G. Benzor, Guic-
riardini, fmnmco,rn DiTionaio Biagrafco degli ITaliani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia
Italilrna,2003, vol. LxI, pp. 90-104; M. Martelli - F. Bausi, Polüica, sloria e lelteralura:
Macltiauel/i e Czicdardini, tn Staia della /etteratara italiana, êd. E. Malato, Rome, Sa-
Ierno Etlitrice, 1 996, vol. w, pp. 251-253, 320 -347 .
Sur ce personnage clé des «guerres d'Italie», et, cn pârticulier, sr.u son actiüté du-
rant la cmpagrre de Gaston dc Fbix: C. t'alconi,Itone x. Giouanni de'Mediri,Mllal,,
Rusconi, 1987, pp. 200-224; Gattori, L.eone x, cit., pp. 23-551'M. Pellegtni, I-rone x,
lapa, n Diqionaio Biografm degli ltaliani, Rome, Istituto deli'Enciclopedia ltaha:na,
2005, vol. Lxrv, pp. 51.3 -523; N. Rubello, I-eaa e x (1 5 1 3 1 5 2 1 ) : i I pontifcato di un papa
pruùnte, ir Nelkt rplendore nediceo. Papa Ltone x e Firen1e, éd. M. Bietti - N. BâIdiil,
Livourne, Sillabe, 2013, pp. 171-181.
Sur tout ceci: S. Leydi, «Con ponpa mas îianfanle qae;t'unébra» I funerali ruildnui di
Cusron de Foix, in Mikno e l.uigi xn. Ncerche sul pino doninio franæse in Lonbardia
(1499-1512), éà. L. Arcangeü, Milan, FrancoÂngeh,2002,pp.59-73;J. Dumont - A.
Marchandisse, Cli uiti Junesti della uiltoia di Raunna: k norte e il funerale di Caston de
Fdx, duca di Nemours,tn 1512. It baaaglia du Rauenna, I'Italia, lEurEa, éd. D. Bo-
logmcsi - G. Chittolini - C. Giovannini - M. Pellegrid - G. Ricci, Ravenne, Longo,
2014,pp. 1.02-1,15.
Sur ce contiruateu de la chronique de Bernardino Coriq sur lequel on possède
peu d'informations: S. Meschini Uno stoico umaniÿa alla corte sJorryua. Biografa di
Bernardino Corio, Mthno,Yrta e Pensierq 1995, p. 123r.
G. A. Pratq Stmia di Mikno rcriîtd dd Ciounni Andrea Pratopariqio nilanese ir conîi-
nuaqlone ed emenda del Coio - Dall'anno 1499 sino al / 51 9, <lÂtchrvto Storico Italiano»
[f,irenzel tt (1,842), pp. 21,7 -41,8, ici p. 296.
On trouve de telles pensées chez Brantôme, Grands capiTaines;t'rançois, cit., vol. rtr, p.
18; Champier, I-zr gerter, cit., p. 177;L. da Porto, L.ettere :toiche di I aigi da Porlo uicen-
lino dall'anno I 509 al 1 528 idaue u casîigata le'4ione e corredate di filte ?er cara cli Bartolomeo
Bressan,Florence, Le Monnier, 1857, p.298; Guicciardini, Srlia d'Itaüa, cit., vol.
JONATHAN DUII
rr, p. 1.019; À- d
da Paalk edita 'i-tpp. 91-378, io
1
commentarit dii tNicola Zanichd
Ronq 19-2 nstTo-vane, Ptil lt
26. J. de Mailles drt
seignear de Batzt
queur ftancais :
pp.776-717 -
27. À cc propos: -1.
durant les Pndtment PP. 38&-1!
28. Ltjoarnæ ù i,: r.
xtt., awc I'ordm*
l'ame, s.1., s-t-, :.,
29. Sur l'auteur. sor
tionnaire det Lt:n
du xl ièclt: Ra
Dictionnain ù: Inohr - L. Pichz
pp. 1.285-1.28-
30. R. Gaguin - P. I
lustreg lrxchn::::
Hierasalen ,rmn
Boargorgne. E: t1514, fol. 25ttr:
31. Prato, Stmia à.1
32. Ptrto, S lorid à .l
33. Cserre il otltu '
Panini 1989. r-c
34. Caerre in oll,r")
Ivaldi, Ferrare- I
35. Elfatto d'amt t.feriti et pntt ,L .'tdifférentes âüo'n Cuenc in ,ru
Ferrarg tsn et \
21.
22.
23.
aÀ
25.
5r5: LA SVOLTA
nrDerte ad assaltargli
I ettomiato e gittato
mbatteva il cavallo
se, come si ctede, è
xpeita" morte certo
ieti molto giovane, e
e oesi, e prima quasi
tÈritevittofle»: Sloria
nc Tipogtafico-Eü-..lier flotentin, voir,
c - G.Benzod, Gaic-
uro dell'Enciclopedia'ai,zl tloia e lelteratara:
L Malatq Rome, Sa-
, sur sor actiüté du-
t*i ù'Medici,Mtlan,
LPdlegnn, L.eone x,
hcidopedà Ttahana,
ilPttrifuato di rnpapa
L Bieni - N. Baldini,
. I _ltnerab niknesi di
ftaæte in l.onbardia
9-73;J. Dumont - A.
il tucrab di Caslon de
fEtqa, éd. D. Bo-
r! Raveme, Longo,
r \uel on possède
'ÿwsca Biografa di
tiiio dlanue in nnlîsb Storico Italiano»
,s+tit, cit., vol. In, p.
i li§ da Porto ùcen-
tpr nra di Bartobmeu
da d'Ita/ia, cit., vol.
.IONATHAN DUMONT
II, p. 1.019; A. da Paullo, Cronaca milanete dall'anno 1476 al 151 5 di maestro Anbrogo
da Paullo ediTa dd Anrorxil Ceruîi, «Wscellanea di Storia ltllia;n»> firrin] xm (1873),
pp. 91,-378, iit pp. 269-270; B. Senareg4 Bartholomaei Senarega.e de rebas genuensibus
commentaia ab anrxl McDl-xxxwil ilsqrle ad annam MDXIv-, éd. E. Pandiani, Bologne,
Nicola Zanichelli,1930/32, p. 1,47;8. da Bibbiena, Laîre az kgat iean de Médicis,
Rone, l9-2 nars 1512, in A. Desjardins, NégociaTions dipltnatiques de la France auec la
Toscane,Pxis,Imprimerie Impériale, 1861, vol. tt, pp. 576-578.
26. J. de Mailles dit Le l,oyal Serviteur, Ir tlèsjryeuse, ?lai:ante ü rénéaliue histoire da g:ntil
vigneur de Bayrt, éd. J. Roman, Paris, Renouard, 1878, pp. 339-340; sur ce chtoni-
queur français: S. Capello, Mailks ffacques de), tn Dictionnaire des lenru;t'rançaisx, ctt.,
pp.776-777 .
27. À ce propos: J. Dumonq Lilia fnre*t. L'inaginaire politique et social à la cour de Iiance
durant bs Premièru Guenes d'Italie (1494 1525), Paris, Champion, 2013, particulière-
ment pp. 388-397.
28. IztjourneedekbataillefaictepruùRauanele.xf.jourd'a»iljourdePasqaes.Mil.cccc.et.
xn., auc I'ordonnancef*icte a Milkn a lhnîrée du corps d.e monsieur de Nenours donl Diett ail
/'ame,s.1., s.n., s.d. [15121, fol.4r.
29. Sur l'auteur, son continuateur et leur chronique: S. Capellq Desrq (Pierrc),in Dic-
Tionnaire des leîtrufrançaises, cit., pp. 350-351; F, Collatd, Un histoien au traaail à lafin
du xrl siècle: Robert Gagain, Genève, Droz, 1996; G. Tyl-Laboty, Robert Caguin, in
Dictionnaire dcs L.ethesfrançaises. I-,e Moyn Àge, éd. R. Bossuat - G. Grente - G. Hase-
nohr - L. Pichard - G. Raynaud de Lage - M. Z1ak, Paris, Le Livre de Poche, 1992,
pp.1,.285-1.287.
30. R. Gaguin - P. Desrey, Ln grandcs croniquu: exællens faict4 el aertaerlx gliter: des rresil'
hrstru, lreschrestiens, nagnanimes el niclzieilx Rrys de .Franæ. Ël tctfit efi la saincte terre de
Hienualem clnrile es ?a.1.1 de S1iq Sicile, Italie, E.rpaigne, Alemaignq Anÿterrq Flandres,
Boargongne. Et aultru plusieurs telbs prortinces, cofiTrees, et regions,Pa;iLs, Galliot du Pré,
1514, fol. 250v.
31. Prato, STor;a di Mila,xo, cit.,p.296.
32. Pnto, Sroid di Mikno, at., pp. 296-297.
33. Gaerre in otlaua ina, éd. M. Baer - D. Diamanti - C. lvaldi, Ferrare, §n et Modène,
Panini 1989, voll. 4.
34. Guerre in oüa»a ima. n. Guerre d'Itdl;a (118i-l 527), éd. M. Baer - D. Diamanti - C.
Ivaldi, Ferrare, IsR et Modène, Panini, 1989, pp. 385-502.
35. Elfatto d'arne.fàttu in Rlnagfla vlto Rnuenna con el none de taîTi li Signoi e Capùani norti
feiti etprui de I'una et I'altraparte,'trt Guerre in otta»a ima. n, cit., pp. 433-442, et sur les
différentes éditions: C. Ivaldi - D. Diamand Rcpertorio bibliogrartn/L Gaerre d'Italia,
in Guerre in ottaua rina. r. Repertoio kbliografn e indici, é.d. D. Diamanti - C. Ivaldi,
Ferrare, Isn et Modène, Panini, 1989, pp. 21-"148,ictpp.73-74.
141
142 MARTGNANO I5I5: LA SVOLTA
ElfatTo d'arne fatto in Romagna, cit., p. 435.
«Vi doveri signor ben ticordvarvi f Le Guerte delü antichi g1a passao>: E,l;t'atto
d'arnefatto in Ronagna, cit., p. 435.
El-fatto d'arne.fàrTo in Romagna, cit., p. 436.
ElJatto d'arne fatto in Romagna, c;lt.,p. 442.
C. Fiorentino dit lâltissimo, lt Rotta di Rauenna,'trl Guete in olltrw ina. tt, cit.,
pp.4*-a68, et sur les différentes éditions de ce texte: Ivaldi - Diamanti,Repertoio
bibliograf.co/r. Guete d'Italia, cit., pp. 75-78.
Fiorentino, Ia Rotta di Ra»enna, cit., p. 455.
Fiorentinq I tt Rotta di Ra»enna, cit., p. 45(r.
Fiorentinq Iz Rotta di Ra»enna, cit.,p. 464, d'autres épisodes assez semblables peu-
vent être trouvés dans la pièce, pp. 456, 459,462.
Fiorentino, I-a Roftu di Ra»enna, cit., pp. 460, 461.462.
Fiorentino, It Rotta di Raaenna, cit., p. 463.
Fiorentino, I-"a Rotta di Raaenna, cit., p. 462.
Il est à la fois <<in caldo furiano» et un «duce valente al mestieô qui «confortana
pedestri e cavalierii>, plus loin l'auteur le qualifie même de «gran Fois»: Fiotentinq
I..e Rofia di Raaerna, cit., pp. 457 et 463.
Il est notamment question de sa décision de changer de place une partie de l'artille-
rie, cause majeure de la débandade espagnole: Fiorenitno, La Rotta di Ra»ennq cit.,
p.463.
Sur cette expression voir notâmment l'article de M.-I-I. Smith, Énuktion guenière et
§ttiréltt?es naliouaax dans /es Cuerrel d'Italie,ir L,es Cuerret d'Iraüe. Hi.üoira pratiques, re-
présentation.r. Actes du Colloque international (Pail 9J 0-l 1 ücembre 1999), êd. D. Boillet
- M.-F. Pieius, Paris, Université de la Sorbonne Nouvelle, 2002, pp. 155-776.
<<Et per non esser con fttrra a{fùaa / Petche sanno il costume de Francesi / Have-
non posti piu carri falcati»: Fiorentino, l,.a Rotta di Raaenna, cit., p. 459; ce portrait,
quelque peu barbare des Français, très commun chez les humanistes italiens, se re-
trouve plus loin dans la description du pillage de Ravenne par l'infanterie gasconne,
p.463.
Fiorentino, L.a Rotla di Rarenna, cit.
Pour une approche de ce concept à la Rcnaissance: FI. Drei, L.a uerfa politique: Ma-
cüawl ü Montesqùeu, Paris-Montréal, LTI armatta:rl, 1998.
Ces pièces, ainsi que toutes celles publiées sous le règne de Loüs xn, ont été dé-
crites et analysées par C. J. Brown, The Shaping of Hishtry and Poetry in I.ate Medieaal
France,Birmingham (Al.), Summa Publications, 1985, pp. 91-146;J. Bntnell, b Roi
lrè-r chrérien contre b pdl)e. Ecritr afirü@aax en.françai.r sous le règne de L,ouis:or, Paris, Clas-
siques Garnier, 201,1;J.-C. Margolin, Panphhts gallican! et dilti?âpistes (1510-1513): de
la dlha.çse du Cerf dx Ce$r» de Gingore au «Juüus Exclzsu»> dÉrasne, «Cahiers V. L.
JONATHAN DUM(
Saulnieo> [P"tÈl tr
Italian Affain,8daml loo<t (20+Henryn,Gairt
54. Ltjoanéc ù la ba
55. Sur ces deus perr
pp.249,27a,/T'1,
56. Injourneeùbb57. L.ajoaméeùhk58. Lt jounée ù la I
gnols
59. l,ajounée ù lt tt60. Izjounéeùloh67. Ltjournécùbb
question de,corll-ajorneeùbh
62. «Et encore eo ca
blessez avec ce çde la batailb,cit-l
63. J. M. Doussbgr295-296;P.tui496-498.
64. Pa"rticüèreomvenne a fait l'otiruis de Iiana olde k Reaoisaæ (r
éd. B. Menid - B
nissimolinasen Franæ (1191-l
Lecq, Èuçdr IParis, Maor[ l9
Perrio" 20ù1, P65. Dumong «L&,f
36.
37.
38.
39.
40.
41..
42.
43.
44.
45.
46.
47.
48.
49.
51.
52.
53.
15r5: LA SVOLTA
i gg passaa: El;t'atto
, i, oltzv ima tt, cit.,
- Diamanti, Repetoio
rssez semblables peu-
tfui» qui <<confortana
r n Fois»: Fiorentinq
une partie de l'artille-
r Rûa di Rauennq cirt.,
S Éattlation gaerière et
t l:listoin. pratiquu, r*t 1999), éd,. D. Boillet
2,pp.155-17e.
:de Francesi / Have-
t, p 459; ce portrait,
aistes italiens, se re-
Frahnterie gasconne,
La nta politique: Ma-
.anis xn, ont été dé-
t7 ia Izte Medieual
«;IB.nûeil,IrRoiLcar.:or, Paris, Clas-
1i*s (t 5 t 0J 51 j): de
inra, «Cahiers \1 L.
JONATHAN DUMONT
Saulnieor fParis] rr (198a), pp. 2'I-36;R. §7 Scheller, «tl,tgfl trèr déliilb). l,,ouis xn and
Italian A;ffaix, <<Simiolus. Nethedands Quarter\ for the llistory of Arb> [Âmster-daml xro<r Q004-2005), pp. 4-45;J.-P. Segtin, Llnfirnation en Fimnce de Ltuis xa àIJenry n, Genèvg I)rc2,'1961.
54. Ltjoarnée de la bataillr, cit., ff. 1r-3r.
55. Sur ces deu-x personnages: Meschini, Lzt Francia ne/ Ducato di Mikno [.,.] Tonu t, rrt.,pp. 249,274,277,307,309,31,0, et Tontt n, cit., pp. 805, 1.050.
56. lajourntu de la bataille, cit., fol. 3r-v
57. Lajozrnée de la bataillr, cit., ff. 3v-4v.
58. Lljotrnée de la butaille, ctt., f[.7v-2t., il est également questiofl des captifs espa
gnols.
59. Lajournée de la batai/le, cit., fol.2v60. lajournée de la bataille, cit., fol.3r.61. Lrjournéedekbataille,cit.,fol.2v.,danslasecondepartiedelaplaquettqilestaussi
questioo de «toute Ia terre de la Romaigne que tient le consille oultre Boulongne»:
ltjournée de la bakille, cit., fol. 3r-v.
62. «Et encore en est il mort pâr les chemins plus de cinq cens de ceulr qui estoient
blessez avec ce que les villains du pays les alloient tuailt de mille en mille»: l ajournée
de la baîaille, cit., fol. 2v.
63. J. M. Doussinague, .y-ernando el Catôlico1 el eisma,M.arJrid, Espasa-Calpe, 1946,pp.295-296; P. Prei, Il Rinascinento e la crii militare iTaliana, Tvtn, Einaudi, 1,952, pp.496-498.
64. Particulièremert riche, Ia propagande française éIaborée après Ia baraille de Ra-
venne a fait l'obiet de nombreuses études, parmi lesquelles celles de: S. Proüni, I-er
rofu de Franrc str les traces de César en ltalie: la fgure de César dans la poéie ltérùQae du début
de la Renaissance (1196-1 5/ 5),rn I-afgure de Julu César au MEen Âge et à la Rmaissance,
éd. B. Méniel - B. Ribémont, Paris, Champion, 2006, pp. 91-105; À. Dents, «Il Sere-
nitsino Franæsco», roi de Franæ, dlc de Mi/an, ta Paxer les monts. I-funîais en lrillie - I'llalie
en France (1494-1525), éd. J. Balsamo, Paris, Champion, 1998, pp. 259-276; A.-M.Lecoq, François l' inaginaire. Slmbolirlue ü ?olitiqile à ld.ube de la Ren*ixanæ française,Paris, Macula, 1987, pp. 215-257; D. Le Fur, Maignan. I3-11 :Etenbre t 515,Pris,Perrin, 2004, pp. 195-225.
65. Dumont, «Liliafloren»>, cit., pp. 302-309.
t43
266 JONATIIAN DUMONT
I11. 1. Agostirro Busti dit Bambaia, Tonbeau d.e GasTan de Foix, détal, Castello sfozescqMi1^ (@J.Dumont).
I11. 2. Agostino Busti dit Bambaia, Tonbeau d.e Gaston de Foix, détail, Castello sfozesco,Mlan (OJ. Dumont).
JONAE
IN" 3.FUfaT.
L \TONT
:orzesco,
.TONATHAN DUMONT 261
I1l. 3. Elfatto d'arruefatta in Roruagna solto Rauenna nn el nome de tutti li Si.gnli e Cd?itani nzni
ÿiti et presi de I'ana et I'altra parTe, Venise, Àgostino Bindoru, ca. 1.525 (OJ. Dumont).
fl *:tro o:lnnc,*:^tl lfrornagna fotto fisz,cil *.1 rftrrl et,ornc. o.il;diisignori r€.tprt.trri tnorri c.riJ -'l'-l-l' runa'il;i;i tu ""'ffi oe
C{§,,,,l. (h rnrnte iul}o bono epro) ;i;, , ,,,, gratr., lamun prr*irgno
,1t aor rr (hlâmo fr fo n:ro yrro lôo1.cr';r r batl.i:.r nô mr rrouo rngrgno(uÜrnll ar.lrr tanto nrl p«(o mloi. t r con{lire ûar mra mÉrc al fegoochronatn acirfcadü rhc qui prrléredun trtro darmcrutro tt .onuentctc
Vr dowt, lignor brn ricordarullr Currrr drlfu annchr grapeffadtxn ptr .rurdrtarc ui dt ranrentaruiqurlh chr furno ncllarrni lprc$rri
Co0or r i hlïo ptr ch'lo yo nlrrârütdc dua Ercrcrtt tnlkme rtfcontranql mar nô fu p lin chrl rn6do t môdoun ral rnectl ch'a dttlo mt confondo
Iu nrl dodeir orllte crngutctntotl dr dt Prfcha gutl Srorno glorro(o
a uodtcid'APrtl. ü rroeo(ochtl qran Rôr c ltlro urtlottoloconu-r cl Prpa t 8li ba daro rorrrctor bé che ciafainimo{lraro dogholorhe orrma t ftato el di che h urgtirif rion, * ot (or Plu di l'â üüJ'
a:,lrzesco,
268 JONATHAN DUMONT
p'SLa T&otta oi ftauerrnâ f' " T;S, i;l I*';l mi:. ffi :r[î: :.".
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]- -t -iI1l. 4. Cdstofoto Fiorentino dit l'Àltissimo, Ia Rotta di Rauenna, Florence, Alessandto
Rossegli, ca. 1516 (@J. Dumont). .: . -
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JONATHAN DUMONT
I11. 5. Iajoarnee de la bataille faicte pres de Rauane le. xf. lour d'a»illour de Pasques. mil. cccc.
et. x,tt., auu l'ordonnanæ;t'aicte a Millan a lentrh du corps de monsiear de Nemours dont Diesait I'ame, s.1., s.n., s.d. 11512) (@L. Vissiète).
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lessandto