Licence de Sciences phys iques
Module expé rim ental PC
SPECTROMETRIE
Les expériences présentées ici sont libres. Elles ont pour but d'illustrer les possibilités
d'analyse et de mesure d'Wl spectromètre à fibre optique, travaillant dans le domaine visible,
el capable -d'analyser un signaJ en temps réel.
A. DESCRIPTION DU MATERIEL
SPIC HR es( Ijwe avec :
C'b'~ <I~ 1"".011 P C
CO.RD'" '!" ..... nal'Dn
L'ensemble du matériel mIS à votre disposition permet de mener à bien différentes
expériences:
• Analyse de spectres d'émission, continus ou constitués de raies.
• Analyse de spectres d ' absorption et leur évolution dans le temps (cinétique).
• Application à la détection ou à des mesures photométriques.
Caractéristiques du spectromètre
Cet appareil permet de mesurer des spectres sur la gamme 380 à 820 nm
La précision de mesure est de 0,5 nm
La résolution est de 1,5 DIn
Le montage optique utilisé est de type Czerny-Turner (voir schéma)
Le détecteur utilisé est un capteur CCD linéaire silicium
Le capot peut être enlevé afm d' observer le montage optique ,et d'analyser le fonctionnement
du spectromètre.
Montage optique de type Czerny-Turner ..... . 'y,:"
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" ...
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B. Rappels
LOIS DE KIRCHHOFF
1. Un gru ci pression Clevée, un liquide ou un solide, 5 'ils sont chauffés, émettent un rayonnement, di! thermique, dont le spectre est continu et contIent toules les longueurs d'onde (ou "couleurs').
2. Un gaz chaud, ci basse pression, émet un rayonnement uniquement pour certaines longueurs d'onde (ou "couleurs') bien spécifiques. Le spectre de 'ce gaz présente alors des raies d 'émission.
3. Un gcufroid, b basse pression, s 'il est situé entre l'observateur et une source de rayonnement continu, absorbe certaines longueurs d'onde (ou' 'couleurs' 'J, produisant ainsi des raies (ou bandes) sombres dans le spectres continu. Ces longueurs d'onde son! celles qUo 'il émettrait s'il était chaud.
RI Spectres de raies
Lampes spectrales
Vous voyez ci~dessous la différence entre uc spectre de raies obtenu avec une lampe
spectraJe à vapeur de Mercure et un spectre continu d'une lampe classique à incandescence.
Zinc
Les .positions des raIes du Mercure sont parfaitement connues et ont servi à étalonner le
spectromètre. Vous trouverez el). annexe l les spectres de calibration du Mercure, de l'Argon
et du Néon.
Le tableau ci-dessous vous donne à titre indicatif, les positions grossières en nanomètres (nm)
des principales raies observables dans le visible, des différents éléments utilisés dans des
lampes spectrales.
468 472 481 636
Mercure 405 408 436 491 546 578
.sodium 589
Cadmium 468 480 509 644
Hydrogène 410 434 486
Lampes fluorescentes
Vous pouvez observer ci-dessous un spectre obtenù avec une ampoule fluorescente de
type « économie d'énergie n. Le même type de spectre es,! obtenu avec un tube fluorescent au
Néon. La partie (1) du spectre correspond aux raies caractéristiques du gaz contenu dans
l'ampoule ou le tube (Mercure, Néon ou Argon généralement). La partie (2) est un spectre
quasi-continu. issu de la fluorescence des poudres déposées sur les parois interne du tube ou
de l'ampoule.
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Lasers
Les lasers (acronyme de Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation),
sources de lumière cohérente, ont par déflllition une grande pureté spectrale (source
monochromatique si !J.').J)" «1). La raie d'émission laser du milieu actif (gaz ou liquide ou
solide) se trouve affinée considérablement p~ la cavité laser (Pérot-Fabry en général) . Pour le
laser Hélium-Néon (He·Ne) dont vous disposez, la raie d'émission laser est à À.o "" 632,8 nm
(dans le vide).
Le tableau ci·dessous permet de comparer les propriétés de la lumière cohérente issue d'un
laser avec celle d'une source classique comme le soleil.
'r== =""" ='''','-=''=''''fj''''''''''''' ''''' '''=''= '''='===, ...... ~:
:I:P~,;;;~~;:~;:~:::;:,;' 2~'w"" " " i"",,""'~,~,!,:!L """ " """,,,,,,,,,, ;! :~Lon"ueur d'onde Â.::: 632 8 nm !("Spectre continu donné par la théorie :j
il :> , .12 il 'du corps noir . : ~Largeur spectrale!J.)" = 2.10 m . : T ' d ~ T 6000 :; .. :i. emperature e SUI lace : = ~ j.SectJon du faJsceau : r = 0,4 mm !!K il il il 11---------------n.Intensité du rayonnement q . . , ~i . . , .' . :!.Intenslt.e de ravonnement da nnee par ijsupposee umformement repartIe sur ;11 l 'd sr .' 1 = T J = {, .; .. , ;J a 01 e telan . cr. 35.10 ~i la sectIon du faIsceau : 1 = PI 7t r- iiW' .m·~ .. . 1 41 U ' ·) 1 )15011 = (n' .m. ii ,; :j il .:-j -------------
" :i
:1 11.lnten5ité spectrale de rayonnement il·lntensîté spectrale de ilcalculée par la/ormille d(~ Planck : Hravonnement : ;.',!J(fJ ') :'am ) = 4.1013 W.ro . .3 . n~():= 1 / A' =., 1015 H.; ·:> ;, .,~,'_ ' U"" _. l'f. m . ''-..............•. . . ....... : ... ....... .... : ••. ; .. ;;.; .. .. : .. : .........•...•.. ... .....•.• .. .•. .. ..... ........ . ....... ;:: ... ::.!.::.:::.::::::::.,,' ..• ''': .. ':.:'.;''.;._ ..
B.2 Spectres continus: Loi de Stefan Boltzmann
Les spectres continus sont généralement obtenus par J' émission des corps chauffés.
Ces sources dites « thermiques )) som fidèlement modélisées en utilisant la loi de Stefan·
Boltzmann pour le rayonnement thermique du Corps Noir.
Lampes à in.can.de!.cence
Le spectre continu obtenu ci-dessous, e.st caractéristique de l' émission d'un corps
chauffé (filament de Tungstène généralement, avec ou sans gaz halogène dans l'ampoule).
L' analyse du spectre peut permettre de déterminer la température du filament .
NB : Vous pourrez de la même façon mesurer la température de la flamme d'une bougie.
RaJlonnement thermique
Le corps noir (CN) A l'équilibre thermique (température TCN), le corps noir absorbe l'intégralité du
rayonnement qu ' il reçoit. Par ailleurs, il le réémet en totalité (émissivité E=l) . Le corps noir est ainsi appelé « absorbeur intégral et émetteur intégral ). La plupart des corps ne sont p·as véritablement des corps noirs, ce qui signifie qu'ils ne réémettent pas en totalité ce qu'ils ont reçu (émissivité O<e<l). Cependant, la loi de variatioD du rayonnement produit avec la température demeure la même dans les deux cas. Ces corps sont appelés {( Corps GriS».
Formule de Planck Cette formule e>"'''Prime la brillance MT(À.) du corps noir à la température T, c' est à dire
la puissance émise par unité de surface du corps et par intervalle spectral autour de la longueUr d'onde À. L'expression de MT(À) est la suivante :
,~
E c: , 'E
~ Q) u c: III
MT(À.)= (21thc2 ~).[ ( 1 ) J
. / À.~ exp h5\kT - 1
k-I,38.IO·23 J.K" (ete de Boltzmann) c=3. "] og m.s·1 (vitesse de la lumière dans le vide) Mn),.) s'exprime en W.m-2.run-1
1 E7 -
1000(\00
100000
'0000
1000
100
01
0 .01
lE·' i 1 E-4
Loi de Wien
10000 K (CleoD.$.lamp~~ êÎ decharge)
6000 \{ ($oleil)
1 E-f; 1 E-5 1 E- ~
Longueur d'onde (m)
La première loi de Wien énonce que pour une température de Corps noir dOIUlée T, il existe une longueur d'onde À,m poUr laquelle la brillance MT est maximale. Cette longueur d'onde permet de définir la « coulew- » du corps. Le produit (À.mT) est alors dOIlIle par l'expression:
Am.T ~ 2898 ~m.K
Loi de Stefan-Boltzmann La puissance totale émise LCN (pour toutes les longueurs d'onde) par le corps noir par
unité de swface de ce corps, est proportionnelle à sa température absolue T (en Kelvins) à la puissance 4. Pour le corps noir on trouve LCN(f)=aT' (avec 0=5,67.10.8 W.m·2.K-4). Cene expression est obtenue en intégrant la forrmùe de Planck à une température T pour toutes les longueurs d'onde, ce qui peut s'écrire (en W.m·l ) :
+ro
LCN(T)= JMT(À.}dÀ. o
Pour un corps gris (CG), on aura simplement Lcc(T)=E.LcN(T)=E.crT (E =émissivité).
B.2 Spectres d'absorption et de transmission
Absorption
Le spectromètre possède un mode de fonctionnement en absorption. Cette fonction
vous sera particulièrement utile pour analyser quantitativement l'absorption de solutions
(mode Beer-Lambert) en fonction de la concentration ·ou de l'épaisseur traversée:
Les figures ci-dessous montrent des exemples de courbes d'absorption:
Transmission
On peut de la même façon obtenir la transmission de filtres colorés ou interférentiels,
ou encore la fonction de transfert spectrale d'un interféromètre.
~'rn<?f<"W~M Cl..\'1 Mtfl; ~,'tW~ V~:f i:lf.~ . . .. ..
Loi de Beer-Lambert
La loi de Beer-lambert exprime ta diminution de l'intensité lumineuse par traversée d'un milieu absorbant et(ou) diffusant. Pour les solides transparents, on l'écrit sous la forme :
1= Io.exp(-aE.d)
d est l'épaisseur de l'échantillon traversé. ciE, est appelé coefficient d'e>..1.ioction du milieu (en m· l
).
Pour les solutions, 'elle s'écrit plutôt sous la forme ;
C est la concentration (en moL!"1 ou en moLm·3) de la substance absorbante en solution aM est la section efficace d'e>..1.inction molaire (en m' .mor l
) de la substance. d est l'épaisseur de solution traversée.
On peut également écrire :
E = LOg10Crr) = Log10(exp(crM·Cd)) = (L~(~O) )Cd = E.Cd
Que l'on appelle extinction (sans unité) . E est appelé coefficient d'e>..1inction molaire.
Cinétique d'une réaction chimique
Le spectromètre possède également un mode cinétique dédié à la réalisation
d'enregistrement d'un spectre complet au cours du temps. On peut ainsi suivre l'évolution de
la transmission d 'une longueur d'onde donnée au COurs du temps, ou encore visualiser
J'ensemble du spectre à différents instants . Cene approche relève davantage de la Chimie et
ne sera donc pas nécessairement abordée dans le temps imparti à la réalisation de ce TP.
C. Expériences
Matériel utilisable: Spectromètre, module d'absorption avec cuvettes, lampe à incandescence, tube fluorescent au Néon, lampes spectrales, bougie, laser He-Ne, soleil, filtres colorés, interféromètre de Pérot-Fabry ..
Calibration du spectromètre: Le logiciel fourni avec le spectromètre possède un mode
d'étalonnage destiné à établir une correspondance entre les pqsitions sur le détecteur CCD et
les valeurs connues de longueur d'onde associées.
Un étalonnage par défaut est normalement utilisé au démarrage du logiciel. Cependant, afm
d'accélérer la réalisation du TP, le spectromètre aura déjà été calibré préalablement . par
l'enseignant.
En vous inspirant des appliCations citées dans les rappels faits ci -dessus, réalisez Je maximum
ct' expériences à la fois en :
• Enregistrement 'et analyse de spectres d'e différents. types de lampes, avec
identification le cas échéant des gaz contenus dans les ampoules.
• Analyse de spectres et estimation de température équivalente de Corps Noir pour
différentes ampoules ou flammes (que se passe-t-il par exemple si vous faites
brûler du gros sel sur une bougie ?).
• Mesures d'absorptioD et calcul du coefficient d'e},."tinction molaire, en fonction de
la concentration d'une solution de permanganate de potassium, ou d'une solution
d'ion complexe [CU(NH3),,]l-+ obtenu par dissolution du sulfate de cui\oTe II dans
l'ammoniaque.
• Enregistrement et analyse détaillée du spectre obtenu en sonie d'interféromètre.
Appendix B Calibration Unes
MERCURY 184 .91 226.22 19' _ 17 237.83
21.8.20 2SJ.65 u
265.20 260.]5 289.36 296.73
ARGON
NEON
..
200
302.15 312.57' 3Ü.17 :BI..15 365.0Z· l6S,l.L 366.:13
391. .90
336.99 341. 79 3'4.77 346.66 347.26 352.05 " 359,35
. 300
• ind,c::ale~ Slrong line "';lhÎn 1 ~~Ie!l:th group. •• ,ndiale.s $trontc$t tine for the elcmenL o ,nd,a'e.s lnd 01 3rd order.
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407.78 '11..75 '35.81. '
/'04,4' 415.86* 416.42 , 18 . 19 1.19 . 10 420.07' 425.94 427.22 1.30 , 01 1,33.36
400 .
507.30· 62S.H no.04 (lillJ,6S) (2x:m.s7) (lxl6S.02)
5'6.07" 626.31. 760.95 576.96 (lxl!3.l7) (M5J.6S) 579.07
696.5" 706.72 727.29 na.l.o 750.39 7'51.46 763.51·' nZ.38* NI. .82
533.08 60l.DO 702.41 534. 11 607 .!'J 703 . 24 " 540.06 609.62" 705.91 585.25"· 614.31 ' 717.39 588.19 616.36 n'.n 594 .48 621.71 7'l.89 597.55 626.65 748.89
630.48 7)3.58 6JJ. '" 7S4. " 638.30-6-'0.23· 650.6S-653.29 659.9{) 667.83-671.70 692.95
500 600 700
Ta ble B· l . WAVELENGTH CALIB RATION U NES (in nanometers)
800.62 801,4e 610.37 611.53' 826.1.5 61.0.82 81.2.46
837.76 849 . 54 863.l.b 865.44 878.20 878.38 865.39
800
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Figure 8·1. WAVELENGTH CALIBRATION SPECTRUM