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éducateurs�en�santé�mentale 4

Place�aux�stages 7

formation�oméga 8

une�chaire�en�autisme 11

bienvenue�chez�nous 12

fondation 13

Signature�du�protocole�d’entente

du�cEtEduM 17

chercher�le�chemin�qui�nous

conduit�à�eux 18

Mélimélo 22,23�et�26,27

Quand�estime�de�soi�rime

avec�guérison 24

L'Hôpital�Rivière-des-Prairies,

situé�dans�le�nord-est�de�l'ile

de�Montréal,�est�un�centre

hospitalier�de�soins

psychiatriques,�d'enseigne-

ment�et�de�recher�che,�affilié�à�

l'université�de�Montréal.

L'Hôpital�offre�des�services

spécialisés�et�surspécialisés�en

psychiatrie�à�une�clientèle

d'enfants�et��d'adolescents.�

Il�offre�également�des�

services�surspécialisés�à�une

clientèle�d'enfants,�

d'adolescents�et�d'adultes

présentant�des�pathologies�

psychiatriques�ou�de�

sévères�problèmes�adaptatifs�

associés�à�une�déficience�

intellectuelle,�à�un�trouble�

envahissant�du�développe-

ment�ou�à�un�autre�trouble

neurodéveloppemental�

complexe.�

dépôt�légal�:�

bibliothèque�nationale�

du�Québec

ISSn�:�1705-4575

Les�opinions�émises�

dans�l'Inter-Mission�

n'engagent�en�rien

le�conseil�d'administration�de�

l'Hôpital�Rivière-des-Prairies.

l’Inter-Mission

est�publié�4�fois�l'an�par�le

Service�des�communications

et�du�partenariat�de

l'Hôpital�Rivière-des-Prairies

7070,�boul.�Perras

Montréal�(Québec)�

H1E�1A4

514�323-7260�poste�2088

www.hrdp.qc.ca

RédActRIcE�En�cHEf

Johanne�Gagnon

RédActEuRS

Stéphane�trépanier

Jessica�Lambert-fandal

coLLAboRAtIon�à�LA�RédActIon

Line�bellavance

Katrine�demers

nathalie�Maltais

RévISIon�LInGuIStIQuE

france�beaudoin

concEPtIon�GRAPHIQuE

Johane�Roy

IMPRESSIon

Imprimerie�Héon�&�nadeau�ltée

2

Sommaire

Page 3: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Après� neuf� très� belles� années� à

œuvrer�comme�directeur�général

au�sein�d’une�organisation�remar-

quable,� le� temps� est� venu� pour

moi�de��passer�le�relai�à�un�nou-

veau� dirigeant.� Si� un� autre� très

beau�défi�professionnel�m’attend

ailleurs,�il�n’en�demeure�pas�moins

que�je�quitte�l’Hôpital�Rivière-des-

Prairies� avec� un� pincement.� Je

laisse�derrière�moi�des�équipes�de

travail�qui,�au�fil�du�temps,�n’ont

jamais�cessé�de�se�consolider�et�de

s’arrimer� au� même� point� d’an-

crage� :� le� bienêtre� des� patients

qui,�sans�l’ombre�d’un�doute,�est

intimement�lié�à�l’avancement�des

connaissances.

Je�ne�pouvais�partir�sans�saluer�les

lecteurs� du� journal� l’Inter-

Mission;�ce�véhicule�qui�vous�fait

découvrir� les� différentes� facettes

de� l’expertise� des� gens� qui�œu-

vrent� à� l’Hôpital� Rivière-des-

Prairies.� L’Inter-Mission� compte

près�de�1200�lecteurs,�voilà�qui�est

rassurant!� car� plus� nous� serons

nombreux� à� nous� soucier� de� la

santé�mentale,�plus�grande�sera

notre� compréhension� des�maux

qui�la�mettent�en�péril,�plus�petit

sera�le�nombre�de�tabous�qui�l’en-

tourent!

dans� ce� numéro,� l’équipe� des

communications�vous�invite�à�dé-

couvrir�le�monde�des�éducateurs,

ces�professionnels�du�quotidien�:

description� de� leurs� outils,� du

contenu� des� stages� offerts� à

l’HRdP�dans� le�domaine�et�bilan

de�carrière�d’une�employée�à�la�re-

traite.� une� lecture� qui� aidera� à

mieux� comprendre� le� rôle� de

l’éducateur� en� milieu� psychia-

trique�et�permettra�sans�doute�à

des� jeunes�à� la� recherche�d’une

orientation�de�carrière�de�se�dé-

couvrir�une�vocation.

à�quelques�jours�de�mon�départ,

je�souhaite�longue�vie�au�journal

l’Inter-Mission,�j’en�remercie�les�ar-

tisans�et� j’invite� les� lecteurs�à� lui�

demeurer�fidèles!��

bonne�lecture!

éditorial

3

[email protected]

Mes salutations aux lecteurs

de l’Inter-mission!

Page 4: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

L’Hôpital�Rivière-des-Prairies�compte�près�de�200�éducateurs.�

Le�groupe�de�professionnels�le�plus�imposant�de�l’établissement.�

Ils�œuvrent�souvent�dans�l’ombre�des�cliniciens�afin�de�concrétiser�sur

le�plancher�des�vaches�les�objectifs�d’une�intervention�concertée�qu’ils

sont�les�premiers�à�appliquer.�Rôle�déterminant,�mais�parsemé�de�ce

que�le�quotidien�peut�inventer�d’embuches�et�de�confrontations

lorsque�les�intentions�cliniques�se�frottent�à�la�réalité�du�terrain.�dans

ce�contexte,�ils�accomplissent�des�prouesses.�Pierre�Harvey�et�nathalie

Parent,�coordonnateurs�professionnels�du�regroupement�des�

éducateurs�respectivement�au�Programme�de�pédopsychiatrie�et�à

celui�des�troubles�neurodéveloppementaux�de�l’HRdP,�nous�exposent

l’expertise�de�ces�spécialistes�du�quotidien.

stéphane trépanier

Le feu de l’action comme terrain

d’intervention

c’est� principalement� en� dehors� du

bureau�du�médecin�et�des�cliniciens

que�les�manifestations�d’un�trouble

psychiatrique�surviennent.�L’éduca-

teur,�de�par�la�proximité�qu’il�entre-

tient�avec�la�clientèle,�est�présent�au

moment� même� où� les� symptômes

s’expriment.�à�l’instant�et�là�où�ça�fait

mal!�Il�est�donc�bien�placé�pour�inter-

venir�judicieusement�lorsque�la�situa-

tion� le� commande,� au� cœur� de

l’action.� Pierre� Harvey� explique� le

contexte�de�son�travail�:�«�on�ne�peut

prendre�la�portion�malade�d’un�pa-

tient�et�la�faire�soigner�ailleurs��par�les

experts,� pendant� que� la� personne

elle-même�vaque�à�ses�occupations

comme� si� de� rien�n’était.�nous�on

s’adresse�directement�à�la�personne

au�cœur�de�son�quotidien.�c’est�no-

tre�domaine.�notre�rôle,�c’est�d’être

là,�à�ses�côtés,�et�d’expliquer�au�pa-

tient�et�aux�parents,�exemples�précis

à�l’appui,�que�tel�comportement�n’est

pas�le�simple�fait�d’un�enfant�tannant

ou�fatigué,�mais�plutôt�d’une�problé-

matique�sévère�de�santé�mentale.�un

trouble� anxieux� ou� un� toc� par

exemple.� L’éducateur� en� pédopsy-

chiatrie�va�donc�apprendre�au�jeune

à� gérer� concrètement� sa� maladie.

notre�travail,�c’est�d’équiper�le�jeune

afin�qu’il�ait�des�pistes�d’intervention

pour�lui,�sa�famille,�son�école�».

En�quelque�sorte,�l’éducateur�spécia-

lisé�fait�office�de�pont�entre�la�théorie

et� la�pratique�dans� les�coulisses�de

l’action�clinique.�un�pont�particuliè-

rement� solide.� «� Les� éducateurs

s’adressent�d’abord�et�avant�tout�au

patient�dans�sa�vie�de�tous�les�jours.

c’est�notre�champ�de�compétence,

notre� spécificité� professionnelle.�

En�accord�avec�le�diagnostic�émis�et

ce�que�nous�expriment�les�ergothé-

rapeutes,�psychologues,�psychiatres

et�autres�professionnels,�nous�relions

les� objectifs� cliniques� à� la� réalité�

que� nous� observons� et� que� nous�

connaissons�mieux�que�quiconque.

conscient�de�la�problématique�psy-

chiatrique�d’un�patient,� l’éducateur

4

Page 5: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

l’accompagne�au�cœur�de�ses�activités�de

vie�quotidiennes�et�s’emploie�à�leur�don-

ner�un�sens�» d’expliquer�Pierre�Harvey.��

«�nous� donnons� des� outils� concrets� au

jeune.�ce�n’est�pas�parce�qu’il�présente�un

trouble� envahissant� du� développement

que� nécessairement� il� n’est� pas� équipé

pour�gérer�ses�crises.�bien�sûr,�lorsqu’un

jeune�arrive�à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,

il�est�en�rupture�de�fonctionnement.�Il�ne

fonctionne� plus� à� l’école,� à� la� maison,

dans�son�réseau.�nulle�part.�Juste�prendre

un�bain�peut�être�devenu�une�montagne.

notre�rôle�est�de�l’accompagner�dans�son

quotidien.�on�élabore�des�pistes�d’inter-

vention�et�on�soutient�la�famille�parce�que

gérer�les�simples�gestes�d’une�journée�est

devenu�difficile.�notre�travail,�une�fois�la

situation�stabilisée,�c’est�que�le�jeune�re-

parte�avec�des�pistes�d’intervention�appli-

cables�pour� son� réseau.� Pour�qu’il� y� ait

continuité�» d’ajouter�nathalie�Parent.

Les yeux et les oreilles des autres

professionnels

«�on�va�aussi�beaucoup�observer�les�com-

portements�du�jeune�pour�émettre�des�hy-

pothèses.� Par� exemple,� à�quel�moment

va-t-il�sauter�sa�coche�et�dans�quelle�cir-

constance?��ce�peut�être�son�espace�vital

qui�est�heurté�ou�son�besoin�d’être�rassuré

qui�s’exprime.�Il�y�a�la�possibilité�d’une�crise

d’adolescence�qui�soudainement�devient

très�difficile�à�vivre�avec�un�trouble�enva-

hissant�du�développement.�nous�sommes

en� quelque� sorte� le� prolongement� des

yeux� des� professionnels.� c’est� nous� au

quotidien�qui�allons�observer,�quantifier,

confronter�les�hypothèses�élaborées�par

les� autres� professionnels.�on�utilise� des

grilles�de�dispersion�pour�bien�mesurer�les

faits�et�on�va�parfois�même�jusqu’à�provo-

quer�des�situations�afin�de�vérifier�une�hy-

pothèse.�nous�sommes�une�banque�de

données�pour�les�autres�intervenants�qui,

responsables�de�beaucoup�de�dossiers,�ne

peuvent�évidemment��être�quotidienne-

ment�auprès�de�leur�clientèle.�on�est�par-

ticulièrement�au�fait�de�l’aspect�environ-

5

nemental�d’une�intervention�par�exem-

ple.�Et�pour�ainsi�dire,�nous�sommes�un

peu�aussi�le�prolongement�de�l’interven-

tion�des�cliniciens.�nous� sommes�ceux

qui�vont�infirmer�ou�confirmer�les�hypo-

thèses�avancées�par�les�autres�cliniciens

et�fournir�les�informations�qui�permettent

en�partie�d’étoffer�leurs�rapports�» précise

nathalie�Parent.

Pour�les�intervenants�impliqués�au�dos-

sier,� la� complicité� avec� l’éducateur� est

précieuse,�sinon�indispensable.�c’est�sou-

vent�de�cette�complicité�que�naissent�la

nuance�et�la�précision�d’une�analyse�de

qualité�réalisée�à�partir�de�faits�qui�autre-

ment�auraient�pu�être�ignorés�ou�sous-

estimés.� Le� portrait� de� la� réalité� étant

tributaire�de�la�qualité�et�de�la�quantité

de� ses� témoins.� L’éducateur� est� un

maillon� fort�et�essentiel�dans� la�chaine

des� interventions� en� psychiatrie� de

deuxième�et�de�troisième�lignes.�un�par-

tenaire�utile�pour�une�équipe�de�plus�en

plus�interdisciplinaire�qui�souhaite�profiter

de�sa�connaissance�intime�de�la�réalité�du

patient�pour�brosser�un�tableau�complet

d’une�situation�complexe�et�probléma-

tique.�Il�est�à�même�de�fournir�des�indi-

cations�essentielles�qui�serviront�les�choix

cliniques.�Est-ce�qu’un�jeune�pourra�bien

s’intégrer� à� un� camp� de� jour� compte

tenu�de�son�fonctionnement�en�groupe?

L’éducateur�consciencieux�est�générale-

ment�à�même�de�répondre�à�cette�ques-

tion� à� partir� d’observations� rigou-

reusement� menées� pour� appuyer� ses

dires.�Et�si�le�contexte�ne�s’y�prête�pas,�à

la�demande�de�certains�intervenants,�il

pourra�même�aller�plus�loin�en�mettant

en�scène�une�activité,�en�hôpital�de�jour

par�exemple,�afin�de�provoquer�des�réac-

tions� à� observer� dans� des� conditions

construites� de� toutes� pièces.� comme�

Yves�Leroux,�Pierre�Harvey,�nathalie�Parent�en�compagnie�d’un�jeune�patient

Page 6: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

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l’explique�Pierre�Harvey,�«� l’activité

montée�hors�du�quotidien�est�une

autre�facette�de�l’éducateur�en�pé-

dopsychiatrie� de� deuxième� et� de

troisième�lignes.�Il�possède�les�apti-

tudes�pour�planifier�une�activité�afin

de�mesurer�où�est�rendu�un�jeune

sur� un� aspect� bien� précis� de� son

évolution�».�

Le mariage d’une solide

formation et de l’expérience

acquise

La�reconnaissance�des�capacités�et

du�potentiel�d’un�être�humain�pour

l’éducateur�spécialisé�devient�pres-

que� instinctive� avec� le� temps.� à

force�d’expériences,�l’aptitude�à�lire

rapidement�ce�qui�passe�dans�la�tête

d’un� client� se� développe,� affirme�

nathalie�Parent�: «�Je�le�dis�sans�pré-

tention,�mais�des�fois�on�est�rendu

tellement� sensible�qu’on�est� capa-

ble,� juste�à�regarder�un� jeune�pa-

tient,�de�savoir�les�objectifs�qu’il�aura

à�travailler.�on�garde�toutefois�l’hu-

milité� d’aller� vérifier� notre� hypo-

thèse.� Mais� on� ne� se� trompe� pas

souvent.�Parce�que�les�patients�nous

font�énormément�apprendre�et�que

chacun�d’eux� laisse� une� trace� qui

nous�servira�éventuellement�». car�si

la� formation� offerte� au� cégep� en

technique� d’éducation� spécialisée

propose�de�solides�outils�d’interven-

tion�et�davantage�de�cours�liés�à�la

santé� mentale� qu’à� une� certaine

époque,� il�demeure�que� l’habileté

de�l’éducateur�s’acquiert�au�contact

de�la�clientèle,�des�pairs,�des�autres

professionnels�et�des�médecins.�Par-

ticulièrement�à�l’HRdP,�affirme�na-

thalie�Parent,�«�nos�médecins�nous

forment�dans� le�quotidien.�on�ap-

prend�énormément�en�les�côtoyant.

Je�pose�beaucoup�de�questions�au

dr�Masse�par�exemple.�Quand�il�in-

troduit� une� nouvelle� molécule,� je

veux�savoir�pourquoi.�Je�pense�que

les�médecins�sont�contents�d’être�ali-

mentés�par�nos�observations.�Ils�sa-

vent�si�la�personne�fonctionne�ou�ne

fonctionne�pas.�Souvent,�ils�n’ont�pas

beaucoup�le�temps�de�rencontrer�les

patients�en�thérapie.�c’est�notre�tra-

vail� alors� de� leur� rapporter� qu’un

symptôme�est�apparu�à�la�suite�de�la

réduction� d’un� médicament� ou

qu’un�comportement�est�plus�accen-

tué�à� tel�moment�de� la� journée.�à

partir�de�nos�observations,�il�peut�y

avoir�un�ajustement�de�médication

qui�va�stabiliser�le�patient�et�le�rendre

plus�disponible�aux� interventions�à

faire,�ce�qui�au�fond�est�l’objectif�pre-

mier�de�son�séjour�ici�».

Une occasion pour la profession

dans� le�sillage�des�discussions�en-

tourant�le�projet�de�loi�21,�la�profes-

sion�est�sans�doute�à�un�tournant�de

son�histoire.�Il�y�a�une�occasion�à�sai-

sir.� Pour� autant� que� l’éducateur

veuille�participer�activement�à�la�dé-

finition� de� son� rôle� professionnel

spécifique,�la�profession�est�vouée�à

un�bel� avenir� et� à� une� reconnais-

sance�officielle�dans�le�réseau�de�la

santé.�c’est�du�moins�ce�qu'entre-

voient� Pierre� Harvey� et� nathalie�

Parent�lorsqu’ils�scrutent�l’horizon�:�

«�Il�y�a�une�porte�qui�s’ouvre�devant

notre�carrière�pour�faire�reconnaitre

notre�profession.�L’avenir�de�notre

statut�professionnel�est�débattu�pré-

sentement� à� Québec.� on� sait� ce

qu’on�vaut,�on�fait�des�interventions

qui� nous� sont� propres� et� nous

sommes� des� professionnels

consciencieux.� nous� sommes

confiants.�Encore�faut-il�y�mettre�les

efforts�pour�le�démontrer.�on�a�mal-

heureusement� les� défauts� de� nos

qualités.� nous� sommes� tellement

centrés�sur�le�quotidien,�le�vécu�im-

médiat�et�le�réel,�qu’on�n’est�peut-

être�pas�les�meilleurs�ambassadeurs

pour�dresser�le�compte�rendu�théo-

rique�de�nos�actions.�Là�est�le�défi.

L’HRdP,� en�planifiant� un� colloque

d’envergure�cet�automne�sur�le�rôle

de�l’éducateur�en�pédopsychiatrie�et

en�recentrant�nos�tâches�autour�de

l’intervention�clinique,�nous�invite�à

prendre�notre�place�et�à�la�redéfinir.

Ici�aussi,�on�a�tout�intérêt�à�s’investir

et�à�embarquer�dans� le� train�pen-

dant�qu’il�passe�».

Changer le monde en sourdine

Le�Québec�compte�18�000�éduca-

teurs�dont�près�de�11�000�en�santé

mentale,�selon�Pierre�Harvey.�une

masse� critique� de� spécialistes� du

quotidien�qui,�jour�après�jour,�don-

nent�un�sens�aux�gestes�ordinaires.

Ils�sculptent�la�routine�pour�en�faire

des�réussites.�un�beau�métier�que

l’on� pratique� loin� des� projecteurs.

bien�souvent,�ils�sont�les�premiers�à

déceler,�appliquer,�comprendre,�en-

courager,�protéger,�consoler,�inter-

venir,� aider,� encadrer.� Premiers

répondants�lorsque�les�petits�et�les

grands�drames�surgissent�en�dehors

des�bureaux�des�cliniciens.�Et�quand

les�minutes�s’égrainent�dans�une�ap-

parente� banalité,� aux� repas,� au

lever,�devant�la�télévision,�pendant

une�marche�anodine,�ils�travaillent

discrètement�à�changer� le�monde

pour� le�mieux,� une�minute� et� un

être�humain�à� la� fois.� Leur�mieux-

être�toujours�en�tête!

Page 7: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

7

L'HRdP�propose�à�ses�stagiaires�un�milieu�clinique�stimu-

lant,�débordant�de�défis�et�offrant�de�multiples�avantages.

chaque�année,�près�de�300�stagiaires�choisissent�de�vivre

une�expérience�au�sein�de�notre�établissement.�Le�stage

en�éducation�spécialisée�fait�partie�du�nombre�et�permet

à�de�futurs�éducateurs�de�vivre�une�expérience�des�plus

enrichissantes.

faire�un�stage�en�éducation� spécialisée�à� l’HRdP,�c’est

avoir�la�chance�de�travailler�dans�un�centre�surspécialisé

qui�offre�une�grande�variété�de�possibilités�dans�les�do-

maines�de�la�pédopsychiatrie�et�des�troubles�neurodéve-

loppementaux.�c’est�également�l’opportunité�de�travailler

au�sein�d’une�équipe�multidisciplinaire�composée�de�pro-

fessionnels�passionnés�de�la�santé�mentale�qui�n’hésiteront

pas�à�mettre�à�profit�leurs�connaissances�et�leur�expertise.�

Répondant�aux�demandes�des�cégeps�de� la� région�de

Montréal,�deux�coordonnateurs,�Pierre�Harvey�et�nathalie

Parent,�sélectionnent,�accueillent�et�encadrent�les�futurs

éducateurs�en�formation,�lui�pour�le�Programme�de�pé-

dopsychiatrie�et�elle�pour�le�Programme�des�troubles�neu-

rodéveloppementaux.�Les�stages�offerts�permettent�à�des

étudiants�de�vivre�une�expérience�unique�et�d’acquérir�des

connaissances�spécifiques.�

«�Parce�que�nous�avons�une�clientèle�qui�nécessite�des

soins�particuliers,�nous�sélectionnons�les�stagiaires�et�choi-

sissons�des�personnes�qui�démontrent�un�intérêt�marqué

pour�le�milieu�psychiatrique�et�une�facilité�d’adaptation�»,

avance� Pierre� Harvey.� � favorisant� les� stagiaires� de� 3e

année,�il�n’est�pas�rare�que�l’Hôpital�reçoive�des�étudiants

de�première�ou�de�deuxième�année�pour�un�stage�d’ob-

servation�ou�de�sensibilisation.�Selon�les�normes�de�chaque

établissement�scolaire,�la�durée�des�stages,�variant�de�3�à

4�jours�par�semaine,�est�échelonnée�sur�une�ou�deux�ses-

sions.�

Le défi de La troisième Ligne

Le�stage�en�éducation�spécialisée�à�l’HRdP�a�pour�but�de

faire�connaitre�aux� futurs�éducateurs� le�milieu�psychia-

trique�et�d’expérimenter�de�nouvelles�approches�auprès

d’une�clientèle�en�rupture�de�fonctionnement.�«�Parce�que

l'HRdP�se�distingue�par�son�caractère�unique�de�troisième

ligne,�nous�avons�pour�souci�d’offrir�un�milieu�de�stage�sé-

curitaire�», mentionne�nathalie�Parent,�coordonnatrice�de-

puis�un�an�et�demi.�Pour�ce�faire,�un�éducateur�spécialisé

bien�établi�dans�son�milieu�accompagne�le�stagiaire�durant

la�durée�de�son�stage.�Encadrés�par�les�coordonnateurs,

les�stagiaires�ainsi�que�leurs�superviseurs�suivent�une�for-

mation�pour�bien�comprendre�les�rôles�et�les�responsabili-

tés�de�chacun.

durant�leur�stage,�une�certaine�autonomie�est�accordée

aux�étudiants�en�formation.�Encouragés�à�organiser�la�pro-

grammation�et�à�mettre�sur�pied�des�activités�pour�la�clien-

tèle,�ils�peuvent�mettre�en�pratique�ce�qu’ils�ont�appris�sur

les�bancs�d’école.�Le�fait�d’être�jumelés�en�permanence�à

un�éducateur�d’expérience� leur�permet�d’échanger�sur

leurs�pratiques�et�leurs�interventions.

Un éChange qUi porte frUit

La�variété�des�problématiques�rencontrées,�la�diversité�des

approches�cliniques,�le�contact�avec�les�différents�profes-

sionnels�de�la�santé�et�l’accès�à�la�vie�scientifique�de�l’Hô-

pital� permettent� aux� étudiants� de� parfaire� leurs

connaissances.�En�plus�de�ces�avantages,�les�stagiaires�de

l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�ont�accès�à�la�bibliothèque,

aux�ordinateurs�avec�lien�Internet,�aux�installations�spor-

tives�tels�les�piscines,�le�terrain�de�tennis,�la�salle�de�condi-

tionnement�physique�et�les�gymnases,�et�bien�plus.�Les

possibilités�d’emploi�sont�également�grandes�et�tout�est

mis�en�oeuvre�pour�permettre�aux�stagiaires�de�vivre�une

expérience�hors�du�commun.�

«�La�présence�de�stagiaires�est�une�plus-value�pour�notre

organisation,�puisqu’elle�nous�permet�de�rester�à�la�fine

pointe�de�ce�qui�se�fait�dans�le�domaine�»,�avance�nathalie

Parent.�En�effet,�sortant�directement�de�l’école,�ils�appor-

tent�de�nouvelles�techniques�et�de�nouveaux�outils�qui�ne

font�qu’enrichir� les�approches�cliniques�utilisées�par� les

éducateurs�déjà�en�place.�«�Leur�bonne�humeur�et�leur

soif�d’apprendre�nous�poussent�en�tant�qu’organisation�à

être�cohérents�dans�nos�pratiques�»,�ajoute�Pierre�Harvey.

devenir� stagiaire� en� éducation� spécialisée� à� l’Hôpital�

Rivière-des-Prairies,�c’est�aussi�avoir�la�chance�de�contribuer

à�l’avancement�d’une�organisation�unique�en�son�genre.

bref,�c’est�avoir�la�chance�d’intégrer�un�milieu�de�travail

motivant�où�la�monotonie�n’est�pas�de�mise.

PouR�AvoIR�PLuS�d’InfoRMAtIon�SuR�LES�StAGES�à�L’HôPItAL�RIvIèRE-dES-PRAIRIES�Et�PouR�connAItRE�LA�PRocéduRE�PouR�fAIRE�unE

dEMAndE,�vEuILLEz�conSuLtER�notRE�SItE�IntERnEt�à�L’AdRESSE�SuIvAntE�:�www.HRdP.Qc.cA.��

Place aux stages

Des stages en éDucation spécialisée à hRDP

Page 8: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

8

L’agressivité�des�patients�en�milieu�psychiatrique�a�longtemps�été

un�sujet�tabou.�dans�un�contexte�de�troisième�ligne�où�des�

usagers�peuvent�démontrer�un�potentiel�de�dangerosité,�il�s’avère

important�de�se�doter�d’outils�adéquats�pour�bien�intervenir.�Pour

ce�faire,�depuis�quelques�années�à�l'HRdP,�une�formation�est�

transmise�aux�intervenants�afin�de�faciliter�la�gestion�des�crises�et

leur�permettre�de�développer�des�habiletés�et�des�modes�

d’intervention�pour�assurer�leur�sécurité�et�celle�des�patients.�

Jessic

a lam

bert-fandal

Une philosophie de vie…

La� formation�oméga� est� une�dé-

marche�d’intervention�assez�récente

qui�s’implante�de�plus�en�plus�dans

différents�milieux.�Les�centres�psy-

chiatriques,� les�centres�de�protec-

tion� de� la� jeunesse� et� les� centres

hospitaliers� suivent� ce� courant.

L’Hôpital� Rivière-des-Prairies� a� été

conquis�par�l’approche�oméga�qui

a�pour�objectif�d’éviter�l’escalade�en

détectant� les� signes� précurseurs

d’une�crise�d’agressivité�chez�le�pa-

tient.

La�conception�de�ce�programme�a

débuté�en�1997�et�a�été�initiée�par

l’Association�paritaire�pour�la�santé

et�la�sécurité�du�travail�du�secteur

des� affaires� sociales� (ASStSAS)� en

collaboration� avec� un� regroupe-

ment� d’établissements� à� vocation

psychiatrique�:�le�cH�Robert-Giffard,

l’Hôpital� douglas� et� le� cH� de�

charlevoix.

théorique�et�pratique�à�la�fois,�cette

formation�est�offerte�depuis�1999�à

tous� les� employés� qui� travaillent

avec�les�patients�à�l’Hôpital�Rivière-

des-Prairies.�Ainsi,�les�infirmières,�les

éducateurs,�les�préposés�aux�béné-

ficiaires�ainsi�que�les�professionnels

sont�appelés�à�mettre�en�applica-

tion�ces�techniques�d’intervention.

Les� gestionnaires� et� autres� titres

d’emploi�ne�travaillant�pas�directe-

ment�avec�la�clientèle�ont�pour�leur

part� été� sensibilisés� à� cette� ap-

proche.

Monique� Granger,� physiothéra-

peute�de�formation,�est�responsa-

ble� depuis� 2005� de� la� formation

oméga�à�l’HRdP.�Passionnée,�elle

passe�maintenant� 100�%� de� son

temps� à� l’implantation� de� la� dé-

marche� oméga.� depuis� mars

2009,�elle�siège�au�comité�organi-

sationnel-volet�sécurité�oméga�afin

d’uniformiser�les�outils�et�les�inter-

ventions�au�sein�des�unités�de�l’Hô-

pital.� Elle� donne� également� des

formations�aux�nouveaux�employés

et�agit�à�titre�de�conseillère�auprès

de�ceux-ci.�Pour�elle,�la�formation

oméga�est� beaucoup�plus� qu’un

ensemble�de�techniques�d’interven-

tion.�«�c’est�une�véritable�philoso-

phie�de�vie!�c’est�une�manière�de

Formation Oméga

Page 9: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

9

vivre�et�de�penser�qui�s’applique�aux�dif-

férentes�circonstances�de�la�vie.�»

En�effet,�cette�démarche�d’intervention

permet� à�une�personne�agressive�de

s’exprimer�et�de�réagir�sans�porter�at-

teinte�à�l’intégrité�physique�et�psycholo-

gique�des�individus�autour�d’elle.�Selon

ce�courant,�il�faut�éviter�le�plus�possible

les�contacts�physiques�avec�un�individu

agressif.� Il� faut� plutôt� amener� la� per-

sonne�en�crise�à�collaborer�grâce�à�une

approche� de� communication� respec-

tueuse� et� responsabilisante.� Les� mé-

thodes� enseignées� durant� cette

formation�donnent� aux� � intervenants

des�moyens�pour�repérer�les�situations

qui�constituent�un�risque�réel�et�pour

évaluer� l’ampleur� des� risques� et� des

dangers� en� classifiant� les� comporte-

ments�et�les�niveaux�de�dangerosité�du

client.�Ainsi,�des�interventions�verbales,

psychologiques�et�physiques�sont�ensei-

gnées.�Le�travail�en�équipe�lors�des�in-

terventions�en�situation�de�violence�y

est�beaucoup�valorisé.�Les�mesures�uti-

lisées� tiennent� compte� de� l’état� phy-

sique�et�mental�de�la�personne�et�ont

pour�seul�but�de�l’empêcher�de�se�bles-

ser�ou�de�blesser�quelqu’un�d’autre.

qu'est-ce qu’une crise

d’agressivité?

Lorsqu’on�pense�au�mot�agressivité,��on

imagine�des�pleurs,�du�bruit,�des�cris,

des�coups.�Effectivement,� l’agressivité

peut� amener� ce� genre� de� comporte-

ments�lorsqu’elle�est�mal�canalisée.�dès

notre� jeune� âge,� on� apprend� à� se

contenir,�à�se�maintenir�dans�une�zone

de�calme�et�de�retenue,�jusqu’au�jour

où�un�évènement�peut�nous�amener�à

faire�une�crise.��cette�pulsion�de�survie

qu’est�l’agressivité�est�liée�selon�certains

à� la�destruction,�selon�d’autres�à� l’ex-

pression�d’une�émotion.�dans�les�deux

cas,�elle�est�une�réponse�à�un�stimulus

dérangeant.�Selon�Monique�Granger,

«�l’accumulation,�la�goutte�qui�fait�dé-

border�le�vase,�comme�on�dit,�c’est�le

sentiment�de�subir�de�l’injustice,�de�re-

vivre�une�situation�difficile�du�passé�évo-

qué,� ou� bien� cela� provient� d’un

stresseur�aigu�de�la�vie,�telles�la�morta-

lité,�la�perte�d’un�emploi�ou��la�maladie.

ces� stimulus� qui� peuvent� amener

quelqu’un�à�avoir�des�comportements

agressifs�». chez�un�patient�qui�ne�peut

s’exprimer,�il�peut�aussi�arriver�qu’une

douleur�physique�importante�ou�un�be-

soin�de�base�non�comblé�(soif,�faim,�fa-

tigue)� amène� ce� dernier� à� avoir� des

comportements� agressifs.� Il� s’avère

donc� important�pour� l’intervenant�de

bien�observer�le�patient�et�de�chercher

avec� l’équipe� clinique� le�motif� qui� se

cache�derrière�la�crise.

Le�sentiment�de�peur�que�l’on�peut�res-

sentir�face�à�une�personne�agressive�est

normal� et� justifiable.� La� peur� suscite

deux�types�de�réaction�:��la�fuite�ou�la

tentative� de� contrôler� la� personne.

Lorsque�l’on�tente�de�réduire�la�gravité

d’une�crise�d’agressivité�sans�prendre�le

temps�d’écouter�la�personne,�on�ne�fait

qu’augmenter�sa�frustration.�étouffée,

la�crise�ne�sera�que�retardée�et�éclatera

un�peu�plus�tard�de�façon�encore�plus

importante.�La�méthode�oméga�pro-

pose� donc� d’accompagner� l’individu

désorganisé�dans�sa�crise�et�de�lui�per-

mettre�de�l’exprimer�de�façon�à�assurer

sa�sécurité��et�celle�de�son�entourage.

La�pacification�de�crise,�qui�est�une�des

interventions�de�base�proposées�par�la

formation�oméga,�vise�à�amener�la�per-

sonne�en�crise�à�exprimer�ses�émotions.

cette�approche�de�communication�res-

pectueuse,� centrée� sur� le� vécu� de� la

personne�permet�de�distinguer�rapide-

ment�le�type�d’agressivité.�

«�La�formation�oméga�est�une�véritable�philosophie�de�vie.�

c’est�une�manière�de�vivre�et�de�penser�qui�s’applique�aux

différentes�circonstances�de�la�vie.�»

Page 10: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

SE�PRotéGER

évALuER

PRévoIR�L’AIdE�nécESSAIRE,�LA�RéSoLutIon�dE�L’IntERvEntIon,�Etc.

PREndRE�LE�tEMPS�nécESSAIRE

SE�cEntRER�SuR�LA�PERSonnE�AvEc�EMPAtHIE�Et�RESPEct,�

Qu’ELLE�SoIt�LE�cLIEnt,��LE�coéQuIPIER�ou�toutE�AutRE�PERSonnE�IMPLIQuéE

différentes�méthodes�d’intervention�et�plusieurs�outils�sont�recommandés.�La�grille�de�potentiel�de�dange-

rosité�est�une�classification�en�neuf�niveaux�des�réactions�du�client.�cet�outil�de�prévention�personnalisé�per-

met�de�détecter�le�degré�d’alerte�d’un�patient�et�dicte�le�type�d’intervention�à�adopter�lorsque�ce�dernier

démontre�des�signes�précurseurs�d’agressivité.�dès�que�ces�signes�sont�notables,�on�invite�l’intervenant�à

passer�à�travers�six�niveaux�d’intervention�avant�d’utiliser�l’intervention�physique.�«�cette�approche�permet

au�personnel�de�diminuer�les�blessures�subies�durant�des�tentatives�physiques�»,�précise�Monique�Granger.

Les�techniques�d’intervention�enseignées�contribuent�non�seulement�à�diminuer�le�nombre�d’interventions

physiques,�mais�elles�permettent�de�mieux�comprendre�les�besoins�des�patients.

10

Accueillant� dans� son� sein� une

clientèle�particulière�de�troisième

ligne,� l’HRdP�a�su,�au�cours�des

années,��adapter�l ’approche

oméga� pour� répondre� aux� be-

soins�précis�de�sa�clientèle.�Ainsi,

l’utilisation�de�pictogrammes�avec

des�patients�autistes�qui�ne�parlent

pas�permet�de�faciliter�les�échan-

ges�entre�ces�patients�et�les�inter-

venants.� ces� dernières� années,

plusieurs�outils�ont�été�mis�sur�pied

afin�de�répondre�aux�besoins�spé-

cifiques�de�la�clientèle�de�l’Hôpital.

Monique�Granger�joue�le�rôle�de

conseillère� auprès� du� personnel

quant� à� l’utilisation� de� ces� diffé-

rents�outils.

La� formation� oméga� ne� cesse

d’évoluer� et� tous� les� deux� ans,

l’ASStSAS�met�à�jour�du�nouveau

contenu� pour� cette� formation.

cette�mise�à�jour�est�plus�que�bé-

néfique�et�c’est�pourquoi�l’HRdP

favorise�une�formation�de�rappel

pour�consolider� les�acquis�et�ac-

tualiser�les�connaissances�de�son

personnel.

PRIncIPES�GuIdES�dE�LA�foRMAtIon�oMéGA�

PYRAMIdE�d’IntERvEntIonComposée des 7 niveaux d’intervention préconisés

unE�foRMAtIon�bASéE�SuR�dES�vALEuRSLa�philosophie�oméga�repose�sur�des�principes�et�des�valeurs�de�base.�Les�interventions�et�les�outils�proposés�dans�cette�approche

s’inspirent�des�quatre�valeurs�suivantes�:�le�respect,�le�professionnalisme,�la�responsabilisation�et�la�sécurité.

Page 11: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

11

une�aide�financière�de�trois-millions�de�dollars�a�été�obtenue�par

le�dr�Laurent�Mottron�pour�promouvoir�la�recherche�et�appro-

fondir�les�connaissances�sur�l’autisme.�«�Au�cœur�de�la�décou-

verte� et� du� savoir� »,� une� nouvelle� chaire� universitaire� de

recherche�est�née.

Le� lancement� officiel� de� la� chaire� de� recherche� en� neuro-

sciences�cognitives�fondamentales�et�appliquées�du�spectre�au-

tistique�de�l’université�de�Montréal�s'est�tenu�le�15�mai�2009�à

l’université�de�Montréal.�ce�don�de�trois-millions�de�dollars,�l’une

des�plus�importantes�sommes�reçues�pour�ce�type�d’activité,�a

été�octroyé�par�la�fondation�privée�Marcel�et�Rolande�Gosselin

qui�a�pour�mission�de�promouvoir�la�recherche�sur�la�cardiopa-

thie,�le�cancer�et�les�maladies�infantiles.

composée�d’une�équipe�multidisciplinaire�de�scientifiques,�cette

chaire�de�recherche�sera�menée�au�centre�d'excellence�en�trou-

bles�envahissants�du�développement�de�l'université�de�Montréal

(cEtEduM)� qui� regroupe� les� chercheurs,� cliniciens� et� ensei-

gnants�de�la�faculté�de�médecine,�du�cHu�Sainte-Justine�et�de

l'Hôpital�Rivière-des-Prairies.

Reconnu� mondialement� pour� ses� travaux� sur� l’autisme,� le�

dr�Laurent�Mottron�est�l'un�des�instigateurs�de�la�création�du�Pro-

gramme�des� troubles� neurodéveloppementaux�de� l'HRdP� et

celle�du�cEtEduM.�éminent�chercheur,�les�cadres�théoriques

qu’il�propose�pour�le�traitement�de�l’information�chez�les�per-

sonnes�autistes�sont�parmi�les�plus�utilisés�actuellement�dans�la

communauté�scientifique.

L’autisme,�on�le�sait,�est�un�trouble�envahissant�du�développe-

ment�qui�se�caractérise�par�une�variation�du�développement�neu-

rologique�modifiant� le� traitement�de� l’information�que� fait� la

personne�dans�les�secteurs�de�la�communication�et�des�intérêts

de�la�socialisation.�tout�en�sensibilisant�le�public�à�l’autisme,�cette

chaire�contribuera�à�améliorer�la�santé�des�enfants�atteints�de

troubles�envahissants�du�développement.�Elle�permettra�égale-

ment�d’amorcer�des�études�pilotes�sur�l’intervention�précoce,�le

soutien�à�l’éducation�et�l’accès�à�l’emploi.�Pour�Lynn�Grégoire,

directrice�administrative�du�Programme�des�troubles�neurodéve-

loppementaux�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�et�responsable�de

la�coordination�du�cEtEduM, «�cette�chaire�permettra�de�porter

une�attention�particulière�à�une�jeune�population�ayant�un�retard

de�développement�et�pour�laquelle�on�pourra�effectuer�des�re-

cherches�fondamentales�au�niveau�de�la�cognition.�Mieux�com-

prendre�les�aspects�physiologiques�et�neurologiques�de�cette

population�permettra�de�faire�des�interrelations�entre�les�diffé-

rentes�sphères�au�niveau�du�langage,�de�la�motricité�et�de�l’au-

dition.�»

AU COEUR DE LA DÉCOUVERTE ET DU SAVOIR

une Chaireen autisme

dR Laurent MOttrOn

pour le

Page 12: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

12

Bienvenue chez nous

Jeune�et�dynamique,�franck�napoléon�vient�tout�juste�de�rallier�les

rangs�de�l’équipe�de�la�direction�des�services�administratifs.�Arrivé

le�6�juin�dernier,�il�occupe�le�poste�de�chef�de�secteur�au�Service

d’hygiène/salubrité.

désirant�se�rapprocher�de�son�nouveau�domicile,�il�nous�arrive�de

l’Hôpital�Juif�de�Montréal.�détenant�une�formation�aux�HEc�en�ges-

tion�d’entreprise,�il�supervise,�en�collaboration�avec�le�chef�de�ser-

vice,�une�équipe�composée�de�plus�d’une�vingtaine�d’employés.�Il

a�pour�mandat�de�veiller�à�la�propreté�interne�et�externe�de�notre

établissement.�

PRoJEtS�à�vEnIR…

Les�enfants�autistes�ont�une�façon�d’apprendre�qui�diffère�des

atypiques.�En�effet,�une�étude�parue�en� juin�dernier�dans� la

revue�«�Human�brain�Mapping�»,��coécrite�par�le�dr�Mottron,�dé-

montre� que� les� personnes� autistes� résolvent� les� problèmes

jusqu’à�40�%�plus�rapidement�que�les�non-autistes.�Il�faudrait�tirer

parti�des�capacités�intellectuelles�des�autistes�et�ne�pas�les�mini-

miser.�«�éventuellement,�nous�aimerions�à�travers�la�chaire�dé-

velopper�des�modèles� théoriques� et� pratiques�pour� changer

l’approche�pédagogique�auprès�des�enfants�autistes�et�leur�offrir

des�modèles�sur�mesure�»,�avance�Mme�Grégoire.

Par�la�création�de�cette�chaire,�l’HRdP�se�démarque�sur�la�scène

internationale�au�niveau�de�la�reconnaissance�scientifique�et�au

niveau�de�l’évolution�de�la�recherche�en�autisme.�Grâce�à��la�ré-

currence�du�budget,�qui�permet�d’avoir�des�chercheurs�et�du

personnel�qui�travaillent�de�façon�permanente,�une�chaire�de

cette�envergure�ajoute�inévitablement�une�plus-value�à�l’offre�de

service�de�notre�établissement�de�troisième�ligne.�Pour�M.�Paul

Jutras�de�la�fondation�Marcel�et�Rolande�Gosselin,�cette�chaire

sera�le�«�cœur�de�la�découverte�et�du�savoir�concernant�l’au-

tisme»,�ce�qui�incitera�les�scientifiques�des�trois�établissements�à

collaborer�davantage�afin�de�jeter�un�nouvel�éclairage�sur�ce

trouble� complexe� qui� atteint� 450� nouveaux� enfants� chaque

année.�

des défis renContrés aU qUotidien

Au�Service�d’hygiène/salubrité,�chaque�journée�est�unique�et�amène�avec�elle�son�lot�d’imprévus.�Motivé�par�les�nouveaux�défis,

franck�napoléon�collabore�à�la�gestion�du�personnel,�supervise�le�travail�des�employés�et�s’occupe�de�l’acquisition�de�produits�et

de�matériel.�à�la�suite�du�virage�vert�que�l’Hôpital�a�effectué�dernièrement,�il�s’assure�que�les�produits�achetés�pour�l’entretien�res-

pectent�les�normes�environnementales.�de�plus,�avec�l’éclosion�de�la�grippe�A(H1n1),�il�veille�à�ce�que�les�mesures�d’hygiène�et�les

procédures�soient�connues�de�tous.�à�tort,�on�pourrait�croire�que�nettoyer�ou�désinfecter�une�pièce�est�facile.�Pourtant,�des�procé-

dures�rigoureuses�doivent�être�respectées�et�des�formations�en�continu�sont�données�au�personnel.

Appréciant�grandement�l’atmosphère�chaleureuse�et�le�professionnalisme�de�son�équipe,�il�rêve�déjà�de�faire�longue�vie�au�sein�de

notre�établissement.�Méticuleux�et�attentif�aux�besoins�de�ses�employés,�son�rôle�de�gestionnaire�l’amène�à�se�promener�régulière-

ment�dans�l’Hôpital.�vous�le�rencontrerez�surement,�si�ce�n’est�déjà�fait,�dans�l’un�des�corridors�de�l’Hôpital��Avec�plaisir�nous�ac-

cueillons�ce�jeune�homme�jovial�au�rire�éclatant!

une chaire en autisme suite

Page 13: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

la Fondation les petits trésors occupe une placeimportante et unique au Québec, puisque samission tourne exclusivement autour de la santémentale des enfants. Cette cause, porteuse d’es-poir pour des milliers d’enfants souffrant d’untrouble mental et leur famille, demeure entouréede préjugés et de tabous.

lorsqu’on sait qu’un enfant sur six au Québecest atteint et que les problèmes de santé mentalepeuvent être traités efficacement, quoi de plusnaturel que d’appuyer la Fondation les petits tré-sors, partenaire philanthropique du seul centrespécialisé en pédopsychiatrie et en troubles neu-rodéveloppementaux au Québec.

soucieuse non seulement du mieux-être « mental » des enfants, la Fondation s’engagedans une optique de développement durable etdorénavant, elle préconise une approche écolo-gique et socialement responsable afin d'offrir ànos petits trésors un monde plus propre et pluséquitable.

Je suis heureux de participer au développementde la Fondation les petits trésors et je vous inviteà suivre cette progression avec ce tout nouveau

bulletin, le « petitstresors.ca ».

Bonne lecture!

Je suis heureuse de vous présenter cette toute pre-mière édition de votre bulletin d’information, le «petitstresors.ca». Ce nouvel outil de communicationse veut le lien privilégié entre la Fondation et vous,partenaires, donateurs et bénévoles, qui contribuezau développement de cette organisation.

la Fondation a pris un virage important en 2009 afinde jouer pleinement son rôle, de faire connaitre lespetits trésors et de partager l’expertise extrêmementriche et pointue du personnel de l’hôpital rivière-des-Prairies. tout cela avec l’objectif ultime de soutenirdavantage les enfants et leur famille aux prises avecdes problèmes de santé mentale et de faire tomberles préjugés entourant ces problématiques.

Je crois fermement que le point de départ pour briserces tabous est d’en parler, d’informer le public sur lesdifférentes problématiques de santé mentale tellesque les troubles envahissants du développement, lestroubles anxieux, la dépression, l’autisme, etc., pouren arriver à mieux comprendre la réalité des famillesqui ont un enfant avec un problème de santé men-tale. si nos efforts permettent d’ouvrir notre regardsur la différence, la compréhension et le dialogue,nous aurons contribué ensemble à ce changement.

le «petitstresors.ca» vous propose donc cet ambi-tieux projet. vous trouverez, au fil des pages, de l’in-formation sur la santé mentale, les personnalitéspubliques qui s’impliquent pour cette cause, les pro-jets à venir, les réalisations de la Fondation et bienplus encore.

Je vous donne rendez-vous quatre fois par annéepour en savoir toujours plus sur la Fondation les petits trésors!

alai

n B

ou

Ch

erVice-président finances et développementdes affaires Alcoa Canada ltée

Ch

anta

l Pr

ovo

st

1

mot du président du C.a.

mot de la direCtriCe Générale de la fondation

portrait d’une Boursièrepar Katrine demers

présentation du ComitéexéCutif

Golf, Billet pour le show aumonument national, ColleCtion artiCles sColaires, etC.

SommaiRe

1

2

3

4

ce bulletin est conforme aux rectifications orthographiques

Page 14: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

la Fondation andré Dédé Fortin, bien connuepour sa mission enracinée dans toutes les ac-tions contribuant à prévenir le suicide au Québec, et la Fondation les petits trésors s’as-sociaient pour remettre une toute premièrebourse de recherche sur le suicide chez lesjeunes de 5 000 $.

remise le 8 février 2008 durant le colloquescientifique sur les conduites suicidaires chezles jeunes, organisé par l’hôpital rivière-des-Prairies, cette bourse visait à soutenir la recherche sur la santé mentale des jeunes etétait octroyée pour soutenir un étudiant de mai-trise ou de doctorat désirant poursuivre un projetde recherche en lien avec la problématique dusuicide chez les jeunes.

J’ai rencontré pour vous mme lyne Desrosiers,récipiendaire de cette première bourse. ellenous entretient de son métier et de ses re-cherches.

K. : En quoi consiste le métier d’ergothérapeute?

l. : C’est toujours une question qui nous estposée puisque les gens connaissent peu la pro-fession d’ergothérapeute. on connait davantagele travail de l’ergothérapeute en médecine phy-sique, mais beaucoup moins en psychiatrie.

l’expertise de l’ergothérapeute repose sur sa ca-pacité à analyser toutes les activités qu’accom-plissent les personnes. l’ergothérapeute estainsi en mesure de comprendre et de déterminertoutes les fonctions qui sont sollicitées chez lapersonne qui les pratique tant aux niveaux émo-tionnel, relationnel, symbolique, sensoriel, quemusculaire. l’ergothérapeute aborde l’activitédans sa globalité pour déterminer les dysfonc-tions d’un individu.

son mandat est d’aider les gens à demeurerfonctionnels dans les activités de la vie quoti-dienne. Ceci peut devenir difficile lorsqu’une per-sonne est atteinte d’une maladie ou qu’elleprésente un handicap. il y a un tas de chosesque l’on fait dans la vie : se lever, s’habiller, tra-vailler, sans trop y penser. la poursuite de ces

activités devient extrêmement compliquée et dif-ficile pour une personne qui présente des pro-blèmes de santé mentale notamment. on nes’en aperçoit pas, mais pratiquer un loisir, allerà l’école ou être en relation avec d’autres per-sonnes sont des activités qui sollicitent beau-coup de fonctions. Chez les jeunes suicidairespar exemple, les capacités de s’engager dansdes activités significatives et gratifiantes avecleurs pairs sont particulièrement touchées.

K. : Quel est votre parcours professionnel?

l. : J’ai fait un baccalauréat en ergothérapie àl’université mcGill, puis j’ai travaillé en psychia-trie adulte à l’hôpital notre-Dame, puis auChum pendant vingt ans. après quelques an-nées de pratique, j’ai voulu approfondir les basesthéoriques de l’utilisation thérapeutique de l’ac-tivité en psychiatrie. Peu de théorisations étaientalors disponibles pour comprendre l’impact del’utilisation d’un médiateur dans le processusthérapeutique. Cette réflexion m’a amenée àcompléter une maitrise en sciences biomédi-cales à l’université de montréal.

après ces vingt années de pratique en adulte,j’étais mure pour un changement. J’ai acceptéun poste en remplacement à l’hôpital rivière-des-Prairies (hrDP). le docteur Jean-JacquesBreton, pédopsychiatre, responsable de la Cli-nique des troubles de l’humeur du Programmede pédopsychiatrie de l’hrDP m’a par la suiteproposé de me joindre à son équipe.

C’est aussi motivée par des questions cliniquesque j’ai pris la décision de poursuivre des étudesde doctorat. Je travaillais déjà auprès d’uneclientèle d’adolescents présentant des traits depersonnalité limite. avec la collaboration de monique létourneau, psychologue, nous avionsdéveloppé des services à hrDP pour cesjeunes. J’ai ainsi décidé d’approfondir la problé-matique de l’abandon du traitement qui est trèsfréquente chez ces patients. en fait, près de60% de ces patients quittent le traitement pré-maturément.

K. : Vous avez reçu une bourse de recherche en2008 de la Fondation les petits trésors et de laFondation André Dédé Fortin. Quel est l’objet devotre recherche et où en êtes-vous dans vos tra-vaux?

l. : Je souhaite approfondir la compréhensiondu phénomène de l’abandon du traitement :qu’est-ce qui amène un adolescent qui désiraitun traitement à vouloir éventuellement quitter lathérapie? Plusieurs études se sont penchées surles dimensions objectives qui pouvaient être as-sociées à l’abandon du traitement (comme l’âge,le sexe, la psychopathologie) sans obtenir deconclusions fermes. il m’apparait que la décisionde cesser son traitement est éminemment sub-jective; j’ai donc voulu explorer cette probléma-tique sous cet angle. avec la bourse derecherche, j’ai décidé d’explorer la boite noire…

J’utilise une approche qualitative. les sujets quiparticipent à mon étude sont de jeunes suici-daires qui présentent des traits de personnalitélimite, qui ont abandonné leur traitement ou quienvisagent de le faire. J’aborde le problème àpartir de trois niveaux d’analyse : l’adolescent,le parent et le dispositif de soins. Pour chaquecas intégré dans l’étude, une entrevue est réali-sée avec l’adolescent, un de ses parents et sonthérapeute. Chacune des personnes rencon-trées constitue un informateur pour les trois ni-veaux d’analyse.

les entrevues sont en cours et les résultats decette recherche, je l’espère, nous permettront demieux outiller les intervenants pour qu’ils puis-sent identifier les signes précurseurs de l’aban-don de traitement, intervenir pour favoriser lapoursuite et l’achèvement du traitement et ainsiprévenir la récidive suicidaire.

Portrait d’une boursière

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Par : Katrine Demers

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le petitstresors.ca vous présente son comité exécutif, des membres qui font partie du conseil d’administrationde la Fondation, mais aussi des gens dévoués et engagés pour la cause des petits trésors.

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alaiN BoucHer Président

Diplômé de l'université du Québec à trois-rivières en administration des affaires et spécialisé en sciences comptables et dela finance, m. Boucher a commencé sa carrière à Beloit Canada ltd. en passant par armstrong World industries Canada ltdet rolls-royce Canada ltd, alain Boucher s'est joint à alcoa Canada Première fusion en 2003.

«La santé mentale des enfants et des adolescents constitue une de mes préoccupations. Nous avons le devoir de les aider,de soutenir leur famille et de tout mettre en œuvre pour leur assurer un avenir épanoui. »

isaBelle HudoN Présidente sortante

reconnue sur la scène québécoise, cette femme d’affaires possède un leadership exceptionnel qui profitera dorénavant àmarketel et à ses clients. De 2004 à 2008, elle a été présidente et chef de la direction de la Chambre de Commerce du montréalmétropolitain. elle a également occupé des postes en communication chez Bell solutions globales, à l’agence spatiale cana-dienne et à BCe média et pour différents cabinets et ministères fédéraux.

« Quand on sait que la maladie mentale touche un enfant sur six au Québec et qu’elle est de plus en plus diagnostiquée chezles jeunes, on ne peut se permettre d’ignorer ou de négliger cette souffrance »

Marie GréGoire Vice-présidente

spécialiste des relations publiques et de la politique québécoise, marie Grégoire est membre de l’action démocratique depuis 1994. vice-présidente du markéting chez Zoom média de mai 2003 à 2005, elle a par la suite occupé le poste de directrice principale descommunications de Desjardins sécurité financière de 2005 à 2007. Collaboratrice à l’émission « Le club des ex » au réseaude l’information et chroniqueuse au quotidien métro, marie Grégoire est présentement vice-présidente communications et mar-kéting au cabinet hKDP - Communications et affaires publiques.

« La sensibilisation, la recherche et le soutien aux parents permettent à des enfants qui vivent la différence de faire un pas deplus vers l’autonomie. C’est surement ce qui motive le plus mon engagement auprès de la Fondation »

deNis Malo Secrétaire

avec plus de 24 ans d'expérience en gestion, en relations publiques et à différents postes d’exécutif aux ventes pour des en-treprises internationales, Denis malo a démontré, avec une grande habileté, ses compétences dans des initiatives de redres-sement, de mise en œuvre de stratégies d’accroissement de marché et d’efficacité du personnel, en plus de développer desalliances stratégiques pour accroitre les bénéfices. m. malo est présentement premier vice-président et associé chez themchugh Group.

« À mes yeux, il n’y a rien de plus précieux dans la vie que les enfants et la santé. Comme adulte, je considère que c’est maresponsabilité de faire tout ce que je peux pour aider les enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir une santé parfaite. »

Nick colasurdo Trésorier

Grand trésorier de la Fondation avec une solide expertise financière, nick Colasurdo est conseiller en placement à la FinancièreBanque nationale depuis plus de 15 ans. son implication sociale est aussi très importante au sein de la communauté. en plusd’être membre du C.a. de la Fondation, m. Colasurdo siège également sur celui de l’hrDP.

« Moi-même père de famille, j’ai été touché par le risque qu’un jour un de mes enfants puisse être atteint d’une maladiementale. Je suis fier et heureux de soutenir la cause des petits trésors et surtout, de collaborer à la réalisation d’une missionunique en son genre. »

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GoLF

le 22e tournoi de golf de la Fondation a permis derécolter 20 000 $ de plus que son édition précé-dente soit un montant total de 220 000 $ net. unsuccès inespéré en regard de la situation écono-mique actuelle.

aussi, grâce à thèm Concept, la Fondation adop-tait une approche écologique et socialement res-ponsable afin de participer non seulement aumieux-être « mental » de nos petits trésors, maisaussi à leur offrir un monde plus propre et pluséquitable.

le secret de ce succès? notre formidable équipede bénévoles, des gens généreux et dévoués, quenous remercions sincèrement.

du nouveau dans la communauté!Première d’une série de cinq, la communauté les petits trésors présentera pour la rentrée uneconférence sur son site Web portant sur l’anxiété. Ces conférences seront animées par sylvielauzon, marraine de la Fondation, et plusieurs experts dans le domaine de la santé mentale.ensemble, ils échangeront sur le thème choisi.

visitez notre site internet pour connaitre la date de la première conférence et n’hésitez pas ày participer.

PaS De caSSe-tête PoUR La RentRée!

la Fondation lance sa première collection exclusive d’articles scolaires « lespetits trésors ». Dessinée au Québec par les Diffusions Joanel, cette collectioncomprend un sac de sport, un coffre à crayon, une boite à lunch et un sac à dosen version fille et garçon. De quoi distinguer nos petits trésors! Procurez-vous lacollection et contribuez à la mission de la Fondation les petits trésors tout enéquipant les enfants pour la rentrée! vous pouvez déjà commander votre collec-tion ou vos articles sur note site internet : www.petitstresors.ca en téléchargeantle bon de commande et en le retournant par télécopieur à la Fondation.

ranGée Du Bas, de gauche à droite : Cassandra Dakkak,sébastien Paquin, Geneviève malbeuf, Danièle Porret, line Guillemette (Fondation) et line Bellavance (Fondation).2e ranGée de gauche à droite : annie Parent, Johanne Fondrouge, Guillaume Fournier, sébastien trottier,suzanne Coutu, Claudyne roger, michel théroux, Daniel Cyr et Yves salvail.3e ranGée de gauche à droite : Pierre lefebvre, marie Grégoire, Katrine Demers (Fondation), marcella Divalero,Diane Desjardins, marysol Beauséjour et Jacques Caron.Dernière ranGée de gauche à droite : Daniel lafantaisie, michael Dobie, Donald venne, Geneviève racicot et Caroline Bethiaume.aBsent de la photo : éric montignyun merci spécial au photographe de journée : Denis Brodeur Junior

Faites vite

c’est une

édition limitée!

n’oUBLieZ PaS!

réserVeZ dÈs MaiNteNaNt

Votre Billet pour le sHoW

les petits trésors le 5 Mai 2010

au MoNuMeNt-NatioNal!

514 323-7234 option 2

4

pour communiqueravec nous et en savoir

plus sur les façons d’appuyer lasanté mentale des enfants :

fondation les petits trésors 7070, boulevard perras

montréal (Québec) h1e 1a4

téléphone : 514 323-7234

sans frais : 1 877 323-7234

télécopieur : 514 328-3517

Courriel : [email protected]

www.petitstresors.ca

LeS cooRDonnéeS

De La FonDation

co-présideNts du coMitéDenis malo, McHugh Group, alain Gauthier, Centre Bell

MeMBres du coMitéalain Boucher, Alcoa, nick Colasurdo, Financière Banque

Nationale, Daniel Cyr, Deloitte & Touche,Pierre rocray, STM, François touchette, BMO, Yves salvail,Aéroports de Montréal, line Guillemette, Fondation les petits

trésors

L’ÉQUIPE DES BÉNÉVOLES

Page 17: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Le�7�juillet�dernier,�au�cHu�Sainte-Justine,�notre�direc-

teur�général,�monsieur�Michel�Lapointe,�le�directeur�gé-

néral�du�cHu�Sainte-Justine,�le�docteur�fabrice�brunet,

le�doyen�de�la�faculté�de�médecine�de�l’université�de

Montréal,�le�docteur�Jean-Lucien�Rouleau,�et�le�prési-

dent-directeur�général�de�l’Agence�de�Montréal,�mon-

sieur� david� Levine,� procédaient� à� la� signature� du

protocole�d’entente�officialisant�le�partenariat�entre�les

centres�hospitaliers�Sainte-Justine�et�Rivière-des-Prairies.

Maintenant�lancé�publiquement,�le�cEtEduM�sera�dé-

sormais�le�lieu�de�référence�au�Québec�pour�l’évalua-

tion,�le�traitement,�l’enseignement�et�la�recherche�sur

les� troubles� envahissants� du� développement� (tEd).

Sous�l’égide�du�RuIS�de�l’université�de�Montréal,�la�créa-

tion�du�cEtEduM�relève�de�la�volonté�d’offrir�à�la�po-

pulation� tEd� l’accès� à� des� soins� et� des� services

standardisés�de�haut�niveau.�notre�centre�hospitalier�a

non�seulement�contribué�à� la�création�de�ce�centre

d’excellence,�mais�il�en�a�initié�la�mise�en�oeuvre.

La�direction�de�l’Hôpital�tient�à�souligner�publiquement

et� de� façon� toute� particulière� l’immense� travail� de�

madame�Lynn�Grégoire�dans�ce�dossier.�ne�reculant

devant�aucun�obstacle,�investissant�temps�et�énergie

sans�décompte,�madame�Grégoire�est�sans�contredit�la

pierre�angulaire�de�cette�réussite.�La�direction�tient�éga-

lement�à�remercier�très�sincèrement�un�autre�acteur

majeur�de�cette�création,�le�docteur�Laurent�Mottron,

qui,�par�sa�passion�de�chercheur�et�son�respect�de�la

population�autiste,�s’est�investi�sans�mesure�dans�la�réa-

lisation�du�cEtEduM.�

L’Hôpital�n’en�est�pas�à�son�premier�protocole�d’entente

de�partenariat,�mais�celui-ci�marquera�sans�conteste

l’histoire�de�la�psychiatrie�au�Québec!

17

SuR�LA�PHoto,�dE�GAucHE�à�dRoItE :Monsieur�david�Levine,�président-directeur�général�de�l’Agence�deMontréal,�dr�fabrice�brunet,�directeur�général�du�cHu�Sainte-Justine,Monsieur�Michel�Lapointe,�directeur�général�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�et�le�dr�Jean-Lucien�Rouleau,�doyen�de�la�faculté�de�méde-cine�de��l’université�de�Montréal.�

Page 18: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

18

dans� sa� carrière,� danièle�

Leroux�a�eu�un�grand�coup

de�foudre.�Mais�l’élu�n’avait�rien�du�prince

charmant.�Le� jeune�homme�en�question

s’automutilait� et� était� couvert� de� plaies

vives.� Il�criait�comme�une�sirène�presque

continuellement� et� repoussait� agressive-

ment�ceux�qui�voulaient�s’en�approcher.

une�véritable�petite�bête�sauvage�et�meur-

trie.�Pourtant,�cette�boule�de�souffrance,�ef-

frayante� à� bien� des� égards,� a� immé-

diatement�séduit�danièle�Leroux�:�«�La�pre-

mière�fois�que�je�l’ai�vu,�ç’a�été�une�révéla-

tion.� Et� ç’a� été� réciproque,� je� crois.� Je

voulais� travailler�avec� lui.� Il� s’assoyait�par

terre�et�marchait�un�peu�comme�un�crabe.

Personne�n’arrivait�à�le�lever.�Il�hurlait,�cou-

rait�partout,�ne�voulait�rien�savoir�des�inter-

venants�en�général.�Mais�quand�je�passais

dans�son�unité,�il�me�suivait.�un�peu�plus

tard,�un�groupe�spécialisé�s’est�organisé�et

on�m’a�proposé�d’y�travailler.�J’ai�demandé

quels� étaient� les� patients� qui� s’y� trouve-

raient.�Quand�j’ai�su�qu’éric�y�était,�j’ai�dit

oui�immédiatement.�Et�j’y�ai�travaillé�pen-

dant�plus�de�15�ans.�ce�groupe-là,�ç’a�été

l’histoire� d’amour� de� ma� vie� profession-

nelle…�et�mon�plus�gros�défi�aussi�».

Stéphane trépanier

Chercher le chemin

qui nous conduit à eux

l’héritage d’une éducatrice spécialisée

téMOIgnage

fraiche�retraitée�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�l’éducatrice

spécialisée�danièle�Leroux�a�accompagné�des�générations�de

jeunes�patients�durant�sa�carrière�de�35�ans.�Elle�y�a�rencontré

des�clients�lourdement�hypothéqués�aux�comportements�

singuliers,�principalement�aux�prises�avec�des�troubles�

envahissants�du�développement.�Mais�elle�a�surtout�aidé�des�

humains�pour�lesquels�elle�a�toujours�eu�le�plus�grand�respect,

malgré�la�sévérité�de�leurs�symptômes�et�leurs�réactions�

imprévisibles.�une�profession,�pourrions-nous�dire,�de�foi,�qui�lui

a�procuré�des�moments�de�grâce�dans�sa�recherche�des�petites

et�grandes�victoires�tricotées�au�quotidien.

Page 19: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

19

Croire en eux,

passionnément

danièle�a�principalement� tra-

vaillé��pour�la�clientèle�du�Pro-

gramme� des� troubles� neuro-

développementaux.�une�clien-

tèle� rébarbative� mais� atta-

chante� qui� dispose� d’un

potentiel�d’apprentissage�sous-

estimé.�à�partir�du�moment�où

on�lui�reconnait�des�capacités,

bien�des�progrès�peuvent�dé-

sormais�s’opérer,�selon�l’expé-

rience�de�Mme�Leroux�: «�Les

clientèles�difficiles�ne�m’ont�ja-

mais�fait�peur.�Je�me�dis�que�ce

sont�des�êtres�pour�lesquels�on

n’a� simplement� pas� encore

trouvé�le�moyen�pour� les�ap-

procher.�Si�je�ne�crois�pas�en

mon�jeune,�je�n’arriverai�à�rien.

Mais�si�j’y�crois,�il�va�progresser.

c’est�mon�travail�d’éducatrice

spécialisée� de� trouver� les

bonnes�façons�de�le�motiver,

de�m’intéresser�suffisamment�à

lui� pour� découvrir� la� bonne

manière�de�le�rejoindre.�Il�faut

simplement�y�mettre�le�temps

et�essayer.�tous�les�jeunes�pa-

tients�méritent�ça�».�une�philo-

sophie� qui� l’a� bien� servie

durant�toutes�ces�années.�

Le patient d’abord,

l’intervention ensuite

La�proximité�avec� la� clientèle

constitue�un�indéniable�avan-

tage�clinique�pour�l’éducateur

spécialisé,�pourvu�qu’il� l’utilise

à�bon�escient�et�dans�la�bonne

séquence.�car�pour�éviter�les

erreurs� et� les� jugements� pré-

somptueux,�il�est�de�mise�d’ou-

vrir�toutes�ses�antennes�avant

de� prendre� fermement� posi-

tion,� selon� danièle� Leroux.�

«�Au�début�de�ma�carrière,�je

travaillais� à� l’envers.� J’appli-

quais�les�plans�de�soins�à�la�let-

tre.�Mais�ça�ne�marchait�pas.�Je

devenais�enragée�envers�le�pa-

tient�et�moi-même.�on�se�fixait

de�bien�beaux�objectifs�en�par-

tant�de�notre�propre�réalité�et

on� s’imaginait� que� c’était� ce

que�le�patient�voulait�ou�avait

besoin.�J’arrivais�aux�réunions

en�colère.�Je�me�disais�que�les

patients� avaient� la� tête�dure.

Avec�les�années,�j’ai�réalisé�qu’il

fallait�que� j’adopte� leur�point

de�vue�à�eux.�Je�me�suis�mise

à�les�observer�attentivement�et

à� ramener� systématiquement

en� équipe�mes� informations.

J’ai�commencé�à�personnaliser

mes� plans� de� soins.� J’avais�

encore� des� objectifs� souvent�

irréalistes,�mais�j’essayais�d’em-

prunter� des� chemins� qui

étaient�plus�respectueux�de�ce

que� les� patients� étaient.

d’abord,�connaitre�ses�façons

de�faire,�de�bouger,�de�réagir,

avec� ses� handicaps� et� ses

forces,� et� ensuite� seulement

bâtir�un�plan�à�partir�de�mes

constats.�Il�faut�m’oublier�pour

lui�laisser�la�place.�c’est�devenu

mon�postulat�de�base.�»�

cette� façon� de� faire� lui� aura

souvent�permis�de�contourner

les�obstacles�plutôt�que�de�se

buter�à�eux�à�répétition.�«�Il�y

avait�un�jeune�garçon�que�per-

sonne�n’arrivait�à�faire�habiller.

Il�était�très�handicapé.�J’ai�ob-

servé� sa� façon� de� bouger� et

son� comportement.� d’après

moi,�il�avait�la�capacité�de�s’ha-

biller� seul,� mais� autrement.

toutefois,� croyant� bien� faire,

les�gens� insistaient�pour�qu’il

soit�assis�sur�une�chaise�pour

s’habiller�alors�que�cette�posi-

tion�ne�lui�convenait�pas.�J’ai

commencé�par� le� laisser� s’as-

soir�par� terre.�Ensuite,� j’ai� re-

marqué� qu’il� attendait� passi-

vement� quand� on� se� plaçait

devant�lui�pour�l’aider.�Je�me

suis�donc�mise�derrière� lui�et

j’ai�fait�le�fantôme�en�dirigeant

ses� mouvements.� dès� qu’il

commençait� à� faire� un�geste

seul,�j’enlevais�mes�mains�pour

le�laisser�continuer.�Après�deux

semaines,� il� s’habillait� seul.� Il

suffisait� de� changer� un� peu

notre�approche.�»

réserver des zones

autonomes

Le�respect�est�à�la�base�du�lien

entre�un�intervenant�et�un�pa-

tient.�cette�règle�ne�s’applique

pas�moins�quand�il�s’agit�d’un

«�En�

écoutant

un�besoin,

on�a�

réglé�un

problème.�»

Page 20: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

jeune�sévèrement�atteint�par

un�trouble�envahissant�du�dé-

veloppement�avec�de�graves

troubles� associés.� L’humain

n’est�jamais�loin�de�sa�maladie

et� il� doit� toujours� avoir� pré-

séance�sur�elle�dans�la�façon

de�se�comporter�envers�un�pa-

tient.�Respecter�sa�dignité,�son

rythme,�sa�personnalité�et�lui

laisser�faire�des�choix�dans�la

mesure�de�ses�capacités�sont

des� principes� qui� ont� conti-

nuellement� guidé� Mme�

Leroux� :� «� Quand� j’interagis

avec�un�patient,�je�ne�le�dirige

pas.�Je�l’accompagne�et�je�lui

suggère�des�façons�de�faire.�Si

ça�ne�fonctionne�pas,�c’est�à

moi�de�trouver�un�autre�che-

min.�Le�plus�beau�cadeau�que

l’on� peut� faire� à� un� patient,

c’est�de�lui�laisser�son�autono-

mie,�aussi�limitée�soit-elle.�Il�a

le�droit�de�s’habiller�dans�l’or-

dre�qu’il�veut�par�exemple.�Si

ça�lui�prend�15�minutes�pour

se�vêtir�ou�que�son�chandail

est� à� l’envers,� ce� n’est� pas

grave.�Ça�peut�être�aussi�sim-

ple�que�de�choisir�ses�céréales.

on�n’a�pas�à�le�contrôler�tout

le�temps.�Leur�«�anormalité�»

devient� notre� normalité

lorsqu’on� travaille� ici.� c’est

pour�eux�que� je� suis� ici,�pas

pour�moi.� Il� est� donc�néces-

saire�d’oublier�mes�propres�cri-

tères�et�de�me�centrer�sur� le

patient,�sa�réalité�propre�et�sur

les�apprentissages�qui� lui� se-

ront�les�plus�utiles�». d’après

Mme�Leroux,�la�recette�a�fait

ses�preuves.

L’autiste artiste

Mme�Leroux�a�connu�un�au-

tiste�très�anxieux�qui�avait�l’ha-

bitude�d’amasser�quantité�de

papiers�pour�bricoler.�de�peur

de�ne�pas�les�récupérer,�il�ne

voulait�pas�s’en�séparer,�avec

les�inconvénients�que�l’on�de-

vine.� Mme� Leroux� a� décelé

qu’au-delà�de�son�diagnostic,

il�était�avant�tout�un�artiste.�Il

avait�besoin�de�créer.�c’était

important�pour�lui,�mais�il�fal-

lait�l’encadrer.�Elle�s’est�donc

inspirée�d’une�méthode�utili-

sée�par�un�collègue,�françois

côté,��et�l’a�adaptée�à�la�réalité

du�jeune�patient�pour�répon-

dre�à�la�fois�à�ses�élans�créatifs

et� pour� s’assurer� qu’il� fonc-

tionne�bien�dans�le�quotidien:

«�Il�prenait�trois�ou�quatre�ba-

bioles�et� il�en�faisait�quelque

chose�de�très�beau.�c’était�im-

pressionnant.�Il�fallait�donc�lui

donner�du�temps�de�bricolage

tout�en�l’aidant�à�gérer�ses�ac-

tivités,�car�sinon�il�aurait�fait�ça

toute� la� journée.� Il� avait� son

panier�avec�son�matériel�d’ar-

tiste.�on�lui�a�mis�un�horaire

avec�un�cadran.�Il�savait�qu’il

avait�accès�à�des�périodes�de

bricolage�durant� la�semaine.

Ça�le�rassurait.�à�la�fin�de�l’ac-

tivité,�il��échangeait�son�panier

contre�un�renforcement�posi-

tif,� une� petite� gâterie� qu’il

choisissait� au�départ.� La�mé-

thode�a�fonctionné�extraordi-

nairement.� Il� allait� à� l’école

sans�rechigner.�on�a�exporté

la�formule�chez�lui�en�offrant

du� soutien� aux� parents,� et

tout�naturellement,� il� est�de-

venu� beaucoup� plus� calme.

bref,� en� écoutant� un�besoin

on�a�réglé�un�problème�».

Le culte de l’instant présent

nul� patient� ne� vit� dans� son

dossier.� Il� mange,� dort,� se

lave,� marche,� joue� et� rêve

dans�un�environnement�bien

réel� aux� côtés�d’humains�de

chair�et�d’os�qui�interagissent

avec�lui.�c’est�de�ce�contexte

que� l’éducateur� se� nourrit

pour�amener�un�jeune�un�peu

plus�loin.�Son�défi�:�harnacher

les�heures�qui�passent�pour�en

faire�des�occasions�d’appren-

tissage.� «� L’éducateur� est� le

spécialiste�de�la�vie�au�quoti-

dien.� cela� signifie� que� l’on

peut�utiliser�chaque�moment.

Autant� les� moments� de� vie

quotidienne,� les�moments� li-

bres�que�ceux�consacrés�aux

activités�dirigées.�Il�faut�profiter

de�chacun�d’eux�en�gardant

«�Ils�m’ont�

obligée�

à�travailler

sur�

moi-même.�

Grâce�à�eux,�

j’ai�appris

à�être�

patiente�et�

conciliante.�

un�beau�

cadeau.�»

20

Page 21: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

toujours�à�l’esprit�qu’on�est�là�pour

apprendre� au� patient� à� mieux

communiquer,�à�accepter�les�frus-

trations,�à�se�responsabiliser�et�à

faire� des� apprentissages� particu-

liers.� J’ai� toujours� fixé� des� buts

pour�mes� jeunes.�dans�mes� ac-

tions,�je�ne�faisais�rien�de�gratuit.

Il� y� a� avait� toujours� un� objectif

éducatif�ou�la�volonté�de�dévelop-

per�des�liens�derrière�mes�agisse-

ments.�des�liens�que�l’on�construit

en�vivant�ensemble,�en�riant,�en

se�fâchant.�Parce�que�pour�moi,

ce�sont�des�personnes�à�part�en-

tière�qui�méritent�ma�considéra-

tion.� Elles� ne� me� sont� pas

inférieures.��J’essayais�par�exemple

de�ne�pas�simplement�dire�non�et

d’interdire�un�comportement.�Je

prenais�le�temps�d’expliquer�l’acte

attendu� et� de� donner� des

consignes�claires�et�positives�aux

patients.�Quand�j’avais�été�impa-

tiente,�je�n’hésitais�pas�non�plus�à

aller�m’excuser�auprès�d’eux.�une

façon�d’appliquer�et�de�transmet-

tre� le�principe�de�congruence� si

important� en� intervention.� c’est

une�attitude�qui�ouvre�des�portes

et�qui�consolide�les�liens.�Après,�ils

ont�confiance�en�toi.��Ça�m’a�per-

mis�de�les�amener�chez�le�dentiste

sans� qu’ils� se� désorganisent,� de

faire� des� sorties� sans� fugue,� de

faire�cesser�des�comportements�in-

désirables.�» La�confiance�comme

levier�de�changement.

qui apporte à qui?

c’est�un�cliché,�mais�quand�il�est

juste�et�authentique,�nous�aurions

tort� de� nous� en� priver.� danièle�

Leroux�emporte�avec�elle�dans�sa

retraite�le�souvenir�de�mémorables

rencontres�qui�l’ont�marquée�à�ja-

mais.�des�êtres�au�destin�ingrat�lui

ont�légué,�probablement�sans�le

savoir,� un� héritage� constitué� de

moments�magiques�et�de�leçons

de�vie.�Sorte�de�retour�d’ascenseur

à�l’éducateur.�«�Ils�m’ont�apporté

autant� sinon� plus� que� je� leur� ai

donné.� comme� j’apprends� très

vite,�je�ne�suis�pas�la�plus�patiente

des�femmes.�J’ai�de�la�difficulté�à

ne�pas�réagir�au�contact�de�gens

plus�lents�que�moi.�Ils�m’ont�obli-

gée� à� travailler� sur� moi-même.

Grâce�à�eux,�j’ai�appris�à�être�pa-

tiente�et�conciliante.�un�beau�ca-

deau!�»

Il�y�a�aussi�le�courage�qui�inspire.

celui�que�l’on�croise�et�dont�on�se

souvient,�même�35�ans�plus�tard�:

«�à�mes�tout�débuts,�encore�étu-

diante,�j’ai�eu�à�donner�un�bain�à

une� petite� patiente� maigre

comme�un�chicot,�physiquement

très� limitée,� qui� était� probable-

ment� déficiente� intellectuelle� et

qui�ne�parlait�pas.�Je�ne�savais�pas

par�quel�bout�la�prendre.�Je�me�di-

sais� que� j’allais� la� casser.� Mais

croyez-le�ou�non,�c’est�elle�qui�m’a

montré� comment� faire.� ce� petit

être�rachitique�m’aidait�vraiment.

Elle�voyait�bien�que�j’étais�mal�à

l’aise�et�elle�essayait�de�se�soulever

pour�me�faciliter�la�tâche.�Je�ne�l’ai

vu�qu’une�fois�dans�ma�vie.�Je�ne

me� souviens�même�plus�de� son

nom.� Mais� elle� m’a� donné� une

leçon�incroyable.�Je�ne�l’ai�jamais

oubliée.��Elle�a�montré�une�géné-

rosité� et� un� courage� prodigieux

malgré�un�handicap�épouvanta-

ble.�Et�elle�n’était�même�pas�obli-

gée�de�le�faire.�J’en�ai�pleuré�».

nous�avons�rencontré�une�Mme

Leroux�en�pleine�possession�de�sa

profession,�malgré� le� fait� qu’elle

venait� d’accrocher� ses� patins

d’éducatrice�spécialisée�après�plus

de�trois�décennies�de�loyaux�ser-

vices.� Le� feu�dans� les� yeux�et� la

passion� intacte,� nous� avons� eu

l’impression� d’être� en� présence

d’une�professionnelle�d’élite�capa-

ble�de�soulever�les�montagnes.�Et

derrière�le�parcours�de�ces�innom-

brables�patients�qu’elle�a�profon-

dément�aimés,�nous�ne�doutons

pas�qu’elle�l’ait�fait.

« Le plus beau cadeau

que l’on peut faire à un

patient, c’est de lui

laisser son autonomie,

aussi limitée soit-elle. »

21

Page 22: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Résumé�de�la�conférence��«�Le�rôle�de�l’infirmière�clinicienne�au�guichet�unique�de�pédopsychiatrie

(GuP)�et�au�module�d’évaluation�et�de�liaison�(MEL)�ainsi�qu’à�la�clinique�des�troubles�de�l’humeur

(ctH)�de�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies�» présentée�par�les�infirmières�nathalie�Maltais,�Line�brissette�et

Sylvie�Raymond�au�26e colloque�de�l’Association�québécoise�des�infirmières�et�infirmiers�en�santé�men-

tale�les�28�et�29�mai�2009.

GuIcHEt�unIQuE�En�PédoPSYcHIAtRIE�(GuP)�Et�ModuLE�d’évALuAtIon�Et�dE�LIAISon�(MEL)�

c’est�en�continuité�avec�le�plan�d’action�en�santé�mentale�2005-2010�et�la�mise�en�place�du�réseau�intégré

de� services� de� pédopsychiatrie� de� l’est� de� Montréal,� offert� par� les� hôpitaux� Rivière-des-Prairies� et�

Maisonneuve-Rosemont,�que�le�guichet�unique�en�pédopsychiatrie�est�né�en�janvier�2006.�Le�GuP�est�un

service�d’accueil�téléphonique�centralisé.�Il�reçoit,�trie�et�oriente�les�demandes�d’évaluation�pédopsychiatrique

pour�les�jeunes�de�0�à�17�ans�de�l’est�de�l’Ile�de�Montréal�et�d’ailleurs�au�Québec�afin�d’assurer�une�meilleure

accessibilité�aux�services.

Le�module�d’évaluation�et�de�liaison�s’est�ajouté�par�la�suite�afin�d’établir�un�continuum�dans�l’offre�de�soins

et�de�services.�Le�MEL�procède�à�la�préévaluation�téléphonique�de�la�condition�physique�et�mentale�des

jeunes�avec�le�parent,�l’adolescent�de�plus�de�14�ans�ainsi�qu’avec�les�partenaires�impliqués.�Il�oriente�aux�cli-

niques�surspécialisées�selon�la�symptomatologie.�Il�détermine�les�priorités�des�dossiers�de�la�liste�d’attente�et

offre�du�soutien�aux�familles�et�aux�partenaires.

LE�RôLE�dE�L’InfIRMIèRE�cLInIcIEnnE�Au�GuP/MEL

L’infirmière�possède�une�bonne�connaissance�du�plan�d’action�en�santé�mentale�et�des�habiletés�de�com-

munication,�d’empathie�et�de�gestion�du�stress.�Elle�est�habile�à�transmettre�ses�connaissances�en�psycho-

pathologie�aux�intervenants�de�première�ligne�et�à�évaluer�la�condition�physique�et�mentale�des�jeunes.

Elle�analyse�les�données�recueillies�et�émet�des�hypothèses�diagnostiques.�finalement,�elle�oriente�le�jeune

vers�la�clinique�appropriée.

LA�cLInIQuE�dES�tRoubLES�dE�L’HuMEuR�(ctH)

La�ctH�a�été�fondée�en�aout�2005.�Elle�accueille�des�jeunes�de�6�à�17�ans�avec�un�trouble�dépressif�ma-

jeur,�un� trouble�dysthymique,�des� idées�suicidaires�actives�dont� l’intensité� requiert�une�évaluation�

pédopsychiatrique�et/ou�une�tentative�de�suicide�récente�et�le�trouble�bipolaire�I�et�II.

MélimélonAtHALIE�MALtAIS,�conSEILLèRE�cLInIcIEnnE�SPécIALISéE�à�LA�dIREctIon�dES�SoInS�InfIRMIERS�dE�L’HRdP

22

Page 23: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

LE�RôLE�dE�L’InfIRMIèRE�cLInIcIEnnE�à�LA�ctH

Au�moment�de�la�préévaluation,�l’infirmière�clinicienne�à�la�ctH…

détermine�le�niveau�d’urgence�et�confirme�les�critères�d’admissibilité.�

Analyse�la�problématique�actuelle,�les�changements�observés�et�évalue�les�idées�suicidaires�à�

l’aide�du�coQ�(comment,�où,�quand).

Met�en�place�un�filet�de�sécurité�et�oriente�à�l’urgence�au�besoin.

vérifie�les�facteurs�de�risque�et�de�protection�afin�d’effectuer�la�gestion�des�demandes�en�attente.

Informe�le�psychiatre�afin�de�déterminer�la�complexité�et�l’urgence�des�cas.

Planifie,�de�concert�avec�le�psychiatre,�le�modèle�d’évaluation�choisi�pour�chaque�client�:�multi-

disciplinaire�ou�médico-nursing.

Reçoit�et�collige�les�données�de�deux�questionnaires�préalables�à�l’évaluation.

Planifie�et�coordonne�le�déroulement�de�la�journée�d’évaluation.

Au�moment�de�l’évaluation�multidisciplinaire,�l’infirmière�clinicienne�de�la�ctH…

Présente�le�dossier�à�l’équipe.

Assure�un�soutien�aux�parents.�Elle�fait�un�retour�sur�le�questionnaire�soumis�à�la�famille�sur�l’histoire�

développementale�du�jeune.�Elle�présente�des�constats�et�formule�des�recommandations�favorisant

le�mieux-être�du�jeune�et�de�sa�famille�en�présence�des�divers�intervenants�de�l’équipe�interdisci-

plinaire.�

fait�des� interventions�brèves� (plan�de� sécurité�pour� crise� suicidaire,� suivi�pharmacologique,�

enseignement�en�lien�avec�les�troubles�bipolaires�et�les�habitudes�de�vie).

Assure�la�liaison�entre�les�divers�services�:�hospitalisation,�hôpital�de�jour,�autres�cliniques�externes

et�divers�partenaires.

Anime,�en�collaboration�avec�la�travailleuse�sociale,�des�rencontres�individuelles�sur�différents�

thèmes��en�lien�avec�la�maladie.

En�résumé,�l’infirmière�assume�un�rôle�pivot�crucial,�de�l’accueil�d’une�demande�jusqu’à�sa�prise�en

charge,�garantissant�ainsi�au�processus�une�rigoureuse�continuité.

23

Page 24: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Sylvie�bourdon�est�éducatrice�spé-

cialisée�et�œuvre�depuis�près�de�18

ans�à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies.

Elle�travaille�au�Programme�de�pé-

dopsychiatrie�qui�offre�des�services

spécialisés�et�surspécialisés�en�psy-

chiatrie�à�une�clientèle�d'enfants�et

d'adolescents�présentant�des�trou-

bles�mentaux�transitoires�ou�persis-

tants.� Passionnée� de� son� travail,

elle�croit�en�son�rôle�d’éducatrice

et�au�soutien�qu’elle�peut�apporter

aux� jeunes� patients� ayant� une

image�d’eux�trop�souvent�altérée.

cette�femme�au�cœur�tendre�tente

par� tous� les� moyens� d’aider� les

jeunes�qu’elle�rencontre�à�dévelop-

per� leur� autonomie� et� leur� plein

potentiel,�malgré�leur�maladie!�

avoir une opinion favorable de

soi malgré la maladie

Par�maladie�mentale,�on�désigne

l'ensemble�des�problèmes�affectant

l'esprit.�En�fait,�selon�la�fondation

des�maladies�mentales,�«�il�s'agit�de

manifestations�d'un�dysfonctionne-

ment� psychologique� et� souvent

biologique.�ces�perturbations�pro-

voquent�différentes�sensations�de

malaises,� des� bouleversements

émotifs� et/ou� intellectuels,� de

même�que�des�difficultés�de�com-

portement�».

oeuvrant�auprès�des�patients�de

l’unité�d’admission�et�de�l’hôpital

de�jour,�Sylvie�bourdon�rencontre

plusieurs�cas�cliniques.�Atteints�de

trouble�de�l’alimentation,��d’anxiété

ou�de�dépression,�certains�patients

qu’elle�rencontre�se�sentent�exclus

de�leur�milieu,�de�leur�famille�ou�de

leur�réseau�social�et�tendent�à�s’iso-

ler.�L'estime�de�soi,�qui�est�une�at-

titude� intérieure� consistant� à� se

dire�qu’on�a�de�la�valeur,�qu'on�est

unique� et� important,� en� prend

souvent�un�coup.�L’éducateur�spé-

cialisé,�par� la� justesse�de�son�ap-

proche� et� de� ses� interventions,

peut�apporter�une�aide�considéra-

ble�à�cet�effet.� Il�a�pour� fonction

d’aider�la�personne�en�difficulté�à

développer� des� aptitudes� et� des

outils�qui�l’aideront�à�faire�face�aux

nombreux�défis�du�quotidien.�

Jessic

a lam

bert-fandal

L’adolescence�est�une�période�transitoire�cruciale�du�

développement�de�l’enfant.�Pendant�cette�période�où�l’identité

est�en�constante�construction,�être�atteint�d’un�trouble�mental

peut�s’avérer�difficile�pour�le�jeune�et�pour�son�entourage.�

à�l’Hôpital�Rivière-des-Prairies,�l’éducateur�spécialisé�est�appelé�à

être�un�accompagnateur�pour�aider�le�jeune�dans�son�

quotidien.�un�apport�souvent�essentiel,�qui�permet�de�préserver

et�de�restaurer�l’autonomie�des�jeunes�patients�qui�doivent�

composer�avec�leur�maladie�et�une�estime�de�soi�parfois�affaiblie.�

Quand estime de soirime avec

guerison

24

Page 25: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

à�l’hôpital�de� jour,�chaque�patient

possède�ses�propres�objectifs�à�at-

teindre.�Que�ce�soit�de�retourner�à

la�maison,�de�réintégrer�son�milieu

scolaire,� d’adopter� une�bonne�hy-

giène�de�vie��ou�de�suivre�un�horaire

bien�précis,�l’atteinte�de�ces�objectifs

nécessite� des� efforts� soutenus.�

«�L’éducateur�est�là�pour�aider,�ac-

compagner� et� observer� le� jeune

dans�la�réalisation�de�ses�objectifs�»,

précise�Mme�bourdon.

Au�cours�de�ses�années�de�service,

elle� s’est� donnée� comme� mandat

d’aider�les�jeunes�patients�dans�leur

démarche�et�a�mis�sur�pied�des�acti-

vités�qui�favorisent�l’évolution�posi-

tive� de� l’image� de� soi.� Remplie

d’initiative,�elle�crée�des�ateliers�sur

la�gestion�du�stress,�l’acceptation�de

la�maladie,�la�gestion�du�quotidien

et� la� socialisation.� utilisant� le� jeu

pour�faire�passer�certaines�notions,

Sylvie�bourdon�a�créé,�en�collabora-

tion�avec�des�patients�de�l’hôpital�de

jour,�un�jeu�de�société�portant�sur�la

résolution� de� problèmes,� qui� sera

édité�prochainement.�

croyant�fermement�en�l’importance

de� la� valorisation,�elle�ne�manque

pas�une�occasion�d’encourager�et

de�féliciter�un�patient�pour�ses�réus-

sites,�aussi�petites�qu’elles�puissent

être.�Respecter�le�patient�en�misant

sur�ses�forces,�en�lui�permettant�de

vivre�des�expériences�positives�du-

rant�son�séjour�favorise�la�construc-

tion�positive�de� l’identité.�Ainsi,� ce

n’est�pas�tant�la�nature�des�activités

qui�importe,�mais�bien�les�apprentis-

sages�personnels�qu’elle�suscite�chez

le�patient.�

Les défis du quotidien

«� Puisque� certains� jeunes� nous

confient� leur�peine�et� leurs�frustra-

tions,� la� relation�d’aide� et� l’écoute

Sylvie�bourdon,�éducatrice�spécialisée

empathique� sont� des� aptitudes� essen-

tielles�dans�notre�travail�» avance-t-elle.

L’éducateur�ne�peut�entretenir�d’idées

préconçues�à�l’égard�des�patients.�ou-

vert� au� changement,� il� doit� constam-

ment�rester�à�l’écoute�des�jeunes�et�de

leurs�besoins�afin�de�les�aider�à�réinté-

grer�leur�milieu�de�vie.�

Parce�que�les�courants�et�les�techniques

d’intervention�évoluent�et�parce�que�la

complexité�des�cas�cliniques�augmente,

l’éducateur�spécialisé�doit�être�à�l’affut

des�nouvelles�formations.�Sylvie�bourdon

affirme�qu’au�cours�des�années,�l’HRdP

a�contribué�à�son�perfectionnement�pro-

fessionnel.

travaillant�en�équipe�avec�les�infirmières,

les�préposés�aux�bénéficiaires,�les�profes-

sionnels��ainsi�que�les�médecins,�l’éduca-

teur�spécialisé�a�un�rôle�important�qui�ne

peut� être�minimisé.� Accompagnant� le

patient�dans�ses�activités�journalières,�il

est�souvent�témoin�des�progrès�et�des

difficultés�de�ce�dernier�dans�son�quoti-

dien.�Il�peut�ensuite�rapporter�ses�obser-

vations� en� les� partageant� en� réunion

d’équipe.�Le�travail�d’équipe�prend�donc

tout�son�sens�pour�l’éducateur�spécialisé.

Malgré�le�fait�que�la�profession�ne�soit

pas� régie� par� un� ordre� professionnel,�

Sylvie�bourdon�trouve�stimulant�de�voir

comment�le�métier�d’éducateur�tend�à

évoluer.�Selon�elle,�l’éducateur�spécialisé

doit� d’abord� valoriser� ses� fonctions� et

faire�connaitre�l’importance�de�son�rôle

au�sein�de�son�équipe.�cette�femme�dé-

terminée,�qui�essaie�de� transmettre�sa

passion�de�la�vie�aux�jeunes,�ne�craint

pas�pour�l’avenir�de�la�profession�d’édu-

cateur�à�l’HRdP�qui,�selon�elle,�joue�un

rôle�fondamental�dans�le�processus�de

guérison�du�jeune�patient.

25

Page 26: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Mélimélo

26

c’est�dans�un�style�décontracté�et�rigoureux,�empreint

d’humour,�mais�foisonnant�de�données�probantes,�que

le�dr�André�Masse,�directeur�clinique�du�Programme�des

troubles� neurodéveloppmentaux,� a� présenté� dans� le

cadre�des�Relais�scientifiques�la�«�personnalité�pharmaco-

logique�»�de�la�mélatonine.��une�molécule�si�simple�que

le�premier�étudiant�en�chimie�venu�est�à�même�de�la�syn-

thétiser,�mais�ô�combien�prometteuse!�Pilule�du�sommeil

aux�nombreuses�vertus,�la�mélatonine�est�sécrétée�natu-

rellement�par�la�glande�pinéale�en�conjonction�avec�les

cycles� circadiens.� un� peu� comme� les� vampires,� elle

s’éveille�à�la�tombée�de�la�nuit�et�disparait�de�l’organisme

au�lever�du�jour�lorsque�la�lumière�se�pointe.�Si�elle�n’est

pas�sédative�à�proprement�parler,�elle�prépare�à�la�noc-

turne�fuite�en�prédisposant�le�corps�à�l’endormissement.

Sa�principale�application�se�trouve�donc�dans�le�traitement

des�troubles�du�sommeil.�Et�avec�des�résultats�plus�qu’in-

téressants,�toutes�catégories�d’âge�confondues,�particu-

lièrement�auprès�des�autistes�et�des�jeunes�présentant�des

troubles�du�développement.�on�la�retrouve�en�vente�libre

depuis�2003.�Ses�effets�secondaires�sont�anodins�(un�peu

d’hypersomnolence�le�matin�dans�de�rares�cas)�et�ses�au-

tres�qualités�sont�dignes�d’intérêt.�Elle�serait�cycloprotec-

tive,�stimulerait�la�fonction�immunitaire,�aurait�des�proprié-

tés�antioxydantes,�oncostatiques,�vasoconstrictives,�anti-

diurétiques,�serait�administrée�à�la�suite�d’un�traumatisme

crânien,�réduirait�la�douleur�de�fibromyalgie,�protègerait

des�cicatrices�rénales�lors�de�pyélonéphrites�et�favoriserait

l’apprentissage,�etc.�Elle�aurait�aussi�des�capacités�de�jou-

vence�en�prolongeant�la�vie�des�musaraignes.�à�savoir�si

l’humain� bénéficiera� du�même� avantage,� cela� reste� à

prouver.�Les�troubles�de�comportement�seraient�moindres

en�sa�présence.�Mais�dans�ce�cas,�peut-être�explique-t-on

le�progrès�par�la�simple�amélioration�de�la�qualité�du�som-

meil.�Et�si�ce�n’était�pas�assez,�la�mélatonine�se�targuerait

de�jouer�dans�les�platebandes�des�antidépresseurs,�avec

des�versions�disponibles�en�france�qui�amélioreraient�l’hu-

meur.�Est-ce�à�dire�que�nous�sommes�en�présence�d’une

panacée?�Sans�doute�pas.�Mais�si�elle�n’offre�pas�de�ga-

rantie�irréfutable�de�santé,�elle�présente�à�tous�le�moins

l’avantage�d’être� inoffensive�dans� le�pire�des�cas.�Et� si

d’emblée� il�vous�prenait� l’envie�de� la�chercher�dans� la�

nature,�sachez�qu’on�retrouve�cette�molécule�dans� les

noix,�le�maïs,�les�tomates�et�les�pommes�de�terre.�La�confé-

rence�du�dr�Masse�a�été�suivie�par�près�de�100�personnes

éveillées�et�attentives.

relais

scientifique

du

1er juillet

2009

Page 27: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Calendrier des évènements à venir à HrDP

14 oCtobre 2009

«�L’annonce�du�diagnostic�d’autisme

et�sa�prise�en��charge�:�

une�comparaison�entre�la�france�et�le�Qué

bec�»

PRéSEnté�PAR�MME�bRIGIttE�cHAMAK.

conSuLtEz�notRE�SItE�IntERnEt

PouR�PLuS�d’InfoRMAtIon�

Et�PouR�AvoIR�LA�dAtE�dES�

PRocHAInS�RELAIS�ScIEntIfIQuES.

bIEntôt�dISPonIbLE�En��

ModE�vISIoconféREncE

relais scientifiques

12 h 30 à 14 h coLLoQuE�:�L’éducateur en psychiatrie,

un professionnel du quotidien 21 oCtobre 2009consultez�notre�site�Internet

pour�plus�d’informationPLAcES LIMItéES

coLLoQuE�ScIEntIfIQuE

Et�évènEMEnt�oRGAnISéS�

PAR�LA�fondAtIonLES�PEtItS�tRéSoRS5 et 6 mai 2010

PLuS�dE�détAILS�à�vEnIR�dAnS

LE�PRocHAIn�nuMéRo�dE�

L’IntER-MISSIon.

Page 28: L'inter-mission vol 8no3: «L'éducateur, un professionnel du quotidien»

Le 21 octobre 2009 à l’Hôpital Rivière-des-Prairies

Information : www.hrdp.qc.caTéléphone : 514 323-7260 poste 2088

Cout d’inscription : régulier 60 $ Étudiant 10 $

Une invitation UniqUe en son genre…pour faire le point sur la place qu’occupe l’éducateur en 2009 dans les soins psychiatriques depointe et sur l’évolution attendue de sa profession.

Inscription avant le 13 octobre 2009