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RepoRtage – Croix-Rouge Jeunesse 4 offrir de la joie 8 Des jeunes qui montrent l’exemple 9 Des expériences pour la vie professionnelle

12 engagement – Viens chez moi Découvrir son nouveau pays en s’amusant

14 RÉaLItÉS – Salvador prévention des catastrophes au pays des volcans

18 RÉaLItÉS – Dernières volontés Le jour où je m’en irai...

20 RÉaLItÉS – Japon Sécurité et dignité pour les rescapés

24 tÉmoIgnage – Détention Un conseil en vue du retour au pays

26 ConVICtIon – La Croix-Rouge en Suisse pour les seniors – et avec eux!

29 pÊLe-mÊLe Un plat hivernal venu tout droit des tropiques page jeux/caricature

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neutralImprimé

No. 01-12-416447 – www.myclimate.org© myclimate – The Climate Protection Partnership

ImpressumHumanité, 1re édition 2012 Février 2012

ISSN 1664-2015

Photo de couverture: Roland Blattner, Jegenstorf

Editeur: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected] www.redcross.ch

Dons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par courriel à [email protected] ou par téléphone au 031 387 74 64

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse, Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne, [email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (rédactrice en chef), Urs Frieden (Santé et intégration), Urs Höltschi (Levée de fonds), Isabelle Roos (Partenariat avec le secteur privé), Christine Rüfenacht (Santé et intégration), Isabel Rutschmann (Communication), Karl Schuler (Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Cécile Eisenring, Martin Fuhrer, Markus Mader, Marco Ratschiller, Sandra Weiss, Mario Wüthrich, Julia Zurfluh

Abonnement: L’abonnement coûte 6 CHF par an et est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTirage: 110800 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication: Croix-Rouge suisse

Traduction: Service de traduction CRSGraphisme et impression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: Juin 2012

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Utile, raisonnable… cool!

Chère lectrice, cher lecteur,

«Fais quelque chose d’utile, sois donc un peu raisonnable!»: j’imagine très bien que les jeunes prennent une telle injonction pour une critique. Mais je comprends aussi ce qui pousse les parents à rabâcher cette leçon dont on leur a déjà tant rebattu les oreilles dans leur jeunesse. Car enfin, cela part d’une bonne intention…

Mais l’utile et le raisonnable sont-ils à même d’enthousiasmer les jeunes du XXIe siècle? Je crois que oui, à condition de les motiver et de bien choisir ses mots: as-tu envie de faire partie d’une organisation riche de près de 150 ans d’histoire? de travailler sous l’emblème le plus célèbre au monde? de suivre des principes respec-tueux de l’ensemble de l’humanité et des religions? de donner au monde un visage plus digne tout en renforçant ton autonomie? d’avoir la satisfaction de collaborer avec des jeunes de ton âge et d’offrir du bonheur aux autres?

Tout cela est possible à la Croix-Rouge Jeunesse. Sympa, non? Or si la décision appartient aux jeunes, c’est bel et bien à nous de leur offrir la possibilité de s’enga-ger bénévolement. L’article en une (pages 4 et suivantes) m’a convaincu: les activités de jeunesse méritent notre soutien.

En espérant que la lecture d’Humanité saura éveiller votre intérêt et nourrir votre réflexion, je vous adresse mes meilleures salutations.

Markus MaderDirecteur de la Croix-Rouge suisse

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reportage

Les jeunes nous ont apporté le soleil», rayonne Nelly Bünzli, résidente du

Kehl. Il faut dire que l’EMS de Baden avait été plongé dans un épais brouillard toute la semaine. Mais le samedi, jus-tement, le ciel s’est dégagé. Quelques pensionnaires attendent déjà impatiem-ment dans la salle de détente. L’activité du jour? Préparer et décorer des petits gâteaux. «Ça bouge au Kehl», s’exclame

Nelly Bünzli, pleine d’enthousiasme. Les jeunes bénévoles s’attellent à la tâche avec détermination et distribuent le maté-riel de cuisine. Jeanine Brunner, la coor-dinatrice de la CRJ d’Argovie, se félicite de cette prise d’initiatives. Nadine et Raf-fael roulent la pâte. «Autrefois, je faisais

souvent des petits gâteaux. Mais depuis mon opération de l’aisselle, je ne peux malheureusement plus utiliser de rouleau à pâtisserie. C’est vraiment formidable de pouvoir faire cette activité aujourd’hui!», se réjouit Nelly Bünzli en souriant à Na-dine, qui lui donne un emporte-pièce. Parce que la vieille dame de 86 ans n’en a pas la force, Nadine l’aide à presser le moule sur la pâte. La forme préférée, c’est l’étoile, bien sûr. «Les jeunes décrochent les étoiles pour nous. Comme c’est gentil!», plaisante Nelly Bünzli, sans manquer de susciter des éclats de rire. Tout en cuisinant, le groupe bavarde et échange des idées pour la prochaine après-midi. Nadine, 21 ans, fait une proposition étonnante: «Et si la prochaine fois, on jouait à la Nintendo Wii? C’est une console de

jeux pour la télévision. On peut faire bouger les personnages avec la télécom-mande.» Nelly Bünzli, euphorique, lance crânement: «Je suis prête à toutes les bêtises.» Les générations discutent entre elles sans barrières lors de ces quelques heures en commun. «En parlant avec les personnes âgées, j’apprends parfois des choses que nous étudions ensuite en cours d’histoire. C’est trop cool!, dit Raf-

«Les jeunes décrochent les étoiles pour nous!»

Plus clairs, plus polis et plus patients – les jeunes changent de ton avec leurs aînés.

Un travail de précision: les petits gâteux sont décorés avec amour.

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Jeanine BrunnerDepuis 2010, la jeune femme de 26 ans suit et coordonne les engagements des jeunes bénévoles de la Croix-Rouge Jeunesse d’Argovie.

pourquoi les jeunes rendent-ils visite à des per-sonnes âgées?C’est eux qui en ont eu l’idée. Ils voulaient mener un projet intergéné-rationnel. Nous nous sommes mis en relation avec l’EMS Kehl, qui nous a accueillis à bras ouverts. Nous avons pu organiser librement notre pro-gramme, ce qui représente une preuve de confiance envers les jeunes.

peut-on dire que ce genre d’activités rendent les jeunes plus mûrs?Oui, cet engagement est une bonne école de la vie. Nous constatons sou-vent que les jeunes bénévoles, au cours de leurs missions, deviennent plus autonomes, plus sûrs d’eux et plus adultes.

L’engagement social est-il un tremplin pour la carrière pro-fessionnelle?Les jeunes se voient remettre un dos-sier bénévolat attestant leur engage-ment. Ce dossier peut être très utile lors de la recherche d’un emploi et leur permettre de se démarquer par rapport aux autres jeunes de leur âge. De plus, les bénévoles bénéficient de formations continues gratuites qui leur sont aussi bénéfiques sur le plan per-sonnel. ➥ srk-aargau.ch – Jugendrotkreuz

trois questions

fael, 15 ans, le plus jeune de la bande. A côté de l’école et de mes loisirs, je voulais me rendre utile. J’ai donc décidé de rejoindre la CRJ. J’aime bien faire plaisir aux autres. Et j’aime bien aussi, pour une fois, être avec des personnes beaucoup plus âgées. Avec elles, je peux parler d’autre chose qu’avec mes amis.»Bientôt, le parfum des petits gâteaux tout juste sortis du four embaume la salle de détente. Place à la décoration. Avec une patience d’ange, Sylvia Zaugg, 92 ans, badigeonne de nappage rose les cœurs en chocolat et colle des étoiles en sucre. «Sylvia, tu es une artiste?, plai-

sante Nelly Bünzli. Tes biscuits pourront être exposés dans le couloir à côté des tableaux!» Nadine, assise à côté de Sylvia, prépare le nappage avec soin pour que la vieille dame puisse y trem-per son pinceau. Chaque petit gâteau est une œuvre d’art. «Vous faites ça très bien!, complimente Raffael. Vous voulez aussi décorer une étoile?» Les jeunes

bénévoles sont aux petits soins pour leurs aînés. Ils leur donnent le bras pour marcher, poussent les fauteuils roulants et les aident à se lever. Une attention que les seniors apprécient visiblement. Avant que les petits gâteaux décorés ne débordent des assiettes, les pâtissiers en herbe les emballent dans de jolis petits sachets. «Si je les montre à mes voisins de palier, ils seront verts de jalousie», plaisante Nelly Bünzli. Le temps passe vite, et les infirmières ne tardent pas à venir chercher leurs protégés. «Nous devons toujours nous arrêter au bout de deux heures parce que les partici-pants, à cet âge-là, se fatiguent plus vite. Au début, nous prévoyions beaucoup trop d’activités. Nous avons dû apprendre à nous adapter à ce rythme. Tout demande plus de temps, indique Jeanine Brunner. Mais aujourd’hui, nous aurions pu faire durer notre programme un peu plus long-temps», sourit-elle en se penchant vers Sylvia Zaugg. La vieille dame est toujours affairée à la décoration des biscuits et colle étoile après étoile. Nadine, assise à ses côtés, continue patiemment de prépa-rer le nappage.➥ crj.ch

«nous avons dû apprendre à nous adapter au rythme des personnes âgées.»

Les seniors racontent comment, dans le temps, ils préparaient les petits gâteaux.

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des jeunes qui montrent l’exemple Croix-rouge Jeunesse

A la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ), des jeunes s’engagent dans les domaines de la santé et de l’intégration. Ils prennent sur leurs loisirs pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. Les activités organisées sont aussi diverses que les jeunes eux-mêmes.

TExTE: JULIA ZURFLUH

Je souhaite offrir à de jeunes handica-pés la possibilité d’entreprendre des

choses ou de retrouver des gens de leur âge en oubliant leur condition.» Rea, 20 ans, de la CRJ bâloise, partage une par-tie de son temps libre avec Manuela, en fauteuil roulant. Comme elle, près de 500 adolescents et jeunes adultes âgés de 15 à 30 ans se mo-bilisent à la CRJ au service de leur prochain. Les possibilités d’engagement sont nom-breuses. Par exemple, les jeunes bénévoles organisent dans des centres de transit des après-midi ludiques pour enfants deman-deurs d’asile pour leur faire un peu oublier le quotidien. Ou ils dispensent des cours de

rattrapage à des enfants de langue étran-gère. D’autres encore animent des après-midi de divertissement dans des foyers pour personnes âgées, comme le montre notre article à la page 4. Dernier exemple: à tra-vers le projet «Sport et cuisine» de la CRJ zurichoise, les bénévoles permettent aux enfants défavorisés de passer une semaine sportive fantastique tout en les familiarisant avec les principes d’une alimentation saine. Au cours de leurs activités, les jeunes de la CRJ retrouvent certes des personnes partageant leurs idées tout en s’amusant, mais ils acquièrent aussi des compétences essentielles. «La CRJ m’apprend beaucoup de choses qui ne se trouvent pas dans les

livres», indique Melanie, de la section zu-richoise. Les jeunes bénévoles élargissent leur horizon, sont confrontés à la réalité de la vie d’autres personnes et acquièrent une expérience précieuse. Ensemble, ils peuvent faire bouger les choses. D’autant que l’échange d’idées est encouragé. «Ce qui me plaît, c’est que nous sommes incités à donner notre avis. Nous pouvons ainsi faire évoluer la CRJ!», s’enthousiasme non sans fierté Eva, de la section zurichoise. La Croix-Rouge Jeunesse est présente dans les cantons de Zurich, de Saint-Gall, d’Argovie, de Bâle-Ville, de Neuchâtel, de Fribourg, de Genève et du Tessin.➥ facebook.com/SwissRedCrossYouth

La Croix-Rouge Jeunesse veille à égayer le quotidien des enfants vivant dans des centres de transit.

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des expériences pour la vie professionnelle

Croix-rouge Jeunesse

Quand elle était plus jeune, Carine Fleury a contribué à la création de la section Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) du canton de Fribourg. Une expérience précieuse dont elle mesure la valeur aujourd’hui encore, elle qui travaille à la Croix-Rouge suisse comme responsable des centres de compétences Jeunesse et Bénévolat.

INTERVIEW: TANJA PAULI

Dans votre jeunesse, pourquoi avez-vous choisi la Croix-Rouge?En 1999, j’étais à l’Université de Genève. Je voulais à côté faire quelque chose qui ait du sens, et certains de mes amis s’enga-geaient déjà pour la Croix-Rouge. Comme j’étudiais les relations internationales, le CICR et l’ensemble du Mouvement de la Croix-Rouge m’intéressaient beaucoup. Je suis d’avis qu’une grande organisation, disposant d’un réseau important, peut atteindre davantage d’objectifs. Chaque pays ou presque a sa propre Société Croix-Rouge. J’en étais déjà impression-née à l’époque et me suis donc investie comme bénévole à Genève, avant de devenir coordinatrice pour la CRJ.

Quelles sont les tâches d’une coordi-natrice CRJ?Elles sont comparables au travail d’un ser-vice du personnel: rechercher des jeunes bénévoles et mener des entretiens avec eux afin de cerner leurs intérêts et les acti-vités qui pourraient leur correspondre. Ce qui est bien dans les activités jeunesse, c’est qu’on touche à tout. Un peu de ges-tion de projets, de marketing, de levée de fonds, car l’argent ne tombe pas du ciel. Il faut savoir manager, coacher, et parfois vendre. C’est extrêmement varié, et au cours de cette période, j’ai acquis des expériences instructives pour ma vie professionnelle ultérieure.

Que faut-il pour fonder une Croix-Rouge Jeunesse?

Il faut un groupe responsable composé de personnalités fortes pour faire avancer le projet et le financer. Les activités bénévoles ont elles aussi un coût en termes d’organisa-tion et de coordination. De plus, les jeunes doivent être davantage guidés et accom-pagnés que les adultes. Ils ont besoin d’un chef, qui ne doit pas nécessairement avoir leur âge. Il doit simplement les comprendre, être sur la même longueur d’onde qu’eux et pouvoir les motiver. Au centre de compé-tences Jeunesse de la CRS à Berne, nous soutenons les associations cantonales CRS qui souhaitent fonder une CRJ. Les lignes directrices en la matière, approuvées par l’Assemblée de la Croix-Rouge en 2011, servent de base à cet effet. Les jeunes qui vivent dans un canton ne disposant pas de CRJ peuvent aussi s’adresser à nous ou à leur association cantonale.

Comment sont préparés les jeunes?Ils suivent un cours d’introduction obliga-toire, dont le programme riche et divertis-sant est spécialement conçu pour eux. Di-verses formations continues sur des thèmes spécifiques leur sont également proposées (p. ex. savoir travailler avec des enfants de migrants ou côtoyer des personnes âgées ou handicapées). Dans le module «Lea-dership», les jeunes qui souhaitent gagner en influence dans un groupe apprennent à endosser des responsabilités.

Lorsqu’ils recherchent un apprentis-sage, des jeunes vous demandent-ils de leur servir de référence?

Oui, assez souvent. Les jeunes qui s’inves-tissent disposent bien sûr d’un atout sup-plémentaire sur le marché du travail.

Les jeunes sont-ils suffisamment nom-breux à s’engager?Oui, je ne pense pas que le problème vienne des jeunes. On entend fréquem-ment dire qu’ils ne s’intéressent qu’à des choses superficielles. C’est faux. Ils sont souvent idéalistes et veulent travailler dans une organisation d’utilité publique et agir pour la collectivité. Pour moi, ils sont acteurs du changement et non pas fauteurs de troubles.➥ crj.ch

des jeunes qui montrent l’exemple

Carine Fleury, 33 ans, est responsable des centres de compétences Jeunesse et Bénévolat de la CRS.

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en bref

du sang sécurisé au libanDans le sud du Liban, la CRS met en place un service de transfusion sanguine sûr et professionnel dans cinq hôpitaux gérés par le Croissant-Rouge palestinien en faveur des réfugiés de Palestine. Depuis des décennies, ces derniers sont quelque 340000 à vivre au Liban, dont plus de la moitié dans des camps.

Les graves inondations de l’été 2010 au Pakistan ont détruit des centaines de vil-lages, surtout dans la province méridio-nale du Sindh, où la CRS s’est attelée à la reconstruction de trois d’entre eux, soit 700 maisons en tout. Les futurs proprié-taires participent activement aux travaux tout en étant responsables de l’achat du matériel. La CRS verse les paiements pré-vus à cet effet en cinq tranches, une solu-tion qui permet de contrôler le processus de construction et de responsabiliser les habitants. «Pour la plupart des villageois,

et surtout pour les femmes, c’est la pre-mière fois de leur vie qu’il disposent de leur propre compte en banque», com-mente Mark Ita, chef de la délégation. Chaque maison coûte 3000 CHF. Les tra-vaux vont bon train.Dans la région de Dadu, la CRS installe également une alimentation en eau pour 6300 habitants. Enfin, des bénévoles du Croissant-Rouge local sont formés pour devenir agents de santé dans neuf vil-lages.➥ redcross.ch/pakistan

un logement sûr pour des familles pakistanaises

Avec sa traditionnelle vente de mimosa à la fin janvier, la Croix-Rouge récolte des fonds pour aider, en Suisse, des enfants issus de familles aux revenus modestes. Le produit de la vente permet par exemple de financer un camp de vacances ou un cours de musique. Cette action a prin-cipalement lieu en Suisse romande et repose sur l’engagement de nombreux bénévoles.

pour les enfants d‘ici

75 000 paquets pour la bonne causeCette année, 2 5 Noël pourra aider encore plus de personnes démunies et d’organi-sations d’utilité publique que l’an passé. SRG SSR, La Poste Suisse et la Croix-Rouge suisse (CRS) ont en effet collecté près de 75000 paquets pendant les fêtes, soit 3000 de plus que l’édition précédente. Il était également possible d’offrir des cadeaux virtuels depuis le site Internet de l’action. «L’avantage de cette solution, c’est que nous pouvons alors acheter ce qu’il nous manque et venir en aide à ceux qui doivent subsister avec le strict nécessaire», explique Josef Reinhardt, le responsable de l’action. Celui-ci se félicite également du précieux coup de main apporté par une vingtaine de personnalités de la politique, de l’économie, du sport, de la culture et de la télévision qui ont donné une après-midi de leur temps pour trier les marchan-dises. A l’instar d’Alexander Tschäppät,

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conseiller national et président de la ville de Berne, Ulrich Zimmerli, président du conseil d’administration d’Allianz Suisse, et Joël Gilgen, animateur radio. Les marchandises seront distribuées à parts égales en Suisse et en Europe de

l’Est. Chaque année, cette forme d’aide bénéficie à de nombreuses familles et organisations. Aussi l’initiative sera-t-elle reconduite en 2012–2013, pour sa 16e édition. ➥ 2xnoel.ch

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engagement

Elle est presque comme mon troisième enfant», dit Andrea Haas en parlant

de Janani, 7 ans. Toutes deux vivent à Binningen, à deux pas de Bâle, et sont quasi voisines. Les lundis après-midi, elles se retrouvent dans la grande maison fami-liale des Haas. La fillette, qui a toujours le

découvrir son nouveau pays en s’amusant

Viens chez moi

Tous les lundis, Andrea Haas ouvre grand ses portes (et son cœur) à la petite Janani. Organisées grâce au programme Viens chez moi de la Croix-Rouge suisse, ces visites aident la fillette sri lankaise à s’intégrer dans son nouveau pays.

TExTE: CHRISTINE RüFENACHT PHOTOS: ROLAND BLATTNER

sourire, y vient pour bavarder en suisse al-lemand et découvrir les coutumes locales. Et surtout pour s’amuser avec Silvan, 6 ans, et Nina, 4 ans. Mine de rien, Janani, née en Suisse et d’origine sri lankaise, fait ainsi ses premiers pas vers une intégration réussie. «Elle a fait d’énormes progrès et

s’est véritablement épanouie», constate Andrea Haas au bout d’un an de visites. Janani a en particulier perfectionné son suisse allemand. De leur côté, Silvan et Nina s’amusent souvent à faire semblant de parler le tamoul, relève leur mère en souriant.

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pu se faire. En participant à l’action Viens chez moi de la Croix-Rouge Bâle-Cam-pagne, elle a non seulement la satisfaction d’accueillir un enfant, mais aussi de faire une bonne action. «Tant mieux si Janani et sa famille se sentent les bienvenues dans notre pays», souligne-t-elle. La fillette n’a pas souvent l’occasion de sortir avec ses parents, son papa travaillant la journée, sa maman le soir. Andrea Haas s’attache donc à lui proposer diverses activités, comme des sorties à la piscine ou à la bibliothèque.

Coup de foudreLa première rencontre entre les Haas et Janani remonte à un an. Ce fut un coup de foudre. La porte d’entrée à peine passée, la fillette a disparu à l’étage avec Silvan et Nina. Et tous les lundis, le scénario se

Bienvenue en SuisseA 33 ans, Andrea Haas se consacre à l’éducation de ses deux enfants et donne régulièrement un coup de main dans l’en-treprise familiale. Boulangère-pâtissière de formation, elle aurait bien aimé être maman de jour. Ce qui n’a malheureusement pas

Corinne SieberResponsable du Service intégration et action sociale de la Croix-Rouge Bâle-Campagne, Corinne Sieber est chargée du programme Viens chez moi. Elle en fait la promotion, recherche et met en relation des familles.

Quel est le rôle de la CRS?Le plus souvent, des enseignants nous contactent pour faire participer un élève. Commence alors le travail de fond: nous rendons visite à la famille pour savoir ce qu’elle attend du futur hôte et faire connaissance avec l’en-fant. Nous organisons ensuite une rencontre avec un bénévole qui nous semble correspondre aux attentes. On assure un suivi en restant en contact avec les familles (et les ensei-gnants), aussi afin de proposer aux enfants des activités ciblées qui les valorisent ou comblent des lacunes si nécessaire.

Qui est le bénévole idéal?Les bénévoles s’engagent à accueillir un enfant pour au moins six mois, une fois par semaine. On recherche des familles ou des personnes seules ouvertes, curieuses et dignes de confiance, qui ont envie d’accompa-gner un enfant.

Qu’en pensent les participants?Chacun y trouve son compte. Les familles migrantes sont contentes de soutenir leur enfant et de nouer des liens avec des Suisses. Les enfants, eux, ont la chance de s’épanouir dans un environnement de confiance. Les bénévoles, enfin, trouvent l’expérience enrichissante, pour eux-mêmes et leur entourage.

La CRS cherche des hôtes bénévoles:➥ redcross.ch/viens-chez-moi

trois questionsNina, Janani et Silvan sont vite devenus amis et s’amusent beaucoup ensemble.

Depuis un an, Janani grandit dans un environne-ment bilingue.

Andrea Haas, «maman d’accueil», se félicite que les trois enfants s’entendent si bien.

répète dans un concert de cris et d’éclats de rire. «Je m’étonne à chaque fois de les voir aussi heureux ensemble», dit Andrea Haas. Quant aux parents de Janani, il ne leur a fallu qu’une seule visite chez les Haas pour voir que leur benjamine y serait en de bonnes mains.

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réalités

Exercice d’évacuation: en cas de catastrophe, chaque minute compte.

Felix Saravia, sauveteur de la Croix-Rouge, en plein exercice.

Le soleil matinal arrose la baie de Jiqui-lisco d’une douce lumière dorée. Sur

le rivage, le roulis de quelques bateaux de pêche multicolores. Juste derrière, la lisière des mangroves. A l’horizon, trois volcans aux reflets bleuâtres: Usulután, San Miguel et San Vicente. Felix Saravia glisse un regard attentif par-delà les flots. A une cinquantaine de mètres du rivage, deux adolescents s’éclaboussent joyeu-sement quand soudain, emportés par le courant, ils appellent à l’aide. Felix Sara-via attrape une bouée et donne l’alarme d’un coup de sifflet strident. Ses collègues se jettent aussitôt à l’eau et nagent au secours des noyés, qu’ils ramènent sur la terre ferme d’un geste sûr pour les réa-nimer sur la plage de sable noir volca-nique. L’un des ados éclate alors de rire, recrachant un torrent d’eau salée sur le torse du sauveteur.

Les nageurs sauveteurs de la Croix-RougeA 12 ans seulement, Carlos Umanzos est novice au sein de la troupe de nageurs sauveteurs de la Croix-Rouge, et c’est donc lui qui joue le rôle du noyé lors de cet exercice de protection contre les catastrophes. Du moins jusqu’à ce que, épaté par ses propres qualités d’acteur, il soit pris d’un fou rire. Cela fait un an

qu’il a rejoint la troupe en compagnie d’un ami, et il brûle déjà d’impatience à l’idée de décrocher son diplôme de na-geur sauveteur et de pouvoir enfin passer à l’action. Un enthousiasme partagé par une dizaine d’autres jeunes gens qui font des allers-retours à la nage pour s’exercer à effectuer les gestes qui sauvent. «Nous sommes tous de bons nageurs, mais il faut beaucoup d’entraînement pour réussir à tirer quelqu’un hors de l’eau», explique Felix Saravia, 31 ans, chef et doyen du groupe. Son équipe se compose de jeunes pay-sans bien entraînés qui habitent de simples cahutes dans les environs de la baie et se nourrissent de maïs et de hari-cots. Formée grâce au soutien suisse, la

troupe de sauvetage de la Croix-Rouge a du pain sur la planche. A en croire une étude du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le Salvador est le pays qui présente le plus haut pourcentage de zones à risque au monde: 88,7% du territoire est concer-né dans ce pays deux fois plus petit que la Suisse. Au cours du siècle dernier,

au Salvador, de nombreux habitants de la côte pacifique n’ont jamais appris à nager.

les Salvadoriens ont subi douze séismes d’une importante magnitude, deux tsuna-mis, huit éruptions volcaniques ainsi que des dizaines d’inondations. En période de vacances, les bénévoles Croix-Rouge travaillent sur les plages en tant que nageurs sauveteurs. «Les courants du Pacifique sont traîtres, et la plupart de mes compatriotes ne savent

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réalités

La prévention, un bénéfice partagéLe réassureur Swiss Re soutient depuis des années l’action de la CRS en ma-tière de prévention des catastrophes au Salvador et au Honduras. Souhaitant renforcer leur collaboration au cours des trois prochaines années, les deux organi-sations nouent un partenariat officiel en 2012. Point fort: la coopération dans les domaines de la reconstruction, de la pré-vention et de la gestion des catastrophes. La CRS tire ainsi parti des connaissances de la société Swiss Re, qui bénéficie en retour de la longue expérience de la CRS dans la coopération au développement.

à propos

Formés avec le soutien de la CRS, les promoteurs de santé améliorent l’hygiène dans les villages.

Pour coller à la réalité, la situation est recons-tituée avec de faux blessés.

pas bien nager», indique Felix Saravia. Toute l’année, il forme également des «promoteurs de santé» avec le soutien de la Croix-Rouge suisse (CRS): des jeunes gens qui, à l’instar de Flor Bonilla, 22 ans, inculquent des notions d’hygiène simples – faire bouillir l’eau, collecter les déchets, etc. – aux habitants de leur com-munauté. Mais le danger le plus sérieux vient du Lempa. Ce fleuve, équipé de trois barrages et traversant le Salvador plus ou moins en son centre, amène dans la vallée l’eau de pluie des montagnes. En temps normal, il est déjà imposant, avec plusieurs centaines de mètres de large. Là où cela devient dramatique, c’est quand un ouragan s’abat sur le pays, un phé-nomène devenu de plus en plus fréquent en raison du changement climatique. En

quelques jours, 1500 millimètres de pluie peuvent alors tomber, soit l’équivalent d’un an de précipitations.

L’aide d’urgence pour sortir du chaosEn cas de violentes précipitations, les barrages ouvrent leurs vannes, inondant les terrains situés en aval à l’embouchure du fleuve, où vivent Felix Saravia et son équipe. Le dernier épisode en date remonte à octobre 2011, où 9500 ha-bitants ont dû être évacués. Le chef de groupe et ses sauveteurs Croix-Rouge se sont relayés jour et nuit pour sauver des personnes des crues, soigner les blessés et organiser l’accueil et la distribution de denrées dans les centres d’hébergement.

«Cette fois-ci, tout s’est déroulé à mer-veille», estime Roberto Castillos, logisti-cien CRS. «Grâce aux travaux prépara-toires, nous disposions d’une cellule de crise fonctionnelle qui a permis à l’armée, à la police, à la protection contre les catastrophes, à la commune, à la Croix-Rouge, aux ONG et aux Eglises de coor-

donner les opérations de sauvetage.» Cela n’a pas toujours été le cas. Roberto Catillos, actif dans diverses organisa-tions Croix-Rouge depuis la guerre civile des années 80, se rappelle encore bien l’ouragan Mitch de 1998: «A l’époque,

c’était le chaos. Personne ne connaissait la localisation et le nombre exacts des victimes. L’aide était distribuée à l’aveu-glette au bord des routes ou larguée par hélicoptère.»

assemblée communautaire au centre d’hébergementLe savoir-faire helvétique ne se ressent pas uniquement dans l’efficacité de l’organisation. Il se manifeste également à travers les logements d’urgence, fruits d’un travail d’équipe soutenu par la CRS. A l’épreuve des séismes et des inonda-tions grâce à des fondations de 1,80 mètre et à un plancher à 1,60 mètre du sol, ils disposent en outre d’une cuisine en commun et de huit latrines sèches. Environ 300 personnes ont trouvé refuge dans ce lotissement qui accueille des assemblées communautaires en période calme. A l’heure actuelle, deux centres de ce type sont déjà sur pied, et un troisième est en construction. «Le centre d’hébergement de ma commune natale d’El Angel nous a déjà rendu service à deux reprises», explique Felix Saravia, visiblement fier du travail accompli par sa troupe. Et à juste titre, puisque dans une allocution radiophonique, le prési-dent du Salvador a salué la qualité des mesures de prévention et de gestion des catastrophes.➥ redcross.ch/salvador

Les logements d’urgence construits avec l’aide de la CRS résistent aux ouragans.

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réalités

le jour où je m’en irai…dernières volontés

Le thème est délicat, et il n’y a pas vraiment de bon moment pour l’évoquer. Faut-il dès lors trans-mettre ses dernières volontés à ses proches par écrit? Eléments de réponse dans la nouvelle brochure de la Croix-Rouge suisse (CRS) Si un jour je devais ne plus être capable de décider par moi-même. Stefan Bärtschi, entrepreneur de pompes funèbres, nous donne son point de vue sur ce thème injuste-ment tabou.

INTERVIEW: TANJA PAULI

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Stefan Bärtschi, que pensez-vous de la publication d’une brochure fournissant aux proches les informations néces-saires en cas de décès?A mon avis, c’est une bonne chose que la CRS aborde ce thème tabou au tra-vers d’une brochure. Plutôt que d’éluder la question, nous essayons nous aussi d’inviter les gens à s’y intéresser en les conseillant librement.

Que faut-il faire si l’on souhaite confier toutes les décisions à ses proches?Il est là aussi judicieux de faire figurer cette intention par écrit. Sinon, comment les proches sont-ils censés être au cou-rant? Evidemment, rien n’empêche de

parler de ses dernières volontés. Mais après quelques années, il est parfois dif-ficile de se souvenir de ce qui a été dit. Et bien souvent, les intentions ne sont pas exprimées assez clairement.

Les volontés consignées sont-elles toujours respectées?Oui, j’y veille personnellement. Pour moi, le respect des volontés du défunt est pri-mordial. A défaut d’instructions de la per-sonne décédée, je demande toujours aux proches s’ils ont bien cherché partout. Ils finissent parfois par tomber sur un docu-ment, et il m’arrive alors de devoir modi-fier certains détails. Ma profession exige une grande flexibilité. Remanier complè-tement l’organisation des funérailles ne me pose donc aucun problème. Je me considère comme l’avocat du défunt. Seul compte ce qu’il a écrit, à plus forte raison quand un contrat de prévoyance funéraire a été conclu avec nous. En l’oc-currence, la loi me donne même le droit d’imposer les volontés du défunt.

Sans un tel contrat, les volontés écrites s’adressent-elles aux proches?Oui, et à l’entrepreneur de pompes funèbres lorsque le défunt n’a plus de proches. Pour l’entourage, c’est un énorme soulagement d’avoir le sentiment de faire ce qui est juste. Il arrive souvent qu’on vienne me voir avec des instruc-tions claires. Vêtements, cercueil ouvert ou fermé, musique: rien n’est laissé au hasard. Le respect des vœux du défunt est le gage de funérailles particulièrement émouvantes et intimes.

Les proches apprécient-ils que tout soit réglé jusqu’au moindre détail?Oui, et je parle en connaissance de cause. Mon père est décédé il y a deux ans, laissant tous les éléments dont nous avions besoin dans une enveloppe brune. Il avait pensé à tout. Sans ses ins-tructions écrites, nous aurions réglé un aspect important de ses funérailles de façon diamétralement opposée à ses

en fin de compte, chacun sait à peu près de quoi il a envie et très certainement ce qu’il ne veut pas.

Il n’y a pas de bon moment pour en parler, mais un jour il pourrait être trop tard.

souhaits. Le fait d’avoir respecté toutes ses volontés m’a réconforté dans ma peine.

Arrive-t-il souvent que les proches ne parviennent pas à se mettre d’accord?La plupart du temps, tout se passe bien. Mais il y a des familles qui se sont per-dues de vue depuis des années et qui sont soudain contraintes de prendre ensemble des décisions délicates. J’ai eu affaire à deux frères ouvertement en froid depuis longtemps. Ils ignoraient tout des volontés de leur père décédé et étaient incapables de s’entendre sur quoi que ce soit. Finalement, ils m’ont demandé ce que je ferais à leur place. Je leur ai conseillé de sortir boire un café et de lais-ser du temps au temps. Je les attendrais. Au sortir des funérailles, j’ai eu l’impres-sion que cette conversation avait été un premier pas vers leur réconciliation. J’étais content d’avoir pu y apporter ma contribution.

Que dites-vous aux personnes qui refusent d’évoquer leur mort de peur de forcer le destin?Je leur explique que j’ai moi-même rédigé mes volontés pour éviter à mes proches de devoir prendre ces décisions à ma place. Je leur conseille de parcourir la brochure et de remplir les formulaires s’ils le souhaitent. En fin de compte, chacun sait à peu près de quoi il a envie et très certainement ce qu’il ne veut pas. ➥ La brochure Si un jour je devais ne

plus être capable de décider par

moi-même – Informations impor-

tantes à l’attention des proches est

disponible auprès du Siège CRS à

Berne.

stefan bärtschiEntrepreneur de pompes funèbres depuis 20 ans, cet ancien mécanicien de 48 ans a commencé à exercer cette profession sur le tard. Il est propriétaire d’un établissement disposant de succur-sales à Berne et à Thoune.

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sécurité et dignité pour les rescapés

Japon

A Onagawa, au Japon, la Croix-Rouge suisse (CRS) permet la construction d’un centre pour personnes âgées disposant d’une clinique de soins aigus. Ces dernières sont en effet nombreuses, dans la région sinistrée, à ne plus pouvoir compter que sur elles-mêmes. Martin Fuhrer, responsable de la Coopération internationale de la CRS, s’est récemment rendu sur place.

INTERVIEW: KARL SCHULER

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L’aide de la CRS au JaponImmédiatement après le séisme, la Croix-Rouge suisse (CRS) a versé un mil-lion de CHF en faveur du programme d’aide d’urgence de la Croix-Rouge japonaise. Les logements provisoires ont ainsi pu être approvisionnés en eau potable, et les préfabriqués, équi-pés d’appareils ménagers tels que cui-seurs de riz et de nouilles et machines à laver. La CRS utilise la plus grande partie de ses fonds pour la construc-tion, dans la ville fortement endomma-gée d’Onagawa, d’un EMS pouvant accueillir une centaine de résidents ainsi que d’une clinique de soins aigus de 20 lits. Les travaux s’achèveront en mai 2012. La Chaîne du Bonheur et Caritas participent aux frais généraux, qui s’élèvent à 22 millions de CHF.

à proposNulle part ailleurs, l’espérance de vie n’est aussi élevée qu’au Japon, mais tous n’échappent pas aux infirmités.

Porter un masque protège les seniors d’une éventuelle infection.

Martin Fuhrer, un an bientôt après la catastrophe, quelles sont vos impres-sions?Aujourd’hui encore, la région semble avoir été frappée par un bombardement. Nous nous sommes rendus sur la côte pacifique à Ishinomaki et à Onagawa, deux villes encore en reconstruction. Au moins, les décombres ont été déblayés, et partout s’amoncellent des montagnes géantes, qui font l’objet d’un recyclage en bonne et due forme: ici, un amas de plastique et de voitures, là, un monceau de ciment, et plus loin, des déchets de bois. Que faire de ces milliers de tonnes de matériaux? Aucune décision n’a en-core été prise.

Où vivent les sans-abri?

«Il est frappant de constater que ceux qui restent dans la région sinistrée sont essentielle-ment des personnes âgées.»

Six mois à peine après la catastrophe, les dizaines de milliers de sans-abri ont quitté les logements collectifs pour emménager dans des préfabriqués relativement confor-tables. Les autorités ont fourni ici un effort important. Bien sûr, la reconstruction défi-nitive des habitations n’a pas encore com-mencé, dans la mesure où les questions fon-cières ne sont pas clarifiées. Et faut-il rebâtir les localités si près de la côte exposée ou un peu en retrait sur les collines? Les jeunes,

surtout, ont délaissé la région côtière sep-tentrionale pour les villes du sud, encoura-gés par une aide de départ octroyée par le gouvernement. Il est frappant de constater que ceux qui restent dans la région sinistrée sont essentiellement des personnes âgées.

Vous vous êtes rendu auprès de per-sonnes vivant dans des lotissements provisoires. Comment vont-elles?Nous avons accompagné dans ses visites à domicile une bénévole de la Croix-Rouge japonaise ayant suivi une forma-tion en psychologie. Même si, sur le plan matériel, leur situation s’est améliorée, la plupart des personnes âgées ont encore l’air apathique, comme si elles étaient

paralysées. Le service psychosocial de la Croix-Rouge joue un rôle important. Notre accompagnatrice nous a expliqué que les Japonais ne sont pas habitués à montrer leurs sentiments. La catastrophe a détraqué leur quotidien; ils ont beau-coup de peine à se repérer et à improvi-ser dans ce nouveau contexte. C’est là un aspect culturel de la société japonaise.

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Le vieil homme et la merTExTE: MARTIN FUHRER

Le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon ont causé la mort de 20 000 personnes et fait plus de 250 000 sans-abri. Des chiffres à peine imaginables. Mais bien plus que les statistiques, ce sont les destins indi-viduels qui marquent les esprits à vie. Katsumi, pêcheur de 70 ans, habite le port de la ville d’Onagawa depuis toujours. Il m’a raconté comment il a vécu le plus important séisme de l’histoire du Japon et comment sa vie a radicalement changé depuis le 11 mars 2011. La catastrophe lui a tout pris. Sa femme et lui ont pu échapper à la vague géante en se mettant à l’abri sur les hauteurs. Sa maison et tous ses

biens, y compris son précieux chalutier, ont été submergés par les flots, en-gloutis à jamais. Katsumi et sa femme ont vécu les premiers mois suivant la catastrophe dans un gymnase, sur les quelques mètres carrés qu’on leur avait attribués. Des centaines d’autres personnes partageaient le bâtiment. En octobre dernier, on leur a procuré un préfabriqué provisoire dans un nouveau lotissement. Ici, au moins, ils disposent de leur propre espace privé, peuvent cuisiner et regarder la télévi-sion des heures durant. Malgré tout, Katsumi, triste et amaigri, se sent ma-lade. Il doit être hospitalisé quelques jours pour des examens. L’océan, sur lequel le pêcheur passait sa vie, ne lui a rien laissé. Le vieil homme ne pourra plus jamais naviguer sur son chalutier.

Le seul espoir qui lui reste, c’est d’être accueilli, avec sa femme, dans le nou-veau foyer pour personnes âgées.

Commentaire

martin FuhrerMartin Fuhrer (à droite) dirige la Coopération internatio-nale de la CRS. Ces dernières années, il s’est rendu dans plusieurs pays frappés par des catastrophes naturelles. A gauche sur l’image, le pêcheur Katsumi.

Dans les logements collectifs, les sans-abri ont improvisé leur quotidien six mois durant.

Les personnes séniles qui n’ont plus de proches doivent être prises en charge dans un centre médicosocial.

Pourquoi la CRS s’est-elle décidée pour la construction d’un centre médicosocial?L’hôpital de la petite ville d’Onagawa a été fortement endommagé par le tsunami. Le bâtiment est à présent transformé en établissement médicosocial pouvant ac-cueillir une centaine de personnes âgées; une clinique de soins aigus de 20 lits y est rattachée. Cette reconversion nous a paru judicieuse, dans la mesure où la densité en hôpitaux est globalement élevée. Du fait

de l’exode des jeunes, les soins tradition-nellement apportés aux parents par leurs enfants ne sont plus garantis dans cette région plutôt rurale. Les personnes âgées sont nombreuses à vivre seules dans des conditions modestes. Elles ont été trauma-tisées par la catastrophe naturelle. C’est pourquoi nous voulons contribuer à ce qu’elles passent leurs dernières années en toute sécurité et dignité. ➥ redcross.ch/japon

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Plutôt que de subir le tourbillon des événements naturels, organisons nos défenses.A mesure que le climat de la Terre change, les phénomènes météorologiques exceptionnels s’intensifi ent. Faut-il dès lors fuir les endroits les plus dangereux ? Eriger des digues, améliorer les systèmes de drainage et renforcer les normes de construction pour mettre à l’abri les zones vulnérables ? Ou transférer le risque fi nancier et reconstruire ? Chez Swiss Re, notre seule certitude est que le rythme de notre adaptation doit suivre celui du changement climatique. C’est pourquoi nous aidons les Etats et les communautés à élaborer des stratégies de protection contre les forces de la nature. Le risque est notre métier et la création d’opportunités notre vocation.

Réfugiez-vous sur www.swissre.com

Swiss Re est le partenaire offi ciel de la Croix-Rouge Suisse. Ensemble, nous contribuons à rendre la société plus résiliente. Nous nous engageons avec nos collaborateurs afi n d’atténuer les inégalités sociales et économiques, et ouvrir de nouvelles voies dans la prévention des catastrophes naturelles.

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témoignage

un conseil en vue du retour au pays

détention

Le projet Détention de la Croix-Rouge suisse (CRS) offre des perspectives nouvelles à des personnes sous le coup d’une expulsion. Les conflits et les comportements agressifs peuvent ainsi être atténués ou canalisés. Carine Elmiger, assistante sociale à la CRS, se charge de ce projet depuis plus de deux ans et en dresse un bilan intermédiaire positif.

TExTE: URS FRIEDEN

donc leur retour au pays.» Ces deman-deurs d’asile, venus pleins d’espoir en Europe, sont à présent confrontés à la dure réalité: il n’y a pas de place pour eux.

Un sens humanitaireCette offre est donc d’une grande im-portance, étant donné que la décision de renvoi suscite colère et désillusion. «Nous pouvons canaliser les fortes émotions et atténuer quelque peu la dé-ception. Grâce à nos explications et à nos conseils, les personnes concernées obtiennent un aperçu de leur situation et peuvent ainsi mieux la comprendre», indique Carine Elmiger. Les conseillères sont convaincues que les migrants en détention doivent eux aussi bénéficier

d’une aide pour préparer au mieux leur retour et leur intégration dans leur pays d’origine. «Nous discutons de leurs compétences, de leurs res-sources, du réseau social et imaginons ensemble une perspective possible pour leur avenir proche.» Il est nécessaire d’accompagner ce processus, dans la mesure où les requérants déboutés n’ont guère d’espoir et ont souvent l’impres-sion d’avoir échoué. Par contre, s’ils

Carine Elmiger effectue un travail dif-ficile, à mi-chemin entre attentes et

réalité: elle conseille des hommes et des femmes détenus en vue de leur renvoi. Le projet Détention, lancé en 2008, occupe 13 collaborateurs qualifiés de la CRS dans 7 cantons.Carine Elmiger, qui dirige le projet dans le canton de Berne, est convaincue

«nous pouvons canaliser les fortes émotions et atténuer quelque peu la déception.»

Carine Elmiger, responsable du projet Détention dans le canton de Berne, explique la nécessité de son travail.

d’avoir pu, ces deux dernières années, apporter une aide précieuse à de nom-breux migrants dont la situation était dés- espérée: «D’une part, nous examinons avec eux la procédure de renvoi et nous répondons à leurs questions pour qu’ils sachent mieux à quoi s’attendre. D’autre part, nous leur offrons le cadre nécessaire pour gérer leur renvoi et

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acceptent la décision, ils libèrent des ressources personnelles qui s’avèrent in-dispensables pour retourner vivre dans leur pays.Qui plus est, si, grâce à l’aide des conseillères, ils doivent rester moins longtemps en détention et si leur retour peut se faire sans recourir à des mesures de contrainte, c’est tout pour le mieux.

Un bilan positifL’Université de Genève a procédé à une évaluation qualitative de Détention en 2011. L’équipe, sous la direction du professeur Sandro Cattacin, en est arri-vée à la conclusion que la CRS, par sa présence dans les centres de détention, protège les droits et la dignité des per-sonnes sous le coup d’un renvoi, tout en

Détention – conseil en vue du retourLe projet Détention, lancé en 2008, emploie 13 collaborateurs CRS. Carine Elmiger, assistante sociale, est respon-sable de cette initiative dans le canton de Berne et travaille avec deux collègues à temps partiel. Le conseil en vue du retour et sur les perspectives d’avenir est pro-posé dans les cantons de Bâle, de Berne, de Fribourg, du Tessin, d’Uri, de Vaud et de Zurich. A l’exception du canton d’Uri, c’est l’association cantonale CRS qui gère le projet. Le Siège national de la CRS à Berne est responsable de la ges-tion et de la coordination du projet au niveau national, et dans le canton d’Uri.

à propos

Pendant les séances de conseil, les requérants d’asile déboutés obtiennent une vue d’ensemble de leur situation et acceptent ainsi mieux la décision de renvoi (scène fictive).

abordant le sujet de la vie après le retour au pays.Mais ce travail n’est-il pas frustrant pour les collaborateurs de la CRS? Carine El-miger: «Nous devons nous satisfaire de petits succès. On sent que la personne nous est reconnaissante pour les entre-tiens, l’empathie et la clarification des questions. Et si, dans certains cas, nous avons pu contribuer à un projet d’intégra-tion, j’en suis heureuse.»Elle vient justement d’apprendre qu’un ancien client d’Afrique de l’Ouest gère aujourd’hui un petit commerce de sacs, chaussures et vêtements de Chine et qu’il peut en vivre.➥ srk-bern.ch/detention

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témoignage

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pour les seniors – et avec eux!la Croix-rouge en suisse

2012 a été proclamée «Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle». Des causes également défendues par la Croix-Rouge suisse (CRS), qui propose une multitude de prestations à l’intention des personnes âgées et de leur entourage.

TExTE: MARIO WüTHRICH

L’Alarme Croix-Rouge est le gage de l’autonomie de cette usagère – et de sa sécurité.

Importantes bénéficiaires des prestations de la CRS, les personnes entrées dans

la seconde moitié de l’existence en sont aussi des relais majeurs, trouvant dans l’activité bénévole un intérêt voire un accomplissement. Il importe, avec l’avan-cée en âge, de rester pleinement acteur de sa vie. Sous la bannière de la CRS, notamment, nombre de seniors se mobi-

lisent en faveur des autres, contribuant à une solidarité intergénérationnelle de fait. Je pense ainsi à tous ceux que l’empa-thie et qu’une fibre sociale bien affirmée amènent à intervenir au sein du service des transports Croix-Rouge ou des ser-vices de visite et d’accompagnement ou, encore, à assister des patients dans la rédaction de directives anticipées. Sans

parler des titulaires de charges honori-fiques dans les instances cantonales et nationales de la CRS. De même, les pres-tations de la CRS favorisent le «vieillisse-ment actif» et, partant, l’autonomie des personnes âgées. Nombre d’entre elles ne souhaitent ainsi rien plus ardemment que de continuer à vivre aussi longtemps que possible dans leur environnement fa-

ConviCtion

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ConviCtion

Le maintien à domicile est possible, pour autant que les proches soient soutenus.

Les grands-parents, une ressource inestimable pour plus d’une famille

La retraite active: la plupart des conducteurs du service des transports sont eux-mêmes des seniors.

sorties ou séjours, offrant du même coup un répit aux proches. Si les offres desti-nées aux aidants sont légion en Suisse, la recherche d’une solution adaptée peut s’avérer longue et fastidieuse. Les proches peuvent alors recourir aux services régio-naux d’information et de conseil de la CRS – une ressource qu’il convient de développer.

L’humain au centre L’humanité, un Principe fondamental célé-bré par la CRS. En vertu de celui-ci, c’est l’humain et non sa maladie, son handicap ni son âge qui est au cœur de la démarche de l’organisation. Face à l’hétérogénéité inédite des générations vieillissantes, le travail de la CRS se fonde sur une concep-tion de l’âge qui, tout en intégrant les contraintes qui lui sont inhérentes, ne fait pas abstraction des compétences ni des ressources des seniors, perçues comme des atouts à valoriser. L’heure est venue de réfléchir sur le vieillissement et de rompre

avec les images négatives qui lui sont associées pour l’investir de représenta-tions objectives. Si, grâce aux acquis so-ciopolitiques, nombre de personnes âgées jouissent aujourd’hui en Suisse d’une sécu-rité matérielle élevée, il en est d’autres qui doivent subvenir à leurs besoins avec peu. Aussi la question de la pauvreté des se-niors ne peut-elle être considérée comme définitivement classée. Il convient de pro-mouvoir la solidarité entre les générations, afin que le vieillissement s’apparente pour tous à un parcours gratifiant. La CRS conti-nuera à l’avenir de se mobiliser «pour les seniors – et avec eux».➥ redcross.ch/servicesociaux

mario WüthrichGérontologue ES, ce père de famille de 43 ans travaille depuis huit ans à la CRS en tant que responsable suppléant du domaine Conseils/Aide.

milier. Or l’Alarme Croix-Rouge et le service des transports peuvent les y aider. Grâce aux dons et au soutien d’Allianz Suisse, ces prestations sont à la portée de tous.

Une espérance de vie en hausseSi l’allongement de l’espérance de vie est un fait réjouissant pour tous, il n’en

est pas moins lourd de conséquences sociales et de défis à relever. On se contentera ici d’évoquer la situation des proches aidants, que l’investissement croissant requis par la prise en charge d’une personne dépendante mène sou-vent au seuil de l’épuisement. La CRS leur propose des services d’aide. De même, des foyers d’accueil de jour organisent à l’intention des personnes âgées des

C’est l’humain et non sa mala-die, son handicap ni son âge qui est au cœur de la démarche de la CRS.

La 10e conférence nationale de la CRS, dont la date est fixée au 20 septembre 2012, ainsi que diverses publications feront la part belle à la question. Plus de précisions dans notre prochaine édition.

à propos

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en bref

La Croix-Rouge vaudoise a lancé le service Chaise rouge pour accompa-gner les personnes handicapées dans leurs loisirs. Un bénévole spécialement formé aide à franchir les divers obs-tacles qu’une personne en situation de handicap peut rencontrer dans l’espace public. Celle-ci n’a donc plus à se priver de sorties qui lui tiennent à cœur et peut

des loisirs accessibles à tous

Au «Hinterhof 165» de la Croix-Rouge de Bâle-Ville, une quinzaine de femmes, aussi bien suisses que migrantes, fa-briquent des costumes pour le carna-val. Si toutes maîtrisent la couture, elles n’exercent, pour différentes raisons, pas d’activité professionnelle régulière. Sous la direction d’une couturière qua-lifiée, elles acquièrent une qualification complémentaire et se voient remettre un certificat qu’elles pourront faire valoir sur le marché du travail. La rémunéra-tion reçue par les couturières représente la moitié du prix payé par la clientèle, qui se compose de cliques et de particu-liers. L’atelier prend les commandes pour l’année prochaine par courriel: [email protected].

Carnaval à l’atelier de couture de la Crs

participer pleinement à la vie sociale. La prestation est abordable pour tous les budgets, seule une participation aux frais de déplacement du bénévole étant demandée. La Chaise rouge est une action menée en collaboration avec Pro Infirmis Vaud et avec le soutien des auto-rités cantonales.➥ la-chaise-rouge.ch

Sous le nom de ride4africa, un groupe de motards a offert à la Croix-Rouge swazie douze motocycles équipés de side-cars avec couchette. Ces véhicules servent désormais d’ambulances. Des

des moto-ambulances pour le swaziland

Début 2012, upc cablecom et la CRS ont conclu un partenariat de projet qui vise à mettre en place des cours d’informa-tique et à les dispenser aux auxiliaires de santé formés par la CRS. Aujourd’hui, les EMS et organisations œuvrant dans le domaine des soins sont en effet nom-breux à exiger de leur personnel auxi-liaire qu’il contribue à la gestion d’une documentation sur les soins et qu’il dis-pose de connaissances informatiques de base.

Cours d’informatique pour le personnel soignant Crs

conducteurs et conductrices bénévoles se sont relayés pour parcourir le trajet de 9000 km à travers le continent africain. Le cortège s’est mis en route fin octobre 2011 en Egypte. Le 10 janvier 2012, les moto-ambulances ont été remises à la Croix-Rouge swazie en présence de Martin Weber, médecin de la CRS, qui lui-même avait conduit l’un des engins lors de la dernière étape du parcours. «Une aventure humanitaire pour la bonne cause», s’enthousiasme Daniel Sollberger, l’instigateur de ce projet réussi. Ces ambulances à trois roues peuvent transporter les malades et les blessés jusqu’aux cliniques de la Croix-Rouge swazie. Dans ce petit pays, la CRS sou-tient depuis plusieurs années les cam-pagnes de sensibilisation contre le sida ainsi que le programme thérapeutique de sa consœur.➥ ride4afrika.ch

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poule au pot façon paysanne salvadoriennePour 4 personnes

Ingrédients1 poulet élevé en plein air, 4 pommes de terre, 3 branches de céleri, 2 à 4 carottes, 4 tomates, ¼ chou, riz, sel, 1 bouquet de persil haché, 1 petit bouquet de coriandre fraîche hachée, 1 petit oignon coupé en rondelles, 1 citron, 1 paquet de tortillas de maïs ou de blé

préparationDécouper le poulet en 6 gros morceaux et le faire cuire dans de l’eau salée avec l’oignon (env. 10 min à feu doux). En même temps, faire cuire le riz avec du sel, y ajouter le persil et maintenir au chaud. Tailler grossièrement les légumes et les ajouter au poulet demi-cuit, saler et lais-ser mijoter légèrement environ 15–20 minutes jusqu’à cuisson complète. Ver-ser la coriandre et le riz à la fin. Arroser de quelques gouttes de jus de citron et servir avec les tortillas chaudes.

Tapi sur un versant arboré, vert toute l’année, Cerro Verde – littéralement

«colline verte» – n‘a pas usurpé son nom. Les paysages vallonnés de la province d’Usulután, dans l‘est du pays, sont domi-nés par les caféiers et les bananiers. La plupart des habitants de ces zones caféi-coles travaillent comme journaliers dans de grandes plantations, cultivant parallè-lement un lopin de terre d’un hectare ou moins pour leur propre consommation. En 2001, Cerro Verde a été rudement éprouvé par un séisme. Suite à la catas-trophe, 60 familles ont, grâce au soutien de la Croix-Rouge suisse (CRS), troqué leurs cabanes de tôle contre des maisons en dur. Mais pour les femmes, le principal acquis de cette opération de relogement est le foyer amélioré. Grâce à l’évacua-tion des fumées, leur santé est mieux préservée, le dispositif consommant en outre moins de bois de chauffe. Globale-ment, l’effort de reconstruction de la CRS a contribué à améliorer les conditions de vie et de logement.Au Salvador aussi, la poule passe pour un animal avantageux, assurant aux fa-

milles pauvres un œuf quotidien et, lors de grandes occasions, une bonne ration de viande. A Cerro Verde, chaque ména-gère est fière de sa basse-cour. L’élevage en plein air est pratiqué ici en l’absence de toute certification. De même, l’alimenta-tion des volailles est largement biologique. Toutefois, les volatiles ont beau bénéficier d’un confort de vie optimal, ils finissent au fond d‘une marmite. Destinés à l’autocon-sommation, ils ne connaissent au moins pas les affres d’un transport dans une caisse à claire-voie. Dans le plat, la volaille est accompagnée de tomates, de pommes de terre, d’oignons et d’autres légumes du jardin qui mérite-raient eux aussi la mention «biologique». Car si les habitants de Cerro Verde ont été relogés dans des habitations équipées de foyers améliorés, ils ont également été ini-tiés aux pratiques culturales biologiques. Un recueil de recettes traditionnelles à base de produits locaux est même paru. La poule au pot de Cerro Verde, qui figure parmi les spécialités répertoriées, est bonne à la fois au palais et pour la santé. ➥ magazine-humanite.ch/recettes

reCetteun plat hivernal venu tout droit des tropiquesLes dimanches et jours de fête, un plat à la fois simple et savoureux s’invite à la table des paysans salvadoriens, qui vivent en autosuffisance. Dans le village de Cerro Verde, sa préparation est facilitée par la diffusion du foyer amélioré.

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TExTE: KARL SCHULER PHOTOS: FLORIAN KOPP

Grâce à leur foyer amélioré, les cuisinières de Cerro Verde ne sont plus obligées d’inhaler de la fumée nocive en préparant les repas.

La «sopa de pollo», tellement meilleure que le fast-food

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Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

labyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites correctement, une figure apparaîtra.

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pêle-mêle

HUMANITé 4/2011Solution des derniers mots croi-sés: ÊtRe LÀ poUR LeS aUtReS

Félicitations aux gagnants:Beat Adam, BibersteinHelene Bürgin, RiggisbergDenis Gutknecht, Les Geneveys-sur-CoffraneMarkus Lussi, SchaffhouseValentin Tschinder, Volketswil

Solutions des autres jeux de la dernière édition:

Vous trouverez les solutions du sudoku, des mots cachés et du labyrinthe dans la prochaine édition et sur la page Internet.➥ magazine-humanite.ch

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Page 31: Magazine Humanité 1/2012: Offrir de la joie

pêle-mêle

mots croisés

Parmi toutes les solutions correctes envoyées des mots croisés, nous offrons cinq clepsydres par tirage au sort. Cette horloge hydraulique, d’un design moderne, fonctionne sans piles. Il suffit de remplir le réservoir d’un peu d’eau de temps à autre pour voir l’heure s’afficher. Envoyez-nous la solution correcte et votre adresse par courriel à [email protected] ou sur une carte postale à:

Croix-Rouge suissemagazine «Humanité»Case postale, 3001 Berne

Délai d’envoi des réponses: 16 avril 2012

sudoku

Remplissez la grille de sudoku de manière à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque petit carré de trois cases sur trois.

2 192

815

32

5

8

26

142

678

68

7

3

47

358

496 5

C o n c e p t i s P u z z l e s 06010016105

1

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3C o n c e p t i s P u z z l e s 06010026031

À GAGNER

Commander l’article: ➥ redcross.ch/shop

mots cachés Découvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

1

9

12

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13

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1015

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(3e)PRINCIPECROIX-ROUGE

PLATINE

RELIÈRENT

ABÎMERA

FACILEOVATION

ASSISTA

FOLIES

HUMÉ

JUPE CROIX-ROUGEET C...-ROUGE

MANCHE

EXPLOSIF

PRÉNOMDE

DUNANT

ÉTON-NENT

CARDI-NAUX

ENLEVÉES

DÉVÊTU

DIRIGENT

CHAMP

FILETSD’EAU

FILS DEJACOB

ERBIUM

REVENUS

DEUXROMAIN

AUMONDE

CIBLE

ZÉBRÉ

SOCLE

SAINTE

DEGRÉBRAME

VIS

CÉDÈRENT

STOP

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SONS

1

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(3e)PRINCIPECROIX-ROUGE

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RELIÈRENT

ABÎMERA

FACILEOVATION

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HUMÉ

JUPE CROIX-ROUGEET C...-ROUGE

MANCHE

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ÉTON-NENT

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DEUXROMAIN

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SONS

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(3e)PRINCIPECROIX-ROUGE

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ABÎMERA

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FOLIES

HUMÉ

JUPE CROIX-ROUGEET C...-ROUGE

MANCHE

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ÉTON-NENT

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la Croix-rouge Jeunesse contribue à combler le fossé entre les générations en encourageant l’engagement social des jeunes.

nous avons besoin de vos dons.Compte postal 30-9700-0