1
Maladies à prions : de la physiopathologie aux mesures règlementaires
Dpt de Santé animale
Frédéric LantierEquipe «Génétique et physiopathologie des EST »
Laboratoire « Infectiologie animale et santé publiqueCentre de Tours-Nouzilly
2
Les Encéphalopathies Spongiformes Subaiguës Transmissibles (ESST)
•Peuvent affecter à la fois l’homme : maladie de Creutzfeldt-Jakob
– MCJ sporadique (1920, 85% des cas)– MCJ familiale, IFF, GSS (1936, mutations PRNP, 13%)– MCJ iatrogène (chirurgie, greffe, hGH, 2%)– Kuru (1957, tribu des Fore, Nouvelle Guinée)– variant MCJ (Environ 200 cas dans le monde …) cf OIE
•et l’animal :
– Tremblante ovine et caprine (1738)– Encéphalopathie transmissible du vison (1964)– MDC (= CWD) des ruminants sauvages, USA (1980)– ESB bovine (1986)– ESF des félins, dérivée de l’ESB (1990)
3
Maladies à prions / Prion diseases = ESST (Encéphalopathies spongiformes –subaiguës- transmissibles) = EST = TSE
Chez l'animal Mad cow disease = BSE / ESB = Maladie de la
vache folleScrapie = Tremblante du mouton CWD = MAC des ruminants sauvages
Chez l'homme
Maladie de Creutzfeldt Jakob = MCJ = CJDvMCJ = CJDv (v pour variant ou nv nouveau
variant) Syndrome de GSSIFF = FFI = Fatal familial insomnia
VOCABULAIRE
4
Caractéristiques des ESST
• Maladies neurodégénératives actuellement incurables, générées par des agents transmissibles non conventionnels (ATNC) : les prions.
• Longue période d’incubation :• humains : 5-40 ans • bovins : 4-6 ans • ovins : 1-5 ans• Souris : 100 à 800 jours
• Absence de réponse immunitaire spécifique périphérique
• Lésions localisées au niveau du SNC• spongiose, gliose (infammation) et mort
neuronale• dépôt amyloïde d’une isoforme pathologique
(PrPsc) d ’une protéine cellulaire de l’hôte (PrPc), la protéine prion.
5
Principales lésions du cerveau
Vacuoles
VacuolesVacuoles
PrPresPrPres
PrPres
Mort de neurones
6
Les dépôts amyloïdes contiennent de la PrPres, forme agrégée
d’une protéine normale, la PrPc
La PrPres forme des fibrilles (SAF) lorsqu’on la purifie
SAF
7
•PrP cellulaire (PrPc) : exprimée par de nombreux types cellulaires, fonction inconnue (homéostase du Cu, stress oxydatif, signalisation cellulaire, chaperone, développement embryonnaire…)
•PrPsc, enrichie en feuillets béta, purifiée sous une forme agrégée et insoluble, les SAF : Scrapie-associated fibrils.
•PrP pathologique (PrPsc) : isoforme anormale s’accumulant dans les tissus lymphoïdes et nerveux, plus résistante aux protéases et aux températures élevées (PrPsc = PrPres)
PrPc ===>
PrPscHélices alpha :
43% ===> 30%
Feuillets béta :3% ===> 43%
La protéine prion (PrP)
8
PrP+/+
PrP+/+
Cerveau de souris normalemalade
Souris normale : MALADE
La présence de la protéine PrP est indispensable à la transmission des ESST
PrP0/0
PrP+/+
Souris sans PrP : VIVANTE
Souris sans PrP + gène PrP : MALADE
9
Le gène PRNP
est composé de 2-3 exons et de grands introns est hautement conservé chez les Mammifères
(primates, bovins, ovins, caprins, félins, visons, etc …) et a été identifié chez les poissons
a subi des duplications : PRND (doppel) et PRNT (testis)
présente un grand nombre de polymorphismes associés à une sensibilité aux ESST chez :
–L’homme (prédisposition à MCJ, vMCJ, GSS, IFF)
–La souris (durée de la période d’incubation)–Le mouton et la chèvre (prédisposition aux différentes formes de tremblante et à l'ESB)
10
La protéine PrPc.
Structure : 254 AA (chez l’homme) Octapeptides 2 hélices alpha 3 feuillets béta 2 sites de N-glycosylations Pont disulfure Ancre GPI
Nter Non structuré (25-120)C ter Globulaire (120-230)
11
PrPsc : agent causal des ESST ?
Hypothèse de la protéine infectieuse (Prusiner 1982) :
PrPsc = prion = “proteinaceous infectious organism”. Transconformation de la PrPc en PrPsc selon un processus autocatalytique, possible en milieu acellulaire (?) et transmissible.
Hypothèse virale :
apparition de PrPsc = épiphénomène, témoin de l’infection.
"Dernière" possibilité : activation d'un endogène viral
Hypothèse virino :
l’agent infectieux (AN ?) protégé par la PrPsc particulièrement résistante de l’hôte
PrPsc : actuellement le seul marqueur biochimique spécifique de l’infection.
12
13
PMCA : Détection d'infimes quantités de PrPsc
• Dans les tissus/fluides/matériaux infectés Sang, lait … Environnement
• Chez les animaux sains et même réfractaires Présence/fabrication "permanente" de protéine mal
conformée (Castilla et al, 2007)
• Contrôles négatifs, seuils ???• Mécanismes de surveillance/contrôle ?
• PMCA voit son efficacité augmentée par molécules chaperones : homogénats tissus, Ac. Nucléiques
In vitro …ARNs synth., cell., ou viraux. In vivo … microRNA, ARN viraux ???
14
Co-localized massive appearance of endogenous murine retroviruses and increased PrP expression in immune*-stimulated splenic FDC networks* By Immun complexes
Loetscher M, Recher M, Lang KS, Navarini A, Hunziker L, et al (2007) Induced Prion Protein Controls Immune-Activated Retroviruses in the Mouse Spleen. PLoS ONE 2(11): e1158.
Dotlike gold particles represent immunostaining specific for MLV Env protein. (B) Co-localized immunofluorescence staining of PrP and MLV Env in splenic germinal center. Semithin (400 nm) cryosection was double-stained with rabbit serum specific for PrP andrat monoclonal antibody specific for MLV Env. Bar, 25 mm.
15
En pratique, la PrPsc reste le seul marqueur biochimique des ESST : principales techniques de diagnostic des EST
Inoculation à la souris
Histologie Micro. Électronique(SAF)
ELISA
Immunohistochimie
Western-blot IEC-LIF
Histoblots
16
Profils électrophorétiques de la PrPc et de la PrPsc
2 sites de glycosylation,
3 formes :
bi-glycosylée
mono-glycosée
non glycosylée
Protéinase K – + +
PrPscPrPc PrPsc PrPc
33-35 kDa
27-30 kDa
17
Une infection "naturelle" par l’ESB détectée chez une chèvre française
18
Typage de souche - zones d’observation des lésions
Fraser and Dickinson, 1968, J Comp Pathol, 78:301
9
7
8
6
5
4
3
2
11
2
3
Substance grise
Substance blanche
19
ESB - Lésions sur souris RIII :Vacuolisation du noyau cochléaire dorsal
Green et al, J Comp Pathol, 2005
20
Profil lésionnel sur souris RIII : caractère unique de la "souche" ESB
spMCJ
Tremblante
NON ESB
Bovins Chats, ruminants sauvages
vMCJMouton, chèvre, porc
ESB
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Bruce et al, 1997
21
Nor98 : une souche de tremblante atypique
Première description en Norvège en 1998 (Benestad et al,
Vet Record, 2002) :
- identifiée depuis dans plusieurs pays européens (F, D, B, GB…)
- distribution inhabituelle des lésions cérébrales et des dépôts de PrPsc
- aucune atteinte du système lymphoïde, même chez les ARQ/ARQ
- préférence allélique naturelle pour A136F141RQ et génotypes habituellement résistants,
- transmissibles à la souris transgénique (allèle VRQ ovin) (pas à la souris conventionnelle) Ces isolats sont difficiles à dépister par certains tests rapides
Des animaux de génotypes résistants ARR/ARR sont infectés naturellement
22
(Benestad et al., Vet Rec,
2003,153:202) • Description d’un type de tremblante atypique et original en
Norvège(régions concernées, âge des animaux, clinique, génotypes
touchés, répartition des lésions, profil électrophorétique de la PrPsc)
Caractérisation de la souche NOR98
Har And Årn Min Lin Str Lav FørHatCort Més Cervt Cort Cort Cort TC TCTC
25
15
10
AHQ AHQ AHQ AHQ AHQ ARQ ARQ ARQVRQARQ ARQ AHQ AHQ AHQ ARQ ARQ VRQ
VRQ
Nor98 ClassiquesCervelet Obex
N. lymphatique
Nor98 (ARQ:ARQ) Classique
23
Les isolats français atypiques ont le même profil lésionnel que les isolats Nor98
Histoblots Profils lésionnels
24
Modification de la virulence des souches par passage successifs
• Phénomène largement décrit pour les agents des ESST (et de nombreux virus) Diminution de la durée d’incubation (x 1/3) Adaptation au nouvel hôte (passage à 100%) Multiplicité des « souches » chez un même animal
• Difficilement explicable par l’hypothèse d’une protéine infectieuse …. Si les souches ont une réalité biologique
• Mais la souche ESB semble unique : conservation de ses propriétés après passage « alimentaire » (chat, guépard, chèvre , homme) ou expérimental (souris dont transgéniques, ovins, porc ) ; bémol : nombre de passage
• Souches atypiques (NOR98) : modifications spontanées de la PrPc en PrP
pathologique, devenant transmissible : origine des ESST ?
25
1 - ESB et
mie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)
26
FVO
Ruminants sauvages (zoo)
Chat domestiquePanthère, puma… (zoo)
Homme(vMCJ)
Singes (zoo)
MOUTON ?CHÈVRE
ESB
… Homme ?
Vache ?
Mouton ?
ESB : tout commence
par un sac de farines de viande et d’os…
1974 ???
1986
27
12 43 391
2514
7228
14407
25359
37280
35090
24436
14562
8149
32362303
1443 1189 1139610 343 79
4394
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05
Confirmation de la maladie
Interdiction des farines
Incubation
L’ESB au Royaume-Uni depuis 1985
Plus de 184 471 cas en Mai 2007
67 cas en 2007>10 en 2008
28
ESB dans le monde (Mai 2007)
•Royaume-uni 184 471
•Rep. d’Irlande 1601
•France 996 (+ 4)
•Portugal 1038
•Espagne 686
•Suisse 463
•Allemagne 412
•Belgique 133
•Italie 143
•Pays-Bas 83
•Pologne 33
•Rép. Tchèque 26
Japon
32
Slovaquie
20
Danemark
18
Slovénie
5
Canada
4
Luxembourg
3
Liechtenstein
2
Oman
2
USA , Autriche
2
Koweit
1
Falklands Isl.
1
Finlande
1
Grèce, Israël
1
29
L’ESB en France
996 cas – mars 2007
30
91
13 28
126
102
34105
4118 14
10060
124
87
29 7
17
83
74
37
0
50
100
150
200
250
300
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05
Cas "abattoir"
Cas "équarissage"
Cas cliniques
30
31
Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ)AFréquence : 1,5 cas/an/million d’habitants (1 centaine de cas/an en France)
Formes « classiques »% OrigineNbre de cas en F (1992->)
•sporadique (spMCJ) 85 ?1040
• familial (fMCJ) 13 Génétique (familiale) 108
• iatrogène (iMCJ) 2 Greffes, neurochirurgie 11
Hormone de croissance (110 cas en août 2008)
Variant MCJ (vMCJ)
• près de 200 cas dans le monde (R-U: 164 - Fra: 22 - Irl: 2 - Ital, USA, Can, NL, P, E, J: 1)
• Moyenne d’âge ~ 30 ans (incubation courte) (spMCJ ~ 60 ans)
• Symptômes et lésions inhabituels
• Origine = ESB
32
Nombre de cas certains ou probables de MCJ en France
par année de signalement pour les suspicions, par année de décès pour les cas de MCJ décédésMise à jour du 1er septembre 2008 (INVS)
AnnéeSuspicionssignalées
MCJ sporadique
décédé
MCJ iatrogène hormone
de croissance
décédé*
Autre MCJ iatrogènedécédé
MCJ génétique
décédé
vMCJ certain ou probable décédé
vMCJ probable
non décédé
Total MCJ
1992 71 38 7 2 4 0 0 51
1993 63 35 12 1 7 0 0 55
1994 93 46 5 3 7 0 0 61
1995 114 59 8 1 6 0 0 74
1996 201 68 10 0 10 1 0 89
1997 296 80 6 1 4 0 0 91
1998 459 81 8 1 13 0 0 103
1999 590 92 8 0 5 0 0 105
2000 823 87 9 0 8 1 0 105
2001 1103 110 5 0 15 1 0 131
2002 1062 108 2 2 13 3 0 128
2003 1086 108 8 1 10 0 0 127
2004 881 97 8 0 9 2 0 116
2005 930 82 4 1 10 6 0 103
2006 1315 124 5 0 9 6 0 144
2007 1373 134 1 0 15 3 0 153
2008 940 37 2 0 5 0 0 44
33
Les EST sont transmissibles naturellement…
par cannibalisme (pas de barrière d’espèce) :• Kuru chez les Fore, Nlle Guinée (Gajdusek,1957)
• ESB (vache, ruminants de zoo)
par régime carnivore (franchissement de la barrière d’espèce) :•ESB des félidés
•ES du vison
•vCJD de l’homme ?
par transmission horizontale (et verticale ?)• Tremblante des petits ruminants
• CWD des ruminants sauvages aux USA
34
2 – Physiopathologie : Exemple des ESST ovines
Pertes de laine
(grattage)
Troubles de la démarche
Troubles du comporteme
nt
Amaigrissement
35
Le gène de la protéine PrP détermine la sensibilité aux ESST
Exemple : génétique de la résistance d’un troupeau ovin INRA à une souche de tremblante « classique »
Codon Genotype Fréquence
136 154 171 animx malades
Ala Arg Gln
Val Arg Gln
Ala His Gln
Ala Arg Arg
ARQ ++
AHQ +
ARR –
VRQ +++
36
Les TSE sont aisément transmissible par voie orale chez les ovins génétiquement sensibles
• Infection précoce (détectable dès 1 mois)
via les plaques de Peyer de l’iléono Macrophages / IDC
o Cellules dendritiques folliculaires
– Puis dissémination "rapide"
o au ganglion drainant, ou directement au sang
o au tissu lymphoïde associé au tube digestif (GALT)
o à l’ensemble des organes lymphoïdes secondaires
via le système nerveux entérique et/ou le sang
Atteinte du SNC à ± mi-incubation vers 10 mois
37
Entrée par les plaques de Peyer : Tissu lymphoïde associé au tube digestif (GALT)
iléon
jéjunumproximal
(from McL. Press et al, 2004)
38
Plaques de Peyer
39
40
Réseau de FDC, centre germinatif
Macrophages,IDC
Accumulation de PrPsc dans les follicules B
(x 200)
41
Accumulation de PrPsc dans les follicules B
Réseau de FDC, centre germinatif
Macrophages,IDC
(x 600)
42
Rôle des macrophages/DC dans les phases précoces de la pathogénèse des ESST
- Comme dans les pathologies conventionnelles, ces cellules peuvent contrôler l’infectiosité de l’agent des ESST et limiter la réplication précoce de l’ATNC.
- En tremblante naturelle, ou après infection expérimentale par voie orale, ces cellules constituent des candidats pour différents mécanismes de transmission de l’agent infectieux :
- capture de la lumière intestinale vers les follicules B des plaques de Peyer,
- dissémination au sein du GALT et vers l’ensemble des organes lymphoïdes secondaires,
- transfert, dans les tissus lymphoïdes, des FDC vers les terminaisons nerveuses sympathiques et parasympathiques conduisant à l’infection du SNE, étape-clé de la neuroinvasion.
43
Voies de contamination possibles à partir des plaques de Peyer
1- Capture par macrophage/DC,réservoir FDC
2- Capture par macrophage/DC,atteinte SNE/voie sanguine3- Voie directe SNE
44
Différents types d’accumulation de la PrPsc dans les organes lymphoïdes
Rate agneau –marquage périfolliculaire
Amygdale agneau
(x 200)
(x 200)
(x 200)
Rate mère infectée : marquage classique
45
Digestive tractus and enteric nervous system
Vagal nerve (parasympathetic)
Sub mucosal Plexus
Myenteric plexus
Sympathetic nerve
46
Accumulation de PrPsc dans le SNE
47
Cell types involved in PrPsc dissemination in spinal cord:
Neurones
Astrocytes (GFAP)
Ependimal cells
Schwann Cells
48
Spinal cord
Dorsal root
Ventralroot
Myeline
Neurilemme
SensitoryExtremity
EpinevraPerinvraEndonevra Blood vessel
Sensitory Fiber
motrice plaque
Motor Axone
Dissémination centrifuge de la PrPsc et contamination des plaques motrices
musculaires
49
Accumulation de PrPsc dans le muscle chez le mouton infecté par l'ESB
50
Voies de dissémination des prions (PrPsc), chez le mouton sensible : VRQ/VRQ, ARQ/ARQ OU ARQ/VRQ (et chez l’Homme atteint de MCJ « nouveau variant »)
Intestin
Cerveau
Plexus nerveux
Plaques de Peyer
Nœuds lymphatique
s
Rate Lymphe
Sang
+
Amygdales +
Système nerveux
Nerf vague
Muscle
Moelle épinière
51
Dissémination de la tremblante chez le mouton porteur d’au moins un allèle de résistance (ARR/XXX) , chez les bovins ou chez l’homme atteint de CJD sporadique.
IntestinRate
Nœudlymphatique
Moelle épinière
P. Peyer
Intestin
Cerveau
Moelle épinière
« Plexus » nerveux
Voie nerveuse
Voie lymphoïde
Voiesanguine ?
Nerf vague
+
+
Amygdales
52
- Dissémination à partir de l’intestin
- Role des cellules dendritiques dans la neuroinvasion ?
- Rôle des FDC comme réservoir pour la neuroinvasion ?
- Marquage Périfolliculaire dans la rate : signature de la présence de l’agent infectieux dans le sang, confirmée par la transmission :
Mouton - mouton : • sang total
Mouton – souris• cellules : buffy coat > DC > T > B• Plasma : Associée à quelle fraction biochimique ?
Souris- souris
En résumé
53
Organes et tissus infectieux chez :
• Système nerveux(Cerveau, moelle épinière, SN périphérique)
• Organes lymphoïdes (Rate, nœudes lymphatiques, amygdales, plaques de Peyer…)
• Tube digestif• Placenta• Moelle osseuse• Fois, pancréas• Muscle (2004)• Sang (2002)
Le mouton (sensible)(tremblante et ESB)
La vache(ESB)
• Système nerveux (Cerveau, moelle épinière, ganglions paravertébraux)
• Intestin (iléon)
54
Infectiosité1 et/ou dépôts de PrPres2 dans le tissu nerveux
et les tissus lymphoïdes, chez différentes espèces, selon les ESST
T. lymphoïdes T. nerveux
ESB1 Bovins – +
Ovins (exp) + +
Sens (Q/Q171) + +
Tremblante1/2 Rés (R/Q 171) - +
Rés (R/R171) - -
spMCJ2 - +
vMCJ2 (=souche ESB) + +
55
Comparaison cas-témoin au niveau européen
10728 moutons : 1587 cas, 9141 témoins
Gén
oty
pe
0 10 02 30 40 50 60
ARR/ARR
ARR/AHQ
ARR/ARQ
ARR/VRQ
AHQ/AHQ
AHQ/ARQ
AHQ/VRQ
ARQ/ARQ
ARQ/VRQ
VRQ/VRQ
TémoinTremblant
%
56
Pays-BasProgramme national depuis 1998
Royaume-UniProgramme national depuis juillet 2001
France1998 : Sélection des béliers d’IA en races ovines laitières
2001 : Programme national
Applications en Europe
57
Utiliser des béliers ARR/ARR
Eteindre les foyers de tremblante
Échéance : Court terme
Action : Curative / Préventive
Protéger l’ensemble de la production ovine
Moyen/Long terme
Préventive
Police sanitaireDispositif national :
Programme d’amélioration génétique de la résistance à la tremblante
58
The first selection for disease resistance in sheep based on molecular markers…
Many questions remained
• Other genes involved?
• Mechanisms of resistance
• TSE strains survey in sheep and goat
(BSE, atypical scrapie)
• Efficiency against BSE:
ARR as a resistant allele against other
TSE strains?
Absolute or relative resistance?
Carrier status?
Infected tissues?
59
Sheep susceptibility to BSE
- First IC passage: IC challenge with 0.05 g of BSE (bovine isolate)
- Second passage by the oral route:
Oral inoculation at birth with 5g of ovBSE (2nd passage using a brain pool from IC inoculated sheep)
Clinical signs are similar to scrapie
60
Sheep Genotype incubation period(days) mean ± sd
397 ARQ-ARQ 435359 ARQ-ARQ 435378 ARQ-ARQ 435386 ARQ-ARQ 469384 ARQ-ARQ 498347 ARQ-ARQ 501388 ARQ-ARQ 501381 ARQ-ARQ 507329 ARQ-ARQ 513 477 ± 33
369 ARR-ARR 1263337 ARR-ARR 132412 ARR-ARR 137538 ARR-ARR 1375331 ARR/ARR 1394341 ARR/ARR 1394068 ARR/ARR 1557 1383 ±
89
3 ARR-ARR killed on day 1557 were negative (IHC, WB, ELISA)
Incubation period following IC inoculation of BSE
Spongiosis and PrPres deposits in Thalamus of an ARR/ARR Sheep
61
Tissue distribution of PrP deposits
Tissues ARQ/ARQ ARR/ARR
Brain and Spinal cord 9/9 7/10
Periph. lymph Irregular (1-5/9) 0/10
GALT Irregular (1-7/9) 0/10
Tonsil
62
Relative susceptibility of Scrapie resistant sheep to BSE
Incubation period following IC inoculation with BSE• ARQ/ARQ: (9/9) ; 16 months• ARR/ARR: (7/10) ; 46 months
Lambs Genotypes
Age at autopsy Age at Clinical stage
4 months 10 months
ARQ/ARQ2/3
GALT, spleen
2/3GALT, lymphoid,
ENS, CNS
2/2 (19 months)GALT, lymphoid, ENS, CNS,
muscles
ARQ/ARR 0/3 0/31/3 (50 months); 2 alive
Low level inGALT, lymphoid, ENS, CNS
ARR/ARR 0/31/3
(spleen)
4 /4 (48 months)GALT, lymphoid, ENS, CNS,
muscles
Second passage: Oral transmission of ovine BSE to ARQ/ARQ, ARR/ARQ and ARR/ARR sheep
63
PrPres deposits in nervous and lymphoid tissues
Lantier F et al, Neuroprion, Edinburgh 2007 Andreoletti O, et al, 2006. Bovine spongiform encephalopathy agent in spleen from an ARR/ARR orally exposedsheep. J Gen Virol.
Brain
IntestineLymph nodes
Spinal cord
Spleen Peyer’spatches
Nervous plexus
Nerves
MLN
Tonsils
Brain
IntestineLymph nodes
Spinal cord
Spleen Peyer’spatches
Nervous plexus
Nerves
MLN
Brain
IntestineLymph nodes
Spinal cord
Spleen Peyer’spatches
Nervous plexus
Nerves
MLN
Tonsils Muscles
Macrophages,
FDC in Germinal centre
IDC
(x 600)
FDC in Germinal centreFDC in
Germinal centreIDC
(x 600)
ENS
TonsilsTonsils
Thalamus
Spinal cord
Muscle spindle
Spleen
MLN
64
Discussion These results suggest that TSE agents are able
to adapt to ARR/ARR sheep, which raise questions both on mechanisms of host resistance to TSE and strain "mutation"
Although they do not compromise the recognised efficiency of the selection for the ARR allele against classical Scrapie in sheep flocks, these new data point out the need for:
A permanent survey of TSE strains
An evaluation of new resistance alleles/genes that have been evidenced by PRNP gene polymorphism and QTL studies
Moreno CR, et al, 2007. Which PrP haplotypes in a French sheep population are the most susceptible to atypical scrapie? Arch Virol. Arsac JN, et al, 2007. Similar biochemical signatures and prion protein genotypes in atypical scrapie and Nor98 cases, France and Norway. Emerg Infect Dis..
65
3 - Physiopathologie des EST humaines
66
Génétique de la sensibilité chez l’Homme (MCJ)
•Codon 129 Sain MCJsp vMCJ
•Met/Val 50% 10% 0%
•Met/Met 40% 79% 100%
•Val/Val 10% 11% 0%
?
?
3
10 10
18
15
28
20
1718
9
2
0
5
10
15
20
25
30
35
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
150 cas de vMCJ en GB depuis 1995
67
Lymphe
Sang
Dissémination des prions chez l’Homme
Rate
Amygdale
+
+
MCJ sporadique
CerveauvMCJ
Cerveau
Moelle épinière
Nœuds lymph.Système
nerveuxSystème nerveux
Lymphe
Sang
68
4 - Principales mesures de lutte
contre les EST
69
Les principales mesures de lutte contre les EST
• Problématique de la lutte contre les ESST
• L’agent n’est pas conventionnel : il n’y a pas de vaccin
• L’infection n’entraîne pas de réponse immunitaire : pas de diagnostic de routine sur le vivant
• Il n’existe pas de traitement
• les mesures de prévention des EST sont, aujourd’hui, uniquement sanitaires :
- prévention de la contamination animale
- prévention de la contamination humaine
70
Les principales mesures de lutte contre les EST
• Prévention de la contamination animale:
• Incinération de tous les animaux d'équarrissage
• Incinération des MRS
• Interdiction des protéines animales dans les aliments pour animaux élevés pour la consommation humaine (sauf poissons)
•Programme d’amélioration génétique des ovins, par introduction de génotype résistants (ARR) dans les troupeaux. Mais avec quels risques ?
•Contrôle de la circulation des animaux
71
Les principales mesures de lutte contre les EST
• Protection de la santé humaine:
• Détection et élimination des ruminants infectés
• Bovins• Programme de surveillance clinique des bovins• Tests systématiques à l’abattoir des bovins > 24 mois• Tests sur animaux « à risques » (morts, abattus
d’urgence…) (équarissage)
• Ovins-caprins• Programmes de dépistage des EST des petits
ruminants et recherche d’ESB ovine ou caprine(100% des caprins testés à l’équarissage, 50% des adultes à l’abattoir)
72
• La tête entière, à l'exclusion de la langue et des masseters : - y compris les amygdales, les yeux et la cervelle des ovins et caprins âgés de plus de 6 mois - des ovins et caprins nés ou élevés au Royaume-Uni quel que soit leur âge. • La moelle épinière des ovins et caprins âgés de plus de 6 mois.
• La rate des ovins et caprins quel que soit leur âge.
Matériels à risque spécifiés (MRS) des ovins
73
Les principales mesures de lutte contre les ESST
•Protection de la santé humaine
• Elimination systématique de la consommation des organes et tissus à risques (MRS)
• Protection de l’environnement (stockage des farines…)
• Prévention du risque de transmission inter-humaine Transfusions : mesures restrictives pour les
donneurs Nettoyages endoscopes Décontamination à 134°C du matériel chirurgie Greffes : mesures restrictives aux dons d'organes Milieux de culture
Hormones de synthèse
74
INRA Tours-Nouzilly
Frédéric Lantier (resp.) Serge BernardPatricia BerthonHervé Le Roux Isabelle Lantier Christelle RossignolCéline Barc
Philippe Bernardet Fabienne Cortadeet les animaliers « moutons » et « souris »
ENV ToulouseFrançois SchelcherOlivier AndréolettiCaroline Lacroux
INRA-SAGA ToulouseJean-Michel ElsenCarole MorenoFrancis Eychenne
CEA SaclayJacques Grassi
INRA-VIM Jouy-en-JosasJeanne Grosclaude
EuropeanCommission
Dpt de Génétique animaleDpt de Santé animale
Ministères de la Santé de la Recherche, de l’Agriculture
75
Pour en savoir plus…
A lire « Festins mortels », par Richard Rhodes, Ed. Plon, 1998
Sur Internet
Le site officiel du ministère de l ’Agriculture
www.agriculture.gouv.fr/esbinfo.htm
Carte intéractive des cas de BSE en France
www.perso.infonie.fr/vetolavie/bse/cartbse.htm
Vache folle en ligne www.inra.fr/dpenv/vchfol00.htm
Official Mad Cow disease Home page www.mad-cow.org
Site de l’OIE sur la BSE www.oie.int