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MICRO-ÉCONOMIE 1 :GRANDS PRINCIPESUE1 Introduction à l’économie

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2IÈME PARTIEL’ANALYSE EN TERME DE MARCHÉ

Micro-économie 1 : Grands principes

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CHAPITRE 4MICRO-ÉCONOMIE ET DÉMARCHE SCIENTIFIQUE

Micro-économie 1 : Les grands principes

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Introduction La micro-économie se donne pour objet l’étude du

comportement d’« agents » économiques et leurs interactions.

Ces interactions ont lieu sur des marchés : unique espace de socialisation.

Chaque agent s’efforce théoriquement d’améliorer sa position initiale : rivalité.

La micro-économie imagine à quelles conditions ces échanges sont compatibles entre eux : optimalité.

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IntroductionLa micro-économie a un statut théorique : Elle est construite à partir d’hypothèses ... Et de concepts abstraits. Une théorie se juge moins par le réalisme de

ses hypothèses que par sa capacité à expliquer : ambition explicative.

Elle décrit des comportements qui devraient être : ambition normative.

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Une théorie du choix qui suppose ... Un système de prix qui permette d’égaliser les

offres et les demandes ... Et d’offrir à chacun la meilleure situation possible,

compte tenu de ses contraintes. La micro-économie s’intéresse à l’UNE des

dimensions du choix Mais elle peut devenir implicitement normative

dans le sens où elle indique une référence (la CPP) par rapport à laquelle on juge.

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Source : Perroux, F. [1970], "Les conceptualisations implicitement normatives et les limites de la modélisation en économie", Économies et sociétés, n°26, série H, décembre, p. 2255-2272.

Une représentation « implicitement normative » 7

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Le contenu de la logique de « marché »

La logique micro-économique suppose un ensemble de règles du jeu cohérentes et compatibles :

La cohérence est un état. La compatibilité est une aptitude.

Les règles du jeu doivent être animées par des mobiles. Ex : recherche du profit ou recherche du bien-être (utilité)!

Source : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.

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Plan du chapitre 4

Section 1 : Les procédures d’affectation des ressources

Section 2 : Une longue filiation smithienneSection 3 : Hétérogénéité des démarches

scientifiques

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• Théorique ou réel, le marché est une procédure de choix ;

• Il n’a pas dominé toutes les organisations sociales ;

• Repérons le parmi les procédures de choix.

1-Procédures d’affectation des ressources10

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1.1- Différents modes de « comportements »

Karoly Polanyi [1944], dans La grande transformation (Budapest), montre que l’économie n’est pas nécessairement marchande. Elle a pu reposer sur des principes de comportement différents

Le principe de réciprocité – modèle de la symétrie; Le principe de redistribution – modèle de la centralité; Le principe de l’administration domestique – modèle

de l’autarcie. Le principe de troc ou d’échange – modèle du marché

Source : Polanyi, K. [1944 [1983]], La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Éditions Gallimard, Paris.

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1.1- Différents modes de « comportements »

Karoly Polanyi [1944] : Le « marché » et l’homo oeconomicus sont les

produits d’une construction historique ; Dans toute autre société humaine le « marché » ou

l’  « économique » sont insérés/encastrés / enchâssés dans les autres institutions sociales.

Fait social total (Marcel Mauss) : Damisch, H. [2008],"Marcel Mauss, l'esthétique et le “phénomène social total"", L'Homme, n°185-6, t.1, 195-211 : consistance symbolique du lien social.

Source : Polanyi, K. [1944 [1983]], La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Éditions Gallimard, Paris.

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1.2- Différents systèmes de « choix social »

Dans sa typologie des différents modes de choix social, Frank H. Knight [1933], dans Risk, uncertainty and profit, (Londres) distingue trois mécanismes : La coutume L’autorité Le consensus

Source : Vahabi, M. [1997], Les modes de coordination et les institutions : vers une approche dynamique, Note introductive , Université Paris I, Panthéon-Sorbonne Pari

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1.3- Une théorie des choix sociaux

Kenneth Arrow [1951], Choix collectif et préférences individuelles (Cambridge, Mass.).

Comment réaliser des choix collectifs ou sociaux dans une démocratie capitaliste ? Arrow ramène la réponse à deux options : Le vote Le marché

Source : Baslé, M., F. Benhamou, et al., (sous la dir.), [1988], Histoire des pensées économiques : les contemporains, Synthèse +, Sirey, Paris.

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Source : Baslé, M., F. Benhamou, et al. [1991], Histoire des pensées économiques : les contemporains, Sirey, Paris.

Comment réaliser des choix sociaux ?

Frank H. KNIGHT (1885-1972)

Kenneth ARROW (1921-...)15

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1.3- Une théorie des choix sociaux

Vote – Marché au lieu de Plan – Marché ?

Un Plan est un instrument d’action ; Un Marché est une procédure de choix.

Le Plan est l’aboutissement d’une procédure de vote.

Source : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.

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1.3- Une théorie des choix sociaux

Biens privatifs : le marché est le critère de décision.

Biens collectifs : Fort degré d’indivisibilité. Biens publics : Fournis par des personnes

de droit publicSource : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.

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1.3-Une théorie des choix sociaux

Différence de nature entre les deux rationalités ? Le vote = rationalité politique ? Le marché = rationalité économique ?

Kenneth Arrow : Les problèmes politiques liés à une procédure de vote peuvent être abordés en partant des instruments et de la rationalité de la science économique

Source : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.

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1.3-Une théorie des choix sociaux

Kenneth Arrow : Théorème d’impossibilité

Transitivité Mr ECOG : Droit > Micro-économie Anglais > Droit

Anglais > Micro-économieSource : Baslé, M., F. Benhamou, et al., (sous la dir.), [1988], Histoire des pensées économiques : les contemporains, Synthèse +, Sirey, Paris.

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1.3- Une théorie des choix sociaux

Imaginons 3 candidats : Alain, Béatrice et Claude. 40% de la population préfère Alain à Béatrice, mais

préfère Béatrice à Claude : Alain>Béatrice>Claude.Pour 35% des gens on obtient Béatrice>Claude>Alain,

et pour les 25% restants Claude>Alain>Béatrice. Groupe 1 (40%) : A > B > C Groupe 2 (35%) : B > C > A Groupe 3 (25%) : C > A > B

Source : http://sciencetonnante.wordpress.com/2012/04/23/le-paradoxe-de-condorcet/

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1.3-Une théorie des choix sociaux

Le paradoxe : Quel que soit le mode de scrutin, une majorité de la population sera prête à changer le vainqueur.

Si le vainqueur est Béatrice : Les groupes 1 et 3 (65% des voix) sont d’accord pour remplacer Béatrice par Alain car les deux préfèrent A à B.

Si Alain est élu : les groupes 2 et 3 (60% des voix) préfèrent avoir Claude à sa place. Etc.

Il ne peut pas exister de vainqueur indiscutable compte tenu des préférences individuelles des uns et des autres.

Source : http://sciencetonnante.wordpress.com/2012/04/23/le-paradoxe-de-condorcet/

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1.3- Une théorie des choix sociaux

Kenneth Arrow : Théorème d’impossibilité qui s’applique si la finalité d’une société est la maximisation du bien-être social ;

« Dans certains cas, il n’existe pas de manière indiscutable d’agréger des préférences individuelles en une préférence collective. »

Source : Baslé, M., F. Benhamou, et al., (sous la dir.), [1988], Histoire des pensées économiques : les contemporains, Synthèse +, Sirey, Paris.

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• 2-1 Des classiques aux néo-classiques• 2-2 L’héritage commun• 2-3 Une définition « formelle » de

l’économie

2- Une longue filiation Smithienne23

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Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

2.1- Des classiques aux néo-classiques24

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a) Des précurseurs aux successeurs

Les précurseurs de la synthèse d’Adam Smith Valeur d’usage/valeur d’échange : Xénophon, William

Petty, Ibn Khaldoun. L’ordre naturel : Aristote, Thomas Hobbes, John Locke,

William Petty, David Hume.

Les successeurs de la synthèse d’Adam Smith : Thomas Robert Malthus, David Ricardo, John Stuart Mill. Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, Henri Charles Carey.

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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b) L’invention du marginalisme

Fin du XIXe siècle : Volonté de reprendre le programme

scientifique d’Adam Smith Prétention à faire de l’économie une science

positive Faire de l’économie une science de la

rationalité économique

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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Idéologie libérale et théorie néo-classique ...27Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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c) L’émergence des néo-classiques

Trois ouvrages, en trois lieux différents, avec un fort socle commun : Stanley Jevons [1871], Théorie de l’économie

politique, Londres. Carl Menger [1871], Les fondements de

l’économie politique, Vienne. Léon Walras [1874], Eléments d’économie

politique pure, Lausanne.Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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2-2 L’héritage communLes trois principes fondateurs du

libéralisme: La rationalité des comportements

individuels. Le marché comme institution régulatrice

de l’économie. « Les valeurs s’échangent contre des

valeurs ».Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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a) La rationalité des comportements individuels.

Triomphe de la raison au XVIIIe siècle : L’homme est un être rationnel. Chacun recherche ce qui est utile à son

plaisir Les choix sont avant tout individuel

Il s’agit d’élaborer des instruments d’une science autonome.

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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a) La rationalité des comportements individuels. Passer du comportement individuel au

résultat général (c’était la question de K. Arrow) ?

Il n’existe qu’un seul type de rationalité économique

Généralisation de l’individu au collectif, à la société.

La quête individuelle n’implique-t-elle pas la désintégration sociale ?

L’ordre naturel accorde les deux pour Adam Smith : la main invisible.

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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b) Le marché comme institution régulatrice

Le marché est l’instrument le plus efficace pour la circulation des informations.

Le marché garantit la satisfaction de chacun avec la meilleure allocation des ressources.

Le marché élimine les inefficacités et les abus de rémunération.

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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c) Les valeurs s’échangent contre des valeurs

Les échanges fonctionnent sur le modèle du troc.

La monnaie est une marchandise comme une autre.

«  La monnaie n’est qu’un voile » : TQM Bodin – 1568.

Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

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Source : Albertini, J.-M. et A. Silem [1983], Comprendre les théories économiques. 2. Petit guide des grands courants, Éditions du Seuil, Paris.

Du marginalisme au néo-marginalisme 34

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2-3 Une définition « formelle » de l’économie 

Lionel ROBBINS

«The Subject Matter of Economics»

- 1932

«La science qui étudie les comportements humains comme une relation entre des fins et des moyens rares à usage alternatifs».

Dans ce cas, il s’agit de la théorie formelle de toute action finalisée

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Une conception praxéologique de l’économie

R. BURLING

« Maximization Theories and the Study of Economic Anthropology » - 1962

«Il n’y a pas de techniques ni de buts économiques spécifiques. C’est seulement la relation entre des fins et des moyens qui est économique».

L’Economie politique se dissout dans une théorie générale de l’action

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La praxéologie

Ludwig Von MISES

« L’Action Humaine» - 1949

«La praxéologie traite de l’action humaine en tant que telle, d’une façon universelle et générale».

« La praxéologie s’occupe des voies et des moyens choisis en vue des objectifs de l’action humaine ».

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La théorie formelle de l’action finalisée ne saurait définir l’Economique .

Posée comme telle, il s’agit d’une procédure mathématique « indifférente » aux objets qu’elle manipule .

Elle suppose que ces « objets » préexistent.

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Le principe général de l’action rationnelle : critique

Source : Godelier, M. [1969], Rationalité & irrationalité en économie - I Le thème, François Maspero, Paris.

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Le principe général de l’action rationnelle : critique

L’Economique doit être défini en termes réels et non formels

La structure d’un système économique déterminé doit être connue

La structure des besoins/valeurs des membres d’une société doit être identifiée

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Source : Les Echos, 13 août 2009

Article référencé Fruteau, C., B. Voelklb, et al. [2009], Supply and demand determine the market value of food providers in wild vervet monkeys, PNAS Early Edition, Emory University, Atlanta.

La question d’une « loi naturelle » du marché !40

Action humaine ?

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• 3-1 La démarche scientifique générale• 3-2 La conception de la science chez

Léon Walras• 3-3 Les critères de scientificité en

économie

3- Hétérogénéité des démarches scientifiques 41

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3-1 La démarche scientifique générale

Savoir scientifique = vérités qui, de toute éternité, attendent d’être découvertes, constatées.

But = découvrir, comprendre et expliquer le monde tel qu’il est.

Moyen = utilisation d’une raison pure, observations neutres, rationalité indépendante de toute époque.

Résultat = élaboration de théories en stricte correspondance avec la réalité.

Source : Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier et http://www.bubblews.com/news/376457-the-other-side-of-reality/

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a) Naissance de la démarche expérimentale

Renaissance : La raison n’a de valeur scientifique que si elle est confrontée à l’expérience. Depuis plusieurs siècles, la scolastique offre une vision du monde qui conforte nos sens : obstacle épistémologique.Nicolas Copernic (1473-1453) publie sa théorie héliocentrique le jour se sa mort.Galileo Galilée (1564-1642) ne disposait pas de preuves directes du mouvement terrestre. Le Messager céleste. (Sidereus Nuncius)http://www.astrosurf.com/luxorion/galilee-hommage3.htm

Source : Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier

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a) Naissance de la démarche expérimentale

Après Galileo Galilée peut commencer la révolution scientifique :Développement de la démarche expérimentale ;Mathématisation de l’astronomie et de la physique ;Extension des mathématiques.

Source : http://www.astrosurf.com/

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La révolution scientifique

Galileo Galilée (1564-1642) : Les mathématiques ce « langage décrivant la nature ».Il appelait de ses vœux « l'écriture mathématique du livre de l'Univers ».Expériences uniquement de « pensée ».

Source : http://www.astrosurf.com/

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b) Penser la démarche scientifique

Naissance de l’empirisme.

C’est un réaliste. « Révéler les vérités

cachées de la Nature »

Se défaire de l’obstacle de la science antérieure.

Douter de ce qui est supposé acquis (tabula rasa)

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Francis Bacon (1561-1621)

René Descartes (1596-1650)

Source : Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier

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b) Penser la démarche scientifique

Naissance du positivisme.

Rechercher des lois (comment) et non des causes (pourquoi).

Idéaliste

Douter des théories et considérer les faits.

Isoler toutes les causes pour interpréter un phénomène

OHERIC

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Auguste Comte (1798-1857)

Claude Bernard (1813-1878)

Source : Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier

Science = proposer des mécanismes expliquant des phénomènes : COMMENT

Science = Identifier les causes expliquant des phénomènes : POURQUOI

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O.H.E.R.I.C.

Observation Hypothèses Expérimentation Résultats Interprétation Conclusion

Source : http://st.creteil.iufm.fr/reperes/demarche_scientifique.htm

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Conclusion

Démarche déductive

La « vérité » émane de constructions logiques et de schémas conceptuels

Démarche inductive

Grâce à l’empirisme, l’observation est à l’origine de la connaissance du monde

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Rationalisme Idéalisme

Source : Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier

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3-2 Conception de la science chez Walras

Les trois oppositions posées par Léon Walras

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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a) Science abstraite vs science concrète

Science à priori / déductive : idéalisme Science à posteriori / inductive :

empirisme Léon Walras veut une science rationnelle et

abstraite. Mais il ne construit pas un modèle hypothétique

: ils recherchent des « types idéaux ».

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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Opposition avec les classiques James Mill [1829] : « Les conclusions de l’économie

politique, comme celle de la géométrie, ne sont vraies que dans l’abstrait, c’est-à-dire qu’elles ne sont vraies que sous certaines conditions».

John Elliot Cairnes [1875] : « On ne peut récuser une théorie économique sur la base d’une infirmation factuelle».

Les conclusions des théories ne sont vraies que dans l’abstrait, sous certaines conditions ceteris paribus. Chez Léon Walras, il s’agit de vérités ontologiques

(des hypothèses de bon sens concernant la nature humaine.

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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Opposition avec l’école autrichienne Ludwig Von Mises [1950], Human Action : a Treatise

on Economics, Yale University Press, New Haven : « Les disciplines   «praxéologiques » ne se prêtent à aucune vérification infirmation sur le terrain de l’expérience [...] l’étalon ultime pour apprécier si un théorème correct ou non est la seule raison, sans l’aide de l’expérience ».

Chez Léon Walras, les faits sont nécessaires aux sciences a priori pour définir les « types réels ». Il s’agit d’atteindre « la vérité ».

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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b) Science pure vs science appliquée

Léon Walras : «  La science pure consiste à étudier en eux-mêmes tous les faits dont le monde est le théâtre pour en formuler les lois »

« Elle s’applique à des êtres de raison, fictifs, aisés à concevoir, mais n’existant pas dans la nature, et non pas à des « corps ».

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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c) Science naturelle vs science humanitaire

Les sciences naturelles sont celles des « faits » naturels, dont la caractéristique est d’être régis par « des forces aveugles et fatales ».

Les « faits » humanitaires exigent « l’exercice de la volonté de l’homme » - une force qui se possède.

Source : Dockès, P. [1996], La société n'est pas un pique-nique : Léon Walras et l'économie sociale, Economica, Paris.

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3-3 Critères de scientificité en économie

L’apriorisme en économie :Position méthodologique qui affirme que les

théories économiques ne peuvent jamais être réfutées par leurs implications ou les faits.

Lionel Robbins, Ludwig von Mises, Carl Menger, Friedrich von Hayek, etc ..

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Rationalisme et formalisme :Il s’agit du rationalisme pur, ou rationalisme cartésien,

tel que l’a construit Léon Walras. Il ne permet pas, nous l’avons vu, de véritables confrontations de la théorie au monde de l’expérience.

Frank Hahn, Kenneth Arrow, Gérard Debreu, etc.

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Rationalisme et formalisme (suite) : La théorie de l’équilibre général (TEG) est

soumise à un travail d’axiomatisation depuis 1930 (Cowles Commission).

La TEG est la théorie plus brillante de la science économique.

Pour Walras, l’état d’équilibre est une « état idéal et non réel »

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Rationalisme et formalisme (suite) : L’équilibre n’est jamais assuré sur tous les

marchés. Certaines propriétés mathématiques ne

sont pas « économiques ». L’établissement de l’équilibre exige la

« suspension du temps ».Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Mais …la TEG permet de réfuter des points de vue politiques mal fondés.

Elle permet de repérer trois problèmes centraux pour la théorie de l’organisation : Nature et rôle de l’information ; Nature des processus de décision ; Place des régulations fondamentales.

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Le rationalisme critique : Il s’agit de l’approche fondée sur les thèses de Carl Popper. Un corps de connaissances en progrès constant, Le refus de l’induction, Critères de la réfutabilité et doctrine du faillibilisme

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

Les théories doivent être réfutables. Tester une théorie revient à en tirer des prédictions précises et les confronter à l’observation.

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3-3 Critères de scientificité en économie

Critères d’évaluation chez Thomas Samuel Khun. L’évolution scientifique opère par étapes : science normale, crise,

révolution scientifique, nouvelle science normale. La « normalité » correspond à un fonctionnement satisfaisant d’un

« paradigme ». Un paradigme est un ensemble de concepts et de valeurs communes

à une discipline : méthode : hypothèses fondamentales, etc.

Source : Brochier, H. [1990], "Critères de scientificité en économie", in Greffe, X., J. Mairesse et J.-L. Reiffers (sous la dir.), Encyclopédie économique, Économica, Paris, p. 25-54.

Lorsque les anomalies s’accumulent avec les échecs de la théorie, c’est toute la discipline qui entre en crise.

Les deux paradigmes sont incommensurables

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Hagège, H. [2007], La démarche scientifique : invariants et spécificités disciplinaires (une approche épistémologique), LIRDEF, IREM, Montpellier.

Lengaigne, B. et N. Postel [2004], "Arrow et l’impossibilité : une démonstration par l’absurde", Revue du MAUSS, n°24, t.2, 388-410.

Lhuillier, V. [2002], "Les trois premières tentatives d’application des mathématiques à l’économie politique de Léon Walras et l’intégration progressive des choix subjectifs en économie pure", Cahiers d'Économie Politique, n°42, t.1, 29-48.

Maucourant, J. [2001], "Une lecture de Karl Polanyi", L'Économie politique, n°12, t.4, 90-106.

Bibliographie ... pour aller plus loin 64


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