l'encre électronique entre parenthèses Amazon propose maintenant sa
5ème génération de Kindle, nommé Paperwhite, expression que l peut
traduire par blanc comme le papier Mais est-ce vraiment le progrès
annoncé ? Retour sur la petite histoire de l électronique. Article
rédigé par Laurent Viassade, Designer graphique freelance et éditeur
du site de jeux en ligne Jogg. Il nous livre ses réflexions sur l de
l électronique et la place du Kindle dans celle-ci. Un peu d Tout
commence au MIT, dans les années 90, lorsqu groupe de chercheurs
imagine un support semblable au papier imprimé, un support sur lequel
l est pilotée électroniquement. Ce concept rompt radicalement avec
tous les écrans proposés jusque là, basés sur un éclairage
transmissif, donc une lumière robe de mariée pas cher provenant de l
lui-même. Et donc agressif pour les yeux. Dans le cas de l
électronique, l'éclairage est dit réflectif c à dire que l fonctionne
avec la réflexion de la lumière extérieure, sans éclairage interne.
Elle poursuit le développement de cette technologie. Avec à la clé,
des partenariats commerciaux fructueux, avec Amazon et Sony entre
autres, et le succès mondial qu connait pour les liseuses
électroniques, les e-readers. On peut donc penser que dans la
poursuite de l électronique idéale, le but ultime soit d un support
parfaitement blanc et une encre noire et opaque, pour un contraste
absolu, semblable à celui du livre imprimé. Quand on compare les
premiers écrans Eink ou SiPix aux écrans d on voit que l se rapproche
peu à peu de cet objectif. En 2010, l Eink Pearl, franchit un palier:
d résolution de 800 pour 6 pouces, il présente alors le meilleur
contraste du moment, avec un fond d belle couleur gris clair
légèrement satiné et une encre noir, ou plus exactement gris
anthracite. Peu après, Eink améliore encore la résolution de son
écran Pearl, et propose dès la fin 2010 un écran HD (1024 sur le
Story du coréen iRiver. Le contraste reste inchangé. Depuis la quête
du contraste parfait semble être une cause perdue. Amazon propose
maintenant sa 5ème génération de Kindle, nommé Paperwhite, expression
que l peut traduire par blanc comme le papier Un nommage en forme d
qui fait directement référence au postulat d : proposer un support de
lecture avec des propriétés semblables à celles du papier blanc
imprimé. A la différence qu peut maintenant lire dans robes de mariée
le noir ! Un support éclairé, ou plus exactement «auto-éclairé»,
comparable à une fibre optique plate, qui émet donc sa propre lumière
en direction du papier électronique. Intéressant dans les cas d
éclairage ambiant insuffisant.
Le fond a toujours cette même couleur gris perle, le noir est
toujours gris foncé. Le contraste de l semble identique à celui du
Kindle 3 sorti en 2010. Dans sa conférence de presse, Jeff Bezos
affirme que ce Kindle Paperwhite est le fruit de quatre ans de
recherche chez Amazon. Depuis quatre ans, Eink semble donc butter sur
un mur invisible, et ne parvient pas à produire l électronique idéale,
celle qui nous ferait prendre nos tablettes pour des livres imprimés.
On peut penser que depuis quatre ans au moins, Eink a donc pris
conscience des limites de son papier électronique. Le seul moyen de
progresser encore a été de laisser les mains libres à Amazon pour
créer cette illusion d un peu contre nature, où le papier blanc est
en réalité un écran auto-éclairé. Et l couleur ? Toutes ces années
expliquent aussi pourquoi l électronique couleur n plus vraiment d
Après un lancement timide de la technologie Triton, qui présente des
couleurs délavées assez peu flatteuses, Eink ne semble pas vraiment
prête à se lancer à plus grande échelle.
Impossible de produire de belles couleurs sans pouvoir obtenir, à la
base, un blanc parfait donc une nouvelle génération de Kindle
Paperwhite. Le consommateur semble emballé et prêts à dégainer sa
carte bancaire pour upgrader son ancien Kindle. La résolution est
grandement améliorée, les caractères sont plus nets, le confort
visuel est accru. Mais l'appellation Paperwhite est malhonnête. Il ne
s en réalité qued éclairage à LED. Le «papier» lui reste
invariablement gris clair. Si l scientifique de Eink la pousse sans
doute à améliorer le contraste de ses écrans, avec des difficultés
techniques évidentes, le commerçant Amazon n pas d d et continue à
vendre chaque année un nouveau modèle. Quitte à dévoyer ce qui
faisait le sel et l de l électronique : pouvoir lire pendant de
longues heures sur un support neutre, proche du papier, qui ne
produit pas sa propre lumière et donc sans stress pour l'œil Les
concurrents Kobo et Barnes proposent des solutions proches. Mais eux
n pas joué sur les mots, et ont clairement vendu leurs e-readers avec,
pour leurs nouveaux e-readers, des termes sans ambiguïté : Glowlight
et Glo. Jeff Bezos, en tant que marketeur surdoué, affirme au début
de sa conférence qu impasse sombre peut parfois déboucher sur une
large avenue éclairée.
Il s sans doute d message (pas vraiment) codé. Tandis que le fond de
l Eink reste désespérément «sombre», une simple rangée de LED
parvient à créer l d papier électronique plus blanc que blanc. Alors
qu ne s en réalité que d source de lumière intégrée, très
probablement émettrice d Dommage, surtout quand on pense qu a permis
à cette technologie de trouver sa voie et son public, ainsi bien sûr
qu marché important et durable. Et donc de dégager des revenus
conséquents capables de supporter une R forcément lourde et couteuse.
Et la suite ? On peut aisément imaginer un futur Kindle PaperColor,
dont les couleurs délavées nous sembleront soudainement éclatantes.
Alors qu ne s au fond, que d écran transmissif de plus à moins que le
Kindle PaperWhite ne soit qu étape ?