MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGENE PUBLIQUE
DIRECTION NATIONALE DE LA SANTE FAMILIALE ET DE LA NUTRITION …………………
DIVISION ALIMENTATION-NUTRITION
ANALYSE GLOBALE LANDSCAPE
RAPPORT GENERAL
8/04/2013
Le Landscape Analysis est une analyse situationnelle de la volonté et des capacités d'agir des gouvernements et acteurs concernés pour la propension des actions de Nutrition, en vue de faciliter l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Justification
Tous les enfants ont le droit de
grandir et de se développer pour
réaliser pleinement leur
potentiel
TABLE DES MATIERES
I. Introduction ........................................................................................................................ 9 II. CONTEXTE ......................................................................................................................... 11 2.1. Présentation sommaire de la Guinée: ............................................................................. 11 2.2 Situation nutritionnelle: ...................................................................................................... 12
2.2.1 Prévalence de la malnutrition aigüe: .......................................................................... 12 2.2.2 Prévalence de la malnutrition chronique: ................................................................... 13 2.2.3 Prévalence de l’insuffisance pondérale: ..................................................................... 14 2.2.4 Double fardeau de malnutrition chez les femmes ...................................................... 15 2.2.5 Allaitement maternel: .................................................................................................. 16 2.2.6 Alimentation de complément : .................................................................................... 17 2.2.7 Supplémentation en vitamine A : ................................................................................ 17 2.2.8 Consommation de sel iodé par les ménages : ........................................................... 18 2.2.9 Administration de déparasitants: ................................................................................ 18
III. OBJECTIFS DU LANDSCAPE ANALYSIS EN GUINEE ................................................... 19 3.1 Objectif général ................................................................................................................. 19 3.2 Objectifs spécifiques .......................................................................................................... 19 3.3 Résultats attendus ............................................................................................................. 19 IV. METHODOLOGIE DU LANDSCAPE ANALYSIS EN GUINEE ......................................... 20 4.1 Cadre institutionnel ............................................................................................................ 20 4.2 Méthode: ............................................................................................................................ 21 V. ANALYSES DES RÉSULTATS ........................................................................................... 24 5.1 La Volonté politique d’agir : analyse des forces et faiblesses ........................................... 24
5.1.1 Volonté politique et existence des document de politique pour la nutrition : ............. 24 5.1.2 Intégration de la nutrition dans les plans de développement : ................................... 26 5.1.3 Acteurs concernés pour la Nutrition et partenaires, et leur connaissance sur les problèmes nutritionnels de leur localité: .............................................................................. 27 5.1.4 Du système de coordination des actions de Nutrition: .............................................. 31 5.1.5 Du Budget pour la Nutrition ....................................................................................... 33 5.1.6 Appuis et supervision pour la mise en œuvre des programmes de nutrition: ............ 34 5.1.7 Des informations nutritionnelles: ................................................................................ 35
5.2. Des capacités d’agir: ........................................................................................................ 36 5.2.1 La disponibilité et la qualification de cadres ............................................................... 36 5.2.2 Qualification et formation du personnel : ................................................................... 39 5.2.3 De la motivation du personnel : ................................................................................. 40 5.2.4 De la qualité des services dans les établissements .................................................. 42 5.2.5 Qualité des conseils .................................................................................................. 44 5.2.6 Des fournitures et matériel d’IEC : ............................................................................. 47
VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ..................................................................... 48 Annexe 1 : Nutrition dans de la Politique de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Extrait du document de la SNSA ............................................................................................................. 53 Annexe 2 : Informations complémentaires sur la qualité des services ....... Erreur ! Signet non défini. Annexe 3 :Liste de participants à l’atelier de consensus du 8 juin 2012 ................................. 57
Annexe 4 : Liste des politiques, stratégies et lois concernent la nutrition en Guinée ............. 60
i. Liste des figures et illustrations : Figures et illustrations Pages
Figure 1 : Carte de la prévalence de la malnutrition aigüe selon les régions 13
Figure 2 : Carte de la prévalence de la malnutrition chronique selon les régions 14
Figure 3 : Carte de la prévalence de l’insuffisance pondérale selon les régions 15
Figure 4 : Double fardeau de la malnutrition chez la femme 15
Figure 5 : Répartition des enfants selon le délai d’initiation de l’Allaitement maternel 16
Figure 6 : Carte de la présence des partenaires par région 29
Figure 7 : Carte des interventions menées par région 30
Figure 8 : Connaissance des acteurs sur les problèmes nutritionnels de leur localité 31
Figure 9 : Perception des acteurs sur les causes des problèmes nutritionnels de leur localité 32
Figure 10 : Distribution du personnel de nutrition 38
Figure 11 : Répartition des ressources humaines selon les niveaux36
Figure 12 : Description des tâches de la nutritionniste 39
Figure 13 : Formation des agents de santé selon la résidence 40
Figure 14 : Niveau de connaissance des agents de santé par type d’intervention 41
Figure 15 : Opinion des agents par poste occupé 42
Figure 16 : Satisfaction des acteurs du niveau périphérique par rapport à l’appui reçu du niveau central 43
Figure 17 : Poster portant logo des SLM 44
Figure 18 Calendrier de diversification alimentaire non conforme à la Politique nationale en la matière 44
Figure 19 : Protocoles utilisés pour la prise en charge de la malnutrition aigüe 45
Figure 20 : Normes OMS pour la prise en charge de la malnutrition aigüe 45
Figure 21 : Alimentation du nourrisson dans le contexte de VIH 46
Figure 22 : Critères de qualité du conseil des mères en cas de difficultés d’allaiter 47
Figure 23 : Critères de qualité du conseil quand l’enfant ne grandit pas de manière satisfaisante 47
Figure 24 : Matériel vétuste d’IEC 48
Figure 25 : Appréciation de la qualité des services dans les CS 58
Encadré 1 : Composition des équipes technique et de pays 21
Encadré 2 : Perception des acteurs sur le financement de la nutrition
Et leurs propositions pour son accroissement 35
Encadré 3 : Extrait du document de la SNSA 54
Tableau 1 : Récapitulation des unités d’enquête par catégorie 23
Tableau 2 : Récapitulation des étapes à réaliser 24
ii. Acronymes
AEN Actions Essentielles en Nutrition
CTC Conseil Technique de Coordination
CTRS Conseil Technique Régional de Santé
DPS Direction Préfectorale de la Santé
DPA Direction Préfectorale de l’Agriculture
SLM Substitut du Lait Maternel
EDS Enquête Démographique et de Santé
Enquête MICS ENENSE Enquête Nutritionnelle et des indicateurs de
Survie
CDE Convention relative aux Droits des Enfants
OMS Organisation Mondiale de la Santé OMD Objectif du Millénaire pour le Développement UNICEF Agence des Nations Unies pour l’Enfance FAO Organisation pour l’alimentation et l’Agriculture
PAM Programme Alimentaire Mondial PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
BM Banque Mondiale UE Union Européenne UNPFA, Programme des Nations Unies pour
ACF Action Contre la Faim
HKI Helen Keller International
TDH Terre des Hommes
MSF Médecins Sans Frontière
CRS Christian Relief Service
MSHP Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique
DNSP Direction Nationale de la Santé Publique
DAN Division Alimentation Nutrition
INSE Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant
SNIGS Service National d’Informations Sanitaires SMIR Surveillance Intégrée des Maladies et Ripostes SAP Système d’Alerte Rapide INSP Institut National de Santé Publique
INS Institut National de la statistique
SNSA Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire
BSD Bureau de Stratégie et de Développement
CNRA Centre National de Recherche Agronomique
ANADER Agence Nationale d’Appui au Développement Rural
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
PNIASA Programme Nationale d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire
PNDA Plan National de Développement Agricole
PNDS Plan National de Développement Sanitaire
I. Introduction
Tous les enfants ont le droit et les mêmes potentialités de grandir et de se développer. Une nutrition adéquate chez la mère et chez l’enfant permet à ces cibles, d’éliminer rapidement la dénutrition. Cependant, 26% des enfants des pays en développement, représentant quelque 165 millions d'âmes de moins de 5 ans, souffrent de retard de croissance. (UNICEF/WHO/The World Bank, 2012).
Les avancées actuelles du monde en général et dans les pays pauvres en particulier, pour la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire (OMD) 1, 4, 5 et 6, demeurent encore, au regard des échéanciers, un réel défit.
Visant respectivement de :
- Réduire l'extrême pauvreté et la faim;
- Réduire la mortalité infantile;
- Améliorer la santé maternelle et
- Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies,
Un échec à la réalisation d’un de ces objectifs et l'effet d'entrainement que celui-ci engendrerait sur les autres OMD, pourrait entrainer des conséquences inestimables.
C’est pour aider ces pays dans la réduction du taux de sous-nutrition par les offrir un outil pour déterminer la propension des acteurs clefs de renforcer les action en nutrition, que l’OMS a développé cette approche d’analyse globale. L’OMS a développé cette méthodologie en association avec d’autres partenaires concernés, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Comité permanent de la nutrition des Nations Unies, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Programme alimentaire mondial, l’Alliance mondiale pour une meilleure nutrition, et Helen Keller International.
L’objectif général du Landscape est de renforcer la contribution des différentes institutions, et des gouvernements nationaux, à la mise à l’échelle des actions en nutrition afin de réaliser les OMD 1, 4, 5 et 6.
L’adoption et la mise en œuvre des changements politiques et institutionnels qui permettraient d’améliorer plus rapidement la nutrition doivent bénéficier d’un appui politique suffisant. Le succès des opérations d’assistance technique dépend largement par ailleurs, de la capacité des acteurs
internationaux dans le domaine de la nutrition à travailler avec les gouvernements pour évaluer la situation et élargir l’adhésion à tout changement de politique.
Le Landscape analysis est une approche qui fait une analyse globale de la volonté et des capacités d'agir des acteurs concernés pour la Nutrition dans un pays. Il vise à déterminer, où et comment optimiser les investissements destinés à accélérer l’action dans le domaine de la nutrition.
L’évaluation détaillée de pays est basée sur une approche participative, et est un moyen d’évaluer les insuffisances, les obstacles et les opportunités pour l’intégration ou le renforcement des actions nutritionnelles efficaces, nouvelles ou existantes. Elle est effectuée par une équipe interinstitutionnelle de partenaires nationaux, régionaux et internationaux. Elle inclut une analyse de la volonté et des capacités d'agir des acteurs concernés pour la Nutrition dans le pays et fait l’inventaire des mesures prometteuses qui pourront être intensifiées pour améliorer la nutrition.
Le présent rapport qui retrace les principales étapes de l'évaluation de la République de Guinée pour la mise en œuvre du Landscape, est bâti autour de la structure déclinée dans la précédente table des matières.
II. CONTEXTE
2.1. Présentation sommaire de la Guinée: La République de Guinée est située dans la partie occidentale du continent africain. Elle est limitée au nord par le Sénégal et la République du Mali, au Sud par la Sierra Leone et le Liberia, à l'Est par la République de la Côte d'Ivoire. Elle couvre une superficie de 245857km2, avec une population d'environ 11 000 000 d'habitants.
Le territoire national guinéen comporte quatre régions naturelles (la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière). Caractérisées respectivement par la prédominance de: la mangrove, les montagnes et hauts plateaux, les plaines et savanes herbeuses, et enfin par la grand forêt. Ces régions représentent des blocs édapho-climatiques distincts, se prêtant à diverses cultures (vivrières, fruitières, saisonnières et pérennes), à l’élevage et à la pêche.
En dépit du potentiel naturel du pays, la production agricole reste encore en deçà des besoins alimentaires de la population, toute chose qui a exhorté depuis la campagne agricole de 2011, les autorités de la troisième République, à accorder un appui substantiel au secteur de l'agriculture, en termes d'intrants et de matériel agricole.
Dans les habitudes du guinéen, le riz, les tubercules et le fonio constituent la base de l'alimentation. Au repas quotidien des ménages, la consommation de fruits et légumes en dehors des sauces, est peu courante.
L'urbanisation galopante ces dernières décennies a favorise, notamment dans les grandes agglomérations citadines, l'explosion de l'alimentation de rue. Fort malencontreusement, cette opportunité économique et alimentaire n'est pas toujours accompagnée des dispositions d'hygiène idoine.
En Guinée, la pyramide des âges est en pic aigu, avec des maxima franchissant à peine 80 ans et un taux de mortalité infanto-juvénile des plus élevés de la sous-région. Ce faisant, et comme pour mettre en exergue les résultats de l’étude de Black et al 2008, l’on est en mesure de préciser que la dénutrition est la cause sous-jacente du tiers de ce haut niveau de mortalité et par conséquent, accélérer les actions de Nutrition, répondrait à plus d’un titre, à une impérieuse priorité, dans un pays comme la Guinée.
2.2 Situation nutritionnelle: En faisant un survol des principaux problèmes nutritionnels qui assaillent le pays, les présentes informations procèdent essentiellement des dernières investigations nationales et des constats consignés dans les documents officiels.
2.2.1 Prévalence de la malnutrition aigüe:
La prévalence de la malnutrition aigüe définie selon l’indice poids-taille qui a longtemps oscillé autour de 7%, (-EDS 2005 et MICS 2008) est, de nos jours, de l'ordre de 5,1% au plan national, avec des disparités régionales (Enquête Smart 2012). Les prévalences les plus élevées se retrouvent dans les régions de Conakry et Labé, alors que les moins élevées s’observent dans les régions de Faranah et Nzérékoré.
Malgré cette forte réduction, le taux national de prévalence qui est de 5.1%, dépasse encore le seuil défini comme non-acceptable (≥5%) sur l’échelle de gravité de la malnutrition (OMS 1995)
Figure 1 : Carte de prévalence de la malnutrition aigue selon les régions
2.2.2 Prévalence de la malnutrition chronique: La prévalence de malnutrition chronique (retard de croissance) est de 34,7% au plan national, avec des disparités régionales. Les prévalences les plus élevées se retrouvent dans la zone de Boké Nord (42,2%) et la région de Labé (40,5%). Les prévalences les moins élevées s’observent dans la région de Conakry (20,7%) et la zone de Boké Sud (25,1%). Ces taux dépassent dans tout le pays, le seuil critique d’après la définition de l’OMS qui est de ≥20% (OMS 1995).
Figure 2 : Carte de prévalence de la malnutrition chronique selon les régions
Les données portées ci-haut, montrent une différence notoire entre les deux zones (Sud et Nord) de la région de Boké, d’où l’intérêt de cette stratification qui visait d’identifier avec plus de précision, les zones à plus grand risque de malnutrition.
2.2.3 Prévalence de l’insuffisance pondérale: Représentant un des indicateurs d'évaluation pour les OMD1, l'insuffisance pondérale se traduit comme un petit poids pour l'âge, notamment chez les enfants de moins de 5ans. A l’échelle nationale cette forme de la malnutrition est d’une prévalence assez élevée : Selon la grille de gravité de l’OMS, toutes les régions naturelles (y compris la capitale) se situent à un taux supérieur à 10% retenu comme seuil de gravité par l’institution mondiale et la Région de Labé affiche la prévalence plus élevée (de 20 à 30%, voir Figure 23).
1 Cependant, il y a beaucoup de critique d’utiliser l’insufficance pondérale comme indicateur pour les OMD parce‐que cet indicateur n’est pas spécifique sur retard de croissance ou émaciation.
Figure 3 : Prévalence de l’insuffisance pondérale selon les régions
Source : Enquête SMART 20012
2.2.4 Double fardeau de malnutrition chez les femmes Figure 4 : Prévalence du sous-poids, surpoids et de l’obésité chez les femmes
Source : Enquête SMART 2012
Le précédent graphique montre éloquemment que les femmes en âge de procréer souffrent du double fardeau que sont le surpoids et l’obésité (17,3%) et le sous-poids (13,2%). Ces formes de malnutrition traduisent un problème de nutrition dont la population concernée a, à peine, conscience et contre lequel aucune action apparente n’est entrain d’être prise.
2.2.5 Allaitement maternel: Les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant sont le garant de la bonne croissance de ceux-ci. L’allaitement est une pratique courante en Guinée, puisqu’il est pratiqué pour 98,6% des enfants de moins de 24 mois enquêtés (Enquête SMART 2012). L’allaitement précoce assure une protection de l’enfant parce qu’étant pourvoyeur de nutriments essentiels et d’anticorps indispensables à une bonne croissance et à la défense de l’organisme contre les maladies infectieuses. Il est recommandé une initiation précoce de l’allaitement (dans l’heure qui suit l'accouchement). Bien que l’allaitement soit une pratique courante, il est à observer que seulement 25% des mères l’initient dans la première heure (figure 5). Ceci traduit sans doute une forte disparité d'information et de sensibilisation des mères par rapport à la pratique, de la part d’acteurs comme le personnel de santé, l’environnement familiale et la communauté. Figure 5 : Répartition des enfants selon le délai d’initiation de l’allaitement
Moins d'une heure25%
1-23 heures44%
24 heures et plus31%
Source :Enquête SMART 2012 MSHP
L’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de vie, puis l’introduction progressive d’aliments de complément et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans au moins sont les pratiques vivement recommandées pour la sante du nourrisson. Selon l’enquête SMART 2012, le taux d’allaitement exclusif chez les enfants de moins de 6 mois, est de 18,4%. Selon la même source, ce taux est de 27,3% pour les enfants âges de zéro à un mois, de 15,6% pour ceux de deux à trois mois, et de 11,8% pour ceux âgés de quatre à cinq mois. Ces résultats soutiennent le fait que l’allaitement exclusif a connu un véritable recul ces dernières années, quand on sait que l’enquête MICS de 2008 rapportait un taux de 32,9%.
Selon la même enquête SMART 2012, le taux de poursuite de l’allaitement jusqu’à un an est de 96.0%. Quoiqu'en deçà des recommandations de l'OMS, ce taux serait acceptable s'il était appuyé par une alimentation de complément riche et équilibrée.
2.2.6 Alimentation de complément :
A partir de 6 mois, le lait maternel seul ne suffit plus pour couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant. Il est fortement recommandé que l’allaitement au sein soit complété par l’introduction d’aliments appropriés, en qualité et en quantité. D’une manière générale, les résultats de l'enquête Smart 2012 indiquent des pratiques d’alimentation de complément insuffisantes chez les enfants âgés de six à 24 mois. En effet, la proportion des enfants âgés de 6 à 8 mois, recevant une alimentation de complément, était de 57,2%. Moins de la moitié (soit 45,1% des enfants) recevaient le nombre minimal de repas ou avaient une diversification alimentaire minimale. Toutefois, la proportion d’enfants qui bénéficiaient d'une alimentation minimale acceptable était de 6,7%. La situation décrite ci-haut, expose les enfants à un risque certain de malnutrition et pourrait expliquer que la prévalence de la malnutrition chronique augmente au fur et à mesure qu’on progresse dans les groupes d’âge. Elle fait appel au renforcement des actions de promotion de bonnes pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, pour davantage impacter sur les prévalences de la malnutrition.
2.2.7 Supplémentation en vitamine A :
La carence en vitamine A est la principale cause de cécité évitable en Afrique. Elle accroit le risque de mortalité et de morbidité chez l’enfant de moins de 5 ans. La vitamine A est indispensable à la croissance, à la vue et au maintien des cellules épithéliales. Les enfants de moins de 5 ans font partie des groupes vulnérables. C’est pourquoi ces dernières années, la Guinée organise régulièrement des campagnes de distribution de vitamine A chez les enfants de moins de 5 ans. Lors de l’enquête SMART Guinée 2012, il a été demandé aux mères si leurs enfants de moins de 5 ans ont reçu récemment des capsules de vitamine A, avec présentation d’une capsule à la mère. Les résultats montrent que dans l’ensemble, plus de huit enfants sur dix ont reçu de la vitamine A au cours des six mois précédant l’enquête. Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir reçu la vitamine A dans les régions de Nzérékoré (89,7%) et de Labé (89,3%). Les proportions d’enfants ayant reçu la vitamine A selon les carnets de santé restent cependant très faibles et ne dépassent pas 6%. Il faut noter que pendant les campagnes de
masse, la supplémentation en vitamine A se fait sans notification dans les carnets de santé.
2.2.8 Consommation de sel iodé par les ménages :
La faible consommation d’iode peut entrainer des troubles souvent graves et parfois irréversibles (avortement mortalité prénatale, retard de croissance, crétinisme et goitre qui se trouve être le signe le plus visible). Selon les résultats de l'Enquête Smart de 2012, dans plus de la moitié des ménages, le sel consommé était iodé (62,2%). Les régions de Labé (79,6%), Mamou (71,8%) et Nzérékoré (65,4%) constituaient les zones ou la consommation du sel iodé était le plus marquée. Par rapport à l’enquête nutritionnelle de 2008, on note une augmentation sensible de la proportion des ménages qui consomment le sel iodé (55,4% en 2007 contre 62,2% en 2012). Toutefois, il convient de noter que, dans 25,2% des ménages, le sel de consommation est iodé à moins de 15 ppm (insuffisamment iodé) et 37% à 15 ppm et plus (adéquatement iodé). La proportion des ménages qui consomment du sel adéquatement iodé est encore loin du taux de 85% recommandé dans le cadre d’un programme universel d’iodation du sel.
2.2.9 Administration de déparasitants:
Le déparasitage systématique des enfants de 12 à 59 mois est une intervention courante associée aux campagnes de vaccination. Elle vise à débarrasser les enfants de vers intestinaux qui les exposent aux troubles digestifs, à l’anémie et contrarie leur développement. La stratégie nationale en la matière retient que le déparasitage doit être complémenté par une habitude de lavage systématique et régulier des mains à l’eau et au savon, notamment avant les repas et après les selles. Malheureusement, ces pratiques qui sont peu documentés dans le présent rapport, sont très peu présentes dans les habitudes et mœurs des populations. Dans les constats de l’enquête SMART 2012, les données issues de l’exploitation des carnets de santé des enfants attestent que seulement 1,4% de cette population sont déparasités. Par rapport aux déclarations des mères soutenues par la présentation d’un comprimé de mébendazole, ce sont près de 65% des enfants qui reçoivent le vermifuge. Les régions de Kankan (82,6%), Faranah (79,0%) et Conakry (70,6%) sont celles où les taux de couverture du déparasitage sont les plus élevés.
III. OBJECTIFS DU LANDSCAPE ANALYSIS EN GUINEE Le Landscape analysis constituera la première étape dans le processus d’élaboration de plans de renforcement en nutrition (voir figure 4).
Figure 6 : Schéma de l’Evaluation de pays pour l’analyse globale
Évaluation de pays pour l’Analyse globale
Premier stade de l’élaboration de plans de renforcement pour la nutrition
PLANIFICATION
PRÉPARATIFS TECHNIQUES & LOGISTIQUES
ÉVALUATION
ANALYSE
RÉUNION DES ACTEURS
CONCERNÉSRAPPORT
FINAL
Élaboration deplans de
renforcementpour la nutrition
Source : Document de formation Landscape Analysis
En conformité avec les précisions décrites dans les Termes de Référence, les objectifs généraux et spécifiques du Landscape analysis en Guinée, ainsi que les résultats attendus sont :
3.1 Objectif général Accélérer les actions visant à la réduction de la malnutrition des mères et des enfants
3.2 Objectifs spécifiques - Développer un plan d’action stratégique multisectoriel, pour guider une action accélérée au niveau du pays en considérant un éventuel appui internationale ; - Identifier les contraintes et opportunités pour mettre à l’échelle les actions de nutrition intégrées ; - Concevoir une base de données sur la situation nutritionnelle et les actions à entreprendre.
3.3 Résultats attendus - L’analyse nutritionnelle est réalisée ; - un plan d’action stratégique multisectoriel est élaboré, - Les contraintes et les opportunités pour mettre à échelle les
actions de nutrition intégrées sont identifiées ;
- Une base de données sur la situation nutritionnelle et les actions entreprises est conçue.
IV. METHODOLOGIE DU LANDSCAPE ANALYSIS EN GUINEE
4.1 Cadre institutionnel En Guinée, la mise en œuvre du Landscape a été assurée par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, notamment par la Direction Nationale de la Santé Familiale et de la Nutrition.
Le processus de la réalisation a été participatif, avec une forte implication des acteurs nationaux et internationaux : (Départements ministériels, Structures techniques de l’Etat, agences spécialisées du Système des Nations Unies, ONG.). La composition de l’équipe technique et celle de l’équipe de pays du Landscape Analysis en Guinée sont récapitulées dans l’encadré ci-après.
Encadré 1 : Composition de l’équipe technique, de l’équipe de pays
Equipe technique Le comité technique comprend :
- Ministère de la santé et de l’hygiène publique - Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Fonds des Nations Unies pour l’Enfance ( Unicef) - Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) - Union Européenne (UE) - Banque mondiale - Institut National de Statistique (INS) - Programme Alimentaire Mondial (PAM) - Action Contre la Faim (ACF) - Terre des Hommes (TdH) - Helen Keller International ( HKI)
Equipe de pays
Le comité de l’équipe pays est constitué d’une équipe multidisciplinaire dont les membres sont :
Les Partenaires au développement - OMS, - UNICEF, - FAO, - PAM, - PNUD, - BM, - UE, - UNPFA,
Les ONG - ACF,
- HKI, - Terre des Hommes, - MSF, - Plan Guinée, - CRS
Les Structures Gouvernementales
- Primature - MSHP (DNSP, DAN, INSE, INSP) - INS (Institut National de la statistique) - Ministère de l’agriculture (SNSA, BSD) - Ministère de l’élevage (BSD) - Ministère du Pan - Ministère des Affaires Sociales de la promotion Féminine et de
l’enfance - Ministère de l’Economie et des Finances - Ministère de l industrie (Agroalimentaire) - Ministère du commerce - Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (Universités) - CNRA (Centre National de Recherche Agronomique) - ANADER (Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) - Ministère du transport - Ministère de la communication - Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation - Ministère de la justice et des droits de l’homme - UVICOCI (Union des villes et communes de CI) - OCPV (Office pour la Commercialisation des Produits Vivriers).
Outre l’équipe pays ci-dessus mentionnée, le Landscape en Guinée a bénéficié de l’appui technique de trois consultantes internationales et de deux consultants nationaux dont un du Ministère de la Santé et le second, du Ministère de l’Agriculture.
4.2 Méthode: La méthodologie adoptée a été celle proposée par l’OMS (OMS 2012), laquelle a été adaptée aux réalités socioéconomiques et culturelles de la Guinée. Toutefois, cette méthodologie vise à réaliser une analyse globale de la volonté et des capacités d’agir du pays pour la mise en œuvre d’actions essentielles de Nutrition pour l’atteinte des OMD. Elle applique une approche d’investigation essentiellement qualitative.
Le processus de mise en œuvre du Landscape s’est articulé autour des étapes suivantes : la revue documentaire, l’adaptation et la finalisation des
outils de collecte, le choix des sites de collecte, la formation des agents de collecte, la collecte des données, le traitement et l’analyse des données collectées, et la présentation et discussion des résultats et recommandations dans un réunion des parties-prenantes et décideurs. Ces étapes se sont déroulées dans la période du 28 mai au 8 juin 2012.
Pour la collecte des données, 7 équipes composées de trois personnes chacune ont été déployées dans les 4 régions naturelles et la zone spéciale de Conakry.
Le choix des sites a pris en compte les régions naturelles de la Guinée et de la spécificité de la zone centrale de Conakry. Aussi, la promptitude et la limitation du temps imposées par la méthode n’ont pas été perdues de vue. A ce titre, les sites suivants ont été retenus : Guinée maritime (Boffa), Moyenne Guinée (Mamou), Haute Guinée (Dabola) Guinée Forestière (Kissidougou) et Conakry
Dans chaque site, un entretien avec le Préfet, un avec le Directeur préfectoral de la Santé (DPS) et un avec le Directeur Préfectoral de l’Agriculture (DPA), ont été ont été réalisés
Les centres de santé urbains ainsi que ceux ruraux ont été ciblés. En total, 8 CS ruraux, 6 CS urbains et 2 CS à Conakry ont été retenus.
Dans chaque centre, il a été réalisé un entretien avec le Chef de centre.
Pour chaque région il était également planifié d’interviewer 2 agents de santé et pour Conakry, 3 ont été ciblés.
Enfin, des entretiens avec des ONG dans chaque région ont été prévus, mais à cause d’une maigre disponibilité, seulement une a été interviewée.
Au total, 82 questionnaires, répartis dans les catégories portées dans le tableau ci-après, ont été remplis :
Tableau 1 : Récapitulation des unités d’enquête par catégorie d’acteurs.
Niveau Questionnaires
Structures niveau central :
- Gouvernementales (secteur santé)
- Gouvernementales (d’autres secteurs)
- Agences du Système des Nations Unies
- ONG
20
2
8
4
6
Entretiens dans 4 districts avec Préfet, DPS, DPA 12
Structures de santé (2 districts de Conakry, 4 régions)
- Entretien avec les chefs de centres
6
10
- Entretien avec des agents de santé 21
ONG sur le terrain (Dabola) 1
TOTAL 82
Les indicateurs de l’analyse sont organisés en deux blocs conformément à un cadre analytique, à savoir : la volonté d’agir et la capacité d’agir.
Pour chaque bloc, les items sont examinés en termes de « points forts » et de « points faibles ». Ceci se fait naturellement au regard des attentes et indicateurs de performance appropriés. En d’autres termes, pour l’analyse des résultats, deux approches ont été utilisées : une approche qualitative basée sur une analyse du contenu des questionnaires remplis, et une descriptive qui s’appuie sur des présentations quantitatives des informations collectées. Des figures, encadrés et cartes illustrent les principaux résultats
Un atelier de consensus s’est tenu à Conakry le 8 juin 2012, sous les auspices du Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique. A l’occasion, celui-ci a précisé dans son allocution d’ouverture des travaux, que la Nutrition est une priorité pour le Gouvernement de la République de Guinée.
Ont pris part à cet atelier, une trentaine de cadres des structures gouvernementales, des partenaires au développement, des agences du système des Nations Unies, des ONG et des Organisations de la Société civile (voir liste en annexe).
L’atelier de consensus a essentiellement examiné la méthodologie, l’analyse des résultats et le chronogramme de ce qui restait à faire.
Sur la base du consensus, l’atelier a amendé et validé l’étude.
V. ANALYSES DES RÉSULTATS
Les principaux résultats de l’enquête Landscape sont articulés autour des points forts et faibles relatifs à la volonté d’agir et la capacité d’agir. Ils sont déclinés dans des tableaux, encadrés, graphiques et cartes.
5.1 La Volonté politique d’agir : analyse des forces et faiblesses Cette analyse découle aussi bien de la revue documentaire que de l’analyse que du contenu des questionnaires.
5.1.1 Volonté politique et existence des documents de politique pour la nutrition :
La volonté pour le passage à l’échelle des activités de Nutrition en Guinée se lit à travers l’existence d’un nombre important de facteurs favorables au processus, il s’agit notamment de déclarations officielles, de documents de politique et engagements au niveau central, de réglementations et stratégies mises en place aussi bien au niveau central qu’à celui périphérique, de l’élaboration de plans d’actions et de protocoles adéquats, de la référence aux protocoles au niveau des structures de santé et la mobilisation de quelques ressources, de l’implication des partenaires dans une variété de mécanismes de coordination.
Plusieurs documents de Politiques, de directives, de règlementations, Programmes, Plans stratégiques renferment des objectifs de Nutrition. il s’agit du:
Document de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (3e version en cours de mise en œuvre) ; M Plan
Politique Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments en cours d’approbation ; MSHP
Plan National d'Investissement Agricole et la Sécurité Alimentaire (PNIASA) en 2011 M Agriculture
Politique Nationale d’Agriculture 2010 ; M Agriculture
Arrêté conjoint pour la fortification de la farine de blée en 2008 et sa révision en cours, en vue d’inclure l’iodation du sel ainsi que les nouvelles normes de l’OMS ; Ministère du Commerce, MSHP.
Politique Nationale d’Alimentation et de Nutrition (PNAN) en 2005 MSHP ;
Plan de Développement Sanitaire (PNDS) incluant des objectifs de Nutrition en 2005 ; MSHP ;
Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et nutritionnelle 2003 M. Agriculture. Des éléments fort illustratifs sont déclinés dans l’encadré 1, annexe 1
Feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité néonatale et infantile : MSHP
Résultats de l’Enquête SMART 2012 MSHP
Plan Stratégique du Programme National de Maternité Sans Risque 2008-2015 MSHP
Plan Stratégique Survie de l’Enfant 2008- 2015 MSHP
création du conseil national de la sécurité alimentaire 2003 M. de l’Agriculture
Déclaration : tous les programmes de développement doivent avoir un volet nutrition (DSRP, PNIASA, PNDS) 1998 Ministère du Plan.
Un programme de santé de la mère et de l’enfant est opérationnel.
Sur le terrain, les investigations notent que : La Politique nationale d'Alimentation et de Nutrition est disponible et est bien connue. Le Protocole de prise en charge de la Malnutrition aigüe est aussi bien connu.
Dans cet ordre, il convient de rappeler que la Guinée s’inscrit parmi les premiers pays de la région, à avoir ratifié tous les traités et toutes les conventions relatives aux droits humains qui traitent de la nutrition, notamment la convention relative aux droits de l’enfant, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Les OMD 1,4 et 5 et la Convention Relative aux Droits des Enfants (CDE), sont utilisés pour le plaidoyer pour la mobilisation de ressources financières. D’après les investigations du Landscape, 30% des acteurs utilisent d’autres outils que les OMD et la CDE pour faire le plaidoyer en faveur de la nutrition, c’est le cas de Profiles, du Plan Intégré de Communication
Un autre élément de confirmation de l’engagement politique pour la Nutrition est l’existence au niveau central, d’institutions et/ou de structures professionnelles jouant un rôle important dans ce domaine à savoir : l’institut de normalisation et de métrologie, l’Office national de contrôle de la qualité des aliments, l’Institut National de Santé Publique et l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant.
L’ « initiative Hôpital Ami des Bébés » (IHAB), a été introduite en Guinée au début des années 2000. Jusqu’à ce jour, sur 37 hôpitaux préfectoraux / communaux / Régionaux et 3 Hôpitaux nationaux, seulement 8 ont été labellisés IHAB. En satellite des hôpitaux labélisés, quelques communautés et centres de santé ont été également labélisés conformément à l’initiative « Communauté Ami des Bébés ».
Près de 40% des structures sanitaires préfectorales connaissent l’existence du Code de Commercialisation des Substituts du Lait Maternel.
Plus récemment, le pays a pris une part active à l’Assemblée Mondiale de la Santé en 2012, où les pays ont adopté la résolution WHA65.6 et approuvé le « plan d’application exhaustif concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant ». Il a érigé la Section Alimentation Nutrition du Ministère de la Santé Publique en Division.
Cette gamme assez fournie de documents, constitue des points forts qui sont indéniablement favorables à l’expansion des activités de nutrition.
Malgré ces manifestations de volonté politique, il existe un bon nombre de points de faiblesse qui interpellent à l’action.
En effet, certaines politiques clés et quelques documents stratégiques ne sont pas encore adoptés ; comme tel; ils constituent des freins potentiels ou réels à la mise en œuvre de certaines actions de nutrition. Il s’agit notamment de :
La Politique Nationale de l‘Allaitement Maternel, (MSHP) ;
Le Code de Commercialisation des SLM, (MSHP) et
Au niveau du MSHP, le cadre organique de la Division Alimentation-Nutrition vient d’être meublé.
Aux niveaux central et régional, les outils de plaidoyer pour la nutrition sont limités et le « Profile » qui utilisé par certains acteurs est bâtis sur des informations dépassées des années antérieures à 2010.
Certains documents de politiques importants sont peu évoqués donc peu connus des acteurs : il s’agit de la Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), du Plan National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), de la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA), du Plan National de Développement Agricole (PNDA) et du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS).
Il existe des partenaires qui ne connaissent aucun document de politique.
Les rares structures labélisées HIAB n’ont pas été réévaluées il y a plus de 5 ans alors quelles devraient l’être tous les 3 ans.
L’information sur l’existence du code sur commercialisation des substituts du lait maternel est limitée aux seuls secteurs de la santé et cela, dans le cas où elle est connue.
5.1.2 Intégration de la nutrition dans les plans de développement : Cette partie de l’analyse porte une lumière sur la place qui est accordée à la nutrition dans les différents plans sectoriels de développement, cela en vue de cerner autant que faire se peut, la volonté politique et celle d’agir pour son expansion.
En conséquence du faible niveau de collaboration intersectorielle, la nutrition est insuffisamment évoquée ou est même très souvent ignorée dans les programmes de développement, notamment des secteurs de l’Education, des Affaires sociales, de l’Economie et des Finances). Même au niveau central, des programmes comme le DSRP, le PNIASA, la SNSA, la PNDA, et le PNDS, ne lui accordent pas toute l’attention souhaitée.
Au niveau central (DRSP), tout comme dans les politiques sectorielles (Agriculture, Affaires Sociales et Enfances) les questions de nutrition ne sont évoquées que dans des paquets globaux soit, de services sociaux de base, soit d’assistance sociale ou de santé maternelle et infantile. Par implication, les appuis budgétaires requis ou alloués ne sont pas spécifiquement désignés.
Les actions de Nutrition, dans la majeure partie des cas ne ciblent que la malnutrition aigue. Les autres types de malnutrition sont rarement pris en compte ou ne le sont que sous la coupe des interventions portant sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (nutrition pré conceptuelle, conceptuelle et dans les deux années suivant la naissance).
5.1.3 Acteurs concernés pour la Nutrition et partenaires, et leur connaissance sur les problèmes nutritionnels de leur localité:
En Guinée, les acteurs concernés par la nutrition sont bien nombreux et sont de divers profils. Pour une approche synoptique, ils pourraient être catégorisés en:
Structures et institutions de l'Etat: La DAN, l’Agence Nationale des Statistiques agricoles, l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant, l’Institut National de Santé Publique, le Laboratoire de contrôle de qualité des aliments, l’Institut de normalisation et de métrologie,…
Les Institutions et organismes internationaux: UNICEF, PAM, OMS, FAO, OOAS...
Les Organisations non gouvernementales et de la Société civile: HKI, TDH, ACF, MSF, FASNA,… Par rapport aux ONG nationales (FASNA, AFPAMNIG, KDF, AACG,…), les actions ont très souvent été temporaires ou arrêtés, faute de moyen et d'autonomisation. Quant aux ONG internationales et institutions, elles couvrent de façon parcellaire les différentes régions et préfectures, ou alors sont les seules présentes dans toutes les zones, comme c’est le cas pour l’UNICEF.
Les Donateurs/Bailleurs de fonds : (UE, USAID, BM)
Figure 6 : Carte de la présence des partenaires par région
Au bénéfice de la répartition spatiale configurée sur la carte ci-dessus, les partenaires appuient des activités le plus en rapport avec leurs missions et populations cibles. Dans cet ordre :
ACF appuie fondamentalement la prise en charge de la malnutrition aigüe ;
PAM mène des actions de prise en charge de la malnutrition modérée, notamment chez les enfants de moins de 5ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent, ainsi que de l’accompagnement des personnes affectées par le VIH/SIDA ;
UNICEF : accompagne les actions de supplémentation en micronutriments, et de la prise en charge de cas de malnutrition aigüe sévère ;
Les ONG (HKI, CRS), renforcent les capacités des structures gouvernementales et appuient les activités de prévention et de promotion dans les communautés et participent à la prise en charge des cas de malnutrition modérée.
Le nombre de partenaires pour les différents acteurs étatiques n’est guère négligeable, toutefois les différentes sources d’information estiment que les raisons de réussite de leurs partenariats devront passer par l’élaboration de
projets avec des objectifs nutritionnels définis, et où il y a une délimitation claire des responsabilités et un bon partage des informations entre acteurs.
Figure 7 : Carte des interventions menées par région
Les enquêtés au niveau de districts suggèrent une meilleure collaboration avec un financement décentralisé des interventions. Ils proposent une meilleure gestion des équipements, et la mise en pratique effective des formations.
Figure 8 : Connaissance des acteurs sur les problèmes nutritionnels de la localité
47%
35%
88%
18%
29%
42%
58% 58%
33%
17%
30%
40%
70%
20%
0%
33%
67%
83%
50%
17%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Moyenne de Insuffisance pondérale
Moyenne de retard de croissance
Moyenne de emaciation Moyenne de Carences en vitamines ou en mineraux
Moyenne de surpoids et obésité
Chef du centre santé
District
Ministères
ONG
ONU, donateurs
Connaissance des problèmes
Insuffisance pondérale
Retard de croissance
Emaciation Surpoids et obésité
Carences en micronutriments
A la vérification de leurs connaissances par rapport aux problèmes nutritionnels existant dans leur localité, tous les acteurs et partenaires interviewés ont évoqué des réponses assez fournies, en témoigne le graphique précédent.
Au regard de ce diagramme, il apparait qu’un bon nombre de problèmes nutritionnels sévissant dans les localités sont effectivement connus ou évoqués par les personnes interviewées, surtout l’émaciation. Par contre, le retard de croissance était moins connu par les chefs de centres et les agents des ministères. Ensuite, le sous-poids, le surpoids et l’obésité, notamment chez la femme, semblent relativement peu présents dans la perception des acteurs, bien que, plus de 14% de ces femmes, en sont victimes.
Parmi les causes profondes de ces problèmes nutritionnels, les acteurs et partenaires portent l’accusation sur des éléments variés comme le témoigne le graphique suivant :
Figure 10 : Perception des acteurs sur les causes des problèmes nutritionnels de leur localité
18%
41%
12%
41%
0%
65%
82%
42%
58%
17%
25%
8%
50%
67%70%
60%
30% 30%
10%
60%
70%
50%
67% 67%
50% 50%
33%
17%
80%
0%
25%
0%
50%
25%
80%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
oyenne de Alimentation de mauvaise qualitéMoyenne de Alimentation en quantité insuffisanteMoyenne de Services de santé insuffisants ou environnement insalubreMoyenne de Haussse des prix alimentairesMoyenne de Inadéquation des soins prodigués aux nourrissons et aux jeunes enfantsMoyenne de Manque de connaissancesMoyenne de Pauvrété
Chef du centre santéDistrictMinistèresONGONU, donateurs
Causes
Alimentation de mauvaise
qualité
Alimentationen quantitéinsuffisante
Services de santé insuffisants ou environnement
insalubres
PauvretéInadéquation des soins
prodigués aux nourrissons et
aux jeunes enfants
Haussede prix
Manque deconnaissance
Ceci met en exergue que les acteurs réalisent le fait que parmi les causes de la malnutrition, l’un des éléments fondamentaux est l’alimentation insuffisante et la mauvaise qualité de cette dernière. La pauvreté et le faible niveau de connaissance des populations tout comme la hausse des prix des denrées et l’insuffisance ou l’inefficacité des services de santé occupent tout aussi une bonne place sur la liste.
Les causes relatives à l’insuffisance d’hygiène qui pourrait elle aussi favoriser des maladies qui prédisposent à la malnutrition, sont moins connues.
5.1.4 Du système de coordination des actions de Nutrition:
Celui-ci reste prioritairement un des éléments factuels de l’effectivité et de la qualité des actions de nutrition. Apparemment, si la Division Alimentation Nutrition du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique assure un leadership des actions, celle-ci peine à mettre en place une politique efficacement structurée et décentralisé de coordination.
Devant cette réalité, sur le terrain, on assiste à l’existence de plusieurs dispositifs de coordination à savoir :
- Le Groupe technique Nutrition : il est au niveau central et regroupe les représentants de différents intervenants en nutrition ;
- Le Cluster sécurité alimentaire : il regroupe essentiellement les partenaires, notamment du système des Nations Unies ;
- L’Alliance pour la fortification : avec un statut d’organisation de la Société civile, elle planche fondamentalement sur les questions de fortification et se localise à Conakry ;
- Le Tripartite : crée d’un renforcement de leurs intervention, il est animé par 3 ONG : MSF, TDH et ACF. Il suit notamment les activités et objectifs des ONG en question.
- Le Comité de pilotage du Suivi Enfants, Femmes et Famille en Alimentation et Nutrition (SEFFAN) : il était l’organe de suivi d’un projet HKI qui a pris fin ;
- Les réunions de la Direction de la Santé de la Ville de Conakry : il s’agit d’une concertation mensuelle de la Direction de la Santé de la ville de Conakry. Les indicateurs de nutrition n’y sont que subsidiaires ;
- Le comité de pilotage des orphelins et enfants vulnérables et le comité de pilotage du programme survie : il est animé par l’UNICEF et ses partenaires gouvernementaux impliqué dans les stratégies pour la survie de l’enfant
- Les Comités de pilotage des programmes des agences du Système des Nations Unies.
Les acteurs interviewés ont souligné la multidisciplinarité dans les groupes et participation effective des partenaires. Cependant, il y a Une insuffisance d'engagement au niveau de l’Etat dans la coordination pour la nutrition et Les cadres de coordination opérationnels existants sont issus de l’initiative des acteurs.
Le groupe technique nutrition était le mécanisme le plus connu parmi les acteurs et bon nombre de ces derniers s’accordent le leadership de la DAN.
Parmi les mécanismes de coordination non fonctionnels il est cité : Le conseil national de la sécurité alimentaire et le Comité de coordination de la nutrition. Ce dernier a été décrit dans le document de politique nationale comme structure de coordination de la Nutrition, mais en réalité, n’a jamais vu le jour.
Quant au Comités (National, Régionaux et Préfectoraux) de Nutrition, ils ont cessé de fonctionner depuis au moins 5 ans. Le vide que créait l’absence de cette structure faitière, est essentiellement le facteur explicatif de l’explosion d’une multitude de structures sectaires.
Au niveau district les DPS sont reconnus comme coordonnateurs de la nutrition par les autres secteurs mais les instances de celles-ci ne ciblent que de façon subsidiaire, les questions de Nutrition.
Dans un tel contexte, le système de coordination des actions de Nutrition en Guinée se trouve caractérisé par :
• Une insuffisance de ressources humaines et financières ;
• Un manque de suivi des activités pour la coordination ;
• Un faible partage de l’information et problème de communication ;
• Une faible collaboration entre les partenaires ;
• Une lenteur dans la prise de décision pas de coordination générale entre les différents acteurs de la nutrition ;
• Le Ministère de l’Economie et des finances ainsi que celui du Plan ne participent pas aux réunions de coordination ;
• La Mise en œuvre relative des décisions prises n’est toujours effective ;
• Le contenu des réunions de coordinations ne s’adresse pas toujours aux besoins de tous les membres et
• les groupes en concertation ne semblent pas avoir un objectif technique précis.
La pluralité de cadres parcellaires de coordination, qui engendre le fait que chaque institution participe à plusieurs cadres à la fois, ainsi que les autres facteurs évoqués antérieurement, engendrent une inefficacité du système de coordination, dans lequel la Division Alimentation-Nutrition (DAN) occupe à peine son rôle de leadership.
Néanmoins, malgré tous les points à améliorer, les répondants estiment qu’il n’existe pas beaucoup de conflit et que le Consensus est généralement obtenu.
5.1.5 Du Budget pour la Nutrition
Diluée dans les domaines de la Santé Maternelle et Infantile (SMI), dans celui de la politique nationale de l’Agriculture et ou le budget des Affaires Sociale, la Nutrition effleure à peine dans le Budget National de Développement (BND). Cette réalité fait que le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et celui de l’Agriculture, sont les seuls à notifier une ligne budgétaire spécifique à la Nutrition.
Pour une période de 5 ans, le PNIASA a projeté un budget de 11 472 000 USD pour les actions de Nutrition. Quoiqu’important comme budget sectoriel, ce seul montant ne permet pas de prouver que la Nutrition est véritablement une priorité pour le Gouvernement.
Aucun district n’a une ligne budgétaire pour la nutrition. Les Plans de Travail Annuels au niveau de district sont essentiellement dépendants d’une aide extérieure.
Ce qui précède engendre le fait que les dépenses de nutrition sont difficiles à tracer dans les comptes nationaux et par voie de conséquence, le
financement des actions de nutrition reste tributaire des ressources extérieures. Heureusement les ONG et UN ont vu une augmentation des fonds pour la nutrition.
Dans l’esprit de valoriser les points de vue des acteurs dans les futures dispositions pour accroître les fonds pour la Nutrition, les investigations du Landscape ont porté des prospections sur les principales propositions des derniers. Les avis collectés sont consignées dans l’encadré ci-après.
Encadré 2 : Perception des acteurs sur le financement et leurs propositions pour son accroissement
Tous les acteurs pensent que les fonds sont insuffisants Ils proposent des solutions pour accroitre les fonds pour la nutrition
Propositions de solutions pour accroître les fonds pour la nutrition
o Accroître la visibilité des problèmes nutritionnels dans le pays pour faire de la nutrition une priorité nationale en vu de la mobilisation de plus de ressources internes
o Plaidoyer pour augmenter l’allocation budgétaire de la nutrition dans le budget national
o Budgétisation concrète de la nutrition dans les plans d’action des différents acteurs du gouvernement (Santé, Agriculture, Affaires sociale, Education, Commerce).
o Les partenaires doivent augmenter les budgets pour la nutrition
o La nutrition doit être intégrée dans les paquets d'activités existants,
o Encourager et maintenir la politique de financement du secteur agricole pour les communautés
o Mise à la disposition des intrants et équipements agricoles afin d’augmenter la production des produits maraîchers (accroître les revenus des communautés et améliorer leur statut nutritionnel)
5.1.6 Appuis et supervision pour la mise en œuvre des programmes de nutrition:
Dans le cadre de l’appui aux acteurs de la Nutrition, le niveau central et régional déclarent constamment appuyer le niveau opérationnel à travers :
- Des supervisions, réunions mensuelles, trimestrielles, semestriels et annuelles (Comité Technique de Coordination, revue de Programme Elargi de Vaccination, Comité Technique Régional de la Santé, Comité Technique Préfectoral de la Santé)
- Des sessions de travail avec les directeurs des hôpitaux pour l’élaboration de Plans annuels de Travail,
- Des visites de terrain, Formations, Appuis logistiques,
En somme, ces affirmations fort appréciables seraient effectivement productives, si elles se confirmaient par le niveau déconcentré et opérationnel. En effet, d’après les informations collectées à ce niveau, il est plutôt évoqué que :
• La Nutrition est peu présente dans le fascicule de supervision intégrée
• La Supervisions rapprochées est pratiquement inexistante
• La fréquence des appuis aux districts est très limitée
• Le suivi des activités de la part du niveau central est faible au point que les districts n’en sont pas du tout satisfaits.
5.1.7 Des informations nutritionnelles:
Quoique cela reste à vérifier, les acteurs presque unanimement déclarent qu’ils recueillent périodiquement (mensuellement, trimestriellement ou annuellement), des informations nutritionnelles qui sont en rapport avec :
• Les indicateurs de performance ou de processus de prise en charge de la malnutrition aigue (nombre de cas, taux de décès, de guérison…) enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes et allaitantes,
• Le Score de diversité alimentaire, échelle d’insécurité alimentaire,
• L’incidence de la malnutrition chronique,
• La disponibilité du sel iodé et de la farine fortifiée dans les marchés,
• L’allaitement maternel, notamment le délai de la première mise au sein.
Au niveau district, aucun répondant ne mentionne les indicateurs de taille/âge, des indicateurs de la malnutrition de la femme, ou de faible poids de naissance
Au plan de l’utilisation des informations nutritionnelles, les acteurs déclarent leur emploi aux fins suivantes :
• Le suivi de la situation nutritionnelle
• Le plaidoyer pour la nutrition
• Les prises de décisions des autorités
• Les rapports aux bailleurs
• Le renseignement de Bulletins d'information,
• L’élaboration de stratégie et plan de développement locaux,
• Le partage des données entre les institutions
• L’efficacité de la prise en charge des cas de malnutrition
• La proposition de recommandations en faveur d’actions de Nutrition.
Toutefois, on retiendra :
• Une faible utilisation des indicateurs nutritionnels (seulement la malnutrition aigüe et chronique au niveau central)
• Très peu de feedback sur les données nutritionnelles du niveau central au niveau district.
Ceci mène à retenir que l’utilité des informations nutritionnelles est bien perçue des acteurs.
Les indicateurs consignés dans le Système d’Information Sanitaire du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique sont :
- Les indicateurs de malnutrition aigüe
- Les indicateurs de malnutrition chronique
- Les indicateurs d’insuffisance pondérale et
- Les indicateurs sur l’allaitement maternel exclusif.
Ces indicateurs sont essentiellement utilisés pour la surveillance et pour la mise en œuvre de certains programmes d’appui nutritionnel et ne suffisent pas pour avoir vue d’ensemble sur tous les problèmes nutritionnels à temps réel.
5.2. Des capacités d’agir: La capacité d’agir du pays met l’accent sur l’existence et la répartition appropriées du personnel qualifié pour les actions de Nutrition, sur la qualité des services dans les structures sanitaires, sur la motivation du personnel dans la mise en œuvre des actions essentielles en Nutrition (AEN). Dans ce titre, l’analyse met un accent particulier sur l’évaluation des connaissances et le niveau de satisfaction des clients, de l’implication des communautés dans la mise en œuvre des Actions.
5.2.1 La disponibilité et la qualification de cadres Le personnel travaillant dans le domaine de la Nutrition se trouve réparti entre les structures gouvernementales et non gouvernementales. Ceux relevant du
Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique représentent une large majorité, à tous les niveaux. (Figure 11)
Au niveau central il y a une faible représentativité du personnel en nutrition Le MSHP a le plus grand nombre en situation courante.
A ce titre, il convient de préciser que dans le pays, le plus grand nombre de personnel se trouve aux niveaux district et communautaire, en situation idéale. (Figures 11 et 12). Malheureusement, le Système d’Information à Assise Communautaire (SIAC) qui préconisait au moins 2 agents communautaires par village, a cessé de fonctionner depuis le début des années 2000.
Figure 11 : Distribution du personnel de Nutrition
0
2
4
6
8
10
12
Somme de Personnel Total
Somme de Plein temps
Somme de Partiel temps
Somme de Diplôme
Somme de Autre
formation
ACF ‐ 1 Central
Agric ‐ 1 Central
Commerce ‐ 1 Cen
Coop Int ‐ 1 Centra
Education ‐ 1 Cent
Faisons ens ‐ 1 Cen
HKI ‐ 1 Central
Industrie ‐ 1 Centr
Min DNSFN ‐ 1 Cen
MSF ‐ 1 Central
OMS ‐ 1 Central
PAM ‐ 1 Central
TdH ‐ 1 Central
UNICEF ‐ 1 Central
USAID ‐ 1 Central
Disponibilité de la ressource humaine au niveau central
Distribution du personnel dûment qualifié à tous les niveaux
Dans certaines structures représentant des exemples rares mais souhaités, le travail est supporté par une description de tâches de la nutritionniste, qui est affichée sur le mur (figure 13)
Malgré le grand nombre au niveau communautaire, celui-ci ne suffit pas pour couvrir adéquatement les besoins de la population, puisque chaque agent doit servir une moyenne de 26,666 personnes ou de 5,333 enfants de moins de 5 ans.
Un autre souci est le petit nombre de personnel diplômé en nutrition ou celui utilisé à plein temps aux niveaux régional et district.
Figure 12 : Répartition des ressources humaines selon les niveaux
Figure 13 : Description de tâches de la nutritionniste
Source : Enquête Landscape 2012
5.2.2 Qualification et formation du personnel : Les agents chargés de Nutrition n’ont généralement pas une formation de base de Nutrition au point que le personnel diplômé de nutrition est peu nombreux (figure 12 ).
Tous les coordonnateurs au niveau district (DPS) ont eu des formations en nutrition.
Figure 14 : Formation des agents selon la résidence
Dans les structures de santé, la plupart des agents avaient reçu quelques formations sur des aspects de la nutrition (figure 14). Les Agents en milieu urbain semblent avoir reçu plus de formations que ceux du milieu rural : la réalité étant qu’en raison des mouvements de mutation du personnel au sein des centres de santé ou entre les centres et le recrutement de nouveaux agents, le besoin de formation est toujours d’actualité.
La formation la plus mentionnée est celle relative au suivi-promotion de la croissance de l’enfant et la prise en charge de la malnutrition aigüe et celle le moins mentionnée est celle se rapportant aux techniques de communication interpersonnelle ou ceux portant sur les activités essentielles en Nutrition.
Figure 15 : Niveaux de connaissance des agents par type d’intervention
Dans la dynamique d’une capacitation des acteurs, la plupart des ONG invitent d'autres partenaires aux sessions de formations qu'elles organisent au bénéfice de leurs agents. Les ateliers organisés par les ONG incluent souvent des recyclages ou des activités de suivi post-formation. L'efficacité de ces cours est contrôlée par un pré- et post test au cours de la formation, et à travers des supervisions conjointes avec les autorités sanitaires.
La connaissance était très bonne pour un grand nombre de ces interventions, surtout la durée de l’allaitement exclusif, la supplémentation en FAF pendant la grossesse, l’allaitement précoce après la naissance et la nécessité d’ hospitaliser les enfants souffrant de MAS avec des complications (Figure 15). Pourtant, une profonde connaissance pour certaines interventions manquait. Par exemple, tandis que 100% connaissaient la durée d’allaitement exclusif à 6 mois – aucun agent interviewé ne savait la véritable exigence de cette recommandation puisque personne n’a répondu que les enfants diarrhéiques de moins de 6 mois d’âge, n’ont toujours pas besoin d’eau.
5.2.3 De la motivation du personnel : Les agents de santé estiment recevoir suffisamment de formation pour assumer leurs tâches ; toutefois, ils déclarent être disposés à recevoir d’autres formations pour accroître leurs performances. Ils sollicitent d’ailleurs ces formations qu’ils considèrent du reste comme l’un des principaux facteurs de leur motivation.
Figure 16 : Opinions de satisfaction des agents par poste occupé
Sentiment de suffisance de temps dans le travail, et d’avoir reçu beaucoup de formation( élément important de motivation)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
CPN Nutrition PEV rural urbain
Oui, toujours
Oui, parfois
Rarement
Jamais
Les agents sont satisfaits et davantage motivés par les résultats positifs de leurs activités, car ils se rendent compte de la diminution progressive du nombre de cas de malnutrition référés à des structures spécialisées.
Généralement, ils sont satisfaits avec le temps alloué pour accomplir leur travail, surtout les nutritionnistes qui travaillent en milieu urbain (figure 16).
Un autre motif de satisfaction qui est du reste, unanimement réclamé par les agents se trouve être le suivi de la part de hiérarchie. Pour les agents, ce suivi prouverait que ce qui se fait a de la valeur.
Figure 17 : Satisfaction des acteurs du niveau périphérique par rapport à l’appui reçu du niveau supérieur
Satisfaction pour les appuis reçus du niveau central
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
CPN Nutrition PEV rural urbain
Oui
Non
Ne sais pas
Le présent graphique voudra effectivement traduire que les acteurs du niveau préfecture et des centres de santé, souhaiteraient un suivi plus accru de la part de leur hiérarchie.
5.2.4 De la qualité des services dans les établissements A ce niveau, d’importants éléments de faiblesse retiennent l’attention. En effet, dans certains centres de santé, des posters existent avec le logo du fabricant (figures 18 et 19). Ensuite le contenu de l’information sur ce poster indique que le nombre de repas d’un nouveau-né est de 6-7 par jour, celui d’un nourrisson de 2 mois : 5 fois par jour, ce qui n’est pas conforme aux recommandations internationales et celles de la Guinée. (figure 19).
Par ailleurs, il n’y a pas eu de réévaluation des hôpitaux et Communautés certifiés IHAB ou ICAB, depuis plus trois ans.
Contrairement aux règles des IHAB et le Code International sur la Commercialisation des Substituts de Lait Maternel , des affiches publicitaires sur les substituts de lait maternel ont été trouvées dans certains hôpitaux. Aussi doit-on préciser que l'information et le matériel éducatif sur l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant devraient être réalistes, cohérents et mettre l'accent sur l'importance de l'allaitement maternel. En aucun cas, ce matériel ne doit se référer à un nom de marque du produit.
Figure 18 : Posters portant logos de substituts du lait maternel
Figure 19 : Calendrier de diversification non conforme à la politique
Par rapport à la prise en charge (PEC) de la malnutrition aigüe et le suivi de la croissance des enfants, 20% des acteurs en milieu urbain et 59% en milieu rural ne savent pas les prescriptions du protocole national.
Dans la grande majorité des centres de santé, notamment ceux qui ne sont pas assistés par une ONG d’envergure, le service est marqué par :
- Une faible disponibilité de manuels de nutrition et
- L’utilisation des anciennes normes de croissance dans la PEC de la MA
A Conakry où il' y a un appui des ONG, les protocoles de PEC de la malnutrition aigüe utilisent les nouvelles normes de l'OMS (figure 20 et 21). Des registres et carnets de santé sont utilisés pour le bon suivi des enfants.
Figure20: Protocoles utilisé pour la prise en charge des cas de malnutrition
Protocoles utilisés pour la PEC de malnutrition aigueselon les AS
27%
7% 7%
20%
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12% 12%
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90%
100%
1 2 3 4 5
rural
urbain
Protocole nationale relatif à la PECMA
Directives OMS milieu hospitalière
AutresEx.
TdH, PCIME
Ne sais pas Ne s'applique pas
Figure 21: Normes OMS pour la prise en charge de la malnutrition
5.2.5 Qualité des conseils Par rapport à la mise en œuvre et le contenu des interventions dans les établissements, même si le centre de santé a déclaré qu’il met en œuvre une intervention, tous les aspects essentiels de cette intervention ne sont pas toujours de mise. Par exemple, tandis que 100% d’établissements font le Conseil nutritionnel et assurent un soutien pour un allaitement maternel approprié, seulement 25% en milieu urbain et 13% en milieu rural disent qu’ils le recommandent une continuation de l’allaitement jusqu’à 2 ans.
Il y a une différence marquante entre milieu urbain et rural pour le Conseil et le soutien à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans le contexte du VIH (figure 22). Très peu d’établissements mettent en œuvre toutes les composantes du traitement recommandé, notamment : la promotion d’une continuation de l’allaitement maternel jusqu’à 12 mois, le traitement antirétroviral et la prise en charge des maladies opportunistes pour les mères et les nourrissons.
Figure 22 : Alimentation du nourrisson dans le contexte de VIH
Conseils pour l'alimentation du nourisson et jeune enfant dans le context de VIH
25%
13% 13%
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Average of Conseil etsoutien pour
l'alimentation dunourrrisson et du jeune
enfant dans le contexte duVIH
Average of Mères avec lesVIH ou le SIDA
Average of AME jusqu'à 6mois
Average of Poursuite del'allaitement maternel
jusqu'à 12 mois
Average of TraitementARV ou prophylaxie pour
les mères et lesnourrissons
Average of A defaut del'allaitement maternel,accès à des préparationsalimentatires dans debonnes conditions de
sécurité
rural
urbain
Conseil et soutienpour l'alimentation du nourrissonet du jeune
enfant dans le contexte du VIH
Mères avecles VIH oule SIDA
AME jusqu'à6 mois
Poursuite de l'allaitementmaternel
jusqu'à 12 mois
Traitement ARV ou prophylaxie pour les
mères et les nourrissons
A défaut de l'allaitement maternel, accès àdes préparations alimentaires dans
de bonnes conditions de sécurité
Concernant la performance des agents de santé à donner des conseils. (Figure 23 et 24) les graphiques montrent qu’une majorité des AS ont reçu une formation qui donne de la compétence en matière de conseils.
Figure 23 : Critères de qualité du conseil en cas de difficulté d’allaiter
Figure 24 : Critères de qualités du conseil quand l’enfant ne grandit pas de manière satisfaisante
Néanmoins, en décrivant des séances des conseils avec des mamans souffrant d’une difficulté d’allaitement, ou avec des mamans des enfants lorsque la courbe de croissance montre que l’enfant ne grandit pas de manière satisfaisante, les agents de santé ne montrent pas beaucoup de compétence de conseils, comme des compétences liées à l’écoute et l’acquisition d’un savoir ou bien de compétences liées à l’instauration de relations de confiance et à la fourniture d’un soutien (figure 24), ce qui indique la mauvaise qualité de la communication interpersonnelle.
5.2.6 Des fournitures et matériel d’IEC : Pour la mise en œuvre et le suivi des actions de nutrition, force est de reconnaitre le sous-équipement des acteurs concernés. Quelques posters existent (figure 25), mais en général ces supports sont vétustes.
Autant la logistique facilitant la liaison et la coordination des actions est faible, autant le niveau opérationnel dispose de matériel dépassé ou inexistant. Cette réalité serait d’ailleurs l’une des justifications majeures du fait qu’on retrouve dans certains établissements, des affiches d’information les Substituts du Lait Maternel (SLM), ce qui n’est pas conforme à l’Initiative Hôpitaux Amis des Bébés (IHAB).
Figure 25 : Matériel vétuste d’IEC
IEC
VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS :
Au terme de cette analyse globale de la volonté et des capacités d’agir pour la propension des actions essentielles de Nutrition en Guinée suivant l’approche du Land Scape, il apparait opportun d’esquisser les grandes lignes de conclusion et de recommandations suivantes :
6.1 Conclusion :
Majoritairement, la Guinée dispose de grands atouts témoignant de sa volonté pour la propension de la Nutrition (des documents de politique, de programmes et de stratégies élaborés et signés, des structures de coordination et des institutions d’appui et de mise en oeuvre, la volonté d’appui institutionnel marquée par l’adoption et ou la signature de textes de lois internationaux et nationaux) ;
Malheureusement, nombre de textes adoptés ou signés souffrent dans leur application ou ne sont pas toujours suivis d’action concrètes ;
Le personnel chargé de nutrition est en nombre et en qualité (niveau de formation) en deçà des attentes.
Ce personnel, assez mal réparti, se trouve essentiellement employé au Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et dans des ONG ; il exprime une motivation peu certaine.
La faible capacité des acteurs explique le fait qu’ils développent une qualité insuffisante de service et très souvent en utilisant des outils et références dépassés.
La Malnutrition n’est pas systématiquement diagnostiquée dans les centres de santé ;
Les actions de nutrition ne sont pas mises à l’échelle de manière uniforme,
Les Indicateurs nutritionnels collectés dans le rapport SNIGS reflètent insuffisamment la situation nutritionnelle
La part de la nutrition dans le budget national de développement est très faible, celle-ci est d’ailleurs noyée dans des lignes budgétaires génériques soit de la Santé Maternelle et Infantile, soit des Affaires sociales, de l’agriculture, voire de l’Education. Dans cette réalité, les actions de Nutrition planifiées, sont essentiellement tributaires du financement extérieur.
L’Etat fournit un effort insuffisant dans le système de Coordination car les structures de coordination existantes le sont par la volonté des acteurs, notamment des partenaires au Développement.
6.2 Recommandations :
Pour le niveau central et régional :
- Finaliser le processus d'élaboration du plan consensuel multisectoriel de mise à échelle des interventions en tenant compte des résultats de l'analyse situationnelle.
- Renforcer le positionnement de la nutrition dans le DSRP, le PNDS et le PNIASA avec un budget spécifique.
- Assurer l’édition et une large diffusion des documents de politique, de stratégie et des directives de nutrition à tous les niveaux.
- Systématiser le partage des documents de politiques et plan d’action des différents secteurs/départements impliqués dans l’alimentation et la nutrition.
- Générer des documents actualisés pour le plaidoyer et que la nutrition soit une priorité nationale.
- Intégrer les indicateurs de nutrition dans tous les systèmes d’information appropriés (SNIGS, SMIR, SAP)
- Mettre en place et soutenir un cadre de coordination multisectoriel et pluridisciplinaire national.
- Mettre en place soutenir au niveau des régions et districts les cadres de coordination multi sectoriel.
- Dynamiser les groupes techniques existants au niveau national et régional.
- Réviser, Adopter et Appliquer le projet de code de commercialisation des substituts du lait maternel et de produits infantiles.
- Promouvoir et mettre à échelle l’ICAB.
- Evaluer, les structures Amies des Bébés et renforcer la mise en œuvre de l’IHAB.
- Elaborer un plan d’action précis détaillé et intégré à tous les niveaux conformément aux axes du document intersectoriel pour la mise à échelle des interventions.
- Assurer l’utilisation et le respect des directives et protocoles nationaux et ceux adoptés.
Au niveau préfectoral et dans les établissements :
- Utiliser toutes les opportunités d’intervention pour mettre en œuvre des actions de nutrition dans les secteurs : santé, agriculture, éducation, développement social ; promotion de la femme, de l’enfant et de la famille
- Renforcer les interventions de nutrition et d’hygiène alimentaire au niveau communautaire (Ménage)
- Créer une ligne budgétaire pour la nutrition dans tous les secteurs concernés au niveau national et déconcentré
- Désigner un point focal nutrition au niveau régional et préfectoral
- Renforcer le réseau de collaboration et d’appui technique entre le niveau national et régional en utilisant les nouvelles technologies (internet, téléphone, radio, supervision)
- Renforcer les niveaux, central, régional et district, en moyens de communication et financiers, pour assurer les supervisions formatives
- Mettre en place un lieu de conservation de tous les documents relatifs à la nutrition et assurer leur consultation au besoin
- Créer une ligne budgétaire pour la nutrition dans le BND pour les ministères de la santé de l’agriculture, les affaires sociales et l’Education.
- Elaborer le bilan financier annuel des activités de nutrition
A propos des ressources humaines :
- Renforcer les connaissances des tous les acteurs nationaux en nutrition (surtout les types de malnutrition autres que la malnutrition aigue), en alimentation et en hygiène alimentaire.
- Intégrer la nutrition dans les curricula des écoles de formation en santé, agriculture et protection sociale.
-Assurer des formations de spécialisation en nutrition.
-Renforcer les compétences des acteurs (santé, agriculture, affaires sociales…), en cours d’emploi.
– Recruter et former plus d’agents communautaires
– intégrer des objectifs de nutrition dans les autres programmes de développement.
– Encourager les AS à faire plus d‘éducation nutritionnelle aux mamans, surtout pour la prévention de tous les types de malnutrition
– Renforcer les aptitudes de communication des Agents en Communication Interpersonnelle (CIP)
– Réviser et afficher la description des tâches des agents de santé sur la nutrition
– Etendre les ateliers de formation en nutrition dans tout le pays, surtout le milieu rural
– Harmoniser le contenu des formations en nutrition entre les partenaires et pour les différents agents de santé
Pour la qualité des services :
• Assurer par un suivi régulier et la mise à disposition de matériel et outils adaptés, la réalisation des actions essentielles en nutrition.
• Adopter et appliquer les nouvelles normes OMS dans toutes les structures.
• Evaluer régulièrement (3ans) et certifier les IHAB.
Pour les fournitures et actions d’IEC :
• Améliorer la gestion des stocks pour éviter les ruptures
• Elaborer des supports IEC selon les recommandations nationales et internationales
• Distribuer largement le matériel de référence des actions de nutrition et suivre son utilisation effective
• Equiper les structures en matériel et équipement de nutrition
VII. Références
OMS Doc. TDR du Landscape 2011
OMS Doc. Outils de collecte du Landscape 2011
OMS Doc. Formation des agents de collecte du Landscape 2011
OMS 2012 ttp://www.who.int/nutrition/publications/landscape_analysis_assessment_tools/fr/index.html.
MSHP/DAN Doc. Rapport de l’Enquête SMART 2012
MSHP/DAN Doc. Politique Nationale de Santé 2008
MSHP/DAN Doc. Politique Nationale de Sécurité Sanitaire des aliments (draft) 2012
MSHP/DAN Doc. Politique Nationale de l’Hygiène 2011
MA : Doc de Stratégie Nationale de Sécurité alimentaire 2010
MA : Doc de Politique Nationale d’Agriculture (draft) 2011
INS Doc. Rapport de l’Enquête MICS (ENENSE) 2008
INS Doc. Cartographie de la pauvreté en Guinée base de données adaptée en 2012
INS Doc. EDS 2005 Programme National de Nutrition 2010 Rapport du Landscape analysis – Côte d’Ivoire
Black RE, Allen LH, Bhutta ZA, et al, for the Maternal and Child Undernutrition Study Group. Maternal and child undernutrition: global and regional exposures and health consequences. Lancet 2008; published online Jan 17. DOI:10.1016/S0140-6736(07)61690-0
WHO. 1995. Physical status: the use and interpretation of anthropometry. Report of a WHO Expert Committee. WHO Technical Report Series 854. Geneva: World Health Organization, 1995. http://whqlibdoc.who.int/trs/WHO_TRS_854.pdf
Annexes
Annexe 1 : Nutrition dans de la Politique de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle : Extrait du document de la SNSA
Pour faire face aux défis qui l’interpellent le pays s’est lancé depuis le début des années 2000, dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre d’un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) dont la troisième version en cours, couvre la période 2011-2015. Les objectifs de la SRP sont en parfaite harmonie avec les OMD. Ils visaient entre autres, de réduire la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, de 40% en 2002 à 30% en 2010. Malheureusement, cet objectif n’avait pas pu être atteint et les indicateurs s’étaient, au contraire, aggravés à la faveur non seulement de la crise économique mondiale, mais aussi et surtout à causes des troubles sociopolitiques qu’a connus le pays pendant ces 5 dernières années.
L’avènement de la troisième République avec des engagements soutenus et un programme de développement clairement ficelé est en train de donner un regain de confiance pour les échéances à venir.
Dans cet ordre, la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) vise à réduire l’incidence de la pauvreté absolue passant de 40.3% à 30% et celle de l’extrême pauvreté de 18 % à 12% en 2015. Ceci doit être atteint dans la perspective d’une réduction de 50 %, du nombre de personnes sous-alimentées à l’horizon 2015 conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Pour ce faire, la Stratégie de Sécurité Alimentaire envisage de :
– Disposer d’un système d’informations sur la situation alimentaire et nutritionnelle des populations en Guinée est une exigence qui constitue un axe prioritaire de la stratégie.
– Renforcer les capacités des professionnels et de leurs organisations au niveau des différentes filières agricoles, animales, forestières et halieutiques du secteur rural.
– Améliorer la gestion et l’accès aux différentes ressources qui permettent d’améliorer la sécurité alimentaire : (Améliorer le financement du monde rural : élaborer une politique nationale de financement du monde rural qui permet l’accès au crédit de tous les acteurs du monde rural en fonction de la spécificité de leurs activités ; Améliorer la gestion des ressources naturelles compte tenu de la menace que constitue la dégradation des ressources naturelles sur la sécurité alimentaire du pays).
– Promouvoir l’émergence d’un secteur privé dans le secteur rural capable de prendre la relève des fonctions marchandes (production, transformation, commercialisation, exportation, importation) libérées par l’Etat notamment pour améliorer l’approvisionnement en facteurs de production des paysans et pour améliorer la commercialisation des
produits alimentaires.
– Développer et améliorer la qualité et la durabilité des infrastructures rurales mises en place pour lutter notamment contre les difficultés liées à la maîtrise de l’eau, à l’enclavement des zones de production et à la prise en charge de l’entretien des infrastructures.
– Améliorer la stabilité des approvisionnements des productions agricoles, animales et halieutiques pour réduire les importantes pertes post production et faciliter l’accès des populations aux produits alimentaires (technologies post production, fonctionnement des marchés, libéralisation des prix, lutte contre les taxes indues).
– Renforcer les services d’appui du monde rural (Recherche, Vulgarisation, Politique, Contrôle…) qui accusent des faiblesses en ressources humaines, financières et matérielles pour apporter les appuis nécessaires à l’amélioration des productions dans le monde rural.
– Améliorer la compétitivité des produits agricoles de la Guinée sur le marché régional et international.
– Développer des mécanismes d’appui au développement des activités des femmes en matière de sécurité alimentaire, compte tenu de leur rôle majeur dans la sécurité alimentaire du ménage
– Développer des stratégies de lutte contre la malnutrition pour lutter contre l’insécurité alimentaire conjoncturelle afin de soulager les couches les plus vulnérables et ceux à risque (enfants de moins de cinq ans, femmes enceintes)
– Développer des stratégies cohérentes en matière d’aide alimentaire en faveur des populations en situations d’urgence (réfugiés, personnes déplacées suite à des calamités), des zones de pauvreté extrême et /ou groupes vulnérables en Haute et Moyenne Guinée (fonds spécifiques d’appui pour les jeunes et les femmes au développement des cultures de rente, des productions animales et des activités de commerce et d’artisanat de saison sèche)
– Développer des stratégies d’amélioration de l’accessibilité économique et physique des populations en produits alimentaires
– Développer des stratégies spécifiques aux régions naturelles partant de leurs contraintes.
Pour arsenal de fonctionnement, la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) s’appuie sur : Le Conseil National De Sécurité Alimentaire (CNSA) :
C’est dans ce cadre que le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA), a été créé par Arrêté N° 04302/PM/CAB/SGG du 04 décembre 2007 comme structure de concertation des différents acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Guinée pour la prise de décision. Il est composé de deux groupes thématiques qui travailleront au sein de 2 groupes
thématiques dont un chargé des composantes sociales et conjoncturelles de la sécurité alimentaire, rattaché au Ministère de la Santé. Ce groupe est chargé de l'analyse des aspects sociaux et conjoncturels de la sécurité alimentaire (nutrition, vulnérabilité, aides alimentaires, santé.).
Les Activités prévues pour la mise en œuvre des stratégies d’amélioration de l’accessibilité économique et physique des produits alimentaires :
La mise en œuvre de programmes d’activités génératrices de revenus
pour les populations. Ce qui constitue l’essentiel des programmes de la Stratégie de Réduction de la pauvreté.
L’extension et l’intensification des programmes de lutte contre la pauvreté là où se situent les groupes les plus vulnérables notamment dans les zones les plus enclavées, les plus difficiles d’accès et où les services sociaux sont les moins développés particulièrement les régions de la Moyenne Guinée et de la Haute Guinée qui sont les plus pauvres.
La diversification des activités génératrices de revenus notamment en Moyenne et Haute Guinée où les agriculteurs vivriers sont les plus pauvres en développant des projets d’appui au développement des cultures de rente et des produits animaux mais aussi des activités de commerce et d’artisanat de saison sèche.
L’encouragement pour la mise en place des fonds spécifiques d’appui aux jeunes et aux femmes pour la création de micro-entreprises notamment en milieu rural.
L’appui à toutes les activités permettant aux femmes de se procurer ou d’améliorer leurs revenus en milieu rural compte tenu du rôle central qu’elles jouent dans la sécurité alimentaire de la famille (voir stratégies d’appui aux femmes)
La mise en œuvre des mesures d’ajustement des coûts d’accès aux produits alimentaires par une baisse des droits et taxes concourant à réduire l’offre de services de transport et à maintenir les coûts de ses services artificiellement élevés pénalisant ainsi le consommateur et la compétitivité des produits guinéens sur les marchés extérieurs. La réduction de ces droits et taxes est d’autant plus importante que la Guinée est un pays capable d’être compétitif sur le plan de l’exportation de ses produits agricoles.
La révision des tarifs douaniers et fiscaux applicables aux équipements et intrants agricoles et d’élevage entrant dans la production ;
La mise en place d’un code des investissements agricoles avec des mesures incitatives pour l’insertion du secteur privé dans le financement de l’agriculture.
Le Plan National d’Investissement Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PNIASA).
Le Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDAA) constitue un cadre de référence mis en place à la suite des efforts déployés par les gouvernements africains à l'initiative de l'Union Africaine (UA) et du Nouveau partenariat en Afrique pour le développement (NEPAD) pour
accélérer la croissance et réduire la pauvreté et la faim dans les pays africains. L'objectif principal du PDDAA est d'aider les pays africains à atteindre un niveau plus élevé de croissance économique grâce au développement mené par l'agriculture pour réduire la faim, la pauvreté et l'insécurité alimentaire et permettre le développement des exportations. Ce plan intègre les aspects nutritionnels dans la sécurité alimentaire. Dans cet esprit, la Guinée a élaboré un Plan National d’Investissement Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PNIASA).
Sur les 6 programmes formulés dans le cadre du PNIASA, le Programme II, « Diversification de la production alimentaire et amélioration de la nutrition des populations » prévoit deux sous programmes (ou projets) se rapportant à la nutrition. Ces deux sous-programmes sont les suivants :
1. Sous-programme « Amélioration de la gestion des crises alimentaires et des catastrophes naturelles ou d’origine humaine »
La mise en place d’un dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires, nutritionnelles et des catastrophes a pour objectif de prévenir, d’identifier et de gérer le plus efficacement possible les crises alimentaires, de réduire sur le moyen et le long terme leur occurrence et à en réduire l’intensité par une amélioration des performances et des conditions de fonctionnement des filières qui devait se traduire par une augmentation des productions et un développement des échanges.
Les principales interventions portent sur :
(i) la collecte des données fiables sur les productions végétales, animales et halieutiques (suivi mensuel à travers des questionnaires, enquêtes ponctuelles), le traitement et croisement des données avec les données satellitaires dans le cadre du système d ‘alerte précoce (SAP) ;
(ii) la mise en place un dispositif d’informations rapides en temps réel sur les calamités (inondations, sécheresse, vagues de froid, les attaques acridiennes et des chenilles, les incendies, les épidémies des animaux) dans le cadre du SAP ;
(iii) le suivi de l’état nutritionnel des populations vulnérables notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans dans le cadre des Sites sentinelles (SS) ;
(iv) le suivi des prix sur les marchés nationaux et régionaux et l’édition d’un bulletin intégré dans le cadre du SAP et du Système d’informations sur les marchés (SIM) ;
(v) la proposition des réponses appropriées aux problèmes identifiés pendant les périodes de crise ou de soudures par le biais du Stock national de sécurité (SNS) VCT, CFW,
(vi) la coordination des activités et l’aide à la décision à travers des structures paritaires Etat-donateurs, l’étude des recommandations et l’aide à la décision, (vi) l’évaluation des activités.
2. Sous-programme « Amélioration de la situation nutritionnelle »
En Guinée, la malnutrition demeure un problème majeur à la fois de santé publique et socioéconomique. Elle concerne notamment la malnutrition aigue et les carences dans les principaux micronutriments, à savoir la vitamine A, le fer et l’iode. Ces déficits nutritionnels ont des conséquences négatives énormes sur les trois secteurs clés de développement que sont: la santé, l’éducation et l’économie.
Source : Document de Stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle Ministère de l’Agriculture 2011
Annexe 3 :Liste de participants à l’atelier de consensus du 8 juin 2012
N° Prénoms et Noms Fonction
1 Mamady DAFFE MS/DAN
2 Pierre ADOU Unicef
3 Richard NINAMOU TDH
4 Malado KABA ACF
5 Mme M’Balou DOPAVOGUI DAN
6 BAYO Lansana M A
7 Moussa DONZO INSP
8 Mamady MARA DRS
9 Ismaël CAMARA DPS
10 Pascal Tiakpacoura BONIMY PAM
11 Fatoumata Binta DIALLO DRS
12 Bano KEITA FAO
13 Lancinet BERETE DPS
14 Ousmane SOUMAH Agent.S
15 Faya TINKIANO DPS
16 Mohamed Saloun BANGOURA Ing/Info
17 Facely KOUROUMA DRS
18 Mamadou Bobo BARRY ATS
19 Aminata KEITA ATS
20 Amadou TOUNKARA DPS
21 Facinet CAMARA DPS
22 Cécé MAOUMI DRS
23 Aly BANGOURA DRS
24 Lakhanfia TOURE DPS
25 Ibrahima Sory DIALLO DRS
26 NABE Salé M Social
27 Alpha Oumar BARRY M C
28 Mohamed Lamine FOFANA Médecin
29 Karamoko NABE M Social
30 SIDIBE Mamady M Edu
31 Aboubacar BANGOURA M Com
32 Siba BALAMOU Médecin
33 Salifou CAMARA Médecin
34 Engelo LOUA Médecin
35 Mamoudou KEITA Médecin
36 Facely TOLNO Médecin
37 Mohamed Lamine CONTE Médecin
38 Ibrahima Kabassan DIALLO Médecin
39 Aïssatou DIALLO Médecin
40 Salématou BARRY Médecin
41 N’Famoussa SYLLA Médecin
42 Fernandez MILLIMONO Médecin
43 Saliou SOW Médecin
44 Ousmane KEITA Médecin
45 Mariama CAMARA Médecin
Annexe 4 : Liste des politiques, stratégies et lois concernent la nutrition en Guinée
Politiques et stratégies existantes dans le pays
Durée de la politique
Mécanisme de
coordination pour la mise
en œuvre
Si oui, cocher (✓)
Cocher (✓) les domaines couverts par des pstratégies correspondantes
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Titre : Politique nationale d'alimentation et Nutrition
Publiée par : MSHP
Année : 2005
DAN INSP, INSE, ONG et PTF
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Titre : Protocole national de prise en charge intégrée de la malnutrition aigue
Publiée par : MSHP
Année : 2008
DAN INSE
Titre : Politique nationale de promotion de la sante
Publiée par : MSHP
Année : 2009
MSHP MASPFE
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Politiques et stratégies existantes dans le pays
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Titre : Code sur la promotion de l'allaitement et la commercialisation des substituts du lait maternel
Publiée par : MSHP
Année: 1998
MSHP M Commerce
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non
Titre : Politique nationale de la sécurité sanitaire des aliments
Publiée par : MSHP
Année : 2011
Selon la nécessité
DNHP MAE, INSP, Commerce
non
Titre : Politique nationale éducation préscolaire protection de l'enfance
Publiée par : MASPFE
Année : 2007
MASPFE
DNEPPE
Titre : PNISA
Publiée par : MAE
Année : 2012
MAE M Plan,
FAO,PAM,UE ,BM, PTF
Politiques et stratégies existantes dans le pays
Durée de la politique
Mécanisme de
coordination pour la mise
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Si oui, cocher (✓)
Cocher (✓) les domaines couverts par des pstratégies correspondantes
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Titre : PNDA
Publiée par : MAE
Année : 2007
MAE M Plan,
FAO, PAM, UE ,BM, PTF
Titre : Stratégie nationale de sécurité alimentaire
Publiée par : MAE
Année : 1997
MAE