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Musique et chanson populairesAuthor(s): Bela BartókSource: Acta Musicologica, Vol. 8, Fasc. 3/4 (Jul. - Dec., 1936), pp. 97-101Published by: International Musicological SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/932036 .

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ACTA MUSICOLOGICA Mitteilungen der Internationalen Gesellschaft f r Musikwissenschaft

Bulletin de la Societe Internationale de Musicologie

Anno MCMXXXVI M. Jul.-M. Dec. Vol. VIII, Fasc. III--IV.

Musique et chanson populaires')

Bela Bart6k (Budapest)

Nous avons pris connaissance de la plus recente publication de l'Institut In- ternational de C.I., le premier volume de ,,Musique et Chanson Popu-

laires", avec une satisfaction d'autant plus vive que c'est le premier ouvrage pouvant etre serieusement pris en consideration qui s'efforce de reunir, dans la mesure du possible, la bibliographie complete des collections et publications relatives au folklore musical. Il est peut-etre inutile de souligner l'importance d'une pareille initiative, 3tant donn6 que jusqu'a pr6sent, les chercheurs desireux de se procurer des renseignements de cet ordre etaient reduits 'i s'adresser a des particuliers, demarches qui n'ont pas toujours donne le r'sultat souhaite. - Qu'il nous soit permis de relever particulierement le precieux avant-propos dui a la plume de M. Liszl6 Lajtha. Cette etude a le merite incon- testable de mettre en relief de la fagon la plus frappante l'essentiel du folklore musical.

II va sans dire que toute premiere tentative comporte des difficult&s

et aboutit rarement a des resultats parfaits et definitifs; d'autre part, il serait desirable que la presente publication de l'I.I. de C.I. - tant donne son importance tout particuliere - f6it la plus maniable et la plus complete possible, facile ' utiliser et absolument digne de confiance. Pour contribuer a ce que ce but puisse etre atteint, dans les volumes successifs et dans les suppl6ments de la publication en question, nous prenons la liberte de faire quelques remarques critiques sur ce premier volume.

Observations generales 1. Il est frappant que, dans cette publication l'Institut omet d'indiquer le nom d'un redacteur responsable. Pour expliquer ce fait, deux hypotheses s'offrent: soit que, sans I'intervention d'un redacteur, les exposes manants des divers

') Musique et chanson populaires. Soci6te des Nations. Institut Intern. de Coop6ration Intellectuelle. Paris 1934.

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pays aient et3 incorpores au volume sans aucun contrble, soit qu'un redacteur ait bien et6 charge de la revision, mais sans assumer aucune responsabilit6 vis- a-vis du public, puisque son nom n'a pas ete indiqu6. II est peut-etre superflu de souligner combien ce dernier proc6d6 est deplac6 dans une publication scientifique de cette importance; quant au procede mentionn3 en premier lieu, nous nous efforcerons de demontrer par ce qui suit qu'il ne presente pas non

plus la solution satisfaisante du problkme. 2. Nous avons constat6 dans les exposes de ce volume l'absence d'un principe scientifique du moins approximativement uniforme. Nous avons l'impression que les sp6cialistes de quelques pays n'ont peut-etre pas tout a fait bien compris la derniere phrase du ? VI. du Questionnaire. ,,Dans le cas oui le pays ne

poss'derait pas de collections ou d'3ditions purement scientifiques, on est prie d'6numbrer, a defaut de celles-1la, les collections harmonisees si les mdlodies

qu'elles contiennent n'ont pas Wtd transform'es ou altirdes et conservent une valeur scientifique." Il est bien naturel que la maniere de voir des sp6cialistes accuse des diff6rences tres considerables, le choix d'un redacteur muni de plein pouvoir qui puisse accorder - dans la mesure du possible - ces manieres de voir divergeantes, ne s'en impose que d'autant plus imperativement. 3. Ce premier volume ne nous renseigne point sur la question de savoir, si

l'Institut s'est propose de grouper les donn6es bibliographiques d'apres les frontieres linguistiques ou d'apres les frontieres politiques (v. les Observations de detail, 1. et 6. f.). Quel que soit le systeme que l'Institut adopte, il est hors de doute qu'il devrait etre rigoureusement observe a travers le volume entier.

Observations de detail 1. L'expose allemand enumere (pp. 35-36) deux recueils parus en Alsace et contenant un mat6riel de documentation musicale relative a l'Alsace, puis un autre recueil paru "a Prague et contenant un materiel documentaire recueilli en Tchecoslovaquie. En revanche 1'expose frangais (pp. 70-71) donne aussi

un (autre) recueil d'airs alsaciens et trois publications relatives a la Lorraine contenant des melodies allemandes; de mAme 1'expos6 de Tch6coslovaquie mentionne (p. 217) une collection de melodies allemandes de Boheme. Toutes ces donn6es documentaires auraient dfi tre groupies ou bien sous le chapitre ,,Allemagne" ou bien sous les chapitres ,,France" resp. ,,Tch6coslovaquie". - Nous ne pouvons pas approuver qu'on a fait une choix arbitraire A n'anumbrer que certaines publications. 2. Dans les exposes des pays a plusieurs langues il aurait mieux valu - en

vue d'une plus grande maniabilith - introduire dans la partie bibliographique des subdivisions d'apr~s les uniths territoriales linguistique comme c'est fait dans l'expos4 de Pologne en ce qui concerne les langues polonaise et ukrainienne, mais nulle part ailleurs. 3. Selon l'expos6 frangais, des chansons populaires frangaises n'auraient jamais 6th enregistr&es (ni sur disques ni sur cylindres). Or 1'auteur de ces lignes a

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entendue a Paris au mois de juin 1914 chez M. Brunot, professeur de philologie, des chansons populaires frangaises d'une rare beaute, que M. Brunot avait enregistr6es lui-meme sur disques de grammophone au cours de ses voyages entrepris a cet effet. Ces disques, que sont-ils devenues? Meme s'ils etaient tous devenues introuvables du moins aurait-il fallu mentionner le nom et la tentative de M. Brunot. Dans la partie bibliographique de l'expos6 frangais (du reste excellent), nous avons relev6 une autre omission. D'apres nous il aurait fallu mentionner l'ouvrage de Jean Aubry: Esquisse d'une bibliographie de la Chanson populaire en Europe (Paris, 1905), comme l'unique precurseur du volume present. 4. Dans l'expos6 de Pologne (A? 2 parts independantes: une polonaise, une ukrainienne) tout A fait eminent nous ne trouvons qu'une ou deux bagatelles significantes a censurer: ta la p. 200 on emploie tout a coup le terme incorrect ,,rouleaux" au lieu de ,,cylindres", alors qu'il s'agit bien de cylindres lI, comme plus haut. Ceci prate

A confusion ou pour le moins constitue une inconsequence. -- Dans la partie polonaise on a omis d'indiquer le nombre des airs de chaque publication. 5. L'expos6 de Roumanie est relev6 par le precieux compte-rendu intitulk ,,Ex- trait du rapport de la Societe des compositeurs roumains". Dans cet expose on ne trouve pas non plus d'omissions plus consid6rables, seulement quelques petites inconsequences: p. 223 ia la suite des volumes de M. Bart6k: ,,Volksmusik der Rumainen von Maramures" et ,,Cantece populare (corr. ,,popolare") rominesti din comitatul Bihor" est omise l'indication du nombre des airs y contenus (365, resp. 371), alors qu'a aucune des autres publications enumbrees ce detail ne manque d'etre note; p. 224 aupres de l'6tude de M. Bart6k intitulhe ,,Rumainische Volksmusik" sont omis et le titre du periodique oii elle a paru (Schweizerische Siinger- zeitung) et l'indication du nombre des airs publies (6); I'6tude et la collection de ,,colinda" (484 airs) sur manuscrit - galement de M. Bart6k - se trouvant, sauf erreur, en la possession des Archives des Phono- grammes ne sont nulle part mentionnees; enfin une publication de disque de tres grande importance, resp. ses chiffres si precieux au point de vue folklore musical, - enumeres plus has - ne sont nulle part mentionnees:

Disques roumaines, par I'Institut de phon&tique, Paris (PathS),

No. 34-36, 44-48, 51, 52, 54-57, 63-65, 67-75, 77, 79, 81-85, 89-95, 97-103, 121, 122, 127-136, - en tout: 61. Ce recueil pourrait tre considere 'ventuellement comme materiel appartenant

" l'expos6 frangais, - cependant celui-ci ne le

contient non plus. 6. Dans I'exposC de Tchicoslovaquie on d~couvre des omissions plus consider- ables:

a) la ,,Matica" slovaque (p. 245) oublie de mentionner la collection manuscrite de 2600 airs slovaques et la collection de phonogrammes slovaques s'dlevant

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a 250 cylindres, toutes les deux recueillies par M. Bart6k et qui sont la propriete de la Matica meme.

b) A la p. 248 le recueil de Kollir est suivi de la mention ,,sans harmonisation". Non seulement ceci est vrai, mais encore tout le volume en question ne contient

pas une seule mdlodie, par cons. il n'aurait pas dfi trouver place dans une

bibliographie de musique populaire. Soit dit en passant que, au lieu de la moderniser, il aurait 6te plus correct de maintenir l'orthographe originale du titre: ,,Narodnie zpiewanky cili pjesne swetsk' Slowaku(w) w Uhrach gak pospoliteho lidu tak i wyssjch stawu(w) ...... w Budjne". c) L'ouvrage de Medvecky, Karol: ,,Detva, monografia" (avec 50 airs notes

d'aprbs des phonogrammes) R6zsahegy, 1905, est omis.

d) Sont omis egalement: Novotny, V. J.,,Libicke Pisne" (50 airs) et,,Bechynske Pisne" Praha, ,d. Mojmir Urbanek, avec accompagnement au piano. Ces deux recueils appartiennent a peu pres A la meme categorie que le livre mentionne

p. 250: Weiss, Karel ,,Blatacke Pisne", en revanche A la suite de ce dernier sont omis le nombre des airs (152) et le nom de l''diteur (Praha, Jos. R.

Vilimek). e) Le titre de certains ouvrages est suivi de la mention ,,sans harmonisation", d'autres sont indiqu&s ,,avec harmonisation" tandis qu'apres de plusieurs autres

on cherche en vain un renseignement de cette sorte. Que faut-il penser de

ceux-ci, sont-ils ,,avec" ou ,,sans harmonisation" (On observe la meme inex- actitude dans l'expose italien). I1 vaudrait mieux ne se servir que de l'expres- sion ,,avec harmonisation", toute remarque speciale pour les publications sans harmonisation 6tant superflue. f) Dans son compte-rendu special joint A l'expos6 de Tchecoslovaquie l'Ukra'- nien M. Kolessa emploie aussi le terme inexact ,,rouleaux" au lieu de cylindres. M. Kolessa Anumbre ici, comme un materiel de documentation musicale res-

sortissant A la Tchecoslovaquie, la collection de phonogrammes de musique populaire ukrainienne (ruthene), conservee au Musee National de Budapest, sans toutefois indiquer le nombre des cylindres (39). La on se heurte encore a une inconsequence. Si ce materiel doit tre range sous le chapitre ,,Tcheco- slovaquie", par la raison que le territoire d'oii il provient est actuellement

soumis A cet Etat, dans ce cas la collection de 348 cylindres originaires de

Bosnie, de Serbie et de Montenegro n'a certes rien A faire ici, ou vice versa.

La meme remarque s'applique aux 50 disques de chansons yougoslaves (p. 245) et A une partie des publications de Ludvik Kuba (p. 248). Selon notre avis il

est absolument superflu que des pages entieres (254-256) soient consacrees A des collections ukrainiennes ,numerees deja ailleurs (pp. 202-208), uni-

quement parce qu'elles contiennent un on deux airs originaires du territoire du Roussinsko (territoire de la Tchecoslovakie). Un court renvoi A ces col- lections aurait suffi. (Cette observation s'applique aussi au rapport de M.

Kolessa joint A l'expos6 de Roumaine). Diff6remment de la plupart des exposes celui de la Tch~coslovaquie indique en

majeure partie les num6ros des pages des publications A la place du nombre

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des airs, alors que c'est ce dernier plutot qui interesserait en general les specia- listes. - I1 serait peut-etre bon d'inserer dans le ,,Questionnaire" une instruction supplhmentaire relative a ce sujet. 7. Nous avons laisse en dernier lieu nos observations sur l'expos6 d'Italie. Cet

expose n'est nullement satisfaisant. Son auteur a visiblement mal compris ou

peut-etre meme omis de lire le ? VI. b. du Questionnaire (,,si les melodies n'ont pas 't' transformees etc."), sinon il n'enumbrerait pas des publications dont il fait observer lui-meme qu'il s'agit pour la plupart de chansons composees par I'auteur. Parmi celles-ci on trouve des chansons traditionnelles authentiques, ,,malheureusement trop transformees." (p. 135), ou bien que ,,les canzoni ne sont pas populaires, tandis que les villotte le sont ......... Quant aux villotte il a cherche ,,d'accomoder" dans un certain degre la mdlodie populaire ......" (p. 118). Des publications de cette categorie ne concernent nullement le folklore musical, de meme que le volume de MSller intitulk Italienische Volkslieder, objet d'une description detaillke (p. 109), ne le concerne pas non plus. I1 est notoire que ,,Das Lied der VOilker" par MiSller, public en nombreux volumes, est une compilation de dilettante. Aucun autre expose sauf l'italien, ne men- tionne ces volumes. L'Italienische Volkslieder donne 37 melodies provenant du territoire actuel de l'Italie, dont 6 sans en indiquer la source, 2 seraient inedites, tandis que 29 sont puisees dans d'autres publications que l'expose italien enumere ailleurs. Un autre indice d'un travail superficiel et peu systematique est le fait que I'expose, en parlant du volume de M*ller, cite le titre du No. 26 de ce volume, tout en oubliant meme de mentionner dans sa bibliographie la source oi M5ller a puise cette mdlodie. (Canzoniere popolare italiano, vol. 20, trascritto e armonizzato da Elisabetta Oddone, 1923. Ed. Fantuzzi). Sont absolument denuees de serieux et deplacees dans cet ouvrage les descrip- tions et remarques de ce genre: (p. 104, No. 5) ,,Prec6de d'une dedicace au plus poilu des soldats, rendu muet dans la tranchee bien battue", ou (p. 119) ,,Ces villotte ont ete traduites aussi en serbo-croate, allemand et anglais et executees dans les pays respectifs". Mais le comble de la prolixite, c'est que l'expose cite le titre ou le premier vers de chaque chant de chaque publication Anumbrbe (meme deux fois chaque titre des 29 chansons du recueil de MSller, d'abord sous MiSller, puis sous les publications auxquelles M*ller les doit, a I'exception toutefois du recueil mentionne de Melle Oddone). Qu'en serait-il advenu si la Tchecoslova- quie se revendiquant le mAme droit, avait publie le vers initial de chacun de ses 10,000 airs publies? C'est la consequence de ces proced6s sp&ciaux, si la publication de l'Institut manque de cette homogeneite qu'on a le droit d'exiger dans une publication scientifique.

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