ELECTIONS PRESIDENTIELLES
Le Conseil National des Ecologistes (MEI), lors de sa réunion du 19 mars à Paris, a décider de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017 et a choisi Antoine Waechter pour cette mission. Le Mouvement affirme ainsi quatre exigences :
1. la nécessité d’une candidature écologiste en 2017, dans le prolonge-ment de toutes celles qui se sont succédées depuis 1974 ;
2. un projet authentiquement écologiste ; 3. une approche décomplexée du paysage politique, faisant fi des cou-
leurs pour ne considérer que la compatibilité des projets (les Verts al-lemands et autrichiens nous en donnent l’exemple) ;
4. la capacité à rassembler ceux qui se réclament de l’écologie.
Un passage de relais n’est pas exclu si cela s’avérait nécessaire pour at-teindre ce dernier objectif, celui du rassemblement des écologistes. A la con-
dition de la prise en charge des six points non négociables du projet. A la condition aussi qu’il s’agisse d’une candidature sincère.
Joindre les Ecologistes (MEI)
Secrétariat 27 chemin de Vignau 64510 ASSAT
Téléphone 03 89 08 00 08 / 05 59 82 13 52
Site Internet http://www.m-e-i.fr/
SOMMAIRE
Elections présidentielles
Les six axes du projet
Appel à la mobilisation
Bilan des élections passées
Bibliographie
JOURNEES D’ETE
La vie du Mouvement
N°95 JUIN 2016
« Si tu veux que ton sillon soit droit, accroche ta charrue à une étoile » René Char
LES SIX AXES DU PROJET 1. l’instauration d’une république démocratique : re-
tour à un mandat de 7 ans du président de la Ré-
publique, mise en place du scrutin proportionnel à tous les niveaux, un contrôle possible par les ci-toyens sous la forme de référendum d’initiative populaire ;
2. une transition énergétique fondée principalement sur une réduction sensible de la consommation d’énergie et une progressivité de la sortie du nu-
cléaire calée sur cette diminution des besoins ; deux réacteurs peuvent d’ores et déjà être arrê-tés ; encadrement du développement des éner-gies dites renouvelables pour préserver les terres agricoles, les milieux naturels et les paysages ;
3. une agriculture qui assume ses deux fonctions : la
production alimentaire et l’entretien d’un territoire de qualité ; ce qui suppose de revenir aux fonde-ments de la politique agricole commune et aux contrats territoriaux d’exploitation ;
4. une politique de paix : la France n’a pas à interve-
nir sur des terrains extérieurs, sauf sous l’égide des Nations Unies, mais à développer une straté-
gie de pacification, qui sera pris en charge par un ministère de la Paix ;
5. une défense sans concession de la beauté de la France et de son patrimoine : les paysages bâtis et non bâtis sont le cadre de vie des habitants, l’expression sensible d’une identité culturelle et historique de la nation, enfin le support de la prin-
cipale industrie française, le tourisme (8% du PIB) ; ne méprisons pas ce que 85 millions de vi-siteurs apprécient chaque année dans notre
pays ; 6. un nouveau modèle économique, capable, même
sans croissance, de partager, entre tous, le travail et le produit de ce travail et d’alimenter le budget
de l’Etat et des collectivités : pris en étau entre les gains permanents de productivité et la satura-tion des marchés occidentaux, la voie de la crois-sance, fut-elle verte, n’est guère susceptible de
résorber le chômage.
Le projet présidentiel est plus large que ces six
points, mais, pour être audible, notre communica-tion publique doit éviter de se disperser. Le candi-dat doit, bien entendu, être capable de répondre à toutes les questions sur tous les sujets. Le projet
présidentiel sera notamment au cœur des discus-sions lors des journées d’été 2016.
APPEL A LA MOBILISATION
Il y a quelques mois encore, les Verts envisageaient de ne présenter aucun candidat à l’élection présiden-
tielle, afin de ne pas ajouter un mauvais résultat de plus à ceux de Dominique Voynet (2007) et d’Eva Joly (2012). Cécile Duflot et Yannick Jadot se sont, un mo-ment, engouffrées dans l’hypothèse d’une primaire à gauche pour désigner un candidat commun de l’arc PS—EG : cette hypothèse a volé en éclats avec l’an-nonce des candidatures de François Hollande et de
Jean-Luc Mélenchon. Nicolas Hulot, de son côté, sa-chant ce qu’il a perdre dans cette aventure, n’est pas candidat (sauf si ?). L’élection présidentielle est aujourd’hui la seule occa-
sion d’un débat national accessible aux Ecologistes. La
crédibilité d’une candidature repose tout d’abord sur la capacité à réunir les 500 parrainages d’élus requis par la loi. La recherche des promesses de signature a commencé. Le Mouvement a besoin de tous pour rechercher ces promesses. Que chacun se mobilise sans attendre en
prenant contact avec les élus de son secteur. Nous devons atteindre 100 promesses avant l’été, 300 au mois de septembre, 400 ou plus avant la fin de l’année. C’est possible sous réserve que chacun se sente concerné.
Les membres du bureau national sont à votre disposi-tion pour vous aider dans cette recherche.
Rappel de la procédure.
Au mois de février 2017, tous les élus recevront un formulaire de parrainage qu’ils devront envoyer direc-tement, sans intermédiaire, au Conseil constitution-nel. Les parrainages seront rendus public au fur et à mesure de leur arrivée. Un élu ne peut parrainer qu’un seul candidat.
Il s’agit aujourd’hui d’obtenir des promesses d’élus. La liste des élus d’accord pour parrainer est à adresser à Jacques MAUHOURAT, secrétaire national des Ecolo-gistes, 27 chemin de Vignau 64510 ASSAT.
BILAN DES ELECTIONS REGIONALES DE 2015 Le renouvellement des assemblées régionales s’est fait dans le contexte bouleversé d’une nouvelle carte
institutionnelle. Les Ecologistes se sont opposés, dans tous les lieux de pouvoir où ils se trouvaient, à la fu-sion des régions historiques, imposée sans dialogue par le Gouvernement. La région Grand Est, née de la fusion de l’Alsace, de la Lorraine et de Champagne Ardennes est plus grande que la Belgique et le Luxembourg réunis !
Les Ecologistes (MEI) ont envisagé des listes com-munes avec les Verts dans de nombreuses régions, mais les accords n’ont été conclus que dans le Grand Est et en Franche Comté Bourgogne. Les discussions ont échoué en Rhône Alpes Auvergne à la suite d’une
opposition frontale avec le Front de gauche. En PACA, le MEI a d’emblée renoncé à participer à une liste Verte associée au Parti Communiste. En Aquitaine Li-mousin Poitou Charente, en Ile de France, en Pays de Loire et en Bretagne, les propositions faites par EELV n’étaient pas acceptables. Même désaccord en Nord Pas-de-Calais Picardie, alors même que le MEI
avaient deux conseillers régionaux sortants. Antoine Waechter conduisait la section haut-rhinoise de la liste conduite par Sandrine Bélier. Faute d’avoir atteint les 10% et faute d’un accord pourtant recher-chée avec Philippe Richert (Les Républicains) et Jean-Pierre Masseret (PS), la liste a été éliminée à l’issue
du premier tour. Résultat de la liste Grand Est : 6,70 % dont Haut-Rhin : 7,49 % dont Bas-Rhin : 8,24 % Résultat Franche Comté Bourgogne : 3,92 %
Les Verts n’ont plus d’élus régionaux dans 12 régions (ancienne délimitation) et se sauvent par une alliance
de second tour avec le PS dans 9 régions (ancienne délimitation).
Année Candidat % Voix
1974 R. Dumont 1,32 337 000
1981 B. Lalonde 3,88 1 126 000
1988 A. Waechter 3,78 1 149 897
1995 D. Voynet 3,32 1 010 738
2002 N. Mamère 5,25 1 495 774
2007 D. Voynet 1,57 576 666
2012 E. Joly 2,31 828 345
REGION RESULTAT ELUS
Grand Est 6,70 % 0
FC Bourgogne 3,92 % 0
NPdC Picardie 4,83 % 0
PACA 7,43 % 0
Languedoc MP 10,26 % Alliance PS
Aquitaine L PC 4,91 % 0
Corse - -
Rhône Alpes A 6,90 % Alliance PS
Centre 6,44 % Alliance PS
Normandie 6,14 % Alliance PS
Bretagne 5,80 % 0
Pays de Loire 8,21 % Alliance PS
Ile de France 8,03 % Alliance PS
BIBLIOGRAPHIE FILMOGRAPHIE
L’Energie des esclaves – le pétrole et la nouvelle servitude
Andrew Nikiforuk - Editions Ecosociété
L’auteur montre dans ce livre que les sociétés organi-sées du passé n’ont pu fonctionner que grâce aux sur-plus d’énergie apportés par les esclaves. Ces surplus ont ensuite été assurés par le bois des forêts, puis par le charbon et enfin par une véritable explosion éner-
gétique avec le pétrole. Désormais les ci-toyens des pays riches ont tous quantité d’esclaves à leur disposition et se comportent comme les maîtres d’antan. Mais les conséquences de cette richesse sont dramatiques : pollutions, concentration des richesses
et du pouvoir, corruption, nouvelles servitudes, agri-
culture chimique, explosion démographique, surdensi-té urbaine, affaiblissement de la démocratie et, finale-
ment Terriens privés de joie de vivre. Ce livre intéressera le militant de longue date comme le néophyte désireux de comprendre la complexi-té des problèmes posés par notre civilisation avide de
pétrole
Jean Bitterlin
Les Saisons, un film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, 2016 Des bisons s'ébrouent pour débarrasser leur pelage de
la neige qui s'y accroche. Un interminable hiver semble régner. Mais bientôt, des falaises de glace fon-dent et tombent dans la mer. La dernière glaciation s'achève en Europe, laissant la place à l'épanouisse-ment de la forêt hercynienne. Ainsi s'ouvre le dernier
film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, Les Sai-sons. Commence alors une série de magnifiques
images de la vie sauvage Une pie déterre un gland caché par un écureuil. Des oisillons ouvrent leur large bec pour gober l'araignée, l'abeille ou le papillon qu'apporte le parent nourricier. Un lynx poursuit une biche avant de renoncer à sa proie trop rapide. Un sanglier se vautre dans une mare boueuse, y déran-
geant quelques crapauds... L'homme est présent dans le tableau, mais sa place est d'abord modeste. Une chouette vient se percher sur un cairn. Un collier a été accroché en offrande près d'une source. Une mélodie jouée à la flûte
semble vouloir entamer un dialogue avec les passe-
reaux. Une flèche se fiche dans un tronc. Dans la pre-mière heure du film, nous sommes invités à regarder, apprécier, partager le regard du chasseur-cueilleur, mais aussi celui des réalisateurs, des conseillers scientifiques (Philippe Descola, le regretté Jean-Marie Pelt, Gilles Bœuf, Allain Bougrain-Dubourg...), du compositeur Bruno Coulais, qui souligne les images
d'une musique belle et discrète. Le spectateur est in-vité à la contemplation. Le dernier tiers du film fait ressentir une inflexion, à partir de la fin du mésolithique. Le rapport entre
l'homme et la nature évolue avec la multiplication des
coups de hache. La forêt recule, mais ni la beauté ni l'harmonie ne disparaissent. Les collines défrichées et cultivées offrent à la vue un paysage nouveau, mais toujours superbe, comme l'est plus tard le jardin d'un monastère. La grande vénerie apparaît comme un rituel, guère éloigné des chasses menées précédem-ment par les lynx ou les loups. Lièvres, insectes et
oiseaux continuent à vivre dans les blés, alors que tournent les premières batteuses mécaniques. Mais quand des chouettes ou des renards, jugés nuisibles
ou néfastes, sont victimes de pièges cruels, quand les loups, n'ayant plus leur place, sont abattus, alors on sent que l'homme se pose désormais en maître exclu-sif et jaloux. Son œil n'est toutefois pas encore totale-
ment insensible à la beauté, comme en témoigne le poilu qui, depuis sa tranchée, croque dans son carnet la grive qui s'est posée dans les gravats entre deux explosions. Bientôt, les gaz meurtriers sont épandus dans les vergers, les fumées noires de l'industrie
s'élèvent dans l'atmosphère : l'homme remet en cause la vie elle-même, ainsi que les saisons du titre.
Le message du film, évident et assumé, est d'un éco-logisme sans équivoque : l'homme doit veiller à ce que sa présence et son activité ne détruisent pas cette nature au sein de laquelle il a pris une place croissante, et sans laquelle il n'a aucun espoir de sur-
vie. Mais au-delà de ce raisonnement, irréfutable, qui est celui que l'on nomme désormais « développement durable », il faut aussi prendre la mesure d'une autre dimension de notre rapport au monde, suggérée par ce beau film : celle de la beauté. Si notre espèce a un rôle à jouer, celui-ci consiste peut-être à poser son
regard, à contempler la beauté du monde, au besoin
en la révélant et en la sublimant par l'art. Il y aurait donc deux façons d'être infidèles à notre rôle. La première est de rompre l'harmonie et l'équi-libre de notre environnement, et finalement de nous détruire nous-mêmes en entraînant dans notre chute des pans entiers de la nature. La seconde est d'être
aveugles à la beauté. L'argumentation rationnelle semblant parfois inopérante devant l'absurde destruc-tion en cours, peut-être faudrait-il davantage privilé-gier la lutte contre cette cécité qui semble commander le désastre...
Fabien Niezgoda
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Vie du Mouvement
Les journées d’été 2015 en Bretagne Nul n’a regretté sa participation aux journées d’été
2015 en Bretagne. Le site de Saint Malo avait de quoi plaire, de même que le programme des débats et des conférences. L’organisation concoctée par Serge Mon-
rocq et Daniel Marcelin, notamment le Fest-noz en plein air, avec pique-nique sur fond de musique tradi-tionnelle, et la visite de la pointe du Grouin par grande tempête, ont ajouté du piment breton à ce séjour. Chaque année, ces journées de réflexion collective et
de convivialité constituent un moment fort du Mouve-ment, qui permet de requinquer la motivation des uns et des autres.
Les dates qui rythment la vie du Mouvement 23 août 2015 : conseil national à Saint-Malo
Le conseil national balise l’élection présidentielle de trois principes : il faut et il y aura un candidat authen-
tiquement écologiste en 2017, ce candidat doit avoir pour objectif de rassembler, il sera désigné par con-sensus, sans organisation de primaire. Un cahier des charges programmatique sera défini. 3 octobre 2015 : assemblée générale nationale à Paris
L’Assemblée générale renouvelle les instances. Les
rapports sont adoptés à l’unanimité. La motion d’orientation obtient 94% d’adhésion. Antoine Waech-
ter est réélu président du Mouvement avec le même pourcentage.
4 octobre 2015 : conseil national à Paris
Le conseil national élit Jacques Mauhourat comme se-crétaire national du Mouvement et valide le bureau national qu’il présente : Francine Herbaud Dauptain
(1ere vice présidente), Alain Bouyer (Vp environne-
ment), Fabien Niezgoda (VP société), Jacques Lançon (VP international), Albert Danjau (VP transport), Do-minique Potier (VP économie), Emmanuel Pruvost (trésorier), Jean-Marc Ferrari (sna communication), Jean Bitterlin (sna fichier adhérents), Laurent Guignon (sna élections), Alain François (trésorier adjoint).
19 et 20 mars 2016 : conseil national à Paris
Devant l’évolution de la situation (déclaration Hulot, situation EELV), le conseil national demande à Antoine Waechter de se porter candidat à l’élection présiden-tielle (76% des voix) et structure le projet en 6 points non négociables (adoptés à l’unanimité).
4 avril 2016 : conférence de presse à Mulhouse
Déclaration de candidature présidentielle d’Antoine
Waechter
JOURNEES D’ETE 2016
Mercredi 24 août au samedi 27 août Buhl en Alsace
Approfondissement du projet présidentiel Formation à la candidature législative
Visite d’une commune en transition : Ungersheim Sortie sur le sommet des Vosges
Vous pouvez vous faire accompagner par des amis
pour une première découverte du Mouvement
Conférences :
Michel GEORGET : les vaccinations, mythe et réalité
Pierre LE VIGAN : l’effacement du politique L’un des auteurs de l’ouvrage : le droit animalier
La question animale
Contributions écrites et photographiques : Jean Bitterlin, Fabien Niezgoda, Antoine Waechter
Impression : Imprimerie Kauffmann - Tagsdorf Diffusion : Corinne Morgen, Jean Bitterlin, Laure Grosheitsch