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ECLAIRAGE DES SIGNES DU ZODIAQUE
PAR LES MYTHES
Première partie
ECLAIRAGE DES SIGNES DU ZODIAQUE PAR LES MYTHES .................................... 1
I - INTRODUCTION ................................................................................................. 1
II - UN RêVE POUR NOUS INTRODUIRE DANS LE MYSTERE DES CONSTELLATIONS ........ 2
III - LA VOIE LACTEE .............................................................................................. 4
IV - LA CONSTELLATION DU LION ............................................................................ 5
V – LA CONSTELLATION DU CANCER ........................................................................ 8
VI – LA CONSTELLATION DES GEMEAUX ................................................................. 10
VII - LA CONSTELLATION DU TAUREAU .................................................................. 13
VIII – LA CONSTELLATION DU BELIER .................................................................... 16
IX – LA CONSTELLATION DES POISSONS ................................................................ 20
I - INTRODUCTION
L'existence des mythes est attestée dans toutes les sociétés étudiées par les
ethnologues. Ils sont à l’origine, des « récits sacrés », transmis oralement,
auxquels adhère l’ensemble de la communauté. Ils constituent un liant
psychique collectif ; ce sont des récits inspirés qui racontent les origines du
monde, les exploits de quelques personnages héroïques légendaires, la
cohabitation naturelle des dieux et des hommes… des récits dont le sens
demeure souvent énigmatique pour la pensée contemporaine.
En nous plongeant dans la lecture de ces mythes, c’est toute notre propre
inspiration poétique qui se retrouve revigorée, et l’astrologue a toujours puisé
dans ce vivier narratif matière pour enrichir sa doctrine.
C’est dans la continuité de nos prédécesseurs astrologues que nous
entreprenons ce voyage au sein des mythologies égyptiennes et gréco-
romaines, essayant de retrouver la façon de penser des anciens, même si elle
peut paraître puérile au regard de nos connaissances scientifiques actuelles.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 2
Les principaux ouvrages et auteurs qui servirent à l’élaboration de ce petit
exposé sont les suivants :
(1) La théogonie d’Hésiode. Traduction en français par M Patin, 1872 - Bibliothèque
numérique Gallica.
(2) Homère : L’Iliade. Traduit du grec par Frédéric Muglier – Edition Babel.
(3) Homère : Odyssée. Traduction de Leconte de l’Isle – Edition Pocket.
(4) Astronomiques de M. Manilius. Traduit en français par G. Pingré, numérisé par
Google.
(5) Ptolémée : Le livre unique de l’astrologie. Traduction de Pascal Charvet – Nil
Editions.
(6) L’Egypte ancienne et ses dieux. Jean-Pierre Corteggiani – Editions Fayard.
(7) Mythes, rêves et mystères. Mircea Eliade – Editions Folio Essais.
(8) Guides des mythes et des légendes. Myriam Philibert – Editions Dervy.
(9) Le symbolisme dans la mythologie grecque. Paul Diel – Editions Petite Bibliothèque
Payot.
(10) La genèse des Mythes. A.H. Krappe – Editions Payot.
(11) Mythologie grecque et romaine. Comelin – Editions France Loisirs.
(12) Le langage secret des étoiles et des planètes. Geoffrey Cornelius/ Paul Devereux.
(13) Astrologie, racines secrètes et sacrées. Marie Delclos – Editions Dervy.
(14) Dieux et héros du zodiaque. Joëlle de Gravelaine – Editions Robert Laffont.
(15) Traité d’astrologie Galactique et de mythologie céleste. Robert Gouiran et Francine
Mercier – Editions Sar.
(16) Astrologie et mythologie. Marie Saint Rochel – Editions Anagramme.
II - UN REVE POUR NOUS INTRODUIRE DANS LE MYSTERE DES
CONSTELLATIONS
Le 11 février 1977 à 4h du matin, je faisais un rêve qui allait se révéler
prémonitoire :
Scène principale : un homme luttant avec un serpent.
Description du rêve : au départ un adolescent s’amuse avec un petit serpent
sous le regard de sa sœur. Au fil du rêve, le serpent grandit et cherche à
étouffer le jeune homme. Celui-ci dans un effort surhumain parvient à se
défaire de son emprise ; lorsque l’animal reprend le dessus, je me réveille.
C’est un rêve où je suis spectateur sauf à un moment où je tapote le gros
serpent avec une ridicule petite baguette, une action qui n’aura pas d’effet.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 3
Pour celui qui connaît la voute céleste, ce rêve fait immédiatement penser à la
constellation ancienne d’Ophiucus, encore appelée le Serpentaire. Voici comment la décrit Manilius dans son Astronomicon :
" La constellation nommée par les grecs, ophiuchos, serre le serpent par le
milieu du corps, semble mettre toute son attention à le retenir fermement, à
développer les nœuds de son corps, à en étendre les replis ; le serpent tourne
cependant vers lui son cou flexible, glisse sous ses mains et rend ses efforts
inutiles. "
Voici à gauche la carte du ciel de ce rêve, et à droite, l’accent est mis sur les
constellations apparaissant à l’horizon Est.
La constellation du Serpentaire se levant à l’instant du rêve
Sachant que le signe se levant fut toujours considéré en astrologie ancienne
comme le plus important, il est remarquable de trouver le dessin d’une
constellation reproduisant la scène principale du rêve.
J’écrivais que ce rêve se révéla prémonitoire. A l’époque l’adolescent en
question(*) avait une dizaine d’années.
Sous l’influence de la drogue et de l’alcool son destin s’est obscurci au fil du
temps, la menace du serpent se faisant de plus en plus forte.
Mon rôle dans le rêve n’est pas à négliger même si mon action symbolique avec
la baquette fut dérisoire, car cette constellation fut souvent reliée au Dieu de la
médecine Esculape ; elle laisse entrevoir la possibilité d’une guérison lorsque le
mal est pris à la racine, c'est-à-dire à son origine temporelle ou causale.
(*) Dans le thème de naissance de cet adolescent, la Lune occupe la constellation du Scorpion, qui côtoie
le Serpentaire, tandis que son Ascendant fait se lever la constellation de l’Hydre femelle.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 4
L’enseignement de ce rêve est le suivant :
Lorsque nous rêvons, il semble que nous soyons réceptif aux constellations qui, comme chacun le sait, ne correspondent plus avec les
signes de même nom (phénomène de précession des équinoxes).
L’interprétation d’une carte céleste ne doit pas se limiter à la zone
zodiacale, mais inclure les constellations équatoriales, et probablement toutes les constellations.
La (ou les) constellation qui se lève agit tant que l’Ascendant garde un contact avec elle.
III - LA VOIE LACTEE
Comme on peut le voir sur cette carte de l’hémisphère sud, la constellation
d’Ophiucus se situe sur la voie lactée ; ce long fleuve de lait, dans lequel les égyptiens voyaient le Nil, occupait une place importante dans la pensée céleste
des anciens.
Aujourd’hui dans les grandes villes, les lumières électriques empêchent les
observateurs de repérer la voie lactée. Pour être observable, il convient de s’éloigner de la pollution lumineuse, et l’on verra alors cette traînée blanche
traverser le ciel nocturne de part en part. Dans l’hémisphère sud, la voie lactée sur son trajet, parcourt les constellations suivantes :
Voie lactée
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 5
La Licorne, le Navire, la Croix, le Centaure, le Triangle, l’Autel, la Couronne, le
Sagittaire… et aussi en suivant un deuxième filon à partir du Centaure, le Loup, le Scorpion et Ophiucus. Sur la jambe de se dernier, en face de l’autel se tient
ce que l’on considère aujourd’hui comme étant le centre de notre galaxie, c'est-à-dire le centre de la voie lactée.
La présence de l’Autel, de la Couronne, de Zeus à travers la constellation du
Sagittaire qui lui est attribuée en astrologie, laisse à penser que les anciens percevaient dans cette région une radiation spéciale. C’est avec justesse qu’ils
placèrent là ces constellations, car nous savons aujourd’hui qu’il s’y trouve le centre de notre galaxie en compagnie d’un gigantesque trou noir. Ce centre
jouerait pour notre galaxie le rôle du Soleil pour notre système solaire.
De telles coïncidences entre le savoir intuitif des anciens et celui moderne de
nos astrophysiciens, incitent à explorer les écrits les plus anciens que nous
connaissons avec un grand respect.
IV - LA CONSTELLATION DU LION
Avec Ophiucus, le personnage d’Hercule (Héraclès, en grec) a fait son
apparition. En effet, une tradition relie cette constellation au récit de la
naissance d’Hercule, lorsque celui-ci étouffa deux serpents qu’Héra (Junon, en
romain) jalouse, avait mis dans son berceau pour le tuer.
Nous poursuivons notre étude avec le mythe initiateur des 12 travaux
d’Héraclès, celui où il doit tuer le Lion de Némée, mythe que nous
rattacherons naturellement au signe du Lion.
Sur une carte des constellations, cet animal apparaît bien calé sur l’écliptique,
avec au-dessus de lui en latitude Nord, la constellation du Petit Lion, plus
récente, tandis que sous ses pattes, en latitude sud, se trouve la constellation
du Sextant, elle aussi dénommée tardivement (1690).
Avant d’étudier le mythe du Lion de Némée, il est indispensable de retracer
brièvement le parcours qui a conduit Héraclès à effectuer ses travaux.
" Etant devenu grand, Héraclès se retira en un lieu écarté pour
penser à quel genre de vie il se donnerait ; alors lui apparurent
deux femmes de grande stature, dont l’une fort belle, la Vertu, avait
un visage majestueux, plein de dignité, la pudeur dans les yeux, la
modestie dans tous ses gestes, et la robe blanche. L’autre, qu’on
appelle la Mollesse ou la Volupté, était dans un grand embonpoint
et d’une couleur plus relevée : ses regards libres et ses habits
magnifiques étaient sans équivoques. Chacune des deux tâcha de la
gagner par ses promesses. "
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Dans ce passage, les familiers du tarot de Marseille auront reconnu la carte
de l’amoureux qui se révèle ainsi être une représentation d’Héraclès. Par sa
filiation paternelle, Héraclès est d’essence divine. Jupiter, dieu des dieux de
l’Olympe, le protège, alors qu’Héra lui voue une haine féroce qui sera à l’origine
de tous ses déboires. Héraclès, née d’une mortelle, doit surmonter des
épreuves dues à l’imperfection de son âme.
Ses travaux commencent à la suite d’un acte qui l’anéantit : dans un accès de
folie perpétrée par Héra, il tue ses enfants et sa femme. L’oracle d’Apollon
consulté lui indique que pour expier ses fautes, il doit se mettre au service
d’Eurysthée, roi de Mycènes, et exécuter les travaux qu’il lui ordonne.
Le premier fut de tuer le Lion de Némée qui terrorisait les habitants de cette
région. Le nom de cette ville signifiant « distribution », on peut aisément établir
un rapprochement astrologique de cette définition avec la distribution
ancestrale des maîtrises planétaires sur les signes, le Soleil étant le maître du
Lion, et les autres planètes ayant leur domicile en suivant l’ordre de vitesse des
planètes, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne.
Récit de la victoire sur le Lion de Némée.
" Les habitants de Némée subissaient les sévices d’un terrible et gigantesque fauve ; la
bête terrorisait la région en dévorant les habitants. Héraclès
parcourt les quelques kilomètres qui séparent Mycènes de
Némée, interrompant son chemin seulement pour trouver
hospitalité chez un ouvrier agricole du nom de Molorchos,
dans la petite localité de Cléones ; il explique au brave
homme qu’il est à la recherche du fameux lion et que, par
conséquent, tout renseignement lui serait utile. Stupéfait par
cette folie et certain de ne plus jamais revoir le héros vivant,
le paysan promet seulement de sacrifier une bête de son
troupeau à la gloire de sa mort. Après ce court aparté, il
découvre une région désertée par le reste de la population effrayée par les rugissements
glaçants du monstre, mais ne trouve personne pour lui indiquer où se terre le félin. En
grand chasseur, il se lance à la recherche d'empreintes, mais il peine à en trouver ; la
colère commence à l'envahir quand, après plusieurs jours de traque, il aperçoit enfin
l'énorme monstre derrière un buisson, la gueule barbouillée du sang de son dernier
carnage. Hercule bande son arc et tire une volée de flèches : les projectiles touchent leur
cible avec précision mais rebondissent sur sa peau épaisse ! Molorchos aurait-il raison ?
L'animal serait-il invulnérable ? Le combat fait rage : d'un geste, il saisit son épée et lui
assène un terrible coup : la lame se plie comme du fer blanc !
Dans un grand cri, il décide alors d'écraser sa massue sur le crâne du fauve mais le coup
titanesque du héros ne fait que l'étourdir très légèrement. Groggy et effrayé, le lion se
réfugie dans son antre.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 7
"Héraclès finit par comprendre que ses armes ne lui serviront à rien et décide d'utiliser la
ruse. Il traque l'invincible lion jusque dans sa tanière dont il obstrue l'une des deux
entrées avec une ingéniosité qui ne lui est pas coutumière. Commence alors un duel
acharné : Héraclès s'élance à mains nues vers le fauve qui bondit à son tour et lui arrache
un doigt. Le héros le prend alors à la gorge, il serre et serre de plus en fort... et finalement
étouffe la bête. Après ce combat, il dépeça la dépouille avec les propres griffes du lion,
tranchantes comme du verre, et revêtit la peau telle une armure invulnérable. Au retour, il
se pressa d'annoncer à Molorchos de ne pas honorer sa disparition mais plutôt de
sacrifier sa bête à Zeus car le jour de sa propre mort n'était pas encore venu. "
Une vision d’ensemble des animaux présents sur la roue zodiacale, montre que
le lion fait partie des carnivores avec le crabe, le scorpion et les poissons. A cette particularité s’ajoutent la puissance, la force, la domination qui le
distinguent nettement de ces trois autres animaux.
Le lion de Némée incarne l’aspect négatif du signe astrologique ; il se sert de sa
force pour terroriser son entourage ; l’accent est mis sur le fait qu’il dévore les
habitants de la région. Héraclès, fils de Zeus, incarne l’homme qui garde le
contact avec ses origines spirituelles ; il représente le côté positif du Lion. Nous
le voyons s’arrêter chez l’humble cultivateur Molorchos qui ne peut même pas
imaginer qu’il puisse ressortir vainqueur de ce combat.
Héraclès – tout comme le signe du Lion – ne doute pas ; il est habité par un
sentiment inné de supériorité, et la conviction de son bienveillant interlocuteur
ne l’émeut pas le moins du monde. Il poursuit sa route, prêt à se confronter
avec cet autre lui-même, animé par la majesté de la tâche à accomplir, mais
aussi dans l’état d’esprit du serviteur puisqu’il n’agit pas pour son propre
compte étant au service d’Eurysthée.
A ce sujet, l’iconographie qui représente Héraclès avec un genou à terre, prend
tout son sens ; le héros débute son périple zodiacal après la terrible épreuve
où, dans un moment de folie, il tue ses enfants et sa femme. Il touche alors le
fond de l’abîme ; le héros, si sûr de son pouvoir, met un genou à terre, il
reconnaît sa faiblesse et accepte de mettre ses énergies au service du roi qui lui
commandera les 12 travaux. C’est une réorientation majeure des énergies qui
s’opère ; l’homme n’agit plus pour son propre intérêt, son chemin ne suit plus
l’ordre naturel des signes, il amorce le chemin de retour.
Le pouvoir divin qui est en nous, lorsqu’il sert nos fins personnelles, donne une
figure semblable au Lion de Némée. En voyant ce « lion » présent dans notre
intimité, nous pouvant mettre des noms sur les parties de nous-mêmes qui sont
effrayées, dévorées par ce monstre.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 8
Le premier combat consiste à vaincre ce tyran intérieur, et pour y parvenir,
comme Héraclès nous l’indique, flèches, épée, massue sont impuissantes, il faut
prendre le lion à bras le corps et l’étouffer. Que symbolisent ces différentes
armes si peu efficaces dans ce combat ?
Flèche – C’est le rayon solaire qui éclaire, transperce, ouvre ; l’égo est
insensible aux sollicitations de l’esprit ; il n’est pas touché par les flèches
envoyées par l’arc que lui avait offert Apollon, dieu solaire.
Epée – Arme de la justice, mais aussi symbole du verbe ; l’arme se plie
comme du fer blanc ; aucune parole de justice ne peut l’atteindre.
Massue – Comparativement aux deux armes précédentes qui pénètrent,
la massue écrase. C’est limage de la force brute et primitive, elle aussi,
impuissante en l’occurrence.
Aucune extension de lui-même n’a d’effet sur le monstre, et Héraclès doit y
aller mains nues ; il l’affrontera dans une caverne (symbole de matrice,
annonçant une renaissance), l’étouffera dans un geste à double sens ; il le sert
dans ses bras jusqu’à l’étouffer.
V – LA CONSTELLATION DU CANCER
Lorsque nous relions une constellation à l’un des travaux d’Héraclès, et que ce
travail met en relief la monstruosité d’un animal, l’image qui peut résulter de
cette association risque d’être très négative pour la constellation en question.
En réalité, chaque signe possède, telle une pièce de monnaie, ses côtés positif
et négatif. Les monstres – affrontés par Hercule – symbolisent des énergies
saines à l’origine, mais déformées par nos émotions négatives.
Les mythes, de par les images fantastiques qu’ils mettent en scène,
ressemblent beaucoup à notre imagerie onirique ; la rationalité linéaire est
mise en brèche par une fantaisie énigmatique. L’interprétation des deux est
commune : elle utilise le langage symbolique, celui-là même que nous
utilisons en astrologie.
Le deuxième travail d’Héraclès qui lui fut demandé par Eurysthée consistait à
tuer l’hydre de Lerne, et les différents auteurs qui étudièrent les
correspondances possibles de ces travaux aux signes du zodiaque, choisirent
soit le Cancer, soit le Scorpion. Voici un résumé de cette scène, en sachant que
des variantes existent :
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 9
"Héraclès, recouvert de sa peau de
lion pour se protéger des morsures,
attira la bête hors de son repère en
lui décochant quelques flèches
enflammées. L'Hydre apparut
accompagnée d'un crabe (ou une
écrevisse géante) envoyé par Héra
dans le but de distraire Héraclès lors
du combat. Agacé par les pincements
du crabe, Héraclès l'écrasa du talon
(Héra en fera une constellation,
celle du Cancer, à côté de celle du
Lion).
Débordé par les multiples régéné-
rations céphaliques, Héraclès appela
Iolaos, fils d’Iphiclès, à la rescousse
qui, sur ordre de son oncle,
enflamma quelques arbres et utilisa
des brandons afin de cautériser les
moignons de cou. Quant à la tête
immortelle, elle fut tranchée et
enterrée encore sifflante, sous un
rocher.
Héraclès dépeça l'animal et en
recueillit le venin pour en imprégner
ses flèches (ce qui provoquera
indirectement sa mort). Le sang qui
s'écoulait de la carcasse se déversa
dans le fleuve Anigros en répandant
une odeur pestilentielle.
Eurysthée refusa cet exploit car
Héraclès avait bénéficié de l'aide de
Iolaos."
Le Crabe et l’Hydre
L’hydre de Lerne par Gustave Moreau
L’hydre est un serpent d’eau qui s’est approprié un marais dans la ville de
Lerne, à côté de trois sources. Les habitants n’osent plus s’abreuver en eau
pure à cause de la proximité de ce monstre et des exhalaisons morbides qui
émanent de lui. La bête étant toujours cachée dans les eaux boueuses du
marais, Héraclès doit d’abord l’obliger à en sortir.
On notera dans la carte du « Crabe et de l’Hydre » (tableau en haut de page),
que le lever de l’Hydre femelle, s’accompagne de celui du Crabe, et c’est bien
ainsi que l’histoire est décrite : « L'hydre apparut accompagnée d'un crabe
envoyé par Héra ».
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 10
Si ce dernier est situé sur l’écliptique, l’Hydre, quant à elle, se trouve en
latitude sud, sous le chemin du Soleil. Ce qui se situe en latitude nord, concerne
le processus d’ascension en complémentarité de la conquête des profondeurs,
symbolisée par le sud.
L’hydre se tient donc cachée dans le marais ; Héraclès utilise les rayons solaires
pour l’obliger à se montrer. L’hydre peut représenter l’inconscient tapi dans
l’ombre de notre psyché ; le monstre se nourrit de nos peurs et plus encore,
des secrets de famille qui habitent la mémoire de chaque lignée. Pour s’en
libérer, et libérer par la même occasion toute une chaîne de générations, il faut
d’abord amener à la conscience tous les problèmes anciens qui pourrissent nos
vies et que l’obscurité renforce.
Interprété dans ce sens, le mythe trouve sa pleine correspondance avec le
signe lunaire du Cancer, la Lune étant la convoyeuse des mémoires ancestrales,
des conditionnements familiaux. On remarquera que l’hydre est distincte du
crabe tout en étant alliés, au service d’Héra, autre figure féminine lunaire.
Pour venir à bout du monstre, une autre version dit qu’Héraclès leva l’hydre au
bout de ses bras pour que l’animal, inapte à la lumière et à l’air, périsse. La
haine que lui voue Héra, archétype du féminin, indique la partie faible
d’Héraclès ; si son esprit est à la hauteur de son père céleste Zeus, son âme,
elle, est entachée de ce courroux maternel.
Aussi la victoire sur l’hydre fut-elle incomplète si l’on retient la version où
Eurystée refuse de compter ce travail sous le prétexte qu’il se fit aider pour
l’accomplir.
VI – LA CONSTELLATION DES GEMEAUX
Dans le grand livre céleste légué
par les anciens, la constellation
des Jumeaux les représente
toujours se tenant par les
épaules. Un geste de fraternité
qui met l’accent sur cette partie
du corps attribuée à ce signe.
L’homme zodiaque est un
concept majeur de la pensée
hermétique.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 11
En application du célèbre axiome d’Hermès Trismégiste : « Ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas » les anciens ont compris que l’homme était un
cosmos en miniature, organisé et fonctionnant comme le grand cosmos, lui-
même perçu comme un homme, d’où l’idée de l’homme zodiaque.
Comme le souligne Marie Delclos (13), les animaux choisis pour symboliser les
douze étapes annuelles du soleil, le furent en adéquation avec la théorie de
l’homme zodiaque.
En effet, la tête est représentée par le Bélier, animal qui fonce la tête en
avant,
le cou, par le Taureau qui se distingue par la puissance de son encolure,
les épaules, par les Gémeaux dont nous venons de voir la manière dont
ils se tiennent,
la cage thoracique, par l’écrevisse (Cancer)
si représentatif de cette partie du corps par
sa coque, sa forme, ses pattes,
le cœur, par le Lion, correspondance moins
évidente à trouver,
les intestins, par l’épi de blé de la Vierge
aux méandres communs,
les reins, par les deux plateaux de la Balance,
le coccyx, dont la forme rappelle celle de la queue du Scorpion,
le sexe mâle, avec l’arc bandé et la flèche du Sagittaire.
Si les correspondances des genoux avec le Capricorne, et des chevilles
avec le Verseau sont moins probantes, le dernier signe des Poissons
évoque clairement la forme des pieds.
C’est au total 9 signes sur 12 pour lesquels l’animal – ou l’objet retenu –
montre des ressemblances caractéristiques avec la partie anatomique
correspondante. Dans les travaux d’Héraclès, un couple de jumeaux divins,
Artémis et Apollon, est présent lorsqu’il doit capturer la biche de Cérynie.
"La biche de Cérynie avait des sabots d’airain et des cornes d’or. C’était un animal
consacré à Artémis, aussi Héraclès reçut-il l’ordre de la capturer, de la ramener
vivante à Argos et de ne lui faire aucun mal. Le héros poursuivit la biche jusqu’à ce
qu’elle tombe d’épuisement, puis la portant sur les épaules, il se mit en route pour
Argos. Il ne tarda pas à rencontrer Artémis en compagnie d’Apollon. La déesse
furieuse lui demanda ce qu’il faisait avec cette biche. Héraclès répondit qu’il
accomplissait les ordres d’Eurysthée. Artémis lui permit de continuer son chemin à
une condition : dès qu’il aurait montré la biche à Eurysthée comme preuve de son
exploit, il la libérerait."
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 12
Après avoir étouffé le monstre de Némée qui dévorait ses habitants, tué l’Hydre
de Lerne aux odeurs pestilentes et enterré sa tête immortelle sous un rocher,
Héraclès est confronté à une épreuve très différente où des qualités de patience
et d’habileté lui sont demandées.
On a remarqué dans le travail précédent que le personnage central de la scène,
ne concernait pas directement la constellation du Cancer, mais une autre située
juste en-dessous d’elle : l’Hydre.
De même, avec ce nouveau travail, les jumeaux apparaissent comme des
personnages secondaires, et la biche peut correspondre à l’étoile Capella
assimilée à la chèvre Amalthée qui signifie « douce » et qui se tient au-dessus
des Gémeaux, tenue dans ses bras par le Bouvier. En tout cas, la course de la
biche, l’habileté et l’adresse d’Héraclès évoquent les caractéristiques de la
planète Mercure, le maître des Gémeaux.
Mais tout cela semble laisser de côté le thème central du signe : sa gémellité.
Des dieux (ou héros) jumeaux apparaissent de manière récurrente dans les
mythologies et textes sacrés. Nous trouvons notamment :
Apollon et Artémis, Castor et Pollux, Rémus et Rumulus en mythologie
gréco-romaine
Les Aswins, en mythologie de l’Inde (Védas)
Caïn et Abel, Jacob et Esau, Perez et Zerah, dans la Bible
Tefnou et Chou, dans la mythologie égyptienne…
Les deux étoiles les plus brillantes de la constellation des Gémeaux se nomment
Castor et Pollux. Intéressons-nous à leur histoire.
Ils sont nommés les Dioscures, couple d’enfants divins, qui a pour anagramme
à l’accent près : « discoures ». Ce qui ne laisse pas indifférent l’astrologue qui
accorde aux Gémeaux la symbolique de la communication verbale.
La princesse Léda, épouse de Tyndare, fut aimée de Jupiter qui, pour réussir
dans ses amours, prit la forme d’un cygne. Elle eut quatre enfants, renfermés
dit la fable, dans deux œufs divins. L’un de ces œufs contenait Pollux et Hélène,
considérés comme issus de Jupiter et, par conséquent, immortels ; dans l’autre
se trouvaient Castor et Clytemnestre, tous deux mortels, comme étant issus de
Tyndare.
L’épisode marquant de leur existence concerna leur vie amoureuse. Les
jumeaux tombèrent amoureux de Phoebé et Haïre, déjà fiancées à Lyncée et
Idas.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 13
Les deux frères se mirent d’accord pour les enlever. Il s’en suivit un combat
opiniâtre avec les fiancés où Castor fut tué par Lyncée, lequel tomba sous les
coups de Pollux, lui-même blessé par Idas.
Pollux, affligé par la mort de son frère, pria Jupiter de le rendre immortel. Cette
prière ne pouvait être entièrement exaucée.
L’immortalité fut partagée entre eux de sorte que Castor et Pollux vivaient et
mouraient alternativement ; chacun d’eux, tour à tour, passait six mois aux
Enfers, six mois dans l’Olympe, et ainsi ils ne se trouvaient jamais ensemble
dans la compagnie des Dieux.
Nota : Je retrouve dans ce récit l’histoire de mon père né avec un Soleil Gémeaux tropical
dans la maison VIII. Il entretenait avec son frère André un lien très étroit et intense, et
lorsque ce dernier mourut à 21 ans, emporté par la fièvre typhoïde, mon père resta
inconsolable, et toute sa vie, il porta cette perte dans son regard.
Ce signe nous parle de cet autre nous-même qui nous complète dans l’au-delà,
qui nous habite en tant que sentiment nostalgique d’une unité perdue. Il est
aussi l’image de la conscience de soi ; l’un des deux est l’acteur de la vie,
l’autre l’observateur. C’est encore la marque de notre double astral par lequel
nous pouvons vivre des expériences transcendantales.
VII - LA CONSTELLATION DU TAUREAU
Continuant à remonter les
signes du zodiaque, suivant
en cela la marche de l’initié
qui s’est engagé sur le
chemin du retour, nous
arrivons à la constellation
du Taureau qui symbolise la
puissance, la fécondité, et
les passions animales
primitives.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 14
Le travail d’Héraclès pouvant correspondre à cette étape, est celui où il va
dompter le taureau de Crète. Ce travail arrive généralement en septième
position, et il n’est pas aisé de comprendre pourquoi l’ordre amorcé n’est plus
respecté. Voici le récit de ce travail :
"Eurysthée qui s’inquiétait de la popularité grandissante d’Héraclès, décida de l’envoyer
loin des terres de la petite Grèce, en Crète, où il devait capturer l’effrayant taureau que
certains identifiaient comme le père du célèbre minotaure. La présence de l’animal sur
l’île calcique était due à un épisode survenu quelques années auparavant : Minos, le roi
de la Crète, avait promis à Poséidon qu’il sacrifierait ce que le dieu de la mer ferait jaillir
des flots ; plus vite qu’il ne faut pour le dire la divinité au trident fît émerger des eaux un
merveilleux taureau noir. Emerveillé par l’apparition du splendide bovidé, le souverain de
l’île ne pût résister à la tentation de s'en emparer et il ordonna à ses serviteurs d’emmener
l’énorme herbivore jusqu’à ses propres étables. En échange, il sacrifia une autre bête de
son troupeau pensant confondre Poséidon, mais ce dernier, exaspéré, s’aperçût aussitôt
de la duperie : puisque Minos n’avait pas tenu parole et qu’il avait tenté de tromper sa
divine personne, il le punirait en convertissant le fabuleux taureau en animal sauvage et
incontrôlable. Déchaîné par une folie destructrice, l’animal ravage les vignobles, dévaste
les campagnes, fonce à travers les forêts, encorne le toit des demeures, transperce le cœur
des cités, et assaille les habitants de la Crète, depuis déjà plusieurs années.
Quand Héraclès débarque sur l’île après quelques jours de navigation et de mal de mer, il
part seul à la recherche du taureau divin sans compter sur l’aide de Minos. Traversant de
long en large les terres de l’archipel, notre héros poursuit l’animal enragé, cavalant à
toute vitesse tant pour s’agripper à l’énorme cou du monstre que pour éviter un mauvais
coup de cornes. Une fois encore, la ténacité du héros va être récompensée : profitant d'un
moment de répit durant lequel le taureau broute tranquillement l’herbe verte de la plaine,
Héraclès grimpe sur un arbre et se jette sur le dos de l’animal. Surprise et apeurée, la
bête se met à bondir sur place avant d’entamer une course folle; le héros s’accroche
désespérément aux gigantesques cornes de la bête qui agite sa tête avec rage.
Après avoir traversé l’île d’est en ouest, et d’ouest en est pendant plusieurs jours, l’animal
s'immobilise et se soumet enfin à son obstiné cavalier ; Héraclès, épuisé par son rodéo et,
à la grande stupeur de Poséidon, a finalement réussi à dompter le taureau révolté et,
profitant de la docilité de sa divine monture, il traverse la mer Egée sur son dos pour
regagner Mycènes. Quand on lui présenta le bovidé crétois, Eurysthée préféra abréger
rapidement l’entrevue et, ne voulant pas s’encombrer d’un tel animal, le libéra. Le
taureau chemina alors vers Sparte, errant à travers les champs, piétinant les récoltes et
massacrant le bétail à travers toute l’Arcadie. Finalement, il traversa l’isthme du
Péloponnèse en direction de Marathon où il trouva la mort des mains de Thésée, le
célèbre héros athénien. "
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 15
L’histoire a pour origine l’avidité du roi Minos qui, voulant posséder le beau
taureau noir, s’attire les foudres de Poséidon. C’est à partir de là que l’animal
devient dangereux, destructeur, dévastateur.
La puissance de la fécondité, lorsque l’homme veut se l’approprier, provoque
son malheur. L’image d’Héraclès parvenant à chevaucher l’animal, marque le
triomphe de l’esprit sur les passions animales primitives rendues
ingouvernables par la cupidité de l’intellect.
Les forces instinctives qui nous habitent, lorsqu’elles sont déviées par la ruse et
utilisées pour notre plaisir, deviennent de plus en plus désordonnées,
dangereuses comme peut l’être un animal fait pour vivre en liberté et que l’on
enfermerait dans un enclos étroit.
Ces forces instinctives sont d’abord sexuelles, et dans le signe du Taureau se
pose le bon usage de cette puissance dionysienne. Les forces sexuelles sont
souvent déviées de leur objectif naturel ; elles engendrent alors des
comportements violents, jaloux, possessifs qui se perpétuent au détriment de la
paix sociale, objectif de ce signe.
L’Egypte ancienne voua un culte majeur à cet animal, et nombreuses sont les
divinités représentées par le taureau, ou ayant sa tête. La plus célèbre et la
plus ancienne, attestée dès la première dynastie (3000 avant JC), est Apis.
La légende voulait qu'à sa mort, l'Apis se réincarne dans l'un de
ses congénères que les prêtres étaient chargés de retrouver
selon 29 signes. Ainsi, un seul taureau était vénéré à la fois. La
mort d'un taureau Apis était un événement majeur qui se
répétait tous les quatorze ans en moyenne, et qui conduisait à
un deuil national de soixante-dix jours (le temps de sa
momification).
Les funérailles de l'Apis étaient fastueuses ; embaumé, il était déposé dans un
sarcophage et inhumé dans le Sérapéum de Saqqarah, un tombeau commun
grandiose aménagé au Nouvel Empire. La mère de l'Apis avait également droit à
un traitement de faveur ; elle était inhumée dans une nécropole particulière.
Masque doré d'une momie d'Apis
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 16
VIII – LA CONSTELLATION DU BELIER
Parmi les divinités de
l’ancienne Egypte, nous
connaissons le dieu
créateur Khnoum,
représenté à maintes
reprises soit par un
Bélier, soit par un
homme à tête de Bélier.
Khnoum était artisan.
Mais à l'inverse de Ptah
qui créait les êtres par le
simple effet de sa pensée,
il les créait à partir d'argile sur son tour de potier.
De prime abord, un dieu forgeron eut été plus approprié pour
représenter l’élément feu distinctif du signe du Bélier ; bien
des caractéristiques propres à cette divinité évoquent la
symbolique d’un autre signe, ou plus précisément d’un axe,
celui formé par le Cancer et le Capricorne. Voici quelles sont
ces particularités.
- L’axe des solstices est associé à l’axe du monde, cet axe autour duquel le
dieu Khnoum potier va façonner toutes les créatures avec leur corps de chair et
leur Ka.
- Il était aussi le gardien des sources du
Nil, le maître de l’eau fraîche ; et les créations
d’un potier sont de créer des vases et autres
objets creux et ronds, symboles d’utérus et de
matrice. Toutes ces particularités se rattachent
au signe du Cancer.
- Il contrôlait la crue du Nil en ouvrant, à
Éléphantine, la caverne de Hapy dans laquelle
se trouvait l'Inondation. Il joue là un rôle
majeur dans le quotidien des Égyptiens,
préservant le peuple de la famine.
"Salut à toi Khnoum-Rê, seigneur
d’Esna, Ptah-Tatenen, qui donna
naissance aux dieux antérieurs, dieu
grand venu à l’existence au premier
temps, bélier magnifique en la
Première Fois. Il souleva le ciel et
soutint l’empyrée, il y répandit la
lumière, étincelante, irradiante, puis
il plaça en eux le siège de l’âme des
dieux. Il étala la terre sur son assise,
et de son œil éclaira les deux terres.
Le dieu agissant, l’existence
commença à se manifester. Alors il
conquit le Double Pays par sa force,
dieu au visage prestigieux, à
l’aspect remarquable, porteur de ...
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 17
- La caverne est un symbole capricornien, et
le quotidien des égyptiens, leur nourriture, se
rattachent au Cancer signe de l’estomac. La
crue du Nil – qui s’apparente au phénomène
des marées – nous parle aussi de la Lune
maître du Cancer.
- Khnoum était à l'origine un dieu de l'eau,
qui portait une jarre sur la tête ou qui versait
le précieux liquide par ses mains : cette jarre
portée sur la tête, ou versée par ses mains
peut faire penser au Verseau, mais aussi à la
source qui jaillit, à la jarre-matrice porteuse de
vie, à nouveau des images propres au Cancer.
- Dans son livre « Astrologie et
Mythologie », Marie Saint Rochel (16) relie
phonétiquement les trigrammes K’OUEN et
K’IEN du Yi-King chinois avec KHNOUM. Or
ces deux trigrammes, lorsqu’ils sont doublés, forment deux hexagrammes
appartenant à la série dite « du calendrier » et se placent respectivement aux
solstices d’été et d’hiver.
Cela précisé, il demeure que ce dieu très ancien fut toujours représenté sous la
forme partielle ou totale d’un Bélier, et qu’il fut aussi un dieu solaire. A travers
le dieu potier, c’est l’acte de création qui est mis en valeur, et tous les
éléments sont impliqués dans cet acte : le feu et l’air pour la cuisson, la terre et
l’eau pour la substance.
Du point de vue des nombres, il apparaît bien comme habité, identifié aux
principes du 1, et manifeste sur la circonférence les qualités du centre. C’est
lui qui démarre le processus de la vie ; le bélier contient en lui les puissances
créatrices à leur état brut ; il est comme placé au centre de la croix cardinale,
tout en initialisant le zodiaque avec le feu dynamisant propre à ce signe.
Dans l’œuvre du potier, la première tâche est de centrer l’argile sur la girelle et
de l’y maintenir ; le centrage est le thème récurrent des natifs du Bélier, ne
pas s’éparpiller pour permettre à la vie de prendre forme, être dans l’intensité
de l’ici et maintenant. Une fois l’argile centré, les mains du tourneur élèvent la
substance, sorte de phallus dressé vers le ciel, puis amorcent le vide utérin : le
ciel s’unit à la terre, le vide s’offre aux énergies célestes, il faut un contenant
pour recevoir la vie.
… magnificence à la forme
puissante, dans l’existence duquel
tous les êtres puisaient leur
existence, le plus grand de tous,
plus grand que tous les dieux,
mystérieux de forme, qui domine
les dieux, modeleur des modeleurs,
l’aîné des dieux antérieurs, le père
des pères et la mère des mères…"
…
…
"Aussi toutes les créatures
t’adorent-elles, ô Khnoum, image
de Tatenen, toi qui es le créateur
des créateurs, qui as amené à
l’existence tout ce qui est dans
Esna, qui nourrit le jeune être dans
le sein de sa mère, jusqu’à ce que
s’achève le temps voulu, puis qui le
fait jaillir du sein maternel le
moment venu."
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 18
Pour chaque individu fabriqué, Khnoum modelait deux images, l'une pour le
nouveau corps humain, l'autre pour son KA, ou esprit vital ; cette seconde
image continuait d'exister après le trépas de son double mortel. Ces deux
mystérieuses entités jumelles émergeaient du sein maternel neuf mois plus tard
sous la forme d'un enfant.
Jason et la Toison d’or
Dans la mythologie grecque, la constellation du Bélier trouve sa correspondance
la plus forte dans l’histoire de la Toison d’or.
"Le bélier avait été envoyé par Hermès pour sauver les deux enfants du roi de Béotie, que
leur belle-mère voulait assassiner. L’un des enfants fut tué durant la fuite, mais l’autre
arriva sain et sauf en Colchide, monté sur l’animal qu’il sacrifia pour remercier les dieux.
Il donna sa toison au roi de Colchide, qui la fit garder par un dragon ne dormant jamais.
Jason devait rapporter la Toison d’or à son oncle, un usurpateur, s’il voulait retrouver le
trône d’Iolcos. Il rassemble un équipage (les argonautes) et s’embarque sur l’Argo.
Quand le héros arriva en Colchide, le roi Aiétès accepta de lui remettre la Toison à
condition qu’il mène à bien différentes tâches très difficiles. Jason réussit, mais le roi
refusa de tenir parole. Cependant, Médée, la fille du roi, qui avait des pouvoirs magiques,
charma le dragon. Jason prit la Toison d’or et repartit en Thessalie avec son trophée, et
aussi Médée qu’il épousa. "
L’association du Bélier avec les enfants met en relief le côté naïf et spontané du
signe. Le personnage de la belle-mère est l’image du monde adulte qui cherche
à tuer nos rêves. C’est le rôle du Bélier de garder précieusement l’innocence de
l’enfance.
A cette disposition de jeunesse d’esprit, le Bélier ajoute la soif de l’aventure. Il
devient l’organisateur de l’expédition pour retrouver la toison d’or. Ainsi sont les
béliers, des entraîneurs, animateurs, organisateurs qui excellent pour mettre en
mouvement, tout en ayant peu d’aptitude à gérer le quotidien.
Notons la ressemblance entre le nom de Jason et celui du Japon, pays du soleil
levant traditionnellement relié au Bélier. La lettre J, qui les initialise, est celle
des jaillissements, à l’image de la nature au printemps.
La culture japonaise associe la noblesse des arts martiaux avec l’art du thé, ou
des jardins. Il est important pour le guerrier de s’octroyer des îlots de
tranquillité dans lesquels le sens des combats qu’il mène peut lui apparaitre.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 19
Le travail d’Héraclès pouvant correspondre à ce signe est celui où il extermine
les oiseaux du lac de Stymphale.
"En Arcadie, sur le lac de Stymphale, il y avait des oiseaux monstrueux dont les ailes, la
tête et le bec étaient de fer, les ongles crochus et acérés. Ils lançaient des dards de fer
contre ceux qui les attaquaient ; le dieu Mars les avait lui-même dressés au combat. Ils
étaient en si grand nombre, et d’une grosseur si extraordinaire que, lorsqu’ils volaient,
leurs ailes interceptaient la clarté du Soleil. Héraclès, ayant reçu d’Athéna des cymbales
d’airain propres à épouvanter ces oiseaux, s’en servit pour les attirer hors du bois où ils se
retiraient, et les extermina à coup de flèches. "
Les signes qui trahissent la marque du Bélier sont les suivants :
implication du dieu Mars dans le comportement de ces oiseaux
importance du fer, métal martien, pour les décrire
participation d’Athéna, déesse guerrière, née de la tête (Bélier) de Zeus,
fendue par la hache d’Héphaïstos.
Ces oiseaux monstrueux représentent l’activité incessante du mental ; ce qui
nous ramène à la tête. Dans certaines variantes du récit, il est dit qu’il était
« trois oiseaux principaux, qui faisaient le plus de mal », et Alice Bailey les relie
aux trois problématiques suivantes du mental :
le commérage cruel
l’égoïsme par la parole
le jet des perles aux pourceaux.
Tous ces usages imparfaits de la pensée – et de la parole qui la matérialise –
forment comme un nuage qui empêche les rayons solaires de nous atteindre. Il
en résulte un manque de vitalité, de clarté, ainsi qu’un excès d’humidité qui
transforme le lac de Stymphale, image de nos émotions, en marais
nauséabond.
L’usage des cymbales pour faire fuir ces oiseaux nous rappelle une pratique
similaire dans la méditation bouddhique où, périodiquement, les rythmes
harmonieux des mantras chantés sont brisés par les bruits assourdissants
provoqués par les cymbales.
Ainsi le méditant est-t-il rappelé à lui-même, ainsi fuient les oiseaux de
Stymphale faisant place à la lumière solaire de l’Esprit.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 20
IX – LA CONSTELLATION DES POISSONS
Légende :
"Alors que Vénus et son fils
Cupidon étaient assis sur les
rives de l’Euphrate, ils virent
apparaître Typhon, l’ennemi des
Dieux. Ils sautèrent dans le
fleuve où deux poissons les
sauvèrent de la noyade. Plus
tard Vénus, par gratitude, leur
octroya une place au ciel. "
Dans ce récit, nous voyons les poissons se distinguer par leur capacité de
« sauveur ». Cette fonction nous ramène à la symbolique du Christ et à l’ère
des Poissons que sa venue sur terre initia. Au début de la présente ère, aux
alentour de l’an 0, le point vernal se situait à la frontière de la constellation du
Bélier et des Poissons.
L’ère du Bélier se finissant fut symbolisée par la mise à mort de l’Agneau
Pascal, tout comme 2000 ans plus tôt, la mise à mort du Taureau Mithra dans la
tradition perse, ou encore, la colère de Moïse devant les adorateurs du Veau
d’or chez les juifs, symbolisèrent le passage de l’ère du Taureau à celui du
Bélier.
A l’aube de l’ère des Poissons, les chrétiens témoignèrent de leur foi en
devenant des martyrs ; les expériences mystiques qui dépassent l’entendement
ordinaire, et que les mots ne peuvent transmettre, nous poussent à poser des
actes qui témoignent de la vérité de ce qui est vécu.
Ainsi firent les premiers chrétiens, et leur sacrifice a permis au christianisme de
prendre son essor. Avec ces idées de sacrifice, d’expérience mystique, nous
sommes au cœur de la symbolique des Poissons, de son aspect le plus élevé et
le plus inaccessible à l’homme ordinaire.
Les premiers chrétiens avaient les Poissons pour symbole. Le passage dans l’ère
du Verseau devrait s’accompagner de la mise à mort des Poissons. Il se produit
lentement un mouvement de déchristianisation, avec une église qui a perdu
beaucoup de son aura de par différents scandales sexuels qui touchèrent ses
prêtres, et les positionnements du pape en matière d’avortement et de
protection du sida.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 21
Le tableau suivant retrace le mouvement arrière du point vernal depuis l’ère du
Taureau jusqu’à celui du Verseau.
Emplacement du point
vernal en l’an -4200.
Début approximatif de
l’ère du Taureau.
Emplacement du point
vernal en l’an -2000.
Début approximatif de
l’ère du Bélier.
Emplacement du point
vernal en l’an 0.
Début approximatif de
l’ère des poissons
Emplacement du point
vernal en l’an 2200.
Début approximatif de
l’ère du Verseau
Dans la mythologie grecque, le travail d’Héraclès consistant à nettoyer les
écuries d’Augias, comporte aussi un processus de purification, une allégorie de
la rémission des péchés, qui nous permet de relier ce travail au signe des
Poissons.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 22
"Augias, roi d’Elide possédait des troupeaux forts nombreux qu’il avait reçu de son père
le Soleil. Il avait négligé de nettoyer ses étables et écuries depuis plus de trente ans, et le
fumier qui s’accumullait empestait les alentours. Héraclès conclut un marché avec
Augias pour les nettoyer : il devait le faire en 1 jour et recevrait comme récompense 1/10
de son troupeau. Le héros ouvrit une brêches dans les murs de l’étables, puis il détourna
le cours de deux fleuves et les fit passer par cette brêches. En une journée l’eau des
fleuves nettoya les écuries, entraînant tous le fumier dans l’océan. Augias refusa
d’honorer son contrait ; son fils témoigna contre lui, furieux Augias exila son fils et
Héraclès. Ce dernier reviendra tuera Augias , mettant son fils à sa place. "
Première remarque, ce travail comporte une dimension collective. Il ne
s’agissait pas de tuer un lion, une hydre, ou de capturer vivante une biche,
mais de purifier en un jour un lieu souillé par des années de négligence. Le
meilleur pour parvenir à remplir cette tâche consista à détourner deux fleuves.
Héraclès n’utilise pas les outils habituels, telle la fourche, le balai… des outils de
dimension individuelle, adaptés aux travaux ordinaires. Il fait appel à la
puissance purificatrice de l’eau de deux fleuves, qui peuvent représenter le flot
de la vie et de l’amour. Pour cela, il crée d’abord une brèche dans les remparts
de notre forteresse consciente, puis détourne le cours de ces deux fleuves pour
qu’ils viennent traverser les écuries d’Augias.
C’est le travail de préparation de l’initié. Lorsque l’accumulation de nos
négligences quotidiennes atteint un point tel que la situation paraît insoluble, il
faut accepter une intervention divine, se laisser traverser par le flot purificateur
de la vie Une. Il y a là un processus qui est de l’ordre de la rémission des
péchés.
L’attitude du roi Augias qui refuse d’honorer sa parole, symbolise les travers
d’une personnalité accrochée à ses possessions, qui a perdu le sens de
l’honneur et ne s’inscrit plus dans le flot de la vie éternelle.
Bien d’autres figures mythiques pourraient être explorées en résonance avec ce
signe, celles de Poséidon ou de Nérée, dieux de la mer, celles d’Hatmehyt,
Latès, Oxyrhynopie, déesses poissons de la religion égyptienne…
Mais faisons une incursion dans les récits bibliques avec l’histoire du prophète
Jonas qui fut avalé par un poisson.
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 23
1. - La mission de Jonas et sa désobéissance
" La parole du Seigneur est adressée en ces termes à Jonas, Fils d'Amittaï : « Debout ! Va
à Ninive la grande ville et crie contre elle, car (le renom de) sa méchanceté est monté
jusqu'à moi. ». Jonas se lève, mais pour fuir à Tarsis loin du Seigneur. Descendu à Joppé
(ou Jaffa), il y trouve un navire en partance pour Tarsis. Il paie le prix de la traversée et
monte à bord avec les matelots pour aller avec eux à Tarsis, loin du Seigneur.
Mais le Seigneur déchaîne sur la mer un vent violent et une grande tempête se lève. Le
navire menace de se briser. Les marins ont peur. Chacun crie vers son dieu et ils jettent la
cargaison à la mer pour alléger le bateau. Quant à Jonas, il est descendu dans la cale,
s'est couché et dort profondément.
Le commandant de l'équipage s'approche de lui. " Pourquoi dors-tu ? lui demande-t-il.
Lève-toi et invoque ton dieu. Peut-être ce dieu-là nous prendra-t-il en pitié et nous serons
épargnés. "
* Puis les marins se disent : " allons ! Jetons les dés pour connaître le responsable de ce
malheur. " Ils jettent les dés et le sort désigne Jonas.
" Toi qui nous attires ce malheur, lui disent-ils, indique-nous quelle est ta profession, d'où
tu viens, le nom de ton pays et celui du peuple auquel tu appartiens ?
Je suis Hébreu, répond-il. J'adore le Seigneur, le Dieu des cieux qui a créé la mer et la
terre. "
A ces mots les matelots sont saisis d'une grande crainte et lui demandent : " Qu'as-tu fait
? " Les marins savent déjà, en effet, qu'il fuit loin du Seigneur, car il le leur a indiqué.
La mer accroît sa fureur et les marins demandent à Jonas : " que devons-nous te faire
pour que la mer se calme autour de nous ? "
" Prenez-moi, répond-il et jetez-moi à la mer. Peut-être alors s'apaisera-t-elle, car je sais
que c'est à cause de moi que cette grande tempête vous assaille. "
Les marins rament avec énergie pour essayer de regagner la côte ; mais ils ne peuvent y
parvenir, car la violence de la tempête ne cesse de croître.
Ils crient alors vers le Seigneur : " de grâce, Seigneur, disent-ils, que nous ne périssions
pas à cause de cet homme et ne nous tiens pas rigueur du sang d'un innocent, car c'est toi
Seigneur, qui a voulu tout ceci. ". Ils prennent Jonas, le jettent par-dessus bord et à
l'instant même la mer s'apaise.
L'équipage, saisi alors d'une grande crainte du Seigneur, lui immole des victimes et lui
présente des vœux. "
2. - Jonas est sauvé
"Le Seigneur ordonne à un énorme poisson d'avaler Jonas, et Jonas demeure dans le
ventre du poisson trois jours et trois nuits. Des entrailles du poisson, il adresse une prière
au Seigneur, son Dieu :
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 24
" Dans ma détresse, dit-il, j'ai invoqué le Seigneur, et il m'a répondu. Du sein du séjour
des morts, j'ai crié et tu as entendu mon appel. Tu m'avais précipité dans les profondeurs.
Les flots m'entouraient de toutes parts. Toutes les vagues, toutes les lames me
submergeaient et j'ai dit :
Je suis banni de tes regards, et pourtant je continue de regarder vers ton temple saint.
Les eaux montent jusqu'à ma gorge. L'abîme me cerne. Des algues étreignent ma tête.
Je suis descendu à la racine des montagnes, les verrous de la terre étaient fermés sur moi
mais tu me fais remonter vivant du gouffre, Seigneur mon Dieu !
Quand je désespérais de la vie, je me suis ressouvenu de toi, Seigneur ; et ma prière t'est
parvenue dans ton temple saint.
Ceux qui servent les idoles sans valeur se détournent de ton amour.
Mais moi, chantant tes louanges, je t'offrirai des sacrifices. J'accomplirai le vœu que j'ai
formé. C'est du Seigneur que vient le salut. "
Le Seigneur donne un ordre au poisson et le poisson rejette Jonas sur la terre ferme. "
3. - Ninive se réforme et le Seigneur lui pardonne
"Une seconde fois la parole du Seigneur est adressée à Jonas en ces termes :" Debout !
Va à Ninive, la grande ville, et dénonce-la dans les termes que je t'ai prescrits. "
Jonas se met en route et se rend à Ninive comme le Seigneur lui en donne l'ordre. Or
Ninive est une si grande ville qu'il faut marcher pendant trois jours pour la traverser.
Jonas pénètre dans la ville. Quand il a fait un jour de marche, il crie : " Encore quarante
jours et Ninive sera détruite ! " Les habitants de Ninive croient en Dieu ; ils proclament
un jeûne et tous, du plus grand jusqu'au plus petit, prennent les vêtements du repentir. Le
roi de Ninive est informé. Il se lève de son trône, se dépouille de ses vêtements, se revêt
des habits du repentir et s'assied sur la cendre.
Puis il fait proclamer dans Ninive : " par décret du roi et de ses princes, hommes,
animaux, grand et petit bétail ne mangeront, ne pâtureront, ni ne boiront.
Que chacun prenne les vêtements du repentir, invoque Dieu à haute voix, se détourne de
sa conduite perverse et de sa violence habituelle.
Qui sait si Dieu, se ravisant, ne révoquera pas son arrêt, ne se départira pas de son
courroux et ne nous laissera pas en vie ? "
Dieu voit ce qu'ils font et qu'ils se détournent de leur conduite perverse. Il revient de sa
détermination et ne les accable pas du désastre dont il les a menacés. "
4. - Dépit du prophète et leçon divine
"Jonas en éprouve un grand dépit et une vive colère. Il prie le Seigneur en ces termes :
« Ah Seigneur, n’est-ce pas là ce que j’avais dit (que tu ferais) quand j’étais encore dans
mon pays ? C’est pour cela que je m’étais disposé à fuir à Tarsis ; car je sais que tu es un
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 25
Dieu de tendresse et de pardon, lent à la colère, plein de bonté, toujours prêt à revenir sur
ses arrêts. Maintenant donc, Seigneur, prends ma vie, car mieux vaut pour moi mourir que
vivre. ». Le Seigneur lui répond : « Convient-il que tu t’emportes ainsi ? »
Jonas sort de la ville et s’établit à l’est de la cité. Là, il se dresse un abri et s’assied à son
ombre, dans l’attente de ce qui arrivera à la ville.
Le Seigneur Dieu commande alors à une plante de pousser. L’arbuste s’élève au-dessus
de Jonas pour donner de l’ombre à sa tête et le délivrer de son mal. Jonas en éprouve une
grande joie.
Mais le lendemain, dès l’aube, Dieu suscite un ver qui ronge le ricin de telle sorte qu’il se
dessèche.
Puis, comme le soleil se lève, il déchaîne un vent d’est brûlant et le soleil frappe la tête de
Jonas jusqu’à ce que, sur le point de défaillir, il souhaite la mort et s’écrie : « Je serais
mieux mort que vivant. »
Dieu dit alors à Jonas : « Convient-il que tu te chagrines ainsi à cause de cette plante ? »
Et Jonas réplique : « Oui, à bon droit, au point de désirer la mort. »
Le Seigneur réplique : « Quoi, tu te soucies de ce ricin qui ne t’a coûté aucune peine, que
tu n’as pas fait pousser, qu’une nuit a vu naître et une nuit périr !
Et moi, je ne me tourmenterai pas au sujet de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a
du bétail sans nombre, et plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent pas
distinguer leur main droite de leur main gauche ? » "
Quelques commentaires sur ces récits :
11 -- LLAA MMIISSSSIIOONN DDUU PPRROOPPHHEETTEE EETT SSAA DDEESSOOBBEEIISSSSAANNCCEE
Jonas s’est ouvert à la voie de l’Esprit. Bien qu’il entende le message, il refuse
de l’accomplir et décide de fuir à Tarsis qui signifiait pour les grecs « le bout du
monde ». La problématique de la fuite est souvent présente dans la destinée
des natifs des Poissons.
Jonas sait au fond de lui-même ce qu’il est appelé à accomplir mais cherche des
échappatoires comme s’il ne voulait pas accepter d’être un obéissant à la
volonté divine. C’est en rapport avec les deux poissons représentant le signe
astrologique, dont l’un suit le courant horizontal du zodiaque, tandis que l’autre
semble s’orienter dans la verticalité.
Il embarque sur un bateau qui se trouve pris dans une terrible tempête. Lui, est
endormi au fonde la cale. Cela signifie que lorsque nous refusons de suivre
notre voie intérieure, nous sommes « des endormis ».
Eclairage des signes du zodiaque par les mythes Page 26
N’étant pas à notre place, nous déclenchons des catastrophes, accidents,
maladies, tous phénomènes destinés à nous réveiller.
C’est ce qui se passe avec Jonas, réveillé par les marins. Ici, notre prophète
prend conscience qu’il est le responsable de la tempête, et accepte d’être
« sacrifié » pour que les marins vivent.
22 –– JJOONNAASS EESSTT SSAAUUVVEE
Jeté dans l’océan, il vit une mort symbolique au bout de laquelle il renaît trois
jours plus tard, comme le fera ultérieurement Jésus.
C’est un poisson qui – en réplique avec la légende de Vénus et Cupidon citée au
début de ce paragraphe – joue le rôle de sauveur, mythe propre au signe des
Poissons. Il adresse alors une prière dans laquelle il se réconcilie avec Dieu.
33 -- NNIINNIIVVEE SSEE RREEFFOORRMMEE EETT LLEE SSEEIIGGNNEEUURR LLUUII PPAARRDDOONNNNEE
De même que Jonas resta trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson,
(ou de la baleine, constellation placée sous celle des Poissons), il fallait trois
jours pour traverser à pied la ville de Ninive. Indiscutablement le nombre 3 est
ici relié avec un processus de changement majeur d’attitude sous l’impact de
l’intention divine.
44 -- DDEEPPIITT DDUU PPRROOPPHHEETTEE EETT LLEEÇÇOONN DDIIVVIINNEE
Notre prophète n’est pas très content d’avoir prophétisé en vain. Il se soucie
plus de son image que de sa vérité intérieure. Voilà le dilemme des Poissons,
signe double qui se trouve confronté à deux courants contradictoires, au sein
d’un océan d’intuition.
– Fin de la première partie –
Pierre Cornuez