Table des matièresSommaire ! 2
Les Auberges ont cent ans…! 3
Ils sont partis! 4
André Franzosini! 4
André D’Hoop! 4
Sacha Covo! 4
L’Anaaj en balade! 5
Tout va très bien,! 6
Nous les Anciens! 8
Ceux d’Ailleurs, Les Autres, LES HOMMES DE SANGATTE! 9
Jeunes du monde entier, salut !! 10
Un parfum de roses fanées ! 11
La secte des otages! 12
Petit dictionnaire des idées folles ! 13
Les vignes du Seigneur! 14
Benjamin Rabier! 15
Soixante-seize fois un.! 16
L’Internationale ! 18
Les pollens! 19
Humeur. Monsieur Frédéric Lefèbvre,! 20
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page1/20
Sommaire
Les Auberges ont 100 ans J. Skapowski 3Nos copains disparus 5L’AnaAJ en Toscane E. Debève et I. Pat 6 Tout va très bien J. Skapowski 9 Nous les anciens P. Bigier 11Les hommes… Kiki 12Les bombes ou une colombe J. Bernard 13Un parfum de roses fanées 15
Transmis par S. Lehmann
La secte des otages L’In-Secte 16Dictionnaire des idées folles 17
Bulletin de Midi-Pyrénées
Les Vignes du Seigneur 18Transmis par F. Villefranche
Benjamin Rabier M. Thomé 1976 fois 1 G. Brenier 21L’internationale M. Thomé 24Allergies Journal mutualiste 25Humeur : lettre à Frédéric Lefèbvre G. Brenier 26
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page2/20
Editorial Les Auberges ont cent ans…
Il est bon parfois de faire un retour dans le passé… que l’on a connu soi-même, ou par ouï-dire.
Au début du XXe siècle, un instituteur allemand, Richard Schirrmann, voulait mener ses élèves respirer l’air pur des campagnes et des montagnes. Dès 1907, il avait installé des couchettes de paille dans sa salle de classe pendant les vacances, suivi en cela par d’autres instituteurs. L’accueil des jeunes randonneurs était né et la création des Auberges de Jeunesse devait bientôt suivre.
La première, toujours en Allemagne, date de 1909, il y a donc cent ans. Dès 1910, un réseau prenait forme : 17 AJ en 1911, 200 au début de 1914.
La guerre, bien sûr, a malheureusement stoppé ce bel élan qui n’a vraiment repris que dans les années 30. en ce qui concerne la France, la première AJ (L’Epi d’or, à Bierville) date de 1934 (actuellement, 4.200 auberges dans 81 pays, 160 en France).
Pour la plupart d’entre nous, les Auberges ont été à l’origine de nos plus belles rencontres, de nos plus beaux souvenirs. Certains vont même jusqu’à dire que s’ils n’avaient pas connu le mouvement des AJ, leur vie n’aurait pas eu le même sens, le même éclat.
Aujourd’hui encore, c’est de nos séjours en AJ que datent nos amitiés les plus profondes.
Nous le devons à un modeste instituteur allemand, précurseur des AJ, il y a de cela cent ans.
Jeannette Skapowski.
Pour la petite histoire…Note camarade Bob Lavignon et quelques copains campaient, vers 1941 ou 42, lorsqu’ils ont été arrêtés par des soldats allemands (pas des SS) pour un motif que j’ai oublié (un feu, je crois). Bob, prolixe à souhait, réussit à entrer en conversation avec un de leurs geôliers, à lui parler des AJ et de l’instituteur allemand Richard Schirrmann. Son interlocuteur, très intéressé, finit par libérer le groupe après quelques jours.Comme quoi, avoir des connaissances mène à tout, même à vous sauver.
J.S.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page3/20
Ils sont partis
André Franzosini
Notre camarade André Franzosini nous a quittés le 16 janvier. Ancien des AJ depuis 1940, particulièrement actif au sein des foyers Paris-Sud aux côtés de Fernand Lacaf puis, dès 1944 à Paris-Latin, il rejoignit l’AnaAJ en 1995. Durant la période exaltante des années 40, apprécié de tous, André se dépense sans compter au sein des groupes où son dévouement et sa fidélité dans l’amitié étaient appréciés par tous ceux qui l’ont côtoyé à cette époque. Mais en ces temps troublés nous gardions l’espoir d’une société idéale grâce à cette étincelle communicative que tu portais en toi et aimais faire partager. Fort de cette marque d’espérance de nos vingt printemps, le meilleur hommage que l’on puisse te rendre, André, c’est de chanter encore une fois avec toi « Allons au-devant de la vie ».
Jacques Leblond.
André D’Hoop
Dédé D’Hoop nous quitte. On l’appelait Migraine à cause de ses jeux de mots continuels qu’il nous servait régulièrement, accompagnés d’un petit coup d’œil complice. C’était un vrai copain. Je l’ai connu il y a… soixante ans, au foyer Paris-Est. Il nous a fait connaître Gigi et, depuis, avec les Auberges, on ne s’est plus perdus de vue. Il vient de nous quitter, après une terrible maladie. Nous garderons de lui un chaleureux souvenir et tous nous pensons très fort à Gigi.
Griffette.
Je voudrais remercier tous les copains qui m’ont soutenue en m’adressant leur sympathie : c’est ça l’amitié anaajiste.
Gigi D’Hoop.
Sacha Covo
Sacha nous a quittés le 8 mars dans sa 97e année. D’origine roumaine, il a œuvré au Chili dans l’architecture et, durant sa retraite, se livrait à la sculpture. Il était marié à Lucienne partie à l’âge de 101 ans deux ans auparavant.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page4/20
L’Anaaj en baladeToscane… Vénétie… Emilie…
Nous avons fait un beau voyage, Nous arrêtant à chaque pas…
Partis à vingt-‐six copains en train couchettes à bord du Palatino, pour Florence, nous sommes arrivés le 1er mai dans des états divers selon le repos obtenu par chacun.
Après un copieux petit déjeuner dans un restaurant champêtre, nous débutons par la visite de San Gimignano, « la ville aux mille tours ». Entourée de remparts, hérissée de quatorze tours groupées autour de la place principale, cette cité médiévale est un des lieux les plus visités de Toscane.
L’après-‐midi, nous visitons Sienne, qui a beaucoup plu, avec sa célèbre piazza del Campo, le « Municipio », (le palais public) et la Fontaine de la Joie. Visite de la cathédrale de style romano-‐gothique et son pavement unique au monde. Au retour à Florence, nous prenons possession de nos chambres avant la visite à pied de la ville le lendemain. DifTicile de décrire Florence. Tout retient l’attention : la piazza del Duomo, la cathédrale et son baptistère, le Ponte Vecchio où se trouvent toutes les échoppes et les bijouteries de la ville, très achalandées mais pas bon marché. Il y a tant à voir qu’il faudrait y consacrer quatre ou cinq jours pour se perdre dans les petites rues. Après beaucoup de visites et un peu fatigués nous rentrons à l’hôtel et dînons en ville. Repas passable.
Le lundi, départ pour Ravenne, cité pleine d’histoire, de superbes mosaïques byzantines, ainsi que toutes les églises plus belles les unes que les autres, y compris le Mausoleo di Galla Nuovo. Le bateau ne pouvant passer sous les ponts, le Pô en crue ayant débordé (je vous laisse à penser à quelles plaisanteries ce fait a donné lieu), nous le rejoindrons à Crémone. Arrivés sur le Michelangelo, nous avons rejoint nos cabines et nous nous sommes enTin posés pour le reste du voyage.
Mardi, excursion à Mantoue, Tief historique des ducs de Gonzagues et, l’après-‐midi, Vérone : Roméo et Juliette et la statue de bronze qui, paraît-‐il, porte bonheur quand on la touche. Sur les côtés de l’entrée de la cour, des toiles blanches sont tendues contre les murs pour permettre aux tagueurs de s’en donner à cœur joie : quand elles sont surchargées elles sont remplacées. Toujours des églises superbes comme par exemple San Fermo Maggiore. Les arènes (amphithéâtre romain) où tout l’été sont présentés des spectacles lyriques. Le lendemain, nous visitons Padoue, la basilique Santo, dédiée à saint Antoine, sans avoir besoin de le prier pour retrouver le bateau.
Nous allons vers Venise en naviguant dans la lagune, nous admirons toutes les îles, le Lido, etc. Nous apercevons quelques tours dont certaines penchent un peu. Nous voilà à Venise. Visite guidée de la place San Marco et du palais des Doges, visite un peu longuette. L’après-‐midi, dans un bateau d’excursion nous débarquons à Murano. Visite de la verrerie. Puis Burano : superbe. Toutes les maisons peintes de couleurs différentes.
Ensuite, le bonheur, journée libre. Certains font une balade en gondole, d’autres en vaporetto ou à pied. Sur le trajet, une église, en fait, un musée d’instruments de musique anciens, très curieux. Le samedi, navigation pour Boretto par un temps magniTique. Le soir, apéritif de gala, dîner de gala : messieurs en complet-‐cravate, dames en robe longue… sauf nous. Le retour, le car à 8 h 30 pour Milan, le train pour Paris que nous atteignons à 23 h 30. Flapis mais ravis !
Eliane Debève et Irène Pat. Photos : E. Debève et A. Bertrand.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page5/20
Tout va très bien, les copains Anaajistes…(Sur l’air de Tout va très bien, madame la marquise)
Dès qu’ils se retrouvent les vieux Anaajistes
Ont toujours les mêmes entretiens
Pour leur santé, ils sont toujours en piste
Pour raconter c’qui va pas bien
Des p’tits détails, quelques bêtises
Qui planent sur leurs têtes grises
Mais à part ça, à part ces p’tites bêtises,
Tout va très bien, tout va très bien
Mais vous direz, je le suppose
Que diable ont-‐ils à déplorer ?
En dehors d’une légère arthrose
Et d’un soupçon de surdité
Y’a ceux qui ont mal à la hanche
Les cervicales qui se démanchent
Ceux qui ont des crampes d’estomac
Le p’tit déjeuner qui passe pas
Y’a la faiblesse des oreilles
La déformation des orteils
Et puis y’a ceux qui ont des crampes
Des batt’ments suspects à la tempe
Ceux qui souffrent de tendinite
Qui sont guettés par la bronchite
Y’a ceux qui pour un rien s’enrhument
Qui s’calfeutrent à la moindre brume
Y’a ceux qui ont des insomnies
Qui s’réveillent au milieu d’la nuit
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page6/20
Comme ils cherchent à s’occuper
Bien sûr il y a la télé
Tant pis s’ils sont végétariens
Y’a Chasse et pêche… ou y’a plus rien
Y’a le syndrome du paillasson
On n’en parle qu’à demi-‐ton
Y’a le dentier qui s’fait la malle
Son proprio qu’en d’vient tout pâle
Ceux qu’ont des brûlures d’estomac
Qui mangent peu, ou qui mangent pas
Y’a ceux qui n’pensent qu’à leur transit
A l’affût de tout c’que vous dites
Sur le sujet qui les obsède
Et qui essaient tous les remèdes
Y’a les mollets plutôt crispés
La randonnée qu’on laisse tomber
Et puis y’a ceux qu’ont mal aux g’noux
Aux g’noux et puis un peu partout
On pourrait faire avec tout ça
Chez nous les ENTRETIENS d’BICHAT
Mais à part ces p’tits riens, ces broutilles
Tout va très bien, tout va très bien !
Jeannette Skapowski.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page7/20
Nous les Anciens(ceux qui sont nés avant 1940)
nous sommes des survivants, des rescapésNous sommes nés avant la télévision, avant la pénicilline, avant les produits surgelés, les photocopies, les plastiques, les verres de contact, la vidéo et le magnétoscope, et avant la pilule…
Nous sommes nés avant les radars, les cartes de crédit, la bombe atomique, avant le rayon laser, avant le stylo à bille, avant le lave-vaisselle, les congélateurs, les couches-culottes et les couvertures chauffantes, avant la climatisation et les chemises sans repassage et avant que l‘homme marche sur la Lune.
Nous nous sommes mariés avant de vivre ensemble. La vie en communauté se passait au couvent. Le Fast Food était pour les Anglais un menu de carême et un Big Mac un grand manteau de pluie. Il n’y avait pas de mari au foyer, pas de congé parental, pas de télécopie ni de courrier électronique. Pour nous, un ordinateur était quelqu’un qui conférait un ordre ecclésiastique, la puce était un parasite et une souris la nourriture naturelle des chats. Les paraboles se trouvaient dans la Bible, pas sur les toits, un site était un point de vue panoramique, un CD-ROM nous aurait fait penser à une boisson jamaïquaine. Un joint empêchait un robinet de goutter, l’herbe était pour les vaches et une cassette servait à ranger les bijoux. Un téléphone cellulaire aurait été installé dans un pénitencier, le rock était une matière géologique, un gay était quelqu’un qui faisait rire et Made in Taiwan était de l’exotisme.
Mais nous étions sans doute une bonne race, robuste et vivace, quand on songe à tous les changements que nous avons dû négocier. Pas étonnant que nous nous sentions parfois sûrs de nous et fiers d’avoir su sauter le fossé, prêts à recevoir quelques EURO par courrier électronique. Au fond, nous étions un rude bon cru !
Texte lu au rassemblement national de La Rochelle par Pierre Bigier
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page8/20
Ceux d’Ailleurs, Les Autres, LES HOMMES DE
SANGATTELes hommes errantsLes hommes de la faimLes hommes des barbelésLes hommes sans voixLes hommes sans sourireLes hommes sans espéranceLes hommes de la galèreLes hommes de la misèreLes hommes en vracLes hommes de la traqueLes hommes des pas perdusLes hommes au ventre videLes hommes des poubellesLes hommes de la peurLes hommes du silenceLes hommes de la révolteLes hommes des chartersLes hommes de rienLes hommes du méprisLes hommes abandonnésLes hommes blessésLes hommes sans secoursLes hommes sans lendemainLes hommes des temps inhumains
Les hommes de partoutLes hommes du savoirLes hommes du pouvoirLes hommes de scienceLes hommes sans conscienceLes hommes de l’argentLes hommes des abusLes hommes grigousLes hommes ripouxLes hommes du trop pleinLes hommes de la colonisationLes hommes de la dominationLes hommes de la corruptionLes hommes de la délationLes hommes de la compromissionLes hommes de la drogueLes hommes du déshonneurLes hommes des faveursLes hommes du trocLes hommes en tocLes hommes diaboliquesLES HOMMES DU MAL
Kiki, d’Auch.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page9/20
Jeunes du monde entier, salut !Tel a été de tout temps le slogan des Auberges de Jeunesse. L’ajisme nous a appris l’internationalisme. S’ouvrir aux autres, ne pas se couper du monde, s’intéresser à ce qui se passe ailleurs que dans notre sphère douillette, être attentifs aux événements. Nos anciens n’ont pas ignoré l’Espagne républicaine de 1936 ; pendant la dernière guerre bien des copains ont laissé le sac à dos et pris le maquis pour lutter contre Vichy et le nazisme. On ne peut pas vivre retranché du monde, fermer les yeux sur ce qui se passe. L’ailleurs est près de nous.
Nous qui rêvions d’un monde fraternel, quelle déception. Les hommes n’ont pas su tirer les enseignements de l’Histoire. Les poilus de 14-18 avaient pourtant dit : « C’est la der des der ! », les déportés avaient clamé : « Plus jamais ça ! »
Le sang n’arrête pas de couler ici et là : Afghanistan, Irak, Liban, Somalie, ailleurs aussi en Afrique. Torture, lapidations, meurtres gratuits, violences sexuelles, disparitions, etc. Quelle abomination ! Au Moyen-Orient l’affrontement Israël-Palestine est l’exemple du déchirement entre deux communautés. Lorsque des roquettes s’égarent sur une palmeraie israélienne, c’est domma-geable, mais quand une semaine de représailles menée par Tel-Aviv sur Gaza en faisant 1.300 morts – en majorité civils – comment rester indifférents ? Chacun peut avoir son avis sur les causes du différend et choisir son camp. Pour moi une chose est claire, il faut que cesse la guerre où qu’elle soit, proclamer notre volonté de Paix doit être notre objectif, c’est notre devoir de citoyen. Ne laissons pas se propager une gangrène anti-juive, islamophobe ou xénophobe. Evitons qu’elle gagne notre pays. Se sentir concerné, être vigilant, s’opposer chacun à sa façon – au moins moralement – aux toujours va-t-en-guerre, c’est continuer d’avoir l’esprit ajiste. La colombe symbole de la paix aura bien un jour le dernier mot. Peut-être pensez-vous que puisque les guerres se déroulent au-delà de nos frontières il n’y a pas lieu de s’en faire et que de toute façon nous n’y pouvons rien. Oui, sans doute, la solution ne viendra pas de nous. Pourtant n’oublions pas, camarades et amis, que par le jeu des alliances notre pays est engagé en divers conflits et que des bidasses français restent parfois sur le carreau au cours de missions armées. En tant qu’anciens ajistes notre contribution à la cons-truction d’un monde où chacun pourra vivre sans peur, dans la continuité de l’internationalisme de notre jeunesse c’est d’aider ou de soutenir au moins moralement les associations qui se sont donné pour mission de faire respecter et progresser les droits humains. Celles-ci sont nombreuses et bien connues sur le plan national par leur action contre la violation des droits fonda-mentaux. C’est grâce à elles que 127 pays ont aboli la peine de mort pour « délits » politiques. Mais il reste 150 pays où ces droits sont inexistants et bafoués en toute impunité. Je me souviens d’un poème qui se disait autrefois au cours de nos veillées ajistes où l’on ne dédaignait pas d’aborder des sujets brûlants :
Tant qu’il y aura sur terreUn homme battu, enchaîné, Je remuerai le ciel et la terrePour qu’il retrouve sa vie, sa liberté.
Le temps a passé, le poète a montré le chemin. Puissent un jour les hommes enchaînés trouver leur état de liberté.
Jean Bernard.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page10/20
Un parfum de roses fanées
Il n’y a plus de roses dans la rue des RosiersMais on y trouve une osmose de mille odeurs épicéesY reste l’écho d’une vieille mélodieAux accents yiddish, arabes ou hébreuxAu restaurant les menus fleurent bon la nostalgieCar le passé des Juifs connut aussi des jours heureux
Le hareng mariné y a droit de citéTout comme les houmous ou bien la falafelLa foule qui s’y presse comprend les héritiersDe traditions mêlées au goût de raifort ou de miel
Réfugiés de Pologne, rapatriés d’AlgérieVous y venez trouver le reflet du vieux pays,Ô rêveurs des ghettos, rescapés des tueries,Présents au rendez-vous de tant d’espoirs fleuris,
Monte une prière qui chante Jérusalem,Bien loin semblent déjà Varsovie ou Oran,Samedi la princesse revêt son diadèmeComme partout en ces lieux que traverse le Juif Errant
Il n’y a plus de roses dans la rue des RosiersMais on peut y entendre des rabbins qui glosentSur les grains de sagesse de textes sanctifiésAuxquels parfois certains audacieux s’opposent.
Rond-point des exils, carrefour des Babel,Rue où tous les cœurs semblent battre à l’unissonLes livres et les débats ont pour thème IsraëlMais le passé vit encore au rythme des chansons,
Qu’y cherche le passant dont le regard se poseAu cœur des mystère d’une artère agitée ?Le poète porte en lui le parfum des rosesQui fleurirent jadis dans la rue des Rosiers.
H. Bulwoko. Transmis par Solange Lehmann.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page11/20
La secte des otagesEcoutons ce qui se dit à la radio, lisons ce qui s’écrit dans la presse : « Les
membres du comité d’établissement de la Société Chose retiennent leur PDG en otage et exigent d’être Cixés sur le sort de l’entreprise ». Les termes variant selon le titre, Le Figaro écrira à propos des instigateurs les Cégétistes ou des gauchistes. Ailleurs on peut entendre : « Prenant les usagers en otage, les agents de conduite des lignes A et D du RER se sont mis en grève sans avertissement ». L’afCirmation est assortie d’un « micro-‐trottoir » dans lequel la colère s’exprime et les questions sont telles que l’interrogé doit prononcer ce mot d’otage.
Est-‐ce à dire que les voyageurs sont privés de liberté, qu’ils sont parqués sans possibilité de communiquer, placés sous surveillance armée, rationnés, accompagnés lorsqu’ils se rendent aux toilettes, astreints à l’immobilité et au silence dans l’attente d’une rançon ? Est-‐ce à dire que le patron de la société Chose est ligoté sur une chaise, giClé et humilié s’il fait un geste, menacé de mort ou de représailles sur sa famille s’il n’obéit pas à ses tortionnaires ou si la rançon tarde à venir ?
Rien de tout cela. Une grève constitue une gêne et elle n’a pas pour seule Cinalité l’obtention d’avantages contractuels mais également la prise de conscience par le public qu’elle dérange de conditions de travail, de rémunération ou d’insécurité auxquelles le patronat ou le gouvernement restent insensibles. A ce prix, retenir un patron qui refuse de dialoguer est autant une prise d’otage que l’heure de colle inCligée à l’élève qui n’a pas appris sa leçon. L’otage, au sens propre du terme, s’il faut un exemple, c’est ce membre d’équipage d’un cargo arraisonné dans les eaux proches des côtes de Somalie, captif contre du dollar. Mais c’est là une autre histoire. La retenue d’un directeur de société est le recours du désespoir devant l’incertitude après des promesses restées vagues ou non tenues (Arcelor, Continental, Moulinex…), elle est la conséquence du manque de clairvoyance d’une classe qui s’acharne à vouloir ignorer le sort de son prochain.
L’In-Secte.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page12/20
Petit dictionnaire des idées folles
ACARIATRES : Petits insectes qui ont mauvais caractèreBLIZZARD : Vent très étrangeCOUPÉ : Voiture de service dans les haremsDÉTRACTEUR : Agriculteur en colèreELOGE FUNEBRE : Causerie au coin du feuFRACTURE : Dégâts des osGORBATCHEV : A l’origine du laxisme-léninismeHASSEDIQUE : Juif qui touche le chômageIMPROVISEUR : Principal de lycée jouant du piano-barJACCUZZI : Titre italien d’un article d’Emile ZolaKER-ROZEN : Plage de Bretagne mazoutéeLUTTE INTESTINE : Guerre colonialeMABOUL : Capitale de l’AfghanistanNOEUD FERROVIAIRE : Pelote de lignesOPPROBRE : A provoqué la révolutionPARMENTIER : A introduit le haschich en FranceQUINTE : La toux maîtreRETROGRAD : Ancienne capitale des tsarsSAUVEGARDE : Cri d’un gardien de phare dans la tempêteTOBLERONNE : Chevalier suisse qui goûte si le vin est bonULM : Petit avion utile à loyer modéréVIN : Nuit St-Georges gravement à la santé pour qui l’abusWALKYRIE : Fromage allemand en portionsXYLOPHONE : A l’orchestre, se cache dans les boisYOLE : Yacht à propulsion manuelleZIGOTO : Agité qui apprécie les dames mûres
Trouvé sur le bulletin de liaison de Midi-Pyrénées
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page13/20
Les vignes du SeigneurC’était il y a quelque temps, au bal de la Nuits-Saint-Georges, que j’ai
rencontré la petite Juliénas, une Cille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé (avec des arômes de cassis et de fraise des bois).
On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et, plus tard, lorsque je lui ai proposé de l’emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage ! Le temps d’aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on a roulé jusqu’au matin.
Ah ! quelle belle journée ! On s’est baladés Entre-Deux-Mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l’eau Clairette, on s’est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu’on commençait à avoir les Côtes-Rôties, on a décidé de rentrer.
Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages, enCin, dans les bouchons, quoi. Je Minervois sérieusement et là, Juliénas et moi avons commencé à nous crêper le Chinon. D’un seul coup, elle a claqué la Corbières de la Banyuls et elle est partie.
Je me suis retrouvé comme Mâcon. Quoi, je me suis dit, elle s’est déjà Sauvignon avant même que j’aie le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l’avais dans la Pauillac. En effet, j’étais tellement Tokay que j’ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.
Quand on s’est retrouvés et que je l’ai vue devant moi en Gros-Plant, je lui ai dit : « Ne fais pas ta Pomerol et ne t’en vas plus Gamay ! » En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran : « Ne m’en veux pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre ». Depuis, on ne s’est plus cuités.
Transmis par Françoise Villefranche.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page14/20
Benjamin RabierBon nombre d’animaux tels le loup, le renard ou l’ours n’inspirent plus de la frayeur mais de la compassion ou de la tendresse. Car avec le XIXe siècle tout le monde doit savoir lire. La IIIe République parachève l’enseignement avec la gratuité en 1890.
Si le livre figure aux premières places des priorités du système éducatif, il bénéficie des progrès techniques. La gravure sur bois est massivement employée pour les illustrations et profite aux graveurs et illustrateurs. En cette période, tout concourt aussi au développement du livre et les jeunes lecteurs constituent une cible qu’il faut choyer.
Benjamin Rabier (1895-1939), dessinateur et coloriste, a su créer dans un univers personnel très original, étroitement lié à l’essor et à l’évolution des imageries de périodiques dans lesquels il publie des bandes muettes qui sont à l’origine immédiate de la bande dessinée moderne. Si l’on compte ses ouvrages on arrive à plus de deux cents albums.
Des êtres humains, il y en a très peu dans les dessins de Benjamin Rabier, mais par contre on trouve des animaux en abondance : chiens, canards, singes, oies, ânes, chats, lapins, etc. Mais si l’animal participe à l’éducation et au divertissement, il peut aussi prendre les armes.
Flambeau chien de guerre à la poursuite de Herr Fritz en 1916. C’est un chien rusé, audacieux, il multiplie les activités militaires, creuse des boyaux, transporte des explosifs, actionne des batteries, sauve un condamné du peloton, lie des connaissances avec d’autres animaux et s’en fait des alliés pour mener des actions d’éclat, ceint d’une « auréole de gloire ». Les Français sont présents comme victimes, prisonniers ou blessés. La revanche se trouve entièrement justifiée par l’annexion antérieure.
Gédéon, vedette mondiale, le canard au long cou, intrépide justicier de basse-cour est devenu une star. En 1923 naît le personnage de Gédéon, un horrible petit canard dont les caractères d’animaux se transforment rapidement. Benjamin Rabier crée un héros malicieux qui évolue dans un univers d’animaux auxquels il prête des sentiments humains.
Benjamin Rabier est l’auteur de jeux pour enfants, puzzles, jeu de l’oie, albums à colorier, images pour les écoles, objets divers, assiettes, plumiers, décalcomanies, etc*. Durant les difficiles années de 1910-1920 il consacra le maximum de son temps à la promotion de marques et de produits du commerce dont le nom reste parfaitement connu de nos jours, à plus forte raison qu’ils ont survécu aux années : le Bon Marché, les biscuits LU et la célèbre Vache qui rit.
Mon premier livre était, je crois, Gédéon au long cou puis l’histoire d’un écureuil, Rouquinot, le lutin des bois. Dans ce temps-là je ne savais pas lire. Benjamin Rabier est peut-être avec son ami Gédéon, qui sais-je…
Thomé Maurice.
*) Et le compère Coin-Coin du Canard enchaîné ? Ne sortirait-il pas des cartons de Benjamin Rabier ?
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page15/20
Soixante-seize fois un.Je lis dans Le Figaro que l’un des patrons du CAC 40, hormis les avantages tels
que parachute doré et stocks-‐options, dispose d’un salaire annuel égal à 76 fois la moyenne des salaires de ceux qu’il emploie. J’ai relu : soixante-‐seize fois. Or, tous ne sont pas smicards. Plaçons alors la barre à 2.500 € et poussons l’analyse. Le Figaro (Serge Dassault), qui ne refuse jamais de prendre la défense de son lectorat le plus cher, y va de son chapitre et justiTie cet écart de 1 à 76 par les « nécessités » et les « besoins » liés à la fonction dudit patron.
Ils vivent dans un autre monde. Pour eux, le mot de chômage ne signifie pas privation de travail, absence d’avenir, renonciation à tout projet mais courbe d’un graphique qu’il faut maintenir haut pour conserver à l’action en Bourse un niveau acceptable par les actionnaires. Je cite : « La décision de supprimer 550 postes chez Total doit être considérée comme un acte fondé et responsable ».
Ils vivent dans un autre monde, sans voir la désespérance de ceux qu’ils ont en charge quand on lit que le patron (français) de Continental, s’adressant à la presse, se réjouit de voir l’usine de Timişoara doubler sa production avec des ouvriers payés 300 € par mois : « Que me reprochez-vous ? Mes sentiments européens sont profonds, je fais travailler l’Europe, quelle critique apportez-vous à ça ? ».
Ils vivent dans un autre monde lorsque, pris les doigts dans le pot de confiture, ils veulent nous faire constater et croire que leur enrichissement personnel entraîne de facto l’enrichissement et le bien-être de tous par les effets induits (lu dans un commentaire d’un article du Figaro favorable au bouclier fiscal). Soit ils sont inconscients, soit ils n’ont pas le courage de dire que pour sauvegarder leurs « valeurs », la seule variable dans laquelle on peut tailler selon leur vision de la société est l’élément humain. Ils ne veulent plus entendre les termes de lutte de classes, c’est dépassé, c’est de l’ancien siècle. Ils vivent en vase clos dans l’enfermement mental du profit pour le profit. Le rapport 1/76 ne les choque pas, ne les interroge pas. Ils ne savent ni le prix du pain ni le montant d’un loyer, ils vivent sans se questionner sur le sort des autres, ils raisonnent en termes d’abstractions, de graphiques et de pourcentages. Finalement, les marginaux, ce sont eux. Que l’on en juge :
La société - son PDG Rémunération annuelle fixe
Rémunération annuelle totale %
Groupe Danone - F. Riboud 1.050.000 4.279.350 + 7 LVMH - Bernard Arnaud 1.679.396 3.879.396 - 3,06L’Oréal - Jean-Paul Agon 2.100.000 3.465.000 - 13,38GDF-Suez - G. Mestrallet 1.337.667 3.168.037 + 15,33Arcelor Mittal – L. Mittal 1.471.000 3.160.000 - 1,57Total – Ch. De Margerie 1.250.000 2.802.000 + 4,28Vivendi - J.-B. Levy 885.800 2.568.000 + 2,31
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page16/20
Alsthom - Patrick Kron 1.035.000 2.535.000 - 2,84Air liquide - Benoît Potier 1.020.000 2.512.000 + 2,61
Imaginons alors, mettons-nous dans la peau de cet homme aux besoins et aux nécessités astronomiques :
Me levant de bon matin, après soixante-‐seize douches j’use de soixante-‐seize rasoirs, je me fais servir soixante-‐seize petits déjeuners que je consomme en lisant attentivement les soixante-‐seize exemplaires du Figaro du jour dans ses pages économiques, j’embauche soixante-‐seize paires de chaussures, j’endosse soixante-‐seize vestes, je sors mes soixante-‐seize BMW équipées d’autant d’autoradios et me rends au bureau où je vais émarger soixante-‐seize fois plus que la moyenne du personnel que je dirige. Quand vient midi, on me sert soixante-‐seize plateaux-‐repas auxquels j’ajoute soixante-‐seize cafés… Ceci se justiTie par nature autant que par nécessité puisque j’ai soixante-‐seize fois plus de responsabilités et soixante-‐seize fois plus de besoins élémentaires.
Je blague mais pendant ce temps, les plans sociaux se multiplient, les licenciements (actes fondés et responsables) se banalisent, les délocalisations et les restructurations ne surprennent plus, l’état de chômeur dont nous avions si honte jadis menace tous ceux qui ont encore un emploi. Tous, car même des entreprises florissantes ont recours à ces méthodes de voyous, encouragées par la mise au pilon du Code du Travail, le recours au travail précaire, aux agences d’intérim, aux aides de l’Etat providence dont les actionnaires sont les premiers bénéficiaires (demandons-leur où passe l’argent des aides à l’emploi, ils restent muets !).
Depuis le deuxième choc pétrolier, le chômage est passé de 2 à 9 %, les valeurs se sont inversées, la liberté d’entreprendre s’est confondue avec le libéralisme sauvage dont elle est un sous-produit, la liberté du travail s’est vite traduite par liberté d’exclure et… de normaliser la pauvreté. Ils appellent cela « harmoniser les moyens à l’économie de marché ». En retour, écoutons leurs propos cyniques et volontairement simplistes : « De quoi se plaignent-‐ils ? Ils ont les Assedic, le RMI et des moyens d’assistance qui nous coûtent une fortune, ils sont payés à ne rien faire et de surcroît ils se plaignent et manifestent. C’est le monde à l’envers ! ». Je n’invente pas, c’est le discours qu’ils tiennent.
Depuis bientôt dix ans, la France voit se creuser les écarts entre ceux qui produisent la plus-value et ceux à qui elle profite. La machine s’emballe, dix années ont suffi pour doubler la mise : l’écart 1 à 40 d’hier s’exprime aujourd’hui par 1 à 80 ou davantage. Le nombre des riches et le niveau de leur fortune ne cesse de croître. Une haute bourgeoisie nouvelle se développe, nous rappelant les fameuses deux cents familles qui ont fait les belles heures du début du XXe siècle. Nous voilà rendus devant les deux mille familles, Morfales et Fils.
G. Brenier.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page17/20
L’Internationale
Allons dans les anciens quartiers de Lille, sur les lieux de naissance de L’Internationale, pour recueillir les échos, ressentir les vibrations que le vieux chant provoque encore cent vingt ans plus tard. Parmi les anciens ouvriers et les anciens mineurs qui parlent de la vie d’avant les fermetures d’usines et les puits se réveillent les mots oubliés de solidarité, de fraternité.
Pourtant, il faut bien parler d’histoire pour évoquer son destin exemplaire. Le chant de toutes les luttes sociales dans le monde, L’Internationale, l’hymne des Soviétiques jusqu’en 1944, eut une double naissance : les paroles furent écrites durant la Commune de Paris par Eugène Pottier, la musique composée en 1888 par Pierre de Geyter, ouvrier à l’usine Fives-‐Cail, dans les faubourgs de Lille.
Du sang, il en coulera au son de L’Internationale mais ce sera celui de la révolte sociale.
Entre les bruits de grève, les fragments de discours passe L’internationale dans toutes les langues, sous tous les rythmes. Elle n’a pas Cini de faire courir le monde.
Debout les damnés de la terre,
Debout les forçats de la faim !...
Thomé Maurice.
Après les tiques…
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page18/20
Les pollensSelon l’OMS, 15 à 20 % de la population souffre en Europe du rhume des foins. Le tableau ci-‐dessous vous présente, mois par mois, les coupables de quelques allergies :
Pollens J F M A M J J A S OPouvoir
allergisantNote 1 à 5
Aulne 4Bouleau 5Châtaignier 2Chêne 4Cyprès 5Frêne 3Noisetier 3Olivier 3Peuplier 3Platane 3Saule 3Tilleul 3
Ambroisie 5Armoise 4Graminées 5Oseille 4Plantain 3Urticacées 3
Par ailleurs, les allergies croisées entre certains pollens et les fruits et légumes sont en recrudescence constante. Les symptômes peuvent également se traduire par un prurit de la bouche et un gonflement de la langue.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page19/20
Humeur. Monsieur Frédéric Lefèbvre,
J’ai pris connaissance de votre proposition de voir travailler les personnes se trouvant en arrêt pour maladie et j’y souscris pleinement, il y a beaucoup trop de profiteurs dans ce pays.
Ainsi, reprenant votre argumentation, je suis parvenu à convaincre ma fille des avantages que procurera cette nouvelle disposition. Celle-ci va subir une opération d’un genou nécessitant la pose de deux prothèses. Son chirurgien prévoit trois mois d’immobilisation complète et au moins deux mois de rééducation. Employée dans une société habilitée à accorder des crédits à l’achat d’automobiles, secteur sinistré du fait de la crise, elle peut donc travailler devant un ordinateur, constituer et suivre ses dossiers.
Entre autres avantages, mère célibataire, elle n’aura plus à faire surveiller et conduire ses garçons à l’école en son absence (8 et 6 ans), elle épargne donc 165 € chaque mois. Un autre avantage est qu’elle n’aura aucuns frais de transport ni aucune de perte de temps (gain réalisé : 48 € et 60 heures chaque mois). Organisant son travail à sa guise et sans la contrainte d’horaires, elle pourra donc travailler plus, par exemple le samedi, voire le dimanche puisque c’est la volonté de notre Président. Et comme il n’est pas possible de vivre simultanément sous deux régimes, choisissant de rester salariée, elle fera économiser à la Sécurité sociale le montant des indemnités journalières qu’elle n’aura pas à percevoir, acte de civisme que je vous prie de noter.
Je l’ai également convaincue de renoncer à ses congés payés, juste contrepartie puisque, du fait de cette situation, elle va faire défaut à son employeur durant les deux ou trois semaines post-opératoires. Enfin, pour avoir l’assurance de conserver son emploi, je l’ai persuadée de prendre en compte la proposition qui lui a été faite par son directeur d’accepter une diminution de 10 % de son salaire du fait de la crise que subit sa profession.
Je vous approuve d’avoir émis ce projet et j’attends de voir quelle suite en donneront les instances chargées de son application.
Je vous adresse mes reconnaissantes salutations.
G.B.
« Notre Amitié » n°120 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2009 page20/20