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ÉtĂ© 2013 — no 33

Bu l le t in du Synd icat de la fonct ion pub l ique e t parapub l ique du QuĂ©bec de la rĂ©g ion MontrĂ©a l—Lava l

Le Rassembleur

Un changement

Ă  venir

Il y a un an ou presque vos chefs Ă  plumes rĂ©gionaux Ă©taient Ă©lus Ă  l’assemblĂ©e rĂ©gionale du 18 mai 2012. Dans la mĂȘme foulĂ©e, nous Ă©tions au cƓur d’une rĂ©volution Ă©rable avec les Ă©tudiants. Le soulĂšvement

populaire Ă©tait Ă  son zĂ©nith, chacun d’entre nous voyait enfin une jeunesse se lever et prendre la parole et rĂȘver de changer les choses.

Nous constatons un an plus tard que les trois leaders Ă©tudiants sont soit dĂ©putĂ©, commentateur Ă  la tĂ©lĂ© ou conseiller syndical. Nous avons un nouveau gouvernement, un mouvement Ă©tudiant essoufflĂ©, mais des frais de scolaritĂ© toujours plus Ă©levĂ©s. On se dit pourquoi avoir dĂ©pensĂ© autant d’énergie, d’argent et toute cette mobilisation? Pourquoi?

Aujourd’hui, manifester est presque devenu un acte criminel. Être Ă©tudiant peut ĂȘtre parfois vu comme une activitĂ© hors norme. Et les trois paliers de gouvernement se rĂ©sument Ă  un environnement municipal corrompu Ă  l’os, une gestion au palier provincial qui danse le continental soit un pas en avant et un autre en arriĂšre et un Ă  gauche et l’autre Ă  droite. Le palier fĂ©dĂ©ral lui, se situe carrĂ©ment dans une autre galaxie, mĂȘme dans un autre univers.

En faisant le bilan et en analysant, les rĂ©sultats obtenus en tenant compte des moyens utilisĂ©s, nous avons le sentiment d’un devoir inachevĂ©, d’une guerre perdue, d’un dĂ©couragement collectif ressenti Ă  tous les niveaux. Ce sentiment semble gĂ©nĂ©ralisĂ© et, en plus, on nous informe quotidiennement des fraudes soulevĂ©es par la Commission Charbonneau, ce qui a pour consĂ©quence de nous dĂ©courager de la politique. Il n’y a qu’un pas, Ă  franchir, pour conclure que tout ceci est inutile et que les politiciens sont tous pareils.

Mais aprĂšs rĂ©flexion, la situation est tout autre. Le mouvement Ă©tudiant a fait Ă©merger trois futurs leaders. Les Ă©tudiants ont renversĂ© le gouvernement. La pression populaire a fait naĂźtre la Commission Charbonneau qui nous force Ă  voir la vĂ©ritĂ© en face mĂȘme si cela fait mal. Il s’est produit des changements Ă©normes mĂȘme si la mĂ©moire collective est de courte durĂ©e.

Pensez Ă  mai 1968 quand les Harel, Charron, Duceppe et Landry ont fait leur apparition comme contestataires des politiques de l’époque et qui Ă©taient tous des leaders Ă©tudiants, sauf pour Bernard Landry, et regardez ce qu’ils sont devenus et quels changements ils ont produits comme mouvement politique.au QuĂ©bec.

(suite page 2)

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Jean-François SylvestrePrésident régional

Le Rassembleur page 2

Il faut voir le positif. Il y a un vieil adage qui dit : « Si tu ne t’occupes pas de la politique, c’est elle qui s’occupera de toi ». C’est ce qui est arrivĂ©. Maintenant, il est temps de s’en occuper comme les Ă©tudiants l’ont fait au printemps 2012.

Dans notre organisation qui est prĂ©sentement en mutation, on se rend compte de l’émergence d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de militants Ă  MontrĂ©al. Ils sont jeunes, Ă©veillĂ©s, intelligents, curieux, dĂ©terminĂ©s et militants.

Comme le SFPQ est en pleine pĂ©riode de changement et qu’une nouvelle gĂ©nĂ©ration s’annonce, il est peut-ĂȘtre temps de repenser au fonctionnement et de faire sortir du statu quo le mouvement syndical quĂ©bĂ©cois.Un mouvement syndical renouvelĂ©, fort et solidaire entre les gĂ©nĂ©rations, sera le succĂšs de la mutation qui s’amorcera dans les prochaines annĂ©es. Le pont est important entre nous.

Mot d

u pré

siden

t

Je ne peux m’empĂȘcher de penser Ă  la citation d‘Yves Michaud : « Un politicien pense Ă  la prochaine Ă©lection, le politique, Ă  la prochaine gĂ©nĂ©ration ».

Notre rĂ©gion innove trĂšs souvent et il faut dĂšs maintenant penser, rĂ©flĂ©chir et Ă©changer sur ce que nous voulons pour notre avenir. CrĂ©ons-nous un milieu dynamique dans notre rĂ©gion oĂč nous pourrons dĂ©battre pour agir ensemble. C’est ainsi que nous ferons la diffĂ©rence!

Solidairement,

(suite de la page 1)

Crédit: Jolyne Tessier

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Marie Claire BaignerVice-présidente

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Qu’est-ce que l’ñgisme? C’est Ă  la fois un stĂ©rĂ©otype culturel et une discrimination fondĂ©e sur l’ñge.

Dans certaines sociĂ©tĂ©s, les personnes ĂągĂ©es sont respectĂ©es en raison de leur savoir et leur sagesse. Cependant, plus on s’approche d’une sociĂ©tĂ© de production/consommation, plus on semble trouver normal de les remplacer par des jeunes, comme on remplace continuellement ses objets par d’autres, jugĂ©s plus performants.

Mais le jeune Ăąge est-il nĂ©cessairement synonyme de rendement? Certains employeurs le pensent, jugeant que l’expĂ©rience et la compĂ©tence des employĂ©s ĂągĂ©s ne valent pas le potentiel d’efficacitĂ© des jeunes recrues. D’autres valorisent plutĂŽt leurs employĂ©s ĂągĂ©s, leurs connaissances et compĂ©tences, et les considĂšrent comme la mĂ©moire de l’entreprise et les piliers de la formation de la relĂšve.

Il y a une contradiction dans notre systĂšme. D’un cĂŽtĂ©, en raison du chĂŽmage et de la prĂ©caritĂ© de l’emploi chez les jeunes, on met la pression sur les travailleurs ĂągĂ©s, pour qu’ils se retirent. Lorsque l’économie va mal, on fait sentir aux personnes ĂągĂ©es qu’elles bloquent l’avenir des jeunes, qu’elles sont un poids Ă©conomique et qu’elles coĂ»tent cher en soins de santĂ©.

D’un autre cĂŽtĂ©, Ă©tant donnĂ© qu’on observe dĂ©jĂ  des pĂ©nuries de main-d’Ɠuvre jeune et que les caisses de retraite fondent Ă  vue d’Ɠil, on incite les travailleurs ĂągĂ©s Ă  travailler encore plus longtemps. Ainsi, l’admissibilitĂ© aux prestations du RĂ©gime de pension du Canada passera progressivement de 65 Ă  67 ans, et les programmes sociaux de dernier recours coupent dĂ©jĂ  dans les prestations aux personnes ĂągĂ©es aptes Ă  l’emploi.

Pour ce qui intĂ©resse nos membres, comme les gouvernements embauchent peu et que les gens ne pourront pas prendre leur retraite Ă  un « jeune » Ăąge, les travailleurs ĂągĂ©s seront plus nombreux que les jeunes. Bien sĂ»r, il y aura bientĂŽt beaucoup de dĂ©parts Ă  la retraite, mais ceux qui ont 40 ans et plus aujourd’hui sont les vieux de demain, qui ne pourront pas bĂ©nĂ©ficier d’une retraite hĂątive. Seront-ils eux aussi victimes de l’ñgisme et des sarcasmes des plus jeunes?

Des spĂ©cialistes se sont demandĂ© pourquoi certains prennent plaisir Ă  faire des plaisanteries sur l’ñge ou Ă  harceler ou intimider des gens Ă  cause de leur Ăąge. Selon eux, ces comportements cacheraient une anxiĂ©tĂ© existentielle et une grande peur de vieillir. Mais vieillir, c’est comme la marĂ©e qui monte : il n’y a pas d’autres choix que de l’accepter.

On est toujours le vieux ou la vieille de quelqu’un. Quand j’avais 15 ans, je voyais les trentenaires comme des vieux. Aujourd’hui, je les vois comme des jeunes. Jeunesse ou vieillesse, c’est trĂšs relatif. Certains sont vieux Ă  quarante ans et certains octogĂ©naires sont plus jeunes qu’eux, de cƓur et d’esprit.

Dans un contexte oĂč LibertĂ© 55 sera de plus en plus rare, veillons Ă  ne pas blesser les travailleurs qui demeureront en poste, et respectons-les. Si la tendance se maintient, on risque fort de ne plus pouvoir se faire vendre autre chose qu’un beau programme « LibertĂ© 75 ».

Liberté 75,ça vient plus vite que tu penses

Mot de la vice-présidente

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Louis JubinvilleReprésentant technique

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La Commission des normes du travail dĂ©finit sur son site internet le droit de gĂ©rance comme le droit de diriger les employĂ©s et de prendre des dĂ©cisions pour la profitabilitĂ© de l’entreprise et la bonne marche des affaires. Ces dĂ©cisions ne doivent toutefois pas avoir pour objectif de nuire aux employĂ©s. L’employeur a le pouvoir, par exemple, de dĂ©terminer le travail Ă  faire, la maniĂšre dont il doit ĂȘtre fait et quand il doit ĂȘtre fait. Ce droit, balisĂ© par le Code civil du QuĂ©bec, doit donc ĂȘtre exercĂ© de maniĂšre raisonnable, ou de façon compatible avec la conduite d’un individu prudent et diligent. (C.c.Q. 2085 et 2087). Si de nombreuses obligations s’inscrivent dans les conventions collectives, notamment en matiĂšre de salaires et avantages, et dans le domaine des rĂšglements de litiges; nos conventions collectives restent relativement discrĂštes sur la pratique de la gouvernance et les protocoles d’autoritĂ© et de dĂ©cisions.

Outre les pratiques illĂ©gales sanctionnĂ©es par les normes du travail et par certains articles spĂ©cifiques de la convention collective, l’employĂ© n’a que la tradition de son milieu de travail et des jurisprudences pour se guider en matiĂšre du droit de gĂ©rance. Or, Ă  quoi ressemblent les principales questions de nos membres? On y entend souvent des phrases comme «a-t-il le droit de faire ça?», «C’est tu normal de me dire de faire ça?», «Je peux-tu me plaindre lorsqu’il m’oblige Ă  faire ces affaires-lĂ ?».

Normalement, et pour la plupart d’entre nous, l’autoritĂ© au travail est exercĂ©e par le gestionnaire de service. Ce dernier fait partie du personnel-cadre qui dispose de chefs d’équipe pour l’aider dans certaines de ses fonctions. Pour connaĂźtre formellement la dĂ©lĂ©gation de pouvoir et les prĂ©rogatives d’autoritĂ©, l’employĂ© aurait tout intĂ©rĂȘt Ă  demander et recevoir sa description d’emploi et celle de son chef d’équipe. De plus, il va de soi, de connaĂźtre les mandats de son Ă©quipe de travail au sein de l’organisation. Cela permet de comprendre, Ă  sa juste valeur, les moyens dĂ©ployĂ©s pour les rĂ©aliser. Bien que l’organisation du travail reste la prĂ©rogative de l’employeur; la dĂ©lĂ©gation des mandats, des tĂąches et des dĂ©cisions devrait rĂ©pondre Ă  la profitabilitĂ© de l’entreprise et Ă  la bonne marche des affaires. Une grande part des questions sur le droit de gĂ©rance vont trouver leurs rĂ©ponses par l’organisation des moyens de rĂ©aliser les objectifs opĂ©rationnels, dĂ©cidĂ©s et exĂ©cutĂ©s par des personnes raisonnables.

Toutefois, pour certaines situations oĂč les interactions entre l’employeur et l’employĂ© ne semblent pas rĂ©pondre Ă  aucun des objectifs opĂ©rationnels, ni respecter les obligations conventionnelles et lĂ©gales de l’employeur, l’employĂ© peut manifestement douter et raisonnablement interprĂ©ter les finalitĂ©s des ordres et instructions reçues. C’est sur ce terrain que l’employĂ© songera Ă  inscrire un grief d’abus du droit de gĂ©rance et de gestion, ou, le cas Ă©chĂ©ant, de harcĂšlement psychologique.

Toutefois, il existe des milieux de travail oĂč les tĂąches effectuĂ©es sont celles de soutien logistique auprĂšs de spĂ©cialistes. Par exemple, l’employĂ© de bureau ou technicien d’une Ă©quipe d’avocats, de professionnels ou de mandataires d’état. Il peut se retrouver aux prises avec des demandes et des requĂȘtes plus ou moins opĂ©rationnelles, pour lesquelles, le jugement et la hiĂ©rarchie des besoins et des urgences n’ont jamais clairement Ă©tĂ© validĂ©s par le gestionnaire ou son chef d’équipe. Ces situations peuvent facilement dĂ©gĂ©nĂ©rer et venir empiĂ©ter sur les prescriptions conventionnelles. Le gestionnaire doit alors arbitrer de telles situations et donner un sens prĂ©cis Ă  la fameuse expression de la nĂ©cessitĂ© du service, en dĂ©partageant dans ces contextes, le stress interpersonnel du stress organisationnel.

Le flou qui entoure le concept de nĂ©cessitĂ© du service n’est toutefois pas d’un grand secours pour aider Ă  comprendre l’action du gestionnaire. Un grief et l’arbitrage subsĂ©quent pourraient certainement donner une idĂ©e du sens Ă  donner au terme de nĂ©cessitĂ© du service, dans la situation dĂ©noncĂ©e. Toutefois, il faut faire et refaire de telles dĂ©monstrations, spĂ©cialement dans des environnements de travail en pleine mutation organisationnelle.

Ainsi, quand un employĂ© exaspĂ©rĂ© clame Ă  qui veut l’entendre que le patron peut faire ce qu’il veut, rappelez-lui que cela dĂ©pend de la vigilance de tous et chacun.

Qu'est-ce quele droit de gérance?

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Lors de notre apprentissage en vue de former les personnes impliquées dans le syndicat en matiÚre de violence et de harcÚlement en milieu de travail,

nous avions toutes été stupéfaites du fait que depuis quelques années, le SFPQ constate une recrudescence des plaintes pour harcÚlement sexuel. Vous avez bien lu. Dans nos lieux de travail, en 2013, il y a toujours des situations intolérables pour les femmes.

Plusieurs thĂ©ories ont Ă©tĂ© avancĂ©es pour expliquer cette aberration. Retenons-en une : l’hypersexualisation de la femme. Elle a des consĂ©quences perverses en ce sens que des hommes voient des femmes idĂ©alisĂ©es et dans leur subconscient, ils ne comprennent pas pourquoi la rĂ©alitĂ© est diffĂ©rente de ce qu’ils souhaitent.

L’excitation masculine est beaucoup plus basĂ©e sur le visuel que sur les autres sens et leurs fantasmes sont beaucoup moins scĂ©narisĂ©s que ceux des femmes. Beaucoup d’hommes aiment le porno. Ça les excite Ă©normĂ©ment et c’est souvent un bon moyen pour eux d’atteindre une satisfaction rapide et instantanĂ©e. Le problĂšme c’est que l’industrie pornographique – notamment avec l’essor d’internet – devient pour beaucoup de jeunes le seul modĂšle en matiĂšre de sexualitĂ©. C’est terrible pour un couple.

D’ailleurs, la Coalition nationale contre les publicitĂ©s sexistes constate que chaque personne Ă  MontrĂ©al peut ĂȘtre confrontĂ©e Ă  plus de 2 000 publicitĂ©s sexistes et sexualisĂ©es dans une journĂ©e, soit Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans les revues ou dans des espaces publics.

Tenant compte que la majoritĂ© des femmes vise la perfection, et ce, dans tous les domaines, y compris en matiĂšre de sexualitĂ©, il y a fort Ă  parier que les mĂ©dias leur servent de modĂšle. Ce qui donne lieu Ă  des femmes qui ne se trouvent jamais correctes. En effet, la publicitĂ©, bien que crĂ©atrice et subtile, choisit souvent de jeunes adolescentes pour vendre des vĂȘtements pour dames, corrige les imperfections du visage et du corps avec des retouches par ordinateur, a recours Ă  des montages ingĂ©nieux pour reproduire des poses et des montages publicitaires sur un dĂ©cor paradisiaque. Toute cette Ă©nergie dans un seul but : activer la consommation.RĂ©sultat : la femme se trouve moche. Aussi, bien des femmes vivent des niveaux puissants de satisfaction, mais qui n’ont rien Ă  voir avec les scĂšnes des films pornographiques. Elles se sentent donc coupables et

frigides. C’est comme si elles n’étaient pas dans le coup.

Mais qu’en est-il? Certes, il y a des femmes plutĂŽt rĂ©servĂ©es, mais souvent, lorsqu’on creuse un tant soit peu le problĂšme, on s’aperçoit que la jouissance s’apprend, s’apprivoise et se cultive. Et elle est en mouvement. N’oubliez pas que les femmes ne perçoivent pas les plaisirs sexuels avec la mĂȘme intensitĂ©, contrairement aux modĂšles suggĂ©rĂ©s dans les films et la publicitĂ© qui proposent des corps aux courbes athlĂ©tiques idĂ©alisĂ©es.

Les femmes vieillissent vite dans notre sociĂ©tĂ©. Lorsqu’une personnalitĂ© fĂ©minine est ĂągĂ©e et qu’elle a recours au Botox ou autres produits et chirurgie, on dit d’elle qu’elle est fiĂšre et qu’elle prend soin d’elle. Mais le message subtil est : regardez, mesdames, de quoi vous devriez avoir l’air Ă  cet Ăąge
 Encore un autre modĂšle pour discrĂ©diter la femme.

Heureusement, plusieurs femmes se conscientisent, ce qui donne lieu, pour la quatriÚme édition de la Journée sans maquillage qui a eu lieu le 24 avril 2013.

Aussi, la Coalition nationale contre les publicitĂ©s sexistes invite la population Ă  dĂ©noncer les publicitĂ©s sexistes qui envahissent l’environnement en collant des Post-its sur chaque panneau dĂ©gradant : les publicitĂ©s sexistes, c’est assez. Vous pouvez Ă©galement contacter l’organisme. Dites-vous qu’il y a peu de mĂ©canismes d’autorĂ©gulation efficaces; le gouvernement, bien qu’il ait la responsabilitĂ© de garantir l’égalitĂ© des sexes, impose trĂšs peu de balises.

On peut également dénoncer les publicités sexistes en communiquant directement avec la compagnie qui publicise celles-ci; car choquer le consommateur, ça porte ses fruits.

Ghislaine Laforest, représentanteNorma Bakhos, Guylaine Ouelletadjointes à la condition féminine

On vit la sexualité des autresPlace aux fem

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gqmagazine.fr

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J’ai vĂ©cu la RĂ©volution tranquille des annĂ©es 60 et la libĂ©ration de la femme des annĂ©es 70 et 80 qui nous ont apportĂ© des gains importants pour les

femmes, la famille et les services sociaux. Par la suite, on s’est un peu endormi sur nos lauriers. Aujourd’hui, les journalistes essaient avec un certain succùs, de faire croire à la population que si l’on est dans le rouge, c’est de la faute des fonctionnaires, des syndicats et des boomers.

L’an dernier, les jeunes ont essayĂ© de rĂ©veiller le QuĂ©bec, mais ce fut un feu de paille. J’espĂšre qu’ils vont reprendre le flambeau, car la dĂ©mocratie est maintenant une farce. Tant au niveau provincial que fĂ©dĂ©ral, dĂšs qu’un individu essaie de relever la tĂȘte, les autoritĂ©s tentent de la lui rabaisser. Les gouvernements nous parlent de transparence, mais ils font leurs lois en cachette, les passent en secret, musĂšlent ceux qui essaient d’avertir la population, et ce, de multiples façons. Ils nomment leurs amis dans diffĂ©rents comitĂ©s bidon, aprĂšs cela ils jouent les innocents et jurent Ă  qui veut les entendre qu’ils ont toujours Ă©tĂ© intĂšgres et transparents.

Ils dĂ©pensent sans compter et nous demandent de nous serrer la ceinture. Ils coupent dans les emplois et les services Ă  la population et prĂ©tendent que c’est pour notre bien. Par la suite, ils nous obligent Ă 

Manon BelleroseRevenu Montréal Ouest et Pensions

alimentaires, section 224

Vive les révolutions!!!

accepter des emplois sous-payĂ©s. Durant ce temps, ils se donnent des primes de dĂ©part, des comptes de dĂ©penses faramineux et nous parlent d’économie. Ils prĂ©parent des lois pour les politiciens peu scrupuleux, mais ils ne les appliquent pas.

On nous vole notre assurance-emploi, coupe les plus dĂ©munis, mais ne touche surtout pas Ă  leur pension Ă  vie aprĂšs six ans Ă  siĂ©ger comme dĂ©putĂ©, ni aux paradis fiscaux. Les gens sont dĂ©sabusĂ©s de la politique, mais personne ne semble vouloir prendre le relais. Nous avons besoin de vrai leader. L’étĂ© est Ă  nos portes, profitons-en pour rĂ©flĂ©chir Ă  notre avenir et Ă  ce que l’on veut comme politique, car il y a des Ă©lections dans l’air et il ne faut surtout pas se mettre la tĂȘte dans le sable ou se dire que, de toute façon, ça ne changera rien. Tout peut changer! Il s’agit de le vouloir et de voter en grand nombre pour leur faire savoir que c’est assez!

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Crédit: EugÚne Delacroix

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Place aux jeunes

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C’est au cours de la fin de semaine du 31 mai au 2 juin 2013 que 40 jeunes de 35 ans et moins ont participĂ© aux activitĂ©s de l’école militante 2013.

Cette annĂ©e, le contenu Ă©tait centrĂ© sur l’organisation d’évĂ©nements ainsi que l’expĂ©rience militante. C’est la consƓur Catherine Maltais et le confrĂšre Mathieu Bouthillier qui ont animĂ© l’atelier sur la prĂ©paration d’évĂ©nements dans la matinĂ©e du samedi. On peut dire que l’activitĂ© Ă©tait stimulante et fut animĂ©e avec cƓur et dynamisme; une activitĂ© des plus apprĂ©ciĂ©es par les participants.

Dans l’aprĂšs-midi, c’est le confrĂšre Jean-François Sylvestre qui a fait une confĂ©rence sur son expĂ©rience syndicale et de militance au sein du SFPQ depuis les 13 derniĂšres annĂ©es.

Le samedi soir, pendant le dĂ©luge qui sĂ©vissait Ă  l’extĂ©rieur, le groupe a participĂ© Ă  un jeu de rĂŽles, mieux connu sous le nom du jeu du Loup Garou. Ce jeu gĂ©nĂšre une ambiance du tonnerre ainsi que des Ă©clairs de gĂ©nie et des rires garantis! La soirĂ©e a connu un apogĂ©e lors de l’élection du maire de la Ville, le confrĂšre Marc-AndrĂ© Morel, mieux connu sous le nom

Jean-François SylvestreCédric Charles

de Jean Airoldi, qui a animĂ© la soirĂ©e avec beaucoup d’humour. Cette activitĂ© sociale s’est dĂ©roulĂ©e dans la bonne humeur, c’est le moins qu’on puisse dire. Les rires fusaient de partout et l’on s’est bien dilatĂ© la rate!

Le dimanche 2 juin, c’est la coordonnatrice du Service de la formation et de la mobilisation, Johanne Gagnon, qui est venue nous prĂ©senter le livre «Indignez-vous!» Ă©crit par StĂ©phane Hessel. Ce petit livre, reconnu mondialement, fait beaucoup rĂ©flĂ©chir. Un choix trĂšs judicieux pour la circonstance.

Finalement, cette fin de semaine s’est dĂ©roulĂ©e dans un esprit de solidaritĂ© et d’entraide incroyable. Vous pouvez ĂȘtre assurĂ© que la relĂšve au SFPQ se porte trĂšs bien. Cette nouvelle cohorte de militants saura faire son chemin, soyez-en certains! Il y a beaucoup de talents Ă  l’horizon. Cette annĂ©e, les rĂ©gions 1, 2, 3, 5 et 8 Ă©taient prĂ©sentes. Donc, nous pouvons dire assurĂ©ment avec un tel succĂšs « À l’annĂ©e prochaine ».

Syndicat 701

Crédit: Jean-Francois Sylvestre

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Le 23 mai dernier, durant la pĂ©riode d’interdiction de consommation de l’eau Ă  MontrĂ©al, quelques employeurs ont annoncĂ© Ă  leurs

employĂ©s qu’ils n’entendaient pas prendre de disposition d’urgence pour approvisionner les lieux de travail dont ils ont la charge. La plupart d’entre eux se sont finalement conformĂ©s aux obligations de la Loi, Ă  la suite de pression syndicale locale.

Toutefois, aprĂšs quelques Ă©changes sans succĂšs, auprĂšs de la direction de la BibliothĂšque et Archives nationales du QuĂ©bec (BANQ), visant Ă  rappeler les devoirs de l’employeur, le bureau rĂ©gional de MontrĂ©al a prĂ©parĂ© une livraison spĂ©ciale de bouteilles d’eau pour les employĂ©s de la Grande BibliothĂšque. Une centaine de bouteilles, spĂ©cialement Ă©tiquetĂ©es pour l’occasion, furent distribuĂ©es Ă  la rentrĂ©e matinale des employĂ©s Ă  leur plus grand amusement.

En inscrivant l’article 51 de la Loi sur la CSST sur chaque bouteille, la direction aura pu mesurer la dĂ©termination des syndiquĂ©s Ă  ne pas se faire prendre pour des porteurs d’eau.

Louis Jubinville

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Crédit: Jean-Francois Sylvestre

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Le 17 mai dernier, notre rĂ©gion a soulignĂ© l’ouverture officielle du local syndical de l’Agence du revenu au Complexe Desjardins. Le local 16.6 se trouve au

seiziĂšme Ă©tage.

Des conseillers, des membres des exĂ©cutifs des trois paliers, local, rĂ©gional et national, ont distribuĂ© 2000 tracts pour informer les membres que ce local leur appartient et qu’ils peuvent y rencontrer un reprĂ©sentant du SFPQ. Du cafĂ© et des beignes ont Ă©tĂ© servis dans le local oĂč plusieurs membres sont venus Ă©changer sur leurs prĂ©occupations.

Pour planifier une rencontre ou utiliser le local, il suffit de consulter le calendrier affiché sur la porte du local ou de contacter leur délégué.

Marie Claire Baigner

Place Ă  la mobilisation

Ouverture du local syndical de

l’Agence du revenu

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HUMMMM!!! Qu’est-ce que c’est la «trĂ©sorerie»? Voici ce que l’on retrouve comme dĂ©finitions dans le dictionnaire Le Petit Robert :

Trésorerie :

Lieu oĂč l’on garde un trĂ©sor, le trĂ©sor d’un prince, d’un État. Administration d’un trĂ©sor. État et gestion des fonds, des ressources. Moyen utilisĂ© par lequel la trĂ©sorerie se procure les ressources nĂ©cessaires Ă  ses opĂ©rations financiĂšres.

TrĂ©sorier : personne chargĂ©e de l’administration des finances.

Ah Non! Ça veut dire l’argent, le budget, les finances.

Cool! Je vais pouvoir en mettre plein les poches, changer ma voiture, et plus, plus plus
 Yark !! On va probablement me surveiller comme le gouvernement, la banque, mon supĂ©rieur, mon conjoint, mon voisin et peut-ĂȘtre mĂȘme une commission!

Dans notre sociĂ©tĂ© actuelle et bien avant, le « trĂ©sor » a toujours fait de l’homme une bĂȘte, par sa cupiditĂ©, sa stupiditĂ©, de vouloir toujours en avoir plus, et ce, aux dĂ©pens, de ses semblables. Il est donc important de bien administrer avec vigilance et contrĂŽler ce trĂ©sor.

Le Syndicat reçoit ce trésor via une cotisation de 1.3 % des employés syndiqués. Cette formule a été confirmée Gaétan Hamel

Formation régional

par le juge Rand dans Ford contre ses employĂ©s. Pour que le Syndicat instaure cette cotisation, il a fallu qu’elle donne naissance Ă  ses « statuts ». Dans les statuts, on y retrouve au chapitre VII et suivant le cĂŽtĂ© administratif des finances.

Le National reçoit donc le fameux « trĂ©sor » de l’employeur, le Conseil du trĂ©sor. HiHiHi
. C’est concept!! Le National a donc l’obligation d’administrer, d’organiser et de contrĂŽler ce « trĂ©sor ». Le National doit aussi rĂ©pondre au mandat que les membres lui ont donnĂ©, et ce, conformĂ©ment aux statuts. Le trĂ©sor va donc servir Ă  exĂ©cuter ce mandat. À l’intĂ©rieur des statuts, il est prĂ©vu une administration, un contrĂŽle, une surveillance et aussi un partage de ce trĂ©sor entre diffĂ©rents paliers comme le rĂ©gional et le local. Le palier rĂ©gional se voit octroyer un budget selon le nombre de personnes dans sa rĂ©gion.

Pour ce qui est du palier local, il est prĂ©vu dans les statuts du National, une administration diffĂ©rente et une plus grande libertĂ© dans l’utilisation de son trĂ©sor. Il doit, pour recevoir son trĂ©sor faire signer des cartes de membres afin que les syndiquĂ©s deviennent aussi membres du Syndicat et qu’ils contribuent Ă  son administration.

Dans le processus de remise d’une partie du trĂ©sor, le local se doit de cumuler les PAM. C’est quoi ça les PAM? Ce sont les personnes-annĂ©e-membres (PAM) de votre secteur de travail. Une personne-annĂ©e-membre, c’est quelqu’un qui a signĂ© sa carte de membre et qui a travaillĂ© pendant une annĂ©e, soit 1,826 heures. À dĂ©faut d’avoir cumulĂ© ce temps, il sera nĂ©cessaire d’avoir plusieurs personnes pour combler l’annĂ©e et recevoir son PAM.

Une personne-année-membre apporte à la section locale une partie de ce trésor du National, et qui est tant nécessaire au maintien syndical de la section.

Voici le trésor en dollars :

1 Ă  110 par personne membres vaut 37 $111 Ă  250 par personne membres vaut 25 $251 Ă  et plus par personne membres vaut 12 $

Ce trĂ©sor nous l’appelons la « quote-part ». Les sections ont Ă©galement droit Ă  un montant supplĂ©mentaire pour chaque dĂ©lĂ©guĂ©. Pour la rĂ©gion de MontrĂ©al-Laval, chaque 28 personnes-annĂ©e-membres, donne droit Ă  un dĂ©lĂ©guĂ© et 300.00 $.

Maintenant que vous savez d’oĂč vient ce trĂ©sor et combien votre trĂ©sor peut apporter Ă  votre section, il ne reste plus qu’à le dĂ©penser ou presque. Vous comprendrez qu’il est donc essentiel que la section locale ait un trĂ©sorier, des statuts complĂ©mentaires, et une gestion saine, et ce, dans le but de bien administrer ce trĂ©sor et d’en rendre compte aux membres et Ă  toute personne qui dĂ©sire connaĂźtre comment est utilisĂ© le trĂ©sor de votre section.

Mais ça, c’est pour un prochain numĂ©ro!!! Ne dĂ©pensez pas tout!

La tré$orerie

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Le Rassembleur page 11

Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas s’exprimer devant un groupe. La gĂȘne, la peur de se faire juger, la peur de se ridiculiser ou de penser

que ce que l’on dit est sans importance et n’intĂ©resse personne.

Posons-nous les vraies questions. Est-ce que les grands orateurs de ce monde ont toujours Ă©tĂ© au sommet de leur art? Non. C’est le dĂ©sir de vouloir s’exprimer pour essayer de faire changer les choses et beaucoup de pratique qui les ont amenĂ©s Ă  devenir des porte-parole hors du commun qui rassemblent les gens et qui nous font vibrer.

Lorsque vous voyez quelqu’un s’exprimer devant un groupe ou Ă  la tĂ©lĂ©vision, le jugez-vous si durement? On est beaucoup plus critique envers soi-mĂȘme qu’envers les autres.

Si vous ne dĂ©fendez pas vos idĂ©es vous-mĂȘme, qui le fera Ă  votre place? L’utilisation d’intermĂ©diaire minimise le contenu. On est toujours le ou la mieux placĂ©e pour dĂ©fendre nos intĂ©rĂȘts et nos idĂ©es.

En tant que bons QuĂ©bĂ©cois et QuĂ©bĂ©coise, nous adorons chialer sur tous les sujets. Nous avons une opinion sur tout et tout le temps. Mais en grand groupe, tout est correct. On vote pour, on ne veut pas poser de questions au micro et encore moins donner notre opinion. On sort Ă  l’extĂ©rieur pour chialer et donner notre point de vue en groupe trĂšs restreint, en espĂ©rant que quelqu’un y aille Ă  notre place.

C’EST ASSEZ!!

La rĂ©gion de MontrĂ©al-Laval a commencĂ© le 15 mai dernier, une formation continue pour les dirigeants, dĂ©lĂ©guĂ©s et directeurs. Le tout se fera en trois Ă©tapes. 1- DĂ©mystifier ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur de soi et pistes de solutions.2- Comprendre le code Morin et argumenter de façon efficace.3- Faire des propositions et s’organiser pour avoir la majoritĂ©.

Catherine Maltais Formatrice régionale

Place Ă  la formation continue

Le tout parsemĂ© d’exercices pratiques en assemblĂ©es, d’évaluations constructives et d’un suivi encourageant.Environ 20 personnes de la rĂ©gion se sont inscrites et je prĂ©vois que la diffĂ©rence se fera sentir dans les prochaines semaines et pour de nombreuses annĂ©es.

Le tout sera supervisĂ© par Catherine Maltais, MĂ©lissa CĂŽtĂ© et Jean-François Sylvestre. Nous aurons sĂ»rement besoin de l’appui des prĂ©sidences de section, puisque les dĂ©lĂ©guĂ©s interviendront dans vos rĂ©unions locales.

Je crois que l’avenir du SFPQ sera fait de dĂ©bats, de nouvelles idĂ©es amenĂ©es par la relĂšve. Le seul moyen pour que le syndicat soit le reflet de ses membres, est que leurs voix soient entendues.

Prise de parole en public,

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Depuis quelque temps, je me questionne sur l’utilisation de la langue française et des autres langues au travail. Je travaille comme prĂ©posĂ©e

aux renseignements dans un Centre d’appels du ministĂšre de l’Immigration et des CommunautĂ©s culturelles (MICC). Mon travail consiste Ă  rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone Ă  des demandes sur l’immigration et du suivi des dossiers. Nous recevons par jour jusqu’à 80 appels tĂ©lĂ©phoniques par prĂ©posĂ© et ces appels nous proviennent du QuĂ©bec et de partout dans le monde.

La plupart du temps, les clients s’adressent Ă  nous en anglais, mais un certain nombre, essaie tant bien que mal Ă  le faire en français. J’ai toujours apprĂ©ciĂ© les gens qui font un effort pour nous parler dans notre langue maternelle. Il y a dans ce geste une forme de respect pour la population locale.

VoilĂ  que depuis plusieurs mois je remarque que beaucoup d’appels qui proviennent du QuĂ©bec sont faits en anglais. Je rĂ©alise au bout de quelques minutes de conversation que ces personnes parlent trĂšs bien le français, mais prĂ©fĂšre utiliser l’anglais pour s’exprimer. Je les dirige donc poliment vers le français. Le MICC offre des cours de français gratuitement aux nouveaux arrivants. Cette clientĂšle qui a suivi nos cours de français avec de gĂ©nĂ©reuses allocations s’adresse quand mĂȘme Ă  nous en anglais lorsqu’elle nous tĂ©lĂ©phone. On nous rĂ©pond « je ne pratique pas beaucoup, je suis gĂȘnĂ©, » et ils terminent cependant la conversation en français, se sentant un peu honteux peut-ĂȘtre
.. Christine Marsolais

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L’autre jour, j’ai reçu un appel d’une cliente qui exigeait de parler Ă  un prĂ©posĂ© en espagnol. Cette cliente comprenait trĂšs bien le français, car je lui rĂ©pondais en français. J’ai dĂ» lui dire aimablement qu’au QuĂ©bec la langue parlĂ©e est le français et qu’au MICC on n’offre pas les services dans la langue de leur choix. Je me pose la question, pourquoi des immigrants sont-ils si exigeants et capricieux ? Sommes-nous trop accommodants quand il s’agit de les inciter Ă  immigrer au QuĂ©bec?

Dans la mĂȘme semaine, j’ai reçu un appel d’un anglophone du QuĂ©bec qui a exigĂ© d’ĂȘtre servi en anglais, et il m’a demandĂ© de le transfĂ©rer Ă  un employĂ© du MICC, qui avait un meilleur accent anglais. Merci monsieur, ça veut dire que je n’ai pas l’accent qui vous convient, ai-je pensĂ©! Est-ce que le MICC devrait me faire suivre des cours pour amĂ©liorer mon accent en anglais? Mon rĂ©flexe a Ă©tĂ© de le transfĂ©rer immĂ©diatement Ă  quelqu’un d’autre ne pouvant plus supporter son arrogance! Je l’ai fait et je me suis alors interrogĂ©e sur ce que le MICC aurait souhaitĂ© que je fasse.

Je crois qu’il y a un manque de directives claires au MICC concernant ce genre de situation. Nous avons des campagnes de publicitĂ© pour inciter les gens Ă  utiliser le français au QuĂ©bec, mais nous ne sommes pas en mesure d’imposer notre langue aux immigrants qui vivent dĂ©jĂ  au QuĂ©bec.

L’utilisation de la langue française au travail

picgifs.com

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Le Rassembleur page 13

Depuis le dĂ©but mai 2013, les Ă©vĂ©nements ont Ă©tĂ© plus qu’éprouvants pour la classe politique au QuĂ©bec, tous partis politiques confondus.

Lentement mais sĂ»rement, le supplice continue par le biais de la Commission Charbonneau. MalgrĂ© les apparences de corruption organisĂ©e et la Loi sur le financement des partis politiques au QuĂ©bec, il faut trouver les moyens pour que nos lois et rĂšglements soient respectĂ©s, car la majoritĂ© des gens sont honnĂȘtes.

Le gouvernement pĂ©quiste de Pauline Marois a crĂ©Ă© beaucoup d’attentes avec son Ă©lection en septembre 2012, ce qui a causĂ© de grandes dĂ©ceptions auprĂšs de la population. Son statut de gouvernement minoritaire est une excuse facile qui ne tient plus la route depuis longtemps. Cela ne l’a pas empĂȘchĂ© de prendre un nombre Ă©levĂ© de mauvaises dĂ©cisions, et ce gouvernement a dit clairement qu’il conserverait ses attitudes arrogantes.

Alain Tremblay, délégué, section 225, CPF-MESS Laval

Place aux sectionsVotez pour moi!

Quand la mafia devientle gouvernement

Quand le gouvernement Marois continue de faire ses actions en ayant des penchements vers la droite, on ne peut que constater la trop grande proximitĂ© de ce gouvernement avec les milieux d’affaires. Il devient donc nĂ©cessaire de changer certaines cultures d’entreprises, ainsi que de faire des dĂ©bats d’idĂ©es avec davantage de groupes de pression (syndicats, groupes communautaires, etc.). Ce qui est troublant, ce sont les cultures de proximitĂ© qui existent entre les partis politiques et les milieux d’affaires. Cette dynamique favorise le pouvoir de l’argent, comme outil de pouvoir et comme moyen de corruption des classes politiques au pouvoir (ou qui dĂ©sirent gouverner).

La culture de proximitĂ©, qui a Ă©tĂ© exposĂ©e, amĂšne Ă©galement une culture de copinage entre plusieurs Ă©lites (politiques, Ă©conomiques et professionnelles).Il faut faire preuve de prudence avec ces clichĂ©s, car une question va apparaĂźtre d’elle-mĂȘme en vue des Ă©chĂ©ances Ă©lectorales : est-ce qu’un bon citoyen va vouloir se prĂ©senter aux Ă©lections municipales, sans devenir coupable par association Ă  toutes les magouilles que nous connaissons dĂ©jĂ  (sans parler de toutes celles que nous ne connaissons pas encore)? Un autre effet pervers de ce cercle vicieux, c’est l’amĂ©ricanisation

de notre systĂšme politique et de nos campagnes Ă©lectorales. La famille et les ami(e)s des candidat(e)s devront s’attendre Ă  se faire traĂźner dans la boue par les organisations adversaires, lesmĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux qui vont les harceler constamment.

De plus en plus, le gouvernement Marois se comporte comme le gouvernement Harper, malgrĂ© son statut de gouvernement minoritaire. Comparativement au gouvernement libĂ©ral de Jean Charest, c’est du pareil au mĂȘme. Cette administration a crĂ©Ă© un paradoxe : elle occupe sa base militante avec des politiques partisanes dans lesquelles la souverainetĂ© n’est pas Ă  l’ordre du jour.

AprĂšs tout, il ne faut pas se surprendre si la question nationale est devenue un outil de propagande pour un gouvernement qui s’inspire plus des maniĂšres d’opĂ©rer de Stephen Harper que de celles de RenĂ© LĂ©vesque.

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Le Rassembleur page 14

En janvier dernier, nous avons soumis une idĂ©e Ă  nos membres du Laboratoire de sciences judiciaires et de mĂ©decine lĂ©gale (L.S.J.M.L.). Il s’agissait de tricoter collectivement une couverte

et de la remettre à la Maison pour femmes Marguerite dans le cadre des festivités de la Journée internationale de la femme.

La Maison Marguerite, fondée en 1977, offre un accueil inconditionnel en assistant et en aidant la réinsertion sociale complÚte et durable des femmes seules, sans-abri, violentées ou en difficulté.

Il y avait trois objectifs à atteindre dans cette activité : 1- Mobiliser nos membres.

2- Prouver qu’il y a diffĂ©rentes maniĂšres de faire du bĂ©nĂ©volat.

Jolyne Tessier214 - Sécurité publique

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Organiser un Tricot-on pourune solidarité tricotée serrée

3- Produire une monnaie d’échange pour notre confĂ©renciĂšre puisque nous n’avions aucun budget pour la rĂ©munĂ©rer. Une couverture tricotĂ©e Ă  nos frais pour la cause qu’elle soutient.

Six personnes se sont inscrites Ă  l’activitĂ©. Nous avons donnĂ© des cours de tricot Ă  certaines puisqu’elles n’avaient jamais tricotĂ© de leur vie. Durant sept semaines, les membres se sont rencontrĂ©s une fois par semaine pour jaser et montrer la progression de leurs lisiĂšres.

Syndicalement, le projet a Ă©tĂ© productif puisque des personnes qui ne s’étaient jamais impliquĂ©es ou intĂ©ressĂ©es au syndicat ont participĂ© Ă  la production. Les interactions ont Ă©tĂ© tellement enrichissantes, que le club social du L.S.J.M.L. s’est dotĂ© d’un club de tricot qui produira des ensembles de tuque et de foulard pour les enfants dans le besoin.

Crédit: Jolyne Tessier

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Le PĂšre travaille Ă  la Directiondes Incompris RĂ©cidivistes en Crimes Taxables.

Le Rassembleur page 15

«Pa, passe-moi quarante piastres! » lança le fiston à son pÚre. Et mon grand garçon, dit-il en grognant, tout en cherchant son portefeuille entre les coussins du vieux

sofa. Je n’ai rien dit sur le coup parce que, mon plus vieux, il n’aime pas qu’on lui parle de ses z’affaires de parent. Il prend ça personnel à chaque fois, comme un reproche, surtout depuis son divorce.

Moi, j’étais chez lui pour voir le dernier match des Canadiens. Pis lĂ , j’voyais ben que ça commençait mal la soirĂ©e. « L’argent, l’argent, ce n’est pas que j’en manque, mais
 » rajouta-t-il en sĂ©parant les nouveaux vingt piastres qui collent si facilement. L’air exaspĂ©rĂ©, mon neveu de seize ans cachait mal son impatience ingrate d’adolescent. Pas gĂȘnĂ© pour deux cennes de provoquer l’embarras de son pĂšre
 Probablement qu’à se donner en spectacle devant Papi, il mettrait plus de pression Ă  rĂ©cupĂ©rer cette rançon domestique.

Ça m’a laissĂ© perplexe sur le coup. Mon fils est un pĂšre comme les autres. Et comme les z’autres parents de la planĂšte, il aimerait autant transmettre ses idĂ©aux que ses maniĂšres de faire. Il voudrait bien que son fils soit dĂ©terminĂ© Ă  rĂ©aliser ce qu’il veut par lui-mĂȘme et prendre les moyens de le faire. De l’autre cĂŽtĂ©, il espĂšre de son fils le mĂȘme respect et la mĂȘme reconnaissance des traditions et des aĂźnĂ©s. Et en les regardant agir l’un et l’autre, je me dis qu’ils ne pourront pas continuer longtemps Ă  faire et agir l’un contre l’autre, sur ce malentendu. Car s’ils ont l’un pour l’autre la reconnaissance d’ĂȘtre ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, ils se voient Ă©galement comme l’objet mutuel de leurs dĂ©pendances et de leurs compromis avec la vie.

Le match Ă©tait maintenant bien entamĂ©, et la performance des Canadiens brillait par son absence, quand mon fils me relance. « Toi Pa, t’aurais fait quoi Ă  ma place? Contrairement Ă  toi, dans le temps, j’avais les moyens de leur donner de l’argent. Faque je ne peux pas vraiment leur refuser. En mĂȘme temps, je n’arrive pas Ă  admettre toute cette facilitĂ©. Tu ne nous auras pas habituĂ©s Ă  ça avec ton salaire d’agent de bureau. »

« Pauvre fiston, » que je lui dis. La souffrance et la pauvretĂ©, ce ne sont pas des valeurs, mais des Ă©tats de fait. Personne n’aspire Ă  ça, mĂȘme si la plupart d’entre nous y passent Ă  un moment ou l’autre de sa vie. Le souvenir de cette expĂ©rience nous rend sĂ»rement plus modestes, mais ils sont nombreux Ă  oublier, pour se concentrer sur ce qui leur est dĂ». Et ça, on n’y peut rien. Toutefois, tu peux penser que j’étais pauvre durant ton enfance. C’est lĂ , le choix de ton imagination d’enfant. La rĂ©alitĂ©, c’est que j’ai aussi investi dans mon implication sociale et syndicale. Je me suis battu pour Ă©largir la justice et l’équitĂ© au-delĂ  de notre seule famille, limitant ainsi ton confort et t’imposant mes nombreuses absences.

Tu t’es donnĂ© les rĂ©ponses aux rĂ©alitĂ©s de notre vie de famille, conformes Ă  ton expĂ©rience avec ton pĂšre sur le moment. Ton fils peut, lui aussi, imaginer des raisons, inspirĂ©es par ce qu’il sait de toi. Il peut croire que tu es riche et avare. Il peut croire que tu es naĂŻf et bonasse. Il t’appartient toutefois de te faire connaĂźtre, de lui dire qui tu es et ce que tu crois. Tu reconnaĂźtras en lui le mĂ©rite de s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ©, et s’il t’aime comme je le crois, Ă  ta rĂ©alitĂ©.

Mon gars et son fils me font penser Ă  mes dirigeants syndicaux. Eux autres sont appelĂ©s Ă  rĂ©gler des questions de piastres. Ils doivent assumer la responsabilitĂ© des nĂ©gociations de convention, des rĂšglements de recours, des discussions de classification. Ils ont aussi Ă  rĂ©gler des budgets et des salaires. Ensemble, ils ont investi des causes qui requiĂšrent du temps, de l’argent et de la continuitĂ©, bien aprĂšs les crises qui les ont fait connaĂźtre, bien au-delĂ  des implications personnelles de certains d’entre eux.

Dans le doute et l’ignorance, je les vois se chicaner, se piquer et rĂ©clamer leur dĂ». Quand la connaissance de l’autre sera enfin partagĂ©e, quand le respect de l’effort sera connu de tous, quand le dĂ©sir de vivre et faire ensemble sera endossĂ© par les uns et par les autres, vous verrez l’intensitĂ© de ces questions fondre au soleil.

Place aux digressions

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Consultez nos Ă©ditions en ligne!http://www.sfpq.qc.ca/publications/rassembleur/

Le Rassembleur est le journal rĂ©gional du SFPQ MontrĂ©al — Laval

accessible à l’ensemble de ses membres.Commentaires et articles :

SFPQ MontrĂ©al — LavalLe Rassembleur

425, de Maisonneuve Ouest, bureau 1005Montréal (Québec) H3A 3G5

[email protected]

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Le 27 avril dernier, avait lieu la manifestation nationale contre le saccage de l’assurance emploi Ă  MontrĂ©al. Le SFPQ Ă©tait prĂ©sent.

ComitĂ© rĂ©gional d’information :Manon BelleroseLouis Jubinville

Christine MarsolaisJolyne Tessier

RĂ©vision des textes :Diane ChampagneChristine Marsolais

Mise en page et infographie :Jolyne Tessier

Dessinateur :Raymond LĂ©vesque

Photos reproduites sous licence Creative Commons, sans droit ou du domaine public, avec crédit selon le cas

Reproduction des textes permiseà condition d’en mentionner la source

DépÎt légal BAnQ et BAC

Prochaine tombée: 4 octobre 2013

Crédit: Jolyne Tessier


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