Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 1
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OBSERVATOIRES DES CONTENTIEUX - OBS. N° 9
SYNTHÈSE DE JURISPRUDENCE – PRÊTS INDEXÉS SUR LE FRANC SUISSE
En rouge : compléments du 22 décembre 2020
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE (n° 1 à 2)
A. ENSEIGNEMENTS DE CE CONTENTIEUX MASSIF SUR LA CONSTRUCTION
JURISPRUDENTIELLE (n° 1.1 à 1.5)
B. OBLIGATION D’INFORMATION ET RISQUE DE CHANGE (n° 1.6 à 1.8)
I - RAPPEL DES TEXTES (n° 3 et 4)
II – PRÉSENTATION GÉNÉRALE (n° 5 à 17.1)
A. MONNAIE DE COMPTE ET MONNAIE DE PAIEMENT (n° 5 à 10.1)
1. CLAUSES LICITES (n° 5)
2. CLAUSES ILLICITES (n° 6 à 9.1)
3. CONTRATS COMPORTANT UN ÉLÉMENT D’EXTRANÉITÉ (n° 10 et 10.1)
B. CLAUSES DE MONNAIE DE COMPTE, INDEXATION DÉGUISÉE (n° 11 à 14)
C. CLAUSES AUTORISANT LA MODIFICATION DE LA MONNAIE DE COMPTE
(n° 15 à 17)
D. CLAUSES À TAUX VARIABLE (n° 17.1)
III – PRÊT « HELVET IMMO » (et autres prêts indexés sur le franc suisse) (n° 18 à 54)
A. VALIDITÉ DE LA CLAUSE ET DU CONTRAT (n° 18 à 28)
1° DROIT DES CLAUSES D’INDEXATION (n° 23)
2° DROIT DES CLAUSES ABUSIVES (n° 24 à 26)
3° DROIT DU CRÉDIT IMMOBILIER (n° 26-1 à 27)
4° DROIT COMMUN (n° 28)
B. INFORMATION ET MISE EN GARDE DE L’EMPRUNTEUR (n° 29 à 48)
1. OBLIGATION D’INFORMATION (n° 31 à 33.1)
2. OBLIGATION DE MISE EN GARDE (n° 34 à 42)
3. OBLIGATION DE CONSEIL (n° 43)
4. RESPONSABILITÉ DES INTERMÉDIAIRES (n° 44 à 46)
5. PRATIQUES COMMERCIALES TROMPEUSES (n° 47 à 48)
C. PRESCRIPTION DE L’ACTION (n° 48.1 à 49)
D - EXÉCUTION DU CONTRAT (n° 49.1 à 54)
1. APPLICATION DE L’INDEXATION (n° 49.1)
2. EXERCICE DE L’OPTION (CHANGEMENT DE MONNAIE DE COMPTE OU/ET
RETOUR À UN TAUX FIXE) (n° 50 à 51.1)
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3. SUSPENSION DES PAIEMENTS (art. L. 313-12 C. consom.) (n° 52 à 54)
IV - PROCÉDURE (n° 55 à 59)
AVERTISSEMENT : CETTE SYNTHÈSE A ÉTÉ RÉDIGÉE AUTOUR DES DÉCISIONS
ABORDANT LE PROBLÈME DU CARACTÈRE ABUSIF DE LA CLAUSE ET N’INCLUT PAS
NÉCESSAIREMENT CELLES N’AYANT PAS ABORDÉ CETTE QUESTION
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. Présentation générale. Le franc suisse a longtemps été réputé pour sa stabilité. Compte
tenu de l’attractivité des taux d’intérêt en 2007-2008 (V. infra), les banques ont emprunté en
franc suisse pour financer des opérations internes, ce qui supposait de dissocier la monnaie de
compte (franc suisse) et la monnaie de paiement (euro). Toutefois, la parité entre l’euro et le
franc suisse a connu ultérieurement une forte évolution. En effet, alors qu’elle était aux
alentours d’un euro cinquante en 2009, elle a évolué rapidement à compter de janvier 2010
jusqu’à atteindre 1,10 euro en août 2011. Après une stabilisation d’octobre 2011 à janvier
2015 aux alentours d’un euro vingt, la parité est tombée à un euro après cette date à la suite de
la décision des autorités suisses d’abandonner le taux plancher (elle est remontée depuis).
Cette forte dépréciation de l’euro a profondément modifié les conditions de remboursement
des prêts qui avaient pour monnaie de compte le franc suisse. Les contestations se sont donc
multipliées, en empruntant trois voies différentes : un contentieux civil individuel
(partiellement décrit ici lorsque le caractère abusif de la clause a été abordé), un contentieux
pénal (2.000 parties civiles selon les informations données par le journal Le Monde, 549 sur
4655 selon Libération1) et une action de groupe.
A. ENSEIGNEMENTS DE CE CONTENTIEUX MASSIF SUR LA CONSTRUCTION
JURISPRUDENTIELLE
1.1. Présentation. L’existence d’un contentieux relatif aux prêts Helvet Immo a été découverte
en décembre 2015 par l’auteur de cette synthèse dans le cadre de l’élaboration du site du
Cerclab (http://cerclab.univ-lorraine.fr/), lorsque le moyen tiré du caractère abusif des
clauses est apparu devant la Cour de Paris. Même s’il avait débuté avant, ce contentieux a
depuis lors été suivi pour ainsi dire en « streaming », ce qui permet d’en tirer toute une série
d’enseignements.
1.2. L’évolution de l’argumentation. Tous les contentieux massifs constitués autour d’un
montage juridique (contrat, produit), d’un événement économique (procédure collective) ou
naturel (tempête, épidémie), sont marqués dans le temps et au fil des recours saisissant les
différentes juridictions (appel, cassation, CJUE) par l’apparition successive de moyens
argumentés qui sont progressivement analysés, débattus et pour lesquels, in fine, une solution
finit par s’imposer (la jurisprudence de la Cour d’appel de Nancy sur les clauses de prix dans
les contrats de bière entre 1980 et 1995 pourrait fournir une autre illustration de ce
phénomène, V. les décisions recensées dans la base Juris-Data).
1 https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/29/credits-toxiques-helvet-immo-le-parquet-epargne-bnp-
paribas_6020979_3234.html - https://www.liberation.fr/futurs/2015/05/04/bnp-paribas-mis-en-examen-pour-
abus-de-franc-suisse_1289687. V. aussi : https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/helvet-
immo-bnp-paribas-personal-finance-juge-pour-pratique-commerciale-trompeuse-1147118.
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Dans l’affaire Helvet Immo, la discussion a d’abord porté sur l’obligation d’information et de
mise en garde, sur la distinction monnaie de paiement et monnaie de compte et sur la licéité
de l’indexation au regard des textes du Code monétaire et financier. Le débat a ensuite intégré
la question du caractère éventuellement abusif de la clause se référant à une monnaie de
compte en monnaie étrangère. La discussion sur l’exactitude du TEG s’y est ajoutée, avec un
effet décevant, les erreurs éventuelles étant inférieures à la décimale prescrite par les textes.
La question de l’imprescriptibilité de l’action en élimination des clauses abusives constitue le
dernier débat en date.
Indépendamment de la question de l’influence de la solution apportée dans le cadre du procès
pénal, il est difficile de déterminer si de nouveaux arguments peuvent encore surgir. Si
l’imprescriptibilité est acquise, la limitation de la portée de celle-ci parfois évoquée par
certains arrêts de Paris et Montpellier (distinction entre l’élimination de la clause,
imprescriptible, et les demandes qui peuvent en être la conséquence, comme des restitutions,
prescriptibles) risque de ne pas pouvoir être abordée puisque le caractère abusif est
majoritairement écarté. Par ailleurs, beaucoup d’affaires sont terminées au civil et une
évolution de la prise de position sur la qualité de l’information quant à l’ampleur du risque ou
sur l’appréciation de l’obligation de bonne foi lors de l’exercice de l’option risque de ne
pouvoir concerner qu’un nombre limité de procédures (l’affirmation mériterait toutefois d’être
vérifiée, le nombre d’affaires en cours restant inconnu).
1.3. La décantation de l’argumentation au fil des recours. Il est courant de considérer que,
grâce au travail des avocats et compte tenu notamment du fait que la Cour de cassation ne
juge qu’en droit, le débat juridique se décante au fil des recours. Les problématiques
juridiques sont ainsi isolées de façon de plus en plus précise, formulées de manière de plus en
plus pertinente et les conditions se mettent en place pour que la Cour de cassation fixe le droit
par quelques arrêts de principe par des motifs classiques ou plus développés depuis une date
récente (même si ce type de motivation est encore peu utilisée pour orienter des contentieux
massifs).
Dans l’affaire Helvet Immo, le démarrage a été difficile. Confrontée aux premiers arrêts de la
Cour de Paris, la Cour de cassation a préféré casser pour refus d’examen d’office du caractère
abusif les décisions frappées de pourvoi qui n’avaient pas examiné cet argument, alors que
des arrêts de la même période l’avaient fait et ont vu leur pourvoi examiné plus tard. Pour un
observateur extérieur, cela pourrait s’apparenter au besoin de s’accorder un délai
supplémentaire, dans l’attente du recueil des réactions doctrinales face à une affaire qui allait
s’avérer complexe. Les décisions suivantes ont repoussé tous les arguments des emprunteurs,
avec des motivations s’appuyant largement sur les motifs des décisions attaquées (V. infra
n° 24-2), procédé autorisé par la technique du moyen de cassation, mais qui nuit à la lisibilité
des arrêts et laisse parfois l’impression que la Haute-juridiction préfère adopter une certaine
prudence (V. aussi les nombreux arrêts motivés de cette façon dans le cadre de l’ancien art. L.
442-6-I-2° C. com., devenu L. 442-1-2° C. com.).
Le contentieux Helvet Immo permet aussi d’illustrer la façon dont, sous l’influence de la
CJUE, une question identique a pu être déplacée dans l’approche du litige. En effet, le respect
de l’obligation d’information et l’appréciation du caractère abusif, traités initialement de
façon séparée, ont fini par se rapprocher. A partir du moment où la clause de monnaie de
compte était considérée comme définissant l’objet principal du contrat, la question du
caractère clair et compréhensible de la clause devenait centrale. Or, la CJUE a très clairement
imposé, pour apprécier cette condition, de ne pas se limiter à une clarté rédactionnelle, mais
d’intégrer dans le raisonnement une information du consommateur sur les conséquences
économiques de la stipulation. Il n’est pas sûr que l’importance de cette exigence ait été
vraiment perçue (V. ci-dessous).
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1.4. L’appauvrissement de l’argumentation au fil des recours. Toutefois, le contentieux
Helvet Immo est aussi l’occasion de constater la richesse argumentaire des débats devant les
juges du fond, qu’il s’agisse d’ailleurs des arguments des parties ou des motifs des juges. Il en
résulte que l’observateur se pose de multiples questions provisoirement sans réponses
(contrairement au commentateur d’un arrêt de cassation qui découvre simultanément la
question et la réponse « autorisée », sans nécessairement percevoir les interrogations
« perdues » au fil de la procédure ; sur le schéma général, V. ci-dessous). Or, dans l’affaire
Helvet Immo, nombre de questions restent actuellement sans réponse et le contentieux s’est
progressivement figé : il convient donc de constater que la « décantation » précitée
s’accompagne aussi d’un appauvrissement des problématiques et des réponses qui y sont
apportées (V. ci-dessous B).
1.5. La nécessité d’un changement paradigmatique dans l’approche de la jurisprudence.
Actuellement, en simplifiant et en se limitant à la « jurisprudence accessible », les arrêts
d’appel sont rendus en contemplation de la jurisprudence des arrêts de cassation, complétés le
cas échéant par les conclusions et rapports disponibles sur Jurinet et de la doctrine,
notamment lorsque la nouveauté du problème posé exclut l’existence d’un précédent de la
Haute Juridiction. Ensuite, la Cour de cassation rend sa décision et la doctrine commente pour
l’essentiel les arrêts sélectionnés pour le bulletin, le rapport ou le site de la Cour.
L’élargissement de l’accès aux sources permet – depuis longtemps - de révolutionner cette
pratique. Tout d’abord, les arrêts d’appel peuvent (doivent) être conçus par les magistrats en
intégrant les positions adoptées par les autres cours d’appel (au moins pour prendre
connaissance des arguments échangés et des positions prises). Ensuite, la doctrine peut rendre
compte de cet « effectivement jugé » (les juges n’en ont pas le temps) et lui porter une
appréciation critique. Enfin, la Cour de cassation peut dès lors intervenir en ayant une vision
« panoramique » de la situation (juges du fond et doctrine), ce qui ne peut que rehausser
l’importance de ses prises de position, accélérer la profondeur de celles-ci et assécher
beaucoup plus vite les contentieux massifs. Le Mégacode civil Dalloz, l’Observatoire des
contentieux et le site du Cerclab sur le droit des clauses abusives et des déséquilibres
significatifs (L. 212-1 C. civ., L. 442-1-2° C. com. et 1171 C. civ.) constituent trois
illustrations de la seconde phase d’une telle pratique.
B. OBLIGATION D’INFORMATION ET RISQUE DE CHANGE
1.6. Mise en place de la problématique. Il est assez rapidement apparu que la clause de
monnaie de compte participait de la définition de l’objet principal du contrat.
Bien que le problème n’ait jamais été posé en ces termes, le point de départ du raisonnement
aurait pu être constitué par l’art. R. 212-1-3-1° C. consom. (anciennement R. 132-2-1) qui
précise que l’art. R. 212-1-3° n’est « pas applicable » aux transactions dépendant d’un cours
ou d’un indice « que le professionnel ne contrôle pas ». Ce qui appelle deux remarques. Tout
d’abord, l’éviction du texte ne valide pas la clause, mais renvoie au droit commun de l’art. L.
212-1, ce qui suppose d’établir que la clause n’a pas été stipulée de façon claire et
compréhensible pour autoriser le contrôle du caractère abusif : on rejoint alors la
jurisprudence actuelle. Ensuite, pour que cette éviction soit autorisée, il faut que le
professionnel ne contrôle pas d’une manière ou d’une autre l’indice. Ce qui explique par
exemple que l’art. R. 212-1-3 ne peut s’appliquer à une clause qui ne joue que dans un sens
ou qui applique un coefficient multiplicateur renforçant les effets de la variation (V. ci-
dessous).
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Dès lors, tout repose sur l’appréciation du caractère clair et compréhensible de la clause de
monnaie de compte. Pour l’essentiel, les décisions des juges du fond, suivies par la Cour de
cassation, ont considéré que le contrat informait clairement les emprunteurs sur le risque de
change (en dépit d’une rédaction passablement chargée et qui aurait pu être résumée dans une
clause unique beaucoup plus claire). Toutefois, les arrêts rendus par la CJUE semblent
considérer qu’une telle information n'est pas suffisante et que l’information doit porter aussi
sur l’ampleur d’un tel risque, afin de mesurer les conséquences économiques
« potentiellement significatives » de la clause. V. par ex. pour un des arrêts les plus
récents (CJUE, 20 septembre 2018, aff. C-51/17) : le caractère clair et compréhensible de la
clause définissant l’objet principal ne se limite pas aux plans formel et grammatical, mais
concerne aussi sa portée concrète, « en ce sens qu’un consommateur moyen, normalement
informé et raisonnablement attentif et avisé, puisse non seulement avoir conscience de la
possibilité de dépréciation de la monnaie nationale par rapport à la devise étrangère dans
laquelle le prêt a été libellé, mais aussi évaluer les conséquences économiques,
potentiellement significatives, d’une telle clause sur ses obligations financières ». Sur ce
point, les décisions recensées sont pour la plupart assez loin du compte et déduisent assez
facilement cette seconde information de la première, ce qui ne va pas de soi.
1.7. Justification de l’intérêt d’un prêt lié au franc suisse pour une opération interne. En
effet, les prêts Helvet immo et assimilés soulèvent une question fondamentale : quel peut bien
être l’intérêt pour un emprunteur français, résidant en France, percevant des revenus en euros
et contractant avec une banque française pour une opération immobilière interne d’emprunter
en franc suisse, aux motifs qu’il s’agit d’une monnaie réputée stable ? Un prêt en euro permet
un tel résultat de façon beaucoup plus simple. Cette question est totalement absente des arrêts
de cassation, mais elle est effleurée par les motifs de certains arrêts de la Cour d’appel de
Paris : emprunter en franc suisse permettait d’obtenir des taux d’intérêts plus favorables (en
raison de la situation économique de la Suisse à cette époque). V. par exemple : il y a lieu au
surplus de relever qu'en faisant le choix d'un prêt en francs suisses, les investisseurs ont
bénéficié de taux d'intérêts plus bas que ceux pratiqués pour les financements en euros. CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : RG n° 16/03076, Cerclab n° 7092 - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 - CA Aix-en-Provence (8e ch.
B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (Helvet Immo ; au
regard de l'évolution des taux telle qu'elle existait au moment de la conclusion du contrat,
c'est-à-dire un taux de change stable, des avantages pour les emprunteurs liés, à l'époque de la
souscription du contrat, à des taux d'intérêts suisses plus bas que ceux en euros, les
emprunteurs, dans le cadre d'une négociation individuelle, n'auraient pas refusé une telle
clause).
La constatation permet de comprendre l’attractivité du produit, mais elle donne au débat une
coloration tout à fait différente, qui n’aurait pas dû être perdue de vue, puisque ces prêts ont
toujours été proposés dans le cadre d’opérations de défiscalisation : il s’agit d’un calcul
purement financier. Il en découle une conséquence importante et jamais discutée : le risque de
change acceptable sur un prêt aux alentours de vingt ans doit être apprécié au regard du gain
apporté par ce taux plus faible. La question des simulations devient dès lors tout à fait
centrale, alors qu’elle n’a jamais été exposée de façon détaillée par la plupart des arrêts et que
tous les arguments laissant penser qu’il existait une asymétrie d’information sur l’ampleur du
risque entre la banque et les emprunteurs ont été systématiquement repoussés.
1.8. Existence d’une asymétrie d’information sur l’ampleur du risque de change ? Comme
indiqué plus haut, le suivi du contentieux sur cette question invite à se poser de multiples
questions, pour la plupart restées sans réponses totalement satisfaisantes.
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1/ Que savaient les banques sur l’évolution prévisible des taux de change ? Toutes les
décisions ayant abordé cette question ont considéré que le décrochage brutal de l’euro était
imprévisible et constituait un risque de change que les banques ne pouvaient pas prévoir.
Cette position nous semble pourtant avoir été justifiée de façon superficielle, en tout cas au vu
des motifs des arrêts (ce qui ne préjuge pas du contenu des conclusions ou des débats).
Une rapide recherche sur Internet montre pourtant que fin 2007, avant la période de
conclusion des prêts (mai 2008 – fin 2009), la persistance d’une dépréciation du franc suisse
devenait de plus en plus improbable. Voice par exemple ce qu’écrivent C. Guillaumin et G.
Vallet (C. Guillaumin et G. Vallet, La Suisse et la zone euro, votre monnaie, notre problème ?
La possibilité d’un ancrage de jure, https://creg.univ-grenoble-
alpes.fr/sites/creg/files/Mediatheque/Recherche/Cahiers-du-
Creg/cahier_de_recherche_du_creg_2011-03.pdf, spécialement p. 11 et 12) : « Entre février
2003 et janvier 2008, le franc suisse a connu une perte de sa valeur vis-à-vis de l'euro
d'environ 14,5 % en terme nominal. Avec la politique monétaire très accommodante mise en
œuvre par la BNS à partir de mars 2003 où la bande de fluctuation assignée au taux d'intérêt
de référence de la Banque centrale (le Libor à 3 mois en francs suisses) est 0 - 1 %, le franc
suisse se déprécie vis-à-vis de l'euro, alors que le taux d'intérêt de la BCE est plus élevé.
Malgré la normalisation de la politique monétaire de la part de la BNS débutée fin 2005,
cette tendance se poursuit jusqu'à la fin du deuxième semestre de 2007. Ce phénomène peut,
en partie, être relié à la faiblesse relative du taux d'intérêt de la BNS, dont le niveau a été,
durant cette période, inférieur à celui de la BCE. Autrement dit, le différentiel de taux
d'intérêt favorable à la Suisse a incité les investisseurs internationaux à recourir à des
emprunts importants en francs suisses pour investir dans des placements à plus forte
rémunération, ou pour les prêter à nouveau à un taux plus élevé, en particulier dans la zone
euro. Cette stratégie de « carry trade » a eu tendance à affaiblir le franc suisse face à l'euro
sur le marché des changes, la devise helvétique jouant le rôle de monnaie de financement et
la devise européenne celui de monnaie de placement (Galati et alii, 2007). Or si une monnaie
de financement tend à se déprécier vis-à-vis d'une monnaie cible à court terme, elle s'expose
surtout à des phénomènes de surréaction qui entraînent une appréciation brutale du taux de
change (Frankel, 2007). Il semble que la Suisse ait connu ce scénario, face au dollar, mais
surtout face à l'euro, puisque l'on observe une forte appréciation du taux de change face à l'euro
essentiellement à partir de mars 2009. Cette appréciation soudaine et significative du franc
suisse face à l'euro s'explique aussi par le rôle de valeur refuge internationale qu'il exerce :
avec les turbulences récentes au sein de la zone euro, les investisseurs internationaux ont
déplacé leurs capitaux en Suisse, dont les caractéristiques les rassurent (stabilité monétaire,
fiscale et politique, secret bancaire, marchés financiers liquides, performance du secteur
bancaire, ...). Ce phénomène s'était déjà observé après la crise financière de 1987, lors de la
crise du Système monétaire européen en 1992 et dans une moindre mesure après les attentats de
2001. »
Compte tenu de la compétence des analystes financiers des grandes banques internationales,
disposant au surplus de multiples informations extérieures, il semble tout à fait improbable
que celles-ci aient pu ignorer le fait qu’une telle situation n’était pas tenable et
qu’inévitablement, le franc suisse allait remonter. Cette inversion était d’autant plus plausible
que les banques elles-mêmes participaient au mouvement en empruntant massivement en
franc suisse… Autrement dit, même si le décrochage brutal de 2010 était imprévisible dans sa
date et son ampleur, il était sans doute parfaitement acquis qu’une inversion de tendance allait
se produire. Cette information était-elle connue des emprunteurs ?
Cette première constatation soulève d’ailleurs une autre interrogation : les arrêts de la Cour de
Paris ont peu varié dans leur motivation et n’ont jamais pris en compte la date de conclusion
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des contrats qui s’est étalée sur plusieurs mois jusqu’à la fin 2009. Or, il est évident que les
analyses sur l’évolution du taux de change n’ont pu que se préciser avec le temps, s’affiner et
gagner en probabilité. Raisonner une fois pour toute sur la connaissance de la banque,
implicitement à la date de conception du produit, est discutable. Il convient à cet égard de
signaler que l’existence ou non d’un plafond limitant la variation à la hausse n’est pas indiqué
clairement par toutes les décisions et leur simple lecture ne permet pas de savoir si ce plafond
existe et, surtout, s’il concerne tous les contrats : il va de soi que si l’inclusion d’un plafond
dans des contrats tardifs établirait la connaissance par la banque de l’ampleur des risques.
Ce qui amène d’ailleurs à une autre question : la connaissance de la situation par la banque
est-elle une question de fait ou de droit susceptible d’être contrôlée par la Cour de cassation ?
Le contentieux Helvet Immo présente une particularité très remarquable : il dépend
entièrement de la preuve d’une asymétrie d’information qui selon la solution qu’on lui donne,
peut aboutir à remettre en cause la totalité des solutions posées… à droit constant ! Or, depuis
l’apparition de contentieux liés à la sécurité du fait des produits et à la référence aux données
actuelles de la science, il semble acquis que le fait scientifique ne peut être laissé à la libre
appréciation des juges du fond. Ainsi, il serait inconcevable que la date d’acquisition de la
certitude de la nocivité de l’amiante ou du Distilbène puisse recevoir des solutions différentes
selon les cours d’appel. La question pourrait se poser de l’extension d’un tel raisonnement à
l’état des connaissances économiques et financières. Certes, la masse des données et la
diversité des interprétations n’est pas assimilable à une donnée scientifique établie.
Néanmoins, il serait exagéré d'en déduire que tout est en ce domaine totalement aléatoire et
que certaines évolutions ne peuvent être considérées comme raisonnablement prévisibles,
alors que cette recherche est justement celle qui constitue la préoccupation centrale des
analystes financiers, et qu’au demeurant, nombre d’institutions internationales fournissent des
indications en la matière.
2/ Quelle ampleur pour les simulations ? Il semble acquis que le contrat Helvet Immo était
assorti de simulations à la hausse ou à la baisse. Les décisions consultées ne fournissent à cet
égard, sauf exception, que peu de détails, ce qui soulève à nouveau de multiples questions.
* L’ampleur des simulations était-elle suffisante ? Certaines décisions évoquent une variation
de plus ou moins cinq pour cent, ce qui semble insuffisant et aurait dû être mis en perspective
avec le gain potentiel apporté par un taux d’intérêt plus faible. Si l’on remonte à 1997, soit dix
ans avant la proposition du prêt dans les années 2008-2009, après conversion des francs, la
parité a oscillé entre 1,70 et 1,45, ce qui excède 5 %, alors que la durée est en général de plus
de 20 ans. Les chiffres évoqués dans l’étude précitée sont édifiants : le franc suisse s’est
déprécié de 14,5 % pendant une période de seulement cinq ans (2003-2008) qui correspond à
la période initiale de taux fxe.
Il faut remarquer que la recommandation 2012-R-01 du 6 avril 2012 de l'ACP a demandé une
extension des simulations, or cette préconisation a été écartée aux motifs qu’elle ne peut être
rétroactive et n'a pas vocation à régir le contrat litigieux, argument insuffisant, puisque cette
recommandation a été établie au vu des pratiques antérieures, ce qui ne prive pas
nécessairement ses indications de toute portée, afin d’éclairer – et non de lier – le juge (la
recommandation propose des simulations de 10 % à la hausse et 20 % à la baisse).
Dans le même esprit, certaines décisions (V. par ex. n° 32) écartent toute contestation de
l’ampleur des simulations, aux motifs qu’elles étaient explicitement présentées comme non
contractuelles. Certes, constater que la banque ne prend aucun engagement quant à l’évolution
des taux qu’elle ne contrôle pas va de soi. En revanche, un tel argument, mis en perspective
avec les arrêts de la CJUE, est toutefois inopérant, puisque la banque est tenue à une
obligation d’information et que la communication de ces simulations est indispensable pour
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apprécier l’ampleur du risque (et son intérêt au regard du gain sur le taux d’intérêt) : elle ne
peut dès lors s’exonérer d’une telle obligation et elle engage sa responsabilité si l’information
délivrée est inexacte ou insuffisante.
* La banque avait-elle connaissance de simulations plus complètes ? Le doute est permis
compte tenu des déclarations lors de l’enquête pénale d’une directrice d’agence concernant les
informations communiquées dans le cadre de la présentation du produit aux intermédiaires
chargés de le commercialiser. Il faut noter cependant que la Cour de Paris a immédiatement et
systématiquement refusé de prendre en compte ce témoignage aux motifs (V. par exemple CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab n° 8164) qu’ayant
seulement participé à la commercialisation des prêts Helvet Immo auprès des partenaires
professionnels de la banque, celle-ci était « sans qualité pour émettre une opinion pertinente
sur le caractère clair et compréhensible de la clause litigieuse contenue dans l'offre de prêt ».
Or, cet argument n’est pas suffisant au regard des exigences des arrêts de la CJUE qui ont
clairement indiqué que l’ampleur du risque financier faisait partie de l’appréciation du
caractère clair et compréhensible. Dès lors les indications données par cette directrice selon
lesquelles la banque avait connaissance de risques beaucoup plus importants que ceux
évoqués par les simulations remises aux clients ne peuvent être écartés par principe.
* Quels étaient les indications supplémentaires communiquées en plus des simulations sur la
stabilité du franc suisse ? Il est parfaitement concevable que, pour des raisons commerciales,
les projections aient pu être présentées comme purement théoriques, compte tenu de la
stabilité de cette monnaie (l’affaire Benefic pouvait laisser de semblables doutes sur la qualité
de l’information réellement donnée par les salariés de La Poste à une clientèle très peu
avertie). Il est d’ailleurs assez surprenant que le parquet, lors de ses réquisitions, puisse
affirmer que les apporteurs d’affaires sont « les grands absents de ce dossier », alors que le
ministère public est maître de l’opportunité des poursuites
(https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/29/credits-toxiques-helvet-immo-le-
parquet-epargne-bnp-paribas_6020979_3234.html).
* Comment calculer une simulation alors que le contrat inclut un taux variable ? Le prêt
Helvet Immo était à taux fixe pendant cinq ans, mais il était révisé au bout de cinq ans, sauf
pour le client à opter pour un prêt en euro à taux fixe ou variable. Le nouveau taux incluait un
taux fixe complété par la moyenne mensuelle du taux SWAP francs suisses 5 ans du mois
civil précédant l'application du nouveau taux du prêt. Ce qui soulève une autre question : quel
est l’impact de cette référence au taux SWAP qui une nouvelle fois dépend de la situation du
franc suisse ? Cette variabilité atténue-t-elle ou renforce-t-elle l’impact d’une dépréciation de
l’euro (ce qui dans ce cas pose problème au regard de l’art. R. 212-3 précité) ? Plusieurs arrêts
de la Cour d’appel de Metz (CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00987 ; arrêt
n° 18/00247 ; Cerclab n° 8130) ont décrit une simulation différente qui semble indiquer un
facteur multiplicateur, puisque la proportion de l’accroissement du coût du prêt excède la
variation de la monnaie : baisse de valeur de l'euro par rapport au franc suisse de 0,08 point,
l’euro diminuant de 1,5228 francs suisses à 1,4428 franc suisse : 288 à 309 et 12.794,88 euros
supplémentaires ; baisse de valeur de l'euro de 0,16 point, de 1,6028 francs suisses à 1,4428
francs suisses, avec pour conséquence de faire passer le coût total du crédit, de 61.637,50
euros à 85.971,16 euros soit une différence de 24.333,66 euros ; hausse de la valeur de l'euro
de 0,08 point faisant baisser le nombre d'échéances de de 288 à 269.
* Obligation de loyauté et exercice de l’option ? Enfin, compte tenu de l’existence d’une telle
option, un doute similaire pourrait concerner aussi l’abandon du taux plancher en 2015, qui a
fait s’envoler le franc suisse et que tous les analystes jugeaient inévitable antérieurement
(pour une illustration : J. Attali, Forum économique mondial à Davos : « Dans un entretien à
la RTS, l'économiste et écrivain français Jacques Attali estime que la Banque nationale suisse
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(BNS) n'avait pas d'autre choix que d'abolir le taux plancher. Selon lui, elle aurait même dû
le faire plus tôt. « Je n'ai pas compris pourquoi elle ne l'a pas fait avant. C'est devenu un
consensus : l'euro va baisser. C'était évident que la BNS ne pouvait pas tenir. La digue n'était
pas à la hauteur du tsunami », https://www.rts.ch/info/economie/6487861-jacques-attali-la-
banque-nationale-suisse-ne-pouvait-pas-tenir-.html). Or, compte tenu d’une conclusion entre
2008 et 2009, l’exercice de l’option devait intervenir vers 2013 ou 2014, ce qui pouvait
correspondre à une date où cette information était connue des milieux financiers.
Cette situation soulève un problème juridique concernant les obligations de la banque en
cours de contrat : l’obligation d’information (simulations à l’appui), voire l’obligation de mise
en garde peuvent-elles exister pour éclairer l’emprunteur sur l’exercice de l’option ? Une telle
obligation peut-elle être fondée sur l’obligation de bonne foi, en l’espèce l’obligation de
loyauté, afin d’éviter que le contrat ne devienne excessivement onéreux pour l’emprunteur ?
La banque ayant offert cette option, il semblerait contestable de prétendre qu’elle parlerait
contre son intérêt, les taux proposés en cas de retour à l’euro ayant nécessairement été conçus
pour protéger les intérêts de la banque. Une action fondée sur un tel grief peut échapper à la
prescription avec un point de départ plus tardif, mais elle est peut-être rendue problématique
par le principe de concentration des moyens.
* L’incertitude de l’issue du procès pénal. Le procès en pratique commerciale trompeuse s’est
ouvert à la mi-novembre 2019, deux ans après l’ordonnance de renvoi (il y a sans doute eu un
appel, aucun arrêt de cassation n’a été trouvé devant la Chambre criminelle sur Legifrance) et
a été mis en délibéré en février 2020. Il conviendra de suivre ce qui sera décidé et notamment
ce que l’enquête pénale a pu établir sur la connaissance des risques. Une condamnation
définitive (ce qui renvoie à plusieurs années) risquerait de donner un éclairage nouveau sur le
contentieux civil définitivement clos…
2. Annonce du plan. Après avoir rappelé les textes (I), notamment les dispositions de l’art. L.
312-3-1 C. consom. [L. 313-49 nouveau], qui ont fortement limité la possibilité de tels
montages, il convient de rappeler les règles applicables en la matière (II) avant de décrire plus
précisément les décisions rendues à propos d’un prêt spécifique proposé par la société BNP
Paribas, « Helvet immo » (III). Toutefois, si ce produit est celui qui soulève le plus de
contentieux, les décisions recensées montrent que la conclusion de prêts assortis d’une
monnaie de compte en franc suisse a été largement pratiquée ; la synthèse qui suit n’est donc
pas exclusivement limitée au prêt Helvet immo.
I - TEXTES
3. Code monétaire et financier. Aux termes de l’alinéa premier de l’art. L. 112-1 CMF (ord.
n° 2009-15 du 8 janvier 2009), « Sous réserve des dispositions du premier alinéa de l'article L.
112-2 et des articles L. 112-3, L. 112-3-1 et L. 112-4, l'indexation automatique des prix de
biens ou de services est interdite. »
Aux termes des alinéas 1 et 2 de l’art. L. 112-2 CMF (modifié par la loi n° 2011-525 du 17
mai 2011), « Dans les dispositions statutaires ou conventionnelles, est interdite toute clause
prévoyant des indexations fondées sur le salaire minimum de croissance, sur le niveau général
des prix ou des salaires ou sur les prix des biens, produits ou services n'ayant pas de relation
directe avec l'objet du statut ou de la convention ou avec l'activité de l'une des parties. Est
réputée en relation directe avec l'objet d'une convention relative à un immeuble bâti toute
clause prévoyant une indexation sur la variation de l'indice national du coût de la construction
publié par l'Institut national des statistiques et des études économiques ou, pour des activités
commerciales ou artisanales définies par décret, sur la variation de l'indice trimestriel des
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loyers commerciaux publié dans des conditions fixées par ce même décret par l'Institut
national de la statistique et des études économiques.
Est également réputée en relation directe avec l'objet d'une convention relative à un immeuble
toute clause prévoyant, pour les activités autres que celles visées au premier alinéa ainsi que
pour les activités exercées par les professions libérales, une indexation sur la variation de
l'indice trimestriel des loyers des activités tertiaires publié par l'Institut national de la
statistique et des études économiques dans des conditions fixées par décret. »
4. Code de la consommation. Selon l’art. L. 312-3-1 C. consom., créé par l’art. 54 de la loi n°
2013-672 du 26 juillet 2013, « Les emprunteurs, personnes physiques n'agissant pas pour des
besoins professionnels, ne peuvent contracter de prêts libellés dans une devise étrangère à
l'Union européenne remboursables en monnaie nationale que s'ils déclarent percevoir
principalement leurs revenus ou détenir un patrimoine dans cette devise au moment de la
signature du contrat de prêt, excepté si le risque de change n'est pas supporté par l'emprunteur.
[alinéa 1] Ils sont informés des risques inhérents à un tel contrat de prêt et les possibilités
éventuelles de conversion des remboursements en monnaie nationale en cours de prêts leur
sont précisées avant l'émission de l'offre de prêt. [alinéa 2] Les conditions d'application du
présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat. [alinéa 3] ». § Sur l’application dans le
temps, V. infra pour le contrat « Helvet immo » qui semble avoir été exclusivement proposé
avant l’entrée en vigueur du texte.
Le texte a été abrogé à compter du premier juillet 2016 par l’ord. n° 2016-301 du 14 mars
2016 et déplacé au nouvel art. L. 313-49 C. consom. qui en reprend les termes. § V. aussi, à
compter du 1er octobre 2016, le nouvel art. L. 313-64 : « Les emprunteurs ne peuvent
contracter de prêts libellés dans une devise autre que l'euro, remboursables en euros ou dans la
devise concernée, que s'ils déclarent percevoir principalement leurs revenus ou détenir un
patrimoine dans cette devise au moment de la signature du contrat de prêt, excepté si le risque
de change n'est pas supporté par l'emprunteur. [alinéa 1] Au plus tard à l'émission de l'offre de
prêt, le prêteur informe l'emprunteur des risques inhérents à un tel contrat de prêt et des
possibilités éventuelles de conversion des remboursements en euros en cours de prêt leur sont
précisées. [alinéa 2] Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application du présent
article. [alinéa 1] »
Sur le domaine du texte : les dispositions de la loi du 26 juillet 2013, entrée en vigueur le 1er
janvier 2014, reprise à l'art. L. 313-64 C. consom., dans sa rédaction issue de l'ordonnance du
25 mars 2016, interdisant les prêts libellés en devise autre que l'euro parce que de tels prêts
libellés en devise étrangère ne pourrait être qu'abusifs, ainsi que la jurisprudence de la Cour
de cassation, ne sont applicables qu’aux prêts immobiliers, alors que le prêt dont s'agit est un
prêt hypothécaire ordinaire souscrit pour obtenir des liquidités, libellé en euros et non en
francs suisse, et dont les remboursements trimestriels sont aussi prévus en euros. CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n° 17/05625 ; arrêt n° 2020/40 ; Cerclab n° 8330
(prêt ; motif surabondant le prêt ayant été conclu avant l’entrée en vigueur du texte ; les prêts
ordinaires en une devise étrangère ne sont pas interdits), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre
2016 : RG n° 2016/922 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n°
17/05622 ; arrêt n° 2020/39 ; Cerclab n° 8331 (idem), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre
2016 : RG n° 2016/928 ; Dnd.
Sur le droit transitoire : les dispositions de l’art. L. 312-3-1 C. consom., issu de la loi n° 2013-
672 du 26 juillet 2013, abrogé à compter du 1er juillet 2016 par l’ordonnance n° 2016-301 du
14 mars 2016 et déplacé au nouvel art. L. 313-64 qui en reprend les termes, ne sont pas
applicables à un prêt contracté le 28 août 2009. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG
n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817, sur appel de TGI Nancy, 14
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septembre 2015 : RG n° 12/2144 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG
n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824 (absence d’application rétroactive, le texte n’étant pas en
vigueur à la date de l’emprunt), sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (les
dispositions de l’art. L. 312-3-1 C. consom. issues de l'article 54 de la loi n° 2013-672 du 27
juillet 2013, entrées en vigueur le 28 juillet 2013 ne sont pas de nature à établir à elles seules,
rétrospectivement, l'illicéité du prêt), sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n°
13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab
n° 8164 (l'art. 54 de la loi n° 2013-672 du 26 juillet 2013, créant le nouvel art. L. 312-3-1 C.
consom., est entré en application le 1er octobre 2014 et n'est pas applicable au contrat litigieux
signé 5 ans auparavant ; cette loi ne peut non plus, en elle-même, constituer la preuve du
caractère irrégulier du contrat de prêt Helvet Immo et caractériser la faute du prêteur, ni être
non plus un « guide dans la manière dont il appartiendra (à la cour) de trancher le litige », la
cour devant faire application des règles pertinentes à la date de conclusion de la convention),
sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd - CA Lyon (1re ch. civ.
B), 18 décembre 2018 : RG n° 17/01326 ; Cerclab n° 7977 (crédit agricole ; absence
d’application de la loi du 26 juillet 2013 à un contrat conclu antérieurement et rejet de la
demande de nullité du prêt sur ce fondement), sur appel de TGI Bourg-en-Bresse (ch. civ.), 8
décembre 2016 : RG n° 15/01506 ; Dnd.
Comp. : si l’art. L. 313-64 C. consom. est postérieur au contrat, car résultant de l'ordonnance
du 25 mars 2016, et n'est donc pas applicable aux faits de l'espèce, ce texte n’a fait qu'intégrer
dans le droit interne la jurisprudence de la CJUE, qui a considéré que les consommateurs qui
contractent un prêt en devise étrangère doivent pouvoir évaluer les conséquences
économiques de l'application au remboursement du prêt d'un cours différent de celui
applicable au calcul du montant du prêt lors de son déblocage. CA Chambéry (ch. civ. 1re
sect.), 16 janvier 2018 : RG n° 16/01271 ; Cerclab n° 7399 (arrêt citant CJUE, 30 avr. 2014,
Kásler c/ OTP Jelzálogbank Zrt, aff. C-26/13), sur appel de TGI Annecy, 18 mai 2016 : RG
n° 14/02140 ; Dnd.
II – PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A. MONNAIE DE COMPTE ET MONNAIE DE PAIEMENT
1. CLAUSES LICITES
5. Monnaie étrangère limitée à une monnaie de compte. La stipulation d'une obligation en
monnaie étrangère est licite, dès lors que cette monnaie est prévue non comme instrument de
paiement mais comme unité de compte. Cass. civ. 1re, 25 mars 1981 : pourvoi n° 79-16847 ;
Bull. civ. I, n° 104 (rémunération d’un mandataire pour son intervention dans une vente de
terrain aux Nouvelles-Hébrides). § S’agissant d'un emprunt contracté à l'étranger et qui devait
nécessairement donner lieu à un paiement international, quand bien même il était stipulé que
la SCI ferait les versements en l'étude d'un notaire parisien, cette clause qui, en faisant
référence à la devise suisse comme monnaie de compte, traduisait nécessairement la
commune volonté des parties de prémunir la société de droit suisse qui consentait le prêt
contre des fluctuations monétaires prévisibles et répondait donc à une nécessité du commerce
international, devait être tenue pour valable, la cour d’appel ayant à bon droit considéré que ce
contrat ne heurtait aucune disposition impérative du droit monétaire. Cass. civ. 1re, 13 mai
1985 : pourvoi n° 83-16923 ; Bull. civ. I, n° 146 (emprunt devant donner lieu à un paiement
international ; analyse des termes du contrat pour considérer que la clause visait bien une
monnaie de compte). § En l'état d'un prêt contracté à Monaco, d'une somme exprimée en
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francs suisses, manque de base légale l'arrêt qui déboute le prêteur de sa demande tendant à
obtenir la contre-valeur en francs français du montant de sa créance, au motif que ce prêt
n'était pas un « contrat international » en déduisant de ce seul élément la nullité de la clause
litigieuse, alors qu'il résultait nécessairement de ses constatations que le contrat n'obligeait pas
le débiteur à payer en devises étrangères, mais seulement en francs français selon le cours des
devises. Cass. civ. 1re, 10 mai 1966 : Bull. civ. I, n° 277 ; D. 1966. 497, note Malaurie ; JCP
1966. II. 14871, note Lévy. § V. infra dans le même sens dans le cadre de l’affaire Helvet
Immo : Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ;
Cerclab n° 6815 (résumé ci-dessous) - Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ;
arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793. § Rejet du pourvoi contre un arrêt ayant estimé que
la clause relative à la monnaie étrangère était bien une monnaie de compte et non une
monnaie de paiement : Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-19495 ; arrêt n° 185 ;
Cerclab n° 8064, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 3 mars 2017 : Dnd.
Dans le même sens pour les juges du fond : CA Paris (2e ch. B), 13 juillet 1989 : Juris-Data
n° 1989-024078 (la simple référence à l'équivalence en francs suisses de la somme en francs
français, objet d'une reconnaissance de dette, n'entraîne pas la nullité du prêt s'il n'y a pas
d'obligation du remboursement de la dette en monnaie étrangère) - CA Aix-en-Provence (15e
ch. A), 30 mars 2012 : RG n° 11/20794 ; arrêt n° 2012/201 (aucune disposition n'interdit la
souscription d'un prêt en devises étrangères - suisses en l'espèce - prévoyant de plus la
possibilité d'un remboursement en monnaie française et d'une conversion en euros en cas de
défaut de paiement) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
Cerclab n° 5448 (« Helvet immo » ; dans les contrats de droit interne, la monnaie étrangère est
prohibée en tant qu'instrument de paiement, mais les parties peuvent y avoir recours en tant
qu'unité de compte ; le paiement des dettes de sommes d'argent devant être effectué dans la
monnaie reconnue par la loi nationale, seules sont prohibées et sanctionnées par une nullité
d'ordre public, les clauses de paiement en espèces étrangères, ou clause monnaie étrangère), ,
pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull.
civ. ; Cerclab n° 6815 (résumé -ci-dessous) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 :
RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (idem) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 15/00441 (idem) - CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/00798 ;
arrêt n° 613/2016 : Cerclab n° 5686 (le fait que le contrat soit une opération interne - parties
domiciliées en France, emprunteur de nationalité française, banque immatriculée en France,
bien financé situé en France -, ne rend pas pour autant illicite le recours à une clause
d'indexation de type clause de monnaie compte en devises, dès lors que la clause d'indexation
est en lien direct avec l'activité de la société prêteuse), sur appel de TGI Strasbourg, 18
décembre 2014 : Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ;
Cerclab n° 6560 (idem 31 décembre 2015), sur appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n°
12/11574 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab
n° 6691, sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG
n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem),
sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n°
13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re,
12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 - CA Nancy (2e
ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817 -
CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab
n° 6846 (crédit agricole ; « il est de principe que s'agissant d'un contrat de droit interne, la
fixation d'une créance en monnaie étrangère constitue une indexation déguisée »), sur appel
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de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 :
pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 - CA Metz (1re ch. civ.), 27
avril 2017 : RG n° 15/00411 ; arrêt n° 17/00172 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 18
décembre 2014 : Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt
n° 2017/111 ; Cerclab n° 6831 ; Juris-Data n° 2017-009160 (prêt multidevises accordé par la
Jyske Bank A/S ; la stipulation d’une obligation en monnaie étrangère est licite dès lors
qu’elle est prévue, non comme instrument de paiement, mais comme unité de compte), sur
appel de TGI Grasse, 16 février 2015 : RG n° 11/06435 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ.
1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ; Cerclab n° 8003 - CA Aix-en-
Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830
(idem), sur appel de TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd - CA Chambéry (2e
ch.), 4 mai 2017 : RG n° 15/02221 ; Cerclab n° 6887 (la stipulation d'une obligation en
monnaie étrangère est licite si cette monnaie est prévue, non comme un instrument de
paiement, mais comme une unité de compte ; condition respectée en l’espèce), cassé pour
dénaturation par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-20921 ; arrêt n° 1196 ;
Cerclab n° 7865, sur appel de TGI Thonon-les-Bains, 7 septembre 2015 : RG n° 13/01734 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet
immo), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/20494 ; Dnd (idem), confirmant TGI Paris, 13 mai 2015 : RG
n° 14/07087 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/21389 ; Dnd (idem),
confirmant TGI Paris, 27 mai 2015 : RG n° 14/07101 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16
juin 2017 : RG n° 15/21396 ; Dnd (idem), confirmant TGI Paris, 27 mai 2015 : RG
n° 14/07100 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23316 ; Dnd (idem),
confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07119 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
16 juin 2017 : RG n° 15/23321 ; Dnd (idem), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG
n° 14/07119 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23354 ; Dnd (idem),
confirmant TGI Paris, 13 octobre 2015 : RG n° 13/06780 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16
juin 2017 : RG n° 15/23357 ; Dnd (idem), confirmant TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG
n° 14/00923 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23364 ; Dnd (idem),
confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07120 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (Helvet immo), sur appel de TGI
Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 :
RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n°
14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n°
7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de
TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd - CA Chambéry (ch. civ. 1re sect.), 16
janvier 2018 : RG n° 16/01271 ; Cerclab n° 7399, sur appel de TGI Annecy, 18 mai 2016 :
RG n° 14/02140 ; Dnd.
Sur la mise en œuvre : l’emprunteur ne saurait faire grief à la banque de fournir un décompte
libellé en francs suisses dans la mesure où, d'une part, il est précisé dans chacun de ces
décomptes la contre-valeur du montant total dû en euros et où, d'autre part, le prêt contracté
était lui-même libellé en euros avec mention de la contre-valeur en francs suisses. CA Metz
(3e ch.), 2 décembre 2014 : RG n° 13/02025 ; arrêt n° 14/00722 (décomptes nullement
contraires à l'ordre public). § Même sens : CA Metz (3e ch.), 2 décembre 2014 : RG
n° 13/02028 ; arrêt n° 14/00726.
2. CLAUSES ILLICITES
6. Contrats internes : monnaie étrangère utilisée comme monnaie de compte et de
paiement. * Pour la CJUE : Il appartient à la juridiction nationale d’apprécier si la clause d’un
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prêt en devise étrangère reflète les dispositions impératives, en l’espèce du droit roumain, sur
le nominalisme monétaire. CJUE (2e ch.), 20 septembre 2017, Ruxandra Paula Andriciuc
e.a./ Banca Românească SA : Aff. C-186/16 ; Cerclab n° 7151 (point n° 27 à 30).
Selon la CJUE, les contrats de crédit indexés sur des devises étrangères ne sauraient être
assimilés aux contrats de crédit en devises étrangères, pour lesquels l’obligation de
remboursement dans la même devise étrangère que celle dans laquelle il a été contracté fixe
une prestation essentielle caractérisant le contrat de prêt et entrant à ce titre dans l’exception
prévue par l’art. 4 § 2, pour autant qu’elle soit rédigée de façon claire et compréhensible.
CJUE (2e ch.), 20 septembre 2017, Ruxandra Paula Andriciuc e.a./ Banca Românească SA :
Aff. C-186/16 ; Cerclab n° 7151 (point n° 37 à 41 ; prêt devant être remboursé en franc suisse,
avec pour conséquence que le risque de change, impliquant une augmentation des mensualités
en cas de baisse du taux de change du leu roumain par rapport au franc suisse, restait
entièrement à leur charge).
S’agissant de la clause figurant dans des contrats de prêt libellés dans une devise étrangère,
qui stipule que les mensualités de remboursement du prêt doivent être effectuées dans cette
même devise et qui fait donc peser, en cas de dévaluation de la monnaie nationale par rapport
à cette devise, le risque de change sur le consommateur, l’art. 3 § 1 de la directive 93/13 doit
être interprété en ce sens que l’appréciation du caractère abusif d’une clause contractuelle doit
être effectuée par référence au moment de la conclusion du contrat concerné, en tenant
compte de l’ensemble des circonstances dont le professionnel pouvait avoir connaissance
audit moment et qui étaient de nature à influer sur l’exécution ultérieure dudit contrat. Il
incombe à la juridiction de renvoi d’évaluer, eu égard à l’ensemble des circonstances de
l’affaire au principal, et en tenant compte notamment de l’expertise et des connaissances du
professionnel, en l’occurrence de la banque, en ce qui concerne les possibles variations des
taux de change et les risques inhérents à la souscription d’un prêt en devise étrangère,
l’existence d’un éventuel déséquilibre au sens de ladite disposition. CJUE (2e ch.), 20
septembre 2017, Ruxandra Paula Andriciuc e.a./ Banca Românească SA : Aff. C-186/16 ;
Cerclab n° 7151 (points n° 55-57 ; arrêt citant l’arrêt du 9 juillet 2015, Bucura, C-348/14, non
publié, point 48, et l’arrêt du 14 mars 2013, Aziz, C-415/11, points 68 et 69). § Il incombe au
juge national, lorsqu’il tient compte de l’ensemble des circonstances entourant la conclusion
du contrat, de vérifier que, dans l’affaire concernée, ont été communiqués au consommateur
l’ensemble des éléments susceptibles d’avoir une incidence sur la portée de son engagement
lui permettant d’évaluer, notamment, le coût total de son emprunt ; jouent un rôle décisif dans
cette appréciation, d’une part, la question de savoir si les clauses sont rédigées de manière
claire et compréhensible de sorte qu’elles permettent à un consommateur moyen, à savoir un
consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, d’évaluer un tel coût
et, d’autre part, la circonstance liée à l’absence de mention, dans le contrat de crédit, des
informations considérées, au regard de la nature des biens ou des services qui font l’objet de
ce contrat, comme étant essentielles. CJUE (2e ch.), 20 septembre 2017, précité (point n°
46 ; arrêt citant l’arrêt du 9 juillet 2015, Bucura, C-348/14, non publié, point 66). § S’agissant
des prêts en devises, il importe de souligner, ainsi que l’a rappelé le Comité européen du
risque systémique dans sa recommandation CERS/2011/1, du 21 septembre 2011, concernant
les prêts en devises (JO 2011, C 342, p. 1), que les établissements financiers doivent fournir
aux emprunteurs des informations suffisantes pour permettre à ceux-ci de prendre leurs
décisions avec prudence et en toute connaissance de cause, celles-ci devant au moins traiter de
l’incidence sur les remboursements d’une dépréciation importante de la monnaie ayant cours
légal dans l’État membre où l’emprunteur est domicilié et d’une hausse du taux d’intérêt
étranger (Recommandation A – Sensibilisation des emprunteurs aux risques, point 1). Même
arrêt (point n° 49).
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* Pour la Cour de cassation : Cassation pour dénaturation du contrat de l’arrêt estimant, pour
rejeter la demande des emprunteurs en annulation du contrat de prêt, que celui-ci stipule que
la monnaie de paiement est l’euro et que l’emprunteur peut imposer à la banque le paiement
des échéances en euros, au moment de leur prélèvement, alors que l’acte de prêt stipulait,
« l’emprunteur pourra demander au prêteur la conversion du prêt en euros (...), étant précisé
qu’à défaut d’accord, l’emprunteur devra à son choix poursuivre le prêt en devises ou le
rembourser par anticipation », de sorte que le prêteur pouvait imposer à l’emprunteur de payer
les échéances en devises étrangères. Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-
20921 ; arrêt n° 1196 ; Cerclab n° 7865, cassant CA Chambéry (2e ch.), 4 mai 2017 : RG n°
15/02221 ; Cerclab n° 6887. § Ayant estimé que le franc suisse était utilisé comme une
monnaie de paiement et non comme une monnaie d’évaluation, les contrats de prêts étaient
entachés de nullité absolue, la cour d’appel a exactement déduit, de ces seuls motifs, que les
contrats étaient nuls dans leur ensemble ; après avoir justement énoncé que l’annulation de
contrats de prêt implique de remettre les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ces
actes, la cour a aussi décidé, à bon droit, que les emprunteurs devraient rembourser le montant
du capital reçu selon sa valeur à la date des prêts. Cass. civ. 1re, 27 novembre 2019 : pourvoi
n° 18-19678 ; arrêt n° 998 ; Cerclab n° 8245 (interprétation souveraine du contrat pour
déterminer qu’il s’agissait d’une clause de monnaie de paiement et non d’une monnaie de
compte), rejetant le pourvoi contre CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 16 mai 2018 : RG n°
14/05407 ; Cerclab n° 7573. § V. déjà : Cass. civ. 1re, 14 novembre 2013 : pourvoi n° 12-
23208 (cassation pour dénaturation de l’arrêt validant une procédure d’exécution forcée, en
application d’un prêt notarié, aux motifs que le prêt, consenti en devises suisses, prévoyait la
possibilité d'un remboursement en monnaie française et une conversion en euros en cas de
défaut de paiement, alors qu’il résultait des termes du prêt que le prêteur pouvait imposer à
l'emprunteur de payer les échéances en devises étrangères). § Dans le même sens pour les
juges du fond : CA Aix-en-Provence (15e ch. A), 6 février 2009 : RG n° 07/18837 (crédit,
apparemment mobilier ; irrégularité d’un commandement de saisie, dès lors qu'aucune des
dispositions contractuelles ne fait apparaître que le franc suisse a été utilisé par les parties
comme monnaie de compte).
La cour d’appel qui n’est saisie d’aucune demande relative à la clause de paiement en
monnaie étrangère, n’est pas tenue de relever, au besoin d’office, la nullité d’une telle clause.
Cass. civ. 1re, 22 mai 2019 : pourvoi n° 17-23663 ; arrêt n° 479 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 7971
(crédit agricole), rejetant le pourvoi contre CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 3 mai 2017 : RG
n° 15/05155 ; Cerclab n° 6834.
* Pour les juges du fond : Dans les contrats internes, la clause obligeant le débiteur à payer en
monnaie étrangère est nulle et de nullité absolue car portant atteinte au cours légal de la
monnaie ; cette nullité doit être relevée d’office par le juge. CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril
2017 : RG n° 15/00413 ; arrêt n° 17/00157 ; Cerclab n° 6812 (conclusion de plusieurs prêts
pour financer l’acquisition d’une résidence principale, d’une résidence locative ou de parts de
SCI, ainsi que des besoins de trésorerie et des assurances-vie ; contrats indiscutablement
internes, s’agissant de prêts conclus entre des parties toutes domiciliées en France, destinés à
financer des opérations faites en France, dont les capitaux prêtés étaient mis à disposition en
France et dont les remboursements devaient s’effectuer également dans ce pays), sur appel de
TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd. § Est nulle la clause contenue dans plusieurs contrats de
prêt stipulant que les échéances des prêts portent non sur des sommes en euros, mais sur la
contre-valeur en francs suisses d’une certaine somme d’argent en euros. CA Metz (1re ch.
civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00413 ; arrêt n° 17/00157 ; Cerclab n° 6812 (crédit agricole). §
Dans le même sens : CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00417 ; arrêt
n° 17/00102 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de
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défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6
avril 2017 : RG n° 15/00418 ; arrêt n° 17/00103 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de
SCI dans le cadre d’une opération de défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre
2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00409 ; arrêt n° 17/00104 ; Dnd
(prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de défiscalisation), sur
appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG
n° 15/00419 ; arrêt n° 17/00105 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre
d’une opération de défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA
Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/01666 ; arrêt n° 17/00106 ; Juris-Data n° 2017-
007628 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de
défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 9 avril 2015 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril
2017 : RG n° 15/00109 ; arrêt n° 17/00109 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans
le cadre d’une opération de défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd
- CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/01662 ; arrêt n° 17/00110 ; Dnd (prêt pour
l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de défiscalisation), sur appel de
TGI Metz, 9 avril 2015 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00416 ; arrêt
n° 17/00141 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de
défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6
avril 2017 : RG n° 15/00425 ; arrêt n° 17/00143 ; Dnd (prêts pour le financement d’une
assurance-vie et le rachat de prêts in fine), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd -
CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00427 ; arrêt n° 17/00144 ; Dnd (prêt
immobilier à une Sarl pour un appartement à vocation locative), sur appel de TGI Metz, 20
novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00451 ; arrêt
n° 17/00145 ; Dnd (prêts pour le financement de l’achat de parts de SCI dans le cadre d’une
opération de défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re
ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n° 15/00415 ; arrêt n° 17/00146 ; Dnd (prêt immobilier et prêt
pour l’acquisition de parts de SCI dans le cadre d’une opération de défiscalisation), sur appel
de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG
n° 15/01665; arrêt n° 17/00147 ; Dnd (prêts pour le financement de l’acquisition d’un
logement en meublé et le financement d’une assurance-vie dans le cadre d’une opération de
défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 9 avril 2015 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril
2017 : RG n° 15/00428 ; arrêt n° 17/00148 ; Dnd (prêt pour l’acquisition de parts de SCI dans
le cadre d’une opération de défiscalisation), sur appel de TGI Metz, 18 décembre 2014 : Dnd -
CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 16 mai 2018 : RG n° 14/05407 ; Cerclab n° 7573 (prêts
immobiliers ; nullité absolue en raison d’une clause imposant un paiement en monnaie
étrangère), sur appel de TGI Mulhouse, 2 septembre 2014 : Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 1er
juin 2018 : RG n° 16/03191 ; Cerclab n° 7621 (prêt immobilier ; dans les contrats de droit
interne, la monnaie étrangère est prohibée en tant qu'instrument de paiement, mais que les
parties peuvent y avoir recours en tant qu'unité de compte ; nullité d’ordre public de la clause
prévoyant un remboursement dans une monnaie étrangère, en franc suisse, le paiement en
euros n’était prévu qu’à titre facultatif ou à titre subsidiaire dans certaines hypothèses ;
conséquence : nullité de la clause de paiement en monnaie étrangère et examen du caractère
abusif de la clause de conversion), sur appel de TGI Paris, 7 décembre 2015 : RG n°
13/11030 ; Dnd.
7. Indétermination des conditions de la conversion. Le paiement ne peut être exigé en France
que dans la monnaie nationale au nom de la souveraineté monétaire et des règles du cours
légal et du cours forcé ; est entaché de nullité le commandement de payer valant saisie
immobilière au seul motif que la créance invoquée, bien que libellée en euro, n'est pas liquide
à défaut de titre exécutoire permettant de l'évaluer dans la seule monnaie ayant cours légal en
France. CA Chambéry (2e ch.), 20 novembre 2014 : RG n° 14/01745 ; Juris-Data n° 2014-
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029847 (prêt immobilier en devises ; obligation pour le juge de l'exécution, tenu de vérifier la
créance en vertu de laquelle est poursuivie la vente forcée d'un bien préalablement saisi, de
rechercher dans le titre exécutoire si le montant de cette créance est déterminé ou
déterminable : ce titre exécutoire, qui contient en outre une clause par laquelle l'emprunteur
déclare supporter en toute connaissance de cause le risque de change, ne comprend aucune
stipulation relative à la conversion des sommes dues en euro, le contrat ne précisant, ni les
modalités de la conversion, ni la date ou les circonstances pouvant autoriser le créancier à y
procéder). § Est abusive la clause d’un contrat de prêt en devise étrangère qui ne contient
aucune information sur la manière dont la clause est mise en œuvre et comment s'effectuent
les remboursements en francs suisses, étant précisé que l’emprunteur ne percevait que des
revenus en euros et qu'il faut nécessairement que des conversions interviennent et qu'un taux
de change soit appliqué ; la clause ne précise pas, contrairement à ce qui est prévu en matière
d'intérêts, quel est le taux de change lors de la conclusion du contrat, à quel moment est prise
en considération la variation de ce taux et se fait la conversion et comment l'emprunteur peut
avoir connaissance de celui-ci et aucune pièce n'établit que ces informations ont été
communiquées antérieurement à la conclusion du contrat, la banque ne pouvant se contenter
d’indications vagues et sommaires sur le risque de change, alors que ces éléments
fondamentaux sont susceptibles d'avoir une incidence sur la portée de son engagement en lui
permettant d'évaluer notamment le coût total de son emprunt et de prendre conscience des
difficultés auxquelles il sera confronté en cas de dévaluation de la monnaie dans laquelle il
perçoit ses revenus. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 1er juin 2018 : RG n° 16/03191 ; Cerclab
n° 7621 (prêt immobilier ; caractère abusif d’une clause de conversion de monnaie ;
réouverture des débats en raison du fait que l’emprunteur et la banque, à titre subsidiaire, ne
se sont pas expliqués sur les conséquences du caractère abusif ; N.B. les développement sur
l’information s’inscrivent dans l’appréciation, conforme à la CJUE, de la rédaction claire et
compréhensible), sur appel de TGI Paris, 7 décembre 2015 : RG n° 13/11030 ; Dnd.
8. Effets de la nullité. Dès lors que le franc suisse a été utilisé comme monnaie de paiement et
que, contrairement à ce que soutient la banque, les emprunteurs n’avaient pas le droit de se
libérer à leur choix en euros, mais devaient impérativement le faire en francs suisses, la clause
espèces étrangères est frappée de nullité absolue et elle a pour effet d’entraîner la nullité de
l’ensemble des contrats de prêt, s’agissant d’une clause déterminante des contrats sans
laquelle ceux-ci n’auraient pas été conclus. CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : RG n°
15/00413 ; arrêt n° 17/00157 ; Cerclab n° 6812. § Les contrats de prêt étant nuls dans leur
ensemble, il n’y a pas lieu de s’attacher pour déterminer la restitution due par les emprunteurs
aux stipulations des contrats puisque ceux-ci sont censés n’avoir jamais existé ; il ne saurait
donc être donné effet à l’une quelconque de leurs clauses, ce qui implique que, quand bien
même les prêts portent sur la contre-valeur en francs suisses d’une somme en euros selon les
contrats, cette circonstance est indifférente au regard du régime des restitutions qui s’apprécie
en fonction des prestations reçues de part et d’autre, soit, pour les emprunteurs, compte-tenu
de la somme qu’ils ont perçue. CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : précité. § La
jurisprudence sur la faute commise par le prêteur dans les crédits affectés est inapplicable à
ces prêts. Même arrêt. § Sur le refus de reconnaître une faute du prêteur dans la surveillance
de l’intermédiaire ayant placé le prêt, V. CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril 2017 : précité
(décison longuement motivée, non résumée ici).
9. Prescription de l’action. Sur la prescription de l’action, V. CA Metz (1re ch. civ.), 6 avril
2017 : RG n° 15/00413 ; arrêt n° 17/00157 ; Cerclab n° 6812. § V. aussi : CA Colmar (1re
ch. civ. sect. A), 14 février 2018 : RG n° 16/00725 ; Cerclab n° 7467 (soumission de la
contestation sur la clause d’indexation sur le franc suisse à la prescription décennale de
l’ancien art. L. 110-4 C. com. : solution explicite pour la nullité absolue fondée sur le
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caractère déguisé de l’indexation et implicite pour le caractère abusif qui était également
invoqué par les emprunteurs), sur appel de TGI Mulhouse, 24 novembre 2015 : Dnd - CA
Colmar (1re ch. civ. sect. A), 16 mai 2018 : RG n° 14/05407 ; Cerclab n° 7573 (prêts
immobiliers ; nullité absolue), sur appel de TGI Mulhouse, 2 septembre 2014 : Dnd.
9.1. Couverture de l’irrégularité : transaction. La critique des emprunteurs quant à la
régularité de la clause de remboursement en francs suisses présente dans le contrat de prêt, est
inopérante dès lors que ceux-ci ont conclu une transaction avec la banque concernant ce prêt,
laquelle ne contient pas de stipulation imposant une monnaie étrangère comme monnaie de
paiement, le paiement étant prévu en euro, avec, à titre indicatif seulement, la contrevaleur en
francs suisses. CA Chambéry (2e ch.), 3 mai 2018 : RG n° 17/00211 ; Cerclab n° 7561, sur
appel de TGI Annecy, 9 novembre 2016 : RG n° 14/01070 ; Dnd.
3. CONTRATS COMPORTANT UN ÉLÉMENT D’EXTRANÉITÉ
10. Contrats soumis à une loi étrangère. V. cependant lorsque le contrat est soumis à une loi
étrangère : CA Aix-en-Provence (15e ch. A), 3 juillet 2015 : RG n° 15/05733 ; arrêt
n° 2015/575 (ouverture de crédit pour un besoin de refinancement de trésorerie et constitution
d’un portefeuille, avec constitution d'hypothèque sur le bien immobilier dont la SCI
emprunteuse est propriétaire, nantissement du portefeuille de valeurs mobilières et
engagements de caution ; absence de nullité du commandement, dès lors que la convention
contractée en francs suisses ne prévoit pas d'autre possibilité de paiement que dans cette
monnaie et que le fait que la réalisation de la garantie constituée sur l'immeuble soit
nécessairement liquidée dans la monnaie ayant cours légal au lieu de l'immeuble, en
l'occurrence en euros, ce qui implique une conversion de son montant en Francs suisses pour
servir de paiement au créancier, n'affecte que l'opération de paiement et la valeur de la
garantie) - CA Pau (2e ch. sect. 1), 29 mai 2008 : RG n° 06/03443 ; arrêt n° 2426/08
(absence de remise en cause du choix de la monnaie suisse comme monnaie de paiement).
Sur les prêts soumis à une loi étrangère : CA Pau (2e ch. sect. 1), 29 mai 2008 : RG n°
06/03443 ; arrêt n° 2426/08 (non-respect des dispositions relatives au TEG, disposition
d’ordre public à laquelle le prêt est impérativement soumis ; remplacement par le taux légal
français). § En sens contraire : TGI Nice (Jex), 12 février 2015 (les dispositions afférentes au
TEG ne constituent pas des dispositions impératives ou « lois de police » au sens de l'art. 3 C.
civ.), sur appel CA Aix-en-Provence (15e ch. A), 3 juillet 2015 : RG n° 15/05733 ; arrêt
n° 2015/575 (arrêt prudent estimant que la preuve de l’irrégularité du TEG mentionné dans
l’acte notarié n’est pas rapportée).
10.1. Contrats conclus avec des travailleurs frontaliers. N.B. Certaines décisions illustrent la
situation de travailleurs frontaliers percevant leurs revenus en francs suisses, hypothèse
réservée par la loi du 26 juillet 2013, pour lesquels certains contrats semblent avoir prévu un
paiement en devises étrangères sans que la validité de cette stipulation ne soit apparemment
remise en cause.
* Caractère abusif. Absence de déséquilibre significatif de la clause d’un contrat de prêt en
devises stipulant que « le risque de change sera supporté en totalité par l'emprunteur », en ce
qu’elle prévoit seulement que l'emprunteur assumera seul ce risque s'il venait à se réaliser en
sa défaveur, sans pour autant le priver des bénéfices que lui aurait procurés une évolution
favorable de l'aléa cambiaire, laissant ainsi l'une et l'autre des parties exposées de façon
équilibrée au risque de change. CA Besançon (1re ch. civ. com.), 23 avril 2019 : RG
n° 17/01663 ; Cerclab n° 7838 (prêt immobilier en francs suisses pour un travailleur
frontalier), sur appel de TGI Lons-le-Saunier, 7 juin 2017 : RG n° 15/00803 ; Dnd. § Pour un
acte de cautionnement prévoyant expressément l’acceptation du risque de change par
l’emprunteur et la caution, avec réajustement automatique à la seule requête de la banque des
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inscriptions d’hypothèque conventionnelle : rejet de la demande de réduction des inscriptions,
conforme à la clause « variation de change », et refus de remettre en cause le cautionnement,
dès lors que nul n’obligeait l’emprunteur, détenant de nombreux intérêts en Suisse, à aller
emprunter auprès d’une banque suisse en francs suisses, situation qui ne peut pas être
comparée à celle d’emprunteurs français à qui ont été proposés par des banques françaises des
produits en euros indexés sur le cours de devises étrangères. CA Rennes, 21 mars 2017 : Dnd
(inscriptions effectuées pour la contre-valeur en euros des sommes empruntées puisque le
bien hypothéqué est en France), pourvoi rejeté par Cass. civ. 2e, 27 septembre 2018 : pourvoi
n° 17-17367 ; arrêt n° 1212 ; Cerclab n° 7872 (moyen non admis). § V. déjà : pour des
étrangers, percevant des revenus libellés en francs suisses, et devant rembourser un prêt
immobilier destiné à financer l'achat d'un bien en France, le fait de souscrire le prêt en franc
suisse est de nature à éviter tout risque de change en cours de prêt, ce risque n'étant encouru
qu'en cas de revente du bien avant le terme, étant précisé que si dans un contrat de droit
interne, la monnaie étrangère est prohibée en tant qu'instrument de paiement, celle-ci peut
servir d'unité de compte ; aucun déséquilibre significatif n'a pu résulter de cette clause,
l'emprunteur ne subissant aucun risque durant le cours normal du prêt, les risques de change
étant supportés par la seule banque. CA Chambéry (ch. civ. 1re sect.), 16 janvier 2018 : RG
n° 16/01271 ; Cerclab n° 7399, sur appel de TGI Annecy, 18 mai 2016 : RG n° 14/02140 ;
Dnd.
Rappr. CA Rouen (ch. proxim.), 19 décembre 2019 : RG n° 18/04267 ; Cerclab n° 8278
(crédit agricole ; prêt immobilier souscrit en Suisse et remboursable en francs suisses ; clause
portant sur l’objet principal, dépourvu de toute clause d’indexation et de référence à un taux
de change ; absence de manquement au devoir de mise en garde : N.B. le contrat a été conclu
en mai 2010, date à laquelle l’évolution inévitable des parités ne pouvait être ignorée par la
banque et l’arrêt n’évoque qu’une information sur le risque de change), sur appel de TGI
Rouen, 31 juillet 2018 : RG n° 15/01006 ; Dnd/
V. pour des ressortissants étrangers : le contrat de prêt souscrit en l’espèce étant un contrat en
francs suisses, remboursable en francs suisses, par des ressortissants suisses qui perçoivent
des revenus en francs suisses et n'étant en conséquence aucunement impacté par un risque de
change, les clauses relatives au choix de cette monnaie portent sur la définition de l'objet
principal du contrat et, rédigées de façon claire et compréhensible, ne peuvent être contestées
sur le fondement des clauses abusives. CA Lyon (1re ch. civ. A), 28 mai 2020 : RG n°
16/07106 ; Cerclab n° 8428, sur appel de TGI Lyon (4e ch.), 26 septembre 2016 : RG
n° 15/01914 ; Dnd.
* Perte de la qualité de travailleur frontalier. Pour une décision ne semblant pas contester le
caractère abusif d’une clause de déchéance d’un prêt en franc suisse (monnaie de paiement)
en cas de perte de la qualité de travailleur frontalier. CA Besançon (1re ch. civ. com.), 23
avril 2019 : RG n° 17/01663 ; Cerclab n° 7838 (prêt immobilier en francs suisses pour un
travailleur frontalier), sur appel de TGI Lons-le-Saunier, 7 juin 2017 : RG n° 15/00803 ; Dnd.
B. CLAUSES DE MONNAIE DE COMPTE, INDEXATION DÉGUISÉE
11. Principe. Toutes les décisions décrites ci-dessous (B et III pour le contrat « Helvet
Immo ») considèrent que la référence à une monnaie étrangère en tant que monnaie de compte
est une clause d’indexation déguisée, qui suppose de respecter les textes régissant ces
stipulations, actuellement l’art. L. 112-2 CMF qui exige que l’indice retenu soit en relation
directe avec l’objet de la convention ou l’activité d’une des parties. § V. explicite : CA
Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab
n° 5686 (la clause de valeur monnaie étrangère, comme en l'espèce une clause de valeur en
francs suisses, est assimilée par la cour de cassation à une clause d'indexation, ce dont les
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deux parties conviennent finalement), sur appel de TGI Strasbourg, 18 décembre 2014 : Dnd -
CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/02983 ; arrêt n° 614/16 ;
Cerclab n° 5685 (idem), sur appel de TGI Strasbourg, 25 mars 2015 : Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560 (idem 31 décembre 2015), sur
appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16
juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immmo ; outre huit autres arrêts du
même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (Helvet immo),
sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17
novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n°
14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab
n° 7302 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd.
12. Lien avec l’objet du contrat. Est valable la clause d'indexation qui, insérée dans un
contrat de travail à exécuter dans un pays étranger, porte sur une partie du salaire qui doit être
versée dans ce pays et dans sa monnaie, ce dont il résulte qu'elle est en relation directe avec
l'objet de la convention au sens de l'article 79 de l'ordonnance du 30 décembre 1958. Cass.
soc. 25 octobre 1990 : pourvoi n° 87-40852 ; Bull. civ. V, n° 507. § V. aussi, résumés infra :
CA Basse-Terre (1re ch. civ.), 3 juin 2013 : RG n° 10/00605 ; Juris-Data n° 2013-014250,
pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 9 avril 2015 : pourvoi n° 13-24183 ; arrêt n° 380 ; Juris-
Data n° 2015-007751.
13. Lien avec l’activité d’une des parties : établissements de crédit. Pour les contrats de
crédit accordés par des banques, la référence à une monnaie étrangère est considérée comme
en relation directe avec leur activité. § Sur la légitimité d’une telle référence : l’art. L. 112-2
CMF vise l'activité de l'une des parties, et pas seulement celle de l'emprunteur. CA Colmar
(1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab n° 5686,
sur appel de TGI Strasbourg, 18 décembre 2014 : Dnd.
Le caractère direct du rapport existant entre la nature de l’indice retenu et l’activité de l’une
des parties relève du pouvoir souverain des juges du fond. Cass. civ. 3e, 29 novembre 2018 :
pourvoi n° 17-23058 ; arrêt n° 1092 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 7698, pourvoi contre CA
Versailles, 13 juin 2017 : Dnd.
V. pour la Cour de cassation : dès lors que la fixation de la créance en monnaie étrangère est
en relation directe avec l'activité de banquier de l'un des contractants, le contrat, fût-il
purement interne, ne contient pas une clause d'indexation prohibée. Cass. com. 22 mai 2001 :
pourvoi n° 98-14406 ; Bull. civ. IV, n° 98 ; D. 2001. AJ 2127 ; Defrénois 2001. 1067, obs.
Libchaber ; Dr. et patr. déc. 2001, p. 115, obs. P. Mousseron (ouverture de crédit par une
banque belge à des emprunteurs français). § Une clause d’indexation fondée sur une monnaie
étrangère est valide, à condition, notamment, d’être en relation directe avec l’activité de l’un
des cocontractants. Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ;
Cerclab n° 8003 (Jyske Bank ; la clause d’indexation litigieuse étant en relation directe avec
l’activité de banquier la cour d’appel en a déduit, à bon droit, que la clause litigieuse, fût-elle
afférente à une opération purement interne, était licite), pourvoi contre CA Aix-en-Provence
(8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ; Cerclab n° 6831. § V. déjà :
Cass. civ. 1re, 12 janv. 1988 : pourvoi n° 86-11966 ; GAJC, 11e éd., n° 230-232 (III) ; D.
1989. 80, note Malaurie (le caractère interne du prêt étant admis, la juridiction du second
degré a retenu à bon droit, que ce contrat était soumis à l'ordonnance du 4 février 1959 -
modifiant l'ordonnance du 30 décembre 1958 - laquelle n'admet les indexations que si elles
sont en relation directe avec l'objet de la convention ou avec l'activité de l'une des parties,
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prohibant ainsi, sauf lorsque l'un des contractants est banquier ou financier, la fixation de la
créance en monnaie étrangère ; en conséquence le prêt litigieux ne pouvait valablement porter
sur une somme d'argent exprimée en francs suisses et il était donc illicite par son objet et
frappé de nullité).
V. aussi pour les juges du fond : CA Aix-en-Provence (15e ch. A), 30 mars 2012 : RG
n° 11/20794 ; arrêt n° 2012/201 (aucune disposition n'interdit la souscription d'un prêt en
devises étrangères - suisses en l'espèce - prévoyant de plus la possibilité d'un remboursement
en monnaie française et d'une conversion en euros en cas de défaut de paiement, dans la
mesure où cette fixation de la créance en monnaie étrangère est en relation directe avec
l'activité de banquier du prêteur ; arrêt estimant au surplus que l’exécution du contrat de prêt
pendant plus de 10 ans prive l’emprunteur de toute autre possibilité de contestation) - T. com.
Paris (6e ch.), 13 novembre 2014 : RG n° 2013054520 ; Juris-Data n° 2014-036680 (crédit
immobilier ; la combinaison d'une monnaie de compte, le franc suisse, et d'une monnaie de
paiement, l'euro, dite aussi clause de monnaie de compte, qui conduit à régler des échéances
en euros pour payer une dette libellée en devises, doit être assimilée à une clause d'indexation,
qui n'est licite que si elle respecte les dispositions de l'art. L. 112-2 CMF ; clause de monnaie
de compte, conforme à l'art. L. 112-2 CMF, dès lors que le prêt est en relation directe avec
l'activité de banquier sans qu'il n'y ait lieu de distinguer entre le banquier d'affaires et le
banquier de dépôt ni de rechercher si le prêteur est actif sur le marché des capitaux
internationaux). § V. aussi les décisions citées infra pour le contrat « Helvet Immo » - CA
Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/02983 ; arrêt n° 614/16 ; Cerclab
n° 5685 (prêt immobilier indexé sur le franc suisse par le Crédit agricole ; le commerce de
l'argent est au cœur de l'activité de la banque, qui pour octroyer le crédit litigieux a,
notamment, elle-même acquis les devises sur le marché monétaire international), sur appel de
TGI Strasbourg, 25 mars 2015 : Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691, sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd
- CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI
Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n°
13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel
de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ;
arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 - CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG
n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817 (la relation directe est
suffisamment caractérisée, le contrat fût-il purement interne, par la qualité de banquier du
prêteur, dont l’activité porte notamment sur des opérations passées sur les marchés
internationaux de devises pour assurer son approvisionnement en ressources financières) - CA
Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ; Cerclab n°
6831 ; Juris-Data n° 2017-009160 (prêt multi-devises accordé par la Jyske Bank A/S ; la
stipulation d’une obligation en monnaie étrangère est licite à la condition notamment d’être en
relation directe avec l’activité de l’un des cocontractants, si elle est insérée dans un contrat de
droit interne ; condition remplie pour un banquier), sur appel de TGI Grasse, 16 février 2015 :
RG n° 11/06435 ; Dnd, pourvoi rejeté sur ce point par Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi
n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ; Cerclab n° 8003 - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 :
RG n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830 (idem), sur appel de TGI Grasse, 18
mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ;
Cerclab n° 6884 (Helvet immo), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n°
14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878,
sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n° 14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
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12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n°
14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd, sur appel de
TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai
2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07112 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd, sur appel de TGI Paris,
30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20818 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 15
septembre 2015 : RG n° 14/07108 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG
n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immmo ; outre huit autres arrêts du même jour,
précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA Aix-en-
Provence (8e ch. C), 9 novembre 2017 : RG n° 15/11494 ; arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n°
7263 (Helvet immo), sur appel de TGI Nice, 12 février 2015 : RG n° 12/03760 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (idem), sur
appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17
novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n°
14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab
n° 7302 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00082 ; Cerclab n° 8161 (la fixation de la créance
en monnaie étrangère constitue une indexation déguisée dont la validité est subordonnée au
respect de l'art. L. 112-2 CMF ; le lien avec l’objet du contrat ou l’activité des parties pose
une condition alternative et non cumulative ; lorsqu'une des parties est un banquier, son
activité « est de faire commerce d'argent » et, dans ces conditions, une banque française peut
valablement indexer une obligation résultant d'un prêt sur une monnaie étrangère, même dans
une opération purement interne), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n°
14/03456 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00089 ; Cerclab
n° 8162, sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03458 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab n° 8164 (idem), sur appel de T. com.
Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3 - 4), 28
février 2019 : RG n° 16/23080 ; arrêt n° 2019/74 ; Cerclab n° 7744 (opération de droit
interne pour laquelle, en raison de la prohibition dans les contrat de droit interne d'une
monnaie étrangère comme monnaie de paiement, le contrat prévoit expressément que le
règlement des échéances par l'emprunteur doit être effectué en euros pour être ensuite
converti en francs suisses et permettre le remboursement du capital emprunté en francs
suisses), sur appel de TGI Marseille, 22 novembre 2016 : RG n° 15/08912 ; Dnd.
14. Lien avec l’activité d’une des parties : contractants autres que des banques.
L’ordonnance du 4 février 1959 modifiant l'article 79 de l'ordonnance du 30 décembre 1958
(C. mon. fin., art. L. 112-1 s.) n'admettant les indexations que si elles sont en relation directe
avec l'activité de l'une des parties, est prohibée dans les contrats purement internes la fixation
de la créance en monnaie étrangère qui constituerait une indexation déguisée. Cass. civ. 1re,
11 octobre 1989 : pourvoi n° 87-16341 ; Bull. civ. I, n° 311 ; D. 1990. 167, note de La
Marnierre ; JCP 1990. II. 21393, note Lévy (prêt entre personnes physiques ; ne donne pas de
base légale à sa décision, la cour d'appel qui, pour condamner une partie à payer la
contrevaleur en francs français d'une somme exprimée en francs suisses dans un prêt, n'a pas
recherché si le prêt en cause devait donner lieu à un paiement international ou s'il était destiné
à financer une opération de commerce international). § Ayant souverainement constaté que la
dette, mentionnée en francs suisses dans l'acte sous seing privé, avait été exprimée en francs
français dans l'acte authentique suivant, mais qu'il ressortait des quittances manuscrites
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versées au débat qu'en réalité le prêt avait toujours été libellé en francs suisses, puis en
monnaie allemande et que les remboursements avaient été effectués sur conversion en francs
de mensualités exprimées en devise étrangère, la cour d'appel a exactement déduit que, sous
l'apparence d'un acte juridique régulier, l'opération, soumise au droit interne, comportait une
indexation déguisée contraire aux dispositions d'ordre public de l'ordonnance n° 58-1374 du
30 décembre 1958 modifiée qui prohibent les indexations lorsque, comme en l'espèce, elles ne
sont pas en relation directe avec l'objet de la convention ou avec l'activité de l'une des parties.
Cass. civ. 1re, 9 avril 2015 : pourvoi n° 13-24183 ; arrêt n° 380 ; Juris-Data n° 2015-007751
(N.B. arrêt absent de Legifrance ; rejet du pourvoi du prêteur contestant la nullité des prêts),
rejetant le pourvoi contre CA Basse-Terre (1re ch. civ.), 3 juin 2013 : RG n° 10/00605 ;
Juris-Data n° 2013-014250 (prêteur particulier ; soumission d’un contrat de prêt interne aux
dispositions des art. L. 112-1 et L. 112-2 CMF, « lesquelles n'admettent les indexations que si
elles sont en relation directe avec l'objet de la convention ou l'activité de l'objet de la
convention, prohibant par suite la fixation de la créance en monnaie étrangère » ; clause
illicite et nulle, de nullité absolue). § V. encore : Cass. civ. 3e, 18 octobre 2005 : pourvoi
n° 04-13930 ; Bull. civ. III, n° 196 (bail commercial notarié incluant le paiement d’une
« indemnité de dépréciation » en dollars ; s'agissant d'un contrat de droit interne, la monnaie
de paiement devait être nécessairement le franc ou l'euro et non une monnaie étrangère, ce qui
équivalait à une indexation dont la référence n'avait aucune relation avec l'une ou l'autre des
parties et en en déduisant que la clause litigieuse, prohibée par l'ordonnance du 4 février 1959
modifiant l'article 79 de l'ordonnance du 30 décembre 1958, devait être annulée et la somme
versée restituée ; responsabilité du notaire) - CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet
2016 : RG n° 15/02983 ; arrêt n° 614/16 ; Cerclab n° 5685 (prêt immobilier indexé sur le
franc suisse par le Crédit agricole ; lien avec l’activité de la banque, mais lien retenu aussi
pour le client qui bénéficiait d’une promesse d'embauche en Suisse, rémunérée en francs
suisses), sur appel de TGI Strasbourg, 25 mars 2015 : Dnd.
C. CLAUSES AUTORISANT LA MODIFICATION DE LA MONNAIE DE COMPTE
15. Interprétation de la clause sur les monnaies disponibles. Interprétation de la clause
offrant une option pour « l’une des principales devises européennes » comme pouvant viser le
franc suisse, dès lors que l’ensemble des documents financiers et économiques produits par
les deux parties et notamment l’article sur les volumes d’échanges sur le Forex, confirment
que le CHF constitue bien « l’une des principales devises européennes » qui ne se limitent pas
à celles des Etats membres de l’Union Européenne. CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai
2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ; Cerclab n° 6831 ; Juris-Data n° 2017-009160
(Jyske Bank A/S), sur appel de TGI Grasse, 16 février 2015 : RG n° 11/06435 ; Dnd, cassé
partiellement par Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ; Cerclab
n° 8003 - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt
n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830 (Jyske Bank A/S ; idem : l’expression « principales devises
européennes » ne peut être cantonnée aux pays de la zone euro ou aux pays de l’Union
Européenne, les parties ayant manifestement choisi d’ouvrir une large possibilité de choix de
la monnaie de compte en y intégrant le Dollar américain et le Yen Japonais ; la Suisse est un
pays européen, d’ailleurs membre d’instances comme le Conseil de l’Europe et compte tenu
du poids du francs suisse dans les échanges monétaires internationaux, il ne peut être
sérieusement dénié que le CHF constitue l’une des principales devises européennes), sur appel
de TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd.
16. Droit des clauses abusives. La clause qui offre à la banque une faculté de conversion en
livre sterling, à partir d’un seuil de déclenchement objectif, ne porte ni sur la définition de
l'objet principal du contrat de prêt, ni sur l'adéquation de la rémunération au service offert ;
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cette clause ne crée pas de déséquilibre significatif dès lors qu’elle constitue une modalité de
gestion du risque bancaire corrélatif à la diminution des garanties prises, qu’elle constitue la
contrepartie de l'option initiale offerte à l'emprunteur de libérer le prêt dans la devise de son
choix, notamment en vue de profiter des taux d'intérêt les plus avantageux, le choix du franc
suisse ayant été dicté par la modicité du taux d'intérêts applicable aux emprunts en cette
monnaie, que la prérogative n’est pas unilatérale puisque les emprunteurs disposent d’une
faculté trimestrielle de conversion pendant toute la durée du prêt, et que la limite de facilité
sterling qui est liée à l'augmentation du capital due à la variation du taux de change, donnée
objective, ne s'impose qu'à la banque laquelle ne peut convertir qu'en livre sterling, alors que
l'emprunteur peut convertir le prêt à tout moment et dans la devise de son choix. CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n° 17/05625 ; arrêt n° 2020/40 ; Cerclab n° 8330
(prêt), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre 2016 : RG n° 2016/922 ; Dnd - CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n° 17/05622 ; arrêt n° 2020/39 ; Cerclab n° 8331
(idem), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre 2016 : RG n° 2016/928 ; Dnd. § Ne crée pas de
déséquilibre significatif la clause accordant à la banque une faculté de conversion de la devise
de remboursement, dès lors que les emprunteurs disposent aussi de la faculté de convertir le
prêt dans la devise de leur choix, à tout moment, alors que la prérogative de la banque est
soumise à un seuil de déclenchement et que cette clause a pour but de préserver les intérêts de
la banque, sans déséquilibre significatif, puisqu’il s'agit en effet d'une modalité de gestion du
risque corrélatif à la diminution de garanties hypothécaires prises, dont la valeur est exprimée
dans une autre devise que celle choisie par les emprunteurs. CA Aix-en-Provence (8e ch. C),
15 mars 2018 : RG n° 15/19074 ; arrêt n° 2018/111 ; Cerclab n° 7517 (prêt dans l'une des
principales devises européennes, dollar américain ou Yen japonais à un couple de nationalité
suédoise ; Jyske Bank), sur appel de TGI Grasse, 30 septembre 2015 : RG n° 13/03419 ; Dnd.
§ V. déjà : n’est pas abusive la clause qui octroie à la banque une faculté de conversion de
l’endettement, en modifiant la monnaie de compte, dès lors que celle-ci est soumise à un seuil
de déclenchement, extérieur à la banque qui ne peut influer sur les variations du taux de
change. CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ;
Cerclab n° 6831 ; Juris-Data n° 2017-009160 (prêt multidevises accordé par la Jyske Bank
A/S ; la banque soutient à bon escient que cette faculté de conversion est le pendant de la
liberté offerte à l’emprunteur de choisir sa devise d’endettement, de l’avantage qu’il en tire à
bénéficier d’un taux d’intérêt plus intéressant et de la possibilité qui lui est donnée de
modifier également sa monnaie d’endettement au cours du contrat ; elle constitue aussi une
modalité de gestion du risque bancaire corrélatif à la diminution des garanties prises dont la
valeur est exprimée dans une autre devise que celle choisie par le client), sur appel de TGI
Grasse, 16 février 2015 : RG n° 11/06435 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai
2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830 (même hypothèse ; la
conversion vise à prémunir la banque du risque d’augmentation du montant en capital du prêt
en cas d’appréciation de la monnaie de compte choisie par les emprunteurs, ce qui diminuerait
mécaniquement l’effet de son hypothèque inscrite sur le bien immobilier des emprunteurs
pour une valeur en euros ; elle constitue ainsi une modalité de gestion du risque bancaire
corrélatif à la diminution des garanties prises dont la valeur est exprimée dans une autre
devise que celle choisie par le client), sur appel de TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n°
12/01433 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 1er juin 2017, : RG n° 15/08225 ; arrêt n°
2017/282 ; Cerclab n° 6890 (idem), sur appel de TGI Grasse, 27 mars 2015 : RG n°
12/01741 ; Dnd.
17. Faute de la banque : conversion dans une monnaie autre que celle convenue. A
commis une faute la banque qui, après dépassement du seuil prévu, n’a pas converti
l’endettement en cours en livres sterling mais en euros, en violation des dispositions
contractuelles et sans autorisation de son client. CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai
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2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ; Cerclab n° 6831 ; Juris-Data n° 2017-009160
(Jyske Bank A/S ; conséquence : inefficacité de la conversion, de sorte que l’obligation de
remboursement pesant sur l’appelant doit rester comptée en francs suisses) - CA Aix-en-
Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830
(prêt multi-devises accordé par la Jyske Bank A/S ; le défaut de réponse des clients à un
courrier de la banque les informant de cette conversion ne peut s’analyser en un
acquiescement à une modification substantielle de leur contrat, s’agissant de la monnaie de
compte de leur prêt ; conséquence : inefficacité de la conversion, le prêt étant réputé s’être
poursuivi dans la monnaie de compte initiale, choisie par les emprunteurs, soit le franc suisse,
même si cette faute contractuelle n’est pas suffisamment grave pour que soit prononcée la
résolution judiciaire des prêts, qui peuvent se poursuivre aux conditions initiales), sur appel de
TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 1er juin
2017, : RG n° 15/08225 ; arrêt n° 2017/282 ; Cerclab n° 6890 (la conséquence de l'exécution
défectueuse de cette faculté ne saurait être la résolution du contrat de prêt, mais seulement
l'annulation de la conversion ainsi effectuée et le retour à la situation antérieure), sur appel de
TGI Grasse, 27 mars 2015 : RG n° 12/01741 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 15
mars 2018 : RG n° 15/19074 ; arrêt n° 2018/111 ; Cerclab n° 7517 (prêt dans l'une des
principales devises européennes, dollar américain ou Yen japonais à un couple de nationalité
suédoise ; Jyske Bank ; prêt effectuée, sans accord préalable des emprunteurs, dans une devise
non prévue au contrat ; selon l’arrêt, la banque a exécuté de manière défectueuse la faculté
dont elle disposait de convertir le prêt en livres Sterling, dès lors que l'endettement dépassait
un certain seuil - seuil de facilité Sterling -, manquement dont la sanction ne saurait être la
résolution du contrat de prêt, mais seulement l'annulation de la conversion ainsi effectuée, et
le retour à la situation antérieure), sur appel de TGI Grasse, 30 septembre 2015 : RG
n° 13/03419 ; Dnd. § A « failli à son obligation contractuelle », la banque qui bénéficiait
d’une possibilité de « facilité sterling » en cas de dépassement d’un seuil contractuellement
fixé, qui, sans l’accord exprès de l’emprunteur, a converti unilatéralement le prêt en euro,
alors qu’au surplus elle ne rapporte pas la preuve du dépassement du seuil. CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n° 17/05625 ; arrêt n° 2020/40 ; Cerclab n° 8330
(prêt ; Jyske Bank ; « cette irrégularité dans l'exécution du contrat n'est pas de nature à
entraîner sa résolution » ; demande subsidiaire se limitant à des dommages et intérêts ;
absence de violation de l’obligation de mise en garde), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre
2016 : RG n° 2016/922 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n°
17/05622 ; arrêt n° 2020/39 ; Cerclab n° 8331 (idem pour l’obligation d’information,
l’emprunteur étant jugé averti), sur appel de TGI Grasse, 8 novembre 2016 : RG n°
2016/928 ; Dnd. § V. aussi : TGI Grasse, 8 novembre 2016 : RG n° 12/05289 ; Dnd (prêt
immobilier à une SCI ; Jyske Bank ; manquement à l’obligation d'information et au devoir de
mise en garde et condamnation à 320.000 euros au titre de la perte de chance ; manquement
aux engagements contractuels par la conversion opérée le 9 août 2011 en une monnaie autre
que celle prévue par le contrat de prêt, insuffisamment grave pour justifier la résolution du
contrat), sur appel CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 8 mars 2018 : RG n° 17/03912 ; arrêt n°
2018/119 ; Cerclab n° 7483 (arrêt constatant le désistement parfait sollicité par la banque à la
suite d’un accord des parties).
Rappr. le manquement contractuel de la banque dans l’affaire Helvet Immo qui n’a pas
exécuté l’ordre de conversion donné par son client, V. ci-dessous.
D. CLAUSES À TAUX VARIABLE
17.1. Clause à taux variable. * Caractère abusif. Justifie légalement sa décision de réputer
non écrite la clause litigieuse, la cour d’appel qui, après avoir relevé que la clause stipulant
l’intérêt conventionnel n’était pas rédigée de manière claire et compréhensible a retenu
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qu’une telle clause provoquait un déséquilibre significatif au détriment des emprunteurs, dès
lors que les mentions de l’offre préalable permettaient au prêteur de décider unilatéralement et
sans contrepartie de l’application d’un taux fixe ou variable et, dans cette dernière hypothèse,
de l’indice de référence et de ses modalités de mise en œuvre. Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 :
pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 (crédit agricole), sur pourvoi
contre CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab
n° 6846.
N’est pas abusive qui prévoit que le taux d'intérêt est stipulé variable en fonction de
l'évolution du Libor trois mois, publié par l'association des banques britanniques, qui est une
référence objective, dénuée d'arbitraire à l'égard du client, dès lors que la variabilité de la
clause d'intérêts est indépendante de la volonté de la banque, qu'elle n'est pas susceptible de se
produire qu'au détriment de l'emprunteur et qu'une notice très précise explicite les conditions
et modalités de variation du taux d'intérêt. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 1er juin 2018 : RG n°
16/03191 ; Cerclab n° 7621 (prêt immobilier), sur appel de TGI Paris, 7 décembre 2015 : RG
n° 13/11030 ; Dnd.
* Licéité de la clause. Doit être annulée clause qui stipule un taux d'intérêt variable, en
fonction du coût du crédit négocié par la banque, dès lors que la variation du taux d'intérêt
n'intervient pas selon des données objectives et externes à la banque ayant octroyé le crédit et
qu'elle n'est pas conforme aux dispositions de l'art. L. 313-2 C. consom. CA Aix-en-Provence
(15e ch. A), 6 avril 2012 : RG n° 11/21093 ; arrêt n° 2012/218 (taux d’intérêts variable,
révisé au taux « Jyske Bank Funding Rate », à l'issue de chacune des périodes, en fonction du
taux applicable à la date du terme de la période concernée, l'offre de prêt précisant que ce taux
est le taux de financement permettant la banque d'obtenir un montant identique au prêt, dans
la monnaie du prêt, pour la durée du prêt, sur les marchés interbancaires, les jours ouvrables
avant le premier jour de la période au cours de laquelle courront les intérêts).
Validité de la clause qui décrit avec précision la composition du taux d’intérêt en indiquant
qu’à un taux fixe de 1,5 % s’ajoute un taux variable égal au Jyske Bank founding rate, défini
conventionnellement comme étant le taux de refinancement permettant à la banque d’obtenir
un montant identique au prêt, dans la monnaie du prêt, pour la durée du prêt, sur les marchés
interbancaires deux jours ouvrables avant le premier jour au cours duquel courent les intérêts
et précisant en outre la périodicité trimestrielle des remboursements et des révisions. CA Aix-
en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ; Cerclab n° 6831 ;
Juris-Data n° 2017-009160 (Jyske Bank A/S ; arrêt ambigu en ce qu’il affirme que
l’emprunteur « vise à tort l’article L. 132-1 qui concerne les clauses abusives », qui peut
stigmatiser la sanction sollicitée, clause illicite, mais aussi le fait que l’emprunteur confond la
clause relative à la monnaie de compte et celle relative au taux variable, principalement visée
par ce grief), sur appel de TGI Grasse, 16 février 2015 : RG n° 11/06435 ; Dnd, cassé sur le
caractère abusif par Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ;
Cerclab n° 8003 - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt
n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830 (prêt multi-devises accordé par la Jyske Bank A/S), sur appel
de TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd. § Rejet de l’argument selon lequel le
taux effectif global n’est pas mentionné de manière claire puisqu’il n’est fait aucune référence
au taux Libor, à sa définition et sa détermination, alors que le Libor est un taux public du
marché monétaire des devises, qui n’a besoin d’aucune définition particulière et que l’offre
précise que le taux du prêt est variable et constitué du Libor + 1,5 points, le taux étant
révisable à l’issue de chacune des périodes de remboursement en fonction du taux Libor
applicable à la date du terme de la période concernée. CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai
2017 : RG n° 15/10269 ; précité. § Même solution pour un taux variable composé de celui de
Jyske Bank Funding Rate + 1,5 points, le taux Jyske Bank Funding Rate étant le taux de
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financement permettant à la banque d’obtenir un montant identique au prêt, dans la monnaie
du prêt, pour la durée du prêt, sur les marchés interbancaires deux jours ouvrables avant le
premier jour de la période au cours de laquelle courent les intérêts, ce taux étant donc
parfaitement défini et déterminé ou déterminable à chacune des périodes considérées. CA
Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; précité. § V. encore, pour la
même banque : CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 1er juin 2017 : RG n° 15/08225 ; arrêt n°
2017/282 ; Cerclab n° 6890 (une banque peut valablement indexer un taux variable sur le
taux de base bancaire qu'elle fixe elle-même en fonction des conditions auxquelles elle se
refinance, pour autant qu'une mention du taux effectif global soit portée, de façon indicative,
dans le contrat de prêt), infirmant TGI Grasse, 27 mars 2015 : RG n° 12/01741 ; Dnd - CA
Aix-en-Provence (8e ch. C), 15 mars 2018 : RG n° 15/19074 ; arrêt n° 2018/111 ; Cerclab
n° 7517 (prêt dans l'une des principales devises européennes, dollar américain ou Yen
japonais à un couple de nationalité suédoise ; la cour, procédant d'office à la recherche de
clauses abusives, n'en a pas détecté, notamment dans le mécanisme de fixation du taux
d'intérêt prévu dès lors que la variation du taux d'intérêt, qui dépend des conditions de
refinancement de la banque sur le marché interbancaire, dont elle n'a pas la maîtrise, peut
intervenir tant au profit qu'au détriment de chacune des parties, excluant ainsi l'existence d'un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties), sur appel de TGI Grasse,
30 septembre 2015 : RG n° 13/03419 ; Dnd. § V. encore : CA Lyon (6e ch.), 7 décembre
2017 : RG n° 17/05376 ; Cerclab n° 7283 (les modalités de remboursement du prêt contenues
dans le prêt immobilier ne créent pas un déséquilibre particulier dans les droits et obligations
des parties, en faveur du prêteur puisque celui-ci n'est, pas plus que les emprunteurs, maître de
la variation du taux Euribor ; le risque pris par les emprunteurs de devoir subir une hausse de
la période d'amortissement et du montant des mensualités ressort de la libre négociation du
prix entre les parties, la banque prenant corrélativement le risque inverse), infirmant TGI
Lyon (Jex), 4 juillet 2017 : RG n° 14/00026 ; Dnd (clause abusive).
* Prêt Helvet Immo. Pour un arrêt rappelant de façon détaillée les clauses relatives au taux
variable dans le prêt Helvet Immo, le taux fixe étant remplacé au bout de cinq ans, par défaut,
par un taux composite (taux fixe de 1,55 complété par la moyenne mensuelle du taux SWAP
francs suisses 5 ans du mois civil précédant l'application du nouveau taux du prêt), sauf option
de l’emprunteur pour un prêt en euro à taux fixe ou variable, et constatant que la banque a
informé les emprunteurs à l'échéance des cinq premières années et des cinq années suivantes
du taux d'intérêt révisé selon les modalités prévues et de la possibilité d'option qui leur était
offerte par le contrat, jugeant que la clause porte sur la définition de l’objet principal et qu’elle
n’est pas source de déséquilibre significatif : CA Lyon (1re ch. civ. B), 9 juillet 2019 : RG
n° 17/02962 ; Cerclab n° 7997 (N.B. 1 l’option doit être exercée « par écrit au plus tard trois
mois avant la révision du taux du crédit », la banque rappelant par courrier à l’emprunteur
cette faculté, ce qui laisse planer une certaine incertitude sur l’information de l’emprunteur et
la possibilité de comparer les différentes solutions, puisque le taux par défaut n’est calculable
qu’à un mois de l’échéance, donc après la possibilité d’exercer l’option ; N.B. 2 le contrat
précise d’ailleurs que l'indice « Taux swap francs suisses 5 ans » est un indicateur journalier
publié sur les pages financières d'organismes de référence et que les emprunteurs peuvent
avoir un accès direct à cette information publique ou questionner le service consommateur de
BNP Paribas Personal Finance, solution qui n’est pas forcément conforme au principe selon
lequel il appartient à la banque de rapporter la preuve qu’elle a satisfait à son obligation
d’information ; N.B. 3 l’arrêt ajoute qu’aucune de ces dispositions ne permet à la Banque
d'influer sur la poursuite ou non du contrat et sur le choix des emprunteurs dans l'une des
options qui leurs sont proposées, ni sur le taux du prêt, ce qui est sans influence sur la qualité
de l’information donnée), sur appel de TGI Lyon (4e ch.), 24 janvier 2017 : RG n° 13/06788 ;
Dnd.
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III – PRÊT « HELVET IMMO » (et autres prêts indexés sur le franc suisse)
N.B. Le prêt Helvet Immo a été proposé par la BNP Paribas. V. toutefois pour une décision se
référant à un prêt Helvet immo, alors que le contrat avait été conclu par la société Union de
crédit pour le bâtiment : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 27 février 2019 : RG n° 17/02186 ; arrêt
n° 2019/115 ; Cerclab n° 8102, sur appel de TGI Paris, 16 décembre 2016 : RG n° 14/11975 ;
Dnd. § Il faut par ailleurs ajouter que des montages similaires ont été aussi examinés par
d’autres juridictions (Crédit agricole : Colmar et Metz - Jyske Bank : Aix-en-Provence).
18. Évolution du droit positif : art. L. 312-3-1 C. consom. Il ne peut être fait application de
l'article L. 312-3-1 du code de la consommation, issu de la loi n° 2013-672 du 26 juillet 2013
(art. 54), loi qui interdit dorénavant aux particuliers emprunteurs de souscrire un prêt
immobilier dans une devise étrangère à l'Union Européenne et remboursable en monnaie
nationale, dans la mesure où le prêt a été souscrit antérieurement à l'entrée en vigueur de cette
loi. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216
(juillet 2009). § Dans le même sens : CA Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG
n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 (les dispositions de la loi du 26 juillet 2013 ne sont pas
applicables à un prêt conclu courant juillet 2009), sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 :
pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793 (argument non examiné) -
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 (le texte,
entré en application le 1er octobre 2014, n'est pas applicable à un contrat signé six ans
auparavant, fin 2008 pour l’offre de prêt et mars 2009 pour la vente du bien ; cette loi ne peut,
en elle-même, constituer la preuve du caractère irrégulier du contrat de prêt et caractériser la
faute du prêteur), sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n°
441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non examiné) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31
décembre 2015 : RG n° 15/00441 (l'article 54 de la loi n° 2013-672 du 26 juillet 2013 n'est
pas d’application rétroactive) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (les dispositions de l’art. L. 312-3-1 C. consom. issues de
l'article 54 de la loi n° 2013-672 du 27 juillet 2013, entrées en vigueur le 28 juillet 2013 ne
sont pas de nature à établir à elles seules, rétrospectivement, l'illicéité du prêt), sur appel de
TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd.
19. Description de l’opération. Selon le schéma décrit par les diverses décisions, le prêt
« Helvet immo » prévoyait notamment : un crédit financé par un emprunt souscrit en francs
suisses par le prêteur sur les marchés monétaires internationaux de devises ; la gestion du
crédit d'une part en francs suisses (monnaie de compte) et d'autre part, en euros (monnaie de
paiement) pour permettre le paiement des échéances, avec ouverture de deux comptes
correspondant à chacun de ces aspects, ces comptes ne constituant pas des comptes de dépôt ;
un taux précisé pour les premières années, variable ensuite ; une option de retour périodique à
un taux fixe ou révisable en euro. § Pour des descriptions, V. : CA Montpellier (2e ch.), 5
mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216 - CA Montpellier (2e ch.), 5 mai
2015 : RG n° 14/01883 ; Juris-Data n° 2015-023206 (idem) - CA Douai (8e ch. sect. 1), 17
septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre
2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 (reproduction de longs extraits du contrat sur
plusieurs pages) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab
n° 5447 (idem) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab
n° 6560 (idem), sur appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd. § La
banque n'est pas intervenue dans le montage qui ne prévoyait pas un « package », les
emprunteurs ayant été libres de choisir le financement qui paraissait le mieux convenir à
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l'acquisition ; ce fait, d'une part, ne constitue pas un comportement fautif de la part de la
banque qui n'a pas l'obligation de rencontrer les emprunteurs, d'autre part, implique que les
demandes formées contre elle soient examinées par rapport à ses seuls écrits, et notamment à
l'offre de prêt qui a été acceptée après l'expiration du délai légal. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février
2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd.
La comparaison du prêt Helvet Immo avec les prêts toxiques accordés aux collectivités locales
est inadéquate ; le prêt litigieux n'est pas un prêt structuré dans la mesure où, certes, il s'agit
d'un prêt en devises, mais il ne comporte pas d'opérations sur produits dérivés constituant des
instruments financiers ; le taux d'intérêt n'est pas déterminé par l'évolution d'un indice sous-
jacent mais est calculé en fonction d'une composante fixe et d'une composante variable selon
un indice de référence pour les prêts en francs suisses à moyen terme, le taux Swap francs
suisses 5 ans, qui est un indicateur journalier publié sur les pages financières d'organisme de
référence et ne doit être confondu avec les swaps qui sont des contrats financiers définis à
l'art. L. 221-1-III CMF comme étant des instruments financiers à termes. CA Paris (pôle 5
ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441. § La seule existence d'un risque lié à la volatilité
du marché des changes est insuffisante à qualifier de spéculatives les opérations litigieuses,
dont le but poursuivi n'était pas de jouer sur la variation du taux de change afin d'obtenir
rapidement un gain, mais, au contraire, de bénéficier, sur 25 ans, et pour réaliser deux
acquisitions immobilières dans le cadre d'opérations de défiscalisation, d'un taux d'intérêt
pratiqué sur un marché plus compétitif avec un taux de change entre deux devises
historiquement stables. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab
n° 6884 (le prêt litigieux n'est pas un prêt structuré dans la mesure où certes ; il s'agit d'un prêt
en devises, mais il ne comporte pas d'opérations sur produits dérivés constituant des
instruments financiers ; le taux d'intérêt n'est pas déterminé par l'évolution d'un indice sous-
jacent, mais est calculé en fonction d'une composante fixe et d'une composante variable selon
un indice de référence pour les prêts en francs suisses à moyen terme, le taux SWAP francs
suisses 5 ans, qui est un indicateur journalier publié sur les pages financières d'organisme de
référence et ne doit être confondu avec les swaps qui sont des contrats financiers définis à
l'article L. 221-1-III CMF comme étant des instruments financiers à terme), sur appel de TGI
Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 :
RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878, sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n°
14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n°
14/07113 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n°
14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n°
14/07108 ; Dnd.
V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448
(ce prêt ne constitue ni une opération spéculative ou aléatoire, ni un prêt toxique, identique
aux prêts structurés accordés aux collectivités locales), sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars
2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non
examiné) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691
(idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG
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n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem),
sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 :
RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par
Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 -
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884 (la comparaison
du prêt Helvet Immo avec les prêts toxiques accordés aux collectivités locales est inadéquate),
sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 septembre
2015 : RG n° 14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre
2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 30 septembre
2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 15 septembre
2015 : RG n° 14/07108 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ;
Cerclab n° 6937 (Helvet immo ; outre huit autres arrêts du même jour, précités), confirmant
TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (prêt ni spéculatif, ni structuré, ni
toxique), sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303, sur appel de TGI Paris, 17
novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304, sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302, sur
appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd.
Sur l’absence de caractère spéculatif, V. aussi infra à propos de l’obligation de mise en garde.
20. Contenu du contrat. Le fait que les 39 pages de cette offre de prêt n'aient pas été
paraphées par les emprunteurs est sans portée dans la mesure où elles font partie intégrante de
l'acte notarié du 2 juillet 2009. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ;
Juris-Data n° 2015-023216.
21. Plaquettes d’information fournies aux professionnels plaçant le prêt. Les emprunteurs
ne sauraient valablement se prévaloir des plaquettes informatives exclusivement destinées aux
professionnels partenaires de la banque dans le cadre de la commercialisation du produit et de
la grille de lecture en date du 25 mars 2008 également éditée pour les courtiers et
intermédiaires, dont la remise lors de l'acceptation de l'offre de prêt n'est pas démontrée et qui
sont, dès lors, exclues du champ contractuel. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG
n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216 (juillet 2009) - CA Montpellier (2e ch.), 5 mai
2015 : RG n° 14/01883 ; Juris-Data n° 2015-023206. § Impossibilité, dans le cadre d’une
action en nullité pour erreur intentée par les emprunteurs, de prendre en compte une plaquette
de présentation qui mentionne explicitement qu’il s’agit d’un document non contractuel,
strictement réservé aux professionnels partenaires de la banque amenés à commercialiser le
produit, et qui n’a pu influencer leur consentement, faute de rapporter la preuve qu’ils aient
été en possession de ce document lors de l’acceptation de l’offre. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31
décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 (arrêt reprenant l’affirmation de la
banque selon laquelle ce document a fait l’objet d’une présentation non autorisée sur internet ;
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absence de preuve que ce document ait été remis par le professionnel ayant proposé ce
financement ; emprunteur prétendant que la plaquette était trompeuse et fallacieuse), sur
pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab
n° 6815 (argument non examiné). § Absence de preuve que la banque aurait utilisé la stabilité
du taux de change comme argument commercial, dans la volonté délibérée de tromper
l’emprunteur, alors que le document produit, intitulé « le nouveau produit Bnp Paribas Invest
Immo » et édité en mars 2008, qui présente le marché monétaire suisse comme durablement
stable, est un document non contractuel, strictement réservé aux professionnels partenaires de
Bnp Paribas Invest Immo. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ;
Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817 (ce document n’ayant pas été remis par la
banque ou par le conseil à l’emprunteur n’a pu influer sur son consentement). § Même sens :
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (plaquette
destinée aux professionnels, non entrée dans le champ contractuel ; emprunteurs invoquant le
fait que la plaquette « Helvet Immo : Le nouveau produit », soulignait la stabilité du franc
suisse et minimisait le risque de change). § N.B. S’agissant d’un dol, la fourniture de ces
documents pourrait au contraire être un élément important pour déterminer la bonne foi de la
banque dans l’exécution de son obligation d’information.
Pour une décision évoquant la communication sous astreinte de certains documents liés à la
commercialisation du produit par la banque avec ses intermédiaires, dans le cadre d’une
action fondée sur des pratiques commerciales trompeuses, et la demande réciproque de la
banque et de l’intermédiaire de la communication du contenu de la constitution de partie
civile des emprunteurs, acceptées par le JME : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 22 octobre 2015 : RG
n° 15/06009 (souscription, après une étude de situation fiscale et patrimoniale, d’une
opération de défiscalisation se matérialisant par l'acquisition de parts de société civile de
placement immobilier, financée par un prêt « Helvet Immo » ; N.B. l’arrêt ne concerne plus la
communication des documents de commercialisation, qui a été acceptée, mais uniquement
celle de la constitution de partie civile : la plainte avec constitution de partie civile n'étant pas
couverte par le secret de l'instruction et sa demande ne se heurtant pas au secret professionnel
de l'avocat, il n'existe dès lors aucun empêchement légitime à sa production sous astreinte).
22. Influence de l’instance pénale. Sur l’instance pénale, V. les informations mentionnées
dans certaines décisions : ouverture d'une information judiciaire le 28 mars 2013 (comp.
Colmar, ci-dessous), mise en examen de la banque du chef de pratiques commerciales
trompeuses et, selon les déclarations des appelants, renvoi de l'affaire devant le tribunal
correctionnel de Paris le 4 avril 2017. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG
n° 17/07065 ; Cerclab n° 6913. § Mise en examen en 2015. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303.
Irrecevabilité devant la cour de la demande de sursis à statuer dans l’attente des résultats de
l’instance pénale qui, constituant une exception de procédure, devait être présentée devant le
juge de la mise en l’état. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
Cerclab n° 5448 (application des art. 73, 378, 771 et 907 CPC), sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29
mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non
examiné). § Même sens : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ;
Cerclab n° 5447. § Pour un refus autrement motivé : CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27
juillet 2016 : RG n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab n° 5686 (instruction ouverte
devant le TGI de Paris, en mai 2015 pour pratique commerciale trompeuse ; arrêt regrettant
que la question n’ait pas été soumise à l'appréciation du conseiller de mise en état, mais
estimant au fond que les éléments fournis sont insuffisants pour justifier le sursis, notamment
en l’absence de précision sur la procédure et l’identité des contrats), sur appel de TGI
Strasbourg, 18 décembre 2014 : Dnd.
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Pour une réponse au fond : dès lors que les demandeurs à l'instance ne se sont pas constitués
partie civile dans le cadre de l'information ouverte au tribunal de grande instance de Paris et
qu'ils ne sollicitent pas l'indemnisation du préjudice que leur aurait causé le délit, de sorte
qu'aucune décision n'interviendra sur l'action publique de laquelle dépendrait directement
l'action civile en réparation du dommage causé par l'infraction, la décision de sursis à statuer
dans l'attente de l'issue de la procédure pénale présente un caractère facultatif pour le juge
civil. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 23 décembre 2016 : RG n° 16/22099 ; Cerclab n° 6666 (N.B.
trente-neuf autres décisions du même jour), infirmant TGI Paris (JME), 17 février 2016 : RG
n° 15/06283 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 23 décembre 2016 : RG n° 16/22215 ; Cerclab
n° 6717 ; Juris-Data n° 2016-027866, infirmant TGI Paris (JME), 25 février 2016 : RG
n° 13/06745 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG n° 17/07065 ; Cerclab
n° 6913, infirmant TGI Paris (JME), 6 octobre 2016 : RG n° 16/04598 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG n° 17/07086 ; Dnd (idem), infirmant TGI Paris (JME), 6 octobre
2016 : RG n° 16/04602 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG n° 17/07092 ; Dnd
(idem), infirmant TGI Paris (JME), 6 octobre 2016 : RG n° 16/04600 ; Dnd. § Aucune des
parties ne demandant qu'il soit sursis à statuer et l'instance pénale, dont l’issue est
nécessairement lointaine, ne pouvant trancher la question de la validité de la clause
d'indexation dont il est soutenu qu'elle contrevient aux dispositions de l'art. L. 112-2 CMF ou
qu'elle constitue une clause abusive au sens de l'art. L. 132-1 C. consom., ni davantage le
débat sur les conditions de formation du contrat et l'existence de vices du consentement qui
n'imposent pas nécessairement que la preuve de pratiques commerciales trompeuses soit
rapportée, il est de l'intérêt des emprunteurs et donc d'une bonne administration de la justice
ne pas différer une décision qui peut être rendue sans attendre l'issue de l'instance pénale. CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 23 décembre 2016 : RG n° 16/22099 ; Cerclab n° 6666 - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 23 décembre 2016 : RG n° 16/22215 ; Cerclab n° 6717 ; Juris-Data n° 2016-
027866 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG n° 17/07065 ; Cerclab n° 6913, infirmant
TGI Paris (JME), 6 octobre 2016 : RG n° 16/04598 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin
2017 : RG n° 17/07086 ; Dnd (idem), infirmant TGI Paris (JME), 6 octobre 2016 : RG n°
16/04602 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG n° 17/07092 ; Dnd (idem),
infirmant TGI Paris (JME), 6 octobre 2016 : RG n° 16/04600 ; Dnd.
Sur l’instruction, V. aussi : CA Paris (pôle 1 ch. 5), 11 décembre 2015 : RG n° 15/19299
(désistement de la banque d’un appel sur une ordonnance du JME, dans le cadre d’une action
en « requalification » du prêt en euro, l’emprunteur s’étant au surplus porté partie civile dans
l’instruction n° 24/37/13/3 ouverte devant le TGI de Paris ; application de l’art. 395 CPC). §
V. aussi : CA Paris (pôle 1 ch. 5), 11 décembre 2015 : RG n° 15/19066.
Sur l’absence de prise en compte de la déposition d’une directrice régionale d’une agence
BNP qui prétendait avoir alerté sur les dangers du produit : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29
septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560 (arrêt semblant émettre des doutes sur
les informations fournies et retenant qu’en tout état de cause, ce témoignage n’éclaire pas sur
les informations données par la société ayant commercialisé le produit), sur appel de TGI
Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd. § Dans le même sens : CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691, sur appel de TGI Paris, 31 mars
2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ;
Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.),
26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 31
mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 :
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 33
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pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 (problème non examiné) - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824 (pièce produite n’étant pas
entrée dans le champ contractuel, puisqu’elle est postérieure au contrat ; N.B. par ailleurs, la
banque n’ayant pas été condamnée est présumée innocente), sur appel de TGI Paris, 13 février
2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ;
Dnd, sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG
n° 14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd, sur appel
de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai
2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n° 14/07108 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (la
circonstance que la banque ait été mise en examen en 2015 et qu'une préposée de la banque
ait fait des déclarations qui sont supposées l'incriminer, est indifférente à la solution du litige,
compte tenu de la présomption d'innocence et de la nécessité pour le juge civil d'analyser et de
qualifier les faits qui sont dans le débat et de trancher le litige conformément aux règles de
droit qui lui sont applicables, la procédure d'instruction ne pouvant constituer à elle seule une
présomption d'illégalité du contrat et de responsabilité de la banque), sur appel de TGI Paris,
17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 :
RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n°
14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab
n° 8164 (l’ancienne directrice d’une agence, qui a seulement participé à la commercialisation
des prêts Helvet Immo auprès des partenaires professionnels de la banque, est sans qualité
pour émettre une opinion pertinente sur le caractère clair et compréhensible de la clause
litigieuse contenue dans l'offre de prêt), sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n°
2012058262 ; Dnd.
V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303
(aucune pièce issue de la procédure pénale n'est produite par les emprunteurs), sur appel de
TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20
octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd.
A. VALIDITÉ DE LA CLAUSE ET DU CONTRAT
1° DROIT DES CLAUSES D’INDEXATION
23. Admission d’un lien entre la clause et l’activité de la banque. L’arrêt qui, après avoir
rappelé les termes de l’art. L. 112-2 CMF, constate qu’en l’espèce, la relation directe du taux
de change, dont dépendait la révision du taux d’intérêt initialement stipulé, avec la qualité de
banquier du prêteur était suffisamment caractérisée, en déduit à bon droit, par ces seuls
motifs, que la clause d’indexation fondée sur une monnaie étrangère, fût-elle afférente à une
opération purement interne, était licite. Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ;
arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793 (Helvet Immo ; vente en l'état futur d'achèvement
portant sur l'acquisition d'un appartement en France, opération à visée de défiscalisation et
portant sur un bien locatif), rejetant le pourvoi contre CA Douai (8e ch. sect. 1), 17
septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 ; Cerclab n° 6794 (résumé ci-dessous),
infirmant TGI Lille, 21 octobre 2014 : RG n° 14/04032 ; Dnd - Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 :
pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (même solution), rejetant sur
ce point le pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
Cerclab n° 5448 - Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ;
Cerclab n° 7863 (ayant énoncé qu’en application de l’art. L. 112-2 CMF, la validité d’une
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clause d’indexation fondée sur une monnaie étrangère est subordonnée à l’existence d’une
relation directe avec l’objet de la convention ou l’activité de l’une des parties, l’arrêt qui
constate que la relation directe du taux de change, dont dépendait la révision du taux d’intérêt
initialement stipulé, avec l’activité de la banque est suffisamment caractérisée, en déduit, à
bon droit, que la clause litigieuse était licite), rejetant le pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd.
La banque ne saurait avoir engagé sa responsabilité du seul fait qu'elle a proposé à des
emprunteurs profanes, demeurant et travaillant en France et voulant financer une acquisition
immobilière en France, un prêt en francs suisses. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302, sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n°
14/01467 ; Dnd.
La fixation de la créance en monnaie étrangère constituant une indexation déguisée, sa
validité est subordonnée au respect des conditions de la réglementation des indexations telles
qu'elles résultent de l'art. L. 112-2 CMF. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 ; précité - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 15/00441 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab
n° 6560 (idem), sur appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immmo ; outre huit
autres arrêts du même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG
n° 14/07116 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 9 novembre 2017 : RG n° 15/11494 ;
arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n° 7263, sur appel de TGI Nice, 12 février 2015 : RG n°
12/03760 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n°
7303, sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304, sur appel de TGI Paris, 20
octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd.
Il est de principe qu'un prêt dont la monnaie de compte est une devise étrangère, en l'espèce le
franc suisse, est assimilé à un prêt indexé et ne revêt aucun caractère spéculatif, étant observé
que l'indice convenu (la monnaie étrangère) est en relation avec l'activité de la banque qui
consiste à faire commerce d'argent. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ;
Juris-Data n° 2015-023216 (juillet 2009) - CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG
n° 14/01883 ; Juris-Data n° 2015-023206. § Dès lors que le contrat de prêt fait explicitement
référence à deux monnaies, soit l'euro comme monnaie de paiement et le franc suisse comme
monnaie de compte, en l'espèce étrangère, cette référence doit de fait s'analyser en une
indexation de l'obligation à remboursement de l'emprunteur sur le taux de change de l'euro
contre le franc suisse ; le contrat de prêt s'analysant en un acte strictement interne, dès lors
que les parties sont domiciliées en France, de nationalité française ou immatriculée dans ce
pays et que le bien financé est situé en France, l'indexation en question ne contrevient
aucunement aux prohibitions des art. L. 112-1 et L. 112-2 CMF, dans la mesure où elle est en
relation directe avec l'activité de la société prêteuse, établissement bancaire qui fait par
profession commerce d'argent et doit comme en l'occurrence emprunter sur les marchés
internationaux de devises pour prêter à ses clients, les établissements financiers n'ayant pas
pour pratique de prêter sur leurs fonds propres. CA Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre
2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 (arrêt infirmant le jugement ayant déclaré la clause
non écrite), pourvoi rejeté sur ce point par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-
27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793 (résumé ci-dessus). § La validité de la
clause d'indexation est soumise à l'existence d'une relation directe avec l'objet de la
convention, ou avec l'activité de l'une des parties, ces deux conditions n'étant pas cumulatives,
mais alternatives ; la relation directe est suffisamment caractérisée par la seule qualité de
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banquier de l'une des parties au contrat ; lorsqu'une des parties est un banquier, son activité
« est de faire commerce d'argent » et, dans ces conditions, une banque française peut
valablement indexer une obligation résultant d'un prêt sur une monnaie étrangère, même dans
une opération purement interne. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 (le prêteur, en l’espèce, exerce de façon objective l'activité de
banquier et est autorisé à effectuer des opérations de banque conformément aux dispositions
de l'art. L. 518-1 CMF), pourvoi rejeté sur ce point par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi
n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (résumé ci-dessus) - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441 (idem) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre
2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG
n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560 (idem), sur appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n°
12/11574 ; Dnd. § V. encore : CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG
n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab n° 5686 (le commerce de l'argent est au cœur de
l'activité de la banque, qui pour octroyer le crédit litigieux a, notamment, elle-même acquis
les devises sur le marché monétaire international), sur appel de TGI Strasbourg, 18 décembre
2014 : Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691,
sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6
janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n°
13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n°
13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re,
12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 - CA Nancy (2e
ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824 (prétendre que le
franc suisse est une monnaie de paiement reviendrait à dénaturer les clauses claires et précises
du contrat ; une banque française peut valablement indexer une obligation résultant d'un prêt
sur une monnaie étrangère, même dans une opération purement interne ; absence d’influence
d’un raisonnement sur la filiale ayant proposé le produit ou sur la société mère ; arrêt notant
que le prêt a été refinancé en francs suisses), sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n°
12/04083 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884
(« il est expressément mentionné à la clause « Financement de votre crédit » que « le crédit
est financé par un emprunt souscrit en francs suisses par le prêteur sur les marchés monétaires
internationaux de devises »), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07104 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 (idem), sur
appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n° 14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n°
14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n°
14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n°
14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n° 14/07108 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16
juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immmo ; outre huit autres arrêts du
même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : RG n° 16/03076, Cerclab n° 7092 (Helvet immo ; au
surplus, il y a lieu de rappeler, ainsi qu'il est dit au contrat, que la banque a elle-même souscrit
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un emprunt en franc suisse et qu'elle doit le rembourser), sur appel de TGI Paris, 19 janvier
2016 : RG n° 14/09707 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 9 novembre 2017 : RG n°
15/11494 ; arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n° 7263 (Helvet immo), sur appel de TGI Nice, 12
février 2015 : RG n° 12/03760 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (idem), sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n°
13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n°
7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de
TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG
n° 14/01467 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00082 ; Cerclab
n° 8161, sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03456 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00089 ; Cerclab n° 8162, sur appel de TGI Paris, 17
novembre 2015 : RG n° 14/03458 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG
n° 16/02966 ; Cerclab n° 8164 (dans les contrats de droit interne, la monnaie étrangère est
prohibée en tant qu'instrument de paiement, mais les parties peuvent y avoir recours en tant
qu'unité de compte ; seules sont prohibées et sanctionnées par une nullité d'ordre public, les
clauses de paiement en espèces étrangères, ou clause monnaie étrangère), sur appel de T. com.
Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd - CA Douai (ch. 1 sect. 1), 30 janvier
2020 : RG n° 16/02495 ; Cerclab n° 8335 (Helvet immo ; prêt prévoyant une monnaie de
compte en francs suisses et un paiement en euro ; clause d’indexation conforme aux
dispositions du CMF, l’activité de la banque ayant un lien direct avec le franc suisse compte
tenu de ses opérations sur les marchés internationaux), sur appel de TGI Arras, 4 février
2016 : RG n° 13/01804 ; Dnd - CA Douai (ch. 1 sect. 1), 30 janvier 2020 : RG n° 16/01364 ;
Cerclab n° 8336 (idem), sur appel de TGI Arras, 4 février 2016 : RG n° 13/02266 ; Dnd.
2° DROIT DES CLAUSES ABUSIVES
24. Applicabilité. Sur l’applicabilité du droit de la consommation, rappr. pour un prêt
spéculatif dans le cadre de l’ancien art. L. 137-2 C. consom. : ne perd pas la qualité de
consommateur la personne physique qui, agissant à des fins qui n’entrent pas dans le cadre de
son activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale, souscrit un prêt de nature
spéculative ; cassation de l’arrêt refusant de faire application de l’ancien art. L. 137-2 [218-2]
C. consom. à l’action du prêteur contre les emprunteurs, alors qu’il résultait de ses
énonciations que le prêt litigieux avait été souscrit à des fins étrangères à l’activité
professionnelle de ces derniers. Cass. civ. 1re, 22 septembre 2016 : pourvoi n° 15-18858 ;
arrêt n° 963 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6065 (produit multidevises à taux variable Euribor ou
Libor converti le jour du prêt selon les dispositions contractuelles, en francs CHF), cassant
partiellement CA Aix-en-Provence, 17 avril 2015 : Dnd. § Sur l’applicabilité, V. aussi : CA
Colmar (1re ch. civ. sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab
n° 5686 (examen et refus du caractère abusif d’une clause d’indexation sur le franc suisse
dans un prêt destiné à financer l'acquisition d'un bien immobilier comportant cinq
appartements à louer ; domaine non discuté), sur appel de TGI Strasbourg, 18 décembre
2014 : Dnd.
24-1. Droit de l’Union européenne - CJUE. * Relevé d’office. L’art. 6 § 1 et l’art. 7 § 1 de la
directive 93/13/CEE doivent être interprétés en ce sens qu’il appartient au juge national de
relever d’office, en lieu et place du consommateur en sa qualité de partie requérante, le
caractère éventuellement abusif d’une clause contractuelle, dès lors qu’il dispose des éléments
de droit et de fait nécessaires à cet effet. ». CJUE (2e ch.), 20 septembre 2018, OTP Bank
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Nyrt. - OTP Faktoring Követeléskezelő Zrt. / Teréz Ilyés - Emil Kiss : Aff. C-51/17 ; Cerclab
n° 8148.
* Modification législative de la clause fixant le taux de change : interprétation restrictive.
Pour la possibilité de contrôler la clause relative au risque de change, après une modification
législative ayant remplacé rétroactivement une clause nulle concernant la seule détermination
du taux de change : l’art. 1er § 2 de la directive 93/13/CEE doit être interprété en ce sens que
le champ d’application de cette directive ne couvre pas des clauses reflétant des dispositions
de droit national impératives, insérées postérieurement à la conclusion d’un contrat de prêt
conclu avec un consommateur et visant à suppléer une clause de celui-ci entachée de nullité,
en imposant un taux de change fixé par la Banque nationale. CJUE (2e ch.), 20 septembre
2018, OTP Bank Nyrt. - OTP Faktoring Követeléskezelő Zrt. / Teréz Ilyés - Emil Kiss :
Aff. C-51/17 ; Cerclab n° 8148. § Toutefois, eu égard en particulier à l’objectif de la directive
93/13/CEE, à savoir la protection des consommateurs contre les clauses abusives insérées
dans les contrats conclus avec ces derniers par les professionnels, l’exception instituée à
l’article 1er § 2, est d’interprétation stricte ; dès lors, une clause relative au risque de change,
qui n’est pas couverte par la modification législative, n’est pas exclue dudit champ
d’application en vertu de cette disposition. CJUE (2e ch.), 20 septembre 2018, OTP Bank
Nyrt. - OTP Faktoring Követeléskezelő Zrt. / Teréz Ilyés - Emil Kiss : Aff. C-51/17 ; Cerclab
n° 8148 (loi visant la détermination du taux de change et pas le risque de change).
* Exclusion de l’adéquation au prix. Les clauses de monnaies de compte ne relèvent pas de
l’adéquation au prix : l’art. 4 § 2 de la directive 93/13 doit être interprété en ce sens qu’une
clause, en ce qu’elle comporte une obligation pécuniaire pour le consommateur de payer, dans
le cadre des remboursements du prêt, des montants découlant de l’écart entre le cours de vente
et le cours d’achat de la devise étrangère, ne saurait être considérée comme comportant une
« rémunération » dont l’adéquation en tant que contrepartie d’une prestation effectuée par le
prêteur ne saurait faire l’objet d’une appréciation de son caractère abusif en vertu de
l’article 4, paragraphe 2, de la directive 93/13. CJUE (4e ch.), 30 avril 2014, Árpád Kásler -
Hajnalka Káslerné Rábai / OTP Jelzálogbank Zrt : Aff. C-26/13 ; Cerclab n° 6885 (point
n° 59 ; point n° 58 : cette exclusion ne saurait s’appliquer à des clauses qui se limitent à
déterminer, en vue du calcul des remboursements, le cours de conversion de la devise
étrangère dans laquelle le contrat de prêt est libellé, sans toutefois qu’aucun service de change
ne soit fourni par le prêteur lors dudit calcul, et ne comportent, dès lors, aucune
« rémunération » au sens de l’art. 4 § 2 de la directive 93/13).
* Clause pouvant porter sur la définition de l’objet principal. En revanche, il appartient à la
juridiction de renvoi d’apprécier, eu égard à la nature, à l’économie générale et aux
stipulations du contrat de prêt ainsi qu’à son contexte juridique et factuel, si la clause
déterminant le taux de change des mensualités constitue un élément essentiel de la prestation
du débiteur consistant dans le remboursement du montant mis à disposition par le prêteur.
CJUE (4e ch.), 30 avril 2014, Árpád Kásler - Hajnalka Káslerné Rábai / OTP Jelzálogbank
Zrt : Aff. C-26/13 ; Cerclab n° 6885 (point n° 51 ; prêt utilisant une devise étrangère comme
monnaie de compte).
* Exclusion du contrôle du caractère abusif dépendant du caractère clair et compréhensible
de la clause. L’exclusion du contrôle suppose toutefois de vérifier que la clause est rédigée de
façon claire et compréhensible, ce que la CJUE a entendu dans un sens extensif incluant la
perception des conséquences économiques de la clause pour l’emprunteur. L’analyse exclut
donc une appréciation séparée de l’obligation d’information et du caractère abusif, ce qui ne
saurait surprendre puisque l’asymétrie d’information est un des déséquilibres majeurs entre
professionnel et consommateur.
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Pour le premier arrêt : l’art. 4 § 2 de la directive 93/13 doit être interprété en ce sens que,
s’agissant d’une clause contractuelle telle que celle en cause au principal, l’exigence selon
laquelle une clause contractuelle doit être rédigée de manière claire et compréhensible doit
s’entendre comme imposant non seulement que la clause concernée soit intelligible pour le
consommateur sur un plan grammatical, mais également que le contrat expose de manière
transparente le fonctionnement concret du mécanisme de conversion de la devise étrangère
auquel se réfère la clause concernée ainsi que la relation entre ce mécanisme et celui prescrit
par d’autres clauses relatives au déblocage du prêt, de sorte que ce consommateur soit mis en
mesure d’évaluer, sur le fondement de critères précis et intelligibles, les conséquences
économiques qui en découlent pour lui. CJUE (4e ch.), 30 avril 2014, Árpád Kásler -
Hajnalka Káslerné Rábai / OTP Jelzálogbank Zrt : Aff. C-26/13 ; Cerclab n° 6885 (dispositif
et points n° 73 à 75 ; point n° 73 évoquant les points 1, sous j) et l), et 2, sous b) et d), de
l’annexe de cette directive pour justifier l’importance essentielle pour le respect de l’exigence
de transparence de l’information complète du consommateur). § V. aussi dans le même sens :
CJUE (2e ch.), 20 septembre 2017, Ruxandra Paula Andriciuc e.a./ Banca Românească SA :
Aff. C-186/16 ; Cerclab n° 7151 (point n° 45 ; l’exigence d’une rédaction claire et
compréhensible doit être comprise comme imposant que le contrat expose de manière
transparente le fonctionnement concret du mécanisme auquel se réfère la clause concernée
ainsi que, le cas échéant, la relation entre ce mécanisme et celui prescrit par d’autres clauses,
de sorte que ce consommateur soit mis en mesure d’évaluer, sur le fondement de critères
précis et intelligibles, les conséquences économiques qui en découlent pour lui ; arrêt citant
les arrêts du 30 avril 2014, Kásler et Káslerné Rábai, C-26/13, points 75, et du 23 avril 2015,
Van Hove, C-96/14, point 50) - CJUE (2e ch.), 20 septembre 2018, OTP Bank Nyrt. - OTP
Faktoring Követeléskezelő Zrt. / Teréz Ilyés - Emil Kiss : Aff. C-51/17 ; Cerclab n° 8148
(cette exigence implique qu’une clause relative au risque de change soit comprise par le
consommateur à la fois sur les plans formel et grammatical, mais également quant à sa portée
concrète, en ce sens qu’un consommateur moyen, normalement informé et raisonnablement
attentif et avisé, puisse non seulement avoir conscience de la possibilité de dépréciation de la
monnaie nationale par rapport à la devise étrangère dans laquelle le prêt a été libellé, mais
aussi évaluer les conséquences économiques, potentiellement significatives, d’une telle clause
sur ses obligations financières).
Pour apprécier le respect de cette exigence, la juridiction de renvoi doit statuer au regard de
l’ensemble des éléments de fait pertinents, au nombre desquels figurent la publicité et
l’information fournies par le prêteur dans le cadre de la négociation d’un contrat de prêt.
CJUE (2e ch.), 20 septembre 2017, Ruxandra Paula Andriciuc e.a./ Banca Românească SA :
Aff. C-186/16 ; Cerclab n° 7151 (point n° 46 ; arrêt citant l’arrêt du 26 février 2015, Matei,
C-143/13, point 75).
* Effets de la suppression de la clause. L’art. 6 § 1 de la directive 93/13 doit être interprété en
ce sens que, dans une situation telle que celle en cause au principal, dans laquelle un contrat
conclu entre un professionnel et un consommateur ne peut subsister après la suppression
d’une clause abusive, cette disposition ne s’oppose pas à une règle de droit national
permettant au juge national de remédier à la nullité de cette clause en substituant à celle-ci
une disposition de droit national à caractère supplétif. CJUE (4e ch.), 30 avril 2014 : précité.
24-1 bis. Cour de cassation : questions préjudicielles. Au regard des griefs formulés par les
moyens et des questions préjudicielles posées par le Tribunal d'instance de Lagny-sur-Marne
(jugement du 2 août 2019) et par le Tribunal de grande instance de Paris (sept jugements du
1er octobre 2019), la décision de la Cour de justice de l'Union européenne à intervenir est de
nature à influer sur la solution du pourvoi ; il y a lieu, dès lors, de surseoir à statuer jusqu'au
prononcé de la décision de la CJUE dans les affaires C-609/19 et C-776/19 à C-782/19. Cass.
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civ. 1re, 25 novembre 2020 : pourvoi n° 19-17996 ; arrêt n° 715 ; Cerclab n° 8685, pourvoi
contre CA Paris, 17 avril 2019 : Dnd, sur renvoi après cassation de Cass. civ. 1re, 16 mai
2018, pourvoi n° 17-11337 ; Cerclab n° 7628. § Pour des décisions retenant la même
solution, sans reproduire les questions préjudicielles en renvoyant à l’arrêt précité n° 715
(pourvoi n° 19-17996) : Cass. civ. 1re, 25 novembre 2020 : pourvoi n° 19-17997 ; arrêt n°
716 ; Cerclab n° 8686 (idem), pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 13 février 2019 : Dnd -
Cass. civ. 1re, 25 novembre 2020 : pourvoi n° 19-17998 ; arrêt n° 717 ; Cerclab n° 8687,
pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 9 mai 2019 : Dnd, sur renvoi après cassation de Cass.
civ. 1re, 16 mai 2018, pourvoi n° 17-11337 ; Cerclab n° 7628 - Cass. civ. 1re, 25 novembre
2020 : pourvoi n° 19-17999 ; arrêt n° 737 ; Cerclab n° 8688, pourvoi contre CA Reims, 15
mai 2018 : RG n° 16/02699 ; Dnd - Cass. civ. 1re, 25 novembre 2020 : pourvoi n° 19-11600 ;
arrêt n° 738 ; Cerclab n° 8689, pourvoi contre CA Reims, 15 mai 2018 : RG n° 16/02701 ;
Dnd.
Sur le rappel des questions préjudicielles figurant dans l’arrêt du 25 novembre précité (19-
17996, V. :
* Question préjudicielle renvoyée par le TI de Lagny-sur-Marne (2 août 2019) :
« Question n° 1 : Le paragraphe 2 de l'article 4 de la directive 93/13 doit-il être interprété en
ce sens que constituent l'objet principal d'un prêt libellé en devise étrangère et remboursable
en devise nationale, sans pouvoir être considérées isolément, les clauses stipulant des
remboursements à échéances fixes imputés prioritairement sur les intérêts et qui prévoient
l'allongement de la durée du contrat et l'augmentation des règlements, pour payer le solde du
compte, ce solde pouvant augmenter significativement à la suite des variations des parités ?
Question n° 2 : Le paragraphe 1er de l'article 3 de la directive 93/13 doit-il être interprété en
ce sens que les clauses stipulant des paiements à échéances fixes imputés prioritairement sur
les intérêts et qui prévoient l'allongement de la durée du contrat et l'augmentation des
règlements, pour payer le solde du compte, pouvant augmenter significativement à la suite des
variations des parités, créent un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des
parties au contrat, notamment en ce qu'elles exposent le consommateur à un risque
disproportionné de change ?
Question n° 3 : L'article 4 de la directive 93/13 doit-il être interprété en ce sens qu'il impose
que le caractère clair et compréhensible des clauses d'un contrat de prêt libellé en devise
étrangère et remboursable en devise nationale, soit apprécié en se référant, au moment de la
conclusion du contrat, au contexte économique prévisible, en l'espèce les conséquences des
difficultés économiques des années 2007 et 2009 sur les variations des taux de change, en
tenant compte de l'expertise et des connaissances du prêteur professionnel et de sa bonne foi ?
Question n° 4 : L'article 4 de la directive 93/13 doit-il être interprété en ce sens qu'il impose
que le caractère clair et compréhensible des clauses d'un contrat de prêt libellé en devise
étrangère et remboursable en devise nationale, soit apprécié en communiquant au
consommateur des informations, notamment chiffrées, uniquement objectives et abstraites ne
tenant pas compte du contexte économique pouvant avoir une incidence sur les variations des
taux de change, par le prêteur disposant de l'expertise et des connaissances du professionnel
? »
* Question préjudicielle renvoyée par le TGI Paris (sept jugements du 1er octobre 2019) :
« Première question : La directive n° 93/13, interprétée à la lumière du principe d'effectivité,
s'oppose-t-elle, dans un dossier comme celui au principal, à l'application des règles de
prescription, dans les cas suivants : (a) pour la déclaration du caractère abusif d'une clause, (b)
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pour les restitutions éventuelles, (c) lorsque le consommateur est demandeur et (d) lorsque le
consommateur est défendeur, y compris à une demande reconventionnelle ?
Deuxième question : En cas de réponse totalement ou partiellement négative à la première
question, la directive n° 93/13, interprétée à la lumière du principe d'effectivité, s'oppose-t-
elle, dans un dossier comme celui en cause au principal, à l'application d'une jurisprudence
nationale fixant le point de départ du délai de prescription à la date d'acceptation de l'offre de
prêt, plutôt qu'à la date de survenance de difficultés financières sérieuses ?
Troisième question : Des clauses telles que celles en jeu dans le litige principal, prévoyant
notamment que le franc suisse est la monnaie de compte et l'euro la monnaie de paiement,
ayant pour effet de faire porter le risque de change sur l'emprunteur, relèvent-elles de l'objet
principal du contrat au sens de l'article 4, paragraphe 2, de la directive n° 93/13, en l'absence
de contestation du montant des frais de change et en présence de clauses prévoyant, à dates
fixes, la possibilité pour l'emprunteur d'exercer une option de conversion en euros selon une
formule prédéterminée ?
Quatrième question : La directive n° 93/13, interprétée à la lumière du principe d'effectivité
du droit communautaire, s'oppose-t-elle à une jurisprudence nationale considérant qu'une
clause ou un ensemble de clauses, telle que celles en cause au principal, sont « claires et
compréhensibles » au sens de la directive, aux motifs que :
- l'offre préalable de prêt détaille les opérations de change réalisées au cours de la vie du
crédit et précise que le taux de change euros contre francs suisses sera celui applicable deux
jours ouvrés avant la date de l'événement qui détermine l'opération et qui est publié sur le site
de la Banque centrale européenne ;
- il est mentionné dans l'offre que l'emprunteur accepte les opérations de change de francs
suisses en euros et d'euros en francs suisses nécessaires au fonctionnement et au
remboursement du crédit, et que le prêteur opérera la conversion en francs suisses du solde
des règlements mensuels en euros après paiement des charges annexes du crédit ;
- l'offre indique que, s'il résulte de l'opération de change une somme inférieure à l'échéance en
francs suisses exigible, l'amortissement du capital sera moins rapide et l'éventuelle part de
capital non amorti au titre d'une échéance sera inscrite au solde débiteur du compte en francs
suisses, et qu'il est précisé que l'amortissement du capital du prêt évoluera en fonction des
variations du taux de change appliqué aux règlements mensuels, à la hausse ou à la baisse,
que cette évolution peut entraîner l'allongement ou la réduction de la durée d'amortissement
du prêt et, le cas échéant, modifier la charge totale de remboursement ;
- les articles « compte interne en euros » et « compte interne en francs suisses » détaillent les
opérations effectuées à chaque paiement d'échéance au crédit et au débit de chaque compte, et
le contrat expose de manière transparente le fonctionnement concret du mécanisme de
conversion de la devise étrangère ; et alors que ne figure dans l'offre, notamment, pas de
mention expresse du « risque de change » qui incombe à l'emprunteur au vu de l'absence de
perception des revenus dans la monnaie de compte, ni de mention explicite du « risque de
taux d'intérêts » ?
Cinquième question : Dans l'éventualité d'une réponse positive à la quatrième question, la
directive n° 93/13, interprétée à la lumière du principe d'effectivité du droit communautaire,
s'oppose-t-elle à une jurisprudence nationale considérant qu'une clause ou un ensemble de
clauses, telle que celles en cause au principal, sont « claires et compréhensibles » au sens de la
directive, dès lors que s'ajoute uniquement aux éléments relevés dans la quatrième question,
une simulation d'une baisse de 5,33 % de la monnaie de règlement par rapport à la monnaie de
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compte, dans un contrat d'une durée initiale de 25 ans, et sans autre mention des termes tels
que « risque » ou « difficulté » ?
Sixième question : La charge de la preuve du caractère « clair et compréhensible » d'une
clause au sens de la directive n°93/13 incombe-t-elle, y compris au sujet des circonstances
entourant la conclusion du contrat, au professionnel ou au consommateur ?
Septième question : Si la charge de la preuve du caractère clair et compréhensible de la clause
appartient au professionnel, la directive n° 93/13 s'oppose-t-elle à une jurisprudence nationale
estimant, en présence de documents relatifs aux techniques de vente, qu'il appartient aux
emprunteurs de prouver, d'une part, qu'ils ont été destinataires des informations contenues
dans ces documents et, d'autre part, que c'est la banque qui les leur a adressés, ou, au
contraire, exige-t-elle que ces éléments constituent une présomption de ce que les
informations contenues dans ces documents ont été transmis, y compris verbalement, aux
emprunteurs, présomption simple qu'il incombe au professionnel, qui doit répondre des
informations communiquées par les intermédiaires qu'il a choisis, de réfuter ?
Huitième question : L'existence d'un déséquilibre significatif peut-elle être caractérisée dans
un contrat tel que celui en cause au principal dans lequel les deux parties subissent un risque
de change, dès lors que, d'une part, le professionnel dispose de moyens supérieurs au
consommateur pour anticiper le risque de change et que, d'autre part, le risque supporté par le
professionnel est plafonné tandis que celui supporté par le consommateur ne l'est pas ? »
24-2. Cour de cassation : décisions attaquées examinant le caractère abusif (rejet). La Cour
de cassation a adopté deux positions différentes, selon la teneur des décisions attaquées.
Lorsque l’arrêt d’appel a examiné le caractère abusif et l’a écarté aux motifs que la clause
portait sur la définition de l’objet principal et qu’elle était stipulée de façon claire et
compréhensible, elle a rejeté le pourvoi de façon prudente : après avoir énoncé que
l’appréciation du caractère abusif des clauses, au sens de l’art. L. 132-1, devenu L. 212-1 C.
consom., ne concerne pas celles qui portent sur l’objet principal du contrat, pour autant
qu’elles soient rédigées de façon claire et compréhensible, l’arrêt relève, d’une part, que la
clause litigieuse, en ce qu’elle prévoit la conversion en francs suisses du solde des règlements
mensuels après paiement des charges annexes du crédit, définit l’objet principal du contrat,
d’autre part, que cette clause figure dans une offre préalable qui précise que le prêt contracté
est libellé en francs suisses, que l’amortissement du prêt se fait par la conversion des
échéances fixes payées en euros, qu’une telle conversion s’opère selon un taux de change qui
est susceptible d’évoluer à la hausse ou à la baisse, que cette évolution peut entraîner
l’allongement ou la réduction de la durée d’amortissement du prêt et, le cas échéant, modifier
la charge totale de remboursement ; ayant ainsi fait ressortir le caractère clair et
compréhensible de la clause litigieuse, la cour d’appel, qui n’était pas tenue de procéder à une
recherche ni de répondre à des conclusions que ses constatations et énonciations rendaient
inopérantes, a légalement justifié sa décision de ce chef. Cass. civ. 1re, 3 mai 2018 : pourvoi
n° 17-13593 ; arrêt n° 448 ; Cerclab n° 7567, rejetant le pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Cerclab n° 6724. § Dans le même sens : Cass. civ. 1re,
12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863, rejetant le
pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd, sur appel de
TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd. § N.B. La motivation retenue par ces arrêts
est assez curieuse. Tout d’abord, il semble naturel que la Cour de cassation reproduise un
texte de loi directement et non au travers d’un motif de la décision attaquée (au surplus
parfois inexact comme dans l’arrêt du 12 décembre 2018 puisque les textes cités écartent les
clauses « définissant l’objet principal » et non plus largement celles portant sur l’objet
principal). Ensuite, il est aussi étonnant que la Cour ne puisse pas expliciter directement le fait
que la clause porte sur l’objet principal, ce qu’elle a déjà souvent fait en matière d’assurance.
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Pour des arrêts ultérieurs adoptant une motivation légèrement différente : Cass. civ. 1re, 20
février 2019 : pourvoi n° 17-31067 ; arrêt n° 116 ; Cerclab n° 8054 (structure du motif :
rappel de l’arrêt sur l’art. L. 132-1 C. consom., déduction à bon droit que la clause définit
l’objet principal du contrat, rappel de l’arrêt de la CJUE du 20 septembre 2018, aff. , C-51/17,
rappel des constatations de l’arrêt attaqué sur le caractère compréhensible, avant de conclure
« qu’en l’état de ces constatations et appréciations, la cour d’appel a légalement justifié sa
décision de retenir le caractère clair et compréhensible de la clause litigieuse »), rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
19495 ; arrêt n° 185 ; Cerclab n° 8064, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 3 mars 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31065 ; arrêt n° 114 ; Bull. civ. ;
Cerclab n° 8065, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20
février 2019 : pourvoi n° 17-31066 ; arrêt n° 115 ; Cerclab n° 8066, rejetant le pourvoi
contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31068 ; arrêt n° 117 ; Cerclab n° 8067, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
19495 ; arrêt n° 118 ; Cerclab n° 8068, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31071 ; arrêt n° 119 ; Cerclab n° 8069,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février
2019 : pourvoi n° 17-31072 ; arrêt n° 120 ; Cerclab n° 8070, rejetant le pourvoi contre CA
Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31073 ; arrêt n°
121 ; Cerclab n° 8071, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31074 ; arrêt n° 122 ; Cerclab n° 8072, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
31075 ; arrêt n° 123 ; Cerclab n° 8073, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31076 ; arrêt n° 124 ; Cerclab n° 8074,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 :
pourvoi n° 17-31077 ; arrêt n° 125 ; Cerclab n° 8075, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16
juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31078 ; arrêt n° 126 ;
Cerclab n° 8076, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20
février 2019 : pourvoi n° 17-31079 ; arrêt n° 127 ; Cerclab n° 8077, rejetant le pourvoi
contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd.
V. ultérieurement pour des motivations plus condensées : Cass. civ. 1re, 27 mars 2019 :
pourvoi n° 17-26912 ; arrêt n° 296 ; Cerclab n° 8002 (caractère compréhensible admis en
dépit de l’argument des emprunteurs invoquant le fait qu’aucune disposition unique du contrat
ne résumait le principe d’indexation), rejetant le pourvoi contre CA Lyon, 28 septembre
2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-28995 ; arrêt n° 352 ; Cerclab
n° 8055, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 6 octobre 2017 : Dnd (les conditions de
remboursement du prêt ne revêtent pas de caractère accessoire mais définissent l’essence
même du rapport contractuel et relèvent de la nature même de l’obligation du débiteur, de
sorte que la clause « monnaie de compte », dont toutes les autres ne sont que la déclinaison ou
la conséquence, fixe une prestation essentielle caractérisant le contrat) - Cass. civ. 1re, 10
octobre 2019 : pourvoi n° 17-20199 ; arrêt n° 818 ; Cerclab n° 8126 (rappel de l’arrêt du 20
septembre 2017, aff. C-186/16 ; selon l’arrêt, l’emprunteur ayant reconnu avoir pris
connaissance de l’offre de crédit et de ses annexes reçues le 18 avril 2009 et avoir été avisé
que le crédit comportait des opérations de change pouvant avoir un impact sur son plan de
remboursement, la cour d’appel en déduit que celui-ci a été informé clairement, précisément
et complètement sur le risque de voir le coût total du crédit en euros, monnaie de paiement,
augmenter par l’effet de l’allongement de la période de remboursement lié à une évolution
défavorable du taux de change, et qu’il a eu, à la lecture de l’offre, une vision précise de ce
que pourrait être la charge réelle de son crédit puisqu’il était indiqué que la durée pourrait être
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augmentée dans un plafond de cinq ans : il en résulte que, même si la clause litigieuse portait
sur l’objet principal du contrat, la cour d’appel, qui a fait ressortir qu’elle était rédigée en
termes clairs et compréhensibles, n’était pas tenue de procéder à l’examen de son caractère
éventuellement abusif ), sur appel de CA Nancy, 26 janvier 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 24
octobre 2019 : pourvoi n° 18-12255 ; arrêt n° 886 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8156 (l’arrêt
relève que les parties sont expressément convenues que le paiement des échéances par
l’emprunteur devait être effectué en euros pour être ensuite converti en francs suisses et
permettre le remboursement du capital emprunté dans cette devise, qu’il retient que les
conditions de remboursement d’un prêt ne revêtent pas un caractère accessoire mais
définissent l’essence même du rapport contractuel, de sorte que la clause de monnaie de
compte, dont toutes les autres ne sont que la déclinaison ou la conséquence, fixe une
prestation essentielle caractérisant le contrat ; qu’il en déduit, à bon droit, que la clause
litigieuse définit l’objet principal du contrat ; clause claire et compréhensible), rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 15 décembre 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 24 octobre 2019 : pourvoi
n° 18-18047 ; arrêt n° 871 ; Cerclab n° 8157 (rappel de l’art. L. 132-1 et de l’arrêt du 20
septembre 2017, C-186/16, clauses claires et compréhensibles), rejetant le pourvoi contre CA
Paris, 9 mars 2018 : Dnd.
V. aussi pour un prêt accordé par une autre banque : Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 : pourvoi
n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 (crédit agricole ; rappel de l’art. L.
132-1 par la cour d’appel, laquelle relève que le remboursement du prêt en francs suisses
définit l’objet principal du contrat, information données sur le risque de change laissé
intégralement à la charge des emprunteurs, avec un exemple chiffré donné par la notice :
« ayant ainsi fait ressortir le caractère clair et compréhensible de la clause litigieuse, la cour
d’appel, qui n’était pas tenue de suivre les parties dans le détail de leur argumentation, a
légalement justifié sa décision d’exclure l’application du régime des clauses abusives » ; la
clause relative aux modalités de fixation du cours de change étant distincte de celle prévoyant
le remboursement en devise étrangère, la cour d’appel en a exactement déduit que sa
rédaction ne pouvait affecter le caractère clair et compréhensible de la clause litigieuse), sur
pourvoi contre CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ;
Cerclab n° 6846.
24.3. - Cour de cassation : décisions attaquées n’examinant pas le caractère abusif
(cassation). Lorsqu’au contraire, les arrêts frappés de pourvoi n’avaient pas recherché le
caractère abusif, elle a cassé ces décisions en leur reprochant de ne pas avoir procédé d’office
à une telle recherche : cassation pour violation de l’ancien art. L. 132-1 C. consom., devenu L.
212-1, de l’arrêt jugeant régulière la clause d’indexation et rejetant les demandes en
responsabilité et indemnisation formées par l’emprunteur, aux motifs qu’il résultait des
éléments de fait et de droit débattus devant elle que, selon le contrat litigieux, toute
dépréciation de l’euro par rapport au franc suisse avait pour conséquence d’augmenter le
montant du capital restant dû et, ainsi, la durée d’amortissement du prêt d’un délai maximum
de cinq ans, alors qu’il lui incombait de rechercher d’office, notamment, si le risque de
change ne pesait pas exclusivement sur l’emprunteur et si, en conséquence, la clause litigieuse
n’avait pas pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations des parties au contrat, au détriment du consommateur. Cass. civ. 1re, 29 mars
2017 : pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793 (application de
l’obligation de relever d’office, découlant de la jurisprudence Pannon de la CJUE), cassant
CA Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 ; Cerclab
n° 6794, sur appel de TGI Lille, 21 octobre 2014 : RG n° 14/04032 ; Dnd - Cass. civ. 1re, 29
mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (même
solution), pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
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Cerclab n° 5448. § Pour une décision similaire, après l’arrêt précité du 3 mai, mais intégrant
dans la motivation la notion d’objet principal du contrat : Cass. civ. 1re, 16 mai 2018 :
pourvoi n° 17-11337 ; arrêt n° 505 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 7628 (Helvet Immo ; il incombait,
à supposer que la clause litigieuse ne définisse pas l’objet principal du contrat ou, dans le cas
contraire, qu’elle ne soit pas rédigée de façon claire et compréhensible, de rechercher d’office
si le risque de change ne pesait pas exclusivement sur l’emprunteur, et si, en conséquence,
ladite clause n’avait pas pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties au contrat, au détriment du consommateur), cassant CA Paris,
29 septembre 2016 : Dnd - Cass. civ. 1re, 12 septembre 2018 : pourvoi n° 17-17650 ; arrêt
n° 805 ; Cerclab n° 7670 (Crédit agricole ; il incombait à la cour, à supposer que la clause
litigieuse ne définisse pas l’objet principal du contrat, ou, dans le cas contraire, qu’elle ne soit
pas rédigée de façon claire et compréhensible, de rechercher d’office si le risque de change ne
pesait pas exclusivement sur l’emprunteur et si, en conséquence, la clause litigieuse n’avait
pas pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations
des parties au contrat, au détriment du consommateur), cassant CA Lyon, 21 février 2017 :
Dnd. § V. aussi : cassation de l’arrêt validant une clause d’indexation, en retenant qu’elle est
en relation directe avec l’activité de la banque, alors qu’il résultait des éléments de fait et de
droit débattus devant elle que, selon le contrat litigieux, toute dépréciation de l’euro par
rapport au franc suisse avait pour conséquence de majorer le coût du prêt, sans qu’aucun
plafond ne soit fixé, de sorte qu’il lui incombait, à supposer que la clause de monnaie
étrangère ne définisse pas l’objet principal du contrat ou, dans le cas contraire, qu’elle ne soit
pas rédigée de façon claire et compréhensible, de rechercher d’office si le risque de change ne
pesait pas exclusivement sur l’emprunteur, et si, en conséquence, ladite clause n’avait pas
pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des
parties au contrat, au détriment du consommateur, la cour d’appel n’a pas donné de base
légale à sa décision. Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722 ; arrêt n° 357 ;
Cerclab n° 8003 (Jyske Bank ; visa de l’art. L. 132-1 et rappel de l’arrêt Pannon), pourvoi
contre CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/06321 ; arrêt n° 2017/111 ;
Cerclab n° 6831, et sur renvoi CA Lyon (1re ch. civ. A), 20 février 2020 : RG n° 19/02681 ;
Cerclab n° 8361 (résumé ci-dessous). § Comp. pour une autre clause : Cass. civ. 1re, 12 déc.
2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 (les emprunteurs n'ayant pas
soutenu, dans leurs conclusions d'appel, qu'est abusive la clause ayant pour objet ou pour effet
de stipuler une date indicative d'exécution du contrat hors les cas où la loi l'autorise, le moyen
est irrecevable comme nouveau et mélangé de fait).
N.B. Ces arrêts appellent plusieurs remarques. Tout d’abord, la cassation est fondée sur une
violation de l’art. L. 132-1 C. consom., interprété en tenant compte de la jurisprudence
Pannon de la CJUE : autrement dit, c’est l’absence de relevé d’office obligatoire qui constitue
le cas d’ouverture, même si la motivation des arrêts pourrait évoquer un manque de base
légale. D’autre part, les arrêts cassés n’ont pas évoqué le caractère abusif de la clause. Il faut
souligner que d’autres décisions de la Cour de Paris du 31 décembre 2015 l’ont fait, en
estimant que la clause portait sur la définition de l’objet principal, qui échappe au contrôle du
caractère abusif si la clause est stipulée de façon claire et compréhensible. Cet argument a pu
paraître implicitement condamné par la Cour de cassation en 2017, mais depuis ces premières
décisions, l’arrêt du 16 mai 2018 a intégré cet aspect de la recherche dans ses motifs. Il faut
enfin ajouter qu’une action de groupe a été annoncée par une association de consommateurs
(à l’issue inconnue à ce jour), ce qui, outre l’instance pénale, conduit à un éclatement de
l’examen de ce contentieux sériel.
La Cour de Paris a pris acte de ces arrêts dans les espèces où le caractère abusif n’était pas
soulevé : révocation de l'ordonnance de clôture et renvoi de l'affaire à la mise en état en
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invitant les parties à conclure sur le caractère abusif ou non de la clause monnaie de compte
au regard des dispositions de l'ancien art. L. 132-1 C. consom., devenu L. 212-1. CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 6877, sur appel de TGI Paris, 10
février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 2 juin 2017 : RG
n° 15/21470 ; Cerclab n° 6914 (relevé d’office et réouverture des débats), infirmant TGI
Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 11 août 2017 : RG
n° 16/02579 ; Cerclab n° 6946 ; Juris-Data n° 2017-016430, sur appel de TGI Paris, 8
décembre 2015 : RG n° 13/13662 ; Dnd. § Sur l’interprétation - tout à fait fondée - de ces
arrêts par la Cour d’appel de Paris : la Cour de cassation n'a pas tranché la question du
caractère abusif de la clause litigieuse, mais elle a seulement reproché aux cours d'appel de
Paris et de Douai de ne pas avoir examiné d'office la question des clauses abusives jugeant
qu'il leur incombait de rechercher d'office, notamment, si le risque de change ne pesait pas
exclusivement sur l'emprunteur et si, en conséquence, la clause litigieuse n'avait pas pour
objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des
parties au contrat, au détriment du consommateur. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n°
13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab
n° 7302, sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 9 mars 2018 : RG n° 16/02579 ; Cerclab n° 8010 ; Juris-Data n° 2018-003398 (il est
inexact de soutenir que la Cour de cassation - dans ses arrêts du 20 mars 2017 - a d'ores et
déjà tranché la question du caractère abusif de la clause litigieuse), suite de CA Paris (pôle 5
ch. 6), 11 août 2017 : RG n° 16/02579 ; Cerclab n° 6946, sur appel de TGI Paris, 8 décembre
2015 : RG n° 13/13662 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG
n° 16/02966 ; Cerclab n° 8164, sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n°
2012058262 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 13 février 2019 : RG n° 17/01027 ; Cerclab
n° 8165 (idem), sur appel de TGI Paris, 12 décembre 2016 : RG n° 14/15304 ; Dnd. § V. aussi
pour d’autres juridictions : CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG
n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (arrêt rappelant un arrêt antérieur relevant
d’office le caractère abusif et invitant les parties à conclure sur le caractère abusif d’une
clause de monnaie de compte se référant au franc suisse, au regard des arrêts de la CJCE du 4
juin 2009, C-243/08, et de la Cour de cassation du 29 mars 2017 dans les affaires 15-27231 et
13-13050), sur appel de TGI Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd.
V. pourtant pour une décision décidant que, les emprunteurs n'invoquant pas l'existence de
clause abusive, il « ne sera répondu qu'aux moyens utiles à la solution du litige », alors que
l’obligation de rappeler d’office rappelée à plusieurs reprises par la Cour de cassation risque
de faire encourir la censure à cet arrêt : CA Rennes (1re ch.), 18 février 2020 : RG n°
18/03809 ; Cerclab n° 8358, sur appel de TGI Nantes, 17 mai 2005 : Dnd.
24.4. Cour de cassation : extension de l’éviction du contrôle aux clauses connexes. L’arrêt
qui énonce que la clause « opération de change » n’est pas uniquement consacrée aux frais de
change, mais rappelle la caractéristique fondamentale du prêt proposé qui est d’être un prêt de
francs suisses et que tous les versements au titre du prêt ne peuvent être effectués qu’en euros
pour un remboursement en francs suisses, de sorte qu’accepter l’offre équivaut à accepter les
opérations de change de francs suisses en euros et d’euros en francs suisses et à accepter que
les frais de change fassent partie intégrante des règlements, qui relève que la clause détaille le
mécanisme du prêt, fixe le taux de change initial, décrit les diverses opérations de change
devant intervenir pendant la durée du crédit et précise que le montant du prêt comprend les
frais de change et que pour chaque opération, les frais de change sont égaux à 1,50 % du
montant à convertir, et qui constate que la clause n’est pas la seule clause à traiter des frais de
change, ; a pu déduire que la clause litigieuse ne pouvait être détachable de la clause
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« monnaie de compte » régissant tout le contrat. Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-
28995 ; arrêt n° 352 ; Cerclab n° 8055, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 6 octobre 2017 :
Dnd. § Pour d’autres arrêts rejetant les pourvois contre des arrêts retenant, sans dénaturation,
que les stipulations prévoyant l’allongement de la durée du contrat et l’augmentation des
règlements en euros pour permettre de payer le solde du compte, en cas de non-
remboursement à l’échéance, font partie intégrante de la clause litigieuse et que le contrat fixe
une double limite, de la durée supplémentaire de remboursement du prêt qui ne peut être que
de cinq ans et de la majoration des règlements en euros qui ne peut être supérieure à
l’augmentation annuelle de l’indice INSEE des prix à la consommation sur la période des cinq
dernières années précédant la révision du taux d’intérêt. Cass. civ. 1re, 20 février 2019 :
pourvoi n° 17-31067 ; arrêt n° 116 ; Cerclab n° 8054, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12
mai 2017 : Dnd. § Même sens : Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-19495 ; arrêt
n° 185 ; Cerclab n° 8064, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 3 mars 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31065 ; arrêt n° 114 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8065,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 :
pourvoi n° 17-31066 ; arrêt n° 115 ; Cerclab n° 8066, rejetant le pourvoi contre CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 - Cass. civ. 1re, 20 février
2019 : pourvoi n° 17-31068 ; arrêt n° 117 ; Cerclab n° 8067, rejetant le pourvoi contre CA
Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-19495 ; arrêt n°
118 ; Cerclab n° 8068, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31071 ; arrêt n° 119 ; Cerclab n° 8069, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi
n° 17-31072 ; arrêt n° 120 ; Cerclab n° 8070, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin
2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31073 ; arrêt n° 121 ; Cerclab
n° 8071, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février
2019 : pourvoi n° 17-31074 ; arrêt n° 122 ; Cerclab n° 8072, rejetant le pourvoi contre CA
Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31075 ; arrêt n°
123 ; Cerclab n° 8073, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31076 ; arrêt n° 124 ; Cerclab n° 8074, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
31077 ; arrêt n° 125 ; Cerclab n° 8075, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31078 ; arrêt n° 126 ; Cerclab n° 8076,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 :
pourvoi n° 17-31079 ; arrêt n° 127 ; Cerclab n° 8077, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16
juin 2017 : Dnd.
24.5. Juges du fond : refus de contrôler le caractère abusif des clauses claires et
compréhensibles. * Helvet immo. La Cour d’appel de Paris a toutefois maintenu sa position
après les arrêts de la Première Chambre civile du 29 mars 2017 : les prêts litigieux ont pour
caractéristique essentielle d'être des prêts en devises étrangères remboursables en euros ; le
risque de change est inhérent à ce type de prêt ; il a nécessairement une incidence sur les
conditions de remboursement des crédits qui sont liées à la variation du taux de change ainsi
que sur les mécanismes d'augmentation ou de diminution du capital restant dû, et donc
d'allongement ou au contraire de raccourcissement du délai d'amortissement du capital ; dès
lors, la clause monnaie de compte définit l'objet principal du contrat, l'essence même du
rapport contractuel et l'élément essentiel de la prestation du débiteur c'est à dire son obligation
de remboursement, en euros, d'un prêt consenti en francs suisses ; les stipulations prévoyant
l'allongement de la durée du contrat, et l'augmentation des règlements en euros pour permettre
de régler le solde du compte, en cas de non remboursement à l'échéance, font partie intégrante
de celle-ci et ne peuvent en être dissociées pour constituer une clause autonome ; il y a lieu en
outre de souligner que le contrat fixe une double limite, de la durée supplémentaire, qui ne
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peut être que de 5 ans et de la majoration des règlements en euros qui ne peut être supérieure à
l'augmentation annuelle de l'indice INSEE des prix à la consommation (série France entière
hors tabac) sur la période des 5 dernières années précédant la révision du taux d'intérêt. CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884 (arrêt évoquant l’arrêt
précité de la CJUE du 30 avril 2014, mentionné comme étant du 12 février 2014, avec un
rappel des trois questions préjudicielles, et concluant que la clause monnaie de compte définit
l'objet principal du contrat et ne peut, étant claire et compréhensible, donner lieu à une
appréciation de son caractère abusif), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n°
14/07104 ; Dnd. § Dans le même sens : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20816 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22
septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd. § Dans le même sens, du même jour, sauf pour un
rappel de deux questions préjudicielles seulement : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 :
RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878, sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n°
14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd, sur appel de
TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai
2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n° 14/07108 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd (les emprunteurs, qui
ont déclaré avoir voulu se constituer un patrimoine retraite et qui exercent les professions de
kinesithérapeute et d'assistante de production, doivent être considérés comme des
consommateurs normalement avisés, en mesure de saisir la portée exacte de la clause et
d'évaluer, sur le fondement de critères précis et intelligibles, les conséquences qui en
découlent pour eux ), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd -
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22
septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG
n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (outre huit autres arrêts du même jour, précités ; le prêt
litigieux a pour caractéristique essentielle d'être un prêt en devises étrangères remboursable en
euros, le risque de change étant inhérent à ce type de prêt qui a nécessairement une incidence
sur les conditions de remboursement du crédit ; la clause monnaie de compte définit ainsi
l'objet principal du contrat, l'essence même du rapport contractuel et l'élément essentiel de la
prestation du débiteur, c'est à dire son obligation de remboursement, en euros, d'un prêt
consenti en francs suisses ; les stipulations prévoyant l'allongement de la durée du contrat, et
l'augmentation des règlements en euros pour permettre de régler le solde du compte, en cas de
non remboursement à l'échéance, font partie intégrante de celle-ci et ne peuvent en être
dissociées pour constituer une clause autonome l’arrêt souligne en outre que le contrat fixe
une double limite, de la durée supplémentaire, qui ne peut être que de 5 ans et de la
majoration des règlements en euros qui ne peut être supérieure à l'augmentation annuelle de
l'indice Insee des prix à la consommation - série France entière hors tabac - sur la période des
5 dernières années précédant la révision du taux d'intérêt), confirmant TGI Paris, 29
septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305 (la clause « monnaie de compte », dont toutes les autres ne
sont que la déclinaison ou la conséquence, fixe une prestation essentielle caractérisant le
contrat), sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (les stipulations prévoyant
l'allongement de la durée du contrat, et l'augmentation des règlements en euros pour permettre
de régler le solde du compte, en cas de non remboursement à l'échéance, font partie intégrante
de celle-ci et ne peuvent en être dissociées pour constituer une clause autonome), sur appel de
TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20
octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 48
Tous droits réservés à l’auteur. Rediffusion interdite.
n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (la clause d'indexation du prêt sur une devise vient fixer le
quantum de la dette de l'emprunteur ; les conditions de remboursement du prêt ne revêtent pas
de caractère accessoire mais définissent l'essence même du rapport contractuel ; elles relèvent
de la nature même de l'obligation du débiteur), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n°
14/01467 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab
n° 8164 (la clause monnaie de compte définit l'objet principal du contrat, l'essence même du
rapport contractuel et l'élément essentiel de la prestation du débiteur, en ce qu'elle a trait, non
pas à une modalité accessoire de paiement, mais à la nature même de l'obligation du débiteur),
sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd.
Elle a répondu de façon négative à l’argument invoqué par la Cour de cassation : le risque de
change ne pèse pas exclusivement sur l'emprunteur ; supprimer la clause aboutirait à détruire
l'équilibre juridique du contrat et à modifier de façon substantielle son économie générale, le
contrat, à la date de sa conclusion, ne conférant pas de pouvoir unilatéral à la banque et ne lui
octroyant aucun avantage injustifié ou illégitime. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 :
RG n° 16/03076, Cerclab n° 7092 (Helvet immo), sur appel de TGI Paris, 19 janvier 2016 :
RG n° 14/09707 ; Dnd. § V. aussi, avant de considérer que la clause claire et compréhensible
porte sur l’objet principal du contrat : l’existence d’un déséquilibre manifeste découlant
nécessairement du contrat à l'égard de l'emprunteur n’est pas établie dès lors que le contrat
prévoit qu'en cas d'évolution favorable du taux de change, la durée d'amortissement du crédit
est raccourcie sans limite et que dans ces conditions les emprunteurs paient moins
d'échéances, la rémunération du prêteur s'en trouvant d'autant diminuée. CA Paris (pôle 5 ch.
6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immo ; outre huit autres arrêts
du même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd -
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : précité (arrêt évoquant aussi la faculté de
conversion des prêts) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ;
Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302, sur appel de TGI
Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd.
Pour le maintien de la solution, avec une évolution de la motivation, pour répondre à
l’argumentation des demandeurs tentant d’isoler certaines clauses : le déséquilibre visé par
l’ancien art. L. 132-1 [212-1] C. consom. est le déséquilibre juridique et non le déséquilibre
économique ; pour apprécier le caractère abusif de la clause, le juge doit se placer à la date de
la conclusion du contrat et prendre en considération l'esprit général du contrat, l'économie
générale de la convention ; l'équilibre contractuel ne doit pas être apprécié au regard des
conséquences de la variation du taux de change sur la contrevaleur en euros du capital en
francs suisses emprunté par les appelants, qui sont du domaine des conséquences
économiques, et interviennent dans l'exécution du contrat. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 11 août
2017 : RG n° 16/02579 ; Cerclab n° 6946 ; Juris-Data n° 2017-016430, sur appel de TGI
Paris, 8 décembre 2015 : RG n° 13/13662 ; Dnd. § Rejet de l’argumentation des emprunteurs
tentant de déclarer abusive la seule clause relative aux opérations de change, alors que la
clause « opération de change » ne peut être détachable de la clause « monnaie de compte » qui
régit tout le contrat. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : précité. § Même analyse et
même solution pour la clause fixant une période supplémentaire de 5 ans de remboursement
sans prévoir de plafond aux échéances. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : précité. §
Dès lors, les conditions de remboursement du prêt ne revêtent pas de caractère accessoire
mais définissent l'essence même du rapport contractuel ; elles relèvent de la nature même de
l'obligation du débiteur ; la clause « monnaie de compte » dont toutes les autres ne sont que la
déclinaison ou la conséquence fixe une prestation essentielle caractérisant le contrat ; elle ne
peut pas être considérée comme étant abusive, pour autant qu'elle soit rédigée de façon claire
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et compréhensible, ce qui est le cas en l’espèce. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 :
précité.
Dans le même sens pour d’autres cours d’appel : CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 9
novembre 2017 : RG n° 15/11494 ; arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n° 7263 (motivation assez
similaire ; les conditions de remboursement du prêt ne revêtent pas un caractère accessoire
mais définissent l’essence même du rapport contractuel ; la clause monnaie de compte, dont
toutes les autres ne sont que la déclinaison ou la conséquence, fixe une prestation essentielle
caractérisant le contrat), sur appel de TGI Nice, 12 février 2015 : RG n° 12/03760 ; Dnd - CA
Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab
n° 7516 (prêt immobilier Helvet Immo ; absence de caractère abusif de la clause qui fixe une
période supplémentaire de 5 ans de remboursement sans prévoir de plafond aux échéances,
qui n’est que la conséquence de la clause de monnaie de compte qui régit tout le contrat, dès
lors que la variation du taux de change franc suisse/euro ne dépend pas de la volonté des
parties, ni même de la banque et est totalement indépendante de la sphère contractuelle,
qu’elle joue dans les deux sens, que l’emprunteur peut obtenir tous les cinq ans une
conversion en euros et que le risque de change ne pèse donc pas exclusivement sur
l'emprunteur ; arrêt précisant qu’en cas d’évolution favorable à l’euro, la rémunération du
prêteur s'en trouve diminuée et la durée d'amortissement du prêt raccourcie), sur appel de TGI
Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n°
17/00987 ; arrêt n° 18/00247 ; Cerclab n° 8130 (la Cour ne peut que constater que les
stipulations contractuelles sont complètes, et intelligibles tant au strict point de vue
grammatical ou lexical, que dans leur contenu qui, s'il est certes complexe eu égard à la nature
même du prêt, n'en reste pas moins compréhensible par l'emprunteur moyen, normalement
informé et raisonnablement attentif et avisé, ayant recours à ce type d'opération immobilière
et de financement immobilier), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re
ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00988 ; arrêt n° 18/00249 ; Dnd (idem), sur appel de TGI
Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00991 ; arrêt
n° 18/00251 ; Dnd ; Juris-Data n° 2018-019410 (idem), sur appel de TGI Metz, 12 janvier
2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/01058 ; arrêt n° 18/00248 ;
Dnd, sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 11 décembre 2018 :
RG n° 17/02162 ; arrêt n° 18/00329 ; Juris-Data n° 2018-023377 ; Dnd (idem), sur appel de
TGI Metz, 18 mai 2017 : Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3 - 4), 28 février 2019 : RG n°
16/23080 ; arrêt n° 2019/74 ; Cerclab n° 7744 (les conditions de remboursement du prêt ne
revêtent pas un caractère accessoire mais définissent l'essence même du rapport contractuel ;
la clause monnaie de compte, dont toutes les autres ne sont que la déclinaison ou la
conséquence, fixe une prestation essentielle caractérisant le contrat ; clause claire et
compréhensible), sur appel de TGI Marseille, 22 novembre 2016 : RG n° 15/08912 ; Dnd -
CA Douai (ch. 8 sect. 1), 2 mai 2019 : RG n° 16/05427 ; arrêt n° 490/19 ; Cerclab n° 7949
(la clause relative à la monnaie de compte définit l'objet principal du contrat et ne peut, étant
claire et compréhensible, donner lieu à une appréciation de son caractère abusif), sur appel de
TGI Saint-Omer, 22 juillet 2016 : RG n° 16/00084 ; Dnd - CA Lyon (1re ch. civ. B), 9 juillet
2019 : RG n° 17/02962 ; Cerclab n° 7997 (la clause monnaie de compte définit l'objet
principal du contrat et l'élément essentiel de la prestation du débiteur, en ce qu'elle a trait, non
pas à une modalité accessoire de paiement, mais à la nature même de l'obligation du débiteur,
c'est à dire son obligation de remboursement, en euros, avec intérêts, d'un prêt consenti en
francs suisses ; clause claire et compréhensible ; N.B. en l’espèce, l’emprunteur affirmait que
la clause ne prévoyait aucun exemple chiffré, argument dont l’exactitude ou pas n’est pas
examinée par l’arrêt), sur appel de TGI Lyon (4e ch.), 24 janvier 2017 : RG n° 13/06788 ;
Dnd - CA Limoges (ch. civ.), 12 décembre 2019 : RG n° 18/01156 ; arrêt n° 578 ; Cerclab
n° 8268 (helvet immo ; arrêt reprenant la position de la CJUE sur la nécessité qu’un
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consommateur moyen, normalement informé et raisonnablement attentif, puisse évaluer les
conséquences économiques, potentiellement significatives, de la clause sur ses obligations
financières ; clause claire et compréhensible, pouvant jouer dans les deux sens et n’ayant pas
créé de déséquilibre significatif), sur appel de TGI Brive-La-Gaillarde, 26 octobre 2018 :
Dnd - CA Douai (ch. 1 sect. 1), 30 janvier 2020 : RG n° 16/02495 ; Cerclab n° 8335 (Helvet
immo ; relevé d’office de l’examen du caractère abusif et rejet au fond, l’arrêt notant au
surplus que l’emprunteur y a fait implicitement allusion ; la clause d'indexation litigieuse
porte sur l'objet principal du contrat de prêt et son mécanisme s'y trouve expliqué de manière
claire et compréhensible, si bien qu'à leur lecture, l'emprunteur a pu non seulement
comprendre que la variation du cours de l'euro par rapport au franc suisse allait avoir une
incidence sur le montant du capital amorti à chaque échéance, mais également se rendre
compte, notamment sur la base de l'exemple donné en annexe, que cette incidence pourrait
être rapidement importante), sur appel de TGI Arras, 4 février 2016 : RG n° 13/01804 ; Dnd -
CA Douai (ch. 1 sect. 1), 30 janvier 2020 : RG n° 16/01364 ; Cerclab n° 8336 (idem), sur
appel de TGI Arras, 4 février 2016 : RG n° 13/02266 ; Dnd - CA Montpellier (4e ch. civ.), 12
février 2020 : RG n° 17/03527 ; Cerclab n° 8352 (prêt immobilier en franc suisse ; clause
claire et compréhensible portant sur l’objet principal), sur appel de TGI Montpellier, 13 juin
2017 : RG n° 15/07070 : Dnd.
V. antérieurement pour la cour d’appel de Paris : la clause monnaie de compte stipulée en
francs suisses, constitue l'objet principal, l'élément essentiel, du contrat, qui est l'octroi d'un
prêt libellé en francs suisses ; rédigée de façon claire et compréhensible, elle définit l'objet
principal du contrat et l’appréciation de son caractère abusif est dans ce cas écartée par
l’ancien art. L. 132-1, al. 7, C. consom. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (arrêt analysant les stipulations du contrat pour conclure que la
clause est en l’espèce rédigée de manière claire et compréhensible, notamment dans la
première phrase du premier article - « description de votre crédit » - de l'offre de prêt qui
indique « le montant du crédit est de 228.334,40 francs suisses »). § Dans le même sens : CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560, sur appel de
TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691, sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG
n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur
appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ;
arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863. § En outre, le déséquilibre doit s'apprécier à la date de
conclusion du contrat et non en cours de son exécution, en prenant en compte,
rétrospectivement, des événements indépendants de la sphère d'action de la banque et
exceptionnels, tenant à la crise, d'une ampleur imprévue, relative à la dette souveraine des
pays de la zone euro qui a provoqué le décrochage de l'euro par rapport au franc suisse. CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (absence de
prise en compte de la plaquette destinée aux professionnels commercialisant le produit et
évoquant la stabilité du franc suisse) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691 (idem pour les quatre autres décisions précitées) - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824 (clause au cœur de
l’économie du contrat et ne créant pas de déséquilibre puisqu’elle a pu avoir un impact
favorable pour l’emprunteur et que par ailleurs elle correspond pour le prêteur à son
refinancement sur les marchés internationaux), sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG
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n° 12/04083 ; Dnd. § …Pour la Cour d’appel de Colmar : CA Colmar (1re ch. civ. sect. A),
27 juillet 2016 : RG n° 15/00798 ; arrêt n° 613/2016 : Cerclab n° 5686 (prêt immobilier en
franc suisse « Helvet Immo » ; les clauses valeur monnaie étrangère ont pour caractéristique
essentielle d'introduire un aléa lié au taux de change de la monnaie choisie au moment de la
souscription du contrat, et à son évolution ultérieure, et cet aléa qui peut jouer,
indépendamment de la volonté de l'une ou l'autre partie, soit en faveur, soit en défaveur de
chacune, est incompatible avec la notion de déséquilibre significatif ; information jugée claire
et complète ; possibilité d’option de conversion en euros tous les trois ans), sur appel de TGI
Strasbourg, 18 décembre 2014 : Dnd. § …Pour le Tribunal de commerce de Paris : T. com.
Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd (selon l’arrêt, le jugement a rejeté les
demandes de nullité de la clause d'indexation fondée sur l'art. L. 112-2 CMF, de caractère
abusif de la même stipulation sur le fondement de l'art. L. 132-1 C. consom., de sa nullité sur
le fondement d'un vice de consentement et de celle sollicitant des dommages-intérêts pour
manque de loyauté), sur appel CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : RG n° 16/02966 ;
Cerclab n° 7091 (renvoi à la mise en état en raison du décès de l’épouse et de l’incertitude sur
la situation successorale en résultant).
* Autres prêts en monnaie de compte franc suisse. Pour d’autres prêts indexés sur une
monnaie étrangère, V. pour des positions et des solutions similaires : CA Colmar (1re ch. civ.
sect. A), 27 juillet 2016 : RG n° 15/02983 ; arrêt n° 614/16 ; Cerclab n° 5685 (prêt
immobilier indexé sur le franc suisse par le Crédit agricole ; idem, avec une motivation
fournie sur l’information, l’arrêt ajoutant que si la banque s'est assurée contre le risque de
fluctuation, les emprunteurs pouvaient de même souscrire une garantie en ce sens, ce dont ils
se sont abstenus ; clause rédigée de façon claire et compréhensible ; question préjudicielle
injustifiée), sur appel de TGI Strasbourg, 25 mars 2015 : Dnd - CA Colmar (1re ch. civ. sect.
A), 3 mai 2017 : RG n° 15/05155 ; Cerclab n° 6834 ; Juris-Data n° 2017-009003 (crédit
agricole ; prêt immobilier pour un couple ; absence de caractère abusif de la clause qui avait
pour seul objet d’attirer l’attention de l’emprunteur sur le fait qu’il devrait intégralement
supporter le risque en cas d’évolution défavorable du taux de change, mais qui, en revanche,
ne créait en elle-même aucun déséquilibre significatif entre le prêteur et l’emprunteur puisque
notamment elle ne mettait pas à la seule charge de celui-ci toute évolution du taux de change),
sur appel de TGI Mulhouse, 28 août 2015 : Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 22 mai
2019 : pourvoi n° 17-23663 ; arrêt n° 479 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 7971 (crédit agricole ; « de
ces énonciations et appréciations, la cour d’appel, qui n’était pas tenue de procéder à une
recherche que ses constatations rendaient inopérante, a fait ressortir l’absence de caractère
abusif de la clause litigieuse ») - CA Chambéry (ch. civ. sect. 1), 6 mars 2018 : RG
n° 16/01905 ; Cerclab n° 7519 (prêt immobilier ; absence de caractère abusif de la clause,
puisque la banque se devait de proposer un prêt le plus sécurisé possible, donc à l'abri des
variations de change, dans un sens défavorable pour l'emprunteur ; l'équilibre recherché pour
éviter qu'une clause soit abusive ne doit pas résulter d'une stipulation mettant à la charge de la
banque tous les risques de change - baisse du franc suisse -, alors que les gains possibles
resteraient acquis aux seuls emprunteurs - hausse du franc suisse), sur appel de TGI Annecy,
13 juillet 2016 : RG n° 14/01079 ; Dnd - CA Besançon (1re ch. civ.), 30 octobre 2018 : RG
n° 17/01016 ; Cerclab n° 7655 (prêt immobilier Caisse de crédit mutuel ; l'ensemble des
clauses faisant référence à la parité euro/franc suisse participe de l'objet même du contrat et,
rédigée de façon claire et compréhensible, ne relève pas du régime des clauses abusives), sur
appel de TGI Lons-le-Saunier, 15 mars 2017 : RG n° 15/01069 ; Dnd. § … Pour la Cour
d’appel de Metz : CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt
n° 17/00171 ; Cerclab n° 6846 (arrêt estimant que, stipulée de façon claire et compréhensible,
la clause relative à une monnaie de compte porte sur l’objet principal du contrat), sur appel de
TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 : pourvoi
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n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 - CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril
2017 : RG n° 15/00411 ; arrêt n° 17/00172 ; Dnd (Crédit agricole ; idem), sur appel de TGI
Metz, 18 décembre 2014 : Dnd.
* Influence de la qualité de l’emprunteur sur l’appréciation du caractère compréhensible. Sur
la prise en compte de la profession du consommateur pour apprécier le caractère clair et
compréhensible d’une clause portant sur l’objet principal au sens de l’art. L. 212-1 C.
consom. : dès lors que le contrat expose de manière transparente le fonctionnement concret du
mécanisme de conversion de la devise étrangère et compte tenu de la clarté, de la précision
des termes employés pour décrire le mécanisme du prêt, qui en soi ne revêt aucun caractère de
complexité, de leur répétition, de leur caractère compréhensible, l’emprunteur, qui déclare
exercer la profession de directeur commercial, doit être considéré comme un consommateur
normalement avisé, qui a été en mesure de saisir la portée exacte de la clause et d'évaluer, sur
le fondement de critères précis et intelligibles, les conséquences qui en découlent pour lui ; en
conséquence, la clause monnaie de compte définit l'objet principal du contrat et ne peut, étant
claire et compréhensible, donner lieu à une appréciation de son caractère abusif. CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immo ; outre huit
autres arrêts du même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG
n° 14/07116 ; Dnd. § V. pour un autre arrêt, avec une formulation différente, adaptée à la
profession des emprunteurs : compte tenu de la clarté, de la précision des termes employés
pour décrire le mécanisme du prêt, qui en soi ne revêt aucun caractère de complexité, de leur
répétition, de leur caractère compréhensible, les emprunteurs, qui déclarent exercer la
profession de chef d'entreprise employant plus de dix salariés, pour madame, de conducteur
d'engins, pour monsieur et doivent être considérés comme des consommateurs moyens,
normalement informés et raisonnablement attentifs et avisés, pouvaient non seulement
comprendre, d'une part, que les frais de change leur incombaient et quelle était leur assiette, et
d'autre part que la durée de remboursement pouvait être allongée dans la limite de 5 ans pour
permettre le remboursement du solde du prêt et que surtout ils pouvaient appréhender que le
risque de change est inhérent au type de prêt souscrit, qu'il a nécessairement une incidence sur
les conditions de remboursement du crédit et son coût total et qu'ils étaient ainsi en mesure
d'évaluer, sur le fondement de critères précis et intelligibles, les conséquences qui en
découlent pour eux. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 octobre 2017 : RG n° 16/03076, Cerclab
n° 7092 (Helvet immo), sur appel de TGI Paris, 19 janvier 2016 : RG n° 14/09707 ; Dnd. § V.
aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur
appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303, sur appel de TGI Paris, 17 novembre
2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304, sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302, sur
appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd. § Pour l’admission du caractère
clair et compréhensible par d’autres juridictions : CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 9
novembre 2017 : RG n° 15/11494 ; arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n° 7263 (le contrat expose
de manière transparente le fonctionnement concret du mécanisme de conversion de la devise
étrangère et met le consommateur en mesure d’évaluer, sur le fondement de critères précis et
intelligibles, les conséquences économiques qui en découlent pour lui ), sur appel de TGI
Nice, 12 février 2015 : RG n° 12/03760 ; Dnd - CA Metz (1re ch.), 17 mai 2018 : RG
n° 17/0019 ; arrêt n° 18/00117 ; Cerclab n° 7616 (prêt immobilier à une SCI ayant la qualité
de non-professionnel ; la clause « imposant à l'emprunteur de rembourser la contrevaleur en
francs suisse » concerne l'objet principal du contrat parce qu'elle fixe une prestation
essentielle ; elle est rédigée de manière claire et compréhensible pour la SCI, qui n'est pas un
consommateur moyen, mais un emprunteur averti, compte tenu notamment du fait qu’un des
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co-gérants est un professionnel du chiffre et que la société avait déjà souscrit des prêts
similaires), sur appel de TGI Metz, 22 décembre 2016 : Dnd.
Pour une décision indulgente qui, après avoir constaté que les stipulations relatives au taux du
crédit sont rédigées de manière particulièrement complexe relativement à la nature du taux du
prêt, affirmée variable mais qui semble pourtant devoir être fixée à la date de remise de fonds,
conclut toutefois que les ambiguïtés ayant pu exister sont définitivement clarifiées par
l’annexe au contrat où figurent, dans une notice de présentation des conditions de variation,
des exemples chiffrés de variations possibles, le taux d'intérêts étant déterminé à chaque
échéance et pour la première fois à la date de la remise des fonds sur la base d'un index de
change et d'un taux de marge connus. CA Colmar (1re ch. civ. A), 8 juillet 2020 : RG n°
17/04766 ; arrêt n° 309/20 ; Cerclab n° 8507 (prêt immobilier en devises), sur appel de TGI
Mulhouse, 29 septembre 2017 : Dnd.
24.6. Juges du fond : décisions maintenant le contrôle. * Possibilité du contrôle. V. pour un
raisonnement différent dans un autre prêt conclu en euros, et qui pouvait être indexé sur une
devise étrangère, cette indexation n'étant qu'optionnelle, lui conférant ainsi un caractère
accessoire : selon l’arrêt, dans une telle hypothèse, la possibilité de tirer le prêt en devises ne
constitue pas la définition de l'objet principal du contrat et, en tout état de cause, à supposer
que la clause définisse l'objet principal du contrat, elle n’a pas été en l’espèce stipulée de
façon claire et compréhensible, compte tenu notamment de l’envoi d’un courrier explicatif en
anglais et que la seule mention figurant dans la déclaration de compréhension ne permet pas à
un emprunteur moyen d'évaluer les conséquences économiques, potentiellement
significatives, de la clause autorisant le tirage du prêt dans une autre devise sur ses obligations
financières, en l'absence de tout exemple chiffré, de toute simulation et de toute explication
sur la distinction entre la monnaie de compte et la devise initiale, étant encore observé que le
taux de conversion avec le franc suisse ne figurait ni dans l'offre ni dans l'acte de prêt, cette
devise n'étant d'ailleurs pas expressément mentionnée. CA Lyon (1re ch. civ. A), 20 février
2020 : RG n° 19/02681 ; Cerclab n° 8361 (le fait que la demande en paiement de dommages-
intérêts pour manquement de la banque à son devoir de conseil et de mise en garde ait été
rejetée de manière irrévocable, l'arrêt n'ayant pas été cassé sur ce point, ne fait pas obstacle à
ce que soit retenue l'absence de caractère clair et compréhensible de la clause litigieuse au
regard de la législation sur les clauses abusives, qui est distincte de celle relative à la
responsabilité de la banque au titre de ses autres obligations), sur renvoi de Cass. civ. 1re, 10
avril 2019 : pourvoi n° 17-20722, arrêt n° 357 ; Cerclab n° 8003.
* Absence de caractère abusif compte tenu du plafonnement des risques. N’est pas abusive la
clause contractuelle faisant supporter par l'acquéreur le risque de change pour un prêt accordé
sous formes de devises représentant une contre-valeur en franc suisse, compte tenu du
rapprochement de cette clause avec celle plafonnant la révision du taux d'intérêt à la hausse,
ce qui écarte l'abus en encadrant le risque de change et par ailleurs de l'information préalable
donnée aux bénéficiaires du prêt. CA Dijon (1re ch. civ.), 11 décembre 2018 : RG
n° 18/00578 ; Cerclab n° 7761 (Crédit agricole), confirmant TGI Chalon-sur-Saône (JEX), 27
mars 2018 : RG n° 16/00065 ; Dnd. § Le pourvoi contre cet arrêt a été rejeté par la Cour de
cassation mais en semblant plutôt se fonder sur l’exclusion du contrôle des clauses claires et
compréhensibles portant sur la définition de l’objet principal (et non « l’objet principal »
comme le mentionne approximativement l’arrêt) : l’arrêt ayant constaté que l’offre de prêt
stipule expressément que la révision du taux à la hausse est plafonnée, que le taux d’intérêt
applicable ne dépassera jamais le taux d’intérêt plafond et que les parties, qui reconnaissent
avoir été informées de cette disposition, en acceptent la teneur, avant d’ajouter que le
plafonnement de la révision du taux à la hausse encadre le risque de change et que la banque a
dispensé une information préalable relative à la spécificité du fonctionnement de ce prêt,
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rappelée à plusieurs reprises, et ayant ainsi fait ressortir le caractère clair et compréhensible de
la clause critiquée, qui porte sur l’objet du contrat, la cour d’appel a légalement justifié sa
décision d’exclure l’application du régime des clauses abusives. Cass. civ. 1re, 1er juill. 2020 :
pourvoi n° 19-13200 ; arrêt n° 401 ; Cerclab n° 8517.
N.B. Tous les arrêts mentionnent que la prolongation de la période de remboursement ne peut
excéder cinq ans. L’existence d’un plafond des mensualités n’est en revanche pas
systématiquement évoquée. V. évoquant une double-limite : CA Lyon (1re ch. civ. B), 9
juillet 2019 : RG n° 17/02962 ; Cerclab n° 7997 (« le contrat fixe une double limite, de la
durée supplémentaire de remboursement du prêt qui ne peut être que de cinq ans et de la
majoration des règlements en euros qui ne peut être supérieure à l'augmentation annuelle de
l'indice INSEE des prix à la consommation sur la période des cinq dernières années précédant
la révision du taux d'intérêt » ; N.B. il faut noter que le plafonnement s’applique à une
échéance le cas échéant déjà majorée) - CA Douai (ch. 8 sect. 1), 2 mai 2019 : RG
n° 16/05427 ; arrêt n° 490/19 ; Cerclab n° 7949, sur appel de TGI Saint-Omer, 22 juillet
2016 : RG n° 16/00084 ; Dnd.
* Absence de caractère abusif compte tenu de la possibilité de conversion rapide. Si la simple
lecture du contrat ne permet nullement à l'emprunteur profane d'avoir une conscience éclairée
du risque inhérent au mécanisme de remboursement du prêt en devises, et plus
particulièrement des incidences potentielles d'une variation des taux de change euros/franc
suisse sur la durée du crédit mais également sur le coût total du crédit et si la banque ne
justifie pas avoir délivré une information suffisante sur les risques de variations de parités
monétaires sur un crédit d'une durée initiale de 240 mois, contractuellement mis à la charge de
l'emprunteur profane, qui n'en en a manifestement pas intégré l'ampleur et les éventuelles
incidences financières à son détriment, le déséquilibre significatif doit s'appréhender au regard
de l'économie et des stipulations du contrat dans son ensemble ; en l’espèce, la clause de
conversion n’est pas abusive dès lors que le contrat offre à l’emprunteur des modalités de
conversion en euros particulièrement peu contraignantes puisqu'elles lui permettent, sous la
seule réserve d'une lettre recommandée et d'un préavis d'un mois, et de conditions financières
habituelles en cas de modification contractuelle, de bénéficier d'une conversion en euros
mettant un terme quasi immédiat aux risques inhérents aux modalités de remboursement
initialement prévues au contrat. CA Besançon (1re ch. civ. com.), 15 octobre 2019 : RG n°
18/01038 ; Cerclab n° 8186, sur appel de TGI Belfort, 15 mai 2018 : RG n° 17/00234 ; Dnd.
Rappr. peu clair : refus de déclarer abusive une des clauses du contrat relative à la fixation du
taux d'intérêts, alors que la notice d'accompagnement visée par les emprunteurs a rappelé que,
si la perte ou le gain éventuel, selon l'évolution de la devise par rapport à l'euro, sur le marché
des changes se font à la charge ou au profit du seul emprunteur, celui-ci conserve la
possibilité de mettre un terme à cet aléa en sollicitant la couverture du risque, que le taux
d’intérêt a été définitivement arrêté au jour de la mise en disposition des fonds, ainsi que le
taux de cours de change applicable à cette date, disposition qui concerne le calcul de la
contre-valeur en euros du capital prêté en CHF et non pas le calcul des intérêts qui dépend
d'un index particulier lequel, par ailleurs, n'a cessé de diminuer depuis l'octroi du prêt. CA
Colmar (1re ch. civ. A), 8 juillet 2020 : RG n° 17/04766 ; arrêt n° 309/20 ; Cerclab n° 8507
(prêt immobilier en devises), sur appel de TGI Mulhouse, 29 septembre 2017 : Dnd.
* Absence de caractère abusif compte tenu de la possibilité de gain et de perte pour
l’emprunteur. En tout état de cause, il n'existe pas de déséquilibre manifeste dès lors que le
contrat prévoit qu'en cas d'évolution favorable du taux de change, la durée d'amortissement du
crédit est raccourcie sans limite, ce qui entraîne la réduction du nombre d’échéances et la
diminution de la rémunération du prêteur. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691 (aucun doute n'existant quant à l’absence de caractère abusif,
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il n'y a pas lieu à saisine de la CJUE), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG
n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur
appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ;
arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG
n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 ; précité - CA Metz (1re ch.), 17 mai
2018 : RG n° 17/0019 ; arrêt n° 18/00117 ; Cerclab n° 7616 (prêt immobilier à une SCI ayant
la qualité de non-professionnel ; clause concernant l'objet principal du contrat et en tout état
de cause non abusive, dès lors qu’elle instaure un aléa pouvant être favorable à l'une ou à
l'autre des parties selon l'évolution du taux de change en cours d'exécution du prêt, solution
admise aussi pour une autre stipulation selon laquelle « « il est expressément convenu que le
risque de change sera supporté en totalité par l'emprunteur »), sur appel de TGI Metz, 22
décembre 2016 : Dnd.
* Caractère abusif compte tenu de l’insuffisance de l’information sur les risques. Si la notice
d'information, dûment signée par les emprunteurs, permettait à ces derniers, familiers de la
variation des cours de change entre le franc suisse et l'euro (N.B. épouse travaillant en
Suisse), de comprendre que le taux de change pouvait évoluer à tout moment à la hausse
comme à la baisse, celle-ci ne comportait aucune précision permettant de comprendre
l'influence de la variation du taux de change sur l'amortissement du crédit et en particulier
d'appréhender le risque que faisait peser sur eux une variation importante et brutale des parités
entre la monnaie de compte et la monnaie de paiement et le risque encouru en cas de perte de
la source de revenus en francs suisses ; dès lors, les emprunteurs n'ayant pas bénéficié d'une
information claire et précise sur les conséquences d'un changement de parité entre le franc
suisse et l'euro et par là-même d'une information claire sur le risque de change, les
dispositions du contrat fixant le montant et les échéances de remboursement du prêt par
référence à la contre-valeur en euro du franc suisse doivent être annulées. CA Lyon (1re ch.
civ. B), 18 décembre 2018 : RG n° 17/01326 ; Cerclab n° 7977 (crédit agricole ; prêt en
francs suisses d'une contre-valeur de 66.000 euros au moment de la conclusion du contrat,
remboursable au taux fixe de 4,4 %, afin de financer la construction d'une piscine), sur appel
de TGI Bourg-en-Bresse (ch. civ.), 8 décembre 2016 : RG n° 15/01506 ; Dnd.
Comp. de la même Cour : en tout état de cause, la clause de monnaie étrangère figurant dans
le contrat ne constitue pas une clause abusive au sens de l'art. L. 132-1, devenu L. 212-1, C.
consom., le fait que l'emprunteur supporte le risque de variation du taux de change, qui ne
dépend pas de la volonté des parties, et en particulier de celle de la banque, ne créant pas un
déséquilibre entre leurs droits et obligations respectifs. CA Lyon (1re ch. civ. A), 20 février
2020 : RG n° 19/02681 ; Cerclab n° 8361 (arrêt s’appuyant sur les conclusions de l'avocat
général, M. Nils W., dans l'affaire Ruxandra Paula A. e.a., estimant qu’il faut distinguer le
cas dans lequel une clause contractuelle est porteuse d'un déséquilibre entre les parties qui ne
se manifeste qu'en cours d'exécution du contrat de celui où, bien qu'il n'existe pas de clause
abusive, les obligations pesant sur le consommateur sont, en raison d'une modification des
circonstances postérieurement à la conclusion d'un contrat et qui est indépendante de la
volonté des parties, perçues par ce dernier comme étant plus lourdes), sur renvoi de Cass. civ.
1re, 10 avril 2019 : pourvoi n° 17-20722, arrêt n° 357 ; Cerclab n° 8003. § N.B. Le
raisonnement n’est pas totalement convaincant, dès lors que le risque de change est assumé en
totalité par le consommateur, sans aucune limite, alors que l’intérêt d’un prêt en devises
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étrangères pour une opération interne est lié au gain sur le taux intérêt (V. introduction). Or,
au surplus, le contrat qui n’informait pas l’emprunteur sur l’ampleur du risque de change
(aucune simulation) accordait à la banque une « facilité sterling » en cas d’augmentation du
risque (que la banque n’a pas respectée en choisissant une devise qui n'était pas prévue, ce qui
n’est pas une exécution incorrecte d’une obligation comme l’a dit la Cour de cassation, mais
l’utilisation d’un droit inexistant), sans accorder de possibilité similaire à l’emprunteur,
absence de réciprocité justifiant l’admission d’un déséquilibre. Il convient d’ajouter que cette
« facilité sterling » autorisait aussi la banque discrétionnairement à réaliser les sûretés sans
laisser la possibilité à l’emprunteur par exemple de fournir des garanties supplémentaires.
24.7. Clauses abusives : calcul de la conversion. Absence de preuve d’un déséquilibre
significatif dans le fait que la clause précise la date à prendre en compte pour relever la valeur
de l'index servant de base au taux d'intérêts, mais pas l’heure, dès lors qu’il n’existe aucune
impossibilité de déterminer le taux alors que l'index à retenir est celui du jour de l'échéance en
question ou la date de mise à disposition des fonds. CA Colmar (1re ch. civ. A), 8 juillet
2020 : RG n° 17/04766 ; arrêt n° 309/20 ; Cerclab n° 8507 (prêt immobilier en devises), sur
appel de TGI Mulhouse, 29 septembre 2017 : Dnd.
25. Clauses abusives : commissions de change. Est abusive la clause d’un contrat de prêt à
taux variable, indexé sur le franc suisse, qui prévoit la perception de commissions de change,
sans que les barèmes en vigueur à la date de l'offre ne soient contenus dans l'offre ou annexés
ou joints à celle-ci et sans que l'offre ne détermine les modalités suivant lesquelles les
emprunteurs sont avisés des barèmes en vigueur ou peuvent y avoir accès pendant toute la
durée du prêt. CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ;
Cerclab n° 6846 (déséquilibre significatif en ce que les emprunteurs sont privés des
informations leur permettant d'exercer en toute connaissance de cause leur choix quant à
l'intermédiaire requis pour les opérations de change, étant observé que le niveau des
commissions effectivement pratiquées par le Crédit Agricole est indifférent), sur appel de TGI
Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00411 ;
arrêt n° 17/00172 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 18 décembre 2014 : Dnd. § Absence
de preuve d’un déséquilibre significatif concernant la clause de « frais sur les commissions de
change », dès lors que les emprunteurs, clients de la banque, y ont ouvert un compte de dépôts
un mois avant la conclusion du contrat de crédit, et qu’ils étaient en possession des conditions
tarifaires. CA Colmar (1re ch. civ. A), 8 juillet 2020 : RG n° 17/04766 ; arrêt n° 309/20 ;
Cerclab n° 8507 (prêt immobilier en devises), sur appel de TGI Mulhouse, 29 septembre
2017 : Dnd.
25-1. Clauses abusives (régime) : prescription. V. infra n° 48-1 s.
26. Clauses abusives (régime) : effets d’une clause réputé non écrite. * Maintien du contrat.
L’art. 6 § 1 de la directive 93/13/CEE doit être interprété en ce sens qu’il ne s’oppose pas à
une législation nationale empêchant le juge saisi de faire droit à une demande tendant à
l’annulation d’un contrat de prêt fondée sur le caractère abusif d’une clause relative à l’écart
de change, telle que celle en cause au principal, pourvu que le constat du caractère abusif
d’une telle clause permette de rétablir la situation en droit et en fait qui aurait été celle du
consommateur en l’absence de cette clause abusive. CJUE (3e ch.), 14 mars 2019, Zsuzsanna
Dunai / ERSTE Bank Hungary Zrt : Aff. C 118/17 ; Cerclab n° 8155. § Pour une illustration :
l’annulation des dispositions du contrat fixant le montant et les échéances de remboursement
du prêt par référence à la contre-valeur en euros du franc suisse n'a pas pour effet d'entraîner
la nullité de l'ensemble du contrat de prêt. CA Lyon (1re ch. civ. B), 18 décembre 2018 : RG
n° 17/01326 ; Cerclab n° 7977 (crédit agricole ; annulation sans incidence sur le montant de
la somme empruntée en 66.000 euros, ainsi que sur le taux fixe du prêt de 4,40 %, du nombre
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des échéances, de leur périodicité et de leur fixité), sur appel de TGI Bourg-en-Bresse (ch.
civ.), 8 décembre 2016 : RG n° 15/01506 ; Dnd.
Sur les limites : l’art. 6 § 1 de la directive 93/13/CEE doit être interprété en ce sens qu’il
s’oppose à une législation nationale empêchant, dans des circonstances telles que celles en
cause au principal, le juge saisi de faire droit à une demande tendant à l’annulation d’un
contrat de prêt fondée sur le caractère abusif d’une clause relative au risque de change,
lorsqu’il est constaté que cette clause est abusive et que le contrat ne peut subsister sans ladite
clause. CJUE (3e ch.), 14 mars 2019, Zsuzsanna Dunai / ERSTE Bank Hungary Zrt : Aff. C
118/17 ; Cerclab n° 8155.
* Remplacement du taux d’intérêt. Ayant relevé que la stipulation d’un intérêt caractérisait le
contrat de prêt consenti, la cour d’appel a fait ressortir l’impossibilité de prévoir sa gratuité
sous peine d’entraîner son annulation et d’imposer la restitution immédiate du capital
emprunté, ce dont elle a exactement déduit qu’il y avait lieu de substituer le taux de l’intérêt
légal à celui de l’intérêt conventionnel, en tant que disposition de droit national à caractère
supplétif ; Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 : pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ;
Cerclab n° 8001 (crédit agricole ; moyen inopérant en ce qu’il invoque à tort la nullité de
clause litigieuse), rejetant le pourvoi contre CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n°
15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab n° 6846 (prêt immobilier à une Sarl et des
consommateurs par le Crédit agricole ; la substitution du taux légal, en cas de stipulation de
taux conventionnel réputée non écrite, découle de la nature du contrat conclu qui est un prêt à
intérêt et non gratuit, le caractère abusif du taux conventionnel n'étant pas de nature à remettre
en cause la qualification du prêt), sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd, pourvoi
rejeté par Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 : pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ;
Cerclab n° 8001 - CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00411 ; arrêt
n° 17/00172 ; Dnd (Crédit agricole ; idem), sur appel de TGI Metz, 18 décembre 2014 : Dnd.
§ La circonstance suivant laquelle le taux légal serait actuellement supérieur à l'intérêt
conventionnel ne suffit pas à établir l'absence d'effet de la sanction puisque le taux légal qui
doit être substitué n'est pas le taux actuel, mais celui en vigueur au moment où l'intérêt a été
acquis suivant les modifications successives que la loi lui a apportées. Même arrêt. § Le
contrat peut subsister sans la clause d’intérêt conventionnel. Même arrêt.
La déchéance du terme n’a pas joué dès lors que la mise en demeure de régulariser envoyée
par la banque mentionne un montant calculé sur la base des clauses annulées de sorte qu'elle
ne saurait valoir mise en demeure. CA Lyon (1re ch. civ. B), 18 décembre 2018 : RG
n° 17/01326 ; Cerclab n° 7977 (prêt en francs suisses remboursable en euros afin de financer
la construction d'une piscine ; clause de monnaie de compte abusive ; solution impliquant
aussi le rejet de l’application de la pénalitéde 7 %), sur appel de TGI Bourg-en-Bresse (ch.
civ.), 8 décembre 2016 : RG n° 15/01506 ; Dnd.
3° DROIT DU CRÉDIT IMMOBILIER
26-1. Régularité de l’offre. Pour une illustration : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG
n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824 (preuve rapportée du respect des règles relatives à l’offre et au
délai de dix jours), sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd.
27. TEG. Absence de preuve que le TEG mentionné était erroné (N.B. la cour de Paris remet
souvent en cause les calculs produits par le consultant du consommateur). CA Montpellier
(2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216 - CA Montpellier (2e
ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01883 ; Juris-Data n° 2015-023206 - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (absence de preuve d’une mention
d’un TEG erroné) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ; Cerclab n°
6824 (idem), sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd - CA Paris
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(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 1er septembre
2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ;
Dnd, sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 6 octobre 2017 : RG n° 16/03076, Cerclab n° 7092 (rejet de l’analyse du consultant
produit par le consommateur entachée d'erreurs et d'omissions substantielles ; TEG inférieur
au taux indiqué par la banque), sur appel de TGI Paris, 19 janvier 2016 : RG n° 14/09707 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304, sur
appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Rennes (1re ch.), 18
février 2020 : RG n° 18/03809 ; Cerclab n° 8358 (action prescrite et absence de justification
de l’erreur de calcul avancée), sur appel de TGI Nantes, 17 mai 2005 : Dnd.
V. cependant pour des arrêts estimant que le TEG est erroné, mais rejetant toutefois la
demande de déchéance au motif que les emprunteurs ne rapportent pas la preuve que l’erreur
est supérieure à la décimale, certaines tableaux n’ayant pas été produits, alors que cette preuve
leur incombe : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884
(absence d’intégration des intérêts et frais pendant la période d’anticipation), sur appel de TGI
Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 :
RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n°
14/07105 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n°
14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12
mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n°
14/07108 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937
(Helvet immo ; outre huit autres arrêts du même jour, précités, mais non examinés sur ce
point), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd.
Absence de preuve d’une irrégularité au-delà de la décimale, pour un autre prêt qu’Helvet
immo : CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 1er juin 2017, : RG n° 15/08225 ; arrêt n°
2017/282 ; Cerclab n° 6890, sur appel de TGI Grasse, 27 mars 2015 : RG n° 12/01741 ; Dnd.
Sur les prêts soumis à une loi étrangère, V. supra.
27-1. Année lombarde. Pour un rejet de l’argument : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (la banque démontre que le calcul n'a pas été
effectué par référence à l'année lombarde prohibée et qu'il n'est donc pas erroné), sur appel de
TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd.
4° DROIT COMMUN
28. Nullité du contrat pour vice du consentement. Pour un rejet longuement motivé d’une
erreur sur les « éléments substantiels » : les emprunteurs ne peuvent, compte tenu des
stipulations de l’offre de prêt et de ses annexes, sérieusement prétendre que la banque a
provoqué une erreur sur la nature et la portée de leur engagement et sur les risques qu'ils
couraient, et, en tout état de cause, une telle erreur ne serait pas excusable, compte tenu de
l'information claire, précise, intelligible dont ils ont bénéficié. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31
décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448, moyen non admis sur ce grief par Cass.
civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815. §
V. aussi pour d’autres refus d’annulation : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 15/00441 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab
n° 6560, sur appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691 (absence de dol et erreur en tout
état de cause inexcusable), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd -
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CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI
Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n°
13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier
2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n°
12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ;
arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ;
Cerclab n° 6824 (refus du dol et rejet d’un prétendu manquement à l’obligation de bonne foi),
sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd.
Absence de preuve que la banque aurait utilisé la stabilité du taux de change comme argument
commercial, dans la volonté délibérée de tromper l’emprunteur, alors que le document
produit, intitulé « le nouveau produit Bnp Paribas Invest Immo » et édité en mars 2008, qui
présente le marché monétaire suisse comme durablement stable, est un document non
contractuel, strictement réservé aux professionnels partenaires de Bnp Paribas Invest Immo.
CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n°
2017-002817 (ce document n’ayant pas été remis par la banque ou par le conseil à
l’emprunteur n’a pu influer sur son consentement).
V. aussi pour un autre contrat qu’« Helvet immo » : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 janvier
2015 : RG n° 13/21378 ; Juris-Dat n° 2015-001382 (opération avec effet de levier comportant
un emprunt et un placement, les deux opérations n'étant pas réalisées dans la même devise,
dans l'espoir de bénéficier du différentiel de taux d'intérêt entre l'euro et le franc suisse ;
absence de preuve d’un dol et de la dissimulation d’information, alors que l’emprunteur avait
déjà souscrit un emprunt in fine en franc suisse et qu'en raison de l'expérience acquise au
cours des années précédentes, il était conscient du risque lié à l'évolution de la parité
EUR/CHF ; emprunteur averti et bien informé).
B. INFORMATION ET MISE EN GARDE DE L’EMPRUNTEUR
29. Droit applicable : art. L. 533-13 CMF. Les dispositions de l'art. L. 533-13 CMF ne sont
pas applicables, dans la mesure où la banque n'a pas consenti le prêt immobilier en qualité de
prestataire de services d'investissement ou de gestionnaire de portefeuille. CA Montpellier
(2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216 (juillet 2009). § Il
convient donc de rechercher si l'information fournie par la banque, en sa qualité de
dispensateur de crédit, a été ou non complète, exacte et loyale. Même arrêt. § V. aussi : CA
Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794, sur pourvoi
Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793
(argument non examiné).
… art. L. 312-8 C. consom. A la date de souscription du prêt, aucun texte n'imposait à la
banque de communiquer à l'emprunteur une notice relative aux variations du taux de change ;
en ce qui concerne celle relative au taux d'intérêt, les dispositions de la loi n° 2008-3 du 3
janvier 2008 (dite Loi Chatel) et, plus précisément, l'article 25-1 qui a intégré un article L.
312-8, 2° ter dans le code de la consommation, qui impose une notice dans laquelle est
détaillée une simulation chiffrée présentant les conditions, modalités et conséquences de la
variation du taux d'intérêt appliqué aux prêts immobiliers, elles sont entrées en vigueur le 1er
octobre 2008 et ne peuvent trouver application à une offre émise avant cette date. CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 :
RG n° 13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd. § V.
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Tous droits réservés à l’auteur. Rediffusion interdite.
aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29 septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560
(pour les offres de prêt, la banque n’ayant pas commercialisé directement les contrats), sur
appel de TGI Paris, 7 novembre 2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch.
B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (prêt immobilier ;
l'absence de simulations à raison d'une appréciation de la monnaie de compte n'aurait rien
apporté de plus que l'information littérale, précise, sur laquelle l'attention des emprunteurs a
été attirée par l'emploi de caractères gras de l'offre, quant aux conséquences de l'opération de
change quant à l'allongement de la durée du crédit et sur son amortissement), sur appel de
TGI Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd.
… recommandation de l’ACP. Impossibilité de se référer à la recommandation 2012-R-01 de
l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP) du 6 avril 2012 applicable aux contrats souscrits à
compter du 1er octobre 2012. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-
Data n° 2015-023216 (contrat conclu en juillet 2009). § V. aussi : CA Douai (8e ch. sect. 1),
17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 (la circonstance que les simulations
ne correspondent pas aux proportions préconisées par l'Autorité de Contrôle Prudentiel est
totalement indifférente dès lors que les recommandations adoptées par cette autorité ne
l'étaient pas encore lorsque la banque a accordé le prêt ; N.B. la simulation portait sur des
variations de plus ou moins 5 %, alors que la variation a atteint 50 %), cassé partiellement par
Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793
(manque de base légale sur l’obligation de mise en garde) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31
décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 (l’application de la recommandation de
l'ACP rendue le 6 avril 2012 ne peut être rétroactive ; cette recommandation ne peut, en elle-
même, constituer la preuve du caractère irrégulier du contrat de prêt et caractériser la faute du
prêteur), sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull.
civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non examiné) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre
2015 : RG n° 15/00441 (la recommandation d'avril 2012, postérieure au contrat de prêt, ne
peut le régir ni constituer une présomption d'irrégularité du contrat) - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (la recommandation de l'Autorité de
Contrôle prudentiel du 6 avril 2012, entrée en vigueur le 1er octobre 2012 ne peut être
utilement invoquée en l'espèce dès lors qu'elle est en effet postérieure au contrat de prêt et
qu'elle ne peut ni le régir, ni édicter, de manière rétroactive, une obligation de mise en garde
pesant sur l'établissement prêteur de deniers=, sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n°
14/01467 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt
n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (prêt immobilier ; « les recommandations de l'Autorité de
Contrôle Prudentiel du 6 avril 2012, postérieure à l'émission de l'offre de prêt n'étaient pas
applicables »), sur appel de TGI Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab n° 8164 (la recommandation
de l'ACP du 6 avril 2012, qui ne peut être rétroactive, n'a pas vocation à régir le contrat
litigieux ; cette recommandation ne peut non plus, en elle-même, constituer la preuve du
caractère irrégulier du contrat de prêt Helvet Immo et caractériser la faute du prêteur, ni être
non plus un « guide dans la manière dont il appartiendra (à la cour) de trancher le litige », la
cour devant faire application des règles pertinentes à la date de conclusion de la convention),
sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd.
… réponses ministérielles. Les réponses ministérielles, qui sont postérieures au contrat de
prêt, ne peuvent le régir ni constituer une présomption d'irrégularité du contrat. CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441.
30. Relation de la banque avec les intermédiaires commercialisant le produit. La
circonstance que la banque ait commercialisé le prêt par le biais de partenaires professionnels,
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ce qui constitue un procédé classique, et n'ait pas eu de contacts directs avec les emprunteurs
ne constitue pas en soi une faute dont la banque aurait à répondre, aucune disposition légale
n'obligeant un établissement dispensateur de crédit à rencontrer physiquement un candidat à
l'emprunt ; en outre, un tel procédé n'exonère pas la banque de ses obligations de prêteur de
deniers, notamment de son devoir d'information et, le cas échéant, de son devoir de mise en
garde, et l'établissement bancaire reste responsable de ses écrits, à la condition qu'ils soient
entrés dans le champ contractuel. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG
n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448, sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-
13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non examiné). § Même sens :
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441 - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15
décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février
2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n°
14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n°
7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de
TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd. § N.B. Dans certains arrêts du 15
décembre, la Cour de Paris affirme que si le recours à des intermédiaires, gestionnaires de
patrimoine ou courtiers, ne supprime pas les obligations de la banque, le respect de celles-ci
ne s’apprécie qu’au regard des écrits contractuels, solution qui ne semble pas à l’abri de la
critique et qui renvoie aussi à l’influence des documents à ces intermédiaires chargés de
« placer » le prêt.
1. OBLIGATION D’INFORMATION
31. Imprévisibilité du changement de parité. La banque soutient exactement qu'elle n'était
pas en mesure d'anticiper le décrochage de l'euro par rapport au franc suisse, qui participe
d'une modification fondamentale de la conjoncture économique et est la conséquence de la
crise de la dette souveraine de certains pays de la zone euro ; la hausse constatée à compter de
l'année 2010 est sans commune mesure avec les fluctuations à la hausse comme à la baisse,
observées entre le début des années 2000 et le mois de janvier 2009 et il ne saurait donc être
reproché à la banque de ne pas avoir prévenu les emprunteurs de ce qui constituait un
événement imprévisible. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
Cerclab n° 5448, sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n°
441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non examiné). § « Il ne saurait être exigé de
l'établissement de crédit prêteur qu'il évalue très précisément, et de manière chiffrée, un risque
d'endettement sur la base d'un cours dont il ne contrôle pas les fluctuations ; […] le taux de
change est, par essence, susceptible d'évoluer, et qu'il impacte nécessairement l'amortissement
du prêt ; […] en l'espèce la banque a informé précisément l'emprunteur sur le coût total du
crédit, en cas de dépréciation de l'euro ; […] il ne peut lui être reproché d'avoir mal informé
l’emprunteur ». CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 décembre 2018 : RG n° 16/02966 ; Cerclab
n° 8164, sur appel de T. com. Paris, 9 octobre 2015 : RG n° 2012058262 ; Dnd. § Même
solution avec le même motif : CA Lyon (1re ch. civ. B), 9 juillet 2019 : RG n° 17/02962 ;
Cerclab n° 7997, sur appel de TGI Lyon (4e ch.), 24 janvier 2017 : RG n° 13/06788 ; Dnd.
V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : précité (impossibilité de reprocher au
courtier l’absence d’information sur la crise de la dette souveraine, intervenue en 2010, qui
par son ampleur a provoqué l'effondrement du cours de l'euro contre le franc suisse, et
constitue un événement tout à fait exceptionnel que nul ne pouvait prévoir, a fortiori en
octobre 2008) - CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab
n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817 (l’évolution du taux à partir du début de l’année 2010,
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sans commune mesure avec celle connue précédemment ne constituant pas un événement
prévisible) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937
(Helvet immo ; outre huit autres arrêts du même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29
septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd. § Jugé qu’il ne saurait être exigé de l'établissement
de crédit prêteur qu'il évalue très précisément et de manière chiffrée, un risque d'endettement
sur la base d'un cours dont il ne contrôle pas les fluctuations ; en l'espèce la banque a informé
précisément l'emprunteur sur le coût total du crédit, en cas de dépréciation de l'euro. CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immo ; arrêt
ne précisant pas le contenu exact des simulations, expressément qualifiées de non-
contractuelles), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI
Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 :
RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n°
14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n°
7304 (idem), sur appel de TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de
TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG n° 14/01467 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22
février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (prêt immobilier Helvet
Immo ; au regard de l'évolution des taux telle qu'elle existait au moment de la conclusion du
contrat, c'est-à-dire un taux de change stable, des avantages pour les emprunteurs liés, à
l'époque de la souscription du contrat, à des taux d'intérêts suisses plus bas que ceux en euros,
les emprunteurs, dans le cadre d'une négociation individuelle, n'auraient pas refusé une telle
clause et compte tenu du caractère soudain et inattendu de la décision prise par la Suisse
d'abandonner son taux plancher par rapport à l'euro, entraînant une appréciation brutale et
inattendue de cette monnaie, il ne peut être reproché à la banque de ne pas avoir anticipé une
telle décision qu'elle n'avait aucun moyen de prévoir), sur appel de TGI Nice, 3 décembre
2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd - CA Metz (1re ch.), 17 mai 2018 : RG n° 17/0019 ; arrêt
n° 18/00117 ; Cerclab n° 7616 (il n'est ni prétendu ni démontré que la banque pouvait avoir
connaissance au moment de la conclusion du contrat litigieux signé 20 juillet 2007, des
possibles variations du taux de change euros/francs suisses à venir plusieurs mois et plusieurs
années plus tard) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 décembre 2018 : RG n° 16/25325 ; Cerclab
n° 8164 (« les emprunteurs ont été clairement, précisément, expressément, informé sur le
risque de variation du taux de change et sur son influence sur la durée du prêt et donc sur la
charge totale de remboursement de ce prêt », notamment parce que « la clause
« remboursement du crédit » prévoit explicitement que si le prêt en francs suisses n'est pas
remboursé en totalité au terme de la durée initiale du crédit, la durée de celui-ci sera allongée
dans la limite de 5 ans ») - CA Aix-en-Provence (ch. 3 - 4), 28 février 2019 : RG n°
16/23080 ; arrêt n° 2019/74 ; Cerclab n° 7744 (après avoir affirmé que « l'attention de
l'emprunteur est expressément appelée dans le formulaire d'acceptation de l'offre sur le fait
que le crédit comporte des opérations de change pouvant avoir un impact sur son plan de
remboursement », ce qui établit l’existence du risque de change, l’arrêt estime « qu'il résulte
de ce qui précède que [l’emprunteur] a été clairement et objectivement informé, par l'offre de
prêt, le plan prévisionnel d'amortissement et le formulaire d'acceptation, sur les
caractéristiques du contrat et de l'impact des évolutions du taux de change sur la durée
d'amortissement et sur le coût du crédit », mettant ainsi un consommateur moyen et
raisonnablement attentif et avisé en mesure de connaître la possibilité de hausse ou de
dépréciation de la devise étrangère dans laquelle le prêt a été contracté, mais aussi d'évaluer
les conséquences économiques, potentiellement significatives, d'une telle clause sur ses
obligations financières », ce qui n’établit nullement une information claire sur l’ampleur de ce
risque de change) - CA Lyon (1re ch. civ. B), 9 juillet 2019 : RG n° 17/02962 ; Cerclab
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n° 7997 (« l'attention des emprunteurs a été spécialement appelée, dans le formulaire de
l'acceptation de l'offre de crédit, sur l'existence des opérations de change pouvant avoir un
impact sur le plan de remboursement ; il est ainsi établi que les emprunteurs ont été
clairement, précisément, expressément informés sur le risque de variation du taux de change
et sur son influence sur la durée du prêt et donc sur la charge totale de remboursement de ce
prêt » ; N.B. en l’espèce, l’emprunteur affirmait que la clause ne prévoyait aucun exemple
chiffré, argument dont l’exactitude ou pas n’est pas examiné par l’arrêt), sur appel de TGI
Lyon (4e ch.), 24 janvier 2017 : RG n° 13/06788 ; Dnd - CA Rennes (1re ch.), 18 février
2020 : RG n° 18/03809 ; Cerclab n° 8358 (action prescrite et absence de justification de
l’erreur de calcul avancée ; les emprunteurs ne démontrent pas qu'il était possible pour la
banque, à la fin de l'année 2008, d'anticiper le décrochage de l'euro par rapport au franc suisse
à compter de l'année 2010, sans commune mesure avec les fluctuations à la hausse comme à
la baisse, observées entre le début des années 2000 et le mois de janvier 2009 ; s'il est exact
qu'il existait un risque lié à la volatilité du marché des changes, la banque a accordé un prêt
sur une longue durée à un emprunteur qui pouvait ainsi bénéficier, pour réaliser une
acquisition immobilière dans le cadre d'une opération de défiscalisation, d'un taux d'intérêt
pratiqué sur un marché plus compétitif avec un taux de change entre deux devises
historiquement stables, de sorte qu'il ne s'agit pas d'une opération spéculative), sur appel de
TGI Nantes, 17 mai 2005 : Dnd.
Comp. infra les décisions parfois plus exigeantes. § V. aussi pour de rares arrêts évoquant le
fait que les indications données sont de nature à permettre à l'emprunteur, non seulement de
comprendre que la variation du cours de l'euro par rapport au franc suisse va avoir une
incidence sur le montant en capital amorti à chaque échéance, mais également de se rendre
compte que cette incidence peut être rapidement importante et reproduisant les deux exemples
concrets fournis lors de la conclusion, ce qui répond aux exigences de la CJUE (N.B. à
rapprocher de l’affirmation selon laquelle le franc suisse est une monnaie stable) : CA Metz
(1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00987 ; arrêt n° 18/00247 ; Cerclab n° 8130 (baisse de
valeur de l'euro par rapport au franc suisse de 0,08 point, l’euro diminuant de 1,5228 francs
suisses à 1,4428 franc suisse : 288 à 309 et 12.794,88 euros supplémentaires ; baisse de valeur
de l'euro de 0,16 point, de 1,6028 francs suisses à 1,4428 francs suisses, avec pour
conséquence de faire passer le coût total du crédit, de 61.637,50 euros à 85.971,16 euros soit
une différence de 24.333,66 euros ; hausse de la valeur de l'euro de 0,08 point faisant baisser
le nombre d'échéances de de 288 à 269), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA
Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00988 ; arrêt n° 18/00249 ; Dnd (idem), sur appel
de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00991 ;
arrêt n° 18/00251 ; Dnd ; Juris-Data n° 2018-019410 (idem), sur appel de TGI Metz, 12
janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/01058 ; arrêt
n° 18/00248 ; Dnd, sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 11
décembre 2018 : RG n° 17/02162 ; arrêt n° 18/00329 ; Juris-Data n° 2018-023377 ; Dnd
(idem), sur appel de TGI Metz, 18 mai 2017 : Dnd
N.B. Si la décision de la Suisse était imprévisible lors de la conclusion de nombre de contrats,
il peut sembler abusif de la qualifier, comme l’arrêt d’Aix, « d’inattendue », alors que semble-
t-il (il y aurait là aussi matière à vérification par les avocats des emprunteurs), les milieux
financiers estimaient antérieurement qu’une remontée du franc suisse était inévitable (V.
supra introduction). La fixation précise de la date d’apparition de cette conviction est
importante, notamment dans la perspective d’une éventuelle obligation d’information ou de
mise en garde en cours de contrat, pour éclairer l’emprunteur sur l’opportunité d’exercer
l’option d’un retour à l’euro. Certains établissements semblent d’ailleurs avoir exécuté
spontanément cette information : CA Metz (1re ch.), 17 mai 2018 : RG n° 17/0019 ; arrêt
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 64
Tous droits réservés à l’auteur. Rediffusion interdite.
n° 18/00117 ; Cerclab n° 7616 (cour notant que la banque a proposé la conversion du prêt en
euros lors d'un entretien du 25 octobre 2011, ce que le gérant de la SCI a expressément
refusé !).
32. Illustrations : obligation respectée. * Cour de cassation. Pour des arrêts de la Cour de
cassation rejetant le pourvoi contre des décisions ayant écarté un manquement de la banque à
son obligation d’information : Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31067 ; arrêt n°
116 ; Cerclab n° 8054 (de ses constatations, l’arrêt « a pu déduire que la banque n’avait pas
failli à son obligation d’information »), rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-19495 ; arrêt n° 185 ; Cerclab n° 8064
(absence d’obligation de conseil et respect de l’obligation de mise en garde), rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 3 mars 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
31065 ; arrêt n° 114 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8065, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12
mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31066 ; arrêt n° 115 ;
Cerclab n° 8066, rejetant le pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20579 ; Cerclab n° 6878 - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31068 ; arrêt n°
117 ; Cerclab n° 8067, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-19495 ; arrêt n° 118 ; Cerclab n° 8068, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 12 mai 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
31071 ; arrêt n° 119 ; Cerclab n° 8069, rejetant le pourvoi contre CA Paris, Paris, 12 mai
2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31072 ; arrêt n° 120 ; Cerclab
n° 8070, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février
2019 : pourvoi n° 17-31073 ; arrêt n° 121 ; Cerclab n° 8071, rejetant le pourvoi contre CA
Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31074 ; arrêt n°
122 ; Cerclab n° 8072, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ.
1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31075 ; arrêt n° 123 ; Cerclab n° 8073, rejetant le
pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-
31076 ; arrêt n° 124 ; Cerclab n° 8074, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 :
Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31077 ; arrêt n° 125 ; Cerclab n° 8075,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 :
pourvoi n° 17-31078 ; arrêt n° 126 ; Cerclab n° 8076, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16
juin 2017 : Dnd - Cass. civ. 1re, 20 février 2019 : pourvoi n° 17-31079 ; arrêt n° 127 ;
Cerclab n° 8077, rejetant le pourvoi contre CA Paris, 16 juin 2017 : Dnd.
* Juges du fond. Absence de preuve que la banque a manqué à son obligation d'information
en privant les emprunteurs de la possibilité d'appréhender l'exacte portée de leurs
engagements, dès lors que la notice expliquait clairement les conséquences de la variation du
taux de change selon que le franc suisse augmente ou baisse par rapport à l'euro, notamment
sur la durée de remboursement et sur le coût total du crédit, sans faire référence à une stabilité
durable du taux de change initial pendant toute la durée du prêt, en l’espèce de 25 ans. CA
Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n° 2015-023216 (arrêt
estimant que des simulation sur une variation de plus ou moins 5 % autour du taux de change
initial était suffisante pour attirer l'attention des emprunteurs sur l'importance des effets des
fluctuations du taux de change, exerçant respectivement les professions de délégués
hospitalier et médical ; N.B. en l’espèce la variation a atteint 50 %) - CA Montpellier (2e
ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01883 ; Juris-Data n° 2015-023206 (idem sauf : durée de 20
ans ; directeur général et de secrétaire de direction). § L’emprunteur s’étant vu remettre par la
banque prêteuse un accusé de réception et d'acceptation de l'offre de crédit qu'il a signé et par
lequel il déclare avoir pris connaissance de l'offre et de ses annexes et avoir été informé que le
crédit comportait des opérations de change pouvant avoir un impact sur son plan de
remboursement, il est acquis que la banque a respecté son devoir d'information. CA Douai (8e
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 65
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ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794, cassé sur d’autres point
par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Cerclab n° 6793
(cassation pour manquement à l’obligation de mise en garde). § Absence de manquement au
devoir d’information, les documents fournis expliquant clairement l’influence d’une variation
du taux de change, le maintien du montant de la mensualité, la possibilité d’augmenter dans la
limite de cinq ans la durée d’amortissement et la possibilité périodique d’abandonner la
référence au franc suisse. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ;
Cerclab n° 5448 (compte tenu de leur activité professionnelle et de leur expérience les
emprunteurs étaient parfaitement aptes à comprendre les informations qui leur étaient
fournies), moyen non admis sur ce point par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-
13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815. § V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31
décembre 2015 : RG n° 15/00441. § Il résulte des énonciations claires et intelligibles des
stipulations contractuelles de l'offre de prêt, que, quelle que soit l'option choisie, le taux
d'intérêt varie en fonction d'un indice de référence objectif, officiel, publié, prévu
contractuellement et communément admis par la pratique bancaire dans le cadre d'opération
de financement, le mode de calcul étant également précisé ainsi que le jour de référence de
l'indice pris en compte pour calculer le taux. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 :
RG n° 14/16416 ; Cerclab n° 5447 (taux d’intérêt révisable, le nouveau taux d'intérêt étant
calculé en additionnant deux composantes, l'une fixe égale à 2,40, l'autre égale à la moyenne
mensuelle du taux swap francs suisses 5 ans du mois ; en cas d’abandon de la référence au
francs suisse le taux est fixé soit au taux moyen mensuel des emprunts d'État à long terme,
publié par la Caisse des Dépôts et Consignations, majoré de 2,50 et augmentée de 0,20 ou
0,30 selon la durée du crédit, soit à un taux trimestriellement révisable en euro, la révision se
faisant dans ce cas sur la base du taux interbancaire à 3 mois offert en euros - Tibeur en euros
- publié par la Fédération Bancaire Européenne ; le taux d'intérêt, certes variable, est donc
déterminable). § Arguer que ces indices de référence sont fluctuants et ne peuvent être connus
à l'avance ne constitue pas une critique sérieuse, dès lors que ces spécificités constituent en
effet la caractéristique d'un taux d'intérêt variable, qui par hypothèse ne peut être fixé au jour
de l'offre, que les indices sont précisément déterminés dans l'offre de prêt, qu'ils sont publiés
par des organismes indépendants de la banque et sont accessibles aux emprunteurs qui
peuvent donc les connaître et calculer eux-mêmes le nouveau taux, l'offre précisant les
modalités de calcul. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/16416 ; Cerclab
n° 5447 (ainsi que le soutient la banque, le fait que l'augmentation du montant de l'échéance
puisse être capée en fonction de l'augmentation annuelle de l'indice INSEE des prix à la
consommation dans l'hypothèse où l'augmentation de la durée d'amortissement de cinq années
ne permettrait pas d'amortir le crédit, est sans lien avec la détermination du taux d'intérêt). §
Le banquier dispensateur de crédit doit éclairer l’emprunteur sur les caractéristiques du prêt
accordé et, s’agissant de l’octroi d’un prêt en francs suisses remboursable en euros et destiné à
financer l’acquisition d’un bien immobilier, la banque était tenue de donner à l’emprunteur
une information complète, exacte et loyale quant à l’incidence des fluctuations du taux de
change sur la durée et le montant des remboursements de sorte que l’offre soit acceptée en
connaissance de cause. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab
n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817 (obligation jugée respectée en l’espèce, l’offre de prêt
et les documents annexés indiquant de manière neutre et parfaitement compréhensible que le
prêt contracté est un prêt en francs suisses, que l’amortissement se fait par conversion des
échéances fixes payées en euros et s’opérera selon un taux de change qui par essence et
susceptible d’évoluer, que la variation du taux de change peut avoir une incidence sur la durée
des remboursement et sur le montant des échéances et par conséquence sur la charge totale du
remboursement du prêt). § Pour d’autres refus de manquements : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 29
septembre 2016 : RG n° 15/00631 ; Cerclab n° 6560, sur appel de TGI Paris, 7 novembre
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 66
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2014 : RG n° 12/11574 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ;
Cerclab n° 6824, sur appel de TGI Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884, sur appel de TGI Paris, 1er
septembre 2015 : RG n° 14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20579 ; Cerclab n° 6878, sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n° 14/07105 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd, sur appel de TGI Paris,
1er septembre 2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20604 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22
septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20816 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 22
septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n°
15/20821 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 15 septembre 2015 : RG n° 14/07108 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ; Cerclab n° 6937 (Helvet immo ; outre
huit autres arrêts du même jour, précités), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG
n° 14/07116 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 9 novembre 2017 : RG n° 15/11494 ;
arrêt n° 2017/474 ; Cerclab n° 7263, sur appel de TGI Nice, 12 février 2015 : RG n°
12/03760 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ; Cerclab n°
7305 (il ne saurait être exigé de l'établissement de crédit prêteur qu'il évalue très précisément
et de manière chiffrée, un risque d'endettement sur la base d'un cours dont il ne contrôle pas
les fluctuations ; le taux de change est, par essence, susceptible d'évoluer, et il impacte
nécessairement l'amortissement du prêt), sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n°
13/03943 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n°
7303 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de
TGI Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG
n° 14/01467 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3-4), 6 février 2020 : RG n° 17/05625 ; arrêt
n° 2020/40 ; Cerclab n° 8330 (prêt ; décision estimant que l’emprunteuse avait été
correctement informée de la variation possible du taux de change euro/franc suisse, et de ses
conséquences sur le prêt, qui est mathématiquement connu par tout investisseur normalement
avisé, en raison notamment de la présence d’une clause de « facilité sterling » ou « stop loss »
en terme boursier, qui était bien supérieur au capital emprunté en euro et qui informait donc
du risque pris dès lors que le prêt était souscrit dans une devise étrangère), sur appel de TGI
Grasse, 8 novembre 2016 : RG n° 2016/922 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3-4), 6
février 2020 : RG n° 17/05622 ; arrêt n° 2020/39 ; Cerclab n° 8331 (idem), sur appel de TGI
Grasse, 8 novembre 2016 : RG n° 2016/928 ; Dnd.
N.B. L’arrêt de la cour d’appel de Nancy précité permet de prendre connaissance des
simulations fournies en cas de changement de la parité initiale de 1,53 euro : dans l’hypothèse
où à compter du 37e règlement du crédit, le taux de change initial passe à 1 euro contre 1,6100
francs suisses, la durée du crédit sera de 237 mois et le coût total du crédit de 63.405,01 euros
assurance incluse, alors que dans l’hypothèse inverse où le taux de change initial passe à 1
euro contre 1,4500 franc suisse, la durée totale du crédit sera de 270 mois et son coût total,
assurance comprise, de 93.744,38 euros. Selon la décision, l’emprunteur n’est pas fondé à
soutenir que la banque, en opérant une simulation de la variation du taux de change, de plus
ou moins 5 % par rapport au taux en vigueur au jour de la conclusion du prêt, alors que l’euro
avait chuté de près de 15 % au cours des mois précédents, a délibérément minimisé le risque
lié au change et qu’elle a manqué à son devoir de mise en garde en n’attirant pas spécialement
son attention sur la réalité d’un tel risque, alors qu’il est expressément indiqué que la notice
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 67
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d’information a un caractère informatif et non contractuel et qu’elle n’engage pas le prêteur
sur l’évolution du taux de change euro contre franc suisse et sur le taux d’intérêt du crédit, et
qu’ensuite le taux de change euros-franc suisse s’est établi à une moyenne de 1,548 pour
l’année 2005, de 1,572 pour l’année 2006, de 1,642 pour l’année 2007, de 1,587 pour l’année
2008 et de 1,510 pour l’année 2009, soit une fluctuation d’environ 5 %, sans commune
mesure avec le décrochage de l’euro par rapport au franc suisse constaté à compter de l’année
2010 ; la banque fait justement valoir qu’elle n’était pas en mesure d’anticiper ce décrochage
qui a participé d’une modification fondamentale de la conjoncture économique et a été la
conséquence de la crise de la dette souveraine de certains pays de la zone euro, un tel
évènement étant imprévisible. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : précité.
V. aussi pour un autre contrat qu’« Helvet immo » : CA Metz (1re ch.), 3 novembre 2015 :
RG n° 14/01289 ; arrêt n° 15/00372 (prêt immobilier ; information satisfaisante sur le risque
de change, le banquier proposant au surplus la souscription d’une garantie sur le risque de
change).
33. Illustrations : obligation non respectée. A manifestement manqué à son obligation
d’information la banque qui, tenue d’informer l’emprunteur inexpérimenté, sur l’étendue de
son engagement, a fourni, du fait de la variabilité du taux d’intérêt, indexé sur le cours d’une
devise, et du caractère « ajustable » de la durée du prêt, des un tableau d’amortissement et des
informations concernant la durée du prêt, le montant des échéances et le coût du crédit à titre
purement indicatif, sans l’informer des conséquences concrètes du risque de change, dès lors
que la notice d’information ne fournissait aucun élément permettant à l’emprunteur profane
d’apprécier l’étendue de son engagement et l’importance du risque encouru en raison de
l’évolution du cours de la devise étrangère. CA Colmar (1re ch. civ. sect. A), 3 mai 2017 :
RG n° 15/05155 ; Cerclab n° 6834 ; Juris-Data n° 2017-009003 (crédit agricole ; prêt
immobilier pour un couple), sur appel de TGI Mulhouse, 28 août 2015 : Dnd, pourvoi rejeté
par Cass. civ. 1re, 22 mai 2019 : pourvoi n° 17-23663 ; arrêt n° 479 ; Bull. civ. ; Cerclab
n° 7971.
Pour une décision exigeant clairement, dans le cadre de l’appréciation du déséquilibre
significatif, une information sur l’ampleur du risque et non seulement sur l’existence de ce
risque : CA Besançon (1re ch. civ. com.), 15 octobre 2019 : RG n° 18/01038 ; Cerclab
n° 8186, sur appel de TGI Belfort, 15 mai 2018 : RG n° 17/00234 ; Dnd.
33.1. Clause exonératoire. N’est pas abusive la clause d’un prêt indexé sur une monnaie
étrangère qui stipule qu’« Il est expressément convenu que l'emprunteur assume les
conséquences du changement de parité entre la devise empruntée et l’euro, qui pourrait
intervenir jusqu'au complet remboursement du prêt. L'emprunteur déclare connaître
parfaitement les caractéristiques de l'investissement financé ainsi que les risques inhérents à
ce type d'investissement, avoir consulté ses conseillers juridiques et fiscaux habituels et
décharge expressément le prêteur de toute obligation de conseil ou de renseignement à cet
égard. », dès lors que l’ancien art. R. 132-1 C. consom., dans sa rédaction antérieure au décret
du 18 mars 2008, applicable en l’espèce, ne vise que la vente, et qu’en outre, ces clauses ne
sont pas retenues ici en ce qu'elles déchargent la banque de sa responsabilité, mais, ainsi que
l'a retenu le premier juge, en ce qu'elles manifestent que les emprunteurs ont été informés du
possible changement de la parité entre le Franc suisse et l’euro. CA Chambéry (2e ch.), 4 mai
2017 : RG n° 15/02221 ; Cerclab n° 6887, cassé pour dénaturation par Cass. civ. 1re, 12
décembre 2018 : pourvoi n° 17-20921 ; arrêt n° 1196 ; Cerclab n° 7865 (monnaie étrangère
servant de monnaie de paiement), sur appel de TGI Thonon-les-Bains, 7 septembre 2015 : RG
n° 13/01734 ; Dnd. § N.B. L’arrêt affirme que l’ancien art. L. 132-1 ne permet pas d’élargir le
champ d’application de l’art. R. 132-1, ce qui est un argument inopérant puisque le texte
permet fonder directement l’élimination de la clause à condition de prouver l’existence d’un
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déséquilibre significatif. Au surplus, une clause qui prétend décharger un professionnel de ses
obligations d’information et de conseil est illicite et elle ne peut être efficace que si elle
contente de constater l’exécution de cette obligation. Or, il est douteux qu’une affirmation
générale suffise à rapporter cette preuve, qui pèse sur le professionnel.
2. OBLIGATION DE MISE EN GARDE
34. Principe. L’établissement de crédit est tenu d'un devoir de mise en garde envers un
emprunteur non averti lorsqu'il existe au jour de l'octroi du prêt, un risque d'endettement
excessif né de l'octroi du prêt à raison des capacités financières de l'emprunteur. CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448, pourvoi rejeté par
Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab
n° 6815 (principe de l’obligation non remis en cause ; V. résumé ci-dessous). § V. aussi : CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441.
35. Existence de l’obligation : opération spéculative (non). La banque n’est pas tenue, vis-à-
vis des emprunteurs, à une obligation de mise en garde dès lors qu’il ne s'agissait pas d'une
opération spéculative. CA Montpellier (2e ch.), 5 mai 2015 : RG n° 14/01757 ; Juris-Data n°
2015-023216 (arrêt précisant toutefois qu’en l’espèce, il n'était argué d'aucun risque
d'endettement excessif au regard des revenus, du patrimoine des intéressés, des loyers
attendus de la location du bien financé par le crédit et des avantages fiscaux). § V. aussi : la
seule existence d’un risque lié à la volatilité du marché des change est insuffisante pour établir
que le prêt souscrit présenterait un caractère spéculatif, alors que le but poursuivi n’était pas
de jouer sur la variation du taux de change afin d’obtenir un gain, mais de bénéficier sur vingt
ans, pour réaliser une acquisition immobilière dans le cadre d’une opération de
défiscalisation, d’un taux d’intérêt pratiqué sur un marché plus compétitif, avec un taux de
change entre deux devises historiquement stables, l’évolution du taux à partir du début de
l’année 2010, sans commune mesure avec celle connue précédemment ne constituant pas un
événement prévisible. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab
n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817.
V. aussi pour un prêt multidevises : CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG
n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ; Cerclab n° 6830 (Jyske Bank A/S ; la souscription de prêts
multidevises ne constitue pas un produit spéculatif, mettant à la charge de l’établissement de
crédit un devoir de mise en garde particulier, l’emprunteur raisonnablement diligent étant à
même de comprendre qu’un emprunt, dont la monnaie de compte est en devise étrangère, est
nécessairement soumis aux aléas des variations du taux de change), sur appel de TGI Grasse,
18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. C), 1er juin 2017, : RG
n° 15/08225 ; arrêt n° 2017/282 ; Cerclab n° 6890 (Jyske Bank A/S ; un prêt libellé en devise
ne constitue pas un produit spéculatif appelant une obligation supplémentaire de mise en
garde liée à la nature de tels produits), sur appel de TGI Grasse, 27 mars 2015 : RG n°
12/01741 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt
n° 2018/70 ; Cerclab n° 7516 (prêt immobilier ; il n'existe aucun risque spéculatif dans un
prêt consenti en devise, remboursable en euros, les variations d'un taux de change ne pouvant
être assimilées à un tel risque), sur appel de TGI Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ;
Dnd.
36. Existence de l’obligation : risque d’endettement (oui). Tout prêteur professionnel, qui
accorde à un client non averti un concours financier, doit au préalable se faire transmettre tous
renseignements sur la situation personnelle de son cocontractant ainsi que sur sa situation
pécuniaire afin de vérifier sa capacité exacte de remboursement et le mettre en garde le cas
échéant contre tout risque d'endettement excessif. CA Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre
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2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794, sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi
n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6793 (cassation pour manque de base
légale sur le manquement au devoir de mise en garde sans remise en cause du principe de
l’obligation en l’espèce, V. ci-dessous). § V. aussi pour un autre contrat qu’« Helvet immo » :
CA Metz (1re ch.), 3 novembre 2015 : RG n° 14/01289 ; arrêt n° 15/00372 (prêt
immobilier ; le devoir de mise en garde a pour objet d'éviter aux emprunteurs de souscrire un
prêt excessif au regard de leurs facultés contributives ; le fait que les emprunteurs aient
honoré les cinq premières échéances annuelles de remboursement du prêt remboursable en
sept annuités établit que le crédit était réaliste et adapté aux capacités financières ;
information satisfaisante sur le risque de change).
Obligation jugée respectée : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 16 juin 2017 : RG n° 15/23333 ;
Cerclab n° 6937 (Helvet immo), confirmant TGI Paris, 29 septembre 2015 : RG n° 14/07116 ;
Dnd.
Sur la charge de la preuve. V. pour un autre contrat qu’« Helvet immo » : la charge de la
preuve du risque de l'endettement ne pèse pas sur l'emprunteur, pas plus qu'il ne lui incombe
de prouver sa qualité d'emprunteur non averti. CA Chambéry (2e ch.), 20 novembre 2014 :
RG n° 14/01745 ; Juris-Data n° 2014-029847 (agent de voyages, emprunteur non averti).
37. Existence de l’obligation : qualité de l’emprunteur. Absence d’obligation de mise en
garde à l’égard d’un emprunteur qui, au jour de la conclusion du contrat, exerçait les fonctions
de directeur-adjoint des opérations d’une chambre de compensation, en ayant été
antérieurement commis d’agent de change, et de son épouse qui, même si elle était sans
emploi à cette date, avait occupé, par le passé, des fonctions de responsable du personnel et de
comptable, la cour d’appel ayant pu en déduire que compte tenu de la profession exercée ou
ayant été exercée par les emprunteurs et de leur expérience en matière de crédit immobilier,
ils devaient être considérés comme des emprunteurs avertis, aptes à comprendre les
informations qui leur étaient fournies et capables d’apprécier la nature et la portée de leurs
engagements, ainsi que de mesurer les risques encourus. Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 :
pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815, pourvoi contre CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448 ; Cerclab n° 5448.
La qualité d'informaticien conseil au sein de la société IBM n'est pas susceptible de conférer à
l’emprunteur la qualité d’emprunteur averti qui suppose des compétences particulières dans le
domaine des produits financiers. CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre 2014 : RG
n° 13/01205 ; Juris-Data n° 2014-032252 (opération proposée par une société de promotion
immobilière spécialisée dans la construction et la vente de biens immobiliers en
défiscalisation). § Même solution pour un praticien hospitalier, dont aucun élément ne permet
de présumer une quelconque compétence en matière de recours au crédit bancaire. CA Douai
(8e ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794, cassé sur ce point,
sans remise en cause de la qualité de l’emprunteur, par Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi
n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Cerclab n° 6793 (résumé ci-dessous).
38. Modalités d’appréciation du risque encouru. L’appréciation des risques d'endettement
générés par le prêt doit être faite au regard de la situation personnelle de l'emprunteur à la date
de la souscription du prêt mais également, parce que c'est essentiellement ce mécanisme qui
est à l'origine de l'augmentation anormale du poids de la dette, du risque lié à la variation par
rapport à l'Euro, monnaie de paiement, de la valeur de la monnaie de compte qui est le franc
suisse. CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre 2014 : RG n° 13/01205 ; Juris-Data n° 2014-
032252 (si, compte tenu des revenus de l’emprunteur, incluant ceux provenant du bien
financé, et de ses charges, le reste à vivre était en l’espèce source de risque, ce n'est pas au
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seul regard de sa situation personnelle à la date de la souscription du prêt qu'on peut reprocher
à la banque un manquement à l'obligation de mise en garde).
39. Illustrations : manquements à l’obligation de mise en garde. Cassation pour manque de
base légale de l’arrêt écartant la responsabilité de la banque au titre de son devoir de mise en
garde, sans rechercher, comme il le lui était demandé, s’il existait un risque d’endettement
excessif né de l’octroi du prêt, au regard des capacités financières de l’emprunteur. Cass. civ.
1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 15-27231 ; arrêt n° 442 ; Cerclab n° 6793, cassant sur ce
point CA Douai (8e ch. sect. 1), 17 septembre 2015 : RG n° 14/07861 ; Cerclab n° 6794 ;
Cerclab n° 6794 (le manquement de la banque au devoir de mise en garde, devoir qui
s'apprécie au jour de l'octroi du crédit et non pendant l'exécution du contrat, n'est pas
démontré dès lors que le mécanisme décrit dans le contrat de prêt établit que toute évolution
du taux de change euro/franc suisse défavorable à l'emprunteur n'augmente pas le montant de
ses mensualités, lesquelles sont fixes, mais a pour conséquence d'augmenter le montant du
capital restant dû et ainsi, compte tenu du montant invariable de chaque échéance mensuelle,
d'augmenter la durée d'amortissement du prêt d'un délai maximum de 5 ans : la charge
mensuelle d'une telle évolution défavorable ne varie pas, la capacité de remboursement de
l'emprunteur restant la même).
L'emprunteur, à la différence de la banque, concepteur de ce produit qui était censé faire
bénéficier les emprunteurs d'un taux d'intérêt plus avantageux que celui des prêts libellés en
euros, n'était pas en mesure d'appréhender le risque que faisait peser pour lui une variation
importante et brutale des parités entre la monnaie de compte et la monnaie de paiement,
variation qui pouvait être telle que le montant du capital se trouverait augmenté en dépit des
règlements mensuels devant permettre de l'amortir ; il était d'autant moins en mesure
d'appréhender ce risque que l'argumentaire de la diffusion du produit Helvet Immo était basé
sur la stabilité « historique » de la parité entre les deux monnaies ; la banque qui n'a pas alerté
l'emprunteur au sujet de ce risque qui était susceptible de provoquer son surendettement et la
ruine de son patrimoine a manifestement manqué à l'obligation de mise en garde,
l'information donnée dans des termes qui ont une tonalité rassurante n'étant pas de nature à
procurer à l'emprunteur une conscience suffisante du danger potentiel que renfermait le
produit complexe conçu par la banque. CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre 2014 : RG
n° 13/01205 ; Juris-Data n° 2014-032252 (s'il est exact que la banque ne pouvait pas prévoir
l'imminence de la crise financière de 2008 à la date de l'acceptation de l'offre de prêt le 27 mai
2007, il demeure que le risque d'un décrochage de l'euro par rapport au franc suisse ne pouvait
pas être éludé au regard des fortes différences que présentaient les économies de la zone Euro
et de la Suisse, pays riche dont l'économie attire les capitaux ; contrairement à ce que soutient
la banque, le risque pesait principalement sur l'emprunteur, tenu de rembourser l'équivalent en
euros de la valeur du prêt en francs suisse, avec une répercussion sur la durée du prêt et, si
l'allongement de cette durée n'était pas suffisant, sur le montant des mensualités, alors que la
banque, même si elle avait dû emprunter la somme en francs suisses sur le marché, disposait
en cas de défaillance de l'emprunteur d'un gage sur le patrimoine personnel de celui-ci, en
l'espèce constitué du bien que le prêt était destiné à financer, mais également d'une habitation
principale à forte plus-value puisque située dans un quartier particulièrement recherché du
centre historique de Paris).
V. aussi pour un autre contrat qu’« Helvet immo » : CA Chambéry (2e ch.), 20 novembre
2014 : RG n° 14/01745 ; Juris-Data n° 2014-029847 (prêt immobilier en devises, pour partie
amortissable, pour partie in fine ; a manqué à son obligation de mise en garde la banque qui
n’a introduit dans le contrat aucune clause suffisante de mise en garde et qui ne justifie
d'aucune démarche extérieure au contrat à ce titre, d'autant qu'elle avait par ailleurs
connaissance de la difficulté pour une personne disposant d'un emploi en Suisse de souscrire
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en France une assurance spéciale contre le risque de perte d'emploi et qu'elle n'ignorait pas les
risques liés à la variation du taux de change d'une part et à la fluctuation des taux d'intérêt sur
une période de 25 ans).
40. Illustrations : absence de manquement à l’obligation de mise en garde Ayant relevé,
d’une part, que l’établissement de crédit qui consent un prêt à un emprunteur non averti, est
tenu à son égard, lors de la conclusion du contrat, d’un devoir de mise en garde en
considération des capacités financières de ce dernier et du risque d’endettement, qu’il n’est
pas contesté que la banque a rempli son obligation de se renseigner sur les capacités
financières des emprunteurs, que le prêt était, lors de sa souscription, proportionné à celles-ci
et n’avait entraîné aucun endettement excessif, d’autre part, que les emprunteurs incriminaient
en réalité le manquement de la banque à son devoir d’information sur le risque de variation du
taux de change et des conséquences de cette dernière sur l’amortissement du prêt pour dire
que leur consentement avait été vicié par leur erreur et par les manœuvres dolosives de la
banque, et estimé que le manquement allégué n’était pas établi, la cour d’appel, qui n’était pas
tenue de suivre les parties dans le détail de leur argumentation ni de procéder à des recherches
que ses constatations rendaient inopérantes, a légalement justifié sa décision de ce chef. Cass.
civ. 1re, 3 mai 2018 : pourvoi n° 17-13593 ; arrêt n° 448 ; Cerclab n° 7567, rejetant le
pourvoi contre CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Cerclab n° 6724.
Pour des illustrations, V. : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441 (sol.
implicite ; mari ingénieur en informatique, chef de projet ; épouse masseuse libérale ; charge
adaptée aux ressources du couple) - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG
n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691, sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (praticien hospitalier),
sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n° 13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6
janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (ingénieur commercial et conseillère en prévoyance),
sur appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5
ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n°
13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (gardiens
de la paix), sur appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par
Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863 -
CA Paris (pôle 5 ch. 6), 3 mars 2017 : RG n° 15/05655 ; Cerclab n° 6824, sur appel de TGI
Paris, 13 février 2015 : RG n° 12/04083 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG
n° 15/19003 ; Cerclab n° 6884 (directeur de société), sur appel de TGI Paris, 1er septembre
2015 : RG n° 14/07104 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ;
Cerclab n° 6878, sur appel de TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n° 14/07105 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd (officier de officier de
gendarmerie), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG n° 14/07103 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20604 ; Dnd (kinesithérapeute et d'assistante de
production), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07113 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20605 ; Dnd (professeur des universités et responsable
logistique), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07112 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20816 ; Dnd (électricien et assistante technique ou
microbiologiste), sur appel de TGI Paris, 30 septembre 2015 : RG n° 14/00927 ; Dnd - CA
Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20818 ; Dnd (contrôleur de gestion et
comptable), sur appel de TGI Paris, 22 septembre 2015 : RG n° 14/07111 ; Dnd - CA Paris
(pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/20821 ; Dnd (médecin), sur appel de TGI Paris, 15
septembre 2015 : RG n° 14/07108 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24250 ; Cerclab n° 7303
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(idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03455 ; Dnd - CA Paris (pôle
5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/24246 ; Cerclab n° 7304 (idem), sur appel de TGI
Paris, 20 octobre 2015 : RG n° 14/03450 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre
2017 : RG n° 15/21470 ; Cerclab n° 7302 (idem), sur appel de TGI Paris, 8 octobre 2015 : RG
n° 14/01467 ; Dnd. § S’il est constant que le banquier est tenu d’éclairer l’emprunteur qui
souscrit un crédit immobilier, sur l’adéquation des risques couverts à sa situation personnelle,
il ne saurait en l’espèce, être fait grief à la banque qui s’est assurée que l’emprunteuse avait
contracté une assurance couvrant les risques décès, perte totale et irréversible d’autonomie, de
ne pas avoir vérifié que le montant de la garantie souscrite était adapté aux risques liés aux
variations du taux de change. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ;
Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817.
V. aussi pour un autre contrat qu’« Helvet immo » : CA Chambéry (2e ch.), 8 janvier 2015 :
RG n° 14/02000 (prêt immobilier en francs suisses accordé par une banque suisse à un couple
britannique, le mari étant comptable avec des intérêts dans une société financière et l’épouse
sans emploi, garanti par une inscription de privilège de prêteur de deniers ; le choix d'acheter
une résidence secondaire en France impliquait nécessairement le paiement du prix en euros et
plusieurs mentions de l'acte de prêt attirent l’attention sur la nécessité de conversion d'une
monnaie à l'autre, au demeurant pour un comptable ; absence d’erreur et de manquement à
l’obligation d’information ou de mise en garde sur le risque lié à l'évolution du taux de
change).
41. Préjudice réparable : perte de chance. Le préjudice causé par la défaillance du prêteur à
l'obligation de mise en garde consiste dans la perte de la chance qu'aurait eu l'emprunteur de
ne pas contracter et d'éviter la situation d'endettement dans laquelle l'opération qui lui a été
proposée l'a plongé. CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre 2014 : RG n° 13/01205 ; Juris-Data
n° 2014-032252 (la probabilité que l’emprunteur ait refusé de contracter, s'il avait été
conscient de l'anomalie consistant dans le fait que sa dette pouvait augmenter en dépit du
règlement des mensualités du prêt, est élevée et celui-ci, à qui l'opération de défiscalisation et
son financement ont été présentés comme un tout cohérent et adapté n'a pas à justifier de
démarches en vue d'obtenir un financement par d'autres organismes de crédit qui lui auraient
proposé un prêt immobilier classique, en euros : 75 % de l’endettement).
Sur l’évaluation du préjudice pour perte de chance : CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre
2014 : RG n° 13/01205 ; Juris-Data n° 2014-032252 (fixation du préjudice à 75 % de
l'endettement généré par l'opération, lequel peut être évalué sur la base de la différence entre,
d'une part, le capital restant dû suivant le dernier relevé connu et, d'autre part, la valeur de
revente du bien que le prêt a servi à financer, en l’espèce 45.000 euros, compte tenu de
l’accroissement du capital à rembourser ; emprunt en 2008 de 132.312 euros augmentant de
44.406 euro en 2011 ; infirmation du jugement qui considérait que l’emprunteur, compte tenu
de la durée du prêt et de la possibilité d’une inversion des parités, ne justifiait pas d’un
préjudice né et actuel, l’arrêt considérant comme tout à fait théorique et illusoire de compter
sur une appréciation de l'euro au regard des difficultés que connaît aujourd'hui la zone Euro
pour laquelle un taux élevé de sa monnaie est devenu un handicap).
42. Préjudice réparable : préjudice moral (non). Rejet de la demande de dommages-intérêts
de l’emprunteur pour préjudice moral. CA Limoges (ch. civ.), 9 décembre 2014 : RG
n° 13/01205 ; Juris-Data n° 2014-032252 (le préjudice en rapport avec le manquement
imputable à la banque est seulement de nature économique ; il ne peut pas être reproché à
cette dernière, qui subit elle aussi les conséquences d'une crise dont l'importance n'avait été
prévue par personne, d'avoir cherché à protéger ses intérêts dans le traitement des
réclamations de l'emprunteur).
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3. OBLIGATION DE CONSEIL
43. Sauf engagement contractuel de sa part, le banquier dispensateur de crédit, qui ne doit pas
s'immiscer dans les affaires de son client et juger de l'opportunité de l'opération de crédit
sollicitée, n'est pas tenu d'un devoir de conseil à l'égard de ses clients emprunteurs ; il est
constant qu’en l’espèce la banque n'a souscrit aucun engagement de cet ordre envers les
emprunteurs qui ont traité avec un conseil en patrimoine, intermédiaire en opérations de
banque. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14029 ; Cerclab n° 6691, sur
appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/07192 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6
janvier 2017 : RG n° 15/14030 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Paris, 26 mai 2015 : RG n°
13/10384 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14128 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris (comp.com.), 26 mai 2015 : RG n° 13/04319 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch.
6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14320 ; Dnd, sur appel de TGI Paris, 19 mai 2015 : RG n°
13/04316 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 6 janvier 2017 : RG n° 15/14322 ; Dnd (idem), sur
appel de TGI Paris, 31 mars 2015 : RG n° 12/13018 ; Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re,
12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt n° 1195 ; Cerclab n° 7863.
V. aussi : CA Metz (1re ch.), 17 mai 2018 : RG n° 17/0019 ; arrêt n° 18/00117 ; Cerclab
n° 7616 (absence de devoir de conseil à l’égard d’une SCI qui était un emprunteur averti,
compte tenu du fait que l'un de ses co-gérants était un professionnel du chiffre, la cour notant
au surplus que la banque lui a proposé la conversion du prêt en euros lors d'un entretien du 25
octobre 2011, ce que le gérant a expressément refusé). § V. encore pour un prêt multi-
devises : CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 4 mai 2017 : RG n° 15/10269 ; arrêt n° 2017/109 ;
Cerclab n° 6830 (prêt multi-devises accordé par la Jyske Bank A/S ; l’établissement de crédit,
qui ne doit pas s’immiscer dans les affaires de son client, n’est tenu d’aucune obligation de
conseil), sur appel de TGI Grasse, 18 mai 2015 : RG n° 12/01433 ; Dnd.
4. RESPONSABILITÉ DES INTERMÉDIAIRES
44. Courtiers en matière de crédit. Le courtier en crédit n'est débiteur d'aucune obligation de
conseil, sauf engagement particulier, inexistant en l'espèce ; il a un devoir de non immixtion
dans les affaires de l'emprunteur et n'a pas à se substituer à lui pour choisir les formes de
financement qui conviennent le mieux à sa situation. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre
2015 : RG n° 14/24721 ; Cerclab n° 5448, sur pourvoi Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi
n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (argument non examiné).
Pour le rejet de l’action contre un courtier en prêts immobiliers au titre de l’obligation de mise
en garde : le prêt étant licite et valide, les emprunteurs étant des emprunteurs avertis, le crédit
étant adapté aux capacités financières des emprunteurs et son octroi n'étant pas susceptible de
provoquer un endettement excessif au regard des capacités de remboursement des
emprunteurs, la responsabilité du courtier ne peut être retenue au titre de la légèreté blâmable
et du manque de professionnalisme alors qu’il n'était tenu à aucune obligation de mise en
garde. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : précité (courtier ne disposant pas
d’informations sur la situation des emprunteurs et sur les risques encourus, que par suite de
circonstances exceptionnelles, ceux-ci aient ignorés ; impossibilité de reprocher au courtier
l’absence d’information sur la crise de la dette souveraine, intervenue en 2010, qui par son
ampleur a provoqué l'effondrement du cours de l'euro contre le franc suisse, et constitue un
événement tout à fait exceptionnel que nul ne pouvait prévoir, a fortiori en octobre 2008). §
Rejet de l’argument des emprunteurs selon lesquels le courtier leur aurait indiqué un taux fixe,
alors que le mail évoquait, non pas un taux fixe, mais un taux « avec réajustement dans cinq
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ans », ce qui est différent « du taux fixe sur toute la durée », employée pour un autre prêt, à
taux fixe celui-là. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 : précité (N.B. la mention
exacte du mail était la suivante : « vous trouverez en pièce jointe la simulation de financement
pour le produit en taux fixe avec réajustement tous les 5 ans en fonction du taux de change
euros contre francs suisses »).
45. Conseil en gestion de patrimoine. Absence de manquement du conseil en gestion à
l’égard des emprunteurs, dès lors que, si celui-ci a réalisé l’étude de la situation personnelle
des emprunteurs, le financement évoqué dans le document concerne un prêt en euros, dont les
caractéristiques ne sont pas celles du prêt Helvet Immo, qu’il n’est pas établi que le conseil en
gestion ait préconisé la souscription de tels prêts, ni que ceux-ci aient été signés par son
intermédiaire. Cass. civ. 1re, 16 mai 2018 : pourvoi n° 17-11337 ; arrêt n° 505 ; Bull. civ. ;
Cerclab n° 7628, pourvoi contre CA Paris, 29 septembre 2016 : Dnd. § V. aussi : le conseiller
en patrimoine, qui n’était lié contractuellement qu’à l’égard de la banque en sa qualité
d’intermédiaire en opérations de banque et qui n’était tenu au regard de la réglementation
alors en vigueur, à aucun devoir de conseil ou d’accompagnement de l’emprunteur dans la
mise en œuvre du financement dans laquelle il n’est pas intervenu, ne peut voir sa
responsabilité engagée au titre d’un manquement à un devoir d’information ou de mise en
garde tant au regard de la non-conformité de l’offre de crédit proposée par la banque par
rapport à la proposition figurant dans son étude que concernant les risques particuliers liés aux
variations du taux de change. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ;
Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817, confirmant TGI Nancy, 14 septembre 2015 :
RG n° 12/2144 ; Dnd.
En sens contraire : un conseil en audit fiscal est débiteur d'une obligation d'information vis-à-
vis de ses clients, profanes en matière de placements financiers, le simple fait qu'ils aient un
bon niveau socio-culturel étant indifférent à cet égard ; il doit dans le cadre de cette obligation
leur donner tous les renseignements utiles pour la bonne compréhension de l'opération
envisagée, sous tous ses aspects, et mettre en garde ses clients des possibles risques inhérents
à l'investissement choisi et à la souscription d'un prêt dans une monnaie soumise à de fortes
variations du taux de change. CA Pau (2e ch. sect. 1), 19 octobre 2015 : RG n° 13/04492 ;
arrêt n° 15/3911 (crédit immobilier dans une opération d’investissement locatif ; s'agissant du
prêt immobilier, la responsabilité éventuelle de la banque n'est pas exclusive de celle de
l’audit, lequel est allé au-delà d'une simple mise en relation de la banque avec son client ;
perte de chance globale, incluant la dépréciation du bien financé : 100.000 euros ; N.B. la
banque est bien la société BNP Paribas invest immo, mais la mention d’un prêt « Helvet
immo » ne figure pas dans l’arrêt)
Commet une faute le conseiller en patrimoine qui n’a pas fourni une information complète
concernant les charges susceptibles de venir en déduction des revenus de l’investissement, le
préjudice subi s’analysant en une seule perte de chance de ne pas avoir réalisé
l’investissement proposé. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ;
Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n° 2017-002817, infirmant TGI Nancy, 14 septembre 2015 : RG
n° 12/2144 ; Dnd.
46. Responsabilité du notaire. Le notaire n'est pas tenu d'une obligation de conseil et de mise
en garde concernant l'opportunité économique d'une opération en l'absence d'éléments
d'appréciation qu'il n'a pas à rechercher ; ni la validité ni l'efficacité technique et pratique de
l'acte qu'il a instrumenté ne sont en cause ; il est constant que l'acte auquel il a donné la forme
authentique réalise exactement les buts poursuivis par les parties et que ses conséquences sont
conformes à celles qu'il se propose d'atteindre ; certes le notaire est tenu d'éclairer les parties
et d'appeler leur attention de manière complète et circonstanciée sur la portée et les effets des
actes auxquels ils sont requis de donner la forme authentique, ainsi que sur les risques de
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 75
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l'opération réalisée ; cependant il ne peut être imputé de faute au notaire de ne pas avoir prévu
l'ampleur du décrochage de l'euro par rapport au franc suisse au cours de l'année 2010 qui
participe d'une modification fondamentale de la conjoncture économique et est la
conséquence de la crise de la dette souveraine de certains pays de la zone euro et le notaire
n’a pas à répondre des aléas financiers liés à la volatilité du marché des changes qui a été
acceptée par les emprunteurs. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ;
Cerclab n° 7305 (il n'est pas contesté que le notaire n'est pas intervenu dans l'obtention du
financement du bien immobilier acquis dans le cadre d'une opération de défiscalisation, que le
montage a été effectué par un conseil en gestion de patrimoine et que les investisseurs ont
accepté une offre de prêt qui leur a été adressée par BNP Paribas Personal Finance), sur appel
de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd. § V. pour un autre contrat qu’« Helvet
immo » : responsabilité du notaire, au titre du devoir de conseil dû aux emprunteurs quant aux
risques encourus par eux pour un endettement excessif. CA Nîmes (1re ch. civ.), 23 octobre
2014 : RG n° 12/03803 (crédit-relais contracté auprès de financiers suisses et panaméen,
reconduit avec une affectation hypothécaire ; prêts souscrits dans une monnaie étrangère, soit
le franc suisse monnaie refuge en 1981 soumise à un fort risque de change, et à un taux
particulièrement onéreux de 28,60 %). § Absence de responsabilité du notaire qui a rempli
son obligation d’information en reprenant dans son acte toutes les caractéristiques du prêt, et
notamment de façon détaillée, les conséquences d'une variation du taux de change entre le
franc suisse et l'euro, alors qu’à cette date le prêt Helvet Immo était commercialisé
couramment par la société BNP Paribas Personal Finance et que les emprunteurs ne
démontrent pas qu'à cette date, une publicité ait été donnée à des informations de nature à
alerter le notaire sur une possibilité de toxicité de ce prêt. CA Rennes (1re ch.), 18 février
2020 : RG n° 18/03809 ; Cerclab n° 8358, sur appel de TGI Nantes, 17 mai 2005 : Dnd.
5. PRATIQUES COMMERCIALES TROMPEUSES
47. Principe. Selon l’art. L. 121-1 C. consom., anciennement L. 120-1, une pratique
commerciale est déloyale lorsqu’elle est contraire aux exigences de la diligence
professionnelle et qu’elle altère ou est susceptible d’altérer de manière substantielle le
comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement
attentif et avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service ; l’art. L. 121-1-1, anciennement L. 121-
1, précise qu’une pratique commerciale est trompeuse notamment lorsqu’elle repose sur des
allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur et portant sur
les caractéristiques essentielles du bien ou du service, notamment le prix ou le mode de calcul
du prix. CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-
Data n° 2017-002817.
48. Illustrations. L’emprunteur ayant reçu de la banque une information claire et complète
concernant les caractéristiques du prêt en francs suisses, qu’elle a accepté en connaissance de
cause, ne peut soutenir que la faute conjuguée de la banque et du conseil en patrimoine, qui
n’ont pas attiré son attention sur les modifications apportées par rapport au projet initial, ont
altéré de manière substantielle son comportement économique en la conduisant à souscrire un
prêt qu’elle n’aurait pas souscrit autrement, alors que les différences majeures existant entre le
projet, s’agissant d’un emprunt en euros à taux fixe, et l’offre de prêt s’agissant d’un emprunt
en francs suisses, étaient particulièrement flagrantes même pour un emprunteur non averti.
CA Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n°
2017-002817 (prêt ne constituant pas une opération spéculative).
Rappr. pour la même banque, pour un autre produit : condamnation pour pratique
commerciale trompeuse de la BNP-Paribas à raison de la commercialisation d’un produit
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financier dénommé « BNP Paribas Garantie Jet 3 », laissant clairement entendre au
consommateur qu’il aura la certitude de récupérer son investissement à l’échéance des 10 ans,
même en cas de performance négative du portefeuille, sans expliciter comment les frais de
gestion étaient de nature à influencer, à terme, les résultats de cet investissement. CA Paris
(pôle 4 ch. 10), 24 septembre 2018 : Dnd (187.500 euros d’amende, outre les intérêts civils),
pourvoi rejeté par Cass. crim., 3 décembre 2019 : pourvoi n° 18-86317 ; arrêt n° 2434 ;
Cerclab n° 8260 (problème non examiné, le pourvoi concernant l’admission de la prescription
de l’action pour certaines victimes).
C. PRESCRIPTION DE L’ACTION
48.1. Imprescriptibilité de l’action en élimination des clauses abusives. Sur cette question,
V. plus généralement Cerclab n° 5705. § C’est à bon droit que la cour d’appel a retenu que la
demande tendant à voir réputer non écrites les clauses litigieuses ne s’analysait pas en une
demande en nullité, de sorte qu’elle n’était pas soumise à la prescription quinquennale. Cass.
civ. 1re, 13 mars 2019, : pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001
(Crédit agricole ; autre moyen jugé inopérant en ce qu’il invoquait à tort la nullité de clause
litigieuse), sur pourvoi contre CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt
n° 17/00171 ; Cerclab n° 6846. § Pour un arrêt esquivant la question : dès lors que les clauses
concernées, portant sur l’objet principal du contrat et considérées comme claires et
compréhensibles, ne pouvaient être regardées comme abusives, est inopérant le moyen fondé
sur l’absence de prescription de demandes tendant à ce que soit constaté leur caractère abusif.
Cass. civ. 1re, 24 octobre 2019 : pourvoi n° 18-18047 ; arrêt n° 871 ; Cerclab n° 8157,
rejetant le pourvoi contre CA Paris, 9 mars 2018 : Dnd.
Pour des décisions des juges du fond préfigurant ou appliquant cette solution : les clauses
réputées non écrites en application de l’ancien art. L. 132-1 C. consom. étant non avenues par
le seul effet de la loi, la demande ne s'analyse en une action en nullité soumise en tant que
telle au délai de prescription de cinq ans. CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG
n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab n° 6846 (prêt immobilier), sur appel de TGI Metz,
20 novembre 2014 : Dnd, pourvoi rejeté par Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 : pourvoi n° 17-
23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 - CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 :
RG n° 15/00411 ; arrêt n° 17/00172 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 18 décembre
2014 : Dnd - CA Aix-en-Provence (8e ch. B), 22 février 2018 : RG n° 16/01696 ; arrêt n°
2018/70 ; Cerclab n° 7516 (prêt immobilier ; par arrêt de la CJCE du 21 novembre 2002,
Cofidis, C-473/00, la Cour a dit pour droit que la directive 93/13/CEE s'oppose à une
réglementation interne qui interdit au juge national à l'expiration d'un délai de forclusion de
relever, d'office ou à la suite d'une exception soulevée par le consommateur, le caractère
abusif d'une clause ; selon la Cour, la fixation d'une limite temporelle au pouvoir du juge
d'écarter, d'office ou à la suite d'une exception soulevée par le consommateur, des clauses
abusives est de nature à porter atteinte à l'effectivité de la protection voulue par les articles 6
et 7 de la directive ; la généralité des termes employés par la CJCE ne peut conduire qu'à
appliquer la même solution à la prescription quinquennale de droit commun prévu à l'art.
2224 C. civ.), sur appel de TGI Nice, 3 décembre 2015 : RG n° 14/03753 ; Dnd - CA Metz
(1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00987 ; arrêt n° 18/00247 ; Cerclab n° 8130
(l'obligation faite au juge national de relever d'office l'existence éventuelle d'une clause
abusive, ainsi que la sanction apportée à la présence de celle-ci à savoir son caractère non
écrit et le fait que le juge s'abstiendra de l'appliquer, font obstacle à ce qu'un délai de
prescription puisse être opposé à l'office du juge ; partant, un tel délai, dans une action qui
tend uniquement à se prévaloir des conséquences de l'existence d'une clause abusive et donc à
la voir déclarer non écrite, ne peut davantage être opposé au consommateur ; arrêt citant
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l’arrêt Cofidis ; solution contraire pour la responsabilité au titre de l’obligation de mise en
garde), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 :
RG n° 17/00988 ; arrêt n° 18/00249 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 :
Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00991 ; arrêt n° 18/00251 ; Dnd ;
Juris-Data n° 2018-019410 (idem), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz
(1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/01058 ; arrêt n° 18/00248 ; Dnd, sur appel de TGI
Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 11 décembre 2018 : RG n° 17/02162 ;
arrêt n° 18/00329 ; Juris-Data n° 2018-023377 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 18 mai
2017 : Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3 - 4), 28 février 2019 : RG n° 16/23080 ; arrêt
n° 2019/74 ; Cerclab n° 7744 (la fixation d'une limite temporelle au pouvoir du juge d'écarter,
d'office ou à la suite d'une exception soulevée par le consommateur, des clauses abusives est
de nature à porter atteinte à l'effectivité de la protection voulue par les art. 6 et 7 de la
directive ; la généralité des termes employés par la CJCE dans l’arrêt Cofidis du 21 novembre
2002, aff. C-473/00, ne peut conduire qu'à appliquer la même solution à la prescription
quinquennale de droit commun prévue à l'art. 2224 C. civ.), sur appel de TGI Marseille, 22
novembre 2016 : RG n° 15/08912 ; Dnd - CA Nancy (2e ch. civ.), 3 octobre 2019 : RG n°
18/01232 ; Cerclab n° 8202 (la demande tendant à voir déclarer non écrite une clause d'un
contrat de prêt ne s'analyse pas en une demande de nullité, de sorte qu'elle n'est pas soumise à
la prescription quinquennale de l'art. 2224 C. civ.), sur appel de TGI Nancy, 7 février 2018 :
RG n° 15/03107 ; Dnd - CA Besançon (1re ch. civ. com.), 8 octobre 2019 : RG n° 18/01156 ;
Cerclab n° 8185 (l’action visant à réputer non écrite une clause abusive n’est pas une action
en nullité et est imprescriptible), sur appel de TGI Besançon, 29 mai 2018 : RG n° 17/00579 ;
Dnd - CA Besançon (1re ch. civ. com.), 15 octobre 2019 : RG n° 18/01038 ; Cerclab n° 8186
(idem), sur appel de TGI Belfort, 15 mai 2018 : RG n° 17/00234 ; Dnd - CA Versailles (16e
ch.), 21 novembre 2019 : RG n° 17/05038 ; Cerclab n° 8280 (prêt à une commune ; il est
certain que le juge doit soulever d'office, à tout moment, le caractère abusif d'une clause
annexe d'un contrat, sans égard à la prescription), sur appel de TGI Nanterre (6e ch.), 26 mai
2017 : RG n° 13/10441 ; Dnd - CA Aix-en-Provence (ch. 3-3), 6 février 2020 : RG n°
18/06453 ; arrêt n° 2020/43 ; Cerclab n° 8332 (assurance-crédit ; la demande tendant à voir
reconnaître le caractère abusif de certaines clauses du contrat d'assurances et les voir réputer
non écrites, n'est pas soumise à la prescription quinquennale), sur appel de TGI Nice, 27 mars
2018 : RG n° 15/03273 ; Dnd - CA Montpellier (4e ch. civ.), 12 février 2020 : RG
n° 17/03527 ; Cerclab n° 8352 (prêt immobilier en franc suisse ; l’action nouvellement
formée devant la cour qui tend à faire constater le caractère abusif d'une clause contractuelle
et partant à la voir déclarée réputée non écrite, c'est à dire sans aucune existence dans le
contrat dès son origine, est imprescriptible et n'est donc pas soumise au régime de la
prescription quinquennale de l'action en nullité prévu par l’anc. art. 1304 C. civ.), sur appel de
TGI Montpellier, 13 juin 2017 : RG n° 15/07070 : Dnd - CA Lyon (1re ch. civ. A), 20 février
2020 : RG n° 19/02681 ; Cerclab n° 8361 (la demande tendant à ce que soient réputées non
écrites les clauses litigieuses ne s'analyse pas en une demande en nullité, de sorte qu'elle n'est
pas soumise à la prescription quinquennale ; seule cette solution est de nature à assurer une
protection effective du consommateur ou du non-professionnel contre l'insertion de clauses
abusives dans les contrats qui lui sont proposés, arrêt citant l’arrêt de la CJCE du 21
novembre 2002, Cofidis SA, C-473/00), sur renvoi de Cass. civ. 1re, 10 avril 2019 : pourvoi n°
17-20722, arrêt n° 357 ; Cerclab n° 8003 - CA Aix-en-Provence (ch. 3-3), 28 mai 2020 : RG
n° 18/13790 ; arrêt n° 2020/123 ; Cerclab n° 8426 (prêt immobilier), sur appel de TGI Nice,
21 juin 2018 : RG n° 15/05594 ; Dnd - CA Lyon (1re ch. civ. A), 28 mai 2020 : RG n°
16/07106 ; Cerclab n° 8428 (la demande tendant à voir réputer non écrites les clauses
litigieuses ne s'analyse pas en une demande en nullité, de sorte qu'elle n'est pas soumise à la
prescription quinquennale ; seule cette solution est de nature à assurer une protection effective
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du consommateur ou du non-professionnel contre l'insertion de clauses abusives dans les
contrats qui lui sont proposés ; arrêt citant l’arrêt Cofidis ; solution inverse pour les actions en
nullité pour dol, en responsabilité pour manquement à son devoir de conseil, prescrites), sur
appel de TGI Lyon (4e ch.), 26 septembre 2016 : RG n° 15/01914 ; Dnd - CA Lyon (1re ch.
civ. B), 23 juin 2020 : RG n° 19/01328 ; Cerclab n° 8473 (l'action qui tend à faire constater le
caractère abusif d'une clause contractuelle en application de l'art. L. 132-1 C. consom. et donc
à la voir déclarée réputée non écrite, est imprescriptible et n'est donc pas soumise au régime
de la prescription quinquennale), sur appel de TGI Lyon (4e ch.), 8 janvier 2019 : RG
n° 15/01694 ; Dnd.
En sens contraire : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 9 mars 2018 : RG n° 16/02579 ; Cerclab n°
8010 ; Juris-Data n° 2018-003398 (aucun texte ne prévoit, ni l'imprescriptibilité de l'action
tendant à voir réputée non écrite une clause qui serait abusive, ni la possibilité, pour le co-
contractant, d'agir par voie d'action pour faire déclarer abusive une clause d'un contrat, après
l'expiration du délai de prescription), suite de CA Paris (pôle 5 ch. 6), 11 août 2017 : RG n°
16/02579 ; Cerclab n° 6946, sur appel de TGI Paris, 8 décembre 2015 : RG n° 13/13662 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00082 ; Cerclab n° 8161
(admission de la soumission à la prescription quinquennale de droit commun de l’action
visant à réputer une clause abusive non écrite, avec une motivation plus développée que dans
l’arrêt du 9 mars : 1/ admettre l’imprescriptibilité par une fiction juridique autorisant le
consommateur à solliciter du juge et imposant à ce dernier l’éviction d’un clause, abusive sans
limite de temps, ni sans aucune autre condition, constituerait une atteinte réelle à l'ordre social
qui ne peut admettre que des situations acquises soient remises en cause sans prévisibilité
aucune et dépendent d’aléas judiciaires ; 2/ l’imprescriptibilité crée une insécurité juridique
majeure ; 3/ l'action visant à déclarer non écrites des clauses qualifiées d'abusives, relève du
droit commun des contrats), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03456 ;
Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00089 ; Cerclab n° 8162 (idem),
sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03458 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
19 décembre 2018 : RG n° 16/25325 ; Cerclab n° 8163 (même solution avec une motivation
plus étoffée, reprenant celle des arrêts du 19 octobre et y ajoutant les arguments suivants : 1/ il
est constant que le juge, qui examine d'office certains moyens, est soumis aux mêmes
conditions de temps et de délais que les parties elles-mêmes dont il ne peut s'affranchir et
l’art. R. 632-1 ne peut dès lors suffire à fonder l’imprescriptibilité de l’action en élimination
des clauses abusives ; 2/ l’arrêt Cofidis - CJUE, 21 novembre 2002 : aff. C 473/00 -a
seulement édicté le principe selon lequel, en matière de clause abusive, la fin de non-recevoir
tirée de la prescription ne peut être opposée au consommateur qui forme sa demande par voie
d'exception ou au juge qui la relève d'office et il ne peut s’appliquer à un consommateur qui
sollicite que la clause soit réputée non écrite par voie d’action ; 3/ aucun texte, en droit
français, ne prévoit l'imprescriptibilité de l'action tendant à voir réputée non écrite une clause
qui serait abusive ; 4/ la transposition de l’imprescriptibilité posée par les arrêts rendus par la
troisième Chambre civile de la Cour de cassation dans le cadre de règlements de copropriété
ne revêt aucun caractère d'évidence ; 5/ la loi du 17 juin 2008 portant réforme de la
prescription en matière civile a eu parmi ses objectifs essentiels, celui de raccourcir le temps
et modifier la durée de la prescription jugée le plus souvent excessive, celui d'harmoniser les
délais, et d'intégrer les enjeux européens pour rendre le système juridique français plus
sécurisé, plus performant et attractif pour les opérateurs économiques et le droit contractuel
plus attrayant aux yeux des investisseurs ; 6/ il faut souligner que les conséquences du
prononcé de la nullité d'une clause et de la qualification de clause abusive sont identiques,
puisque la clause nulle est réputée n'avoir jamais existé ; 7/ la solution n’est pas contraire à la
Conv. EDH et au droit d’accès au juge qui n’est pas illimité), sur appel de TGI Paris, 2
septembre 2016 : RG n° 14/14317 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 13 février 2019 : RG
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 79
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n° 17/01027 ; Cerclab n° 8165 (idem 19 décembre), sur appel de TGI Paris, 12 décembre
2016 : RG n° 14/15304 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 13 mars 2019 : RG n° 16/25086 ;
arrêt n° 2019/139 ; Cerclab n° 8168 ; Juris-Data n° 2019-003836 (absence de prétention
quant au caractère abusif des clauses dans le dispositif des conclusions ; refus de relever
d’office, l’action étant jugée prescrite), sur appel de TGI Paris, 2 novembre 2016 : RG n°
14/03024 ; Dnd
N.B. Certaines affirmations de ces arrêts sont contestables. Tout d’abord, l’absence totale de
prévisibilité n’est nullement générale, comme par exemple dans le cas des clauses « noires »,
irréfragablement présumées abusives. Ensuite, l’action en élimination des clauses abusives
relève du droit commun des contrats d’adhésion dans le cadre de l’art. 1171, mais elle ne
relève pas seulement du droit commun dès lors qu’elle s’inscrit aussi en droit de la
consommation dans le cadre d’une directive européenne. De même, le Code civil distingue
désormais explicitement et clairement les effets de la nullité et du réputé non écrit, lesquels ne
sont pas identiques quant à leurs éventuelles répercussions sur le contrat : la clause réputée
non écrite ne remet pas en cause le contrat (ce qui limite l’insécurité juridique avancée par
ailleurs). Enfin, il est contradictoire de soutenir que l’arrêt Cofidis ne vise que l’invocation du
caractère abusif par exception, et non par action, tout en reconnaissant que la décision a
également visé le relevé d’office par le juge, qui est une obligation pour le juge depuis l’arrêt
Pannon.
V. aussi : CA Lyon (1re ch. civ. B), 3 septembre 2019 : RG n° 18/01134 ; Cerclab n° 8191
(soumission à la prescription quinquennale de l’action fondée sur une erreur dans le calcul du
TEG et action jugée prescrite, alors que les emprunteurs évoquaient aussi le caractère abusif
de la clause, sans que l’arrêt n’examine l’argument), sur appel de TGI Lyon (4e ch.),16 janvier
2018 : RG n° 16/01216 ; Dnd.
Pour une décision contestable refusant de trancher : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 25 septembre
2019 : RG n° 17/09190 ; arrêt n° 443 ; Cerclab n° 8205 (prescription de l’action fondée sur le
caractère erroné du TEG ; N.B. l’arrêt infirme le jugement qui a déclaré irrecevable comme
prescrite l’action fondée sur le caractère abusif, et, sans statuer sur la prescription (!) estime
que la clause n’est pas abusive), sur appel de TGI Paris (9e ch. 1re sect.), 27 mars 2017 : RG n°
15/04327 ; Dnd (action également prescrite pour le caractère abusif).
48.2. Prescription de l’action en nullité d’une clause illicite de paiement en monnaie
étrangère. L’action en nullité de la clause d’un contrat de prêt prévoyant un remboursement
en monnaie étrangère est soumise à la prescription quinquennale. CA Chambéry (2e ch.), 6
décembre 2018 : RG n° 17/01697 ; Cerclab n° 7891 (crédit mutuel ; action prescrite, le point
de départ étant fixé à la conclusion du contrat), sur appel de TGI Annecy, 25 avril 2017 : RG
n° 15/02141 ; Dnd. § N.B. L’arrêt rejette aussi l’action en nullité pour dol, en estimant que, à
supposer que la réticence soit établie, le point de départ de la prescription doit être fixé à
compter du jour où les emprunteurs ont découvert que le franc CHF s'est apprécié dans une
proportion telle que le montant des échéances qu'ils devaient rembourser modifierait
l'économie générale du contrat. Selon l’arrêt, l'évolution de la parité entre les deux monnaies,
depuis le 1er mars 2008, révèle que le cours du franc suisse s'est nettement apprécié à la
hausse dès le dernier trimestre 2008 ; postérieurement, son appréciation a été constante au
cours du second semestre 2009 avant de connaître une hausse très significative à compter de
décembre 2009 et au 1er juillet 2010, la valeur du CHF s'était d'ores et déjà appréciée de 20 %
par rapport à la date de conclusion du contrat de prêt ; au regard de cette évolution de la parité
des monnaies, Madame les emprunteurs avaient a minima connaissance, dès la fin du premier
semestre de l'année 2010, de la forte appréciation du franc suisse laquelle modifiait
substantiellement le montant des échéances qu'ils devaient rembourser chaque mois (action
intentée le 19 novembre 2015 jugée prescrite). § V. aussi : la prescription de l’art. 2224 C.
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civ. court à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il est révélé à la
victime si celle-ci établit qu'elle n'en avait pas eu précédemment connaissance. CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 9 janvier 2020 : RG n° 17/08928 ; arrêt n° 2020/13 ; Cerclab n° 8294
(application à l’action en responsabilité sur le fondement de l’obligation de mise en garde, à la
demande d’annulation de la clause d’intérêts pour irrégularité du TEG ou violation des
dispositions du CMF sur les clauses d’indexation ; actions prescrites ; N.B. celle sur les
clauses abusives n’est pas examinée, jugée nouvelle en appel) sur appel de TGI Nice, 10 avril
2017 : RG n° 15/06226 ; Dnd.
49. Interruption de la prescription. Si l’interruption de la prescription ne peut, en principe,
s’étendre d’une action à une autre, il en est autrement lorsque les deux actions, quoique ayant
des causes différentes, tendent à un seul et même but de sorte que la deuxième est
virtuellement comprise dans la première ; tel est le cas en l’espèce, la mise en œuvre par
l’emprunteuse de la responsabilité de la banque et du conseiller en patrimoine pour
manquement aux obligations contractuelles d’information, mise en garde et conseil ou pour
pratiques commerciales déloyales tendant au même but, à savoir la réparation du préjudice
subi du fait de la souscription du prêt litigieux, seul le fondement juridique différant. CA
Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n°
2017-002817, infirmant TGI Nancy, 14 septembre 2015 : RG n° 12/2144 ; Dnd.
D - EXÉCUTION DU CONTRAT
1. APPLICATION DE L’INDEXATION
49.1. Respect de l’indexation. Injonction faite à la banque, au visa de l’art. 1103 C. civ., de
respecter le contrat prévoyant une indexation sur le Libor 3 mois, aucune clause ne prévoyant
l'hypothèse d'une limitation ou d'une exclusion de l'applicabilité de cet index au motif que sa
valeur pourrait s'avérer négative. CA Chambéry (2e ch.), 6 décembre 2018 : RG
n° 17/01697 ; Cerclab n° 7891 (crédit mutuel ; N.B. 1 : en l’espèce, le directeur de l’agence
avait informé par courriel les emprunteurs que la caisse de Crédit Mutuel n'entendait pas
appliquer le taux Libor 3 mois négatif (!) ; N.B. 2 : une clause ne jouant que dans un sens
serait certainement abusive), sur appel de TGI Annecy, 25 avril 2017 : RG n° 15/02141 ; Dnd.
2. EXERCICE DE L’OPTION (CHANGEMENT DE MONNAIE DE COMPTE OU/ET
RETOUR À UN TAUX FIXE)
50. Information ou mise en garde préalablement à l’exercice de l’option. N.B. Aucune des
décisions consultées n’examine la question de savoir si, lors de l’exercice des options de
retour à un prêt en euro, qui ont pu être exercées après 2010, la banque avait l’obligation
d’informer les emprunteurs sur le bouleversement ou le risque de bouleversement des parités,
qui n’était sans doute plus aussi imprévisible qu’en 2008. Aucune des décisions ne précise la
fourniture d’une quelconque information sur ce point, la banque semblant se contenter
d’envoyer des relevés trimestriels indiquant le taux de change appliqué. Si le décrochage du
franc suisse était imprévisible lors de la conclusion du contrat, il est extrêmement douteux
qu’il n’ait pas été prévu à l’approche de celui-ci (ce qui supposerait l’examen des analyses
économiques et boursières sur cette période).
51. Respect du choix de l’emprunteur. Pour des avenants avérés : CA Paris (pôle 5 ch. 6),
12 mai 2017 : RG n° 15/20579 ; Cerclab n° 6878 (contrat initial ayant fait l'objet d'un avenant
qui a pris effet le 10 juin 2012 avant d’être racheté le 5 juillet 2014, de sorte qu'il n'est plus en
cours, étant souligné que les appelants, qui n'apportent aucune précision sur les conditions du
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rachat du prêt, ne tirent aucune conclusion de cette situation, dans le cadre de leurs
demandes), infirmant sur ce point TGI Paris, 8 septembre 2015 : RG n° 14/07105 ; Dnd.
Condamnation de la banque, au visa de l’ancien art. 1134 C. civ., à respecter sous astreinte, le
choix fait par l’emprunteur d’opter pour un prêt à taux fixe en euros, avec effet rétroactif. CA
Nancy (2e ch. civ.), 26 janvier 2017 : RG n° 15/02576 ; Cerclab n° 6747 ; Juris-Data n°
2017-002817 (Helvet immo ; choix exercé le 16 juillet 2012 et non respecté par le prêteur… ;
100 euros par jour de retard, les frais découlant de cette conversion, autres que les frais de
change qui sont à la charge de l’emprunteur, étant mis à celle de la banque), confirmant TGI
Nancy, 14 septembre 2015 : RG n° 12/2144 ; Dnd.
Comp. : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 12 mai 2017 : RG n° 15/19011 ; Dnd (emprunteur
soutenant que le prêt a été converti en 2012, par la signature d’un avenant sans le produire et
alors que la banque conteste son existence), sur appel de TGI Paris, 1er septembre 2015 : RG
n° 14/07103 ; Dnd.
51.1. Conversion demandée en justice. Le juge ne dispose pas du pouvoir de réfaction du
contrat librement consenti par les parties ; la cour ne peut donc faire droit à la demande des
emprunteurs qui sollicitent la conversion immédiate de leur prêt en euros à des conditions
qu'ils ont unilatéralement fixées. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG
n° 15/05493 ; Cerclab n° 7305, sur appel de TGI Paris, 10 février 2015 : RG n° 13/03943 ;
Dnd.
3. SUSPENSION DES PAIEMENTS (art. L. 313-12 C. consom.)
52. Principes. Selon l'article L. 313-12 C. consom., « l'exécution des obligations du débiteur
peut être, notamment en cas de licenciement, suspendue par ordonnance du juge d'instance
dans les conditions prévues aux articles 1244-1 à 1244-3 du code civil. L'ordonnance peut
décider que, durant le délai de grâce, les sommes dues ne produiront point d'intérêt » ; il est
constant qu'en application de ce texte, la suspension des sommes dues est conditionnée à la
dégradation de la situation financière du débiteur par rapport à celle dans laquelle il se
trouvait lorsqu'il s'est engagé et également que la situation malheureuse des emprunteurs doit
résulter d'évènements imprévus. CA Paris (pôle 1 ch. 2), 11 septembre 2014 : RG
n° 13/11170. § La suspension de l'exécution des obligations du débiteur peut être décidée
nonobstant la déchéance du terme du prêt dont les effets se trouvent par là même suspendus.
CA Paris (pôle 4 ch. 9), 6 mars 2014 : RG n° 13/01629.
53. Refus de suspension. Pour un refus : CA Paris (pôle 1 ch. 2), 11 septembre 2014 : RG
n° 13/11170 (choix volontaire du co-emprunteur de quitter une situation professionnelle
stable pour accepter un emploi à durée déterminée, en s'éloignant d'une région où le couple
possédait une résidence principale dont le remboursement était arrivé à son terme, et choix de
la co-emprunteuse, intermittente du spectacle, de quitter la région où elle était connue et
pouvait prétendre à des missions ; absence de preuve au surplus d’une dégradation importante
de leur situation financière).
54. Admission de la suspension. Pour une acceptation : CA Paris (pôle 4 ch. 9), 6 mars
2014 : RG n° 13/01629 (mutation non sollicitée du co-emprunteur gardien de la paix,
obligeant la co-emprunteuse à le suivre, en acceptant un emploi moins bien rémunéré, outre
un arrêt de travail ; arrêt rejetant la demande de suspension totale, au profit d’un
plafonnement des mensualités, conformément au jugement, mais en allongeant la durée de la
mesure).
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IV - PROCÉDURE
55. Mise en cause des intermédiaires. Dans le cadre d’une action en nullité du prêt pour
erreur, les seuls griefs qui doivent être examinés sont ceux qui visent la banque qui seule a été
assignée ; tous les développements relatifs aux faits imputables au conseil en gestion de
patrimoine et au notaire, qui ne sont pas dans la cause, sont sans objet. CA Paris (pôle 5 ch.
6), 31 décembre 2015 : RG n° 15/00441.
55-1. Exequatur d’une transaction en Suisse. Les emprunteurs qui n'ont formé aucun recours
contre la décision du juge conciliateur du Tribunal de première instance de Genève consignant
la transaction judiciaire avec la banque, alors qu'ils étaient en mesure de le faire au sens de la
Convention de Lugano (art. 34 et 35), ne peuvent invoquer au stade de l’exequatur,
d'éventuelles irrégularités de la procédure antérieure. CA Chambéry (2e ch.), 6 septembre
2018 : RG n° 17/00764 ; Cerclab n° 7889 (Union pour le crédit du bâtiment Suisse ; rejet de
l’action fondée sur une fraude prétendue ou sur les dispositions du code de la consommation
relatives à la prescription biennale de l'art. L. 218-2 et aux clauses abusives, qui constituent un
ordre public de protection, ce qui ne correspond pas à la conception française de l'ordre public
international ; idem pour l’art. 2044 C. civ.), sur appel de TGI Thonon-les-Bains, 13 mars
2014 : Dnd.
56. Demande nouvelle en appel. Les emprunteurs ayant sollicité la nullité de toutes les
dispositions relatives à l'indexation du contrat de crédit en francs suisses conclu avec la
banque, au regard de l'art. L. 112-2 CMF, n’est pas nouvelle devant la cour la demande
d’annulation de l’ensemble du contrat, dès lors que le contrat de crédit ne contient pas une
clause d'indexation stricto sensu mais que tout le contrat est fondé sur l'indexation, de sorte
que les emprunteurs sont fondés à prétendre que la nullité des dispositions relatives à
l'indexation entache nécessairement de nullité l'ensemble du contrat. CA Paris (pôle 5 ch. 6),
31 décembre 2015 : RG n° 15/00441. § Est en revanche irrecevable, comme nouvelle, la
demande concernant le caractère erroné et usuraire du TEG, alors que les emprunteurs ne
formulaient en première instance aucune critique à l'égard du TEG et ne sollicitaient pas la
déchéance du droit aux intérêts conventionnels. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 31 décembre 2015 :
RG n° 15/00441 (demande ayant une fin différente de la nullité de la clause d'indexation et
des demandes indemnitaires).
57. Demande nouvelle et obligation de relever d’office le caractère abusif. La CJUE ayant
dit pour droit, aux termes d'un arrêt du 4 juin 2009 rendu dans l'affaire C-243/08, que le juge
national est tenu d'examiner d'office le caractère abusif d'une clause contractuelle dès qu'il
dispose des éléments de droit et de fait nécessaires à cet effet, la Cour, qui dispose en l’espèce
de ces éléments, est tenue d'examiner d'office, nonobstant l'éventuelle irrecevabilité des
demandes en raison de leur nouveauté en appel, le caractère abusif des clauses contractuelles.
CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab
n° 6846, sur appel de TGI Metz, 20 novembre 2014 : Dnd - CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril
2017 : RG n° 15/00411 ; arrêt n° 17/00172 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 18
décembre 2014 : Dnd. § V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG
n° 16/00082 ; Cerclab n° 8161 (les demandes des emprunteurs tendant à voir déclarer non
écrites certaines clauses du contrat Helvet Immo qualifiées d'abusives, ne peuvent être
considérées comme des demandes nouvelles au sens de l'art. 564 CPC, compte tenu des
décisions de la première Chambre civile de la Cour de cassation de 29 mars 2017, pourvois
n° 16-13050 et 15-27231 dans lesquelles la Cour, conformément à l’arrêt Pannon, a considéré
qu’il appartenait à la cour d’appel de procéder d’office à l’examen des clauses d’un contrat de
prêt prévoyant une monnaie de compte en franc suisse), sur appel de TGI Paris, 17 novembre
2015 : RG n° 14/03456 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 19 octobre 2018 : RG n° 16/00089 ;
Cerclab n° 8162 (idem), sur appel de TGI Paris, 17 novembre 2015 : RG n° 14/03458 ; Dnd -
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CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00987 ; arrêt n° 18/00247 ; Cerclab n° 8130
(n’est pas nouvelle la demande fondée sur le caractère prétendument abusif de la « clause
d'indexation » qui tend aux mêmes fins que la demande initialement présentée au premier
juge, à savoir le remboursement du préjudice subi du fait de l'insertion et de la mise en œuvre
d'une telle clause), sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16
octobre 2018 : RG n° 17/00988 ; arrêt n° 18/00249 ; Dnd (idem), sur appel de TGI Metz, 12
janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/00991 ; arrêt
n° 18/00251 ; Dnd ; Juris-Data n° 2018-019410 (idem), sur appel de TGI Metz, 12 janvier
2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 16 octobre 2018 : RG n° 17/01058 ; arrêt n° 18/00248 ;
Dnd, sur appel de TGI Metz, 12 janvier 2017 : Dnd - CA Metz (1re ch.), 11 décembre 2018 :
RG n° 17/02162 ; arrêt n° 18/00329 ; Juris-Data n° 2018-023377 ; Dnd (idem), sur appel de
TGI Metz, 18 mai 2017 : Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6), 13 février 2019 : RG n° 17/01027 ;
Cerclab n° 8165 (idem 19 octobre 2018), sur appel de TGI Paris, 12 décembre 2016 : RG n°
14/15304 ; Dnd.
En sens contraire : CA Grenoble (1re ch. civ.), 3 décembre 2019 : RG n° 17/04962 ; Cerclab
n° 8267 (demande de requalification du prêt et d’élimination de clauses abusives, jugées
irrecevables en appel, du fait qu’elles sont nouvelles et de surcroît non argumentée ; N.B.
L’absence ou l’insuffisance de l’argumentation n’est pas de nature à exonérer le juge de son
obligation de relever d’office le caractère abusif d’une clause. Par ailleurs, à partir du moment
où avaient été discutées et écartées en première instance les demandes en annulation de la
stipulation d'intérêt et en annulation de la clause d'indexation, la demande fondée sur le
caractère abusif des mêmes clauses tendait aux mêmes fins, contester la clause d’intérêt, et
elle était donc parfaitement recevable en appel comme d’autres décisions l’ont couramment
admis), sur appel de TGI Valence, 26 septembre 2017 : RG n° 15/02098 ; Dnd - CA Aix-en-
Provence (ch. 3-4), 9 janvier 2020 : RG n° 17/08928 ; arrêt n° 2020/13 ; Cerclab n° 8294
(est nouvelle en appel la demande portant sur le caractère abusif de la stipulation d'intérêts
chargeant à titre exclusif les risques de change qui n'est pas l'accessoire, la conséquence ou le
complément des demandes présentées en première instance visant à obtenir la violation de la
mise en garde ou la nullité de la clause d’intérêts sur d’autres fondements ; N.B. cette solution
encourt la cassation pour refus de relever d’office, outre le fait que demander la nullité ou
réputer non écrite la clause tend aux mêmes fins) sur appel de TGI Nice, 10 avril 2017 : RG
n° 15/06226 ; Dnd.
57-1. Prise en compte du seul dispositif des conclusions. Selon les dispositions de l'art. 954
CPC, la cour ne statue que sur les prétentions récapitulées au dispositif ; il s'ensuit qu’elle n'a
pas à statuer sur la prétention des appelants relative à la clause abusive développée
uniquement dans les motifs. CA Paris (pôle 5 ch. 6), 15 décembre 2017 : RG n° 15/05493 ;
Cerclab n° 7305 (examen effectué à titre surabondant), sur appel de TGI Paris, 10 février
2015 : RG n° 13/03943 ; Dnd. § V. aussi : CA Paris (pôle 5 ch. 6), 27 février 2019 : RG
n° 17/02186 ; arrêt n° 2019/115 ; Cerclab n° 8102 (prêt Helvet immo apparemment proposé
par la société Union de crédit pour le bâtiment ; irrecevabilité de la demande fondée sur le
caractère abusif de la clause d'intérêt conventionnel mentionnée dans le dispositif des
conclusions des appelants et ce, au soutien d'une demande de nullité de ladite clause et non
d'une demande tendant à la voir réputée non écrite ; N.B. l’interprétation très stricte de la
différence entre nullité et réputé non écrit est en totale contradiction avec la position prise par
la même chambre de la cour dans des arrêts du 19 décembre et du 13 février estimant, pour
rejeter l’imprescriptibilité, que les effets de la nullité et du réputé non écrit sont les mêmes…),
sur appel de TGI Paris, 16 décembre 2016 : RG n° 14/11975 ; Dnd - CA Paris (pôle 5 ch. 6),
13 mars 2019 : RG n° 16/25086 ; arrêt n° 2019/139 ; Cerclab n° 8168 ; Juris-Data n° 2019-
003836 (absence de prétention quant au caractère abusif des clauses dans le dispositif des
Observatoire des contentieux n° 9 – Prêt indexé sur le franc suisse - X. Henry - 02/01/2021 84
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conclusions ; refus de relever d’office, l’action étant jugée prescrite), sur appel de TGI Paris,
2 novembre 2016 : RG n° 14/03024 ; Dnd.
58. Contrôle de l’obligation de relever d’office par la Cour de cassation. Est recevable le
moyen, qui n’invoque pas la faculté pour le juge de relever d’office la disproportion manifeste
d’une clause dans un contrat de consommation, mais l’obligation pour celui-ci,
nécessairement soumise au contrôle de la Cour de cassation, d’examiner d’office le caractère
abusif d’une telle clause. Cass. civ. 1re, 29 mars 2017 : pourvoi n° 16-13050 ; arrêt n° 441 ;
Bull. civ. ; Cerclab n° 6815 (rejet de l’argument du courtier selon lequel l’argument serait
mélangé de fait et de droit). § N.B. Il faut rappeler que si, aux termes de l’art. 619 CPC, les
moyens nouveaux ne sont pas recevables devant la Cour de cassation, la règle connaît
certaines exceptions, notamment pour « 2° les moyens nés de la décision attaquée », ce qui est
justement le cas du non-respect d’une obligation de relever d’office.
59. Moyen nouveau. Les emprunteurs n’ayant pas soutenu, dans leurs conclusions d’appel,
qu’est abusive la clause ayant pour objet ou pour effet de stipuler une date indicative
d’exécution du contrat hors les cas où la loi l’autorise, le moyen est irrecevable comme
nouveau et mélangé de fait. Cass. civ. 1re, 12 décembre 2018 : pourvoi n° 17-18491 ; arrêt
n° 1195 ; Cerclab n° 7863. § Mais cassation, au visa de l’art. 565 CPC, de l’arrêt déclarant
irrecevable, en raison de sa nouveauté, la demande d’annulation de la clause d’indexation des
prêts en raison de son indétermination et de son caractère potestatif, aux motifs qu’en
première instance la demande tendait à l’annulation du contrat dans son ensemble, alors que
l’annulation de la clause sollicitée devant elle participait de l’annulation du contrat demandée
en première instance, de sorte qu’elle tendait aux mêmes fins. Cass. civ. 1re, 13 mars 2019 :
pourvoi n° 17-23169 ; arrêt n° 249 ; Bull. civ. ; Cerclab n° 8001 (crédit agricole), cassant sur
ce point CA Metz (1re ch. civ.), 27 avril 2017 : RG n° 15/00410 ; arrêt n° 17/00171 ; Cerclab
n° 6846.