GR ANDE SALLE P IERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
Mercredi 16 et jeudi 17 octobre 2019 – 20h30
Orchestre de ParisFrançois-Xavier Roth
Leading positive transformation
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L'Orchestre de Paris et le Chœur de l'Orchestre de Paris dédient ces deux concerts à la soprano Jessye Norman,
décédée le 30 septembre dernier à New York.
MERCREDI 16 E T JEUDI 17 OC TOBRE 2019 – 20H30
Anton WebernPassacaglia
Richard StraussQuatre Derniers Lieder
ENTR AC TE
Igor StravinskiPetrouchka
Lise Davidsen dédicacera ses disques à l’issue du concert du 17 octobre
Orchestre de ParisFrançois-Xavier Roth, directionLise Davidsen, sopranoPhilippe Aïche, violon solo
FIN DU CONC ERT VERS 22H25
Programme
De 1975 à 2006, Jessye Norman a chanté à de nombreuses reprises avec les musiciens
et les chanteurs de l'Orchestre de Paris. Elle a notamment interprété les Quatre Derniers
Lieder de Strauss en 1986 sous la direction d'Erich Leinsdorf
Hommage à Jessye Norman
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1975Richard Wagner : Wesendonck Lieder
Gustav Mahler : Des Knaben WunderhornJacques Delacote direction
1976Hector Berlioz : Les Nuits d'été
Zubin Mehta direction
1977Arnold Schönberg : Gurre-Lieder
Zubin Mehta direction
1978Hector Berlioz : La Damnation de Faust
et Roméo et Juliette Daniel Barenboim direction
1978Olivier Messiaen : Poème pour Mi
Richard Wagner : Tristan und Isolde, prélude et mort d'IsoldeSerge Baudo direction
1979Franz Schubert : Ständchen (Sérénade) et
Mirjam's Siegesgesang, cantateDaniel Barenboim direction
Alban Berg : Der Wein et Altenberg Lieder Pierre Boulez direction
1980Hector Berlioz : Les Nuits d'été
Gabriel Fauré : RequiemDaniel Barenboim direction
1981Ludwig van Beethoven : Fidelio (Leonore)
Gustav Mahler : Ruckert-LiederRichard Wagner : Prélude et mort d'Isolde
Daniel Barenboim direction
1983Richard Wagner : Wesendonck Lieder,
Le Vaisseau Fantôme (extraits), Le Crépuscule des dieux (extraits)…
Daniel Barenboim direction
1985Richard Wagner : La Walkyrie (Acte 1)
Daniel Barenboim direction
1986Richard Strauss : Capriccio (Acte 3, extraits) / Quatre Derniers Lieder
Erich Leinsdorf direction
Hector Berlioz : La Marseillaise100e anniversaire de la Statue de la Liberté (place Vendôme, retransmis à Central Park)
Daniel Barenboim direction
1988Hector Berlioz : La Marseillaise
Semyon Bychkov direction
1990Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana
Semyon Bychkov direction
2006Béla Bartók : Le Château de Barbe-Bleue
Pierre Boulez direction
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Mercredi 23 et jeudi 24 20H30
Joseph Haydn Symphonie no 12
György Ligeti Double Concerto
Johannes Brahms Symphonie no 3
Christoph von Dohnányi direction Vicens Prats flûte Alexandre Gattet hautbois
La concise Symphonie no 12 de Haydn cu lmine dans un Adagio noble -ment expressi f ; la Symphonie no 3 de Brahms se caractérise par son inti-miste et prenant lyrisme. Christoph von Dohnányi a toujours accordé à Ligeti une place de choix dans ses programmes, le chef allemand assurant lui-même la création, à Berlin en 1972, du Double concerto pour flûte et hautbois, qui sera interprété par deux solistes de l'Orchestre de Paris, Vicens Prats et Alexandre Gattet.
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Mercredi 6 et jeudi 7 20H30
Maurice Ravel Alborada del Gracioso
Serge Rachmaninoff Rhapsodie sur un thème de Paganini
Maurice Ravel Rapsodie espagnole Boléro
Xu Zhong direction Nicholas Angelich piano
Coloriste hors pair, Ravel atteignit les sommets dès sa Rapsodie espagnole, miracle de finesse, de sens de l’atmo-sphère et de sensualité où la danse (Malagueña, Habanera) règne en maître. Elle témoigne de sa fascination pour un pays dont les rythmes ne cesseront de l’influencer jusqu’au Boléro. Feu d’artifice aussi avec une rhapsodie plus satanique encore, celle de Rachmaninoff, avec Nicholas Angelich qui retrouve son ancien condisciple de conservatoire, le chef et pianiste Xu Zhong.
Oct
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Nov
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TARIFS 50 € I 40 € I 35 € I 25 € I 20 € I 10 € TARIFS 50 € I 40 € I 35 € I 25 € I 20 € I 10 €
Les prochains concerts de l’Orchestre de Paris
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TARIFS 10 € (enfants) I 12 € (adultes)
Mercredi 20 20H30
Aaron Copland Fanfare for a Common Man
Magnus Lindberg Accused, pour soprano et orchestre
Piotr Ilitch Tchaïkovski Symphonie no 4
Sakari Oramo direction Anu Komsi soprano
Accused de Lindberg s’appuie sur les interrogatoires de Mlle Théroigne de Méricourt, victime des turbulences de la Révolution française ; d'un autre effectué par la Stasi dans les années 1960 ; enfin ceux du soldat Manning à l’origine des fuites WikiLeaks. Comme en écho à l’œuvre de Lindberg, la Symphonie no 4 de Tchaïkovski, imprégnée de l’idée de fatum vient clore ce concert dirigé par Sakari Oramo dont c’est le grand retour à l’Orchestre de Paris.
Samedi 30 15H00
Concert en famille Casse-NoisettePiotr Ilitch Tchaïkovski Extraits du ballet
Dans le cadre du week-end Orchestres en fête « En famille »
Roderick Cox direction Clément Lefèvre illustrations Mélanie Guyard scénario d'après le conte d'hoffmann / alexandre dumas
Ballet célèbre entre tous, conte de Noël enchanteur, Casse-Noisette de Tchaïkovski devient un spectacle illustré pour les petits et les grands. Passé à la postérité, le ballet témoigne d’un art raf finé, limpide, plein d’élan et d’une formidable fraîcheur mélodique. Les innovations de timbres abondent, comme l’utilisation, pour la première fois, d’un célesta dans la Danse de la fée dragée, instrument « doué d’une sonorité divine ».
TARIFS 50 € I 40 € I 35 € I 25 € I 20 € I 10 €
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Les œuvres
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Anton Webern (1883-1945)
Passacaglia, pour orchestre op. 1
Composition : 1908 Création : le 4 novembre 1908 à Vienne, pour le Tonkünstlerverein sous la direction du compositeur.Effectif : 2 flûtes, flûte piccolo, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons, contrebasson – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, percussions – harpe – cordes.Durée : environ 11 minutes.
C’est avec sa Passacaille, première œuvre dotée d’un numéro d’opus, qu’Anton Webern ouvre son catalogue. Ses partitions précédentes (Im Sommerwind pour orchestre, un Quatuor à cordes et le Langsamer Satz, lui aussi pour quatuor) relevaient encore d’un postromantisme flamboyant qu’il veut dorénavant tenir à distance. Cette évolution, étonnamment rapide, s’effectue pendant ses études avec Arnold Schönberg
et après son cursus uni-versitaire couronné par une thèse sur le compositeur Heinrich Isaac (ca. 1450/1455-1517). Dans son opus 1, Webern affirme son a t tachemen t à la
tradition puisqu’il choisit le genre de la passa-caille : cette danse, née en Espagne à la fin de la Renaissance, estfondée sur un enchaînement d’accords répété tout au long de la pièce, tandis que le reste de la matière musicale se renouvelle et se transforme. Peut-être Webern a-t-il aussi songé à Bach (auteur d’une monumentale Passacaille pour orgue en ut mineur) et à Brahms (dont le finale de la Symphonie no 4 utilise le principe de la basse obstinée), deux compositeurs vénérés par son maître Schönberg.
La tige est déjà contenue dans la racine, la feuille dans la tige, et la fleur, à son tour, dans la feuille : variations sur une même idée.
Anton Webern, 1932
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Les œuvres Sa propre Passacaille est fondée sur une formule de huit notes, énoncée à découvert par les cordes en pizzicato au tout début de la partition : un thème s imple e t presque « classique », si sa quatrième note n’introduisait une certaine dissonance dans la syntaxe musicale. Cette formule unifie la matière symphonique tout en permettant de rapides changements de ton, passant d’une rêverie en apesanteur à des stridences expressionnistes. Entre la création de la Symphonie no 7 de Mahler (19 septembre 1908) et celle d’Elektra de Strauss (25 janvier 1909), Webern fait siennes les convulsions de son temps.
EN SAVOIR PLUS
–▸Dominique Jameux, L’École de Vienne, Éd. Fayard, 2002
– Anton Webern, Le Chemin vers la nouvelle musique et autres écrits, édité par Philippe
Albéra et Georges Starobinski, Éd. Contrechamps, 2008
L'ŒUVRE ET L'ORCHESTRELa Passacaille de Webern est au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1973, où elle
fut dirigée par Carlo Maria Giulini. Lui ont succédé depuis Pierre Boulez en 1979 et 2007,
Claudio Abbado en 1983, Krzysztof Penderecki en 1990, David Robertson en 1996 et
Christoph Eschenbach en 2012..
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Anton Webern est le seul de tous les compositeurs de l’époque qui nous précède à avoir pris
conscience d’une nouvelle dimension sonore.
Pierre Boulez, Singularité de Webern, 1953
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Richard Strauss (1864-1949)
Quatre Derniers Lieder (Vier letzte Lieder), pour soprano et orchestre WoO 150
I. FrühlingII. SeptemberIII. Beim Schlafengehen IV. Im Abendrot
Composition : 1946-1948 Création : le 22 mai 1950 au Royal Albert Hall de Londres, par Kirsten Flagstad et le Philharmonia Orchestra placé sous la direction de Wilhelm Furtwängler Effectif : 4 flûtes (jouant aussi piccolo), 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons (le 3ème aussi contrebasso) – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales – célesta – harpe – cordes.Durée : environ 24 minutes.
C’est en Suisse, où il s’était installé en octobre 1945, que Richard Strauss esquisse Im Abendrot, sur un poème de Joseph von Eichendorff, chantre de la nature et de ses visions cosmiques. Puis il choisit trois poèmes de Hermann Hesse, prix Nobel de littérature en 1946, dont les vers empreints d’une profonde spiritualité prolongent le romantisme
allemand. Il compose alors Frühling, Beim S c h l a f e n g e h e n e t September.
Aurait-il regroupé ces lieder en un cycle ? Rien n’atteste, ni n’infirme cette éventualité. Mais
La musique de Strauss pose des problèmes de respiration, pas de phrasé. Il y a généralement une telle adéquation entre le texte et la musique que le phrasé coule de source.
Natalie Dessay, 2000
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l’unité de climat et les thèmes poétiques des quatre mélodies encouragent leur réunion. En 1950, Ernst Roth les publie chez Boosey & Hawkes sous le titre de Vier letzte Lieder (Quatre Derniers Lieder) ; il choisit l’ordre communément adopté depuis, différent de la chronologie de la composition. En effet, comment ne pas entrevoir dans l’œuvre une métaphore de la vie humaine, de l’éveil printanier au crépuscule automnal, présage du dernier sommeil ? La succession des images légitime cette trajectoire : le frissonnement de l’été rappelle le frémissement éprouvé au printemps ; septembre aspire au repos, à l’endormissement imminent. Laissant deviner la paix et le silence désirés, Im Abendrot s’interroge : « Serait-ce donc la mort ? »
Strauss élit une dernière fois la voix féminine qu’il a tant magnifiée dans ses opéras. Les arabesques sensuelles d e l a s o p r a n o s e mêlent aux lignes de l’orchestre avec une flexibilité fascinante. Attentif aux mots, il leur cherche parfois une correspondance de façon figuraliste : des motifs de flûte accompagnent l’évocation des oiseaux ; les « caveaux crépusculaires » de Frühling inspirent une musique sombre, où la voix entre dans le registre grave avant de gagner l’aigu lorsqu’elle rêve aux arbres et au souffle du vent ; dans September, l’harmonie s’obscurcit sur l’image du rêve mourant. Mais plus encore, le compositeur instaure un climat général qui évolue insensiblement, au gré d’une orchestration et d’une harmonie chatoyantes. L’inquiétude perceptible au début de Frühling se mue en un ravissement solaire. Les palpitations de September s’alanguissent peu à peu. La fatigue mélancolique de Beim Schlafengehen précède le vibrant envol de l’âme. À la fin de l’ultime lied, la coda cite Tod und Verklärung (« Mort et Transfiguration »), poème symphonique que Strauss avait composé en 1889. Ce rappel répond ainsi à l’interrogation d’Eichendorff : voici en effet la mort, mais une mort bienfaisante, prélude à l’éternité céleste.
La musique repose sur l’harmonie entre le Ciel et la Terre, sur la
coïncidence du trouble et du clair.
Hermann Hesse
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EN SAVOIR PLUS
– Michael Kennedy, Richard Strauss : l’homme, le musicien, l’énigme, Éd. Fayard, 2001
– André Tubeuf, Richard Strauss ou le voyageur et son ombre, Éd. Actes Sud/ Classica, 2004
L'ŒUVRE ET L'ORCHESTRE Les Quatre Derniers Lieder de Strauss sont au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1971 où ils
ont été interprétés par Montserrat Caballé sous la direction d’Erich Leinsdorf. Lui ont succédé depuis
Elisabeth Schwarzkopf en 1972 (dir. Lorin Maazel), Kiri Te Kanawa en 1978 (dir. Claudio Abbado),
Jessye Norman en 1986 (dir. Erich Leinsdorf ), Margaret Price en 1993 (dir. Semyon Bychkov), Karita
Mattila en 1996 (dir. Antonio Pappano), Renée Fleming en 1999 (dir. Christoph Eschenbach) et enfin
Anja Harteros en 2012 (dir. Tomáš Netopil).
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Igor Stravinski (1882-1971)
Petrouchka, scènes burlesques en quatre tableaux version originale de 1911
I. Fête populaire de la Semaine grasse Les Foules – La Baraque du Charlatan – Danse russeII. Chez Petrouchka III. Chez le Maure Danse de la Ballerine – Valse (la Ballerine et le Maure) IV. Fête populaire de la Semaine grasse (vers le soir) Danse des nourrices Danse du paysan et de l’ours – Danse des tziganes – Danse des cochers et des palefreniers – Les Déguisés – Conclusion (la mort de Petrouchka)
Composition : 1910-1911, révisé en 1947 sur un argument d'Alexandre Benois et Igor StravinskiCréation : le 13 juin 1911 à Paris, au Théâtre du Châtelet, par les Ballets russes sur une chorégraphie de Michel Fokine, des décors et costumes d'Alexandre Benois et sous la direction de Pierre Monteux. Effectif : 4 flûtes (les 3ème et 4ème aussi piccolos), 4 hautbois (le 4ème aussi cor anglais), 4 clarinettes (la 4ème aussi clarinette basse), 4 bassons (le 4ème aussi contrebasson) 4 cors, 2 trompettes (la 1ère aussi piccolo), 2 cornets, 3 trombones, tuba – timbales, percussions – piano, célesta à 4 mains – 2 harpes – cordes.Durée : environ 34 minutes.
1924, Dans Chroniques d e m a v i e (1935) , Stravinski explique en ces termes la genèse du ballet qu’il écrivit entre L’Oiseau de feu (1910)et Le Sacre du printemps (1913). Il ajoute : « En composant cette musique, j’avais la vision d’un pantin subitement déchaîné qui, par ses cascades d’arpèges diaboliques, exaspère la patience de l’orchestre, lequel, à
J’ai toujours eu horreur d’écouter la musique les yeux fermés, sans une
part active de l’œil. La vue du geste et du mouvement des différentes
parties du corps qui la produisent est une nécessité essentielle pour la
saisir dans toute son ampleur.
Igor Stravinski
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son tour, lui réplique par des fanfares menaçantes (…) Ce morceau bizarre achevé, je cherchai pendant des heures le titre qui exprimerait en un seul mot le caractère de ma musique et, conséquemment, la figure de mon personnage. Un jour, je sursautai de joie. Petrouchka ! l’éternel et malheureux héros de toutes les foires, de tous les pays ! C’était bien ça, j’avais trouvé mon titre ! » Serge de Diaghilev, directeur des Ballets russes, perçoit d’emblée les potentialités du sujet.
En collaboration avec le peintre Alexandre Benois (auteur également des costumes et décors), Stravinski écrit le scénario qui équilibre scènes collectives (tableaux I et IV) et moments intimistes (tableaux II et III), transpose le célèbre triangle de la commedia dell’arte (Pierrot, Colombine et Arlequin) sur les planches d’un théâtre de marionnettes. Les quatre tableaux sont séparés par un roulement de tambour qui fait
office de signal. Dans le deuxième, apparaît le « cri de Petrouchka » souvent repris par la suite. Ce motif, exposé par les c lar inet tes, s u p e r p o s e d e u x ar pèges dans des tonalités dif férentes, comme si, au piano,
une main jouait sur les touches blanches et l’autre sur les touches noires. Afin de traduire la diversité des spectacles de rue, Stravinski combine des mélodies contrastées et cite de nombreuses chansons populaires russes. Le premier tableau reprend Elle avait une jambe de bois, chanson de music-hall composée par Émile Spencer (1908), tandis que la scène Chez le Maure intègre deux valses viennoises de Joseph Lanner (1801-1843). Alors que L’Oiseau de feu était encore marqué par un orientalisme chatoyant, Petrouchka arbore des couleurs plus crues qui conduiront, deux ans plus tard, au rituel ravageur du Sacre du printemps.
Hélène Cao
Il y a là-dedans une sorte demagie sonore, de transformationmystérieuse d’âmes mécaniquesqui deviennent humaines par unsortilège dont, jusqu’ici, vous meparaissez l’inventeur unique.
Lettre de Debussy à Stravinski
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SYNOPSIS
L’œuvre enchaîne quatre tableaux séparés chacun par le même martèlement de timbales. Le
premier présente une fête populaire à Saint-Pétersbourg. Un montreur de marionnettes ouvre son
théâtre où évoluent Petrouchka, la Ballerine et le Maure. Enchantés par la flûte du marionnettiste,
ils s’animent soudain d’une vie propre pour se mêler à la foule des spectateurs. Le deuxième
tableau est consacré à Petrouchka qui, tombé amoureux de la Ballerine, tente de la séduire
sans succès. Au troisième tableau, la Ballerine s’est réfugiée chez le Maure ; Petrouchka, fou de
jalousie, tente d’interrompre la scène, mais il se fait jeter dehors par le Maure. Enfin le quatrième
revient à la fête populaire du début où diverses danses se succèdent. Petrouchka réapparaît
poursuivi par le Maure qui, malgré l’intervention de la Ballerine, l’abat d’un coup de cimeterre.
Petrouchka meurt au milieu de la foule pour redevenir une simple poupée de chiffons. Et tandis que
le marionnettiste l’emporte, Petrouchka réapparaît sur le toit du théâtre en narguant son ennemi.
EN SAVOIR PLUS
– Igor Stravinski Chroniques de ma vie, 1935, Éd. Denoël, 2000 (Le compositeur raconte la
première moitié de sa carrière)
– Les Ballets russes, sous la direction de Mathias Auclair et Pierre Vidal, Éd. Gourcuff Gradenigo,
2009 (Catalogue magnifiquement illustré de l’exposition organisée par la Bibliothèque nationale
de France en 2009-2010)
L'ŒUVRE ET L'ORCHESTRE Petrouchka est au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1968 et 1969, où l’œuvre fut dirigée
par Leopold Stokowski. Lui ont succédé Kirill Kondrachine en 1972, Michel Plasson en 1974,
Pierre Boulez en 1978, 1987, 1997 et 1999, Charles Dutoit en 1982, Semyon Bychkov en 1990,
Slan Edwards en 1992, John Nelson en 1995, Yutaka Sado en 2003, Josep Pons en 2007, Paavo
Järvi en 2011, Yutaka Sado en 2015 et enfin Duncan Ward en 2019.
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LivretRichard StraussQuatre Derniers Lieder
1. FrühlingPoème de Hermann Hesse
in dämmrigen Grüften
Träumte ich lang
Von deinen Bäumen und blauen Lüften,
Von deinem Duft und Vogelgesang.
Nun liegst du erschlossen
in Gleiss und Zier
Von Licht übergossen
Wie ein Wunder vor mir.
Du kennst mich wieder,
Du lockest mich zart,
Es zittert durch all meine Glieder
Deine selige Gegenwart.
2. SeptemberPoème de Hermann Hesse
Der Garten trauert,
Kühl sinkt in die Blumen der Regen.
Der Sommer schauert
Still seinem Ende entgegen.
Golden tropft Blatt um Blatt
Nieder vom hohen Akazienbaum.
Sommer lächelt erstaunt und matt
in den sterbenden Gartentraum.
Lange noch bei den Rosen
Bleibt er stehen, sehnt sich nach Ruh.
Langsam tut er die (grossen),
Müdegewordenen Augen zu.
1. Printemps
Dans de sombres caveaux
J’ai longtemps rêvé
De tes arbres en fleurs et de ton air d’azur,
De ta senteur et de tes chants d’oiseaux.
Te voilà éclos à présent
Dans ta parure plein d’éclat,
inondé de lumière,
Comme un prodige devant moi.
Tu me reconnais,
Tu me séduis doucement.
Ta délicieuse présence
Fait frémir tous mes membres.
2. Septembre
Le jardin est en deuil,
La pluie tombe en froides gouttes sur les fleurs.
Approchant de sa fin,
L’été frissonne en silence.
Du haut acacia l’or
S’égoutte feuille à feuille.
Étonné et languissant, l’été sourit
Dans le rêve mourant du jardin.
Longtemps encore, aspirant au repos,
il s’attarde auprès des roses.
il ferme lentement
Ses grands yeux las.
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3. Beim SchlafengehenPoème de Hermann Hesse
Nun der Tag mich müd gemacht,
Soll mein sehnliches Verlangen
Freundlich die gestirnte Nacht
Wie ein müdes Kind empfangen.
Hände lasst von allem Tun,
Stirn vergiss du alles Denken,
Alle meine Sinne nun
Wollen sich in Schlummer senken.
Und die Seele unbewacht
Will in freien Flügen schweben,
Um im Zauberkreis der Nacht
Tief und Tausendfach zu leben.
4. Im AbendrotPoème de Joseph von Eichendorff
Wir sind durch Not und Freude
gegangen Hand in Hand,
vom Wandern ruhn wir (beide)
nun überm stillen Land.
Rings sich die Täler neigen,
es dunkelt schon die Luft,
zwei Lerchen nur noch steigen
nachträumend in den Duft.
Tritt her und lass sie schwirren,
bald ist es Schlafenszeit,
dass wir uns nicht verirren
in dieser Einsamkeit.
O weiter, stiller Friede!
So tief im Abendrot.
Wie sind wir wandermüde –
ist dies etwa der Tod?
3. L’Heure du sommeil
La journée m’a rendu las,
J’ai le fervent désir
D’accueillir en amie la nuit étoilée
Comme un enfant fatigué.
Mains, abandonnez toute activité !
Front, oublie toute pensée !
Tous mes sens veulent à présent
Plonger dans le sommeil.
Et mon âme veut prendre son vol
Sans contrainte, les ailes libres,
Pour vivre dans l’univers magique de la nuit
D’une vie profonde et multiple.
4. Au soleil couchant
Dans la peine et la joie
Nous avons marché main dans la main,
De cette errance nous nous reposons
Maintenant dans la campagne silencieuse.
Autour de nous les vallées descendent en pente,
Le ciel déjà s’assombrit,
Seules deux alouettes s’élèvent
Rêvant dans la brise parfumée.
Approche, laisse-les battre des ailes
il va être l’heure de dormir,
Viens, que nous ne nous égarions pas
Dans cette solitude.
Ô paix immense et sereine,
Si profonde à l’heure du soleil couchant !
Comme nous sommes las d’errer !
Serait-ce déjà la mort ?
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Le saviez-vous ? Stravinski mène la danse
Au fil de sa longue carrière, Stravinski composa treize partitions pour la danse danse (voir la liste ci-dessous). On pourrait leur ajouter Histoire du soldat (« lue, jouée et dansée », indique l’édition) et les compositions chorégraphiées a posteriori (par exemple le Concerto pour violon converti en ballet par Balanchine, la Symphonie de psaumes chorégraphiée par Jiri Kylian). Mais sans Serge de Diaghilev, Stravinski aurait-il suivi cette voie ? En février 1909, le fondateur des Ballets russes découvrit son Scherzo fantastique et perçut immédiatement qu’il tenait là celui qui révolutionnerait l’histoire du ballet. Il l’associa à des ar tistes aussi prestigieux que Léon Bakst, Alexandre Benois, Nicolas Roerich, Henri Matisse, Pablo Piccasso ou Natalia Gontcharova pour les décors et costumes, à Michel Fokine, Vaslav Nijinski, Léonide Massine et Bronislava Nijinska pour la chorégraphie.
La réussite de Stravinski s’explique par son énergie rythmique, sa pulsation fermement scandée (même si les impacts ne se succèdent pas de façon régulière), des motifs mélodiques nettement dessinés, une orchestration colorée, une construction formelle fonctionnant par juxtaposition d’éléments bien différenciés et non par développement du matériau thématique. Le ballet devient un spectacle concis (dès Petrouchka, il ne dépasse guère la demi-heure), contrairement au ballet romantique qui occupait la totalité d’une soirée. Mais surtout, la musique ne vise plus à figurer l’action, ni à traduire la psychologie des personnages. Songeons à Noces, où la présence de la voix renforce le refus de l’identification entre les interprètes et les personnages : un chanteur incarne tour à tour plusieurs personnages ; et à l’inverse, un personnage est distribué entre plusieurs voix, sans souci de vraisemblance. Il arrive ainsi que la mère de la mariée s’exprime par le truchement d’un ténor !
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Le saviez-vous ?
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Après la mort de Diaghilev en 1929, Stravinski compose pour Balanchine, avec lequel il partage le goût pour la rigueur aristocratique des formes et le rejet de l’anecdote. Sans cette propension à l’abstraction, ses partitions, de L’Oiseau de feu à Agon, ne seraient pas devenues de la musique de concer t, programmées sans la dimension chorégraphique. Elles n’en doivent pas moins leur existence à des stimuli visuels, essentiels pour un compositeur qui avouait avoir « toujours eu en horreur d’écouter la musique les yeux fermés ».
Les ballets de Stravinski(entre parenthèses : nom du premier chorégraphe et date de création) :• L’Oiseau de feu (Fokine, 1910) ;• Petrouchka (Fokine, 1911) ;• Le Sacre du printemps (Nijinski, 1913) ;• Le Chant du rossignol (Massine, 1920) ;• Pulcinella (Massine, 1920) ;• Renard (Nijinska, 1922) ;• Noces (Nijinska, 1923) ;• Apollon musagète (Balanchine, 1928) ;• Le Baiser de la fée (Nijinska, 1928) ;• Jeu de cartes (Balanchine, 1937) ;• Scènes de ballet (Anton Dolin, 1944) ;• Orpheus (Balanchine, 1948) ;• Agon (Balanchine, 1957).
Hélène Cao
Le saviez-vous ?
Les compositeurs
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Anton WebernNé à Vienne en 1883, Anton Webern commence
sa formation musicale assez tôt avec sa mère,
pianiste amateur, et pratique notamment le piano
et le violoncelle. En 1902, il entre à l’université
de Vienne où il suit entre autres les cours de
Guido Adler, l’un des premiers musicologues
viennois, et où il présente, en 1906, sa thèse de
doctorat consacrée au Choralis Constantinus du
compositeur Heinrich Isaac. Deux ans plus tard,
il commence à étudier auprès de Schönberg
en compagnie de Berg ; ces trois Viennois vont
former ce que l’on nomme la Seconde école
de Vienne. Chef d’orchestre en Allemagne et
à Prague, il est le collaborateur de Schönberg
pour des concerts organisés à Vienne. En 1923,
il dirige le chœur d’une association symphonique
ouvrière créée à Vienne par la municipalité
socialiste. Ses premières œuvres témoignent de
son attachement à la tradition postromantique,
spécialement à Mahler, et de son intérêt pour
les techniques polyphoniques rigoureuses
(Passacaglia op. 1, Enlieht auf leichten Kähnen
op. 2). À partir de 1907-1908 (Fünf Lieder op. 3),
il se libère progressivement du fonctionnalisme
de la tonalité postromantique. Entre 1914 et
1927, il donne naissance à des cycles d’œuvres
vocales dans lesquels il expérimente des
ensembles instrumentaux différents : la voix régit
la distribution des timbres. En 1924, il adopte
la technique dodécaphonique nouvellement
découverte par Schönberg dans Geistliche
Volkslieder op. 17. Il perfectionne ses méthodes
de composition à partir de la série de douze
sons, assimilant les techniques polyphoniques
rigoureuses aux formes sérielles fondamentales
et aux schémas formels relativement convention-
nels (Symphonie op. 21, Variationen für
Orchester op. 30, Kantate op. 29, Kantate
op. 31). Il expérimente le principe de la
Klangfarbenmelodie appliqué par Schönberg
(principe de travail sériel au niveau des timbres
instrumentaux-vocaux). Il meurt à Mittelsill
(Salzbourg), en 1945, tué par une sentinelle
américaine après l’heure du couvre-feu.
Richard StraussEnfant prodige, fils d’un excellent corniste,
Richard Strauss découvre la musique par
l’étude des classiques allemands. Il pratique
le piano à quatre ans, compose ses premières
œuvres à six, apprend le violon à huit et entame
avant l’adolescence des cours de composition.
C’est son père qui l’influence le plus durant ses
jeunes années, son conservatisme l’incitant à
21
se plonger dans la musique de Mozart, Haydn,
Beethoven et Schubert plutôt que dans celle de
Wagner. Au cours de son apprentissage, il se
passionne pour la musique orchestrale, qu’il
complète avec des études d’histoire de l’art
et de philosophie à l’Université de Munich. À
Meiningen, sous l’influence d’Alexandre Ritter, il
se passionne enfin pour Wagner et Brahms, que
son père abhorre. Cette période munichoise
est féconde pour le jeune musicien : il compose
dix-sept Lieder, une Sonate pour violon (1888) ;
ainsi qu’une œuvre symphonique, Aus Italien
(1887), inspirée par un grand voyage en Italie.
Tandis que ses activités de chef d’orchestre
se multiplient, il compose plusieurs poèmes
symphoniques qui, peu à peu, renforcent sa
réputation : Mort et transfiguration (1889),
Macbeth (1891), Till Eulenspiegel (1894-
1895), Ainsi parlait Zarathoustra (d’après
Nietzsche, 1896), Don Quichotte (1897) et
Une vie de héros (1898). Le tournant du siècle
apporte deux inflexions fondamentales dans
la carrière de Richard Strauss : il délaisse
la forme du poème symphonique pour se
consacrer à l’opéra, et il fonde, avec d’autres
artistes, la première société protégeant les
droits d’auteur des compositeurs allemands.
Entre 1903 et 1905, il œuvre à son opéra
Salomé, tiré de la pièce de théâtre d’Oscar
Wilde, elle-même inspirée par Gustave
Flaubert. Ce chef-d’œuvre fait scandale lors
de sa création, mais son succès dépasse
rapidement les frontières allemandes. Dans la
foulée, il écrit Elektra, qu’il achève en 1908 et
présente au public l’année suivante. Travailleur
infatigable, Strauss maîtrise parfaitement la
forme orchestrale, qu’il déploie avec talent.
Le Chevalier à la rose (1911), opéra en trois
actes, est un autre immense succès, présenté
deux mois après sa première dresdoise à la
Scala de Milan et l’année suivante à Londres
et New-York. La Femme sans ombre (1919)
est considéré par le compositeur comme son
« dernier opéra romantique » : imaginée en
temps de paix, écrite pendant la guerre et
jouée après la signature du traité de Versailles,
cette œuvre marque un tournant dans la vie
créatrice de Strauss. Il s’installe à Vienne et
prend la direction de l’Opéra d’État, qu’il
occupe jusqu’en 1924, emmène l’Orchestre
philharmonique de Vienne en tournée en
Amérique du Sud, et dirige des orchestres
aux États-Unis. Ses relations avec le régime
nazi ont longtemps été source de polémique.
Strauss accepte de présider la Chambre de
la musique du Reich (Reichsmusikkammer) en
1933 ainsi que de composer l’hymne des Jeux
Olympiques de 1936. Néanmoins, il s’attire
les foudres du régime lorsqu’il demande à
Stefan Zweig d’écrire le livret de son opéra
La Femme silencieuse, créé à Dresde en 1935
avant d’être retiré de l’affiche. Son conflit
avec les nazis se renforce lorsque ceux-ci
apprennent que sa belle-fille, Alice, est juive.
Il garde néanmoins des contacts avec des
responsables, ce qui lui permet d’intervenir en
faveur de sa belle-fille et de ses petits-enfants
lorsque ceux-ci sont arrêtés. En 1944, du fait
22
de l’intensification de la guerre, la première
de son opéra L’Amour de Danaé est annulée
sur ordre de Goebbels (l’ouvrage ne sera
créé qu’en 1952). Après la guerre, Strauss
comparaît lors des procès de dénazification ;
de nombreux artistes témoignent en sa faveur.
Strauss est blanchi de toute collaboration. Dans
un dernier élan créatif, il écrit ses Vier letzte
Lieder (« Quatre derniers lieder », 1948) avant
de s’éteindre des suites d’une crise cardiaque,
le 8 septembre 1949.
Igor StravinskiBien que son père fût chanteur au Théâtre
Mariinsky, Stravinski n’était pas destiné à
une carrière dans la musique. Il apprend
cependant le piano et manifeste une réelle
prédilection pour l’improvisation. En 1901,
il s’inscrit suivant le désir parental en droit
à l’Université de Saint-Pétersbourg, mais la
rencontre l’année suivante de Rimski- Korsakov
le conforte dans sa décision d’étudier plus
avant la musique. Il se partage dès lors
entre ses leçons particulières avec le maître
(jusqu’à la mort de celui-ci en 1908) et les
hauts lieux de la culture pétersbourgeoise,
tels le Mariinsky ou la Société impériale, et
compose ses premières œuvres : Symphonie
en mi bémol, Feu d’artifice. C’est ce dernier
qui attire l’attention de Serge de Diaghilev,
qui lui commande la composition d’un ballet
pour sa troupe, les Ballets russes : ce sera
L’Oiseau de feu, monté à Paris en 1910 avec
un succès immense. Suivront deux autres
ballets : Petrouchka et Le Sacre du printemps,
qui crée le scandale en mai 1913 au Théâtre
des Champs-Élysées. La Première Guerre
mondiale éloigne définitivement Stravinski de
son pays natal ; il s’installe alors avec femme et
enfants en Suisse, avant de revenir en France
à la fin de la décennie. En proie à l’époque
à des difficultés financières, il collabore de
façon suivie avec l’écrivain Charles-Ferdinand
Ramuz, auteur des traductions des Noces,
de Renard, et aussi du livret de l’Histoire du
soldat, toutes partitions pour effectifs réduits,
en lien avec des thèmes populaires russes.
Pulcinella (1920) marque un tour- nant dans
l’évolution de Stravinski, qui aborde là sa
période « néoclassique », caractérisée par un
grand intérêt pour la musique des xviie et xviiie
siècles ainsi que par le recours à des formes
tradi- tionnelles (concerto grosso, fugue ou
symphonie). Installé d’abord à Biarritz, puis
à Nice (1924) et à Paris (1931), Stravinski
donne ses premières œuvres non scéniques
importantes : Octuor pour instruments à vent,
Concerto pour piano et vents, Sérénade pour
piano, et sillonne l’Europe en tant que chef
23
d’orchestre. L’austérité marque de son sceau
Œdipus rex, dont l’inspiration antique est
prolongée par Apollon musagète (1928) et
Perséphone (1934), tandis que la Symphonie
de psaumes (1930) illustre l’intérêt renouvelé
du compositeur pour les questions religieuses.
Plusieurs œuvres concertantes marquent cette
dernière décennie sur le Vieux Continent :
Concerto pour vio- lon (1931), Concerto
pour deux pianos seuls (1935), Dumbarton
Oaks Concerto (1938). Stravinski, devenu
citoyen français en 1934, s’exile aux États-
Unis au moment où éclate la Seconde Guerre
mondiale. Le Nouveau Monde l’accueille à
bras ouverts, et ces années sont celles d’une
activité sans relâche, entre conférences,
concerts et composition (Symphonie en
ut, Symphonie en trois mouvements…).
L’opéra The Rake’s Progress, créé en 1951
à Venise, vient mettre un terme à la période
« néoclassique » de Stravinski, qui s’engage
alors – à 70 ans – dans la voie sérielle
ouverte par Schönberg, Berg et Webern, sa
principale source d’inspiration. Les Threni de
1958 représentent l’aboutissement de cette
démarche, qu’illustrent aussi la Cantate (1952)
ou Agon (1957). L’inspiration religieuse se fait
de plus en plus présente : Canticum Sacrum,
Abraham et Isaac, Requiem Canticles…
Stravinski s’éteint à New York le 6 avril 1971.
Les interprètes
24
Lise Davidsen
Depuis qu'elle a remporté les premiers prix des
concours internationaux de chant lyrique Operalia
(dirigé par Plácido Domingo) et Queen Sonja
en 2015, Lise Davidsen crée l'événement sur la
scène classique, après des débuts remarqués
aux festivals de Bayreuth, Aix-en-Provence et
Glyndebourne, à Covent Garden, à l'Opéra de
Bavière, à Wigmore Hall, à l'Opéra de Vienne,
aux BBC Proms ou à l'Opéra de Zurich. Au
cours de cette saison, sa carrière poursuit sur
sa lancée, avec des débuts au Metropolitan
Opera (La Dame de Pique) ; dans le rôle de
Léonore (Fidelio – dir . Yannick Nézet-Séguin) à
l'Opéra de Montréal et à Covent Garden dans une
nouvelle production (dir. Sir Antonio Pappano) ;
elle retrouve Bayreuth cet été dans le rôle de
Sieglinde dans une nouvelle production du Ring,
et reprendra le rôle d'Elisabeth (Tannhäuser).
Outre ses débuts avec l'Orchestre de Paris à
l'occasion de ces deux soirées, elle se produit
dans Peter Grimes (Ellen Orford) dans le cadre du
Festival Enesco; dans la Neuvième de Beethoven
(dir. Gianandrea Noseda, Symphonique de
Vienne et dir. Vasily Petrenko, Philharmonique
d'Oslo. Elle est Sieglinde (La Walkyrie – dir. Fabio
Luisi, Orchestre symphonique du Danemark),
chante ‘Ah, Perfido!’ de Beethoven (dir. Vladimir
Jurowski, Philharmonique de Londres) ; Le cor
enchanté de l'enfant de Mahler (dir. Esa-Pekka
Salonen, Philarmonia) et se produit en récital à
Londres, Oslo, Copenhague et Bergen (Norvège).
Lise Davidsen est diplômée depuis 2014 de
l'Académie de l'Opéra de Copenhague où elle a
suivi l'enseignement de Susanna Eken, après avoir
été diplômée de l'Académie Grieg de Bergen. En
2015, elle est trois fois primée (Premier prix, Prix
Birgit Nilsson et Prix du jury) au concours Operalia ;
Premier prix et Prix de la meilleure interprétation
de musique norvégienne au concours Reine
Sonja ; elle remporte la même année le concours
de chant Hans Gabor Belvedere d'Amsterdam
et obtient de nombreuses récompenses, dont
le prix HSBC d'Aix-en-Provence, le Statoil
Talent Bursary Award, le Prix Léonie Sonning,
le Danish Singers Award 2014 ainsi que le
Kirstin Flagstad Award 2015. En 2018, elle a été
nommée pour le Prix du Jeune artiste de l'année
lors des Gramophone Classical Music Awards.
lisedavidsen.com
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François-Xavier Roth
François-Xavier Roth est Generalmusikdirektor de la
ville de Cologne depuis 2015, réunissant la direction
artistique de l’Opéra et de l’orchestre du Gürzenich.
Il est principal chef invité du London Symphony
Orchestra et artiste associé de la Philharmonie
de Paris. Il propose des programmes inventifs
et modernes, tandis que sa direction incisive et
inspirante est reconnue internationalement. Il travaille
régulièrement avec les plus grands orchestres : la
Staatskapelle de Berlin, le Royal Concertgebouw
d’Amsterdam, l’Orchestre symphonique de
Boston, l’Orchestre philharmonique de Munich et
la Tonhalle de Zurich. En 2019-2020, il retrouve,
outre l'Orchestre de Paris à deux reprises dans
la saison, le Philharmonique de Berlin, le Royal
Concertgebouw, les symphoniques de Montréal et
Tokyo, le Philharmonique de Munich et le Mahler
Chamber Orchestra, se produit à deux reprises
avec le Boulez Ensemble et fait ses débuts au
Gewandhaus de Leipzig. En 2003, il crée Les
Siècles, orchestre d’un genre nouveau qui joue
chaque répertoire sur les instruments historiques
appropriés. Avec cet orchestre, il donne des
concerts dans le monde entier et rejoue notamment
le répertoire des Ballets russes sur instruments
d’époque. Ils collaborent dans ce cadre avec le Pina
Bausch Tanztheater et la chorégraphe Dominique
Brun pour des représentations à Londres, Paris,
Francfort, Pékin, Nankin, Shanghai et Tokyo. Pour
sa cinquième saison d’opéra à Cologne, il dirige
de nouvelles productions de Tristan und Isolde de
Wagner et de Béatrice et Bénédict de Berlioz, ainsi
qu'une recréation de Die Soldaten de Zimmermann.
Avec l'Orchestre de Gürzenich, il poursuit le cycle
Bruckner, explore Berlioz et crée des commandes
de Gander et Srnka. Avec le London Symphony
Orchestra, il parcourt au cours de la saison les
répertoires de Bartók, Berio, Stravinski et Elgar,
et crée un nouvelle œuvre de Sophya Polevaya.
Champion infatigable de la création contemporaine,
il dirige depuis 2005 le LSO Panufnik Composers
Scheme. François-Xavier Roth a également créé
des œuvres de Yann Robin, Georg-Friedrich Haas,
Hèctor Parra et Simon Steen-Andersen et collaboré
avec Pierre Boulez, Wolfgang Rihm, Jörg Widmann
et Helmut Lachenmann. Pour ses réalisations en
tant que musicien, chef d’orchestre et professeur,
François- Xavier Roth a été promu chevalier dans
l'ordre de la Légion d’honneur le 14 juillet 2017.
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26
Orchestre de ParisHéritier de la Société des Concerts du
Conservatoire fondée en 1828, l’Orchestre a
donné son concert inaugural le 14 novembre
1967 sous la direction de Charles Munch. Herbert
von Karajan, Sir Georg Solti, Daniel Barenboim,
Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi,
Christoph Eschenbach, Paavo Järvi et enfin Daniel
Harding se sont ensuite succédé à sa direction.
Résident principal de la Philharmonie de Paris
dès son ouverture en janvier 2015 après bien
des migrations sur un demi-siècle d’histoire,
l’Orchestre de Paris a ouvert en janvier 2019 une
nouvelle étape de sa riche histoire en intégrant ce
pôle culturel unique au monde sous la forme d’un
département spécifique. L’orchestre est désormais
au cœur de la programmation de la Philharmonie
et dispose d’un lieu adapté et performant pour
perpétuer sa tradition et sa couleur française.
Première formation symphonique française,
l’Orchestre de Paris donne avec ses 119 musiciens
une centaine de concerts chaque saison à la
Philharmonie ou lors de tournées internationales.
Il inscrit son action dans le droit fil de la tradition
musicale française en jouant un rôle majeur au
service des répertoires des xixe et xxe siècles,
comme de la création contemporaine à travers
l’accueil de compositeurs en résidence, la créa-
tion de nombreuses œuvres et la présentation de
cycles consacrés aux figures tutélaires du xxe siècle
(Messiaen, Dutilleux, Boulez, etc.). Depuis sa
première tournée américaine en 1968 avec
Charles Munch, l’Orchestre de Paris est l’invité
régulier des grandes scènes musicales et a tissé
des liens privilégiés avec les capitales musicales
européennes, mais aussi avec les publics japo-
nais, coréen et chinois.
Renforcé par sa position au centre du dispositif
artistique et pédagogique de la Philharmonie
de Paris, l’Orchestre a plus que jamais le jeune
public au cœur de ses priorités. Que ce soit dans
les différents espaces de la Philharmonie ou hors
les murs – à Paris ou en banlieue –, il offre une
large palette d’activités destinées aux familles,
aux scolaires ou aux citoyens éloignés de la
musique ou fragilisés.
Afin de mettre à la disposition du plus grand
nombre le talent de ses musiciens, l’Orchestre
diversifie sa politique audiovisuelle en nouant
des partenariats avec Radio Classique, Arte et
Mezzo.
orchestredeparis.com
Direction généraleLaurent Bayle
Directeur général de la Cité
de la musique – Philharmonie
de Paris
Thibaud Malivoire de Camas
Directeur général adjoint
Direction de l’Orchestre de ParisAnne-Sophie Brandalise
Directrice
Édouard Fouré Caul-Futy
Délégué artistique
Premiers violons solosPhilippe Aïche
Roland Daugareil
ViolonsEiichi Chijiiwa, 2e violon solo
Serge Pataud, 2e violon solo
Nathalie Lamoureux, 3e solo
Philippe Balet, 2e chef d’attaque
Joseph André
Antonin André-Réquéna
Maud Ayats
Elsa Benabdallah
Gaëlle Bisson
David Braccini
Joëlle Cousin
Cécile Gouiran
Matthieu Handtschoewercker
Gilles Henry
Florian Holbé
Andreï Iarca
Saori Izumi
Raphaël Jacob
Momoko Kato
Maya Koch
Anne-Sophie Le Rol
Angélique Loyer
Nadia Mediouni
Pascale Meley
Phuong-Maï Ngô
Nikola Nikolov
Étienne Pfender
Gabriel Richard
Richard Schmoucler
Élise Thibaut
Anne-Elsa Trémoulet
Damien Vergez
Caroline Vernay
Altos Ana Bela Chaves, 1er solo
David Gaillard, 1er solo
Nicolas Carles, 2e solo
Florian Voisin, 3e solo
Clément Batrel-Genin
Flore-Anne Brosseau
Sophie Divin
Chihoko Kawada
Béatrice Nachin
Nicolas Peyrat
Marie Poulanges
Cédric Robin
Estelle Villotte
Florian Wallez
VioloncellesEmmanuel Gaugué, 1er solo
Éric Picard, 1er solo
François Michel, 2e solo
Alexandre Bernon, 3e solo
Anne-Sophie Basset
Delphine Biron
Thomas Duran
Manon Gillardot
Claude Giron
Marie Leclercq
Florian Miller
Frédéric Peyrat
Hikaru Sato
ContrebassesVincent Pasquier, 1er solo
Ulysse Vigreux, 1er solo
Sandrine Vautrin, 2e solo
Benjamin Berlioz
Jeanne Bonnet
Igor Boranian
Stanislas Kuchinski
Mathias Lopez
Marie van Wynsberge
FlûtesVincent Lucas, 1er solo
Vicens Prats, 1er solo
Bastien Pelat
Florence Souchard-Delépine
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Petite flûteAnaïs Benoit
HautboisAlexandre Gattet, 1er solo
Benoît Leclerc
Rémi Grouiller
Cor anglaisGildas Prado
ClarinettesPhilippe Berrod, 1er solo
Pascal Moraguès, 1er solo
Arnaud Leroy
Petite clarinetteOlivier Derbesse
Clarinette bassePhilippe-Olivier Devaux
BassonsGiorgio Mandolesi, 1er solo
Marc Trénel, 1er solo
Lionel Bord
Yuka Sukeno
ContrebassonAmrei Liebold
CorsAndré Cazalet, 1er solo
Benoit de Barsony, 1er solo
Jean-Michel Vinit
Anne-Sophie Corrion
Philippe Dalmasso
Jérôme Rouillard
Bernard Schirrer
TrompettesFrédéric Mellardi, 1er solo
Célestin Guérin, 1er solo
Laurent Bourdon
Stéphane Gourvat
Bruno Tomba
TrombonesGuillaume Cottet-Dumoulin,
1er solo
Jonathan Reith, 1er solo
Nicolas Drabik
Jose Angel Isla Julian
Cédric Vinatier
TubaStéphane Labeyrie
TimbalesCamille Baslé, 1er solo
Antonio Javier Azanza Ribes,
1er solo
PercussionsÉric Sammut, 1er solo
Nicolas Martynciow
Emmanuel Hollebeke
HarpeMarie-Pierre Chavaroche
28
Pour faciliter votre retour après le concert
G7, PARTENAIRE DE L’ORCHESTRE DE PARIS, met à votre disposit ion ses taxis à la sor t ie des concer ts du soir de la Grande Salle. Un coordinateur G7 se tiendra à votre disposition dans le hall d’entrée de la Philharmonie (n i veau 3) pour vous a igu i l le r vers les taxis.
N’hésitez pas à vous renseigner auprès des agents d’accueil.
SERVICE DE NAVETTES GRATUIT
À l’issue de chaque représentation donnée en soirée dans la Grande salle ou dans la Sal le des concer ts , la Philharmonie de Paris vous propose un ser v ice gra tu i t de navet tes desservant différents sites parisiens. Ce service est offert durant toute la saison. Les navettes stationnent le long du boulevard Sérurier.
TRAJET NAVETTE 1Gare du Nord, République, Hôtel-de-Ville, Luxembourg et Denfert-Rochereau.
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REMERCIEMENTS
MEMBRES GRANDS MÉCÈNES CERCLE CHARLES MUNCH
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