PAR LE PROFESSEUR ABDOULAYE SAKHO - AGREGE DES FACULTES DE
DROIT
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INTRODUCTION Les autoroutes, les TGV, les ponts, les tunnels,
les aroports, toutes les infrastructures sont aujourdhui ralises
grce limmixtion du capital priv dans les grands travaux nationaux
ou transfrontaliers. Dune participation timide, il y a quelques
annes, le partenariat offert aujourdhui par les pouvoirs publics
aux investisseurs privs, est trs largement usit et rpond une
ncessit imprieuse dont la tendance ne semble pas pouvoir se
renverser. Le droit possde un ensemble dlments correspondant
parfaitement aux attentes respectives de ladministration dsireuse
de voir ses projets raliss et du partenaire priv dcouvrant dans
cette entreprise un large ventail, davantage susceptible de
conforter le choix de ses investissements. 2
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INTRODUCTION En dfinitive le PPP (partenariat public/priv) est
lordre du jour pour rsoudre le financement des infrastructures
publiques. Le PPP emprunte deux formes : la forme contractuelle qui
repose sur la mthode de concession et la forme institutionnelle qui
repose sur la cration de structures socitaires participation
publiques (loi 90-07 sur le contrle des entreprises du secteur
parapublique et les personnes morales de droit priv bnficiant du
concours financier de la puissance publique). On retrouve
essentiellement aux recours dun partenariat public/priv trois
raisons qui tiennent dabord au souci de rpondre aux besoin
dquipements publics, ensuite au souci de substituer la gestion
administrative dune logique dentreprise et enfin viter daugmenter
la question dendettement public. 3
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INTRODUCTION LES RAISONS AUX RECOURS DUN PARTENARIAT
PUBLIC/PRIVE 1 ERE RAISON : REPONDRE AUX BESOINS DE FINANCEMENT DES
EQUIPEMENTS PUBLICS Le partenariat public/priv entraine au recours
du financement priv une demande dinfrastructures en forte
croissance. Ce type de financement permet dagir dans des secteurs
publics en pnuries. Les besoins publics en infrastructures se font
surtout sentir dans le domaine du transport. Ce constat est la
consquence de la reprise des trafics nationaux et internationaux,
consquence aussi du manquement dinvestissement de capacits dans ce
secteur. La congestion des grands axes urbains, la situation des
quipements de navigation arienne et linsuffisance du rseau
ferroviaire ne font quillustrer cette demande dans le domaine du
transport. 4
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INTRODUCTION 2 EME RAISON : LA SUBSTITUTION A LA GESTION
ADMINISTRATIVE A UNE LOGIQUE DENTREPRISE Lorsquil est financ et
administr par une entreprise prive, le service public jouit dune
meilleure rentabilit rendue optimale par ce type de gestion. Cest
ainsi que par souci de rendement par la recherche de technique
innovante rpondant un march de plus en plus concurrentiel et de
moins en moins monopolistique, les collectivits publiques prfrent
se tourner vers un oprateur priv dont les politiques sont
traditionnellement celles de la productivit et de la rentabilit.
Par ailleurs ce type de financement par le priv permet de bnficier
de la planification du secteur priv dont les priorits divergent
parfois de celles de ladministration. Ainsi, tout projet ne sera
lanc une fois largent ncessaire sa ralisation obtenu de faon ce
quon puisse assurer son financement jusqu achvement. 5
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INTRODUCTION 2 EME RAISON : LA SUBSTITUTION A LA GESTION
ADMINISTRATIVE A UNE LOGIQUE DENTREPRISE (SUITE) Le partenariat
priv offre aux usagers ainsi quau contrat lui-mme le bnfice dune
gestion prive du service (entretien, maintenance, hygine). La
concurrence du secteur priv peut tre une bonne incitation pour
amliorer la qualit du service, amliorer ses performances auprs des
utilisateurs et amliorer la rentabilit des investissements. 6
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INTRODUCTION 3 EME RAISON : EVITER DAUGMENTER LENDETTEMENT
PUBLIC : Linsuffisance des ressources publiques peut tre contourne
par la ralisation des projets publics sur des fonds privs : les
caisses publiques se vident, la crise financire de lEtat est une
ralit. Sous ce rapport, comment une commune, une rgion voire mme
lEtat peuvent-ils subventionner une dpense de plusieurs milliards
de francs pour la ralisation dune infrastructure routire par
exemple. Par ailleurs, le financement priv des ouvrages publics
offre une chance de rtablissement de lquilibre budgtaire car il
peut assurer un remboursement adapt au rythme gnr par le projet
sans peser sur le budget annuel (concession). Ainsi,
ladministration peut rserver ses ressources budgtaires pour
financer les projets ne pouvant tre confis aux privs. 7
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INTRODUCTION LES FORMES SENEGALAISES DU PARTENARIAT
PUBLIC/PRIVE Le COA (Sngal) et la loi CET utilisent deux formes
juridiques que sont le contrat dune part et linstitution dautre
part. 1- LE CONTRAT Les modes daction du pouvoir public se sont
profondment renouvels ces derniers temps. Et parmi ces modes, le
contrat est devenu un outil indispensable aux collectivits
publiques pour mettre en uvre de nombreuses politiques ou pour
conduire leurs actions. De ce fait, laccession du contrat comme un
mode de production de normes, comme un procd dactions publiques,
constitue lun des traits les plus remarquables de la dernire
dcennie. 8
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INTRODUCTION 1- LE CONTRAT (SUITE) Le contrat a bnfici de la
convergence de lvolution des normes qui ont affect la loi (des
rglementations), lorganisation de lEtat et les modes de gestion du
service public de mme que lexercice de lautorit (externalisation,
dlgation et responsabilit du secteur priv). Ainsi, ce sont les
dlgations de services publics, les contrats de partenariats, les
baux emphytotiques et les contrats de crdit bail pour que les
domaines ou le service public ou alors pour financer et construire
des infrastructures. 9
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INTRODUCTION 2- LINSTITUTION Lutilisation de la forme
institution comme modalit dexercice dun principe remonte des annes
90 et particulirement cette forme est consacre dans la loi 90-07 du
26 fvrier 1990. Cette loi a consacr le cadre des activits
industrielles et commerciales des personnes publiques. Cest dans
cette loi quon retrouve les EPIC, les socits nationales, mais ces
deux formes ne relvent pas des partenariat public/priv parce quil
ny a pas de personnes prives. Au del de ces deux formes, cette loi
concerne aussi les socits commerciales du secteur public qui sont
les SA participation publique majoritaires ou minoritaires qui sont
de vritables institutions de partenariat public/priv ds lors que le
capital est dtenu pour partie par lEtat et pour partie par les
prives. 10
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INTRODUCTION 2- LINSTITUTION (SUITE) De ces deux formes
contractuelle et institutionnelle, seul le contrat est considr
comme un PPP effectif sous sa forme contractuelle. Cest la raison
pour laquelle le COA ait subi une modification en 2006 pour
introduire des dlgations de service public et des contrats de
partenariats. Et sur la mme lance le Sngal a forg une loi en 2009
sur le partenariat public/priv que lon appelle loi CET ou BOT.
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INTRODUCTION OBJET DU COURS ET PLAN Nous avons vu que le terme
partenariat public/priv dcrit les relations possibles entre lEtat
et le priv pour denivrer un service ou un bien en troite
collaboration. Ces partenariats impliquent donc de biens ou de
services qui sont traditionnellement servis ou fournis par lEtat et
consistent ainsi pour crer une opportunit qui va satisfaire les
besoins des populations tout en dgageant un profit. Il existe en
fait plusieurs modalits des partenariat public/prive, mais au plan
juridique on distingue les deux grandes formes juridiques voques
ci-haut et qui constitueront la trame pour le cours. 12
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TITRE 1 er : LES PARTENARIATS PUBLICS/PRIVES CONTRACTUELS Sous
sa forme contractuelle, le partenariat public/priv scelle une
relation entre deux parties, lautorit publique signant un contrat
avec un oprateur priv. Le partenaire public dtient le privilge en
principe de dfinir les termes du contrat notamment sa forme
juridique et ltendu des pouvoirs confrs au partenaire priv. Avec ce
type de partenariat public/priv purement conventionnel, le
partenariat se fonde sur des obligations rciproques qui consacrent
des montages divers attribuant une ou des tches plus ou moins
tendues au partenaire priv. Ces tches ou obligations peuvent
inclure la conception, le financement, la ralisation, lexploitation
dun ouvrage ou dun service. En droit sngalais, le partenariat
public/priv au sens large prend lune des formes suivantes : La
dlgation de service public ; Le CET ou BOT ; Le contrat de march
public. 13
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CHAPITRE 1 er : PARTICIPATION AU SERVICE PUBLIC SECTION 1 re :
LA CONVENTION DE DELEGATION DE SERVICE PUBLIC On dit en droit
administratif que la dlgation du service est contractuelle
lorsquelle est assure sur la base dune convention par une personne
publique ou par une personne prive. Lassociation des personnes
prives aux missions de service public sest beaucoup dveloppe dans
la deuxime moiti du 20 me sicle. Ainsi, on a vu lEtat se dcharger
financirement de la gestion de certains services publics qui taient
au paravent financs par limpt en les confiant une personne prive.
La gestion prive offre plus de souplesse. Et par ailleurs en
associant le priv, lEtat chappe le reproche tentaculaire et
latteinte toutes les liberts. 14
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SECTION 1 re : LA CONVENTION DE DELEGATION DE SERVICE PUBLIC
(SUITE) La dlgation peut soprer de manire multilatrale ou
unilatrale. De ce point de vue, la dlgation de service publique est
un contrat par lequel une personne morale de droit public confie la
gestion dun service public dont elle a la responsabilit un
dlgataire public ou priv dont la rmunration est substantiellement
lie au rsultat de lexploitation du service (Art. 10 COA). Le
dlgataire peut tre charg de construire des uvres ou acqurir des
biens ncessaires au service. La dlgation de service public emprunte
essentiellement deux formes : contrat et concession. 15
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I- LE CONTRAT DE CONCESSION a) DEFINITION La concession apparat
comme un contrat qui charge un particulier ou une personne morale
dexcuter un ouvrage public ou un service public confiant
lexploitation de louvrage ou lexcution du service avec le droit de
percevoir des redevances sur les usagers de louvrage ou sur ceux
qui bnficient du service public, plus prcisment une personne
publique (autorit concdante) confi par contrat, pour une dure
dtermine souvent longue, un tiers qui est une personne prive appele
le concessionnaire. b) CONTENU Le contrat de concession comporte
une convention comportant laccord des parties. Le choix du
concessionnaire est fait intuitu personae et les rgles
dorganisation et de fonctionnement sont contenues dans un cahier
des charges. 16
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b) CONTENU (SUITE) Du pont de vue de sa nature juridique, on a
longtemps considr quil sagissait dun acte totalement contractuel.
Mais aujourdhui on admet la nature mixte de cet acte car contenant
aussi bien des dispositions contractuelles que des dispositions de
nature rglementaire. Par exemple tout ce qui touche aux questions
financires et la dure relve du contrat. Par contre, lorganisation
et le fonctionnement du service ont un caractre rglementaire, ce
qui permet ladministration de les modifier unilatralement. 17
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c) L ES DROITS ET LES OBLIGATIONS DU CONCESSIONNAIRE : La
convention loblige assurer le fonctionnement du service et il ne
peut pas le cder.il est tenu de respecter les principes du
fonctionnement du service tel que dfinis par ladministration et
selon les principes de fonctionnement du service public :
continuit, galit, adaptabilit. La violation de ces obligations peut
entrainer des sanctions lencontre du concessionnaire. En principe,
la rsiliation est prononce par le juge sauf si une clause
contractuelle le reconnait ladministration. A ct de ces
obligations, le concessionnaire dispose des droits. On lui confre
le monopole dexploitation, davantages financiers tels que les
redevances prlever sur les usagers, possibilit galement lEtat de
subventionner le concessionnaire en cas de difficult, enfin la
plupart des contrats de concessions contiennent ce que lon appelle
clause dquilibre de maintien du contrat en cas de survenance de
faits nouveaux modifiant compltement le contrat. 18
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c) LES DROITS ET LES OBLIGATIONS DU CONCESSIONNAIRE (SUITE): En
termes de rgime juridique du contrat, le concessionnaire dans le
partenariat public/priv a la qualit de commerant. Ainsi, les
litiges entre les usagers et le concessionnaire sont soumis au
droit priv, alors que ses litiges avec le concdant relvent du droit
public sauf dcider de lutilisation des modes alternatifs de
rglement des litiges. La concession est diffrente de la rgie
intresse et du contrat daffermage. 19
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II- LA REGIE INTERESSEE Avec la concession, la rgie intresse
est lautre forme de dlgation de service public et le COA la dfinit
comme une convention au titre de laquelle une personne publique
confie lexploitation dun service public un cocontractant qui en
assume la gestion pour le compte de ladite personne publique et
reoit de cette personne une rmunration calcule en fonction des
revenus ou des rsultats de lexploitation du service . On voit ainsi
que lexploitant intervient pour le compte de ladministration, mais
contrairement la concession il ne peut pas recevoir de rmunration
venant des usagers. Par ailleurs, le concessionnaire semble
disposer dune plus grande autonomie par rapport au rgisseur qui
agit pour le compte de ladministration. Cette dernire demeure
charge de la direction de lexploitation. 20
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III- LE CONTRAT DAFFERMAGE Laffermage cest un mode de gestion
du service public dans lequel une personne priv (le fermier) traite
forfait avec ladministration qui reoit une somme fixe lavance ; le
fermier ayant la possibilit de conserver le surplus des recettes
quil ralise mais aussi de supporter les pertes ventuelles. Le
contrat daffermage diffre de la concession du fait que les
infrastructures ncessaires lexploitation du service ne sont pas
ralises par le fermier mais par ladministration. Et les redevances
perues des usagers ne sont pas conserves en totalit par le fermier
qui, par ailleurs, est tenu de verser en dbut de contrat une somme
forfaitaire qui lui donne le droit dexploiter. 21
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS Constitue un
contrat de partenariat le contrat par lequel une personne publique
confie un tiers, pour une priode bien dtermine, une mission globale
comprenant le financement et la ralisation, y compris la
construction, la rhabilitation ou transformation, dinvestissement
matriel ou immatriel, ainsi que leur entretien, leur exploitation
ou leur gestion et le cas chant, dautres prestations qui concourent
dautres exercices, par la personne publique concerne de la mission
de service public dont elle est charge. Cest pour la ralisation
dinfrastructures que la notion de partenariat a t introduite dans
le COA. Il sagit dune technique qui vient suppler les capacits
dinvestissements publics, qui vient assurer une plus grande
performance technique aux activits de service public grce aux
capitaux et au savoir faire des oprateurs les plus comptents dans
les domaines o il est fait appel eux lissue dune ngociation
(contrairement au droit des marchs publics) ou dune mise en
concurrence (conformment au droit des marchs publics). 22
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) Lobjet du
contrat de partenariat est la construction dune infrastructure
finance essentiellement par le priv en vue son exploitation sous
forme de concession pour une certaine priode et partir des recettes
dexploitation couvrir les charges, enfin lissue de la dure,
transfrer la proprit de linfrastructure lautorit publique.
Concernant la dure du contrat, larticle 10 du COA considre que le
terme est dtermin en fonction de la dure damortissement ou des
modalits de leur financement. Le cocontractant reoit de la personne
publique une rmunration chelonne sur la dure du contrat qui peut
tre lie des objectifs de performance qui lui sont assigns . 23
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) Le contrat
de partenariat nest pas un march public qui seffectue uniquement
aux meilleurs rapports qualit/cot en fonction de spcificits
prdfinies, alors que le contrat de partenariat est fond sur la
recherche de meilleurs partenaires de longue dur qui apportent tout
son savoir faire et sa capacit de gestion en vue de faire
fonctionner aux meilleurs des intrts de tous une infrastructure de
service public. Le contrat de partenariat nest pas une concession
de service qui peut ventuellement impliquer des travaux pralables
comme dans le contrat de partenariat (ex : travaux damlioration des
rseaux existants avant lentre en concession). 24
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) Mais la
rmunration du concessionnaire intervient ds lentre en vigueur du
contrat car la clientle existe dj, alors que pour le contrat de
partenariat il faut la crer. Ainsi dans le contrat de partenariat
il ya une prise en charge totale ou partielle de linvestissement
par le partenaire priv, ensuite le transfert dobligations de
service public sa charge. Il ya aussi un lien entre la rmunration
dun partenaire priv et le rsultat qui lui a t confi, le contrat de
partenariat a aussi un caractre unique, global et complexe incluant
la conception, le financement, lexcution, la maintenance,
lexploitation de linfrastructure Ce dernier caractre implique une
ngociation entre les parties dans ce type de contrat ce qui nest
pas forcment la caractristique des contrats administratifs. 25
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) Ce type de
contrat est beaucoup plus proche du contrat de droit priv que du
contrat administratif. Dans ce dernier cas, il ya lexistence dune
personne publique ayant des prrogatives exorbitantes de droit
commun. Contrairement au contrat de partenariats, les concessions
dinfrastructures impliquent la ralisation dun ouvrage permettant
que les recettes soient diffres dans le temps et les
infrastructures tant dans lconomie concurrentielle, leur rentabilit
va impliquer des proccupations de services publics et pas seulement
des proccupations financires. Ex : dsenclavement dune rgion. On se
rend ainsi compte de la spcificit des contrats de partenariats et
plus particulirement ceux qui impliquent le CET ou BOT. 26
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) En
consquence de cette spcificit par rapport aux autres contrats de
droit public, les contrats BOT exigent un cadre juridique autonome
diffrent de celui du cadre des marchs publics et de celui des
concessions de service. Dailleurs cette originalit implique quil
soit organis dans un cadre juridique et institutionnel, quilibr,
prcis et stable pour quil soit attractif vis--vis des investisseurs
privs. Ex : la loi 2004-13 du 1 er mars 2004 relative au contrat de
construction, dexploitation, de transfert dinfrastructure. 27
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SECTION 2 me : LES CONTRATS DE PARTENARIATS (SUITE) Larticle 1
de cette loi prcise quil sapplique tous les contrats par lesquels
lautorit concdante confie un tiers dit oprateur du projet tout ou
partie des missions suivantes : Le financement dune infrastructure
dutilit publique, sa conception, sa construction, son exploitation,
son entretien. En outre, ces contrats peuvent prvoir le transfert
des infrastructures ralises par loprateur du projet lautorit
concdante au cours ou en termes du contrat. Il est important de
noter que daprs ces lois, ces contrats entrent dans la catgorie des
contrats administratifs Au plan institutionnel, la loi a mis en
place un conseil des infrastructures qui est une instance
consultative qui exerce une surveillance indpendante, fournit des
appuis de mdiateur dans la conduite des projets dinfrastructures et
qui value galement lenvironnement juridique du partenariat
public/priv. 28
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CHAPITRE 1 er : LES ACHATS PUBLICS La dlgation de service
public est une convention par laquelle une personne publique
dlgante confie la gestion dun service public dont il a la
responsabilit, un dlgataire dont la rmunration est
substantiellement lie au rsultat dexploitation du service. Le march
public est un contrat pass entre une personne publique et une autre
personne prive ou publique pour la ralisation de travaux de
fournitures ou de services moyennant le paiement dun prix. La
diffrence rside donc principalement dans le mode de rmunration du
cocontractant de ladministration. Pour le march public, il reoit un
prix qui est lquivalent de la prestation fournie alors que la
rmunration dans la dlgation de service public est substantiellement
lie au rsultat de lexploitation du service. Pour tre prcis le march
public nest pas proprement parler un partenariat public/priv au
sens contemporain du terme. 29
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CHAPITRE 1 er : LES ACHATS PUBLICS (SUITE) Mais entant que
convention susceptible de mettre en contact une personne publique
et une personne prive, on est tenu de lvoquer. Au Sngal, le rgime
des marchs publics a connu une certaine volution de 1967 nos jours.
Il yen a plusieurs codes des marchs public dont le dernier est issu
du dcret n 2007-545 du 25 avril 2007. Du fait de la complexit
croissante de lenvironnement conomique, les rgles juridiques
relatives au march public ont fait lobjet dune revue et dune
correction constante qui prouve la gestion administrative porte un
intrt particulier par la gestion de march public, mais galement un
excellent cadre de gestion de lapprovisionnement de
ladministration. 30
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CHAPITRE 1 er : LES ACHATS PUBLICS (SUITE) La promulgation des
diffrents codes de marchs publics a t impose au fil du temps par
lvolution de lenvironnement conomique avec la libralisation de
lconomie, la privatisation des entreprises, lintgration
communautaire et surtout le besoin de se conformer aux standards
internationaux dfinis par la CNUDCI et lOMC. Aujourdhui les
exigences de la construction dun espace conomique intgr et surtout
la mise en place dun cadre harmonis des finances publiques ont
conduit une rglementation communautaire (UEMOA) des finances
publiques dont un code communautaire des marchs publics. Cest cette
rglementation qui est la base du cadre normatif et du cadre
institutionnel de march public dans notre pays. 31
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CHAPITRE 1 er : LES ACHATS PUBLICS (SUITE) Au niveau normatif,
on peut retenir llargissement des champs de structures soumises la
rglementation, ainsi des agences et organes non dots de la
personnalit morale et soumis lautorit de lEtat relvent du code. De
mme on assiste un encadrement beaucoup plus strict du recours au
march de gr gr. 32
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CHAPITRE 1 er : LES ACHATS PUBLICS (SUITE) Sur le plan
institutionnel, le dispositif met en place : Un organe de contrle a
priori sous tutelle du ministre des finances (la direction centrale
des march publics) Un organe de contrle a posteriori (lARMP) qui
est un organe indpendant aussi bien du point de vue fonctionnel, du
point de vue institutionnel que du point de vue budgtaire, plac, au
plan administratif sous la dun DG recrut suite un appel candidature
et la fonction de rgulation c'est--dire de contrle est exerc par un
collge appel conseil de rgulation des marchs publics (CRCP) compos
de reprsentants de lEtat, de la socit civile et du secteur priv.
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TITRE 2 me : LES PARTENARIATS PUBLIC/PRIVE INSTITUTIONNELS Le
model de type institutionnel de partenariat public/priv implique
une opration entre le secteur public et le secteur priv au sein
dune entit distincte, mais partage de manire conjointe (certaines
socits mixtes). Cette entit commune aura alors comme mission de
veiller la livraison dun ouvrage ou dun service au bnfice du
public. Le partenariat public/priv de type institutionnel se
prsente sous la forme dune entit autonome dtenue conjointement sous
une forme ou sous une autre par lEtat et les acteurs privs avec
pour mission de veiller la livraison dun ouvrage au bnfice du
public. Lobjectif vis travers ces entits, dotes ou non de manire
expresse de personnalit morale, est la ralisation, la
transformation, lentretien, lexploitation et le financement
dquipements publics. 34
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TITRE 2 me : LES PARTENARIATS PUBLIC/PRIVE INSTITUTIONNELS
(SUITE) Ce type dentit permet en dfinitive au secteur priv de
participer la marche des affaires dvolues lentit. Mais une des
faiblesses majeures de cette coopration entre lEtat et le secteur
priv est le conflit dintrts entre lEtat qui est partie au conflit
(oprateur conomique) et lEtat arbitre des conflits entre les
acteurs conomiques. Le partenariat public/priv au sens large inclut
les entreprises prives, les ONG et les organisations
communautaires. Par exemple au Sngal, le partenariat public/priv
institutionnel est prsent dans les communauts dcentralises et se
matrialise par la cration de structures regroupant le secteur
public, les entreprises prives, les organisations communautaires ou
les ONG qui bnficient de financement extrieur. Cette forme de
partenariat public/priv serait un excellent outil pour combler le
dficit en infrastructures des collectivits dcentralises. 35
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SECTION 1 re : LE DROIT OU NORMES DU PARTENARIAT PUBLIC/PRIVE
INSTITUTIONNEL En application des politiques librales issues des
recommandations des bailleurs de fonds (partenaires au dveloppement
: FMI, BM). Dans les annes 80, plusieurs secteurs de lconomie
furent libraliss et plusieurs entreprises privatises. Cest dans ce
mouvement quil faut placer la loi 90-07 du 26 juin 1990 relative
lorganisation et au contrle des entreprises du secteur parapublic
et au contrle des personnes morales de droit priv bnficiant du
concours financier de la puissance publique. Dans le sens de la
libralisation, cette loi a introduit des modalits de gestion du
priv dans le secteur public et a surtout allg les formes de contrle
sur les structures du secteur para public en privilgiant le contrle
postriori. 36
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SECTION 1 re : LE DROIT OU NORMES DU PARTENARIAT PUBLIC/PRIVE
INSTITUTIONNEL (SUITE) Les structures du secteur para public sont
les suivantes : les EPIC, les socits nationales, les socits
participation public. Les EPIC sont des personnes morales de droit
public spcialiss, dots dun patrimoine propre et de lautonomie
financire et ne bnficiant daucun apport priv leur fonds de
dotation. Ils disposent de lautonomie de gestion et sont administrs
sous la seule responsabilit de leurs organes dirigeants sous rserve
des contrles prvus par la loi 90-07. Ils ne sont pas partis des
partenariat public/priv. Les socits capitaux publics o il y a les
socits nationales et les socits anonymes participation publique.
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SECTION 1 re : LE DROIT OU NORMES DU PARTENARIAT PUBLIC/PRIVE
INSTITUTIONNEL (SUITE) Les socits nationales, avec cette structure
on est au cur des entits o lEtat commence se retirer mme si le
capital des socits nationales est intgralement souscrit par des
personnes publiques. Bien que ces structures soient considres comme
des moyens dintroduction des mthodes du priv dans la gestion de
ladministration, on ne peut pas considrer quil sagit de partenariat
public/priv car il ny a pas de priv dans le capital. 38
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SECTION 1 re : LE DROIT OU NORMES DU PARTENARIAT PUBLIC/PRIVE
INSTITUTIONNEL (SUITE) Les socits anonymes participation publique,
lorsquelle est majoritaire on la distingue, dans la loi, la
participation publique minoritaire. Dans la socit participation
majoritaire, les personnes publiques possdent au moins 50%
indirectement ou directement du capital social. En principe, ces
socits sont rgies par le droit OHADA sauf considrer la survivance
des dispositions de la loi 90-07 lorsquelles sont en contradiction
avec le droit OHADA. Lavantage de cette structure est quelle est
trs largement un rgime de droit priv ; gestion et comptabilit
prive, le droit priv sapplique aux relations avec les tiers et les
usagers sont dans une situation contractuelle de droit priv. La
principale difficult de ces formes de structures rside dans les
ngociations pour trouver le partenaire idal et surtout pour
dterminer les responsabilits respectives dans lentreprise. 39
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SECTION 1 re : LE DROIT OU NORMES DU PPP INSTITUTIONNEL (SUITE)
Les personnes morales de droit priv qui bnficient du concours
financier de la puissance publique. On vise par l toutes les
entreprises, associations ou socits de natures prives et qui
reoivent des fonds du secteur public. Ils ne sont pas des
structures de PPP institutionnels SECTION II : LE DROIT DE LA
REGULATION Voire le site de Sciences Politiques Paris la chaire
rgulation. Faire des recherches sur le droit de la rgulation.
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