POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
Date d’émission : Septembre 2015
1
BANQUE COMMERCIALE DU SAHEL
BCS S.A.
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE
CONTRE LE BLANCHIMENT
DES CAPITAUX
SEPTEMBRE 2015
BP 2372, rue 127 Bozola Bamako Mali
Société Anonyme RC : 1684 et Code Banque : D 0044B
Tél : (+223) 20 21 01 97 – 20 21 01 95 Télex : 25 50
Fax : (+223) 20 21 01 35 (REPUBLIQUE DU MALI)
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BANQUE COMMERCIALE DU SAHEL
BCS S.A.
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE
CONTRE LE BLANCHIMENT
DES CAPITAUX
SOMMAIRE
SEPTEMBRE 2015
BP 2372, rue 127 Bozola Bamako Mali
Société Anonyme RC : 1684 et Code Banque : D 0044B
Tél : (+223) 20 21 01 97 – 20 21 01 95 Télex : 25 50
Fax : 221 01 35 (REPUBLIQUE DU MALI)
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SOMMAIRE
0. INTRODUCTION
1. DEFINITIONS ET DEVOIRS
1.1. Définitions
1.1.1. Relation entre activités illicites & produits bancaires utilisés
1.1.2. Phase d’introduction des capitaux illicites
1.2. Devoirs du personnel
2. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
2.1. Les dispositifs internationaux
2.1.1. La convention de Vienne
2.1.2. La déclaration de Bâle (1)
2.1.3. La convention du Conseil de l’Europe
2.1.4. La directive de l’Union Européenne
2.1.5. Le GAFI (Groupe d’Action Financière)
2.1.6. Convention de l’ONU à PALERME
2.2. Dispositifs sous-régionaux
2.2.1. La Zone Franc
2.2.2. La CEDEAO
2.2.3. L’UEMOA
3. MISE EN ŒUVRE DE LA PROCEDURE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX
3.1. Désignation d’un responsable de la lutte contre le blanchiment des capitaux
3.2. Mise en place d’outil ou d’application pour accompagner la lutte contre le blanchiment des
capitaux
3.3. Mise en œuvre de la procédure Know Your Customer « Connaissance du client »
3.3.1. Vérification de l’identité du client
3.3.2. Règles spécifiques de « Know Your Customer » pour certaines catégories de clients
3.3.3. Vérification requise en matière de lutte contre le financement du terrorisme
3.3.4. Classification des clients par risque
3.4. Suivi et évaluation des opérations
3.4.1. Détermination des opérations
3.4.2. Détermination des limites clientèle
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3.4.3. Traitement des opérations ou transactions au regard des limites établies
3.5. Traitement particulier des opérations de transfert et de monétique
3.6. Détection et déclaration des opérations suspectes (ou douteuses) et liées
3.6.1. Considérations d’ordre général
3.6.2. Monitoring et traitement des opérations suspectes par les agents Western Union,
MoneyGram et assimilés
4. AUDIT INTERNE ET EVALUATION
4.1. Audit d’ordre général
4.2. Formation
4.3. Confidentialité
4.4. Révision de la procédure
5. ANNEXES
5.1. Annexe 1 Guide des types d’opérations suspectes (liste non exhaustive)
5.2. Annexe 2 Formats types des registres
Registre N°1 : Opérations anonymes supérieures à 5 000 000 FCFA
Registre N°2 : Opérations en espèces pour les particuliers supérieures à
15 000 000 FCFA et pour les entreprises supérieures à 50 000 000 FCFA
Registre N°3 : Clients occasionnels dont les opérations sont supérieures à
5 000 000 FCFA ou les locations de coffres
Registre N°4 : Opérations suspectes (douteuses ou inhabituelles)
Registre N°5 : Compte Rendu d’Opérations (supérieures à 50 000 000 FCFA, se
présentant dans des conditions inhabituelles de complexité et ne paraissant pas
avoir de justification économique ou d’objet licite)
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0. Introduction
La Communauté Internationale fait de la lutte contre le blanchiment des capitaux une de ses
priorités. Les objectifs poursuivis visent notamment à :
- préserver l’intégrité du système financier international ;
- priver les malfaiteurs de leurs sources de financement illicites ;
- protéger les Etats contre les conséquences du blanchiment des capitaux sur les économies,
à savoir :
d’une part, compromettre la stabilité des Institutions de l’Etat et partant du système
financier, freiner l’investissement direct du fait de la vulnérabilité du système
financier ;
et d’autre part, accroître l’instabilité à travers le mouvement des capitaux.
Le blanchiment des capitaux est un sujet d’intérêt qui exige des Institutions Financières, une
obligation de vigilance, de contrôle et de vérification.
Dans sa logique de respect des normes internationales, la Banque Commerciale du Sahel
(BCS SA) est résolument engagé dans la lutte contre le blanchiment des capitaux. A ce titre,
des mesures ont été mises en œuvre en vue du respect des obligations de vigilance et de
vérification incombant aux Institutions Financières.
Ainsi, la Banque Commerciale du Sahel (BCS SA) s’est doté d’une politique et de procédures
de lutte contre le blanchiment des capitaux, conformes à la réglementation en vigueur dans
l’UMOA et notamment au Mali.
Ces politiques et procédures visent à:
- mettre en place une organisation interne et des procédures écrites, ainsi qu’un système de
surveillance permettant de vérifier le respect des normes établies ;
- assurer la formation du personnel ;
- désigner des personnes dédiées à leur mise en œuvre ;
- mettre en place des moyens de contrôle et d’audit en vue de leur respect.
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1. DEFINITIONS ET DEVOIRS
1.1. Définitions
Le blanchiment des capitaux est un processus par lequel les biens et capitaux obtenus par le
biais d’une activité illégale sont déplacés ou dissimulés pour en masquer les liens avec un
délit ou un crime.
Il fait plus précisément référence à la détention, l’utilisation, la conservation et la
transformation de biens dans le but d’en dissimuler l’origine illégale et/ou criminelle.
Le secteur financier est la principale cible des malfaiteurs dans la mesure où les produits
financiers et bancaires leur permettent lorsque les contrôles ne sont pas mis en œuvre, de
trouver le canal d’introduction de leurs capitaux illicites dans un environnement légal.
La loi uniforme de l’UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux précise
que le blanchiment des capitaux est défini comme l’infraction constituée par un ou plusieurs
des agissements énumérés ci-après, commis intentionnellement à savoir :
- la conversion, le transfert ou la manipulation de biens dont l’auteur sait qu’ils
proviennent d’un crime, d’un délit ou d’une participation à ce crime ou à ce délit, dans le
but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens ou d’aider toute personne
impliquée dans la commission de crime ou délit à échapper aux conséquences judiciaires
de ses actes ;
- la dissimulation et/ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, de la
disposition du mouvement ou de la propriété réels de biens ou de droits y relatifs dont
l’auteur sait qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit tels que définis par les
législations nationales des Etats membres de l’UEMOA, ou d’une participation à ce crime
ou à ce délit ;
- L’acquisition, la détention ou l’utilisation de biens dont l’auteur sait, au moment de la
réception desdits biens, qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit ou d’une
participation à ce crime ou délit.
Il y a blanchiment de capitaux même si les faits qui sont à l’origine de l’acquisition, de la
détention et du transfert des biens à blanchir sont commis sur le territoire d’un autre pays.
Au regard de la présente définition, il s’agit de moyens et produits financiers légaux,
essentiellement utilisés pour transformer l’origine illicite des capitaux. L’origine illicite des
capitaux peut provenir de plusieurs activités.
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1.1.1. Relation entre Activités illicites & Produits bancaires utilisés
a) Activités illicites
Les activités illicites s’entendent, sans que cette liste soit limitative :
- la vente illégale d'armes ;
- les activités terroristes : En effet, les activités terroristes sont parfois financées par les
ressources d’activités illégales, et leurs auteurs doivent trouver les moyens pour blanchir
lesdits capitaux. Par souci de clarté, la lutte contre le financement du terrorisme fera
l’objet d’une procédure séparée ;
- la contrebande ;
- les activités de criminalité organisée (trafic de stupéfiants, trafic d’organes, réseaux de
prostitution, traite des êtres humains, trafic illicite de migrants, etc.) ;
- l'escroquerie ;
- les délits d'initiés (fraudes notamment sur les opérations de bourse) ;
- la corruption ;
- les détournements de fonds et de deniers publics ;
- les capitaux provenant de la violation des normes environnementales ;
- le vol ;
- les fonds provenant du gangstérisme ;
- la contrefaçon et ou la falsification ;
- la fraude de toute nature y compris fiscale ;
- casinos et jeux de hasard clandestins ou non autorisés ;
- le financement occulte des appareils politiques, etc.
b) Produits Financiers
Il s’agit de produits bancaires classiques, et même de produits financiers structurés :
Produits classiques
Sans que cette énumération soit exhaustive, il s’agit entre autres de versements en espèces
dans les banques ou établissements financiers recevant des espèces (bureaux de changes,
structures de transfert d’argent, etc.) en vue de la constitution d’une épargne, d’un dépôt à
terme, de l’achat de chèques de voyages (travellers check) ou de devises étrangères, de
constitution de garantie pour l’obtention d’une carte de crédit.
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Produits structurés
Dans la phase d’intégration des capitaux illicites à l’intérieur du secteur financier, les
malfaiteurs ne manquent pas d’imagination. En effet, il peut s’agir de plusieurs petits dépôts
ou transferts pour contourner la réglementation, de placements portant sur d’importantes
sommes en vue de l’obtention d’un prêt ou du financement de plusieurs lettres de crédit. Il
peut en outre s’agir de l’achat de titres en grande quantité et ce quelque soit les fluctuations
du marché, de prise de participation dans des banques ou établissements financiers, de prêts
garantis par un gage de compte en vue de la constitution d’une société immobilière, d’une
société commerciale de manière générale.
Dans la pratique, on distingue généralement trois phases s’agissant de l’introduction des
capitaux illicites dans les canaux financiers licites.
1.1.2. Phases d’introduction des capitaux illicites
a) Phase de placement
Dans cette phase initiale, le malfaiteur introduit ses revenus illégaux dans le système
financier au moyen de divers instruments.
Il s'agit pour le malfaiteur, de transformer de la monnaie fiduciaire d’origine douteuse, en
monnaie fiduciaire plus propre.
Cela peut se faire en fractionnant de fortes quantités d'espèces pour obtenir des sommes
moins importantes, plus petites et moins suspectes, qui sont alors déposées directement sur
un compte bancaire ou en se procurant divers instruments monétaires ; il peut s'agir de
transit vers des intermédiaires complaisants (remises de fonds à des avocats, agents de
change, etc.), d'achats de jetons dans des casinos, de cabinets et sociétés d'investissement
dans des entreprises familiales de préférence en difficultés de trésorerie.
Dans la phase de placement, les fonds sont généralement blanchis dans des zones proches de
celles où interviennent les activités criminelles qui les génèrent.
Exemples d’opérations de blanchiment en phase de placement :
- ouverture de compte avec versement d’une importante somme ;
- exportation matérielle d'importantes sommes d'espèces vers d'autres pays suivie d'une
opération de change ;
- acquisition contre espèces d’importantes sommes en devises ou de chèques de voyage ;
- acquisition contre espèces, d'objets précieux, revendus ensuite avec encaissement de
chèques ou de transferts bancaires.
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b) Phase de « layering »
Une fois les fonds entrés dans le système financier, le malfaiteur transforme la monnaie
fiduciaire en monnaie scripturale.
A ce stade, on assiste à une succession souvent complexe de conversion ou de déplacement
de fonds pour les éloigner de leur source tout en brouillant les pistes.
A partir d'un certain nombre de transactions, l'observateur perd de vue le point de départ
des fonds. Ces transferts s'opèrent par l'achat ou la vente d'instruments de placement ou par
de simples transactions financières transitant souvent par des sociétés écran situées dans des
pays dont la législation est souple (paradis fiscaux).
Ces opérations sont réalisées le plus souvent avec le concours d'établissements financiers
complaisants.
Dans la phase de « layering », le malfaiteur choisit généralement un centre financier
extraterritorial, un grand centre d'affaires régional ou international doté d'une infrastructure
financière et commerciale convenable.
Exemples d’opérations de blanchiment en phase de « layering » :
- achat de valeurs mobilières avec des fonds transférés de l'étranger et établissement d'un
prêt garanti par ces valeurs mobilières ;
- revente de chèques de voyage donnant lieu à l'établissement d'un chèque de banque ; ce
chèque, déposé sur un compte bancaire, sert à financer l'acquisition de biens.
c) Phase de l’intégration
Cette phase finale permet de reloger les fonds dans le circuit économique normal à partir
d'un compte ouvert au nom d'une personne physique ou morale respectable dans un
établissement financier. Les fonds ainsi blanchis sont intégrés à des fonds d'origine licite.
Dans la phase d'intégration, les malfaiteurs choisiront plutôt des lieux offrant des
perspectives de placement et éviteront généralement les zones économiquement instables.
Exemples d’opérations de blanchiment en phase d’intégration :
- une exportation fictive ou fortement majorée donne lieu à un paiement depuis l'étranger :
cette vente à un prix anormalement élevé fera l'objet d'une prise en compte officielle dans
la comptabilité de l'exportateur ;
- un achat de bons anonymes effectué en espèces, la plupart du temps par un prête-nom. A
l'échéance, une personne physique ou morale, souvent établie dans un paradis fiscal, les
présente à l’encaissement.
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L'opération peut ensuite donner lieu à un virement bancaire. Ces fonds d'apparence légale
sont portés, le cas échéant, au crédit du compte d’une société contrôlée par les malfaiteurs.
La présente procédure a donc pour but de permettre au personnel de la Banque
Commerciale du Sahel (BCS SA) de disposer de l’expertise nécessaire pour l’identification
des capitaux illicites, et ce en vue de la protection de l’image de la Banque et du système
bancaire et financier.
1.2. Devoirs du personnel
Il est recommandé le maximum de vigilance auprès du personnel des banques et
établissements financiers. Ces derniers doivent éviter en la matière toute négligence,
ignorance ou méconnaissance des règles. En effet, le personnel ne peut être complice de
telles infractions. Il convient de rappeler que le non-respect de la présente procédure quels
qu’en soient les motifs, pourrait entraîner une sanction disciplinaire et plus précisément un
licenciement, et ce sans préjudice de poursuites judiciaires.
De ce fait, en cas de doute sur l’origine des fonds ou sur toute transaction à exécuter, il est
formellement requis de s’en référer à la présente procédure, au dispositif légal et
réglementaire, et par conséquent au Chef du service Déontologie & Conformité. Un certain
nombre de signaux d’alerte figurent en annexe 1 de la présente.
Les présentes obligations de vigilance s’appliquent également à nos administrateurs qui ont
l’obligation de s’assurer du respect des dispositions légales et réglementaires en la matière.
Les mandataires sociaux, les responsables et directeurs de départements auront également
l’obligation de s’assurer du respect des prescriptions de la réglementation en vigueur et de la
présente procédure.
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2. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
Le cadre législatif et réglementaire s’entend des textes et normes s’imposant à la BCS SA
dans le cadre de l’exercice de ses activités.
2.1. Les dispositifs Internationaux
2.1.1. La convention de Vienne
En 1988, une convention internationale a été signée à Vienne sous l’égide de l’ONU. Celle-ci
régit le système actuel de contrôle international des substances psychoactives et pose les
principes fondamentaux de lutte contre le blanchiment de capitaux illicites. Ce texte, de
portée internationale, a imposé les normes suivantes aux Etats signataires :
- inscrire dans leur législation pénale l'infraction de blanchiment des capitaux issus du
trafic des stupéfiants ;
- améliorer la coopération internationale dans les enquêtes et investigations judiciaires ;
- appliquer les règles de l'extradition entre les états signataires ;
- éviter que le secret bancaire ne fasse obstacle aux enquêtes pénales internationales (non-
opposabilité du secret bancaire).
2.1.2. La déclaration de Bâle (1)
Le 12 décembre 1988, le Comité de Bâle a publié une déclaration de principe fixant les
premières règles déontologiques s'appliquant aux banques des pays membres, afin d'éviter
leur implication, même involontaire, dans des activités criminelles. Ces principes sont :
- l'identification des clients ;
- la détection d'opérations suspectes ;
- la coopération avec les services de police et les autorités judiciaires ;
- l'élaboration de programmes internes de sensibilisations et de formations.
Les autorités de contrôle considèrent qu’il y a manquement à ces principes dès lors que des
insuffisances d’organisation ou de contrôle sont constatées ; l’application de ces principes est
donc obligatoire pour les autorités de contrôle.
2.1.3. La convention du Conseil de l’Europe
Le 08 novembre 1990, le Conseil de l’Europe a adopté une convention relative à la lutte
contre le blanchiment, à la saisie et à la confiscation des produits issus de ce crime.
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2.1.4. La Directive de l'Union Européenne
La Directive du Conseil de l'Union Européenne du 4 décembre 2001, modifiant la directive
du 10 juin 1991, invitait les Etats membres de l'Union Européenne à modifier leur droit
national afin de prévenir l'utilisation du système financier aux fins de blanchiment.
2.1.5. Le GAFI (Groupe d’Action Financière)
En 1989, les sept pays les plus industrialisés du monde ont procédé à la création d'un groupe
de concertation dénommé le GAFI. Ce groupe s’est donné pour objectif "d'empêcher
l'utilisation du système bancaire pour le blanchiment d'argent d'origine criminelle".
Les décisions les plus importantes prises par cette instance sont :
Février 1990 : proposition de 40 recommandations visant à l'harmonisation du droit pénal
et du droit bancaire des pays membres ;
Juin 1992 : renforcement de la coopération internationale relative aux échanges de
renseignements sur les personnes suspectes et les réseaux employés ;
Juin 1999 : décision de production annuelle d’un rapport sur l’évolution des méthodes et
techniques de blanchiment.
Les instruments internationaux, principalement la Déclaration de Bâle de 1988 formulée par
le Comité des règles et pratiques de contrôle des opérations bancaires de la Banque des
Règlements Internationaux (BRI) et les 40 recommandations du Groupe d'Action Financière
sur le blanchiment de capitaux (GAFI), constituent aujourd'hui le cadre de référence sur
lequel s'appuient les institutions financières internationales, notamment celles de Bretton
Woods, pour apprécier les efforts des Etats en matière de lutte contre le blanchiment de
capitaux :
- l'harmonisation législative : il s'agit pour les Etats, d'insérer dans leur législation,
l'infraction liée au blanchiment de capitaux ;
- la collaboration entre les Pouvoirs publics, les Autorités monétaires, le secteur financier,
les professions et catégories d'entreprises qui exercent des activités particulièrement
vulnérables. Elle repose principalement sur l'organisation de la déclaration, par les
assujettis, des opérations suspectes, complexes, inhabituelles ou de montant élevé ;
- la coopération internationale : le blanchiment de capitaux étant un phénomène mondial,
la solution à ce problème ne peut être que d'ordre global.
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2.1.6. Convention de l’ONU à PALERME
La lutte contre le blanchiment de capitaux à l'échelle mondiale a connu une nouvelle
impulsion avec l'adoption, le 15 décembre 2000 à Palerme (Italie), de la Convention des
Nations Unies sur le crime organisé, qui vise à accroître la coopération entre les 189 Etats
membres, afin de mieux lutter contre les puissantes filières du crime organisé. Ce texte
préconise l'adaptation des lois nationales en vue de lutter efficacement contre le crime
organisé et la corruption, en s'attaquant au blanchiment d'argent et en facilitant les
procédures d'extradition.
2.2. Dispositifs sous-régionaux
2.2.1. La Zone Franc
Lors de leur réunion tenue en avril 2001 à Abidjan (Côte d’Ivoire), les Ministres des Finances
et les Gouverneurs des banques centrales des pays membres de la Zone Franc ont affirmé
solennellement leur volonté de se doter, dès l'année 2002, d'une législation contre le
blanchiment de capitaux. Ils ont souligné que la lutte contre le blanchiment et la délinquance
économique et financière était une clé de la stabilité internationale, et ont décidé de renforcer
leur action pour combattre les circuits de financement du terrorisme.
2.2.2. La CEDEAO
En 1997, s’est tenue à Praia (Cap-Vert), la première réunion des ministres coordonnateurs de
la lutte contre la drogue de la CEDEAO. A cette occasion, les participants ont affirmé leur
détermination d’adopter des dispositions nécessaires à la protection des économies
nationales.
Dans ce cadre, le Plan d’Action Régional de lutte contre la drogue a été créé. Ce plan
recommande notamment l’élaboration d’une convention régionale sur le blanchiment de
l’argent et la confiscation du produit du trafic illicite des drogues.
Ce plan donnera lieu à la décision de créer le GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action
contre le Blanchiment de l’Argent en Afrique), par les chefs d’états de la CEDEAO réunis le
10 décembre 1999 à Lomé (Togo).
Les missions assignées au GIABA sont les suivantes :
- Information, formation, sensibilisation et assistance juridique ;
- Suivi des auto-évaluations ;
- Evaluation mutuelle ;
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- Elaboration de la typologie du blanchiment.
2.2.3. L’UEMOA
En ligne avec les initiatives susvisées et conformément aux recommandations des instances
internationales et régionales, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a
engagé des actions susceptibles de déboucher au niveau de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), sur la proposition d'un cadre réglementaire de lutte
contre le blanchiment de capitaux d'origine criminelle ou délictuelle, notamment ceux
provenant du trafic de stupéfiants et d'êtres humains, de la corruption, des détournements
de deniers publics et de la fraude.
La nécessité d'une réglementation communautaire au sein de l'UEMOA est justifiée par le
fait que les évolutions observées dans le monde ces dernières années en matière de
développement de la criminalité financière et qui semblent se dessiner dans la sous-région,
comportent des risques d'atteinte à l'intégrité du système financier de l'UEMOA qu'il
importe d'anticiper.
Au total, la lutte contre le blanchiment de capitaux se justifie par le fait que:
Sur le plan moral, l'influence des organisations criminelles peut affaiblir le tissu social et
miner les valeurs individuelles et collectives ;
Sur le plan politique, l'opération de blanchiment permet aux détenteurs de capitaux
d'origine illicite d'infiltrer les systèmes démocratiques, grâce à la corruption, afin d'obtenir
soutien et/ou protection dans l’accomplissement de leurs activités délictuelles. Ils
constituent donc une menace pour l'ordre public et les valeurs républicaines ;
Sur le plan économique, grâce aux importantes ressources financières dont ils disposent,
les malfaiteurs d'argent sont en mesure de détenir l’économie. Ils faussent de ce fait le
fonctionnement normal des marchés, en instaurant notamment une concurrence déloyale ;
Sur le plan financier, l'utilisation des établissements de crédit à des fins de blanchiment
peut entamer la réputation et la crédibilité des banques et établissements financiers et
provoquer, en conséquence, leur déstabilisation et, in fine, des crises systémiques.
Compte tenu des mutations intervenues dans l’environnement économique et financier
international (absence de réglementation, libéralisation croissante, espaces économiques
intégrés), les pays membres de l’UEMOA ont entrepris d’importantes réformes afin d’être en
phase avec les pratiques internationales.
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Les textes applicables en la matière sont les suivants :
Le règlement R09 relatif aux opérations financières avec l’extérieur
Les opérations de change, mouvements de capitaux et règlements de toute nature dans
l’UEMOA ou entre un Etat membre et un Etat tiers, doivent avant tout s’effectuer
conformément aux dispositions de la réglementation des changes en vigueur dans l’Union.
Directive N°07/2002/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de
capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA
Le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a
adopté la Directive N°07/2002/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de
capitaux dans les pays de l'UEMOA. Cette directive a par la suite fait l’objet de Loi dans les
Etats membres.
Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les états
membres de l’UEMOA
Au titre de la prévention du blanchiment
La Loi uniforme institue un cadre juridique permettant de prévenir l’utilisation des circuits
économiques et financiers à des fins de recyclage de capitaux illicites. Son champ
d’application couvre toute personne physique ou morale qui, dans le cadre de sa profession,
réalise, contrôle ou conseille des opérations entraînant des dépôts, des échanges, des
placements, des conversions ou tous mouvements de capitaux. Il s’agit aussi bien des
organismes intervenant dans le secteur financier que non financier, notamment les membres
des professions juridiques pour certaines de leurs activités, les transporteurs de fonds, les
marchands d’articles de grande valeur et les établissements de jeux.
La loi uniforme définit les modalités d’identification par les banques et établissements
financiers, de leur clientèle (habituelle et occasionnelle) et les conditions de conservation des
pièces justificatives des opérations effectuées, de même que les dispositions relatives à la
mise en place par les organismes financiers, de programmes internes de prévention pour
mieux détecter les opérations de blanchiment de capitaux.
Au titre de la détection du blanchiment de capitaux
Les modalités de détection des opérations de blanchiment ainsi que les procédures de
déclaration de soupçons relatives aux opérations suspectes ont été organisées. De même, le
régime de la responsabilité incombant aux assujettis et à l'Etat ainsi que la levée du secret
professionnel dans le cadre des investigations liées au blanchiment de capitaux, ont été
prévus. Par ailleurs, cette loi prévoit l'institution d'une Cellule Nationale de Traitement des
Informations Financières (CENTIF) dans chaque Etat membre.
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La CENTIF est une structure permanente composée de six membres, dont un représentant
de la Banque Centrale assurant son secrétariat et deux chargés d'enquêtes. Les membres de
la CENTIF exercent leurs fonctions, à titre permanent, pour une période de trois ans
renouvelable une fois. La CENTIF, dans le cadre de l'exercice de ses attributions, s'appuiera
sur un réseau de correspondants désignés ès qualité par arrêté de leur Ministre de Tutelle au
sein des différents services de l'Etat impliqués dans la lutte contre le blanchiment de
capitaux (Police, Gendarmerie, Douanes, Services Judiciaires de l'Etat).
Le Siège de la BCEAO assure la coordination des activités des CENTIF au niveau
communautaire. Le Siège de la BCEAO sera également chargé de la centralisation et de la
synthèse des rapports périodiques établis par les CENTIF. Le rapport de synthèse, produit
au moins une fois l'an, est destiné à l'information du Conseil des Ministres de l'Union sur
l'évolution de la lutte contre le blanchiment de capitaux dans l'UEMOA. A travers ces
rapports, la Banque Centrale pourra proposer des orientations susceptibles de favoriser les
échanges d'informations, la coopération entre les CENTIF et l'harmonisation de leurs actions.
Au titre des Mesures coercitives
Des mesures coercitives sont prévues en cas de non-respect des dispositions de la loi relative
à la lutte contre le blanchiment des capitaux. Des sanctions sont également prévues en cas de
détection d’opérations de blanchiment de capitaux.
La loi uniforme sur les instruments de paiements
Cette loi dispose entre autres en son article 2 que les banques sont tenues de vérifier
l’identité et l’adresse des postulants avant toute ouverture de compte.
L’Instruction N°01/2007/RB du 2 juillet 2007
Ladite instruction a été prise en application de la Loi uniforme et en définit les modalités
pratiques d’application par les organismes financiers.
Elle vise à indiquer aux organismes financiers, les moyens à mettre en œuvre en vue du
respect de leurs obligations générales de vigilance, de détection des opérations suspectes
ainsi que de leurs obligations spécifiques en matière de déclaration de soupçon, de formation
et de contrôle.
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3. MISE EN ŒUVRE DE LA PROCEDURE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT
DES CAPITAUX
Dans chaque phase du processus de blanchiment, il apparaît clairement que les malfaiteurs
ont recours aux organismes financiers. Un devoir de vigilance s’impose donc au personnel
de la BCS SA. Pour y parvenir, la Banque a défini plusieurs niveaux de mise en œuvre de la
procédure de lutte contre le blanchiment des capitaux :
- la désignation d’une personne responsable de la coordination de la lutte au sein de la
banque ;
- la Mise en œuvre de la procédure « Know Your Customer » (Connaissance du client) ;
- le suivi et l’évaluation des opérations de la clientèle ;
- l’identification et la déclaration des opérations suspectes.
3.1. Désignation d’un Responsable de la lutte contre le Blanchiment des capitaux
La BCS SA a désigné la Direction de l’Audit Interne et de la Conformité, principalement le
service Déontologie & Conformité, comme responsable de la coordination des actions de
lutte contre le blanchiment de capitaux. Le Responsable est automatiquement désigné
comme correspondant de la CENTIF. Par conséquent, dans les 15 jours suivants toute
nomination, la Direction de l’Audit Interne et de la Conformité aura la responsabilité
d’informer la CENTIF.
Les présentes politiques et procédures de lutte contre le blanchiment de capitaux feront
l’objet d’une mise à jour annuelle par le responsable de la coordination des actions de lutte
contre le blanchiment de capitaux, en l’occurrence le chef du service Déontologie et
Conformité.
Les responsabilités du responsable se résument aux tâches suivantes :
- Mettre en œuvre un programme annuel de lutte contre le blanchiment de capitaux ;
- Veiller au respect du dispositif législatif et réglementaire de lutte contre le blanchiment de
capitaux ;
- Veiller à l’application des règles internes, de la politique, des procédures et des bonnes
pratiques en la matière, édictées par la Banque ;
- Centraliser et coordonner les informations concernant les transactions et les opérations
sensibles ou suspectes ;
- Suivre les rapports journaliers et hebdomadaires produits par "l’application ou le logiciel
anti-blanchiment de capitaux" ;
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- Assurer le conseil et la communication en matière de législation et de développement sur
la lutte contre le blanchiment des capitaux ;
- Former et sensibiliser le personnel ;
- Déclarer les opérations suspectes l’autorité compétente (CENTIF) ;
- Coordonner les informations à fournir à l’autorité, aux confrères et aux correspondants ;
- S’assurer de la mise à jour des documents d’identification de la clientèle ;
- S’assurer de la régularisation adéquate des insuffisances relevées dans le cadre des audits
internes et externes ;
- Alerter la hiérarchie (Directeur de l’Audit Interne et de la conformité, Directeur Général
Adjoint, Directeur Général) et le département concerné en cas de risque.
3.2. Mise en place d’outil ou d’application pour accompagner la lutte contre le
blanchiment des capitaux
Pour faciliter la surveillance des opérations dans le cadre de la lutte contre le blanchiment
des capitaux, la Banque devrait acquérir un logiciel de lutte contre le blanchiment des
capitaux.
3.3. Mise en œuvre de la procédure Know Your Customer « Connaissance du client »
La procédure d’approbation en matière de KYC sera établie par le service déontologie et
conformité, sous la supervision du directeur de l’audit interne et de la conformité, et soumise
à l’approbation du Directeur Général Adjoint, du Directeur Général et du Comité d’Audit.
3.3.1. Vérification de l’identité du client
La première mesure de protection de la banque consiste à avoir une bonne connaissance de
ses clients. Dans ce contexte, la Banque par le biais de ses gestionnaires de comptes devra
constamment développer des méthodes d’identification de ses clients.
La Banque a également, au regard de la réglementation en vigueur et de ses exigences, établi
la liste des documents exigés pour l’ouverture d’un compte. Ces documents varient selon le
type de compte et/ou client (compte courant particulier, compte courant entreprise, etc.).
Un contrôle poussé sera mis en œuvre à l’ouverture des comptes. En la matière, il est requis
un certain niveau d’approbation incluant le responsable déontologie et conformité ou
toute personne ayant reçu délégation du responsable.
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La réglementation en vigueur indique que les organismes financiers doivent « s’assurer de
l’identité et de l’adresse de leurs clients avant de leur ouvrir un compte, prendre en garde
notamment des titres, des valeurs ou des bons, attribuer un coffre ou établir avec eux toute
autre relation d’affaires ».
Est considéré comme client :
- Une personne physique ou morale qui possède un compte dans les livres de la banque ou
en faveur de laquelle le compte est ouvert (c’est-à-dire un bénéficiaire ou un ayant droit
économique) ;
- Le bénéficiaire des opérations effectuées par des intermédiaires professionnels ;
- Toute personne physique ou morale en relation avec un compte client, susceptible de
représenter un risque pour la réputation ou tout autre risque pour la BCS SA.
Il en résulte donc que la notion de client est des plus larges ; elle ne s’entend pas uniquement
de personnes disposant de comptes, mais plutôt de toute personne physique ou morale
bénéficiant d’une prestation bancaire ou financière de la part de la BCS SA.
Le mode de vérification de l’identité du client diffère donc selon le type de client
Clients particuliers titulaires de comptes
La vérification de l’identité d’une personne physique est opérée par la présentation d’une
carte d’identité nationale ou tout document officiel original en tenant lieu, en cours de
validité et comportant une photographie, dont il est pris une copie.
La vérification de son adresse professionnelle et de celle de son domicile est effectuée par la
présentation de tout document de nature à en apporter la preuve. S’il s’agit d’une personne
physique commerçante, cette dernière est tenue de fournir, en outre, toute pièce attestant de
son immatriculation au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier.
Lors de la validation de l’identité d’une personne physique, les critères suivants doivent être
respectés :
a) La banque doit obtenir et conserver une copie d’un document original prouvant
l’identité du demandeur.
En principe, il doit s’agir d’un document émis par un organisme officiel et contenant les
informations suivantes (la liste des pièces d’identité autorisées par les autorités officielles
figurant en annexe) :
- Nom de famille et prénom ;
- Date et lieu de naissance ;
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Par ailleurs, le document doit comporter un numéro et doit être :
- lisible et contenir une photo permettant d’identifier la personne sollicitant l’entrée en
relation avec la banque ;
- être authentifié par un cachet officiel ;
- être signé par l’émetteur et le détenteur ;
- être en cours de validité.
Les mêmes documents doivent être obtenus pour tout mandataire.
b) La banque devra obtenir une preuve du lieu de résidence du demandeur.
La banque devra exiger l’un des documents suivants :
- la facture d’électricité ;
- la facture d’eau ;
- la facture de téléphone ;
- un certificat de résidence.
c) La banque devra obtenir des informations précises concernant l’activité du
demandeur ainsi que l’origine de la fortune et/ou des revenus de celui-ci.
Les titres imprécis (cadre, directeur, homme d’affaires, etc.) ne doivent pas être acceptés.
L’origine des ressources du futur détenteur de compte doit être clairement établie. Les
justificatifs de revenus doivent être obtenus (exiger les trois derniers bulletins de salaires).
A cet effet, la fiche KYC sera dûment remplie avant toute ouverture de compte.
d) La banque devra obtenir des références bancaires qui seront consignées dans le
dossier d’ouverture de compte.
La Banque pourra, le cas échéant, prendre contact avec ces références bancaires pour obtenir
d’amples informations sur l’identité et la réputation du client.
Clients personnes morales titulaires de comptes
L’identification d’une personne morale ou d’une succursale est effectuée par la production
d’une part, de l’original de l’expédition ou de la copie certifiée conforme de tout acte ou d’un
extrait du Registre de Commerce et du Crédit Mobilier, attestant notamment de sa forme
juridique, de son siège social et, d’autre part, des pouvoirs des personnes agissant en son
nom.
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Les organismes financiers s’assurent dans les mêmes conditions que celles fixées à l’alinéa 2
du présent article, de l’identité et de l’adresse véritables des responsables, employés et
mandataires agissant pour le compte d’autrui. Ces derniers doivent à leur tour produire les
pièces attestant, d’une part de la délégation de pouvoirs ou du mandat qui leur a été accordé
et, d’autre part, de l’identité et de l’adresse de l’ayant droit économique.
Lors de la validation de l’identité d’une personne morale, il convient de satisfaire aux
critères suivants en exigeant du client les éléments cités en italique :
a) La personne morale doit être correctement constituée et avoir fait l’objet d’un
enregistrement en bonne et due forme.
Elle doit fournir en plus du certificat d’inscription au RCCM (certifié conforme), comme
indiqué ci-dessus :
- la copie des statuts ;
- le numéro de compte contribuable.
b) La Banque doit s’assurer que les personnes (les dirigeants) agissant au nom de la
personne morale sont dûment habilitées à cet effet, soit au regard de la loi, soit au
regard des statuts.
Les documents à joindre au dossier sont :
- les pouvoirs des personnes habilitées à faire fonctionner le compte ;
- les copies des pièces d’identités des personnes agissant au nom de l’entreprise ;
- le procès-verbal du Conseil d’Administration ou des délibérations de l’administrateur
général, relatif à la nomination des dirigeants de l’entreprise.
En tout état de cause, les personnes autorisées à faire fonctionner le compte seront soumises
aux mêmes vérifications que celles requises en matière d’identification de personnes
physiques. Ceci recouvre, les pièces d’identité requises, les vérifications en matière de PPE
(Personnes Politiquement Exposées) et de lutte contre le financement du terrorisme.
c) L’activité effective de la Société doit correspondre à l’objet social et être cohérente.
Le dossier d’entrée en relation doit comporter notamment les trois derniers bilans et états
financiers, pour les activités déjà existantes, afin de vérifier la cohérence entre l’activité
effective de la société, ses comptes, son objet social, sa taille et ses caractéristiques en termes
d’actifs, de revenus et de chiffre d’affaires.
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Date d’émission : Septembre 2015 22
d) La banque doit obtenir l’adresse du siège de la personne morale.
Cette adresse doit être suffisamment précise pour permettre de localiser celle-ci avec
exactitude. Lorsque le client est un établissement financier réglementé, des contrôles
simplifiés peuvent être acceptables dans certaines circonstances qui devront être précisées
par le service déontologie et conformité, sous réserve de l’accord préalable du Directeur de
l’audit interne et de la conformité, du Directeur Général Adjoint et Directeur Général.
e) La banque doit également obtenir des précisions sur les principaux actionnaires, en
ce qui concerne toutes les personnes morales autres que celles dont le titre est coté
sur un marché officiel (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, etc.).
Par exemple, une copie de l’annonce légale de la création de l’entreprise parue dans le
journal officiel.
f) La banque devra obtenir des références bancaires qui seront consignées dans le
dossier d’ouverture de compte.
La Banque pourra le cas échéant prendre contact avec ces références bancaires pour obtenir
d’amples informations sur l’identité et la réputation du client.
Le KYC établi pour les personnes morales sera également dûment rempli avant toute
ouverture de compte.
Identification de tiers (clients occasionnels et ayants droit économiques)
Clients occasionnels
L’identification des clients occasionnels s’effectue dans les conditions prévues par les textes,
pour toute opération portant sur une somme en espèces égale ou supérieure à cinq millions
de Francs CFA (5 000 000 FCFA) ou dont la contre-valeur en Franc CFA équivaut à/ou
excède ce montant.
Ayant droit économique par les organismes financiers
Au cas où le client n’agirait pas pour son propre compte, l’organisme financier se renseigne
par tous moyens sur l’identité de la personne pour laquelle il agit.
Après vérification, si le doute persiste sur l’identité de l’ayant droit économique, l’organisme
financier procède à la déclaration de soupçon.
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Date d’émission : Septembre 2015 23
Identification requise pour les opérations de transfert d’argent (Western Union,
Money Gram et assimilés)
L’exécution de toute opération de transfert d’argent doit être accompagnée par la
présentation d’une pièce d’identité. Les employés de l’établissement doivent s’assurer :
- qu’elle est authentique ;
- que la photo y figurant correspond au client se présentant pour l’opération ;
- qu’elle est en cours de validité ;
- qu’elle est émise par une autorité officielle du pays ;
- qu’elle contient le nom du client ;
- qu’elle contient son adresse.
La pièce d’identité acceptée avant toute opération doit être conforme à la liste des pièces
admises par les exigences légales et réglementaires de l’Etat du Mali ainsi que les standards
des sociétés de transfert d’argent (Western Union, MoneyGram et assimilés). En tout état de
cause, tous les efforts doivent être fournis afin de déterminer la véritable identité d’un client.
A titre d’exemple, les pièces d’identité ci-après peuvent être acceptées :
- Carte Nationale d’Identité ;
- Permis de conduire (uniquement pour les nationaux) ;
- Passeport ;
- Carte consulaire ;
- Attestation d’identité.
D’une manière générale, dans l’hypothèse où les conditions précédentes ne sont pas vérifiées
ou en cas de résistance du client à fournir les informations nécessaires, les opérateurs et
agents doivent refuser la transaction.
Dans l’hypothèse où les conditions requises pour l’exécution de l’opération sont réunies, les
opérateurs ou agents sont tenus de remplir les formulaires indiqués en la matière.
- Nom et prénom ;
- Adresse ;
- Type de pièce d’identité présentée ;
- Numéro de la pièce d’identité et son émetteur.
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Date d’émission : Septembre 2015 24
D’une manière générale, les dossiers d’ouverture de compte seront soumis, dans un délai de
48 heures, à la validation du chef de service déontologie et conformité en sa qualité de
responsable anti-blanchiment de capitaux. Avant la validation du chef de service, le compte
sera placé sous surveillance.
3.3.2. Règles Spécifiques de « Know Your Customer » pour certaines catégories de clients
Relations avec les Banques
a) Banques coquilles ou « Shell Banks »
La BCS SA ne traitera pas avec des « banques coquilles », c’est-à-dire des banques étrangères
qui ne possèdent pas de présence physique dans un pays. La « présence physique » signifie
qu’un établissement a une adresse fixe à partir de laquelle la banque est habilitée à conduire
des activités bancaires et :
- emploie du personnel à plein temps ;
- maintient des archives relatives à ses activités bancaires ;
- est soumise à une inspection par l’autorité bancaire qui a donné un agrément pour qu’elle
exerce une activité bancaire.
N.B : une boîte postale ou une adresse électronique ne constitue pas une présence physique.
b) Banques Correspondantes
En plus des informations et documents ci-dessus mentionnés applicables aux personnes
morales, un questionnaire intégré au KYC est établi pour les banques correspondantes. Ce
document sera complété par le chargé ou le gestionnaire de comptes en cas d’entrée en
relation avec une banque.
Lorsqu’une entité agit en tant que banque correspondante, la BCS SA doit s’assurer que des
comptes de correspondants ne soient pas ouverts ou maintenus dans des pays où les
banques correspondantes n’ont pas de présence physique.
La banque doit recueillir suffisamment d’informations sur leurs banques clientes afin d’avoir
une vision approfondie de la nature de l’activité du correspondant ; les facteurs à prendre en
compte sont les suivants :
- les informations sur la direction et l’actionnariat de la banque correspondante, les
principales activités, y compris l’endroit où s’exercent ces différentes activités ;
- des précisions sur les dispositions prises par la banque correspondante afin de détecter et
empêcher le blanchiment ;
- l’objet du compte ;
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Date d’émission : Septembre 2015 25
- l’identité de toutes les entités tierces qui feront appel aux services de banques
correspondantes ;
- la réglementation applicable et le système de surveillance bancaire dans le pays de la
banque correspondante.
La banque doit se montrer particulièrement vigilante en raison du risque présenté par des
comptes de banques correspondantes utilisés par des tiers afin de réaliser des opérations
pour leur propre compte (par exemple des comptes correspondants ouverts spécialement
pour enregistrer uniquement au débit des chèques émis par des particuliers et entreprises).
Les banques correspondantes situées dans des pays à plus haut risque, doivent être soumises
à des contrôles préalables plus rigoureux.
Trust, fiducie, sociétés écran et autres entités de gestion d’un patrimoine
d’affectation
Les trusts, fiducie, sociétés écran et autres entités de gestion d’un patrimoine d’affectation
peuvent servir à contourner les procédures d’identification du client. Tous les agents doivent
donc faire preuve de vigilance par rapport à ce risque. La banque devra s’assurer qu’elle est
en possession d’informations satisfaisantes concernant l’intermédiaire ou le bénéficiaire au
nom duquel elle agit.
En ce qui concerne les trusts, la banque doit identifier la nature et l’objet du trust, y compris
les trustees, les constituants et les bénéficiaires, ainsi que la nature et les modalités de
financement et de règlement. Elle ne saurait se contenter des contrôles préalables
éventuellement effectués par d’autres institutions financières.
Entités juridiques – détention d’actifs personnels
Les agents doivent se montrer vigilants afin d’empêcher que les entités juridiques ne soient
utilisées par des personnes physiques interposées pour gérer des comptes anonymes.
L’utilisation de holdings patrimoniaux peut rendre difficile toute véritable identification des
clients ou des bénéficiaires.
En ce qui concerne de telles sociétés, il conviendra de comprendre la structure de la société,
de déterminer l’origine des fonds et d’identifier le bénéficiaire, y compris toute personne en
contrôlant le financement.
Comptes anonymes
La banque ne doit pas autoriser l’ouverture ou le fonctionnement de comptes anonymes,
c’est-à-dire de comptes où l’identité du propriétaire ou du bénéficiaire n’est pas indiquée à la
banque.
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Date d’émission : Septembre 2015 26
Modalités d’identification des clients dans le cas d’opérations financières à distance
Les clients à distance sont ceux qui n’ont pas eu d’entretien personnel avec un collaborateur
de la BCS SA. Ils comprennent les clients non-résidents, ainsi que les clients des services
bancaires par voie postale, par téléphone et internet. En conséquence, la vérification de
l’identité devient plus complexe. La banque doit s’assurer :
- d’une identification appropriée du client ;
- qu’aucun motif raisonnable ne laisse penser que le contact direct (face à face) est évité
pour dissimuler l’identité véritable du client et qu’aucun blanchiment de capitaux n’est
suspecté ;
- de prêter une attention particulière à l’authentification des documents en étant vigilante
quant aux contrefaçons possibles de documents ;
- d’obtenir des documents certifiés ;
- de faire procéder à une vérification par des tiers.
En la matière, des dispositions spécifiques sont prévues pour lutter contre le blanchiment de
capitaux. Ces dispositions sont résumées ci-après :
- Identifier le client ;
- s’assurer d’éviter le risque de dissimulation de l’identité du bénéficiaire.
Dans le cas où la contrepartie de l’organisme financier réalisant l’opération serait un client :
- Identification directe effectuée par la succursale ou le bureau de représentation de
l’organisme financier contractant qui est le plus proche du client ;
- Identification sans contact direct avec le client : fourniture d’une pièce d’identité,
paiement à effectuer par l’intermédiaire d’un compte ouvert au nom du client, vérification
de l’identité du titulaire de compte.
Dans le cas où la contrepartie de l’organisme financier est un autre organisme financier, il
convient de vérifier l’identité en consultant un annuaire financier.
Ambassades et Missions diplomatiques
Les Ambassades, missions diplomatiques et consulaires pourraient exposer la Banque à des
risques du fait de leur statut particulier. En effet, le risque résulterait de l’utilisation abusive
de privilèges attachés au corps diplomatique (immunité, exonération, etc.). Les comptes
serviraient alors à blanchir des capitaux provenant d’activités illicites (vente ou achat
d’armes, financement du terrorisme, corruption etc.).
Par conséquent, les chargés de comptes devront faire preuve de vigilance dans le cadre de la
collecte d’informations avant l’ouverture du compte, et ce pour permettre une surveillance
particulière des transactions.
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Date d’émission : Septembre 2015 27
Ces entités ne fonctionnant pas comme des sociétés, les documents suivants seront exigés :
- une lettre ou tout document du pays d’origine établissant l’Ambassade ou la mission
diplomatique ;
- l’autorisation des autorités compétentes pour l’ouverture dudit compte ;
- Dans l’hypothèse où l’ambassade ou la mission diplomatique ne dispose pas de
représentation dans le pays où elle désire ouvrir un compte, le chargé de compte fera la
preuve des raisons soutenant une telle requête sous réserve d’approbation du Chef de
service déontologie et conformité, du Directeur de l’audit interne et de la conformité et du
Directeur Général ;
- De même, les personnes autorisées à faire fonctionner le compte seront soumises aux
mêmes vérifications requises en matière d’identification de personne physique. Ceci
recouvre, les pièces d’identité requises, les vérifications en matière de PPE (Personnes
Politiquement Exposées) et de lutte contre le financement du terrorisme.
L’Ambassade ou la mission diplomatique pourrait requérir l’ouverture de comptes pour ses
diplomates et agents. Dans ce cadre, les mesures d’identification des personnes physiques
seront appliquées. Compte tenu du statut desdites personnes, nous solliciterons avant
l’ouverture, tout document justifiant la requête de l’Ambassade.
Le formulaire KYC établi pour ce type de compte sera obligatoirement remonté au chef de
service déontologie et conformité avant l’ouverture.
Identification particulière des Personnes Politiquement Exposées (PPE)
Les relations professionnelles avec des personnes occupant des fonctions importantes, et
avec des personnes ou sociétés clairement liées à celles-ci, sont susceptibles d’exposer la
banque à des risques majeurs sur le plan juridique ou sur le plan de la réputation. Les
personnes politiquement exposées (PPE) sont des individus qui occupent ou ont occupé des
fonctions publiques d’une certaine importance.
Il s’agit notamment des fonctions ci-après :
- Chef d’Etat / Président de la République ;
- Vice-président et Hautes Autorités de la Présidence ;
- Premier Ministre / Chef de gouvernement ;
- Ministre et Directeur de Cabinet Ministériel ;
- Chef d’Etat Major ;
- Président d’Institutions (Assemblée Nationale, Cour Suprême, Conseil Economique et
Social, etc.) ;
- Président de juridiction ;
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Date d’émission : Septembre 2015 28
- Procureur de la République ;
- Directeur de la Police et de la Gendarmerie Nationale ;
- Président ou leader de partis politiques ;
- Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique ;
- Les élus (maires, députés, etc.) ;
- Les membres du Conseil Economique et Social ;
- Directeur Général des Impôts ;
- Directeur Général des Douanes ;
- Ambassadeurs, Représentant de missions diplomatiques ou Onusiennes, de manière
générale toute personne ayant la qualité de diplomate ;
- Sociétés ou entreprises détenues à la majorité par les personnes suscitées, etc.
La définition de personnes publiques étant extensive, elle s’étend aux personnes étroitement
liées aux personnes suscitées, autrement aux parents très proches (conjoint, enfants, frères et
sœurs, père et mère, beau-frère, belle-sœur, beau-père et belle-mère, toute personne avec
laquelle nous avons un lien direct (conseiller, etc.). De même, seront considérées comme
personnes politiquement exposées, les personnes ayant exercé les fonctions suscitées, mais
ne les exerçant plus depuis moins de 10 ans. Au-delà, elles ne seront plus considérées
comme politiquement exposées.
Il convient donc de préciser que nous devons faire preuve de jugement et de notre
connaissance de l’environnement du pays en cas d’identification desdites personnes. En cas
de doute, nous devons nous référer au chef du service déontologie et conformité.
L’identification se fera sur la base de documents et informations requis pour tout type de
client (pièce d’identité et formulaire KYC).
Toutefois, afin de garantir une identification exhaustive de nos clients qui pourraient être
concernés, la présente procédure impose un contrôle interne avant l’ouverture du compte.
Ce contrôle consistera à consulter la liste des personnes politiquement exposées (PPE).
La liste des PPE est établie par pays, de sorte qu’en fonction de l’adresse ou de l’activité du
client, les chargés de comptes pourront consulter les listes d’un pays à l’autre.
Dans l’hypothèse où le nom du client figure sur la liste des PPE, et après vérification pour
éviter toute erreur en cas d’homonymie, il sera considéré comme un PPE.
Sous la responsabilité du chef de service déontologie et conformité, les listes des PPE seront
obligatoirement mises à jour sur une base annuelle, et dans un délai de 15 jours suivant tout
changement au niveau du gouvernement ou toute nomination aux fonctions ci-dessus citées.
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Date d’émission : Septembre 2015 29
Un accent particulier est mis sur les PPE dans la mesure où leur fonction comporte un risque
particulier pour la banque s’il s’avère que les fonds détenus ou utilisés à travers nos produits
financiers proviennent des deniers publics ou même de la corruption.
Avant toute ouverture de compte en faveur d’un PPE, en raison du risque de réputation et
d’image, les formulaires KYC et toute la documentation requise en la matière doivent
permettre à la banque de :
a) déterminer de manière précise l’origine des fonds ;
b) déterminer l’étendue du patrimoine du PPE ;
c) détenir toutes les informations sur la réputation du PPE (bonnes ou mauvaises) ;
d) obtenir l’accord préalable du Directeur Général ou du Directeur Général Adjoint après
consultation du chef de service déontologie et conformité.
3.3.3. Vérification requise en matière de lutte contre le financement du terrorisme
Dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, nous sommes tenus avant toute
ouverture de compte ou toute entrée en relation, de nous assurer que nous ne traitons pas
avec des personnes sous sanctions pour financement du terrorisme.
A cet égard, une liste de personnes sous sanctions sera établie et maintenue à la disposition
de tous les agents du front office (par exemple sur un serveur accessible à tous ou envoyée
périodiquement par mail).
Ladite liste tiendra compte :
- des décisions du Conseil des Ministres de l’UEMOA relative à la liste des personnes,
entités ou organismes visés par le gel des fonds et autres ressources financières dans le
cadre de la lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de
l’UEMOA ;
- de la liste des personnes sous sanctions onusiennes et pour lesquelles l’ONU a requis un
gel des avoirs.
La Direction de l’audit interne et de la conformité de la BCS SA aura la responsabilité de la
publication de ladite liste et de sa mise à jour. La mise à jour se fera dans un délai de 30 jours
à compter de toute notification de sanction ou de mise à jour par les autorités de ladite liste.
La liste sera également consultée pour ce qui concerne les signataires et représentants des
clients personnes morales.
Pour toute transaction avec un client occasionnel, ladite liste sera consultée avant de fournir
toute prestation.
Dans l’hypothèse où l’une des personnes objet de la vérification figure sur ladite liste, l’agent
ayant procédé à la vérification contactera le chef du service déontologie et conformité qui
donnera un avis circonstancié et conforme aux prescriptions en la matière.
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Date d’émission : Septembre 2015 30
3.3.4. Classification des clients par risque
Dans le cadre de l’application du principe du « Know Your Customer », il est à noter que
certains clients pourraient exposer la Banque à plus de risques que d’autres en fonction de :
- leur secteur d’activité ;
- l’environnement géographique où ils exercent;
- les fonctions exercées ;
- le type de produits bancaires et financiers utilisés.
Pendant l’entretien précédant l’ouverture du compte, le client indiquera la source des
revenus et le secteur d’activité dans lequel il évolue, ainsi que les zones géographiques dans
lesquelles il opère.
Nous détaillons ci-après les secteurs d’activité, les zones géographiques, les fonctions et les
produits bancaires et financiers exposant la banque à plus de risques en matière de
blanchiment de capitaux :
Secteurs d’activité à risque
- Bureau de change ;
- Structure de transfert d’argent ;
- Agence de voyage ;
- Casinos ;
- Import/Export ;
- Vente de bijoux et de pierres précieuses ;
- Galerie d’art et d’antiquité ;
- Vente de véhicules d’occasion et de pièces détachées ;
- Agence immobilière ;
- Hôtels ;
- Cabinets d’avocats et de notaires ne bénéficiant pas de notoriété sur la place ;
- Cabinet d’audit et de conseil ne bénéficiant pas de notoriété sur la place ;
- Restaurant, maquis, bar, discothèque ;
- Toute activité génératrice de gros volumes d’espèces.
L’environnement géographique
Sont également concernées, les nations caractérisées par un niveau élevé de corruption des
services publics, les paradis fiscaux, les entreprises dont les maisons-mères, les principaux
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Date d’émission : Septembre 2015 31
actionnaires ou les sources principales de financement proviennent de pays ou de zones
considérés à haut risque. (Ci-joint liste).
Les fonctions exercées
Comme précédemment indiqué, les personnes ou personnalités publiques de par leurs
fonctions exposent la Banque dans le cadre de leurs opérations à des risques en matière de
blanchiment de capitaux s’il s’avère que les sommes transitant dans nos livres proviennent
des deniers et caisses de l’Etat.
Le type de produits bancaires utilisés
Les produits bancaires exposant la banque à de plus grands risques en matière de
blanchiment de capitaux sont ceux portant principalement sur :
- les opérations en espèces ;
- les opérations de transfert à l’étranger ;
- les opérations portant sur d’importantes sommes ;
- les lettres de crédit.
Sur la base des éléments suscités, le chargé de compte, à travers le formulaire KYC,
déterminera le risque auquel est exposée la banque dans le cadre de ses relations avec un tel
client. Le risque se situe à deux niveaux : risque élevé ou risque réduit.
Nous disposerons donc de deux catégories de clients : des clients à risque élevé et des clients
à risque réduit.
Les clients à risque élevé
Ce sont ceux dont la nature de l’activité figure dans la liste ci-dessus mentionnée. Sont
également concernés, les clients considérés au regard des définitions ci-dessus mentionnées
comme des personnes politiquement exposées et les personnes dont les sources de revenus
sont multiples et diverses.
S’agissant des critères liés à la zone géographique et aux produits bancaires utilisés, ils
n’entrainent pas systématiquement une classification en risque élevé, mais doivent être pris
en compte dans le cadre de l’analyse globale de l’activité du client.
Les clients à risque réduit
Ce sont ceux dont l’activité ne figure pas dans la liste des activités à risque. Les comptes de
cette catégorie ne requièrent qu’un contrôle minimal.
A contrario, les clients à risque élevé nécessitent un contrôle périodique plus accru.
Concernant ces types de compte, il est recommandé :
- une vérification matérielle de l’adresse géographique, autrement dit une visite annuelle
sur site et avant l’ouverture du compte ;
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Date d’émission : Septembre 2015 32
- l’approbation obligatoire du Directeur Général pour l’ouverture du compte ;
- une révision au moins tous les six mois de l’activité du compte.
Les comptes n’étant pas classés en risque élevé sont systématiquement classés en risque
réduit.
Un compte peut être reclassé en fonction de l’évolution de l’activité ou des habitudes de son
titulaire et du volume des transactions.
Un questionnaire intégré au KYC permettant d’établir le risque du client ou du compte sera
rempli par le chargé de compte.
Les chargés de comptes devront faire preuve de jugement et de bonne foi dans la
classification des clients.
Le principal outil pour l’identification exhaustive du client est le formulaire KYC ; il doit être
dûment rempli et fera l’objet de revues mensuelles par le chef du service déontologie et
conformité.
Les formulaires KYC des clients à risque élevé seront mis à jour sur une base annuelle, et
tous les trois ans s’agissant des clients à risque réduit. Dans le cadre du suivi du compte, le
gestionnaire de compte pourra en cas de besoin procéder à toute mise à jour jugée nécessaire.
3.4. Suivi et évaluation des opérations
Le suivi et l’évaluation des opérations de la clientèle se feront à travers un logiciel anti-
blanchiment de capitaux.
3.4.1. Détermination des opérations
Le traitement exhaustif des opérations en vue de la détection d’opérations suspectes
nécessite que soit identifié l’ensemble des opérations offertes à la clientèle.
Détermination des opérations génériques
Il est de la responsabilité de la BCS SA, sous le contrôle du Directeur des Opérations
Bancaires et du chef de service déontologie et conformité, de déterminer la liste exhaustive
des opérations/transactions effectuées par la banque (notamment à partir des codes
opérations).
A cette liste, il conviendra d’ajouter la liste des opérations devant faire l’objet de surveillance
particulière telles que définies par le législateur.
Détermination des opérations particulières
Doivent faire l’objet d’un examen particulier de la part des organismes financiers :
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Date d’émission : Septembre 2015 33
- Tout paiement en espèces ou par titre au porteur d’une somme d’argent effectué dans des
conditions normales dont le montant unitaire ou total est égal ou supérieur à cinquante
millions (50.000.000) de francs CFA.
- Toute opération portant sur une somme égale ou supérieure à dix millions (10.000.000)
FCFA effectuée dans des conditions inhabituelles de complexité et/ou ne paraissant pas
avoir de justification économique.
- Toute opération d’un client occasionnel d’un montant supérieur ou égal à cinq millions
(5.000.000) de FCFA.
3.4.2. Détermination des limites clientèle
Avec l’assistance du chef de service déontologie et conformité qui aura la responsabilité
d’établir la procédure de détermination des limites clientèle, les chargés clientèle devront sur
la base des listes d’opérations déterminer des limites chiffrées à ne pas excéder pour chaque
type de transaction prise sur une base journalière et hebdomadaire cumulée.
La détermination des limites clientèle au regard de la liste des opérations et transactions
effectuées par la banque est l’élément de base pour l’établissement du logiciel de lutte contre
le blanchiment des capitaux.
3.4.3. Traitement des opérations/Transactions au regard des limites établies
Le logiciel requis aura pour but de capturer de manière proactive, les transactions qui
s’avèreraient être au-delà des limites établies par le chargé de clientèle et qui pourraient de
ce fait s’avérer suspectes. Le logiciel permettra d’établir quatre (4) types de rapports :
a) Rapport de transactions journalières
Ce rapport a pour but de détecter toutes les opérations effectuées sur les comptes des clients
et qui, prises sur une base journalière, excèdent les limites définies pour chaque type de
client.
b) Rapport des transactions hebdomadaires
Ce rapport a pour but de détecter toutes les opérations des clients titulaires de comptes dont
les montants cumulés sur une base hebdomadaire sont supérieurs à ceux pré-déterminés par
le chargé de clientèle.
c) Rapports des clients occasionnels (rapports journaliers et hebdomadaires)
Ces rapports récapituleront de manière journalière et hebdomadaire toutes les opérations de
clients occasionnels d’un montant supérieur ou égal à 5 000 000 FCFA.
Par opérations de clients occasionnels, il faut entendre :
- les opérations de change manuel ;
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Date d’émission : Septembre 2015 34
- les mises à disposition ;
- les chèques de voyage (traveller checks) ;
- les transferts ;
- chargement de cartes travellers (cartes prépayées) ;
- toute opération en espèces ou de monétique offerte aux clients occasionnels.
A toutes fins utiles, le guide d’utilisation de futur logiciel de lutte contre le blanchiment des
capitaux devrait être mis à la disposition de tous les agents impliqués dans la lutte. Bien
entendu, ils devront avant tout être formés à l’utilisation de ce logiciel.
3.5. Traitement particulier des opérations de transfert et de monétique
Dans le cadre du traitement d’opérations de toute nature impliquant du change ou des
transferts hors UEMOA, nous devrons nous assurer du respect des dispositions de la
réglementation des changes.
- Transferts inférieurs ou égaux à 2 000 000 FCFA : pas de documents requis et par
délégation aux banques et établissements agréés ;
- Transferts supérieurs à 2 000 000 FCFA : demande de transfert déposée auprès de la
banque (ou de l’agence) sur le formulaire « Autorisation de change ». L’autorisation est
dans ces cas accordée, soit par la banque dans le cadre de leurs délégations respectives,
soit par le Ministère des Finances lorsque l’opération n’entre pas dans le cadre des
opérations autorisées à titre général.
A ce niveau, il convient de préciser que le dispositif réglementaire de lutte contre le
blanchiment des capitaux exige un strict respect de la réglementation des changes.
Les opérations de change, mouvements de capitaux et règlements de toute nature, devront
s’effectuer conformément aux dispositions de la réglementation des changes.
En ce qui concerne les opérations de monétique, il convient de retenir les limites ci-après :
Carte Prépayée (inexistant à ce jour, dispositions rédigées sur la base d’hypothèses)
Le montant maximum à charger sur une carte est de 5 000 000 FCFA. Au-delà, le
gestionnaire de compte et une autre personne (un vérificateur qui peut être le directeur des
opérations bancaires après avis favorable de la direction générale) devront autoriser le
dépassement de la limite.
Il n’existe aucune limitation sur le nombre de chargements journalier, hebdomadaire et/ou
mensuel tant que la limite des 5 000 000 FCFA n’est pas atteinte. En tout état de cause,
aucune carte ne pourra être chargée au-delà de 5 000 000 FCFA, sauf cas exceptionnels pour
lesquels un formulaire type sera dûment rempli avant l’autorisation de l’opération.
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Date d’émission : Septembre 2015 35
Pour les cas de dépassement de la limite des 5 000 000 FCFA, lorsqu’il s’agit d’un client de la
banque, un contrôle devra être effectué en fonction du KYC, de la table des limites et sur
l’utilisation faite par le client de sa carte. Lorsqu’il s’agit d’un client occasionnel, aucun
dépassement ne devra être autorisé au-delà des 5 000 000 FCFA, sauf cas exceptionnel pour
lesquels un formulaire type sera dûment rempli avant l’autorisation de l’opération.
Tous les cas exceptionnels devront recueillir l’accord préalable du gestionnaire du compte et
du directeur des opérations bancaires, dans les cas de clients titulaires de compte. En ce qui
concerne les clients occasionnels, l’accord préalable du chef de service déontologie et
conformité ou toute personne ayant reçu délégation sera requis avant l’autorisation de
l’opération.
Carte Prépayée permettant de réaliser les opérations à l’étranger ou en ligne
La procédure décrite pour les opérations de change reste applicable.
Tous les cas exceptionnels devront recueillir l’accord préalable du gestionnaire du compte
dans les cas de clients titulaires de compte. En ce qui concerne les clients occasionnels,
l’accord préalable du chef de service déontologie et conformité ou toute personne ayant reçu
délégation sera requis avant l’autorisation de l’opération.
3.6. Détection et déclaration des opérations suspectes (ou douteuses) et liées
3.6.1. Considérations d’ordre général
Les agents de la BCS SA sont tenus d’appliquer les procédures et les contrôles appropriés
afin de maintenir la vigilance et d’identifier les opérations complexes, inhabituelles ou
importantes, ne présentant pas de justification économique ou licite apparente, susceptibles
d’éveiller des soupçons.
En pratique, les rapports journaliers et hebdomadaires de suivi des opérations de la clientèle
serviront de base à l’analyse en vue de la détection d’opérations suspectes.
Les gestionnaires de comptes seront donc tenus de fournir des explications ou commentaires
justifiant tout dépassement du client.
Il en sera de même pour les chefs de caisses qui seront tenus de justifier toute transaction de
clients occasionnels au-delà des limites légales et réglementaires.
A défaut de justificatifs, des investigations devront être menées dans les 24 heures qui
suivent. A l’issue des investigations, les justificatifs obtenus seront portés à la connaissance
du chef de service déontologie et conformité qui donnera son avis sur le caractère suspect ou
non de l’opération.
En l’absence de justificatifs, ou dans les cas où le client est hésitant ou réticent, une
déclaration de soupçon sera transmise à la CENTIF.
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Date d’émission : Septembre 2015 36
En sus, la BCS SA doit au-delà des rapports d’analyses faire preuve de jugement et de
vigilance lorsque l’opération présente le caractère manifeste de suspicion. Il s’agit par
exemple de transactions portant sur d’importantes sommes d’argent ou n’étant pas en
relation avec l’activité du client. A toutes fins utiles, nous joignons en annexe 1 de la
présente, les circonstances d’alerte devant attirer l’attention des gestionnaires de comptes.
En cas de détection d’opérations suspectes, tout agent de la BCS SA est tenu de :
- demander au chef du service déontologie et conformité d’examiner la transaction ;
- d’interroger le client sur la source et la destination des fonds, le but de l’opération et
l’identité du bénéficiaire. En cas de suspicion fondée, le chef du service déontologie et
conformité aura la responsabilité finale de déclarer ladite opération suspecte à la CENTIF,
après consultation et avis de la Direction Générale. En tout état de cause, le courrier de
transmission de la déclaration sera signé par le Directeur Général.
Le chef du service déontologie et conformité est tenu de conserver des archives de chaque
cas ayant donné lieu à enquête ou investigation, y compris :
- les opérations suspectes signalées aux autorités ;
- le cas échéant les raisons pour lesquelles un rapport n’a pas été soumis.
Ces archives doivent comprendre un registre d’inscription des opérations suspectes (voir
modèle dans l’Annexe 2 / Registre 4). Les informations enregistrées sur ce registre et l’avis
du chef du service déontologie et conformité doivent être conservés pendant 10 ans.
Dans le cadre de la détection et de la déclaration des opérations suspectes, la BCS SA tiendra
5 registres obligatoires. Ces registres énumérés ci-dessous et présentés en annexe 2 doivent
être conservés pendant au moins 10 ans.
Ils doivent être renseignés, mis à jour et visés par les responsables d’entités (Chefs d’Agences
ou superviseurs désignés par eux), qui doivent apprécier les opérations en raison de leur
caractère licite ou non et en fonction de la connaissance qu’ils ont de leurs clients.
Le cas échéant, il leur appartient de remonter au chef du service déontologie et conformité
une déclaration de soupçon motivée.
- le registre n°1 : opérations anonymes supérieures à 5 000 000 F CFA ;
- le registre n°2 : opérations importantes en espèces ;
- le registre n°3 : clients occasionnels ou location de coffre ;
- le registre n°4 : opérations suspectes (ou douteuses) ;
- le registre n°5 : opérations supérieures à 50 000 000 FCFA
En cas de détection d’opérations suspectes, la banque est tenue de :
- mentionner les opérations dans le registre prévu à cet effet ;
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Date d’émission : Septembre 2015 37
- d’interroger le client sur la source et la destination des fonds, le but de l’opération et
l’identité du bénéficiaire ;
- d’adresser immédiatement au chef du service déontologie et conformité une déclaration
de soupçon motivée accompagnée de tous les justificatifs utiles ;
- de demander au chef du service déontologie et conformité d’examiner les faits ayant
entraîné un soupçon, de conserver le registre, les déclarations de soupçons accompagnées
de tous les justificatifs utiles pendant au moins 10 ans ;
- de remonter les informations détaillées afférentes à ces opérations du Directeur de l’audit
interne et de la Conformité.
Une liste non-exhaustive d’opérations suspectes possibles est fournie en Annexe 1.
Dans le cadre de l’analyse des rapports journaliers et hebdomadaires, le chef du service
déontologie et conformité sera en droit de déclarer toute opération suspecte ou de requérir
des gestionnaires de comptes, chefs d’agences, de caisses, etc. des informations
complémentaires ou de demander des investigations, lorsque les observations et
commentaires apportés par le gestionnaire de compte et son supérieur hiérarchique ne sont
pas satisfaisants.
En l’absence de justification aux dépassements révélés par les rapports, le chef du service
déontologie et conformité relancera le gestionnaire de compte et son supérieur hiérarchique.
A défaut de réponse dans un délai d’une semaine, le dossier sera remonté à la Direction de
l’audit interne et de la conformité, puis à la Direction Générale. En l’absence de réponse dans
un délai d’un mois, le dépassement sera considéré comme suspect et une déclaration de
soupçon établie selon la procédure.
Le registre n°5 compte rendu d’opérations
Il enregistre toute opération qui réunit les trois conditions suivantes :
- Montant unitaire ou total (cas d’opérations fractionnées) supérieures à 50 000 000 FCFA,
- Se présentant dans des conditions inhabituelles de complexité,
- Et ne paraissant pas avoir de justification économique ou d’objet licite.
Dans ces cas, la banque doit :
- obtenir du client les informations établissant l’origine et la destination des fonds, l’objet de
la transaction et l’identité du donneur d’ordre et du (des) bénéficiaire(s) ;
- mentionner l’opération sur le registre prévu à cet effet ;
- adresser immédiatement une déclaration de soupçon motivée accompagnée de tous les
justificatifs utiles au chef du service déontologie et conformité qui déterminera la conduite
à tenir ;
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Date d’émission : Septembre 2015 38
- conserver au moins pendant 10 ans le registre et une copie de la documentation
appropriée concernant ladite opération ; le chef du service déontologie et conformité
veillera à ce que de telles archives soient maintenues.
Dans le cadre des travaux de la surveillance permanente, il revient aux responsables des
agences ou aux superviseurs désignés par eux, de vérifier périodiquement le contenu de ces
registres et de s’assurer que les dispositions de cette instruction sont respectées.
Il reste entendu en effet que seuls les gestionnaires de comptes peuvent apprécier le
caractère licite ou non des opérations traitées par leurs clients. Il leur appartient donc :
- dans le cadre de la sécurité au quotidien :
d’adresser immédiatement une déclaration de soupçon au chef du service déontologie
et conformité au cas où ils ne pourraient garantir le caractère licite d’une opération.
- dans le cadre de la supervision formalisée :
de vérifier mensuellement le contenu des 5 registres de lutte contre le blanchiment de
capitaux afin de se prononcer sur le caractère licite ou non des opérations qui y sont
relevées en vertu du principe « connaître son client ». Cette analyse sera effectuée par le
chef du service déontologie et conformité en plus de la revue quotidienne et
hebdomadaire des rapports établis par le logiciel comme stipulé ci-dessus.
de remonter mensuellement dans leur dossier de la Surveillance Permanente :
o les données du registre des « opérations douteuses » effectuées ou refusées avec
suffisamment de détails pour être exploitable (cf. colonne « Commentaires sur les
opérations »), qu’elles aient ou non fait l’objet d’une déclaration de soupçon au chef
du service déontologie et conformité.
o les données du registre « Compte rendu d’opérations » supérieures à 100 000 000
FCFA.
o les dépassements non justifiés.
CONSERVATION DES REGISTRES
Le registre des opérations anonymes doit être conservé dans un coffre attribué au
responsable du guichet.
Les 4 autres registres doivent être conservés :
- Pour les Agences : par le responsable ; en cas d’absence, il peut déléguer à son adjoint ;
- Pour la Caisse Principale du Siège : par le responsable du service ou son remplaçant ;
- Pour le Service Étranger : par le responsable du service ou son adjoint (il va de soi que le
service Étranger n’a à constituer de registre ni pour les opérations en espèces, ni pour les
opérations anonymes).
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LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 39
Déclarations de soupçons
Toute opération suspecte détectée en agence (lors des vérifications liées à la connaissance du
client) doit être signalée au chef du service déontologie et conformité. Les informations
remontées devront comprendre la date de l’opération, les explications justifiant les soupçons
et tous les justificatifs utiles.
Instructions en matière d’archivage
Les rapports produits par le logiciel ainsi que les données des registres devront être
conservés pendant au moins 10 ans.
Toutes pièces justificatives liées aux opérations détectées seront également conservées pour
la même durée.
Le service juridique conservera pendant au moins 10 ans un dossier d’archives reprenant :
- Toute opération suspecte (ou douteuse détectée en agence lors des vérifications liées à la
connaissance du client et/ou toute opération signalée aux autorités) ; les informations
devront comprendre la date, les détails des soupçons et répertorier les personnes
informées ;
- Toute opération suspecte (ou douteuse) ayant fait l’objet d’une enquête par le chef du
service déontologie et conformité, ainsi que les raisons succinctes pour lesquelles elle n’est
pas déclarée.
3.6.2. Monitoring et traitement des opérations suspectes par les agents Western Union,
MoneyGram et assimilés
Une opération ou une attitude suspecte représente de potentielles tentatives d’utilisation de
la banque ou de l’établissement à des fins de blanchiment de capitaux. Le monitoring des
opérations suspectes est effectué en trois étapes :
1) Détection
2) Traitement
3) Reporting
Détection des opérations et comportements suspects
La détection des opérations suspectes peut être réalisée :
- soit par le staff des agences se trouvant en face des clients au moment de l’exécution des
opérations de transfert d’argent ;
- ou par le chef du service déontologie et conformité à travers la revue quotidienne du
logiciel ou à travers toute autre information.
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 40
a) Détection par les employés
Les employés doivent accorder une attention particulière au comportement de la clientèle.
Les points suivants peuvent être considérés comme des exemples de comportements
suspects ou transactions suspectes :
- COMPORTEMENTS SUSPECTS :
Client présentant des pièces d’identification douteuses ou falsifiées ;
Trop pressé, nerveux ou évasif ;
Agressif et refuse de coopérer ;
Refuse de donner des éléments motivant le transfert quand ceci est demandé par
l’employé ;
Essaie d’éviter de répondre aux questions en promettant un volume important de
transferts ;
Essaie de vous corrompre ;
Donne des informations incohérentes.
- TRANSACTIONS SUSPECTES :
Disproportionnées par rapport aux montants habituels opérés par le client ou par
rapport à son « apparence » ;
Concernent des montants extrêmement élevés ;
Pour lesquelles il n’existe aucun lien apparent ou légitime entre l’expéditeur et le
destinataire ;
Série de transactions dont les montants sont légèrement inférieurs aux éventuels
seuils de transaction et/ou de « reporting ».
b) Détection par le chef de service déontologie et conformité
Le chef de service déontologie et conformité veillera à télécharger quotidiennement au
moyen du logiciel en place, les fichiers (de la veille) lui permettant de lancer les requêtes
d’investigations.
Traitement des opérations suspectes
a) Rôle des employés
Dès le constat d’un soupçon, l’employé doit mener une investigation à son niveau de
manière à analyser son constat. Quand le soupçon est constaté à l’occasion de la présentation
du client, ceci peut amener l’employé à lui demander des informations complémentaires : (i)
motivation du transfert, (ii) lien avec le destinataire ou l’expéditeur, (iii) éventuelles pièces
justificatives en cas de transferts très importants, etc.
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 41
Lorsque l’employé confirme son soupçon, ou qu’il n’arrive pas à obtenir des informations
complémentaires lui permettant de clarifier le comportement du client, ceci doit conduire à
une déclaration de soupçon à l’attention du chef du service déontologie et conformité.
Cette déclaration doit contenir au minimum les informations suivantes :
- Identification du client objet de la déclaration (Nom, Prénom, Numéro de la pièce
d’identité, adresse, etc.) ;
- Liste des transactions objets du soupçon ;
- Un texte justificatif du motif du soupçon ;
- Les éventuelles pièces justificatives reçues du client.
Le principe régissant l’activité des employés en matière de déclaration est le suivant :
- En cas de doute, consultez le chef du service déontologie et conformité qui vous apportera
assistance.
- En cas de soupçon, adressez une déclaration de soupçon au chef du service déontologie et
conformité qui s’en chargera. Ainsi, vous aurez dégagé votre responsabilité et évité à
votre banque d’être utilisé à des fins de blanchiment de capitaux ou de financement du
terrorisme.
L’ensemble des documents manipulés dans le cadre de ces déclarations et investigations
doivent être communiqués au chef du service déontologie et conformité.
b) Rôle du chef du service déontologie et conformité
Le chef du service déontologie et conformité est tenu de traiter l’ensemble des opérations
suspectes qu’il reçoit ou qu’il détecte lui-même.
c) Réception de déclaration de soupçon interne
Le chef du service déontologie et conformité doit corriger et compléter les déclarations
reçues. Il doit à ce titre mener une investigation à son niveau qui pourra l’amener à :
- demander aux employés d’exiger des pièces justificatives du client ;
- analyser l’historique des opérations des clients concernés afin de se faire une idée sur eux
et par conséquent confirmer ou faire tomber le soupçon ;
- si le client s’avère être un client de la Banque (détenant un compte au niveau de
l’établissement), le chef du service déontologie et conformité peut compléter ses analyses
par l’étude du profil du client (salaire, mouvements annuels, KYC, etc.) ou mener des
analyses à partir des rapports produits par AMAB.
Le chef du service déontologie et conformité doit rendre compte à sa hiérarchie au moins
trimestriellement de ses activités. Ce reporting doit au minimum comporter les déclarations
de soupçons internes et les éventuelles déclarations aux autorités.
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 42
4. AUDIT INTERNE ET EVALUATION
4.1. Audit d’ordre général
L’Audit interne de la BCS SA est chargé de vérifier systématiquement dans le cadre de ses
missions que les procédures de lutte contre le blanchiment des capitaux décrites dans le
présent dispositif sont respectées.
L’application des dispositions de cette procédure fera l’objet d’un contrôle dans le cadre de
la surveillance permanente de chaque service ; dans le cadre de ses missions, l’audit interne
sera chargé de s’assurer du respect du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux.
Conformément aux instructions de la Banque Centrale, le chef du service déontologie et
conformité élaborera un rapport annuel de mise en œuvre des prescriptions du présent
dispositif qui sera transmis tant aux autorités monétaires et de contrôle ainsi qu’aux organes
délibérants de la Banque.
4.2. Formation
Un programme de formations est requis pour toute personne désignée chef du service
déontologie et conformité. Cette formation sera sanctionnée par une évaluation écrite.
L’évaluation sera un élément essentiel pour la certification de la personne nommée chef du
service déontologie et conformité.
De même, il devra être élaboré un programme de formations annuelles qui seront dispensées
à l’ensemble du personnel. La formation sera également dispensée à toute nouvelle recrue
dans le mois suivant sa prise de fonction.
4.3. Confidentialité
Toutes les opérations réalisées dans le cadre de cette procédure, de la consignation à la
déclaration et ses suites éventuelles, sont couvertes par une obligation de confidentialité.
Outre les sanctions prévues à l'encontre de la banque et les mesures disciplinaires
individuelles, la violation de ce secret expose personnellement son auteur à une sanction
pénale.
En cas de doute, il est primordial de s’en référer au chef du service déontologie et conformité
ou au directeur de l’audit interne et de la conformité.
4.4. Révision de la procédure
La révision de la présente procédure se fera sur une base annuelle par la direction de l’audit
interne et de la conformité. Elle prendra en compte les évolutions constatées dans la
réglementation et s’adaptera aux besoins de la banque tout en privilégiant les dispositions de
l’autorité de régulation.
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Date d’émission : Septembre 2015 43
ANNEXE 1 : Guide des types d’opérations suspectes (Liste non exhaustive des opérations
exigeant un contrôle particulier)
Il y a trois étapes dans le blanchiment de capitaux :
- le placement, qui consiste à intégrer les fonds collectés au système financier (paiements en
espèces, échange de bons, échange manuel, traveller’s cheque, chèques de casinos, etc.) ;
- la conversion, également appelée « dispersion », qui consiste à faire circuler les fonds par
le biais d’opérations financières multiples afin d’en dissimuler l’origine (virements entre
comptes, établissement de chèques, opérations à l’étranger, etc.) ;
- l’intégration, qui consiste à investir les fonds dans des placements licites (magasins,
loisirs, immobilier, mais également tout type d’entreprises, etc.).
Ces trois étapes ne sont pas toujours clairement distinctes dans le temps et peuvent se
produire sur un compte unique ; les éléments suivants constituent une liste des types de
comportements et d’activités susceptibles d’être considérés comme suspects. Il incombera
au chef du service déontologie et conformité d’évaluer les activités suspectes sur la base des
faits.
Indicateurs généraux
- L’activité du compte d’un client est incompatible avec :
ses revenus et actifs déclarés,
la source de fonds déclarée,
la documentation en notre possession
l’activité habituelle du compte.
- Un client fournit des informations peu précises ou évasives ou même erronées ;
- Un client est peu disposé à déclarer la source de son patrimoine et à fournir la
documentation nécessaire à valider son identité ;
- Paiements inexpliqués au profit de tiers ;
- Opérations en provenance de ou à destination d’un pays ou territoire non coopératif
(selon la définition du GAFI) ou de tout autre pays à risque ;
- Opérations n’ayant aucun objectif économique ou financier apparent ;
- Opérations n’ayant aucun lien avec l’activité du client.
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Date d’émission : Septembre 2015 44
Indicateurs lors de l’ouverture du compte
- Un client exprime des craintes inhabituelles concernant le respect des obligations
légales de déclaration, notamment concernant son identité, son activité et ses actifs, ou
est peu disposé à fournir les informations ou refuse de fournir toute information
concernant ses activités professionnelles, ou fournit des documents d’identification
inhabituels ou suspects sur ses activités ;
- Un client souhaite s’engager dans des opérations sans fondement économique ou
stratégie d’investissement apparente, ou qui sont incohérentes par rapport à la stratégie
professionnelle déclarée du client ;
- Un client (ou un individu publiquement associé au client) a un passé douteux ou fait
l’objet d’une couverture médiatique concernant des crimes présumés ou prouvés ou
des infractions civiles ou réglementaires ;
- Un client semble être l’intermédiaire d’une autre entité ou d’un autre individu, mais
décline, esquive ou est peu disposé, sans raison commerciale légitime, à fournir toute
information sur des questions relatives à cette entité ou cet individu ;
- Un client éprouve des difficultés à décrire la nature de son activité ou manque de
connaissances générales de son secteur ;
- Un client insiste pour donner comme adresse une boîte postale ;
- Un client dont le numéro de téléphone change constamment ;
- Un client personne morale sans numéro fixe.
Indicateurs liés aux activités du compte :
- Un client tente d’effectuer des versements fréquents et importants de devises, insiste
pour ne traiter qu’en espèces ou demande à bénéficier de dérogations aux procédures
de la banque concernant le versement d’espèces et d’instrument équivalents ;
- Un client s’engage dans des opérations incluant des espèces qui semblent être
structurées de façon à détourner les exigences de reporting aux autorités, notamment si
les espèces atteignent un montant légèrement inférieur aux seuils de reporting et/ou
sont réparties en plusieurs opérations consécutives ;
- Un client s’engage dans de nombreux virements de fonds ou virements électroniques à
destination et en provenance de pays bénéficiant du secret bancaire et considérés
comme des paradis fiscaux, sans aucun objectif professionnel apparent, à destination et
en provenance de pays répertoriés dans la liste des pays et territoires non coopératifs
par le GAFI, ou qui sont considérés comme étant à haut risque ;
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Date d’émission : Septembre 2015 45
- Un compte client affiche soudainement une forte activité de virements électroniques,
alors qu’il y en avait peu auparavant, voire aucun, et sans objectif professionnel
apparent ;
- Un client procède à un dépôt de fonds et demande qu’ils soient immédiatement
transférés à un tiers ou à une autre société sans objectif professionnel apparent ;
- Un client procède à un dépôt de fonds en vue de réaliser un investissement à long
terme, puis demande peu après de clore la position et de transférer les fonds hors de
son compte ;
- Un client procède à un dépôt de fonds, mais l’activité de son compte est faible, voire
nulle ;
- Demande de prêts en faveur de sociétés écrans offshore ;
- Un nombre anormalement élevé de comptes eu égard à l’activité déclarée, et un grand
nombre de comptes eu égard à l’activité déclarée conjugué à un grand nombre de
virements de fonds entre les comptes ;
- Sans aucune raison apparente, un client dispose de plusieurs comptes sous un nom
unique ou sous plusieurs noms, avec un grand nombre de virements effectués entre ces
comptes ou en faveur de tiers ;
- Un client effectue un nombre excessif d’écritures comptables entre des comptes non
liés sans objectif professionnel apparent ;
- Un client demande qu’une opération soit traitée de façon à éviter les obligations de
vérifications habituelles de la banque ;
- Un client effectue des opérations impliquant certains types de titres, tels que les actions
cotées en cents ou les obligations au porteur qui, bien que licites, peuvent être utilisées
dans le cadre d’activités frauduleuses et de blanchiment de capitaux ;
- Un client procède à un dépôt d’obligations au porteur et demande que les fonds soient
immédiatement décaissés ;
- Un client ne porte aucun intérêt aux risques, frais et commissions ou tous autres frais
liés aux opérations.
Types d’opérations exigeant une surveillance particulière
a) Opérations en espèces :
- Opérations de change en quantité inhabituelle ;
- Dépôts d’espèces dans des montants et à une fréquence disproportionnée par rapport
aux activités d’un particulier ou d’une société ;
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LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 46
- « Paiements déplacés », c’est-à-dire des paiements effectués par un tiers dans une
succursale autre que celle du titulaire du compte ;
- Opération impliquant des chèques de voyage pour des montants importants,
notamment si ces opérations sont effectuées par des clients occasionnels ;
- Demande d’émission d’un chèque de banque ou de virement vers un pays étranger à la
suite d’un dépôt en euros ou en monnaie étrangère ;
- Retraits fréquents et importants d’espèces sans relation évidente avec les activités d’un
individu ou d’une société ;
- Négociation de titres pour des montants importants en espèces.
b) Autres opérations – emploi abusif de montants reçus et paiements émis :
- Encaissement de chèques prétendument issus de gains liés à des jeux de hasard ; ex :
chèques émis par des casinos, des clubs de jeux, etc. ;
- Dépôts de chèques (vérifier le nom des émetteurs) et émission de chèques (vérifier les
noms des bénéficiaires) pour des montants souvent arrondis et n’ayant aucune relation
avec les revenus et activités du titulaire du compte ;
- Paiement reçus et émis au sein d’un même pays qui n’a aucune relation avec les
revenus et activités du titulaire du compte ;
- Une relation entre la banque et son client indiquant une structure économique
complexe (nombre important de comptes au sein de la même banque, virements
fréquents entre ces mêmes comptes, liquidités en quantité excessive, etc.) ;
- Virement entre des banques sans mention du bénéficiaire ;
- Les représentants de société évitant un contact personnel avec la succursale ou la
filiale ;
- Un nombre important d’individus procédant à des paiements en faveur d’un même
compte sans raison valable ;
- Utilisation par des sociétés d’artisanat, commerciales ou industrielles de comptes avec
des pseudonymes ou de comptes numérotés pour réaliser des opérations ;
- Opérations avec des pays étrangers :
Virements émis et reçus en faveur d’individus en euros et dans des monnaies
n’ayant aucune relation avec les revenus et la profession du titulaire du compte
(voir également donneurs d’ordre et bénéficiaires, pays d’origine et pays du
destinataire) ;
Virements émis et reçus par des sociétés et qui semblent ne pas correspondre aux
activités de ladite société (voir également donneurs d’ordre et bénéficiaires, pays
d’origine et pays du destinataire) ;
POLITIQUE ET PROCEDURES DE LUTTE CONTRE
LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 47
Chèques tirés sur des comptes étrangers, chèques en faveur de bénéficiaires
étrangers ;
Virements émis ou montants importants reçus à intervalles fréquents et
concernant des pays connus pour être des centres du trafic de drogues ou des
paradis fiscaux ;
Virements impliquant des territoires non coopératifs du GAFI.
c) Opérations plus « sophistiquées » :
- Assurance : exécution d’un contrat, résiliation pendant le délai de réflexion d’un mois,
résiliation avec une perte après le délai de réflexion ;
- Investissements immobiliers financés par des fonds provenant de sources étrangères
ou payés en espèces ;
- Proposition de rachat de sociétés en difficulté par des sociétés écrans situées dans des
paradis fiscaux ;
- Investissements exceptionnels et provisoires dans des SICAV monétaires ou des
obligations : vérifier l’origine et l’utilisation des fonds ;
- Demande par un client de services de gestion d’actifs lorsque l’origine des fonds n’est
pas claire ou ne correspond pas à la situation financière du client ;
- Achat ou vente de titres sans objectif clair ou dans des circonstances apparemment
inhabituelles ;
- Un client est introduit par une filiale étrangère, une société affiliée ou une autre banque
établie dans un pays où la production ou le trafic de drogues est très développé ;
- Clients qui remboursent leurs emprunts à un rythme anormalement rapide ;
- Crédit documentaire émis pour un montant largement supérieur à la valeur des biens
importés ;
- Demande de prêt garanti par des actifs détenus par une banque ou un tiers, lorsque
l’origine de ces actifs est inconnue et lorsqu’ils sont incompatibles avec le mode de vie
apparent du client ;
- Demande de prêt avec l’offre d’une garantie consistant en un certificat de dépôt émis
par une banque étrangère ;
- Dépôt de garantie par des tiers inconnus de la banque et qui n’ont pas de relations
étroites avec les clients ou toute raison plausible de fournir une telle garantie.
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Date d’émission : Septembre 2015 48
d) Escroquerie organisée à l’échelle internationale
De nombreux types d’escroqueries existent et ont souvent des caractéristiques communes :
- « Programmes trop beaux pour être vrais » - rapides, commissions élevées garanties ;
- Rôle joué par des résidents ou non-résidents qui sont employés ou gérants de facto de
sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux (ex : en Amérique : Panama, Bahamas,
Bermudes, îles Cayman, Curaçao ; en Europe : Jersey, Guernesey, Isle of Man,
Liechtenstein, etc.) ;
- Le montage financier est souvent obscur ; Attention en particulier aux garanties offertes
par des tiers ;
- Les montants sont élevés : les programmes concernant souvent des millions de dollars
américains, assortis apparemment de financements ;
- Le vocabulaire est souvent spécifique : garantie, garantie d’une banque de premier
plan, compte de garantie bloqué, certificat or ou diamant, message Swift
« conditionnel » (qui n’existe pas), certificat de dépôt, etc.
- La documentation soumise peut parfois être :
Simple (souvent des fax d’une page) ;
Ou complexe (épaisseur de 5 cm, comprenant les références d’individus ou
organismes connus, souvent obtenus de photocopies d’originaux falsifiés, ou par
l’abus de la confiance des individus impliqués).
- Deux cibles privilégiées :
Sociétés en difficulté financière : proposition de rachat ;
Banques : en deux étapes :
La première étape consiste à multiplier les références bancaires. En cas de doute
concernant les parties impliquées, éviter de donner des cartes de visite, des lettres
à l’entête de la BCS SA, notamment si le signataire est accrédité auprès de
correspondants étrangers, éviter d’envoyer des fax, ne pas retransmettre les télex
ou les messages Swift codés, même si le contenu du message semble inoffensif, ne
pas émettre de reçu de documents avec entête de la banque.
La deuxième étape consiste à tenter d’obtenir un paiement basé sur les
documents susmentionnés, qui sont falsifiés sans que mention en soit faite à
l’émetteur original.
Il convient de souligner qu’une diffusion au sein de l’ensemble de toutes les structures de la
banque (direction, service, section, agence et bureau), des noms des parties, individus et
sociétés concernés, reste l’une des méthodes préventives les plus efficaces contre les
tentatives d’escroquerie ou de blanchiment.
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LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
Date d’émission : Septembre 2015
49
ANNEXE 2 : Formats type des registres
Registre n° 1
DOCUMENT – A conserver au sein de la banque au moins 10 ans
OPERATIONS ANONYMES supérieures à 5 000 000 F CFA
Référence De l’opération NOM et Prénom du Pièce d'identité : Date de MONTANT Nature de l'opération - NOM
Client Nature et références journalisation - Qualité
Ou de l'opération (> 5.000.000 Libellé - Visa du
Année n° d'ordre CLIENT : numéro de CFA) Responsable
Compte
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Date d’émission : Septembre 2015 50
ANNEXE 2 : Formats type des registres
Registre n° 2
DOCUMENT – A conserver au sein de la banque au moins 10 ans
OPERATIONS EN ESPECES - Pour les particuliers : supérieures à 15 000 000 F CFA
- Pour les entreprises : supérieures à 50 000 000 F CFA
Référence de
l'opération N° de compte
concerné
NOM, Prénom ou
dénomination commerciale,
Adresse
Date de
journalisation de
l’opération
MONTANT Sens NOM, Qualité et Visa du
responsable Année n° d'ordre
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LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX
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Date d’émission : Septembre 2015 51
ANNEXE 2 : Formats type des registres
Registre n° 3
DOCUMENT – A conserver au sein de la banque au moins 10 ans
CLIENTS OCCASIONNELS : Opérations supérieures à 5 000 000 F CFA
ou location de coffre
Référence
de l'opération N° de compte
concerné
NOM, Prénom ou
dénomination
commerciale,
Adresse
Pièce
d'identification
produite Nature et
références
Date de
journalisation de
l'opération
MONTANT
(>5.000.000 F
CFA)
Caractéristiques
de l'opération
NOM, Qualité,
Visa du
responsable
Année n° d'ordre
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Date d’émission : Septembre 2015 52
ANNEXE 2 : Formats type des registres
Registre n° 4
DOCUMENT – A conserver au sein de la banque au moins 10 ans, et à envoyer à l’audit interne avec les travaux de la Surveillance
Permanente.
OPERATIONS SUSPECTES (douteuses ou inhabituelles)
Référence
De l'opération N° de compte
Concerné
Nom, Prénom ou
dénomination
commerciale,
Adresse
Date de
journalisation
de l'opération
MONTANT
Commentaires sur
les opérations
douteuses
Opérations déclarées
aux autorités
(Oui/Non, Date)
Nom, Qualité,
Visa du
responsable Année n° d'ordre
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Date d’émission : Septembre 2015 53
ANNEXE 2 : Formats type des registres
Registre n°5
DOCUMENT – A conserver au sein de la banque au moins 10 ans, A envoyer à l’audit interne avec les travaux de la Surveillance
Permanente.
- supérieure à 50 000 000 F CFA
COMPTE RENDU D’OPERATION - se présentant dans des conditions inhabituelles de complexité
- et ne paraissant pas avoir de justification économique ou d’objet licite
Référence
De l'opération N° de compte
Concerné
Nom, Prénom ou
dénomination
commerciale,
Adresse
Date de
journalisation
de l'opération
MONTANT
Commentaires sur
les opérations
douteuses
Nom, Qualité, Visa du
responsable Année n° d'ordre