DISTRICT URBAIN DU PAYSDE MONTBELIARD
4, Cour du Château 25 MONTBELIARD / Tél. 911770
PROJET D'OUVERTURE D'UNE DÉCHARGE CONTRÔLÉE
SUR LA COMMUNE DE VOUJEAUCOURT (Doubs)
par
R. ROIGNOT
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
B.P. 6009 — 45018 O R L É A N S CEDEX - Tél. (38) 66.06.60
Service géologique régional J U R A - A L P E S
B. P. 6083 . 69604 VILLEURBANNE / Croix-Luizet — Tél. (78) 52.26.67
72 SGN 157 JAL Lyon,MaM972
R E S U M E
A la demande du District Urbain du pays de HONTBELIARD,
le B.R.G.M. - Service Géologique Régional JURA-ALPES - a entrepris
l'étude géologique d'un site destiné à être transformé en décharge
contrôlée de deuxième catégorie, sur la commune de VOUJEAUCOURT (25).
Située dans un contexte géologique convenable,la décharge
contrôlée de la Combe du Bois de BAMBE, constitue une zone de recueil
satisfaisante pour l'évacuation des résidus urbains et industriels
solides. Il conviendra, outre l'application de la réglementation en
vigueur sur l'exploitation des décharges contrôlées de deuxième
catégorie, d'observer les suggestions énumêrées dans ce rapport,
concernant entre autres choses :
- les consignes particulières pour la mise en activité de la
décharge ;
- la protection contre les eaux de ruissellement ;
- l'étanchéisation du fond de la fosse ;
- la surveillance et la protection des eaux souterraines
et de surface.
- INGENIEUR CHEF D'OPERATION : R. ROIGNOT
- COLLABORATION POUR L'INTERPRETATION DE LA
GEOLOGIE REGIONALE Y. KERRIEN
- DESSINATEUR . J.F. RIEUX
- SECRETARIAT P. COI
- 1 -
T A B L E D E S M A T I E R E S
PAGES
1 - INTRODUCTION 4
It - BUT DE L'ETUDE 4
12 - SITUATION GEOGRAPHIQUE 4
13 - APERCU SUR LA GEOLOGIE 5
131 - Géomorphologie 5
132 - Géologie 5
133 - Hydrogéologie 6
14 - BILAN GLOBAL DES REMBLAIS 7
2 - DONNEES TECHNIQUES 7
21 - CAPACITE DE RECEPTION 7
211 - Fosse principale 7
212 ~ Fosse Ouest 7
3 - PRECAUTIONS A OBSERVER ET SUGGESTIONS 8
31 - DONNEES THEORIQUES 8
- 2 -
32 - DONNEES PRATIQUES 9
321 - Consignes particulières à observer pour la mise en 9
activité de la décharge
3211 - Protection contre les eaux de ruissellement 9
3212 - Utilisation de la terre végétale 10
3213 - Réalisation de l'étanchéitë du fond de la
Fosse 10
3214 - Connaissance de la géométrie du recouvre-
ment argileux 10
3215 - Surveillance et protection des eaux 10
32151 - Eaux_souterraines 10
32152 r l§aï_SiîE££fi£iêiiêS H
3216 - Protection de la végétation en cours 12
d'exploitation
4 - CONCLUSIONS 12
T A B L E D E S F I G U R E S
Fig. 12 : Plan de situation 3
Fig. 132 : Coupe schématique type des formations
Planche 3213 : Caractéristiques du recouvrement limoneux sur 12
les formations calcaires
- 3 -
Fig.12
PROJET D'OUVERTURE D ' U N E D E C H A R G E CONTROLEE
SUR LA C O M M U N E DE VOUJEAUCOURT( Doubs )
PLAN DE SITUATION
ECHELLE 1/25 000
¿3
. sa# . as. 72 72 S6/V /S 7 JÂL
PROJET D'OUVERTURE D'UNE DECHARGE CONTROLEE
SUR LA COMMUNE DE VOUJEAUCOURT (Doubs)
I - INTRODUCTION
11 - BUT DE L'ETUDE
A la demande de Monsieur le Président du District Urbain du pays
de MONTBELIARD, le B.R.G.M. - Service Géologique Régional JURA-ALPES -
a entrepris la reconnaissance géologique d'un site situé sur la Commune de
VOUJEAUCOURT (Doubs).
La connaissance acquise constitue un des éléments essentiels parmi
ceux qui serviront de base d'appréciation avant toute décision d'occupation
des sols. Le projet consiste, en effet, à aménager la combe du Bois de BAMBE
en décharge contrôlée de deuxième catégorie.
12 - SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le site, objet de cette étude (cf fig. 12) se trouve à 1200 m
environ au Sud - Sud-Est du centre du village de VOUJEAUCOURT (Doubs), au
lieu-dit "Bois de BAMBE".
Il est limité :
- dans sa partie septentrionale par la voie ferrée reliant
VOUJEAUCOURT à SAINT-HYPPOLYTE ;
- à l'Est, par le chemin vicinal N° 3 reliant VOUJEAUCOURT à
MANDEURE ;
- 5 -
- au Sud, par la limite communale séparant les communes de
VOUJEAUCOURT et de MATHAY ;
- à l'Ouest, par une ligne qui se trouverait à 250 m environ
parallèle au chemin vicinal N° 3.
13 - APERCU SUR LA GEOLOGIE
131 - Géomorphologie
Le site étudié correspond à une vallée sèche, à fond plat,
orientée Nord-Sud, caractérisée par une faible pente vers le Nord de l'ordre
de 6 â 7 X ; le fond plat a une largeur égale ou supérieure à 100 m.
Les travaux de reconnaissance ont fait apparaître une
dépression du substratum rocheux, avec remplissage limoneux, dans l'axe de
la combe. ,
132 - Géologie
La structure géologiqe observée ne semble présenter aucun
accident tectonique majeur. La coupe schématique type des formations
pourrait être la suivante.
£sr
lÛI».
- 7Û/7OU
suret/eu* Vistáis À ¿*£ST. A su/ntTj/oa*AnnQU£)
- 6 -
La partie supérieure des calcaires en bordure de thalweg,,
est recouverte de débris, produits d'altération sub en place •• Dans l'axe
de la dépression les débris calcaires observés, emballés dans un lehm
brunâtre, représentent probablement des colluvions et argiles de décal-
cification, dont l'épaisseur varie de 0,30 m à plus de 2 m.
133 - Hydrogéologie
Aucun écoulement superficiel n'est visible, tant sur le site
lui-même que dans son environnement immédiat. Cependant, il n'est pas exclu
qu'il puisse exister une circulation permanente, dans ces roches calcaires
susceptibles d'être karstifiés. En outre, partout où ils ont pu être
observés, ces niveaux se présentent très diaclasés et très fissurés. Ils
appartiennent à un ensemble calcaire qui se prolonge en profondeur sur
une quarantaine de mètres; Ils reposent sur les marnes du sëquanien
base de l'aquifère potentiel.
La petite vallée sèche Nord-Sud, objet de cette étude,
se raccorde, 200 m après son passage sous la voie ferrée à une autre vallée
sèche Est-Ouest, plus importante, dite de la "Combe dessus". Cette
dernière aboutit à VOUJEAUCOURT.
Une mesure de niveau d'eau a pu être faite dans un puits
situé 800 m plus en aval du confluent : la nappe, le 6 Mai à 18 heures, se
situait à 6,10 m de profondeur (mesure prise à partir du sol), soit 2
du niveau statique - 312 ± I m.
Les sources alimentant les deux fontaines du village,
(école des filles, lavoir) pourraient représenter les émergences de
circulation profonde captées en amont du village, dans la "Combe dessus" ;
ce qu'il conviendrait de vérifier.
- 7 -
Des prélèvements d'eau ont été opérés à fin d'analyse
dans le puits et dans les deux fontaines. Les résultats obtenus serviront
de mesures de référence par la suite, lors des prélèvements pour analyse
de contrôle de pollution éventuelle.
14 - BILAN GLOBAL DES REMBLAIS
Actuellement, l'usine de compostage produit 20 tonnes environ de
compost par jour. Le refus du compostage (verre, métaux ferreux et non
ferreux, etc..) représente 50 à 60 % de déchets à évacuer. Le compost
non vendu part en totalité en décharge. Les déchets en provenance de la
campagne, les cartonnages etc., doivent augmenter le volume des résidus
d'une quantité importante , mais qui ne nous a pas été précisée.
2 - DONNEES TECHNIQUES
21 - CAPACITE DE RECEPTION (planche 211)
211 - Fosse principale
La zone de réception disponible comprise dans l'axe prin-
cipal de la combe du Bois de BAMBE, peut s'inscrire à l'intérieur d'un
quadrilatère dont la moyenne des mesures est la suivante (mesures évaluées
au pas) :
- largeur exploitable : 120 m environ
- longueur exploitable : 360 m environ
- profondeur ä combler : 6 m environ
Ce qui représente un volume de vide utilisable de l'ordre
de 250.000 m3.
212 - "Fosse Ouest"
Un léger replat dans la partie amont se prolonge vers
l'Ouest. Il domine de quelques mètres, avec une pente douce, la "fosse
principale". Cette zone peut constituer une surface d'appoint non négli-
geable, pour recevoir des résidus. Sa géométrie serait la suivante :
- 8 -
(Toutes ces mesures sont évaluées au pas).
- longueur 200 m environ ;
- largeur 50 m environ ;
- hauteur 4 à 5 m environ.
Ce qui représente un volume de vide de l'ordre de
/40.000 à 50.000 m/ environ.
3 - PRECAUTIONS A OBSERVER ET SUGGESTIONS
31 - DONNEES THEORIQUES
L'annexe IV de la circulaire du ministère de l'intérieur du
14 Avril 1962» énonce les règles à observer pour la réalisation d'une
décharge contrôlée. On peut les résumer ainsi et préciser certains points.
- mise en décharge par couches successives d'épaisseur modérée.
Au-delà de 2 m, la hauteur totale ne peut être dépassée que
moyennant des précautions particulières ;
- couvrir le dépôt de terre ou de tout autre matériau convenable
par une couche de 10 à 30cm dans un délai de 72 heures, ou mieux,
le jour même ;
- surveiller la température.
L'expérience montre que si ces précautions très simples, théori-
quement tout au moins, sont prises, beaucoup d'inconvénients et de dangers
peuvent être évités. (Rapport B.R.G.M. - 70 SGN 062 BGA de Février 1970).
En ce qui concerne les ordures ménagères, les phénomènes à
craindre sont des phénomènes naturels de fermentation dus à l'action de
micro-organismes, préexistants dans les déchets. Dans ce milieu en
activité, la température peut atteindre 50° et même 70°.
- 9 -
Les facteurs agissant sur la fermentation aérobie sont l'oxygé-
nation et l'humidité. On peut contrôler la fermentation en contrôlant cest
facteurs.
- Pour l'aération, on agit sur la hauteur du dépôt, son degré de
tassement et sur l'épaisseur de la couverture qui ne devra pas
elle-même être trop compactée.
- Pour l'humidité, on pourra procéder à des arrosages en période
de grande sécheresse. L'action de la pluie est suffisante en
période normale.
32 - DONNEES PRATIQUES
321 - Consignes particulières à observer pour la mise en
activité de la décharge
3211 - Protection contre les eaux de ruissellement
La morphologie des lieux favorise le passage des
eaux de ruissellement de l'ensemble du secteur par cette combe. Il convien-
dra de détourner ces eaux par un fossé creusé :
- à l'Est, en bordure de la route qui limite la
décharge. Ce fossé aura un double but : drainer le
chemin et protéger le dépôt ;
- au Nord, à partir de la côte NGF 375 environ. Ce
tronçon pourrait être raccordé au précédent et
au tronçon suivant ;
- le tronçon suivant pourtait coïncider avec la
ligne théorique limitant l'extension de la décharge
vers l'Ouest.
Il conviendra de donner à cet ouvrage une certaine
étanchéité. (La couverture végétale suffira a priori).
- 10 -
3212 - Utilisation de la terre végétale
II serait souhaitable de récupérer la couche de
terre végétale qui recouvre le secteur avant la mise en exploitation du
site. Cette couche mise en dépôt provisoire, sera utilisée ensuite pour
permettre de reconstituer une végétation sur les remblais.
3213 - Réalisation de l'étanchéité du fond de la fosse
Un écran imperméable s'avère indispensable sur les
calcaires, pour assurer la protection contre la pollution des eaux
souterraines. Il conviendra, dans les zones où l'épaisseur de la couche
d'argile ou de limon est inférieure à 0,80 m, d'obtenir cette hauteur
par l'appoint de «atériau argileux (cf. pi. 3213 : cette zone s'inscrit
entre les courbes 0,40 et 1 m).
En premier lieu, l'opération la plus économique
consistera à utiliser la matière première en place, chaque fois que son
épaisseur le permettra. Cependant les réserves in situ ne suffiront pas aux
besoins ; il conviendrait de rechercher à proximité un gisement d'argile3
ou de limons, de l'ordre de 30.000 à 40.000 m .
3214 - Connaissance de la géométrie du recouvrement argileux
Une connaissance détaillée de la répartition des
épaisseurs des matériaux argileux in situ permettra de réaliser des écono-
mies substantielles sur l'importance du volume de terre à prévoir en
dehors de la zone de décharge. Cette reconnaissance permettra en outre
une meilleure répartition des argiles en faisant des transferts de zones
excédentaires vers les zones déficitaires.
3215 ~ Surveillance et protection des eaux
32151 - Eaux souterraines
- l i -
li nous parait souhaitable de surveiller
l'éventuelle pollution des eaux distribuées par les fontaines dans le
village. A cet effet, il nous parait nécessaire - malgré les précautions
d'étanchêité prises sur le site :
1° - de vérifier si la combe de BAMBE
contribue à l'alimentation des fontaines du village : un essai de colo- ,
ration à la fluoréscéine (I) permettra une approche du problême.
2° - de réaliser des prélèvements pour
analyses chimiques et bactériologiques, dont la périodicité sera fonction
des résultats de l'opération précédente. Les corps chimiques recherchés
seront les suivants : Nitrates, Nitrites, Ammoniac, Chlore, Sulfates,
matières organiques, plus tous corps chimiques polluants, dont la
présence aura été détectéedans les résidus (en particulier en égard au
classement en deuxième catégorie de cette décharge).
, Les analyses bactériologiques porteront sur
les germes habituellement recherchés dans les eaux de distribution.
32152 - Eaux_sugerfiçielles
La maîtrise des eaux superficielles s'avère
nécessaire. En effet, la réalisation de l'écran étanche va interdire en
principe toute infiltration. Les précipitations météoriques recueillies
à 1*intérieur de l'enceinte délimitée par le fossé (cf. § 3211) vont
percoler à travers les résidus et ruisseler vers l'aval ; toutefois, le
fort pouvoir de rétention des matériaux du compost, ainsi que l'évapo-
transpiration, réduiront notablement le débit.
Pour le surplus, à défaut de la solution
idéale qui consisterait en l'élimination par un égoût et le traitement
dans une station d'épuration, on peut suggérer la solution suivante :
(l) Grâce à la présence du château d'eau, on pourra injecter le colorantavec un cubage d'eau important, ce qui augmente d'autant les possibilitésde cette méthode de traçage.
- 12 -
VOI£
TJJ.US-
- A l'aval, près de la voie ferrée,
aménagement d'une levée de terre de 2 m de largeur sur I m de hauteur,
reliant une berge à l'autre. En amont de cette butée, dans la limite
de la zone de réception du surplus des eaux, recouvrement sabio**
graveleux pour éviter la stagnation à l'air libre, d'eaux nauséabondes.
Par la suite, une fois le comblement terminé, cette zone jouera office
de bassin de récupération des eaux de percolation et une végétation
appropriée en activera 1'evaporation.
Dans l'éventualité eu cette solution
s'avérait insuffisante (débit important supérieur à la capacité de
réception), il conviendrait de contrôler la qualité chimique et
bactériologique des eaux rejetées dans le milieu naturel.
3216 -
La végétation favorise considérablement
les phénomènes d'évapotranspiration, aussi, conviendra-t-il de limiter
le déboisement à la stricte surface nécessaire au fur et à mesure de
l'avancement des travaux.
4 - CONCLUSIONS
Dans le contexte géologique décrit, l'ouverture de la décharge
- 13 -
contrôlée, de deuxième catégorie, projetée, nous paraît compatible
avec la sauvegarde de l'environnement.
Il conviendra alors de tenir compte des suggestions énoncées
dans le présent rapport.