Transcript
Page 1: r devenir parents - Myobase

savoir &comprendre

repĂšres

DEVENIR PARENTSavec une maladieneuromusculaire

© A

FM-T

élét

hon

/ C

hris

top

he H

arg

oue

s

Avoir un enfant lorsque l’on a une maladie neuromusculaire, est-ce possible ? L’expĂ©rience montre que oui, mĂȘme si cela dĂ©pend avant tout de chaque situation. Les risques pour la santĂ© du bĂ©bĂ© et de la maman vont dĂ©pendre de l’état gĂ©nĂ©ral de cette derniĂšre, notamment de l’état respiratoire et cardiaque. La consultation prĂ©conceptionnelle permet de rencontrer le gynĂ©cologue-obstĂ©tricien et de faire le point, examens mĂ©dicaux Ă  l’appui, sur la faisabilitĂ© d’un tel projet. D’autres sujets y sont abordĂ©s : transmission de la maladie et intĂ©rĂȘt du conseil gĂ©nĂ©tique, organisation du retour Ă  la maison et vie pratique avec le bĂ©bĂ©. La nature et l’importance du suivi et de l’accompagnement, avant, pendant et aprĂšs la grossesse dĂ©pendent des besoins. Le dialogue avec l’équipe mĂ©di-cale de la maternitĂ©, choisie pour sa capacitĂ© Ă  prendre en compte les spĂ©cifi citĂ©s de la situation, contribue Ă  bien vivre la grossesse et l’accouchement.Devenir parents est un parcours qui dĂ©bute bien avant la grossesse, se poursuit pendant celle-ci et tout au long de la vie de l’enfant. Des structures d’aides Ă  la parentalitĂ© permettent aux futurs parents en situation de handicap de se projeter concrĂštement dans ce rĂŽle pour l’assumer pleinement.

octobre 2018

Page 2: r devenir parents - Myobase

2

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

et accompagnĂ©e sur le plan mĂ©dical par une Ă©quipe pluridisciplinaire. Chaque grossesse est unique ; toutes les situations n’auront pas besoin d’un suivi mĂ©dical plus sou-tenu, mais certaines oui.La possibilitĂ© qu’une grossesse puisse se faire doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e par une Ă©quipe mĂ©dicale, en fonc-tion des symptĂŽmes de la mala-die (respiratoires, cardiaques, moteurs
). Des adaptations de la prise en charge et un suivi Ă©troit de cette grossesse peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires et doivent s’anticiper. D’oĂč l’importance d’interroger en amont l’équipe pluridisciplinaire neuromusculaire qui vous suit et votre gynĂ©cologue (obstĂ©tricien) sur la faisabilitĂ© d’un tel projet, sur les risques pour vous et pour l’en-fant, sur le risque de transmission de la maladie, sur le dĂ©roulement et le suivi de la grossesse si celle-ci se concrĂ©tise, sur l’accouchement
 ‱ Lorsque c’est l’homme qui est atteint de la maladie neuromuscu-laire, d’autres questions mĂ©dicales peuvent se poser. Il est recom-mandĂ© Ă©galement de faire le point avec son mĂ©decin Ă  la consultation neuromusculaire adulte.


 organisationnelles

Comment s’organiser humaine-ment et matĂ©riellement pour com-penser les diffi cultĂ©s motrices du parent atteint par la maladie et per-mettre Ă  chacun des deux parents de rĂ©pondre aux besoins de leur bĂ©bĂ© ?

la maternitĂ©, ainsi que les sites sur l’handiparentalitĂ©, pourront vous aider Ă  y voir plus clair.

En savoir plus : ‱ www.handiparentalite.org/

‱ www.handirect.fr/parents-en-situation-de-handicap-entraide/

‱ www.guidegrossesse.com/

‱ www.enfant.com/grossesse/le-guide-de-la-grossesse/

Des questions médicales


‱ Pour les femmes atteintes d’unemaladie neuromusculaire, la gros-sesse doit ĂȘtre anticipĂ©e, prĂ©parĂ©e

Un projet qui se murit

L’expĂ©rience montre qu’avoir un enfant alors que l’on est atteint d’une maladie neuromusculaire est souvent possible. NĂ©anmoins, cela dĂ©pend fortement de chaque situation. Des questions mĂ©di-cales, organisationnelles, psycho-logiques, se posent. Se projeter concrĂštement en tant que futur(e) mĂšre ou pĂšre nĂ©cessite du temps. Il faut savoir Ă  quoi s’attendre : gros-sesse, accouchement, dĂ©veloppe-ment du bĂ©bĂ©, soins dĂšs qu’il est nĂ©, fonction parentale, organisa-tion
 Tous ces aspects devront se confronter avec la maladie neuro-musculaire. Avec une question : que peut-on envisager dans ma situation personnelle et dans notre situation de couple ? S’informer, partager l’expĂ©rience de parents concernĂ©s et en parler avec les mĂ©decins aident Ă  faire la part des choses. La littĂ©rature, les livres grand-public, les sites inter-net portant sur les questions liĂ©es Ă 

Pour tout couple, dĂ©cider d’avoir un enfant entraine toujours une foule de questions. Lorsque la future maman ou le futur papa est atteint d’une maladie neuromusculaire, s’y ajoutent d’autres interrogations liĂ©es Ă  la maladie, Ă  l’organisation Ă  mettre en place...

avoir un enfant, ça se prépare

Som mai reAvoir un enfant, ça se prépare ........................... 2

Avant la grossesse .................. 5

À vos cĂŽtĂ©s... ............................ 8

Le suivi de la grossesse ........ 11

L’accouchement ..................... 15

Le retour Ă  la maison ............ 17

DĂ©sir d’enfant ? Chacun son rythme

Pourrai-je avoir un enfant un jour ? Être mĂšre ? Être pĂšre ? La maladie neuromusculaire ne rend pas diffĂ©rent : cette question se pose Ă  un moment ou un autre de la vie. Le dĂ©sir d’enfant Ă©merge de façon singu-liĂšre pour chacun, dans un temps qui lui est propre. Certain(e)s ne doutent pas que cela soit possible un jour, mal-grĂ© la maladie et ses contraintes. Pour d’autres, il faudra du temps pour que ce dĂ©sir affleure ou puisse ĂȘtre entendu : des conditions propices, une maturitĂ©, un apprivoisement de son corps, la ren-contre d’un homme ou d’une femme qui rend rĂ©elle l’idĂ©e de fonder une famille
 D’autres enfin pensent qu’avoir un enfant ne sera jamais possible Ă  cause de la maladie, ne s’en sentent pas capables, ne peuvent l’envisager pour le moment, ou n’en ont pas envie. À chacun ses dĂ©sirs, selon sa propre histoire personnelle.

po

ur in

fo

Page 3: r devenir parents - Myobase

3

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

Quels seront les besoins en aides humaines pour seconder les parents ? De quel matĂ©riel de puĂ©-riculture faudra-il s’équiper pour que chacun puisse assumer les soins de son bĂ©bĂ©, en particulier le parent dĂ©pendant d’un aidant ? Voix, gestes, regards, prĂ©sence
, le rĂŽle de parent se construit dans l’interaction avec son enfant, Ă  la maniĂšre de chacun et dans le concret du quotidien. Quelles façons de faire adopter pour se sentir Ă  l’aise dans cette organi-sation et trouver sa place Ă  part entiĂšre auprĂšs de son bĂ©bĂ© ?...Toutes ces questions seront aussi Ă  se poser : groupes de pairs, Services d’aide Ă  la parentalitĂ© en situation de handicap, assistante sociale
, vous aident Ă  y rĂ©fl Ă©chir et Ă  trouver des solutions adaptĂ©es Ă  votre situation.


 psychologiques et humaines

‱ Sur le plan personnel. Quel que soit le contexte, un projet d’enfant gĂ©nĂšre des questions intimes

propres Ă  chacun. Elles sont liĂ©es Ă  l’histoire personnelle, Ă  la façon dont on se projette comme pĂšre ou

mĂšre, Ă  ce que l’on souhaite pour son enfant ou, le cas Ă©chĂ©ant, au vĂ©cu de la maladie neuromuscu-laire. C’est un cheminement per-sonnel qui commence bien avant la venue de l’enfant et se poursuit ensuite, Ă  chaque Ă©tape de sa vie.‱ Les proches. Vous et votre couple ĂȘtes au centre de ce projet d’enfant. Mais vos proches peuvent ĂȘtre plus ou moins partie prenante, en par-ticulier s’ils restent vos aidants de temps Ă  autre. Votre entourage peut ĂȘtre inquiet par rapport Ă  vous et aux risques pour votre santĂ©, ou encore se poser des questions sur votre capacitĂ© Ă  ĂȘtre mĂšre ou pĂšre
 À vous de voir quand et comment en parler avec eux.Le psychologue de la consultation neuromusculaire peut vous aider Ă  rĂ©fl Ă©chir Ă  tout cela. N’hĂ©sitez pas Ă  lui demander un rendez-vous.

“Nous nous sentions capables d’avoir un enfant

Ma maladie neuromusculaire - une alpha-sarcoglycanopathie - n’a pas empĂȘchĂ© les rencontres amoureuses : j’avais envie d’aller vers les autres, de les connaitre. J’ai vĂ©cu mes 20 ans comme tout le monde. Avec la chance immense d’avoir une organisation en aides humaines assez souple pour vivre Ă  mon rythme. J’ai rencontrĂ© mon compagnon durant mes Ă©tudes. J’étais dĂ©jĂ  en fauteuil. Nous nous sommes installĂ©s ensemble Ă  la fin de celles-ci. Le dĂ©sir d’enfant est venu trĂšs naturel-lement au fil de la relation, quelques annĂ©es plus tard. Je voyais mon compagnon en tant que pĂšre et moi-mĂȘme en tant que mĂšre. Des questions concrĂštes se posaient aussi face Ă  l’inconnu, le fait d’ĂȘtre parents. Lui se demandait comment j’allais gĂ©rer la grossesse, il y avait un peu de peur, mais nous nous sentions capables. Notre fils a aujourd’hui 8 ans. Je me demandais si mon enfant aurait ma maladie : le gĂ©nĂ©ticien de l’hĂŽpital nous a dit que mon conjoint avait peu de chance d’avoir la mĂȘme mutation que moi, car elle est trĂšs rare. Il n’a pas fait de test gĂ©nĂ©tique. Aujourd’hui, avec le recul, j’aurai peut-ĂȘtre insistĂ©.J’ai anticipĂ© l’organisation pour accueillir notre enfant. Mon RĂ©fĂ©rent parcours de santĂ© (RPS) Ă  l’AFM-TĂ©lĂ©thon m’a beaucoup aidĂ©e ; nous avons discutĂ© et rĂ©flĂ©chi... Par le site internet de l’AFM, j’ai fait la connaissance d’une femme qui avait la mĂȘme maladie que moi et qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© enceinte ; j’ai pu Ă©changer avec elle sur tous les sujets de la maternitĂ©. Chaque parcours est diffĂ©rent, mais ces Ă©changes m’ont aidĂ©e Ă  cheminer moi-mĂȘme. Je faisais ça de mon cĂŽtĂ©, puis je parlais avec mon compagnon de ce que j’avais dĂ©couvert, pensé  Il me soutenait, mais c’est plutĂŽt moi qui anticipais, aussi pour devancer ses inquiĂ©tudes. On s’est Ă©quipĂ© de matĂ©riel trĂšs simple et on a adaptĂ© certaines choses, comme la table Ă  langer. J’avais prĂ©vu l’accompagnement en aides humaines nĂ©cessaire pour pouvoir vivre ma maternitĂ© dans la journĂ©e. Le papa reprenait le relais Ă  son retour du travail.”

Ludivine.

tém

oig

na

ge

© A

FM-T

élét

hon

/ C

hris

top

he H

arg

oue

s

Une ceinture ventrale permet de porter son enfant en toute sécurité.

Page 4: r devenir parents - Myobase

4

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

habituels pour le suivi de votre maladie. Ils peuvent donc Ă©mettre des rĂ©serves, ou parfois ĂȘtre trĂšs critiques et vous dĂ©conseiller une grossesse dans votre situation, car ils ne sont pas habituĂ©s Ă  ces prises en charge. Évoquer le sujet assez en amont avec eux leur permet aussi de se renseigner, de se rap-procher des spĂ©cialistes et de faire Ă©voluer favorablement leur point de vue, le cas Ă©chĂ©ant. ‱ Une consultation de conseil gĂ©nĂ©-tique avec un gĂ©nĂ©ticien est Ă©gale-ment nĂ©cessaire si votre maladie ou celle de votre conjoint est d’origine gĂ©nĂ©tique. Elle vous permettra de rĂ©pondre aux questions liĂ©es au risque de transmission de la mala-die et Ă  ses consĂ©quences pour votre enfant.

Rencontrer en amont les professionnels de santé

‱ Si vous ĂȘtes suivie par un gynĂ©-cologue, c’est le moment de prendre rendez-vous pour une consultation prĂ©conceptionnelle : elle sert Ă  faire le point sur votre Ă©tat de santĂ© et les enjeux d’une grossesse. Si vous n’avez plus ou pas encore de suivi gynĂ©colo-gique, c’est l’occasion de contacter un gynĂ©cologue. Pour savoir qui contacter, renseignez-vous auprĂšs de votre consultation pluridiscipli-naire adulte ou encore de votre Service rĂ©gional AFM-TĂ©lĂ©thon

www.afm-telethon.fr‱ Parlez assez tĂŽt avec votre mĂ©de-cin rĂ©fĂ©rent Ă  la consultation neu-romusculaire pluridisciplinaire de votre dĂ©sir d’enfant, mĂȘme si vous savez que ce n’est pas encore Ă  l’ordre du jour. La gynĂ©cologie et l’obstĂ©trique ne sont pas les spĂ©cia-litĂ©s de vos interlocuteurs mĂ©dicaux

“Être pĂšre Ă©tait une Ă©vidence pour moi

PĂšre d’un garçon de 10 ans, je suis atteint d’une dystrophie musculaire de Duchenne/Becker (j’ai 43 ans). La maladie et le handicap n’ont jamais Ă©tĂ© un frein pour mener ma vie. Cela fait partie de moi. J’ai grandi avec la maladie et j’ai pris assez tĂŽt mon indĂ©pendance
 J’ai fait des Ă©tudes Ă  l’universitĂ©, puis j’ai menĂ© des projets associatifs. Lorsque j’ai vĂ©cu avec ma compagne, puis que nous nous sommes mariĂ©s, avoir un enfant faisait naturellement partie du projet. Je me sentais capable d’éduquer un enfant. Mes proches ne m’ont pas renvoyĂ© de choses nĂ©gatives, Ă  part de l’apprĂ©hension parfois, sur la façon dont j’allais gĂ©rer cela.AprĂšs quelques annĂ©es de vie commune, ma conjointe a Ă©tĂ© enceinte. Nous avions dĂ©cidĂ© d’un accouchement Ă  la maison, pour bien vivre ce moment, ensemble. La sage-femme qui a pratiquĂ© l’accouchement nous connaissait depuis le dĂ©but de la grossesse ; nous n’avons pas eu Ă  supporter le regard d’autres soignants.Les premiers mois aprĂšs la naissance de notre fils, c’est surtout sa maman qui s’en est occupĂ©. Au bout de 6 mois, elle a repris son travail et j’ai pris le relais dans la journĂ©e. J’avais un accompa-gnement en aide humaine 24h/24. Plusieurs auxiliaires de vie intervenaient en alternance, mais toujours une seule Ă  la fois. Je n’ai pas demandĂ© d’accompagnement Ă  la parentalitĂ© alors que j’aurais pu le faire Ă  Rennes. Je n’imaginais pas avoir une autre personne pour mon fils en mĂȘme temps que mes propres aidants. On s’organisait en fonction de ses besoins Ă  lui. Si nĂ©cessaire, je diffĂ©rais la rĂ©ponse Ă  mes besoins pour que l’auxiliaire de vie puisse s’occuper de lui. J’ai gardĂ© un trĂšs bon souvenir de cette pĂ©riode.”

CĂ©dric.

tém

oig

na

ge

La consultation préconceptionnelle : faire le point avant toute grossesse

Pour les femmes atteintes d’une maladie neuromusculaire, la consultation prĂ©conceptionnelle permet de faire le point sur leur santĂ©, d’évaluer la faisabilitĂ© d’un projet d’enfant avant d’ĂȘtre enceinte. La consultation concerne les deux futurs parents : chacun peut y soulever les questions qui le prĂ©occupent.

‱ Lorsque la grossesse peut prĂ©senter des particularitĂ©s, la consultation se dĂ©roule avec le gynĂ©cologue-obstĂ©tricien Ă  l’hĂŽpital, intĂ©grĂ© autant que possible dans une Ă©quipe experte.

‱ C’est d’abord un temps d’information et d’échange. Il permet d’aborder dans votre cas, les ques-tions de la fertilitĂ© de la conception, le dĂ©roulĂ© de la grossesse, de l’accouchement, les rĂ©percussions de la maladie sur la grossesse et inversement, la santĂ© de l’enfant Ă  naĂźtre, la transmission de la maladie et l’intĂ©rĂȘt du conseil gĂ©nĂ©tique, les lieux oĂč ĂȘtre suivie et par qui


‱ C’est aussi le moment de faire un bilan de votre santĂ© pour savoir si une grossesse est envisa-geable et de prĂ©voir le suivi nĂ©cessaire : le gynĂ©cologue effectue un examen gynĂ©cologique et prescrit des examens complĂ©mentaires pour Ă©valuer votre Ă©tat gĂ©nĂ©ral et celui des diffĂ©rentes fonctions clĂ©s de la grossesse comme la fonction respiratoire ou cardiaque


‱ Dans de nombreux cas, une grossesse avec une maladie neuromusculaire nĂ©cessite un suivi mĂ©di-cal pluridisciplinaire (gynĂ©cologue obstĂ©tricien, pneumologue, cardiologue, mĂ©decin de mĂ©decine physique et de rĂ©adaptation, anesthĂ©siste...) Si c’est votre cas, le gynĂ©cologue prĂ©conisera un lieu de suivi et une prise en charge adaptĂ©s aux spĂ©cificitĂ©s de votre maladie.

‱ Cette consultation est aussi l’occasion de parler de l’aprĂšs-naissance, des solutions et ressources pour s’occuper de son bĂ©bĂ© et de l’accompagnement humain et matĂ©riel Ă  prĂ©voir pour l’arrivĂ©e du bĂ©bĂ©, en fonction des capacitĂ©s motrices du parent atteint


En savoir plus sur la consultation préconceptionnelle : www.cngof.fr/grossesse/197-la-consultation-preconceptionnelle-2

EN

PRATIQ

UE

Page 5: r devenir parents - Myobase

5

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

Une grossesse avec une maladie neuromusculaire

Lors de la grossesse, l’organisme de la femme s’adapte par des changements physiologiques (hormonaux, morphologiques...). Selon les symptĂŽmes de la maladie neuromusculaire, l’organisme de la future maman pourra plus ou moins bien y faire face. Une atteinte res-piratoire ou cardiaque prĂ©existante sera un facteur de risque supplĂ©-mentaire et pourra parfois mettre en danger la maman. Les douleurs, le risque accru de chutes (perte d’équilibre), les dĂ©formations pourront, elles aussi, rendre la grossesse pĂ©nible voire aggraver un Ă©tat orthopĂ©dique dĂ©jĂ  prĂ©caire.Lorsque l’atteinte neuromuscu-laire est importante, une gros-sesse pourra reprĂ©senter trop de risques vitaux, remettant en cause ce projet. Dans d’autres cas plus favorables, les risques pourront ĂȘtre contrĂŽlĂ©s par une prise en charge adaptĂ©e et rendre une grossesse possible ; parfois enfin, les risques seront similaires Ă  ceux d’une grossesse habituelle.

Évaluer l’état gĂ©nĂ©ral maternel

Pour dĂ©cider si une grossesse est possible d’emblĂ©e ou nĂ©cessite certaines prĂ©cautions, un bilan gynĂ©cologique et clinique ainsi que des examens complĂ©mentaires sont nĂ©cessaires.

‱ L’atteinte respiratoire est Ă©va-luĂ©e grĂące Ă  la mesure de la capa-citĂ© vitale, du taux de CO2 et d’O2

dans le sang, ainsi que la capacitĂ© Ă  la toux. L’atteinte cardiaque est Ă©valuĂ©e via la mesure de la frac-tion d’éjection systolique ventricu-laire, une Ă©chocardiographie
, et d’éventuels autres examens au cas par cas. ‱ Un bilan musculaire et orthopĂ©-dique Ă©value l’état musculaire et articulaire. Un examen du bassin peut aussi ĂȘtre prescrit (scanner/pelvimĂ©trie) pour Ă©valuer la mor-phologie de la future maman. ‱ Des examens biologiques sont prescrits Ă  toutes les femmes en prĂ©conceptionnel. Certains

nĂ©cessitent une prise de sang (dĂ©pistage de la rubĂ©ole, de la toxoplasmose, de l’hĂ©patite B, VIH
) tandis que d’autres se font Ă  partir des urines (albumine pour le fonctionnement des reins, sucre
).

Anticiper vos besoins médicaux lors de la grossesse

Le suivi de votre grossesse dĂ©pend de votre Ă©tat initial.Lors d’une consultation, votre gynĂ©-cologue-obstĂ©tricien vous commu-nique les rĂ©sultats de vos examens et leurs consĂ©quences possibles sur votre organisme si vous Ă©tiez enceinte. Les rĂ©sultats de vos exa-mens vont l’aider Ă  Ă©valuer vos

avant la grossesseBien avant d’ĂȘtre enceinte, le conseil gĂ©nĂ©tique permet de faire le point avec le couple sur la transmission de la maladie neuromusculaire. Des bilans et examens mĂ©dicaux sont nĂ©cessaires pour Ă©valuer l’état de santĂ© de la future maman et adapter le suivi mĂ©dical Ă  ses besoins. GynĂ©cologue-obstĂ©tricien, sage-femme, pneumologue, cardiologue, anesthĂ©siste
 prĂ©parent avec vous la grossesse.

Les fonctions vitales maternelles sont fortement sollicitées pendant la grossesse

‱ Au cours de la grossesse, la demande cardiaque et respiratoire augmente peu Ă  peu. Elle s’accen-tue au 3e trimestre de grossesse et pour l’accouchement. Le cƓur bat plus vite et la pression artĂ©rielle augmente. Le rythme de la respiration s’accĂ©lĂšre pour bien oxygĂ©ner le sang. Chez toute femme enceinte, des difficultĂ©s Ă  respirer et un essoufflement sont frĂ©quents. Ils sont dus Ă  la fatigue, Ă  la prise de poids, aux modifications hormonales et Ă  la place que prend le bĂ©bĂ© dans le ventre, repous-sant le diaphragme [muscle respiratoire principal] vers le haut et limitant la capacitĂ© respiratoire.‱ Les articulations et les muscles supportent le poids du bĂ©bĂ© qui grossit. La posture et l’équilibre se modifient, car le bĂ©bĂ© dĂ©porte le corps vers l’avant. Des douleurs (dos, jambes
) peuvent survenir.‱ D’autres symptĂŽmes apparaissent, touchant plus ou moins les femmes : fatigue au 1er puis au 3e trimestre avec un sommeil souvent moins bon, constipation, troubles urinaires (envies frĂ©-quentes), troubles digestifs (reflux gastro-Ɠsophagien
)
 troubles circulatoires (jambes lourdes, ƓdĂšme
).‱ Au cours de l’accouchement, la demande respiratoire et cardiaque est trĂšs importante, tout comme l’effort musculaire Ă  fournir, mĂȘme si les contractions naturelles de l’utĂ©rus (un muscle lisse non atteint dans les myopathies) pourraient permettre au bĂ©bĂ© de naĂźtre pratiquement sans effort musculaire.

En savoir plus sur les effets de la grossesse sur l’organisme : ‱ naitreetgrandir.com‱ www.enfant.com/videos/grossesse-les-videos/grossesse-comment-le-corps-reagit/

po

ur in

fo

Page 6: r devenir parents - Myobase

6

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

besoins et Ă  anticiper les contours de votre prise en charge durant la grossesse. Il s’appuie sur son expertise obstĂ©trique et sur celle des autres spĂ©cialistes (pneumo-logue, cardiologue
) de l’équipe pluridisciplinaire. Tous ces Ă©lĂ©ments vous aident, vous et votre conjoint, Ă  y voir clair avant de dĂ©cider ou non de plani-fi er une grossesse.

Quand planifier la grossesse ?

Lorsque sont rĂ©unies les conditions mĂ©dicales (vous ĂȘtes en forme, la maladie est stable
) et humaines (vous et votre conjoint avez bien rĂ©fl Ă©chi, vous commencez Ă  prĂ©pa-rer l’organisation
), mieux vaut ne pas trop diffĂ©rer le projet de bĂ©bĂ©.

Votre fĂ©conditĂ© peut Ă©voluer, votre santĂ© aussi, et quelques mois sont souvent nĂ©cessaires avant d’ĂȘtre enceinte. D’ailleurs, si ce dĂ©lai s’éternise (> 1 an), parlez-en au gynĂ©cologue. ‱ Dans la majoritĂ© des maladies neuromusculaires, la fertilitĂ© n’est pas affectĂ©e. Elle peut ĂȘtre dimi-nuĂ©e dans la maladie de Steinert (homme et femme), ainsi que dans la maladie de Kennedy ; mais dans les deux cas, elle reste suffi sante, normalement, pour permettre la conception. ‱ Dans certaines situations, le re-cours Ă  la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e (PMA) peut s’avĂ©rer nĂ©ces-saire (difficultĂ©s procrĂ©atives, besoin de diagnostiquer la maladie avant de commencer la grossesse
).

Précautions dans certaines maladies

‱ Pour les maladies d’origine immu-nitaire, comme les myosites, il est conseillĂ© d’envisager la grossesse lorsque la maladie est inactive. Elle doit ĂȘtre planifiĂ©e compte tenu des diffĂ©rents traitements de fond : certains d’entre eux, qu’ils soient pris par l’homme ou la femme, entrainent un risque de malformation fƓtale (mĂ©thotrexate, cyclophosphamide).Certains immunosuppresseurs pris Ă  haute dose peuvent aussi entrai-ner une mĂ©nopause prĂ©coce ; d’oĂč l’importance de parler Ă  son mĂ©decin de son dĂ©sir de grossesse avant de dĂ©marrer un traitement immunosuppresseur.‱ D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, si vous prenez des traitements rĂ©guliers pour votre maladie neuromuscu-laire ou qu’un traitement est envi-sagĂ©, parlez de votre dĂ©sir d’enfant Ă  votre mĂ©decin (votre gynĂ©co-logue ou votre mĂ©decin rĂ©fĂ©rent). Il vous dira quelles prĂ©cautions prendre et comment adapter ce traitement. ‱ Dans la myasthĂ©nie, au cours de la grossesse, il y a un risque d’aggra-vation des symptĂŽmes de la mala-die dans 30 Ă  40 % des cas, surtout dans les trois premiers mois et dans les jours et premiĂšres semaines qui suivent l’accouchement.‱ La grossesse peut entrainer une diminution de la force musculaire ; elle pourra souvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©e aprĂšs. La rĂ©cupĂ©ration de la fatigue occasionnĂ©e par la grossesse peut , en gĂ©nĂ©ral, prendre plusieurs mois.

Et pour le bébé ?

Avec une prise en charge adaptée et anticipée, les risques pour le

“Il faut ĂȘtre prĂȘt(e) soi-mĂȘme et ĂȘtre suivie par une Ă©quipe mĂ©dicale qui l’est aussi

Je suis maman d’une petite fille de 6 ans bientĂŽt et je suis atteinte de SMA de type 2 (j’ai 30 ans). Lorsque mon mari et moi avons dĂ©cidĂ© d’avoir un enfant, nous avons rencontrĂ© le gĂ©nĂ©ticien. Mon mari a subi un test gĂ©nĂ©tique qui s’est avĂ©rĂ© nĂ©gatif : nous pouvions nous lancer, entre soutien et rĂ©serves des mĂ©decins... Mon pneumologue Ă©tait trĂšs rĂ©fractaire Ă  ce projet d’enfant au dĂ©but : nous avons dĂ» beaucoup dialoguer pour lever ses craintes (j’ai Ă©tĂ© aidĂ©e par ma RPS Ă  l’AFM et par ma neurologue). Il a ensuite trĂšs vite Ă©tĂ© d’un grand soutien, trĂšs disponible pour moi dĂšs que j’avais des questions. Je lui faisais entiĂšrement confiance et ça c’est essentiel pour vivre sa grossesse sereinement. Je pense Ă©galement qu’il Ă©tait trĂšs fier de ce que j’ai accompli. Ma gynĂ©cologue m’a expliquĂ©e les risques et la prise en charge, le suivi rigoureux pour moi et le bĂ©bĂ© : elle m’a encouragĂ©e. Tout comme ma neurologue de l’époque qui m’a toujours soutenue ! J’ai Ă©tĂ© enceinte et effectuĂ© mon suivi mĂ©dical au CHU d’Angers.

Sur le plan respiratoire, j’étais dĂ©jĂ  trachĂ©otomisĂ©e et ventilĂ©e la nuit. À partir du 3e mois de gros-sesse, je consultais rĂ©guliĂšrement le pneumologue et j’ai eu un suivi respiratoire Ă  domicile : le prestataire de ventilation venait mesurer la saturation du sang en CO2 et envoyait les rĂ©sultats au pneumologue. Le suivi de grossesse a Ă©tĂ© classique avec, en plus, une Ă©chographie mensuelle dĂšs le 6e mois.

Ma fille est nĂ©e par cĂ©sarienne Ă  37 semaines ; elle est allĂ©e 24 heures en service de nĂ©onatalitĂ©. Tout allait bien. Nous sommes restĂ©es 1 semaine Ă  la maternitĂ©. DĂšs la naissance, ma fille a Ă©tĂ© placĂ©e dans mes bras ! Je l’ai nourrie au biberon, car je n’avais pas dĂ©cidĂ© de l’allaiter (ce que regrette un peu
). Je pouvais la tenir dans mes bras : je la maintenais sur moi grĂące Ă  une Ă©charpe ; je me baladais avec elle en fauteuil. Et j’ai eu beaucoup de soutien !

N’ayons pas peur de dĂ©fendre notre dĂ©sir ! Il faut s’informer, se renseigner, en parler avec les mĂ©de-cins assez tĂŽt, et parfois y revenir, quand les choses sont plus mĂ»res pour eux aussi.”

Hajar.

tém

oig

na

ge

Page 7: r devenir parents - Myobase

7

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

dĂ©veloppement du bĂ©bĂ© lors de la grossesse ne diffĂšrent pas d’une grossesse classique. Le risque de prĂ©maturitĂ© est un peu plus important ; l’accouche-ment avant le terme de la grossesse peut ĂȘtre nĂ©cessaire pour garantir la bonne santĂ© de la maman et du bĂ©bĂ©.

Risque de transmission de la maladie

‱ Pour les maladies neuromus-culaires d’origine gĂ©nĂ©tique, le conseil gĂ©nĂ©tique permet de l’évaluer. Pour certaines maladies (maladie de Steinert, myopathies mitochondriales
) une aggrava-tion des symptĂŽmes de la maladie d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre est pos-sible ; mais il est diffi cile de prĂ©-voir l’atteinte de l’enfant Ă  naitre. Le gĂ©nĂ©ticien et le conseiller en gĂ©nĂ©tique pourront vous Ă©clairer sur cette question.‱ Dans la myasthĂ©nie auto-immune, maladie neuromusculaire non gĂ©nĂ©tique, la maladie ne se

transmet pas au bĂ©bĂ©, mais celui-ci peut – dans 10 Ă  25 % des cas - dĂ©velopper une myasthĂ©nie nĂ©onatale transitoire, avec notam-ment des troubles de la succion, de la dĂ©glutition
 Les symptĂŽmes sont dus Ă  la transmission au bĂ©bĂ© d’auto-anticorps d’origine mater-nelle ; ils disparaissent en gĂ©nĂ©-ral au bout de 2 Ă  3 semaines. En prĂ©sence de ces symptĂŽmes, l’enfant est pris en charge dans un service de nĂ©onatologie ; un trai-tement pharmacologique lui est administrĂ©.

Tests diagnostiques et grossesse

‱ Le diagnostic prĂ©natal (DPN) consiste Ă  rechercher l’anomalie gĂ©nĂ©tique chez le fƓtus au cours du 1er trimestre de la grossesse, Ă  condition qu’elle soit connue, (“diagnostic prĂ©cis”). Le DPN se fait entre la 11e et la 14e semaine d’amĂ©norrhĂ©e Ă  partir de cellules du placenta, ou bien Ă  14-15

semaines d’amĂ©norrhĂ©e Ă  partir du liquide amniotique. Le DPN est un examen prescrit au cas par cas ; il pose la question de la poursuite de la grossesse si le fƓtus est porteur de l’anomalie gĂ©nĂ©tique.

‱ Le diagnostic prĂ©implantatoire (DPI) consiste Ă  vĂ©rifier, dans le cadre d’une procĂ©dure de fĂ©con-dation in vitro (FIV), qu’un embryon n’est pas porteur de l’anomalie gĂ©nĂ©tique avant de le rĂ©implanter dans l’utĂ©rus de la maman. Le DPI est un processus personnalisĂ© Ă  chaque couple, qui s’intĂšgre dans une dĂ©marche de procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e (PMA).Ces possibilitĂ©s doivent ĂȘtre dis-cutĂ©es avec le gĂ©nĂ©ticien et le conseiller en gĂ©nĂ©tique, ainsi que le psychologue pour bien en com-prendre les enjeux.

En savoir plus sur les sites de l’Agence de BiomĂ©decine :‱ www.genetique-medicale.fr/

‱ www.procreation-medicale.fr/

Le conseil génétique

Lorsque la maladie neuromusculaire est d’origine gĂ©nĂ©tique, un bilan gĂ©nĂ©tique dans le cadre d’une consultation de conseil gĂ©nĂ©tique est fortement recommandĂ© en amont de toute grossesse. Cette dĂ©marche a pour but de connaitre le risque de transmission de la maladie, les consĂ©quences de ce risque pour les enfants Ă  naitre et d’ĂȘtre informĂ© sur les tests gĂ©nĂ©tiques possibles pour dĂ©pis-ter l’anomalie gĂ©nĂ©tique dans diffĂ©rentes circonstances. Elle s’effectue avec un mĂ©decin gĂ©nĂ©ticien et/ou un conseiller en gĂ©nĂ©tique ainsi qu’un psychologue, dans un cadre hospitalier.

‱ Lors de la consultation, le gĂ©nĂ©ticien et le conseiller en gĂ©nĂ©tique rĂ©pondent Ă  vos questions et rassemblent les Ă©lĂ©ments pour Ă©valuer le risque de transmission de la maladie (votre situation avec la maladie, la maladie dans la famille, les informations diagnostiques
). En fonction de ce risque, vous pourrez ĂȘtre amenĂ©s Ă  prendre des dĂ©cisions : effectuer un test gĂ©nĂ©tique pour le(la) partenaire, recourir Ă  un test prĂ©natal au cours de la grossesse pour connaitre le statut gĂ©nĂ©tique de l’enfant Ă  naitre, recourir au diagnostic prĂ©implantatoire (DPI) dans le cadre d’une fĂ©condation in vitro (procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e - PMA)


‱ Les tests diagnostiques sont prescrits au cas par cas, par le gĂ©nĂ©ticien. L’anomalie gĂ©nĂ©tique en cause dans la maladie doit ĂȘtre connue.

‱ Le gĂ©nĂ©ticien et le conseiller en gĂ©nĂ©tique vous expliquent les dĂ©marches Ă  suivre pour effectuer un test de dĂ©pistage, le cadre lĂ©gal, les enjeux humains
, et vous aide Ă  prendre les dĂ©cisions que vous jugez les plus justes pour vous.

po

ur in

fo

© A

FM-T

élét

hon

/ Fr

anço

is-X

avie

r D

rian

t

Page 8: r devenir parents - Myobase

8

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

Une équipe médicale pluridisciplinaire

‱ GynĂ©cologue-obstĂ©tricien. C’est le mĂ©decin spĂ©cialiste qui suit la grossesse jusqu’à l’accouchement, plus particuliĂšrement si la gros-sesse est Ă  risque. Il s’occupe Ă  la fois de votre santĂ© et de celle de votre bĂ©bĂ© Ă  naitre. Il rĂ©alise les examens gynĂ©cologiques de gros-sesse, effectue les Ă©chographies de contrĂŽle. Il est conseillĂ© d’identifi er un gynĂ©cologue-obstĂ©tricien qui appartient Ă  une Ă©quipe hospita-liĂšre ou une maternitĂ© dĂ©diĂ©e aux grossesses dites “à risque”. ‱ Sage-femme. Elle assure, en libĂ©ral, Ă  la maternitĂ©, en PMI..., le suivi des grossesses sans risque particulier (surveillance de l’état gĂ©nĂ©ral, examens gynĂ©cologiques, prescription de mĂ©dicaments liĂ©s Ă  la grossesse). Elle effectue les accouchements. Pour les grossesses Ă  risque, elle agit aux cĂŽtĂ©s du gynĂ©cologue-obstĂ©tricien. Elle prĂ©pare Ă  l’ac-couchement et conseille la future maman et le couple sur d’autres questions comme l’allaitement, la pĂ©riode post-natale, la contracep-tion
 La sage-femme peut aussi prescrire et effectuer le suivi post-natal gynĂ©cologique au retour Ă  domicile. ‱ MĂ©decins spĂ©cialistes. Si cela est nĂ©cessaire, le pneumologue, le cardiologue, le neurologue, ou encore le mĂ©decin de mĂ©de-cine physique et de rĂ©adaptation

(MPR)
 surveillent le dĂ©roulement de votre grossesse, dans leur spĂ©-cialitĂ©, aux cĂŽtĂ©s du gynĂ©cologue obstĂ©tricien. Ils prĂ©conisent les exa-mens et les adaptations de la prise en charge nĂ©cessaires au cours de celle-ci. Il peut s’agir des mĂ©decins de la consultation pluridisciplinaire neuromusculaire oĂč vous ĂȘtes sui-vie habituellement.‱ MĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©ani-mateur. Il intervient au moment de l’accouchement, pour mettre en place l’anesthĂ©sie (anesthĂ©sie pĂ©ridurale ou anesthĂ©sie gĂ©nĂ©-rale). L’anesthĂ©siste est attentif aux contre-indications et prĂ©cau-tions anesthĂ©siques liĂ©es Ă  votre maladie.‱ GĂ©nĂ©ticien et conseiller en gĂ©nĂ©-tique. Lors du conseil gĂ©nĂ©tique, vous parlez avec eux du risque de transmission de votre maladie neuromusculaire et de ses consĂ©-quences pour vos futurs enfants.‱ Psychologue. Il vous propose, si vous le souhaitez, un accom-pagnement tout au long de votre prĂ©paration Ă  la grossesse, durant celle-ci et par la suite. Il fait partie de l’équipe de conseil gĂ©nĂ©tique et peut aussi vous aider durant ce processus.

Une maternité adaptée aux besoins du parent atteint

‱ Selon vos besoins mĂ©dicaux et votre autonomie motrice, il faudra vous tourner vers une maternitĂ© classique ou vers une maternitĂ©

accueillant des mamans en situa-tion de handicap et/ou des gros-sesses Ă  risque. Attention, mĂȘme lorsqu’elles peuvent suivre des grossesses Ă  risque, les maternitĂ©s ne sont pas forcĂ©ment Ă©quipĂ©es pour rece-voir des futures mamans en situa-tion de handicap et/ou avec des maladies comme les maladies neuromusculaires. Renseignez-vous sur les possibili-tĂ©s de prise en charge, dans votre situation.

Trois niveaux de maternités en France

Le classement des maternitĂ©s dĂ©pend de l’offre de soins pour le bĂ©bĂ© Ă  naĂźtre et du niveau de risque de la grossesse mais pas de l’offre de soin handicap.‱ Les maternitĂ©s de niveau 1 accueillent les grossesses et les accouche-ments “simples”, quel que soit le mode d’accouchement (naturel ou cĂ©sarienne) .‱ Les maternitĂ©s de niveau 2 sont dotĂ©es d’une unitĂ© de nĂ©onatologie et pour certaines d’un secteur de soins intensifs nĂ©onatals. Elles suivent des grossesses Ă  risque ou multiples et peuvent prendre en charge des bĂ©bĂ©s avec un suivi particulier.‱ Les maternitĂ©s de niveau 3 possĂšdent en plus d’un service de nĂ©onatologie avec un secteur de soins intensifs nĂ©onatals, une unitĂ© de rĂ©animation nĂ©onatale. Elles suivent particuliĂšrement les grossesses prĂ©sentant des risques pour la santĂ© de la maman ou de l’enfant, dont celles liĂ©es au risque de naissance prĂ©maturĂ©e.

po

ur in

fo

Ă  vos cĂŽtĂ©s...Des mĂ©decins spĂ©cialistes pluridisciplinaires surveillent votre santĂ© et celle du bĂ©bĂ© durant la grossesse, dans une maternitĂ© adaptĂ©e Ă  vos besoins. D’autres professionnels mĂ©dicaux, mĂ©dico-sociaux ou sociaux ainsi que des interlocuteurs associatifs peuvent vous aider avant et pendant votre grossesse. Ils vous accompagnent dans votre parcours vers la parentalitĂ© et, pour certains, aprĂšs la naissance de l’enfant.

Page 9: r devenir parents - Myobase

9

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

Lorsque vous aurez identifi Ă© la(les) maternitĂ©(s) possible(s), rencontrez les Ă©quipes mĂ©dicales et visitez les lieux pour mieux vous rendre compte. Les locaux, chambres, salles de soins et d’accouchement doivent idĂ©alement ĂȘtre Ă©quipĂ©es/adap-tĂ©es pour faciliter le sĂ©jour, le suivi mĂ©dical de la grossesse ainsi que l’accouchement des mamans Ă  mobilitĂ© rĂ©duite : tables d’examen gynĂ©cologique et d’accouchement adaptĂ©es, Ă©quipements pour effec-tuer les transferts...‱ Si c’est le papa qui est atteint d’une maladie neuromusculaire, et que les locaux doivent ĂȘtre acces-sibles, visitez-les avant de vous ins-crire pour vous en assurer. Ainsi, le futur papa pourra ĂȘtre Ă  vos cĂŽtĂ©s tout au long de la grossesse et pour l’accouchement.

Qui peut vous renseigner ?

‱ Votre gynĂ©cologue et/ou votre sage-femme pourra vous orienter vers une maternitĂ© adaptĂ©e Ă  vos besoins. ‱ Le site de l’Assurance maladie Ameli rĂ©pertorie les Ă©tablissements de soins dont les maternitĂ©s.

annuairesante.ameli.fr/ (il est prĂ©-cisĂ© si ces maternitĂ©s accueillent des grossesses Ă  risque).‱ Les rĂ©seaux PĂ©rinatalitĂ© de votre dĂ©partement. Ce sont des profes-sionnels dĂ©diĂ©s Ă  la prise en charge pĂ©rinatale. Chaque rĂ©seau dispose d’un portail internet dispensant informations et conseils aux futures ou jeunes mamans, des adresses, des contacts de professionnels comme les sages-femmes. La FĂ©dĂ©ration Française des rĂ©seaux de pĂ©rinatalitĂ© (FFRP) recense tous ces rĂ©seaux.

ffrsp.fr/ (carte des réseaux :

ffrsp.fr/rsp-et-partenaires/carte-rsp-france/ )

‱ Les personnes concernĂ©es par une maladie neuromusculaire qui ont dĂ©jĂ  eu des enfants peuvent vous indiquer des Ă©tablissements.Contactez-les via les rĂ©seaux AFM-TĂ©lĂ©thon (DĂ©lĂ©gations dĂ©par-tementales, Groupes d’IntĂ©rĂȘt maladies neuromusculaires).

www.afm-telethon.fr/aider/accompagnement-940 ‱ Votre RĂ©fĂ©rent parcours de santĂ© du Service rĂ©gional AFM-TĂ©lĂ©thon de votre rĂ©gion peut aussi vous renseigner.

www.afm-telethon.fr

Quelques maternités en France

Dans certaines rĂ©gions, il existe dĂ©jĂ  une offre de soins et d’accom-pagnement de futurs parents en situation de handicap, dans leur parcours parentalitĂ©. Il est possible d’y rencontrer et d’ĂȘtre suivie par des professionnels (sage-femme, gynĂ©cologue-obstĂ©tricien...) for-mĂ©s aux situations de handicap.Paris : hĂŽpital PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre. Cette consultation a une expertise maladies neuromusculaires. Elle est en lien avec le Sapph.

gynecologieobstetrique-psl.aphp.fr/naitre-a-lhopital-pitie-salpetriere/Paris : Institut mutualiste Montsouris Cette consultation propose aussi un accompagnement à la parentalité.

imm.fr/hospitalisation/ladmission/maternite/maternite-handicap

Grenoble : maternite.chu-grenoble.fr/handicap-et-materniteLille : HĂŽpital Saint-Vincent de Paul.

www.maternitesaintvincentde-paul-lille.fr/fi chs/13623.pdfAngers : www.maternite-chu-angers.fr/Rennes : maternite.chu-rennes.fr/(Liste non exhaustive).

Les centres de PMI : prévention et suivi

Les centres de PMI (protection maternelle et infantile) sont des ser-vices de proximitĂ© dĂ©partementaux du secteur mĂ©dico-social gratuits, auxquels chaque femme enceinte et chaque enfant a droit. Le personnel a les mĂȘmes com-pĂ©tences qu’en maternitĂ© ou en cabinet mĂ©dical. Il joue un rĂŽle de prĂ©vention dans le domaine mĂ©di-cal, psychologique, Ă©ducatif et social pour les futures mamans et les enfants.

© A

FM-T

élét

hon

/ Th

om

as L

ang

Page 10: r devenir parents - Myobase

10

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

Dans chaque PMI, vous pou-vez ĂȘtre reçue par des puĂ©ricul-trices, infi rmiĂšres, psychologues, sages-femmes, gynĂ©cologues, pĂ©diatres
 Ils peuvent vous aider selon leur spĂ©cialitĂ©, Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes : suivi de grossesse, aide Ă  l’organisation de l’accueil de l’en-fant... ou faire intervenir d’autres professionnels.Vous trouverez la PMI la plus proche de chez vous sur le site internet de votre ville ou de votre Conseil dĂ©partemental, ou encore sur le site allopmi.fr/

Être soutenu durant la grossesse et aprĂšs celle-ci‱ Votre RĂ©fĂ©rent parcours de SantĂ© du Service rĂ©gional AFM-TĂ©lĂ©thon de votre rĂ©gion. Avant de concrĂ©-tiser votre projet d’enfant, il peut vous aider Ă  en mesurer les enjeux mĂ©dicaux, humains, organisation-nels, financiers..., Ă  rĂ©flĂ©chir aux solutions nĂ©cessaires et Ă  les mettre en place. Il peut vous mettre en contact avec d’autres personnes qui pourront partager leur expĂ©-rience et vous soutenir. Il peut vous aider Ă  construire un dossier de fi nancement MDPH.

www.afm-telethon.fr‱ D’autres parents passĂ©s par lĂ  :- HandiparentalitĂ© et les mamans relais. Ces mamans en situation de handicap peuvent vous Ă©couter et vous soutenir, vous accompagner dans votre rĂ©fl exion vous aider Ă  trouver des solutions, des profes-sionnels de santĂ© dans la rĂ©gion
 Leurs coordonnĂ©es sont sur le site de l’association.

www.handiparentalite.org - L’association/collectif/rĂ©seau Être ParHANDs. Contact : [email protected] ou www.handirect.fr

- APF-France handicap : www.apf-francehandicap.org/accompa-gner/parents-en-situation-de-handi-cap-2050‱ Les services de guidance pĂ©ri-natale et parentale des personnes en situation de handicap comme le Sapph de Paris ou de Strasbourg ou encore le Centre Papillon Ă  Bordeaux. Innovants mais encore trop peu nombreux, ils s’adressent aux per-sonnes situĂ©es dans leur secteur gĂ©ographique. Ils sont dotĂ©s de professionnels dĂ©diĂ©s Ă  la mater-nitĂ©, Ă  la petite enfance et aux questions sociales et psycholo-giques (sage-femme, puĂ©ricul-trice, Ă©ducatrice, assistante sociale, psychologue
). Ils proposent un accompagnement avant et durant la grossesse ainsi que tout au long du parcours de parentalitĂ© et jusqu’aux 7 ans de l’enfant (pour les Sapph). L’équipe accompagne de maniĂšre trĂšs concrĂšte ce parcours en propo-sant aux futurs parents un espace pour expĂ©rimenter des façons de faire, trouver des gestes et des

astuces pour porter son bĂ©bĂ©, le nourrir, en utilisant du matĂ©riel adapté  Elle amĂšne aussi Ă  se penser maman et papa, Ă  se proje-ter comme parents “capables de”. Elle aide ainsi Ă  s’occuper de son enfant, Ă  la fois matĂ©riellement, gestuellement et psychiquement. Ces services proposent par ailleurs, des prĂȘts gratuits de matĂ©riel de puĂ©riculture sous forme d’handi-puĂ©riculthĂšque. Cela permet d’essayer et de dĂ©terminer ce qui convient le mieux Ă  sa situation. - Sapph de Paris en partenariat avec la maternitĂ© de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre Ă  Paris :

ussif.fr/blog/etablissement/service-de-guidance-perinatale-et-parentale-pour-personnes-en-situation-de-handicap-sapph/- Sapph de Strasbourg : Sapph d’Alsace – en partenariat avec APF-France handicap. Contact : 0 388 30 00 36- Centre Papillon Ă  Bordeaux avec l’association HandiparentalitĂ© :

‱ www.centre-papillon.fr

‱ www.handiparentalite.org/pue-ricultheque.html

Soutenir d’autres couples et futures mamans dans leur parcours

“Ma fille qui a 6 ans aujourd’hui est nĂ©e dans de trĂšs bonnes conditions, au CHU d’Angers. Tout s’est bien passĂ© pour elle et pour moi qui suis atteinte d’une SMA de type 2, en fauteuil et ventilĂ©e la nuit. J’ai pu bĂ©nĂ©ficier pendant ma grossesse et mon accouchement d’un suivi mĂ©dical de qualitĂ© et d’un grand soutien.Je suis aujourd’hui l’une des Mamans relais pour l’association HandiparentalitĂ© : Ă  mon tour, j’aide des femmes et/ou futures mamans, des futurs parents en questionnement par rapport Ă  la grossesse ou l’aprĂšs grossesse. Je peux partager mon expĂ©rience, les Ă©couter, leur proposer des solutions et/ou les mettre en lien avec d’autres mamans/papas dont l’expĂ©rience est plus proche. On constate qu’il y a des disparitĂ©s d’une rĂ©gion Ă  l’autre pour le suivi mĂ©dical de la grossesse, lorsque l’on a une maladie Ă  risque comme la mienne. Or, c’est important d’ĂȘtre soutenu par une Ă©quipe mĂ©dicale prĂȘte Ă  accueillir un tel projet d’enfant, sans avoir Ă  faire face Ă  des remarques peu engageantes voire dĂ©courageantes. Ces remarques remettent en cause le projet alors qu’il pourrait s’envisager. Il y a une certaine ignorance de ce qui est possible. Il ne faut pas hĂ©siter Ă  revenir vers un mĂ©decin rĂ©ticent car lui aussi peut faire Ă©voluer sa position.”

Hajar.

tém

oig

na

ge

Page 11: r devenir parents - Myobase

1 SG 4 8 13 17 22 26 30 34 35 37 38 39 SG

Conceptionfécondation

3e Ă©chographie8e mois

2e Ă©chographie5e mois

1Ăšre Ă©chographie3e mois

Accouchement

1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre1er mois 2e mois 3e moisAvant la

grossesse

DerniĂšres rĂšgles

4e mois 5e mois 6e mois 7e mois 8e mois 9e mois

11

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

Chaque grossesse est unique

Vous ĂȘtes enceinte : le test urinaire de grossesse est positif et un examen sanguin en laboratoire le confi rme. Le test de grossesse permet de doser l’hormone chorionique gonadotrophique (hCG). Produite d’abord par l’embryon puis par le placenta, elle permet la survie du fƓtus, son maintien dans la paroi de l’utĂ©rus et la croissance de ce dernier.DĂšs Ă  prĂ©sent, vous allez sentir votre corps se transformer Ă  mesure que votre bĂ©bĂ© se dĂ©veloppe. Sur le plan mĂ©dical, votre suivi de grossesse commence, de façon personnalisĂ©e : gynĂ©cologue / gynĂ©cologue-obstĂ©tricien / sage-femme... adossĂ©s Ă  une Ă©quipe pluridisciplinaire si cela est nĂ©cessaire, vont vous accompagner mĂ©dicalement et humainement jusqu’à la naissance du bĂ©bĂ©.

En savoir plus sur les Ă©tapes de la grossesse‱ www.enfant.com/grossesse/etapes-de-la-grossesse/ ‱ naitreetgrandir.com/fr/grossesse/

le suivi de la grossesseDurant la grossesse, la future maman doit se soumettre Ă  un suivi mĂ©dical rĂ©gulier. Pour les femmes atteintes de maladies neuromusculaires, ce suivi peut ĂȘtre plus Ă©troit selon les besoins.

‱ Consultation prĂ©conceptionnelle (gynĂ©cologue-obstĂ©tricien).

‱ PrĂ©paration de la grossesse sur le plan mĂ©dical

‱ Conseil GĂ©nĂ©tique

‱ RĂ©flĂ©chir Ă  l’organisation lorsque le bĂ©bĂ© sera nĂ© : quelles aides humaines ? Quel matĂ©riel ? Quel environnement ? Quels financements ?

Prématurité

‱ S’il nait avant 35 SG, un bĂ©bĂ© est dit prĂ©maturĂ©.

‱ À 30 SG, le bĂ©bĂ© est viable mais trĂšs fragile : il doit ĂȘtre suivi en nĂ©onatologie.

‱ Avant 26 SG (6 mois rĂ©volus), le bĂ©bĂ© est un trĂšs grand prĂ©maturĂ©. Les risques pour sa survie sont grands.

L’avancĂ©e de la grossesse peut se calculer en semaines de grossesse (SG), depuis le jour estimĂ© de la fĂ©condation, ou en semainesd’amĂ©norrhĂ©e (SA), c’est-Ă -dire depuis le 1er jour des derniĂšres rĂšgles (soit 2 semaines de plus).

Dans les maladies neuromusculaires‱ Être suivie dans une maternitĂ© qui reçoit les grossesses Ă  risque (en fonction de votre niveau de risque) et, le cas Ă©chĂ©ant, pouvant accueillir des mamans en

situation de handicap (accessible et adaptĂ©e).‱ L’inscription Ă  la maternitĂ© peut se faire au 2e trimestre de la grossesse. Assurez vous qu’elle correspond Ă  vos besoins, en visitant les lieux.‱ Au moindre doute, fiĂšvre, douleurs, maux de tĂȘte, difficultĂ©s respiratoires, encombrement bronchique, saignements, contractions avant 37 semaines, ne plus

sentir son bĂ©bĂ© bouger, perte des eaux
 : contactez votre gynĂ©cologue et/ou votre sage-femme.‱ Appuyez-vous sur les rĂ©seaux AFM-TĂ©lĂ©thon : votre RPS au Service rĂ©gional de votre rĂ©gion, les pairs (DĂ©lĂ©gation dĂ©partementale AFM-TĂ©lĂ©thon, Groupe d’IntĂ©rĂȘt

dans votre maladie). CoordonnĂ©es : www.afm-telethon.fr et n° Vert 0 800 35 36 37‱ Afin d’ĂȘtre soutenu(e) si vous le souhaitez, prenez contact Ă©galement avec votre service de PMI le plus proche, ou un service d’aide et d’accompagnement Ă  la

parentalitĂ© (type Sapph), avec des mamans relais qui pourront vous conseiller et/ou d’autres personnes concernĂ©es et dĂ©jĂ  parents, via les rĂ©seaux sociaux


À la maternité‹ Se familiariser avec les gestes

maternels, porter, nourrir
‱ Sevrage de la trachĂ©otomie,

si vous en avez eu une pour la durée de la grossesse.

Retour Ă  la maison‱ Une sage-femme peut gĂ©rer Ă 

domicile les aspects médicaux aprÚs-naissance.

La grossesse : 9 mois, 39 semaines, 3 trimestres, un suivi médical clinique, échographique et biologique

Page 12: r devenir parents - Myobase

12

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

Un suivi médical et des examens réguliers

C’est d’abord le suivi d’une gros-sesse classique. Il comprend la surveillance de la croissance et de la bonne Ă©volution du bĂ©bĂ© et celle de la santĂ© de la future maman. ‱ Sept consultations sont prĂ©vues au cours de la grossesse. Elles sont prises en charge Ă  100 % par l’assu-rance maladie. Elles sont rĂ©alisĂ©es par le gynĂ©cologue-obstĂ©tricien lorsque la grossesse est Ă  risque ou par la sage-femme lorsqu’elle ne l’est pas (l’organisation dĂ©pend en fait, de chaque maternitĂ©).‱ La premiĂšre consultation mĂ©di-cale a lieu au 1er trimestre de gros-sesse, avant la fi n du 3e mois. Elle permet d’établir la dĂ©claration de grossesse et la prescription d’un bilan prĂ©natal obligatoire. Le mĂ©de-cin gynĂ©cologue vous remet le docu-ment “premier examen prĂ©natal”qui sert Ă  dĂ©clarer votre grossesse, ainsi qu’une brochure contenant les principales adresses utiles durant votre grossesse (Caisse d’assurance maladie, Caisse d’allocations fami-liales, Service de la PMI, 
). Lisez-le

attentivement et ouvrez les dossiers qui peuvent l’ĂȘtre auprĂšs des ser-vices concernĂ©s.‱ Chaque consultation comprend un examen gynĂ©cologique et cli-nique qui permet de vĂ©rifi er votre santĂ© (poids, tension artĂ©rielle, res-piration
), de vĂ©rifi er la position du bĂ©bĂ©, son rythme cardiaque
 Des examens biologiques sont prescrits Ă  chaque visite (prise de sang, prĂ©lĂšvements urinaires
). Trois Ă©chographies de suivi de l’évolution du bĂ©bĂ© sont recom-mandĂ©es au cours de la grossesse.

En savoir plus sur le suivi mĂ©di-cal sur le site de l’assurance mala-die AmĂ©li :‱ www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/4868/document/prepa-rer-arrivee-enfant_assurance-maladie.pdf

‱ w w w. a m e l i . f r / a s s u re / s a n t e /themes/grossesse/preparation-parentalite

Des mesures spécifiques à votre situation neuromusculaire

D’autres consultations et examens mĂ©dicaux ponctuels peuvent ĂȘtre

Utérus : cavité faite de muscle lisse, qui abrite le bébé pendant la grossesse.

Placenta : c’est l’organe qui assure les Ă©changes nutritifs et respiratoires entre la mĂšre et le bĂ©bĂ©. Il protĂšge le bĂ©bĂ© contre les microbes.

Cordon ombilical : ce lien relie le bĂ©bĂ© au placenta. Il abrite une veine et 2 artĂšres qui assurent l’acheminement des nutriments et de l’oxygĂšne et l’évacuation du gaz carbonique et des dĂ©chets.

Liquide amniotique : le bébé est enveloppé et contenu dans une membrane qui fait cavité (« la poche des eaux ») et contient le liquide amniotique lequel maintient une température constante et protÚge des chocs.

Col de l’utĂ©rus : c’est l’ouverture de l’utĂ©rus. Lors de l’accouchement, le col se raccourcit ets’ouvre progressivement (se dilate), sous la poussĂ©e des contractions rĂ©guliĂšres de l’utĂ©rus.

Vagin : tube musculaire par lequel nait le bébé dans un accouchement par les voies naturelles (voie basse).

Infographie sur le développement du bébé : naitreetgrandir.com/fr/grossesse/diaporama/

Le bébé en fin de grossesse

Les Ă©chographies

Trois Ă©chographies sont recommandĂ©es durant la grossesse et prises en charge par l’assurance maladie. Le gynĂ©cologuepeut demander d’autres examens si nĂ©cessaire. L’échographie est un examen indolore et sans risque qui permet de visuali-ser le bĂ©bĂ© Ă  l’intĂ©rieur du ventre (les images peuvent ĂȘtre en 2D ou en 3D). Le mĂ©decin utilise un appareil qui Ă©met des ultrasons basse Ă©nergie, et une sonde qu’il passe Ă  la surface du ventre de la maman ‱ La premiĂšre Ă©chographie a lieu au cours du 3e mois, autour de 10 semaines de grossesse : elle permet de dater cette derniĂšre et de dĂ©terminer le nombre d’embryons, de mesurer la taille du bĂ©bĂ© ‱ La seconde Ă©chographie a lieu au cours du 5e mois : elle permet essentiellement de vĂ©rifier la morpholo-gie et la croissance du bĂ©bĂ©, les membres et les diffĂ©rents organes (cƓur, foie, reins, estomac, vessie, cerveau,
) et de dĂ©tec-ter les anomalies Ă©ventuelles ‱ La troi-siĂšme Ă©chographie, au cours du 8e mois, permet de vĂ©rifier comment se prĂ©sente le bĂ©bĂ© pour l’accouchement et de savoir comment est placĂ© le placenta, ou encore de vĂ©rifier la croissance du bĂ©bĂ©...

po

ur in

fo

© ti

gat

elu

sto

ck.a

do

be.

com

Page 13: r devenir parents - Myobase

13

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

nĂ©cessaires : examens respira-toires, examens cardiaques, ortho-pĂ©diques ou articulaires
 Le suivi clinique et la prise en charge de votre maladie et de la grossesse par le gynĂ©cologue et l’équipe pluridisciplinaire s’adaptent Ă  votre situation.‱ Sur le plan respiratoire, une surveillance rĂ©guliĂšre Ă  l’hĂŽpi-tal permet de dĂ©tecter d’éven-tuelles difficultĂ©s respiratoires. ParallĂšlement, des mesures des gaz du sang peuvent ĂȘtre faites Ă  domicile. Une ventilation assis-tĂ©e peut ĂȘtre requise pour vous aider Ă  mieux respirer, notam-ment au cours du 3e trimestre de grossesse. Une trachĂ©otomie peut vous ĂȘtre proposĂ©e si besoin, afi n que vous soyez bien ventilĂ©e au moment de l’accouchement : cela Ă©vite une intubation durant l’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale nĂ©cessaire

Ă  l’accouchement par cĂ©sarienne (souvent le cas dans les maladies neuromusculaires). La trachĂ©oto-mie est transitoire et pourra ĂȘtre retirĂ©e aprĂšs l’accouchement (au bout de quelques jours ou plus tard) si la respiration est de bonne qualitĂ©. L’orifi ce se refermera alors. Pour le temps de cette prise en charge, pensez Ă  anticiper l’ac-compagnement par des aides humaines formĂ©es aux aspirations endotrachĂ©ales. Parlez-en avec votre pneumologue et votre RPS AFM-TĂ©lĂ©thon. ‱ Sur le plan orthopĂ©dique, des sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie per-mettent de lutter contre les dou-leurs, d’entretenir la mobilitĂ© et de se sentir mieux. Si la maman est encore marchante au moment de la grossesse, les dĂ©sĂ©quilibres et risques de chutes peuvent aug-menter. L’utilisation transitoire d’un

fauteuil roulant peut ĂȘtre prĂ©coni-sĂ©e pour soulager la fatigue et prĂ©-venir les chutes.Surveillez particuliĂšrement vos points d’appui pour Ă©viter tout risque d’es-carre : veillez Ă  changer rĂ©guliĂšre-ment de positions (assis, couchĂ©) et Ă  rĂ©ajuster, le cas Ă©chĂ©ant, votre positionnement durant la gros-sesse (ajout de coussins de posi-tionnement au fauteuil ou au lit...).

Une bonne hygiĂšne de vie, une alimentation Ă©quilibrĂ©e, pas d’automĂ©dication

Plus que jamais, la grossesse est le moment de prendre soin de soi, de bien se nourrir, de dormir suf-fi samment. En cas de sommeil dif-fi cile, dĂ» notamment Ă  l’inconfort positionnel, utilisez des coussins de positionnement : demandez conseil Ă  votre kinĂ©sithĂ©rapeute.‱ Votre alimentation doit ĂȘtre variĂ©e et Ă©quilibrĂ©e pour rĂ©pondre aux besoins de votre bĂ©bĂ©. Il faut manger de tout (viande, poisson, lĂ©gumes verts, lĂ©gumineuses, fromage, lait, beurre
) et veiller Ă  consommer une alimentation suffisamment riche en certains nutriments essentiels comme l’acide folique ou vitamine B9, une vitamine clĂ© de la grossesse qui permet au fƓtus de bien se dĂ©ve-lopper et dont l’apport doit ĂȘtre doublĂ© pendant la grossesse. ‱ Par ailleurs, bannir alcool et tabac est indispensable. Demandez conseil Ă  la sage-femme ou au gynĂ©cologue. ‱ Enfin, ne prenez pas de traite-ments sans avoir demandĂ© l’avis Ă  votre gynĂ©cologue.

En savoir plus sur la nutrition pendant la grossesse : inpes.sante-publiquefrance.fr/CFESBases/cata-logue/pdf/1059.pdf

Un suivi de grossesse un peu plus rapproché

“Mon suivi mĂ©dical de grossesse a Ă©tĂ© un peu plus rĂ©gulier, avec une Ă©chographie mensuelle dĂšs le 4e mois pour surveiller la croissance du bĂ©bĂ©. Il avait un petit retard de croissance, qui ne semblait pas liĂ© Ă  la maladie neuromusculaire mais plutĂŽt Ă  une artĂšre utĂ©rine un peu petite. Hormis les nausĂ©es, je n’ai eu ni douleurs physiques, ni douleurs dorsales. C’est sans doute en partie grĂące Ă  l’arthrodĂšse vertĂ©brale faite quelques annĂ©es plus tĂŽt : mon mĂ©decin de rĂ©Ă©ducation me l’avait conseillĂ©e pour corriger ma scoliose et protĂ©ger mon dos, notamment en cas de grossesse. Le bĂ©bĂ© Ă©tait petit et son poids n’a pas pesĂ©. Pendant la grossesse, j’ai pu utiliser toutes les aides techniques, comme le lĂšve-personne verticalisateur. Jusqu’au 3e mois, la grossesse a Ă©tĂ© suivie par ma gynĂ©cologue de ville. Au 4e mois, le gynĂ©cologue-obstĂ©tricien et son Ă©quipe de l’hĂŽpital sud de Rennes ont pris le relais. Ils ont Ă©tĂ© trĂšs bienveillants. Lorsqu’il y avait des questions sur la façon dont j’allais gĂ©rer la situation avec le bĂ©bĂ©, j’expliquais l’organisation matĂ©rielle et humaine mise en place. J’avais fait Ă©normĂ©ment de dĂ©marches et tout Ă©tait organisĂ©. Je suis restĂ©e un mois Ă  l’hĂŽpital avant d’accoucher par cĂ©sarienne. Mon bĂ©bĂ© nĂ© un mois avant le terme pesait 1kg750. Je suis restĂ©e 15 jours avec lui Ă  la maternitĂ© et il y est restĂ© 15 jours de plus le temps qu’il reprenne du poids. J’allais le voir tous les jours.Quand mon fils est nĂ©, j’ai voulu l’allaiter. Mais ça a Ă©tĂ© trop compliquĂ© : il Ă©tait trop petit, pas assez fort, il n’y arrivait pas. J’ai arrĂȘtĂ© car j’ai senti que ça nuisait Ă  la mise en place d’une belle relation. On est passĂ© au biberon, il a repris du poids et nos liens se sont formĂ©s. Pour le lui donner, je me suis Ă©quipĂ©e d’un gros boudin en tissus, qui m’entourait. Il me permettait de caler Ă  la fois mon enfant et la position de mes bras. Son pĂšre et moi pouvions ainsi donner le biberon. Pour le porter lors des balades, j’utilisais une Ă©charpe de portage. Je m’en suis occupĂ©e pleinement !

Ludivine.

tém

oig

na

ge

Page 14: r devenir parents - Myobase

14

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

Les symptîmes d’alerte

FiĂšvre, douleurs, contractions douloureuses bien avant le terme, saignements, perte de liquide amniotique (“perte des eaux”)
, au moindre doute, contactez votre mĂ©decin ou la sage-femme.‱ Par rapport Ă  la maladie neuro-musculaire, vous connaissez bien vos points de vigilance et vos points faibles. Faites-vous confi ance : si un symptĂŽme vous inquiĂšte, n’at-tendez pas pour consulter votre gynĂ©cologue ou vous rendre Ă  la maternitĂ©. DifficultĂ©s Ă  respirer, encombrement bronchique, toux, vertiges, maux de tĂȘte rĂ©currents au rĂ©veil
 doivent vous alerter.‱ Les contractions. Il arrive de res-sentir des contractions durant la grossesse. Elles sont de diffĂ©rents types. - Le ventre se contracte et semble se resserrer sur lui-mĂȘme, sans douleur, puis il se dĂ©tend ; ces contractions surviennent de maniĂšre inopinĂ©e, en cas d’effort ou de mouvement. Ce ne sont pas celles de l’accouchement. Si elles se multiplient (plusieurs fois par

jour) ou vous inquiĂštent, il faut le signaler au mĂ©decin. - Les contractions qui annoncent le travail de l’accouchement sont plus intenses. Elles font mal dans le bas du ventre, la sensation de douleur est profonde, pouvant irradier dans les cuisses ou dans le bas du dos et peut Ă©voquer celle des rĂšgles. Si ces contractions surviennent, notamment trĂšs en amont du terme de la grossesse, il faut se rendre Ă  la maternitĂ© ou aux urgences.

La préparation à la naissance et à la parentalité

Pour se prĂ©parer Ă  la naissance et Ă  son futur rĂŽle de parents, 8 sĂ©ances de prĂ©paration Ă  la naissance et Ă  la parentalitĂ© sont prĂ©vues dans le suivi d’une grossesse et prises en charge par l’assurance maladie. Ces sĂ©ances s’adressent Ă  tous. ‱ Lorsque l’on est concernĂ© par une maladie neuromusculaire et en situation de handicap, un accompa-gnement plus spĂ©cifi que peut ĂȘtre souhaitĂ©, en plus ou Ă  la place. Des structures mĂ©dico-sociales d’accompagnement Ă  la grossesse

Des techniques pour se sentir bien pendant la grossesse et l’accouchementBien respirer, se dĂ©tendre, gĂ©rer l’incon-fort, la douleur, l’inquiĂ©tude
aide Ă  se sentir bien tout au long de la grossesse. De nombreuses approches de mĂ©decine douce peuvent vous aider. Des techniques de relaxation, la sophro-logie, le yoga
 aident Ă  se relier Ă  soi, Ă  se dĂ©tendre, Ă  mieux gĂ©rer son stress. De nombreuses maternitĂ©s proposent des approches de ce type pour aider les femmes Ă  mieux vivre leur grossesse. Parlez-en avec votre sage-femme et/ou votre gynĂ©cologue et renseignez-vous auprĂšs de la maternitĂ©.Une autre approche, l’haptonomie, aide la future maman et le couple Ă  aller Ă  la rencontre de leur enfant et Ă  tisser des liens avec lui durant la grossesse afin qu’ils perdurent par la suite. C’est une prĂ©paration Ă  l’accouchement, Ă  la nais-sance et Ă  l’accueil de l’enfant.

En savoir plus sur l’haptonomie : www.haptonomie.org/fr/espace-public/haptonomie-prenatale.html

En savoir plus sur les médecines douces en prénatal et trouver des prati-ciens : www.medoucine.com/

po

ur in

fo

© s

erhi

ibo

byk

sto

ck.a

do

be.

com

L’échographie permet de suivre le bon dĂ©veloppement du bĂ©bĂ©.

et Ă  la parentalitĂ© ont Ă©tĂ© mises en place dans certaines rĂ©gions. Des professionnels de la maternitĂ© et de la petite enfance (sage-femme, puĂ©ricultrice, Ă©ducateur/trice
) vous y accompagnent durant la grossesse et vous aident concrĂšte-ment Ă  vous familiariser avec votre futur rĂŽle de parents. Ces lieux vous proposent des solutions d’amĂ©na-gement et du matĂ©riel de puĂ©ricul-ture Ă  essayer sur place pour mieux apprĂ©hender comment vous occu-per de votre bĂ©bĂ©, le tenir, lui don-ner le biberon, le changer...

Page 15: r devenir parents - Myobase

15

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

L’accouchement avec une maladie neuromusculaire

L’équipe mĂ©dicale rĂ©unit tous les Ă©lĂ©ments mĂ©dicaux (respiratoires, musculaires, articulaires, façon dont se prĂ©sente le bĂ©bé ) pour proposer le mode d’accouchement le mieux adaptĂ© Ă  votre situation. Vous en parlerez ensemble pour en dĂ©cider. Si nĂ©cessaire, l’ac-couchement sera programmĂ©. L’organisation pour le jour de l’ac-couchement dĂ©pend des services de maternitĂ©s ; votre gynĂ©cologue ou la sage-femme vous expliquera comment cela se passe pour vous.‱ L’accouchement par voie basse. Il peut ĂȘtre envisagĂ© mĂȘme en l’ab-sence de force musculaire abdo-minale. S’il est possible compte tenu de l’état gĂ©nĂ©ral de la future maman et du bĂ©bĂ©, il sera privilĂ©-giĂ©. L’utĂ©rus est un muscle lisse ; sauf exception, il n’est pas atteint dans les maladies neuromuscu-laires : il se contracte de façon autonome. GrĂące aux contractions, le bĂ©bĂ© progresse de lui-mĂȘme quasiment sans effort musculaire mĂȘme si cela entraine de la fatigue. Pour extraire le bĂ©bĂ© du ventre, l’équipe mĂ©dicale pourra recourir Ă  une extraction instrumentale (for-ceps, ventouse), sans danger pour lui.‱ L’accouchement par cĂ©sarienne. Dans les maladies neuromus-culaires Ă  risque respiratoire ou cardiaque, c’est le mode le plus frĂ©quent. Il permet que la nais-sance se dĂ©roule dans de bonnes

nĂ©cessaire). Pour ce rendez-vous, pensez Ă  apporter tous les Ă©lĂ©-ments mĂ©dicaux qui pourraient ĂȘtre utiles au mĂ©decin (comptes-rendus d’anesthĂ©sies passĂ©es, traitements en cours...). Le mĂ©de-cin fera le point sur votre Ă©tat de santĂ©, les contre-indications dans votre maladie neuromusculaire, la prĂ©sence de dĂ©formations du dos, de matĂ©riel chirurgical rachidien
 Ces Ă©lĂ©ments l’aident Ă  propo-ser le mode anesthĂ©sique le plus appropriĂ©. ‱ L’anesthĂ©sie pĂ©ridurale est prĂ©co-nisĂ©e pour l’accouchement naturel afi n de limiter les douleurs dues aux contractions. Cette technique consiste Ă  injecter rĂ©guliĂšrement au bas de la colonne vertĂ©brale (au niveau lombaire), dans l’espace oĂč passent les racines nerveuses, des anesthĂ©siques locaux pour

conditions pour la maman et pour le bĂ©bĂ©, en organisant Ă  l’avance les moyens mĂ©dicaux et techniques pour le jour J. L’accouchement est programmĂ© en fonction de l’état gĂ©nĂ©ral, respiratoire, cardiovascu-laire... de la maman, du dĂ©velop-pement du bĂ©bĂ© et au plus proche du terme de la grossesse. Les suites de l’accouchement peuvent ĂȘtre un peu plus douloureuses Ă  cause de l’incision. Demandez Ă  votre gynĂ©-cologue comment cela se passe habituellement (est-ce que ça fait mal, en combien de temps la cica-trisation se fait-elle
 ?).

L’anesthĂ©sie pour l’accouchement

Une consultation d’anesthĂ©sie avec le mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur est prĂ©vue au 3e tri-mestre de grossesse (ou plus tĂŽt si

Deux modes d’accouchement

‱ L’accouchement par les voies naturelles (ou voie basse) est le mode le plus courant. Il peut se faire sous anesthĂ©sie/analgĂ©sie pĂ©ridurale. Les contractions rĂ©guliĂšres de l’utĂ©rus provoquent peu Ă  peu l’ouverture du col de l’utĂ©rus (sa dilatation) et permettent la progression du bĂ©bĂ© vers l’ouver-ture de l’utĂ©rus. Lorsque la dilatation du col est suffisante, le bĂ©bĂ© peut sortir du ventre de la maman. La sage-femme ou le gynĂ©cologue obstĂ©tricien l’aide en accompagnant les mouvements. Une fois que le bĂ©bĂ© est nĂ©, le cordon ombilical est coupĂ©. Peu de temps aprĂšs, le placenta est expulsĂ© lui aussi. Le bĂ©bĂ© est ensuite pris en charge par l’équipe de la maternitĂ© pour les premiers soins.‱ L’accouchement par cĂ©sarienne est une intervention chirurgicale pratiquĂ©e sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale ou sous anesthĂ©sie pĂ©ridurale. Le bĂ©bĂ© nait par une incision faite dans le bas du ventre et l’utĂ©rus de la maman. La cĂ©sarienne peut ĂȘtre programmĂ©e Ă  l’avance, par exemple si le bĂ©bĂ© se prĂ©sente de maniĂšre particuliĂšre, en cas de grossesse Ă  risque ou encore si le bassin de la maman est trop Ă©troit et/ou le bĂ©bĂ© trop gros. Elle peut aussi ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en urgence lorsque l’accouchement par voie basse se rĂ©vĂšle difficile ou impossible ou encore en cas de souffrance fƓtale.

En savoir plus sur l’accouchement :- par les voies naturelles : www.dailymotion.com/video/x5kpcd5- par cĂ©sarienne : www.e-sante.fr/accouchement-par-cesarienne-explique-en-video/video/640

po

ur in

fo

l’accouchementLe mode d’accouchement et la prise en charge dont vous aurez besoin sont envisagĂ©s par l’équipe mĂ©dicale en amont du jour J et discutĂ©s avec vous. Le mĂ©decin anesthĂ©siste que vous rencontrerez quelques mois avant, connait les prĂ©cautions Ă  prendre dans votre maladie neuromusculaire.

Page 16: r devenir parents - Myobase

16

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

endormir les nerfs qui contrĂŽlent la sensation de douleur. La dose d’anesthĂ©sique peut ĂȘtre lĂ©gĂšre (analgĂ©sie) pour permettre de conserver certaines sensations utiles pendant l’accouchement, ou plus forte (anesthĂ©sie). À forte dose, l’anesthĂ©sie est suffisante pour pratiquer la cĂ©sarienne, et main-tenir la maman consciente lors de l’accouchement.‱ L’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale est prĂ©co-nisĂ©e pour les accouchements par cĂ©sarienne. La future maman est alors endormie.

En savoir plus sur l’analgĂ©sie/anesthĂ©sie au cours de la gros-sesse : spiralconnect.univ-lyon1.fr/spiral-fi les/download?mode=inline&data=7464703

Le temps à la maternité

Pour une grossesse classique, le temps moyen passĂ© Ă  la maternitĂ© avant le retour Ă  la maison est de 2 Ă  3 jours pour un accouchement par voie basse ; pour un accouche-ment par cĂ©sarienne, la durĂ©e peut ĂȘtre prolongĂ©e jusqu’à 5 Ă  6 jours.‱ Avec une maladie neuromuscu-laire, il sera peut-ĂȘtre nĂ©cessaire de prolonger le sĂ©jour, jusqu’à que vous ayez suffi samment rĂ©cupĂ©rĂ© sur le plan gĂ©nĂ©ral, respiratoire... Il est possible alors que vous soyez ponctuellement suivie dans un autre service que celui de la mater-nitĂ©, pour votre prise en charge.Parlez-en avec l’équipe mĂ©dicale qui vous accompagne.Le bĂ©bĂ© fait l’objet de soins dĂšs sa naissance. La sortie de la maternitĂ© est conditionnĂ©e aussi par sa santĂ© Ă  lui et sa reprise de poids.‱ Le temps Ă  la maternitĂ© est un moment privilĂ©giĂ© de dĂ©couverte : faire connaissance avec son bĂ©bĂ©, apprendre les premiers gestes, le

nourrir, en prendre soin
 EntourĂ©s d’une Ă©quipe mĂ©dicale qui peut aider et conseiller, mettez ce temps Ă  profi t pour apprivoiser votre bĂ©bĂ© et apprendre Ă  vous occuper de lui.

Allaiter son bébé ?

Les traitements en cours dans la maladie neuromusculaire peuvent ĂȘtre une contre-indication Ă  l’allaite-ment : demandez Ă  votre mĂ©decin si c’est le cas. Hormis cette contre indication, mĂȘme avec une mobi-litĂ© limitĂ©e, l’allaitement devrait ĂȘtre possible en Ă©tant aidĂ©e. Votre conjoint ou une tierce-personne peut mettre votre bĂ©bĂ© au sein ; des coussins d’allaitement ou de positionnement peuvent aider Ă  caler le bĂ©bĂ© dans une position permettant la tĂ©tĂ©e... Si vous souhaitez allaiter votre enfant, parlez-en avant l’accouche-ment avec l’équipe mĂ©dicale pour s’organiser en consĂ©quence. Si ce n’est pas votre dĂ©sir ou que cela n’est pas possible, nourrir son bĂ©bĂ© au biberon avec du lait mater-nisĂ© conviendra aussi Ă  ses besoins.

En savoir plus sur l’allaitement maternel : inpes.santepublique-france.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1265.pdf

Le retour Ă  domicile

Une sage-femme (libĂ©rale, PMI
) peut se rendre Ă  votre domicile pour les quelques jours qui suivent l’accouchement et la sortie de la maternitĂ©. Elle est habilitĂ©e Ă  faire les soins maternels postnataux, peut surveiller votre Ă©tat de santĂ©, prescrire si nĂ©cessaire, et vous conseiller pour les soins Ă  apporter Ă  votre bĂ©bĂ© ou Ă  vous-mĂȘme. Elle peut vous montrer comment porter votre bĂ©bĂ©, quel accessoire utiliser

(Ă©charpe de portage, coussins
), comment rĂ©aliser certains gestes
 L’assurance maladie a mis en place le dispositif Prado, qui propose un accompagnement personnalisĂ©, pris en charge par l’assurance mala-die. DĂšs que l’équipe mĂ©dicale fi xe la date de sortie, tout est organisĂ© avec son accord pour pouvoir ren-trer chez soi dans les meilleures conditions.

En savoir plus sur le dispositif Prado : www.ameli.fr/sites/default/fi les/Documents/347083/document/prado_mater_supports_depliant_patient_dec2016_bd.pdf

Récupérer aprÚs la grossesse

La grossesse est un Ă©vĂ©nement naturel dans la vie d’une femme. Mais il met le corps Ă  l’épreuve et occasionne une certaine fatigue. Quelques mois sont nĂ©cessaires pour rĂ©cupĂ©rer de cette fatigue. D’autant que s’occuper de son bĂ©bĂ© demande disponibilitĂ© et Ă©nergie. ‱ Avec la maladie neuromuscu-laire, la fatigue peut ĂȘtre accrue. Il est possible aussi que vous ayez perdu de la force musculaire. Un bilan mĂ©dical complet, Ă  la consul-tation neuromusculaire peut ĂȘtre judicieux quelques semaines aprĂšs l’accouchement.

©d

zono

- st

ock

.ad

ob

e.co

m

Page 17: r devenir parents - Myobase

17

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

S’occuper de son bĂ©bĂ©

Le tout petit nĂ©cessite une prĂ©-sence et une intervention humaine presque constante au dĂ©but et durant au moins la premiĂšre annĂ©e. Au fi l des mois, ces inter-ventions peuvent s’espacer ; mais elles restent indispensables pour rĂ©pondre aux besoins du bĂ©bĂ© et Ă  son dĂ©veloppement : soins, nour-riture, attention, communication/Ă©veil, besoins affectifs
 Le couple doit rĂ©fl Ă©chir en amont, Ă  l’organisation humaine et matĂ©-rielle nĂ©cessaire. Lorsque les dif-ficultĂ©s motrices de la maman ou du papa limitent sa capacitĂ© Ă  s’occuper physiquement de son enfant, des solutions doivent leur permettre d’exercer pleinement leur parentalitĂ©.

Les besoins en aides humaines

L’organisation humaine pour les premiers temps avec le bĂ©bĂ© doit ĂȘtre anticipĂ©e. Qui s’occupera du bĂ©bĂ© si l’un des parents ne le peut que partiellement : l’autre parent ? les grands-parents ? des tierce-per-sonnes ?... Comment la maman et le papa imaginent-ils l’organisation quotidienne auprĂšs de leur bĂ©bĂ© ? Quelles reprĂ©sentations ont-ils de leur rĂŽle respectif ? C’est important d’y rĂ©flĂ©chir en amont, car si des personnes extĂ©-rieures sont sollicitĂ©es, il faudra savoir Ă  quel(s) moment(s) et pourquoi elles interviennent, et dans quelles interactions avec les

parents. Avec ces questions en tĂȘte, rĂ©pertoriez les heures d’aides humaines pour affi ner les besoins et l’organisation Ă  prĂ©voir.Celle-ci pourra varier d’un jour Ă  l’autre, notamment pour prĂ©-server votre intimitĂ© familiale.

Pensez aussi Ă  articuler toutes les aides humaines entre elles : celles dĂ©diĂ©es au bĂ©bĂ© et celles dĂ©diĂ©es aux actes indispensables de la vie pour le parent atteint de la maladie. Si l’un des parents est l’aidant de son conjoint, beaucoup de tĂąches

le retour Ă  la maisonL’organisation s’anticipe bien en amont de la naissance. C’est une nouvelle maniĂšre de faire qu’il faut mettre en place et qui s’adapte Ă  mesure que l’enfant grandit. S’il existe des solutions et ressources possibles, il faut souvent faire preuve d’inventivitĂ©.

Trouver votre façon d’ĂȘtre maman ou papa

La façon d’ĂȘtre prĂ©sent Ă  son enfant compte tout autant que les gestes. La voix, les mots prononcĂ©s, les regards, l’attention Ă  l’enfant, tout ce qui relĂšve de l’échange affectif et accompagne l’enfant dans sa dĂ©couverte de l’autre et du monde, contribuent Ă  Ă©tablir peu Ă  peu une relation singuliĂšre avec lui, et l’aide Ă  se construire.Lorsqu’une tierce personne s’occupe du bĂ©bĂ©, le change, lui donne Ă  manger
, vous pouvez ĂȘtre prĂšs d’elle et lui dire les gestes qu’elle doit faire avec lui, car c’est vous qui portez l’intention de ces gestes. Ce sont vos mains qui agissent Ă  travers elle. Il en est de mĂȘme quand l’enfant joue. Parlez avec votre bĂ©bĂ© ; quand il pleure, rassurez-le. Portez votre enfant contre vous, calĂ© dans une Ă©charpe de portage ou grĂące Ă  un coussin
 Peu Ă  peu, vous apprendrez Ă  ĂȘtre auprĂšs de votre enfant et lui aussi. Vous sentirez que naturelle-ment, un lien singulier se construit, un apprivoisement se fait. Il vous Ă©coute, vous entend, vous reconnait ; vous l’écoutez, vous l’entendez, le comprenez
 Votre enfant est capable de s’adapter Ă  votre situation. Il saura, lui aussi, comment faire. Faites-vous confiance.

EN

PRATIQ

UE

“Être entourĂ©e permet de se sĂ©curiser

DĂšs le 2e trimestre de grossesse, j’ai pensĂ© Ă  organiser les prestations d’aides humaines pour m’occu-per de mon bĂ©bĂ©. Je faisais appel Ă  un service prestataire, puis, Ă  l’arrivĂ©e de mon enfant, Ă  de l’emploi direct pour certaines nuits. J’avais expliquĂ© que je voulais que les aidants prĂ©servent ma position de mĂšre ; je ne voulais pas ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de mon rĂŽle. Je le rappelais rĂ©guliĂšrement Ă  l’équipe qui venait et ça a Ă©tĂ© respectĂ©. On a essayĂ© de faire au mieux. DĂšs son retour Ă  la maison, mon compagnon prenait le relais, s’occupant de notre fils. Il a bien pris sa place de pĂšre. De jour comme de nuit, les auxiliaires de vie Ă©taient lĂ . Je me sentais en sĂ©curitĂ©. J’ai Ă©tĂ© trĂšs entourĂ©e par d’autres mamans expĂ©rimentĂ©es qui pouvaient me conseiller sans ingĂ©rence. Une bonne partie du week-end, en revanche, nous Ă©tions seuls en famille. Pour financer ces aides, dĂšs que j’ai su que j’étais enceinte, j’ai montĂ© un dossier auprĂšs de la MDPHafin de solliciter la Prestation de compensation du handicap relative Ă  l’aide humaine, et parti-culiĂšrement Ă  l’aide Ă  la parentalitĂ©, possible en Ille et Vilaine. Un mois aprĂšs mon retour Ă la maison, j’ai obtenu le financement correspondant Ă  mes besoins : 5 heures/jour d’aide Ă  laparentalitĂ©, soit le maximum jusqu’aux 3 ans de mon enfant, puis rĂ©duite jusqu’à son terme, c’est-Ă -dire aux 7 ans de l’enfant.”

Ludivine.

tém

oig

na

ge

Page 18: r devenir parents - Myobase

18

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES

vont lui incomber s’il doit aussi s’oc-cuper du bĂ©bĂ©. Il faut le prendre en compte. N’hĂ©sitez pas Ă  partager vos questions avec d’autres parents dĂ©jĂ  passĂ©s par lĂ . Comment ont-ils fait ? Quelle aide ont-ils deman-dĂ©e ? Quels fi nancements ont-ils obtenu ?

RĂ©ajuster au cours du temps

DĂ©finissez avec les tierces per-sonnes leur pĂ©rimĂštre d’interven-tion et leur rĂŽle par rapport Ă  votre bĂ©bĂ© et vous-mĂȘme. Ne craignez pas de rĂ©ajuster de temps Ă  autre la façon de faire ou de signaler Ă  la tierce personne ce qui ne vous convient pas. Faites-le avec tact : les tierces personnes et vous-mĂȘme devez apprendre peu Ă  peu Ă  fonctionner ensemble.

Matériel de puériculture et espace

L’adaptation de l’espace du loge-ment et celui du matĂ©riel de puĂ©ri-culture doivent faciliter la vie et les

interventions auprĂšs de votre bĂ©bĂ©. L’espace doit ĂȘtre ergonomique pour que vous puissiez vous dĂ©pla-cer facilement d’un lieu Ă  l’autre de votre logement, vous installer prĂšs du lit du bĂ©bĂ©, de la table Ă  langer, de la baignoire, de l’endroit oĂč le

bĂ©bĂ© peut jouer
Si vous ĂȘtes en fauteuil, Ă©quipez-vous de matĂ©riel de puĂ©riculture adaptĂ© pour vous occuper de votre bĂ©bĂ© ou ĂȘtre proche de lui : table Ă  langer sur pieds ou fi xĂ©e au mur sous laquelle le fauteuil peut s’encastrer, lit Ă©volutif Ă  hau-teur variable ou ajustable, permet-tant de glisser les jambes dessous lorsque l’on est assis sur le fauteuil, lit « cododo » Ă  fi xer sur le bord du lit parental pour ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© et Ă  mĂȘme hauteur que son bĂ©bé Pensez aussi aux accessoires, comme les coussins de position-nement pour caler le bĂ©bĂ© sur soi, les Ă©charpes de portage


Bien s’équiper

Anticipez la recherche du matériel adapté plusieurs mois avant la nais-sance de votre bébé. Familiarisez-vous avec le matériel nécessaire en allant dans les magasins de puéri-culture classiques (sur place ou par

“L’organisation matĂ©rielle facilite le quotidien

Nous avons deux garçons, ĂągĂ©s de 6 et 4 ans. Aujourd’hui, j’ai un fauteuil roulant Ă©lectrique que j’utilise beaucoup ; atteinte d’une CMT, les grossesses m’ont sans doute fait perdre de la force mus-culaire. Quand j’ai Ă©tĂ© enceinte, j’ai tout de suite rĂ©flĂ©chi Ă  l’amĂ©nagement de la maison : je voulais me dĂ©brouiller avec mon enfant, pouvoir circuler en fauteuil dans la chambre, accĂ©der au matĂ©riel nĂ©cessaire. De bonnes conditions matĂ©rielles facilitent vraiment les choses. Mais c’est fastidieux Ă  mettre en place et ça peut rebuter. J’ai demandĂ© conseil Ă  l’APF et je me suis beaucoup renseignĂ©e.Je voulais un lit rĂ©glable en hauteur pour pouvoir glisser les jambes dessous et prendre mon fils. Le premier modĂšle que j’ai trouvĂ© Ă©tait un lit mĂ©dicalisĂ© : je me suis battue auprĂšs de la MDPH pour le faire financer, mais en vain, puisque mon fils n’était pas malade
 J’ai fini par trouver un lit adĂ©quat, pas trop cher, sur un site de vente d’occasion en ligne. J’ai aussi achetĂ© un siĂšge-auto pivotant. Mon mari a adaptĂ© et installĂ© les autres meubles dont nous avions besoin.Grace Ă  la puĂ©ricultrice de la PMI de mon secteur, j’ai rencontrĂ© une femme proposant du matĂ©riel adaptĂ©, comme ce porte bĂ©bĂ© que j’ai beaucoup utilisĂ© avec mon second fils, pour pouvoir continuer Ă  m’occuper du premier (https://portersimplement.com/).CĂŽtĂ© aides humaines, mon mari est mon aidant. Il travaille en journĂ©e. Au dĂ©but, je n’avais droit Ă  aucune heure d’aide humaine. Un travailleur en intervention sociale et familiale (TISF) venait quelques heures par semaine, s’occuper un peu des enfants et du mĂ©nage. Aujourd’hui je bĂ©nĂ©ficie d’une heure d’aide humaine par jour. Trouver des solutions d’aide reste difficile. Mais je ne regrette rien : c’est un bonheur d’élever des enfants.”

Maud.

“Les auxiliaires de vie m’aident dans mes fonctions de papa

En tant que pĂšre, c’était essentiel pour moi d’ĂȘtre prĂ©sent pendant que les auxiliaires de vie s’occu-paient de mon fils. Cela me semblait important d’ĂȘtre prĂšs de lui, au moment des interventions quotidiennes comme changer la couche ou donner le biberon. Ma prĂ©sence est lĂ , Ă  cĂŽtĂ©, dans le quotidien. Ce que je fais, je veux le faire en conscience.En grandissant, les besoins de l’enfant ne sont pas les mĂȘmes. Et il doit pouvoir se situer entre le(s) parent(s) et l’auxiliaire de vie. Il doit comprendre que cette derniĂšre n’est pas quelqu’un de la famille mais un professionnel aidant. Il ne faut pas qu’il y ait de confusion pour lui. ConcrĂštement, c’est le parent qui doit porter le projet Ă©ducatif. Je repositionne rĂ©guliĂšrement ces choses-lĂ  avec les auxiliaires de vie et avec mon fils. Les auxiliaires de vie doivent aussi avoir du recul pour ne pas le prendre personnellement. C’est un positionnement subtil. J’assume en partie l’éducation de mon fils dont j’ai la garde deux semaines sur trois (nous sommes sĂ©parĂ©s depuis peu avec sa maman). Il est demandeur que l’on fasse des choses ensemble. Je l’accompagne ou non lors de ses activitĂ©s et il va Ă  l’école seul (il a 10 ans)
 Il est aussi trĂšs auto-nome et connait les limites.Mon fils me donne aussi des responsabilitĂ©s vis-Ă -vis de moi-mĂȘme et de ma prise en charge. Je dois me soigner pour pouvoir continuer Ă  bien m’occuper de lui. Je vais de l’avant.”

CĂ©dric.

tém

oig

na

ge

tém

oig

na

ge

Page 19: r devenir parents - Myobase

19

Devenir parents avec une maladie neuromusculaire

internet) ; parcourez les sites prĂ©-sentant les produits adaptĂ©s aux situations de handicap. Cela vous aidera Ă  trouver des solutions de puĂ©riculture correspondant Ă  vos besoins.Trop chĂšres ou pas adaptĂ©es Ă  vos besoins, les solutions du commerce ne vous conviendront pas forcĂ©-ment. Il faudra parfois faire preuve d’inventivitĂ© et d’astuces. Certains parents fabriquent eux-mĂȘmes ce dont ils ont besoin (comme une table Ă  langer sur un bureau Ă  hauteur variable
) pour associer confort, ergonomie et sĂ©curitĂ© de l’enfant. D’autres parents peuvent vous aider Ă  trouver des solutions aux-quelles vous n’auriez pas pensĂ©.

En savoir plus :- Bases de donnĂ©es de matĂ©riel adaptĂ© Hacaviewww.hacavie.com/le-monde-du-handicap/articles/les-aides-techniques-autour-de-la-parentalite-et-le-handicap-moteur/comment-page-1/- HandipuĂ©riculthĂšques : des dis-positifs de prĂȘt de matĂ©riel adaptĂ©.‱ www.handiparentalite.org/pueri-cultheque.html

‱ ussif.fr/blog/etablissement/service-de-guidance-perinatale-et-parentale-pour-personnes-en-situa-tion-de-handicap-sapph/

Les financements

‱ AuprĂšs de la MDPH. Pour le moment, la prestation de com-pensation du handicap (PCH) ne couvre pas les aides Ă  la parenta-litĂ© (aides humaines, aides tech-niques
). Parfois, certaines MDPH rĂ©pondent favorablement Ă  de telles demandes ; un cas par cas qui nĂ©cessite d’argumenter son dossier auprĂšs de la MDPH et d’ĂȘtre sou-tenu (votre RPS Ă  l’AFM-TĂ©lĂ©thon,

l’assistante sociale...). MĂȘme si ça n’aboutit pas toujours, faire ce type de demande est important, pour faire remonter les besoins aux MDPH et sensibiliser les dĂ©cideurs sur l’aide Ă  la parentalitĂ©.‱ La Caisse d’allocations familiales (CAF) fi nance des Techniciens en intervention sociale et familiale (TISF) qui interviennent dans dif-fĂ©rentes situations (diffi cultĂ©s fami-liale, naissance d’un enfant
). DĂšs votre dĂ©claration de grossesse vous pouvez ouvrir votre dossier CAF. Lorsque l’enfant est nĂ© ou avant, rapprochez-vous de votre

“Notre fils nous a fait parents.

De 0 Ă  7 ans, il se passe tellement de choses ! Au moment de l’affirmation du cadre, il Ă©tait plus facile pour mon compagnon d’ĂȘtre spontanĂ© avec notre fils tandis que mes rĂ©ponses envers lui nĂ©cessitaient un intermĂ©diaire : l’intervenante. Il fallait bien qu’une personne “valide” lui montre “gestuellement” comment faire (par exemple: ranger ses jouets) et l’accompagne avec bienveillance mais fermement vers le comportement appropriĂ©. Aujourd’hui notre communication est plus simple et je n’ai plus besoin de l’aide d’un tiers entre lui et moi. Nous mettons du sens lors de chaque situa-tion, qu’elle soit conflictuelle ou non. En grandissant c’est devenu beaucoup plus facile. Nous atten-dons l’adolescence dĂ©sormais... On sait qu’à l’école ça se passe bien. Il est Ă  l’écoute, mĂȘme assez conformiste. Il se lĂąche chez nous ! Et il vit comme les autres enfants, invite des copains Ă  la maison, va chez ses grands-parents ce qui nous permet de temps en temps de nous retrouver Ă  deux
”

Ludivine.

“Toute petite, je lui ai expliquĂ© ce que je pouvais faire ou pas.

Notre fille Ă©coute trĂšs bien. Je lui ai expliquĂ© les choses dĂšs le dĂ©but ; elle a trĂšs bien compris mes limites et s’y est adaptĂ©e. Elle sait par exemple qu’elle ne peut pas toucher ma canule de trachĂ©o-tomie, mais elle peut monter sur mes genoux, ce qu’elle fait souvent !Je crois avoir une autoritĂ© naturelle auprĂšs des enfants : je me suis beaucoup occupĂ©e de mes neveux et niĂšces, je les ai gardĂ©s
 J’ai pris l’habitude de faire respecter ce que je disais.Le papa joue aussi bien son rĂŽle. Il s’occupait de notre fille la nuit et c’est moi qui m’en occupais dans la journĂ©e, qui lui donnait le biberon. Chacun a trouvĂ© sa place.”

Hajar.

“Mes garçons m’ont obligĂ©e Ă  sortir avec mon fauteuil !

Je sortais sans problĂšme avec le fauteuil manuel. Quand j’ai eu le fauteuil Ă©lectrique, j’avais plus de mal : peur des regards, rĂ©ticence
 Mais j’avais les enfants. Le grand Ă©tait trĂšs demandeur. Et je devais les emmener Ă  l’école. J’avais peur de ne pouvoir rĂ©agir assez vite s’il se passait quelque chose : je ne pouvais pas les rattraper s’ils allaient dans les champs ou dans l’eau
 C’est l’ergo-thĂ©rapeute qui me suit qui m’a poussĂ©e vers l’extĂ©rieur. Et puis finalement j’y suis allĂ©e. Ils sont raisonnables et savent Ă©couter. Et ça s’est bien passĂ©. L’un des deux monte toujours sur le fauteuil. On fait aujourd’hui beaucoup de choses ensemble. Et je vois qu’ils sont trĂšs dĂ©brouillards. Je suis fiĂšre d’eux.“

Maud.

tém

oig

na

ges

antenne CAF et demandez les pres-tations auxquelles vous avez droit, compte tenu de votre situation de handicap. La venue d’un TISF Ă  votre domicile en soutien pourra vous ĂȘtre proposĂ©e : le nombre d’heures est fonction du diagnos-tic de votre situation. En savoir plus : www.monenfant.fr- Certaines mutuelles financent temporairement des prestations d’aides mĂ©nagĂšres ou d’autres types d’aides. MĂȘme si l’interven-tion n’est pas centrĂ©e sur l’aide Ă  la parentalitĂ©, cela peut soulager une partie du quotidien.

Page 20: r devenir parents - Myobase

Association reconnue d’utilitĂ© publique

1, rue de l’Internationale - BP 59 - 91002 Évry cedexTĂ©l. : 33 (0) 1 69 47 28 28 - Fax : 33 (0) 1 60 77 12 16

Siùge social : AFM - Institut de Myologie47-83, boulevard de l’Hîpital - 75651 Paris cedex 13

www.afm-telethon.fr

Nous remercions trĂšs chaleureusement toutes les personnes qui ont contribuĂ© Ă  l’élaboration de ce document et apportĂ© leur tĂ©moignage.

© A

FM-T

élét

hon

10/2

018

‱ IS

SN :

1769

-185

0 ‱

RĂ©d

actio

n : M

.O. S

chan

en-B

erg

ot ‱

Val

idat

ion

: F. B

oud

inet

, M. C

osq

uer,

J. T

abat

h, M

. Ver

mill

ard

-Gat

eau

‱ e-

mai

l : m

yoin

fo@

afm

-tel

etho

n.fr

‱ Im

pre

ssio

n : L

’Art

Ă©sie

nne

03

21 7

2 78

90

www.afm-telethon.fr

L’audace d’ĂȘtre mĂšre / film AFM-Productionswww.dailymotion.com/video/xuekh9

www.myobase.org

Assurance maladie / Améliwww.ameli.fr/sites/default/files/Documents/4868/document/preparer-arrivee-enfant_assurance-maladie.pdf

CollÚge national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)www.cngof.fr/patientes/espace-grand-public

Caisse d’allocations familialeswww.mon-enfant.fr

Handiparentalitéwww.handiparentalite.org/www.handirect.fr

Devenir parentswww.anlci.gouv.fr/ANLCI-TV/Adapatation-video-du-Livret-1ere-naissance-elabore-par-le-Ministere-des-Familles-de-l-Enfance-et-des-droits-des-femmes

De la grossesse Ă  l’éducation de l’enfant (site quĂ©bĂ©cois) naitreetgrandir.com/fr/

RepÚres Savoir & Comprendre, AFM-Téléthon :- Diagnostic des maladies neuromusculaires, 2017- Conseil génétique et maladies neuromusculaires, 2018- Prévention des maladies neuromusculaires, 2016

EN

SAVO

IR +

SAVOIR & COMPRENDRE REPÈRES