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Réalisations
2014Le compte-rendu
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Couverture : un nouveau collège qui ouvre des perspectives d’avenir aux filles de Diapangou.
Votre appui contribue à leur assurer un avenir meilleur.
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Votre générosité est démultipliée
Chers amis d’iles de Paix,
Le compte-rendu que vous allez découvrir met en évidence
les résultats qu’Iles de Paix a pu engranger en 2014, auxquels
vous avez contribué par l’appui que vous nous avez apporté.
Vous verrez que nous avons, l’année dernière,
considérablement augmenté le volume de nos activités.
Notamment, parce que nous avons bénéficié de financements
publics plus importants qui nous ont permis de mettre
en œuvre dans le sud des programmes plus étoffés, plus
ambitieux.
Est-ce à dire que vos contributions sont moins cruciales que
par le passé ? Certainement pas ! Il faut savoir que pour
« décrocher » ces subventions publiques, il faut non
seulement proposer des programmes crédibles, bien
argumentés et efficaces, mais encore pouvoir avancer
une part en fonds propres. En d’autres mots, plus nous
sollicitons des subsides publics, plus nous avons besoin de
pouvoir compter sur votre soutien. Laurence Albert
Secrétaire générale
Ce sont vos dons, le geste de solidarité posé à l’occasion
de notre campagne annuelle, le soutien de fondations et
d’entreprises, les legs, etc. qui nous permettent d’apporter
cette quote-part de fonds propres indispensable. Celle-
ci est donc mise en valeur par des financements publics
qui la démultiplient. Ainsi, un don de 100 euros pourra se
transformer, par exemple, en un budget d’intervention de
500 euros, voire plus, pour un programme de développement
en Afrique ou en Amérique du Sud !
Votre générosité peut donc avoir 5 fois plus d’impact
que vous ne le pensez ! Vous découvrirez dans ce compte-
rendu tout ce que nous avons pu réaliser en votre nom, aux
côtés d’hommes et de femmes qui s’investissent dans ces
projets d’avenir.
Alors, nous vous disons de tout cœur… 5 fois merci !
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Le programme de développement du maraîchage fait un carton dans les trois nouvelles communes où intervient Iles de Paix. 262 personnes, en majorité des femmes, ont souhaité y participer !
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Mali Burkina Bénin
262 personnes (au lieu des 200 prévues)
ont participé au projet de développement
du maraîchage proposé par Iles de Paix
en 2014 dans trois communes du Nord-
Bénin. C’est dire l’intérêt suscité parmi les
villageois, et surtout les villageoises, qui
constituent près de 80 % de l’effectif.
Brigitte Kouagou : « La production de légumes, c’est très intéressant pour amé-liorer l’alimentation de la famille et aussi pour les revenus du ménage car je vends la plus grosse partie de ce je que produis. Mes enfants en profitent bien. Je peux payer tout ce qu’il leur faut pour l’école et les frais médicaux quand ils sont malades. Je suis aussi plus à
l’aise pour acheter ce qui est nécessaire pour la maison et pour moi-même. Je ne dépends plus de mon mari comme avant. » La mise en œuvre du projet commence
par l’aménagement de sites de culture et
la réalisation de petits forages pour un
accès à l’eau. 40 forages ont été instal-
lés. Ils sont munis de pompes à pédales,
des modèles simples que des techniciens
locaux, formés à cet effet, peuvent entrete-
nir et réparer.
L’autre gros volet du projet est la forma-
tion des producteurs aux techniques de
culture, avec un suivi rapproché de leurs
activités. Pour beaucoup, c’est une activité
nouvelle, il faut leur apprendre à cultiver.
L’année dernière, 60 « néo-jardiniers » ont
visité une exploitation maraîchère des
environs afin d’échanger avec des produc-
teurs expérimentés. On apprend beaucoup
de l’expérience des autres.
En 2015, l’accent sera mis sur les tech-
niques de stockage et de conservation des
légumes. Pour éviter les pertes et augmen-
ter les recettes. Et plus de 100 personnes
supplémentaires se joindront au projet !
Bel engouement pour le maraîchage !
Bénin
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Pour s’assurer des revenus décents, beaucoup de
femmes entreprennent - et Iles de Paix les y aide
par des formations techniques -, mais elles ne ti-
raient pas toujours de leurs activités les revenus
escomptés, faute de savoir bien les gérer.
« Avant, je gaspillais mon niébé !(*), dit Léontine.
Je puisais dans mon grenier pour faire des bei-gnets que je vendais au marché, mais ne savais pas trop ce que rapportait cette activité. Le jour où j’ai trouvé mon grenier vide et que j’ai dû me réapprovisionner au marché, j’ai compris que mon travail ne m’avait rien rapporté ! »C’est pour éviter aux femmes pareille mésaventure
qu’Iles de Paix propose des formations en gestion
(établissement et analyse d’un compte d’exploita-
tion, affectation des gains, épargne et crédit). 270
femmes en ont bénéficié en 2014. Et bien plus en-
core car il est demandé aux femmes ayant suivi la
formation de partager leurs connaissances à leur
retour au village.
(*) Le niébé est une variété de haricot.
Des formations en gestion
pour des femmes illettrées
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FiChe des Réalisations 2014 > Bénin
Communes de Boukoumbé, Cobly et Matéri : 264.000 habitants.
Gestion du développement localRenforcement des capacités des ONG locales chargées par Iles
de Paix de la mise en œuvre des projets sur le terrain. For-
mation théorique et suivi-accompagnement. Aspects abordés :
gestion d’un projet sur le terrain, gestion administrative et
financière, capacités d’organisation interne, prise en compte
de l’aspect genre (pour une amélioration de la situation des
femmes).
Sécurité alimentaire et revenus améliorés• Culturedumaïs> Formation technique et suivi de proximité
pour 522 producteurs. 3 voyages d’échange d’expériences
pour 180 personnes. Formation de producteurs pilotes
chargés de mener des recherches-actions pour améliorer
les pratiques de culture. Renforcement des capacités de 18
producteurs de semences. Expérimentation d’un engrais
vert, le pois d’Angole. Recherches pour un stockage de la
production sans utilisation de produits chimiques. Renforce-
ment des capacités des organisations de producteurs.
• Maraîchage> Appui à 262 producteurs (dont 200
femmes). Aménagement de 10 sites de culture (haies vives
de protection, forages pour l’arrosage, fosses à compost).
Formation aux techniques de culture et à la fabrication de
compost et de produits phytosanitaires bio. Organisation
d’un voyage d’échange d’expériences pour 60 producteurs.
Formation sur la vie associative et la gestion financière
pour 23 coopératives de maraîchers.
• Actionsenfaveurdesfemmes> Identification d’activités
rémunératrices (étuvage du riz, production de fromages de
soja et de couscous). Formation technique de 120 femmes
à la pratique de ces activités. Formation à la gestion de ce
type d’activités pour 282 femmes. Formation de 384 femmes
sur la gestion du budget du ménage et l’épargne. Organi-
sation de 8 ateliers sur le microcrédit pour 450 femmes.
Actions de sensibilisation en faveur d’un renforcement de
la position des femmes dans la société et de leur participa-
tion à la vie communautaire : production d’émissions radio,
organisation de séances pour les responsables locaux
(8 séances) et le grand public (27 séances).
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Au Burkina, un diplôme d’enseignement secondaire permet de devenir instituteur/institutrice, infirmière ou agent de police, de travailler pour un ministère...
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Mali Burkina Bénin
Un nouveau collège d’enseignement
général (CEG, secondaire inférieur) a été
inauguré à la rentrée 2014-2015 dans le
village de Louargou.
Iles de Paix a piloté avec la Mairie de
Diapangou la construction de ce bâtiment(*)
que les familles du nord de la commune
attendaient avec impatience.
L’autre collège de la commune était
tellement saturé qu’il ne pouvait accueillir
tous les élèves qui terminaient le primaire.
L’action d’Iles de Paix dans la région
explique en bonne partie cet engorgement :
en 10 ans, 33 classes de primaire ont été
construites, qui permettent de scolariser
près de 2.000 élèves !
L’augmentation de l’offre au niveau de
l’enseignement secondaire se révélait
donc vraiment indispensable. Surtout pour
permettre la poursuite de la scolarisation
des filles, que les parents répugnent à
laisser fréquenter des établissements
éloignés de leur domicile.
Les six classes du nouveau collège de
Louargou pourront à terme accueillir 360
élèves. Les deux premières années d’étude
sont déjà dispensées, les autres le seront
au fur et à mesure de la progression des
élèves.
L’association de parents d’élèves s’est
d’emblée montrée très motivée et très
dynamique. Elle a permis d’anticiper d’un
an « l’ouverture » du CEG. Une première
année d’enseignement a en effet démarré
en octobre 2013 dans un local prêté par
la Mairie. Les parents ont rassemblé
l’équivalent de 3.000 € (c’est beaucoup
au Burkina !) pour payer les salaires des
enseignants d’un autre collège qui ont
accepté d’encadrer cette classe provisoire.
Très investis, les bénéficiaires des projets
d’Iles de Paix !
(*) La construction du collège a été cofinancée par le Fonds belge pour la sécurité alimentaire (Coopération belge) et l’entreprise liégeoise Mithra. Un bel exemple de partenariat public-privé.
Un collège très attendu
Burkina Faso
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« Iles de Paix et Diobass(*) nous aident à grimper à l’arbre. Nous allons tout faire pour en atteindre le sommet ! »Ces propos enthousiastes concernent le projet de
recherche-action paysanne entamé en 2014 dans
les communes de Diabo et Tibga. De quoi s’agit-il ? Il
s’agit d’appuyer des paysans expérimentateurs qui
vont identifier de nouvelles techniques de culture ou
d’élevage qui pourraient s’avérer intéressantes, puis
les tester sur leurs exploitations. Ils pourront alors
mesurer si les rendements de ces innovations sont
vraiment probants, si elles apportent un plus par
rapport à leurs pratiques traditionnelles. Les pratiques
les plus efficaces seront diffusées, ce qui permettra
aux autres paysans de bénéficier de ces innovations.
« Mon champ peut être une école », tel est le principe
de cette démarche qui fait du paysan l’acteur de l’évo-
lution de son métier. Ce n’est pas « d’en haut » que pro-
viennent les bonnes recettes, mais bien de la recherche
et de l’action des praticiens de terrain.
(*) Diobass est l’ONG burkinabè qui encadre ce programme d’amélioration de l’expertise paysanne.
Des paysans chercheurs
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FiChe des Réalisations 2014 > BURkina Faso
CommunesdeBaskouré,Diabo,Diapangou,Gonghin,TibgaetYamba:187.640 habitants.
Sécurité alimentaire et revenus améliorés•Cultureduriz> Achèvement d’un périmètre irrigué de
21 ha pour plus de 300 producteurs. Chaque
producteur peut espérer récolter quelque 400 kilos de riz.
Formation en gestion et organisation pour une association
de producteurs de riz.
•Céréalestraditionnelles> Fourniture de semences
améliorées et d’outillage agricole pour 198 ménages.
Formation de ces producteurs sur des techniques de
culture favorisant la fertilité des sols.
•Maraîchage>Aménagement de 3 sites maraîchers avec
puits (4 ha, 130 producteurs). Formation aux techniques
de culture pour 154 producteurs.
•Élevage>Réhabilitation d’une retenue d’eau pour
l’abreuvement du bétail. Lancement d’un projet
d’amélioration de l’élevage de volailles (75 bénéficiaires).
Formation aux techniques de fauche et de conservation du
fourrage pour 142 producteurs.
Services de base•Scolarisation> Ouverture d’un nouveau collège
d’enseignement général (secondaire inférieur) dans le
village de Louargou. Il peut accueillir 360 élèves.
•Eaupotable> Installation de 12 nouveaux forages et
réhabilitation de 12 anciens. Ils bénéficient à 7.200
personnes. Formations pour 10 associations d’usagers.
Gouvernance locale•AppuiauxMairies> Collaboration avec une Mairie
pour l’élaboration de son plan de développement local et
formations pour son personnel administratif. Formations
pour des responsables locaux sur la gouvernance locale,
la maîtrise d’ouvrages, la gestion financière.
•Participationcitoyenne> Organisation d’une formation
pour des jeunes leaders locaux. Sensibilisation de la
population sur la participation citoyenne.
• Innovationpaysanne>Constitution de quatre groupes
de recherche-action paysanne pour l’identification et
l’expérimentation de nouvelles techniques agricoles.
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Les forages d’eau potable ont considérablement amélioré la vie des villageois. Surtout celle des femmes !
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Vu la situation sécuritaire précaire que
connaît le Mali et l’isolement de la zone où
opère Iles de Paix, le Conseil d’administra-
tion a décidé en 2013 de ne pas entamer
de nouvelles interventions dans ce pays.
En 2014, l’équipe a donc travaillé à l’auto-
nomisation des projets menés à bien dans
les communes de Bénéna et de Fangasso.
Une étape cruciale pour assurer la via-
bilité à long terme de ces projets, ce qui
suppose que les bénéficiaires soient en
capacité de les autogérer.
Ousseini Koudougou, coordinateur d’Iles de
Paix au Mali : « Nous avons, par exemple, organisé des ateliers pour identifier avec
les personnes concernées d’éventuels points faibles nécessitant des actions de renforcement des compétences, des réorganisations, des consolidations. »Pour les périmètres de culture du riz, l’un
des projets phares de l’intervention, cela
s’est notamment traduit par la désigna-
tion et la formation de paysans relais qui
seront pour leurs collègues des référents
et les défenseurs de leurs intérêts dans
les rapports avec l’administration ou les
services techniques de l’État.
Pour le volet « eau potable », des formations
complémentaires ont été dispensées aux
comités de gestion des forages et aux per-
sonnes chargées de leur maintenance.
Un nouveau système de gestion du marché
a aussi été mis en place avec la Mairie et
les usagers. Pour que ce bel équipement,
cofinancé par Iles de Paix, procure à la com-
mune davantage de revenus et aux commer-
çants et habitants de meilleurs services.
« Pour mieux assurer l’avenir, dit
Ousseini Koudougou, nous nous sommes efforcés de mettre en relation les groupes de bénéficiaires avec des personnes ressources, des institutions ou des ONG locales qui pourront, d’une certaine manière, prendre le relais des appuis d’Iles de Paix. »
Une année d’autonomisation
Mali
Mali Burkina Bénin
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Iles de Paix a chargé un consultant externe, un agroéconomiste, de
faire le bilan de ses actions dans la commune de Bénéna. D’en ana-
lyser les résultats, de mettre en évidence leurs forces et aussi leurs
éventuelles faiblesses.
Parmi les réussites d’Iles de Paix, le consultant pointe les aménage-
ments de terrains pour la culture du riz grâce à la retenue des eaux
de pluie. Une véritable innovation dans une région où de nombreuses
terres propices n’étaient pas exploitées. Excellent bilan aussi pour le
maraîchage, les forages d’eau potable, très bien gérés par les villa-
geois, ou encore des infrastructures comme le marché communal.
Résultats moins probants, en revanche, pour les appuis à des éle-
veuses de volailles, à des apiculteurs ou pour les parcs à vaccination
pour le bétail, insuffisamment utilisés.
Pour le consultant, le bilan de l’intervention est globalement très
positif : « Les actions réussies ont contribué de façon notable à une meilleure sécurité alimentaire et à l’amélioration des revenus. Les personnes interrogées ont souligné le renforcement de la cohésion sociale, l’allègement des tâches des femmes et l’amélioration de l’alimentation des enfants. »
L’œil d’un expert extérieur
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FiChe des Réalisations 2014 > Mali
CommunesdeBénénaetdeFangasso:37.500 habitants.
Services de base• MarchédeBénéna> Mise en place d’un comité de
gestion associant des représentants de la Mairie et des
commerçants (pour une gestion plus rentable du marché).
Formation en gestion pour ses membres, notamment à la
collecte et à l’affectation des taxes et redevances.
• Eaupotable> Sensibilisation des usagers et comités
de gestion des forages de 20 villages sur l’hygiène et
les maladies que peut causer une eau contaminée.
Sensibilisation des assemblées villageoises sur la collecte
de fonds (redevances) pour l’entretien des forages.
Formation complémentaire et outillage pour 42 techniciens
locaux chargés de la maintenance des points d’eau.
Sécurité alimentaire et revenus améliorés• Cultureduriz> Formation de 422 producteurs à la
réparation de diguettes de retenue des eaux de pluie
et formation technique complémentaire de 33 paysans
relais (experts), notamment par des voyages d’étude
sur des sites de production. Sensibilisation sur l’intérêt
des apports en fumure organique. Structuration des
producteurs en groupements. Officialisation des droits
des producteurs sur les terres qu’ils exploitent.
• Maraîchage> Formation de 89 exploitants (dont 50
femmes) pour une diversification de leur production et
un allongement de la période de culture. Formation sur
la réalisation de pépinières. Officialisation des droits des
producteurs sur les terres qu’ils exploitent.
• Apiculture> Constitution d’une coopérative féminine (30
membres) de transformation du miel. Formation sur la
vie coopérative et la gestion.
Gouvernance locale• Gestioncommunale> Appui à la Mairie de Bénéna pour
la présentation de ses comptes. Rencontres de réflexion
avec les autorités communales sur la cession des biens
d’Iles de Paix et ateliers de bilan des activités soutenues
dans les deux communes.
Ce programme est soutenu financièrement par Iles de Paix Luxembourg.
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Les techniciens paysans : une expertise locale à disposition des petits producteurs
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Pérou Equateur
Dans les Andes péruviennes, la plupart
des familles tirent leurs moyens de subsis-
tance de l’agriculture et de l’élevage, mais
les producteurs pâtissent d’un manque de
connaissances techniques et d’expertise.
Comme il l’avait fait en Équateur, Iles de
Paix a mis en place dans la région de Huá-
nuco un programme de formation de tech-
niciens paysans (tecnicos campesinos). Il
s’agit de former des agriculteurs et des
éleveurs pour qu’ils soient en mesure
d’apporter conseils et assistance à leurs
confrères. Des techniques et pratiques
améliorées se propagent ainsi, de paysan
à paysan. Un bel effet d’essaimage.
José Cercedo, dit Josécito, est l’un des
des paysans devenus formateurs
Pérou
techniciens paysans formés par Iles de
Paix au Pérou. Il s’est lancé dans la produc-
tion améliorée de la grenadille (une sorte
de fruit de la passion). Il fut le premier,
dans son village, à installer un système de
treilles sur son terrain pour soutenir les
branches de cette plante grimpante. Les
voisins, voyant que cela donnait de bons
résultats, n’ont pas tardé à l’imiter.
« J’enseigne aux gens, dit Josécito, je les aide à améliorer leurs techniques de culture. J’aime cela : transmettre, partager ce que j’ai appris. » Justement, pour renforcer l’impact des
techniciens paysans dans leurs commu-
nautés, Iles de Paix a proposé l’année der-
nière à trente-deux d’entre eux une forma-
tion en auto-estime et leadership.
Une formation misant sur l’humain et
visant un renforcement des capacités
personnelles des tecnicos. Pour qu’ils
puissent mieux communiquer, se présen-
ter, mettre en valeur les services qu’ils
peuvent proposer à d’autres paysans.
L’initiative s’est révélée très positive. Quel
changement, chez les participants, entre
l’avant et l’après-formation !
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Iles de Paix a été honoré en 2014 par le ministère
péruvien de la Santé « pour l’expérience en assai-
nissement (eau potable et toilettes à domicile) et
les projets productifs développés en zone rurale.
Ces projets améliorent l’accès aux services de
base, entraînent une augmentation durable des
revenus et une amélioration des conditions de vie
des populations. »
Docteur Guillermo Renjifo Ramos, responsable
du Réseau Santé de la province de Huánuco : « Les projets d’Iles de Paix agissent directement sur les ‘déterminants de la santé’, les facteurs qui contribuent à assurer la bonne santé des populations. Ces projets ont, entre autres, contribué à la diminution des maladies infantiles, des cas d’anémie et de malnutrition chronique. »Sans parler des effets indirects de tels projets.
« Et en plus, mes enfants ont de meilleurs résultats scolaires ! » se félicitait une maman
dont la maison est désormais approvisionnée
en eau potable et dont les enfants sont moins
souvent malades.
Le développement,
c’est bon pour la santé !
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FiChe des Réalisations 2014 > PéRoU
Communes de Molino, Santa Maria del Valle et Umari : 51.700 habitants.
Santa Maria del Valle • Clôturedel’interventionfin2015> Consolidation des projets.
• Suivirapprochépourautonomisation> Pour
100 producteurs de grenadilles, 100 éleveuses
de cochons d’Inde et 50 éleveurs de moutons
Umari • Irrigation> Réhabilitation d’un canal d’irrigation.
• Agriculture>Appui à 330 agriculteurs (1.700 personnes)
pour l’adoption de pratiques plus productives (rentabilité) et
plus respectueuses de l’environnement (durabilité).
• Environnement> Appui à une communauté paysanne pour
le classement d’une forêt en zone protégée.
Molino • Clôturedel’interventionfin2014> Derniers
renforcements des projets et ateliers de clôture.
• Etablissementdubilandel’intervention(2009-2014)
> 475 agriculteurs (2.470 personnes) appuyés pour
l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus
(culture de la grenadille, élevage de moutons, production de
lait). Formation de 45 techniciens paysans qui apportent
leur expertise dans leurs communautés.
58 % des familles (7.475 personnes) ont accès à l’eau
potable (0 % en 2009). 6.115 familles (31.800 personnes)
bénéficient de meilleurs services de santé grâce aux
équipements fournis aux postes de santé.Auniveaurégional• Bonnegouvernance> Avant les élections communales et
régionales, implication d’Iles de Paix dans l’élaboration des
« accords de gouvernance » : définition avec les acteurs
locaux de priorités et objectifs de développement sur
lesquels les candidats étaient appelés à s’engager.
(1.300 personnes). Accent mis sur l’amélioration de la
commercialisation.
• Technicienspaysans> Formation personnelle
complémentaire de 32 techniciens pour une meilleure
présentation et valorisation de leurs services.
• Eaupotable> Supervision de l’aménagement, sur initiative
par la commune, de 2 réseaux d’adduction supplémentaires.
Ce programme est soutenu financièrement par Iles de Paix Luxembourg.
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Iles de Paix a produit un film sur l’émancipation des femmes en Afrique de l’Ouest. Petit à petit, des changements profonds interviennent.
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Iles de Paix se consacre en Belgique à
l’éducation à la citoyenneté mondiale et
solidaire. Cette mission, cofinancée par le
ministère de la Coopération au développe-
ment, se décline en toute une série d’acti-
vités touchant les publics les plus divers,
en particulier les jeunes.
C’est avant tout une démarche d’informa-
tion sur les conditions de vie d’autres per-
sonnes de par le monde et les nombreuses
interdépendances qui nous relient à elles.
Cette ouverture peut aboutir à une prise
de conscience et susciter l’action. Si nous
nous soucions de la manière dont vivent les
autres, nous pouvons sans doute agir positi-
vement en leur faveur. En utilisant les leviers
dont nous disposons pour favoriser l’accès
de chacun à ses droits fondamentaux.
La soirée Rencontres sous le manguier,
organisée à Namur en novembre 2014,
s’inscrit dans cette quête d’une action
non seulement généreuse, mais aussi
bien ajustée en faveur d’un pays du Sud,
en l’occurrence ici le Burkina Faso. Iles
de Paix a proposé ces rencontres à des
acteurs belges de solidarité internationale
afin qu’ils partagent leurs expériences,
discutent de leurs difficultés, échangent
des bonnes pratiques, découvrent de nou-
velles idées. Et peut-être, envisagent des
collaborations fructueuses.
Iles de Paix entendait ainsi manifester tout
le respect qu’il éprouve pour les initiatives
locales de solidarité internationale et sa
volonté de fédérer, autant que possible,
les générosités.
Belgique
3 activités marquantes> Comme chaque année, Iles de Paix a été très
présent, en 2014, dans les écoles primaires et secondaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 693 animations Nord-Sud ont été proposées aux élèves.
> Une brochure, Découvrir le monde, ap-prendre la solidarité, a été conçue à l’inten-tion des étudiants des hautes écoles pédago-giques. Elle propose à ces futurs enseignants des pistes pour initier les élèves à la solidari-té mondiale et solidaire. Un projet mené avec la Croix-Rouge, Plan Belgique et l’UNICEF.
> L’émancipation des femmes en Afrique de l’Ouest est un reportage vidéo, touchant et didactique à la fois, qui traite cette ques-tion importante avec pudeur et sans tabou.
A visionner sur le site Internet d’IlesdePaix>ilesdepaix.org/films/
Prendre conscience et… agir
La campagne d’Iles de Paix de la mi-janvier offre
chaque année à quelque 40.000 bénévoles l’oppor-
tunité de s’engager concrètement en faveur de
populations précarisées du Sud de la planète. Et
au grand public, des centaines de milliers de per-
sonnes, de leur emboîter le pas. 876.000 euros ont
été récoltés en 2014.
Mais au-delà de l’aspect récolte de fonds, certes
essentiel pour garantir nos interventions pour
le développement, la campagne est aussi une
grande opération de sensibilisation. Elle nous
donne l’occasion de braquer le projecteur sur la
situation des pays les plus pauvres et sur la vo-
lonté d’aller de l’avant qui anime leurs habitants.
Ils ne résignent pas à la pauvreté et sont prêts à
s’investir dans des projets d’avenir.
Campagne annuelle : un mouvement de solidarité
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ils nous soutiennent
donorinfo.bedonner... mais à qui ?
Nos comptes contrôlés et détaillés sont publiés sur donorinfo.be, premier site belge d’information indépendante sur les activités et les moyens financiers des
organisations philanthropiques qui aident les personnes dans le besoin.
FonDATIonDuBoIS
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RÉPARTITIonDESDÉPEnSESAuSuD
Burkina Faso 43,1 %
Pérou 29,1 %
Bénin 17,7 %
Mali 7,9 %
ProsPection et évaluation équateur 2,2 %
RecettesFonds propres 1.814.800Campagne et manifestations diverses 950.000Dons et parrainages 764.800Produits financiers et divers 100.000
Financements 2.457.706Privés (fondations et entreprises) 145.000Publics 2.312.706
Total 4.272.506
DépensesProgrammesSud 3.854.060Bénin 683.228Burkina Faso 1.660.987Mali 302.582Pérou 1.120.101Prospection de nouvelles interventions 57.680 Équateur (autonomisation) 29.482
Education à la citoyennetémondiale et solidaire 480.418Campagne 240.485
Total 4.574.963
FonDS pRopRES 42,5 %
CAMPAGNE 22,2 %
DONS ET PARRAINAGES 17,9 %
PRODUITS FINANCIERS 2,4 %
FInAnCEMEnTS 57,5%
PRIVÉS (FONDATIONS ET ENTREPRISES) 3,4 %
PUBLICS 54,1 %
Budget directeMent aFFecté aux PrograMMes 87,5 %
Frais Fixes de structure 12,5 %
notre budget 2014Le tableau des recettes met en évidence
une belle progression des ressources
dont Iles de Paix a pu disposer en 2014 :
40 % de plus qu’en 2013.
Cela est essentiellement dû à l’augmenta-
tion des financements publics qui ont été
accordés à l’association (ils ont presque
doublé !) par La Coopération fédérale belge,
l’Union européenne ou encore le ministère
des Affaires étrangères luxembourgeois. Ce
soutien renforcé témoigne de la crédibilité
des programmes qu’Iles de Paix leur a sou-
mis, de son professionnalisme.
Les fonds propres se maintiennent à un
bon niveau (42,5 % des recettes). Cela
montre que les sympathisants d’Iles de
Paix, grand public, fondations, communes
et entreprises, lui maintiennent eux aussi
leur confiance. Voilà qui nous réjouit et qui
est essentiel pour engager de nouvelles
interventions, faire face à des frais de pro-
grammes qui ne peuvent être cofinancés.
Iles de Paix garde ainsi une belle liberté
d’action et est en mesure de fournir le
quota de fonds propres nécessaire à l’ob-
tention de financements publics !
En 2014, Iles de paix a dépensé dans le
Sud davantage qu’en 2013 (une hausse de
61,5 % !). C’est bien sûr avant tout l’effet de
l’augmentation des financements publics
que l’association a pu obtenir.
Iles de Paix est engagé dans une spirale
positive et il faut une nouvelle fois souli-
gner que l’appui de ses sympathisants y
contribue précieusement.
Il est à noter que les activités d’éducation
à la solidarité mondiale et solidaire sont
largement financées (à près de 75 %) par
le ministère belge de la Coopération au
développement.
Quant aux frais de structure, Iles de Paix
veille à ce qu’ils soient aussi réduits que
possible. Ils ont représenté, en 2014, 12,5 %
des dépenses.
> Ces chiffres sont des prévisions bud-
gétaires établies en janvier 2014. Ils ont
servi de guide tout au long de l’année
écoulée pour mener les projets.
Les comptes définitifs seront soumis
mi-2015 à l’audit d’un commissaire aux
comptes externe. Une fois approuvés
par l’Assemblée générale d’Iles de Paix,
ils seront mis à la disposition du public
sur le site www.ilesdepaix.org.
L’écart entre les dépenses et les recettes
s’est fortement réduit. Le dépassement
était de 789.853 € en 2013 ; il n’est plus
que de 302.457 € en 2014. Nous sommes
sur la voie d’un rééquilibre budgétaire.
25
Parlons argent…
26
Iles de Paix souhaitait élargir ses interventions à de nouveaux
pays. Un appel à partenaires du Fonds belge pour la sécurité ali-
mentaire (un organisme lié à la Coopération fédérale belge) lui a
donné l’occasion d’agir dans
le nord-est de la Tanzanie.
En collaboration avec
d’autres intervenants,
comme Vétérinaires sans
frontières ou le Programme
alimentaire mondial, Iles
de Paix participera pendant
plusieurs années à un pro-
gramme de renforcement de
la sécurité alimentaire et de
lutte contre la pauvreté.
Dans cette région, touchée
par la sécheresse et où vivent
de nombreuses communau-
tés d’éleveurs massaï, la mission d’Iles de Paix sera d’aménager
ou d’améliorer des points d’eau pour l’abreuvement du bétail et
pour la consommation humaine. Iles de Paix aidera également les
villages à établir des plans de mise en valeur de leurs ressources
en eau et à renforcer leurs compétences pour la bonne gestion,
technique et financière, de celles-ci.
Le problème de l’eau est crucial dans cette zone, surtout en saison
sèche, lorsque de nombreux points d’eau tarissent. Les éleveurs sont
alors contraints à de longs déplacements à pied – jusqu’à 30 km –
vers des puits ou des forages bondés, surexploités, aux conditions
d’hygiène déplorables. Pour les femmes, à qui incombe l’approvi-
sionnement en eau des ménages, c’est le plus souvent le parcours
de la combattante. Trajet aller, attente dans la file, trajet retour : de
longues heures pénibles et peu productives ! L’action dont est chargé
Iles de Paix concernera une quinzaine de villages particulièrement
précarisés où vivent quelque 56.000 personnes.
de nouveaux engagements
tanzanie
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des Points d’eaU PoUR les aniMaUx et… les PoPUlations
27
Jusqu’ici, Iles de Paix menait ses programmes à l’échelle d’une
commune. Trois programmes de ce type sont en cours au Pérou.
La nouvelle intervention, qui débutera en 2015, est un programme
ambitieux qui vise à diffu-
ser dans toute une région
la philosophie d’Iles de
Paix et les expériences
réussies à Molino, Santa
Maria del Valle et Umari.
Il s’agira d’accompagner
et de former les équipes
municipales d’une dizaine
de communes de la région
andine de Huánuco pour
le lancement et la gestion
de programmes de déve-
loppement. Les Mairies
seront vraiment à la ma-
nœuvre ! Il s’agit de créer un effet boule de neige pour augmenter
l’impact des interventions.
Une nouvelle ONG, Islas de Paz Perú, pilotera ce quatrième pro-
gramme. Elle émane de la volonté de collaborateurs actuels et
anciens d’Iles de Paix, mais aussi d’autres personnes concernées
par le développement local qui souhaitaient poursuivre et diffu-
ser l’action de l’association au Pérou. Cette équipe, forte des com-
pétences acquises, volera de ses propres ailes et poursuivra son
travail après la fin des interventions d’Iles de Paix au Pérou, qui
devraient s’achever aux alentours de 2020. Le passage de relais
s’effectue, en quelque sorte, avant la fin de la course...
Iles de Paix soutiendra financièrement la nouvelle ONG pendant
cinq ans et sera à ses côtés pour accompagner ses premiers pas.
en 2015, iles de Paix s’engagera sur deux nouveaux fronts. en tanzanie, aux côtés d’éleveurs massaï, dans le cadre d’un
programme piloté par le Fonds belge pour la sécurité alimentaire. au Pérou, où un quatrième programme diffusera à large
échelle les propositions d’iles de Paix en matière de développement rural.
Pérou
© ID
P Pé
rou
Un qUatRièMe PRogRaMMe et Une noUvelle ong
28
© ID
P Pé
rou
Iles de PaixONG de développement
fondée par Dominique Pire,
Prix Nobel de la Paix 1958
Rue du Marché, 37 - 4500 Huy
RPM : 408.908.151
Téléphone : 085 23 02 54
www.ilesdepaix.org
IBAN : BE04 2400 2962 6531
Réduction fiscale forfaitaire
de 45% du montant total des
dons à partir de 40 E par an
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Rue Mercatoris, 69
L - 7237 Helmsange
Téléphone : 352 33 42 93
www.ilesdepaix.lu
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Déduction fiscale à partir
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