ROYAUME DU MAROC
Ministère délégué auprès du Ministre de l'Énergie, des Mines, de
l'Eau et de l'Environnement, Chargé de l’Environnement
Direction des Études, de la Planification et de la Prospective
Programme de Renforcement de capacités sur les faibles émissions au Maroc
Projet LECB – PI 00078560
Étude de stratégie d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre dans le cadre du Plan Maroc Vert
Août 2014
Élaboration d’une liste restreinte de NAMAs potentielles
Rapport de la Mission III
ROYAUME DU MAROC
Ministère délégué auprès du Ministre de l'Energie, des Mines, de
l'Eau et de l'Environnement, Chargé de l’Environnement
Direction des Etudes, de la Planification et de la Prospective
Programme de Renforcement de capacités sur les faibles émissions au Maroc
Projet LECB – PI 00078560
« Étude de stratégie d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre dans le cadre du Plan Maroc Vert »
Élaboration d’une liste restreinte de NAMAs potentielles
Rapport de la Mission III
Cette étude a été réalisée en partenariat avec :
Rapport réalisé par les experts:
Riad BALAGHI, Mohammed JLIBENE, Mohamed BOUGHLALA
(ARDI S.A.R.L.)
&
Khalid ALAMI
(WEDIS Consulting S.A.)
Août 2014
Table des matières
1. Introduction ................................................................................................................. 1
2. Rappel des résultats de la Mission 2 ........................................................................... 2
3. Analyse multicritères de la liste étendue des NAMAs potentielles ............................ 3
3.1. Le logiciel PriEST d’analyse multicritères ............................................................. 3
3.2. L’analyse multicritères hiérarchique .................................................................... 4
3.3. Priorisation des critères de sélection ................................................................... 5
3.4. Matrice de comparaison binaire des grand-critères de sélection ....................... 8
3.5. Notation des actions pour chaque critère ........................................................... 9
3.6. Matrice de comparaison binaire des actions pour chaque critère .................... 14
4. Priorisation des NAMAs par critère de sélection ...................................................... 14
4.1. Priorisation par le grand-critère « Environnemental » ...................................... 15
4.2. Priorisation par le grand-critère « Socio-économique » .................................... 15
4.3. Priorisation par le grand-critère « Facilité de mise en œuvre » ........................ 16
5. Liste retreinte des NAMAs potentielles..................................................................... 17
6. Contribution des NAMAs prioritaires aux initiatives de développement du secteur agricole 20
7. Barrières au déploiement des NAMAs prioritaires ................................................... 20
8. Mesures de dépassement des barrières aux NAMAs prioritaires ............................. 21
9. Fiches descriptives des NAMAs prioritaires .............................................................. 22
10. Conclusion .............................................................................................................. 28
11. Références ............................................................................................................. 29
Étude de stratégie d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre dans le cadre du Plan Maroc Vert
Rapport Mission III
GLOSSAIRE
AMCH Analyse MultiCritères Hiérarchique
CCNUCC Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
ADA Agence pour le Développement Agricole
GES Gaz à Effet de Serre
Ha Hectare
INRA Institut National de la Recherche Agronomique
MAPM Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
MRV Mesure, notification et Vérification
NAMA Nationally Appropriate Mitigation Action
PMV Plan Maroc Vert
T.eq.CO2 Tonne équivalent CO2
Étude de stratégie d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre dans le cadre du Plan Maroc Vert
Rapport Mission III
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Potentiel de séquestration de carbone des actions proposées pouvant être
développées en NAMAs. ..................................................................................................................... 3 Tableau 2 : Critères de sélection de la liste retreinte de NAMAs potentielles .............................. 5 Tableau 3 : Pondération grand-critères et critères de sélection le liste retreinte des NAMAs
potentielles. .......................................................................................................................................... 7
Tableau 4 : Matrice de comparaison binaire des grand-critères de sélection, déduite des poids
des critères en Tableau 3. ..................................................................................................................... 8 Tableau 5 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection, pour le grand-critère
« Environnemental », déduite des poids des critères en Tableau 3. ..................................................... 8 Tableau 6 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection, pour le grand-critère
« Socio-économique », déduite des poids des critères en Tableau 3. .................................................. 8
Tableau 7 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection pour le grand-critère
« Facilité de mise en œuvre », déduite des poids des critères en Tableau 3. ....................................... 9
Tableau 8 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Potentiel d’atténuation ».
.............................................................................................................................................................. 9 Tableau 9 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Synergie avec
l’adaptation »........................................................................................................................................ 9 Tableau 10 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Degré d’alignement
avec le PMV ». ................................................................................................................................... 10
Tableau 11 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Bénéfice pour le
développement durable ». .................................................................................................................. 11
Tableau 12 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Contribution à la
sécurité alimentaire ». ........................................................................................................................ 11 Tableau 13 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Faisabilité technique ».
............................................................................................................................................................ 12
Tableau 14 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Acceptabilité sociale ».
............................................................................................................................................................ 12 Tableau 15 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Complexité de MRV ».
............................................................................................................................................................ 13
Tableau 16 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Insertion dans le marché
». ......................................................................................................................................................... 13 Tableau 17 : Exemple de matrice de comparaison binaire des actions potentielles pouvant être
développées en NAMAs, pour le critère « bénéfice pour le développement durable » (Numéro des
actions en Tableau 1). ........................................................................................................................ 14
Tableau 18 : Liste retreinte des NAMAs potentielles classées par ordre de priorité. .................. 17 Tableau 19 : Contribution des NAMAs prioritaires au renforcement des initiatives en cours dans
le secteur agricole. .............................................................................................................................. 20 Tableau 20 : Barrières au déploiement des NAMAs prioritaires. ................................................ 21
Tableau 21 : Mesures de dépassement des barrières aux NAMAs prioritaires. .......................... 21
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Le logiciel PriEST d’analyse multicritères, utilisé pour l’identification de la liste
restreinte de NAMAs potentielles (http://sourceforge.net/projects/priority/). ..................................... 4 Figure 2 : Exemple de processus analytique hiérarchique, dans le cas de 3 critères et 5 actions à
classer. .................................................................................................................................................. 5 Figure 3 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Environnemental ». ...................... 15
Figure 4 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Socio-économique ». .................... 16 Figure 5 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Facilité de mise en œuvre ». ......... 17 Figure 6 : Résultat de l’analyse multicritère des actions potentielles pouvant être développées en
NAMAs. ............................................................................................................................................. 18 Figure 7 : Caractéristiques des trois premières NAMAs prioritaires au vu des trois grand-critères
de sélection (Promotion de l’arganiculture en rose ; Rénovation du paysage agricole en bleu ; et
Agriculture de conservation en vert). ................................................................................................. 19
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Rapport Mission III
Résumé
L’étude de stratégie d’atténuation des gaz à effet de serre (GES), dans le cadre du Plan Maroc Vert, est réalisée pour le compte du Ministère Délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Chargé de l’Environnement en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) représenté par l’Agence pour le Développement Agricole. Elle entre dans le cadre du projet de « Renforcement des Capacités sur les Faibles Emissions au Maroc » (Low Emission Capacity Building Programme - LECB). Elle vise à développer des Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National (ou Nationally Appropriate Mitigation Action en anglais - NAMA) pour le secteur agricole afin de tirer profit des opportunités offertes par le mécanisme de la CCNUCC.
L’étude est scindée en 4 Missions, consistant à : (1) Analyser le secteur agricole afin d’identifier des actions potentielles susceptibles d’évoluer en NAMAs ; (2) Élaborer une liste élargie de NAMAs potentielles à partir de la Mission 1 ; (3) Élaborer une liste restreinte de NAMAs potentielles à partir de la Mission 2 ; et (4) Élaborer un cahier de prescriptions spéciales, pour la mise en œuvre des NAMAs prioritaires retenues dans la Mission 3.
Le présent travail relatif à la Mission 3 consiste ainsi à hiérarchiser entre les actions identifiées, en Mission 2 sur la base d’une analyse multicritères, de manière à identifier trois NAMAs prioritaires. Le logiciel PriEST a été utilisé pour réaliser cette analyse multicritères. Il se base sur la méthode de « l’Analyse MultiCritères Hiérarchique ». Les grand-critères retenus sont d’ordre « Environnemental », « Socio-économique » et de « Facilité de mise en œuvre ». Le grand-critère « Environnemental » inclut deux critères, à savoir le « potentiel d’atténuation » et la « synergie avec l’adaptation » ; Le grand-critère « Socio-économique » inclut le « bénéfice pour le développement », « l’insertion dans le marché », la « contribution à la sécurité alimentaire », et « l’insertion dans le Plan Maroc Vert ». Le grand-critère « Facilité de mise en œuvre » inclut la « Faisabilité technique », « l’Acceptabilité sociale », la « Complexité de Mesure Notification et Vérification » et « l’Insertion dans le marché ».
La priorisation des NAMAs selon le critère « Environnemental » montre que les actions de « rénovation de l’architecture du paysage agricole », de « Restauration des terres dégradées » et de « promotion de l’arganiculture » contribuent le plus à l’atténuation des émissions de GES et à l’adaptation au changement climatique. La priorisation des NAMAs selon le critère « Socio-économique » montre que les actions « d’agriculture de conservation », de « réhabilitation des légumineuses alimentaires », de « collecte des eaux pluviales » et de « promotion de l’arganiculture » contribuent le plus au Plan Maroc Vert (PMV), au développement durable et à la sécurité alimentaire. La priorisation des NAMAs selon le critère « Facilité de mise en œuvre » montre que les actions de « promotion de l’arganiculture », de « réhabilitation des légumineuses alimentaires », « d’agriculture de conservation », de « collecte des eaux pluviales » et de « rénovation de l’architecture du paysage agricole » sont les plus faciles à mettre en œuvre.
L’analyse sur la base des trois grand-critères permet d’aboutir à la liste retreinte de trois NAMAs prioritaires. La NAMA « Promotion de l’arganiculture », classée en premier, consiste à développer l’arganiculture (culture de l’arganier en vergers) par la domestication de l’arganier. Elle est caractérisée principalement par sa contribution à l’atténuation des GES, sa contribution à l’adaptation au changement climatique, sa contribution au développement durable, son insertion dans le marché et la facilité de mise en œuvre du processus de Mesure, Notification et Vérification (MRV). La NAMA « Rénovation de l’architecture du paysage agricole », classée en deuxième
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position, consiste en la rénovation des paysages agricoles par des espèces arboricoles autour et à l’intérieur des parcelles agricoles. Elle est caractérisée essentiellement par sa contribution à l’atténuation des GES et sa contribution à l’adaptation au changement climatique. La NAMA « Agriculture de conservation » consiste à étendre en superficie l’agriculture de conservation pour la culture de céréales dans les zones arides et semi-arides. Elle est surtout caractérisée par son insertion dans le PMV, et sa contribution au développement durable et à la sécurité alimentaire.
Les NAMAs prioritaires concernent le changement d’utilisation des terres et les techniques agronomiques améliorées. Outre leur potentiel élevé de séquestration de carbone, ces actions contribuent significativement à l’adaptation au changement climatique, au développement durable et à la sécurité alimentaire du pays. Elles visent également à améliorer les conditions de vie des agriculteurs et des éleveurs. La plupart de ces actions concourent aux initiatives et activités actuellement mises en œuvre ou planifiées dans le PMV. Ces NAMAs prioritaires identifiées sont en phase avec la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable et permettront de renforcer la Politique de développement pour une « croissance verte » du Royaume du Maroc, et notamment les initiatives actuelles mises en œuvre dans le secteur agricole
Les barrières au déploiement des NAMAs de la liste retreinte ont été identifiées. Ces barrières sont d’origine technologique, agronomique, socio-économique ou juridique. Les barrières à la mise en œuvre de l’arganiculture sont principalement agronomiques, relatives à la faible réussite des plantations. La mise en culture de l’arganier devra prendre en compte le caractère pastoral de cet arbre, de manière à trouver le juste équilibre commercial entre production d’huile d’argan et élevage caprin. Concernant la rénovation du paysage agricole, la principale barrière proviendrait du statut juridique des terres agricoles. En effet, la plantation sur des terres collectives pourrait soulever des objections de la part des populations. Concernant l’agriculture de conservation, la principale barrière est d’ordre technologique, relative à la disponibilité des semoirs en quantités suffisantes. La liste des mesures à mettre e œuvre pour lever ces barrières sont listées dans ce rapport. En fin de rapport, les fiches des NAMAs de cette liste retreinte sont présentées.
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1. Introduction
L’étude de stratégie d’atténuation des gaz à effet de serre (GES) dans le cadre du plan Maroc vert est réalisée pour le compte du Ministère Délégué auprès du Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Chargé de l’Environnement, en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) représenté par l’Agence pour le Développement Agricole (ADA). Elle entre dans le cadre du projet de « Renforcement des Capacités sur les Faibles Emissions au Maroc ». Elle vise à répondre à l’un des quatre objectifs du projet « Renforcement des Capacités sur les Faibles Emissions au Maroc » (Low Emission Capacity Building Programme - LECB), qui consiste à développer et mettre en œuvre un portefeuille de Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National (ou Nationally Appropriate Mitigation Actions en anglais - NAMA).
Le terme de NAMA a été introduit dans le Plan d'Action de Bali en 2007, où toutes les Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) ont accepté de négocier sur « les NAMAs des pays en développement dans le contexte du développement durable, soutenues et rendues possibles par la technologie, le financement et le renforcement des capacités, d'une manière mesurable, communicable et vérifiable ». Les NAMAs sont considérées comme un outil essentiel pour structurer et promouvoir les réductions d'émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement. La CCNUCC souligne que les mesures d'atténuation par les pays devraient être en conformité avec leurs « capacités respectives et leurs situations sociale et économique », et « tenir compte des différents contextes socio-économiques ». En outre, les NAMAs devraient s’inscrire dans le contexte du développement durable, c'est à dire être construites en tenant compte des priorités et des stratégies de développement durable. Le gouvernement du Royaume du Maroc a soumis à travers une note verbale1 en 2010 une liste de NAMAs à la CCNUCC pour différents secteurs économiques, sous le chapeau de l’accord de Copenhague.
L’étude est scindée en 4 Missions, consistant à : (1) Analyser le secteur agricole afin d’identifier des actions potentielles susceptibles d’évoluer en NAMAs ; (2) Élaborer une liste élargie de NAMAs potentielles à partir de la Mission 1 ; (3) Élaborer une liste restreinte de NAMAs potentielles à partir de la Mission 2 ; et (4) Élaborer un cahier de prescriptions spéciales, pour la mise en œuvre des NAMAs prioritaires retenues dans la Mission 3.
Le présent rapport, relatif à la Mission 3, consiste à analyser de façon détaillée la liste élargie de NAMAs potentielles établie en Mission 2, et d’en identifier une liste restreinte de NAMAs prioritaires au niveau national dans le secteur de l’agriculture, sur la base d’une analyse multicritères.
L’étude a été confiée au bureau d’études WEDIS Consulting S.A., et contractualisée avec le bureau d’études ARDI S.A.R.L. Les experts qui ont réalisé cette étude sont MM. Riad BALAGHI (chef d'équipe), Mohammed JLIBENE, Mohamed BOUGHLALA et Khalid ALAMI.
1 La note verbale est disponible à l’adresse :
http://unfccc.int/files/meetings/cop_15/copenhagen_accord/application/pdf/moroccocphaccord_app2.pdf
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2
2. Rappel des résultats de la Mission 2
La Mission 2 de la présente étude consistait à identifier les actions potentielles pouvant être développées en NAMAs, en fonction de leur capacité de séquestration des GES, en tenant compte de leurs synergies avec l’adaptation au changement climatique, le développement durable, la sécuritaire alimentaire et lutte contre pauvreté.
Les résultats de la Mission 2 ont montré que les huit actions pouvant être développées en NAMAs sont :
1. la « rénovation de l’architecture du paysage agricole », 2. la « restauration des terres agricoles dégradées », 3. la « promotion de l’arganiculture », 4. la « lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens », 5. la « réhabilitation des terres pastorales », 6. « l’agriculture de conservation », 7. la « collecte des eaux pluviales », 8. la « réhabilitation des légumineuses alimentaires ».
Ces actions apportent une contribution additionnelle par rapport aux actions déjà prévues dans le Plan Maroc vert (PMV), conformément à la conception même des NAMAs. Les résultats de l’analyse du bilan carbone de ces actions ont montré que « la rénovation de l’architecture du paysage agricole » est de loin l’action la plus intéressante du point de vue du potentiel de la séquestration, avec une capacité de -13,4 T.eq.CO2 par hectare et par année, car elle consiste en une conversion de cultures annuelles en plantations (Tableau 1). Ensuite, les actions de « restauration des terres dégradées » et de « promotion de l’arganiculture » offrent des capacités importantes de séquestration d’environ de -6,0 T.eq.CO2 par hectare et par année, car il s’agit de conversion de terres dégradées en plantations d’arbres ou arbustes. Les actions de « lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens » et de « réhabilitation des terres pastorales » présentent des potentiels d’atténuation intéressants, d’environ -2,0 T.eq.CO2, consistant en la végétation de terres dégradées. Les trois autres actions, de type agronomique, ont des potentiels moins importants mais sont faciles à mettre en œuvre. Ce bilan carbone se fonde sur des hypothèses de scénarios de base (« business as usual ») qui peuvent être soumis à des influences diverses sur 20 ans, tels que l’augmentation de la population, le changement climatique, la réalisation des objectifs du PMV, le développement technologique, etc. Les déviations qui peuvent survenir, dans la réalité par rapport à ces scénarios de base, sont susceptibles d’avoir des impacts significatifs sur les bilans carbone effectués.
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3
Tableau 1 : Potentiel de séquestration de carbone des actions proposées pouvant être développées en NAMAs.
Numéro Action d’atténuation Superficie (Ha)
Potentiel de séquestration (T.eq.CO2)
Par hectare et par an
Sur 20 ans
1 Rénovation de l’architecture du paysage agricole
389.253 -13,4 -104.576.787
2 Restauration des terres agricoles dégradées
2.300.000 -6,0 -277.043.433
3 Promotion de l’arganiculture 3.000.000 -5,5 -330.291.500
4 Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
232.000 -2,2 -10.386.640
5 Réhabilitation des terres pastorales
33.946.000 -2,0 -1.380.220.882
6 Agriculture de conservation 3.321.344 -0,18 -18.628.779
7 Collecte des eaux pluviales 409.799 -0,15 -1.537.154
8 Réhabilitation des légumineuses 625.000 -0,01 -693.054
3. Analyse multicritères de la liste étendue des NAMAs potentielles
La liste élargie de huit NAMAs potentielles, identifiées en Mission 2 (voir rapport de la Mission 2) sur la base de leur capacité de séquestration de carbone (Tableau 1), a fait l’objet d’une analyse multicritères afin d’aboutir à une liste restreinte, conformément au cahier de prescription spécial. Cette analyse met en œuvre un ensemble de critères individuels ou groupés en clusters homogènes. Chaque critère est doté d’un poids fixé, en fonction de son importance dans l’action, par l’équipe des experts et validé par le comité interministériel de suivi (CIS).
Il existe dans la littérature plusieurs méthodes mathématiques pour entreprendre l'analyse multicritères (Siraj, 2001 ; Velasquez et Hester, 2013) et de logiciels, payants ou gratuits, mettant en œuvre ces méthodes. Le logiciel PriEST2 (Priority Estimation Tool ; Siraj, 2013) a été utilisé pour réaliser l’analyse multicritères des NAMAs potentielles (Figure 1).
3.1. Le logiciel PriEST d’analyse multicritères
PriEST est un logiciel « open source » qui a été largement utilisé dans de nombreux domaines, tels que la santé, le transport, les télécommunications, et la prise de décision politique. PriEST a été conçu comme un outil d'aide à la décision basé sur la méthode de « l’Analyse MultiCritères Hiérarchique » (AMCH) (Figure 2), qui sert à organiser et analyser des décisions complexes, sur une base mathématique et psychologique (Saaty, 1977).
2 Voir : http://sourceforge.net/projects/priority/
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L’AMCH a l’intérêt de pouvoir gérer simultanément des jugements quantitatifs et qualitatifs (Macharis et al., 2004).
Figure 1 : Le logiciel PriEST d’analyse multicritères, utilisé pour l’identification de la liste restreinte de NAMAs potentielles (http://sourceforge.net/projects/priority/).
3.2. L’analyse multicritères hiérarchique
Brièvement, l’AMCH permet de traduire des jugements objectifs et subjectifs en valeurs de pondération relative. L’AMCH évalue l'importance relative d’alternatives et de critères, par la méthode des comparaisons par paires (comparaison deux à deux). L’AMCH est une modélisation du processus décisionnel qui consiste à faire un choix (objectif global) à partir d'alternatives (dans notre cas les actions potentielles pouvant être développées en NAMAs identifiées dans la Mission 2), sur la base de critères de sélection (ex : potentiel d’atténuation, synergie avec l’adaptation, bénéfice pour le développement durable, etc.). Les critères de sélection peuvent être hiérarchisés en sous-critères, puis en sous-sous-critères et ainsi de suite, en fonction de leur nature de manière à faciliter l’analyse.
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Figure 2 : Exemple de processus analytique hiérarchique, dans le cas de 3 critères et 5 actions à classer.
3.3. Priorisation des critères de sélection
Les critères pris en compte pour discriminer entre les huit actions potentielles, afin d’aboutir à la liste restreinte des NAMAs potentielles, sont listés au Tableau 2.
Tableau 2 : Critères de sélection de la liste retreinte de NAMAs potentielles
Numéro Critère Justification
1 Potentiel d’atténuation de l’action
La réduction des émissions des GES qui résulte de la mise en œuvre de la NAMA doit être importante.
2 Synergie avec l’adaptation au changement climatique
Il s’agit de faire un bilan de l’éventail des avantages liés à la mise en œuvre de la NAMA concernant les bénéfices économiques, sociaux, environnementaux et ceux liés à la résilience climatique.
3 Bénéfice pour le développement durable
Les NAMAs sélectionnées doivent contribuer de manière significative au développement durable.
4 Faisabilité technique, socio-économique et institutionnelle
Quel que soit son importance, La NAMA doit être réalisable sur le plan technique, socio-économique et institutionnel.
5 Coût de l’action Ce critère est important car le coût de l’action conditionnera la mise en œuvre des NAMAs.
6 Insertion dans le marché La participation du secteur privé peut faciliter la mise en œuvre de l’action et soulager les finances publiques.
7 Contribution à la sécurité alimentaire
Les NAMAs sélectionnées doivent contribuer de manière significative à la sécurité alimentaire du pays.
8 Degré d’alignement avec le PMV
Les NAMAs désignées doivent contribuer principalement au développement du secteur agricole et être conformes aux politiques et priorités de celui-ci.
9 Complexité de Mesure Notification et Vérification (MRV)
Les mesures d'atténuation doivent disposer des approches de MRV réalisables faciles à mettre en œuvre dans le cadre de la NAMA.
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Ces critères de sélection ont été regroupés en trois grand-critères :
1. Grand-critère « Environnemental » : a. Potentiel d’atténuation b. Synergie avec l’adaptation
2. Grand-critère « Socio-économique » : a. Bénéfice pour le développement durable b. Contribution à la sécurité alimentaire c. Degré d’alignement avec le PMV
3. Grand-critère « Facilité de mise en œuvre » : a. Faisabilité technique b. Acceptabilité sociale c. Complexité de MRV d. Insertion dans le marché
Les grands critères et critères n’ayant pas tous la même importance, un poids relatif est affecté à chacun des grand-critères et à chacun des critères au sein de chaque grand-critère. La somme des poids des grand-critères ainsi que la somme des poids des critères au sein de chaque grand-critère est égale à 1 (100%). L’affectation des poids est un processus apparemment subjectif, mais psychologiquement fondé, qui dépend de l’importance que donnent les parties prenantes à ces critères, en fonction de l’objectif à atteindre et de leur expérience personnelle ou collective. Les justifications, des poids affectés à chacun des grand-critères et critères, sont indiquées en Tableau 3.
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Tableau 3 : Pondération grand-critères et critères de sélection le liste retreinte des NAMAs potentielles.
Grand-critère Critère Poids (%) Justification
Grand-critère
Critère
Environnemental 45 L’objectif premier des NAMAs est de contribuer à réduire les émissions de GES. En même temps, l’adaptation au changement climatique est le premier défi de l’agriculture marocaine.
Potentiel d’atténuation
60 Les NAMAs doivent apporter d’abord une contribution significative à la réduction des GES.
Synergie avec adaptation
40 Les NAMAs qui permettent de contribuer à l’adaptation au changement climatique doivent être favorisées car le Maroc est dans une zone géographique qui sera particulièrement affectée par l’augmentation de l’aridité.
Socio-économique
35 Les NAMAs proposées doivent être en phase avec la stratégie agricole nationale, contribuer au développent durable et à la sécurité alimentaire, en phase avec la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable ainsi que les objectifs du millénaire
3.
Degré d’alignement avec le PMV
40 Les NAMAs proposées doivent être en phase avec le PMV, de manière à être soutenues au niveau national (NAMA unilatérale le cas échéant).
Bénéfice pour le développement durable
35 Les NAMAs proposées doivent de préférence permettre un développement durable afin de préserver les ressources naturelles et les équilibres sociaux.
Contribution à la sécurité alimentaire
25 Les NAMAs proposées doivent si possible réduire l’insécurité alimentaire et contribuer à l’équilibre nutritionnel des populations
Facilité de mise en œuvre
20 Les NAMAs proposées doivent être faisables, acceptées par la société et pouvoir être financées et suivies.
Faisabilité technique
40 Les NAMAs proposées doivent d’abord être techniquement réalisables.
Acceptabilité sociale
30 Les NAMAs proposées qui sont techniquement réalisables, doivent pouvoir être acceptées par la société pour pouvoir être mise en œuvre.
Complexité de MRV
20 La complexité du MRV peut être un frein au financement international des NAMAs.
Insertion dans le marché
10 Les NAMAs proposées doivent de préférence trouver un marché porteur de manière à trouver des financements privés et soulager les finances publiques.
3 Voir : http://www.hcp.ma/downloads/Objectifs-du-millenaire-pour-le-developpement_t11877.html
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3.4. Matrice de comparaison binaire des grand-critères de sélection
A partir de la pondération des grand-critères (Tableau 3), on réalise une matrice de comparaison binaire (Tableau 4), dont les valeurs indiquent les poids relatifs des grand-critères, les uns par rapport aux autres, pris deux à deux. Le poids relatif d’un grand-critère par rapport à un autre est calculé en divisant le poids du premier par le poids du second, indiqués en Tableau 3. Par exemple, le grand-critère « Environnemental » est 1,29 fois plus important que le critère « Socio-économique » (Tableau 4).
Tableau 4 : Matrice de comparaison binaire des grand-critères de sélection, déduite des poids des critères en Tableau 3.
Environnemental Socio-économique Facilité de mise en œuvre
Environnemental 1,29 2,25
Socio-économique 0,78 1,75
Facilité de mise en œuvre 0,44 0,57
On procède de la même manière pour obtenir la matrice de comparaison binaire des critères de sélection pour chacun des grand-critères (Tableau 5, Tableau 6 et Tableau 7). A l’opposé des diagonales des matrices se trouvent les valeurs inversées des poids relatifs. Cette méthode de calcul des poids relatifs permet d’éviter les incohérences ordinales (intransitivité), qui surviennent fréquemment dans les jugements subjectifs. L’incohérence ordinale survient lorsque que le critère C1 est préféré à C2 qui est lui-même préféré à C3 mais que C1 n’est pas préféré à C3.
Tableau 5 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection, pour le grand-critère « Environnemental », déduite des poids des critères en Tableau 3.
Potentiel d’atténuation Synergie Adaptation
Potentiel d’atténuation 1,50
Synergie Adaptation 0,67
Tableau 6 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection, pour le grand-critère « Socio-économique », déduite des poids des critères en Tableau 3.
Insertion dans le PMV
Bénéfice pour le développement durable
Sécurité alimentaire
Insertion dans le PMV 1,14 1,60
Bénéfice pour le développement durable 0,88 1,40
Sécurité alimentaire 0,63 0,71
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9
Tableau 7 : Matrice de comparaison binaire des critères de sélection pour le grand-critère « Facilité de mise en œuvre », déduite des poids des critères en Tableau 3.
Faisabilité technique
Acceptabilité sociale
Complexité de MRV
Insertion dans le marché
Faisabilité technique 1,33 2,00 4,00
Acceptabilité sociale 0,75 1,50 3,00
Complexité de MRV 0,50 0,67 2,00
Insertion dans le marché 0,25 0,33 0,50
3.5. Notation des actions pour chaque critère
Les actions potentielles pouvant être développées en NAMAs sont notées, au regard de chaque critère de sélection, la somme des notes étant égale à 100 (Tableau 8 à Tableau 16).
Tableau 8 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Potentiel d’atténuation ».
NAMA Note (/20)
Rénovation de l’architecture du paysage agricole 20
Restauration des terres agricoles dégradées 15
Promotion de l’arganiculture 15
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens 12
Réhabilitation des terres pastorales 10
Agriculture de conservation 7
Collecte des eaux pluviales 5
Réhabilitation des légumineuses 3
Tableau 9 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Synergie avec l’adaptation ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
18 Réduction de l’évapotranspiration par l’effet brise-vent et promotion d’aménités environnementales. Protection des sols contre l’érosion hydrique et éolienne.
Restauration des terres agricoles dégradées
15 Augmentation de la production agricole dans des zones dégradées par la plantation d’arbres et arbustes fruitiers à faible besoin en eau. Protection des sols contre l’érosion hydrique et éolienne.
Promotion de l’arganiculture
20 Augmentation de la production agricole dans des zones dégradées par la plantation de l’arganier en zones dégradées à faible couvert végétal. Protection des sols contre l’érosion hydrique et éolienne.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
10 Augmentation de la biomasse dans des zones menacées de l’avancée du désert et contribution à l’alimentation du bétail.
Réhabilitation des 16 Augmentation de la production agricole dans des zones dégradées
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terres pastorales menacées de la désertification et de contribution à l’alimentation du bétail. Protection des sols contre l’érosion hydrique et éolienne.
Agriculture de conservation
12 Augmentation de la production agricole dans des zones semi-arides par l’amélioration de la productivité de l’eau de pluie. Lutte contre l’érosion éolienne et amélioration de la fertilité des sols.
Collecte des eaux pluviales
8 Augmentation de la production agricole dans des zones dégradées par l’amélioration de la productivité de l’eau de pluie.
Réhabilitation des légumineuses
5 Augmentation de la production agricole par l’amélioration de la fertilité des sols.
Tableau 10 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Degré d’alignement avec le PMV ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
15 Contribution au programme de reconversion de la céréaliculture en arboriculture fruitière et au Projet Arboriculture Fruitière du Millenium Challenge Corporation.
Restauration des terres agricoles dégradées
10 Contribution à l’alimentation du cheptel et lutte contre la désertification
Promotion de l’arganiculture
17 Contribution au développement de la filière arganier.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
5 Contribution à l’amélioration de la production cameline et à la protection des oasis contre l’invasion des sables.
Réhabilitation des terres pastorales
8 Contribution à l’amélioration de la production ovine.
Agriculture de conservation 20 Contribution à l’amélioration de la productivité de la céréaliculture et au programme multirisque assurance.
Collecte des eaux pluviales 16 Contribution au programme de reconversion de la céréaliculture en arboriculture fruitière et au Projet Arboriculture Fruitière du Millenium Challenge Corporation.
Réhabilitation des légumineuses
18 Contribution à la production des légumineuses alimentaires.
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Tableau 11 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Bénéfice pour le développement durable ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
18 Amélioration de la biodiversité agricole et des services écosystémiques.
Restauration des terres agricoles dégradées
20 Végétation des espaces dégradés nus.
Promotion de l’arganiculture 20 Protection de la biosphère arganier et lutte contre l’érosion des sols.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
10 Protection des espaces pastoraux sahariens contre l’ensablement.
Réhabilitation des terres pastorales
15 Protection contre la désertification.
Agriculture de conservation 18 Augmentation de la durabilité de l’agriculture en zones semi-arides.
Collecte des eaux pluviales 16 Protection de l’arboriculture contre la sécheresse.
Réhabilitation des légumineuses 14 Diversification de l’assolement et amélioration de la production agricole. Amélioration de la fertilité du sol
Tableau 12 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Contribution à la sécurité alimentaire ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
8 Augmentation de la production arboricole et céréalière et des produits transformés.
Restauration des terres agricoles dégradées
6 Augmentation de la production arboricole et des produits transformés.
Promotion de l’arganiculture 10 Augmentation de la production de la filière arganier et contribution à l’augmentation de la production animale.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
8 Augmentation de la production cameline et lait de chamelle.
Réhabilitation des terres pastorales
17 Augmentation de la production ovine.
Agriculture de conservation 20 Augmentation de la production céréalière.
Collecte des eaux pluviales 17 Augmentation de la production arboricole.
Réhabilitation des légumineuses 18 Augmentation de la production des légumineuses alimentaires et de la céréaliculture.
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Tableau 13 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Faisabilité technique ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
16 Forte faisabilité technique, car la plantation concernera l’arboriculture fruitière existante au Maroc.
Restauration des terres agricoles dégradées
8 Faible réussite des plantations en raison de l’action humaine.
Promotion de l’arganiculture
18 Tributaire de la disponibilité en plants d’arganier certifiés et de réussite de la plantation.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
10 Difficultés de réalisation en raison de l’action humaine.
Réhabilitation des terres pastorales
13 Malgré ces grands efforts réalisés par l’Etat, la dégradation des terres de parcours persiste en raison de l’action humaine.
Agriculture de conservation
14 Le semis direct a été expérimenté avec succès dans le cadre du projet PICCPMV.
Collecte des eaux pluviales
16 Pratique existante au Maroc et demandée par les agriculteurs. Les ouvrages de collecte des eaux nécessitent un entretien régulier.
Réhabilitation des légumineuses
17 Les légumineuses sont déjà présentes dans le système de cultures au Maroc. Elles nécessitent des actions agronomiques pour améliorer les rendements afin d’encourager à l’augmentation des superficies.
Tableau 14 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Acceptabilité sociale ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
12 Acceptabilité sociale moyenne, en relation avec le statut juridique des terres.
Restauration des terres agricoles dégradées
15 Bonne acceptabilité sociale, en relation avec le besoin en fourrage du bétail et de protection des terres contre l’érosion.
Promotion de l’arganiculture
20 Forte acceptabilité sociale en relation avec l’aspect genre. Pratiques ancestrales sur l’arganier au Maroc.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
18 Forte acceptabilité sociale en raison de sa contribution à protéger contre l’avancée du désert, mais difficultés en raison de comportement sociaux égoïstes.
Réhabilitation des terres pastorales
10 Faible acceptabilité sociale en raison de comportements sociaux égoïstes encouragés par la mauvaise gestion des terres pastorales.
Agriculture de conservation
19 Acceptabilité en hausse grâce à des actions de promotion de l’Etat et de la recherche agronomique. Le semis direct est déjà pratiqué par de nombreux agriculteurs au Maroc sans l’appui de l’état.
Collecte des eaux pluviales
20 Forte acceptabilité sociale, comme démontrée dans le projet PICCPMV.
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Réhabilitation des légumineuses
18 Forte acceptabilité sociale, car faisant partie de la tradition culinaire marocaine.
Tableau 15 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Complexité de MRV ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
17 MRV facile à réaliser.
Restauration des terres agricoles dégradées
15 MRV nécessaire sur de vastes étendues
Promotion de l’arganiculture 19 MRV nécessaire sur de vastes étendues mais pouvant avoir l’appui de l’ONDZOA à travers son programme cadre de l’arganier
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
5 Difficulté de mesure et vérification : vastes étendues désertique, plusieurs espèces
Réhabilitation des terres pastorales
12 Difficulté de mesure et vérification : vastes étendues arides, plusieurs espèces
Agriculture de conservation 18 MRV sans difficulté particulière, excepté la matière organique dans les sols
Collecte des eaux pluviales 20 MRV sans difficulté particulière
Réhabilitation des légumineuses 20 MRV sans difficulté particulière
Tableau 16 : Notation des NAMAs potentielles en fonction du critère « Insertion dans le marché ».
NAMA Note (/20)
Justification
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
15 Les arbres fruitiers qui seront utilisés pour la rénovation ont des débouchés commerciaux balisés.
Restauration des terres agricoles dégradées
10 Intérêt pour la promotion du tourisme vert et de plantes aromatiques et médicinales.
Promotion de l’arganiculture
20 Forte demande sur le marché de l’huile d’argan et de ses dérivés.
Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
2 Faible intérêt du marché
Réhabilitation des terres pastorales
10 Faible intérêt du marché en raison du statut juridique des terres pastorales
Agriculture de conservation 16 Nécessite la promotion d’une industrie de semoirs pour le semis direct. L’octroi récent de la subvention sur le semoir spécial de semis direct favorisera la demande intérieure.
Collecte des eaux pluviales 2 Faible intérêt du marché
Réhabilitation des légumineuses
17 Forte demande sur les légumineuses et produits transformés et appui de l’initiative Maroc-Inde pour les légumineuses.
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3.6. Matrice de comparaison binaire des actions pour chaque critère
A partir des notes des actions potentielles, et pour chacun des critères de sélection, on réalise une matrice de comparaison binaire, dont les valeurs indiquent la note relative des actions, les unes par rapport aux autres, prises deux à deux. La note relative d’une action par rapport à une autre est calculée en divisant la note de la première par la note de la seconde. Par exemple, l’action « Rénovation de l’architecture du paysage agricole » est 1,8 fois plus importante que l’action « Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens », pour le critère « Bénéfice pour le développement durable » (Tableau 17). A l’opposé de la diagonale de cette matrice se trouvent les valeurs inversées des notes relatives. De même, cette méthode de notes relatives permet d’éviter les incohérences ordinales (de notation). Les incohérences ordinales surviennent généralement lorsque les notes données aux actions (actions d’atténuation dans notre cas) sont affectées de façon subjective au sein de groupes de discussion.
Une matrice est dite cohérente lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
Pij=1/Pji pour tous les i et j (P=poids relatif ; i=ligne ; j=colonne) ;
Pik=Pij x Pjk pour tous les i, j et k (i < j < k).
Le logiciel PriEST fournit plusieurs indices de cohérences ordinale et cardinale qui permettent de juger de la logique des notes affectées aux actions et de les corriger en cas d’incohérence (Siraj, 2011).
Tableau 17 : Exemple de matrice de comparaison binaire des actions potentielles pouvant être développées en NAMAs, pour le critère « bénéfice pour le développement durable » (Numéro des
actions en Tableau 1).
Action
1 2 3 4 5 6 7 8
Act
ion
1 0,90 0,90 1,80 1,20 1,00 1,13 1,29
2 1,11 1,00 2,00 1,33 1,11 1,25 1,43
3 1,11 1,00 2,00 1,33 1,11 1,25 1,43
4 0,56 0,50 0,50 0,67 0,56 0,63 0,71
5 0,83 0,75 0,75 1,50 0,83 0,94 1,07
6 1,00 0,90 0,90 1,80 1,20 1,13 1,29
7 0,89 0,80 0,80 1,60 1,07 0,89 1,14
8 0,78 0,70 0,70 1,40 0,93 0,78 0,88
4. Priorisation des NAMAs par critère de sélection
Les huit NAMAs ont été priorisées selon chacun des trois grand-critères, « Environnemental », « Socio-économique » et « Facilité de mise en œuvre ».
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4.1. Priorisation par le grand-critère « Environnemental »
La priorisation des NAMAs selon le grand-critère « Environnemental » montre que les actions de « rénovation de l’architecture du paysage agricole », de « Restauration des terres dégradées » et de « promotion de l’arganiculture » contribuent le plus à l’atténuation des émissions de GES et à l’adaptation au changement climatique (Figure 3). Ces trois actions sont prioritaires du point de vue environnemental car elles consistent en des plantations sur des terres dégradées, permettant d’augmenter le stockage de carbone dans la biomasse et les sols et de fournir des services agricoles en conditions arides.
Figure 3 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Environnemental ».
4.2. Priorisation par le grand-critère « Socio-économique »
La priorisation des NAMAs selon le grand-critère « Socio-économique » montre que les actions « d’agriculture de conservation », de « réhabilitation des légumineuses alimentaires », de « collecte des eaux pluviales » et de « promotion de l’arganiculture » contribuent le plus au PMV, au développement durable et à la sécurité alimentaire (Figure 4). Ces quatre actions s’insèrent directement dans la stratégie agricole du pays en appuyant des initiatives en cours ou prévues. De plus, ces actions peuvent avoir des effets positifs dans le court terme, relativement aux autres actions.
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Figure 4 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Socio-économique ».
4.3. Priorisation par le grand-critère « Facilité de mise en œuvre »
La priorisation des NAMAs selon le grand-critère « Facilité de mise en œuvre » montre que les actions de « promotion de l’arganiculture », de « réhabilitation des légumineuses alimentaires », « d’agriculture de conservation », de « collecte des eaux pluviales » et de « rénovation de l’architecture du paysage agricole » sont les plus faciles à mettre en œuvre (Figure 5). Ces cinq actions sont les plus faciles à réaliser sur le plan technique, peuvent être facilement acceptées par les populations, ont un processus de MRV relativement aisé et peuvent facilement s’insérer dans le marché.
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Figure 5 : Priorisation des NAMAS selon le grand-critère « Facilité de mise en œuvre ».
5. Liste retreinte des NAMAs potentielles
Les résultats de l’analyse multicritères (Figure 6) permettent de prioriser les huit actions d’atténuation, en tenant compte de tous les critères d’évaluation et leurs poids respectifs (Tableau 18).
Tableau 18 : Liste retreinte des NAMAs potentielles classées par ordre de priorité.
Ordre NAMA
1 Promotion de l’arganiculture
2 Rénovation de l’architecture du paysage agricole
3 Agriculture de conservation
4 Restauration des terres agricoles dégradées
5 Réhabilitation des terres pastorales
6 Collecte des eaux pluviales
7 Réhabilitation des légumineuses
8 Lutte contre l’ensablement des espaces pastoraux sahariens
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Figure 6 : Résultat de l’analyse multicritère des actions potentielles pouvant être développées en
NAMAs.
Les trois premières actions issues de la priorisation par l’analyse multicritères ont été retenues comme NAMAs prioritaires, conformément à la note méthodologique. Ces trois actions prioritaires ont l’intérêt d’apporter une contribution supplémentaire, en termes d’atténuation, par rapport aux actions déjà prévues dans la stratégie nationale pour le secteur agricole et répondent donc à la définition des NAMAs. La NAMA « Promotion de l’arganiculture », classée en premier, consiste à développer l’arganiculture (culture de l’arganier en vergers) par la domestication de l’arganier. Elle est caractérisée principalement par sa contribution à l’atténuation des GES, sa contribution à l’adaptation au changement climatique, sa contribution au développement durable, son insertion dans le marché et la facilité de mise en œuvre du processus MRV (Figure 7). La NAMA « Rénovation de l’architecture du paysage agricole », classée en deuxième position, consiste en la rénovation des paysages agricoles par des espèces arboricoles autour et à l’intérieur des parcelles agricoles. Elle est caractérisée essentiellement par sa contribution à l’atténuation des GES et sa contribution à l’adaptation au changement climatique. La NAMA « Agriculture de conservation » consiste à étendre en superficie l’agriculture de conservation pour la culture de céréales dans les zones arides et semi-arides. Elle est surtout caractérisée par son insertion dans le PMV, et sa contribution au développement durable et à la sécurité alimentaire.
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Figure 7 : Caractéristiques des trois premières NAMAs prioritaires au vu des trois grand-critères de sélection (Promotion de l’arganiculture en rose ; Rénovation du paysage agricole en bleu ; et
Agriculture de conservation en vert).
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6. Contribution des NAMAs prioritaires aux initiatives de développement du secteur agricole
Les NAMAs prioritaires identifiées sont en phase avec la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable et permettront de renforcer la Politique de développement pour une « croissance verte » du Royaume du Maroc (voir rapport Mission 1), et notamment les initiatives actuelles mises en œuvre dans le secteur agricole (Tableau 19).
Tableau 19 : Contribution des NAMAs prioritaires au renforcement des initiatives en cours dans le secteur agricole.
NAMA Initiative
Promotion de l’arganiculture Projet de Conservation et Développement de l’Arganeraie
Projet d’Agriculture Solidaire et Intégrée au Maroc
Projet de promotion du concept Paiement des Services Environnementaux
Programme de diffusion du biogaz dans la région du Souss-Massa
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
Programme Millenium Challenge Account
Plan National Oléicole
Projet d’Agriculture Solidaire et Intégrée au Maroc
Projet Adaptation au Changement Climatique de l’Agriculture au Maghreb
Agriculture de conservation Projet d’Intégration du Changement Climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert
Projet Adaptation au Changement Climatique de l’Agriculture au Maghreb
Initiative Maroc - Inde pour la réhabilitation des légumineuses alimentaires
Programme d’Appui au Pilier II du Plan Maroc Vert (PAPMV)
7. Barrières au déploiement des NAMAs prioritaires
Les barrières au déploiement des NAMAs prioritaires sont listées en Tableau 20. Ces barrières sont d’origine technologique, agronomique, socio-économique ou juridique. Les barrières à la mise en œuvre de l’arganiculture sont principalement agronomiques, pour pallier la faible réussite des plantations. La mise en culture de l’arganier devra prendre en compte le caractère pastoral de cet arbre, de manière à trouver le juste équilibre commercial entre production d’huile d’argan et élevage caprin. Concernant la rénovation du paysage agricole, la principale barrière proviendrait du statut juridique des terres agricoles. En effet, la plantation sur des terres collectives pourrait soulever des objections de la part des populations. Concernant l’agriculture de conservation, la principale barrière est d’ordre technologique, relative à la disponibilité des semoirs en quantités suffisantes.
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Tableau 20 : Barrières au déploiement des NAMAs prioritaires.
NAMA prioritaire Barrières au déploiement
Promotion de l’arganiculture Plants en quantité insuffisante.
Hétérogénéité des plants.
Mortalité des jeunes plants.
Accompagnement de la recherche agronomique.
Gestion sylvo-pastorale.
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
Statut juridique des terres collectives.
Production de plants.
Survie des jeunes plants.
Accompagnement de la recherche agronomique.
Agriculture de conservation Disponibilité du semoir
Surpâturage et raclage des chaumes.
Faible information des agriculteurs.
8. Mesures de dépassement des barrières aux NAMAs prioritaires
Les mesures de dépassement de la majorité des barrières au déploiement des NAMAs prioritaires sont proposées en Tableau 21.
Tableau 21 : Mesures de dépassement des barrières aux NAMAs prioritaires.
NAMA prioritaire Mesures de dépassement
Promotion de l’arganiculture
Développement de pépinières, certification et contrôle des plants.
Développement de programmes de sélection de plants homogènes et à forte productivité.
Développement de techniques de plantation.
Mise en place d’un programme national de recherche sur l’arganier.
Plans de gestion agricole et pastorale de l’arganier.
Rénovation de l’architecture du paysage agricole
Développement de pépinières, certification et contrôle des plants.
Protection des jeunes plants
Mise en place d’un plan de gestion social
Mise en place d’un programme national de recherche sur l’architecture du paysage.
Agriculture de conservation Développement d’une industrie locale de semoir.
Système incitatif au maintien des chaumes.
Sensibilisation des agriculteurs aux bienfaits de l’agriculture de conservation.
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9. Fiches descriptives des NAMAs prioritaires
Nom Promotion de l’arganiculture
Objectif L’objectif de l’action d’atténuation des GES consiste à développer l’arganiculture (culture de l’arganier en vergers) par la domestication de l’arganier (Argania spinosa (L) Skeels). Cette action permettra d’augmenter le stockage de carbone dans la biomasse. Elle permettra de façon indirecte de faire baisser la pression anthropique et industrielle sur l’arganier sauvage.
Secteur Agriculture.
Entité responsable Agence pour le Développement Agricole.
Catégorie NAMA mixte (soutenue et unilatérale).
Type Projet de développement.
Etendue géographique L’aire géographique naturelle de l’arganier qui s’étend de Safi à Smara, sur 3.976.000 Ha (Zone de l’arganier). La superficie de l’arganier n’est que de 820.000 Ha actuellement, en forte régression depuis des années. La superficie potentielle pouvant être mise en œuvre est donc environ de 3 millions Ha.
Scénario sans projet Aucune plantation planifiée en dehors des 5.000 Ha prévus par le PMV.
Bilan carbone avec projet -330.291.500 T.eq.CO2 sur 20 ans (-5,5 T.eq.CO2/Ha/an).
Durée 20 ans (9 ans de mise en œuvre et 11 ans de capitalisation).
Description L’arganier, espèce endémique forestière, s’est régénéré naturellement à partir de la semence, avec une large variation génétique et une faible productivité. L’arganier a été domestiqué traditionnellement par les paysans sur plusieurs siècles qui en exploitent son amande. L’arganier est une espèce thermophile adaptée aux environnements chauds et qui tolère la salinité. La domestication de l’arganier et son exploitation en vergers arboricoles permettrait d’en faire une culture pour la production d’huile.
Parties prenantes Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (ADA, DRA, INRA, ONCA, ONDZOA) ;
Organisations professionnelles ;
Agriculteurs.
Bénéficiaires Agriculteurs et organisations professionnelles.
Bénéfice pour l’adaptation au CC
Augmentation de la production agricole dans des zones dégradées par la plantation de l’arganier en zones dégradées à faible couvert végétal. Protection des sols contre l’érosion hydrique et éolienne.
Bénéfice pour le développement durable
Protection de la biosphère arganier et lutte contre l’érosion des sols.
Bénéfice pour la société Augmentation du revenu des agriculteurs et organisations professionnelles ;
Promotion du rôle de la femme dans chaine de valeurs de
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l’arganier.
Barrières à la mise en œuvre
Plants en quantité insuffisante ;
Hétérogénéité des plants ;
Mortalité des jeunes plants ;
Accompagnement de la recherche agronomique. Gestion sylvo-pastorale.
Mesures pour lever les barrières
Développement de pépinières, certification et contrôle des plants ;
Développement de programmes de sélection de plants homogènes et à forte productivité ;
Développement de techniques de plantation ;
Mise en place d’un programme national de recherche sur l’arganier ;
Plans de gestion agricole et pastorale de l’arganier.
Evaluation financière du bilan carbone
16,5 $US/T.eq.CO2/Ha/an.
Approche basique de MRV
Mesure : o Nombre d’arganiers plantés, et suivi de la croissance. o Mesure de la réduction de GES en développant les
valeurs de niveau 2. o Création d’une base de données électronique pour
enregistrer et gérer toutes les informations pertinentes du scénario de référence et du processus de suivi.
Notification : o Rapport de suivi sur les réductions d'émissions réalisées
grâce à la NAMA. o Bilan carbone du scénario de référence. o Bilan carbone de la NAMA. o Rapport annuel aux bailleurs de fonds et au registre de
la CCNUCC.
Vérification : o Mise en place d’un protocole de vérification annuel des
données pertinentes.
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Nom Rénovation du paysage agricole
Objectif L’action d’atténuation des GES pouvant être développée en NAMA consiste en la rénovation des paysages agricoles par des espèces arboricoles autour et à l’intérieur des parcelles agricoles. Cette action permettra d’augmenter le stockage de carbone dans la biomasse et les sols. Cette action offre un énorme potentiel de séquestration de carbone, du fait de l’étendue spatiale pouvant potentiellement être végétalisée.
Secteur Agriculture.
Entité responsable Agence pour le Développement Agricole.
Catégorie NAMA mixte (soutenue et unilatérale).
Type Projet de développement.
Etendue géographique Toutes régions agricoles sur 389.253 hectares.
Scénario sans projet Aucune plantation planifiée dans le Plan Maroc Vert.
Bilan carbone avec projet -104.576.787 T.eq.CO2 sur 20 ans (-13,4 T.eq.CO2/Ha/an).
Durée 20 ans (9 ans de mise en œuvre et 11 ans de capitalisation).
Description Les paysages agricoles sont soumis à plusieurs pressions telles que le changement climatique, l’urbanisation non contrôlée, l’intensification agricole et la spécialisation de la production agricole. L'architecture du paysage agricole consiste en la conception des espaces publics et des exploitations agricoles pour atteindre des gains agronomiques, environnementaux, sociaux-comportementaux. Plusieurs espèces arboricoles adaptées à notre climat peuvent être plantées, dont beaucoup existaient ou existent encore au Maroc.
Parties prenantes Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (ADA, DRA, INRA, ONCA) ;
Organisations professionnelles d’agriculteurs ;
Agriculteurs.
Bénéficiaires Agriculteurs
Bénéfice pour l’adaptation au CC
Réduction de l’évaporation par les brise-vents, protection contre l’érosion éolienne et hydrique, production de miel, production de bois de feu, production d’essences végétales, etc.
Bénéfice pour le développement durable
Milieu favorable à la biodiversité, refuge de la faune, création de microclimat, etc.
Bénéfice pour la société Espaces de rencontre et de Moussem, protection contre le soleil, etc.) ;
Amélioration de la beauté du paysage, promotion du tourisme rural, etc.
Barrières à la mise en œuvre
Statut juridique des terres collectives ;
Production de plants ;
Survie des jeunes plants ;
Accompagnement de la recherche agronomique.
Mesures pour lever les Développement de pépinières, certification et contrôle des
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barrières plants ;
Protection des jeunes plants ;
Mise en place d’un plan de gestion social ;
Mise en place d’un programme national de recherche sur l’architecture du paysage.
Evaluation financière du bilan carbone
40,2 $US/T.eq.CO2/Ha/an.
Approche basique de MRV
Mesure : o Nombre d’arbres fruitiers plantés, et suivi de la
croissance. o Mesure de la réduction de GES en développant les
valeurs de niveau 2. o Création d’une base de données électronique pour
enregistrer et gérer toutes les informations pertinentes du scénario de référence et du processus de suivi.
Notification : o Rapport de suivi sur les réductions d'émissions réalisées
grâce à la NAMA. o Bilan carbone du scénario de référence. o Bilan carbone de la NAMA. o Rapport annuel aux bailleurs de fonds et au registre de
la CCNUCC.
Vérification : o Mise en place d’un protocole de vérification annuel des
données pertinentes.
Étude de stratégie d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre dans le cadre du Plan Maroc Vert
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Nom Agriculture de conservation
Objectif Etendre en superficie l’agriculture de conservation pour la culture de céréales dans les zones arides et semi-arides, sur la base de l’expérience acquise au Maroc.
Secteur Agriculture.
Entité responsable Agence pour le Développement Agricole.
Catégorie NAMA unilatérale.
Type Projet de développement.
Etendue géographique Terres arides et semi-arides, cultivées en céréales et légumineuses, sur 3,3 millions hectares.
Scénario sans projet Agriculture conventionnelle pratiquée.
Bilan carbone avec projet -18.628.779 T.eq.CO2 sur 20 ans (-0,18 T.eq.CO2/Ha/an).
Durée 20 ans (6 ans de mise en œuvre et 14 ans de capitalisation).
Description L’agriculture de conservation est un mode d’agriculture qui permet de s’adapter au changement climatique tout en réduisant les émissions de GES. L’agriculture de conservation se base sur la technologie du semis direct qui permet d’améliorer les rendements des céréales et des légumineuses en conditions semi-arides (pluviométrie entre 200 et 400 mm/an). L’agriculture de conservation est actuellement mise en œuvre avec succès auprès des petits agriculteurs dans le cadre du Plan Maroc Vert. L’agriculture de conservation est déjà mise en œuvre avec succès dans le cadre du Plan Maroc Vert.
Parties prenantes Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (ADA, DRA, INRA, ONCA) ;
Organisations professionnelles d’agriculteurs ;
Agriculteurs.
Bénéficiaires Agriculteurs.
Bénéfice pour l’adaptation au CC
Amélioration de la production en années sèches
Réduction des risques climatiques.
Bénéfice pour le développement durable
Protection contre l’érosion hydrique et éolienne permet
Amélioration de la fertilité des sols.
Bénéfice pour la société Amélioration et stabilisation du revenu des agriculteurs.
Barrières à la mise en œuvre
Disponibilité du semoir ;
Surpâturage et raclage des chaumes ;
Faible information des agriculteurs.
Mesures pour lever les barrières
Développement d’une industrie locale de semoir ;
Système incitatif au maintien des chaumes ;
Sensibilisation des agriculteurs aux bienfaits de l’agriculture de conservation.
Evaluation financière du bilan carbone
0,54 $US/T.eq.CO2/Ha/an.
Approche basique de MRV
Mesure : o Nombre d’hectares sous agriculture de conservation
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plantés, et suivi du carbone dans le sols. o Mesure de la réduction de GES en développant les
valeurs de niveau 2. o Création d’une base de données électronique pour
enregistrer et gérer toutes les informations pertinentes du scénario de référence et du processus de suivi.
Notification : o Rapport de suivi sur les réductions d'émissions réalisées
grâce à la NAMA. o Bilan carbone du scénario de référence. o Bilan carbone de la NAMA. o Rapport annuel aux bailleurs de fonds et au registre de
la CCNUCC.
Vérification : o Mise en place d’un protocole de vérification annuel des
données pertinentes.
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10. Conclusion
L’analyse multicritère a permis de prioriser les NAMAs pour le secteur agricole. Les NAMAs les plus pertinentes et qui constituent la liste retreinte sont : la « Promotion de l’arganiculture », la « Rénovation de l’architecture du paysage agricole » et « l’Agriculture de conservation ». Ces NAMAs prioritaires concernent le changement d’utilisation des terres et les techniques agronomiques améliorées. Outre leur potentiel élevé de séquestration de carbone, ces actions contribuent significativement à l’adaptation au changement climatique, au développement durable et à la sécurité alimentaire du pays. Elles visent également à améliorer les conditions de vie des agriculteurs et des éleveurs. La plupart de ces actions concourent aux initiatives et activités actuellement mises en œuvre ou planifiées dans le PMV.
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11. Références
Macharis C., Springael J., De Brucker K., Verbeke A., 2004. PROMETHEE and AHP: The design of operational synergies in multicriteria analysis. Strengthening PROMETHEE with ideas of AHP. European Journal of Operational Research 153, pp 307–317.
Saaty T.L., 1977. A scaling method for priorities in hierarchical structures. Journal of Mathematical Psychology, 15(3):234–281.
Siraj S., Mikhailov L., Keane J.A., 2013. PriEsT: an interactive decision support tool to estimate priorities from pairwise comparison judgments, International Transactions in Operational Research. DOI: 10.1111/itor.12054
Siraj, S., 2011. Preference elicitation from pairwise comparisons in multi-criteria decision making. Dissertation submitted to the university of Manchester for the degree of doctor of philosophy in the faculty of engineering and physical sciences. https://www.escholar.manchester.ac.uk/api/datastream?publicationPid=uk-ac-man-scw:118644&datastreamId=FULL-TEXT.PDF
Velasquez M., Hester P.T., 2013. An Analysis of Multi-Criteria Decision Making Methods. International Journal of Operations Research Vol. 10, No. 2, 56-66. http://www.orstw.org.tw/ijor/vol10no2/ijor_vol10_no2_p56_p66.pdf