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Rapport de synthèse de l’étude « Appareils numériques mobiles : quelles opportunités ouvrent-ils en milieu scolaire pour les élèves porteurs d'une déficience intellectuelle ? »
De janvier à juin 2009, Hyptique a mené une étude, pour le compte de
l’INS-HEA et du ministère de l’éducation Nationale, visant principalement
à définir des orientations adaptées et utiles pour l’utilisation d’appareils
numériques mobiles dans la scolarisation des jeunes porteurs d’une
déficience intellectuelle. Ce rapport de synthèse en présente l’essentiel
du déroulement et des résultats ainsi que les conclusions et
recommandations.
Auteur : Vicente Sanchez-Leighton
Date : Juillet 2009
Table
1. Préambule et contexte ......................................................... 2 1.1. Un nouvelle convergence technologique autour des appareils
numériques mobiles, distincte de celle du PC .............................. 2 1.2. Pourquoi les ANM ouvriraient des opportunités ? ......................... 3 2. Les étapes de l’étude ........................................................... 5 2.1. La veille, l’existant ................................................................. 5 2.2. Le colloque .......................................................................... 10 2.3. Les orientations issues du colloque.......................................... 17 2.4. Les prototypes développés ..................................................... 19 2.5. Le dialogue avec les acteurs de terrain .................................... 37 3. Les opportunités ouvertes et comment construire la suite .. 40 3.1. Des orientations à diffuser ..................................................... 40 3.2. Un rendez-vous annuel : le colloque INS-HEA sur les ANM, la
scolarité et la déficience intellectuelle ? ................................... 40 4. Annexes ............................................................................ 41
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1. Préambule et contexte
1.1. Une nouvelle convergence technologique autour des appareils
numériques mobiles, distincte de celle du PC
Depuis une dizaine d’années on assiste au développement spectaculaire
de l’offre d’appareils numériques mobiles (ANM) : téléphones, consoles de
jeu portables, appareils photo numériques, lecteurs mp3, assistants
numériques (PDA), etc…
Ces appareils constituent désormais un espace à part entière, distinct de
celui occupé par le PC et ses déclinaisons portables. Dans cet espace, le
développement de l’électronique et des capacités de calcul et stockage
efface peu à peu les frontières entre types d’appareils. Les téléphones
s’ouvrent à la photo numérique, la musique digitale et aux jeux ; les
assistants numériques et les consoles de jeu deviennent aussi des
téléphones. De véritables et riches plateformes numériques mobiles
programmables sont apparues dont la période d’autonomie est de plus en
plus longue, rendant possible leur utilisation permanente.
Ces appareils ne se limitent pas à recréer en miniature le modèle du PC.
De nombreux capteurs et capacités de communication les rendent
particulièrement « conscients » de leur environnement de
fonctionnement. Des capacités d’interaction avec l’utilisateur alternatives
au couple souris-clavier, sont apparues.
Le champ d’application des ANM s’élargit ainsi pour inclure des usages en
grande interaction avec l’utilisateur tout au long de la journée, suivant
ses déplacements et ses changements d’activité. Paradoxalement ce sont
les ANM qui s’installent durablement dans la sphère personnelle des
utilisateurs et non pas les PC, pourtant baptisés ‘personal computers’.Cela
est rendu possible par:
• Les multiples objets ANM se distinguent radicalement de l’objet PC :
d’abord parce que les formes ou architectures standard ne sont pas
recherchées par les fabriquants, bien au contraire ; mais aussi parce
que les ANM tentent de s’adapter et d’épouser, dans leur forme, les
capacités psychomotrices des utilisateurs ;
• Les ANM sont conçus pour se fondre dans la dynamique des activités
quotidiennes de l’utilisateur, dans l’environnement de celui-ci : grâce
aux capteurs, GPS, domotique, … mais surtout grâce à l’amélioration
constante du rapport puissance de calcul/autonomie électrique.
De ce fait la pénétration historique des ANM est impressionnante et n’est
pas du tout comparable à celle du PC. En France le PC a mis 20 ans à
entrer massivement dans les salles de classe et les foyers. Les ANM eux –
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téléphone, mp3, appareils photo numériques, etc…- ont, en moins de dix
ans, envahi massivement les foyers et entreprises.
1.2. Pourquoi les ANM ouvriraient des opportunités ?
Les élèves porteurs d’une déficience intellectuelle ont besoin de
médiations et de soutiens compensateurs dans le déroulement de leur vie
scolaire comme dans celui de leur vie domestique. Ces médiations
prennent aujourd’hui le plus souvent la forme d’une aide humaine
(enseignants spécialisés, éducateurs spécialisés, AVS, parents etc…).
Le développement de médiateurs numériques mobiles complémentant ou
remplaçant les médiateurs humains dans certaines situations, constitue
clairement une opportunité sur plusieurs plans généraux, dont :
• l’incorporation de certaines médiations dans la sphère personnelle de
l’élève porteur d’une déficience intellectuelle, lui permettant de
recourir à l’aide humaine moins souvent ;
• le repérage plus fin et personnalisé de la dynamique des
apprentissages et des capacités scolaires ;
• le recentrage des aides humaines disponibles sur les besoins
prioritaires.
Les possibilités technologiques des appareils numériques mobiles,
brièvement évoquées en 1.1, permettent d’envisager le développement
d’outils numériques personnalisés et adaptables, véritablement adoptés
par l’utilisateur : des outils adaptant leur fonctionnement au contexte en
temps réel et permettant d’aider l’élève en difficulté (oubli,
incompréhension, confusion, etc…), mais aussi des outils permettant aux
médiateurs humains d’adapter leur programme en fonction des évolutions
positives ou négatives des capacités et des apprentissages de l’élève au
cours de sa scolarité. Il s’agit en particulier de jouer sur l’appropriation
de l’outil par l’élève, de l’établissement d’un lien de complicité et de
construire la médiation sur cette confiance.
En ce qui concerne le coût, le développement massif des marchés des
ANM a entraîné des baisses rapides des prix des appareils et des cycles de
renouvellement très rapprochés. Cela permet d’envisager en quelques
années à peine la diffusion au plus grand nombre des appareils considérés
aujourd’hui comme « haut de gamme » et qui étrennent les capacités
technologiques les plus pointues.
Dans ces conditions il est donc raisonnable de s’attendre aussi à des
opportunités des ANM pour des publics aux besoins très particuliers : en
particulier les élèves porteurs d’une déficience intellectuelle qui nous
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intéressent dans cette étude. Leur scolarité doit être personnalisée et
contribuer au développement de leur autonomie. Dans ce sens les ANM
pourront offrir des opportunités, si les outils de personnalisation
logicielle deviennent réellement accessibles aux enseignants et des
aidants qui ne sont pas en général des programmeurs.
Mais, paradoxalement, les ANM pourront nécessiter des efforts plus
importants pour les adapter à des utilisateurs aux besoins très spéciaux.
Leur diversité, leur plasticité, le manque de standards, ouvrent des
possibilités, c’est indéniable, mais imposent aussi plus de travail de
conception et de développement, que ce soit au niveau physique
(mécatronique), électronique, logiciel, etc… En particulier le
développement des outils de personnalisation logicielle cités plus haut
comporte des défis techniques non négligeables, qu’il a été important de
garder à l’esprit dans cette étude, mais qui dépassent son cadre.
Enfin il y a les opportunités de « non personnalisation » relative. Les
jeunes porteurs d’une déficience intellectuelle apprécient particulièrement
les opportunités malheureusement trop peu nombreuses qu’ils ont de
« faire comme les autres » : jouer à la console comme les autres, écouter
de la musique comme les autres, prendre des photos comme les autres,
téléphoner comme les autres…Ainsi l’adaptation des fonctionnalités des
ANM peut aussi viser à permettre à leur utilisateur de ne pas se
distinguer.
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2. Les étapes de l’étude
2.1. La veille, l’existant
Le développement spectaculaire des ANM et de leur offre complémentaire
(logiciels, etc …) n’a pas, encore, couvert les besoins des personnes
handicapées en général et des élèves porteurs d’une déficience
intellectuelle en particulier. Même les besoins des élèves ordinaires n’ont
pas encore été suffisamment couverts, pour des raisons de coût sans
doute, mais aussi pour des raisons d’inertie technologique propre au
monde de l’éducation. Certains appareils se retrouvent déjà, il est vrai, de
manière assez généralisée dans les écoles: les appareils photo
numériques et les lecteurs mp3 (particulièrement pour les applications de
langues). La tendance est lancée, les appareils plus adaptables
(programmables), tel le smartphone, pourront suivre, si des modalités
d’utilisation et de contrôle de leur utilisation peuvent être définies et
développées.
Pour les élèves porteurs d’une déficience intellectuelle nous avons retenu
les ‘jeunes’ produits ou projets de recherche industrielle suivants comme
représentatifs et intéressants:
Virtual assistant
(http://www.ablelinktech.com/_handhelds/visualassistant.asp). Ce logiciel
qui tourne sur appareils de type windows mobile est un ‘prompteur’ de
tâches, qui sert de guide et aide-mémoire pour l’utilisateur.
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CapturaTalk (http://www.capturatalk.com/index.asp). Ce logiciel, qui
tourne aussi sur des appareils de type windows mobile, est un lecteur,
avec synthèse vocale, de mots ou phrases photographiées dans
l’entourage de l’utilisateur (et reconnues par OCR1).
Stylo Pulse (http://www.livescribe.com/). Cet appareil est un stylo
capable par défaut d’enregistrer ce que l’utilisateur écrit, ainsi que
l’ambiance sonore correspondante. Avec ses possibilités de base, il peut
servir à des utilisateurs non lecteurs, pour lire un message laissé par
l’enseignant ou des aidants. Par ailleurs le pulse est programmable, il
1 Reconnaissance Optique de Caractères.
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ouvre donc d’autres possibilités que nous verrons plus loin dans les
prototypes.
TimeTrack (http://www.frolundadata.se/files/mf/urkoll_english.pdf). Ce
logiciel pour PDA, permet à des utilisateurs porteurs d’une déficience
intellectuelle, de gérer leur agenda et l’écoulement du temps.
GoKnow ! (http://www.goknow.com/Products/MLE_cellphones.php).
Cette suite logicielle pour l’utilisation scolaire des appareils de type
windows mobile ne vise pas particulièrement les élèves porteurs d’une
déficience intellectuelle, mais elle est intéressante car elle a été conçue
avec les outils du maître (GoManage) et elle vise à créer des « situations
d’apprentissage scolaire coordonnées ».
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Console de jeu Nintendo DSi
(http://www.nintendo.fr/NOE/fr_FR/systems/nintendo_dsi_11513.html).
Ce nouveau modèle de console de jeu portable, bien que visant un public
très large, présente des adaptations intéressantes des logiciels gérant la
prise de vue ou la prise de sons, qui pourraient être utiles à des élèves
porteurs d’une déficience intellectuelle. On en donnera des exemples dans
les prototypes.
Sensecam (http://research.microsoft.com/en-
us/um/cambridge/projects/sensecam/). Cet appareil issu de Microsoft
Research est capable d’enregistrer/mémoriser à intervalle régulier des
images de l’entourage de l’utilisateur. Comme il est aussi muni de
capteurs divers il enregistre aussi des images lors « d’événements »
repérés par les capteurs : par exemple le capteur thermique permettra de
capter l’augmentation de température pouvant correspondre à l’approche
d’une personne (ou autre source de chaleur).
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Digital Pictures as Cognitive Assistance
(http://www.certec.lth.se/doc/digitalpicturesas/)
et le projet Isaac (http://www.english.certec.lth.se/isaac/). Le projet
Isaac du CERTEC de l’Université de Lund en Suède a d’abord visé, en
1993, la conception d’un assistant numérique mobile pour la vie
quotidienne des personnes porteuses d’une déficience intellectuelle. La
technologie des ANM n’étant pas au point à l’époque en termes de
consommation, miniaturisation, etc… ils ont vite concentré leurs efforts
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sur les appareils photo numériques et les images digitales comme langage
compensé.
2.2. Le colloque
Le repérage des opportunités passe par l’identification et l’évaluation de
scénarios d’usages concrets, et c’était là le principal objectif de ce
colloque d’une journée, de cette conversation. Nous souhaitions, en nous
appuyant initialement sur l’existant et nos propres idées, pouvoir générer,
dans le cadre d’un groupe de personnes aux compétences
complémentaires, des pistes nouvelles d’opportunités des ANM dans la
scolarité des élèves porteurs d’une déficience intellectuelle. Le colloque
s’est tenu le 7 avril 2009 à L’INS-HEA à Suresnes. Il a été enregistré pour
permettre une bonne exploitation des échanges (image et son joints à ce
rapport).
2.2.1. Les participants
Nous avons cherché à réunir un groupe multidisciplinaire de
professionnels aux compétences complémentaires autour de trois pôles
thématiques : éducation, technologies, déficience intellectuelle. L’effectif
du colloque a été limité à dix personnes francophones pour permettre des
échanges productifs. Nous avons veillé, pour le colloque, a inviter des
participants a priori favorables à l’utilisation de supports technologiques
dans la scolarisation des élèves porteurs d’un handicap.
Voici la liste des participants, avec pour chacun une auto-présentation :
• Thierry Bertrand
Enseignant du second degré de par ma formation initiale, j'ai cessé
d'enseigner il y a une douzaine d'années et suis aujourd'hui en charge de
la coordination des dossiers relatifs au handicap et à l'audiovisuel
numérique au sein du bureau des ressources numériques, à la sous
direction des TICE du ministère de l'Éducation nationale. L'action du
ministère en matière de ressources numériques adaptées pour la
scolarisation des élèves en situation de handicap consiste essentiellement
à soutenir la production et la diffusion de ce type de ressources,
notamment pas des subventions à projets et des opérations de
communication (ex. : la création du site lecolepourtous.education.fr).
• Bernadette Céleste
Aujourd’hui, directrice de l’Institut National Supérieur de formation et de
recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements
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adaptés (INS HEA). Ex- vice-présidente de l’université Paris10 – Nanterre,
ex directrice du département de Psychologie de cette même université.
Thématique de recherche : la construction des Personnes trisomiques 21
dans un contexte d’inclusion sociale. A ce titre j’ai beaucoup travaillé avec
Trisomie21 France dont je suis vice-président professionnel honoraire et
ai accompagné de nombreuses intégrations scolaires d’enfants
trisomiques. [email protected]
• Daniel Jacquet
Je suis formateur à l’INS HEA depuis 1995, après l’avoir été à l’IUFM de
Paris (département Adaptation et Intégration scolaire) de 1989 à 1995.
J’ai auparavant enseigné dans diverses classes de l’enseignement
spécialisé au collège (SES, CPPN, CPA) puis en EREA auprès d’adolescents
et de jeunes adultes handicapés moteurs ayant d'importants troubles
associés, pendant une quinzaine d’années. Je suis titulaire d’un DEA de
psychologie du développement (1995).
Dans le cadre de l’INS HEA, je participe à la formation des enseignants de
l’Education nationale du 1er comme du 2nd degré en ce qui concerne les
besoins éducatifs particuliers d’élèves handicapés et les réponses en
termes d’enseignements adaptés. J’interviens principalement auprès
d’enseignants exerçant dans le champ du handicap moteur ou des
maladies somatiques d’une part, du handicap mental ou psychique et des
troubles importants des fonctions cognitives d‘autre part. Mes actions de
formation se situent notamment au niveau des Tice (technologies de
l’information et de la communication pour l’enseignement), de leur
adéquation et des adaptations des outils et démarches à des élèves
porteurs de handicap. Egalement dans cette perspective, j’anime depuis
plus de dix ans et 44 numéros la rubrique Nouvelles Technologies de la
Nouvelle revue de l’adaptation et de la Scolarisation (anciennement
Nouvelle revue de l'AIS). [email protected]
• Mireille Golaszewski
Inspecteur général du Groupe des Langues Vivantes
Ministère de l'Education nationale. Membre du Groupe des inspecteurs
généraux chargés de la Scolarisation des élèves handicapés.
Chargée, par le Ministre de l'éducation nationale d'une mission concernant
la rédaction des programmes de Langue des Signes française (LSF) et la
mise en place de pôles d'enseignement de LSF dans les académies.
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• Yves Lachapelle
Professeur titulaire au département de Psychoéducation à l'Université du
Québec à Trois-Rivières. Détenteur d’un baccalauréat en Psychologie,
d’une maîtrise en Sciences de l'Éducation et d’un doctorat en
Psychopédagogie, je me spécialise dans la recherche sur l’intégration et
l’inclusion sociale des personnes présentant une déficience intellectuelle.
Je m’intéresse particulièrement aux domaines de l’autodétermination et
de la participation sociale de ces personnes notamment par le biais de
l’utilisation de technologies de soutien à l’autodétermination. À cet effet,
je suis titulaire de la nouvelle Chaire de recherche sur les technologies de
soutien à l’autodétermination (Chaire TSA) de l’Université du Québec à
Trois-Rivières. Par ailleurs, je suis très impliqué au sein de l'American
Association on Intellectual and Developemental Disabilities AAIDD (ex-
représentant du Canada au conseil d'administration, président de
l'AAIDD-QUÉBEC, président-élu du Technology Special Interest Group). Je
suis également membre du Terminology & Classification Committee qui
travaille actuellement à la prochaine définition de la déficience
intellectuelle. Je siège également au conseil d’administration du
Consortium National de Recherche sur l'Intégration Sociale (CNRIS) du
Québec. De concert avec des collègues des États-Unis, de Belgique, de
France, d'Espagne, de Suisse et d'Irlande, j’ai participé à la création du
Groupe International de Recherche sur l'Autodétermination et la Qualité
de vie (GIRAQ). En mai 2006, j’ai présidé le Sommet international en
faveur de l'Alliance pour l'inclusion sociale qui a réuni plus de 1100
participants représentant 27 pays et pour lequel j’ai reçu le Presidential
Award de l’AAIDD. [email protected]
• Marie-Caroline Lanfranchi
Ingénieur / Lead Project Designer chez faberNovel avec 4 ans
d’expérience au sein du pôle Prototype chez faberNovel
• Responsable d'un projet de recherche et d'expérimentation pour l'aide à
l'orientation de personnes déficientes visuelles dans le métro : solution
fonctionnant en Bluetooth via le téléphone mobile des utilisateurs.
• Responsable de travaux de recherche sur les services innovants à la
personne
• Pilotage et réalisation de différents projets : conception et mise en
oeuvre de la stratégie mobile de la RATP, design et expérimentation de
nouveaux services mobiles (BlueEyes, projets iPhone, sites mobiles),
urbains (mobilier urbain communicant, jeu urbain mobile, audioguide
Bluetooth)
• Design et commercialisation de projets d’innovation
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• Responsable de l’organisation de l’activité Prototype
• Pierre Lavoie
Après des années de jeunesse éclectiques j'ai entrepris des études de
linguistique (formelle) qui m'ont mené à l'université de Stanford, pour un
Ph.D. (non terminé) qui m'a fait plonger dans l'informatique, notamment
au Xerox PARC, puis à Paris où j'ai été chef de produits logiciels sur
Macintosh et architecte d'un grand projet d'atelier musical informatique
pour l'IRCAM. En 1990 j'ai rejoint Hyptique, que je dirige depuis 1991 -
nous inventions à l'époque des applications groupware et j'apprenais mon
métier de designer d'interface, que j'ai élargi au multimédia quand
l'image et le son informatiques ont commencé à se démocratiser, vers
1993. Hyptique a tout de suite été un des studios multimédia dominants
dans le secteur de la culture, où nous œuvrons toujours aujourd'hui.
Parallèlement, j'ai continué à engager Hyptique dans la recherche et
développement sur des enjeux d'interfaces complexes et d'interaction
assistée (avec le LIP6, France Telecom R&D, Radio France, l'IRCAM, et
encore aujourd'hui dans un projet Cap Digital avec Thalès, l'IGN,
Centrale, les Mines, etc). J'ai aussi organisé deux conférences
internationales sur le design interactif, matière que j'ai enseigné en
France (Celsa, INA, ENST, Sorbonne, Paris XIII) et à l'étranger (Bâle,
Helsinki, Montréal).
[email protected] +33 684 508 870
• Michael Lew
Ingénieur diplômé de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, j'ai
travaillé dans les technologies mobiles et l'intelligence artificielle pour
Motorola Labs et uB-mobile. Chercheur en résidence à Dublin au MIT
Media Lab Europe entre 2001 et 2004, puis à Los Angeles à USC entre
2005 et 2008, je me suis spécialisé dans la recherche sur de nouvelles
interfaces, sur l'interactivité et le multimédia, avec un accent sur le
cinéma, la narratologie et la performance. J'ai par ailleurs eu la chance de
travailler sous la direction du Prof. Sile O'Modhrain, aveugle de naissance
et spécialisée dans les interfaces haptiques et auditives. Dans le domaine
des technologies éducatives, je suis impliqué dans le projet One Laptop
Per Child, en tant que développeur et anthropologue visuel.
• Monique Moizan
Professeur des écoles, spécialisée, diplômée CAEI (Certificat d’Aptitude à
l’Enfance Inadaptée) en troubles du comportement et de la conduite en
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1973, puis en rééducation psychopédagogique en 1984. De 1969 à 1996,
j’ai enseigné à l’école spécialisée de la Fondation Vallée, hôpital
psychiatrique infanto-juvénile à Gentilly (94). Depuis 1996, j’exerce à
l’école spécialisée de l’Institut médico-éducatif Louis-Le-Guillant à Villejuif
(94). J’occupe actuellement un poste de maître G du CAAPSAIS (certificat
d'aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d'adaptation et
d'intégration scolaires), J’interviens auprès d’enfants de 6 à 14 ans
inscrits en IMP (institut médico-pédagogique) et de jeunes de 14 à 20 ans
inscrits en IMPRO (institut médico-professionnel). Avec l’informatique,
j’ai développé des outils pédagogiques pour faciliter l’entrée des élèves
déficients intellectuels dans les apprentissages scolaires. L’ordinateur est
devenu une médiation privilégiée. Sur mon site internet, je mets à
disposition les exercices que je réalise (http://cliclire.free.fr/).
• Patrice Renaud
Ingénieur, professeur agrégé d'économie-gestion, je pilote à l'INS HEA
l'Observatoire des ressources numériques adaptées chargé de collecter,
expertiser et diffuser les logiciels, matériels, sites internet, bibliothèques
numériques… utilisables par des professeurs non spécialisés confrontés à
la scolarisation d’élèves en situation de handicap.
J’interviens dans de nombreuses formations : troubles importants des
fonctions cognitives, autisme, handicap moteur, difficulté scolaire
durable… essentiellement dans les domaines de la technologie, des TICE
et des sciences.
Je suis co-responsable de la rubrique NTIC de la Nouvelle revue de
l’adaptation et de la scolarisation.
Dans le cadre du Service informatique je programme et développe des
sites Internet.
Je suis aussi correspondant français de l’Agence européenne pour le
développement de l’éducation des enfants et adolescents à besoins
éducatifs particuliers dans le domaine des TICE.
• Vicente Sanchez-Leighton
Je suis aujourd’hui en charge auprès d’Hyptique de l’étude "Appareils
numériques mobiles : quelles opportunités ouvrent-ils en milieu scolaire
pour les élèves porteurs d'une déficience intellectuelle ?". Après un
doctorat de Mathématiques et Logique, j’ai débuté ma carrière comme
enseignant chercheur en informatique à l’Université Pierre et Marie Curie
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en 1983. Depuis, j’ai longtemps travaillé dans la recherche informatique
publique (INRIA) et privée (Canon R&D). Ces dernières années je me suis
orienté professionnellement vers le secteur des aides techniques pour les
personnes porteuses d’une déficience intellectuelle. Je suis par ailleurs
administrateur de trisomie 21 France. vicente.sanchez-
2.2.2. Les bases
Parce que le groupe de participants au colloque était hétérogène nous
avons jugé pertinent, le matin, de prévoir des mini-introductions
thématiques : sur la déficience intellectuelle par Mme. Bernadette
Céleste, sur l’assistance technologique à la déficience intellectuelle par M.
Yves Lachapelle et sur la façon de décrire des ‘opportunités
technologiques’ par M. Pierre Lavoie. Il s’agissait bien sûr d’introductions
croisées pour compléter de façon basique les connaissances des uns et
des autres, mais collatéralement il s’agissait surtout d’établir rapidement
un vocabulaire commun pour rendre possibles et productifs les échanges
de la journée.
Le programme de la matinée du colloque :
9h30-10h introduction, bienvenue, tour de table
Pourquoi cette étude ? Rôle du colloque.
Animé par Vicente Sanchez-Leighton, Hyptique.
10h-10h45 présentation & échanges
La diversité des manifestations de la déficience intellectuelle d’un élève en milieu scolaire.
Animé par Bernadette Céleste, directrice de l’INS-HEA.
10h45-11h30 présentation & échanges L’assistance technologique à la déficience intellectuelle : de quoi parle-t-on ? Animé par Yves Lachapelle, professeur à L’Université de Québec Trois-Rivières.
11h30-12h15 présentation & échanges
Comment décrire les opportunités : l'enjeu de la matière interactive et la narration comme mode opératoire
Animé par Pierre Lavoie, directeur d’Hyptique.
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2.2.3. Les échanges
Comme l’indiquait le programme du colloque :
L’après-midi sera dédié à la génération d’idées/opportunités. Des échantillons, ou
familles d’échantillons, de la diversité des appareils numériques mobiles(ANM)
seront très brièvement présentés, puis circuleront parmi les participants, pour
permettre par la suite la génération/discussion d’idées liées à l’échantillon.
L’après-midi sera animé par Vicente Sanchez-Leighton (Hyptique) pour les
présentations, Bernadette Céleste et Pierre Lavoie (Hyptique) pour la
discussion/génération d’idées.
Le fait de faire circuler les échantillons d’appareils et de permettre que
chaque participant les essaye a eu l’effet escompté. Beaucoup d’idées et
de conversations/échanges furent générés. Parfois ces idées sortaient du
cadre scolaire, parfois elles étaient en deçà ou au-delà des capacités
technologiques actuelles, parfois elles ne correspondaient pas aux divers
besoins de compensation que peuvent avoir les élèves porteurs d’une
déficience intellectuelle : mais la complémentarité des participants joua
bien son rôle, en fin de journée nous avions réussi à tracer des
orientations principales pour des opportunités des ANM. En tout cas pour
une première rencontre sur le sujet, les uns et les autres ont considéré le
résultat encourageant et intéressant. Des idées innovantes ont été
proposées par rapport à l’existant. D’autres idées proposées ont confirmé
la pertinence des produits ou des recherches existantes. Des réticences se
sont exprimées en ce qui concerne le coût de l’introduction des appareils
numériques mobiles en milieu scolaire. Mais nous avons demandé aux
participants de mettre ces réserves entre parenthèses car l’évolution
attendue des prix des appareils aujourd’hui considérés comme haut-de-
gamme serait, selon toutes les études, à la baisse. 40% des utilisateurs
ont, déjà aujourd’hui, des smartphones. Dans deux ou trois ans, ces
appareils, chers aujourd’hui, représenteront probablement les deux tiers
des appareils, avec la correspondante baisse de tarifs. Donc à l’horizon du
moyen terme ces appareils seront envisageables dans un contexte
scolaire.
Bien entendu il n’est pas question ici de retranscrire la richesse des
échanges et des digressions qu’ils ont générés, mais, comme il a été dit
plus haut, un enregistrement complet du colloque est disponible. Dans la
suite de ce rapport nous nous intéresserons seulement aux idées, issues
de ces échanges, concernant les opportunités concrètes ouvertes par les
ANM dans la scolarité des élèves porteurs d’une déficience intellectuelle.
Le programme de l’après-midi du colloque :
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14h-16h présentation & idées pour
la famille des PDA/smartphones multifonctionnels : Palm Treo, Nokia N97, iphone, appareils android (Google), etc…
16h-16h30 pause café
16h30-18h30 présentation & idées pour
la famille des appareils ‘spécialisés’ : Pulse de Livescribe, Sensecam, console de jeu portable, appareil photo numérique, lecteur de musique, etc…
18h30-19h00 Fin des travaux
conclusion de chacun
2.3. Les orientations issues du colloque
Les idées concrètes issues du colloque peuvent être regroupées en cinq
scénarios principaux:
Scénario 1 : « Guidage dans l’action, dans les activités scolaires »
Scénario 2 : « Rendre l’environnement scolaire et les objets
intelligibles »
Scénario 3 : « Aide mémoire étendue (images, sons, interactions, etc…)
du contexte, pour l’élève et l’enseignant »
Scénario 4 : « Gestion du temps : séquences, durées »
Scénario 5 : « Adaptation des usages ‘normaux’ des appareils
numériques mobiles : téléphoner, se repérer en déplacement,
acquisition/écoute de sons/musiques/paroles, acquisition/consultation
d’images »
Pour chaque scénario, un questionnement essentiel a été formulé sur les
possibilités de personnalisation et d’évolution qu’il pourra offrir, que ce
soit par paramétrisation/configuration ou par programmation. En
effet la grande diversité des manifestations de la déficience intellectuelle
d’un élève à l’autre a été soulignée pendant le colloque, mais aussi
l’évolution, pour un élève donné, de ses capacités, intérêts, etc… au cours
de sa scolarité.
Plus précisément est présentée ci-dessous une liste des idées issues du
colloque, pour une utilisation des appareils numériques mobiles dans la
scolarité des élèves porteurs d’une déficience intellectuelle. Chaque idée
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est utilisable seule ou composée avec les autres en fonction des
situations et des objectifs :
1. Séquence de guidage de l’usager par l’exemple (pas la réalité actuelle,
voir 2). Il s’agit d’aides mémoires de tâches. Cette idée s’applique aux
appareils de type smartphone ou PDA. L’effort de
programmation/préparation pour l’enseignant est léger. Variante du
scénario 1.
2. Séquence de guidage par indications en RA (Réalité Augmentée) et
évaluation de l’avancement (correction d’erreurs). Cette idée
s’applique aux appareils de type smartphone ou PDA avec un
processeur suffisamment puissant. L’effort de
programmation/préparation pour l’enseignant est moyen. Variante du
scénario 1.
3. Séquence de guidage d’activités d’écriture (lexicale ou géométrique)
par indications orales et évaluation de l’avancement/erreurs par
reconnaissance de l’écrit ou le dessiné. Cette idée s’applique aux
appareils de type stylo intelligent (comme le Pulse de Livescribe) en
communication ou pas avec un smartphone/PDA. L’effort de
programmation/préparation pour l’enseignant est moyen. Variante du
scénario 1.
4. Lecteur de mots dans l’environnement : l’utilisateur vise un mot avec
la caméra de l’appareil de type smartphone/PDA et le mot est lu,
éventuellement cela déclenche la recherche d’une définition/explication
tenant compte du contexte. Cette idée s’applique aux appareils de type
smartphone ou PDA avec un processeur suffisamment puissant. L’effort
de préparation/configuration pour l’enseignant est léger. Variante du
scénario 2.
5. Enregistrement coordonné du contexte (visuel, auditif, etc…) lors d’un
travail en groupe. L’appareil permettra à chaque utilisateur de
‘marquer’ un moment difficile, un questionnement, pour reprendre plus
tard avec l’enseignant en tête-à-tête. Mais l’enseignant pourra
préparer à l’avance des ‘réponses’ personnalisées pour que chaque
utilisateur reçoive au moment du marquage du moment difficile une
première explication. Cette idée s’applique aux appareils de type
smartphone ou PDA. L’effort de programmation/préparation pour
l’enseignant est moyen. Variante du scénario 3.
6. Rappel/représentation personnalisée du temps (graphique, sonore,
cinétique, etc…). Cela concerne le présent, le passé et le futur, mais
aussi la gestion du temps alloué pour une tâche donnée. Cette idée
s’applique aux appareils de type smartphone ou PDA. L’effort de
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 19
configuration/préparation pour l’enseignant est léger. Variante du
scénario 4.
7. Entraînement de la mémoire de travail2. Cet entraînement s’imbrique
naturellement et de façon impromptue avec les autres utilisations de
l’ANM au cours de la journée. Cette idée s’applique aux appareils de
type smartphone ou PDA. L’effort de programmation/préparation pour
l’enseignant est moyen, en particulier si l’on souhaite que
l’entraînement puisse tenir compte du contexte. Variante du scénario
3.
8. Support de missions dans l’enceinte de l’établissement : se repérer et
pouvoir utiliser 1, 2 ou 3 ci-dessus dans des projets/missions.
Variante du scénario 1.
9. Aide/contrôle des transports/déplacements périscolaires autorisés ou
pas. Cette idée s’applique aux appareils de type smartphone ou PDA.
L’effort de programmation/préparation pour l’enseignant/famille est
moyen. Variante du scénario 5.
10. Aide mémoire général et permanent pour revoir/ re-entendre sa
journée et éventuellement la raconter. Cette idée s’applique aux
appareils de type Sensecam ou des smartphone ou PDA. L’effort de
programmation/préparation pour l’enseignant est léger. Variante du
scénario 3.
11. Aide aux usages ‘normaux’ des smartphones/PDA (adaptation de
l’interface, du fonctionnement, etc…) : prendre des photos, écouter de
la musique/enregistrement, appeler quelqu’un (utilisable dans les
missions par exemple), … Variante du scénario 5.
2.4. Les prototypes développés
A partir de ces idées et scénarios issus du colloque nous avons entrepris
de les mettre en forme, de les ‘incarner’, pour pouvoir les présenter à des
acteurs de terrain de la scolarité des élèves porteurs d’une déficience
intellectuelle : enseignants, éducateurs, AVS, etc…. Nous souhaitions
obtenir un regard critique ou une adhésion, mais aussi éventuellement
générer des idées complémentaires. Pour cela il était nécessaire de
concrétiser par des prototypes les scénarios issus du colloque pour
permettre un début de mise en situation d’utilisation.
2 Voir par exemple les travaux d’Annick Comblain.
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 20
2.4.1. Les plateformes choisies
Nous avons choisi de développer des prototypes sur les appareils suivants
qui avaient été particulièrement appréciés par les participants du colloque
lors des démonstrations :
Smartphone HTC Dream G1, appelé aussi ‘Google Phone’. Il utilise la
plateforme logicielle open-source Android (www.android.com). Les
logiciels sont développés en langage Java. L’interface s’organise autour
d’un écran tactile, de capacités audio et de quelques boutons physiques.
Cet appareil dispose d’un clavier escamotable que nous avons choisi de ne
pas utiliser pour les prototypes.
Stylo Pulse de Livescribe. Il utilise une plateforme logicielle
propriétaire. Les logiciels sont développés également en langage Java.
Cet appareil se présente comme un stylo avec des logiciels incorporés
ainsi que des capacités audio. L’interface d’interaction s’organise autour
de mini-écran et des zones pré-imprimées des cahiers spéciaux qu’il
utilise.
2.4.2. Les logiciels-prototypes développés sur HTC dream G1
A partir des scénarios issus du colloque une charte graphique et cinq
applications prototypes ont été développées sur Android pour cet
appareil. Leurs caractéristiques fondamentales seront décrites dans la
suite à l’aide de copies d’écrans, comme préparation à leur
démonstration.
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 21
• Un aperçu des éléments de la charte graphique que l’on retrouvera
dans les copies d’écrans des applications prototypes
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 22
• Application Calendrier (repère temporel, aide-mémoire,
déclencheur d’applications)
Calendrier est l’application centrale du dispositif prototypé. Elle est
l’application « Maison » (Home) accessible à tout moment par le bouton
physique « Maison ». Lorsque l’appareil est allumé c’est cette application
qui accueille l’utilisateur. C’est à partir de Calendrier que seront
déclenchées toutes les autres applications, soit par l’agrandissement de
l’icône centrale, soit par le menu.
Repère
temporel
à venir
sans durée
Agrandissement
interactif de
l’icône centrale
Horizon
temporel
interactif
Menu
déroulé
Bouton
physique
Menu Bouton
physique
« Maison »
Repère
temporel
à venir
avec durée
Repère
temporel
passé
avec durée
Repère
temporel
passé
sans durée
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 23
Calendrier sert également d’aide-mémoire par le rangement automatique
des enregistrements sonores, des photos, des lectures, des appels émis
ou reçus, des déclenchements manuels de chronomètre, qui seront tous
classés à leur date de création (et pendant une durée limitée s’ils sont
éphémères comme les déclenchements manuels de chronomètre). Les
enregistrements sonores recevront alors comme icône (l’équivalent d’un
nommage) une couleur choisie dans une palette par l’utilisateur lors de
l’enregistrement ou une photo si l’utilisateur a choisi d’associer
l’enregistrement à cette photo (voir ci-dessous comment); les photos
seront leur propre icône ; les lectures auront comme icône la photo/vue
ayant généré leur ‘lecture’ ; les appels auront comme icône la photo du
contact appelé ou appelant ; les déclenchements de chronomètre auront
comme icône celle du chronomètre.
Mais l’application Calendrier est aussi, et surtout, un calendrier, un repère
temporel. Elle offre un horizon temporel à base d’icônes. Sur cet horizon
les icônes barrées d’un croisillon représentent des moments passés, les
autres des moments présents ou à venir. On se déplace dans cet horizon
temporel en glissant horizontalement un doigt (ou autre pointeur) : on
glisse le doigt vers la droite pour voir les icônes à gauche et
réciproquement. A tout moment l’icône centrale est agrandie pour en
faciliter la vision et l’interaction ; toucher cet agrandissement provoque :
• Pour une icône de repère temporel sans durée, la lecture par une voix
synthétique de la description du repère temporel (i.e. « mardi
matin ») ;
• Pour une icône de repère temporel avec durée :
• Si elle n’est pas en cours, la lecture par une voix synthétique de
la description du repère temporel (i.e. « récréation mardi
matin ») ;
• Si elle est en cours, l’affichage du chronomètre avec l’état
d’écoulement, pendant la lecture par une voix synthétique de la
description du repère temporel ;
• Pour une icône d’activité préparée par l’enseignant, l’appel de
l’application de guidage d’activité correspondante (voir ci-dessous) ;
• Pour une icône de photo prise et si celle-ci n’a pas reçu
d’enregistrement de son associé par l’utilisateur, la lecture par une
voix synthétique d’informations automatiques sur la prise de vue
(localisation, date, etc…) ;
• Pour une icône de photo prise et si celle-ci a un enregistrement de son
associé par l’utilisateur, la lecture de ce son ;
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 24
• Pour une icône de ‘lecture’, la lecture du mot ou de la phrase associée
au code QR3 reconnu dans l’image ;
• Pour une icône d’enregistrement sonore seul (icône de couleur unie),
la lecture du son enregistré ;
• Pour une icône d’appel émis, l’enregistrement sonore automatique de
l’appel (si cela a été choisi par configuration) ;
• Pour une icône d’appel reçu, l’enregistrement sonore de l’appel s’il a
pu avoir lieu (et si cela a été choisi par configuration), sinon, dans le
cas d’un appel manqué, le message éventuel laissé par l’appelant.
Les opportunités de configuration/reprogrammation par l’enseignant ont
été pointées ici ou là, mais il va de soi que dans le cadre d’un produit fini,
poli, elles seraient nombreuses. En particulier l’échelle de l’horizon
temporel serait adaptable à l’évolution des capacités de repérage
temporel de l’élève, en passant par exemple de la journée à la semaine,
de la semaine au mois.
Calendrier incarne les scénarios 3 et 4 issus du colloque :
Scénario 3 : « Aide mémoire étendue (images, sons, interactions, etc…)
du contexte, pour l’élève et l’enseignant »
Scénario 4 : « Gestion du temps : séquences, durées »
3 Le code QR ou QR Code (en anglais) est un code-barres en 2 dimensions (code
matrice) pouvant stocker jusqu'à 7089 caractères numériques, 4296 caractères
alphanumériques (contrairement au code-barre "traditionnel" qui lui ne peut
stocker que de 10 à 13 caractères) ou 2953 octets . (source wikipedia)
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 25
• Application Appeler (communiquer)
La liste des contacts.
Détail d’un contact.
Appel émis enregistré dans le
Calendrier
annoté par la mini-icône d’appel émis.
Appel entrant dans le Calendrier
annoté par la mini-icône d’appel
manqué ou d’appel reçu.
Bouton
physique
de fin d’appel
Bouton
physique
d’appel
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 26
L’application Appeler est très simple. Nous avons fait le choix de la
communication téléphonique puisqu’elle s’impose entre non lecteurs. Mais
la mécanique de l’application serait très similaire en cas de
communication alternative.
L’écran principal propose, en mini-icônes, l’ensemble des contacts. Ici
nous avons imaginé les camarades et l’enseignante mais il est
configurable par l’enseignant et/ou l’utilisateur. La taille des icônes est
aussi configurable par l’enseignant. Toucher la mini-icône d’un contact,
agrandit son icône qui occupe alors tout l’écran. A partir de là il est
possible, soit d’appuyer sur le bouton physique d’appel (téléphone vert)
pour lancer l’appel, soit de toucher à nouveau l’écran pour revenir à la
liste. Pendant l’appel le bouton physique de fin d’appel (rouge) permet de
le terminer, mais il est possible, sans terminer l’appel, de revenir au
calendrier.
Lors d’un appel entrant, un signal sonore ou une vibration l’annonce, ainsi
que l’affichage de la photo de l’appelant sur l’écran, il est alors possible,
de même, soit d’appuyer sur le bouton physique d’appel, soit de toucher
la photo pour envoyer l’appel sur répondeur.
Appeler incarne les scénarios 3 et 5 issus du colloque :
Scénario 3 : « Aide mémoire étendue (images, sons, interactions, etc…)
du contexte, pour l’élève et l’enseignant »
Scénario 5 : « Adaptation des usages ‘normaux’ des appareils
numériques mobiles : téléphoner, se repérer en déplacement,
acquisition/écoute de sons/musiques/paroles, acquisition/consultation
d’images »
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 27
• Application Chronomètre (mesurer le temps)
Chronomètre manuel lancé.
Chronomètre manuel lancé vu
du Calendrier.
Menu des durées du
Chronomètre manuel.
L’application Chronomètre peut être lancée manuellement à partir du
menu de l’application Calendrier. Elle permet alors de repérer des durées
dans le cadre des activités scolaires. La représentation choisie associe un
carré à quinze minutes, soit quatre carrés à une heure. D’autres
représentations graphiques et/ou sonores (camembert, changement de
fréquence d’un son, vitesse de clignotement, etc…) peuvent être
configurées. A chaque carré de temps peut être associé une icône
différente. L’icône agrandie à droite est initialement celle associé au
premier carré. En cours de décompte du Chronomètre, elle ne change que
si les carrés suivants en ont une différente (permettant ainsi
éventuellement de repérer plus finement des étapes dans la durée). A la
fin du décompte l’icône de fin est agrandie ; un signal sonore ou vibration
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 28
et une notification par mini-icône sont générées. Pendant le décompte on
peut revenir au calendrier et y voir une icône de chronomètre qui
subsistera pendant toute la durée et permettra de revenir voir le
décompte facilement
Chronomètre d’activités lancé à
partir d’une étape de la séquence
« pâte à crêpes ».
Le même Chronomètre
d’activités écoulé.
Le Chronomètre peut aussi être appelé par d’autres applications
lorsqu’elles ont besoin de décompter une durée. C’est le cas du guidage
d’activités et de l’enregistrement sonore. Ci-dessus l’exemple du guidage
d’activités. Une des étapes de l’activité « pâte à crêpe » nécessite de
chronométrer le repos d’une heure de la pâte. L’activité appelle donc le
chronomètre en ayant muni les carrés temporels intermédiaires d’icônes
représentant la progression du repos de la pâte. En fin de décompte on
retrouve agrandie l’icône d’étape suivante du guidage d’activités, la
toucher fera alors passer à l’étape suivante du guidage d’activité qui a
appelé le chronomètre (voir ci-dessous).
Le Chronomètre incarne le scénario 4 issu du colloque :
Scénario 4 : « Gestion du temps : séquences, durées »
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 29
• Application Guidage de séquences
Une étape du guidage de la séquence
« addition » avec les flèches
précédent et suivant.
Une étape du guidage de la
séquence « pâte à crêpes » avec
appel du chronomètre.
Icône de la séquence « addition »
dans le Calendrier, qui permet de la
lancer.
Elle est annotée par la mini-icône
d’activité.
Icône de la séquence « pâte à
crêpes » dans le Calendrier.
L’application Guidage de Séquences permet à l’utilisateur de mener à bien
des activités sans l’intervention de l’enseignant ou des aidants. Ces
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 30
activités peuvent être d’ordre pratique : suivre une recette de cuisine,
effectuer une commission dans l’établissement, nouer ses lacets, préparer
son cartable, etc… ou alors d’ordre plus traditionnellement scolaire :
effectuer une addition, faire une figure géométrique, reconnaître des mots
ou des lettres, etc…
Les séquences d’aide seront préparées au préalable par l’enseignant ou
échangées entre enseignants. Elles pourront nécessiter plus ou moins de
préparation en fonction de leur sophistication (déroulement conditionnel,
conscience de l’état de l’environnement, i.e. le four est-il allumé, l’élève
a-t’il réussi l’étape précédente, …). Dans ce prototype nous avons choisi
des séquences basiques qui nécessitent peu de préparation : chaque
étape est représentée par une image et un son (ou un texte qui sera
automatiquement converti en son par synthèse vocale), le déroulement
est séquentiel (pas de conditionnels). Mais une étape peut tout de même
faire appel au chronomètre. Pour cela il lui suffit de fournir une durée à
décompter et des icônes illustrant les étapes du décompte (au plus autant
d’icônes que de quarts d’heure dans la durée à décompter, voir Calendrier
ci-dessus). Lors de son travail pendant une séquence l’utilisateur peut se
servir de la prise de photo ou de sons (via l’application Calendrier), pour
‘prendre des notes’, qui seront classées à proximité de la séquence
d’activité et qui lui serviront pour échanger ultérieurement avec
l’enseignant.
Les flèches suivant et précédant permettent de se déplacer dans la
séquence (la feuilleter), mais l’enseignant pourra configurer l’absence de
flèche précédente si nécessaire ou souhaitable.
Les séquences d’activité sont placées dans le calendrier de l’élève à
l’heure prévue, mais il est toujours possible de les repasser (si
l’enseignant l’a ainsi configuré). Des statistiques sur l’utilisation des
séquences seront disponibles pour exploitation par l’enseignant.
Le guidage d’activités incarne le scénario 1 issu du colloque :
Scénario 1 : « Guidage dans l’action, dans les activités scolaires »
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 31
• Application Photographier et Lire
L’écran de prise de vue.
La photo classée dans le
Calendrier barrée du croisillon
car dans le passé.
Viseur lors d’une lecture automatique en
présence d’un code QR.
Le résultat d’une lecture dans
le Calendrier
annoté par la mini-icône
‘lecture’ et barrée du
croisillon car dans le passé.
Cette application permet, très simplement, à la fois de prendre des
photos et de lire des inscriptions dans l’environnement. La prise de photos
Le bouton physique de prise de vue.
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 32
est volontaire. Quand l’écran de l’appareil, devenu viseur, contient
l’image souhaitée, il suffit d’appuyer sur le bouton physique de prise de
vues. La lecture est automatique : il suffit de centrer l’inscription sur le
viseur pour que la lecture/prise de vue se déclenche. Dans les deux cas la
prise de vue est signifiée par l’image qui se fige quelques instants pour
revenir ensuite au viseur. Les images et les lectures sont classées
automatiquement dans le Calendrier à leur place temporelle. Les photos
ne sont pas annotées par une mini-icône (car elles pourront
éventuellement se voir associer un son enregistré, voir ci-dessous). Les
lectures le sont par la mini-icône ABC.
Dans ce prototype les inscriptions lues sont écrites en QR code, ce ne
sont pas des mots de notre alphabet. Dans un produit fini il serait
possible d’envisager la reconnaissance des caractères habituels. Dans
tous les cas, une fois le contenu de l’inscription obtenu celui-ci est
restitué par synthèse vocale.
Mais les codes QR sont très faciles à générer et à coller sur toute sorte
d’objets et pourront servir à l’effort d’intelligibilité graduée de
l’environnement scolaire pour les élèves qui n’ont pas acquis
suffisamment de capacités de lecture, ou, même, pour personnaliser
l’aiguillage des messages selon les élèves, en incorporant des instructions
et conseils qui ne seront audibles qu’à ceux qui à qui ils sont adressés
(que ces soit pour des rasions de besoins de l’élève, de différences entre
eux, etc…).
Cette application peut être configurée/adaptée de plusieurs façons. Par
exemple il est possible que le déclenchement de la prise de vue se fasse
par contact sur une zone précise ou quelconque de l’écran au lieu du
bouton qui peut présenter des difficultés motrices (et provoquer des
images ‘bougées’), ou encore que l’utilisateur puisse jeter l’image prise
pendant qu’elle est figée s’il ne souhaite pas la garder afin de ne pas
surcharger le Calendrier avec des images sans intérêt, etc…
L’application Photographier et Lire incarne les scénarios 2, 3 et 5 issus du
colloque :
Scénario 2 : « Rendre l’environnement scolaire et les objets
intelligibles »
Scénario 3 : « Aide mémoire étendue (images, sons, interactions, etc…)
du contexte, pour l’élève et l’enseignant »
Scénario 5 : « Adaptation des usages ‘normaux’ des appareils
numériques mobiles : téléphoner, se repérer en déplacement,
acquisition/écoute de sons/musiques/paroles, acquisition/consultation
d’images »
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 33
• Application Enregistrer Sons et Voix
Bouton d’enregistrement.
Pendant l’enregistrement de durée
standard
configurée par l’enseignant.
Menu de la durée non standard
d’enregistrement.
Pendant l’enregistrement d’une
durée choisie par l’utilisateur avec
le Chronomètre.
Cette application permet d’enregistrer des sons et des voix, comme prise
de notes, souvenir, etc… L’enregistrement se déclenche en appuyant sur
le bouton REC. Si aucune durée n’est spécifiée, l’enregistreur utilise la
durée (le plus souvent courte) configurée par l’enseignant, le témoin
d’avancement est alors rond ‘sans fin’. Si une durée est spécifiée en
utilisant le menu emprunté au chronomètre, le témoin d’avancement est
celui du chronomètre lui-même. Dans les deux cas un bouton STOP
permet d’arrêter l’enregistrement.
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 34
Nous avons choisi de conserver la mention verbale des boutons (et la
forme et la couleur de REC) car ils font partie du langage universel des
appareils électroniques actuels. Mais ces formes, tailles, couleurs, etc…
sont configurables par l’enseignant pour les adapter à l’élève.
Palette de ‘nommage’ à base de
couleurs
Palette de ‘nommage’ à base de
couleurs et d’une photo prise
précédemment.
l’enregistrement dans le Calendrier,
barré car dans le passé.
L’enregistrement associé à une photo
dans le Calendrier et barré car dans le
passé.
Une fois l’enregistrement terminé il est nécessaire de le ‘nommer’. Une
palette de couleurs et, éventuellement, une photo prise par l’élève sont
proposées comme icônes de l’enregistrement, pendant que
l’enregistrement est repassé en boucle pour vérification. Si une couleur
est choisie en la touchant, on revient au Calendrier où l’enregistrement a
été automatiquement classé avec cette couleur à sa place temporelle ;
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 35
une mini-icône de haut-parleur précise qu’il s’agit d’un enregistrement. Si
la photo est choisie, on revient au Calendrier où c’est l’icône de la photo
qui reçoit la mini-icône haut-parleur : désormais un toucher de
l’agrandissement de cette photo reproduira le son ainsi enregistré. Pour
qu’une photo soit proposée lors du ‘nommage’ il suffit que lors de l’appel
de l’enregistreur à partir du Calendrier la photo en question soit agrandie.
Lors de la procédure de nommage un bouton d’annulation peut être ajouté
par configuration, il permettra de ne pas conserver l’enregistrement.
L’application d’enregistrement de sons et de voix incarne les scénarios 2,
3 et 5 issus du colloque :
Scénario 2 : « Rendre l’environnement scolaire et les objets
intelligibles »
Scénario 3 : « Aide mémoire étendue (images, sons, interactions, etc…)
du contexte, pour l’élève et l’enseignant »
Scénario 5 : « Adaptation des usages ‘normaux’ des appareils
numériques mobiles : téléphoner, se repérer en déplacement,
acquisition/écoute de sons/musiques/paroles, acquisition/consultation
d’images »
2.4.3. Le logiciel-prototype développé sur stylo Pulse
DD
Cette application permet à l’utilisateur de s’entraîner à l’écriture de
lettres capitales ou cursives. Après avoir écrit une lettre avec le stylo, si
elle a été reconnue, celle-ci sera annoncée oralement par le stylo. Les
capacités de reconnaissance des libraires logicielles du stylo Pulse sont
très efficaces et assez tolérantes au niveau de la forme des lettres. C’est
un exemple très simple de ce qui peut être fait avec ce stylo. Il est par
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 36
exemple tout à fait envisageable d’étendre ce genre d’application à la
reconnaissance de formes géométriques, qu’elles soient copiées sur un
modèle ou pas. Il est possible d’envisager une communication entre le
stylo Pulse et l’application guidage de séquences décrite ci-dessus, pour
permettre le guidage plus réaliste des activités lexicales, géométriques,
etc… de l’utilisateur. Lors des démonstrations et dialogue avec les
enseignants, dont nous parlerons plus loin, il a été proposé d’utiliser le
stylo comme une aide pour bien ‘dresser’ des additions de nombres. Les
possibilités sont nombreuses.
Cette application incarne les scénarios 1 et 2 issus du colloque :
Scénario 1 : « Guidage dans l’action, dans les activités scolaires »
Scénario 2 : « Rendre l’environnement scolaire et les objets
intelligibles »
2.4.4. Les outils de configuration, adaptation, reprogrammation des applications,
pour les enseignants, les éducateurs, les AVS…
Utilisateur: MireilleHorizon temporel:
�J et J-1�Semaine�Mois
Chronomètre:�barre de 4 carrés�camembertson
etc…
Utilisateur: MireilleType de caractères:
� imprimerie� cursive
Casse: minuscule majuscule
Voixetc…
Utilisateur: MireilleHorizon temporel:
�J et J-1�Semaine�Mois
Chronomètre:�barre de 4 carrés�camembertson
etc…
Utilisateur: MireilleType de caractères:
� imprimerie� cursive
Casse: minuscule majuscule
Voixetc…
Les outils de configuration et d’adaptation des logiciels décrits ci-dessus,
aux capacités et évolutions des élèves sont essentiels. Cela est
particulièrement le cas pour des élèves éloignés de la norme ou du
standard, comme ceux porteurs d’une déficience intellectuelle. Nous
avons gardé à l’esprit ce fait pendant le développement des prototypes et
nous avons fait systématiquement référence à certaines des nombreuses
adaptations possibles lors de la description des prototypes ci-dessus.
Mais le cadre de cette étude et du développement de prototypes ne nous
a pas permis de développer ces outils. Ils constituent en eux-mêmes et
en ce qu’ils impliquent pour la conception d’applications adaptables un
effort de développement très important. Cependant des exemples d’outils
similaires dans d’autres domaines ainsi que les méthodologies pour les
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 37
construire existent. Des équipes de recherche s’y emploient dès
maintenant4, des bases solides existent donc pour se lancer dans leur
développement dès que possible.
Ces outils permettront, à moyen terme, de configurer, paramétrer et
suivre l’usage des logiciels tels que ceux présentés sur le smartphone HTC
G1 ou le stylo Pulse. Mais ils permettront surtout à des professionnels a
priori non-programmeurs (enseignants, éducateurs, AVS, etc…) de
reprogrammer ou adapter la programmation existante aux capacités et
évolutions des élèves porteurs d’une déficience intellectuelle. Cela rendra
ainsi possible une véritable personnalisation obtenue de façon intuitive et
efficace à partir d’un PC habituel par connexion (filaire ou sans fil) avec
les appareils numériques mobiles.
2.5. Le dialogue avec les acteurs de terrain
Trois tables rondes avec des acteurs de terrain ont été organisées : une à
Rennes, le 17 juin 2009, et deux à Suresnes, le 29 juin 2009. Chaque
table ronde de cinq ou six participants a duré trois heures. La première
heure a été consacrée à la présentation du contexte de l’étude et aux
démonstrations de logiciels, la deuxième heure a permis l’essai par
chacun des participants des prototypes, enfin, la troisième heure a ouvert
la discussion.
2.5.1. Les participants
Pour ces tables rondes nous souhaitions avoir des échantillons
représentatifs de la diversité des acteurs, qui, autour des enseignants,
s’occupent de la scolarité des élèves porteurs d’une déficience
intellectuelle. Mais nous n’avons pas cherché à sélectionner des
participants favorables a priori à l’utilisation de technologies numériques
dans la classe.
A Rennes ont participé :
• Alain Barré, fondateur de l'association de Recherche en psychologie,
pédagogie et informatique Logicom, Nantes
• Stéphane Brière, directeur adjoint des services, trisomie 21 Mayenne,
Laval
4 Par exemple l’équipe PHOENIX de l’INRIA, dirigée par Charles Consel,
spécialiste des langages de programmation dédiés à un domaine
(http://phoenix.labri.fr/).
Rapport de synthèse
© hyptique 2009 38
• Pascale Grassin, enseignante spécialisée en UPI, Rennes
• Nicolas Rousselle, AVS-CO en UPI, Rennes
• Vicente Sanchez-Leighton, Hyptique
A Suresnes ont participé à la première table-ronde :
• Myriam Dafonseca, éducatrice spécialisée en IME-IMPRO, Suresnes
• Marie-Eve de Michielli, AVS-CO en UPI 1, Courbevoie
• Jean-François Rayjal, enseignant spécialisé en IME-IMPRO, Suresnes
• Jack Sagot, formateur à l’INS-HEA, Suresnes
• Catherine Sceaux, enseignante spécialisée en CLIS 1, enseignante
référente depuis peu, Suresnes
• Vicente Sanchez-Leighton, Hyptique
Et à la deuxième table-ronde :
• Françoise Carré, enseignante spécialisée en IME-IMPRO, Suresnes
• Laetitia Delaunay, enseignante spécialisée en UPI 1, Asnières
• Sandrine Mathieu, enseignante spécialisée en CLIS 1, Asnières
• Jack Sagot, formateur à l’INS-HEA, Suresnes
• Claire Saint-Martin, enseignante spécialisée en CLIS 1, Courbevoie
• Vicente Sanchez-Leighton, Hyptique
2.5.2. Retour globalement positif
L’ensemble des participants a réservé un accueil globalement positif aux
prototypes et à la perspective de les utiliser en milieu scolaire.
A chaque fois la problématique du coût a été soulevée . Nous avons
répondu en pointant sur la baisse tendancielle du coût de ces appareils :
à l’horizon du moyen terme, les appareils aujourd’hui haut-de-gamme
deviendront accessibles.
La majorité des participants a jugé pertinents les scénarios sélectionnés à
la suite du colloque et ont été intéressés par les prototypes proposés
Rapport de synthèse
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suivant ces scénarios. Par ailleurs personne n’a proposé de situations qui
ne seraient pas couvertes par eux.
2.5.3. Un clivage générationnel
Nous avons cependant constaté un certain clivage générationnel entre les
participants. Les plus jeunes nous ont demandé quand ils pourraient
utiliser ces outils en classe, même à l’essai. Les plus âgés, dans ce que
nous avons compris comme une réticence relative, ont eu tendance à
imaginer plutôt des applications en dehors de la classe ; l’un a même
proposé d’utiliser le smartphone comme outil de communication avec les
familles sur les activités des élèves. Quand nous leur rappelions que le
but était d’imaginer des opportunités en milieu scolaire, les acteurs les
plus expérimentés cherchaient/proposaient des applications ponctuelles
qui ne changeraient pas trop leurs pratiques pédagogiques. Les plus
jeunes étaient au contraire plus ouverts à voir leurs pratiques en classe
évoluer avec ce genre d’outils, de la même façon, probablement, qu’ils
ont eux-mêmes déjà changé leurs pratiques personnelles (de
communication, d’écoute musicale, etc…) avec l’arrivée des ANM.
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3. Les opportunités ouvertes et comment construire la suite
3.1. Des orientations à diffuser
A l’issue de cette étude, il nous semble que les orientations qui y sont
proposées pour une utilisation adaptée et utile des ANM dans la scolarité
des élèves porteurs d’une déficience intellectuelle sont qualitativement
validées et porteuses d’un clair potentiel. Elles ont été validées par le
colloque, la veille technologique, un échantillon des acteurs de terrain et
par notre propre réflexion et travail de prototypage.
Dans ces conditions, les scénarios et les prototypes proposés, peuvent
constituer dès maintenant une bonne base pour une démarche
incitative du MEN et/ou de l’INS-HEA auprès des industriels du
logiciel, sous la forme d’un appel à projets, d’une labellisation, etc…
3.2. Un rendez-vous annuel : le colloque INS-HEA sur les ANM, la
scolarité et la déficience intellectuelle ?
Bien entendu la recherche sur ce sujet doit continuer et se développer. La
dynamique créée par cette étude pourrait être pérennisée par un rendez-
vous annuel, organisé par l’INS-HEA et ouvert aux académiques,
aux industriels et aux acteurs de terrain, pour que s’affirme en
France le domaine des aides techniques à la déficience intellectuelle.
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4. Annexes
Sont annexés à ce rapport de synthèse :
• les DVD/CD des enregistrements audio et vidéo du colloque et des
enregistrements partiels des tables-rondes;
• un DVD/CD contenant les sources et les exécutables des prototypes à
des fins de lecture et de démonstration uniquement. Tous les autres
droits sur ces logiciels restent la propriété d’Hyptique.