Introduction
Le tabagisme de la femme enceinte représente un problème de santé publique
Le nombre de femmes qui fument pendant leur grossesse est passé de 10 % à 25 % (France).
Ainsi, 70 % des femmes fumeuses continuent à fumer pendant la grossesse et la majorité de celles qui arrêtent de fumer reprennent le tabac après l’accouchement
Retentissement de la consommation de tabac sur la grossesse.
Altération de la fertilité des patientes
Surtout les parents âgés.
Le tabac diminue la réserve ovarienne en ovocytes, a un effet anti
œstrogènes et favorise la production d’androgènes surrénaliens.
Par ailleurs, le tabac diminue la fécondité par augmentation des infertilités
d’origine tubaire ,
Le taux de réussite des fécondations in vitro est diminué .
Augmentation du risque de fausse couche spontanée (FCS).
Le risque relatif moyen de FCS est chez la femme fumeuse multiplié par1,5 à 3.
Ainsi, chez les grandes fumeuses (plus de 20 cigarettes par jour) le risque de
FCS est de 20 % pour un risque de 10 % chez les non fumeuses et peut
atteindre 35 % si la consommation est de 35 cigarettes par jour.
Le risque de FCS est aussi augmenté par le tabagisme passif (d’une heure au
moins par jour).
Les mécanismes invoqués sont :
1. une mauvaise qualité de l’endomètre ,impropre à la nidation due a la diminution
des pics de LH-RH et du taux d’oestradiol sous l’effet de la nicotine ;
2. une altération des ovocytes ; une diminution du flux sanguins utérin ; une
altération du blastocyste par la nicotine.
Retentissement du tabac sur le fœtus
Augmentation du risque d’accouchement prématuré
Le tabac augmente le risque de prématurité, en
particulier du fait d’une rupture prématurée des membranes.
La rupture prématurée des membranes avant un terme de 34 semaines
serait trois fois plus fréquente chez la femme fumeuse.
Le risque relatif moyen de ne pas mener une grossesse à terme chez la
femme fumeuse est multiplié par 2.
Ainsi, fumer moins de 20 cigarettes par jour serait responsable d’une
augmentation de 20 % du nombre d’accouchements avant 38 SA et fumer
plus de 20 cigarettes par jour, une augmentation de plus de 50 %.
Enfin, le risque de prématurité liée au tabac augmente avec l’âge de la
mère.
Autres effets du tabac pendant la grossesse.
L’hypertension artérielle gravidique serait moins fréquente chez
la femme fumeuse, mais celle ci serait plus grave quand elle
survient
Le tabac serait aussi responsable d’une augmentation des
pathologies buccodentaires, du risque de vergetures,
d’anomalies de cicatrisation après césarienne,
de modifications de certains paramètres biologiques (glycémie,
taux d’insuline, HGC).
Augmentation du risque de retard de croissance intra utérin (RCIU)
la prévalence du RCIU serait de 17,7 % si la femme
enceinte fume pendant toute la grossesse, de 15,4 % si elle fume pendant les 2è
et 3ème trimestre et de 7,2 % quand elle fume pendant le 1er trimestre uniquement.
Cette prévalence est de 8,5 % chez les non fumeuses.
Il n’y a pas de RCIU si la mère arrête le tabac avant 16 semaines d’aménorrhée.
Même une faible consommation de tabac retentit sur la croissance fœtale.
Ainsi la prévalence du RCIU passe de 8,5 % à 14,7 % pour une consommation
de 1 à 5 cigarettes par jour et à 18,7 % si elle dépasse 10 cigarettes par jour.
Le RCIU lié à la consommation de tabac affecte le poids, la taille, le
périmètre thoracique et le périmètre crânien. Les mécanismes mis en cause
sont :
les diminutions de l’apport calorique chez la mère ;
Relation dose effet : 1 cigarette/j entraîne une diminution 10 à 20 g sur le poids final
Tabagisme passif : diminution 100 g sur le poids final
Moins de 5 cigarettes /j : diminution d’environ 100 g sur le poids final
Plus de 20 cigarettes /j : diminution de 460 g
Consommation de tabac : diminution en moyenne 150 à 300 g sur le poids final
RELATION POIDS DU FŒTUS ET
CONSOMATION DU TABAC
Malformations fœtales
Risque d’anomalies du tube neural, des fentes labio-palatines, des anomalies
des membres, des malformations urinaires ou cardiaques.
Ce risque semble significatif pour une consommation supérieure à 20 cigarettes
par jour.
Mort fœtale in utero (MFIU) et autres effets chez le fœtus
MFIU tardives serait imputables au tabac en raison des complications
placentaires et du RCIU 11%.
Enfin le tabac diminue la fréquence du rythme respiratoire fœtal, la variabilité
du rythme cardiaque fœtal, les mouvements fœtaux et augmente le débit
cardiaque et la fréquence cardiaque.
Tabac et allaitement
Le tabac diminue la production lactée par l’intermédiaire d’une
diminution du taux de prolactine (de 30 à 50 %).
La nicotine passe rapidement dans le lait car elle est peu liée aux
protéines plasmatiques.
Les effets du tabagisme lacté sont moindre que ceux du tabagisme
passif.
Enfin, la morbidité est plus importante chez les
nourrissons qui subissent un tabagisme passif et qui
ne sont pas allaités.
Tabac pendant la grossesse et problèmes respiratoires chez l’enfant
Le tabagisme maternel favorise la survenue d’infections respiratoires et de
l’asthme.
L’incidence d’épisodes de respiration sifflante serait de 45 % pendant la 1ère
année chez les enfants de mères fumeuses.
Autres effets du tabagisme maternel pendant la grossesse sur le devenir de l’enfant.
Le tabac augmente la pression artérielle systolique du nouveau-né
(pendant 6 mois à 1 an).
relation entre la consommation de tabac pendant la grossesse et le
développement psychomoteur ou cognitif de l’enfant.
Toutefois, il est difficile d’évaluer le risque spécifique lié à l’exposition du
fœtus au tabac sur le développement cérébral de l’enfant
Tabac et pilule, un risque cardio-
vasculaire accru
La nicotine favorise thrombophlébite, abîme la paroi des vaisseaux et
les rétrécit.
Associe a la pilule contraceptive aggrave les problèmes de circulation
sanguine (varices, petits vaisseaux éclatés…).
"Le risque d'infarctus avec tabac, autrefois réservé uniquement à
l'homme, est maintenant multiplié par 14,
et celui d'accident vasculaire cérébral par 22.
Tabac et ménopause, une échéance
avancée
L'action conjuguée de la nicotine et du vieillissement physiologique naturel
peut anticiper la ménopause de deux ou trois ans,
Avec pour incidence une ostéoporose accentuée, puisque les œstrogènes
jouent également un rôle essentiel dans la trame osseuse.
Le tabac augmente considérablement le risque de fractures et
principalement celle du col du fémur.
Nicotine=antioetrogène
Tabac et beauté, une peau fragilisée
Sur le plan esthétique, la peau du visage devient terne et perd de
sa souplesse.
le tabac stimule la production de radicaux libres. Ces derniers
dégradent l'élastine et le collagène, principaux composants du
derme.
De plus, la nicotine obstrue les vaisseaux et entraîne une mauvaise
oxygénation des tissus.
On reconnaîtra également un grosse fumeuse à ses doigts : ils sont
jaunes et les ongles sont tachés. Cette imprégnation locale est due
aux goudrons et à la nicotine.
Enfin, la nicotine laisse des traces grisâtres sur les dents et altère
l'haleine.