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Imagerie de la Femme 2005;15:121-122 Éditorial 121© Masson, Paris, 2005

Éditorial

Un nouveau titre pour un nouveau concept

Corinne Balleyguier 1, Karen Kinkel 2 et toute l’équipe de rédac-tion1. Service de Radiodiagnostic, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France.2. Clinique des Grangettes, Chêne-Bougerie, Suisse.

Aujourd’hui, la revue Le Sein devient Imagerie de laFemme !

Pourquoi changer la politique éditoriale d’une revuequi a porté très haut l’image de la sénologie française,pionnière s’il en fut ? « L’imagerie de la femme » existe-t-elle ? Ne s’agirait-il pas plutôt de deux spécialitésdifférentes ? L’une, la sénologie, ne suscite-t-elle pas unetelle collaboration entre spécialistes que l’on a parfois dumal à savoir qui est le médecin, le radiologue, sans parlerde l’oncologue, du radiothérapeute et du chirurgien ?L’autre, n’est-elle pas un lieu ou chaque spécialité trouvenaturellement sa place, le médecin, le chirurgien, le radio-logue, en sachant que l’échographiste et le spécialiste del’IRM ne sont pas forcément les mêmes ?

Malgré ces apparentes différences, il est évident qu’ilexiste un lien logique entre ces centres d’intérêt.

Les malades d’abordQuelle est la femme qui ne souhaiterait être prise en

charge par une équipe compétente pour les divers inci-dents et accidents de sa vie : la pathologie mammaire béni-gne et pelvienne qui atteignent si fortement la qualité devie ? À chaque âge ses plaisirs ? À chaque âge aussi ses pré-occupations. La crainte du cancer du sein ou des cancersgynécologiques, dont la fréquence inquiète logiquementplus d’une femme, sans parler des problèmes de toutesnatures, de l’organique au psychologique, font qu’unefemme, comme tout patient, aime à trouver chez sonmédecin une personne capable de la considérer dans sonintégralité plutôt que comme un être morcelé.

Ce journal tentera d’être une des réponses pour tous ceux qui prennent en charge la femme

dans toutes ses diversités

Les médecins ensuite : en pratique quotidienne, beau-coup de gynécologues prennent en charge les problèmes

du sein et du pelvis. N’apprécieraient-ils pas d’avoircomme interlocuteur un spécialiste d’imagerie uniquecompétent dans les domaines qui font sa vie quotidienne ?

Les spécialistes de l’imagerie aussi : la sénologie abeaucoup évolué, s’est structurée, standardisée, a promuun langage commun, développé ses arguments pour deve-nir une préoccupation de santé publique. L’imagerie dupelvis traite de sujets difficiles, dans lesquels la préventionle dispute à la thérapeutique. La santé publique n’y est pasétrangère.

Certains d’entre nous ont été des pionniers ; avant lesuns et plus fortement que les autres. Avec la conviction quia fait qu’on les entendent, ils ont proclamé l’importance del’imagerie de la femme. Leur trace ne s’efface pas, et c’estpourquoi le comité de rédaction de la revue est honoré queplusieurs aient accepté de cautionner ce projet. Nous yreviendrons.

Un projet au service des lecteursTous ceux qui au quotidien assument ces diverses

tâches savent combien elles sont difficiles. Le combat de lacompétence est quotidien, le risque professionnel plane enpermanence. Comment s’étonner qu’ils recherchent laformation de qualité à laquelle ils ont droit, eux et leursmalades.

Ce journal proposera des réponses à tous ceux quiprennent en charge la femme dans toutes ses diversités.

Il veillera à en présenter l’ensemble des aspects (sein,pelvis, ménopause, obstétrique) dans une proportionreflétant leur exercice quotidien et leurs préoccupationsmajeures.

Vers l’imagerie de la femme dans sa polydisciplinarité

Les investigations radiologiques du corps fémininont évolué de « l’Âge de pierre » au XXIe siècle avec toutela complexité et la diversité des techniques d’investigation

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propre à la radiologie. L’imagerie de la femme suit,accompagne et anticipe parfois le progrès thérapeutiquedes pathologies gynécologiques. En devenant plus com-plexe, elle ne fait que renforcer la nécessité de maintenir lapolyvalence – autant que possible – et le dialogue –toujours – entre les divers acteurs. Une mission fonda-mentale est de ne pas laisser se construire la Tour de Babeldans laquelle chacun parlerait son langage, très clair pourses pairs, mais obscurs pour ceux qui pourtant partagent laprise en charge de cet être humain.

Le sein apprendra au pelvis la culture de la qualité, de la rigueur, de la santé publique. Le pelvis apprendra au sein le polymorphisme,

les nouvelles techniques d’imagerie morphologique et fonctionnelle

Le développement de l’imagerie de la femme enFrance, en Europe et dans le monde reste une idée neuve.C’est dans ce contexte, qu’il est devenu indispensable pourle radiologue et le gynécologue-obstétricien d’approfondirleurs connaissances sur l’outil le mieux adapté à la questionclinique posée, d’appliquer correctement la bonne techni-que et d’adapter son compte rendu aux nouvelles exigencesthérapeutiques. L’utilisation accrue de l’imagerie en cou-pes par scanner ou IRM s’accompagne d’un besoin perma-nent d’apprendre à interpréter plus finement les imagesafin que le résultat facilite les décisions thérapeutiques.

Le sein apprendra au pelvis la culture de la qualité, dela rigueur, de la santé publique. Le pelvis apprendra ausein le polymorphisme, les nouvelles techniques d’image-rie morphologique et fonctionnelle. Cette revue, qui lesréunira, en sera le vecteur.

Son but est donc d’offrir une formation complète danstous les secteurs d’imagerie de la femme, que ce soit pourla partie radiologique traditionnellement la plus dévelop-pée, la sénologie, ou la gynécologie, l’obstétrique et lesautres explorations de la ménopause telle que l’ostéodensi-tométrie.

Instruisons-nous et créons une rubrique que nous inti-tulerons « Passerelle clinique ». Cette rubrique a pourambition d’être un véritable lieu d’échanges entre les clini-ciens et les radiologues, tant pour informer les radiologuesd’une nouvelle technique thérapeutique que pour leur pré-ciser quelles sont les attentes des cliniciens vis-à-vis d’unenouvelle technique d’imagerie.

L’imagerie du pelvis féminin et du sein se réclame del’avancée technologique et des méthodes diverses autantque concurrentes ou complémentaires. Retenons cetenseignement pour en proposer une rubrique « Mise aupoint » qui aidera à se familiariser avec les exigences impo-sées par les nouvelles technologies.

À l’heure de la médecine basée sur la preuve (EvidenceBased Medicine) sur laquelle on ne peut plus aujourd’huifaire l’impasse, l’utilisation accrue de nouvelles technolo-gies requiert une qualité et une validation irréprochables,alimentant la production de standards de qualité de portéefrançaise ou européenne.

De nouvelles rubriques pour de nouveaux enjeuxC’est dans cet esprit d’utilité clinique, d’exigence tech-

nique et d’interprétation que nous proposons d’accompa-gner nos lecteurs dans leur aventure fascinante qu’est lapratique de l’imagerie de la femme.

Des rubriques volontairement pratiques, telles que« Cas clinique », « Quel est votre diagnostic ? »,« Corrélation anatomo-radiologique » ou « Actualitétechnique », seront régulièrement proposées. Une placeimportante sera donnée à une revue bibliographiqueactualisée et commentée, car l’imagerie de la femme évo-lue de plus en plus vite.

Une nouvelle équipe pour de nouveaux défisNous avons voulu que le Comité de rédaction inclut

des radiologues et des gynécologues d’horizons et de pra-tiques variés, provenant d’Hôpitaux Universitaires ou non,de Centres de Lutte Contre le Cancer, des Hôpitaux Mili-taires et du Secteur Libéral. Chacun apportera sa visionoriginale de l’imagerie de la femme. La nouvelle équipescientifique et éditoriale s’est volontairement, à l’heure del’Europe, tournée vers les pays francophones, en incluantdes radiologues, gynécologues et spécialistes de Suisse, deBelgique, du Québec, ou du pourtour méditerranéen.Enfin, une place particulière de Conseillers de la Rédac-tion a été réservée à des spécialistes reconnus en Francedepuis longtemps pour leur action pour le développementde l’imagerie de la femme. Un nouveau « look », plusmoderne, plus coloré, accompagne cette nouvelle formulede revue ; trois pictogrammes représentant chacun unvolet de l’imagerie de la femme (Sein, Pelvis, Obstétrique)seront placés en tête de chaque article, ce qui permettra unrepérage facile pour le lecteur. Si certains se laisseront gui-der par leur domaine de prédilection, nous aurons réussinotre pari si nous donnons le goût à de nombreux lecteursde s’intéresser à l’ensemble du contenu rédactionnel.

Un pari sur l’avenirLa revue Le Sein évolue. Elle s’enrichit. Sans renier son

histoire, elle accompagne aujourd’hui la naissance d’unjournal plus polyvalent qui portera le plus haut possible lescouleurs de l’imagerie de la femme, comme elle a su lefaire avec la sénologie.


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