Université Paris 1 Natalia MALDINI
Panthéon – Sorbonne
Spécialité Master II
Logistique
Mémoire de fin d’études
Dans quelle mesure l’Ingénierie des Dans quelle mesure l’Ingénierie des Dans quelle mesure l’Ingénierie des Dans quelle mesure l’Ingénierie des
Systèmes Complexes Systèmes Complexes Systèmes Complexes Systèmes Complexes peupeupeupeutttt----elleelleelleelle contribuer contribuer contribuer contribuer
à une conception performante des à une conception performante des à une conception performante des à une conception performante des
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Maître de mémoire : Mme Fulvia ALLIEVI DOROSZ
2005/2006
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
1
Sommaire REMERCIEMENTS ...……………………………………………………………. 1
INTRODUCTION ………………………………………………………………... 3
1) L’ingénierie des Systèmes ……………………………………………………. 6
1.1) Systèmes complexes : les fondamentaux ……………………….. 6
1.1.1) Définition …………………………………………………... 6
1.1.2) Conception ………………………………………………... 11
1.1.3) Processus…………………………………………………... 17
1.2) L’ingénierie des systèmes complexes ………………………….. 20
1.2.1) Définition ...........………………………………………… 20
1.2.2) Processus ………………………………………………….. 22
1.2.3) Normes ……………………………………………………. 23
1.3) La performance des systèmes complexes ……………………... 28
1.3.1) Spécificités………………………………………………… 28
1.3.2) Le rôle de l’évaluation ……………………………........... 30
2) Le soutien Logistique Intégré ……………………………………………… 34
2.1) Les fondamentaux ………………………………………………….. 34
2.1.1) Définition ………………………………………………….. 34
2.1.2) Origines et contexte ………………………………………. 50
2.1.3) Concepts fondateurs et enjeux …………………………... 53
2.2) La mise en place du Soutien Logistique Intégré ………………… 61
2.2.1) Principes …………………………………………………… 61
2.2.2) Méthodes et normes ……………………………………… 62
2.2.3) Les tâches du soutien logistique intégré ……………….. 64
2.3) L’analyse de soutien logistique ………………………………… 67
2.3.1) La méthode ………………………………………………... 67
2.3.2) Les tâches ………………………………………………….. 67
2.3.3) L’enregistrement des données …………………………... 73
CONCLUSION………………………………………………………………….. 77
BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………….79
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
2
Remerciements
La rédaction de ce mémoire n'aurait pas été possible sans le concours
de plusieurs personnes que je tiens à remercier très sincèrement ici :
Madame Fulvia ALLIEVI-DOROSZ Présidente de la commission
Logistique et environnement de l’ASLOG et Consultante Système d’Information et
Supply Chain au sein du cabinet ALMASYS CONSEIL pour m’avoir aider à
me poser les bonnes questions.
Monsieur Gilles ROUSSET, Responsable développement Services, Systèmes
Terre et Interarmées au sein de THALES, pour m’avoir fait découvrir ce
passionnant sujet de réflexion.
Monsieur Jean-Marc LEHU, Directeur du Master II Professionnel
spécialité Logistique, pour m’avoir permis de profiter de cette formation
riche en expériences et en échanges avec des professionnels.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
3
Introduction
« La logistique a pour finalité la satisfaction des besoins exprimés ou
latents aux meilleures conditions économiques pour l’entreprise et pour un
niveau de service déterminé. Cet instrument d’approche systémique permet
d’être à l’écoute des clients, de rendre flexible la production de biens et de
services, et d’intégrer l’ensemble des partenaires, fournisseurs, prestataires
de services, collaborateurs, distributeurs et clients […] » 1.
Cette logistique permet aux entreprises de proposer des biens mieux
adaptés aux exigences des clients, ainsi que de leurs proposer des prestations
complémentaires. Cette conception d’entreprise, qui rassemble tous les
partenaires et qui propose des produits intégraux et sûrs est celle qui a
donné lieu à l’ingénierie intégrée.
Cette méthode est une démarche systémique ayant pour but de
concevoir de manière intégrale des produits et des services associés. Et ceci
en tenant compte en même temps des exigences de conception, de fabrication,
d’utilisation et de soutien tout au long de la vie du bien en question.
Ce raisonnement tant managérial que technique oblige à repenser
l’organisation de l’entreprise et sa manière de fonctionner. Ainsi, il est
nécessaire de développer des nouveaux processus, des nouvelles solutions
techniques, afin d’éliminer toutes les actions sans valeur ajoutée, et de mieux
répondre aux besoins des clients et de tous ceux qui interagiront avec le
1 Techniques de l’ingénieur. Louis BARDOU. Avril 2000
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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système au long de son cycle de vie (concepteurs, fabricants, logisticiens,
vendeurs, utilisateurs, réparateurs…).
Ce progrès que nous venons de décrire correspond exactement à la
méthode du Soutien Logistique Intégré (SLI) qui a pour finalité :
� la maîtrise de la « paradoxe » coût global de possession minimum –
disponibilité opérationnelle maximale ;
� la prise en compte des contraintes de soutien dès la conception du
système principal ;
� l’évaluation globale du système principal et du soutien ;
� la cohérence des éléments du soutien entre eux ;
� l’adéquation du système aux besoins des utilisateurs ;
� le contrôle permanent de la capacité du système de soutien.
Or, la satisfaction des besoins des utilisateurs, ne concerne pas
seulement les performances du système d’un point de vue technique, mais
plus largement toutes les actions concernant le système. L’offre d’un système
complexe global, concerne une innombrable quantité de prestations qui
permettent à l’acheteur de l’installer, de l’exploiter, de l’entretenir, de le
dépanner et éventuellement de le réparer, voire de le rénover ou de le faire
évoluer, et, ce dans les meilleures conditions économiques tout au long du
cycle de vie du bien et même à la fin de celui-ci.
Ces prestations concerneront toute la chaîne logistique qui doit être
capable au plus tôt de les prendre en compte. Ainsi, l’intégration du SLI, qui
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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5
a concerné, longtemps seulement, la logistique d’après-vente, doit être
aujourd’hui considéré dès la conception du système principal ; constituant
ainsi un avantage concurrentiel incontournable dans le contexte des hautes
technologies.
La question que nous nous posons aujourd’hui est de savoir : dans
quelle mesure l’Ingénierie des Systèmes Complexes et le Soutien
Logistique Intégré peuvent-ils contribuer à une conception performante
des produits complexes ?
Après avoir présenté les systèmes complexes et sa méthode de
réalisation (l’ingénierie des systèmes complexes) ainsi que les spécificités de
ces entités, nous étudierons la méthode du soutien logistique intégré, ses
origines, sa mise en place et son analyse.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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1) L’ingénierie des systèmes
L’ingénierie des systèmes répond à un enjeu principal : le produit doit
répondre aux attentes et aux contraintes imposées par les utilisateurs. Mais
la véritable réussite doit s’aligner aussi avec la réponse aux expectatives des
différentes parties prenantes, que se soit pendant la conception, la
production, le développement, la commercialisation, le maintien en
condition opérationnel et le retrait de service du produit. Cette vision globale
du processus arrive même à la prise en compte de l’impact du système sur
l’environnement pendant sa vie utile et lors de sont retrait.
1.1) Systèmes complexes : les fondamentaux
Selon l’encyclopédie sur Internet wikipedia2, un système complexe est
« un système composé d'un grand nombre d’entités en interaction locale et
simultanée ».
1.1.1) Définition
On exige le plus souvent que le système présente la majorité des
caractéristiques suivantes.
� Le graphique d’interaction est non trivial : tous les
éléments interagissent entre eux mais il y a des liens
privilégiés.
2 http://fr.wikipedia.org
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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� Les interdépendances et les informations sont
décentralisées.
� Un feedback tout au long du cycle permet l’influence
mutuelle de chaque entité. De même, chaque entité a
une influence sur son propre état futur par
l’interdépendance avec les autres éléments.
� Les éléments constitutifs peuvent eux-mêmes être des
systèmes complexes. Par exemple, une société est
composée d’humains eux-mêmes composés de cellules.
� Le système est ouvert et soumis à un contexte externe,
au travers de la frontière (qui peu être ouverte ou semi
ouverte) il y a un échange des flux d’information et
d’énergie.
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Mais en ce qui nous concerne un système complexe (SC) est une entité
ou un processus industriel qui, composé par de nombreux éléments,
développe de nouvelles propriétés non observables dans ses éléments
constitutifs.
Ainsi, le fonctionnement global est difficilement compris lors de la simple
observation et de l’analyse élémentaire des influences réciproques. En
conséquence, ces systèmes agissent de manière holistique3 et rendent inutile
3 Vient du mot grec, holè, qui signifie totalité. L'approche holistique consiste à traiter le système global plutôt que à chacun de ses éléments.
SYSTEME
FRONTIERE
EN
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NT
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l’analyse des sous-systèmes élémentaires. Pour pouvoir les comprendre dans
toute sa complexité il est nécessaire de les analyser de manière globale et
multidisciplinaire.
De ce fait, l’étude des systèmes complexes est très vaste et comporte une
multitude des disciplines telles que les mathématiques, la physique
théorique, l’informatique, etc.
Dans ce travail, nous nous intéresserons plus particulièrement aux
systèmes complexes industriels portant une valeur technologique importante
tel que les systèmes de transport, les équipements industriels ou encore les
systèmes d’information. En ce sens, nous pourrions les définir, comme des
ensembles de composants hétérogènes qui interagissent de manière
dynamique et qui incluent des ressources matérielles, informatiques et
humaines intégrées (assemblées et coordonnées) ayant pour but la
performance d’une technologie ou d’un processus.
Ces systèmes répondent à des objectifs renouvelés constamment dans
un environnement incertain et changeant. Il est à souligner que ces systèmes
sont eux-mêmes en interaction et que cette interaction donne lieu aux
systèmes industriels complexes.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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SOURCE : chaire "Ingénierie des systèmes complexes"
Ainsi, une voiture est un système complexe en lui-même non
seulement par la recherche d’un compromis optimal au niveau de
l’esthétique, de l’ergonomie, de la mécanique, de l’architecture et au niveau
du mécanisme industriel, mais aussi car l’automobile complexifie ses
fonctions de gestion de l’information et de pilotage qui concernent ainsi près
d’un tiers du coût global du véhicule.
Parallèlement, le marché de la voiture passe d’un marché de demande
à un marché d’offre : c’est désormais l’offre qui génère le besoin.
Résultat de cette croissance de l’offre, la notoriété de la marque en termes de
qualité ne suffit plus. Les modèles « vieillissent » de plus en plus vite : il faut
renouveler la gamme rapidement et se différencier par rapport à la
concurrence.
Alors que cette différenciation portait auparavant principalement sur
les performances de conduite, elle porte maintenant surtout sur le style
esthétique, les nouveautés et les prestations.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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Au même temps, le marché de l’électronique grand public exige une
intégration accrue d’outils nomades dans le véhicules tels que le GPS
portable, l’iPod, les liaisons sans fil, ... Mais tel que nous pouvons l’imaginer,
ce challenge sur les performances s’accompagne évidement par une réduction
des coûts et des délais.
Le système complexe « voiture » devient ainsi un ensemble de
solutions définissant un processus de re-conception et de prestations
nouvelles à développer. La gestion de ce type de projet dans ce contexte
demande de travailler vite, et de lancer sur le marché une automobile
acceptable pour l’ensemble des contraintes, dans les délais et les coûts définis.
« La crainte du grain de sable est omniprésente : le moindre mois de retard
peut se chiffrer en millions d’euros. La résolution de l’ensemble de ces
contraintes a priori antagonistes ne se maîtrise que par des méthodologies
performantes comme l’Ingénierie Système »4.
1.1.2) Conception
Les systèmes industriels complexes découlent d’un processus
analytique et de synthèse qui est généralement appelé « cycle en V » 5. Cette
démarche de conception et développement repose sur une description
hiérarchique et itérative des sous-ensembles qui la composent.
4 L’Ingénierie des Exigences, « L’expérience de déploiement chez PSA ». 5 http://www.dix.polytechnique.fr
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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De manière générale, ce cycle est composé de deux grandes phases. La
phase dite descendante est orientée à la réflexion, aussi appelée processus
d’ingénierie et qui consiste à la décomposition de la problématique du
système en le définissant plus précisément. D’autre part, la phase dite
ascendante que nous appellerons processus d’intégration est orientée à la
synthèse. Cette phase cherche à recomposer le système en interconnectant les
éléments constitutifs suivant un processus d’essai erreur.
SOURCE : l’ingénierie des exigences AFIS, PSA
Ces phases sont constituées par diverses étapes qui permettent, de
manière méthodologique, de passer successivement d’un stade d’analyse au
suivant sans oublier des éléments et permettant un feedback tout au long de la
conception et la mise en œuvre du système.
X Y
BESOIN SOLUTION
Les processus
d’ingénierie
Les processus
d’intégration
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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� Analyse des besoins et faisabilité : cette étape a pour
objectif de définir la mission du système et de
débarrasser le cahier de charges de toutes les
contraintes possibles à ce stade. En ce sens, ils peuvent
recenser différents types de contraintes :
• Les contraintes externes : définissent les
caractéristiques attendues par les parties
prenantes du projet, que ce soit les attentes du
consommateurs ou autres.
Expression des besoins
Spécification
Conception générale
Conception détaillée Tests unitaires
Tests d’intégration
Validation (recette)
Développement (Codage)
Maintenance
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• Les contraintes fonctionnelles : caractérisent le
fonctionnement du système et les caractéristiques
propres de sa démarche.
• Les contraintes de performance : ici nous ferons
référence aux caractéristiques de service rendu
par le système auprès des utilisateurs.
A la fin de cette étape, nous rédigerons le cahier de charges qui
permettra de passer à l’étape suivante. Cette étape est relativement longue et
périlleuse, car la définition des attentes des utilisateurs et sa compréhension
demande un travail méticuleux.
� Spécifications : pendant cette étape, la problématique
énoncée lors
� de l’étape précédente doit être décomposée de tel sorte
à définir de manière fonctionnelle les exigences que le
système doit remplir afin de accomplir sa mission ;
� Conception architecturale : maintenant, il faut définir
la structure physique et les sous-ensembles qui devront
composer le système et leurs interactions ;
� Conception détaillée : à partir des informations
fournies par l’étape précédente nous devrons décrire de
manière approfondie la structure du système, ainsi que
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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les caractéristiques spécifiques de chaque élément
constitutif ou sous-ensemble. A la fin de cette étape,
toutes les données et les fonctions du système, quelles
soient globales ou spécifiques, doivent être connues et
décrites.
Lors de ces deux dernières phases, il faut produire les spécifications
des tests d’intégration et unitaires, afin de confronter le fonctionnement réel
avec celui souhaité.
� Développement (codage) : cette étape consiste à
réaliser le système proprement dit. Très généralement
il s’agira d’un prototype ou une copie en miniature du
bien ou du processus, qui permettra de le tester et
l’améliorer en cas de besoin.
� Tests unitaires : lors de cette phase nous réalisons des
contrôles sur chacun des sous-ensembles et des
correctifs sont mis en place.
� Tests d’intégration : une fois les épreuves élémentaires
réalisées, nous procédons à des tests globaux du
système et à des modifications sur l’ensemble complexe.
L’objectif est de développer une version améliorée du
système et de valider toutes et chacune des parties le
composant.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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� Validation : pendant cette étape, nous devons vérifier
la cohérence entre le système et les exigences
initialement définies. Les différentes parties prenantes
doivent lors de cette phase vérifier la conformité des
résultats obtenus après les tests avec leurs attentes
formulées pendant la première étape (analyse des
besoins).
� Maintenance : la planification et mise en place des
actions de réparation, révision et de contrôle
périodique, des systèmes manufacturés. Il existe
différents types de maintenances qui dépendent de leur
mode l’organisation.
• Maintenance préventive : a pour objet de réduire
la probabilité de défaillance ou dégradation d’un
bien. Elle constitue en général un service proposé
par le vendeur lors de la conclusion du contrat
selon deux formules :
o Systématique : lors de la conception du
bien, un échéancier est établi suivant un
nombre d’unités prédéterminées d’usage6
o Conditionnelle : lors de la conception des
seuils de dégradation ou de
fonctionnement sont mis en place à partir
6 Kilomètres parcourus, heures de fonctionnement…
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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desquels des interventions ou des réglages
doivent survenir.
• Maintenance corrective : il s’agit de la
maintenance effectuée après défaillance d’un bien
ou la dégradation de sa fonction. Attitude fataliste
qui consiste à attendre la panne pour procéder à
une intervention.
o Maintenance palliative : dépannage de
caractère provisoire survenu lors d’un arrêt
de service. Il peut s’agir de réparations ou
de remises en état temporaires.
o Maintenance curative : réparations de
caractère permanent après une défaillance
du système.
1.1.3) Processus
Tel que nous l’avons dit précédemment, un système complexe est un
ensemble de systèmes intégrés afin d’offrir des nouvelles fonctionnalités.
Cette démarche est très répandue dans le secteur de la haute technologie ;
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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par exemple le transport aérien est en lui-même un système complexe de
taille mondiale7 à l’intérieur duquel interagissent de multiples systèmes :
� Des logiciels : de contrôle aérien, de réservations,
logistique d’attribution des hubs, etc.
� Des systèmes technologiques : les antennes, les consoles
de travail pour le suivi du trafic aérien, les radars, etc.
� Des systèmes humains : les contrôleurs aériens, les
compagnies aériennes, les sociétés d’exploitation des
aéroports, etc.
SOURCE: AFIS, Un exemple de hiérarchie de systèmes
7 Voir annexe 1 : AFIS, exemple du système complexe du transport aérien
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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Tel que nous venons de le démontrer, les exemples sont multiples et
l’investissement que l’entreprise doit y accorder est conséquent. Dans le
monde de la haute technologie, par exemple, le développement d’une
infrastructure informatique demande plusieurs années de travail et implique
plusieurs centaines d’informaticiens à temps complet, ce qui suppose un
budget de plusieurs centaines de millions d’euros.
De même, l’industrie automobile nous donne une idée de grandeur de
la problématique toute entière. Selon une étude réalisée par l’AFIS et PSA, la
conception d’un nouveau véhicule comprend en moyenne le travail de 1 500
hommes/années pendant quatre ans, ce qui représente environ un milliard
d’euros. Ces véhicules sont considérés comme systèmes complexes car nous
pouvons y constater les notions suivantes :
� Un véhicule est constitué par environ 4 000 pièces.
Ainsi le concepteur ne peut pas avoir une vision
globale de l’ensemble. Lors de la conception, il doit
donc décomposer la problématique pour pouvoir la
traiter. La mise en place ce type de projet comporte
actuellement d’importantes difficultés, car nul ne peut
saisir globalement un système de ces caractéristiques.
� Cette complexité correspond à un contexte industriel et
réglementaire restrictif. Il ne suffit pas de prendre en
compte les besoins ou attentes des consommateurs, il
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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faut aussi tenir compte des réglementations routières et
environnementales, des contraintes industrielles,
d’après-vente, logistique, etc.
� La maîtrise de la conception, de la maintenance et de
l’évolution pose des difficultés saillantes attachées à
leur taille et au nombre de technologies y utilisées.
1.2) L’ingénierie : conception des Systèmes
Complexes
1.2.1) Définition
L’ingénierie des systèmes (ISC) est un processus interdisciplinaire qui
assure la satisfaction des consommateurs tout au long du cycle de vie du
produit. Il s »agit d’un ensemble des méthodes qui permettent d’assurer le
bon fonctionnement d’un système complexe. Cette démarche suit un
ensemble des normes qui décrit les meilleures pratiques du métier en termes
de processus. Et ainsi, chacune de ces activités découle d’une série de
méthodes à l’aide des outils informatisés.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
21
SOURCE : AFIS
Or, l’ingénierie des systèmes doit intégrer les capacités de toutes les
parties prenantes tout au long du cycle de vie de manière à ce que celui-ci
devienne un ensemble cohérent et que la solution soit atteinte de manière
progressive.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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Intégration des disciplines : meilleur compromis entre enjeux - contraintes
SOURCE : AFIS
1.2.2) Processus
Face à la multidisciplinarité des domaines impliqués dans la
réalisation de systèmes, avec chacun sa culture, son lexique, ses outils, il est
impératif de définir un référentiel commun pour le développement depuis
l’expression de besoins et la définition des exigences jusqu’au retrait de
service du système. Il est donc compréhensible que les processus enchaînent
les activités à partir d’une certaine formalisation selon des normes qui
définissent les processus et les activités. De ce fait, un processus est un
ensemble d’activités coordonnées qui ont pour objectif de transformer les
éléments constitutifs du produit.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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Or, nous pouvons classifier les processus selon la spécification et le
dégrée d’adaptation de celui-ci par rapport au projet :
� Les processus normalisés : définit par des normes, ils
retracent les activités qui doivent être réalisées et les
résultats qui devraient être atteint. Ces normes
découlent d’un consensus professionnel et d’experts.
� Les processus définis ou institutionnalisé : résultent
de l'adaptation d’une norme aux besoins de
l’organisation. Ce processus fusionne les bonnes
pratiques du secteur avec les méthodes choisies par
l’organisation.
� Les processus ajustés : il s’agit d’une adaptation des
processus aux besoins spécifiques du projet. Il prend en
compte les contraintes et les ressources propres aux
systèmes.
1.2.3) Normes
Tel que nous l’avons exposé précédemment il existe des normes qui
décrivent les processus. De ce fait, chaque norme couvre une section
spécifique du processus ; les activités techniques du cycle de vie du système,
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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les activités de management du projet, les activités de gestion contractuelle
ou encore les activités de management de l’IS dans l’entreprise.
� IEEE 1220 : Standard for application and Management
of the Systems Engineering Process. Cette norme est
issue du standard militaire MIL-STD 499B a été
publiée en 1994 et révisée en 1998 par l’Institute of
Electrical and Electronics Engineers. Elle définit les
tâches interdisciplinaires qui sont exigées dans tout le
cycle de vie d’un système pour analyser les besoins des
clients, analyser les fonctionnalités, les allocations et la
synthèse. Cette norme est appliquée aux entités
d’exécution au sein de l’entreprise, qui devront
concevoir le produit et établir l’infrastructure de
soutien logistique nécessaire tout au long du cycle de
vie. La norme prévoit de guider le développement des
systèmes très variés qui vont dès films publicitaires aux
applications de l’espace en passant par les projets
militaires et gouvernementaux.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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SOURCE : AFIS
� EIA 632 : Processes for Engineering a system. Cette
norme a été rédigée par l’Electronics Industries Alliance
en 1999 et elle est prévue pour permettre aux
organisations d’améliorer sa compétitivité sur les
marchés globaux. Ceci, en produisant des produits de
qualité et en les livrant à l’heure à un prix ou un coût
accessible. De même, la norme essaye d’offrir des
moyens pour que chaque entreprise atteigne un plus
grand dégrée de flexibilité. Enfin, cette norme enrichit
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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les processus techniques en couvrant la réalisation des
produits jusqu’à leur mise en service.
SOURCE : AFIS
� ISO 15288 : System Engineering – System Life cycle
Processes. Cette norme a été éditée en 2002 et constitue
la première norme ISO à traiter les processus du cycle
de vie du système et à donner un procédé pour
l’acquisition des matériels, du logiciel ou encore des
interfaces humaines. La norme s’est inspirée de la
norme ISO/CEI 12207 (typologie des processus du cycle
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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de vie du logiciel) mais est a élargi le champs d’action.
La norme est appliquée aussi à l’ingénierie des
systèmes des partenaires contributeurs qui ont eux-
mêmes un cycle de vie (systèmes de fabrication, de
déploiement, de soutien logistique, de retrait de
service) : on peut ainsi imaginer l’application de la
norme sur l’ingénierie des systèmes de démantèlement
et de traitements des déchets d’une installation
nucléaire.
En plus, la norme prévoit l’évaluation et
l’amélioration du cycle de vie du projet. Le standard
international ISO 15288 peut être employé de manière
différente en fonction du projet sur lequel il est
implémenté.
Ainsi, nous pouvons distinguer différents niveaux
d’application des processus de la norme :
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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SOURCE : AFIS
1.3) La performance des systèmes complexes
Dans le domaine des systèmes complexes, la supervision est
considérée comme l’inclusion de contraintes de qualité, de performance, de
fiabilité, de sûreté et de sécurité, tout au long du cycle de vie des systèmes
dès l’expression des besoins jusqu’à la phase d’exploitation. Ainsi, toute
erreur d’analyse des besoins, de conception ou de mise en œuvre va
engendrer de conséquences directes sur la performance globale du système.
1.3.1) Spécificités.
Tel que nous l’avons exprimé précédemment, les systèmes complexes
deviennent de plus en plus sophistiqués à cause de l’intégration des
technologies, du degré d’automatisation croissant et de l’incidence
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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économique, environnementale et sociale des performances qui augmente.
Ceci amplifie le besoin de développer des méthodes et des outils
d’anticipation pour rendre plus efficaces le processus de conception, ainsi
que ceux de supervision pendant les phases d’exploitation et de maintenance.
L’enjeu de la conception des systèmes est donc l’amélioration des
performances de manière parallèle des trois principaux types de systèmes :
� Produits complexes ou mécaniques : la performance
de ces systèmes réside dans la définition et
l’amélioration de la conduite dynamique, tout en
développant des modèles épurés sur plusieurs niveaux
et des outils mathématiques et machinales de
modélisation.
� Les systèmes complexes de production : dans ce
système la performance peut se voir accrue grâce à
l’incorporation des techniques de commande avancée
qui les rendent plus flexibles, réactifs, ce qui peut
devrait réduire la sensibilité aux changements.
� Les systèmes multi – acteurs : dans ce système de la
même manière que dans les précédents, le réactivité et
la flexibilité doivent augmenter pour améliorer la
performance globale. Or, il est aussi nécessaire de
modéliser et réglementer les capacités au long terme et
gérer le travail en groupe.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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1.3.2) Le rôle de l’évaluation
Si nous négligeons la phase d’évaluation et nous passons directement
à la mise en œuvre du système, les coûts de non-conformité peuvent être
exponentiellement supérieurs sans même prendre en compte les exigences
temporelles des applications ou des systèmes. L’évaluation des performances
représente ainsi un atout primordial de la conception.
Pour anticiper ces inconvénients précédemment à la construction du
prototype, il est impérieux de prévoir les performances du système
préalablement à la mise en place dans des conditions optimales, et ceci dans
un souci de gain de coût et de temps lors du développement du système.
Pour cela, le système doit être modélisé et les problèmes éventuels analysés
Or, pour bien évaluer un système, il faut compter avec les outils
adéquats. Il est nécessaire de définir un modèle théorique représentant
fidèlement le système et ses paramètres à l’aide d’outils mathématiques afin
de dimensionner le système de manière à en tirer les meilleures
performances possibles de l’architecture du système. Pour cette modélisation,
il est possible, selon la nature du projet et les paramètres à étudier, d’utiliser
des modélisations analytiques différentes.
La deuxième, largement plus utilisée, est la simulation. En ce cas, il
s’agit d’implémenter un model réduit ou simplifié du système. Ainsi, il est
possible de simuler les événements probables d’être retrouvés au long du
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
31
cycle de vie du système et de mieux saisir le comportement réel de celui-ci en
condition d’utilisation.
� « Le modèle est une représentation de la réalité dans
un formalisme. Il est développé pour répondre à des
questions déterminées et comporte certaines limitations,
c’est une abstraction du système réel.» 8 Ce système réel
n’existe pas forcement lors du processus de
modélisation, il se peut que ce soit un nouveau système
que nous cherchons à développer, et pour cela il est
nécessaire d’étudier les performances de manière
préliminaire. De cette manière, il est probable que les
résultats nous mènent à modifier la perspective du
système et nous invite à recalculer les résultats du
modèle et probablement même à complexifier ou
simplifier celui-ci. 9 Finalement, il est nécessaire de
comparer les résultats obtenus avec le système réel
(comportement attendu si le système est nouveau), et
ainsi concevoir un système performante et optimal.
� La simulation est une technique d’évaluation de
performances qui a pour avantage de traduire de
manière réaliste le comportement du système. Nous
procédons à la simulation pour évaluer un nouveau
8 Anne Benoit, Juin 2003, Institut National Polytechnique de Grenoble 9 Une fois encore, nous devons faire face à un système itératif qui permet une amélioration progressive limitée par le triptyque de performance, temps et coûts.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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système ou bien quand l’évaluation à taille réelle est
très coûteuse, tel les cas de l’industrie spatial et
aéronautique. Cette méthode permet de visionner les
résultats de manière graphique claire et facilement
interprétables.
Pour ce faire, il existe des nombreux outils de
simulation à événements discrets sont utilisés pour
l’évaluation de performance des systèmes
informatiques et de communications tels que :
• NS-2/NAM (Network Simulator 2): simulateur
développé par Lawrence Berkeley National
Laboratory (LBNL) pours le monde de l’Internet.
Il permet de simuler le comportement des
protocoles standard de l’Internet tels que TCP, IP.
L’outil NAM (Network Animator) associé à ce
simulateur permet de visualiser des animations
de la simulation.
• OPNET (Optimum Network Performance) : il
s’agit aussi d’un simulateur d’événements
discrets puissant pour la simulation et
l’évaluation de performance des réseaux.
L’utilisateur peut ainsi construire ses propres
modèles. Le simulateur propose trois niveaux
d’abstraction pour la construction des modèles.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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33
• QNAP/Modline : QNAP2, est un langage de
description, de simulation et d’évaluation des
systèmes à événements discrets qui base la
modélisation sur le principe des filles d’attente.
Modline est une interphase graphique qui est
développé dans un langage proche au PASCAL.
• AUTRES OUTILS : MATLAB, MAPPLE,
MATHEMATICA pour évaluer des fonctions
complexes.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
34
2. Le soutien logistique intégré
2.1) Les fondamentaux
Le Soutien Logistique intégré (SLI) a pour objectif « d’assurer le
maintien en condition opérationnelle d’un système technologique complexe
en exploitation. Il met en œuvre un ensemble de processus et des moyens
(ravitaillement, acquisition et gestion des recharges, opérations de
maintenance, outillage, documentation, formation…) nommés éléments de
soutien logistique»10.
2.1.1) Définition et éléments constitutifs
Le soutien logistique intégré (SLI) est une méthode efficace et
économique de planification qui met en application différents types d’actions
selon le besoin du client afin de permettre une flexibilité croissante face à la
technologie changeante, les organismes de plus en plus complexes, les
ressources limités et les budgets contraignants des organisations.
Ainsi, le SLI est une discipline fonctionnelle critique qui impacte la
conception du produit ou du service et structure leur système de soutien.
Cette discipline assure une gestion d’activités techniques de manière
coordonnées et itératives afin d’assurer la disponibilité du système et un coût
global de possession prédéfini.
10 Association Française de Ingénierie de Soutien (AFIS)
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
35
Cette méthode s’applique aux produits durables, aux systèmes
complexes et aux grandes opérations. Et c’est pour cela que le SLI
démontrera son efficacité et son optimisation, que lorsqu’elle aura été
développée et réfléchie parallèlement avec le système à soutenir.
Or, tel que nous pouvons l’observer dans le graphique suivant, le SLI
englobe deux types de processus de soutien :
� La logistique incorporée au système, qui correspond aux
activités de la logistique de soutien amont et qui
collaboreront à la sûreté de fonctionnement
� La logistique associée au système, qui correspond aux
activités de la logistique de soutien aval et qui concerne
l’ensemble des éléments et des moyens qui contribueront à
assurer l’exploitation et la maintenance du système, afin de
réussir une disponibilité opérationnelle maximale. Et ceci
tout en garantissant une optimisation économique sur
l’ensemble du cycle de vie du produit.
Ainsi l’offre proposée au client – utilisateur est une offre globale de
service qui concerne le système opérationnel et son système de soutien, ce
qui représente un avantage concurrentiel non négligeable a l’heure
d’aujourd’hui.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
36
Source : techniques de l’ingénieur, Traité l’entreprise industriel
Les normes standard définissent en général neuf éléments constitutifs
du soutien Logistique intégré. Ces éléments sont défini par l’analyse du
soutien logistique (ASL) et permettent la mise en place, l’utilisation et la
maintenance du système en exploitation.
� Préparation et organisation de la maintenance : la
planification de la maintenance commence très tôt dans
le processus de conception du système. Elle permet
d’établir et de modifier les besoins et les tâches qui
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
37
doivent être accomplies pour réaliser, rétablir et
maintenir opérationnel le système tout au long de sa
vie.
La planification de la maintenance est fondée sur
le niveau d’analyse de réparation 11 et détermine les
actions de dépannage, de révision et de vérification
périodique. Cet élément est basé sur l’étude de la
fiabilité, la maintenabilité et la disponibilité. Il s’agit de
l’élément intégrateur de l’analyse des autres
éléments qui définit:
• Les tâches et les support nécessaire pour assurer
l’atteinte des objectifs du système sous contrainte
du coût total de cycle de vie12.
• Les critères de réparation, de testabilité, de
fiabilité et de maintenabilité du support, ainsi que
les besoins en équipement et les qualifications en
main d’oeuvre et les conditions de service.
• Les tâches nécessaires pour maintenir la
performance du système.
• Les conditions de garantie.
11 Level Of Repair Analysis (LORA). 12 Life Cycle Cost.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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38
• Le concept d’entretien en tenant compte de la
sécurité de la main d’œuvre et les ressources
mises en place. Ainsi il défini l’analyse qui doit
être considéré pour l’environnement proposé de
travail, sur la santé et la sûreté du personnel
d’entretien.
• Un LORA13 pour optimiser le système de soutien,
en termes de LCC14, rapidité, écart de conception,
distribution des tâches d’entretien, équipement de
soutien, conditions de la main d’œuvre…
• La réduction des matériaux dangereux et des
déchets.
� Main d’œuvre de soutien et d’assistance technique :
détermine les qualifications requises pour le personnel
du soutien et de l’assistance pour maintenir le système
de manière performante. Les conditions de main
d’œuvre et les tâches sont développées pour satisfaire
les demandes du système. Les conditions de la main
d’œuvre sont basées sur les éléments du SIL en
partenariat avec la psychologie industrielle ou la
recherche comportementale afin d’assurer une bonne
interface homme – machine.
13 Level Of Repair Analysis. Il s’agit d’un processus qui permet de déterminer si le système doit être réparé ou rebuté. Dans le cas où la réparation est envisagée, LORA indique la mesure de la maintenance. L’analyse est tant économique (estimation des coûts de réparationet de mise au rebut) que non économique (évaluation des exigences). 14 Life Cycle Cost.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
39
Des conditions de main d’œuvre sont définies
pour réaliser la mission de SLI de la manière la plus
efficace et économique :
• Interface homme – machine
• Qualifications spéciales
• Considérations humaines relatives au processus
de prise de décision et de planification.
� Formation du personnel lié au soutien : détermine les
besoins de formation de la main d’œuvre de soutien
tout au long de la vie du système ainsi que les
processus, les procédures, les techniques , les dispositifs
de formation et l’équipement employé15 pour former le
personnel pour actionner ou maintenir le système. Cet
élément définit les conditions qualitatives et
quantitatives pour la formation initiale et permanente
du personnel de fonctionnement et de soutien tout au
long du cycle de vie du système :
• Formation d’usine.
• Formation d’instructeur et de personnel de base.
• Nouvelle équipe de formation d’équipement.
• Formation résidente.
• Formation de soutien.
• Formations des utilisateurs.
15 Dans le cas de l’industrie aérienne nous allons parler de simulateur de vol, par exemple.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
40
� Approvisionnements de soutien : entoure les actions,
les procédures et les techniques de gestion employées
pour déterminer les conditions de
• Acquisition des articles de soutien
o Pièces détachées
o Rechanges
o Ravitaillement
o Catalogue d’articles
• Réception d’articles
• Stockage et entreposage d’articles
Prévoit l’appui du système et comprend la sélection,
l’achat et la livraison de rechanges destinés au soutien
de systèmes et matériel nouveaux16 .
� Moyens et équipements de soutien : incluent tout
équipement qui est exigé pour exécuter les fonctions de
soutien, ainsi que les éléments nécessaire à la
planification et à l’acquisition du soutien logistique de
l’équipement
• Equipement de manipulation et d’entretien.
• Outils et outillages
• Dispositifs de mesure et de métrologie
16 Dans le cas de l’industrie aéronautique, tout achat d’un nouvel appareil comprend un « IP » composé par une sélection des pièces nécessaires à la bonne mantenabilité prévue.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
41
• Equipement de calibrage
• Equipement d’essai manuel et automatique
• Equipement d’inspection et d’usine d’entretien
de dépôt.
� Données techniques : se composent de l’information
scientifique ou technique nécessaire pour traduire le
système en documentation technologique discrète et de
soutien logistique. Ces données sont employées dans le
développement des manuels de réparation, des
manuels d’entretien, des manuels d’utilisateur et
d’autres documents employés pour actionner ou
soutenir le système
• Manuels techniques
• Bulletins techniques et d’approvisionnement
• Manuels techniques de conseils de transport
• Limites de dépense d’entretien et procédures de
calibrage
• Pièces de réparation et liste d’outillages
• Diagrammes d’attribution d’entretien
• Instructions d’entretien préventif
• Documentation du système
• Documentation d’approvisionnement
• Conditions de travail d’entretien et du dépôt
• Liste d’indentification
• Liste d’éléments
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
42
• Informations supplémentaires du produit
• Liste des pièces critiques de sûreté de vol pour
avion
• Documentation des matériels dangereux
� Infrastructures et installations : sont composés par une
variété d’activités de planification orientées à assurer la
permanence des équipements d’exécution ou de
soutien en fonctionnement. La planification doit inclure
les besoins des nouvelles constructions ainsi que des
modifications aux équipements existants. Le
programme doit intégrer des études pour définir des
impacts sur le coût de cycle de vie, les conditions de
placement, les endroits et les améliorations de service,
d’espace requis, les incidents sur l’environnement, la
durée ou la fréquence d’utilisation, les conditions et les
normes de sûreté et de santé et les restrictions de
sécurité.
� Ensemble « Conditionnement, Manutention, Stockage,
Transport17 » : cet élément inclus les ressources et les
procédures pour assurer que tous les articles
d’équipement et de soutien soient protégés, emballés,
empaquetés, identifiés, manipulés transportés et
stockés correctement. Il inclut ainsi, l’équipement
17 Packaging, Handling, Storage and Transportation (PHS&T)
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
43
nécessaire pour empaqueter, stocker et manipuler dans
des conditions prédéterminées les pièces et le matériel
de soutien. Il peut aussi inclure la planification et la
programmation des détails liés au mouvement du
système dans sa configuration d’expédition à la
destination finale par l’intermédiaire des modes et des
réseaux de transport disponibles et autorisés pour
l’usage 18 . Il entoure plus loin l'établissement des
paramètres de conception de technologie et des
contraintes critiques (par exemple : largeur, longueur,
taille, estimation de composant et de système, poids)
qui doivent être considérés pendant le développement
du système. Des dispositions douanières, des
conditions d’expédition par avion ou rail, les
considérations de contenance et de récipient, les
précautions spéciales de mouvement et l’impact
financières de celles-ci doivent être étudies. La
planification de CMS&T doit prendre en compte :
• Les contraintes du système en termes de
conception, de configuration de l’article et de
mesures de sécurité.
• Les conditions spéciales de sécurité ou sûreté19.
18 Un exemple très illustratifs de cet élément est la conception du transport des
parties constituantes de l’A380, qui inclut des moyens de transport variés et des
modifications dans l’infrastructure des routes et bateaux. 19 Par exemple dans l’export import des biens à double usage portant vers des pays
non alignés.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
44
• Restrictions géographiques et
environnementales.
• Appareils de manutention spéciaux et
procédures
• Impact sur des pièces de rechange ou sur les
conditions de stockage des pièces réparables20.
• Incidences et contraintes environnementales
� Support informatique du système de soutien inclut les
équipements, le matériel, le logiciel, la documentation,
la main d’œuvre et le personnel requis pour actionner
et soutenir les systèmes informatiques et les logiciels du
système principal. Cet élément est généralement conçu,
développé, mis en application et surveillé par un
groupe de travail de ressources informatiques par
l’intermédiaire d’un plan de gestion de cycle de vie.
20 Il est nécessaire de créer deux circuit bien différenciés de manipulation stockage
et transport des pièces réparables, afin de ne pas mélanger les flux des pièces
« serviceable » des pièces « unserviceable ».
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
45
SOURCE : AFIS
Or, quelques experts s’accordent à dire qu’il existe un dixième élément
de soutien logistique dit, « conception d’interface ».
La conception d’interface, est la relation entre les paramètres de
conception du système principal et ceux du système de soutien. La
conception du système principal doit inclure par exemple :
• Exigences de fiabilité
• Exigences d’entretien
• Exigences de standardisation
• Exigences d’interopérabilité
• Exigences de sûreté
• Exigences de sécurité
• Exigences de rentabilité
• Exigences environnementales et de matériels dangereux
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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• Exigences de confidentialité
• Exigences légales
En guise d’exemple :
La conception de l’avion A380 d’Airbus, a dû prendre en compte une
innombrable quantité de contraintes et d’exigences propres à l’envergure du
projet. Cet immense avion vendu pour 280 millions de dollars, qui pourra
transporter jusqu’à 800 personnes en configuration charter, mesure 73 mètres
de long et 24 mètres de haut. Il est constitué d’une innombrable quantité de
pièces et de sous-systèmes qui interagissent afin de faire voler ce colosse de
276 tonnes à vide et 562 tonnes en pleine charge.
Le développement du A380 a commencé dans les années 90 avec le
premier cahier de charges qui définissait que l’avion allait exister en deux
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
47
versions, la première pour 500 passagers pouvant voler jusqu’à 13 000 km et
l’autre pour 800 passagers destinée à des voyages plus courts.
Pendant cette première définition des besoins, il a été aussi déterminé
la masse maximale, la poussée des moteurs et les réacteurs nécessaires à une
telle envergure de décollage ainsi que le prix objectif de l’appareil déterminé
par le coût d’exploitation passager/kilomètre.21 Ce coût d’exploitation a été
fixé 15 % en dessous du celui du Boing 747, principal rival de l'engin.
L’envergure de l’avion a également posé des difficultés à cette étape,
car les dimensions de l’avion ne doivent pas engendrer des aménagements
aéroportuaires. Ainsi, la taille et l’envergure de l’avion ont été limitées.
A partir de là, le projet de l’A380 a continué à avancer parallèlement
avec le développement du
Soutien Logistique intégré.
Ainsi, les dimensions de l’avion
se sont adaptées aux
infrastructures aéroportuaires
existantes, les systèmes et plans
d’évacuation rapide sont
conçus spécialement afin de
permettre au grand nombre des
passagers de sortir de l’appareil dans les temps définis par les
réglementations internationales, des nouveaux moteurs moins encombrants
21 Ici, nous pouvons clairement observer l’importance du coût global dans la conception d’un système complexe et de son soutien logistique.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
48
et polluants ont dus être développé afin de limiter l’impact environnemental
qu’un avion de ces caractéristiques représente.
Suite aux contraintes de coûts et de performances que le projet impose,
la fabrication de l’appareil a été décomposée et confiée à des partenaires
partout en Europe et même au-delà. La filière industrielle de l'A380 est
complexe. Elle est distribuée entre nombreux fabricants et sous-traitants.
Le transport de ces pièces a constitué à lui tout seul un projet de taille.
Il a été décidé d'acheminer l'ensemble des composants et des pièces
produites dans des sites décentralisés vers un unique site d'assemblage à
Toulouse. L'ensemble de la chaîne logistique a été conçu autour de la voie
maritime, avec des segments fluviaux et terrestres.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
49
Chacun de transports a été défini lors de la conception du système afin
de mieux s’adapter aux exigences de taille et de poids des pièces, ainsi
qu’aux contraintes environnementales et architecturales des lieux de passage
des différents convois. Ainsi des navires spéciaux comme le « Ville de
Bordeaux » ont été construits et font partie de l’ensemble complexe de l’A380.
Des tests divers et variés ont été réalisé sur les composants de l’A380
avant d’assembler le prototype. Celui-ci aussi a subi de nombreux tests avant
de passer à l’étape de vol.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
50
Les procédures de maintenance ont été rédigées et validées par les
institutions internationales, de même que les formations de vol et de
réparation qui commencent à être dispensées. Air France, par exemple, a mis
en place sur son nouveau site de Villeneuve le Roi (EOLE) un hangar
spécialement adapté pour l’A380.
2.1.2) Origines et Contexte
Le SLI est apparu dans le contexte militaire à l’initiative du DOD
(Department Of Defense) aux Etats-Unis dans le cadre des grands systèmes
des armées. Il a été défini par les standards militaires (MIL-STD 1388 1A-2A,
Logistic Support Analysis – Department of Defense), telle une méthode de
planification logistique pour la projection et le déploiement d’une armée sur
un nouveau territoire opérationnel, son maintien en condition opérationnelle
(ravitaillement et maintenance des troupes et équipements) durant les
opérations ainsi que lors du retour à la base.
Il a postérieurement été appliqué de manière, tant naturelle que
progressive aux grands systèmes technologiques pour lesquels il a constitué
un élément fondamental de sûreté. Nous pourrions aujourd’hui même dire
que la technologie civile a dépassée l’armée étant donné la complexification
croissante des systèmes industriels. L’intégration sous un même projet d’une
diversité croissante des partenaires et des technologies rend indispensable
cette vision globale et cet échange d’informations qui apporte le SLI
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
51
Jusqu’à il y a peu de temps, les clients guidaient leurs décisions
d’acquisition en se basant principalement sur trois critères :
� Le coût d’acquisition
� La performance attendue
� La disponibilité d’une maintenance efficace, afin de remédier aux
défaillances.
Aujourd’hui, les critères de décision ont évolués et sa complexité est
plus importante. Les entreprises se sont rendu compte que d’autres critères
devaient rentrer dans cette décision, qui peut en certains cas représenter un
investissement très lourd. Ainsi, nous affinons les critères afin de mieux
cerner la problématique
� Le coût d’acquisition
• Nous prenons aujourd’hui l’ensemble des coûts
induits pendant toute la vie du système,
� La performance attendue
• Les utilisateurs demandent, à présent, de plus en plus
de que les fonctionnalités du système soient non
seulement maintenues, mais aussi quelle évoluent
dans le temps et au meilleur coût.
� La disponibilité efficace
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
52
• Les entreprises ont pris conscience des coûts
engendrés par les défaillances et par les conséquences
de celles-ci. Ainsi que l’impérativité de la disponibilité
opérationnelle.
La qualité de l’environnement des systèmes a fortement changé et
avec celle-ci la qualité de l’environnement des systèmes associés.
Tel que nous pouvons l’imaginer, le maintien en conditions
opérationnelles (coût de maintien) de ce type de système s’avère
généralement supérieur au coût d’acquisition du système. Et il faut donc,
prendre en compte ce facteur significatif lors de la décision d’achat mais
aussi tout au long du processus de développement du système afin de
répondre aux exigences du client tout en respectant les contraintes
budgétaires imposées (coût objectif). C’est sur ce point que le SLI s’associe
avec l’ingénierie des systèmes afin de définir de manière simultanée le
système et les produits contributeurs.
Dès la conception du système, les concepteurs veillent à intégrer les
contraintes et les exigences d’emploi, de maintenance et de formation du
produit en question. Cette expertise de support total de cycle de vie des
systèmes comprend l’analyse, la planification et la conception détaillée de
tous les éléments de support spécifiques logistiques ainsi que les spécificités
de la gestion de cycle de vie des produits, modifications du systèmes ou des
ses sous-systèmes, des remises au niveau, des simulateurs et des systèmes de
formation – comprenant la documentation complète, de la gestion de
configuration, du support, de la demande matérielle et de la disposition.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
53
2.1.3) Concepts fondateurs
Le SLI s’appuie sur plusieurs piliers afin de développer une méthode
optimisatrice de la disponibilité opérationnelle. Ainsi nous pouvons
développer six concepts fondateurs de l’optimisation industrielle qui sont
très fortement liés au SLI :
� La Qualité Total
Le soutien logistique intégré s’inscrit dans la démarche de la qualité
totale conformément à la norme ISO 9000. La démarche de qualité
s’applique dans toutes les activités concernant le développement des
produits et implique toutes les étapes dès la définition des besoins jusqu’à la
satisfaction client conformément à la boucle de la qualité.
La mise en place du SLI prendra en compte principalement la
satisfaction du client final et donc veillera à optimiser le ratio : disponibilité
opérationnelle maximale / coût global de possession minimal. Et c’est dans
ce sens que la méthode répondra aux contraintes de l’amélioration continue
définies par la « roue de Deming »22 :
• Planifier ce que l’on veut faire
• Exécuter ce que l’on a planifié
• Vérifier que ce qui a été fait est conforme à ce qui a été
planifié
• Corriger pour améliorer le système.
22 Aussi appelée PDCA (Plan, Do,Check, Act)
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
54
� Le cycle de vie
Le SLI doit tenir compte de la gestion de tout le cycle de vie du
système au du produit à soutenir, depuis la conception jusqu’au
démantèlement et pour cela il s’ajuste au processus définis par la norme
ISO/IEC 15288 (System life-cycle Processes).
Ainsi, parallèlement au développement des différentes étapes du
système principal, les éléments23 du soutien seront développés. Ces élément
devront être disponibles avant la commercialisation du système, afin
23 Les éléments seront énoncés et définis ultérieurement dans le prochain chapitre.
Corriger Planifier
Vérifier Exécuter
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
55
d’assurer la correction du soutien dès la phase de livraison contrôlée24. A la
fin de cette étape les corrections devront être mises en place et les procédures
d’assistance, de retrait et de démantèlement devront être disponibles.
� Le coût global de possession
Tel que nous l’avons dit précédemment, la seule prise en compte du
coût d’acquisition n’est plus suffisant pour la prise de décision d’achat. Ainsi,
il est nécessaire d’étudier aujourd’hui l’ensemble des coûts d’exploitation
d’un système. Le coût global de possession d’un système comprend :
• Les coûts d’acquisition
• Les coûts d’exploitation
• Les coûts de maintenance
• Les coûts de retrait
La maintenance peut représenter à elle seule 50 % du coût global de
possession du système. Des études démontrent que si à la fin de la phase de
développement 20 % du coût global sont engagés, 90 % sont déjà
prédéterminés. Plus avéré encore, à la fin de la phase d’étude, seulement 3 %
des coûts sont engagés, mais 70 % sont déjà prédéterminés par les choix
réalisés. Ce qui une fois de plus justifie le développement synchronisé dès la
conception, du système principal et du SLI.
24 Phase dans laquelle seuls des sites pilotes seront livrés et pendant laquelle nous observons le comportement et nous assurerons l’adaptation logistique.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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56
� La sûreté de fonctionnement
Le soutien logistique se préoccupe de satisfaire les conditions
d’utilisation (fiabilité) mais au même temps de la maintenance (meilleure
disponibilité à moindre coût). Ainsi, la disponibilité opérationnelle
(AO)25 dépend à la fois du temps de bon fonctionnement 26 (fiabilité) et du
temps de disponibilité 27 (maintenabilité). Le SLI se servira de ces idées
regroupées sous le sigle FMDS pour définir les éléments de soutien :
• Fiabilité : aptitude à accomplir sans défaillances
une fonction requise, dans des conditions
d’utilisation et environnementales données,
pendant une durée donnée. Cette discipline a
pour objectif de concevoir et développer des
produits autant que possible sans défaillances et
de prévoir les défaillances inévitables ainsi que
leur solutions.
• Maintenance : aptitude a être maintenu ou rétabli
dans un état dans lequel le système puisse
accomplir sa fonction requise. La maintenance
doit être effectuée dans des conditions données,
conformément aux procédures prescrites et en
utilisant les moyens prévus.
25 Operational Availability 26 MTBF : Moyenne de temps de bon fonctionnement 27 MTTR : Moyenne de temps techniques de réparation
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
57
• Disponibilité : mesure du temps pendant lequel
le système est utilisable et sur lequel l’utilisateur
peut s’engager pour une mission, à un moment
quelconque. Ce concept est fonction de la fiabilité
et de la maintenance. Ainsi, le SLI essayera de
réduire tous les temps d’indisponibilité suite à
une défaillance (réduction des délais
d’intervention, d’approvisionnement, des temps
de détection, de remise en état, etc.)
• Sécurité : aptitude à accomplir sa fonction, dans
les conditions normales spécifiées, incluant les
mauvais usages prévisibles, sans créer une
situation de crise.
� Le maintien en condition opérationnel (MCO) : politique de
maintenance qui a pour objectif de définir la stratégie de la
maintenance par niveaux techniques d’intervention, à chacun de
ces niveaux correspondant un niveau de complexité, un niveau
de compétence du personnel, un type de documentation
technique et une formation spécifique.
Le concept de maintenance qui sera défini au
démarrage du projet s’appuiera sur des actions de
maintenance et donnera origine au cahier de charges du
soutien.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
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58
� Le développement intégré des produits et des processus : la
méthodologie de SLI s’inscrit dans la stratégie de
Développement Intégré du Produit et des Processus (DIPP) qui
utilise une approche systémique pour le développement intégré
et simultané du produit et du système de soutien. Le DIPP est
un processus de gestion global des activités qui utilise la
multidisciplinarité afin d’optimiser les produits et leurs
systèmes associés. Les objectifs sont :
• Le centrage sur le client : les besoins du client
déterminent les fonctionnalités du produit et les
caractéristiques du système de soutien,
• Le développement simultané du produit et des
processus
• La planification avancée et continue du cycle de
vie : les événements doivent être prévus pour
mieux doter le système des moyens nécessaires.
• Le minutage contrôlé des événements : réduction
du risque et des imprévus
• Une équipe pluridisciplinaire : les décisions
doivent être prises en connaissance de toutes les
contraintes.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
59
• Des outils de gestion sans faille : les
informations techniques doivent être partagées
tout au long du cycle de vie par des procédures
de base des données et des mémoires d’entreprise.
Source : Techniques de l’ingénieur, Traité de l’entreprise industrielle
Ces concepts généraux définissent les enjeux du SLI
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
60
� La concordance entre les éléments prévus pour le
soutien (Système de soutien) et les équipements et
installations qu’ils doivent maintenir (Système
principal) ; ceci inclut :
• La prise en compte des exigences du soutien au
plus tôt dans la conception du système
• Le contrôle, pendant le développement du
système, de la capacité de système de soutien à
répondre aux exigences disponibilité et aux
contraintes de maintenance imposées par les
spécificités techniques.
� Une recherche d’équilibre entre le disponibilité
opérationnelle des équipements et installations et les
coûts associés à leur Maintien en Condition
Opérationnelle (MCO) tout au long de sa vie utile
attendue, ceci veut dire que :
• La disponibilité opérationnelle est fonction,
d’une part, de la fiabilité et de la mainténabilité
du système et, d’autre part, de la réactivité et de
l’efficacité de son soutien. Elle inclut la qualité
de service en termes de sûreté de
fonctionnement et de sécurité associée.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
61
• Le Coût du cycle de vie ou coût global de
possession est constitué, d’une part, du coût
d’acquisition du système principal et des coûts
directs d’exploitation (coûts humains et de
ravitaillement) déterminés par la conception du
système principal, d’autre part, par des coûts
de soutien sur toute la durée de vie
opérationnelle du système, déterminés par
l’analyse du soutien logistique.
SOURCE : AFIS
2.2) La mise en place du SLI
2.2.1) Principes
La mise en place du SLI vise plusieurs objectifs :
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
62
� La maîtrise du couple coût global de possession minimal–
disponibilité opérationnelle maximale et ceci sur la durée de
vie du système ;
� La prise en compte des exigences de soutien dans la conception
du système (cahier des charges, spécifications...) et influençant
les choix ;
� L’étude globale de la cohérence, entre le système opérationnel et
son système de soutien. Etude parallèle admettant les
interactions dès la phase d’étude de faisabilité ;
� La cohérence des éléments de soutien, entre eux et avec le
système ;
� L’adéquation aux besoins des utilisateurs, par une politique
d’échanges et de réévaluation constants grâce à des bases de
données ;
� La vérification de l’aptitude au soutien, suite à la mise en
oeuvre, par la pratique de la remontée d’expérience et une
évaluation permanente.
2.2.2) Méthodes et normes
Un ensemble des normes et des standards relatifs à la méthodologie
de soutien logistique intégré et aux activités relatives.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
63
Tel que nous l’avons dit lors de la définition du SLI, les normes qui
soutiennent le SLI ont été développées aux Etats-Unis par le DOD :
� Le standard MIL-STD-1388-1A qui règle le processus d’analyse
de soutien logistique. Cette norme a été annulée et remplacée
par la norme MIL-HDBK-502 (Acquisition Logistics Handbook)
qui a pour but de permettre au client de spécifier correctement
les performances logistiques attendues du matériel requis;
� Le standard MIL-STD-1388-2B qui règle le processus
d’enregistrement des données résultant de l’analyse de soutien
logistique. Cette norme a été annulée et remplacée par la norme
MIL-PFR-49506 (Logistics Management Information) qui a pour
but d’aborder le domaine des données logistiques sous une
nouvelle forme.
L’utilisation de cette méthodologie dans le cadre privé a fait
apparaître des nombreuses normes internationales (UK, MOD, OTAN...),
européennes (AECMA, CEN, ESA...) et françaises (DGA, AFNOR, BNAE,
CNES...). Dans le cas de l’AFNOR, elle a publié un recueil représentant les
principales méthodes mises en oeuvre dans le cadre du management des
systèmes ainsi qu’un modèle systémique pour un management intégré du
produit et des processus. Ce référentiel comprend particulièrement la norme
X-50-420 consacrée au SLI.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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2.2.3) Les tâches du soutien logistique
La mise en oeuvre du SLI est constituée par différents types
d’activités : les activités d’intégration, les activités d’analyse de soutien et de
base de données logistiques associée, les activités de définition et de
production des éléments de soutien. Et pour chacune de ces familles
d’activités, il existe trois types de tâches :
� Les tâches de management
Ces tâches collaborent à la cohérence entre le système principale et le
système de soutien.
• Les tâches de management du SLI comprennent :
o La désignation d’un responsable du SLI ;
o La rédaction d’un plan de SLI.
• Les tâches de management de l’Analyse de Soutien
Logistique (ASL) et de la basse de données associée
comprennent :
o L’établissement du plan d’analyse ;
o L’établissement du concept de maintenance,
pour définir la stratégie et les buts de la
maintenance, par niveaux techniques
d’intervention, en cohérence avec le concept
opérationnel, l’organisation du client et
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
65
l’architecture du système, et qui servira de fil
conducteur à l’analyse de soutien logistique ;
o La participation à l’établissement du plan de
fiabilité ;
o L’établissement d’un plan de testabilité ;
o Les tâches de management du système de
soutien lui-même.
� Les tâches d’étude
Ces tâches portent sur le SLI, ainsi que sue le ASL et sur le système de
soutien.
• Les tâches d’étude du SLI comprennent :
o La détermination des objectifs de l’étude de coût
global de possession ;
o La participation à l’analyse fonctionnelle ;
o La participation à l’analyse des modes de
défaillance, de leurs effets et de leur criticité
(AMDEC) ;
o L’expression des besoins de maintenance et de
soutien ;
o La détermination des objectifs de fiabilité, de
maintenabilité et de testabilité.
• Les tâches d’étude de l’ASL et de la base de données
associée comprennent
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
66
o L’établissement de l’arborescence logistique ;
o L’évaluation du coût global de possession ;
o La détermination des opérations de
maintenance préventive ;
o La détermination des niveaux de réparation
(LORA) ;
o Les études de testabilité;
o La définition du système et de son soutien ;
o La détermination des moyens de soutien
nécessaires ;
o La constitution de la base des données de
soutien logistique.
� Les tâches de réalisation
Nous pouvons distinguer deux catégories :
• Les tâches de réalisation de l’analyse de soutien
logistique et de constitution de la base de données
associée qui mènent au plan de maintenance
Les tâches de réalisation des éléments de soutien, dont les principaux
sont la documentation technique, la formation et les équipements de
formation, les pièces de rechange, les équipements de test et de soutien...
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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2.3) L’analyse de soutien logistique
2.3.1) La méthode
La méthode d’analyse de soutien logistique (ASL) a été développée à
partir de quatre piliers :
� Les exigences de capacité au soutien influencent les processus
d’étude et de conception.
� L’identification des difficultés au plus tôt dans le processus de
conception afin de réduire les coûts (exponentiels dans le temps)
de non qualité.
� La prise en compte de toutes les ressources nécessaires tout au
long du cycle de vie.
� La formalisation et l’enregistrement des données obtenues tout
au long de l’analyse.
2.3.2) Les tâches
La méthode a été formalisée par le standard MIL-STD-1388-1A et
compte avec une quinzaine des tâches classifiées en cinq groupes qui se
suivent de manière itérative et interactives. De cette manière ; chaque tâche
influence la tâche qui la précède et celle que la suit.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
68
Source : Techniques de l’ingénieur, Traité de l’entreprise industrielle
� GROUPE 100 : La planification et la conduite de programme. Les
tâches décrites dans ce groupe ont pour objet de mettre en place
une standard de mise en œuvre, de contrôle et de management de
l’ASL.
• La tâche 101 : la stratégie initiale d’ASL. Cette étape doit
être cohérente avec les options de conception, de
maintenance et des scénarios opérationnels doivent être
proposés. Cette activité doit être finalisée avant toute
autre action. Même les appels d’offres doivent attendre
la finalisation de cette phase car toute action préalable
engendrerait des coûts de non qualité évitables.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
69
• La tâche 102 : le plan d’analyse de soutien. L’objectif de
la rédaction du plan est de formaliser les processus et
procédures qui définiront la méthode d’analyse de
soutien. Ce plan intégrera toutes les matières et les règles
du soutien logistique intégré.
• La tâche 103 : les revues de conception et d’avancement.
Cette phase remet au niveau les avertissements de l’ASL
afin de qu’elles soient prise en compte dans la
description de la supportabilité telle que les
considérations stratégiques.
� GROUPE 200 : La définition du système principal et du système
de soutien. Les tâches de ce groupe ont pour objet de reconnaître
les fonctionnalités attendues du futur système en quantifiant les
objectifs de supportabilité afin de définir un système de soutien
optimisé qui répond aux contraintes établies.
• Tâche 201 : l’étude d’utilisation. Analyse des
fonctionnalités d’exploitation et des contraintes de
disponibilité qui définiront la supportabilité et
conditionneront les conditions d’installation.
• Tâche 202 : la standardisation du système et du
système de soutien. Pendant cette étape nous
recherchons de manière systématique les possibilités
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
70
d’utilisation des ressources de soutien pour la
supportabilité du système.
• Tâche 203 : l’analyse comparative. Cette étape propose
la comparaison du système en conception avec des
systèmes préexistants afin d’enrichir la conception. Et
ceci en toutes les disciplines mise à contribution dans le
développement du système : calcul des coûts, de fiabilité,
de mainténabilité, d’utilisation des rechanges, des
défaillances critiques…
• Tâche 204 : les technologies nouvelles. L’utilisation des
nouvelles technologies engendre des risques plus ou
moins élevés qui doivent être mesurés et contenus. Mais
il ne faut pas oublier que les avantages concurrentiels
naissent de l’utilisation des nouveaux moyens de soutien.
• Tâche 205 : l’aptitude au soutien et les paramètres
associés. Cette phase consiste a mettre en œuvre tous les
résultats obtenus durant les tâches précédentes de
manière cohérente afin de définir des notions de
supportabilité optimales.
� GROUPE 300 : la préparation et l’évaluation des solutions
possibles. Ce groupe développe et opte pour les alternatives
optimales de soutien pour le nouveau système.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
71
• Tâche 301 : la définition des exigences fonctionnelles.
Pendant cette étape nous identifions les fonctionnalités
du nouveau système ainsi que les risques qui les sont
propres. En parallèle nous identifierons les tâches de
maintenance et l’équipement de soutien nécessaires. A
ce niveau d’avancement, les résultats de l’AMDEC28 et de
le RCM29 aident à définir les paramètres de conception.
• Tâche 302 : l’étude des alternatives de soutien. Cette
tâche concerne le développement des méthodes de
soutien en identifiant les risques et rédigeant le plan.
• Tâche 303 : l’évaluation des alternatives et l’analyse
comparative. Cette tâche concerne la totalité des
disciplines relatives au SLI en évaluant les possibles
solutions résultantes de la tâche précédente et ceci à
partir des diverses analyses relatives aux ressources
humaines nécessaires, aux besoins de formation, de
niveau de réparation…
� GROUPE 400 : la détermination des besoins de soutien. Les
tâches inclues dans ce groupe concernent l’identification des
exigences imposées par chaque alternative, l’évaluation de l’impact
28 AMDEC : Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité. 29 RCM : Reliability Centered Maintenance.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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du nouveau système sur les systèmes existants et la planification
du soutien d’après vente.
• Tâche 401 : l’analyse des tâches. Concerne
l’identification des ressources nécessaires pour le soutien
logistique tenant compte du plan de maintenance. Cette
tâche engendre des coûts très élevés dus à l’analyse
détaillée de tâches, à la documentation des résultats ainsi
que à l’identification des besoins en équipement, en
personnels et en formation. Cette tâche est la résultante
des plusieurs tâches précédentes.
• Tâche 402 : l’analyse de la mise en service. Cette tâche
consiste à évaluer le lancement du nouveau produit sur
le contexte actuel. Nous devons évaluer l’impact du
système sur les équipements en exploitation, sur les
moyens mis en œuvre actuellement et la probable
réutilisation de ces moyens. La tâche doit définir la
stratégie de mise en vente du système, en déterminant
les sites pilotes.
• Tâche 403 : l’analyse du soutien en utilisation. Pendant
cette tâche nous vérifions la concordance des moyens de
soutien afin de mieux les adapter pour chaque étape de
la vie du système. Plus particulièrement, il faut
considérer que le système de soutien doit rester
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
73
disponible même après l’arrêt de la fabrication du
système principal car le soutien logistique doit prendre
en charge toute la durée du système jusqu’au retrait et le
recyclage.
� GROUPE 500 : la supportabilité. Ce groupe des tâches évalue
l’efficacité du SLI du nouveau système et la cohérence de l’ASL.
• Tâche 501 : l’évaluation d’aptitude du soutien. Cette
tâche est permanente et systématique afin de trouver les
défaillances et proposer des solutions. Cette tâche
consistera en une série des tests, des évaluations et des
vérifications sur la supportabilité. En ce sens, l’analyse
consistera en la définition d’un plan, d’une stratégie et
des objectifs inhérents aux éléments de soutien.
2.3.3) L’enregistrement des données
Les résultats de l’ASL seront enregistrés dans une base de
données unique. L’objectif de cet enregistrement dans une Base de
Données d’Analyse de Soutien Logistique (BDASL)30 est de compter
avec une formalisation des informations issues de l’ASL. Ces données
concernent la supportabilité, l’ingénierie logistique et les moyens
nécessaires pour le soutien du système en exploitation tel que nous
30 En Anglais, LSAR : Logistic Support Analysis Record
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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pouvons l’apprécier dans le graphique suivante qui décrit la relation
entre l’ASL et la base de données dans la chaîne de conception.
Source : Techniques de l’ingénieur, Traité de l’entreprise industrielle.
Le processus d’enregistrement des données est décrit par le standard
MIL-STD-1388-2B 31 du Départment Of Defense. Ce standard concerne
l’enregistrement selon 104 tables classifiées en 10 groupes fonctionnels.
Chaque groupe permettra d’identifier les exigences relatives aux éléments et
prestations de soutien, de les spécifier et les mettre en œuvre. Les dix
groupes sont les suivants :
� Tables X : les exigences transfonctionnelles. Ces tables
rassemblent les informations relatives au projet…
31 Requirements for a Logistic Support Analysis Record.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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• Désignation,
• Numéro de contrôle ASL,
• Arborescence fonctionnelle et physique
• Référence,
• Description des manuels de tâches,
• Catalogues des pièces…
� Tables A : les exigences de maintenance et d’exploitation. Ces
tables rassemblent les informations relatives aux conditions
d’utilisation, de maintenance, de transport et les caractéristiques
de fiabilité, de maintenance, de maintenabilité et
l’interopérabilité…
• Exigences de fiabilité
• Exigences d’utilisation,
• Exigences de maintenance,
• Niveaux opérationnels,
• Niveaux de maintenance,
• Qualifications nécessaires…
� Tables B : les analyses de fiabilité, AMDEC, de disponibilité,
de maintenance. Ces tables rassemblent les données de fiabilité,
de maintenabilité, de testabilité, de disponibilité, RCM, résultats
d’AMDEC pour chaque élément du ASL…
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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� Tables C : les inventaires et analyses de tâches, les exigences en
personnel et soutien. Ces tables rassemblent les informations
nécessaires au soutien des éléments étudiés par l’ASL.
• Informations descriptives des tâches,
• Résultats d’analyses des tâches de maintenance,
• Relations avec les compétences des personnels,
• Relations avec les ressources nécessaires
• La documentation à prévoir…
� Tables E : les exigences en équipement de soutien et de
formation. Ces tables rassemblent les informations nécessaires à
établir les recommandations concernant les équipements et les
formations.
� Tables U : les exigences et description des unités à tester. Ces
tables rassemblent les informations nécessaires à faire le lien
entre les équipements à tester, les équipements de test, les
programmes de test, les tests automatiques ou intégrés et celui
avec les tâches de maintenance correspondantes.
� Tables F : les aspects relatifs aux installations de soutien et
infrastructures. Ces tables rassemblent les informations
nécessaires à faire le lien entre les exigences en matière
d’installations de soutien, les tâches à effectuer, permettant de
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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déduire les nouveaux besoins ou les modifications à apporter
aux anciennes installations.
� Tables G : les aspects relatifs aux qualifications des personnels.
Ces tables rassemblent les informations nécessaires à faire le lien
entre les tâches à effectuer et les compétences nécessaires, les
nouvelles compétences.
� Tables H : les exigences en ressources, approvisionnements et
emballage. Ces tables rassemblent les relatives aux équipements,
fournitures, rechanges…
• Références,
• Prix,
• Codes fournisseurs…
� Tables J: les analyses et études de transportabilité. Ces tables
rassemblent les informations relatives aux modes de transport
envisageables au niveau système, avec les caractéristiques et les
informations spécifiques.
Toutes les données enregistrées sur la BDASL permettront l’analyse
des différentes alternatives et conditionneront les choix de conception et de
soutien pour permettre une optimisation de la supportabilité du système
principal.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
78
CONCLUSION
Les performances des systèmes complexes dépendent des diverses
techniques et domaines engagés dans leur conception. Chacune de ces
disciplines apporte sa culture, son vocabulaire, ses outils. Il est donc
nécessaire de définir un langage commun qui permet d’exprimer les besoins
et définir les exigences du système dans sa globalité. Ce langage commun est
fourni par l’ingénierie des systèmes.
Cette discipline permet de comprendre tant de manière globale que
particulière les systèmes et les performances. De manière globale, afin de les
exploiter au maximum de leurs capacités. De manière spécifique, permettant
de décrire et concevoir les éléments constitutifs des systèmes afin de mieux
comprendre et ainsi adapter les fonctionnalités et les contraintes.
Or, comme dans tout théorie économique, les performances sont
limitées par la contrainte de budget, ici représentée par le coût global. Ce
paramètre prend en compte non seulement le coût d’acquisition du système
mais aussi les coûts d’exploitation, de maintenance, de non disponibilité, de
formation, etc. Cet élément va chambouler toutes les propositions
d’évolution présentées par l’ingénierie des systèmes.
Le LCC impose la limite à l’évolution et détermine le niveau de
technologie qui doit être incorporé dans le système. Aucun système, même
pas le plus sophistiqué, ne peut se permettre d’incorporer toute la
technologie disponible ; puisque l’évolution est continue et les coûts de celle-
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
79
ci sont exponentiels. Dans notre exemple de l’A380, les ingénieurs ont opté
pour une motorisation réduite par rapport au cahier des charges original, car
cette incorporation aurait coûté du combustible additionnel lors de chaque
vol, augmentant ainsi le coût d’exploitation de l’avion.
D’une manière plus courante, les voitures de série n’incorporent pas
toute la technologie existante sur le marché, même si ceci est possible, car
cette évolution engendrerait une augmentation du prix d’acquisition de la
voiture, ainsi qu’une complexification de fabrication et de maintenance des
véhicules. Cette complexification concernerait à la fois l’augmentation de
temps de production et de la maintenance, une lourdeur encore plus
importante du soutien logistique en termes de formation et rédaction des
manuels, ce qui en tous les cas augmenterai le coût global de l'engin.
Mais, il ne faudrait pas oublier que les systèmes sont le fruit de
l’interaction de plusieurs sous-systèmes et que l’intervention humaine n’est
pas à négliger dans la plupart de cas. En conséquence, l’évolution des
performances des systèmes est étroitement liée à l’évolution des
performances des facteurs humains au sein de ces systèmes. Pour cela,
l’ingénierie des systèmes s’appuie sur l’ergonomie et l’informatique qui
permettent de rendre plus conviviaux les systèmes les plus complexes, et
ainsi, les performances des systèmes se voient améliorées et exploitées au
maximum.
Mémoire de fin d’études : dans quelle mesure l’ingénierie des systèmes peut-
elle contribuer à la conception performante des biens complexes ?
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BIBLIOGRAPHIE
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